LES ASSENTAMENTOS ET LES REASSENTAMENTOS RURAUX DANS LA REGION D’

A. N. HESPANHOL* ; V. M. H. de MIRANDA COSTA** et C. R. do ESPIRITO SANTO***

INTRODUCTION Le fort processus de concentration agraire, joint au remplacement de champs de labourages par des pâturages et à l’ancrage de trois centrales hydro-électriques, celles de Jupiá, d’ et de Três Irmãos, dans la région d’Andradina (SP) a entraîné, dès les années 60 jusqu’aux années 90, la recrudescence des problèmes concernant la possession et l’accession aux terres agricoles. Ladite situation a été quelque peu atténuée, quand pendant les années 1980 et 1990, on a commencé à implanter les premiers assentamentos et reassentamentos ruraux, dans la région étudiée. L’INCRA (Institut National de Colonisation et de Réforme Agraire) y a exproprié quelques fermes considérées comme improductives, d’où il résulte huit assentamentos ; en conséquence, la CESP (Compagnie d’Energie électrique de l’état de ) y a réalisé l’implantation de trois reassentamentos et un assentamento seul. Alors, dans cette région, les assentamentos ont permis une agriculture familiale dont un résultat positif se montre déjà à travers l’accroissement, de la production du lait, du maïs, du coton et aussi par l’accroissement des produits qui portent directement sur l’approvisionnement des familles installées sur lesdits assentamentos ou reassentamentos. Néanmoins, le développement socio-économique des producteurs ruraux assentados ou reassentados, est encore bien restreint, étant donné la conjoncture en général peu favorable aux propriétaires de petites fermes ;

* Professeur-assistant Docteur au Département de Géographie de la FCT/UNESP, au Campus de Presidente Prudente-SP, e-mail : [email protected] ** Professeur-adjoint Docteur, en retraite, au Département d’Economie de la FCL/UNESP, au Campus d’-SP, e-mail :[email protected] *** Ingénieur agronome, technicien de l’ITESP, spécialisé en Ingénierie agricole, attaché actuellement au Programme de Post-Graduation en Géographie, développé à la FCT/UNESP, au Campus de Presidente Prudente-SP, pour obtenir le doctorat, e-mail : [email protected]

Cahiers du Brésil Contemporain, 2003, n° 51/52, p. 95-112 96 Les assentamentos et les reassentamentos ruraux …

étant donné l’absence de projets dont le but principal est l’intégration effective au marché des agriculteurs et, finalement, étant donné qu’il existe, parmi les producteurs ruraux eux-mêmes le manque absolu d’une réelle organisation formelle.

LOCALISATION ET CARACTERISATION DE LA STRUCTURE AGRAIRE DE CETTE REGION

La MRG (Microrégion Géographique) d’Andradina qui se situe à l’extrême-ouest de l’état de São Paulo, est constituée de 11 municipios ou 2,8% de la superficie territoriale de l’état de São Paulo (voir la figure 1).

Figure 1 – Carte géographique de la microrégion d’Andradina / 2002 LOCALISATION DE L ’AIRE

1 2 1- Ilha Solteira 3 4 5 2- Suzanópolis 3- 4- 5- Sud Menucci 6 6- 7 7- Andradina 8- Murantinga do Sul 8 9- Guaraçal 9 10- Nova Indepedência 10 11 11- Mirandópolis N

0 10 20 30 40 50 km ECHELLE Source : FIBGE–Fondation Instituto Brasieliro de Geografia e Estatística Le type de sol qui prévaut dans cette région est le Latosol. Sa topographie est légèrement ondoyante, et ne présente aucune restriction à la pratique de l’agriculture.

Selon Monbeig (1984), l’occupation effective de la région d’Andradina s’est faite avec l’extension de la voie ferrée jusqu’au sommet frontière Tietê-

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Aguapeí, dont les principales activités économiques seront la culture de caféiers ; la culture cotonnière et l’élevage et l’engraissement du gros bétail.

Okuda (1988) met en relief le processus de grilagen qui s’est aussi développé dans la région

Pendant l’année 1960, les établissements agricoles dont l’expansion était inférieure à 100 hectares correspondaient à 93,3% de la totalité des propriétés et s’étendaient à 19,5% de la superficie totale des établissements agro-pastoraux de la région. Par contre, les établissements dont la superficie était supérieure à 1000 hectares ne représentaient que 1,1% de la totalité et détenaient 54,2% de la surface des propriétés agro-pastorales, comme on peut le vérifier dans le tableau 1.

En 1960, cette structure agraire qui se présentait déjà comme très concentrée, est devenue dans les années suivantes excessivement serrée. De 1960 à 1995/96, il y a eu une réduction significative du nombre et de la surface occupée par les établissements moins de 50 hectares. Ainsi, la superficie des fermes de moins de 50 ha. S’est réduite de 34,8 % et leur nombre à chuté de 62 %. Par contre, les fermes placées dans les strates supérieures ont présentées tantôt une expansion de superficie territoriale, tantôt une réduction de leur nombre. Voilà une des raisons qui permet d’éclaircir le pourquoi de la supériorité du niveau de concentration des terrains que présentent de grandes fermes par rapport à la concentration moyenne de terrains propre à la majorité des propriétés agricoles de l’état de São Paulo.

