journal des Débats

Le jeudi 4 mars 1982

Vol. 26 - No 33 Table des matières

Dépôt de documents Copie de décrets nommant trois commissaires de la régie interne de l'Assemblée nationale 2247 Rapport de la Commission des normes du travail 2247 Décret concernant l'acquisition d'actions de General Dynamics 2247

Dépôt de rapports de commissions élues Étude du projet de loi no 39 - Loi modifiant le régime des droits relatifs au commerce des boissons alcooliques et certaines dispositions législatives 2247

Dépôt de documents Pétition pour le maintien du système scolaire actuel 2247 MM. Raynald Fréchette et nommés leaders adjoints du gouvernement à l'Assemblée 2247

Présentation de projets de loi au nom du gouvernement Projet de loi no 49 - Loi sur les terres publiques agricoles Première lecture 2248 M. 2248

Questions orales des députés Négociation d'un contrat de services avec M. Jean-Marie Couture 2248 Juridiction sur le Labrador 2250 Renvoi du directeur général du CRSSS de la Mauricie 2252 Correspondance sur la contamination des pommes de terre de semence 2253 20 000 000 $ versés en trop par la Commission de la santé et de la sécurité du travail? 2254 Négociation d'un contrat de services avec M. Jean-Marie Couture (suite) 2259

Motions non annoncées Félicitations à des artistes et des créateurs québécois 2262 M. Clément Richard 2262 M. Claude Ryan 2262

Présentation de projets de loi au nom du gouvernement Projet de loi no 50 - Loi modifiant la Loi sur le Centre de recherche industrielle du Québec Première lecture 2265 M. 2265

Avis à la Chambre 2266

Recours à l'article 34 2268

Affaires du jour Projet de loi no 42 - Loi modifiant la Loi sur les impôts Deuxième lecture 2269 M. Raynald Fréchette 2269 M. Harry Blank 2270 Renvoi à la commission du revenu 2270

Projet de loi no 15 - Loi sur l'abolition de la retraite obligatoire et modifiant certaines dispositions législatives (réimpression) Deuxième lecture . 2270 Renvoi à la commission des affaires sociales 2270 Table des matières (suite)

Affaires du jour (suite) Projet de loi no 24 - Loi modifiant la Loi concernant les droits sur les mines Deuxième lecture 2270 M. Yves Duhaime 2270 M. Yvon Vallières 2271 M. Yves Duhaime (réplique) 2272 Commission plénière 2272 Troisième lecture 2272

Projet de loi no 25 - modifiant la Loi sur le régime des eaux Deuxième lecture 2273 M. Yves Duhaime 2273 M. Pierre-C. Fortier 2273 M. Yves Duhaime (réplique) 2274 Renvoi à la commission de l'énergie et des ressources 2276

Projet de loi no 35 - Loi sur la révocation des droits de mine et modifiant la Loi sur les mines Deuxième lecture 2276 M. Yves Duhaime 2276 M. Yvon Vallières 2279 M. Raynald Fréchette 2283 M. Reed Scowen 2285 M. Yves Duhaime (réplique) 2288 Renvoi à la commission de l'énergie et des ressources 2290

Ajournement 2290 2247

(Quatorze heures vingt minutes) Le Président: Rapport déposé. Dépôt de rapports de commissions Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! élues. M. le député de Rivière-du-Loup. Moment de recueillement. Veuillez vous asseoir. Étude du projet de loi no 39 Affaires courantes. Déclarations ministérielles. M. Boucher: M. le Président, qu'il me Dépôt de documents. soit permis, et Dieu sait combien cela a coûté d'efforts, conformément aux disposi- Copie de décrets nommant trois tions de notre règlement, de déposer le commissaires de la régie interne rapport de la commission élue permanente du de l'Assemblée nationale revenu qui a siégé les 23, 24, 25 février ainsi que les 2 et 3 mars 1982 aux fins Conformément aux dispositions de d'étudier article par article le projet de loi l'article 41 de la Loi sur la Législature, je no 39, Loi modifiant le régime des droits dépose copie des décrets 377-82 et 378-82 en relatifs au commerce des boissons alcooliques date du 24 février 1982 nommant trois et certaines dispositions législatives. Le députés, membres du Conseil exécutif, projet de loi a été adopté tel qu'amendé. commissaires de la régie interne de Merci. l'Assemblée nationale, et trois autres députés, membres du Conseil exécutif, Le Président: Rapport déposé. commissaires suppléants. Avec le consentement de l'Assemblée, M. le ministre du Travail, et de la j'aimerais revenir à l'article dépôt de Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, documents pour reconnaître Mme la députée par M. l'adjoint parlementaire. de Jacques-Cartier qui aurait, je pense, une pétition à déposer. Mme la députée. Rapport de la Commission des normes du travail Pétition pour le maintien du système scolaire actuel M. Dean: M. le Président, il me fait plaisir de déposer le rapport de la Com- Mme Dougherty: Merci, M. le Président. mission des normes du travail pour 1980- J'aimerais déposer une pétition de 850 1981. citoyens des comtés de Nelligan et Jacques- Cartier adressée au premier ministre en Le Président: Rapport déposé. M. le guise de protestation contre l'intention du ministre de l'Énergie et des Ressources. ministre de l'Éducation de réorganiser le système scolaire. La pétition se lit comme Décret concernant l'acquisition suit: "Je, soussigné, en tant que citoyen en d'actions de General Dynamics âge de voter, exige que le système scolaire confessionnel actuel avec représentation M. Duhaime: M. le Président, locale élue soit maintenu." conformément au premier alinéa de l'article 16 de la Loi constituant la Société nationale Le Président: Pétition déposée. de l'amiante, qu'il me soit permis de déposer le décret concernant l'acquisition par la MM. Raynald Fréchette Société nationale de l'amiante d'actions du et Jacques Brassard leaders capital social de General Dynamics parlementaires adjoints Corporation Ltd., et la garantie par le gouvernement du Québec de la dette de la J'aimerais également vous faire part Société nationale de l'amiante en résultant. d'une lettre que je viens de recevoir du Ce décret autorise la Société nationale de premier ministre du Québec datée du 4 mars l'amiante à conclure la transaction effectuée 1982: "M. le Président, je désire vous le 12 février dernier, à Montréal, entre le informer que le député de Sherbrooke et Québec et la Société General Dynamics. Il ministre du Revenu, M. Raynald Fréchette couronne ainsi cinq années d'efforts et ainsi que le député du Lac-Saint-Jean, M. constitue le début d'une phase de Jacques Brassard agiront à compter développement dans le secteur de l'amiante d'aujourd'hui comme leaders adjoints du par la reprise en main de notre ressource gouvernement à l'Assemblée nationale. conformément à l'application de la politique Veuillez agréer, M. le Président, l'expression poursuivie par le gouvernement dans ce de mes sentiments les meilleurs." Et je secteur. dépose la lettre. 2248

Dépôt de rapports du greffier en loi sur patentes comportant des erreurs de les projets de loi privés. transcription de superficie ou de nom. Présentation de projets de loi au nom Pour l'avenir, afin de faciliter du gouvernement. M. le leader du l'administration des terres publiques gouvernement. agricoles, le projet de loi établit un régime simple de vente et de location pour des fins M. Bertrand: Oui, M. le Président. Je d'agriculture, de pêche maritime ou vous demanderais d'appeler l'article f. d'alimentation. La vente se fera donc directement, sans l'intermédiaire du billet de Projet de loi no 49 location. De plus, le recours au lieutenant- gouverneur et au Procureur général ne sera Première lecture plus nécessaire pour délivrer des lettres patentes, celles-ci étant dorénavant émises Le Président: M. le ministre de par le ministre. l'Agriculture, des Pêcheries et de Enfin, le projet de loi permet au l'Alimentation propose la première lecture du ministre de régulariser la situation de projet de loi no 49, Loi sur les terres certaines personnes, les squatters, qui publiques agricoles. M. le ministre. occupent sans titre des terres publiques agricoles. Cette mesure ne s'applique qu'aux M. Jean Garon personnes qui occupent ces terres lors de l'entrée en vigueur de la loi ainsi que leurs M. Garon: M. le Président, ce projet de cessionnaires. loi, la Loi sur les terres publiques agricoles, M. le Président, grâce à ce projet de refond et remplace la Loi sur les terres de loi, des dizaines de milliers de personnes colonisation et d'autres lois ayant trait à la vont pouvoir être chez elles sans qu'on les colonisation, soit la Loi sur l'acquisition de dérange. certaines terres pour fins de colonisation, la Loi sur les sociétés de colonisation, la Loi Une voix: Très bien! sur la protection des colons et la Loi du mérite du défricheur. Il a essentiellement Le Président: Cette motion de première pour objet de moderniser et de simplifier lecture sera-t-elle adoptée? l'administration des terres publiques placées sous l'autorité du ministre de l'Agriculture, Des voix: Adopté. des Pêcheries et de l'Alimentation. Il vise à confirmer les droits acquis des détenteurs de Le Président: Adopté. terres sous billet de location et à faciliter la délivrance des lettres patentes. Il permet de Le Secrétaire adjoint: Première lecture régulariser certaines situations tout à fait de ce projet de loi. exceptionnelles. Ainsi, les terres concédées entre 1820 et 1830 dans la région de la baie Le Président: Deuxième lecture, des Chaleurs par James Crawford, qui se prochaine séance ou séance subséquente. présentait comme un agent autorisé du Présentation de projets de loi au nom commissaire des terres de la couronne alors des députés. qu'il ne l'était pas, pourront dorénavant faire Période de questions orales des députés. l'objet de lettres patentes. M. le député de Brome-Missisquoi. De même, les terres que l'autorité fédérale a concédées sans droit, par billet de QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS location ou par lettres patentes, sur les territoires de l'ancienne réserve indienne Négociation d'un contrat de Nédelec Ouiatchouan entre 1900 et 1920, services avec M. Jean-Marie Couture alors que la constitution canadienne attribue ce territoire au Québec, pourront désormais M. Paradis: M. le Président, dans le faire plus facilement l'objet de lettres dossier de la Société d'habitation du Québec, patentes. le Vérificateur général avait, dans son Certaines pratiques administratives et rapport de 1981, blâmé sévèrement le plusieurs arrêtés en conseil litigieux ayant président en titre de la SHQ, M. Jean-Marie amené l'émission d'un grand nombre de Couture, pour sa mauvaise administration. Le lettres patentes dont la validité pourrait être nouveau président de la Société d'habitation mise en doute, le projet de loi valide toutes du Québec, M. Bertrand Angers, est venu les lettres patentes déjà émises de façon à confirmer les conclusions du Vérificateur assurer la sécurité des titres de propriété général et les révélations du député de octroyés par l'État. Cependant, il prévoit que Mont-Royal. l'annulation de ces lettres patentes pourra Hier, encore une fois, à la suite des être prononcée par les tribunaux si elles ont questions du député de Mont-Royal, le mi- été obtenues par dol. Le ministre pourra, nistre de la Justice, dans un élégant pas de malgré la validation, corriger les lettres danse, nous a chanté son rituel "y a rien 2249 là!". Une voix: Eh bien! (14 h 30) Je voudrais que le premier ministre M. Ciaccia: Est-ce que le premier nous dise s'il était au courant du fait qu'au ministre pourrait nous dire pourquoi avoir moment même où se déroulait une enquête négocié un contrat aussi attrayant avec la policière sur le dossier de la Société personne dont l'administration a été jugée d'habitation du Québec, quelqu'un, une très sévèrement par le Vérificateur général - personne en autorité dans son gouvernement, ce qui a été confirmé par le nouveau négociait un fabuleux contrat de 471 418 $ président de la Société d'habitation du Qué- avec M. Jean-Marie Couture, l'ex-président bec - pour la qualité de sa gestion de la Société d'habitation du Québec. Il administrative, et qui était un témoin assez s'agit d'un contrat de services pour agir à important? Je voudrais demander au premier titre de conseiller au ministère du Conseil ministre si c'est une des raisons qui exécutif, notamment en matières l'incitent à hésiter à décréter une enquête économiques, financières et administratives, publique. pour la fabuleuse somme de 471 418 $, alors que M. Couture, qui était le président en Le Président: M. le premier ministre. autorité, était un témoin important dans cette enquête de la Sûreté du Québec. Est- M. Lévesque (Taillon): Je comprends les ce que le premier ministre est au courant obsessions habituelles du député de Mont- qu'au mois de septembre 1981, un tel contrat Royal, mais il reste que je trouve qu'on a été signé et négocié par quelqu'un en risque de faire une injustice en ce moment autorité au gouvernement, pendant l'enquête en sortant un chiffre comme cela et sans de la Sûreté du Québec? nous donner le temps...

Le Président: M. le premier ministre. Des voix: Ah!

M. Lévesque (Taillon): M. le Président, M. Lévesque (Taillon): Je veux bien je pense qu'il est bien connu que M. Couture qu'on pose quatre questions... M. le - peu importe les résultats de l'enquête, je Président. pense que personne ne mettra ça en doute - est un homme dont l'intégrité n'a jamais été Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! mise en doute, peu importe qu'il ait eu des malchances à la Société d'habitation du M. Lévesque (Taillon): Je veux bien Québec. qu'on pose quatre questions supplémentaires, Deuxièmement, je suis d'accord sur mais je suis obligé de m'en tenir à ce que ceci, - il faudrait que je vérifie ce que le j'ai dit, sauf pour la partie de la question du député avance - c'est que M. Couture a, à député de Mont-Royal, à laquelle la réponse sa propre demande d'ailleurs, été muté à un est très simple: Qui est autorisé à négocier autre poste de conseiller-cadre attaché à une des contrats comme cela? entreprise du secteur public. Au niveau du Conseil exécutif, dans le Je voudrais quand même avoir le temps bureau du secrétaire général, il y a une de vérifier les chiffres que nous cite le section qui s'occupe justement des cadres député de Brome-Missisquoi, parce qu'il est supérieurs, des contrats d'engagement, etc., évident, comme ce n'est pas un truc annuel, qui relève du Conseil exécutif, et c'est qu'il s'agit probablement de la somme totale toujours là, inévitablement, que cela doit d'un contrat, répartie sur un nombre X être négocié. Donc, c'est sûrement par là d'années. Il faudrait que je voie de quoi il que cela a passé. C'est évident qu'il y a eu s'agit. un décret, je m'en souviens. Mais je ne me souviens pas du détail du contrat. Non, mais M. Ciaccia: M. le Président, question il y a toujours un sacré bout. On peut bien additionnelle. faire des petits signes d'innocence. On sait très bien qu'il y a purement et simplement Le Président: M. le député de Mont- de la provocation. Mais dans le sens qui peut Royal sur une question additionnelle. causer une injustice en soi à quelqu'un dont l'intégrité n'a jamais été mise en doute, je M. Ciaccia: M. le Président, le décret trouve cela assez - on me permettra de le auquel mon collègue a fait référence est un dire; c'est un terme parlementaire - je décret, du Conseil exécutif du mois de trouve cela un peu puant. septembre 1981. Le Conseil exécutif relève du bureau du premier ministre. Des voix: Oh! Je voudrais demander au premier ministre qui de son personnel était Le Président: Question additionnelle, M. suffisamment en autorité pour négocier avec le chef de l'Opposition. M. Jean-Marie Couture un contrat au montant de - je lis le décret - 471 418 $. M. Ryan: Là-dessus, M. le Président, 2250 une question additionnelle au premier de M. Couture n'a jamais, par aucun aspect ministre. Est-ce qu'il était au courant, oui des enquêtes, été mise en doute, ni sa ou non, que ce contrat était signé avec M. compétence professionnelle. Cela étant dit, Couture? Est-ce qu'il a été consulté avant évidemment, je pense qu'il y en a qui sont au ou s'il l'a appris quand on lui a fait rapport courant, qui écoutent au bureau, je vais des décisions qui étaient prises? essayer d'obtenir les détails qui pourraient être un complément de réponse et aussitôt Le Président: M. le premier ministre. que je les aurai, je les donnerai.

M. Lévesque (Taillon): Jamais un Le Président: Question principale, M. le contrat comme celui-là ne peut être passé député d'Outremont. sans qu'il y ait un décret pour l'étayer. Par conséquent, oui, j'étais au courant. Je suis Juridiction sur le Labrador au courant que M. Couture est encore dans le secteur public. Mais quand on nous sort M. Fortier: M. le Président, dans une une somme globale comme celle-là... Je me déclaration parue le 6 février dernier dans souviens, par exemple, de mémoire, que un article de Gilles Gauthier de la Presse, le c'était relié, à cause de la loi qu'on n'a pas ministre de l'Énergie et des Ressources eu le temps de changer - on a changé annonçait que le gouvernement du Québec plusieurs lois à l'occasion - à ces damnés pourrait relancer la bataille juridique pour mandats de dix ans qui sont prévus dans vider la question de la frontière du Labrador. certaines de nos lois. Évidemment, quelqu'un On sait qu'il s'agit là d'un enjeu de bonne foi signe un contrat de dix ans, important. En effet, Terre-Neuve cherche, c'est-à-dire accepte un engagement de dix par des moyens juridiques très puissants, à ans prévu par la loi. Quand vient le moment annuler le contrat à long terme liant de changer cela, il y a quand même quelque Churchill Falls Corporation à Hydro-Québec. chose de cumulatif qui doit être évalué. Ce que l'on sait moins, M. le Président, Comme je n'ai pas le contrat et les c'est que si le Québec perd l'une des deux quelques explications nécessaires en ce causes présentement devant les tribunaux, moment, je vais essayer de les faire venir Québec n'aura que deux choix: ou construire avant la fin de la période des questions. Je de nouvelles centrales hydroélectriques au voudrais au moins que les faits soient Québec même pour pallier à la perte de 35% clairement étayés, établis, de façon qu'on ne de l'énergie dont nous avons besoin, ou laisse pas flotter dans le paysage une espèce renégocier des ententes à long terme avec d'idée de "trade-off" ou de truc comme ça Terre-Neuve. Dans les deux cas, il faudra ou de "payoff", ce qui est encore plus nécessairement hausser les tarifs d'Hydro- écoeurant. Québec de 30% à 50% d'une façon subite pour faire face à cette nouvelle situation. Le Président: M. le député de Mont- Bien entendu, ces hausses devront Royal. s'ajouter aux hausses requises par le gouvernement du Québec pour le paiement de M. Ciaccia: M. le Président, est-ce que dividendes. je pourrais demander au premier ministre, M. le Président, le Québec n'a jamais s'il considère que c'est puant de soulever accepté le jugement du conseil privé en 1927 cette question aujourd'hui, s'il ne considère et la meilleure façon de faire valoir nos pas que c'est puant de faire engager, droits sur le territoire du Labrador, c'est d'engager et de négocier un contrat de d'exercer nos juridictions sur ce même 471 000 $ pendant que des enquêtes territoire. policières suivent leur cours avec une La question que j'aimerais poser au personne qui peut être un témoin très ministre est celle-ci. important dans le dossier? Est-ce que vous ne considérez pas ça comme puant? Une voix: Enfin!

Le Président: M. le premier ministre. M. Fortier: J'y arrive! Le ministre...

M. Lévesque (Taillon): Non, l'un Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! n'exclut pas l'autre et, encore une fois, je répéterai au député de Mont-Royal et à son M. Fortier: ... pourrait-il nous dire conjoint derrière, le député de Brome- pourquoi son ministère, à ma connaissance, Missisquoi... n'a pas accordé un permis demandé le 3 février 1981 par la Société de développement Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Québec-Labrador-Rigolet Inc.? En effet, À l'ordre, s'il vous plaît! M. le premier cette société était disposée à payer ministre. 1 041 600 $, plus les coûts d'enregistrement des permis, pour obtenir des permis M. Lévesque (Taillon): ... que l'intégrité d'exploitation forestière, des permis 2251 d'exploitation de minéraux, de pétrole, de de transmission de la force motrice d'un gaz et des ressources hydroélectriques. Le endroit situé dans une province à un autre ministre pourrait-il nous expliquer pourquoi il endroit au Canada situé à l'extérieur de n'a pas exercé sa juridiction dans ces cas-là? cette province. Cela signifie, M. le Président, que le gouverneur en conseil, ce Le Président: M. le ministre de qui veut dire le gouvernement fédéral - ceux l'Énergie et des Ressources. qui ont renoncé à pratiquer depuis cinq jours le fédéralisme coopératif et qui pratiquent le M. Duhaime: Je remercie le député régime fédéral pour leur plaire - pourrait d'Outremont pour sa question. J'oserais dire décréter que les futures lignes de que ce sont peut-être les cloches qui sonnent transmission deviendraient des lignes à Ottawa qui ont fait en sorte que nos amis interprovinciales et qu'il donnerait droit à d'en face se sont décidés... l'Office national de l'énergie d'exproprier. Je pense qu'il est important, M. le Des voix: Oh! Oh! Oh! Président, de dire qu'également, au fond de cette question, il y a une espèce d'alliance Une voix: Le fédérai: que je qualifierais de circonstancielle, mais d'autant plus vicieuse, entre le gouvernement M. Duhaime: ... d'ouvrir le débat sur un de Terre-Neuve et le tandem Trudeau- important dossier. Lalonde pour faire en sorte que ce que l'on vise finalement, c'est de contribuer Une voix: Oui, le fédéral! conjointement à tenter de faire sauter le contrat qui lie Terre-Neuve au Québec. Pour M. Duhaime: Avant de répondre que tout le monde comprenne bien, M. le directement à la question du député Président, l'enjeu de ce contrat, pour les d'Outremont, je voudrais peut-être dire ceci, années qui restent à courir, est de l'ordre M. le Président, si vous me le permettez, d'à peu près 30 000 000 000 $ en dollars car cela me paraît être un dossier 1982. Maintenant, le député d'Outremont important. Un élément a été omis, m'invite à procéder de façon administrative volontairement ou pas, dans le préambule de et invite le Québec à exercer quelque la question du député d'Outremont. Il y a juridiction à l'intérieur du territoire que le peut-être aussi une possibilité de régler le comité judiciaire du Conseil privé conflit avec Terre-Neuve par la négociation. reconnaissait comme faisant partie du Je voudrais répéter essentiellement la Dominion britannique de Terre-Neuve en position du gouvernement là-dessus. Nous 1927. Je ne crois pas, M. le Président, que sommes prêts à ouvrir une négociation, notre ce soit la meilleure façon de faire valoir nos position est claire depuis au moins trois ans droits dans ce dossier. J'ai dit également, sur la base d'un "package deal". Il serait depuis la coupure de presse qu'on vient de hors de question que nous acceptions à me signaler, que nous allions envisager toute l'avance de renoncer au contrat qui a été mesure nécessaire pour que ce conflit amène signé entre Québec et Terre-Neuve ou encore un règlement du litige avec Terre-Neuve, Newfoundland Hydro et Hydro-Québec en mais qu'en aucune manière nous n'allions, 1969. d'une part, reconnaître de jure cette (14 h 40) frontière et, en deuxième lieu, que nous J'enchaîne en disant que j'ai le projet n'allions pas tout simplement rester assis de loi fédéral C-94 en main, qui fait l'objet alors que les fédéraux à Ottawa sont en d'une sonnerie infernale depuis quatre jours train de faire perdre au Québec, ou risquent et quatre nuits à Ottawa... de faire perdre au Québec un montant de 30 000 000 000 $. Des voix: Répondez à la question! Le Président: M. le député Une voix: Ce n'est pas une réponse! d'Outremont.

Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! M. Fortier: M. le Président, on a eu M. le ministre. droit à un long préambule. Je n'ai pas eu de réponse à ma question, quoique c'est peut- M. Duhaime: Le fond de la question être implicite dans la réponse du ministre à posée par le député d'Outremont est direc- savoir si oui ou non il a donné les permis tement relié au projet de loi fédéral C-94. que ces gens demandaient l'an dernier. Je Je voudrais vous lire essentiellement ce crois qu'il a indiqué qu'il n'avait pas exercé que cela veut dire. "Le gouverneur en conseil sa juridiction et qu'il n'allait pas l'exercer. - c'est l'article 90.1 du projet de loi fédéral Est-ce qu'il pourrait nous dire dans cette C-94 - peut prévoir par décret l'application cause, reliée au "Reversion Act", qui avait des dispositions des articles 20, 40 à 45, 47 été entendue dernièrement, quand, à sa à 49 du paragraphe 46-1 à toute installation connaissance, le jugement pourrait être qui doit être construite et exploitée aux fins rendu. On m'a indiqué, quant à moi, avec la 2252 connaissance que j'ai du dossier, que le 140 000 $ à M. Duguay, accompagné jugement pourrait être rendu incessamment, d'avantages fiscaux pour qu'il puisse céder sa c'est-à-dire d'une journée à l'autre. N'est-il place. Or, il aurait été facile, M. le pas vrai, M. le ministre, que si le jugement Président, apparemment quelques semaines était rendu en faveur de Terre-Neuve, la auparavant, de demander à M. Duguay, qui négociation dont vous venez de faire état n'a jamais caché ses couleurs politiques, serait, à toutes fins utiles, complètement c'est-à-dire celles de péquiste, et qui a des inutile puisque Terre-Neuve, à ce moment, relations très intimes d'ailleurs avec les gens étant sûre d'avoir raison vis-à-vis du moins d'en face, il aurait été facile de demander à de sa propre Cour supérieure, croirait qu'il M. Duguay sa démission. Le premier ministre est tout à fait inutile de poursuivre les trouve-t-il normal ce montant de 140 000 $ négociations et que la position du Québec versé à M. Duguay, étant donné serait amoindrie d'autant? C'est la raison qu'habituellement, dans des cas semblables, pour laquelle je demandais, puisqu'il a fait on verse six mois de salaire à celui à qui on des déclarations fracassantes sur la question, demande la démission, ce qui aurait s'il avait l'intention d'exercer sa juridiction représenté une somme d'environ 35 000 $? sur le Labrador, du moins sur la partie qui Cela coûte 140 000 $. Le premier ministre nous appartient, d'après lui. pourrait-il m'informer aussi s'il a l'intention de demander aux services du ministère des Le Président: M. le ministre. Affaires sociales de faire une enquête sur ce qu'on appelle le cas nébuleux Pierre Duguay, M. Duhaime: La question des demandes du CRSSS 04? de permis, M. le Président, m'apparaît être un accessoire qui, en termes politiques, peut Le Président: M. le premier ministre. se traduire par un piège à ours ou une pelure de banane. J'ai dit tout à l'heure très M. Lévesque (Taillon): Je suis obligé de clairement que nous n'avions pas l'intention répéter, en attendant d'avoir un complément d'aborder le dossier sous cet aspect. de réponse sur la question de tout à l'heure, Deuxièmement, je n'ai pas les mêmes qu'il me semble - je peux me tromper - qu'il relations avec la Cour suprême de Terre- serait utile qu'on puisse obtenir les Neuve que pourrait avoir le député explications, quitte à ne pas les accepter et d'Outremont. à soulever les cas quand même, pour éviter peut-être, des injustices pour des gens. J'ai Des voix: ... pris des notes: Pierre Duguay, directeur général du CRSSS 04, c'est-à-dire en M. Duhaime: Je n'ai aucune espèce Mauricie, qui aurait démissionné, de force, d'idée à quel moment ce jugement pourrait plus ou moins, il y a quelques semaines. être rendu. Tout ce que je puis dire, M. le C'est tout ce que... Président, c'est que nous avons une excellente cause et, contrairement à ce que Des voix: ... pense le député d'Outremont, je crois que nous allons gagner. M. Lévesque (Taillon): D'accord. Que voulez-vous que je fasse de plus que de Le Président: Question principale, M. le laisser flotter le nom de M. Duguay, le député de Maskinongé. chiffre, etc., jusqu'à ce que j'aie les explications? Si elles sont valables, le mal Renvoi du directeur général sera fait. du CRSSS de la Mauricie M. Picotte: M. le Président... M. Picotte: M. le Président, en l'absence du ministre des Affaires sociales, Le Président: M. le député de qui est sans doute retenu depuis une couple Maskinongé. de jours par son travail, j'aimerais adresser ma question au premier ministre. Sans doute M. Picotte: ... je pense que sur un cas que le premier ministre, autant que les comme cela, 140 000 $ à même les fonds citoyens de la Mauricie, est au courant des publics, il serait approprié quand même qu'en nombreuses coupures budgétaires dans le Chambre on puisse sinon obtenir domaine de la santé. Le premier ministre immédiatement des réponses, - j'en conviens n'en a peut-être pas pris connaissance, mais - du moins souligner le cas et demander s'il j'aimerais qu'il s'informe du cas de Pierre ne s'agit pas d'un cas anormal. M. le Duguay, de la Mauricie, qui était directeur Président, j'aimerais que le premier ministre général au CRSSS 04. Après avoir renouvelé s'informe en même temps, auprès du un contrat quelques semaines auparavant, le prédécesseur du ministre des Affaires conseil d'administration aurait demandé à M. sociales, s'il est bel et bien exact qu'à deux Duguay de donner sa démission et aurait reprises jusqu'à maintenant, il y a deux ans accordé, semble-t-il, un montant de et tout dernièrement, on aurait bloqué au 2253 ministère des Affaires sociales la mise en Rivière-du-Loup, vous avez la parole. tutelle du CRSSS 04 sous prétexte que M. Duguay était fort connu des amis d'en face M. Boucher: Le ministre a déposé une et aussi, en plus, M. le Président, à cause de lettre qu'il a transmise au ministre de mauvaise administration et de mauvaise l'Agriculture du Canada, M. Eugene Whelan, gestion à ce niveau. J'aimerais que le dans laquelle il lui explique la situation, le premier ministre s'informe de cela et il problème crucial pour les producteurs de pourra me donner la réponse la semaine pommes de terre de semence du Québec. prochaine. Je demande au ministre tout simplement, et rapidement, en référence à Le Président: M. le premier ministre. cette lettre, s'il a reçu une réponse de M. Whelan depuis le 25 février 1982. M. Lévesque (Taillon): Très Deuxièmement, est-ce que le ministre de certainement, M. le Président. Il n'y a pas l'Agriculture pourrait déposer en cette de problèmes à s'informer mais, encore une Chambre, pour l'information des députés et fois, si le député avait demandé les de la population en général, deux lettres qui renseignements, quitte à ne pas les accepter avaient été envoyées au ministre de et à soulever le cas quand même, peut-être l'Agriculture du Canada en date du 14 qu'on traiterait un peu plus équitablement novembre et du 10 mai, auxquelles il fait des cas comme ceux-là qui, tout à coup, référence dans sa dernière lettre à M. arrivent, mais enfin! Whelan, et qui informaient le ministre du danger. Dernier volet de la question, est-ce M. Picotte: J'aimerais ajouter que le ministre pourrait déposer le rapport seulement ceci, si vous me le permettez. Je d'experts fédéraux qui se sont prononcés... comprends que le ministre des Affaires sociales était peut-être plus apte à répondre Une voix: II l'a déposé. à mes questions, mais étant donné qu'il n'est pas présent et comme le cas, chez nous, M. Boucher: II ne l'a pas déposé. Des occasionne de nombreux verbiages dans les experts, MM. Ronald J.G. Junk et P.G. journaux, je pense qu'il est important qu'on Norman, à l'emploi du gouvernement fédéral, le souligne immédiatement. ont déposé un rapport intitulé "Access for Seed Potatoes". Le document rapporte que le (14 h 50) Dr McKenzie, de la station fédérale de Le Président: Question principale, M. le recherche de Fredericton, a confirmé la député de Rivière-du-Loup. présence de flétrissure bactérienne dans treize échantillons de pommes de terre de Correspondance sur la semence provenant des Maritimes et déjà contamination des pommes livrées en Italie. de terre de semence Le Président: M. le ministre de M. Boucher: Merci, M. le Président. Ma l'Agriculture, des Pêcheries et de question s'adresse au ministre de l'Alimentation. l'Agriculture et concerne, encore une fois, la contamination fédérale des pommes de terre M. Lalonde: Ne lâchez pas la patate! de semence du Québec. Le 2 mars dernier, j'avais posé une question au ministre de M. Garon: M. le Président, j'entends le l'Agriculture concernant ce problème qui, député de Marguerite-Bourgeoys dire: Ne vous le comprendrez, affecte les producteurs lâchez pas la patate, mais je me serais de pommes de terre de semence de l'Est du plutôt attendu que le député de Portneuf Québec, et c'est dans cette région, pose des questions concernant la pomme de justement, que le Québec est en train de terre puisque c'est une source importante de produire le plus grand nombre de pommes de revenus dans son comté. terre de semence pour alimenter les producteurs de pommes de terre du Québec. M. Pagé: Question de privilège, M. le Vous comprendrez mon inquiétude devant ce Président. problème de contamination qui serait attribuable, d'après la lettre que le ministre Le Président: M. le député de Portneuf, a déposée en Chambre, à une importation de sur une question de privilège. pommes de terre du Nouveau-Brunswick "Approuvé Canada". M. Pagé: Très brièvement. Le ministre a déposé une lettre le 2 Effectivement, comme le ministre de mars dernier, lettre datée du 25 février l'Agriculture l'a dit, environ 26% de la 1982, dans laquelle... On me permettra... S'il production de pommes de terre au Québec vous plaît! vient de Portneuf.

Le Président: Allez-y, M. le député de Des voix: Ce n'est pas une question de 2254 privilège. ministre de l'Agriculture du Canada qu'il y avait de la contamination à la station M. Pagé: M. le Président, je m'excuse. fédérale et que la maladie la plus dangereuse dans le secteur des pommes de terre, qui est Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! la filosité, était présente à la station Strictement sur votre question de privilège. fédérale de Fredericton. Il demandait de fermer la station fédérale de Fredericton, M. Pagé: M. le Président, je puis qui était un agent contaminateur pour les affirmer devant cette Chambre que je suis autres provinces. en contact avec les producteurs agricoles Concernant, dans l'autre lettre du 6 plus particulièrement les producteurs de mai 1981, le gouvernement fédéral indiquait pommes de terre de mon comté, sur deux - selon des comités de travail qui avaient eu questions importantes et j'ai hâte d'entendre lieu avec des fonctionnaires de chez nous - la réponse du ministre, premièrement, sur la qu'il concentrait 52% des ressources flétrissure bactérienne et... M. le Président, humaines en recherche au Nouveau- je m'excuse, j'ai été impliqué... Brunswick, alors qu'il y en avait seulement 3,8% au Québec. Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Comme, dans le secteur de la Très brièvement, M. le député de Portneuf. recherche sur la pomme de terre de semence, le Québec est en avance sur toutes M. Pagé: Je tenais à dire que je suis les provinces au Canada, et de loin en en contact avec ces producteurs sur le avance, puisque nous appliquons les problème de la flétrissure bactérienne, techniques de biotechnologie, avec des premièrement; deuxièmement, sur les méristèmes, avec la thermothérapie et les contrats auxquels plusieurs producteurs du boutures dans le domaine de la multiplication comté sont liés, pour ne pas dire, dans des pommes de terre, on disait que, s'il y certains cas, sont pris avec des "brokers" de avait de la recherche qui devait être faite, la région de Québec, dont un demeure dans elle devrait être faite au Québec et non pas le comté du ministre et est un de ses amis. au Nouveau-Brunswick, de préférence au Québec. Le Président: M. le ministre. Quant à l'autre document, si le député le veut, je le déposerai la semaine prochaine, M. Garon: M. le Président, je vais puisqu'il s'agit là de contamination sur un déposer la lettre du 14 novembre 1980, dans plan international, pas seulement national. laquelle le sous-ministre de l'Agriculture du Québec demandait officiellement au sous- Le Président: Question principale, M. le ministre de l'Agriculture du Canada d'arrêter député de Sainte-Anne. tout mouvement de pommes de terre, en provenance de la station fédérale de M. Polak: Merci, M. le Président... Frederiction, vers les autres provinces, parce qu'il y avait de la contamination. Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Deuxièmement, il demandait d'appliquer la loi de la quarantaine vis-à-vis de cette 20 000 000 $ versés en trop station de recherche, jusqu'à ce que la par la CSST? contamination, les pathogènes contaminateurs soient éliminés de la station de recherche, M. Polak: Ma question s'adresse au puisque, pour essayer de nouvelles variétés, ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre, nous avions demandé des tubercules mais, étant donné son absence, je pose la provenant de la station fédérale de recherche même question à son adjoint parlementaire de Fredericton et comme, en faisant ces qui, d'ailleurs, j'en suis sûr, est très capable essais de variétés, nous analysons chacun des d'y répondre. produits des pommes de terre, nous avions M. le Président, ce matin, plusieurs découvert la filosité dans les pommes de articles ont paru dans des quotidiens et il terre provenant de la station de recherche semblerait que la Commission de la santé et de Fredericton. de la sécurité du travail aurait soit fait une Or, vous savez que, sur le marché erreur administrative et aurait faussé international, les normes de tolérance de la l'application de la loi, ou serait allée trop filosité sont zéro, nulles. Je ne suis pas loin et au-delà des directives de la loi en expert en pommes de terre, mais quand j'ai ayant versé aux victimes de l'amiantose et demandé aux experts: La filosité, est-ce de la silicose plus de 20 000 000 $ aussi dangereux que la syphilis pour les d'indemnisation en trop. humains? Ils m'ont dit: M. Garon, c'est dix Avant que j'en arrive à la question fois pire. même, il faut que je vous dise que, sur le Ce qui veut dire que, dès le mois de plan de l'objectivité, je ne voudrais pas qu'on novembre 1980, le sous-ministre de réponde à cette question de façon partisane. l'Agriculture du Québec avisait le sous- Je n'ai pas posé la question de cette 2255 manière et je ne voudrais pas non plus avoir règlements, et nous ne doutons pas qu'elle le une réponse de cette nature, parce qu'il ne fasse le mieux possible. faudrait quand même pas faire de la Donc, il y a une question qui peut être politique sur le dos des victimes. Nous référée aux tribunaux, M. le Président, et sommes d'accord sur ce point, il s'agit pour le moment c'est la seule réponse qu'on seulement d'une question sur le plan peut offrir. pratique. Est-ce vrai oui ou non? Ma question est brève. Est-ce que M. Polak: M. le Président, question l'adjoint parlementaire au ministre pourrait additionnelle. confirmer les informations voulant que la CSST aurait soit causé une erreur Le Président: M. le député de Sainte- administrative de 20 000 000 $ ou aurait Anne. appliqué d'une manière fausse ou dépassé les directives de la loi? M. Polak: Je suis déçu, M. le Président, M. le Président, c'est très important, parce que j'aurais posé ma question en toute parce que, pour nous, les problèmes des objectivité. Je suis déçu surtout de la victimes sont aussi importants que pour vous réponse que j'ai reçue de l'adjoint autres; nous sommes d'accord là-dessus. Je parlementaire parce que j'ai toujours cru que voudrais juste avoir une réponse objective à c'est un homme objectif. Il nous donne un la question. Est-ce que ce qui est allégué est discours que je crois politique, mais il ne vrai, oui ou non? Merci beaucoup. donne aucune réponse à ma question. C'est (15 heures) malheureux, mais j'aimerais tout de même, Le Président: M. l'adjoint parlementaire la semaine prochaine, quand on sera ici à au ministre du Travail, de la Main-d'Oeuvre nouveau, avoir une réponse à ma question. et de la Sécurité du revenu. Ma deuxième question additionnelle, dont vous pouvez prendre note, M. l'adjoint M. Dean: M. le Président, tout d'abord, parlementaire, est la suivante. J'ai entendu permettez-moi de m'étonner que le ministre une rumeur. Je n'accuse personne parce que responsable de la Loi sur la santé et la je suis objectif et j'aimerais bien... sécurité du travail, M. Pierre Marois, n'ait été informé que par la voix des journaux, ce Des voix: Ah! matin même, de cette lettre des procureurs des quatre mines d'amiante concernées à la M. Polak: ... que vous soyez objectif CSST. On ne peut pas, pour le moment, aussi. C'est une rumeur seulement. J'ai répondre point par point aux divers reproches entendu dire que le Vérificateur général ou qui sont faits à la CSST, reproches qui son représentant est présentement au bureau risquent, d'ailleurs, de faire l'objet de de la CSST pour faire enquête. Je n'en sais plaintes devant les tribunaux si on en croit, rien. Je pose la question en toute du moins, la lettre adressée à la commission. objectivité. Merci beaucoup. Je comprends, M. le Président, que l'industrie de l'amiante traverse actuellement Le Président: M. le l'adjoint une période difficile, mais la situation est parlementaire. encore beaucoup plus difficile pour les centaines de travailleurs qu'elle continue de M. Dean: M. le Président, quand on mettre à pied. Je comprends très mal que parle de réponse politique, le député de ces entreprises profitent de ce moment pour Sainte-Anne qui cherche, par tous les reprocher, entre autres, à la CSST de ne pas moyens, à attaquer et discréditer la prendre des moyens pour que les travailleurs Commission de santé et de la sécurité au amiantosés continuent d'exécuter un travail travail... là où ils ne seraient pas exposés aux poussières d'amiante dans ces entreprises. Des voix: Oh! Tout cela ne nous semble pas très sérieux, M. le Président. Depuis que la Loi M. Dean: ... créée en vertu de la loi... sur l'indemnisation des victimes de M. le Président, d'abord, l'article du l'amiantose ou de la silicose dans les mines journal, qui est le seul document que j'avais et les carrières a été adoptée en 1975, les en ma possession au moment de venir ici en mines d'amiante tentent par tous les moyens Chambre, parle d'accusations des entreprises d'échapper à leurs responsabilités ou de les vis-à-vis de la CSST, de certaines mauvaises réduire face aux travailleurs qui ont usé et interprétations de la loi. Cela peut aboutir raccourci leur vie dans ces mines. Il ne devant les tribunaux. Donc, ce sont les s'agit pour moi que d'un nouveau geste qui tribunaux qui vont décider éventuellement si va dans le même sens pour essayer la CSST a ou n'a pas violé sa propre loi en d'empêcher la CSST de remplir correctement ce qui regarde l'indemnisation des mineurs. ses fonctions. Il est bien certain, par Mais je répète, M. le Président, qu'à ailleurs, que la CSST doit remplir ses une période où l'industrie de l'amiante est obligations dans le respect des lois et des sur le dos, que des milliers de travailleurs 2256 sont mis à pied et qu'en même temps, depuis préambule avec une phrase. On sait des années, les entreprises minières essaient également, M. le Président, que la par tous les moyens de priver les travailleurs commission d'enquête, qui a rendu jugement victimes de l'amiante de leurs droits en en 1976 dans le cas des travailleurs des vertu de nos lois, de les dédommager pour le mines d'amiante, a dit que les compagnies gaspillage de leur santé et leur vie, dans minières s'étaient toujours conduites de façon bien des cas, je trouve que ce n'est pas une honteuse vis-à-vis des travailleurs de réponse politique que de répondre de cette l'amiante. façon. Le Président: Question, s'il vous plaît! M. Vallières: Question additionnelle, M. le Président. Des voix: Question, question.

Le Président: Question additionnelle, M. M. Grégoire: Ma question est la le député de Richmond. suivante: N'est-il pas vrai, VI. l'adjoint parlementaire au ministre du Travail, de la M. Vallières: Une question très courte à Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, l'adjoint parlementaire. Je voudrais savoir s'il que les mineurs... peut nous assurer, si c'était confirmé qu'effectivement il y aurait eu des sommes Le Président: S'il vous plaît, M. le versées en trop aux employés des mines, que député de Notre-Dame-de-Grâce, si vous ces travailleurs ne seront pas à leur tour avez quelque chose à dire, je vous donne la poursuivis par la CSST pour ce qui leur aura parole. été versé en trop en vertu de la loi no 52. Pouvez-vous prendre cet engagement M. Scowen: Merci, M. le Président. Ce aujourd'hui? que j'ai dit...

Le Président: M. l'adjoint Le Président: M. le député de Notre- parlementaire. Dame-de-Grâce, depuis quelques jours vous avez pris la mauvaise habitude de me parler M. Dean: M. le Président, je ne peux dans l'oreille, et ce, de façon régulière. À pas prendre des engagements pour les l'avenir, demandez la parole et je vous tribunaux. S'il y a quelque chose qui n'est l'accorderai. pas correct dans l'interprétation d'une loi, M. le député de Frontenac. les tribunaux en décident. Ce sont les suites aux décisions des tribunaux qui vont décider M. Scowen: Question de privilège. des mesures à prendre. M. Grégoire: C'est bien, M. le M. Grégoire: M. le Président, question Président, un bouchon pour chaque cruche! additionnelle. Le Président: Question de privilège, M. Le Président: Question additionnelle, M. le député de Notre-Dame-de-Grâce. le député de Frontenac. M. Scowen: Premièrement, M. le M. Grégoire: Je crois qu'il serait temps Président, vous m'avez invité à prendre la que quelqu'un prenne la part des victimes de parole pour répéter ce que j'avais dit. Ce l'amiantose, dans les régions de l'amiante, au que j'ai dit c'est qu'effectivement deux fois, lieu de demander qu'elles soient obligées de cet après-midi, vous avez interrompu le rembourser. député de Portneuf quand il a posé une question de privilège. Une voix: Question. Le Président: Absolument pas! M. Grégoire: Oui, je vais poser ma Absolument pas! Absolument pas! Ce que je question, mais après un court préambule, vous dis, M. le député de Notre-Dame-de- comme le député de Sainte-Anne y a eu Grâce, c'est que vous avez le droit de parole droit. comme tout autre député en cette Chambre, On sait que s'il y a eu des travailleurs sauf que je remarque que, depuis quelques "maganés" par des compagnies minières, ça a jours, vous n'arrêtez pas de parler à l'oreille bien été les travailleurs de l'amiante, dans le du président. Je vous demande de dire passé. publiquement ce que vous avez à dire. M. le député de Frontenac, question Des voix: Question. additionnelle. M. le leader de l'Opposition. Le Président: Question. M. Levesque (Bonaventure): Les propos M. Grégoire: Très bien. Je termine mon que vous venez de tenir, M. le Président, me 2257 surprennent. Je pense que c'est la première envers vous que n'importe qui. fois que j'entends un président se plaindre (15 h 10) que quelqu'un lui parle à l'oreille. Tout ce que je veux vous dire, c'est Je pense, M. le Président, que, des qu'à l'avenir je vais essayer de respecter les deux côtés de la Chambre, chacun essaie règles de l'Assemblée nationale. Je d'attirer votre attention, de bonifier vos m'attends, bien sûr, que tous les autres décisions. Moi-même, aujourd'hui, j'aurais députés fassent de même parce que j'ai l'intention de vous poser une question vous l'impression de n'être pas le seul, parmi les demandant certaines directives. Je ne sais députés des deux côtés, à prendre la parole, pas si j'aurai le temps de le faire de temps en temps, alors que je suis assis. aujourd'hui, peut-être que je la remettrai à une autre fois, alors que je serai plus près Le Président: M. le député, je vous de vous. Je pourrai peut-être vous dire ça à donne entièrement raison, sauf que cet l'oreille. après-midi, c'était vous. Je dois avouer, en Je ne voudrais pas, M. le Président, toute vérité, que depuis que j'occupe la que vos propos, qui sont ordinairement présidence, des deux côtés de la Chambre, empreints de beaucoup de sérénité et on essaie de me souffler à l'oreille. Il est d'objectivité, soient interprétés par quiconque bien évident qu'il est plus difficile pour ceux comme étant un blâme envers le député de qui sont le plus près de moi de résister à la Notre-Dame-de-Grâce, qui est un tentation et ce, du côté gauche comme du parlementaire modèle. côté droit. Cet après-midi, c'était particulièrement du côté gauche et je ne Le Président: Sur une question de voudrais pas dire par là que c'est une règlement? attitude régulière et habituelle du député de Notre-Dame-de-Grâce. M. Chevrette: Oui, M. le Président. Question additionnelle, M. le député de Frontenac. Le Président: M. le député de Joliette- Montcalm. M. Grégoire: M. le Président, ma question additionnelle s'adresse à l'adjoint M. Chevrette: J'interviens sur une parlementaire du ministre du Travail et de la question de règlement personnellement, en Main-d'Oeuvre. N'est-il pas vrai que le vertu de l'article 34, le paragraphe qui vous comité de la CSST chargé d'administrer la permet de donner la parole à un député qui loi 52 et les indemnisations est l'un des ne peut pas prendre la parole en cette comités les plus rigoureux et les plus stricts Chambre. Je pense que c'est l'article 34.3, de l'ensemble de la Commission de la santé pour votre information. et de la sécurité du travail? N'est-il pas vrai Depuis trois jours précisément, j'entends également que les victimes de l'amiantose de mon siège et très régulièrement, pour le ont vécu pendant des années, des dizaines bénéfice du député de Bonaventure - très d'années, dans un air rempli à raison de 500 régulièrement - les allusions malveillantes du fibres au centimètre cube alors que la loi député de Notre-Dame-de-Grâce envers la défend aujourd'hui plus de 2 fibres au présidence. Je comprends que la présidence centimètre cube? N'est-il pas vrai également, ne peut pas se lever, à ce moment-ci, faire M. le Président... un plaidoyer, surtout après le langoureux plaidoyer du député de Bonaventure. Je M. Polak: Question de règlement. demanderais au député de Notre-Dame-de- Grâce, s'il est aussi bon parlementaire que le M. Grégoire: N'est-il pas vrai dit le député de Bonaventure, de se également... comporter véritablement comme un parlementaire ou d'avoir le courage de se Le Président: M. le député de Sainte- lever et de soulever les questions de Anne sur une question de règlement. règlement qui s'imposent. M. Polak: M. le Président, la question Des voix: Bravo! Bravo! que j'ai posée il y a quinze minutes était très brève, très claire et au-dessus de la Le Président: Question de privilège? M. politique partisane. On a eu une réponse. le député de Notre-Dame-de-Grâce. Maintenant, le député de Frontenac introduit, sous la forme d'une question additionnelle, M. Scowen: M. le Président, une toute nouvelle matière. Il demande si la premièrement, je vous dois le même respect CSST n'est pas bien administrée. Il n'a pas que tous les autres députés dans cette le droit de le faire sous forme de question Chambre. C'est sûr que je suis plus près de additionnelle, M. le Président. vous que d'autres députés, dont le député qui vient de prendre la parole, qui est très M. Grégoire: Question de règlement. souvent, comme vous le savez, aussi injuste 2258

Le Président: M. le député de question additionnelle très brièvement, s'il Frontenac sur une question de règlement. vous plaît.

