IVe REPUBLIQUE ------Unité - Progrès - Justice VIIe LEGISLATURE ------ASSEMBLEE NATIONALE

PREMIERE SESSION ORDINAIRE ------

PROCES-VERBAL DE LA SEANCE PLENIERE DU JEUDI 12 AVRIL 2018

Président de séance :

Son Excellence Monsieur Alassane Bala SAKANDE Président de l’Assemblée nationale

Secrétaires de séance :

. Mr Alpha OUSMANE Cinquième secrétaire parlementaire

. M. Dissan Boureima GNOUMOU Huitième secrétaire parlementaire

Ordre du jour: Discours de Son Excellence Monsieur le Premier ministre, Chef du gouvernement, sur la situation de la Nation.

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L’Assemblée nationale s’est réunie en séance plénière, le jeudi12 avril 2018, sous la présidence de monsieur Alassane Bala SAKANDE, Président de l’Assemblée nationale. Il était assisté au présidium de messieurs Alpha OUSMANE et Dissan Boureima GNOUMOU, respectivement cinquième et huitième secrétaires parlementaires, assurant les fonctions de secrétaires de séance.

Le gouvernement était représenté par monsieur Paul Kaba THIEBA, Premier ministre, Chef du gouvernement, assisté des membres de son gouvernement.

Les personnalités suivantes prenaient également part à cette séance : ‐ Madame et messieurs les Présidents d’institution ; ‐ Mesdames et messieurs les membres du corps diplomatique ; ‐ Mesdames et messieurs les représentants des organisations internationales et interafricaines ; ‐ et de nombreuses autres personnalités.

Le Président de l’Assemblée nationale fait son entrée dans l’hémicycle. Le public est debout pour l’accueillir, tandis qu’il gagne le fauteuil présidentiel.

- Il est 10 heures 12 minutes -

Le Président Mesdames et messieurs les députés, bonjour,

Excellence monsieur le Premier ministre,

Mesdames et messieurs les Membres du gouvernement,

Représentants des organisations internationales,

Excellence messieurs les ambassadeurs,

Chers invités.

Bonjour.

La séance est ouverte.

Monsieur le secrétaire parlementaire, veuillez procéder à l’appel nominal des députés. 3

Monsieur le Secrétaire parlementaire c’est lequel ? C’est le Bobo ou c’est le Peulh ?

C’est vous ? D’accord !

Veuillez procéder à l’appel nominal des députés, s’il vous plait.

C’est un cocktail qui ne saurait prendre, une coalition entre un Bobo et un Peulh.

M. Alpha OUSMANE Cinquième Secrétaire parlementaire

Honorables députés, bonjour.

(Monsieur Alpha OUSMANE procède à l’appel nominal des députés) Excellence monsieur le Président, nous avons :  13 absents excusés,  00 absent non excusé,  114 présents  08 procurations,  122 votants.

Président

Merci monsieur le Secrétaire parlementaire.

Veuillez, la prochaine fois, à ne pas appeler les pseudonymes des uns et des autres. Sinon vous-même avec votre accoutrement, on peut dire quelque chose sur vous.

Ainsi donc, nous avons 122 votants pour ce jour, l’Assemblée nationale dans tous les cas est toujours en nombre pour délibérer et pour régler son ordre du jour.

A présent je m’en vais vous lire quelques annonces, mesdames et messieurs les députés sont informés qu’il a été mis à leur disposition auprès des présidents des groupes parlementaires, le procès-verbal de la séance plénière du jeudi 22 mars 2018. A ce jour aucun amendement n’est parvenu à la présidence de l’Assemblée nationale. 4

En application des dispositions de l’article 64, alinéa 3 de notre règlement, ce procès-verbal est considéré comme adopté.

Mesdames et messieurs les députés, l’ordre du jour de ce matin sera consacré exclusivement au discours de Son Excellence Monsieur le Premier ministre, Chef du gouvernement, Monsieur Paul Kaba THIEBA, sur la situation de la nation.

Excellence monsieur le Premier ministre, l’Assemblée nationale se réjouit de vous accueillir, à l’hémicycle. Ce matin. Au nom de la représentation nationale, je vous souhaite la bienvenue.

Aux termes de l’article 109, alinéas 2 et 3 de notre Constitution, je cite : « le Premier ministre expose directement aux députés la situation de la Nation lors de l’ouverture de la première session de l’Assemblée. Cet exposé est suivi de débat, mais ne donne lieu à aucun vote ».

Monsieur le Premier ministre, à travers la Représentation nationale, c’est à l’ensemble du peuple burkinabè que vous exposerez la situation de la nation et la politique menée par votre gouvernement, en vue de répondre aux préoccupations quotidiennes des Burkinabè sur la marche de notre pays. Votre discours constitue donc un temps fort de cette session et je ne doute pas que ce sera l’occasion pour vous, de donner aux députés et au peuple burkinabè, des indications utiles et précieuses permettant d’apprécier l’évolution de notre pays vers le progrès, l’excellence et la prospérité.

Excellence Monsieur le Premier ministre, à présent si vous êtes prêt, on peut vous donner la parole pour que vous puissiez prononcer votre discours.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Mesdames et messieurs,

L’honneur me revient une fois de plus de me présenter devant vous pour m’acquitter du devoir qui m’incombe, en tant que chef du gouvernement, de prononcer le discours sur la situation de la Nation, et cela conformément aux dispositions de l’article 109 de notre Constitution comme vient de le rappeler Monsieur le Président de l’Assemblée nationale. 5

Comme vous le savez, le 31 janvier dernier, il a plu à Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, de me reconduire à la tête du gouvernement du Burkina Faso pour mettre en œuvre le Plan national Développement économique et social, mettre fin à la pauvreté et placer notre pays sur une trajectoire de croissance forte durable et inclusive.

Vous comprendrez, dès lors, que mes premiers mots devant la représentation nationale, soient d’exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance au Chef de l’État pour sa confiance renouvelée. C’est une grâce divine, c’est un sacerdoce que d’avoir l’opportunité de servir son pays à un niveau aussi élevé de responsabilité au côté d’un homme comme le Président du Faso, un homme d’Etat, un patriote, un homme d’épaisseur. C’est un privilège que d’avoir la possibilité de servir son pays auprès de lui. C’est donc avec toute l’énergie dont je dispose et avec joie que je tacherai de m’acquitter de mon devoir à ses côtés.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Mesdames et messieurs,

En rentrant dans l’hémicycle ce matin, j’ai immédiatement ressenti un grand absent, l’absence d’un camarade qui nous manque tous, celui qui nous manque tant, celui qui, l’année dernière encore avait présidé cette cérémonie. Hélas, le 19 août 2017, il nous a quittés. Notre pays a précocement perdu l’un de ses fils les plus valeureux, le Docteur Salifou DIALLO, à un moment où nous avions encore besoin de lui pour remporter avec notre peuple de nouvelles batailles sur le front de la construction nationale. En effet, Salifou DIALLO a été un exemple d’engagement constant pour la justice sociale, pour la liberté, pour la démocratie et la paix. Permettez-moi de saluer du haut de cette tribune, sa mémoire.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Durant l’année écoulée, notre pays a été durement éprouvé par les attaques terroristes au cours desquelles nous avons perdu de nombreuses vies humaines. Certains dans la fleur de l’âge, des jeunes qui sont tombés pour défendre la patrie. Au nom du gouvernement, je voudrais exprimer ma solidarité et ma compassion à toutes les victimes et aux familles éplorées de ces lâches agressions contre notre peuple. Pour honorer la mémoire de Salifou DIALLO et de celle des victimes du 6 terrorisme, je voudrais vous inviter à observer une minute de silence, s’il vous plait.

Je vous remercie

Honorables députés, s’agissant de la guerre que nous imposent les terroristes, je voudrais inviter tous les Burkinabè à l’union sacrée pour défendre la mère patrie que nos ancêtres nous ont léguée et que nous avons le devoir de transmettre aux générations futures. Nous devons, pour cela, transcender nos émotions, nos différences partisanes pour préserver l’essentiel, à savoir, la liberté, la démocratie, l’amour de la patrie, notre souveraineté. Ce combat n’est pas uniquement celui des Forces de défense et de sécurité. C’est le combat de tous les Burkinabè, jeunes et moins jeunes, de toutes les régions du Burkina Faso, de toutes les confessions religieuses. Chacun doit contribuer par ses moyens à démasquer les terroristes en coopérant avec les Forces de défense et de sécurité pour neutraliser ensemble ces ennemis de notre peuple, ces ennemis de notre vivre ensemble et ces ennemis de la paix au Burkina Faso. Le peuple burkinabé dans son histoire n’a jamais fléchi devant l’adversité

Applaudissements.

Et il ne fléchira jamais. C’est le lieu pour moi de saluer en particulier la bravoure et le professionnalisme de nos forces de défense et de sécurité et de tous ceux qui participent courageusement au péril de leur vie à la défense de la patrie.

Excellence Monsieur le Président,

Le 8 septembre 2017, vous avez été porté à la tête de notre Parlement. Votre sens élevé du devoir et de l’écoute, votre attachement profond aux valeurs républicaines, vous permettront, j’en suis convaincu, d’assumer votre noble et exaltante mission et faire assumer au Parlement, toutes ses responsabilités afin de répondre aux attentes de notre peuple. Aussi, voudrais-je, en cet instant solennel, vous exprimer mes félicitations.

Applaudissements.

Mes félicitations pour votre brillante élection et vous formuler tous mes vœux de plein succès dans votre mission. Mes compliments vont aussi aux autres membres du bureau de l’Assemblée nationale qui vous assistent dans cette lourde charge et à l’ensemble des honorables députés ici présents.

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Excellence Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Mon message central à vous-mêmes ici présents et à travers vous à l’ensemble du peuple burkinabè, aujourd’hui, ce matin, c’est un message de confiance en l’avenir de notre peuple car le Burkina nouveau est en marche.

Applaudissements.

Le Burkina est en marche car nous avons préservé et consolidé nos valeurs fondamentales que sont : la liberté, la démocratie, la justice et approfondi l’état de droit et les droits humains.

Le Burkina est en marche vers le progrès car mon gouvernement met en œuvre une politique de rupture en luttant contre les inégalités sociales et la corruption dans notre pays. Notre pays est sur la voie de l’émergence car, avec l’opérationnalisation du Plan National de Développement Economique et Social, le taux de croissance de l’économie nationale devrait s’amplifier en 2018, en 2019 et en 2020. Notre économie nationale en affichant en 2017 un taux de croissance de 6,7% a déjà renoué avec un taux de croissance qui est au niveau du potentiel comme le disent les spécialistes, ce qui permettra sur la durée, de mettre fin à la pauvreté et d’élever substantiellement le niveau de vie des Burkinabè. On ne développe pas un pays en un an ou en deux ans, il faut une croissance cumulée forte pendant au moins une ou deux dizaines d’années pour mettre fin à la pauvreté. Mais déjà le Burkina est sur la bonne voie. Nous sommes déjà sur la voie du redressement. Pour mémoire, je voudrais vous indiquer que le taux de croissance de la richesse nationale était ressorti en 2015 à 4%, en 2014 à 4,4% et 2016 à 5,9%. Ce qui montre bien que la trajectoire est ascendante et va dans le bon sens.

Le Plan national de Développement économique et social (PNDES) est notre boussole, notre espérance et notre guide pour sortir notre pays de la pauvreté et le placer sur le sentier de l’émergence. Le PNDES est notre instrument pour bâtir avec le peuple, un modèle économique et social fondé sur la création de richesses, sur la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, tout en assurant pour tous, l’égalité d’accès à la santé et à l’éducation.

La mise en œuvre réussie de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans est l’illustration de cette volonté forte de mon gouvernement. Elle sera amplifiée dès cette année et progressivement durant le reste du quinquennat par l’opérationnalisation de l’Assurance Maladie universelle en faveur de tous les Burkinabè. 8

La mise en œuvre réussie du PNDES requiert cependant de notre part, la constance dans l’effort (insistance) ce n’est pas en un mois, deux mois qu’on peut mettre un pays sur le sentier du développement. Il faut la durée, il faut la persévérance ; il faut des larmes, il faut de la sueur et c’est sur ce sentier que nous sommes. Je répète, il faut la constance dans l’effort pour relever deux défis majeurs : la lutte contre le terrorisme et l’approfondissement de la cohésion nationale qui sont les deux principales menaces à notre pays aujourd’hui, à notre démocratie et à notre avenir.

Oui, plus que jamais nous devons rester unis et déterminés pour éradiquer le terrorisme qui constitue une grave menace pour notre sécurité nationale. Il y a à peine quelques semaines, notre capitale a été ensanglantée par des attaques d’une violence inouïe. Les locaux de l’Etat-major de notre armée nationale ont été attaqués en même temps que ceux de l’Ambassade de France. Le mode opératoire des terroristes nous commande de nous adapter constamment à l’évolution de la menace. Ce travail est d’ores et déjà en cours.

Conformément à la politique définie par le Président du Faso, la réponse du gouvernement à la question du terrorisme repose sur deux piliers à savoir une approche purement sécuritaire et une approche centrée sur la lutte contre la pauvreté. S’agissant du premier pilier de notre stratégie, je puis vous assurer que le gouvernement a pris les mesures idoines pour renforcer les capacités opérationnelles et logistiques de nos forces de défense et de sécurité.

En ce qui concerne le second pilier de notre politique, il repose sur notre capacité à couper les terroristes de leurs bases sociales. C’est pourquoi, nous avons mis en œuvre le Plan d’Urgence du Sahel (PUS) ; ce plan, vous le savez, est doté d’un montant total de 445 milliards de FCFA sur quatre ans, et permettra d’accélérer la lutte contre la pauvreté dans les régions du nord et du sahel de notre pays et de réduire considérablement la vulnérabilité des populations à l’extrémisme violent provoqué notamment par des discours religieux radicaux. Au demeurant, comme je l’ai indiqué précédemment, la meilleure réponse au terrorisme c’est notre unité, c’est notre détermination commune à préserver notre vivre ensemble, notre civilisation. Tous les Burkinabè doivent se sentir concernés par cette lutte au-delà de leur différence partisane et tous les Burkinabè doivent coopérer avec les forces de défense et de sécurité. Le mot d’ordre du gouvernement, oui le mot d’ordre est « zéro sanctuaire pour les terroristes au Burkina Faso » il ne doit pas y avoir un sanctuaire pour les terroristes ni au nord ni au sud, ni à l’est ni à l’ouest.

Le second défi majeur auquel notre peuple est confronté, sur le sentier de l’émergence, honorables députés, c’est la cohésion nationale qui est mise mal par la recrudescence des revendications sociales, l’impatience sociale qui se traduit aussi par la multiplication des mouvements sociaux et des revendications 9 salariales qui menacent gravement notre équilibre macro-économique et notre capacité à dégager les ressources internes pour assurer le financement des investissements. Sans épargne budgétaire, sans ressources intérieures, il est impossible de maîtriser son développement, il est impossible de financer les investissements qui vont assurer l’avenir de nos enfants, il est impossible de financer l’université, l’école, l’agriculture, l’élevage, les infrastructures routières, ferroviaires et l’énergie.

Il faut que nous arrivions à maîtriser l’évolution de nos dépenses, c’est une nécessité vitale. C’est dans le but de renforcer la cohésion sociale, que mon gouvernement a créé le Haut Conseil pour le dialogue social. C’est également dans le but de renforcer la cohésion sociale que mon gouvernement a créé le Haut Conseil pour le Dialogue social. C’est également dans ce but que, conformément aux instructions du Président du Faso, mon gouvernement a lancé le 28 février 2018 dernier la conférence sur la réforme du système de rémunération des agents publics de l’Etat. Cette conférence dont les travaux sont en cours, vise deux objectifs principaux. J’ai entendu tellement de contre vérité sur les objectifs de cette conférence, qu’il me semble indispensable de pouvoir rappeler les objectifs réels que le gouvernement vise à travers l’organisation de cette conférence.

Le premier objectif consiste à formuler des propositions de nature à assurer la viabilité du cadre macro-économique du pays en réduisant le rythme d’évolution des dépenses courantes, singulièrement celles de la masse salariale.

En effet, l’analyse des données révèle une forte évolution des dépenses en personnel depuis quelques années. Elles sont passées ainsi de 332,34 milliards en 2012 à 618 milliards en 2017, soit une variation de près de 86%, les dépenses en personnel. En tenant compte de la hausse des prix, il ressort que les dépenses en personnel ont augmenté à un taux annuel moyen de 11,72% entre 2012 et 2017. Or, sur la même période, la richesse nationale, puisqu’on ne distribue que ce qu’on produit, sur la même période la richesse nationale en termes réels mesurée par le PIB n’a augmenté que de 5,4% par an et pendant ce temps la masse salariale augmente de 11,72%. Donc cela veut dire quoi ? Que nous vivons au-dessus de nos moyens. C’est cela la réalité.

Donc c’est pourquoi la Conférence que j’ai eu l’honneur de lancer a pour objectif de nous permettre de réfléchir tous ensemble sans apriori, sans sectarisme sur cette réalité, même dans une famille on ne peut pas vivre au-dessus de nos moyens a fortiori au niveau d’un Etat. Il est bon que l’on puisse s’assoir et discuter sur les solutions que nous pouvons trouver pour réduire le train de vie de l’Etat, maîtriser les dépenses courantes, maîtriser la masse salariale, dégager une épargne budgétaire pour financer les investissements et assurer l’avenir de nos enfants. C’est cela l’enjeu. Tous ceux qui racontent autre chose sont des charlatans qui ne cherchent… 10

Applaudissements.

Plus récemment, nous avons enregistré un taux de croissance annuelle des dépenses en personnel de 18,33% en 2016 et de 11,55% en 2017. Sous l’effet de cette évolution, les dépenses courantes se sont accrues s’établissant à plus de 61,3% des dépenses budgétaires. Pour les dépenses courantes, il suffit de prendre les dépenses en personnel ajoutés aux dépenses de fonctionnement. Au total 61,3% en 2017 après 67,2% en 2016. Corrélativement, les dépenses de personnel absorbent de plus en plus l’essentiel des recettes fiscales, 50% en 2017, le ratio, masse salariale sur recette fiscale qui montre la part de recette fiscale qui est absorbée par les dépenses du personnel.

En 2017, on est à 50%, en 2016 on est à 51,6% et en 2015 à 50,4% or tout le monde sait que la norme édictée par l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest africaine), c’est un maximum de 35% et cela ne gêne personne excusez-moi cela semble ne gêner personne.

Rires

Ce rythme d’expansion des dépenses salariales et des dépenses courantes, relativement à la richesse nationale, ce n’est pas l’évolution absolue, mais c’est l’évolution de la masse salariale par rapport à la richesse nationale qui est tout simplement insoutenable à terme, car elle réduit la compétitivité de notre économie nationale tout en privant l’Etat des ressources nécessaires au financement propre des investissements. Tous ceux qui disent le contraire sont des charlatans. Ils vont aller chercher de l’étranger ailleurs ou aller faire autre chose pour trouver de l’argent. On sait d’où cela vient mais nous, ce n’est pas la politique que nous voulons faire, nous voulons que le Burkina Faso soit un pays bien géré, un pays responsable, c’est cela que nous voulons et c’est pourquoi il est important que nous ayons une réflexion responsable sur nos problèmes. Voilà les réalités.

Le second objectif de cette conférence nationale vise à réconcilier les Burkinabè avec leur fonction publique en rétablissant les fondements d’équité, de justice, de mérite et d’égalité. Il est temps de mener une réflexion collective sur la multiplication effrénée des statuts autonomes, les disparités de traitement entre les agents et les maquis, les primes et autres fonds communs qui sont sources de tant de frustrations entre fonctionnaires et entre Burkinabè. J’ai eu la chance et le privilège de discuter avec plusieurs organisations syndicales sur leur plateforme, j’avoue que c’est inquiétant, toutes les revendications tournent autour des grilles indiciaires, autour des grilles indemnitaires, autour du statut autonome cela ne peut pas continuer ainsi. 11

Des fois je m’aperçois que quand vous regarder les traitements indiciaires d’agents qui sont recrutés dans la fonction publique avec le niveau BEPC, vous voyez que certains, parce qu’ils bénéficient d’un statut autonome, ils ont le même niveau de salaire que des agents de la fonction publique qui ont été recrutés avec un niveau de BAC+5, niveau A1. C’est cela la réalité aujourd’hui. Et cette tendance est en train de s’amplifier sous nos yeux. Comment voulez-vous que les fonctionnaires soient très motivés ? Comment voulez-vous que les travailleurs soient très motivés devant cette situation ? C’est tout simplement insoutenable.

Voici les deux objectifs de cette conférence que nous avons convoquée : rétablir l’équité et rétablir également la soutenabilité des finances publiques, dégager une épargne budgétaire pour pouvoir financer les investissements prioritaires du Plan national de développement économique et social. C’est cela la réalité, c’est cela nos objectifs. Et cette conférence nous l’avons convoquée sans apriori. C’est pour que nous puissions avoir un regard lucide, responsable, patriotique sur nos problèmes. Je ne vais pas à cette conférence avec les ministres pour imposer des décisions, c’est pour que nous soyons tous lucides. Que nous regardions la situation en face et que nous puissions réfléchir sur les solutions. C’est cela la démarche du gouvernement. Il en est fini les temps où on imposait les décisions par la force, où on intimidait les Burkinabè par la gâchette. Ce temps est fini, nous, c’est le dialogue, ils se reconnaissent ceux à qui je m’adresse.

Rires.

Mon gouvernement, fidèle à sa méthode, a engagé ce dialogue avec les organisations des travailleurs et les forces vives, toutes les forces vives de la nation dans l’intérêt national, dans un esprit participatif en vue de soutenir l’effort d’investissement, nécessaire pour placer notre pays sur une trajectoire d’émergence. Et un dialogue participatif sans apriori, sans sectarisme, un dialogue ouvert.

Honorables Députés,

Permettez-moi de vous adresser mes félicitations pour la qualité du travail réalisé par notre Parlement au cours de l’année écoulée. En agissant ainsi, vous assumez pleinement la place qui est la vôtre au sein des institutions et contribuez efficacement au fonctionnement de notre démocratie.

Vous avez institué plusieurs commissions d’enquêtes parlementaires qui ont produit de précieux rapports sur plusieurs thématiques :

- le foncier urbain ; - les mines ; - le système de santé ; 12

- le système éducatif.

Mon gouvernement s’attèle à la mise en œuvre des recommandations formulées par ces Commissions d’Enquêtes parlementaires. Ainsi, avec vos précieuses contributions nous parviendrons à rompre définitivement avec les mauvaises pratiques et à assainir la gestion de l’Etat dans ces domaines importants. En ce qui concerne le rapport produit sur le foncier urbain, mon gouvernement a d’une part pris des mesures conservatoires et d’autre part mis en place, par décret, une commission interministérielle ad hoc chargée de l’apurement du passif du foncier urbain.

Les mesures conservatoires ont concerné principalement :

- premièrement, le retrait des agréments des promoteurs immobiliers ; - deuxièmement, le maintien de la mesure de suspension des lotissements ; - troisièmement, la notification aux promoteurs immobiliers des taxes dues.

Quant à la commission interministérielle, elle a identifié, de concert avec tous les acteurs, les actions à mettre en œuvre qui feront l’objet d’un rapport assorti d’un plan opérationnel. Ce rapport sera transmis incessamment, certainement la semaine prochaine, au Conseil des ministres pour décision.

S’agissant de l’enquête sur le secteur minier, plus de 70 % des recommandations ont déjà été mises en œuvre. Concernant le secteur de la santé, près de 82% des recommandations ont déjà été mises en œuvre. Dans le domaine du système éducatif, 23,3% des recommandations ont déjà été mises en œuvre.

Monsieur le Président ;

Honorables Députés.

Comme indiqué précédemment, l’action de mon gouvernement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du PNDES qui s’inspire de la vision et des engagements du Président du Faso vis-à-vis du peuple. A cet égard, la politique mise en œuvre par mon gouvernement est cohérente avec les trois piliers centraux du PNDES :

- un, réformer les institutions et moderniser l’administration ; - deux, développer le capital humain ; - trois, dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie nationale et les emplois.

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J’articulerai donc mon propos autour des points suivants :

- la gouvernance et la qualité des institutions, - les performances des secteurs de production, - la situation des secteurs de soutien à la production, - et les résultats engrangés au niveau des secteurs sociaux.

Honorables Députés

La forte croissance, durable et inclusive ne saurait se réaliser sans une gouvernance vertueuse qui garantit la liberté, la justice, la sécurité des biens et des personnes et qui permet à l’Etat de remplir efficacement ses fonctions régaliennes. C’est pourquoi, Son Excellence Monsieur le Président du Faso, dans sa vision pour la construction d’un Etat démocratique plus fort, s’est engagé à doter notre pays d’une nouvelle Constitution qui marquera le passage à la cinquième République. La commission constitutionnelle mise en place à cet effet, a officiellement remis le 14 novembre 2017 à Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, l’avant-projet de la nouvelle Constitution. Son adoption prochaine permettra d’approfondir la démocratie et de garantir notre marche commune vers le progrès et la justice pour tous.

La gouvernance ne peut se prévaloir de la vertu, si elle n’est pas dynamique, c’est-à-dire résolument tournée vers l’avenir. Et c’est au prix des réformes que l’on peut l’adapter au contexte actuel qui est si mouvant qu’il appelle notre engagement constant. A ce titre, le domaine de la justice a été au cœur des réformes entreprises par mon gouvernement au cours de l’année 2017. Ces réformes portent sur le nécessaire renforcement de l’indépendance et de l’efficacité de la justice, de l’amélioration de l’accès à la justice, de la lutte contre la corruption, de la promotion du civisme et la protection des droits humains. Dans le domaine de lutte contre la corruption, mon gouvernement a mis en place un comité anti-corruption, chargé de veiller à la prévention et à la lutte contre la corruption y compris dans le milieu pénitentiaire.

Afin d’améliorer le fonctionnement du service public de la justice, des missions de contrôle, organisées dans l’ensemble des juridictions ont montré que les décisions de justice sont élaborées avec plus de célérité. La poursuite du processus d’informatisation des chaînes pénale et civile a permis la réduction substantielle des délais de traitement des dossiers. Cet effort sera poursuivi cette année.

L’un des objectifs de mon gouvernement est de faciliter un accès équitable des populations aux services de la justice, avec un rayon d’action réduit par rapport au Tribunal de grande instance. 14

Pour ce faire, le gouvernement a lancé les travaux de construction du Tribunal de grande instance et de la Maison d’arrêt et de correction de Pô, de même que ceux du TGI de Ouagadougou. Pour améliorer l’accès des personnes indigentes à la justice, le Fonds d’assistance judiciaire a été doté d’un budget de 170 millions de FCFA, au titre de l’année 2017, contre 100 millions de FCFA en 2016. Cet effort qu’il faut apprécier à sa juste valeur a permis d’enregistrer 239 nouveaux assistés contre 69 une année plus tôt.

En matière de droits humains et de la promotion du civisme, les actions majeures menées en 2017 sont :

- la sensibilisation des acteurs judiciaires et des forces de défense et de sécurité sur la protection des enfants contre la traite et les autres pires formes de travail des enfants ; - la poursuite du processus de retrait et de réinsertion sociale des personnes vulnérables par le suivi des femmes accusées de sorcellerie ; - la sensibilisation de la population sur la nécessité d’adopter un comportement civique pour un développement harmonieux à travers l’organisation de la semaine nationale de la citoyenneté ; - le renforcement de la culture du civisme dans l’enseignement formel et non formel ; - la formation civique et patriotique de 4 633 jeunes issus des 13 régions ; - la poursuite de l’installation des démembrements de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires qui contribuera à renforcer la paix et la cohésion sociale.

Il est certain que les impacts de ces efforts ne seront perceptibles qu’à moyen et long termes à travers la réduction de l’incivisme et une protection accrue des droits humains dans notre pays.

Mon gouvernement entend poursuivre en 2018 les reformes dans le domaine de la justice à travers notamment la relecture du Code pénal avec des innovations majeures, le renforcement des capacités des acteurs et l’informatisation des procédures qui devront permettre une nette amélioration des délais de traitement des dossiers.

Honorables Députés,

Mesdames et messieurs,

Comme je le mentionnais précédemment, le terrorisme est aujourd’hui l’une des principales menaces à notre sécurité nationale. C’est un fait ! Dans le cadre de la politique définie par le Président du Faso, mon gouvernement a entrepris de renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de 15 sécurité ; de relever le niveau du système sécuritaire à travers le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité ; et de construire et de réhabiliter les services de sécurité. Pour ce dernier point il s’agit notamment de la construction ou de la réhabilitation : des commissariats de police de district de Thiou, Tankougounadié, Déou, Falangountou, Seytenga, Bahn, Arbinda, Gorgadji, Baraboulé, Tongomayel, Titabé et Kaïn ; des brigades territoriales de gendarmerie de Foutouri et de Ouo ; du camp de l’Unité d’intervention polyvalente de la Police nationale du centre.

Dans le même ordre d’idées, 2 655 agents des forces de sécurité ont été recrutés. Ce qui a permis de faire évoluer le ratio qui est passé d’un agent de sécurité pour 800 habitants en 2016 à un agent de sécurité pour 758 habitants en 2017, sachant que la norme internationale est d’un agent pour 400 habitants. Mais l’effort quand même est considérable, 2 655 agents recrutés pour 2017.

Dans l’optique de repenser notre système de sécurité intérieure, le forum national sur la sécurité, organisé du 24 au 26 octobre 2017, a recommandé la formulation d’une politique de sécurité nationale qui est en cours de finalisation.

Au cours de l’année 2018, le gouvernement poursuivra ses efforts de renforcement du système sécuritaire national par :

- la finalisation de la politique de sécurité nationale, comme annoncée toute à l’heure ; - le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité ; - le renforcement du dispositif de répression de la cybercriminalité ; - l’intensification des patrouilles dissuasives ; - la mise en circulation du Passeport à puce électronique (e-passeport) et la mise en œuvre de la carte d’identité CEDEAO.

Monsieur le Président ;

Honorables Députés ;

Au titre de la Défense nationale, le gouvernement a consenti des efforts dans quatre directions :

- la poursuite de la réforme de l’Armée, - la lutte contre le terrorisme, - la sécurisation du territoire national, - et la recherche de la paix ainsi que de la sécurité internationale.

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En effet, au cours de l’année 2017, le Plan stratégique 2018-2022 pour la réforme des Forces armées nationales ainsi que la loi de programmation militaire d’un coût total de plus de 725 milliards de FCFA ont été adoptés. Ce qui est un effort considérable. Cette réforme, une fois mise en œuvre, donnera je n’en doute pas un nouveau visage à l’institution militaire, en termes d’opérationnalité et de professionnalisme.

Afin de lutter contre les attaques terroristes qui ont malheureusement endeuillé notre pays, des unités militaires permanentes ont été déployées sur le terrain. En outre, les opérations conjointes menées avec les armées sœurs du Mali, du Niger et appuyées par les partenaires ont permis de réduire considérablement la menace terroriste au Sahel et au Nord.

Dans le but de renforcer les capacités opérationnelles de nos forces armées, le gouvernement a mené des actions de recrutement, d’équipement, de réalisation d’infrastructures, d’instruction, de formation et d’entrainement.

On peut à ce titre citer :

- la levée du contingent militaire de 2017 ; - le recrutement de 100 élèves Sapeurs-Pompiers, - le recrutement de 30 élèves Officiers d’active et 66 élèves Sous-officiers d’active ; - la reprise du projet de construction des casernes militaires ; - la poursuite de l’équipement des Forces armées nationales ; - la poursuite des réalisations d’infrastructures, notamment au nord du pays.

Enfin, dans le cadre de la solidarité internationale, de la recherche de la paix et de la sécurité internationale, le Burkina Faso a été présent en 2017 sur plusieurs théâtres d’opérations de soutien à la paix avec des contingents militaires, des unités de police constituées, des observateurs militaires, des officiers d’Etat-major et des officiers de police civile.

L’année 2018 nous permettra de renforcer la coopération militaire ainsi que l’opérationnalisation des cadres régionaux de lutte contre le terrorisme, en l’occurrence le G5 Sahel.

Monsieur le Président,

Honorables députés,

17

Le Burkina Faso, désireux de renforcer son rayonnement sur la scène internationale, n’a eu de cesse de défendre ses intérêts, de renforcer sa contribution au processus d’intégration régionale et sous régionale, tout en poursuivant ses efforts en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité internationale. Il a, à cet effet, organisé et pris part à de nombreuses rencontres, tant au plan bilatéral que multilatéral. Notre pays a accueilli de nombreuses hautes personnalités des pays amis. Ces différentes visites sont des manifestations de soutien à notre expérience démocratique. Elles nous offrent l’opportunité de consolider nos relations avec ces pays et de renforcer notre présence sur la scène internationale. Vous l’avez tous constaté, le Burkina Faso est de plus en plus sollicité dans les conférences internationales et cela est le fruit de la diplomatie de paix, diplomatie de développement qui est conçue et mise en œuvre par le Président du Faso.

Par ailleurs, notre pays a abrité la 6e Conférence au Sommet du Traité d’Amitié et de Coopération entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina- Faso, ceci du 13 au 18 juillet 2017 à Ouagadougou. La signature de 11 Accords bilatéraux constitue la preuve de l’excellence de nos relations d’amitié et de coopération avec ce pays frère. En ce qui concerne la coopération multilatérale, elle a été consolidée à travers une forte participation de notre pays aux efforts déployés par les instances onusiennes. Notre contribution au processus d’intégration régionale et sous régionale, s’est affirmée à travers la participation de notre pays à toutes les rencontres des instances de l’Union africaine, de la CEDEAO, de l’UEMOA, du CILSS, du Conseil de l’Entente, du G5 Sahel et une présence active sur tous les chantiers communautaires.

Honorables députés,

La protection de nos concitoyens nous interpelle quant à la prise en compte des préoccupations des Burkinabè de l’extérieur qui ont toujours montré un attachement à la mère-patrie.

A ce titre, mon gouvernement a entre autres :

- organisé une mission conjointe ivoiro-burkinabè dans le cadre de la sensibilisation des ex-occupants du Parc national du Mont Pokou en République de Côte d’Ivoire ; - coordonné 4 opérations de retour volontaire de la Libye pour 847 migrants rapatriés ; vous avez tous vu à la télévision les images dégradantes de nos frères en Libye, nos frères qui tentaient malheureusement donc de traverser la méditerranée pour rejoindre l’Europe. Nous avons dû avec nos partenaires, organiser le rapatriement de 847 de nos compatriotes qui étaient donc en Lybie et chaque fois que nous aurons l’occasion de le faire, nous le feront parce que c’est une 18

question de solidarité nationale, c’est notre responsabilité que chaque fois que nous le pouvons d’aller au secours de nos compatriotes qui sont en danger à l’extérieur.

En perspective, la défense de nos intérêts nationaux, la protection et l’implication de nos compatriotes dans le processus du développement national, et la consolidation de la paix dans le monde, en particulier dans la sous-région seront les défis à relever par mon gouvernement au cours de l’année2018.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

L’efficacité de l’administration publique dans toutes ses composantes est une condition importante du pacte républicain. Ainsi, des actions ont été menées dans le sens de la modernisation de l’administration, du renforcement de l’administration du territoire et de l’approfondissement du processus de décentralisation.

Dans le domaine de l’administration publique, comme vous le savez, l’année 2017 a été marquée par de nombreuses revendications corporatistes. Et face à cette situation, le Président du Faso, comme je l’ai dit précédemment, a instruit le gouvernement d’engager cette réflexion avec les forces vives et les représentants des organisations syndicales, nous reviendrons vers vous sur les conclusions de ces travaux

Au-delà de ce souci majeur de gestion de notre administration, la recherche de la stabilité de l’Etat nous impose de renforcer les cadres juridiques et institutionnels en matière de travail. C’est à ce titre que le gouvernement a entrepris la relecture du code du travail, la construction en cours de la bourse du travail de Bobo-Dioulasso, la création et la nomination des membres du Haut conseil de dialogue social. Dans le cadre de la modernisation de notre administration publique, l’amélioration de l’organisation des concours à travers l’adaptation de la plateforme e-Concours a permis d’étendre la possibilité d’inscription en ligne des candidats à 18 concours en 2017. A titre de comparaison, l’inscription en ligne des candidats avait concerné 10 concours en 2016 et seulement 1 concours en 2015, vous voyez donc l’évolution, un seul concours en 2015 et 10 en 2016 et 18 concours en 2017 ce qui montre le progrès accompli dans ce domaine.

Les efforts de modernisation sont attestés par la mise en œuvre des recommandations de l’atelier national de réflexion pour une meilleure gestion des concours de la Fonction publique. Il en a résulté le renforcement du dispositif d’organisation des concours et de la lutte contre la fraude. 19

Afin de garantir l’égalité des chances dans l’accès aux emplois publics, 7 concours directs exclusivement destinés aux personnes vivant avec un handicap (visuel, auditif et physique) ont été organisés et 34 postes ont été pourvus. Le processus de modernisation de l’administration et de la bonne gouvernance s’est poursuivi avec notamment :

- la numérisation de plus de 17 800 dossiers d’agents intégrés en 2015 et 2016 ; - l’adoption de la Stratégie nationale de promotion de la bonne gouvernance 2018-2027 et son premier plan d’actions 2018-2020 ; - l’adoption du plan d’actions 2017-2019 du Partenariat pour un gouvernement ouvert ; - l’adoption du guide d’évaluation des performances des structures de l’administration publique ; - l’élaboration d’outils modernes de gestion des ressources humaines.

Honorables députés,

En termes de perspectives en matière de modernisation de l’administration, il est prévu, entre autres :

- l’adaptation de la plate-forme du guichet virtuel pour permettre l’inscription en ligne de tous les concours directs de niveau supérieur au Baccalauréat et d’au moins 50% des concours de niveau baccalauréat ; - l’élaboration d’une stratégie de valorisation de l’expertise publique ; - la relecture de la loi 033 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents des établissements publics de l’Etat ; - l’élaboration d’un organigramme type des départements ministériels en cohérence avec la mise en œuvre du Budget programme ; - la finalisation de la relecture du code du travail ; - l’adoption d’une loi unique sur les régimes de prévention, de réparation des risques professionnels et de retraite applicables aux agents de la Fonction publique, aux militaires et aux magistrats.

Dans le domaine de l’administration territoriale, on note les résultats suivants au titre de la gestion des frontières :

- l’élaboration en cours avec la partie malienne d’un document de projet de densification de la frontière Burkina-Mali ; - le recensement des populations affectées par le bornage de ladite frontière ; - et les travaux préliminaires de bornage de la frontière Burkina-Niger.

20

Au titre de l’Etat civil, le gouvernement a poursuivi le processus de modernisation de l’Etat civil à travers l’acquisition de matériel et de logiciels au profit des services d’Etat civil des communes des 13 chefs-lieux de régions, la mise en réseau des principaux centres d’Etat civil et la mise en place d’un système de suivi-évaluation.

En matière de décentralisation, l’engagement du Président du Faso est d’en faire le pilier essentiel de réalisation de la démocratie et du développement à la base ».

Ainsi, au cours de l’année 2017, les résultats majeurs suivants ont été engrangés :

- la tenue des assises nationales de la coopération décentralisée ; - la réalisation de l’inventaire du patrimoine de l’Etat à transférer aux Collectivités territoriales ; - la mobilisation, avec l’appui des Partenaires techniques et financiers, de plus de 11 milliards de F CFA au profit des collectivités territoriales ; - l’élaboration et l’adoption en Conseil des ministres de nouveaux référentiels de la décentralisation.

En perspective, dans le domaine de l’administration territoriale et de la décentralisation, mon gouvernement envisage entre autres :

- l’élaboration de la charte de la déconcentration/décentralisation ; - la densification de la frontière Burkina-Mali, à travers l’augmentation du nombre de bornes ; - le règlement du différend frontalier Burkina-Bénin ; - l’élaboration d’une cartographie de la chefferie coutumière ; - la relecture des lois portant code électoral et code général des collectivités territoriales ainsi que des nouveaux référentiels de la décentralisation ; - l’élaboration d’un plan stratégique de la coopération décentralisée ; - la poursuite de la mise en place des plans d’organisation de la réponse de la sécurité civile (ORSEC) dans les régions.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

21

Dans la consolidation de la démocratie et des libertés individuelles et collectives, les médias se doivent de jouer un rôle important. A ce titre, notre ambition est d’assurer l’accès à l’information juste pour tous, sur tout le territoire. Cet accès passe par l’amélioration de la couverture du territoire par la télévision, la radio et la presse écrite et l’amélioration du cadre juridique des médias.

Dans ce domaine, l’année 2017 a été marquée par plusieurs actions volontaristes à savoir, je les cite :

- la mise en œuvre effective de la Télévision numérique terrestre (TNT) avec le lancement du premier multiplex, - la mise en ondes de la radio rurale, le renforcement de la couverture géographique du territoire par les médias, - et l’élaboration du plan stratégique de communication.

De même, des réformes pour améliorer le cadre juridique du secteur sont en cours. Il s’agit notamment des textes portant création et fonctionnement du musée national des médias, de la relecture de la loi portant droit d’accès aux documents administratifs et du décret portant création du Fonds d’appui à la presse privée.

En vue de renforcer les capacités technologiques et infrastructurelles, des équipements techniques de production pour la RTB et la Radio rurale ainsi que 17 émetteurs pour la Radio nationale et la Radio rurale ont été acquis. La conjugaison de l’ensemble de ces efforts a permis de porter le taux de couverture radiophonique de 75,5% en 2016 à 83,8% en 2017. Le gouvernement a pour ambition de consolider les acquis et de poursuivre la politique d’amélioration de l’accès des populations à l’information par le déploiement de la TNT sur toute l’étendue du territoire national.

Pour ce faire, les actions consisteront à :

- finaliser les travaux d’installation du réseau TNT sur toute l’étendue du territoire par l’opérationnalisation des 15 stations de diffusion restantes sur un total de 35 au cours du premier semestre 2018, afin de couvrir tout le territoire national par la TNT ; - améliorer la couverture du territoire par la radio nationale dont le taux de couverture passera de 83,8% en 2017 à 95,8% en 2018, avec l’acquisition et l’installation de 7 émetteurs à Sebba, à Koupèla, à Toma, à Gorom-Gorom, à Solenzo, à Sapouy et à Pama ; - renforcer la couverture du territoire par la radio rurale par l’installation de 7 émetteurs à Bogandé, Léo, Nouna, Orodara, Kaya, Banfora et Ouahigouya et un taux de couverture du territoire qui passera de 66,5% en 2017 à 75,5% en 2018 ; 22

- construire la direction régionale des Editions Sidwaya à Dori ; - acquérir et installer des équipements d’imprimerie de Sidwaya à Bobo- Dioulasso et à Dori ; - achever la construction de la salle polyvalente de presse du Service d’information du gouvernement.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

La politique volontariste d’investissement

Permettez-moi de prendre un verre d’eau, parce que là, ceux qui sont en face de moi je sais qu’on va bien se regarder tout à l’heure.

Murmures dans la salle

Je vous remercie.

La politique volontariste d’investissement et de transformation structurelle de l’économie mise en œuvre par mon gouvernement, il faut que la représentation nationale le comprenne, il faut que le peuple burkinabè le comprenne, nous ne sommes pas venus aux affaires pour gérer comme les autres !

Applaudissements

Nous ne sommes pas venus aux responsabilités pour nous asseoir et jouir des privilèges du pouvoir cela ne nous intéresse pas.

Applaudissements

Nous sommes venus aux responsabilités pour changer la vie des Burkinabè, c’est cela l’enjeu, le seul challenge qui vaille

Applaudissements

Ceux qui se sont assis au pouvoir pendant trente-sept ans à jouir du pouvoir sans rien faire et qui prétendent aujourd’hui avoir encore une ambition pour le Burkina Faso. Mais qui est-ce qu’ils veulent tromper ? Pendant 40 ans ils ont épuisé leurs idées, ils n’ont plus rien à proposer.

S’il vous plaît vous aurez l’occasion de parler, vous aurez l’occasion de me répondre. Je reviens, mon gouvernement ici, à l’ambition de transformer le Burkina Faso et la politique volontariste. 23

Murmures dans la salle

La différence de fond entre ceux qui nous ont devancés et nous, c’est cela, l’enjeu de transformer le Burkina Faso. Nous ne sommes pas là pour jouir du pouvoir, vous allez faire je vais dire des choses qui ne sont pas bien, cela va gâter l’ambiance. Restons-là.

Rires

Laissez-moi poursuivre, s’il vous plaît, la politique volontariste d’investissement et de transformation structurelle de l’économie nationale a permis de consolider la reprise de la croissance de l’économie nationale qui a été enregistrée depuis 2016. En effet, en dépit d’une situation sécuritaire nationale difficile et d’une pluviométrie déficitaire, je l’ai dit au début de mon propos le taux de croissance du PIB, qui mesure l’accroissement de la richesse nationale, est ressorti à 6,7% en 2017 contre 5,9% en 2016. Le taux de croissance du PIB mondial est estimé par le Fonds monétaire et la Banque mondiale à 3,5%, nous, nous sommes à 6,7%, nous sommes très largement au-dessus de la performance mondiale. C’est quelque chose qu’il ne faut pas négliger. Nous avons une croissance de 6,7% regardez les derniers chiffres de la Banque mondiale et du FMI. 3,5% de croissance mondiale. Donc c’est quelque chose quand même d’important. Donc cela veut dire que la politique que nous avons menée est la bonne et la meilleure, les charlatans n’ont qu’à garder leur gris -gris dans leurs sacs.

Cette performance prouve que notre économie est en construction. Elle prouve que l’économie du Burkina Faso est en marche. Elle prouve que le « Burkina Faso is Back » et que le Burkina Faso est en marche.

Applaudissements

Le Burkina Faso se redresse, le Burkina Faso est sur la voie de l’émergence, n’en déplaise à ceux qui ne sont pas contents, voilà ! L’amélioration du niveau du produit national est le fruit du dynamisme observé au niveau du secteur secondaire qui a réalisé une progression de 10,5% en 2017 contre 3,9% en 2016, en lien avec une bonne orientation de l’activité dans le secteur des mines et l’intensification des investissements dans les Bâtiments et Travaux publics.

L’accélération de la croissance économique résulte également de la bonne tenue des activités marchandes du secteur tertiaire qui s’est accru de 6,6% et de la progression de la valeur ajoutée du secteur primaire qui, en dépit de la baisse du rythme de sa croissance, a enregistré une progression de 3,6%. Du côté de la demande, la croissance du PIB réel en 2017 a également été tirée par la 24 consommation finale qui a contribué à hauteur de 4% et par l’investissement dont la contribution a été de 2,9%.

Les actions du gouvernement ont également permis de maintenir la stabilité macroéconomique en 2017. En effet, le taux d’inflation est ressorti à 0,4% seulement, en-dessous de la norme communautaire de 3%.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

S’agissant de la mobilisation des ressources propres, des efforts ont été enregistrés, même si l’ambition du gouvernement est de porter le taux de pression fiscale au-dessus de 20% en 2020. Les recettes totales et dons ont été mobilisés à hauteur de 1583,6 milliards de FCFA à fin décembre 2017 contre 1412,5 milliards en 2016, soit une progression de 12,1%. L’amélioration du niveau des recettes totales est essentiellement tirée par la croissance des recettes propres qui sont passées à 1 389, 4 milliards de F CFA en 2017 contre 1 230,5 milliards de F CFA en 2016, soit un taux d’accroissement de 12,9%. Cette augmentation est consécutive à la hausse des recettes fiscales de 15,1%, contribuant ainsi à améliorer le taux de pression fiscale qui est passé à 16,6% contre 15,8% en 2016. C’est très important. Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités en 2016, nous avions le taux de pression fiscale, qui mesure toutes les recettes fiscales par rapport au PIB qui était 14,4%. Alors que la norme de l’UEMOA c’est d’atteindre une norme d’au moins 20%.

Grâce aux efforts de mon gouvernement, nous sommes montés sur un premier palier en 2016 à 15,6% et cette année nous sommes déjà à 16,6%. L’ambition de mon gouvernement est d’atteindre les 20% avant l’échéance de 2020. Cela permettra au gouvernement, de disposer davantage de ressources pour financer des investissements en faveur des jeunes, des femmes et ainsi, mettre le Burkina Faso sur le chantier de l’émergence.

Alors, concernant les ressources extérieures, au 31 décembre 2017, un montant total de 77,9 milliards FCFA a été décaissé au titre des appuis budgétaires sur une prévision annuelle de 124,9 milliards FCFA. On le voit bien, les appuis budgétaires sont en diminution. Il y a quelques années, quand je faisais les statistiques sur l’économie nationale, pendant la décennie qui partait de 2000 jusqu’à 2010, en moyenne les appuis budgétaires atteignaient à peu près 300 milliards. Aujourd’hui nous sommes en appui budgétaire et nous sommes à peine 78 milliards, ce qui montre la nécessité plus que jamais de compter sur nos propres forces, de dégager une épargne budgétaire pour pouvoir financer nos investissements prioritaires. Donc les appuis budgétaires sont ressortis à 77,9 milliards en 2017 sur une prévision de 109 milliards. Au titre des appuis projets, 25 de dons projets, on a enregistré 201 milliards FCFA sur une prévision de 388 milliards FCFA, soit un taux de 51,8% au titre de la mobilisation des ressources extérieures.

