Plan local d’urbanisme d’ – Evaluation environnementale - Diagnostic 2 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 SOMMAIRE

I LE CONTEXTE PHYSIQUE...... 4 I.1. Localisation géographique...... 4 I.2. Sol, substrat et topographie...... 4 I.3. Le contexte climatique...... 7

II L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE...... 8 II.1. La qualité de l’air...... 8 II.2. L'ambiance sonore...... 8 II.3. Les risques naturels majeurs...... 9 II.4. Les risques technologiques...... 10

III ESPACE, ENERGIE, DECHETS...... 11 III.1. L'espace...... 11 III.2. L'énergie...... 11 III.3. La gestion des déchets...... 12

IV L’EAU...... 13 IV.1. Le cycle de l'eau à Ueberstrass...... 13 IV.2. Les eaux superficielles : régime et qualité...... 13 IV.3. Les eaux souterraines...... 15 IV.4. Les ressources en eau potable...... 15 IV.5. La gestion des eaux domestiques et pluviales...... 15

V LES MILIEUX NATURELS...... 17 V.1. La couverture végétale...... 17 V.2. Les unités de végétation...... 18 V.3. La faune...... 26 V.4. Trame verte et enjeux...... 28 V.5. Les protections...... 29

VI LE PAYSAGE...... 32 VI.1. Le grand paysage...... 32 V.2. Les unités du champ visuel...... 32 V.3. Enjeux et tendances évolutives...... 39

VI LES FONCTIONS D’USAGE...... 41 VI.1. La fonction agricole...... 41 VI.2. La fonction symbolique et récréative...... 41

VII L’ESPACE BATI...... 42 VII.1. Le patrimoine historique et vernaculaire...... 42 VII.2. Morphologie et évolutions du tissu bâti...... 43

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 3 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 I LE CONTEXTE PHYSIQUE

I.1. Localisation géographique

Le village d'Ueberstrass est bâti sur la rive gauche de la Largue, dans le Sundgau occidental, à une trentaine de kilomètres de . Les limites Ouest de son finage se superposent à la ligne de partage des eaux entre la Mer du Nord et la Méditerranée, qui est aussi la limite interrégionale entre la Franche Comté et l'.

Localisation administrative de la commune

Commune Arrondissement Département Ueberstrass Haut-Rhin

Le territoire d'Ueberstrass est contigu des territoires de quatre communes : au Nord, à l’Est, Seppois-le-Bas au Sud, Lepuix-Neuf à l’Ouest.

I.2. Sol, substrat et topographie

Le Sundgau est un plateau à soubassement oligocène (marnes et calcaires), rehaussé au moment de l'érection alpine et modelé par l'érosion, notamment par les cours d'eau qui y ont dessiné des vallées plus ou moins larges. Le territoire d’Ueberstrass s'étend ainsi de part et d'autre de la vallée de la Largue.

Le point le plus haut se situe sur le versant rive gauche, à 416 mètres d'altitude, tandis que le point le plus bas, mesuré sur la Largue à la sortie aval du territoire communal, cote 354 m d’altitude.

Le soubassement imperméable est recouvert par des alluvions anciennes, dénommées cailloutis du Sundgau, déposées au pliocène par le Rhin, lorsque celui-ci coulait vers la Méditerranée. Ce niveau perméable, dans lequel s'accumulent les eaux infiltrées en surface, est recouvert par des limons apportés par le vent. L'altération de ces dépôts anciens s'est traduite par un enrichissement en argile, ce qui explique la relative imperméabilité des sols et le nombre des étangs dans cette région.

La vallée de la Largue est remblayée par les alluvions contemporaines déposées à chaque crue par la rivière. Ces dépôts sont alimentés par les matériaux limoneux, argileux, calcaires et caillouteux arrachés sur les pentes du bassin versant.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 4 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 5 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 6 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 I.3. Le contexte climatique

Le climat du Sundgau est de type tempéré océanique marqué par un début de continentalité, avec des précipitations régulières toute l’année et d’importants écarts thermiques annuels.

La station la plus proche et qui, selon les données de Reklip, se situe dans la même zone de températures et de précipitations qu'Ueberstrass, est celle d'Altkirch.

Pour la période 1975-2003 (seules données disponibles), les précipitations moyennes annuelles ont été de 895,7 mm. Le mois le plus arrosé est mai. La période la plus sèche est la fin de l'hiver et le début du printemps. Les hauteurs maximales de précipitations en 24 heures ont été observées en décembre, avec un record de 68,2 mm, le 9 décembre 1954.

Précipitations à la station d'Altkirch, période de 1975 à 2003, en mm (Source : Météo )

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. 69,1 64 64,2 65,3 94,6 79,4 73,4 70,6 79,8 80,4 72,8 82,1

Au cours de la même période, la température annuelle moyenne a été de 9,7°C. Le maximum est atteint en juillet (18,7°C). Le mois le plus froid est janvier (0,8°C).

Températures moyennes à la station d'Altkirch, 1975-2003, en °C (Source : Météo France)

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. 0,8 2,2 6 8,7 13,2 16,6 18,7 18,5 14,6 10,3 4,8 1,9

Diagramme ombrothermique de la station d'Altkirch pour la période de 1975 à 2003 (Source : Météo France)

12 °C

10

8

6

4

2

0

La ventilation est modérée. Les vents dominants sont d’Ouest, dans l’axe de la Trouée de Belfort, et de Sud-Ouest, dans l’axe de la vallée de la Largue.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 7 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 II L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE

II.1. La qualité de l’air

La qualité de l’air est suivie et contrôlée en permanence par le réseau de stations de mesure de l’Association pour la surveillance et l’étude de la pollution atmosphérique (ASPA). La commune d’Ueberstrass ne dispose pas d'une telle station, mais elle a fait l’objet d’une estimation en 2006. La qualité de l’air y est de bonne qualité : la commune se trouve à l’écart des grands axes de circulation et n’accueille aucune industrie.

Emissions de différents polluants calculées en kg/an à Ueberstrass en 2006

Secteurs CO2 CH4 N2O SO2 NOx NH3 CO Agriculture 123 098 39 873 2 931 154 4 692 7 478 4 430 Industrie 3 119 0 0 3 114 0 74 Résidentiel 786 333 862 25 564 534 30 13 997 Traitement des déchets 10 960 1 051 5 0 0 5 0 Transports routiers 338 319 29 9 63 2 020 44 2 925 TOTAL 1 261 829 44 137 2 970 783 7 379 7 557 21 426

Les émissions de CO2 (dioxyde de carbone, contribuant à l’effet de serre) sont d’environ 1,2 tonne par an sur la commune. Le chauffage résidentiel et les transports routiers sont les principaux émetteurs de ce gaz.

Contribution de chaque secteur aux émissions de gaz carbonique

II.2. L'ambiance sonore

L’ambiance sonore de la commune est essentiellement déterminée par le trafic routier. Ueberstrass est traversé par la RD7b qui dessert l'ensemble de la vallée de la Largue. Le village est également desservi par la RD17l qui croise la RD7b au cœur du village. Ces deux infrastructures ne sont pas classées au titre des nuisances sonores.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 8 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Les comptages réalisés par le département sur ces axes routiers révèlent un trafic journalier modéré à faible.

Trafic journalier moyen sur le réseau routier d'Ueberstrass, en 2015, en nombre de véhicules/jour (source : CD68).

RD7b RD17l RD17l vers Largitzen vers Territoire 2 349 476 374

Calculé1 pour une vitesse de 50 km/h, en circulation fluide, et à raison de 10 % de poids lourds, les isophones de référence s'établissent, dans le carrefour où le niveau de trafic est le plus important, à 55,5 dB(A). Cette valeur représente le niveau de bruit moyen à 30 mètres de la route et à 10 mètres de hauteur. Les habitations étant implantées à 4 mètres du bord de la voie, une correction est réalisée pour obtenir le niveau sonore réel en façade. Cette correction est différente au niveau du carrefour, où il faut tenir compte du caractère moins fluide de la circulation et de l'éloignement des constructions.

Isophone de référence et niveau acoustique moyen en façade, en décibels A, entre 6 heures et 22 heures.

RD7b RD17l RD17l vers Largitzen vers Territoire Isophone de référence 54,9 49,1 47,1 Leq(8h-20h) 61,9 56 54

L'ambiance sonore engendrée par le réseau routier, entre 8 heures et 20 heures, est acceptable dans la rue principale et modérée (calme) partout ailleurs dans le village.

