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Carte des contacts des oiseaux hivernants sur le site d’étude

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Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact

Qualité des habitats pour les oiseaux La zone du projet se présente comme une plaine viticole légèrement vallonnée, occupée principalement par des parcelles de vigne plutôt petites, mais aussi de nombreuses friches sèches plus ou moins anciennes résultant de l’arrachage ou de l’abandon de ces vignes. On rencontre plus ponctuellement des cultures ou des vergers (oliviers), et les arbres y sont rares, souvent limités à de courts alignements d’amandiers. La zone concernée est un espace cultivé situé entre plusieurs villages, Canet et Villedaigne au Nord, Cruscades et Ornaisons au Sud. Il existe toutefois une ferme isolée (Mas de l’Olivery) sur le bord Ouest du périmètre.

Cette zone de plaine est délimitée naturellement à l’Est et au Sud par le cours de l’, souligné par une ripisylve fournie à grands saules et peupliers blancs. Une particularité à signaler sur cette zone et ses abords est l’existence de dépressions peu profondes (10-20m) mais assez étendues (100-300m de diamètre) pouvant temporairement recevoir des eaux de ruissellement, et drainées par des canaux souvent bordés de tamaris. En-dehors du périmètre au Nord, on note plusieurs étangs assez vastes, pouvant comporter des roselières étendues. La vigne domine, accompagnée de petites cultures et friches Les milieux les plus représentés dans le périmètre du projet sont les milieux ouverts, vignes et friches. Les vignes sont pour la plupart organisées en parcelles petites à moyennes, sur des sols pouvant montrer localement Les milieux boisés sont absents dans le périmètre du projet, mais existent en bordure sous la forme une forte pierrosité (galets). Elles constituent un milieu relativement pauvre du fait de leur entretien très principalement d’une ripisylve évoluée longeant l’Orbieu à l’Est et au Sud. Les essences dominantes sont les régulier, mais sont appréciées d’espèces recherchant les sols nus comme les perdrix, le cochevis huppé, le pipit saules et peupliers blancs, qui offrent des cavités et supports pour des espèces arboricoles comme les pics, le rousseline ou l’oedicnème criard. loriot, le rollier, le faucon hobereau. Des formations moins évoluées existent ponctuellement, comme des rideaux de tamaris le long de certains fossés ou des petits alignements d’amandiers en bord de chemin. Ces milieux ne Les friches rencontrées sur la zone résultent pour la plupart de l’arrachage ou de l’abandon de vignes, et sont guère exploitables par les espèces d’affinité forestière, qui peuvent toutefois y circuler. montrent des stades d’évolution très variés, allant de la simple friche herbeuse à des formations semi-arbustives aux allures de garrigue.

Les faciès herbeux sont le domaine de la cisticole, des alouettes, et parfois du busard cendré lorsque la surface est importante. Les faciès plus arbustifs conviennent plutôt à la pie-grièche, voire à des espèces de garrigue comme la fauvette mélanocéphale.

Toutes ces friches sont fréquentées par des petits granivores (bruant proyer, linotte, chardonneret...) qui y trouvent une bonne diversité de ressources en graines, et sont aussi exploitées par les oiseaux chassant (faucon crécerelle) ou se nourrissant en vol (hirondelles, guêpiers..).

Des étangs bordés de roselières ont remplacé d’anciennes gravières au Nord

En-dehors de la zone d’étude existe un complexe d’étangs (anciennes gravières) qui attire des espèces aquatiques et offre aussi des surfaces notables de roselières. Ces étangs accueillent assez peu d’espèces nicheuses (colvert, gallinule...) mais semblent bien attractifs en migration ou hivernage. Les roselières permettent la présence d’espèces parfois peu communes comme les rousserolles et locustelles, et peut-être d’autres non observées comme le blongios nain.

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En résumé, le profil avifaunistique de la zone se caractérise par une diversité totale assez élevée Enjeux pour les oiseaux et préconisations globalement et classique pour le secteur de la plaine de l’, avec un peuplement nicheur modeste centré sur les oiseaux des plaines cultivées et marqué d’une petite note méditerranéenne. Ce cortège est renforcé en été Les éléments rassemblés pour le descriptif de l’état initial du site après un cycle biologique complet conduisent par des oiseaux nichant dans les villages voisins, avec une abondance particulière du martinet noir, favorisée par la proximité d’étangs et de la vallée de l’Orbieu constituant d’importantes zones de chasse. Ces milieux attirent aux conclusions suivantes : aussi tout un cortège d’oiseaux d’eau, qui se trouve renforcé en hiver, au niveau des étangs au nord du projet. Les flux migratoires sont classiques pour la région, mais relativement variés, avec une part faible de rapaces. La • Avec 107 espèces d’oiseaux contactées au cours des 19 relevés effectués sur 4 saisons, la diversité est élevée sur cette zone, notamment par l’apport d’un cortège d’oiseaux d’eau lié à des étangs situés à proximité zone n’est pas située sur un couloir principal, mais plutôt secondaire (automne) à tertiaire (printemps). vers le Nord. Ceux-ci se déplacent principalement entre ces étangs situés au nord, et d’autres points d’eau à l’est (Méditerranée) et vers l’ouest (autres étangs). Il est recommandé de respecter une distance minimum de plus de 200m par rapport à ces étangs et de ne pas placer d’éolienne dans les axes de déplacement habituels (partie Nord).

• En période de nidification, les enjeux sont assez modérés sur la zone même, et liés plus particulièrement à la présence de 4 espèces de l’annexe 1 de la directive oiseaux nichant au sol : l’alouette lulu (2-3 cp), le busard cendré (1cp détecté en 2011, mais pas en 2012), l’oedicnème criard (1 cp) et le pipit rousseline (3-4 cp). Pour ces espèces, un risque de destruction directe existe en phase travaux. L’espace aérien connait une activité assez modeste en cette saison, dominée par les insectivores aériens et notamment le martinet noir, mais aussi fréquenté par quelques rapaces dont le circaète qui chasse fréquemment sur le secteur. La présence de lignes haute-tension est un facteur de risque pour ces espèces et devrait être matérialisée (balisage). Il est recommandé de limiter les destructions d’habitat, pour la création des aires de montage et pour les créations de nouveaux chemins d’accès. Une zone de libre circulation permettant de traverser le parc dans le sens Est-Ouest serait souhaitable.

• La zone est située sur un couloir migratoire automnal secondaire franchissant vraisemblablement les Pyrénées dans le secteur des hautes vallées de l’Aude et de l’Ariège. Les flux sont assez conséquents (78 oiseaux / heure). Ces flux concernent une diversité assez élevée d’espèces dont des rapaces comme la bondrée, même si la proportion de rapaces est très faible par rapport au flux total. Les enjeux sont donc relativement importants en automne, mais le fait que le flux soit composé à 86% de passereaux communs et transite à 60% en-dehors de la hauteur de rotation de pales d’éoliennes diminue fortement le risque réel. Le flux étant plus important sur la partie au nord de la voie ferrée et devrait inciter à l’éviter ou à y prendre des précautions. La présence de lignes haute tension est un facteur de risque supplémentaire pour les oiseaux migrateurs, peu habitués des lieux. Il serait indiqué de matérialiser ces lignes par un balisage. Par ailleurs, il serait recommandé de prévoir un système d’avertissement sur la première éolienne rencontrée par les oiseaux en migration (système de type DT Bird), afin de prévenir les oiseaux qui s’approchent trop près de la présence des éoliennes et leur permettre d’adapter leur trajectoire.

• Au printemps, la zone se trouve manifestement sur un couloir migratoire de faible ampleur, sans doute limité par la proximité de la barrière pyrénéenne, avec des flux faibles (15 oiseaux / heure) concernant une diversité modérée d’espèces dont peu de rapaces. Les enjeux sont faibles en cette saison, d’autant que le flux est composé à 79% de passereaux communs et transite à plus de 60% en-dehors de la hauteur de rotation de pales d’éoliennes. Malgré tout, et comme mesure de précaution, il serait pertinent de prévoir un système d’avertissement sur la première éolienne rencontrée par les oiseaux en migration au sud (système de type DT Bird), afin de prévenir les oiseaux qui s’approchent trop près de la présence des éoliennes et leur permettre d’adapter leur trajectoire.

• En hiver, la diversité et les effectifs d’oiseaux restent assez importants, du fait principalement du grégarisme de certaines espèces sédentaires (étourneau, moineau soulcie) tandis que l’apport en hivernants vrais est très modeste, et sans espèce remarquable (hormis la pie-grièche méridionale). Seules les étangs voisins constituent un pôle d’attraction réel pour des oiseaux d’eau parfois peu communs (grande aigrette) ou nombreux (cormorans) induisant une certaine sensibilité de l’espace aérien Nord. Il serait indiqué de recréer des milieux de prairie méditerranéenne à proximité du parc éolien, hors zone de risque de collision.

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Relevés de terrain

€ Calendrier : Pour les relevés relatifs aux chauves-souris, un passage par mois sur l’ensemble du cycle biologique des chiroptères a été effectué pour le recensement des espèces au détecteur d’ultra-sons. Ainsi, 1.3.6 Volet chiropteres huit dates ont été effectuées et ont permis l’identification des chauves-souris, sur les trois périodes du cycle vital, à savoir la période de reproduction et de migration postnuptiale et prénuptiale. Par ailleurs, le site a été Les chauves-souris ou chiroptères (cheiro=main, et ptera=aile) sont les seuls mammifères au monde à avoir caractérisé en termes de potentiel de gîtes, de milieux favorables, …. développé un système de déplacement en vol leur permettant d’exploiter le domaine aérien, à la manière des oiseaux. On distingue deux grands groupes d’espèces, celles qui se nourrissent de fruits, généralement Dates des passages de terrain sur le site d’étude et périodes associées tropicales, grandes et diurnes, et celles qui se nourrissent d’insectes, petites et nocturnes et de répartition plus vaste. En Europe, toutes les espèces sont insectivores. L’exploitation de cette ressource alimentaire, qui met les 2011 2012 chiroptères en concurrence directe avec de nombreux oiseaux, semble avoir été le moteur d’une évolution 16/06 20/07 23/08 20/09 14/10 23/03 24/04 23/05 divergente vers un mode de vie nocturne d’où les oiseaux sont largement absents. Dans cette évolution, les Transit x x x chiroptères ont développé un système de détection des proies tout à fait original et complexe, l’écholocation, prénuptiale équivalent biologique du sonar. Ce système est basé sur l’émission et la réception d’ultrasons, qui permettent Reproduction x x aux chiroptères de construire dans leur cerveau une image précise de leur environnement, et de localiser des Transit x x proies de très petite taille. x postnuptiale

DBA MT DBA DBA DBA - Les espèces européennes sont toutes de petite taille (moins de 50 grammes), sont longévives (souvent Observateur DBA DBA DBA CV 20-30 ans) et ont un taux de reproduction faible (1 jeune par an en général). Elles se reproduisent le plus souvent T : 14°C T : 15°C T : 13°C T : 10°C T : 20°C en groupe (colonies) dans des milieux abrités et chauds (grottes et bâtiments, trous d’arbres), qu’elles quittent en T : 22°C T : 20°C T : 22°C Vent : Vent : Vent : Vent Vent : hiver pour rejoindre des sites plus propices à l’hibernation, c’est-à-dire tempérés et humides. Pendant la période Vent : Vent : 15- Vent : 10km/h 10km/h E faible 30km/h 40km/h active, elles chassent de nuit dans toutes sortes de milieux, variables selon les espèces mais toujours riches en 10km/h Météo 20km/h W absent SW Nuages : Nuages : NE et NNE insectes : prairies, bois, milieux aquatiques. NW Nuages : Nuages : Nuages : 0% 0% rafales Nuages : Nuages : 100% 0% 5% Nuages : 0% Très sensibles aux modifications de l’habitat, les chauves-souris sont en constant déclin depuis les années 10% cinquante. En , toutes les espèces de chauves-souris sont intégralement protégées par la Loi depuis 1981 90% et toutes les espèces européennes sont classées en Annexe 4 ou 2 de la Directive Habitats. Elles constituent le groupe faunistique ayant la plus forte valeur patrimoniale, et leur prise en considération s’est de ce fait accentuée ces dernières années dans tous les types de projets d’aménagement. Les parcs éoliens font partie des projets à Protocoles risque pour ce groupe, comme l’ont montré notamment les suivis effectués sur un parc français récent (Bouin, en Vendée). Une vigilance particulière concernant ces animaux est donc de mise, afin que le développement de Relevés et enregistrement des ultrasons en méthode active : l’éolien s’accompagne d’un maintien des populations de chiroptères présentes. Pour les relevés d’espèces, 7 points d’écoute active au détecteur d’ultra-sons ont été effectués en début de nuit à Les recommandations de la SFEPM font état d’une expertise chiroptérologique pouvant s’effectuer en deux chaque visite. Les points ont été positionnés de manière à échantillonner les différents habitats présents phases : un prédiagnostic qui peut être réalisé en dehors de la période d’activité des chauves-souris, auquel cas (vignobles, boisements, ripisylves, fossés, prairies, haies), dans le double objectif d’assurer une bonne il sera complété par une étude de terrain sur un cycle annuel complet (diagnostic), si le développeur poursuit son couverture spatiale de la zone, tout en garantissant de bonnes probabilités de détection. L’ordre de parcours des projet. points a été modifié au cours des passages successifs, de manière à ne pas induire de biais lié à l’horaire. Tous les points ont donc été suivis à différentes heures, sur la période du début de nuit qui est la plus active Le présent chapitre rend compte du diagnostic du volet chiroptères de l’étude d’impact d’un parc éolien situé sur (environ 3 heures après la tombée de la nuit). Les relevés ont été effectués dans des conditions climatiques les communes de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons. Il a pour objectif de fournir les éléments nécessaires à diverses, représentatives de celles qui prévalent sur la zone, en évitant toutefois les nuits pluvieuses. une prise en compte dans le projet des enjeux liés aux chiroptères. L’écoute-enregistrement des ultra-sons a fait appel à un détecteur de type Anabat SD2 de Titley, enregistrant en Méthodologie continu sur chaque point sur une durée variable, allant de 6 à 10 minutes. La dernière sortie en mai 2012 a été faite par deux écologues en parallèle (un faisant 3 points, l’autre 4), à la fois grâce à un Anabat SD2, mais aussi Recherche documentaire par le biais d’un EM3 de Wildlife Acoustic. € Espaces naturels de portée à connaissance et de protection Une part importante de l’information disponible a été recueillie dans les formulaires descriptifs des zonages Relevés et enregistrement des ultrasons en méthode passive : écologiques présents aux alentours du site d’étude sur le site de la DREAL de Languedoc-Roussillon, ainsi que sur le site du Ministère de l’écologie et du réseau Natura 2000. Tous les sites intégrés ou concernés Cette technique a été mise en place lors de toutes les sorties. L’enregistrement des ultrasons s’est fait grâce à un partiellement par la zone d’étude élargie (20 km de rayon autour du site) sont pris en compte dans l’analyse. appareil de type SM2BAT, utilisé en mode passif sur un point, enregistrant les contacts en continu pendant toute la période où l’observateur procédait à l’approche active sur les autres points restants. Le point a été changé à € Autres données écologiques toutes les dates. Celui-ci est choisi de manière à ce que l’appareil puisse couvrir un espace ouvert dans lequel D’autres informations sur les espèces ont également été regroupées via le site internet de l’INPN (Muséum les chiroptères circulent (lisières, cols, chemins, bordure de cours d’eau). La pose de l’appareil s’est faite grâce à National d’Histoire Naturelle), sur d’autres sites d’associations naturalistes régionales, tels que la base de un système d’accroche de l’équipement sur une structure permettant dans la mesure du possible une certaine données chiroptérologiques en ligne de l’Observatoire Naturaliste des Ecosystèmes Méditerranéens (OnEm), ou hauteur (tronc d’arbres, poteau, …). Tous les points ont donc été suivis au moins une fois par un appareil fixe. après consultation des structures ressources (CPIE, CEN).

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Analyse des sonogrammes :

La détermination des espèces s’est basée principalement sur les caractéristiques acoustiques des émissions ultrasonores : le pic de fréquence, la rapidité des émissions et leur rythme, ainsi que la gamme balayée par l’animal donnent des indications sur l’espèce détectée et son activité (chasse, vol de déplacement). L’analyse s’est faite grâce à plusieurs logiciels, notamment Analook et Songscope, souvent utilisé en parallèle à Batsound. Les résultats ont ensuite été retranscrits sous SIG, via le logiciel ArcView.

Technique d’enregistrements :

La technique utilisée d’enregistrement d’ultrasons sur des positions représentatives au sol, nous a paru appropriée compte tenu de la typologie des espèces contactées, ainsi que du nombre de contacts faibles pour les espèces les plus sensibles, telles que le Minioptère de Schreibers ou la noctule de Leisler.

Pour cette raison, la mise en place d’un système d’enregistrement en hauteur ne nous est pas parue nécessaire sur ce site, étant donné que la diversité des milieux rencontrés ne pourrait pas être prise en compte par ce type de mesures.

La période de migration automnale a été prise en compte de façon conforme aux préconisations en vigueur en France figurant notamment dans le dernier guide méthodologique pour les études d’impacts de parcs éoliens et dans les protocoles SFEPM / SER. Il est en effet recommandé de répartir 6-8 relevés sur les 3 périodes principales d’activité. Dans cette étude, 3 relevés sur 8 ont été consacrés à cette période, ce qui est tout à fait proportionné (NB- les préconisations du groupe Eurobat –ciblées sur la recherche et la connaissance de la biologie des espèces- ne tiennent pas compte de la réglementation française notamment le principe de proportionnalité des études).

