UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

********* DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

********* MENTION GEOGRAPHIE

**********

PARCOURS : ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

ETUDE DE LA GESTION FONCIERE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY - DISTRICT D’ REGION

Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master en Géographie

Présenté par : Hajanirina RAFANOMEZANTSOA

Sous la direction de

M. Guybertho RANDRIANARIVELO, Docteur en Géographie

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ********* DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ********* MENTION GEOGRAPHIE ********* PARCOURS : ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ********* MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN GEOGRAPHIE

ETUDE DE LA GESTION FONCIERE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY

DISTRICT D’ANTANIFOTSY-REGION VAKINANKARATRA

Mémoire de master présenté par :

Hajanirina RAFANOMEZANTSOA

Membre du jury :

Président de jury : Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur émérite

Juge : Avisoa ANDRIANARIVO, Docteur en géographie

Rapporteur : Guybertho RANDRIANARIVELO, Docteur en géographie

REMERCIEMENTS

La réalisation de cette recherche n’a pas été possible sans l’appui et l’aide de nombreux acteurs intervenants dans le domaine de la gestion foncière et de l’agriculture;

Ainsi, je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont donné tous les moyens à leurs dispositions pour mener à terme cette étude dans les meilleures conditions possibles. Je remercie également à Madame Joselyne RAMAMONJISOA, Professeur émérite, d’avoir bien voulu assurer le président du jury ainsi que Monsieur Avisoa ANDRIANARIVO, docteur en géographie, pour avoir accepté d’être le juge de ce travail.

J’exprime aussi ma gratitude à Monsieur Guybertho RANDRIANARIVELO, Docteur en Géographie, qui a bien voulu dirigée ce travail. Malgré ses nombreuses occupations, il nous a prodigué ses précieux conseils, sa compréhension et son dévouement et accepté la direction de ce mémoire. Qu’il trouve ici l’expression de notre plus profonde gratitude.

Mes remerciements vont aussi chez les enseignants de la Mention géographie de l’Université d’Antananarivo pour la formation que j’ai reçue pendant ces cinq bonnes années.

Toutes mes considérations vont aussi au Maire et aux agents du guichet foncier de la commune rurale d’Ambatomiady. Ils ont aimablement accueilli et ont bien voulu apporter leur collaboration durant la phase de pré-enquête et d’enquête sur terrain.

Enfin, j’adresse mes remerciements les plus sincères à ma mère et ma famille pour leur soutien moral et financier et surtout pour leur encouragement.

Merci infiniment.

I

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PARTIE I : ...... 6

LE FONCIER ET LE FONCTIONNEMENT DE L’ESPACE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY ...... 6

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE ...... 7

CHAPITRE II : DEMARCHE ET MATERIELS POUR LA REALISATION DE LA RECHERCHE ...... 23

PARTIE II : ...... 30

ANALYSE DE LA GESTION FONCIERE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY ...... 30

CHAPITRE III : TYPOLOGIE DU MODE D’APPROPRIATION FONCIERE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY ...... 31

CHAPITRE IV : MODE DE GESTION DE L’ESPACE FONCIERE DE LA C.R.A ... 44

PARTIE III : ...... 58

DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS ...... 58

CHAPITRE V.LA SECURISATION FONCIERE : UNE ETAPE TRES IMPORTANT POUR LE GESTION FONCIERE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE ..... 59

CHAPITRE VI : LA GESTION ET L’UTILISATION DE L’ESPACE POURRAIT APPORTER LE DEVELOPPEMENT LOCALE ...... 65

CONCLUSION GENERALE ...... 71

ANNEXES… ………………………………………………………………………...………77

II

RESUME La commune rurale d’Ambatomiady, fait partie du sous-espace de Vakinankaratra-Est. Sur le plan physique, elle est caractérisée par un relief de collines et des sols ferralitiques de couleur rouge peu fertiles aux cultures en générale. Globalement, la région partage les caractères physiques de la haute terre centrale de . Notre étude est basée sur l'analyse de la gestion foncière agricole en lien avec l’étude de la pratique paysanne. Les activités de gestion foncière se reposent sur les exploitations agricoles selon le mode d’exploitation traditionnelle. En effet, la situation actuelle est marquée par la faiblesse des surfaces utilisées par rapport au potentiel utilisable. Ainsi, après les constats, la subsistance des deux différents droits (droit moderne et droit coutumier) sur la terre causant des litiges fonciers sans précèdent entre les paysans. La sécurisation foncière et l’utilisation des espaces vacantes, avec une amélioration des infrastructures routières sont les points urgents. Ces suggestions sont importantes aux développements de la commune et à l’amélioration de niveau de vie des paysans.

Mots clés : Ambatomiady, gestion foncière, Foncier agricole, sécurisation foncière, système de production

III

ABSTRACT

The rural commune of Ambatomiady, is part of the sub-area of East Vakinankaratra. Physically, it is characterized by a hilly relief and ferralitic red soils that are not very fertile for crops in general. Overall, the region shares the physical characteristics of the central highlands of Madagascar.

Our study is based on the analysis of agricultural land management in connection with the study of peasant practices. The land management activities are based on traditional farming methods. Indeed, the current situation is marked by the small size of the areas used in relation to the usable potential.

Thus, after the findings, the subsistence of two different rights (modern law and customary law) over land is causing unprecedented land disputes between farmers.

Securing land tenure and the use of vacant space, with improved road infrastructure, are the urgent points. These suggestions are important for the development of the commune and the improvement of the living standards of the farmers.

Keywords: Ambatomiady, land management, Land tenure, land security, production system

IV

ACRONYMES

BIF : Birao Ifoton’ny Fananantany

CECAM : Caisse d’Epargne de Crédit Agricole Mutuel

CEG : Collège d’Enseignement Générale

CF : Certificat Foncier

C.R.A : Commune Rurale Ambatomiady

CTD : Collectivité Territoriale Décentralisée

CSB2 : Centre de Santé de Base niveau 2

EPP : Ecole Primaire Publique

EKAR : Eglizy KAtolika Romana

FDL : Fonds de Développement Local

FJKM : Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara

GF : Guichet Foncier

LPF : Lettre de la Politique Foncière

OTIV : Ombona Tahiry Ifampindramana Vola

RL : Reconnaissance Locale

SF : Sécurisation Foncière PLOF : Plan Local d’Occupation Foncière

V

LEXIQUES

Appropriation : Selon le dictionnaire LEROBERT, l’appropriation désigne « de rendre propre à un usage ».Au sens juridique « c’est l’action de s’approprier une chose ».

Certificat foncier : Acte administratif attestant l’existence de droits d’occupation, d’utilisation, de mise en valeur, personnels et exclusifs, portant sur une parcelle de terre.

Conflit/Litige foncier : Un conflit est une situation d’affrontement par rapport à des enjeux précis, individuels ou collectifs. Le litige est la juridiction d’un conflit car il se caractérise par l’intervention d’une autorisation judiciaire quelconque pour le régler.

Développement local : Le développement local a pour objet de faire émerger des activités à partir d’une dynamique interne, d’une considération de ce que l’on appelle les éléments caractéristiques locaux. Dans le cadre de ce processus, il s’agit de pouvoir identifier les ressources potentielles existantes susceptibles de constituer un tissu d’activités socioéconomiques en rapport les unes aux autres. En d’autres termes, le développement local consiste à redynamiser et créer une organisation des actions et des moyens à mettre en œuvre afin que le développement préconisé soit entrepris selon le genre, c’est-à-dire, en fonction de la participation tant verticale que horizontale de chaque groupe de la population locale au cycle de projet et ce d’une manière systémique (RAZAFIARIJAONA, 2007) Doany: Lieu de culte ancestral

Droit coutumier : Ensemble des règles non écrites d’origines non étatique qui fixent les pratiques et les interdits pour une société donnée.

Domaine : Ces sont les biens qui appartiennent à l’Etat et qui sont à la charge de l’Etat. On distingue parmi les biens appartenant à l’Etat, entre les biens du domaine public et les biens du domaine privé.

Foncier : Etymologie latin « fundus », fonds de terre. En générale désigne ce qui est relatif au fond de terre.

Gestion foncière : Ce terme désigne tout droit d’accès, d’exploités et de gérés la terre et les ressources renouvelables. Il régisse par des règles, des droits, et des procédures. Dans les pays du Sud, son ampleur est parfois la violence et des litiges

VI

Propriété foncière : Etymologie, latin « propriétas », de « proprius » : propre, sans partage. On distingue trois droits de propriété foncière : usus, abusus, Fructus

Ray aman-dReny : Père et Mère à la fois. C'est-à-dire le Ray Aman-dReny, c’est quelqu’un qui assure le rôle de père et mère à la fois. Raiamandreny : Aîné ou membre respecté de famille que celle-ci a érigée au titre de chef de famille Saraka an-tsaha ou manao isanandro : Travail journalier ou main d’œuvre agricole et un salaire journalier d’une personne

Sécurisation foncière : Processus de mise en sécurité des acteurs relativement au droit foncier. Cela implique des règles de gestions foncières appropriées et légitime.

Tampon-tanety : sommet de la colline

Tanety : flanc des collines, par opposition aux plaines et bas-fonds rizicoles. Tehezan-tanety : Versant de la colline Tombok’angady : Mode d’accès à la terre inexploitée en vue d’une appropriation. Usufruit : Démembrement de la propriété en tant qu’il regroupe deux attributs du droit de propriété : « l’usus » et « le fructus ». L’usufruit comprend tous les droits à l’exception de celui d’aliéner : les accès de soustraction, de gestion et l’exécution.

Vodin-tanety : bas-fond

VII

TABLES DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CROQUIS Croquis 1 : Carte de localisation de la zone d’étude ...... 3 Croquis 2 : Les types des sols dans la zone d’étude ...... 9 Croquis 3 : Carte d’hydrographie et Topographie de la commune rurale d’Ambatomiady..... 13 Croquis 4 : Carte simplifié des cercles de proportions des nombres de certificat délivré par fokontany ...... Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Profil de l’étagement d’amont en aval de la colline ...... 8 Figure 2 : La lithologie de la Commune rurale d’Ambatomiady ...... 10 Figure 3 : Courbe ombrothérmique de GAUSSEN de la Commune rurale d’Ambatomiady .. 11 Figure 4 : Les activités économiques des populations d’Ambatomiady ...... 17 Figure 5 : Diagramme de la mode d’acquisition des terrains ...... 32 Figure 6 : Représentation graphique de la proportion des statuts fonciers ...... 39 Figure 7 : Proportion des certificats fonciers depuis la création du B.I.F Ambatomiady ...... 39 Figure 8 : Histogramme de nombre des certificats fonciers par Fokontany ...... 41 Figure 9 : Coupe d’un profil topographique sur les bas-fonds ...... 48 Figure 10 : Proportion des cultures dominantes ...... 54 Figure 11 : Proportion des modes de productions en fonctions de leurs surfaces sur les 174 personnes enquêtés ...... 55 Figure 12 : Diagramme de secteur qui représente le pourcentage des types de conflits après l’enquête des 174 personnes ...... Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Répartition par mois des pluviométries et températures en 2017 ...... 11 Tableau 2 : Tableau récapitulatif des types de transport d’Antanifotsy vers Ambatomiady ... 21 Tableau 3 : Chronogramme de la recherche ...... 23 Tableau 4 : Mode d’acquisition des terrains ...... 32 Tableau 5 : La proportion de chaque statut de terres existantes dans la commune Ambatomiady ...... 38

VIII

Tableau 6 : Tableau de récapitulation des situations des instances dans le B.I.F ...... 40 Tableau 7 : Les espèces indicatrices de sol fertile...... 45 Tableau 8 : Les espèces indicatrices de sol non fertile...... 45 Tableau 9 : Calendriers culturales ...... 53

LISTE DES PHOTOS Photo 1 : Photo représentant l’étagement d’occupation d’amont en aval de la colline ...... 8 Photo 2 : Profil topographique d’après croquis 3 ...... 14 Photo 3 : La rivière Sahatsio ...... 14 Photo 4 : Vue sur le pont Sahatsio, la cathédrale Notre Dame de Lourde en haut ...... 16 Photo 5 : Des eucalyptus taillés pour la charbonnisation ...... 19 Photo 6 : Défrichement des forets ancestraux ...... 35 Photo 7 : Bureau du B.I.F Ambatomiady ...... 37 Photo 8 : Les rizicultures d’Ambohibary ...... Erreur ! Signet non défini. Photo 9 : Des différents cultures depuis les vallons jusqu’au « tehezan-tanety » ...... 44 Photo 10 : Radriaka ou « lantana Camara » ...... 46 Photo 11 : Association des cultures : des Mais, haricots, concombre, taro...... 48 Photo 12 : Vue sur la hauteur les modes d’organisations de l’espace ...... 50 Photo 13 : Camion benne transporteur des planches ...... 51 Photo 14 : Plaque du CECAM Ambatomiady ...... 68

LISTE DES PLANCHES PHOTOS

Planche photo 1 : Couverture végétale au bord de la route d’Ambodifiakarana-Ambatomiady ...... 15 Planche photo 2 : L’arrivé des extracteurs miniers de Maevatanana ...... 17 Planche photo 3 : Les différents types des moyens de transports dans la commune Ambatomiady ...... 20 Planche photo 4 : Taxi moto ...... 22 Planche photo 5 : Sol hydromorphes, rizières ...... 47 Planche photo 6 : Labourage des « tanety » et mise en culture des « vary an-tanety » ...... 65 Planche photo 7 : Les états des routes qui relies Antanifotsy et Ambatomiady ...... 69

IX

LISTE DES ANNEXES Annexe 1 : Questionnaires ...... 77 Annexe 2 : KARAN-TANY ...... 81 Annexe 3 : Loi n° 2006-031 du 24 novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée ...... 82

X

INTRODUCTION GENERALE

La statistique montre que 70% des malgaches sont constitués par des ménages ruraux qui résident dans des zones difficiles d’accès. Les sources de revenu sont : l’agriculture, l’élevage ou la pêche (INSTAT, 2008).En fait, le secteur primaire prend un part important avec son potentiel largement sous exploité : la terre (MAEP, 2001). Aussi, HERNANDO DE SOTO, (2000) partage la même idée que « dans les pays en voie de développement dorment sur un capital considérable, la première des richesses, celle sur laquelle tout pays prospère a jeté les bases de son développement économique : le foncier ». Le foncier occupe une place centrale en tant que support de développement dans le milieu rural et urbain. C’est la raison pour laquelle que la terre est située au centre des éléments économiques, sociales, politiques et démographique. L’appropriation foncière constitue une assurance sur l’alimentation et l’habitation. Selon JENN-TREYER (O) et POUROULIC (J),(2006) « la terre est considérée comme valeur marchande à cause de son utilité. Dans cette mesure, la mise en place de différente politiques régissant le domaine foncier devient la priorité de chaque Etat africain ».

A Madagascar, le caractère « sacré » de la terre et l’importance social du foncier traduisent tout le poids culturel et la valeur spirituelle de la terre, d’où le mot « Tanindrazana ».Dans ce contexte, le foncier constitue un élément important pour les malgaches car sa bonne gestion pourrait être un moyen de lutte contre la pauvreté. A l’heure actuelle, la situation foncière devient la source de conflits entre les différents acteurs disposant le même intérêt. Le mélange de deux systèmes juridiques dont : l’un venant du droit coutumier et l’autre relevant du droit moderne, représente le premier élément d’insécurité foncière. Cette dernière prolifère en raison de la ruée vers la terre. L’insuffisance des terres à vocation agricole affecte les paysans à augmenter ou de chercher d’autre parcelle à aménager dans le but d’avoir plus de rendement. D’où l’émergence et la multiplication des conflits et litiges concernant la question foncière. Dans ce mémoire d’étude, nous traitons le sujet l’étude de la gestion foncière de la commune rurale d’Ambatomiady - district d’Antanifotsy - Région VAKINANKARATRA». La problématique à traiter est de savoir, Comment la communauté de la commune rurale d’Ambatomiady gère-t-elle l’aspect foncier?

1

Cette Commune est située à peu près au Sud-Est d’Antananarivo à une distance de 101,79 km à vol d’oiseau, et a peut prêt de 115 Km en prenant la route nationale numéro 7. A partir d’Ilempona une piste de 20 Kilomètre à partir d’Antanifotsy mène vers Ambatomiady, qui est le chef-lieu du district. Elle s’étend sur une superficie de 276 km², comprise entre 47°25’00’’Est de longitude et 19°41’00’’ de latitude sud, et est traversée par des cours d’eau appelée Sahatsio qui se jettent dans la rivière Onive, un affluent du Mangoro. La partie centrale à l’entrée Sud vers le Nord de la Commune est traversée par cette rivière. Notons que la route Antanifotsy menant vers cette Commune est impraticable pendant la période de pluie. La commune est délimitée (cf. croquis 1) : - Au Nord par la CR (District d’Antanifotsy); - Au Sud par la CR (District d’Antanifotsy); - A l’Est par et la CR (District d’Antanifotsy); - A l’Ouest par la CR Ampitatafika (District d’Antanifotsy);

Au vu de la problématique principale soulevée plus haut, les hypothèses et les questions de la recherche suivantes :

Cette problématique principale se découle sur les questions de recherche suivantes :

 Q1 : Comment se manifeste-t-il ce litige foncier dans les activités agricoles ?  Q2 : La gestion foncière décentralisée constitue-t-elle un atout ou contrainte à la gestion du foncier agricole ?

Les hypothèses pour répondre aux questions de la recherche citées en dessus sont les suivantes :

 H1 : La gestion du foncier agricole de la commune rurale d’Ambatomiady est basée sur la technique traditionnelle avec des méthodes archaïques.  H2 : La gestion foncière décentralisée est un instrument de régulation des occupations foncières des paysans.  H3 : Le problème foncier constitue un frein au développement local.

