EXTENSION D’UN ELEVAGE EN VOLAILLES DE CHAIR AVEC CREATION D’UN POULAILLER Site : « Toulhouët » 56250 LA VRAIE-CROIX

Régime autorisation Rubriques 3660 a)

Volume 1/2 Demande Etude d’impact Etude des dangers Notice hygiène et sécurité

Madame CHENAIS Patricia Toulhouët Pour 56250 LA VRAIE-CROIX Tel : 06 89 38 15 93 ELIBAT 11 route de Kerbost - CS 80430 Version 2 Par 22204 GUINGAMP Cedex Janvier 2020 Tel : 02 56 14 10 37

Madame CHENAIS Patricia « Toulhouët » 56250 LA VRAIE-CROIX

DDPP 56 32 Bd de la Résistance CS 92526 56019 Cedex

Objet : Demande d’autorisation d’exploiter une installation classée pour la protection de l’environnement - Rubrique de la nomenclature n° 2111-1 (Article R.511-9 du code de l’environnement) et 3660 a.

Monsieur Le Préfet,

Je, soussignée Madame CHENAIS Patricia, gérante de mon exploitation en individuelle, située au lieu-dit « Toulhouët » sur la commune de LA VRAIE-CROIX sollicite une augmentation de mon autorisation d’exploiter à 123 000 emplacements en volailles de chair (classé sous la rubrique n° 2111-1 et 3660-a de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement) répartis sur deux poulaillers existants de 1050 m² chacun et un nouveau poulailler de 2000 m². Conjointement à ce dossier, une demande de permis de construire est déposée en mairie de LA VRAIE-CROIX pour la création d’un poulailler. N’ayant pas assez de terres en propre (SAU de 25,60 ha), le fumier de volailles sera valorisé par plan d’épandage chez deux prêteurs de terres existants (GAEC TOC GUEN et GAEC DU COET DIGO) et chez un nouveau prêteur de terre : GAEC DU BOT SCAHOUET.

D’autre part, par soucis de présentation de l’ensemble des poulaillers sur un seul plan, je sollicite une demande d’aménagement de prescriptions à l’article R. 512-6 du code de l’environnement, pour l’utilisation d’une échelle de plan différente concernant le plan d’ensemble au 1/750 (norme = 1/200). Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de mes salutations distinguées.

Fait à LA VRAIE-CROIX, le 12/09/2019 Madame CHENAIS Patricia

SOMMAIRE PARTIE 1 : REGLEMENTATION ET COMPLETUDE ...... 15 1 CERFA COMPLETUDE ...... 17 2 PROCEDURE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE...... 18 3 TEXTES REGLEMENTAIRES ...... 19 4 NOMS ET QUALITÉ DES AUTEURS DU DOSSIER ...... 20 PARTIE 2 : NOTE DE PRESENTATION NON TECHNIQUE ...... 21 1 PRESENTATION DU PORTEUR DE PROJET ...... 23 2 LOCALISATION DU PROJET ...... 23 3 LE PROJET ...... 23 4 RAISONS DU CHOIX DU PROJET ...... 25 PARTIE 3 : DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE ...... 27 1 IDENTITE DU DEMANDEUR ...... 29 2 HISTORIQUE ...... 29 2.1 Historique du site ...... 29 2.2 Historique des actes administratifs ...... 29 3 EMPLACEMENT DU PROJET ...... 30 4 NATURE ET VOLUME DES ACTIVITES ...... 32 4.1 Nomenclature ICPE ...... 32 4.2 Les communes concernées par le rayon d’affichage ...... 32 4.3 Nomenclature IOTA ...... 33 4.3.1 Rubrique 1.1.2.0 ...... 33 4.3.2 Rubrique 2.1.5.0 ...... 33 4.4 Permis de construire ...... 33 5 LE PROJET ...... 34 5.1 Présentation des productions et installations ...... 34 5.1.1 Présentation des productions possibles ...... 34 5.1.2 Descriptif des installations existantes et en projet ...... 35 5.2 Conduite de l’élevage ...... 35 5.2.1 Conduite en bande ...... 35 5.2.2 Système d’alimentation et de stockage des aliments ...... 37 5.2.3 Abreuvement des animaux et source d’alimentation en eau ...... 39 5.2.4 Chauffage ...... 40 5.2.5 Électricité ...... 42 5.2.6 Hydrocarbures ...... 43 5.3 Application de la directive bien-être des animaux ...... 44 5.4 Gestion des effluents ...... 45

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 1 5.4.1 Calcul de la production annuelle d’effluents ...... 45 5.4.2 Les ouvrages de stockage en projet ...... 45 5.4.3 Production d’azote et de phosphore selon les productions ...... 46 5.4.4 Estimation de la valeur fertilisante des produits à épandre ...... 46 5.4.5 Valorisation des déjections ...... 47 5.4.6 Respect de la réglementation en vigueur (pressions en azote et phosphore) ...... 56 6 CAPACITES TECHNIQUES ET FINANCIERES DE L’EXPLOITANT ...... 58 6.1 Capacités techniques ...... 58 6.2 Capacités financières ...... 58 PARTIE 4 : ÉTUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 59 1 RESUME NON TECHNIQUE DE L’ETUDE D’IMPACT ...... 61 1.1 Localisation du projet ...... 61 1.2 Environnement du projet et état initial – scenario de référence ...... 62 1.3 Fiche de synthèse du projet ...... 64 1.4 Impact du projet et mesures d’atténuation ...... 65 1.4.1 Impact du projet et mesures prises sur l’environnement humain et socio-économique ...... 65 1.4.2 Impact du projet et mesures prises sur la biodiversité ...... 65 1.4.3 Impact du projet et mesures prises sur le paysage ...... 65 1.4.4 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la qualité de l’eau ...... 66 1.4.5 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la quantité d’eau ...... 67 1.4.6 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la commodité du voisinage ...... 67 1.4.7 Gestion des déchets ...... 68 1.4.8 Gestion de produits dangereux – rapport de base ...... 68 1.4.9 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la qualité de l’air et du climat ...... 68 1.4.10 Impact du projet et mesures d’atténuation lors de la construction ...... 69 1.4.11 Vulnérabilité du projet aux changements climatiques ...... 69 1.4.12 Vulnérabilité aux risques majeurs ...... 69 1.4.13 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la santé ...... 69 1.5 Les Meilleures Techniques Disponibles ...... 70 1.6 Remise en état du site ...... 71 2 ANALYSE DE L'ETAT INITIAL, DES EFFETS DU PROJET ET MESURES VISANT A EVITER, REDUIRE OU COMPENSER CES EFFETS ...... 72 2.1 La localisation du projet ...... 72 2.2 Environnement humain et socio-économique ...... 73 2.2.1 La population ...... 73 2.2.2 Les activités artisanales, industrielles, commerciales et de services ...... 74 2.2.3 Les activités agricoles ...... 75 2.2.4 Les activités touristiques et équipements de loisirs ...... 77

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 2 2.2.5 Habitat et constructions ...... 78 2.2.6 Les biens matériels ...... 79 2.2.7 Patrimoine culturel et Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysagers (ZPPAUP) ...... 80 2.3 Biodiversité ...... 82 2.3.1 Description de l’état initial de la faune et de la flore sur la zone d’étude ...... 82 2.3.2 Description des habitats naturels et des espèces protégées sur la zone d’étude ...... 83 2.3.3 Continuité écologique ...... 86 2.3.4 Analyse des effets ...... 88 2.3.5 Mesures prises, effets attendus et suivis ...... 89 2.4 Étude d'incidence Natura 2000 ...... 90 2.5 Paysages ...... 91 2.5.1 Description de la topologie et du paysage ...... 91 2.5.2 Analyse des effets ...... 92 2.5.3 Mesures prises, effets attendus et suivis ...... 93 2.6 Sous sols, sols et eaux ...... 94 2.6.1 Contexte géologique ...... 94 2.6.2 Contexte global hydrographique ...... 96 2.6.3 Contexte hydrogéologique de proximité ...... 103 2.6.4 Qualité des eaux ...... 104 2.6.5 Prélèvement d’eau ...... 109 2.6.6 Gestion des eaux pluviales - pluviométrie ...... 110 2.6.7 Gestion des eaux résiduaires ...... 111 2.7 Les odeurs ...... 112 2.7.1 Sources odorantes ...... 112 2.7.2 Le vent – vecteur de propagation des odeurs ...... 113 2.7.3 Impact et perception de ces odeurs par des tiers situés à proximité des sources de production 114 2.7.4 Mesures prises, effets attendus et suivis ...... 114 2.8 Bruit et vibrations ...... 116 2.8.1 Identification des sources de bruit et vibrations ...... 118 2.8.2 Impact ...... 120 2.8.3 Mesures prises pour limiter les nuisances dues au bruit – vibrations et suivis ...... 121 2.9 Trafic routier ...... 123 2.9.1 Etat initial et après projet ...... 123 2.9.2 Analyse des effets ...... 123 2.9.3 Mesures prises, effets attendus et suivi ...... 123 2.10 Animaux nuisibles ...... 124 2.10.1 Impacts ...... 124 ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 3 2.10.2 Mesures prises pour limiter les nuisances liés aux animaux nuisibles ...... 124 2.11 Emissions lumineuses ...... 125 2.11.1 Etat initial ...... 125 2.11.2 Impacts ...... 125 2.11.3 Mesures prises pour limiter les nuisances lumineuses ...... 125 2.12 Chaleur ...... 126 2.12.1 Impacts et identification sur le projet ...... 126 2.12.2 Mesures prises ...... 126 2.13 Radiations ...... 126 2.13.1 Etat initial et analyse des effets ...... 126 2.13.2 Mesures prises ...... 126 2.14 Gestion des produits dangereux (rapport de base) ...... 127 2.14.1 Impacts ...... 127 2.14.2 Mesures prises pour gérer les produits dangereux – rapport de base ...... 127 2.15 Gestion des déchets ...... 128 2.15.1 Etat initial ...... 128 2.15.2 Mesures prises pour gérer les déchets et effets attendus ...... 128 2.16 La qualité de l’air ...... 129 2.16.1 Pollution atmosphérique : évolution et enjeux ...... 129 2.16.2 Mesure de la qualité de l’air ...... 129 2.16.3 Mesures prises et effets attendus et suivi ...... 131 2.17 Effets sur le climat ...... 132 2.17.1 Définitions ...... 132 2.17.2 Gaz à effet de serre concernés en agriculture : ...... 133 2.17.3 Mesures prises : leviers d’action pour limiter les émissions de gaz à effets de serre et effets attendus ...... 136 2.18 Incidences des travaux de construction et d’aménagement prévus dans le projet ...... 140 2.18.1 Sources ...... 140 2.18.2 Impacts ...... 140 2.18.3 Mesures prises ...... 140 2.19 Addition et interaction des effets entre eux ...... 141 2.20 Synthese des mesures visant l’evitement, a la reduction ou le cas echeant a la compensation des effets negatifs et couts associes ...... 142 3 VULNERABILITE DU PROJET AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ...... 144 3.1 Vulnérabilité ...... 144 3.2 Généralités sur les conséquences du changement climatique ...... 145 3.3 Vulnérabilité des poulaillers au changement climatique ...... 146 4 VULNERABILITE DU PROJET AUX RISQUES D’ACCIDENT MAJEURS ...... 148 4.1 Réglementation ...... 148 ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 4 4.2 Méthodologie ...... 148 4.3 Vulnérabilité du projet aux risques majeurs et mesures prises ...... 149 4.3.1 Mouvements de terrain ...... 149 4.3.2 Sismicité ...... 149 4.3.3 Inondation ...... 150 4.3.4 Risque technologique ...... 151 4.3.5 Autres risques technologiques ...... 151 5 ANALYSE DES EFFETS CUMULES DE CE PROJET AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS ...... 152 6 COMPATIBILITE DE CE PROJET AVEC LES PLANS ET SCHEMA DE GESTION ET D’AMENAGEMENT ...... 153 6.1 Compatibilité du projet avec le document d’urbanisme ...... 154 6.2 Compatibilité du projet avec le SDAGE ...... 154 6.3 Compatibilité du projet avec le SAGE ...... 156 6.4 Compatibilité du projet avec la directive nitrates ...... 158 7 EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES ...... 160 7.1 Objectif de l’évaluation des risques sanitaires et présentation de la méthode appliquée à l’élevage ...... 160 7.1.1 Définition du champ d'application de l'ERS ...... 160 7.1.2 Identification des dangers* des élevages - définition ...... 161 7.1.3 Identification des relations dose-réponse ...... 161 7.1.4 Caractérisation de l'exposition ...... 162 7.1.5 Caractérisation et gestion des risques : mesures compensatoires mises en œuvre ...... 162 7.1.6 Remarques complémentaires sur l'ERS ...... 163 7.2 Application de l’ers a l’élevage de Madame Chenais ...... 163 7.2.1 Identification des dangers* susceptibles d’être présents dans l’installation ...... 163 7.2.2 Présentation de l’aire d’étude ...... 165 7.2.3 Les voies d’expositions ...... 165 7.2.4 Les mesures d’hygiène ...... 166 7.2.5 Agent dangereux* à VTR – L’ammoniac ...... 168 7.2.6 Les agents dangereux* sans VTR ...... 171 8 LES MEILLEURES TECHNIQUES DISPONIBLES (MTD) DANS L’INSTALLATIONS CLASSEE ...... 175 8.1 Rappel du contexte réglementaire ...... 175 8.2 Positionnement de l’exploitation par rapport aux mtd et techniques mises en œuvre ... 176 8.2.1 Stratégies alimentaires ...... 176 8.2.2 Emissions d’ammoniac ...... 177 8.2.3 Stockage des effluents ...... 178 8.2.4 Epandages ...... 179

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 5 8.2.5 Gestion eau, énergie et eaux souillées ...... 179 8.2.6 Nuisances ...... 180 8.2.7 Organisation - Amélioration des performances environnementales grâce à un système de management environnemental (MTD 1, 2, 9, 12, 26 et 29) ...... 181 8.2.8 Emissions totales de l’élevage ...... 181 8.2.9 Conclusions ...... 182 9 MOTIVATIONS DU CHOIX DU PROJET, JUSTIFICATION DES CHOIX OPERES ...... 183 9.1 Choix du projet et de la production ...... 183 9.2 Choix du site ...... 183 9.3 Choix de la valorisation des déjections ...... 183 9.4 Choix non retenus ...... 183 10 SCENARIO DE REFERENCE ET EVOLUTION PROBABLE EN ABSENCE DE PROJET 184 10.1 Présentation du scénario de référence ...... 184 10.2 Evolution probable de l’environnement en l’absence de mise en œuvre du projet ...... 184 11 REMISE EN ETAT DU SITE ...... 185 12 ANALYSES DES METHODES UTILISEES POUR EVALUER LES EFFETS DU PROJET SUR L'ENVIRONNEMENT ...... 187 12.1 Biens, Patrimoine culturel et Paysages ...... 187 12.2 Tissus économique et social ...... 187 12.3 Bruit ...... 187 12.4 Qualité de l’air – Odeurs ...... 188 12.5 Sol et Qualité des eaux ...... 189 12.5.1 Bâtiments ...... 189 12.5.2 Aptitude des sols à l’épandage et gestion des effluents ...... 189 12.6 Consommation d’eau et d’énergie ...... 190 12.7 Salubrité de l’élevage ...... 191 12.8 Nuisances lumineuses ...... 191 12.9 Difficultés rencontrées pour réaliser cette étude ...... 191 PARTIE 5 : ÉTUDE DES DANGERS ...... 193 1 PRESENTATION DE LA METHODE UTILISEE POUR L’ETUDE DES DANGERS LIES A UN ELEVAGE ...... 195 2 EVALUATION DES RISQUES ...... 196 2.1 Risques internes liés à l’exploitation du site ...... 196 2.2 Risques externes à l’élevage ...... 198 3 ENSEIGNEMENTS TIRES DU RETOUR D’EXPERIENCES ...... 202 3.1 Recensement des accidents et incidents survenus sur le site ...... 202 3.2 Recensement des accidents et incidents survenus sur des sites mettant en œuvre des substances ou procédés comparables ...... 202 3.3 Analyse du recensement des accidents et mesures d’amélioration possibles ...... 203

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 6 4 MOYENS DE PREVENTION, D’INTERVENTION ET DE SUIVI ...... 204 4.1 Moyens de prévention ...... 204 4.2 Moyens d’intervention ...... 204 4.2.1 Moyens de lutte interne ...... 204 4.2.2 Moyens de lutte externe ...... 205 4.3 Moyens de suivi et de surveillance ...... 205 PARTIE 6 : LA NOTICE D’HYGIENE ET DE SECURITE ...... 207 1 GENERALITES ...... 209 2 HYGIENE ET CONDITIONS DE TRAVAIL ...... 210 3 SECURITE ET CONDITIONS DE TRAVAIL ...... 212

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LISTE DES FIGURES : Figure 1 : Prévisions d’évolution de la demande mondiale à 2026 ...... 25 Figure 2 : Localisation du site en ...... 30 Figure 3 : Localisation des poulaillers sur la commune de LA VRAIE-CROIX ...... 30 Figure 4 : Localisation des poulaillers au lieu-dit « Toulhouët » ...... 31 Figure 5 : Communes du rayon d’affichage des 3 km ...... 61 Figure 6 : Environnement immédiat du site d’élevage ...... 62 Figure 7 : Plan du site en projet ...... 63 Figure 8 : Population par tranche d’âge ...... 73 Figure 9 : Lieux-dits périphériques à proximité du projet ...... 78 Figure 10 : Inventaire du patrimoine historique et des périmètres de protection du patrimoine ...... 80 Figure 11 : Localisation de l’élément patrimoine le plus proche du projet ...... 80 Figure 12 : Localisation de la ZNIEFF ...... 83 Figure 13 : Carte de continuité écologique de Communauté ...... 87 Figure 14 : Altitude de la zone du projet (source : géoportail) ...... 91 Figure 15 : Localisation des forêts autour du projet ...... 91 Figure 16: Vue de la D139 à l’ouest Figure 17 : Vue de la Métairie Neuve vers le village de Kerplat 92 Figure 18 : Vue en direction de Coët Digo ...... 92 Figure 19 : Intégration paysagère des poulaillers avant et après projet vu du champ au nord-ouest (extrait du PC) ...... 93 Figure 20 : Carte géologique de LA VRAIE-CROIX ...... 94 Figure 21 : Localisation du projet au niveau du SAGE (source : SIGES BRETAGNE) ...... 98 Figure 22 : Localisation du projet au niveau des bassins versants ...... 99 Figure 23 : Baies concernées par le plan algues vertes ...... 100 Figure 24 : Carte des zones humides autour du projet ...... 102 Figure 25 : Localisation des cours d’eau proches du projet (extrait de sandre.eaufrance.fr) ...... 103 Figure 26 : Évolution du paramètre nitrate de l’ de 2000 à 2018 ...... 104 Figure 27 : Évolution du phosphore total et des orthophosphates à l’exutoire de l’Arz entre 2009 et 2018 ...... 105 Figure 28 : Photo du forage ...... 107 Figure 29 : Recensement des forages sur la zone d’études ...... 109 Figure 30 : Rose des vents ...... 113 Figure 31 : Habitations tiers et vents dominants ...... 114 Figure 32 : Echelle de bruit et niveau sonore de quelques bruits familiers ...... 116 Figure 33 : Le réseau de stations de mesure exploité par Air Breizh ...... 130 Figure 34 : Photo de l’intérieur de poulailler (extrait article Paysan Breton) ...... 137 Figure 35 : Cartes de l'aléa sismique en et en BRETAGNE ...... 149

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 9 Figure 36 : Cartographie de synthèse du risque inondation ...... 150 Figure 37 : Localisation des installations classées ...... 151 Figure 38 : Enquêtes publiques sur LA VRAIE-CROIX ...... 152 Figure 39 : Emissions d’ammoniac ...... 181 Figure 40 : Répartition mensuelle des incidents dans les poulaillers ...... 203 Figure 41 : Implantation de la future réserve incendie ...... 205

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 10 LISTE DES TABLEAUX : Tableau 1 : Localisation cadastrale des poulaillers ...... 31 Tableau 2 : Productions possibles dans ces poulaillers ...... 34 Tableau 3 : Descriptif des futurs poulaillers ...... 35 Tableau 4 : Conduite par production possible et effectifs mis en place ...... 35 Tableau 5 : Effectifs et poids vifs produits ...... 36 Tableau 6 : Silos de stockage d’aliment ...... 37 Tableau 7 : Consommation d’aliment après projet ...... 38 Tableau 8 : Consommation d’eau après projet ...... 39 Tableau 9 : Matériel de chauffage ...... 40 Tableau 10 : Capacité des cuves de stockage du gaz ...... 40 Tableau 11 : Consommation de gaz par production ...... 41 Tableau 12 : Estimation de la consommation d’électricité ...... 43 Tableau 13 : Directive bien être animal ...... 44 Tableau 14 : Estimation de la quantité produite de fumier par an du projet ...... 45 Tableau 15 : Production d’azote et de phosphore par production possible ...... 46 Tableau 16 : Valeurs fertilisantes ...... 46 Tableau 17 : Répartition du fumier de volailles chez le pétitionnaire et les prêteurs de terres ...... 47 Tableau 18 : Surface Potentiellement Epandable ...... 48 Tableau 19 : Pression en azote ...... 56 Tableau 20 : Pression en phosphore ...... 57 Tableau 23: Localisation du projet ...... 72 Tableau 24 : Données démographiques (données INSEE locale) ...... 73 Tableau 25 : Pluviométrie moyenne sur la période 1981-2010 ...... 110 Tableau 26 : Réglementation "Bruit" des ICPE élevages (porcs, bovins, volailles) ...... 117 Tableau 27 : Références d’émission de bruits (source Etude ITP - 1996) ...... 119 Tableau 28 : Estimation du trafic routier avant et après projet ...... 123 Tableau 29 : Stockage des produits dangereux ...... 127 Tableau 30 : Gestion des déchets ...... 128 Tableau 31 : Pouvoir de réchauffement global de chaque GES ...... 132 Tableau 32 : Synthèse des mesures et coûts ...... 143 Tableau 21 : Températures mini, maxi et moyennes mensuelles en °C sur la période 1981-2010 ...... 146 Tableau 22 : Nombre de jour où la température a été maximale par mois ...... 147 Tableau 33 : Compatibilité du projet avec les Plans/Schémas/Programmes ...... 153 Tableau 34 : Compatibilité du projet avec les orientations du SDAGE Loire-Bretagne 2016 - 2021 ... 155 Tableau 35 : Compatibilité du site avec le SAGE Vilaine ...... 157 Tableau 36 : Compatibilité du projet avec le programme d’actions national directives nitrates ...... 158 Tableau 37 : Compatibilité du projet avec le programme d’actions régional directives nitrates ...... 159 ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 11 Tableau 38 : Dangers susceptibles d’être présents ...... 164 Tableau 39 : Distance de l’élevage par rapport aux infrastructures ...... 165 Tableau 40 : Mesures d’hygiène prises dans l’élevage ...... 167 Tableau 41 : Effets toxiques de l’ammoniac sur l’homme selon le temps d’exposition ...... 168 Tableau 42 : VTR de l’ammoniac ...... 169 Tableau 43 : Retombée de l’ammoniac en fonction de la distance de la source ...... 169 Tableau 44 : Numéros d’urgence ...... 204 Tableau 45 : numéros de secours ...... 214

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 12 GLOSSAIRE : - AE : Animaux Equivalents - BGA : Balance Globale Azotée - BVAV : Bassin Versant Algues Vertes - BVC : Bassin Versant Contentieux - CIPAN : Culture Intermédiaire Piège A Nitrate - CPER : - DAC : Distributeur Automatique de Concentré - DAE: Diagnostic Anti-Erosif - db : décibel - DDRM : Dossier Départemental des Risques Majeurs - EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale - I.C.P.E : Installations Classées pour la Protection de l’Environnement - IGN : Institut Géographique National - INRA : Institut Nationale de la Recherche Agronomique - Ha : Hectare - JA : Jeune agriculteur - K2O : Potassium - MRC : Maladie Réputée Contagieuse - MTD : Meilleures Techniques Disponibles - N : Azote - P2O5 : Phosphore - PADD : Projet d’Aménagement et de Développement Durable - PAE : Places Animaux Equivalents - PCAEA : Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles - PLU : Plan Local d’Urbanisme - PPRI : Plan de Prévention du Risque Inondation - PVEF : Plan de Valorisation des Effluents - SAGE : Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux - SAU : Surface Agricole Utile - SDAGE: Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux - SDN : Surface Directive Nitrate - SFP : Surface Fourragère et Pâturable - SPE : Surface Potentiellement Epandable - TMS : Tonnes de Matières Sèches - UGB : Unité Gros Bovin

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 13 - VAE : Validation des Acquis de l’Expérience - VTR : Valeur Toxicologique de Référence - Zone 3B1 : Zone d’eutrophisation - ZAR : Zone d’actions Renforcées - ZNIEFF : Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique

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PARTIE 1 : REGLEMENTATION ET COMPLETUDE

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 15 ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 16

1 CERFA COMPLETUDE

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 17 2 PROCEDURE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 18 3 TEXTES REGLEMENTAIRES L’élevage de Madame CHENAIS Patricia soumis à Autorisation au titre des ICPE est régit par les textes suivants : - Articles L.181-1 et L.512-1 et suivants et R.181-1 et suivants, R.512-34 à R.512-37, R.512-39-1 à R.512-39-6 et R.512-45 du Code de l’Environnement relatifs aux Installations soumises à autorisation. - Décret n°2017-82 du 26 janvier 2017 relatif à l’autorisation environnementale - Arrêté du 27 décembre 2013 modifié par l’arrêté du 02 octobre 2015 et par l’arrêté du 23 mars 2017 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations relevant du régime de l’autorisation au titre des rubriques nos 2101-2 et 2102 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement - Décision d’exécution 2017/302/UE du 15 février 2017 établissant les conclusions sur les meilleures techniques disponibles (MTD), au titre de la directive IED, pour l'élevage intensif de volailles ou de porcs. - Arrêté du 19 décembre 2011 modifié par les arrêtés du 23 octobre 2013, du 11 octobre 2016, du 27 avril 2017 et du 26 décembre 2018 relatif au programme d’actions national à mettre en œuvre dans les zones vulnérables afin de réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole - Arrêté du 02 août 2018 modifié le 18 novembre 2019 établissant le sixième programme d'actions régional Bretagne en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole - Lettre-instruction des Préfets du 27 janvier 2011, notamment l’annexe n°2 précisant les éléments du volet agronomique des dossiers ICPE soumis à autorisation. - Lettre-instruction des Préfets du 20 novembre 2010 établissant un plan régional pour le paramètre phosphore. - Arrêté ministériel du 28 juin 2010 établissant les normes minimales relatives à la protection des poulets destinés à la production de viande. - Décret n°2010-365 du 9 avril 2010 relatif à l'évaluation des incidences Natura 2000. - Arrêté du 11 septembre 2003 portant application du décret n° 96-102 du 2 février 1996 et fixant les prescriptions générales applicables aux sondages, forage, création de puits ou d'ouvrage souterrain soumis à déclaration - Arrêté du 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation,

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 19 4 NOMS ET QUALITÉ DES AUTEURS DU DOSSIER

L’étude est réalisée par le bureau d'études ELIBAT, chargée d'études Céline LE PAVEC, d’après les informations fournies par Madame CHENAIS Patricia.

Coordonnées du bureau d’études : Adresse : 11 route de Kerbost – CS 80430 22204 GUINGAMP cedex Tél : 02 56 14 10 37 Mail : [email protected]

Personnes ayant participées à l’étude :

Travail Société Nom Qualité Date Visa

Chargée Rédacteur ELIBAT Céline LE PAVEC 12/09/2019 d’études

Responsable du Vérificateur ELIBAT 12/09/2019 Sophie EONO bureau d’études

Approbateur - Patricia CHENAIS Eleveuse 12/09/2019

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PARTIE 2 : NOTE DE PRESENTATION NON TECHNIQUE

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 21 ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 22 1 PRESENTATION DU PORTEUR DE PROJET

Identité du demandeur : Madame CHENAIS Patricia Forme juridique : Individuel Gérant : Madame CHENAIS Patricia Nb de salarié : aucun Adresse du siège social : Toulhouët 56250 LA VRAIE CROIX Adresse du site d’élevage : Toulhouët 56250 LA VRAIE CROIX Téléphone siège social : 06 89 38 15 93 Mail de l’élevage : [email protected] N°SIRET : 510 235 344 000 15 N°PACAGE : 056 043 178

2 LOCALISATION DU PROJET Le projet de Madame CHENAIS Patricia est localisé à l’extrémité nord-est de la commune de la Vraie-Croix, dans le département du Morbihan (56). Les poulaillers sont localisés sur la section ZC parcelle n° 59 c. La surface de cette parcelle est de 281 940 m². Elle appartient à Madame CHENAIS depuis le 01/01/2009. L’extension de l’élevage se fera à l’ouest des deux poulaillers sur la même parcelle et sur des terres agricoles. L’accès au site se fait par la départementale D139 (Axe Questembert/Larré) puis en empruntant la route commune de Talhouët sur 800 m. Le rayon d’affichage des 3 km concerne les communes de : LA VRAIE CROIX, LARRE, , QUESTEMBERT, . Le plan d’épandage est présent sur les communes suivantes en plus de celle du rayon d’affichage : ST NOLFF, THEIX-NOYALO, GRAND CHAMP, THEIX et TRFFLEAN.

3 LE PROJET Le projet de Madame Chenais Patricia consiste à créer un nouveau poulailler de 2000 m² à proximité de deux poulaillers de 1050 m² chacun. Le site d’élevage passera donc de 61 000 poulets à 123 000 emplacements volailles au maximum. La production de Madame Chenais sera essentiellement du poulet semi-lourd avec détassage soit un maximum de 86 100 poulets mis en place. La production d’azote et de phosphore maximale après projet est évaluée à 19470 kg d’azote et 13579 kg de phosphore. Le fumier de volailles à la sortie du poulailler sera valorisé par plan d’épandage sur les terres en propre de Madame Chenais et sur les terres de trois prêteurs : GAEC TOC GUEN, GAEC DU COET DIGO et GAEC DE BOT SCAHOUET. Le pétitionnaire et ses prêteurs respectent la directive nitrate et la doctrine phosphore régionale avec les 170 kg d’azote par hectare de Surface Agricole Utile (SAU) et les 95 kg de phosphore sur la Surface Recevant des Déjections (SRD).

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4 RAISONS DU CHOIX DU PROJET Madame CHENAIS Patricia choisit d’agrandir son élevage après 10 ans d’installation, afin de pérenniser son exploitation, de sortir un revenu décent et de répondre à une demande du marché. En effet, ses deux poulaillers existants ont plus de 30 ans. Un poulailler récent répondant aux nouvelles normes en vigueur et plus performant permettra de revendre plus facilement son outil de travail lors de son départ à la retraite.

Le parc breton des bâtiments volailles de chair est très vieillissant : 2 bâtiments sur 3 ont plus de 20 ans. L’évolution du parc breton en 2017/2016 pour tous types de bâtiments est négatif (-0,1%) avec 1,8% de taux de construction et -1,9 % de taux de disparation et 5,4% de taux de rénovation (Source : ITAVI) Le marché est porteur en volailles de chair comme l’indique le graphique ci-dessous :

Figure 1 : Prévisions d’évolution de la demande mondiale à 2026 Avec une demande croissante de viande à +0.8% en 2026 par habitant, la demande en volailles devraient augmenter de 9%. Entre 2017 et 2018, la consommation de viande de poulet en France a augmenté de 3% (Source : Agreste) avec une forte demande en « élaborés de volaille » +1,6% par rapport au poulet brut qui diminue de -2,1%.

Le projet de Madame Chenais répond tout à fait à la demande du marché.

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PARTIE 3 : DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 27 ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 28 1 IDENTITE DU DEMANDEUR

Identité du demandeur : Madame CHENAIS Patricia Forme juridique : Individuel Gérant : Madame CHENAIS Patricia Nb de salarié : aucun Adresse du siège social : Toulhouët 56250 LA VRAIE-CROIX Adresse du site d’élevage Toulhouët 56250 LA VRAIE-CROIX Téléphone siège social : 06 89 38 15 93 Mail de l’élevage : [email protected] N°SIRET : 510 235 344 000 15 N°PACAGE : 056 043 178

2 HISTORIQUE

2.1 HISTORIQUE DU SITE Monsieur PROVOST Jean-Claude a créé l’élevage en 1988 avec la construction d’un premier poulailler de 1050 m² puis d’un second en 1989 de 1050 m² pour 40 000 poulets. Cet élevage a été repris par Madame PROVOST Gisèle en 2005 puis par Madame CHENAIS en 2009. Depuis 2009, Madame CHENAIS est passée de 45 000 à 61 000 poulets afin de répondre à la demande du couvoir et aux évolutions d’élevage. Le fumier des deux poulaillers est actuellement épandu sur les terres qu’elle exploite et sur les terres de quatre prêteurs.

2.2 HISTORIQUE DES ACTES ADMINISTRATIFS

Acte Au nom de Date Animaux AA M. PROVOST Jean-Claude 22/09/1988 40 000 poulets APC Mme PROVOST Gisèle 04/01/2005 46 000 poulets APC Mme PROVOST Gisèle 29/12/2008 46 600 poulets RDS Mme CHENAIS Patricia 06/05/2009 45 000 poulets APC Mme CHENAIS Patricia 25/05/2012 61 000 animaux équivalents volailles

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3 EMPLACEMENT DU PROJET L’exploitation avec les deux poulaillers existants et le hangar se trouve sur la commune de LA VRAIE-CROIX au lieu-dit «Toulhouët» dans le département du Morbihan. Cette commune est située à 20 km au nord est de VANNES sur l’axe REDON-VANNES. La carte ci-dessous permet de situer l’exploitation de Madame CHENAIS Patricia.

Figure 2 : Localisation du site en Morbihan Source : extrait de Géoportail Les poulaillers sont situés à « Toulhouët » à 3,5 km au nord-est du bourg de LA VRAIE-CROIX comme indiqué ci-dessous :

Figure 3 : Localisation des poulaillers sur la commune de LA VRAIE-CROIX

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Au lieu-dit « Toulhouët », les poulaillers sont situés au nord-ouest comme indiqué sur la carte ci- dessous :

Figure 4 : Localisation des poulaillers au lieu-dit « Toulhouët » Source : extrait de Géoportail

L’implantation cadastrale du projet est la suivante :

Site d’élevage

Commune : LA VRAIE-CROIX Lieu-dit : Toulhouët

Section : ZC

o N parcelle : 59 Surface de la parcelle : 281 940 m² (28,494 ha)

Madame CHENAIS Patricia Propriété de la parcelle : depuis le 01/01/2009 Tableau 1 : Localisation cadastrale des poulaillers

Le plan de situation au 1/2500ème (voir annexe) permet de visualiser l’environnement immédiat de l’exploitation. Sur ce plan, sont indiqués les tiers, les points d’eau comme le forage et les cours d’eau, les lignes EDF, les plantations existantes dans un rayon de 300 m (au mini), 100 m par rapport aux bâtiments d’exploitation existants et en projet. Sur le plan de masse au 1/750ème (voir annexe) seront indiqués les équipements des bâtiments existants et en projet, la circulation des eaux pluviales.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 31 4 NATURE ET VOLUME DES ACTIVITES

4.1 NOMENCLATURE ICPE Production Quantité Rubrique Seuils Régime ICPE Rayon > 40 000 Autorisation et Volailles de chair 123 000 3660 a 3 km emplacements emplacements IED Non soumis aux Silos d’aliment 160 m3 2160 < 5000 m3 - ICPE Déclaration avec Gaz inflammables 6,700 t 4718-1b De 6 t à 35 t contrôle - liquéfiés périodique Produits pétroliers De 50 à 100 t spécifiques et Non soumis aux 2,2 t 4734-2c d’essence et < 500 t - carburants de ICPE au total substitution Non soumis aux 0,6 MW 2910 De 1 MW à 20 MW Combustion ICPE

4.2 LES COMMUNES CONCERNEES PAR LE RAYON D’AFFICHAGE Avec un rayon d’affichage de 3 km, les communes concernées par l’étude sont :

Rayon des 3 Plan Communes concernées Site d'élevage km d’épandage LA VRAIE-CROIX X X LARRE X X LE COURS X X QUESTEMBERT X MOLAC X X ST NOLFF X THEIX-NOYALO X GRAND CHAMP X THEIX X TREFFLEAN X

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4.3 NOMENCLATURE IOTA

4.3.1 Rubrique 1.1.2.0

Le site de Madame CHENAIS Patricia dispose actuellement d’un prélèvement en eau issu d’un forage. Le prélèvement dans ce forage a été déclaré et sa profondeur est de 25 m. La consommation d’eau annuelle est d’environ 1920 m3. Après projet, elle passera à 4095 m3.

Au titre de la « loi sur l’eau », ce forage n’est pas soumis à la nomenclature IOTA, rubrique 1.1.2.0, prélèvements permanents ou temporaires issus d’un forage, puits ou ouvrage souterrain dans un système aquifère, la consommation d’eau étant inférieure à 10 000 m3/an.

4.3.2 Rubrique 2.1.5.0

La surface d’aire imperméable du site sera 5048 m² entre les bâtiments (poulaillers et hangar) et les surfaces bétonnées situées devant les poulaillers. La surface imperméabilisée de rejet des eaux pluviales sera inférieure à 1 ha. On n’est donc pas concerné par la loi sur l’eau pour cette rubrique.

4.4 PERMIS DE CONSTRUIRE Une demande de permis de construire est réalisée conjointement à ce dossier. Le projet sera réalisé sur la commune de LA VRAIE-CROIX. La commune dispose d’un Plan Local d’Urbanisme validé le 06 février 2017. Le projet réalisé au niveau de la section ZC parcelle n°59 sera situé en zone Agricole. Le règlement en zone A ne donne aucune prescription particulière pour les bâtiments à usage agricole (voir cartographie et règlement en annexe). Le permis de construire du projet a été déposé en mairie de la VRAIE-CROIX (voir attestation de dépôt en annexe).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 33 5 LE PROJET

5.1 PRESENTATION DES PRODUCTIONS ET INSTALLATIONS

5.1.1 Présentation des productions possibles

Le projet consiste à passer de 61 000 emplacements volailles de chair dans 2100 m² à 123 000 volailles de chair dans 4100 m². Les productions possibles seront :

surface densité emplacement/lot Nb AE nb lot/an produits/an

poulets légers 4100 30,0 123000 104550 7 861000 poulets standards 4100 25,5 104550 104550 6,6 690030 poulets semi‐lourds 4100 21 86100 99015 6,4 551040 poulets lourds 4100 21 86100 99015 5,7 490770 coquelets 4100 30 123000 92250 7,8 959400 dindes mediums 4100 8 32800 98400 1,8 59040 dindes lourdes 4100 6,9 28290 99015 1,7 48093 pintades 4100 17 69700 69700 3,8 264860 poulettes 4100 16,5 67650 67650 2,6 175890 poulettes futur repro ponte 4100 11 45100 45100 2,1 94710 Tableau 2 : Productions possibles dans ces poulaillers

Pour ce projet, l’élevage sera classé sous la rubrique 3660 a des Installations Classées sous le régime de l’autorisation pour 123 000 emplacements. La production actuelle de Madame Chenais est du poulet lourd avec détassage (poulet semi-lourd). Après projet pour cette production, la production sera de 86 100 poulets instantanément. Ce dossier est présenté pour 123 000 poulets légers ou coquelets, productions qui ne feront peut-être jamais. Elles sont présentées afin que d’élevage puisse s’adapter facilement à la demande du marché. Ce chiffre des 123 000 est donc un maximum.

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5.1.2 Descriptif des installations existantes et en projet

L’élevage comprend actuellement deux poulaillers et un hangar de stockage de paille et matériel. Le projet prévoit la création d’un poulailler de 2000 m². Les bâtiments existants et le futur poulailler seront constitués de la façon suivante : P1 P2 P3 Surface totale 1050 m² 1050 m² 2000 m² Année de construction 1988 1989 2020 Dimension du 15 m x 70 m + 15 m x 70 m + 20 m x 100 m + 2 magasins de poulailler magasin de 20 m² magasin de 20 m² 25 m² chacun Sol bétonné et isolé Sol bétonné et isolé Sol bétonné et isolé Type de sol en 2019 en 2019 Sous-bassement : Résine Résine Résine Bardage Panneaux sandwich Panneaux sandwich Panneaux sandwich Laine de roche et Laine de roche et Couverture fibro-ciment isolée Toiture - couverture Recticel de 4-5 cm Recticel de 4-5 cm en mousse polyuréthane Tableau 3 : Descriptif des futurs poulaillers Les fondations et le terrassement des bâtiments seront réalisés avec soin, de manière à faire reposer les bâtiments sur un sol dur. L’ensemble de la surface des bâtiments sera empierré sur une épaisseur de 10 à 15 cm.

5.2 CONDUITE DE L’ELEVAGE

5.2.1 Conduite en bande

Les poulaillers seront conduits en bande unique. Le tableau ci-dessous récapitule les différentes possibilités d'élevage et leurs durées :

surface densité emplacement/lot nb jour d'élevage nb lot/an

poulets légers 4100 30,0 123000 37 7 poulets standards 4100 25,5 104550 40 6,6 poulets semi‐lourds 4100 21 86100 42 6,4 poulets lourds 4100 21 86100 49 5,7 coquelets 4100 30 123000 32 7,8 dindes mediums 4100 8 32800 135 1,8 dindes lourdes 4100 6,9 28290 142 1,7 pintades 4100 17 69700 80 3,8 poulettes 4100 16,5 67650 124 2,6 poulettes futur repro ponte 4100 11 45100 143 2,1 Tableau 4 : Conduite par production possible et effectifs mis en place

Chez Madame CHENAIS Patricia, la production principale est le poulet lourd avec détassage (poulet semi-lourd). Un tiers des volailles part à 35 jours à 1,8 kg et le reste part à 42 jours à 2,6 kg.

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Les calculs de la production d’azote et de phosphore sont basés sur les effectifs mis en place. Cependant, les calculs de la consommation d’aliment et d’eau sont basés sur les tonnages de poids vifs produits par an (Source : ITAVI juin 2013) :

Nb d'animaux Nb d'animaux kg poids vifs tonnage surface densité nb lot/an % mortalité mis en place / an produits / an par animal poids vif / an poulets légers 4100 30,0 7 861000 3,27 832845 1,405 1170,15 poulets standards 4100 25,5 6,6 690030 4,38 659807 1,882 1241,76 poulets semi‐lourds 4100 21,0 6,4 551040 4,69 525178 2,33 1225,41 poulets lourds 4100 21,0 5,7 490770 4,85 466968 2,464 1150,61 coquelets 4100 30,0 7,8 959400 5,00 911430 0,85 774,72 dindes mediums 4100 8,0 1,8 59040 7,52 54600 9,744 532,02 dindes lourdes 4100 6,9 1,7 48093 6,52 44957 12,56 564,66 pintades 4100 17,0 3,8 264860 4,27 253550 1,639 415,57 poulettes 4100 16,5 2,6 175890 2,35 171757 1,487 255,40 poulettes futur repro ponte 4100 11,0 2,1 94710 4,16 90770 1,831 166,20 Tableau 5 : Effectifs et poids vifs produits

Le couvoir (différent selon la demande des abattoirs) livre les poussins ou dindonneaux à l’âge de 1 jour environ. NUTREA fournit l’aliment, les emballages et médicaments nécessaires au bon fonctionnement de l’élevage. La « conduite en bande » consistant à remplir en une seule fois un poulailler avec des animaux du même âge, de même poids et de même stade physiologique qui partent également au même moment, permet de maintenir le bon état sanitaire de l’élevage. Aucun animal ne sera introduit en cours de bande dans les poulaillers. Cela réduit les risques de contamination entre les animaux de différents âges et facilite le lavage, la désinfection des locaux et la pratique du vide sanitaire (15 jours environ) entre la sortie d’un lot et le lot suivant. Ces opérations doivent être soigneusement réalisées, pour éviter tout risque de contamination ou de problème sanitaire dans l’élevage. Les poulaillers P1 et P2 seront conduits en même temps : ils seront remplis et vidés en même temps. Le poulailler P3 en projet sera conduit en décalé : le remplissage des bâtiments se fera environ 21 jours plus tard, afin de mieux répartir la charge de travail. Madame CHENAIS apporte tous les soins nécessaires à l’élevage de ses volailles, à commander les aliments un jour à l’avance et à signaler sans délai toute anomalie dans la conduite de l’élevage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 36 5.2.2 Système d’alimentation et de stockage des aliments

5.2.2.1 Aliment

Madame CHENAIS Patricia a opté pour une conduite alimentaire visant une réduction spécifique des rejets en azote et en phosphore grâce à une alimentation multiphase et supplémentée en phytases. L’alimentation multiphase permet d’apporter les éléments nutritifs aux différentes phases de croissance de l’animal. A chaque phase de croissance, les volailles de chair reçoivent un aliment différent : démarrage, croissance, finition. Par exemple, le poulet reçoit cinq aliments différents, selon de stade de croissance. Cette alimentation permet d’ajuster les rejets d’azote au stade de l’animal. L’aliment multiphase se fait souvent avec ajout d’acides aminés de synthèse, de phytases, de phosphores alimentaires inorganiques ou autres additifs alimentaires. L’insertion d’une étape d’alimentation en poulets de chair permet de réduire l’excrétion d’azote de 15 à 35% (source : RMT Elevage et environnement 2019) L’ajout d’acides aminés de synthèse permet de formuler des régimes moins riches en protéines et donc de diminuer l’incorporation de soja. Ces acides aminés de synthèse sont digestibles à 100% contre 50% à 90% pour les acides aminés des matières premières. Cette supplémentation permettant de réduire la teneur en protéines alimentaires de 10 % induit une diminution des rejets en azote dans les litières de 19%. (source : RMT Elevage et environnement 2019). Le phosphore joue un rôle majeur dans la structure du squelette et dans de nombreuses autres fonctions. Il doit ainsi être apporté dans la ration alimentaire en quantités raisonnées. Les graines, base de l’alimentation des volailles, constituent une source importante de phosphore, mais 50 à 70 % de celui-ci s’y trouvent sous forme de phytates, non assimilables par les volailles qui ne possèdent pas de phytases intestinales capables de l’hydrolyser (Sciences et techniques avicoles, hors série de septembre 2001). Les phytases ajoutées à l’alimentation sont des enzymes qui permettent d’améliorer la digestibilité et donc de réduire la production d’azote et de phosphore à sa source. L’incorporation de phytases dans les aliments augmente la disponibilité du phosphore végétal de 20 à 30 % et ainsi a permis entre 2006 et 2013 de diminuer les rejets en phosphore de 40 % (source : RMT Elevage et environnement 2019). Un cahier d'enregistrement avec les étiquettes de la composition des aliments distribués est tenu à la disposition des inspecteurs de la DDPP en cas de contrôle.

5.2.2.2 Stockage de l’aliment

L’aliment est livré par NUTREA et stocké actuellement dans des silos étanches : Silos de stockage Poulailler P1 18 m3 + 22 m3 Poulailler P2 25 m3 + 25 m3 Poulailler P3 en projet 10 m3 + 30 m3 + 30 m3 TOTAL 160 m3 Tableau 6 : Silos de stockage d’aliment (voir plan de masse en annexe).

Le stockage d’aliment sera de 160 m3 total. Le stockage est bien inférieur au seuil des ICPE rubrique 2160 de 5000 m3.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 37 5.2.2.3 Distribution de l’aliment

L’alimentation se fait par 3 chaînes d’alimentation équipées de mangeoires multibec sous forme de granulé. Dans le poulailler en projet, l’alimentation se fera par 5 chaînes équipées de mangeoires multibec. Elle se fait en continue, à volonté avec une coupure de quelques heures par jour.

Selon la production, la consommation d’aliment après projet est estimée dans le tableau ci-dessous (Source : ITAVI juin 2013) :

tonnage Indice Consommation tonnes surface poids vif / an aliment aliment / an poulets légers 4100 1170,15 1,777 2079 poulets standards 4100 1241,76 1,818 2258 poulets semi‐lourds 4100 1225,41 1,882 2306 poulets lourds 4100 1150,61 1,914 2202 coquelets 4100 774,72 1,65 1278 dindes mediums 4100 532,02 2,401 1277 dindes lourdes 4100 564,66 2,365 1335 pintades 4100 415,57 2,804 1165 poulettes 4100 255,40 4,3 1098 poulettes futur repro ponte 4100 166,20 2,72 452 Tableau 7 : Consommation d’aliment après projet

La production principale sera le poulet semi-lourd avec une consommation d’aliment estimée à 2306 tonnes par an.

La consommation d’aliment actuelle pour du poulet semi-lourd est de 1151 tonnes par an.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 38 5.2.3 Abreuvement des animaux et source d’alimentation en eau

L'alimentation en eau de l’élevage sera assurée par un forage de 25 m déjà existant sur le site. La déclaration de prélèvement est présentée en annexe. Une analyse d’eau du forage (brute) est réalisée tous les ans. Une fois l’eau prélevée, une pompe à chlore la traite dans un ballon localisé dans le magasin du poulailler P2. Une analyse d’eau à la sortie des pipettes est réalisée tous les ans. Les poulaillers actuels sont équipés de 4 lignes de pipettes abreuvoir de type LUBING avec récupérateur anti-gaspi. Ce type d’abreuvement permet un apport d’eau à la demande, d’éviter les gaspillages et donc de maintenir une litière propre et de garantir une hygiène optimale. Le nouveau poulailler sera équipé de 6 lignes de pipettes abreuvoir de type LUBING, présentées ci-contre en photo.