M. Grégoire: Si le député de Sainte- M. Grégoire: Le dernier volet de ma Anne a le droit de se lever en Chambre pour question en une ligne: N'est-il pas vrai que défendre les compagnies minières, le député c'est le gouvernement actuel qui a vu à ce de Frontenac a le droit de se lever pour que les compagnies minières soient assainies défendre... et à ce que les travailleurs puissent travailler dans une atmosphère saine M. Polak: Question de privilège! maintenant?

Des voix: Bravo! Bravo! M. Dean: Je dois répondre oui aux quatre questions de mon collègue. Le Président: M. le député de Sainte- Anne sur une question... À l'ordre, s'il vous Des voix: Ah! Ah! Ah! plaît! M. le député de Sainte-Anne sur une question de privilège. M. Dean: Mais peut-être aussi pour ceux qui essaient de brouiller les cartes, je M. Polak: Merci, M. le Président. En dois souligner également que la Commission vertu de l'article 48, j'ai deux questions de de la santé et de la sécurité du travail, privilège. D'abord, quand le député de créée par ce gouvernement en vertu de la Frontenac parle, il n'a pas besoin de pointer Loi sur la santé et la sécurité du travail, a son doigt dans ma direction, c'est une voie un conseil d'administration paritaire composé de fait en vertu du Code criminel! No. 1: II d'un nombre égal de représentants du monde n'a pas le droit de pointer son doigt dans ma patronal et de représentants du monde direction! syndical. Donc, on peut présumer et on n'a aucune preuve du contraire que Des voix: Ah! Ah! Ah! l'administration de la CSST n'est pas autre chose que très bonne. Ceci dit, il est M. Polak: Deuxième question de malheureux d'essayer de chercher des poux privilège. sur le dos du groupe de travailleurs les plus démunis du Québec par les ravages sur leur Des voix: Ah! Ah! Ah! santé et leur vie.

Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Brièvement, M. le député de Sainte-Anne. À l'ordre, s'il vous plaît! En terminant, M. l'adjoint parlementaire. À l'ordre, s'il vous M. Polak: Merci, M. le Président. plaît! S'il vous plaît! M. l'adjoint parlementaire. Des voix: Ah! Ah! Ah! M. Dean: Je répète que les accusations Des voix: Ne pointe pas! des entreprises minières, des compagnies sur le présumé paiement en trop aux mineurs de M. Polak: Si vous arrêtez de rire... bénéfices pécuniaires à la suite de maladie de travail qui sont contenues dans une lettre M. Garon: Cela dépend qui vous sont déférées à la Commission de la santé et défendez! de la sécurité du travail qui va répondre à ces accusations. Si la question se ramasse Le Président: S'il vous plaît! M. le devant les tribunaux, les tribunaux vont juger député de Sainte-Anne, brièvement, s'il vous du bien-fondé ou non des accusations des plaît! compagnies.

M. Polak: Deuxième question de Le Président: Fin de la période des privilège, beaucoup plus sérieuse, celle-là. Le questions. député de Frontenac a porté une accusation On m'informe que le premier ministre... contre le député de Sainte-Anne en disant Sur une question de règlement, M. le député qu'on ne s'occupe que des intérêts des de Gatineau. propriétaires de compagnie. Je n'accepterai jamais ça! Dans mon comté de Sainte-Anne, M. Gratton: M. le Président, vous aurez je représente la classe ouvrière. Mon bureau noté que, depuis au moins quinze minutes, a été occupé par des assistés sociaux car, j'essaie, conformément à la directive que nous, on travaille pour eux autres. vous avez donnée à l'intention de mon collègue de Notre-Dame-de-Grâce et à Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! l'ensemble des députés, de me faire M. le député de Frontenac, la période reconnaître pour poser une question. La des questions est terminée, donc, posez votre directive que je vous demande, M. le 2259

Président, c'est: Comment me suggérez-vous évidemment a créé tout le conflit autour de de m'y prendre pour avoir votre oreille la SHQ, là encore, au début de 1977, au mardi? moment où M. Couture arrivait, on était devant le plus beau monument Le Président: Vous aurez certainement d'incompétence, de gaspillage et de gabegie mon oreille, comme vous l'avez toujours eue qui demandait des réparations majeures parce dans le passé, sauf que vous avez constaté qu'on nous avait laissé cette cochonnerie-là comme moi que, durant les quinze dernières comme héritage. minutes, il y a eu énormément de questions de privilège, de questions de règlement et M. Levesque (Bonaventure): M. le c'est pour cela que plusieurs députés en Président, question de règlement. cette Chambre n'ont pas eu l'occasion de poser les questions qu'ils voulaient poser, Le Président: M. le leader de malheureusement. La période des questions l'Opposition, sur une question de règlement. est terminée. On m'informe que le premier (15 h 20) ministre aurait un complément de réponse M. Levesque (Bonaventure): Je m'excuse pour le député de Brome-Missisquoi. auprès du premier ministre, mais le premier ministre vous avait demandé la permission - Négociation d'un contrat de vous l'avez accordée et nous en sommes fort services avec M. Jean-Marie aises - de donner un complément de réponse Couture (suite) à une question bien précise. Si vous permettez au premier ministre de donner sa M. Lévesque (Taillon): Oui, M. le version relativement à toute une question qui Président. On a évoqué le cas tout à l'heure est celle du scandale de la SHQ, à ce de M. Jean-Marie Couture, l'ancien président moment-là, nous insistons pour avoir les de la SHQ. Voici, très rapidement. Il me mêmes droits que lui et pour avoir un semble que c'est le minimum d'équité qu'on véritable débat sur la question. doit à quelqu'un qui n'a pas mérité de se faire étaler en public, avec des chiffres Le Président: II est toujours assez comme ceux-là - non, non - qu'on doit difficile de juger si une réponse est donnée donner les faits essentiels. M. Couture a été directement à une question posée, mais il y nommé en vertu de la loi - c'est ce qui me a une chose qui est sûre - et que la revenait à l'esprit, c'est exactement cela - il présidence a remarquée - c'est qu'une a été nommé en vertu d'une loi qui certaine personne a été nommée dans la comporte encore, comme très peu de lois, question du député de Brome-Missisquoi. Or, mais celle-là est encore dans ce cas, des je pense qu'il est tout à fait raisonnable, mandats de dix ans, normalement. Donc, il a tout en étant le plus bref possible, que le laissé une carrière administrative, où son premier ministre, s'il sent le besoin de intégrité et sa compétence étaient reconnues rétablir la réputation d'une personne qui dans un autre secteur, pour venir travailler à aurait été nommée, puisse le faire, le tout la SHQ. À la SHQ, si on regarde l'ensemble de la façon la plus brève possible. Le député des trois ans, je pense, qu'il a passées là, de Brome-Missisquoi aurait droit à une une chose certaine, c'est qu'on ne peut pas question additionnelle par la suite sur le mettre en doute ses capacités de bon même sujet. gestionnaire. Je donne un exemple, tout simplement. On avait hérité, de nos amis M. Levesque (Bonaventure): M. le d'en face, d'un parc de 20 000... M. le Président... Président... Le Président: M. le leader de Le Président: À l'ordre! l'Opposition.

M. Lévesque (Taillon): Je crois de mon M. Levesque (Bonaventure): ... on devoir de dire les choses qui doivent être m'excusera d'insister. dites en fonction de la carrière de quelqu'un et de sa réputation. Il n'est pas ici pour se Une voix: C'est fatigant. défendre. Il a été reconnu à la SHQ, par n'importe qui qui est de bonne foi, comme M. Levesque (Bonaventure): Oui, c'est un gestionnaire d'une remarquable efficacité. bien fatigant, je comprends. M. le Président, Au parc complet d'environ 20 000 unités de je suis d'accord sur ce que vous venez de HLM que nos amis d'en face nous avaient dire, mais, par contre, je ne crois pas que laissé après leurs années au pouvoir, il a dans ce complément de réponse on doive ajouté, sans compter de nouveaux accepter que de nouveaux éléments soient programmes, exactement assez pour doubler apportés et que des accusations soient le total et faire passer ça à 40 000 en portées sur l'ensemble de la députation, etc. dedans de trois ans. Dans le cas des Je ne pense pas que nous allons accepter réparations majeures qui est celui qui cela sans avoir le privilège et même le droit 2260 de répliquer et de poser des questions HLM qui nous avait été légué. pertinentes. Deuxièmement, il y a eu la correction obligatoire de cette espèce de catastrophe Le Président: Je pense que dans ma qu'on nous avait également léguée, qu'on a réponse, je vous ai donné raison. Je n'ai pas découverte au printemps de 1977 et qui s'est parlé de nouveaux dossiers. J'ai parlé d'une appelée le dossier des réparations majeures. personne qui aurait été nommée et je pense Ce dossier des réparations majeures a été qu'en conséquence, cette personne étant jugé, avec ses irrégularités, mais il ne absente, si le premier ministre sent le besoin faudrait tout de même pas oublier, peu de rétablir sa réputation, qui aurait peut-être importe ce qui arrivera à la suite de pu être brisée ou attaquée, partiellement ou l'enquête policière sur certaines irrégularités, totalement, le premier ministre a le devoir, qu'il a été quand même établi que cette ou a le droit, du moins, de le faire. Tout en catastrophe a été réparée en deçà des coûts lui demandant de le faire le plus brièvement estimés et que le travail a été fait possible et tout en n'attaquant pas d'autres rapidement et de façon efficace. dossiers qui ne font pas partie de la question Seulement, tout cela a donné lieu à un du député de Brome-Missisquoi, M. le harcèlement constant dont M. Couture, qui premier ministre. n'était pas habitué à cela, a fini par se sentir suffisamment écoeuré pour demander M. Paradis: M. le Président, question de lui-même d'être versé ailleurs si c'était règlement. possible. Il nous a paru à nous aussi, aussi bien pour lui que pour la SHQ, qu'un M. Lévesque (Taillon): M. le Président, changement serait bénéfique pour tous. Rien j'étais sur le point d'invoquer moi-même une n'avait entaché ni les mérites ni la question de règlement. compétence de M. Couture, ni le fait qu'il ne faut pas oublier qu'il avait lâché une Le Président: Excusez-moi, s'il vous carrière établie dans un autre secteur pour plaît. Sur une question de règlement, le venir dans le secteur public. Donc, tenant député de Brome-Missisquoi. compte de tout cela, il a été nommé, en effet, le 26 août 1981 - c'est la date qui est M. Paradis: M. le Président, j'avais pris au décret - par le décret no 232281. Il a été soin de ne pas dire autre chose concernant entendu qu'on nommerait M. Couture le nom de M. Jean-Marie Couture que ce qui conseiller cadre au Conseil exécutif pour un avait été dit. J'ai cité le rapport du mandat d'à peu près six ans, c'est-à-dire le Vérificateur général et le rapport, qui a été reliquat de sa nomination de dix ans, qui déposé cette semaine par le ministre de datait de 1977. l'Habitation, du nouveau président de la SHQ, Il a actuellement un mandat comme qui traitaient de l'administration de la adjoint au président-directeur général de la Société d'habitation du Québec et qui Raffinerie de sucre du Québec, qui achève disaient eux-mêmes que c'était de la un programme extrêmement étendu de mauvaise administration. C'est ce que j'ai réorganisation et de modernisation, qui aura répété. Je ne suis pas allé plus loin que le d'ailleurs un écho législatif, ici, avant la fin Vérificateur général et le nouveau président de la session. Le contrat de M. Couture va de... du 1er septembre 1981 au 15 juin 1987, c'est-à-dire plus ou moins six ans - on a fini Le Président: M. le premier ministre. par retrouver d'où ça venait, ça vient, entre autres, des journaux - et le total que M. Lévesque (Taillon): Je ferais donnait... remarquer au député de Brome-Missisquoi que dans ses sous-questions et celles de son Une voix: C'est dans le contrat. "conjoint", il y avait certaines allusions à des enquêtes, etc. M. Lévesque (Taillon): Cela n'a pas de rapport avec le contrat, j'ai ici ce contrat. Des voix: ... C'est évident qu'il y a un total, à un contrat, et le total qu'on a évoqué, c'est à M. Lévesque (Taillon): Oui, et moi je partir de ceci. Le traitement de base de M. crois que, très brièvement, il faut rétablir Couture est de 71 500 $ pour à peu près six l'essentiel des faits avant de donner des ans, cinq ans et neuf mois, je crois; par réponses précises à la question qu'a posée le année, bien sûr. Quand on fait des totaux, député. c'est évidemment intéressant, ça peut être Donc, je disais, si vous permettez, parfaitement injuste aussi. On pourrait faire qu'en deux ou trois ans d'administration sous la même chose, à 42 000 $ tout compris, le la gestion de M. Couture, sans compter député de Brome-Missisquoi aura coûté, au l'instauration de nouveaux programmes dont bout de six ans, à Dieu ne plaise, 252 000 $ l'ensemble de la population bénéficie, il y a à la population, sans compter le reste. C'est eu tout simplement le doublement du parc de effrayant! 2261

Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! procureur de Brome-Missisquoi, en train de M. le premier ministre. régler un cas juridique. S'il y a des questions juridiques qui se posent, elles se règlent M. Lévesque (Taillon): Je terminerai autrement. Il y a le mérite de quelqu'un et simplement en disant, sans insister le droit de gagner sa vie et rien ne davantage, juste pour montrer l'aspect à la l'empêche non plus. fois injuste et "quétaine" de ce genre de Deuxièmement, on connaît la réputation somme totale, qu'en six ans - ce qui est du député de Brome-Missisquoi! L'excellent peut-être plus souhaitable que l'autre cas que procureur! j'évoquais - le chef de l'Opposition aura coûté à peu près exactement le même prix, Des voix: ... 430 000 $, à la population du Québec. Qu'est-ce qu'il y a là? Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! M. le premier ministre. Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Des deux côtés de la Chambre, s'il vous M. Lévesque (Taillon): M. le Président, plaît. à la deuxième question, je répète ce que j'ai M. le député de Brome-Missisquoi, sur dit, il n'y a pas de mystère, cela a été une question additionnelle. négocié sous l'autorité du secrétaire général du Conseil exécutif. Je ne sais pas qui a M. Paradis: M. le Président, le premier rencontré M. Couture à plusieurs reprises, ministre, dans une tentative de noyer le mais il y a un petit groupe qui est toujours poisson, n'a pas répondu aux questions que là et qui s'occupe de ces nominations à des lui ont adressées le député de Brome- niveaux supérieurs; recrutement, négociations, Missisquoi et le député de Mont-Royal en etc. C'est là que cela a été négocié comme additionnelle. Le premier ministre nous a toujours. confirmé que le contrat négocié par quelqu'un en autorité au gouvernement M. Ryan: M. le Président. s'élevait à la somme de 471 418 $, et nous a fourni des informations supplémentaires: Le Président: Même si ce n'est pas la qu'il était maintenant à la raffinerie de coutume, étant donné que c'est le chef de sucre et qu'il s'occupait de conseiller le l'Opposition, nous vous accordons une courte gouvernement en matière économique, question additionnelle sur le même sujet. financière et administrative. Je tiens à dire, M. le Président - vous M. Ryan: M. le Président, je pense que avez laissé une bonne latitude au premier je n'abuse pas de ces choses habituellement, ministre - qu'il n'y a pas eu d'attaque mais puisque le premier ministre a jugé personnelle aujourd'hui, ni de la part du opportun, pour des motifs qui me sont député de Mont-Royal ni de la part du apparus démagogiques, de jouer avec des député de Brome-Missisquoi, contre Jean- salaires qui n'avaient rien à voir avec cette Marie Couture. Je répète les questions: Est- question-ci... ce que vous, comme premier ministre du Québec, étiez au courant qu'au moment où il Des voix: ... y avait des enquêtes de la Sûreté du Québec sur le dossier de la Société d'habitation du Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Québec, quelqu'un en autorité dans le gouvernement, sous votre responsabilité, était M. Ryan: ... y compris le mien, dont je en train de négocier avec celui qui s'avère rendrai compte aux électeurs et non pas au un témoin important dans cette affaire gouvernement, je voudrais rappeler bien puisqu'il est le président de cet organisme? clairement que nous n'avons absolument rien Étiez-vous au courant de cela? contre la personne de M. Couture, qui a eu La deuxième question, c'est: Qui, au une carrière honorable dans le Mouvement gouvernement, est cette personne en autorité Desjardins et qui a eu le malheur - il l'a qui a négocié ce fameux contrat? Si vous constaté lui-même après coup, d'après ce que pouvez nous dire cela, ce serait répondre aux nous disait le premier ministre tantôt - questions qu'on vous a posées et ce serait d'être pris dans un bourbier administratif, éviter de noyer le poisson comme vous avez comme celui où on l'avait plongé. tenté de le faire. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas ce qui est arrivé à M. Couture personnellement, Le Président: M. le premier ministre. c'est son problème, mais c'est la manière (15 h 30) dont le gouvernement a fait face à cette M. Lévesque (Taillon): M. le Président, situation. Des questions tout à fait plausibles la réponse à la première question, à savoir si ont surgi dans l'esprit, cela a pris beaucoup j'étais au courant, c'est oui. Cela n'affecte de temps pour avoir la réponse; on l'a. en rien les choses que j'ai dites comme Encore une fois, on s'étonne - le explication. On n'est pas ici, avec le premier ministre n'a pas répondu à ça - que 2262 ces arrangements avec M. Couture aient été cette oeuvre du plus grand événement faits au moment où une enquête de police cinématographique depuis la production de était en cours sur les activités de la Société "Autant en emporte le vent". À compter de d'habitation du Québec. C'est pour ça qu'on ce soir, ce film sera présenté simultanément pose des questions. dans 22 cinémas parisiens et, dès la semaine prochaine, il sera disponible dans 50 villes Le Président: M. le premier ministre. françaises. Déjà on parle d'un rayonnement qui pourrait atteindre plusieurs autres pays M. Lévesque (Taillon): M. le Président, européens dont, éventuellement, la Belgique, je veux bien que le chef de l'Opposition la Suisse, l'Allemagne et l'Italie. essaie de couvrir ses commandos, mais il Il convient donc, M. le Président, de reste, premièrement... féliciter chaleureusement tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la Des voix: ... réalisation de ce film qui témoigne de notre génie créateur, en particulier l'auteur du Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! roman, M. Roger Lemelin, le producteur du film, M. Denis Héroux, et son réalisateur, M. M. Lévesque (Taillon): ... que je ne Gilles Carle. voulais d'aucune façon blesser le chef de Presque simultanément, M. le Président, l'Opposition en parlant de son salaire, ce même film remportait hier soir, à j'aurais pu prendre le mien ou celui de Toronto, sept trophées importants lors du n'importe qui. C'est simplement pour gala de l'Académie canadienne du cinéma. Je souligner l'absurdité et l'injustice sous- voudrais mentionner particulièrement le prix jacentes à ce genre de totalisation. de meilleure actrice de soutien décerné à Deuxièmement, pour ce qui est de M. Mme Denise Filiatrault et celui de la Couture, c'est évident, ni de près ni de loin, meilleure chanson thème originale décerné à que sa réputation a été touchée d'aucune M. Stéphane Venne et M. Claude Denjean. façon, par aucune des enquêtes qui étaient Mon second volet, M. le Président, est en cours; elle ne pouvait pas l'être, ça, on littéraire et vise d'abord à féliciter un le savait, on avait déjà les premiers scientifique québécois, M. Hubert Reeves, résultats. Il n'y avait pas de raison de créer dont le dernier ouvrage, Patience dans l'azur, une injustice aux dépens de M. Couture, connaît actuellement un succès de librairie simplement parce qu'il y avait des enquêtes. tout simplement fantastique, tant à Paris que Si jamais les enquêtes l'impliquaient, lui dans le reste de la francophonie. M. Reeves comme n'importe qui, les résultats seront là est un astrophysicien qui, dans ce livre de et on verra. Mais, entre-temps, il n'y a pas vulgarisation scientifique, allie de façon de raison de briser la carrière de quelqu'un remarquable la science, la philosophie et la qui ne l'a pas mérité. poésie. Il convient que cette Assemblée rende hommage à cet homme dont la Le Président: Motion non annoncée, M. production littéraire et scientifique nous fait le ministre des Affaires culturelles. grand honneur et qui vient de recevoir le prix de la Fondation de France pour l'année M. Richard: Je sollicite simplement le 1981. consentement unanime de la Chambre pour Je voudrais, enfin, M. le Président, rendre hommage à des artistes québécois et rendre hommage à un écrivain aussi versatile à des créateurs québécois. que prolifique, M. Victor Lévy-Beaulieu, dont l'ensemble de la production littéraire vient Le Président: Consentement? d'être reconnu par l'octroi du prix Duvernay qui lui a été décerné lundi de cette semaine Des voix: ... par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Félicitations à des artistes Voilà, M. le Président, ma motion. et des créateurs québécois Des voix: Bravo! M. Clément Richard Le Président: Est-ce qu'il y a M. Richard: M. le Président, c'est une consentement? M. le chef de l'Opposition. motion à deux volets. Mon premier volet est cinématographique, vous avez déjà compris M. Claude Ryan que je veux parler du succès tout à fait remarquable qu'a connu la sortie, à Paris, du M. Ryan: M. le Président, je suis très film Les Plouffe. Comme vous le savez, ce heureux, au nom de l'Opposition, d'associer film a été lancé mardi soir dans la capitale tous les députés de ce côté-ci de la française et la presse a été unanime à Chambre à l'hommage qui vient d'être rendu reconnaître ses très grands mérites; un à M. Lemelin, M. Carle, M. Héroux, et à quotidien en particulier qualifiant même tous les artistes qui ont participé à la 2263 réalisation du film Les Plouffe, de même (15 h 40) qu'à M. Hubert Reeves et à M. Victor Lévy- En ce qui touche M. Reeves, au sujet Beaulieu. du prix qui lui échoit et du grand succès que Dans le cas du film de M. Lemelin, connaît son ouvrage de vulgarisation c'est le dernier en date d'une série de scientifique sur les problèmes toujours succès et de réalisations qui ont jalonné la déroutants de l'espace et de l'univers, les carrière de Roger Lemelin. J'ai eu l'avantage motifs que nous avons de nous réjouir sont de l'avoir comme collègue dans le exceptionnels. Voici une carrière tout à fait journalisme pendant de nombreuses années. unique qui a une signification et en même C'est un des exemples les plus éclatants de temps une portée de défis pour nous tous la vitalité du peuple québécois et de notre extraordinaire. M. Reeves, après avoir fait sa culture. Je me réjouis, au nom de tous nos formation scientifique et de l'enseignement à concitoyens du Québec, du succès que semble l'Université de Montréal, en mathématiques, devoir connaître le film Les Plouffe en si mes souvenirs sont bons, est allé aux Europe. États-Unis où il a donné des cours aux Peut-être que je suis mal informé à ce collaborateurs de la NASA, l'agence spaciale sujet - je le signale au ministre - mais j'ai américaine. Ensuite, il a trouvé que dans entendu raconter récemment que le certains éléments de sa discipline les gouvernement du Québec aurait versé ou recherches étaient plus avancées en France. offert certaines sommes pour le transport de Il est passé de ce côté-là. Il vient de publier personnes qui devaient participer au un ouvrage de vulgarisation absolument lancement du film en Europe et j'ai appris remarquable. À la suite de cet événement, il qu'au moins un artiste - je ne sais pas ce était interviewé récemment par la revue qu'il en est des autres - aurait eu la fierté Actualité du mois de mars 1982. Je ne sais de refuser cette assistance quand il a vu pas si le ministre a eu le temps de prendre qu'on posait comme condition qu'il aurait connaissance de cette entrevue. presque fallu que chacun se promène en Il y a deux choses qu'on peut tirer de disant: Voyage payé par le gouvernement du l'entrevue qui sont très utiles, à la fois pour Québec. nous et pour nos collègues du gouvernement. D'abord, M. Reeves souligne l'importance Des voix: Ah! extraordinaire de la recherche, surtout dans une période où le gouvernement est enclin à Une voix: Cela, c'est quétaine à mort! faire des coupures arbitraires dans ce secteur absolument névralgique pour notre progrès Des voix: Ah! collectif. Je pense que le gouvernement aurait intérêt à réfléchir sur les propos très M. Ryan: C'est quétaine de la part de simples, mais très vrais et très lourds de ceux qui ont posé des conditions comme conséquences que tient M. Reeves dans cet celles-là par écrit. Le ministre me contredira entretien. si j'ai tort; j'en serais fort aise. Ensuite, on a interrogé M. Reeves à propos de questions linguistiques. Il nous M. Garon: C'est un bon libéral. rappelle une vérité d'expérience. On ne peut pas le soupçonner de quoi que ce soit parce M. Ryan: Si ce n'est pas contredit, cela qu'il est implanté en France. Par conséquent, donne une très belle idée du genre de liberté il a choisi le pays de la culture par de la culture qu'on connaîtrait sous le excellence pour nous tous. Il nous dit ceci, gouvernement actuel, comme on en a eu qui est très intéressant: La langue dominante l'illustration hier encore. au plan scientifique, aujourd'hui, c'est la langue anglaise. Pour 100 scientifiques Une voix: Très bien. anglophones, il y a sept scientifiques francophones dans le monde. En fait - c'est M. Ryan: À M. Victor Lévy-Beaulieu, même presque un gag - les gens publient en j'adresse des félicitations cordiales. J'ai eu français lorsqu'ils sont obligés de le faire. l'avantage de l'avoir comme collaborateur au Là, je cite M. Reeves, évidemment, je ne Devoir pendant de très nombreuses années. donne pas mon opinion personnelle. Ils le C'était un de nos chroniqueurs littéraires les font pour des raisons de promotion, etc. plus talentueux et les plus controversés. Je Personnellement, dit M. Reeves, je suis vous assure que, comme directeur du journal, heureux qu'il y ait une langue universelle. je me réjouissais toujours quand il y avait Lorsque je rencontre un scientifique japonais, des éléments polémiques dans ses articles je suis ravi de pouvoir lui parler et je lui parce que cela témoignait de la liberté de la parle en anglais. Il y a 300 ans on parlait publication que je dirigeais et je me réjouis français, il y a 500 ans on parlait latin, dans de constater que Victor Lévy-Beaulieu 200 ans on parlera peut-être chinois. Cela poursuit avec succès une carrière qui est m'a toujours impatienté, lorsque j'étais l'une des plus fécondes de notre communauté professeur d'université au Québec, de voir littéraire au Québec. certains collègues exiger qu'on n'utilise que 2264 des manuels français. C'est ridicule. Les pas meilleur que s'il vient de Québec. ouvrages anglais sont meilleurs, ils sont Je remarque que le ministre n'a pas meilleurs parce qu'il y en a plus, etc. répondu au point que j'avais soulevé. Est-il Je voudrais conseiller au gouvernement au courant de ce que j'ai mentionné? de réfléchir sur cet aspect de l'itinéraire professionnel et scientifique de M. Reeves et M. Richard: Non, non, non, M. le de veiller, le plus tôt possible, à améliorer Président... les conditions dans lesquelles l'anglais, langue seconde, est présentement enseigné au M. Ryan: Je le mettrai au courant, je Québec, afin qu'un nombre de plus en plus verrai à ce qu'il ait copie... Aïe! voulez-vous grand de jeunes Québécois, tout en me laisser finir? s'épanouissant dans leur culture et dans la langue française, puissent avoir accès en M. Richard: ... je ne suis pas au même temps à des expériences plus larges, courant. comme celle qui a valu à M. Reeves le prix dont nous nous réjouissons tous aujourd'hui. Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Un instant, s'il vous plaît! M. le chef de Le Président: M. le ministre des l'Opposition. Affaires culturelles. M. Ryan: On oublie vite les règles, M. Richard: M. le Président, je sais gré quand on tombe sur le plancher. au chef de l'Opposition de s'être associé à cette motion. Je voudrais le rassurer Des voix: Hé, hé, hé! toutefois. J'ai donné instruction à tous les fonctionnaires du ministère des Affaires Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! culturelles de ne jamais copier le ministre À l'ordre, s'il vous plaît, à l'ordre! M. le fédéral des Communications qui impose des ministre de l'Agriculture, s'il vous plaît! M. contraintes absolument invraisemblables en ce le chef de l'Opposition. qui a trait à l'octroi de subventions. Je vous enverrai, pour votre bénéfice personnel, M. M. Ryan: M. le Président, je vous le chef de l'Opposition, la formule de remercie. J'entendais des bruits, mais ils remerciement qui est conditionnelle... étaient tellement indistincts que je ne savais pas s'ils émanaient d'un être humain. M. Garon: Ouais. Des voix: Ah! Ah! Ah! Une voix: Ouais. Le Président: M. le ministre de M. Richard: ... à l'octroi de subventions l'Agriculture. par le ministre fédéral des Communications. Il rédige d'avance, M. le Président, la M. Garon: M. le Président, question de formule de remerciement à laquelle on doit privilège. s'engager pour recevoir une subvention du gouvernement fédéral, et impose même que Des voix: Ah! Ah! Ah! le premier orateur remercie l'honorable Francis Fox. La formule de remerciement est Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! rédigée d'avance, de même que la formule M. le ministre, sur une question de privilège. qui doit apparaître sur toutes les plaques des édifices qui ont bénéficié d'une subvention de M. Garon: M. le Président, je blâmais l'État fédéral. tout simplement le député d'Argenteuil qui J'ai demandé aux fonctionnaires du n'appuie pas les cultivateurs de son comté, ministère des Affaires culturelles, je veux lesquels se font dépouiller par les gens du rassurer le chef de l'Opposition, de ne pas fédéral, par le patronage et la corruption! imiter ces quétaineries. Une voix: C'est vrai, c'est vrai! Le Président: M. le chef de l'Opposition. Des voix: Oh! Oh! Oh!

