thema Éducation à la santé et prévention des dépendances en milieu scolaire Nelly Leselbaum*

Les questions posées

’ÉDUCATION POUR LA SANTÉ Concernant en particulier l'évaluation des dans sa visée préventive trouve sa programmes de prévention de consomma- Lpremière justification dans le pro- tion des produits toxiques et qui visent des Quel est le rôle de l'école face aux longement de l'âge moyen de mortalité changements durables dans leurs compor- des citoyens des pays industrialisés et sa tements et attitudes de prise de risque, évolutions considérables que connaît nous soulignions (p. 15) qu'il était vain de la santé des jeunes ? prise en compte dans la médecine actuelle. Cette optique est actuellement prégnante prétendre changer les comportements uni- La question des dépendances dans le débat social et médiatique sur la quement par la diffusion de campagnes et de l'usage de drogues ou d'autres santé publique. Il n'y a plus de doute, pour médiatiques car celles-ci n'avaient pas vocation à changer des comportements substances met en valeur l'importance chaque citoyen, que son mode de vie, eu égard aux différentes composantes phy- mais plutôt les opinions et les représenta- de réfléchir aux objectifs tions collectives… de la prévention en milieu scolaire. siologiques et psychologiques (alimenta- tion, sommeil, sport, stress, consomma- À l'inverse, nous préconisions des actions L'école peut elle rester à l'écart tion de produits toxiques), intervient pour de proximité produites et réalisées dans de ces évolutions ou doit elle s'ouvrir une part comme facteur lié à des décès des approches communautaires qui, cer- sur l'extérieur pour protéger considérés comme prématurés et évitables tes, requièrent du temps, mais qui s'inscri- et accompagner les individus ? ou engendre des maladies graves comme vent plus durablement dans les mentalités Comment doit elle travailler en les cancers, maladies cardio-vasculaires, et les comportements des individus. diabètes, etc. complémentarité avec les autres Les interventions de prévention conduites intervenants, police, collectivités Il s'agit donc d'informer chaque citoyen par les lycéens-relais qui commençaient locales, professionnels de la santé des prises de risque pour qu'il en tienne alors à se développer dans le cadre des et bien sur avec les familles ? compte dans ses habitudes et qu'il adopte structures scolaires nous paraissaient peu une hygiène de vie adéquate au prolonge- convaincantes. Selon nos observations, les Cet article dresse un tableau ment de sa vie. jeunes-relais s'érigeaient facilement en juges voulant exercer sur leurs camarades qui illustre les difficulté de développer Ce dossier traitera de l'éducation à la santé (souvent par naïveté) un contrôle social, une prévention efficace et constante. dans le milieu scolaire et plus particuliè- ils parvenaient à des résultats inverses aux Il présente l'évolution des politiques rement de la prévention des dépendances résultats attendus. publiques depuis 25 ans, dues aux consommations de produits Cinq ans après, qu'en est-il des avancées qui n'a pas été sans contradictions, toxiques licites ou illicites chez les jeunes. de cette politique de prévention en milieu celle des dispositifs de prévention Il est maintenant reconnu par la société scolaire et en matière de consommation de (CESC) et des textes réglementaires. civile que les jeunes n'échappent pas à la substances psychoactives ? consommation de tabac, d'alcool et de Quel sens peut-on attribuer à des Enfin, le bilan d'une expérience locale drogues illicites comme le cannabis dont notions comme éducation ou promotion menée dans les Alpes-Maritimes l'usage s'est banalisé au point de toucher de la santé, drogues licites ou illicites, montre la réalité de la prévention une proportion non négligeable des collé- prises de risques, usage excessif ou abu- sur le terrain. giens et lycéens. sif, occasionnel ou répétitif… des pro- En 1997, dans la Revue Toxibase1 , nous duits toxiques ? avions traité du thème de l'éducation à la Par quelles évolutions est passée la santé en milieu scolaire, en privilégiant politique de prévention en milieu scolai- *Maître de conférence une étude comparative entre les différen- re avec les nouveaux textes et règlements Université X Nanterrre tes approches de la politique en et officiels et avec la mise en place du plan (en retraite) dans quelques pays européens (Suisse, triennal 1999-2001 de la MILDT sur les actuellement Directrice Belgique, communauté flamande et ger- drogues et les dépendances ? du Département Santé manophone, Pays-Bas, etc.). 1 de l’Agence Signifier Paris.fr Nous concluions que l'évaluation des diffé- Leselbaum N. - L'éducation à la santé en milieu scolaire, quelles approches des conduites addictives ? 2 sq. Théophile Gauthier 75016 Paris rents programmes dans lesquels s'inséraient Revue documentaire Toxibase, 1, 1er trimestre 1997, ces approches restait la parente pauvre… 1-21 revue toxibase n° 9 - mars 2003 1 thema

Nous retracerons l'évolution des cinquante cadre des recherches du laboratoire de jours à un sujet humain, c'est-à-dire à un dernières années qui a abouti à décentrali- l'Université de Paris-X Nanterre qui vient être singulier qui veut rester libre de ses ser les structures de prévention dans les d'être publiée par le CRDP du Languedoc- choix “seul le sujet peut donner un sens et académies et a préconisé, au sein des éta- Roussillon2 . une signification à des informations pro- babilistes que lui propose la science”, et blissements scolaires, la création des club- Quelle action-intervention de proximité dans le même temps, à un sujet confronté santé, des comités d'environnement social, pouvons-nous décrire qui, à nos yeux, des comités d'éducation à la santé… dans à des organisations qui réglementent les suit des approches plus originales que des une vision plus globale et plus transversa- conditions favorables à la sauvegarde de approches classiques et se réfère à des le en partenariat avec les intervenants sa santé. options de santé communautaire, que locaux extérieurs à l'éducation nationale nous préconisions ? Nous décrirons l'ex- La promotion de la santé, concept plus (police, justice, jeunesse, santé…). périence de la Mutualité Française des dynamique que l'éducation à la santé, se Qu'en est-il des avancées et des recom- Alpes-Maritimes. trouve confrontée à trois tensions : mandations issues des rapports (Sullerot, Enfin nous présentons quatre proposi- - celle entre la priorité de la prise en Henrion, Parquet, Roques, Reynaud) compte du vivant plutôt qu'à celle de commandités sur cette période pour tions qui rendent compatibles, selon nous, l'existant ; éclairer la politique publique ? la mission d'éducation et d'enseignement, avec l'objectif de prévention dans le - celle entre les volontés du politique et À défaut de mener une évaluation de milieu scolaire. l'accompagnement par les acteurs de ter- cette politique de prévention des toxico- rain - pour que les personnes puissent manies en milieu scolaire, nous ferons un vivre une vie possible pour elles ; état des lieux sur les avancées de la poli- 2 La Prévention des toxicomanies en milieu scolaire : tique préconisée au sein de l'éducation éléments pour une évaluation. Cette étude a touché - et celle qui s'inscrit entre l'autonomie des nationale ; en reprenant les principales 545 établissements dans cinq académies de France. personnes et les facilités de la propagande. On pourra s'y reporter pour plus de détails. (Lecorps P.). observations, conclusions, propositions Éd. CRDP, Allée de la Citadelle, 34604 Montpellier de notre dernière étude menée dans le Cedex 02 - tél. 04 67 00 04 50 C'est dans cette réduction des tensions que nous avons inscrit la justification des mis- sions de l'Institution scolaire et la signifi- Le point sur les notions de santé, d’éducation cation de tous nos travaux et études sur la pour la santé, de dépendance aux drogues prévention dans le milieu scolaire. La notion de dépendance La notion de santé personnels mais largement composés par à la drogue ? les circonstances sociales et économiques Longtemps synonyme de l'absence de de leur naissance (rapport au Conseil éco- Les définitions varient en fonction des maladie ou de bien être, la santé est nomique et social sur l'éducation à la interlocuteurs, des institutions et des actuellement comprise comme un proces- santé, E. Lévy, 1982). Actuellement s'ad- experts, elles continuent à peser sur un sus dynamique. Elle est objet d'aspiration ditionnent à ces éléments, des facteurs débat qui reste ouvert. de chaque citoyen conscient désormais environnementaux liés à des orientations que son bien être dépend de facteurs En effet, pour le thérapeute, la drogue et des décisions politiques. variés : environnement, modes de vie, fait plutôt référence à la dépendance à milieu social et culturel, carte génétique. l'héroïne, aux substances psychoactives La notion d’éducation dans leur ensemble, alors que pour les Elle nécessite une vigilance des pouvoirs et de promotion de la santé personnels scolaires, ce terme évoque publics afin que les environnements ne Champ et pratique, au confluent de plu- généralement les consommations de can- soient pas nuisibles à chaque citoyen, un sieurs disciplines (médecine, épidémiolo- nabis et d'alcool. renouvellement des pratiques et des mis- gie, pédagogie, sociologie, psychologie, sions des institutions éducatives et soi- Pour l'OMS il faudrait remplacer le communication) l'éducation pour la santé concept de dépendance à la drogue par gnantes et des changements profonds de est étroitement liée au contexte général de celui de pharmacodépendance. leur mode d'organisation. Car cette notion la société et à la politique de santé, tant au n'évoque pas seulement l'hygiène de vie plan de sa philosophie de base et de ses Mais l'expression de pharmacodépendan- mais plutôt un comportement d'épanouis- concepts, que de son organisation et de ses ce ne suffit pas à rendre compte de l'appé- sement dans le processus de réalisation de outils. (Bernadette Roussille, dans La santé tence pour le toxique ni de la quête même chaque individu. de l'homme, n° 367). de la dépendance chez certains sujets qui La santé comme notion n'a pas en soi un On doit noter que, par la loi du 4 mars 2002 vivent la passion particulière pour les sens univoque et généraliste. Elle est la qui crée l'Institut National de Prévention et drogues, la toxicomanie. capacité d'un sujet humain singulier à d'Éducation pour la Santé (INPES, succes- Le concept de dépendance humaine est vivre une vie possible pour lui. La santé seur du CFES) pour la première fois en lui-même considéré comme un concept est ainsi pour chacun, un mode de présen- France l'éducation pour la santé est inté- flou : il recouvre un phénomène complexe ce-au-monde : joie et performance tout grée dans le système de santé. où se retrouve une relation particulière à autant que confrontation à la douleur et à C'est le niveau national… qui a la respon- des produits, aux autres, au plaisir, au la souffrance. Elle est aussi l'expérience sabilité la plus grande sur l'organisation risque, à la loi (cf. Postel J. dir., de la limite, du vieillissement, de la dépen- des conditions qui vont permettre à chaque Dictionnaire de psychiatrie et psychopa- dance et du glissement vers la mort. (Ph. personne de faire des choix favorables à sa thologie clinique, Larousse, 1993). Lecorps, 1998). santé écrit René Demeule Messter dans La Selon le Professeur P. J. Parquet, il fau- santé de l'homme, n° 362. Pour la grande majorité de la population, drait employer pour plus de précision la les modes de vie dommageables à la santé Mais l'éducation pour la santé est une notion d'usage et d'usage nocif (ou d'a- ne sont pas adoptés en tant que choix notion très complexe. Elle s'adresse tou- bus) afin de dépasser les approches 2 revue toxibase n° 9 - mars 2003 Fréquence de l’expérimentation de produits psychoactifs chez les jeunes dénonçant les produits et les dangers en à la fin de l’adolescence en 2000, par sexe et âge (en %) terme de prises de risque.