Selon la production, la consommation d’eau après projet pour les animaux et le lavage est estimée ci- dessous (Source : chiffres coopérative Triskalia 2016) :

m3 eau par tonnage Indice Consommation coef eau / m3 eau m3 lavage / m3 eau surface lavage pr poids vif / an aliment an boisson / an an TOTAL / an 1200 m² poulets légers 4100 1170,15 1,777 1,65 3431 10 239 3670 poulets standards 4100 1241,76 1,818 1,65 3725 10 226 3950 poulets semi‐lourds 4100 1225,41 1,882 1,65 3805 10 219 4024 poulets lourds 4100 1150,61 1,914 1,65 3634 10 195 3828 coquelets 4100 774,72 1,65 1,65 2109 10 267 2376 dindes mediums 4100 532,02 2,401 1,95 2491 12 74 2565 dindes lourdes 4100 564,66 2,365 1,95 2604 12 70 2674 pintades 4100 415,57 2,804 1,7 1981 10 130 2111 poulettes 4100 255,40 4,3 1,65 1812 10 89 1901 poulettes futur repro ponte 4100 166,20 2,72 1,65 746 10 72 818 Tableau 8 : Consommation d’eau après projet

La consommation d’eau annuelle entre l’abreuvement et le lavage sera donc d’au maximum 4024 m3 pour du poulet semi-lourd. A cela, il faut ajouter l’eau consommée pour la brumisation, environ 540 litres (pour 1050 m²) par jour d’utilisation soit 2109 litres pour les 4100 m². A l’année, la brumisation entrainera une consommation d’eau de 71 m3 soit une consommation totale annuelle de 4095 m3.

Actuellement, la consommation d’eau annuelle est de 1962 m3 soit une augmentation de 52 % de la consommation en eau estimée.

Un relevé journalier par poulailler est effectué par Madame CHENAIS pour détecter d’éventuelles fuites et indiqué dans le registre d’élevage. Un relevé annuel de la consommation d’eau est réalisé au niveau du compteur du forage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 39 5.2.4 Chauffage

Le chauffage est nécessaire pour le confort des animaux, en particulier lors de l’arrivée des jeunes poussins ou dindonneaux.

5.2.4.1 Chauffage au gaz

Le chauffage est actuellement assuré par : Matériel Puissance thermique nominale Poulailler P1 2 canons à gaz intérieurs de 90 kW 180 kW Poulailler P2 2 canons à gaz intérieurs de 90 kW 180 kW 3 générateurs d’air chaud de 80 kW Poulailler P3 en placés à l’extérieur sur le côté du 240 kW projet poulailler TOTAL 600 kW Tableau 9 : Matériel de chauffage

La puissance thermique nominale sur le site sera de 600 kW. Elle sera donc inférieure à 2 MW. L’élevage n’est donc pas soumis aux ICPE rubrique 2910 pour la combustion.

5.2.4.2 Stockage du gaz

Aucun réseau de gaz n’est présent à proximité du site d’élevage. Le gaz (propane) est stocké dans des cuves louées par Madame Chenais à la société Primagaz.

Après projet, trois cuves seront présentes sur le site : Capacité en tonne des cuves Poulailler P1 1,75 t Poulailler P2 1,75 t Poulailler P3 en projet 3,2 t TOTAL 6,7 t Tableau 10 : Capacité des cuves de stockage du gaz

(voir plan de masse en annexe).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 40 5.2.4.3 Consommation de gaz

Afin de limiter la consommation de gaz, les deux poulaillers actuels sont équipés de 3 échangeurs récupérateurs de chaleur (ERC). Le principe des échangeurs est de préchauffer l’air entrant en captant les calories de l’air sortant du bâtiment. Ce procédé permet d’économiser 25% du gaz utilisé pour le chauffage. Le nouveau poulailler ne sera pas équipé d’échangeurs étant équipé de turbines à haut rendement permettant une économie d’énergie jusqu’à 80%. La consommation des turbines est proportionnelle au débit à l’inverse des anciennes turbines dont l’énergie non consommée se transformait en chaleur. Le contrôle électronique du moteur et de la vitesse de rotation intégré permet au ventilateur de toujours conserver la bonne vitesse de rotation, et donc d’optimiser la régulation (économie de chauffage et électrique). Ils sont conformes à la directive ERP 2015. Selon une enquête réalisée auprès d’éleveurs équipés d’échangeurs de chaleur en 2013, les aviculteurs concernés notaient une économie de gaz de 30% environ, une surconsommation d’électricité de l’ordre de 7%, une diminution du taux d’hygrométrie dans le bâtiment ainsi qu’une diminution des quantités de litière utilisées. L’isolation et l’étanchéité des poulaillers permettent d’économiser de 30 à 50% sur la consommation de gaz du poste chauffage par rapport à un bâtiment dont l’isolation est moyenne. Une attention particulière sera apportée sur ces deux points (Source : RMT élevage et environnement, 2019). Le nouveau poulailler sera équipé de générateurs gaz à combustion indirect. Ce type de chauffage permet de réduire les émissions de CO2 et l’hydrométrie qui est compensée dans les bâtiments non équipés par plus de ventilation et de chauffage. Le rendement en combustion est de 95%. Cela permettra d’économiser 20 à 40 % de gaz par rapport aux appareils plus anciens.

D’après les références de l’étude ITAVI de 2008 sur les consommations d’énergie, la consommation de gaz est présentée ci-dessous :

*d'après les consommations kg gaz / m² pour Consommation kg gaz / m² pour Consommation d'énergie dans les CONSO surface aérothermes aérothermes surface aérothermes des aérothermes batiments avicoles édité par TOTALE intérieurs * intérieurs extérieurs * extérieurs ITAVI en 2008 poulets légers 2100 3,5 7350 2000 5,3 10600 17950 poulets standards 2100 4,7 9870 2000 4,7 9400 19270 poulets semi‐lourds 2100 5,5 11550 2000 5,5 11000 22550 poulets lourds 2100 5,5 11550 2000 5,5 11000 22550 coquelets 2100 0 0 2000 0 00 dindes mediums 2100 6,4 13440 2000 6,2 12400 25840 dindes lourdes 2100 6,4 13440 2000 6,2 12400 25840 pintades 2100 7,1 14910 2000 7,1 14200 29110 poulettes 2100 0 0 2000 0 00 poulettes futur repro ponte 2100 0 0 2000 0 00 Tableau 11 : Consommation de gaz par production

Pour la production de poulets semi-lourds, la consommation devrait être de 22 550 kg de gaz par an.

La consommation actuelle de gaz est de 11,550 tonnes. La consommation de gaz après projet est estimée à 22,55 tonnes pour du poulet semi-lourd.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 41 5.2.5 Électricité

L’énergie électrique de l’élevage est utilisée pour l’éclairage, la ventilation, le refroiddissement, la distribution d’aliment, l’abreuvement, le lavage des bâtiments et du matériel, le congélateur à cadavres de volailles. Le site d’élevage est raccordé au réseau EDF par une ligne souterraine à partir du transformateur situé dans le virage en face du poulailler, côté château. Une ligne aérienne moyenne tension est située plus au nord des poulaillers actuels et du projet. Aucune ligne EDF ne gênera le projet. Le plan de situation au 1/2500e (voir annexe) permet de visionner ces réseaux.

5.2.5.1 La ventilation

La ventilation influe sur la composition de l’air. Son rôle est d’assainir les bâtiments et d’évacuer l’humidité de l’air. Les deux poulaillers existants sont en ventilation « dynamique» de type « Colorado ». L’air entre par les trappes situées sur les côtés sous les jupes et ressort en hauteur par un lanterneau. Cinq turbines de 40 000 m3/h sont situées en pignon nord du poulailler P2 et côté est du poulailler P1. Elles sont utilisées en fin de lot et en cas de fortes chaleurs. Le nouveau poulailler sera équipé de la même façon, de type « Colorodo » avec 130 trappes d’entrée d’air sur les côtés et l’extraction de l’air se fera par huit cheminées et huit turbines de 40 000 m3/h chacune en pignon nord. Les ventilateurs et turbines seront équipés de variateurs permettant d’ajuster le débit et donc de limiter les consommations d’énergie. Un système de brumisation à l’eau est présent dans les poulaillers existants. Le nouveau poulailler sera également équipé. La brumisation permet de refroidir l’air en cas de forte chaleur et de limiter la poussière dans les bâtiments. En cas de coupure d’électricité, les trappes d’entrée d’air s’ouvriront automatiquement et le groupe électrogène prendra le relais.

5.2.5.2 L’éclairage

L’éclairage influe sur le bien-être animal. Un bon éclairage est nécessaire pour le suivi et le soin à apporter aux animaux. Les poulaillers existants sont équipés de néons basse consommation dans le sens de la longueur. Le poulailler en projet sera équipé de lignes néons à LED dans le sens de la largeur. Pour le bien-être des animaux mais également pour un confort de travail, le nouveau poulailler comptera 3% de sa surface en fenêtres. Un spot dont la lumière est orientée vers le bas à chaque pignon permet d’éclairer l’entrée des poulaillers en fin de journée l’hiver.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 42 5.2.5.3 Consommation électrique

La consommation d’électricité actuelle est de 42 630 kWh par an. Il est difficile d’estimer la consommation d’électricité après projet. L’ADEME a réalisé une étude en 2006 avec la consommation des 25% inférieurs et la consommation des 25% supérieurs. Si on prend pour référence, celle des 25% supérieurs pour les poulaillers existants et celle des 25% inférieurs pour le poulailler en projet, la consommation estimée est présentée ci-dessous : consommation consommation moyenne moyenne annuelle TOTAL surface kWh / an surface annuelle (25% kWh / an (25% supérieurs) kWh/an inférieurs) kWh/m² kWh/m² poulet standard 2100 20,3 42630 2000 9,4 18800 61430 dinde standard 2100 13,1 27510 2000 7,2 14400 41910 poulette 2100 15 31500 2000 15 30000 61500 Tableau 12 : Estimation de la consommation d’électricité

Après projet, la consommation est estimée à 61500 kWh d’électricité par an.

5.2.6 Hydrocarbures

Un nouveau groupe électrogène disposant de sa propre cuve à fioul de 1000 L sera disponible sous un appentis, au niveau du compteur électrique, en cas de panne d’électricité. Une autre cuve à fioul double paroi de 1200 L est également présente dans le hangar. Elle permet d’alimenter le télescopique en fioul. (voir plan de masse en annexe).

Le fioul est utilisé pour alimenter le télescopique qui sert à la vidange et au paillage des poulaillers. La consommation de fioul actuelle est de 4000 m3 par an. Après projet, elle est estimée à 4500 m3 /an.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 43 5.3 APPLICATION DE LA DIRECTIVE BIEN-ETRE DES ANIMAUX L’arrêté ministériel du 28 juin 2010 établissant les normes minimales relatives à la protection des poulets destinés à la production de viande transpose, en France, la directive européenne 2007/43/CE qui vise à assurer un niveau minimum de bien-être pour les poulets de chair produits en Europe. Des règles sont à appliquer en fonction de la densité que l’éleveur souhaite produire, comme indiqué dans le tableau ci-dessous : Jusqu’à 33 De +33 kg/m² à 39 De + 39 kg/m² à max kg kg/m² 42 kg/m² Normes de Dérogation Dérogation max base Obtention d'un certificat suite à une formation sur le bien être X X X animal ou à la reconnaissance de l’expérience Pas de privation d'alimentation des animaux plus de douze X X X heures avant l'heure d'abattage prévue Pas de privation d'alimentation des animaux plus de douze X X X heures avant l'heure d'abattage prévue Inspection du poulailler 2 fois par jour X X X Tenue de registre avec notamment notation des causes de X X X mortalité et de tri (à conserver 3 ans) Litière sèche et friable en surface, en permanence X X X Ventilation et chauffage pour limiter les températures trop X X X élevées et l’excès d’humidité Mise à mort ou soin des animaux souffrant de troubles X X X locomoteurs 6 heures d'obscurité dont 4 heures ininterrompues sauf les 7 X X X premiers jours et les 3 derniers jours avant abattage 20 lux minimum sur 80 % de la surface du poulailler sauf les 7 X X X premiers jours et les 3 derniers jours avant abattage Déclaration du chargement à la DD(CS)PP (services X X vétérinaires) : déclaration initiale ou lors de modification Plan, descriptif du bâtiment et des équipements, du type de sol X X et de la litière utilisée à tenir à disposition en cas de contrôle Concentration en NH3 < ou = 20 ppm en mesure instantanée X X Concentration en CO2 < ou = 3000 ppm en mesure instantanée X X T° intérieure < ou =(T° extérieure + 3°C) (si T° extérieure à X X l’ombre > 30°C) Humidité relative sur 48h < ou =70 % (si T° extérieure < 10°C) X X Envoi des informations relatives à la mortalité à l'abattoir X X Inspection post-mortem en abattoir pour révéler d'éventuelles X X carences relatives au bien-être animal Aucune irrégularité à l'arrêté pendant deux ans X Taux de mortalité journalier cumulé < 1% + 0,06 % x N (N = âge en jours du troupeau à l’abattage). X Possibilité de dérogation si une explication recevable est fournie Tableau 13 : Directive bien être animal

Actuellement pour l’élevage de poulets lourds, 1/3 des effectifs part en poulets standards et 2/3 restent pour la production de poulets lourds, c’est ce qu’on appelle un détassage. Ainsi après détassage, deux tiers des poulets sur 86100 partiront à 2,6 kg, la production de Madame Chenais sera donc de 36 kg/m². La directive bien-être sera donc bien respectée.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 44 5.4 GESTION DES EFFLUENTS

5.4.1 Calcul de la production annuelle d’effluents

La quantité maximale annuelle d’effluents dépend directement du type et du nombre d’animaux présents au cours d’une année, du mode et de la conduite d’élevage (voir chapitre précédent). Elle est très fluctuante d’un lot à l’autre : tonnage tonnage par lot annuel poulets légers 103 723 poulets standards 117 773 poulets semi‐lourds 122 779 poulets lourds 134 766 coquelets 59 461 dindes mediums 311 560 dindes lourdes 323 548 pintades 117 445 poulettes 222 577 poulettes futur repro ponte 166 349 Tableau 14 : Estimation de la quantité produite de fumier par an du projet

Au maximum, l’élevage produira 779 tonnes de fumier de volailles (estimation pour le poulet semi-lourd). Avant projet, le tonnage était d’environ 420 tonnes par an.

5.4.2 Les ouvrages de stockage en projet

L’élevage de volailles de chair ne nécessite pas d’ouvrage de stockage car le fumier est non susceptible d’écoulement. Le fumier sera évacué des poulaillers et envoyé directement au champ sur les parcelles à fertiliser soit pour stockage en attente d’épandage soit directement pour épandage, selon la période de sortie du lot. Lors du bétonnage, une léger pente sera réalisée afin d’orienter les eaux de lavage vers une fosse enterrée de 5000 litres pour chacun des deux poulaillers de 1050 m². Pour le nouveau poulailler, une fosse de stockage des eaux de lavage de 8000 L sera également enterrée. Cette eau sera épandue sur les terres en propre de Madame CHENAIS Patricia après chaque lavage. Il s’agit d’eau peu chargée en azote estimée à 0,25 kg N (voir PVEF en annexe).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 45 5.4.3 Production d’azote et de phosphore selon les productions

Les quantités d’azote et de phosphore produites par ce projet selon les productions seront les suivantes (selon les normes CORPEN 2013) :

surface densité nb lot/an produits/an kg N/animal kg P/animal kg K/animal Ntot Ptot Ktot poulets légers 4100 30,0 7 861000 0,021 0,009 0,023 18081 7749 19803 poulets standards 4100 25,5 6,6 690030 0,028 0,015 0,03 19321 10350 20701 poulets semi‐lourds 4100 21 6,4 551040 0,035 0,022 0,037 19470 12307 20572 poulets lourds 4100 21 5,7 490770 0,039 0,026 0,041 19140 12760 20122 coquelets 4100 30 7,8 959400 0,012 0,006 0,013 11513 5756 12472 dindes mediums 4100 8 1,8 59040 0,237 0,23 0,242 13992 13579 14288 dindes lourdes 4100 6,9 1,7 48093 0,285 0,242 0,294 13707 11639 14139 pintades 4100 17 3,8 264860 0,042 0,035 0,043 11124 9270 11389 poulettes 4100 16,5 2,6 175890 0,082 0,065 0,067 14423 11433 11785 poulettes futur repro ponte 4100 11 2,1 94710 0,092 0,087 0,087 8713 82408240 Tableau 15 : Production d’azote et de phosphore par production possible

Nous retenons une production maximale de 19470 unités d’azote par an et de 13579 unités de phosphore par an pour ces 4100 m² de poulaillers. A cela, on ajoute l’effluent peu chargé épandu sur les terres de Madame Chenais à hauteur de 60 kg N et 43 kg P2O5 soit une production de 19 530 kg N et 13 622 kg P2O5 avec les eaux de lavage. Avant projet (dossier de février 2011), la production était de 10500 kg N et 8753 kg P2O5. L’augmentation sera de 8970 kg N et 4826 kg P2O5.

Afin d’exploiter les terres non épandables, Madame Chenais a un atelier de 15 vaches allaitantes et 17 génisses pour le renouvellement et le taureau. Ces animaux sont tout le temps au pâturage sur ses terres. Cet atelier produit 1728 kg d’azote et de 869 kg de phosphore.

5.4.4 Estimation de la valeur fertilisante des produits à épandre

Il est très difficile de déterminer la valeur fertilisante d’un fumier de volailles. En effet, cette valeur varie en fonction de la conduite du lot, du type de production, du paillage. Nous retiendrons ces valeurs moyennes :

Déjection Kg N/t Kg P2O5/t Fumier de volailles 25 20 Eaux de lavage 0,25 0,18 Tableau 16 : Valeurs fertilisantes

L’atelier allaitant ne produit pas de déjections. Elles sont gérées directement sur les pâtures.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 46 5.4.5 Valorisation des déjections

5.4.5.1 Répartition des déjections à épandre

Madame CHENAIS Patricia n’ayant pas assez de terres en propre, le fumier de volailles est réparti comme suit chez les trois prêteurs :

SAU Répartition de l'azote Répartition du phosphore

CHENAIS Patricia 25,60 2070 1444

GAEC TOC GUEN 127 8500 5928 GAEC DU COET DIGO 81,82 2400 1674 GAEC DE BOT SCAHOUET 158,97 6500 4533 TOTAL 393,39 19470 13579

Tableau 17 : Répartition du fumier de volailles chez le pétitionnaire et les prêteurs de terres

Voir le PVEF et les bilans agronomiques en annexe

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 47 5.4.5.2 Détermination des surfaces potentiellement épandables (SPE) du plan d’épandage

Le plan d'épandage est constitué des terres de Madame CHENAIS Patricia et des terres de trois prêteurs de terres. L’aptitude à l’épandage se définit comme étant la capacité d’un sol à recevoir et à fixer les déjections sans pertes de matières polluantes (par écoulement superficiel ou par percolation directe dans le sous- sol), à les épurer (par oxydation des matières organiques et destruction des germes pathogènes) et à maintenir les éléments fertilisants à la disposition des plantes cultivées. L’étude de l’aptitude des sols à l’épandage a permis de classer les parcelles en 3 classes et ainsi d’identifier les parcelles ou parties de parcelle qui sont aptes à recevoir des effluents. L’exclusion des terrains d’aptitude nulle, des secteurs pédologiquement non épandables et des zones non épandables définies dans l'arrêté régional du 14 mars 2014 permettent de définir la Surface Potentielle Epandable (SPE) où l’épandage est possible (voir chapitre sur l’analyse des méthodes pour les aptitudes des sols à l’épandage).

La SPE dépend également du matériel d’épandage utilisé et/ou du type de déjection. La distance d’exclusion de 50 m des habitations tiers pour du fumier de volailles a été retenue pour définir la SPE.

La surface d’épandage étudiée couvre 393,39 ha de SAU. Le tableau ci-dessous récapitule la SAU et la SPE définis pour Madame CHENAIS et ses prêteurs de terre :

SAU SPE

CHENAIS Patricia 25,60 20,91 GAEC TOC GUEN 127 117,00 GAEC DU COET DIGO 81,82 64,00 GAEC DE BOT SCAHOUET 158,97 146,76

TOTAL 393,39 348,67 Tableau 18 : Surface Potentiellement Epandable

Localisation des zones d’épandage : Les surfaces épandables sont délimitées sur les plans : carte d’ensemble au 1/25 000ème et carte détaillée au 1/5 000ème du plan d’épandage de chaque prêteur (voir annexe).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 48 5.4.5.3 Évaluation des quantités de déjections pouvant être épandues sur la SPE

Pour réaliser une fertilisation raisonnée, ces produits doivent être épandus à des dates bien précises, afin que les produits assimilables soient présents dans le sol quand la plante en a besoin. La disponibilité de l’azote dépend de sa forme : - la forme minérale est disponible de façon immédiate, - la matière organique simple est transformée de façon rapide sous la forme minérale, - les formes organiques complexes sont transformées de façon lente vers la forme minérale. Le tableau des pourcentages des fractions azotées des différents engrais de ferme (D. Ziegler) donne pour le fumier de volaille : 70 % d’azote immédiatement disponible (minéral), 20 % azote organique minéralisable dans l’année, et donc 10 % azote organique minéralisable les années suivantes. Une fois épandue, la matière organique contenue dans ces éléments fertilisants peut évoluer suivant plusieurs voies : - La réorganisation par les microorganismes du sol permet le stockage de l’azote dans l’humus - La dégradation de la matière organique fournie quant à elle l’azote minéral. Cet azote ammoniacal constitue le départ de la chaîne de transformation de l’azote qui doit aboutir à la forme azotée assimilable par les plantes (le nitrate). Le fumier de volaille est un fertilisant de type 2, c'est-à-dire à libération rapide : 70 % de l’azote total est disponible à partir du 10ème jour (source : Guide pratique de l’agriculture : Chambre d’Agriculture - février 1998). La dose à apporter est le point critique à maîtriser. Toutes les conditions (quantité, fréquence et lieu) doivent être prises en compte pour le calcul des doses à apporter chaque année et ceci quelque soit l’assolement prévu sur l’ensemble des surfaces du plan d’épandage. Pour évaluer les quantités de déjections pouvant être épandues, nous nous sommes basés sur un assolement moyen prévisionnel (l’assolement est la diversité géographique des cultures à un moment donné).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 49 Présentation de la valorisation des déjections chez Madame CHENAIS Patricia Assolement : Surfaces de l'exploitation SAU ha Céréales 5,8 Colza (oléagineux) Pois (protéagineux) Maïs grain 4,3 Légumes Jachères, vergers… Maïs ensilage 1,5 Autres fourrages Prairies de fauche Prairies pâturées 14,1 Total 25,6

Parcours volailles 0,0 Dérobées pâturées 0,0 Autres dérobées 4,3

Productions animales : En plus de son atelier volailles de chair, Madame CHENAIS entretient ses prairies avec des vaches allaitantes : 15 mères et la suite : 7 génisses de 0 à 1 an, 7 génisses de 1 à 2 ans et 3 génisses de plus de 2 ans et 1 taureau reproducteur. Ces animaux sont toute l’année au pâturage.

Déjections à gérer : Fumier de volailles et eaux de lavage

Quantités d'effluents épandues sur les cultures, maxi par apport : - Maïs : 9 tonnes / ha de fumier de volailles - Prairies : 3 tonnes / ha de fumier de volailles à l’implantation et 3 tonnes / ha pour parcelles pâturées et 32 m3 d’effluent peu chargé

t MS Achat t MS Bilan fourrager : > Fourrages produits sur l'exploitation - cession disponibles Herbe pâturée 97 97 Herbe fauchée 17 17

Maïs ensilage 23 23 Betterave 0 0 Autres fourrages pâturés 0 0 Autres fourrages fauchés 0 0 136 0 136 > Substituts de fourrages Fourr. déshydratés, drèches, coproduits… Paille aliment Total ressources en fourrages 136

>> Besoins du troupeau UGB tMS/UGB Besoin Vaches laitières 0 6,2 0 Autres bovins 22 6,2 136 Autres herbivores 0 6,2 0 Total besoins en t de MS 136

Bilan Ressources - Besoins (t MS) 0

Taux de couverture des besoins 100%

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 50 Présentation de la valorisation des déjections du GAEC TOC GUEN Assolement : Cultures SAU Prairies (ha) maïs grain 40,8 blé 50,0 orge 8,0 colza (grain) 7,5 pois légume 4,8 pomme de terre 3,0 choux-fleurs (frais) 4,0 prairie graminées 8,9

Productions animales : 3 vaches allaitantes toujours au pâturage

Déjections à gérer : Fumier de volailles - 8500 kg N et 5928 kg P2O5

Quantités d'effluents épandues sur les cultures, maxi par apport : - Maïs : 7 tonnes / ha de fumier de volailles - Colza : 4 tonnes / ha de fumier de volailles - Pomme de terre : 4,5 tonnes / ha de fumier de volailles

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 51 Présentation de la valorisation des déjections du GAEC DU COET DIGO : Assolement : Cultures SAU Prairies (ha) maïs ens ilage 27,5 blé 1,8 triticale 4,2 prairie (pâture 5 semain 18,1 prairie (pâture 4 semain 28,1 prairie graminées 2,1

Productions animales : BOVINS effectif (et autres herbivores) Vaches laitières 70 génisses 0-1 an croissance 20 génisses 1-2 ans croissance 20 génisses > 2ans 5

Déjections à gérer : Fumier et lisier de bovins Lisier de porc de la SCEA BOTVILLE PORC pour 525 kg N et 288 kg P2O5 Fumier de volailles de Madame Chenais : 2400 kg N et 1674 kg P2O5

Quantités d'effluents épandues sur les cultures, maxi par apport : - Maïs : 25 tonnes / ha de fumier de bovins ou 3 tonnes / ha de fumier de volailles - Prairie : 15 m3 de lisier de porcs - Dérobée : 3,2 tonnes de fumier de volailles à l’implantation et 11 m3 de lisier de bovins

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 52 Présentation de la valorisation des déjections du GAEC DE BOT SCAHOUET : Exploitation en agriculture biologique

Assolement : Cultures SAU Prairies (ha) avoine 4,5 colza (grain) 9,0 maïs ens ilage 23,3 mélange céréalier 21,4 pois protéagnieux 8,8 prairie graminées 38,5 prairie non pâturée 27,3 prairie légumineuses 24,0 jachere 2,1 prairie non pâturée dérobé 10,0

Productions animales : BOVINS effectif (et autres herbivores) Vaches laitières 71 génisses 0-1 an croissance 32 génisses 1-2 ans croissance 32 génisses > 2ans 8

Déjections à gérer : Lisier et fumier de bovins Fumier de porcs du GAEC ST LOUIS : 6100 kg N et 5405 kg P2O5 Fumier de volailles de madame Chenais : 6500 kg N et 4533 kg P2O5

Quantités d'effluents épandues sur les cultures, maxi par apport : - Maïs : 22 tonnes de fumier de porcs et 2.6 tonnes / ha de fumier de volailles - Colza : 4 tonnes de fumier de volailles - Mélange céréalier : 29 tonnes de fumier de bovins - Pois protéagineux : 18 tonnes de fumier de porcs - Prairie : 4,8 tonnes de fumier de volailles et 24 m3 de lisier de porcs - Prairie légumineuses : 21 tonnes de fumier de porcs

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 53 Calendrier prévisionnel d’épandage du fumier de volailles : Compte tenu des périodes de pluviométrie (accessibilité des terres par le matériel, risque de ruissellement et de lessivage lié à une trop forte teneur en eau des sols), des assolements, des périodes d’interdiction réglementaire d’épandage, Madame CHENAIS et les prêteurs établissent un " calendrier prévisionnel moyen des périodes d’épandage " :

L’épandage du fumier de volailles est réalisé : - Au printemps avant implantation du maïs ou des pommes de terre et lors du démarrage de la végétation sur les prairies. - En fin d’été, avant l’implantation du colza (limité à 65 kg N efficace) L’épandage est également réalisé sur le pois la semaine avant l’implantation.

Les épandages sont réalisés dans le respect de la réglementation : calendrier d’épandage, distances par rapport aux tiers et zones sensibles et dans des conditions météorologiques favorables et selon le plan prévisionnel de fumure réalisé par Madame CHENAIS et chacun de ses prêteurs. Ce document est établi au début d’année (au plus tard pour le 31 mars), par parcelle culturale ou par groupe de parcelles ayant des caractéristiques de sol, d’itinéraire technique et de rotation homogène. La dose à apporter est calculée chaque année, au cas par cas, en utilisant une méthode agréée par l’administration.

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5.4.5.4 Pratiques d’épandage

Le matériel d’épandage : Madame CHENAIS Patricia épand avec un épandeur à fumier à hérissons horizontaux. Elle utilise également celui de la CUMA qui dispose d’une table d’épandage.

Enregistrement de la fertilisation : Conformément à l’arrêté ICPE du 27/12/2013, Madame CHENAIS Patricia et ses prêteurs tiennent à jour un cahier de fertilisation où sont indiqués les apports réalisés. Pour chaque campagne culturale, les apports de fertilisants azotés (organique et minérale) sont enregistrés sur le cahier de fertilisation. Un récapitulatif des apports sur l’exploitation est réalisé en fin de campagne. Les bordereaux d’échange de fumier sont conservés dans le cahier de fertilisation et signés des deux parties.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 55 5.4.6 Respect de la réglementation en vigueur (pressions en azote et phosphore)

5.4.6.1 Contexte réglementaire

Concerné Plafonds réglementaires

170 kg N organique / ha SAU Zone vulnérable (BRETAGNE) Oui (selon la directive nitrates)

Ex-ZES (LA VRAIE-CROIX) Non Aucun seuil d’obligation de traitement

ZAR (LA VRAIE-CROIX) Non

Bassin versant contentieux Non -

Bassin versant Algues Vertes Non -

Bassin versant Eutrophisation En autorisation, hors 3B1 avec une production (3B1) Non d’azote < 25 000 kg : 95 kg P2O5 / ha SRD

5.4.6.2 Situation des exploitations du plan d’épandage vis à vis de l’azote

Situation de l’exploitation du pétitionnaire / Directive nitrates – ZAR : L’exploitation est située hors ex-ZES et hors ZAR et peut donc faire appel à des prêteurs de terre.

Situation des exploitations / Directive nitrates - Respect des 170 kg N d’origine animale/ha SAU : Nous calculons ici, pour toutes les exploitations du plan d’épandage, la quantité moyenne en azote organique d’origine animale à répartir sur la surface agricole utile (SAU). Cette quantité doit être inférieure aux 170 kg/ha imposés par le programme national d’actions « directive nitrate » :

SAU (ha) N produit N importé Total Norg Pression N/SAU CHENAIS Patricia 25,60 21258 ‐17400 3858 151 GAEC TOC GUEN 127,00 204 8500 8704 69 GAEC DU COET DIGO 81,82 9390 2925 12315 151 GAEC DE BOT SCAHOUET 158,97 10473 12600 23073 145 TOTAL 393,39 41325 6625 47950 122

Tableau 19 : Pression en azote

Chaque exploitation du plan d’épandage a une pression azotée inférieure au seuil des 170 kg d’azote organique par hectare de SAU défini dans le programme national d’actions "directive nitrates".

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 56 5.4.6.3 Situation des exploitations du plan d’épandage vis à vis du phosphore

Nous calculons, pour chaque exploitation du plan d’épandage, la quantité moyenne en phosphore organique et chimique à répartir sur la surface recevant des déjections (SRD) :

Kg Kg Kg Kg P2O5 Kg P2O5/ ha SRD (ha) Phosphore Phosphore Phosphore Total SRD produit importé minéral CHENAIS Patricia 25,20 14491 ‐12135 0 2356 93,5 GAEC TOC GUEN 125,90 117 5928 1260 7305 58,0 GAEC DU COET DIGO 75,80 3285 1962 0 5247 69,2 GAEC DE BOT SCAHOUET 150,05 3698 9938 0 13636 90,9 TOTAL 376,95 21591 5693 1260 28544 75,7

Tableau 20 : Pression en phosphore

Madame CHENAIS et ses prêteurs de terres ont une pression en phosphore inférieure au seuil des 95 kg par hectare de SRD défini par la doctrine régionale Bretagne.

A cette obligation d’équilibre de la fertilisation en phosphore ou de respect du ratio des 95 kg P2O5/ha SRD, tous les plans d'épandage en régimes Autorisation et Enregistrement doivent être complétés par un diagnostic mettant en évidence les risques érosifs et identifiant les parcelles du plan d'épandage sur lesquelles l'implantation d'un maillage bocager est nécessaire.

Un diagnostic anti-érosif (DAE) a été réalisé par le bureau d’étude Elibat le 12/07/2019 pour les nouvelles parcelles du plan d’épandage afin d’établir les zones à risques d’érosion. Les anciennes parcelles ont été étudiées par la chambre d’agriculture en 2011 et par un autre bureau d’études en 2019. Très peu de parcelles sont à risque érosif. Celles à risques sont protégées par des bandes enherbées, des talus ou aucun épandage n’est réalisé (voir annexe plan d’épandage et DAE).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 57 6 CAPACITES TECHNIQUES ET FINANCIERES DE L’EXPLOITANT

6.1 CAPACITES TECHNIQUES Patricia est avicultrice depuis 10 ans. Elle s’est installée en 2009 après avoir réalisé un Plan de Développement de l’Exploitation et un stage de 3 semaines et des formations à Kerguéhennec. Elle dispose un Brevet Professionnel Agricole obtenu en 1989. Les qualités et les techniques mises en place sur son exploitation sont reconnues, autant dans la gestion de son atelier volailles que sur les cultures. Ses principales sources d’information sont les revues professionnelles (Réussir aviculture, France Agricole, Terre net, Paysan Breton et Terra) et les journées d’information telles que les portes ouvertes. La coopérative NUTREA intervient sur le suivi de l’élevage. Madame CHENAIS PATRICIA travaille avec COGEDIS comme centre de gestion et le CREDIT AGRICOLE comme banque.

6.2 CAPACITES FINANCIERES Le projet se réalisera avec la coopérative agricole NUTREA. La construction du nouveau poulailler de 2000 m² et des magasins, sera réalisée pour un montant d’investissement de 600 000 €. Le financement du projet sera assuré par un prêt sur 15 ans. Les annuités seront de 48 000 € + 10680 € d’annuité prêt BFR sur 5 ans. Des aides financeront également le projet : l’aide Bretagne aux bâtiments en volailles de chair de plus de 1200 m² avec fenêtres pour un montant de 50 000 €, et une participation de NUTREA pour les premiers lots L’étude économique jointe en annexe, réalisée par COGEDIS prend en compte les besoins et les ressources annuelles de l’exploitation.

Commentaire sur l’étude économique : En ce qui concerne les performances économiques, l’étude économique a retenu une marge par animal de 40 €/m² pour les poulaillers existants et sur une marge de 35 €/m² pour le nouveau poulailler. Au vu des éléments de l’étude économique, on peut considérer que le projet est économiquement viable. L’EBE cumulé prévisionnel permet de faire face aux annuités d’emprunts et aux prélèvements privés projetés.

(voir étude économique en annexe).

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PARTIE 4 : ÉTUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 59 ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 60 1 RESUME NON TECHNIQUE DE L’ETUDE D’IMPACT

1.1 LOCALISATION DU PROJET Le projet de Madame CHENAIS Patricia est localisé à l’extrémité nord-est de la commune de la Vraie-Croix, dans le département du Morbihan (56) en zone rural.

Les poulaillers sont localisés sur la section ZC parcelle n° 59 c. La surface de cette parcelle est de 281 940 m². La parcelle appartient à Madame CHENAIS depuis le 01/01/2009.

L’extension de l’élevage avec la construction d’un poulailler de 2000 m² se fera à l’ouest des deux poulaillers existants de 1050 m² chacun, sur la même parcelle et sur des terres agricoles.

L’accès au site se fait par la départementale D139 (Axe Questembert/Larré) puis en empruntant la route communale de Talhouët sur 800 m.

Le rayon d’affichage des 3 km concerne les communes de : LA VRAIE CROIX, LARRE, LE Figure 5 : Communes du rayon COURS, QUESTEMBERT, d’affichage des 3 km MOLAC. Le plan d’épandage est présent sur les communes suivantes en plus de celles du rayon d’affichage : ST NOLFF, THEIX- NOYALO, GRAND CHAMP, THEIX et TRFFLEAN.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 61 1.2 ENVIRONNEMENT DU PROJET ET ETAT INITIAL – SCENARIO DE REFERENCE Le village de « Toulhouët » est composé de cinq maisons d’habitations dont trois résidences secondaires et le château de Toulouët avec ses dépendances. Ce château n’est pas recensé projet comme site inscrit ou monument classé. Les deux maisons les plus proches sont à 95 m et à 97 m des poulaillers existants mais elles seront à 156 m du poulailler en projet. Les cours d’eau les plus proches sont à 365 m au Site nord-est des poulaillers Gallo existants et à 365 m au romain nord-ouest du poulailler en dNl projet. Il s’agit d’affluents de l’Arz. Le site d’élevage est situé sur le bassin versant de l’Arz dans le Zone SAGE Vilaine et le SDAGE inondable Loire Bretagne. Une zone inondable est située au sud du projet à 710 m, sur un autre bassin versant celui de St Eloi. Le forage de l’exploitation est situé à 17 m Figure 6 : Environnement immédiat du site d’élevage du premier poulailler et sera à 48 m du poulailler en projet. Un monument classé monument historique est présent à 600 m au sud-ouest du projet. Il s’agit du site Gallo romain du Nal avec une aire de classement de 500 m autour. Les populations sensibles (écoles…) sont situées dans le bourg de la Vraie-Croix à plus de 3 km et dans le bourg de Larré à 1,8 km au nord-ouest. Aucun équipement touristique n’est situé autour du site. La parcelle concernée par le projet est actuellement en culture. Aucune zone d’intérêt écologique (Natura 2000, ZNIEFF, parc naturel…) n’est située dans un rayon de 300 m autour du site. Le projet n’est pas situé dans un corridor écologique. Les deux poulaillers existants ne sont pas visibles des routes alentours grâce à des talus, haies et bois aux alentours. Le secteur fait parti du SDAGE Loire Bretagne, du SAGE Vilaine et du bassin versant de l’Arz. Sur le bassin versant de l’Arz, les concentrations en nitrates ont tendance à diminuer. L’objectif du SAGE Vilaine pour ce bassin versant est respecté. Concernant le phosphore, les concentrations ont tendance à augmenter mais sans dépasser le seuil du bon état fixé par le SAGE. Le prélèvement d’eau est réalisé par un forage localisé dans une masse d’eau dont l’épaisseur de l’aquifère est importante. Les odeurs, les bruits et le trafic routier sont déjà existants sur ce site avec l’exploitation des 2 poulaillers existants. Le trafic routier actuel est d’au maximum 6 camions par jour lors de l’enlèvement des volailles et de 2 camions par semaine durant le lot.

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Figure 7 : Plan du site en projet

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 63 1.3 FICHE DE SYNTHESE DU PROJET IDENTIFICATION DU DEMANDEUR : Raison sociale Madame CHENAIS Patricia Adresse du siège et du site d'élevage : "Toulhouët" 56250 LA VRAIE CROIX Téléphone : 06 89 38 15 93 SIRET : 510 235 344 000 15 PACAGE : 056 043 178 Personne signataire de la demande : Madame CHENAIS Patricia LOCALISATION : Département : Morbihan (56) Commune : LA VRAIE CROIX Lieu‐dit : "Toulhouët" Section et parcelle : ZC n°59 REGIME ICPE : volailles de chair : 3660 a : 123 000 emplacements gaz inflammable liquéfié 4718‐1b : 6,7 tonnes de gaz stocké en cuve Arrêté autorisation du 22/09/1988 pour 40 000 poulets au nom de Arrêtés préfectoraux en vigueur : Monsieur PROVOST Jean‐Claude Arrêté de prescription complémentaire du 29/12/2008 pour 46 600 poulets au nom de Madame PROVOST Gisèle Récépissé de déclaration de succession du 06/05/2009 pour 45 000 poulets au nom de Madame CHENAIS Patricia Arrêté de prescription complémentaire du 25/05/2012 pour 61 000 animaux équivalents volailles au nom de Madame CHENAIS Patricia REGIME IOTA prélèvement en eau issu d'un forage : 1.1.2.0 : prélèvement inférieur à 10 000 m3/an surface imperméabilisée de rejet des eaux 2.1.5.0 : surface imperméabilisée inférieure à 1 ha pluviales : NATURE ET VOLUME DES ACTIVITES Dernier dossier de fév. 2011 APRES PROJET Surface bâtiments : 2100 m² 4100 m² Effectifs animaux maximum instantané : 61 000 123 000 Production animale maximale par an : 350 140 959 400 Effectifs animaux en poulets semi‐lourd : ‐ 86 100 Effectifs animaux en poulets semi‐lourd : ‐ 551 040 tonnage de fumier : 420 t 779 t Production d'azote maximale : 10 500 kg N 19 470 kg N Production de phosphore maximale : 8 753 kg P2O5 13 579 kg P2O5 Stockage d'aliment : 90 m3 de silos 160 m3 de silos Consommation d'aliment : 1151 t/an 2306 t/an Consommation d'eau : 1962 m3 4095 m3 Stockage de gaz en cuve : 3,5 t 6,7 t Combustion pour le chauffage : 0,36 MW 0,6 MW Consommation de gaz : 11 550 kg/an 22 550 kg/an Consommation d'électricité : 42 630 kWh/an 61 500 kWh/an Stockage de produit pétrolier : 1,2 t de fioul 2,2 t de fioul Consommation de fioul : 4000 m3/an 4500 m3/an Valorisation du fumier de volailles : SAU SPE N P azote / SAU phosphore / SRD CHENAIS Patricia 25,60 20,91 2070 1444 150,7 93,5 GAEC TOC GUEN 127,00 117,00 8500 5928 68,5 58,0 GAEC DU COET DIGO 81,82 65,38 2400 1674 150,5 69,2 GAEC DE BOT SCAHOUET 158,97 147,83 6500 4533 145,1 90,9

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 64 1.4 IMPACT DU PROJET ET MESURES D’ATTENUATION

1.4.1 Impact du projet et mesures prises sur l’environnement humain et socio-économique

Le projet n’aura pas d’effet négatif sur la population locale, le tourisme et sur les bourgs alentours : celui de la Vraie Croix étant à 3,5 km et celui de Larré à 1,5 km. L’impact positif de ce projet est la création d’un nouveau poulailler permettant de maintenir une activité viable économiquement sur la commune et donc de maintenir un couple d’agriculteur. Les agriculteurs participent directement au maintien du tissu économique des communes rurales et ils participent indirectement au maintien de l’activité socio-économique de la région à travers la création d’emploi dans le secteur de l’agroalimentaire en amont et en aval de la production. Un nouveau poulailler permet de compenser la réduction du nombre de bâtiment en volailles de chair en Bretagne dû au vieillissement du parc. Le projet est situé dans le village de « Toulhouët » composé de 5 habitations. Les poulaillers existants situés à moins de 100 m des premiers tiers ont déjà un impact sur ces habitations. Le nouveau projet sera situé à plus de 100 m de toutes les habitations. La mesure d’éloignement du projet vis-à-vis des bourgs, des activités touristiques est une mesure en soit. Vis-à-vis des habitations du village, des mesures en termes d’équipement du poulailler seront prises. Le poulailler s’éloigne des habitations tierces et il sera masqué par les anciens poulaillers. Une haie sera également construite en partie est et nord dans la continuité de la haie existante située au nord des poulaillers existants. L’implantation des poulaillers dans la continuité des poulaillers existants est une mesure en soit permettant de limiter l’emprise de terres agricoles. L’accès au poulailler sera le même que pour les autres. Le réseau électrique sera également identique. Le bois et les talus masquent le projet du site inscrit. Cette mesure limite l’impact paysager du projet sur le site inscrit.

1.4.2 Impact du projet et mesures prises sur la biodiversité

Le projet de poulailler n’est pas situé dans une zone protégée comme une NATURA 2000, une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique, un parc régional, une réserve naturelle. Il n’est pas situé dans un corridor écologique. La faune et flore de la zone du projet sont celles retrouvées dans des parcelles cultivées par les agriculteurs. La mesure d’éloignement vis-à-vis des zones protégées est une mesure en soit de protection. Aucune haie ou talus ne sera détruit. Une haie paysagère sera construite en partie est et nord du futur poulailler pour une meilleure insertion paysagère et favoriser la circulation de la faune.

1.4.3 Impact du projet et mesures prises sur le paysage

L'intégration des bâtiments d'élevage dans le paysage doit être réfléchie. On doit pouvoir minimiser son impact visuel : - Eviter de créer un bâtiment sur une hauteur, - Prendre des couleurs non vives, - Harmoniser l'ensemble des bâtiments de l'exploitation au niveau des façades et pignons, - Conserver au maximum les talus boisés. - Le tout doit permettre de ne pas dénaturer le paysage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 65 Le projet s’inscrit dans un paysage agricole avec la présence de bois et de talus, limitant la vue des poulaillers existants et de celui en projet, des alentours. Le nouveau poulailler sera dissimulé par les anciens poulaillers du côté des habitations. La création d’une haie paysagère en partie est et nord limitera l’impact paysager vis-à-vis des maisons situées à l’est. Le poulailler en projet sera également peu visible de la route d’accès aux maisons du village. Il sera masqué par le talus existant en partie sud et les poulaillers existants. En partie ouest, il ne sera pas visible des routes alentours. Les couleurs de matériaux utilisées seront les mêmes que pour les bâtiments existants. La hauteur du poulailler sera limitée.

1.4.4 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la qualité de l’eau

En cas de mauvaise utilisation, les produits issus de l’élevage ici le fumier, riche en éléments fertilisants, est potentiellement polluant, en particulier pour l’eau et les milieux aquatiques. L’augmentation de la teneur en nitrates associée au phosphore favorise l’eutrophisation des milieux aquatiques ce qui a pour conséquence une diminution de l’oxygène et de la lumière, une prolifération possible d’algues, une augmentation de la teneur en ammoniaque et de nitrites toxiques pour certains organismes et une augmentation de la sédimentation. Cette augmentation de la teneur en nitrates et en phosphore est favorisée par le ruissellement et le lessivage. Le ruissellement vers les cours d’eau se produit lorsque les sols sont tassés. Le phosphore attaché à la matière organique du sol ruissèle vers les fossés et cours d’eau s’il n’y a pas de « barrière ». Le lessivage (infiltration de l’eau de pluie dans les sols) se produit lors de fortes pluies. L’azote du fumier épandu sur les terres se lessive dans les sols. Pour limiter l’impact du projet sur la qualité de l’eau, de nombreuses mesures sont déjà prises et continueront à être respectées par Madame Chenais. Concernant le forage, ce dernier est protégé de toute source de pollution par une buse recouverte d’un couvercle, à l’entrée du site, près du talus sud. Les poulaillers existants sont clos et sont bétonnés. Le futur poulailler sera clos et également bétonné pour contenir le fumier dans les bâtiments. Une dalle de béton est présente devant chaque poulailler afin de limiter les pertes de fumier lors de la vidange. Les eaux pluviales sont évacuées directement sur les côtés des poulaillers enherbés et sont évacuées vers le milieu naturel. Elles ne sont en contact avec le fumier. Lors du stockage au champ, le fumier est bâché s’il n’est pas épandu directement à la sortie du poulailler. Le tas est éloigné de tout cours d’eau. Le stockage ne se fait pas au même endroit pendant 3 ans et ne dure pas plus de 9 mois. Lors de l’épandage, le fumier est épandu au meilleur moment des besoins en fertilisant de la plante. Le fumier de volailles étant un produit dont l’azote est facilement assimilable par les plantes, il est épandu très peu de temps avant les besoins en azote de la plante. La quantité épandu est fonction des besoins calculés dans le plan prévisionnel de fumure que Madame Chenais réalise tous les ans avant la campagne culturale pour répartir au mieux ses déjections en fonction de son assolement et de ses rotations. L’épandage est réalisé dans de bonnes conditions : sol ressuyé, non humide et sans trop de pente. Pour limiter l’érosion des sols et donc du phosphore et avoir des zones tampons, des bandes enherbées de 10 m ont été implantées le long de tous les cours d’eau. Les sols ne sont pas nus en hiver limitant le ruissellement et le lessivage également. Une culture implantée à l’automne (céréales), un broyage de cannes de maïs ou un couvert végétal (Cultures pièges à nitrates – CIPAN) sont implantés avant la période pluvieuse qui correspondant sur notre zone d’étude aux mois d’octobre à janvier. Les eaux de lavage des poulaillers seront collectées dans des fosses et épandues sur les terres de Madame Chenais. ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 66

1.4.5 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la quantité d’eau

Le prélèvement en eau du projet sera réalisé par un forage situé sur le site d’élevage. Ce forage pompe l’eau à 25 m. Pour ne pas épuiser la nappe phréatique, il est important de ne pas prélever trop d’eau. L’épaisseur de la masse d’eau de la Vilaine est relativement importante. De plus, d’après la base Info Terre, peu de forage sont présents dans la zone d’étude. Pour limiter la consommation d’eau, Madame Chenais abreuvera ses animaux avec des pipettes à économie d’eau comme dans les poulaillers existants. La consommation d’eau journalière est relevée pour chaque poulailler permettant de détecter d’éventuelles fuites, en plus de la surveillance quotidienne dans les bâtiments. Le lavage des poulaillers est réalisé avec une pompe à haute pression. La consommation d’eau annuelle est estimée à 4095 m3 soit 2133 m3 en plus après projet. Au regard de cette consommation, le projet de Madame Chenais ne sera pas de nature à épuiser la ressource en eau.

1.4.6 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la commodité du voisinage

Le projet de Madame Chenais entraînera du bruit, des poussières et un trafic supplémentaire lors de la mise en service du troisième poulailler. La perception d’une odeur et d’un bruit dépend non seulement de son intensité, de sa dispersion mais surtout de la sensibilité du voisinage. Chaque personne réagit différemment aux odeurs, bruits et vibrations. Sur le secteur, les principaux vents dominants sont de secteur sud-ouest (12%). Aucune habitation tiers n’est située dans ces vents. Les vents qui soufflent sur les habitations tiers du village sont des vents d’ouest qui représentent 7 % des vents par an.