Cependant, s’il s’agit de comparer les données relatives à l’ensemble des propriétés agricoles de la région d’Andradina, il est évident qu’elles ne sont pas tellement discordantes, si l’on considère les surfaces inférieures à 1.000 hectares. En revanche, en ne considérant que les établissements agricoles de l’état de São Paulo avec une extension supérieure à 1000 hectares, on remarque, entre 1960 et 1995/96, que leur niveau de concentration s’est présenté plus élevé dans cette région. Ainsi, en ce qui concerne l’état de São Paulo, la strate d’une expansion territoriale majeure a concentré presque 30% de la totalité de la superficie. Quant à la région d’Andradina, sa couche d’aire détient environ 50% de l’extension de l’aire et un chiffre anodin de 2% du nombre d’établissements agricoles. Pendant l’année agricole 1995/96 de cette Région, l’extansion moyenne de ses établissements agro-pastoraux était de 125,7 hectares contre les 79,6 hectares de l’ensemble des terrains agricoles de l’état de São Paulo.

98 Les assentamentos et les reassentamentos ruraux …

Tableau 1 - Structure agraire de la MRG (microrégion géographique) d’Andradina groupements de surface en hectares et nombre d’établissements

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Source : FIBGE – Recensements agricoles de l’état de São Paulo de 1950 à 1960 ; Inventaires Agro-pastoraux de l’état de São Paulo de 1970, 1975, 1985 et de 1995/96.

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LES ASSENTAMENTOS ET LES REASSENTAMENTOS RURAUX DANS LA REGION D’ANDRADINA

Les assentamentos et les reassentamentos ruraux existent comme organisation dans la région d’Andradina depuis peu de temps car ils n’ont commencé à y être introduits qu’à partir des années 1980 par l’INCRA et par la CESP. Dans cette même période-là, l’on constate que maintes régions de l’état de São Paulo sont aussi pourvues d’adoption du même type de projet1.

En conséquence, l’aggravation du problème agraire qu’a éprouvé cette région depuis plusieurs années et donc les revendications sévères des mouvements sociaux pour avoir accès à la terre à travers les assentamentos et les reassentamentos ruraux, en principe, peuvent être expliquée par la présence et par la conjonction de facteurs tels que : - une forte concentration agraire ; - la progressive difficulté des petits producteurs ruraux par rapport à l’accession à la terre ; - l’expansion constante et chaque fois plus forte de l’élevage du bétail au préjudice de l’agriculture ; - le débauchage des ouvrièrs engagés par la CESP pour construire les centrales hydro-électriques ;

1 Dans la région d’Andradina, les années 1980 ont été marquées par l’introduction de projets d’assentamentos et de reassentamentos. Dans les autres régions de l’état de São Paulo, il faut considérer la vivacité des conflits sociaux dont l’objectif principal était celui de garantir l’accession et/ou la possession des mottes de terre et, en même temps, le besoin de reassentar la population résidente dans les zones qui ont été inondées en conséquence des constructions des centrales hydro-électriques. Alors, il faut reconnaître l’effort que le gouvernement de Franco Montoro (de l’état de São Paulo/1983-1986) a concentré pour accomplir l’accord qu’il a établi avec le mouvement socio-politique-culturel d’expression nationale, nommé Diretas Já !, dont la principale revendication était celle de la récupération du droit au suffrage universel pour élire le président, après une trentaine d’années sous le régime dictatorial. Le gouverneur Franco Montoro, pendant cette période-là, entre autres actions exécutives significatives en faveur de ledit mouvement, est intervenu directement dans la politique agraire, en destinant des terres publiques inoccupées à l’encrage du Programme de Valorisation de Terres Publiques, sous la surveillance de l’Instituto de Assuntos Fundiários. Par conséquent, cette intervention de l’état de São Paulo à travers son autorité majeure, en prêtant l’assistance technique aux projets choisis, y inclus ceux de l’INCRA, c’est juste cela qui a maintenu en définitif sa participation.

100 Les assentamentos et les reassentamentos ruraux …

- l’inondation d’îles et de rives des fleuves Paraná, Tietê, São José dos Dourados et equelques autres cours d’eau en raison des formations des lacs artificiels pour les centrales hydro-électriques de Jupiá, d’Ilha Solteira et de Três Irmãos et, par suite, le délogement de petits producteurs ruraux riverains et d’insulaires qui y habitaient ; - la difficulté d’accession à la terre que la pratique du bail à ferme, entre autres, à imposé aux petits producteurs ruraux, propriétaires ou non, d’un tout petit lopin de terre. Jusqu’en 2002, il y a eu dans cette région neuf assentamentos et trois reassentamentos. L’INCRA, après avoir désapproprié quelques fermes et, surtout, à cause de la forte pression sociale qu’ont exercé les mouvements pour la possession de la terre, y a installé sept autres assentamentos nommés : Ferme Primavera, Esmeralda, Aroeira, São José II, Rio Paraná, Timboré et Orlando Molina. En même temps, la CESP a mis en oeuvre quatre projets, à savoir : l’assentamento appelé Cinturão Verde, placé à l’Ilha Solteira, et trois reassentamentos dont le premier est à Jupiá, le second est à Três Irmãos et le troisième a été appelé Hortifrutigranjeiros. Leur objectif principal est de reloger les producteurs qui ont été atteints par les constructions de barrages1. La mairie de la ville Pereira Barreto a aussi installé l’assentamento appelé Canal sur une surface octroyée par la CESP.

