NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
-Studies in Mishnaic Hebrew»), Jéru») מחקרים בלשון חכמים — .Moshe BAR-ASHER salem, Mosad Bialik, 2009, 2 volumes, 394 et 379 pages («Asupot», 4-5).
Moshe Bar-Asher a rassemblé dans ces deux volumes un florilège de trente et un articles publiés sur une période de quarante ans et les a classés en six parties consa- crées aux différents axes de la recherche sur la langue des Sages. La première d’entre elles s’intéresse au statut même de la langue des Sages, au corpus littéraire et à la prise en compte de documents non rabbiniques et d’inscriptions. Diverses questions d’ordre général sont abordées au cours de ces chapitres introductifs: Peut- on parler d’unité de l’hébreu mishnique? Quelle relation cette langue entretient-elle avec l’hébreu de la Bible? L’auteur a ensuite repris deux articles écrits à vingt ans d’intervalle dans lesquels il faisait le point sur les études linguistiques en cours et abordait la question de la typologie des différents manuscrits mishniques. Il rappelle la position de (Edward) Yeḥezqel Kutscher pour qui seul l’hébreu de la Mishna, conservé dans le manuscrit Kaufmann, reflète la langue des Tannaïm; puis il expose la typologie proposée par David Rosenthal (1981) — division en deux branches, palestinienne et babylonienne — qu’il a lui-même contribué à développer (1983), distinction entre type occidental et oriental à l’intérieur de la branche palestinienne. En élargissant ainsi le cadre fixé par Kutscher, Rosenthal et Bar-Asher ont réhabi- lité des traditions et variantes linguistiques attestées dans d’autres manuscrits. Le chapitre suivant est consacré à la spécificité de l’hébreu mishnique. L’auteur s’oppose à Zeev Ben-Ḥayyim sur le degré de proximité des grammaires de l’hébreu mishnique et de l’hébreu biblique. Sans remettre en cause le principe de l’unité morphologique, il conclut que l’on est en présence de deux systèmes grammaticaux distincts. Dans la seconde partie, l’auteur décrit les traditions linguistiques conservées dans trois manuscrits: [Budapest, Magyar tudományos akadémia könyvtár], Kaufmann A 50 considéré jusque là par Kutscher comme l’archétype textuel; Parme De Rossi 497 et Rome 32 [scil. Biblioteca Casanatense, 32.1] qui contient le Sifre Bamidbar. Il relève de nombreuses variantes qui ont longtemps été considérées comme des corrections tardives mais sont bien les témoins de traditions anciennes, qu’il s’agisse de graphie, phonologie, morphologie, syntaxe ou lexique. Dans la troisième partie, l’auteur étudie les traits linguistiques communs aux dif- férents manuscrits, avec leurs variantes et spécificités. Il s’intéresse à la présence d’éléments d’hébreu biblique dans la langue des Sages, dans la forme mais aussi dans le contenu, et se demande s’il s’agit d’emprunts conscients ou de corrections scribales au moment de la copie, voire lors du passage du manuscrit aux premiers imprimés. Le second volume est consacré à la grammaire de l’hébreu mishnique: la pre- mière partie traite du verbe, la seconde de la formation du nom, également l’objet d’une étude comparative entre l’usage biblique et celui de la langue des Sages; la troisième partie s’intéresse aux schèmes nominaux. Tout au long de cet ouvrage, l’auteur s’est fondé essentiellement sur les traditions linguistiques reflétées par deux
Revue des études juives, 173 (3-4), juillet-décembre 2014, pp. 421-491. doi: 10.2143/REJ.173.3.3062109
997567.indb7567.indb 421421 228/01/158/01/15 10:1010:10 422 NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
manuscrits principaux — Parme De Rossi 497 et Kaufmann A 50 — tout en faisant appel à d’autres témoins fiables: Parme De Rossi 138, Cambridge Add. 470,1 dans l’édition de W. H. Lowe (Cambridge, 1883); Sankt-Peterburg, Rossiiskaia Natio- nal’naia Biblioteka, Evr. Antonin B 825; le manuscrit autographe de Maïmonide (cote non indiquée) dont le facsimilé a été publié par Solomon David Sassoon (Copenhague, 1956-1966), édité par Y. Qafiḥ (Jérusalem, 1963-1968); Paris, BNF, Hébreu 328-329; Jérusalem, JNUL, Heb. 4° 1336. Ces deux volumes reflètent le travail impressionnant accompli en vingt ans de recherche sur l’hébreu mishnique et ses variantes et il ne nous reste plus qu’à espé- rer la publication d’un travail synthétique à l’attention d’un plus large public. À la fin de chaque volume, on trouve liste des abréviations, index des sources, index des mots, index grammatical, index des auteurs et ouvrages classiques, suivi d’un index des auteurs modernes. Liste des abréviations, bibliographie (presque identique dans chacun des volumes); index des références bibliques et rabbiniques (Mishnah, Midrash halakhah, Talmud de Jérusalem, Talmud babylonien, Midrash aggadah, autres textes) et quatre références au Nouveau Testament; index des mots, expressions et noms propres en hébreu mishnique, araméen, akkadien, arabe et perse; index des termes grammaticaux; index des auteurs et ouvrages. Ces deux volumes sont publiés dans la collection «Asupot» de l’Institut Bialik, créée en 1998 pour permettre aux chercheurs confirmés de réunir leurs articles parus dans différents recueils et périodiques. Judith KOGEL
Amram TROPPER. — Simeon the Righteous in Rabbinic Literature. A Legend Rein- vented, Leyde-Boston, Brill, 2013, 249 pages («Ancient Judaism and Early Christianity», 84).
Shim‘on le juste (dans la suite S.) est une grande figure de l’époque du Second Temple, connue notamment de Flavius Josèphe. Aucun ouvrage de synthèse n’avait été jusqu’à présent consacré aux sources rabbiniques qui l’évoquent également. C’est chose faite avec le nouveau livre d’A. Tropper. S. est d’abord l’un des maillons de la chaîne de transmission de la Tora, décrite au début des Pirqe Abot. Des chaînes plus anciennes existent dans la Mishna, avec une portée plus limitée puisqu’elles ne concernent qu’une halakha spécifique. Certaines sont très simplifiées et se contentent de citer quelques rabbins avant de passer directement à Moïse. D’autres sont plus étoffées: celle du traité Pe’a (2, 6) mentionne par exemple les prophètes et les paires (zuggot). Toutes se terminent par la formule: halakha le-Moshe mi-Sinay. La chaîne des Pirqe Abot, partiellement influencée par la culture hellénistique, est une pro- duction tannaïtique: elle part de la chaîne du traité Pe’a et ajoute des maillons entre Moïse et les prophètes (Josué et les anciens) et entre les prophètes et les paires (les hommes de la Grande Assemblée et S.). Le modèle fourni par le livre de Néhémie (chapitres 8 à 10) explique la mention des anciens ainsi que l’absence des prêtres. S. a été ajouté de par le prestige qui l’accompagne dans le livre de Ben Sira ainsi que dans la littérature tannaïtique. La version des Abot de-Rabbi