Filles, 17 ans Garçons, 17 ans Garçons, 18 ans Garçons, 19 ans Dans une lettre adressée aux recteurs en Alcool1 77,3 80,8 79,3 82,7 1973, le ministre de l'Éducation invite l'éco- Tabac 79,4 76,0 78,4 84,0 le à informer les jeunes des dangers de la drogue par la diffusion des documents. Cannabis 40,9 50,1 54,9 60,3 Médicaments psychotropes2 29,0 10,6 12,7 13,6 Il incite les chefs d'établissement à se don- Champignons hallucinogènes 1,6 4,5 6,9 8,7 ner les moyens d'agir face aux cas qui pour- Poppers 1,3 3,4 4,8 8,3 raient se présenter dans leur établissement ; il leur propose de créer des clubs-santé, ani- Ecstasy 1,4 2,8 4,7 6,7 més par des volontaires, où l'élève trouvera Produits à inhaler 3,3 4,9 6,6 6,3 écoute et conseil. Prévenir les dépendances, LSD 0,8 1,6 2,8 4,8 c'est lutter contre les fléaux. Amphétamines 0,6 1,4 2,4 3,7 Cocaïne 0,6 1,3 2,7 3,3 L'école adresse les consommateurs de substances toxiques, licites ou illicites, à Héroïne 0,4 0,9 1,4 1,3 des organismes spécialisés pour rester en (1) Consommation au cours des trente derniers jours. milieu protégé. (2) Intitulé utilisé dans le questionnaire : « médicaments pour les nerfs, pour dormir ». Source : ESCAPAD 2000, OFDT C'est la période d'une éducation sanitaire qui édicte des règlements et confond idéologiques et envisager la prévention ces, recherches d'ivresses régulières, poly- information et prévention. On pense que comme une approche éducative qui favo- toxicomanies, etc.) pour intervenir préco- la simple connaissance de ces règlements rise la gestion de la consommation de cement, éviter l'usage évolutif des consom- devrait entraîner l'adoption de nouvelles substances toxiques et le renforcement mations chez les adolescents et tenir comp- conduites et l'abandon des comportements des facteurs de protection et la capacité te des aspects psychodynamiques des tra- liés à la consommation de produits de l'individu à demander de l'aide. (Pour jectoires de consommation. toxiques. On cherche à agir sur les seuls une politique de prévention en matière de Ainsi, cette rapide analyse de termes atta- facteurs individuels et biologiques. On se comportements de substances psychoac- chés aux dépendances des drogues, nous représente l'individu comme un être tives 1997). montre combien ces notions sont floues et rationnel et libre de ses choix qui peuvent Le terme d'abus de substance, plus large complexes. entraîner une dépendance. qu'usage nocif inclut en outre les consé- On peut cependant retenir que dans la quences sur la santé, mais aussi les consé- 1977-1990 : La prise en compte dépendance, ce sont surtout les modes de des facteurs psychosociaux quences juridiques et le retentissement sur consommation (expérimentation, usage la vie professionnelle et personnelle des occasionnel, usage fréquent, voire quoti- Prévenir, c'est travailler en équipe et faire personnes dans une perspective de prise dien, qui entraînent des conséquences une place au jeune en difficulté et à son de risques. physiques ou psychologiques) qui sont contexte. 3 Pour Chabrol , il serait préférable chez plus déterminants que les produits eux- En 1977, devant l'échec de cette politique, les adolescents d'adopter le terme d'in- mêmes. le Ministère de l'Éducation devient atten- toxication qui est la forme la plus fré- tif à la détresse des adolescents. Il crée quente des troubles liés aux consomma- En d'autres termes l'investissement dans la prise de produits pour les sujets dans les établissements des clubs-vie-ren- tions de drogues : les intoxications étant contre et santé où les adultes discutent la manifestation au diagnostic d'abus de consommateurs définit les phénomènes de dépendance. avec les jeunes pour développer leur sens drogue et de toxicomanies. des responsabilités devant les problèmes Pour M. Reynaud4, il vaudrait mieux 3 Les toxicomanies de l'adolescent, Que sais-je ? de la vie. Outre les médecins scolaires, est substituer à usage nocif, le terme d'usage PUF, 1995. associée à ces clubs, l'Inspection générale à risque qui se situe en amont et permet 4 Reynaud M., Communication au colloque : de la vie scolaire représentée par un de prendre en compte les circonstances Toxicomanies en Europe : nouveaux défis, nou- responsable académique accompagné d'un des consommations ainsi que les qualités veaux enjeux de santé. MILDT, Paris 23-24 novem- chef d'établissement et les modalités (consommations préco- bre 2000. L'information, demeure privilégiée dans la prévention Mais toutes les catégories de personnels doivent y participer activement L’évolution de la politique de prévention en milieu scolaire Dans les Centres pédagogiques régionaux, au fil des textes officiels des conférences sont organisées pour les futurs enseignants sur la psychologie de l'a- La prévention abordée dans les textes offi- Chacune des trois périodes correspond dolescence ou sur la crise à la période de ciels a évolué autour de trois grandes dates : d'une part à un modèle de pratiques édu- l'adolescence. Les thèmes abordés sont, 1973, 1977, 1997. catives différent et d'autre part à des avan- pour l'essentiel : l'adolescence et les condui- L'Éducation nationale est passée durant le cées scientifiques de plus en plus précises tes déviantes possibles ; l'usager occasion- dernier quart de siècle d'une éducation sur les facteurs liés à la dépendance. nel et le toxicomane, leur prise en charge ; l'épidémiologie de la toxicomanie ; la socio- sanitaire à visée hygiéniste à une promo- 1973-1977 : La dénonciation tion de la santé à visée incitative, appelant logie de l'usage de produits ; la législation française en matière de toxicomanie, etc. les jeunes à jouer un rôle actif dans la pré- des conduites à risques vention, au sein d'une démarche collective Le Ministère de l'Éducation demande d'in- L'année 1983 marque pourtant un tour- qui tient compte de l'environnement. former pour lutter contre les fléaux en nant de cette politique de prévention qui revue toxibase n° 9 - mars 2003 3 thema

s'inscrit désormais dans un cadre de déci- 1990-2002 : La promotion Sélection de quelques circulaires sions gouvernementales interministérielles. de la santé par l'éducation 1971-77 : circ. n° 71-1096 du 3/11/71 On étend les thèmes de formation. On crée à la citoyenneté et n° 73-681 du 27 mars 73 - Aide à la recon- la catégorie d'adultes-relais qui sont for- naissance des symptômes liés à la consom- Favoriser la mise en place d'une politique mation de toxiques, orientation des éventuels més à une triple mission : sensibiliser les élargie et coordonnée au plan gouverne- usagers vers des centres spécialisés. personnels de l'établissement autres que mental (objectif du plan triennal de la 1977-82 : circ. n° 77-107 du 17/3/77 les professeurs aux difficultés des jeunes ; MILDT sur les drogues et les dépendances, Création des clubs santé. mener des actions en direction de ces 1999-2001) 1983 : circ. n° 83-287 du 27/5/83 - Définition enfants et de ces adolescents en difficulté ; d'une politique de prévention en matière La politique devient résolument plus assurer, en accord avec le chef d'établisse- de lutte contre les toxicomanies, médiateurs volontariste. Chaque année, par circulaire, choisis par les recteurs pour mise en place ment des liaisons avec les partenaires on incite les établissements scolaires à locaux (médecins, travailleurs sociaux, de cette politique. mener des actions de santé. Des journées 1985 : circ. n° 85-118 du 26 mars 85 magistrats, policiers…). sont organisées nationalement (à la jour- Création des équipes relais. Au niveau académique, des médiateurs née SIDA les 1er décembre de chaque 1989 : circ. n° 89-119 du 18/5/89 - Mise en choisis parmi les proches collaborateurs année, s'ajoute maintenant la journée vio- place dans les établissements d'une politique du recteur sont chargés d'animer cette lence, etc.). d'information et de prévention en matière de santé et notamment du SIDA. politique et de coordonner les actions de Les dispositifs mis en place continuent de 1990 : circ. n° 90-028 du 1/2/90 - ZEP terrain plus collectives. préconiser de conduire le travail de pré- et lettre du 22/10/90 - Mise en place En 1985, on substitue à la notion d'adul- vention en concertation avec les partenai- des CES (Comité d'Environnement Social) tes-relais, celle d'équipe-relais pour éviter res (justice, police, santé) : les circulaires 1991 : circ. du 8/10/91 relative à l'opération annuelles sont cosignées par d'autres Éduc. Nat./Justice. de focaliser sur une ou deux personnes ministères concernés, on ajoute au titre du 1992-93 : circ. n° 92-360 du 7/12/92 relative tous les problèmes de drogue et de violen- partenariat, les fédérations des parents d'é- à la politique éducative des ZEP, circ. n° 93- ce de l'établissement qui commencent à se lèves, les organisations syndicales et les 137 du 25/2/93 - Développement des CES. développer. On favorise aussi l'écoute des partenaires de l'environnement. On cher- 1997 : circ. n° 97/280 du 10 avril 1997 adolescents, les initiatives et les responsa- che à favoriser un partage d'information relative à la mise en place de points d’écoute pour les jeunes et/ou les parents. bilités des jeunes. sur les problèmes à l'intérieur et à l'exté- 1998 : circ. n° 98-108 du 9/7/98 relative On met l 'accent sur les facteurs qui ren- rieur de l'établissement scolaire. à la prévention des conduites à risques forcent le bien-être et la modération des Au sein de chaque établissement, on incite et création des CESC (Comité d'Éducation comportements. On cesse de stigmatiser la création d'un Comité d'Environnement à la Santé et à la Citoyenneté), circ. n° 98- 140 du 7/7/98 relative à l'éducation les groupes à risques. On prend en consi- Social (CES) - véritable outil partenarial dération les facteurs psychosociaux en à la citoyenneté dans l'enseignement placé sous la présidence du chef d'établis- primaire et secondaire. relation avec les modes de vie et l'envi- sement. Il doit également comprendre les 1999 : BO