Les assentamentos installés par l’INCRA Pendant les années 1980/90, l’INCRA a réalisé l’expropriation de diverses fermes et a établi sept assentamentos ruraux dans la région d’Andradina. Le premier assentamento a débuté en 1980, avec l’expropriation de la ferme Primavera et il a été effectivement installé en 1981. Ladite ferme comprenait 9. 845 hectares, conséquence du processus de “grilagem”2, et dès les années 1940,ces terres étaient sous possession de l’Entreprise J. J. Abdalla S/A.

1 Outre les Reassentamentos de Jupiá, de Três Irmãos et d’Hortifrutigranjeiros, la CESP a été la responsable pour le reassentamento de 21 producteurs ruraux et des pêcheurs qui ont été atteints par le premier engorgement du fleuve Tietê en raison de la formation du lac artificiel de la centrale hydro-électrique Três Irmãos, pendant l’année 1987, dans une zone de la ville Selvíria, appartenant à l’état de Mato Grosso do Sul, en formant le Reassentamento Rural de Selvíria. 2 “Grilagem” : apropriation incorrecte, et l’usurpation de la terre d’autrui, grâce à la falsification des titres de propriété.

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La ferme Primavera a été dévisée en 350 lots qui sont localisés dans les municipios d’Andradina, de Castilho et de Nova Independência, tous dans l’état de São Paulo. Okuda (1988) fait remarquer plusieurs problèmes auxquels ont du faire face les producteurs ruraux assentados dans la ferme Primavera, entre autres :

la décapitalisation ; les conflits continuels qui se déroulent entre les producteurs et les “hommes de main subordonnés à l’entreprise J. J Abdalla S/A, même après le lotissement des terres déterminé par l’INCRA ; des imperfections opérationnelles de l’INCRA concernant l’organisation de l’assentamento ; l’endettement complet des assentados, déclarés en faillite, stimulé d’avance par l’INCRA et par le Banco do Brasil à travers une sorte de crédit agricole dans des conditions qui leur sont absolument défavorables.

Les problèmes auxquels ont du faire face les assentados de la ferme Primavera ont amené le transfert de propriété de plusieurs lots des premiers assentados à d’autres intéressés. Par conséquent, actuellement, il existe plusieurs producteurs ruraux qui sont propriétaires d’un lot ou plus à la suite des transferts cités au-dessus. D’autres lots ont été acquis par des habitants des villes de cette région et ces nouveaux propriétaires utilisent les terrains comme maison de campagne destinée à leurs loisirs.

A partir de la deuxième moitié des années 1980, l’INCRA reprend les expropriations des fermes inactives dans cette région, en objectivant la fixation des assentamentos, en raison d’une violente pression exercée par des ouvriers au chômage et par d’anciens propriétaires ruraux qui ont été expropriés et dont l’accession à la terre est chaque fois plus difficile. En 1987, ont donc été installés les assentamentos Esmeralda, Aroeira et São José II.

L’Assentamento Esmeralda est formé de 85 lots et s’étend sur 2.096,29 hectares situés sur le territoire des municipios de Pereira Barreto et de Mirandópolis.

L’Assentamento Aroeira est situé sur le territoire du municipio de Guaraçaí et comporte, 40 lots sur 873,32 hectares.

L’Assentamento São José II dépend également du municipio de Guaraçaí. Il est actuellement, s’est formé de 39 lots et s’étend sur une superficie de 877,6 hectares.

102 Les assentamentos et les reassentamentos ruraux …

L’Assentamento Rio Paraná se trouve dans les limites du municipio de Castilho. Il a commencé à y être installé en 1990 et s’étend sur une surface de 2.165,23 hectares distribuée en 92 lots.

L’Assentamento Timboré dépend administrativement des municipios d’Adrandina et de Castilho. Il s’y est implanté en 1992 et son extension actuelle est de 172 lots sur une surface de 3050,00 hectares.

Fixé dans le municipio de , l’Assentamento Orlando Molina a été implanté dans les années 1999/2000, donc il est le plus récent des assentamentos de la MRG d’Andradina Jusqu’à présent, il abrite 75 familles.