2

Croquis 1 : Carte de localisation de la zone d’étude

3

Les objectifs visés par cette étude sont les suivants :

- Faire un état des lieux de la méthode de gestion du foncier agricole de la commune rurale Ambatomiady-district d’Antanifotsy. Cette étude vise à faire en sorte de comprendre la méthode de gestion foncière traditionnelle et la manière dont les paysans régularisent leurs occupation dans le BIF. En outre, connaître la dynamique foncière des exploitations agricoles de la zone. En effet, pour la durabilité des exploitations agricoles, les terres cultivables en constituent la base, et c'est à partir de l'étude de leurs situations juridiques, de leurs modes de mise en valeur, de leurs modes d'accès et des manifestations des conflits y afférents qu'on peut déduire la typologie de mode de tenure foncière des ménages agricoles.

- Face à chaque situation foncière des exploitations agricoles, les paysans agissent suivant leurs logiques dans la gestion foncière et les systèmes de production pratiqués pour rentabiliser leurs surfaces agricoles. Donc, l’étude visé également à déterminer les stratégies foncières paysannes à partir des typologies des exploitations agricoles.

Le choix du sujet est justifié par les éléments techniques suivants : (i) De prime à bord, les études ou recherches scientifiques sur Ambatomiady sont plutôt rares par rapport aux autres communes comme la commune Antanifotsy, Ambohimandroso, Ampitatafika, etc. La preuve est la rareté des documents bibliographiques. Ainsi réalisant cette étude nous pensons à apporter nos contributions à faire des lumières sur les sujets susceptibles d’aider les chercheurs ou les responsables locaux dans la mise en place d’un projet de de développement. (ii) En outre, le fait que nous sommes originaire de cette région, nous a incité d’avantage à s’engager dans une activité de recherches sur la gestion foncière. (iii) Enfin, c’est un sujet de discussion très à jours et préoccupent largement les partenaires techniques, fonciers et les paysans. De plus, la C.R.A est une partie souvent oublié par l’Etat. Le développement de la commune est très lent à cause de son enclavement.

Pour répondre aux questions de recherches, nous présentons nos résultats dans les trois parties suivantes : nous allons évoquer dans la première partie le foncier et le fonctionnement de l’espace en générale dans la commune rurale d’Ambatomiady. Cette partie présente globalement la généralité de la commune c’est-à-dire sa spécificité physique, les aspects humains et les activités socio-économiques. Le second chapitre de cette partie consiste à la démarche et matériels pour la réalisation de la recherche.

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La deuxième partie, présente en cascade les résultats sur le terrain. Elle s’intitule « Analyse des aspects fonciers dans la commune rurale d’Ambatomiady». Donc, nous évoquons la typologie du mode d’appropriation foncière, les modes de gestion de l’espace dans la commune rurale d’Ambatomiady. La dernière partie est consacrée à la discussion et à la suggestion. Cette dernière partie se subdivise en deux chapitre: il y a la chapitre cinq pour le foncier intitulé « la sécurisation foncière : une étape très importante pour la gestion foncière et le développement locale » et le chapitre six « l’utilisation et la bonne gouvernance de l’espace pourrait apporter un développement ».

5

PARTIE I :

LE FONCIER ET LE FONCTIONNEMENT DE L’ESPACE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY

6

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE La présentation générale de la zone concerne l’étude des éléments physique et humaine de la commune Ambatomiady en combinant avec la méthodologie de la recherche.

I.1.LES ELEMENTS PHYSIQUES DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY Le milieu physique est caractérisé par des sols ferralitiques, un climat tropical d’altitude et une végétation secondaire. La prise en compte de l’occupation de l’espace demeure inséparable de celle des conditions naturelles. L’espace naturel constitue à cet égard le cadre des activités humaines et le support de l’activité agricole. I.1.1.Pédologie et Géologie : type de sol moins fertile en générale

La commune rurale d’Ambatomiady est marquée par la présence des sols « pauvres qualités ». C’est à dire, une faible stabilité structurale. Du coup, seulement 10% de la superficie totale cultivable de la Commune comportent des sols fertiles. Effectivement, deux types de sols dominent largement dans cette zone dont: (i) les sols hydromorphes, localisée dans les bas-fonds et possèdent un teneur en matières organiques variable, très propices en rizières, (ii) et les sols ferralitiques, qui couvrent presque la majeure partie de cette zone(cf. croquis 2), soit 80%, sous forme de hautes collines monotones au sommet aplati ou de « tanety », favorables à la pratique des cultures des tubercules, des cultures pluviales et surtout la culture des pins et des eucalyptus (cf. figure 1). Ainsi, pour mieux savoir ces types de sol nous avons utilisé la classification effectuée par le Ministère de l’Agriculture et du Paysannat en 19631. Le sol classe 1 : sols rencontrés dans les baiboho. Il s’agit d’un sol minéral de type limono-argileux, de couleur brune qui se caractérise par sa fertilité et il bénéficie d’un apport en limon par le biais de l’inondation du rivière Sahatsio. Il est à vocation de cultures contresaison comme le tabac, l'orge, la pomme de terre et les cultures maraîchères. Le sol de classe 2 : sols des vallées, des sols hydromorphes tourbeux ou semi tourbeux à Gley ou Pseudo-Gley, conseillés pour la riziculture. Ils sont assez analogues aux chernozem et correspondent aux alluvions récentes. On constate que son apport en matières organiques est nécessaire pour régénérer la fertilité du sol après une utilisation de plusieurs années.

1Ministère de l’agriculture et du paysannat. 1963. Imerina: Etude régionale 1 dossier. SCET. Coopération Tananarive 75 pages 7

Le sol de classe 3 : sols des zones de tanety. Ils sont ferralitiques de couleur jaune ou rouge, à vocation de cultures sèches comme le manioc, le maïs, les haricots, la patate douce, la prairie et le reboisement. Ils correspondent aux alluvions anciennes, fortement lessivés et procurent un type de sol ferralitique Figure 1 : Profil de l’étagement d’amont en aval de la colline

Source : Auteur, 2020 Photo 1 : Photo représentant l’étagement d’occupation d’amont en aval de la colline

Source : Auteur, 2019 Légende de la photo 1 : A : Rizières ; B : Bas-fond ; C : « Tehezan-tanety » ; D : « Tapon- tanety

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Croquis 2 : Les types des sols dans la zone d’étude

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En matière de géologie, la lithologie de la commune est marquée par une abondance des gneiss, micaschistes et migmatites à graphites. Cette type de lithologie représente 65% de la zone d’etude.La bordure Ouest de la Commune est marquée par des migmatites de 10%. Notons que dans cette partie qu’on trouve une colline appelée Ankotroka, une roche granitique qui s’élevé jusqu’à 1850m d’altitude. Le reste est pour les alluvions, sables, granites migmatiques et migmatites granitoïdes.

Figure 2 : La lithologie de la Commune rurale d’Ambatomiady (Cf. croquis 5 dans l’annexe)

25%

10% 65%

gneiss, micaschistes et migmatites à graphites migmatites alluvions, sables, granites migmatiques et migmatites granitoïdes. Source : BD500, Donnée géologiques GDEM, arrangement de l’auteur

I.1.2.Une Climat tropical d’altitude de la Haute terre centrale de Madagascar On va diviser en deux l’étude climatique de notre zone d’étude : la première partie concerne la pluviométrie, et la seconde partie traitera de la température.

D’abord, on assiste à la rareté des stations météorologiques fonctionnelles depuis 25 à 30 ans dans le Vakinankaratra-est. Nous ne disposons que des données de la station fournie en 2017 par le service météorologique Antananarivo pour notre zone.

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Tableau 1 : Répartition mensuelle des pluviométries et températures en 2017

Températures Précipitation(en moyen(en Mois mm) degré C) Juillet 20 17 Aout 19 19,3 septembre 26 19,7 octobre 61 20,2 novembre 156 20,9 décembre 257 21,1 janvier 284 22,75 février 248 23,6 mars 210 22,15 avril 82 20,9 Mai 37 15,15 Juin 22 14

Source : Service de la météorologique d’Ampandrianomby, arrangement de l’auteur Figure 3 : Courbe ombrothérmique de GAUSSEN de la Commune rurale d’Ambatomiady en 2019

Precipitation Tmoyen 300 140 250 120

200 100

80 150 60

Pma(en mm) Pma(en 100

40 Tma(en degré C) 50 20

0 0

r

r

mai

juin

re

avril

Aout

mars

dece

nove

mbre mbre

mbre

septe

fevrie

octob Juillet janvie

Source : Service de la météorologique d’Ampandrianomby, Auteur 2020

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I.1.2.1.Une pluviométrie bien répartie sur toute l’année

La figure n° 3 nous montre qu’il existe une bonne répartition des pluies pendant toute l’année. Nous remarquons deux périodes : - la première qui va du mois de novembre jusqu’en avril. Elle concentre l’essentiel de l’humidité de l’année avec 1 233,3 mm de pluie, soit 87,09 % du total. Le mois de Janvier est le plus arrosé avec ses 280 mm de pluies ; - la deuxième, s’étale du mois de mai jusqu’en octobre, et ne concerne que 12,91 % des pluies, soit 185 mm seulement, avec un minimum de 19 mm au mois d’août. Nous constatons que le mois sec est presque inexistant. C'est à dire que la pluie est également repartie pendant toute l’année dans la commune d’Ambatomiady. La pluviométrie moyenne est de 118 mm par mois. La pluie estivale est apportée par la mousson alors que celles de la saison hivernale sous forme de pluies fines ou crachins viennent du reste de l’humidité de l’alizé du sud-est.

I.1.2.2.Une température faible En générale, les Hautes Terres Centrale dont l’Imerina, le Vakinankaratra et le Betsileo présentent une température annuelle plus clémente. Mais dans le district d’Antanifotsy, la température est légèrement en baisse à cause de la de la présence du massif de l’Ankaratra. La région de Vakinankaratra est caractérisée par une température moyenne annuelle plus faible par rapport à Antananarivo Imerina et Fianarantsoa. D’après la figure n° 3, la température moyenne annuelle est de 19,06° C.

I.1.3.Relief et Hydrographie : deux éléments interdépendants La commune Ambatomiady est constituée par deux différentes formes de relief : L’extrême Nord de la commune est marqué par des reliefs montagneux, par contre la partie Sud est constitué par des vastes plateaux. L’altitude de la commune est située entre 1500m et 1850 m d’altitude. La rivière Sahatsio, affluent de l’Onive traverse la commune Ambatomiady. Elles en irriguent les rizicultures des 18 fokontany (cf.croqius 3).

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Croquis 3 : Carte d’hydrographie et Topographie de la commune rurale d’Ambatomiady

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Photo 2 : Profil topographique d’après croquis 3

Source : GDEM, conception de l’auteur

Photo 3 : La rivière Sahatsio

Source : Auteur, Octobre 2019

I.1.4.Faible couverture végétale dans toute la commune Cette Commune est caractérisée par une faible superficie couverture de la surface boisée. La dégradation est telle qu’il ne reste plus que quelques lambeaux de forêt dans la région. La commune rurale d’Ambatomiady est caractérisée par une forêt secondaire comme l’eucalyptus, le pin et la steppe. Mais on peut rencontrer des mimosas et des Rambiazina au milieu des steppes.

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Planche photo 1 : Couverture végétale au bord de la route d’Ambodifiakarana-Ambatomiady

Source : cliché de l’auteur ; octobre 2020

I.2.LES ELEMENTS HUMAINS ET LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY

I.2.1.Description du chef-lieu de la commune Selon la tradition orale, le nom « Ambatomiady » littéralement « là où les pierres se battent » vient de la description des mouvements géologiques de la zone. Effectivement, deux pierres s’opposent suite à l’action de l’érosion et s’écroulent vers le bas des pentes. A la tombée de la pluie, l’éboulement engendre le détachement des pierres qui rejoignent la rivière de Sahatsio située en aval de la pente. Donc, les pierres du sommet de la colline se mettent en collision avec celle de la rivière et d’où le nom « Ambatomiady »

Le Chef-lieu de la Commune est un gros village ou un bourg rural et assure la fonction administrative. En effet, elle est dotée de plusieurs infrastructures et de services administratifs. Nous avons constatés qu’Ambatomiady est constitué par des villages en forme linéaire sur une colline.

Ce Chef-lieu abrite un poste avancé de la gendarmerie, une EPP, un CEG, un CSB II, un marché hebdomadaire, et des édifices des différentes confessions chrétiennes comme le FLM, l’Adventiste, l’Eglise Catholique, FJKM.

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Photo 4 : Vue sur le pont Sahatsio, la cathédrale Notre Dame de Lourde en haut

Source : Cliché de l’auteur, octobre 2019

I.2.2.Nombre de Population Faute de l’absence de la monographie de la commune, nous n’avons pas obtenu le nombre des populations par fokontany ni la répartition par Age et par sexe. La commune est répartie en dix-huit fokontany dont le nombre de population totale est de 28 597 habitants selon le dernier recensement effectué avant la dernière élection communale du Décembre 2015. Selon le responsable communale, le taux d’accroissement de la population estimé à 3% dans l’horizon de 15 ans.

I.2.3. Activités de la population En général, l’activité de la population est orientée vers l’agriculture et l’élevage. En estimant que le rendement de la récolte dans la riziculture irriguée atteint de 2 tonnes par hectare, et comme le patrimoine familial est de 0,5 à 1 tonne par ha. La production annuelle est estimée à 2 tonnes par ans de riz. Toutefois, le riz de montagne (vary an-tanety) contribue largement à l’augmentation de la production de riz dans les 18 fokontany.

D’autres activités culturales ont été constatées telles que la patate douce, le taro, le tabac, le maïs, les haricots et les légumes divers. Malgré tout, les récoltes sont destinées à la consommation familiale pendant toute l’année.

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Aussi, les paysans sont obligés de pratiquer d’autres activités secondaires entre le mois de janvier, février et mars, à savoir : l’extraction d’or dans la zone ou à Maevatanana, le petit commerce (épicerie, boucherie, gargote), le forgeron et le travail de salarié journalier agricole dit « mpanao isanandro ». Le prix appliqué est de de 4000 Ar pour les hommes et 3000 Ar pour les femmes. Cette somme permet d’améliorer leur niveau de vie. Figure 4 : Les activités économiques des populations d’Ambatomiady

5% 2% 3% 6%

4%

80%

Agriculture et elevage Commerce Ouvrier journalier Employé ou salarié permanent Artisan(vannerie,etc…) Autre

Source : Commune Ambatomiady, arrangement de l’auteur Planche photo 2 : L’arrivé des extracteurs miniers de Maevatanana

Source : Cliché de l’auteur, décembre 2019

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I.2.4.Le jour de marché deux fois par semaine Faute d’espace, le principal marché a été déplacé à 3 km du village d’Antanetikely en 2014.Ce nouveau marché dispose de 370 places pour vendre toutes types d’articles comme l’artisanat, produit agricole, boucheries, épiceries, gargotes, vêtements… La commune s’est chargée de la collecte des tickets avec le montant variant de 100 à 300 Ar par activité et 1 000 à 2 000 Ar par stand par mois selon la période. Le marché se manifeste deux jours par semaine : le mardi et le vendredi. La commune a construit un puits pour approvisionner la zone en eau, le prix de bidon de 20 litres est de 100 Ar par bidon de 20 litres. En plus, une latrine a été installée et composée de cinq compartiments avec des dalles lavables. I.2.5. Infrastructures socioculturelles I.2.5.1.Religion Ambatomiady possède quatre édifices religieux dont un EKAR, deux FJKM et un FLM. Toutefois une partie de la population suit les coutumes et cultes ancestrales: respect des « Fady », pratique de « Fanasinana » dans un lieu sacré appelé « Doany ».

I.2.5.2.Education Ambatomiady dispose trente-neuf institutions publiques dont : dix-neuf EPP, cinq CEG, huit EPC, six EPL et une école privée. Faute de lycée, les élèves admis en seconde continuent leurs études à Antanifotsy. I.2.5.3.Santé Il n’y a que trois centres de santé de base dans la commune : CSB II à Ambatolampikely et Anivonisaina et CSB II au chef-lieu Ambatomiady. I.2.6.Exploitation forestière Les bois et les produits dérivés servent à répondre la demande de la population dans la commune rurale Ambatomiady. Ils sont vendus sous forme de bois d’œuvre et/ou de service. Le bois d’énergie englobe le bois de chauffe, le charbon de bois qui surtout du Mimosas et de l’Eucalyptus. L’exploitation de la forêt se présente sous deux aspects dans notre Commune: La carbonisation : une activité qui se répand et occupe une large place dans l’économie villageoise surtout celle du fokontany Ankazoavo, Antambohomena (cf. Photo 6). -La coupe de bois ronds, bois d’œuvre et de service pour la construction, l’ameublement et surtout pour l’approvisionnement en bois de menuiseries d’Antanifotsy.

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Le défrichement consiste à déboiser une partie de la forêt dans le but d’acquérir de nouvelles terres pour des pratiques agricoles. Ces différentes utilisations des produits forestiers augmentent avec le nombre de la population d’une part, et de la quantité de la consommation journalière ou annuelle un autre part. Photo 5 : Des eucalyptus taillés pour la charbonnisation

Source : Cliché de l’auteur, Octobre 2019

I.2.7.Transports

Comme nous avons marqué dans la partie introductive, la route vers Ambatomiady est en très mauvais état pendant toute l’année surtout en période des pluies. Cela nécessite une matérielle capable de traversé des plusieurs trous boueuses et de marcher dans des différents déviations. Seules les voitures doubles pont telles que les 4x4, les camions et les « Kibota » peuvent y passer. Pour atteindre Ambatomiady, trois possibilités d’accès peuvent y accéder à savoir: (i) la première est celle de l’ouest, c’est-à-dire Antanifotsy – Antambohomena – Ambatomiady. Un trajet de 18 Kilomètres ; (ii) la deuxième est de Ambohimandroso – Antsiriribe – Anivonisaina – Ambatomiady. Un trajet à peu près de 20 kilomètre. (iii) et enfin le troisième en direction d’Est-Ouest : Marolambo (région Antsinanana) – Ambohitompoina (District d’Antanifotsy) – Anjamanga (district d’Antanifotsy) – Ambatomiady.