Hors série n° 9, circ. du 20 sep- ronnement des jeunes en difficulté dans élèves et des acteurs de la vie sociale tembre 1999, Repères pour la prévention les comportements à risque. (R. Baillon). des conduites à risques, Vol. 1 et 2, 4 nov. 99, circ. n° 99/153 du 9 mars 1999 relative aux réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagne- Le plan gouvernemental sur la santé des jeunes en milieu éducatif ment des familles. et sur la prévention des conduites à risques présentées par Xavier Darcos, Les documents d'accompagnement Ministre délégué à l'enseignement scolaire du Ministère de l'Éducation MILDT, Repères pour une formation à la pré- Ces orientations devront s'intégrer dans la loi d'orientation sur la santé, présentée au vention. Paris, MILDT 2001 (Les documents printemps 2003 à l'Assemblée Nationale. de la MILDT), 102 p., tabl. Autre source de À partir d'un constat épidémiologique montrant l'aggravation des conditions de santé publication : internet des jeunes scolarisés (surpoids et obésité, alcool, tabac, cannabis et autres substan- http://www.drogues.gouv.fr ces, troubles psychiques, suicide… etc.) le renforcement du rôle de l'école est préconi- Prévention de la toxicomanie et des condui- sé à partir d'un ensemble de propositions : tes déviantes, guide pour les personnels des collèges et lycées. Un dépistage précoce et un nouveau dossier de santé familial Repères pour la prévention des conduites Une meilleure prise en compte des troubles psychiques grâce à un plan-contact à risques dans les établissements scolaires. L'établissement d'un plan-santé départemental pour un meilleur suivi médical Le développement de l'éducation à la santé et à la sexualité La circulaire de 1992 insiste sur la néces- Sur le tabac : le strict respect de la loi Évin et la création de centres ressources pour sité de coordonner les actions du CES avec l'information et le conseil contre le tabac dans les établissements scolaires. Les infirmiè- celle d'autres dispositifs déjà en place res scolaires pourront accompagner les élèves dépendants et délivrer ponctuellement (Zone d'éducation prioritaire, Comité des substituts nicotiniques. départemental et Comité communal de Sur les conduites addictives : la banalisation de la consommation de cannabis sera prévention de la délinquance…). dénoncée et des actions de prévention seront développées dans le cadre du futur plan En 1997, pour prévenir ces situations et gouvernemental quinquennal préparé par la MILDT, les CESC seront renouvelés et ren- apporter des réponses à ces jeunes en forcés. Des journées interacadémiques seront organisées en 2003-2004 avec les chefs grande difficulté, on incite à soutenir les de projets départementaux sur les dépendances pour déboucher en 2004 sur l'organisa- parents des jeunes et à rétablir la commu- tion d'assises de la prévention. nication et le dialogue intergénérationnel Un groupe de travail national présidé par le Dr. Philippe Most est chargé de faire un par des dispositifs variés (points écoute- état des lieux de la prise en charge de la santé des jeunes en milieu scolaire et de faire jeunes, points écoute-parents) qui sont des propositions d'évaluation du dispositif. implantés au plus près du terrain. 4 revue toxibase n° 9 - mars 2003 L'éducation pour la santé est présentée La circulaire du 20 septembre 1999 Car la France estimant que les politiques comme une action partenariale, qui prend Repères pour la prévention des conduites de dépénalisation appliquées à certains aussi en charge les jeunes engagés dans un à risques rappelle les principes de la poli- pays de l'Europe n'ont pas porté leurs processus de toxicomanie et qui, en voie tique de prévention, les textes officiels, les fruits, mieux encore, qu'elles ont contribué de marginalisation, ont fui toute forme références. D'une visée pragmatique, cette à augmenter les trafics, la délinquance et d'institution. On cherche à améliorer les circulaire, se veut être un outil utile à tous le nombre de toxicomanes, la commission conditions de vie quotidiennes des jeunes les acteurs et les partenaires (locaux, statue pour que l'usage de la drogue reste les plus exposés au risque de mal-être. départementaux et nationaux) ; elle avan- un délit. ce des analyses de cas cliniques, des En 1998, la Mission Interministérielle de Le but de l'État est donc de rendre tout Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie exemples d'actions menées, des réponses à des questions. Le plan triennal gouver- citoyen autant que faire ce peut, abstinent, (MILDT) présente ses orientations en dans une logique de tolérance zéro. matière de prévention dans le cadre du nemental (1999-2001) détaille les options plan triennal 1999-2001, pour éviter le adéquates pour développer des réseaux Pourtant devant l'accroissement des pro- passage de l'usage nocif à l'abus et de l'a- sanitaires et sociaux au sein (ou à proxi- blèmes infectieux posés par les hépatites bus aux dépendances. Les actions locales mité) des services de la justice. virales qui se multiplient et du développe- bénéficient d'incitations et de finance- Des guides des bonnes pratiques, conçus ment de la pandémie du sida, en raison ments. On n'établit plus de véritable dis- par la MILDT, (cf. collection Drogues aussi de l'ouverture des frontières de tinction entre les différentes formes de pré- Savoir-plus) sont diffusés en très grand l'Europe et de la nécessité d'harmoniser vention (primaire, secondaire). nombre auprès de tous les publics et sont les politiques, le débat sur l'usage du cannabis s'amplifie. Éduquer pour la santé, c'est aider les jeu- en vente libre à un prix modique. La pré- vention devient un enjeu important de la nes les plus démunis à s'insérer sociale- Le rapport du Comité consultatif ment en les informant, en les soignant et en société civile dans son ensemble à partir du insistant sur leur santé considérée comme message Drogues savoir plus, risquer national d'éthique (1995) un processus (et non comme un état) de moins. rejette la distinction entre drogues licites et illicites sur laquelle cette répression s'ap- bien-être. Toutes les sciences humaines sont mobili- puie. Il affirme que cette distinction ne cor- sées pour faire comprendre les ressorts et La prise de responsabilité des jeunes dans respond ni aux données scientifiques ni aux les mobiles des comportements et condui- ces actions est envisagée comme un moyen pratiques. En outre il dénonce l'amalgame tes des citoyens. de préserver leur équilibre5. irrationnel au cœur de la loi de 1970. On n'est plus dans la période d'ignorance L'éducation à la santé devient explicitement Selon le comité, l'objectif essentiel est de construction du lien social nécessaire à de la réalité des conduites à risques, mais plutôt dans la reconstruction de liens protéger l'ensemble de la population l'apprentissage de la citoyenneté. Cette dépendante contre les risques évitables et politique s'inspire largement des orienta- sociaux défaillants et la mise en place de dispositifs de protection. de créer les conditions pour que chaque tions du rapport de P. J. Parquet. citoyen s'affranchisse de sa dépendance Les missions des Comités d'éducation à la sans être marginalisé ni exclu. Ainsi dans cette fin de siècle, la conception de santé et à la citoyenneté (CESC), créés en l'éducation à la santé est passée de la lutte Les usagers ne devraient être réprimés que si 1998 qui succèdent aux CES, reposent plus contre les fléaux (alcoolisme, toxicomanie, la preuve est faite qu'il y a influence néfaste largement sur des valeurs d'équité, de soli- risque VIH…) à la mise en place d'une orga- sur l'entourage, notamment familial. darité, de respect mutuel, de laïcité… nisation à l'éducation à la citoyenneté, s'a- dressant en particulier aux jeunes les plus Le rapport insiste d'autre part sur le fait Dans les sites les plus exposés à la violen- démunis et visant à les réinsérer dans le tissu ce, le CESC est un un outil de coordination social. qu'une politique de santé publique doit entre conseils de ZEP, Comités départe- Les représentations et les modèles de pré- prendre en compte l'ensemble des aspects mentaux de prévention à la délinquance, vention ont évolué : d'une politique de soins, sanitaires et sociaux et qu'une aide vérita- structures de concertation de la politique on est passé à une prévention plus globale ble doit être apportée aux individus sans de la ville, contrats locaux de sécurité, etc. pour parvenir enfin à une promotion de la que celle-ci ne vise une totale abstinence. santé comme processus de vie, en insérant la réflexion et la pratique des facteurs sociaux La distinction entre usage et abus est sup- 5 Voir à ce propos l'expérience de la Mutualité des économiques, les modes de vie et le libre-arbi- primée. L'abus est considéré essentielle- Alpes Maritimes p. 9 tre des acteurs comme facteurs protecteurs. ment sous l'aspect du tort fait à autrui - alors que le tort fait à soi-même est plutôt examiné par le Comité comme relevant du Un état des lieux sur les différents rapports concernant soin et de la liberté de l'usager. la prévention des dépendances Pour la première fois, une distinction entre les différents modes de consommation de Périodiquement, l'État demande à des situer les avancées du débat actuel, les substances psychoactives (usage, abus et dépendance) est précisée et l'assouplisse- experts de faire le point sur les progrès des points de consensus et de divergence. ment du cadre juridique envisagé dans une connaissances scientifiques pour appuyer Le rapport Sullerot (1989) se situe invite à une adaptation progressive et des ses recommandations et ses orientations autour de la question de la dépénalisation. réexamens périodiques. législatives. Chaque rapport commandité développe un point de vue différent Un point essentiel est à retenir en particu- Pourtant cette question de la distinction de concernant le problème de la dépendance lier sur le rôle de l'État dans la guerre drogue licite et illicite ne se trouve pas pour aux drogues. contre les drogues : combattre simultané- autant réglée et l'exclusion sociale des toxi- ment l'offre et la demande en sanctionnant comanes continue de progresser en France Nous ferons ici le point sur quelques-uns les trafiquants et en soignant les usagers même si à partir de 1994 une politique de des rapports, les plus importants, pour simples. réduction des risques se développe. revue toxibase n° 9 - mars 2003 5 thema

