Feuille N° 49-50 SIDI BOU ALI ET HALK EL MENZEL (HERGLA - EL MEDFOUN)

REPUBLIQUE TUNISIENNE

MINISTERE DES AFFAIRES LOCALES OBSERVATOIRE DU LITTORAL ET DE L'ENVIRONNEMENT

CARTE GEOMORPHOLOGIQUE ET MORPHODYNAMIQUE

Tunis 2018

SOMMAIRE

Introduction ...... 3 I- LE CADRE TOPOGRAPHIQUE ET STRUCTURAL ...... 3 1-L’arrière-pays montagneux ...... 3 2-Les plaines côtières ...... 3 II-FORMES ET DEPOTS Quaternaires ...... 5 1- Le Quaternaire continental ...... 5 a- Les croûtes calcaires ...... 5 b- Les dépôts rougeâtres ...... 5 c- Les épandages et les terrasses alluviales ...... 5 d- Les dépôts éoliens ...... 6 2- Le Quaternaire marin ...... 6 III- FORMES ET DYNAMIQUES ACTUELLES ...... 7 a- La falaise de Hergla ...... 8 b- Les plages et dunes littorales ...... 9 c- Les sebkhas littorales ...... 12 2- Les dynamiques de l’occupation et de la morphologie littorale .. 12 a- La dynamique de l’occupation du littoral ...... 12 b- La dynamique géomorphologique ...... 13 b1-Dynamique de la falaise à Hergla ...... 13 b2-Dynamique des plages et des dunes littorales ...... 14 Références bibliographiques ...... 16

Liste des Figures

Figure 1:Cadre topographique et hydrographique de la côte de Hergla-El Medfoun ...... 4 Figure 2:Falaise à Hergla taillée dans le grès du cordon littoral fossile tyrrhénien et évoluant par éboulements...... 8 Figure 3:Falaise au Sud de Hergla taillée dans des dépôts sablo-argileux à encroutement calcaire du Quaternaire ancien. Elle évolue ici par effondrement de pans favorisé par des fissures qui s’ouvrent sur le sommet de la falaise...... 9 Figure 4:Transect à travers le champ dunaire d’El Medfoun (Brahim, 2016) .... 10 Figure 5:Plage et dune actuelle de sable gris clair à El Medfoun ...... 11 Figure 6:Terrain inondable de ‘chott’ colonisé par une végétation halophile et dune historique de sable beige colonisée par des touffes de végétation psammophile...... 11 Figure 7:Evolution de la ligne de rivage et de la plage au Nord de Hergla (Bada, 2016) ...... 15

Introduction La côte de Hergla - El Medfoun fait partie du Sahel tunisien. Elle se situe dans le fond du Golfe de Hammamet. Elle a un tracé concave caractéristique d’une plage de fond de golfe perturbé toutefois par la présence d’un petit promontoire rocheux à Hergla.

I- LE CADRE TOPOGRAPHIQUE ET STRUCTURAL La topographie littorale est formée par une plaine côtière interrompue à Hergla par un terrain collinaire. Quant à l’arrière-pays, il présente une topographie de montagnes et de collines. 1-L’arrière-pays montagneux L’arrière-pays est formé par des montagnes peu élevées situées à des altitudes comprises entre 200 et 400m : 234m à J. El Ghamous et 309m à J. El Ghezala à l’Ouest de Bouficha, 362m à J. El Garci à l’Ouest d’Enfidha… Du point de vue structural ces montagnes, faisant partie des reliefs péri-sahéliens (Karray, 2007), correspondent à des plis anticlinaux à ossature de calcaires crétacé et éocène et grès oligocène. Dans ce relief montagneux et dans d’autres plus loin de la région de Zaghouan prennent source de nombreux cours d’eau qui viennent se jeter dans la mer ou les sebkhas littorales. Il s’agit essentiellement de Oued Remel qui se jette dans la mer au nord de Bouficha et des oueds El Khairat, El Breck et Moussa qui se jettent dans la sebkha de Asset Jeribaa. 2-Les plaines côtières Entre le cap de Hammamet et le cap de Hergla, la mer est bordée par une plaine dont la largeur varie entre 5km au nord de Bouficha à 20km au Sud d’Enfidha. Sa surface qui est régularisée par les apports alluviaux des oueds provenant du secteur montagneux s’incline doucement en direction de la mer.