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Pour le transport des passagers : un seul camion Mercedes appelé « Gogo » (cf. photo 7.3) et des nombreuses Taxi-moto sont servis pour transporter des passagers. A cause de la difficulté pendant le trajet, le frais de transport est très couteux et varie selon l’évènement existant dans l’année (Cf. Tableau 2). Planche photo 3 : Les différents types des moyens de transports dans la commune Ambatomiady

1 2 3

Source : cliché de l’auteur, Décembre 2019 La photo 1 montre un mode de transport traditionnel comme la charrette d’origine d’Ambatomiady stationne à Antanifotsy depuis une journée, puis il transporte ses marchandises vers Ambatomiady. La photo 2 montre les taxi-moto qui attendent les voyageurs et un camion transporteur des marchandises. La photo 3 est une Camion-Wagon transporteur des passagers, sa fameuse appellation est « Gogo ».

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Tableau 2 : Tableau récapitulatif des types de transport d’Antanifotsy vers Ambatomiady

Moyen de Types des Nombre des Cout de Frais pendant les transport marchandises en passagers transport fêtes (traditionnel, charge autorisés normal nationale ou religieuse) -Produit STAR, Charrette -PPN, 2 personnes : 1 100 ariary 130 ariary par kg -outils pour les conducteur et 1 par Kg constructions aide conducteur

Taxi-moto Seuls les bagages 3 personnes : 14.000 ariary 22.000 ariary par (cf. Planche des passagers 1 conducteur et par Moto ou Moto ou 12.000 photo 4) 2 passagers 7.000 Ar par Ar par passager passager

Le camion- -des PPN 53 personnes : 4.000 Ar par 10.000 Ar par wagon -des outils de 1 conducteur personne personne « Gogo » constructions 2 aide-chauffeur -les bagages des 50 passagers passagers -Produit STAR, Camion -PPN, 4 personnes : Dépend du -outils pour les 1 conducteur, 2 type des constructions aide-chauffeur marchandises - des charbons et et 1 locateur et l’état de bois route

Source : Auteur, Décembre 2019

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Planche photo 4 : Les Taxi moto

Source : Cliché de l’auteur, Décembre 2019

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CHAPITRE II : DEMARCHE ET MATERIELS POUR LA REALISATION DE LA RECHERCHE

Cette étude a été marquée par les démarches suivantes : la recherche bibliographique, les travaux de terrains et les problèmes rencontrés, les matériels pour la réalisation de la recherche, le chronogramme de la recherche, et la compilation des textes et réglementations nationales relatives aux statuts et à la gestion des terres. II.1. Chronogramme de la recherche Après avoir fini le semestre impair S9 en Juillet 2019, nous commençons la première phase de la recherche. La recherche bibliographique est une étape cruciale qui débute tous travaux de recherche. On va présenter sous forme de tableau (cf. tableau 3) tous les phases de notre recherche.

Tableau 3 : Chronogramme de la recherche

PHASES DUREE

Recherche bibliographiques Juillet 2019 à Novembre 2019

Travaux de terrains 07 Octobre 2019 à 14 Octobre 2019 24 Novembre 2019 à 30 Novembre 2019

Le dépouillement des résultats de terrain 02 décembre 2019 à 7 Décembre 2019

La phase de rédaction Décembre 2019 à Mars 2020

Source : Auteur, 2020

II.2. Recherche bibliographique Cette phase englobe toutes les démarches préalables permettant de mieux connaître les zones d’étude et de bien cerner le thème choisi. Elle fait aussi appel à la consultation de revue

23 de la littérature et à une synthèse bibliographique, relative aux différents concepts, théories et approches mobilisés. Une large gamme d’ouvrages et de documents a été utilisée pour assurer la réalisation de cette l’étude. Elle est composée par des ouvrages et articles scientifiques, des mémoires et des thèses ainsi que différents rapports et un recueil de textes réglementaires. Ces documents concernent le thème : foncier, agriculture, investissement, développement, droit de propriété, coût de transaction des terrains, organisation et régulation foncière, histoire sur les fonciers. La recherche d’informations a été effectuée essentiellement auprès des bibliothèques et des centres de recherches tels que : la Bibliothèque Universitaire, la Bibliothèque Nationale, l’Institut de Recherche et Développement (I.R.D), la bibliothèque de Géographie, le BIF (Birao Ifoton’ny Fananantany) Antanifotsy. Nous nous sommes intéressés à des ouvrages en version papier ou électronique. La consultation des documents sur internet nous a fourni un appui précieux. Quant aux techniques vivantes, elles ont été utilisées lors de la descente sur le terrain, qui n’est pas limitées aux enquêtes mais se sont étendues à l’observation surtout lors de notre passage dans le Guichet Foncier et la zone d’étude. II.3. Travaux de terrains et les problèmes rencontrés La collecte de données et d’informations est une étape importante dans toute la recherche. Cela permet non seulement d’appréhender un phénomène social, mais aussi de vivre ce phénomène avec les acteurs concernés. Globalement, la recherche s’est bien passée. Mais quelques points méritent d’être soulevés, car ils montrent la difficulté d’un travail de terrain, et reflètent la réalité sociale locale et le vécu des personnes concernées par l’étude. Le Guichet Foncier est une administration foncière de proximité créée au niveau communal et/ou intercommunal. Elle est chargée de délivrer et de muter le certificat foncier. Ceci dans le but de faciliter l’accès de la population à la sécurisation de leur bien. Donc, ce service est incontournable pour notre recherche. Il détient une grande partie des informations concernant le foncier dans cette région en général et concernant ces activités en particulier. De ce fait, la séance d’information est importante pour décrire le rôle et les attributions de ce service, ses méthodes, les acteurs concernés. Les connaissances que nous avons obtenues dans cette phase ont été intéressantes pour concevoir le calendrier de descente dans les Fokontany. Elles seraient aussi nécessaires pour fixer la es stratégies d’approche à mobiliser. De plus, l’employé du Guichet Foncier a montré des preuves de s professionnalisme, ce qui nous a fournie des aides précieuses. La Commune rurale d’Ambatomiady est composée de 18 Fokontany auquel nous n’avons pas pu visiter la totalité de la commune. Cela ne nous empêche pas de faire le

24 maximum de Fokontany possibles, 11 fokontany, pour que nous puissions avoir plus d’informations issues de divers horizons et comment ces populations perçoivent le phénomène. Le premier responsable du Fokontany (Chef Fokontany) nous a bien accueilli et nous a bien aidés dans l’identification des personnes à interroger.

Tableau 4 : Liste des fokontany enquêtés :

Rang selon le jour de la descente sur terrain Nom des fokontany Nombres d’echantionnages et leurs pourcentages 1 Ambatomiady 21(12,07 %) 2 Antambohomena 13(7,47%) 3 Ankazoavo 14(8,04%) 4 Analambano 16(9,19%) 5 Ampangabe 15(8,62%) 6 Ialatsara 14(8,04%) 7 Andriankely 15(8,62%) 8 Anivonisaina 14(8,04%) 9 Fanovozantsoa 14(8,04%) 10 Ambatolampikely 25(14,36%) 11 Ambohibary 13(7,47%)

11 174(100%) TOTAL

Source : auteur, 2020 II.4.Materiels pour la réalisation de la recherche II.4.1. Enquête des acteurs par des entrevus directifs ou semi directifs II.4.1.1.Prés-enquète et entretien Des discussions et des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès des personnes ressources ayant des expériences dans le domaine à l’occasion des différentes conférences ou des visites institutionnelles. Les discussions avec les personnes ressources permettent de

25 compléter les données bibliographiques et aussi d'avoir le point de vue de différentes personnes sur le sujet d'étude (RANDRIANAIVOSOA, 2000). Des pré-enquêtes par échantillonnage auprès des personnels et du service de l'Agriculture de la Commune Rurale d'Ambatomiady ont été également réalisées pour tester les questionnaires. En même temps, une vérification de la carte d'occupation du sol, une détermination des délimitations de chaque fokontany et une esquisse de la carte de zonage foncier ont été réalisées. En effet, selon un auteur, il est bien rare que le fruit d'une réflexion essentiellement menée en salle s'adapte parfaitement, du premier coup aux réalités de terrain (BLAIZEAU, 1989). Après la confortation des hypothèses et le recueil des informations effectués auprès des personnes ressources, l’élaboration du questionnaire d’enquêtes constituait l’étape suivante. Le questionnaire a été testé pour vérifier son efficacité chez les paysans d’Antanifotsy. II.4.1.2.Questionnaires Le questionnaire divise en 3 parties. Chacun de ces 3 éléments sont marqués par la lettre Majuscule A, B, C : (i) La première partie consiste à recueillir les informations sur le ménage et marquée en lettre A, (ii) la deuxième destiné pour l’information sur la parcelle et marquée en B et (iii) la dernière concernant l’agriculture et l’élevage et marquée par la lettre C (cf. Annexe 1). Les réponses des questions sont faites sous forme de tableau dans le cahier de note. Un autre questionnaire composé de treize questions est élaboré pour les RAIAMANDRENY, le Maire et l’agent du guichet foncier (cf. Annexe 1). II.4.1.3.Collecte de données La démarche d’échantillonnage aléatoire a été adoptée pour choisir les ménages à enquêter. Avec une taille d’échantillonnage de 174 individus, dont 69 femmes et 105 hommes, 11fokontany sur 18 constituants la commune ont été enquêtés. Parmi les personnes enquêtées, 52 personnes possèdent un certificat fonciers et 122 sont des paysans qui ne disposent pas ni certificat ni des cadastres ou des titres (cf. tableau 5).

Tableau 5 : Tableau d’echantionnages avec leurs sexes

Nombres des Sexe Nombres Nombres des personnes qui ne d’enchantions personnes ayant un possèdent ni titre ni papier légal certificat

26

Homme 105 41 96

Femme 69 11 26

Source : Auteur, 2020

II.4.2. Analyse spatiale par le SIG Le Système d'Information Géographique (ou SIG) est un « Système Informatique permettant, à partir de diverses sources, de rassembler et d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner, d'élaborer et de présenter des informations localisées géographiquement, contribuant notamment à la gestion de l'espace» (Société Française de Photogrammétrie et de Télédétection, 1989, ln PAIN-ORGET et al, 2000). Le SIG est un outil de codage, de stockage et de récupération des informations concernant les aspects de la surface terrestre, car il peut être considéré comme étant la représentation réelle de cette surface (RANDRlATSIZAFY, 2004). Les informations obtenues par le SIG peuvent se servir d'épreuves pour l'étude des différents processus socio-économique et des dynamiques foncières, ou pour l'analyse des résultats de diverses tendances, ou encore pour anticiper les effets possibles des décisions prises. De plus, puisque les informations peuvent être accessibles, transformables et manipulées de manière interactive dans le SIG. Après la descente sur terrain, tous les éléments cartographiques recueillis sont traités avec le logiciel QGis 3.0 pour l'obtention des cartes de limites administratives des Fokontany, de la carte géologique, l’occupation des sols, et carte des nombres de certificat foncier etc… II.4.3. Compilation des textes et réglementations nationales relatives aux statuts et à la gestion des terres : Afin d’organiser le système de gestion foncière à Madagascar, différents textes législatifs et réglementaires ont été adoptés. Pour la réforme, les nouvelles lois et textes se présentent comme suit : - Loi n°2005-019 du 17 octobre 2005 : Cette loi dite « loi cadre » détermine les différents statuts des terres en donnant leur définition, consistance, régime juridique et mixte de gestion Cette loi prévoit :

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(i) La gestion décentralisée des terres ainsi que la décentralisation très poussée de l’Administration en charge du foncier, (ii) La reconnaissance des droits d’occupation et de jouissance comme une forme de propriété, (iii) Les mesures d’accompagnement devant être mis en place pour une bonne gestion du foncier, telle l’exigence de remettre en adéquation les moyens et les ambitions de la réforme. - Loi n°2006-031 du 24 novembre 2006 fixant le régime juridique de la Propriété Foncière Privée Non Titrée : Cette loi définit les propriétés privées non titrées et détermine leur mode de gestion. Conformément au principe de décentralisation de la gestion foncière énoncé dans la loi de cadrage, cette loi prévoit : (i) la mise en place des « Guichets fonciers » au sein des CTD pour gérer le régime de ces propriétés foncières non titrées dans des conditions de fonctionnement satisfaisantes, (ii) l’établissement d’un Plan Local d’Occupation Foncière (PLOF) qui présente les différentes situations foncières du territoire des collectivités, tels les domaines publics et privés de l’Etat, les aires à statuts particuliers, les propriétés foncières titrées et éventuellement la délimitation des occupations existantes sur leurs territoires, (iii)la procédure et l modalités de délivrance du « certificat foncier ». - Décret 1109 -2007 du 17 Déc. 2007 portant application de la loi 2006-031 relative au régime juridique de la propriété foncière privée non titrée : ce texte détermine les modalités de fonctionnement du Guichet foncier ainsi que la délivrance du certificat foncier. Ce décret stipule : (i) L’attribution et la gestion du service foncier décentralisé (ii) Les procédures de demande du certificat foncier (iii) Les procédures de la demande de la certification foncière. Malgré l’adoption de ces textes législatifs et règlementaires régissant la gestion foncière à Madagascar, ils ne suffisent pas encore à résoudre les problèmes relatifs au foncier.

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CONCLUSION PREMIERE PARTIE

Pour conclure cette partie, la commune rurale Ambatomiady est caractérisée par un relief collinaire. Les sols ferralitiques prédominent sur toutes les collines et des sols hydromorphes prédominent les versants.

Notre commune ne possède que quelque lambeau de forêts. On peut rencontrer des mimosas et des Rambiazina au milieu des steppes. Mais, les paysans cultivent des pins et des eucalyptus pour satisfaire les besoins en charbon et pour la construction. Climatiquement parlant, notre région jouissant d’un climat tropical d’altitude avec une température moyen annuel plus faible et une précipitation bien répartie sur toute l’année. Les conditions sociales de la population sont précaires.L’agricultures et l’élevage sont l’activité principales de la population, mais les paysans avaient des activités secondaires comme l’artisanat, le forgeron, et surtout l’extraction miniers et le « fanaovana isanandro ». Les infrastructures routières sont en mauvaise états et qui rendent difficile l’accès inter-fokontany ou vers la commune lui-même.

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PARTIE II : ANALYSE DE LA GESTION FONCIERE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY

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CHAPITRE III : TYPOLOGIE DU MODE D’APPROPRIATION FONCIERE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY Dans cette troisième chapitre qu’on va présenter le premier résultat de recherche. Elle se subdivise en quatre sous-chapitres.

III.1. Appropriation coutumière III.1.1. Le droit foncier coutumier Par définition, la coutume est un ensemble des règles non écrites qui fixent localement les pratiques admises et les interdits (RAKOTOARISOA.2010). C’est un ensemble des règles juridiques non écrites et issues d'un usage constant dont la valeur obligatoire est généralement reconnue. Il est un droit pluriel car il présente des variantes suivant le terroir, l’ethnie et les us et coutumes y afférant. A Madagascar, la coutume est un droit oral et actuel qui peut prendre des formes diverses selon les localités. Elle dispose d’une dynamique propre et évolue au rythme des sociétés locales qui la pratiquent2.Les droits coutumiers Malgaches sont fortement liés à la période datant le code des 305 articles, premier système de lois codifiées malgaches. Le roi Andrianampoinimerina (1796-1810) est premier initiateur des droits coutumiers fonciers. Cette pratique existait, bien avant son règne. En effet, ce droit coutumier foncier s’expliquait par des propriétés communes des communautés traditionnelles locales ou Fokonolona3. D’une manière générale, le droit de propriété moderne malgache garde les éléments de ces principes de la propriété coutumière et de leurs influences car, à côté d’une propriété individuelle, continue d’exister une propriété traditionnelle qui est tantôt collective, tantôt individuelle. Les autres terres en dehors de ces propriétés entrent dans une présomption de domanialité, c'est-à-dire qu’elles reviennent à l’Etat malgache. III.1.2.Les modes d’accès à la terre Le mode d’accès au foncier se présente sous plusieurs formes dans la commune rurale d’Ambatomiady. Il est basé sur le statut des terres et sur le mode d’acquisition foncier. Le tableau 6 montre les modes d’accès au foncier à Ambatomiady.

2LE ROY E., 2001. Actualité des droits dits « coutumiers » dans les pratiques et les politiques foncières en Afrique et dans l’océan Indien à l’orée du XXIe siècle, in « Bulletin de liaison n° 26 Septembre 2001, Retour au foncier. »p.33 3RAZAFIARIJAONA J., La sécurisation foncière des investissements à Madagascar 1et 2ème partie. Ed. Bulletin juridique et fiscal de Madagascar Conseil International Revue du Droit des Affaires. Oct. 2005-n°24-25 P9-13 et p7-11 31

Tableau 6 : Mode d’acquisition des terrains

Mode d’acquisition Pourcentage (%)

Héritage ou Don familiale ou 70 succession Achat 9 Nouvel défrichement et Tombok’angady 7 Location 4 Fermage 3 Métayage 7

Source : Auteur, 2019

D’après ce tableau, la majorité d la population de la commune rurale d’Ambatomiady obtient leurs terres par le droit d’héritage ou don ou par succession. Ces formes représentent 70% du mode d’’acquisition des terres. Cette pratique locale s’appelle « Tanindrazana » ou « terres des ancêtres ».En outre, les migrants arrivent dans cette localité et achètent des terres aux héritiers originaires. Ce cas enregistre 9% des terrains achetés par des migrants pour cultiver ou pour construire un habitat. La location concerne uniquement 4% des terrains et 10% font recours au mode de faire valoir indirecte sous forme de métayage et fermage (cf. figure 5)

Figure 5 : Diagramme de la mode d’acquisition des terrains

7% 4%3% 7% 9%

70%

Héritage familiale Achat Nouvelle défrichement

Source : Auteur, 2018

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III.1.2.1.Acquisition des terres par succession ou héritage Le droit de succession concerne l’héritage d’un bien laissé par le défunt. La succession est appliquée après le décès d’une personne. Par définition, c’est la transmission du patrimoine laissé par le défunt à ses héritiers. Le patrimoine comprend les biens, les droits et les obligations du défunt (SOROTSOA, 2014).