Les bonnes performances de la mobilisation des recettes propres résultent des réformes entreprises par mon gouvernement au titre de l’année 2018. Oui ces bonnes performances dans la mobilisation des recettes ne sont pas tombées du ciel, ce n’est pas le saint esprit qui nous les a amenés, ce sont les reformes qui ont été mises en œuvre par mon gouvernement. Et ces réformes sont lesquelles :

- l’opérationnalisation en février 2017, de la facture normalisée au niveau des contribuables du réel normal d’imposition avec un taux d’utilisation estimé à 69% ; - deuxièmement, la création de nouvelles recettes de service ; - troisièmement, la modernisation du mode de gestion de certaines recettes de services, notamment des recettes du secteur minier, la délivrance des titres de transport, des passeports, etc. ; - la modernisation de la législation fiscale et la revue des procédures fiscales et douanières ; - la prise de mesures permettant de limiter les abus en matière de prix des transferts et de renforcer l’action en recouvrement ; - la rationalisation et le suivi des exonérations fiscales et douanières ; - le renforcement du contrôle de la lutte contre la fraude et la corruption ; - l’implémentation des outils modernes de travail (Sylvie, SIGU, géolocalisation des marchandises en transit, paiement par orange monnaie, etc. ; - l’apurement partiel des restes à recouvrer estimées à 21,5% pour les recouvrements d’assiettes et 5% des redressements liés aux contrôles. Vous savez l’encours des restes à recouvrer que nous avons trouvés quand nous sommes arrivés aux responsabilités ? 400 milliards, 400 milliards de reste à recouvrer dus aux Trésor national, ah là personne ne parle ;

(Murmures dans la salle)

- la mise en œuvre des télé-procédures avec notamment le déploiement en cours de l’application télé-déclaration ; - des efforts de recouvrement additionnels déployés durant le dernier trimestre 2017, afin de rattraper les contreperformances consécutives aux mouvements de grèves des agents des régies de recettes.

26

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

La hausse du déficit budgétaire, on a eu une légère hausse de déficit budgétaire, puisque le déficit budgétaire cette année est ressorti jusqu’à 7,5% du PIB mais ce n’est pas un mauvais déficit pour moi. Pourquoi ? Parce que la hausse de déficit budgétaire résulte de la politique volontariste du gouvernement, exprimée par l’augmentation substantielle des dépenses d’investissement en 2017. Les dépenses d’investissement ont augmenté de près de 50 %. Je ne sais pas si vous comprenez mon discours ?

Rires

Pardonnez-moi, je sais que vous comprenez ! Pardonnez-moi ! Nous avons enregistré un léger déficit budgétaire 7,5%. Pour moi c’est un bon déficit budgétaire, parce que cela résulte essentiellement de l’augmentation des dépenses d’investissement. .C’est le reflet de la politique volontariste du gouvernement de booster l’investissement et de vraiment mettre le pays en chantier. Donc le déficit reste sous contrôle et finançable, c’est ce qui est important. C’est ce que je vous disais en réalité. Pardonnez-moi d’avoir insisté.

Les dépenses totales et les prêts nets ont été exécutés à hauteur de 2 180,4 milliards de FCFA en fin décembre 2017 contre 1 636,5 milliards de FCFA en fin décembre 2016, soit une hausse de 33,2%. Cet accroissement est imputable principalement à l’augmentation des dépenses en capital comme je l’avais dit, de 49,8%, en lien avec la ferme volonté du gouvernement de mettre en œuvre les projets porteurs de croissance et à même de permettre une transformation structurelle de l’économie nationale.

Le budget est l’instrument de la politique économique et c’est fini le temps où on se contentait de collectionner les besoins des ministères de droite à gauche pour établir le budget de l’Etat. C’est fini. Pour moi, pour mon gouvernement et pour le Président du Faso, le budget est un instrument de notre politique, c’est le reflet de notre politique nationale et à travers notre budget vous lisez nos priorités économiques. On voit les priorités économiques et c’est en cela que je voulais insister sur ces paramètres-là. Les dépenses courantes se sont accrues de 17,8% résultant essentiellement de la hausse des dépenses de personnel. De même, relativement à la gestion budgétaire, à la tenue des comptes publics et à l’exercice de la tutelle, les principaux résultats engrangés sont entre autres :

- l’opérationnalisation de 25 unités de vérification des dépenses du budget de l’Etat, portant leur nombre total à 30. Cela a contribué à la réduction des délais de traitement et de paiement de la dépense. A la fin décembre 27

2017, le délai moyen entre la liquidation et les paiements des dépenses est de 37 jours et le délai moyen de paiement des dépenses, après visa du Payeur général, est de 4 jours pour des cibles respectives de 47 jours et 30 jours ; - la poursuite de l’adaptation du système d’information de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) ; - la prise des textes d’application de la loi portant réglementation générale de la commande publique, adoptée par votre auguste Assemblée le 02 décembre 2016 ; - la poursuite de l’optimisation du dispositif de gestion des marchés publics. En 2017, le pourcentage des marchés publics conclus dans le délai de validité des offres était de 97,9% pour une cible d’au moins 90%. ; - le pourcentage des marchés publics conclus suivant les procédures de droit commun est de 87,5% pour une cible d’au moins 85% ; - le pourcentage des marchés publics conclus suivant les procédures exceptionnelles est de 12,5% pour une cible inférieure à 15% cela veut dire que nous avons bien respecté les différents ratios ; - l’élaboration et l’adoption des documents de politique immobilière et d’équipement.

Au vu de ces bonnes performances, honorables députés et des dispositions prises par mon gouvernement pour assurer la stabilité macro-économique, le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International a approuvé le 14 mars 2018 un nouveau programme économique et financier 2018-2020, soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) d’environ 157,6 millions de dollars soit l’équivalent de 90 milliards de FCFA. Cette décision du Fonds Monétaire International (FMI) a permis un décaissement immédiat d’environ 26,3 millions de dollars, soit 14,3 milliards de FCFA. Mais, au-delà de ce volet purement financier de l’accord avec le FMI, c’est la crédibilité retrouvée du Burkina Faso sur les marchés dont il est question. En approuvant cet accord, le Fonds crédibilise le compte national du Burkina Faso, approuve la bonne gestion de nos finances publiques. Cela nous ouvre des portes et la confiance de nos partenaires bilatéraux, de nos partenaires multilatéraux et même de nos partenaires privés. C’est cela qui est en jeu et je pense que cela vaut un applaudissement pour le gouvernement.

Applaudissements

Monsieur le Président,

Honorables Députés, 28

La résilience de notre pays aux chocs adverses tient à la capacité de mon gouvernement, à piloter l’économie et le processus du développement. En particulier, elle tient à la formulation et à la mise en œuvre de bonnes politiques de développement.

Ainsi, dans une perspective d’efficacité et d’efficience dans la mise en œuvre du PNDES et du Budget-programme, le gouvernement s’est attelé à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques sectorielles.

Par ailleurs, mon gouvernement poursuit l’opérationnalisation du second compact du Millenium Challenge Corporation (MCC) avec la finalisation de l’analyse des contraintes à la croissance et l’identification des secteurs prioritaires. Ces études préalables ont permis de porter notre choix sur le sous-secteur de l’énergie comme contrainte prioritaire à lever, en vue d’asseoir la transformation structurelle de notre économie.

A cela, il faut ajouter :

- la mise en place de l’observatoire national du dividende démographique ; - la mise en place du Programme d’appui au développement des économies locales ; - le démarrage du processus d’élaboration des schémas régionaux d’aménagement et de développement durable du territoire des régions du Centre, du Sahel et de l’Est.

Pour un renforcement des performances dans l’exécution des projets et programmes de développement, une nouvelle règlementation générale y relative a été élaborée et adoptée. Dans ce domaine précis, les résultats exposés lors de la 8e édition des assises de l’Assemblée générale des projets et programmes de développement sont très encourageants.

En effet, il est ressorti que 82,1% des projets et programmes sont très performants ou moyennement performants contre 17,9 % qui enregistrent des résultats insatisfaisants.

La prise en compte des recommandations issues de cette rencontre ainsi que l’application de la nouvelle réglementation permettront d’améliorer significativement les performances des projets et programmes.

Par ailleurs, la mise en place des pôles de croissance s’est poursuivie avec le recrutement de cabinets pour les études socio-économiques et spatiales complémentaires du Pôle de croissance du Sahel et l’étude de préfaisabilité des agropoles du Sourou et de Samandéni. 29

L’une des orientations majeures de la politique de pilotage de l’économie est la prise en compte des disparités spatiales dans le processus de développement. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’urgence pour le Sahel, le gouvernement a entrepris :

- la construction de 9 préfectures, 8 résidences de préfets et une résidence de Secrétaire général de province ; - la réhabilitation de 7 préfectures et 4 résidences de préfets ; - la construction et la réhabilitation de clôtures de hauts commissariats et de préfecture.

Honorables Députés,

Les perspectives de croissance de notre économie pour 2018 et pour l’avenir sont solides. En 2018, l’activité économique devrait maintenir son dynamisme grâce aux effets des investissements structurants et grâce à un environnement propice aux affaires et également grâce au volontarisme de la politique budgétaire de l’Etat. Comme chantiers, en vue du renforcement de la gouvernance économique, les actions du gouvernement en 2018 s’inscrivent principalement dans trois directions à savoir le pilotage de l’économie et du développement, la mobilisation des ressources budgétaires et la gestion budgétaire.

En ce qui concerne le pilotage de l’économie et du développement, il faut poursuivre et promouvoir une gestion économique performante et un pilotage efficace du développement à travers entre autres actions :

- le choix des projets du second compact du MCA et la finalisation de leurs études de faisabilité ; - la réalisation du Recensement général de la Population et de l’Habitation (RGPH), je rappelle que notre dernier recensement date de 2006 ; - l’élaboration d’une stratégie nationale d’intelligence économique ; - la réalisation de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) ; - la mise en place et la gestion de l’observatoire national de l’économie territoriale (ONET) ; - l’élaboration de la loi d’orientation en matière d’aménagement du territoire ; - la mise en œuvre du Programme d’appui à l’aménagement et au développement durable du territoire (PADDT) ; - l’élaboration de 6 schémas régionaux d’aménagement et de développement durable du territoire ; - la mise en œuvre du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL). 30

S’agissant de la mobilisation des ressources budgétaires, l’action du gouvernement consistera à :

- reformer le fichier de l’identifiant financier unique (IFU) et à mettre en place un véritable numéro national d’identification des entreprises et associations ; - améliorer les fonctionnalités des applications informatiques des régies de recettes ; - renforcer la surveillance des déclarations et paiements en matière de fiscalité intérieure et de porte ; - mettre en œuvre la stratégie d’apurement et de maîtrise des restes à recouvrer ; - interconnecter le système informatique douanier du Burkina Faso avec ceux de la Côte d’Ivoire et du Togo ; - poursuivre l’opérationnalisation de la facture normalisée au niveau des grandes, moyennes et petites entreprises ; - poursuivre les actions de modernisation de l’administration fiscale et douanière à travers notamment l’opérationnalisation des plateformes de télé déclaration et de télépaiement, - améliorer la gestion du Programme de Vérification des importations et l’ouverture sur internet de SYDONIA World ; - poursuivre la lutte contre la fraude, le faux et la corruption par la dynamisation des structures de contrôle, d’enquêtes et de recherche ; - mettre en place le projet de cadastre fiscal, cela est vital.

Quant à la stratégie budgétaire, il faut :

- réaliser une revue de la mise en œuvre de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) avant le basculement complet au budget programme en 2019 ; - adapter le système d’information à la LOLF ; - renforcer le cadre juridique et institutionnel du PPP ; - poursuivre la réforme de la gestion salariale des agents publics de l’Etat ; - dématérialiser les procédures de passation des marchés publics ; - implémenter la comptabilité des matières.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Les performances économiques engrangées en 2017, procèdent du dynamisme des secteurs de production tels que l’agriculture, l’élevage, l’industrie et les services marchands. 31

Dans le secteur de l’agriculture, des actions concrètes ont été entreprises en 2017 pour permettre à ce secteur de jouer son rôle de levier dans le processus de transformation structurelle de notre économie. Ces actions concernent notamment les aménagements hydro-agricoles, la promotion de l’accès aux intrants, la sécurisation foncière et la promotion de l’économie agricole.

Au titre des aménagements hydro-agricoles et de l’irrigation, les principaux résultats concrets atteints sont :

- l’aménagement de 3046 hectares de nouveaux bas-fonds et la réhabilitation de 1702 hectares de bas-fonds ; - l’aménagement de 2710 hectares de nouveaux périmètres irrigués, 169 hectares maraichers et la réhabilitation de 413 hectares de périmètres irrigués ; - la mise à disposition de 112 motopompes à des prix subventionnés aux producteurs ; - la réalisation de 252 bassins de collecte. Pour ce qui est de la promotion de l’accès aux intrants, les efforts du gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, ont permis de mettre à la disposition des producteurs :

- 21 926 tonnes d’engrais minéraux dont 13 029 tonnes de NPK, 6 021 tonnes d’Urée et 2 876 tonnes de phosphate d’ammonium pour distribution à prix subventionné ; - 6 711,22 tonnes de semences améliorées ; - 4 883 animaux de trait contre 3 598 en 2016 ; - 7 492 charrues et 2 335 charrettes à prix subventionnés.

Concernant la sécurisation foncière et l’appui à l’organisation du monde rural, plusieurs actions ont été entreprises en vue d’améliorer les performances du secteur.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Malgré les différentes actions menées dans le domaine agricole, les aléas climatiques ont fortement affecté les objectifs de production lors de la saison 2017-2018. En effet, la campagne agricole 2017/2018 a été malheureusement marquée par des poches de sécheresse parfois prolongées dans plusieurs régions du pays et également par des attaques de chenilles légionnaires d’automne à tous les stades de développement végétatif des cultures, avec une plus grande sévérité sur le maïs.

32

Par ailleurs, des attaques d’oiseaux granivores ont été signalées dans les régions du Sahel, dans les régions également de l’Est et dans la vallée du Sourou. Ces difficultés ont malheureusement affecté les productions agricoles. Les premières estimations que nous avions faites au mois de septembre tablaient sur une moyenne value d’une année sur l’autre d’environ 77000 tonnes, mais lors de la mise à jour des données que nous venons d’obtenir, les chiffres sont beaucoup plus élevés, sont beaucoup plus préoccupants. La production céréalière définitive de la campagne 2017/2018 a été estimée à 4 063 198 tonnes. Cette production enregistre une baisse de près de 477 000 tonnes par rapport à l’année passée soit des baisses respectives de 11% et de 11,6% par rapport à la campagne agricole passée et par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Donc c’est une situation qui est très préoccupante, cette baisse céréalière au cours de la campagne agricole passée et mon gouvernement entend mettre en œuvre déjà un plan d’urgence pour faire face aux pénuries éventuelles de céréales auxquelles nous aurons à faire face au cours de la période de soudure.

La production définitive des autres cultures vivrières (niébé, voandzou, igname, et patate) de la campagne agricole 2017/2018 est estimée à 717 419 tonnes soit une quasi stabilité par rapport à la campagne précédente et une baisse de 8% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. La production définitive des cultures de rente est évaluée à 1 360 952 tonnes ; elle est en baisse de 8,9% par rapport à la campagne passée et stable par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. Le bilan céréalier définitif fait ressortir un déficit brut global comme je le disais, estimé à 477 448 tonnes avec :

- 22 provinces déficitaires (Kadiogo, Kourwéogo, Sanmatenga, Bulkiemdé, Passoré, Bam, Oubritenga, Zondoma, Gnagna, Komondjoari, Namentenga, Yatenga, Kouritenga, Sanguié, Boulgou, Bazèga, la Poni, le Soum, le Koulpélogo, la Comoé, l’Oudalan, le Séno) ; - 8 provinces en équilibre : (Houet, Gourma, Ganzourgou, Yagha, Tapoa, Loroum, Noumbiel, Nayala) ; - 15 provinces excédentaires (Zoundwéogo, Sourou, Bougouriba, Banwa, Ioba, Kompienga, Ziro, Balé, Nahouri, Léraba, Mouhoun, Kossi, Sissili, Tuy, Kénédougou).

L’analyse de l’insécurité alimentaire fait ressortir que :

De Mars à Mai 2018 :

- 14 provinces sont en situation de stress alimentaire. Il s’agit de l’Oudalan, du Seno, du Sanmatenga, du Bam, de Loroum, du Yatenga, du Zondoma, du Passoré, de l’Oubritenga, du Bazega, du Sanguié, du Ioba, du Poni et de la Tapoa ; 33

- 6 provinces sont en crises alimentaires. Il s’agit du Soum, du Namentenga, de la Gnagna, de la Komandjoari, du Boulkiemdé et du Kourwéogo.

De juin à août 2018 :

- 14 provinces seront en stress alimentaire. Il s’agit du Noumbiel, du Seno, du Sanmatenga, du Bam, du Loroum, du Yatenga, du Zondoma, du Passoré, du Sourou, du Bazèga, du Sanguié, du Ioba, du Poni et de la Tapoa ; - et 8 provinces seront en « crise » alimentaire. Il s’agit de l’Oubritenga, du Namentenga, de la Gnagna, de la Komandjoari, du Boulkiemdé, du Kourwéogo, de l’Oudalan et du Soum.

Pour prévenir et gérer efficacement cette situation alimentaire qui s’annonce difficile, le gouvernement a mis en place un cadre de concertation avec les partenaires techniques et financiers et l’ensemble des acteurs intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire en vue de proposer une réponse à la hauteur des enjeux. Les grandes actions issues des travaux de ce cadre de concertation sont :

- premièrement, l’élaboration d’un plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables d’un montant de plus de 68 milliards de Francs CFA qui doit permettre de soutenir plus de 2,6 millions de personnes exposées à l’insécurité alimentaire sous stress, plus de 900 000 personnes exposées à une crise alimentaire. Ce plan couvrira 83 communes à risque d’insécurité alimentaire ; - deuxièmement, l’augmentation du nombre de boutiques témoins passant de 138 à 250 pour tenir compte de la situation alimentaire actuelle ; - troisièmement, l’augmentation du stock céréalier national de sécurité à 41 799,7 tonnes d’ici fin mai 2018. Il convient de signaler que les livraisons sont en cours dans le cadre de la reconstitution de ce stock ; - quatrièmement, l’acquisition de plus de 22 000 tonnes de céréales au profit du stock d’intervention et les livraisons sont en cours ; - Enfin, la construction de 54 magasins de stockage des produits agricoles.

Voici les grands points du plan d’urgence que nous comptons mettre en œuvre avec les partenaires techniques et financiers. Avec le ministre en charge de l’agriculture Jacob OUEDRAOGO qui doit être dans la salle, nous travaillons étroitement sur ce dossier. D’ailleurs il doit se rendre dans quelques jours à Paris pour travailler avec les Partenaires techniques et financiers sur la coordination de 34 ce plan d’urgence afin que nous puissions faire face, anticiper en tout cas, à ce problème qui menace nos populations.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Afin de consolider les acquis de 2017 dans le secteur agricole et au regard des objectifs affichés au PNDES, les perspectives d’intervention par domaine d’actions sont l’aménagement hydro agricoles et l’irrigation, le développement durable des productions agricoles, la sécurisation foncière, la formation professionnelle, l’organisation du monde rural et la promotion de l’économie.

En matière d’aménagements hydro agricoles et d’irrigation, l’accent sera mis sur la maîtrise de l’eau, l’amélioration du potentiel aménagé et la mise en valeur effective de tous les aménagements.

Les principales actions porteront sur :

- l’aménagement d’au moins 5 247 hectares de nouveaux bas-fonds ; - l’aménagement de 4 314 hectares de nouveaux périmètres irrigués et 690 hectares de périmètres maraichers ; - la réhabilitation de 3 265 hectares de périmètres irrigués ; - et la mise à disposition des producteurs de 1 360 motopompes à prix subventionnés.

Dans le domaine du développement durable des productions agricoles, les principales réalisations seront :

- la mise à disposition des producteurs à prix subventionnés de : 15 250 tonnes d’engrais minéraux dont 9 459 tonnes de NPK, 4 571 tonnes d’urée et 1 220 tonnes de DAP ; 8 155 tonnes de semences améliorées ; 23 799 charrues, 3 150 charrettes, 250 semoirs et 10 500 animaux de trait ; 133 Motoculteurs, 31 Despatheuses-égraineuses, 25 Batteuses de riz et 16 Epierreuses.

Au niveau de la sécurisation foncière, de la formation professionnelle agricole et de l’organisation du monde rural, les principales actions porteront sur :

- la mise en place de l’Agence nationale des terres rurales (ANTR) ; - la mise en place de 53 Commissions foncières villageoises (CFV) et de 53 Commissions de conciliation foncière villageoise (CCFV) ; - la délivrance de 5 000 Attestations de possession foncière rurale (APFR) ; 35

- la formation initiale de 400 jeunes et la formation continue de 3 000 producteurs ; - l’installation de 250 jeunes formés ; - la construction de 5 nouveaux Centres de promotion rurale (CPR) - et la réhabilitation de 24 infrastructures administratives et pédagogiques dans les CPR.

Dans le domaine de la promotion de l’économie agricole, les interventions porteront entre autres sur :

- la mise en place de deux centres d’incubateurs d’entrepreneurs agricoles (Sourou et Passoré) ; - l’élaboration et la diffusion des textes d’opérationnalisation du code Agro-Sylvo-Pastoral-Halieutique et Faunique (ASPHF) ; - la mise en place de l’assurance agricole ; - la mise en place du fonds de développement agricole ; - la construction de 135 magasins de stockage de produits agricoles, de 31 magasins de warrantage, de 19 conserveries d’oignon et de 07 comptoirs d’achat de produits agricoles ; - la mise en place de 19 unités de transformation des produits agricoles, nous en avons besoin, la dernière fois que je me suis rendu dans la région du Sourou pour visiter l’aménagement de la vallée, c’était désolant, parce qu’avec une production record de 80 000 tonnes d’oignons la production de tomates avoisinait les 10 000 tonnes de tomates mais tout cela était en train de pourrir pourquoi ? Tout simplement par manque d’infrastructure de stockage et de transformation, c’est désolant le sac de 120 kilos d’oignons en temps normal qui est vendu autour de 70 000 francs, le sac était tombé, selon mes connaissances, en-dessous de 20 000 francs le sac de 120 kilo. Selon certaines informations on me parle de 7000 à 10000 francs, c’est une catastrophe. Ce qui prouve que le désenclavement de la région de la vallée du Sourou et l’installation dans cette zone, d’unités de transformation et d’unités de conservation est vital pour notre agriculture et pour notre économie nationale. Et c’est ce que nous allons faire au cours de l’année en cours. - comme je le disais, la construction de 19 conserveries d’oignons et de 07 comptoirs agricoles, la mise en place de 19 unités de transformation de produits agricoles et la création de 04 centres de valorisation des produits agricoles nationaux. La mise en œuvre de l’ensemble de ces investissements permettra une production céréalière de 5 800 000 tonnes, soit une progression de 27,4% de hausse par rapport à la campagne agricole écoulée. 36

Ce que je voudrais dire, c’est que la perspective stratégique et la vision stratégique de mon gouvernement pour transformer radicalement notre agriculture et notre élevage reposent sur quatre réformes majeures,

- premièrement, l’opérationnalisation de la création de la centrale d’achat des intrants, le ministre et moi on en parle tous les jours. Donc là aussi c’est l’un des objectifs majeures que nous poursuivrons en 2018, la centrale d’achats pour les intrants, c’est un objectif majeure ; - deuxièmement, l’unité de montage des tracteurs, nous sommes en discussion avec des partenaires pour monter cette unité de montage de tracteurs dans un cadre du PPP et le dossier est bien avancé et nous comptons le présenter au Conseil des ministres très prochainement, en tout cas c’est un objectif majeur pour permettre de moderniser notre agriculture ; - troisièmement, l’unité de production d’engrais. Là aussi nous sommes en discussion avancée avec nos partenaires pour, à partir des phosphates de la Komandjari, produire à prix réduit des engrais pour les mettre à la disposition de nos paysans et augmenter donc nos rendements agricoles. - et quatrièmement l’opérationnalisation de la Banque agricole qui vient d’être agréée par la commission bancaire il y a deux semaines à peu près. Cela aussi mérite un banc pour le gouvernement.

Applaudissements

Je voulais dire qu’au-delà de toutes les réformes, que nous avons engagées sur l’agriculture, ces réformes sont centrales, celles que je viens d’identifier, parce que ce sont elles qui vont permettre les réformes structurelles de l’agriculture.

L’ambition du gouvernement du Président Roch Marc Christian KABORE, ce n’est pas de s’assoir sur la situation de l’agriculture telle qu’elle est. C’est de la transformer, nous voulons que le Burkina Faso soit en chantier qu’il y ait des exploitations agricoles partout. Mais pour cela, il faut déjà former les jeunes agriculteurs techniquement un, deuxièmement, il faut que nous ayons les instruments pour leur permettre donc d’augmenter les rendements et la productivité; la disposition des intrants à moindre coût, la disposition donc des tracteurs à prix subventionné pour leur permettre de mécaniser, la disposition donc d’engrais de bonne qualité et des banques pour financer l’agriculture. Ces conditions sont en train d’être réunies et j’y veillerais avec le Président du Faso, avec l’ensemble du gouvernement, à ce que nous le fassions.

C’est la seule condition pour moderniser, modifier, et révolutionner notre agriculture. Le Burkina Faso ne peut pas se développer…. de toute façon c’est la base de la vision de mon gouvernement. Tout doit partir de l’agriculture. Il faut à partir de l’agriculture et de l’élevage, d’abord, satisfaire l’autosuffisance 37 alimentaire. Dégager des excédents et ensuite dégager de la valeur ajoutée, des chaînes de valeurs à partir de nos produits agricoles. Tout le monde sait aujourd’hui que la fraise du Burkina Faso est l’une des plus prisées au monde. Mais cela reste ici ce n’est vendu nulle part.

Tout le monde sait aujourd’hui que nous avons de l’anacarde de très bonne qualité mais cela reste ici ce n’est pas suffisamment valorisé. Les ivoiriens sont venus dans notre pays acheter les implants et aller planter chez eux. Aujourd’hui, ils produisent 800 000 tonnes d’anacardes pendant que nous sommes à 80 000 tonnes.

Quand on sait la valeur ajoutée que l’on peut tirer de la production d’anacardes, c’est un enjeu national de régler ce problème-là. C’est un enjeu national, parce que cela va nous apporter des devises, c’est un enjeu national parce que cela va régler le problème de travail des femmes.

Lorsque je me suis rendue à Bobo, j’ai coutume de raconter cela, je suis rentré dans une usine de transformation d’anacarde, une première salle je rentre, je vois, je me croyais en Asie, je vois 900 femmes en train d’égrener l’anacarde, ce n’est pas possible, 900 femmes, je rentre dans une deuxième salle je vois 800 femmes attablées en train de travailler, ce n’est pas possible. Cela fait combien déjà ? Presque 2000 femmes en train de travailler, elles sont venues me supplier : « monsieur le Premier ministre faites tout pour garder notre outil de travail ! C’est grâce à cet outil de travail que nous payons l’école de nos enfants, que nous entretenons nos familles, que nous payons la popote journalière, que nous logeons nos familles » (rires).

C’est pour dire que c’est un enjeu national. Ce qui se passe c’est quoi ? C’est que des étrangers venaient malheureusement acheter bord champ l’anacarde qui coûte bord champ entre 450 et 1000 francs le kilo, pourquoi faire ? Pour l’exporter vers les pays d’Asie pour aller tirer la valeur ajoutée chez eux et nous sommes là on n’a rien. Pour nous maintenir encore donc dans la situation de sous- développement. Comme le coton, on produit le coton mais on n’a aucune valeur ajoutée. Sur les 750 000 tonnes de coton que nous produisons, il y a à peine 5000 tonnes qui sont transformées. L’anacarde, sur les 80 000 tonnes que nous produisons, il y a à peine 5000 tonnes qui sont transformées.

Et par manque de matière première, les quelques entrepreneurs qui avaient commencé à transformer l’anacarde dans notre pays avaient commencé à se délocaliser vers la Cote d’Ivoire. Le ministre en charge du commerce est-ce qu’il est de retour ? Il n’est pas là, il a pris immédiatement des mesures, il a réuni immédiatement l’inter profession. On s’est mis d’accord sur une chose. 38

Premièrement, il faut garantir aux usines existantes au Burkina Faso, qui font la transformation de l’anacarde, il faut leur garantir la quantité minimale dont ils ont besoin à un prix garanti pour qu’elles puissent fonctionner. Cela est la base de l’accord. Sinon toutes les usines vont se délocaliser et c’est ce qu’on a fait. A partir de là, si les unités de transformation ont de la matière première à un coût garanti, la transformation de l’anacarde pourrait se faire dans notre pays. Sinon la production va se délocaliser vers d’autres pays. Et c’est ainsi pour beaucoup d’autres secteurs, la mangue séchée, le sésame, la tomate, etc.

Le Burkina Faso est un pays riche, nous avons beaucoup de richesses, mais il faut mettre en œuvre les politiques appropriées pour créer des chaines de valeur et à partir de l’agriculture et de l’élevage, il faudra dégager, poser les bases de l’industrialisation de notre pays. A partir donc de l’agroalimentaire. C’est cela la clé de développement de notre pays.

M. Laurent BADO

C’est le PAREN.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Nous sommes d’accord.

Applaudissements

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

La résilience de notre économie dans le contexte difficile de 2017, résulte également des performances du secteur de l’élevage qui, comme vous le savez, constitue une source importante de revenus pour une grande partie de la population et représente le troisième produit à l’exportation du pays. Le gouvernement a donc œuvré durant l’année sous revue, pour l’amélioration de sa contribution à la formation de la richesse nationale. Les efforts engagés dans ce sens sont orientés dans cinq directions :

- premièrement, la délimitation et l’opérationnalisation des zones pastorales, - deuxièmement, l’amélioration de l’alimentation du bétail, - troisièmement, la professionnalisation des acteurs, 39

- quatrièmement, la prévention, le contrôle ainsi que l’éradication des maladies animales prioritaires et transfrontalières et l’amélioration du potentiel génétique des races locales.

Concernant la délimitation et l’opérationnalisation des zones pastorales, l’action gouvernementale a permis notamment de délimiter 5 espaces pastoraux, d’aménager 396 km de pistes à bétail, de construire 111 parcs de vaccination, 35 aires d’abattage, 22 marchés à bétail, 14 pistes à bétail d’une longueur de 422 km et 28 ha d’aires de repos, etc.

Dans le cadre de l’amélioration de l’alimentation du cheptel, les résultats suivants ont été obtenus :

- la fauche et la conservation de 42 931 tonnes de fourrage naturel ; - la mise à la disposition des producteurs de 92 744 tonnes de Sous- produits agricoles et d’aliments complets, de 267 181 kg de semences de cultures fourragères, de 347 broyeurs polyvalents et de 97 motoculteurs ; - la formation de 3 021 producteurs sur les techniques de valorisation des sous-produits agricoles.

Pour ce qui concerne la professionnalisation des acteurs et l’optimisation de leurs systèmes de production, on note :

- la construction de 1 760 bio-digesteurs ; - la diffusion de 16 nouvelles normes d’infrastructures et d’équipement ; - la diffusion de 2 770 exemplaires de plans d’habitats améliorés ; - l’appui technique de 2 161 producteurs, dont 853 femmes et 889 jeunes à la réalisation d’habitats améliorés ; - l’organisation de 2 713 séances de sensibilisation à l’hygiène de l’habitat permettant ainsi de toucher 34 661 producteurs dont 11 162 femmes et 14 365 jeunes.

Dans le cadre de la prévention, du contrôle et de l’éradication des maladies animales prioritaires et transfrontalières, les efforts consentis ont permis de vacciner environ 3 millions de têtes de bétail contre la Péripneumonie contagieuse bovine, 253 000 têtes contre la Peste des petits ruminants , 24 millions de volailles contre la Maladie de Newcastle.

Par ailleurs, plus de 1,7 millions d’animaux ont été traités en curatif et 864 247 autres en préventif contre les trypanosomiases animales africaines.

Enfin, s’agissant de l’amélioration du potentiel génétique des races locales, 4 463 vaches ont été inséminées. 40

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs les députés.

Pour l’année 2018, les grandes orientations du secteur des ressources animale et halieutique sont :

- la mise en œuvre effective du projet d’appui au développement du secteur de l’élevage et du programme de développement durable des exploitations pastorales du Sahel ; - l’amélioration de la disponibilité des ressources alimentaires du bétail ; - le développement des filières animales porteuses ; - le développement et la valorisation des ressources halieutiques et aquacoles ; - le soutien à la création d’unités de transformation des productions agropastorales ; - le renforcement de la liaison entre la production et le marché ; - l’amélioration de la santé animale et l’opérationnalisation des espaces pastoraux ; - le renforcement de la résilience des producteurs aux effets des changements climatiques et des crises et le développement des filets sociaux.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

L’accélération de la croissance économique est également la résultante du dynamisme de l’activité industrielle, secteur qui a connu un taux de croissance appréciable de 10,5% en 2017. L’expansion de l’industrie est essentiellement tirée par le sous-secteur minier pour lequel mon gouvernement a mené au cours de l’année 2017 de nombreuses réformes au niveau de la gouvernance par la création d’une Inspection des mines, d’un secrétariat permanent de la Commission nationale des mines et d’un secrétariat permanent chargé de l’organisation de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’ouest. La prochaine édition de la SAMAO de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’ouest a été arrêtée par le gouvernement et prévue pour septembre, Monsieur le ministre c’est bien cela ? septembre 2018.

De même, on note l’opérationnalisation en cours de la Brigade nationale anti-fraude de l’or et la poursuite du processus de modernisation du cadastre minier, entamée depuis 2015. En termes de régulation, les lois portant respectivement commercialisation de l’or et des autres substances précieuses et régime des substances explosives à usage civil ont été adoptées. En matière 41 d’informations géologique et minière, le lever géophysique du quart Nord-Est du Burkina Faso, a mis en évidence des, je ne dirais pas des anomalies, des perspectives susceptibles de métaux précieux. Je crois qu’on va s’arrêter là, monsieur le ministre on ne va pas trop s’avancer. Parce que si on dit qu’il y a du diamant au Burkina Faso les gens vont commencer à nous attaquer partout, partout. (Rires) Pardon, des indices qui restent encore à être confirmées. C’est la même chose que le pétrole, nous sommes au stade d’indice qui reste à être confirmé.

L’intensification de nos actions a permis de voir, au cours de l’année 2017, l’entrée en production de la mine d’or de Houndé dans la province du Tuy, portant le nombre total de mines en production à 12 et le lancement des travaux de construction de la mine d’or de Boungou dans la province de la Tapoa.

Ces actions ont permis de porter la production minière industrielle à 45,8 tonnes d’or fin en 2017 contre 38,5 tonnes en 2016, soit un taux de progression de 18,9%. En 2013, on était à combien ? Madame ? La quantité d’or qu’on produisait en 2013 c’était combien ?

Mme Juliette BONKOUNGOU (CDP)

Je ne m’en souviens plus ce que je note c’est que quand même nous avons fait venir ces… et il faut un temps pour que ça commence à produire.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Merci.

Non ! Ce que je voulais dire simplement c’est que, tous les Burkinabè doivent en être fiers parce que la production d’or dans le pays a connu une avancée importante, nous sommes aujourd’hui à 46 000 tonnes d’or quasiment. Je crois qu’avec la politique que nous menons, la quantité d’or que nous produisons est appelée donc à s’accroitre. C’est l’effort donc de tous, bien entendu. C’est un effort qu’il faut poursuivre.

En termes de valeur, cette production a rapporté à l’Etat, deux cent vingt- six milliards de FCFA au budget de l’Etat, contre cent quatre-vingt-dix milliards de FCFA en 2016, soit un taux de progression de 19%.

En termes de création d’emplois, les mines industrielles ont employé au total 8 719 personnes en permanence en 2017 dont 8 150 nationaux, soit 93,5% des emplois. Mais là où je ne suis pas satisfait, c’est que les Burkinabè ne sont pas employés dans les fonctions d’ingénieurs et de techniciens supérieurs et c’est là 42 qu’il faut qu’on fasse un effort en matière de formation. Avec le Ministre de l’enseignement supérieur, nous sommes en train de mettre en place tout un plan de formation pour doter notre pays de capacités intellectuelles pour pouvoir mener la recherche en matière minière et maîtriser mieux ce secteur qui est l’une de nos principales richesses aujourd’hui. En tout cas le nombre d’emplois est substantiel, le secteur minier fait vivre un nombre important de Burkinabè, 8719 personnes en permanence dont 8 150 nationaux, soit 93,5% des emplois.

Elles ont également généré environ 26 000 emplois indirects. Quant à l’artisanat minier, on estime à 1,5 millions le nombre de personnes qui s’y adonnent. Les investissements sociaux réalisés par les sociétés minières au profit des communautés riveraines ont été de 2 milliards de FCFA en 2017.

Mon gouvernement s’attèlera à poursuivre ses efforts d’organisation et de développement du secteur minier à travers notamment :

- premièrement la mise en place d’un projet d’appui au développement du secteur minier ; - deuxièmement la poursuite de la réalisation de la cartographie géologique ainsi que l’inventaire et la caractérisation de substances minérales pour couvrir progressivement le territoire ; - troisièmement, l’exécution du lever géophysique aéroporté Haute résolution du bloc B correspondant à la partie Est du pays, la partie où nous avons identifié des indices de la présence de métaux précieux ; - quatrièmement, la réorganisation et l’encadrement du secteur minier artisanal à travers la montée en puissance de l’ANEMAS, merci monsieur le ministre ; - et cinquièmement l’adoption de la stratégie du secteur des mines et des carrières.

Pour ce qui est du secteur des manufactures, les actions du gouvernement sont allées dans le sens de l’accompagnement et du suivi des entreprises en difficulté. Ainsi, une dizaine d’entreprises a bénéficié de pré-diagnostics. A cela, il faut ajouter :

- l’accompagnement de trois nouvelles entreprises par le Fonds de restructuration des entreprises à hauteur de 1,2 milliards de F CFA ; - la prolongation de la présence dudit fonds dans le capital de DAFANI pour 400 millions de FCFA ; - le renouvellement du fonds de roulement de SAP OLYMPIQUE pour 100 millions ; - l’inscription de KARILOR INTERNATONAL au bénéfice du Programme de restructuration des entreprises en difficultés. 43

Nous sommes en train de travailler également à la reprise d’entreprises en difficulté comme la STLF de Loumbila, nous avons donc de bonnes perspectives de reprendre ce projet. Le ministre en charge de l’industrie, du commerce et de l’artisanat est en train de travailler sur ce dossier de manière à ce que nous puissions avoir des perspectives d’ouverture de cette usine dans un avenir très proche. Il en est également de l’usine de BRAFASO, que l’Etat a racheté pour laquelle il y a également des perspectives de privatisation. Pour l’instant je n’en dirai pas plus puisque nous sommes encore au stade de prospect. Mais en tout cas il y a des perspectives qui peuvent être heureuses pour notre industrie nationale.

Les actions du gouvernement ont également concerné l’organisation des unités industrielles de transformation. C’est dans ce sens que pour la Grappe huilerie de Bobo-Dioulasso, une convention portant modalités de mise à disposition de ressources financières au profit de ladite Grappe a été signée avec le Projet d’appui à la transformation de l’économie et à la création de l’emploi en juin 2017.

Enfin, dans le cadre du développement des PME/PMI qui exercent dans l’industrie de transformation, des accords de crédit ont été signés au profit de projets et financés à hauteur de 45, 5 millions de FCFA en 2017.

Honorables Députés,

Le Président

Monsieur le Premier ministre, s’il vous plait, oui nous avons prévu dans notre programme de distribuer votre discours à ceux qui sont là, à la moitié. Je crois que vous êtes à 30 pages il vous reste encore 30 pages donc afin de ne pas perturber votre discours, nous allons demander aux huissiers de distribuer le discours en cinq minutes. Cependant, nous vous autorisons à prendre un petit café dans le bureau du Président de l’Assemblée nationale. Juste cinq minutes afin de vous encourager à revenir une autre fois.

Donc vous pouvez suivre l’huissier où je vous accompagne si vous voulez pour juste un café pas plus de cinq minutes. Donc les huissiers partagez rapidement les documents.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Monsieur le Président,

Non ! Je pense que là je préfère continuer à lire mon discours tranquillement, vous me donnez combien de temps ? 44

Le Président

Cinq minutes, juste pour prendre le café.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Pour finir la lecture.

Le Président

Non si vous revenez vous prenez tout votre temps pour finir la lecture.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Moi je n’ai pas besoin de revenir, moi je vais continuer.

Le Président

En distribuant le discours cela va perturber un peu.

Excellence c’est déjà fait ! Les huissiers procédez rapidement donc.

(La séance suspendue à 12 heures 20 minutes a été reprise à 12 heures 28 minutes)

Le Président

Bon, nous allons reprendre. Mais au passage je crois que ce n’est pas seulement Son Excellence Monsieur le Premier ministre qui a profité des 05 minutes. J’ai vu des députés fumeurs, des peulhs qui étaient dans le couloir. Donc Excellence monsieur le Premier ministre vous pouvez poursuivre s’il vous plait. .

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Bon quelque part ça m’a fait du bien, on ne peut pas refuser.

Le Président

Je crois qu’on s’est arrêté à la page 31. On a terminé les deux premiers paragraphes. On était à honorables députés. A ces actions de promotion de l’industrie… 45

C’est là-bas.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

31 ?

Le Président

Oui. On a terminé les deux premiers paragraphes, on était à « honorables députés. A ces actions de promotion de l’industrie…

C’est là-bas.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Maintenant que tout le monde a mon document je ne peux plus m’en écarter de mon document.

Rires

Monsieur le Président

Honorables députés,

A ces actions de promotion de l’industrie, il faut ajouter celles qui ont été menées dans le sens du développement de l’artisanat. A ce titre, l’accent a été principalement mis sur la promotion de la création d’entreprises artisanales performantes, leur financement ainsi que l’amélioration de la commercialisation de leurs produits.

Aussi, dans le but d’inciter les entreprises artisanales à la formalisation, des campagnes de sensibilisation ont été organisées au profit des intervenants du secteur, pour une appropriation des dispositions règlementaires en la matière. Et qui plus est, le gouvernement a poursuivi le renforcement des capacités des artisans et des entreprises artisanales, dans l’optique de favoriser le développement d’une masse critique d’artisans techniquement compétents dans les métiers porteurs de croissance et dans les technologies innovantes.

Ce que je suis en train de dire a l’air banal mais c’est important. Au Burkina Faso nous avons la culture du fonctionnariat, or l’avenir du pays réside dans la création de tissus denses de petites et moyennes entreprises, de petites et moyennes industries, portées par les jeunes qui sont sortis de nos centres techniques, portées par nos jeunes qui sont également sortis de nos écoles de 46 formation professionnelle et auxquels l’Etat donne des moyens de pouvoir s’installer à leurs propres comptes. C’est de là que viendra le développement, c’est de là que viendra également la lutte efficace contre le sous-emploi et le chômage. Et c’est ce que nous voulons faire.

Nous pensons que pour la lutte contre le chômage, l’Etat ne peut pas employer tout le monde et nous avons également un réservoir inépuisable au niveau de l’agriculture et de l’élevage, il faut que nous portions nos jeunes vers ce secteur. Donc je vois que sur ce plan on est d’accord. En vue d’améliorer l’accès des produits de l’artisanat aux marchés et d’en assurer une meilleure visibilité, des journées promotionnelles ont été organisées dans six régions auxquelles 319 exposants ont pris part.

Honorables députés,

L’une des caractéristiques de notre économie est la forte importance du secteur des services marchands. Ce secteur est essentiellement dominé par le commerce formel et informel. Pour ce secteur, les actions majeures conduites en 2017 portent sur le contrôle de l’exercice des activités commerciales et la promotion des produits locaux à l’intérieur et à l’extérieur.

Au niveau du commerce intérieur, les actions engagées s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration de la qualité des produits de grande consommation et la vérification des instruments de mesure soumis à la règlementation.

Ainsi, les contrôles réalisés concomitamment avec la surveillance des marchés ont permis de relever que 996 commerçants, respectent la règlementation sur 14 908 contrôlés, soit 6,7%, très faible. Lors de ces contrôles, des dizaines de tonnes de produits périmés ont été saisis.

Quant au commerce extérieur, les actions entreprises ont visé la valorisation des normes et la qualité des produits nationaux à travers :

- l’homologation de 300 normes burkinabè ; - la tenue de la 23e Assemblée générale de l’organisation africaine de normalisation ; - l’élaboration d’une stratégie marketing de promotion de la mangue séchée et de la noix de cajou transformées au niveau national et régional.

De même, pour renforcer la présence du Burkina Faso dans le système commercial mondial, les efforts conjugués ont permis :

- la tenue à Abidjan des journées de promotion économique et commerciale du Burkina Faso; 47

- la participation au 16e Forum AGOA, du 8 au 10 août 2017 à Lomé au Togo ; - l’organisation de la 4e édition de la Foire Internationale Multimodale de Ouagadougou, qui a enregistré 260 exposants et permis 200 rencontres d’affaires ; - l’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale de promotion des Exportations ; - l’opérationnalisation du Fonds d’Appui aux Exportations ; - l’accompagnement à l’international de 36 acteurs des filières sésame, mangue et anacarde pour des manifestations commerciales et des missions de prospection à l’extérieur.

En matière de lutte contre la fraude et la définition des règles saines de la concurrence, trois acquis majeurs ont été enregistrés. Il s’agit de l’adoption, par votre auguste Assemblée, de la loi portant organisation de la concurrence au Burkina Faso, de la régulation de la concurrence et la révision du décret portant organisation et fonctionnement de la Commission nationale de la concurrence.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Le secteur de la culture et du tourisme est un pan important des services marchands et notre pays dispose d’énormes potentialités à même de conforter son leadership culturel et de renforcer son attractivité touristique.

A ce titre, mon gouvernement porte une attention particulière au développement des industries culturelles et touristiques, afin de renforcer la contribution de ce sous-secteur au développement socio-économique du Burkina Faso. C’est le lieu pour moi de féliciter et de louer le courage et l’abnégation des acteurs de la culture et du tourisme qui ont su, malgré une situation sécuritaire difficile, développer des initiatives innovantes pour continuer à inciter les visiteurs du monde entier à privilégier davantage la destination Burkina Faso.

Les résultats majeurs obtenus en 2017 sont :

- la qualification de 200 artistes musiciens et plasticiens pour intervenir dans le système éducatif ; - la réalisation d’une cartographie des écoles de formation dans les métiers des arts, de la culture et du tourisme, en vue de leur renforcement ; - la relance du processus de création de l’Institut de formation en tourisme et hôtellerie, c’est très important, parce que ceux qui ont l’habitude de voyager, d’aller dans le pays du Maghreb comme la Tunisie ou le Maroc 48

ou qui vont même à Dakar à côté ou à l’étranger, on voit très bien qu’il y a clairement un déficit de main d’œuvre spécialisée au niveau des acteurs de l’hôtellerie. Quand vous allez dans les hôtels dans les restaurants à l’étranger, au Maroc, en Tunisie vous allez voir tout de suite la différence au niveau de l’accueil, tout cela est un enjeu de formation. Comment pouvoir inciter les touristes à venir chez nous ? Si des infrastructures font défaut et si en matière de qualité de service il y a des difficultés.

Je n’occulte pas les autres difficultés auxquelles est exposé notre secteur touristique, que sont bien entendu des problèmes de transport, d’accès du pays en moyens aériens, également des questions de coût donc des chambres, etc. Sur ce plan en tout cas nous avons encore des efforts à faire et mon gouvernement a commencé ce travail depuis 2016-2017 et nous allons le poursuivre. Alors je pense que tous ceux-ci sont des efforts que nous devons réaliser pour donner plus de compétitivité à notre secteur touristique. Nous avons également la relance du processus de création de l’Institut de formation en tourisme et hôtellerie ; - la réhabilitation de salles de cinéma en salles multifonctionnelles à Fada N’Gourma et à Gaoua ; - l’accompagnement technique et financier de 39 projets structurants par le Fonds de développement culturel et touristique d’un montant de plus de 480 millions de FCFA ; - la réalisation des plans architecturaux des sites de la colline de Tondikara, de la mare d’Oursi, de l’île de Tagou, des falaises de Gobnangou, du musée des civilisations du sud-ouest, de « la Guerre Dinguè » à Diébougou et de l’hôtel de Gorom-Gorom ; - la réalisation d’infrastructures d’accès et de sécurisation sur le site des Cascades de Karfiguéla.

En vue de professionnaliser davantage les manifestations culturelles et d’améliorer la qualité ainsi que la compétitivité de l’offre touristique nationale, les actions suivantes ont été entreprises :

- l’organisation de la première édition de la Vitrine internationale du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration de Ouagadougou, par les acteurs privés du tourisme ; - l’organisation de la 12e édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou ; - l’organisation de la 25e édition du FESPACO et de la 14e édition de la Foire internationale du livre de Ouagadougou.

