Etude préalable relative aux conséquences du projet résidentiel et touristique à dominante golfique de (ZAC du Sparben) sur l’économie agricole du territoire

Document réalisé par le service aménagement et l’unité gestion de l’eau de la Chambre d’agriculture des Rédacteurs : Magali DASSE, Thomas MIVIELLE et Julien RABE

Octobre 2018

Sommaire

Préambule - Présentation du projet et délimitation du périmètre ...... 1

1. Analyse de l’état initial de l’économie agricole du territoire ...... 9 1.1 La surface agricole...... 9 1.2 Les exploitations ...... 11 1.3 Les productions ...... 12 1.4 La filière agricole, de l’amont à l’aval ...... 14

2. Etude des effets positifs ou négatifs du projet sur l’économie agricole ...... 15 2.1 Choix du référentiel économique au regard duquel seront évalués les effets positifs ou négatifs du projet sur l’économie agricole ...... 15 2.2 Analyse des impacts directs et indirects sur l’économie agricole ...... 15 2.3 Effets cumulés avec d’autres projets connus ...... 17 2.4 Evaluation financière globale des impacts directs et indirects ...... 17 2.5 Analyse de l’ensemble des impacts directs et indirects éventuels sur l’économie agricole des mesures compensatoires autres qu’agricoles ...... 21

3. Les mesures envisagées et retenues pour éviter et réduire les effets négatifs notables du projet ...... 22 3.1 Mesures d’évitement et de réduction des impacts ...... 22 3.2 Mesures de compensation des impacts agricoles ...... 23

4. Bilan et mesures de compensation collective ...... 28 4.1 Bilan de l’étude et conclusions sur l’opportunité d’une action de compensation Collective à mettre en place avec la profession agricole ...... 28 4.2 Proposition de mesures de compensation ...... 29

5. Vente directe ou en circuit court des produits agricoles locaux ...... 30 5.1 Principe des circuits courts ...... 30 5.2 Potentiel de production pour la vente en circuits courts ...... 31 5.3 Le projet proposé ...... 32

6. Réutilisation des eaux de la STEP de (REUT) pour l’irrigation agricole sur la réserve hydrogéologique d’ ...... 33 6.1 Principe de la REUT appliqué au projet de ZAC du Sparben ...... 33 6.2 Opportunité du projet de REUT pour l’irrigation agricole ...... 36 6.3 Le projet proposé ...... 38

7. Modalités de mise en œuvre des mesures de compensation ...... 39

Annexes ...... 40

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire - Octobre 2018-

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire - Octobre 2018- Le projet de pôle résidentiel et touristique à dominante golfique de Tosse s’inscrit sur le territoire Sud des Landes de la Communauté des communes Maremne-Adour-Côte-Sud (MACS). Son implantation s’étend sur 238 hectares et fait l’objet de la création d’une Zone d’Aménagement Concertée dite « ZAC du Sparben ». Il prévoit la réalisation d’un nouveau quartier d’habitat (500 logements) s’inscrivant en continuité d’urbanisation au nord du bourg de Tosse, d’un hôtel 4* (80-120 chambres), d’une résidence de tourisme (130 logements), de 190 villas bord de golf et d’équipements golfiques (deux parcours de golf 18 trous, un parcours de golf 9 trous, un practice, un club house, une académie, des ateliers de maintenance et de stockage). Son assiette foncière est composée majoritairement de surfaces naturelles et forestières, ainsi que de 39 hectares de terrains agricoles mis en valeur par trois structures d’exploitation agricole directement concernées par les futurs aménagements.

Ce projet entre donc dans le champ d’application des articles L.112-1-3 et D.112-1-18 et suivants du Code rural et de la pêche maritime qui prévoient l’obligation de produire une étude préalable comprenant au minimum une description du projet, une analyse de l'état initial de l'économie agricole du territoire concerné, l'étude des effets du projet sur celle- ci, les mesures envisagées pour éviter et réduire les effets négatifs notables du projet ainsi que des mesures de compensation collective visant à consolider l'économie agricole du territoire.

Article L.112-1-3 du Code rural : « Les projets de travaux, d'ouvrages ou d'aménagements publics et privés qui, par leur nature, leurs dimensions ou leur localisation, sont susceptibles d'avoir des conséquences négatives importantes sur l'économie agricole font l'objet d'une étude préalable comprenant au minimum une description du projet, une analyse de l'état initial de l'économie agricole du territoire concerné, l'étude des effets du projet sur celle-ci, les mesures envisagées pour éviter et réduire les effets négatifs notables du projet ainsi que des mesures de compensation collective visant à consolider l'économie agricole du territoire. L'étude préalable et les mesures de compensation sont prises en charge par le maître d'ouvrage. »

Article D.112-1-19 du Code rural : « L'étude préalable comprend : 1° Une description du projet et la délimitation du territoire concerné ; 2° Une analyse de l'état initial de l'économie agricole du territoire concerné. Elle porte sur la production agricole primaire, la première transformation et la commercialisation par les exploitants agricoles et justifie le périmètre retenu par l'étude ; 3° L'étude des effets positifs et négatifs du projet sur l'économie agricole de ce territoire. Elle intègre une évaluation de l'impact sur l'emploi ainsi qu'une évaluation financière globale des impacts, y compris les effets cumulés avec d'autres projets connus ; 4° Les mesures envisagées et retenues pour éviter et réduire les effets négatifs notables du projet. L'étude établit que ces mesures ont été correctement étudiées. Elle indique, le cas échéant, les raisons pour lesquelles elles n'ont pas été retenues ou sont jugées insuffisantes. L'étude tient compte des bénéfices, pour l'économie agricole du territoire concerné, qui pourront résulter des procédures d'aménagement foncier mentionnées aux articles L. 121-1 et suivants ; 5° Le cas échéant, les mesures de compensation collective envisagées pour consolider l'économie agricole du territoire concerné, l'évaluation de leur coût et les modalités de leur mise en œuvre.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire - Octobre 2018- Dans le cas mentionné au II de l'article D. 112-1-18, l'étude préalable porte sur l'ensemble du projet. A cet effet, lorsque sa réalisation est fractionnée dans le temps, l'étude préalable de chacun des projets comporte une appréciation des impacts de l'ensemble des projets. Lorsque les travaux sont réalisés par des maîtres d'ouvrage différents, ceux-ci peuvent demander au préfet de leur préciser les autres projets pour qu'ils en tiennent compte.

NOTA : Le présent décret est applicable aux projets de travaux, ouvrages ou aménagements publics et privés pour lesquels l'étude d'impact prévue à l'article L. 122-1 du code de l'environnement a été transmise à l'autorité administrative de l'Etat compétente en matière d'environnement définie à l'article R. 122-6 du code de l'environnement à compter du premier jour du troisième mois suivant celui de sa publication au Journal officiel de la République française. »

La Chambre d’agriculture des Landes prête son concours d'expertise technique dans son domaine de compétences au Syndicat mixte Landes Océanes dans le cadre de la réalisation de l’étude préalable sur les conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire prescrite par le Code rural et de la pêche maritime.

La présente étude s’appuiera sur le résumé non technique de l’étude d’impact et l’étude territoriale agricole du projet produits par le Syndicat Mixte, ainsi que sur le rapport d’expertises techniques des exploitations agricoles concernées par le projet.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire - Octobre 2018- Préambule : Présentation du projet et délimitation du périmètre d’étude

 Description du projet (extraits du résumé non technique de l’étude d’impact réalisée par les cabinets ETEN Environnement, SAFEGE Ingénieurs Conseils et SCE Aménagement et Environnement)

Les collectivités locales membres du Syndicat Mixte Landes Océanes (Département des Landes, Communauté de Communes de Maremne Adour Côte Sud) ont pour projet la réalisation d’un pôle résidentiel et touristique à dominante golfique implanté au nord du centre bourg de la commune de Tosse. Le projet global sera réalisé dans le cadre d’une Zone d’Aménagement Concerté (ZAC).

Au stade actuel des études, le projet comprend :  un ensemble golfique de 3 parcours (2 x 18 trous et 1 x 9 trous), une académie de golf et un club house,  un programme résidentiel de logements comprenant collectif et individuel, locatif social et libre, accession à prix maîtrisés et libre,  un centre touristique avec hôtel 4*, résidence de tourisme 4* et villas de type « bord de golf »,  des équipements de loisirs ouverts à tous : SPA, salle de fitness, piscines (intérieure et extérieure), trinquet, tennis couvert, jeux aqua-ludiques, terrains multisports, salle de séminaire et de réception, espace de restauration.

L’objectif est de construire un pôle de vie complet, fonctionnant toute l’année, ouvert à tous les profils socio-économiques et intergénérationnels. Il ne s’agit pas d’un simple golf et d’un quartier résidentiel juxtaposés mais bien d’une destination qui catalyse des fonctions d’habitat, de tourisme et de sport, un pôle de vie qui a vocation de fonctionner à l’année.

Plan de masse du projet de ZAC du Sparben

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 1 Pour favoriser l’intégration du projet dans le tissu socio-économique local, les articulations entre le centre bourg, le nouveau quartier, les équipements publics associés, les équipements touristiques et le golf feront l’objet d’une attention toute particulière. Le programme touristique du projet intègre des équipements golfiques, sportifs, immobiliers, hôteliers, ludiques, commerciaux, etc. tels que :

Equipements golfiques :  2 parcours de 18 trous – par 72  1 parcours de 9 trous Pitch&Putt – par 27  Académie de Golf avec Practice – 273 m²  Club house – 2 400 m²  Atelier de maintenance – 1 155 m²  Réservoir REUT (8000 m³) – 6000 m²  Plan d’eau (17 000 m³) – 10 500 m²

Autres équipements sportifs publics :  Activités d’intérieur : pelote basque (trinquet), squash, futsal  Activités d’extérieur : parcours BMX, skate-board, parcours de santé, terrains de tennis, foot et/ou rugby, mur d’escalade, pétanque, etc.

Commerces : 500 à 1 000 m² environ de commerces de proximité pouvant aussi capter la clientèle du pôle touristique.

Détail de l’hébergement touristique : Les hébergements touristiques se répartissent autour du golf. L’implantation des constructions permet d’offrir des vues et percées visuelles vers le paysage, vers le golf. Un espace tampon de haute qualité paysagère est à créer entre le golf et l’urbanisation. Cet espace a une vocation de parc public autour du golf, il abrite les principaux équipements et services du golf et de tourisme.

L’hébergement touristique est composé par :

Villas bord de golf – Phase 1 – 140 lots :  30 lots de 1 200 m²  30 lots de 1 000 m²  50 lots de 800 m²  30 lots de 600 m²

Villas bord de golf – Phase 2 – 50 lots :  50 lots de 1 000 m²

Résidence de tourisme 4 étoiles – 200 logements :  150 logements en appartements mitoyens : T2 à T4  50 villas : T3 et T4

Hôtel 4 étoiles – 80 à 120 chambres – 7 200 m².

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 2

Plan de masse de l’aménagement pour l’hébergement touristique

Quartier résidentiel permanent : La nouvelle économie touristique liée à un équipement golfique doit s’équilibrer avec une économie résidentielle pour bien vivre toute l’année. Aussi, en plus des équipements liés au golf, le projet a l’objectif de créer un quartier en continuité urbain du centre-bourg de Tosse afin de s’intégrer dans le tissu social et économique local. Cela implique qu’il devra créer les conditions d’une véritable mixité sociale, mixité qui devra se mettre en place à travers un vaste éventail de typologies d’habitat permettant d’intégrer une grande diversité d’habitants afin d’éviter la perception de zonages différenciés au sein du quartier.

Le projet prévoit la réalisation de 500 logements permanents :  70 parcelles à bâtir en lots libres de 600 m² – Quartier Ouest îlot 8  70 logements en loyer intermédiaire1 – Centre quartier îlot 9  40 logements en accession sociale – Centre quartier îlot 9  40 logements petits collectifs en accession libre – Centre quartier îlot 10  110 logements en locatif social – Centre quartier îlot 10  140 logements petits collectifs en accession libre – Quartier Est îlot 4  30 logements en loyer intermédiaire – Quartier Est îlot 4.

Le nombre de logements sociaux est porté à 150, soit 30 % du programme immobilier de résidence permanente (110 en locatif et 40 en accession). Au total, 50 % des logements seront sociaux et en loyer intermédiaire.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 3

Plan de masse de l’aménagement pour l’hébergement permanent

 Objectif de la démarche poursuivie par le Syndicat Mixte sur la filière agricole

Le Syndicat mixte Landes Océanes, porteur du projet de ZAC du Sparben, travaille à limiter les impacts sur l’agriculture du territoire et notamment sur l’activité des trois exploitations agricoles concernées par le projet. L’objectif principal est de protéger économiquement ces trois structures, en leur permettant de ne pas diminuer leurs outils de production.

Pour cela, des mesures d’évitement, de réduction et de compensation de ces impacts ont été proposées et seront mises en œuvre pour assurer la continuité de l’activité de ces trois exploitations agricoles. Ces mesures seront décrites dans le chapitre 3 : « Les mesures envisagées et retenues pour éviter et réduire les effets négatifs notables du projet ».