Une autre commission d'experts Le rapport Roques (1998) qui traite cannabis. La seconde partie dresse un inven- se réunit sous la présidence de la question du licite et de l'illicite d'un taire des tests et méthodes diagnostic dispo- du Professeur Henrion (1995) tout autre point de vue. nibles, la troisième partie abordant la prise S'appuyant sur une analyse de la littérature en charge. Résolument pragmatique, la commission relative à la toxicité et la dangerosité des Le rôle du système scolaire est souligné dans développe sa réflexion sur cinq axes : la drogues illicites, des psychotropes, du tabac nécessité d'une véritable politique d'éva- quelques uns des objectifs des recomman- et de l'alcool, il classe en trois groupes les dations finales, en particulier pour : luation, la nécessité de privilégier la pré- substances psychoactives : vention et de refuser l'exclusion des toxi- - favoriser l'intervention des professionnels comanes, de rendre cohérente la réponse a) substances à forte dangerosité (héroïne, éducatifs, sociaux et du milieu du travail publique réglementée à la toxicomanie, cocaïne et alcool) ; grâce à des actions adaptées d'éducation à la enfin d'améliorer la lutte contre le trafic des b) substances psychostimulantes (halluci- santé, en augmentant le personnel éducatif stupéfiants. nogènes, tabac, benzodiazépines) ; et médico-social dans l'éducation nationale c) substances à dangerosité plus faible et en développant les CESC (objectif 2 du Mais le débat autour de la dépénalisation rapport); (cannabis). de l'usage du cannabis divise fortement les - développer la formation des profession- membres de cette commission, les parti- Il se place donc à la fois du point de vue nels, dont la médecine scolaire, pour le repé- sans et les opposants développant chacun des conséquences pharmacologiques sani- rage et l'aide précoce (objectif 3) ; un argumentaire aussi légitime l'un que taires - et du point de vue social (dangero- l'autre. - constituer des réseaux d'aide médico- sité pour autrui) - et conclut que l'alcool, psychologique pour les adolescents, en par- Cependant, un consensus large se dessine responsable de 40 000 décès en France ticulier pour les jeunes en rupture scolaire : autour du refus unanime du principe d'em- chaque année, fait partie du groupe de adapter les dispositifs d'aide et de prise en prisonnement des usagers de drogue qui se substances à forte dangerosité susceptibles charge (objectif 4). traduira en 1999 par une circulaire recom- d'induire une dépendance psychique, une mandant des peines de substitution ou des dangerosité sociale et une toxicité généra- sanctions administratives pour un usage le fortes (crises, accidents de conduite, simple de cannabis. cancers, maladies hépatiques, neurolo- Deux remarques pour conclure giques, psychiatriques, etc.). cette analyse des principaux rapports Le rapport du Professeur Parquet Un consensus porte sur : (1997) plus ciblé sur la prévention que sur Bernard Roques affirme donc que la répar- le débat de la dépénalisation du cannabis, tition faite par le législateur entre licite et - la toxicité variée des substances ; bénéficiera des avancées des trois précéden- illicite n'a plus lieu d'être cette répartition a - la nécessité d'une prévention pour les tes commissions. des origines historiques et culturelles mais citoyens ; non scientifiques. - l'importance d'éviter l'emprisonnement Cinq orientations essentielles caractérisent des usagers mais de punir les trafiquants ; ce rapport : Dans le cadre d'une analyse simplificatri- ce, on peut dire que selon lui l'usage des - l'importance pour la collectivité générale - un sens plus global donné au concept de d'édicter une politique de réduction des substances psychoactives les plus ancien- santé et une définition plus précise du mot risques et d'éviter la marginalisation des nes, insérées dans la vie culturelle et socia- de drogue remplacé par le concept de sub- sujets les plus vulnérables. le, est réglementé (alcool, tabac, médica- stance psychoactive ; ments), alors que les substances d'origine D'autres points font l'objet de débats plus conflictuels : - une diversification des objectifs généraux de étrangère (cannabis, opium) et /ou récem- la prévention et des objectifs thématiques ; ment arrivées sur le marché comme les - la responsabilité et les devoirs de l'État (responsabilité collective ou individuelle) - une attention particulière portée aux compé- drogues semi-synthétiques et synthétiques sur les effets d'une libéralisation de la loi, tences, à la liberté et à la responsabilité de la sont interdites. des facteurs protecteurs. personne et de l'ensemble de la population ; Cette attitude consiste à accepter un pro- Toutes ces questions alimentent actuelle- - un poids important accordé aux facteurs duit quand les avantages et les inconvé- ment le débat sur la politique de santé de protection de chaque individu ; nients sont compris, connus, métabolisés publique et de risque sanitaire et sécuritaire. - enfin, une mission essentielle accordée à par le corps social, et à refuser les nou- l'École dans la prévention et qui se traduit veaux produits dont le corps social ignore par des circulaires importantes, n° 98-108 tout et se méfie. BOEN n° 28, 1998, 7 juillet. Le rapport Reynaud6 sur l'usage nocif Au-delà de la dépendance, le Professeur de substances psychoactives approfondit les Parquet recommande d'être attentif à la travaux du rapport Roques et les orientations notion d'abus et d'usage nocif, autrement dit du plan triennal 1999-2001 de la MILDT qui d'usage qui entraîne des dommages pour la a élargi la notion de dépendance à toutes les personne dans différents registres. substances. Il tente en quelque sorte de Les cadres d'une politique humaniste de répondre à la question trop c'est combien ?, réduction des risques dans le milieu scolai- complétée par trop c'est quand ? et trop c'est re sont précisés et l'Éducation nationale comment ?. prend alors des mesures importantes pour La première partie précise la définition d'u- développer dans les établissements scolaires sage nocif, par rapport aux notions d'usage des structures comme les CESC, le renforce- simple, de dépendance, d'usage à risque, d'u- 6 ment des volets santé dans le projet d'éta- Reynaud M. - Usage nocif de substances psycho- sage précoce, occasionnel, festif… à travers actives: identification des usages à risque, outils de blissement, d'organisations de journées ou les grandes classifications médicales et psy- repérage, conduites à tenir. Rapport au Directeur de de semaine santé, etc.. chiatriques en particulier pour le tabac et le la DGS, Paris: La Documentation Française, 2002. 6 revue toxibase n° 9 - mars 2003 Trois établissements sur dix seulement Un état des lieux sur la politique française de prévention cherchent à rendre la communauté scolaire des toxicomanies en milieu scolaire attentive à ce problème. Les modalités des interventions Nous faisons le point sur la mise en œuvre On observe une évolution des structures et Rares sont les établissements qui sollicitent de la politique française de prévention des instances de prévention dans le sens d'une les élèves dans des actions et lorsqu'ils le toxicomanies en milieu scolaire en nous extension plus globale de la prévention ; 7 font, leur participation se résume à la appuyant sur notre étude que vient de près des trois quarts des établissements recherche d'informations, de documents ou publier le CRDP Languedoc-Roussillon et ayant répondu à l'enquête ont des pro- de questions à poser. sur le rapport du député Beauemeler (voir jets de prévention ; bibliographie). - la presque totalité de ces actions sont Huit établissements sur dix font appel à des intervenants extérieurs (la police ou la gen- Rapport CRDP Languedoc-Roussillon : conduites par les adultes (8 sur 10) et sont presque toutes menées avec l'aide d'inter- darmerie dans sept cas sur dix, les associa- La prévention des toxicomanies venants extérieurs. Elles sont proposées le tions locales dans trois cas sur dix). en milieu scolaire. Eléments plus souvent à un nombre limité de clas- La forme d'intervention est dans un cas sur pour une évaluation ses dans l'établissement. Une minorité de deux ponctuelle et dans un cas sur quatre, La mesure de l’engagement ces actions s'étend à l'établissement tout insérée dans un projet plus durable et négo- des établissements entier ; cié. Ces négociations se font à la fois sur Une moyenne de 60% des établissements - les établissements ont conscience que les objectifs (56%), les contenus (56%), la ont réalisé (ou projeté de réaliser) des ces interventions nécessitent de travailler durée (49 %) ou le public ciblé (50%). interventions sur la prévention des toxico- sur le long terme et qu'il est inutile d'agir Un établissement sur six seulement retient manies en 1998-1999 ; presque autant de façon conjoncturelle et ponctuelle. comme objectif de cette prévention, l'in- dans les lycées que dans les collèges, mais Les raisons du non-engagement formation des parents ou l'information de toujours un peu plus dans les établisse- des établissements l'équipe éducative. Un nombre un peu ments situés dans les Zones d'Éducation Rappelons qu'en 1999, un peu moins d'un moins élevé encore retient parmi ses Prioritaire. établissement sur quatre n'a programmé objectifs l'implication des élèves ou la Ce chiffre est à comparer avec les données aucune intervention sur les toxicomanies connaissance des personnes-ressources issues