En droit traditionnel malgache, le « tsy misara mianakavy » était la règle. C’est à dire que les biens ancestraux sont partagés par les membres ou héritiers ayant du droit de succession. D’autre part l’indivision contribuait au maintien de la cohésion familiale, la communauté devant secourir tout membre tombé dans l’infortune.4

Le partage par succession est structuré ou décidé pendant ou après une réunion familiale ou une fête traditionnelle. A titre d’exemple, selon nos tradition à Ankotroka Ambodivato (au Nord-Ouest d’Ambatomiady), en cas de « Famadihana » : Si le défunt n’a pas fixé le régime de partage avant son décès, les successeurs ne peuvent pas procéder au partage du patrimoine légué avant l’exhumation ou « Famadihana » parce qu’on garde une haute valeur morale et sociale du défunt. Pendant cette période, les biens sont confiés sous la responsabilité d’un homme dans le rang du successeur. Mais la gestion de l’aîné n’est pas obligatoire. En principe, à l’occasion de la cérémonie d’exhumation, tous les prétendants héritiers doivent y participer et contribuer à la cérémonie. Un héritier qui refuse de prendre part à la dépense risquerait d’être déshérité ou à la limite reçoit une part inférieure aux autres. Tout dépendra de la décision prise par la famille qui va statuer sur la modalité de partage. Une réunion familiale doit être tenue après l’exhumation pour statuer sur le régime de partage des biens héréditaires. Cette réunion est composée par les membres de la famille proches du défunt. La plupart des héritiers procèdent au partage pour éviter les conflits familiaux et pour que les héritiers puissent continuer à exercer leurs activités. D’une manière générale, l’acquisition de terrain par héritage est encore inégale pour tous les héritiers. Les hommes disposent le droit d’héritage. Ceci n’est pas obligatoire pour les femmes. Selon la tradition, l’accès des femmes au foncier est très limitée parce qu’elles vont se marier et bénéficieraient la terre de leurs époux.

Dans un autre cas, le nouveau marié bénéficie une parcelle de terrain selon la taille du patrimoine familial. Dans ce cas, le nouvel usager ne dispose que le droit usufruitier. C’est un

4RAHARINIVONIRINA A, Les biens et suretés, Op.cit. 33 droit d’occupation sans possibilité de vente. Dans cette pratique, le père dispose le droit sur la terre. Il n’est pas obligé de considérer le droit des enfants comme propriétaires. Il ne faut pas oublier que la terre constitue le premier moyen de production, et de facto le capital de production. L’origine de la subdivision de la terre en petite parcelle est liée sans doute à l’héritage. La terre héritée par le lien de parenté, est acquise à titre de part individuel. Cette propriété aurait être incluse ou non dans le domaine du « Tanindrazana ». Elle dispose d’une valeur sentimentale et sociale dans la vie des paysans. Dans la C.R.A, ce type d’accès au foncier par héritage est l’un des facteurs majeurs des conflits foncier entre les héritiers.

III.1.2.2.Acquisition par achat En générale, la pratique ancestrale est marquée par la conclusion de contrat de vente verbale. Dans ce cas, l’acte de vente est dressé obligatoirement en présence des « Raiamandrenibe » et les deux parties contractantes. La plupart des ventes des terres conclue est effectué entre un migrant et un héritier natifs de la région. Les paysans vendent leurs terres en cas de besoins financiers majeurs comme la fête de « Famadihana » ou en cas de décès. A cela s’ajoute aussi le besoin de liquidité pour couvrir les dépenses quotidiennes comme le frais d’hôpital, écolage des enfants, etc.…

A l’heure actuelle, la vente des terres avec des procédures coutumières diminue. Elle est remplacée par la procédure plus avec la présence du « chef Fokontany », ou faire un contrat écrit, ou demande du titre ou certificat foncier.

III.1.2.3.Métayage et fermage A Ambatomiady, les propriétaires qui sont souvent absents ou qui ne vivent pas dans le village, tels que les fonctionnaires confient leurs terrains à des métayers ou à des fermiers. Cette situation peut emmener un litige entre les propriétaires et les locataires.

En terme technique, ce sont les modes de faire valoir indirect dont (i) le fermage où le tenant de la terre n'est pas le maître du champ. Ce dernier paie une location annuelle du terrain au début de la saison de culture ou au moment de la récolte au maître de la terre ; et (ii) le métayage où le tenant de la terre n'est pas le maître du champ. Cependant, le métayer offre une partie selon le type de contrat de 1/3-2/3 ou 1/2-1/2 de la réco1te au maître de la terre.

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III.1.2.4.Mode d’accès par de nouveau défrichement et le « Tombok’angady » Le défrichement constitue un autre model d’accès à la terre. Le « Tavy » ou culture sur brulis constitue un moyen à priori pour conquérir et approprier une nouvelle parcelle. Les « hazon-drazana » ou les forêts des ancêtres sont défrichées dans le but d’obtenir des terrains fertiles (cf. photo 6).

Photo 6 : Défrichement des forets ancestraux

Source : cliché de l’auteur, octobre 2019 L'acquisition des terres par le Tombok’angady, un autre type de mode d’acquisition de terrain.Ce système est appliqué au PPNT (propriété privée non titrée) ou des terres vacantes et sans propriétaires diminue. Mais la pratique locale varie selon les régions et la conception des paysans. Le même système est appelé « Tombok’angady » ou« solam-pangady »à Anjozorobe, désigne la parcelle de terrain qui n'est ni titré ni cadastré acquis par le travail, l'héritage ou l'achat (ANDRIANOELINA, 2006). Dans la Commune, le Tombok’angady concerne la mise en valeur des terres inoccupés appartenait à l'Etat. Ceci peut concerner aussi les terrains non cultivées par le propriétaire légitime mais l’occupation est sous réserve avec la reconnaissance de la communauté locale.

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III.1.3.Les stratégies de sécurisation foncière III.1.3.1. Usage de « petits papiers » Les « taratasy » ou petits papiers 5jouissent d'une certaine légitimité sociale. Les transactions foncières sont enregistrées au fokontany ou la mairie. Ces pratiques paysannes sont issues de la dynamique socio-économique locale. Certains exploitants officialisent habituellement leurs contrats de location au niveau du fokontany, le contrat de vente à la commune. Cette pratique crée ainsi de nombreux « petits papiers » dont le contenu montre la valeur qui leur est donnée. III.1.3.2. les règles traditionnelles L’ancienneté dans l’occupation du sol fait loi dans la commune. Tout le monde semble s’y soumettre. C’est l’application quotidienne des règles traditionnelles sorte de « commonlaw ». Le common law est une règle traditionnelle anglaise qui donne l’opportunité à ceux qui sont anciens sur une localité. C’est à dire, les personnes qui s’installent en premiers sur les parcelles deviennent propriétaire de cette dernière (SAID MOUHTAR, 2014). III.1.3.3. le mode de faire valoir indirect : un mode de sécurisation simple mais efficace Pour conserver les parcelles appropriées, le mode de faire valoir indirect est un moyen de montrer ou de justifier la permanence du droit d’accès et d’usage d’une parcelle. Cette pratique empêche la vente des parcelles en cas de déficit d’argent. Elle est appliquée par les héritiers renonçant la mise en valeur directe. Ils exercent une activité secondaire en dehors de la zone d’Ambatomiady comme les fonctionnaires, les enseignants. En fait, un propriétaire absent qui ne mettrait pas ses terres en valeur risquerait d’être privé de son droit d’accès et d’usage. Les rentes foncières tirées des contrats agraires, qu’elles soient en nature ou pécuniaires permettent aux paysans de faire face aux imprévus : maladie, manque de moyens pour implanter une culture. III.2. Appropriation moderne par le B.I.F III.2.1. Appropriation en générale

En mars 2004, le Ministère de l’Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche en charge de la Direction des Domaines et des Services Fonciers, a initié un vaste programme appelé Programme National Foncier (PNF), destiné à sortir du pays de cette crise foncière et

5Petits papiers : ce sont des documents tamponnés qui matérialisent et renforcent un droit ou un arrangement conclu entre deux acteurs devant témoin 36 domaniale. La réforme présente des innovations remarquables qui dérogent au principe de présomption de domanialité, en vigueur depuis plus de 100 ans. Il s’agit d’une part, de la décentralisation de la gestion foncière concrétisée par la mise en place de guichets fonciers communaux et intercommunaux ; d’autre part, d’une sécurisation foncière améliorée par la reconnaissance légale sous la forme de certificats fonciers, des « droits de propriété coutumiers». Le Guichet foncier est un bureau rattaché à la commune. Il dispose de compétence pour la gestion des propriétés privées non-titrés. Les activités quotidiennes du G.F sont réalisées par des techniciens appelés « agents du G.F ». Tous les documents du G.F sont toutefois signés par le maire, particulièrement le certificat foncier. Le GF peut être informatisé s’il est rattaché dans une commune électrifiée. Mais pour la commune étudier, le G.F est limité à l’opération dite « papier » car il ne dispose pas d’électricité. Après la réforme foncière en 2005, le pouvoir centrale sera décentralisé au niveau communal. La commune rurale d’Ambatomiady a inauguré son bureau foncier décentralisé dit « Birao Ifoton’ny Fananantany » en 2006(cf. Photo 7.) Photo 7 : Bureau du B.I.F Ambatomiady

Source : Auteur, décembre 2019 D’après l’enquête effectuée auprès de guichet foncier, des autorités locales, les statuts juridiques des terrains se divisent en deux :

- Les terrains domaniaux - Les terrains privés, titrés ou non titré

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III.2.1.1.Les terrains domaniaux Le domaine de l’Etat se divise en deux : le domaine public régis par la loi n°2008-013 et le domaine privé de l’Etat régis par la loi n°2008-014.

Dans la commune rurale d’Ambatomiady, ce domaine public de l’Etat malgache se présente sous trois formes : le domaine public naturel, artificiel, réglementaire. Nous avons identifié les collines pour le pâturage, les routes, les rivières, les écoles publiques, CSB2, le marché, etc.…

III.2.1.2.Les terrains des personnes privées, titrés ou non titrés Les terrains des personnes privées se répartissent en deux catégories : la propriété privée titrée reconnue (PPT). C’est un titre foncier et celle détenue en vertu d’un droit de propriété non titré. A Ambatomiady, les propriétés privées non titrées (PPNT) sont surtout les « Tanety » libres que les populations utilisent comme des zones de pâturages de leurs zébus. Sinon, ils peuvent s’agir des terrains classés moins fertiles et moins productifs par la population et dont l’exploitation ne leur intéressait guère.

On constate aussi une forte proportion de superficie des propriétés privées non titrées dans la commune, 77% de la superficie communale sont toutes des propriétés privées non titrées6 (Cf. tableau 7).

Tableau 7 : La proportion de chaque statut de terres existantes dans la commune Ambatomiady

Catégories et statuts juridiques des terres Superficie Proportion en % Domaine de l’Etat (privée, public) Non déterminée 23

Les terrains des personnes 77 privées (titrée ou non) Non déterminée

TOTAL : Superficie 267 Km² 100

Source: Commune, enquête personnelle, novembre 2018

6Responsable communale 38

Figure 6 : Représentation graphique de la proportion des statuts fonciers

90 80 70 60 50 40 77 30 20

10 23 TERRAINS(EN %)

POURCENTAGEDES 0 Domaine de l’Etat (privée, public) Les terrains des personnes privées

PROPORTIONS DES STATUTS DES DES PROPORTIONS STATUTS (titrée ou non) TYPE DE STATUT

Source : Commune, enquête personnelle, novembre 2018

III.3.Analyse des donnés recueillis dans le Guichet Foncier Ambatomiady D’après notre enquête, le B.I.F Ambatomiady a sorti 1 041 certificats fonciers depuis sa création (en 2006). Comme dans toutes les communes rurales à Madagascar, les rizières représente la majeure partie des certificats. Elle occupe le 56 % du pourcentage des certificats. Par contre, les « Tanety » sont moins certifiés de 44 % à cause de leur faible utilisation.

Figure 7 : Proportion des certificats fonciers depuis la création du B.I.F Ambatomiady

44%

56%

Rizière "Tanety"

Source : B.I.F Ambatomiady, enquête personnelle, Octobre 2019

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Par définition, le certificat foncier est un « Acte administratif attestant l’existence de droits d’occupation, d’utilisation, de mise en valeur, personnels et exclusifs, portant sur une parcelle de terre, établi par suite d’une procédure spécifique légalement définie. Le certificat reconnaît un droit de propriété opposable aux tiers jusqu’à preuve du contraire7. Il s’agit d’une propriété foncière non-titrée, qui permet à son détenteur « d’exercer tous les actes juridiques portant sur des droits réels et leurs démembrements reconnus par les lois en vigueur, notamment la cession à titre onéreux ou gratuit, la transmission successorale, le bail, l’emphytéose, la constitution d’hypothèque. »(Article 37 de la loi n°2005-019 du 17 octobre 2005).

On va récapituler dans le tableau 8 les différentes données chiffrées fournie à partir des dossiers papiers présent dans le guichet foncier d’Ambatomiady. Notons que ce sont des récapitulations des situations des dossiers en instance.

Tableau 8 : Tableau de récapitulation des situations des instances dans le Guichet Foncier d’Ambatomiady

Stade de F F F F F F F F F F F F F F F F F F l’instance 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

Demande Sans 1026 9 0 15 4 11 5 2 3 4 3 NI 5 NI NI 2 NI NI traitement

RL non 80 1 5 1 0 3 0 0 1 0 0 0 0 0 1 1 0 1 réalisés Opposition 2 1 0 0 0 1 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 non résolue Pièce 15 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 incomplète En attente 2 6 7 1 1 5 2 0 2 3 1 0 0 0 0 0 0 0 d’édition de CF Source: Guichet Foncier Ambatomiady, 2019

7Jusqu’à preuve du contraire : jusqu’à preuve à l’encontre de ce qui a été dit. C’est en fait la situation d’une chose ou d’une personne dont l’état ou la propriété est instable et peu assuré pour l’avenir. 40

Légende du tableau :

F1: FKT Ambatolampikely F6: Analambato F11: Ambohibary F16: Antsimoniala

F2: FKT Ambatomiady F7: Andriankely F12: Amboanana F17: Antanetikely F3: FKT Antambohomena F8: Ampangabe F13: Antsahanandriana F18: Fanovonantsoa

F4: FKT IalatsaraF9: Anivonisaina F14: Analambano NI: Non identifier

F5: FKT Ialakorovana F10: Amboavahy F15: Ankazoavo RL: Reconnaissance

III.4. Le certificat foncier : une faible participation de la communauté locale D’après la collecte des donnée chez le Birao Ifoton’ny Fananantany Ambatomiady, on peut ressortir un histogramme sur les certificats sortie depuis sa création :

Figure 8 : Histogramme de nombre des certificats fonciers par Fokontany

300

250

200

150 279

NOMBRE DES DES C.F NOMBRE 100 163 118 50 99 93 52 49 32 36 33 29 11 21 0 3 5 4 4 6

Source : B.I.F Ambatomiady Le fokontany Ambatolampikely dispose plus de certificat foncier dans la commune Ambatomiady avec 279 cas recensés. Cette situation est liée à la localisation géographique située à cheval avec la commune d’Anjamanga. En vérité, il est flou la limite administrative

41 entre la commune Ambatomiady et celle Anjamanga. Alors, les paysans ont peurs de perdre leurs terrains à cause de cette superposition de limite géographique d’où la hausse de la demande de titre. Puis, le fokontany Ambatomiady occupe la seconde place avec 163 certificats fonciers. Cette situation est due à la fonction de la commune. Elle est le capital administratif de la commune. Alors, les paysans profitent cette situation pour certifiés leurs terres.

A part ces fokontany, les trois fokontany : Ialatsara, Anivonisaina, et Ambohibary sont les fokontany moyennement cértifiés.Ces derniers sont des greniers de la commune (Cf. photo 8). Ses terres sont très productives et c’est pour cette raison qu’ils ont besoins de certifications.

Les restes, c’est-à-dire les douze dernière fokontany sont les moins certifiés. Ces faibles certifications sont à cause de l’enclavement des fokontany et la distance. Pour les autres fokontany, beaucoup des paysans ne connais même pas ni l’existence ni la fonction du guichet foncier dans la commune (cf.croqius 4).

Photo 8 : Les rizicultures d’Ambohibary

Source : Cliché de l’auteur, décembre 2019

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Croquis 4 : Carte simplifié des cercles de proportions des nombres de certificat délivré par fokontany

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CHAPITRE IV : MODE DE GESTION DE L’ESPACE FONCIERE DE LA C.R.A IV.1.Choix des parcelles à cultivés Le choix du terrain à cultiver est basé sur des connaissances empiriques des paysannes découlant du contact quasi permanent entre l’homme et la nature. Trois principaux facteurs sont pris en compte pour connaître la fertilité des sols : la position topographique, la couverture végétale et la couleur du sol. Les exploitants commencent la valorisation de l’espace à partir des vallons et des bas versants (cf. Photo 9), où les sols sont plus fertiles du fait des apports colluviaux. Par contre, le haut des pentes et les mi- pentes (pauvres en élément nutritif du fait de leur lessivage par les eaux de ruissellement) sont cultivés en dernier recours. Photo 9 : Des différents cultures depuis les vallons jusqu’au « tehezan-tanety »

Source : cliché de l’auteur, Octobre 2019

La taille, la couleur et la densité des espèces végétales constituent des indices importants permettant aux paysans de connaître l’aptitude agronomique du sol. Leurs observations portent donc sur les espèces végétales indicatrices de fertilité et de non-fertilité. D’après l’étude de RAZAFITSALAMA en 1996 et notre enquête sur terrain, on peut établir un tableau qui montre les espèces indicatrices de fertilité ou non-fertilité du sol selon l’expérience des paysans (Cf. tableau 9 et 10).