II.3. Les risques naturels majeurs

La commune d’Ueberstrass est concernée par trois risques naturels reconnus :

- le risque sismique : la commune se situe en zone sismicité II (faible) ; - le risque inondation : la commune est couverte par le plan de prévention du risque inondation lié aux débordements de la Largue ; ce PPRI a été approuvé le 5 novembre 1998 ; il interdit toute construction dans le lit majeur fonctionnel de la rivière ; - le risque mouvement de terrain : la commune est couverte par un plan de prévention du risque mouvement de terrain approuvé le 30 juin 2005 ; ce plan délimite des zones inconstructibles et des secteurs où toute construction doit être précédée d'une étude de terrain.

Au cours du dernier quart de siècle, la commune a fait l’objet de quatre arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle : à trois reprises pour des inondations et des coulées de boue (1983, 1999 et 2008) et une fois pour un mouvement de terrain (1999).

1 Calcul réalisé selon la méthode détaillée du guide du bruit, édité par les ministères en charge des transports et de l'environnement

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 9 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 II.4. Les risques technologiques

Le risque industriel est lié à la présence d’établissements dangereux dans la proximité de la commune. La loi de 1976 sur les installations classées pour la protection de l’environnement distingue :

- les installations assez dangereuses, soumises à déclaration ; - les installations plus dangereuses, soumises à autorisation ; - les plus dangereuses, dites « installations Seveso », qui sont assujetties à une réglementation spécifique.

La commune d’Ueberstrass ne compte aucune installation soumise à déclaration ou autorisation.

Le transport de matières dangereuses peut présenter en cas d’accident des risques pour la population ou l’environnement. La commune d’Ueberstrass est concernée par le risque transport matière dangereuse par la route.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 10 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 III ESPACE, ENERGIE, DECHETS

III.1. L'espace

L'espace est une ressource limitée. Le développement de l'urbanisation et des infrastructures se fait au détriment des espaces productifs, naturels et forestiers (production de biomasse et de biodiversité) ou agricoles (production alimentaire). Dans les régions à forte densité humaine, comme l'Alsace, cette consommation spatiale affecte la diversité vivante du territoire et absorbe des terres fertiles.

L'enjeu de la protection des terres agricoles est réévalué par le contexte de tension sur les stocks mondiaux de céréales. La loi en a fait un objectif prioritaire de la planification. Sur les terres limoneuses du Sundgau, la stérilisation d'un hectare s'accompagne de la disparition définitive d'une production annuelle de 8 tonnes de blé ou de 10 tonnes de maïs.

La surface artificialisée, sur le territoire d'Ueberstrass, couvre environ 25 hectares, soit 4,8 % du ban communal. La consommation unitaire d'espace, qui n'a cessé de croître au cours du dernier demi-siècle, est de 718 m2 par habitant.

III.2. L'énergie

Le prix de l'énergie et l'obligation de réduire la consommation de pétrole pour lutter contre la dérive climatique font de l'énergie un autre enjeu majeur. L'absence de données à l'échelle communale ne permet pas d'établir un diagnostic détaillé. Les principaux postes de consommation énergétique, à Ueberstrass, sont le chauffage domestique et le transport routier. Le bois est la seule source d'énergie endogène.

Les coûts de chauffage dépendent principalement de la température extérieure. La grandeur qui évalue ce besoin est le degré-jour. Le nombre de degrés-jour est la différence algébrique entre la température moyenne à l'intérieur des bâtiments, admise conventionnellement comme étant de 20 °C, et la moyenne journalière de la température de tous les jours nécessitant un chauffage. A Ueberstrass, ce nombre est de 4 000 degrés-jour (selon la modélisation Reklip). Les conditions sont plus favorables au pied du plateau que sur les lignes de crête où la ventilation est plus importante.

Le rayonnement solaire indique les possibilités de captation pour le chauffage de l'eau sanitaire ou pour la production d'électricité à partir de capteurs photovoltaïques. Les variations saisonnières sont importantes. Le village d'Ueberstrass étant situé au pied du versant exposé à l'Est peut valoriser ce rayonnement.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 11 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Rayonnement solaire à Ueberstrass, en kWh/m2 (source : REKLIP).

Mois Rayonnement solaire KWh/m2 Janvier 1 000 Avril 3 800 Juillet 5 500 Octobre 1 900

III.3. La gestion des déchets

La collecte et la gestion des déchets ménagers sont déléguées par la commune d’Ueberstrass à la communauté des communes du canton d', qui regroupe 11 collectivités.

La collecte est assurée en porte à porte pour les ordures ménagères, les papiers et les cartons ainsi que pour les emballages recyclables (briques, bouteille plastique ; boite de conserve et emballages cartonnés). La collecte du verre, des huiles usagées et des piles se fait en apport volontaire dans des conteneurs : un collecteur pour les piles, deux conteneurs pour le verre et deux conteneurs pour l’huile. Les encombrants sont ramassés en porte à porte une fois par trimestre.

L'entreprise Vidor est chargée de traiter l’ensemble des déchets collectés.

La société Sundgau-compost traite les déchets verts, que les habitants déposent dans une benne de ramassage. 70,42 tonnes de déchets verts ont été ainsi collectés en 2006.

Quantité de déchets collectés en 2006 à l'échelle des 11 communes (7125 habitants)

Ordures Emballages Journaux, Verre Encombrants ménagères recyclables magazines Tonnage 1 853,24 198,62 274,12 383,13 331,46 Kg/habitant 259,12 27,77 38,33 53,57 46,35

Les quantités collectées ont été stables au cours des dernières années. La production annuelle de déchet est de 425 kilogrammes par habitant, dont 32 % est recyclé.

Les ordures ménagères sont incinérées à Bourogne, dans le Territoire de Belfort. Les emballages, le verre, les métaux, le carton et le papier sont pris en charge par diverses filières de recyclage, après avoir été triées au centre de tri d'Aspach le Haut.

Traitement des déchets recyclables

Matières Société Plastiques VALORPLAST Emballage carton liquide alimentaire REVIPAC Aluminium AFFIMET Acier ARCELOR Packaging International Papier et carton d'emballage KAYSERSBERG PACKAGING Verre O-I MANUFACTURING France BSN GLASSPACK Journaux et magazines COVED NEGOCE

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 12 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 IV L’EAU

IV.1. Le cycle de l'eau à Ueberstrass

Avec une pluviométrie annuelle de 896 mm et une superficie de 518 hectares, le territoire d'Ueberstrass reçoit chaque année 4 640 000 mètres cubes d'eau météorique. Une partie de cette eau s'évapore ou est prélevée par les plantes qui la restituent en transpirant. L'évapotranspiration représente environ % des quantités précipitées.

Le solde se partage entre l'infiltration profonde, qui alimente les nappes perchées contenues dans les cailloutis du Sundgau, un écoulement dans le sens de la pente à quelques décimètres de la surface, la fraction de cette eau non interceptée par les plantes étant drainée par les fossés et les cours d'eau, et le ruissellement superficiel qui rejoint la Largue et ses petits affluents.

L'affleurement des cailloutis du Sundgau au niveau du talus qui surplombe le village se traduit par l'existence de sources au débit significatif. Ueberstrass ne manque pas d'eau.

IV.2. Les eaux superficielles : régime et qualité

Le territoire d’Ueberstrass s'étend en preque totalité dans le bassin versant de la Largue. La rivière traverse la commune sur un linéaire de 1 375 mètres. Sur ce parcours, elle reçoit un petit affluent en rive gauche. Les eaux de l'extrémité occidentale du ban communal rejoignent la Suarcine, un ruisseau sur lequel s'appuie la limite interrégionale Alsace Franche Comté. La Suarcine se jette dans le canal du Rhône au Rhin à Valdieu Lutran.

La Largue prend sa source à et se jette dans l’Ill à la hauteur d’, après un parcours de 50,5 kilomètres. Ses eaux ont parcouru 15 kilomètres lorsqu'elles arrivent dans la commune.

Le débit moyen annuel de la rivière, mesuré à Friesen entre 1969 et 2008, est de 1,12 m3/seconde. Le débit d'étiage de fréquence biennale est de 0,280 m3/seconde. Le débit de crue (moyenne de la journée) de fréquence biennale est de 14 m3/s.

