SITE INSCRIT SITES PROTÉGÉS DE LA HAUTE-

Gorges de la Vienne

Communes: , , , NEUVIC-ENTIER

Site inscrit par Arrêté ministériel du: 11 décembre 1989 remplace les arrêtés du 14 janvier 1944 (Châteaux de Farsac, et de la Rivière- aux-Seigneurs)

Superficie: 909 ha

Situation: 41 km à l ’est e site comprend une séquence de la l’est, schisteuse à l’ouest et dans le relief qui de Limoges Lvallée de la Vienne située en aval s’adoucit vers l’ouest. La rivière se faufile d’Eymoutiers, façonnée par des entre des versants abrupts et découpés que versants très encaissés, entièrement boisés, viennent entailler des talwegs très creux émaillés par des falaises rocheuses qui créent dévalant rapidement les pentes entre des parfois des gorges impressionnantes. La puys, des promontoires ou des éperons rivière y décrit des boucles très resserrées rocheux qui s’avancent en alternance d’une pour contourner collines, puys et rive à l’autre. Coulant une centaine de promontoires. Elle a façonné une vallée très mètres aux pieds des plateaux, la Vienne pittoresque, aux ambiances sauvages. De forme des méandres très courbés pour nombreux vallons secondaires creux et contourner les massifs aux pentes escarpées pentus accentuent le caractère sculpté du et resserrées. site. Le périmètre englobe également les Les découpes prononcées des reliefs rebords des plateaux qui surplombent la donnent une identité très forte à cette vallée d’une centaine de mètres en procurant portion de la vallée que l’on ne peut des points de vue remarquables sur le site et découvrir que progressivement. Le puy sur les horizons lointains. Sur ces hauteurs, les Grenier, par sa hauteur, sa forme bombée et bois laissent place à un paysage agricole de ses contours bien dessinés, constitue un prairies, où villages, manoirs et châteaux repère majeur du paysage de la vallée. Ce s’inscrivent en balcon sur la vallée. Le site se paysage tout en plis, courbes et creux nappés dévoile très peu depuis les routes qui se de bois s’inscrit au premier plan d’horizons tiennent éloignées de la vallée et ne lointains et de panoramas particulièrement traversent jamais la rivière à l’intérieur du impressionnants depuis certains points de périmètre de protection. vue en balcon. La roche, omniprésente sur les pentes, En aval d’Eymoutiers, la Vienne quitte le apparaît sous diverses formes : granite rebord de la montagne limousine pour affleurant sous une végétation rase de lande, entailler les plateaux de l’ouest du Limousin. falaises de pentes canalisant la rivière ou Ce passage est souligné par une faille, dite s’accrochant au versant, blocs rocheux au faille d’Argentat qui marque un changement profil pittoresque. Près du village de La entre les roches du sous-sol granitiques à Forêt-Chabrouty, deux hautes parois

Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement du Limousin Service Valorisation, Évaluation des Ressources et du Patrimoine Naturels SITE INSCRIT SITES PROTÉGÉS DE LA HAUTE-VIENNE

prairies couvrent de grands espaces qui deux tours sur sa façade principale ainsi que forment d’immenses balcons sur le paysage d’une tour carrée haute et élancée au milieu caché de la vallée et les horizons lointains. Les de la façade arrière. Un peu à l’écart se parcelles cultivées sont rares. Quelques dressent un pigeonnier et un petit pavillon. vallons secondaires arrosés par les affluents proposent une configuration toute Le manoir de la Sauterie se positionne en rive différente avec des perceptions plongeantes droite sur une avancée du relief vers la vallée, sur un relief en creux, humide, parfois en au bord d’un talweg arrosé par un ruisseau perspective sur le fond de vallée où quelques qui alimente un étang. Une double allée de rives planes accueillent de rares prairies châtaigniers conduit au manoir de humides cachées. dimensions modestes, qui comporte un Le bâti, peu perceptible depuis les versants, corps de logis aux murs construits en participe pleinement aux paysages du site en moellons de granit maçonnés en grand s’inscrivant souvent à l’horizon de la rive appareil, surmonté d’un étage auquel opposée, en couronnement des monticules. s’ajoute un niveau mansardé sous une Implantés sur des reliefs doux, souvent sur les toiture en petites tuiles agrémentée de deux lignes de rupture de pente entre la vallée et le lucarnes. Accrochée à la façade sud, une tour plateau, les bâtiments sont groupés en ronde dont le linteau de la porte d’entrée est villages importants, plus rarement en fermes daté de 1662 est surmontée d’un toit en isolées, qui occupent des lieux stratégiques poivrière en ardoise. Un bâtiment récent au seuil de la vallée. plus bas a été accolé sur la face nord, de part et d’autre d’une tour carrée. Un parc abritant

