1. Les grandes composantes naturelles Nord-Sud qui correspondent à autant de types d’occupations du sol. Ainsi, le paysage se décline-t-il d’Ouest en Est :  en un secteur de forêts situé dans le Massif vosgien, placé à la charnière 1.1 Modelé et organisation du relief de deux grands domaines climatiques : l’océanique et le continental. La combinaison de facteurs topographiques (l’altitude, la pente et la Une organisation du territoire structurée autour de trois configuration des versants) y produit une très grande variété de entités géographiques : montagne, piémont collinaire et biotopes ; plaine.  en un secteur de piémont viticole qui concentre les bourgs les plus Des aux portes du Ried, le territoire couvert par le Scot du Piémont importants (même si dispose d’une position particulière). Les des Vosges présente un ensemble de conditions naturelles extrêmement collines sous-vosgiennes, abritées des vents dominants, profitent d’un diversifiées et contrastées. Le territoire peut être structuré en trois bandes microclimat relativement sec et chaud propice à la culture de la vigne ;

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 75  en un secteur de plaine où se développent aujourd’hui les principales voies de communication et les zones d’extension urbaines et où la pression immobilière est la plus sensible. Ce fossé d’effondrement de l’ère tertiaire colmaté par des sédiments marneux est favorable à la culture intensive. Cette organisation Nord-Sud sous-tendue par des axes de communication structurants engendre des cloisonnements ainsi qu’une spécialisation de l’espace qu’il conviendra de prendre en compte, voire de maintenir. 1.2 Le couvert végétal Le couvert végétal et le type d’utilisation des sols dépendent des conditions climatiques, géologiques et édaphiques (nature des sols). La fertilité et le type de sol varient fortement en fonction de la roche mère, de l’inclinaison des pentes et de l’orientation des versants. Le territoire du Piémont des Vosges se caractérise par une succession de trois climax (type de végétation principale qui apparaîtrait de façon naturelle, sans aucune intervention humaine) répartis parallèlement à l’axe du massif vosgien :  le premier, la chênaie à chêne sessile occupe la partie Est du territoire. La richesse des terres due à la présence de lœss dans le substrat a amené à une occupation du sol essentiellement tournée vers l’agriculture ;  le second, la hêtraie-chênaie à variante précoce, se déploie à l’arrière du piémont, sur les contreforts vosgiens et s’engouffre dans les vallées principales. Le substrat est dominé par les grès sableux et les sols bruns avec un couvert forestier composé de chênes, charmes et hêtres en proportion variables et parfois enrésiné ;  le troisième, la hêtraie-sapinière, s’étend sur la partie montagnarde du territoire du Piémont et concerne toute la moitié Ouest du périmètre. Le couvert forestier composé de hêtres et de sapins domine cette unité, associé à des sols granitiques à teneur en fer très variable selon le secteur. 1.3 L’occupation des sols

76 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

1.4 Un climat semi continental 2. La ressource en eau Le territoire du Piémont des Vosges bénéficie d'un climat dit semi- La gestion de la ressource en eau, au cœur du développement continental, caractérisé par des hivers froids et secs, et des étés chauds et durable du Piémont des Vosges orageux. Mai et juin sont les mois les plus arrosés de l'année, janvier est le Le Piémont des Vosges est un territoire qui mois le plus froid et le plus sec, et juillet est le mois le plus chaud. souligne fortement un cadre de vie de qualité. Les précipitations annuelles sont de l’ordre de 600 à 620 mm : le territoire Mais, c’est aussi une collectivité d’habitants, bénéficie d’un « effet d’abri » dû à la proximité de la montagne vosgienne. Les d’activités dont les aspirations et les besoins font précipitations sous forme de neige ont surtout lieu en janvier et en février. appel à une logique de développement, qu’il soit Les températures sont de l'ordre de 10°C de moyenne annuelle (janvier est économique, urbain, touristique ou récréatif : les le mois le plus froid, juillet le plus chaud) et elles sont très semblables à celles pratiques du territoire induisent une que connaît toute la plaine d’. On compte en moyenne une trentaine consommation d’espaces, une sollicitation de de jours de gelée par an. l’environnement. L’eau se retrouve, ainsi, au premier rang des problématiques environnementales. Elle constitue l’une des ressources naturelles dont la préservation est vitale pour l’homme. Elle est au cœur du développement durable du Piémont des Vosges. La gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau exige une politique spatiale de l’eau, et non pas seulement de l’eau consommée et rejetée par les collectivités, mais aussi des volumes d’eau pluviale qui gravitent sur les espaces imperméabilisés et sur les terres agricoles, qui arrosent les milieux naturels et regagnent les cours d’eau. Le Schéma d’Aménagement et de Gestion Ecologique et Environnemental des Cours d’Eau (S.A.G.E.E.C.E.) du bassin versant de l’Ehn- qui couvre 33 communes du Scot fixe les grandes orientations d’une stratégie globale et partenariale en matière de gestion de la ressource en eau : lutte contre les pollutions, gestion des crues, protection des milieux naturels remarquables, entretien des cours d’eau, maîtrise foncière,... Les communes de et seront pour leur part intégrées au S.A.G.E.E.C.E. de la Bruche actuellement en cours d’étude.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 77 L’Andlau à Andlau 2.1 La qualité des eaux superficielles Années 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 L’évolution de la qualité des principaux cours d’eau drainant le territoire du Qualité 1A 1B 1B 2 1A 1A 1B 1A 1A 1A Piémont fait état d’un bilan mitigé : si l’Andlau, l’Ehn et la Scheer ont vu la générale qualité de leurs eaux s’améliorer à partir de 2002, le niveau général de la Scheer (passable) demeure préoccupant. La Scheer à Années 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Qualité 3 3 2 3 3 2 2 générale

L’Ehn à Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Qualité 2 1B 1B 1B générale

2.2 La qualité de la nappe phréatique La nappe phréatique rhénane s’étend le long de la frange Est du territoire du Piémont. A cet endroit, son extension est marquée par la limite géologique entre les alluvions qui abritent cette nappe et le lœss des collines.

78 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

Qualité de la nappe phréatique (APRONA - 1997)

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 79 Dans la partie Nord-Est du territoire située en zone agricole, plusieurs points Qualité de l’eau distribuée : teneur en nitrates de mesures affichent des concentrations élevées en produits phytosanitaires, en atrazine et en nitrates au niveau de l’aquifère. S’il est vrai que les problèmes de quantité ne se posent pas aujourd’hui, la qualité de l’eau, elle, se dégrade progressivement au fil des années. Peu protégée par des terrains perméables et située à faible profondeur, la nappe subit des dégradations du fait de pollutions multiples, diffuses ou ponctuelles, d’origine industrielle, agricole ou domestique.

2.3 Qualité des eaux distribuées et leur gestion Les résultats du contrôle sanitaire mis en œuvre par la D.D.A.S.S. en 2003 font état d’une qualité d’eau distribuée globalement satisfaisante car conforme aux normes réglementaires sur l’ensemble du territoire du Scot. Seul le Syndicat de l’Eau et de l’assainissement du Bas-Rhin - secteur Bernstein- Ungersberg affiche des teneurs en nitrates élevées sur certains secteurs. Sur le territoire du Piémont des Vosges, la plupart des réseaux d’eau sont gérés par des communes, alors que l’assainissement est géré par différents syndicats. La gestion des réseaux est ainsi morcelée entre plusieurs opérateurs : réseaux communaux régis par les communes, collecteurs intercommunaux par une structure intercommunale et station d’épuration par une autre. Ces syndicats ou régies sont pratiquement tous fédérés par le Syndicat des Eaux et de l’Assainissement du Bas-Rhin qui apporte une cohérence et des économies d’échelle. Les Communautés de Communes tentent de prendre en compte dans leur statut la compétence eau et assainissement pour faire face à des coûts d’investissement de plus en plus importants et afin de fournir au client une eau de bonne qualité. A l’initiative du Conseil Général du Bas-Rhin, un recensement des canalisations d’eau potable laisse apparaître un réseau dont la durée de vie n’excède pas une cinquantaine d’années. Les structures intercommunales du Piémont des Vosges vont donc être confrontées à des choix budgétaires cornéliens pour assurer la qualité du cadre de vie et la qualité des services aux habitants.

IGN Scan 25 – DRASS et DDASS d’Alsace

80 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation L’EAU POTABLE ––– Bilan en 2001 (Source : Conseil Général du BasBas----Rhin)Rhin)

TerritTerritoireoire de Sainte Odile Les ressources de la Communauté de Communes du Pays de Sainte Odile ne disposent pas encore d’une déclaration d’utilité publique. La démarche administrative est cependant en cours. La particularité de l’appoint d’eau assurée par les forages de l’usine Kronenbourg pour la CDC du pays de sainte Odile est à souligner, dans la mesure où la collectivité avait entrepris des démarches pour solliciter la protection de ces captages par une DUP. Cette démarche n’a pas abouti, au motif que des points de captages privés ne peuvent bénéficier d’une protection réglementaire. L’arrêt du soutien de ces forages est prévu en 2007. Le forage de et ceux de Kronenbourg et avoisinant font état de concentration en nitrates en progression, avoisinant actuellement les 43 mg/l (norme de potabilité = 50 mg/l). Les extrapolations montrent que le forage de Krautergersheim dépassera la CMA en nitrates vers 2010. Une étude de recherche de nouvelles ressources est actuellement en cours. Elle s’oriente vers la recherche d’un nouveau forage en plaine. La Communauté de communes du Pays de Sainte Odile envisage la création d’une interconnexion avec une collectivité voisine.

Captage (*) Débit d'exploitation Localisation DUPDUPDUP Observations

Contribuent à l’adduction des communes de de la CDC Non 5 Forages de Kronenbourg Obernai du pays de Sainte Odile

Prévu d’être arrêté en 2005 1 forage 2800 m3/j Krautergersheim non Concentration en nitrates élevé (*) : référence et date de mise en service

Territoire de BarrBarr----BernsteinBernstein Enjeux à moyen / long terme  Instruction administrative des déclarations d'utilité publique (DUP) manquantes et mise en place des périmètres de protection des captages.  Mise en conformité des captages d'eau potable.  Travaux de renouvellement/renforcement des réseaux.  Mise en œuvre des schémas directeurs du "Grand-Ried et de la région de Sélestat" et du secteur "Barr – ".

