BILAN DU COLLOQUE « QUELQUE CHOSE COMME UN GRAND PEUPLE »

Le 30 octobre dernier, à l’hôtel Delta Centre-Ville nationale depuis 1995. La première rassemblait le de Montréal, l’Institut de recherche sur le Québec politologue Alain Noël de l’Université de Montréal organisait la 3e édition de son colloque « Quelque et les constitutionnalistes Patrick Taillon et Benoit chose comme un grand peuple », qui portait sur les Pelletier, respectivement de l’Université Laval et 15 ans du référendum de 1995 et l’évolution de la de l’Université d’Ottawa. Elle a permis de retra- question nationale. L’événement qui a rassemblé cer l’évolution d’un certain blocage constitutionnel plus de 225 participants, a permis de revenir à la fois dans la relation Canada-Québec. Si les trois confé- sur ce moment déterminant dans l’histoire politique renciers ne partageaient pas nécessairement la même du Québec et de s’interroger sur l’évolution de la lecture de la situation et de l’avenir du Québec, ils question nationale depuis 1995. convenaient tous de l’importance de la question constitutionnelle, qui ne peut être mise en marge La journée a commencé avec une conférence d’ou- des autres préoccupations qui dominent le débat verture de Jean-François Lisée, qui était un des prin- public. cipaux stratèges du camp du Oui en 1995. Monsieur Lisée a proposé une conférence en deux volets, La seconde conférence rassemblait le politologue d’abord en revenant sur les erreurs commises par le François Charbonneau, de l’Université d’Ottawa camp du Oui, qui lui ont peut-être coûté la victoire, et les sociologues Jacques Beauchemin ainsi que ensuite en analysant la stratégie à suivre pour gagner Mathieu Bock-Côté, respectivement professeur et un prochain référendum. chargé de cours au département de sociologie de l’UQAM. Alors que François Charbonneau a exa- La conférence de Jean-François Lisée était suivie miné la mutation du nationalisme canadien depuis d’une table ronde qui s’est consacrée à l’étude de la une vingtaine d’années, Jacques Beauchemin a mon- stratégie souverainiste en 1995. Elle était composée tré comment le déploiement de la démocratie des de Louis Bernard, de Louise Beaudoin et de Pierre droits entrait en contradiction avec la reformula- Guillot-Hurtubise. Le premier est revenu sur le plan tion de la question nationale. Mathieu Bock-Côté de transition qu’avait mis au point les souverainistes a quant à lui cherché à situer le référendum de 1995 pour assurer le passage du Québec du statut de dans l’histoire de la question nationale, en montrant province à celui d’État souverain. La seconde s’est ce qui faisait sa spécificité. penchée sur les appuis internationaux du Québec, principalement sur les appuis dont disposait la cause La journée s’est terminée avec une conférence de souverainiste en France. Le troisième a remémoré la la chef de l’opposition officielle à l’Assemblée na- mobilisation de la société civile en faveur du camp tionale et chef du Parti Québécois, , du Oui, en rappelant le contexte et la stratégie qui qui portait sur la gouvernance souverainiste mise avait menée à la création de Partenaires pour la sou- de l’avant par le Parti Québécois. Madame Marois a veraineté. L’impression globale ne laissait pas de soutenu que s’il est aujourd’hui possible d’envisager doute en 1995, les souverainistes avaient atteint un de nouveaux chemins pour atteindre l’indépendance degré de préparation sans précédent. du Québec, l’objectif quant à lui, demeure inchangé. Faire du Québec, un pays! Sur l’heure du midi, le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, a prononcé un discours grandement Le programme, aussi chargé que passionnant, a per- apprécié des participants qui portait sur le blocage mis une mise à jour en profondeur de la question structurel du fédéralisme canadien et la nécessité de nationale. La réussite exceptionnelle de ce colloque reprendre la lutte pour la souveraineté. Selon lui, le confirme le rôle de l’Institut de recherche sur le Canada traverse une crise structurelle qui se joue au Québec dans la diffusion de connaissances indis- désavantage systématique de la nation québécoise. pensables à la compréhension de la question natio- nale. Le colloque « Quelque chose comme un grand L’après-midi a permis la tenue de deux conférences peuple » permet à chaque année de suivre les trans- portant sur l’évolution de la question constitution- formations en profondeur de la question nationale nelle et l’autre sur la transformation de la question au Québec. présente le colloque