1.4.6.1 Les odeurs

Pour limiter les odeurs, le nouveau bâtiment sera ventilé en dynamique type Colorado avec évacuation de l’air par des cheminées avec des ventilateurs progressifs à économie d’énergie et avec des turbines en pignon nord en complément. Aucune sortie d’air du nouveau poulailler ne sera orientée vers les voisins. Pour les poulaillers existants, la sortie d’air se fait par lanterneau en partie haute sauf lors de la mise en fonctionnement des turbines en été positionnées au nord du P2 et à l’ouest du P1. Afin de limiter les odeurs pour le voisinage, le poulailler P1 est masqué par le hangar et des arbres fruitiers ont été plantés dans la continuité du hangar. Des capots sur les turbines orientées vers les tiers seront installés. Les animaux morts pouvant être une source d’odeur, sont évacués de chaque poulailler tous les jours et congelés avant le passage de l’équarisseur. Le jour du passage de l’équarisseur, les animaux sont transférés dans le bac d’équarrissage situé avant l’entrée du site d’élevage. L’abreuvement par pipette limitant les pertes d’eau et l’alimentation multiphase adaptée à chaque âge des animaux sont deux paramètres qui contribuent à limiter la fermentation de la litière, génératrice d’odeur dans les poulaillers. Les aliments sont livrés et stockés dans des silos étanches situés à proximité de chaque poulailler, non susceptibles d’odeur. Le fumier est évacué en fin de lot. Cette phase est source d’odeur mais elle ne se présente que quelques jours par an. Lors de l’épandage du fumier, le voisinage peut être incommodé. Les épandages sont réalisés quelques jours par an et le fumier est enfoui dans les 4 h après épandage. En cas de stockage au champ avant épandage, le tas de fumier est couvert d’une bâche ou d’une couche de paille et il est implanté à plus de 100 m des habitations.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 67 1.4.6.1 Les bruits et le trafic routier

Les bruits de l’élevage sont liés essentiellement au trafic des véhicules pour l’arrivée et le départ des animaux, pour les livraisons d’aliment, pour l’évacuation du fumier par tracteur. Les animaux font peu de bruits étant dans des bâtiments fermés. Les turbines sont l’autre source de bruit. Elles ne fonctionnent qu’en été et souvent en fin de lot. L’élevage est conduit de manière à limiter les bruits par les animaux grâce à une alimentation à volonté et un élevage en bâtiments fermés et bien isolés. Les départs se font souvent la nuit pour limiter l’énervement des animaux avec un maximum de 6 camions. Les camions ou tracteurs ne passent pas devant les maisons du village de « Toulhouët ». La circulation des camions et les livraisons d’aliment se feront facilement sur le site sans gêner la circulation sur la route d’accès. Les livraisons d’aliment se font ponctuellement dans la journée et durent environ 10 minutes. Le projet engendrera peu de trafic supplémentaire à la semaine car le nouveau poulailler sera conduit en décalé. Cela décalera également les différentes livraisons. Le maximum sera de 6 camions par jour pour les enlèvements et de 3 camions par semaine pour les livraisons d’aliment.

1.4.6.2 Les animaux nuisibles

Les rongeurs et les insectes sont vecteurs de maladie et source de nuisances. Pour cela, Madame Chenais entretient les abords. Les déchets sont éliminés. Une société extérieure réalise la dératisation. A chaque vide sanitaire, entre chaque lot, une thermonébulation est réalisée pour lutter contre les mouches et ténébrions. Les cadavres d’animaux sont congelés puis entreposé dans un bac le jour de la collecte par la société d’équarissage.

1.4.6.3 Mesures pour limiter les émissions lumineuses

Le site dispose de spots extérieurs pour éclairer la nuit ponctuellement, lors des arrivées et enlèvements des volailles. Ces spots sont orientés vers le bas de manière à ne pas gêner la circulation proche ou habitations alentours.

1.4.7 Gestion des déchets

L’élevage de Madame Chenais produit peu de déchets. Les déchets produits sont soit envoyés en déchèterie, soit repris par le vétérinaire, soit collectés par ADIVALOR pour les déchets issus de l’utilisation de produits phytosanitaires.

1.4.8 Gestion de produits dangereux – rapport de base

En tant qu’installation soumise à la directive IED, un rapport de base établissant les risques de contamination des sols et des eaux souterraines par des substances dangereuses doit être établi. Au regard de la quantité de détergents, biocides, fioul et produits phytosanitaires utilisée et stockée sur le site d’élevage, Madame Chenais n’est pas soumise au rapport de base. Cependant, tous ces produits sont stockés dans les magasins avec une rétention ou dans le hangar avec rétention pour l’armoire phytosanitaire et cuve double paroi pour les cuves à fioul.

1.4.9 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la qualité de l’air et du climat

La qualité de l’air est un enjeu majeur pour la santé. Les polluants majeurs sont les particules comme les PM 2,5 dont l’ammoniac NH3 est le précurseur. L’ammoniac est majoritairement issu de l’agriculture.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 68 Pour limiter la production d’ammoniac, l’alimentation des volailles est adaptée à chaque âge des animaux avec un ajustement des apports en protéines et acides aminés. L’abreuvement et le chauffage sont bien suivis et régulés pour maintenir des litières sèches et atténuer la production d’ammoniac. L’agriculture produisant 20% du pouvoir de réchauffement global de l’ensemble des activités nationales avec les Gaz A Effet de Serre (GES) que sont le méthane (CH4), le dioxyde de carbone (CO2) et le protoxyde d’azote (N2O), Madame Chenais va optimiser au maximum son efficacité énergétique grâce à un poulailler bien implanté, bien isolé et bien étanche. La régulation de l’ambiance de l’élevage sera couplée grâce à des sondes de température entre le chauffage et la ventilation par les cheminées et turbines. Les ventilateurs sont munis d’un variateur permettant d’ajuster l’évacuation de l’air. Le nouveau poulailler sera équipé de fenêtres et d’un éclairage à led pour limiter les consommations électriques. Le matériel sera également dépoussiéré. Le poulailler en projet sera équipé de 3 générateurs moins consommateurs de gaz. Et les poulaillers existants sont équipés d’échangeurs de chaleur permettant de chauffer l’air avec les calories sortant des poulaillers. La fertilisation apportée au moment où la plante en a le plus besoin, l’enfouissement du fumier tout de suite après épandage, la couverture des sols en hiver, la limitation d’utilisation d’engrais minéraux sont autant de mesure limitant la production de protoxyde d’azote. La plantation d’une haie en partie nord et nord-est du poulailler en projet, les couverts végétaux permettent de stocker du carbone.

1.4.10 Impact du projet et mesures d’atténuation lors de la construction

Les travaux pour la construction du poulailler dureront 6 mois et pourront engendrer des nuisances vis- à-vis du voisinage comme le bruit et la poussière. Le poulailler sera implanté sur une parcelle en culture. Aucun talus ne sera détruit. La terre du terrassement sera utilisée pour la future haie. Les entreprises travailleront de jour. La vitesse des véhicules sera limitée afin de limiter les envols de poussière et ils ne passeront pas devant les maisons du village.

1.4.11 Vulnérabilité du projet aux changements climatiques

Concernant l’augmentation du niveau de la mer, le projet est éloigné des traits de côtes. Le site d’élevage est protégé par des haies et talus permettant de casser la vitesse du vent lors de tempêtes et il est situé en hauteur et à plus de 710 m d’un cours d’eau classé en zone inondable.

1.4.12 Vulnérabilité aux risques majeurs

Le projet n’est pas situé en zone à mouvement de terrain ou à zone sismique. Les risques technologiques extérieurs peuvent être liés aux installations classées. La première ICPE est à plus de 2500 m. Il s’agit d’une carrière. Elle n’aura pas d’effet irréversible sur notre installation. Aucune canalisation de transport de gaz de ville ne passe à proximité du site.

1.4.13 Impact du projet et mesures d’atténuation sur la santé

L’étude de l’évaluation des risques sanitaires, réalisée à l’occasion de l’élaboration de ce projet, a permis de démontrer que la conduite de l’exploitation ne génèrera pas d’effets sur la santé des riverains.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 69 Madame Chenais met en place des mesures d’hygiène comme la désinsectisation, la dératisation, la désinfection, l’interdiction d’accès au site par une chaîne pour toute personne étrangère, une protection (surbotte et cotte) pour toute personne (technicien, vétérinaire) entrant dans les poulaillers, enregistrement de tous les évènements zootechniques et sanitaires de l’élevage. Les rejets d’ammoniac sont inférieurs à 10 000 kg par an (9970 kg). Pour limiter les rejets, l’alimentation des volailles est adaptée à l’âge (multiphase) afin d’ajuster au mieux les protéines, l’abreuvement est réalisé avec des pipettes anti-gaspillage, l’extraction de l’air se fait principalement en partie haute. Lors de l’épandage, le fumier est incorporé au sol le plus rapidement possible. En cas de stockage, le tas est couvert par de la paille ou une bâche. Les rejets de poussière seront limités avec des livraisons d’aliments regroupés au même endroit et une voirie entretenue, une phase de travaux limitée à 6 mois, un aliment sous forme de granulé ou avec des matières huileuses et un système de brumisation est disponible dans les bâtiments.

1.5 LES MEILLEURES TECHNIQUES DISPONIBLES Au-delà de 40 000 emplacements de volailles, l’élevage est soumis à la directive IED qui définit les meilleures techniques disponibles dites MTD à mettre en place en élevage. Madame Chenais a réalisé son dossier de réexamen pour présenter les MTD pour les poulaillers existants. Avec ce nouveau poulailler, les MTD seront également respectées à savoir : - Les excrétions d’azote par emplacement et par an seront inférieures à 0,6 kg pour les poulets et à 2,3 kg pour les dindes - Les excrétions de phosphore par emplacement et par an seront inférieures à 0,25 kg pour les poulets et à 1 kg pour les dindes - Pour limiter les excrétions d’azote et de phosphore, l’alimentation sera multiphase avec de l’aliment pauvre en protéines, enrichi en acides aminés, en additifs alimentaires visant à réduire les quantités d’azote et de phosphore excrété - Pour réduire les émissions d’ammoniac, un système de ventilation dynamique associé à un système d’abreuvement qui ne fuit pas dans le nouveau poulailler sera mis en place. Les valeurs d’émissions limites de 0,105 kg d’ammoniac par emplacement et par an seront respectées pour les poulets de chair de plus de 2,5 kg. - Pour réduire les émissions d’ammoniac lors du stockage du fumier au champ, l’emprise au sol sera la plus faible possible, le tas sera stocké sur un sol imperméable, couvert et temporairement sur un emplacement hors zone de ruissellement, il sera proportionné au besoin de la parcelle - Pour réduire les émissions de phosphore, d’azote et de micro-organismes pathogènes dans le sol et l’eau lors de l’épandage, la distance d’épandage des 35 m vis-à-vis des cours d’eau ou 10 m si présence de bandes enherbées sont respectées, l’épandage est réalisé dans de bonnes conditions, les quantités d’effluents sont adaptées aux besoins de la culture, le fumier est enfoui dans les 4 heures - Pour limiter les consommations d’eau, le système d’abreuvement est adapté aux animaux, le lavage des poulaillers se fait avec un laveur à haute pression, les fuites sont réparées rapidement. Les consommations d’eau sont enregistrées et le système est vérifié régulièrement. - Pour éviter la contamination du milieu, les eaux de lavage souillées sont collectées dans des fosses réservées à cet effet pour les trois poulaillers, - Pour limiter les consommations d’énergie, les poulaillers sont bien isolés, l’éclairage se fait avec des leds et le système de chauffage est associé à une ventilation efficace

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 70 - Pour limiter les nuisances sonores et olfactives, le nouveau poulailler est à plus de 100 m des tiers, masqué par des haies. Les animaux sont logés en bâtiment clos. Les activités bruyantes de nuit et les week-ends sont limitées. La litière est maintenue sèche. La sortie de l’air est réalisée en partie haute par des cheminées et sur les côtés par des turbines équipées de déflecteurs. - Pour limiter les émissions de poussière, la nourriture est distribuée à volonté. L’aliment contient des matières premières huileuses. Un système de brumisation d’eau est utilisé. - Pour améliorer les performances environnementales, les consignes de sécurité sont mises en place, une maintenance préventive est mise en place, les mouvements d’animaux et différentes consommations sont consignées, l’élevage n’a reçu aucune plainte, une procédure de gestion des accidents/incidents est établi - Les émissions d’ammoniac totales de 9970 kg sont inférieures aux émissions d’ammoniac d’un élevage analogue.

1.6 REMISE EN ETAT DU SITE En cas d’arrêt de l’activité, la DDPP sera prévenue et le site sera sécurisé : évacuation des cuves à fioul, reprise des cuves à gaz, revente des silos d’aliment, arrêt de l’électricité et de l’eau, évacuation de tous les animaux, nettoyage des bâtiments et condamnation des portes.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 71 2 ANALYSE DE L'ETAT INITIAL, DES EFFETS DU PROJET ET MESURES VISANT A EVITER, REDUIRE OU COMPENSER CES EFFETS

2.1 LA LOCALISATION DU PROJET La zone d’étude englobe la surface comprise dans un rayon de 3 km autour des poulaillers de Madame CHENAIS PATRICIA ainsi que les communes concernées par le plan d’épandage. Elle concerne les communes de LA VRAIE-CROIX, LARRE, LE COURS, QUESTEMBERT, MOLAC, ST NOLFF, THEIX-NOYALO, GRAND CHAMP, THEIX, TREFFLEAN (voir annexe rayon des 3 km). La localisation des poulaillers de Madame CHENAIS PATRICIA par rapport à l’habitat (distances des habitations et zones d’habitats agglomérés les plus proches), les zones industrielles, les équipements touristiques (campings,…), les lieux d’hébergement de personnes fragiles (résidence de personnes âgées, écoles, établissements hospitaliers), les établissements recevant du public, ainsi que les élevages présents à proximité du projet sont précisés dans le tableau ci-dessous :

Distance du nouveau poulailler à vol d’oiseau Tiers les plus proches (rayon des 300 m) voir plan de situation en annexe Habitation 1 156 m à l’est Habitation 2 172 m à l’est Habitation 3 156 m à l’est Habitation 4 234 m au sud-est Habitation 5 – château 222 m au sud-est Habitation 6 241 m nord Zones urbaines et lieux recevant des personnes fragiles Bourg de LA VRAIE-CROIX > 3 km Bourg de LARRE : école primaire 1,8 km au nord-ouest Equipements touristiques Domaine de Bobéhec 2,3 km au sud-ouest Manoir de Trégu 2 km au sud Domaine de Lestroué 2,2 au sud-ouest Elevages proches Elevage laitier à «Port Morgan » 700 m au sud Elevage porcin au « Nal » 725 m au nord-ouest Elevage laitier et porc au « Coëdigo » 908 m à l’est Poulaillers désaffectés à « Kerprat » 415 m au nord Eau 350 m au nord-ouest, 330 au nord-est et 600 m Cours d’eau : affluents de l’Arz au nord et affluents du St Eloi au sud au sud Forage, fontaine 48 m Etang > 35 m Zone de baignade > 3 km Périmètre de captage d’eau public > 3 km Zones de protection Zone Natura 2000 : Vallée de l’Arz > 3 km Arrêté de protection de biotope > 3 km ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistiques et

Floristiques) ZNIEFF de type 1 > 3 km ZNIEFF de type 2 : Landes de Lanvaux 1,5 km au nord-est Monuments historiques Site Gallo-romain du Nal classé MH le 16/04/2002 600 m et 100 m de l’aire de classement à l’ouest Château de Toulhouët non classé 222 m au sud-est Tableau 21: Localisation du projet

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 72 2.2 ENVIRONNEMENT HUMAIN ET SOCIO-ECONOMIQUE

2.2.1 La population

2.2.1.1 État initial

La commune de LA VRAIE-CROIX fait partie de Questembert Communauté. Le territoire est composé d’un centre bourg regroupant une grande partie des habitations et de multiples hameaux de quelques maisons.

Les caractéristiques démographiques de la commune sont présentées dans le tableau ci-dessous (source INSEE) : Population Population Densité de Superficie Evolution Commune recensement recensement population (km²) 2011-2016 2011 2016 (hab/km²) LA VRAIE-CROIX 16,6 1356 1454 +1,4 % 87,4 Tableau 22 : Données démographiques (données INSEE locale)

Ces chiffres indiquent un léger accroissement de la population entre 2011 et 2016. La population est plutôt jeune : 76,7 % a moins de 60 ans dont 42,7 % a entre 30 ans et 59 ans.

Figure 8 : Population par tranche d’âge

2.2.1.2 Analyse des effets du projet

Le projet de Madame CHENAIS va permettre de pérenniser son exploitation et de moderniser son outil de travail. Il fait ainsi vivre une famille et contribue au maintien de la population sur la commune.

2.2.1.3 Les mesures

Les principales mesures de réduction des émissions de l’élevage (émissions sonores, émissions de poussières) présentées aux chapitres suivants sont autant de mesures permettant de limiter les effets de l’exploitation sur la population riveraine.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 73 2.2.2 Les activités artisanales, industrielles, commerciales et de services

2.2.2.1 État initial

La commune de LA VRAIE-CROIX compte une boulangerie, une épicerie, une crêperie, un bar restaurant et un café – tabac – presse. La commune dispose d’une zone d’activité celle de Bel Air avec une industrie agro-alimentaire et un laboratoire. Des activités sont également présentent au lieu-dit « La Croix Irtelle » : laboratoire, carrière et pôle de valorisation et traitement de déchets non dangereux. Plusieurs artisans sont également installés sur la commune : garage, ébénisterie, serrurerie/ferronnerie, terrassement, carrelage, aménagement intérieur, maçonnerie, électricité, peinture, menuiserie, transports poids-lourds, esthéticienne, graphiste, multiservices. La commune compte deux écoles primaires : une publique et une privée.

2.2.2.2 Analyse des effets

Le maintien de l’agriculture sur un territoire permet de soutenir le tissu économique local ainsi que les écoles.

2.2.2.3 Les mesures

Le projet de Madame CHENAIS constitue donc en soit une mesure de préservation et de développement de l’économie locale et il va permettre de revendre plus facilement son élevage plus tard.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 74 2.2.3 Les activités agricoles

2.2.3.1 État initial

La commune de LA VRAIE-CROIX compte 21 exploitants agriculteurs au 31 décembre 2015 (Source : INSEE local) contre 24 en 2010, 35 en 2000 et 58 en 1988 (Source : Agreste).

Sur les 120 établissements actifs au 31 décembre 2015, l’agriculture représente 17,5%, l’industrie et la construction 18,3 %, le commerce, transports et services clients 54,2 % et l’administration, enseignements, santé… 10 %.

L’agriculture est de type intensif avec des productions diversifiées et des exploitations spécialisées en production laitière, bovin viande, porcine et volaille. Le système cultural est essentiellement destiné à l’élevage avec une association de fourrage, maïs et céréales. Un maraîcher propose des légumes directement à la ferme au lieu-dit « les Claies ».

Sur tout le territoire de la commune, la présence des bâtiments d'exploitation et l'usage du sol prouvent l'importance de l'activité agricole. L'agriculture est d'une importance certaine sur l'activité économique du territoire en emplois directs.

Au niveau de la région Bretagne, l’activité agricole fournit 4,1% des emplois bretons (exploitants et salariés agricoles / source ABC Les chiffres éditions 2018) Mais au-delà de ces emplois directs, Madame CHENAIS PATRICIA contribue à l’activité socio-économique de la région en engendrant de nombreux emplois indirects dans de nombreux secteurs : En amont de la production : - Agrofournitures (intrants, matériels agricoles…) Mise en forme : Puces et numéros - Usines de fabrication d’aliments, - Techniciens spécialisés en élevage, en bâtiment, en agronomie, - Recherche appliquée (élevages, cultures) - Entreprises artisanales (constructions, équipements des bâtiments d’élevage…) - Vétérinaires, - Laboratoires d’analyses (terre, eau, déjections animales, aliments des animaux) - Banques, assurances, centres comptables, services administratifs… Et en aval de la production : - Abattoirs, découpe, Mise en forme : Puces et numéros - Transporteurs, - Commerces, - Equarrisseur.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 75 Un poulet sur trois est produit en Bretagne. Entre 2000 et 2010, la surface des bâtiments destinés à la production de volailles de chair s’est réduite de 21% en Bretagne contre 10% au niveau national.

La filière avicole bretonne représente 18620 emplois directs (source : Chambres d’agriculture de Bretagne, édition 2014) : - 2140 emplois au niveau des industries en amont - 5420 emplois au niveau de la production agricole - 1890 emplois de services directs - 760 emplois d’organismes divers - 8410 emplois au niveau des industries en aval - 6,6 % des salariés bretons travaillent dans les Industries Agro- Alimentaires. L’industrie agroalimentaire en Bretagne représente fin 2016, 40% des emplois industriels de la région soit 55 185 emplois (source : extrait de l’ABC les chiffres édition 2018).

Des emplois indirects dépendent de l’agriculture sur la commune de LA VRAIE-CROIX avec l’entreprise Galliances Elaborés – usine agroalimentaire qui produit des plats préparés réfrigérés et les deux laboratoires d’analyses alimentaires.

Dans le rayon des 300 m autour de l’exploitation, on ne compte aucune autre exploitation que celle de Madame Chenais.

2.2.3.2 Analyse des effets

Le projet de Madame CHENAIS contribue au maintien d’une exploitation viable économiquement. Il répond à la demande des consommateurs de consommer du local avec un bon rapport qualité-prix. Il permet également de contribuer au renouvellement du parc breton vieillissant des poulaillers en volailles de chair.

2.2.3.3 Les mesures

Le projet de Madame CHENAIS est donc en soit une mesure de préservation de l’agriculture sur le territoire mais également de maintien de l’activité agro-alimentaire de la Bretagne pourvoyeuse de nombreux emplois directs et indirects.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 76 2.2.4 Les activités touristiques et équipements de loisirs

2.2.4.1 État initial

Le tourisme est peu développé sur la commune de LA VRAIE-CROIX. On recense cependant des lieux d’hébergement : le Domaine de Bobéhec, le manoir de Trégu, le domaine de Lestroué, des gîtes et des chambres d’hôte.

Cinq chemins de randonnées sont balisés sur la commune. Leur départ est situé au plan d’eau de la Vraie-Croix au sud-ouest du projet.

La commune dispose également d’une médiathèque et d’une ludothèque.

2.2.4.2 Analyse des effets

Le projet de Madame CHENAIS pourrait entraîner des nuisances supplémentaires comme des odeurs, du bruit, de la poussière, la dénaturation du paysage par les bâtiments d’élevage s’il y avait des activités touristiques à côté. L’agriculture a également un impact positif sur les territoires et le tourisme. Le tourisme rural est un instrument d’aménagement du territoire qui permet de stimuler le développement local des zones rurales en déclin notamment par ses effets d’entraînement sur l’emploi. C’est ainsi que le doublement de la fréquentation touristique en espace rural se traduirait par la création de 50 000 emplois nouveaux (Descamps, 1993). Le tourisme rural est également dépendant de la qualité de l’environnement rural qui est pour une large part le produit de l’activité agricole.

2.2.4.1 Les mesures

Les équipements accueillant du public, les chemins de randonnée ne sont pas situés dans un rayon de 300 m autour du site d’élevage et sont à plus de 3 km. Des lieux d’hébergements sont dans le rayon des 3 km mais à plus de 2 km.

L’éloignement du projet vis-à-vis des lieux touristiques et du centre bourg de la commune, est une mesure en soit. Les épandages n’ont pas lieu le dimanche, jour privilégié des promeneurs, ce qui limite les nuisances olfactives.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 77 2.2.5 Habitat et constructions

2.2.5.1 État initial

Le projet de Madame CHENAIS est situé à (voir plan au 25000ème en annexe) : - 1,7 km au sud-est du bourg de Larré, - 3,5 km au nord-est du bourg de la Vraie-Croix

Le projet est situé vis-à-vis des lieux-dits périphériques à vol d’oiseau à : - La Métairie Neuve : 835 au nord-ouest - Kerplat : 268 m au nord - La maison du Parlegas : 300 m à l’est - Coëdigo : 860 m à l’est - Beaulieu : 920 m au sud-est - Les Claies : 705 m au sud - Le Port Morgan : 785 m au sud - Le Nal : 688 m au sud- ouest - Kerlapin : 915 m au sud-ouest - - Figure 9 : Lieux-dits périphériques à proximité du projet L’habitat périphérique du projet au lieu-dit « Toulhouët » est constitué de trois maisons d’habitations (résidences secondaires) et d’un château privé habité à l’année. Ces habitats seront situés à : - Habitation 1 : 156 m à l’est du nouveau poulailler - Habitation 2 : 172 m à l’est du nouveau poulailler - Habitation 3 : 156 m à l’est du nouveau poulailler - Habitation 4 : 234 au sud-est du nouveau poulailler - Habitation 5 – château : 222 au sud-est du nouveau poulailler D’autres bâtiments sont également présents. Il s’agit de dépendances de ces habitations ou du château.

2.2.5.2 Analyse des effets

L’activité d’élevage de volailles de chair peut être génératrice de nuisances comme les odeurs, le bruit, la poussière. Ces nuisances sont déjà présentes sur le site d’élevage et seront augmentées avec le projet. Le nouveau projet de poulailler s’éloigne de l’ensemble des habitations situées à proximité des deux poulaillers existants.

2.2.5.3 Les mesures

Au titre des installations classées, tout nouveau projet doit être implanté à plus de 100 m de toute habitation. Le nouveau poulailler sera donc implanté à plus de 100 m des habitations. L’éloignement du nouveau poulailler vis-à-vis des tiers est déjà une mesure en soit. Les mesures prises présentées dans les chapitres suivants comme la présence d’une haie au nord et à l’est du nouveau poulailler, l’équipement

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 78 de déflecteur sur les turbines pour diriger les odeurs vers le bas, l’élevage en bâtiment clos, le maintien d’une litière propre sont autant de mesures qui limitent les nuisances vis-à-vis des riverains.

2.2.6 Les biens matériels

2.2.6.1 État initial

Les biens matériels identifiés sur le périmètre du projet et sa périphérie peuvent appartenir tant au domaine public qu’au domaine privé : - Les biens attribués au domaine public : les voiries et les réseaux - Les biens ayant trait au domaine privé : les espaces non bâtis (parcelles agricoles, parcelles boisées) et les espaces bâtis et leurs annexes (habitations, cours, locaux, dépendances). - Le réseau d’eau arrive aux poulaillers existants. - Le réseau EDF est enterré à partir du transformateur situé dans le virage coté château. Une ligne moyenne tension est située au nord de la parcelle, où sera implanté le poulailler. - Aucun réseau de gaz n’est présent à proximité. - Aucune parcelle boisée n’est située au niveau du projet. Voir plans en annexe

2.2.6.2 Analyse des effets du projet

Le projet de construction du nouveau poulailler se fera sur une parcelle agricole actuellement en culture. Environ 5000 m² seront donc retirés de la surface agricole. Aucun talus ou surface boisée ne sera détruit.

Le projet se fera dans la continuité des poulaillers existants. Le réseau d’électricité est déjà présent. Il est souterrain à partir du transformateur situé dans le virage côté château. Cette ligne éloignée n’impactera pas le projet de construction. L’accès au futur poulailler sera le même que l’accès des poulaillers actuels.

2.2.6.3 Les mesures

L’implantation des poulaillers à proximité de poulaillers existants est une mesure de limitation d’emprise de terres agricoles car on utilise les accès existants et les réseaux.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 79 2.2.7 Patrimoine culturel et Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysagers (ZPPAUP)

2.2.7.1 État initial

- Patrimoine culturel Source : Atlas des patrimoines La carte suivante, issue de l’atlas des patrimoines, localise les éléments du patrimoine historique et culturel ainsi que les périmètres règlementaires de protection, dans la zone des 3 km du projet :

Figure 10 : Inventaire du patrimoine historique et des périmètres de protection du patrimoine Dans le rayon des trois kilomètres autour du projet, on recense : - Le site gallo-romain du Nal inscrit le 16/04/2002 avec un rayon de servitude de 500 m - La croix dite du Congo inscrite le 09/09/1933, 6 rue du Bourg à Questembert avec un rayon de servitude de 500 m - La croix de l’église de Larré, inscrite le 6 juin 1939 avec un périmètre limité des abords L’élément de patrimoine le plus proche du projet est le site gallo-romain du Nal dont le rayon de servitude est situé à 100 m du poulailler en projet et à 600 m du site.

Projet 100 m

Site du Nal

Zone de présomption archéologique

Figure 11 : Localisation de l’élément patrimoine le plus proche du projet Aucune zone de présomption archéologique n’est présente dans le rayon.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 80 - La ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) La ZPPAUP est une création de la loi du 7 janvier 1983 portant décentralisation des compétences. Les ZPPAUP sont élaborées à l'initiative et sous la responsabilité de la commune, avec l'assistance de l'Architecte des Bâtiments de France. Elle est créée et délimitée, après enquête publique, par un arrêté du préfet de région avec l'accord de la commune et après avis de la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS).

La zone de protection comporte des prescriptions particulières en matière d’architecture et de paysage. Les travaux de construction, de démolition, de déboisement, de transformation ou de modification de l’aspect des immeubles compris dans le périmètre de la zone de protection sont soumis à autorisation spéciale.

La commune de LA VRAIE-CROIX n’est pas concernée par un zonage de ZPPAUP. Seules les communes de et de Rochefort en Terre sur le territoire de Questembert communauté sont concernées.

2.2.7.2 Analyse des effets

Le projet de Madame CHENAIS n’étant pas situé dans une zone de protection, il n’aura pas d’impact significatif sur le patrimoine culturel présent sur le secteur.

2.2.7.3 Mesures prises

L’évitement des zones de protection est une mesure de protection du patrimoine pour la construction de ce nouveau poulailler.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 81 2.3 BIODIVERSITE

2.3.1 Description de l’état initial de la faune et de la flore sur la zone d’étude

Le projet de Madame CHENAIS PATRICIA s’inscrit dans un paysage agricole présentant un réseau bocager plus ou moins lâche. L’implantation du poulailler se fera sur un milieu commun actuellement exploité en cultures, dans la continuité des poulaillers existants. Les abords du projet sont également fortement marqués par l’activité agricole ce qui limite le développement d’habitats patrimoniaux. Les pâtures mésophiles et les cultures du secteur d’étude présentent une diversité floristique faible. Les prairies présentent une strate basse herbacée occupée par des plantes rampantes (Trifolium repens, Bellis perennis, Taraxacum officinale) et des poacées (Poa trivialis, Lolium multiflorum). Ces prairies sont pâturées par des bovins ou fauchées pour l’alimentation bovine. Les marges de pâtures sont occupées par des espèces nitrophiles (Urtica dioica) et ligneuses (Rubus fruticosus, Prunus spinosa). Ces prairies sont le plus souvent délimitées par des haies bocagères associées ou non à des boisements de faibles étendus. Les parcelles agricoles cultivées occupant le secteur d’étude ne présentent qu'un faible intérêt écologique. Ces terrains, sans cesse remaniés par l'activité agricole, ne sont occupés que par quelques espèces végétales communes. Les groupements végétaux que l'on y observe sont transitoires, composés de plantes annuelles à croissance très rapide, principalement estivales. On y rencontre entre autres les adventices des cultures suivantes : Solanum dulcamara, Solanum nigrum, Verbena officinalis, Convolvulus arvensis, Chenopodium album, Lapsana communis, Viola arvensis, Papaver rhoeas… Les boisements du secteur forment des taillis denses sous futaie composés de plusieurs essences majoritairement feuillues, avec une essence qui domine très largement toutes les autres : le chêne pédonculé (Quercus robur). Outre le châtaignier, les autres feuillus ne sont représentés que de façon localisée (hêtre) ou disséminée (noisetier, frêne…). Les résineux présents sont principalement représentés par le Pin sylvestre (Pinus sylvestris). La strate arbustive est constituée majoritairement de Ronces (Rubus sp.), d'Aubépine (Cratoegus monogyna) et de Prunellier (Prunus spinosa). La strate herbacée se compose de Fougère aigle (Pteridium aquilinum), d’un tapis parfois important de Lierre (Hedera helix) et d’espèces plus rudérales telles que la Stellaire holostée (Stellaria holostea) et le Géranium herbe à robert (Geranium robertianum). D’un point de vue faunistique, l’aire d'étude localisée en milieu rural est peu fréquentée par l’homme. Cette particularité fait du secteur un espace fréquenté par la grande et la moyenne faune terrestre (lapins, lièvres, chevreuils, sangliers…). Pour la grande faune, cet espace se résume essentiellement à une zone de nourrissage et de déplacement. La microfaune (souris, mulots etc.) est essentiellement liée aux bâtiments et aux pratiques agricoles. Concernant l’avifaune, la plupart des espèces recensées dans le secteur d’étude sont associées aux milieux forestiers et bocagers. Ces espèces y apprécient particulièrement l’alternance de milieux ouverts et fermés offrant à la fois des aires de reproduction et d’alimentation potentielles. C’est le cas notamment de la Mésange charbonnière (Parus major), du Pinson des arbres (Fringilla coelebs), de la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) ou du Pouillot véloce (Phylloscopus collybita). Un autre cortège d’espèces ornithologiques peut également y être remarqué, le cortège lié aux champs cultivés comprenant le Pigeon ramier (Columba palumbus), l’Alouette des champs (Alauda arvensis), le Faisan de Colchide (Phasianus colchicus), la Bergeronnette grise (Motacilla alba) et plusieurs espèces de Laridés dont le Goéland argenté (Larus argentatus) et la Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus), très présents notamment au moment des laboures. En définitive, le projet de Madame CHENAIS PATRICIA s’inscrit dans un environnement local pauvre écologiquement car très marqué par les activités agricoles qui homogénéisent les habitats et par la même

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 82 les niches écologiques disponibles pour les espèces. Les espèces faunistiques et floristiques rencontrées sont communes et bien représentées dans le département.

2.3.2 Description des habitats naturels et des espèces protégées sur la zone d’étude

2.3.2.1 ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique)

Lancé en 1982, l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) a pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs présentant un fort intérêt biologique et un bon état de conservation. Les ZNIEFF de type I représentent des secteurs de grand intérêt biologique ou écologique. Les ZNIEFF de type II sont de grands ensembles naturels riches et peu modifiés offrant des potentialités biologiques importantes. A partir de l’inventaire des ZNIEFF, sont désignées les Zones Spéciales de Conservation (ZSC).

Dans la zone d’étude des 3 km autour du projet, on recense une ZNIEFF de type 2 : Landes de Lanvaux (n°530014743). Cette ZNIEFF est à 1,5 km au nord-est du projet :

Figure 12 : Localisation de la ZNIEFF

Au niveau du plan d’épandage, tous les ilots (sauf le 19) du GAEC DU COET DIGO sont dans la ZNIEFF de type 2 des Landes de Lanvaux. L’ilot 19 est à 1,2 km de la ZNIEFF de type 1 « Les tours d’Elven et tours d’Argouët ». Pour le GAEC DU BOT SCAHOUET, la ZNIEFF la plus proche est à 3,5 km au nord de l’ilot 22. Il s’agit de la ZNIEFF de type 1 « Les tours d’Elven et tours d’Argouët ». Pour le GAEC TOC GUEN, la ZNIEFF la plus proche est celle de type 1 : le Camp de à 2,3 km à l’est de la l’ilot 2.

La ZNIEFF des Landes de Lanvaux est une zone de 42734 ha avec de nombreuses pairies humides, landes, tourbières, bois, mares et petits étangs. Cette zone présente une faune et une flore remarquable avec la présence de la Loutre d’Europe, du saumon, l’escargot de Quimper. Les Landes de Lanvaux sont menacées par la sylviculture et l’agriculture moderne, le développement des infrastructures et l’urbanisation.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 83 2.3.2.2 ZICO (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux)

Ces zones ont été définies suite à un inventaire réalisé dans l’objectif de transposer la Directive européenne n° 79/409/CEE du 2 avril 1979, dite directive Oiseaux, concernant la conservation des oiseaux sauvages. A partir de l’inventaire des ZICO, sont désignées les zones de protection spéciale (ZPS). Ces zones ont pour objet la protection, la gestion et la régulation des oiseaux vivant naturellement à l’état sauvage sur le territoire européen des États membres, et concerne, en particulier, les espèces migratrices et les oiseaux rares ou menacés.

Aucune ZICO n’est recensée dans un rayon de 3 km autour du site d’élevage. Au niveau du plan d’épandage, la plus proche se situe à 4,6 km de l’ilot 41 du GAEC TOC GUEN. Il s’agit de la ZICO « Golfe du Morbihan et Etier du Pénerf ».

2.3.2.3 Natura 2000 (Zone Spéciale de Conservation ou ZSC)

Voir chapitre "Etude d'incidence Natura 2000".

2.3.2.4 Réserve naturelle

Les réserves naturelles sont des territoires classés lorsque la conservation de la faune, de la flore, du sol, des eaux, de gisements de minéraux et de fouilles et, en général, du milieu naturel présente une importance particulière ou qu’il convient de les soustraire à toute intervention artificielle susceptible de les dégrader. Le classement peut affecter le domaine public maritime et les eaux territoriales françaises.

Il n'existe pas de réserve naturelle nationale dans la zone d'étude.

2.3.2.5 Parc Naturel Régional

Les parcs naturels régionaux concourent à la politique de protection de l’environnement, d’aménagement du territoire, de développement économique et social et d’éducation et de formation du public. Un parc naturel régional (PNR) s’applique à tout territoire à l’équilibre fragile et au patrimoine naturel et culturel riche et menacé faisant l’objet d’un projet de développement fondé sur la préservation et la valorisation du patrimoine. Les régions ont l’initiative de la création d’un parc naturel régional. La charte constitutive est élaborée par la région avec l’accord de l’ensemble des collectivités territoriales concernées. L’accord explicite des communes à la charte constitue le fondement du parc naturel régional. Elle est adoptée par décret portant classement en parc naturel régional pour une durée maximale de dix ans. Les objectifs sont de protéger ce patrimoine, de contribuer à l’aménagement du territoire, et au développement économique, social, culturel et à la qualité de la vie, d’assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public, de réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans ces domaines et contribuer à des programmes de recherche.

Aucun parc naturel régional n’est localisé dans le rayon des 3 km du projet. Cependant, une partie des terres du plan d’épandage sont situées dans le parc naturel régional du Golfe du Morbihan (FR8000051) : une partie de l’ilot 22 du GAEC DE BOT SCAHOUET, les ilots 4, 5, 6, 7, 12 et 41 du GAEC TOC GUEN et l’ilot 19 du GAEC DU COET DIGO.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 84 2.3.2.6 Réserves biologiques de l’ONF (Réserves biologiques de l’Office National des Forêts)

Ces réserves sont des espaces forestiers riches protégés, rares ou fragiles, dans les forêts domaniales et dans les forêts non domaniales soumises au régime forestier (forêts appartenant aux communes, aux départements, aux régions et aux établissements publics). Ces espaces forestiers sont gérés par l’ONF, par convention entre le ministère de l’Environnement, le ministère de l’Agriculture et l’Office national des forêts (conventions du 3 février 1981 et du 14 mai 1986). Les objectifs assignés à l’ONF sont d’assurer une gestion particulière orientée vers la sauvegarde de la faune, de la flore ou de toute autre ressource naturelle, de mettre en place des programmes d’observation scientifiques et des actions d’éducation du public.

Il n'existe pas de réserves biologiques de l'ONF dans la zone d'étude.

2.3.2.7 Arrêtés préfectoral de protection de biotope

Un arrêté de protection de biotope s’applique à la protection de milieux peu exploités par l’homme et abritant des espèces animales et/ou végétales sauvages protégées.

Il permet au préfet de fixer par arrêté les mesures tendant à favoriser, sur tout ou partie du territoire d’un département, la conservation des biotopes nécessaires à l’alimentation, à la reproduction, au repos ou à la survie d’espèces protégées. Les objectifs sont la préservation de biotope (entendu au sens écologique d’habitat) tels que dunes, landes, pelouses, mares,... nécessaires à la survie d’espèces protégées en application des articles L. 411-1 et L. 411-6 du code de l’environnement ; et plus généralement l’interdiction des actions pouvant porter atteinte à l’équilibre biologique des milieux.

Aucun arrêté de protection de biotope n’a été signé dans le périmètre de la zone d’étude.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 85 2.3.3 Continuité écologique

Le réseau écologique – ou continuité écologique – désigne un ensemble de milieux aquatiques ou terrestres qui relient entre eux différents habitats vitaux pour une espèce ou un groupe d’espèces. Ils sont constitués de : - réservoirs de biodiversité : zones vitales, riches en biodiversité où les individus peuvent réaliser l’ensemble de leur cycle de vie (reproduction, alimentation, abri…). - corridors écologiques : voies de déplacement empruntées par la faune et la flore qui relient les réservoirs de biodiversité (axes de communication biologiques entre les réservoirs de biodiversité).

Il s'agit de garantir sur les territoires les fonctions écologiques d'échange et de dispersion entre espèces animales et végétales, en s’assurant que les éléments dégradés des systèmes clés soient restaurés et protégés contre les dégradations potentielles.

Afin de freiner la dégradation et la disparition des milieux naturels, de plus en plus réduits et morcelés par l’activité humaine et de relier entre eux les milieux naturels pour former un réseau écologique cohérent, à l’échelle du territoire national, un outil d’aménagement se met progressivement en place sur les territoires en complément des démarches de préservation des milieux naturels existants. Cet outil est la trame verte et bleue.

La commune de LA VRAIE-CROIX fait partie de Questembert Communauté qui dispose d’un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi). Dans le cadre de ce PLUi, un PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) a été réalisé. Il a pour but de maintenir les corridors écologiques et réservoirs de biodiversité selon leur fonctionnalité : les boisements de faibles superficies seront protégés, les landes seront maintenues voire restaurées, la densité de maillage de haies sera préservée, les cours d’eau et les abords, ainsi que les zones humides seront protégés, les aménagements et constructions devront favoriser le maintien des populations de chauve-souris dans les zones présentant un intérêt pour cette espèce.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 86 La carte des éléments paysagers et écologiques du territoire est la suivante (source : PADD issu du PLUI de Questembert Communauté) :

projet

Figure 13 : Carte de continuité écologique de Questembert Communauté

Le projet de Madame CHENAIS est situé au niveau de l’unité paysagère du plateau de Questembert. Il n’est pas situé dans une zone de protection ou de maintien de réservoir de biodiversité.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 87 2.3.4 Analyse des effets

Effets sur la flore : Plus que le fonctionnement général du site d'exploitation lui-même, c'est l'activité agricole dans son ensemble qui a des incidences plus ou moins importantes sur la flore de la zone d'étude considérée. A une échelle plus grande que dans le cadre de ce projet, l'agriculture et l'élevage peuvent avoir comme conséquences : - la prolifération d'espèces végétales de type nitrophiles (orties, chénopodes…) indices de sol à forte concentration en azote, ou d'adventices (liserons, moutarde,…) principalement en lisière des champs cultivés, - la pollution des cours d'eau et des zones humides par eutrophisation.

Effets sur la faune : Là également, c’est l’activité agricole dans sa globalité plus que la seule exploitation de Madame CHENAIS Patricia et son incidence sur le biotope des animaux qu’il faut considérer. La faune apporte de nombreux avantages aux agriculteurs, avantages qui ne sont pas toujours manifestes. Il s’agit de « services écosystèmes » comme la pollinisation des cultures, la décomposition des matières organique, la dégradation des contaminants et la lutte contre les ravageurs en agriculture. A titre d’exemple, un membre de l’espèce de la chauve souris brune dévore jusqu'à 600 moustiques en une heure, un couple de reproducteur de buses peut suffire à contrôler efficacement la population de mulots, tandis que les coccinelles sont d’importantes prédateurs de nombreux ravageurs, entre autre les pucerons. La pollinisation est l’un des principaux services écosystémiques de la faune dans l’optique de l’agriculture. Les insectes pollinisateurs sont nécessaires pour produire ou maximiser les récoltes dans le cas de certaines cultures. La présence de pollinisateurs sauvages et d’habitats fauniques apporte des avantages économiques aux agriculteurs. Dans le cas de nombreuses cultures où les pollinisateurs apportent un avantage, on peut observer un lien positif entre la production et la présence d’un habitat de pollinisateurs sauvages. L’habitat faunique de la région environnante peut favoriser une plus grande pollinisation par les pollinisateurs sauvages et, du même coup, donner lieu à une production plus importante Les oiseaux voient leur peuplement fortement influencé par la densité d'arbres sur la zone. Ils sont suivant les espèces, plus ou moins sensibles à l’activité humaine. Les rapaces (surtout nocturnes) constituent un groupe particulier puisqu'ils sont particulièrement sensibles à la présence humaine (bruits). Il est donc rare d'observer ces animaux à proximité d'une activité humaine soutenue et de l'exploitation. Les mammifères sont beaucoup plus discrets que les oiseaux. Leur comportement est généralement fortement marqué par l'activité humaine ; ils ont souvent une activité nocturne, d'aube ou de crépuscule. Les talus, les haies et les massifs boisés entourant le site d'élevage de Madame CHENAIS serviront, en plus de sites de nidification, de réserves de petits mammifères entrant dans le régime alimentaire des rapaces. Certaines espèces, dites "nuisibles", tirent profit des activités humaines (renards volontiers charognards, blaireaux, rats…ravageant les cultures), mais toutes évitent le contact direct avec l'homme. Il est important que l'activité humaine ne gêne pas trop les populations de mammifères. Les invertébrés sont comme les mammifères et les oiseaux fortement fragilisés par la disparition de haies, talus ou forêts. La faune aquatique (loutres, poissons, hirudinées, invertébrés…) est très sensible à la pollution, à l'eutrophisation et à l'aménagement des cours d'eau et des points d'eau. Ces facteurs ont en général comme effet de réduire la diversité des espèces. ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 88

Effets sur les ZNIEFF et Parc Naturel Régional : Le projet n’est pas situé dans une ZNIEFF. Pour les parcelles situées en ZNIEFF, les pratiques seront inchangées suite à ce projet. Du fumier de volailles pourra y être épandu. Il sera enfoui dans les 4 h après l’épandage.

Effets sur la continuité écologique : Le poulailler de Madame CHENAIS sera construit à proximité des poulaillers existants. Aucune haie ou talus ne sera détruit.

2.3.5 Mesures prises, effets attendus et suivis

La construction prévue dans ce projet sera implantée sur un terrain actuellement en culture. Le projet impactera moins de 0,5 ha de la parcelle cultivée. Le terrassement nécessaire à l’implantation des nouveaux bâtiments représente une surface d'environ 3000 m². En revanche, il n’est pas prévu d’imperméabiliser le chemin d’accès, les voies de circulation périphériques, l’aire de manœuvre et le parking. Ces surfaces seront terrassées et empierrées pour permettre un accès facile. Le projet ne prévoit pas d’abattage d’arbre ou de haie. Il n'y aura pas de suppression de mares ou de recalibrage de cours d'eau. L’éloignement des zones naturelles du projet est une mesure en soit pour préserver les habitats naturels.

Le projet de l’EARL DE KERNABAT n’impactera pas cet écosystème. Les haies et les abres sont conservés et offre toujours un abri à de nombreuses espèces sauvages et leur permettre de se nourrir et de se reproduire. Ils servent également de corridors très utiles permettant aux animaux de se déplacer d’un habitat à un autre. L’implantation d’une haie en partie nord et est du futur poulailler sera un nouvel abris pour les espèces animales.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 89 2.4 ÉTUDE D'INCIDENCE NATURA 2000 En 1992, à Rio de Janeiro, a eu lieu la conférence des Nations unies sur l’Environnement et le Développement. De cette assemblée internationale en a découlé le concept de développement durable, basé sur la conciliation entre le développement économique et social des populations et la protection de l’environnement, dans une perspective de long terme. La conservation de la biodiversité, de ce fait, constitue l’un des grands axes d’une telle politique de développement durable. La communauté européenne s'est alors dotée de deux directives pour préserver ce patrimoine naturel : - la directive du 2 avril 1979, dite "directive Oiseaux", avec la désignation par les Etats de Zones de Protection Spéciale (ZPS) pour protéger les habitats nécessaires à la reproduction et à la survie d'espèces d'oiseaux menacées à l'échelle européenne. - la directive du 21 mai 1992, dite "directive Habitats", qui a pour objet la conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvages. Elle prévoit la création d'un réseau écologique européen de Zones Spéciales de Conservation (ZSC). Ces textes visent à concilier les exigences écologiques des habitats naturels et des espèces avec les activités économiques, sociales et culturelles qui s'exercent sur ces territoires. L'objectif n'est pas de faire des "sanctuaires de nature" mais de promouvoir une gestion concertée et assumée par tous les acteurs personnel sur les espaces naturels. L’application de ces directives a conduit à la mise en place d’un réseau européen de sites naturels, appelé réseau Natura 2000, et abritant des habitats (milieux naturels) et/ou des espèces dites d’importance communautaire, qui sont menacés à l’échelle européenne. Concrètement, ce réseau regroupe l'ensemble des espaces désignés en application de ces deux directives. En Bretagne, la question de la préservation des habitats naturels est un enjeu. En effet, sur 200 habitats naturels d'importance communautaire, environ 140 sont représentés en France et 50 en Bretagne (dunes, tourbières, etc…). De même, sur les 430 espèces végétales menacées, 60 sont présentes en France et 11 en Bretagne (Narcisse des Glénan, Sphaigne de la Pylaie, Chou marin etc…). Et sur 200 espèces animales menacées, 90 sont recensées en France et 35 en Bretagne (phoque gris, loutre d'Europe, saumon, chauve-souris, chabot, ou escargot de Quimper etc…). La mise en œuvre de Natura 2000 s’effectue en plusieurs étapes : acquisition de connaissances, définition d’objectifs, mise en place d’actions. Pour chaque site, un document d’objectifs (DocOb) est élaboré ; il précise les mesures de gestion permettant de mieux cerner les enjeux économiques et écologiques, et de préciser les interrelations entre activités humaines et écosystèmes. Visant une gestion concertée du site Natura 2000, le document d’objectifs est à la fois un document de diagnostic et un document d’orientation pour la gestion future. Il répertorie et propose des mesures de conservation des habitats et des espèces d'intérêt communautaire. D’après le décret du 9 avril 2010, l’exploitation doit faire l’objet d’une évaluation des incidences Natura 2000, même si elle n’est pas incluse dans le périmètre de cette zone.