 Définition du périmètre d’étude du point de vue de l’influence économique du projet dans le domaine agricole

D’un point de vue de la production agricole, le périmètre du projet, exclusivement sur la commune de Tosse, concerne les trois exploitations suivantes :

 Monsieur Dufau Jérôme, exploitant à titre individuel. La surface agricole utile de cette exploitation est de 41 ha répartis sur les communes d'Angresse (17 ha), (0,7 ha) et Tosse (22,8 ha) et se décomposant comme suit : 31 ha de maïs semence, 1 ha de colza semence, 9 ha de prairies et jachères. Cette exploitation emploie 2,3 équivalents temps plein. Son siège se situe à Angresse, mais elle dispose également d’installations à Tosse dans le périmètre du projet de ZAC du Sparben (hangar matériel, silos, séchoir à maïs). Les 22,8 ha concernés par le projet d’aménagement, qui sont en fermage auprès de Monsieur Robert Lartigau, sont cultivés en maïs semence.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 4  EARL Mathio La surface agricole utile de cette exploitation de 31 ha est répartie sur les communes de Tosse (26 ha) et Saint-Vincent-de-Tyrosse (5 ha). Cette exploitation emploie 7,5 équivalents temps plein. Son siège se situe à Tosse, en dehors du périmètre du projet de ZAC du Sparben.

Les 11 ha 40 a, situés à Tosse et concernés par le projet, produisent des asperges et du triticale : 3 ha 40 a sont en pleine propriété et 8 ha sont en fermage auprès de la ville de Tosse.

 EARL Metge La surface agricole utile de cette exploitation est de 45 ha environ répartis sur les communes de Tosse (14 ha), Soustons (24 ha) et Saint-Vincent-de-Tyrosse (7 ha). Cette exploitation emploie environ 8 équivalents temps plein. Son siège se situe à Soustons.

Les 4,74 ha situés en pleine propriété à Tosse et produisant des asperges sont concernés par le projet d’aménagement.

Plan de situation des exploitations agricoles dans l’emprise du projet

Tenant compte de la localisation des terrains cultivés par ces exploitations et du siège de leurs entreprises, le périmètre étudié peut être étendu aux communes concernées à savoir Tosse, Soustons, Saint-Vincent-de-Tyrosse et Angresse, ainsi que pour disposer d’un territoire continu et cohérent.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 5

Carte du périmètre rapproché des exploitations

Prise en compte des opérateurs amont/aval Le projet impacte des exploitations spécialisées dans la production et la commercialisation d’asperges, et des parcelles cultivées en maïs semence.

Filière asperges L’asperge est une production traditionnelle du département, qui se positionne aujourd’hui en leader au niveau national et en produit haut de gamme au travers de l’IGP indication Géographique Protégée) « Asperges des sables des Landes ». Cette appellation garantit la qualité et l’origine du produit. Le bassin de production s’étend à l’ensemble de la plaine des Landes de Gascogne : les sols sablonneux, perméables et profonds, ainsi que la douceur du climat océanique, permettent le bon développement de l’asperge. Elle est particulièrement présente dans le secteur du Marensin et sur plusieurs communes de MACS : , Soustons, Tosse, Saubion, , Saint Geours-de- Maremne, Saint-Vincent-de-Tyrosse et Bénesse-Maremne. Deux coopératives de production et de conditionnement sont implantées à proximité : Copadax à et Maïsadour à Herm. Elles prennent également en charge la commercialisation, mais de nombreux agriculteurs écoulent également une partie de leur production en vente directe sur l’exploitation. D’autres exploitations, comme l’EARL Mathio et l’EARL Metge, se sont spécialisées dans la production et le négoce des asperges, dont ils assurent eux-mêmes la commercialisation en recherchant leurs propres débouchés sur des marchés nationaux, voire internationaux.

Filière maïs semence A l’échelle de la communauté de communes MACS, comme dans tout le département des Landes, le maïs constitue la production phare du territoire, avec près des deux-tiers de la SAU consacrés à cette culture : plus de 40 % des assolements sont classiquement dédiés au maïs grain et ensilage (à

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 6 destination de l’alimentation animale principalement) et 25 % sont exploités en maïs semence. Cette part est importante en comparaison d’autres secteurs agricoles du département, du fait des conditions de production favorables à cette culture : qualité du sol, climat, possibilités d’irrigation, configuration et isolement des parcelles (effet écran de la forêt)… La région du Marensin est le berceau de cette culture et le premier bassin de production départemental. En lien avec les industries semencières, cette production bénéficie de l’implantation des principaux opérateurs économiques de la filière sur le secteur ou à proximité :  centre d’approvisionnement et plateforme de stockage et de négoce de la coopérative Maïsadour à Saint-Vincent-de-Tyrosse  silos de collecte Maïsadour, Agralia et Euralis à Magescq, Saint-Jean-de-Marsacq et Saint- Martin-de-  centre de recherche et d’expérimentations de l’INRA à Saint-Martin-de-Hinx  siège de la coopérative Agralia à Saint-Paul-les-Dax  site de stockage et de négoce de la société Monsanto à .

Carte de localisation des opérateurs amont / aval des exploitations

Périmètre retenu S’agissant d’exploitations commercialisant de façon indépendante leur production d’asperges, les structures coopératives liées à cette filière n’ont pas été prises en compte dans la délimitation du périmètre. De même pour les entreprises aval de la filière maïs en dehors du cadre de travail couramment utilisé par M. Dufau, l’influence de sa capacité de production sur les secteurs amont et aval de la région étant limitée au regard des surfaces totales consacrées au maïs et au maïs semence. Le périmètre retenu est donc le périmètre rapproché des exploitations concernées, incluant les communes comprenant leurs sièges d’exploitation, leurs installations et leurs principaux terrains cultivés, à savoir les communes de : Tosse, Soustons, Saint-Vincent-de-Tyrosse, Saubion et Angresse.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 7

Carte du périmètre d’étude retenu

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 8 1. Analyse de l’état initial de l’économie agricole du territoire

La commune de Tosse fait partie du territoire de la communauté de communes MACS. Ce territoire est marqué par des exploitations de taille plutôt réduite, par une diversité des productions agricoles (grandes cultures, productions sous contrats nécessitant l’irrigation, asperges, kiwis, bovins viande, lait et volailles) et par une belle dynamique de vente directe.

1.1 La surface agricole

La superficie de la Communauté des communes Maremne Côte Sud s’étend sur 60 393 hectares dont 10 584 en SAU (Surface Agricole Utilisée) soit 17,53 % du territoire. A titre de comparaison, la part de la SAU dans les Landes est de 23 %. La cartographie indique que les surfaces agricoles se situent majoritairement dans le secteur sud-est de la communauté de communes, sur les communes en relation avec l’Adour, qui regroupent la majorité des exploitations. Le périmètre étudié correspond davantage à une zone « centrale » par rapport au territoire de MACS, très influencée par la pression urbaine du littoral, impactant de fait les surfaces agricoles de la zone qui diminuent au fil du temps. Le graphique suivant montre l’évolution de la Surface Agricole Utile (SAU) des exploitations ayant leur siège sur la commune (quelle que soit la localisation des terrains cultivés).

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 9

Evolution de la SAU des exploitations (source : Recensement Général de l’Agriculture)

Le tableau ci-contre indique les SAU 2015 Part de la surface Commune niveaux de SAU par commune et (ha) communale la part qu’elle représente à l’échelle du territoire communal. ANGRESSE 120,45 15,7% Soustons est la commune la plus ST VINCENT DE TYROSSE 220,75 10,5% agricole en terme de surface SAUBION cultivée, mais la place occupée 148,19 19,0% par l’agriculture rapportée à la SOUSTONS 1135,15 11,3% dimension du territoire est du TOSSE 208,21 11,6% même ordre de grandeur sur toutes les communes. Surface Agricole Utile par commune en 2015 (source DDTM des Landes)

A noter qu’une grande majorité des terres de ces 5 communes bénéficient d’un accès à l’eau pour l’irrigation (forages en nappes souterraines), ce qui permet aux exploitants de pallier des conditions climatiques défavorables (sécheresse) et de s’assurer d’un potentiel de rendement optimum. L’irrigation est également un élément obligatoire pour la contractualisation avec les groupes agro- alimentaires ou semenciers pour la mise en culture de légumes de plein champ (maïs doux, haricots verts, etc.) ou la production de semences.

S’agissant du marché foncier, la pression foncière, liée à la pression démographique et touristique, est forte en premier lieu sur les communes côtières, mais aussi en zone rétro-littorale et de plus en plus vers l’intérieur des terres, d’où une augmentation du prix du foncier et une menace sur les terres agricoles, dont la surface s’amenuise peu à peu au profit de l’urbanisation. La préservation des espaces agricoles est donc un enjeu fort sur cette zone, au regard du rôle paysager, environnemental et social l’activité agricole.

Pour se maintenir, l’agriculture doit maitriser son foncier. La forte pression démographique et touristique exerce une pression sur celui-ci et contribue au renchérissement des terres. Ceci a deux conséquences :  le non renouvellement d’unités devenues trop petites  le frein à l’installation ou la nécessaire consolidation des structures pour assurer un revenu aux exploitants.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 10 1.2 Les exploitations

Le territoire de MACS regroupe environ 6,5 % des exploitations des Landes. Depuis 2000, on recense une perte de 166 exploitations, soit 31 % des exploitations de MACS. Au niveau départemental, sur cette même période, le nombre d’exploitations a diminué de 26 %.

Au RGA de 2010, 378 exploitations étaient présentes sur le territoire, représentant un volume de travail de 593 UTA (Unité de Travail Agricole) incluant chefs d’exploitation, co-exploitants, aides familiaux, salariés permanents et saisonniers, entreprises de travaux agricoles intervenant sur les exploitations. Le nombre d’exploitations a connu une diminution de moitié depuis 1988 et d’environ 30% depuis 2000. La cartographie met en évidence la répartition et le nombre d’exploitations sur le territoire de la Communauté de communes et les taux de SAU sur chaque commune. Les communes proches de l’Adour sont celles présentant les taux de SAU les plus importants et regroupant également le plus grand nombre d’exploitations. Soustons et Magescq complètent ce tableau. Au RGA 2010, on constate une diminution du nombre d’exploitations également pour Tosse avec un chiffre qui est passé de 23 exploitations en 1988 à 10 en 2010.

Cette diminution se poursuit encore au vu des données de 2017, issues du diagnostic agricole de MACS réalisé dans le cadre de l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (270 exploitations agricoles recensées à cette occasion). Dans le même temps, comme on peut le voir sur les graphiques suivants, la SAU moyenne par exploitation évolue à la hausse, la disparition des exploitations profitant à l’agrandissement des exploitations restantes.

Evolution du nombre d’exploitations et de la SAU moyenne par exploitation sur le périmètre étudié (source : RGA 2010, diagnostic agricole du PLUi de MACS)

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 11 Au côté des 468 chefs d’exploitations représentant l’équivalent de 309 UTA à temps complet (chiffres RGA 2010), l’agriculture du territoire de MACS emploie un grand nombre de saisonniers, grâce au maïs semence, aux asperges, aux kiwis… pour l’équivalent de 120 ETP (équivalent temps plein). Sur le périmètre d’étude, le volume de travail sur les exploitations est de l’ordre de 157 UTA, comme indiqué dans le tableau suivant.

Travail dans les exploitations (nombre d'UTA, RGA 2010) ANGRESSE 17 ST VINCENT DE TYROSSE 13 SAUBION 12 SOUSTONS 83 TOSSE 32

Unités de travail annuels sur les exploitations du périmètre d’étude (source : RGA 2010)

Le maintien d’une activité agricole dynamique sur le secteur est indispensable si l’on veut préserver ce nombre d’emplois agricoles. A ce titre, les données du Recensement Général Agricole 2010 dénombrent pour MACS 160 exploitations (pour 2 967 ha) sans successeur connu, contre seulement 88 ayant identifié un potentiel de reprise. Parallèlement, une cinquantaine de nouveaux agriculteurs se sont installés sur MACS entre 2003 et 2017, soit un peu plus de 3 installations par an. L’installation et la succession représentent donc un enjeu capital pour le maintien des exploitations et pour les emplois salariaux qu’elles génèrent. Il convient donc de préserver des exploitations viables et transmissibles.

1.3 Les productions

Le département des Landes est leader pour de nombreuses productions : maïs, maïs semence, maïs doux, asperges et kiwis IGP (Indication Géographique Protégée), carottes, palmipèdes à foie gras et volailles Label. Le territoire de MACS répond à cette même diversité de productions avec une présence plus marquée encore en maïs semence et asperges, comme il a été indiqué en préambule et comme on peut le constater sur le graphique suivant.

Part des différents types de cultures dans l’assolement du périmètre étudié en 2014 (source : Registre Parcellaire Graphique PAC des exploitations)

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 12 Carte des textures de sol sur le territoire de MACS (source BRGM)

Le développement de ces cultures, et particulièrement de l’asperge et du maïs semence, repose notamment sur des conditions pédo-climatiques favorables à leur implantation.

En matière de qualité des sols, le périmètre d’étude correspond à une zone rétro- littorale composée de sols sableux à mixtes, qui amorcent le secteur plus vaste du plateau landais sableux vers le Nord.

A l’échelle de MACS (cf. carte ci-contre), cette zone se distingue de la bande littorale constituée de sols dunaires récents, propices à l’implantation du pin maritime, et aux terrasses alluviales de l’Adour en partie sud où les terrains sablo-limono-argileux sont naturellement plus fertiles.

En matière d’élevages, leur présence est marquée sur les communes proches de l’Adour, notamment Saint- Jean-de-Marsacq, Saint- Martin-de-Hinx et Sainte- Marie-de-Gosse, mais plus faiblement développé sur le périmètre étudié. On en dénombre 19 sur les 5 communes, avec la particularité d’une forte activité équine par rapport aux autres types d’élevages (cf. graphique ci-contre).

Types d’élevage sur le périmètre d’étude (diagnostic agricole du PLUi de MACS 2017)

L’ensemble des productions, végétales comme animales, sont valorisées de deux manières :  des débouchés en circuit long grâce à l’organisation en coopératives, et le plus souvent sous signe de qualité,  une commercialisation plus courte avec de la vente directe à la ferme, sur les marchés ou encore au sein d’AMAP pour les agriculteurs « bio », dont le nombre augmente.