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30 octobre 2010 Delta Centre-Ville , Montréal irq.qc.ca Institut de recherche sur le Québec

Fondé en 2002, l’Institut de recherche sur le Québec (IRQ) a pour mission de susciter, de soutenir et de diffuser des recherches et des textes d’opinion sur des sujets tou- chant le développement du Québec, la défense de ses intérêts vitaux et de l’identité qu’ils traduisent. Lieu d’échanges, de concertation et de débats entre les groupes et les individus qui réfléchissent et agissent pour bâtir le Québec, l’IRQ se situe au carrefour de la réflexion et de l’action. Conseil d’administration

Chantale Trottier Gilles Grondin Myriam D’Arcy Patrick Taillon Éric Bédard Équipe de recherche

Gilles Grondin, directeur général Mathieu Bock-Côté, directeur de la recherche Charles-Philippe Courtois, chercheur associé Joëlle Quérin, chercheure associée Guillaume Rousseau, chercheur associé Patrick Taillon, chercheur associé. Comité scientifique

Jacques Beauchemin, professeur titulaire au département de sociologie de l’Univer- sité du Québec à Montréal (UQÀM) Éric Bédard,historien, professeur à l’Université du Québec à Montréal (TÉLUQ) Marc Chevrier, professeur au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) , professeur invité à l’École des Hautes Études Commerciales de Mon- tréal (HEC) Joseph-Yvon Thériault, professeur au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et directeur de la Chaire de recherche du Canada en Mondialisation, citoyenneté et démocratie. 2 « Quelque chose comme un grand peuple »

15 ans plus tard : le référendum de 1995 et l’évolution de la question nationale

Cet événement portant sur «le référendum de 1995 et l’évolution de la question nationale» représente la troisième édition de la série de colloques « Quelque chose comme un grand peuple » tenue sur une base annuelle par l’Institut de recherche sur le Québec. La série de colloques « Quelque chose comme un grand peuple » porte sur les grands enjeux touchant à l’avenir de la question nationale et de l’identité québécoise.

L’édition 2010 de ce colloque aura néanmoins une portée singulière. Nous le savons, 2010 était une année commémorative. S’y sont croisés entre autres le trentième anniversaire du premier référendum, le vingtième anni- versaire de l’échec de l’accord du Lac Meech et le quinzième anniversaire du deuxième référendum sur la souveraineté. Ces événements participaient tous de prêt ou de loin au même cycle politique inauguré par la Révolution tranquille et se répondaient l’un l’autre dans le parcours de la question nationale.

Moment singulier de l’histoire récente, le référendum de 1995 a moins réglé la question nationale qu’il n’en a reporté la résolution. De la même manière, 1995 annonce une mutation de la question nationale dont nous sommes les contemporains. Ce ne sont pas seulement les relations avec le Canada qui se transforment, c’est aussi l’identité québécoise qui voit ses paramètres se reconfigurer. En fait, la question nationale n’a pas fini d’évoluer.

Le 3e colloque « Quelque chose comme un grand peuple » reviendra sur ce cycle politique dans l’histoire de la question nationale et du nationalisme en donnant une attention particulière au référendum de 1995. Il s’agira de situer le référendum de 1995 dans l’histoire de la question nationale.

Ce colloque rassemblera des acteurs de cette période importante de notre histoire collective ainsi que des universitaires et analystes de la scène po- litique. Dans la séance du matin, il permettra de revenir sur l’événement référendaire en lui-même. En après-midi, il offrira deux ateliers, le premier sur l’évolution de la question constitutionnelle depuis 1995, le second sur la transformation de la question nationale.

3 Horaire de la journée

8h30 Période d’inscription

9h30 Conférence d’ouverture Jean-François Lisée, directeur exécutif du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉ- RIUM), chroniqueur et blogueur Comment gagner le dernier référendum… et le prochain!

10h10 Retour sur le référendum : témoignages des acteurs Louise Beaudoin, députée de Rosemont, ex-ministre déléguée aux affaires intergouvernementales canadiennes et ex-ministre de la Culture et des Communications La reconnaissance internationale d’un Québec souverain : les alliances nécessaires

Pierre Guillot-Hurtubise, associé principal – Octane Stratégies et Communications et ancien coordonnateur de la coalition Partenaires pour la souveraineté La société civile au coeur de la campagne référendaire.