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Dans le cadre de la protection, de la promotion et de la conservation du patrimoine culturel, les actions suivantes ont été réalisées :

- la promotion des musées publics et privés ayant permis d’enregistrer 25 486 visiteurs ; - la promotion de la recherche sur le patrimoine, à travers l’édition de livres de contes et de proverbes burkinabè.

En perspective, le gouvernement travaillera à l’amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité d’infrastructures culturelles et touristiques ainsi que de la qualité et de la compétitivité de l’offre touristique.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Le dynamisme de l’appareil productif résulte des efforts constants que mon gouvernement déploie dans les secteurs de soutien à la production, conformément à notre politique consistant à créer les conditions pour assurer la rentabilité de l’investissement privé.

C’est dans ce sens qu’au cours de l’année écoulée, le gouvernement a intensifié ses efforts dans l’énergie, les infrastructures, les transports, l’eau, les TIC, la formation et la recherche ainsi que dans le domaine du financement du secteur privé.

En matière d’énergie, la politique du gouvernement vise trois objectifs stratégiques :

- premièrement, il faut mettre fin au déficit énergétique du pays qui est de 50 Mégawatts/heure et dont le taux d’accroissement est de 15% chaque année; - en deuxième lieu, accroître la compétitivité de l’économie en réduisant le coût du kilowattheure qui varie actuellement entre 125 FCFA et 130 FCFA c’est l’un des plus chers au sein des pays de l’UEMOA. Cela fait que nos entreprises ne sont pas compétitives à cause du coût de l’électricité ; - troisièmement, il faut accroître le taux d’accès à l’électricité pour les Burkinabè en le portant de 20% actuellement à 45% au moins à l’horizon de 2020.

Voilà un peu nos trois objectifs stratégiques en matière donc d’énergie. 50

Dans cette perspective, le secteur a connu de grandes reformes au cours de l’année écoulée, en vue de mettre un accent particulier sur l’accroissement de la part des énergies renouvelables dans le mixe énergétique et de promouvoir l’efficacité énergétique. Ainsi, dans l’optique de dynamiser notre secteur énergétique, mon gouvernement a procédé à :

- l’adoption de la loi portant règlementation générale de l’énergie et de ses 6 textes d’application ; - l’élaboration du Schéma directeur national de production, de transport, de distribution et d’électrification ; - la signature d’une convention de financement avec la BAD, la Banque mondiale et l’Union européenne pour la mise en place de la ligne de transport dénommée « dorsale nord » en 330 KV ; elle permettra l’interconnexion des réseaux entre le Nigéria, le Togo, le Bénin et le Burkina Faso ; - la création et l’opérationnalisation du Secrétariat permanent à la planification du secteur de l’énergie ; - la création et l’opérationnalisation du Secrétariat permanent de la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique.

Du reste, afin d’accroître la capacité de notre pays en énergie électrique, l’année 2017 a connu l’achèvement de la construction des centrales solaires photovoltaïques de Ziga de 1,1 Mégawatt et de Zagtouli de 33 Mégawatts, le démarrage des travaux de réalisation de mini-centrales solaires photovoltaïques avec stockage dans 14 CMA et des travaux de construction d’une centrale thermique de 7,5 Mégawatts à Fada-N’Gourma, sur financement de la Banque mondiale. Je crois que ce chantier a déjà été lancé.

Les efforts de mon gouvernement se poursuivront en 2018 pour une augmentation substantielle de l’offre énergétique à travers :

- la construction de la centrale thermique de Ouaga Est de 50 Mégawatts ; - le projet « Yeleen » qui permettra la construction d’une centrale photovoltaïque de 40 Mégawatts avec option de stockage à Ouaga Nord et 10 Mégawats cumulés pour six régions du Burkina ; - l’extension de la puissance de la centrale solaire de Zagtouli de 17 Mégawatts. A Zagtouli, quand nous avons lancé le projet de 33 Mégawatts, il y avait un des investisseurs à l’époque, la Banque européenne d’investissement, qui s’était retiré du projet. Maintenant que Zagtouli est fonctionnel avec 33 mégawatts, la Banque européenne d’investissement rejoint le projet, avec un financement qui nous permettra d’ajouter une puissance de 17 Mégawatts, qui permettra de 51

porter la capacité totale de la Centrale de Zagtouli de 33 à 50 Mégawatts ; - la construction de centrales solaires photovoltaïques de 10 Mégawatts à Kaya et de 20 Mégawatts à , sur financement de la Banque mondiale dans le cadre du PASEL; - la construction de centrales solaires photovoltaïque d’une puissance cumulée de 100 Mégawatts dans les 7 régions à savoir Ouagadougou (30 Mégawatts), Dori (15 Mégawatts), Fada (10 Mégawatts), Dédougou (15 Mégawatts), Orodara (10 Mégawatts), Ouahigouya (10 Mégawatts) et Banfora (10 Mégawatts) ; - la construction de la centrale hydroélectrique de Bagré aval d’une capacité de 14 Mégawatts.

En termes de renforcement du réseau électrique, je voudrais noter l’extension du poste de transformation de Zagtouli de 33 à 90 kilovolts, la construction de la ligne 90 kilovolts de l’interconnexion électrique entre Ouagadougou et Ouahigouya et l’achèvement du côté du Burkina Faso, des travaux d’interconnexion entre Bolgatanga au Ghana et Ouagadougou. Cela nous permettra de diversifier nos sources d’approvisionnement, vous savez qu’actuellement c’est la Côte d’Ivoire qui nous approvisionne en électricité. Donc l’objectif stratégique également, c’est de permettre de diversifier nos sources d’approvisionnent vers le Ghana à travers donc la liaison par Bolgatanga. Et les travaux sont très bien avancés j’en discutais l’autre jour avec le ministre en charge de l’énergie qui suit très bien le dossier et nous pensons que la partie ghanéenne va réaliser les investissements appropriés pour nous permettre de réaliser cette interconnexion rapidement de manière à ce que l’année prochaine on soit à Zéro délestage.

Applaudissements

Merci ! Merci. On peut le croire parce que, on a un déficit de 50 mégawatts avec toutes les infrastructures que nous sommes en train de construire. Vous savez qu’actuellement, vous reconnaissez que les fréquences de délestages et leur durée ont baissé, si, cela a baissé.

Murmures dans la salle

Oui pour l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire, le Ministre est allé à Abidjan, il a pu obtenir de la partie ivoirienne, l’augmentation de la quantité fournie, qui est passée de 50 mégawatts, à 110 mégawatts. Ce qui a permis d’atténuer les déficits énergétiques. Mais, comme je le disais, la stratégie nationale du pays, c’est de diversifier nos sources d’approvisionnement et aller vers le Ghana également, ce qui nous permettra d’avoir un apport donc du côté de Bolgatanga ce qui nous permettra, avec nos capacités internes de productions que 52 nous sommes en train de faire, d’avoir une autonomie nationale et de couvrir nos besoins nationaux à partir donc des unités de productions que nous avons mais également de l’apport que nous recevrons de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Mais en tout cas notre ambition c’est de faire en sorte qu’à partir de l’année prochaine, il y ait zéro délestage, c’est bien cela monsieur le Ministre.

Murmures dans la salle

Dans le cadre de l’intensification de l’accès des populations à l’électricité.

J’ai oublié autre chose.

Je signale également le renforcement de la ligne Pâ-Dédougou (90 kilovolts), Ziniaré – Kaya (90 kilovolts extensible à 225 kilovolts), et le contournement de la ville de Ouagadougou avec une boucle de 90 kilovolts.

Dans le cadre de l’intensification de l’accès des populations à l’électricité, les efforts déployés par le gouvernement ont permis l’électrification de 106 nouvelles localités, dont 57 chefs-lieux de communes. De même, 527 localités sont en cours d’électrification ou de raccordement et 174 localités en phase de lancement. Ainsi, le nombre total de ménages raccordés au 31 décembre 2017 est de 662 108 contre 628 164 ménages en 2016.

Cette dynamique a permis d’augmenter le taux d’électrification du pays pour le porter à 21% en 2017 contre 20% une année plus tôt. Mais je rappelle que notre objectif, c’est de porter le taux d’accès à l’électricité de 20% à 45% à l’horizon de 2020. Donc ce qui fait un gros challenge pour le gouvernement.

En milieu rural plus spécifiquement, ces réalisations ont permis d’augmenter le nombre total de localités électrifiées qui passe de 229 en 2016 à 250 localités en 2017 contre 187 en 2015.

En conséquence, le nombre total de ménages raccordés en milieu rural passe de 32 530 ménages en 2016 à 34 559 ménages en 2017, en hausse de 6,2%. En outre, plus de 61 nouvelles infrastructures d’éducation, de loisirs et de santé ont été raccordées, soit un total de 986 infrastructures en 2017 contre 925 en 2016.

Par ailleurs, dans le domaine des énergies renouvelables, le gouvernement a engagé plusieurs travaux d’électrification dont l’achèvement permettra d’améliorer considérablement le niveau d’accès des populations à l’électricité.

53

Il s’agit entre autres de :

- l’électrification par systèmes solaires des infrastructures sociocommunautaires dans 175 localités ; - l’électrification de 26 villages par l’utilisation de systèmes solaires photovoltaïques hybrides ou isolés ; - l’électrification solaire de 3 CMA (Banfora, Sapouy, Kossodo) ; - l’acquisition et l’installation de 1 500 lampadaires LED en remplacement des lampes à tubes fluorescentes pour l’éclairage public dans les rues de Bobo-Dioulasso ; - l’acquisition et l’installation de 1 500 000 lampes LED en remplacement des lampes à tube fluorescentes dans les ménages.

En perspective, l’année 2018 connaitra le démarrage effectif de grands projets d’électrification des zones péri-urbaines devant permettre le branchement de 17 500 ménages de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso au réseau électrique.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

La politique du gouvernement en matière d’infrastructures de transport poursuit deux objectifs majeurs :

- premièrement, notre pays étant enclavé, il est vital pour l’économie nationale de disposer d’infrastructures de transport de qualité qui assurent l’accès aux ports qui nous environnent, c’est une donnée de la géographie et qui garantissent l’approvisionnement régulier du pays en produits de première nécessité, le carburant, le riz, tous ceux dont nous avons besoin et qui assurent notre sécurité nationale ; C’est un enjeu vitale, les infrastructures routières ferroviaires et aériennes ; - deuxièmement, il s’agit d’organiser le marché intérieur par le maillage du territoire national en routes de qualité. Sans ces infrastructures routières, les échanges intérieurs de marchandises resteront limités de même que la production de biens et services.

Il suffit de voir tout ce qui est produit à Bagré, si le gouvernement n’avait pas pris de mesures pour obliger les services publics telles que les cantines publiques, tels que les centres de détention pénitentiaires, telle que l’armée, etc. à s’approvisionner à Bagré, la quantité de riz produit restait en surproduction là- bas. Personne ne l’achetait, c’était cela la réalité.

54

Vous regardez également dans la vallée du Sourou c’est le même problème. Si nous n’obligeons pas le Burkinabè à consommer burkinabè, le riz qui est produit dans la vallée, actuellement la production a baissé de plus de 10 000 tonnes dans le passé et nous sommes à moins de 6000 tonnes de riz padis. Tout simplement ce riz n’est pas étuvé et il n’y a personne pour enlever, parce que la zone est enclavée. Dès que vous arrivez à Tougan, il y a 42 kilomètres de route et sur ces 42 kilomètres il faut plus de deux heures pour y arriver. Donc vous avez des productions qui sont isolées cela veut dire que la connexion du marché intérieur est vitale pour créer un marché intérieur. S’il n’y a pas de route qui relie, la zone à excédent des zones à déficit et inversement, il n’y a pas de marché intérieur, il n’y a pas d’économie nationale. Et c’est dans cette situation que nous nous trouvons. C’est pourquoi la question d’infrastructures est vitale sous ces deux rapports. La constitution du marché intérieur pour échanger les marchandises des zones de production vers les zones de consommation et de transformation.

Et deuxièmement, le désenclavement du pays et l’approvisionnement du pays en produits de première nécessité pour assurer notre sécurité nationale et exporter nos biens et services. C’est pourquoi le Ministre en charge des infrastructures y met le dynamisme qu’il faut et nous allons atteindre ce résultat par la durée avec les travaux que nous avons déjà engagés. Le gouvernement a renforcé, déjà on peut citer quelques exemples que nous avons réalisés:

- des travaux d’aménagement et de bitumage de 3 km de voiries dans la ville de Bobo-Dioulasso, notamment les avenues Ouezzin Coulibaly et Nelson Mandela, pour un montant de 2,513 milliards de FCFA, ces infrastructures font déjà la fierté de nos frères à Bobo Dioulasso, parce qu’il y a longtemps qu’ils n’avaient pas vu cela ; Applaudissements

Bon ce n’est pas contre vous que je dis cela ! Je dis qu’il y a longtemps qu’ils n’avaient pas vu cela. (Rires) ;

- des travaux d’aménagement et de bitumage de 8,68 km de voiries complémentaires aux voiries du 11 décembre 2016 dans la ville de Kaya d’un montant de 5,5 milliards de FCFA ; - des travaux d’aménagement et de bitumage de 50 km de voiries à Gaoua dans le cadre du 11 décembre 2017 pour un montant de 16 milliards de FCFA. Vous savez lorsque je me suis rendu à Gaoua pour superviser la réception des infrastructures du 11 décembre, j’avoue que j’étais fier d’être Burkinabè. J’ai ressenti un sentiment de fierté, qu’avec un budget de 30 milliards nous ayons pu transformer une ville comme Gaoua qui était quasiment un village, en une ville moderne. C’est une réalité il faut aller voir ce qui a été fait à Gaoua. 50 kilomètres de voiries urbaines, 52 55

kilomètres plutôt, il faut aller voir, la salle polyvalente, le terrain de football, le stade, il faut aller voir également la place de la nation. C’est extraordinaire, je vous assure que si vous arrivez à faire cet effort chaque année, un effort comparable à ce que nous avons fait à Gaoua, dans cinq, dix ans on aura changé la physionomie du Burkina Faso. C’est sûr !

Applaudissements

Pardon ! (rires) venez chez moi à Tougan. Il n’y a rien là-bas !

- des travaux de réfection de la rocade sud-est du Boulevard des Tansoba à Ouagadougou, longue de 6,5 km.

A cela s’ajoutent, des chantiers engagés depuis 2016 et qui ont connu de nettes évolutions en 2017. Il s’agit :

- des travaux d’aménagement de la section urbaine de la RN4 allant du croisement RN3/RN4 à l’échangeur de l’Est et le prolongement jusqu’à l’avenue de la Liberté (4,4 km) pour un montant de plus de 19 milliards de FCFA ; - des travaux de construction de l’échangeur du Nord de Ouagadougou, pour un montant de 70 milliards de FCFA ; je reconnais que c’est vous, ce n’est pas nous. Mais c’est pour nous tous. - des travaux d’aménagements de 5,16 km de voiries en pavés à Tenkodogo, pour un montant de 3,86 milliards de FCFA ; - des travaux d’aménagement de l’aval du dalot sur le Boulevard circulaire à Ouagadougou, pour un montant de 1,6 milliard de FCFA ; - des travaux d’aménagement et de bitumage de 1,6 km de voiries parallèles à l’avenue Babangida, rue Wemba Poko, pour un montant de 3,16 milliards de FCFA. Voilà je pense que cela fait la fierté de tout le monde, voilà ! Je suis d’accord avec vous, il faut que nous sortions des postures d’opposition systématique, cela ne sert pas. Ce qui est bien il faut dire que c’est bien, ce qui est moins bien on critique et on améliore.

Brouhaha dans la salle

Il y a eu également :

- des travaux d’aménagement et de bitumage des voies d’accès à l’INSA à Bobo-Dioulasso (4,3 km), pour 3,047 milliards de FCFA. Tous ceux qui sont passés par là-bas ont dû voir l’effet structurant que cette route a eu dans cette zone et je pense que c’est quelque chose qu’il faut encourager ; 56

- des travaux de réhabilitation de voiries à Ouagadougou (SAABA) - Rue d’embranchement RN04-RD152 (2,4 km) ; - des travaux d’aménagement de voiries en pavés à Ouagadougou, Rue DAPOYA (2,6 km); - des travaux d’aménagement de 5,2 km de voiries en pavés à Kongoussi et à Djibo; - des travaux d’élargissement et de renforcement de la rocade Sud-est du Boulevard des Tansoba à Ouagadougou (6,5 km).

Concernant la sauvegarde du patrimoine routier, 11 911,5 km de routes du réseau classé et 2 585 km de pistes rurales ont connu un entretien courant ou périodique.

S’agissant du développement du réseau routier national, le gouvernement a achevé en 2017 :

- des travaux de construction et de bitumage de la route Ouahigouya- -Frontière Mali RN02 (63 km), d’un montant de 22, 42 milliards de FCFA ; - des travaux de construction d’une voie alternative entre Ouahigouya et Séguénéga (50 km) pour un montant de 3,46 milliards de FCFA.

Par ailleurs, la situation des travaux de bitumage en cours, se présente comme suit :

- s’agissant du tronçon Koupéla-Tenkodogo-Bittou–Frontière du Togo, RN16 (150 km) y compris la Bretelle de Mogandé (3 km), d’un montant de 70, 937 milliards de FCFA ; - travaux de construction et de bitumage de la route Kongoussi-Djibo, RN22 (96 km), d’un montant de 21 milliards de FCFA qui se poursuivent très bien, ils sont bien avancés ; - et également des travaux de construction et de bitumage de la route Dédougou-Tougan (91 km), d’un montant de 20,56 milliards de FCFA. Là aussi je pense que les travaux sont en très bonne évolution, il n’y a que le pont sur le fleuve Mouhoun qui est actuellement en train d’être confectionné ; - il y a également des travaux de construction et de bitumage de la route Didyr–Toma-Tougan, RN21 (84 km), d’un montant de 24 milliards de FCFA ; - travaux de réhabilitation et de renforcement de la route Koupéla- Gounghin-Fada N’Gourma-Piéga-Frontière du Niger, d’une longueur de 252 km. L’ambition du gouvernement, c’est vraiment à partir de Koupéla-Goughin-Fada N’Gourma de faire une grande transversale 57

pour rejoindre donc la frontière du Niger et à partir de cette grande transversale, à partir de la ville de Kantchari, Tansarga et Diapaga, frontière du Bénin. Comme cela on arrivera donc à ceinturer toutes les régions de l’Est avec les voies de grandes dessertes. Ensuite l’ambition du gouvernement, c’est de faire une voie qui viendra de Piéga; pour monter sur le pont de la Sirba, et rejoindre Bilanga et ensuite Tapalgo, etc. Cela permettra de faire la jonction entre la route qui part de Fada et celle de Kaya pour rejoindre Dori et désenclaver complètement la région de l’Est, c’est cela l’ambition du gouvernement.

Applaudissement

Alors merci !

Nous avons également :

- les travaux de construction et de bitumage du tronçon de la route Manga- Zabré-Frontière du Ghana, RN29 (103 km), d’un montant de 29 milliards de FCFA pour le tronçon Manga à Zabré (79 km) les travaux ont démarré et avancent très bien; - les travaux de construction et de bitumage de la route Kantchari- Diapaga-Tansarga-Frontière du Bénin (140 km), d’un montant de 41 milliards de FCFA, c’est de cela je parlais tout à l’heure mais qui est lié à l’autre axe; - des travaux de construction d’un ouvrage hydraulique en béton armé de franchissement de la Sirba sur la RN18 pour un montant de 2 milliards de FCFA. Les travaux ont commencé monsieur le Ministre ; - et ensuite les travaux de construction d’un pont en béton armé de franchissement du NAZINON sur la RN05 d’un montant de 1, 837 milliard de FCFA. Les travaux ont-ils commencé ?

Sont également en phase de démarrage :

- le projet de construction et de bitumage de la route entre Guiba et Garango, RN17 (72 km), d’un montant de 26 milliards de FCFA ; - le projet de construction et de bitumage de la route Ouahigouya-Djibo par Titao, RN23 (110 km), d’un montant de 44, 968 milliards de FCFA.

En somme, ce sont au total 677 km, mais Monsieur le ministre il y a quelque chose qui manque ici, la route Tougan-Dydir, Tougan-Ouahigouya ? Là nous sommes d’accord. Tougan-Ouahigouya, Tougan-la vallée, on va dire au ministre de mettre cela dans ses priorités. 58

En somme, ce sont au total 677 km de travaux de bitumage ou de renforcement de routes bitumées qui sont en cours de réalisation et 400 autres km en instance de démarrage.

Au titre des pistes rurales, le gouvernement a conduit en 2017 la réalisation de 1 416 km de pistes pour un montant de 36,2 milliards de FCFA.

Dans le cadre du programme présidentiel de construction de 5 000 km de pistes rurales couvrant les 13 régions du pays, 1 100 km sont achevés, 275 km sont en cours d’aménagement et 1 000 km en instance de démarrage.

A terme, d’ici à la fin 2018, 2 375 km de pistes seront aménagées. Les efforts du gouvernement pour l’amélioration, la sauvegarde et le développement des infrastructures routières se poursuivront en 2018 par l’aménagement de 1 400 km de pistes pour un montant de 35 milliards de FCFA et la réalisation de nombreux projets routiers.

Il s’agit notamment :

- du projet de construction et de bitumage du boulevard périphérique de la ville de Ouagadougou, contournements Nord et Sud (125 km) ; - du projet d’aménagement et de bitumage de la rocade sud et des routes à l’intérieur de la ville de Bobo-Dioulasso ; - du projet de construction et de bitumage de la route Taparko-Bilanga- Fada N’Gourma, RN18 (196 km) ; - du projet de construction et de bitumage de la route entre Boulsa et Sapaga, RN15 (56 km) ; - du projet de construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, pour laquelle nous avons des perspectives intéressantes en 2018 en termes de PPP (410 km) ; - du projet de construction et de bitumage de la route Dori-Gorom Gorom-Markoye-Tambao, RN03 (117 Km) ; - du projet de construction et de bitumage des routes départementales RD108 Kodougou-Mossi-Sanaba et régionales RR24 Sanaba-Solenzo- Koundougou (147 km).

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Dans le domaine du transport et du transit routiers, des actions majeures ont été menées en 2017 en vue de la modernisation du secteur et de la professionnalisation des acteurs. Il s’agit notamment de la mise en œuvre de 59 l’opération exceptionnelle d’importation de véhicules lourds de transport public routier.

Au 31 décembre 2017, 369 véhicules ont effectivement été importés, immatriculés et mis en circulation et 133 sont en cours d’acheminement, soit un taux de réalisation d’environ 69%.

Le gouvernement entend mener d’autres opérations similaires, en vue de toucher d’autres catégories de transports publics routiers notamment, de voyageurs, de taxis, d’auto-école, d’agrégats et d’excrétas. La situation des taxis est lamentable, quand on voit l’état lamentable des taxis à Ouagadougou et quand on voit dans les pays voisins comme Dakar ou Abidjan, ce n’est pas normal. Il faut bien que l’on trouve une solution à cela.

En ce qui concerne l’opération de sécurisation des titres de transport, le taux d’exécution physique des travaux préalables à la production de masse est estimé à 70% en fin 2017, pour un coût global de 15, 3 milliards de FCFA. Au titre de la facilitation du transport et du transit routiers, le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a entamé la mise en œuvre du « Projet d’appui à la modernisation du secteur des transports et de facilitation du Commerce », projet estimé à 12,5 milliards de FCFA et couvrant une durée de 5 ans. Dans le but d’améliorer les conditions de transport et de transit, un nouveau protocole d’accord de coopération bilatérale a été signé avec la République sœur du Bénin.

Enfin, dans le domaine de la mobilité urbaine, des appuis spécifiques ont été apportés à la SOTRACO, pour lui permettre de continuer à assurer le transport dans la ville de Ouagadougou, par le renforcement de son parc avec l’acquisition à son profit de 60 nouveaux Bus. Je ne vais pas trop m’avancer mais le gouvernement a engagé.

Il y a un projet structurant très ambitieux qui est conduit par le Ministère en charge des transports, la SOTRACO avec également la mairie de Ouagadougou. C’est un partenariat entre la RATP, la société CANIAQUE qui fournit des bus et la mairie de Ouagadougou, pour doter notre capitale d’infrastructures de transport dignes de ce nom. Mais je ne vais pas m’avancer, puisque nous sommes encore au stade de négociation. En tout cas l’ambition est là et le projet suit son cours.

Applaudissements

Honorables Députés,

60

La situation géographique de notre pays nous oblige à diversifier les modes de transport en accordant une attention particulière aux transports ferroviaire et aérien. C’est à ce titre que dans le sous-segment du transport ferroviaire nous avons :

- signé un accord modificatif de la Convention de Concession révisée pour la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Kaya, dont le lancement officiel des travaux a été fait le 4 décembre 2017 à Abidjan ; - relancé en 2017, le projet d’interconnexion Burkina-Ghana, sous les auspices de nos deux Chefs d’Etats.

Un Comité conjoint d’experts, mis en place à cet effet, a pu s’accorder sur le tracé, le mode de financement et les délais d’exécution des travaux. Les échanges sont en cours pour permettre le démarrage du projet avant la fin de l’année 2018. J’ai reçu hier le Directeur général du groupe Bolloré qui est venu me rendre visite pour m’assurer de l’engagement du groupe Bolloré à réaliser ses engagements au Burkina Faso.

C'est-à-dire un premier investissement de 96 milliards, suivi d’une deuxième vague d’investissements rapprochés de 75 milliards qui permettront d’assainir complètement le transport sur notre territoire à partir de Bobo Dioulasso jusqu’à Kaya. Et ensuite d’assurer le transport marchandises et le transport voyageurs. Ils m’ont assuré que d’ores et déjà, deux locomotives puissantes ont été acquises aux Etats Unis et ont été réceptionnées à Abidjan et seront inaugurées à Ouagadougou dans quelques semaines. Je les ai félicités, je les ai encouragés à poursuivre dans cette voix, compte tenu du caractère vital du transport ferroviaire pour la compétitivité de notre économie nationale.

Pour ce qui est du volet du transport aérien, nos efforts sont allés dans le sens de l’amélioration de la desserte. C’est ainsi qu’au niveau international le gouvernement a procédé à la signature d’un accord de services aériens avec le Niger et de deux mémorandums d’entente avec la République de la Guinée Equatoriale et l’Egypte.

En 2017, le groupe AGAKAN a rétrocédé la compagnie Air Burkina à l’Etat. A cet effet, le gouvernement a décidé de recruter un cabinet de renommée internationale pour définir une vision stratégique de relance de la société, afin d’assurer la pérennité de la compagnie dans son environnent concurrentiel.

Pour vous dire la vérité, quand le groupe AGAKAN nous a remis Air Burkina, ils nous ont remis la société avec… c’est une situation assez difficile, ce que nous avons fait nous avons pris des mesures conservatoires pour éviter des déficits, nous avons pris des mesures préventives, également pour éviter 61 l’accumulation de déficit. Et nous avons d’ores et déjà pris les premières mesures pour essayer d’équilibrer la gestion.

Ensuite, là où nous sommes, nous avons été approchés par plusieurs promoteurs qui sont intéressés par la reprise d’Air Burkina. Ce dossier, nous avons refusé de donner une suite favorable aux offres qui nous ont été faites. Pourquoi ? Parce qu’il faut tirer les leçons de l’histoire. Le partenariat avec le groupe AGAKAN était un partenariat de type financier parce que l’AGAKAN n’est pas un opérateur industriel. C’est pourquoi nous avons décidé que désormais si nous devons nouer un partenariat avec un repreneur, il faut que ce soit un repreneur qui ait les capacités, il faut que soit une compagnie aérienne qui ait les moyens industriels, les moyens financiers, l’expérience et les moyens de pouvoir apporter quelque chose à Air Burkina . Mais les logiques financières ne sont pas toujours compatibles avec les logiques industrielles.

C’est ce qui s’est passé, c’est ce qui a amené notre compagnie dans cet état. Air Burkina qui était le fleuron des compagnies aériennes en Afrique de l’Ouest, se retrouve être aujourd’hui un peu dans une posture qui est moins favorable par rapport à Air Côte d’Ivoire, par rapport à Asky, par rapport à Air Sénégal, etc. Ce n’est pas normal, mais nous sommes en train de mettre en place un plan stratégique qui visera donc à redéfinir des missions d’Air Burkina. Ses missions d’abord sur le plan intérieur puisque Air Burkina doit avoir des missions de désenclavement sur le plan intérieur mais également ses missions sur le plan sous régional pour permettre aux biens et aux personnes de voyager et enfin ses missions à l’étranger.

Sur la base de ces missions qui ont été définies, les caractéristiques de la flotte, les caractéristiques des types d’avion seront définies et nous verrons dans quelles mesures nous pourrons acquérir les avions qui sont adaptés à la stratégie que nous avons arrêtée pour permettre à Air Burkina de remplir ses fonctions. C’est un travail qui est difficile sur lequel nous travaillons d’arrache-pied et nous sommes convaincus que nous pourrons redresser Air Burkina et refaire de lui un des fleurons des compagnies aériennes en Afrique de l’ouest.

C’est pourquoi chaque fois que des étrangers viennent nous voir avec des offres, nous rejetons ces offres parce qu’elles ne sont pas conformes à nos intérêts nationaux purement et simplement. Parce que nous avons une vision claire de ce que nous voulons faire de notre compagnie nationale. Des gens viennent souvent avec des choses mirobolantes, mais quand vous regardez par rapport à la norme internationale, il n’y a rien, c’est incohérent.

62

C’est pourquoi nous sommes toujours en train de chercher à mettre en place un partenariat qui repose vraiment sur des bases solides qui puissent assurer la pérennité de la compagnie et qui puissent permettre au Burkina Faso de se désenclaver. C’est un peu cela la vision.

Je vais, si vous me permettez, passer au domaine électronique, celui des TIC.

Dans le domaine des communications électroniques, les actions du gouvernement ont visé à stimuler le développement de l’offre de services. Pour ce faire, le gouvernement s’est attelé au renforcement des infrastructures, à l’amélioration de l’accès aux services de communications électroniques et au développement du « tout numérique » dans l’administration publique.

Vous vous retrouvez ?

Ainsi, l’année 2017 a connu la réalisation partielle du réseau Backbone par la construction de la liaison en fibre optique longue de 307 km entre la frontière du Ghana jusqu’à Ouagadougou en passant par Pô avec une bretelle à Bagré.

De même, le Président du Faso a procédé en décembre dernier, à la construction d’un tronçon de ce réseau. Cette première phase, longue de 2 001 km permettra de connecter 47 communes et 9 chefs-lieux de région. A cela s’ajoute la poursuite de la réalisation du projet G-Cloud dont le niveau d’exécution au 31 décembre 2017 se situe à 84,7% avec 341 Km de fibre optique déployée et le démarrage de la mise en œuvre du projet e-Burkina afin d’améliorer la capacité et l’utilisation des TIC.

Toutes ces actions ont permis au secteur d’afficher des résultats appréciables, notamment en termes de couverture du territoire et de taux de pénétration des services de technologies de l’information et de la communication.

En effet, le nombre d’abonnements fixes et mobiles a enregistré une croissance globale de 16,1% entre 2016 et 2017. Alors c’est important, quand nous sommes arrivés aux responsabilités, je n’accuse personne, le Burkina Faso était dans une posture de fracture numérique totale, parce que quand vous regardez l’industrie des technologies de l’information et de la communication par rapport aux pays voisins, comme la Cote d’Ivoire, le Sénégal, nous étions très… La bande passante était très faible et également l’infrastructure qui permet la circulation des signaux électroniques pour développer l’informatique grand public était quasiment inexistante. Donc, nous nous sommes attelés à relancer le dossier Backbone qui était complètement enterré qui a démarré, la première tranche a commencé et nous allons commencer la deuxième tranche. 63

Une fois, que l’infrastructure Backbone sera là, elle va mailler le territoire national, et ce maillage qui nous permettra d’apporter des technologies de l’information et de la communication à tous les foyers burkinabè, que ce soit à Tougan, que ce soit au Noumbiel, que ce soit à Dori, partout. Cette infrastructure est vitale il faut le faire. Sans cela nous serons toujours dans une facture numérique par rapport au reste du monde.

Deuxième enjeu, c’est la question justement de la bande passante. Il faut absolument que nous arrivions à acquérir suffisamment de bande passante pour que la vitesse de connexion à internet soit plus rapide. Pour que les étrangers qui viennent chez nous ne soient pas couper du monde pour le suivi de leurs affaires lorsqu’ils sont chez nous à cause de l’instabilité et de la faiblesse de la bande passante. C’est cela le gros enjeu, sans compter tous les services connexes qui se greffent donc autour des TIC.

Nous sommes donc dans une position de fracture numérique mais le gouvernement est déterminé et le Ministre n’est pas là, ah elle est revenue ? Sous son leadership, je suis convaincu que nous arriverons à réaliser les réformes nécessaires pour rattraper le retard dans lequel nous sommes.

En termes de perspectives, l’année 2018 verra la poursuite des actions en cours, notamment :

- le déploiement des infrastructures ; - l’accroissement de la capacité et l’utilisation des TIC dans l’administration publique et dans les entreprises ; - l’amélioration de la disponibilité, de l’efficacité et de l’accessibilité de l’offre de services de communications, etc.

Ah là je me suis trompé, j’étais au niveau de la poste.

Mais au niveau de la poste il y a un problème. J’ai dit au Ministre, au Directeur général ; le ministre a du intégrer cela dans le plan stratégique de la poste, qu’il faut deux choses : la poste doit développer ce que l’on appelle le service universel, c’est-à-dire que la poste doit mettre en place une stratégie d’implantation dans toutes les communes du Burkina Faso, dans toutes les régions du Burkina Faso pour offrir des services de la poste classique.

Mais également l’internet aux populations qui sont dans ces régions. Cela fait partie des missions de la poste. Et la poste doit également, à partir de ses services financiers, permettre à nos fonctionnaires qui sont dans ces zones rurales de sortir du billetage et d’avoir des comptes au niveau de la poste, de la caisse nationale d’épargne pour toucher leur salaire. Ce n’est pas normal, que nos fonctionnaires qui sont dans les zones rurales soient condamnés à être réglés par 64 le billetage. Ce n’est pas normal, c’est le rôle de la poste, qui est le réseau le plus vaste, de faire de la collecte de l’épargne et de faire des réformes. D’ailleurs les orientations que j’ai données au ministre, c’est de faire en sorte que nous créions une banque postale qui va s’installer et qui va donc permettre de recueillir l’épargne, d’apporter les services financiers et bancaires aux fonctionnaires dans les zones rurales, mais en même temps de permettre l’accessibilité aux TIC à tous les Burkinabè qui se trouvent dans les provinces, dans les régions et dans les communes.

Voilà la mission du gouvernement, c’est cela la perspective.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Conscient des contraintes de financement qui entravent l’essor du secteur privé, mon gouvernement a poursuivi ses efforts en 2017 dans le sens de faciliter l’accès des unités de production au financement. Il s’agit prioritairement de développer et de compléter l’architecture actuelle du système bancaire et financier national.

C’est dans ce sens que s’inscrit la mise en place de la Caisse de dépôt et de consignation à laquelle vous avez tous contribué. Où est ce que nous en sommes ? Ce que je peux vous dire c’est que la loi que vous avez accepté de voter a permis donc d’avancer, puisque qu’un mémorandum d’entente a été signé entre le gouvernement du Burkina Faso et la Caisse de dépôt de la République Française en vue de bénéficier de son appui pour l’opérationnalisation de la caisse de dépôt. Et on pense qu’on pourra ouvrir la caisse de dépôt au Burkina Faso, courant premier semestre de 2018.

C’est pour des raisons de prudence que nous ne sommes pas allés vers l’ouverture rapide de la caisse de dépôt et de consignation, pourquoi ? Dans la vision du Président, cette caisse de dépôt et de consignation doit nous survivre. Elle doit être là pendant 10 ans, 50 ans, 100 ans. C’est un legs qu’on doit laisser aux générations futures parce qu’elle gère l’épargne publique, les fonds de retraite, etc. Mais en même temps, elle apporte son concours au financement des investissements des collectivités territoriales. C’est un instrument de développement que nous devons préserver à tout prix.

C’est pourquoi avant de la créer, il faut s’entourer d’un certain nombre de précautions. Parmi ces précautions, il y en avait deux : l’actualisation du business plan que l’AFD a financé, c’est terminé et deuxièmement, l’élaboration d’un modèle prudentiel. C’est l’élaboration des limites en termes bancaires, c’est l’élaboration des limites d’exposition aux risques, jusqu’où on peut aller, qui sont 65 des préalables pour ouvrir une banque. Pour cela aussi des acteurs français sont en train de faire le travail. Je pense que le travail est fini. Il y avait une troisième contrainte qui restait, c’était la dotation en fonds propres, ce n’est pas des fonds propres mais ce sont des dotations simplement.

On a fait le choix de doter, on pouvait ne pas le faire parce que... Mais pour des questions de crédibilité financière, on a fait le choix de doter la caisse de dépôt de 20 milliards au départ pour assoir sa crédibilité, pour lui permettre donc d’avancer. Et ces 20 milliards, s’il plait à Dieu, on les aura en caisse d’ici la semaine prochaine.

Dès que nous aurons ces 20 milliards la semaine prochaine, nous procéderons à la nomination des trois personnalités clés qui vont diriger la caisse de dépôt et consignation à savoir le Directeur général, le Caissier général et le Secrétaire général et nous allons commencer les travaux de la caisse de dépôt, comme je l’ai dit, qui a vocation à prendre en charge des financements du développement.

Financer les collectivités territoriales, les plans régionaux de développement, les plans communaux de développement ; les infrastructures dans les provinces, la politique du numérique, la politique hospitalière, etc. c’est le rôle de la caisse de dépôt et de consignation à travers simplement le recyclage de l’épargne institutionnelle dont nous disposons. Une épargne institutionnelle qui dort dans les banques, et qui sert à faire le bénéfice des banques actuellement. Je n’ai rien contre les banques, mais il faut d’abord construire notre pays. Donc voilà où on en est avec le dossier de la caisse de dépôt et de consignation. C’est en bonne voie.

Le deuxième dossier structurant, j’en avais parlé, c’est la banque agricole. Là aussi après un chemin de croix, nous sommes arrivés quasiment au terme du chemin et le Président du Faso avait promis cette banque aux agriculteurs pour leur permettre de se développer, de se transformer en exploitants agricoles. Cela demande une banque qui soit vraiment à leur service. Et cette banque, on vient d’avoir l’agrément de la commission bancaire de l’UEMOA le 14 mars. Avec l’agrément de la commission bancaire de l’UEMOA, il suffit maintenant que le Ministre des finances prenne un arrêté et crée la banque agricole pour que nous puissions démarrer. Ce sera un instrument supplémentaire dont nos paysans vont disposer pour pouvoir donc financer l’agriculture et moderniser l’agriculture. Voilà un peu ce que je voulais dire sur ce plan.

Par ailleurs, les efforts de mon gouvernement au cours de l’année 2017 ont porté sur la promotion de l’accès au financement à travers la mise en place de programmes spécifiques. Ainsi, conformément à l’annonce faite devant votre auguste Assemblée l’année dernière à la même période, j’ai le plaisir de vous 66 informer que le Programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes a effectivement été mis en place pour la période 2017-2019. Il est doté d’une enveloppe financière de 16,5 milliards de FCFA. En 2017, ce sont au total 13 034 micro-projets de jeunes et de femmes qui ont été retenus dans les 13 régions pour un montant global de 5,4 milliards de FCFA.

Pour l’année 2018, j’ai instruit le Directeur du fonds de tirer les leçons de la première expérience et d’améliorer l’organisation de la mise en œuvre de la deuxième tranche d’autonomisation des jeunes et des femmes de manière à ce que ce soit un plus grand succès. Pour l’année 2018, le programme sera lancé au mois de mai, c’est-à-dire incessamment. Le montant qui sera alloué sera autour de 5 milliards pour le financement des projets des jeunes et des femmes. L’objectif, c’est de créer 10 000 microprojets, l’année dernière on a créé 13 000 microprojets, cette année on a l’intention de créer 10 000 microprojets. Voilà ce que je voulais vous annoncer, et comme c’est un projet qui va durer sur 3 ans, c’est la deuxième année mais nous comptons tirer des leçons de ce qui a marché et de ce qui a moins marché.

L’ambition que nous avons, c’est que nous puissions nous déployer, au- delà de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, dans les régions et dans les provinces pour toucher les populations au plus près. C’est une des grandes ambitions que nous avons pour la deuxième phase de ce projet.

De même, j’ai lancé le 11 juillet 2017 le programme « Burkina Startups » doté d’un montant de 10 milliards, financé par le Fonds burkinabè pour le développement économique et social. L’objectif principal du programme « Burkina Startups » est de favoriser la naissance et l’émergence de PME structurantes, innovantes et viables à travers un mécanisme nouveau de financement adapté à l’auto-emploi.

A ce jour, 12 projets innovants ont été financés en 2017 pour un montant total de 400 000 000 de francs CFA. Ils vont générer 300 emplois directs. L’une des leçons que j’ai tirées de cette première expérience, ce sont les difficultés de montage de dossiers. Lorsque nous avons reçu des dossiers, nous nous sommes aperçu que les jeunes n’avaient pas toutes les informations pour présenter les dossiers de sorte que nous avons décidé de créer un centre pour les aider à monter leurs dossiers, leurs projets avant de les soumettre au fonds burkinabè de développement économique social et au programme « Burkina startups ». Et je pense qu’à travers cette initiative, on pourra augmenter le nombre de bénéficiaires et l'enveloppe également de crédits, ce qui permettra à nos jeunes de pouvoir s’installer à leur propre compte. Comme je l’ai dit, ce n’est pas l’Etat qui crée la richesse, c’est le secteur privé qui crée la richesse. 67

Quand nous, nous étions jeunes, on pensait que c’était les fonctionnaires qui faisaient la richesse dans ce pays, non ! C’est le secteur privé. Il faut absolument que nos jeunes qui sortent des universités, nos jeunes qui sortent des lycées professionnels, des centres de formation technique professionnelle, qu’on les encourage à monter leurs propres affaires avec des financements appropriés, avec des instruments comme Burkina startups, avec des instruments comme le programme d’autonomisation des jeunes et des femmes, à s’installer eux-mêmes, à créer de la richesse, à s’auto-employer, à employer d’autres jeunes. C’est comme cela que le Burkina Faso va s’épanouir.

Ce n’est pas en multipliant le nombre des fonctionnaires, c’est cela la vision du gouvernement.

Monsieur le Président

Honorables députés,

La qualité de la formation ainsi que la capacité d’innover sont des piliers cruciaux pour les économies qui comptent évoluer au-delà d’un système de production à faible technologie. C’est pourquoi la question de la formation occupe une place centrale dans la stratégie de développement de notre pays. Lorsqu’on a fait le diagnostic pour le millénium Challenge corporation avec les Américains, lorsqu’on a fait le diagnostic sur les principales contraintes au développement du Burkina Faso, pour orienter là où on doit mettre les efforts, des financements que nous recevrons du MCA, le diagnostic est le même que le PNDES.

Les deux principales contraintes au développement du Burkina Faso, c’est le déficit de l’énergie et l’absence de main d’œuvre qualifiée. Nous avons à peu près 120 000 étudiants dans nos universités, mais quand vous regardez ces 120 000 étudiants, ils font quelles études ? Ils font du droit, je n’ai rien contre les juristes ! Mais il nous faut des ingénieurs, il nous faut des techniciens supérieurs, dans les mines, dans l’agronomie, dans les bâtiments et les travaux publics. C’est de là que viendra la recherche, dans l’énergie électrique, solaire, etc.

Quand vous vous rendez compte, j’ai regardé les statistiques en 2016-2017, en moyenne, 28 000 bacheliers et près d’une centaine qui viennent des séries C et E. Tout le monde vient des séries… comment on va bâtir un pays comme ça ?

C’est une catastrophe naturelle, il est temps de mettre un terme à cela ! J’ai donné des instructions au ministre pour qu’on mette un terme à cela et dès la rentrée 2017-2018, le Ministre a ouvert des classes préparatoires, nous avons choisi parmi les enfants qui ont eu les meilleures moyennes aux BAC C et D, il y en a 63. On a créé tout de suite une classe préparatoire, le Ministre est là ? 68

AlKassoum c’est bien cela ? Ils sont 63 ? 66 mais ils sont parmi les meilleurs, ils sont tous boursiers, ils sont à l’internat, il n’y a pas de grève chez eux.

Applaudissements

Ils travaillent 24heures sur 24, encadrés par des professeurs spéciaux. Nous allons aligner leurs programmes également sur le programme des grandes écoles étrangères pour leur permettre dans deux ans, de passer les concours d’accès aux grandes écoles européennes, pour aller faire des grandes écoles et devenir des grands ingénieurs des mines, des grands ingénieurs en agronomie, dans les technologies de l’information et de la communication, des travaux publics, etc. dont notre pays a besoin. C’est cela, l’absence de main d’œuvre qualifiée, que ce soit au niveau des ingénieurs, des techniciens supérieurs.

C’est l’une des clés du développement de notre pays. Tant qu’on ne règle pas ce problème, on ne pourra rien faire, même si on déverse des tonnes de milliards par les avions cela ne servira à rien si la question de la main d’œuvre qualifié n’est pas réglée.

L’agriculture, si on n’a pas des paysans formés en techniques d’agriculture, qui savent utiliser les engrais, les intrants et qui ont une autre conception de l’agriculture, si on ne donne pas les moyens à ces jeunes de se développer, si on continue à travailler avec les schémas de nos parents, cela ne servira à rien. Même si on amène 745 tonnes, distribuer des milliards dans le pays, on va consommer, mais ça ne servira à rien. Le pays ne se développera pas. Ce n’est pas bien de le dire, mais c’est la vérité.

Donc ou est-ce que j’en étais ? L’ambition du Ministre, du gouvernement après ces classes préparatoires, c’est d’ériger à Ouagadougou ici à partir de l’année prochaine une école polytechnique avec plusieurs branches qui vont former les enfants de haut niveau, dans le domaine de l’énergie solaire, dans le domaine des mathématiques, de la physique de l’agronomie, etc.

On ne peut pas bâtir un pays sans élites, ce n’est pas possible. Comment pouvez-vous concevoir aujourd’hui encore qu’une personne qui dispose d’un véhicule automatique en panne, soit obligée d’aller chercher la main d’œuvre spécialisée au Ghana ? C’est une honte, mais tout le monde le fait. Dès que le véhicule est en panne on dit il faut aller chercher les techniciens au Ghana. Pourquoi ? Quand quelqu’un veut construire une maison de bonne qualité, il veut faire du carrelage de bonne qualité, tout le monde le sait, on va chercher les carreleurs au Togo ou au Benin. Mais ce n’est normal, parce que cela montre qu’il y a des problèmes dans notre système de formation, il y a une inadaptation profonde dans notre système de formation. C’est ce que nous essayons de relever à travers la création de lycées professionnels, de centres de formation technique 69 et professionnelle pour que dès le secondaire, les jeunes qui sortent de l’école dès le post primaire aient un savoir-faire, ceux qui sortent de l’école avec un BAC professionnel aient un savoir-faire en électricité, en plomberie, etc. Qu’ils puissent s’installer à leur propre compte.

Si vous permettez, je vais faire l’impasse sur les commentaires qui suivent pour aller plus loin parce que je vois le Président par derrière qui me regarde. (Rires).

Bientôt il va me demander d’aller boire du café. Si vous permettez je vais aller du côté de la santé. Cela ne vous empêche pas, si vous le souhaitez, de poser des questions sur des points que j’aurai omis dans mon exposé oral.

Mon gouvernement attache la plus haute importance à l’atteinte des objectifs du PNDES relatifs à la qualité du facteur humain. Le facteur humain pour moi, c’est la qualité de la main d’œuvre d’abord, de l’éducation et de la main d’œuvre spécialisée. Mais le facteur humain c’est également la santé

A cet égard, les actions prioritaires du gouvernement portent sur les points suivants, en matière de santé :

- premièrement, la construction de centres de soins sur tout le territoire et la mise à niveau des infrastructures de santé déjà existantes et leur capacité à dispenser des soins de qualité à tous les Burkinabè. Le Président du Faso m’a donné comme instruction : « je ne veux plus qu’un Burkinabè fasse plus de 5 kilomètres sans rencontrer un centre de santé. Que ce soit un CSPS, un CMA, un CHR, un CHU, la distance maximale ne doit pas dépasser 5 kilomètres ». Monsieur le ministre c’est bien cela non ? - deuxième instruction que le Président du Faso m’a donnée : il dit au niveau du CSPS, au niveau du CHR, au niveau du CMA, au niveau du CHU, dès que le Burkinabè rentre dans nos structures sanitaires, le minimum de matériel pour lui apporter le soin minimum doit être là, la table de consultation, la pharmacie, les instruments, l’alcool, le mercurochrome, les petits voilà, l’aspirine, les compresses, le coton, ce matériel minimum doit être disponible. C’est une instruction du Président du Faso et nous allons la mettre en œuvre. Parce que nos compatriotes vont dans les centres de santé, il n’y a rien. Donc deux choses : il y a un enjeu en terme infrastructurel, il faut les infrastructures, les CSPS. Deuxièmement, il faut les équiper pour qu’ils soient fonctionnels. - troisièmement il faut poursuivre avec abnégation, en dépit des critiques, la politique de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. C’est un enjeu social, c’est un enjeu politique 70

fort du gouvernement et c’est un enjeu de solidarité nationale, nous allons le poursuivre. Vaille que vaille quelques soient les critiques de mes amis d’en face. (Rires)

Vous avez raison, vous avez entendu dans mon exposé, au niveau de l’électrification, j’ai indiqué que nous avons procédé à l’électrification solaire de trois CMA à Banfora, à Sapouy et à Kossodo. Nous sommes en train de mener une politique d’envergure d’électrification par l’électrification solaire de tous nos centres de santé, c’est bien cela monsieur le ministre ? Nous sommes dans ce processus, mais comme nous partons de loin, peut-être qu’on n’est pas encore arrivé dans votre village. Mais nous sommes en route. Je suis conscient de ce que vous dites, nous en sommes conscients.