Ce second mode de valorisation des produits est d’ailleurs en développement grâce, notamment, à l’accroissement démographique et au tourisme.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 13 1.4 La filière agricole, de l’amont à l’aval

Les filières de l’amont fournissent aux exploitations agricoles leurs moyens de production, à savoir les engins agricoles, les semences, les plants, les engrais, les produits phytosanitaires, mais aussi les aliments et produits pour l’élevage.

Les filières de l’aval sont limitées dans le cas de la présente étude à la première transformation et à la commercialisation des produits issus des exploitations agricoles.

Compte tenu des productions tournées davantage vers les grandes cultures, les partenaires économiques privilégiés sont essentiellement les groupes coopératifs, qui interviennent en amont comme en aval des exploitations. Elles assurent à la fois un service d’approvisionnement de fournitures et d’intrants nécessaires à la production agricole et la collecte et la commercialisation des récoltes. Les principaux groupes coopératifs intervenant sur le département des Landes, tout comme sur le territoire de MACS sont Maïsadour, Euralis et Lur Berri. D’autres intervenants d’envergure, comme Monsanto à Peyrehorade, ont également une influence sur le territoire, en particulier sur la filière maïs semence, comme cela a été présenté dans la définition du périmètre d’étude. Des opérateurs spécialisés dans le conditionnement de légumes, notamment de plein champ, sont également présents à moins de 40 kilomètres de Tosse : SOLEAL (groupe Bonduelle) à , SERETRAM (Géant Vert) à Labatut, Champiland à Herm. Côté productions animales, le groupe Labeyrie est implanté à Saint-Geours-de-Maremne et le couvoir de la Côte d’Argent à Magescq.

Rappel des principaux partenaires économiques des filières maïs semence et asperges :  centre d’approvisionnement et plateforme de stockage et de négoce de la coopérative Maïsadour à Saint-Vincent-de-Tyrosse  silos de collecte Maïsadour, Agralia et Euralis à Magescq, Saint-Jean-de-Marsacq et Saint- Martin-de-Hinx  centre de recherche et d’expérimentations de l’INRA à Saint-Martin-de-Hinx  siège de la coopérative Agralia à Saint-Paul-les-Dax  site de stockage et de négoce de la société Monsanto à Peyrehorade  coopérative Copadax à Castets  coopérative Maïsadour à Herm.

S’agissant du périmètre d’étude, seule la coopérative Maïsadour est présente via son site de Saint- Vincent-de-Tyrosse, qui est l’une des principales usines de l’ouest de l’Europe pour la filière Maïsadour-Semences.

On trouve également, sur le périmètre d’étude, 3 CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) qui sont des coopératives agricoles permettant de mutualiser des équipements nécessaires aux exploitations agricoles qui en sont adhérentes.

Commune CUMA Saint-Vincent-de-Tyrosse CUMA de Saint-Vincent-de-Tyrosse Soustons CUMA communale Soustons CUMA les Deux-Etangs

Comme indiqué en préambule, les exploitations impactées par le projet de ZAC du Sparben travaillent en dehors ou en marge de ces systèmes « traditionnels ». L’EARL Metge et l’EARL Mathio disposent chacune de leur propre unité de conditionnement et assurent leur propre commercialisation, sans faire appel aux coopératives du secteur. En matière d’emplois, ils gèrent donc directement la main d’œuvre permettant à la fois la production primaire, la première transformation et la commercialisation, à savoir :  EARL Metge : 30 à 35 personnes employées pendant 3 mois, soit environ 8 ETP ;  EARL Mathio : 30 personnes employées pendant 3 mois + 1 salarié permanent à l’année, soit environ 8,5 ETP. Quant à l’exploitation Dufau, sa production de maïs semence est commercialisée par Monsanto, mais ses approvisionnements en amont sont achetés en fonction des prix proposés, indépendamment de la structure et souvent bien au-delà des limites du territoire de MACS ou des communautés de communes voisines. L’emploi généré par l’exploitation au niveau de la production de maïs semence durant l’été représente une quarantaine de personnes pendant 3 semaines, ce qui équivaut à 2,3 ETP.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 14 2. Etude des effets positifs ou négatifs du projet sur l’économie agricole

2.1 Choix du référentiel économique au regard duquel seront évalués les effets positifs ou négatifs du projet sur l’économie agricole

L’évaluation du montant de la compensation collective s’appuiera sur les résultats économiques établis chaque année par la Chambre d’agriculture sur un grand nombre d’exploitations, dans le cadre du réseau des fermes de référence. Ceci permet de disposer ainsi des valeurs de produit brut, de charges opérationnelles et de marge brute pour les principales productions landaises. Ces données ne sont pas publiques mais sont diffusées chaque année aux adhérents des groupements de développement agricole départementaux. Des résultats de synthèse sont toutefois disponibles sur le site internet de la Chambre d’Agriculture des Landes (lien : https://landes.chambre- agriculture.fr/gestion-de-lentreprise/analyser-ses-resultats/marges-brutes-par-production/). L’exemple du maïs semence est disponible en annexe. Ces références technico-économiques sont reconnues et utilisées par tous les acteurs du département (banques, coopératives...). Elles seront ici aussi utilisées pour évaluer les pertes financières liées aux filières agricoles impactées par le projet.

N.B. Pour l’asperge, en l’absence d’observatoire économique, les références utilisées ont été établies à dire d’experts par le pôle Développement de la Chambre d’Agriculture des Landes.

2.2 Analyse des impacts directs et indirects sur l’économie agricole

Effets positifs

Les objectifs liés au projet d’aménagement de la ZAC du Sparben sont multiples et générateurs de valeur ajoutée pour le territoire : - renforcement de la destination touristique des Landes - différenciation du territoire via la dominante golfique - développement de l’emploi local - création d’un habitat de qualité et diversifié - création d’équipements structurants à l’échelle communale et intercommunale.

La réalisation du projet viendra conforter l’économie résidentielle locale par l’apport de nouvelles populations. A terme, le projet va permettre d’accueillir 1400 habitants supplémentaires (résidences principales et secondaires confondues). Le projet a également une dimension touristique qui va générer là aussi un afflux de population supplémentaire. Ce sont autant de consommateurs potentiels pour les producteurs agricoles locaux, qui pourront profiter de ce supplément démographique pour écouler une part plus importante de leur production en vente directe. C’est particulièrement le cas pour les producteurs d’asperges et fraises du périmètre d’étude et au-delà, mais d’autres productions présentes sur le secteur pourront également bénéficier de cette opportunité (cf. chapitre 5.2 potentiel de production pour la vente en circuits courts).

Dans ce cadre, la mise en place d’un magasin de producteurs locaux peut être envisagée afin de favoriser la mise en relation avec la clientèle permanente ou saisonnière. L’attractivité du site et du pôle de vie, du fait de la synergie entre aménagements urbains, résidentiels, touristiques, de loisirs et d’équipements publics, se révèle favorable à l’implantation d’un local de vente de ce type au cœur- même du projet, et plus précisément au sein de la place centrale du projet d’aménagement. Cet espace de centralité, mêlant habitat, commerces et équipements, participe à la dynamique de création de lien social à l’intérieur du périmètre de la ZAC, mais aussi plus largement à l’échelle communale. L’esprit « place de village » ou « place de marché » constitue un atout pour un point de vente de produits agricoles locaux.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 15 Effets négatifs

Impacts directs Le projet impacte directement trois exploitations agricoles, dont la surface cultivée dans le périmètre golfique disparait définitivement, ce qui représente un total de 38,94 ha de SAU perdus. Ces surfaces sont des terrains à fort potentiel agronomique, valorisés en totalité par des équipements d’irrigation, dont un forage situé dans l’emprise du projet. Les caractéristiques de ces parcelles permettent l’implantation de cultures à haute valeur ajoutée, à savoir :  l’asperge, pour deux des trois exploitations (pour un total de 16,14 ha), du fait de la nature sablonneuse du sol et du caractère irrigable du terrain ;  le maïs semence pour la troisième exploitation (22,80 ha concernés), du fait de l’accès à l’irrigation également, de la configuration et de la taille des parcelles cultivées, ainsi que de leur isolement vis-à-vis d’autres champs de maïs environnants.

Pour la filière asperges, l’impact généré par la perte de surface se répercute sur plusieurs années car il s’agit d’une culture pluriannuelle : une plantation d’asperges peut ainsi produire pendant une période d’environ 10 ans, avec un potentiel de rendement maximum entre la troisième et la huitième année. La disparition de surfaces en asperges génère donc une diminution du volume de production sur le nombre d’années restant à produire. Par ailleurs, afin de maintenir un volume de production constant pour l’approvisionnement des coopératives ou des stations de conditionnement et d’expédition, les agriculteurs anticipent les plantations de nouvelles aspergeraies sans attendre la fin de production des anciennes. Cette pratique permet de disposer d’une surface toujours égale en plantations au potentiel de rendement maximum. Par conséquent, la disparition de surfaces non plantées peut également impacter la filière sur plusieurs années.

Pour la filière maïs semence, la diminution de surface de production est d’autant plus impactante que la compensation en nouveaux terrains cultivables doit répondre à certaines exigences en matière de caractéristiques parcellaires (isolement notamment. De plus, cette perte de surface est concentrée sur une même exploitation : la SAU impactée représente plus de la moitié de la SAU totale de l’exploitation, ce qui constitue un déséquilibre très important. Dans un contexte agricole difficile, où les installations de nouveaux agriculteurs est complexe, de surcroit dans le secteur côte sud des Landes où le marché foncier est tendu, la cessation d’activité d’une exploitation agricole constituerait un préjudice important pour l’agriculture du secteur. Pour finir, il faut souligner que deux des trois exploitations concernées ont des installations en limite directe du périmètre du projet : hangar de stockage matériel pour l’un, hangar de stockage matériel, séchoirs à maïs et forage d’irrigation pour l’autre. Ces installations sont localisées en dehors des sièges d’exploitations et bénéficient, du fait de leur proximité, directement et exclusivement aux terres incluses dans l’emprise golfique. Par conséquent, la disparition de ces surfaces agricoles entraine la désaffectation de ces hangars et de ces équipements.

Impacts indirects La disparition de surfaces agricoles génère un impact sur les activités de la sphère agricole et des opérateurs économiques des filières en amont et à l’aval de la production agricole en elle-même. Comme indiqué précédemment, ce sont les filières liées à la production d’asperges et de maïs semence qui sont susceptibles d’être impactées : diminution des ventes de plants, semences, engrais, intrants et autre approvisionnements liés aux cultures (en amont), diminution du volume et du chiffre d’affaires lié à la commercialisation des produits agricoles bruts, conditionnés ou transformés (à l’aval).

Par ailleurs, la disparition de terres agricoles en vue de projets d’urbanisation ou d’aménagement, comme celui du projet de ZAC du Sparben, est un facteur impactant les capacités de production des exploitations. La recherche de surfaces équivalentes pour maintenir l’activité est une solution indispensable, mais complexe compte tenu de la rareté des terres agricoles disponibles, d’autant plus celles de très bonne qualité agronomique. La tension du marché foncier est bel et bien une réalité dans cette partie du département, avec des prix de vente élevés, ce qui accroit la concurrence entre agriculteurs et rend l’accès au foncier de plus en plus difficile dans un contexte agricole déjà très fragilisé par la conjoncture économique.

Enfin, la réalisation du projet d’aménagement golfique va constituer un changement majeur dans l’environnement du secteur concerné en matière de paysage et de fréquentation : jusqu’alors à vocation majoritairement forestière, avec quelques maisons isolées en périphérie, la zone va s’urbaniser et devenir un secteur d’habitat à part entière. L’accueil de nouvelles populations en limite des terrains agricoles qui vont continuer à être exploités (c’est le cas de certaines parcelles en asperges pour l’EARL Mathio) est potentiellement source de conflits de voisinage, l’activité agricole pouvant être alors

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 16 considérée comme génératrice de nuisances (auditives, olfactives et autres). La perte du caractère isolé de ces surfaces agricoles constitue donc une gêne pour l’exploitant agricole qui devra désormais composer avec son nouvel environnement lors de la réalisation de ses travaux agricoles usuels.

2.3 Effets cumulés avec d’autres projets connus

L’étude d’impact du projet de ZAC du Sparben ne mentionne pas de projet connu à prendre en compte à proximité du secteur étudié. Toutefois, les travaux d’élargissement de l’autoroute A63 entre et Saint-Geours-de-Maremne, constituent un projet d’envergure qui impacte des surfaces à vocation agricole sur le territoire de la communauté de communes de MACS. Dans ce cadre, les parcelles agricoles impactées voient leur surface diminuée, le plus souvent en bordure sur une largeur plus ou moins importante. Les cultures concernées sont le plus souvent du maïs grain ou du maïs semence, mais aussi une parcelle d’asperges. La plupart des terrains étant irrigués, des équipements d’irrigation ont été impactés et ont dû être ré-adaptés à la nouvelle configuration parcellaire. De même pour les équipements de drainage et les chemins d’accès aux parcelles. Une douzaine d’hectares de SAU ont ainsi été utilisés pour cet aménagement, dont près des deux-tiers sur les 3 communes de l’axe Bénesse-Maremne/Saint-Vincent-de-Tyrosse/Saint-Geours-de-Maremne.

2.4 Evaluation financière globale des impacts directs et indirects

Méthode de calcul :

Le projet de ZAC du Sparben a une incidence sur 38.94 ha de terres irriguées à fort potentiel, avec des productions en place telles que l’asperge et le maïs semence.

La compensation collective sera donc analysée à partir de ces paramètres.

Sur la base du référentiel économique défini précédemment, il est possible de procéder à l’évaluation de la compensation collective en identifiant deux incidences sur l’activité économique du territoire, du fait de la surface retirée de la production agricole :  la perte en amont de l’exploitation, pour la non fourniture des intrants nécessaires aux cultures  la perte en aval, pour la non valorisation et vente des productions non mises en place (maïs semence, asperges et triticale).