De toutes les surfaces mentionnées ci-dessus, seulement les familles des Assentamentos Aroeira et São José II, n’ont pas connu de processus de lutte pour l’accession à la terre. L’expression “processus de lutte pour l’accession à la terre” renvoie aux actions suivantes : établir un campement (a campamento) au bord des routes, pendant un temps déterminé ; envahir partiellement une ferme ou alors, participer à des actions organisées par des mouvements sociaux, tels que le MST qui sont appuyés par certains secteurs de l’Eglise catholique et par des syndicats d’ouvriers agricoles. Dans les autres zones, après plusieurs années de lutte, l’INCRA a réalisé des inspections et a réussi à exproprier des fermes et y introduire des assentamentos.

En ce qui concerne les zones situées dans le municipio de Guaraçaí, l’INCRA n’a fait que des inspections et ensuite, des expropriations de terres non mises en valeur, en laissant au Syndicat des Ouvriers Agricoles de Guaraçaí les tâches d’enregistrer les familles intéressées, et immédiatement après, de sélectionner lesquelles en seraient bénéficiaires. Tout cela a été fait sans qu’une seule famille s’entraîne aux actions revendicatives organisées par les mouvements sociaux mentionnés ci-dessus. On peut voir dans cela l’une des explications, entre autres, pour l’un des plus hauts indices d’évasion de familles qui abandonnent le lot ou le transfèrent à des tiers, comme c’est le cas dans les Assentamentos Aroeira et São José II.

Quoique les assentamentos aient été introduits par l’INCRA, l’organisme responsable pour l’orientation et pour le support technique aux assentados

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est l’Instituto de Terras do Estado de São Paulo (ITESP), et pour arriver à de telles fins, les deux organismes ont établi entre eux une convention1.

L’ITESP maintient un bureau régional dans la ville d’Andradina, où travaillent six ingénieurs agronomes, deux médecins vétérinaires et sept techniciens agricoles, tous responsables pour l’élaboration de projets techniques (indispensables aux producteurs ruraux qui ont besoin de demander au système financier un crédit agricole) et encore, chargés d’orienter et de prêter assistance technique aux assentados2.

Dans les assentamentos, il est possible d’observer que la production de biens de consommation dont l’utilisation par la famille est immédiate, selon ses besoins, est chaque fois plus importante. Dans la région d’Andradina, 47,09% des familles qui y habitent, développent sous les formes les plus diverses, ainsi que les types les plus variés sur les surfaces les plus distinctes, des jardins potagers ; 78,53% forment leur verger domestique ; 87,88% font de l’aviculture (des poulets et des poules, orientés vers la production de viande et d’oeufs) et 58,74% font l’élevage du porcs, d’une manière bien campagnarde. Il y a environ 75% des familles qui produisent du lait et cette activité est la principale source de revenu des assentados.

Plus de 60% des surfaces et des lots de cette région sont destinés aux pâturages, aux fourrages et à la production de foin. En fait, dans les assentamentos de la microrégion d’Andradina, il y a une prédominance incontestable de l’élevage laitier. Cela peut être confirmé par l’analyse des données de la valeur de la production : la production animale est responsable de 61,86% de la valeur totale de la production. En grand part, cela est dû à la liquidité et rentabilité que cette activité procure si on la compare à celle de l’agriculture qu’elle soit temporaire ou permanente. Ce peut être vérifié dans le tableau 2.

1 Cette participation de l’état de São Paulo, en conformité avec les actions de l’INCRA, a débuté pendant les années 1980, à partir de l’introduction du Programme de Valorisation de Terres Publiques. En fait, l’ITESP a eu plusieurs prédécesseurs, parmi lesquels l’Institut des Affaires Agraires et le Département des Affaires Agraires. Ce dernier est responsable pour l’assistance technique aux assentamentos installés par le Programme cité et, aussi aux assentamentos de l’INCRA et aux reassentamentos de la CESP. 2 Les techniciens de l’ITESP donnent une assistance technique seulement aux producteurs agricoles qui habitent les assentamentos et qui n’ont comme source de revenu que celui obtenue à travers le travail dans leurs lots.

104 Les assentamentos et les reassentamentos ruraux …

Les labourages temporaires des assentamentos de la région d’Andradina, comprenaient, selon l’ITESP, dans l’année agricole 1997/98, 3.000 hectares. De ce total, 2.660 hectares étaient occupés par des labourages temporaires, 464 hectares par des labourages permanents. Entre les labourages temporaires, se détachent les cultures de maïs, de manioc et de haricot, et dans les labourages permanents on remarque les cultures de fruits, particulièrement celle de l’ananas, de la mangue et de la goyave.

Tableau 2 - Destination des terres dans les assentamentos de la MRG d’andradina Type d’usage (utilisation) % Labourages 28,38 Jardin potager 0,46 Replantage de forêts 0,79 Pâturage 60,48 Amélioration/autoconsommation 2,88 Aires inutiles 1,78 Aires oisives 5,23 Total 100,00 Source : ITESP,1998

Quand à l’élevage laitier et d’autres petits élevages, pour l’année 97/98, il y a eu une production de 6,8 millions de litres de lait, provenant d’un troupeau formé de 14.552 pièces de bétail, comprennent vaches, veaux, bouvillons, taurillons et génisses.