Louis Bernard, avocat et ancien haut-fonctionnaire du Gouver- nement du Québec Le Québec était prêt

12 h 30 Conférence du midi Gilles Duceppe, chef du Bloc Québécois 20 ans après l’échec du Lac Meech et 15 ans après le référen- dum, que réserve l’avenir pour le Québec?

4 Horaire de la journée

14h00 Atelier au choix Atelier 1 : L’évolution de la question constitutionnelle Benoit Pelletier, professeur de droit constitutionnel à l’Univer- sité d’Ottawa et ex-ministre délégué aux Affaires intergouver- nementales canadiennes 15 ans après : où en sommes-nous?

Alain Noël, professeur de science politique à l’Université de Montréal La transformation du fédéralisme canadien depuis 1995: ou- vert ou fermé le magasin général?

Patrick Taillon, professeur de droit constitutionnel à l’Univer- sité Laval Québec/Canada : quelles tendances pour quel avenir?

Atelier 2 : La transformation de la question nationale depuis 1995 Jacques Beauchemin, sociologue et professeur de sociologie à l’Université du Québec à Montréal 15 ans plus tard : l’indifférence douce?

Mathieu Bock-Côté, sociologue et directeur de la recherche de l’IRQ 1995-2010 : nouvelle époque ou parenthèse?

François Charbonneau, professeur de science politique à l’Uni- versité d’Ottawa Le Canada comme idéal moral : quelques réflexions sur le na- tionalisme canadien dans son rapport à la nation québécoise.

16h00 Conférence finale Pauline Marois, chef du Parti Québécois Rompre avec l’attentisme

16h30 Vin d’honneur 5 Conférenciers

Jacques Beauchemin est professeur titulaire au dé- partement de sociologie de l’Université du Qué- bec à Montréal. Il se spécialise en sociologie de la société québécoise, en sociologie politique et en analyse du discours. Dans le domaine de la sociologie du Québec, il s‘est intéressé aux trans- formations de la question nationale québécoise dans le contexte de la mondialisation et de la judi- ciarisation croissante de la régulation des rapports sociaux. Plus récemment, ses travaux ont porté sur les transformations de la question nationale québécoise à la lumière de la recomposition de la communauté politique désormais caractérisée par son pluralisme. Il inter- roge ainsi la question de la mémoire et de l’appartenance dans les sociétés ouvertes et plurinationales. Il a fait paraître, en 2002 chez VLB éditeur, L’his- toire en trop. La mauvaise conscience des souverainistes québécois portant sur cette question. En 2004, il a fait paraître « La société des identités. Éthique et politique dans le monde contemporain », chez Athéna.

Louise Beaudoin, titulaire d’une maîtrise en his- toire de l’Université Laval à Québec, a été direc- trice de cabinet du ministre des affaires intergou- vernementales du Québec (1976-1981), déléguée générale du Québec à Paris (1984-1985). Élue dé- putée du Parti Québécois dans la circonscription de Chambly en 1994 et réélue en 1998, elle a été, pendant ces deux mandats (1994-2003), ministre déléguée aux affaires intergouvernementales cana- diennes, ministre de la Culture et des Communi- cations, ministre responsable de la Charte de la langue française, ministre des Relations internatio- nales et ministre responsable de la Francophonie. Elle a été membre asso- ciée au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CERIUM) et coordonnatrice du Réseau Francophonie rattaché au CERIUM (2007-2008). Enfin, elle a été élue députée du Parti Québécois dans la circonscription montréalaise de Rosemont aux élections générales du 8 décembre 2008. Elle est actuellement porte-parole de l’opposition officielle en matière de Relations internationales et de Francophonie, de Laïcité et de Condition féminine. 6 Conférenciers

Louis Bernard est diplômé en droit et membre du barreau. En 1964, il commence une longue carrière au sein de la fonction publique du Québec. Il y sera, notamment, sous-ministre adjoint au ministère des Affaires intergouvernementales, chef de cabinet du chef de l’opposition, puis, en 1976, chef de cabinet du premier ministre. En 1977, il est secrétaire géné- ral associé à la Réforme électorale et parlementaire où il contribue à l’élaboration de plusieurs lois im- portantes pour la démocratie québécoise. Par la suite, Me Bernard est nommé secrétaire général du Conseil exécutif, poste qu’il occupera de 1978 à 1985, puis de 1994 à 1995. La contribution exceptionnelle de Louis Bernard au développement de la fonction publique québécoise a été reconnue par l’Institut d’administration publique du Canada qui lui a décerné la médaille d’or Vanier, et par l’Institut d’administration publique du Québec qui lui a attribué son Prix d’excellence. M. Bernard a été nommé Officier de l’Ordre national du Québec en 2000.