Localisation Captage Débit d'exploitation DUPDUPDUP Observations

1 forage (1957) 1 032 m3/j 5/12/1974 Andlau 5 sources (1910) 166 m3/j 5/12/1974 Désinfection par chloration 1 puits à (1963) 2 520 m3/j 20/01/87 Concentration en nitrates >50 mg/l Barr 20 sources 20/01/87 Désinfection par UV 1 272 m3/j 3 sources non DUP en cours 7 sources 285 m3/j non 6 sources (1978) 16/10/1997 5 sources 185 m3/j 25/06/1999 Achat d'eau à Barr en période d'étiage Pas de ressources en propre - - - (achat d'eau à Barr) Sde de et environs 2 Puits à Zellwiller (1948) 3 000 m3/j 20/01/1987 Traitement par neutralisation 2 puits à Dambach (1939 et 1949) 1 968 m3/j 23/06/1976 Concentration en nitrates >50 mg/l 1 puit à (1949) 1 128 m3/j 23/06/1976 Concentration en nitrates proche de 50 mg/l Situé dans le massif de l'Eichelberg Neutralisation et désinfection par 23/06/1976 SDEA 2 puits à (1948 et 1994) 576 m3/j UV 2°:en cours (secteur du Bernstein) Procédure de DUP en cours pour le 2° puits 8 sources 23/06/1976 Neutralisation et désinfection par UV 792 m3/j 9 sources 23/06/1976 Désinfection par chloration

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 81 L’EAU POTABLE --- Bilan en 2001 (Source : Conseil Général du BasBas----Rhin)Rhin)

Territoire de L’équilibre précaire entre les capacités de production et les besoins et un étiage de source sévère ajouté à la poursuite du développement urbain peut amener aux limites de capacité. Tel est le cas pour Grendelbruch, par exemple. Néanmoins, sur l’ensemble du territoire, les ressources sont globalement adaptées aux besoins mais un certain nombre d’ouvrages sont anciens et vétustes. Il s’agit surtout de captages de sources, d’ouvrages annexes et des conduites de transport, pour lesquels les investissements de rénovation ou de modernisation ont été très faibles depuis leur création. Les interconnexions entre les différentes unités de distribution, telle que celle qui existe entre LA CDC DU PAYS DE SAINTE ODILE et BOERSCH, pourraient être généralisées, dans un but d’une sécurisation de l’adduction du secteur (à caractère de secours). Cela pourrait être le cas pour une liaison entre les conduites d’adduction de et de ROSHEIM ou entre BOERSCH et OTTROTT. Cependant, seule l’interconnexion entre le SDE DE ET ENVIRONS et la ZA de ROSHEIM permettrait une desserte complète de ce secteur.

Captage Débit d'exploitation Localisation DUP Observations

4 sources BOERSCH En cours 30 m3/h 4 sources Ban d’OTTROTT En cours Alimentation d’eau potable de BOERSCH

1 forage 40 m3/h BOERSCH En cours

5 sources 15 m3/h OTTROTT En cours Alimentation d’eau potable d’Ottrott Traitement par désinfection UV 1 forage 40 m3/h OTTROTT En cours Alimentation d’eau potable de SAINT NABOR 2 sources SAINT NABOR En cours Traitement de désinfection et neutralisation 4 sources 14 m3/h En cours Alimentation d’eau potable de ROSHEIM et 1 forage 40 m3/h Holtzplatz En cours Désinfection UV Destinée à être 1 forage 60 m3/h Ban de BOERSCH abandonnée Alimentation d’eau potable de GRIESHEIM 2 forages 150 m3/h GRIESHEIM 1 forage à l’arrêt en raison d’une teneur excessive en arsenic Alimentation d’eau potable de GRENDELBRUCH 11 sources 30 m3/h GRENDELBRUCH Traitement de neutralisation et désinfection 4 sources 3 m3/h En cours Alimentation d’eau potable de MOLLKIRCH Désinfection par UV et neutralisation (vétuste) 1 forage 32 m3/h En cours

6 sources 17 m3/h 10/09/1981 Ban de BOERSCH Alimentation d’eau potable de BISCHOFFSHEIM 2 forages (1994) 60 m3/h 10/09/1981

82 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

SDEA Secteur Bernstein- Ungersberg

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 83 84 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

2.4 Une ressource en eau en quantité Puits de captage d’eau potable et leurs périmètres de protection abondante mais dont la qualité est préoccupante Le territoire du Scot jouit de la présence d’une ressource aquifère abondante. La nappe phréatique rhénane ainsi que les nombreuses sources vosgiennes assurent une ressource permanente permettant tant les activités industrielles et touristiques que les utilisations domestiques. Nous venons de la constater, cette ressource en eau souffre cependant d’un problème de qualité. La nappe phréatique est en effet d’une grande sensibilité à l’infiltration des eaux de ruissellement ce qui explique la présence de nitrates et d’autres substances dans des proportions jugées préoccupantes au regard des normes européennes.

La gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau exige une politique spatiale de l’eau, non pas seulement de l’eau consommée et rejetée par les collectivités, mais aussi des volumes d’eau pluviale qui gravitent sur les espaces imperméabilisés et sur les terres agricoles, qui arrosent les milieux naturels et regagnent les cours d’eau.

Pour reconquérir et pérenniser la qualité de l’eau sur le Piémont des Vosges, il faut d’une part affirmer l’ambition d’une gestion équilibrée de l’espace pour construire « un environnement durable ». D’autre part, il convient de protéger les périmètres de captage d’eau qui doivent pouvoir évoluer dans un environnement apaisé.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 85 3. La qualité de l’air diminution de cette pollution. Ces alternatives devront également répondre à un objectif d’amélioration de la qualité de l’air. Selon les rapports 2001 à 2004 de l’A.S.P.A. (l'Association pour la Surveillance Bilan de la qualité de l’air pour l’Alsace en 2003 et l'Etude de la Pollution Atmosphérique en Alsace) pour le Comité Départemental d’Hygiène du Bas-Rhin, la qualité de l’air peut être qualifiée de globalement bonne dans le Bas-Rhin (le cas de mis à part) avec des stagnations et des légères fluctuations d’une année à l’autre (notamment dioxyde de soufre, dioxyde d’azote et particules).

Les analyses effectuées par l’A.S.P.A. et corroborée par un programme Interreg montrent que :  Les concentrations moyennes annuelles de dioxyde de souffre restent très faibles ;  Les niveaux de dioxyde d’azote dépassent encore à proximité de certaines grandes voies de circulation routière, les normes qui s’appliqueront dans ce domaine à partir de 2010. De même, au voisinage de ces axes de communication, le niveau elevé d’émission de particules fines et l’adoption à compter de 2007 d’une nouvelle méthode de mesure des particules avec application d’un coéfficient correctif majorant,

pourront conduire à des dépassements de normes.

 Les concentrations de benzène sont inférieures aux valeurs limites (5 microgrammes /m3 sur un an), mais dépassent l’objectif de qualité (2 microgrammes /m3 sur un an) ;  La pollution photochimique induit des dépassements d’objectifs de qualité En matière de santé publique, le territoire du Scot du Piémont des Vosges de l’air pour l’ozone mais pour un nombre de jours variables d’une année offre un bilan lié à la qualité de l’air qui reste globalement positif. à l’autre. Le niveau de recommandation pour la population nécessitant le déclenchement d’une procédure d’information, 180 microgrammes /m3 Il n’en demeure pas moins vrai qu’à l’instar de la région, voire du fossé sur une heure, a été dépassé pendant 14 jours en 2001, 4 jours en 2002, rhénan, les mesures annuelles observées par les instituts compétents mais 36 jours entre le 1er janvier et le 30 septembre 2003 du fait de enregistrent une lente détérioration d’un certain nombre d’indicateurs et l’épisode climatique exceptionnel. Précisons également que la norme que la situation est préoccupante pour l’ozone. pour la protection de la santé humaine (120 microgrammes /m3 sur 8

heures) a été dépassée 74 jours en 2003 contre 28 jours en 2002. Il est à noter qu’un Plan Régional de la Qualité de l’Air (P.R.Q.A.) est Le plan régional pour la qualité de l’air (PRQA) devrait être révisé en 2007 approuvé depuis le 29 décembre 2000. Il définit les grandes orientations pour une durée de cinq années supplémentaires. régionales dans les domaines de la surveillance de la qualité de l'air et de La promotion de solutions alternatives et d’équipements favorables aux la santé, de la maîtrise des émissions des polluants et de l'information du transports en commun et aux connexions multimodales entre différents types public. Les aménagements du secteur doivent rechercher le respect des de moyens de transport constitue une voie contributive locale majeure à la orientations fixées par ce plan.

86 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

4. Les énergies renouvelables

Depuis près de deux décennies, face à l’augmentation de la consommation et de la facture énergétique, l’épuisement des ressources énergétiques de type fossile et devant les problèmes de pollution générés par les énergies « classiques » (gaz à effet de serre, déchets, ozone, etc.) on assiste à une réelle prise de conscience de la nécessité de maîtriser les consommations d’énergie. Depuis 2003, la Région Alsace pilote le programme européen d’Actions Innovatrices Energies Renouvelables soutenu par l’A.D.E.M.E. (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et l’Union européenne et porte son action dans quatre directions notamment :  L’énergie bois : entre 2000 et 2003, le nombre de chaufferies collectives au bois est passé de 8 à 31, les puissances, de 1,5 à 9 MW. Concernant l’emploi de combustible bois, le niveau de rejet par les chaudières de certains polluants très toxiques comme les particules fines et les HAP, dont le benzo(a)pyrène (BaP) pour lequel sera imposée une norme de concentration dans l’atmosphère à compter du 31/12/2012, est actuellement méconnu et doit être pris en compte, de même que l’impact environnemental éventuel de ces polluants au voisinage des principales sources d’émission.  La filière solaire : la Région Alsace et l’A.D.E.M.E., en partenariat avec les corporations artisanales concernées, incitent les entreprises de chauffage à se former aux applications de l’énergie solaire. Ainsi, toujours entre 2000 et 2003, près de 13 000 m² de capteurs solaires sont installés chez les particuliers et dans les collectivités. Ce chiffre fait alors de l’Alsace la première région de en terme de m² installés par habitant depuis 2000 !  La géothermie, avec la mise en œuvre d’un site expérimental à Soultz-sous- forêt.  Les éoliennes, avec l’achèvement d’une étude en Juin 2005 sur le potentiel réel du territoire régional dans ce domaine. Les résultats de l’étude font apparaître un potentiel limité d’une part aux sommets vosgiens et, d’autre part, à la partie Ouest de l’Alsace Bossue.