Au titre des infrastructures de santé, plus de 22 milliards de FCFA ont été engagés pour des travaux de construction et de normalisation, conformément aux instructions du Président du Faso. Plus de 22 milliards pour la construction, la réhabilitation et la mise à niveau ont été consacrés en 2017 et nous allons continuer en 2018.

Ces travaux sont entre autres, la construction de l’unité d’imagerie médicale de l’hôpital de district de Bogodogo, des centres médicaux avec antenne chirurgicale de N’Dorola, Kampti ainsi que du Centre de cancérologie à Ouagadougou et la transformation du CHR de Ouahigouya en CHU. En ce qui concerne l’amélioration de l’accès aux services de santé, des efforts sont consentis pour la réalisation de l’engagement du Président du Faso visant à rapprocher les services de santé aux populations à moins de 5 km de leurs lieux de résidence, toute chose qui s’est matérialisée par :

- la construction de 62 nouveaux CSPS en 2017 portant le nombre total des CSPS à 1 824 contre 1 767 en 2016. Des députés vont vous demander la cartographie de ces CSPS, monsieur le ministre est-ce que vous l’avez, il faut avoir soit la cartographie soit la liste nominative des localités là où on a construit les 62 nouveaux CSPS; - la transformation de 14 CSPS de chefs-lieux de communes en Centres médicaux, là aussi, il faut qu’on ait la liste; - la mise en fonctionnement effective de l’hôpital de district de Bogodogo qui est une réalité et qui est venue augmenter la qualité du plateau technique; - le transfert de 4 milliards de FCFA aux communes pour la normalisation des formations sanitaires et l’amélioration de leur fonctionnement.

71

Monsieur le ministre, la gratuité des soins des femmes enceintes et des enfants nous coûte 30 milliards, par an. Cela n’a l’air de rien mais cela nous coûte 30 milliards.

En plus des efforts de développement de l’infrastructure sanitaire de base, plus de 13 milliards de FCFA ont été engagés pour renforcer le plateau technique des centres médicaux, plus de 13 milliards de FCFA pour équiper les centres médicaux existants, conformément aux instructions du Président.

Concernant les ressources humaines, les efforts se sont poursuivis pour résorber les déficits en personnels de santé qualifiés à travers notamment le recrutement de 317 médecins généralistes, 37 médecins spécialistes, 34 pharmaciens et 1 136 personnels paramédicaux. C’est considérable, jamais dans notre histoire un effort aussi considérable n’a été fait. Monsieur le ministre, est- ce qu’il y a un précédent dans notre histoire ? Pour combler le déficit de prise en charge de certaines pathologies, le gouvernement a ouvert la filière de formation des attachés de santé en hémodialyse. Non ce n’est pas contre quelqu’un, ce sont des faits, c’est pour tout le monde, c’est tout.

Le Burkina Faso se donne ainsi les moyens de planifier la formation de ressources humaines compétentes pour la prise en charge de l’insuffisance rénale. Déjà, nous disposons d’un centre d’hémodialyse outre Yalgado, nous en avons un à Bogodogo qui est fonctionnel, un autre à Tengandogo qui est fonctionnel et celui de Bobo sera bientôt fonctionnel, il est déjà fonctionnel et nous avons l’ambition d’aller plus loin.

Honorables Députés,

Des actions ont également été menées pour l’amélioration de l’accessibilité aux produits de santé. Il s’agit entre autres, de la résolution de la crise au sein de la CAMEG et la poursuite de la mise en œuvre de la pharmacie hospitalière, effective à l’hôpital national de Tengandogo et à celui du district de Bogodogo et bien entendu au CHR de Gaoua.

D’autre part, la poursuite de la mise en œuvre de la politique de gratuité des soins au profit des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes a permis d’enregistrer plus de :

- 715 000 accouchements par voie basse ; - 21 500 césariennes ; - 4 900 000 consultations de prise en charge des femmes enceintes ; - 10 800 000 consultations de prise en charge d’enfants de moins de 5 ans.

72

L’ensemble de ces prestations ont coûté au budget de l’Etat la somme de 30,2 milliards de FCFA comme je le disais. Tous ces efforts ont permis d’améliorer les indicateurs de performance au niveau des services de santé en 2017.

A titre illustratif, le taux d’accouchement assisté par le personnel de santé qualifié est passé de 80,9% en 2016 à 82,9% en 2017 et le niveau de mortalité maternelle intra-hospitalière s’est établi à 120,9 pour 100 000 parturientes en 2017 contre 134,6 pour 100 000 en 2016. Donc une nette diminution mais c’est insuffisant.

Honorables Députés,

Mesdames et Messieurs,

Mon gouvernement accorde une importance toute particulière à l’accélération de la transition démographique pour déclencher le dividende démographique, la lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées.

Dans ce sens, les actions majeures suivantes ont été entreprises :

- l’élaboration et la validation du plan national d’accélération de la planification familiale 2017-2020, avec pour objectif de porter le taux de prévalence contraceptive moderne de 22,5% à 32% en 2020 ; comme vous le savez nous avons un taux d’accroissement de la population qui est de 3,1% et notre ambition au terme du PNDES, c’est de ramener le taux de la population à 1,1% à 2,7%, c’est bien cela monsieur le Ministre ? Oui l’ambition c’est bien cela pour pouvoir bien maîtriser l’évolution de la population. - l’acquisition des contraceptifs à hauteur de 500 millions de FCFA ; - la lutte contre la malnutrition, plus de 4 milliards de FCFA ont été mobilisés en 2017 ; - la prise en charge de près de 92 000 cas de malnutris aigus sévères. Pour la malnutrition aiguë modérée, plus de 147 000 cas ont été pris en charge avec un taux de guérison de 92,9%.

S’agissant de la lutte contre le paludisme, plus de 8 milliards de FCFA ont été engagés pour l’acquisition des intrants dont 1,6 milliard de FCFA pour l’acquisition de 10 422 350 tests de diagnostic rapide.

Concernant les maladies tropicales négligées, les campagnes ont permis de traiter :

- 6 698 891 personnes contre la bilharziose ; 73

- 1 487 425 enfants/adolescents contre les vers intestinaux ; - 480 070 personnes contre la filariose lymphatique ; - 206 972 personnes contre l’onchocercose.

Pour le renforcement de la lutte contre les maladies transmissibles à prévention vaccinale, le gouvernement a introduit le 6 mars 2017 un nouveau vaccin contre la méningite dénommé Men Afri Vac et a procédé à l’approvisionnement régulier du dépôt central et au ravitaillement des régions sanitaires en vaccins et consommables. En outre, 3,4 milliards de FCFA ont été engagés pour l’acquisition des intrants pour la vaccination.

Les taux de couverture vaccinale ont ainsi été de :

- 100% en Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Hépatite-Haemophilus ; - 80% contre la rougeole et la rubéole ; - 68% contre la méningite de type A.

Honorables Députés

Dans le but de mettre en œuvre l’engagement du Président du Faso sur la formation des ressources humaines, celui de « rendre accessible à tous, les services de santé de qualité », le gouvernement a soumis à votre auguste Assemblée, la loi portant Fonction publique hospitalière que vous avez adoptée à l’unanimité.

Cette loi entend relever de nombreux défis, notamment ceux afférents aux déserts médicaux, à l’hyperspécialisation de certains emplois et à l’organisation du travail à feu continu : un hôpital ne ferme jamais et le patient doit à toute heure avoir droit à des soins de qualité. Voici la finalité et c’est ce que nous avons fait à un coût extrêmement important, très élevé je n’ose pas dire le montant ici. Ou bien c’est public je ne sais pas ! La mise en œuvre de la fonction publique hospitalière à coûter au moins 36 milliards au gouvernement sur une année. C’est considérable !

En dépit des progrès observés, des défis importants restent toujours à relever. L’accélération de la mise en œuvre des réformes stratégiques et des investissements structurants, apportera des résultats décisifs en matière de soins et surtout de prévention, de protection et de promotion de la santé de la population.

74

Monsieur le Président,

L’accès à l’eau potable est un objectif majeur du gouvernement. C’est pourquoi, fidèle à l’engagement présidentiel « zéro corvée d’eau potable en 2020 », mon gouvernement a mis en œuvre une politique volontariste de réalisations d’ouvrages hydrauliques.

Les réalisations effectuées en 2017 ont porté sur :

- la construction de 2 336 forages neufs en 2017 soit 3975 forages en deux ans, ce qui représente 53% de l’objectif du programme quinquennal, qui est de 7500 forages. J’ai demandé au Ministre de m’amener une liste de là où les forages ont été faits, je l’ai ici, on pourra la consulter; - la réhabilitation de 1 083 forages ; - la réalisation de 71 adductions d’eau potable simplifiées (AEPS) neuves ; - la réhabilitation 28 AEPS ; - l’extension de 8 AEPS.

Par ailleurs, en milieu urbain, il a été réalisé 139 km de réseau d’adduction d’eau potable (AEP) et 35 615 branchements particuliers.

En outre, les capacités de production d’eau potable à partir d’eau de surface et d’eau souterraine ont augmenté respectivement à 150 000 m3/jour et 1 584 m3/jour. Dans le domaine de l’Assainissement des Eaux usées et Excrétas, en milieu rural, 44 871 latrines ont été réalisées dont 168 latrines publiques et 6 486 puisards domestiques.

En milieu urbain, 15 128 latrines ont été réalisées dont 53 latrines publiques. Par ailleurs, 15 169 puisards familiaux et 5 raccordements au réseau collectif ont pu être réalisés.

Monsieur le ministre, c’est bien mais il reste encore des efforts à faire.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

En dépit des résultats appréciables atteints au cours de l’année écoulée, la pénurie d’eau potable dans les zones périphériques des centres urbains et des autres régions du Burkina Faso, reste une réalité et une problématique majeure.

75

J’ai le cœur meurtri, chaque matin quand je regarde sur les télévisions, les femmes en train de se battre sur les points d’eau dans la périphérie de Ouagadougou. J’ai été moi-même, avec le ministre en charge de l’eau visiter les zones périurbaines pour m’en rendre compte. J’ai donné des instructions pour la finalisation des travaux sur la construction des pompes à motricité humaine et des pompes à injection de manière à ce que la période que nous vivons actuellement (mars- avril) ne connaissent plus les problèmes de pénurie d’eau. Malheureusement, cela continue. Mais il y a un problème structurel que nous devons régler. Ce problème est lié à quoi ? Il est lié au fait que nous sommes alimentés à Ouagadougou par le barrage de Ziga.

Le barrage de Ziga a permis en termes de capacité de résoudre l’alimentation en eau potable de Ouagadougou. Mais les infrastructures d’accompagnement, qui devraient permettre à Ziga d’être complètement opérationnel à Ouagadougou, sont en voie d’achèvement. Il s’agit des infrastructures de stockage et des infrastructures de distribution. Malheureusement, par infrastructure de stockage, il s’agit essentiellement des châteaux d’eau.

Il y a si vous regardez la carte que j’ai amenée, alors nous avons, vous ne voyez pas ?

Applaudissements

Les zones déficitaires à Ouagadougou, c’est essentiellement la zone de Marcoussis, la zone de Yagma, la zone de Bassinko, la zone également de Zagtouli, et nous avons Nagrin également qui est concerné et la question de Djikofè a été résolue. Monsieur le Ministre c’est bien cela hein ?

Monsieur le ministre il est là ? Djikofè est partiellement résolu. Mais les problèmes de fonds, vous voyez, l’eau est arrivée de Ziga, mais il faut un château d’eau ici en haut au nord, il faut un deuxième château d’eau ici en bas pour pouvoir stocker et à partir de ces châteaux d’eaux, il faut une canalisation puissante pour mailler la ville de Ouagadougou pour pouvoir distribuer l’eau. Ce sont ces infrastructures de soutien qui ne sont pas encore achevées.

Alors mon gouvernement travaille, nous travaillons d’arrache-pied mais il y a des délais qui sont incompressibles.

Alors à titre de mesures compensatoires, nous avons arrêté avec le ministre en charge de l’eau et l’ONEA de prendre des mesures pour alléger les souffrances d’eau des populations. Quelles sont ces mesures-là ? 76

Nous avons mis en place un programme de construction de pompes à motricité humaine, des pompes comme cela autour de Ouagadougou. Nous avons également mis en place un programme de pompes à injection pour également régler partiellement le problème.

Nous avons également mis en place un dispositif qui permettra de faire recours à des citernes, pour les cas les plus difficiles. Par exemple pour le quartier de Bassinko, en accord avec le ministre et le DG de l’ONEA, on a décidé, en cas de rupture d’eau, d’alimenter Bassinko avec des citernes.

Je crois que c’est également le cas de Yagma non ? Yagma ou Zagtouli ? Zongo, c’est le cas de Zongo. C’est pour vous dire que, honorables députés, la situation que nous vivons à Ouagadougou n’est pas idéale, nous sommes les premiers au niveau du gouvernement à être vraiment déçus par ce qui se passe, mais je voudrais simplement vous indiquer que le problème structurel est réglé avec l’arrivée de l’eau de Ziga à Ouagadougou. Mais les infrastructures de stockage et de distribution que nous devons faire, ne sont pas encore terminées. Cela fait qu’il y a encore des difficultés, néanmoins, depuis le mois de janvier, nous avons parcouru les zones périurbaines de Ouagadougou mais les infrastructures ne sont pas encore terminées et cela pose des difficultés.

Mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour alléger les souffrances des populations. Nous ne sommes pas indifférents à tout ce qui se passe. Nous aussi quand nous écoutons ou regardons cela dans les radios ou à la télévision, c’est quelque chose qui nous touche et j’ai l’espoir que tous ces travaux seront terminés d’ici quand ? Monsieur le ministre on s’est donné jusqu'à quand ? Pas les mesures d’urgence, les mesures structurelles on a dit 2019, fin 2018, c’est ce qu’on a dit. C’est à partir de fin 2018 qu’il n’y aura vraiment plus de pénurie d’eau dans les périphéries de Ouagadougou. Mais pour l’instant, nous prendrons toujours des mesures préventives sous forme de pompes à motricité humaine, de pompes à injection et également sous forme de distribution d’eau en citerne, pour éviter qu’il y ait des ruptures d’eau prolongées dans les quartiers les plus isolés. Voilà, c’est l’engagement que nous prenons.

Le barrage de Guitti est achevé, il reste seulement à mettre le réseau d’AEP pour la distribution de l’eau à Ouahigouya. (Contestations dans la salle). Non, non je vous explique, l’infrastructure la plus importante qui est le barrage de Guitti est achevée, il reste maintenant pour Ouahigouya à simplement mettre en place le réseau de distribution AEP pour qu’à Ouahigouya on ne parle plus de problème d’eau. Monsieur le Ministre c’est bien cela ?

77

Le Président

Honorable député, vous aurez le temps de poser toutes vos questions.

Monsieur le Premier ministre merci de terminer votre discours.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Merci monsieur le Président.

En matière de mobilisation des ressources en eau pour l’agriculture, l’élevage, l’énergie, les efforts du gouvernement ont permis :

- l’achèvement des travaux de construction de 3 barrages que sont : Samandeni dans la province du Houet, Guitti dans la province du Yatenga et Lindi dans la province de l’Oubritenga ; - la réhabilitation de 5 barrages à savoir Yaramoko, dans la province des Balé, Dala dans la province de la Léraba, Bani dans la province du Séno, Matourkou dans la province du Houet et Saria dans la province du Boulkiemdé - la réalisation des barrages de Biéha (Sissili), Moussodougou (Cascades), Koakin (Ganzourgou), Barkoundba (Oubritenga) et Loropeni (Poni), dont les taux d’exécution globaux sont à plus de 70% ; - la finalisation des études techniques de réhabilitation de 4 barrages (Lâ, , Boulpon et Goumogho) ; - le démarrage de la réalisation des 5 barrages (Wéotenga, Taba, Pougma, Kouldisgou et Niou) ; - le lancement de la réalisation de 21 études de construction et de 14 études de réhabilitation de barrages, notamment celles de 3 grands barrages que sont : Ouessa sur le fleuve Mouhoun, Bassiéri sur le fleuve Sirba et Banwaly sur le fleuve Siou.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

L’accès au logement décent est l’une des dimensions de la lutte contre la pauvreté et l’un des axes forts de la politique de mon gouvernement dont l’ambition est de faire en sorte que la politique de logement soit l’un des piliers de la reprise de l’économie nationale. Parce que quand le bâtiment marche, l’économie nationale marche. Cela est un axe fort de la politique. 78

Deuxièmement, l’objectif central que nous visons, c’est de faire en sorte que les Burkinabè de classe moyenne, puissent être propriétaires de leurs logements, que ceux qui gagnent trois fois, quatre fois le SMIG des fois même un peu moins, soient propriétaires de leurs logements et qu’ils ne soient plus victimes de la spéculation immobilière et foncière à laquelle nous assistons actuellement. C’est pourquoi, le ministre en charge de l’urbanisme et de l’habitat conduit cette politique des 40 000 logements. Et nous sommes en train de travailler là-dessus, il va bientôt présenter un rapport en Conseil des ministres pour définir de manière très claire la politique du gouvernement et pour que nous distinguons très clairement ce qu’on appelle le secteur libre, c'est-à-dire les Burkinabè qui ont les moyens eux-mêmes de financer leurs logements.

On distingue ce secteur-du secteur social, des Burkinabè que nous devrons aider. A ce moment il faut savoir quel est le rôle de l’Etat, qu’est-ce que l’Etat fait, etc. Que font les promoteurs immobiliers ? Donc le Ministre est en train de préparer un rapport, qui va être présenté en Conseil des ministres. Dès que ce rapport va être validé, nous allons opérationnaliser la mise en œuvre du programme 40 000 logements qui permettra de régler ce problème social, parce que cela fait mal au cœur de voir que des familles entières habitent dans les non lotis ou dans les célibateriums, cela ne peut pas continuer ainsi. Voilà un peu !

Mais, je voulais dire que c’est la raison pour laquelle l’habitat est devenu pour mon gouvernement un domaine prioritaire. Des avancées ont été enregistrées notamment sur le plan de la planification et de l’aménagement urbain, de l’architecture et de la construction ainsi que de l’accès au logement décent.

En matière de planification de l’extension et de l’occupation de l’espace urbain, les villes du Burkina Faso ont été dotées d’instruments de planification permettant de maîtriser la gestion de l’espace.

Il s’agit notamment :

- des schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisation des communes de : Batié, Bittou, Bogandé, Boromo, Boussé, Djibo, Houndé, Niangologo, Orodara, Pama, Pô, Koungoussi, Réo, Tougan et Yako, dont la validation interviendra en 2018 ; - des Plans d’occupation des sols de Bobo-Dioulasso, Banfora, Koudougou, Ouahigouya et Tenkodogo par les Conseils municipaux respectifs ; - d’une stratégie de résorption de l’habitat spontané dans les 13 capitales régionales et dans Pouytenga.

79

En matière de valorisation des espaces urbains et ruraux, les actions principales ont été orientées vers :

- la réalisation en cours du 1er lotissement de 56 communes rurales non encore aménagées ; - la viabilisation de zones nouvellement loties, à travers l’ouverture et le rechargement dans les capitales régionales dont 30 km à Gaoua, 34 km à Koudougou, 18 km à Ouahigouya, 3 km à Banfora, 10 km à Toma, 12 km à Bobo-Dioulasso et 65 km à Ouagadougou avec 20 km à Bassinko.

Pour ce qui concerne l’accès au logement décent, les activités déjà réalisées dans le cadre du programme 40 000 logements sont entre autres :

- le lancement de la campagne d’inscription au Programme national de construction de logements qui a permis d’enregistrer 208 232 demandes, traduisant l’importance de la demande, dans toutes les 351 communes du pays, avec 58,70% de la demande dans la région du centre ; - l’identification des réserves foncières pour la construction des logements dans 335 communes sur 351 ; - la sélection des promoteurs immobiliers pour une première tranche de l’année 2017 dans toutes les capitales régionales pour la construction de 5 000 logements dont 900 à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, 500 à Manga et 300 dans les autres chefs-lieux de région à l’exception de Gaoua ; - la construction de 1 113 logements en PPP à Bassinko, dont 724 réceptionnés et attribués ; - la construction et l’attribution de 475 logements à Gaoua avec l’utilisation des matériaux locaux.

C’est une merveille, pour ceux qui ont eu l’occasion de voir ces bâtiments, que nous avons construits à Gaoua, pour les cérémonies du 11 décembre.

En 2017, les opérations de contrôle se sont poursuivies à Ouagadougou, à Ziniaré et à Manga. Les perspectives de 2018, porteront essentiellement sur l’accélération de la construction de logements sociaux et économiques, l’aménagement de voiries primaires dans les grandes villes, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de résorption des zones d’habitat spontanés dans les principales villes du Burkina Faso et l’opérationnalisation de la loi portant bail d’habitation privée au Burkina Faso.

Au demeurant, je puis vous assurer, que dans les semaines qui viennent, en accord avec le ministre, des mesures fortes seront prises pour booster le secteur du logement. Parmi celles-ci, je voudrais citer quelques-unes : 80

- un, la levée de la suspension des lotissements dans les jours prochains avec un encadrement des conditions d’attribution, afin d’éviter les dérives constatées dans le passé ; Applaudissements

- deux, des instructions ont été données pour l’informatisation total du fichier du foncier ; - l’accélération de la réalisation du programme des 40 000 logements comme je l’ai dit, dès lors que le ministre aura soumis un document au conseil des ministres et qui sera validé ; - quatre, le strict encadrement des activités de promotion immobilière au Burkina Faso.

Voilà un peu les quelques annonces que je voulais faire sur ce secteur qui est vitale pour notre économie nationale.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

La promotion de l’égalité des chances en matière d’éducation, d’enseignement et de formation est une orientation majeure du programme présidentiel. C’est pourquoi, durant l’année 2017, le gouvernement a accordé une attention toute particulière au secteur de l’éducation. Des actions ont été menées dans le sens d’une amélioration significative de l’offre éducative dans tous les ordres d’enseignement.

Au niveau du préscolaire, 59 blocs de 2 salles de classe ont été construits et livrés, 45 moniteurs de jeunes enfants et 30 éducateurs de jeunes enfants ont été recrutés.

S’agissant du primaire, 769 salles de classe ont été construites, dont 363 pour la résorption des classes sous paillotes. Le nombre d’instituteurs adjoints certifiés recrutés en 2017 est de 5 800.

Au post primaire, 271 salles de classe ont été construites au profit des collèges d’enseignement général. 850 professeurs de collège d’enseignement général et 46 professeurs certifiés de collèges d’enseignement technique ont été recrutés.

Le nombre de professeurs a de ce fait augmenté de 3,7%, passant de 24 202 à 25 132.

81

L’enseignement secondaire général a bénéficié :

- de la réalisation de 54 lycées ; - de l’ouverture de 2 lycées scientifiques, c’est une première dans notre pays, 2 lycées scientifiques pour soutenir ce que je disais tout à l’heure, la nécessité vitale de notre pays d’encourager la vocation scientifique, à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Nous, nous allons continuer cette politique ; - du recrutement de 676 professeurs certifiés des lycées et collèges d’enseignement général.

En matière d’enseignement technique, le lycée professionnel régional Idrissa Yaya de Dori a été réceptionné, 6 centres d’éducation de base non formelle ont été érigés en centres d’enseignement et de formation technique et professionnel ; 48 professeurs de lycées et collèges d’enseignement technique ont été recrutés. Afin de renforcer les capacités des ressources humaines de ces centres, 168 formateurs de niveau BAC, 33 formateurs de niveau BTS/DUT et 4 conseillers titulaires du Certificat d’aptitude professionnel en enseignement technique ont été recrutés pour être formés au Burkina Faso et à l’extérieur.

La formation au Burkina Faso a démarré le 19 mars 2018 à l’Ecole normale Supérieure de l’Université Norbert ZONGO de Koudougou. Dans le cadre du programme « emploi-jeunes pour l’éducation nationale », 2 239 jeunes diplômés ont été recrutés au profit du post primaire, de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle. L’année dernière je crois qu’on avait recruté un peu plus de 3500 jeunes dans le même cadre non ? Cette année c’est 2239 jeunes diplômés qui ont fait le choix de rejoindre l’enseignement.

Les résultats des examens du primaire ont donné 269 145 admis au CEP, soit un taux de réussite de 72,32%, en progression de 11% par rapport à la session de 2016. Le taux de succès des filles est de 70,4% et celui des garçons est de 74,4%.

Au post primaire, le taux national de succès au BEPC est de 28,8% dont 24,4% pour les filles et 33,5% pour les garçons. En termes de perspectives pour le secteur de l’éducation, la politique du gouvernement prévoit de développer une éducation de qualité et de la rendre accessible à tous, à travers notamment le renforcement de l’effectivité de la gratuité de l’enseignement primaire et son caractère obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 11 ans, l’accroissement des effectifs de l’enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP) pour éviter que nos enfants sortent du système scolaire sans savoir-faire et l’amélioration des conditions d’apprentissage par la résorption des classes sous paillotes. 82

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Au niveau de nos universités, des efforts considérables ont été déployés tout au long de l’année 2017. Au titre des principaux acquis, on peut retenir l’achèvement de l’équipement de 6 bâtiments pédagogiques en R+2 dans les universités Ouaga 1 Professeur Joseph KI-ZERBO, Norbert ZONGO, Nazi BONI et les universités de Dédougou, Ouahigouya et Fada N’Gourma. Par ailleurs, les efforts pour accroître l’offre et améliorer la qualité de l’enseignement se sont poursuivis à travers :

- la poursuite de la construction de deux amphithéâtres de 2 500 places à l’Université Ouaga II ; - le démarrage de la construction du complexe d’amphithéâtres de 750, 500 et 300 places à l’Université Norbert ZONGO de Koudougou ; - l’ouverture des Centres Universitaires Polytechniques de Gaoua et de Kaya ; - la création des Centres universitaires polytechniques de Dori et de Tenkodogo ; - le recrutement de 100 assistants et de 100 Attachés Temporaires d’Enseignement et de Recherche (ATER).

En matière de renforcement de la fourniture des services sociaux aux étudiants, plusieurs acquis ont été enregistrés.

Il s’agit essentiellement de :

- l’acquisition de 135 bus au profit des universités et des grandes écoles du Burkina Faso dont 60 pour la mobilité urbaine et 75 pour les activités pédagogiques ; - l’hébergement de 4 857 étudiants demandeurs de logement dans les cités et résidences universitaires ; - le service de 32 269 plats par jour dans les restaurants universitaires ; - l’attribution de 2 300 nouvelles bourses dont 300 destinées aux filles et le renouvellement de 7 100 bourses ; - l’octroi de l’aide à 49 346 étudiants et de prêts à 7 877 étudiants.

En outre, 2 restaurants universitaires de 600 places chacun, construits dans les universités de Ouahigouya et de Fada N’Gourma ont été équipés et un autre de 300 places a été construit à l’INSSA de l’Université Nazi BONI de Bobo- Dioulasso. 83

Dans cette même dynamique, les travaux de construction d’un restaurant universitaire, d’un centre médical et d’une cité de 2 500 lits à l’Université Ouaga II et d’une cité universitaire de 1 500 lits à l’Université Nazi BONI se poursuivent.

Dans l’optique d’apporter des solutions durables aux problèmes que connaissent nos universités, les efforts de mon gouvernement se sont poursuivis en 2017 avec :

- la relecture des textes portant recadrage du système LMD et la gouvernance des universités publiques ; - la location ou la réquisition de bâtiments publics et privés ainsi que la construction et l’équipement de chapiteaux pour accompagner la résorption des retards académiques ; - la tenue du cadre de concertation en vue de résoudre le problème de chevauchement des années académiques dans les Institutions d’Enseignement Supérieur et de Recherche scientifique.

Les actions prioritaires pour 2018 concernent :

- premièrement, la poursuite des efforts de réalisation de l’université virtuelle et les espaces numériques ouverts ; - deuxièmement, l’opérationnalisation du projet de subventions du premier ordinateur pour les étudiants du cycle de licence - troisièmement, le démarrage de l’aménagement de l’Université Ouaga II, sur son site à Gonsin ; - quatrièmement, la construction et/ou l’achèvement d’infrastructures universitaires (cités et restaurants universitaires) ; - cinquièmement, le recrutement de 100 attachés et de 138 attachés temporaires d’enseignement et de recherche ; - sixièmement, la sécurisation et la viabilisation des sites des Centres universitaires de Dori, de Kaya et de Tenkodogo ; - septièmement, la création des Centres universitaires polytechniques de Manga, de Banfora et de Ziniaré ; - huitièmement, l’achèvement du processus d’acquisition des bus au profit des universités et des grandes écoles du Burkina Faso.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

L’ambition de mon gouvernement est de faire de chaque jeune Burkinabè, un acteur dynamique dans la production de la richesse nationale. 84

A cet effet, plusieurs actions ont permis d’atteindre des résultats probants, avec notamment :

- la tenue des états généraux de la jeunesse, en novembre 2017 ; - le recrutement et la formation de 3 000 jeunes pour l’obtention du permis de conduire ; - la formation de 3 995 jeunes en entrepreneuriat et leur encadrement pour le montage de leurs plans d’affaires ; - le recrutement et le placement de 1 170 volontaires nationaux ; - le recrutement de 2 620 appelés volontaires dont 600 pour les centres de formation et de production ; - les constructions des centres d’écoute et de dialogue pour les jeunes de Kaya et de Ouagadougou ; - le transfert de 50 millions de FCFA aux communes pour la réalisation d’activités des jeunes.

En matière d’insertion professionnelle, le gouvernement n’a ménagé aucun effort pour l’amélioration de l’employabilité des jeunes. A ce titre, les résultats suivants peuvent être relevés :

- le recrutement de 14 241 nouveaux agents par concours directs et de 3 686 par concours professionnels ; - la mise en stage de 700 jeunes diplômés dans le cadre du Programme d’Appui et d’Insertion Sociale pour les Jeunes Diplômés pour un coût de 267,5 millions de FCFA ; - le financement de 3 708 microprojets pour un montant global de 2, 38 milliards de FCFA ; - le recrutement de 16 000 jeunes pour les travaux à Haute Intensité de Main-d’œuvre pour un coût de 3,58 milliards de FCFA ; - la formation de 110 jeunes pour la conduite d’engins destinés aux mines et aux BTP pour un montant de plus de 100 millions de FCFA.

Dans la même dynamique, la mise en œuvre du programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes a permis de financer à hauteur de plus de 734 millions de FCFA plusieurs activités parmi lesquelles :

- la formation de 2 300 femmes et jeunes filles dans les domaines de la culture maraichère et de l’élevage ; - l’installation de 30 jeunes ruraux formés en entreprenariat agricole ; - la formation de 955 jeunes à la production de fourrages, de semences améliorées et d’engrais biologiques ; 85

- la formation et la dotation en kits au profit de 160 jeunes ruraux pour exercer l’aviculture traditionnelle améliorée et de 30 jeunes sortants des Centres professionnels de référence ; - la formation de 1 000 jeunes et femmes en auto emploi dans la transformation de produits forestiers non ligneux et la production d’aliments à bétail.

En somme, plus de 35 000 emplois ont été créés grâce aux projets et programmes et aux fonds de financement.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Au titre de l’année 2017, des acquis majeurs ont été enregistrés dans le domaine des sports et des loisirs. Il s’agit de la pose du gazon synthétique au stade de Koudougou, de la construction d’un complexe sportif à Yéguéré dans la commune de Bobo-Dioulasso.

De même, des travaux de construction du stade omnisport de Wayalghin à Ouagadougou et la réhabilitation d’infrastructures sportives existantes ont été entrepris. En plus de ces réalisations, d’autres travaux pour la construction de 5 plateaux omnisports à Ouagadougou, à l’Université Norbert ZONGO de Koudougou, au Lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, à Tenkodogo et à Ouahigouya sont en cours.

A l’occasion de la célébration des festivités du 11 décembre 2017, 5 plateaux omnisports, dont 2 dans la ville de Gaoua, un à Batié et un autre à Dano ainsi qu’une arène de lutte et 2 aires de tirs à l’arc à Gaoua ont été construits.

A cela s’ajoute la réhabilitation des stades provinciaux de Diébougou, Dano, Batié, d’un plateau omnisport et d’un terrain de football à Gaoua.

Au titre de la création de conditions propices à l’expression et au rayonnement des talents sportifs et de loisirs, des bourses ont été attribuées aux clubs de football de 1re et 2e divisions d’un montant de 560 millions de FCFA. Une subvention de plus de 914 millions de FCFA a été également accordée à l’ensemble des fédérations de sports et de loisirs.

Je voudrais saluer la performance des Etalons seniors qui ont hissé haut le drapeau de notre pays à la phase finale de la 31e édition de la CAN Gabon 2017 en remportant la médaille de bronze. 86

Cette performance a permis au Burkina Faso d’occuper en mars 2017, la 4e place dans la zone Afrique et le 36e rang mondial des équipes nationales de football, réalisant ainsi le meilleur classement de notre histoire.

Dans d’autres domaines du sport tels que le cyclisme, le hand-ball, les sports de combats, etc. de brillantes performances ont été enregistrées. Ces résultats qui contribuent au rayonnement aussi bien national qu’international de notre pays, sont à mettre à l’actif des efforts remarquables faits par l’ensemble des acteurs du domaine des sports et des loisirs.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Le développement harmonieux de notre pays, passe par une redistribution des fruits de la croissance économique. Et cela ne saurait se faire sans la promotion du développement participatif à travers l’inclusion de tous les Burkinabè. C’est pour cette raison que le souci de favoriser le progrès social a été constant pour le gouvernement tout au long de l’année 2017.

Ainsi dans le domaine de la protection sociale, les efforts du gouvernement se sont traduits par le renforcement des capacités opérationnelles des institutions de prévoyance sociale et l’amélioration de la couverture sociale des populations, notamment les acteurs du monde rural et de l’économie informelle.

Une mention spéciale doit être faite sur le processus de la mise en œuvre de l’assurance maladie universelle qui a franchi en 2017 une étape importante, celle du cadre juridique, avec l’adoption du décret portant création d’un établissement public de prévoyance sociale dénommé « Caisse nationale d’assurance maladie universelle ».

On peut alors être rassuré que le gouvernement tiendra le pari de mettre en œuvre l’engagement de Son Excellence Monsieur le Président du Faso, à faire de l’année 2018, celle de l’opérationnalisation de l’assurance maladie universelle. Ces efforts participent à l’atteinte des résultats de l’objectif stratégique 4 de l’axe 2 du PNDES, à savoir « Promouvoir l’emploi décent et la protection sociale pour tous, particulièrement pour les jeunes et les femmes ».

L’appui et la réinsertion des travailleurs retraités et déflatés se sont traduits par le financement de 105 projets d’une valeur totale de 222 millions de F CFA induisant la création de 158 emplois permanents, 210 emplois temporaires et 50 emplois consolidés. 87

En termes de perspectives en matière de protection sociale, mon gouvernement s’attèle à :

- la finalisation de la relecture du code du travail ; - l’adoption d’une loi unique sur les régimes de prévention, de réparation des risques professionnels et de retraite applicables aux agents de la Fonction publique, aux militaires et aux magistrats.

Dans le domaine de la promotion du genre et des couches vulnérables de la population, on retiendra les actions majeures suivantes :

- la dotation de 500 femmes rurales en engrais agricoles d’une valeur de plus de 32 millions de FCFA ; - la formation de 800 femmes et jeunes filles en technique de production maraîchère, d’embouche bovine, ovine et porcine d’un montant de 171 millions de FCFA ; - la dotation de 300 femmes et jeunes filles en kits d’installation en tissage d’un montant de 82 millions de FCFA ; - la dotation de 33 groupements féminins, formés en kits d’installation en maraîchage d’un montant de 74,25 millions de FCFA ; - l’octroi de fonds de roulement à 167 groupements féminins et 51 jeunes entrepreneurs individuels formés à hauteur d’un montant de plus de 96 millions de FCFA ; - l’appui financier d’un montant de 85 millions de FCFA à 429 coordinations des organisations féminines pour l’identification des victimes de violence à l’égard des femmes et des filles.

Dans le domaine de la solidarité nationale et de la famille, les actions majeures se sont focalisées sur :

- la prise en charge intégrée de 375 enfants victimes de violence ; - l’identification et le suivi de 1 006 enfants travaillant sur les sites d’orpaillage ; - le placement de 294 enfants privés de famille dans les centres et familles d’accueil ; - le parrainage de 740 enfants en difficulté ; - l’appui scolaire à 16 744 orphelins et autres enfants vulnérables ; - le retrait de la rue de 300 enfants ; - la prise en charge psycho-éducative de 315 enfants et jeunes en difficulté placés dans les Centres d’éducation et de formation professionnelles ; 88

- l’assistance en vivres et en matériels de survie de 50 033 personnes victimes de catastrophes et crises humanitaires et 51 369 personnes vulnérables ; - le financement des microprojets économiques de 100 personnes handicapées ; - l’appui à la scolarisation et à la formation de 6 500 filles victimes ou à risque de mariage d’enfants.

En ce qui concerne les filets sociaux, 5 500 ménages en insécurité alimentaire dans la province du Boulkiemdé et 15 000 ménages dans la région du Nord, ont bénéficié de transferts monétaires pour un total de 1,9 milliards de FCFA en 2017.

En outre, un appui scolaire a été apporté à 519 orphelins et enfants vulnérables, dont 44 orphelins de l’insurrection populaire et du putsch manqué, à hauteur de 22,6 millions de FCFA.

De même, 22 jeunes en difficulté ont bénéficié d’une formation professionnelle et 3 088 personnes vulnérables ont reçu un appui alimentaire d’une valeur de plus de 37 millions de FCFA.

En matière de promotion de la femme et du genre, les perspectives pour 2018 porteront sur :

- l’identification et l’accompagnement d’au moins 190 femmes par province pour la formalisation de leurs entreprises ; - l’enregistrement et la prise en charge de tous les cas de violences faites aux femmes et aux filles ; - la mise en œuvre de l’opération « une femme, un acte de naissance, une carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) » au profit de 17 820 femmes des communes des régions du Centre Sud et de la Boucle du Mouhoun ; - la dotation de 2 500 femmes rurales en engrais ; - la dotation de 498 groupements en technologie dont 252 pour le tissage, 33 pour le maraichage, 113 pour l’embouche et 100 pour des équipements divers.

S’agissant de la solidarité nationale et de la famille, les perspectives sont :

- la mise en place des activités génératrices de revenus pour au moins 50 personnes handicapées par province ; - le retrait de la rue de 2 500 enfants et jeunes ; - le placement dans les familles d’accueil et Centres d’accueil pour enfants en détresse (CAED) tous les enfants privés de famille ; 89

- la prise en charge d’au moins 15 000 orphelins et autres enfants vulnérables ; - la réinsertion de 116 pensionnaires des cours et centres de solidarité ; - la formation professionnelle de 3 050 jeunes filles déscolarisées et non scolarisées ; - le transfert des ressources monétaires à environ 61 100 ménages dans le cadre du Projet filets sociaux ; - l’organisation du forum national des personnes handicapées.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs les Députés,

L’amélioration des revenus et du cadre de vie des populations au cours de l’année 2017 a été réalisée grâce à des actions concrètes qui intègrent la problématique de la préservation de l’environnement et des ressources naturelles.

Dans ce sens, les actions menées par gouvernement ont porté sur la promotion de l’économie verte, la gouvernance environnementale et la gestion durable des ressources forestières et fauniques.

Honorables députés,

Dans le domaine de la gestion durable des ressources forestières et fauniques, les efforts déployés par le gouvernement ont permis :

- l’appui à la production de 13 794 195 plants et de 8 796,21 kg de semences forestières améliorées ; - l’entretien de 3 862,3 km de pistes internes des forêts classées ; - le suivi de la production et de la commercialisation de 541 886 quintaux de charbon de bois et 741 789 stères de bois de chauffe ; - la récupération de 5 943 hectares de terres dégradées ; - la formation de 4 147 acteurs dont 71,50% de femmes en techniques de fabrication et d’utilisation des foyers améliorés.

En matière d’assainissement de l’environnement et d’amélioration du cadre de vie, 81 plans de gestion environnementale et sociale ont été suivis et 141 établissements classés, inspectés. Par ailleurs, l’année 2017 a vu le reboisement de 164,2 hectares d’espace vert et la réalisation de 326,3 km de plantations d’alignement, la sensibilisation de 1698 orpailleurs sur les dangers des produits chimiques ainsi que la construction du centre de traitement et de valorisation des déchets plastiques de Dori.

90

Monsieur le Président,

Vous m’écoutez ?

Rires

Mesdames et Messieurs les Députés,

Malgré un contexte particulièrement difficile, le Burkina Faso continue sa marche en avant, le Burkina Faso est en marche sur la voie de l’émergence. Mais comme je l’ai dit, la marche vers l’émergence est un long chemin, le Burkina Faso qui est classé dans l’indice du développement humain du PNUD, je crois qu’on est classé 184e sur 188 ? Non 183 sur 188, il me semble. Si ma mémoire est bonne, on est 183 sur 188.

Cela montre tous les efforts que nous devons accomplir, pour sortir notre pays de la pauvreté et mettre notre pays sur sentier de croissance durable. Ce n’est pas impossible. Regardez le cas du Rwanda, il y a quelques années le Rwanda était un pays que tout le monde connaissait, mais aujourd’hui le Rwanda est cité en exemple. Regardez le cas de l’Ethiopie, mais c’est pour vous dire que nous pouvons nous aussi nous en sortir grâce à la mise en œuvre d’un plan national de développement et social.

Je suis convaincu que nous ne sommes pas condamnés à la pauvreté. J’ai eu la chance pendant longtemps de vivre à l’étranger, je connais ce qui se passe là-bas, les Burkinabè sont un peuple courageux, les Burkinabè sont un peuple de travailleur, les Burkinabè sont un peuple humble, des gens modestes qui se contentent de peu, ce sont des atouts, les Burkinabè ne vivent pas au-dessus de leur moyen. Ce sont des atouts, ce sont des atouts. Les Burkinabè ont le respect, les Burkinabè.

S’il vous plait !

Nous avons été éduqués dans les sens des valeurs, le respect de l’ordre, de l’autorité, de la famille, du travail sacré, ce sont des atouts et nous devrons nous appuyer sur ces atouts avec la vision, la bonne vision. Je ne veux pas effaroucher mes amis mais, la bonne vision c’est la vision du Président, c’est le PNDES. On doit s’accrocher à cela pour sortir notre pays de la pauvreté.

Nous ne sommes pas condamnés à la pauvreté, mais il faut aussi que tout le monde comprenne que pour arriver sur la voix de l’émergence, il faut des efforts sur la durée, il faut des efforts constants, ce n’est pas en un an, deux ans quand les gens sortiront pour vous demander ce que vous avez fait, vous n’avez rien construit, ce n’est pas comme cela. Ce qui est important, c’est la justesse du 91 diagnostic. Est-ce que le diagnostic qui a été posé est bon ? Est-ce que les facteurs qui bloquent la croissance dans ce pays qui ont été identifiés sont bons ?

Deuxièmement, est-ce que les politiques qui ont été proposées pour lever ces obstacles à la croissance, sont des bonnes politiques ? C’est cela la question de fond. Au-delà des divergences partisanes, nous sommes tous des enfants de ce pays, nous sommes tous des patriotes. Si nous voulons sortir notre pays de la pauvreté, ce sont ces questions que nous devons nous poser. Il y a des points sur lesquels nous devons pouvoir retrouver au-delà des divergences politiques, les questions de développement, on ne peut pas se tromper sur cela. On doit pouvoir se donner la main pour pouvoir construire le pays et ensuite on va continuer à se bagarrer sur les questions idéologiques. Mais pour l’instant, la question qui est en jeu, c’est de sortir le pays de la pauvreté. Et je pense que nous devons rester unis pour travailler dans ce sens, nous devons rester unis également pour bouter hors du territoire national, les terroristes qui veulent saboter notre modèle de société.

Nous devons également faire un effort sur nous-mêmes, pour renforcer notre cohésion sociale, malmenée par des revendications un peu désordonnées, de nature à déstabiliser notre équilibre macroéconomique. Je pense que ce sont des compromis sur lesquels nous devrons travailler sans qu’il n’y ait la confusion entre la majorité et l’opposition. Mais il y a au moins des points sur lesquels on peut s’entendre pour pouvoir travailler et sortir notre pays de la pauvreté.

Je voudrais dire que notre pays n’est pas condamné à la pauvreté, si on se met au travail, si on se retrousse les manches, dans dix ans, le niveau de vie de ce pays peut changer. Déjà au terme du quinquennat, on verra les résultats. Et ensuite dans les cinq prochaines années. Encore faut-il que tout le monde soit sincère, qu’au lieu de faire la politique politicienne, de s’opposer systématiquement pour rien, qu’on puisse s’entendre au moins sur un minimum. C’est cela la question !

Applaudissements

Je demeure convaincu que le Burkina Faso va continuer, avec le soutien de toutes ses filles et de tous ses fils à gagner la seule bataille qui vaille, celle du développement économique et du progrès social, à travers la réduction significative de l’incidence de la pauvreté et l’amélioration du bien-être de tous ses enfants. J’en appelle donc à l’engagement de tous à l’œuvre de construction nationale, afin d’ouvrir des fenêtres d’opportunités aux générations futures. C’est cela l’enjeu.

Pour ma part, mon gouvernement continuera de jouer le rôle qui est le sien, dans l’œuvre d’édification d’un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice. 92

Le Président du Faso et son gouvernement, cherchent à mener une politique ouverte, une politique de rassemblement, afin de travailler pour l’intérêt du pays. C’est ce que nous essayons de faire. Je pense qu’en travaillant avec abnégation, avec courage, lorsque nous faisons des choses qui sont bien, il faut accepter et lorsque nous faisons des choses qui ne sont pas bien, dites-nous, voilà on corrige, c’est cela une démocratie mature. Alors c’est ce que moi je cherche de toute façon, parce que personne n’a la science infuse.

Je souhaite vraiment que, au terme de cet exposé, le climat soit plus apaisé, je suis prêt à prendre les contributions, les questions et même les critiques qui vont être faites. Pour moi, tout cela est constructif. Cela va nous aider, mon équipe gouvernementale et moi à améliorer ce que nous faisons pour autant que ce soit des intentions qui cherchent à faire avancer les choses. Sinon, chacun sort son gourdin voilà.

Rires

Je voudrais enfin vous remercier tous pour cet instant d’attention et de partage. Vous m’avez donné l’occasion de partager avec vous, ma conviction sur l’avenir de notre pays, ma conviction, qui est basée sur la confiance, vous m’avez donné l’occasion de partager avec vous, la politique du gouvernement, la vision du gouvernement et vraiment je vous remercie pour votre patience, même si vous ne partagez pas mes idées, pour votre compréhension et vraiment je suis à votre disposition pour prendre les questions et les contributions.

Je vous remercie

Applaudissements Le Président Merci Excellence monsieur le Premier ministre pour cet important discours. Avant de poursuivre je voudrais signaler la présence des honorables députés ghanéens dans la salle. Je crois qu’ils sont là dans le cadre d’un voyage d’études, afin de profiter de l’expérience du Burkina Faso en matière de loi sur le pastoralisme. Applaudissements Merci beaucoup à nos voisins. Mesdames et messieurs les députés, la conférence des présidents a décidé de l’organisation des débats pour cette séance plénière, conformément aux dispositions de l’article 62 de notre règlement. 93

En application des dispositions de l’article 62 ci-dessus, les groupes administrativement constitués disposent des temps de parole suivants: - le groupe parlementaire PJRN 10 minutes - le groupe parlementaire UPC/RD 10 minutes - le groupe parlementaire Burkindlim 10 minutes - le groupe parlementaire CDP 15 minutes - le groupe parlementaire UPC 15 minutes - le groupe parlementaire MPP 45 minutes. Murmures Ecoutez faites la règle de trois ! Applaudissements Faites la règle de trois, ce n’est pas parce qu’ils sont le parti au pouvoir qu’on leur a donné 45 minutes, faites simplement la règle de trois et vous verrez que les 45 minutes, c’est leur dû. Pour poursuivre, mesdames et messieurs les députés, nous allons adopter la procédure suivante : - on avait décidé de suspendre la séance pour 30 minutes, afin de permettre aux différents groupes parlementaires de préparer leurs questions et la suite allait être la reprise des séances pour recueillir les questions des groupes parlementaires, - suspension à nouveau d’une heure pour permettre au Premier ministre et à son gouvernement de réunir les éléments de réponses, - ensuite reprise de séance pour écouter les réponses du Premier ministre, - et enfin, ce sera la fin de la séance.