M. Ryan: Je réprouve et dénonce... Le Président: M. le chef de l'Opposition. Mme Lavoie-Roux: Oh! vous n'avez pas de leçon à donner. M. Ryan: M. le Président, votre attitude juge ce que nous venons d'entendre Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! plus que ne pourraient le faire mes propres paroles. Je vous remercie de n'avoir porté M. Ryan: ... le caporalisme culturel aucune attention à ces propos qui n'avaient d'où qu'il vienne. S'il vient d'Ottawa, il n'est aucun lien avec ce que nous disons. 2265

Je voudrais juste rappeler au ministre verser au Centre de recherche industrielle du des Affaires culturelles que s'il n'est pas au Québec une somme de 85 000 000 $ au courant de ce dont j'ai parlé, je verrai à ce cours de la période s'étendant du 1er avril qu'il soit informé. J'ai vu une lettre signée 1982 au 31 mars 1987. De plus, il vise à par un de ses fonctionnaires qui témoignait dispenser dorénavant le centre d'avoir à d'un caporalisme en matière d'assistance obtenir l'approbation du gouvernement lors de culturelle dont je suis heureux de constater l'adoption de ses règlements relatifs à sa en l'écoutant qu'il le réprouve. J'espère qu'il régie interne et à son administration et lors verra très vite à ce que des lettres comme de la conclusion d'accords avec les celle-là ne circulent plus jamais sous ministères et organismes du gouvernement du l'autorité de son ministère. Québec. Il autorise enfin le ministre de Le Président: Est-ce que la motion du l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, ministre sera adoptée? responsable de l'application de la loi, à donner, avec l'approbation du gouvernement, Des voix: Oui. des directives portant sur les objectifs et l'orientation du centre. Le Président: Adopté. M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Le Président: Est-ce que cette motion de première lecture sera adoptée? M. Lalonde: J'ai une courte motion, M. le Président, qui se lit comme suit: "Que Des voix: Adopté. cette Assemblée nationale exprime son indignation profonde devant l'attitude inspirée Le Président: Adopté. d'arrogance et d'intolérance avec laquelle, sous le couvert de son immunité Le Secrétaire adjoint: Première lecture parlementaire, le ministre des Transports a de ce projet de loi. attaqué et injurié le journaliste du Journal de Québec qui avait simplement exprimé son Le Président: Deuxième lecture, opinion sur le geste du ministre." prochaine séance ou séance subséquente.

Le Président: II n'y a pas M. Levesque (Bonaventure): M. le consentement. Président...

Des voix: Ah! Le Président: M. le leader de l'Opposition. Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! (15 h 50) M. le leader du gouvernement. M. Levesque (Bonaventure): ... si le leader parlementaire du gouvernement me le M. Bertrand: Après en avoir discuté permet, pendant que nous y pensons tous, avec le leader de l'Opposition, il accepterait j'aimerais indiquer à cette Chambre quelle qu'à ce moment-ci nous puissions revenir à sera la question avec débat de vendredi une étape précédente de nos travaux, c'est- prochain, le 12 mars. Il s'agirait de la à-dire la présentation de projets de loi au commission permanente du loisir, de la nom du gouvernement. Je vous demanderais chasse et de la pêche qui se réunirait ici, au donc d'appeler l'article e), s'il vous plaît. salon bleu, à 10 heures pour étudier la question avec débat du député de Laprairie, Projet de loi no 50 M. Saintonge, au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, M. Lessard, député Première lecture de Saguenay, sur le sujet suivant: L'organisation de la fête nationale. Le Président: II s'agit du projet de loi no 50, M. le leader. J'appelle la première Le Président: Nous en prenons acte, M. lecture du projet de loi no 50, Loi modifiant le leader de l'Opposition. M. le leader du la Loi sur le Centre de recherche industrielle gouvernement. du Québec. Est-ce que cette motion de première M. Bertrand: M. le Président, vu qu'il lecture sera adoptée? s'agit de la question avec débat, M. le ministre. normalement, elle aurait dû être inscrite au feuilleton hier et présentée aujourd'hui. M. Rodrigue Biron M. Levesque (Bonaventure): Pour M. Biron: Ce projet de loi no 50, répondre à la question du leader modifiant la Loi sur le Centre de recherche parlementaire du gouvernement, en effet, M. industrielle du Québec, a principalement pour le Président, il y a des fois que cela se fait objet d'autoriser le ministre des Finances à oralement, il y a d'autres fois que cela se 2266 fait par écrit. J'en ai d'ailleurs avisé le Votre message est passé quand même. bureau du secrétaire général et je me suis assuré, au bureau du leader, qu'il n'y aurait M. Scowen: Je ne veux pas prolonger pas d'objection aujourd'hui. J'imagine que la cette affaire, M. le Président, c'est question n'est pas une objection. simplement que le ministre s'est déjà engagé à me donner ces documents et il ne l'a pas Le Président: Enregistrement des noms fait. sur les votes en suspens. Le Président: Le ministre va M. Bertrand: M. le Président, certainement prendre note du contenu du effectivement, habituellement, la procédure journal des Débats ou de votre intervention à veut que nous inscrivions les questions en la télévision et, s'il veut y donner suite, appendice le mercredi et qu'elle puisse être c'est à lui à prendre ses décisions, non pas annoncée le jeudi, mais je comprends très au président. bien l'oubli qui a pu arriver. Cela peut Enregistrement des noms sur les votes m'arriver à l'occasion, M. le Président, je en suspens. pense qu'il est tout à fait correct qu'on Avis à la Chambre. puisse collaborer à ce point de vue. Je donne mon consentement pour que cela puisse se Avis à la Chambre faire. M. Bertrand: M. le Président, je M. Levesque (Bonaventure): II ne s'agit voudrais donner un avis à la Chambre que pas d'un oubli, ce serait plutôt, si on voulait mardi prochain, mardi matin, le 9 mars 1982, trouver un prétexte ou une raison, qu'il y a j'avais inscrit au salon rouge la commission tellement de questions qui fusent, à un des transports. Le député de Richmond, et le moment donné, qu'il faut faire un choix et ministre des Transports, ont convenu après quelquefois cela prend un peu plus de temps. entente, qu'ils pourraient commencer les travaux uniquement durant l'après-midi et les Le Président: M. le député de Notre- terminer durant la soirée de mardi, si j'ai Dame-de-Grâce. bien compris, après avoir communiqué d'un peu loin avec le député de Richmond, M. Scowen: M. le Président, hier, puisque tous les deux accepteraient, j'avais l'occasion de vous demander une préféreraient commencer les travaux l'après- directive concernant un effort de la part du midi plutôt que le matin. Je serais prêt à ministre de l'Industrie et du Commerce de retirer la commission parlementaire le matin, changer une partie du journal des Débats, à mais à condition qu'on s'entende pour que ça la suite d'une demande de précision de ma puisse se terminer à 22 heures le soir. La part sur une partie de son discours. Je vous période du matin était là justement pour demande: Est-ce que vous avez eu donner plus de temps à la commission l'occasion... parlementaire pour étudier le projet de réglementation. Le Président: Oui, la réponse a été donnée quelques minutes après votre Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le intervention. Vous pourrez la lire au journal leader de l'Opposition. des Débats. M. Bertrand: Le seul avis que j'aurai, à M. Scowen: Dans ce cas, M. le ce moment, M. le Président, c'est d'indiquer Président, est-ce que je peux demander de qu'à la salle 81-A, mardi matin prochain, la nouveau au ministre de faire ce qu'il m'a commission parlementaire permanente des promis de faire, soit de m'envoyer la affaires sociales se réunira pour étudier le citation de cette personne qu'il a nommée projet de loi no 15, article par article. Cela dans son discours. se fera de 10 heures à 13 heures.

Le Président: Voici, il s'agit de deux Le Vice-Président (M. Rancourt): Cette problèmes différents. Vous m'avez demandé, motion est-elle acceptée? C'est un avis, en hier, une directive sur un problème fait. Oui, M. le leader. particulier au journal des Débats. Les recherches ont été très courtes. Cela a pris M. Bertrand: Au niveau des motions environ dix minutes et la réponse a été maintenant, M. le Président. Aujourd'hui donnée. En ce qui concerne vos relations même, à compter de 16 heures jusqu'à 18 avec le ministre, vous comprendrez que la heures et ensuite de 20 heures à 22 heures, présidence ne peut imposer au ministre de au salon rouge, la commission parlementaire vous remettre des documents, comme je ne permanente des affaires municipales se réunit peux rien imposer non plus au député de de nouveau pour poursuivre les auditions sur Notre-Dame-de-Grâce, sauf dans le contexte le projet de loi no 46 et devrait mettre fin de notre règlement de l'Assemblée nationale. à ses travaux ce soir, normalement. 2267

Quant au vendredi 5 mars - je tiens à j'aimerais avoir une directive. Je peux le rappeler - demain matin, à 10 heures répondre immédiatement à la question que le jusqu'à 13 heures, ici même au salon bleu, il leader du gouvernement a soulevée ou encore y aura la question avec débat déjà inscrite je peux y revenir quand vous appellerez la au nom du député de Marguerite-Bourgeoys deuxième lecture du projet de loi. Je peux et adressée au ministre de l'Éducation sur la répondre tout de suite. restructuration scolaire. Le Vice-Président (M. Rancourt): Mme Le Vice-Président (M. Rancourt): Cette la députée de L'Acadie. motion du leader du Parlement sera-t-elle acceptée? Mme Lavoie-Roux: C'est évidemment le projet de loi 15 réimprimé qui porte sur M. Levesque (Bonaventure): Leader du l'abolition de l'âge de la retraite. Je pense gouvernement, M. le Président. Il n'est pas que, pour les gens qui nous écoutent et les encore leader du Parlement. gens qui s'intéressent à ce projet de loi, il est important de savoir pourquoi il n'y aura Le Vice-Président (M. Rancourt): Vous pas une deuxième lecture, tel que le leader avez raison. l'a indiqué, ce dont j'avais convenu avec le ministre d'État au Développement social. M. Levesque (Bonaventure): Oui, M. le Mais ce qu'il faut bien expliquer, M. le Président. Je m'excuse. Président, c'est que cette deuxième lecture a Pendant que je suis debout, je me déjà eu lieu quand le premier projet de loi a permets de dire au leader parlementaire du été déposé en cette Chambre et nous avions, gouvernement qu'il a sans doute présumé que à ce moment-là, soulevé beaucoup de le projet de loi no 15 serait adopté en questions auxquelles nous n'avons pas encore deuxième lecture sans un débat tel qu'il eu, jusqu'à ce moment-ci, de réponses. Ce pourrait être adopté ou ne pas être adopté que je voudrais que la population ou ceux qui aujourd'hui. C'est une présomption, mais je nous écoutent réalisent bien, c'est que ceci pense que l'avis doit être subordonné à ne veut pas dire que, parce que, de part et l'adoption en deuxième lecture du projet de d'autre, on accepte qu'il n'y ait pas de débat loi no 15. Si le leader parlementaire du en deuxième lecture, ce débat n'aura pas gouvernement appelle cet article, comme j'ai lieu au moment où nous irons en commission compris qu'il le ferait cet après-midi, je parlementaire pour l'étude article par article. pense que Mme la députée de L'Acadie Il est évident que, dans ses modalités aurait quelques remarques à faire à ce sujet. d'application et dans ses répercussions, c'est Si on s'entend, peut-être que l'avis, à ce un projet de loi extrêmement important au moment-là, sera tel qu'on pourrait lui donner moment où on se parle, compte tenu du suite. contexte économique dans lequel nous vivons, M. le Président. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader du gouvernement. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader du gouvernement. M. Bertrand: M. le Président, j'étais très conscient tout à l'heure en donnant M. Bertrand: Très bien. Dans ces l'avis en question qu'effectivement nous conditions, je remercie beaucoup Mme la n'avions pas procédé encore à la deuxième députée de L'Acadie de s'être donné la peine lecture. Par contre, nous savons tous qu'il y de faire ces remarques qui, je pense, vont a eu au cours de la semaine des ententes faciliter nos travaux. Donc, sujet à l'adoption conclues entre Mme la députée de L'Acadie dudit projet de loi en deuxième lecture, avis et le ministre d'État au Développement est donc donné que mardi prochain, mardi social, à savoir qu'il n'y aurait pas de débat matin, il y aurait cette commission en deuxième lecture sur le projet de loi no parlementaire pour étudier le projet de loi 15 et qu'on pourrait l'adopter. C'est vous qui article par article. utilisiez le mot, je pense, quand on s'est (16 heures) rencontré, que ce ne serait qu'une technicité. Le leader de l'Opposition avait-il Si Mme la députée veut prendre la parole, je d'autres questions? Voulez-vous connaître un veux simplement lui faire valoir - et je peu le menu de la semaine prochaine? Vous pense qu'elle le comprendra - que le ministre m'y avez invité la semaine dernière! d'État au Développement social n'est pas là La semaine prochaine, des commissions et qu'il ne pourrait pas lui donner la parlementaires vont siéger. Bien sûr, celle réplique, à ce moment-là. sur le transport des écoliers, celle des affaires sociales pour le projet de loi no 15, Le Vice-Président (M. Rancourt): Mme la commission permanente de la justice, pour la députée de L'Acadie. l'étude du projet de loi no 18 et, dans la mesure où nous disposerions aujourd'hui du Mme Lavoie-Roux: M. le Président, projet de loi no 42, la Loi sur les impôts, 2268 probablement qu'une commission M. Chevrette: Dans son cas, il s'agit parlementaire siégera pour l'étude de ce d'être clair. projet de loi. Au niveau des projets de loi qui seront Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le appelés ici même à l'Assemblée nationale leader du gouvernement, est-ce qu'il y a une pour étude en deuxième lecture, je ne peux motion de renvoi à la commission des pas, à ce moment-ci - je vais tenter de le affaires municipales? faire d'ici la fin de l'après-midi - donner l'ordre exact dans lequel seront appelés ces M. Bertrand: Tout cela est fait, M. le projets de loi, mais il pourrait y avoir le Président, les motions ont été adoptées. projet de loi déposé par le ministre de l'Agriculture cet après-midi, le projet de loi Le Vice-Président (M. Rancourt): Donc, no 49, Loi sur les terres publiques agricoles. nous en sommes aux affaires du jour. Il pourrait y avoir aussi le projet de loi no 50, Loi modifiant la Loi sur le Centre de M. Bertrand: Voilà. recherche industrielle du Québec, il pourrait y avoir... M. de Bellefeuille: En vertu de l'article 34. M. Lalonde: ... cet après-midi? Recours à l'article 34 M. Bertrand: Non, la semaine prochaine. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le M. Lalonde: Ah bon. député de Deux-Montagnes.

M. Bertrand: La semaine dernière, le M. de Bellefeuille: M. le Président, est- leader m'avait demandé d'informer les ce que le leader parlementaire du parlementaires le plus tôt possible dans la gouvernement pourrait nous dire quand il a journée de jeudi. Il pourrait y avoir la prise l'intention d'appeler la deuxième lecture du en considération du projet de loi no 39, qui projet de loi no 193, Loi régissant l'usage du vient d'être étudié article par article en tabac dans les endroits publics? commission parlementaire, et la troisième lecture pourrait avoir lieu la semaine Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le prochaine. Il pourrait y avoir aussi appel en leader du gouvernement. deuxième lecture du projet de loi no 188, qui est un projet de loi public inscrit au nom de M. Bertrand: M. le Président, là-dessus, notre collègue, le député de Vachon, portant j'attends qu'une pression plus forte, plus sur l'Hôpital Charles Le Moyne et il pourrait ferme et plus solide s'exerce à ma gauche; y avoir - je confirmerai tout cela au leader dès que cette pression se fera sentir de l'Opposition cet après-midi - le projet de suffisamment, je me sentirai tout à fait loi no 37 sur la fusion des villes de Baie- disposé à apporter devant l'Assemblée Comeau et de Hauterive, inscrit au nom du nationale ledit projet de loi. ministre des Affaires municipales. M. Gratton: M. le Président, en vertu Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le de l'article 34. leader de l'Opposition. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le M. Levesque (Bonaventure): M. le député de Gatineau. Président, pour que le leader parlementaire du gouvernement ne trouve pas de prétexte M. Gratton: M. le Président, j'espère pour ne pas le faire, si j'étais absent d'ici à qu'il y aura une pression à la gauche du la fin de nos travaux, le député de leader du gouvernement pour le dépôt du Marguerite-Bourgeoys sera heureux de projet de loi concernant les modifications recevoir ses précisions. qu'on désire apporter au mode de scrutin. À quand le dépôt de ce projet de loi? Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader du gouvernement. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader du gouvernement. M. Bertrand: II me fera plaisir de communiquer, dans les circonstances, avec le M. Bertrand: M. le Président, je ne suis député de Marguerite-Bourgeoys pour lui pas en mesure de donner une réponse au fournir toutes les informations, le plus député de Gatineau puisqu'il n'y a pas encore clairement possible, de façon qu'on sache à eu de décision prise au Conseil des ministres quoi s'en tenir sur les travaux de la semaine relativement à ce dossier. C'est un dossier prochaine et que chacun puisse se préparer qui est encore à l'étude au Conseil des en conséquence. ministres. 2269

Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le que je serai appelé, comme ministre des député de Gatineau. Communications, à comparaître devant le comité de législation, pour que nous jetions M. Gratton: M. le Président, est-ce que un dernier regard et que nous complétions le leader du gouvernement pourrait ledit projet de loi. Le ministre me dit: S'il y m'indiquer si, au niveau du cabinet, on a a une séance; mais je vais tenter de décidé si ledit projet de loi, une fois qu'il travailler très fort pour que ladite séance sera déposé, inclura nécessairement des puisse être tenue. dispositions quant à la confection d'un registre des électeurs? Le Vice-Président (M. Rancourt): Affaires du jour. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader du gouvernement. M. Bertrand: M. le Président, il y aurait entente pour que nous puissions M. Bertrand: Sur cet aspect non plus, disposer très rapidement du projet de loi no M. le Président, je ne suis pas en mesure de 42, inscrit au nom du ministre du Revenu, la fournir l'information au député de Gatineau. Loi sur les impôts. Après quoi, nous disposerions - parce que, comme vient de le Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le dire Mme la députée de L'Acadie, c'est une député d'Outremont. technicité - du projet de loi no 15. Ensuite, nous aborderions l'un des trois projets M. Fortier: M. le Président, le ministre inscrits au nom du ministre de l'Énergie et de l'Énergie et des Ressources a déposé cet des Ressources, soit celui relatif aux mines, après-midi un document, dont je n'ai pas c'est-à-dire le projet de loi no 24. encore pris connaissance, ayant pour but de Dans l'ordre, au feuilleton, ce seront: rendre publique l'entente entre le les articles 9, 7 et 3. J'appelle donc l'article gouvernement et General Dynamics. Le 9. leader pourrait-il demander au ministre de l'Énergie et des Ressources de déposer Projet de loi no 42 également les états financiers de la société privée General Dynamics Canada, pour qu'on Deuxième lecture puisse comprendre qu'elle est l'entente exactement par rapport à la situation Le Vice-Président (M. Rancourt): financière de General Dynamics Canada Deuxième lecture du projet de loi no 42, Loi Ltée? modifiant la loi sur les impôts. M. le ministre du Revenu. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader du gouvernement. M. Raynald Fréchette