des différents rapports de Ballion : et n'a pas appliqué les règlements. extérieures à l'établissement. Les parte- naires extérieurs interviennent plus sou- en 1996, 28% seulement des établisse- Les explications regroupent trois types de ments disposaient d'un Comité d'Envi- vent de façon ponctuelle (55%), dans un justifications/légitimations : certains éta- cas sur quatre seulement leurs interven- ronnement Social (CES) ; dans le rapport blissements ont choisi d’autres priorités ; d'expertise sur l'éducation pour la santé des tions s'inscrivent dans un projet durable d’autres n’avaient pas d’intervenants com- (26%). jeunes de l'INSERM en 2001, cette moyenne pétents ou consentants dans l’équipe édu- atteint 70% en comptabilisant toutes les cative, sur les modalités des interventions. Les contenus des interventions concernent structures de prévention scolaire. Une minorité pense que cela ne relève pas de le plus souvent les effets des produits, la L'instance de prévention la plus courante leur mission ou bien que c’est inutile. dépendance et les produits licites et illici- (5 sur 10) reste le Projet d'établissement. D’autres enfin ont annulé en partie ou tes, parce qu'ils correspondent (selon les Mais il faut noter que les clubs-santé, ainsi complètement des actions qu’ils avaient adultes) aux centres d'intérêt des jeunes. que les Comités d'Environnement Social programmées en 1999. Très peu d'interventions portent sur les sont des cadres dans lesquels se pratiquent L’analyse des raisons avancées est pour compétences sociales et psychologiques encore les activités de prévention même si l’essentiel le manque de moyens/matériels ou les aides que les jeunes peuvent atten- le Comité d'Éducation à la Santé et à la pédagogiques, personnel, de partenaires. dre dans le cadre des actions de prévention Citoyenneté est actuellement le cadre Certains avancent comme raison des dif- des toxicomanies. légal de ces activités. ficultés à travailler en équipe et à mener L’évaluation Les établissements qui utilisent toutes ces une prévention de masse, d'autres enfin Les établissements portent une apprécia- différentes instances sont ceux qui sont les souhaitent essentiellement prévenir l'é- tion sur leurs actions plutôt qu'une vérita- plus engagés dans la prévention (1 sur 10). chec scolaire et réserver l'essentiel de leur ble évaluation. activité à cette mission. L'analyse de notre enquête a permis de Si tous les établissements ne se sont pas dégager trois points : Enfin un nombre non négligeable note la engagés dans la prévention des toxicoma- peur d'être incitatif, le manque de partenai- nies, ceux qui le sont (6 sur 10) semblent - la prévention est en progression : le res compétents, la préférence donnée à la nombre total des établissements engagés en être satisfaits. Attentifs à recueillir les formation avant d'engager des actions, appréciations de leurs élèves (même si ce dans la prévention est passé de 67% en l'absence d'accord de l'équipe sur le type 1997-1998 à 73% en 1998-1999. n'est qu'oralement), ils sont nombreux à d'intervention souhaitable. On trouve aussi estimer que leurs actions permettent aux des établissements qui ont été déçus par les jeunes de prendre conscience des interventions passées. 7 Un questionnaire a été passé auprès d'un échantillon risques encourus par les consomma- d'établissements privés et publics du second degré. tions et d'engager un dialogue jeunes- Ce questionnaire écrit comprenait une cinquantaine Les objectifs des interventions adultes et jeunes entre eux. de questions abordant vingt-quatre interrogations. Au de prévention total, 545 établissements dans sept académies ont Ils estiment que les élèves cernent la répondu à ce questionnaire qui a été rempli le plus Prévention active ou information ? richesse et l'intérêt des interventions et, souvent par le chef d'établissement et/ou son adjoint, Quatre établissements sur dix seulement pour la moitié d'entre eux, souhaitent pro- et/ou l'infirmière ; et, en nombre moins important, les conseillers principaux, les enseignants, l'assistante ont noté comme objectif de développer le longer ces actions - sous la forme le plus sociale ou le médecin scolaire. dialogue entre élèves et adultes. souvent de discussions. revue toxibase n° 9 - mars 2003 7 thema

Ils jugent que ces actions sont très appré- Ainsi, les acteurs de l'école ne présentent 6. La formation continue des personnels doit ciées par les autres adultes de la commu- pas la prévention comme un paramètre porter sur la méthode du projet. Il doit s'a- nauté scolaire. Les mêmes mots reviennent : majeur de l'action éducative et sociale dresser à tous les personnels concernés et intérêt, valeur des échanges, du dialogue, (peu d'entre eux se sont engagés). peut s'inscrire dans un cadre interministériel. confiance, comme si ces mots définissaient Les textes législatifs restent toujours très 7. Des outils méthodologiques doivent être pour eux la véritable activité préventive. sensibles à la répression des déviances. Ils mis à la disposition des établissements pour commencent par rechercher tout ce qui Les difficultés et les regrets qu'ils portent faciliter la mise en place du projet et l'éva- peut conduire à l'usage des consommations luation des actions engagées. à propos de ces interventions sont plutôt de produits toxiques. d'ordre institutionnel et organisationnel : 8. Un centre de ressources et de documenta- programme, horaires, lieux, personnel Les jeunes et les parents restent cependant tion académique des politiques de prévention disponible, etc. Arrive en tête la difficulté les grands absents de ce débat qui les mises en œuvre par les CESC doit être mis en de travailler tous ensemble de façon plus concerne pourtant en premier lieu. place. Il permettra notamment de valoriser cohérente, avec des partenaires et des les actions originales et pertinentes conduites parents. Rapport Bauemeler : L’école par les établissements. citoyenne. Le rôle du Comité 9. Les CESC doivent travailler en réseaux à Un tiers seulement des établissements a uti- d’Éducation à la Santé l'échelon des bassins de formation. lisé des questionnaires écrits pour évaluer 10. Un chef de projet Éducation nationale, et apprécier leurs actions. La grande majo- et à la Citoyenneté placé auprès de l'Inspecteur d'Académie, a rité a simplement fait discuter les élèves… Le rapport du député met en lumière un pour mission de représenter l'Éducation La nécessité et le besoin d'évaluer pour certain nombre d'avantages et de faiblesses nationale auprès de ses partenaires, de coor- de la structure actuelle du CESC. Il fait une maîtriser les actions de prévention est donner les financements et de mettre en douzaine de propositions pour améliorer pourtant reconnue par un grand nombre place un guichet unique d'attribution des cré- cette structure. d'établissements, comme s'ils avaient bien dits en liaison avec les coordinateurs acadé- conscience que les procédures d'évalua- Premier point : la création du CESC cher- miques et départementaux. tion pouvaient, seules, assurer une visibi- che à être une réponse dans sa forme et 11. À travers le CESC, le partenariat avec les lité et une légitimité des actions. dans ses principes aux problèmes nou- politiques mises en œuvre par le Ministère de veaux de société que l'institution scolaire la Santé doit être renforcé. Mais si deux tiers souhaitent poursuivre doit assumer : montée de la violence et des 12. L'éducation est une responsabilité leurs actions avec les intervenants, un tiers incivilités ; développement du mal être partagée. seulement les sollicite pour établir un des jeunes qui ont des comportements de bilan d'évaluation dans la mesure où, dans prise de risques (vitesse, alcoolisme, taba- deux cas sur trois, les établissements éla- Rappelons les cinq points majeurs gisme, utilisation de produits de synthè- de l’étude borent leur bilan uniquement à partir d'une se) et entrent dans la dépendance. discussion avec les élèves. Les trois-quarts des établissements sont Deuxième point : le CESC est une struc- engagés dans des actions de prévention : Les thèmes abordés ture nouvelle et innovante qui repose sur pour une grande majorité d'entre elles, Le nombre de thèmes s'est singulièrement le partenariat authentique que l'établisse- conduites par les adultes, en fonction des représentations qu'ils se font des intérêts et élargi. On fait de la prévention sur l'ado- ment scolaire a tissé avec les collectivités des demandes des jeunes et selon des for- lescence prématurée, l'adolescence attar- locales. mes très traditionnelles d'information sur les dée, sur les discours sur la drogue, sur la risques, sans réelle implication des jeunes Il sera d'autant plus performant que le vitesse, le goût du risque, sur l'ordalisme, scolarisés ni de leurs parents ; CESC sera intégré au projet de l'établisse- sur l'envie de jouer avec la vie et avec la Les établissements cherchent davantage à ment scolaire et appuyé par les structures apprécier les actions qu'à les évaluer au sens mort, sur la solidarité. On travaille en pré- associées localement à l'Éducation natio- vention sur le dopage, les modificateurs précis de ce terme. Ainsi un tiers seulement nale. Mais, ajoute-t-il : Toute l'ambiguïté des établissements engagés dans la préven- de conscience, etc. du dispositif réside dans le fait qu'il est tion a utilisé des questionnaires écrits pour Il n'y a pas de consensus sur le rôle et la fondé sur une logique de l'autonomie, du évaluer et apprécier leurs actions. Dans deux cas sur trois, le bilan fait par l'établissement volontariat… ; Le succès des CESC dépend variété des fonctions des différents inter- se limite à des discussions avec les élèves venants (police, psychologue, enseignant). de la coopération entre les différents sur le mode de satisfaction/insatisfaction ; acteurs placés en situation d'interdépen- Pour les uns, les gendarmes devraient La nécessité et le besoin d'évaluer pour- intervenir plutôt auprès