Mais au vue de l’heure, si nous devons faire le point au niveau des questions, rapidement, on a 1 heure 45 minutes, il est 15 heures. Si on ajoute 1 heure 45 minutes, on sera à 16 heures 45, donc 17 heures. Comme ce n’est pas la fin du carême, nous allons revoir notre programme gentiment, parce que je vois des mines qui sont serrées, cela veut dire qu’à l’intérieur ça bouillonne. Donc au lieu de 30 minutes de suspension, nous allons donner une heure pour permettre aux groupes parlementaires de préparer leurs questions et de prendre également le repas et permettre également au gouvernement de reprendre des forces. Donc nous allons fonctionner comme cela, c'est-à-dire qu’on fait une suspension d’une heure pour permettre aux groupes parlementaires de rédiger les questions et de prendre le déjeuner.

94

Ce qui signifie alors que la séance sera reprise à 16 heures. Maintenant, par rapport aux histoires, comment c’est reparti ? Les salles ? Questeur, parlez là. Tout le monde ? Nos invités également ? Donc les membres du gouvernement, les députés sont au chapiteau, le personnel au niveau de la cafeteria. Mais je note que ce sont les mêmes mets, il ne faut pas penser…, ce sont les mêmes mets partout, on a juste voulu mettre les députes et le gouvernement sous un chapiteau climatisé, pas le gouvernement uniquement mais la délégation du Premier ministre, parce que je vois des bérets rouges, bleus et autres à l’arrière, je vois le maire de la capitale, en tout cas le Premier ministre et sa suite et les honorables députés au chapiteau. Le personnel, les journalistes je crois que la cafeteria est ouverte pour vous recevoir. La séance est donc suspendue et sera reprise dans une heure, à 16 heures. (La séance suspendue à 14 heures 50 minutes est reprise à 16 heures 05 minutes). Le Président

La séance est reprise.

Comme précédemment annoncé, je vais passer la parole successivement aux différents groupes parlementaires afin qu’ils posent leurs questions.

Je commence par le groupe parlementaire PJRN. Vous disposez de dix minutes. Il y a un compteur ici. J’ai donné la parole, déclenchez le compteur.

Mme Marie Rose Romée SAWADOGO/OUEDRAOGO (PJRN)

Non, non !

-Rires et commentaires de l’assistance-

Le Président

Donc, PJRN, vous avez la parole.

M. Zilma François BACYE (PJRN)

Merci bien monsieur le Président. 95

Merci à monsieur le Premier ministre pour son discours sur la situation de la nation.

Je voudrais, au nom donc du groupe PJRN, dire que ce discours est hautement politique -parce que nous, on attendait un discours sur la situation de la nation mais pas un discours hautement politique- qui est écouté par tout le monde… A travers ce discours, -comme vous le voyez ici c’est vrai qu’on a ri- il s’agit de faire l’état des lieux et d’évoquer les perspectives. Ce n’est pas par rapport au précédent gouvernement. Nous voulons la situation de la nation aujourd’hui. Quelle est la situation que vit notre pays et quelles sont les perspectives pour que le peuple puisse apprécier. Mais nous avons constaté que de par le passé c’est toujours la même chose.

Je voudrais également relever que le discours est trop élogieux et fait beaucoup de satisfaction pour les indicateurs macroéconomiques. L’année dernière, nous sommes revenus un peu là-dessus. Je reviens encore sur le taux de croissance de 6,7% que nous attendons pour 2018. C’est bien, nous le souhaitons mais en fait quand notre Premier ministre avance dans la présentation de son exposé, il y a une nette contradiction. Quand vous avez 22 provinces qui sont en stress alimentaire, l’ensemble des chefs-lieux de provinces n’ont pas d’eau pour boire, il y a des villages autour de Ouagadougou où il n’y a pas d’eau pour boire, des malades souffrants dans les hôpitaux c’est difficile. Si dans ces conditions on estime effectivement que le taux de croissance est satisfaisant… c’est très beau Et, faut-il le rappeler, le taux de croissance n’est porté que par deux secteurs : le secteur secondaire et le secteur tertiaire.

Mais le secteur où se trouve la masse de la population, ne rapporte rien absolument, c’est 3,4%. Donc cela veut dire qu’il y a un problème et il faut faire sortir les problèmes pour qu’effectivement ensemble, nous proposions des solutions idoines pour pouvoir les résoudre.

Egalement, l’analyse de la performance du gouvernement en ce qui concerne le recouvrement des recettes ne me satisfait pas beaucoup, parce qu’on donne toujours cette performance par rapport à l’année N-1. C’est vrai que nous sommes à l’année N-1et il faut faire le rapport entre les prévisions de l’année N- 1et les résultats de l’année N-1, mais par rapport à l’année N-2 parce que cela pose des problèmes. On sait que madame le ministre est passée ici. Elle nous a dit que par rapport aux recettes, on ne peut pas, sur la base des prévisions les atteindre. Donc cela veut dire qu’en fait, il y a un problème. Alors qu’en nous les donnant de cette manière, nous croyons qu’en fait on a des recettes et une performance assez importante, alors qu’il y a des crises de recouvrement fiscal. Il y a tout un ensemble de problèmes qui se posent.

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Un dernier commentaire en ce qui concerne la question de la pression des dépenses courantes notamment de personnel, sur les recettes budgétaires. En 2012 elle était de 332 milliards, nous sommes en 2018 cela fait 600 et quelques milliards et les chiffres continuent de grimper. Où les problèmes se posent-ils ? Qui les a créés et quelles sont les solutions à ces problèmes ? Parce qu’en fait les cadres qu’on a mis en place sont très beaux. Mais combien de statuts autonomes ont-ils été créés depuis 2016 ou 2015 ? Ce sont des questions quand même que l’on doit se poser. Je pense que le ministre aura le courage de reconnaitre qu’en fait il y a un problème. Ce problème n’est pas en rapport avec les autres mais avec nous-mêmes. Comment donc résoudre ces problèmes ? Quelles sont les solutions que l’on propose ? Ce ne sont pas les cadres qui vont inventer les problèmes. Si un problème est créé, il faut le résoudre.

Un des aspects sur lesquels je reviens porte surtout sur la décentralisation. Le ministre a dit qu’en matière de décentralisation, l’engagement du Président du Burkina Faso est d’en faire un pilier essentiel de la réalisation de la démocratie et de développement à la base. C’est une vision très importante que je salue, malheureusement le constat est que cette intention du gouvernement se met difficilement en œuvre et je cite quelques raisons.

D’abord, la quasi-totalité des communes manquent de ressources pour financer les plans de développement locaux, les projets structurants. Et ensuite, manquent également de ressources pour animer les cadres de concertation citoyenne pour la gestion des affaires locales.

Le deuxième aspect c’est que, le transfert des ressources continue également à se faire très timidement, voire certains départements ministériels empiètent sur les compétences transférées et entreprennent des réalisations en lieu et place des communes. Cela se fait. On en a vu lors des commissions parlementaires. Normalement, en 2017, les ressources transférées étaient à 4,6% des recettes de l’Etat. En 2018, il est prévu 8% alors que dans le PNDS c’est prévu 15%. Monsieur le ministre, est-ce qu’on pourra atteindre ce taux de 15% avec cette marche à reculons très timide ?

Et pour cela, j’ai deux suggestions. La première suggestion que je voulais faire c’est qu’il faut laisser tomber le modèle actuel de grignotage sur les budgets des départements ministériels pour mettre en place une loi de programmation quinquennale en ce qui concerne le financement des collectivités territoriales. La deuxième suggestion, c’est de faire en sorte qu’on ait un indice de performance et d’analyse de l’indice de développement au niveau des communes pour voir quel est l’impact de ces transferts au niveau des communes.

Voilà les suggestions que je voulais faire. 97

Dernière question : en 2014 il était prévu des découpages au niveau de l'ensemble du pays. Où en est-on avec ce projet de découpage au niveau communal, au niveau des villages ?

Merci.

M. Lassina GONDE (PJRN)

Merci monsieur le ministre.

Le Président

Il vous reste 2 minutes 45 secondes

M. Lassina GONDE (PJRN)

2 minutes?, donc je vais essayer d’aller rapidement. Je voulais parler de la loi n°15 du 27 avril 2017 portant orientation de la promotion des petites et moyennes entreprises (les PME). Avec l’actuelle campagne de diffusion de ces textes, les parties concernées en janvier dernier, -excusez-moi- selon votre gouvernement pour un véritable printemps des PME dans notre pays… or, je crains bien fort que cela ne soit encore une fois un mirage pour la simple raison que la volonté politique et l’engagement me semblent insuffisants en l’absence des stratégies nationales qui nous donnent les objectifs à atteindre, avec quelles ressources ? Et comment nous devions mobiliser des ressources pour disposer d’une masse critique de PME dynamiques et compétitives à même d’accéder au développement socio-économique au Burkina Faso.

Donc monsieur le ministre, cela m’emmène à vous demander le nombre de PME viables que vous comptez laisser au Burkina Faso en 2020 avec la mise en œuvre de la charte et l’application de la loi. Cela nous coûterait combien de franc actuellement ? Et en l’absence d’inscription budgétaire et d’un compte d’affectation spécial du trésor dédié à la promotion de nos PME, où comptez-vous avoir les moyens pour cela ?

C’est vrai que les PME existent déjà, mais vraiment il nous faut un accompagnement dans ce sens. Mais s’il n’y a pas une ligne budgétaire prévue pour cela, comment pourriez-vous accompagner nos PME au Burkina Faso ?

Merci

98

Le Président

Il vous reste une minute.

M. Noufou OUEDRAOGO (PJRN)

Mon neveu, il faut faire 10 minutes.

-Rires de l’assistance-

Excellence monsieur le Premier ministre, Je ne suis pas emmerdeur mais ce sont des choses qui me préoccupent. Quand est-ce allez-vous faire le goudron Ouahigouya-Tougan ? Surtout le tronçon Ouahigouya-Titao jusqu’à Djibo, puisque vous-même vous avez dit, -je vous ai écouté à la radio internationale quand vous étiez au Qatar- que le financement était bouclé. A quel niveau ce financement est–il bouclé ? Au Burkina Faso ou bien au Qatar -Rires de l’assistance-

Mme Marie Rose Romée SAWADOGO/OUEDRAOGO (PJRN)

Excellence monsieur le Premier ministre, L’UNICEF dénombre le 13 février 2018, 98 écoles…

Le Président

Il est l’heure. Le premier intervenant à beaucoup parlé. Si je vous laisse parler, je serai obligé de laisser parler les autres. Je suis vraiment désolé. Comprenez-moi sinon vous êtes la tante du Président.

Merci au groupe parlementaire PJRN.

A présent je passe la parole au groupe parlementaire UPC/RD.

Vous avez 10 minutes.

M. Daouda SIMBORO (UPC/RD)

Merci monsieur le Président. Avant de passer plus tard le micro à mes camarades pour présenter quelques préoccupations, je tiens à vous livrer ces quelques mots.

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Excellence monsieur le Premier ministre, J’ai entendu ceci le 5 février 2016, « au moment où j’accède à cette charge, je mesure la gravité de cet engagement, car rarement dans l’histoire de notre peuple, mon gouvernement n’a été mandataire de tant d’espérance et d’attente. Cette mesure que vous aviez prise était a priori. Deux ans plus tard, il faut en convenir, cette mesure est encore très actuelle ».

Excellence monsieur le Premier ministre, C’est la quatrième fois que vous vous présentez devant notre Assemblée mais je puis vous dire que j’ai noté avec satisfaction la progression que vous avez enregistrée.

Monsieur le Premier ministre, Les attentes et les espérances de la nation burkinabè, ne se mesureront pas ou plus seulement à l’aune de la performance macroéconomique. Nous sommes à la troisième année du mandat, je l’ai déjà dit, il s’agit d’une année médiane et en principe, les paramètres pertinents dont la non prise en compte a construit l’histoire récente de notre pays, auraient dû aujourd’hui être parfaitement maitrisés, capitalisés pour être efficacement combinés afin de produire des mesures et des politiques publiques conformes aux aspirations des Burkinabè.

Le discours que vous avez prononcé tend à nous convaincre que l’alchimie a pris ; nous avons choisi de vous croire, parce qu’aujourd’hui, il est important pour nous que vous réussissiez. Cependant, il est évident qu’il faudra améliorer le dosage des variables qui traduisent nos réalités sociales que vous avez localisées il y a deux ans dans la vie chère des populations, le chômage des jeunes, les difficultés d’accès à des soins médicaux, à une éducation de qualité, le déficit d’eau potable, l’assainissement, l’électricité et j’en passe, vous aviez même ajouté les crimes de sang et les crimes économiques, c’était juste.

Oui, nous savons que des choses sont faites sur l’étendue du pays. Elles peuvent être optimisées à la limite, mais elles sont malheureusement reléguées en second plan par l’insécurité à laquelle, Dieu merci, les réponses sont de plus en plus pertinentes et rapides, quoique perfectibles.

La récurrence des grèves suite aux revendications des travailleurs de tous les secteurs, paralysant par cycle alternatif l’administration publique, la lenteur de la reprise ou de la relance sérieuse de l’économie, la situation des jeunes et des femmes, les uns pour sortir du chômage, les autres en quête d’une autonomisation promise et qui enfin se concrétise.

100

C’est d’ailleurs ces femmes et ces jeunes qui portent le visage de la pauvreté au Burkina Faso et celle-ci est de plus en plus monétaire et vous devez absolument en tenir compte pour les soulager. C’est aussi là quelques véritables symptômes de la situation de notre nation que vous devez vous attelez à traiter durant le reste du mandat.

C’était 5 ans, c’est à la fois suffisant et peu pour les traiter mais c’est le temps qui a été accordé bien sûr dans un premier temps au Président, aux côtés de qui vous vous êtes résolument et solidairement engagé.

Excellence monsieur le Premier ministre, Mettez ce que vous avez déjà fait et faites dans la lumière, hiérarchisez les priorités sociales, détachez-vous un peu de l’incidence des performances macroéconomiques, c’est d’ailleurs pour cela que je me garde d’analyser les taux de croissance de la richesse nationale.

Oui excellence monsieur le Premier ministre, Relevez la tête, restez aussi optimiste que l’année dernière. Paul redressez les épaules, arrêtez le délitement de l’Etat, donnez un visage franc et ferme à l’Etat pour parler de son autorité, il en est temps.

Monsieur le Premier ministre, Osez, innovez, mobilisez et mutualisez les énergies des fils et des filles de ce pays en toute objectivité, en toute humilité pour amorcer le renouveau démocratique du Burkina Faso. Je vous encourage en mon nom propre et en celui de mon groupe, Dieu bénisse le Burkina Faso. -Applaudissements-

Le Président

Vous êtes à la moitié de votre temps.

M. Parimani SABDANO (UPC/RD)

Excellence monsieur le Premier ministre, Le paludisme est la première cause de consultation médicale et la première cause de mortalité au Burkina Faso. Le vecteur de cette maladie est le moustique. Pourquoi n’envisage-t-on pas une lutte anti vectorielle à l’image de ce qui a été fait dans le cadre de l’éradication de la mouche tsé-tsé, vecteur de la maladie du sommeil chez les hommes et la trypanosomiase chez l’animal, surtout, quand on sait que le Burkina Faso abrite un laboratoire régional de haute technologie en la matière. Vous avez parlé aussi de la construction d’une centrale hydro électrique 101 en aval de Bagré, comment cela va-t-il se faire techniquement ? Est ce qu’il y aura un autre barrage en aval ?

Mme Karidia ZONGO/YANOGO (UPC/RD)

Je voulais traduire par ma question la souffrance des populations des zones péries urbaines de Dédougou face à la corvée d’eau, due au manque criard de la ressource en eau. Que comptez-vous faire pour soulager leur grande peine hydrique ?

Ma deuxième question est la suivante : le 13 février dernier à l’émission controverse, le ministre des infrastructures déclarait sur les antennes de la RTB que le bitume est en train d’être posé sur l’axe Dédougou-Tougan. Je voudrais dire que c’est toujours de la poussière et les populations de ces deux provinces attendent toujours le bitume, parce que les travaux sont vraiment en retard et les désagréments sont nombreux. A quand donc la fin des travaux ?

Je vous remercie.

M. Julien KOULDIATI (UPC/RD)

Merci Excellence. Dans l’objectif stratégique 3, de l’axe stratégique 2 du PNDES intitulé promotion d’emplois décents et de protection sociale pour tous, particulièrement pour les jeunes et les femmes.

16 000 agents de santé à base communautaire (ASBC) ont été recrutés. Ce qui est une bonne initiative en ce sens qu’elle renforce et consolide notre système de santé.

Cependant, ces jeunes recrus connaissent des arriérés de salaire jusqu’à 12 mois pour certains, semble-t-il.

Excellence monsieur le Premier ministre, quelle est la rétribution mensuelle d’un ASBC et pourquoi ces arriérés de salaire ?

Ma deuxième préoccupation se situe par rapport au niveau très élevé de la résistance des vecteurs du paludisme aux insecticides habituels. Pour la petite histoire sachez qu’en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso tient la palme d’or après la Côte d’Ivoire et le Bénin et la base de cette résistance est surtout liée à l’utilisation des insecticides dans la culture de riz et de coton. 2019, c’est l’année de la campagne de distribution universelle des moustiquaires à longue durée 102 d’action. Si on ne prend pas en compte le niveau de résistance et le type de résistance, nous pensons que nous allons droit vers un échec de cette campagne.

Je vous remercie.

M. Moussa TINDANO (UPC/RD)

Merci bien Excellence monsieur le Premier ministre. L’Assemblée nationale a réalisé au cours des deux dernières années, cinq commissions d’enquête parlementaire. Votre point de vue sur la mise en œuvre des recommandations ne concerne que 4 commissions, qu’en est-il de la cinquième commission d’enquête parlementaire sur les maîtrises d’ouvrages déléguées ?

Deuxièmement, en 2014, il a été confié à un maître d’ouvrage délégué la réalisation du barrage de YONDE dans le KOULPELOGO et la réhabilitation des barrages de KOALA et d’ABESSMA dans la GNAGNAN. Les travaux du barrage de YONLE sont arrêtés depuis 2015 et ceux du barrage de KOALA et de DABESSMAN n’ont jamais démarré. Cependant le barrage de KOUBRI endommagé en 2017 est déjà réhabilité. Pourquoi ces retards pour les autres barrages ?

Merci.

M. Goulla ODAGOU (UPC/RD)

Merci.

Le Président

Une minute 30 secondes.

M. Goulla ODAGOU (UPC/RD)

Ok ! Nous apprécions à leur juste valeur les efforts du gouvernement dans la réalisation des infrastructures routières. Dans cet élan, à quand le bitumage des axes routiers Fada-Bogandé-Taparko, Fada-Gayeri, Banfora- Mangodara et la RN 11 ?

Deuxième question : quelle est la politique du gouvernement en matière de développement du transport commun dans nos villes ? Au-delà de l’acquisition des moyens roulants pourquoi ne pas prévoir systématiquement une voie pour le bus sur toutes les artères des grandes villes ? 103

M. K. Jacques PALENFO (UPC/RD)

Excellence monsieur le Premier ministre, Les nouveaux bacheliers de la session 2016 sont en chômage universitaire pour beaucoup d’entre eux. En effet, certaines filières -et ce sont les plus nombreuses- n’ont pas encore accueilli leurs pensionnaires pour la rentrée 2017- 2018. Qu’est ce qui explique ou justifie cette situation alors que le ministre en charge de ce secteur à cette même tribune avait rassuré la représentation nationale des dispositions prises pour que cette fois il y ait une rentrée académique normale.

Excellence monsieur le Premier ministre, La loi 03-2017 du 13 janvier 2017 portant statut de la fonction publique territoriale a une incidence financière…

Le Président

30 secondes.

M. K. Jacques PALENFO (UPC/RD)

Sur les budgets des communes, tous les efforts de mobilisation sont noyés par cette loi alors que l’assurance avait été donnée par le ministre de l’administration du territoire que l’Etat prendrait en charge cette incidence. Depuis lors, silence radio. A quand le bout du tunnel pour oxygéner les communes ?

Je vous remercie.

Le Président

Dix secondes.

M. K. Jacques PALENFO (UPC/RD)

C’est fini.

Le Président

Merci. Ok ! Donc merci au groupe parlementaire UPC/RD. A présent, je passe la parole au groupe parlementaire Burkindlim.

104

M. Emmanuel LANKOANDE (Burkindlim)

Merci monsieur le Président.

Le Président

Vous avez 10 minutes également.

Un intervenant

Quinze.

Un intervenant

Quinze ou dix ?

Le Président

Hein ?

Un intervenant

Dix.

Le Président

Non, 10 minutes et si vous parlez beaucoup, il y a trop de peulh dans votre groupe, je retire 2 minutes.

-Rires de l’assistance-

M. Emmanuel LANKOANDE (Burkindlim)

Excellence monsieur le Premier ministre, Après vous avoir écouté avec toute l’attention qui sied, au regard de la solennité de l’évènement et de l’effort qu’exige un tel exercice aussi bien pour vous que pour ceux qui l’écoutent, je voudrais, au nom du groupe parlementaire Burkindlim, vous dire ceci : « félicitations ».

-Applaudissements-

105

Félicitations pour la clarté du discours, félicitations pour les informations également claires et précises que vous venez de nous livrer. Félicitations aussi pour votre bilan à mi-parcours du mandat du Président du Faso Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE. Un bilan également concret et clair.

Le constat qui se dégage aujourd’hui et qui saute à l’œil de tout Burkinabè sincère et objectif, c’est que notre pays est aujourd’hui en chantier sur tous les plans. Cela est bien visible aussi bien dans nos villes que dans nos campagnes et votre volonté de faire avancer davantage la situation économique de notre pays est perceptible tous les jours sur le terrain.

Excellence monsieur le Premier ministre, Malgré le contexte particulièrement difficile de notre pays, nous convenons avec vous que la machine pour l’émergence du Burkina Faso est bien lancée, n’ayant pas peur des mots nous disons que le pays se repositionne, le pays avance et c’est l’occasion pour nous de vous encourager à redoubler d’efforts et à poursuivre la mise en œuvre de votre programme dans la sérénité pour le grand bonheur des populations.

Excellence, Pour ma part, je voudrais en tant qu’élu venant d’une province lointaine, entre temps appelé la Gnagnan profonde et métallique, je voudrais ici saluer le démarrage effectif d’un pont appelé entre temps le pont de la mort c’est le pont de la Sirba. J’y étais il y a quelques jours et j’ai vu le démarrage effectif des travaux, nous vous en félicitons encore.

Pour le reste de nos préoccupations, 5 députés vont les porter à votre connaissance.

Merci et bonne suite. -Applaudissements-

M. Ahmed Aziz DIALLO (Burkindlim)

Excellence monsieur le Premier ministre, En dépit des efforts fournis pour soutenir le secteur de l’agriculture, notamment à travers les différents programmes de renforcement des capacités des producteurs et les investissements en matière de désenclavement des zones de productions et des aménagements hydrauliques, nos vaillants cultivateurs peinent à joindre les deux bouts, parce qu’ils sont obligés de compétir avec des produits qui viennent d’ailleurs et qui bénéficient de subvention dans leur pays d’origine, les rendant très souvent moins chers que ceux de nos parents.

106

Si les plus grands libéraux disent aujourd’hui « American first » et imposent de nouvelles taxes pour limiter les entrées de produits étrangers sur leur sol, qu’attend un gouvernement social-démocrate pour protéger les 80% des Burkinabè qui dépendent de son sol ? J’ai conscience des règlementations communautaires auxquelles notre pays est lié mais sachons que personnes ne viendra développer notre pays à notre place.

Ma deuxième préoccupation concerne la sécurité dans la région du Sahel. La situation demeure inquiétante malgré les efforts du gouvernement et de nos forces de défense et de sécurité. Nous saluons leur bravoure et le Président de l’Assemblée nationale hier, lors de son pèlerinage à Dori, a eu l’occasion de rappeler le soutien de la représentation nationale à ces forces de défense.

Le maire de la commune de Koutougou a été froidement abattu devant sa maison alors qu’il rentrait de la mosquée ; que Dieu ait pitié de son âme. D’autres élus ont été assassinés ou enlevés, de nombreuses populations ont quitté leur domicile dans les zones frontalières pour chercher refuge, des établissements scolaires sont fermés. Face à cette détérioration du climat, n’y a-t-il pas lieu de prendre des mesures additionnelles telles, la limitation de la circulation des engins à deux roues, les restrictions des mouvements de populations ou aussi une présence plus accrue des forces de défense et de sécurité aux côtés des populations, pour les rassurer et éviter un exode massif ?

Aussi, certaines informations font cas d’exactions commises par des éléments de nos forces de défense et de sécurité. Le bimensuel « Mutation » dans sa dernière parution apporte des témoignages troublants. Y a-t-il des enquêtes en cours pour élucider ces allégations ? Le ministère en charge de la justice s’est-il saisi de cette affaire ?

Je vous remercie.

Le Président

5 minutes

M. Boukary BARRY (Burkindlim)

Excellence monsieur le Premier ministre, Votre gouvernement mène des actions courageuses et efficaces dans la lutte contre le terrorisme dans le nord du pays, en témoigne le déploiement de forces de défense et de sécurité dans cette partie du Burkina Faso.

107

Cependant, certaines localités de la région sont inaccessibles faute de routes praticables, ce qui réduit considérablement la marge de manœuvre de ces vaillants soldats déployés sur le terrain.

En effet, à titre illustratif, nous pouvons citer la route qui relie la commune de Bane à la ville de Ouahigouya, chef-lieu de la région du nord.

Excellence monsieur le Premier ministre, La représentation nationale voudrait savoir si la route Ouahigouya-Bane est envisagée dans votre planning d’aménagement des pistes rurales ?

Par ailleurs, Excellence monsieur le Premier ministre, mon papa Noufou a abordé la question du financement de la route Ouahigouya-Titao-Djibo qui semble bouclé depuis un certain temps aux dires du gouvernement.

Ma question est de savoir à quand le lancement officiel des travaux de bitumage de cette route ?

Je vous remercie.

M. Michel BADIARA (Burkindlim)

Excellence monsieur le Premier ministre.

Suite à la mauvaise pluviométrie de l’année 2017 et dans le cadre de la réduction de la transhumance, le gouvernement a subventionné des aliments pour bétail afin de venir en aide au monde paysan. Les producteurs se sont réjouis du fait que, pour une des rares fois, sinon la première fois, des aliments de bétail ont été déposés jusqu’au niveau provincial. Mais ils ont été désenchantés, car plus de 4 mois après le dépôt des produits alimentaires pour bétail, soit de novembre à nos jours, ces aliments sont restés exposés au soleil, à la pluie et autres intempéries dans plusieurs sites sur l’ensemble du territoire national sans que les bénéficiaires ne puissent en disposer.

Nous voulons savoir ce qui se passe pour que malgré l’urgence pour les producteurs de disposer de ces aliments à cette période de soudure, très particulière cette année pour les animaux, ces denrées restent toujours inaccessibles. N’est-il pas judicieux d’accélérer la procédure de mise à disposition de ces aliments avant qu’il ne soit trop tard si cela ne l’est pas déjà ?

Excellence monsieur le Premier ministre, Qu’est ce qui bloque également l’ouverture des 14 CM depuis leur transformation en 2015 ? 108

Sur le plan sécuritaire, après la dissolution en Conseil des ministres de la police islamique de Pouytenga qui a fait la une de l’actualité dans notre pays ces dernières semaines, le peuple burkinabè a besoin d’être rassuré sur la question au regard de son caractère sensible. Pouvez-vous rassurer la représentation nationale que le gouvernement a pris les dispositions nécessaires pour parer à toute éventualité sur la question ?

Le Président

2 minutes.

M. Halidou SANFO (Burkindlim)

Excellence monsieur le Premier ministre, Le téléphone portable est aujourd’hui entré dans les habitudes des Burkinabè. En d’autres termes, les Burkinabè sont devenus de véritables consommateurs des produits qu’offrent les différents opérateurs de téléphonie mobile installés au Burkina Faso.

Toutefois, la consommation de ces produits n’est pas sans préjudice en raison de la mauvaise qualité de la communication. Tout se passe comme si l’autorité chargée de la régulation des communications électroniques est impuissante face à cette situation.

Excellence monsieur le Premier ministre, l’ARCEP, sensée contrôler ces opérateurs de téléphonie mobile, dispose-t-elle de l’expertise matérielle nécessaire pour mener à bien sa mission ? N’y a-t-il pas de laxisme dans l’application des textes en la matière ?

Je vous remercie.

M. Désiré TRAORE (Burkindlim)

Donc sûrement il nous reste 1 minute. Je vais aller rapidement.

Le Président

Très bien dit.

M. Désiré TRAORE (Burkindlim)

Excellence monsieur le Premier ministre, 109

Après la rentrée en vigueur de la loi de 2017 portant création d’une fonction publique territoriale au Burkina Faso, ayant permis le reversement des agents des communes de la fonction publique territoriale, beaucoup de nos communes, à travers le territoire ont de sérieux problèmes pour prendre totalement en charge les différents coûts supplémentaires.

Je voudrais donc monsieur le Premier ministre, être rassuré que la promesse faite par le gouvernement, de supporter une partie des charges engendrées par ce personnel sur six mois au cours de cette année 2018 sera effective et que vous puissiez situer l’opinion sur l’échéance à partir de laquelle les communes rentreront en possession de cet appui financier de l’Etat

Le Président

10 secondes

Un intervenant

Combien de seconde ?

Le Président

10

Un intervenant

10 secondes je regarde monsieur BOUGOUMA, la route Koodougou- Sanaba-Solenzo-Koundougou…

Le Président

C’est fini. Merci au groupe parlementaire Burkindlim.

-Brouhaha-

Si je vous laisse continuer, la dame au fond va m’en vouloir.

-Interventions croisées-

Ah, non, non.

-Rires- 110

Donc pour la suite, je crois qu’il y a le groupe CDP, UPC. En fait, je vous conseille d’aller directement aux questions pour gagner en temps, parce que si vous faites des commentaires, on ne va pas… parce qu’il faut que…

-Interventions croisées-

Vous trouvez bizarre que je conseille l’opposition dans ce sens ? Mais ce sont des députés avant tout. On n’est quand même pas une caisse de résonnance. Donc allez-y au fond, posez des questions.

Donc, évitez les commentaires, parce que vous avez 15 minutes. La parole est au groupe parlementaire CDP.

M. Blaise SAWADOGO (CDP)

Monsieur le Premier ministre, Permettez-moi de m’inquiéter de la rhétorique du regard sur le passé que vous avez pratiqué depuis votre nomination, pour expliquer vos difficultés à conduire des politiques publiques en faveur du développement de notre pays.

Notre groupe parlementaire estime que pendant plus de 2 ans vous avez posé le diagnostic de la situation politique nationale et vous avez désigné des coupables. Cela, nous l’avons déjà compris et le peuple burkinabè avec. Ce que le peuple burkinabè demande à présent après que le diagnostic a été posé, c’est seulement de l’action et des solutions pour construire avec lui un avenir qui puisse le sortir des tourments actuels.

Oui monsieur le Premier ministre, notre groupe parlementaire vous invite à l’action et non à cette gouvernance du rétroviseur. Si vous continuez à regarder dans le rétroviseur en ignorant l’évolution sociopolitique du Burkina Faso, alors que vous prônez la cohésion sociale tout en tenant un discours de division, j’ai bien peur, Excellence, que l’union sacrée pour la construction du Burkina Faso qui vous est si chère ne se réalise jamais sous votre leadership.

Ceci étant, notre groupe vous interpellera sur 3 grandes thématiques : la situation politique nationale, les sujets économiques du moment et les questions sociales et camarade, et monsieur le Président de l’Assemblée…

-Rires dans la salle-

Avec votre autorisation, je donne la parole à cinq de mes collègues pour qu’ils puissent poser les questions.

111

Le Président

Vous avez voulu dire camarade Président, vous m’avez donné la carte du CDP ou quoi ?

-Rires de l’assistance-

Excellence on y va.

M. Oumarou Dicko (CDP)

Excellence monsieur le Premier ministre, J’ai trois questions à vous poser. La situation sécuritaire qui sévit dans la région du Sahel a occasionné de nombreuses difficultés. L’insécurité généralisée et la psychose croissante des populations. Une mobilisation des ressources de plus en plus faible, les taxes peinent à être recouvrées, les subventions promises par le gouvernement ne sont toujours pas honorées dans la majeure partie des cas, on assiste à une asphyxie financière de certaines communes.

Aussi les chefs-lieux de provinces sont aujourd’hui bondés de déplacés internes, plusieurs ménages qui ont quitté leur habitat pour se retrouver dans ces lieux ; ce qui a entrainé une pression importante sur les ressources disponibles et parfois causé une envolée des prix des produits de première nécessité.

Enfin, si l’on sait que l’élevage est la principale activité au Sahel et la première source de revenus des familles, on comprend aisément que plusieurs familles soient aujourd’hui dans une situation de précarité financière suite aux nombreux vols de bétail, perpétrés par les terroristes qui ont emporté le cheptel des populations.

Au regard de ces préoccupations, quelles mesures le gouvernement compte- t-il mettre en œuvre pour pallier les difficultés ci-dessus évoquées qui, à terme, peuvent conduire à la disparition de la souveraineté de l’Etat dans cette zone.

Excellence monsieur le Premier ministre, En ce qui concerne les projets PPP, combien de projets ont-ils été réalisés et pour quel coût ? Quelle est l’incidence de ces coûts sur l’endettement du Burkina Faso, points sur lesquels se sont inquiétés les experts de la Banque mondiale et du FMI ?

112

Excellence monsieur le Premier ministre, Nous vivons un déficit céréalier exceptionnel cette année et les populations sont très anxieuses. Les boutiques SONAGESS ont été créées pour soulager les souffrances des populations dans ce domaine mais le constat est tout autre. Les boutiques témoins restent vides jusqu’à présent. Quelle stratégie comptez-vous adopter pour remédier à cette situation inacceptable ? À quand l’effectivité des boutiques SONAGESS dans les communes ?

Merci.

M. Yahaya ZOUNGRANA (CDP)

Merci Excellence monsieur le Premier ministre, J’ai aussi 3 questions à vous poser. Quand est-ce que le gouvernement va-t-il envoyer le projet du nouveau code électoral à l’Assemblée nationale pour éliminer définitivement les dispositions qui excluent des Burkinabè dans les compétitions électorales ? Que fait le gouvernement pour que les Burkinabè de l’extérieur soient massivement enrôlés afin de respecter leur droit reconnu depuis 2009 que le Chef de l’Etat, monsieur Roch Marc Christian KABORE s’est engagé plusieurs fois à respecter ?

Deuxième question, Excellence, il y a quelques mois nous avons appris le projet d’installation d’une unité de textile à Ouagadougou ; quels sont les critères qui ont conduits au choix de l’implantation de cette unité industrielle à Ouagadougou ?

Enfin, malgré les promesses faites par vous-même devant nous depuis 2016, les zones nouvellement loties et celles loties depuis plus d’une dizaine d’années, telles que Zongo, Sondgo, Marcoussis, Yagma, Bassinko, Bonheur- ville, etc. l’on constate une absence de viabilisation -pas d’électrification, pas de routes, pas de caniveaux, etc. Excellence monsieur le Premier ministre, quelles sont les mesures prises pour répondre à ce besoin de viabilisation dans lesdites zones ?

Je vous remercie.

Mme Maïmouna OUEDRAOGO (CDP)

Merci. Excellence monsieur le Premier ministre, J’ai 3 préoccupations également. Premièrement, beaucoup de stratégies ont été mises en œuvre pour créer les conditions de l’autonomisation et de 113 l’épanouissement de la femme au Burkina Faso. On peut se réjouir de la construction de maisons de femmes dans la quasi-totalité des localités du pays. Malheureusement, on constate que certaines maisons sont inexploitées. Quelles sont les raisons de cet état de fait ? Et quelle est la politique du gouvernement pour rendre ces infrastructures opérationnelles, au profit de la femme et de la jeune fille ?

Deuxièmement, selon le bilan fait par l’union des producteurs de coton du Burkina Faso, la production cotonnière a baissé en 2017. Le pays a perdu sa place de premier producteur en Afrique. Quelles en sont les causes ?

Les producteurs affirment ne pas être en mesure de rembourser les dettes contractées au niveau de la SOFITEX. Quelles solutions le gouvernement propose pour aider ces producteurs ? Pouvez-vous nous situer les responsabilités dans cet état de fait ?

Et enfin, un courant de l’opinion nationale milite en faveur de la concorde nationale qui a été éprouvée par le jeu politique depuis les indépendances avec un relief particulier ces dernières années où l’apologie de la violence a endeuillée la nation burkinabè.

Excellence monsieur le Premier ministre, La représentation nationale est intéressée de savoir premièrement si vous partagez avec vos compatriotes l’élémentaire vérité que la concorde nationale est une condition nécessaire au développement dans un pays ?

Et deuxièmement si oui quelles sont les mesures prises par votre gouvernement en faveur du retour à cette concorde si chère au peuple burkinabè.

Excellence, je vous remercie.

Le Président

Il vous reste 6 minutes.

M. W. Saïdou YAMEOGO

Ok ! Excellence monsieur le Premier ministre, La route Boulsa-Tougouri qui était le cordon ombilical entre la partie sud et nord de la province du Namentenga est presque inexistante. Dans sa dégradation complète elle a emporté le barrage de Younougou laissant des milliers de producteurs dans le désarroi. Les barrages économiques de Zingdeguin et de 114

Belga aussi sont sur la voie de l’effondrement total de leur digue. C’est le cas aussi des localités comme Belegue dans le Soum et Saguala dans le Kourweogo.

Excellence monsieur le Premier ministre, A quand la réhabilitation de ces routes et barrages de Younougou et autres ?

Deuxième question : depuis leur création, les comités de gestion (COGES) auprès des centres de santé, ils disposaient de ressources financières suffisantes pour la gestion des centres de santé, notamment les gestions des médicaments essentiels génériques. Mais depuis l’avènement de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, les ressources financières et les stocks de médicaments dans la plupart des COGES sont épuisés ou en voie d’épuisement. L’Etat aussi ne rembourse pas l’argent de ces COGES. Excellence, qu’allez-vous faire pour rembourser les dettes des COGES, afin de leur permettre de jouer pleinement leur partition en tant qu’acteurs dans la chaîne de santé ?

Troisième question, lors des évènements des 30 et 31 octobre 2014, de nombreuses entreprises ont été saccagées et pillées, entrainant le chômage de plus de 10 000 travailleurs.

Excellence, Le gouvernement envisage-t-il de dédommager ces entreprises ? D’autre part, que compte-t-il faire pour aider ces entreprises qui ont été des victimes collatérales de ces évènements ? Qu’en est-il de la situation des travailleurs ?

Je vous remercie.

Mme Juliette BONKOUNGOU/YAMEOGO (CDP)

Avec votre autorisation monsieur le Président, je voudrais avant de poser mes questions, quand même me féliciter de ce que la rue Wemba Poko par le truchement du ministre des infrastructures est une excellence en matière routière au niveau de la capitale.

Malgré ceci, je voudrais…

-Rires de l’assistance-

Excellence monsieur le Premier ministre rappelez-vous qu’en décembre 2016, votre gouvernement a organisé une conférence internationale à Paris pour le financement du PNDES notre nouveau référentiel de développement. Contre toute attente la moisson a été au-delà de vos espérances : 18 mille milliards de francs CFA dont 8 mille au niveau des partenaires institutionnels, 10 mille au 115 niveau du forum des investisseurs privés contre un GAP de 5570.2 milliards de francs CFA.

Monsieur le Premier ministre, Pouvez-vous, après deux ans, dire aux Burkinabè, quel est le niveau de mobilisation exact aujourd’hui réalisé ? Si je dis cela, je prends en compte le fait qu’en Conseil des ministres le 18 mars 2018 vous avez indiqué que le taux de mobilisation est de 2 629.6 milliards de francs CFA dont 1 231.97 milliards en 2016 et 1 397.63 en 2017 en ressources internes et 5 053.73 en ressources externes.

En clair, quelle est la part des investissements sur les ressources internes et la structure des ressources externes. Autrement dit, quelle est la part des dons, des subventions et autres.

Monsieur le Premier ministre, Ma deuxième question, c’est que pour pouvoir juger la qualité du cadre macroéconomique, on prend généralement en compte l’environnement des affaires. Et pour ce qui concerne le Burkina Faso dans le dernier rapport de la SFI, réputée longtemps grand réformateur, le Burkina Faso a entre juin 2015 et juin 2017 perdu 5 places pour se positionner au 148e rang mondial sur 190 pays.

Monsieur le Premier ministre, Quelles sont les raisons d’un tel recul préjudiciable à notre économie ?

Enfin, monsieur le Premier ministre, l’insécurité et le terrorisme se sont malheureusement installés dans notre pays particulièrement dans la zone nord. Mais au-delà de la sècheresse des chiffres qui sont généralement avancés, il est question du sort de milliers de personnes qui sont ainsi abandonnées ou qui sont désastreuses. Je prends par exemple le cas des veuves qui sont laissées par les jeunes soldats qui s’en vont la fleur au fusil et qui perdent la vie au détour d’un chemin. Je pense à ces milliers d’enfants qui ne vont plus à l’école dans le nord parce que leurs enseignants ont fui ou parce leurs écoles sont fermées.

Monsieur le Premier ministre, Qu’est-ce qu’on envisage pour ces gens ? Est-ce que comme d’autres pays, il peut être envisagé la création d’un fonds, contre le terrorisme pour permettre par exemple de prendre en charge, en tant que pupille de la nation, les enfants des soldats qui ont perdu la vie sur le champ d’honneur et les veuves ? Ce sont des questions très importantes, monsieur le Premier ministre, parce que je me dis que si je vais à la guerre…

116

Le Président

5 secondes.

Mme Juliette BONKOUNGOU/YAMEOGO (CDP)

Si je vais à la guerre et je pense que si je meurs.

Le Président

C’est l’heure.

Mme Juliette BONKOUNGOU/YAMEOGO (CDP)

Pour mon pays.

Le Président

Merci madame.

Mme Juliette BONKOUNGOU/YAMEOGO (CDP)

Vous m’avez comprise.

-Rires de l’assistance-

Le Président

Merci. Merci au groupe parlementaire CDP. A présent, nous passons la parole au groupe parlementaire UPC.

Vous avez 15 minutes.

M. Justin COMPAORE (UPC)

Merci Excellence monsieur le Président de l’Assemblée nationale. Avant de passer la parole aux camarades pour poser un certain nombre de questions, il n’est pas superflu de rappeler au Premier ministre que le discours sur la situation de la nation est réglé et régi par notre loi fondamentale. Il est donc requis de lui et de son gouvernement un peu de solennité et de sérieux pour la représentation nationale.

117

Monsieur le Premier ministre, A l’issue de votre discours sur l’état de la nation et à l’entame des interventions des députés, une vingtaine de question vous sont déjà posées. Cela dénote certainement de l’intérêt que les députés portent sur la vie de la nation mais également cela dénote du peu de clarté de votre discours et de la mollesse de votre action gouvernementale.

En effet, votre discours est vague et votre action peu ambitieuse et peu courageuse malgré les 18 mille milliards engrangés.

Monsieur le Premier ministre, En effet, vous vous félicitez d’un déficit de 7,5% dû aux dépenses d’intérêts et d’investissements de 50% alors que les convergences de l’UEMOA définissent le déficit qui ne devrait pas excéder 3%.

Monsieur le Premier ministre, Sans être un charlatan, vous n’avez convaincu personne dans cet hémicycle, corruption persistante… -Applaudissements-

Corruption persistante, pauvreté endémique, absence de justice sociale sont les tares congénitales de votre gouvernement. Vous n’avez convaincu ni la représentation nationale, ni le peuple burkinabè.

Cependant, monsieur le Premier ministre, je vous exhorte au moins à convaincre votre majorité parlementaire qui s’impatiente de vous poser une multitude de questions.

-Brouhaha-

Votre majorité parlementaire s’impatiente et elle est de moins en moins convaincue de votre action et de votre réélection en 2020…

-Rires et commentaires de l’assistance-

Tâchez, monsieur le Premier ministre, de la convaincre par vos réponses.

Monsieur le Premier ministre, Cependant, faites attention à ces félicitations hypocrites de ces députés qui n’ont d’autres rêves que de rentrer dans votre gouvernement…

-Rires-

118

Je voudrais vous rappeler que certains d’entre eux sont assis avec vous en Conseil des ministres. Monsieur le Premier ministre, je vous souhaite également un dialogue franc et sincère car ceux qui appuient sur la gâchette et qui usaient de l’intimidation sont également assis à vos côtés en Conseil des ministres.

Alors je passe le micro à mes autres camarades, afin qu’ils posent leurs questions.

M. Mathias OUEDRAOGO (UPC)

Excellence monsieur le Premier ministre, Savez-vous que les 30 et 31 octobre 2014, plusieurs Burkinabè sont tombés pour défendre la démocratie ? Excellence monsieur le Premier ministre, Savez-vous que de 2015 à nos jours, de vaillants soldats de la nation sont tombés sur le champ de bataille pour la défense de la patrie ?

Toutes ces victimes ont laissé, soit des veuves, soit des orphelins dans un désespoir total. La loi sur les pupilles de la nation, votée en 2015, sensée résoudre le problème n’a toujours pas connu de signature d’un décret d’application.

Excellence monsieur le Premier ministre, qu’est-ce que votre gouvernement compte faire pour essuyer un temps soit peu les larmes de ces familles éplorées ?

Je vous remercie.

M. Tahirou BARRY (UPC)

Excellence monsieur le Premier ministre, Vous avez longuement parlé mais sur des questions essentielles de la nation, vous avez en toute franchise, eu peu de franc parler. Même le Président de l’Assemblée nationale, si je le croise dans les coulisses, il vous dira que les applaudissements que vous avez eus, ne sont que l’expression d’une courtoisie parlementaire et non pas d’une approbation de votre message.

Le bilan qui s’affiche c’est un train, un long train avec des wagons de 2 classes. La première classe, ce sont des privilégiés confortablement installés à côté du conducteur et nageant dans un luxe insultant. La seconde classe ce sont les déshérités, affamés et désespérés. Dès lors que je n’ai pas suffisamment de temps pour en dire plus, je veux au moins un peu de temps pour poser 2 petites questions.

119

Première question, Excellence monsieur le Premier ministre, dans votre dernier discours à la page 35 vous avez affirmé et je cite que : « la mise en eau de Ziga 2 est effective depuis le 5 avril 2017 et constitue la fin de la pénurie d’eau de Ouagadougou jusqu’à l’horizon 2030 ».

Excellence monsieur le Premier ministre, Votre message a retenti dans tous les quartiers désespérés de la capitale. Que me chargez-vous de dire à cette dame de Toudbweogo qui vous a écouté et qui se demande jusqu’aujourd’hui si ce n’est pas dans son sommeil qu’elle vous a entendu en rêve. En d’autres termes, à quand la fin du calvaire d’eau dans la capitale à Ouagadougou et dans les principales villes du Burkina Faso de Djiguera à Djibo en passant par Pilimpikou ?

Deuxième question, Excellence monsieur le Premier ministre, le Burkina Faso est un très beau pays avec près de 1200 sites et attraits touristiques dont près de la moitié est menacée de disparition et de dégradation irréversible. Bien que des artistes aient chanté Burkina « noomamé », il y a plusieurs zones de notre pays qui sont colorées en rouge par l’extérieur, mais ce qui est regrettable ce n’est pas la coloration, ce n’est pas ce classement en rouge ; c’est plutôt l’absence de mesures énergiques, fortes et assez originales pour permettre aux visiteurs de voir où on veut nous imposer le rouge.

Quand je prends le seul exemple de la Côte d’Ivoire qui n’a pas une situation sécuritaire identique au Burkina Faso, elle a mis en place cette année un fonds autonome d’investissement de près de 3 mille milliards.

Excellence monsieur le Premier ministre, La question qui me vient à l’esprit premièrement, est de connaitre la suite réservée aux mesures de réformes de relance du secteur touristique sur votre table depuis un certain temps. Deuxièmement, à quand la dotation substantielle du fonds de développement touristique et culturel pour relancer le secteur ? Enfin, quelles sont les dispositions prises pour sauvegarder les principaux sites touristiques du Burkina Faso, notamment le Sahel, les ruines de Loropéni, etc.

Je vous remercie.

M. Armand Jean Robert ABGAS (UPC)

Monsieur le Premier ministre, Depuis le passage de madame le Ministre de l’économie, des finances et du développement à l’Assemblée nationale pour répondre à une question d’actualité sur les fonds communs, le débat s’est porté sur la place publique sans que la vision 120 du gouvernement ne soit connue. Quelle est la vision du gouvernement de la politique des fonds communs au regard de l’état de nos finances publiques ?