La Natura 2000 la plus proche est « la Vallée de l’Arz » située à plus de 6 km au nord-est du projet et à 4,9 km de l’ilot 10 du GAEC DU COET DIGO. La Natura 2000 du Golfe du Morbihan, côté ouest de Rhuys est située à 4,6 km de l’ilot 41 du GAEC TOC GUEN. Aucune Natura 2000 n’est située dans un rayon de 3 km du projet et du plan d’épandage.

Au vu de l’éloignement et de la situation géographique, le projet ne sera pas de nature à porter atteinte aux objectifs de conservation des zones Natura 2000.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 90 2.5 PAYSAGES

2.5.1 Description de la topologie et du paysage

Le site d’élevage est situé au lieu-dit «Toulhouët», à 3,5 km environ au nord-est du bourg de LA VRAIE-CROIX. La zone d’implantation de l’élevage est peu vallonnée. En effet, l’altitude varie de 122 m à 120 m d’ouest en est sur 120 m et de 120 m à 122 m du nord au sud sur 100 m.

Figure 14 : Altitude de la zone du projet (source : géoportail)

L’élevage est situé en zone agricole A (voir annexe : Carte du PLU de la zone d’étude). Les surfaces à proximité du site sont exploitées soit en cultures (céréales), soit en prairies.

L’habitat est de type rural, peu dense. Les habitations sont groupées en lieu-dit ou hameau. Les hameaux les plus proches sont celui de « Kerplat» au nord, de « la Maison de Parlegas» à l’est, « les Claies » et « le Port Morgan » au sud et « le Nal » au sud-ouest.

La commune de LA VRAIE-CROIX est peu boisée contrairement à la commune de LARRE proche de notre projet avec le bois de Larré. Le site du projet est entouré de forêt fermée avec des feuillus et/ou des conifères comme l’indique la carte ci-dessous :

projet

Figure 15 : Localisation des forêts autour du projet

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 91 2.5.2 Analyse des effets

L’impact de l’élevage sur le paysage est analysé au niveau des visions lointaines et rapprochées.

Différents outils sont utilisés de façon à évaluer l'impact des installations sur le paysage : - Carte topographique (Carte IGN au 1 / 25 000ème) ; - Des photographies du site de l’exploitation dans son état actuel (documents photographiques) ; - Un schéma des accès et des abords immédiats de l’exploitation, où sont figurés les plantations existantes et les aménagements paysagers projetés (Plan de masse au 1/2500ème) ; - Une description des caractéristiques des matériaux utilisés et envisagés pour la construction des bâtiments. - L'intégration des bâtiments d'élevage dans le paysage doit être réfléchie. On doit pouvoir minimiser son impact visuel : - Eviter de créer un bâtiment sur une hauteur, - Prendre des couleurs non vives, - Harmoniser l'ensemble des bâtiments de l'exploitation au niveau des façades et pignons, - Conserver au maximum les talus boisés. - Le tout doit permettre de ne pas dénaturer le paysage.

La commune de LA VRAIE-CROIX est une commune rurale où l’agriculture, activité dominante, a façonné le paysage. Globalement, le paysage y est légèrement vallonné et offre des champs de vision assez large d’un point de la commune à un autre selon la présence ou non d’obstacles végétaux.

La perceptibilité du site depuis les terrains limitrophes ou distants de plusieurs centaines de mètres voire kilomètres, peut être appréciée sur les photographies suivantes :

Figure 16: Vue de la D139 à l’ouest Figure 17 : Vue de la Métairie Neuve vers le village de Kerplat

Figure 18 : Vue en direction de Coët Digo

Les deux poulaillers actuels ne sont pas visibles des routes alentours. Les talus, haies et bois et le relief dissimulent les poulaillers.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 92 2.5.3 Mesures prises, effets attendus et suivis

Le projet de Madame CHENAIS Patricia s’inscrit dans un paysage agricole découpé par un réseau bocager à la maille plus ou moins lâche suivant la complexité du relief, la part de prairie par rapport à celle des terres cultivées et la présence plus ou moins importante de boisements ponctuels. L'urbanisation du secteur d’étude est caractéristique d’un habitat rural épars composé de hameaux et d'habitations de tailles variables associés ou non à des bâtiments agricoles. De par la présence de haies et talus dans le paysage, du relief, le nouveau poulailler sera dissimulé dans le paysage et sera très peu visible comme les deux poulaillers existants. Les mesures prises sur l’exploitation au niveau « impact visuel » pour le nouveau poulailler seront les suivantes : - Implantation dans la continuité des bâtiments existants, - Existante d’un talus en partie sud du poulailler en projet, - La hauteur du poulailler sera limitée, seuls les silos surplomberont un peu les poulaillers, - Une haie sera implantée le long du nouveau poulailler en partie est et nord dans la continuité de la haie en partie nord des poulaillers existants, - Les matériaux utilisés ont été choisis pour favoriser une bonne intégration paysagère : murs, et couverture de couleur fibro gris.

Ci-dessous l’intégration paysagère du nouveau poulailler avec ceux existants :

Haie Poulailler implantée en existant Poulailler en partie nord projet

Figure 19 : Intégration paysagère des poulaillers avant et après projet vu du champ au nord-ouest (extrait du PC)

Haie en projet Le choix a été fait de ne pas mettre de haie à l’ouest du nouveau poulailler car il ne sera pas visible des routes Haie, talus, alentours. Seule Madame Chenais qui cultive le champ plantations, le verra. Par contre, l’implantation d’une haie en partie existants nord et est permettra d’intégrer et de masquer le poulailler dans le paysage vis-à-vis des voisins situés à l’est comme indiqué sur le plan ci-contre.

L'ensemble des mesures prises dans le cadre du projet contribuera ainsi à limiter l'impact visuel du site et favorisera son intégration dans le paysage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 93 2.6 SOUS SOLS, SOLS ET EAUX

2.6.1 Contexte géologique

2.6.1.1 Principales formations géologiques affleurantes

Source : http://sigesbre.brgm.fr/?page=ficheMaCommune&codeCommune=56261

La carte géologique ci-après permet d’apprécier les formations géologiques :

Figure 20 : Carte géologique de LA VRAIE-CROIX

Le projet de Madame CHENAIS PATRICIA se situe sur une formation Leucogranite à muscovite et biotite de -la Ville Der et de Questembert.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 94 2.6.1.2 Fonctionnement hydrogéologique

La commune de LA VRAIE-CROIX se situe au niveau de la masse d’eau souterraine FRGG015 la Vilaine. Il s’agit d’une masse d’eau de type socle sur des schistes briovérien et ordovocien avec mylonite au sud.

L'ensemble est cisaillé par des failles secondaires majoritairement d'orientation NO-SE. Des mouvements tectoniques, entre l'Oligocène et le Miocène, vont réactiver les failles et permettre, par effondrement, les préservations des sédiments sablo-carbonatés tertiaires. Ce sont ces petites accumulations qui forment à présent les meilleurs réservoirs de Bretagne.

Les aquifères de socle sont de deux types : - Horizon supérieur peu profond constitué sur quelques mètres à quelques dizaines de mètres d'épaisseur de roches altérées aux caractéristiques comparables à celles d'un milieu poreux, - Horizon inférieur profond, milieu fissuré constitué par la roche saine où les circulations dépendent des réseaux plus ou moins denses de fissures et fractures ouvertes et interconnectées. L'épaisseur de l'aquifère est relativement importante : dans plus de 50% des cas, elle est supérieure à 45 m (étude par résonance magnétique protonique dans le N de la MES). La recharge de l’aquifère est faite par la pluie avec une pluviométrie de 625 à 873 mm entre 1951 et 1980. La capacité de l’aquifère est de 8% (teneur en eau : étude par résonnance magnétique protonique dans le nord de la masse d'eau). Le type d’écoulement prépondérant est fissuré. La relation avec le cours d’eau se fait par drainage par les principaux cours d’eau.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 95 2.6.2 Contexte global hydrographique

La loi sur l'eau du 3 janvier 1992 précise l'appartenance de l'eau en tant que patrimoine commun de la nation. Elle confère un caractère d'intérêt général à la protection des équilibres naturels et pose les principes d'une gestion de la ressource en eau équilibrée entre la préservation des milieux aquatiques et la satisfaction des usages économiques. Elle conforte le bassin versant en tant qu’unité géographique cohérente et territoire pertinent de définition de cette gestion équilibrée des eaux superficielles. Pour définir les principes et les règles de cette gestion équilibrée, deux outils de planification ont été instaurés : - les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), par grand bassin hydrographique. Pour le bassin LOIRE-BRETAGNE, le SDAGE a été approuvé 18 Novembre 2015 pour la période 2016-2021 et, - les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE), au niveau des bassins versants ou sous-bassins (Vilaine, Blavet, Aulne, etc.).

2.6.2.1 Le SDAGE Loire Bretagne

Les communes du projet sont situées dans le bassin hydrographique Loire Bretagne. Le bassin Loire- Bretagne va des sources de la Loire et de l’Allier jusqu’à la pointe du Finistère, il couvre 155 000 km², soit 28 % du territoire national métropolitain correspondant au bassin de la Loire et de ses affluents (120 000 km²), au bassin de la Vilaine, et aux bassins côtiers bretons et vendéens. Il concerne 10 régions et 36 départements pour tout ou partie, 7 368 communes et près de 12 millions d’habitants. Le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) intègre les obligations définies par la directive européenne sur l’eau ainsi que les orientations du Grenelle de l’environnement pour un bon état des eaux d’ici 2021. Le SDAGE décrit la stratégie du bassin pour stopper la détérioration des eaux et retrouver un bon état de toutes les eaux, cours d’eau, plans d’eau, nappes et côtes, en tenant compte des facteurs naturels (délais de réponse de la nature), techniques (faisabilité) et économiques. Aujourd’hui, le quart des eaux du bassin seulement est en bon état écologique. Avec le SDAGE, près des deux tiers des eaux devront atteindre cet objectif. Le SDAGE est un document de planification décentralisé. Il définit pour une période de six ans les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource eau et des objectifs de qualité et de quantité des eaux. Il comprend : - les orientations générales et les dispositions qui permettent de répondre à chacun des quinze enjeux identifiés pour la reconquête de la qualité des eaux du bassin, - la liste des projets susceptibles de déroger au principe de non détérioration de la qualité des eaux énoncé par la directive cadre sur l’eau, - les objectifs de qualité pour chaque cours d’eau, plan d’eau, nappe, estuaire ou portion de littoral, - la liste des eaux artificielles ou fortement modifiées, des axes migrateurs et des réservoirs biologiques du bassin. Le bassin Loire-Bretagne va des sources de la Loire et de l’Allier jusqu’à la pointe du Finistère, il couvre 155 000 km², soit 28 % du territoire national métropolitain correspondant au bassin de la Loire et de ses affluents (120 000 km²), au bassin de la Vilaine, et aux bassins côtiers bretons et vendéens. Il concerne 10 régions et 36 départements pour tout ou partie, 7 368 communes et près de 12 millions d’habitants.

Pour la période 2016-2021, 14 orientations générales et dispositions ont été définies :

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 96 - Repenser les aménagements de cours d’eau, - Réduire la pollution par les nitrates, - Réduire la pollution organique et bactériologique, - Maîtriser la pollution par les pesticides, - Maîtriser les pollutions dues aux substances dangereuses, - Protéger la santé en protégeant la ressource en eau, - Maîtriser les prélèvements d’eau, - Préserver les zones humides, - Préserver la biodiversité aquatique, - Préserver le littoral, - Préserver les têtes de bassin versant, - Faciliter la gouvernance locale et renforcer la cohérence des territoires et des politiques publiques, - Mettre en place des outils réglementaires et financiers, - Informer, sensibiliser, favoriser les échanges. Dans ce document, des zones sensibles à l’eutrophisation (3B1) ont été définies. Des dispositions régionales (doctrine régionale Bretagne) ont été prises concernant les pressions en phosphore à respecter selon les productions et le paramètre d’équilibre de la fertilisation en phosphore.

2.6.2.2 Les SAGE en Bretagne

Institué par les articles L.212-3 et suivants du code de l’environnement, le schéma d’aménagement et de gestion des eaux fixe les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine et des écosystèmes aquatiques, ainsi que de préservation des zones humides. Le schéma doit notamment s’inscrire dans la logique permanente d’un équilibre durable entre la protection et la restauration des milieux naturels, les nécessités de mise en valeur de la ressource en eau, l’évolution prévisible de l’espace rural, l’environnement urbain et économique et la satisfaction des différents usages. Les SAGE élaborés par des commissions locales de l’eau constituées d’élus, d’usagers et de représentants de l’administration, permettent d’identifier les enjeux de chaque bassin versant, de définir les prescriptions et programmes d’action dans le respect des préconisations du SDAGE et de mettre en place les dispositifs de suivi et d’évaluation. Les SAGE ont ainsi vocation à rendre plus cohérente la politique de l’eau dans chaque bassin, à identifier les acteurs et maîtres d’ouvrage, à définir les mesures et actions qui permettent de limiter les conflits d’usages, de protéger les écosystèmes aquatiques, de lutter contre les pollutions, et enfin de préserver ou si nécessaire de restaurer la qualité des eaux. Il préconise des actions au niveau local dans les sous bassins versants. En Bretagne, cette démarche a été mise en œuvre depuis 1998. En juillet 2018, la Bretagne compte 19 SAGE mis en œuvre (dont 1 en première révision) et 2 en cours d’élaboration. 100% du territoire breton est ainsi couvert par 21 SAGE.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 97 Le site d’élevage est situé sur le SAGE de la Vilaine comme indiqué ci-dessous :

Figure 21 : Localisation du projet au niveau du SAGE (source : SIGES BRETAGNE)

Le SAGE Vilaine est mis en œuvre après sa première révision depuis le 02/07/2015. Le périmètre du SAGE est constitué de l’intégralité du bassin versant de la Vilaine, auquel sont adjointes des rivières côtières se déversant dans l’estuaire maritime de la Vilaine. La surface totale de ce périmètre est de 10 995 km² à cheval sur deux régions (Bretagne et Pays de Loire). Le bassin de la Vilaine est localisé dans le Massif Armoricain, sur une zone granitique et schisteuse où les aquifères sont rares voire quasiment inexistants. Les précipitations sur le bassin sont de l'ordre de 600 mm par an. Sur la Vilaine, les étiages sont sévères, et une grande partie du bassin (Oust, Meu, Vilaine amont et aval) est soumise aux inondations. Comme milieux naturels remarquables, il faut signaler la présence des marais de Redon, la forte densité en étangs, ainsi que la baie de Vilaine. En termes d'aménagement, on notera l'existence de retenues dans la partie amont du bassin et du barrage estuarien d'. L'axe de la Vilaine, ainsi que l'Oust et l'Isac sont canalisés. Les principaux enjeux de ce SAGE sont la qualité des eaux (problèmes de pollutions diffuses agricoles), la ressource en eau pour l'alimentation en eau potable, l'hydrologie (étiages et inondations), et la restauration des poissons migrateurs (anguille, alose, lamproie, et salmonidés). (Extrait du site internet : http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/vilaine)

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 98 2.6.2.3 Les bassins versants

La commune de LA VRAIE-CROIX est située à cheval sur deux bassins versants. Le projet est situé en limite sud du bassin versant de l’Arz comme l’indique la carte ci-dessous extraite de SIGES Bretagne :

Figure 22 : Localisation du projet au niveau des bassins versants L’Arz prend sa source sur la commune de dans le canton de Grand-Champ. Le bassin versant de l’Arz, tout comme la Claie, a une forme très étirée et après avoir parcouru plus de 70 kilomètres d’Ouest en Est, se jette dans l’Oust au niveau de la commune de Saint-Jean-la-Poterie. Le bassin versant s’articule autour d’une vallée plus ou moins large de 7-8 kilomètres suivant les secteurs. Sur la partie amont, la vallée est peu encaissée à l’inverse de la partie centrale au relief plus encaissé rendant le paysage un peu plus pittoresque.

2.6.2.4 Les masses d’eau

Les poulaillers de Madame CHENAIS PATRICIA sont situés sur la masse d’eau « l’Arz et ses affluents depuis la source jusqu’à la confluence avec l’Oust » Code Sandre GR0137. La zone hydrographique est l’Arz de sa source au Rau de Saint Gentien (code Sandre J881).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 99 2.6.2.5 Bassin versant algues vertes

La Bretagne compte 8 baies en algues vertes. Un plan de lutte contre les algues vertes 2017-2021 fait suite au premier plan gouvernemental 2010-2015. L’objectif de ce plan est de réduire d’au moins 30 % les flux de nitrates (disposition 10A-1) au titre du SDAGE Loire Bretagne 2016-2021 approuvé le 18/11/2015. Les 8 baies concernées sont présentées sur la carte ci-dessous :

Figure 23 : Baies concernées par le plan algues vertes

Le projet étant situé dans le Morbihan, le projet n’est pas concerné par le plan algues vertes.

2.6.2.6 Bassin versant contentieux

La Directive n° 75/440/CEE du 16 juin 1975 concernant la qualité requise des eaux superficielles destinées à la production d’eau alimentaire dans les Etats membres exige que les teneurs en nitrates soient inférieures à 50 mg/L dans les eaux superficielles destinées à la production d’eau pour la consommation humaine. Suite à l’arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes du 8 mars 2001 relatif à la qualité des eaux superficielles destinées à la production d’eau alimentaire en Bretagne, la France a été condamnée pour non-respect de la norme communautaire. En 2007, 9 bassins versants situés au Nord de la Bretagne étaient concernés par le contentieux européen. Onze ans après la mise en place d’un plan d’actions très restrictif, quatre bassins versants sur les neuf sont concernés par des mesures pour réduire les concentrations en nitrate dans les périmètres de captage d’eau. Le projet de Madame CHENAIS est situé en sud Bretagne. Il n’est donc pas concerné par ces plans d’actions.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 100 2.6.2.7 Bassin versant eutrophisation

Le SDAGE Loire-Bretagne a définit des zones sensibles à l’eutrophisation. Il s’agit notamment des zones dans lesquelles les rejets de phosphore, d’azote, ou de ces deux substances, doivent être réduits. Il peut également s’agir de zones dans lesquelles un traitement complémentaire (traitement de l’azote ou de la pollution microbiologique) est nécessaire afin de satisfaire aux directives du Conseil dans le domaine de l’eau (directive "eaux brutes", "baignade" ou "conchyliculture"). Le projet de Madame Chenais se situe au sud des bassins eutrophisations. Il n’est donc pas concerné par les restrictions.

2.6.2.8 Zone de protection de captage

Dans les bassins hydrologiques dédiés principalement à l’alimentation en eau potable, la qualité des eaux brutes doit être conforme à la directive cadre européenne n° 2000/60/CE du 23 octobre 2000. Les périmètres de protection de captage ont pour objectif de préserver la ressource, contre les pollutions accidentelles, ponctuelles et locales. Trois types de périmètres peuvent être définis : - un périmètre immédiat (A) est établi autour de l’ouvrage. Il est clos et acquis en pleine propriété par la collectivité. Toutes les activités autres que celles liées à l’exploitation et à l’entretien des ouvrages de captage et du périmètre immédiat sont interdites ; - un périmètre rapproché (B) : toutes les activités susceptibles de nuire à la qualité des eaux y sont interdites ou réglementées. Une réglementation est proposée pour les habitations, les bâtiments agricoles, les règles d’épandage et les pratiques agricoles. A l’intérieur du périmètre rapproché, un secteur sensible peut être défini. Les contraintes y sont plus fortes, elles réglementent l’usage du sol ; - un périmètre éloigné (facultatif) où sont applicables des recommandations.

Aucun périmètre de captage d’eau n’est situé dans la zone d’étude du projet.

2.6.2.9 Zones de protection des aires d’alimentation en eau potable

En 2007, afin d’assurer l’exécution de l’arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes du 8 mars 2001, a été mis en place, à compter du 1er janvier 2008, par arrêté préfectoral, des mesures de protection supplémentaires dans certaines zones de protection des aires d’alimentation des prises d’eau suivantes. Aucune zone n’est recensée dans le département du Morbihan.

2.6.2.10 Zones Conchylicoles

Aucune zone conchylicole n’est située à moins de 500 m du lieu d’implantation du projet.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 101 2.6.2.11 Piscicultures

Aucune pisciculture n’est située à un kilomètre en aval du site du projet.

2.6.2.12 Zones de baignade

Le projet de Madame Chenais n’est pas situé en zone littorale. Les parcelles du plan d’épandage ne sont pas concernées non plus. Il n’y a donc pas de zone de baignade où l’épandage est limité à 200m.

2.6.2.13 Zones humides d’intérêt environnemental spécifique

Les « zones humides » sont définies par l’article L.211-1 du code de l’environnement : « On entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année » et par l’arrêté du 24 juin 2008 modifié (par arrêté du 1er octobre 2009) qui précise les critères de définition et de délimitation des zones humides en application des articles L. 214-7-1 et R. 211-108 du code de l’environnement.

D’après le réseau partenarial des données sur les zones humides (http://sig.reseau-zones-humides.org/), les poulaillers actuels et celui en projet ne sont pas situés en zone humide comme l’indique la carte ci- dessous :

Figure 24 : Carte des zones humides autour du projet La zone humide la plus proche est située à 144 m à l’ouest du poulailler en projet. Le projet de construction n’aura donc pas d’impact sur les zones humides.

Les parcelles du plan d’épandage situées en zones humides sont recensées sur le plan d’épandage et sont en général non épandables. Les pratiques vis-à-vis de ces zones resteront inchangées et sont adaptées à la parcelle. Elles ne sont pas de nature à détruire les zones humides.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 102 2.6.3 Contexte hydrogéologique de proximité

Le réseau hydrographique à proximité de l'élevage se traduit par un cours d’eau à 350 m au nord-ouest, et un autre à 330 m au nord. Ce sont des affluents de l’Arz situé à 2,9 km plus au nord. Un autre cours d’eau est situé plus au sud à 600 m. Il s’agit du ruisseau de Keralvy affluent du St Eloi. La carte ci-après permet de visualiser l’ensemble de ces données sur la zone concernée par le projet :

Figure 25 : Localisation des cours d’eau proches du projet (extrait de sandre.eaufrance.fr)

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 103 2.6.4 Qualité des eaux

2.6.4.1 Qualité des eaux superficielles

L’arz sous bassin versant de l’Oust est suivi annuellement à son exutoire situé à St Jean de la Poterie (source : Grand bassin de l’Oust – publications - Observatoire de l’Oust 2018)

Évolution du paramètre "nitrates" sur le bassin versant de l’Arz : Les nitrates représentent la forme oxydée stable et largement dominante de l’azote dans les eaux. Les nitrates ne sont pas par eux même toxiques pour la vie piscicole. Ils sont en revanche impliqués (comme le phosphore) dans les phénomènes d’eutrophisation, qui sont néfastes aux poissons en raison de la forte réduction de la concentration en O2 dissous dans l’eau, et des variations importantes du pH. Les limites de qualité des eaux destinées à la consommation humaine, sur le paramètre « nitrates » (arrêté du 11 juillet 2007), sont fixées à 50 mg/l pour les eaux distribuées dans les réseaux eau potable ; et à 50 et 100 mg/l pour les eaux brutes, respectivement pour les eaux superficielles et pour les autres eaux (limite au-delà il n’est plus possible d’utiliser l’eau pour la production d’eau pour la consommation humaine).

Depuis le début des analyses, il est noté une tendance à la diminution des concentrations moyennes en nitrates. La moyenne en 2018 est de 14,9 mg/l. Le Q90 est à 26 mg/l. Avec un objectif de SAGE fixé à 35 mg/l, cette masse d’eau respecte largement la valeur limite.

Figure 26 : Évolution du paramètre nitrate de l’Arz de 2000 à 2018

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 104 Évolution du paramètre "phosphore" sur le bassin versant Le phosphore est un élément constitutif des tissus vivants, ce n’est donc pas en lui-même un paramètre toxique ou dangereux. Ce paramètre n’est pas considéré comme problématique pour l’alimentation en eau potable. En revanche, le phosphore, associé aux nitrates, intervient directement dans les phénomènes d’eutrophisation. Ces nuisances potentielles générées par des teneurs excessives en phosphore, se manifestent via des développements phytoplanctoniques dans les eaux ce qui entraîne un dérèglement du milieu (consommation en oxygène, production de matière organique, excrétion de toxines par certaines espèces de micro-algues, ...). Les normes fixées sur le phosphore, reconnues comme le principal facteur limitant au développement du phytoplancton en eau douce, sont donc axées sur une lutte contre l’eutrophisation. Le phosphore présent dans les cours d’eau a pour origine, soit l’érosion des sols (phosphore particulaire), soit les rejets directs (phosphore soluble). Contrairement aux nitrates, pour lesquels les plus fortes concentrations sont observées en période de hautes eaux (période de lessivage), les plus fortes concentrations en phosphore sont classiquement observées en étiage, en raison de la baisse des coefficients de dilution.

A l’exutoire de l’Arz, les orthophosphates et le phosphore total sont suivi depuis 2009. Une légère augmentation des concentrations en phosphore total est observée depuis 2009. Toutefois le Q90 en phosphore total n’a jamais dépassé la limite du bon état (0,2 mg/l) depuis le début de la période de suivi. Pour l’année 2018, la concentration maximale est de 0,25 mg/l et le Q90 de 0,12 mg/l. Pour les orthophosphates, la concentration maximale est de 0,07 mg/l et le Q90 est de 0,04 mg/l. La part de phosphore particulaire est donc prépondérante à l’exutoire de l’Arz.

Figure 27 : Évolution du phosphore total et des orthophosphates à l’exutoire de l’Arz entre 2009 et 2018

2.6.4.2 Qualité des eaux souterraines

En fonction du substrat géologique, on obtiendra une mise en réserve et une disponibilité différente des eaux souterraines. Dans les zones granitiques les possibilités de mise en réserve sont souvent importantes. L'eau souterraine est dans ce cas essentiellement présente sous forme de nappes de subsurface facilement accessibles par des puits. Dans les formations gréseuses et schisto-gréseuses, il y a souvent possibilité d'exploitation de réserves profondes par forages. Les formations schisteuses, enfin, sont généralement pauvres en eaux souterraines. Sur la commune de LA VRAIE-CROIX et le bassin versant de l’Arz, on ne recense pas de captage d’eau souterraine identifié comme prioritaire pour reconquête de la qualité de l’eau selon le SDAGE 2016- 2021. Le projet ne sera pas situé dans un périmètre de protection de captage d’eau.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 105 2.6.4.3 Impacts des effluents d’élevages

En cas de mauvaise utilisation, les produits issus d’un élevage, riches en éléments fertilisants, sont potentiellement polluants, en particulier pour l’eau et la vie aquatique. Ils peuvent apporter des quantités importantes de matières organiques et minérales dans les eaux superficielles et souterraines. L’augmentation de la teneur en nitrate associée au phosphore favorise l’eutrophisation des milieux aquatiques ce qui a pour conséquence une diminution de l’oxygène et de la lumière, une prolifération possible d’algues, une augmentation de la teneur en ammoniaque et de nitrites toxiques pour certains organismes et une augmentation de la sédimentation. Des risques de pollution peuvent apparaître à l’épandage et autour des bâtiments d’élevage suite à un mélange des eaux de pluies et des déjections animales. Ces risques vont apparaître sous deux formes différentes : le ruissellement et le lessivage. Le ruissellement de surface peut être responsable d’entraînements d’effluents pouvant expliquer des élévations dans les cours d’eau des teneurs en azote et en phosphore. Le niveau de ruissellement dépend de l’intensité de la pluie et de l’état structural du sol. Les risques de ruissellement peuvent apparaître : - Lorsque l’on travaille sur un sol insuffisamment ressuyé et que l’on provoque un tassement du sol (ornières). Ce phénomène sera accentué si l’on travaille dans le sens de la pente. - Sur les parcelles sensibles à l’érosion. Le lessivage correspond à une migration, sous l’action de l’infiltration des eaux de pluie dans le sol, de la forme nitrique de l’azote (NO3 : forme qui n’est pas retenue par le complexe absorbant du sol) des couches superficielles du sol vers les couches inaccessibles aux racines. Les risques de lessivage peuvent apparaître : - Lorsque les pluies sont abondantes et que le sol est saturé, - Dans les zones de fragilité : failles karstiques et les zones d’infiltration préférentielle (forage de conception incorrecte ou mal protégé). Le phosphore contenu dans les effluents est très lié à la matière organique et va être très fortement fixé au sol ; les pertes de phosphore par lessivage sont quasi nulles. L’azote des effluents se présente sous forme organique et ammoniacale. Ces formes azotées ne sont pas lessivables dans le sol. Ces formes se transforment en nitrate (NO3) lorsque la température et le degré hygrométrique du sol le permettent. Le processus de minéralisation de l’azote s’accélère au printemps avec l’augmentation des températures, mais en cette saison les nitrates sont alors fortement utilisés par les cultures en période de croissance végétale, et à l’automne dès la ré-humidification du sol. Les risques d’entraînement en profondeur sont donc limités.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 106 2.6.4.4 Mesures prises, effets attendus et suivi

 Au niveau du forage : Le forage répond aux prescriptions techniques de l’arrêté du 11 septembre 2003 fixant les dispositions applicables afin de protéger la ressource en eau : le forage n’est pas situé sur le passage d’une source de pollution mobile (passage animaux, passage épandeur) ou à proximité d’une source de pollution fixe susceptible de se déverser vers le forage (stockage de fioul ou aire de remplissage du pulvérisateur...), le forage n’est pas dans une zone d’épandage, il est sur le site Figure 28 : Photo du forage d’élevage, la protection en tête de forage est conforme aux prescriptions de l’arrêté concernant la buse, margelle et couvercle,  une surface de 5 m * 5 m autour du forage est entretenue,  les eaux de ruissellement sont détournées de la tête de forage,  un compteur volumétrique est installé permettant de contrôler les consommations d'eau et de détecter rapidement de fuites éventuelles,  l’ouvrage est équipé d'un disconnecteur,

une analyse d'eau est réalisée tous les ans.

 Au niveau des bâtiments : Les bâtiments sont construits par les entreprises spécialisées qui garantissent une parfaite étanchéité des soubassements, ce qui permet d’éviter le risque de fuites chroniques d’effluents vers les eaux. L’élevage se fait dans des bâtiments clos permettant de recueillir la totalité du fumier de volailles. Les sols sont bétonnés et étanches permettant ainsi de recueillir les eaux de lavage des poulaillers dans une fosse située en bas de pente (très légère). Une dalle bétonnée à chaque extrémité des poulaillers permet de limiter les pertes de fumier dans le milieu naturel lors de la vidange du fumier en fin de lot. Au niveau des bâtiments, toutes les mesures sont et seront prises pour collecter l’ensemble des effluents sans perte dans le milieu naturel. Les eaux pluviales de toitures rejoindront le milieu naturel sans être souillées par les effluents.

 Au niveau du stockage du fumier au champ Le stockage du fumier de volailles non susceptibles d’écoulement au champ respecte les règles suivantes : - Stockage sur une parcelle épandable à plus de 35 m d’un cours d’eau, de 100 m des tiers et 500 m de zone conchylicole - Maximum 9 mois - Tous les 3 ans - Volume adapté à la surface à épandre - Enregistrement de la parcelle où à lieu le dépôt avec date de mise en tas et date de reprise - En andain d’au maximum 2,5 m - Couvert soit par une bâche soit par une couverture naturelle de paille sur 30 cm.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 107

 Au niveau de l’épandage : La gestion prévisionnelle des effluents d’élevage est détaillée dans la partie 1 – le projet - gestion des effluents. Ces mesures ont pour but de limiter l’impact de l’épandage des effluents d’élevage sur le milieu "eau". Elles concernent principalement : - L'étude du plan d’épandage : il a permis de sélectionner les terres aptes à recevoir les déjections en tenant compte de la nature des sols et des périodes excédentaires en eau. Les terrains trop humides, superficiels ou pentus ont été écartés et ne recevront pas de lisier, de même que les parcelles ou parties de parcelles soumises à des interdictions réglementaires liées à la protection de l’eau (terrain humide ou proche des cours d’eau notamment) ; - Le raisonnement de la fertilisation ; - Le choix du matériel et l’utilisation de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

Au niveau, de la gestion des effluents, le projet prévoit la valorisation des déjections sur les parcelles du plan d’épandage. Cette valorisation se fera dans le cadre d’une fertilisation raisonnée, qui s’appuie sur les conseils du plan de fumure prévisionnel réalisé chaque année, sur la connaissance des valeurs fertilisantes des effluents à valoriser et sur la connaissance des sols. Le pétitionnaire et les prêteurs de terres s’engagent à respecter le plan d’épandage. Les doses d’apports seront donc ajustées aux besoins des cultures.

Le respect des dates et des distances d’épandage, par rapport aux points d’eaux, ainsi que l’utilisation d’une fertilisation raisonnée, permettront de réduire notablement l’influence de l’installation classée sur le milieu naturel.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 108 2.6.5 Prélèvement d’eau

2.6.5.1 Prélèvement d’eau sur le territoire

Sur notre zone d’étude, quelques forages sont recensés sur la base Info Terre :

Figure 29 : Recensement des forages sur la zone d’études Le plus proche du projet est situé au sud-ouest à 975 m (BSS001DGKM). Il s’agit d’un forage de 22 m de profondeur pour utilisation individuelle de l’eau déclaré par Monsieur Picault. Un autre est situé à 1,5 km à l’ouest du projet (BSS001BJEC). Il s’agit d’un forage de 12 m de profondeur déclaré par entrepreneur Picault. Un autre est situé en partie nord à 1,25 km sur la commune de LARRE. Il s’agit d’un forage (BSS001BJFL) de 40 m. Les autres forages sont localisés essentiellement autour du bourg de la Vraie-Croix à 3,5 kilomètres du projet. Ces forages sont tous localisés dans un sous-sol granitique. Sur la commune de la Vraie-Croix, la consommation d’eau en 2017 était de 240 273 m3 pour l’industrie à 85 % et l’irrigation. 85 % de l’eau était de type souterrain. (source : https://bnpe.eaufrance.fr/acces- donnees/codeCommune/56261/annee/2017). La masse d’eau de la Vilaine se recharge grâce à la pluie. L’épaisseur de l’aquifère est relativement importante : dans plus de 50 % des cas, elle est supérieure à 45 m. Les débits dans les formations schistogréseuses, schistes Primaire et granites sont de 7 m3/h.

2.6.5.2 Prélèvement en eau du projet et analyse des effets

L’élevage actuel est alimenté en eau par un forage. Le prélèvement d’eau a été déclaré le 19 janvier 2011 (voir attestation en annexe). Sa profondeur est de 25 m. Après projet, l’alimentation en eau du futur poulailler se fera également par le forage actuel. La consommation annuelle après projet sera de 4095 m3. Une surconsommation sur le forage pourrait entrainer un assèchement de la nappe d’alimentation. Cependant, la masse d’eau de la Vilaine dispose d’un grand volume d’eau. Les 2133 m3 en plus du projet ne seront pas de nature à assécher cette masse d’eau.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 109 2.6.5.3 Mesures prises, effets attendus et suivi

Pour limiter la consommation en eau du forage, un soin tout particulier a été apporté au choix des systèmes d’abreuvement des animaux. Pour éviter tout gaspillage de la ressource en eau, Madame CHENAIS PATRICIA mettra en place des lignes de pipettes à économie d’eau adaptées aux sols bétonnés et aux différentes espèces élevables dans les poulaillers. La consommation d’eau de l’élevage est suivie. Un compteur volumétrique permet de relever la consommation d’eau du forage régulièrement. La consommation par poulailler est également relevée journalièrement et notée dans le registre d’élevage. En outre, la surveillance quotidienne assurée lors des soins à apporter au niveau des animaux, permet de détecter rapidement des fuites d’eau éventuelles. Après projet, Madame CHENAIS continuera à relever journalièrement les consommations d’eau par poulailler et annuellement pour le forage. Le lavage des poulaillers est réalisé avec une pompe à haute pression afin de limiter les consommations.

2.6.6 Gestion des eaux pluviales - pluviométrie

2.6.6.1 État initial

Sur la station de référence de notre zone d’étude, les hauteurs d’eau moyennes mensuelles sont les suivantes :

Tableau 23 : Pluviométrie moyenne sur la période 1981-2010

Le mois le plus pluvieux est celui de décembre avec 134,7 mm et celui le plus sec est celui de août avec 49,4 mm. Le cumul moyen de pluie annuelle sur toute la période est de 1070,1 mm.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 110 2.6.6.2 Analyse des effets

Les ouvrages de stockage que sont les fosses et les fumières mal dimensionnés pour contenir la pluie en hiver peuvent déborder et aller polluer les cours d’eau. Il est donc important de maîtriser le paramètre pluie. La pluie sur un tas de fumier non couvert par une bâche ou de la paille entraîne tous les éléments nutritifs du fumier que sont les nitrates et le phosphore vers les cours d’eau. La pluie sur des surfaces imperméables ruisselle sur ces surfaces. L’évacuation vers des fossés engendre un gonflement des rivières et des inondations. Les eaux de pluie ne sont pas dépourvues de pollutions et peuvent constituer une cause de dégradations importantes des cours d’eau, notamment en période orageuse. Ces eaux se chargent d’impuretés au contact de l’air (fumées industrielles, résidus de pesticides…) et de résidus déposés en ruisselant sur les toits, les cheminées des villes, les zones imperméabilisées (huile de vidange, carburants, résidus de pneus, métaux lourds) et sur les zones souillées par les déjections animales à la campagne.

2.6.6.3 Les mesures

Pour l’élevage de Madame CHENAIS PATRICIA, les animaux étant élevés au sol et sur paille, il n’y a pas d’ouvrage de stockage. Le fumier non susceptible d’écoulement est un produit très pailleux qui peut être stocké directement au champ. Le fumier est donc bâché en attente d’épandage limitant ainsi la formation de jus d’écoulement. Le tas de fumier n’est pas stocké au même endroit pendant 3 ans. L’eau pluviale tombant sur les poulaillers actuels s’écoule sur les côtés enherbés. Les poulaillers étant surélevés par rapport au terrain naturel, l’eau ne stagne pas aux abords et s’infiltre dans le sol. Pour le poulailler en projet, l’eau sera évacuée en partie nord en direction de la parcelle en culture attenante pour infiltration dans le milieu naturel. Les eaux pluviales ne sont donc pas évacuaées vers un fossé. Elles ne sont donc pas de nature à entraîner un grossissement des cours d’eau et à entraîner des inondations. Ces eaux pluviales ne sont pas en contact avec les déjections animales (fumier) car les réseaux sont bien séparés. La zone d’évacuation du fumier, bétonnée en partie nord du poulailler en projet, sera nettoyée à chaque fin de vidange afin de la maintenir exempt de fumier. Le fumier de volailles stocké au champ est couvert d’une bâche afin d’éviter la formation de jus lessivage et ruissellable vers les cours d’eau.

2.6.7 Gestion des eaux résiduaires

2.6.7.1 Les eaux résiduaires ou eaux de lavages et analyse des effets

Les eaux de lavage des poulaillers, les eaux usées et de lavage des mains chargés en matières organiques, matières phosphorées, matières azotées, de métaux lourds et de germes doivent être collectées pour ne pas polluer le milieu et les cours d’eau.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 111 2.6.7.2 Mesures prises, effets attendus et suivi

Les eaux de lavage des poulaillers et les eaux usées sont collectées dans des fosses couvertes. Peu chargées en azote, ces eaux sont épandues directement au champ sur les terres épandables de Madame Chenais comme toute autre déjection animale. Cet épandage sera réalisé en suivant les prescriptions d’apport du plan prévisionnel de fumure et enregistré dans le cahier d’enregistrement des pratiques de fertilisation des parcelles. Le fumier de volailles est évacué à chaque fin de lot directement au champ pour stockage ou épandage. Il s’agit d’un fumier non susceptible d’écoulement. Il est donc stocké bâché au champ. Ainsi, ce produit ne génère pas jus.

2.7 LES ODEURS

2.7.1 Sources odorantes

Les odeurs produites par les différentes activités avicoles peuvent être à l’origine de nuisances olfactives pour le voisinage. Ces nuisances olfactives sont parfois source de conflits entre les aviculteurs et les riverains. La question des odeurs en élevage a aujourd’hui une importance croissante notamment dû à une présence urbaine de plus en plus importante dans les zones autrefois rurales. La législation sur les odeurs évolue. Le BREF élevage 2017, aborde principalement le sujet dans les Meilleurs Techniques Disponibles (MTD) 12, 13 et 26. On distingue trois principales sources d’odeurs en élevage avicole : - les bâtiments d’élevage : les odeurs sont produites par l’action microbienne de dégradation de l’acide urique et des fèces dans la litière (ou le lisier). La formation d’odeurs dépend principalement de l’humidité et du PH de la litière, eux-mêmes influencés par de nombreux facteurs : alimentation des animaux, santé, gestion de l’ambiance (ventilation…), matière première utilisée comme litière, conditions météorologiques… - les zones de stockage et d’entreposage des effluents : la gestion des effluents au cours du lot a un impact sur les émissions d’odeurs. Après la phase d’élevage, le stockage des effluents est aussi un facteur à prendre en compte pour limiter les nuisances olfactives. - les opérations d’épandage : la phase d’épandage est à l’origine d’un pourcentage très important des plaintes pour nuisance olfactive de la part des riverains (Mukhtar et al, 2004). L’intensité de l’odeur dégagée lors de la phase d’épandage dépend notamment des paramètres climatologiques. La vitesse du vent et son orientation auront une influence sur la perception de l’odeur par le voisinage et donc sur son effet de nuisance.

Les conditions environnementales (hygrométrie, température, lumière, ultraviolets, vent ou turbulences) influent sur la durée et la portée d’une odeur. Par exemple, l’humidité est plus favorable à la propagation des odeurs qu’un air froid en hiver généralement plus sec. Les fumiers sont composés de plusieurs composants chimiques répartis en 4 grandes familles : - les composés soufrés réduits (dont H2S), Mise en forme : Puces et numéros - les composés azotés dont l’ammoniac, - les composés carbonés, - les composés aromatiques.

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Tous ces polluants ont en élevage, les origines suivantes : - L’aliment distribué, Mise en forme : Puces et numéros - Le métabolisme des animaux, - La production de sous produits, - L’air sortant des bâtiments d’élevage, Mise en forme : Puces et numéros - Les déjections lors de leur stockage.

Les risques vis à vis de l’air sont à rapprocher des éventuelles émanations d’ammoniac. Les concentrations des composés chimiques sont variables, d’où une multitude de combinaisons possibles. Il est à noter que l’ammoniac, bien que son niveau de concentration soit le plus élevé de tous les gaz identifiés dans l’air émis par les élevages, est loin d’être le seul gaz responsable des odeurs. De nombreuses études montrent que la seule réduction de la concentration en ammoniac ne permet pas de réduire de manière équivalente les odeurs émises.

Ce point est évoqué plus largement dans le volet Etude Risque Santé (Chapitre 7).

2.7.2 Le vent – vecteur de propagation des odeurs

Le vent est un vecteur de propagation des odeurs. Sur une période de référence allant de 1985 à 2015, la rose des vents reportée sur la figure ci-après permet de caractériser les vents dominants enregistrés sur la station de QUESTEMBERT au sud-est du projet :

Figure 30 : Rose des vents

Une composante principale se dessine avec des vents soufflant : - 1068 h (12% des vents) par an, du sud-ouest au nord-est, - 906 h (10% des vents), du sud-sud-ouest, - 764 h du ouest-sud-ouest (9% des vents), - 571 h de l’ouest (7 % des vents).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 113 2.7.3 Impact et perception de ces odeurs par des tiers situés à proximité des sources de production

La perception d’une odeur dépend non seulement de l’intensité de l’émission de celle-ci, mais également de sa dispersion (dilution des émissions odorantes dans l’atmosphère). Différentes personnes sont susceptibles de percevoir les odeurs produites par l’élevage. Leur sensibilité sera différente en fonction de leur situation par rapport à l’élevage. Sur l’exploitation de Madame CHENAIS Patricia, les vents dominants sont de secteur sud-ouest. Le village situé dans les vents dominants au nord-est est celui « la maison du Parlegas » à plus de 300 m des poulaillers existants et du poulailler en projet. Les vents du sud peuvent impacter le village de « Kerplat » à plus de 200 m au nord du projet. Les vents d’ouest peuvent impacter les habitations du village de « Toulhouët » située à moins de 100 m à l’est des poulaillers existants mais à plus de 100 du futur poulailler.

vent

vent vent

Figure 31 : Habitations tiers et vents dominants

2.7.4 Mesures prises, effets attendus et suivis

Les odeurs constituent un ensemble de phénomènes complexes et l’élimination de la gêne qu’elles engendrent n’est pas un problème facile à résoudre. Cependant, les progrès techniques permettent de réduire les nuisances.  Au niveau des bâtiments : L’implantation des bâtiments a été réfléchie, en fonction de la topographie et des vents dominants, de manière à avoir une bonne ventilation et à limiter les odeurs perçues par le voisinage. De plus, les obstacles naturels déjà existants (haies en partie nord et talus en partie sud) ou en projet (haie en partie est et nord du futur poulailler) permettent également de créer des barrières qui limitent la diffusion des odeurs et donc au final la perception par les voisins. Les locaux sont maintenus en parfait état de propreté pour limiter la diffusion des odeurs par les particules de poussières. Les poulaillers sont lavés et désinfectés après chaque bande d’animaux. Les poulaillers sont, par ailleurs, convenablement ventilés par un système de ventilation permettant un renouvellement d’air suffisant et régulier à l’intérieur des bâtiments et une bonne évacuation de l’humidité. Cette ventilation, associée au chauffage permet de garder une litière sèche et donc d’éviter la fermentation à l’origine de la production d’ammoniac. L’extraction de l’air des anciens poulaillers se fait par lanterneau en partie haute et par des turbines en pignon pour le P2 dont les odeurs sont arrêtées par une haie de sapin et sur le coté pour le P1. Le hangar fait effet « rempart » des odeurs pour les 3 premières turbines du P1. Pour la quatrième turbine, Madame CHENAIS mettra en place un par-

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 114 poussière. Dans la continuité du hangar, des arbres fruités ont été plantés. Ils feront également rempart aux odeurs. L’extraction de l’air vicié du nouveau poulailler sera réalisée en hauteur grâce à des cheminées pour assurer une meilleure dispersion des odeurs à l’extérieur et en pignon en complément avec des turbines équipées de capot redirigeant les poussières vers le sol. Afin de limiter les odeurs et les poussières, Madame CHENAIS réalisera un talus avec une haie fleurie en partie nord et est du nouveau poulailler. Les abreuvoirs sont des gouttes à gouttes de type pipettes permettant d’éviter les gaspillages d’eau et donc une humidification de la paille qui pourrait entraîner une fermentation génératrice d’odeurs. L’efficacité de réduction des émissions d’ammoniac serait comprise entre 20% et 30% pour les unités à ventilation forcée, naturelles ou isolées, équipées d’un système d’abreuvement sans fuite avec une litière dont l’humidité est inférieure à 30-35% (TFRN 2014). La brumisation utilisée lors des périodes de fortes chaleurs permet de réduire les émissions d’odeurs de 12 à 23% en provenance des bâtiments d’élevage. Dans tout type d’élevage, différentes pathologies sont responsables de la perte d’un certain nombre d’animaux. Ces animaux morts sont donc retirés immédiatement des poulaillers. Ils sont stockés dans un congélateur avant le passage de l’équarisseur. Le jour du passage de l’équarisseur, les animaux sont transférés dans le bac d’équarrissage situé avant l’entrée du site d’élevage. Par ailleurs, la société d’équarrissage (SEC ANIM) est aussitôt prévenue des pertes, et assure un enlèvement régulier des animaux morts. Les aliments seront livrés de manière régulière et stockés dans des silos étanches à proximité des poulaillers. Il est à noter par ailleurs que l’optimisation des rations alimentaires des animaux avec le multiphase, l’ajout d’enzymes et d’acides aminés, permettent de maximiser l’absorption des nutriments par l’animal. Ainsi, on retrouve moins de nutriments disponibles pour les microorganismes présents dans les déjections réduisant alors l’activité de ces derniers et par conséquent l’émission d’odeurs.

 Au niveau du stockage du fumier : A la sortie du fumier de chaque lot, ce dernier peut être soit directement épandu au champ, soit stcké en attente d’épandage. Le tas de fumier stocké au champ devra être recouvert d’une bâche qui permet de limiter l’exposition du tas aux conditions climatiques extérieures, afin d’éviter une augmentation des émissions d’ammoniac et autres molécules olfactives. Le tas sera placé à plus de 100 m des habitations et à plus de 35 m des cours d’eau.

 Au niveau des opérations d’épandage : Les épandages sont réalisés durant quelques jours par an. Ils se font en journée. L’enfouissement se fait dans les 4 heures afin de ne pas perdre en élément fertilisant (volatilisation de l’ammoniac) et de limiter au maximum les odeurs.