Un premier bilan réalisé à l’échelle du Piémont des Vosges fait état de deux chaufferies bois à Obernai qui fonctionnent dans le cadre de l’alimentation énergétique du lycée professionnel et de l’école élémentaire. La problématique des panneaux solaire demeure quant à elle très liée au profil patrimonial du territoire. Les contraintes esthétiques et de conservation instaurées par les monuments historiques contribuent à limiter leur diffusion.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 87

Le potentiel éolien Communes Superfici Superficie % Potentiel éolien : concernées e (Ha) commune (Ha) communes BARR 41,7647 2117,369728 2,0 concernées et superficies BOERSCH 241,218 2385,656483 10,1 GRENDELBRUCH 237,464 1484,00781 16,0 LE HOHWALD 316,191 2089,098772 15,1 OTTROTT 348,855 2918,447907 12,0 ROSHEIM 20,3498 3007,308495 0,7

Si ces diverses approches énergétiques font aujourd’hui l’objet d’investigations poussées et d’aides importantes, force est de constater la faiblesse de leur diffusion dans le territoire du Scot. Et pourtant, leur impact sur le bilan énergétique n’est pas négligeable et elles peuvent être tout à fait pertinente dans des secteurs isolés (exploitations agricoles en zone de montagne, par exemple). Il est donc important que le Scot favorise la mise en œuvre de ces approches et de ces technologies, notamment au travers des documents d’urbanisme.

88 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

5. Les espaces naturels sensibles Les inventaires De nombreux inventaires de niveau régional ou de niveau local ont été Un territoire qui abrite une biodiversité naturelle de grande valeur réalisés. On citera notamment : L’une des grandes forces du territoire du Piémont des Vosges est d’avoir pu concilier jusqu’à ce jour développement urbain et économique et Les Z.N.I.E.F.F. (Zones d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) On préservation des paysages et des espaces naturels. Il n’en demeure pas moins compte 5 Z.N.I.E.F.F. de type I (faible superficie) dans le périmètre du Scot : qu’il existe aujourd’hui de véritables tensions entre ces différents modes  Pelouse du Bischenberg ; d’affectation des sols. De nombreuses protections réglementaires ont été  Bruch de l’Andlau ; instituées tant par l’Etat français que par l’union européenne afin de  Carrière d’Andlau ; sauvegarder la biodiversité des espaces naturels, en particulier dans les secteurs péri-urbains aux abords des métropoles. Sur le périmètre du  Vallon de Mollkirch ; Piémont des Vosges, il existe deux sites qui regroupent des mesures de  Pelouse de Molsheim Sud, intégrant la pelouse de Rosenwiller. protection conservatoires : Ces dernières sont complétées par cinq Z.N.I.E.F.F. de type II (grande  le site du Massif vosgien, inscrit au titre de la loi du 2 mai 1930, regroupe superficie) intégrant des entités biogéographiques : 26 communes du Scot situées à l’Ouest de la R.N. et de la R.D. 422 ;  Pelouse du Bischenberg intégrant la Z.N.I.E.F.F. I ;  le Bruch de l’Andlau, retenu dans le Réseau Natura 2 000, compte 10  Bruch de l’Andlau intégrant la Z.N.I.E.F.F. I ; espèces végétales et 21 espèces d’oiseaux remarquables et concerne les  Pelouse de Molsheim Sud intégrant la Z.N.I.E.F.F. I ; communes de Meitstratzheim et de .  Le Champ du feu ; Ces mesures sont complétées par le recensement de nombreux cours d’eau  La forêt d’Obernai – . (l’Andlau, l’Ehn, le Dachsbach, la Kirneck, ...) à l’inventaire des zones humides et des cours d’eau remarquables. Le recensement des contraintes environnementales doit prendre compte les Zones Naturelle d’Intérêt Les sites NATURA 2000 Ecologique, Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.) présentes sur le territoire. Deux espaces sont proposés au Réseau NATURA 2000 dans le périmètre du Scot. Ils concernent le Bruch de l’Andlau et le site du Champ du Feu. 5.1 Les contraintes environnementales Au printemps 2006, la préfecture du Bas-Rhin et la D.I.R.E.N. ont lancé une consultation complémentaire visant à compléter le réseau des Sites d’intérêt Les espaces protégés réglementairement communautaire. Pluieurs sites du territoire du Scot du Piémont des Vosges Le massif vosgien : une partie des communes du Scot est intégrée dans le site pourraient être concernés au titre de la protection du papillon Maculinea Inscrit du Massif Vosgien (Loi du 2 mai 1930). Seules les espaces de la plaine teleius. situés à l’Est des R.N. et R.D. 422 sont exclues de ce périmètre ainsi qu’une partie des territoires montagnards. L’inventaire des zones humides du Bas-Rhin Le Dachsbach : un projet de protection par Arrêté de Protection du Biotope Deux zones humides remarquables ont été identifiées dans le périmètre du est à l’étude. Il devrait couvrir les zones humides des vallons du Dachsbach et Scot. Elles correspondent à l’ensemble du Bruch de l’Andlau et au Ried de la de l’Apfelbach. Schernetz. Le Hohwald : une partie de la réserve biologique forestière du Champ du feu D’autres inventaires naturels portant sur les zones A.O.C., les cantons de s’étend sur le périmètre du Scot (commune du Hohwald). Rosheim et d’Obernai et la V.R.P.V. viennent compléter les précédents.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 89 90 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

Les espaces protégés contractuellement 5.2 La trame verte du Piémont Le Conservatoire des Site Alsaciens, en partenariat avec le Conseil Général La science de l’Ecologie du Paysage a posé le problème de connexion et de du Bas-Rhin et/ou les collectivités locales, est gestionnaire de nombreux sites flux entre les populations pour les espèces animales et végétales. Elle a naturels (une dizaine) dans le périmètre du Scot. conduit à définir des noyaux centraux (milieux sources et relais) et des Le Fond Alsacien pour la Restauration des Biotopes (F.A.R.B.) émanant de la corridors biologiques, l’ensemble formant une « Trame verte ». Fédération Départementale des Chasseurs gère le site prairial le long de la La Région Alsace a mené en 2002 une réflexion globale sur la définition de la V.R.P.V. à Niedernai. Trame verte en plaine d’Alsace. Au niveau du territoire du Piémont des Vosges, cette réflexion a été approfondie par le bureau d’études Ecolor dans Trame verte le cadre de son étude « Trame biologique et paysagère » menée en 2003. A l’instar et en complément de la trame verte régionale, la trame verte du Piémont des Vosges s’organise autour de noyaux centraux et de corridors qui viennent mailler le territoire.

Les noyaux centraux sur le territoire du Piémont des Vosges Sur la base des trames vertes de la Région Alsace plusieurs noyaux centraux ont été définis dans l’aire d’étude, en plus du massif vosgien qui est une entité fonctionnelle, un « milieu source », noyau de population de très nombreuses espèces.

Noyaux centraux principaux :  Le Bruch de l’Andlau (déterminant pour les insectes prairiaux et les plantes prairiales riediennes) ;  La colline de Rosenwiller - Molsheim Sud (déterminante pour les invertébrés des pelouses calcaires thermophiles, l’avifaune et les plantes associées à ces milieux).

Noyaux centraux complémentaires :  La forêt d’Epfig et le réseau de boisements du Bruch de l’Andlau (grande faune) ;  Les prairies partiellement inondables de Niedernai, du Dachsbach- Apfelbach, d’Andlau/Mittelbergheim et de la Schnernetz entre Epfig et (avifaune, insectes et végétation prairiale) ;  Les vergers pelouses et forêts thermophiles du Bischenberg (en complément du noyau de Rosenwiller) ;  Le plateau loessique d’Obernai à Krautergersheim (Hamster commun).

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Hamster Commun : des effectifs en légère diminution La taille de ces noyaux centraux est très hétérogène, allant de quelques entre 2004 et 2005 milliers d’hectares pour le massif vosgien à près de 10 hectares pour la Sur les parcelles du Lycée Agricole d‘Obernai, on note une légère pelouse de Rosenwiller. diminution du nombre d’indice de présence en 2005 (- 7% par rapport à 2004). Les suivis, menés chaque printemps avec les ère élèves de Seconde et 1 STAE ont mis en évidence que les Le Hamster Commun (Cricetus Cricetus), une espèce protégée hamsters communs suivaient les rotations et colonisaient très Le Hamster Commun est protégé par rapidement la culture de luzerne, puisqu’en 2005, elle abritait la l’arrêté du 23 avril 2007 modifiant fixant moitié des effectifs de l’espèce présents sur le Lycée Agricole. les listes des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection, au même titre que le loup et l’ours. Il figure à l’annexe IV de la Directive habitat adpotée par les pays de l’U.E. le 21 mai 1992 repérant les espèces animales et végétales d’intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte.