Je profite aussi de l’opportunité pour demander au Premier ministre de nous situer sur la réalisation du bitume de la nationale 17, Tenkodogo-Ouargaye frontière du Togo qui n’a pas été prise en compte dans votre discours sur la situation de la nation alors que la province du Koulpelogo est le grenier de la région du centre-est.

Je vous remercie.

M. Moussa ZERBO (UPC)

Excellence monsieur le Premier ministre,

Selon les études réalisées par freeAfrik, 66% de nos industries sont installées dans la capitale politique Ouagadougou. Ce qui, a notre avis, est un paradoxe, car la capitale économique Bobo Dioulasso n’enregistre que des fermetures d’usines.

Dans votre discours de politique générale, du 5 février 2016 à la page 46, vous avez pris l’engagement de restructurer, de mettre à niveau les entreprises en difficultés et de viabiliser les zones industrielles. Plus de deux années après ce discours, on a plutôt assisté à l’enterrement de plusieurs entreprises et d’autres sont dans les couloirs des urgences continuant toujours à lutter contre la mort.

Excellence monsieur le Premier ministre, Pouvez-vous dire concrètement avec des chiffres à l’appui ce qui a été fait pour sauver nos entreprises et redonner un nouveau souffle à notre économie particulièrement dans notre capitale économique Bobo-Dioulasso ? Il vous souviendra également que vous avez pris l’engagement de faire de Bobo- Dioulasso, une capitale économique digne de ce nom ou devons-nous comprendre tout simplement que c’était des engagements purement électoralistes ?

Je vous remercie.

M. A. Joël AOUE (UPC)

Excellence monsieur le Premier ministre, Ici même dans l’hémicycle en 2016, je disais que nos universités étaient dans un état comateux. Et en 2017, dans votre discours sur la situation de la nation, exactement à la page 31, vous annonciez une série de réalisations en termes d’infrastructures et de réformes comme priorité de votre gouvernement pour 121 normaliser de façon progressive les années académiques. Le constat aujourd’hui est que vous avez simplement placé les universités surtout l’Université Ouaga I professeur Joseph Ki-ZERBO sous assistance respiratoire en entendant une mort certaine.

Alors monsieur le Premier ministre, dites-nous quelles sont, à ce jour, les UFR et les établissements supérieurs publics qui ont connu une normalisation ? Et au milieu de votre discours vous avez marqué une pause pour nous poser la question de savoir si on se comprenait. Monsieur le Premier ministre, je vous réponds qu’on ne se comprend pas. On ne se comprend pas parce qu’on a l’impression qu’on ne vit pas dans le même pays et qu’on ne vit pas les mêmes réalités.

Alors, sinon comment comprendre cette injustice au niveau des prix de l’eau ? Vous, moi et mon Président de l’Assemblée, nous pouvons payer le fût d’eau de 200 litres à 60 f dans les zones urbaines, dans le réseau distribué par l’ONEA alors que la population rurale est contrainte de payer le même fût à 125 f ou 100 f dans les infrastructures AEPS réalisées dans les zones rurales. C’est une injustice, c’est une injustice et si l’eau est un droit consacré par notre Constitution, votre gouvernement doit corriger cela.

Je vous remercie.

M. Léonce ZAGRE (UPC)

Excellence monsieur le Premier ministre, S’agissant de la recrudescence des revendications salariales, vous avez entrepris une concertation avec les partenaires sociaux en vue d’une réforme de la rémunération des agents publics de l’Etat.

Il me plait de rappeler que le Burkina Faso n’est pas à sa première réforme du système de rémunération des agents de la fonction publique.

Excellence monsieur le Premier ministre, Je me passe donc des commentaires pour poser quelques questions. Quelles mesures ont été prises pour garantir cette fois que la réforme annoncée ne connaitra pas de fronde sociale ? Deuxièmement, il nous revient que l’unité d’action syndicale a émis quelques réserves…

Le Président

30 secondes.

122

M. Léonce ZAGRE (UPC

Quant à la participation à ces concertations ? Quelles sont ces réserves ? Sont-elles levées à ce jour ? Pouvez-vous nous faire l’état des lieux des concertations engagées ?

Je vous remercie.

Le Président

20 secondes. Si vous n’avez pas quelqu’un on reverse ce reliquat au MPP.

-Rires et commentaires de l’assistance-

M. Ollo Ferdinand SOME

En 2013…

Le Président

10 secondes.

M. Ollo Ferdinand SOME

Le gouvernement a lancé la construction de 1 000 salles de classes progressives. Environ 865 ont été réalisées. L’achèvement prévu pour 2015 de ces salles de classes semble…

Le Président

C’est terminé monsieur.

M. Ollo Ferdinand SOME

Le département de l’éducation.

Le Président

Merci. Donc je crois que… mais avant de continuer quand je vous dis que le peulh n’est pas bien vous avez vu, il m’a attaqué il m’a même mis dans un truc. Tahirou BARRY vraiment n’est pas gentil du tout. Et puis toi tu étais dans le train… dans le wagon luxueux… 123

-Rires-

Maintenant que tu es descendu, c’est cela le peulh hein tu te rends compte qu’il y a un deuxième wagon…

- Rires et applaudissements-

Si c’était un yarga, il allait savoir qu’il y a deux wagons. Non c’est juste pour le taquiner. Cela se passe entre les yarcés et les peulhs.

Donc, je crois qu’à présent nous allons passer la parole au groupe parlementaire MPP. Vous avez 55 minutes (la salle conteste) oui j’étais sûr, j’étais sûr…

-Rires et brouhaha-

Ils vont dire que c’est un lapsus révélateur, non vous avez 45 minutes.

M. Lassina OUATTARA (MPP)

Merci à monsieur le Président.

Le Président

Top chrono.

M. Lassina OUATTARA (MPP)

Merci le MPP a quinze orateurs. J’annonce à l’instant l’honorable Elise ILBOUDO/THIOMBIANO. Ensuite, suivra Workya ROUAMBA

Mme F. Elise ILBOUDO/THIOMBIANO (MPP)

Ok ! Je vous remercie. Excellence monsieur le Premier ministre, La région de l’Est connait de nombreux problèmes actuellement ; il y a bien sûr le problème de l’insécurité qui est déjà connu du fait de sa médiatisation, mais il existe un autre phénomène qui n’est pas des moindres, dont l’ampleur est considérable et donne du fil à tordre aux administrations déconcentrées. Il s’agit de l’occupation anormale ou abusive des zones aménagées dans le Gourma. C’est le cas de Konkonfoini, Matiacoali, Cotiamanga, Nanmougou.

124

Dans la Komondjari il y a Gayéri, à la Gnagnan nous avons Kankanssi Tamou Louera, dans la Kompienga il y a Kabonga, Bonbontangou, Nadiagou. Certaines sont dites zones de pâturage, d’autres parcs aménagés et sont actuellement occupés par des individus qui refusent de les quitter. Ces sites sont parfois matérialisés sur papier et parfois sur le terrain. Mais il n’y a pas encore eu de mesures où des actions fortes pour faire libérer ces zones occupées et accompagner les populations. Mieux, les zones qui n’étaient pas occupées sont devenues des exploitations agricoles compliquant davantage la situation, au point que les administrations locales n’arrivent plus à faire face. Il y a de plus en plus des risques d’affrontements entre les différentes communautés présentes sur les lieux et même que cela s’est déjà produit à Konkonfoini et à Matiacoali.

C’est pourquoi Excellence monsieur le Premier ministre, ma question est la suivante : comment l’Etat central compte-t-il trouver des solutions durables à l’aménagement du territoire ?

Je vous remercie.

Mme Workya ROUAMBA (MPP)

Merci. Excellence monsieur le Premier ministre, L’adoption d’une politique nationale genre en juillet 2009 a suscité beaucoup d’espoir au niveau de toutes les organisations œuvrant dans la promotion du genre et pour la cause féminine au Burkina Faso.

Aujourd’hui, force est de constater que les lignes n’ont pas suffisamment bougé en ce qui concerne la mise en œuvre de cette politique sur le terrain et dans les ministères. Pouvez-vous alors nous faire un état des lieux sur cette politique nationale genre ?

Ma deuxième question est la suivante : en 2009, l’Assemblée nationale adoptait la loi sur le quota genre, qui accordait 30% de représentativité des femmes au niveau des sphères de décisions politiques. Dans sa mise en œuvre, elle a connu de nombreuses difficultés quant à son interprétation et parce que la loi n’était pas assez contraignante. Ainsi, il a été décidé sa relecture mais jusqu’à ce jour c’est le statut quo. Excellence monsieur le Premier ministre, à quel niveau se trouve la relecture de la loi sur le quota genre au Burkina Faso ?

Troisième question, Excellence monsieur le Premier ministre, le code des personnes et de la famille est aussi en relecture depuis un certain temps mais le projet ne semble pas avancer. A quel stade se trouve cette relecture ? Y a-t-il des points d’achoppement qui bloquent l’avancée du dossier ? 125

Et ma quatrième question enfin, Excellence monsieur le Premier ministre, il était un moment question de bitumage de la voie -Léo afin de faciliter la mobilité des personnes et de booster l’économie locale au niveau de la région du centre-ouest à travers le désenclavement des localités. A l’heure actuelle, à quel niveau se trouve le dossier ? Et que devient la réhabilitation de la route Yako- Koudougou ?

Excellence monsieur le Premier ministre, J’ai des propositions à vous faire. Je suggère que la prochaine fois que vous allez faire l’état de la nation, vous matérialisiez cela quand même par des images. Et je voudrais également vous proposer la création d’un parc où tous les revendeurs de véhicules d’occasion pourraient se retrouver afin de faciliter les contrôles et lutter contre les occupations anarchiques des lieux.

Et enfin la dernière proposition que je voudrais faire au Premier ministre porte sur la vitalité des postes de péages et les caméras de surveillance aux entrées de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.

Je vous remercie.

M. Hama Moussa DICKO (MPP)

Ok ! Excellence monsieur le Premier ministre, Il est tout d’abord important de remercier les efforts fournis par votre gouvernement pour la satisfaction des populations en matière d’eau aussi bien pour la consommation humaine que pour la consommation des animaux.

Mais le constat fait sur le terrain révèle que de plus en plus le nombre de forages négatifs accroit et rend difficile d’une part, l’atteinte de l’objectif visé par Son Excellence Monsieur le Président du Faso qui est de zéro corvée d’eau d’ici 2020 et d’autre part engendre des coûts supplémentaires pour l’atteinte de cet objectif, alors qu’il semble que l’une des raisons est la baisse sensible de la nappe phréatique.

Excellence, quelle politique votre gouvernement compte mettre en œuvre pour concourir à l’atteinte de cet objectif ? Ne serait-il pas judicieux de revoir les profondeurs de ces ouvrages pour concourir à l’atteinte de cet objectif qui est de zéro corvée d’eau ? Ne serait-il pas judicieux de revoir la profondeur de ces ouvrages appliqués depuis alors ?

126

Ma deuxième préoccupation est relative à la santé. Vers les années 2010, la dengue n’était pas connue du grand public. Ces dernières années, les cas se sont multipliés et s’étendent sur l’ensemble du territoire national alors que ceci est de nature à anéantir les efforts du gouvernement en matière de santé notamment chez les enfants de zéro à 5 ans et les femmes qui sont l’une des priorités du programme de son Excellence monsieur le Président du Faso.

Excellence que compte faire votre gouvernement afin de réduire ce fléau ? Je vous remercie.

M. T. Anselme SOME (MPP)

Excellence monsieur le Premier ministre, Au regard de la présentation que vous venez de faire, on constate que votre gouvernement a fourni beaucoup d’efforts en termes de réalisation d’infrastructures éducatives. Mais comme l’éducation reste un vaste chantier, il subsiste de nombreux problèmes du reste diagnostiqués par la commission d’enquête parlementaire et pour la résolution desquels, l’Assemblée nationale a formulé soixante-dix-sept recommandations.

Vous venez de nous annoncer que votre gouvernement a déjà mis en œuvre vingt-trois de ces recommandations. Mais la recommandation phare est de porter le budget de l’éducation de 20 à 35% d’ici à l’horizon 2020, parce que quand on voit les budgets des 2 ministères en charge de l’éducation ce sont de gros montants mais quand on les désagrège il y a problème.

Le ministère de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation a un budget de 112 milliards pour 2018 dont seulement 34 milliards pour les investissements au profit de nos 8 universités publiques. Quant au ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation, il dispose de 374 milliards dont 284 milliards pour les salaires des personnels et 70 milliards pour les charges de fonctionnement. Il ne reste plus que 20 milliards pour les investissements. Et quand on sait le coût de réalisation des infrastructures pour construire un complexe de trois classes, il faut 25 millions. Un CEG coûte 60 millions, un lycée 140 millions et lorsqu’il s’agit maintenant d’un collège d’enseignement technique, d’un lycée professionnel ou d’un lycée technique, il faut 3 milliards 500 millions au bas mot. Donc on voit qu’avec 20 milliards on ne peut même pas construire six collèges d’enseignement technique, même si c’était uniquement cela les investissements.

127

Alors qu’on sait, le Premier ministre vient de l’affirmer avec force, qu’il nous faut résolument nous tourner vers la formation technique et professionnelle si nous voulons amorcer un développement de notre pays et le PNDES se propose de porter le taux d’accès à l’enseignement technique et à la formation professionnelle de 6 à 16% en 2020. Et au niveau du supérieur quand on voit les flux d’étudiants qui s’ajoutent chaque année, cela ne fait qu’exacerber les problèmes déjà existants.

Alors ma question est de savoir, monsieur le Premier ministre, si on peut s’attendre à une augmentation substantielle du budget du secteur de l’éducation en 2019. Et où en êtes-vous avec la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec les syndicats de l’éducation pour nous éviter une nouvelle crise dans ce secteur ?

La deuxième question, que devient le projet de bitumage de l’axe Ouessa- Léo et de la route Banfora-Sidéradougou-Gaoua-Batié frontière de la Côte d’Ivoire ?

Je vous remercie.

M. Maxime KONE (MPP)

Ok ! Merci de me donner la parole. Je voudrais à l’entame de mon propos dire que contrairement à un certain discours que nous avons entendu au niveau de la majorité nous avons la conviction sédimentée que le discours a été convainquant.

-Applaudissements-

Je voudrais prier Son Excellence Monsieur le Premier ministre de comprendre certains, parce que face à ces acquis qui ont été cités tout à l’heure, il y a un espoir qui s’éloigne pour 2020. -Rires et applaudissements-

Excellence monsieur le Premier ministre, le triptyque terrorisme, incivisme, ébullition de fronde sociale impacte négativement, ces derniers temps, la gouvernance démocratique de notre chère nation. Mais en dépit de cet environnement peu favorable, le gouvernement sous votre houlette et leadership éclairé arrive à dérouler le programme présidentiel au grand bonheur du vaillant peuple travailleur du Burkina Faso.

128

Du creux de la vase d’hier, notre économie remonte en surface aujourd’hui, avec un vert clignotant, qui annonce de meilleures perspectives, même si pour le moment l’impact n’est pas encore significatif dans le panier de la ménagère.

Excellence monsieur le Premier ministre, pour cette raison, nous nous devons de vous féliciter, tout en vous appelant à poursuivre dans cette dynamique. Face aux fortes et pressantes attentes de nos concitoyennes et concitoyens, malheureusement, c’est du gouvernement que tous attendent la panacée, sans pour autant mettre en exergue l’indispensable contribution de chacun à l’œuvre de construction nationale.

Nous avons l’intime conviction qu’il n’y aura pas de changement extra- muros sans que ne s’opère au préalable le changement intra-muros individuel. La constance et la persistance des déterminants négatifs qui prônent notre marche vers le développement nous obligent nécessairement à revoir les paradigmes classiques. Il faudra désormais gagner le pari de réaliser des performances de tous genres, économique, politique, militaire dans un environnement hostile tout en développant une résilience accrue, car des informations qui nous parviennent les adeptes de la politique asymétrique sont décidés à ne vous donner aucun répit jusqu’en 2020.

Excellence monsieur le Premier ministre, c’était ma petite contribution aux échanges de ce soir.

Je vous remercie. -Applaudissements-

M. Alpha OUSMANE (MPP)

Merci Excellence,

Merci à notre gouvernement que vous avez la lourde charge de conduire et de coordonner.

Merci. Excellence, merci pour les nombreux barrages, merci pour ces forages. Excellence, aujourd’hui il est clair, que pour booster le développement, il nous faut vite et bien avec un courage -et je sais que notre gouvernement est courageux- aller chercher l’eau dans les profondeurs pour booster notre développement.

Le forage Christine en est un et je pense qu’il peut effectivement booster le développement dans le secteur agro-sylvo-pastoral et naturellement qu’en 2020 des gens vont dire adieu parce que le Sahel va être dans nos programmes. 129

Excellence, je sais également que dans la lutte contre le terrorisme notre gouvernement que vous conduisez a vite compris et a pris la belle initiative de mettre en place un programme d’urgence pour le Sahel. Ce programme a été salué, -nous sommes à l’international, je fais partie de l’assemblée de l’extérieur- le G5 a salué l’expérience du Burkina Faso, la communauté internationale même a salué l’expérience du Burkina Faso. Cela mérite un ban quand même. Il faut applaudir pour eux, même si on ne les aime pas, c’est cela la vérité.

-Applaudissements-

Et donc, il est clair que vous allez nous dire quel est le taux d’exécution aujourd’hui du PUS ? Naturellement, on va relire le PUS également parce qu’à entendre la population, les champs d’activités du PUS sont des champs connus, car ils ont abrité beaucoup de programmes et projets.

Donc nos populations savent ce que sont les programmes. Or c’est un programme de type nouveau pour des cas spécifiques que des gens sont en train de vouloir nous imposer et ils sont peut-être là. Donc entre autres, il faut que nous déclassifions le PUS.

La catégorisation A du PUS rend les financements lourds. Donc pour cadencer un peu la sortie des fonds il faut que nous l’extrayions de la catégorie A pour mettre dans un autre programme. Cela pourrait aller.

Ensuite Excellence, aujourd’hui, les forces de défense et de sécurité sont là ; il faut que dans le PUS on détermine les activités que ces forces de défense et de sécurité vont réaliser. Cela permettra :

1- de rétablir la confiance entre la population et l’armée ; 2- de favoriser la fluidité de l’information ; 3- même si quelqu’un ne veut pas de nous,…on va dire : eh faites attention à celui-là, il est mauvais.

Donc il faut que l’on ait effectivement la confiance des populations.

-Timides acclamations-

Excellence bravo, continuez, en tout ; ce que nous avons dit en 2015 pour être élus, nous sommes toujours là-dessus. Mais vous savez, il y a des gars, même s’ils ont des yeux, s’ils refusent de voir ils ne vont pas voir.

-Rires de l’assistance-

130

Donc on continue et inch Allah en 2020-2025, peut-être 2030, mon petit va être président. Merci.

Le Président

Parmi les peulhs il y a son bon aussi hein.

Mme Isabelle OUEDRAOGO

Félicitations Excellence monsieur le Premier ministre, pour tous les efforts que vous avez déjà faits à l’endroit des femmes.

Cependant, j’ai une petite question. Excellence monsieur le Premier ministre, dans votre discours précédent à l’Assemblée, vous avez promis la création d’une banque spécifique et spéciale pour les femmes où elles pourraient avoir facilement accès aux crédits. Excellence monsieur le Premier ministre, où en êtes-vous avec cette banque ?

Je vous remercie Excellence.

M. Abdoulaye MOSSE (MPP)

Merci Monsieur le Président. Excellence monsieur le Premier ministre, Je ne veux pas grignoter trop de temps pour ce que j’ai à dire mais je voudrais vous rassurer tout simplement que ceux qui ne comprennent pas votre discours n’ont pas les mêmes objectifs que vous. Eux, ils ont à répondre à autre chose, vous, vous devrez faire le travail par rapport à un programme qu’ils ignorent. Conséquence, c’est pour 2020 que tout le monde se bat et je pense que vous êtes sur le droit chemin. -Applaudissements-

Excellence monsieur le Premier ministre, face au problème de qualité que l’on rencontre autour de certains ouvrages nous connaissons l’importance de la qualité dans la construction des routes et bâtiments, afin de permettre aux populations d’en profiter durablement.

Pour ce faire, j’aimerais savoir le rôle que joue le laboratoire national de bâtiment et des travaux publics dans la quête de cette qualité.

Ma deuxième question Excellence, nous savons que le développement de tout pays passe par la qualité des produits des biens et services ; qui parle de qualité, parle de norme. Et c’est vrai que ce matin nous avons pu nous rendre 131 compte qu’il y a eu au moins trois cent normes qui ont été homologuées. J’aimerais savoir de combien de normes de qualité dispose notre pays ? Quels sont les domaines, quel est le niveau d’application de ces normes ? Y a-t-il des difficultés rencontrées dans leur mise en œuvre ? Si oui, lesquelles ?

Excellence monsieur le Premier ministre, nous félicitons également le gouvernement pour les efforts fournis dans le contrôle des instruments de mesure : balance, bascule, station d’essence, etc. gage de confiance entre le producteur et le consommateur. Nous espérons que ces activités de contrôle seront maintenues et renforcées sur l’ensemble du territoire national pour pouvoir protéger les consommateurs.

C’est tout ce que j’avais comme question Excellence monsieur le Premier ministre.

Bassirou Karmadji LY (MPP)

Excellence monsieur le Premier ministre,

La loi n°042/2017/AN du 03 juillet 2017 portant allègement des procédures de contractualisation du programme des projets de partenariat public privé a été promulgué le 13 juillet 2017. En rappel Excellence, les projets PPP, régis par ladite loi sont ceux relevant des secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture y compris les ressources animales, de l’eau et de l’assainissement, de l’enseignement supérieur, des transports, de l’urbanisme et de l’économie numérique.

Excellence monsieur le Premier ministre, quel est aujourd’hui l’état d’exécution de ces projets ?

Excellence monsieur le Premier ministre, L’année 2017 a été marquée par des mouvements sociaux, notamment des grèves dans la fonction publique. La même tendance se poursuit apparemment avec la récente grève au ministère de l’économie des finances et du développement.

Excellence monsieur le Premier ministre, Que compte faire le gouvernement pour résoudre les problèmes globaux des travailleurs ?

Je vous remercie.

132

M. Dieudonné SORGHO (MPP)

Excellence monsieur le Premier ministre, Je voudrais d’abord vous féliciter pour le message qui a été porté. Je fais remarquer qu’en début de votre message, vous avez fait savoir que c’était un message de confiance mais par la suite vous comprenez un peu ce qui est en train d’être dit ; mes camarades sont suffisamment revenus là-dessus, je pense que ce n’est plus nécessaire d’en rajouter.

Je voudrais juste, au niveau de l’agriculture, poser une question, parce qu’il nous revient qu’au niveau du Boulgou jusqu’à l’heure, il y a des cotonculteurs qui ont encore leur coton au niveau des champs, qui ne demande qu’à être enlevé et cela cause des problèmes. Il semble que le concessionnaire qui est dans la zone n’a qu’une seule usine d’égrainage et cela fait des problèmes et comme on n’a pas de capacité de stockage, il traine les pieds. Donc cela cause un problème réel au niveau des cotonculteurs.

Quelqu’un a soulevé le problème tout à l’heure pour demander pourquoi on est en train de baisser ; je pense que ce sont des raisons comme celles-ci qui justifient cette situation.

En deuxième lieu, je voudrais joindre ma voix à celle de l’honorable qui a déjà parlé de la route Tenkodogo-Ouargaye. La répétition étant pédagogique, il est bon que le gouvernement puisse encore revenir là-dessus parce que nous honorables, on ne sait plus où mettre la tête quand on va dans cette contrée. C’est bon que des voies plus officielles puissent dire ce que c’est.

Pour finir, je voudrais surtout féliciter et encourager encore le gouvernement pour la loi de programmation militaire qui a été faite parce que le véritable problème aujourd’hui de notre pays, c’est vraiment la sécurité et je pense que depuis les indépendances jusqu’à ce jour c’est une première.

Cependant, j’attire un peu l’attention du gouvernement sur le fait que hormis l’action militaire il y a souvent au niveau de la société un certain nombre de discours dit religieux qui peuvent également amener des problèmes un jour. Est-ce que le gouvernement se penche réellement sur la question ? Quel est en fait la vision du gouvernement sur l’extrémisme violent ?

Je vous remercie.

M. Bissiri SIRIMA (MPP)

Merci. 133

Je voudrais avant tout propos me permettre de commenter un peu certains propos tenus par des collègues.

S’agissant de la manière de présenter la situation de la nation, je crois que l’article 109 de la Constitution est clair « le Premier ministre présente devant l’Assemblée la situation de la nation ». On n’a jamais dit qu’il doit s’asseoir pour présenter, qu’il doit se mettre à genoux pour présenter ou bien qu’il doit en tout cas avoir une position donnée.

Nous savons que de par le passé, effectivement les gens aimaient les discours gaulliens… ils avaient une façon de parler et ceux qui répondaient, c’étaient les présidents des groupes ou bien les présidents des partis qui, effectivement, venaient aussi faire des discours fleuves qui ne voulaient pas dire grand-chose.

Alors ce sur quoi je voulais donc insister c’est qu’il faut féliciter et remercier le Premier ministre parce qu’il a compris l’esprit au sein de l’Assemblée, parce qu’il sait qu’il faut présenter les choses de façon pédagogique : cela veut dire lire et expliquer.

-Rires et Applaudissements-

Donc, j’espère que le temps d’applaudissements sera exclu de mon temps de parole.

Alors effectivement il a lu et expliqué. Cela a pris le temps qu’il faut prendre. Même s’il fallait toute la journée pour présenter, l’essentiel est que ceux qui sont ici comprennent parce que c’est eux qui colportent les bonnes ou les mauvaises nouvelles. Donc, s’ils comprennent cela va porter et j’espère que beaucoup de gens ont compris.

Alors ceci étant aussi c’est mon ami d’ailleurs de l’opposition qui l’a dit mais on est des amis. Il est assis aussi à côté d’un autre ami et nous sommes tout le temps ensemble, mais quand vous dites que les députés qui vous applaudissent sont hypocrites nous comprenons que vous avez eu des divorces douloureux.

-Rires et acclamations-

Mais quand même, quand vous le dites de cette manière… parce que l’honorable SIMBORO c’est quelqu’un qui parle bien.

-Rires et acclamations-

134

Même quand on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaitre qu’il court.

-Rires et acclamations-

Voilà, il parle bien, il s’exprime bien et j’ai même surpris des gens dans votre rang qui ont applaudi après.

-Rires et acclamations-

Alors, s’agissant de la question qui est relative à la mobilisation, -parce qu’on parle comme si le Premier ministre était un « Djinamori »- on n’est parti présenter nos problèmes, les gens ont dit qu’ils vont financer. Ils se sont proposés au-delà mais tant mieux. Mais si aujourd’hui on se rend compte que les gens veulent nous donner de l’argent à des conditions difficiles, est-ce qu’il faut compromettre l’avenir des générations ? Je dis non et Excellence monsieur le Premier ministre, vous avez raison de trier parce qu’il y a beaucoup de gens qui parlent bien mais quand il s’agit de passer à l’action, ils veulent dribler et au Burkina Faso même si on veut l’argent, il faut être vigilant. Continuez votre vigilance.

Alors je passe aux questions s’il vous plait !

-Brouhaha dans la salle-

Le Président

16 minutes.

M. Bissiri SIRIMA (MPP)

La question est relative à la caisse de dépôt et de consignation. C’est quelque chose de très fondamentale ; pourtant, vous avez vraiment mis tout. Vous avez déjà répondu lors du discours, c’est un instrument important pour le financement et un instrument concret qui va permettre effectivement de financer le PNDES.

Donc, je ne reviens pas là-dessus. Quelqu’un également de l’équipe de SIMBORO a posé une question relative à la construction et à l’entretien… n’en déplaise hein. Donc concernant la route Banfora-frontière de la Côte-d’Ivoire, Dori-Sebba, Yako-Yaba, Poura-carrefour de Fara, effectivement quelle est aujourd’hui la situation exacte de ces travaux d’entretiens périodiques parce qu’on constate que ces travaux pour la plupart sont effectivement arrêtés.

135

Alors, on souffre de quelque chose. Dernière question, en vue de moderniser l’aéroport international de Ouagadougou, l’Etat burkinabè depuis quelques années a décidé de construire à Donsin un aéroport des plus modernes qui répondent à toutes les normes internationales.

Excellence monsieur le Premier ministre, pouvez-vous nous faire une situation exacte des travaux de construction de cet aéroport et quelles sont les principales difficultés rencontrées sur le terrain ?

Je vous remercie.

M. Bindi OUOBA (MPP)

Merci bien ! Excellence monsieur le Premier ministre, Vous avez délivré un discours très optimiste et vous avez su communiquer cet optimisme à l’ensemble des populations.

Cependant, il y a des actions que nous sous estimons dans notre pays. Un éditorialiste français disait que les français savent faire la révolution mais n’aiment pas les réformes. En analogie, je dirai que les Burkinabè savent faire l’insurrection mais ils n’aiment pas la démocratie. Déjà, en 1966, l’insurrection a aboutit à donner à l’armée le pouvoir alors qu’il y avait une solution constitutionnelle. Notre pays est resté dans des errements démocratiques pendant 50 ans.

Aujourd’hui, ce qui menace notre pays, c’est l’existence même de l’Etat, parce qu’il y a un détournement insidieux de la fonction de l’Etat sans qu’on y prenne garde. Nous avons des activistes qui veulent transformer l’Etat en une institution d’assistance aux travailleurs qui font que les employés de l’Etat au lieu d’assister l’Etat, sont des assistés de l’Etat. Ce qui va nous conduire à la faillite de l’Etat. Vous avez dit tout à l’heure que la masse salariale a doublée de 2012 à 2017, passant de près de 300 milliards à 600 milliards, ce qui veut dire que le Burkina Faso vit au-dessus de ses moyens, donc va à la faillite.

Monsieur le Premier ministre, Comment le gouvernement compte-t-il faire pour que l’autorité des valeurs puisse s’imposer dans ce pays ?

Je vous remercie.

136

M. Salifo TIEMTORE (MPP)

Merci.

Le Président

Vous avez 11 minutes.

M. Salifo TIEMTORE (MPP)

Excellence monsieur le Président de l’Assemblée, Je voudrais avec votre autorisation dire merci à Son Excellence Monsieur le Premier ministre, pour l’état de la nation qu’il vient de nous faire et de 3 cela fût. Merci Excellence.

J’avais un certain nombre de questions mais à l’heure actuelle, je préfère les laisser ; je n’ai plus de question particulière à vous adresser. Je voudrais simplement relever quelques faits de votre discours : votre constance, votre optimisme mais aussi votre persévérance, la cohérence et la conviction dans vos propos -Timides applaudissements-

Ces éléments méritent qu’au-delà de toute opinion politique, l’on regarde les résultats. Certes vos pics de temps en temps à l’endroit de l’opposition qui ont été des grains de sel, ont contribué à égayer la salle.

Je voudrais qu’il en soit ainsi au niveau donc de l’opposition. Certes, tout n’est pas parfait ; d’ailleurs cela ne saura l’être, car c’est une œuvre humaine, mais reconnaissons que le gouvernement, sous votre leadership, fait d’énormes efforts pour combler les attentes des populations dans les secteurs sociaux et dans l’assainissement du secteur économique en vue d’asseoir les fondements d’une transformation structurelle de l’économie. Cela est à votre honneur. Aussi, il est souhaitable que l’on s’accorde sur un fait ; nous sommes tous Burkinabè et nous avons un seul pays le Burkina Faso et un objectif, le développer.

Excellence monsieur le Président de l’Assemblée, Excellence monsieur le Premier ministre, Honorables députés, Mesdames et messieurs,

C’est dans ce sens que je voudrais, avec votre indulgence, profiter du fait qu’à l’heure actuelle, toute la nation nous suit, lancer un appel à l’unité d’action si le gouvernement malgré le contexte difficile, revendications sociales fortes dans 137 les secteurs névralgiques de l’Etat, économie, justice sécurité, santé, éducation, les attaques terroristes, un contexte économique difficile de départ, des attentes très fortes des populations post-insurrectionnelles, je dirai si le gouvernement a dans ce contexte pu tenir et en plus de cela obtenir des résultats palpables avec un taux de croissance du PIB qui connait une hausse de 5,9 en 2016 à 6,7 en 2017 je suis convaincu que si effectivement nous accordons nos violons, si ensemble nous prenons pour seule ambition de développer le pays, nous pourrons faire mieux.

-Timides applaudissements-

Aussi, Excellence monsieur le Premier ministre, je voudrais faire mien votre appel à l’unité, à la cohésion à la lutte contre le terrorisme, mais aussi contre le sous-développement que l’opposition puisse prendre les pics comme étant un peu des grains de sel. Je reviens là-dessus mais pas pour diviser l’ensemble du peuple.

Je vous remercie. -Applaudissements-

M. B. Mathieu OUEDRAOGO (MPP)

Merci Excellence. Excellence monsieur le Premier ministre,

Je voudrais globalement me féliciter du film que vous nous avez présenté sur la situation de la nation pour photographier ou commenter. Il est vrai qu’à travers les multiples questions qui sont posées, l’an prochain, on va peut-être améliorer le contenu pour prendre en compte tous les aspects.

Deuxièmement, je ne voulais pas trop parler mais enfin… il y a un certain nombre de propos qui me dérangent. Il y en a qui disent que c’est un discours politique. C’est bien sûr un discours mais le Premier ministre est venu présenter la politique du gouvernement.

Donc sur tous les aspects de la vie économique sociale et culturelle il vient faire la situation et vous dites que c’est un discours politique. Qu’est-ce que cela veut dire ?

-Rires et commentaires dans la salle-

Troisièmement, il y en a qui disent qu’on fait l’apologie de la violence. Cela m’a effrayé. Il est vrai qu’il y a eu un moment dans notre pays où « on te faisait et il n’y avait rien ». C’est vrai non ? Est-ce qu’aujourd’hui c’est le cas ? 138

-Applaudissements-

L’apologie de la violence, ils disent qu’on regarde trop dans le rétroviseur. Il est vrai qu’il y en a qui ont honte de se voir même dans le miroir, tellement leur passé est lugubre et mauvais mais nous, on va continuer à vous regarder et dire ce que vous êtes, qui vous êtes, qui vous avez fait ; c’est clair et net.

-Brouhaha dans la salle-

Quatrièmement, on est tous députés ici, chacun appartenant à un groupe. S’il y en a qui ne sont pas convaincus qu’ils le disent. Il en est de même pour les groupes. Cela le regarde mais il ne faut pas prendre la parole pour…

Le Président

Le Président Blaise SAWADOGO et son équipe, écoutez l’autre.

M. B. Mathieu OUEDRAOGO (MPP)

Celui qui n’est pas convaincu c’est normal il est dans son… voilà mais il ne faut pas parler pour tout le monde. Vous voulez être convaincus de quoi ? Par rapport à quoi ? Dans tous les cas, ceux qui peignent les choses en noir qui ne voient rien, qui n’ont jamais rien vu et qui estiment que le gouvernement est congénitalement incapable…, ils ne peuvent rien voir.

-Rires de l’assistance-

Ils ne peuvent rien voir, il est congénitalement incapable. Il semble que le reste de temps ne permet pas d’aller au-delà. En tout cas, je m’inscris dans les préoccupations qui ont été exprimées et particulièrement dans le discours de mon ami, l’honorable SIMBORO qui… au départ.

Merci.

M. Lassina OUATTARA (MPP)

Excellence je suis le dernier orateur de notre liste, je vais aller vite.

Le Président

Vous avez 5 minutes.

139

M. Lassina OUATTARA (MPP)

Ok ! Très bien

Le Président

Oui, oui cela ne sort pas de mon imagination, il y a un compteur ici.

M. Lassina OUATTARA (MPP)

Merci beaucoup. Cela veut dire que nous gérons rationnellement le temps comme on gère rationnellement le gouvernement.

Merci beaucoup.

Alors, je voulais peut-être, à la suite du discours du Premier ministre, dire que l’option dont il a parlé est très bonne. Il a dit que si on ne développe pas l’agriculture, le développement du Burkina Faso sera vain. Ce ne sont pas exactement les mots qu’il a employés ; j’interprète cela ainsi et dans cette même lancée… je voulais qu’il lui plaise d’appuyer aussi au niveau de l’industrie, notamment l’agro-industrie parce que si nous développons d’une part l’agriculture, il faut penser à la transformation.

Et quand je regarde par exemple la situation d’une société comme la SN- SOSUCO il faut qu’on travaille. Quelqu’un a effleuré un peu l’idée de protéger nos unités de production. Quand on regarde au niveau des importations, je crois que c’est l’année 2003 près de 2/3 du sucre est importé hors de la zone UEMOA. C’est dire que quelque chose est possible quand même ; il faut prendre des mesures, des taxes, pour protéger un certain nombre d’unités.

C’est valable même pour la production de maraicher-culture parce que par exemple pour l’oignon je sais qu’on en reçoit d’autres pays qui sont loin de notre espace communautaire. Quelque chose doit être fait sinon toutes ces filières à terme, vont être menacées.

Concernant maintenant votre appel à l’union, à l’unité sacrée des patriotes… j’adhère et je voulais me faire l’écho afin que cela retentisse encore et vous demander… -en tout cas, je crois que vous êtes sur le bon axe- parce pour un pays qui vient de sortir de l’insurrection, il y a beaucoup de choses à changer et vous avez bien vu en déclinant les 3 axes. Il faut réformer les institutions, moderniser les institutions, investir sur le capital humain et sur les secteurs 140 porteurs. Il est clair que le premier axe infléchit sur les autres. Si on réforme les institutions et puis on les modernise, si on ne reformate pas c’est-à-dire on ne fait pas évoluer aussi les mentalités. La mentalité du burkinabè telle qu’elle est aujourd’hui, il est clair que les réformes vont être vaines et cela va donc jouer sur la productivité.

Donc, ce que je vous demande en tout cas, c’est de vous armer de beaucoup de courage et d’avoir une bonne dose de fermeté comme on le dit, utiliser la carotte quand c’est la carotte, quand c’est le bâton n’hésitez pas parce que ce pays en a besoin comme vous le savez, notre vivre ensemble c’est l’Etat qui le garantit. Donc si on n’a pas une dose de fermeté, après on sera en difficulté et je crois que si des gens qui nous ont précédés ici ont quitté vraiment les affaires de la manière la plus honteuse qui soit et qui, aujourd’hui peuvent vraiment circuler encore dans le Burkina Faso et puis espérer peut-être comme on le dit revenir c’est pour dire que nous… dans la fermeté dans la droiture en exécutant notre programme, il ne faut pas qu’on ait peur de perdre le pouvoir. Même si on va le perdre on va le perdre dignement et dans la droiture dans le programme sur lequel les gens nous ont élus et c’est en cela que je vous demande la fermeté.

-Applaudissements-

Voilà. Donc je suis avec vous mais je veux que vous soyez avec nous pour que nous soyons ensemble.

Voilà, que nous soyons ensemble pour maintenir comme on le dit ce pays sur les rails, parce que le Président Roch va passer, nous on a dit quand on venait au pouvoir qu’on ne veut plus des monarques qui s’asseyent à vie au pouvoir. Donc le Président Roch va passer, d’autres personnes vont passer, c’est cet héritage qu’on a le devoir de donner aux générations futures ; un pays en voie, un pays qui marche comme l’a dit le Premier ministre. C’est pour cela qu’effectivement, je demande à tout le monde de faire écho vraiment là où ils sont de ce que le Premier ministre a dit de l’union sacrée pour le bien de tous.

Si le pays est bon c’est bon pour nous tous, s’il n’est pas bon, ce ne serait pas bon pour nous tous. On a un seul pays.

Je vous remercie. -Applaudissements-

141

Le Président

Ah, j’allais vous arrêter dans tous les cas. Il reste 15 secondes je peux donner cela au PJRN comme c’est le plus petit groupe parlementaire. Le MPP vous fait cadeau de 10 secondes, ah c’est fini.

-Brouhaha dans la salle-

Vous n’avez pas su. Nous sommes au terme des différentes interventions. Merci mesdames et messieurs les députés, nous allons observer à nouveau une suspension d’une heure. Monsieur le Premier ministre ou bien vous avez besoin de moins d’une heure ? Une heure vous va ? D’accord.

Donc nous allons observer une suspension d’une heure, le temps pour le Premier ministre de rassembler les éléments de réponse aux questions posées.

Il est 18 heures. La séance reprend à 19 heures.

La séance est suspendue pour une heure. -Brouhaha dans la salle-

(La séance plénière suspendue à 17 heures 55 minutes est reprise à 20 heures 07 minutes).

Le Président

La séance est reprise. On voudrait dans un premier temps s’excuser ou du moins, je voudrais excuser le Premier ministre, parce que le gouvernement avait besoin de plus de temps afin d’apporter des réponses aux questions pertinentes des députés. Vous avez remarqué qu’il y a eu beaucoup de questions, donc on n’a pas voulu qu’il survole les choses. Ils ont donc demandé un peu plus de temps et on le leur a accordé. Toutes nos excuses donc pour ce petit retard.

Excellence monsieur … (Murmures dans la salle)

Une heure c’est un petit retard. (Brouhaha et commentaires des députés)

Le président a dit que c’est un petit retard, c’est adopté.

(Rires et commentaires des députés) N’en déplaise à Tahirou BARRY. 142

Monsieur le Premier ministre, je pense qu’on va vous donner la parole afin de répondre aux préoccupations exprimées par les députés.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Moi-même je vais présenter des excuses à mon nom propre parce que ce que le Président de l’Assemblée a dit, c’est moi qui devrait le dire. Les deux années passées d’ailleurs, on n’a jamais atteint une heure aussi tardive ! On est sorti toujours beaucoup plus tôt, je ne sais pas ce qui s’est passé cette fois-ci. La prochaine fois, si Dieu nous donne longue vie, on essayera de faire mieux. Donc, cette fois-ci, c’est exceptionnel.

Mais cela témoigne peut-être aussi de la richesse et de l’importance des questions qui ont été posées par la représentation nationale au gouvernement. Il faut attacher donc la plus haute importance aux questions qui sont posées par la représentation nationale et apporter les réponses idoines. On ne peut pas se permettre donc de survoler les questions par respect pour la représentation nationale.

En tout cas, je voudrais remercier les uns et les autres pour les questions qui ont été posées. Je les ai regardées avec les ministres pour essayer de trouver des réponses idoines… (Bruit de verre d’eau servie)

Si vous me permettez, je vais prendre les questions point par point.

La gouvernance politique, juridique et administrative :

Il y a deux questions qui ont été posées par le groupe parlementaire Burkindlim : La première est la suivante : face à la situation sécuritaire qui prévaut au Nord, n’y a-t-il pas lieu d’envisager les mesures additionnelles telles que la limitation de la circulation dans certaines zones et la restriction de l’accès à certaines zones ?

Quant à la deuxième question elle est la suivante : face aux accusations d’exactions portées contre des forces de défense et de sécurité dans la zone du sahel et au Nord, des investigations ont-elles été commanditées pour faire la lumière sur lesdites accusations ? Voilà les deux points qui avaient été soulevés en ce qui concerne les questions de défense par le groupe Burkindlim.

143

Alors, s’agissant du premier point relatif à la limitation de la circulation dans certaines zones, il y a certains pays qui ont tenté cette expérience. La semaine dernière, lorsque je recevais en visite officielle, le Premier ministre du Mali nous avons échangé un peu sur les expériences de nos deux pays en matière de lutte contre les terroristes. Il m’a justement suggéré ce qui se passe au Mali, En effet, il avait testé cette mesure Qui, à partir d’une certaine heure, interdisait que les personnes circulent sur des engins à deux roues. C’est une expérience qui vaut ce qu’elle vaut au Mali, comme je ne suis pas au Mali pour évaluer les résultats que cela a donné, alors j’ai écouté et à la lumière de ce j’ai entendu, je note simplement cette idée et je pense que c’est quelque chose qu’on va certainement intégrer dans nos réflexions pour voir si c’est quelque chose qui peut être utile dans le renforcement de notre dispositif. Ce que je sais, c’est que pour l’instant, il y a des limitations d’heure de circulation. Par exemple au Sahel, le gouverneur de la région a imposé des limitations pour les heures de circulation dans certaines zones.

Alors, est-ce qu’il faut aller au-delà de cette limitation et interdire de manière radicale la circulation des engins à deux roues ? Cela dépendra du travail qui va être fait. Certainement il faut évaluer déjà le dispositif que nous avons mis en place, regarder les résultats que nous avons atteints, peser les avantages et les inconvénients avant que des décisions ne soient prises. Mais, je note que c’est une idée qui peut être utile et que nous allons regarder.

S’agissant de la restriction de l’accès à certaines zones, des mesures de restriction à ces zones pour des raisons sécuritaires peuvent être prises. C’est le cas de la mesure de restriction liée à la liberté de circulation dans la zone où ladite mesure a déjà été prise.

Il y a également la présence accrue des forces de défense et de sécurité sur le terrain. Face à la menace sécuritaire et terroriste, les forces de défense et de sécurité ont été déployées sur le terrain pour combattre ces fléaux. Le dispositif mis en place sur le terrain est permanemment réarticulé pour tenir compte de l’extension de la menace à d’autres parties du pays.

En ce qui concerne les investigations sur les accusations d’exaction portées contre les forces de défense et de sécurité, je peux vous assurer que nos forces de défense et de sécurité agissent sous le contrôle de l’Etat républicain. Nos forces de défense et de sécurité agissent sous l’empire de la loi. Jamais, des éléments de forces de défense et de sécurité burkinabè n’ont eu à commettre des exactions qui soient restées impunies. Chaque fois que nous avons été informés de ce type de situation, le ministère de la défense amené des enquêtes et des dispositions ont été prises. Et chaque fois, qu’il y a eu des soupçons d’exaction ou d’abus de droit vis- 144

à-vis des populations, des mesures disciplinaires, voire judiciaires ont été prises. C’est pour dire que le Burkina Faso est un Etat de droit. Par conséquent, jamais on ne laissera passer sur notre territoire des méthodes… à la faveur donc de ce conflit, on ne laissera les forces de sécurité utiliser des méthodes non conventionnelles qui sont contraires au droit de l’homme. Ce serait affaiblir notre démocratie, les bases sur lesquelles notre Etat républicain est assis ; on ne le fera jamais. C’est ce que je peux dire. Nos forces de défenses sont respectueuses des droits humains dans la conduite des opérations contre le terrorisme et cela malgré les souffrances qui sont infligées par les forces négatives à nos populations.

C’est ce que je voulais dire sur ce point.

S’agissant des questions de sécurité, il y a une question qui a été posée toujours par le groupe Burkindlim qui était relative à la dissolution du groupe de la police islamique de Pouytenga. Le gouvernement a-t-il pris les dispositions nécessaires pour parer à toute éventualité sur la question ? Ce que je voulais simplement dire c’est que dès que nous avons été informés de ce problème dans la localité de Pouytenga, le gouvernement a immédiatement pris ses responsabilités. Nous avons estimé qu’il ne pouvait pas y avoir deux légitimités dans un Etat. Au niveau du Burkina Faso, seul l’Etat a le monopole de l’usage de la force et la justice. Il ne peut pas y avoir deux forces qui ont la légitimité de l’usage de la force et de la justice.

Et sur la base de ces principes, nous avons pris nos responsabilités et nous avons donc dissout le groupe de sécurité islamique de Pouytenga ; nous avons procédé au retrait des tenues par la gendarmerie nationale et donné des instructions fermes au chef de circonscription administrative pour mener des investigations sur ce sujet et prendre des mesures qui s’imposent là où des faits de ce genre pourraient être constatés.

C’est ce que je voudrais dire sur cette question et comme vous le savez, notre politique c’est d’être ouvert à la collaboration avec les groupes comme les « Koglweogo » et les « Dozos » mais dans la limite du respect de la loi républicaine. Lorsque toutes ces forces d’auto-défense coopèrent avec les forces de défense et de sécurité dans la limite des pouvoirs qui leur sont conférés, elles peuvent donner des informations aux forces de défense et de sécurité, mais elles n’ont pas le droit de rendre la justice. Elles n’ont pas le droit de mener des exactions contre des populations. Une fois qu’elles se livrent à des actes de telle nature, elles se mettent hors la loi et en ce moment la loi est impitoyable pour tout le monde. Donc, c’est la politique du gouvernement et nous n’allons pas la changer parce que ce sont des principes qui gouvernent l’Etat de droit.

145

Il y a une question qui avait été également posée par le groupe Burkindlim. Je crois que c’est le député Ahmed Aziz DIALLO qui demandait si face à la situation d’insécurité dans le Sahel il n’y a pas lieu de prendre des mesures supplémentaires. Je crois qu’on avait déjà répondu à cette question.

Au niveau du ministère des affaires étrangères et de la coopération, j’ai vu qu’il y avait une question qui le concernait, et le député Yahaya ZOUNGRANA du groupe parlementaire CDP avait posé également cette question. que fait le gouvernement pour l’enrôlement des Burkinabè de l’extérieur ? La question de fond est de savoir ce que fait le gouvernement pour permettre aux Burkinabè de l’extérieur de participer aux élections prochaines comme l’avait promis le Président du Faso.