A noter que les pertes de surface pour les agriculteurs font l’objet d’une compensation spécifique à titre individuel, en dehors de ce calcul.

Les études actuellement menées évaluent, au titre de la compensation collective :  pour la perte en amont, une valeur égale au montant des charges opérationnelles, c’est-à- dire ce que l’exploitation agricole ne fera pas fonctionner en économie locale  pour la perte en aval, une valeur équivalente à 1,47 fois le montant du produit brut (= volume/ha x prix sortie ferme), prenant en compte à la fois la production primaire sur l’exploitation (impact direct) et sa valorisation par les entreprises de première transformation en vue de la commercialisation (impact indirect). A noter que le ratio de 0,47 permettant de calculer le chiffre d’affaires des industries agro- alimentaires (IAA) à partir de la valeur de la production agricole a été déterminé, toutes filières confondues et pour la région Nouvelle-Aquitaine, par le service régional « Economie Prospective » de la Chambre Régionale d’Agriculture Nouvelle Aquitaine, sur la base des Comptes Nationaux de l’Agriculture et des données de la base ESANE (Elaboration des Statistiques Annuelles de l’Entreprise), selon les calculs de l’encadré suivant.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 17

Calcul du coefficient multiplicateur « Production agricole => Chiffre d’affaires des IAA »

1 2014 Nouvelle -Aquitaine 2 Valeurs des biens et services produits par les exploitations agricoles (M €) 11 192 3dont services 713 4 5 CA HT M€ - EPT hac mono et quasi mono régionales 11 086 6 7 Nbre ETP salariés EPT dans les entreprises de la région 25 920 8 9 CA HT EPT / ETP (€) 427 684 10 11 EPT régionales hors artisanal et commercial 12 Nombre ETP dans les établissements 35 974 13 CA HT EPT estimé (K €) 15 385 493 14 15 CA HT EPT diminué de la VBSEA hors services (K €) 4 906 643 16

17 Ratio (CA EPT - VBSEA hors services) / (VBSEA hors services) 0,47

Première étape, détermination de la "Valeur des Biens et Services Produits par les Exploitations Agricoles" (VBSPEA). Des comptes de l'agriculture (compte "production") sont extraits les "valeurs des biens et services produits par les exploitations agricoles" (ligne 1) ainsi que le total des services (ligne 2). Ces derniers sont extraits afin d'être déduits ultérieurement de la valeur "produit" puisqu'ils ne concourent pas à alimenter l'activité des entreprises de première transformation.

Deuxième étape, estimation du chiffre d'affaires hors taxe (CA-HT) des Entreprises de Première Transformation (EPT) (Sources – ESANE – CLAP). En mobilisant les bases de données de l'INSEE : ESANE et CLAP (Connaissance Locale de l'Appareil Productif), sont retenues, au titre des entreprises de première transformation, les industries agroalimentaires dont le code NAF est compris entre 101 et 110, soit l'ensemble des industries alimentaires, hors artisanat commercial et la fabrication de boissons :

Code NAF Secteur d'activité

10-hac Industries alimentaires hors artisanat commercial Transformation et conservation de la viande et préparation de produits à base de viande hors charcuterie 101-hac artisanale

1020Z Transformation et conservation de poisson, de crustacés et de mollusques

103 Transformation et conservation de fruits et légumes

104 Fabrication d'huiles et graisses végétales et animales 105 Fabrication de produits laitiers 106 Travail des grains - fabrication de produits amylacés Fabrication de produits de boulangerie-pâtisserie et de pâtes alimentaires hors fabrication de pain et de 107-hac pâtisserie fraîche 108 Fabrication d'autres produits alimentaires 109 Fabrication d'aliments pour animaux 110 Fabrication de boissons

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 18

Les données utilisées, CA-HT (ligne 5) et effectifs salariés à temps plein (ligne 7), sont celles des entreprises mono-régionales (100 % de ses effectifs dans la région), ou quasi-mono-régionales (entre 80 et 100 % strictement, de ses effectifs dans la région), issues de la base ESANE. Afin de déterminer le CA-HT réalisé par les établissements présents sur le territoire régional, il est estimé en calculant le CA-HT (ligne 9) sur la base des données ESANE et en prenant en compte les effectifs salariés des établissements, source CLAP (ligne 12), soit : CA-HT des établissements = CA-HT/ETP x ETP des établissements

Troisième étape : calcul du ratio Afin d'éviter un double compte, on soustrait au CA-HT des Entreprises de Première Transformation (EPT), la Valeur des Biens et Services Produits par les Exploitations Agricoles (VBSPEA), diminuée des services (ligne 15). Le ratio est alors égal à : [CA-HT des EPT – (VBSPEA hors service)] / (VBSPEA hors service) (ligne 17).

Dans une logique de reconstitution du potentiel économique perdu, il convient de réaliser des investissements à même de générer un volume de production qui viendra compenser la perte évaluée. Ce potentiel économique ne peut être reconstitué de façon immédiate. Il convient donc d’estimer cette durée de reconstitution.

Selon la bibliographie, il faut :  entre 7 et 15 ans pour que le surplus de production généré par un investissement, couvre la valeur initiale de cet investissement dans les entreprises françaises (source : service économique de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture),  entre 7 et 12 ans pour mener à son terme un aménagement foncier agricole et forestier (AFAF, de la mise en place des CCAF/CIAF à la réception des travaux connexes et la prise de possession des parcelles),  8 années minimum pour mener un projet agricole collectif :

Aussi fixera-t’on la durée estimée pour la reconstitution du potentiel économique à 10 ans. Les pertes amont et aval seront ainsi calculées sur cette durée pour évaluer le potentiel économique à retrouver.

Le calcul final vise à déterminer le montant de l’investissement nécessaire à la reconstitution du potentiel économique perdu et précédemment calculé. C’est ce montant qui correspond au montant de la compensation agricole collective. Le principe est basé sur la plus-value opérée par les filières aval (coopératives agricoles notamment) pour un euro de produit brut agricole généré par les exploitations. Ainsi, il s’agit de mesurer la valorisation de la production agricole sur l’ensemble de la filière, à partir des moyens de production mis en œuvre sur les exploitations agricoles. Dans la mesure du possible, seront mobilisées pour ce calcul des données locales (départementales), lorsqu’elles sont disponibles pour les productions considérées. Ce coefficient sera déterminé par comparaison du prix payé aux agriculteurs par les coopératives et du prix du marché après valorisation par les structures aval (prix de revente par les coopératives).

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 19 Chiffrage du montant à compenser pour l’économie agricole :

Sur le projet de ZAC du Sparben, les productions non mises en place, avec une incidence collective sur l’économie locale, sont :  22.80 ha de maïs semence  12.34 ha d’asperges en pleine production  3.80 ha de triticale, nécessaires à la rotation des asperges. Soit un total de 38,94 ha de cultures impactées.

Cultures : 2 015 2 016 2 017 moyenne compensa° euros / ha assolement charges et produit brut

Maïs Ch opérat° 1 844 1 809 1 850 1 834 Amont : 1 834 58,6% Semence Produit Brut 3 930 3 968 3 943 3 947 Aval : 5 802 58,6%

Triticale Ch opérat° 568 511 434 504 Amont : 504 9,8% Produit Brut 761 538 708 669 Aval : 983 9,8%

Asperges Ch opérat° 10 100 Amont : 10 100 31,7% Produit Brut 24 800 Aval : 36 456 31,7% rendement 8 000 prix 3,15 3,40 2,75 3,10 Calcul des préjudices moyens à l’hectare par type de culture

Le montant total annuel à compenser collectivement est évalué sur la base de ces surfaces, et à partir de la moyenne sur les trois dernières années des charges opérationnelles et des produits bruts sur ces productions (cf. tableau précédent). Sur cette base, et en pondérant les montants à l’hectare par la part de chaque culture dans l’assolement, on obtient un montant moyen pour le périmètre d’étude de : - pertes amont : 4 324 €/ha/an - pertes aval : 15 046 €/ha/an - total des pertes : 19 370 €/ha/an

Cette valeur, appliquée aux 38,94 ha impactés, sera multipliée par 10 pour le montant total à compenser sur la période de reconstitution du potentiel économique.

Pour le calcul final, le coefficient sera évalué en se basant sur la valorisation du maïs semence par les coopératives semencières à l’aval, en comparant :  le produit brut du maïs semence au niveau des exploitations agricoles productrices, qui représente le prix d’achat par les coopératives semencières ;  le coût du poste semences des exploitations cultivant du maïs grain (irrigué ou non irrigué), qui traduit le prix de vente des semences par les coopératives. Le choix de la filière maïs semence a été retenu du fait du potentiel particulier du territoire impacté pour cette culture. Les chiffres, présentés dans les tableaux qui suivent, sont de nouveau issus des références économiques annuelles de la Chambre d’agriculture des Landes. Pour faciliter la comparaison, les chiffres seront ramenés à la « dose » de semences, notion utilisée en pratique pour mesurer l’équivalent de 50 000 grains.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 20 Valeur « amont » des coopératives (prix d’achat aux producteurs de maïs semence) :

Produit brut €/ha Produit brut €/ha

2013 2014 2015 2016 2017 moyenne

Maïs semence 4242 4024 3903 3940 3931 4008

Calcul du produit brut moyen du maïs semence (production primaire)

200 à 300 doses de maïs semence sont produites à l’hectare, en fonction des variétés. En retenant une moyenne de 250 doses par hectare produit, on obtient un produit brut de 16,032 €/dose.

Valeur « aval » des coopératives (prix de vente aux producteurs de maïs grain) :

Coût semences €/ha Coût €/ha 2013 2014 2015 2016 2017 moyenne

Maïs non irrigué 152 158 156 161 151 155,6

Maïs irrigué 162 176 178 175 173 172,8

Calcul du coût moyen des semences dans la production de maïs grain

Soit une moyenne de 164,2 €/ha maïs sec et irrigué confondus. Toujours d’après les références économiques de la Chambre d’agriculture, il faut en moyenne 1,59 doses de maïs pour produire un hectare de maïs grain (moyenne maïs sec et irrigué), ce qui équivaut à un coût de 103,27 €/dose.

Valorisation par les coopératives : Valeur « amont » : 16,032 €/dose Valeur « aval » : 103,27 €/dose Valorisation : 103,27 / 16,032 = 6,44 Un euro investi dans la production de maïs semence permet donc de générer, dans le département des Landes, 6.44 euros de produit à l’aval par les coopératives. Sur ces bases, le montant de l’investissement nécessaire à la reconstitution du potentiel économique perdu et précédemment calculé est de : (Montant du préjudice/ha/an x surface impactée x 10 ans) / 6.44 = (19 370 €/ha/an x 38.94 ha x 10 ans) / 6.44 = 1 171 222 €

Montant de la compensation collective avant mise en œuvre des compensations individuelles = 1 171 222 €

2.5 Analyse de l’ensemble des impacts directs et indirects éventuels sur l’économie agricole des mesures compensatoires autres qu’agricoles

Les mesures compensatoires autres qu’agricoles que le Syndicat Mixte Landes Océanes aura à mettre en œuvre, en lien notamment avec les autorisations environnementales et les procédures de défrichement, n’ont pas d’impact connu à ce jour sur l’économie agricole du territoire.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 21 3. Les mesures envisagées et retenues pour éviter et réduire les effets négatifs notables du projet

La situation des exploitations agricoles concernées a été prise en compte de façon précoce dans les différentes études liées au projet de ZAC du Sparben. L’analyse des effets négatifs du projet sur ces trois structures a permis, dans ce cadre, de définir des mesures d’évitement, de réduction et de compensation de ces impacts.

3.1 Mesures d’évitement et de réduction des impacts

Le Syndicat Mixte Landes Océanes, porteur du projet de ZAC du Sparben, a très tôt associé les services de la Chambre d’Agriculture des Landes pour étudier l’activité agricole à l’intérieur et à proximité du périmètre du projet. Cette analyse a fait l’objet d’un rapport d’expertise remis au Syndicat Mixte en juin 2015. Sur la base de ces éléments, l’emprise foncière du projet a été revue, afin notamment de réduire l’impact sur l’agriculture. C’est ainsi qu’une partie des parcelles exploitées par l’EARL Mathio a été exclue du périmètre du projet, permettant à l’exploitation la poursuite partielle de son activité sur ce secteur. L’évolution du périmètre du projet est présentée dans les figures suivantes.

Périmètre de ZAC initial – rapport d’expertise agricole juin 2015

Périmètre du projet de ZAC – Etude d’impact mai 2017

Parcelles EARL Mathio exclues

du périmètre du projet

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 22 La redéfinition du périmètre tenant compte des enjeux environnementaux et agricoles a réduit de plus de moitié le prélèvement de SAU de l’EARL Mathio. Cette mesure a ainsi permis d’éviter l’impact sur 14,56 ha de terres agricoles, permettant de limiter les effets du projet sur l’activité de l’EARL Mathio : poursuite des cultures sur les parcelles concernées, possibilité de replantation d’asperges sur ces terrains (en fonction des besoins en rotation des parcelles), moindre diminution du volume de production en asperges, meilleure continuité d’approvisionnement pour la station de conditionnement, moindre perte de chiffre d’affaires.