Plusieurs espèces de haut vol (Minioptère, Noctule de Leisler, Sérotine commune, et Vespère de Savi) ont été détectées à plusieurs reprises (68 contacts) en automne, indiquant que ces espèces ont bien été captées avec le matériel utilisé (qui a aussi détecté des espèces à émissions très faibles comme les oreillards). En milieu très ouvert comme ce fut le cas sur le site étudié (vignoble pratiquement sans haies), les émissions ultra-sonores ne sont pas du tout amorties par la végétation et leur propagation est maximale. Les espèces en migration ou transit élevé émettent de plus des cris bien plus puissants que la moyenne. Compte-tenu de la qualité des micros utilisés (Anabat et SM2) et de l’ouverture du milieu, des signaux émis à plus de 100 mètres ont pu être captés facilement. Cette hauteur correspond au bout de pale des éoliennes prévues (64+35m), ce qui est conforme aux préconisations en la matière, y compris celles d’Eurobat qui spécifient que « les études en altitude doivent refléter la hauteur proposée des éoliennes ».

La période de migration automnale et les espèces de haut vol ont donc été prises en compte de façon conforme aux textes en vigueur ou en usage ; le risque de collision avec les éoliennes prévues été étudié de façon adéquate et n’a pas été sous-estimé. L’évaluation du risque ne s’est en effet pas basée uniquement sur le nombre de contacts obtenus. On a considéré que la zone voyait passer un certain flux migratoire (modéré) et était fréquentée par des minioptères en provenance probable de la grotte de la Ratapanade. Les risques associés ont été pris en compte dans le projet notamment au travers du positionnement des machines.

Position sur la zone d’étude des points de relevés Chiroptères

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• Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale – PN DH2 NT) Evaluation patrimoniale • Sérotine commune (Eptesicus serotinus – PN DH4 LC) Une recherche a été effectuée afin d’identifier de potentielles espèces à statut de protection et/ou de • Vespère de Savi (Hypsugo savii – PN DH4 LC) conservation défavorable, ou encore présentant un indice de rareté avéré aux différentes échelles européenne à locale, ceci sur la base des différents arrêtés, textes officiels ou ouvrages spécialisés : Le DOCOB de la Vallée de l’Orbieu mentionne par ailleurs deux zones de contacts pour les Grand et Petit Principaux outils de protection et/ou de conservation réglementaire : rhinolophes à proximité du site d’étude et notamment un gîte pour les deux espèces anciennement connu de l’autre coté de l’Orbieu par rapport au projet (lieu dit de Villenouvelle). • Liste des espèces animales inscrites à l’Annexe II de la directive 92/43 dite Directive "Habitats-Faune-Flore" (du 21 mai 1992) : espèces d’intérêt communautaire dont la conservation Quelques autres gîtes sont connus dans les environs, notamment la Grotte de la Ratapanade, présente à moins nécessite la désignation de zones spéciales de conservation ; de 10 km. C’est une cavité située en piémont du massif des Corbières, ouvrant sur un vallon cultivé, notamment • Liste des espèces animales inscrites à l’Annexe IV de la Directive "Habitats-Faune-Flore" : espèces en vignes. Cette petite grotte s’ouvre au pied d’une petite barre rocheuse à proximité des Hauts de . d’intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte ; Malgré la proximité de la ville de Narbonne qui engendre un grignotage sans cesse plus grand des habitats naturels environnants, la grotte jouit d’une relative tranquillité car elle se trouve sur une propriété privée. C’est ce • Listes des espèces animales protégées au niveau national en France (différents arrêtés). qui a permis de maintenir l’essaim de reproduction de Minioptères de Schreibers et de Petits Murins au fil des années. Elle joue un rôle de première importance dans le réseau de cavités du département de l'Aude et Il est à noter à ce sujet que de nouveaux arrêtés ont été pris, en 2007 concernant les mammifères, les accueille notamment 5 espèces de l’annexe 2 de la Directive habitats : amphibiens et les reptiles, les insectes et les mollusques, qui définissent des listes d’espèces protégées pour • Site de mise-bas pour le Grand murin (Myotis myotis) et le Petit murin (Myotis blythii) lesquelles l’habitat est maintenant également protégé. avec 900 individus

Principaux outils d'évaluation et/ou de conservation non réglementaire : • Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) (hivernage) • Liste des espèces animales rares, menacées ou à surveiller dans le Monde (Liste rouge UICN, (2010)) • Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) (UICN, 2010 - site internet) ; • Site de mise-bas du Minioptère de Schreiber (Miniopterus schreibersii) avec 2000 individus • Statut des espèces de mammifères en Europe (TEMPLE H.J. & TERRY A. (Compilers), 2007) ; • Murin de Capaccini (Myotis capaccinii) • Liste des espèces animales rares, menacées ou à surveiller en France (Liste rouge UICN, (1994)) (FIERS V. et al., 1997) ; D’autres sites plus éloignés sont également suivis annuellement, on peut citer dans la zone des 20 km : • Liste rouge des mammifères menacés en France (UICN/MNHN, 2009) ; • Le domaine du Fleich (commune de Narbonne), un gîte de reproduction pour le Murin à oreilles • Liste des espèces déterminantes en Languedoc-Roussillon. échancrées (~250ind) et le Grand rhinolophe (18 ind), utilisé de mai à octobre ; • Les Grottes de Bize (commune de Bize-Minervois), gîtes de reproduction en colonie mixte pour le Les espèces potentielles Rhinolophe euryale (100 ind), le Murin de Capaccini (100 ind), le Petit murin (140 ind) et un gîte de Les différentes sources d’informations disponibles permettent de recenser 16 espèces potentielles pour la zone transit pour le Minioptère de Schreibers (~500 ind) ; d’étude étendue du projet. Sont précisées ici les espèces présentes dans la maille concernant le projet et celles • La Grotte du Cailhol (commune de ), autrefois un gîte de reproduction pour le Minioptère de qui la jouxtent, d’après la base de données de l’OnEm. Par ailleurs, 11 des ces espèces ont déjà été inventoriées Schreibers, le Murin de Capaccini et le Rhinolophe euryale, aujourd’hui utilisé comme gîte d’hivernage sur un site proche du site d’étude l’année précédente pour un autre projet, elles sont donc indiquées en gras : pour le Grand rhinolophe (9 ind), le Rhinolophe euryale (3 ind) et probablement les derniers individus • Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum – PN DH2 NT) de Rhinolophe de Méhély ; • Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis – PN DH4 LC) • La Grotte d’Aldène (commune de ), un gîte d’importance internationale, abritant en hivernage et en reproduction 5 espèces : le Grand rhinolophe (236 individus hivernants), le Rhinolophe euryale • Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii – PN DH2 Vu) (70 individus reproducteurs et 201 individus hivernants), le Minioptère de Schreibers (3000 individus • Murin de Capaccini (Myotis capaccinii - PN DH2 Vu) reproducteurs et 18000 individus hivernants), le Grand murin (180 individus reproducteurs) et le Murin de Capaccini (~500 individus reproducteurs) ; • Murin de Daubenton (Myotis daubentoni – PN DH4 LC) • Le Barrenc de Saint Clément (commune de Roquefort-des-Corbières), un gîte de transit pour • Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus – PN DH2 LC) Minioptères de Schreibers (+2000 ind) et de Petit murin (~350 ind), utilisé d’avril à septembre ; • Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri- PN DH4 NT) • La Grotte de Notre Dames des Auzils (commune de ), un gîte de transit pour le Minioptère de Schreibers (1000 ind), le Murin de Capaccini (5 ind) et un gîte d’hivernage pour le Grand rhinolophe • Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros – PN DH2 LC) (avec 7 ind). • Petit murin (Myotis blythii- PN DH2 NT) Les espèces recensées • Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus – PN DH4 LC) Les 8 séries de relevés effectuées en période de reproduction et de transits sur les 8 points fixes ont totalisé • Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhli – PN DH4 LC) quasiment 18h d’écoute aux détecteurs d’ultra-sons. • Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii – PN DH4 NT) • Pipistrelle pygmée ou Pipistrelle soprane (Pipistrellus pygmaeus – PN DH4 LC)

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Dates et durées des enregistrements sur le site d’étude de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons Répartition dans le temps 2011 2012 Les relevés effectués sur le site du projet ont tous permis de contacter au minimum à chaque fois : Dates 16/06 20/07 23/08 20/09 14/10 23/03 24/04 23/05 Total Enregistrements Nombre de contacts/heure par espèces pour chaque passage de terrain (tous points confondus) 135min 90min 60min 80min 110min 135min 100min 50min 760min fixes Dates Total Fq Enregistrements 35min 44min 42min 46min 49min 70min 66min 80min 432min mobiles 1192min Total 170min 134min 102min 126min 159min 205min 166min 130min = 17h50 23/03/12 23/03/12 24/04/12 23/05/12 16/06/11 20/07/11 23/08/11 20/09/11 14/10/11

Elles ont permis d’obtenir au total 1288 contacts de chiroptères appartenant à une petite dizaine d’espèces Pipistrelle commune 18,4 26,4 27,7 3,9 24,2 40,6 60,0 63,8 31,5 8 (espèce ou famille d’espèces), soit en moyenne 65 contacts/heure, ce qui constitue un niveau d’activité assez Pipistrelle de Kuhl/Nathusius 67,9 8,7 5,1 6,4 16,6 10,6 5,2 34,3 22,2 8 élevé, mais conforme aux niveaux habituels dans la plaine de l’Aude. Le niveau de diversité est modeste. Pipistrelle soprane 7,0 2,5 2,3 0,0 1,3 25,3 18,1 2,6 6,4 7 Minioptère de Schreibers 0,0 0,0 0,0 4,6 7,2 2,4 4,3 1,1 2,3 5 Espèces et statuts Groupe Pipistrelle/Minioptère 4,1 2,5 2,8 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,4 3 Vespère de Savi 0,3 0,4 0,5 0,0 0,0 0,6 0,0 1,1 0,4 5 Au cours des relevés de terrain effectués sur ce site, 13 espèces ou complexe d’espèces ont été recensées. Grand Rhinolophe 0,9 0,0 0,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2 2 Parmi elles, trois espèces sont désignées à l’annexe 2 de la Directive Habitats-Faune-Flore, le Minioptère de Murin à oreilles échancrées 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,2 0,0 0,0 0,1 1 Schreibers, le Grand rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées. Par ailleurs, on note aussi la présence de deux Sérotine commune 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,6 0,0 0,0 0,1 2 autres espèces remarquables, car classées comme vulnérables sur la liste rouge nationale, la Noctule de Leisler Noctule de Leisler 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,4 0,1 1 et la Pipistrelle de Nathusius. Oreillard indéterminé 0,0 0,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 1

Murin de Daubenton 0,0 0,0 0,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 1 Espèces contactées sur le site d’étude de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons et leurs statuts Murin indéterminé 0,0 0,0 0,0 0,0 0,9 0,0 0,0 0,0 0,1 1 Total contacts 98,6 41,6 39,7 14,8 50,1 81,2 87,6 103,4 64,8 Nombre d'espèces 6 7 7 3 5 7 4 6

110,0 Bonn Bonn Berne Berne 100,0 Espèce Espèce Directive Directive mondiale mondiale Nationale Nationale Nom latin latin Nom Liste Rouge Liste Rouge Européenne Européenne Murin de Daubenton Convention de Convention de Convention

Habitats-Faune- Oreillard indéterminé

Liste rouge UICN Liste rouge 90,0 Noctule de Leisler Grand Rhinolophe Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus BE3 BO2 DH4 LC LC LC Sérotine commune 80,0 Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii BE2 BO2 DH4 LC LC LC Vespère de Savi Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii BE2 BO2 DH4 LC LC NT Murin à oreilles échancrées re Pipistrelle soprane u e 70,0 Pipistrelle soprane Pipistrellus pygmaeus BE2 BO2 DH4 LC LC LC h Murin indéterminé s/ ct Groupe Pipistrelle/Minioptère ta Minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersii BE2 BO2 DH2 Nt NT VU n o Minioptère de Schreibers c e 60,0 Vespère de Savi Hypsugo savi BE2 BO2 DH4 LC LC LC d Pipistrelle de Kuhl/nathusius re b Pipistrelle commune Grand rhinolophe Rhinolophu BE2 BO2 DH2 LC NT NT m o N ferrumequinum 50,0 Murin à oreilles Myotis emarginatus BE2 BO2 DH2 LC LC LC

échancrées 40,0 Sérotine commune Serotinus eptesicus BE2 BO2 DH4 LC LC LC Noctule de Leisler BE2 BO2 DH4 LC LC NT Nyctalus Leisleri 30,0 Oreillard indéterminé Plecotus sp BE2 BO2 DH4 LC LC LC Murin de Daubenton Myotis daubentonii BE2 BO2 DH4 LC LC LC 20,0 BE2-3 : espèce désignée à l’annexe 2-3 de la Convention de Berne ; BO2 : espèce désignée à l’annexe 2 de la Convention de Bonn ; DH2-4 : espèces désignée à l’annexe 2-4 de la Directive Habitats-Faune-Flore ; Listes rouges UICN mondiale (2011), européenne (2007) et française (2009) : DD : données insuffisantes ; Vu : 10,0 vulnérable ; Nt : quasi-menacé ; LC : préoccupation mineure: 0,0 23/03/12 24/04/12 23/05/12 16/06/11 20/07/11 23/08/11 20/09/11 14/10/11

Dates de relevés

Nombre de contacts par espèces en fonction des passages de terrain (tous points confondus)

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€ En période de migration prénuptiale : Au vu des résultats obtenus sur les huit relevés de terrain effectués, on peut déjà classer les différents points de Les trois dates relatives à la migration prénuptiale (effectuée en 2012) montrent une très bonne utilisation de la relevés en trois catégories, selon l’activité enregistrée sur ces différents points. zone d’étude en période de migration printanière, bien que les effectifs de la période soient un peu plus faibles qu’en automne. Ceux-ci sont de l’ordre de 538 contacts, soit un peu plus de 40 % des contacts totaux. € Les zones de plus forte activité : La première date notamment montre une très bonne activité horaire des chauves-souris, avec 98 contacts/heure, celle-ci diminuant de moitié lors des dates suivantes. Elle peut être mise en relation avec les taux horaires de la Les points 5, 7 et 8 sont situés dans des zones d’activité forte. En effet, ils concentrent un grand nombre de période automnale. 8 espèces ont été recensées sur ces trois dates, avec toujours une forte dominance des contacts, une activité horaire très forte, de l’ordre de 100 contacts/heure. En termes de diversité, les points 2, 3, 5 Pipistrelles, notamment le groupe Pipistrelle de Kuhl/Nathusius. 3 espèces n’ont, par ailleurs, été recensées qu’à et 7, sont ceux qui ont permis de contacter 8 espèces de chauves-souris. cette période, le Grand rhinolophe, l’Oreillard (indéterminé) et le Murin de Daubenton. Concernant les points 7 et 8, une haie est présente, bien que nettement moins développée et attractive qu’autour € En période de reproduction : de l’Etang de la Cardairo. Cependant, la plus forte activité détectée sur ces points peut s’expliquer par la situation Les deux dates correspondant à la période de reproduction ont permis l’enregistrement de 154 contacts, soit particulière de ce point, puisqu’il se trouve, tout comme le point 8 à proximité de la rivière Orbieu et de sa 12% des contacts totaux uniquement. Cinq espèces ont pu être recensées sur cette période dont les quatre ripisylve, mais surtout dans une « boucle » formée par le cours d’eau. Il est possible que des individus souhaitant espèces principalement présentes sur cette zone (Pipistrelles et Minioptère de Schreibers) et un murin relier différentes zones favorables de l’Orbieu utilisent le réseau de haies existantes au sein de cette boucle, et indéterminé. exploitent donc la zone au Sud de manière plus marquée. Le dernier point est de plus proche d’un pont en pierre permettant le passage de la départementale au sud. Bien que celui-ci n’ait révélé la présence d’aucune colonie €En période de migration postnuptiale : lors de la recherche de gîtes, on ne peut exclure son utilisation ponctuelle par des chiroptères en guise de Les trois dates suivantes montrent une augmentation constante des effectifs recensés. 596 contacts ont été faits reposoir nocturne par exemple. Les espèces contactées ici sont très probablement des individus en chasse dans sur cette période, par 8 espèces de chauves-souris. On note principalement une forte augmentation des effectifs ce secteur, qui est sans aucun doute une zone très favorable pour la chasse et les déplacements des chauves- des Pipistrelles. La dernière date notamment représente 46% des contacts de la période, avec l’apparition d’une souris. Cette partie sud du site semble être la plus sensible, étant donné son positionnement au sein de la boucle dernière espèce, la Noctule de Leisler, une espèce considérée comme migratrice. de l’Orbieu.