L’ensemble des mesures prises au niveau du site d’élevage dans le cadre des bonnes pratiques agricoles permettra de limiter les nuisances olfactives pour le voisinage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 115 2.8 BRUIT ET VIBRATIONS Définition : Le bruit est un mélange de sons. Le son se propage dans l’air par un phénomène vibratoire et parvient jusqu’à notre oreille. La vitesse de propagation du son dépend du milieu dans lequel il est émis. Dans l’air, elle est de 340 m/s soit 1224 km/h. Le son est caractérisé par : - sa force sonore dont les grandeurs physiques sont l’intensité (I en W/m²), la pression acoustique (P en Pascal) et le niveau de pression sonore (L en décibel (DB)) - sa hauteur dont la grandeur physique est la fréquence (F en Hertz (Hz)) - et sa durée dont la grandeur physique est le temps (t en seconde). De manière générale, le seuil de perception est à 0 dB et le seuil de la douleur, voisin de 120 dB. On peut également mesurer la fréquence d’un son, exprimée en Hertz (Hz), qui en définit la hauteur. Plus la fréquence est élevée, plus le son est aigu. En moyenne, l’oreille humaine entend des sons entre 16 Hz et 20 000 Hz et perçoit avec une sensibilité maximale ceux compris entre 1000 et 5 000 Hz. Le bruit peut être défini comme un « son ou ensemble de sons qui se produit en dehors de toute harmonie régulière». Le bruit est un phénomène physique (un son), associé à une perception négative par l’individu qui, elle, n’est pas directement mesurable. La nuisance sonore dépend également des caractéristiques des sons émis comme de celles de la personne qui les reçoit : la fréquence du bruit, la pureté, l’intensité, l’émergence (soudaineté), la durée, la vulnérabilité individuelle et l’association avec d’autres expositions à risque (agents chimiques ou médicamenteux).

Ordre de grandeur du niveau Nature du bruit sonore en dB (A)

Silence diurne à la campagne 45 dB

Rue calme le jour 55 dB

Automobile isolée, au ralenti à 10 m 60 dB Conversation entre deux personnes à 1 65 dB mètre de distance 60 dB Machine à laver : Lavage 74 dB Essorage 75 dB Chasse d’eau

Figure 32 : Echelle de bruit et niveau sonore de quelques bruits familiers

Les décibels de s’additionnent pas de façon arithmétique mais selon une formule logarithmique avec des niveaux sonores de même pondération. Si on est en présence de deux sources de bruit de même niveau sonore, on obtient une élévation du niveau sonore de 3 dB (exemple : 60 dB + 60 dB = 63 dB). Si on est en présence de deux sources sonores dont la différence est supérieure ou égale à 10 bD, le bruit résultant est égal au niveau le plus élevé (exemple : 60 dB + 70 dB = 70 dB).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 116 Lorsqu’on s’éloigne de la source de bruit, il faut multiplier par 2 la distance pour perdre 3 dB (exemple : un bruit de 85 dB sera à 82 dB à 6 m).

Réglementation : Le texte réglementaire de référence, pour les installations classées d’élevage est l’arrêté du 27 décembre 2013. Le niveau sonore des bruits en provenance de l’élevage ne doit pas compromettre la santé ou la sécurité du voisinage ou constituer une gêne pour sa tranquillité. La nuisance est évaluée par l’émergence du bruit provenant de l’élevage, c’est à dire la différence entre les niveaux de bruit mesurés lorsque l’installation est en fonctionnement et lorsqu’elle est à l’arrêt. A cet effet, son émergence doit rester inférieure aux valeurs suivantes :

Pour la période Pour la période 6 heures à 22 heures 22 heures à 6 heures

DURÉE CUMULÉE ÉMERGENCE MAXIMALE d’apparition du bruit T admissible en db (A)

T < 20 minutes 10 10

20 minutes <= T < 45 minutes 9 9 3 db (A), à l'exception de la période de chargement 45 minutes <= T < 2 heures 7 7 ou de déchargement des animaux. 2 heures <= T < 4 heures 6 6 T > 4 heures 5 5

Tableau 24 : Réglementation "Bruit" des ICPE élevages (porcs, bovins, volailles)

L’émergence sonore doit rester inférieure aux valeurs fixées ci-dessus, en tous points de l’intérieur des habitations riveraines des tiers ou des locaux riverains habituellement : - Occupés par des tiers, que les fenêtres soient ouvertes ou fermées; - Le cas échéant, en tous points des abords immédiats (cour, jardin, terrasse, etc.) de ces mêmes locaux.

Les véhicules de transport, les matériels de manutention et les engins de chantier et autres matériels qui peuvent être utilisés à l’intérieur de l’installation doivent être conformes aux dispositions de l’arrêté du 18 mars 2002, relatif aux émissions sonores dans l’environnement des matériels destinés à être utilisés à l’extérieur des bâtiments.

Enfin, l’usage de tout appareil de communication par voie acoustique (sirènes, avertisseurs, haut- parleurs, etc.) gênant pour le voisinage est interdit, sauf si son emploi est exceptionnel et réservé à la prévention ou au signalement d’incidents graves ou d’accidents.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 117 2.8.1 Identification des sources de bruit et vibrations

Les principales sources de bruit qui pourront être engendrées par cet élevage seront les suivantes : L’arrivée des animaux, chargement dans les poulaillers, Mise en forme : Puces et numéros La distribution de l’aliment aux animaux, Le départ des animaux, chargement dans les camions pour l’abattoir, Les turbines en cas de forte chaleur, Les camions lors des diverses opérations de transport (livraison des aliments, d’animaux), Le matériel lors de la vidange des poulaillers, Le lavage des poulaillers.

Cycle journalier de fonctionnement : En provenance des bâtiments d’élevage : 6h 9h 12h 18h 21h 24h 3h Animaux ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Chaînes d’alimentation ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Extraction d’air par cheminées Turbine sur les côtés ------Lavage ------

A l'extérieur des bâtiments d’élevage : 6h 9h 12h 18h 21h 24h 3h Transport des animaux ------Livraison d'aliment ------Engins agricoles ‘’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’ Groupe électrogène ------

Légende :

___ Fonctionnement en continu ---- Fonctionnement en continu et occasionnel ~~~ Fonctionnement en alterné quotidien

’’’’’‘’ Fonctionnement en alterné et occasionnel

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 118 La majorité des sources de bruit seront occasionnels : - Le bruit des animaux lors des chargements et enlèvements pour l’abattoir. L’arrivée des Mise en forme : Puces et numéros poussins se fera en 2 heures pour les 3 poulaillers. Ils auront lieu en moyenne tous les 2 mois pour la production actuelle de Madame Chenais. L’enlèvement des poulets se fera en 2 fois (détassage) : 3 heures pour le premier départ (1/3 des animaux) et 9 heures pour la fin du lot, - La livraison d’aliment : 2 camions toutes les semaines pendant 10 minutes au début de lot et 4 camions par semaine pendant 10 minutes en fin de lot, - La vidange des poulaillers au télescopique à chaque fin de lot pendant 8 heures pour les 3 poulaillers, - Les bruits émis lors du lavage des poulaillers : 4 heures par poulailler à chaque lot, Mise en forme : Puces et numéros - Le groupe électrogène dans un local technique fermé : il fonctionnera lors des pannes d’électricité. - Les turbines en fin de lot et en été : elles ne fonctionneront que la journée.

Les chaînes d’alimentation se mettent en route de temps en temps sur toute la journée. Seule l’extraction de l’air par les ventilateurs des cheminés se fait en continue. Les engins agricoles sont utilisés ponctuellement dans la journée en cas de besoin.

Différentes sources sont données ici, à titre d’exemple avec les niveaux sonores d’un bruit (en dB) selon son éloignement : Source de bruits/Distance/bruits en dB 10 mètres 100 mètres

Chargement des animaux 50 dB 30 dB Les camions 70 dB 50 dB Tracteur agricole 65 dB 45dB Salle de traite 50 dB 30 dB Ventilation extraction haute 53 dB 33 dB Bruit des animaux lors de la distribution 70 dB 50 dB

Silence diurne à la campagne 45 dB Silence nocturne à la campagne 30 dB Tableau 25 : Références d’émission de bruits (source Etude ITP - 1996)

Le site d'élevage de Madame CHENAIS PATRICIA est implanté dans une zone à vocation agricole, il est éloigné des zones urbanisées et touristiques.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 119 2.8.2 Impact

Les caractéristiques qui rendent un bruit plus ou moins dangereux pour l’homme sont l’intensité, la fréquence, la durée d’exposition, la pureté, le caractère inattendu, la discontinuité et l’association avec des vibrations. Le bruit agit directement sur l’oreille et exerce des effets auditifs et extra-auditifs. Les effets auditifs sont la perte d’audition sous l’effet du bruit qui peut être temporaire (comme à la sortie d’une discothèque où il est difficile d’entendre des conversations mais après un temps au calme, l’audition redevient normale). La perte peut également devenir irréversible lorsque la personne est exposée à un bruit particulièrement fort pendant un temps court (traumatisme sonore aigu) ou un bruit moins élevé (à partir de 80 dB) sur du long terme (traumatisme sonore chronique). La perte d’audition est souvent graduelle. Le bruit entraîne des réactions en chaîne qui mettent en jeu l’ensemble de l’organisme (effets extra- auditifs) que sont : - Les effets subjectifs que sont une gêne, des effets sur les attitudes et comportements, des effets sur les performances, des effets sur l’intelligibilité de la parole - Des effets immédiats et passagers comme des troubles cardio-vasculaires, la diminution de l’attention et de la capacité de mémorisation, l’agitation, la réduction du champ visuel, des toubles gastro-intestinaux - Des effets à long terme comme une fatigue physique et nerveuse, des troubles du sommeil avec insomnie, boulimie hypertension artérielle, anxiété… - Des perturbations du sommeil

A ceux-là s’ajoutent les effets liés aux expositions cumulées (multi-exposition) et à la combinaison avec d’autres agents (agents chimiques, chaleur, médicaments).

Les effets sanitaires du bruit sont extrêmement difficiles à appréhender dans la mesure où ils dépendent, en grande partie, de paramètres individuels. Un même bruit n’affecte pas de la même manière deux personnes différentes, dans la mesure où elles auront des seuils de sensibilité variables en fonction de leur âge, de leur histoire personnelle, de leur environnement, de leur accoutumance au bruit, etc. (AFSSET, Oct 2007 - Rapport d’étude de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail « Bruit et santé »).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 120 2.8.3 Mesures prises pour limiter les nuisances dues au bruit – vibrations et suivis

L’exploitation de l’élevage se fera suivant des techniques récentes ce qui limite les nuisances.

Bruits provenant des bâtiments : La mise en place de certains équipements, du fait de leur présence, et du soin apporté au choix de ces matériels ainsi que leur entretien régulier ont pour effet de réduire le bruit à sa source : - les bâtiments sont fermés, les toitures, parois et sols sont isolées ; cela assurera une bonne Mise en forme : Puces et numéros isolation phonique des cris émis par les animaux, - l'alimentation des animaux se fait de manière continue par chaînes automatisées pour éviter ainsi l'énervement des animaux en attente de nourriture, - le matériel de distribution de l'aliment est maintenu en parfait état de marche, - les turbines ne fonctionnent qu’en été en cas de forte chaleur et que le jour, celles du nouveau poulailler implantées en façade nord ne sont pas orientées vers le voisinage, - l’alarme en cas de problème est reliée à un transmetteur téléphonique. Elle avertit tout de suite Madame Chenais et ne sonnera pas sur le site d’élevage. Le lavage des poulaillers est effectué tous les 2 mois environ. Les portes sont fermées afin de limiter Mise en forme : Puces et numéros les nuisances sonores dues à l’utilisation de la pompe haute pression.

Bruits et vibrations extérieurs aux bâtiments : Toutes les opérations nécessitant la venue de camions ou de tracteurs sur l’exploitation seront organisées de façon à limiter leur durée : - Les voies d’accès au site d’élevage pour le chargement-déchargement et pour le remplissage des Mise en forme : Puces et numéros silos d’aliment sont stabilisées et maintenues en bon état. Les aires de manœuvre sont suffisamment larges. Elles permettent aux véhicules d’accéder aux diverses installations, en toute circonstance, en toute sécurité pour les chauffeurs, et en un minimum de temps limitant les manœuvres et par le fait même les nuisances sonores, - Les livraisons d’aliments sont ponctuelles et ne durent pas longtemps, - Les engins respecteront la vitesse autorisée dans les bourgs et à proximité des habitations, - L’enlèvement des animaux se fait ponctuellement en général de nuit évitant l’énervement des Mise en forme : Puces et numéros animaux et donc les nuisances sonores. - L’enlèvement des animaux morts se fera en journée par la société d’équarrissage SEC ANIM, - La vidange des poulaillers se réalise à chaque fin de lot et durant la journée.

La plupart des bruits, extérieurs aux bâtiments, et pouvant créer une gêne, tels que la livraison d’aliments ou la reprise des déjections, seront occasionnels. Dans la mesure du possible, ces opérations seront effectuées de jour, entre 7h et 20h.

Lors de la construction des bâtiments, des mesures seront prises pour limiter les nuisances (voir partie 2 - chapitre 2.20).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 121 Les véhicules de transport, les matériels de manutention et les engins de chantier qui peuvent être utilisés à l’intérieur de l’installation seront conformes à la réglementation en vigueur. Ils répondront aux dispositions de l’arrêté du 18 mars 2002 relatif aux émissions sonores dans l’environnement des matériels destinés à être utilisés à l’extérieur des bâtiments. L’usage de tout appareil de communication par voie acoustique (sirènes, avertisseurs, haut-parleurs, etc.) gênant pour le voisinage sera interdit. En période nocturne (entre 22 h et 6 h), le bruit généré par l’élevage avicole ne dépassera pas les normes admises. En période diurne (entre 6 h et 22 h), les émergences de bruit seront dues à des activités temporaires et occasionnelles et ne dépasseront pas les normes réglementaires.

Madame CHENAIS PATRICIA mettra en œuvre des conditions d'exploitation de l'élevage permettant de réduire les nuisances sonores de manière à ne pas compromettre la tranquillité du voisinage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 122 2.9 TRAFIC ROUTIER

2.9.1 Etat initial et après projet

Le village de « Toulhouët » est sans issu. Il n’y a aucune autre activité génératrice de trafic hormis les poulaillers de Madame CHENAIS. Le trafic correspond donc seulement au passage des habitants du village. L’estimation du trafic routier avant et après projet est la suivante : Trafic routier AVANT Trafic routier APRES Livraison d’aliment en début de lot si 1 camion tous les 10 les 3 poulaillers démarrés en même 2 camions tous les 10 jours jours temps Livraison d’aliment en fin de lot si les 2 camions par semaine 4 camions par semaine 3 poulaillers démarrés en même temps Livraison d’aliment si poulaillers P1, 3 camions par semaine P2 conduits en décalé par rapport à P3 Arrivée des animaux (si conduite P3 en 1 fois tous les 2 mois 1 fois par mois décalé) Départ des animaux pour le premier 4 camions tous les 2 4 camions une fois par mois enlèvement (si P3 conduit en décallé) mois Départ des animaux pour le second 12 camions tous les 2 12 camions une fois par mois enlèvement (7 jours après le premier) mois sur 2 jours sur 2 jours Vidange du fumier (si P3 conduit en 5 remorques tous les 2 5 remorques tous les mois décalé) mois Tableau 26 : Estimation du trafic routier avant et après projet La conduite des trois poulaillers se fera en décalé entre le P1, P2 et le P3. Cela permettra de lisser la charge de travail ainsi que le trafic routier par mois. Ainsi, de 0 à 14 camions par semaine accèderont à l’entrée du village, sur le site de Madame Chenais avec un maximum de 6 camions par jour sur 2 jours lors de l’enlèvement des derniers poulets.

2.9.2 Analyse des effets

Un traffic important peut avoir des effets sur la santé humaine de par les poussières et les gaz d’échappement (voir chapitre qualité de l’air). Sur les routes communales, le croisement des véhicules peut être plus difficile. Le chargement des silos par le camion d’aliment stationné proche de la route peut géner la circulation.

2.9.3 Mesures prises, effets attendus et suivi

La livraison d’aliment se fait sur le site. Le camion ne gêne pas la circulation lors de la livraison. Les camions ont également la possibilité de manœuvrer sur le site, devant les poulaillers. Ils ne gèneront donc pas la circulation. La circulation des tracteurs se réalisent facilement devant les poulaillers. Ils n’empiètent pas sur la route. Pour le nouveau poulailler, la vidange se fera en partie nord du poulailler avec aire de manœuvre et accès par le côté du poulailler.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 123 Les habitations étant situées après les poulaillers, les camions ne passeront jamais devant. Les nuisances seront donc faibles.

2.10 ANIMAUX NUISIBLES

2.10.1 Impacts

Le principal risque de nuisance lié à la présence d’animaux nuisibles est lié au fonctionnement de l’exploitation, en particulier au stockage de différents produits (aliments pour les animaux, fumier) qui attire des animaux nuisibles, en particulier des rongeurs et des insectes. Les rongeurs peuvent être vecteurs de maladie et il est donc important de limiter leur prolifération. Les insectes (mouches,…) seront sources de nuisances pour les tiers.

2.10.2 Mesures prises pour limiter les nuisances liés aux animaux nuisibles

Des mesures de prévention sont prises par Madame Chenais, pour limiter la prolifération des animaux nuisibles : - Les abords de bâtiments sont maintenus propres et les déchets sont éliminés régulièrement ; Mise en forme : Puces et numéros - Madame Chenais a signé un contrat de dératisation avec une entreprise extérieure : CEDPA Distribution. Ils interviendront 4 fois par an sur le site ; - Madame Chenais réalise également la désinsectisation par thermonébulisation afin de lutter efficacement contre les mouches et ténébrions, lors du vide sanitaire avant l’arrivée des animaux ; - Les bâtiments sont nettoyés et désinfectés après chaque bande. Une procédure de vide sanitaire est appliquée. Cette opération est importante : elle dure quelques jours et fait impérativement suite au lavage et à la désinfection des poulaillers. Ces opérations seront soigneusement réalisées, pour éviter tout risque de contamination ou de problème sanitaire dans l’élevage. - Les cadavres d’animaux sont sortis des poulaillers puis congelés avant d’être posés dans le bac d’équarrissage le jour de la collecte, afin de ne pas attirer les chiens et les renards, et évacués rapidement par la société d’équarrissage (SEC ANIM) qui assure un enlèvement régulier des animaux morts.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 124 2.11 EMISSIONS LUMINEUSES

2.11.1 Etat initial

Aucune source lumineuse n’est présente sur le site ou les alentours.

2.11.2 Impacts

La pollution lumineuse désigne la présence nocturne anormale et/ou gênante de lumière. Ce rayonnement de par sa direction, intensité ou qualité, peut avoir un effet nuisible sur la faune, la flore, les écosystèmes ou parfois des effets suspectés ou avérés sur la santé humaine. - L’éclairage artificiel nocturne trouble les rythmes biologiques en déréglant l’horloge interne et certains processus hormonaux chez les animaux et chez l’homme, - La lumière attire certaines espèces animales se transformant ainsi en piège ; ou au contraire, d’autres espèces lumifuges (la plupart des invertébrés du sol) fuient la lumière. On soupçonne certains alignements lumineux de morceler la continuité biologique et d’entraîner la disparition de nombreuses espèces, - Des effets néfastes indirects (et peut-être directs) sont décrits (ou soupçonnés) sur les plantes qui peuvent moins se « reposer » la nuit et effectuer une photosynthèse normale. L’éclairage artificiel retarde la chute des feuilles.

2.11.3 Mesures prises pour limiter les nuisances lumineuses

Hormis lors des opérations d’enlèvements des volailles, il n'y a aucun éclairage permanent durant la nuit. Les éclairages extérieurs présents sur le site servent pendant une durée limitée. Les livraisons d’aliments ayant lieu dans la journée, ils ne nécessitent pas d’éclairage artificiel. Aucun éclairage n’est orienté en direction d'habitation tierce ou de manière à gêner la circulation routière. Les spots sont orientés vers le sol.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 125 2.12 CHALEUR

2.12.1 Impacts et identification sur le projet

Il n’est pas recensé de sources importantes de chaleur dans le secteur du projet. Les principales sources sont constituées par des dispositifs de chauffage des habitations et des exploitations agricole. Les émissions de chaleur peuvent contribuer au réchauffement climatique.

2.12.2 Mesures prises

Madame Chenais fait entretenir régulièrement les dispositifs de chauffage. Les poulaillers sont bien isolés. Le sol des anciens poulaillers va être bétonné. Le nouveau poulailler sera également bien isolé. L’utilisation d’échangeur d’air permet également de limiter le chauffage et donc de produire de la chaleur. Les turbines du nouveau poulailler avec des variateurs permettent également de limiter la consommation de chauffage.

2.13 RADIATIONS

2.13.1 Etat initial et analyse des effets

Source : Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire-www.irsn.fr-consultation mai 2017

Radiations artificielles : Les principales sources de radioactivité artificielle (radioactivité anthropique) sont constituées par les centrales nucléaires, les dispositifs d’examens médicaux (radiographie…) et quelques industries. A ce titre, aucune source importante de radiation n’est présente dans le secteur du projet.

Radiations naturelles : Les radiations naturelles concernent essentiellement la production de radon (gaz radioactif naturel) par la désintégration de l’uranium et du thorium présent dans la croute terrestre. Sur la base de la teneur mesurée ou extrapolée du sous sol en uranium, l’IRSN a établi une cartographie du « risque radon » afin de classer les communes françaises selon l’échelle de 1 (teneur en uranium les plus faibles) à 3 (teneurs en uranium les plus fortes).

La commune de LA VRAIE-CROIX est classée en zone à potentiel radon catégorie 3, teneur en uranium estimée élevée. Source :http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Environnement/expertises-radioactivite-naturelle/radon/Pages/4-cartographie- potentiel-radon-commune.aspx#.WT5ZfDekJpg

2.13.2 Mesures prises

Aucune radiation artificielle ou naturelle ne sera émise par l’exploitation et aucun aménagement spécifique lié aux radiations n’apparait nécessaire. Lors de la construction du poulailler, les fouilles se feront au dessus de la roche mère. Il n’y aura donc pas de granit, émetteur naturel de radon, de cassé.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 126 2.14 GESTION DES PRODUITS DANGEREUX (RAPPORT DE BASE)

2.14.1 Impacts

Le fonctionnement de l’exploitation nécessite l’usage de produits divers, des substances dangereuses : hydrocarbures, détergents, désinfectants, raticides, insecticides, médicaments vétérinaires, produits phytosanitaires pouvant être toxiques pour l’eau et le sol.

Les risques de pollution des eaux et des sols pouvant apparaître peuvent être liés à : - un déversement accidentel de produits, - un stockage dit "à risque" (c’est à dire non conforme à la réglementation).

De plus, les installations soumises à la réglementation IED sont encadrées par les articles L.515-28 à L. 515-31 et R.515-58 à R. 515-84. En particulier, les dispositions relatives à l’élaboration du rapport de base sont décrites à l’article L 515-30. Le paragraphe 3 du I de l’article R 515-59 du code de l’environnement précise que le dossier de demande d’autorisation d’exploiter une installation IED comprend le rapport de base. Il prévoit également les modalités de remise du rapport ainsi que son contenu.

L’élevage de Madame CHENAIS PATRICIA est soumis à la directive IED 2010/75/UE au titre de la rubrique 3660. Le rapport de base est requis en cas de risque de contamination des sols et des eaux souterraines par des substances dangereuses.

2.14.2 Mesures prises pour gérer les produits dangereux – rapport de base

Le tableau ci-dessous récapitule le mode de stockage et de gestion des produits dangereux présents sur l’exploitation :

Produits Mode de stockage Quantités Produits vétérinaires Stockés avec une rétention dans les magasins < 20 tonnes Produits détergents, Stocké avec une rétention dans les magasins < 20 tonnes rubrique 4510 biocides Cuve double paroi dans le hangar et cuve Fioul 1200 L et 1000 L associée au groupe électrogène Maximum 10 bidons de 5 L Produits Armoire phytosantaire dans le hangar et achat des produits au fur et phytosanitaires à mesure des besoins Tableau 27 : Stockage des produits dangereux Etat initial : pas de pollution connue.

L’exploitation de Madame CHENAIS PATRICIA n’est pas soumise à rapport de base car les quantités de produits dangereux sont faibles et ne sont pas soumises à installation classée. Et les produits sont stockés dans de bonnes conditions avec rétention. La probabilité d'un risque de pollutions des eaux souterraines et des sols est donc nulle à négligeable. La réalisation d'un rapport de base tel que décrit à l'article R515-59 ne se justifie donc pas.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 127 2.15 GESTION DES DECHETS

2.15.1 Etat initial

Dans son fonctionnement normal, l’exploitation va induire la production d’un certain nombre de déchets : - emballages vides de produits vétérinaires, de désinfectants, de vitamines, - cadavres d’animaux, - déchets banaux : cartons…

2.15.2 Mesures prises pour gérer les déchets et effets attendus

Le stockage et l’élimination de ces déchets sont maîtrisés par Madame Chenais afin d’éviter tout risque de pollution des points d’eau, et plus largement du milieu naturel. Le tableau ci-dessous récapitule le mode de stockage et le mode d’élimination des différents déchets produits par l’exploitation :

Type de déchets Stockage actuel et prévu Mode d’élimination

Déchets banaux : papier, carton, - Déchetterie de QUESTEMBERT plastique

Déchets vétérinaires Container jaune Repris par le vétérinaire

Déchets piquants, coupants… Container jaune Repris par le vétérinaire

Congélateur et bac Cadavres d’animaux d’équarrissage réfrigéré SEC ANIM de

Bidons d’Emballage Vide de Produits Sache de bidon à côté de Phytosanitaires (EVPP) l’armoire Collecte ADIVALOR

Bidons de Produits Phytosanitaire Armoire phytosanitaires à part Non Utilisables (PPNU) des autres produits Collecte ADIVALOR Tableau 28 : Gestion des déchets

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 128 2.16 LA QUALITE DE L’AIR

2.16.1 Pollution atmosphérique : évolution et enjeux

La qualité de l’air est un enjeu majeur pour la santé : sa dégradation est responsable de 48000 décès prématurés par an (Santé publique France, 2016) et son coût annuel pour la société française a été évalué à environ 100 milliards d’euros (Sénat, 2015). Les polluants atmosphériques sont également responsable d’une dégradation de la santé des animaux, des espaces naturels et des agrosystèmes. Les polluants majeurs impactant la santé sont les particules. Elles sont différenciées selon leur taille : - Les particules totales en suspension (appelées TSP) regroupant l’ensemble des particules quelle que soit leur taille - Les PM10, particules dont le diamètre est inférieur à 10 microns, - Les PM2.5, particules dont le diamètre est inférieur à 2,5 microns - Le Carbone suie est un sous ensemble des PM2.5 mais uniquement émis lors des phénomènes de combustion. Plus les particules sont fines et plus elles sont nocives pour la santé. Les PM2.5 peuvent être émises directement lors de phénomène de combustion ou indirectement dans l’atmosphère lorsque des polluants se recombinent : c’est le cas de la combinaison de l’ammoniac (NH3) des oxydes d’azote issus des activités industrielles et du trafic routier. Le NH3 est un polluant atmosphérique majoritairement issu de l’agriculture impactant indirecte la santé en tant que précurseur de PM2.5. L’ammoniac est également un enjeu majeur pour l’environnement car les substances qui résultent de ses transformations chimiques sont impliquées directement dans l’acidification des sols et des eaux et l’eutophisation des milieux en raison de leur dépôt en milieu naturel.

2.16.2 Mesure de la qualité de l’air

En France, en 2016, l’agriculture a contribué à 94% des émissions de NH3, 9% des émissions de PM2.5 et 14 % des émissions de carbone suie. Les postes d’émissions sont l’élevage et le pâturage (8%), la fertilisation organique entre le stockage et les épandages (40%) et la fertilisation minérale des sols (26%), l’énergie utilisée en agriculture pour le chauffage ou les moteurs agricoles.

En droit français, la surveillance de la qualité de l’air est introduite par les articles R 221-9 et R. 221-14 du Code de l’Environnement. Cette surveillance est assurée par le réseau ATMO. Elle reste générale et ne concerne que les grandes catégories de polluants : particules en suspension (PM10 et PM2,5), les oxydes d’azote NOx, l’ozone O3, le dioxyde de soufre SO2, les métaux lourds, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le benzène, le monoxyde de carbone, l’ammoniac (NH3), les pollens et les produits phytosanitaires. Dans les élevages avicoles, les différents paramètres qui servent à évaluer la qualité de l’air sont les gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, protoxyde d’azote, méthane…), l’ammoniac, les poussières et les odeurs.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 129 La figure ci-dessous localise les différentes stations de mesures en Bretagne et les polluants mesurés :

Figure 33 : Le réseau de stations de mesure exploité par Air Breizh

L’association Air Breizh a pour mission de mesurer les polluants atmosphériques des départements de la région Bretagne, s’appuyant pour se faire sur un réseau de quarante stations de mesures en continu implantées dans les principales agglomérations, mais aussi en zones industrielles et dans des communes rurales. Ce réseau est appuyé par des dispositifs mobiles qui permettent de dresser un diagnostic ponctuel complet d’un secteur non couvert. (source : http://www.airbreizh.asso.fr)

Aucune surveillance n’est établie à hauteur du secteur d’étude. La station la plus proche de la commune de LA VRAIE-CROIX est la station de VANNES. La station mesure en continue la qualité de l’air en milieu urbain : dioxyde d’azote, ozone, particules fines P10 et PM2.5. Cette station ne permet donc pas d’établir la qualité de l’air de notre zone d’étude en milieu rural. La qualité de l’air est fortement impactée par le trafic routier, par la pollution liée au chauffage et aux activités agricoles fortement présentes en Bretagne. Les activités agricoles dégradent la qualité de l’air au travers des émissions d’ammoniac liées aux élevages et épandages. L’ammoniac est un composé qui agit dans l’atmosphère avec des polluants routiers et du chauffage (oxyde d’azote) pour créer des particules secondaires. L’ammoniac peut également retourner au sol ou dans les cours d’eau et contribuer à leur eutrophisation. Les produits phytosanitaires impactent également la qualité de l’air mais il très difficile de les mesurer en raison du grand nombre de composés utilisés. Le brûlage des déchets verts a également un impact sur la qualité de l’air. A proximité du site, on recense très peu d’activité génératrice d’odeurs et de poussières hormis les activités agricoles. La rose des vents indique des vents de sud-ouest. Les voisins les plus proches des poulaillers sont situés à l’est des poulaillers.

Dans notre zone d’étude, aucune étude ne semble avoir été réalisée sur les paramètres évoqués ci- dessus en élevage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 130 2.16.3 Mesures prises et effets attendus et suivi

2.16.3.1 Au niveau de l’alimentation

Au niveau de l’alimentation, les volailles de chair de Madame Chenais ont un aliment multiphase. A chaque phase de croissance de l’animal, correspond un aliment. Dans cet aliment, les apports en protéine sont ajustés et des acides aminés de synthèse sont ajoutés à la ration selon l’âge des animaux. Madame Chenais est en intégration. Son groupement gère l’alimentation des animaux. La réduction des excrétions azotées permet de réduire les émissions d’ammoniac.

2.16.3.2 Au niveau de la gestion du fumier

Un fumier bien géré est un fumier qui émet moins d’ammoniac. Pour cela, Madame Chenais a mis en place dans ses poulaillers existants et dans son futur poulailler, un système d’abreuvement de type pipette qui limite le gaspillage de l’eau avec des coupelles de récupération. Ainsi moins d’eau sur la litière permet de la maintenir sèche et de limiter les émissions de NH3 La bonne gestion de l’air et du chauffage sont également des points importants à bien gérer pour conserver une litière propre. Chez Madame Chenais, le chauffage est couplé à la ventilation ; l’objectif étant de limiter au maximum la condensation. Sur les poulaillers P1 et P2, le chauffage est également couplé avec des échangeurs récupérateur de chaleur. Le principe est de réchauffer l’air entrant avec l’air vicié qui sort par un système de plaques. Le poulailler P3 n’en sera pas équipé car les variateurs installés au niveau des turbines d’évacuation de l’air permettent de limiter la consommation de gaz. Toutes ces pratiques permettent de conserver une litière sèche et donc de limiter les émissions d’ammoniac.

2.16.3.3 Au niveau de la régulation de l’ambiance du bâtiment

En cas de forte chaleur, chez Madame Chenais, les poulaillers sont équipés de brumisateurs permettant d’abaisser la température. Il s’agit de tuyaux perforés laissant passer des microgouttelettes d’eau et disposés sur l’ensemble du bâtiment. Cette pratique permet de réduire les émissions d’ammoniac de 22 à 30%. Pour limiter les poussières lors de la mise en place de la paille broyée avant l’arrivée des animaux, la brumisation est également mise en route. Elle permet de réduire les poussières de 12 à 23%.

2.16.3.4 Au niveau des épandages et pratiques culturales

Afin de limiter les pertes d’ammoniac et donc les pertes d’azote assimilable par les plantes, dans l’air lors des épandages, Madame Chenais enfouit dès que possible son fumier après apport sur la parcelle. Un plan prévisionnel de fumure est réalisé tous les ans. Les apports sont réalisés au moment où la plante a besoin d’azote.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 131 2.17 EFFETS SUR LE CLIMAT

2.17.1 Définitions

Effet de serre, réchauffement climatique et émissions de gaz à effet de serre (GES) : L’effet de serre est un processus naturel de réchauffement climatique de l’atmosphère. Une partie du rayonnement solaire qui atteint l’atmosphère terrestre est absorbée (directement ou non) par celle-ci. En effet, certains gaz qui composent l’atmosphère, les "gaz à effet de serre", ont la capacité d’emmagasiner l’énergie de ces rayonnements solaires et de la restituer à leur tour dans toutes les directions notamment vers la Terre. Sans ce phénomène, la température moyenne sur Terre chuterait à -18°C. Les GES seront donc des composants gazeux de l’atmosphère qui contribuent à l’effet de serre. La plupart des GES seront d’origine naturelle. Mais certains d’entre eux seront uniquement dus à l’activité humaine ou bien voient leur concentration dans l’atmosphère augmenter en raison de cette activité.

Les principaux GES sont la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde nitreux (ou protoxyde d’azote, N20) et l’ozone (O3) auxquels s’ajoutent des GES industriels (gaz fluorés). Les émissions de GES participent au réchauffement global et contribuent directement aux modifications climatiques.

Pouvoir de réchauffement global (PRG) : Il est important de souligner que chaque GES a un effet différent sur le réchauffement global. En effet, certains ont un pouvoir de réchauffement plus important que d’autres et/ou une durée de vie plus longue. Afin de pouvoir comparer la contribution à l’effet de serre de chaque gaz, une unité dite pouvoir de réchauffement global (PRG) a été fixée.

Le pouvoir de réchauffement global d’un gaz correspond à la puissance radiative que le gaz à effet de serre renvoie vers le sol (forçage radiatif), cumulé sur une durée de 100 ans. Les valeurs retenues par le CITEPA1 dans son dernier rapport annuel sont indiquées dans le tableau suivant :

Gaz Formule PRG 100 ans

Dioxyde de carbone CO2 1

Méthane CH4 21

Protoxyde d'azote N2O 310 Tableau 29 : Pouvoir de réchauffement global de chaque GES

Ainsi, sur une période de 100 ans, un kilogramme de méthane (CH4) a un impact sur l’effet de serre 21 fois plus important qu’un kilogramme de dioxyde de carbone (CO2). Ces unités PRG, exprimés en équivalent CO2, permettent de comparer les gaz à effet de serre (GES) les uns par rapport aux autres, en fonction de leur impact sur les changements climatiques.

1 Le CITEPA est le Centre Technique Interprofessionnel Technique d'Etude de la Pollution Atmosphérique (association loi 1901 créée en 1961). A la demande du Ministère chargé de l'Environnement, il remplit la fonction de Centre National de Référence des émissions dans l'air : celles-ci seront estimées avec une méthodologie reconnue par l'Agence Européenne pour l'Environnement et compatible avec les recommandations des Nations Unies. ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 132 Le réchauffement climatique : une problématique à l’échelle mondiale Les gaz à effet de serre se répartissent dans l’atmosphère terrestre et leurs sources d’émissions sont diverses et diffuses. Il s’agit d’une problématique qui concerne toutes les activités humaines et tous les pays du monde. En conséquence, la mise en évidence d’une relation entre les émissions de gaz à effet de serre d’une installation classée d’élevage et ses effets directs sur son environnement proche est difficile, contrairement aux autres impacts de son activité sur l’environnement.

Etat des lieux des connaissances scientifiques : De nombreux travaux scientifiques sont en cours actuellement pour préciser les émissions de gaz à effet de serre de l’activité agricole. Les mesures à l’échelle d’une exploitation d’élevage sont très difficiles à réaliser, d’autant que les émissions sont diffuses et varient fortement au cours du temps. Elles nécessitent des moyens sophistiqués et ne se font que de manière ponctuelle par des organismes de recherche à l’occasion d’études ou d’expérimentations spécifiques. L’inventaire des émissions de gaz à effets de serre est effectué par le CITEPA selon une méthodologie établie par le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Comme toutes les méthodes d’évaluation statistique réalisée à grande échelle, elle repose sur des facteurs d’émissions génériques estimatifs et avec des incertitudes importantes. Cela ne prend donc pas en considération la diversité des situations et des systèmes de production. Dans ces conditions, dans l’état actuel des connaissances, nous examinerons les sources d’émissions et identifierons les mesures qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur l’exploitation.

2.17.2 Gaz à effet de serre concernés en agriculture :

Les principaux gaz à effet de serre émis par l’activité agricole sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Selon le CITEPA, le pouvoir de réchauffement global des activités agricole et sylvicole est évalué à 20 % du pouvoir de réchauffement global de l’ensemble des activités nationales en 2007.

Le CITEPA, dans son rapport annuel de 2009, indique en particulier que les émissions liées au secteur agricole et sylvicole par rapport aux émissions totales en France métropolitaine représentent en 2007 :

- 2 % du CO2 total émis,

- 79 % du CH4 total émis,

- 83 % du N2O total émis, - Quasi-nulles pour les émissions de gaz fluorés.

Il note, par ailleurs, que les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole sont en recul de 10 % environ par rapport à 1990 (année de référence retenue dans le protocole de Kyoto) ; et souligne l’effet positif de l’activité agricole : elle participe à la fixation de CO2 par la biomasse (prairies, bocage…) et contribue au stockage du carbone ce qui permet de compenser une partie des émissions de gaz à effet de serre.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 133 Définition du périmètre d’étude : Dans le cadre du projet de Madame CHENAIS PATRICIA, l’impact sur le climat concerne uniquement les émissions de méthane (CH4), le dioxyde de carbone (CO2) et le protoxyde d’azote (N2O) émises par les animaux eux-mêmes, la dégradation de leurs déjections et leur valorisation par épandage. L’ammoniac (NH3) n’étant pas un gaz à effet de serre, son impact sera évalué dans la partie relative à la qualité de l’air et à la santé (voir partie 2 - chapitre 7 : « Evaluation des risques sanitaires »).

Représentation schématique des principales sources d’émissions et de fixation de gaz à effet de serre dans une exploitation agricole :

stockage des déjections fermentation chauffage entérique

fertilisants azotés organiques et minéraux fioul

stockage de carbone

Légende : émissions de… CO2 N2O CH4 fixation de CO2

Émissions de dioxyde de carbone (CO2) : Dans des conditions normales de température et de pression, le dioxyde de carbone est un gaz incolore et inodore. Il est produit : - lors de la respiration des animaux, et lors de la dégradation des matières organiques des Mise en forme : Puces et numéros déjections animales. On considère que les émissions engendrées par la respiration des animaux font partie d’un cycle court du carbone, en équilibre avec la photosynthèse et ne sont donc pas comptabilisées dans une évaluation des gaz à effet de serre des systèmes agricoles ; - lors de la consommation d’énergie fossile (fuel et gaz naturel ou propane) pour le chauffage, l’utilisation de matériel agricole (tracteur, autres moteurs au fuel présents sur l’élevage…).

Concernant les émissions issues des déjections, la proportion de production de CO2 émis lors du stockage va résulter des conditions de disponibilité en oxygène et de température. En phase anaérobie, la transformation des déjections favorisera la production de biogaz, composé de méthane et de CO2. En conditions aérobies, la production de CO2 sera favorisée. Néanmoins, différents facteurs influencent les transformations lors du stockage des déjections : température, pH, composition des déjections et durée de stockage. Les inventaires comptabilisent comme source principale, pour les exploitations d’élevage, les émissions issues de la consommation d’énergie fossile (carburant et combustible) nécessaire au bon fonctionnement de l’élevage et à la conduite des cultures.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 134 Émissions de méthane (CH4) : Dans des conditions normales de température et de pression, c’est un gaz incolore et inodore. C’est le principal constituant du biogaz, issu de la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène. Il est fabriqué par des bactéries méthanogènes qui vivent dans des milieux anaérobies. Le méthane se dégage naturellement des zones humides peu oxygénées comme les marais et les terres inondées. Il se forme aussi lors de la digestion, c’est un sous produit de la fermentation des aliments. Les volailles, de part leur physiologie et leur mode de digestion, émettent peu de méthane. La principale source d’émission de méthane sur un atelier avicole résulte de la fermentation anaérobie des litières. Cette fermentation peut s’opérer au sein des bâtiments d’élevage et au niveau des lieux d’entreposage de ces effluents.

Les systèmes mal aérés génèrent habituellement des quantités plus importantes de CH4 par rapport à des systèmes aérés. L’augmentation de température favorise le dégagement de méthane pour atteindre un optimum à 38 °C. En fonction des conditions de disponibilité en oxygène, peuvent s’opérer : - des fermentations anaérobies accompagnées d’un dégagement de CH4 et de CO2. Mise en forme : Puces et numéros - des fermentations aérobies : dans ce cas, c’est la production de CO2 qui est favorisée Les fermentations sont par ailleurs influencées par la température, le pH, la durée de stockage, le taux d’humidité et la composition des effluents.

Émissions de protoxyde d’azote (N2O) : Les émissions agricoles de protoxyde d’azote se font principalement au niveau des terres agricoles (production végétales) et sont liées aux transformations de l’azote dans le sol sous l’action des bactéries. Ainsi, au cours des phénomènes de nitrification et de dénitrification, une petite fraction de l’azote mis en jeu peut être perdu sous forme de N2O. Même si ces émissions ne sont que de l’ordre du kilogramme par ha, l’impact n’est pas négligeable compte tenu du pouvoir de réchauffement global (PRG) élevé de ce gaz. Une grande imprécision demeure concernant les émissions de ce gaz. La fertilisation azotée des cultures que ce soit sous forme d’engrais chimiques ou de déjections animales, en augmentant les flux d’azote dans le sol, est susceptible d’accroître les émissions, mais de nombreux autres facteurs influencent les dégagements gazeux (la température, les caractéristiques physiques et biologique du sol, son état hydrique, sa teneur en oxygène, …). L’importance des émissions de N2O sera la résultante de ces différents facteurs. Au niveau de l’atelier avicole, les fermentations de litières au sein des bâtiments et au niveau des lieux d’entreposage des effluents peuvent aussi être sources d’émission de N2O. Le volume de gaz émis dépend de : - la densité des animaux, Mise en forme : Puces et numéros - la nature de la litière (paille / sciure), - des propriétés du fumier, - des quantités manipulées, - du système de manutention et d’entreposage (fréquence des retournements, matériel utilisé…).

Les systèmes bien aérés produisent peu de CH4 et davantage de N2O.

Les émissions de N20 liées aux pratiques d’épandage sont peu connues et estimées forfaitairement quel que soit l’effluent (1% de l’azote excrété).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 135 2.17.3 Mesures prises : leviers d’action pour limiter les émissions de gaz à effets de serre et effets attendus

De nombreuses mesures sont mises en place sur l’exploitation de Madame CHENAIS PATRICIA pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

2.17.3.1 Optimisation de l’efficacité énergétique :

Le respect des besoins thermiques des animaux est l’un premier levier pour réduire l’émission de gaz à effet de serre. L’application des recommandations techniques de gestion de l’ambiance permet d’offrir aux volailles des conditions de thermoneutralité qui leur permettent d’optimiser leur consommation alimentaire pour couvrir leurs besoins de croissance et non de chaleur.

L’utilisation rationnelle de l’énergie contribue à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Au niveau des bâtiments :

Implantation des bâtiments : situation abritée, entourés de haies ; Mise en forme : Puces et numéros Performance de l’isolation : les poulaillers sont isolés avec des panneaux sandwichs ; Etanchéité des poulaillers : les eaux pluviales seront évacuées vers l’extérieur des poulaillers de façon à maîtriser l’humidité des litières permettant de limiter les besoins en chauffage ; Equipement - Régulation de l’ambiance : les matériels et les pratiques seront mises en œuvre dans le cadre d’un raisonnement optimisé et coordonné, des consignes de températures, de chauffage et de ventilation (« ne pas ventiler trop quand on chauffe ») par un réglage des boîtiers de régulation de chauffage et de ventilation (thermorégulation) et par un étalonnage régulier et un bon positionnement des sondes thermiques ; Circuit d’air : les trappes d’arrivée d’air sont implantées en partie haute afin d’éviter l’arrivée d’air directement sur les animaux.

Au niveau du chauffage :

Choix des appareils de chauffage (régulés, économes, …) ; Mise en forme : Puces et numéros Entretien, nettoyage et vérification des sondes ;

Au niveau des différents autres postes consommant de l’énergie Tracteur : entretien, Mise en forme : Puces et numéros

Le fonctionnement de l’élevage nécessitera 3 sources d’énergie : l’électricité, le gaz et les hydrocarbures pour le tracteur.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 136 Mesures pour limiter les consommations d’électricité et mesures de suivi L’électricité est nécessaire pour alimenter l’éclairage, les chaines d’alimentation, la ventilation avec les lanterneaux dans les anciens poulaillers, les ventilateurs dans les cheminées dans le nouveau poulailler et les turbines de l’ensemble des poulaillers en cas de forte chaleur. Les ventilateurs sont équipés de variateurs permettant de ventiler au strict minimum et donc de limiter la consommation d’électricité par rapport à des ventilateurs simples. Un ventilateur à 50 % économise 80 % d’énergie. L’éclairage des anciens poulaillers a été modifié et implanté dans le sens de la largeur pour un meilleur éclairage et avec des leds qui consomment de 10 à 30% de moins que les lampes classiques. L’éclairage sera régulièrement dépoussiéré afin de limiter la consommation. Dans le nouveau poulailler, des fenêtres seront Trappes entrées disposées tout le long, permettant de faire des d’air économies d’éclaraige. L’entretien et le nettoyage des appareils, des Mise en forme : Puces et numéros circuits de ventilation et des lumières (poussière = surcharge) permet également de limiter les consommations. La consommation d’électricité est relevée tous les Fenêtres ans. La surface de poulailler va être doublée sur le site mais pas la consommation d’électricité avec les nouveaux équipements prévus pour le poulailler en projet. Figure 34 : Photo de l’intérieur de poulailler (extrait article Paysan Breton)

Mesures pour limiter les consommations de gaz et mesures de suivi Les poulaillers actuels sont chauffés avec des canons à gaz disposés à l’intérieur des poulaillers. Madame Chenais a conscience que ce mode de chauffage émet du CO2 lors de la combustion et est plus à risque vis-à-vis de l’incendie. Le nouveau poulailler sera équipé de 3 générateurs, système extérieur de chauffage à air pulsé à combustion mais plus économe en gaz.

Les consommations de gaz sont évaluées à chaque fin de lot.

Mesures pour limiter les consommations d’hydrocarbures et mesures de suivi La consommation d’hydrocarbure est assez faible pour un atelier volailles. Le tracteur est utilisé pour mettre la litière en début de lot puis en cours de lot. Il est surtout utilisé pour la vidange des poulaillers. Il sera bien entretenu afin de limiter les consommations de fioul. Il ne sera pas laissé en marche à l’arrêt.

La consommation d’hydrocarbures sera également nécessaire pour faire fonctionner le groupe électrogène. Son fonctionnement sera ponctuel, en cas de coupure d’électricité.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 137 2.17.3.2 Optimisation de l’efficacité alimentaire

D’une façon générale, il faut noter que l’amélioration des techniques d’élevage, visant à la diminution des consommations d’aliments conduit aussi à réduire les rejets en carbone et en azote, et participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces réductions seront liées en amont, à la production d’aliments (consommation d’énergie, d’engrais azotés…), et en aval, à la gestion des effluents. Les indices de consommation des animaux se sont constamment améliorés au cours de ces dernières années pour l’ensemble des élevages. Pour ce projet, l’aliment sera distribué par des assiettes limitant le gaspillage. L’application de systèmes d’alimentation au plus près des besoins physiologique des animaux (biphase ou multiphase) contribue aussi à la réduction des rejets en azote, et donc à la réduction des émissions de N20 sur l’ensemble de la chaîne de gestion des déjections, au niveau des bâtiments, au stockage et au niveau des terres d’épandage.

2.17.3.3 Gestion de la fertilisation

Les émissions de protoxyde d’azote liées à la fertilisation dépendent des quantités d’azote utilisées ainsi que des caractéristiques des sols récepteurs. La réduction des risques d’émissions de protoxyde d’azote suite aux épandages consiste en la mise en place de pratiques de fertilisation adaptée : apports fractionnés et au plus près des besoins des cultures pour favoriser l’absorption sous forme minérale de + l’azote (NH4 ). L’optimisation de la fertilisation azotée visant à limiter les pertes tant par volatilisation de l’ammoniac que par lixiviation contribue donc de fait à limiter les émissions de gaz à effet de serre à l’épandage.

Raisonnement de la fertilisation azotée : La fertilisation azotée des cultures est raisonnée pour limiter les apports de fertilisants azotés aux besoins des cultures. La fourniture d’azote par le sol est prise en compte.