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Tableau 9 : Les espèces indicatrices de sol fertile

NOM VERNACULAIRES NOM SCIENTIFIQUES Dingadingambavy Psidia altissima Dingadingandahy Dodonea Viscosa Radriaka ou Taindelon-tsinoa (appellation Lantana Camara locale) (cf. Photo 11) Seva Solanum auriculatum Harongana Harungana madagascariensis

Source : RAZAFINTSALAMA, V, 1996 et enquête personnelle en Octobre 2019

Tableau 10 : Les espèces indicatrices de sol non fertile

NOM VERNACULAIRES NOM SCIENTIFIQUES Ampanga Ptéridium aquilinum(POLYPODIACEAE) Tsevoka(Tseva) Imperata cylindrica (GRAMINAE) Rangotra Stichérus flagellaris (GLEICHENIACEAE)

Source : RAZAFINTSALAMA, V, 1996 et enquête personnelle en Octobre 2019 Les sols recouverts d’une végétation bien développée, à feuillage vert foncé et dominée par des arbres et arbustes, sont considérés comme fertiles, tandis que les sols à formation végétale moins développée, rabougrie, à feuillage jaune verdâtre, sont considérés comme moins fertiles. En ce qui concerne la couleur, les sols à couleur noire contenant des excréments de verres de terre sont jugés comme fertiles.

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Photo 10 : Radriaka ou « lantana Camara »

Source : cliché de l’auteur, décembre 2019

IV.2. Une espace morcelée en petite parcelle D’après ce que nous avons mentionné dans la partie appropriation coutumière, l’héritage est le facteur de morcellement des parcelles. La hausse du nombre des héritiers augmentent le nombre des dénominateurs. Cette pratique n’est pas sans impact sur la gestion des terres : D’abord, les « tanety » défrichées et cultivées sont sur exploités alors qu’aucune mesure de protection contre l’érosion n’est adoptée. De plus, les parcelles de rizières aménagées dans les bas-fonds sont morcelées. La taille réduite d’une parcelle ne donne pas de bonne production. Enfin, La multiplication des diguettes de séparation complique la gestion de l’eau et rend impraticable la culture et cela entraîne une gêne considérable pour le travail agricole et la relation sociale car elle entraîne aussi une guerre entre les paysans sur la gestion de l’eau. Mais lorsque les parcelles sont devenues si petites et indivisibles, les héritiers s’arrangent entre eux pour l’usage échelonné ou planifié: l’aîné peut cultiver pendant quelques années puis le tour du cadet et ainsi de suite jusqu’au benjamin. Donc on peut expliquer que la division en petite parcelle des surfaces cultivées par l’origine socioculturelle : la terre appartient à la famille et à ses descendants et l’acquisition de la terre se fait par héritage ; mais le problème ce que la famille et les héritiers augmentent tandis que la terre reste la même.

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Donc, il y aura des conséquences de ce morcellement des parcelles sur le mode de production (cf.IV.4.4). IV.3. Organisation et répartition spatiale des cultures vivrières L’analyse de la gestion de l’espace montre une intense valorisation des terrains aux environs des lieux d’habitation. Ces endroits sont plus faciles surveiller, permettant de suivre de près le développement des cultures. Ceci facilite le contrôle des animaux ravageurs, tels les poules, les rats, les bœufs, les porcs.

La mise en valeur de l’espace concerne donc en priorité les vallons puis monte progressivement le long des versants des collines. Il en résulte une division de l’espace en trois grandes catégories, en fonction de l’aptitude culturale des sols: IV.3.1.Sur les vallons Les vallons, qui sont des endroits fertiles, humides, souvent caractérisés par des sols hydromorphes enrichis par des dépôts colluviaux (RAKOTORAMIARANTSOA, 1995 ).Ce sont des terrains très appréciés par les paysans, réservés à la riziculture irriguée (qui concerne plus de 80% de leur superficie) ainsi qu’aux cultures maraîchères comme la pomme de terre. Dans la majorité des cas, ces stations constituent le point de départ du défrichement.

Planche photo 5 : Sol hydromorphes, rizières

Source : Cliché de l’auteur, octobre et novembre 2019

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IV.3.2.Sur les « vodi-tanety » Les “vodi-tanety” constituent la seconde catégorie d’espace convoité par les paysans Ces lieux correspondent à la partie inférieure des versants. Ce sont les terrains les plus fertiles et les plus exploités après les vallons (cf. Photo 11). Ces sols reçoivent aussi des apports colluviaux des versants. Ce sont des stations assez humides à cause de la faible profondeur de la nappe phréatique. Photo 11 : Association des cultures : des Mais, haricots, concombre, taro

Source : cliché de l’auteur, décembre 2019 Figure 9 : Coupe d’un profil topographique sur les bas-fonds

48

L’horizon A est épais. Il est favorable à la culture du taro. Cette plante est exigeante à l’humidité. Dans la plupart des cas, le taro, dont le cycle est de 10 mois, est associé avec le haricot qui est une culture à cycle plus court (environ 3mois). Après la mise à feu et la préparation des parcelles vient la période de semis, au mois d’octobre et avant les premières pluies. La technique culturale typique consiste à créer des poquets ayant un diamètre de près de 25 cm. On enfouit dans chaque poquet une ou deux plantules de “taro8” et quelques graines de haricot avec des cendres. En principe, les cultivateurs font deux sarclages avant la floraison du haricot. Après la récolte du haricot, ils enlèvent ou déracinent les tiges résiduelles qui risquent de gêner la croissance du taro. Les habitants répètent la même association sur le même champ l’année suivante, s’ils parviennent à nettoyer les parcelles. IV.3.3.Sur les « tehezan-tanety » La troisième catégorie d’espace est appelée “tehezan-tanety”. Il s’agit des versants des collines. Ce sont souvent des terrains en forte pente (supérieure ou égale à 30°). Lors du premier défrichement “Tavy vao ”, la parcelle est cultivée en « vary an-tanety » combinée avec les haricots. La préparation des terrains se fait au mois de Novembre, avant les premières pluies. Les paysans font ensuite le semis, lors de l’arrivée des pluies, après l’incinération de la biomasse. Les poquets de chacune de ces deux cultures s’intercalent les uns par rapport aux autres. Ces parcelles nécessitent généralement deux sarclages avant la récolte. Les cultivateurs répètent la même association après une jachère de 2 à 4 ans. Après ce deuxième cycle de culture, ces sites sont partagés en deux parties : environ 40% de la superficie est cultivée en patate douce, tandis que le reste est réservé au manioc (un aliment très nécessaire pendant la période de soudure et au moment du repiquage de riz à l’année prochaine), qui est une culture pérenne. La portion de la parcelle cultivées patate douce sera cultivée en mais l’année suivante. Dans ce cas les paysans labourent toujours la terre. Vers le troisième ou quatrième cycle de culture, les sols deviennent stériles. A ce moment, les occupants y cultivent du manioc en entier.

8Taro : colocasia esculenta 49

Photo 12 : Vue sur la hauteur les modes d’organisations de l’espace

Source : cliché de l’auteur, décembre 2019 Après cette photo, on voit sur le premier plan une culture de manioc. Ces plantes maniocs atteints son 52 ème jour de sa plantation. Sur le second plan, il y a des cultures des haricots et des légumes : des plantes qui ont besoins de l’humidité et des ruissellements. Puis, sur le vallon, des rizières et enfin sur l’horizon arrière-plan, le village du fokontany Antambohomena.

Le style d’organisation de l’espace dans ce terroir reflète des stratégies complexes. L’économie de subsistance et le cadre physique conduisent à pratiquer en priorité la riziculture irriguée moderne sur les vallons, ainsi que quelques cultures maraîchères. Les “ tanety ” sont occupés par une mosaïque de cultures dominées essentiellement par une polyculture vivrière typique de l’économie d’autosubsistance et des cultures des pins ou eucalyptus pour faire du charbon ou pour vendre au collecteur des bois(cf. Photo 13 ). Les parcelles fertiles (Tavy vao) sont plantées en maïs et haricot, puis en patate douce, plutôt qu’en riz dit « vary an-tanety ». Cette stratégie évoque un souci de satisfaction des besoins alimentaires pour éviter les risques de mauvaise récolte par la diversification (RAKOTORAMIARANTSOA.H., 1995)

50

Photo 13 : Camion benne transporteur des planches

Source : cliché de l’auteur, décembre 2019 IV.4. Système de production IV.4.1. Unité de production D’après la définition de Ministère de la Coopération et du Développement en 1991, Le système de production se définit comme la combinaison des productions et des facteurs de production (terre, travail, capital d'exploitation) dans l'exploitation agricole. Selon RASOAMANARIVO (F) , 2006 , Il se définit au niveau de l'exploitant par la gestion des forces de travail, des cultures et d'élevage et des ressources forestières, par l'économie des exploitations agricoles et par la connaissance des problèmes globaux sur la productivité de l'exploitation. Pour connaitre le système de production, il nous faut une unité de production. Pour notre cas, le ménage constitue l'unité de production. L'intensification des activités agricoles dépend de la taille du ménage en offrant un nombre important de main-d'œuvre agricole. Ainsi, la force de travail théorique disponible dans chaque exploitation agricole varie selon l'âge du chef de ménage et la taille des ménages. Selon la FOFIFA en 1980, un homme adulte travaillant 160 jours par an est équivaut à 1 UT et une femme correspond à 0,8 UT. En outre, les jeunes plus de 14 ans de valeur 1 UT et les enfants de 10 à 14 ans correspondant à 0,5 UT renforcent également la force de travail. Supposant que dans une ménage, il y a Cinq personne avec un chef de ménage et sa conjointe, avec trois enfants de 2 plus de 14 ans et une moins de 14 ans. Cette famille représente donc une unité de production de 4,3. Dans la commune rurale d’Ambatomiady la taille moyenne de ménage est de 5 personnes.

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En outre, la présence des matériels agricoles aussi est importante dans le système de production. Les paysans d’Ambatomiady utilisent les matériels agricoles manuels avec la prédominance de la bêche avec une moyenne de 2,56 par exploitation dans les 99 % des ménages. Cette situation symbolise encore la prééminence de la pratique agricole traditionnelle du fait de la parcellisation des terrains de culture et de la main-d’œuvre familiale. En revanche, le système agraire actuel met en évidence aussi la cohabitation de la culture attelée et la culture manuelle dans une exploitation agricole. D’après nos enquêtes dans la Commune, 53 % des ménages possèdent de charrues et 34 % des ménages ont de charrettes. Le système de culture attelé est ainsi prépondérant, notamment pour le travail de labour des parcelles et le transport des récoltes et des produits. IV.4.2.Saisons culturales Comme partout sur les Hautes Terres malgaches, la campagne agricole coïncide généralement avec la saison pluvieuse dans les zones d’étude durant laquelle les travaux agricoles sont abondants. La campagne culturale des paysans de la commune se subdivise en trois saisons généralement: IV.4.2.1.La grande saison ou « voly be » La grande saison ou « voly be » dont l’installation des cultures s’échelonne de Septembre à Décembre c'est-à-dire pendant la première moitié de la saison pluvieuse. Généralement, le riz pluvial, le riz irrigué, le maïs, le haricot, le soja, la pomme de terre et la tomate sur « tanety » dominent les champs durant cette période ; IV.4.2.2.Le « verim-boly » La deuxième saison ou « verim-boly » s’étale de Janvier à Avril soit durant la deuxième moitié de la saison de pluies. Les cultures prédominantes installées durant cette saison sont le manioc et la patate douce ; IV.4.2.3.Les « voly avotra » La contre saison ou « voly avotra » qui se pratique durant la saison sèche de Mai à Août. Les principales spéculations pratiquées pendant cette saison sont la pomme de terre et la tomate sur rizières, le taro, les brèdes, ainsi que le carotte et petit pois. Le calendrier cultural résumé dans le tableau 11 dans la commune permet de distinguer ces trois saisons quant à l’installation des cultures. Il met en évidence la pluralité les travaux culturaux à entreprendre. Ce calendrier cultural est réalisé à partir des données d’enquête sur les paysans d’Ambatomiady avec l’aide d’un ami ingénieur agronome.

52

Tableau 11 : Calendriers culturaux

53

IV.4.3.Cultures dominantes A part le riz, les cultures les plus dominantes dans les parcelles sont : les Cultures vivrières : maïs, haricot, soja, manioc, patate douce, pomme de terre, taro ; puis les cultures des légumes comme les tomates, carottes, courges, concombres, etc…Il y aussi des différentes arbres fruitiers comme des abricotiers, pommiers, bibassiers, avocatiers, pêches et surtout les grenadeles et le pok pok. La majorité des paysans enquêtés c'est-à-dire 56 % priorisent la riziculture pluviale pour la raison que les rizières sur bas fond ne sont plus suffisantes et le surface cultivable est faible en matière de superficie. Ainsi, la riziculture sur « tanety » permet d’augmenter la production totale en riz. En outre 6% des exploitants accordent une importance particulière pour les cultures fruitières et légumineuses étant donné que c’est une culture de rente et facile à vendre. Le reste (38%) priorise le riz irrigué car c’est la culture qui assure la production en riz depuis le temps et que presque toutes ses rizières n’ont pas de problème d’irrigation à cause de l’existence de la rivière Sahatsio. Figure 10 : Proportion des cultures dominantes

60

50

40

30

20

10

0 Riziculture pluviale Riziculture irrigué Fruits et légumes

Source : Auteur, décembre 2019

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IV.4.4.Des espaces morcelés en petite parcelle ayant une conséquence sur la mode de production Comme nous avons vu que 70% des paysans sont tous propriétaires de leur surface, un des capitaux majeurs dans l’activité agricole. Pour cela, on constate plusieurs modes de productions et cela est fonction des surfaces. Figure 11 : Proportion des modes de productions en fonctions de leurs surfaces sur les 174 personnes enquêtés

7%

93%

Production familiale Production semi-familiale

Source : enquête personnelle, Décembre 2019

Explication : - Mode de production familiale Il consiste surtout à travailler les terres par les membres de la famille eux-mêmes. C’est la famille aussi qui est le propriétaire des moyens de productions nécessaires pour la production. En effet, ce mode de production ne demande pas des aides extérieurs mais compte tout simplement sur sa capacité et sur sa propre force. Dans notre échantillon, les paysans qui sont propriétaires des surfaces de moins de 1 ha pratiquent ce mode de production c’est-à-dire les 93 % de notre échantillon. Cela est surtout dû aux surfaces cultivées car les petites surfaces sont faciles exploiter, n’ont pas besoins de force de travail important. - le mode de production employé pour les surfaces moyennes Les propriétaires des terres exploitent aussi eux-mêmes leurs terres. Mais lorsqu’ils n’arrivent pas à assurer tous les travaux, ils emploient des salariés qui sont payés de3500

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Ariary à 5000 Ariary la journée pour un salarié ou les « mpanao isanandro ». Cela se passe surtout lors du laboure du repiquage. Il ne faut pas oublier que l’activité dépend du climat, donc il ne faut jamais être en retard pour les pratiques et c’est surtout pour cela que les propriétaires décès terres engagent des salariés par crainte d’être en retard au niveau climatiques, par exemple, l’arrivée des pluies ou on doit commencer à cultiver et ne laboure plus, donc il faut labourer bien avant cette saison de pluie, ou encore lors du repiquage ,il ne faut traîner car cela risquera de détruire les « ketsa ». Donc ces propriétaires des surfaces moyennes exercent un mode de production familial aussi mais avec les aides des salariés lors des différentes étapes de l’agriculture. Ici ils sont 7% qui exercent cela. Donc les modes de productions se différencient selon les surfaces cultivées et nous avons catégorisé deux types des paysans selon leurs surfaces et qui sont les petits exploitants, les moyens exploitants ; et cela résulte aussi deux types des modes de productions qui sont mode de production familiale et les modes de production semi familiale.

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CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Pour conclure cette partie, l’étude de la typologie de mode d’appropriation foncière dans la commune rurale d’Ambatomiady nous a montré deux types d’appropriation dont l’’appropriation moderne et l’appropriation coutumière. Chaque modèle d’appropriation est divisé en sous-groupe d’usage.

L’héritage ou la succession occupe la majeure partie des modes d’accès à la terre dans notre zone. Pour sécuriser les biens fonciers des paysans, les « taratasy » ou « petits papiers » est le meilleur moyen s’il y a une vente ou donation. Cela veut dire que plusieurs terrain n’a aucune papier légale mais les règles traditionnelles sont simple « l’ancienneté d’occupation veut dire propriétaire ».

En 2006, Ambatomiady inaugure sa “Birao Ifoton’ny Fananantany” dans le but de décentraliser la gestion foncière moderne et pour améliorer la reconnaissance légale sous forme de certificat. Le taux de participations des paysans reste encore faible depuis ces quatorze ans de sa création.

Pour gérer l’espace, le choix de parcelle à cultiver est fondé sur des connaissances empiriques. La valorisation commence à partir des vallons jusque au « tehezan-tanety ».Les espaces sont morcelés en petit parcelles à cause de l’augmentation des nombre d’héritiers.

L’espace environs des habitations sont plus intense en matière de valorisation, d’âpres notre analyse. Le style d’organisation nous montre que les paysans tournent vers une économie de subsistence.La priorisation de la riziculture est la preuve de leur autosubsistance.