Mathieu Bock-Côté est directeur de la recherche à l’Institut de recherche sur le Québec. Candidat au doctorat en sociologie à l’Université du Québec à Montréal, il est aussi chargé de cours en sociologie à l’Université du Québec à Montréal. Auteur de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007) et codirecteur avec Jacques Beau- chemin de La cité identitaire (Athéna, 2007), il est aussi l’auteur de nombreux articles parus dans plu- sieurs revues scientifiques, notammentRecherches sociographiques, Globe, la Revue canadienne de science politique et le Bulletin d’histoire politique. Ses recherches portent sur la sociologie de la question nationale, sur les questions entourant le multiculturalisme dans les sociétés occidentales ainsi que sur l’histoire des idéologies de gauche. Mathieu Bock-Côté collabore aussi sur une base hebdomadaire au quotidien 24h ainsi qu’à l’émission Isabelle le matin au 98,5fm, en plus d’être chroniqueur à l’émission Dumont 360. On peut le lire régulièrement dans L’Action nationale.

7 Conférenciers

François Charbonneau est professeur à l’École d’études politiques de l’université d’Ottawa et dé- tenteur d’un doctorat d’études politiques de l’École des hautes études en sciences sociales (Paris). Il est spécialiste des questions identitaires, à la fois des identités majoritaires (États-Unis et Canada) et des identités minoritaires (francophonie canadienne). Il a été boursier doctorant de la Fondation Baxter et Alma Ricard (2000-2003) pour l’excellence de son dossier académique et sa contribution remarquée à la vie communautaire en Ontario français. Il a di- rigé un ouvrage collectif paru en octobre 2008 sur les défis que pose la diversité à la transmission des histoires nationales aux éditions P.I.E. Peter Lang - Éditions scientifiques internationales (Bruxelles, Belgique). Avant d’entamer sa carrière de professeur, François Charbonneau a occupé les fonctions de Directeur général de l’Association des universités de la francophonie canadienne. Il est l’actuel directeur de la revue Argument, et fondateur du Groupe de recherche sur le statut du français au Canada.

Élu pour la première fois député de Laurier— Sainte-Marie à la Chambre des communes en 1990, Gilles Duceppe est le premier député élu sous une bannière souverainiste à siéger à Ottawa. Gilles Duceppe a été élu chef du Bloc Québécois le 15 mars 1997. Il avait auparavant été nommé chef du Bloc Québécois et chef de l’Opposition offi- cielle par intérim, en 1996, de même que leader parlementaire de l’Opposition officielle en février 1997. En plus de son travail de parlementaire, Gilles Duceppe a occupé les fonctions de membre suppléant à la Commission Bélanger-Campeau, de membre de l’exécutif national du Mouvement—Québec, de président de la campagne de financement du Bloc Québécois en 1993 et de coprésident de la campagne référendaire de 1995. Il est l’auteur de deux ouvrages, Question d’identité, paru en 2000 et Gilles Duceppe : entretiens avec Gilles Toupin, qui vient tout juste de paraître.

8 Conférenciers

Pierre Guillot-Hurtubise a été président de syndicat à 17 ans puis conseiller syndical à la CSN dès l’ob- tention d’un baccalauréat en relations industrielles, il devient en 1990 le premier président d’associa- tion de la circonscription de Laurier-Ste-Marie, re- présentée par M. Gilles Duceppe. Son engagement l’amène à la coordination nationale de Partenaires pour la souveraineté de 1994 à 1997; à ce titre, il coordonne la participation des grands organismes de la société civile à la campagne référendaire de 1995. Il sera par la suite pendant cinq ans respon- sable des relations avec les groupes socioécono- miques au sein du cabinet du chef du Bloc Québécois; on lui confie alors le mandat de mener à bien les chantiers de réflexion du Bloc Québécois, en étroite relation avec M. Pierre Paquette qui les coordonne. Depuis 2002, il conseille de nombreuses institutions gouvernementales, municipales, para- publiques et privées au sein d’Octane Stratégies dont il est aujourd’hui as- socié principal. Conseiller stratégique aguerri en affaires publiques, il est un spécialiste de l’acceptabilité sociale des grands projets de développement.