Bilan des surfaces de l’EARL Mathio concernées par le projet :

Périmètre du projet Surfaces EARL Mathio Impact sur la SAU de impactées l’exploitation Initial – juin 2015 25,96 ha 84 %

ZAC – mai 2017 11,40 ha 37 %

Les terrains agricoles qui vont ainsi continuer à être exploités vont toutefois être en contact direct avec la zone du projet, comme cela a été développé dans le chapitre 2 sur les impacts négatifs du projet. Des problèmes de cohabitation entre la zone urbanisée et la zone agricole peuvent survenir du fait de cette proximité. Cependant, les aménagements prévus en limite Est de la ZAC du Sparben concourent à éloigner les parcelles réellement constructibles des îlots agricoles cultivés : voirie périphérique, cheminement doux, grands arbres plantés de part et d’autre des voies, noues pour la gestion des eaux pluviales, comme schématisé ci-dessous. Ils participent ainsi à une moindre co-visibilité entre les deux secteurs, ce qui devrait permettre de tendre vers une moindre gêne pour les habitants lors de la réalisation des travaux agricoles et par conséquent une plus grande liberté d’action pour l’exploitant dans l’organisation de son activité.

Coupe du boulevard lisière vers l’A63 (source : Annexe 5 de l’étude d’impact – avant-projet Partie urbaine)

3.2 Mesures de compensation des impacts agricoles

Les impacts résiduels sur l’agriculture n’ayant pu être supprimés, le prélèvement de surface agricole final est de 38,94 hectares. Le Syndicat Mixte Landes Océanes a proposé de compenser ces surfaces, en s’engageant à restituer aux trois exploitations des surfaces au moins équivalentes le plus tôt possible, afin de permettre :  les replantations d’asperges et l’anticipation de la montée en production, pour éviter de provoquer une baisse de volume de production dans l’approvisionnement des stations de conditionnement et des circuits de commercialisation sur lesquels deux exploitations se sont positionnés,  l’adaptation des nouveaux terrains en matière de fumure, amendements, drainage, équipements d’irrigation, accès, etc. pour une mise en culture optimale.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 23 L’ensemble des mesures, préconisations, rétablissements des équipements et réseaux seront anticipés pour limiter au mieux les préjudices subis. Les dates prévisionnelles de prise de possession des terrains sont juillet 2020 pour les deux aspergeraies et novembre 2020 pour le maïs semence, mais les mesures compensatoires devront être mises en œuvre dès 2019. La mise en œuvre de ce calendrier ne pourra être tenue qu’à la condition de signature du traité de concession effective à l’automne 2019.

Les surfaces proposées pour la compensation sont au final supérieures aux surfaces impactées, afin notamment de compenser les pertes de rendement probables lors des premières années de mise en culture :  DUFAU Jérôme : 32 ha à Tosse  EARL Metge : 6,25 ha à Tosse  EARL Mathio : 14 ha à Saint-Vincent-de-Tyrosse

Les deux premières parcelles sont des terrains forestiers pour lesquels une autorisation de défrichement doit être demandée par le Syndicat Mixte Landes Océanes.

Exploitation Références Occupation du sol compensée cadastrales Lande à fougère aigle sous futaie de pin maritime DUFAU Jérôme AE4 Jeune plantation de pin maritime sur lande sèche Molinie Jeune plantation de pin maritime EARL Metge AD2 Coupe rase

Ces surfaces répondent aux exigences techniques, fonctionnelles et agronomiques des exploitants concernés, qui ont validé le choix de ces terrains. La carte suivante montre la localisation de ces deux parcelles.

Carte des terrains proposés pour la compensation des exploitations agricoles sur la commune de Tosse

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 24 Perspectives d’assolement pour l’exploitation DUFAU

Le tableau suivant montre l’évolution des surfaces, cultures et marges brutes prévisionnelles sur l’exploitation DUFAU en lien avec la relocalisation sur les nouvelles parcelles défrichées, et sur la base des hypothèses minimales suivantes : - défrichement des terrains, réalisation des équipements et préparation du sol (y compris amendements) par l’aménageur en 2019 - préparation du sol par mise en culture de maïs grain irrigué en 2020, avec faible rendement du fait de l’état du sol (marge brute diminuée d’au moins 50%) - transfert du contrat de maïs semence en 2021 à surface égale à celle d’aujourd’hui a minima (23ha) - mise en culture de soja (marge brute presque à hauteur d’un maïs grain irrigué) sur les 9 ha restants pour garantir l’isolement du maïs semence le cas échéant.

Terrains actuels 22,8 ha Terrains défrichés 32 ha Total exploitation MAÏS SEMENCE MAÏS SEMENCE MAÏS GRAIN SOJA Variation / Total € Marge brute € Marge brute € Marge brute € Marge brute € 2019 Surface Surface Surface Surface par ha total par ha total par ha total par ha total 2019 23 2195 50046 0 0 50046 - 2020 23 2195 50046 32 324 10368 0 60414 10368 2021 0 23 2195 50046 0 9 561 5161 55207 5161 2022 0 23 2195 50046 0 9 561 5161 55207 5161 2023 0 23 2195 50046 0 9 561 5161 55207 5161

L’augmentation de marge brute en 2020 (par rapport à la référence 2019 qui correspond à la situation initiale) est liée à la mise à disposition des nouveaux terrains sans prise de possession des terrains actuels par l’aménageur. C’est une année transitoire qui doit permettre la poursuite de la préparation du sol sur les terrains défrichés, en vue de la mise en culture en maïs semence dès 2021 et de la continuité du contrat de production. Ces terrains doivent en effet faire l’objet d’amendements supplémentaires pendant 3 à 5 ans pour ajuster les paramètres physico-chimiques du sol et créer des conditions favorables au bon développement des cultures. De ces conditions agronomiques dépend le maintien du contrat de production de maïs semence sur ces 23 ha. Un suivi agronomique des parcelles défrichées durant cette période, avec analyse de sol annuelle, permettra d’apporter les corrections nécessaires.

Perspectives d’assolement pour l’EARL Metge

Pour le cas de cette plantation d’asperges, la prise de possession des terres pourrait n’intervenir qu’en fin de vie de l’aspergeraie, à savoir après la récolte 2026. Dans cette hypothèse, le défrichement de la parcelle proposée pour la relocalisation en 2019, la préparation du sol avec amendements et culture de maïs grain en 2020, 2021 et 2022, et la nouvelle plantation d’asperges en 2023 sont autant d’éléments qui concourrent à l’anticipation effective de la fin de production et de la délocalisation de l’aspergeraie actuelle. Il manquera toutefois deux années de production en 2027 et 2028, avec un potentiel respectivement de 80% et 70% d’un rendement optimal, ce qui correspond, sur la base d’une marge brute de 14700 €/ha (références Chambre d’Agriculture) à 104 517 €.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 25 Sur les terrains défrichés, la mise à disposition de la parcelle par anticipation, ainsi que l’augmentation de surface vont conduire, par rapport à la situation actuelle, à l’augmentation de marge brute globale indiquée dans le tableau suivant (à noter que les marges brutes maïs ont été diminuées les deux premières années du fait des conditions agronomiques du sol défavorables).

Terrains défrichés MAÏS GRAIN ASPERGES Surface Marge brute € Surface Marge brute € supplémentaire par ha totalsupplémentaire par ha total 2019 2020 6,25 324 2025 2021 6,25 486 3038 2022 6,25 648 4050 2023 2024 1,51 4410 6659 2025 1,51 8820 13318 2026 1,51 14700 22197 2027 1,51 14700 22197 2028 1,51 14700 22197 2029 1,51 14700 22197

Soit un total de 117 878 €, ce qui constitue une différence de + 13 361 € par rapport à la poursuite de l’exploitation des terrains actuels en l’absence de projet de ZAC du Sparben.

Comme pour l’exploitation DUFAU, les terrains défrichés doivent faire l’objet d’amendements supplémentaires pendant 3 à 5 ans pour ajuster les paramètres physico-chimiques du sol et créer des conditions favorables au bon développement des cultures.

Nota : tous les montants de marges brutes utilisés pour les calculs présents sont issus des références économiques établies par la Chambre d’Agriculture et ne reflètent pas précisément les résultats économiques des exploitations étudiées. Les résultats comptables réels seront pris en compte lors des expertises individuelles de ces exploitations.

En ce qui concerne la compensation de surface de l’EARL Mathio, un travail partenarial entre le Syndicat Mixte Landes Océanes, la Chambre d’Agriculture, le Conseil Départemental et la SAFER est en cours pour négocier un protocole de transaction d’un stock foncier agricole existant sur la commune de Saint-Vincent- de-Tyrosse, qui répond concomitamment à un deuxième objectif à savoir l’installation d’un jeune agriculteur au sein de l’EARL Mathio.

Les terres proposées à la compensation ont une vocation agricole, auparavant utilisées par un élevage de chevaux, mais localisées dans un secteur isolé favorable à la culture du maïs semence. C’est d’ailleurs cet assolement qui est pratiqué sur les parcelles agricoles voisines. Les références cadastrales sont AR61 et AR87. Les cartes suivantes montrent la localisation de cette parcelle, qui comprend en outre des équipements d’irrigation et un bâtiment à usage agricole.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 26 Localisation de la parcelle proposée pour la compensation sur la commune de Saint-Vincent-de-Tyrosse

Projet de ZAC du

Sparben

Parcelle proposée pour la compensation

Zoom sur la parcelle agricole proposée pour la compensation

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 27 4. Bilan et mesures de compensation collective

4.1 Bilan de l’étude et conclusions sur l’opportunité d’une action de compensation collective à mettre en place avec la profession agricole

Le tableau suivant récapitule les impacts du projet sur l’activité agricole et les mesures d’évitement, de réduction et de compensation mises en œuvre et/ou proposées par l’aménageur.

Mesures d’évitement ou Impacts négatifs du projet sur Mesures de compensation de réduction des Impacts résiduels l’agriculture des impacts impacts

Impacts directs

Perte de surface agricole pour les Réduction du périmètre du Surfaces supérieures Aucun exploitations projet restituées aux agriculteurs

Perte d’équipements agricoles Equipements financés par Aucun (irrigation) l’aménageur

A préciser en fonction des Diminution des volumes de Réduction du périmètre du Anticipation des mesures dates de mise en œuvre production d’asperges projet compensatoires des mesures et du projet

A préciser en fonction du Perte du potentiel de production de Surfaces supérieures potentiel agronomique du maïs semence restituées aux agriculteurs sol Risque de cessation d’activité Surfaces supérieures Aucun (exploitation DUFAU) restituées aux agriculteurs

Equipements financés par Désaffectation des hangars Aucun l’aménageur

Impacts indirects

Diminution du chiffre d’affaires des Réduction du périmètre du Surfaces supérieures Aucun opérateurs amont et aval projet restituées aux agriculteurs

Réduction du périmètre du Perte de 11,40 ha de Tension du marché foncier projet surfaces agricoles

Zone tampon entre A évaluer en fonction de la Risques de conflits de voisinage parcelles agricoles et mise en œuvre des urbanisées mesures

Pour rappel, les pertes de surfaces seront compensées comme suit :  22.80 ha de maïs semence transférés sur du terrain à vocation forestière, la surface supérieure proposée (32 ha) compense, sur la durée, les moindres rendements des premières années sur défriche ;  4.74 ha d’asperges compensés par une parcelle de défriche forestière, avec également une surface supérieure (6 ha) qui permet l’anticipation de plantation sur cette nouvelle parcelle et qui gomme, là aussi sur la durée, le volume plus faible d’asperges sur les premières années ;  11,40 ha d’asperges et de triticale transférés sur un terrain déjà agricole (14 ha), libéré par ses anciens exploitants, et attribués à l’EARL Mathio pour à la fois poursuivre la production d’asperges (maintien du volume produit) et favoriser l’installation d’un jeune agriculteur. Là aussi, la surface supplémentaire est censée combler le potentiel de production en asperges, plus faible les premières années après la plantation.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 28 Au bilan, le défrichement des parcelles forestières compense effectivement les surfaces agricoles correspondantes, mais ce n’est pas le cas pour les 11.40 ha d’asperges et de triticale, que l’agriculteur va retrouver sur des parcelles déjà agricoles. Il y a donc bien finalement une perte de 11.40 ha de surface agricole. La compensation collective résiduelle vient donc du transfert des 11.40 ha d’asperges et de triticale sur cette parcelle auparavant potentiellement dédiée au maïs semence, compte tenu de sa surface, de son isolement d’autres cultures par le massif forestier environnant et de la présence de maïs semence sur la parcelle agricole voisine.

La compensation sera donc évaluée sur cette surface et sur cette production, selon les mêmes principes de calcul qu’au chapitre 2, à savoir : Montant du préjudice liée à la culture du maïs semence : - pertes amont : 1 834 €/ha/an - pertes aval : 5 802 €/ha/an - total des pertes : 7 636 €/ha/an Montant de l’investissement nécessaire à la reconstitution du potentiel économique perdu : (Montant du préjudice/ha/an x surface impactée x 10 ans) / 6.44 = (7 636 €/ha/an x 11,40 ha x 10 ans) / 6.44 = 135 171 €

Montant de la compensation collective après réduction et compensation des impacts agricoles individuels = 135 171 €

4.2 Proposition de mesures de compensation

Les mesures de compensation collective ont pour objectif de consolider l’économie agricole du territoire impacté par le projet, en finançant des actions visant à retrouver, non pas la surface perdue, mais le potentiel économique de l’agriculture. La définition de ces actions est à rechercher, de façon privilégiée, au sein-même ou au plus près du territoire concerné (cf. périmètre d’étude).

A noter que la compensation collective est distincte des mesures de compensation et d’indemnisations individuelles, dont il a été question au chapitre 3, et de la compensation environnementale.

Des pistes de réflexion ont été abordées entre le Syndicat Mixte Landes Océanes et la profession agricole. Elles pourraient être envisagées dans les domaines suivants :  vente directe des produits agricoles, en profitant du potentiel démographique et touristique du secteur (renforcé par le projet de ZAC du Sparben) pour mettre en relation producteurs locaux et consommateurs ;  gestion de la ressource en eau dans ses différentes composantes et en lien avec le territoire : préservation de l’alimentation en eau potable, prise en compte du risque inondation, conciliation des usages économiques.