Elle est entravée en s’approchant de la mer par l’existence de deux sebkhas littorales relativement étendues : Sebkhet Sidi Khalifa et Sebkhet Asset Jeribaa.

Figure 1:Cadre topographique et hydrographique de la côte de Hergla- El Medfoun

Au sud de Hergla et en direction de Sousse, la plaine côtière se réduit à une bande étroite large de 500m à 1km qui s’interpose entre la mer et les collines de l’arrière-pays. 3-La topographie collinaire de Hergla A Hergla, la mer est bordée plutôt par des collines qui s’étendent aussi en direction de l’intérieur. L’ossature de ces collines est formée par des bancs de sables et argiles miocènes et mio-pliocènes sauf certaines au voisinage de la mer qui sont formées dans un dépôt de plage fossile d’âge tyrrhénien.

II-FORMES ET DEPOTS QuaternaireS 1- Le Quaternaire continental a- Les croûtes calcaires Elles couvrent les sommets des collines à Hergla et Sidi Bou Ali où elles reposent sur les sables et argiles mio-pliocènes. Les coupes comme celles de la falaise au Sud de Hergla montrent, sur ce substratum basculé par un pendage léger, une séquence sablo- argileuse riche en amas et tâches calcaires blancs épaisse de 1,5 à 2m. Cette séquence inférieure est surmontée par une autre séquence fortement encroutée et résistante épaisse d’environ 1m. b- Les dépôts rougeâtres Il s’agit des dépôts liés au ruissellement qui se rencontrent sur les interfluves, au pied des collines et sur les piémonts. Leur position permet de les dater relativement du Pléistocène supérieur c- Les épandages et les terrasses alluviales Les dépôts continentaux récents dus à l’action des cours d’eau correspondent à des alluvions. De part et d’autres des lits des grands oueds de la région, existent des terrasses alluviales formés de dépôts lités fins entrecoupés par des passages grossiers de galets et graviers. Le nombre de ces terrasses peut être deux et parfois trois reflétant une alternance des dynamiques d’accumulation et de creusement. Les terrasse les plus récentes, les plus basses et les plus proches des 5 chenaux d’écoulement des oueds ont livré des tessons de poterie indiquant leur formation au cours de la période historique (Mehdouani, 2014, Boujelbène, 2016). Au débouché des ces mêmes oueds dans la plaine côtière ou les sebkhas, les alluvions forment des cônes d’épandage. Les plus étendus sont ceux édifiées par Oued Essod sur la bordure de Sebkhet Halk Ek Mujjel et par Oued El Khairat sur la bordure de Sebkhet Asset Jeribaa. d- Les dépôts éoliens Il s’agit des dunes d’argiles et des nebkas mises en place par le vent sur les bordures et parfois en plein milieu de sebkhas et zones d’épandage. A Sidi Khalifa, existe au centre de la sebkha un bourrelet discontinu responsable de sa division en deux sou-bassins. Sur la bordure occidentale de Sebkhet Asset Jeribaa, existe un bourrelet d’argile séparant cette sebkha de Sebkhet Halk El Mujjel. Ce bourrelet est ancré sur un cordon littoral fossile d’âge tyrrhénien (Oueslati, 1993 ; Brahim, 2016). Le long de la bordure orientale de la sebkha, existent aussi des petites dunes d’argiles qui se poursuivent sur la bordure orientale de Sebkhet Sidi Khalifa. Quant à Sebkhet Halk el Mujjel, des constructions éoliennes existent sur sa bordure sud-ouest et d’autres sur ses bordures nord-est et nord-ouest (Boujelbène, 2015). Ces dépôts éoliens appartiennent à plusieurs générations. Ils se sont formés pendant des phases d’aridification du climat permettant au vent d’exercer une action de déflation sur les surfaces asséchées des sebkhas 2- Le Quaternaire marin Le littoral de la région renferme des dépôts marins quaternaires résultant de la transgression marine tyrrhénienne calée entre 125 000 et 80 000 ans BP. Ils se présentent sous forme d’un bourrelet discontinu, haut de 10 à 20m, situé à des distances variables de la mer mais parallèlement au rivage actuel. Réparti en plusieurs segments, ce cordon littoral fossile montre des aspects qui diffèrent d’un segment à un autre. A Hergla, le cordon