des adultes qu'au- dance les uns par rapport aux autres, par- maîtriser les actions de prévention est recon- près des élèves. delà leurs liens hiérarchiques. nue par un grand nombre d'établissements, Les propositions comme s'ils avaient bien conscience que les Pour les autres, la brigade d'intervention procédures d'évaluation pouvaient, seules, de la gendarmerie accréditée veut surtout 1. Le CESC est le dispositif unique de préven- assurer une visibilité et une légitimité à leurs faire peur aux élèves : ils rappellent le tion de l'Éducation nationale dans et hors l'é- actions ; cadre de la loi, mettent en garde sur les cole. Les acteurs et les intervenants dans le sys- risques de glissement vers l'engrenage 2. La mobilisation de tous les membres de la tème scolaire témoignent de positions plutôt commercial, sur les risques encourus communauté éducative est la condition de la différenciées liées d'une part, à la fonction spé- cifique de ces acteurs dans le maillage de la concernant les différents produits rencon- réussite des actions conduites par le CESC. prévention et, d'autre part, à leurs conceptions, trés, licites, illicites. L'élève doit être un acteur essentiel des à leurs expériences personnelles et à celles de actions engagées auxquelles les parents doi- l'équipe éducative impliquée dans le projet de Pour d'autres enfin, l'idéal serait qu'ils prévention ; puissent parler avec un gendarme et que vent être pleinement associés. chacun explique sa fonction et son domai- 3. La prévention fait partie intégrante du pro- Si leurs interventions sont différentes selon jet éducatif de l'Éducation nationale. l'importance accordée au contexte, toutes ne. Alors que souvent les gendarmes vien- témoignent d'une évolution notable vers le nent à la place des psychologues ou des 4. Le CESC repose sur la méthode du projet. recours a plus de partenariat d'une part, et magistrats. Actuellement, plus personne 5. La réforme des IUFM doit intégrer la plus d'implication et de responsabilisation n'est à sa place ni à sa fonction. démarche préventive. des élèves d'autre part. 8 revue toxibase n° 9 - mars 2003 L'équipe pense avant tout que la prévention Des rave-parties à la promotion de la santé en milieu scolaire passe par une information scientifiquement établie. À cet effet, ils distribuent des sli- des et des flyers (plaquettes d'information) De la répression son programme de promotion santé - soli- et utilisent les outils élaborés par la MILDT, à l’autorégulation darité , des actions en milieu scolaire. S'est comme la brochure Drogues : Savoir Plus, alors constituée une équipe d’intervenants risquer moins , des vidéos, etc. Chargée par le secteur Santé Publique de la -chercheurs dont deux membres ayant une Mutualité Française des Alpes Maritimes8 expérience de terrain en particulier au sein Leur discours vise à persuader les jeunes du suivi des actions de prévention, sous la d'un programme d'échanges de seringues qu'ils ne sont pas seuls face à leur vulné- direction du Docteur Alain Mucchielli, nous (MDM). rabilité. Ces intervenants regrettent de n'a- présentons ici un rapide descriptif de l'ex- voir pas reçu eux-mêmes dans leur jeu- périence à partir des interviews menées Ce programme se déroulait dans différents nesse une éducation à la santé en milieu avec les membres de cette équipe et de la lieux, y compris quelquefois dans les scolaire. Ils partagent donc avec cette lecture de leurs rapports d'activité. milieux festifs des raves parties pour faire population vulnérable leurs connaissances du testing sur les produits que les jeunes acquises sur la dangerosité des produits Quatre raisons justifient le choix de pré- s'apprêtent à consommer. Interpellée par le en vue de “faire bénéficier les autres et senter le travail de cette équipe : mauvais état de santé de ces jeunes, l'équi- surtout les jeunes de leur propre expé- 1. Leur pratique est simple et généralisa- pe a souhaité intervenir en amont, avant rience personnelle”. Ils veulent conduire ble. Elle s'appuie sur un socle de connais- que ces populations fragilisées ne s'enga- les jeunes à poser des limites pour leur sances sérieuses confirmées par les der- gent dans une trajectoire de consomma- éviter certains dangers. Mais, selon eux, nières données scientifiques communiquées tions régulières et nocives, ce qui l’a “il s'agit de laisser les jeunes gérer leur pro- par la MILDT. conduit à élaborer des actions de préven- pre espace, de leur laisser une marge de 2. Grâce à son implication, cette petite tion, prises en charge par la Mutualité fran- manœuvre qui leur soit spécifique et dans équipe me semble avoir réussi à sensibili- çaise des Alpes-Maritimes (MFAM) en laquelle ils prennent leurs responsabilités”. ser la communauté éducative dans le cadre association avec MDM. de ses interventions sur la vulnérabilité et Ils sont très critiques à l'égard des inter- les prises de risques tout en respectant les L'équipe, ses motivations, ventions scolaires qui s'adressent à des principes éthiques de liberté et d'autono- ses finalités sujets jeunes, en les considérant comme mie des personnes , par un usage éclairé des individus isolés et libres d'agir de qu'ils font de la loi et de l'interdit. Cette équipe compte neuf membres dont façon rationnelle. Ils affirment que si on quelques-uns sont des bénévoles. Le direc- veut changer les comportements et enta- 3. Elle incite les sujets à l'auto-protection teur est un médecin de santé publique, qui mer une démarche de prévention, il faut plutôt qu'à la répression , considérant à allie une expérience dans le SAMU social à avant tout éviter les discours stéréotypés juste titre que l'interdit n'est pas une fin en une expérience dans le champ clinique. Le qui diabolisent le recours à la consomma- soi mais un moyen de ne pas laisser cette population vulnérable se renfermer dans responsable de l'animation est un cadre de tion de drogues. la MFAM. Deux sociologues sont une solitude destructrice de personnalité. Selon cette équipe, l'usage des drogues et employés à mi-temps par MDM et la des produits psycho-actifs n'est pas seule- 4. Elle applique des stratégies d'interven- MFAM et font partie par ailleurs d'un grou- ment la question d'un sujet isolé, mais tions innovantes, en allant au devant de pe de recherche sur la vulnérabilité socia- d'un sujet en lien avec d'autres. Ce sont cette population, sur les lieux mêmes de le. Tous ont un niveau d'études supérieu- donc ces liens qu'ils veulent restaurer par consommation comme le préconisent les res (doctorants ou bac +2) et poursuivent le dialogue en intervenant dans tous les mesures actuelles de décentralisation et une formation continue autour des thèmes elle utilise largement le dialogue pour res- milieux. concernant la médiation et la santé. taurer un lien social avec ces populations vulnérables avant qu'il ne soit totalement Les trois animateurs bénévoles intervien- Les positions des intervenants compromis. nent surtout dans le cadre des rave parties Engager des dialogues par divers artifices Le contexte de l’expérience avec MDM, mais ils se sont formés pour (y compris le testing ou les flyers), des participer à des actions-interventions dans questionnaires écrits pour tenter d'établir On sait que les Mutualités ont de plus en le milieu scolaire. un lien interpersonnel avec chacun. plus vocation à développer des pôles de compétences au travers d'actions de terrain Pour la plupart d'entre eux, c'est un par- Relier la santé et le social en considérant pour mieux répondre aux besoins de leurs cours personnel qui les a engagés dans la que l'on ne peut traiter l'un sans l'autre - ce adhérents. prévention dans le but de partager leur que leur a appris le travail au sein de expérience acquise dans ce domaine avec MDM. Ils croient en l'éducation à la santé Le programme de la MFAM s'est développé les populations fragiles. par les pairs et souhaitent entraîner ces dans un contexte local particulier, et comp- jeunes vers une responsabilisation de leur te-tenu du recrutement d'un Médecin à L'équipe poursuit l’objectif d'encourager, personne en les rencontrant selon des plein temps ayant la responsabilité du au niveau individuel, l'adoption éclairée et démarches plus originales que les démar- Secteur Santé Publique . En l'occurrence, consentie des comportements favorables à ches classiques de rappel à la loi ou la le Docteur A. Mucchielli , avait une expé- la santé des jeunes. démonstration de produits (démarches rience dans le domaine de la réduction des Leur intervention demeure influencée par encore trop souvent employées dans le risques (en particulier concernant le VIH). milieu scolaire). Il avait aussi collaboré à Médecins du leur façon de travailler à MDM : en infor- Monde ( MDM). mant les jeunes de la dangerosité des pro- Leurs interventions les confortent dans duits, ils souhaitent engager un dialogue l'idée qu'un discours de prévention mesu- La Mutualité des Alpes Maritimes, de son qui fixe le jeu des limites des uns et des ré est plus crédible qu'un discours norma- coté, voulait développer dans le cadre de autres, mais sans arriver à la conflictua- tif qui diabolise le recours aux produits 8 MFAM, 7 avenue Georges V - 06000 lité par des interdictions catégoriques. quel qu'en soit le public. revue toxibase n° 9 - mars 2003 9 thema