Selon l’ITESP, la valeur totale de la production des assentamentos ruraux dans la région d’Andradina a atteint, dans l’année agricole 1997/1998, le montant de 2.800.000,00 reais. Si l’on divise cette valeur entre les 709 familles, on arrive pour chaque famille à un revenu mensuelle moyen de 330,00 reais1. Il faut souligner que dans ce revenu, on n’a inclus ni la production pour l’autoconsommation, ni la commercialisation d’animaux, ni la rente obtenue hors des limites du lot, c’est-à-dire à travers les activités agricoles et non-agricoles exercées par des membres des familles assentadas.

Si l’on considère que le revenu touché par les assentados de la région d’Andradina est réduit, il est significatif dans la mesure où si ces mêmes

1 A l’époque, ce montant valait au tant que deux salaires minimum et, en 2002, une fois que la valeur du salaire minimum est de 200,00 reais, il correspond à presque un salaire minimum et demi. Il faut remarquer que, selon la PNAD/FIBGE, en 1999, 50,1% des travailleurs brésiliennes vivaient avec deux salaires minimum.

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familles n’étant pas assentadas, elles seraient sûrement ou au chômage ou auraient un travail informel, habitant les banlieues des grandes villes et vivant socio-économiquement en marge de la société.

On peut donc considérer que, entre autres motifs, le manque d’appui officiel, l’insuffisant service technique, l’insignifiant niveau de capitalisation qu’ont les assentados, contribuent à l’abandon des lots par quelques familles. Ceux qui abandonnent leurs lots et qui appartiennent au programme de la réforme agraire doivent communiquer à l’organisme responsable, dans ce cas-là l’INCRA, leur intention d’abandonner le lot, pour que soient faites les démarches nécessaires en faveur de nouvelles familles qui ont l’intention de l’occuper.

De cette façon, le municipio doit instituer un comité responsable de la sélection des familles intéressées par l’occupation des lots disponibles qui, auparavant, ont été utilisés par d’autres assentados. Les nouveaux occupants doivent payer les améliorations faites par l’occupant antérieur et aussi régler ses dettes envers les créanciers. Si le processus est mené à bien, alors l’INCRA peut déterminer le transfert des lots aux nouveaux occupants.

Le sens commun juge que les “sans terre” veulent posséder à tout prix, même s’il s’agit d’un tout petit morceau de terre, pour le vendre, pour faire du commerce. De l’avis des gens, les “sans terre” n’ont aucun intérêt à la terre en tant que moyen de production. Cependant, dans une récente recherche développée par l’ITESP et par les Facultés Toledo, d’Araçatuba, l’on a pu observer que l’indice d’évasion ou d’abandon dans les assentamentos de la MRG d’Andradina, n’est pas si important. En analysant les données concernant le début de l’introduction de ces assentamentos - environ 15 ans- on observe que, dans les plus anciens, l’indice d’évasion est de 15,3%, c’est-à-dire un nombre peu élevé. Si l’on considère alors, l’absence d’un plan de politique sociale dédiée à ce type de producteur et, aussi, l’origine de cette population, d’un point de vue géographique, économique et social, l’indice d’évasion est véritablement très bas.

Les assentamentos et les reassentamentos réalisés par la CESP La CESP a été la responsable pour l’introduction des Centrales hydro- électriques de Jupiá et d’Ilha Solteira, dans la région d’Andradina, Dans les années 1960-70, quand la législation n’exigeait pas que l’entreprise rembourse ou réinstalle la population atteinte par la dégradation de l’environnement et, d’entre toutes les familles, seules qui étaient détentrices du certificat de propriété des terres et/ou des maisons ont reçu quelques

106 Les assentamentos et les reassentamentos ruraux …

compensations. Les autres, ce qui signifiait la majorité des riverains et la totalité des insulaires, n’ont rien eu.

La CESP a réalisé de nouveaux projets : la centrale hydro-électrique Três Irmãos et le canal de Pereira Barreto. Pendant les années 1980 et 1990, on voit la manifestation de nombreuses demandes en faveur du reassentamento de la population qui a éprouvé les conséquences des constructions faites par l’entreprise. Il y a eu aussi des revendications en faveur de l’assentamento de petits producteurs ruraux et de la population au chômage, résultant du renvoi qui avaient été chargés d’exécuter les projets de construction de la CESP. En raison de la crise des années 1980, et par conséquent, du manque de ressources financières publiques et aussi de la CESP, les projets de la compagnie —surtout ceux de la centrale hydro- électrique Três Irmãos et du canal de Pereira Barreto— ont commencé à se développer à un rythme moins intense, prenant du retard dans leur chronogramme, ce qui a obligé la CESP à se maintenir dans la région pour un temps supérieur à ce qui avait été prévu, dans les années 1960, quand avaient débuté les constructions de l’entreprise1.