Le point 5 est situé en bordure de l’étang asséché de la Cardairo, qui se trouve en situation plus basse par Les enjeux sur ce site semblent donc porter principalement sur les deux périodes de migration, avec des rapport au reste de la zone, ce qui pourrait expliquer la plus forte activité (plus de protection aux vents, micro- enjeux plus forts sur la période automnale, où l’activité horaire est à la fois élevée et constante sur les climat ?). Par ailleurs, le point 5 est placé au niveau d’un fossé bordé d’une haie intermittente, en lien avec la trois mois de suivis. On suppose que de nombreux individus en transit ou migration utilisent les abords ripisylve de l’Orbieu. Ce fossé, pourrait être un couloir de déplacement (menant vers les étangs situés au Nord- de l’Orbieu comme corridors de vol lors de leurs déplacements entre gîtes. est de la zone d’étude, qui sont reconnus de manière générale comme des zones de chasse privilégiées) bien exploité par les chauves-souris. Il pourrait être une zone de chasse opportuniste pour les chauves-souris en déplacement. Les enjeux semblent aussi plus forts que sur les points 1, 2, 3, 4 et 6. Répartition par points € Les zones d’activité modérée : Nombre de contacts/heure par espèces pour chaque point (tous passages confondus) Point 1 2 3 4 5 6 7 8 Total Fq Les points 1, 2, 4 et 6 semblent légèrement moins exploités, mais l’utilisation de ces points reste forte en termes de taux horaire et surtout de diversité. Le point 2 notamment a permis de recenser deux espèces qui n’ont pas Pipistrelle commune 16,4 27,9 4,4 44,0 61,6 18,5 22,5 63,6 31,5 8 été rencontrée sur le reste du site d’étude, à savoir la Noctule de Leisler et le Murin de Daubenton. Ce point étant Pipistrelle de 8,8 12,3 4,4 4,3 10,6 8,2 76,0 34,9 22,2 8 situé quasiment le long de la ripisylve de l’Orbieu, sur une haie boisée liée à ce rideau d’arbres, la présence Kuhl/nathusius d’espèces liées au milieu aquatique (telles que le Murin de Daubenton) ou utilisant des couloirs naturels pour de Pipistrelle soprane 4,1 1,7 0,8 15,1 25,0 2,7 3,9 3,3 6,4 8 longs déplacements (exemple de la Noctule de Leisler), ce type de contacts était fortement attendu. Minioptère de 4,7 5,9 0,8 4,3 0,0 1,6 0,3 0,0 2,3 6 Les trois autres points étant placés soit le long d’un fossé bordé d’une haie de tamaris et d’amandiers ou à Schreibers proximité de milieux jugés comme très favorables aux chiroptères (dépression humide pour les points 1 et 4 par Groupe Pipistrelle / 1,6 2,1 0,8 0,4 2,1 1,6 2,3 0,0 1,4 7 exemple), cette plus faible utilisation est assez étonnante et difficile à expliquer. Pour cette raison, un suivi post- Minioptère implantation de type Chirotec semble être adapté à la variabilité des contacts sur les secteurs et les saisons, qui pourraient modifier la sensibilité initiale définie pour chaque secteur. Vespère de Savi 0,0 0,4 0,4 0,0 0,5 0,0 0,3 1,1 0,4 5

Grand Rhinolophe 0,0 0,0 0,0 0,0 0,5 0,0 1,0 0,0 0,2 2 €Les zones d’activité faible : Murin à oreilles 0,0 0,0 0,0 0,0 1,1 0,0 0,0 0,0 0,1 1 échancrées Le point 3 est celui qui présente le moins d’activité mais avec un maximum d’espèces. La quasi-totalité des Sérotine commune 0,0 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,3 0,0 0,1 2 contacts effectués sur ce point sont des contacts de transit ou de chasse passive (c'est-à-dire de chasse opportuniste lors d’un déplacement et non une chasse intensive sur un terrain de chasse), souvent ponctuels. Noctule de Leisler 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 1 Situé non loin de la voie ferrée et en contexte de milieu ouvert avec cultures et vignes aux abords, il n’est pas Oreillard indéterminé 0,3 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 2 étonnant qu’il soit moins exploité par les chiroptères, mais constitue uniquement une zone de passage entre Murin de Daubenton 0,0 0,8 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 1 différents milieux riches.

Murin indéterminé 0,0 0,0 0,0 0,0 1,1 0,0 0,0 0,0 0,1 1 Total contacts 36,0 51,5 12,5 68,2 102,5 32,7 106,6 102,9 64,8 Nombre d'espèces 6 8 8 5 8 5 8 4

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Carte des contacts Chiroptères, répartition selon les espèces, site de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons

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migration (notamment une partie des contacts de migration printanière) pourraient alors être attribués à la Commentaires par espèces pipistrelle de Nathusius. L’analyse spatiale ne permet pas de faire ressortir de zones plus favorables à cette espèce, à l’exception encore

du point 7, bien situé sur la boucle de l’Orbieu. La pipistrelle de Kuhl, qui représente 34% des contacts sur ce Le tableau ci-dessous montre la synthèse des différents suivis en France mis à disposition par la SFEPM entre site, a été inventoriée sur toutes les dates à ce stade de l’étude et tous les points suivis sur la zone. Elle est 2003 et 2010. On constate que le premier groupe impacté sont les pipistrelles, suivis des noctules et des comme souvent la seconde espèce la plus présente après sa cousine la Pipistrelle commune, même si les sérotines. Pour le reste des espèces, les mortalités constatées restent marginales. effectifs sont nettement inférieurs. Les deux dates les plus extrêmes (début de migration printanière et fin de

migration automnale) regroupent les effectifs les plus élevés pour ces espèces, qui semble beaucoup moins

présente le reste de l’année, mais de manière assez constante. Comme les autres pipistrelles, elles font partie des espèces signalées comme victimes de collisions avec des éoliennes, malgré une utilisation de l’espace aérien généralement concentrée dans les 10-15 premiers mètres, dû à des raisons statistiques, comme évoqué dans le chapitre précédent.

Pipistrelle soprane Cette espèce a été rencontrée là encore sur l’ensemble du site. Avec un peu plus de 120 contacts (représentant environ 9% des contacts totaux), elle est présente sur 7 des 8 dates suivies, avec un pic de fréquentation sur les deux premières dates de la période de migration postnuptiale. Sa présence est encore peu connue, mais elle semble commune et régulière, notamment dans le Sud. La proximité de la ripisylve de l’Orbieu, des petits étangs au nord et les différents canaux et fossés sur la zone d’étude lui offre ici des terrains de chasse de premier choix, puisque cette espèce est prédatrice de chironomes, insectes effectuant leur vie larvaire dans les eaux douces. On remarque notamment une bonne présence de cette espèce au niveau des points 4 et 5, qui sont les points les plus proches du lieu-dit l’Etang de la Cardaïro, une ancienne zone humide qui présente probablement encore des milieux attractifs de ce type. Cette espèce est bien représentée dans le pourtour méditerranéen. La Pipistrelle soprane est elle aussi une espèce à risque pour les collisions avec les éoliennes, puisqu’elle pratique un vol à différentes hauteurs.

Minioptère de Schreibers Contacté sur 7 des 8 points (en considérant les résultats du groupe Pipistrelle/Minioptère), et sur toutes les dates, le Minioptère de Schreibers est la quatrième espèce sur le site en termes d’effectifs. Ceci semble indiquer une utilisation assez régulière mais plutôt faible de ce site, sans doute moins intéressant que des bois ou Pipistrelle commune garrigues plus proches des colonies. Nous avons pu contacter cette espèce par le biais de 45 contacts surs et 27 Avec 48% des contacts (625 contacts), et une présence sur tous les points et à chaque relevé, c’est de loin contacts attribués au complexe Pipistrelle/Minioptère (pour lequel la détermination n’a pu se faire plus loin par l’espèce la plus abondante et fréquente sur ce site à ce stade de l’étude, ce qui est souvent le cas. La pipistrelle manque d’indice propre à l’espèce, tel que le buzz de capture caractéristique du Minioptère) principalement dans commune est en effet l’espèce la plus abondante en France, et la plus ubiquiste de tous les Chiroptères, parfois le Nord du site d’étude, les points 1, 2 et 4 représentant le principal des effectifs. On note une meilleure la seule présente quand les milieux sont vraiment pauvres. On note pour cette espèce une constante présence pendant la période de reproduction, ce qui est similaire aux résultats d’une précédente étude dans augmentation des effectifs sur les 5 dates qui suivent le début de la reproduction. Pour la période migration cette zone de plaine. Les individus contactés ici sont probablement en provenance de la grotte de la prénuptiale, les effectifs sont assez constants, en augmentation pendant la période, mais nettement moindres par Ratapanade, un site d’importance régionale pour cette espèce et situé à 8 km au Sud-est. Les enjeux pour cette rapport à la période automnale. Il est probable qu’une ou plusieurs colonies existent à proximité, en particulier espèce sont assez forts, de par son statut et la présence de plusieurs gîtes d’importance régionale ou nationale dans les fermes/domaines aux alentours ou dans les villages de Villedaigne, Cruscades ou Ornaisons par aux alentours. C’est une espèce migratrice fortement grégaire. Le Minioptère est un cavernicole strict qui occupe exemple. tout au long de l’année le milieu souterrain. Durant les transits printanier et automnal, ils se dispersent vers des Elle fait partie des espèces victimes de collisions avec des éoliennes, bien qu’elle chasse presque toujours à gîtes répartis dans toute la région, suivant généralement des routes traditionnelles migratoires (corridors boisés) moins de 10-15 m de hauteur. empruntées d'une année sur l'autre entre ses gîtes d'hiver et d'été, sur des distances maximales de 150 km. Le L’activité de vol des pipistrelles est connue pour se dérouler essentiellement à faible hauteur (<15m), Minioptère semble utiliser les zones boisées comme terrain de chasse mais aussi les zones plus ouvertes contrairement à des espèces de haut vol comme les noctules ou le molosse qui volent presque toujours au- comme les prairies. Les lépidoptères nocturnes constituent plus de 80% des proies capturées. dessus de 50m. La raison pour laquelle les pipistrelles figurent au premier rang des espèces entrant en collision Le vol de transit est généralement direct et rapide (Roué & Barataud, 1999). Le vol de transit est généralement avec des pales d’éoliennes est avant tout statistique : les pipistrelles représentent en effet plus de 80% des direct et rapide (Roué & Barataud, 1999). Il peut atteindre une vitesse de 60km/h. La hauteur de vol dépend en effectifs de chiroptères et possèdent donc la probabilité de heurt de loin la plus élevée, d’autant plus que les partie de la présence ou non de la végétation arborescente. parcs existants aujourd’hui présentent des hauteurs de pales plus faibles que le projet actuel (parcs éoliens anciens). Les animaux concernés appartiennent pourtant à la minorité n’évoluant pas dans la tranche de hauteur Malgré tout, les suivis de mortalité réalisés par Eurobats : Working group, au niveau européen, montre un très préférentielle. L’analyse des impacts tiendra compte de ces deux éléments (effectifs et hauteur de vol) mais aussi faible taux de mortalité pour cette espèce, comme le montre le graphe ci-dessous. du statut des espèces (peu menacées et donc pas prioritaires en ce qui concerne les pipistrelles).

Pipistrelle de Kuhl et de Nathusius Ces deux espèces ont des signaux dont les fréquences se recouvrent et il est très souvent impossible de discriminer les deux espèces. Cependant, la Pipistrelle de Nathusius est une espèce typiquement forestière et migratrice et elle est en générale complètement absente en période reproduction. Étant donné que le site d'implantation est très ouvert, il est bien plus probable que la quasi-totalité des contacts réalisés proviennent de la pipistrelle de Kuhl (espèce très commune dans le secteur). Seuls des contacts effectués aux deux périodes de

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Comme la plupart des Murins de petites tailles, il est généralement peu exposé aux risques de collisions, en raison de son vol souvent bas.

Sérotine commune Cette chauve-souris utilise aussi bien les espaces urbains au dessus des lampadaires mais aussi les espaces forestiers et les corridors arborés. Le comportement de vol de cette chauve-souris consiste souvent à répéter un même trajet à la recherche de proies. La Sérotine a été contactée uniquement sur les périodes de transit des chauves souris, en automne et au printemps, et sur deux points avec des contacts très ponctuels de déplacement. Cette espèce, qui a des tendances migratrices, chasse au dessus des milieux ouverts et semble être fréquemment attirée par les luminaires. Elle donc est très sensible à l’installation d’un parc éolien, mais peu représentée sur le site.

Noctule de Leisler Un seul contact de Noctule de Leisler a été enregistré au cours de cette étude. Elle a été recensée à proximité de la ripisylve de l’Orbieu pendant la période de migration automnale. La plus petite des noctules, elle est sylvicole comme ses cousines, et donc attachée aux grands massifs forestiers. Elle chasse haut dans le ciel, avec un vol puissant lui permettant la capture de lépidoptères. La Noctule de Leisler chasse fréquemment dans le voisinage des cours ou plans d’eau, et peut gîter soit en milieu bâti soit dans des cavités arboricoles.

Par son vol élevé (> 50m), elle est une des espèces les plus sensibles au risque de collision avec des éoliennes, mais les populations sont en bon état à priori.

Oreillard indéterminé Deux espèces d’oreillards existent dans la région. Ces deux espèces communes sur le plan des caractéristiques acoustiques sont pourvues de grandes oreilles relativement grandes par rapport à la taille de leur tête. Ces espèces chassent en partie grâce à l’utilisation de l’audition passive qui leur permet de percevoir les basses fréquences émises par le vol des papillons nocturnes par exemple. Le contact avec ces espèces n’est pas aisé car les ultrasons sont de faible intensité. L’espèce a été contactée de manière ponctuelle sur les points 1 et 3, uniquement le 24 avril. La sensibilité de ces espèces est relativement faible du fait de leur altitude de vol relativement basse.

Vespère de Savi Murin de Daubenton Cette espèce a été rencontrée sur le site d’étude à cinq occasions et sur cinq points. Les quelques contacts Il est difficile de discriminer acoustiquement le Murin de Daubenton du Murin de Bechstein, cependant au vu des enregistrés (7) montrent une utilisation très ponctuelle du site d’étude, probablement uniquement lors de milieux alentours, il parait plus probable que les individus contactés soient des individus de Murin de Daubenton déplacements (chasse passif ou transit). Elle n’a été rencontrée qu’aux deux périodes de migration, et sa (espèce moins forestière que le Bechstein et lié aux cours d’eau). Les contacts pour ce groupe reproduction dans les environs est peu probable. Le Vespère de Savi est une espèce utilisant principalement les Bechstein/Daubenton sont très peu nombreux, puisque seuls deux cris ont été identifiés au point 2, c'est-à-dire le zones rocheuses, les milieux rupestres, dont la biologie est encore mal connue. C’est une espèce méridionale point le plus proche de la ripisylve. Il n’a pas été contacté en période de reproduction, mais à une seule date de mais aussi montagnarde, elle est très présente dans les fissures des parois rocheuses et des falaises. Ses migration au mois de mai. Le Murin de Daubenton, volant généralement à faible hauteur, n’a jamais été terrains de chasse sont très variés, mais constitués surtout des vallées encaissées et boisées (vol rapide en plein répertorié comme victime de heurts avec les éoliennes en France. ciel) ou de milieux forestiers en zone soumise aux vents. Elle fait partie des espèces victimes de collisions avec des éoliennes. Les enjeux sur ce site semblent donc porter principalement sur les pipistrelles présentes sur le site à toutes les Grand rhinolophe périodes. Les autres espèces sont bien moins présentes ou sans sensibilité particulière aux éoliennes. Contacté à deux reprises en période de migration printanière et sur deux points, à savoir les points 5 et 7, le Grand rhinolophe ne peut être considérer que comme une espèce occasionnelle sur la zone. Ce caractère occasionnel ne milite pas en faveur d’un gîte de reproduction proche, mais plutôt de gîtes de transit. Cependant, Qualité des habitats pour les chiroptères une donnée de gîte présent à proximité à l’Est du pont au dessus de l’Orbieu est identifié dans le DOCOB du site N2000, et un ainsi gîte était situé de l’autre coté de la rivière au lieu dit Villenouvelle. Cette espèce étant Potentiel d’accueil discrète et difficile à contacter car très lucifuge, elle pourrait être légèrement sous-estimée ici. Le grand rhinolophe présente une vaste répartition européenne, avec des populations plus importantes en région Le potentiel en gîtes pour les chiroptères est quasiment nul sur le site d’étude strict. Les milieux sont méditerranéenne et atlantique. Il se reproduit dans des combles de bâtiments ou des cavités souterraines, et principalement des milieux ouverts dépourvus d’arbres, et les rares zones boisées du périmètre d’étude ne sont chasse au ras du sol sur les bordures de prairies et les milieux d’interface. pas constituées de bois assez matures pour héberger des colonies dans des cavités. Quelques colonies sont Il n’a jamais été répertorié dans les collisions avec les éoliennes. néanmoins suspectées dans les environs, au sein du bâti, notamment dans les villages de Villedaigne, de Cruscades ou d’Ornaisons, et dans les domaines viticoles les plus proche (tel que celui de Villenouvelle de Murin à oreilles échancrées l’autre coté de l’Orbieu). Par ailleurs, il est très probable que des colonies de plusieurs espèces existent dans les Rencontré sur un seul point, et à une date unique, lors de la première date relative à la période de migration ripisylves de l’Orbieu, de l’Aude plus loin, ou encore dans les alignements de platanes du Canal du Midi. Le pont postnuptial, le Murin à oreilles échancrées est peu présent. C’est une espèce fréquentant des milieux boisés, situé au Sud du périmètre a été également visité dans la mesure du possible, mais aucun indice de présence de spécialisé dans la recherche de proies au plus près de la végétation (araignées et mouches en majorité). colonies n’a été trouvé.

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Potentiel en terrains de chasse Habitat faune flore : Directive communautaire Habitat-Faune-Flore (92-43 CEE du 21/05/1992). L’annexe II intègre les « espèces animales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones Les résultats obtenus au détecteur d’ultrasons montrent que la zone du projet est très bien exploitée par les spéciales de conservation ». L’annexe IV liste les « espèces animales d’intérêt communautaire qui nécessitent chauves-souris, notamment le long des zones de fossés et de haies et à proximité de la vallée de l’Orbieu et sa une protection stricte » ripisylve. Par ailleurs, les milieux humides au Nord du site semblent assez bien utilisés, malgré la proximité de la Sensibilité à l’éolien : calculée à partir des connaissances et des caractéristiques du tableau d’Eurobats, voie ferrée. A ce stade de l’étude, on note une utilisation surtout marquée en période de transit automnal. Les Rodrigues, 2008 vignes et autres cultures, qui occupent la quasi-totalité du périmètre d’étude, sont beaucoup moins utilisées, Liste rouge française (2009) : DD : données insuffisantes ; Vu : vulnérable ; Nt : quasi-menacé ; LC : notamment les secteurs totalement ouverts, sans doute en raison de leur relative pauvreté en insectes préoccupation mineure et peut-être aussi d’une plus forte exposition aux vents. Groupe de travail Eurobats : cas de mortalité connue par éoliennes en Europe, avril 2011

Les éléments rassemblés à ce stade de l’étude (recherche documentaire + relevés nocturnes) permettent de La diversité spécifique moyenne indique que la zone proche est tout de même assez attractive pour les cerner une bonne part des enjeux liés aux chiroptères : chiroptères, probablement attirés par et utilisant le réseau de fossés et de haies sur le site et la ripisylve riche en proies en limite du périmètre.