M. Bertrand: M. le Président, je vais M. Fréchette: M. le Président, discuter de cette question avec le ministre effectivement, le député de Saint-Louis et de l'Énergie et des Ressources, et moi avons eu l'occasion, au cours des probablement qu'au cours des prochains jours dernières semaines, de passer beaucoup de de la session - mardi probablement - je temps ensemble; il y a même eu des pourrai donner une information au député. moments où nous pouvions prendre le loisir de nous parler et d'échanger des propos sur Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le le menu législatif. Nous nous sommes reparlé député de Westmount. par la suite pour convenir tous les deux qu'effectivement ce projet de loi no 42, bien M. French: M. le Président, en vertu de que volumineux, ne présentait rien de l'article 34, je voudrais demander au leader particulièrement contentieux, du moins à ce parlementaire qu'il demande au ministre des stade-ci des procédures. Communications quand il s'apprête à déposer Il s'agit essentiellement d'un projet de devant la Chambre la Loi sur le libre accès loi qui contient deux volets. Il s'agit, d'une à l'information et la protection des part, de donner effet à une déclaration renseignements personnels? ministérielle du ministre des Finances, qui a été faite le 12 décembre 1980, et qui est Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le relative à la fiscalité des Québécois allant leader du gouvernement. travailler à l'extérieur. Au-delà de ça, M. le Président, le M. Bertrand: M. le Président, à moins deuxième volet vise à une politique que je ne me trompe - et là-dessus, je me d'harmonisation avec le bill C-54 du tourne vers mon collègue, le ministre de gouvernement fédéral. Au moins, dans ce l'Énergie et des Ressources, qui est aussi cas-ci, on pourra dire qu'il y a une président du comité de législation - je crois raisonnable collaboration entre le que, normalement, c'est la semaine prochaine gouvernement fédéral et le gouvernement du 2270

Québec. discussion se fasse en commission À la suite de ces courts commentaires, parlementaire. je propose donc l'adoption de la motion de deuxième lecture du projet de loi no 42. Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce que cette motion de deuxième lecture est Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le adoptée7 député de Saint-Louis. M. Lalonde: Adopté. M. Harry Blank Le Vice-Président (M. Rancourt): M. Blank: M. le Président, ce que le Adopté. ministre du Revenu a dit est exact, on a discuté ensemble les divers points de ce Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture projet de loi. C'est un projet de loi très de ce projet de loi. technique, il n'y a pas de dispute sur la question de principe, et on discutera des Renvoi à la commission des modalités en commission parlementaire. affaires sociales

Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce M. Bertrand: Je fais donc motion, M. le que cette motion de deuxième lecture est Président, pour que ledit projet de loi soit adoptée? déféré à la commission parlementaire permanente des affaires sociales et, là, nous Des voix: Adopté. pouvons vraiment consacrer officiellement l'avis qui a été donné, c'est-à-dire que, Le Vice-Président (M. Rancourt): mardi matin, le 9 mars, la commission Adopté. parlementaire siégera de 10 heures à 13 heures pour étudier ledit projet de loi à la Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture salle 81-A. de ce projet de loi. Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le que cette motion de déférence est adoptée? leader du gouvernement. Une voix: Adopté. Renvoi à la commission du revenu Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le M. Bertrand: M. le Président, je fais leader du gouvernement. donc motion pour que ce projet de loi no 42 soit déféré à la commission parlementaire M. Bertrand: J'appelle maintenant, M. permanente du revenu. le Président, le projet de loi inscrit au nom du ministre de l'Énergie et des Ressources, à Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce l'article 3 du feuilleton d'aujourd'hui. que cette motion est adoptée? Projet de loi no 24 Des voix: Adopté. Deuxième lecture M. Bertrand: M. le Président, je vous demanderais maintenant d'appeler, pour Le Vice-Président (M. Rancourt): adoption simplement, le projet de loi no 15. Deuxième lecture du projet de loi no 24, Loi (16 h 10) modifiant la Loi concernant les droits sur les mines. M. le ministre de l'Énergie et des Projet de loi no 15 Ressources.

Deuxième lecture M. Yves Duhaime

Le Vice-Président (M. Rancourt): M. Duhaime: M. le Président, comme Deuxième lecture du projet de loi no 15, Loi vous pouvez le constater, ce projet est sur l'abolition de la retraite obligatoire et d'abord remarquable par sa brièveté. Il s'agit modifiant certaines dispositions législatives. essentiellement de modifier la Loi concernant Réimpression. les droits sur les mines pour que la loi puisse maintenant rencontrer les dispositions M. Bertrand: Adopté. du discours sur le budget prononcé par mon collègue, le ministre des Finances, le 10 M. Lalonde: Compte tenu, M. le mars 1981. Président, des remarques de Mme la députée Jusqu'à présent et dans l'état actuel de de L'Acadie, tout à l'heure, nous sommes la loi, les droits sur les mines étaient prêts à l'adopter immédiatement pour que la payables par l'industrie minière qu'une seule 2271 fois après l'écoulement de l'année financière beaucoup moins pressant pour lui de précédente. Ce projet de loi vise à corriger s'acquitter de ses dettes envers les cette situation de sorte que, désormais, contribuables que d'aller chercher de c'est-à-dire à partir du 1er avril 1981, l'argent. puisque cette loi financière a un effet Je voudrais, M. le Président, comme l'a immédiat lors du prononcé du discours sur le fait un peu le ministre, indiquer, pour que budget, les droits sur les mines seront les gens comprennent bien l'importance de ce payables sur une base mensuelle de la même projet de loi en termes de revenus façon que les impôts sont payés sur une base additionnels pour le gouvernement, la façon bimensuelle pour les particuliers ou encore dont ces droits sont actuellement perçus. les entreprises et diverses corporations. "Tout exploitant d'une mine au Québec, à Il est bien évident que si nous l'exception de celui soumis aux redevances maintenions la situation actuelle d'une façon fixées en vertu de l'article 179 de la Loi sur ou d'une autre - vous le comprenez les mines, doit payer des droits sur son facilement - le gouvernement du Québec se profit annuel pour chaque exercice financier. trouverait indirectement à financer des droits Les droits payables par un exploitant sur son sur les mines qui, normalement, auraient dû profit annuel, déduction faite de diverses être payés au fur et à mesure du exemptions, sont les suivants: 15% du profit déroulement de l'année de calendrier. pour les trois premiers millions de dollars de Je voudrais vous dire, M. le Président, revenu, 20% du profit pour les revenus se pour vous donner un ordre de grandeur, que situant entre 3 000 000 $ et 10 000 000 $, les droits sur les mines pour l'année 1981, 25% du profit pour les revenus se situant celle se terminant le 31 mars, en chiffres entre 10 000 000 $ et n'excédant pas arrondis, sont d'à peu près 60 000 000 $ et 20 000 000 $ et 30% du profit pour ce qui c'est ce montant, dans l'hypothèse où est du profit excédant 20 000 000 $." l'activité économique dans les mines serait Comme le disait si bien le ministre, constante, qui, désormais, plutôt que d'être pour le seul exercice financier 1980-1981, payé en 1983 pour les droits payables sur ces droits de mines auraient rapporté environ l'année 1982, sera payable sur une base 60 000 000 $ au gouvernement du Québec. mensuelle dans les années à venir. J'aurais aimé que le ministre nous précise Il y a également dans le projet de loi peut-être, en prenant le chiffre de un mécanisme de démarrage de l'application 60 000 000 $, les revenus additionnels que de la loi dans lequel je n'ai pas l'intention cela pourrait représenter à la fin de l'année, d'entrer, mais tout le monde aura compris compte tenu que les rentrées vont se faire que les premiers mois de départ pour le plus rapidement dans les coffres du paiement des droits sur les mines pour gouvernement. l'exercice en cours seront calculés non pas Le présent projet de loi vient changer sur la dernière année, mais sur l'avant- le mode de paiement des sommes qui sont dernière année pour les dix mois qui vont versées au gouvernement. Il s'agit là de suivre pour le dernier exercice financier. toute une mécanique dans laquelle je Ce projet de loi est bien bref et mon n'entrerai pas moi non plus, mais, chose discours le sera également. Je vous remercie. certaine, ça va rapporter davantage au gouvernement parce qu'il percevra ces Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le sommes plus rapidement qu'auparavant. député de Richmond. Je me suis également posé la question, à savoir si cette loi était indispensable ou M. Yvon Vallières absolument nécessaire, M. le Président. Je crois qu'elle n'est pas absolument nécessaire, M. Vallières: M. le Président, nous sauf qu'à cause de la mauvaise situation avons devant nous ce qu'on pourrait appeler financière dans laquelle le gouvernement se une loi de concordance dont le but vise trouve actuellement, mauvaise situation qu'il principalement à harmoniser le mode de a lui-même créée, il doit maintenant trouver paiement des droits par les exploitants de toutes sortes de nouveaux moyens, toutes mines à celui qui prévaut en matière d'impôt sortes d'inventions nouvelles pour augmenter sur le revenu. ses revenus, pour accélérer la rentrée À première vue, cette intention peut d'argent dans ses coffres. nous paraître louable, mais il faut aussi J'aurais une proposition à faire au s'interroger sur la véritable raison du projet gouvernement puisque, lui qui est un de loi: modifier le mode de perception, percepteur, est aussi à l'occasion un payeur. finalement, pour grossir les revenus du J'aimerais que lui aussi se donne une gouvernement qui profitera, évidemment, des certaine rigueur quand il a des paiements à intérêts sur les montants versés par les faire aux contribuables. exploitants. Je recevais dernièrement à mon bureau Je comprends que le gouvernement de comté des gens qui, depuis un an, aurait espéré l'adoption de ce projet de loi attendent le paiement de leur expropriation, bien avant aujourd'hui. Évidemment, il est des montants qui sont dus par le 2272 gouvernement et le taux d'intérêt qu'on leur impôt sur le revenu. C'est le même taux verse est de 8%. J'aimerais que cette d'intérêt qui joue dans les deux sens. rigueur qu'on veut imposer au monde des Je voudrais dire, finalement, que affaires, le gouvernement se l'impose aussi. l'industrie minière qui, dans bien des cas, est Il devrait lui aussi payer ses dettes assujettie, bien sûr, à la Loi sur les impôts régulièrement et, quand ça dépasse une des compagnies, pourra maintenant marier les certaine limite de temps, payer le taux versements de ses impôts à ce titre avec le courant à nos électeurs qui, actuellement, versement en vertu de la présente loi. financent le gouvernement à 8% dans bien des domaines. Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce Je n'ai pas l'intention d'être beaucoup que cette motion de deuxième lecture est plus long. Je veux simplement vous indiquer adoptée? que nous allons approuver ce projet de loi puisque, à notre avis, il s'inscrit dans le Une voix: Adopté. cadre d'une saine gestion, mais, par ailleurs, nous formulons le voeu que le gouvernement Le Vice-Président (M. Rancourt): fasse de même à l'endroit de tous les Adopté. contribuables à qui il doit de l'argent. Merci. Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le de ce projet de loi. ministre de l'Énergie et des Ressources. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le M. Yves Duhaime (réplique) leader du gouvernement.

M. Duhaime: M. le Président, il me fait M. Bertrand: M. le Président, s'il y plaisir de tenter de répondre à la question, avait consentement - je le demande au mais auparavant je voudrais essentiellement député de Marguerite-Bourgeoys - on pourrait dire que ce projet de loi n'est pas immédiatement procéder à la troisième nécessairement axé dans le sens de créer des lecture dudit projet de loi, c'est-à-dire ne revenus additionnels. Il est certain que cela pas passer par l'étape de la commission crée des revenus additionnels, mais c'est parlementaire puisqu'il ne semble y avoir basé sur un principe très simple de justice et aucun problème. On pourrait faire la prise en d'équité fiscale. considération du rapport verbalement, On demande à des travailleurs, à des procéder aux écritures et faire la motion de particuliers, de consentir, à chaque deux troisième lecture, de telle sorte que nous semaines, à payer leurs impôts. On demande adoptions ce projet de loi. également aux consommateurs d'acquitter sur-le-champ les taxes indirectes. On M. Lalonde: Étant donné que le député demande aux corporations de verser des de Richmond, le porte-parole de l'Opposition, paiements provisionnels sur les impôts qu'ils nous indique qu'il n'y a pas d'examen très ont à payer au chapitre de l'impôt sur le complexe à faire et étant donné que c'est un revenu des corporations. Il nous apparaît projet de loi très bref, nous ne nous tout à fait équitable, plutôt que d'attendre à opposons pas à consentir aux écritures et à la fin d'une période, que les droits de mines faire la troisième lecture. soient payés sur une base mensuelle. Sur la base de 60 000 000 $, en Commission plénière prenant un intérêt de 15% par hypothèse, nous calculons que le système actuel fait Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce porter par le gouvernement le financement qu'il y a motion de renvoi en commission des droits de mines payables par l'industrie plénière? sur une base d'à peu près six mois, ce qui donne à peu près 4 000 000 $ ou M. Bertrand: Adopté. 4 500 000 $ de revenus additionnels sur la base de 60 000 000 $. Le Vice-Président (M. Rancourt): (16 h 20) Adopté. Le rapport de la commission plénière En ce qui a trait à l'exemple que est-il adopté? devrait donner le gouvernement du Québec, je pense que nous avons fait un effort loyal M. Bertrand: Adopté. depuis que nous sommes là. Par exemple, le gouvernement paie un intérêt sur ses Troisième lecture comptes après 60 jours. La ristourne fiscale, lorsqu'elle doit être versée à un contribuable, Le Vice-Président (M. Rancourt): porte un taux d'intérêt qui est l'équivalent Adopté. Y a-t-il consentement pour la du taux d'intérêt que doit payer le troisième lecture? contribuable lorsqu'il a un surplus à acquitter envers le ministère du Revenu quant à son M. Bertrand: Consentement. 2273

Le Vice-Président (M. Rancourt): La payables en vertu de la loi. Ce projet de loi no 25 ne fait troisième lecture est-elle adoptée? qu'établir la mécanique de la perception et de l'obligation, bien sûr, des entreprises qui M. Bertrand: Adopté. y sont assujetties. Plutôt que d'avoir un seul versement annuel sur les redevances, les Le Vice-Président (M. Rancourt): contributions payables le sont maintenant sur Adopté. une base mensuelle. M. Bertrand: M. le Président, remerciant le député de Marguerite- Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le Bourgeoys et le député de Richmond pour député d'Outremont. leur collaboration, je voudrais maintenant que vous appeliez l'autre projet de loi inscrit au M. Pierre-C. Fortier nom du ministre de l'Énergie et des Ressources, le projet de loi no 25. C'est M. Fortier: M. le Président, les l'article 4 du feuilleton d'aujourd'hui. remarques que mon collègue a faites concernant le projet de loi no 24 s'appliquent Projet de loi no 25 également ici. J'ai noté, lors de la discussion que nous avons eue sur le projet de loi no Deuxième lecture 16 instituant des redevances sur la Société Hydro-Québec, qu'il est évident que le Le Vice-Président (M. Rancourt): ministre des Finances a encore une main de Deuxième lecture du projet de loi no 25, Loi plus en plus forte au ministère de l'Énergie modifiant la Loi sur le régime des eaux. et des Ressources. En fait, on s'aperçoit que M. le ministre de l'Énergie et des plusieurs projets de loi, que ce soit le projet Ressources. de loi no 16, le projet de loi no 24, le projet de loi no 25, empruntent beaucoup aux M. Yves Duhaime préoccupations du ministre du Revenu, du ministre des Finances, afin d'aller chercher M. Duhaime: Cette loi, qui vient le plus de revenus possible. Il est évident modifier la Loi sur le régime des eaux, est que le gouvernement a dépensé beaucoup, également une loi de concordance avec le qu'il a créé des déficits considérables et, discours sur le budget prononcé en cette comme mon collègue de Richmond y faisait Chambre le 10 mars dernier par mon allusion, il s'arrange pour aller chercher le collègue le ministre des Finances. Il a plus d'argent possible, le plus tôt possible exactement le même but, sauf que la chez les particuliers et chez les compagnies. mécanique est quelque peu différente. Ici, Je crois qu'il est de bonne guerre de le faire nous allons percevoir sur une base mensuelle dans les sociétés qui profitent des ressources les droits payables en vertu de cette loi sur naturelles du Québec. On peut s'inquiéter de la base de 1/12 par mois sur l'exercice cette influence du ministre des Finances précédent. parce que, bien sûr, le projet de loi que nous Avant que mon collègue de Richmond étudions cet après-midi n'a pas du tout ne me pose la question, je lui dirai tout de l'impact du projet de loi no 16 que nous suite que les revenus escomptés pour 1982, avons discuté avant Noël, mais il reste que relativement à cette loi, sont d'environ je m'inquiète, quant à moi, de l'autonomie 23 000 000 $. Si on fait le même calcul que du ministère que dirige notre collègue en tout à l'heure sur la base de 15% pour six tant que ministre de l'Énergie et des mois, vous aurez une réponse mathématique Ressources. qui va faire en sorte que ces revenus En ce qui concerne l'exploitation des additionnels, qui sont une charge pour le ressources hydroélectriques, M. le Président, gouvernement, consistent à financer, "dans quelques compagnies que nous avons l'attente de", les droits payables par les consultées n'ont pas eu grand-chose à redire entreprises. au projet de loi, si ce n'est de dire qu'elles Pour les fins de notre journal des devront payer plus tôt maintenant les Débats et pour qu'on se retrouve si jamais redevances qu'elles avaient à payer au l'intérêt poussait l'électeur à faire l'examen préalable. exhaustif de nos débats, je rappelle Une question que j'aimerais poser au essentiellement qu'en 1946, lorsque les ministre, à ce sujet: est-ce qu'il a pensé à premiers droits sur les eaux ont été établis, la possibilité de permettre le développement la loi était la Loi pour assurer le progrès de de certaines petites rivières de régions l'éducation. Plus tard, en 1964, cette loi a éloignées et qui pourraient apporter non pas été référée à la section 8 de la Loi du de très grandes redevances à l'État, mais qui régime des eaux et, ultérieurement, en mai pourraient créer de l'emploi dans certaines 1978, l'Assemblée nationale adoptait le projet régions éloignées. Hier, j'étais dans la région de loi no 98 modifiant la Loi du régime des de Sept-Îles. Je ne fais pas allusion à de eaux qui établissait, à l'époque, les montants très grandes rivières, mais je crois que dans 2274 certains cas bien précis, des mini-projets apparaît dans cette loi et qui la sous-tend pourraient créer certains emplois si on est partagée. Je ne vois pas pourquoi nous permettait à l'entreprise privée de les demanderions un effort fiscal additionnel à exploiter. Je noterai, pour le bénéfice du des particuliers qui, eux, paient leurs impôts ministre, qu'en France, en particulier, les à toutes les deux semaines pour épargner à très petites rivières qui peuvent permettre des grandes entreprises minières quelques d'aménager de très petites centrales millions de dollars. Il nous apparaît juste et hydroélectriques peuvent être développées par équitable que ces droits soient perçus sur le secteur privé, et la loi a imposé à une base mensuelle et c'est ce que la loi l'Électricité de France la charge ou le devoir prévoit. d'acheter cette électricité, s'il y avait des Le député d'Outremont a fait allusion à surplus d'énergie. J'oserais penser qu'au la loi 16 en disant que le ministre des Québec nous pourrions avoir une politique Finances, mon collègue, avait beaucoup dans ce sens cela ne produirait peut-être pas d'appétit. Je lui répondrai essentiellement beaucoup de kilowatts ni ne répondrait à nos que la mécanique des dividendes qui a été besoins électriques d'une très grande introduite par la loi 16 en ce qui concerne envergure, mais je pense surtout au fait que Hydro-Québec a été mieux accueillie dans les ça créerait de l'emploi dans des régions où milieux financiers que par l'Opposition. Je on manque de travail présentement, et ces me souviens, M. le Président, que tout petits projets sont peut-être des projets trop récemment une firme de New York qui est petits pour intéresser Hydro-Québec. Je crois reconnue, je pense, Moody's, a donné à que la politique du gouvernement dans le Hydro-Québec sa meilleure cote financière moment est de faire en sorte que toutes les depuis le début de son histoire, c'est-à-dire ressources hydroélectriques doivent être la cote Al plus. C'est peut-être une exploitées par Hydro-Québec et non pas par coïncidence, M. le Président, que je ne certaines sociétés privées. Je lance l'idée au voudrais pas faire avec la loi 16, mais c'est ministre. Je crois que l'idée a du mérite, arrivé ainsi, alors que pendant tout le mois qu'il devrait la considérer, surtout dans cette de décembre l'Opposition a fait un célèbre morosité économique que nous vivons "filibuster" - et je salue ici à nouveau la présentement. Comme je l'ai dit, cela présence de mon collègue de Marguerite- pourrait permettre, dans certaines régions Bourgeoys. Contrairement aux appréhensions éloignées, de créer certains emplois. de l'Opposition, c'est exactement l'effet Par ailleurs, j'aimerais en savoir contraire qui s'est produit, ce qui signifie davantage sur la définition des redevances. que cette politique de dividendes est très Le ministre m'excusera de ne pas avoir la saine sur le plan financier en autant réponse. J'aimerais savoir de sa part, qu'Hydro-Québec est concernée. lorsqu'il répondra à mes propos, qui définit Le député d'Outremont me fait ces redevances? Est-ce que c'est défini par également une suggestion: Est-ce que, dans la loi ou si elles sont décrétées par décret le cas des régions éloignées, nous ne devrions ou sont décrétées par le ministre lui-même? pas avoir une tarification spéciale? Je dois Est-ce qu'elles sont revues tous les cinq ans répondre, M. le Président, que ce que nous ou tous les ans? Quelle fut la dernière année faisons pour l'instant dans le secteur des où ces redevances ont été redéfinies? alumineries, en particulier, nous appliquons M. le Président, voilà quelques une politique tarifaire incitative et je puis remarques que j'avais à faire. Les remarques dire que cette politique est porteuse de de mon collègue de Richmond s'appliquent fruits. Personnellement, je serais plutôt également. Il est bien évident que le enclin... ministre de l'Énergie et des Ressources, à la demande du ministre du Revenu ou du M. Fortier: Seulement pour préciser... ministre des Finances, a cru bon d'aller chercher des revenus additionnels. Je crois Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le que, compte tenu des finances publiques, député d'Outremont. c'est de bonne guerre. Nous allons voter en faveur du projet de loi et il nous fait plaisir M. Fortier: ... je n'ai pas soulevé la d'appuyer le ministre dans sa démarche dans question de la tarification spéciale dans les ce sens. régions éloignées. Je faisais allusion à la (16 h 30) possibilité de permettre, par la petite Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le industrie, l'exploitation de petites rivières qui ministre de l'Énergie et des Ressources. pourraient produire de l'emploi localement.