Résultat des études menées par l’Office Nationae de la Chasse et de la Faune Sauvage : nombre de terriers recensés dans les parcelles à paille et légumineuse Communes 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Bischoffsheim 88 Gertwiller 2 Griesheim-près- 9 Molsheim

Innenheim 22 Krautergersheim 3 5 Le Crapaud sonneur à ventre jaune Niedernai 24 En janvier 2007, la DIREN a étendu la zone de protection du Crapaud Obernai 30 Sonneur à ventre jaune. Obernai LEGTA 53 128 73 82 75 70 Le Crapaud sonneur à ventre jaune est une éspèce protegée par les annexes 6 de la Directive « Habitat » et par l’arrêté du 22 juillet 1993. Zellwiller 1 Le périmètre de conservation de cette espèce est principalement localisé sur la forêt de Dambach-la-Ville / Epfig (394 ha). Il s’agit du lieu de ponte estival et représente également les habitats post-nuptiaux et d’hibernation.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 93 Le Crapaud vert 5.3 La préservation des milieux naturels Le Crapaud vert – Bufo viridis - est sensibles, une gestion globale des espaces également une espèce déterminante de la plaine alsacienne. Son habitat ne peut être qualifié de noyau central, il s’agit La préservation des milieux naturels du Piémont des Vosges aboutit à une de sites ponctuels (carrières) isolés en dualité entre les milieux qui bénéficient d’un statut à protection et ceux milieu agricole. Très présent en qui restent dans l’ignorance. La carte des milieux naturels du Piémont des Hongrie et en Roumanie, le Crapaud Vosges illustre une sanctuarisation de sites naturels, mais la carte des vert est au bord de l’extinction en richesses naturelles va bien au-delà (comme le démontre le Schéma France. On ne le trouve plus, pour départemental de gestion et de protection des espaces naturels reconnus l’essentiel qu’au nord de Mulhouse et à l’Ouest de Strasbourg, souvent sensibles). d’ailleurs en compagie du Hamster Commun. La prise de conscience concernant les questions environnementales et la valorisation du cadre de vie est déterminante pour l’avenir et l’évolution Les corridors grande faune sur le territoire du Piémont des Vosges des espaces de vie. Dans le périmètre du Scot, les corridors s’organisent principalement sur de grands axes Nord-Sud constitués par le massif vosgien et le couloir arboré de La préservation des milieux naturels sensibles peut être compromise par la Schernetz au Bruch de l’Andlau. Au sein de ces espaces, correspondant à un manque de gestion globale des espaces formant à la fois la ceinture des des noyaux de population, la continuité arborée et l’absence d’obstacle espaces naturels remarquables, mais aussi les espaces liaisons entre ces linéaire, la fonctionnalité en terme de corridor est parfaitement assurée. En milieux. Les protections réglementaires existantes ne permettent pas, à fait, la pertinence de l’analyse de la fonctionnalité des corridors doit elles seules, de garantir le respect des continuités naturelles et de la concerner les liaisons Est-Ouest entre ces 2 noyaux de population. biodiversité. Il est nécessaire d’aller au-delà des recommandations et des Trois corridors transversaux ont été déterminés, faisant la jonction entre la contraintes réglementaires afin de définir des zones de protection plaine et le massif vosgien. Le plus important correspond à l’axe de la vallée garantissant la conservation de certains espaces ayant un rôle de tampon de la Schernetz avec ses diverticules prairiaux remontant vers le massif par ou/et d’interface entre des zones de promotion de l’activité et de des fonds de vallon et la forêt d’Epfig et de Dambach-la-Ville. La fonctionnalité de ce corridor a été préservée dans le cadre de la V.R.P.V. par l’urbanisme et les milieux naturels. l’aménagement d’un passage faunistique supérieur, très opérationnel. Dans la partie centrale, le corridor s’étale sur l’ensemble du Ried de la Schernetz (500 à 1000 m) où les rideaux boisés de la voie ferrée jouent un rôle essentiel de refuge et de relais. Par contre, la connexion avec le massif vosgien n’offre pas d’excellentes conditions. En effet, les vignes prédominent dans cet espace de transition entre plaine et montagne et forment une masse très homogène sans relais ni refuge.

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6. Le patrimoine paysager naturel et Le territoire du Piémont des Vosges possède une richesse paysagère qui réside dans la diversité de ses paysages. Cette dernière est liée à la présence, urbain sur le territoire, de différents éléments tels que :

Par son aspect, le Piémont des Vosges évoque, par excellence, l’image idéale • La Forêt vosgienne de la campagne alsacienne : paysages doucement vallonnés, petites routes qui serpentent entre les champs et la vigne, villages parsemés de jardins et de La forêt vosgienne est située à l'Ouest du vergers, architecture à colombages,... Ce décor attachant constitue un territoire. Elle caractérise le poumon vert du élément clé de l’identité du territoire qui fonde le lien affectif qui existe entre Piémont des Vosges. Elle représente aussi le lieu les habitants et leur territoire. de loisirs et d'accueil de nombreux sites De plus, la spécificité du paysage du Piémont des Vosges est renforcée par le touristiques (Site du Mont St-Odile, ruines de « dialogue » qu’il entretient avec ses trois unités paysagères de grande valeur nombreux châteaux,...) et offre des points de vue : la montagne, les collines viticoles et la plaine. Dès que le ciel est remarquables sur la plaine. Ainsi, depuis cette suffisamment dégagé, les Vosges et les vignes constituent l’arrière-plan de la forêt, la lisière du Bruch de l'Andlau est-elle carte postale du Piémont des Vosges. perceptible. D’une part, elles ancrent le territoire dans le paysage régional, en créant des Les paysages sont diversifiés à l'intérieur même de repères permanents pour s’orienter et savoir où l’on est. D’autre part, elles cette forêt avec des boisements denses, des zones enrichissent le paysage en créant des polarités riches de sens : contraste de clairières prairiales cloisonnées par le relief ou des structures végétales entre l’expression lointaine des forces de la nature et une campagne très (dans le vallon de la Magel et du Rosenmeer à Mollkirch par exemple), des humanisée... Ce dialogue permanent entre le « Grand Paysage » et le zones d'habitat-bourg et des zones d'habitat plus lâche dans les clairières. « Paysage proche » renforce le sentiment d’intimité et de « chez soi » qui L'habitat se développe de plus en plus dans les fonds de vallon. En général, prévaut pour les habitants du Piémont des Vosges. c'est un habitat relativement lâche qui ne referme pas complètement le vallon. Dans une certaine mesure, ces constructions permettent aussi de lutter 6.1 Les grandes lignes de force du paysage contre la déprise agricole en maintenant entretenus les espaces ouverts. Le périmètre d’étude est composé de quatre grandes unités paysagères • Le Piémont viticole diversifiées : le massif vosgien, le piémont Nord, le piémont Sud et la Plaine. Les sites urbains associés dont la caractéristique est d’être répartis entre Le piémont viticole est localisé entre la plaine, à l'Est et la montagne chacune de ces unités constituent un ensemble à part entière. Ils ont ainsi fait vosgienne, à l'Ouest. l’objet d’une description spécifique, au même titre que les quatre grandes Le secteur situé au Nord d'Obernai est caractérisé par un paysage de unités paysagères. qualité où les versants ont conservé une trame de vergers-prés associée à Les éléments qui structurent le paysage quelques parcelles de vignes (versants du Bischenberg, versant Ouest de Boersch, au Nord de Rosheim et au Nord de Bernardswiller). Rappelons en préambule que le paysage n'est pas figé, qu'il évolue au fil des temps et qu’il doit pouvoir continuer à le faire dès lors que la qualité reste au Le Piémont viticole Sud (au Sud d'Obernai), est caractérisé par la cœur de cette mutation. dominance de la vigne. Quelques vergers, implantés au sein des parcelles viticoles, diversifient le paysage, mais ils sont relativement peu importants en superficie.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 95 Eléments structurants du paysage

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Les villages pittoresques ajoutent une part, quelques sablières installées dans cet espace mériteraient un traitement valeur, à l'attrait touristique de ce secteur. paysager important. Le développement de l'urbanisation y est rendu difficile par le manque de disponibilité • Les sites urbains des terrains. Par conséquent, les nouvelles constructions empiètent sur les zones Un paysage urbain structuré autour de trois formes d’urbanisation d'Appellation d'Origine Contrôlée (A.O.C.). La notion de paysage fait intervenir celle de territoire, d’identité, de ressources, de patrimoine, d’environnement, de pratiques sociales, d’économie et de culture. • La Plaine Elle s’appuie aussi sur des caractères sensibles, induits par la perception des dimensions de l’espace, des points de repères, des textures, des couleurs, de Située à l'Est du territoire du Piémont, la l’ambiance changeante. plaine est un espace essentiellement agricole L’urbanisation du Piémont des Vosges s’est faite selon trois modes distincts qui tranche avec le piémont viticole, de par aisément identifiables. Les secteurs de plaine, de piémont et de montagne ont l'espace qu'elle permet de découvrir et la opté, pour des raisons de contraintes naturelles ou de gestion parcimonieuse de platitude qu'elle offre à l'observateur. l’espace, pour des formes urbaines qui ont su s’adapter au mieux aux besoins de Un secteur se différencie du reste de la l’homme. plaine, il s'agit du Bruch de l'Andlau. Cette Ainsi dans les zones de montagne, n’existe-t-il pas de zone humide, fortement boisée, s'étend sur réels noyaux urbains (excepté Grendelbruch) toute la frange Est du territoire du Piémont. concentrant l’ensemble des fonctions centrales mais La particularité de cette zone réside dans le plutôt un semis de hameaux et de fermes afin de cloisonnement de son territoire. Ce secteur est tantôt ouvert sur la plaine et le répondre aux besoins des activités agropastorales. massif vosgien et tantôt fermé sur lui-même. Le paysage qu'offre ce site est unique dans la plaine et doit être préservé. Le piémont s’est développé quant à lui selon un habitat concentré préservant la vigne autour des La plaine est parcourue par des infrastructures routières (Voie Rapide du cités fortifiées qui protégeaient leurs habitants. Piémont des Vosges, R.D. 500, R.N. 422) d'orientation Nord-Sud. La création de la V.R.P.V. et de la R.D. 500 a permis l'animation de la plaine. En effet, la V.R.P.V. Les villages de plaine, quant à eux, moins confinés peut être considérée comme "un axe de découverte rapide" du Piémont des dans leurs terroirs, s’étirent le long des axes Vosges car sa configuration, souvent au niveau du terrain naturel, offre des permettant tant le développement d’une polyculture perceptions sur le Piémont et sur le massif vosgien. que du commerce. La construction de ces deux voies a permis, à l'usager, de découvrir d'autres Un patrimoine historique de grande valeur qui forge un cadre de vie perspectives sur des zones naturelles et/ou urbaines. agréable à vivre pour les habitants du Piémont des Vosges Excepté le long des cours d’eau (ripisylves), les éléments naturels pouvant Fort de sa qualité et de son abondance à travers de nombreux éléments dans constituer une trame verte sont peu représentés au sein de la plaine. Les chaque commune, le patrimoine lié à l’histoire politique, religieuse,économique et plantations de bord de route (R.N. 422 par exemple) permettent l'animation du sociale est d’une manière générale bien conservé, respecté et mis en valeur. paysage. On retrouve aussi une ceinture de vergers autour de certains villages Cependant, quelques sites qui concentrent ces vestiges (Mont Sainte Odile, (Griesheim, Valff, , Zellwiller). Bourgs-centres), sont devenus des pôles touristiques parmi les plus attractifs La plaine est aussi le siège d'implantation de nombreuses lignes électriques d’Alsace et subissent de ce fait les nuisances et les altérations liées à leur aériennes, très perceptibles dans le paysage avec leurs pylônes imposants. D'autre exploitation touristique.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 97 Carte des périmètres de protection du patrimoine