Ce que je peux vous assurer c’est que le Président du Faso a pris un engagement pour permettre aux Burkinabè de l’extérieur de participer aux élections et cet engagement sera tenu d’ici à 2020 et nous travaillons pour cela. Je voudrais donner pour preuves lors du dernier remaniement ministériel, le fait que nous avons créé un ministère plein de l’intégration régionale et des Burkinabè de l’extérieur. Comme vous le savez dans le précédent gouvernement, on avait un ministère délégué chargé des Burkinabè de l’extérieur. Cette fois-ci c’est un ministère plein qui a des prorogatives pleines qui sera chargé, en rapport avec les autres structures compétentes notamment la commission nationale indépendante, de préparer les conditions de vote des Burkinabè de l’extérieur.

D’ailleurs, des contacts sont en cours actuellement entre le gouvernement et les partis politiques pour essayer de se mettre d’accord sur les règles qui pourraient entourer l’organisation de la participation de nos compatriotes qui sont à l’étranger aux élections prochaines. En tout cas, c’est un processus en cours, c’est un engagement qui a été pris par le Président du Faso et qui sera tenu en 2020.

Au niveau de l’administration territoriale, j’avais noté une question qui avait été posée par le groupe parlementaire de l’UPC/RD sur l’absence de prise en charge de l’incidence financière liée à l’adoption de la loi n°033 du 13 janvier 2017 portant statut de la fonction publique territoriale.

Ce que je voulais dire simplement, c’est que sur ce point, l’incidence financière liée au reversement dans les nouvelles grilles salariales et indemnitaires de la fonction publique territoriale est évaluée à peu près à six milliards quatre cent onze millions cent trente-huit mille (6 411 138 000) francs CFA. Alors pour faire face à cette dépense, le gouvernement a déjà pris des mesures temporaires.

146

La première mesure que nous avons prise, c’est d’accorder des subventions spéciales aux collectivités territoriales à hauteur d’un milliard six cent trente-cinq millions six cent trente un mille deux cent cinquante-quatre (1 635 631 254) francs CFA sur six milliards quatre cent millions (6 400 000 000). Ces mesures ont été prises au profit des collectivités territoriales pour la prise en charge de sept mois d’indemnités des agents et autres acteurs des collectivités territoriales. Un arrêté de répartition de la subvention spéciale est en cours de signature. Un groupe de travail composé des ministères en charge de la décentralisation, des finances, de la fonction publique a été mis en place aux fins d’une évaluation financière exhaustive à prendre en charge par le budget de l’Etat. C’est pour dire que le gouvernement est déterminé à mettre également en œuvre cet engagement qui a été pris pour donner les moyens à nos collectivités territoriales de pouvoir assumer les responsabilités qui sont les leurs, de pouvoir prendre en charge les compétences transférées aux termes des dispositions règlementaires.

Toujours au sujet du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, le groupe parlementaire PJRN a souhaité savoir pourquoi le transfert des ressources financières aux collectivités territoriales est encore timide. Alors, je crois qu’il avait mis la cible de 15%, après vérification en réalité la cible est de 10%. Il me semble que l’Etat s’est engagé sur une cible de 10% au lieu de 15% en ce qui concerne les transferts de ressources en faveur des collectivités territoriales.

Je voudrais dire simplement que le montant du transfert des ressources financières aux collectivités territoriales est de quarante-quatre milliards de francs en 2018. En outre, de nouveaux transferts sont attendus des ministères de l’agriculture, du commerce, des ressources animales et de l’action sociale. Les dotations globales sont passées de six milliards de francs CFA à huit milliards de francs CFA en 2018.

Des engagements pris par le gouvernement lors de la rencontre du gouvernement-présidents du conseil des collectivités territoriales des 25 et 26 janvier 2018 pour l’atteinte de la cible, seront également suivis d’effets. En perspective, une instruction du Premier ministre a été donnée à tous les ministères. J’ai signé cette instruction et cela a été sous la tutelle du ministère pour organiser les transferts effectifs des compétences et des ressources aux collectivités territoriales.

L’élaboration d’une loi de programmation budgétaire pluriannuelle a été envisagée sur les financements des collectivités territoriales pour garantir la prévisibilité, l’accroissement et l’effectivité de ces ressources. En tous les cas, le maintien du cap de transfert de 10% du budget aux collectivités territoriales à 147 l’horizon 2020 est maintenu. C’est un engagement du gouvernement et il sera tenu.

Alors, je pense que ce sont les principales questions qui ont été posées s’agissant du MATD et des conditions des votes des Burkinabè de l’étranger.

Au niveau du ministère de la fonction publique, il y avait une question que le groupe parlementaire CDP avait posée et qui concernait la situation des travailleurs victimes de l’insurrection populaire. Alors ce que je peux dire sur ce point c’est que suite aux manifestations des 30 et 31 octobre 2014, il y a eu naturellement des travailleurs qui ont été victimes de cette insurrection et nous avons mis en place un comité tripartite et paritaire d’aide aux travailleurs victimes des destructions de leur lieu de travail et ce comité a été rattaché au Premier ministère.

Nous avons réalisé une enquête et produit un rapport. Au total, il y a 1 126 emplois qui ont été perdus et des pertes matérielles importantes également ont été enregistrées. Le rapport a également dégagé des besoins de financement énormes. L’aide financière aux travailleurs est évaluée à peu près à six cent soixante-dix- neuf millions six cent vingt-quatre mille cent cinquante-huit (679 624 158) francs CFA. Nous avons également apporté une aide matérielle sous forme de riz, de kits scolaires, d’ordonnances médicales à hauteur de vingt-huit millions deux cent soixante-huit mille (28 268 000) francs CFA.

C’est ce que nous avons fait jusqu’à présent, une aide financière directe de six cent soixante-dix-neuf millions six cent vingt-quatre mille cent cinquante-huit francs CFA et une aide matérielle évaluée à peu près à vingt-huit millions deux cent soixante-huit mille francs CFA. Cette évaluation a été transmise au ministère des finances. Je pense que c’est un point partiel qui a été fait sur cette question.

S’agissant des discussions que nous avons engagées avec les forces vives et également avec les partenaires syndicaux sur la question de la rémunération des travailleurs. Sur ce point, il y a une question qui a été posée par un honorable député du groupe CDP qui est la suivante : est-ce qu’il y avait des réserves qui ont été posées par certains acteurs syndicaux ? Oui il y a eu des réserves au niveau de l’UAF par exemple, il y en a qui n’ont pas voulu participer simplement parce que certains membres de l’UAF qui compte à peu près six centrales syndicales ont posé des réserves. Ils considèrent que si nous voulons discuter avec les travailleurs et les forces vives de la nation, sur les conditions de rémunérations des agents de la fonction publique, il faut ouvrir le débat à l’ensemble de la gestion de la richesse nationale.

148

Ce qu’ils entendent par richesse nationale c’est tout ce qui concerne les salaires des ministres, les salaires du Premier ministre, du Président, du train de vie du gouvernement, les marchés publics, la gestion de l’or. Ils veulent qu’on ouvre le débat à toutes ces questions. Nous, nous n’avons pas de problème avec tout cela. Nous avons dit que nous n’avons pas d’exclusives par rapport à cela. Nous sommes ouverts. Ce que nous souhaitons, c’est que la discussion soit vraiment ouverte et participative. Mais comme je l’ai dit, le gouvernement organise ces discussions dans un esprit de dialogue, un esprit participatif. On n’est pas obligé d’avoir des positions consensuelles au sein de cette commission. L’essentiel c’est de pouvoir échanger sur des problématiques communes. Là où on peut se parler sans qu’il y ait forcément eu des positions consensuelles. C’était cela le but du débat. Mais il n’y a qu’une centrale qui a ce point de vue

La députée Workya ROUAMBA du groupe parlementaire MPP a posé une question de savoir à quel niveau se trouve la relecture du code des personnes et de la famille. Y a-t-il un point d’achoppement dans le processus de relecture de texte ?

Dans le but de mettre à la disposition des citoyens, un code des personnes et de la famille moderne adapté aux réalités de notre pays et prenant en compte nos engagements nationaux, le gouvernement a entrepris de relire le code des personnes et de la famille en vigueur actuellement. L’avant-projet de loi a été examiné par le comité technique de vérification de l’avant-projet de loi (COTEVAL) et sera bientôt introduit en Conseil des ministres pour adoption avant d’être transmis au parlement. Voilà ce que je pouvais dire sur ce texte.

Il y a une question posée par le député Bindi OUOBA sur les actions entreprises pour restaurer l’autorité de l’Etat et les valeurs sociales.

La restauration de l’autorité de l’Etat et les valeurs sociales supposent un certain nombre de mesures. Nous, nous pensons au niveau du gouvernement qu’il faut institutionnaliser une semaine nationale de la citoyenneté à une date donnée. Par exemple, nous allons proposer le 07 novembre 2018.

Nous allons proposer également l’élaboration d’un nouveau plan d’actions 2018-2020 de mise en œuvre des recommandations du Forum national sur le civisme. Nous avons également proposé la dynamisation de l’enseignement du civisme au niveau de tous les ordres d’enseignement et l’élaboration d’une charte burkinabè qui devrait permettre de réhabiliter les valeurs fondatrices de notre Faso au niveau de toutes les composantes de la société. Nous avons proposé également que des actions de concertation de sensibilisation soient menées au profit des parents d’élèves, afin de les amener à prendre conscience de la mesure de leur 149 responsabilité dans l’éducation citoyenne de leurs enfants aux valeurs sociales chères à la nation burkinabè.

Ce qui est important, c’est la prise de conscience collective sur ce qui fonde notre vivre ensemble. Ce qui fonde notre citoyenneté. Nous tous, ceux qui ont à peu près mon âge ou plus âgés ou moins âgés avons fait l’école burkinabè et nous avons été formés au même moule. Le respect de l’autorité du maître, le respect de l’autorité de l’Etat, le respect de l’autorité familiale, c’est important et nous constatons qu’aujourd’hui, ces valeurs fondamentales pour notre pays ont tendance à s’amenuiser.

Donc il est temps que nous puissions réfléchir et prendre des mesures pour essayer de restaurer l’autorité de l’Etat et empêcher que ces valeurs aillent en déliquescence. Si ces valeurs vont en déliquescence, le risque c’est que les fondements même de la stabilité de notre pays pourraient être menacés. C’est pourquoi le gouvernement prend cela très au sérieux et c’est l’action de tout le monde (le gouvernement, les parents d’élèves, les enseignants). Nous devons tous travailler ensemble pour restaurer les principes de l’autorité de l’Etat à tous les niveaux.

Au niveau de la gouvernance économique, il a été posé une question, je crois que c’est la ministre (excuses, pourquoi pas ? député…)

(Rires)

Vous avez déjà été ministre ? Alors on ne perd jamais le statut de ministre hein ! Voilà, c’est sur la question du financement du PNDES. Il vous souviendra que lorsque nous sommes partis à la conférence de Paris, le besoin de financement que nous étions allés rechercher en décembre 2016, c’était à peu près cinq mille sept cent soixante-dix milliards de francs CFA qui représentent à peu près 36% du coût total du financement du PNDES. Parce que l’ambition du gouvernement, c’était d’autofinancer à peu près 64% du PNDES sur des ressources propres. C’est parce que cela relève de l’ambition de maîtriser notre destin. Cela relève d’une volonté politique de maîtriser le financement de notre développement. On voulait que ces 64% soient financés par le budget de l’Etat et que les 36% soient financés par l’extérieur.

Donc les 36% correspondaient à cinq mille sept cent soixante-dix milliards à peu près. Lorsque nous sommes donc allés à Paris, au niveau des partenaires techniques et financiers publics, nous avons enregistré des intentions de financement d’à peu près huit mille trois cent cinquante-huit milliards et au niveau des partenaires du secteur privé, nous avons enregistré des intentions de 150 financement d’à peu près neuf mille six cent quatre-vingt-onze milliards. C’est la somme de tout cela qui nous amenait autour des dix-huit mille milliards. Donc le montant des ressources mobilisées auprès des PTF au 31 mars… mais j’ai fait le point sur les ressources qui ont été mobilisées depuis la conférence de Paris.

Le montant des ressources mobilisées auprès des partenaires techniques et financiers, c’est-à-dire nos partenaires officiels, au 31 mars 2018 s’élève à cinq mille cent quatre-vingt-sept milliards (5 187 000 000) de francs CFA. L’engagement que les PTF avaient pris était de huit mille trois cent cinquante- trois milliards.

Aujourd’hui, il y a cinq mille cent quatre-vingt-sept milliards (5 187 000 000 000) qui ont été décaissés au 31 mars 2018, mille neuf cent quatre-vingt- neuf milliards (1 989 000 000 000) au titre des conventions signées et trois mille cinq cent quatre-vingt-seize milliards (3 596 000 000 000) au titre des programmes de coopération validés en attente de signature. Soit 62% des annonces des partenaires techniques et financiers et 93% du besoin de financement soumis à la conférence de Paris.

Maintenant…

(Applaudissements)

S’agissant de la nature du financement, il y a à peu près 51% de don, et les prêts concessionnels représentent à peu près 49% des intentions de financement qui avaient été annoncées par les PTF. Mais il faut quand même signaler que très peu d’intentions de financement du secteur privé ont été concrétisées à ce jour, parce que les partenaires privés, souvent viennent avec des conditions financières qui ne sont pas cohérentes avec nos intérêts nationaux. Par exemple le taux d’intérêt peut être prohibitif ou bien la durée d’amortissement des crédits peut être trop longue ou trop prohibitif, trop courte etc., nous regardons tous ces paramètres, avant d’accepter des propositions de financement de la part des partenaires qui viennent nous proposer des préfinancements sous forme de PPP.

Au Burkina Faso, comme je l’ai dit, nous essayons de mener une politique financière responsable. On ne prend pas tout ce qu’on nous donne. Nous regardons déjà si les conditions financières sont cohérentes avec notre vision des choses. Si ces conditions financières ne vont pas déstabiliser notre cadre macroéconomique. Est-ce qu’on ne va pas remettre en cause la viabilité du cadre macroéconomique et se traduire par une « insoutenabilité » de nos finances publiques. Dès qu’on voit qu’il y a des risques de cette nature, on refuse.

151

C’est comme cela que nous fonctionnons. C’est pourquoi, jusqu’à présent, au niveau des… ce n’est pas parce qu’il y a un manque d’intentions de financement. Tous les jours, dans mon bureau, j’en reçois. Je reçois des partenaires privés qui viennent avec des propositions de financement. L’autre jour encore… je ne peux même pas vous dire, vous voyez toutes sortes de choses ; il y en a plein. Ils viennent avec des propositions de milliards et de milliards avec des conditions alléchantes mais -aussi bien le Président du Faso que le gouvernement,- il nous faut rester sur la ligne de conduite. Le principe directeur que nous avons observé c’est toujours l’intérêt de l’Etat. C’est toujours l’intérêt national. Est-ce que les propositions qu’on nous fait sont cohérentes avec l’international ? Est-ce qu’ils sont conformes avec la viabilité, la soutenabilité des finances publiques de l’Etat. Si ce n’est pas le cas, on laisse tomber. Voilà comment nous travaillons. C’est pour cela qu’au niveau des secteurs privés pour l’instant on n’est pas encore arrivé à signer de convention de financement comme cela avait été annoncé au niveau de la conférence de Paris.

Alors, je pense que le député DICKO Oumarou du groupe CDP a posé la question de savoir quelles sont les mesures qu’il faut prendre pour faire face aux défis sécuritaires que rencontre la région du Sahel. Je pense que dans mon exposé j’avais évoqué largement cette question en disant comment était conçue la politique du gouvernement, la réponse du gouvernement par rapport à la question sécuritaire au Nord et au Sahel.

J’avais indiqué qu’il y avait deux piliers sur lesquels nous agissons. L’un axé sur la réponse économique et l’autre qui était purement sécuritaire. Il me semble que c’était quand même des éléments de doctrine que j’avais donnés et qui me paraissaient suffisants mais je vois que la question est revenue. Quelles mesures doit-on prendre pour faire face aux défis sécuritaires que rencontrent les gens du Sahel ? Sur ce point, c’est ce qu’on peut dire et comme je l’ai dit, nous avons élaboré et mis en place le programme d’urgence pour le Sahel pour contribuer à l’amélioration de la sécurisation des personnes et des biens dans la région du Sahel. Le coût du programme (PUS) c’est plus de quatre cent cinquante milliards dont plus de quatre-vingt milliards francs CFA ont été dépensés en 2017.

Alors quelques réalisations du programme en 2017 : en 2017 nous avons investi déjà en matière de sécurité, en matière d’eau potable, en matière d’éducation, en matière de gouvernance administrative locale, en matière de promotion de l’économie locale.

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S’agissant par exemple de la sécurité, nous avons construit ou reconstruit au moins 10 commissariats de police. En matière d’eau potable, nous avons réalisé 04 adductions d’eau potable simplifiées et 33 forages équipés avec une pompe équipée à motricité humaine. Au niveau de l’éducation, nous avons construit cinq écoles et 19 salles de classes. En matière de gouvernance administrative locale, nous avons construit 06 préfectures, 05 résidences de préfet et la clôture du haut- commissariat de Dori. Au niveau de la promotion de l’économie locale, nous avons construit deux gares routières, 278 boutiques, 06 packs de vaccination, 22 hangars de marché et trois marchés centraux. Tout cela a été fait en 2017 et en 2018, nous avons des ambitions encore plus élevées au titre du programme d’urgence pour le Sahel. Et comme je le dis, tout cela s’articule dans une vision globale de lutte contre le terrorisme dans les régions du Sahel et du Nord.

Il y a une question qui avait été posée par l’honorable député Elise THIOMBIANO, elle voulait savoir à quand une politique d’aménagement durable du territoire. Ce que je peux dire c’est que les dispositions pour la mise en œuvre effective des lois relatives au foncier, la loi 034-2012 portant réorganisation agraire et foncière et la loi 034-2009 portant foncier rural ont été adoptées. Il y a l’adoption également du schéma national d’aménagement et du développement durable du territoire de janvier 2017, c’est très récent. Il y a également la loi d’orientation sur l’aménagement et le développement durable du territoire dont le projet a été adopté le 04 avril 2018 en Conseil des ministres. Et enfin, il y a l’élaboration des schémas régionaux d’aménagement et de développement durable du territoire pour l’ensemble des 13 régions dont 03 lancés en 2017 (le Sahel, le Centre et le Centre-Est).

Le problème des espaces protégés et occupés par les populations de l’Est sera résolu avec l’élaboration et la mise en œuvre du SRADDT (schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire).

Il y a une question qui a été posée sur les PPP. Je crois que c’est le député Blaise SAWADOGO du CDP qui a demandé combien de PPP ont été signés et à quel coût. Quelle est l’incidence de ce contrat PPP sur la dette du Burkina Faso ?

Je voudrais quand même indiquer une chose. Lorsque je suis venu devant la représentation nationale l’année dernière, j’étais venu demander l’autorisation pour qu’on puisse obtenir une dérogation pour exécuter avec des procédures accélérées les PPP, pourquoi ? Parce qu’au mois d’avril j’avais constaté dans les taux d’exécution du budget de l’Etat que sur un budget d’investissement d’à peu près mille trois cent milliards qui étaient programmés dans le budget de l’Etat, le taux d’exécution des investissements dans le budget était à un niveau très bas. 153

Compte tenu des enjeux des investissements sur le niveau de la croissance j’ai demandé au Président du Faso, l’autorisation d’aller devant le parlement pour demander une autorisation spéciale pour passer les PPP par une voie accélérée. C’est comme cela que ce dossier est né. Et lorsque nous sommes venus ici, on nous a donné effectivement l’autorisation. Le parlement nous a donné l’autorisation d’exécuter donc ce dossier en PPP mais bien entendu avec des garde-fous, pour éviter des surfacturations et toutes sortes de magouilles autour de ces opérations. C’est ce que nous avons fait.

Mais dès lors que la loi a été adoptée, les propositions de PPP que nous avons reçues… vous savez qu’il y a deux types de PPP, il y a les PPP avec préfinancement et les PPP en BOT. La plupart des offres que nous avons reçues concernent les PPP avec préfinancement. Le problème des PPP avec préfinancement, comme je l’ai indiqué ce matin, est qu’ils se traduisent le plus souvent par un surendettement de l’Etat ; puisque les gens viennent vous voir, vous dites que vous voulez construire un hôtel, et on vous répond : ne vous en faites pas, nous on vous construit l’hôtel. Mais on vous donne un crédit en même temps sur 10 ans à un taux de 8%. Tout dépend des pays. Certains vont le prendre mais cela ne correspond pas à notre politique de gestion.

Nous faisons toujours des simulations pour évaluer et si vous prenez le montant total de l’endettement sur la durée quand vous regardez les annuités avec les taux d’intérêt est-ce que c’est supportable pour la trésorerie de l’Etat ? Si ce n’est pas supportable nous refusons. Nous refusons, parce que nous estimons qu’il n’est pas responsable d’endetter le Burkina Faso et les générations futures de manière irresponsable. On ne le fait pas. C’est pourquoi malgré les centaines et les centaines de propositions que nous avons reçues, aucune n’a été retenue. Le seul projet de PPP que nous regardons attentivement ce sont les PPP qu’on appelle les « Build operate and transfert ». Là effectivement ce sont de vrais PPP. Puisque l’opérateur industriel réalise son investissement, par exemple une route et il a une concession d’exploitation pendant 30 ou 40 ans jusqu’à ce qu’il ait fini de récupérer les sommes qu’il a investies.

A ce moment, il restitue le bien à l’Etat. Donc en ce moment, l’investissement est neutre pour les finances publiques. Nous sommes prêts à examiner ces types de PPP. Mais les PPP qui se traduisent par un endettement excessif de l’Etat, non. C’est pourquoi jusqu’à présent on n’a pas fait de PPP. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas eu de propositions. Jusqu’à hier les propositions venaient toujours dans mon bureau. J’en vois tous les jours, le ministre des finances est inondé de propositions, moi également mais on ne le fait pas par principe.

154

S’agissant des PPP que nous avons signés pour l’instant, il y a un contrat PPP qui a été signé en 2016 avec les sociétés de transports pour la modernisation des titres de transport et la ré-immatriculation des véhicules pour 15,3 milliards avec une société. Ensuite, il y a deux contrats PPP de types « Build operate and transfert » qui ont été signés en 2017 dont un dans le domaine de l’énergie -c’est la fameuse centrale solaire de Zina- pour 22,3 milliards et dans le domaine de la sécurité. C’est la société bénéficiaire qui va nous aider à fabriquer des passeports à puces électroniques et d’archivage électronique des dossiers pour 9,6 milliards.

Plus d’une dizaine de projets sont en cours de négociation avec une probabilité de signature en 2018 et tous ces projets sont de types « Build operate and transfert » dans le domaine de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures. Mais nous sommes extrêmement vigilants sur les types de PPP que nous pouvons signer. Nous ne prenons pas tout ce qu’on nous donne. On regarde toujours les critères de soutenabilité des finances publiques avant de nous engager dans quoi que ce soit.

Telle est donc la situation. C’est pour dire que ce n’est pas parce que des offres ne sont pas là, mais c’est parce que nous sommes exigeants sur les critères de sélection des PPP.

Au niveau du MENA, le député Aziz DIALLO du groupe Burkindlim a posé une question sur les conséquences de l’insécurité dans les écoles. Aujourd’hui, on peut considérer qu’il y a 216 écoles, 24 434 élèves et 895 enseignants qui ne fréquentent plus les écoles dans le Sahel, soit 14% des écoles dans le Sahel. Ce sont les provinces du Soum et de l’Oudalan et environ 4% dans le Nord (dans les provinces de Loroum et du Yatenga). Donc, je reprends les chiffres. Aujourd’hui, 216 écoles, 24 434 élèves, 895 enseignants, soit 14% des écoles dans le Sahel : provinces du Soum et de l’Oudalan et environ 4% dans le Nord (province du Loroum) qui sont concernés.

J’ai convoqué une réunion de tous les ministres concernés à mon Cabinet pour faire le point : le ministre en charge de la défense nationale, la sécurité, le ministre en charge de l’éducation, etc. pour faire le point sur la situation et voir le ministre de l’administration territoriale pour savoir quelles sont les mesures que nous pouvons prendre pour essayer de sauver l’année scolaire. Mais ce n’est pas évident, parce que plus vous allez vers la région du Sahel, plus vous vous approchez de la frontière du Mali, plus la situation est difficile.

Si vous regardez la carte un tant soit peu, vous voyez que quand vous êtes dans la zone de Diguel ou dans la zone où il y a eu l’assassinat malheureux du Maire de Koutougou, on n’est pas très loin de la frontière du Mali. Or, c’est une zone qui est poreuse. Les terroristes circulent et bénéficient de sanctuaires de part 155 et d’autre de la frontière. Ils vont et viennent de sorte que les écoles qui sont très proches de ces zones sont difficiles à sécuriser. C’est cela la difficulté. Mais nous sommes en train de travailler avec les forces de défense et de sécurité, le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, pour essayer de trouver les moyens appropriés pour essayer de sécuriser davantage ces zones et faire en sorte que nous puissions sauver l’année scolaire pour ces enfants qui sont innocents dans cette affaire.

Voilà un peu ce que je peux dire sur ce dossier. Ce n’est pas très joli à entendre, mais enfin c’est la réalité du terrain.

Il y a un député de l’UPC qui a posé une question qui consistait à dire que le gouvernement a entrepris la construction de 1 000 salles de classes progressives dont 800 ont été réalisées et le reste peinent à l’être. Après échanges avec le ministre de l’éducation nationale, il revient que la construction de ces salles est un engagement du gouvernement. C’est un engagement du Président du Faso de mettre fin aux classes sous paillotes avant la fin du quinquennat et nous travaillons là-dessus de manière résolue, de manière très ferme. Alors, ce à quoi il fait allusion, c’est que les salles progressives ont été proposées en 2014 pour régler la question des salles sous paillotes.

En fin 2017, nous avons réalisé 800 salles de classes mais ces 800 salles de classes ne sont pas totalement achevées. Ce que j’ai donné comme instruction au ministre c’est que les 800 salles de classes qui n’ont pas été totalement achevées -je crois que c’est la toiture qui fait défaut et les 200 autres qui doivent les compléter-, que tout cela soit achevé avant fin 2018 ou en tout cas avant 2019. J’ai demandé à ce que les 1 000 salles de classes auxquelles le député a fait allusion soient effectivement réalisées. Mais l’engagement du gouvernement c’est que, si Dieu nous donne longue vie, avant la fin du quinquennat, toutes les classes sous paillotes soient normalisées et toutes les écoles sous paillotes soient formalisées au Burkina Faso. C’est dans cette perspective que mon gouvernement travaille et je suis convaincu que nous parviendrons à atteindre cet objectif.

-Applaudissements légers-

Alors, il y a un député de l’UPC qui a posé une question au sujet du démarrage des cours pour les bacheliers de l’année 2016 à l’Université de Ouaga I.

En réalité, l’instruction que j’avais donnée au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, c’est que je voulais qu’en octobre 2017 on ait rattrapé les années académiques. Je l’avais dit : « je veux qu’en octobre 156

2017, les années académiques aient été rattrapées et que les bacheliers de juin 2017 puissent entrer en octobre 2017 ».

Les démarches que le ministre a entreprises avec la profession (les élèves, les étudiants et les enseignants), ont abouti à une solution consensuelle et qui ne s’accordait pas avec le délai que j’avais indiqué. Ils ont adopté une autre démarche ; je n’ai pas voulu m’opposer parce qu’il est difficile d’imposer, de dicter quelque chose à des gens qui vont l’appliquer. S’ils ne veulent pas, cela ne marchera pas, puisque les enseignants sont concernés et les étudiants également sont concernés. Finalement, le ministre a entrepris sa démarche, je l’ai laissé faire et là où nous en sommes aujourd’hui c’est que tous les bacheliers de l’année 2016 ont démarré les cours. Il n’y a pas un seul bachelier de 2016 qui traîne dehors encore.

(Commentaires dans la salle)

A l’heure actuelle, tous les bacheliers de l’année 2016 ont démarré les cours, ils ont tous fini le premier semestre et certaines filières ont même démarré le deuxième semestre.

Pour les bacheliers de l’année 2017, toutes les filières ont commencé les cours sauf les UFR/SVT et SEA qui connaîtront un démarrage effectif la semaine prochaine. Voilà les chiffres. Il n’y a pas un bachelier de 2016 qui traîne dehors. Voilà ce que le ministre m’a dit ; il est là et peut confirmer.

(Rires de l’assistance)

Mais, si nous poursuivons sur cette lancée, le ministre m’a donné des assurances que l’instruction que je lui ai donnée sur l’effectivité du rattrapage des années académiques à partir d’octobre 2018 y compris les bacheliers de juin 2018, sera une réalité. C’est bien cela monsieur le Ministre ?

(D’un signe de tête le ministre Alkassoum MAÏGA répond par l’affirmatif).

Voilà, c’est bien cela ! Ok.

(Brouhaha et commentaires des députés)

Les bacheliers de 2018, vous avez raison madame.

157

Il y a une question qui a été posée au sujet des arriérés de salaires dans le domaine de la santé ; je ne sais pas quel est le député qui a posé la question, mais cela concernait les arriérés de salaires des agents de santé à base communautaire. Il y avait des arriérés.

La réponse est la suivante, il y a quatre raisons principales : - la première raison, est la mobilité des agents de santé à base communautaire ; - la deuxième raison, est la perte des puces électroniques de Orange- Money sur la base desquelles on devait les créditer ; - la troisième raison, est l’absence souvent des cartes nationales d’identité burkinabè pour ouvrir des comptes Orange-Money pour les mandater ; - et la quatrième raison concerne des erreurs dans la création des comptes.

Les responsabilités sont clairement liées aux comportements des agents de santé à base communautaire qui sont recrutés. Il faut absolument les fidéliser et les former à bien conserver leurs éléments d’identité.

Il y a une question qui a été posée au sujet des déficits dans les COGES/CSPS (comité de gestion des CSPS). Il faut dire qu’avant la politique de gratuité, le gouvernement avait initié la subvention de certains services en particulier les soins obstétricaux et néonataux d’urgence. L’Etat n’a pas été capable de rembourser en temps réel les frais avancés par le comité de gestion. Donc un plan d’apurement a été établi et les déficits sont en train d’être résorbés.

En tout état de cause, la politique de gratuité fonctionne sans déficit de COGES et des directions publiques de santé ont d’ailleurs vu leur taux d’autofinancement fortement amélioré grâce aux remboursements en temps réel. Donc il n’y a pas de difficultés.

En ce qui concerne la lutte contre la dengue, on a échangé avec le ministre, il a élargi la question en réalité à la lutte anti vectorielle. Il a dit que la lutte anti vectorielle… je ne suis pas un technicien mais j’ai compris que cela concerne la dengue et également le paludisme.

La lutte contre le paludisme, la lutte contre la dengue et la résistance des moustiques aux insecticides ont été trois questions distinctes posées, mais la réponse à ces trois problématiques impose la même démarche selon le gouvernement. Faire face à des maladies à transmission vectorielle. Il y a cinq grandes stratégies pour endiguer ces maladies : 158

- premièrement, utiliser la recherche scientifique burkinabè pour sélectionner la combinaison des insecticides qui marchent pour tuer les vecteurs des maladies citées en occurrence la dengue et le paludisme ; - deuxièmement, l’utilisation de ces insecticides efficaces pour imprégner les moustiquaires à longue durée d’action qui seront distribuées aux populations en 2019 ; - troisièmement, l’utilisation de ces insecticides efficaces pour conduire la pulvérisation intra-domiciliaire et spatiale dans les zones à forte densité vectorielle ; - quatrièmement, la reconnaissance communautaire et la destruction par les larvicides efficaces de l’ensemble des gîtes larvaires (les gîtes larvaires, c’est essentiellement les flaques d’eau qui traînent aux abords de nos maisons). Un programme est en développement avec Cuba et impliquera les collectivités territoriales ; - cinquièmement, l’assainissement du milieu pour éviter d’entretenir des lits des vecteurs du paludisme et de la dengue, c’est la responsabilité première des collectivités territoriales.

Voilà les cinq stratégies que nous comptons mettre en œuvre pour éradiquer ces maladies que ce soit la dengue…, pour le paludisme ce sera plus compliqué mais pour la dengue c’est possible.

En ce qui concerne le ministère de la femme et de la solidarité nationale, il y a une question qui a été posée par le député Maïmouna OUEDRAOGO du CDP qui voulait savoir quelles les raisons qui expliquent l’inexploitation des maisons de la femme.

Le gouvernement considère que les raisons sont les suivantes : - premièrement, l’absence d’organisation des comités de gestion dans certaines localités ; - deuxièmement, l’insuffisance d’équipement pour la réalisation des activités économiques ; - troisièmement, l’insuffisance de formation des femmes ; - et quatrièmement, la qualité de certaines infrastructures.

Bien entendu le ministère a pris acte des questions qui ont été posées, et le ministre va se charger avec ses collaborateurs d’essayer de trouver des solutions idoines aux préoccupations qui ont été exprimées par madame le député.

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Il y avait aussi une autre question qui avait été toujours posée par le député Maïmouna OUEDRAOGO du CDP sur les stratégies que l’Etat compte prendre pour rendre les maisons de la femme opérationnelles.

La réponse du gouvernement est la suivante : - premièrement, il faut réfectionner toutes les maisons de la femme d’ici à 2020 ; dont 8 en 2018 dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, des Hauts-Bassins et du Centre-Sud. A ce titre, une mission d’évaluation a déjà sillonné ces régions et c’est un engagement fort du Président du Faso. - Deuxièmement, il faut utiliser ces maisons comme centre d’alphabétisation et de formation aux métiers ; - troisièmement, il faut acquérir et installer des technologies adaptées aux besoins de la formation des femmes et des filles dans toutes les maisons de la femme ; - quatrièmement, il faut renouveler et renforcer les capacités des comités de gestion ; - cinquièmement, il faut utiliser les maisons de la femme comme centre d’incubation en entreprenariat. A titre d’exemple 350 femmes sont en formation et 20 entreprises seront créées dans le Centre pilote de Tenkodogo.

Telles sont les réponses du gouvernement sur ces préoccupations qui ont été exprimées par le député Maïmouna OUEDRAOGO.

Il y a une autre question qui a été posée par un député de l’UPC au sujet de l’état de mise en œuvre de la politique nationale genre, adoptée en 2009.

La réponse du gouvernement est la suivante : l’évaluation réalisée en 2015 du premier plan d’action opérationnel de la politique nationale genre a montré des acquis et des insuffisances.

En termes d’insuffisances, on peut citer la persistance des pesanteurs socioculturelles, l’insuffisance de moyens de mise en œuvre, la faible prise en compte des questions liées aux inégalités de sexes dans les systèmes de planification et de budgétisation dans la plupart des ministères sectoriels.

Mais au titre des acquis, il y a la mise en place des organes du dispositif institutionnel, les cellules genres dans les ministères et les institutions, les conseillers régionaux et communaux pour la promotion du genre. Le renforcement 160 des capacités des acteurs à tous les niveaux sur le genre. Tous les ministères sont appelés à rendre leur budget genre sensible.

En termes de perspectives, il y en a à peu près quatre :

1) le renforcement des comités de gestion chargés de l’élaboration des plans locaux de développement sur la prise en compte du genre ; 2) l’introduction de la budgétisation sensible au genre dans cinq départements pilotes ; 3) l’élaboration d’un outil de suivi et de capitalisation des actions en matière genre ; 4) l’évaluation de la mise en œuvre de la politique.

Alors, je crois que c’est le même député de l’UPC qui avait posé une question…. (Intervention hors micro du député Workya ROUAMBA).

(Rires des députés dans la salle)

Excusez-moi c’est l’honorable ?

Mme Workya ROUAMBA (MPP)

Workya ROUAMBA du MPP.

M. Paul Kaba THIEBA Premier Ministre

Ah, c’est une erreur alors, toutes mes excuses madame !

(Rires des députés)

La question qui suit concerne le niveau du processus de la relecture de la loi sur le quota genre.

Suite au dialogue direct entre le Président du Faso et les femmes venues des 13 régions du Burkina, à l’occasion de la journée internationale de la femme, tenue le 8 mars 2018, des instructions au ministère de la femme et de la solidarité nationale et de la famille ont été données de travailler avec l’ensemble des acteurs pour la relecture de cette loi sur le quota genre. Le Président du Faso a donné des instructions claires ce jour.

161

Des rencontres de concertation et de plaidoyer seront donc organisées très prochainement avec l’ensemble des acteurs (l’Assemblée nationale, les partis politiques, les organisations de la société civile) de manière à aboutir à un consensus sur les dispositions de la loi pour favoriser son adoption. Voilà madame.

(Rires et commentaires)

Son nom c’est Workya, voilà !

(Mme le député Workya s’exprime hors micro).

Non pas du tout. Voilà, surtout pas.

Madame le député Juliette BONKOUNGOU a posé une question sur la prise en charge des orphelins, des veuves et des victimes d’attaques terroristes. N’y a-t-il pas lieu d’envisager la création d’un fonds pour leur prise en charge ? C’est une très bonne question, nous y réfléchissons nous-mêmes. Donc, c’est pourquoi, quand vous avez posé la question, vous n’êtes pas la seule il y a quelqu’un d’autre qui avait posé également cette question. Ah d’accord ! Donc, je voudrais dire simplement que c’est une question qui préoccupe le gouvernement et compte tenu de ce que vous savez, quand vous allez au cimetière ou quand vous entendez que des jeunes sont tombés en à la fleur de l’âge en laissant des veuves avec des enfants de 03, 04 ans en bas âge, cela ne peut pas ne pas nous interpeller. C’est pourquoi le gouvernement est en train de réfléchir sur la question. Pour l’instant, on ne peut faire ni de déclarations, ni de promesses mais c’est une question qui nous préoccupe. J’ai été très sensible et j’apprécie les questions qui ont été posées et nous allons donc les étudier en rapport avec toutes les parties qui sont concernées. Au moment opportun, nous ferons donc des déclarations mais pour l’instant nous sommes au stade de la réflexion. Mais c’est une question pertinente.

Où en est-on avec la création d’une banque spécifique pour les femmes ? Je n’ai pas le nom de la députée qui a posé la question… -Interventions croisées-

Honorable Isabelle ZONGO, bon…

(Rires)

Non, c’est une très bonne question. Vous savez depuis que nous sommes arrivés aux responsabilités, nous avons déjà créé la Caisse de dépôt et de consignation qui va être opérationnelle d’ici à fin juin, si Dieu le veut. Nous avons 162

également créé la banque agricole qui va être opérationnelle sous peu et la création d’une banque pour les femmes est une question à étudier. C’est une très bonne idée. J’avoue que lorsqu’on travaillait sur ces questions, c’est quelque chose qu’il faut regarder. Je comprends bien la préoccupation.

Il s’agit de soutenir les initiatives économiques des femmes mais il faut voir comment cela peut être géré, comment cela peut être rentable, comment cela peut être pérenne. C’est un peu cela les enjeux. Donc nous sommes en train de réfléchir sur la question.

En matière d’eau, il y a le député… il n’y a pas de nom mais c’est un député du MPP qui a voulu s’informer sur les travaux de reconstruction en maîtrise d’ouvrage déléguée des barrages de Yondé, de Koala, de Dabesma. Les travaux du barrage de Yondé sont en arrêt depuis 2015, ceux de Koala et de Dabesma n’ont pas commencé.

En réponse, pour les barrages de Dabesma, de Koala et de Yondé, des études ont fait l’objet d’attribution dans le cadre des marchés lancés en 2014 au profit des agences privées pour un coût global de quatre milliards cent cinquante- cinq millions neuf cent soixante-sept mille (4 155 967 000) francs CFA dont 30% de ce montant a déjà été décaissé au profit de l’agence soit un milliard deux cent quarante-six millions sept quatre-vingt-onze mille (1 246 791 000) francs CFA. Après une régulation budgétaire opérant en juin 2014, l’agence a orienté ce montant pour la réalisation du barrage de Yondé en attendant le reste du montant de la convention. Cela a entraîné le long démarrage des travaux du barrage de Dabesma, de Koala et une dizaine d’études de nouveaux sites.

De nos jours les travaux sont suspendus et devraient être pris en compte dans le cadre de l’apurement de la dette intérieure. C’est pourquoi, nous n’avons pas évolué sur ce dossier. Donc, le marché de Yondé fait partie d’une série de barrages attribuée aux MOD en 2014. Le marché a subi une régulation en 2015 et en conséquence, le dossier a été reversé à la dette intérieure et suivi par l’ASCE/LC. Donc c’est un dossier qui est un peu compliqué.

Toujours au niveau du ministère de l’eau et de l’assainissement, une question a été posée toujours par un député du MPP sur la situation des barrages dégradés de Niounougou, de Zéguédéguin et l’échéance des travaux de réhabilitation. Je voudrais dire que concernant Niounougou, la digue du barrage est rompue. Les études de réhabilitation ont été réalisées et le rapport d’étude est disponible.

Concernant Zéguédéguin, la dalle de talus Amon est fissurée. Des études de réhabilitation ont été réalisées, le rapport d’étude est disponible. Les travaux 163 de réhabilitation de ces deux barrages sont programmés au budget de l’Etat pour l’année 2019.

Il y a une question qui a été posée également par un camarade du MPP sur…

(Murmures dans la salle)

Excusez-moi !

(Rires de l’assistance)

Par un honorable député,

(Rires et commentaires des députés)

Un honorable député, excusez-moi !

Un honorable député du MPP qui voulait savoir quand le gouvernement compte atteindre l’objectif zéro corvée d’eau, quand on sait que de nombreux forages réalisés sont négatifs ?

Je voudrais indiquer que le nombre élevé de forages négatifs est lié au fait que les villages reposent sur des formations hydrogéologiques du socle très peu fracturé où le sous-sol ne dispose pratiquement pas de nappe phréatique répondant aux critères de débit pour les forages. Pour ces villages, nous prévoyons l’approche adduction d’eau potable multiple villages (AEPMV) pour les raccorder aux réseaux de distribution d’eau. En tout état de cause, le ministère en charge de l’eau et de l’assainissement a bénéficié d’un financement de la Banque mondiale qui va nous aider à faire l’inventaire total de la nappe phréatique existante au Burkina Faso. Pour l’instant, nous ne savons pas ce que nous avons comme potentiel en nappe phréatique au Burkina Faso. Donc avec ce financement de la banque mondiale… je crois que c’est un financement de plus de 300 millions de dollars, le ministre n’est pas là ?

M. N. Ambroise OUEDRAOGO Ministre de l’assainissement et de l’eau

Cent cinquante milliards de francs CFA.

164

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Avec ces cent cinquante milliards de francs CFA, nous avons l’ambition de pouvoir faire cette étude systématique qui va nous donner une cartographie précise de la nappe d’eau phréatique existante au Burkina Faso. Cela nous évitera de faire des forages d’eau négatifs. On saura ce que nous avons exactement dans notre sous-sol. Même pour le fameux forage Christine… c’est Christine hein ?

(Commentaires des députés)

Pour le fameux forage Christine dont on parlait c’est le même problème. Le forage est là mais nous ignorons son potentiel. Personne ne connait la quantité d’eau qui est en-dessous. Est-ce que les quantités d’eau qui sont en-dessous permettent d’approvisionner les localités voisines en eau ou pas, nous ne savons pas. C’est pourquoi, il est important que nous sachions avec exactitude, que nous avons une cartographie précise de nos réserves souterraines en eau. Donc la Banque mondiale a accepté de nous financer ce travail qui va démarrer incessamment.

Le ministre Tahirou BARRY ! Préférez-vous ministre où vous préférez député ?

(Rires des députés)

Alors, mon frère Tahirou BARRY, non le ministre Tahirou BARRY a posé la question sur mon de discours sur la situation de la nation en 2017. J’avais indiqué que la réalisation du projet Ziga II sonnait la fin de la pénurie d’eau à Ouagadougou. Qu’en est-il de la situation de l’accès à l’eau dans les quartiers périphériques tels que Toudbwéogo et les autres villes du pays ?

Il me semble que dans mon exposé, j’avais carte à l’appui indiqué la source du problème. Je ne sais pas si vous étiez sorti en ce moment, mais la source du problème est très simple. Ouagadougou est maintenant approvisionné essentiellement par Ziga. Les tuyaux de grosses dimensions, de grosses sections qui alimentent la ville de Ouagadougou sont effectivement arrivés à Ouagadougou, mais il y a un gros château d’eau à l’entrée de Ouaga qui dispatche. Ensuite, il y a des bassins de rétention -ou bien comment vous appelez cela ?- des châteaux d’eau. Il faut des châteaux d’eau pour distribuer l’eau dans les différents quartiers. Or non seulement il faut des châteaux d’eau mais il faut également de grosses tuyauteries qui maillent toute la ville de Ouagadougou et ses environs en tout cas sur les réseaux ONEA pour pouvoir distribuer l’eau dans les quartiers et tous les foyers. 165

Le problème qui s’est posé c’est que certes l’eau de Ziga est bien arrivée à Ouagadougou mais ces infrastructures d’appoint que sont les châteaux d’eau et les réseaux de distribution interne à Ouagadougou ne sont pas encore achevés. Ils sont en cours de travaux de sorte que vous avez des problèmes sur la zone Nord de Ouagadougou et sur la zone Sud de Ouagadougou. Ce sont les deux zones où nous avons des problèmes. Les travaux sont en cours mais ne sont pas encore achevés. Donc nous sommes obligés d’utiliser des solutions palliatives pour l’instant. Quelles sont ces solutions palliatives ? J’ai fait le tour des zones périurbaines de Ouagadougou avec le ministre pour implanter des pompes à motricité humaine, des pompes à injection et également pour essayer, à défaut d’organiser du fait des nombreux problèmes, des approvisionnements à base de citernes.

Nous avons tenu des réunions avec le ministre, avec l’ONEA, on doit se rencontrer d’ailleurs demain à 8 heures pour faire le point de la situation. C’est cela l’idée. D’abord des pompes à motricité humaine, ensuite des pompes à injection mais pour ces derniers, il faut du matériel technique dont on ne disposait pas forcément et la dernière technique que nous utilisons c’est approvisionner les quartiers vraiment déficitaires avec des citernes d’eau. Ces quartiers avaient été identifiés. Je crois qu’il y a Bassinko et Yagma. C’était les deux, parce que je crois que pour le quartier Nagrin, le problème a été partiellement réglé. Mais voilà un peu la politique que nous menons. Mais c’est une politique transitoire. C’est vrai que Ziga va permettre de pourvoir aux besoins en eau potable de Ouagadougou jusqu’en 2030 mais il faut que les infrastructures d’appoint soient disponibles ; sinon cela cause un problème.

Il y a une question qui a été posée également cette fois-ci je crois que c’est un député de l’UPC : que fait le gouvernement pour réduire ou aligner l’iniquité du prix de l’eau potable entre le milieu urbain et le milieu rural ?

C’est une question importante, parce que souvent on a du mal à comprendre comment cela se fait que le prix du m3 d’eau en milieu urbain soit moins cher que le prix du m3 d’eau en milieu rural. Je ne sais pas qui avait posé la question mais c’est une question importante.

Les causes essentielles de la différence de prix sont les charges de la gestion des AEPS. Dans les zones rurales qui sont gérées par les AEPS, il y a des charges de gestion et ce sont ces charges de gestion qui font que le coût de revient du m3 d’eau est plus élevé dans les zones rurales qu’au niveau donc des villes. C’est un problème. Parce que c’est dans les zones rurales que nous devons faire plus d’efforts que dans les zones urbaines. Donc le ministre en est conscient. Nous avons décidé de mettre en place une commission pour travailler sur ce dossier afin de voir dans quelle mesure on peut trouver une solution à cela. Ce n’est pas normal 166 que nos parents qui sont dans les zones rurales payent l’eau plus chère que ceux qui sont en ville. Donc c’est un problème qui est réel. Des études ont été déjà faites, mais je ne vais pas m’avancer sur les tarifs. Des études ont été faites, des propositions de prix sont là, mais il faut qu’on regarde cela de prêt pour les valider avant de les communiquer. Mais c’est un problème réel.

Merci.

Au niveau de l’énergie, il y a un député qui a souhaité savoir l’état d’avancement des projets PPP éligibles par la loi 042 votée par l’Assemblée nationale.

Les projets concernés du ministère de l’énergie par les PPP sont : - le projet de la centrale thermique de 265 méga watts, qui a connu un processus de sélection a abouti à la sélection de trois entreprises. Les trois entreprises ont été reçues par la COMATEF pour entamer la phase de négociation ; - le barrage de Bagré aval 14 méga watts, le dossier Bagré aval a été retiré de la liste pour recherche de financement en vue de la réalisation d’une infrastructure propre à l’Etat et exploiter par la SONABEL ; - le projet de « pipeline carbure » Bolgatenga-Bingo a été sélectionné comme exemple de dossier à passer dans un processus connu par un consultant de la Banque mondiale ; - ensuite huit centrales solaires dans cette région de puissance cumulée de 100 méga watts. Les partenaires privés sont sélectionnés, les négociations sont engagées, les contrats sont en phase de finalisation pour la signature prochaine.