Le peuplement chiroptérologique est d’une diversité modeste, avec 13 espèces ou complexes d’espèces Potentiel en corridors de déplacement inventoriées sur les huit passages de terrain effectués. L’utilisation du site quant à elle est plutôt élevée, avec Outre la ripisylve de l’Orbieu, d’autres structures peuvent jouer le rôle de corridor de vol, notamment le réseau de 1288 contacts, assez similaire à ce que l’on peut trouver sur le reste de la plaine de Lézignan. Finalement, fossés au Sud du site d’étude, qui pourrait être utilisé en guise de raccourci entre les boucles de la rivière, et l’analyse par zones, bien que faisant ressortir des points plus exploitées que d’autres, permet de voir que le site peut-être certaines portions de haies. On note principalement la très bonne exploitation du rideau de tamaris à est sensible dans sa globalité, soit par la présence de zones de chasse bien exploitées, soit par la présence de proximité de la dépression humide au centre du site, utilisée en chasse, mais aussi pour des déplacements, points de déplacement utilisées par un maximum d’espèces. probablement en direction des étangs au Nord-est ou vers le cours d’eau de l’Aude.

Enjeux pour les chiroptères et préconisations Concernant les espèces recensées, seules trois d’entre elles sont inscrites à l’Annexe II de la Directive Habitats Faune Flore (Minioptère de Schreibers, Grand rhinolophe et Murin à oreilles échancrées). Pour ces espèces très Le tableau suivant synthétise la sensibilité des espèces présentes sur le site et des espèces recensées dans la peu de cas de mortalité sont avérés dans les suivis qui ont été réalisées dans les différents parcs éoliens en documentation à proximité du site (dans un rayon de vingt kilomètres environ) : Europe. Deux autres (Noctule de Leisler et Pipistrelle de Nathusius) sont considérées comme vulnérables dans la liste rouge française. La Noctule de Leisler a été contacté très peu de fois. L’intérêt patrimonial du site est donc Concernant la sensibilité à l’éolien, chaque catégorie correspond à une note calculée sur différents critères plutôt assez fort. Par ailleurs des contacts d’une seconde espèce de Rhinolophes (Petit rhinolophe) ont été faits (chacun d’une valeur de 1). Ceux-ci sont pour partie issus du tableau d’Eurobats (Rodrigues, 2008) et complétés dans le cadre du DOCOB de la vallée de l’Orbieu très près de la zone d’étude, ce qui en fait une autre espèce par le degré de protection de l’espèce. La colonne concernant la sensibilité à l’éolien, permet néanmoins de très probable sur le site d’étude. Les Rhinolophes sont très peu sensibles à la présence des éoliennes. nuancer la classification de sensibilité de certaines espèces qui pourrait évoluer avec le retour d’expérience sur plusieurs années. De ces six espèces patrimoniales recensées ou potentielles, seule la Pipistrelle Nathusius apparaît comme étant Synthèse des enjeux pour les espèces recensées à la fois une espèce à sensibilité forte, avérée par des cas de collisions et présente sur le site. Malgré tout, l’impossibilité de différencier les contacts Pipistrelle de Kuhl / Nathusius, ne permet pas d’estimer la vraie densité Cas de Recensée Habitat faune Liste rouge Sensibilité à Espèce Nom scientifique collision Lors de de cet espèce. En effet, le type d’habitat concerné par le projet est plus propice à la Pipistrelle de Kuhl. flore nationale l'éolien 17 avérés l’étude Grand/Petit murin* Myotis myotis/blythii II/IV LC/NT Moyenne 9 En effet, la sensibilité du Minioptère de Schreibers n’est pas étayée par les cas de mortalité et la Noctule de Grand rhinolophe* Rhinolophus ferrumequinum II/IV NT Faible 1 X Leisler n’est pas vraiment présente sur le site.

Minioptère de Schreibers* Miniopterus schreibersi II/IV VU Forte 6 X Concernant les autres espèces, classées en annexe IV de la Directive Habitats Faune Flore, les trois pipistrelles, Molosse de Cestoni* Tadarida teniotis IV LC Forte 30 le Vespère de Savi et la Sérotine commune sont elles aussi considérées comme des espèces à risques bien que Murin à oreilles échancrées* Myotis emarginatus II/IV LC Faible 2 X plus communes. Murin de Capaccini* Myotis capaccinii II/IV VU Très faible - Murin de Daubenton* Myotis daubentonii IV LC Faible 6 X Sur la zone même du projet, l’occupation du sol n’offre pratiquement aucune possibilité de gîtes (milieux ouverts dominants, arbres de petite taille et peu présents, quelques cabanons). Bien que les habitats soient par ailleurs Noctule de Leisler* Nyctalus leislerii IV NT Très forte 271 X d’assez faible qualité pour la chasse (cultures et vignes dominantes), il convient de mettre en avant le fait que la Oreillard roux /gris* Plecotus auritus/austriacus IV LC Faible 11 X zone dans sa globalité est assez attractive néanmoins, avec des zones parfois bien exploitées, notamment les Petit rhinolophe* Rhinolophus hipposideros II/IV LC Très faible - fossés bordés de haies et la ripisylve attenante au site. Pipistrelle commune* Pipistrellus pipistrellus IV LC Forte 626 X Pipistrelle de Kuhl* Pipistrellus kuhli IV LC Forte 123 X L’implantation d’éoliennes entrainerait donc un risque faible et localisé de destruction d’habitats de chasse (en Pipistrelle de Nathusius* Pipistrellus nathusii IV NT Forte 463 X cas de destruction ponctuelle de haie et de lisières). Le risque de collision peut être considéré comme modéré pour les espèces à fort statut patrimonial, du fait de la faible fréquentation du site, et plus élevé pour les 110 X Pipistrelle pygmée* Pipistrellus pygmaeus IV LC Forte pipistrelles du fait de la bonne fréquentation du site. Il n’y a aucun risque de destruction de gîtes. Rhinolophe euryale* Rhinolophus euryale II/IV NT Très faible - Sérotine commune* Eptesicus serotinus IV LC Très forte 60 X Vespère de Savi Hypsugo savii IV LC Forte 108 X Recommandations : *Selon la bibliographie dans un périmètre de 20 km autour du site. • Il conviendrait de rechercher un positionnement adapté à la présence des espèces sensibles à l’éolien, en s’éloignant au maximum des couloirs de chasse et de vol utilisées par les chauves-souris. L’implantation en zone ouverte, et éloignée des haies et fossés est à privilégier.

17 http://www.sfepm.org/pdf/Tableau_mortalite_Europe_110411.pdf

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• L’utilisation des sources d’éclairage la nuit est à proscrire.

• L’utilisation de grilles au niveau des ouvertures d’aération dans la nacelle semble nécessaire. 1.3.7 Volet petite faune

• Les autres couloirs de vol repérés sur la zone ou jouxtant le périmètre, comme la ripisylve de l’Orbieu, La catégorie « faune terrestre » regroupe l’ensemble des groupes faunistiques qui n’utilisent que peu ou pas devraient être évités tant au niveau des accès (pas de destruction de ces linéaires) que du positionnement des l’espace aérien, ou qui n’en utilisent que la partie la plus basse. Ces espèces, contrairement aux oiseaux et aux machines (selon le document présenté par la DREAL Languedoc Roussillon en février 2006, cette distance doit chiroptères, ont en commun de ne pas se trouver exposées à des risques de collision avec les éoliennes, qui est être de 200m, soit 100m + 100m de hauteur d’éolienne). le risque le plus important du fait de l’emprise de ces structures dans l’espace aérien. Les conséquences sur les milieux et espèces terrestres sont nettement moindres du fait de la très faible emprise au sol des parcs éoliens et • Un choix d’implantation privilégiant une orientation plutôt Nord/Sud diminuant l’effet barrière au printemps de l’absence à ce niveau d’effets de coupure de l’espace. Les espèces de ce groupe sont très nombreuses et et en automne est à favoriser. De même, l’aménagement d’échappatoires entre éoliennes ou groupes diversifiées, et il n’est pas possible d’en faire un inventaire exhaustif. d’éoliennes peut être envisagé. Dans la pratique, on relève principalement les vertébrés (amphibiens, reptiles et mammifères) et quelques • Compte-tenu de la présence (bien que peu importante) de quelques espèces protégées, il est groupes d’invertébrés pouvant représenter une valeur patrimoniale ou indicatrice (papillons, orthoptères, recommandé de mettre en place un suivi de la mortalité sous les machines de trois ans minimum. libellules, grands coléoptères…). Dans tous les cas, on recherche en priorité à identifier et localiser les habitats importants pour ces espèces, de manière à assurer leur évitement dans le positionnement du projet. L’évaluation • Des ajustements de fonctionnement du parc éolien, visant à réduire cette éventuelle mortalité seraient à de la qualité de ces milieux se fait ensuite sur la base d’inventaires. étudier, plusieurs études ayant démontré l’efficacité de l’arrêt des machines par vent faible, sans préjudice majeur pour la production d’énergie. Contrairement à ce qui existe pour les oiseaux (LPO 2005), ou les chiroptères (SFEPM et Eurobats 2005 et 2006), il n’existe pas de recommandations particulières pour la prise en compte de ces groupes dans les projets éoliens. Seul le découpage usuel de la démarche de conception est la même, avec un prédiagnostic dans un premier temps puis une étude comportant des inventaires adaptés dans un second temps, si le développeur poursuit son projet. Le présent chapitre rend compte du diagnostic du volet faune terrestre de l’étude d’impact d’un parc éolien situé sur la commune de de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons (11) près de Lézignan- Corbières. Il a pour objectif de fournir les éléments nécessaires à une prise en compte dès les premières étapes du projet des enjeux liés à la faune terrestre.

Du point de vue de la faune terrestre, le secteur offre un potentiel d’accueil assez limité du fait de l’omniprésence de la vigne, une culture subissant de nombreuses opérations et traitements phytosanitaires. La présence de friches plutôt sèches et la proximité de l’Orbieu sont toutefois susceptibles d’augmenter le potentiel d’accueil de la zone.

Méthodologie

Recherche documentaire

Espaces naturels de portée à connaissance et de protection

Les espaces naturels distinguent et regroupent :

Les périmètres de protection : Réserves Naturelles Nationales (RNN), Réserves Naturelles Régionales (RNR), sites naturels européens protégés au titre du réseau Natura 2000 (Sites d’Intérêt Communautaire pour les habitats et la faune - Directive 92/43/CEE Habitats-Faune-Flore), Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (APPB), sites naturels classés et inscrits, etc.

Les espaces naturels au titre de l’inventaire du patrimoine naturel (de portée à connaissance) : Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF), Parcs naturels Régionaux, … .

Une part importante de l’information disponible a été recueillie dans les formulaires descriptifs des zonages écologiques présents aux alentours du site d’étude sur le site de la DREAL de Languedoc-Roussillon, ainsi que sur le site du Ministère de l’écologie et du réseau Natura 2000. Tous les sites intégrés ou concernés partiellement par la zone d’étude élargie (20 km de rayon autour du site) sont pris en compte dans l’analyse.

Autres données écologiques D’autres informations sur les espèces sont également regroupées sur le site internet de l’INPN, sur le site de l’OnEm et la base de données en ligne de l’ONCFS.

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Des données issues d’inventaires réalisés en 2009 et 2011 par notre équipe sur une zone proche ont aussi été Il est possible que d’autres espèces de mammifères fréquentent la zone, notamment des micromammifères intégrées à l’analyse. comme les musaraignes et rongeurs (campagnol provençal), ou des carnivores en chasse. Aucune espèce remarquable n’est toutefois suspectée au vu des milieux présents, sauf la genette aux abords de l’Orbieu, qui y a Relevés de terrain effectivement été contactée par un indice. Mission effectuée par : Christophe VERHEYDEN Reptiles et amphibiens

Le site a fait l’objet d’un passage spécifique en Juillet 2011, auxquels il faut ajouter une prise en compte L’Atlas des amphibiens et reptiles en Europe mentionne 20 espèces de reptiles sur la maille qui englobe la zone systématique des espèces de faune terrestre lors des relevés consacrés aux oiseaux et des relevés consacrés à du projet. Parmi elles, les espèces à affinité forestière, telles que la couleuvre d’esculape, ne trouvent ici sans la flore. doute pas de milieux boisés assez favorables. Parmi les espèces restantes (19), quelques-unes peuvent être rencontrées, comme le lézard vert sur les lisières ou la ripisylve ou la vipère aspic sur les prairies. Par ailleurs, Pour le repérage des habitats, la zone a été parcourue en voiture (4x4) et à pied pour accéder à toutes les cet atlas mentionne également 15 espèces d’amphibiens. Des milieux aquatiques bordant la zone d’implantation, parcelles et unités paysagères y et relever l’occupation du sol et les caractéristiques des habitats (structure le site possède des capacités d’accueil pour des individus de ce groupe faunistique. Néanmoins, ces milieux, végétale, capacités d’accueil …). représentés par la rivière de l’Orbieu mais aussi par quelques fossés, sont de qualité assez médiocre, ce qui limite leur capacité d’accueil. Les mammifères ont été recherchés surtout d’après leurs indices de présence (crottes, empreintes…), les reptiles plus spécialement sur les lisières, murets et autres milieux favorables, les insectes (principalement Cinq espèces d’amphibiens ont été inventoriées à proximité lors de précédentes études, il s’agit de la Rainette papillons) surtout par capture au filet dans les milieux ouverts ; Pour les amphibiens, la recherche a été ciblée méridionale, de l’Alyte accoucheur, du Pélodyte ponctué, du Crapaud commun et de la Grenouille verte. aux abords des milieux humides. Par ailleurs, certaines espèces ont été contactées lors des relevés nocturnes Concernant les reptiles, les Lézard des murailles, catalan et vert ont aussi été rencontrés, ainsi que la Couleuvre consacrés aux Chiroptères. de et le Psammodrome d’Edwards.

Toutes les espèces de faune identifiées ont été dénombrées et localisées sur une carte papier sur le terrain. Sur la zone du projet, seulement 3 espèces ont été relevées : Seules les espèces remarquables ont ensuite été reprises sur les cartographies SIG. Espèces de reptiles et amphibiens recensées sur le site d’étude (tous passages confondus) Les espèces potentielles et présentes dans les premiers relevés Nom vernaculaire Nom latin Statut Nb obs commentaires Plusieurs sources bibliographiques sont disponibles concernant la faune potentiellement présente sur le site Reptiles d’étude et ses environs. Ainsi, plusieurs bases en ligne ont été questionnées, ainsi que des atlas et Couleuvre de Montpellier Malpolon monspessulanus PN 2 Ripisylve Orbieu et deux anciennes études portant sur une zone proche et similaire. fossé Lézard des murailles Podarcis muralis PN DH4 3 Chemins, ruines Mammifères (hors Chiroptères) Amphibiens L’atlas des mammifères mentionne 39 espèces de mammifères (hors Chiroptères) sur la maille qui englobe la Rainette méridionale Hyla meridionalis PN DH4 5 fossés zone du projet. Parmi elles, les espèces montagnardes (Isards, Mouflon méditerranéen, campagnol des neiges) sont assurément absentes de la zone du projet en raison de la faible altitude et du relief de plaine. Parmi les La diversité relevée chez ces deux groupes est faible, de même que les effectifs rencontrés, sans doute en espèces restantes (±32), plus de la moitié peuvent être rencontrées sur une zone de faible altitude similaire à raison de milieux favorables assez localisés : friches et talus pour les reptiles, quelques fossés pour les celle du projet, que ce soient des espèces de milieux ouverts (hérisson, campagnols, lagomorphes, taupe) ou amphibiens. Il est vraisemblable que quelques autres espèces de reptiles puissent fréquenter la zone, comme le dans une moindre mesure des espèces plutôt forestières (campagnol roussâtre, écureuil, mulots, martre…). lézard vert dans les friches, ou la couleuvre vipérine voire la cistude près de l’Orbieu. Pour les amphibiens, les Ces informations sont précisées par la base de données de l’ONCFS et de l’INPN, qui recense la présence de milieux manquent, mais le caractère inondable de certaines dépressions pourrait convenir certaines années à plusieurs espèces : outre les chiens et chats domestiques, sont présents la Genette, la Fouine, le Blaireau, la des espèces comme le pélodyte ponctué ou le crapaud calamite. La rainette méridionale s’est avérée bien Belette, le Putois, l’Ecureuil roux et le Renard roux. Enfin, des études menées en 2009 et 2011 sur une zone présente sur de l’Orbieu et dans les roselières des étangs au Nord, mais semble rare dans les fossés de proche (commune voisine) avaient permis d’inventorier des espèces supplémentaires notamment le campagnol la zone même. souterrain, le chevreuil, le lapin de garenne, le lièvre d’Europe, le Ragondin, le sanglier, et la taupe. Insectes Espèces de mammifères recensées sur le site d’étude (tous passages confondus) Enfin, il n’existe pratiquement aucune information sur ce groupe, qui n’a fait l’objet d’aucun atlas régional ou Nom vernaculaire Nom latin Statut Nb obs commentaires départemental, et qui est souvent mal pris en compte dans les inventaires ZNIEFF. La présence de fossés et de Genette Genetta genetta PN 1 Crotte Orbieu friches sont des conditions toutefois favorables à une certaine diversité de quelques groupes (odonates, Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus ch 3 Talus, friches lépidoptères, orthoptères) sur le site. En 2009 et 2011, une quarantaine d’espèces avaient été recensées sur un site voisin de même nature, dont une majorité de papillons (25), plusieurs orthoptères (11) et quelques Lièvre d’Europe Lepus europaeus ch 4 friches libellules (6). Musaraigne musette Crocidura russula 2 friches Renard roux Vulpes vulpes nuis 2 Indices chemin Sanglier Sus scrofa ch 2 Traces Orbieu Taupe européenne Talpa europaea nuis 1 rare

Les 7 espèces contactées lors des différentes visites ne représentent pas la diversité réelle en mammifères, mais il est probable que celle-ci soit assez faible, en cohérence avec un espace surtout dominé par la viticulture. Les espèces les plus observées sont les lagomorphes (lièvre et lapin), qui utilisent surtout les parcelles en friche.