Débits caractéristiques en m3/s de la Largue à Friesen (Source : agence de l’eau Rhin Meuse)

Module Débit d’étiage Débit d’étiage Débit de crue Débit de crue interannuel biennal quinquennal biennal décennal 1,120 0,280 0,230 14 25

Le régime de la Largue est de type pluvio-nival : les hautes et les basses eaux sont déterminées par la pluviométrie et par la fonte du manteau neigeux. La comparaison de l'évolution mensuelle des pluies et du débit de la rivière montre cependant que le phénomène est complexe : le plus fort débit moyen est atteint en février et mars, c'est-à-dire pendant les mois les moins arrosés.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 13 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Le débit de crue de fréquence décennale, en moyenne journalière, est 25 fois supérieur au module. Ce grand écart explique la fréquence des débordements. Le débit maximal instantané, pour une crue de fréquence décennale, peut atteindre 45 m3/s.

Le débit maximal instantané enregistré au cours de la période 1970 2007 a été de 65,5 m3/s, le 8 août 2007 à 21 h 45, ce qui correspond à une fréquence cinquantennale.

Hydrogramme de la Largue à Friesen : débits moyens mensuels période 1969 – 2008.

La qualité des eaux est qualifiée de "moyenne" (2) en aval de Seppois-le-Bas et de "bonne" (1B) en aval à Friesen. Le facteur déclassant est la demande chimique en oxygène. Les apports d'eau en provenance de la nappe des cailloutis assurent une certaine dilution.

La Largue est classée en première catégorie jusqu’à sa confluence avec l’ à Wolfersdorf. Les droits de pêche sont détenus par des particuliers.

La commune d’Ueberstrass compte 47 étangs, qui couvrent une surface totale de 27,53 hectares (soit 5,3 % de la superficie totale de la commune) et représente un volume d'eau stockée d'environ 2 750 m3.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 14 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 IV.3. Les eaux souterraines

Deux nappes d’eau souterraine sont présentes sur la commune :

 la nappe des cailloutis du Sungdau : il s'agit, en fait, d'une succession de nappes perchées contenues dans les alluvions pliocènes reposant sur les marnes imperméables et recouverts par les limons d'origine éolienne ; cette ressource est relativement abondante, mais elle est vulnérable aux pollutions de surface, et notamment aux pollutions diffuses d'origine agricole ;  la nappe d'accompagnement de la Largue, contenue dans les alluvions fluviatiles ; peu puissante, cette ressource n'est pas exploitée.

Bien que la nappe des cailloutis dépende exclusivement des précipitations locales, le débit des sources qu'elle alimente ne subit que peu de variations.

La qualité de ces eaux souterraines au droit d'Ueberstrass est bonne : les teneurs en nitrates sont inférieures à 25 mg/l, voire à 10 mg/l, les teneurs en produits phytosanitaires inférieures à 0,05 μg/l.

IV.4. Les ressources en eau potable

L’alimentation en en eau potable de la commune est assuré par une source dont le captage se situe au cœur du village près du monument au mort. Elle offre un débit très élevé d’environ 40 m3/heure (soit potentiellement environ 350 000 m3 par an).

Les dernières analyses de la qualité de l’eau distribuée à Ueberstrass révèlent une qualité conforme aux normes exigées pour la consommation humaines. Les analyses présentent une eau moyennement dure dont les paramètres bactériologiques et physico-chimiques respectent les limites de qualité requise pour la potabilité.

La consommation annuelle de la commune s’élève à 20 000 m3, soit en moyenne 157 litres par personne et par jour (348 habitants au 1er janvier 2008), ce qui est conforme à la moyenne nationale. Elle représente 0,4 % des quantités d'eau précipitée sur la commune et environ 1 % des quantités circulant par voie souterraine et superficielle (Largue non comptée).

Les ressources en eau de la commune sont largement suffisantes pour la population actuelle et à venir.

IV.5. La gestion des eaux domestiques et pluviales

L’assainissement de la commune est collectif : les eaux usées sont acheminées vers une rhizosphère (sauf pour quelques habitations aux extrémités de la commune). L'exutoire des eaux traitées est la Largue.

Les eaux pluviales sont dirigées vers un ancien fossé d’irrigation, qui aboutit dans la rivière.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 15 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 16 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 V LES MILIEUX NATURELS

V.1. La couverture végétale

Le territoire d'Ueberstrass s’étire entre la vallée de la Largue et le vallon forestier de la Suarcine à l’Ouest. Ces cours d’eau, associés au Talbaechle (petit affluent de la Largue) et aux très nombreux étangs dispersés sur toute la commune forment un réseau hydrographique relativement dense : les étangs, plus ou moins aménagés, couvrent à eux seuls environ 28 hectares.

Le fond de vallée de la Largue est voué aux herbages, fauchés ou pâturés ; le plateau est occupé par les grandes cultures. Celles-ci couvrent le quart de la surface communale, soit environ 130 hectares. Les surfaces en herbe (95 hectares), majoritairement en pâture, ainsi que la pépinière, portent la surface agricole utilisée à près de la moitié du ban.

Le village, développé parallèlement à la Largue le long de la route départementale 7b, est environné de prés et de vergers.

La forêt, qui couvre près de 180 hectares, occupe tout le Sud du ban communal (Oberwald).

Les herbages de la vallée de la Largue et les vergers du coteau constituent une ceinture verte qui valorise le village d'Ueberstrass. S.M, août 2008.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 17 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 18 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 V.2. Les unités de végétation

Un territoire aux conditions de sol, d'humidité et de mises en valeur variées porte une mosaïque de formations végétales, identifiables par leur aspect et la présence de plantes caractéristiques. Chaque formation comporte des espèces réactives aux conditions locales et un cortège d'espèces plus ou moins indifférentes.

V.2.1. Les cultures

Les cultures sont les formations végétales les moins diversifiées. La plante cultivée, favorisée par les pratiques culturales, forme un peuplement très dense et presque monospécifique.

Quelques espèces, appelées adventices, parviennent toutefois à se développer, mais restent très discrètes. Il s'agit soit d'espèces spontanées, adaptées aux techniques culturales, soit d'espèces introduites avec les semences. Leur présence et leur abondance sont très dépendantes de l'efficacité des herbicides utilisés. Le cortège des adventices est variable : il regroupe des espèces communes. Les plus fréquentes sont : l'Amarante réfléchie, le Mouron des oiseaux, le Chénopode blanc, la Mercuriale annuelle, le Liseron des champs, la petite Camomille, la Pensée des champs2…

V.2.2. Les herbages

Les prés de fauche

Les alluvions limono-argileuses à limono-sableuses de la Largue portent quatre types de formations herbacées selon le degré d'hygrométrie du sol :

 une prairie mésophile à Fromental de l'Arrhenatheretum elatioris Br. Bl. Ex Scherr 27 dans les secteurs les mieux drainés ;  une prairie humide à Cirse faux épinard et Angélique des bois de l'Angelico- Cirsietum oleracei Tx. 37 in Oberd. et al. 67 ;  un groupement de grandes laîches dans les secteurs engorgés ;  une phragmitaie dans les dépressions régulièrement inondées.

A Ueberstrass, la prairie à Fromental (arrhénathéraie), formation potentiellement très répandue en Europe, domine assez largement. La flore est constituée d'espèces à large distribution géographique. Elle peut réunir jusqu'à 80 espèces sur une dizaine de mètres carrés lorsqu'elle est gérée de manière extensive. La mise en culture des sols fertiles sur lesquels elles se développent et l'intensification des pratiques agricoles (fauche précoce et amendements diminuent de façon drastique la diversité floristique) a entraîné la raréfaction de ces prairies autrefois communes et a poussé l'Union Européenne à inscrire cette formation à l'annexe I de la Directive Habitats (Natura 2000).

Les prairies présentes à Ueberstrass appartiennent à des variantes fraîches ; leur diversité floristique est naturellement plus réduite : elle accueille les espèces les plus communes : le Fromental, le Dactyle aggloméré, la Flouve odorante, le Pâturin des prés, la Centaurée jacée, le Plantain lancéolé, le Trèfle des prés, le Gaillet commun, la grande Oseille, la Renoncule âcre3…

2 Amaranthus retroflexus, Stellaria media, Chenopodium album, Mercurialis annua, Convolvulus arvensis, Matricaria chamomilla, Viola arvensis

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 19 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 L'abondance du pissenlit et des renoncules dans les prés de fauche riverains de la Largue traduit une gestion intensive (amendements). A. C., août 2008.