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PARTIE III : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS

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CHAPITRE V.LA SECURISATION FONCIERE : UNE ETAPE TRES IMPORTANT POUR LE GESTION FONCIERE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE Le développement agricole occupe une place centrale dans le développement économique de Madagascar. Avec une population majoritairement rurale, l’agriculture offre une potentialité favorable au développement économique du pays. Cependant, le problème d’insécurité foncière se fait sentir de plus en plus dont l’impact devient de plus ou moins significatif sur le développement du secteur agricole. Du coup, les paysans sont appelés à sécuriser leurs espaces. Nous développons dans cette partie les conflits fonciers existants dans notre zone d’étude : V.1. Typologie de conflit foncier présent sur le site On peut diviser les types de conflit foncier en deux parties :

V.1.1.Les conflits intra- familiaux V.1.1.1.Sur le partage de l’exploitation D’après l’explication de RANDRIAMAHAFALY en 2008 : « les héritiers n’effectuent pas forcément de division formelle des terres du père ou de la mère suite à son décès ». Cette pratique permet de garder de la souplesse dans l’exploitation des terres suivant les capacités de mise en valeur des héritiers. Toutefois, le droit d’usage que chacun a pu acquérir sur une parcelle sera remis en cause à partir du moment où l’exploitant de celle-ci usera des procédures de délégation de droits sans consultation préalable des autres héritiers : contrat agraire. Cette pratique sera aussi remise en cause par les cadets défavorisés à partir du moment où ils pourront mettre en valeur des surfaces supérieures à celles sur lesquelles ils ont déjà un droit d’usage V.1.1.2.Sur les ventes de parcelles sans accord Ce conflit concerne aussi des parcelles non « départagées » : la vente se fait sur la volonté d’un seul héritier sans l’accord des autres ayant droits. Il s’octroie alors un droit d’aliénation qu’i ne détient pas aux yeux des autres. Le conflit ne porte pas sur le fait qu’un des héritiers ait fait une vente exo-familiale de la parcelle mais bien sur le fait que cette vente soit réalisée sans concertation et au profit d’un seul. V.1.1.3.Sur les testaments Ce type de conflit est occasionné par l’exclusion des autres héritiers suite à l’application du testament. La rédaction d’un testament n’est pas une pratique très répandue. Lorsque l’auteur du testament engage cette démarche, il fait sollicite le témoignage des témoins, chef du

59 fokontany ou de la commune. Mais le testament pourrait être remis en cause pour deux raisons essentielles : (i) héritiers soupçonnent la présence d’un faux document ou (ii) le testament exclut une partie des héritiers. Cette éviction des héritiers est pratiquée aux enfants illégitimes, soit au profit d’enfants légitimes.

V.1.2.Les conflits de voisinage V.1.2.1.Le bornage Ce type de conflit est rare dans la zone étudiée. Lors de la création d’un titre foncier, le bornage est effectué en absence des riverains. Du coup, les bornes sont installées hors des limites légitimes. Dans ce cas, même si la victime fait recours à la mairie il portera plainte au Tribunal de première instance s’il veut faire valoir son droit V.1.2.2.Franchissement des limites de parcelles Le non-respect des limites de parcelles se produit sur les parcelles en jachère, dont les limites sont marquées par des « taretra » ou autre plante « (une borne coutumière) ou par une borne topographique. Lors de la défriche de sa parcelle, le voisin indélicat va dépasser la ligne. Le propriétaire de la parcelle se défend par un droit d’exclusion justifié. Après tous ces types de conflits que nous avons cités en dessus, sur les personnes que nous a enquêtés : on peut ressortir un figure qui représente le pourcentage de chaque type de conflit. Figure 12 : Diagramme de secteur qui représente le pourcentage des types de conflits après l’enquête des 174 personnes

partage de l’exploitation

3%-1% prêts des terres 20% ventes de parcelles sans accord 5% les testaments

71% mise en place des bornes franchissement des limites des parcelles

Source : Auteur, 2019

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V.2.Origines des litiges fonciers Chaque paysan a ses problèmes particuliers, mais les cas suivants se répètent fréquemment : - Conflits d’héritage - Méconnaissance des textes et/ou conflits entre droit foncier moderne et droit coutumier ; - Transaction foncière

V.2.1. Le conflit d’héritage

L’enquête nous a permis de soulever les grands les points suivants comme origine des conflits d’héritage et litiges fonciers dans notre zone d’étude : (i) L’organisation sociale, la coutume et la tradition, telle que la ségrégation sexuelle, car souvent les femmes ne gagnent que le tiers de l’héritage. Les femmes ont droit à la terre de leurs parents, mais n’en sont pas propriétaires selon les coutumes d’héritage. Au cas où la femme divorce, les règles stipulent qu’elle ne reçoive que le tiers de tous les biens du couple. Néanmoins, certaines femmes veulent combattre ces règles emportant l’affaire devant le tribunal ; (ii) L’inégalité de partage issu du droit d’aînesse, selon la coutume, la terre est divisée entre tous les enfants, et l’aîné obtient les terres se trouvant sur la hauteur tandis que le contrebas aux benjamins. Il arrive aussi que la terre est donnée à l’aîné qui la divise ensuite avec sa fratrie ; (iii) Et enfin le retour des fonctionnaires retraités à leurs terres ancestrales ; et pression démographique. V.2.2. La méconnaissance des textes

Dans le monde rural comme Ambatomiady, les biens, principalement la terre, sont le plus souvent titrés au nom de l’aîné de la famille, du fait que son nom a été enregistré dans le livre foncier. Donc, il n’y a pas de mutation entre la famille. En outre, la plupart des paysans sont des analphaphabètes et les textes sont en langue française en générale.

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V.2.3. La transaction foncière L’enquête nous a permis de relever les origines des conflits sont la transaction foncière : la première c’est les deux ventes à la fois pour un même terrain et la deuxième est la location de terre. V.3.Impacts des problèmes fonciers sur le développement Les impacts de ces conflits au développement dans la vie des paysans sont multiples. : D’abord, La situation d’insécurité foncière empêche les producteurs d’investir durablement sur leurs parcelles. En effet, si l’exploitation à long terme n’est pas assurée, l’agriculteur n’est pas motivé à améliorer sa productivité. Donc, la sécurité foncière occasionnée par l’appropriation de la parcelle d’exploitation encourage l’investissement à long terme, qui à son tour, améliore la productivité agricole. Puis, la sécurité foncier est supposée à avoir une répercussion sur l’augmentation de la productivité des agriculteurs en encourageant les investissements dans le secteur agricole. Avec la faible performance des agriculteurs malagasy, l’instabilité de la situation foncière engendre plusieurs contestations. Des enquêtes effectuées auprès des agriculteurs ont montré que l’accès à la terre et la sécurisation foncière font partie des principales contraintes subies par ces exploitants agricoles (EPM, 2001).Logiquement, aucune activité agricole ne pourrait se faire normalement si le terrain est exposé à des risques de spoliation. Les opérations de titrage ou de certification permettent d’encourager les investissements, qui, à leur tour, favorisent l’amélioration des techniques et la hausse de la production agricole. (Chaléard J.L., Mesclier E., 2010). V.3. Suggestions pour les fonciers V.3.1. Système foncier moderne ou système foncier coutumier : Afin d’assurer une sécurisation foncière complète, les agriculteurs doivent disposer d’un certificat foncier ou titre foncier issue d’une procédure administrative, compte tenu de la loi en vigueur régissant la question foncière. Une meilleure sécurité foncière se base, donc sur le droit foncier moderne et non sur le droit foncier coutumier, même si ce dernier a contribué, en grande partie à l’élaboration du droit foncier positif. Concernant le système foncier coutumier, sans document écrit pour attester la propriété des terrains, il ne permet, en aucun cas, d’assurer la sécurisation de ces terrains et de ce fait, entraine un risque de spoliation lors d’un éventuel conflit. Cependant, en cas de litige, il a toujours été reconnu par la communauté traditionnelle malagasy que le « fokonolona »détient, en partie en dernier ressort l’attribution de l’appartenance d’une propriété, étant donné que

62 l’ensemble des habitants est le témoin oculaire du déroulement des faits et peut ainsi identifier celui qui a effectué la mise en valeur du terrain qui a fait l’objet d’un litige. V.3.2.Pour les terrains acquis par achat, fermage ou métayage La formalisation des contrats par la décentralisation d'une partie du pouvoir de l'Etat diminuera les fréquentes insécurités et conflits fonciers. La décentralisation devrait permettre une reconnaissance juridique de documents formalisés et une légalisation plus rapide des documents et à un prix raisonnable. Seuls les contrats écrits en préciseraient l'objet et les clauses et limiteraient l'ambiguïté de son contenu. La sécurisation de ces contrats importe et doit passer par une double validation telle que l'attestation de reconnaissance par les autorités coutumières ou par la communauté et par le Fokontany du droit de possession des terrains et la validation du contrat par des témoins en présence de représentants de la Commune. V.3.3. Suggestions pour les trois types des conflits que nous avons cités en avant V.3.3.1. Pour les problèmes de conflits d’héritages : Il est important d’impliquer les jeunes dans la gestion foncière et du patrimoine familial. Le partage des biens entre les enfants devrait être fait du vivant de leurs parents et enregistré administrativement. Les personnes les plus concernées par la terre en milieu rural devraient être invitées à la concertation pour une idée de retouche de la loi sur le testament et donation. Puis, il est indispensable de réduire le droit de l’acte de notoriété pour alléger la succession et l’octroi d’un certificat foncier. Ce droit semble un peu coûteux pour les paysans. V.3.3.2. Pour la méconnaissance des textes et transaction foncier Rédiger en malagasy tous les textes de loi et les textes qui régissent l’accès aux fonciers. Il faut faire une sensibilisation des paysans sur les textes et lois existants sur la Radio ou par affichage ou bien par l’intermédiaire de chef fokontany.

V.3.4. Pour le Guichet foncier V.3.4.1.pour améliorer le taux d’accès aux certifications Comme nous avons marquée dans la partie précédente, le taux d’accès à la certification est faible pour notre Commune. Il est nécessaire donc pour la commune de monter un projet d’information et de sensibilisation auprès de chaque fokontany en collaboration avec l’État (PNF), la Région, la collectivité décentralisée, les agents du guichet foncier et les bailleurs de fonds. Il faut monter un projet d’amélioration de ressource de

63 revenu rural en parallèle de l’existence du guichet foncier (projet de développement rural et agricole). La réduction de coût de certification par des subventions du ministère de tutelle pourrait améliorer l’accès de la population au service foncier communal (PNF). Exemple : la subvention de la certification par le ministère de tutelle en intégrant dans son budget nommé fonds de subvention de Guichet Foncier ; l’encouragement des opérations de certification groupée pour les parcelles proches, permettant de réduire les dépenses et les coûts de déplacement, et d’augmenter le rythme de certification (selon les agents du guichet foncier).

V.3.4.2. A propos des faiblesses des collectivités décentralisées et des Guichet Foncier dans la gestion foncière locale : La décentralisation requiert une réelle autonomie financière des collectivités territoriales, et des moyens humains adéquats essentiels au fonctionnement des différents services, dont les Guichets Fonciers Communaux. Ainsi, ces derniers vont se trouver dans l’incapacité de remplir leurs fonctions en cas de manque de moyens devant être dotés par la Commune. En effet, ce type de service est à la charge de la Commune, qui doit assurer les moyens financiers et la logistique. Le problème est que, si cette dernière n’arrive pas à subvenir aux besoins du service, ce ne serait dû qu’à une mauvaise gestion des finances de la Commune. En effet, les frais de reconnaissance sont touchés par les AGF, mais tous droits et frais de certification sont perçus directement par la Commune. Sinon, le Maire ne signe pas le CF. Ainsi, les contraintes, notamment budgétaire, au niveau des guichets fonciers communaux, affectent la situation des ménages ruraux désirant sécuriser leurs droits sur la terre par la voie formelle. En effet, cette incapacité financière alourdit la charge du service, et par conséquent pénalise le demandeur de certificat d’un coût de transaction élevé, encore lié à l’allongement des délais du processus de certification (déplacements, surplus dans le prix de la certification, etc.), et en ce sens, à une chaîne de valeur plus longue. Donc, il faut que le Guichet foncier soit indépendant financièrement dans son service pour qu’il y a une vraie décentralisation. V.3.4.3 .Pour les paysans sur la sécurisation foncière Il faudrait que le changement de comportement et le changement de mentalité des paysans, l’amélioration de leur système social dépendrait de leur part d’effort d’autant plus que les prises en charge des institutions. Les paysans devraient abandonner la paresse, les rumeurs et la peur de l’administration.

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CHAPITRE VI : LA GESTION ET L’UTILISATION DE L’ESPACE POURRAIT APPORTER LE DEVELOPPEMENT LOCAL

VI.1.Augmentation de production par la valorisation des « tanety » L’extension des rizières n’étant plus possible dans une grande majorité des fokontany, du fait de la diminution des réserves foncières, ceci impose alors aux producteurs de réfléchir à une modification des modes de gestion et de production (RAKOTOFIRINGA, 2007). La valorisation des « tanety » est un nouvel enjeu de la zone d’étude (cf. Planche photo 6). Comme le dit les agriculteurs, « les tanety prennent de la valeur, pas comme avant ». Contrairement aux rizières, il n’existe pas de pression foncière sur les « tanety »: globalement, les producteurs ont plus de surface en « tanety » qu’ils ne sont capables d’en cultiver. On a ainsi assisté à la mise en valeur des tanety, surtout pour la riziculture pluviale avec une valorisation importante de la fumure organique, etc. Notons que l’on assiste également de plus en plus fréquemment à la mise en œuvre d’autres activités agricoles et non agricoles au sein de l’exploitation pour pouvoir subvenir à l’ensemble des besoins de la famille. Planche photo 6 : Labourage des « tanety » et mise en culture des « vary an-tanety »

Source : cliché de l’auteur, octobre 2019 VI.2. De l’exploitation de subsistance à l’exploitation moderne Malgré la faiblesse des terres disponibles sur la plaine de Sahatsio, les systèmes de culture pratiqués ne sont pas caractérisés par un niveau élevé d’intensification. En revanche,

65 avec l’importance que tiennent les cultures de contre saison, la durée d’occupation du sol par les cultures au long de l’année est élevée. Ainsi, le renforcement de l’activité agricole est primordial pour la commune rurale d’Ambatomiady. Il est nécessaire de basé sur l’amélioration des techniques culturales afin de produire beaucoup plus qu’avant afin de lutter contre la pauvreté et l’insuffisance alimentaire. Il serait mieux aussi d’assurer le perfectionnement des techniques agricoles. Cela consiste d’abord à lancer la vulgarisation des techniques nouvelles convenables comme le techniques « Papriz » et la diffusion d’autres techniques récentes permettant aux paysans d’augmenter leur production agricole. Pour être rentable, les techniques proposées doivent répondre au problème tel qu’il est perçu par la population locale pour qu’elles puissent être aisément compréhensibles par les paysans pour être reproductibles à grande échelle. VI.3.Augmentation des superficies agricoles pour les petits exploitants On a vu que 70% des paysans enquêtés sont des propriétaires de leurs biens. Mais en fait, il y a une augmentation des nombres de la famille et les terres sont morcelées pour la génération en génération. Donc, les terres cultivables n’arrivent pas à satisfaire les besoins familial.

Alors, une politique nationale foncière pro- pauvre doit être envisagée par l’État en incluant d’éventuelles options telles que : - la vente à bas prix des terres cultivables dont la propriété restera publique ou la concession des terres avec des conditions préétablies (exigence de productions, interdiction pour d’autres activités…). - des lois ordonnant la redistribution de toutes les terres agricoles qui restent inexploitées : cette possibilité risque d’amener des conflits entre les habitants. Ainsi, il faut établir des mécanismes de compensation à l’égard de ceux qui ont perdu leur terre. En plus, ça ne doit être une décision qu’on doit prendre à la légère, en outre, des mesures de lutte contre les tendances corruptives devront être mises en place dans ce genre de situation (RANJAKASON.2016). Dans la mesure où la réalisation de la modernisation agricole requiert beaucoup de temps, la promotion d’emplois non agricoles en milieu rural serait une option rapide pour les petits paysans. Les dirigeants doivent mettre en place des stratégies permettant de diversifier les emplois en milieu rural si on veut un vrai développement car c’est le seul moyen de lutter contre la faiblesse des revenus agricoles et de l’inactivité des jeunes ruraux. Pour les ménages ruraux, les emplois non agricoles constituent une source de revenus complémentaire aux

66 activités agricoles, c’est une option alternative à considérer afin que les paysans en difficulté puissent subvenir à leurs besoins et lutter ainsi contre la pauvreté spécifiquement dans la mesure où les revenus non agricoles seront dépensés dans les besoins non alimentaires. Après ça, Les agriculteurs qui n’ont pas l’aptitude de se moderniser peuvent se tourner vers d’autres activités ainsi, ils peuvent vendre ou louer leur terres à ceux qui ont les moyens de les rentabiliser, leur destin dépendra par la suite des efforts de la part de l’État en matière de création d’emplois non agricoles (artisanaux, industriels en amont ou en aval de l’agriculture) surtout dans les zones considérées comme pauvres9. Cette stratégie permet aussi de lutter contre l’exode rural, un phénomène qui apporte plus de mal que du bien pour le pays. Si la modernisation et la diversification des emplois ne sont effectuées de manière continue et pérenne en milieu rural, il serait difficile voire improbable de penser en une quelconque amélioration du niveau de vie des agriculteurs. Par conséquent, tant qu’il y aura un écart important entre les revenus de la population, le concept selon lequel « le secteur agricole, un atout pour le développement » demeurera un vœu pieux. VI.4.Diversification des activités agricoles Selon RASOANDALANA en 2015 : la pluriactivité, vecteur de développement économique des zones rurales, sera confortée. Différentes dispositions du projet de loi s’attachent à promouvoir les groupements d’employeurs, à renforcer l’accès des saisonniers à la formation professionnelle, à développer les temps partagés entre le public et le privé ou à simplifier les règles de rattachement aux régimes sociaux pour les pluriactifs non-salariés. Ainsi, dans le cas de nombreuses exploitations agricoles, la diversification constitue un mécanisme de survie, contribuant à stabiliser la population agricole dans le milieu rural et à maintenir l’impact positif de l’activité agricole sur l’environnement.

VI.6. Autre Suggestions nécessaires pour la commune rurale Ambatomiady D’autres suggestions sont nécessaires pour développer la commune rurale d’Ambatomiady.