Falaise servant de rochers d'escalade Quatre châteaux d’époques différentes, des arbres centenaires et un jardin régulier implantés en sommet de promontoire ou en « à la française » situé au pied du manoir sur tête de versant pour des raisons défensives les pentes rejoignant la Vienne, organisé en ou d’agrément, se distinguant par leur carreaux bordés de buis, forme un écrin intérêt architectural parfois doublé d’une verdoyant autour de la demeure. rocheuses, très connues des promeneurs, valeur historique, valorisent les paysages de accueillent des pratiques d’escalade. Depuis la vallée. Le château de la Rivière et ses dépendances leurs sommets facilement accessibles par un se situent beaucoup plus près de la Vienne, chemin en sous-bois bordé de vieux sur un promontoire très dessiné, bordé par le châtaigniers et de houx, le regard plonge au ruisseau de Chassat à l’est et logé dans une fond de la vallée vers la Vienne ici bordée par boucle de la Vienne au sud et à l’ouest. Ils une prairie de rive, tout en embrassant appartiennent au périmètre d’un ancien site amplement la couverture boisée des reliefs inscrit en 1944 incorporé dans l’actuelle ondulants. protection. Le caractère stratégique de cette implantation et le château apparaissent très La végétation, composante majeure des clairement depuis la rive opposée, sur le paysages du site, souligne les contrastes chemin reliant Bussy à l’usine entre la vallée et les plateaux. De loin, hydroélectrique. comme depuis les rebords des plateaux, la Depuis le versant opposé, la silhouette vallée paraît totalement boisée. Les pentes Le château de Farsac massive du château se dévoile au bout d’une des puys et des promontoires, la base des longue allée de chênes sur une toile de fond versants plongeant directement vers la boisée dominant les gorges de la Vienne. La rivière, sont recouverts d’arbres souvent Le château de Farsac, implanté en rive construction initiale du château remonterait formés en taillis, principalement des feuillus gauche à mi-pente, sur le replat d’un large au moins au XIVe siècle. Au XVe siècle, le (chênes, hêtres, charmes, houx, bouleaux, vallon secondaire, s’inscrit dans une vaste château appartenait à Jean de l’Hermite, châtaigniers). Ils accueillent de façon plus clairière agricole enveloppée par les bois, au panetier du roi Charles VII. Il est toujours occasionnelle des landes à bruyères, ajoncs relief doucement creusé, arrosée par trois propriété de cette famille. Au XVIIe siècle, il et genévriers encore bien développées, ruisseaux dont le principal alimente l’étang se composait d’un grand corps de logis de notamment sur le massif de la Lérisse en rive de Farsac. trois étages (dont le dernier sera arasé au droite. Quelques plantations géométriques Le château d’origine médiévale et ses siècle suivant), couvert de tuiles et de de résineux, d’un vert plus soutenu que les dépendances faisaient déjà partie d’un site bardeaux (aujourd’hui d’ardoises), de deux feuillus, se détachent des grandes initialement protégé depuis 1944. La date grosses tours rondes, munies de meurtrières couvertures boisées. de construction du château pourrait et croisillons, donnant accès aux étages Aux bois couvrant les pentes fortes correspondre à l’inscription apposée au- supérieurs. L’une sera détruite au XVIIIe répondent les prairies des reliefs plus doux. dessus de la fenêtre de la cuisine portant siècle ; la seconde subsiste au centre du Sur les plateaux en retrait de la vallée, l’année 1303.Devancé par une terrasse bâtiment principal. L’entrée du château était comme sur les sommets peu pentus des aménagée en parc, il est formé d’un haut ornée d’une porte gothique. Une chapelle promontoires en avancée vers la rivière, les corps de logis couvert en ardoise, flanqué de attenante au corps de logis, a disparu au