Modalités et périodes d’épandage : Les sols les plus hydromorphes ont été exclus du plan d’épandage. Les sols à hydromorphie temporaire ne seront épandus qu’après ressuyage de l’horizon de surface (pas d’épandage sur sol engorgé). Les épandages de fumier de volailles se font essentiellement au printemps en période plus chaude. Pour limiter la volatilisation de l’ammoniac, l’enfouissement le plus rapidement possible derrière l’épandage est réalisé.

Couverture des sols en période hivernale : Les couverts végétaux permettent de piéger les nitrates résiduels dans le sol après culture, tout en limitant les phénomènes de ruissellement. Ils contribuent donc aussi indirectement à limiter les émissions de N2O.

Limitation des engrais minéraux :

L’azote des engrais minéraux induit les mêmes risques d’émission de N2O que l’azote des déjections animales. Cependant, leur fabrication nécessitant beaucoup d’énergie fossile (émission de CO2), leur impact global en terme de gaz à effet de serre plus important. La limitation de leur utilisation sur les terres de l’exploitation, dans le cadre d’une fertilisation raisonnée en valorisant de façon optimisée les déjections animales, constitue donc aussi un moyen de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 138

2.17.3.4 Stockage du carbone

L’agriculture comme la sylviculture est une activité pouvant contribuer à réduire l’impact des gaz à effet de serre par stockage de carbone via la photosynthèse et la matière organique des sols. Pour que le stockage puisse être jugé efficace il est nécessaire qu’il s’inscrive dans la durée (notion de puits). Les mesures suivantes visant au maintien ou à la création de stockage de carbone sont et seront mises en place sur l’exploitation de Madame Chenais : - Maintien de talus, de haies et/ou de bandes enherbées ; - Plantation d’une haie en pignon nord du poulailler et d’une haie fruitière en partie est du poulailler P1 dans la continuité du hangar ; - Maintien d’espaces boisées ; - Utilisation de couverts végétaux en interculture ; - Choix de culture adaptées aux conditions climatiques et produisant le plus de biomasse (recherche de culture alliant une bonne productivité à l’hectare, une faible consommation en eau, en engrais et en pesticides) ; - Enfouissement des résidus de culture qui apportent du carbone au sol.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 139 2.18 INCIDENCES DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION ET D’AMENAGEMENT PREVUS DANS LE PROJET

2.18.1 Sources

Les principales sources de nuisances qui peuvent être engendrés par les travaux prévus dans le cadre du projet, sont les suivantes : - terrassement : impact sur les cours d’eau, terre décaissée, poussières - bruits et vibrations : camions

2.18.2 Impacts

Les travaux comprennent la réalisation des terrassements : remblais et déblais. Les principaux impacts liés à cette phase sont : - impacts sonores, vibratoires et production de poussières, - impacts sur la qualité des eaux, - impacts sur le cadre de vie des riverains.

2.18.3 Mesures prises

Les travaux de construction n’impacteront pas le bocage, il n'y a aucune destruction de haie, bois ou talus. Le poulailler à construire sera implanté sur une parcelle actuellement en culture. La terre de décapage du sol sera conservée pour faire les talus alentours pour les plantations. Les travaux prévus dans ce projet vont engendrer de façon temporaire des nuisances plus importantes aux niveaux du bruit et des vibrations. La durée des travaux est évaluée à environ 6 mois pour le gros œuvre. Dans un premier temps, sera réalisé le terrassement puis le gros œuvre. Suivant les conditions météorologiques le chantier pourra produire d’avantage de : - poussières : ce phénomène pourra se produire en période estivale (sèche). Madame Chenais s’arrangera à humidifier le terrain si cela est nécessaire ce qui limitera les émanations de poussières en la plaquant au sol. - Boues : présence de boues sur les routes en période pluvieuse. Madame Chenais s’engage à nettoyer les routes dès que cela s’avère nécessaire. - Les travaux de construction et d’aménagement envisagés dans ce projet n’impacteront aucun cours d’eau (aucun busage de ruisseau, ni de modification de cours d’eau n’est prévu). Le terrain d'implantation est éloigné des cours d'eau et ne présente pas de risque d'érosion particulier. Pour limiter les nuisances, les mesures suivantes sont prises : - interdiction aux entreprises de travailler la nuit et les jours fériés (sauf cas particuliers), - utilisation d’engins et matériels conformes aux normes en vigueur, les signaux sonores de recul ou de danger (sécurité) ne seront bien entendu pas évités, - information des riverains des éventuelles nuisances à venir, - vitesse réduite sur le chantier pour limiter les envols de poussières Les trafics de camions ou tracteurs seront concentrés sur les premiers mois du chantier. Ils se concentreront sur la route communale qui dessert l’exploitation. Ce trafic sera nécessaire pour l’acheminement des matières premières. Madame Chenais fera en sorte de maintenir une circulation fluide sur cet axe. Des panneaux d’indication « chantier » seront installés en amont et aval du chantier. L'ensemble des mesures prises par Madame CHENAIS PATRICIA contribue à limiter les nuisances des travaux, de manière à ne pas compromettre la tranquillité du voisinage et l'impact sur l'environnement.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 140 2.19 ADDITION ET INTERACTION DES EFFETS ENTRE EUX

EFFET DU PROJET CONCERNANT Le mileu naturel Les sites et paysages Voisinage Gestion des déjections Travaux de construction Conduite de l'élevage l'énergie + conservation de haies ou talus + conservation des haies ou talus + conservation de haies ou talus + absence de zones naturelles à + absence de zones naturelles à + plan d'épandage + absence de zones naturelles à Faune, flore proximité proximité + aucun changement de pratique proximité + élevage en bâtiment clos + création d'un talus et d'une haie + création d'un talus et d'une haie au culturale + poulailler construit sur une au nord du poulailler en projet nord du poulailler en projet plateforme stabilisée

+ matériaux de construction bien + matériaux de construction s'intégrant + matériaux de construction dans le paysage E bien dans le paysage s'intégrant bien dans le paysage Sites et + création d'un talus avec une haie en + projet en zone agricole + dans la continuité des poulaillers + création d'un talus et d'une haie F partie nord du poulailler en projet paysages existants avec la terre du terrassement F + plantation d'arbres fruitiers dans la continuité du hangar, côté est du site E + Les travaux de construction et + récupération des eaux de T aménagement envisagés dans ce lavages et autres eaux souillées projet n’impacteront aucun cours S Eau et + absence de recalibrage de + maîtrise de la consommation + présence de bande enherbée le d’eau (aucun busage de ruisseau, ni cours d'eau d'eau des animaux (pipette avec milie ux long des cours d'eau de modification de cours d’eau n’est coupelle de récupération) S aquatiques prévu) + compteur en place, registre de + Le projet sera implanté à plus de U consommation tenu à jour 35 m d'une zone humide R + enfouissement le plus + voisins à plus de 100 m du projet rapidement possible après + ventilation dynamique controlée + pas de stockage de fumier sur le épandage + poulailler en projet à plus de L Odeurs site : exportation sur les terres du plan + bâche ou paille sur le fumier de 100 m des tiers d'épandage ' volailles stocké au champ E + interdiction aux entreprises de N travailler la nuit et les jours fériés (sauf cas particuliers), + évacuation du fumier de volailles + élevage en bâtiments clos V + élevage en bâtiments fermés + élevage en bâtiments fermés + utilisation d’engins et matériels Bruit à cahque fin de lot et de jour. I conformes aux normes en vigueur, R + information des riverains des éventuelles nuisances à venir O + élimination des déchets de + congélateur et bac d'équarrissage r + absence de brûlage de déchets + bac d'équarrissage à l'entrée du N manière conforme à la avant enlèvement rapide + récupération des déchets par les site Déchets réglementation (pas de brûlage de N + site maintenu propre entreprises intervenantes + site maintenu propre déchets) E M + éclairage basse consommation E : leds + registre de consommation N Energie d'énergie tenu à jour T + fenêtres sur toute la longue du poulailler en projet

+ maîtrise des + pratiques culturales adaptées + registre de consommation consommations d'énergie + enfouissement des déjections d'énergie tenu à jour Climat + tenu à jour du registre des au plus vite + éclairage basse consommation consommations d'énergie

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 141 2.20 SYNTHESE DES MESURES VISANT L’EVITEMENT, A LA REDUCTION OU LE CAS ECHEANT A LA COMPENSATION DES EFFETS NEGATIFS ET COUTS ASSOCIES Le principe éviter-réduire-compenser (ou « séquence éviter-réduire-compenser » - ERC ) est un principe de développement durable visant à ce que les aménagements n'engendrent pas d'impact négatif sur leur environnement, et en particulier aucune perte-nette de biodiversité dans l'espace et dans le temps. Plus qu’une formalité réglementaire pour les aménageurs, le gouvernement français vise à utiliser la séquence ERC comme un outil pour atteindre ses objectifs nationaux en termes de lutte contre l’érosion de la biodiversité, mise en péril par la fragmentation et la destruction des habitats. Pour le projet de Madame Chenais, de nombreuses mesures sont déjà en place. Le projet de construction et d’extension de l’élevage met à plat l’ensemble de ces mesures et permet de les compléter. Les mesures envisagées pour supprimer, limiter ou compenser les inconvénients de l’installation induisent des surcoûts. Le tableau ci-dessous récapitule l’ensemble des dépenses envisagées pour la protection de l’environnement, dans le cadre de ce projet. Cible Mesures envisagées Effets attendus Modalités de suivi Coûts associés Haie paysagère en partie nord et est du Favoriser la biodiversité, atténuer Sites et paysage - 10 000 € nouveau poulailler les odeurs, bruits et poussières Milieu naturel, Implantation du nouveau poulailler hors faune et flore, sites des zones dites à fort enjeux patrimonial Conserver la biodiversité - - et paysage ou classé Site et paysage, Implantation du nouveau poulailler à Limiter les nuisances olfactives et Absence de plainte des - odeurs et bruits plus de 100 m des tiers sonores voisins Respecter l’équilibre de la Réalisation d’un plan prévisionnel de Qualité de l’eau fertilisation azote et phosphore en Cahier de fertilisation 1500 € / an fumure et d’un cahier de fertilisation fonction des besoin des plantes Respecter les distances d’épandage du fumier vis-à-vis des cours Entretien de la bande Qualité de l’eau Maintien des bandes enherbées de 10 m 1000 € / an d’eau, éviter l’érosion des sols vers enherbée les cours d’eau Eviter l’érosion des sols et le Qualité de l’eau Couverture des sols en hiver Reliquats azotés 45€ / ha lessivage de l’azote Collecte des eaux de lavage des Qualité de l’eau Limiter la pollution du milieu 2000 € d’achat de cuve poulaillers dans une cuve Protection du forage de toute source de Analyse d’eau une fois Qualité de l’eau Préserver la qualité de l’eau 300 € / an pollution par an 2 €/ m² pour une bâche Couverture du tas de fumier de volailles Qualité de l’eau Préserver la qualité de l’eau - perméable à m’air et lors du stockage au champ imperméable à l’eau ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 142 Relevé de la Consommation Pipettes économie d’eau et lavage avec Limiter la consommation d’eau et consommation d’eau, 15 000 € de pipettes d’eau une pompe à haute pression les odeurs suivi du plan de maintenance préventive Incorporation du fumier dans les 4 h Atténuer les odeurs et limiter les Odeurs Absence de plainte après épandage pertes d’ ammoniac dans l’air Congélation des cadavres d’animaux Odeurs Limiter les odeurs Absence de plainte avant enlèvement par l’équarissage Odeurs Maintien d’une litière sèche Atténuer les odeurs Absence de plainte Atténuer les odeurs et les Odeurs / poussières Capots anti-poussières sur les turbines Absence de plainte 532 € poussières Diminuer la température et limiter Relevé de la Poussière Brumisation 5 000 € les rejets de poussière consommation d’eau Bruit / poussière lié Conduite du P3 en décalé des P1 et P2 Répartir la circulation des camions Absence de plainte au trafic routier Eclairage par LED et fenêtre sur 3% de Consommation Diminuer la consommation Relevé annuel de la 6 000 € éclairage et la surface, entretien de l’éclairage et de d’électricité d’électricité consommation électrique 30 000 € fenêtres la ventilation Consommation Diminuer la consommation Relevé annuel de la Variateur sur les turbines et ventilateurs 10 000 € d’électricité d’électricité consommation électrique Consommation de Générateurs dans nouveau poulailler plus Relevé annuel de la Diminuer la consommation de gaz gaz économe en gaz consommation de gaz Gestion des Intervention d’une société extérieure Eviter la propagation de maladies Contrat annuel 500 € animaux nuisibles pour la dératisation Gestion des Cuve double paroi pour le stockage du Inspection visuelle de la Eviter les pollutions produits dangereux fioul cuve Tableau 30 : Synthèse des mesures et coûts

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 143 3 VULNERABILITE DU PROJET AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

3.1 VULNERABILITE Source : Diagnostic de vulnérabilité d’un territoire au changement climatique, Guide ADEME Les termes de vulnérabilité, risques, ou encore sensibilité couvrent des notions complexes ne faisant pas l’objet d’un consensus mais peuvent être représentés de la façon ci-contre. Le guide de l’ADEME précise plusieurs notions autour de la problématique du changement climatique, et notamment les termes d’aléas, d’exposition, de sensibilité, de vulnérabilité et de diagnostic.

L’aléa climatique au sens large constitue un phénomène, soit une manifestation physique ou une activité humaine (ex. : accidents industriels ou actes terroristes) susceptible d’occasionner des dommages aux biens, des perturbations sociales et économiques voire des pertes en vies humaines ou une dégradation de l’environnement. Les aléas peuvent avoir des origines naturelles ou anthropiques et se caractérisent par leur intensité, leur probabilité d’occurrence, leur localisation spatiale, leur durée d’impact, leur degré de soudaineté. Dans ce cadre, le changement climatique est susceptible d’affecter l’intensité et la probabilité de ces aléas. La présentation des aléas naturels et technologiques menée précédemment a fait apparaitre que le terrain du projet est peu exposé. Le changement climatique ne semble pas susceptible d’affecter l’intensité et la probabilité de ces aléas dans des proportions à même d’engendrer un risque

important pour l’exploitation de l’installation.

L’exposition correspond quant à elle à la nature et au degré auxquels un système est exposé à des variations climatiques significatives. Cette exposition est notamment fonction de la durée. Évaluer l’exposition consiste à évaluer l’ampleur des variations climatiques auxquelles le territoire devra faire face, ainsi que la probabilité d’occurrence de ces variations climatiques / aléas. Les éléments exposés sont les éléments tangibles et intangibles d’un milieu (populations, bâtiments systèmes écologiques), susceptibles d’être affectés par un aléa naturel ou anthropique. La situation du projet de Madame CHENAIS PATRICIA l’expose très peu aux principaux aléas issus du changement climatique. Par ailleurs, ses dispositions constructives lui permettront de pouvoir être adapté à la majorité de ces aléas.

La sensibilité au changement climatique fait référence à la proportion d’un élément à être affecté, favorablement ou défavorablement, par la manifestation d’un aléa. Ces effets peuvent être directs (modification du rendement agricole) ou indirects (dommages causés par l’élévation du niveau de la mer). La sensibilité d’un territoire aux aléas climatiques est ainsi inhérente à sa situation. Le terrain du projet de Madame CHENAIS PATRICIA semble peu sensible aux conséquences directes et indirectes des principaux aléas recensés sur le territoire qui pourraient être aggravés par le changement climatique. Notamment, le territoire se situe à l’écart de la frange côtière et ne nécessite pas d’exploitation des ressources du sol.

La vulnérabilité au changement climatique est le degré auquel un projet peut être affecté par les effets des changements climatiques. Cette vulnérabilité est donc la résultante de l’exposition du projet et de sa sensibilité. Le niveau de vulnérabilité s’évalue en combinant la probabilité d’occurrence et l’importance d’un aléa et l’ampleur des conséquences.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 144 Au regard de la faible exposition du projet porté par Madame CHENAIS PATRICIA et de la faible sensibilité aussi bien territoriale que constructive, sa vulnérabilité semble très limitée. En tout état de cause, elle ne nécessite pas de mesures d’adaptation à ce stade de sa conception.

Dans ces conditions, un diagnostic de vulnérabilité au changement climatique doit permettre : - d’évaluer qualitativement la vulnérabilité du projet et de son territoire aux risques liés au changement climatique en étudiant notamment son exposition et sa sensibilité, - de hiérarchiser ce niveau de vulnérabilité lié aux différents impacts, par rapport à l’ampleur des conséquences et à la probabilité d’occurrence de ces impacts. Ce diagnostic de vulnérabilité doit être un préalable à l’élaboration d’un plan d’adaptation au changement climatique.

Au regard de la faible exposition du projet et de la faible sensibilité aussi bien territoriale que constructive, l’analyse de vulnérabilité menée ci-avant semble suffire pour conclure à l’absence de vulnérabilité, et donc ne pas nécessiter de mesures d’adaptation.

3.2 GENERALITES SUR LES CONSEQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE Source : www.futura-sciences.com – « Les conséquences d’un réchauffement climatique » Engendré par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone CO2 et méthane CH4 essentiellement) produites par les activités anthropiques (industries, transport, chauffage, agricultures…), le réchauffement climatique a et aura de multiples conséquences sur la planète. Parmi ces conséquences, citons les principales faisant l’objet d’un consensus scientifique : - la fonte des glaces et du permafrost qui entrainera, au travers de l’élévation du niveau des mers, l’inondation des zones de très faibles altitudes et la modification du trait de côte, - l'amplification des phénomènes d'évaporation et de précipitation, accroissant ainsi la fréquence et l'intensité des sécheresses, des inondations mais également des phénomènes météorologiques extrêmes (ouragan, tempêtes tropicales…), - la modification des habitats naturels qui s’accompagnera du déplacement ou de la disparition d'espèces, d'écosystèmes et une transformation des paysages et de l’agriculture.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 145 3.3 VULNERABILITE DES POULAILLERS AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Remontée du niveau des mers : Le site n’apparait pas susceptible d’être impacté par la remontée du niveau des mers du fait de : - son éloignement par rapport au trait de côte (20 km de ), - sa situation topographique au sein du Massif armoricain (121 m d’altitude).

Amplification des phénomènes météorologiques extrêmes : Le projet est situé à plus de 710 m de la limite du PPRI (Plan de Prévention du risque inondation) et en hauteur.

Augmentation des températures : Source : https://www.infoclimat.fr/climatologie/normales-records La Bretagne bénéficie d’un climat océanique typique. Ses trois façades maritimes l’enveloppent de douceur, d’humidité et de vent. Marquée par de faibles amplitudes diurnes et saisonnières des températures, la région se caractérise aussi par la fréquence de ses précipitations dont les cumuls varient du simple au double en fonction du relief. Le littoral connaît des hivers plus doux et des étés plus ensoleillés que l’intérieur, et des vents plus soutenus. Les tempêtes agitent parfois le climat breton, qui n’est pas totalement à l’abri des épisodes de fortes pluies, de sécheresse, de neige, de froid voire de forte chaleur. Les données ci-dessous proviennent de la station météorologique installée à QUESTEMBERT, à environ 5 km au sud-est du projet de Madame CHENAIS PATRICIA.

Tableau 31 : Températures mini, maxi et moyennes mensuelles en °C sur la période 1981-2010 Les températures oscillent entre 2,8°C en décembre à 24,7°C en août pour une température moyenne de 11,9°C.

Le site internet meteoblue présente le graphique ci-dessous avec le nombre de jour où la température a été maximale sur 30 ans :

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Tableau 32 : Nombre de jour où la température a été maximale par mois Ainsi, entre mai et septembre, la station de Questembert a recensé 33,8 jours avec une température supérieure à 25 °C.

L’augmentation de la température extérieure peut impacter l’élevage de volailles avec de la mortalité et des baisses de performances. Pour éviter cela, l’éleveur va ventiler beaucoup plus. Il utilisera les turbines sur les pignons ou les côtés en complément de l’extraction haute et réalisera de la brumisation. La brumisation couplée à la ventilation est déclenchée automatiquement lorsque les sondes de températures intérieures indiquent 27°C. En moyenne sur 365 jours, la brumisation se déclenchera 33,8 jours. A raison de 2109 litres par jour d’utilisation, cela engendre également une consommation d’eau supplémentaire de 71 m3 à l’année. Les turbines en route engendrent plus de bruit et de poussières vis-à-vis du voisinage.

Avant de limiter le recours à la brumisation et aux turbines, Madame Chenais veille à avoir une litière sèche et à accroître le renouvellement de l’air dans les bâtiments. Le toit des bâtiments est entretenu afin d’y retirer la mousse et les lichens qui assombri le toit et absorbe le rayonnement solaire. Le toit du futur poulailler sera donc en couleur clair absorbant moins les rayons du soleil. Toutes les parois des bâtiments sont bien isolées luttant efficacement contre les effets du rayonnement solaire. L’eau d’abreuvement provenant du forage est fraîche. Cela permet de limiter la montée en température corporelle des animaux et donc les besoins en ventilation et brumisation. Le projet ne semble pas être vulnérable aux changements climatiques. L’augmentation des températures sera régulée par la ventilation dynamique par des cheminées et des turbines en pignon. Et la brumisation sera mise en place plus souvent.

Modification des habitats naturels : Les habitats sur le site et sa périphérie présentent des potentialités biologiques similaires aux habitats de milieu cultivé. Le réchauffement climatique sera susceptible de modifier ces habitats et d’entrainer à terme le déplacement des espèces recensées plus au Nord, vers des températures plus compatibles avec leurs cycles de vie. De l’analyse des principales conséquences attendues du changement climatique et de l’impact éventuel de ces conséquences sur le site, il ressort que le projet de Madame CHENAIS PATRICIA ne présente pas de vulnérabilité particulière au changement climatique susceptible de s’opposer à sa bonne réalisation. ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 147

4 VULNERABILITE DU PROJET AUX RISQUES D’ACCIDENT MAJEURS

4.1 REGLEMENTATION La réforme de l’autorisation environnementale instaurée par l’ordonnance n°2017-80 du 26 janvier 2017 a modifié, au travers du Décret n° 2017-81 du 26 janvier 2017, le contenu de l’étude d’impact.

Il convient dorénavant de renseigner, conformément au 6° de l’article R122-5 du Code de l’Environnement, la « description des incidences négatives notables attendues du projet sur l'environnement qui résultent de la vulnérabilité du projet à des risques d'accidents ou de catastrophes majeurs en rapport avec le projet concerné. Cette description comprend, le cas échéant, les mesures envisagées pour éviter ou réduire les incidences négatives notables de ces événements sur l'environnement et le détail de la préparation et de la réponse envisagée à ces situations d'urgence.»

4.2 METHODOLOGIE Un risque majeur est défini comme la « possibilité d'un événement d'origine naturelle ou anthropique, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société ».

Un risque majeur est donc caractérisé par une «énorme gravité» qui résulte essentiellement de la non- préparation de la population et des pouvoirs publics à ce risque du fait de sa « faible fréquence ».

Les risques majeurs développés ci-après sont les risques majeurs identifiés par le DDRM (Dossier Départemental sur les Risques Majeurs) du Morbihan en 2011 et évoqués précédemment dans le dossier partie 2 - chapitre 2.3.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 148 4.3 VULNERABILITE DU PROJET AUX RISQUES MAJEURS ET MESURES PRISES

4.3.1 Mouvements de terrain

D’après le DDRM du Morbihan, la commune de LA VRAIE-CROIX n’est pas concernée par le risque majeur naturel « Mouvement de terrain » au travers du phénomène de retrait-gonflement des argiles.

4.3.2 Sismicité

Source : Portail Internet SisFrance, édité par le BRGM Depuis le 22 octobre 2010, la France dispose d’une nouvelle carte d’aléa sismique divisant le territoire national en cinq zones de sismicité croissante de 1 (risque très faible) à 5 (risque fort) en fonction de la probabilité d’occurrence des séismes. Les décrets n°2010-1254 et n°2010-1255, modifiant les articles R. 563-1 à R.563-8 du Code de l’Environnement, définissent le nouveau classement de l’ensemble des communes de France et les nouvelles règles de constructions parasismiques associées applicables au 1er mai 2011. La commune de LA VRAIE-CROIX et le département du Morbihan appartiennent à la zone de sismicité faible n°2, selon les cartes d’aléas sismiques présentées ci-dessous :

Figure 35 : Cartes de l'aléa sismique en France et en BRETAGNE

Le risque de séisme étant faible, aucune norme parasismique correspondant à l’ensemble des règles de construction permettant de diminuer au maximum les effets d’un séisme sur un bâtiment n’est exigée.

La présence du projet ne constituera pas un facteur aggravant vis-à-vis du risque sismique car : - aucun produit dangereux ne sera stocké en quantité importante sur le site et ne sera susceptible d’atteindre les ruisseaux alentours, - les infrastructures resteront circonscrites à l’intérieur du site en cas d’effondrement (absence d’effets dominos).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 149 4.3.3 Inondation

Source : Prim.net et Cartorisque, portail internet du ministère de l’écologie, Géorisques, SIGES Bretagne La commune de LA VRAIE-CROIX fait l’objet d’un programme de prévention des risques naturels (PPRN) inondations. Elle est concernée par le PPRI du bassin versant du St Eloi approuvé par arrêté préfectoral le 14/06/2010. La limite du PPRI est à 710 m au sud du projet. La carte présentée ci-dessous extraite du PPRI localise l’aléa inondation généré dans le secteur du projet :

Figure 36 : Cartographie de synthèse du risque inondation

Etre en zone inondable peut engendrer des pollutions, des mortalités d’animaux, des incidents techniques, il est donc important de ne pas construire dans ces zones.

L’éloignement du projet (710 m) vis-à-vis des zones inondables est une mesure de protection du projet vis-à-vis des inondations.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 150

4.3.4 Risque technologique

Sur la commune de LA VRAIE-CROIX, il n’y a pas de plan de prévention des risques technologiques. Cependant, on recense des installations classées. Aucune n’est SEVESO. La carte ci-dessous les identifie :

Figure 37 : Localisation des installations classées

Les risques technologiques sont à aborder sous deux aspects : les risques induits par le voisinage (établissements industriels tiers) et les risques induits par le fonctionnement futur des poulaillers. Concernant les risques technologiques venant de l’extérieur, le terrain sollicité pour le projet ne se situe pas, à la connaissance de l’agriculteur et des documents disponibles pour le public, dans une zone d’effets générés en cas d’événement industriel. L’installation classée la plus proche est la carrière de CHARIER à la Croix Irtelle, à plus de 2,5 km du projet. Cette constatation permet de considérer que le contexte industriel local n’aura pas d’effet sur l’exploitation future de l’établissement. Concernant les risques générés par l’exploitation future de l’installation de Madame CHENAIS PATRICIA, c’est l’objet de l’étude de dangers qui constitue la troisième partie du présent dossier de demande d’autorisation d’exploiter. Il est toutefois à noter que son exploitation ne sera pas de nature à engendrer des dangers sur les intérêts visés à l’article L.511 du Code de l’Environnement.

4.3.5 Autres risques technologiques

La commune n’a pas recensé de sites et sols pollués. Aucune canalisation de matière dangereuse ne passe dans la commune. La zone d’étude ne recense pas de mouvements de terrains, ni de cavités souterraines. Il n’y a pas d’installations nucléaires à proximité.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 151 5 ANALYSE DES EFFETS CUMULES DE CE PROJET AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS En vertu du point 4 de l’article R. 122-5.- II. Du Code de l’Environnement, issu du décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d’impact des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagement, les études d’impact doivent à compter du 1er juin 2012 analyser les effets cumulés du projet avec d'autres projets connus.

Ces projets, réputés connus sont ceux qui, lors du dépôt de l'étude d'impact : - ont fait l'objet d'un document d'incidences au titre de l'article R. 214-6 et d'une enquête publique ; - ont fait l'objet d'une étude d'impact au titre du présent code et pour lesquels un avis de l'autorité administrative de l'Etat compétente en matière d'environnement a été rendu public.

Sur le site Internet des services de l’état dans le Morbihan, mis à jour le 17/06/2019, on recense 4 enquêtes publiques :

Figure 38 : Enquêtes publiques sur LA VRAIE-CROIX

La route départementale 775 est située à 810 m au sud du projet de Madame Chenais. La mise en 2x2 voies de la route aura un impact sur la circulation pour accéder au site. Le projet de restauration de l’Arz situé à 3 km au nord du projet n’aura pas d’impact sur celui de Madame CHENAIS. La carrière de la Croix Irtelle est située à 2,6 km à l’est du projet de Madame Chenais. Au vu de la distance, le projet de Madame Chenais n’aura pas d’impact cumulé avec l’exploitation de la carrière qui existe déjà. ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 152 6 COMPATIBILITE DE CE PROJET AVEC LES PLANS ET SCHEMA DE GESTION ET D’AMENAGEMENT

La compatibilité de ce projet avec les différents plans, schémas, programmes et autres documents de planification mentionnés aux 4°, 5°, 16° à 23°, 26° et 27° du tableau du I de l'article R. 122-17, ainsi que les mesures fixées par les arrêtés en application de ces plans le cas échéant (prévus à l’article R. 222-36) ont été étudiés. Le tableau suivant synthétise la compatibilité du projet avec ces plans et schémas menée dans les points suivants :

Plans, schémas, programmes et Projet concerné Dispositions prises dans le cadre documents de planification existants (Oui / Non) du projet mentionnés à l’article R. 122-17 La commune de LA VRAIE-CROIX Document d’urbanisme Oui dispose d’un PLU. Le projet est concerné par le SDAGE Schéma directeur d'aménagement et de du bassin Loire-Bretagne. Les gestion des eaux prévu par les articles L. Oui objectifs de ce SDAGE ainsi que la 212-1 et L. 212-2 du code de comptabilité du projet avec ces l'environnement objectifs sont étudiés ci-après. Le projet est concerné par le SAGE Schéma d'aménagement et de gestion des Vilaine. eaux prévu par les articles L. 212-3 à L. Oui Les objectifs de ce SAGE ainsi que 212-6 du code de l'environnement la comptabilité du projet avec ces objectifs sont étudiés ci-après. Schéma régional des carrières mentionné à l'article L. 515-3 du code de Non l'environnement Plan national de prévention des déchets prévu par l'article L. 541-11 du code de Non l'environnement Sans objet au regard de l’activité du Plan national de prévention et de gestion de futur établissement. certaines catégories de déchets prévu par Non l'article L. 541-11-1 du code de l'environnement Plan régional de prévention et de gestion des déchets dangereux prévu par l'article L. Non 541-13 du code de l'environnement 26° Programme d'actions national pour la protection des eaux contre la pollution par Le projet est localisé en BRETAGNE les nitrates d'origine agricole prévu par le Oui classée en zone vulnérable. Il doit IV de l'article R. 211-80 du code de donc respecter la directive nitrates. l'environnement De plus, LA VRAIE-CROIX n’est ni 27° Programme d'actions régional pour la en ex-ZES ni en ZAR. Les objectifs protection des eaux contre la pollution par de ce programme ainsi que la les nitrates d'origine agricole prévu par le Oui comptabilité du projet avec ces IV de l'article R. 211-80 du code de objectifs sont étudiés ci-après. l'environnement Tableau 33 : Compatibilité du projet avec les Plans/Schémas/Programmes

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 153 6.1 COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LE DOCUMENT D’URBANISME La commune de LA VRAIE-CROIX dispose d’un Plan Local d’Urbanisme approuvé après modification le 06/05/2008.

Les poulaillers sont actuellement situés sur la parcelle 59, section ZC de la commune de LA VRAIE- CROIX. Ils sont situées en zone agricole A. Le projet de construction réalisé sur la même parcelle est également classé en zone agricole A. (voir annexe : document d’urbanisme)

Madame CHENAIS PATRICIA respectera les prescriptions du règlement pour la construction de ce nouveau poulailler (voir annexe : document d’urbanisme).

6.2 COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LE SDAGE Le tableau suivant présente la compatibilité du projet de Madame CHENAIS PATRICIA avec les quinze enjeux identifiés par le SDAGE 2016-2021 du bassin Loire Bretagne :

Enjeu Questions Enjeu applicable Dispositions prises sur le site importantes au site Le plan d’épandage respecte les prescriptions de Réduire la pollution par les Oui la directive nitrates. Les sols sont couverts en nitrates hiver pour éviter le lessivage de l’azote. Les eaux de lavage des poulaillers seront collectées dans une fosse de 5000 L pour chacun Réduire la pollution des P1, P2 et une fosse de 8000 L pour le P3 et organique et Oui épandues sur les terres du plan d’épandage. bactériologique Les eaux pluviales sont évacuées directement dans le milieu naturel et ne sont pas en contact avec les effluents du bâtiment. La qualité de l’eau Les produits phytosanitaires sont stockés dans Maîtriser la pollution par une armoire avec rétention. Le pulvérisateur est Oui les pesticides contrôlé tous les 5ans. Madame Chenais a son agrément Certiphyto. Maîtriser les pollutions La quantité de substances dangereuses est faible dues aux substances Oui sur le site. Elles sont stockées avec une rétention dangereuses ou double paroi pour le fioul. Les eaux usées des poulaillers sont collectées Protéger la santé en dans des fosses. protégeant la ressource en Oui eau Le projet n’est pas situé dans un périmètre de captage d’eau potable. Repenser les Enjeu de gouvernance des politiques de gestion aménagements de cours Non des eaux. d’eau Préserver les zones Les milieux Non Le projet ne sera pas situé en zone humide. aquatiques humides Préserver la diversité Aucun rejet ne sera évacué vers le milieu Oui aquatique aquatique. Préserver le littoral Non Le projet ne se situe pas en zone littorale.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 154 Enjeu Questions Enjeu applicable Dispositions prises sur le site importantes au site Préserver les têtes de Le projet ne se situe pas en tête de bassin versant Non bassin versant (localisation en partie amont de la Vilaine). Les prélèvements d’eau se font essentiellement pour l’abreuvement des animaux, la brumisation et le lavage du poulailler. Des pipettes à La quantité d’eau Maîtriser les prélèvements Oui économie d’eau sont utilisées. disponible d’eau L’approvisionnement en eau se fait par un forage et pourra être complété par le réseau d’eau pluviale. Faciliter la gouvernance et renforcer la cohérence des Enjeu de gouvernance des politiques de gestion Non territoires et des politiques des eaux. publiques La gouvernance Mettre en place des outils Enjeu de gouvernance des politiques de gestion réglementaires et Non des eaux. financiers Informer, sensibiliser, Enjeu de gouvernance des politiques de gestion Non favoriser les échanges des eaux. Tableau 34 : Compatibilité du projet avec les orientations du SDAGE Loire-Bretagne 2016 - 2021

Par ailleurs, le SDAGE 2016-2021 du bassin Loire Bretagne définit des orientations et dispositions spécifiques pour l’agriculture à l’échelle des commissions territoriales. Dans le territoire Vilaine et côtiers bretons, les mesures concerneront : - la limitation des transferts d’intrants et l’érosion au-delà des exigences de la directive nitrates, - la limitation des apports en fertilisants et/ou utilisation de pratiques adaptées de fertilisation, au- delà des exigences de la directive nitrates, - la limitation des apports en pesticides et/ou utilisation de pratiques alternatives au traitement phytosanitaire, - la mise en place de pratiques pérennes (bio, surface en herbe, assolements, maîtrise du foncier), - l’élaboration d’un programme d’action algues vertes, - la réduction de la pression phosphorée et azotée liée aux élevages au-delà de la directive nitrates, - l’économie d’eau.

Les pratiques prévues par Madame CHENAIS PATRICIA permettront de remplir ces objectifs.

En conséquence, le projet sera compatible avec les enjeux définis par le SDAGE du bassin Loire Bretagne pour la période 2016-2021, ainsi qu’avec les orientations et dispositions relatives aux exploitations agricoles.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 155 6.3 COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LE SAGE Le tableau suivant présente la compatibilité du projet avec les orientations du SAGE Vilaine : Objectifs du SAGE Objectif Enjeux Dispositions prises sur le site Vilaine applicable au site Marquer un coup d’arrêt à la destruction de zones Oui Enjeu de gouvernance des politiques humides de gestion des eaux. Protéger les zones Les zones humides humides dans les Oui Le projet n’est pas dans une zone documents d’urbanisme humide. Mieux gérer et restaurer Oui les zones humides. Connaître et préserver les Enjeu de gouvernance des politiques Non cours d’eau de gestion des eaux. Le projet n’est pas situé à proximité Reconquérir les d’un cours d’eau. Les eaux de lavage fonctionnalités des cours sont collectées. Les eaux pluviales sont d’eau en agissant sur les Oui évacuées vers le milieu naturel. Le Les cours d’eau principales causes Fumier de volailles est évacué à la fin d’altération de chaque lot. Mieux gérer les grands Enjeu de gouvernance des politiques Non ouvrages de gestion des eaux. Accompagner les acteurs Enjeu de gouvernance des politiques Non du bassin de gestion des eaux. Préserver et favoriser le développement des Enjeu de gouvernance des politiques Non populations de poissons de gestion des eaux. Les peuplements grands migrateurs piscicoles Préserver et restaurer les Enjeu de gouvernance des politiques populations piscicoles Non de gestion des eaux. holobiotiques Assurer le développement Non durable de la baie Reconquérir la qualité de Non l’eau Le site n’est pas situé sur la Baie de la La Baie de Vilaine Réduire les impacts liés à Non Vilaine. l’envasement Préserver, restaurer et valoriser les marais rétro- Non littoraux L’estuaire et la qualité de Le fumier de volaille est épandu sur l’eau brute potabilisable Oui des terres du plan d’épandage. La L’altération de la comme fil conducteurs directive nitrate est respectée. Madame qualité par les Mieux connaître pour Chenais respecte également les Oui nitrates mieux agir quantités de fertilisants prévus dans Renforcer et cibler les son plan prévisionnel de fumure. Les Oui actions sols sont tous couverts en hiver. Cibler les actions Non Mieux connaître pour agir Non Le fumier de volaille est épandu sur les Limiter les transferts de terres du plan d’épandage. Un L’altération de la phosphore vers le réseau Oui diagnostic anti-érosif a permis de qualité par le hydrographique démontrer que les parcelles sont en phosphore Lutter contre la sur- partie protégées vis-à-vis du risque Oui fertilisation d’érosion grâce à des talus, haies et Gérer les boues des bandes enherbées. Non stations d’épuration

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 156 Diminuer l’usage des Apport des pesticides en fonction des Oui pesticides besoins Améliorer les Enjeu de gouvernance des politiques Non connaissances de gestion des eaux. L’altération de la Promouvoir des Enjeu de gouvernance des politiques qualité par les Non changements de pratiques de gestion des eaux. pesticides Aménager l’espace pour limiter le transfert de Enjeu de gouvernance des politiques Non pesticides vers le cours de gestion des eaux. d’eau Prendre en compte le Non milieu et le territoire L’altération de la Limiter les rejets Aucun rejet d’assainissement sur le qualité par les rejets d’assainissement et les site de l’assainissement Non réduire dans les secteurs prioritaires Maintenir et développer Le site et les abords seront maintenus L’altération des Oui les connaissances propres. La dératisation est faite milieux par les Lutter contre les espèces régulièrement par CEDPA espèces invasives Oui invasives Distribution. Améliorer la connaissance et la Non prévision des inondations Renforcer la prévention Prévenir le risque Non Le site n’est pas localisé en zone des inondations d’inondations inondable. Protéger et agir contre les Non inondations Planifier et programmer Non les actions Fixer des objectifs de Non gestion des étiages Améliorer la Non Enjeu de gouvernance des politiques Gérer les étiages connaissance de gestion des eaux. Assurer la satisfaction des Non usages Mieux gérer la crise Non Sécuriser la production et Enjeu de gouvernance des politiques Non L’alimentation en la distribution de gestion des eaux. eau potable Informer sur les Le site n’est pas localisé au sein d’un Non consommations périmètre de protection de captage. Organiser la Non sensibilisation Sensibiliser les décideurs Non La formation et la et les maîtres d’ouvrages Enjeu de gouvernance des politiques sensibilisation Sensibiliser les de gestion des eaux. Non professionnels Sensibiliser les jeunes et Non le grand public Faciliter l’exercice de la Organisation des Non maîtrise d’ouvrage maîtrises Enjeu de gouvernance des politiques Renforcer le lien entre le d’ouvrages et de gestion des eaux. SAGE et la planification Non territoires territoriale Tableau 35 : Compatibilité du site avec le SAGE Vilaine

En conséquence, le projet sera compatible avec les orientations du SAGE Vilaine.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 157

6.4 COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LA DIRECTIVE NITRATES L’exploitation doit respecter les prescriptions nationales de l’arrêté du 19 décembre 2011 complété par l’arrêté du 23 octobre 2013, puis par l’arrêté du 11 octobre 2016 puis par celui du 27 avril 2017 présentées ci-dessous :

Applicable au Prescriptions à respecter Précisions projet Périodes minimales d’interdiction oui Voir tableau suivant d’épandage des fertilisants azotés Prescriptions relatives au stockage des oui Respect effluents d’élevage L’équilibre de la fertilisation azotée oui Respect Réalisation du plan de fumure et du cahier oui Respect d’enregistrement Pression en azote organique inférieure à Madame Chenais et ses oui 170 kg par hectare de SAU prêteurs respectent les 170 Conditions d’épandage par rapport au oui Voir tableau suivant cours d’eau Tableau 36 : Compatibilité du projet avec le programme d’actions national directives nitrates

Le projet est situé en Zone Vulnérable (Bretagne). L’exploitation doit respecter le sixième programme d’actions régional en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole, selon l’arrêté du 02 août 2018 :

Applicable Prescriptions à respecter en Bretagne Précisions au projet Le calendrier régional des périodes d’interdiction Madame Chenais respecte le oui d’épandage selon le type de déjections, calendrier régional d’épandage La couverture des sols nus en hiver avec la mise en Madame Chenais implante des place de CIPAN du 10 septembre au 1er février ou oui couverts (CIPAN ou culture d’un broyage et enfouissement superficiel des d’hiver) en hiver. cannes de maïs grain, La mise en place de bandes enherbées de 5 m Les bandes enherbées font oui minimum le long des cours d’eau minimum 10 m. L’interdiction de remblaie, drainage et creusement Aucun projet de ce type n’est oui des zones humides prévu L’interdiction de retournement de prairies Les prairies permanentes ne sont oui permanentes en zones inondables pas situées en zone inondables Si décolmatage ou remplacement partiel de drains, Aucun projet de ce type n’est oui création d’une zone tampon à l’exutoire des drains prévu L’interdiction du retournement d’une prairie avant Absence de retournement de Oui le 1er février prairie avant le 1er février

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 158 Si retournement de prairie en été ou automne, Oui Absence de retournement de er réimplantation obligatoire avant le 1 novembre prairie en fin été ou automne Le retournement de prairie pâturée est à limiter en oui Absence de retournement de fin d’été sauf si réimplantation d’une nouvelle prairie en fin d’été prairie Interdiction de fertiliser la culture suivant une oui Le maïs implanté après une prairie sauf si conduite en fauche au cours des prairie pâturée pendant plus de 3 trois années précédentes ans, n’est pas fertilisé Les rotations prairies de plus de trois ans – oui Un maïs est toujours implanté céréales sont déconseillées après une prairie Déclaration annuelle des flux d’azote Madame Chenais réalise tous les Oui ans sa déclaration annuelle des flux Distances d’épandages dans les zones à risques La distance de 35 m vis-à-vis des (point d’alimentation en eau potable, lieu de oui cours d’eau ou 10 m si bande baignades et plages, zones conchylicoles, forages enherbée de 10 m est respectée ou puits) Interdiction de dégradation des berges ou lit des Les vaches allaitantes sont cours d’eau alimentées avec une tonne à eau. oui Elles n’ont pas accès au cours d’eau. Réduction du surpâturage Les vaches allaitantes changent oui de parcelle régulièrement pour limiter le surpâturage.

Prescriptions à respecter en zones d’actions renforcées Applicable Précisions (ZAR) au projet La mise en place de bandes enherbées de 10 m LA VRAIE-CROIX n’est pas en Non minimum le long des cours d’eau ZAR Balance globale azotée inférieure à 50 kg d’azote LA VRAIE-CROIX n’est pas en Non par hectare de SAU ZAR Si production de plus de 20 000 kg d’azote et implanté dans une commune antérieurement en LA VRAIE-CROIX n’est pas en Non ZES, obligation de traiter ou d’exporter l’azote ZAR excédentaire Tableau 37 : Compatibilité du projet avec le programme d’actions régional directives nitrates

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 159 7 EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES

7.1 OBJECTIF DE L’EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES ET PRESENTATION DE LA METHODE APPLIQUEE A L’ELEVAGE Il s'agit de réaliser, en l'état actuel des connaissances scientifiques, une analyse des effets directs et indirects, temporaires ou permanents de l'installation sur l'hygiène, la salubrité et la sécurité publique. Cette analyse est réalisée à partir de la méthode de l'évaluation des risques sanitaires adaptée à l'élevage, définie dans la circulaire du 16 octobre 2006 concernant l'analyse des études d'impact pour les installations classées d'élevage. D'abord construite et développée dans le domaine chimique par l'US- EPA2 puis retenue par l'Institut National de Veille Sanitaire (février 2000) et par l'INERIS (novembre 2001). Cette méthode se déroule en 4 étapes : - identification des dangers des élevages - identification des relations dose-réponse - caractérisation de l'exposition - caractérisation et gestion des risques

7.1.1 Définition du champ d'application de l'ERS

L'évaluation des risques sanitaires porte sur les agents dont les effets sur la santé humaine en lien avec l'élevage ont effectivement été documentés dans la littérature scientifique et pour lesquels des situations d'exposition ont été caractérisées. Les impacts sanitaires des installations classées d'élevage concernent principalement les zoonoses ainsi que les effets de certains agents physiques ou chimiques liés aux élevages. Aussi, considérant ce contexte particulier, les choix suivants ont été retenus.

Ont été considérés comme hors du champ d'application de l'ERS des études d'impact des élevages : - les risques sanitaires liés à l'ingestion de denrées alimentaires issues de l'élevage telles que les viandes, œufs, lait… car ils relèvent de la sécurité alimentaire, - les impacts potentiels des produits phytosanitaires lors de leur utilisation sur les cultures des exploitations agricoles.

En l'absence de maladies identifiées sur le cheptel, les risques sanitaires des agents présents dans les effluents et déjections épandus (agents pathogènes et parasites fécaux, nitrates…) seront considérés comme maîtrisés dès lors que les pratiques d'épandage et de stockage seront respectées. Bien que les impacts du bruit et des odeurs sur la santé psychique des individus soient répertoriés, ces aspects sont traités dans le chapitre consacré à la maîtrise des nuisances. La sécurité des personnes travaillant dans l'élevage exposées aux risques sanitaires est spécifiquement traitée dans la "notice hygiène et sécurité du personnel". Les produits d'hygiène et de désinfection employés, tout comme les médicaments utilisés conformément à une prescription vétérinaire, font l'objet d'une procédure spécifique d'évaluation des risques sanitaires

2 United States Environnemental Protection Agency = agence de protection de l'environnement des Etats-Unis. * danger*, agent dangereux* = écrits de cette façon, ces termes seront employés selon la définition ci-dessus et non selon leur définition habituelle.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 160 précédemment à leur mise sur le marché. Il n'appartient donc pas au pétitionnaire de démontrer que l'utilisation de ces produits n'entraîne pas de risques sanitaires spécifiques. Il lui appartient par contre de les utiliser conformément aux préconisations d'emploi précisées sur l'étiquette ou conformément à l'ordonnance délivrée. Le champ de l'ERS concerne donc l'installation de l'élevage (bâtiments et annexes).

7.1.2 Identification des dangers* des élevages - définition

Dans le cadre de l'évaluation des risques sanitaires, on entend par danger* tout événement de santé indésirable tel qu'une maladie, un traumatisme, un handicap ou un décès. Par extension, le danger* désigne tout effet toxique et tout ce qui est susceptible de porter atteinte au bien-être physique, mental et social, qu'il s'agisse d'un agent physique, chimique ou biologique. Ainsi faut-il distinguer le danger* du risque. Par exemple, lors d'une randonnée, une morsure de serpent venimeux constitue un danger pour l'homme. Cependant, la probabilité de rencontrer un serpent d'une part et que le randonneur soit mordu d'autre part est faible. L'existence d'un danger n'est donc pas synonyme de risque pour l'homme. Les agents susceptibles de produire des dangers* chez l'homme sont : - les agents pathogènes pour l'homme et susceptibles d'être transmis par les animaux, il s'agit d'agents responsables des zoonoses, - les agents liés aux pratiques d'élevage (exemple : poussières, ammoniac). Ces agents sont recensés dans une liste (chapitre 7.2.1) établie en fonction des particularités du projet (type d'animaux et conduite d'élevage). Pour chaque agent identifié, sont indiquées les voies d'exposition des individus : voie aérienne (émissions atmosphériques par les ouvertures des bâtiments, par les systèmes de ventilation…), voie hydrique (rejet canalisé en toiture) et éventuellement les autres voies (vecteurs tels que rongeurs, carnivores domestiques…).

7.1.3 Identification des relations dose-réponse

Il s'agit de la recherche des relations existant entre la dose (de l'agent dangereux* identifié précédemment) et la réponse sur les individus exposés. La relation dose-réponse est définie par la Valeur Toxicologique de Référence (VTR), appellation générique qui regroupe tous les types d'indices toxicologiques permettant d'établir une relation entre : une dose et un effet particulier ou une dose et une probabilité d'effet. La VTR exprime la nature de l'effet toxique (pathologie constatée) en fonction de la durée d'exposition (exprimée généralement en jours ou années) et la voie d'exposition (contact ou inhalation). Pour la majeure partie des agents chimiques des VTR ont été validées, contrairement aux agents biologiques pour lesquels elles n'existent pas. Les informations épidémiologiques concernant les pathologies humaines liées aux dangers* identifiés précédemment sont recueillies auprès de la CIRE3 Ouest, de l'InVS4 ou l'AFSSA5. En l'état actuel des connaissances, en élevage il n'y a de VTR que pour l'ammoniac.