Les pâtures

Les surfaces en herbe de la commune sont essentiellement pâturées. Le pacage modifie profondément l’aspect et la composition des herbages. Le tassement et l'imperméabilisation superficielle du sol ainsi que l'enrichissement en azote par les déjections masquent les facteurs stationnels : les espèces les plus sensibles sont éliminées et les plus robustes s'étendent.

Les prairies soumises à un pacage régulier relèvent des pâturages à Ivraie et Crételle (Lolio-Cynosuretum Br.-Bl. et De L. 36) qui se rencontrent dans toute la zone euro-sibérienne. Elles présentent une flore caractérisant les milieux piétinés et fertilisés : petit Ray-grass ou Ivraie (espèce caractéristique de l'association), Crételle, Renoncule rampante, Pissenlit, Pâquerette, Trèfle rampant4… Ce sont des espèces communes et largement distribuées.

V.2.3. Les vergers

Les vergers extensifs de hautes tiges constituent un milieu singulier, conservatoire de variétés anciennes et sites de prédilection d'oiseaux thermophiles et de nombreux hyménoptères, du moins lorsque le verger comporte de grands arbres (poiriers, cerisiers). Les prés qui se développent sous les arbres fruitiers, lorsqu'ils sont traités en prairies de fauche, peuvent accueillir des plantes à fleurs éliminées ailleurs par les pratiques agricoles. L'ombre des arbres et l'enrichissement du sol en azote par la chute des feuilles limite néanmoins les potentialités floristiques.

3 Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Anthoxanthum odoratum, Poa pratensis, Centaurea jacea, Plantago lanceolata, Trifolium pratense, Galium mollugo, Rumex acetosa, Ranunculus acer 4 Lolium perenne, Cynosurus cristatus, Ranunculus repens, Taraxacum officinale, Bellis perennis, Trifolium repens

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 20 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 A Ueberstrass, l'étendue des vergers est limitée, comme dans une grande partie de la vallée de la Largue. De plus, ils sont généralement pâturés ce qui diminue leur diversité végétale. Ils se concentrent autour du village, notamment sur le coteau au-dessus du centre ancien.

Les vergers d'arbres à haute tige présentent un intérêt biologique et esthétique. A.C., août 2008.

V.2.4. Les boisements

La hêtraie chênaie

La couverture forestière de la commune se rattache, pour l'essentiel, à l'association de la hêtraie chênaie neutrophile à Aspérule odorante (Galio odorati-Fagetum). Il s'agit d'une hêtraie collinéenne et neutrophile qui se développe sur les sols neutres à légèrement acides des régions médio- européennes et atlantiques. Le substrat est généralement frais, mais peut s'assécher en période estivale. Cette hêtraie est remplacée par la hêtraie chênaie à Luzule blanchâtre (Luzulo-Fagetum) sur les substrats plus secs et acidophiles. C'est un peuplement pauvre en espèces, caractérisé par la Luzule blanchâtre et la Prenanthe pourpre5. Ces formations sont largement répandues dans le Sundgau.

Le Hêtre domine la voûte, à laquelle participent aussi le Chêne sessile, voire le Chêne pédonculé, le Frêne commun et l'Erable sycomore dans les parties humides, le Merisier et, en sous étage, le Charme6.

5 Luzula luzuloides, Prenanthes purpurea 6 Fagus sylvatica, Quercus petraea, Quercus robur, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, Prunus avium, Carpinus betulus

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 21 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 La strate arbustive est assez limitée. Le Noisetier forme par endroits une sous- strate arbustive. La Ronce commune et le Chèvrefeuille des bois7, qui traduit la décalcification du milieu, sont assez abondants.

La strate herbacée de la hêtraie neutrophile reste assez discrète, excepté au moment de la floraison printanière des géophytes, notamment celle de l'Anémone des bois. Elle accueille également le Sceau de Salomon, le Millet des bois et la Laîche des bois8.

Le sous-bois de la hêtraie acidophile est beaucoup moins diversifié : il est généralement couvert de feuilles mortes, que percent localement quelques taches de Lierre, de Luzule blanchâtre, d'Anémone des bois, de Canche flexueuse ou de Fougère aigle9...

Aspect de la hêtraie : sous-bois peu développé et sol couvert de feuilles mortes. A.C., août 2008.

L'aulnaie frênaie

Lorsque le substrat est plus humide, en particulier dans le fond des vallons et à l'approche des cours d'eau et des étangs, la hêtraie cède la place à l'aulnaie frênaie à Merisier à grappes, relevant de l'Alno-Padion.

Sa composition naturelle comporte des aulnes et des frênes, accompagnés de l'Erable sycomore. Le Saule blanc complète ce cortège le long des cours d'eau. Le Noisetier et divers saules forment une sous-strate parfois dense.

La strate arbustive peut être diversifiée, avec l'Aubépine monogyne, le Sureau noir, la Ronce bleue, la Viorne obier et le Groseillier rouge10… La strate herbacée

7 Corylus avellana, Rubus fruticosus, Lonicera periclymenum 8 Anemone nemorosa, Polygonatum multiflorum, Milium effusum, Carex sylvatica 9 Hedera helix, Luzula luzuloides, Anemone nemorosa, Deschampsia flexuosa, Pteridium aquilinum 10 Crataegus monogyna, Sambucus nigra, Rubus caesius, Viburnum opulus, Ribes rubrum

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 22 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 regroupe les espèces habituelles des sous-bois plus ou moins frais à humides : le Lierre terrestre, l'Ortie, la Reine des prés11…

L'aulnaie marécageuse

Lorsque le substrat est gorgé d'eau en permanence, dans les dépressions humides et dans les zones sourceuses, l'aulnaie marécageuse (Alnion glutinosae Malc. 29 em. Müll. et Görz 58) remplace l'aulnaie frênaie.

La strate arborée est constituée d'un peuplement quasiment monospécifique d'Aulne glutineux. Seuls le Frêne commun et le Bouleau pubescent12 réussissent à s'introduire dans ces stations. La Ronce bleue et le Cornouiller sanguin13 forment l'essentiel de la strate arbustive, qui reste discrète. Le sous-bois est composé de plantes hygrophiles ; il est dominé par le Crin végétal14, associé au Populage des marais, à la Reine des prés, à la Laîche des marais, à la Cardamine des prés et à la Ficaire fausse-renoncule15.

Aulnaie marécageuse présente à l'amont de l'étang du Neuweiher. A.C., août 2008.

V.2.5. Les zones humides : cours d’eau et étangs

La Largue

La Largue présente, à Ueberstrass, une grande naturalité, avec une succession de mouilles (zones à eaux calmes et assez profondes) et de radiers (zones à

11 Glechoma hederacea, Urtica dioica, Filipendula ulmaria 12 Alnus glutinosa, Fraxinus excelsior, Betula pubescens 13 Rubus caesius, Cornus sanguinea 14 Carex brizoides 15 Caltha palustris, Filipendula ulmaria, Carex acutiformis, Cardamine pratensis, Ranunculus ficaria

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 23 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 eaux rapides, peu profondes et substrat caillouteux), ainsi que des anses d'érosion et des zones de dépôts alluvionnaires. Elle est bordée d’une ripisylve16 à base d’aulnes glutineux, de frênes et de saules relevant, dans la nomenclature phytosociologique, de l'Alno-Padion. Ce boisement riverain linéaire accueille aussi, entre autres, le Merisier à grappes, l'Erable sycomore, le Noisetier, le Sureau noir, le Fusain.

Cette ripisylve est associée à des formations herbacées : phragmitaies (formations à phragmites couramment appelées roselière), phalaridaies (formations à Baldingère), mégaphorbiaies (formations palustres de hautes herbes), qui introduisent notamment la Reine des prés, l'Ortie, la Morelle douce- amère et diverses Laîches17.

La Largue : une rivière méandreuse préservée. A.C., août 2008.

Les étangs

Les étangs sont des créations humaines, parfois très anciennes (les plus anciens étangs remontent au bas Moyen-âge), dans les fonds de vallons hydromorphes en lieu et place des écoulements et des formations naturelles palustres.