C’est en 1983 que, pour la première fois, la CESP, a installé une partie de la population atteinte directement par ses constructions, avec le logement de 115 familles de producteurs ruraux, dans le reassentamento Jupiá, localisé dans le municipio de Castilho, dans des zones achetées par la compagnie à cette fin. Les producteurs fixés étaient des insulaires et des riverains dont les terres ont été périodiquement ou définitivement inondées par le contrôle de la vidange des eaux des réservoirs des centrales déjà construites (celles de Jupiá et d’Ilha Solteira), et aussi par de nouveaux ouvrages réalisés par l’entreprise sur le fleuve Paraná, en particulier, la centrale hydro-électrique de Porto Primavera, commencée dans l’année 1980. Aujourd’hui, ce reassentamento est formé de 126 lots et il s’étend sur une superficie de 2.582 hectares2.

1 La Charte Constitutionnelle Brésilienne de 1988 détermine que tant la population que les zones atteintes par de grandes constructions indemnisées, remboursées ou réparées. Pour cette raison, la CESP a été obligée d’adopter des mesures pour indemniser les municipios de la région et aussi installer ou rembourser la population atteinte par ses constructions. Il en est résulté dans l’installation de nouveaux assentamentos. 2 La CESP a donné les certificats définitifs des lots aux nouveaux propriétaires en 1999.

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Pendant les années 1980, la CESP a installé l’Assentamento Cinturão Verde, dans la zone qui jouxte le noyau urbain d’Ilha Solteira. L’assentamento a commencé à être installé en 1984, sur une surface de 727 hectares, répartis en 75 lots, avec des parcelles de 2,5, de 5 et de 7,5 hectares. Avec ce projet, la CESP a, d’un côté, barré l’expansion désordonnée du noyau urbain d’Ilha Solteira1 et, d’un autre, formé aux environs de cette ville même une aire agricole irriguée fort productive, apte à approvisionner la ville en produits agricoles et, en plus, à envoyer une quantité significative de la production vers d’autres municipios, ce qui a l’économie locale2.

La gestion administrative de l’Assentamento Cinturão Verde est resté sous la responsabilité du secteur de campement et d’appréciation de projets de la CESP, dés ses début jusqu’en 1999, quand la mairie d’Ilha Solteira a pris sur elle la responsabilité de la zone.

Pendant les années 1990, la CESP a implanté deux autres reassentamentos dans la région d’Andradina, dont le but était celui de loger les producteurs ruraux atteints par de la formation du lac de la centrale hydro-électrique Três Irmãos : le Reassentamento Hortifrutigranjeiros et le Reassentamento Três Irmãos.

Le premier des deux a été installé en 1991. Aujourd’hui, il s’étend dans une surface de 432 hectares distribués en 73 lots et il loge d’anciens petits propriétaires ruraux qui ont eu leurs terres inondées par la formation du lac de Três Irmãos.

Actuellement, le Reassentamento Três Irmãos a 43 lots ; il s’étend sur une aire de 1.186 hectares et a commencé à être installé en 1995, en vue de replacement des producteurs ruraux non propriétaires de terres –des

1 La ville d’Ilha Solteira a été constuite en.1967 par la CESP pour loger la main- d’oeuvre nécessaire à la construction et à l’optimisation de la centrale hydro- électrique d’Ilha Solteira. L’entreprise a dirigé ce noyau urbain jusqu’au début des années 1990. La ville d’Ilha Solteira a été projetée pour loger 40.000 habitants et a été établie sur une surface de 380 hectares, bornée par un anneau routier. 2 Pour une évaluation des conditions pédogenèse-climatiques des zones qui forment le Cinturão Verde, la CESP a signé un contrat avec l’Instituto de Pesquisas Tecnológicas (IPT), de l’Université de São Paulo (USP). Dans l’année 1985, l’IPT, après avoir analysé les conditions pédogenèse-climatiques, a formulé des propositions bien circonstanciées concernant l’usage agricole le plus adéquat pour les terres circonvoisines de la ville d’Ilha Solteira.

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locataires (arrendatários), des cointéressés (parceiros), des locataires à bail (meeiros), des pêcheurs, etc.– qui ont eu les terres où ils travaillaient et/ou habitaient, inondées par la formation du lac de la centrale hydro-électrique Três Irmãos, comme l’a montré Paulo (1993). Ces producteurs-là ont été logés momentanément dans la surface de sécurité de ladite centrale et ils n’ont été changé de logement en définitif que six ans après, vers le municipio de Pereira Barreto. En 1999, la responsabilité de la conservation de l’infrastructure existante (le réseau électrique, le centre communautaire, etc.) a été transférée de la CESP à la mairie de Pereira Barreto.

Outre l’Assentamento Cinturão Verde et les reassentamentos installés directement par la CESP, la région a encore un autre assentamento qui a été implanté par la mairie de Pereira Barreto. Il est appelé Assentamento du Canal et, à présent, est formé de 12 lots distribués sur une superficie de 30 hectares. Cet assentamento a commencé en 1993, à l’initiative de la mairie de Pereira Barreto, qui a reçu de la CESP une zone de 30 hectares pour compenser le municipio par rapport aux aires de son territoire qui avaient été inondées par le canal qui établit la liaison entre les fleuves Tietê et São José dos Dourados, Canal de Pereira Barreto. La mairie a installé sur place 12 familles du municipio, des producteurs ruraux sans terre qui produisent maintenant divers aliments qui participent de la collation scolaire. En raison du caractère irrégulier des lots et de leur production insuffisante, les producteurs ruraux, jusqu’à présent, ne se trouvent pas en condition de satisfaire les termes du contrat. Le certificat de propriété définitive de la terre leur a été remis en l’an 2000.