M. Yves Duhaime (réplique) Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le ministre. M. Duhaime: M. le Président, je suis heureux de constater que l'Opposition est M. Duhaime: C'est parce que j'avais d'accord avec le gouvernement et que cette peine à relier l'intervention que vous faites notion de justice et d'équité fiscales qui aujourd'hui, M. le député d'Outremont, à la 2275 suggestion que vous avez faite il y a à peine financière des années dernières? une semaine dans ma propre ville, , lors de votre passage, où vous Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le avez suggéré qu'on ait une tarification basée ministre de l'Énergie et des Ressources. sur des régions. Je voudrais dire que ce que nous faisons actuellement, M. le Président, M. Duhaime: M. le Président, est-ce c'est de tenter de voir si nous ne pourrions que je peux rappeler au député de appliquer une tarification saisonnière, en Marguerite-Bourgeoys qui, sans aucun doute, tenant compte des exigences de la pointe, à garde un souvenir de procédure du projet de certains secteurs industriels. loi no 16, que jamais nous n'avons étudié un Pour ce qui est d'appliquer une seul alinéa d'aucun des articles du projet de tarification qui serait essentiellement basée loi. J'ajouterai essentiellement que la loi 16 sur la géographie ou sur le territoire, vous porte sur une restructuration financière allez convenir avec moi que cela pourrait d'Hydro-Québec et que la question de la nous mener très loin. Par exemple, on tarification est un autre dossier que nous pourrait dire que les entreprises qui iraient avons discuté en commission parlementaire s'installer dans un périmètre de 100 milles au cours de l'été dernier, alors que ou 200 milles de la rivière La Grande l'Opposition avait décidé de quitter les lieux pourraient bénéficier d'un escompte de 25%, purement et simplement. parce qu'on ne leur ferait pas payer les Je rappelle essentiellement ceci, M. le coûts de transport dans leur tarif. J'ai Président. La tarification qui est en vigueur l'impression qu'on ferait des déplacements au Québec, que ce soit dans le secteur qui pourraient, en termes d'infrastructures, domestique, dans le secteur industriel, tarif nous coûter encore plus cher. Nous allons petite puissance ou grande puissance, est, donc poursuivre nos études sur l'application encore aujourd'hui, un tarif parmi les plus ou l'applicabilité ou non d'une tarification bas sur cette planète. Il y a, bien sûr, des saisonnière et voir si la tarification qui est choix politiques que des gouvernements font déjà en vigueur dans le secteur de et je prendrais essentiellement l'exemple du l'aluminium, par exemple, ne pourrait pas Manitoba qui, il y a deux ans, a décidé de être étendue à d'autres secteurs industriels geler ses tarifs pour cinq ans, ce qui, en soi, vers le développement. est une aberration économique puisque les Enfin, la dernière question qui m'est états financiers terminés de Manitoba-Hydro posée par le député d'Outremont est: Quelle pour 1981 démontrent un déficit de est la mécanique quant au paiement des 16 000 000 $. droits? Vous allez retrouver cela dans le projet de loi no 98 qui a été adopté le 9 Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce mai 1978 et qui avait un effet à compter du que cette motion de deuxième lecture est 1er mai 1977. Je puis vous le donner ici en adoptée? résumé. Donc, ce n'est pas un règlement, mais c'est dans la loi et la hausse annuelle Des voix: Adopté. est prévue: "... de prévoir une augmentation annuelle de ce taux en fonction de Le Vice-Président (M. Rancourt): l'augmentation du revenu moyen par Adopté. kilowattheure que procurent à Hydro-Québec les ventes d'énergie souscrites au secteur Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture industriel, le taux pour 1982 étant d'environ de ce projet de loi. 1 $ du 1000 kilowattheure produit." C'est dans la loi que sont prévus le niveau des Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le droits de même que l'augmentation annuelle. leader du gouvernement.

M. Lalonde: M. le Président, question M. Bertrand: M. le Président, je ne de règlement. J'avais une question à poser à veux pas abuser de la bonne volonté que la fin du discours du ministre. Il a parlé, manifestent mes collègues de l'Opposition, en tout à l'heure, de Moody's, les financiers de particulier le député de Marguerite- New York, qui ont donné une bonne cote à Bourgeoys, mais, à moins que le député Hydro-Québec à la suite de la loi 16. Est-ce d'Outremont n'y voie vraiment une objection que le ministre n'est pas conscient que ce majeure, nous pourrions faire avec le projet qu'il vient de dire, justement, confirme une de loi no 25 ce que nous avons fait avec le accusation que nous avons portée lors du projet de loi no 24. débat sur le projet de loi no 16, à savoir que la décision d'imposer des tarifs plus M. Lalonde: M. le Président... élevés aux Québécois avait été prise à New York, justement par les financiers de New Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le York, et que le ministre des Finances avait député de Marguerite-Bourgeoys. été obligé d'augmenter les tarifs pour réparer son inertie et son incompétence M. Lalonde: Naturellement, nous aimons 2276 bien collaborer, mais je pense que le projet essentiellement sur la révocation des droits de loi no 25 est un peu différent. On a de mine, je pense que je vais donner un quand même trois pages d'articles, et la souvenir à tous les parlementaires qui session est jeune. S'il s'agissait d'une fin de pourraient encore être vivants et qui ont eu session, peut-être qu'on pourrait... Je n'ai l'occasion de siéger ici en cette Assemblée. pas eu de consultation avec le député Il s'agit essentiellement de révoquer des d'Outremont, je pense que nous aurons des droits qui remontent à des anciens régimes suggestions à faire. Nous devons au ministre du 24 juillet 1880 et du 1er juillet 1911, qui et à l'importance de la loi au moins le ont fait en sorte qu'au Québec, dans les traitement d'aller en commission régions touchées par les régimes de tenure parlementaire et d'examiner ce projet de loi qui sont actuellement en vigueur, le article par article. développement minier a été entravé dans sa marche. Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le (16 h 40) leader du gouvernement. M. le Président, pour illustrer ce dont il s'agit, j'ai apporté avec moi une carte M. Bertrand: Bien, M. le Président, qu'on a tenté de colorer pour donner une comprenant les motifs fort louables de indication de la portée du projet de loi. Sur l'Opposition, je ferai donc motion pour que cette carte, la partie qui est en rouge - je ce projet de loi... Est-ce qu'il a été adopté ne veux faire aucune allusion à nos amis en deuxième lecture? d'en face - sont les droits de mine sur les lots patentés avant 1880. Le Vice-Président (M. Rancourt): II a À première vue, on se rend compte été adopté. tout de suite que cette concentration est faite dans la grande région de l'Estrie. Je Renvoi à la commission de l'énergie rappelle essentiellement que l'Estrie, jusqu'à et des ressources maintenant, a été une région monominérale, c'est-à-dire que la ressource de l'amiante a M. Bertrand: Je fais donc motion pour été développée, mais je rappelle à votre que ledit projet de loi no 25 soit déféré à la souvenir - peut-être pas au vôtre, M. le commission parlementaire permanente de député de Richmond, vous êtes de mon âge, l'énergie et des ressources. vous êtes fort jeune! - qu'une des premières mines de cuivre a été développée dans cette Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce région. On voit donc que c'est dans l'Estrie. que cette motion de déférence est adoptée? Je peux aussi dire, M. le Président, que ça fait plusieurs années que nous entendons M. Lalonde: Adopté. des voix de cette région qui réclament, année après année, que le ministère Le Vice-Président (M. Rancourt): autrefois le ministère des Richesses Adopté. naturelles et aujourd'hui le ministère de M. le leader du gouvernement. l'Énergie et des Ressources - fasse le ménage et qu'on puisse travailler sur des M. Bertrand: Finalement, M. le bases un peu plus modernes, de façon à Président, comme dernier élément à nos assurer l'exploration, d'une part, les affaires du jour, je vous demanderais investissements, le développement et la d'appeler l'autre projet de loi inscrit au nom création d'emplois, d'autre part. du ministre de l'Énergie et des Ressources, Je voudrais simplement rappeler que le projet de loi no 35. C'est l'article 6 du des députés - anciens comme ceux qui feuilleton d'aujourd'hui. siègent dans cette Chambre - ont déjà, dans le passé, manifesté leur appui public à ce Projet de loi no 35 projet de loi. Je mentionnerai notre ancien collègue, M. Gosselin, député de Sherbrooke; Deuxième lecture notre ancien collègue, M. Grenier, député de Mégantic-Compton; vous-même, M. le Vice- Le Vice-Président (M. Rancourt): Président, qui quittez actuellement votre Deuxième lecture du projet de loi no 35, Loi siège, qui êtes député de Saint-François, et sur la révocation des droits de mine et notre collègue M. Vaillancourt, du comté modifiant la Loi sur les mines. d'Orford, pour ne nommer que ceux-là. Je M. le ministre de l'Énergie et des sais que mon collègue de Sherbrooke et Ressources. ministre du Revenu aura l'occasion d'intervenir. Tous mes collègues de ce côté- M. Yves Duhaime ci ont été sensibilisés à ce projet de loi et sont d'accord. M. Duhaime: Je vous remercie, M. le Dans la région comme telle, aussi bien Président. En abordant le débat de deuxième qu'au Québec, je voudrais, pour mémoire, lecture sur le projet de loi no 35, portant mentionner que le Conseil régional de 2277 développement Lanaudière est d'accord sur connu au Québec le système de l'accession, ce projet de révocation des droits de mine; c'est-à-dire qu'un propriétaire était en pleine le Conseil régional de développement de la propriété du sol, ce qui, automatiquement, le Côte-Nord; le Conseil régional de rendait propriétaire des mines qui s'y développement du Saguenay-Lac-Saint-Jean- trouvaient. Il n'y avait donc aucune Chibougamau; le Conseil régional de distinction entre le droit de superficie et le développement de l'Est du Québec; le Conseil droit de mine. Sauf, bien sûr, que, à tout régional de développement de la région seigneur tout honneur, nos rois et nos administrative de Québec; le Conseil régional princesses se sont toujours réservé l'or et de développement des Laurentides. Parmi les l'argent. Sous ce système de l'accession, le syndicats, le Syndicat national de l'amiante propriétaire du fond avait automatiquement d'Asbestos Inc.; le Conseil central des la propriété des mines et de tous les métaux syndicats nationaux de Sherbrooke. Les et minéraux qui pouvaient s'y trouver, sauf compagnies minières Falconbridge Nickel, le l'or et l'argent qui étaient réservés à la groupe minier Sullivan et le groupe minier couronne. Ceci a duré jusqu'en 1880. Noranda. Quant à ces trois dernières, je De juillet 1880 jusqu'au 1er juillet dirais qu'elles sont d'accord sur le principe 1911, un nouveau régime s'est instauré qu'on de la révocation. Quant au reste, je pense a appelé le système de patentes minières, que nous devrons attendre puisque ces trois c'est-à-dire que des concessions minières compagnies seront invitées à participer à nos étaient patentées et que le détenteur en travaux en commission parlementaire au avait la pleine propriété, à la fois du terrain cours du mois. et des mines, à la condition que ce soit Parmi les organismes, je voudrais mentionné dans les lettres patentes. Le également mentionner que l'Union des régime qui s'est poursuivi jusqu'à juillet 1911 municipalités du Québec donne son appui au était en ce sens qu'il n'y avait aucune taxe projet de loi; l'Association des cités et villes à payer au gouvernement ou à la couronne à du district de Saint-François; l'Union des la condition que la mine soit en exploitation. conseils de comté du Québec; l'Union des Lorsque l'exploitation cessait, il y avait, bien producteurs agricoles; la Fédération de l'UPA sûr, un droit à une révocation. de Sherbrooke; le Conseil économique Ce que ce projet de loi touche, c'est régional du Sud-Est du Québec; l'Association essentiellement ces deux blocs. Quant au des géologues du Québec; l'Association des reste, du 1er juillet 1911 jusqu'au 1er janvier prospecteurs du Québec; l'Ordre des 1966, il y a eu introduction d'une taxe sur ingénieurs du Québec; l'Association des mines les nouvelles concessions s'il n'y avait pas et métaux du Québec, et je pense que je d'exploitation. dois ajouter que le Conseil régional du Parti Ce que je veux dire essentiellement, québécois de la région de l'Estrie est c'est que l'ensemble de cette loi touche à également d'accord. peu près 71 000 kilomètres carrés de Nous saurons dans quelques minutes si territoire, principalement concentrés, comme le Parti libéral du Québec est aussi d'accord je l'indiquais tantôt, dans cette grande région avec le principe du projet de loi, quant à la du Québec, c'est-à-dire l'Estrie. révocation. Je voudrais ajouter aussi, M. le Je voudrais maintenant, M. le Président, pour la bonne compréhension de Président, vous décrire le plus brièvement et nos travaux, que le droit de révoquer existe le plus simplement possible quelle est la à l'heure actuelle dans la Loi sur les mines, situation qui prévaut actuellement au sauf que nous devons utiliser une procédure Québec. d'avis par publication dans les journaux et, Dans un premier temps, il est ensuite, par assignation par huissier lorsqu'on important de souligner que ce projet de loi réussit à trouver le nom du propriétaire des vise à révoquer les droits de mine et modifie droits miniers, de sorte que nous avons à en même temps la Loi sur les mines. Ce porter des frais administratifs énormes. n'est pas une loi d'expropriation d'un droit En maintenant la situation actuelle en de propriété sur le fond, mais bien des droits dehors de ce droit qui existe de révoquer, si de mine, que ces droits aient été patentés, quelqu'un, par exemple une entreprise peu importe le système sur lequel ils minière, avait l'intention de faire des reposent, que les seuls droits qui sont travaux sur une propriété, il faudrait trouver touchés par ce projet de loi sont les droits le nom du propriétaire et remonter la chaîne de mine. Je rappelle aussi que la révo- de titres jusqu'au premier cadastre, c'est-à- cation des droits de mine entraîne dire en 1859, et, ensuite, trouver le nom de automatiquement le droit à une in- l'heureux gagnant puisque sous le régime demnisation. existant, pour ce qui est des concessions M. le Président, je voudrais dire faites sous l'empire des lois dont j'ai fait d'abord qu'à l'heure actuelle nous retrouvons mention tantôt quant aux années 1880 et au Québec un système qui remonte au 1911, il faut faire affaires avec le régime anglais, c'est-à-dire que, du régime propriétaire du fonds, ce qui n'est pas anglais jusqu'au 24 juillet 1880, nous avons toujours facile. 2278

(16 h 50) peu près 20 000 kilomètres carrés, Je rappelle donc aussi, M. le Président, introduire cette procédure déjà utilisée que le projet de loi no 35 est le coeur du ailleurs sur tous les terrains qui sont projet et, bien sûr, l'article 5, qui a pour révoqués suivant les dispositions actuelles de objet de remplacer en un seul bloc les la Loi sur les mines. articles 232 à 241 de la Loi sur les mines, Pourquoi introduisons-nous ce permis et l'indemnité qui sera versée par spécial? Il y a plusieurs raisons, mais je l'exploitant aux détenteurs des droits de crois que la première serait de dire que les mine révoqués et touchés par cette loi, est méthodes d'exploration ont changé et qu'il comme ceci: s'agit d'adapter nos façons de travailler à 1° 3% de la valeur marchande, à la l'âge moderne. On peut utiliser l'avion tête du puits, du pétrole, du gaz naturel et aujourd'hui, par exemple, et on ne fera pas des autres substances minérales qui leur sont nécessairement, vous l'imaginez bien, du associées, provenant du terrain dont les terrain dans tous les cas. droits de mines ont été révoqués, donc, 3% Il s'agit aussi d'une zone habitée, s'il s'agit de pétrole, du gaz naturel ou d'une urbanisée et qui possède ses infrastructures. autre substance minérale, prix calculé à la J'avoue honnêtement que j'aurais peine à tête du puits. ouvrir cette région de 20 000 kilomètres Ou, encore, 5% du profit annuel carrés au jalonnement. Je verrais mal, par découlant de l'exploitation de toute autre exemple, mon collègue de Richmond se lever substance minérale provenant du terrain dont un bon matin et voir dans sa cour ou dans les droits de mine ont été révoqués, ce qui son jardin des prospecteurs en train de signifie dans tous les cas. planter leurs piquets et d'étendre leur ruban J'ajoute essentiellement que la loi de jalonnement pour ensuite avoir droit à un actuelle, l'état actuel de notre législation "claim" et possiblement venir dans quelque permet de révoquer sans indemnité quelqu'un temps ensuite lui dire: Vous devrez partir qui aurait des droits de mine sur une parce que, sous vos pieds, nous avons trouvé propriété sur laquelle on pourrait découvrir un filon d'or, d'argent, de cuivre, de zinc, du pétrole, du gaz naturel ou encore d'autres etc. Nous avons donc retenu dans le projet substances minérales qui leur sont associées. de loi - j'ai ici, en main, le règlement qui C'est donc dire que le principe de en découle - de même que, suivant l'indemnité générale qui est introduite dans l'engagement que j'ai pris envers cette loi est une bonification par rapport à l'Opposition, le règlement, qui, cependant, la situation actuelle. quant à lui, n'est pas terminé, qui découle Maintenant, M. le Président, et cela va de l'adoption de la loi 35. J'ai l'intention de être mon dernier point, vous allez vous faire parvenir aux membres de la demander: Mais si la révocation est faite, Commission permanente de l'énergie et des quel système va prévaloir? Pour l'ensemble ressources, de même qu'aux intervenants qui des 71 000 kilomètres carrés qui sont visés ont manifesté le désir d'être entendus en par la loi, nous allons réintroduire ce que commission parlementaire qui, je crois, nous connaissons dans l'ensemble du Québec, devrait avoir lieu à peu près à la mi-mars, c'est-à-dire le jalonnement: droits aux le texte de ces deux règlements afin qu'on "claims", enregistrement, etc. puisse avoir la meilleure compréhension Pour ce qui est d'une portion de ce possible du projet lors de l'étude article par territoire qui est principalement centrée dans article en troisième lecture. la grande région de l'Estrie qui a été décrite Je termine en disant que ce projet de dans un règlement dont l'axe comprend, par loi est axé d'abord et avant tout non pas sur exemple, les régions de Drummondville, une espèce de nettoyage ou d'uniformité Saint-Hyacinthe, Granby, Saint-Jean, Magog, administrative qu'on souhaiterait voir au Cowansville, Coaticook, Sherbrooke, Asbestos, ministère, mais est axé d'abord et avant tout Thetford-Mines, Plessisville, sur une étendue sur le développement de nos activités de territoire d'à peu près 20 000 kilomètres minières au Québec et principalement dans la - plutôt que de 17 000 - nous allons dans région de l'Estrie. ce secteur introduire la mécanique des Prenons un cas bien précis, la ville permis spéciaux d'exploitation. Est-ce que d'Asbestos, par exemple. Son sort est cette mécanique est nouvelle? La réponse, carrément et intrinsèquement relié aux c'est non. J'expliquais tout à l'heure que, activités minières de la compagnie Johns- dans l'état actuel de notre législation, le Manville. Il est évident aussi - mon collègue, gouvernement peut révoquer sur des bases le député de Frontenac, pourra peut-être le individuelles et, une fois que la révocation souligner s'il le juge à propos - que toute la est complétée et qu'ultérieurement un grande région de Thetford a connu son exploitant veut mettre en valeur une telle développement sur l'amiante. propriété, le ministère de l'Énergie et des Ce sujet intéresse peut-être un peu Ressources émet un permis spécial. moins le député de Richmond, mais je sais Nous allons donc, dans cette région de que mes collègues, de ce côté-ci, sont très l'Estrie, sur une étendue de territoire d'à intéressés au développement de l'amiante. 2279

Par réalisme économique, nous devons tous M. Vallières: Merci, M. le Président. admettre qu'axer le développement... J'aurais eu le goût tout à l'heure, comme j'en parlais à mon collègue de Notre-Dame- M. Vallières: Question de privilège, M. de-Grâce, quand on a parlé des tarifs le Président. d'Hydro-Québec, de vous rappeler de bons souvenirs en parlant de ce "filibuster" que Le Vice-Président (M. Jolivet): Un nous avions fait. Vous pouvez être sûr, M. le instant, M. le ministre, question de privilège ministre, que je serai aussi heureux d'appuyer de la part du député de Richmond. les mesures que vous avez prises en instaurant des redevances, mais je le serai à M. Vallières: M. le Président, on vient la condition que mes électeurs le soient. d'énoncer des choses qui sont véritablement Quand ils ont reçu leur compte d'électricité, fausses, archifausses et je voudrais que le leur facture, ils n'étaient pas heureux de ministre reprenne ses propos quand il dit que trouver ce nouvel impôt déguisé. Ce n'est le député de Richmond n'est pas intéressé à qu'une petite parenthèse que j'ouvre pour l'amiante. Je m'excuse, mais il ment vous indiquer que ça me rappelle de bons effrontément. Je ne sais pas sur quoi il se souvenirs. Vous m'aviez même suggéré à base pour dire cela; cela n'a véritablement l'époque, vous vous en souviendrez, d'inclure pas d'allure, face à tout l'intérêt que nous les veuves à ceux qui seraient défavorisés portons à l'amiante. D'ailleurs, on en a par le projet de loi no 16. témoigné aujourd'hui, on en a témoigné dans (17 heures) le passé et soyez assuré que nous allons M. le Président, le projet que nous continuer à le surveiller, car tel est notre avons devant nous, aujourd'hui, est un projet rôle dans l'Opposition. J'aimerais qu'il de loi dont il faut distinguer le but réel, le rectifie son tir. Je pense qu'on ne doit pas but avoué par le gouvernement et, abuser politiquement de la situation qui finalement, l'objectif idéal qu'il devrait prévaut actuellement dans le secteur de poursuivre. Dans un premier temps, le but l'amiante. avoué est de retourner au patrimoine national les droits sur les mines dont la Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le propriété était rattachée aux droits de ministre. surface sur les territoires concédés avant 1880 et dans certaines seigneuries et, par M. Duhaime: M. le Président, je n'ai voie de conséquence, d'éviter toutes les pas à corriger mon tir, mon tir était très tracasseries inutiles dans la recherche des précis et il a bien porté puisque le député titres de droits de mine sur ces propriétés et de Richmond s'est levé. J'ai dit que le ainsi de pouvoir promouvoir l'exploration député de Richmond est intéressé au dossier minière. de l'amiante, c'est bien évident, mais il n'est Si noble que paraît cet objectif, le but pas intéressé de la façon que j'aimerais qu'il réel n'en demeure pas moins une façon de soit intéressé. contrôler et de diriger l'exploration minière Ce que je veux dire, en terminant, du sous-sol québécois pour en arriver à c'est que cette loi 35, qui révoque les droits établir un inventaire de ce même sous-sol miniers, découle d'une situation ancienne, québécois aux frais, disons-le, des pour ne pas dire une situation antique, et va explorateurs, des prospecteurs et des très certainement ouvrir la voie à la propriétaires de droits de mine. Il s'agit connaissance de cet immense territoire. également d'une façon pour le gouvernement Parce que les infrastructures sont déjà en actuel de gérer le développement du secteur place, parce que des populations y sont minier et de la gestion de nos ressources concentrées, je pense qu'il y a lieu d'espérer, minérales. L'idéal d'un tel projet de loi ne sans croire cependant que nous allons rouler serait-il pas plutôt de permettre à tous les sur l'or dans cette région de l'Estrie qui est intervenants concernés d'avoir le droit principalement touchée par le projet de loi, d'acquérir ces droits par jalonnement et de qu'au moins nous aurons l'occasion, pour la développer véritablement les droits de mine. première fois, dans cette région, je dirais M. le Président, j'étais heureux des d'une façon moderne, sans entrave propos qu'a tenus le ministre tantôt nous administrative, de travailler au indiquant très clairement que nous pourrons, développement économique de cette grande en commission parlementaire, voir la réaction région du Québec en tentant de multiplier au des gens, en particulier, vis-à-vis de sa maximum une vocation minière qu'elle proposition de ne pas procéder par pourrait avoir. Je vous remercie, M. le jalonnement, mais par permis spéciaux dans Président. toute la région de l'Estrie. Parce que selon les renseignements que nous avons obtenus à Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ce jour, la façon de procéder par député de Richmond. jalonnement a semblé satisfaire énormément les personnes qui se servent de ce mode au M. Yvon Vallières moment où nous nous parlons. 2280