Ils ont, pour la grande majorité d'entre eux, une vocation récréative qui limite l'expression de leurs potentialités biologiques. Leur végétation se réduit à des berges fauchées, des abords tondus et des plantations d'agréments. Lorsque les berges sont gérées plus "naturellement", elles portent des groupements linéaires et étroits de grandes herbes hygrophiles : la Salicaire, la Reine des prés, l'Iris des marais, la Lysimaque commune, le Liseron des haies, le Lycope d'Europe, le Scirpe des bois, la Baldingère, la Phragmite, la Massette et divers joncs et laîches18.

16 Cordon boisé accompagnant les rives des cours d'eau 17 Prunus padus, Acer pseudoplatanus, Sambucus nigra, Euonymus europaeus, Filipendula ulmaria,Urtica dioica, Solanum dulcamara, Carex sp.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 24 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Quelques étangs, en particulier ceux situés en milieu forestier, accueillent en amont (queue d'étang) des formations végétales plus typées de type cariçaies, phragmitaies et mégaphorbiaies associées à des fourrés de saules cendrés et à l'aulnaie marécageuse. Certains sont colonisés par des plantes aquatiques : hormis les nymphéas plantés, nous avons identifié un Potamot, le Trèfle d'eau (présent dans l'étang communal) et le Myriophylle en épis qui forme un vaste peuplement dans l'étang du Bannweiher et qui lui a valu son intégration au site Natura 2000 des étangs du Sundgau.

Globalement, l’intérêt floristique de ces milieux reste réduit, en deçà de leurs potentialités.

1

1.

2

Quelques étangs présentent des formations palustres typées : peuplement de potamots (1), cariçaie (1), mégaphorbiaie (2) et saulaie cendrée (2). A.C., août 2008.

2.

18 Lythrum salicaria, Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, Lysimachia vulgaris, Calystegia sepium, Lycopus europaeus, Scirpus sylvaticus, Phalaris arundinacea, Phragmites australis, Typha matifolia, Juncus sp., Carex sp.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 25 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 V.3. La faune

La forêt est la couverture végétale naturelle du territoire d'Ueberstrass. C'est pourquoi le noyau de la faune locale est d'essence forestière. La dislocation ancienne de cette couverture s'est accompagnée de l'apparition de nouveaux habitats, colonisés par des espèces qui ont étendu leur aire géographique ou qui étaient confinées aux clairières naturelles.

Il est ainsi possible de distinguer six habitats significatifs pour la faune : la forêt feuillue, la rivière et sa terrasse alluviale, les vergers, les étangs et le village.

V.3.1. La forêt feuillue

L'avifaune de la futaie feuillue est caractérisée par la Sittelle torchepot, le Pic noir, le Pigeon colombin, le Pic mar, le Grimpereau des bois, associés à des espèces sylvicoles moins exigeantes comme le Pigeon ramier, le Geai des chênes, le Pic épeiche, la Chouette hulotte ainsi qu'à un cortège d'oiseaux présents dans tous les milieux arborés (Pinson, Mésanges …). Des espèces à grand domaine d'action s'y abritent, et recherchent une partie de leur alimentation dans les habitats voisins : Renard, Blaireau, Chevreuil, Sanglier, Buse variable, Milan noir, Milan royal … La futaie feuillue est aussi le milieu privilégié de deux petits rongeurs, le Mulot à collier roux et le Loir.

Des six habitats, la forêt est le plus favorable pour les Coléoptères et pour les Batraciens (Grenouille rousse, Triton palmé, Triton ponctué, Triton alpestre).

V.3.2. La Largue et sa terrasse alluviale

La rivière introduit le groupe taxonomique des Poissons d'eau courante. La Largue à Ueberstrass appartient à la zone à Ombre des cours d'eau européens. Son peuplement piscicole, tel qu'il est révélé par les pêches électriques, compte 12 à 14 espèces, dont 3 à 5 espèces échappées des étangs voisins. Le Chevaine et le Goujon sont les espèces dominantes, associées à l'Ablette de rivière, à la Loche franche et au Vairon. Trois espèces, la Truite fario, le Chabot et la Loche franche, correspondent à la nature salmonicole du cours d'eau : leurs effectifs restent modestes.

Le Castor, réintroduit dans la Doller entre 1970 et 1973, colonise le réseau hydrographique du Sud du département. Le plus grand de nos rongeurs européens fréquente ainsi tout le cours de la Largue, mais les deux sites de reproduction identifiés se situent dans la partie aval du cours d'eau.

L'avifaune est caractérisée par l'association du Loriot, un bel oiseau migrateur d'origine tropicale, et de la Grive litorne, associés à la communauté des oiseaux du bocage herbager, comme le Bruant jaune, les Fauvettes, le Troglodyte, la Linotte mélodieuse, le Faucon crécerelle …

Des six habitats, celui-ci est le plus favorable pour les Lépidoptères (papillons) et les Orthoptères (criquets et sauterelles). La fauche précoce, les amendements ou le pâturage, en réduisant la diversité végétale, limite néanmoins l'expression des potentialités entomologiques

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 26 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 V.3.3. Les vergers

Les vergers tirent leur singularité biologique de l'association de l'arbre et de l'herbe, de leur bonne exposition (microclimat favorable) et leurs grands arbres (poiriers, cerisiers, noyers) à cavités. La communauté aviaire caractéristique est ici celle du Pic vert, de la Pie bavarde et du Serin cini, associés aux oiseaux des milieux arborés, comme les Mésanges ou le Pinson des arbres. L'oiseau emblématique des vergers, la Chouette chevêche, est ici absent. D'une manière générale, les vergers d'Ueberstrass abritent une avifaune plutôt modeste.

Le Lézard agile y trouve son habitat de prédilection. Plusieurs espèces plus ou moins frugivores fréquentent le verger pour s'y nourrir : c'est notamment le cas du Renard et de la Fouine

Des six habitats identifiés sur le territoire communal, le verger apparaît le plus favorable aux Hyménoptères (Abeilles, Guêpes et Bourdons).

V.3.4. Les étangs

Les étangs abritent un peuplement piscicole où se côtoient des espèces spontanées et des espèces introduites. La Carpe, la Tanche, la Perche, le Gardon, la Brème commune et le Brochet sont les habitants les plus habituels de ces plans d'eau.

Les Grenouilles vertes, au sens générique du terme, s'y reproduisent, de même que la Grenouille rousse et le Crapaud commun lorsque l'étang est pourvu d'une extrémité inaccessible aux poissons. Les Tritons fréquentent les fossés latéraux en eau pourvus d'une végétation immergée.

L'avifaune classique des étangs sundgauviens est constituée du Canard colvert, de la Poule d'eau et du Grèbe castagneux. Mais, les plans d'eau environnés de forêt sont peu attractifs pour l'avifaune : les nidifications y sont rares. Les étangs les plus favorables sont ceinturés par un liseré de hautes herbes hygrophiles (phragmites, massettes, laîches) dans un paysage au moins partiellement ouvert.

Par contre, les étangs forestiers fixent la nidification du Milan noir et du Héron cendré (sur les grands arbres de la forêt) et retiennent volontiers la Grand Aigrette et le Grand Cormoran en hiver.

Le Rat musqué, espèce accidentellement introduite dans les années 1930, et le Putois, sont deux autres espèces animales caractéristiques de l'étang sundgauvien et de ses abords.

Des six habitats naturels de la commune, celui-ci est le plus favorable aux Odonates (Libellules).

V.3.5. Les grandes cultures

Les grandes étendues cultivées du plateau sont peu favorables à la faune : absence de support de nidification et ressources alimentaires inexistantes ou saisonnières. Les céréales sèches (blé notamment) accueillent l'Alouette des champs et, le cas échéant, la Perdrix grise, voire, certaines années, la Caille des blés. Le maïs, par contre, en raison notamment d'une phénologie décalée par rapport aux dates de reproduction des espèces indigènes, est un désert biologique.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 27 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 La présence d'arbres dans les cultures, à condition de former un ensemble assez grand au sein duquel les différents ligneux (arbustes et arbres) sont distants les uns des autres de moins de 50 mètres, permet de fixer les espèces les moins exigeantes, comme la Corneille noire, la Mésange charbonnière, le Bruant jaune.