3 CIRE = Cellule Interrégionale Epidémiologique de l'Ouest 4 INVS = Institut de Veille Sanitaire 5 AFSSA = Agence Française de la Sécurité Sanitaire des Aliments ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 161 7.1.4 Caractérisation de l'exposition

L'exposition des individus s'évalue selon la durée, la fréquence et les voies d'exposition. Les exploitants, et les personnes intervenant sur le site d'élevage sont indubitablement les plus exposés, les concernant, voir la "notice hygiène et sécurité des travailleurs". Il s'agit d'estimer l'impact prévisible des agents identifiés à la première étape sur les individus présents dans la zone d'exposition. S'agissant des tiers riverains, on retient un scénario d'exposition simple et majorant consistant à envisager la présence permanente de la population. La zone d'exposition correspond aux secteurs situés au pourtour du projet où il est possible de rencontrer des agents identifiés à la première étape. En principe, la zone d'exposition se dimensionne : - par la transposition de résultats obtenus sur des installations similaires (transposition d'une étude de cas), - par les résultats d'une modélisation mathématique de la dispersion. En pratique, il n'existe pas de modèle de dispersion adapté au caractère diffus des émissions agricoles. L'évaluation des risques sanitaires repose donc sur la bibliographie la plus récente. La zone d'exposition étudiée correspond à la surface définie par le rayon d'affichage de 3 km prévu par la nomenclature ICPE. D'après la bibliographie, il s'agit d'un rayon d'étude majorant. La zone d'exposition est décrite par : - les usages du milieu et activités sensibles : par exemple, les périmètres de protection des captages, les zones conchylicoles, les lieux de baignade ou de sports nautiques, les zones de pêche, les zones maraîchères, les activités touristiques…, - les caractéristiques des populations actuelles (particulièrement les tiers les plus proches) et futures (documents d'urbanisme, …) - la présence d'un sous-groupe de population particulier : centre sportif, crèche, école, maisons de retraite, établissements de soins, … - la présence d'autres élevages qui contribuent à la création d'un bruit de fond.

7.1.5 Caractérisation et gestion des risques : mesures compensatoires mises en œuvre

L'évaluation des risques sanitaires doit donc être réalisée selon une méthode précise et éprouvée.

Lorsque des risques sont identifiés, les mesures compensatoires sont explicitées. Elles concernent : - la réduction de production des agents dangereux*, - la réduction de la dispersion de ces agents dangereux*.

Le développement de l'ERS doit cependant répondre au principe de proportionnalité : le contenu de l'étude d'impact dont l'étude des risques sanitaires est une des composantes, est en relation avec l'importance de l'installation projetée autant qu'avec ses incidences prévisibles sur la santé. Ce principe signifie que le degré de développement de l'étude des risques sanitaires est fonction de la dangerosité des agents physiques, chimiques ou biologiques potentiellement présents et de la sensibilité de l'environnement humain.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 162 7.1.6 Remarques complémentaires sur l'ERS

En cas de suspicion de maladie réputée contagieuse, le vétérinaire sanitaire est alerté par Madame Chenais et prévient les services officiels (DDPP). Ce vétérinaire est chargé de réaliser les actions sanitaires de l'état dans le cadre de la lutte des Maladies Réputées Contagieuses (MRC). Le code rural dans sa partie législative, titre II "La lutte contre les maladies des animaux" fixe les dispositions relatives à la police sanitaire (articles L221-1 à L228-7). Dans l'attente de la confirmation de la maladie suspectée, la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) met l'élevage sous surveillance sanitaire. Les animaux sont généralement confinés pendant cette période. En cas de confirmation d'une MRC, la préfecture déclenche une procédure d'alerte sanitaire et prend les mesures appropriées qui seront notifiées à Madame Chenais sous forme d'un Arrêté Préfectoral de Déclaration d'Infection. Le maire de la commune est également informé. Si le pétitionnaire est responsable des mesures de prévention contre les MRC (voir mesures d'hygiène au chapitre 7.2.4), ce n'est pas à lui de décider des mesures à prendre en cas de confirmation de la maladie. Cette responsabilité relève du pouvoir régalien de l'Etat.

7.2 APPLICATION DE L’ERS A L’ELEVAGE DE MADAME CHENAIS

7.2.1 Identification des dangers* susceptibles d’être présents dans l’installation

Le tableau suivant répertorie l’ensemble des dangers* susceptibles d’être présents, lors du fonctionnement normal de l’élevage, en y incluant les anomalies prévisibles (panne d’électricité) et la période de chantier, qui sera mise en œuvre si un avis favorable est donné à cette demande d’autorisation.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 163 Espèces pouvant être infectées Voies de transfert et Moyens de maîtrise Danger* potentiel indication des voies Effet sur l'homme proposées : voir Espèces classées par les Espèces non classées par les d'exposition paragraphe… ICPE ICPE

Zoonoses Maladies Réputées Contagieuses (MRC) AV, PC Oiseaux et Air Fièvre, Etat grippal 6.2.4 (Mesures générales Grippe aviaire mammifères d'hygiène; nettoyage- (Influenza aviaire ) désinfection; gestion des cadavres)

BV, PC, AV Toutes Air (inhalation) Fièvre (la tuberculose à M. 6.2.4 (Nettoyage-désinfection; bovis (transmission animale) quarantaine; gestion des Tuberculose est, dans 80 % des cas, à cadavres) (Mycobacterium bovis, localisation extra-pulmonaire, M. tuberculosis ) en particulier rénale)

Zoonoses à forme clinique abortive Ornithopsittacose AV, BV Oiseaux et Air (inhalation de Conjonctivite, Fièvre, 6.2.4 (Mesures générales (Chlamydophila psittaci ) mammifères poussières infectées par Etat grippal d'hygiène, gestion des cadavres) des sécrétions ou des fientes), Contact Agents intestinaux Salmonella , BV, PC, AV Oiseaux et Ingestion (eau souillée), Fièvre, Gastroentérite, 6.2.4 + 4.6.4 (Gestion des Escherichia coli , mammifères Contact septicémie, épandages) Campylobacter (C.jejuni, C.coli ), amaigrissement, Cryptosporidium parvum , syndrome urémique Helminthes… hémolytique

Zoonoses à transmission essentiellement par contact PC, AV Oiseaux, mammifères, Contact (cutané par 6.2.4 (Nettoyage-désinfection; Rouget du porc poissons et crustacés blessure) Œdème inflammatoire gestion des cadavres) (Erysipelothrix rhusiopathiae )

Listeriose (L. monocytogenes ), BV, PC, AV Oiseaux, Mammifères Ingestion, Contact Fièvre, érysiphèle, 6.2.4 (Maîtrise de la qualité des Dermatophytoses (teignes) et poissons Septicémie, avortement, aliments distribuées; Nettoyage- méningite, désinfection; gestion des hépathonéphrite cadavres) + Notice d'hygiène et sécurité des travailleurs Agents chimiques gazeux Ammoniac BV, PC, AV Toutes Air Irritations oculaire et des 6.2.5.1 voies respiratoires Sulfure d'hydrogène BV, PC, AV Toutes Air Irritation des voies 6.2.5.2 respiratoires Produits d'hygiène de nettoyage et BV, PC, AV Toutes Air, Eau, Contact Irritation des voies 6.2.4 de désinfection respiratoires, brûlures, intoxications Agents chimiques solides Médicaments et déchets de soins BV, PC, AV Toutes Contact, Ingestion Coupures, divers 6.2.4 (piquants, coupants) Produits d'hygiène de nettoyage et BV, PC, AV Toutes Contact, Ingestion Irritation des voies 6.2.4 + 3.7.4.6 (Gestion des de désinfection respiratoires, brûlures déchets) Agents physiques Poussières minérales BV, PC, AV Toutes Air Irritation des voies 6.2.6.+ Notice d'hygiène et respiratoires, allergie, sécurité des travailleurs cancer Poussières organiques BV, PC, AV Toutes Air Irritation des voies 6.2.6. respiratoires, allergie Divers Bruit BV, PC, AV Toutes Air Irritabilité, surdité 5.2

Tableau 38 : Dangers susceptibles d’être présents

Bibliographie : Abadia G., Picu C., 2005, “Zoonoses d’origine professionnelles”, EMC (Elsevier SCEA Paris), Toxicologie – Pathologie professionnelle, 16-100-A-10 Gingras B . et al, 2000 , « les risques à la santé associés aux activités de production animales au Québec », Comité de santé environnementale du Québec Pédro N Acha, Boris Szyfres, 2005 , « Zoonoses et maladies transmissibles communes à l’homme et aux animaux », Edition Office International des Epizooties (OIE) Pell, A.N., 1997. “Manures and microbes: public and animal health problem”, Journal of Dairy Science, 80, 2673-2681. Toma B. et al., 2004, « Les zoonoses infectieuses », Polycopié des Unités de maladies contagieuses des Ecoles vétérinaires françaises, Mérial (Lyon), 171 p

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 164 7.2.2 Présentation de l’aire d’étude

En l’absence de modèle de dispersion adapté au caractère diffus des émissions agricoles, la zone d’exposition retenu pour l’étude correspondant à la surface définie par le rayon d’affichage prévu par la nomenclature des installations classées pour l’environnement : soit 3 km pour cet élevage de volailles.

En complément et rappel de l’inventaire relatif à l’environnement humain réalisé (voir au chapitre 2.2), l’éloignement de l’élevage par rapport aux habitations et aux infrastructures hébergeant des populations sensibles est précisé dans le tableau suivant :

Populations et activités sensibles Distance / existant Tiers les plus proches 3 maisons à l’est du futur poulailler à 156 m et 172 m Bourg de LA VRAIE-CROIX et de LARRE 3,5 km et 1,8 km à vol d’oiseau Ecoles, collèges, lycées 2 écoles primaires à LA VRAIE-CROIX et 1 à LARRE Maison de retraite Aucune dans la zone d’étude Hôpital, centre de soins Aucun dans la zone d’étude Centre sportif de plein-air Aucun dans la zone d’étude Périmètre de protection de captage Aucun dans la zone d’étude Zones conchylicoles Non concerné Lieux de baignades, de sports nautiques Non concerné Zone de pêche Non concerné Autres élevages Elevage laitier à 700 m et porcin à 725 m Tableau 39 : Distance de l’élevage par rapport aux infrastructures

Les populations et les activités sensibles sont situées à plus de 1,8 km de l’élevage dans la zone d’exposition. L’élevage de Madame CHENAIS PATRICIA aura donc un impact limité sur ces populations et leurs activités. Cependant, Madame Chenais mettra en place des mesures d’hygiène ci- après.

7.2.3 Les voies d’expositions

La principale voie d’exposition à des agents dangereux*, pour les populations locales, est l’exposition par inhalation.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 165 7.2.4 Les mesures d’hygiène

L’élevage peut engendrer des risques pour l’hygiène et la salubrité publique, dû fait du fonctionnement de l’exploitation (prolifération d’insectes et de rongeurs, pollution bactérienne due à la présence de microbes dans les déjections et les cadavres des animaux, production de déchets, etc.). Les conséquences seront, entre autres, la gène des tiers, la diffusion de problèmes sanitaires vers des élevages voisins. Pour limiter ces risques de nombreuses mesures seront mises en place.

Elles ont pour objectif : - d’élever les animaux dans de bonnes conditions d’hygiène ; Mise en forme : Puces et numéros - de maîtriser l’ensemble des vecteurs de risques sanitaires.

Pour répondre aux exigences de la réglementation sanitaire animale (naissance, détention et circulation) et satisfaire les performances zootechniques, les éleveurs mettent en place des mesures d’hygiène intégrant tous les stades de productions animales :

Mesures d’hygiène Remarques Procédure sanitaire d’introduction Les poussins (ou dindonneaux) sont introduits dans l’élevage à l’âge d’animaux dans l’élevage de 1 jour à la sortie du couvoir. Gestion de la circulation des animaux Il n’y a pas de circulation des animaux sur le site. A la fin de leur au sein de l'élevage : croissance, ils sont envoyés directement à l’abattoir. Les accès et les abords du bâtiment sont empierrés et donc faciles à Entretien des accès et abords de entretenir. l’élevage Une désinsectisation est réalisée à chaque lot. Une dératisation est effectuée à chaque trimestre (charte qualité). Les factures des Lutte contre les rongeurs, les oiseaux produits utilisés (homologués) sont conservées. Le contrôle de la et les insectes végétation et des nuisibles à proximité des bâtiments permet en effet de maîtriser les vecteurs d'infection. Les produits de nettoyage utilisés sont agréés par le Ministère de l'Agriculture et la DDPP. Entretien des bâtiments, et matériaux Les factures ou bons de livraisons des produits utilisés sont conservés 3 ans. Les bâtiments sont lavés à chaque fin de lot. Les aliments sont stockés dans des silos aériens étanches et transférés directement dans les poulaillers. Stockage des aliments Les aliments sont stockés séparément des produits potentiellement toxiques (désinfectants, raticides,..) Les factures et bons de livraison sont conservés 5 ans. Une chaîne ferme le site d’élevage. Un parking permet de se garer devant. Gestion de l’accès des visiteurs Lorsqu’un visiteur entre dans l’élevage, il doit porter des surbottes et Gestion des intervenants extérieurs une cotte jetable. Ces visites sont principalement celles des amenés à entrer en contact avec les conseillers d’élevage et du vétérinaire. animaux Toute autre introduction de personnes extérieures à l’élevage est interdite La surveillance quotidienne des animaux et le professionnalisme de Gestion des animaux malades ou Madame Chenais permettent de détecter ou de suspecter très tôt des suspects maladies. En cas de suspicions ou d’anomalies sanitaires, Madame Chenais fera procéder à un diagnostic par son vétérinaire. Madame

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 166 Mesures d’hygiène Remarques Chenais procèdera aux soins de ces animaux. Madame Chenais tient un registre sanitaire où sont mentionnés : toutes les anomalies sanitaires, les dates de visites d’un vétérinaire, les traitements administrés aux animaux : produits utilisés, doses, dates d’administration aux animaux, délai d’attente pour la consommation de la viande. Madame Chenais conserve, annexé à son registre d’élevage, les factures et ordonnances produites par son vétérinaire pendant 5 ans. Les médicaments sont stockés dans de bonnes conditions de conservation : armoire fermée ou réfrigérateur fonctionnel. En cas de doute de MRC, Madame Chenais préviendra immédiatement son vétérinaire ou directement la DDPP ou la Procédure en cas de suspicion de Préfecture en son absence. maladie grave La gestion de ce type de crise sanitaire sera de la responsabilité de l'État. Gestion de l’arrivée des animaux L’arrivée des animaux se fait de jour par les éleveurs. L’enlèvement des animaux se fera en 2 jours pour les 3 poulaillers. Pour les poulets, l’enlèvement se fait actuellement en deux fois : à Gestion de la sortie des animaux 35 jours et à 42 jours. Ce sont des intervenants extérieurs qui chargent les animaux dans des caisses qui sont ensuite transférées dans le camion avec un manitou. En cas de mortalité animale, dans l’attente du passage du service d’équarrissage qui se fait dans les plus brefs délais, les cadavres seront placés dans un congélateur puis dans le bac d’équarrissage à Gestion des cadavres l’entrée du site afin d’éviter toute diffusion de germes : maîtrise de l’écoulement des jus, interdiction d’accès aux carnivores et autres animaux et hors de la vue de personnes extérieures à l’élevage. Les bons d'équarrissage sont conservés 5 ans. L'ensemble des évènements zootechniques et sanitaires est mentionné dans le registre d'élevage : - une fiche synthétique des caractéristiques de l'exploitation ; Procédures d’enregistrement des - une fiche synthétique des données concernant évènements zootechniques, sanitaires l'encadrement zootechnique, sanitaire et médical de et des visiteurs l'exploitation ; - données relatives aux mouvements des animaux ; - données relatives à l'entretien des animaux et aux soins qui leur seront apportés ; - données relatives aux interventions des vétérinaires.

Tableau 40 : Mesures d’hygiène prises dans l’élevage

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 167 7.2.5 Agent dangereux* à VTR – L’ammoniac

L’ammoniac est un gaz incolore, à odeur piquante, plus léger que l’air. Les sources d’exposition à l’ammoniac sont aussi bien d’origine naturelle qu’humaine et animale et s’équilibrent entre elles. Du fait de sa présence naturelle dans l’environnement, de son rôle dans le cycle de l’azote entre les milieux aquatiques terrestres et l’atmosphère, l’ammoniac est souvent présent dans l’environnement, à des teneurs basses, sauf cas particuliers d’activités génératrices d’ammoniac (ATSDR, 2004). Dans les conditions normales de température et de pression, la molécule d’ammoniac existe sous forme gazeuse « ammoniac » (NH3 gazeux) et sous forme dissoute « ammoniaque » en solution (NH3 aqueux +  NH4 + OH-). L’OMS IPCS (1986) donne une teneur de l’ammoniac dans l’air de 5 - 6 ppb (3,5 à 4,2.10-3 mg/m3) pour les sites ruraux et de l’ordre de 25 ppb (17,5.10-3 mg/m3) pour les cités urbaines. L’émission d’azote gazeux dans l’atmosphère s’effectue à partir des bâtiments d’élevage et du fumier stocké et épandus. L’ammoniac est absorbé essentiellement par inhalation. Une absorption par voie orale ou par voie oculaire est également décrite. En revanche, l’absorption par voie cutanée ne semble pas possible. Par inhalation, la majorité de l’ammoniac inhalé est retenue au niveau des voies respiratoires supérieures et peut être éliminée dans l’air expiré. L’ammoniac inhalé se dissout essentiellement dans le mucus des voies aériennes supérieures. Le taux de rétention pulmonaire initial est de 83 à 92 % chez l’homme et est inférieur à 30 % après 27 minutes pour une exposition de l’ordre de 25 à 500 ppm (18 à 353 mg/m3), ce qui suggère une capacité d’adaptation ou un phénomène de saturation (Landahl et Herrman, 1950 ; Silverman et al., 1949). En revanche, une exposition importante aiguë à de l’ammoniac peut induire le développement d’un syndrome de dysfonctionnement réactionnel des voies respiratoires voire d’un asthme de type « irritant- induced » (asthmes non immunologiques induit par des substances irritantes). Ces manifestations se traduisent par de la toux, de la dyspnée et des sifflements thoraciques (ATSDR, 2004). Les études les plus anciennes rapportent des accidents rapidement mortels pour des niveaux d’exposition de 5 000 à 10 000 ppm (3 535 à 7 070 mg/m3). Les études plus récentes décrivent des niveaux d’exposition de 2 500 à 4 500 ppm (1 767 à 3 181 mg/m3), entraînant la mort en 30 minutes (Helmers et al., 1971 ; Millea et al., 1989). Ces accidents sont mortels par obstruction des voies respiratoires. Les différents effets toxiques observés chez l’homme suite à une exposition aiguë sont reportés dans le tableau ci-après [d’après INERIS, 2003 ; (1) OMS IPCS, 1986 ; (2) Markham, 1987] :

Temps d'exposition Concentration en ppm Symptomatologie

10 mn 5 à 50 ppm Perception olfactive (1)

5 mn 50 ppm (2) Quelques signes cliniques, inconfort 5 mn 134 ppm (2) Larmoiement, irritations oculaire, nasale et de la gorge

(2) 30 mn 330 ppm Irritation des yeux et du système respiratoire, absence de séquelles 1-3 mn 700 ppm Lésions oculaires, assistance médicale (2) Tableau 41 : Effets toxiques de l’ammoniac sur l’homme selon le temps d’exposition

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 168 7.2.5.1 VTR de l’ammoniac

Les recommandations émises par les organismes d’expertise sont fondées sur des observations chez l’homme ou des extrapolations à partir d’expérimentations animales pour les expositions supérieures à un jour. Elles retiennent l’existence d’un seuil pour l’expression du danger*. Les concentrations maximales admissibles recommandées sont représentes dans le tableau suivant :

(Relation entre le niveau d’exposition à l’ammoniac et les effets toxiques sur l’homme)

Facteur d'incertitude Source Voie d’exposition Valeur de référence utilisé Inhalation US EPA, 1991 (1) 30 0,14 ppm (soit 0,1 mg/m3) (chronique)

ATSDR, 2004 (2) Inhalation 30 0,1 ppm (soit 0,07 mg/m3) (1) US EPA : United States Environmental Protection Agency (Etats-Unis) (2) ATSDR : Agency for Toxic Substances and Diseases Registry (Etats-Unis) Tableau 42 : VTR de l’ammoniac

Il est à noter, par ailleurs, que des valeurs limites d’exposition professionnelle contraignantes, dans l’air des locaux de travail ont été établies au niveau français (Code du Travail : art R.231-58 ). Elles sont de : 3 Mise en forme : Puces et numéros VME (Valeur moyenne d’exposition) = 10 ppm (soit 7 mg/m , pour 8 h d’exposition)

VLCT ou VLE (Valeur limite d’exposition) = 20 ppm (soit 14 mg/m3, pour une exposition de court terme)

7.2.5.2 Evaluation des émissions d’ammoniac de l’élevage :

Il existe une méthode de quantification des émissions d’ammoniac par les élevages. Elle consiste à évaluer la masse d’ammoniac émis pour une année (en kg). Cependant, elle ne permet pas d’évaluer la concentration présente dans l’air aux alentours de l’élevage contenu du caractère diffus et variable des émissions et des nombreux facteurs intervenant dans leur dispersion (vent, température, hygrométrie, obstacles, topographie…).

En l’absence de modèle de dispersion éprouvé, nous présentons les éléments de bibliographie suivants :

Retombées de l’azote ammoniacal en fonction de la distance à la source (Lallemant, 1996) :

Distance à partir du site de production de NH3 0 à 100 m 100 à 1 km1 à 100 km 100 à 1 000 km > à 1 000 km (élevage, épandage) Dépôt principalement Dépôt principalement sous forme d’ions sous forme de NH3 ammonium non toxiques pour l’homme

% de l’azote initialement produit 9% 11%40% 30% 10%

Tableau 43 : Retombée de l’ammoniac en fonction de la distance de la source

Ces résultats traduisent une dispersion importante de l’ammoniac, ce qui réduit sa concentration dans l’air aux alentours du site d’élevage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 169 Evaluation du risque sanitaire lié aux expositions environnementales des populations à l’ammoniac atmosphérique en zone rurale, (Philippe Glorennec et al, 2000, BEH) L‘étude est menée sur une campagne de mesures de 3 jours sous le vent du bâtiment d’élevage de porcs (50m et 100m) et sur une modélisation à partir de données de l’INRA. Les concentrations moyennes en ammoniac observées dans les différents environnements s’échelonnent de 5 à 40µg/m3. Cette étude montre qu’au-delà de 50 m des sources d’émission de NH3, en utilisant un sénario majorant, l’exposition des populations pendant une vie entière est de 74 µg/m3, donc inférieur à la VTR (seuil US EPA de 100µg/m3).

Etude des teneurs ammoniac atmosphérique sur le canton de Lamballe, (Air Breizh 2003, disponible sur le site http://www.airbreizh.asso.fr/index.asp). Les concentrations moyennes relevées sont comprises entre 37 et 77 µg/m3. La VRT (vie entière) est de 100 µg/m3. Les valeurs maximales enregistrées sur de courtes périodes sont de 328 µg/m3 soit proches du seuil minimal de détection olfactive. Les concentrations moyennes relevées sont inférieures à la VTR.

Estimation des flux moyens d’ammoniac en élevage de dindes ou poulets : Dans le cadre de la directive IED, chaque éleveur de plus de 40000 emplacements doit vérifier qu’il ne dépasse pas les 10 000 kg NH3 produit par an. Sinon, il doit réaliser une déclaration des émissions polluantes. Un tableur réalisé par CITEPA permet de calculer ces émissions en fonction de la production de volailles, du stockage du fumier, de l’épandage de ce dernier (voir calcul en annexe).

Chez Madame CHENAIS PATRICIA, la quantité annuelle d’ammoniac produite dans les poulaillers sera de 4508 kg, de 3704 kg pour le stockage et 1758 kg pour l’épandage.

Ainsi, la production d’ammoniac estimée est de 9970 kg, inférieure au 10000 kg NH3. La déclaration annuelle n’est donc pas obligatoire. Cette production est à vérifier tous les ans.

7.2.5.3 Caractérisation des risques et mesures compensatoires

La présence d’ammoniac à des concentrations élevées peut entraîner une dégradation des performances zootechniques des volailles malgré des résultats contradictoires résultant de différentes études, toutes mettent en évidence l’incidence de la concentration en ammoniac sur l‘état de santé de Madame Chenais et des animaux. Une exposition de courte durée (<1 jour) peut entraîner une légère et temporaire irritation des yeux et de la gorge ainsi qu’une envie de tousser. Les effets irritants du gaz peuvent également favoriser ou accroître le développement de rhinites ou d’infections broncho-pulmonaires. Cependant l’ammoniac n’est pas classé comme cancérogène par l’Union Européenne. Par ailleurs, les émissions d’ammoniac n’ont pas été retenues comme prioritaires dans le cadre du Programme régional de prévention des risques pour la santé liés à l’environnement général et au travail 2005-2008. Enfin, les concentrations relevées dans la bibliographie sont inférieures à la VTR.

Concernant l’agent ammoniac, on peut donc conclure à l’absence de risque pour la santé publique.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 170 Le site de l’élevage se trouve dans une zone agricole. Il y a 6 maisons d’habitation situées dans le rayon des 300 m à l’est, au sud-est et au nord. ar principe de précaution, Madame CHENAIS PATRICIA met en place des mesures pour réduire les émanations d’ammoniac : Madame CHENAIS PATRICIA a opté pour une alimentation bi-phase, ce qui permet de réduire les quantités d’azote excrétées et par voie de conséquence les flux d’ammoniac volatilisés. La majeure partie des rejets dans l’atmosphère sont effectués par les cheminées dans le nouveau poulailler et lanterneau dans les anciens. L’évacuation régulière permet d’éviter l’accumulation de gaz nocif aux abords de l’élevage. Ces rejets sont relativement constants, dilués en permanence dans l’air ambiant, et de ce fait, ramené à des concentrations négligeables. Les techniques d’élevage (pipettes) permettent d’avoir une meilleure litière et donc moins de dégagement d’ammoniac. C’est au moment de l’épandage que la volatilisation de l’ammoniac peut-être la plus importante, Mise en forme : Puces et numéros l’essentiel des pertes s’effectuant dans les premières heures après l’épandage. Afin d’éviter cela, Madame Chenais enfouit son fumier le plus rapidement possible après épandage, dans les 4h.

7.2.6 Les agents dangereux* sans VTR

En l’absence de VTR, l’insuffisance des connaissances ne permettant pas de caractériser avec précision les risques liés aux agents dangereux*. Le pétitionnaire met en place un certain nombre d’actions préventives pour limiter l’apparition et la diffusion des dangers*.

7.2.6.1 Les poussières

Concernant l’élevage, les poussières présentent un danger* par leur pouvoir pénétrant (notamment si la taille < 2,5 µm) et par leur rôle de vecteur. Ainsi, les poussières peuvent transporter : des virus, des bactéries, des endotoxines (issues de germes gram négatif), des exotoxines (issues de germes gram positif), des extraits fongiques. Elles restent plus ou moins longtemps en suspension selon leur taille avant de se déposer. Par ailleurs, les poussières peuvent être des vecteurs d’odeurs.

Les poussières peuvent être définies selon leur taille (Article R.4222-3 du Code du travail). Ainsi indique-t-on classiquement : - Poussière Totale : toute particule solide dont le diamètre aérodynamique est au plus égal à 100 Mise en forme : Puces et numéros µm ou dont la vitesse de chute dans les conditions normales de température est au plus égale à 0,25 m/seconde. - Les Poussières alvéolaires : toute poussière susceptible d’atteindre les alvéoles pulmonaires - Les PM 10 : particules dont le diamètre aérodynamique est < à 10 µm ; - Les PM 2,5 : « particules fines » dont le diamètre aérodynamique est < à 2,5 µm ; - Les « particules ultra fines » dont le diamètre aérodynamique est < à 0,1 µm.

Les particules < 10 µm peuvent pénétrer dans l’organisme ; les particules < à 2,5 µm étant les plus dangereuses (atteinte profonde du poumon).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 171 Les poussières minérales L’activité d’élevage en elle-même n’est pas génératrice de poussières minérales. Celles-ci sont : soit issues du sol (lors des labours, passages de disques, moissons) ; Mise en forme : Puces et numéros soit produites lors de la phase de travaux.

Les risques liés au travail agricole dans les champs ne sont pas pris en compte dans l’ERS car il n’y en a pas pour ce dossier.

En revanche, le risque lié à la production (momentanée) de poussières minérales existe dans le projet d’élevage notamment au moment des travaux (terrassement, construction des bâtiments) et dans la conception des revêtements de sol des zones de circulation de véhicules.

Les poussières organiques Les poussières organiques sont des particules issues d’organismes végétaux ou d’animaux vivants ou morts (pollens, résidus de peau, de poils, de plumes, de sciure, de déjections, nématodes, spores, aliments du bétail…)

Il est à noter, par ailleurs, que des valeurs limites d’exposition professionnelle contraignantes, dans l’air des locaux de travail ont été établies au niveau français pour les poussières réputées sans effet spécifique (Code du Travail : art R.4222-10), elles sont de : Poussières inhalables : VME = 10 mg/m3, Mise en forme : Puces et numéros Poussières avéolaires : VME = 5 mg/m3

Evaluation des émissions de poussières En l’absence de modèle de dispersion éprouvé, je présentons les éléments de bibliographie suivants : Emission and distribution of particulates from a piggery with a central air exhaust (Hartung J., Seeddorf J. et al, Deutsche Tierarztliche Wochenschrift, p. 244-245, 1998).

Les poussières totales ont été mesurées dans le bâtiment d’élevage et à 50 et 115 m sous les vents d’une porcherie. Les auteurs ont déterminé des concentrations de 0,2 à 1 mg/m3 dans le bâtiment et de 0,08 mg/m3 à 50m ; à 115m, la concentration mesurée était la même que le point de référence hors influence du bâtiment.

Il n’existe pas de bibliographie sur les mesures des PM10 et PM2,5. Cependant, cette étude conclut à une concentration inférieure à la somme des valeurs guides pour PM10 et PM 2,5 à 115 m. Ces concentrations seront inférieures à la VME. Si elles ne présentent pas de risque pour des travailleurs exposés au danger* de façon directe et chronique, le risque pour les populations peut être considéré comme très faible voir nul.

Chez Madame CHENAIS PATRICIA, la quantité de PM10 produite est estimée à 1938 kg/an. Il n’existe pas de seuil à respecter (voir calcul en annexe).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 172 Caractérisation des risques et mesures compensatoires Concernant les poussières minérales, on peut donc conclure à l’absence de risque pour la santé publique pendant le fonctionnement de l’élevage.

L’éloignement est le premier facteur limitant. Lors de travaux, les précipitations humidifient les matériaux et font tomber les poussières dispersées dans l’atmosphère aux alentours de l’exploitation. Il se produit une diminution de 50% des émissions de poussières entre l’hiver et l’été. L’humidification permanente des sols en hiver évite aux poussières fines d’être remises en suspension sous l’action du vent ou des passages de véhicules (idem épisodes pluvieux fréquents).

Les personnes exposées se limitent à Madame Chenais, ainsi qu’aux professionnels pouvant intervenir sur l’élevage. Cependant, par mesure de précaution, le pétitionnaire met en place des mesures pour réduire les envols de poussières à partir des installations : - Plan de circulation réfléchi, Mise en forme : Puces et numéros - La voirie aux abords de l’élevage est stabilisée, - La réalisation de certaines opérations les jours sans vent, et/ou en choisissant les périodes humides de l’année ; les précipitations seront une limitation naturelle à l’émission des poussières - La phase de travaux est courte : phase temporaire évaluée à 6 mois.

En plus des mesures exposées, concernant les poussières minérales, Madame CHENAIS PATRICIA met en place les mesures suivantes, pour réduire les envols de poussières organiques à partir des installations : Concernant la livraison d’aliments : les aliments distribués à sec sont sous forme de granulés, Mise en forme : Puces et numéros réduisant considérablement la production de poussières ; le déchargement de l’aliment, à partir de camions spécifiques pour ce type de transport, dans des silos fermés ne génère que très peu de poussières ; Les pratiques de travail (désinfections, lavages, hygiène générale) éliminent régulièrement les poussières.

7.2.6.2 Les agents biologiques

Risques d’effets sur la santé Le risque de dissémination des agents pathogènes dans le milieu naturel se fait : - par les cadavres d’animaux Mise en forme : Puces et numéros - par les rongeurs ayant accès aux bâtiments d’élevage

Des agents pathogènes provenant de l’élevage et véhiculés par l’eau peuvent générer des pathologies aux personnes mises en contact avec cette eau. Les animaux, en consommant de l’eau infectée, constituent également des vecteurs de transmission de maladies pour l’homme.

Bien qu’il existe une possibilité que les pathogènes puissent être transmis par l’air, cette voie semble être un mode exceptionnel de dissémination environnementale (Pell, 1997).

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 173

Mesures de précaution Les prescriptions relatives aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement et les précautions sanitaires habituelles seront respectées.

Les fumiers sont par leur origine, susceptibles de contenir des germes pathogènes. Cependant, la réglementation et notamment la réglementation relative aux ICPE établit des règles à respecter de façon à garantir la salubrité publique.

Les bâtiments et leurs abords sont maintenus propres et l’élevage est régulièrement suivi au plan sanitaire. Les mesures générales d’hygiène décrite au chapitre 7.2.4, permettent de maîtriser les risques liés à ces agents dangereux*.

Cet élevage fait l’objet d’une surveillance quotidienne par Madame Chenais, d’un suivi vétérinaire régulier (technicien et vétérinaire du groupement) et de contrôles par les services vétérinaires (DDPP.).

En cas de déclaration d’une maladie contagieuse, l’élevage sera sous contrôle de la DDPP. ; ces maladies seront strictement réglementées.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 174 8 LES MEILLEURES TECHNIQUES DISPONIBLES (MTD) DANS L’INSTALLATIONS CLASSEE

8.1 RAPPEL DU CONTEXTE REGLEMENTAIRE

Tout élevage de volailles autorisé pour plus de 40 000 emplacements est soumis à la directive IED.

La directive relative aux émissions industrielles (IED) définit au niveau européen, une approche intégrée de la prévention et de la réduction des pollutions émises par les installations industrielles et agricoles. Cette directive impose la mise en œuvre des meilleures techniques disponibles, plus communément appelées MTD. Ces MTD ont pour objectif de prévenir les pollutions de toutes natures telles que la pollution de l’air, de l’eau et du sol.

Tout élevage concerné doit réaliser un dossier de réexamen, c’est-à-dire une étude qui permet de comparer les techniques actuellement mises en place dans l’élevage à celles définies dans le BREF élevage à travers les MTD.

Toutes les MTD ont un numéro et un intitulé avec l’objectif à atteindre. Les MTD définissent les moyens à mettre en œuvre (techniques à choisir dans une liste pour la plupart) par bâtiment ou ouvrage.

Avec 123 000 emplacements, Madame Chenais doit répondre à la directive IED. Elle a réalisé son dossier de réexamen pour les 2 poulaillers existants le 04 février 2019. Il est réactualisé avec le nouveau poulailler ci-après.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 175 8.2 POSITIONNEMENT DE L’EXPLOITATION PAR RAPPORT AUX MTD ET TECHNIQUES MISES EN ŒUVRE

8.2.1 Stratégies alimentaires

8.2.1.1 Détermination des quantités d’azote et de phosphore excrétés par catégorie animale (MTD 24)

Les quantités d’azote total et de phosphore total excrétés sont estimées par un bilan massique sur l’azote et le phosphore (en se basant sur les quantités d’aliment ingéré, les performances de l’animal et la teneur en MAT et phosphore du à l’aliment. En volailles, utilisation de données forfaitaires pour déterminer les quantités d’azote excrété pour les espèces/catégories figurant dans l’acte ICPE mais non élevées en pratique.

8.2.1.2 Excrétion d’azote (MTD 3)

Au regard du dernier dossier IED, la quantité d’azote excrétée par emplacement par an selon la production est présentée ci-dessous avant et après projet avec les valeurs d’émissions à respecter :

Valeurs de l’installation Performance associée aux MTD (azote excrété en kg N / AVANT (dossier APRES emplacement / an) IED de fév. 2019) Poulets de chair 0,277 0,376 <=0.6 Dindes de chair 0,281 0,875 <=2.3 Coquelets - 0,106 Pas de valeur de performance associée Pintades - 0,254 Pas de valeur de performance associée Poulettes - 0,324 Pas de valeur de performance associée

Afin de limiter les excrétions, les techniques suivantes sont appliquées : - Les protéines alimentaires sont apportées en adéquation avec les besoins des animaux, - Les animaux reçoivent une alimentation multiphase, répondant aux besoins spécifiques des périodes de production, - Le régime alimentaire est pauvre en protéines et enrichi en acides animés essentiels, - Les différents aliments distribués contiennent des additifs alimentaires visant à réduire les quantités d’azote excrété.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 176 8.2.1.3 Excrétion de phosphore (MTD 4)

Au regard du dernier dossier IED, la quantité de phosphore excrétée par emplacement par an selon la production est présentée ci-dessous avant et après projet avec les valeurs d’émissions à respecter :

Valeurs de l’installation Performance associée aux MTD (phosphore total excrété en kg AVANT (dossier APRES P2O5 / emplacement / an) IED de fév. 2019) Poulets de chair 0,056 0,143 <= 0,25 Dindes de chair 0,155 0,432 <= 1 Pas de valeur de performance coquelets - 0,051 associée pintades - 0,126 Pas de valeur de performance associée poulettes - 0,165 Pas de valeur de performance associée

Afin de limiter les excrétions, les techniques suivantes sont appliquées : - Les animaux reçoivent une alimentation multiphase, répondant aux besoins spécifiques des périodes de production, - Les différents aliments distribués contiennent des additifs alimentaires visant à réduire les quantités de phosphore excrété, - Une partie du phosphore alimentaire est remplacée par les phosphates inorganiques hautement digestibles.

8.2.2 Emissions d’ammoniac

8.2.2.1 Détermination annuelle des émissions d’ammoniac dans l’atmosphère (MTD 25)

Les émissions d’ammoniac sont estimées par un bilan massique sur l’azote (en se basant sur les quantités d’aliment ingérées, les performances de l’animal et la teneur en MAT du ou des aliments). Le module de calcul GEREP répond à cette technique.

8.2.2.2 Réduction des émission des NH3 au bâtiment pour la poulette (MTD 31)

Le retrait des effluents étant peu fréquent, le système de logement associe une ventilation dynamique à une mesure d’atténuation supplémentaire comme un teneur élevée en matière sèche du fumier associé à un système d’abreuvement ne fuyant pas dans l’ensemble des poulaillers y compris dans le nouveau poulailler.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 177 8.2.2.3 Réduction des émissions de NH3 au bâtiment pour le poulet de chair (MTD 32)

Le retrait des effluents étant peu fréquent, le système de ventilation dynamique est associé à un système d’abreuvement ne fuyant pas dans l’ensemble des poulaillers y compris dans le nouveau poulailler. Valeurs limites Poids final Emissions d’ammoniac (kg Emissions d’ammoniac (kg (kg maximal des NH3/emplacement/an) NH3/emplacement/an) NH3/emplacemen poulets de chair AVANT APRES t/an) 2,5 kg 0,047 0,08 0,08 >2,5 kg et 3,2 kg 0,057 0,105 0,105

8.2.2.4 Réductions des émissions de NH3 au bâtiment pour la dinde (MTD 34)

Un système d’abreuvement ne fuyant pas est mis en place sur l’ensemble des poulaillers.

8.2.3 Stockage des effluents

8.2.3.1 Emissions d’ammoniac dans l’air lors du stockage des effluents solides (MTD 14)

L’emprise au sol lors de la mise en tas des effluents solide est la plus faible possible. Le tas de fumier de volailles est couvert.

8.2.3.2 Emissions dans l’eau et le sol lors du stockage des effluents solides (MTD 15)

Afin de limiter les émissions dans l’eau et le sol : - le tas de fumier est proportionné au besoin de la parcelle, - le tas de fumier très pailleux et non susceptible d’écoulement est stocké à même le sol de la parcelle et couvert, la couverture du tas empêche la formation de jus qui pourrait s’infiltrer dans le sol - le tas d’effluents solides (fumier) est stocké temporairement en bout de champ sur un emplacement hors zone de ruissellement ou d’infiltration.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 178 8.2.4 Epandages

8.2.4.1 Réduction des émissions de phosphore, d’azote et de micro- organismes pathogènes dans le sol et l’eau lors de l’épandage des effluents (MTD 20)

Pour ses terres en propre, Madame Chenais applique toutes les techniques suivantes : - Prise en compte pour limiter les risques d’écoulement lors de l’épandage du type de sol, de la pente, des conditions climatiques, du drainage et irrigation du champ, rotation des cultures, zones de protection des masses d’eau - Les distances d’éloignement de l’épandage et des cours d’eau, sources, points d’eau (35 m) sont respectées - L’épandage est évité quand les risques de lessivage sont importants (pas d’épandage sur sols gelés, inondés, en période de forte pluviosité) - Les quantités et les caractéristiques des effluents épandus sont adaptés aux conditions pédo- climatiques et sont en adéquation avec les besoins des cultures - L’épandage est synchronisé avec les besoins des cultures - Les parcelles d’épandage sont régulièrement surveillés afin de pouvoir agir en cas de ruissellements - L’accès aux ouvrages de stockage est facilité afin de limiter les pertes lors du chargement des effluents - Le bon fonctionnement de l’épandeur et le taux d’application des effluents sont vérifiés

8.2.4.2 Délai enfouissement et réduction des émissions d’ammoniac à l’épandage (MTD 22)

Afin de limiter les pertes d’ammoniac à l’épandage, Madame Chenais enfouit sont fumier de volailles entre 0 et 4 h. Lorsque l’épandage se fait sur prairie, l’enfouissement n’est pas possible.

8.2.5 Gestion eau, énergie et eaux souillées

8.2.5.1 Utilisation efficace de l’eau (MTD 5)

Les consommations d’eau sont enregistrées. L’éleveur fait attention aux fuites et les répare. Le lavage des bâtiments et des équipements est effectué à l’aide d’un laveur à haute pression. Le système d’abreuvement est adapté à la production animale en place. Les quantités d’eau délivrées par les systèmes d’abreuvement sont régulièrement vérifiées et ajustées si nécessaire. Les pratiques des poulaillers existants seront les mêmes dans le nouveau poulailler.

8.2.5.2 Réduction de la production d’eaux souillées (MTD 6)

L’ensemble de l’installation d’élevage et des aires aménagées est maintenu en bon état de propreté. La consommation d’eau est optimisée.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 179 8.2.5.3 Réduction des émissions d’eaux résiduaires (MTD 7)

Les eaux de lavage des poulaillers (eaux résiduaires) sont collectées dans une fosse réservée à cet effet. Pour le futur poulailler, une fosse de collecte des eaux de lavage sera également installée.

8.2.5.4 Utilisation efficace de l’énergie (MTD 8)

Un système efficace de chauffage / refroidissement et de ventilation sera utilisé également dans le nouveau poulailler. Les murs, sols et/ou plafonds du nouveau poulailler seront bien isolés. Un éclairage basse consommation de type LEDS sera utilisé dans le nouveau poulailler.

8.2.6 Nuisances

8.2.6.1 Prévention et/ou réduction des émissions sonores (MTD 10)

Les distances réglementaires vis-à-vis des tiers et des zones sensibles seront respectées pour le nouveau poulailler. Aucune maison d’habitation ne sera située dans un rayon de 100 m. Dans la pratique quotidienne, une vigilance particulière dans le futur poulailler sera apportée aux points suivants : - Lors de l’alimentation des animaux, les portes et principaux accès du bâtiment seront fermés, - Les équipements seront utilisés par du personnel expérimenté, - Les activités bruyantes pendant la nuit et le week-end seront éviter si possible. Des départs de volailles pourront avoir lieu la nuit mais au maximum 2 fois tous les 2 mois. - Des précautions (fermeture des portes le plus possible) pour éviter le bruit pendant les opérations d’entretien et de lavage seront prises.

8.2.6.2 Prévention et/ou réduction des émissions d’odeurs (MTD 13)

Les distances réglementaires vis-à-vis des tiers et des zones sensibles seront respectées pour le nouveau poulailler. Aucune maison d’habitation ne sera située dans un rayon de 100 m. Le système d’élevage du nouveau poulailler mettra en place au moins un des principes comme le maintien d’une litière sèche et en aérobiose. Les conditions de sortie d’air du nouveau poulailler seront optimisées grâce à : La sortie de l’air de fera par les cheminées en hauteur, L’équipement de déflecteurs aux niveaux des turbines pour diriger l’air vicié vers le sol.

8.2.6.3 Prévention et/ou réduction des émissions des poussières (MTD 11)

Pour limiter les poussières, - La nourriture des animaux est distribuée à volonté, - L’alimentation distribuée est en granulé ou contient des matières premières huileuses ou des liants, - Un système de brumisation d’eau est utilisé dans les 3 poulaillers.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 180 8.2.6.4 Détermination des poussières (MTD 27)

Les émissions de poussière seront estimées à l’aide de facteurs d’émissions. Le module de calcul GEREP répond à cette technique.

8.2.7 Organisation - Amélioration des performances environnementales grâce à un système de management environnemental (MTD 1, 2, 9, 12, 26 et 29)

Les techniques suivantes sont mises en place : - Les consignes de sécurités sont mises en œuvre, - Madame Chenais suit des formations, - Un plan de contrôle et maintenance préventive des équipements est établi, - Les mouvements d’animaux, la consommation d’aliment, la production d’effluents d’élevage, la consommation d’eau, la consommation d’électricité et de gaz, et la production de déchets sont enregistrés sur le registre d’élevage ou autre document, - Les cadavres d’animaux sont stockés conformément à la réglementation, - L’élevage n’a reçu aucune plainte du voisinage, - Une procédure de gestion des accidents/incidents est établie.

8.2.8 Emissions totales de l’élevage

8.2.8.1 Emissions d’ammoniac totales en comparaison par rapport à un élevage standard (MTD 23)

Le GEREP permet de calculer les émissions d’ammoniac totales par poste d’émission. Ila été calculé pour l’ensemble des productions possibles de l’élevage sur la base des excrétions azotée de l’ITAVI. La production la plus productrice d’ammoniac est pour le poulet semi-lourd (cf annexe 14 : GEREP en annexe) : Emissions en Emissions en Emissions en Emissions en ammoniac d’un ammoniac d’un Poste d’émission ammoniac de ammoniac de élevage de élevage de volailles en ammoniac l’élevage l’élevage volailles analogue analogue standard AVANT APRES standard AVANT APRES Bâtiment d’élevage 6481 6616 5195 5195 Stockage des 2624 2751 4269 4269 effluents Epandage des effluents sur les 105 1456 40 2642 terres en propre Epandage des effluents sur les 945 0 1987 0 terres mises à disposition TOTAL 10155 10823 11490 12104 Figure 39 : Emissions d’ammoniac

Les émissions de l’élevage sont inférieures aux émissions d’un élevage standard. Ce niveau d’émissions n’est pas une norme à respecter. Il reste un indicateur.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 181 Au-delà de 10 000 kg d’ammoniac produit, Madame Chenais devra réaliser une déclaration d’émissions polluantes tous les ans/

8.2.9 Conclusions

Les mesures mises en place par Madame Chenais répondent à un objectif de performance (maîtrise des rejets, des nuisances…) à un coût acceptable, avec une prise en compte des conditions globales de l’exploitation.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 182 9 MOTIVATIONS DU CHOIX DU PROJET, JUSTIFICATION DES CHOIX OPERES

9.1 CHOIX DU PROJET ET DE LA PRODUCTION Madame CHENAIS Patricia, porteur du projet a choisi de créer un nouveau poulailler avec la possibilité de faire de la volailles multi-espèces afin de s’adapter le mieux possible aux besoins du marché. Madame Chenais connaît très bien la production de volailles de chair, installée depuis 10 ans. Le projet porte sur 1 poulailler de 2000 m² plutôt que 2 poulailles de 1000 m² afin de faire des économies d’échelle. Les investissements seront moins importants.

9.2 CHOIX DU SITE Le choix du site pour l’implantation de ce nouveau poulailler a été motivé par : - La présence de deux autres poulaillers déjà existants, - l’absence de tiers dans le rayon des 100 m, - l’absence d’impact visuel du site, - la situation du site, au cœur d’une zone à vocation agricole, - l’absence de zone d’intérêt écologique : pas de Natura 2000, pas de ZNIEFF, pas en zone inondable.

9.3 CHOIX DE LA VALORISATION DES DEJECTIONS Madame Chenais a choisi de valoriser son fumier de volailles par plan d’épandage, s’agissant de la façon la plus simple de gérer son fumier en fin de lot. En effet, les prêteurs de terres viennent avec leur remorque dès le départ des animaux. Cela peut être plus compliqué lorsqu’il s’agit d’une société extérieure.

9.4 CHOIX NON RETENUS Madame Chenais aurait pu composter son fumier et le revendre à l’extérieur mais cela implique des investissements supplémentaires pour la création de la plateforme et surtout de la manutention du fumier pour réaliser le compost.

Le nouveau poulailler aurait pu être construit entre le hangar et le tiers pour moins impacter les surfaces cultivées mais la règle des 100 m vis-à-vis des tiers n’aurait pas été respectée.

Un poulailler existant aurait pu être réhabilité. Madame Chenais a préféré ajouter de la valeur ajoutée à son site d’élevage en créant un nouveau poulailler avec des matériaux plus performants et pour se dégager plus de revenu.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 183 10 SCENARIO DE REFERENCE ET EVOLUTION PROBABLE EN ABSENCE DE PROJET

10.1 PRESENTATION DU SCENARIO DE REFERENCE Dans le cas du présent projet porté par Madame CHENAIS PATRICIA, le « scénario de référence » demandé à l’article R122-5-3° du Code de l’Environnement correspond à la création d’un nouveau poulailler de 2000 m² à côté de deux existants de 1050 m² chacun.