6 tyrrhénien se situe au voisinage de la mer où il est taillé en falaise. Les coupes montrent des dépôts marins et éoliens de plages fossiles avec parfois une intercalation des dépôts lagunaires (Paskoff et Sanlaville, 1983 ; Mahmoudi, 1985 ; Jedoui et al., 1987, Balescau et al, 2016). Au nord de Hergla, le cordon tyrrhénien s’écarte du rivage et prend position à l’Ouest de Sebkhet Asset Jeribaa. Il est couvert par des dépôts argileux soufflés à partir de la sebkha (Oueslati, 1993 ; Brahim, 2016). Entre Sebkhet Asset Jeribaa et Sebkhet Sidi Khalifa, précisément à El Kamla, ce cordon gagne de largeur et explique par conséquent l’aspect effilé de la gouttière qui relie les deux sebkhas. A Sebkhet Sidi Khalifa il est couvert vraisemblablement par des dépôts argileux de lunette. Ce cordon est un repère de l’étude de l’évolution de la côte au Quaternaire supérieur. Ainsi pendant le Tyrrhénien, les sebkhas littorales de Sidi Khalifa et Asset Jeriba faisaient partie du domaine marin. Mais Sebkhet Halk El Mujjel, du fait de son existence aujourd’hui en arrière du cordon tyrrhénien a évolué à l’époque comme une lagune et le cordon l’isolait de la mer. Après un abaissement du niveau marin et l’éloignement de la ligne de rivage au Würm, la mer revient aux environs de sa position actuelle à l’Holocène. Le long de Sebkhet Asset Jeribaa et Sebkhet Sidi Khalifa, un cordon littoral récent et des dunes littorales meubles se sont formés tandis qu’à Hergla, la mer s’est heurtée contre le cordon tyrrhénien qu’elle attaque jusqu’à présent en falaise.

III- FORMES ET DYNAMIQUES ACTUELLES 1-Les formes actuelles Le modelé du trait de côte est marqué par l’extension d’une plage sableuse de Bouficha au Nord jusqu’à Chatt Meriem au Sud, entrecoupée à Hergla par l’existence d’une falaise importante.

a- La falaise de Hergla Elle marque le rivage sur environ 6km de linéaire côtier depuis la localité de Hergla jusqu’au grau de Sebkhet Halk El Mujjel. Son commandement est très variable. Il peut dépasser une dizaine de mètres à la hauteur du port et du cimetière marin de Hergla et il peut être de 2m seulement près du grau de Sebket Halk el Mujjel. Quant à son tracé, il se caractérise au Sud de Hergla par la présence de plusieurs anses dont certaines renferment des plages fréquentées par les estivants. La falaise est développée pour l’essentiel dans du grès et conglomérat tyrrhéniens (fig. 2). Mais localement elle est taillée dans d’autres matériaux tels que des dépôts continentaux rougeâtres à concrétions calcaires d’âge post-tyrrhénien au nord du port de Hergla et des dépôts continentaux à croûte calcaire au Sud de Hergla.

Figure 2:Falaise à Hergla taillée dans le grès du cordon littoral fossile tyrrhénien et évoluant par éboulements.

Figure 3:Falaise au Sud de Hergla taillée dans des dépôts sablo- argileux à encroutement calcaire du Quaternaire ancien. Elle évolue ici par effondrement de pans favorisé par des fissures qui s’ouvrent sur le sommet de la falaise.

b- Les plages et dunes littorales Au sud de Hergla se développe à Chatt Meriem une plage sableuse d’une largeur variant de quelques mètres à une vingtaine de mètres. Là où elle n’est pas effacée par le front du bâti, une dune bordière vient accompagner la plage. Une dune de deuxième position faite de sable de couleur beige s’observe dans les espaces non encore envahis par le bâti.