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Espèces d’invertébrés recensées sur le site d’étude (tous passages confondus) Nom vernaculaire Nom latin Nb obs commentaires Libellules Aeschne sp Aeschna X Chasse insectes vignes Agrion blanchâtre Platycnemis latipes X Bordure Orbieu et fossés Papillons Belle dame Vanessa cardui X Friches fleuries, bords chemins Echiquier ibérique Melanargia lachesis X Friches sèches Hespérie de la mauve Pyrgus malvae X Cultures, chemins Machaon Papilio machao X Friches, talus Marbré de vert Pontia daplidice X Friches sèches Piéride du chou Pieris brassicae X Cultures, chemins Piéride de la rave Pieris rapae X Cultures, chemins Silène Brintesia circe X Friches, talus Souci Colias crocea X Friches, talus Tircis Paragre aegeria X haies Vulcain Vanessa atalanta X Cultures, chemins Orthoptères Grande sauterelle verte Tettigonia viridissima X talus Oedipode turquoise Oedipoda caerulescens X Friches, chemins Autres Cigale commune Lyristes plebejus X Ripisylve, amandiers

Le peuplement observé est n’est pas très diversifié, mais compte tout de même plusieurs groupes dont les libellules, ici liées au réseau de fossés et à la rivière de l’Orbieu. Le groupe le plus représenté est comme bien souvent celui des papillons (11 espèces), surtout associé sur ce site aux parcelles en friches et aux talus herbeux longeant les chemins et fossés. Les espèces les plus nombreuses dans ces milieux sont des espèces communes des prairies et pelouses, où l’on remarque toutefois quelques éléments typiquement méditerranéens comme l’échiquier ibérique. Le reste du cortège est composé d’espèces communes associées aux cultures, au premier rang desquelles les piérides, liées en particulier aux crucifères adventices de la vigne. Aucune espèce patrimoniale n’a été observée sur le site ni n’est suspectée ; les plantes-hôtes des rares espèces parfois présentes dans ces milieux (diane, proserpine, azuré du serpolet) sont en effet absentes.

Les orthoptères n’ont pas été inventoriés systématiquement, car aucune espèce patrimoniale n’est attendue dans ce groupe. Le cortège présent est assez banal, car il n’y a sur le site ni milieux humides ou au contraires très arides pouvant convenir à des espèces moins communes. Les libellules sont peu abondantes sur ce site même, où les milieux favorables sont très restreints (quelques fossés pouvant s’assécher). La rivière voisine de l’Orbieu ainsi que les étangs au Nord sont en revanche favorables à un cortège plus riche comprenant à la fois des espèces d’eaux courantes et d’eaux calmes.

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Carte des espèces remarquables de petite faune, et milieux de vie, site de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons

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Qualité des habitats pour la faune terrestre La dominante viticole du site ne favorise pas la petite faune en général, qui se concentre essentiellement sur les parcelles en friche et le long de quelques fossés.

Les friches, surtout de tendance sèche, sont favorables aux insectes en général, notamment les papillons et orthoptères, ainsi qu’aux reptiles et quelques mammifères (lièvre, campagnols). L’autre habitat d’intérêt pour la faune est constitué des fossés, que ce soit leur partie aquatique (libellules, amphibiens) ou terrestre (papillons).

Synthèse des enjeux pour la faune terrestre

Les informations collectées lors des inventaires permettent de cerner les principaux enjeux pour la petite faune : € Les milieux de friche concentrent l’essentiel de la richesse en insectes, notamment en papillons et orthoptères : ces friches devraient être évitées pour l’implantation des machines et la création d’accès et plateformes. Il est aussi possible de recréer facilement ce milieu sur des parcelles cultivées en stoppant la culture (+ arrachage pour la vigne) et en laissant se faire la recolonisation naturelle. € Les fossés et leurs bordures accueillent des amphibiens (en particulier rainette méridionale) et libellules, ainsi que d’autres insectes et reptiles. Ils sont localisés dans des dépressions pouvant être inondées périodiquement. Ces milieux linéaires devraient être préservés des effets des travaux de création de piste et accès.

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Carte de synthèse des enjeux écologiques de la zone d’étude

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projet sera conforme avec les SYCOT de la Narbonnaise et le SCOT de la Région Leziganaise en cours d’élaboration. 1.4 Le milieu humain Depuis une trentaine d’années, le déclin industriel et la crise viticole ont fortement contribué à dégrader le tissu 1.4.1 Cadrage démographique économique audois. Les territoires les plus ruraux, identifiés sur les 3 communes d’accueil du projet, en ont largement pâti, ce qui a amplifié le déséquilibre entre urbain et rural. Situation du département L’Aude dispose toutefois de sérieux atouts pour rebondir et se préparer un avenir plus prospère. Sa croissance L’Aude est caractérisée par une faible densité de population (56,3 habitants par km2 en 2007), équivalente à la démographique engendre de nouvelles demandes, tout particulièrement en matière de Services à la personne moitié de celle de la France (100,5 pour la même année). et d’hébergements.

Entre 1990 et 1999, plus de 60 000 personnes sont venues s’installer dans l’Aude. Un tiers de ces nouveaux Le port de Port-La Nouvelle, l’aéroport de en Pays Cathare, les parcs régionaux et les zones arrivants ont moins de 25 ans. Ils sont principalement localisés à Narbonne, Carcassonne, et départementales d’activités économiques, les pépinières d’entreprises,… sont autant d’outils structurants sur le littoral. performants complétés par de nouvelles zones d’activités intercommunales.

Malgré tout, par rapport à la moyenne nationale, la population du département est plus âgée, le taux de personnes de plus de 60 ans était de 27,9% en 2007 (contre 21.5%) au niveau national.

Entre 1999 et 2008, c’est plus de 39 000 nouveaux arrivants qui ont été recensés, plaçant le département au 11ème rang au niveau national.

La conséquence est une catégorie socioprofessionnelle des retraités surreprésentés, par rapport au niveau national. 32,4% en 2007, soit 7,1% de plus que la moyenne nationale. Vue aérienne de Port-la-Nouvelle18 Aéroport de Carcassonne

Cadrage démographique du département L’agriculture L’activité économique de la zone est principalement orientée vers le secteur primaire : agriculture céréalière Les communes du projet dans le Lauragais, élevage (mouton essentiellement) dans les massifs montagneux, vignes à l’Est (vins de Les trois communes du territoire d’étude sont localisées dans le département de l’Aude, en région Corbières, de la Clape), dans le centre (Minervois, Malpeyre) et dans le Sud (blanquette de ). Languedoc-Roussilon, à quelques kilomètres de Narbonne, tout près de Lézignan-Corbières, le chef lieu de Canton. Les trois communes accueillent respectivement en 2008 : La viticulture • Ornaisons : 1 500 habitants, sur un territoire de 10,8 km2 ; Les trois communes d’accueil du projet apparaissent encore comme des communes viticoles bien que de nombreux arrachages aient eues lieu dès le début des années 2000. Le vignoble « cruscadèl » produit un • Cruscades : 489 habitants, sur un territoire de 9,7 km2 ; vin de table recherché pour sa belle couleur, son goût et sa bonne tenue. Cruscades est l'un des rares villages des environs à ne pas posséder de cave coopérative viti-vinicole (caves particulières). • Villedaigne : 466 habitants, sur un territoire de 2,5 km2.

1.4.2 Activités économiques Aujourd’hui, les six caves de Névian-, Montredon, Ornaisons, , Montséret et Canet-d’Aude étudient leur rapprochement et pourraient bien n’en former qu’une dans l’avenir. La Communauté de Communes de la région Lézignanaise (CCRL) La CCRL regroupe 19 communes dont Ornaisons et Cruscades. Selon « l’ETUDE PREALABLE A LA REALISATION D’UN SCHEMA D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DE 19 L’ESPACE » , les données suivantes peuvent être considérées. La commune de Villedaigne n’est pas étudiée La CCRL est caractérisée par la très forte influence de la ville de Lézignan-Corbières. Elle concentre à elle dans ce document. seule, un peu plus d’un tiers de l’offre globale des services au public du Pays Corbières et Minervois.

L’importance de l’axe Narbonne / Carcassonne qui traverse la région constitue le principe directeur du SCOT, 18 Source : Translog actuellement en cours d’élaboration ; il prévoit une forte densification urbaine le long de cette bande. Le 19 ADRET bureau d'études - CORNUEJOLS Consultants

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Nombre Superficie % Superficie Nombre total d’exploitants % Commune SAU en vigne superficie Les appellations irrigable d’agriculteurs à orientation exploité (RGA 2000) en vigne viticulture L’Institut National des Appellations d’Origine (INAO) recense plusieurs Appellations d’Origine Contrôlée et Cruscades 456 ha 497 ha 402 ha 89% 20 20 100% Protégées, sur les 3 communes d’accueil du projet Ornaisons 660 ha 109 ha 549 ha 83% 61 58 95% Cruscades Ornaisons Villedaigne Sur la commune de Cruscades et d’Ornaisons, plus de 25% des superficies de vigne ont été arrachés à fin aout Blanc X X 2008. Rosé X X Corbières Rouge X X Les facteurs explicatifs de l'impact des arrachages viticoles sur le territoire sont : X Blanc X X • D'une part les performances moyennes à médiocres de la commercialisation des AOC Corbières 20 Languedoc Primeur rosé ou rouge X X et Minervois sur le marché (au moins en vrac ). Rosé ou rouge X X • D'autre part l'influence négative de la sécheresse, ressentie depuis plusieurs années, induisant des faibles niveaux de rendements sur le territoire, notamment en zones Corbières et , avec la quasi- Par ailleurs, 4 Indications Géographiques Protégées (IGP) concernent le territoire : impossibilité de corriger les déficits pluviométriques par une irrigation d'appoint dans ces zones. Cruscades Ornaisons Villedaigne Ceci entraîne une rémunération très insuffisante de la viticulture : en Corbières, et, à un degré légèrement Blanc X X moindre, en Minervois, le revenu des vignes AOC est aujourd'hui nul, voire négatif… Hauterive Rosé X X Rouge X X Il faut en effet revenir à l'équation de base du revenu viticole = RENDT x PRIX – CHARGES. En Corbières, Blanc X X X toujours selon cette étude : Cathare Rosé X X X Rouge X X X • Les charges variables sont estimées ≈ 2.000 €/ha + charges fixes 500-1.000 €/ha ; Blanc X X X • Le prix de vente : 60 €/hl pour Corbières générique, desquels viennent se déduire 10-15 €/hl de frais de Aude Rosé X X X cave. Rouge X X X Blanc X X Le revenu selon niveau de rendement sur les dernières années s’établit à 40 hl/ha x 45-50 €/hl ont un revenu Pays d’Oc Rosé X X X inférieur à 2.000 €/ha. Rouge X X X Au final, dans les zones les plus fragilisées des Corbières et du Minervois, un certain nombre de viticulteurs (professionnels notamment) ne gardent aujourd'hui leurs vignes en culture que dans une optique de gestion patrimoniale et non plus économique. Ils sont alors les premiers à arracher.

L'impact des arrachages étant par contre beaucoup plus limité voire carrément non sensible sur les zones servies par des caves aux bonnes performances commerciales en terme de rémunération des adhérents. Ceci entraîne un développement important des arrachages, modifiant en profondeur le paysage et laissant derrière lui un territoire en déprise agricole, soumis à l'envahissement par les friches comme c’est le cas sur l’aire d’étude du projet.

Aujourd’hui, les six caves de Névian-Moussan, Montredon, Ornaisons, Bizanet, Montséret et Canet-d’Aude étudient leur rapprochement et pourraient bien n’en former qu’une dans l’avenir.

20 Les niveaux de rémunération dépendent bien sur également de l'antériorité des démarches commerciales – portefeuille de clientèle, part de commercialisation en conditionné ou vrac, et partenariats commerciaux existants…

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Pour mémoire, nous rappelons ci-dessous la définition de chacune de ces appellations. L’industrie

L’activité industrielle fortement représentée dans la Haute-Vallée de l’Aude (arrondissement de Limoux) depuis la fin du XIXème siècle jusqu’aux années 1970, a connu le rapide déclin des industries traditionnelles telles que L’appellation d’origine contrôlée est la dénomination d'un pays, d'une région ou d'une la chaussure, le chapeau et les stratifiés. localité, servant à désigner un produit qui en est originaire, et dont la qualité ou les

caractères sont dus au milieu géographique, comprenant des facteurs naturels et des facteurs humains. Elle est surtout présente aujourd’hui dans l’arrondissement de Narbonne, notamment avec les installations portuaires et les dépôts pétroliers de Port-la-Nouvelle. L’appellation d’origine protégée est le nom d'une région, d'un lieu déterminé ou, dans des cas exceptionnels, d'un pays, servant à désigner un produit agricole ou une denrée alimentaire originaire de cette région, de ce lieu déterminé ou de ce pays, dont la qualité ou 1.4.3 Les documents d’urbanisme et de gestion les caractères sont dus essentiellement, ou exclusivement, au milieu géographique comprenant les facteurs naturels et humains et, la production, la transformation et Le projet n’est en dans le périmètre d’aucune ICPE ou Installation Nucléaire de Base sur les trois l'élaboration ont lieu dans l'aire géographique délimitée. communes concernées par le projet.

Peuvent bénéficier d'une indication géographique protégée les produits agricoles ou Cruscades alimentaires, dont la qualité, la réputation, ou une autre caractéristique est attribuée à son origine géographique (art.641-11 du Code rural). Il n'est pas nécessaire que toutes les étapes de fabrication du produit aient lieu dans l'aire géographique délimitée.

La carte ci contre présente en rouge les parcelles classées en AOC dans le périmètre d’étude rapprochée du projet.

€ La réalisation du projet pourrait avoir une incidence sur le territoire agricole utilisé pour des produits AOC.

Zonage AOC à proximité du projet21

Règlement cartographique du document d’urbanisme de la commune de Cruscades

21 Source : Ministère de l’agriculture.

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Le Plan Local d’Urbanisme de la Commune de Cruscades a été approuvé le 30 octobre 2007. Le projet En date du 28 Août 2012, le conseil municipal de Cruscades a décidé, à l’unanimité, de prescrire la modification envisagé est concerné par le règlement des zones Naturelle (indicée N) et agricole (indicée A). Les sources du PLU communal et d’engager la procédure, conformément à l’article L 123-13 du code de l’urbanisme, pour permettre : des informations sont présentées en annexe. - la création de 2 zones (Ae et Ne) pour la mise en conformité du document d’urbanisme avec le projet de ZDE de la CC Région Lézignanaise, Zones agricoles - l’ouverture à l’urbanisation d’une partie de la zone 2AU, pour permettre la réalisation du projet € Article A1 : Les occupations et utilisations du sol présentées ci-dessous sont interdites : « Las Caussades ».

• Les constructions à usage d’habitation ; Cette délibération se trouve dans le dossier « Annexes techniques et administratives ». • Les constructions à usage d’habitations non nécessaires à l’activité agricole ; Cette modification engagée, permet ainsi la réalisation globale du projet éolien et le dépôt du PC. • Les lotissements et les groupes d’habitation ;

• Les établissements industriels et artisanaux ; Ornaisons • Les dépôts de toute nature (ferraille, ordure,…) ; Le Scot de la communauté de communes de la région lézignanaise • Les terrains de camping et de caravanes sauf exceptions ; Le SCOT de la communauté de communes de la région lézignanaise regroupe 19 communes. Son périmètre a • Les caravanes isolées ; été publié le 14 décembre 2005. Le SCOT émane d’une démarche volontaire puisque la ville centre n’atteint pas le seuil de 50 000 habitants, au delà duquel l’élaboration des SCOT est obligatoire. • Les carrières à l’exclusion du secteur mentionné au document graphique.

Le SCOT couvre un territoire modeste au regard de la logique SCOT, se limitant à la communauté de communes Dans le secteur A, sont admis les bâtiments publics qui conformément à la jurisprudence n’inclut pas les de la région lézignanaise, dont le bourg centre est situé à mi- chemin des 2 agglomérations Audoises principales. éoliennes. Selon le PLU de Cruscades, ces installations ne sont autorisées que dans les zones Ae pour La région lezignanaise originellement très rurale et viticole, se situe en plein cœur du département de l’Aude, lesquelles le règlement stipule : « Dans les secteurs Ae sont admis les éoliennes et les bâtiments nécessaires à prise entre 2 pôles urbains, ceux de Carcassonne et de Narbonne. leur exploitation et à leur promotion » (article 2.8). Actuellement en cours d’élaboration, le projet y sera conforme. € Le projet n’est pas totalement compatible avec le zonage actuel, aussi la commune de Cruscades a pris une délibération pour modifier le PLU. Le PLU de la commune d’Ornaisons

Le Plan Local d’Urbanisme de la Commune d’Ornaisons a été approuvé le 31 juillet 2007 et révisé Zones naturelles le 8 avril 2008.