L’IMPORTANCE DES ASSENTAMENTOS ET DES REASSENTAMENTOS RURAUX

Les assentamentos et les reassentamentos ruraux, introduits pendant les années 1980 et 1990, dans la région, occupent ensemble à présent 27.266 hectares et logent 1.253 familles, comme on peut le vérifier dans le tableau 3.

Quoique la production développée soit destinée presqu’exclusivement à l’auto-subsistance et aussi qu’elle utilise des techniques primitives d’agriculture —en raison du bas niveau de capitalisation et même de l’absence d’un support officiel— la production réussie dans les assentamentos et dans les reassentamentos a contribué à l’expansion agricole des volumes, de coton, de maïs, de manioc, de riz, de haricot et de lait, dans la région d’Andradina.

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Comme nous l’avons déjà dit, la valeur de la production dans les zones des assentamentos est bien considérable et les familles obtiennent un revenu. Même si celui-ci n’est pas très élevé par rapport aux modèles urbains, il est quand même important, elle est significative quand même pour la production familiale, si l’on considère celle-ci en tant que production à consommer et par conséquence, la réduction significative du coût de vie qu’elle implique.

Tableau 3 - Les assentamentos et les reassentamentos ruraux de la MRG d’Andradina: nombre de lots; aire; localisation; organisme responsable et l’année de leur introduction Identification Nbr lots Surf. Surf. Organisme Année Localisation totale (ha) moyenne responsable introduction assentamento/ lots (ha) reassentamento Assentamentos Faz. Primavera 342 9.845 28,79 INCRA 1981 Andradina, Nova Independência e Castilho Cinturão Verde 75 727 9,69 Prefecture 1984 Ilha Solteira d’Ilha Solteira Esmeralda 85 2.096 24,66 INCRA 1987 Pereira Barreto e Mirandópolis Aroeira 40 873 21,83 INCRA 1987 Guaraçaí São José II 39 877 22,49 INCRA 1987 Guaraçaí Faz. Rio Paraná 92 2.208 24,00 INCRA 1990 Castilho Timboré 176 3.364 19,11 INCRA 1992 Andradina e Castilho Orlando Molina 75 1.512 19,64 INCRA 1999 Murutinga do Sul Canal 12 30 2,50 CESP 1993 Pereira Barreto Sous-Total 1011 23.066 19,37 Reassentamentos Jupiá 126 2.582 20,49 CESP 1983 Castilho Hortifrutigranjeiros 73 432 5,91 CESP 1991 Pereira Barreto Três Irmãos 43 1.186 27,58 CESP 1995 Pereira Barreto Sous-Total 242 4.200 17,99 Total 1253 27.266 18,68

Source : CESP, ITESP, INCRA et aussi des interviews avec le coordonnateur de l’Aire 4 subordonnée à l’ITESP, sous la responsabilité du Directeur du Bureau Régional de Développement Rural d’Andradina-SP, avec le Secrétaire Municipal de l’Agriculture de Pereira Barreto et d’Ilha Solteira.

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Mais, il y a encore beaucoup de déficiences, comme l’absence d’une politique spécifique dont le but serait de répondre aux besoins de ces agriculteurs ou, encore l’absence d’une offerte de crédit bancaire et le manque d’appui financier pour la distribution et la vente des produits. La recherche agro-pastorale n’est pas en phase avec les intérêts de ce secteur et l’appui aux familles est encore très timide en ce qui concerne l’éducation, la santé, le sport, le loisir, etc. S’ils considéraient les bénéfices que ce type d’occupation de l’espace rural offre pour le municipio en termes sociaux, économiques, culturels et en termes d’environnement, les gouvernements tant de l’Etat que des municipios, ne devraient sans doute, n’hésiter pas rapport à la mise de fonds. Les bénéfices ne se rapportent pas seulement à la préservation des familles qui se trouvent là, mais également au développement de cette forme de production pour y incluse une partie importante de la population qui se trouve en proie au chômage ou au sous- emploi et qui risque, par conséquent de se marginaliser.

Il faut encore considérer que l’ITESP a installé une importante structure pour offrir l’assistance technique aux producteurs ruraux fixés dans la région. De ce point de vue, on peut affirmer que les producteurs ruraux fixés là vivent dans de meilleures conditions que les autres petits producteurs ruraux de la région, une fois qu’ils peuvent compter avec un minimum d’appui officiel.