Une démarche de prévention est une les collectivités territoriales (CIDJ, FJF) et, diététiciennes dans des classes de collèges démarche d'analyse, de compréhension, d'autre part, auprès de publics divers (édu- de 6e et 4e ; de réflexion en commun visant à dévelop- cateurs de jeunes, parents, personnels de - auprès des professionnels : en partena- l'éducation, police, santé, social) avec les- per des compétences globales dans la ges- riat avec les institutions comme le CIRDD quels ils développent des solidarités socia- tion de son bien-être et à retrouver une et le CREDIT (Alpes-Maritimes), une cen- les respectant toujours le même code confiance en soi. taine de personnes ont déjà été formées à déontologique : ne pas culpabiliser, ne pas Plus que les caractéristiques intrinsèques partir de deux modules : de chacun des produits, c'est le mode d'u- normaliser, respecter la liberté de chacun. 1. un module de deux jours pour élargir et sage, la vulnérabilité propre à chaque faire évoluer les mentalités des intervenants consommateur, ses motivations, les autres Les secteurs et les publics-cibles du dispositif socio-sanitaire et créer une conduites associées qui, selon eux, consti- La rue avec les milieux festifs, mais tuent les véritables déterminants du risque aussi les dancings (qui souvent refusent culture commune entre les partenaires ; et du danger. leur présence), les lieux d'accueil sociaux, 2. le second sous la forme d'un suivi des les magasins à clientèle jeune (qui font du projets d'action de santé que les interve- La conduite des interventions piercing et des tatouages)… nants ont aidé à mettre en place. Les interventions s'inspirent toutes des Dans ces lieux, les intervenants distri- pratiques communautaires de santé impli- buent des informations pour les popula- Les résultats quant une réelle participation de la com- tions vulnérables qui les fréquentent. Ils Quelques indications sur le travail de munauté. cherchent à les aider à construire des pro- cette équipe. Durant l’année scolaire jets de vie compatibles avec leurs condi- 2001-2002, ils ont touché : Enracinées dans le réel et grâce à un tions sociales. diagnostic qui leur permet de connaître la - 116 collégiens répartis dans 8 collèges ; culture des publics et leurs besoins, les Les institutions scolaires et la formation - 71 lycéens répartis dans 5 lycées ; interventions se font au plus près des continue des adultes aux trois niveaux : - 1 lycée professionnel ; acteurs locaux, invités à exprimer leurs - école primaire (travail avec les parents et - 450 élèves de CFA (2001-2002). priorités et à participer activement à la le corps enseignant), Des actions d'information, de sensibilisa- mise en place et au déroulement des - enseignement secondaire : lycée, collège, actions. - enseignement supérieur ; tion, ont été conduites à l'intention des professionnels de 4 lycées, 4 collèges. Les approches sont multiples : journées Leurs interventions varient en fonction de kiosque, conférences-débat, groupes de la diversité des publics mais sont constan- La formation des personnels s'est adressée parole, formation des personnels adultes tes dans le respect des principes des pra- à des cadres de la Direction de la Jeunesse dans le cadre de modules de deux ou trois tiques communautaires : et des Loisirs, des éducateurs spécialisés, jours, suivi des actions engagées dans les - auprès des publics vulnérables, elles des animateurs de MJC, des médiateurs, différents lieux scolaires, etc. engagent des dialogues pour rétablir des du personnel socio-éducatif. Adaptées à l'hétérogénéité des publics liens et éviter une marginalisation de ces Une formation-action de type communau- ciblés, à leurs besoins, à leurs ressources, publics. Elles informent grâce à des outils taire sur la prévention violence et promo- les interventions ont toutes pour point de la MILDT, en distribuant des adresses tion de la santé et un suivi du club de pro- sur les institutions sociales et sanitaires. commun d'instaurer un espace d'échan- motion de la santé au sein du foyer socio- ges et de mises en scène de la santé. - auprès des partenaires des publics sco- éducatif d'un collège a été ajouté. laires (personnels d'encadrement et de ser- Plutôt qu'une culture des programmes- vice comme les appariteurs de l'université, En 2003, le projet de bus forum sera déve- protocoles rigides, les interventions sont les parents d'élèves). Des conférences- loppé près de la cafétéria de l'université développées avec divers partenaires débat sont organisées en visant deux où seront distribués des outils d'informa- locaux et régionaux, sous le leadership du objectifs : informer et répondre aux pro- tion et où seront projetés des films qui directeur du Secteur Santé publique de la blèmes rencontrés par ces publics en rela- seront commentés avec les étudiants. MFAM, dans l'optique d'une culture de tion avec les jeunes démarches interactives. Ils se proposent de sensibiliser les person- - auprès des jeunes scolaires eux-mêmes ; Par le décloisonnement de leurs inter- nels de service de l'Université comme les un protocole souple d'intervention est appariteurs. ventions, les actions sont à l'interface de suivi ; on y retrouve toujours des temps différents secteurs - santé, social, scolaire, consacrés à l'étude de la demande et des Ils sont en train d'élaborer un plan de justice. Elles ont une capacité à dépasser besoins, l'élaboration d'un contrat d'inter- formation sur un bassin géographique les clivages professionnels disciplinaires vention qui comporte un diagnostic porté auprès des adultes référents volontaires et répondent bien aux missions des sur les représentations, les connaissances des collèges et Lycées. mutuelles. et les comportements des publics à former. Le terme santé a deux acceptions : Souvent, ce diagnostic est porté à l'issue santé/bien-être (health) et santé publique de la passation d'un questionnaire aux- (health care). En s'associant à MDM, les quels les jeunes ont répondu. Ce diagnos- actions répondent à des besoins qui relè- tic permet de construire les modes d'inter- vent du secteur sanitaire (échange de vention adaptés aux problématiques diffé- seringues, prévention du VIH, testing…). rentes qu'ils trouvent dans les classes pour répondre ainsi aux besoins. Travaillant dans les espaces fréquentés par les jeunes (boutiques de percing ou de Les interventions se déroulent aussi sous tatouages ) et établissements scolaires, les forme d'ateliers interactifs, de sorties intervenants ont été amenés à monter des pédagogiques sur l'environnement et la démarches transversales d'une part, avec nutrition, en collaboration avec les 10 revue toxibase n° 9 - mars 2003 En résumé savoirs et savoir-faire, et aussi selon ses propres croyances, conceptions et valeurs Les interventions de l'équipe se fondent sur programme à long terme. Trop souvent des informations fiables, tirées de la littéra- répondant aux sollicitations des terrains, elle constitutives -ce que Florence Giust- ture scientifique, concernant les substances ne prend pas le temps et ne s'est pas donnée Desprairies qualifie d'imaginaire collectif. psychoactives entendues dans un sens les moyens de se concerter avec les autres Au-delà de cette variabilité individuelle et large- et sur la volonté de restaurer l'image instances concernées régionales et dépar- de soi de ces populations vulnérables, en tementales. On peut présumer que si cette subjective, on ne peut nier l'existence insistant sur les facteurs de protection et information circulait, leur type d'action d'une variabilité culturelle : chacun prend sur la nécessité pour chacun de tisser des pourrait être repris et largement diffusé. des positions différentes face aux risques liens ou d'élaborer son projet de vie. (établissements qui font intervenir des soi- Le point faible actuel : l'évaluation de ces Attentifs à ne pas se laisser enfermer dans pratiques. gnants ou anciens toxicomanes, établisse- des rôles rigides d'intervenants qui sont là ments qui ne font pas d'intervention de simplement pour rappeler la loi et cherchent Les deux seuls critères par lesquels leurs peur d'être incitatifs, etc.). Il serait réduc- à faire partager leur expérience dans une actions sont évaluées, à notre connaissan- teur de penser la complexité de l'objet par attention empathique en vue de lutter cont- ce, sont le degré de satisfaction des publics (qu'ils mesurent à l'aide de questionnaires la seule question de l'extériorité des re les usages nocifs des produits qui engen- réponses apportées, comme on le fait aux drent des dépendances. après leurs interventions) et la progression quantitative des établissements qui leur États-Unis, et de la probabilité d'occurren- Les questions qui restent ouvertes demandent d'intervenir. Mais, conscients de ce du problème dans un avenir plus ou l'insuffisance de la connaissance des effets La liaison entre les pratiques et leur com- moins lointain. de ces actions, la Mutualité française a sol- munication aux différentes instances licité un chercheur expert pour engager une Il s'agit moins de savoir ce que l'environ- Engagée fortement dans les actions de ter- évaluation des actions de cette équipe. nement peut nous apporter que ce que l'é- rain, l'équipe manque de temps pour décri- Nelly Leselbaum a été chargée de cette tablissement peut offrir à son environne- re et procéder à un suivi des actions évaluation. ment, notamment dans les situations diffi- engagées, selon une planification et un [email protected] ciles que l'on connaît. L'espoir aujourd'hui réside probable- ment dans des actions stables basées sur des règles publiques, discutées, expli- Propositions pour mener une politique de prévention quées, objets de débats et d'arbitrages par des instances démocratiques conçues en milieu scolaire pour cela et, en général, respectées dans un partenariat authentique. Protéger les élèves et les aider à instaurer pays européens par exemple, où ce rôle de une relation au monde qui soit médiatisée prévention est confié à des éducateurs de Mener une réflexion par le savoir et la rationalité est sans doute santé, les health educators, véritables pro- sur la nouvelle éthique une des plus anciennes missions de l'école. fessionnels formés à l'université). En et sur la norme Mais la nature des menaces actuelles aux- France, les acteurs de l'Éducation nationa- Il apparaît clairement, à la lumière des quelles est confrontée l'institution scolaire le, les autorités, les experts reconnaissent avancées en sciences de l'éducation, qu'il dans la prévention des dépendances est tous que la prévention engage la responsa- existe un effet