Ces deux points font l’objet d’une étude plus détaillée dans les chapitres 5 et 6 suivants.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 29 5. Vente directe ou en circuit court des produits agricoles locaux

Comme indiqué précédemment dans les effets positifs du projet sur l’économie agricole (cf. chapitre 2.2 Analyse des impacts directs et indirects), l’apport de population supplémentaire dans le cadre du projet de ZAC du Sparben, de façon permanente ou saisonnière, constitue une opportunité pour les agriculteurs de développer la vente directe ou la vente en circuits courts de leurs produits.

Un point de vente de ces produits, dont la forme reste à définir, peut potentiellement trouver sa place dans l’espace de centralité du projet d’aménagement et plus précisément sur la place villageoise au cœur de cet espace où sont notamment prévus des commerces. Il s’agit d’ailleurs d’un souhait du Syndicat Mixte Landes Océanes de voir figurer ce type de magasin à cet endroit.

5.1 Principe des circuits courts

Les circuits courts de commercialisation permettent de rapprocher le producteur du consommateur. Ils peuvent revêtir plusieurs formes répondant au principe de la vente directe, en cas de relation directe entre le producteur et le consommateur, ou de la vente indirecte, s’il existe au plus un intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Le schéma ci-dessous recense les différents modes de commercialisation, qui peuvent être organisés de manière individuelle ou collective.

Modes de commercialisation directe ou indirecte en circuits courts

Dans une optique de compensation économique collective pour la filière agricole, et afin de valoriser au mieux les potentialités offertes par le projet d’aménagement résidentiel et touristique, les organisations collectives ou celles permettant de profiter simultanément à plusieurs exploitations devront être privilégiées. Peuvent donc ainsi être envisagés :  un point de vente collectif, géré directement par des agriculteurs, sur le modèle du magasin de producteurs « Ô Champs » à Villeneuve de Marsan ;  un commerce alimentaire plus classique tenu par un tiers, proposant exclusivement ou partiellement des produits locaux issus de l’agriculture du territoire.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 30 Ce type d’offre n’est pas destiné à entrer en concurrence avec les structures de vente directe existantes sur le territoire, notamment celles mises en place dans un environnement proche et de manière saisonnière par les producteurs d’asperges. Il constitue davantage une proposition d’offre commerciale complémentaire à l’existant en matière de période de vente plus longue et de gamme de produits plus diversifiée, profitant ainsi collectivement de l’ensemble du potentiel de production local.

5.2 Potentiel de production pour la vente en circuits courts

Sur les 270 exploitations recensées sur le territoire de MACS lors de l’élaboration du PLU intercommunal, 47 font de la vente en circuit court. Parmi eux, 4 font partie du réseau Bienvenue à la Ferme, qui est une marque nationale coordonnée par les Chambres d’Agriculture et destinée à promouvoir collectivement les activités des exploitations adhérentes, les savoir-faire des agriculteurs et la qualité des produits agricoles commercialisés en vente directe. L’offre de produits agricoles est assez diversifiée, comme indiqué dans les illustrations suivantes.

Circuits courts agricoles sur le territoire de MACS (source : service tourisme de la Chambre d’agriculture des Landes)

( ) Nombre d’agriculteurs en circuit court

Réseau Bienvenue à la Ferme

Types de productions vendues en circuits courts

Autres

Fleurs Productions en vente directe sur le territoire de MACS Huitres

(source : service tourisme de la Vin Chambre d’agriculture des Landes) Miel Viande bovine

Volailles et œufs Légumes Asperges

0 2 4 6 8 10 12 14

Nombre d'exploitations

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 31 Des opérations estivales sont régulièrement organisées pour favoriser la rencontre entre ces producteurs et les consommateurs, particulièrement nombreux à cette période sur le secteur touristique de MACS. On peut notamment citer les manifestations suivantes :  les marchés de producteurs de pays à Sainte-Marie-de-Gosse et Saint-Geours-de-Maremne, qui bénéficient depuis plusieurs années d’une belle affluence,  le salon fermier de avec les producteurs Bienvenue à la Ferme du département,  les opérations « Bœuf à la plage » et « Poulet à la plage » à Vieux-Boucau, où sont respectivement servis 1200 et 1000 repas par les éleveurs de la FDSEA (syndicat agricole),  la fête du MODEF (syndicat agricole) traditionnellement organisée à Soustons.

Parmi ces agriculteurs engagés dans la vente directe, on trouve également les trois producteurs concernés directement par le projet de ZAC du Sparben qui commercialisent, sur leur exploitation, asperges et fraises pour l’EARL Metge, asperges, fraises et légumes pour l’EARL Mathio, œufs et volailles pour M.Dufau. Le point de vente collectif ici envisagé peut leur permettre de disposer d’un créneau supplémentaire pour l’écoulement de leurs produits en circuit court.

5.3 Le projet proposé

Les coûts relatifs à l’aménagement d’un local de ce type sont, hors bâtiment, très variables et dépendent essentiellement de la taille du magasin et de sa surface de vente. Les investissements sont liés au rangement et au stockage des produits (dont stockage froid), à leur présentation dans la surface de vente, aux moyens d’enregistrement et d’encaissement des ventes, à l’éclairage, aux supports de communication, etc. Ces investissements restent également à l’appréciation du gestionnaire du point de vente, gestionnaire non défini à ce jour et qui peut aussi bien être un producteur seul, un collectif de producteurs, une association, un prestataire privé (détaillant…), etc. Une estimation financière de ce type d’investissements est détaillée en annexe 2.

La recherche d’un local adapté et d’un emplacement optimum reste un préalable obligatoire pour ce projet. La ZAC du Sparben ayant été identifiée comme un site adéquat pour l’accueil de ce type de magasin, l’aménageur peut proposer, dans le cadre de la compensation agricole collective, la mise à disposition d’un lieu, intégré par exemple aux espaces commerciaux du projet d’aménagement de la ZAC, qui réponde à cette attente. Ce local de vente doit disposer : - d’une surface de 150 m² minimum (environ 100 m² d’espace de vente et 50 m² de réserve de stockage) - d’une alimentation en eau et électricité - d’une devanture / porte d’entrée permettant l’accueil des clients - d’une porte de service.

Mesure de compensation agricole collective prise en charge par l’aménageur : Dans le cadre de l’aménagement des équipements urbains et commerciaux de la ZAC du Sparben, et dans l’optique de la commercialisation des produits agricoles locaux, mise à disposition d’un local de vente directe ou en circuit court (équipements intérieurs à la charge du porteur de projet commercial).

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 32 6. Réutilisation des eaux de la STEP de Soustons (REUT) pour l’irrigation agricole sur la réserve hydrogéologique d’Angresse

Le projet de ZAC du Sparben comprend un volet « Réutilisation des eaux usées » (REUT) pour l’irrigation des équipements golfiques et urbains de la ZAC.

Sur cette base, et sur les orientations proposées par les représentants de la profession agricole, ont été étudiées les possibilités de mobiliser cette ressource en eau pour l’irrigation agricole du secteur. En effet, des volumes d’eaux disponibles via ce procédé pourraient permettre de répondre à la problématique d’un secteur déficitaire en eau dans un périmètre raisonnable d’un point de vue géographique. C’est l’objet du présent chapitre.

6.1 Principe de la REUT appliqué au projet de ZAC du Sparben Source : Syndicat Mixe Landes Océanes

La réutilisation des eaux usées : un concept en pleine expansion

Dans des pays où le stress hydrique est une problématique permanente, la question de la réutilisation des eaux usées traitées a rapidement été abordée afin de déboucher sur des applications concrètes. Les nations pionnières en termes de réutilisation se situent pour beaucoup d’entre elles sur le pourtour méditerranéen comme la Tunisie, Israël et l’Espagne. La surconsommation des ressources hydriques a aussi conduit des états américains comme la Californie à se tourner vers ce mode d’approvisionnement en eau. Ainsi, au cours des dix dernières années, le volume d’eaux usées traitées réutilisées a connu une croissance mondiale considérable avec une hausse d’environ 10 à 30% par an en Europe, aux Etats- Unis et en Chine et jusqu’à 41% en Australie. De plus, cette croissance n’est pas prête de s’enrayer puisque de nombreux objectifs sont fixés par certaines nations, comme l’Espagne qui voudrait satisfaire près de 10% de la demande en eau grâce à la réutilisation. La production d’eau réutilisable atteint aujourd’hui environ 20 millions de m3/jour. Toutefois, les pays ne sont pas sur un même pied d’égalité. En effet, en 2006, pendant que l’Espagne réutilisait 347 millions de m3/an d’eaux usées traitées et l’Italie 233 millions de m3/an, seulement 7,7 millions de m3 étaient réutilisées en .

Les eaux usées urbaines traitées peuvent être réutilisées à différentes fins : irrigation de plaines agricoles, d’espaces verts, nettoyage des surfaces urbaines ou encore pour des recharges de nappes lors de la lutte contre les biseaux salés. La réutilisation en milieu industriel est aussi répandue. Parfois, il ne s’agit que d’un simple recyclage des eaux de process, mais dans la plupart des cas industriels, la réutilisation des eaux n’est possible que grâce à la mise en place de procédés spécifiques. Ceux-ci permettent d’abattre la pollution générée par l’activité de l’usine. Enfin, les eaux usées traitées peuvent aussi être réutilisées à des fins de potabilisation de manière indirecte (recharge de nappes), et plus rarement, de manière directe. Pour illustrer ce dernier usage, nous pouvons citer la ville de Windhoek en Namibie qui produit de l’eau potable en utilisant 35% d’eaux usées.

Si des contraintes techniques empêchent parfois un projet de se développer (problèmes sur la mise en place d’une filière de traitement ou sur l’élaboration de techniques d’irrigation dans le cadre d’une réutilisation en agronomie, par exemple), le principal frein à l’expansion de la réutilisation reste l’acceptation sociale du phénomène. Pour les populations, il peut être difficile d’accepter que l’eau utilisée pour l’irrigation des espaces verts urbains sort directement de la station d’épuration. Une des raisons est qu’elles se montrent méfiantes quant à la qualité bactériologique de ce type d’eau. Par contre un des atouts principal d’un tel projet, est l’action environnementale permettant de limiter les prélèvements dans les nappes à des fins d’arrosage.

Au niveau du territoire français, la réutilisation des eaux usées traitées est un concept encore jeune.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 33 En 1996, le premier projet de réutilisation a été mis en place à Clermont-Ferrand pour irriguer des cultures de maïs et de betteraves avec les eaux de la station clermontoise. Depuis, d’autres projets ont vu le jour sur le territoire français et sont pour la plupart destinés à une réutilisation en irrigation agricole ou pour des parcours de golf. Cependant, les projets restent peu nombreux en raison de la situation hydrique française qui n’est pas encore critique mais surtout à cause de la méfiance de la population vis-à-vis de cette nouvelle ressource en eau.

Le projet de réutilisation des eaux usées de la STEP du Marensin

La réutilisation des eaux traitées de la STEP du Marensin constitue un enjeu écologique et innovant pour l’irrigation et l’arrosage d’un projet tel que celui du parc résidentiel et touristique à dominante golfique. En effet, le Syndicat Intercommunal d’EAU et d’Assainissement du Marensin (SIEAM) dispose d’une STEP récente (Juillet 2007), « fiable », respectant à tout point de vue la règlementation en vigueur de l’arrêté préfectoral du 09 Janvier 2006. Pour se faire, la réutilisation des eaux pour l’irrigation et l’arrosage des parcours de golf doit obligatoirement respecter la règlementation en vigueur, à savoir, celle de l’arrêté du 25 juin 2014. Un traitement tertiaire comprenant une filtration sur sable et une désinfection à l’ozone ou aux ultras violets doit être mis en œuvre pour assurer un abattement bactériologique important en sortie de STEP.

Niveau de qualité sanitaire des eaux usées traitées par type d’usage (Annexe III de l’arrêté du 25 juin 2014)

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 34 La STEP du Marensin est une station de 100 000 EH (équivalents-habitants), de type boues activées. Elle est composée principalement : - d’une filière eau : pres-traitement, déssableur/dégraisseur, limiteur de débit/bassin tampon, bassin biologique, clarificateurs, bâche eaux industrielles, canal de comptage, poste de relevage, sites d’infiltration - d’une filière boue : recirculation, silos épaississeurs, centrifugeuses, plateforme de compostage - d’ouvrages annexes : bâtiment technique, dépotage matières de vidanges, de curage

L’eau en sortie de STEP présente une très bonne qualité au point de vue physico-chimique. Toutefois, afin de respecter les paramètres microbiologiques de l’arrêté du 25 juin 2014, la STEP doit s’équiper d’un traitement tertiaire pour éradiquer tous types de bactéries pathogènes, virus, germes etc.

Un Avant-Projet Sommaire a été rédigé sur la mise en application de l’arrêté du 25 juin 2014 et des traitements tertiaires à appliquer. Le projet définitif devra être établi avec le bureau d’études de conception du projet golfique pour être en adéquation avec les besoins futurs et intégrer les contraintes de stockage, de pression de distribution et le mode d’arrosage. La filière de traitement proposée repose sur un poste de relevage, une filtration sur sable et un traitement ozone ou ultras violets avec une désinfection finale.

Le projet a été calculé pour pouvoir alimenter le pôle résidentiel et touristique à dominante golfique à raison de 3500m3/j maximum en période estivale.

Le programme prévisionnel de travaux est le suivant :

DEVIATION DES EAUX DE SORTIE STEP Depuis l’ancien clarificateur, qui sert actuellement de stockage d’eau industrielle, les eaux seront déviées vers un poste de relevage qui alimentera le traitement tertiaire à 175 m3/h.