€ L’article N1 précise qu’est interdit toute construction à l’exception des constructions à usage d’équipements Le projet envisagé est concerné par le règlement une zone agricole, indicée A. d’intérêt collectif et les affouillements nécessaires au traitement hydraulique. € L’article A2 précise que les constructions, installations (y compris les ICPE) et ouvrages techniques à Les éoliennes et les projets d’aménagements subséquents sont considérés comme des équipements à usage condition qu’ils soient nécessaires aux services publics ou d’intérêts collectifs. d’intérêt collectif. € Le projet devra être conforme22 au règlement d’urbanisme de la commune (articles A3 à A10), toutefois € Article A3 : Les constructions et installations doivent être desservies par des voies publiques ou privées la commune a engagé une modification pour créer une zone Ne conformément au périmètre de ZDE. ouverte à la circulation soir directement soit par l’intermédiaire d’un passage aménagé sur fonds voisin.

€ Article A6 : les constructions doivent s’implanter à une distance de : € Conformément à l’article N6, les constructions autorisées doivent s’implanter à une distance minimale de : • 25 mètres de la RD 24 ; • 75 mètres par rapport à la RD 6113 ; • 15 mètres pour toutes les autres RD ; • 15 mètres pour la RD24 et la RD 1624 ; • 10 mètres de l’axe des autres voies. • 5 mètres pour toutes les autres voies. € L’article A7 stipule que les bâtiments doivent être implantés à une distance des limites séparatives au moins € Les bâtiments doivent être implantés à une distance des limites séparatives au moins égale à 5 mètres, égale à la demi-hauteur du bâtiment avec un minimum de 3 mètres. Des implantations différentes peuvent être comme présenté dans l’article N7. autorisées pour les aménagements et agrandissements de constructions existantes à une distance inférieure à celle énoncée précédemment. € Les articles N9 et N10 respectivement sur l’emprise au sol et la hauteur maximale des constructions sont non réglementées. € Les articles A9 et A 10 respectivement sur l’emprise au sol et la hauteur maximale des constructions sont non réglementées.

€ Le projet d’implantation d’éoliennes en zone A est donc compatible avec le règlement et la cartographie du 22 Dans un jugement du 13 juillet 2011, le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand confirme que les parcs éoliens sont des zonage agricole de la commune d’Ornaisons. équipements d’intérêt collectif qui participent au développement et à la modernisation du service public de l’électricité (dès lors que l’électricité produite n’est pas destinée à l’autoconsommation).

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Villedaigne

Le SCOT de la Narbonnaise Le SyCoT (pour Syndicat de Cohérence Territoriale) de la Narbonnaise est la structure publique qui est chargée de l'élaboration, du suivi et de la révision du SCoT ( Schéma de Cohérence Territoriale).

Il regroupe les 38 communes des deux Communautés de l'est audois (Communauté d'agglomération "Le ", Communauté de Communes "Corbières en Méditerranée") ainsi que la Commune "isolée" de . Il représente une population de 120 000 habitants pour 104 000 hectares de territoire.

Les dates suivantes ont marqué l’évolution de ce document : • 13 Décembre 2000 : La loi SRU crée le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) et incite les territoires à se regrouper en "syndicat de Scot" pour élaborer ces nouveaux documents ; • 04 Juillet 2001 : Les Communes du territoire lancent la démarche ; • 13 Décembre 2001 : Proposition de périmètre au Préfet ; • 13 Juillet 2002 : Arrêté Préfectoral de périmètre ; • Juillet-Octobre 2002 : Délibérations des Communes et des Communautés pour adhérer au SCOT ; • 22 Octobre 2002 : Arrêté Préfectoral de l'EPCI ; • Novembre 2006 : Approbation du SCoT de la Narbonnaise, l'un des tout premiers SCoT en France.

Le Scot de la Narbonnaise, approuvé le 30 novembre 2006 est opposable depuis le 25 février 2007.

€ Le PADD considère la commune de Villedaigne comme un territoire de « Transparence hydraulique à préserver ».

Les objectifs du SCOT de la Narbonnaise se résument en :

1- Pour un projet cohérent au sein d’un territoire pluriel. La diversité constitue (histoire, géographique, culture) une richesse à préserver pour ce territoire.

Règlement cartographique du document d’urbanisme de la commune d’Ornaisons 2- Pour des espaces naturels et agricoles qui structurent à long terme le territoire. « Sécuriser » les terres agricoles nécessaires à l’économie viticole et aux terroirs en encadrant l’urbanisation, préserver et valoriser les espaces naturels «remarquables », valoriser les zones naturelles d’expansion des inondations tout en inventant un nouvel urbanisme dans les zones inondables, gérer la ressource en eau potable…

3- Pour un nouveau souffle à l'économie de la Narbonnaise : une économie diversifiée qui valorise la situation géographique et les spécificités du territoire.

L'avenir du territoire passe par sa capacité à permettre et faciliter son développement économique. Promouvoir et organiser une nouvelle offre de parcs d'activités économiques, innovants et attractifs, développer et structurer de nouvelles filières économiques propres aux atouts du territoire (comme les énergies renouvelables ou les activités liés à la présence de la mer et des étangs par exemple), moderniser et adapter l'économie touristique du littoral mais aussi de l'arrière pays (« tourisme vert »), renforcer l'économie et les services au cœur des villes et des villages...

4- Pour une nouvelle offre de logements et des façons d'habiter au cœur des villes et des villages : conditions d'un projet territorial équitable.

5- Pour la mise en œuvre d'un système de transports en commun efficace, parallèle indispensable au développement de la Narbonnaise.

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6- Pour une gestion économe du territoire. Comme l'eau ou le pétrole, l'espace est une matière non renouvelable : chaque mètre carré « consommé » par Le projet porté par RAZ Energie répond donc aux attentes du SCOT et plus particulièrement aux l'urbanisation ne sera pas disponible pour les générations futures et leur droit à se développer... Ceci est d'autant objectifs suivants : plus primordial sur la Narbonnaise, où, en raison des nombreuses « contraintes » (inondations, protections environnementales, topographie...), seul 20% du territoire est susceptible d'accueillir un développement urbain ou économique... € 4 en favorisant le développement des énergies renouvelables € 6 en proposant d’utiliser une faible portion du territoire pour un projet rentable à plusieurs titres : économique, environnemental, social,…

La carte communale de la commune La commune de Villedaigne est soumise au régime de la carte communale. En France, la carte communale est un document d'urbanisme simplifié dont peut se doter une commune qui ne dispose pas d'un plan local d'urbanisme ou d'un document en tenant lieu. Elle détermine les modalités d'application des règles générales du Règlement National d'Urbanisme, et est définie aux articles L. 124-1 et suivants, R. 124-1 et suivants du Code de l'Urbanisme.

En l'absence de plan local d'urbanisme ou de carte communale opposable aux tiers, ou de tout document d'urbanisme en tenant lieu, seules sont autorisées, en dehors des parties actuellement urbanisées de la commune :

1º L'adaptation, le changement de destination, la réfection ou l'extension des constructions existantes ;

2º Les constructions et installations nécessaires à des équipements collectifs, à la réalisation d'aires d'accueil ou de terrains de passage des gens du voyage, à l'exploitation agricole, à la mise en valeur des ressources naturelles et à la réalisation d'opérations d'intérêt national ;

3º Les constructions et installations incompatibles avec le voisinage des zones habitées et l'extension mesurée des constructions et installations existantes.

4º Les constructions ou installations, sur délibération motivée du conseil municipal , si celui-ci considère que l'intérêt de la commune, en particulier pour éviter une diminution de la population communale, le justifie, dès lors qu'elles ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages, à la salubrité et à la sécurité publique, qu'elles n'entraînent pas un surcroît important de dépenses publiques et que le projet n'est pas contraire aux objectifs visés à l'article L. 110 et aux dispositions des chapitres V et VI du titre IV du livre Ier ou aux directives territoriales d'aménagement précisant leurs modalités d'application»

€ Le projet d’implantation d’éoliennes est donc compatible avec la carte communale de la commune de Villedaigne.

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Les habitations 1.4.4 Les servitudes En France la loi Grenelle 2 impose une distance de 500 m entre les éoliennes et les zones destinées à l’habitation. La première carte présente l’état de l’existant relatif aux équipements impliquant des servitudes et la seconde la cartographie des servitudes qui en découle. L’implantation précise des éoliennes devra tenir compte de cette contrainte.

Les voies ferrées Même s’il n’y a pas de distance réglementaire d’éloignement par rapport aux voies ferrées, le porteur de projet a choisi un éloignement de 120m, afin d’éviter tout risque de voir l’éolienne tomber sur les voies..

Servitudes relatives aux lignes électriques L'arrêté technique interministériel du 17 mai 2001 fixant les conditions techniques auxquelles doivent satisfaire les distributions d'énergie électrique n'envisage pas expressément de distance d'éloignement entre les éoliennes et les ouvrages HTB (tension > 50 000 volts). En effet, il est de la responsabilité de l’exploitant des éoliennes de s’assurer convenablement, afin de prendre en charge l’éventualité des dommages et réparations qui pourraient être causés par les éoliennes. Dans la réponse reçue (voir annexes techniques), RTE suggère d’implanter les éoliennes à 115 mètres de l’axe médian, ce qui permettrait aussi de prendre en compte le balancement maximal possible des conducteurs sous l'effet du vent.

Le porteur de projet a réalisé le calcul de distance entre les pales et la ligne électrique dans les conditions le plus pessimistes de balancement. Une distance supérieure à 40 mètres sépare les 2 ouvrages dans toute circonstance, ce qui empêche l’apparition d’arcs électriques.

Un rapport néerlandais23 considère que la probabilité qu’un accident survienne (projection de pales, projection de bris de pales, effondrement de l’éolienne ou d’éléments de la nacelle) est de 1 pour 100 000 années, pour un ouvrage située de façon permanente à 50 mètres d’une éolienne de 120 mètres de hauteur (soit une éolienne plus grande et à une distance plus faible).

La forte présence de lignes électriques dans le secteur du projet rend difficile l’application des règles suggérées par RTE. Toutefois, le porteur de projet a réussi à présenter une implantation distante de plus de 101 mètres de l’axe médian des lignes électriques.

Servitudes PT1 et PT2 – Stations radioélectriques et faisceaux hertziens Les servitudes radioélectriques visent : • La protection des centres d’émission et de réception radioélectriques contre les obstacles et contre les perturbations électromagnétiques ; • La protection d’éventuelles liaisons hertziennes entre ces centres. Les stations radioélectriques sont soumises à des servitudes radioélectriques visant à protéger les centres de réception électromagnétiques contre les perturbations électromagnétiques (PT1) et les centres d’émission et de réception exploités par l’Etat contre les obstacles (PT2). La présence d’éoliennes dans les périmètres des zones de dégagement (PT2 - station et liaison hertzienne) et des zones de garde (PT1) n’est pas envisageable.

Le projet sera conforme à cette servitude car non concerné.

Carte des servitudes de l’aire d’étude

23 H. Braam, L.W.M.M. Rademakers. Guidelines on the environmental risk of wind turbines in the Netherlands. Février 2004

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Servitudes concernant les axes routiers et ferroviaires

Les zones situées à moins de 120 m (hauteur totale de l’éolienne + 20m) de la voirie (routes départementales, Le projet sera conforme à cette servitude car en dehors des zones de concertation des radars Météo France. nationales et autoroutes identifiées dans la base de données BDTopo de l’IGN) sont exclues.

Le projet sera conforme à cette préconisation relative aux axes de transport terrestres. 1.4.5 Le schéma Départemental des carrières

Les contraintes aéronautiques et militaires Le schéma départemental des carrières constitue le cadre de référence des entreprises du bâtiment et des travaux publics, pour trouver des matériaux, afin de faire face à leurs besoins, en respectant 3 objectifs : Les servitudes aéronautiques et militaires sont de plusieurs types : • Assurer les besoins en matériaux ; • Les servitudes de dégagement instituées autour des aérodromes (T5); • Assurer la protection de l’environnement ; • Les servitudes de balisage (T4) ; • Assurer l’organisation de l’espace local. • Les servitudes autour des magasins et établissements servant à la conservation, à la manipulation ou à la fabrication des poudres, munitions, artifices ou explosifs (AR3) ; Ce schéma a été approuvé par arrêté préfectoral en date du 19 septembre 2000 pour une durée maximale • Les servitudes aux abords des champs de tir (AR6). de 10 ans, délai après lequel il devra être révisé. Il peut néanmoins faire l’objet d’une mise à jour dans les conditions prévues à l’article R 515-7 du code de l’environnement. • Les servitudes liées aux radars.

L'exploitation des matériaux de carrière participe au maintien d'un tissu industriel contribuant à la vie économique La présence d’éoliennes dans les périmètres des servitudes T4, T5, AR3 et AR6 n’est pas envisageable. du département. Cette activité est implantée directement sur 68 communes essentiellement rurales et correspond à 82 établissements, sociétés ou groupements occupant environ 300 emplois directs avec un chiffre Les aérodromes et aéroports publics sont protégés par de nombreuses servitudes géographiques incompatibles d'affaire annuel de l'ordre de 400 MF. Il faut y ajouter des emplois indirects (transformation des produits, avec des constructions en altitude. transports, ...). L'exploitation des pierres ornementales et matériaux de construction ne concerne plus actuellement qu'une vingtaine de personnes sur les sites de carrières. Des contraintes sont également associées à certains équipements de guidage et au vol à basse altitude correspondant aux besoins opérationnels de l’aviation militaire et à une garantie de sécurité des vols. € Le projet participera au tissu économique local pour la phase de terrassement. En dehors des zones grevées de servitudes, un balisage diurne et nocturne est imposé à toute installation dont la hauteur dépasse 80 m, en dehors des agglomérations, voire 50 m dans certaines zones. 1.4.6 Directive territoriale d’aménagement Le projet sera conforme à ces servitudes car la Direction Générale de l’Aviation Civile et l’Armée ont confirmé la compatibilité du projet. Objectifs La directive territoriale d'aménagement (DTA) ou, après la loi Grenelle II du 12 juillet 2010, la directive territoriale Le radar Météo France d'aménagement et de développement durables (DTADD) est en France un outil juridique permettant à l'État, sur un territoire donné, de formuler des obligations ou un cadre particulier concernant l'environnement ou Les radars météorologiques font partie d'un réseau opérationnel sur le territoire métropolitain. Les radars de l'aménagement du territoire. Météo France sont concernés par une servitude d'utilité publique relative à la protection des centres radioélectriques d'émission et de réception contre les obstacles et les perturbations. Cette servitude s'étend sur Créées par la loi Pasqua du 4 février 1995, les DTA ont vu leur régime juridique transformé par la loi Voynet du une zone de 2000m centrée sur le radar mais ne suffit pas à garantir le bon fonctionnement des radars de Météo 25 juin 1999, et elles peuvent s'appliquer par exemple dans le cadre du schéma régional d'aménagement et de France au regard des projets d'installations d'éoliennes. développement du territoire, sur terre ou sur le domaine public maritime.

Le rapport de l'ANFR identifie 3 types de perturbations : C’est à la fois un document d’aménagement du territoire et un document d'urbanisme, élaboré sous la • Le blocage du faisceau radars ; responsabilité de l’État en association avec les collectivités territoriales et les groupements de communes concernés, puis approuvé par décret en Conseil d'État. • La création d'échos fixes ; • L’impact sur la mesure du vent par mode DOPPLER. Procédure

Le radar le plus proche est le radar d’Opoul, de bande S, situé à 32 km au sud du projet. Les directives territoriales d'aménagement : Afin de limiter ces perturbations, il est recommandé de définir : Les directives territoriales d'aménagement (DTA) étaient définies à l'article L. 111-1-1 du code de l'urbanisme, qui précise les objectifs, les effets et les modalités d'élaboration de ces dispositifs. • Une Zone de Protection (ZP) circulaire de rayon 10 km autour du radar dans laquelle aucune éolienne ne pourra être autorisée; Dans la hiérarchie réglementaire, la DTA s'impose aux documents d'urbanisme, qui doivent respecter un lien de • Une Zone de Coordination (ZC) circulaire entre 10 et 30 km de rayon autour du radar de Opoul dans compatibilité avec la DTA. Il en est de même pour les plans de déplacement urbains (PDU). Les schémas de laquelle des préconisations sont émises. cohérence territoriale (SCoT) doivent être compatibles avec la DTA. En l'absence de SCoT, les plans locaux d'urbanisme et les cartes communales doivent être compatibles avec la DTA.

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• Par département, d'un plan d'élimination des déchets du Bâtiment et Travaux Publics ;

Les directives territoriales d'aménagement et de développement durables après le Grenelle Environnement : • Par région, d'un plan d'élimination des déchets dangereux (PREDD). La loi Grenelle II du 12 juillet 2010, suite au Grenelle Environnement, prévoit le remplacement des DTA par des Plan Régional d'Elimination des déchets dangereux (PREDD) « directives territoriales d’aménagement et de développement durables » (DTADD) pouvant décliner localement certains objectifs et orientations de l'État (urbanisme et logement, transports et déplacements, communications Les plans régionaux d'élimination des déchets dangereux dressent un état des lieux du gisement de déchets numériques, développement économique et du commerce, culture, espaces publics et naturels, agricoles et spéciaux, des filières existantes et prévoient les capacités de traitement et de stockage des déchets industriels forestiers, sites et des paysages, cohérence des continuités écologiques, efficacité énergétiques, émissions de dangereux à installer pour un délai de 10 ans. gaz à effet de serre), si les territoires présentant des enjeux nationaux pour un ou plusieurs de ces domaines. Un premier Plan Régional d'Elimination des Déchets Autres que Ménagers et Assimilés (PREDAMA), dont le Le projet de directive serait élaboré par l'État, en association avec certains partenaires (région, département, secrétariat et l'animation ont été assurés par la DRIRE, a été approuvé le 9 septembre 1996 pour une durée communautés urbaines, communautés d’agglomération, communautés de communes compétentes en matière de 10 ans. de schéma de cohérence territoriale, et communes non intégrées dans une de ces collectivités, mais qui seraient situées dans le périmètre de projet. Le 19 octobre 2006, le Conseil Régional Languedoc-Roussillon a affirmé la volonté de la Région de procéder à la révision du PREDD et en assure depuis, la coordination. Une commission consultative, constituée des Ces collectivités et les établissements publics concernés donnent un avis sur le projet (avis réputé favorable sans représentants de la Région, de l'Etat et de ses services déconcentrés, des établissements publics (ADEME, réponse de leur part après 3 mois). Une évaluation environnementale est prévue, puis la directive est approuvée Agence de l'Eau, CRAM), des chambres consulaires, des organisations professionnelles et des associations de par décret en Conseil d'État. protection de l'environnement a été constituée et validée à l'issue d'un vote du Conseil Régional.