VI.6.1.Mise en place des microcrédits pour améliorés les activités des paysans Afin d’améliorer la productivité agricole, les paysans malgaches ont besoin d’un organe de crédit agricole dans le cadre d’une politique d’investissement rural. La commune rurale d’Ambatomiady, abrite une institution de micro finance représentée par le CECAM (cf. Photo 13) qui cible dans un premier temps les paysans. Ces institutions financières sont

9 Une idée de RANAIVOSON Rémi, paysan de la commune rurale d’Antanifotsy 67 considérées comme nécessaires pour les paysans dans la mesure où ils sont les premiers responsables du démarrage et de la croissance économique d’un pays à vocation rurale et agricole. L’accès au crédit agricole renforce la participation active des femmes et des jeunes aux actions de développement dans le monde rural. L’accès au crédit favorise l’extension des possibilités afin d’assurer des moyens d’existence durables. Il permet de faire une épargne dans le but d’avoir un capital économique et par la suite investir dans le long terme. Aussi, depuis l’année2010, la population de la commune rurale d’Ambatomiady bénéficie de la présence de ces institutions financières. L’intervention de CECAM est actuellement bien connue par les villageois de la commune d’Ambatomiady. Cependant, ils souhaitent avoir le choix et demandent à encourager l’implantation d’autres organismes de micro finance et de crédit pour étendre leur secteur de production. Certes, les paysans sont prioritaires pour cette institution pourtant ce sont les moins intégrés, voire marginalisés, par le système. Leur taux d’inscription n’atteint que 2% des adhérents à la CECAM et seuls ces 2% acceptent le développement par le biais des interventions de la micro finance. Photo 14 : Plaque du CECAM Ambatomiady

Source : Cliché de l’auteur, 2019

VI.6.2. Désenclavement et voies de communication La liaison et les contacts du monde paysan avec les grands marchés comme Antanifotsy ou les centres urbains demeurent une des conditions de sa survie. Il faut en effet, dans la perspective d’échanges, que le paysan puisse trouver des débouchés pour sa production. Or, le véritable problème pour les zones rurales reculées réside dans l’impraticabilité des voies de communication. Ainsi, dans la commune d’Ambatomiady et comme il a été déjà signalé dans la partie précédente, le problème de voie de communication

68 se situe non seulement au niveau des Fokontany qui les composent mais aussi au niveau de la Commune elle –même. L’évacuation des produits locaux vers les zones extérieures se trouve bloquer .Il en est de même de son approvisionnement en produits de première nécessité et autres produits dont il a besoin (voir I.2.7.Transports). La situation est plus difficile pour la commune où presque toutes les voies de communication restent impraticables pendant toute la saison de pluie (cf. photo). Il en est de même, pour les voies de communication intercommunales, non seulement il incite les paysans à produire davantage mais aussi il conditionne l’arrivée des investisseurs privés nationaux ou même étrangers qui serviront de modèles pour les investisseurs locaux.

Planche photo 7 : Les états des routes qui relies Antanifotsy et Ambatomiady Source : cliché de l’auteur, décembre 2019

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CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

En conclusion partielle, l’insécurité foncière déroute le développement des paysans et la commune. L’agriculture offre une potentialité pour la survie des populations, mais les litiges fonciers empêchent l’investissement dans le domaine agricole. On peut catégoriser les conflits dans notre zone en deux catégories : les conflits intrafamiliaux et les conflits de voisinage. Le premier type conflit persiste beaucoup plus que l’autre. Ceci est lié à la coutume, la méconnaissance des textes, et la transaction foncière. Pour assurer la terre, les paysans doivent disposer des certificats fonciers parce que c’est le seul moyen légal au niveau de la commune aux yeux de la loi. Les faibles taux de certifications auprès du Guichet Foncier ont besoins d’une sensibilisation dans chaque fokontany. Il est nécessaire aussi de réduire le cout de certifications par la subvention des ministères tutelles. L’augmentation de production par la valorisation des « tanety » s’avère nécessaire pour les paysans, faute qu’il y a une pression sur les bas-fonds. En outre, le perfectionnement des techniques culturales est utile. Les agriculteurs peuvent se coopérés avec les microfinances pour cette améliorations.

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette recherche, la commune rurale Ambatomiady possède des atouts physique et humaine moins considérables. La situation des exploitants agricoles dans cette commune se trouvent dans la précarité. Le mode de gestion de l’espace et les productions dépend de la méthode ancienne. C’est une technique traditionnelle existant depuis une génération. La mise en valeur de l’espace commence par le bas-fond, c’est-à-dire les rizières, car ces dernières garanties la survie de la famille. Alors, la première hypothèse est vérifiée que la gestion foncière de la commune Ambatomiady se manifeste par des méthodes archaïques et une technique traditionnelle.

Le droit coutumier à sa place dans le contexte du foncier Malagasy. Pourtant, sa principale lacune réside dans la tradition purement orale, aucun papier légal. Dans cette optique, la réforme foncière en 2005, à travers la décentralisation de la sécurisation des terres au profit du Guichet Foncier s’avère nécessaire. La commune rurale Ambatomiady est dotée depuis 2006, un bureau décentralisé du guichet foncier. Par l’intermédiaire des certificats fonciers, les paysans peuvent s’investir en toute sécurité. La situation informelle n’amène pas les exploitants agricoles à investir davantage dans leurs exploitations, à cause des risques de non-rentabilisation des investissements, liés à l’incertitude de la possession future des parcelles exploitées, pouvant générer des coûts d’opportunités non récupérables par un défaut de retombées économiques positives. D’où, la seconde hypothèse est vérifiée.

Etudier la situation foncière nécessite une durée d’investigation longue, car ce problème s’avère être difficile à traiter. La zone consacrée pour les recherches se trouve parfois trop marqués par de litiges fonciers car ces derniers persistent tant. Par son évolution, les paysans s’individualisent, même entre famille, à cause des mauvaises influences que les conflits fonciers engendrent. Les pouvoirs coutumiers qui géraient jusque-là les rapports sociaux à propos de la terre, ont presque perdu leur rôle au profit de l’Etat, principal garant de la sécurité foncière. Le droit normal constitué de l’évolution de régime foncier se traduit notamment par une demande d’immatriculation foncière. Ainsi, les gens ont pris l’habitude de recourir aux services fonciers. Les paysans faisaient valoir leur droit de propriété sur le sol mais avec un effectif encore peu élevé. Force est de reconnaître que des raisons empêchent les paysans à acquérir leur droit de propriété. Des solutions existantes et celles qui sont encore mises en œuvre vont être diffusées pour l’amélioration de la gestion foncière décentralisée.

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Avec la croissance démographique qui évolue rapidement selon le responsable communale d’Ambatomiady, la pression sur les terres s’accroit davantage et les conflits ne cessent de s’aggraver. Cela nécessite une valorisation des nouveaux espaces pour augmenter les productions. La valorisation des tanety est une option pour les paysans de se développé et d’amélioré les niveaux de vie. Cela nécessite aussi une nouvelle technique et une nouvelle mode de gestion. Avec l’aide des microfinances et le renouvellement des infrastructures, les paysans pouvait améliorés leurs performances.

Pour terminer, nous espérons que cet ouvrage constituera un document de base et de références pour les personnes qui cherchent à améliorer la vie des paysans de la commune rurale d’Ambatomiady, voire contribuer au développement des autres zones à Madagascar.

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LOI 2003-029, 27 août 2003, modifiant certaines dispositions de l'ordonnance 60-146du 3 octobre 1960 relative au régime foncier de 1'immatriculation. Décret n° 64-076 du 6 Mars 1964 relatif aux tribunaux terriers ambulants chargés de la consécration du droit de propriété soumis au statut du droit traditionnel coutumier

ORDONNANCE N° 73-073du 1 décembre 1973portant orientation du développement rural

Arrêté n° 1176/98 du 18 février 1998 portant création d’un guichet unique pour instruction des demandes de bail emphytéotique sur les terrains domaniaux.

CODE DES 305ARTICLES

Site web

(http://www.observatoire-foncier.mg/etudes/(consultation : septembre et octobre 2018)

Http //www.cairninfo.mg/ (consultation en Octobre et décembre 2019)

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(w.w.w.vincetmanu.com/dossiers/bolivie_participation_populaire_reperes_theoriques.htm- 42k(consultation en décembre 2019) w.w.w.ml.undp.org/linkdoc/decentralisation.ppt(consultation en Octobre et décembre 2019) http://w.w.w.foncier.gov.mg(consultation en Octobre, novembreet décembre 2019) w.w.w.vincetmanu.com/dossiers/bolivie_participation_populaire_reperes_theoriques.htm- 42k(consultation en Octobre, novembreet décembre 2019) w.w.w.ml.undp.org/linkdoc/decentralisation.ppt (consultation en Octobre, novembre et décembre 2019)

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ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaires QUESTIONNAIRES MENAGES

I. INFORMATION SUR LE MENAGE (A0-A14) A0. Statut de l’enquêté dans le ménage : 1. Chef de ménage 2. Conjoint du CM 3. Enfant du CM 4. Parent du CM A1. Sexe 1 masculin 2. Féminin A2. Age A3. Niveau d’instruction : 1. Sans instruction ; 2. Primaire 3. Secondaire premier cycle 4. Secondaire second cycle. 5. Universitaire A4. Combien de personnes composent le ménage (y compris l’enquêté): A4’ Nombre d’enfants légitimement héritiers dans la famille : A5. Domaine de l’activité principale rémunératrice : 1. Agriculteur / Eleveur propriétaire, 2. Agriculteur métayer, 3. Locataire 4. Ouvrier/ salarié agricole – 5. Artisan/ ouvrier qualifié ; 6. Entrepreneur, 7. Commerçant, 8. Transporteur, 9. Fonctionnaire 10. Pêcheur –11. Employé rémunéré – 12. Sans emploi rémunérateur. A6. Domaine de l’activité secondaire: 1. Agriculteur / Eleveur propriétaire, 2.Agriculteur métayer, 3. Locataire 4. Ouvrier/ salarié agricole – 5. Artisan/ouvrier qualifié ; 6.Entrepreneur, 7. Commerçant, 8. Transporteur, 9.Fonctionnaire 10. Pêcheur –11. Employé rémunéré – 12. Sans emploi rémunérateur A7 : Quelle est la périodicité de votre salaire ou votre revenu : 1.Jour 2.Semaine 3.Quinzaine 4.Mois 5. Trimestre 6. Saison agricole 7. Année 8.Salaire non régulier A8. Combien gagnez-vous en moyenne par an ? (avec l’aide et calcul de l’enquêteur) A9. A quel groupe ethnique appartenez-vous ? 1. Merina 2.Betsileo 3.Betsimisaraka 4.Bezanozano 5.Sihanaka A10. Etes – vous autochtone (tompon-tany) ou allochtone (vahiny/valovontaka) (1 = autochtone ; 2 = allochtone) A11. Si vous n’êtes pas de la Commune, de quelle région êtes – vous d’origine : 1. Une localité dans le même District, 2. Une localité dans la même Région, 3. Une autre Région A12. Depuis combien de temps habitez-vous cette commune? :

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1. Depuis toujours 2. Plus de 10 ans 3. moins de 10 ans 4. moins de 5 ans A13 Quelle(s) raison(s) vous a amené à se déplacer dans cette Commune ? 1. Recherche de nouveaux terrains agricoles, 2. Transhumance (éleveur), 3.Raisons liées aux fonctions de l’Etat, 4. Commerce itinérant, 5. Raisons familiales A14. Comptez – vous vous installer définitivement ou votre installation est saisonnière ? 1. Compte s’installer définitivement, 2. Compte repartir au moment de la retraite (fonctionnaire), 3. Compte se déplacer selon la disponibilité d’espace pour le bétail (éleveur), 4. Compte se déplacer selon l’existence de salariat (ouvrier agricole, artisan), 5. Compte se déplacer selon l’existence de marché (commerçant),

II-INFORMATION SUR LE PARCELLE (B1-B13)

B1. Utilisation du terrain: 1. Rizières, 2. Tanimboly (potager), 3. Culture de rente, 4. Construction/ Habitation, 5. Terrains boisés/ reboisement, 6. Verger, 7. Terrains sans mise en valeur/ Friche, 8. Terrain non cultivable, 9. Pour l’élevage (pâturage) B2. Statuts des parcelles : 1. titrées, 2. Cadastrées, 3. Certifiées, 4. « Petits papiers » : acte de vente, 5. Sans papier formel, 6. Sécurisé de manière traditionnelle B5. Modes d’acquisition des parcelles : 1. héritage, 2. Donation, 3. Achat, 4. Mise en valeur, B10. Motivation principale pour la certification : 1. Pour éviter les conflits/ créer une paix sociale 2. Pour créer du patrimoine sécurisé pour moi-même et mes descendants, 3. Pour investir sur les parcelles (les différents types d’investissement : extension – intensification : engrais, main d’œuvre, outillage, mécanisation, mode de culture, semence améliorée, produits phytosanitaires – aménagement et infrastructures : courbes de niveau, barrages, diguettes, canaux – reboisement – changement des spéculations : cultures annuelles vers cultures pérennes 4. Pour demander du crédit, 78

5. Pour vendre ou louer le terrain, 6. Parce que les voisins en font autant, 7. Parce que la Commune m’a incité B12 et B 14. Evolution après la certification et projets d’investissement : 1. Aucun investissement/ aucun projet d’investissement en vue, 2. Même culture mais mode de culture évoluée, 3. Changement de culture – 4. Faire-valoir indirecte (métayage) – 5. Mise en location – 6. Extension de la parcelle cultivée – 7. Autres types d’investissement (référer B10 – 3) B13. Existe-t-il des conflits sur ce terrain ? 1. Non/ pas de conflits déclarés actuels, 2. Des conflits réels intra - familiaux, 3. Des conflits réels avec les voisins, 4. Des conflits réels avec la Commune 5. Des conflits réels avec l’Etat 6. Des conflits réels avec un tiers privé – 7. Des conflits réels avec une entreprise agricole – concessions coloniales

III-INFORMATION SUR LES TRAVAUX AGRICOLES et ELEVAGES (C1-C9)

C1.Quelle est votre activité principale/__/ 1 : agriculteur 2 : artisan 3 : commerçant 4 : travail libéral 5 autres à préciser C2.Si agriculteur, quelle culture pratiquez-vous ?/____/ 1 : riz ; 2 : manioc, 3 : maïs, 4 : autre à préciser ……………………………………. Sur combien de surface ? /____/are. Êtes-vous propriétaire de la parcelle que vous cultivez ? /___/ 1 : oui 2 : non C3.Si non quelle est le type de contrat d’occupation du terrain que vous cultivez?...... C4.Comment vous financez votre travail de champ ? /___/ 1 : emprunt auprès des amis, 2 : auprès de la famille, 3 : autre à préciser………………………………………………… C5.Et quelle est votre production moyenne (rizicole) annuelle ? /______/ kg Quelle est la quantité de production rizicole qui permet de subvenir les besoins alimentaire de votre ménage en une année ?/_____/kg 79

C6.Quelle est votre activité secondaire /__/ 1 : agriculteur 2 : artisan 3 : commerçant 4 : travail libéral 5 autres à préciser C7.Cette activité vous procure combien comme revenu /______/ Ariary par /__ / mois /___/ Semaine /______/ par an C8.Avez- vous de bétail ? /___/ 1 : oui 2 : non ; si oui lequel : /__ / 1 : bœufs 2 : porcs 3 : bœufs et porcs, combien ? /___/ ____/ C9.Avez-vous de volailles ? /___/ 1 : oui 2 : non si oui lequel : /__ / 1 : poulets 2 : canards ; 3 : oies 4 : poulet et canard ; 5 : poulet et canards ; 6 : poulet et oies ; 7 : oies et canards, Combien ? /___/ /____/ Conclusion : la personne enquêtée est /_____/ 1 : pauvre 2 : moyens 3 : riches

FICHE D’ENQUETE POUR LES RAIAMANDRENY, AGF, MAIRE

D. RAIAMANDRENY (D1-D8)

D1.Quelles sont les formes d’appropriation des terres ? D2.Les instances de régulation des conflits fonciers : Chefs coutumiers ? Chefs fokontany ? Commune ? D3.En tant que RAD quel rôle jouez-vous en matière foncière ? Quel genre de mesures pensez-vous en cas de conflit foncier ? Conflit foncier

D4.Pouvez-vous me raconter un conflit foncier ? D5.A-t-il pu être résolu, comment ? Sinon que se passe-t-il aujourd’hui ? D6.Qui est intervenu ? D7.Pensez-vous qu’un tel conflit pourrait vous arriver ? Ou un autre ? D8.Si un conflit de type xxx se posait à vous, comment pourriez-vous le résoudre ?

E.AGENT DU GUICHET FONCIER et MAIRE (E1-E10) E1.Quelles sont les particularités de la commune par rapport aux autres ?

E2.Quels sont les atouts et les avantages pour le développement de la commune par rapport aux autres ? E3.Quels sont les contraintes et blocages pour le développement de la commune ?

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E4.Pouvez-vous citer de principaux acteurs du développement dans votre commune ? E5.Quelles activités sont les principales rassurant la ressource financière de la commune ? E6.Comment est la relation entre les personnels de la commune, l’organe exécutif et le délibérant ? E7.Est-ce qu’il y a des conflits fonciers dans votre commune ? E8.D’après vous quelles sont les origines de ces conflits ? E9.En général, de quelle manière les paysans possèdent ses propriétés foncières dans la commune ? E10.Quel est le statut juridique foncier dominant dans cette commune ?

Annexe 2 : KARAN-TANY Recto

Verso

Source : Guichet Foncier Ambatomiady

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Annexe 3 :

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Annexe 4 : Loi n° 2006-031 du 24 novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée

(J.O. n° 3089 du 26 février 2006, pages 1630 - 1631)

L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté en leur séance respective en date du 11 octobre 2006 et du 18 octobre 2006, Le Président de la République, Vu la Constitution, Vu la décision n° 24-HCC/D3 du 22 novembre 2006 de la Haute Cour Constitutionnelle, Promulgue la loi dont la teneur suit :

CHAPITRE I DISPOSITIONS GENERALES

SECTION 1 DEFINITION

Article premier : Le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée est celui qui s'applique aux terrains qui ne sont ni immatriculés, ni cadastrés, et dont l'occupation est constatée par une procédure définie parla présente Loi. SECTION 2 CHAMP D'APPLICATION

Art. 2. - Le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée est applicable à l'ensemble des terrains, urbains comme ruraux : - faisant l'objet d'une occupation mais qui ne sont pas encore immatriculés au registre foncier ; - ne faisant partie ni du domaine public ni du domaine privé de l'Etat ou d'une Collectivité Décentralisée ; - non situés sur une zone soumise à un statut particulier; - appropriés selon les coutumes et les usages du moment et du lieu.