cumulatif des facteurs complexe. bilité de chacun dans et au-delà du strict négatifs chez les élèves en grande difficul- champ scolaire. té : absentéisme chronique, vol, consom- Pour conclure ce dossier, nous faisons Car, lorsque les jeunes ne consomment mation de substances psycho-actives, tra- quatre propositions. Elles concernent tou- pas au sein de l'établissement, ils le font à fics, prises de risques, etc. tes la promotion de la santé et sont expo- l'extérieur et à d'autres moments. L'acte sées plus longuement dans l'étude que En outre, les acteurs du système ont bien éducatif de prévention fait nécessairement nous avons menée en 1999. conscience que l'école sécrète ses normes intervenir d'autres acteurs. et qu'elle peut être une atteinte au bien- Élargir les responsabilités Lorsque les établissements s'engagent dans être des élèves. Par la normalisation qu'el- de l'école face au bouleversement les activités de prévention des toxicoma- le cherche à produire, il arrive qu'elle arra- de ses missions nies, ils le font sérieusement, ils ont cons- che les élèves à leurs formes premières de cience de la complexité de cet engagement. socialisation et qu'elle confonde déviance La politique menée par la MILDT marque et délinquance. un virage dans la manière de concevoir la Dans les missions de l'école, deux dimen- En matière d'éducation à la santé, il ne peut prévention dans les établissements scolai- sions s'entremêlent : ce qui est de la sphè- re privée et du domestique (gestion des y avoir de bons et de mauvais jeunes ! Ce res. Elle s'adresse au jeune et non plus point réinterroge la normativité des pra- seulement à l'élève. Elle prend en compte tensions, plaisir, rapport à l'autre) et ce qui est de la sphère publique (l'éducation, le tiques éducatives et pousse chacun à redé- l'ailleurs et l'avenir puisque la France a rapport au savoir…). finir ce que pourrait être la norme dans pris le parti de réglementer l'usage, la l'acte de prévention, c'est-à-dire ce qui est consommation excessive et l'abus des Ces deux sphères influent sur la configu- le bien, le juste, le devoir… toxicomanies et de l'interdire dans les éta- ration des systèmes d'intérêts individuels blissements scolaires dans un but de pro- et collectifs et tissent le lien social de Comme nous l'évoquions plus haut, il motion de la santé. manière bien spécifique. semble bien, au travers des textes offi- ciels, qu'un cap soit franchi puisqu'on Notre enquête montre que les experts et Quelles missions assignées aux acteurs de passe de l'abstinence à une gestion du les acteurs dans le champ scolaire consi- l'école ? risque et des consommations qui seraient dèrent que l'école a une mission à jouer Cette question renvoie à ce qui est de l'or- en cause. Or, s'il ne peut y avoir d'éduca- dans la sauvegarde du bien-être de tous, dre de l'identité professionnelle, chacun tion sans normativité, la (re)définition de (plus qu'aux États-Unis ou dans certains investissant la mission éducative selon ses la norme est un point déterminant dans la revue toxibase n° 9 - mars 2003 11 thema

prévention même si elle ne doit pas être Ceci renvoie à la place dévolue au milieu On a vu que cette pluralité pose le problè- confondue avec la normalisation (présen- familial, lui-même bouleversé par ses pro- me de la cohérence des rôles et des inter- tation d'un seul modèle juste). pres mutations (familles monoparentales ventions de chacun dans l'école et implique Confondre normativité (établissement ou recomposées ou atypiques.). une nouvelle organisation de l'école elle- des normes) et normalisation (affirma- même. Avec le désarroi dont le problème de la tion d'une seule norme possible) rend drogue est souvent révélateur, les familles Au-delà des différences d'enjeu et de cultu- impossible tout acte éducatif au sens sont tentées de demander à l'école de faire re, on pointe l'enchevêtrement des systèmes fort du terme. Il n'existe pas de forme à leur place ce qu'elles ne peuvent plus d'intérêt qui vont solidariser l'école et ses unique de la normativité. faire, en particulier une protection renfor- partenaires autour d'un même problème : la Dans ce sens, la déviance est, elle aussi, cée pour prévenir toute consommation de prévention de l'usage de substances psycho- un acte de production de normes, acte qui drogue. Elles attendent que l'école établis- actives. Les pratiques éducatives seront se définit rarement par la simple opposi- se un cordon sanitaire par une répression elles-mêmes bouleversées : les modes d'or- tion ou transgression à des normes socia- stricte. Mais l'école n'a pas à se substituer ganisation habituels de la communauté sco- les communes. aux familles. laire autour de groupes classe - de la divi- sion des objets d'étude par discipline - de la Si nous nous donnons des règles, c'est L'ouverture de l'école aux familles encou- programmation des cours en plages horaires pour devenir capables de produire des ragée dans le cadre de sa mission d'inté- alignées sur des emplois du temps entrent actes ou des énoncés singuliers différents gration sociale et de transmission ne doit en conflit avec la pluralité et l'hétérogénéité de ceux qui sont communément admis et pas faire oublier que s'il est essentiel d'ai- liées à l'ouverture des logiques éducatives qui prennent sens pour ceux auxquels der les jeunes à se séparer de leur famille sur son environnement. nous nous adressons. (P. Boumard) pour devenir des sujets et des citoyens adultes, l'école publique n'a pas à renoncer Ainsi on peut conclure que l'engagement Une réflexion sur les pratiques, laisse à assumer ses tâches. de l'école dans la prévention des toxico- apercevoir d'une part, un certain nombre manies est le signe d'une ouverture de l'é- d'évolutions, en particulier dans la capaci- D'où une autre proposition qui est une tablissement scolaire dans la société civi- té des établissements à gérer, négocier, condition de l'ouverture de l'école que le, de la diversité des relations avec son réguler ce type d'actions plurielles, d'autre nous préconisons : créer des dispositifs environnement et de l'accès à d'autres part, une difficulté permanente (celle de nouveaux qui permettent à l'école d'a- schémas d'organisation de l'école. l'évaluation) et une forte demande d'aide dresser les familles aux institutions en la matière. compétentes. La place de l'école n'est pas de rester totalement extérieure aux On peut noter par ailleurs que l'échange et problèmes traversés par les familles : le dialogue sont les grands vainqueurs de elle n’est pas de se substituer à elles cette dynamique d'ouverture. où chacun mais jouer un rôle de médiation à l'é- perçoit l'importance du dialogue pas seu- gard des attentes et des angoisses face lement dans des logiques de résolution de aux consommations de drogue. problème, mais aussi en termes de plaisir et de moyen de gérer des tensions. L'école est le lieu d'où peut s'enclencher mais non se réaliser un véritable travail Le dialogue est l'outil par lequel il devient avec les jeunes et leur famille. Il s'agit possible de comprendre ce qui fait obsta- d'inventer pour cela un nouveau partage cle ou résistance au changement ; il est de la responsabilité éducative en acceptant aussi outil de mesure d'appropriation des qu'interviennent dans l'éducation des jeu- objets d'étude en cause. De ce point de nes plusieurs espaces qui ne se recoupent vue, les enquêtes soulignent que l'évalua- pas totalement mais au sein desquels l'é- tion est le plus souvent faite oralement, de cole a une fonction médiatrice. manière dialoguée. Une nouvelle identité Assumer un nouveau partage professionnelle des enseignants de la responsabilité éducative et des éducateurs à l'égard des jeunes Cette évolution notable des établissements dans la relation école-famille La prévention est un marqueur du style vers un partenariat plus ouvert introduit de chaque établissement scolaire où l'école est médiatrice une pluralité d'acteurs dans le débat éduca- Toutes les instances mises en place au sein tif ce qui impose une cohérence dans l'ac- Trois styles peuvent être définis : de la politique de prévention des toxico- tion collective et ouverte vers l'extérieur. 1. L'école est pensée comme un milieu qu'on manies préconisent l'ouverture de l'école. doit protéger, car sa mission spécifique est Mais l'extérieur n'est pas très homogène d'enseigner et d'instruire. Mais faire de l'école une institution plus puisque certains vont être en position de ouverte, c'est lui faire courir un double 2. L'école est pensée comme une institution responsabilité directe à l'égard des jeunes risque : ouverte sur l'extérieur, mais qui doit protéger (acteurs de l'établissement, parents) là où les individus en leur permettant d'achever leur - celui d'y voir transporter, aujourd'hui d'autres interviendront en simultanéité et construction personnelle. Ce qui nécessite le plus encore qu'hier, tous les problèmes et avec des responsabilités spécifiques : les développement de nouvelles compétences de tous les questionnements de l'environne- tous et qui renvoie à un changement de leur responsabilités de la police, de l'État à l'é- formation dans les IUFM, comme le demande ment social ; gard des collectivités locales ne sont pas du le rapport du député Bauemler (2002) - celui de manquer à une de ses fonctions même ordre que celles des associations 3. L'école est une communauté scolaire où prioritaires ; celle de constituer pour tous subventionnées par ces collectivités. Il est tous les aspects éducatifs sont simultanément les jeunes un milieu institutionnel spéci- logique que leurs modes d'intervention et travaillés. Ce qui nécessite une nouvelle iden- fique, instructif, protecteur et socialisant. leurs objectifs mêmes soient très différents. tité professionnelle. 12 revue toxibase n° 9 - mars 2003 Biblio plus Toxibase

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Sélection préparée par Sandrine Guigue

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