Sources Données : DRAC Réalisation ADAUHR Juin 2002

Source(s) : BD TOPO ©IGN 2002. DDE – Réalisation : ADAUHR/ET/CK-TD/EP-Mai 2005

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Plus d’une centaine de monuments historiques  la structuration et l'animation de l'espace qui fait apparaître la notion de sont inscrits ou classés dans le périmètre du Scot perception de ces éléments dans le paysage, du Piémont des Vosges et ceux-ci ne représentent  le reflet d'une identité et d'une histoire locale qui traduit l'histoire qu’une faible part de la richesse patrimoniale qui paysagère de ce territoire. se rappelle aux habitants et aux promeneurs à travers ensembles urbains, châteaux, ponts, • La montagne vosgienne fontaines, routes et ambiances. 31 communes sur 35 possèdent sur leur ban un édifice ou mobilier inscrit ou classé au titre de la loi du 31 décembre 1913. Comme ce patrimoine classé ou inscrit fait partie intégrante du cadre de vie du Piémont des Vosges, l’enjeu du Scot est de pérenniser sa protection et sa mise en valeur. Protéger ce patrimoine, c’est aussi construire un environnement urbain de qualité et agréable à vivre.

Cette unité est constituée essentiellement de boisements. Elle est le lieu Les menaces sur la conservation de ces paysages de qualité d'activités touristiques et culturelles. Elle constitue le poumon vert de la La création de nouvelles infrastructures routières a permis de rapprocher le plaine d'Alsace. Elle est caractérisée par des vallées étroites et des zones Piémont de l'agglomération strasbourgeoise. Par conséquent, ce d'habitat bien séparées. Les villages sont très étendus et l'habitat est très rapprochement induit des convoitises foncières. Le risque est de voir lâche. Les zones d'habitat sont situées dans des secteurs cloisonnés par le l'identité du Piémont dénaturée par des constructions nouvelles non massif forestier. contrôlées. D'autre part, les abords de la V.R.P.V. offrent une vitrine pour les Les différents éléments de la trame verte qui composent cette unité sont : entreprises qui sont installées dans l'environnement immédiat de l'axe. Le  des boisements denses et collines, risque est de voir "fleurir" des bâtiments industriels non intégrés dans leur environnement (couleur, signalisation sur les façades,...) et obstruant les  des clairières prairiales cloisonnées par le relief et les structures perceptions sur le massif vosgien et le Piémont (hauteur des bâtiments). arborées,  un "habitat-bourg" réduit et une dispersion des habitations sous forme de clairière urbanisée, 6.2 Les unités paysagères et leurs traits  des ripisylves dans les fonds de vallons (se confondant souvent avec les caractéristiques boisements). La spécificité des unités paysagères • Le piémont Nord Les traits caractéristiques des quatre unités paysagères précédemment définies s’articulent autour de trois axes structurants : les contingences Il correspond au piémont situé au Nord topographiques, les formes prises par l’urbanisation et leur vocation naturelle, d'Obernai. Il est caractérisé par une bande autrement dit le contenu et l’organisation de la trame verte. Ce dernier étroite de collines calcaires à vocation élément est particulièrement déterminant dans la mesure ou il conditionne : agricole et arboricole située entre la plaine et le massif vosgien.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 99 100 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

Cette unité est caractérisée par un paysage diversifié modelé par une activité Toutes ces unités paysagères sont agricole, arboricole et viticole. La forte représentation des vergers sur le parallèles les unes aux autres et se territoire donne une qualité paysagère forte à ce secteur. développent selon un axe Nord-Sud. Les éléments typiques de la trame verte sont : L'objectif est de vérifier si la trame verte  les pelouses sèches et boisements sur collines calcaires, actuelle et les éléments qui la composent participent à la lecture et à l'animation du  les prés-vergers des collines de Rosheim, Obernai et Boersch. paysage. Il faudra aussi vérifier si la trame • verte contribue à conserver l'identité Le piémont viticole Sud paysagère propre à chaque unité décrite Il correspond au territoire situé au Sud précédemment. d'Obernai. Il est caractérisé par une bande étroite de collines calcaires à • Les sites urbains vocation viticole entre la plaine et le Les différences d’appropriation et de gestion de l’espace par les habitants ont massif vosgien. Sur ces collines se conduit à construire des lieux d’habitations et des bâtiments d’exploitation développent des villages en balcons qui ont adopté des formes et des matériaux spécifiques. Ainsi le Piémont des pittoresques. Vosges est riche d’une diversité architecturale et patrimoniale qui lui confère Les éléments typiques de la trame verte un atout majeur pour son développement touristique. Cette richesse a été sont : recensée au travers du Plan de Paysage élaboré lors de la réalisation de la  les milieux prairiaux et les boisements sur les collines calcaires, V.R.P.V.  la vigne très développée, Pour conserver un caractère particulier dans chaque secteur du territoire et  le versant gréseux raides et boisé. son identité, le Syndicat Mixte du Piémont des Vosges pourrait mettre en place une réflexion portant sur la forme des extensions urbaines à privilégier • La plaine agricole dans chaque entité. Les extensions pavillonnaires des cinquante dernières années semblent avoir atteint leurs limites Cette unité est caractérisée par de grandes cultures en limite du piémont et tendent à créer une banalisation du vosgien. Elle est traversée par des infrastructures routières (Voie Rapide du paysage urbain. Piémont des Vosges, R.D. 500 et R.N. 422) et ponctuée par des zones Au-delà des extensions urbaines, il existe humides de débouchés de vallées, du Bruch de l'Andlau et de cortèges un patrimoine urbain de qualité, parfois végétaux le long des cours d’eau et des fossés. vacant car il ne répond plus aux normes Les éléments typiques identifiant la trame verte sont : de confort actuelles (ou urbaines). L’enjeu  de grandes parcelles agricoles, de la réhabilitation ou du renouvellement  le Bruch de l'Andlau (cuvette humide allongée de Dambach-la-Ville à de ce patrimoine doit permettre de et drainée par l'Andlau et l'Ehn), riche en boisements, haies, limiter la consommation d’espace et de marécages et bocages, revitaliser les centres anciens. Un patrimoine urbain de qualité  les cortèges végétaux (ripisylves) le long des cours d’eau et des fossés. qui doit être préservé et adapté aux exigences de la modernité

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 101 statut du "Régime forestier" limite géogra- phiquement les zones de conflits et leur intensité. Les conflits se concentrent essentiel- lement dans les fonds de vallées, axes de pénétration du massif vosgien, qui ont vu le développement d'une urbanisation avec comme conséquence, des ruptures paysagères et des incidences sur les corridors au fil de l'eau (faune aquatique) et transversaux (grande faune). Les vallées de la Magel, de l'Ehn et de l'Andlau sont concernées par ce type de conflit. L'absence de front urbain continu et étanche en limite l'intensité, mais l’urbanisation des secteurs inscrits dans les P.O.S. risque de l’aggraver.

• Le Bruch de l'Andlau – Le Ried de la Schernetz La protection réglementaire du Bruch de l'Andlau, la mise en place des mesures agri-environnementales, le classement en zone inondable et la prise en compte de cet espace dans le cadre de la V.R.P.V. ont permis de clarifier Une architecture de montagne typ ique des Vosges les enjeux et le zonage des espaces à préserver. Dans ces conditions, il n'y a pas d'enjeux conflictuels vis à vis de l'extraction des granulats. Au niveau agricole, la pression est contenue par les mesures réglementaires et surtout 6.3 Interactions entre paysages urbains et par les aides agri-environnementales. L'abandon de celles-ci pourrait, par espaces naturels : les zones de conflit contre, relancer la pression agricole sur les ensembles prairiaux. Le type et l'intensité des zones de conflits varient selon le secteur L'aménagement de la V.R.P.V. en intégrant la construction d'un passage géographique, en fonction de la pression des enjeux urbanistiques, agricoles faunistique très opérationnel a évité un conflit de rupture du corridor et d'infrastructures. Globalement, le territoire du Scot peut se découper en 4 biologique entre le massif vosgien, la forêt d'Epfig et le Bruch de l'Andlau. tranches d'Ouest en Est présentant des niveaux différents de conflits. Les extrémités Ouest (Massif vosgien) et Est (Bruch de l'Andlau et Ried de la • La plaine loessique Schernetz) présentent les plus faibles niveaux de conflits. La plaine loessique subit une forte pression agricole. Mais c'est surtout le secteur des collines La plaine est soumise à une très forte sous vosgiennes qui concentrent les principaux conflits. pression agricole. Dans ces conditions, le moindre terrain délaissé fait l'objet • Le massif vosgien d'importants enjeux pour sa mise en culture. Ces pressions agricoles sont La prédominance de la forêt, espace sur lequel aucune pression forte ne accentuées par la consommation de s'applique en raison des fortes contraintes naturelles et de l'importance du terrain, par l'urbanisation et surtout par

102 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation les infrastructures routières (V.R.P.V., R.D. 500). Les milieux relais sont ainsi rupture des corridors biologiques par la création de fronts urbains étanches. très rares et se limitent à des structures linéaires étroites bordant les cours Ainsi l'extension des zones urbaines à l’Ouest de Rosenwiller, entre Rosheim d'eau ou les chemins. et Bischoffsheim, au Sud de Griesheim-près-Molsheim, entre Ottrot et St Malgré cette pression, les conflits apparaissent limités en raison de faibles Nabor et dans les têtes de vallon de la vallée de la Schernetz (Nothalten- enjeux patrimoniaux. Les zones inondables cartographiées dans l'atlas des ) pourraient-elles rompre les derniers corridors fonctionnels zones inondables (crue 1955), ou dans le S.A.G.E.E.C.E. y sont relativement entre le massif vosgien et la plaine. restreintes et les espèces patrimoniales se limitent essentiellement au Le développement viticole dans les zones A.O.C., favorisé par des Hamster commun et au Crapaud vert. restructurations foncières et par une déprise de la production arboricole se Dans ces conditions, les zones de conflits correspondent : fait de plus en plus sentir sur le paysage. Des défrichements suivis de  au maintien ou à la restauration des corridors le long des cours d'eau plantation de vigne s'observent régulièrement autour du Bischenberg, du (Rosenmeer - Ehn - Andlau - Kirneck), des fossés et des chemins, Mont National à Obernai et autour de Barr. Cette modification du paysage entraîne des incidences sur la perception des paysages, sur de nombreuses  au maintien des îlots de vergers, espèces patrimoniales par la réduction des phénomènes de lisières. Elle peut  à la conservation des corridors biologiques Est - Ouest (Rosenmeer également se faire sur des habitats naturels d'intérêt communautaire comme Dachsbach), les pelouses du Bischenberg (commune d'Obernai). Le développement  à l'intégration paysagère des fronts urbains et des bâtiments agricoles et linéaire de l'urbanisation peut aussi conduire à une conurbation entre deux industriels. villages (ex : Ottrott - St Nabor).