Voilà les projets en PPP dans le secteur de l’énergie sur lesquels nous travaillons. Le ministre et moi avons travaillé sur cela d’ailleurs hier, n’est-ce pas ? On a regardé cela en détails. Mais ce sont les PPP en BOT (Build operate and transfert). Ce ne sont pas des PPP avec préfinancement. Voilà un peu la différence qui est que ce sont les PPP qui sont sans incidence financière pour le gouvernement, qui n’augmentent pas l’endettement de l’Etat. Donc dans ce cas, nous pouvons y aller.

Bon, je vois que tout le monde commence à être fatigué, on va aller rapidement pour terminer.

Alors, on va au développement des infrastructures. C’est le PJRN qui a posé cette question : à quand le bitumage de la route Ouahigouya-Tougan et Ouahigouya-Titao-Djibo ? Je devrais être le premier à m’interroger ; c’est la route de Ouahigouya-Tougan. (Rires) bon je voudrais vous dire que le bitumage 167 de ces projets sont achevés. En ce qui concerne le tronçon Ouahigouya-Titao- Djibo, le financement est acquis c’est vrai, c’est le député… il est parti le député, en tout cas pour le tronçon Ouahigouya-Titao-Djibo, le financement est effectivement acquis et le processus de passation des marchés est en cours. Donc cela veut dire que bientôt, lorsque le marché sera attribué, on passera maintenant à la troisième phase de démarrage des travaux. Pour l’instant, nous sommes au niveau du processus de passation des marchés.

S’agissant du tronçon Ouahigouya-Tougan, les études sont terminées et une mission d’évaluation du fonds koweitien est prévue du 17 au 23 juin 2018 à Ouagadougou car c’est le fonds koweitien qui a accepté de financer cette voie Ouahigouya-Tougan. Donc on les attend du 17 au 23 juin. La BADEA et le fonds saoudien ont manifesté leur intérêt pour le financement complémentaire du projet.

Maintenant, il restera à faire le tronçon de 42 km qui va de Tougan jusqu’à la Vallée du Sourou, pour désenclaver la Vallée du Sourou.

A quand la fin des travaux de la route Dédougou-Tougan ? Vraisemblablement, les travaux de bitumage ont effectivement démarré et la fin probable des travaux est prévue pour le premier trimestre de 2019. Les travaux avancent très bien.

A quand le bitumage de la route Fada-Bogandé -Tarpako-Batié- Gaoua-Banfora-Sidéradougou-Frontière de la Côte d’Ivoire, route nationale 11 et Fada-Gayéri ?

Les études sont en cours et finalisation pour la route Batié-Gaoua-Banfora- Sidéradougou-frontière de la Côte d’Ivoire et les requêtes de financement pour les travaux ont été envoyées à la BID, à la JICA (l’organisme de coopération japonais) et à la BAD.

Pour le projet de la route Fada-Bogandé-Tarpako et Koundougou-Sanaba- Solenzo, il figure sur la liste des projets en PPP.

Il y a un honorable député du groupe Burkindlim qui a posé la question de savoir à quand l’aménagement de la piste Ouahigouya-Bane. A-t-elle été prise en compte dans le projet d’aménagement de 5 000 km de pistes rurales ?

La réponse c’est que les travaux de ce tronçon sont pris en compte dans le cadre de l’entretien courant du réseau en cours d’exécution.

168

A quand le bitumage de la route Tenkodogo-Ouarkaye-Frontière du Togo ? Les études de ce tronçon de route sont en cours, une requête a été adressée à la JICA pour le financement des travaux.

A quel niveau d’instruction se trouve les travaux de bitumage des tronçons des routes Sabou-Léo et Yako-Koudougou ?

La réponse c’est que les études ont été programmées pour 2019 pour Sabou- Léo et celle de Yako-Koudougou en cours de passation de même que celle de Wessa-Léo. La Banque mondiale a déjà manifesté un intérêt pour le tronçon Wessa-Léo. En attendant le bitumage de Yako-Koudougou, les travaux d’entretien sont en cours.

Alors, une question a été posée par un député du MPP sur le rôle du laboratoire national des bâtiments et des travaux publics (LNBTP) dans la réalisation des ouvrages de qualité.

La réponse c’est que le LNBTP est une société d’Etat qui est au cœur de la question de la qualité des ouvrages en bâtiments. Le LNBTP est l’œil et donc le laboratoire agréé par l’Etat chargé notamment des études, du contrôle technique, du contrôle de matériaux des projets d’infrastructures.

Il y a une question qui a été posée par un député du MPP sur la situation des travaux d’entretien périodique. La réponse c’est que les routes concernées sont les suivantes :

- la route n°15, Yako-Yaba, longue de 70 km, le taux d’exécution est de 92% ; - la route nationale n°11, Poura-Carrefour Fara, longue de 31,5 km le taux d’exécution est de 40% ; - la route nationale n°24, Dori-Sebba, longue de 90 km, les travaux sont achevés pour les terrassements. Les travaux des ouvrages sont à 60% réalisés ; - la route nationale n°7, Banfora-Frontière de la Côte d’Ivoire, longue de 70,5 km, les travaux sont à 95% réalisés et ils vont finir en fin avril. Je voyais d’ailleurs le ministre sur le chantier à la télévision l’autre jour ; - il faut noter que les travaux sur la route n°11, Poura-Carrefour-Fara et la route nationale n°24 ont connu des difficultés au cours de leur exécution ; ce qui justifie le taux actuel des travaux. Du reste, dans l’ensemble, les travaux s’achèveront avant la saison hivernale.

169

Alors quelle est la situation du projet de réalisation de l’aéroport de Donsin ? Et quelles sont les principales difficultés ?

C’est l’honorable Bissiri SIRIMA qui a posé cette question, je suppose qu’il est encore là, il est là, c’est un dossier important. C’est un dossier très structurant que la (MOD) la maîtrise d’ouvrage déléguée de Donsin a placé sous la supervision du Premier ministère. Ce qui se passe sur ce dossier c’est qu’il y a eu plusieurs péripéties.

Dans un premier temps, lorsque le gouvernement burkinabè avait décidé de construire l’aéroport de Donsin, on avait intégré dans le périmètre de l’aéroport de Donsin, l’aéroport de Ouagadougou. On voulait donc que l’opérateur industriel qui allait prendre la gestion de l’aéroport intègre dans son périmètre l’aéroport de Ouagadougou ; ce qui allait lui permettre déjà de générer du cash et de gérer, etc. Mais je peux me tromper ; je parle sous le contrôle de ceux qui étaient là avant moi, sous la pression sociale des syndicats, l’aéroport de Ouagadougou a été sorti du périmètre de l’aéroport de Donsin. Les syndicats avaient en effet peur que la reprise par un opérateur industriel ne se traduise par des licenciements, de sorte que finalement, l’aéroport de Ouagadougou a été sorti du projet de Donsin. Et le projet de Donsin a poursuivi son chemin.

Alors lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités, nous avons essayé de gérer le dossier proprement, de manière à ce qu’on aille vite. Qu’est-ce qui s’est passé ? Je me suis rendu compte qu’il y avait un marché qui avait été attribué à une entreprise selon les critères du moins disant. C’est une entreprise portugaise, pour l’exécution des voies d’accès. Moins disant mais elle n’avait pas les moyens. Finalement, la maison mère est tombée en faillite au Portugal de sorte que la maîtrise d’ouvrage de Donsin était obligée de prendre la gestion -puisqu’elle avait déjà touché les avances-, en régie jusqu’à ce que nous sommes arrivés quasiment à la fin aujourd’hui. Je crois que c’est en fin mars que nous sommes quasiment arrivés à la fin de l’exécution des voies d’accès. Le DG de la MOAD est là, je pense non ? Il est là si je me trompe vous me corrigez ! C’est bien cela. En fin mai…

Maintenant là où il reste un gros chantier à réaliser, ce sont les pistes. L’une des plus grosses parties du marché reste l’exécution des pistes d’atterrissage et l’infrastructure aéroportuaire.

Pour les pistes d’atterrissage, je pense que nous attendons les avis de non objection des bailleurs de fonds. La plupart ont déjà donné leur réponse sauf deux dont le principal, la BID. C’est bien cela ? Nous attendons incessamment l’avis de non objection de la BID pour lancer les appels d’offres pour l’exécution des pistes d’atterrissage sur Donsin. Mais il y a un problème plus complexe, c’est la 170 société d’économie mixte puisque le modèle économique qui a été retenu, c’est de dire qu’il faut trouver un opérateur industriel qui va venir gérer l’aéroport avec nous.

Comme les Sénégalais l’ont fait d’ailleurs avec le nouvel aéroport de Dakar, il faut trouver un opérateur industriel qui a un savoir-faire, qui a les moyens de pouvoir prendre la gestion en main et qui va participer à la société d’économie mixte aux cotés de l’Etat et nous sommes dans cette phase. Vous trouvez dans le monde un opérateur industriel suffisamment sérieux qui a les moyens financiers, qui a l’expérience, qui a les moyens techniques pour accompagner l’Etat dans la construction des infrastructures aéroportuaires telles que l’aérogare, les infrastructures d’appoint et qui va nous aider à exploiter l’aéroport pendant quelques années, le temps que… C’est bien cela la question. Nous en sommes à ce niveau. Nous sommes à la recherche de cet opérateur industriel ; on n’en a pas encore trouvé. Plusieurs s’étaient manifestés, mais les conditions qu’ils ont posées, nous semblaient contraires aux intérêts de l’Etat.

Nous venons quasiment de finir les négociations avec une grande compagnie internationale qui était venue nous voir mais comme ils savent que nous sommes en position de faiblesse, ils veulent nous imposer des conditions inacceptables, au regard de nos intérêts nationaux. Donc nous avons coupé les négociations. Voilà où nous en sommes pour l’instant. Mais nous avons bon espoir que nous trouverons finalement un opérateur qui pourra nous accompagner, parce que si nous acceptons les conditions qu’ils nous posent… l’axe par rapport auquel j’apprécie toutes ces questions c’est l’intérêt national. Quand un dossier arrive à mon niveau, si ce n’est pas cohérent avec les intérêts du pays, je le rejette quelques soient les conditions qui nous sont proposées. C’est comme ça que nous n’avons pas accepté cette offre.

Nous allons chercher notre offre et nous pensons que nous allons en trouver ; DG c’est bien cela le problème n’est-ce pas ? Très bien. Donc le dossier est dans une phase où on est bien avancé pour les voies d’accès, les dossiers d’offres, les pistes. Nous attendons des avis de non objection mais on est un peu bloqué sur la question de l’opérateur industriel qui va nous accompagner. Mais, je pense que nous avons des idées, nous allons trouver des partenaires qui vont nous accompagner.

Alors, est-ce que j’ai oublié une question ?

(Un intervenant parle des boutiques témoins)

Les boutiques témoins ? J’arrive, il y en a ici. Agriculture : boutiques témoins. 171

Alors il y a un parlementaire du CDP qui a dit que les boutiques témoins de la SONAGESS sont vides. Quelle stratégie compte donc adopter le gouvernement pour remédier à cette situation inacceptable ? A quand l’effectivité de la mise à disposition des produits SONAGESS dans les communes ?

La réponse du gouvernement c’est de dire que les boutiques témoins ont été rebaptisées point de vente de céréales aux personnes vulnérables pour mieux cadrer avec la vision que le gouvernement a assigné à cette opération.

A ce jour, sur les 250 points de vente prévus, 127 soit plus de 50% sont déjà approvisionnés. C’est une couverture progressive. Vous savez qu’on avait à l’époque 127 points de ventes (boutiques témoins) mais dans le plan global de réponse du gouvernement à la crise céréalière qui se dessine, on a immédiatement décidé d’augmenter le nombre de boutiques témoins de 127 à 250.

Les approvisionnements seront plus accrus pendant la période de soudure à savoir de juin à octobre. Mais au-delà des points de vente gérés par la SONAGESS, le Conseil des ministres a adopté un plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables en sa séance du 07 mars 2018. Il y a de cela quelques semaines qui comporte un large éventail de mesures pour faire face à la situation actuelle. Il s’agit entre autres :

- de soutenir une forte production de campagne sèche ; - de dérouler un large programme de « cash for work » et de « cash inconditionnal » ; - la distribution de sous-produits agro-industriels pour le bétail et les soutiens aux populations vulnérables avec les animaux et les distributions gratuits des vivres.

L’ensemble de ces mesures est estimé à soixante-huit milliards 68 000 000 000) de francs CFA et se déroule déjà. Je pense que j’avais abordé ce point dans mon exposé sur la situation donc de la nation. C’est un complément de réponse en réalité.

Il y a une question qui avait été posée par un député du groupe parlementaire Burkindlim sur la compétitivité des produits nationaux face aux produits extérieurs. Qu’attend le gouvernement pour prendre des mesures pour protéger les produits agricoles face aux marchés extérieurs ?

172

C’est vrai, c’est une bonne idée mais il ne faut pas perdre de vue que nous travaillons maintenant dans des ensembles où les règles du commerce mondial sont difficilement transgressables. Au niveau de l’organisation mondiale du commerce (OMC), on ne peut pas se déroger à certains principes.

Au niveau de l’UEMOA également, il y a des règles qui régissent la liberté d’installation de commerce, etc. Alors si nous, nous commençons donc à prendre des mesures qui, clairement favorisent l’entreprise ou nos produits on pourrait s’exposer à des mesures de rétorsion ou à des sanctions de la part des organisations auxquelles nous participons comme l’OMC ou la CEDEAO et l’UEMOA. Je pense que ce sont des choses que… nous pouvons prendre d’autres mesures.

S’agissant par exemple de la production du riz celui que nous avons produit chez nous ici est sous utilisé. Le Burkinabè préfère consommer le riz qui vient d’Asie qui est de bonne qualité et qui souvent, apparemment est plus compétitif que notre riz.

Mais au niveau du gouvernement, nous avons pris des mesures très simples. Nous avons simplement décidé que les maisons pénitentiaires, l’armée, la police, les cantines scolaires allaient s’approvisionner prioritairement vers la production nationale et c’est ce que nous avons fait. Dès que nous avons mis en œuvre ces mesures il n’y avait plus de stock de riz local, tout était fini.

Maintenant, si la production locale ne suffit pas, les gens choisissent d’importer. Il n’est pas normal que nous produisions du riz et que les gens continuent d’importer et à négliger le riz local. On peut utiliser ce type de méthode, mais on ne peut pas prendre des décisions pour interdire. C’est donc ce type de méthode que nous utilisons. C’est la même chose pour le « Faso dan fani. ». Lors de la fête des femmes, le 08 mars qu’est-ce que nous avons fait ?

(Rires de l’assistance) Lors donc de la fête du 8 mars il y a eu un problème puisqu’il y avait des quantités de pagnes tissés avec les motifs que nous souhaitons qui avaient été importés de l’extérieur alors qu’il y avait également des productions locales faites à base de tissage. Ce que nous avons fait, nous avons pris des mesures internes. Je ne veux pas aller dans les détails qui ont permis de faire en sorte que la production locale soit totalement écoulée et que nos productrices locales ne perdent pas.

Maintenant, pour celles qui sont allées produire des pagnes à l’extérieur, je ne sais pas comment elles ont fait. Elles ont dû vendre également mais en tout cas, nous avons pris des mesures pour protéger la production locale, mais je ne veux pas entrer dans les détails. C’est ce genre de mesures que nous pouvons prendre. 173

A quand la dotation substantielle du fonds de développement culturel et touristique ? Je regarde à ma droite ; je suis sûr que c’est l’honorable Tahirou BARRY qui a posé cette question. Oui c’est bien vous.

Alors le gouvernement a mis en place le fonds de développement culturel et touristique le 08 août 2016 pour apporter une réponse structurelle au financement du sous-secteur de la culture et du tourisme. Il contribue à la transformation structurelle de l’économie nationale.

En 2017, la dotation de ce fonds était de cinq cent millions (500 000 000) de francs CFA. Ce qui a permis de financer 39 projets culturels et touristiques structurants.

En 2018, le gouvernement a procédé au relèvement de cette dotation qui est passée à un milliard (1 000 000 000) francs CFA. Malgré cette augmentation, le gouvernement est conscient du besoin de financement important de ce sous- secteur. C’est pourquoi, en plus de ses ressources propres, il compte accroître et diversifier les ressources du fonds à travers des partenariats qui sont en cours de formulation ou d’identification. Il s’agit du programme culturel avec la « World Brussel », la coopération Suisse et l’Union européenne qui prévoient d’injecter cette année déjà plusieurs millions pour soutenir les opérateurs du secteur. Honorable cela vous va ou pas ?

(Rires des députés)

Bon, la deuxième question que vous avez posée était de connaitre la suite de la relance du secteur du tourisme. C’est vrai, il y a une continuité au niveau de la politique qui a été mise en œuvre. C’est la politique du gouvernement. Il y a une continuité, les mesures qui avaient été prises pour soutenir le tourisme, seront poursuivies, seront amplifiées par votre successeur qui est d’ailleurs là, le ministre SANGO, c’est bien cela ? C’est la même politique, c’est la politique du gouvernement.

(Rires et commentaires des députés)

La troisième question qui a été posée par l’honorable BARRY est la suivante : quelles sont les mesures qui sont prises pour sauvegarder les principaux sites touristiques du Burkina Faso ?

Je sais votre attachement personnel au site de Loropéni, je sais votre attachement personnel également à d’autres sites mais je sais également que le ministre SANGO va en tout cas, non seulement poursuivre ce travail, mais il va également l’amplifier vers d’autres sites, parce que le Burkina Faso a un 174 patrimoine culturel très riche, un patrimoine touristique très riche. Sous votre impulsion et sous l’impulsion de SANGO, j’ai découvert toute la richesse de notre patrimoine touristique. Je pense que le gouvernement va apporter tout son soutien au développement de ce secteur qui est méconnu. Quand je regarde des pays comme le Maroc qui ont à peu près cinq millions de touristes par an la Tunisie, avec huit millions de touristes par an. Je ne parle pas de l’Egypte sans compter même le Sénégal qui se retrouve avec à peu près trois cent cinquante mille ou quatre cent mille touristes par an. Pendant ce temps, nous, nous avons un patrimoine touristique riche mais qui est inexploité. Donc ce que vous avez fait et qui est poursuivi et amplifié par le ministre SANGO, je pense que le gouvernement va le soutenir.

Quelles sont les mesures prises pour sauvegarder les principaux sites touristiques ? Nous allons le faire. Donc je ne vais pas entrer dans les détails. C’est un peu technique. Cela va ennuyer les honorables députés mais en tout cas sachez qu’il y a une continuité de la politique et chaque fois que vous aurez des idées, chaque fois que nous sommes là ou que le ministre SANGO est là, n’hésitez pas à nous les faire parvenir. Nous sommes preneurs.

(Rires et applaudissements des députés)

Au niveau des ressources animales, le groupe parlementaire Burkindlim a posé une question. La question c’est de savoir pourquoi les aliments pour bétails ont été distribués avec retard ? C’est bien cela monsieur le ministre ? Bon, ce n’est pas la peine que je lise, je vais expliquer ce qui s’est passé.

C’est très simple. Au mois d’avril-mai, lorsque je me suis rendu compte que le taux d’exécution du budget d’investissement de l’Etat au titre de l’année 2017 était très faible, j’ai demandé au Chef de l’Etat, de me donner le pouvoir de passer des marchés par les procédures accélérées. C’est la même chose que nous avons utilisé également pour les marchés en PPP et le Chef d’Etat nous a donné l’autorisation de le faire. Le parlement nous a donné l’autorisation de passer les PPP en mode accéléré. L’objectif c’était de faire passer le taux d’investissement du budget de moins de 20% à un niveau qui atteigne les 100%. Puisque l’an passé nous avions un budget d’investissement qui tournait autour de mille deux cent milliards. On voulait injecter mille deux cent milliards dans l’économie nationale, mais je me suis rendu compte au mois d’avril qu’on n’était même pas à 15% d’injection à cause de nos procédures, à cause des grèves au niveau donc du SYNAFID, du trésor et des impôts. Toute l’administration était paralysée. Il fallait donc des mesures exceptionnelles, sinon l’ambition qu’on avait d’injecter mille deux cent milliards d’investissement de l’économie on ne pourrait pas le faire.

175

C’est pourquoi, j’ai estimé qu’il fallait que je prenne mes responsabilités pour demander des mesures exceptionnelles pour les PPP et pour certains marchés sensibles, nous avons eu ces accords. C’est comme cela que le gouvernement a passé certains marchés par des procédures rapides. Et les marchés qui concernent les aliments pour le bétail y figuraient. Alors ce qui s’est passé c’est que lorsque nous passons des marchés, l’ASCE/LC vient faire ses contrôles.

Lorsqu’ils sont venus faire les contrôles, ils ont estimé qu’il y avait des ambiguïtés sur un marché, parce qu’ils ont interprété… qu’est-ce qui s’est passé ? C’est qu’ils ont dit que le secteur de l’élevage n’était pas explicitement mentionné dans le décret. J’ai dit que le terme agriculture signifie agriculture et élevage. Ils ont dit que ce n’est pas la même chose. Alors, on est resté dans des discussions où on soupçonnait le ministre d’avoir fait quelque chose alors que c’est moi-même. Le ministre est venu avec tous ces dossiers, des centaines dans mon bureau, avec ces agents, on s’est assis, on a pris les dossiers point par point, on a pointé les dossiers des agents, l’état civil, la régularité des marchés qu’ils ont passés depuis 10 ans… est-ce que quelqu’un a passé un marché qui n’a pas pu être exécuté, avant de choisir la liste des entreprises qui étaient habilitées à soumissionner. Mais malgré cela l’ASCE/LC a fait son travail. Ils ont estimé qu’il y avait un problème d’interprétation de texte. Ils ont estimé que le ministre avait induit le conseil en erreur.

Je suis allé voir le Secrétaire général de l’ASCE/LC, je lui ai dit : « Monsieur le Président de l’ASCE/LC c’est très grave ce que vous dites. Comment voulez-vous que le ministre induise tout le Conseil des ministres en erreur ? Regardez la décision qui a été publiée au niveau du Journal officiel de la république, vous verrez que dans cette décision il est bien mentionné que c’est une décision du Conseil des ministres ; en ce moment, il faut arrêter tout le Conseil des ministres. La discussion a été menée en Conseil. Nous avons estimé unanimement que l’agriculture et l’élevage sont tous la même chose et il y avait un besoin urgent d’aliments pour le bétail. C’est pourquoi nous avons laissé passer ».

Mais l’ASCE/LC fait aussi son travail. Donc on a travaillé ensemble, ils ont envoyé leurs enquêteurs qui ont ensuite envoyé la gendarmerie faire des enquêtes. Mais nous avons eu la chance d’ailleurs, puisque les aliments pour bétail ont été livrés, positionnés dans les provinces pour être vendus aux éleveurs. Il y avait aussi les pluies de mangues qui menaçaient ; il y a eu même une ou deux pluies qui sont tombées et on risquait de perdre plusieurs milliards de marchandises comme cela. En tout cas, c’était plus d’un milliard de marchandises.

176

Bon, finalement on est arrivé à trouver un compromis, ils ont fait leurs enquêtes, ils ont écrit, le ministre a exigé que l’ASCE/LC écrive une lettre officielle lui donnant l’autorisation de distribuer les aliments. C’est après avoir reçu cette lettre explicite, qu’il a procédé à la distribution des aliments. Mais si on ne l’avait pas fait, dès que les premières pluies allaient tomber on perdait tout cet aliment. C’est vrai, c’est deux milliards, mais grâce à Dieu on n’a pas tout perdu. On n’a pas perdu beaucoup, parce que la pluie de mangues qui est tombée au mois de…, il y a eu une grande pluie des mangues qui est tombée, c’est cela mais ce n’est pas la faute de quelqu’un. Chacun fait son travail. L’ASCE/LC fait son travail nous aussi on fait le nôtre.

(Murmures et rires des députés)

Telles sont les réponses à la question du député Michel BADIARRA. Voilà toute l’information ; c’est un dossier que j’ai suivi moi-même de près. Donc il n’y a pas de difficultés.

Quelles sont les raisons de la baisse de la production du coton au titre de la campagne, c’est un député du CDP, je ne sais pas c’est qui ? C’est vous ? Ok.

Les raisons sont multiples madame ; on a, suite à l’abandon du coton transgénique de MONSANTO, décidé de revenir dans le coton conventionnel. La première année, nous avons eu une bonne production. L’année dernière on est reparti encore avec le coton conventionnel et la saison a démarré très précocement et malheureusement, il y a eu trois problèmes :

- les poches de sécheresse ; - les attaques de chenilles légionnaires; - le troisième problème, qu’est-ce que c’était comme problème ? Monsieur le ministre, le troisième problème c’est quoi ?

-Interventions croisées-

Les chenilles légendaires ?

M. Jacob OUEDRAOGO Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques

Les oiseaux granivores.

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M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Les oiseaux granivores. Voilà, c’est cela. Merci.

Trois problèmes : - les oiseaux granivores, - les chenilles légionnaires, - et les poches de sécheresse.

Finalement, contrairement à nos anticipations, on pensait avoir une année de corps au niveau du coton, la production n’a pas été au niveau de nos espérances. Et finalement, cela a entraîné donc un déficit global dans la filière. Nous sommes en train de gérer ce déficit global au niveau du gouvernement avec tous les acteurs impliqués que sont les producteurs, la SOFITEX, etc. C’est un dossier lourd et important, mais nous travaillons là-dessus avec toutes les parties concernées.

Donc voilà un peu… est-ce que cela vous convient madame ? Mais soyez sûre que c’est un dossier que je suis de très près avec toutes les parties concernées.

Quelles sont les raisons qui ont prévalues au choix de Ouagadougou pour abriter l’unité de transformation intégrée du coton (AIK) ?

Vraiment, cette histoire, si je vous raconte comment cela a commencé, vous ne me croirez pas.

-Rires et commentaires de l’assistance-

Une délégation du Burkina Faso est allée en visite officielle en Ethiopie. Ils ont visité des industries qui existaient, ils ont vu que le coton éthiopien était exploité par des usines Turques mais avec du matériel allemand. Le coton rentre dans l’usine et est transformé par cycle à haute intensité de main d’œuvre. Il y a beaucoup de femmes qui travaillent dedans. Et à la fin du cycle, ils fabriquent des tee-shirts, des maillots de corps, des pyjamas qui sont exportés dans les plus grands magasins d’Europe. Comment s’appellent ces magasins ? J’oublie les noms des grands magasins à la mode, les décathlons, etc. Ce sont des produits qui sont faits pour exportation et cela rapporte beaucoup de devises. Très peu de devises pour la consommation locale mais beaucoup pour l’exportation. C’est un concept pour exportation qui marche beaucoup en Ethiopie.

178

Donc c’est normal que nous essayions nous qui sommes les premiers producteurs de coton en Afrique, de voir comment on pourrait transformer ici aussi une partie de notre coton à travers ce processus. Ils sont venus chez nous faire une étude qui a montré que le meilleur endroit pour installer l’usine était Ouagadougou. Pourquoi ?

Parce que comme c’est destiné à l’exportation, il faut que l’aéroport soit proche. Si vous allez l’installer ailleurs vous augmentez les coûts de production. Il faut également que l’énergie et la haute tension soient proches. Je ne suis pas rentré dans le fond du dossier, mais c’est ce que j’ai vu. Donc, l’opérateur industriel qui est venu a dit qu’il préfère installer son usine à Ouagadougou. Cela n’a rien à voir avec les engagements que le gouvernement avait pris pour relancer l’usine de coton à Koudougou. C’est deux projets complètement différents. C’est vrai que lors de la campagne, on s’était engagé à faire quelque chose dans le textile à Koudougou, mais cela n’a rien à voir avec ce projet. C’est deux projets différents.

Alors quand la délégation turque est venue dans mon bureau, ils ont après donné une interview et puis les gens ont dit : « ah, ça y est le gouvernement est en train de créer une usine de textile à Ouagadougou alors que l’engagement c’était de monter cette usine à Koudougou ». C’est deux projets complètement différents. Ce sont des étrangers qui viennent pour s’installer ici et ils ont leur modèle. Est- ce que nous, on peut s’insérer dans leur modèle ? Si nous on veut changer leur modèle, ils vont partir.

(Un intervenant hors micro)

Attention ! Ils ont proposé au gouvernement d’être actionnaire mais est-ce qu’on a accepté ?

(Intervenant hors micro)

Non, attention ! Qui vous a dit cela ? Moi je suis Premier ministre par la grâce de Dieu. (Rires des députés)

Qui vous a dit qu’on a signé ?

(Intervenant hors micro)

On n’a rien signé du tout. Tout cela ce sont des théories, ce sont des papiers, rien n’est signé.

179

Donc, les gens se lèvent à Koudougou et commencent à manifester, ils vont séquestrer le gouverneur, ils brûlent la ville pour rien.

(Brouhahas dans la salle)

C’est deux projets complètement différents. Rien n’empêche que ce projet turc… il peut très bien fonctionner mais cela ne dédouane pas le gouvernement de l’engagement que nous avons pris de construire notre usine de textile à Koudougou. Cela ne dédouane pas du tout. Mais les gens n’ont rien compris, et ont commencé à faire du bruit et à casser la ville. Je me suis demandé si les gens faisaient des photos au Premier ministère ?

(Le député Yahaya ZOUNGRANA intervenant hors micro)

(Brouhaha dans la salle et commentaires des députés)

Le Président

S’il vous plaît ! Monsieur le député Yahaya ZOUNGRANA, ce n’est pas vous qui avez posé des questions, laissez le Premier ministre apporter des réponses s’il vous plaît.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Qu’est-ce qui est fait par le gouvernement pour la valorisation des zones industrielles ? C’est la question qui a été posée par un député du groupe parlementaire de l’UPC. Je ne sais pas, c’est quel député ? Ah ! C’est mon frère ZERBO.

(Rires)

Non, sérieusement il y en a qui disent que le gouvernement a promis de relancer l’activité industrielle à Bobo-Dioulasso dans les régions des Hauts- Bassins et des Cascades, mais il ne fait rien pour cela. Je suis allé moi-même, à Bobo-Dioulasso et à Banfora, visiter l’ensemble des unités industrielles. Je peux vous assurer d’une chose, ce qui est au cœur de la vision du Président du Faso et de la politique du gouvernement et que je partage c’est que le Burkina Faso ne pourra pas se développer sans passer par le secteur de l’industrie. Il faut que les bases de l’industrialisation du Burkina Faso partent des produits agricoles et des produits de bétails et de la viande. C’est par là que l’industrialisation du Burkina Faso va commencer. Cela suppose qu’on modernise d’abord l’agriculture et l’élevage et qu’ensuite on crée des chaînes des valeurs autour de cela. 180

C’est pourquoi, toutes ces productions, que ce soit le sésame, l’anacarde, la tomate, les oignons, les haricots verts, tous ces produits sont des produits auxquels nous sommes extrêmement intéressés. Le Président du Faso et moi sommes convaincus que l’industrialisation de notre pays partira de là et nous sommes déterminés à pouvoir le faire.

Les ministères qui sont en charge de cela, -bien entendu le ministère de l’économie et le ministère du commerce s’en chargent. Alors nous sommes déterminés à rechercher toutes les niches possibles et à les développer.

Le nouveau ministre en charge du commerce a commencé à s’intéresser à la STEFEL avec qui j’ai une réunion dans quelques jours. Tous les acteurs de la STEFEL vont venir. Nous allons également réunir ceux qui sont intéressés sur le dossier BRAFASO. Nous sommes en train de voir comment relancer toutes ces industries mais au-delà, le centre de la vision du Président et de son programme économique, c’est d’abord la transformation industrielle de nos produits locaux, les produits agricoles (la viande, le bétail…), si nous réussissons à faire cela, nous aurons posé les bases de l’industrialisation de notre pays. Et toute la réflexion du ministère de l’économie et du commerce tourne autour de cette problématique de la transformation structurelle de l’économie nationale.

Aujourd’hui, l’agriculture fait à peu près 30% de la richesse nationale en termes de PIB et l’industrie à peu près 20%. Il faut faire en sorte que la part de l’industrie monte rapidement dans la contribution à la richesse nationale. De 20% qu’on monte autour de 30 à 35%, parce que le secteur tertiaire, le commerce fait déjà 50%, 30% pour l’agriculture et 20% pour l’industrie. Dans le souci de la transformation structurelle de l’industrie, nous voulons faire en sorte que la part du secteur de l’industrie monte de 20% pour atteindre peut-être 50% demain.

Mais il faut, pour cela également, que l’agriculture monte en puissance à travers la production, à travers la qualité de la production, à travers le respect des normes de production et la transformation. C’est ça la vision. Quand on parle de transformation structurelle, c’est ça qui est au cœur de la vision.

Alors, c’est pour dire que quand on nous reproche de ne pas faire ceci, de ne pas faire cela pour l’industrie, j’ai mal. Parce que quand vous êtes convaincu de quelque chose à laquelle vous pensez matin, midi et soir et qu’on vient vous demander pourquoi vous ne faites pas cela j’ai mal car ce n’est pas juste. Nous y pensons matin, midi, soir et c’est ce que nous allons faire. Mais ce n’est pas simple. BRAFASO c’est bien, mais c’est pour fabriquer de la bière. Je ne dis pas que ce n’est pas mauvais, je ne dis pas que c’est mauvais…

-Rires de l’assistance- 181

Mais, je veux dire qu’il y a des choses plus structurantes à faire à Bagré, et dans la vallée du Sourou. Il y a des investissements plus structurants dans la région de Samandéni à faire. Quand vous allez aujourd’hui encore à la SOSUCO, vous vous rendez compte du potentiel dans la région des Cascades. Quand vous regardez la minoterie là-bas, il y a tellement de richesses. Mais tout cela procède de cette vision de transformation structurelle de l’économie à partir de nos produits agricoles.

Donc, quand on demande ce qui est fait par le gouvernement pour la viabilisation des zones industrielles cela me gêne. La question est légitime, mais ce n’est pas à moi qu’il faut poser une question comme cela. C’est vrai. Parce que matin, midi et soir c’est à cela que je pense et nous travaillons autour de cela. De toute façon, on se donne des idées. C’est toujours une bonne chose. Mais en tous les cas, le Président du Faso et le gouvernement tout entier sont mobilisés autour de cela.

Produire, développer et moderniser l’agriculture. Il y a des députés parmi nous qui ont des champs, des tracteurs et qui travaillent dans l’agriculture. J’en suis fier et tellement content… parce que c’est à partir de là, que le Burkina va se développer. Quand on va commencer à laisser la daba et à utiliser des tracteurs, des engrais, des semences améliorées pour augmenter la productivité… quand les jeunes vont accepter laisser tomber les bureaux pour aller s’installer dans les exploitations modernes, faire de l’élevage et de la production agricole, c’est en ce moment que le Burkina Faso va commencer à se développer.

Qu’on transforme ces produits, qu’on les exporte, c’est là que le pays sera riche. C’est comme cela qu’on va commencer à se développer. On ne va pas se développer autrement. Donc c’est une bonne question. Mais sachez que nous allons nous tenir la main pour se donner des idées et essayer de trouver des solutions à tous ces problèmes. Le gouvernement est déterminé à développer l’industrie. C’est ce que j’appelle le pilotage de l’économie. C’est ce que nous essayons de faire, il faut que l’économie nationale soit tournée autour de cette problématique de création de richesse, du développement de l’agriculture, de l’élevage, de transformation et de la création de chaînes de valeurs.

Le Président

Monsieur le Premier ministre, Vous avez une montre avec vous ?

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M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Pardonnez-moi ! Je suis un peu passionné de ces questions.

Le Président

Vous avez une montre avec vous ? Il est 22 heures.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Excusez-moi !

(Rires de l’assistance)

Sur les entreprises en difficultés à Bobo-Dioulasso, je suis allé visiter « WINNER ». Les ouvriers de « WINNER » m’ont accueilli avec des applaudissements, mais il était difficile de sauver « WINNER ».

Je suis allé visiter également la « SAP Olympic », quand j’ai vu les stocks de produits de « SAP Olympic » entassés cela me fait pitié, parce que simplement aujourd’hui, la fraude est telle qu’ils n’arrivent pas à vendre leurs produits. Donc, il faut absolument qu’on arrive à mettre en place un système qui protège le marché et qui empêche les produits frauduleux de faire la concurrence aux produits industriels du pays.

Nous sommes allés visiter FILSAT. C’est un joyau, parce qu’ils exploitent à peu près 5000 tonnes de coton sur les 700 000 tonnes que nous produisons. Mais il en faudrait plus, ils font de la filerie, mais il en faut beaucoup plus pour que le pays puisse exporter. Mais ce sont des usines de ce type qu’il nous faut.

Quand je suis entré dans l’usine d’anacardes, alors là vraiment j’ai été émerveillé. Combien de millions coûte le sac sous vide d’anacardes de 50 kilos ? Je ne sais plus. Qui était avec moi ce jour ? Des millions, c’est beaucoup d’argent et c’est exporté directement aux Etats-Unis et en Europe. Cela répond aux normes de productions européennes et américaines. Cette filière engrange beaucoup d’argent, et c’est une industrie à haute intensité de main d’œuvre.

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Quand je vois qu’aujourd’hui la Côte d’Ivoire qui a 800 000 tonnes de production et que nous, nous sommes seulement qu’à 80 000 tonnes alors qu’ils sont venus prendre les implants chez nous. Il y a clairement un manque de volonté politique. C’est l’expression d’un manque de volonté politique et de vision. Nous sommes en train de régler le problème.

Donc, à Bobo-Dioulasso comme à Ouagadougou, nous ferons tout ce que nous pourrons, mon gouvernement fera tout ce qu’il peut pour sauver les industries qu’on peut sauver. Mais on ne peut sauver des entreprises qui ne sont pas viables. Mais on fera tout ce qu’on peut. On ne va pas demander aussi à l’Etat de subventionner à perte des industries. Mais en tout cas, on fera tout ce qu’on pourra.

S’agissant du classement de « Doing business », c’est vrai lorsque le Président du Faso m’a fait l’honneur de me nommer Premier ministre, je lui avais dit que la première chose à faire c’est de faire en sorte que le Burkina Faso fasse partie du « Top Ten », des dix meilleurs du classement « Doing business » de l’année suivante. Malheureusement, j’avoue que je n’ai pas pu le faire pour des raisons bien simples. Je ne vais pas rentrer dans les détails, c’est compliqué à gérer.

Maintenant, nous avons mis en place un dispositif institutionnel qui comprend le ministère en charge du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, les autres ministères concernés et le comité de pilotage est géré par le Premier ministre lui-même. Nous avons mis en place une matrice de réformes. Il s’agit de toutes les réformes que nous devons mettre en œuvre notamment le délai d’adduction à l’électricité et à l’eau, les délais d’obtention d’un permis de construire etc… Tout cela compte dans l’environnement des affaires.

Donc ce sont des réformes que nous devons entreprendre et malheureusement cette année, cela va être un peu tard, parce qu’à partir de fin avril, ils arrêtent le système de notation. Je crois que c’est bien à partir de fin avril. Donc cela va être un peu compliqué. Notre note de l’année 2018 ne sera pas bonne. Mais si Dieu nous donne longue vie, on a mis en place ce comité qui a commencé à travailler il y a un mois. J’espère que l’année prochaine on aura de meilleurs résultats sur le classement « Doing bussness » de la Banque mondiale.

Bon, je pense que c’est l’essentiel des questions qui m’étaient posées.

(Un intervenant hors micro)

184

Sur le Code électoral ? Alors pour le budget de l’éducation, j’ai compris que vous souhaitiez que le budget de l’éducation passe de 20% à 35%. Je sais que le Sénégal l’a fait parce que le Président WADE, quand il est arrivé au pouvoir en 2000, il a fait porter la part du budget de l’éducation à 35%. Mais qu’est-ce qu’il a fait ? Il a essentiellement augmenté les salaires des enseignants. J’ai des amis qui enseignaient à l’Université de Dakar et qui ont vu leur salaire triplé. Donc est-ce que vous voulez qu’on augmente le budget de l’éducation pour tripler les salaires des enseignants ?

Intervenant

Des investissements.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Ah voilà ! Il y a une nuance que vous introduisez. Parce que si on dit comme cela d’augmenter le budget de l’éducation nationale sans dire ce qu’il faut faire avec, on peut augmenter le budget mais cela ira dans les salaires. Je vous dis qu’au Sénégal cela a été fait quand le Président WADE est arrivé aux affaires. Il a fait passer le budget de l’éducation nationale de 20% à 35% et a triplé le salaire des enseignants. J’ai mes amis qui enseignaient là-bas. Moi-même j’avais la chance de donner les cours à l’Université à mes temps perdus. Je voyais combien ils touchaient. Deuxièmement, j’ai vu qu’il a attribué des bourses à tous les étudiants sénégalais qui ont le BAC (une bourse, une demie-bourse ou un tiers de bourse ou un quart de bourse), ils avaient tous quelque chose.

Finalement, je me suis rendu compte que cela a augmenté les frais de fonctionnement de l’Etat, les déficits budgétaires mais les résultats qui étaient escomptés n’ont pas été atteints. Parce que la qualité de l’enseignement de l’Université de Dakar ne s’en est pas améliorée. Non ! Les grèves ont continué à se poursuivre à l’université, qui a continué à être paralysée. Dès qu’il y a un jour de retard dans le paiement des bourses ce sont des grèves.

-Rires de l’assistance-

C’est comme cela. C’est pour dire que c’est une bonne idée mais ce n’est pas une fin en soi. Il faut que cela soit entouré de mesures bien précises. Voilà nous avons des investissements à faire à Ouaga II, dans les universités régionales, etc. les infrastructures, les laboratoires, les équipements, etc. Cela coûte tant en ce moment… on ajuste le budget en fonction de cela mais si on décrète de manière mécanique de donner 30% du budget à l’éducation nationale sans dire ce qu’on 185 va faire avec, cela va se retrouver dans les salaires et ce n’est pas certainement la meilleure chose, ou dans les bourses, voyez-vous ce que je veux dire ?

Je suis d’accord avec les mesures mais il faut que ce soit bien encadré et que cela réponde à des objectifs précis. Je vais vous dire une chose. Je veux bien le faire mais d’où viendront les ressources ? Les gens n’acceptent même pas payer les impôts, les fonctionnaires au Burkina Faso n’acceptent pas que les primes et les indemnités soient assujetties à l’IUTS. Si vous regardez au niveau du secteur informel dans l’économie, une grande part de l’impôt échappe donc au fisc. C’est un minimum de citoyenneté. Si les gens veulent qu’on fasse tous ses efforts, il y a une contrepartie qui est le civisme fiscal. Si les gens ne veulent pas faire preuve de civisme alors qu’ils veulent que l’Etat dépense, avec quoi va-t-il dépenser ?

Je veux bien mais on va augmenter le budget de l’éducation de 20 à 35% avec quelles ressources ? C’est bien mais où trouver ces ressources si les gens ne payent pas l’impôt ? Donc parlons des deux en même temps. Nous sommes d’accord pour mieux respecter le civisme fiscal et en contrepartie les plus-values fiscales que l’on gagne seront affectées à tel secteur dans tel domaine. Mais sinon, si on s’assoit comme cela et on demande d’augmenter, on va le faire avec quelles ressources ? Voilà le problème ; vous m’excusez si je le dis ainsi mais ce n’est pas contre vous. C’est une réflexion générale.

Il y avait un autre point sur le code électoral.

(Intervenant hors micro)

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Le protocole d’accord avec les enseignants ?

M. Abdoulaye MOSSE (MPP)

(Intervenant hors micro)

(Brouhaha dans la salle et protestation des députés)

Le Président

S’il vous plaît ! Je crois que le Premier ministre a répondu au maximum de questions, je crois que s’il y a des honorables députés qui n’ont pas eu des réponses à leur question, ils peuvent naturellement faire un écrit pour transmettre au cabinet du Président. Nous allons le transmettre au Premier ministre pour qu’il 186 réponde. Parce que, je crois qu’actuellement il est 22 heures 20 minutes, nous avons commencé à 10 heures et je voudrais profiter également dire au Premier ministre d’instruire son Directeur de cabinet ou son Secrétaire général qui vont travailler avec mon Directeur de cabinet et ma Secrétaire générale pour qu’on puisse regarder et changer cette formule puisqu’elle n’est pas du tout rentable. Rester ainsi de 10 heures à 22 heures, à un moment donné, c’est lassant. Même à la maison ceux qui suivent les télés ne peuvent pas nous suivre de bout en bout. Donc, il faut que nous réfléchissions à reformer cette pratique, sinon à la limite on ne va pas atteindre notre objectif.

Donc nous allons vous remercier, faites la conclusion et puis on va…

(Applaudissements et rires des députés)

Donc tirez la conclusion Excellence monsieur le Premier ministre.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Ta réponse est là, si tu ne l’as pas eue… mais comme le Président me demande de partir…

Le Président

Tirez la conclusion monsieur le Premier ministre.

(Rires de l’assistance)

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Bon, tenez s’il vous plaît ! En tout cas, je voudrais remercier l’ensemble des députés ici présents pour la patience qu’ils ont manifesté en restant aussi tardivement pour participer à cette séance. Grâce à Dieu, c’est la 3e fois, que je participe à cette séance en tant que Premier ministre, mais c’est vrai que c’est la première fois qu’on reste aussi longtemps. Chaque fois, on a fini autour de 17 heures, 18 heures. Cette fois-ci, je ne sais pas ce qui s’est passé mais en tout cas il y a eu un petit raté. Mais cela arrive parfois ! Il ne faut pas dramatiser, on en tire des leçons pour que la prochaine fois ce ne soit plus le cas.

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En tout cas, je voudrais m’en excuser et voir avec le Président comment on peut changer et tirer leçon de ce qui est fait pour que la prochaine fois ce soit mieux organisé. Donc je voudrais remercier tout le monde et remercier également tous les députés pour les contributions diverses que les uns et les autres ont eu à apporter, parce que, cela a permis d’enrichir le débat et d’élever le niveau du débat. C’est cela qui est important. Les membres du gouvernement ici présents et moi-même avons appris beaucoup de choses et c’est très important. Et je pense que cela nourrit toujours notre réflexion sur la meilleure façon d’être au service des Burkinabè et d’exercer nos fonctions dans nos ministères sectoriels respectifs ?

Alors, je voudrais rassurer les uns et les autres sur l’esprit dans lequel nous sommes venus ici. C’est toujours dans un esprit constructif, un esprit participatif. Donc nous avons peut-être heurté certaines personnes avec des propos mais ce n’est pas le but du jeu. L’objectif ici c’est toujours de travailler sérieusement mais, autant que faire se peut, de travailler dans la convivialité sans sortir des règles de la république. A certaines fois j’ai peut-être tenu certains propos avec des députés de l’opposition mais c’était plutôt par souci de détendre l’ambiance et de faire en sorte que tout le monde sache que nous ne sommes pas en guerre ; même si nous sommes dans des partis politiques différents on peut échanger de manière conviviale et dans le respect.

Si quelqu’un a pris cela pour de la faiblesse ou de… il se trompe complètement. Ceux qui me connaissent, savent très bien que pour m’arracher un sourire c’est très difficile. Donc c’est très compliqué.

-Rires de l’assistance-

Donc, je voudrais simplement remercier tout le monde pour votre attention et je pense que c’est un exercice qui est intéressant. Au gouvernement en tout cas, nous partons très enrichi et nous sommes ouverts chaque fois qu’il y aura des questions orales. Invitez-nous ; nous viendrons. Les ministres sont disponibles et moi-même… bon ! Peut-être que pour le Premier ministre, c’est un peu plus compliqué mais en tout cas, j’avoue que c’est vraiment un plaisir et un sacerdoce pour moi de venir échanger avec vous ici. Je ne suis pas du tout fatigué, je peux échanger avec vous jusqu’à demain.

(Applaudissements nourris des députés)

Les questions de développement du Burkina Faso nous passionnent tous.

(Applaudissements nourris et commentaires des députés)

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Le Président

Merci monsieur le Premier ministre.

M. Paul Kaba THIEBA Premier ministre

Oui merci.

(Applaudissements nourris et rires des députés)

Le Président

Nous allons dire merci au Premier ministre pour ces éléments de réponse apportés aux préoccupations des députés. Et comme je le disais tantôt, il est 22 heures 30 minutes à ma montre, nous allons peut-être aller vers la conclusion.

Donc au nom de l’Assemblée nationale, nous allons dire merci au Premier ministre, aux membres du gouvernement ici présents, nous allons dire également merci aux forces de défense et de sécurité qui sont là, à la police et à la gendarmerie qui ont assuré la sécurité de cette enceinte, parce qu’il y a des sommités.

Je dis merci également aux conseillers, aux Secrétaires généraux des différents ministères bref, toute la suite du Premier ministre, aux députés parce qu’il faut leur dire merci pour leur patience, pour les questions pertinentes aussi qu’ils ont posées, dire merci à la zone de turbulence qui a eu à taquiner le Premier ministre, à l’administration parlementaire qui était là depuis ce matin et sans oublier bien sûr les journalistes et les activistes, la télévision nationale et BF1. En tout cas, j’ai pu observer un certain nombre de médias et je voudrais vous dire merci pour votre patience et merci d’accorder une certaine importance à cette cérémonie.

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