V.3.6. Le village

Le village constitue un îlot singulier, par l'abondance des sources de nourriture, par les microclimats qui règnent dans les granges et les habitations, par la nature minérale des matériaux. Des espèces originaires du Moyen-Orient qui apprécient les ambiances chaudes et sèches (Fouine, Souris grise, Rat gris, Tourterelle turque), rupicoles et/ou thermophiles (Musaraigne musette, Hirondelle des fenêtres, Hirondelle rustique, Rouge-queue noir, Chouette effraie, Pipistrelle commune) ou anthropophiles pour des raisons alimentaires (Moineau domestique), forment une faune originale.

V.4. Trame verte et enjeux.

La diversité vivante d'un territoire dépend de la vitalité des noyaux de peuplement et des circulations biologiques entre ces noyaux.

Le territoire d'Ueberstrass se situe sur le tracé de deux corridors majeurs et en marge d'un troisième :

 la Largue, fil bleu permettant le déplacement des organismes aquatiques, notamment des poissons, dernier maillon d'un lien avec la Mer du Nord ;  la continuité forestière de l'Oberwald, qui assure le lien entre l'arc alpin, via le Jura, et le massif des Vosges ;  le grand massif de qui assure la même continuité.

La fonctionnalité de ce lien a pu être mesurée au passage des derniers loups à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, lorsque le réservoir alpin alimentait l'îlot vosgien exsangue, ainsi qu'à la présence éphémère d'un lynx, à la fin des années 1990, en provenance du Jura suisse et tentant de rejoindre les Vosges.

Trois espaces représentent un enjeu écologique, en tant que réservoir de biodiversité :

 l'Oberwald, ses étangs et ses zones humides (enjeu continental) ;  la Largue et ses prairies riveraines régulièrement inondées (enjeu européen) ;  le verger qui surplombe le village (enjeu local).

Les étangs les plus anciens de la commune d'Ueberstrass

Dénomination des étangs Vorderweiher Parickeleweiher Bannweiher Matersweiher Neuweiher Hasenburgerweiher Hinterweiher Kohlschlagweiher Metzgerweiher Gruenenwald

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 28 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 V.5. Les protections

V.5.1. Les sites Natura 2000

La naturalité du cours de la Largue, son potentiel halieutique, ainsi que la valeur des prairies de fauche de la zone inondable ont déterminé la désignation de ce secteur comme site d’intérêt communautaire au titre de la directive "Habitats". Ce site s’étend sur 991 hectares d’Oberlarg à et concerne 31 communes. A Ueberstrass, ce sont 21,73 hectares qui sont concernés par ce dispositif.

La démarche Natura 2000 implique l'élaboration d’un document d’objectifs (DOCOB) qui définit, en concertation avec les acteurs locaux, des objectifs de gestion et les modalités de leur mise en œuvre.

Habitats et espèces ayant justifié la désignation du site Natura 2000 de la vallée de la Largue Présence à Habitats et espèces d’intérêt communautaire Ueberstrass Habitats Prairie maigre de fauche de basse altitude oui Prairie à Molinie non Forêt alluviale à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior oui Lac eutrophe avec végétation du Magnopotamion ou Hydrocharition oui Rivière avec végétation du Ranunculion flutiantis et du Callitricho-Batrachion non Poissons Chabot oui Lamproie de planer oui Amphibiens Sonneur à ventre jaune non Mammifères Castor passage

Quelques étangs du Sundgau ont également été inscrits comme site d’intérêt communautaire au titre de la directive "Habitats". Il s'agit d'étangs peu aménagés, dont les variations de niveau permettent le développement d'une végétation annuelle, comme la Marsillée à quatre feuilles. S'y ajoutent des étangs forestiers isolés qui accueillent une avifaune migratoire. Ce site des étangs s’étend sur 198 hectares.

Etang du Bannweiher colonisé par le Myriophylle en épis. A.C., août 2008.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 29 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Un seul étang est concerné sur la commune d'Ueberstrass : le Bannweiher, un étang forestier de 1,28 hectare. C'est la présence d'un important peuplement de Myriophylle en épis (groupement appartenant au Magnopotamion) qui lui a valu son intégration au SIC des étangs du Sundgau.

Habitats et espèces ayant justifié la désignation du site Natura 2000 « Sundgau, région des étangs »

Présence à Habitats et espèces d’intérêt communautaire Ueberstrass Habitats Hêtraie du Luzulo-Fagetum oui Mégaphorbiaie hygrophile oui Prairie à Molinie non Lac eutrophe avec végétation du Magnopotamion ou oui Hydrocharition Eau stagnante, oligotrophe à mésotrophe avec végétation du ? Littorelletea uniflorae et/ou du Isoëto-Nanojuncetea Prairie maigre de fauche de basse altitude oui Forêt alluviale à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior oui Espèces végétales Dicrâne verte non Marsilée à quatre feuilles non Insectes Cuivré des marais non Amphibiens Sonneur à ventre jaune non Triton crêté non Mammifères Grand Murin ? Vespertilon à oreilles échancrées ? Vespertilon de Bechstein ?

V.5.2. Les zones humides

La Largue et sa ripisylve figurent à l'inventaire des zones humides remarquables du Haut-Rhin (site N° Sr4 : Largue 1 en amont de Ueberstrass et site N° Sr15 : Largue 3 de Ueberstrass à Wolfersdorf).

La rivière y est décrite comme la seule rivière méandriforme de "plaine" préservée en Alsace. L'intérêt paysager et culturel de la Largue est également souligné.

Périmètres des sites d'intérêt communautaire

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 30 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Habitats et espèces ayant justifiés la désignation du site de la Largue

Présence à Habitats et espèces d’intérêt communautaire Ueberstrass Habitats Forêt alluviale résiduelle oui Végétation aquatique du Ranunculion fluitantis non Espèces végétales Nivéole de printemps non Poissons Bouvière non Hotu non Lamproie de Planer oui Brochet oui Amphibiens Grenouille des champs non Sonneur à ventre jaune non Rainette verte oui Mammifères Musaraigne aquatique ? Vespertilion à oreilles échancrées (à proximité) ? Castor passage

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 31 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 VI LE PAYSAGE

VI.1. Le grand paysage

Le Sundgau appartient aux paysages de "polyculture élevage à habitat groupé en région de collines". La faible perméabilité des sols se traduit, à Ueberstrass, par l’existence d’un grand nombre d’étangs. L’eau est ici très présente, par ces petits plans d’eau et par la rivière bordée de prairies humides.

Ce type paysager est caractérisé par :

 une structuration du champ visuel par le relief et les lisières forestières ;  la présence de surfaces en herbe sous la forme de prairies de fauche et de pâturages ;  le caractère groupé des habitations et une forte sensibilité au mitage.

V.2. Les unités du champ visuel

Le champ visuel est découpé en unités autonomes par le relief et par les lisières forestières. Chacune de ces unités peut évoluer sans avoir d'incidence sur les unités voisines. Chaque unité peut présenter une ambiance et des qualités différentes des unités voisines.

Il est ainsi possible d'identifier 7 unités :

1. le plateau en rive gauche de la Largue, 2. le Metzgerweiher, 3. le Gruenenwald, 4. l’Oehlacker, 5. la terrasse alluviale de la Largue, 6. le versant rive droite de la Largue, 7. le site du village.

V.2.1. Le plateau en rive gauche de la Largue,

Le plateau en rive gauche de la Largue est un espace essentiellement de grandes cultures dépourvues d’arbres. Le champ visuel est limité par des lisières forestières au Nord, mais s’ouvre au Nord Est au dessus du village. C’est un espace relativement plan, transparent, d’une bonne lisibilité. Il forme un paysage en balcon au-dessus de la vallée : le regard porte vers les sommités du plateau tandis que le relief en creux escamote le bâti.

Le rebord du plateau offre une très belle perspective vers le fond de la vallée de la Largue, vers des horizons lointains : les Vosges et le Jura.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 32 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Les vergers en marge de cette unité constituent un espace intime et de qualité, auquel la chapelle confère une charge culturelle. Cette unité est sensible à l’intrusion de tout élément d’origine anthropique.

Le développement de l’urbanisation tend à gagner les limites topographiques du plateau. Cette évolution constitue la principale menace d'altération de cette unité paysagère.

Le plateau rive gauche est un paysage en balcon : l’espace bâti est escamoté par le relief en creux. L’utilisation d’une teinte de toit rouge-brun et une orientation du faîtage parallèle aux courbes de niveau permet une insertion cohérente du hangar agricole. A.W., mai 2008.