• Les collines sous vosgiennes

De Rosenwiller à Dambach-la-Ville, les Le Piémont des Vosges est un territoire riche de la qualité et de la espaces naturels sont sous la pression de diversité de ses paysages. Ces derniers, partie intrinsèque de son identité, l'extension des zones urbaines et de la vigne lui confèrent une image de marque à laquelle les habitants sont fortement (zone A.O.C. viticole). Au Sud attachés, ainsi qu’une attractivité certaine, tant urbaine, qu’économique ou d'Heiligenstein, on constate une urbanisation touristique. sur les fortes pentes, en marge des cours d'eau et la vigne occupe de vastes secteurs S’il est important, voire indispensable, de maintenir la qualité et la homogènes. Au Nord, la pression urbaine et diversité d’un tel lieu, l’identité territoriale évolue et doit pouvoir viticole se fait plus sentir sur les vergers. changer. Il est donc fondamental que les mutations inéluctables du La pression urbaine se fait également sur les Piémont des Vosges soient accompagnées de manière à limiter les conflits crêtes et versants boisés, la vigne et les espaces agricoles. Plusieurs d’usage qui apparaissent déjà ça et là dans la trame paysagère : d’abord et communes voient ainsi se développer des fronts urbains non intégrés dans le surtout dans les secteurs naturels et paysagers les plus remarquables, et vignoble ou sur les plateaux céréaliers (Barr – Dambach-la-Ville). donc les plus sensibles, car convoités ; mais également à l’échelle de La Loi sur l'Eau et l'intégration des contraintes hydrauliques ont fait baisser la l’ensemble du territoire du Scot, il en va de son avenir touristique, de sa pression sur les cours d'eau et les zones inondables, mais des zones de qualité de vie résidentielle et de la perpétuation de ses valeurs conflits subsistent toujours (ex. : vallée de l'Andlau). Par contre, de nombreux fondatrices. conflits sont présents dans les zones de vergers. L'urbanisation conduit à l'artificialisation de ces espaces, à leur fragmentation et localement à la

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 103

7. Les risques et nuisances Le territoire du Piémont des Vosges est essentiellement affecté par les risques d’inondation du bassin hydrographique de l’Ehn-Andlau-Scheer et sur sa frange Nord, par ceux de la Bruche. 7.1 Les risques naturels Sur les 35 communes du périmètre du Scot, seules 9 échappent au risque 7.1.1 Le risque d’inondation d’inondation. Les zones inondables se concentrent sur la bordure Est de l’aire du Scot, le long du Bruch de l’Andlau et de la forêt d’Epfig. Une autre zone Zones inondables - crues centennales (CG 67) conséquente se situe entre Epfig et Dambach-la-Ville et correspond à des milieux prairiaux aux abords de la Schernetz. On recense enfin un secteur inondable au niveau de la Bruche sur le ban de Mollkirch.

Parmi les 35 communes concernées par ce risque, seule Mollkrich bénéficie de mesures réglementaires de prévention. La partie du territoire concerné par la zone inondable est située hors agglomération et marque la limite Nord du ban communal. La zone inondable de la Bruche, divisée en quatre catégories selon l’intensité du risque, fait l’objet d’un arrêté préfectoral (25/11/92) valant Plan de Prévention des Risques. Soumis à l’article R. 111-3 du Code de l’Urbanisme, ce dernier a pour objet de délimiter les zones dans lesquelles les constructions sont interdites ou réglementées du fait de leur exposition à un risque d’inondation par la Bruche. Les autres communes comprises dans le S.A.G.E.E.C.E. (Schéma d’Aménagement de Gestion de l’Eau et Entretien des Cours d’Eau) de l’Ehn- Andlau-Scheer validé en mai 2000 se doivent d’en respecter les principales orientations, à savoir :

 la préservation de zones tampon le long des cours d’eau (de 5 à 10 m en zone rurale ou naturelle, de 1 à 2 m en zone urbaine) ;  la préservation d’une zone tampon à l’aval de la V.R.P.V. ;  la lutte contre les pollutions et la réhabilitation et la diversification des milieux aquatiques. On recense globalement peu d’interactions directes entre les zones inondables reconnues et les zones bâties du Piémont des Vosges. Le Département à toutefois fait réaliser un complément d’étude en 2005 pour

préciser et valider les zones de crues centennales.

Les données cartographiques concernant les crues centennales sont issues de l’étude réalisée par Il convient enfin de rappeler que le S.A.G.E. (Schéma d’Aménagement et de le Conseil Général du Bas-Rhin dans le cadre du SAGEECE Ehn-Andlau-Scheer. 29 communes sont Gestion des Eaux) Ill/Nappe/Rhin a été approuvé par la Commission Locale concernées sur le territoire du Scot. de l’eau le 25 mars 2003 et fait l’objet d’un arrêté préfectoral depuis le 17 janvier 2005.

104 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

Crues centennales : communes à risque et superficies concernées Super ficie Superficie Commune concernée % crue (Ha) commune (Ha) BARR 8,12 2117,37 0,4 BERNARDSWILLER 6,25 554,39 1,1 BERNARDVILLE 10,77 280,50 3,8 BISCHOFFSHEIM 250,05 1246,77 20,1 BLIENSCHWILLER 0,08 307,31 0,0 BOURGHEIM 26,05 287,44 9,1 DAMBACH-LA-VILLE 3,59 2931,18 0,1 EPFIG 55,00 2241,16 2,5 GERTWILLER 19,17 485,15 4,0 4,84 328,10 1,5 GRIESHEIM-PRES-MOLSHEIM 20,70 467,44 4,4 HEILIGENSTEIN 0,15 392,16 0,0 96,24 621,28 15,5 ITTERSWILLER 9,44 118,95 7,9 KRAUTERGERSHEIM 213,26 626,98 34,0 MEISTRATZHEIM 869,22 1289,80 67,4 MITTELBERGHEIM 0,60 379,43 0,2 NIEDERNAI 388,53 1128,21 34,4 NOTHALTEN 24,72 419,98 5,9 OBERNAI 17,94 2583,25 0,7 OTTROTT 0,16 2918,45 0,0 3,41 498,59 0,7 ROSENWILLER 1,26 568,49 0,2 ROSHEIM 21,08 3007,31 0,7 SAINT-NABOR 1,17 197,76 0,6 SAINT-PIERRE 5,58 322,99 1,7 STOTZHEIM 186,36 1366,96 13,6 VALFF 451,27 1093,52 41,3 ZELLWILLER 448,82 882,05 50,9

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 105 Ce document met en oeuvre des mesures visant à protéger la ressources en De part ses formations pédologiques, sa topographie collinaire et eau, notamment de la nappe phréatique rhénane très vulnérable aux montagnarde et les éléments de l’occupation du sol qui le caractérise, le pollutions de toutes origines, à restaurer l’écosystème que constitue le territoire du Scot est soumis au risque des coulées boueuses. Rappelons réseau hydrographique Ill-Rhin, à préserver les eaux superficielles et la cependant que ce type d’évènement demeure ponctuel et qu’il est diversité des milieux aquatiques. Ses préconisations sont donc aujourd’hui essentiellement lié aux fortes précipitations d’orages de printemps et d’été. applicables et s’imposent aux collectivités et aux pouvoirs publics. A l’heure actuelle, 22 communes du Scot sur 35 sont concernées par cet aléa. Parmi elles, 9 sont plus particulièrement menacées dans la mesure ou les 7.1.2 Le risque des coulées de boue coulées boueuses sont susceptibles d’être dommageables aux personnes et à Coulées de boue : les secteurs à risque l’habitat. Il s’agit principalement des communes situées dans la moitié Sud du Scot, sur le piémont, au débouché des vallées vosgiennes, là ou aboutissent les cours d’eau provenant d’un même bassin versant. La localisation des « zones sensibles aux coulées de boue dommageables aux personnes et à l’habitat en rapport avec des évènements passés » concerne les communes suivantes : Andlau, Barr, Bernardvillé, Blienschwiller, Dambach- la-Ville, , Goxwiller, Nothalten et Reichsfeld. Les secteurs définis par la D.R.I.R.E. et qualifiés « à risque » concernent un nombre de communes plus important. Les mesures applicables en matière de prévention des coulées de boues ont connu une évolution importante, à travers l’adoption de la loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages.

7.1.3 Le risque sismique Le territoire du Scot se situe en zone de sismicité I a (sismicité très faible). Il est donc soumis à l’arrêté du 29 mai 1997, relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicable aux bâtiments de la catégorie dite « à risque normal », qui définit les classes de bâtiments et les niveaux de protection selon la zone de sismicité. Les règles parasismiques applicables aux installations soumises à la législation des installations classées pour la protection de l’environnement sont fixées par l'arrêté du 10 mai 1993.