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Le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée ne s'applique pas aux terrains qui n'ont jamais fait l'objet ni d'une première occupation ni d'une première appropriation lesquels demeurent rattachés au domaine privé de l'Etat. Aucune Collectivité Décentralisée ne peut faire valoir une quelconque présomption de domanialité sur la propriété foncière privée non titrée.

SECTION 3 GESTION ADMINISTRATIVE DE LA PROPRIETE FONCIERE PRIVEE NON TITREE

Art. 3. - La gestion de la propriété foncière privée non titrée est de la compétence de la Collectivité décentralisée de base. A cet effet, celle-ci met en place un service administratif spécifique dont la création et les modalités de fonctionnement seront déterminées par décret. A cette fin, la Collectivité décentralisée adopte les éléments budgétaires, en recettes et en dépenses, permettant de financer le fonctionnement dudit Service. A peine de nullité, aucune procédure de reconnaissance de droits d'occupation ne peut être engagée par la Collectivité Décentralisée avant la mise en place du service, en exécution d'un budget délibéré et validé a priori par l'autorité compétente, et la mise en place d'un Plan Local d'Occupation Foncier.

Du Plan Local d'Occupation Foncière (PLOF) :

Art. 4. - Le Plan Local d'Occupation Foncière est un outil d'information cartographique de base: - délimitant chaque statut de terres avec un identifiant spécifique ; - précisant les parcelles susceptibles de relever de la compétence du service administratif de la Collectivité décentralisée de base ; permettant de suivre l'évolution des situations domaniales et foncières des parcelles situées sur le territoire de la Collectivité Décentralisée de base. La Collectivité décentralisée de base, en collaboration avec les Services domaniaux et topographiques déconcentrés territorialement compétents, met en place selon ses moyens, à l'échelle de son territoire le Plan Local d'Occupation Foncière. Sont notamment reportés sur le

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Plan Local d'Occupation Foncière les parcelles objet d'un droit de propriété foncière titrée, ou relevant du domaine public. Le Service foncier de la Collectivité Décentralisée tient également un fichier d'information concernant les terrains non titrés conformément aux mentions sus précisées. Les droits portant sur les parcelles prises en considération dans le Plan Local d'Occupation Foncière, sont ceux qui sont établis selon la législation spécifique propre à chaque catégorie de terrains. Toutes les opérations ainsi que les mises à jour obligatoires des informations effectuées sur le PLOF sont communiquées réciproquement entre le Service décentralisé de la Collectivité et le Service déconcentré territorialement compétent. Les informations contenues dans les Plans Locaux d'Occupation Foncière détenus par le Service décentralisé de la Collectivité et le Service déconcentré territorialement compétent doivent être conformes.

CHAPITRE 2 DE LA RECONNAISSANCE DE DROIT DE PROPRIETE PRIVEE SUR LES TERRAINS NON TITRES

SECTION 1 DE LA DEMANDE DE RECONNAISSANCE DE DROIT DE PROPRIETE

Art. 5. - La demande de reconnaissance de droit de propriété privée sur les terrains non titrés occupés peut être collective ou individuelle. Elle est conditionnée à la mise en place préalable d'un Plan Local d'Occupation Foncière selon les modalités fixées à l'article 4 ci-dessus, et au dépôt d'un dossier de demande selon des modalités qui seront déterminées par décret. Paragraphe 1 : Des demandes collectives

Art. 6. - La demande collective peut émaner soit d'une Collectivité Décentralisée, soit d'un groupement d'occupants constitué conformément aux dispositions légales en vigueur. Art. 7. - Lorsque la demande émane d'une Collectivité Décentralisée, elle doit être formulée par le responsable de l'exécutif local en application d'une délibération. Art. 8. - Un groupement d'occupants de nationalité malagasy, régulièrement constituée peut demander à la Collectivité Décentralisée territorialement compétente, la mise en œuvre de la procédure de reconnaissance de la propriété privée non titrée au profit, soit : a. de ses membres ;

85 b. du groupement lui-même ; c. des deux à la fois après délibération conformément à ses statuts. La demande doit mentionner la description des limites et la détermination approximative de la zone. Art. 9. - Lorsque la demande émane d'un groupement, elle doit être formulée par le représentant légal de celui-ci ou la personne déléguée à cette fin, dans les conditions prévues par les statuts.

Les membres du groupement peuvent aussi, s’ils le souhaitent et si les conditions légales sont réunies, demander à l'Administration foncière compétente l'établissement de titres fonciers.

Paragraphe 2 : Des demandes individuelles

Art. 10. - Lorsque la demande émane d'un individu, celui-ci doit avoir la capacité juridique, être de nationalité malagasy et être détenteur du terrain dans des conditions fixées par l'article 33 de la Loi n° 2005-019.

SECTION 2 DE LA PROCEDURE DE RECONNAISSANCE

Art. 11. - Pour la reconnaissance de droits de propriété sur les terrains non titrés occupés, le service compétent de la Collectivité décentralisée met en œuvre une procédure répondant aux conditions suivantes : a. La procédure doit être publique et contradictoire. A cette fin, des mesures de publicité sont prises pour permettre à toutes personnes intéressées d'émettre des observations ou de former d'éventuelles oppositions. Les modalités d'application du présent alinéa seront fixées par décret. b. Cette procédure est menée par une commission de reconnaissance locale, dont la composition est fixée comme suit : - le Chef de l'Exécutif de la Collectivité de base du lieu de la situation des terrains ou son représentant ; - le(s) Chef(s) de Fokontany, du lieu de la situation des terrains occupés objet de la reconnaissance ;

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- des Raiamandreny du Fokontany choisis sur une liste établie annuellement par le Chef Fokontany sur proposition des habitants de celui-ci, et publiée sur les placards de la Collectivité décentralisée ainsi que du ou des Fokontany intéressés.

Les membres de la commission choisissent leur président. Un agent du Service Administratif concerné de la Collectivité Décentralisée de base assure le secrétariat de la commission. c. Le Chef de l'Exécutif local fixe par décision, la date de la reconnaissance, nomme et convoque les membres de la commission. La décision, outre sa notification au demandeur, est affichée sur les placards administratifs de la Collectivité Locale de base jusqu'à la date de la reconnaissance sur le terrain. La date de la décision est le point de départ de la période de publicité et de recevabilité des oppositions, dont la durée sera fixée par décret. d. L'opération de reconnaissance, publique et contradictoire, consiste en : - l'identification de (des) la parcelle(s) objet de la demande de reconnaissance ; - la constatation des droits d'occupation conformément aux dispositions de l'article 33 de la Loi n° 2005-019 du 17 octobre 2005 ; - la réception des observations et oppositions éventuelles ; - le règlement amiable des litiges et oppositions.

A l'issue de l'opération de reconnaissance, sur les lieux, un procès-verbal est dressé et signé avec avis motivé par les membres de la commission, les riverains et les demandeurs après lecture publique devant les assistants.

Art. 12. - Les oppositions peuvent être formulées verbalement lors des opérations de reconnaissance ou par écrit adressées ou déposées au service foncier compétent de la Collectivité de base ou au moment de la reconnaissance. Les oppositions sont recevables à compter de la date du dépôt de la demande jusqu'à l'expiration d'un délai de 15 jours après la date des opérations de reconnaissance. Seules seront recevables les oppositions fondées sur une emprise réelle dans les conditions de l'article 33 de la Loi précitée. Les oppositions non tranchées lors de la reconnaissance sont mentionnées au procès-verbal.

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Le règlement des oppositions est soumis à la sentence arbitrale préalable du président de l'organe délibérant, assisté de deux conseillers. La sentence arbitrale est susceptible de recours dans les vingt jours de sa notification devant le Tribunal Civil qui statue en dernier ressort suivant la procédure des référés. La délivrance du certificat de reconnaissance de droit de propriété privée non titrée est suspendue jusqu'à l'obtention d'une décision définitive.

SECTION 3 DE LA DELIVRANCE DE CERTIFICAT FONCIER

Art. 13. - A l'expiration du délai d'opposition, le Service administratif compétent établit le(s) certificat(s) de reconnaissance du droit de propriété privée non titrée portant sur le(s) terrain(s) occupé(s) objet de la demande. Le certificat foncier est signé par le Chef de l'exécutif de la Collectivité Décentralisée de base. La remise du certificat foncier ne peut intervenir qu'après paiement des droits et redevances y afférents. Le Service Administratif compétent met à jour le Plan Local d'Occupation Foncière en y reportant les parcelles ayant fait l'objet de la procédure de reconnaissance de droit.

SECTION 4 VALEUR JURIDIQUE DU CERTIFICAT FONCIER

Art. 14. - Les droits de propriété reconnus par le certificat sont opposables aux tiers jusqu'à preuve contraire.

Les litiges et contestation relatifs à ces droits de propriété seront réglés selon les dispositions du chapitre 5 de la présente Loi. Art. 15. - En cas de non concordance entre les mentions portées au certificat foncier et celles des documents du Service Administratif compétent de la Collectivité décentralisée de base, ces dernières font foi. Art .16. - En cas de détérioration ou de perte du certificat foncier, il peut être procédé à son remplacement selon les modalités fixées par décret.

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CHAPITRE 3 GESTION DE LA PROPRIETE FONCIERE PRIVEE NON TITREE

Art. 17. - Le droit de propriété foncière privée non titrée reconnu par un certificat foncier, permet au détenteur de celui-ci d'exercer tous les actes juridiques portant sur des droits réels et leurs démembrements reconnus par les lois en vigueur. Le régime juridique de ces droits réels prévu dans la propriété titrée est applicable à ceux de la propriété non titrée, sous réserve de la disposition de la présente Loi. Ces actes doivent être inscrits aux documents du Service Administratif compétent pour être opposables aux tiers. La procédure en matière de saisie des droits et celle fixée par le Code de Procédure Civile concernant les immeubles ni immatriculé ni cadastré. Les modalités de mise à jour des documents seront fixées par décret. Lorsque l'acte emporte transfert du droit de propriété foncière privée non titrée, le certificat initial est retiré entre les mains du détenteur, annulé et remplacé par un nouveau certificat au nom du nouveau titulaire du droit. Art. 18. - La vacance constatée dans l'exercice d'un droit de propriété foncière privée non titrée constitue un motif de déchéance de ce droit entre les mains de son titulaire. La vacance consiste dans le fait pour la personne qui détient le droit de propriété de ne pas se comporter comme propriétaire pendant une période continue de dix ans sauf motif de force majeure. La procédure spécifique permettant d'établir la vacance sera déterminée par décret. Cette déchéance prononcée par le Tribunal Civil du lieu de la situation de l'immeuble a pour effet de mettre en place une curatelle de la gestion de l'immeuble, confiée au Service foncier déconcentré de l'Etat, pour une période maximale de deux ans, à l'expiration de laquelle le Tribunal, à défaut de manifestation d'intérêt du propriétaire détenteur du certificat foncier, prononce le transfert du droit de propriété au Domaine privé de l'Etat. Art. 19. - Toutes inscriptions et modifications effectuées sur les documents du Service Administratif de la Collectivité décentralisée de base doivent être communiquées aux Services fonciers déconcentrés de l'Etat pour mise en concordance de l'information foncière, selon des modalités qui seront fixées par décret.

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Art. 20. - Conformément aux dispositions de l'article 24 de la Loi n° 2005-019 du 17 octobre 2005 fixant les principes régissant les statuts des terres, le titulaire du certificat peut requérir la transformation de celui-ci en titre foncier selon les modalités fixées par décret et conformes aux dispositions sur la propriété foncière titrée. Art. 21. - La transformation du certificat de reconnaissance de droit de propriété en titre foncier ne peut intervenir qu'après bornage de la parcelle conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur, et le cas échéant après règlement définitif du contentieux. La date du bornage constitue le point de départ du délai d'une durée de 15 jours ouvrables qui doit permettre de purger les oppositions et d'enregistrer les demandes d'inscription. Les modalités de transformation du certificat foncier en titre foncier seront fixées par décret. Art. 22. - Après immatriculation de la parcelle et création du titre foncier, la Circonscription domaniale et foncière notifie au Service Administratif compétent de la Collectivité décentralisée de base, la création du titre, pour mise à jour du Plan Local d' Occupation Foncière et du registre parcellaire.

CHAPITRE 4 SANCTIONS

Art. 23. -Toutes les formalités et procédures prévues aux articles 2 à 14 de la présente Loi sont prescrites à peine de nullité. Cette nullité peut être soulevée par toute personne intéressée ou à l'occasion de l'exercice du contrôle de légalité prévu par la législation relative à la Décentralisation.

CHAPITRE 5 REGLEMENT DES LITIGES ET CONTENTIEUX

Art. 24. - Tout litige relatif à l'application de la présente Loi concernant un droit réel immobilier soulevé soit par l'Administration, soit par un particulier relève de la compétence exclusive du Tribunal civil. Art. 25. - Le règlement des litiges ou des oppositions entre particuliers, relatifs à propriété foncière non titrée doit être recherché au préalable par la procédure de conciliation et d'arbitrage légalement applicable au niveau de la Collectivité concernée, avant de pouvoir être soumis au Tribunal compétent.

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CHAPITRE 6 DISPOSITIONS TRANSITOIRES

Art. 26. - Jusqu'à la mise en place des Services Administratifs des Collectivités de base chargés de gérer les propriétés foncières non titrées, les Services déconcentrés de l'Etat, outre leurs compétences de droit commun en matière domaniale et foncière, assurent la gestion des parcelles dans les conditions de la présente Loi et de celle relative aux Collectivités Décentralisées de base.

CHAPITRE 7 DISPOSITIONS FINALES

Art. 27. - Les modalités d'application de la présente Loi seront fixées par la voie réglementaire. Art. 28. - La présente Loi sera publiée au Journal Officiel de la République. Elle sera exécutée comme Loi de l'Etat.

Promulguée à Antananarivo, le 24 novembre 2006 Marc RAVALOMANANA

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i

SOMMAIRE ...... ii

RESUME ...... iii

ABSTRACT ...... iv

ACRONYMES ...... v

LEXIQUES ...... vi

TABLES DES ILLUSTRATIONS ...... viii

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PARTIE I : ...... 6

LE FONCIER ET LE FONCTIONNEMENT DE L’ESPACE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY ...... 6

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE ...... 7

I.1.LES ELEMENTS PHYSIQUES DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY ...... 7

I.1.1.Pédologie et Géologie : type de sol moins fertile en générale ...... 7

I.1.2.Une Climat tropical d’altitude de la Haute terre centrale de Madagascar ...... 10

I.1.3.Relief et Hydrographie : deux éléments interdépendants ...... 12

I.1.4.Faible couverture végétale dans toute la commune ...... 14

I.2.LES ELEMENTS HUMAINS ET LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY ...... 15

I.2.1.Description du chef-lieu de la commune ...... 15

I.2.2.Nombre de Population ...... 16

I.2.3. Activités de la population ...... 16

I.2.4.Le jour de marché deux fois par semaine ...... 18

I.2.5. Infrastructures socioculturelles ...... 18

I.2.6.Exploitation forestière ...... 18

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I.2.7.Transports ...... 19

CHAPITRE II : DEMARCHE ET MATERIELS POUR LA REALISATION DE LA RECHERCHE ...... 23

II.1. Chronogramme de la recherche ...... 23

II.2. Recherche bibliographique ...... 23

II.3. Travaux de terrains et les problèmes rencontrés ...... 24

II.4.Materiels pour la réalisation de la recherche ...... 25

CONCLUSION PREMIERE PARTIE ...... 29

PARTIE II : ...... 30

ANALYSE DE LA GESTION FONCIERE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY ...... 30

CHAPITRE III : TYPOLOGIE DU MODE D’APPROPRIATION FONCIERE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIADY ...... 31

III.1. Appropriation coutumière ...... 31

III.2. Appropriation moderne par le B.I.F ...... 36

III.3.Analyse des donnés recueillis dans le Guichet Foncier Ambatomiady ...... 39

III.4. Le certificat foncier : une faible participation de la communauté locale ...... 41

CHAPITRE IV : MODE DE GESTION DE L’ESPACE FONCIERE DE LA C.R.A ...... 44

IV.1.Choix des parcelles à cultivés ...... 44

IV.2. Une espace morcelée en petite parcelle ...... 46

IV.3. Organisation et répartition spatiale des cultures vivrières ...... 47

IV.4. Système de production ...... 51

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ...... 57

PARTIE III : ...... 58

DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS ...... 58

93

CHAPITRE V.LA SECURISATION FONCIERE : UNE ETAPE TRES IMPORTANT POUR LE GESTION FONCIERE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE ...... 59

V.1. Typologie de conflit foncier présent sur le site ...... 59

V.2.Origines des litiges fonciers ...... 61

V.3.Impacts des problèmes fonciers sur le développement ...... 62

V.3. Suggestions pour les fonciers ...... 62

CHAPITRE VI : LA GESTION ET L’UTILISATION DE L’ESPACE POURRAIT APPORTER LE DEVELOPPEMENT LOCALE ...... 65

VI.1.Augmentation de production par la valorisation des « tanety » ...... 65

VI.2. De l’exploitation de subsistance à l’exploitation moderne ...... 65

VI.3.Augmentation des superficies agricoles pour les petits exploitants ...... 66

VI.4.Diversification des activités agricoles ...... 67

VI.6. Autre Suggestions nécessaires pour la commune rurale Ambatomiady ...... 67

VI.6.1.Mise en place des microcrédits pour améliorés les activités des paysans ...... 67

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE ...... 70

CONCLUSION GENERALE ...... 71

BIBLIOGRAPHIES ...... 73

ANNEXES ...... 77

94