DREAL Limousin / VERPN Immeuble Le Pastel CS 53218 - 22, rue des Pénitents Blancs - 87032 Limoges cedex 1 www.limousin.developpement-durable.gouv.fr Tél. 05 55 12 90 00 - Fax. 05 55 34 66 45 Courriel : [email protected] SITE INSCRIT SITES PROTÉGÉS DE LA HAUTE-VIENNE

La ligne, toujours utilisée pour acheminer les bois, accueille à la belle saison un train à vapeur permettant aux voyageurs une découverte privilégiée de la vallée et des perceptions difficiles d’accès aux promeneurs.

Des ouvrages hydrauliques construits vers 1910 pour alimenter en électricité la ligne de tramway Limoges-Peyrat-le-Château, ponctuent le cours de la vallée. Le barrage de Bussy, haut de 12 mètres, qui marque la limite amont du site, permet de dériver l’eau Château de la Rivière-aux-Seigneurs de la rivière vers l’usine hydroélectrique par un canal d’amenée d’eau maçonné, long de XIXe siècle, époque de construction d’une Deux autres types d’éléments bâtis près de deux kilomètres, tantôt souterrain, aile toujours visible. Les archives de la famille participent au paysage de la vallée. La voie tantôt à ciel ouvert que prolonge une de l’Hermite précisent que les lieux ont ferrée reliant Limoges à Clermont-Ferrand, conduite forcée. hébergé de célèbres visiteurs tels le poète emprunte le fond de vallée. Ronsard, Charles Miron, évêque de Lyon ou Construite vers 1 880, elle François Miron, prévôt des marchands de a permis de désenclaver la Paris. Les ruines d’un moulin aux origines région et de transporter très anciennes (mentionné sur des actes de les bois de la montagne 1459 et 1630) sont toujours visibles en limousine, autrefois bord de Vienne. acheminés par flottage sur la Vienne vers les fours Le château du Chalard, par sa position à porcelaine de Limoges. perchée sur la crête d’un promontoire S o n p a s s a g e enserré dans une boucle serrée de la Vienne, s’accompagne de apparaît tel le gardien de la vallée à nombreux ouvrages d’art l’extrémité aval du site. Cette vocation logés dans la vallée. défensive est particulièrement perceptible depuis la route menant à l’ancienne gare de Bujaleuf comme depuis la petite route longeant la Vienne, d’où l’édifice s’impose en contre-plongée, tel un nid d’aigle Vue aérienne du secteur de Bussy-Varache émergeant au-dessus d’une végétation foisonnante. Le château occuperait l’emplacement d’une chapelle qui, en 1195, dépendait du monastère de Saint-Léonard- de-Noblat. Les origines de sa construction remonteraient à la fin du XVe siècle. Propriété de la famille Maumont depuis le XVIIe, le château fort présentait à l’origine une forme quadrilatère de 1600 m 2 environ. Quatre tours isolées aux angles étaient reliées aux bâtiments par des murailles. Aujourd’hui, seul subsiste le corps de logis composé de deux étages aux murs en moellons de granit, surmontés d’une couverture en petites tuiles plates et flanqués de quatre tours rondes, ainsi que les ruines d’un ancien donjon détaché du château.

Les toits du château du Chalard émergeant de la végétationt

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