CREATION D’UNE FILTRATION SUR SABLE La qualité de l’eau en sortie de traitement du SIEAM est normalement suffisante pour être directement désinfectée et envoyée pour l’arrosage mais pour assurer une qualité constante de l’eau servant à l’arrosage il sera nécessaire de créer un filtre à sable permettant d’éliminer les matières en suspension éventuelles qui servent de « cache » aux bactéries.

CREATION D’UNE DESINFECTION Il est prévu de mettre en place un réacteur UV pour éliminer les bactéries conformément à l’arrêté et une désinfection au chlore pour la rémanence.

CREATION D’UN BASSIN ET D’UN POMPAGE Le bassin sera implanté derrière le bâtiment technique à la suite du traitement. Il sera équipé de pompes pouvant transférer les eaux traitées vers le projet golfique à un débit maximum de 175m3/h. Il aura une capacité de 200m3.

CONDUITE DE REFOULEMENT Les travaux de la pose de conduite de refoulement comprendront principalement : - Fourniture de PVC Bi-orienté DN315, 10km - Mise en place d’un poste de refoulement intermédiaire qui servira aussi de décharge du réseau de refoulement dans le collecteur d’eaux usées à Soustons) en cas de non conformité - Ventouses avec regard de visite - Réfection de chaussée

PRINCIPE DE DESINFECTION PAR UV Le procédé d’ultraviolet se place à la suite d’un traitement tertiaire du type filtration sur sable. Les rayonnements UV sont des ondes lumineuses de longueur d'onde comprise entre 100 et 400 nm. Leur pouvoir germicide dépend de la longueur d'onde émise. Ce sont les UVc compris entre 200 et 280 nm qui sont les plus germicides. La source d'émission UV utilisée en désinfection est la lampe à vapeur de mercure. Il s'agit de lampes à arc électrique qui provoque l'excitation des atomes de mercure, puis l'émission de radiations par retour à leur état fondamental. Les UV permettent donc d’éliminer les bactéries et les virus. Ils éliminent même les formes les plus résistances comme les spores bactériennes ou les kystes. Des recherches ont montré que les UV détruisaient 1,8 fois plus de spores de Clostridium perfringens que le chlore (Whitby et al. 1985). La dose est alors définie par le produit de l'intensité UV par le temps d'exposition des germes aux

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 35 rayonnements. L'efficacité de la désinfection par UV dépend des paramètres de fonctionnement et de la qualité de l'effluent. Les plus importants sont : - Le temps d'exposition : Le temps d’exposition est fonction du débit et donc de la vitesse de passage de l'effluent dans l'installation. Il faut considérer le temps d'exposition moyen aux rayonnements UV qui est fonction de la conception hydraulique du chenal. Le volume du réacteur doit être utilisé au maximum, en évitant les zones mortes pour profiter au mieux de l'énergie UV. - L'intensité UV émise par les lampes : L'intensité UV nominale est fonction du nombre de lampes allumées. L'intensité reçue par l'effluent diminue avec l'éloignement par rapport à la lampe, notamment par dissipation de l'énergie dans un volume plus grand. - Les matières en suspension : Les rayons UV sont peu pénétrants de ce fait, les MES peuvent fournir une protection aux micro-organismes pour plusieurs raisons : le rayon n'atteint pas la bactérie libre parce qu'une particule lui sert de protection, la pénétration sera également incomplète ou nulle si la bactérie est adsorbée à une particule. Une teneur en M.E.S supérieure à 25 mg/l limite les performances de la désinfection par UV basse pression. Par contre, la filtration de l'effluent les améliore. - La turbidité : Elle intègre les MES et les matières dissoutes.

On peut conclure que plus le traitement d'épuration en amont de la désinfection UV est efficace, plus les performances de la désinfection seront grandes. Après un procédé par UV, la qualité de l’eau correspond à la norme A d’après la révision de l’arrêté du 25 juin 2014, la réutilisation des eaux est donc possible. Ainsi l’avantage principal de la désinfection par UV, est qu’il y a une absence de sous-produits toxiques et qu’il n’y a pas de stockage de produits dangereux. De plus, l’emprise au sol est faible. La désinfection par UV est très efficace (+ de 99,99%) contre les salmonelles (fièvre typhoïde), salmonella enteritidis (gastroentérite), cholerae de vibrio (choléra), tuberculose de Mycobacetrium (tuberculose), pneumophila de Legionella (Légionellose), virus de la grippe, de poliomyélite, et Hepatitus. Il s’agit du procédé le plus préconisé en désinfection. Les procédés ultraviolets n’ont pas un effet de rémanence il est donc nécessaire de prévoir une chloration finale pour stopper un éventuel redéveloppement bactérien dans le réseau ou lors du stockage.

L’ensemble de ces travaux représente des investissements d’un montant de 2,6 millions d’euros par l’aménageur.

6.2 Opportunité du projet de REUT pour l’irrigation agricole

Le principe retenu pour la compensation collective agricole est de valoriser l’eau traitée issue de la station d’épuration (STEP) du Marensin au profit d’une zone agricole déficitaire en eau d’irrigation, afin de sécuriser et renforcer l’accès à l’eau des exploitations agricoles. Ce principe réside dans la suppression totale ou partielle du rejet en milieu naturel de l’effluent traité, pour diriger le flux vers un bassin de stockage qui permettra de mettre à disposition cette nouvelle ressource en eau au moment où les exploitants agricoles en ont besoin pour l’irrigation.

Schéma de valorisation agricole des eaux issues d’une station d’épuration (STEP)

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 36 Le SIEAM a pris part à cette étude en communiquant à la Chambre d’agriculture les informations relatives aux caractéristiques de la STEP, indispensables pour étudier les projets.

La STEP du Marensin, comme indiqué dans le chapitre précédent, est dimensionnée pour 100 000 EH (équivalents-habitants). Elle est de type boues activées avec aération et rejette actuellement ses eaux traitées dans le courant de Soustons. Ses capacités nominales sont importantes, le débit journalier est de 20 000 m3/j pour un débit de pointe maximum de 1050 m3/h. D’après le bilan annuel du système de collecte de 2014, la STEP a fonctionné en moyenne à 30% de sa capacité nominale, soit 6 000 m3/j et 250 m3/h. Dans le cadre du projet de ZAC du Sparben, le besoin en eau est estimé en période estivale à 20h par jour de 7h00 à 3h00 du matin. Le débit d’eau traité par le traitement tertiaire sera de 175 m3/h. Le volume journalier traité pour le golf sera donc de 175 x 20 soit 3500 m3/j sur le périmètre de la ZAC du Sparben soit : 2.2 mm / jour de début mai à fin octobre.

L’eau issue de la STEP non utilisée pour le projet de ZAC du Sparben est donc de 2 500 m3/j durant la période estivale, et de 6000 m3/jour hors période estivale. Ce sont ces volumes d’eaux qui peuvent être valorisés pour l’irrigation agricole. La qualité d’eau requise pour l’irrigation des cultures peut se limiter à la classe B pour les cultures céréalières par aspersion, mais les productions d’asperges et de légumes de plein champ étant fréquentes sur ce secteur, il sera proposé de viser la classe A afin de répondre à tous types de productions, y compris celles destinées à l’alimentation humaine.

Dans l’environnement proche du projet de ZAC du Sparben, le champ captant d’Angresse utilisé pour l’eau potable, dont la ressource est également prélevée à des fins d’irrigation agricole, fait l’objet d’un suivi particulier du fait de la possibilité, dans certaines conditions de déficit hydrométrique, d’intrusions salines dans les aquifères sollicités. Ce secteur est également soumis à une forte pression démographique susceptible d’accroitre sensiblement les prélèvements à usage d’eau potable dans les années à venir. En effet, dans cette zone, tout prélèvement dans l’aquifère superficiel ou au sein de l’aquifère profond a une incidence sur le champ captant sollicité pour l’eau potable. Dans ce cadre, les volumes actuellement autorisés pour les différents usages peuvent être fournis, mais la sensibilité de la nappe à ces problématiques conduit à une certaine prudence en matière de gestion des prélèvements d’eau. Ainsi, en l’état actuel des connaissances du fonctionnement hydrodynamique de ce champ captant, et en vue de ne pas porter atteinte à l’alimentation en eau potable actuelle et future qui reste prioritaire, les prélèvements d’eau pour l’irrigation ont dû être maitrisés et, depuis 2012, ne peuvent plus être augmentés sur les communes d’Angresse, Bénesse- Maremne, Saubion et Saint-Vincent-de-Tyrosse (cf. carte en annexe 3).

Pour autant, les besoins en eau de certaines cultures irriguées sont aujourd’hui supérieurs aux volumes prélevables et ne peuvent pas toujours être satisfaits, notamment en années sèches. C’est particulièrement le cas du maïs semence, du maïs doux et des cultures légumières (qui font l’objet, pour ces dernières, d’une « double culture », c’est-à-dire de deux cultures successives sur la même parcelle). De plus, dans un contexte de réchauffement climatique, la demande en eau des cultures ne cesse d’augmenter : depuis les années 2000, les relevés météorologiques des stations landaises ont mesuré une hausse des ETP (Evapo-Transpiration Potentielle des plantes) de 30 mm, soit l’équivalent d’un tour d’eau d’irrigation sur la période estivale.

La Chambre d’agriculture des Landes a réalisé en 2014 un recensement des prélèvements d’eau sur la zone hydrologique d’Angresse, afin de caractériser les ouvrages de prélèvements agricoles. Cette étude a été l’occasion de recenser les besoins en eau d’irrigation du secteur. Celle-ci a permis de mettre en avant une demande forte des irrigants de volumes supplémentaires pour conforter les quotas d’eau sur leurs surfaces actuellement irriguées.

Nous avons donc retenu la proposition d’étudier la possibilité de trouver une ressource en eau complémentaire pour une partie des prélèvements, dont l’utilisation en substitution de prélèvements existants, permettrait de :  diminuer la pression sur le champ captant et donc préserver la ressource en eau potable,  conforter certaines cultures en augmentant les volumes d’eau alloués à l’hectare.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 37 6.3 Le projet proposé

Dans le projet de ZAC du Sparben, il est prévu d’acheminer une partie de l’eau de la STEP du Marensin vers la future ZAC, en créant une conduite d’environ 10 km. L’exutoire de cette conduite se trouverait ainsi à 4.5 km des premières parcelles agricoles de la commune de Saubion, commune limitrophe de Tosse.

Dans une optique de valorisation agricole, il est nécessaire d’envisager :

 la mise à disposition de la ressource en eau via un piquage sur la conduite d’amenée en limite du périmètre de la ZAC : une station de reprise équipée d’une pompe de refoulement devra être créée ;

 le stockage des volumes d’eau correspondant aux attentes des irrigants. Pour ce faire, il est nécessaire d’enquêter les exploitants dans un périmètre plus ou moins rapproché de la STEP pour connaître leurs besoins en eau. Par la suite, un lieu d’implantation pour un ou plusieurs ouvrages de stockage est à rechercher à proximité d’ilots agricoles ;

 la création de nouveaux réseaux de distribution ou bien se connecter aux réseaux d’irrigation déjà existants ; pour cela, l’ensemble des réseaux existants individuels ou collectifs doivent être recensés.

Dans cette réflexion, et afin de mobiliser un volume d’eau conséquent, il est proposé de limiter la valorisation de l’eau aux capacités de traitement tertiaire prévues dans le cadre du projet de ZAC du Sparben, soit 175 m3/h et 3 500 m3/j. L’utilisation de l’unité de traitement tertiaire serait en revanche valorisée durant le restant de l’année (de début novembre à fin avril), soit 6 mois durant. Le volume d’eau traité durant cette période permettait de mettre à disposition des exploitants agricoles un volume d’eau de 6 x 30 x 3500 m3/J soit : 630 000 m3. L’avantage de cette option « hiver » est qu’elle permet de limiter les coûts d’investissement et de traitement au niveau de la STEP du Marensin. Le projet d’irrigation qui en découle a fait l’objet d’une étude détaillée en annexe 4.

Toutefois, il ne faut pas exclure la mise à disposition de l’eau également en période estivale, puisque 2500 m3/jour sont mobilisables durant cette période, ce qui représente un volume d’eau de 6 x 30 x 2500 m3/jour soit 450 000 m3. L’avantage de cette option « été » est qu’elle permet de limiter la taille des bassins de stockage puisque l’eau serait utilisée quasi-immédiatement par les agriculteurs. Dans ce cadre, et en fonction des besoins en eau qui seront recensés, une station de traitement complémentaire devra être installée. La conduite d’amenée d’eau jusqu’à la ZAC devra également être adaptée, avec un débit suffisant pour garantir le transport des volumes d’eau attendus.

L’ensemble des équipements prévus pour la réalisation du projet d’irrigation agricole (station de traitement complémentaire, station de reprise, réseau de distribution aux parcelles, bassins de stockage) peuvent, quelle que soit l’option retenue, être aménagés indépendamment des travaux liés au projet de ZAC du Sparben, à l’exception de l’adaptation de la conduite d’amenée d’eau entre la STEP du Marensin et la ZAC.

Par conséquent, le projet proposé dans le cadre de la compensation agricole collective est l’adaptation de la conduite d’amenée d’eau dans une optique de valorisation agricole. Cette conduite est actuellement prévue en Ø 315 et permet d’assurer un débit de 175 m3/h en limitant les pertes de charge en ligne sur toute la longueur. La conduite projetée doit permettre, au maximum, d’acheminer 6000 m3/jour, soit 250 m3/h, ce qui nécessite une canalisation de diamètre 400.