Au nord de Hergla et le long du fond du golfe de Hammamet existe une belle plage bien développée et encore à l’état naturel accompagnée d’un champ de dunes littorales. De la mer vers l’intérieur, on trouve un estran sableux large en moyenne de 20 m et une série de dunes. En se basant sur l’archéologie, Mrabet et Boujarra (1999), Boujarra et Ayache (2017) y ont fait une distinction entre des dunes préromaines et d’autres romaines. En fait il y a lieu de distinguer entre (fig.4): -Une génération actuelle de dunes faites de sables de couleur gris clair, de même que celle des sables de la plage. Elle montre une avant- dune embryonnaire colonisée par des touffes de végétation psammophile et un à deux alignements de dunes de couleur gris clair hauts de 2 à 3m fixées par une végétation arbustive d’acacia à El Medfoun tandis qu’à Bouficha, l’édifice dunaire est formé par des petites nebkas coalescentes. -Une génération de dunes faites de sables de couleur beige d’âge historique. Elles peuvent couvrir des vestiges archéologiques ou supporter aussi des ruines comme à Henchi El Hfaïer au Sud d’Esselloum (Brahim, 2016).

Figure 4:Transect à travers le champ dunaire d’El Medfoun (Brahim, 2016)

Entre ces deux générations de dunes et parfois au sein d’une même génération existent des couloirs interdunaires et des fonds humides colonisés par des espèces de végétation de salicornes et de joncs. La séparation entre ces deux générations n’est que chronologique. Elles forment toutes les deux une unité qui est le champ dunaire boisé d’El Medfoun.

Figure 5:Plage et dune actuelle de sable gris clair à El Medfoun

Figure 6:Terrain inondable de ‘chott’ colonisé par une végétation halophile et dune historique de sable beige colonisée par des touffes de végétation psammophile.

c- Les sebkhas littorales En arrière du champ dunaire d’El Medfoun et du cordon tyrrhénien taillé en falaise à Hergla s’étend un chapelet de sebkhas littorales qui peuvent être définies comme des lagunes. A la hauteur de Hergla, s’étend la sebkha de Halk El Mujjel qui s’allonge dans la direction SW-NE. Elle correspond à une lagune semi-fermée qui communique avec la mer par un grau situé à l’extrémité sud-est qui le point la plus proche de la mer. La naissance de cette lagune remonte au Tyrrhénien (Oueslati, 1993). Entre Hergla et Bouficha, s’allonge parallèlement au champ dunaire décrit plus haut les sebkhas d’Asset Jeriba et Sidi Khalifa. Elles s’étendent sur une superficie d’environ 30km2. Elles communiquent avec la mer occasionnellement par quelques chenaux situés au niveau de la gouttière qui relie les deux sebkhas. 2- Les dynamiques de l’occupation et de la morphologie littorale a- La dynamique de l’occupation du littoral Cette dynamique a intéressé surtout le secteur sud, de Hergla à Chatt Meriem. A Chatt Meriem, la bande littorale était jusqu’aux années 1970 un espace rural et agricole. Les constructions se limitaient à un habitat villageois groupé et quelques maisons dispersées. Au cours des dernières décennies, cette bande s’est transformée rapidement à un espace résidentiel et touristique. Des constructions de type résidences permanentes ou secondaires estivales ont envahi l’espace situé entre la mer et la route régionale. L’acquisition des lots de terrain pour bâtir par des individus venant d’autres régions et l’intervention des entrepreneurs dans le domaine de l’immobilier pour construire des résidences destinées à la vente ou la location ont fait de cette région un important foyer de résidence secondaire estivale. Des petites unités touristiques ont fait aussi leur apparition sur cette bande littorale qui se trouve en réalité dans le prolongement de la bande littorale de

Sousse nord qui a accueilli la station touristique intégrée d’El Kantaoui. A Hergla, la bande côtière n’a pas connu la même ampleur d’extension du bâti qu’à Chatt Meriem en raison du type de côte et du statut de certaines terres qui bordent la mer. Mais la côte a vu l’implantation d’un port de pêche a eu des impacts importants sur la morpho-dynamique littorale (Oueslati, 1993 et 2004 ; Bada 2006 et 2016). Ce petit port de pêche a été aménagé en 1982 au pied de l’extrémité nord de la falaise de Hergla. Il a un bassin de forme rectangulaire délimité par une jetée nord en forme de L longue d’environ 550m et une jetée sud de 75 m de longueur. L’entrée du port qui est large de 50m est tournée vers la Sud ; elle est exposée à une dérive littorale active qui porte ici du Sud vers le Nord. b- La dynamique géomorphologique b1-Dynamique de la falaise à Hergla Taillée essentiellement dans des roches dures du grès tyrrhénien et abritant sur le sommet des aménagements, la falaise de Hergla donne à première vue l’idée qu’elle est stable. Mais en réalité des éboulements, quoi que peu fréquentes, favorisés par le profil vertical ou en surplomb affectent parfois cette falaise (fig. 2). Leurs témoins sont des blocs qui encombrent parfois le pied de la falaise, des traces de détachement de couleur plus claire que celle du reste de la paroi de la falaise, des tombes du cimetière éventrées sur la partie sommitale de la falaise. Une intervention de stabilisation de la falaise au sud du port de Hergla a été faite par l’enrochement de 200m de linaire côtier et l’adoucissement de la pente de l’abrupt côtier. D’autres secteurs de la falaise taillés dans des matériaux autres que le grès tyrrhénien connaissent une dynamique active d’érosion. Au nord du port de Hergla, l’érosion affecte la paroi de la falaise taillée dans des dépôts rougeâtres à concrétions calcaires en même temps que des vestiges archéologiques antiques correspondant à des citernes faisant partie du site archéologique de Horrea Caelia (Slim et al. , 2004). Au