Ces poulaillers permettront la production d’au maximum 123 000 volailles de chair instantanément pour une production annuelle de 954 000 volailles (si coquelets) au maximum. Le fumier de poulets épandu sur des terres d’un plan d’épandage permettra de faire des économies d’engrais minéral.

En termes d’environnement, pour synthèse de la présente étude d’impact, les enjeux principaux sont la réduction des nuisances et la consommation d’eau.

Du fait des mesures prises par Madame Chenais présentées précédemment, l’agrandissement de l’activité de ce site aura un impact limité sur l’environnement.

Ainsi, le « scénario de référence » retenu intègre une mesure adaptée permettant d’estimer que les impacts négatifs résiduels de l’exploitation seront limités, le projet étant situé en zone agricole.

10.2 EVOLUTION PROBABLE DE L’ENVIRONNEMENT EN L’ABSENCE DE MISE EN ŒUVRE DU PROJET

Le projet est situé en zone agricole au sein du PLU de LA VRAIE-CROIX.

La parcelle sollicitée par ce projet est actuellement en culture (céréale en 2019). En absence du projet, la parcelle restera en culture et continuera à être travaillée par Madame Chenais.

En l’absence de la mise en œuvre du projet de Madame CHENAIS PATRICIA, une évolution de l’environnement local similaire à celle des dernières décennies est vraisemblablement attendue.

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11 REMISE EN ETAT DU SITE

En cas de cessation d’activité, Madame CHENAIS PATRICIA s’engage à remettre en état le site d’élevage.

Si une décision d’arrêt définitif de l’Installation Classée venait à être prise, le site serait désaffecté et sécurisé afin qu’il ne présente plus aucun danger. En aucun cas le site ne sera laissé à l’abandon. Une déclaration sera faite à la Préfecture du Morbihan (Bureau de l’Environnement) dans un délai de 30 jours après l’arrêt.

En cas d’arrêt définitif des installations, l’exploitant prendra les dispositions nécessaires afin de mettre le site dans de bonnes conditions de sécurité. Il prendra notamment les mesures suivantes :

L’évacuation ou l’élimination des produits dangereux ainsi que des déchets présents sur le site : Tous les produits toxiques ou dangereux (produits vétérinaires, produits de nettoyage, déchets de soins vétérinaires, etc...) seront collectés puis éliminés par des entreprises agréées. Le bac d’équarrissage sera soigneusement lavé et désinfecté, puis vendu. Les emballages vides non dangereux (cartons, papiers, plastiques, etc…) seront collectés de façon sélective et acheminés vers des installations de recyclage agréées. Les cuves à fioul seront vidées pour y subir un dégazage et un nettoyage. Les cuves de gaz seront récupérées par la société Primagaz qui les louent.

Mise en sécurité des bâtiments et de leurs annexes : Les éléments d’aménagement interne des bâtiments, ainsi que le matériel agricole, seront vendus ou évacués vers une installation d’élimination agréée (collecte spécifique par matériaux, puis centre de stockage des déchets). Les bâtiments seront lavés et désinfectés pour éliminer les risques sanitaires liés à la présence d’animaux. Les accès aux bâtiments seront condamnés. Les silos d’aliments seront vidangés, vendus et repris par des entreprises agréées pour leur recyclage ou mis en sécurité pour en éviter l’accès à toute personne étrangère au site.

Procédure de démolition des bâtiments et de leurs annexes En cas de démolition des bâtiments, une procédure de déconstruction sera mise en place de façon à respecter les normes de sécurité, pour le personnel (avec une attention toute particulière concernant les matériaux susceptibles de contenir de l’amiante), lors des différentes opérations ainsi qu’un tri spécifique de l’ensemble des matériaux composants les bâtiments.

Dépollution des sols et des eaux souterraines éventuellement polluées En cas d’historique d’un incident de fonctionnement de l’installation classée pour la protection de l’environnement, survenu alors que le site était encore en activité, une surveillance des eaux souterraines, sous et à proximité des bâtiments sera mise en place, s’il s’avère qu’il y a un risque potentiel de pollution des eaux. Cette mesure sera mise en place uniquement si elle s’avère nécessaire.

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Mise en sécurité du site d’exploitation Concernant les installations électriques, il sera procédé à une mise hors tension de tous les bâtiments inutilisés pour éviter tout dysfonctionnement (de type court-circuit). Les installations de "protection incendie" resteront en place. Enfin, l’ensemble du site, sera clôturé de façon à empêcher l’accès à toute personne étrangère au site. L’alimentation en eau sera coupeé.

Insertion du site de l’installation dans son environnement. En cas de démolition de bâtiment, un aménagement paysager sera réalisé pour assurer l’intégration dans l’environnement du site désaffecté.

Surveillance à exercer en cas de besoin Une surveillance régulière sera effectuée afin de contrôler la condamnation des bâtiments et ainsi garantir l’absence d’infraction susceptible d’être dangereuse.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 186 12 ANALYSES DES METHODES UTILISEES POUR EVALUER LES EFFETS DU PROJET SUR L'ENVIRONNEMENT

L’objet de ce chapitre est d’analyser les limites techniques des méthodes utilisées pour évaluer des effets de l’installation actuelle et du projet envisagé sur l’environnement naturel et humain.

12.1 BIENS, PATRIMOINE CULTUREL ET PAYSAGES Le recensement des éléments remarquables du patrimoine archéologique et historique ainsi que l’identification des contraintes liées à la préservation des paysages est réalisé grâce au recueil des données auprès de la DREAL et de la DRAC par communes concernées par ce projet.

L’impact de l’élevage sur le paysage est analysé au niveau des visions lointaines et rapprochées.

Différents outils sont utilisés de façon à évaluer l'impact des installations sur le paysage :

Carte topographique (Carte IGN au 1 / 25 000ème) ; - Des photographies du site de l’exploitation dans son état actuel (documents photographiques) ; - Localisation des bois et des haies sur le plan cadastral (voir plan de situation en annexe) ; - Un schéma des accès et des abords immédiats de l’exploitation, où figurent les plantations existantes et les aménagements paysagers projetés (voir plan de masse en annexe) ; - Une description des caractéristiques des matériaux utilisés et envisagés pour la construction des bâtiments.

12.2 TISSUS ECONOMIQUE ET SOCIAL L’évolution de la population et des activités économiques sur la commune du site de l’exploitation est analysées après recueil des données auprès de l’INSEE (données relatives à l’évolution de la population agricole), du ministère de l’Agriculture (données relatives au recensement agricole), des services de l’urbanisme des mairies (POS, PLU, Carte communale), et enquête auprès du pétitionnaire.

12.3 BRUIT Le texte réglementaire de référence, pour les installations classées d’élevage est l’arrêté du 27 décembre 2013. Le niveau sonore des bruits en provenance de l’élevage ne doit pas compromettre la santé ou la sécurité du voisinage ou constituer une gêne pour sa tranquillité. A cet effet, son émergence doit rester inférieure aux valeurs suivantes, en tous points de l’intérieur des habitations des tiers et de leurs abords immédiats : Pour la période allant de 6 heures à 22 heures : de 5 à 10 dB(A) en fonction de la durée cumulée Mise en forme : Puces et numéros d’apparition du bruit ; Pour la période allant de 22 heures à 6 heures : de 3 dB(A) hors période de chargement ou de déchargement des animaux.

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Toute réception de bruit est fonction de nombreux paramètres (type de matériaux de construction, topographie, végétation arbustive des abords de l’élevage…) : tous ces éléments sont décrits dans l’étude.

12.4 QUALITE DE L’AIR – ODEURS Les odeurs constituent un ensemble de phénomènes complexes et l’élimination de la gêne qu’elles engendrent n’est pas un problème facile à résoudre : - La perception des odeurs fluctue non seulement entre individus (différence de sensibilité olfactive, d’éducation, de facteurs psychologiques spécifiques à chaque sujet), mais aussi pour une même personne, au cours du temps, - L’intensité odorante varie avec les conditions météorologiques, - La connaissance de la puissance odorante ne fournit en aucun cas une indication directe du degré de nuisance provoquée par l’odeur (Martin G., Laffort P., 1991, « Odeurs et désodorisation de l’environnement », Tec. et Doc., Lavoisier), - Les odeurs sont liées à la présence de certains composés chimiques dans l’air que l’on respire. De cette évidence découle normalement l’idée d’identifier par des techniques physico-chimiques les corps purs présents dans cet air, et d’utiliser une table des valeurs de paramètres olfactifs établie pour les corps purs. Mais d’une part, la plupart des composés odorants le sont à des concentrations si faibles que les analyseurs les plus performants sont souvent incapables de les déceler et d’autre part, les propriétés des mélanges sont différentes de celles des constituants. Il est possible en effet qu’il y ait inhibition ou exacerbation d’une partie ou de l’ensemble) des corps purs odorants (Perrin H.L., 1992 : « Techniques de mesure des nuisances olfactives », Commissariat à l’Energie Atomique, Laboratoire d’Olfactométrie, Nantes).

Des méthodes de mesure et de caractérisation des odeurs sont disponibles, mais leur mise en œuvre reste complexe (Méthodes basées sur l’émission odorante, sur des jury de population, sur des analyses olfactométriques ou chimiques – Martin G.,Laffort P., 1991, « Odeurs et désodorisation de l’environnement », Tec. et Doc., Lavoisier / « Etude SENTOREF phase II » : LNE, Juin 2012).

Il en résulte qu’il n’existe pas à l’heure actuelle de moyens, simples et fiables, à disposition du pétitionnaire pour quantifier les odeurs émanant de son élevage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 188 12.5 SOL ET QUALITE DES EAUX Le risque de pollution des eaux, dû à un élevage, se situe principalement au niveau du bâtiment ou des épandages.

12.5.1 Bâtiments

En ce qui concerne les bâtiments, un soin tout particulier est porté à l’étanchéité des constructions et à son contrôle. L’étanchéité doit permettre d’éviter tout écoulement des déjections vers les fossés. La pose de gouttières, ainsi que la mise en place d’un réseau séparatif (eaux « propres » - eaux « souillées ») permettent de limiter les risques de pollution.

12.5.2 Aptitude des sols à l’épandage et gestion des effluents

Le risque de pollution est important au moment de l’épandage des effluents : Madame Chenais doit prendre toutes les précautions nécessaires afin d’éviter tout ruissellement lors de l’épandage et tout lessivage vers les cours d’eaux de proximité.

Une étude de l’aptitude des parcelles proposées à l’épandage est menée dans le cadre de cette étude d’impact. Suite à cette étude les parcelles jugées inaptes (zones humides, trop pentues) seront exclues du plan d’épandage.

Chaque parcelle est classée suivant 3 classes d’aptitude : - La sensibilité à l'engorgement et l'hydromorphie, - La capacité de rétention, - La sensibilité au ruissellement.

L'aptitude globale d'une parcelle est déterminée suivant le critère le plus défavorable.

Parallèlement à ces différents critères, la pente des terrains en relation avec l’occupation du sol, le type des produits épandus (liquides, solides) et la technique d’épandage utilisée (épandage en surface, enfouissement direct, enfouissement dans les 12 h…) ont été pris en compte afin d’écarter les parcelles présentant des risques de ruissellement importants.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 189 Pour plus de commodité, 3 classes d’aptitude ont été distinguées suivant les bases décrites ci-dessous :

Classe d'aptitude à Caractéristiques du sol Commentaires l'épandage - Sols humides sur au moins 6 mois de l’année (forte saturation en eau, hydromorphie importante). - Pente trop forte car : accès difficile des engins agricoles, Sol inapte à risque de ruissellement. Aptitude 0 l'épandage : - Sols très peu profonds (< 20 cm). Epandage interdit - Sols de texture très grossière. - Sur roches. - Sols moyennement profonds (entre 30 et 60 cm) et/ou moyennement humides (hydromorphie moyenne). - Pente moyenne. Aptitude moyenne : - les terrains de pente située entre 7-15% liés à un risque de Aptitude 1 Epandage accepté ruissellement. - les sols riches en cailloux, graviers, sables grossiers (risque de percolation rapide de l’effluent en profondeur). - Sols profonds(> 60 cm), hydromorphie nulle : peu humides (hydromorphie nulle). - Faible pente. Bonne aptitude à Aptitude 2 - Bonne capacité de ressuyage (absorbe facilement l’eau et l'épandage redevient sec en moins de 2 jours après une pluie importante).

L’étude de l’aptitude des sols à l’épandage va permettre d’identifier les parcelles qui seront aptes à recevoir du lisier. Suite à cette étude les parcelles jugées inaptes (zones humides, trop pentues) seront exclues du plan d’épandage.

Bilan azoté et PVEF Ces outils permettent de déterminer les besoins des cultures mises en place, cependant les apports de fertilisants seront effectués au moment où les plantes en auront le plus besoin (essentiellement au printemps), et ceci, en tenant compte, des conditions atmosphériques (pluie, vent,….). Dans cette dynamique de l’azote, l’évolution des valeurs enregistrées dépend en plus : - de la disponibilité en carbone, source d’énergie des organismes à l’origine des transformations ; - des conditions climatiques (température, humidité) ; - des caractéristiques du sol (physique, chimique et biologique) ; - des pratiques culturales. L’étude d’impact réalisée dans le cadre de ce projet met en œuvre l’ensemble de ces méthodes. L’étude de l’aptitude des sols, le PVEF et le bilan azoté sont réalisés avec le plus grand soin : l’impact sur l’eau de ce projet dépend pour une grande part de la qualité de ces études.

12.6 CONSOMMATION D’EAU ET D’ENERGIE Les consommations d’eau, d’électricité et de gaz seront suivies par relevé des compteurs. La consommation de fioul est établie annuellement lors du bilan comptable.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 190 12.7 SALUBRITE DE L’ELEVAGE La demande de création d’un élevage ne constitue pas un élément de caractère nouveau pouvant entraîner des risques sanitaires particuliers. Les prescriptions relatives aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement et les précautions sanitaires habituelles seront respectées.

Une analyse des pratiques et des autocontrôles réalisés par le pétitionnaire, complétés par une analyse des plans de contrôles, réalisés par les services officiels, permettent d‘évaluer la qualité sanitaire de l’élevage.

12.8 NUISANCES LUMINEUSES On sait depuis peu globalement quantifier l’éclairage d’une collectivité par voies aériennesi permettant, d’identifier des zones urbaines sur-éclairées et des éclairages « polluants » (centres commerciaux, enseignes publicitaires, ...).

Une analyse plus qualitative est théoriquement possible (infrarouge, ultraviolet, réverbération sur l’eau, impacts indirects sur les espaces verts et cours d’eau, etc). Mais les outils sont encore réservés au domaine militaire ou de la recherche.

A l’heure actuelle, il n’existe pas de moyens, simples et fiables, à disposition de Madame Chenais pour quantifier les nuisances lumineuses provenant de son élevage. De façon pratique, et en application du principe de proportionnalité des études en fonction de l’importance des nuisances des installations classées pour la protection de l’environnement, notre étude s’attachera en priorité à décrire les mesures prises pour limiter les nuisances lumineuses.

12.9 DIFFICULTES RENCONTREES POUR REALISER CETTE ETUDE Les principales difficultés rencontrées pour la réalisation de cette étude sont : - Peu de références sur la qualité des eaux du secteur, - L’absence de références pour le bruit et les odeurs en élevage, - L’absence de moyens simples et fiables, à disposition de Madame Chenais pour quantifier les odeurs émanant de son élevage.

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PARTIE 5 : ÉTUDE DES DANGERS

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1 PRESENTATION DE LA METHODE UTILISEE POUR L’ETUDE DES DANGERS LIES A UN ELEVAGE L’étude de dangers précise les risques auxquels l’exploitation agricole peut exposer, directement ou indirectement, l’environnement en cas d’accident, que la cause soit interne ou externe à l’exploitation. Le contenu de l’étude de dangers doit être en relation avec l’importance des risques engendrés. Le principe de proportionnalité est directeur.

Cette étude donne lieu à une analyse de risques qui prend en compte la probabilité d’occurrence (fréquence des accidents), la cinétique et la gravité des accidents potentiels (conséquences des accidents et vitesse des effets). A défaut de données fiables ou disponibles, l’évaluation de la probabilité s’appuiera sur une méthode qualitative selon une échelle de probabilité à cinq classes : Classe de E D C B A probabilité Evénement Evénement très Evénement Evénement Evénement possible mais improbable : improbable : probable : courant : extrêmement peu probable : s’est déjà produit un événement s’est produit s’est produit sur dans l’activité similaire déjà et/ou peut se le site considéré n’est pas élevage mais a rencontré dans produire et/ou peut se impossible au vu fait l’objet de l’activité élevage pendant la produire à Appréciation des mesures sans que les durée de vie plusieurs reprises qualitative connaissances correctives éventuelles de pendant la durée actuelles mais réduisant corrections l’installation. de vie de non rencontré significativement intervenues l’installation, depuis un très sa probabilité. depuis apportent malgré grand nombre une garantie de d’éventuelles d’années. réduction mesures significative de correctives. sa probabilité.

Extrait de l’arrêté du 29 septembre 2005, relatif à l’évaluation et à la prise en compte de la probabilité d’occurrence, de la cinétique, de l’intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des installations classées soumises à autorisation (Annexe 1) Après l’analyse de risques, l’étude de dangers définit et justifie, dans des conditions économiquement acceptables, les mesures de prévention propres à réduire la probabilité et les effets des accidents. Elle précise aussi les moyens de secours publics ou privés visant à combattre les effets d’un éventuel sinistre. Dans les élevages, quatre dangers majeurs peuvent être mis en évidence : - l’écoulement accidentel de produits, - l’incendie, - l’explosion, - les accidents de personnes. En cas d’accident, l’exploitant préviendra l’inspection des installations classées dans les meilleurs délais. Rappelons que le risque zéro n’existant pas, l’exploitant ne peut pas supprimer tout risque. Mais il maîtrise les dangers liés à son élevage en prenant les mesures économiquement acceptables pour les prévenir et y remédier.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 195 2 EVALUATION DES RISQUES

2.1 RISQUES INTERNES LIES A L’EXPLOITATION DU SITE Le tableau ci-dessous liste les dangers inhérents aux poulaillers de Madame CHENAIS PATRICIA leurs origines, leurs probabilités d'occurrence, leurs conséquences, les mesures de prévention et les moyens de secours publics et privés mis en place au niveau de cet élevage. Tous les dangers qui concernent le personnel présent sur l'exploitation sont traités dans la notice "hygiène et sécurité" :

Moyen de prévention et de Dangers Origines Probabilité Cinétique et conséquences Mesures de prévention secours Stockage des produits dangereux Effets directs : dans les emballages d’origine et dans Ecoulement accidentel de Pollution du sous-sol, de l’eau des locaux aérés et adaptés avec Rupture de flexibles ou Rétention ou double paroi produits : et de l’environnement. rétention de vannes. prévue pour les produits D Stockage des produits vétérinaires Défaillance du conditionnementErreurs de manipulations. dangereux ou du stockage des produits Effets indirects : dans un frigo, aéré Fuites d’eau. dangereux (produits biocides,..) Incendie si sources de chaleur Cuves hydrocarbures double paroi à proximité. Produits phytosanitaire stockés dans une armoire avec rétention Effets directs : Signalisation de l’accident. Décès, blessures plus ou moins graves, traumatismes Centre de secours le plus Fuite lors du chargement proche est celui de « Accident de la circulation : des animaux. de(s) la personne(s) impliquée(s) QUESTEMBERT ou ELVEN Divagation des animaux.Non respect des règles de » (8 km à 10 minutes) B Bonne visibilité aux abords du site. Circulation des véhicules liés àprudence lors de l’accès tél. : 18 ou à partir d’un Effets indirects : l’exploitation. ou de la sortie du site par téléphone mobile : 112. le véhicule. - Incendie. Gendarmerie – tél. : 17 - Explosion. Récupération des animaux. - Ecoulement de produits.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 196 Cinétique et Moyen de prévention et de Dangers Origines Probabilité Mesures de prévention conséquences secours Qualité des installations électriques : sélectivité des circuits, protection contre les courants de défaut, les contacts directs et indirects, les Locaux techniques Effets directs : surtensions, visite quinquennale obligatoire par un Consignes de sécurité mises Installations électriques électricien agréé. en place dans l’élevage. Lignes électriques aériennes Destruction du bâtiment, de son contenu et de Abords des bâtiments d’exploitation régulièrement Déchets inflammables l’environnement situé à entretenus pour éviter l’envahissement par les Un extincteur sera installé (emballages papier, carton, moins de 10 ml du friches ou les taillis qui seraient susceptibles de dans le magasin de chaque plastiques rincés, huiles bâtiment. favoriser la propagation d’un incendie. poulailler et dans le hangar usagées et déchets Stockage des déchets inflammables (emballages près de la cuve à fioul du Incendie d’hydrocarbures…). B papier, carton, plastiques rincés et percés, huiles local phytosanitaire et du

Opérations par points chauds usagées et déchets d’hydrocarbures…) dans un stockage de paille Effets indirects : (tronçonnage, soudage…). lieu isolé des sources potentielles d’incendie Pollution de l’air par les Canalisation de gaz Devenir des déchets inflammables : élimination Un étang à 150 m sera créé fumées. Remplissage des cuves à gaz des emballages papier, carton en collecte sélective afin de servir de réserve et plastiques et autres déchets qui sont assimilés Stockages de paille Pollution du milieu si incendie. écoulements de produits aux ordures ménagères. Procédés de désinfection libérés par l’incendie. Précautions prises pour les opérations de soudage, Chauffage des poulaillers tronçonnage et meulage Centre de secours le plus proche est celui de « Séparations points chauds / combustibles (isolants, QUESTEMBERT ou hydrocarbures…) : L’installation électrique ne se ELVEN » (8 km à 10 trouve pas en contact avec des matériaux isolants. minutes) Tracteurs non garés à proximité des fourrages. tél. : 18 ou à partir d’un Effets directs : Cuves d’hydrocarbures non menacées par une téléphone mobile : 112. Destruction complète ou source d’énergie. Stockage d’aliments partielle des bâtiments. Cuves de stockage et celle de distribution lors du Explosion Stockage de fioul C Accès des véhicules de remplissage seront reliées entre elles et mises à la secours aux bâtiments Stockage de gaz Effets indirects : masse dégagés et adaptés. Incendie. Utilisation de matériaux isolants incombustibles M0 ou difficilement inflammables AV2, M1. Entretien des lignes et radiants pour le chauffage

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Cinétique et Moyen de prévention et de Dangers Origines Probabilité Mesures de prévention conséquences secours

Stockage des produits vétérinaires dans un frigo Centre de secours le plus fermé proche est celui de « Effets directs : Les machines et les équipements électriques seront silos, utilisation de matériels QUESTEMBERT ou Décès, blessures plus ou protégés et en bon état suivant les normes en (tracteurs, et autres engins, ELVEN » (8 km à 10 Accidents de moins graves, vigueur, en particulier les engins de manutention et ..), présences de produits B minutes) personnes traumatismes de(s) la les matériels d’épandage (protection de la dangereux, d’équipements tél. : 18 ou à partir d’un personne(s) impliquée(s).transmission par cardan). électriques téléphone mobile : 112. Silos : présence d'échelle amovible de 2 m en partie basse, puis échelle fixe équipée de crinoline et de garde-corps en partie supérieure.

2.2 RISQUES EXTERNES A L’ELEVAGE Les risques externes seront directement liés au site de l’installation et à son voisinage plus ou moins proche. Le tableau ci-dessous liste les dangers inhérents aux agressions externes (naturels, activités humaines…) sur le site d'élevage de Madame CHENAIS PATRICIA, leur probabilité d'occurrence, leurs conséquences, les mesures de prévention et les moyens de secours publics et privés mis en place au niveau de cet élevage.

Les activités environnantes sont liées principalement à l’agriculture. Le site d’exploitation se trouve près d’une voie communale.

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Cinétique et Dangers Probabilité Mesures de prévention Moyen de prévention et de secours conséquences Effets directs : Un extincteur sera installé dans le magasin de Destruction complète chaque poulailler le magasin de chaque ou partielle du bâtiment poulailler, et dans le hangar près de la cuve à et de son contenu par Protection des bâtiments et des installations contre l’orage : fioul, du local phytosanitaire et du stockage de un incendie. différentiels et parafoudre paille. Utilisation de matériaux incombustibles M0 ou difficilementUn étang à 150 m sera créé afin de servir de Foudre B6 Effets indirects : inflammables AV2, M1. réserve incendie. Pollution de l’air par Abords des bâtiments d’exploitation régulièrement entretenusCentre de secours le plus proche est celui de « les fumées. pour éviter l’envahissement par les friches ou les taillis qui QUESTEMBERT ou ELVEN » (8 km à 10 minutes) Pollution du milieu si seraient susceptibles de favoriser la propagation d’un incendie. écoulements de tél. : 18 ou à partir d’un téléphone mobile : 112. produits libérés par Accès des véhicules de secours aux bâtiments l’incendie. dégagés et adaptés. Effets directs : Destruction complète Orientation des bâtiments qui limite le risque d’accident par le ou partielle des Centre de secours le plus proche est celui de de « vent : talus au sud pour « casser » l’arrivée des vents dominants bâtiments. QUESTEMBERT ou ELVEN » (8 km à 10 de sud-ouest et 15 m entre les bâtiments pour éviter l’effet minutes) Vent, tempête B couloir. Effets indirects : tél. : 18 ou à partir d’un téléphone mobile : 112. Stabilité des silos examinée périodiquement. Accident de personne. Entretien des bâtiments et des abords. Explosion, incendie. Ecoulements.

6 La sévérité orageuse d’une région est définie par son niveau kénaunique ; c'est-à-dire le nombre de jours par an où le tonnerre a été entendu. Dans la pratique, on lui substitue la notion de sévérité de foudroiement, exprimée en nombre de coups de foudre au sol par km2.En France, on obtient une densité moyenne de l’ordre de 2 à 3. En Bretagne, le niveau maximum se situe à 16. les facteurs locaux qui influencent la densité de foudroiement sont les suivants : - facteurs topologiques : existence de conditions privilégiées de formation des nuages orageux (vallées, fleuves…), - facteurs géographiques : existence d’aspérités, conductivité du sol (terrains humides) influent sur la trajectoire terminale de l’éclair, - réseau de distribution électrique, - implantation du bâtiment : zone rurale, altitude, sous-sol.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 199 Dangers Probabilité Cinétique et conséquences Mesures de prévention Moyen de prévention et de secours

Effets directs : Centre de secours le plus proche est celui de « QUESTEMBERT ou ELVEN » (8 km à 10 Effondrement du bâtiment. Bâtiments et annexes implantés en cohérence avec le document d’urbanisme et le plan de prévention minutes) Fortes précipitations, B des risques naturels prévisibles. inondations Effets indirects : Absence d’ouvrage de stockage de type fosse qui tél. : 18 ou à partir d’un téléphone mobile : Pollution du sous-sol, de pourrait déborder en cas de fortes précipitations 112. l’eau et de l’environnement.

Dangers Probabilité Cinétique et conséquences Mesures de prévention Moyen de prévention et de secours Effets directs : Décès, blessures plus ou Signalisation de l’accident. moins graves, traumatismes Aucune route proche présentant une configuration Centre de secours le plus proche est celui de « Voies de circulation de(s) la personne(s) telle qu’un accident endommagerait les bâtiments QUESTEMBERT ou ELVEN » (8 km à 10 (accidents routiers, C impliquée(s) d’exploitation. minutes) ferroviaires ou aériens) Aucune voie ferrée à proximité du site. tél. : 18 ou à partir d’un téléphone mobile : Effets indirects : Signalisation du site. 112. Incendie, Explosion. Ecoulement de produits. Consignes de sécurité mises en place dans l’élevage. Un extincteur sera installé dans le magasin de chaque poulailler et dans le hangar près de la Aucune installation à risque à proximité du site. cuve à fioul, du local phytosanitaire et du Absence de bois, de friches à proximité du site. Effets indirects : stockage de paille. Abords des bâtiments d’exploitation régulièrement Incendie extérieur C Propagation de l’incendie au Un étang à 150 m sera créé afin de servir de entretenus pour éviter l’envahissement par les site réserve incendie. friches ou les taillis qui seraient susceptibles de favoriser la propagation d’un incendie. Centre de secours le plus proche est celui de « QUESTEMBERT ou ELVEN » (8 km à 10 minutes) tél. : 18 ou à partir d’un téléphone mobile : 112.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 200 Dangers Probabilité Cinétique et conséquences Mesures de prévention Moyen de prévention et de secours Seul l’exploitant, le vétérinaire et les techniciens- Effets directs : conseillers pénètrent dans les bâtiments. Centre de secours le plus proche est celui de « Vol. Stockage des produits toxiques, des produits usagés, des produits vétérinaires dans des endroits QUESTEMBERT ou ELVEN » (8 km à 10 Intrusion de personne Chute, électrocution, dont l’accès est réservé aux personnels sur minutes) étrangère au site, C intoxication. Ecoulement l’exploitation : local fermé à clé, conservation dans tél. : 18 ou à partir d’un téléphone mobile : malveillance accidentel de produits. les emballages d’origine. 112. Incendie. Consignes de sécurité, signalisation des dangers. Gendarmerie – tél. : 17. Explosion. Implantation de tous les silos sur des dalles en béton, équipés d’arceaux de sécurité quand échelle

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 201 3 ENSEIGNEMENTS TIRES DU RETOUR D’EXPERIENCES Le recensement des accidents ou incidents survenus sur le site ou sur d’autres sites mettant en œuvre des substances ou des procédés comparables a pour objectif de préciser les mesures d’amélioration possibles que l’analyse de ces accidents ou incidents à conduit à mettre en place ou à envisager.

3.1 RECENSEMENT DES ACCIDENTS ET INCIDENTS SURVENUS SUR LE SITE Aucun

3.2 RECENSEMENT DES ACCIDENTS ET INCIDENTS SURVENUS SUR DES SITES METTANT EN ŒUVRE DES SUBSTANCES OU PROCEDES COMPARABLES L’ARIA a recensé et analysé les évènements, presque-accidents, incidents et accidents concernant les élevages installations classées. Au 12 janvier 2015, la base ARIA a recensé 422 évènements survenus en Frances dans les installations classées relevant de la rubrique 2111 – élevage de volailles et gibier à plumes.

Sur les 422 évènements, on recense : - 94% d’incendies, - 9% rejets de matières dangereuses ou polluantes, - 3,6% d’explosions, - 1,2% d’évènements de typologies différentes (asphyxie d’animaux, accidents de personnes, inondations…). L’incendie représente donc le risque principal pour les installations d’élevage de volailles et gibiers à plume. Ce constat s’explique facilement par les caractéristiques inhérentes à l’activité. Dans un bâtiment fermé sont concentrées des matières inflammables (paille, fourrage) et des machineries consommatrices d’énergie. Ces sources d’ignition potentielles sont de type chauffage, ventilationou alimentation des animaux. De plus, l’empoussièrement y est important, ce qui facilite les départs de feu. (ARIA 1866, 3167, 28181, 32980, 37708, 38879, 45213). Les rejets de matières dangereuses ou polluantes constituent le deuxième type d’événements étudiés. Les fumées produites par les incendies ne sont pas prises en compte dans les chiffres mentionnés dans le tableau ci-dessus, afin conserver un indicateur sur les pollutions d’une autre nature. Ces rejets sont constitués par 2 sous-groupes principaux : - les émissions dans le milieu naturel de polluants liquides comme le lisier (ARIA 5531,19885, 34134) ou des hydrocarbures (ARIA 25364, 36066) ; - les fuites de gaz alimentant des brûleurs (ARIA 33069, 35724) ou produit par une mauvaise combustion (ARIA 14882, 37880). Ces rejets peuvent être à l’origine des incendies, dans le cas des fuites du propane utilisé pour les systèmes de chauffage notamment. Ils peuvent aussi être la conséquence des sinistres, le feu ayant endommagé les installations. Les explosions sont directement liées à l’emploi de gaz combustible liquéfié stocké en citerne ou en bouteilles. Elles sont majoritairement à l’origine d’incendie (ARIA 7887, 34198, 44975). Mais peuvent également en être la conséquence (ARIA 43907). Les autres phénomènes dangereux présents dans les événements de l’étude sont par exemple : - mort des animaux par asphyxie (ARIA 25650, 32153) ; - contamination de l’élevage par des dioxines (ARIA 26311) ou un virus (ARIA 25718)

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 202 Dans 73 événements des 422 étudiés, les systèmes de chauffage seraient impliqués dans leurs causes premières, ou perturbations (ARIA 3461, 38206). Les différents types de défaillance rencontrés sur ces matériels sont : - chute d’appareil de chauffage sur le sol paillé du bâtiment (ARIA 32779, 37855) - dysfonctionnements de l’appareil (ARIA 21762, 35171, 45526) ou fuites de gaz (ARIA32891, 35724, 42123) ; - défaillances électriques (ARIA 40442) ; - 15 cas répertoriés de fuite de gaz en amont des systèmes chauffants (tuyauteries, détendeurs, cuve) (ARIA 14151, 33069)

Parmi ces 73 événements, 25 sont survenus en phase de démarrage des systèmes de chauffage (ARIA 31036, 39669). Outre le risque classique lié à la remise en service d’équipements, ce chiffre souligne l’importance de la propreté des systèmes de chauffage. En effet, lors de la préparation des bâtiments pour l’accueil de jeunes volailles, le paillage est renouvelé. Cette opération peut être génératrice de poussières ou de mouvement de fines brindilles de paille. Si un nettoyage rigoureux des systèmes de chauffage n’est pas mis en place, le démarrage des radiants ou aérothermes peut alors créer un départ de feu (ARIA 39158). Le lien entre système de chauffage et incendie n’est pas toujours explicitement renseigné dans lesinformations reportées dans la base ARIA. Cependant, le graphique ci-dessous illustre la répartition des 422 accidents par mois. Sans être chiffrable, la corrélation est facilement établie entre les périodes froides où les systèmes de chauffages sont plus sollicités et le nombre d’événement :

Figure 40 : Répartition mensuelle des incidents dans les poulaillers

3.3 ANALYSE DU RECENSEMENT DES ACCIDENTS ET MESURES D’AMELIORATION POSSIBLES Au vu des caractéristiques des accidents évoqués ci-dessus, Madame CHENAIS PATRICIA mettra en place des bacs de rétention étanches sous les produits dangereux. La cuve à fioul sera en double paroi. Le sol sera bétonné. Les eaux de lavage seront collectées. Les eaux de pluie ne seront pas en contact avec les effluents d’élevage.

Un étang à 150 m sera créé afin de servir de réserve incendie. Les installations de chauffage seront correctement fixées et bien entretenues avant chaque mise en route. Les installations de gaz seront contrôlées tous les 5 ans comme les installations électriques.

Une alarme permettra d’avertir Madame Chenais sur son téléphone en cas de problème sur l’élevage.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 203 4 MOYENS DE PREVENTION, D’INTERVENTION ET DE SUIVI

4.1 MOYENS DE PREVENTION Une boîte à pharmacie est disponible dans le magasin du nouveau poulailler.

Les poulaillers sont implantés à 15 m les uns des autres afin d’éviter la propagation d’un incendie d’un bâtiment à l’autre.

Les poulaillers sont équipés d’alarme qui se déclenche en cas d’incident (ventilation, problème électrique).

Au moindre problème, le pétitionnaire dispose d’un téléphone portable avec lui pour contacter les secours.

Les consignes de sécurité avec les numéros d’urgence seront à l’entrée du site : Secours à partir d’un téléphone mobile 112 Pompiers de la QUESTEMBERT ou ELVEN 18 Gendarmerie 17 Centre hospitalier de VANNES 02 97 01 41 41 Centre anti poison de RENNES 02 99 59 22 22 Tableau 44 : Numéros d’urgence

4.2 MOYENS D’INTERVENTION

4.2.1 Moyens de lutte interne

Un plan des zones à risque incendie ou d’explosion sera disponible sur le site. (voir plan au 1/750 en annexe). L’élevage est équipé d’extincteurs portatifs de type CO2 dans le magasin de chaque poulailler près de l’armoire électrique. Ils seront vérifiés par une société agréée. Un extincteur à poudre ABC sera également installé dans le hangar proche de la cuve à fioul, du local phytosanitaire et du stockage de paille.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 204 4.2.2 Moyens de lutte externe

Un étang à 150 m de minimum 120 m3 sera créé afin de servir de réserve incendie comme indiqué sur le plan ci-dessous :

Figure 41 : Implantation de la future réserve incendie

Madame Chenais se rapprochera de la Mairie pour déclarer ce point d’eau et du SDIS pour aménager au mieux l’étang et l’accès pour les pompiers.

4.3 MOYENS DE SUIVI ET DE SURVEILLANCE Les branchements principaux sur le site d’élevage sont équipés de prises de terre. Les installations électriques sont équipées de disjoncteurs différentiels.

Les machines et les équipements électriques sont protégés et en bon état, suivant les moyens de sécurité répondant à la législation du code du travail.

En cas de panne, Madame Chenais intervient pour des réparations simples, et fait appel à un électricien agréé pour des travaux plus importants.

Les installations électriques et techniques (gaz, chauffage) sont vérifiées tous les 5 ans par une personne habilitée.

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PARTIE 6 : LA NOTICE D’HYGIENE ET DE SECURITE

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 207 ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 208 La notice d’hygiène et de sécurité est un document officiel répondant à l’alinéa 6 de l’article 3 du Décret 77-1133 du 21 Septembre 1977 modifié, pris pour application de la Loi 76-663 du 19 Juillet 1976 relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.

Cette pièce fait partie des éléments obligatoires à joindre au dossier de demande d’autorisation d’exploiter à déposer en Préfecture.

Les principaux textes de référence pour l’élaboration de cette notice d’hygiène et de sécurité seront les suivants : - la Loi 76-663 du 19 Juillet 1976 modifiée relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (Partie législative du code de l’Environnement) - son décret d’application 77-1133 du 21 Septembre 1977 modifié - le Code du travail - la Loi du 6 Décembre 1976 relative au développement de la prévention et ses décrets d’application.

Afin d’éviter les accidents et/ou les troubles de la santé des différentes personnes en contact régulier avec les installations, il est indispensable de respecter un certain nombre de règles élémentaires. Cette étude présente les risques relatifs aux personnes et les moyens de prévention à mettre en œuvre.

1 GENERALITES

La conduite de l’activité ne sera assurée que par Madame CHENAIS PATRICIA. Elle n’emploie pas de salarié et n’aura pas de stagiaire sur l’exploitation. Seul son mari en retraite, lui donne un coup de main.

D’autres personnes peuvent intervenir ponctuellement : le vétérinaire, le chauffeur d’aliment, le conseiller d’élevage, les ramasseurs de volailles…

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 209 2 HYGIENE ET CONDITIONS DE TRAVAIL

RAPPEL SYNTHETIQUE DE LA CONFORMITE DE L’INSTALLATION REGLEMENTATION Entretien des locaux : Article du Code du travail :

L 4221 – 1 L’entretien des bâtiments intérieurs et R. 4221 – 1 extérieurs sera assuré par Madame Chenais. Les locaux de travail et leurs annexes sont régulièrement entretenus et nettoyés, ils sont exempts de tout encombrement. Elle veillera à éviter tout encombrement, en particulier dans les zones d’évacuation. R. 4228-1-2-3 Les employeurs doivent mettre à la disposition du salarié des vestiaires, des lavabos, des cabinets d’aisance et, le cas échéant, des douches.

Les vestiaires collectifs et les lavabos sont installés dans un local spécial de surface convenable, isolés des Aucun salarié locaux de travail et de stockage. En cas de personnel mixte, des installations séparées doivent être prévues pour le personnel masculin et féminin. R. 4228-7 Les lavabos sont à eau potable et à température réglable. Un lavabo pour dix personnes au plus. Des moyens d’essuyage ou de séchage sont prévus. R.4228 – 20 Boissons : Interdiction d’introduire des boissons alcoolisées dans Il fera application tant pour l’employeur que les locaux de travail. pour les personnels de l’interdiction générale R.4228-7 d’introduire ou de consommer des boissons alcoolisées. L’employeur rappellera cette Les lavabos sont à eau potable. interdiction en tant que besoin. Il sera rappelé qu’il est interdit de pénétrer ou de demeurer dans un établissement en état d’ivresse ou sous l’emprise de la drogue. Il sera également rappelé qu’il est interdit d’introduire ou de distribuer dans les locaux de travail de la drogue ou des boissons alcoolisées. Chaque intervenant pourra demander à l’employeur la mise à disposition de boissons non alcoolisées.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 210 RAPPEL SYNTHETIQUE DE LA CONFORMITE DE L’INSTALLATION REGLEMENTATION R 4228-19 Repas : Il est interdit de prendre les repas dans les locaux affectés au travail. L’exploitante et les intervenants sur l’élevage R 4228-24 pourront déjeuner sur place dans un local Si au moins vingt-cinq salariés désirent prendre leur adapté. repas sur place, l’employeur est tenu de mettre un local de restauration à leur disposition. Ce local est pourvu Ce local sera maintenu propre. de sièges, tables et d’un robinet d’eau potable fraîche et chaude pour dix salariés. Il comprend également un réfrigérateur et un chauffe-plats. Si le nombre de salariés est inférieur à vingt-cinq l’employeur est tenu de mettre à disposition, un emplacement assurant de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité. L’employeur doit veiller au nettoyage des locaux et équipements après chaque repas. R 4222-1 Aération et assainissement de l’air : Dans les locaux fermés, l’air doit être renouvelé de façon à : Les bâtiments seront conçus de façon à ce Maintenir un état de pureté de l’atmosphère, que l’air se renouvelle, ventilation statique. Éviter les élévations exagérées de température, les odeurs désagréables, les condensations. Il sera interdit de fumer dans les locaux en raison des risques particuliers d’incendie. R 4223-1 ET 2 L’éclairage doit être suffisant, sans entraîner une fatigue visuelle : Éclairage : vestiaire, sanitaires : 120 lux locaux fermés affectés à un travail permanent : 200 L’éclairage prévu dans le cadre de lux. l’installation électrique des bâtiments L 4532 -1 répondra aux normes de luminosité et de Les bureaux, sanitaires, vestiaires doivent être conçus sécurité. pour recevoir la lumière naturelle. R 4213 – 5 Bruit : L’employeur est tenu de réduire le bruit à un niveau acceptable pour l’homme. En cas de bruit intempestif élevé, des Lorsque l’exposition sonore dépasse 85 db (A) sur huit protections anti-bruit seront à la disposition heures, l’employeur doit fournir des protecteurs des exploitants et des personnes extérieures. d’oreilles.

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 211 3 SECURITE ET CONDITIONS DE TRAVAIL

RAPPEL SYNTHETIQUE DE LA CONFORMITE DE L’INSTALLATION REGLEMENTATION Code de la santé – Décret n° 56-1197 du 26 Produits dangereux : novembre 1956 - Les produits désinfectants sont stockés dans le magasin des poulaillers. Les produits de traitements notamment - Les produits vétérinaires sont stockés insecticides et acaricides doivent être stockés dans dans un frigo et une armoire fermée à un local (ou une armoire) aérée et fermée à clé. clé. Il en est de même pour les produits médicamenteux. Madame Chenais dispose d’équipements de Décret n° 92-1261 du 3 décembre 1992 : protection individuels adaptés aux produits Substances et préparations dangereuses pour les utilisés. Ces produits sont étiquetés de travailleurs. pictogrammes définissant le danger conformément au code de la santé publique. R 232 – 13 – 4 (ancien code du travail) Équipement de protection individuelle (EPI) : Lorsque les travailleurs sont exposés aux intempéries, l’employeur est tenu de mettre à leur Chaque intervenant aura à sa disposition : des disposition des moyens de protection individuelle. chaussures de sécurité, des gants, des côtes de R 4223-15 travail, des masques à poussières et des lunettes L’employeur doit prendre toutes les dispositions de protection, des cirés pour le lavage des nécessaires pour assurer la protection des locaux et du matériel, des casques antibruit. travailleurs contre le froid et les intempéries. Il est interdit de porter des vêtements flottants. Consignes générales de sécurité et précautions générales : - Il sera interdit de manipuler les matériels de secours (extincteurs, …) en dehors de leur utilisation normale et d’en rendre l’accès difficile. - Il sera interdit de neutraliser tout dispositif de sécurité. - Les opérations de manutention seront réalisées, dans la mesure du possible, avec l’aide d’outil d’aide à la manutention (tracteur, chariot…). - Porter les équipements de protection recommandés sur les étiquettes des produits chimiques utilisés. R 4224-14 Premiers secours Les lieux de travail sont équipés d’un matériel de Boîte à pharmacie dans le magasin du futur premiers secours adaptés à la nature des risques et poulailler. Un médecin pourra être consulté à facilement accessible. LA VRAIE-CROIX et la pharmacie la plus proche se trouve à .

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 212 RAPPEL SYNTHETIQUE DE LA CONFORMITE DE L’INSTALLATION REGLEMENTATION Décret du 14 novembre 1988 Installations électriques : Les installations électriques, généralement sous le régime « mise à la terre » (TT) doivent être L’équipement électrique des bâtiments sera protégées : conforme à la norme NFC 15100 - par des disjoncteurs ou interrupteurs différentiels de sensibilité 300 mA ou 30 mA (prise de courant, éclairage); Le tableau synoptique de l’installation sera défini conformément au plan de sécurité. - par une prise de terre générale de résistance inférieure à 50 ohms et la mise à la terre de toutes les masses : moteurs, châssis de machine et des prises de Les seuls intervenants en cas de panne de courant. l’installation seront l’exploitant ou un Les moteurs des machines sont protégés par des électricien agréé. discontacteurs ou disjoncteurs-moteurs. L’installation peut être également réalisée sous les Vérifications techniques : régimes :

- mise à la terre par une impédance (IT) : présence d’un contrôleur d’isolement : VIGILHOM, L’installation électrique sera contrôlée par MESURISOL, … ou mise au neutre (TN). un organisme agréé tous les 5 ans (sauf si stagiaire : 1 an). Les éventuelles remarques Les personnes intervenant sur des installations seront inscrites sur un rapport de visite et électriques (réparation, modification) doivent avoir transmises à un électricien pour remise en préalablement reçu une formation par un organisme état. agréé ou un intervenant spécialisé. Les appareils électriques utilisés pour des travaux à l’intérieur d’enceintes métalliques (silos, citernes) doivent être alimentés en 24-48 volts ou protégés par un dispositif différentiel à 30 mA. R 4228-2 Travaux divers : Les personnes travaillant dans les puits, fosses, cuves, pouvant contenir des gaz asphyxiants, doivent En cas de travaux en hauteur ou de être attachés par une ceinture ou porter un dispositif creusages de fosses ou de tranchées, les de sécurité. dispositifs de sécurité seront prévus par le R 4323-3 responsable des travaux. Les puits, fosses, doivent être clôturés ou couverts. Décret du 8 janvier 1965 : bâtiments et fosses. Tous les lieux fixes potentiels de chute, à Travaux en hauteur : l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment, Lorsque des personnes travaillent à plus de 3 mètres feront l’objet d’un traitement préventif de de hauteur, elles doivent utiliser des moyens de sécurité. protection : échafaudage, passerelle avec garde- corps, filet…

ELIBAT/CLP/CHENAISPATRICIA/A/2019.172 213 RAPPEL SYNTHETIQUE DE LA CONFORMITE DE L’INSTALLATION REGLEMENTATION R 4227-28 Prévention des Incendies : Les chefs d’entreprise doivent prendre les mesures L’exploitation disposera d’extincteurs dans nécessaires pour que tout commencement d’incendie les poulaillers puisse être rapidement et efficacement combattu dans l’intérêt du sauvetage du personnel. Un étang à 150 m sera créé afin de servir de réserve incendie.

Le centre de secours le plus proche sera celui de QUESTEMBERT ou ELVEN – tél. 18 ou à partir d’un téléphone mobile : 112. R 4111-1; R 4141-1 : Formation à la sécurité des salariés R 231 – 37 (ancien code du travail) : Formation au Aucun salarié secourisme

R 4227-39 : Exercices de lutte contre l’incendie R 4323-2 : information des salariés par l’employeur de la réglementation concernant les machines. Les gaz en bâtiment d’élevage Effets de l’ammoniac sur la santé humaine. Sur le plan de la législation, la MSA (mutualité Sociale, Agricole) a défini deux valeurs limites d’exposition : La ventilation dynamique permanente V.M.E. : Valeur moyenne d’Exposition fixée à 25 permettra de rester à un niveau acceptable. ppm sur 8 heures, V.L.E. : Valeur Limite d’Exposition fixée à 50 ppm pour 15 mn.

Madame Chenais aura un téléphone portable sur elle pour appeler les secours en cas d'accidents. Les consignes de sécurité avec les numéros d’urgence sont affichées à l’entrée du site et dans le magasin : SAMU 15 Pompiers de LA VRAIE-CROIX 18 Gendarmerie 17 Centre hospitalier de RENNES 02 99 28 43 21 Centre anti poison de RENNES 02 99 59 22 22 Tableau 45 : numéros de secours

L’évaluation des risques professionnels : Le décret 2001-1016 rend obligatoire pour les employeurs la tenue d’un document concernant les risques professionnels, dit "document unique d’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des salariés". Ce document fait état des risques générés par les travaux exécutés dans l'exploitation ainsi que les mesures existantes ou à venir pour prévenir ou supprimer ces risques. En plus de ce document, l’exploitant a accès aux fiches de données de sécurité des produits dangereux.

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Je, soussignée Madame CHENAIS Patricia, certifie sur l'honneur l'exactitude des renseignements fournis sur le présent dossier.

A…LA VRAIE-CROIX…. Le : 12/09/2019

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