Vue du plateau vers le Nord : le clocher de Friesen est visible au-delà de la lisière forestière sur l’horizon bleu des Vosges. A.W., mai 2008.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 33 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Le plateau s’anime sur ses marges, au-dessus du village : prairie, vergers, et chapelle Saint-Jean le chargent d’identité. A.W., mai 2008. V.2.2. le Metzgerweiher

Le lieu-dit du Metzgerweiher correspond à la partie Sud du plateau en rive gauche. Il prolonge l’unité précédente introduisant deux éléments nouveaux : des étangs et une plus forte prégnance de la forêt.

C’est un espace cohérent, dont la bonne lisibilité est localement altérée par une ligne à haute tension et par les abris de pêche.

Vue de la partie sommitale du plateau : malgré sa taille, la ligne à haute tension ne déséquilibre pas l’ensemble. A.W., mai 2008.

Vers le Nord, le plateau met en scène le relief vosgien et illustre bien son caractère de paysage en balcon. A.W., mai 2008.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 34 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 V.2.3. Le Gruenenwald

Le site s’organise autour de la chapelle de Notre Dame de Gruenenwald. Ce lieu de pèlerinage inscrit dans un environnement végétal monumental (allée de grands tilleuls), intime (ébauche de verger) et naturel, dégage une ambiance sereine favorable à la méditation. Sa mise en scène pourrait être améliorée en élargissant l'espace structuré et en améliorant l'insertion paysagère des pépinières, dont l’incidence est déjà modérée par une haie.

La chapelle Notre Dame de Gruenenwald dans son environnement végétal. A.W., août 2008.

L’échappée vers l’Est s’ouvre sur des champs de blé et sur des prairies plantées d’arbres fruitiers à hautes tiges. Cet espace est cohérent, mais sa lisibilité est altérée par une ligne à haute tension.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 35 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Vue vers Ueberstrass : les prairies et les arbres fruitiers à haute tige forment un ensemble d'une certaine qualité paysagère, dont la cohérence n'est troublée que par le passage de la ligne à haute tension. A.W., 2008. Invisible depuis la RD 17l, la partie basse humide accueille une succession d’étangs de pêche. La perception de cette partie du site est partiellement altérée par le stationnement de caravanes.

Un étang de pêche du Gruenenwald : une forme rectangulaire, des berges abruptes et entretenues. Caravane en bord d’étang. A.W., mai 2008.

Un des bâtiments de la pépinière. Celle- ci est isolée visuellement de la chapelle par une haie. A.W., mai 2008 Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 36 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Le site de Notre Dame de Gruenenwald a une place particulière dans la vie sociale de la vallée de la Largue : outre sa fonction religieuse au mois de mai, il accueille, notamment à la belle saison, les cérémonies de mariage et de communions solennelles. L’esprit du lieu nécessite le maintien de son relatif isolement et l’absence de co-visibilité avec les extensions contemporaines du village. Le site gagnerait à ce que le stationnement des automobiles dans le site soit plus discret.

V.2.4. L’Oehlacker

La colline de l’Oehlacker est un espace entièrement cultivé situé dans le prolongement du plateau. L’absence d’objet technologique ou urbain lui confère une bonne lisibilité et une grande cohérence. Il est bordé, au Nord, par un ravin boisé qui structure le champ visuel et contribue à son animation.

V.2.5. la terrasse alluviale de la Largue

La terrasse alluviale de la Largue est un espace plan herbager entre deux versants, cultivés et boisés. La végétation souligne les limites du fond de vallée, ce qui confère à l’ensemble une cohérence forte, d'autant que cette couverture de prairies est permanente toute l'année. La lisibilité est cependant localement altérée par des étangs de formes géométriques, par une ligne à haute tension et par la perspective sur un silo céréalier. La ripisylve de la Largue est le principal facteur d’animation de ce site, emprunté par la piste cyclable et visible depuis la route départementale.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 37 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 1 2

3

1. La terrasse alluviale vue vers Friesen présente une grande cohérence. 2. Une partie du front bâti vue depuis la terrasse alluviale. 3. Au droit des Rotmatten, l'addition des étangs et de leurs abris, de la ligne à haute tension et du silo déstabilise la perception du site. A.W., 2008

V.2.6. le versant rive droite de la Largue

Le versant rive droite de la Largue est un espace de transition entre deux villages inscrits dans des unités topographiques différentes. Il s'inscrit dans le champ visuel des usagers de la route départementale qui relie Ueberstrass à Largitzen. L'occupation des sols variée, les lisières forestières et le relief contribuent à la qualité de ce cheminement qui se termine en descente sur l'une des deux localités.

V.2.7. le site du village

Le village épouse le pied du plateau au-dessus de la zone inondable. Les contraintes naturelles dictent la forme de cette agglomération, dont le centre, peu marqué, est formé par la mairie et l'église. Les maisons s'alignent des deux côtés de la rue principale sur une seule rangée. Les quatre entrées sont cohérentes. Le tissu bâti, dense dans sa partie ancienne, tend néanmoins à se déliter le long de la RD 171 en direction du Grunenwald.

Le village s’est installé au pied du plateau hors de la zone inondable de la Largue. Son insertion dans le site, vue depuis le chemin des Muhrmatten, est harmonieuse, une harmonie liée à la teinte

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 38 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 homogène des toitures, au rythme régulier des faîtages et au caractère groupé de l’ensemble. Le hangar est intégré par la teinte des façades et du toit. A.W., 2008.

L'orientation des faîtages perpendiculairement à l'axe de vision et la végétation garantissent la qualité de cette entrée du village sur la route départementale en venant de Gruenenwald. A.W., mai 2008

V.3. Enjeux et tendances évolutives

Le territoire d’Ueberstrass présente une grande cohérence visuelle. Le relief et les massifs boisés créent une diversité d’unités paysagères, où les prés, les champs et la forêt forment un ensemble équilibré.

Les enjeux paysagers concernent notamment :

- le site de Gruenenwald, dont le caractère particulier mérite d'être conforté, - la préservation des espaces exempts d’intrusions urbaines et technologiques, - la pérennisation de la bonne insertion du village dans le site, notamment le mitage du versant rive gauche et du fond de la vallée.

Trois types d'évolutions sont de nature à banaliser ce paysage :

- l’intrusion de constructions dans le lit majeur de la Largue, - l’étalement du village en direction du site du Grunenwald, - la multiplication des abris de pêche.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 39 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 40 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 VI LES FONCTIONS D’USAGE

VI.1. La fonction agricole

La surface agricole utilisée sur le territoire de la commune est de 210 hectares, soit environ 41 % de la superficie totale (512 hectares). Les agriculteurs d'Ueberstrass exploitent au total 533 hectares (situation en 2000), ce qui signifie que plus de 60 % des terres qu'ils exploitent se situent sur d'autres communes. L’espace agricole est exploité principalement pour l'élevage, mais les prairies permanentes ne représentent qu'une petite fraction de la surface agricole.

Les 5 exploitations ayant leur siège dans la commune en 2000 (contre 13 en 1979) élève un cheptel de 444 bovins, dont 234 vaches laitières.

A raison de 8 tonnes de blé à l'hectare ou de 10 tonnes de maïs à l'hectare, la production potentielle du finage exploité d'Ueberstrass représente un potentiel de production alimentaire de 1040 tonnes équivalent céréales par an (non compté les surfaces en herbage).

VI.2. La fonction symbolique et récréative

La représentation mentale du territoire par les habitants d'une commune comporte des lieux auxquels la signification religieuse, historique ou légendaire donne une fonction particulière, fédératrice de la communauté villageoise. Le même attachement est accordé aux espaces naturels à vocation récréative.

La commune d'Ueberstrass comporte ainsi trois sites de cette nature :

 la chapelle de Notre Dame de Gruenenwald, déjà évoquée,  la chapelle Saint-Jean dans le prolongement du site de l'église et du verger,  la piste cyclable, fréquentée par de nombreux résidents de la vallée.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 41 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 VII L’ESPACE BATI

VII.1. Le patrimoine historique et vernaculaire

Le centre ancien est formé de belles fermes à pans de bois datées des XVIIIe et XIXe siècles.

Ferme bordant la Grand'rue datant de 1890. On peut distinguer sur le mur pignon un cryptogramme destiné traditionnellement à placer la maison sous la protection divine. S.M., 2008.