Le Plan Régional traite des déchets dangereux à savoir des déchets présentant une ou plusieurs des Les territoires concernés caractéristiques suivantes : explosif, comburant, inflammable, irritant, nocif, toxique, cancérogène, corrosif, infectieux, toxiques pour la reproduction, mutagène, écotoxique. Vingt-deux DTA étaient envisagées au départ. Finalement, sept ont été retenues, parmi lesquelles six ont été approuvées par décret. Les sept directives territoriales d'aménagement retenues sont : L'état du lieu du PREDD traite de façon approfondie quatre grandes familles de déchets : • La DTA des Alpes-Maritimes (décret n° 2003-1169 du 2 décembre 2003) ; Déchets dangereux industriels (DDI) • La DTA des bassins miniers nord-lorrains (décret n° 2005-918 du 2 août 2005) ; Les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) soumises à autorisation et produisant plus • La DTA de l'estuaire de la Seine (décret n° 2006-834 du 10 juillet 2006). de 10 tonnes par an doivent déclarer annuellement à la DRIRE leur production de déchets dangereux. Ces informations déclaratives permettent de dresser un état fiable des flux de déchets dangereux provenant des • La DTA de l'estuaire de la Loire (décret n° 2006-884 du 17 juillet 2006) ; activités industrielles : 120 156 T ont été produites en 2006 par 77 producteurs de DDI (source : PREDD LR). • La DTA de l'aire métropolitaine lyonnaise (décret n° 2007-45 du 9 janvier 2007) ; Déchets dangereux diffus d'activités (DDDA) • La DTA des Bouches-du-Rhône (décret n° 2007-779 du 10 mai 2007) ; Cette appellation regroupe notamment les déchets produits en faible quantité par l'artisanat, l'industrie, • La DTA des Alpes du Nord (décret d'approbation non paru) ; l'enseignement, la recherche...ce qui représente environ 45 000 entreprises pour un volume de déchets de 118 500 T captées en 2006 (source : PREDD LR)

€ Aucune DTA ne concerne le territoire envisagé pour le projet porté par RAZ Energie 3. Les DDDA se répartissent de manière suivante : • Déchets de traitement des eaux et des déchets : 51 % du flux de DDDA ; 1.4.7 Le plan de protection de l’atmosphère • Déchets de déconstruction et de démolition : 36 % du flux de DDDA ; Les Plans de Protection de l’Atmosphère (PPA) concernent les agglomérations de plus de 250 000 habitants • Déchets d'origine non spécifiée : 13 du flux de DDA. et les zones où les valeurs limites de concentrations en polluants atmosphériques ne sont pas respectées. Ils définissent les mesures à prendre pour réduire les émissions de polluants atmosphériques et les Déchets dangereux diffus des ménages (DDDM) objectifs à atteindre pour améliorer la qualité de l’air et respecter les valeurs limites réglementaires. La production de DDDM en Languedoc-Roussillon est estimée à 9 450 T par an (2006). Ces DDDM sont pour En Languedoc-Roussilon, un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) a été adopté en 2006 autour de 29 % des batteries, 22 % des huiles de vidange et 5 % des piles. l’agglomération Montpelliéraine. Il définit et encadre la mise en œuvre d’actions de réduction des émissions de polluants atmosphériques et d’amélioration de la qualité de l’air. Ce plan qui couvre actuellement 48 communes Le captage des flux est reparti par département : autour de Montpellier. • Aude : 49 déchetteries - 148 T collectées ;

€ Aucun PPA ne couvre le territoire de l’aire d’étude. • Gard : 80 déchetteries - 492 T collectées ; • Hérault : 86 déchetteries - 812 T collectées ; 1.4.8 Plans régionaux et départementaux des déchets • Lozère : 22 déchetteries - 199 T collectées ; La loi prévoit l'établissement : • Pyrénées Orientales : - 28 déchetteries - 303 T collectées. • Par département, d'un plan d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PEDMA) ;

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Il faut souligner que 69 % des déchetteries régionales acceptent les déchets dangereux. Le département de l'Aude a opté pour une filière de valorisation des déchets excluant l'incinération : mise en Déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI) place d'une collecte séparative des matières recyclables ménagères, des biodéchets et stockage des déchets ultimes. Sont considérés comme DASRI :

• Les DASRI : déchets issus de lieux d'isolement septique ; Le SYDOM 11, syndicat départemental de traitement, fédère la plupart des syndicats de l'Ouest de l'Aude et a vocation à s'élargir sur l'ensemble du département. • Les déchets piquants, coupants, tranchants (PCT) : aiguilles, seringues, verrerie cassée, lames, Le plan départemental prévoit un second centre de stockage des déchets ultimes dans l'Ouest de l'Aude, en scalpels... ; complément de celui existant pour la partie Est. • Les déchets biologiques : milieux de cultures, prélèvements, poches de fluides physiologiques (sang, urines), déchets souillés par des fluides, fragments anatomiques non reconnaissables.

La production de DASRI est estimée à 8 000 T par an, principalement issus des établissements de santé (5 750 T par an), des intermédiaires de santé (1 250 T par an), des professionnels libéraux de santé (550 T par an) ...

Les collecteurs et transporteurs de déchets dangereux 48 collecteurs de déchets dangereux sont présents ou susceptibles d'intervenir en région (collecteurs conventionnés ou non par l'Agence de l'eau). La quasi-totalité des collecteurs font transiter les déchets dangereux sur une plateforme de transit ou de regroupement avant de diriger les déchets sur l'unité de traitement : 40 % des déchets dangereux produits en Languedoc-Roussillon font l'objet d'un regroupement avant élimination, sur l'un des sites suivants : • CHIMIREC-SOCODELI : Carcassonne (11) et Beaucaire (30) ; • ATO : Sommières (30) ; • APF Industrie : Montpellier (34) ; • COVED : Villeneuve les Maguelone (34) ; • CULARD : Montpellier (34) ; • SCORI : (34) ; • SRA SAVAC : Béziers (34) ; • SRRHU : (34) ; • Varray-Parisi : Castelnau le Lez (34) ; • CHIMIREC MASSIF CENTRAL / Environnement 48 : Mende (48) ; • COVED : Rivesaltes (66).

Le mode de transport des déchets dangereux est exclusivement routier.

Plans départementaux d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA)

Les plans départementaux présentent un état des lieux du gisement actuel et de son évolution. Ils définissent les installations nécessaires pour atteindre les objectifs de valorisation et d'élimination qu'ils fixent et les localisations préférentielles de ces installations.

Adoptés entre 1994 et 1996, les plans départementaux ont conduit à la structuration actuelle de la gestion des déchets par la définition de zones de traitement. La révision en cours des plans départementaux d'élimination des déchets ménagers et assimilés porte sur : • Une définition plus précise des gisements de déchets ménagers et assimilés et notamment les boues, les déchets de la collectivité et autres déchets non répertoriés dans les plans initiaux, • Une approche plus fine des investissements nécessaires dans chacun des départements.

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1.4.9 Les SDAGE ET SAGE Le SDAGE du bassin Rhône Méditerranée

La Loi sur l'eau du 3 janvier 1992 se fixe un objectif de gestion équilibrée de la ressource en eau et introduit la préservation des écosystèmes, la protection contre les pollutions et la restauration de la qualité au même niveau que le développement de la ressource, sa valorisation économique et sa répartition entre les usages. Pour traduire les principes de gestion équilibrée et décentralisée, elle a créé de nouveaux outils de planification (articles 3 et 5) : • Les SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux), à l'échelle de grands bassins ; • Les SAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux), à des échelles plus locales. Un SAGE est un outil local de planification qui organise une gestion globale et équilibrée de l’eau dans l’intérêt général. Élaboré à l’échelle d’un bassin hydrographique formant une unité cohérente, un SAGE fixe les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau d’un périmètre défini : eaux superficielles et souterraines, écosystèmes et zones humides. Il prend la forme d’un document de référence, réglementaire, opposable aux tiers (Loi sur l’eau de janvier 1992 et décembre 2006). La création d’un SAGE correspond à une volonté générale de mener une politique dynamique et cohérente pour préserver les ressources en eau d’un territoire et en garantir un usage plus respectueux. Une stratégie sur 10 ans est définie, sur la base d’objectifs communs, afin de mieux gérer les milieux aquatiques et leurs différents usages par les utilisateurs.

Ces schémas établissent une planification cohérente et territorialisée (au niveau d’un bassin) de la ressource en eau et des milieux aquatiques.

Durant douze années après la publication de la directive, l'autorité administrative peut qualifier de projet d'intérêt général certains projets (protection d'espaces naturels, agricoles et forestiers, protection de territoire soumis à certains risques, constructions, travaux, installations ou les aménagements nécessaires à la mise en œuvre de ces directives.

Ces directives peuvent être modifiées, par décret en Conseil d'État, si la modification n'affecte pas l'économie générale de la directive, et après avis aux acteurs associés à l’élaboration de la DTADD (cf. ci-dessus), avec un Territoires du Bassin Rhône-Méditerranée en vigueur pour la période 2010-2015 avis réputé favorable sans réponse de leur part après trois mois.

Elles peuvent être révisées par décret en Conseil d'État (après évaluation environnementale et après avis des Le site d’implantation du projet prend place dans le périmètre du SDAGE du bassin « Rhône- acteurs associés à l’élaboration de la DTADD (cf. ci-dessus) avec un avis réputé favorable sans réponse de leur Méditerranées » 2010-2015, ainsi que dans le périmètre des SAGE « Haute vallée de l’Aude». part après trois mois).

Elles pourraient perdre leur caractère d'opposabilité aux autres documents d'urbanisme. Le SDAGE et son programme de mesures comportent quatre documents : • Le SDAGE qui fixe les orientations fondamentales et les objectifs permettant d’atteindre ou de Un régime transitoire permettra le passage de directives territoriales d’aménagement approuvées avant la préserver le bon état des milieux aquatiques, de réduire les émissions de substances dangereuses et publication de la loi au nouveau régime. de respecter les objectifs pré-existants définis en application des directives européennes dans le domaine de l’eau (eaux résiduaires, eau potable, eaux de baignade,…). Il constitue le plan de gestion de mandée par la Directive Cadre sur l’eau, projet commun à tous les états membres de l’Union Européenne ; • Un volume spécifique de documents d’accompagnement complète le SDAGE ; • Le programme de mesures définit les actions clés nécessaires pour atteindre les objectifs du SDAGE • Le rapport d’évaluation environnementale qui analyse les effets sur l’environnement de la mis en œuvre du SDAGE.

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Le socle du SDAGE 2010-2015 est constitué de 8 orientations fondamentales. Ces nouvelles priorités tiennent compte des dispositions du SDAGE 1996 et des objectifs de la DCE24 : • Priorité 1 : Privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d’efficacité. • Priorité 2 : Concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques. • Priorité 3 : Intégrer les dimensions sociales et économiques dans la mise en œuvre des objectifs environnementaux. • Priorité 4 : Renforcer la gestion locale de l’eau et assurer la cohérence entre aménagement du territoire et gestion de l’eau. • Priorité 5 : Lutter contre les pollutions, en mettant la priorité sur les pollutions par les substances dangereuses et la protection de la santé. • Priorité 6 : Préserver et re-développer les fonctionnalités naturelles des bassins et des milieux aquatiques • Priorité 7 : Atteindre l’équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir. • Priorité 8 : Gérer les risques d’inondations en tenant compte du fonctionnement naturel des cours d’eau.

€ Le projet de parc éolien visera, lorsqu’il est concerné, à répondre aux objectifs et priorités du SDAGE présenté ci-dessus, notamment en phase travaux, pour la préservation du milieu aquatique.

Le SAGE Haute vallée de l’Aude Localisation des SAGE gérés par le SMMAR 2 Les enjeux essentiels du SAGE : Le projet appartient au territoire de la haute vallée de l’Aude. Sur 1 300 km , le périmètre du SAGE de la Haute Vallée englobe 104 communes, dont 89 dans l’Aude, 9 en Ariège et 6 dans les Pyrénées-Orientales. • La qualité des milieux ; Environ 34 000 personnes vivent sur ce territoire découpé en 11 cantons, sur 3 départements et 2 régions. Le territoire varie entre des sommets, des plateaux et des vallées encaissées, jusqu’à des gorges pittoresques. • La lutte contre le risque inondation ; • L’harmonisation des différents usages de la ressource (ski, sports d’eau vive, hydroélectricité, irrigation, Sur ce périmètre se croisent de multiples problématiques liées à : eau potable, pêche, chasse, randonnée, baignade, thermalisme, spéléologie) ; • Des milieux aquatiques diversifiés mais fragiles et parfois menacés ; • Une meilleure connaissance de la ressource en eau ; • Des secteurs d’intérêt écologique et paysager remarquables (zones humides, ripisylves, milieu • La sensibilisation des usagers sur la gestion de l’eau, son économie, sa qualité, son partage. souterrain...) ;

• Un contexte géomorphologique et un régime climatique propices aux crues, mais aussi à la Le site du projet est localisé en zone de répartition des eaux25 (ZRE) qui concerne les communes de sécheresse ; Cruscades, Ornaisons et Villedaigne.

• Des cours d'eau artificialisées par des ouvrages hydro-électriques nombreux ; Une zone de répartition des eaux est une zone comprenant des bassins, sous-bassins, fractions de sous- • Un paysage façonné par une agriculture extensive et une couverture forestière dominante ; bassins hydrographiques ou des systèmes aquifères, caractérisée par une insuffisance, autre • Un cadre prisé pour de nombreux loisirs en lien avec la ressource en eau. qu'exceptionnelle, des ressources par rapport aux besoins.

Une zone sensible est un bassin versant, lac ou zone maritime particulièrement sensible aux pollutions.

Une zone vulnérable est une partie du territoire où la pollution des eaux, par le rejet direct ou indirect de nitrates d'origine agricole et d'autres composés azotés, susceptibles de se transformer en nitrates, menace à court terme la qualité des milieux aquatiques, et plus particulièrement l'alimentation en eau potable d'application volontaire.

25 Source : Arrêté interpréfectoral n°2010-11-13-1321 relatif au classement Zone de Répartition des Eaux du bassin versant 24 La Directive Cadre Européenne sur l'Eau (n°2000/60 du 23 octobre 2000) de l’Aude médiane

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1.4.11 Les risques naturels et technologiques majeurs Cette ZRE vise les eaux superficielles de l’Aude médiane et ses affluents, du Canal du Midi, du Canal de Jonction et de la prise d’eau du Canal de la Robine en amont du seuil de Moussolens ainsi que les eaux Le risque majeur représente la possibilité de survenue d'un événement d'origine naturelle ou anthropique, dont souterraines contenues dans les alluvions de l’Aude médiane et ses affluents. les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société. Un risque majeur est caractérisé par sa faible fréquence et par Dans le territoire des communes concernées par la Zone de Répartition des Eaux, les seuls d’autorisation et de son importante gravité. déclaration pour les prélèvements dans les nappes d’eau souterraines et dans les eaux superficielles relevant de la nomenclature des opérations visées à l’Article L.214-1 du Code de l’Environnement, à l’exception des On distingue deux grands types de risques : prélèvements inférieurs à 1 000m3/ an réputés domestiques, sont abaissés par l’application de la rubriques 1.3.1.0 de cette nomenclature. • Les risques naturels, qui regroupent tous les risques liés aux phénomènes naturels, comme les mouvements de terrains ou les tempêtes ; € Rappelons que le projet d’implantation d’éoliennes n’est pas consommateur d’eau en phase d’exploitation. • Les risques technologiques, qui concernent tous les risques d’origine anthropique, comme les Seule la phase travaux sera concernée dans des volumes négligeables. Le projet de parc éolien visera, risques industriels ou les risques de transports de matières dangereuses. lorsqu’il est concerné, à répondre aux objectifs et priorités du SAGE Haute-Vallée de l’Aude, notamment en phase travaux, pour la préservation du milieu aquatique. Les Dossiers Départementaux des Risques Majeurs (DDRM) recensent, au niveau de chaque département, pour chaque risque, les communes concernées.

Ainsi, d’après le Dossier Départemental des Risques Majeurs de l’Aude, les communes sont concernées par les 1.4.10 Les infrastructures de transport risques :

Commune Risque Risque feu Risque Aléa TMD inondation de forêt Mouvement de Terrain

Cruscades x x Ornaisons x x x Villedaigne x

Le risque inondation Les inondations constituent un risque majeur sur le territoire national, mais également en Europe et dans le monde entier. En raison de pressions économiques, sociales, foncières ou encore politiques, les cours d'eau ont souvent été aménagés, couverts, déviés, augmentant ainsi la vulnérabilité des hommes, des biens (économiques et culturels), et de l’environnement. Pour remédier à cette situation, la prévention reste l'outil essentiel, notamment à travers la maîtrise de l'urbanisation en zone inondable.