Ici, M. le Président, permettez-moi Ces questions, M. le Président, je veux quelques commentaires, quelques questions vous en énumérer quelques-unes. Ainsi, les auxquelles, je l'espère, nous trouverons des ententes actuelles sur les concessions d'avant réponses en commission parlementaire. 1880 seront-elles maintenues ou pas? Y a-t-il Comme le disait le ministre, le moyen de déterminer des modalités de gouvernement a déjà le pouvoir, selon jalonnement spéciales en prévoyant l'actuelle législation, de soustraire au l'indemnisation des propriétaires de terrains jalonnement et d'intervenir sur le plan de lésés par dommages à la propriété ou l'exploration. Il ne faudrait pas que le autrement? Qu'arrive-t-il, M. le Président, à gouvernement s'immisce dans l'exploration une compagnie ou à un individu qui a des grâce aux permis spéciaux à partir de demandes de révocation de droits de mine en normes créées, décrétées par l'État. Le cours, qui a fait des dépenses souvent gouvernement nous dit que les petits onéreuses pour se plier aux exigences de la prospecteurs, entre autres, se meurent dans loi? Là encore, la loi n'est pas claire. Le ce domaine. C'est un peu une constatation, projet de loi ne devrait-il pas tenir compte alors que tous les intervenants forment un du cas d'un propriétaire de droits de mine se front commun pour dire que l'accessibilité au désistant de ses droits en faveur d'une droit minier doit être maintenue partout au compagnie? Dans ce dernier cas, avec le Québec par la méthode de jalonnement. nouveau projet de loi, l'entente deviendrait- C'est une grande interrogation pour elle caduque? A-t-on songé à assurer la nous à ce moment-ci du débat. Maintenant, protection du propriétaire sur la propriété si on regardait comment se fait le duquel on va faire de l'exploration? Le jalonnement actuellement pour mieux voir ministre y a fait un peu allusion tantôt, mais toutes les implications du nouveau projet de ce n'est pas suffisamment précis pour nous. loi no 35. Dans le cas de permis accordés à une Il faut reconnaître l'obligation pour les compagnie sur un terrain, ces permis seront- intervenants de faire l'étude des titres de ils renouvelables après la période pour propriétés des droits de mine sur les laquelle ils ont été accordés et, si oui, à concessions d'avant 1880 pour obtenir toutes quelles conditions le seront-ils? les informations pertinentes avant de Enfin, M. le Président, une grande procéder à la demande de permis spécial en inconnue demeure avec le dépôt de ce projet vue d'obtenir le droit de jalonner. Il faut de loi. On ne connaît pas encore le scénario reconnaître aussi l'obligation pour une adopté par le gouvernement à qui on devra compagnie ou un individu de déposer une dévoiler toute l'information qu'un tel projet demande auprès du ministre accompagnée de de loi demande de la part de ceux qui l'étude notariée et inclure la demande du veulent se prévaloir des droits miniers. Ma permis spécial. Enfin, il est maintenant question est: À quoi cela va-t-il servir? d'usage normal d'obtenir par un arrêté en Comment cela va-t-il servir? Lorsqu'on parle conseil un permis spécial pour jalonner l'or de réglementation, de quelle réglementation et l'argent et obtenir le droit de propriété s'agit-il? J'ai beaucoup aimé tantôt la façon sur les métaux usuels. de s'exprimer du ministre qui nous dit qu'il Or, M. le Président, avec le nouveau va mettre à notre disposition cette projet de loi, toutes les concessions faites réglementation qui m'apparaît primordiale avant 1880 et les patentes minières pour un débat intelligent sur cette question. antécédentes à 1911, tous ces droits de mine Comment, par ailleurs, M. le Président, en sont révoqués et retournent à la couronne. arriver à faire un inventaire du sol minéral Cependant, les nouvelles conditions d'accès sans obliger les compagnies à dévoiler les sont maintenant changées. Seul - je dis bien secrets pour lesquels elles ont payé? Dans le seul - le gouvernement peut décider des cas de compagnies actives dans ces régions, conditions pour céder des droits à des qui, ici, va les assurer d'un usage individus ou compagnies. Ici apparaissent tout confidentiel de tels renseignements? Bref, le spectre de la réglementation auquel fait pourquoi, si on libère, d'une part, les droits allusion le projet de loi et la possibilité de de mine les enfermer, d'autre part, dans un la mise sur pied possible d'une régie de carcan qui en limiterait dorénavant l'accès? sélection pour l'obtention de ces permis. Voilà autant d'inconnues, d'imprécisions et de Quoique, objectivement, on doive affirmer manque de clarification que nous retrouvons que ce processus, à première vue, simplifie en faisant la lecture du texte du projet de toute la question de l'étude des titres qui, loi. soit dit en passant, est très onéreuse, il faut Voilà pourquoi nous jugeons important l'admettre, il alourdit le mode d'attribution et nécessaire d'entendre les principaux des permis qui devient discrétionnaire et, à intervenants donner leur point de vue sur des mon avis, inutilement bureaucratique. Par sujets aussi techniques. C'est pourquoi nous ailleurs, M. le Président, un tas de questions demandons ici la tenue d'une commission sont par le fait même soulevées et le projet parlementaire. Par ailleurs, nous demandons de loi ne semble guère y donner réponse, à également au gouvernement de faire tout le moins de façon précise. connaître la teneur de sa réglementation, 2281 qu'elle soit remise à l'Opposition le plus d'exploration les frais consacrés à la rapidement possible, car, à mon avis, il est recherche des titres. Cela va prendre assez rare que des règlements viennent plusieurs semaines, parfois même plusieurs infirmer des lois, mais ils viennent plutôt les mois, avant de déterminer les propriétaires confirmer. J'ose croire que, pour un bon réels des droits miniers. Assez souvent, les exercice démocratique, nous pourrons avoir la négociations sont longues et, plus souvent copie de ces règlements. Donc, avant de qu'autrement, elles échouent. nous prononcer sur un tel projet de loi, M. Donc, je pense que le projet de loi qui le Président, nous exigeons la tenue de cette est devant nous est important pour régler ce commission parlementaire afin d'entendre problème particulier. Mais il y a un autre tous les intervenants, de prendre problème concret qui est engendré par la Loi connaissance de la teneur du règlement sur les mines actuelle. On ne peut pas se mentionné dans le projet de loi et de ses permettre actuellement, en Estrie, un implications concrètes pour les intervenants inventaire des relevés géologiques dans la concernés. région. Je pense que ce projet de loi va nous M. le Président, je pourrais vous lire - permettre de constituer cet inventaire si je vous en ferai grâce, cependant - l'article important. Je vais vous donner seulement un no 6 du présent projet de loi qui ajoute à la exemple qui va confirmer les propos que je réglementation actuelle que l'on retrouve tiens. dans la Loi sur les mines et qui me paraît Si, par exemple, vous avez un claim alourdir de façon considérable le règlement minier en Abitibi et que vous voulez qui existe. On ajoute la lettre "u)" et, dans la connaître toute l'histoire de ce terrain, vous lettre "u)" qu'on a ici, on a douze ou quinze allez au ministère de l'Énergie et des sujets auxquels devront se soumettre les Ressources et vous pouvez avoir toutes les personnes qui auront à demander des permis. cartes qui ont été faites par ceux qui ont Je pense qu'il serait important qu'on puisse déjà détenu des droits miniers. Dans l'Estrie, clarifier toute cette question et j'espère que chez nous, il n'y a pas de banque comme ça les documents qui nous seront remis par le au ministère parce que les droits miniers ministre nous permettront sans l'ombre d'un n'appartiennent pas à la couronne. Il est doute de faire toute la clarté sur les arrivé à plusieurs occasions que les implications réelles des règlements qui, différentes compagnies ont fait des travaux rappelons-le, sont très importants pour la sur les mêmes terrains, les mêmes travaux tenue intelligente d'un débat que nous de base, le forage à peu près aux mêmes voulons, M. le Président, le plus positif et le indications parce qu'ils avaient obtenu les plus objectif possible sur cette question de la mêmes indices de leurs instruments, révocation des droits de mine. finalement, pour faire les mêmes travaux à (17 h 10) peu près deux, trois, quatre fois sur le même Je veux vous rappeler également que la terrain. C'est un gaspillage d'argent et de révocation des droits de mine a fait l'objet temps. Au lieu de dépenser de l'argent pour de demandes répétées dans la région de les mêmes travaux, on aurait pu faire des l'Estrie, par le Conseil régional de sondages ailleurs sur les mêmes propriétés développement de l'Estrie par le biais, avec la possibilité de trouver de nouveaux particulièrement, de son comité des mines. gisements. Ces demandes ont été énergiquement Ce ne sont pas là, évidemment, les appuyées par tout le milieu en Estrie. Le seuls problèmes causés par l'existence de la Conseil régional de développement de l'Estrie présente Loi sur les mines, mais je me résumait un peu la problématique de limiterai à souligner ceux-là. Je vous indigue l'ancienne Loi sur les mines en nous disant également qu'un fait demeure avec ce projet que la loi de 1880 freine le développement de loi no 35. Ce projet de loi, qui nous est de l'industrie minière en Estrie parce qu'elle soumis pour des objectifs qu'on peut qualifier stipule que les substances minérales de terres de louables, vient miner sur les droits de concédées avant cette date n'appartiennent certains individus. Dans ce cas précis, il pas à la couronne, mais bien aux s'agit du droit de propriété; le ministre y propriétaires des droits de surface. faisait allusion tantôt. Mais c'est dommage, C'est évident qu'avant de creuser, au moment où nous nous parlons, en Estrie, l'explorateur le moindrement averti doit le droit de propriété de mine appartient au chercher à qui appartiennent les droits de propriétaire des droits de surface. mine. Voici où les choses se compliquent. Je suis très réticent à ce genre Ces droits ont souvent été concédés d'action, à moins qu'on ne prenne toutes les séparément des droits de surface. Pour précautions requises pour indemniser ceux à trouver les propriétaires des droits miniers, il qui on retire ces droits. Je crois également faut entreprendre une recherche légale, qu'en aucun temps le présent projet de loi recherche qui devient, à la longue, si ne devrait mettre fin à des ententes coûteuse qu'elle décourage presque tous les préalablement intervenues entre les explorateurs. En général, les compagnies propriétaires actuels des droits de mine et d'exploration évaluent à 20% du budget total les compagnies ou les groupes qui désirent 2282

exercer des options sur les terrains visés par l'éditorialiste d'un journal régional nous disait ces ententes. Il s'agit là de droits acquis et que M. Bérubé s'est trompé. que la loi devrait respecter. C'est donc vous dire que l'accent que Nous reconnaissons donc que l'actuelle veut mettre le ministre actuel sur le Loi sur les mines nuit à l'exploration minière développement de l'Estrie n'a pas toujours dans certaines régions du Québec, qu'elle ne été reconnu par ce gouvernement et, M. le permet pas de dresser l'inventaire des Président, ce n'était vraiment pas un recherches qui y sont effectuées. Je crois compliment pour des gens qui ont travaillé que le projet qui est devant nous est fort, de façon ardue, sur des projets, dont le beaucoup trop lourd, qu'il dépasse de Conseil régional de développement des beaucoup les demandes en provenance du Cantons de l'Est, de venir leur dire qu'on les milieu et qu'en conséquence il devra subir identifiait presque à quatre ou cinq personnes des modifications après l'étape de la dans un bar, autour d'une bouteille de deuxième lecture, sans quoi nous devrons agir scotch, et que la proposition qu'ils faisaient autrement en troisième lecture. n'était pas plus sérieuse que ça. M. le Président, le ministre nous parlait C'était décevant et j'espère, tout à tout à l'heure de l'implication des gens du l'heure, quand on entendra le ministre de milieu à ce sujet. Vous savez, c'est un sujet notre région, qu'il aura l'occasion de nous qui date depuis longtemps dans l'Estrie et parler des propos qu'a tenus M. Bérubé à j'ai des choses qui me sont assez fraîches à l'époque, propos qui, à cette époque, n'ont la mémoire puisque, avant que notre collègue pas connu beaucoup d'échos au niveau de occupe le poste de ministre de l'Énergie et ceux qui, aujourd'hui, sont dans cette des Ressources, il y avait M. Bérubé qui Chambre, et j'espère que tous les députés de était ministre. la région de l'Estrie auront l'occasion de M. Bérubé est venu en Estrie, en 1981, s'exprimer sur ce projet de loi très faire la démonstration que, pour son important pour le développement de l'Estrie. gouvernement - celui de l'époque et pour lui- Comme je vous le disais tout à l'heure, même probablement - la révocation des nous appuyons le principe de cette loi, mais droits de mine n'était pas importante. M. le nous ne sommes pas prêts, en troisième ministre s'est permis une gaffe monumentale lecture, à voter pour à tout prix, à en Estrie; le point de vue de la population n'importe quelle condition. Nous allons estrienne et de tous ses représentants ou à scruter ce projet de loi à la loupe et, peu près - dont le ministre a lu la comme je vous le disais tout à l'heure, si le nomenclature tantôt - était fort secondaire parti ministériel répond aux demandes des et l'autorité suprême, c'était le Parti principaux intervenants de même qu'aux québécois. demandes que formulera l'Opposition, nous M. le Président, je veux vous lire ce verrons, en troisième lecture. Nous nous que disait l'ex-ministre de l'Énergie et des réservons cependant le droit de dire non à Ressources, lors d'une émission à Radio- ce projet de loi, même si, en principe, nous Québec, le 19 février 1981, et qui s'appelait sommes d'accord pour que nous puissions Le trésor enfoui. M. le ministre Bérubé nous procéder à la révocation des droits de mine. disait: "D'un autre côté, il faut quand même En terminant, je veux vous indiquer - reconnaître que les gens sont propriétaires j'espère que le ministre va l'indiquer dans du sous-sol - c'est l'argument que je viens son carnet, parce qu'il semble être plus d'invoquer - moi, ma réflexion est préoccupé par des questions très politiques, essentiellement la suivante. Le Parti actuellement, qu'à ce qui se passe dans les québécois est un parti un peu spécial, spécial Cantons de l'Est - que l'Opposition - comme en ce sens que ce n'est pas avec quatre ou il l'a dit pour le projet de loi no 24 - cinq personnes, avec une bouteille de scotch, collabore, et beaucoup, quand les projets de dans une chambre d'hôtel, que l'on prépare loi ont de l'allure. Mais que le ministre ne un programme électoral." C'est donc dire nous demande pas d'approuver sa politique de qu'on voulait absolument que cette question, l'amiante en général, là, on n'embarque pas, la révocation des droits de mine, soit parce que notre région est nettement inscrite au programme du Parti québé- pénalisée. J'ai hâte d'entendre le ministre du cois avanRevent de passeu nour l'étaps parlee d'ur nd projee cet qui se passe dans de loi. la région d'Asbestos présentement. Est-ce M. le Président, force nous est de que c'est acceptable? constater que le milieu était fâché de ces (17 h 20) propos et on écrivait, dans le journal La Nous avons un rôle à jouer en cette Tribune, de Sherbrooke, que M. Bérubé Chambre et, compte tenu que notre région, rejette la proposition du comité des mines de comme le disait le ministre avec à-propos, l'Estrie. est presque entièrement axée, en ce qui La présidente du Parti québécois de la concerne Asbestos et Thetford-Mines, sur région de l'Estrie à l'époque, Mme Michelle l'amiante, nous devons voir à la progression Doyon, disait: M. Bérubé se rétractera. M. de ce marché et nous devons nous assurer Bérubé ne s'étant jamais rétracté, que tout le monde, tous les travailleurs de 2283 ce secteur soient servis de la même façon, dossier des droits miniers en Estrie a été de façon égale, par le gouvernement. Nous complété au point qu'un législateur pourrait ne demandons pas plus, M. le Président, que maintenant procéder à la révocation de ces de l'équité et de la justice de la part de ce droits en faveur de l'État." Elle terminait gouvernement. cette lettre de la façon suivante: "En Le projet de loi qui est devant nous va conséquence, M. le ministre, nous vous s'appliquer pour tout le monde de la même demandons de passer à l'action dans les façon. Alors, pourquoi, par exemple, les meilleurs délais et de libérer l'Estrie ainsi politiques, entre autres, de la Société que d'autres régions du Québec d'une nationale de l'amiante ne s'appliqueraient- contrainte majeure qui entrave le elles pas de la même façon pour tout le développement." monde et ne privilégieraient-elles pas tous Cet organisme dont la vocation les travailleurs de l'amiante, indépendamment principale est de promouvoir, d'accélérer et de leur catégorisation politique? de concrétiser le développement économique Je veux, en terminant, remercier le dans les régions en était venu à la ministre pour l'ouverture dont il fait preuve conclusion, après analyse, qu'un geste de la en nous fournissant, avant la commission nature de celui qui est posé par le parlementaire, les documents dont nous gouvernement allait avoir comme aurons besoin pour une étude plus exhaustive conséquence de promouvoir le développement du projet de loi. À ce moment-ci, M. le économique de la région de l'Estrie. Président, je veux vous indiquer que nous Il est bien évident, M. le Président - approuverons, en deuxième lecture, le nous ne nous faisons pas d'illusion à cet principe contenu dans le projet de loi qui égard - que lorsque la loi sera adoptée et en vise à révoquer les droits de mine. Soyez vigueur, la situation économique de assuré que si on répond aux conditions que l'ensemble de l'Estrie ne va pas nous poserons en commission parlementaire, miraculeusement ressusciter et redevenir ce le gouvernement pourra également compter que tout le monde souhaiterait qu'elle soit. sur notre contribution en troisième lecture. Mais il reste, et c'est d'ailleurs l'opinion du Merci, M. le Président. Conseil régional de développement, que la décision gouvernementale, lorsqu'elle Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le deviendra exécutoire par la voie du projet de ministre du Revenu. loi, va très certainement constituer un stimulant important, une incitation M. Raynald Fréchette importante au développement économique en Estrie, dans cette matière plus particulière M. Fréchette: M. le Président, après qu'est l'exploration minière. avoir entendu le parrain du projet de loi et M. le Président, le ministre parrain du mon collègue, le député de Richmond, projet de loi, dans sa présentation - et, intervenir sur le projet de loi actuellement à d'ailleurs, le député de Richmond est revenu l'étude, vous devinez bien pourquoi, j'en suis là-dessus aussi - vous a signalé, avec à- sûr, j'interviens aussi à ce stade-ci des propos, il me semble, qu'à part le CRD en procédures. région, qui a été encore une fois le maître Je voudrais, au risque de recouper d'oeuvre du dossier plusieurs autres certains des éléments qui ont déjà été organismes sont intervenus dans le même soulevés jusqu'à maintenant, vous rappeler sens et ont donné au CRD l'appui qu'il lui quel intérêt la région de l'Estrie a porté à fallait pour que ce dernier puisse continuer ce dossier des droits de mine. À Sherbrooke, la démarche qu'il avait entreprise. plus particulièrement, dans la région de On a signalé tout à l'heure que, par l'Estrie, c'est le Conseil régional de exemple, l'Association des cités et villes du développement des Cantons de l'Est qui s'est district de Saint-François avait donné son fait le maître d'oeuvre de ce dossier. accord au CRD pour que les démarches D'ailleurs, le député de Richmond l'a continuent. Je vous signalerai que, dans la souligné tout à l'heure, cet organisme, le région de l'Estrie, l'Association des cités et Conseil régional de développement des villes du district de Saint-François regroupe - Cantons de l'Est, a été celui qui s'est fait le le député de Richmond pourra me reprendre promoteur du déblocage que le projet de loi si je fais erreur quant aux chiffres - une no 35 va entraîner comme conséquence. bonne quinzaine de cités et villes à C'était à peu près à la même époque l'intérieur de la région de l'Estrie. Elle est l'an dernier, plus précisément le 10 mars fort représentative de l'opinion du milieu, 1981, que Mme Estelle Gobeil, présidente du des désirs du milieu et cette association Conseil régional de développement des s'est nettement prononcée en faveur de la Cantons de l'Est, écrivait au titulaire du démarche qui est en train de se concrétiser. ministère de l'Énergie et des Ressources et Il est une autre chose dont je suis lui disait, - je cite deux courts paragraphes - quant à moi très heureux, M. le Président, dans sa lettre: "Quant à nous, le travail c'est que le ministre parrain du projet de loi d'information et de consultation sur le a indiqué son intention très claire et très 2284 ferme de procéder à l'audition de témoins en existe actuellement à Asbestos. commission parlementaire. Le député de Il me semble, d'après les échos que j'en Richmond a soulevé un nombre assez ai eus, qu'il s'agit là d'un geste qui a été considérable de préoccupations qu'il avait à apprécié par ceux qui en ont été l'objet et l'esprit, parmi lesquelles il s'en trouve un geste qui leur donne espoir d'importantes et de sérieuses qui ont besoin, qu'effectivement, ensemble, il y aura moyen effectivement, d'être scrutées plus à fond, d'arriver à des conclusions qui pourraient d'être analysées plus attentivement. Il me satisfaire raisonnablement, en tout cas, semble que la commission parlementaire qui l'ensemble de la population de la ville se penchera sur le projet de loi, qui entendra d'Asbestos. des témoins parmi les plus intéressés, ceux Le gouvernement a aussi procédé qui le seront, effectivement, pourra répondre récemment à la nomination d'une personne à plusieurs des questions qu'a soulevées, fort d'Asbestos au conseil d'administration de la à propos, d'ailleurs, le député de Richmond Société nationale de l'amiante. Le député de dans l'étude du projet de loi. Richmond signalait hier que c'était à la suite Le député de Richmond a également d'une manifestation que la nomination était rappelé des déclarations qui auraient été venue. Je vous dirai simplement ceci. Je faites par l'ancien titulaire du ministère de connais le sérieux... enfin, l'impact que peut l'Énergie et des Ressources. Ce que j'ai avoir la discussion que j'ai là, mais le député retenu principalement de la référence qu'a de Richmond sait qui, de la ville d'Asbestos, faite le député de Richmond à ces a été nommé au conseil d'administration de déclarations, c'est que le ministre de la SNA. La raison pour laquelle il y a eu l'époque aurait dit - encore une fois on me effectivement un peu de retard est corrigera si je faisais erreur - : II faudrait précisément que, les gens de l'Opposition que le Parti québécois comme tel procède à ayant le scrupule à fleur de peau depuis à l'analyse de la situation. Il a employé peu près une année, il fallait nous assurer à l'image que le député de Richmond a l'évidence que cette nomination n'allait pas réutilisée: Éviter de préparer une loi de faire l'objet de ces espèces de scandales cette nature à l'intérieur d'un bar autour dont on a l'habitude depuis à peu près une d'une bouteille de scotch. Il a dit: II faudrait année. que le milieu s'exprime par la voie d'un Alors, pour obtenir cette assurance, il programme électoral. C'est ce que le député fallait être sûr que le milieu souhaitait la de Richmond a dit. nomination de cette personne au conseil (17 h 30) d'administration de la SNA. Nous avons eu Or, il m'apparaît tout à fait juste et cette assurance puisqu'une pétition - et le équitable que je vous rappelle ici député de Richmond le sait très bien - qu'effectivement à peu près à la même signée par 2000 ou 3000 résidents d'Asbestos époque l'an dernier - on est au 10 mars, ou de la région appuyait la nomination de quand je parlais de la lettre du CRD c'était cette personne. vers le 10 mars - les candidats du Parti québécois de la région de l'Estrie avaient Une voix: Qui? expressément inscrit dans le programme régional de l'Estrie, - le programme qui M. Fréchette: Je vais vous le dire dans s'appelait Bâtir l'Estrie - qu'il fallait arriver une minute. à réaliser ce que, par voie législative Des corps intermédiaires de la région maintenant, on est en train de réaliser. C'est ont appuyé la nomination de cette personne donc devenu ce que souhaitait l'ancien à la SNA. Quand l'Association libérale du titulaire du ministère de l'Énergie et des comté de Richmond a donné son appui à la Ressources, c'est-à-dire un article d'un candidature qui était souhaitée, quand le programme électoral bâti par les militants de député libéral fédéral a également donné son la base qui ont exprimé le désir que se appui, nous avions, il me semble, concrétise cet objectif vers lequel on tendait suffisamment d'outils pour que le depuis si longtemps en Estrie. gouvernement puisse procéder à la Le député de Richmond - et je le nomination d'un représentant d'Asbestos à la comprends, ça le préoccupe beaucoup - a SNA. également fait brièvement référence à la S'il y a donc eu ce retard, ce n'était situation qui prévaut dans l'amiante et plus que pour nous assurer qu'effectivement particulièrement à Asbestos. Je me c'était la volonté du milieu, c'était la permettrai simplement, à la demande de ce volonté de tous ceux qui étaient préoccupés comité qui a été formé à Asbestos plus par le dossier. Cette nomination est particulièrement, qui est venu ici, à Québec, maintenant faite et il me semble que c'est rencontrer le ministre d'État au là aussi un élément important dans le dossier Développement économique, de dire qu'on a pour permettre au député de Richmond de procédé à la formation d'un groupe, d'un croire qu'il y a maintenant des espoirs comité interministériel dont la vocation d'arriver à des réalisations. Or, M. le précise est de voir de près la situation qui Président, je suis conscient... 2285

Une voix: Nommez-le. déclarations d'un de ses collègues dans Frontenac qui, dernièrement, nous a dit que, M. Fréchette: Écoutez, je n'ai pas depuis la création de la SNA, il avait tenté d'objection à le nommer, M. le Président: de tout amener dans son comté. C'est c'est le maire de la ville d'Asbestos qui a aujourd'hui seulement que le ministre du été nommé à ce poste. Il arrive qu'il est le Revenu - c'est peut-être à cause du dégel frère de celui qui vous parle. qui s'en vient - commence à réagir. Nous souhaitons que ça continue. M. Grégoire: Quel sens de la famille! Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le M. Fréchette: Vous venez je présume, député de Frontenac. M. le Président - pardon? Quelle famille! - de comprendre les raisons pour lesquelles il M. Grégoire: Ce que le député de nous fallait procéder prudemment. C'est ce Richmond vient de dire, c'est vrai. J'ai tenté que nous avons fait. d'en apporter le plus possible dans mon comté, alors que le député de Richmond n'a Une voix: Est-ce... ou trois ans? rien tenté.