106 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

7.2 Les risques industriels

67 - Bas-Rhin –zones de sismicité 7.2.1 Les installations classées soumises à autorisation et SEVESO Arrondissement Zone Cantons Le territoire du Scot accueille un nombre important d’installations susceptibles de présenter des risques d’accident ainsi que des pollutions et Molsheim I a Molsheim, Rosheim, nuisances. Si on n’y recense aucun établissement industriel entrant dans le champ d’application de la Directive « Seveso », on y comptabilise en revanche Sélestat-Erstein I b Benfeld, Erstein, 3 établissements classés à risques :  la Brasserie Kronenbourg K2 à Obernai (comprenant des mesures de I a Barr, Obernai, Sélestat, Villé restriction d’urbanisme ) ;  l’entreprise de transport et logistique Jung à Obernai (comprenant des Source : 1999 MINISTERE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L'ENVIRONNEMENT mesures de restriction d’urbanisme ) ; Réalisation : DDPR - Ministère de l'Équipement, des Transports et du Logement - G de BUSSAC  l’entreprise Bloch à Niedernai dont les silos impliquent des distances d’isolement de 50 mètres. On recense au total 46 installations soumises à autorisations (articles L. 512-1 à L. 512-7 du Code de l'Environnement) sur le territoire du Scot.

Le principe de l'autorisation n'est pas anodin en pays d'économie libérale puisqu'il soumet la création d'activités économiques créatrices de richesses à un permis accordé au titre de la protection de l'environnement. En leur qualité d’organes de surveillance, l’Agence de l’eau et la D.R.I.R.E. veillent sur la qualité de l’eau et de l’air du périmètre du Piémont des Vosges.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 107 Liste des installations soumises à autorisation (Source : DRIRE 03/2006)

Commune Nom de l'établissement Activité Andlau Stocko contact Mécanique, électrique, traitement de surface Barr Degermann Gustave Tannerie, mégisserie Boersch Schwenck Scierie, fabrication de panneaux Dambach-la-Ville Cave vinicole de Dambach-la-Ville Fabrication d'autres boissons Dambach-la-Ville ED Dambach-la-Ville Entreposage, manutention, commerces Dambach-la-Ville Hauller et fils Fabrication d'autres boissons Eichhoffen Klein Eichhoffen Dépôts de ferrailles Eichhoffen Tanneries Haas Tannerie, mégisserie Epfig Metz - Laugel Fabrication d'autres boissons Gertwiller Neocolor Traitement de surface Goxwiller Zimmer Tannerie, mégisserie Griesheim-près-Molsheim Containers env. services C.E.S. Carrières Griesheim-près-Molsheim Garage Noss Vente et réparation automobile Krautergersheim Angsthelm Paul Autres industries agro-alimentaires Krautergersheim Ballastière de Bischheim Carrières Krautergersheim Dell Francis Autres industries agro-alimentaires Krautergersheim Pfleger Albert Autres industries agro-alimentaires Krautergersheim Rieffel (route d'Obernai) Autres industries agro-alimentaires Krautergersheim Rieffel (rue du Maréchal Foch) Autres industries agro-alimentaires Krautergersheim Weber et Fils (rue de Meistratzheim) Autres industries agro-alimentaires Mittelbergheim Adel Regnauld Dépôts de ferrailles Mittelbergheim Produits en bois, ameublement (fabrication) Niedernai Bloch Niedernai Stockage de céréales Obernai Brasserie Kronenbourg K 2 Fabrication de bière Obernai CMO Travail des métaux, chaudronnerie, poudres Obernai Coop Alsace (ROND POINT) Entreposage, manutention, commerces Obernai Divinal Fabrication d'autres boissons Obernai Hager Electro Transformation des matières plastiques Obernai Sobovia Romeco Industrie agro-alimentaire Obernai Stoeffler Obernai Industrie agro-alimentaire Obernai Supra II Mécanique, électrique, traitement de surface Obernai Transports logistique Jung Transports Obernai Triumph International Confection de vêtements, bonneterie Obernai ZH Industries (anc. Zaegel Held) Travail des métaux, chaudronnerie, poudres Rosheim Alpha Onyx Regrouepemnt d'OM, DIB Rosheim Baruch et Fisch Dépôts de ferrailles Rosheim Friedrich Traitement de bois Rosheim Iderne Michel Industrie pharmaceutique Rosheim Rosheim Industries Travail des métaux, chaudronnerie, poudres Rosheim STEELCASE Rosheim Mécanique, traitement des surfaces Saint-Nabor Granier Jean-Pierre Dépôts de ferrailles Saint-Pierre Bubendorff Porte SA) Produits en bois, ameublement (fabrication de) Valff Helmbacher Sablières Carrières Valff Valff renrobés (Strasal) Centrales d'enrobés

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 du Schéma départemental des Carrières approuvé le 6 septembre 1999 7.2.2 La présence de gravières sur le territoire du Piémont des qui détermine les zones ou les carrières ne peuvent être autorisées (voir Vosges tableau page suivante) ; Gravières – Z.E.R.C. n°3  du Schéma Régional des Gravières (Z.E.R.C. Zone d’Exploitation et de Réaménagement Coordonnées des Carrières n°3) en cours d’élaboration qui détermine les secteurs où l’exploitation des matériaux alluvionnaires peut être autorisée. Quatre secteurs graviérables ont été recensés sur le territoire du Scot : o Bischoffsheim, o Krautergersheim, o Valff (avec possibilité d’extension sur la commune de Niedernai), o Dambach-la-Ville. La mise en place des Z.E.R.C. résulte de la volonté des pouvoirs publics et des responsables locaux de construire une politique des gravières qui garantisse le respect de l’environnement. En marge de ces sites, il existe sur le territoire du Scot de nombreuses anciennes carrières dont certaines ont servi de dépôt de matériaux voire d’ordures ménagères.

Gravière Durée Statut Superficie ZERC n° 3 d'exploitation

Cessation définitive Dambach-la-Ville PV du 12 avril 2005 - - d'exploitation

Valff Carrière autorisée AP du 19 janvier 1999 30 ans 53 ha

Bischoffsheim Carrière autorisée AP du 14 avril 2000 15 ans 72 ha

Krautergersheim Carrière autorisée AP du 6 décembre 1995 12 ans 25 ha

PV : Procès Verbal ; AP : Arrêté Préfectoral - Source : DRIRE

Gravière de Statut Durée d'exploitation sable En matière de ressources minérales, le territoire du Scot est actuellement Carrière AP du 8 mars Rosheim 25 ans concerné par l’exploitation de substances de carrières qu’il convient autorisée 2001 d’autoriser selon les planifications :

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 109 Schéma Départemental des Carrières - Description cartographique des sensibilités et contraintes environnementales

Paysage Eau Faune -flore -habitat Niveau 1 : Zones de protection stricte: - Périmètres AEP - RN, RNV A, APB, RBD, RBF, Forêts de l'exploitation est interdite. rapprochés protection (gravières en eau) Niveau 2 : Zones de protection prioritaire : - Sites - Zones inondables - Sites gérés par le CSA (ou d'autres le principe général est d'interdire l'exploitation naturels (gravières en eau) associations agréées) sous réserve de l'application des possibilités classés - Zones humides - ZPS et ZSC, et en attendant leur de dérogation et du principe de réversibilité remarquables désignation, les noyaux durs de énoncés dans le texte. d'intérêt au moins l'inventaire préparant l'application des régional directives européennes sur les habitats et les oiseaux (*) - Zones humides remarquables d'intérêt au moins régional - Pelouses sèches remarquables répertoriées dans la cartographie annexée (**) Niveau 3 : Zones à sensibilité importante : - Sites - Autres zones - ZNIEFF de type 1 et 2 une éventuelle demande d'autorisation naturels humides - autres zones humides d'exploiter doit être particulièrement motivée inscrits - Périmètres AEP - Espaces sensibles du Parc Naturel au regard de la sensibilité concernée. éloignés Régional des Vosges du Nord - Zones prairiales - Forêts de plaine Forêts du ried brun-gris - Zones tampon de l'inventaire préparant l'application des directives européennes sur les habitats et sur les oiseaux

RN : réserve naturelle, RNVA : réserve naturelle volontaire agréée, APB : arrêté préfectoral de protection de biotope, RBD : réserve biologique domaniale, RBF : réserve biologique forestière; CSA : conservatoire des sites alsaciens; ZSC : zones spéciales de conservation (directive habitats) et ZPS : zones de protection spéciale (directive oiseaux) ; ZNIEFF : zones d'intérêt écologique faunistique et floristique. Les zones humides remarquables sont celles recensées dans l'inventaire établi par le Conseil Général du Bas-Rhin en 1996 .

110 Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation

Deux points noirs peuvent être mis en évidence en matière de nuisances industrielles : la mise en sécurité des carrières de Saint-Nabor (sur lesquelles il existe un projet de reconversion économique et touristique) et le traitement des anciennes décharges communales. Dans l’état actuel des connaissances, il est très difficile de faire un recensement exhaustif de celles- ci et des matières qu’elles recèlent.

7.3 La gestion des déchets Au cours des vingt dernières années, l’environnement est devenu une préoccupation essentielle du développement du territoire. Les habitants du Piémont des Vosges sont très sensibles à la qualité de leur lieu de vie. De plus, cette qualité renforce l’attractivité du territoire. Les actions de protection et de mise en valeur de l’environnement impliquent, en raison des coûts élevés de l’enlèvement et du traitement des déchets, de travailler à une échelle supra-intercommunale.