L'église, de style baroque, date de 1932. La commune compte aussi deux chapelles, dont une datée du XVe siècle, et six calvaires. La chapelle de Notre Dame du Gruenenwald, édifiée à la même époque, a été reconstruite en 1930 après sa destruction pendant la première guerre mondiale.

Plusieurs fontaines témoignent de l'abondance de l'eau dans cette commune.

Ancienne fontaine au bord de la RD 17. S.M., 2008.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 42 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 VII.2. Morphologie et évolutions du tissu bâti

Le village s’est installé en s'adossant au pied du plateau, sur la rive gauche de la Largue, au niveau des sources mais à l'abri des inondations. Le centre ancien s'allonge ainsi le long de la rue principale. L’urbanisation contemporaine est restée modérée : elle ne représente qu'une fraction de l'enveloppe urbaine, ce qui est de moins en moins fréquent aujourd'hui en Alsace.

Les constructions du dernier demi-siècle sont localisées à l'extrémité Sud de l'agglomération, dans le triangle formé les deux routes départementales, vers le Gruenenwald et vers Seppois. La tendance la plus récente oriente cette évolution vers le plateau, où l’agglomération amorce un débordement de ses limites topographiques naturelles.

Centre ancien

Dynamique de l'évolution récente de l'urbanisation

Le tissu bâti présente ainsi trois configurations différentes : un secteur ancien, un secteur mixte et un secteur pavillonnaire.

Le secteur ancien du village

Le tissu est relativement dense : la surface construite représente 30 à 45 % de la parcelle. Les constructions sont majoritairement implantées en limite de l’espace public. Certaines marquent un léger recul (seule une construction présente un alignement à plus de 5 mètres) dégageant ainsi un espace pour des plantations d'agrément. L’espace privé de la ferme est séparé de l’espace public par un muret d’environ 50 cm, surmonté d’une clôture transparente. Les façades participent ainsi pleinement au paysage de la rue.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 43 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Les faîtages sont orientés perpendiculairement à la rue. Les dépendances forment un L avec la maison d’habitation, délimitant ainsi une cour.

Maison d'habitation et dépendances forment un L qui délimite une cour. S.M., mai 2008.

Les volumes et les hauteurs des bâtiments sont homogènes. Les constructions comportent un soubassement, un rez-de-chaussée, un étage et des combles pour une hauteur moyenne d’environ 10 mètres.

Les toitures comportent 2 pans et sont généralement couvertes de tuiles de teinte rouge ou brun. L'éclairage des combles est assuré par une ouverture sur le pignon.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 44 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Le secteur ancien présente globalement une grande cohérence, dont l'unité repose sur une tradition constructive propre au Sundgau, qui se caractérise par une structure à pans de bois, 2 niveaux habitables sous gouttière et une toiture à 45 degrés. L’alignement régulier des anciennes fermes, perpendiculairement à la rue, donne un rythme au paysage urbain. Néanmoins, les constructions disposées le long de la rue principale, côté Largue, présentent un caractère plus désordonné, conséquence de l’hétérogénéité des volumes, des alignements et de l’orientation des faîtages

Extrait cadastral du secteur ancien

L’homogénéité des volumes, des hauteurs, des reculs et de l’orientation des faîtages crée une rue cohérente. Le choix du mobilier urbain (éclairage et enseigne) renforce la qualité de cet espace. S.M., 2008.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 45 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016

Un mur bahut délimite un petit jardin assurant la transition entre la rue et l’espace privé (SM, 2008)

Le pignon est implanté en limite de l'espace public ou en léger recul. Dans ce cas, la propriété est marquée par un mur bahut surmonté d'un grillage. Les toitures sont homogènes par leur teinte, mais cette unité n'est pas complète. S.M., mai 2008.

Le secteur mixte

Dans le prolongement du secteur ancien, se déploie un tissu urbain plus hétérogène mêlant quelques constructions anciennes à du bâti plus récent. Le caractère de ce quartier est moins affirmé. L’habitat est prédominant au sein de ce secteur.

Vers la Largue

L’implantation des constructions est hétérogène. Seules les fermes anciennes sont disposées en limite séparative de l’espace public, le faîtage perpendiculaire à la rue. Les constructions récentes ne respectent pas de distance d’alignement homogène, la transition entre espace public et privé se limitant parfois à un écran végétal. Cette hétérogénéité altère un peu la cohérence de cette entrée de l'agglomération.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 46 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Rue de Largitzen, côté droit en se tournant vers la sortie du village : des maisons anciennes. S.M., mai 2008.

Côté gauche de la rue, les transitions entre l'espace public et l'espace privé sont très hétérogènes. S.M., 2008.

Les habitations contemporaines sont moins hautes que les maisons anciennes : elles ne comptent qu'un rez-de-chaussée et un étage sous comble.

Les toitures sont plus homogènes (teinte et pente), à l'exception du garage.

La Grand'Rue

Le bâti en continuité du secteur ancien de la Grand'Rue appartient à différentes époques des XIXe et XXe siècles. La diversité des styles architecturaux témoigne de la disparition de la tradition constructive qui imposait un modèle de construction. L'abandon des règles se traduit aussi par une hétérogénéité des positions par rapport à la voie et d'orientation du faîtage.

Par contre, la couleur des tuiles, la pente du toit et la hauteur de la construction ne diffèrent guère de celles des maisons anciennes. La constitution d'un paysage de rue cohérent est, ici, plus facile.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 47 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Grande rue : le bâtiment de l’école s’affirme en dépassant le volume du bâti traditionnel et en marquant un recul par rapport à l’espace de la rue. S.M. 2008.

Diversité des styles architecturaux le long de la Grand'Rue. S.M., 2008

Le secteur pavillonnaire

Les constructions récentes se sont installées le long des voies de communication ou ont fait l’objet d’opérations groupées. Le secteur pavillonnaire offre une certaine mixité fonctionnelle en accueillant de l’habitat, de l’activité artisanale et un terrain de sport.

L’extension contemporaine qui s’est réalisée le long de la RD 7b offre une transition assez réussie avec le reste du village. Installées en bordure de voie, les constructions participent au paysage de la rue. Leur volumétrie est homogène (rez-de-chaussée + étage sous comble), mais les ouvertures sont diverses.

Dans les lotissements, par contre, les maisons sont généralement implantées au milieu de la parcelle et partiellement masquées par des haies taillées. La trame est très différente de celle du centre ancien. Les constructions comportent un rez-de-chaussée et un étage sous comble, rarement plus. Les toitures sont à 2 pans, avec des teintes allant du gris au rouge.

La trame disjointe et la localisation de la maison en milieu de parcelle créent un tissu très différent de celui du centre ancien. Au bout d’une vingtaine d’année, la végétation plantée cicatrise l'aménagement et relie visuellement les différentes constructions sans pour autant créer un paysage de rue.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 48 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016

Les constructions contemporaines le long de la RD 7 b en La cohérence de cette façade en mur direction de Seppois-le-Bas forment une extension plutôt pignon sur rue n’est pas assurée du fait cohérente avec le tissu ancien malgré certaines dissonances de ses ouvertures plus larges que architecturales. S.M., 2008. hautes. S.M., 2008.

Implantation en milieu de parcelle dans un lotissement en construction au Sud du village.

Pastiche d’architecture vernaculaire en secteur pavillonnaire (SM, 2008)

Front bâti d’un lotissement récent à proximité du stade de football. S.M., 2008.

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 49 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 50 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016 SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

Blamey M., Grey-Wilson Ch. La flore d'Europe occidentale Arthaud, Paris, 1991

B.R.G.M. Carte géologique de France au 1 : 50 000 Feuille de Belfort, B.R.G.M., Orléans, 1963

I.G.N. Carte de France au 1/25 000e : Feuille de Altkirch IGN, Paris, 1995

Issler E., Loyson E., Walter E. Flore d'Alsace Soc. Et. Flore d'Alsace, Strasbourg, 1965

ODONAT Les listes rouges de la nature menacée en Alsace Collection Conservation, Strasbourg, 2000, 479 p.

Etude réalisée par :

Anthony CORVAISIER, phyto-écologue Christine GUR, ingénieur agronome Antoine WAECHTER, ingénieur écologue Sylvain MICHEL, urbaniste cartographe

Plan local d’urbanisme d’Ueberstrass – Evaluation environnementale - Diagnostic 51 Cabinet A. Waechter – 2008 -2016