Mesure de compensation agricole collective prise en charge par l’aménageur : Dans le cadre du projet de REUT pour l’irrigation des équipements golfiques et urbains de la ZAC du Sparben, et dans l’optique d’une valorisation complémentaire à des fins d’irrigation agricole, adaptation de la conduite d’amenée d’eau entre la STEP du Marensin et la ZAC du Sparben en Ø 400.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 38 7. Modalités de mise en œuvre des mesures de compensation

La perte agricole à compenser est liée à la très bonne qualité des sols et des conditions d’exploitation propices à la culture du maïs semence. Afin de compenser cette perte, 135 171 euros doivent être réinvestis dans la filière agricole. Le Syndicat mixte Landes Océanes et la Chambre d’Agriculture ont à cet effet co-construit un projet de compensation collective, selon deux axes qui peuvent être mis en œuvre indépendamment :  aménagement d’un point de vente des produits agricoles locaux sur la place centrale de la ZAC du Sparben, constituant ainsi un débouché supplémentaire au minimum pour les agriculteurs du territoire de MACS, à destination à la fois des habitants actuels et futurs du secteur et de la population touristique générée par le projet de ZAC du Sparben ;  mise à disposition de l’agriculture locale de volumes d’eau pour la sécurisation de surfaces déjà irriguées dans le périmètre de la zone hydrogéologique d’Angresse, à partir de la STEP du Marensin à Soustons ; ce projet doit répondre à une demande forte de la part des agriculteurs locaux, comme démontré lors de l’enquête terrain de 2014.

Concernant l’aménagement du point de vente, sa faisabilité est d’autant plus tangible que le Syndicat Mixte Landes Océanes souhaite la présence d’un commerce de ce type dans le projet d’aménagement urbain de la ZAC du Sparben. La mise à disposition d’un local de vente dans le projet de ZAC du Sparben constitue la première mesure de compensation agricole collective proposée.

Concernant le projet lié à l’irrigation, sa réalisation doit faire l’objet d’études plus précises, ainsi que de l’adhésion des agriculteurs irrigants du territoire. Il sera également nécessaire de rechercher des financements provenant soit d’autres porteurs de projet ayant des obligations de compensation collective agricole, soit de fonds publics, afin de diminuer le coût financier pour les agriculteurs. Dans ce cadre, et indépendamment de la création des bassins de stockage et de l’ensemble du réseau de desserte, le Syndicat Mixte Landes Océanes a d’ores et déjà programmé le traitement et l’amenée d’eau de la STEP jusqu’à la limite de la ZAC du Sparben à l’entrée de la commune de Tosse. Ces investissements, à hauteur de 2,6 millions d’euros, permettront la mise à disposition de 3500 m3 journaliers qui serviront à l’irrigation des équipements golfiques et urbains en période estivale. Ce principe de REUT constitue un projet innovant et vertueux pour l’environnement, en supprimant une partie des rejets de STEP dans le milieu naturel et en limitant la consommation d’eau pour le projet de ZAC du Sparben, dans un contexte de réchauffement climatique. Les volumes d’eaux issus de la STEP et non utilisés pour le projet de ZAC du Sparben pourront être récupérés pour l’irrigation agricole selon des modalités restant à définir. L’adaptation de la conduite d’amenée d’eau (en diamètre 400) du projet de REUT doit permettre la mise à disposition de l’eau et la faisabilité du projet d’irrigation agricole. Elle constitue la seconde mesure de compensation agricole proposée.

Ce plan d’action s’inscrit dans une volonté de conserver les spécificités agricoles du territoire en portant des projets permettant de dynamiser l’économie agricole locale. L’engagement du Syndicat Mixte Landes Océanes dans ces projets de compensation économique agricole répond en tous points aux attentes de la profession agricole. Les investissements qui seront réalisés par le groupement économique concessionnaire de la ZAC du Sparben sur ces deux thématiques permettront donc la compensation économique agricole évaluée dans le présent rapport.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 39 ANNEXES

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 40 Annexe 1 : Synthèse marge brute maïs semence

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 41 Annexe 2 : Estimation financière de l’aménagement d’un local de vente de produits agricoles locaux

Les coûts relatifs à l’aménagement d’un local de ce type sont, hors bâtiment, très variables et dépendent essentiellement de la taille du magasin et de sa surface de vente. Globalement, sur la base de devis demandés dans le cadre d’études de faisabilité de tels projets par les services de la Chambre d’agriculture des Landes, il faut compter de 500 à 700 €/m² hors bâtiment, avec un minimum d’investissements de 30000 €.

Pour un point de vente d’une surface d’environ 150 m² (dont 100 m² de surface de vente et 50 m² de surface de stockage), les coûts peuvent raisonnablement être estimés entre 50 000 et 100 000 €. Le détail des investissements nécessaires pour cette taille de local est indiqué ci-dessous :

Type Coût mini Coût maxi d’investissement

Climatisation 10 000 € 10 000 € Banque froide (2 mètres) 3 000 € 3 000 € Froid Banque surgelés (2 mètres) 2 000 € 2 000 € Chambre froide 8 000 € 10 000 €

Présentoir fruits et légumes 1 000 € 1 000 €

Présentoir bouteilles 2 400 € 2 400 € Présentoir bocaux 1 000 € 1 000 € Mobilier Stockage réserve 1 000 € 1 000 € Caisse 5 000 € 30 000 € Balance 3 000 € 3 000 € Logiciel 2 000 € 2 000 € Eclairage 300 € 5 000 € Communication 500 € 50 000 € Petit matériel 4 500 € 4 500 €

Coût des investissements pour l’aménagement d’un espace de vente (source : service tourisme Chambre d’agriculture des Landes)

Soit un total de 43 700 € à 124 900 € hors bâtiment.

Des aides publiques peuvent être mobilisées pour financer ce type d’investissements.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 42 Annexe 3 : Zone hydrologique d’Angresse

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 43 Annexe 4 : Projet d’irrigation agricole par réutilisation des eaux de la STEP de Soustons – Option « hiver »

Dans le projet de ZAC du Sparben, il est prévu d’acheminer une partie de l’eau de la STEP du Marensin vers la future ZAC, après traitement, en créant une conduite d’environ 10 km. L’exutoire de cette conduite se trouverait ainsi à 4.5 km des premières parcelles agricoles de la commune de Saubion, commune limitrophe de Tosse.

Ce projet de réutilisation des eaux usées (REUT) de la STEP du Marensin constitue une opportunité pour l’irrigation agricole des communes de Saubion, Angresse et Bénesse-Maremne, qui font partie du champ captant de la nappe d’Angresse. Ce champ captant est utilisé à la fois pour l’eau potable et l’irrigation agricole. A ce titre, il fait l’objet d’un suivi particulier du fait de la possibilité, dans certaines conditions de déficit hydrométrique, d’intrusions salines dans les aquifères sollicités. Ce secteur est également soumis à une forte pression démographique susceptible d’accroitre sensiblement les prélèvements à usage d’eau potable dans les années à venir. En effet, dans cette zone, tout prélèvement dans l’aquifère superficiel ou au sein de l’aquifère profond a une incidence sur le champ captant sollicité pour l’eau potable. Dans ce cadre, les volumes actuellement autorisés pour les différents usages peuvent être fournis, mais la sensibilité de la nappe à ces problématiques conduit à une certaine prudence en matière de gestion des prélèvements d’eau. Ainsi, en l’état actuel des connaissances du fonctionnement hydrodynamique de ce champ captant, et en vue de ne pas porter atteinte à l’alimentation en eau potable actuelle et future qui reste prioritaire, les prélèvements d’eau pour l’irrigation ont dû être maitrisés et, depuis 2012, ne peuvent plus être augmentés sur les communes d’Angresse, Bénesse- Maremne, Saubion et Saint-Vincent-de-Tyrosse.

Pour autant, les besoins en eau de certaines cultures irriguées sont aujourd’hui supérieurs aux volumes prélevables et ne peuvent pas toujours être satisfaits, notamment en années sèches. C’est particulièrement le cas du maïs semence, du maïs doux et des cultures légumières (qui font l’objet, pour ces dernières, d’une « double culture », c’est-à-dire de deux cultures successives sur la même parcelle). De plus, dans un contexte de réchauffement climatique, la demande en eau des cultures ne cesse d’augmenter : depuis les années 2000, les relevés météorologiques des stations landaises ont mesuré une hausse des ETP (Evapo-Transpiration Potentielle des plantes) de 30 mm, soit l’équivalent d’un tour d’eau d’irrigation sur la période estivale.

La mise à disposition d’une ressource en eau complémentaire pour une partie des prélèvements, et en substitution de prélèvements agricoles existants, via le projet de REUT de la ZAC du Sparben, permettrait de :  diminuer la pression sur le champ captant et donc préserver la ressource en eau potable,  conforter certaines cultures en augmentant les volumes d’eau alloués à l’hectare.

Dans une optique de valorisation agricole de cette ressource, il est nécessaire d’envisager :

 la mise à disposition de la ressource en eau via un piquage sur la conduite d’amenée en limite du périmètre de la ZAC : une station de reprise équipée d’une pompe de refoulement devra être créée ;

 le stockage des volumes d’eau correspondant aux attentes des irrigants. Pour ce faire, il est nécessaire d’enquêter les exploitants dans un périmètre plus ou moins rapproché de la STEP pour connaître leurs besoins en eau. Par la suite, un lieu d’implantation pour un ou plusieurs ouvrages de stockage est à rechercher à proximité d’ilots agricoles ;

 la création de nouveaux réseaux de distribution ou bien se connecter aux réseaux d’irrigation déjà existants ; pour cela, l’ensemble des réseaux existants individuels ou collectifs doivent être recensés.

Dans cette réflexion, et afin de mobiliser un volume d’eau conséquent, il est proposé de limiter la valorisation de l’eau aux capacités de traitement tertiaire prévues dans le cadre du projet de ZAC du Sparben, soit 175 m3/h et 3 500 m3/j. L’utilisation de l’unité de traitement tertiaire serait en revanche valorisée durant le restant de l’année (de début novembre à fin avril), soit 6 mois durant.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 44 Le volume d’eau traité durant cette période permettait de mettre à disposition des exploitants agricoles un volume d’eau de 6 x 30 x 3500 m3/J soit : 630 000 m3. L’avantage de cette option « hiver » est qu’elle permet de limiter les coûts d’investissement et de traitement au niveau de la STEP du Marensin.

1. Acheminer l’eau de la STEP vers le secteur agricole retenu :

Pour mettre à disposition des exploitants agricoles cette eau durant la période estivale, un stockage intégral des eaux traitées devra être réalisé.

Afin d’optimiser l’acheminement de cette eau au bassin de stockage, il sera réalisé un prolongement de la conduite prévue initialement pour relier la STEP et le golf. Cette conduite actuellement prévue en Ø 315 permet de limiter les pertes de charge en ligne jusqu’au golf. En revanche, la station de relevage intermédiaire à mi-parcours du tracé, ne permet pas l’acheminement de l’eau au-delà du golf. Il sera donc proposé de réaliser une station de reprise à l’arrivée d’eau au golf. Cette station de reprise permettra d’acheminer l’eau jusqu’au futur bassin de stockage.

En attente de confirmation sur les disponibilités foncières pour l’implantation du bassin de stockage, plusieurs hypothèses devront être étudiées afin de voir la faisabilité technique et financière du projet. Les secteurs retenus pour l’implantation du bassin seront choisis en fonction des propriétaires fonciers en présence (propriétés forestières communales, terrains agricoles mobilisables, etc.). La localisation précise des îlots envisageables pour l’aménagement du bassin sera à définir en tenant compte des contraintes urbaines, foncières et environnementales.

2. Stocker l’eau destinée à l’irrigation :

Plusieurs hypothèses seront analysées pour définir le meilleur site pour accueillir le stockage des eaux traitées de la STEP du Marensin. Le choix final sera décidé après étude de faisabilité des acquisitions foncières.

Le dimensionnement des bassins tiendra compte de la nécessité de récupérer les eaux de pluie tombant dans le bassin, en plus des eaux de la STEP. Cela permettra de limiter les déversements dans le milieu naturel des eaux en excès dans le bassin par surverse.

Estimation des volumes d’eau de pluie pour 1 ha de surface en eau : 1400mm /an, soit 14 000 m3/ha auxquels il faut retrancher l’évaporation annuelle correspondant à 40% des précipitations, soit 5 600 m3/ha. Le volume de pluviométrie final à prendre en compte est donc de 8 400 m3/ha.

3. Identifier les exploitants bénéficiaires et créer le réseau de desserte :

La Chambre d’agriculture des Landes a réalisé en 2014 un recensement des prélèvements d’eau sur la zone hydrologique d’Angresse, afin de caractériser les ouvrages de prélèvements agricoles. Cette étude a été l’occasion de recenser les besoins en eau d’irrigation du secteur. Celle-ci a permis de mettre en avant une demande forte des irrigants de volumes supplémentaires pour conforter les quotas d’eau sur leurs surfaces actuellement irriguées.

En s’appuyant sur les données de cette étude, et après réactualisation en 2018, seront sélectionnés les pompages en périphérie des bassins de stockage dont les exploitants avaient exprimé un besoin en volume d’eau supplémentaire pour leurs cultures. Le projet de valorisation des eaux de la station du Marensin pourrait ainsi répondre à la demande d’un certain nombre d’exploitants implantés sur la zone hydrologique d’Angresse.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 45 Les enjeux sont les suivants :

 diminuer le déficit en eau de la nappe d’Angresse, en supprimant des prélèvements d’eau d’irrigation en période estivale ;

 renforcer l’indépendance des exploitations agricoles face au changement climatique, en garantissant un volume d’eau à l’hectare permettant de satisfaire les cultures spécifiques de ce territoire dix années sur dix (asperges, légumes, maïs semence) ;

 éventuellement, dynamiser le développement agricole local en mettant à disposition des volumes d’eau pour l’irrigation de nouvelles surfaces.

Etude préalable relative aux conséquences du projet de ZAC du Sparben sur l’économie agricole du territoire – Oct. 2018- 46