7.3.1 Les déchets ménagers Le SMICTOM Sélestat Les C.C. du Piémont de Barr et du Bernstein et de l’Ungersberg adhèrent au SMICTOM de Sélestat pour le traitement des ordures ménagères. Le SMICTOM assure en porte à porte la collecte sélective des déchets ménagers, du papier, des cartons, de la ferraille ainsi que la collecte des déchets encombrants en partenariat avec Emmaus, sur rendez-vous. Elle génère trois types de produits, issus d’un procédé de compostage, traités par trois filières d’élimination :  le compost : utilisé par un agriculteur et mis en vente auprès de la population ;  les reflux légers (sac plastiques,…) : traités en usine d’incinération soit à , soit sur la C.U.S. ;  les reflux lourds (cailloux, morceaux de verres,…) mis dans le centre d’enfouissement technique basé à Châtenois. Le SMICTOM gère 8 déchetteries dont une sur la C.C. du Piémont de Barr (le territoire du Bernstein se déplace à ) qui proposent la récupération des déchets incinérables, des déchets ultimes, des déchets végétaux, de bois, de ferrailles, de verre, de papiers et cartons, de gravats, de

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 111 piles, batteries, peintures,… des déchets de l’électroménager, de l’électricité La collecte s’exécute en porte à porte de manière hebdomadaire. Les et de l’électronique, en partenariat avec une association d’insertion. ordures ménagères sont acheminées au centre de transfert Alpha Onyx de En 2004, le SMICTOM a collecté 75 115 tonnes de déchets (648 kg par Rosheim. Les déchets sont incinérés à l’usine d’incinération de la C.U.S. habitant). Le recyclage se monte à 204 Kg par habitant et le compostage En 2005, 4 692 tonnes d’ordures ménagères ont été collectées, soit 270,97 représente 155 Kg par habitant. Le niveau de traitement est arrivé à Kg/habitant. saturation. Un plan SMICTOM 2007 est en cours pour moderniser le La collecte du verre se fait par apport volontaire dans 53 conteneurs. En procédé en conformité avec le Schéma Départemental de traitement des 2005, 866,12 tonnes de verre ont été collectées soit 50,02 Kg/hab. déchets ménagers. La collecte sélective en porte à porte a débuté en 1998. Elle se fait de manière hebdomadaire dans des sacs transparents et concerne : les papiers, Le Select’om de Molsheim cartons, briques alimentaires, bouteilles et flacons plastiques et les emballages Le Select’om regroupe 68 communes, dont 8 communes du canton de en acier et en aluminium. Après un passage au centre de transfert de Rosheim. Sa capacité de traitement est de 35 000 tonnes par an, tous déchets Rosheim, les sacs sont expédiés au centre de tri Onyx Est à Sausheim (68). confondus. Un projet de développement est en cours conformément au Plan 1 014 170 tonnes de collecte sélective en 2005 soit 58,60 Kg/hab. Départemental d’élimination des déchets. La C.C.P.O. met des conteneurs a disposition des professionnels produisant La collecte des O.M. est assurée en porte-à-porte une fois par semaine. La des déchets dits « assimilés » aux ordures ménagères. collecte sélective des vieux papiers et flaconnages plastiques est assurée par Elle dispose depuis juillet 2005 de deux déchetteries localisées à Obernai et bennes rotatives, conteneurs mobiles ou collectes en porte-à-porte. Il existe Krautergersheim où sont collectées : les déchets verts, les gravats, les également des aires d’apport volontaire dans les communes pour la cartons, la ferraille, les encombrants, les bois, les déchets d’équipement récupération des déchets ménagers recyclables. Les encombrants ménagers électrique et électronique, les piles, batteries, les huiles de moteur et de sont collectés une fois par semestre. friture, les déchets ménagers spéciaux. Les ordures ménagères et déchets assimilés sont incinérés par la C.U.S. Les Avec 2 919 tonnes de déchets collectés, les déchetteries représentent 30% déchets volumineux sont également incinérés après tri et broyage, la fraction des déchets collectés en 2005. métallique est recyclée. Le Select’om gère 8 déchetteries dont une à Boersch qui proposent le recyclage et la valorisation des papiers, verre, déchets végétaux, ferrailles, 7.3.2 Les sites pollués et potentiellement pollués électroménagers, huiles synthétiques et minérales, batteries, flaconnages La gestion des sites dont le sol a été pollué par des activités industrielles est plastiques. effectuée dans le cadre de la législation relative aux installations classées pour Depuis peu, le Select’om effectue la collecte séparative concernant les la protection de l’environnement. déchets ménagers et assimilés par les hôpitaux et maisons de retraite. Elle part du principe que ce n’est pas tant la présence de polluants dans les En 2005, le Select’om a collecté 48 042 tonnes de déchets 24% ont été sols qui est problématique, mais le fait que cette pollution est mobilisable et recyclés et 71% incinérés. donc susceptible d’affecter l’environnement ou une population exposée. Cinq sites sont concernés sur le territoire du Scot (installations répertoriées La Communauté de Communes du Pays de Ste Odile à l’inventaire des sites et sols pollués ou potentiellement pollués du ministère La C.C.P.O. effectue le service d’élimination des déchets pour les habitant des chargé de l’Environnement ) : communes membres ainsi que pour la commune de St Nabor soit 17 315 habitants en 1999.

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Sites potentiellement pollués (DRIRE) Répartition des déchetteries (CG 67)

 Stocko Contact à Andlau : usine de fabrication de connecteurs pour  Heywang Industries à Bourgheim : usine de fabrication de machines appareils électriques. Il s’agit d’une pollution du sol par des hydrocarbures et agricoles mécaniques. Une Evaluation Simplifiée des Risques a été d’une contamination d’un piézomètre par du tétrachloroéthylène. L'arrêté demandée par arrêté préfectoral du 16 novembre 2000. Elle fait préfectoral du 20/11/2002 prescrit la surveillance du site. apparaître un impact faible et très localisé (traces de xylène). Le préfet a demandé par lettre du 17 juillet 2001 la mise en place d'une surveillance de la nappe.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 113  Hager et Supra à Obernai : o Hager : site industriel de fabrication de matériel électrique. 7.5 La pollution sonore Site I et II : les sols du site et les eaux souterraines ont été pollués par des solvants chlorés. La pollution a été générée par les 7.5.1 Le bruit lié à la circulation automobile installations de dégraissage. Tronçons routiers classés au titre Site IV : une pollution des eaux souterraines par des solvants chlorés des infrastructures de transport a été décelée, avec un impact notable en aval. L'arrêté du 2/01/03 bruyantes (Arrêté préfectoral fixe les objectifs de traitement et les conditions de surveillance. du 25/06/99) o Supra : usine de fabrication d'appareils de chauffage au bois et au mazout en activité. Les sols du site ont été pollués par du trichloréthylène. La pollution de la nappe par du trichloréthylène s'étend sur le site de l'usine, et en aval. Le traitement est maintenant terminé. Le site est sous surveillance.  Route d’accès à la carrière de St-Nabor : Pollution aux hydrocarbures, liée à la défaillance d'une cuve enterrée de fuel de la Société des Carrières de Saint-Nabor, sur le chemin d'accès à la carrière.  Décharges illégales Frindel à Meistratzheim qui ont conduit la commune à prendre un arrêté de restriction d’usage de l’eau portant sur les puits privés et les puits d’irrigation. 7.4 Production et réseaux de transport d’énergie électrique En matière de production et de réseaux de transport d’énergie électrique, le Schéma Directeur relatif au transport de l’énergie électrique en Alsace pour les lignes 63 000 – 225 000 volts (évolution 2003 – 2013), validé le 19 mai 2003 par le Comité Régional de Concertation Electricité (C.R.C.E.), fixe les hypothèses prises en compte et fait état des projets connus et déjà à l’étude. Pour ce secteur, un projet hydraulique de 750 Kw à Andlau est pris en compte tout comme un projet éolien de 4 MW à Grendelbruch. R.T.E. prévoit la création sur le ban de Stotzheim et de d’un poste électrique d’une superficie de 6 ha dans le but de sécuriser l’alimentation en énergie électrique de l’agglomération de Strasbourg. Une mise à jour du Schéma de développement du réseau public de transport d’electricité en Alsace 2006 (évolution 2012-2020) a été validée par le comité régionale de concertaion d’éléctricité (CRCE) le 22 mai 2006.

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En application de la loi sur le bruit du 31 décembre 1992 l'arrêté préfectoral Impact des périmètres C et D du PEB sur le territoire du Scot du 25 juin 1999 a procédé à un classement des infrastructures de transports impliquant un renforcement de l'isolement acoustique minimal des bâtiments d'habitation situés à leur proximité. Sont concernées les infrastructures suivantes :  A35 VRPV : RN422 - Limite communale de St-Pierre (300 m *)  A35 (Sélestat) : RN83 - Limite du département (300 m)  N422 : A352 - LA sud Innenheim (250 m)  N422 : LA-Sud Innenheim - LA-nord Innenheim (100 m)  N422 : LA-nord Innenheim - Accès VRPV (250 m)  N422 : Accès VRPV - RN83 (30 ms)  D422 : RD500 - LA-nord Bischoffsheim (100 m)  D422 : LA-nord Bischoffsheim - LA-sud Bischoffsheim (30 m)  D422 : LA-sud Bischoffsheim - RN422 Goxwiller (100 m)

* Secteur affecté par le bruit de part et d’autre du tronçon et dans lequel existent des prescriptions d’isolement acoustique déterminées en application de l’article 13 de la loi du n° 92-1444 du 31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit. Dans les faits, la topographie, la végétation et les travaux d’encaissement routier ont une incidence certaine sur la diffusion réelle du bruit.

7.5.2 Le Plan d’Exposition au Bruit (P.E.B.) de l’aéroport de Strasbourg- Depuis 1994, le trafic commercial de l’aéroport s’est développé dans le cadre d’une vocation européenne de l’aéroport. Suite à l’élaboration du document de planification destiné à fixer les orientations fondamentales de l'aéroport sur le long terme, la révision du P.E.B. a été approuvée en 2004. Dans l’aire du Scot, 6 communes sont concernées par le P.E.B. Seules 2 d’entres elles (Griesheim-près-Molsheim et Innenheim) voient leur habitat affecté par la gêne sonore occasionnée par les mouvements d’aéronefs. Les secteurs d’habitat de ces deux communes sont exclusivement concernés par la zone D, autrement dit une zone de bruit ne donnant pas lieu à des restrictions des droits à construire mais à des mesures d’information et d’isolation acoustique des nouvelles constructions.

Scot du Piémont des Vosges – Rapport de Présentation 115

Le territoire du Piémont des Vosges apparaît de fait comme peu touché par les risques technologiques et par les pollutions générées par le milieu industriel. Il en va de même en matière de nuisances sonores qui restent cantonnées autour des grands axes routiers et/ou ferroviaires.

Par contre l’impact des risques naturels est nettement plus prégnant, notamment le risque potentiel d’inondation et le risque de coulées de boues. Ce dernier bien que peu étudié n’en n’est pas moins présent. En effet bon nombre de communes ont déjà été affectées par des coulées de boues ou recèlent sur leur ban des zones sensibles aux coulées de boues dommageables tant aux biens qu’aux personnes.

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