M. Fréchette: Pas quant à moi trois Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ans, je vous en prie. député! M. le député de Notre-Dame-de- M. le Président, ces choses étant dites, Grâce, vous avez la parole. ce projet de loi étant là, cette nomination étant faite dans l'ordre, dans le respect des M. Reed Scowen volontés du milieu et de la volonté du député de Richmond tant à Québec qu'à M. Scowen: C'est un projet de loi très Ottawa, il m'apparaît évident que, sans important, M. le Président, et je n'ai pas aucune espèce de réserve, même avec l'intention de répéter ce que mon collègue a beaucoup d'enthousiasme, tous les députés de dit sur le projet comme tel. Il va de soi que cette Chambre vont concourir à la motion de je suis solidaire avec lui en ce qui concerne deuxième lecture du projet de loi no 35. chacun de ses mots. Je voulais profiter de l'occasion parce qu'il n'arrive pas souvent Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le qu'on parle un peu de développement député de Richmond. économique et surtout de développement économique dans le domaine minier au M. Vallières: Je m'excuse auprès de Québec. Je le répète, on parle beaucoup à mon collègue de Notre-Dame-de-Grâce. Juste l'Assemblée nationale, mais on ne parle pas peut-être une petite parenthèse puisque le assez des questions économiques et je pense ministre a fait allusion à mes positions dans que c'est important qu'on ne rate pas ce dossier. J'aimerais peut-être lui laisser 30 l'occasion quand elle arrive. Mes secondes. commentaires seront brefs. Je vais même faire quelques propositions au ministre à la Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le fin qui pourraient, je l'espère, être positives ministre. et aider l'industrie parce que c'est une industrie très importante avec un chiffre M. Duhaime: Le député de Richmond a d'affaires qui circule autour de épuisé son droit de parole, mais ça me fait 2 000 000 000 $ par année et à peu près plaisir de lui donner mon consentement pour 30 000 travailleurs québécois impliqués autant que ça ne dépasse pas les 120 directement. Pour quelques régions du secondes. Québec, comme vous le savez, c'est l'industrie la plus importante. Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le Il ne faut pas exagérer, non plus. Il député de Richmond. existe une espèce de folklore autour de l'idée de nos richesses naturelles que, moi, je M. Vallières: M. le Président, je voulais pense très important de clarifier. Il y a des indiquer clairement à mon collègue de gens qui prétendent qu'au Québec nous Sherbrooke que j'ai également travaillé à ce sommes riches parce que nous avons des dossier avec beaucoup d'ardeur et que nous richesses naturelles. Je pense qu'il est avons annoncé nos couleurs durant la important de comprendre ce que cela veut campagne électorale publiquement. Donc, il dire exactement. La première chose que je n'y a pas eu de grenouillage politique là- veux soulever, M. le Président, c'est que la dedans, M. le Président. Nous sommes fiers valeur économique aujourd'hui de toutes les de cette nomination, mais ce dont j'aurais richesses naturelles au Québec est aimé que le ministre nous parle, c'est peut- précisément zéro. Elles ne valent pas un être de la situation qui prévaut actuellement cent. Le minerai de fer, c'est de la terre; le auprès de 1000 chômeurs à Asbestos. bois, c'est un arbre jusqu'au moment où des Également, il aurait pu nous parler des hommes arrivent et, avec leur travail et 2286 avec leur imagination, ils commencent à une politique économique réaliste dans ce faire quelque chose avec ces richesses. domaine. (17 h 40) J'ai essayé de regarder ce que le Tout ce que nous avons, tout ce que gouvernement a fait depuis cinq ans dans le nous portons, tout ce que nous mangeons, les domaine minier. Cela n'a pas été très meubles, ce sont effectivement les produits difficile de faire cette étude, parce qu'il n'a de nos richesses naturelles, mais elles ne pas fait grand-chose. Quand je regarde les valent rien jusqu'à ce que des hommes dossiers les plus chauds, ceux qui ont fait le acceptent de relever le défi de les plus de bruit, bien sûr, on tombe directement transformer en quelque chose qui a de la dans l'affaire de l'Asbestos, un désastre. Le valeur. Cela a été bien expliqué par Karl gouvernement a acheté cette compagnie pour Marx, même si son explication n'était pas 80 000 000 $. Elle a perdu déjà, depuis complète, et c'est vrai. C'est aussi vrai quatre mois, en valeur des actions à la aujourd'hui que ce l'était à l'époque de M. Bourse, 50 000 000 $. Elle n'a pas respecté Marx. Oui? la promesse faite par le ministre de payer le même prix aux actionnaires minoritaires. Le Une voix: ... Herb? ministre l'avait dit. Il a été contredit plus tard par le ministre des Finances, qui l'a M. Scowen: Oui, Karl. Non, pas Herb. rappelé à l'ordre. Le ministre de l'Énergie et Il y a une deuxième chose qu'il est très des Ressources s'est retrouvé dans la position important, je pense, de comprendre si on de déclarer avoir menti publiquement à la veut vraiment développer une politique population par cette promesse. minière réaliste, c'est que nous ne sommes pas les seuls à avoir des richesses naturelles. M. Duhaime: Question de privilège, M. Simplement pour vous donner quelques le Président. chiffres, M. le Président, nous avons une valeur d'à peu près 2 000 000 000 $ par Le Vice-Président (M. Jolivet): Question année en livraison de minerai. C'est environ de privilège, M. le ministre. 10% du total canadien. L'Ontario est plus importante dans les produits miniers. M. Duhaime: Après avoir entendu L'Alberta, bien sûr, l'est beaucoup plus. La quelques remarques au sujet de Karl Marx de Colombie britannique a à peu près la même la part d'un député libéral à l'Assemblée importance que nous et la Saskatchewan nationale, j'aurais pensé que ses propos n'est pas loin derrière. Il faut regarder cela auraient été un peu plus réservés au sujet dans la perspective que nous avons des d'Asbestos Corporation. Le député de Notre- richesses, mais que nous ne sommes pas les Dame-de-Grâce devrait très bien savoir que seuls à en avoir. Quand on regarde le monde, le gouvernement du Québec n'est pas on a besoin d'encore plus d'humilité. propriétaire, n'a pas non plus exproprié Je vous donne simplement deux Asbestos Corporation, mais est devenu chiffres. Nous avons, par exemple, beaucoup actionnaire majoritaire de General Dynamics de minerai de fer ici. On est fier de notre of Canada qui, elle, contrôle Asbestos fer, mais il faut rappeler que la production Corporation. Donc, nous n'avons à faire actuelle du Canada compte pour environ 6% aucune offre aux actionnaires minoritaires. du minerai de fer du monde et que le Québec compte pour le tiers de cela. M. Lalonde: Question de règlement, M. Effectivement, nous avons ici, avec toutes le Président. nos grandes richesses naturelles, dans le domaine du minerai de fer, environ 2,5% du Le Vice-Président (M. Jolivet): Question total mondial. Quand on commence à parler de règlement, M. le député de Marguerite- de la possibilité d'imposer les règles du jeu à Bourgeoys. qui que ce soit, il faut se rappeler que nous ne sommes pas seuls. Dans le cas du cuivre, M. Lalonde: Je ne veux pas interrompre nous avons un peu plus que 1% de la inutilement le ministre, mais il bénéficie production mondiale. Ce n'est pas pour dire d'un droit de réplique et, s'il a des que ce n'est pas important. Les produits corrections à apporter au discours du député miniers ici sont très importants, mais, à de Notre-Dame-de-Grâce, il peut lui laisser moins que nous n'ayons ces deux autres terminer son intervention et il pourra aspects en perspective, dont la nécessité corriger ce qu'il voudra par la suite. d'utiliser nos propres forces comme travailleurs, comme personnes, avec de Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le l'imagination pour les transformer en quelque député de Notre-Dame-de-Grâce. chose qui ait de la valeur, ils n'ont pas de valeur. Deuxièmement, nous ne sommes pas M. Scowen: J'espère que je n'ai pas seuls dans le monde avec nos richesses blessé le ministre avec cette allusion au naturelles. D'après moi, il serait très mensonge au sujet de l'achat d'Asbestos difficile de développer une politique minière, Corporation. Je vais simplement répéter que, 2287

le 19 octobre, lors d'une émission de Les journalistes posent la question, les gens télévision, le ministre a dit: "L'offre de la rue posent la question. Je suis très s'applique autant aux actionnaires content qu'ils le fassent, parce qu'il est clair majoritaires qu'aux actionnaires minoritaires." que c'est une indication que les gens sont C'est une déclaration publique qu'il a été très insatisfaits du gouvernement en place, obligé de nier après avoir été rappelé à surtout de sa performance économique. l'ordre par le ministre des Finances. Je pense, M. le Président et M. le Je faisais allusion à cela simplement ministre, que ce serait une très bonne idée pour vous dire qu'elle n'est pas très d'étudier sérieusement la possibilité de reluisante, l'histoire de l'achat et du contrôle développer une politique ou ce qu'on pourrait de cette compagnie. L'essentiel, c'est que appeler une stratégie de développement ces 80 000 000 $ seront versés au coffre- économique pour le secteur minier du fort de General Dynamics à Saint-Louis. Cela Québec. Simplement pour donner quelques ne créera aucun nouvel emploi ici. Nous idées qui pourraient contribuer au sommes, à toutes fins utiles, les propriétaires développement de cette politique, je voudrais des mines d'Asbestos Corporation et je suis vous soumettre cinq ou six éléments qui, je persuadé qu'il n'y a pas plus de personnes pense, devraient faire partie d'une telle qui travaillent là qu'avant le mois de politique. novembre. Les conditions de travail n'y ont (17 h 50) pas été améliorées et les gens, à Asbestos, Pour commencer, il va de soi qu'il faut sont à peu près dans la même situation que avoir un inventaire le plus poussé possible de celle de novembre dernier ou ils sont peut- nos ressources et un système d'attribution être un peu pires. des droits miniers, qui est implicite dans le SOQUIP, c'est une autre société d'État nouveau projet de loi, bien sûr, mais qui doit qui a versé, pendant une période de dix ans, être poussé encore plus loin. pas loin d'une centaine de millions de dollars Deuxièmement, je pense qu'on doit dans l'exploration des gisements pétroliers au avoir une définition claire du rôle Québec. Tout le monde était d'accord pour qu'envisage le gouvernement pour le secteur dire que c'était une bonne idée. À toutes public dans le domaine minier, pour le fins utiles, l'exploration est terminée, même secteur privé québécois, pour le secteur privé d'après les dirigeants de cette entreprise, et canadien et étranger, j'espère que, dans une le ministre vient d'annoncer qu'il est prêt à telle stratégie, on va mettre l'accent sur le investir une autre somme de 100 000 000 $ développement des investisseurs, des pour refaire l'exploration pétrolière au propriétaires, des compagnies québécoises Québec. Je ne sais pas s'il pense que les dans ce domaine. Le domaine des richesses gens qui l'ont fait tout d'abord ne sont pas naturelles est un domaine qui relève compétents ou s'il pense que le pétrole peut entièrement de la juridiction provinciale. pousser comme des carottes. C'est une Nous avons le droit et la responsabilité déclaration un peu irresponsable, il y a tant d'encourager les Québécois à participer d'autres choses qu'on peut faire dans le activement au développement de nos mines, développement économique du Québec avec non par la voie du gouvernement, non par la cet argent. voie des sociétés d'État, mais par la voie de En troisième lieu, il y a le dossier de leur propre capital de risque dans les SIDBEC. C'est un dossier dont a hérité le compagnies québécoises. Je veux simplement gouvernement actuel il y a cinq ans. Je souligner en passant qu'un aspect d'une telle pense que le gouvernement était en droit de politique doit considérer de très près le dire, en 1977, que la situation était causée problème des questions fiscales, parce que la par le gouvernement libéral précédent. Mais politique fiscale en ce qui concerne les il l'a répété en 1978, en 1979, en 1980, en mines est très importante et très 1981 et, maintenant, j'en suis certain, il va compliquée. Je vois très mal comment on continuer de le dire en 1982. peut offrir aux gens qui gagnent à Loto- À un moment donné, ce gouvernement Québec une exemption totale de la taxe sur aura la responsabilité d'arrêter cette le gain de capital, tandis qu'on ne l'accorde hémorragie fiscale annuelle qu'est notre pas aux gens qui risquent des fonds dans les société sidérurgique et d'en faire quelque compagnies minières. J'aurais pensé qu'on chose d'intelligent. Il ne peut pas laisser ferait le contraire. On doit même envisager traîner cette affaire pendant une sixième l'idée d'encourager, avec une espèce année. C'est tragique, c'est irresponsable. d'incitation plus poussée, le développement Je vous donne seulement trois exemples minier. Dans mon esprit il est clair que ce parce que je ne veux pas prolonger, mais il n'est pas fait comme il faut si vous y en a d'autres, bien sûr. comparez ça à Loto-Québec. Je voudrais parler d'une façon un peu Il y a aussi les questions qui entourent plus positive parce que, de plus en plus, ces le rôle de la Commission de valeurs jours-ci, les gens commencent à se tourner mobilières et la Bourse de Montréal. Il est vers nous et nous demandent: Qu'est-ce que clair qu'il y a 30 ans, le développement vous feriez si vous étiez le gouvernement? minier en Ontario était énormément stimulé 2288 par la présence d'un marché actif pour les pense pas que le ministre de l'Énergie et des actions des petites compagnies minières Ressources sera très long dans l'exercice de ontariennes. On n'avait pas encore réussi à son droit de réplique, mais est-ce qu'on peut débloquer un système semblable au Québec. demander un consentement pour que, s'il Il en faut. À la Bourse de Montréal, avec devait dépasser de cinq ou dix minutes nos propres règlements québécois, une environ, il puisse le faire? Cinq? On s'entend combinaison des règlements et des sur cinq? Très bien, merci. incitations, je suis persuadé que cela peut convaincre plusieurs Québécois de devenir les Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le actionnaires, les propriétaires de leurs ministre de l'Énergie et des Ressources. propres mines québécoises. Il y a deux autres éléments qui, je M. Yves Duhaime (réplique) pense, doivent faire partie d'une telle politique. Le premier, c'est l'implantation M. Duhaime: M. le Président, je d'un code réaliste et soucieux pour assurer la voudrais commencer par la fin parce que j'ai sécurité et la santé des travailleurs dans ce l'impression d'avoir entendu deux discours. Je domaine. C'est clair que l'industrie minière voudrais d'abord disposer des remarques comporte des risques pour la sécurité - parce faites par mon collègue et néanmoins ami de qu'il y a beaucoup de ce travail qui est Notre-Dame-de-Grâce qui nous a parlé de souterrain - et pour la santé des travailleurs. toutes espèces de choses, sauf du projet de L'exemple le plus frappant qu'on connaît loi. tous, c'est celui de l'amiante, qui est plus Dans ses remarques il a, bien sûr, parlé difficile à régler et plus sérieux pour les de SIDBEC, il a parlé de SOQUIP, il a parlé travailleurs que presque n'importe quelle du dossier de l'amiante, du fer, du cuivre, autre industrie au Québec. On n'a jamais j'allais dire de l'or, de l'encens et de la assez porté attention à ces problèmes et le myrrhe - il ne manquait que les rois mages - temps est maintenant arrivé de le faire. et même de Karl Marx. Sauf que, dans ses Cela doit faire partie intégrante d'une remarques, je n'arrive pas à réconcilier son politique minière québécoise intelligente. discours avec le projet de loi. Finalement, je pense qu'une telle Cependant, je crois sentir qu'il y a un politique doit aussi définir les règles du jeu fil conducteur dans ses propos, de vouloir qui existent quant à la fermeture des mines indiquer que, lorsque le gouvernement, que et la mise à pied des travailleurs. Encore ce soit le nôtre ou celui d'autres pays, par une fois, les mines présentes, parce que c'est des entreprises d'État, décide d'aller dans le une ressource qui diminue d'année en année, développement économique, cela est voué il est inévitable qu'elles vont fermer. Les nécessairement à une catastrophe. fermetures des mines et le déplacement des Puisque le député de Notre-Dame-de- travailleurs sont un problème qui, jusqu'ici, Grâce est familier avec les oeuvres de Karl n'ont jamais été réglé d'une façon Marx, que je n'ai pas eu l'occasion de relire satisfaisante. Je souligne ces deux derniers depuis de longues années, je lui suggérerais points: la sécurité et la santé des peut-être de relire la thèse du professeur travailleurs, et une politique humaine Liberman, qui a été retenu à Moscou pendant décente, quant à la réalité de la fermeture quelques années, et qui posait comme des mines, doivent faire partie intégrante principe qu'il fallait que même les sovkhoze d'une politique économique minière au et les kolkhozes devaient être rentables - I Québec qui soit responsable et intelligente. am in the bottom line - et qu'ils devaient Je termine, M. le Président, en invitant faire des profits. le ministre à se mettre au travail et à Je suis heureux cependant de la préparer quelque chose qui soit beaucoup plus contribution du député de Notre-Dame-de- cohérent, beaucoup plus complet, beaucoup Grâce au débat qui apporte un éclairage moins axé sur des décisions irréfléchies, j'allais dire rouge pour ne pas dire russe ou comme l'achat des sociétés qui appartiennent encore soviétique. Je dois confesser que je aux autres et qui ne nous apportent aucun ne lui connaissais pas ce bon compagnonnage, nouvel emploi, aucune idée nouvelle, aucune mais ce sera ici à l'Assemblée nationale pour transformation nouvelle, et dont on n'a pas l'histoire. besoin. On doit plutôt investir nos ressources Je voudrais dire, en réplique et très humaines et financières dans le brièvement, que je suis très heureux qu'enfin développement d'une politique minière le Parti libéral du Québec ait compris que québécoise dont nous pouvons être très fiers ce projet de loi était axé sur le et qui sera beaucoup plus intelligente que ce développement économique. Ce qu'il nous que nous avons jusqu'ici. Merci. restera à obtenir comme explications, puisque ce projet de loi s'inscrit dans le même axe Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le de développement que ce que nous avons fait leader du gouvernement. dans l'amiante, ce sur quoi le Parti libéral n'arrive pas à se rallier au gouvernement sur M. Bertrand: M. le Président, je ne le dossier de l'amiante. 2289

Je voudrais rendre hommage, bien sûr, bien certain que, quant à nous, de mars à au député de Richmond et lui dire, mars, en dedans de douze mois, j'ai comme indépendamment des divergences d'opinions l'impression aujourd'hui que nous sommes en que nous avons sur d'autres dossiers, que, train de livrer la marchandise puisque notre dans ce dossier-ci, dont il a saisi l'ampleur propre parti dans l'Estrie avait inclus dans et la complexité, nous aurons besoin de son son programme un engagement ferme que appui et de celui de son parti. Il a, dans son nous allions procéder dans ce sens. discours, posé un certain nombre de questions Je dois dire, M. le Président, en fort pertinentes sur les procédures de terminant, que ce projet de loi bien sûr, révocation en cours, par exemple, sur la mérite une bonification. Je n'ai pas protection des propriétaires de surface, et l'impression que nous avons un texte final ou dans quelles conditions, dans quel état un texte parfait; nous aurons l'occasion, pourraient être retournés à leurs durant le mois de mars, d'entendre les propriétaires, après des périodes groupes et organismes intéressés qui ont des d'exploration, les terrains qui font l'objet intérêts financiers, des intérêts de d'une révocation. Je voudrais l'assurer que je développement économique dans ce dossier. ne peux pas, dans un discours de deuxième S'il y a des ajustements que nous pourrions lecture, lui répondre ad hoc sur chacune de imaginer ensemble, je voudrais que nous le ces questions, mais je le ferai avec plaisir fassions, parce que ça m'apparaît très lors du débat de troisième lecture ou encore important. Nous touchons à une situation qui en commission parlementaire. remonte à au-delà d'un siècle et les gens de Je dois dire aussi que ce qui s'est l'Estrie, en particulier, se sont enfargés dans annoncé, sur cette motion de deuxième tous ces règlements, dans tous ces systèmes lecture, comme étant un vote favorable au de tenure, de sorte que la région de l'Estrie projet de loi de la part de l'Opposition me n'a pas pu connaître l'essor économique réjouit parce que ce n'est pas sans une minéral auquel elle avait droit. Je dois dire certaine appréhension que j'ai abordé ce que ce projet de loi, M. le Président, met dossier. Je dois dire que les gouvernements fin, dans un premier temps, à un double qui nous ont précédés, qu'ils soient libéraux système de propriété des droits de mine au ou unionistes, n'ont pas voulu toucher à ce Québec, mais que nous avons eu soin de dossier, pour des raisons que j'ignore, je protéger les droits de surface, que les mines l'avoue. Nous aurions besoin d'être solidaires, en exploitation ne sont pas touchées et que du moins, à l'Assemblée nationale, pour que l'ex-propriétaire sera indemnisé. nous puissions bien expliquer à nos J'ai dit tout à l'heure, dans mes concitoyens, de tous côtés et de toutes remarques préliminaires, que nous avons appartenances politiques, qu'il faut que nous même ajouté, dans ce projet de loi, à adoptions cette loi. l'indemnité de nos lois actuelles. Nous avons, (18 heures) bien sûr... Je suis convaincu que mes Je voudrais vous assurer également - et confrères qui sont membres de la Chambre je m'adresse à l'Opposition - que dans les des notaires en feront peut-être leur adios, jours qui viennent - et je tenterai de le mais je voudrais leur dire que, désormais, faire au cours de la semaine prochaine, dans avec l'adoption de ce projet de loi, les les premiers jours - je vous ferai transmettre honoraires qui leur revenaient, les projets de règlement qui découleraient de particulièrement dans la région de l'Estrie, cette loi. pour ce qui est des recherches de titres, Je voudrais aussi vous dire que c'est seront terminés. Je voudrais aussi qu'on avec plaisir que nous avons pu inviter un apporte une attention spéciale, parce que j'ai , certain nombre de groupes qui ont des voulu que, dans le projet de règlement, pour intérêts, bien sûr, directement reliés à ce ce qui est de l'émission des permis spéciaux projet et que nous pourrons entendre en qui suivront la révocation, on fasse en sorte commission parlementaire. que nous soyons le plus larges possible et Je voudrais, par ailleurs, souligner au que nous tenions compte aussi des situations député de Richmond, qui a eu des remarques existantes. Je voudrais dire aussi, en au sujet de mon prédécesseur à ce ministère, conclusion, - parce que je vois que le leader M. Bérubé, que, lors de la passation des du gouvernement me donne le signal que ce pouvoirs dans un ministère, il arrive que l'on serait à peu près l'heure d'accepter se parle. Cette question avait été abordée et l'invitation qu'il nous a faite à son dîner - je voudrais peut-être replacer dans son que ce projet de loi, sans pour autant contexte ce que M. Bérubé avait mentionné. extrapoler dans ce que j'appellerais un Il avait dit essentiellement que, s'il y avait optimisme délirant et irréaliste pour la une volonté régionale qui se traduisait dans région de l'Estrie en particulier, devrait faire une volonté nationale de procéder à la en sorte qu'au moins nous puissions aborder révocation des droits miniers au Québec, il le dossier du développement économique souscrirait à cette demande. Mon collègue de minéral, dans les régions qu'il touche, à Sherbrooke, le ministre du Revenu, l'a dit l'intérieur d'une nouvelle dynamique, surtout aussi dans son discours tout à l'heure. Il est a moindre coût et aussi par des techniques 2290 plus modernes qui, maintenant, seraient Le Vice-Président (M. Jolivet): Nous applicables. Je vous remercie, M. le ajournons donc nos travaux à mardi prochain, Président. 14 heures.

Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette (Fin de la séance à 18 h 07) motion de deuxième lecture du projet de loi no 35, Loi sur la révocation des droits de mine et modifiant la Loi sur les mines, est- elle adoptée?

Des voix: Adopté.

Le Vice-Président (M. Jolivet): Adopté. M. le leader.

Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce projet de loi.

Renvoi à la commission de l'énergie et des ressources

M. Bertrand: M. le Président, je ferais motion maintenant pour que ce projet de loi no 35 soit déféré à la commission parlementaire permanente de l'énergie et des ressources.

Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette motion est-elle adoptée?

Des voix: Adopté.

Le Vice-Président (M. Jolivet): Adopté.

M. Bertrand: J'espère que tout cela sera de nature à réjouir tous nos collègues de l'Assemblée nationale, M. le Président. Assez exceptionnellement, nous sommes en mesure à ce moment-ci, à 18 h 04, en ce jeudi 4 mars de l'année 1982, de faire motion pour ajourner nos travaux à mardi prochain, 14 heures.

Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député de Marguerite-Bourgeoys.

M. Lalonde: M. le Président, je ne sais pas si c'est la rareté des projets de loi que le gouvernement a à nous apporter ou l'efficacité de l'appareil, mais nous allons voter quand même pour cette motion.

Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette motion étant adoptée, M. le leader du gouvernement.

M. Bertrand: M. le Président, je veux simplement indiquer que c'est probablement dû à la collaboration assez extraordinaire que l'Opposition a apportée à nos travaux aujourd'hui et aussi à l'efficacité, bien sûr, des membres de l'équipe ministérielle. Toute cette collaboration - je l'espère - va se poursuivre jusqu'au 21 juin prochain.