13 sud de Hergla, des segments taillés dans des dépôts continentaux à croûte calcaire sont affectés occasionnellement par des écroulements (fig. 3). Quelques plages dans anses sur la route entre Hergla et Chatt Meriem connaissent aussi une érosion et des travaux d’enrochement ont été réalisés pour protéger la route des incursions marines lors des tempêtes. b2-Dynamique des plages et des dunes littorales Certains segments du littoral sableux ont connu une dynamique d’érosion engendrée en grande partie par les aménagements réalisés. A Chatt Meriem, les segments ou la plage a connu un repli sensible sont les segments où le bâti est plus dense et les constructions de front de mer ont occupé la dune bordière et le haut de plage. Ces constructions sont atteintes par les vagues lors de tempêtes et les clôtures de certaines d’entre elles peuvent être endommagées à l’occasion de ces événements (Brahim, 2015). Une batterie de brise- lames submergés a été mise en place en 2017 au niveau du segment le plus menacé et ce dans le cadre de programme de protection de la côte de Sousse contre l’érosion marine (APAL, 2008). A Hergla, la plage au nord du port a connu une érosion qui a menacé à une certaine période la piste côtière qui mène à la plage aménagée et à la forêt d’El Medfoun. Le recul de la ligne de rivage a dépassé une vingtaine de mètre en moyenne entre 1962 et 2013 (Bada, 2016). La côte est actuellement protégée par un enrochement long d’environ 400m. Cette dynamique érosive s’explique en grande partie par l’aménagement du port de pêche de Hergla qui a causé depuis sa création une perturbation du fonctionnement de la dérive littorale qui porte du Sud vers le Nord. Le blocage du transit sédimentaire a causé des problèmes d’ensablement du port dont l’entrée est au sud et un problème d’érosion au nord.

Figure 7:Evolution de la ligne de rivage et de la plage au Nord de Hergla (Bada, 2016) Dans le fond du golfe de Hammamet, la côte sableuse est restée à l’abri des perturbations engendrées par l’anthropisation vue l’absence d’aménagements. L’intervention de l’Homme par le boisement du champ dunaire d’El Medfoun dans les années 1960 en vue de stabiliser les dunes a été bénéfique pour le milieu naturel et a consolidé l’aspect naturel de cette côte. Mais actuellement les choses ont tendance à changer. La côte est convoitée par des grands projets d’aménagement touristique et de transport. L’un de ces projets a déjà vu le jour à savoir l’aéroport d’Ennfidha qui empiète sur la sebkha de Asset Jeribaa. D’autres, tels que la station touristique intégrée de Hergla (AFT ; SEDH, 2003), la station touristique intégrée de Bouficha (AFT,) et le port en eaux profondes d’Enfidha (Ministère du Transport, 2007) sont programmés et pourraient être réalisées d’où des risques potentiels de perturbation du milieu en plus d’une tendance probable à la subsidence (Karray, et le risque de l’élévation du niveau marin prévu dans l’avenir pour cette côte basse et fragile.

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Coupe de synthèse de la carte de Hergla – El Medfoun 1-cordon littoral fossile tyrrhénien. 2-dune d’argile ancrée sur le cordon tyrrhénien. 3- dunes de sables beiges d’âge historique. 4- dune d’argile. 5- dune actuelle de sables gris clair. 6-alluvions. 7- dépôt de fond de sebkha.