Jean-François Lisée a été conseiller pendant cinq ans des premiers ministres québécois Jacques Pa- rizeau et , plus particulièrement au sujet des dossiers portants sur les affaires in- ternationales. Il est aussi l’un des architectes de la stratégie référendaire de 1995. Outre sa carrière politique, il a été journaliste pendant près de 20 ans, années durant lesquelles il a notamment été correspondant à Paris et à Washington pour des médias québécois et français. Depuis sa fonda- tion en 2004 il le directeur exécutif du CÉRIUM, le Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, dont Dans l’OEil de l’aigle, sur la politique américaine face au mouvement indépendan- tiste, qui lui valut le prix du Gouverneur Général, Pour une gauche efficace et Imaginer l’après crise. Il est également chroniqueur et blogueur pour le magasine L’actualité.

9 Conférenciers

Pauline Marois détient un baccalauréat en service social de l’Université Laval (1971), ainsi qu’une maîtrise en administration des affaires (MBA), HEC Montréal (1976). La députée de Charlevoix est la personne qui a occupé les plus diverses et impor- tantes fonctions gouvernementales au Québec. Dès son élection en 1981, Pauline Marois a été nom- mée au ministère d’État à la Condition féminine, sous le gouvernement de René Lévesque. En plus d’avoir occupé le poste de vice-première ministre du Québec, Pauline Marois a dirigé des ministères cruciaux, dont les importants portefeuilles des Fi- nances, de l’Éducation et de la Santé et Services sociaux. Après deux tenta- tives visant à prendre la direction du Parti Québécois, en 1985 et en 2005, Pauline Marois est devenue chef de la formation souverainiste le 26 juin 2007. Elle est la première Québécoise élue comme chef d’un parti politique.

Alain Noël est professeur de science politique à l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur les politiques sociales et sur le fédéralisme en perspective comparée et, plus largement, sur la po- litique au Canada et au Québec. Son dernier livre, La gauche et la droite : un débat sans frontières, écrit en collaboration avec Jean-Philippe Thérien, est paru en septembre 2010 aux Presses de l’Uni- versité de Montréal. Alain Noël préside actuelle- ment le comité de direction du Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion. Auparavant, il a aussi été vice-président du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture et membre de la Commission sur le déséquilibre fiscal, ainsi que professeur invité à l’Institut d’études politiques de Grenoble, à l’Institut d’études politiques de Lyon et à la School of Social Welfare de l’Université de Californie à Berkeley. Il commente régulièrement l’actualité politique québécoise et canadienne dans les médias, et est l’auteur d’une chronique mensuelle dans la revue de l’Institut de recherche en politiques publiques, Options politiques.

10 Conférenciers

Benoit Pelletier est avocat et membre du Barreau. Depuis 1990, il est professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa. En 1998, Benoît Pelletier s’est vu décerner le Prix d’excellence en enseignement de l’Université d’Ottawa. Il a aussi assumé la fonction de doyen adjoint à la Faculté de droit de cette université de 1996 à 1998. Pen- dant dix ans, Benoît Pelletier a représenté la cir- conscription de Chapleau à l’Assemblée nationale du Québec. Il a été ministre du gouvernement du Québec pendant près de six ans. À ce titre, il a notamment été responsable des Affaires intergou- vernementales canadiennes, de la Francophonie canadienne, des Affaires autochtones et de la Réforme des institutions démocratiques. Il est l’au- teur de nombreuses publications à caractère scientifique, dont un important traité sur la modification constitutionnelle au Canada (paru en 1996). Il vient tout juste de publier aux Presses de l’Université Laval un important essai politique intitulé : Une certaine idée du Québec. Parcours d’un fédéraliste. De la réflexion à l’action.

Patrick Taillon détient un doctorat à l’Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Il est professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval où il enseigne le droit constitutionnel et le droit administratif. Ses intérêts de recherche portent sur la démocratie ré- férendaire, les rapports entre la primauté du droit et les théories de la démocratie, sur les modes d’exercice du pouvoir constituant de même que sur le renouvellement et l’évolution du fédéralisme canadien. Il s’est vu décerner le prix de la jeune recherche en droit comparé remis par la Société de législation comparée de Paris de même qu’une allocation du Ministère français de la recherche à la suite du dépôt de son mémoire intitulé Les modalités du contrôle des normes référendaires par la justice constitutionnelle effectué dans le cadre du programme de DEA de droit public comparé des États européens de l’Université Paris 1. Engagé politiquement, Patrick Taillon a par le passé présidé le Comité national des jeunes du Parti Québécois.

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