D’une manière générale, les assentamentos et les reassentamentos contribuent à l’expansion de la production agricole de la région. En plus, la pression exercée par les producteurs ruraux sans terre, (surtout à travers le MST) afin que le gouvernement exproprie des latifundia improductifs —en y introduisant des campements et en y effectuant des occupations de terres— fait que plusieurs fermiers commencent à exploiter réellement leurs terres), qui, jusqu’à récemment, étaient laissées de côté comme une sorte de réserve de valeur, d’investissement. Toutes ces actions contribuent au changement d’exploitation standard des terres.

Il faut aussi remarquer que la résistance des fermiers par rapport aux expropriations de terres, commence à diminuer. Ceci est du, d’une part, à la baisse du prix de la terre et, de l’autre, au fait que l’exploitation agricole basée sur un élevage semi-extensif est fort peu rentable ; or, ledit élevage est la principale activité économique des vastes fermes de la région

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d’Andradina1. En conséquence, il devient plus intéressant pour les fermiers de vente leurs terres à l’INCRA plutôt que de garder des fermes improductives ou dont la productivité est basse.

ULTIMES REFLEXIONS

Les assentamentos et les reassentamentos de la région, parce qu’ils entraînent un nombre considérable de producteurs ruraux (plus de 1.000 familles), deviennent d’importants agents dans la dynamisation de l’économie de la région d’Andradina. Cependant, la zone occupée par les assentamentos et les reassentamentos est encore trop timide (un peu plus de 20.000 hectares) si l’on compare à la dimension totale de la région (plus de 540.000 hectares).

Par rapport aux producteurs ruraux fixés, on peut affirmer qu’ils doivent faire face à d’énormes difficultés, ils se trouvent, aujourd’hui, dans des situations meilleures que celles qu’ils vivaient avant d’occuper les assentamentos.

En ce qui concerne les producteurs reassentados, la situation est vraiment hétérogène. Plusieurs ont abandonné des zones avec une haute fertilité naturelle (des îles, des rivages) qu’ils occupaient, régulièrement ou non, et commencent à occuper des zones à basse fertilité et avec une moindre disponibilité d’eau. Ceci a produit des impacts extrêmement négatifs, tant du point de vue économique que sur le mode de vie de la population atteinte. D’autres reassentamentos commencent à enregistrer des conditions plus favorables dans les zones des reassentamentos que celles qu’ils expérimentaient auparavant, surtout en ce qui concerne la disponibilité de l’infrastructure et de l’appui technique pour la conduite du processus productif.

Cependant, il est sûr que, tant les assentados que les reassentados et les autres petits producteurs ruraux de la région d’Andradina, ont besoin d’être aidés et stimulés par les pouvoirs publics, pour qu’ils puissent s’insérer effectivement dans le marché. Il faut un plan et une explosion d’actions qui viennent ajouter de la valeur aux produits fournis par leurs respectives unités productives afin que, de cette manière, ils échappent aux problèmes et à

1 Selon les techniciens de l’ITESP d’Andradina, dans la majorité des cas, il continue à avoir un accord entre l’INCRA et les fermiers pendant les processus d’expropriation.

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l’exploitation imposée par le capital mercantile, au moment de la commercialisation de leurs produits. Ainsi, peut-être, pourront-ils s’approprier de la majorité du revenu qu’ils produisent et, alors, élever la qualité de leur vie. (Traduit du brésilien par Luiz Antonio Amaral professeur adjoint FCL/UNESP)

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES BARBOSA, Maria Valéria. (1994) : “Reforma Agrária em terras públicas: um projeto que deu certo?”, (in) MEDEIROS, Leonilde et al. (org.) Assentamentos Rurais : uma visão multidisciplinar, São Paulo, Editora da Universidade Estadual Paulista, p. 105-117. Fundação Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística (FIBGE) : Censos Agrícolas do Estado de São Paulo de 1950 e 1960, , FIBGE. Idem : Censos Agropecuários do Estado de São Paulo de 1970, 1975, 1980, 1985 e 1995/96, Rio de Janeiro, FIBGE. Idem (2001) : Pesquisa Nacional por Amostra de Domicílio (PNAD), Rio de Janeiro, FIBGE.. ITESP (1998) : “São Paulo. Retrato da terra, 97/98 : perfil sócio-econômico e balanço da produção agropecuária nos assentamentos do Estado de São Paulo”, n° 9, dez. MONBEIG, Pierre. (1984) : Pioneiros e fazendeiros de São Paulo, São Paulo, HUCITEC-POLIS [trad. Ary França et Raul de Andrade e Silva]. OKUDA, Miyuki (1988) : Pequena produção agrícola nos municípios de Guaraçaí e Andradina. Rio de Janeiro, UFRJ, 133p. Dissertação (Mestrado). PAULO, Sirlene Rodrigues (1993) : O Projeto de Reassentamento emergencial da Usina Hidrelétrica de Três Irmãos. Três Lagoas, CEUL/UFMS, 55p. PEREIRA, Leonam Bueno (1986) : “Os projetos de assentamento em São Paulo : um diagnóstico preliminar”, Reforma Agrária, , ABRA, Ano 16, no 2, Ago/Nov, p. 43-51.