Le risque dans l’Aude En décembre 1994, au regard de l’ampleur des inondations survenues dans le passé et du lourd bilan qui en avait déjà résulté, le dossier départemental des risques majeurs (D.D.R.M. diffusé notamment à tous les maires et aux responsables de services publics) faisait du risque d’inondation une priorité d’action en matière d’information préventive. Cent soixante-deux communes étaient à l’époque recensées comme étant concernées par ce risque majeur. Réseau de voiries Tout en confirmant le bien-fondé de ce choix, les crues des 12 et 13 novembre 1999 sont malheureusement venues aggraver la perception que l’on avait de ce risque sur le département, en touchant plus de deux Le réseau de transport en commun est inexistant sur le territoire d’étude. Toutefois, les données de trafic 26 cent vingt communes avec des crues d'ampleurs souvent inédites. routier sont issues des bilans journaliers périodiques réalisés par le Conseil Général de l’Aude . La moyenne journalière sur la RD 24, de catégorie 3A, en provenance de Lézignan-Corbières à proximité de l’aire Ces nouvelles données ont conduit les services de l’Etat à actualiser le programme pluriannuel de cartographie d’étude s’établit à 1 692 véhicules dont 3,8% de Poids Lourds (64 unités) en 2009. réglementaire des risques naturels prévisibles du département, en débloquant les fonds nécessaires à la réalisation des études correspondantes. Pour accéder sur site depuis Port La Nouvelle les véhicules utiliseront la RD 1 624 qui rejoint la RD24.

26 Selon les données disponibles sur le site http://audexplorer.aude.fr/

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C’est ainsi que par arrêté préfectoral du 10 janvier 2000 pris en application de la Loi n°87-565 du 22 juillet 1987, modifiée complétée par Décret n° 95-1089 du 5 octobre 1995, un plan de prévention des risques d’inondation (P.P.R.I) a été prescrit sur chacun des huit bassins versants les plus touchés par l’événement des 12 et 13 novembre 1999.

Le Plan de Prévention du Risque inondation de l'Orbieu prescrit en 2000 concernait 37 communes dont les trois communes d’accueil du projet. Afin de prendre en considération le risque d’inondation dans sa globalité et d’éviter toute ambiguïté dans sa traduction réglementaire et urbanistique à l’échelle de chaque commune, le parti a été adopté de ne pas se limiter à l’analyse des effets des crues sur les seuls cours d’eau qui ont généré des inondations en 1999, ou pour lesquels il existait des données historiques, mais bien de traiter l’ensemble du « chevelu hydrographique » sur l’ensemble du territoire de chaque commune.

Un tel choix engendre bien évidemment un travail de recherche, de terrain, d’analyse, de cartographie, etc... qui nécessite des délais d’études importants lesquels ne sont pas toujours compatibles avec les enjeux qui s’y attachent.

Or, considérant à la fois le caractère souvent historique de la crue et la connaissance acquise au travers des laisses de crues qui ont pu être relevées au lendemain de l’événement (sur les cours d’eau principaux et parfois quelques uns de leurs affluents), la prise en compte du risque connu dans l’occupation des sols nécessitait une réponse réglementaire urgente en terme de prévention urbanistique notamment et ce au-delà de l’application pure et simple de l’article R 111.2 du Code de l’Urbanisme.

Il a par conséquent été décidé de travailler à l’élaboration du P.P.R.I en passant par une étape intermédiaire dite « d’application par anticipation ». Ainsi, sans attendre l’aboutissement du PPRI et des études lourdes qui s’y attachent, une étape de prise en considération du risque inondation sur le cours d’eau principal (ici l’Orbieu) et parfois sur quelques uns de ses affluents ou assimilés a été mise en œuvre.

Cette étape a concerné seulement 16 communes parmi les 37 dont les trois communes d’accueil du projet. Le dossier du PPRI de l'Orbieu prenant en compte la totalité des risques identifiables en matière d’inondations sur les 37 communes rattachées au bassin de l’Orbieu a été approuvé par arrêté préfectoral n°2004-11-3223 en date du 01/12/2004.

Le risque sur le territoire d’étude Parmi les secteurs déjà urbanisés dans la zone inondable, le PPR définit 3 zones différentes selon la qualification de l’aléa.

€ La zone RI1 correspond à une zone d’aléa fort. Dans cette zone cartographiée en rouge du zonage réglementaire, seules les transformations de l’existant sont admises. Les constructions nouvelles à usage d’habitation sont interdites. Risque inondation sur l’aire d’étude

Toutefois les constructions nouvelles à usages d’activités commerciales sont permises sous conditions. € Dans la zone RI2, zone urbanisée en aléa faible, les constructions nouvelles sont admises sous conditions En effet, la zone RI1 correspond le plus souvent sur le bassin de l’Orbieu, à des zones urbaines relativement de mise hors d’eau des planchers d’habitations et à usage d’activités. Cette disposition peut être assouplie pour denses (cœur de village) à l’intérieur duquel l’interdiction de toute nouvelle activité commerciale ne paraît pas les constructions existantes dès lors qu’il existe un niveau refuge au-dessus des plus hautes eaux. Pour les envisageable. établissements commerciaux recevant du public et compte tenu des contraintes (légales) d’accessibilité qui leur sont liés, le niveau minimal de plancher est fixé à la cote du terrain naturel majorée de 0,60 m.

D’une façon générale, l’évolution de l’existant est admise dès lors qu’il n’entraîne pas d’augmentation de De plus un espace refuge au-dessus de la cote des plus hautes eaux (telle que figurée sur la carte de zonage la vulnérabilité. réglementaire) est imposé. Même si le niveau imposé ne permet pas d’assurer la mise hors d’eau pour l’événement de référence, il permet de réduire la submersion dans le bâtiment et donc de réduire le risque pour les personnes qui n’auraient pas eu le temps d’accéder au niveau refuge. En outre la surélévation, somme toute limitée, qui est imposée permet de se protéger contre les crues les plus fréquentes.

Ces dispositions peuvent paraître contraignantes, toutefois elles ne concernent que les nouvelles constructions et les extensions, plus globalement tous les travaux ou aménagements qui ont pour effet d’augmenter la vulnérabilité. Dans le cas d’extension mesurée, l’adaptation au niveau du plancher existant est admise sous réserve de disposer d’un espace refuge. Ces dispositions ne concernent pas les mutations immobilières

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lorsqu’elles ne conduisent pas à augmenter la vulnérabilité. Elles ne concernent pas non plus les travaux En conclusion, la zone d’études est compatible avec le risque inondation et de remontée de nappe, ainsi d’entretien courants et en particulier pas les travaux de modification de façade. qu’avec l’ensemble de documents de cadrage concernant ce risque dans le département de l’Aude.

€ Le PPR préserve strictement les zones d’expansion des crues. Ces zones d’aléas indifférenciées (aléa fort à faible) appelées RI3. Dans ces zones à vocation agricole ou naturelle, le PPR prévoit d’interdire toute occupation Le risque feu de forêt du sol susceptible d’engendrer l’accroissement des populations hébergées. Il s’agit de maintenir à l’ensemble de ces espaces leur rôle majeur de stockage ou d’expansion pendant le déroulement de la crue, afin de ne pas Présentation de l’aléa aggraver la situation des zones urbanisées situées en amont ou en aval. Considérés isolément, la plupart des 28 projets qui consomment une capacité de stockage ont un impact négligeable sur l’équilibre général. C’est le L'incendie de forêt est une combustion qui se développe, sans contrôle, dans le temps et dans cumul des petits projets qui finit par avoir un impact significatif. l'espace. Il se déclare et se propage dans des formations, pouvant être :

• Des forêts : formations végétales, organisées ou spontanées, dominées par des arbres et des Cet impact se traduit par une augmentation des niveaux de crues et donc par une aggravation des arbustes, d'essences forestières diverses avec prédominance en pin maritime, d'âges divers et de conséquences des crues. De plus, compte tenu de leur isolement, les nouvelles implantations d’habitat ou densité variable ; d’activité sont particulièrement vulnérables, même dans les zones d’aléa faible. Leur dispersion rendrait en outre plus difficile la gestion de crise. L’urbanisation ne peut donc être admise dans cette zone. Seules les extensions • Des formations subforestières : formations d'arbres feuillus ou de broussailles (formation végétale mesurées de l’existant y sont autorisées. basse, fermée et dense, poussant sur des sols siliceux composée essentiellement de bruyères, fougères, ajoncs…). Le caractère agricole ou naturel de la zone, conduit à admettre les constructions nouvelles liées à l’activité agricole, lorsqu’il est démontré qu’il n’est pas possible des les réaliser ailleurs. Compte tenu du type d’aléa rencontré (crues rapides de type torrentiel), la limite entre les zones urbanisables et la zone d’expansion des crues a tout naturellement été définie à partir de l’enveloppe des zones actuellement urbanisées.

€ Dans la zone RI4 englobant des secteurs urbanisés situés dans la zone d’aléa hydrogéomorphologique potentiellement inondable, les constructions de tout type sont permises sous réserve de prescription (principalement : plancher à la cote de terrain naturel majoré de 0,60 m, adaptable sur les constructions Chaque année, près de existantes, selon la présence d’un niveau refuge au-dessus de la cote du terrain naturel majorée de 0,60 m. 3 000 feux de forêt

sont comptabilisés et € Par ailleurs, d’après le site d’information sur les remontées de nappes, débordements, ruissellements, 27 15.000 hectares sont inondations, crues , le site du projet apparaît peu exposé au risque de remontée de nappe. parcourus dans le quart Sud-Est de la France.

Ce sont des paysages entiers, des écosystèmes et des biens qui sont détruits au cours d'incendies.

Aléa incendie29

Répartition des incendies dans le temps € Répartition mensuelle : au niveau départemental, la répartition mensuelle apparaît de façon « très classique », avec un pic principal en période estivale culminant en août et un pic secondaire de fin d’hiver culminant en mars, chacun correspondant à une phase sèche de la végétation. La répartition des surfaces brûlées entre chacun de ces deux pics écarte cependant toute équivoque quant à leur dangerosité respective. La répartition mensuelle du nombre de départs de feux s’avère remarquablement stable depuis 1973.

En termes de surfaces brûlées, le poids particulièrement lourd du mois d’août depuis 1987, est certainement conjoncturel et lié l’impact important du feu de Fleury de 2001 et à la brièveté de la période de référence.

Risque inondation par remontée de nappes phréatiques

28 La définition du terme « incendie de forêt » exclut le brûlage dirigé ou contrôlé, visant habituellement à réduire ou à supprimer la quantité de combustible accumulé sur le sol. 27 Source : Site du BRGM et du MEDDTL : inondationsnappes.fr 29 Source ONF – DFCI 11

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€ Répartition horaire : la répartition horaire du nombre de départs de feu est très hiérarchisée et sans surprise, A ce jour, seule la commune d’Ornaisons est incluse dans l’annexe spécifique du DDRM, en zone à risque feu mettant nettement en évidence la dangerosité de la période 11 heures – 20 heures, sur laquelle se concentre de forêt. Les prescriptions sont synthétisées ci-dessous : l’activité du dispositif préventif en période estivale. • Il est conseillé d’utiliser des matériaux de constructions adaptés et de pouvoir assurer la fermeture La répartition des surfaces brûlées en fonction de leur horaire de départ reste globalement proche de la totale de toutes les ouvertures (portes, fenêtres). répartition horaire du nombre de départs, mais une évolution récente révèle une atténuation nette de la • Il est indispensable de procéder au débroussaillement obligatoire, d’enlever régulièrement des hiérarchie évoquée ci-dessus et met en évidence, un poids croissant des départs de feu de nuit en gouttières des toits les aiguilles ou feuilles accumulées, de ne pas planter à proximité des bâtiments termes de surface. des espèces très combustibles comme le cyprès ou le mimosa.

Les causes d’incendie • Il faut entreposer les stères de bois à plus de 10 mètres des habitations. • Il est souhaitable d’enterrer ou de protéger les réserves d’hydrocarbures liquides ou liquéfiés. • Pour les habitations dotées d’une réserve d’eau de type piscine, il est opportun de s’équiper d’une motopompe.

Concernant le risque d’incendie, trois conditions sont donc nécessaires pour qu’un feu se déclenche : • Une source de chaleur : très souvent l’homme est à l’origine des feux de forêts par imprudence, accident ou malveillance. • Les conditions météorologiques : le déclenchement par la foudre et la propagation par le vent qui active la combustion, mais également la sécheresse, favorisent les feux de forêts. • La végétation : les risques de feu sont liés à la fois à l’état de la forêt (peuplement, état d’entretien, densité, teneur en eau) et à l’essence forestière.

Risque pour le projet Les parcs éoliens sont concernés par les risques d’incendie de forêt à plusieurs titres : • Tout d’abord ils sont susceptibles de se situer dans des zones à risque conforment au document relatif à la commune d’Ornaisons ; • Les éoliennes, objet de grande dimension, sont susceptibles d’attirer la foudre ; • Les ouvrages électriques liés aux parcs éoliens peuvent être à l’origine d’incendie.

Le site d’implantation du projet n’est bordé par aucune frange boisée. Malgré tout la zone par son caractère très sec en été pourrait être favorable aux incendies, si l’enfrichement se développe. Aussi, le risque « feux de forêts » ne peut être négligé. Causes d’incendie connues de 1987 à 2003 Selon le SDIS, le projet étant situé en zone viticole, il est donc soumis à un aléa de niveau très faible à nul. Néanmoins, l’embroussaillement progressif des nombreuses friches viticoles qui émaillent le secteur imposent de veiller, dès l’ouverture du chantier à l’application de la réglementation relative au débroussaillement des abords € Typologie des causes : avec 46 % du nombre de départs de feu et 54 % des surfaces brûlées, la des constructions et à l’emploi du feu. malveillance est de très loin la principale cause d’incendie dans l’Aude. Les travaux agricoles représentent

13 % du nombre d’incendies mais ne sont responsables que de 3 % des surfaces incendiées. Les travaux Un débroussaillement minimal de 50 m autour des installations est préconisé. particuliers (essentiellement incinération de végétaux coupés) sont la troisième cause d’incendie en nombre

(7 %), mais génèrent 20 % des surfaces incendiées (ce chiffre est cependant du pour l’essentiel aux 1000 ha du Pour permettre aux services de lutte contre l’incendie d’intervenir, les éléments du réseau de desserte devront feu de en 1989). respecter les caractéristiques techniques minimales des pistes de catégorie 1 prescrites par le guide de

normalisation DFCI (portance et viabilité suffisante pour des véhicules de 19 Tonnes, largeur de 6 mètres) et être La malveillance s’exprime selon un rythme annuel très proche de la répartition globale (pic principal marqué en systématiquement dotés de deux issues. été, pic secondaire en fin d’hiver) qui traduit la sensibilité de la végétation mais qui reste sans signification quant à l’activité criminelle proprement dite. 3 A l’entrée du site, un hydrant normalisé délivrant un débit de 60m /h pendant 2 heures avec une pression minimale d’1 bar devra être installé. A défaut de conduite appropriée sur le site, une réserve incendie de Risque sur l’aire d’étude 120m3 sera tolérée sur le site. Sur chaque site, la réserve sera raccordée à un poteau incendie standard Les plans de prévention des risques d'incendie de forêt (PPRif) sont des outils majeurs dans la gestion du risque exploitable par aspiration. lié à l'extension de l'urbanisation sur les espaces naturels combustibles. Ils ont pour but, en diminuant les risques induits et/ou subis, d'assurer la sécurité des personnes et des biens ainsi que celle des moyens de secours. Toutes les préconisations émises par le SDIS lors de l’instruction du PC seront en outre respectées.

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Le risque sismique € Le site du projet appliquera les prescriptions, tant en phase travaux qu’en phase d’exploitation. Définition Un séisme ou un tremblement de terre résulte d’un mouvement le long d’une faille qui engendre des secousses plus ou moins violentes à la surface du sol. Risque mouvement de terrain Définition : Le terme “mouvement de terrain” manifeste un déplacement, plus ou moins brutal de la surface du Le risque séisme, partiellement représenté par l’intensité du séisme, résulte de la combinaison de l’aléa sol. Ce terme regroupe une grande variété de phénomènes dont l’apparition est liée aux conditions géologiques (mouvement su sol) et des enjeux exposés aux vibrations. Le risque sismique est évalué en termes d’éventuels et morphologiques d’une part et à des déclencheurs tels que les précipitations, les séismes ou la réalisation de dommages matériels (dommages au bâti notamment), fonctionnels (infrastructures réseaux vitaux et de travaux de terrassements par exemple. communication) et naturellement humains (dommages corporels, nombre de sans-abris...).

Les principales grandes classes de mouvement de terrain sont : Les dommages observés en surface sont fonction de l’amplitude, la fréquence et de la durée des vibrations du • Les glissements de terrain et fluages ; sol. Ils sont également liés au type de bâtiment présent et à sa capacité à résister à cette agression. Enfin, un séisme peut également déclencher des phénomènes tels que des mouvements de terrain (éboulement, • Les chutes de blocs et éboulements de masses rocheuses ; liquéfaction des sols), les avalanches ou les raz-de-marée (tsunamis). • Les affaissements et effondrements de cavités ; Les séismes sont inévitables et imprévisibles. Seule la prévention est envisageable pour limiter les dommages • Les coulées boueuses ; engendrés. La connaissance de l’aléa puis du risque est le point de départ d’une stratégie basée sur la préparation à la crise et sur la réduction de la vulnérabilité des biens (constructions parasismiques). • Le retrait-gonflement des formations argileuses. Caractéristiques Il peut se traduire par : Un séisme se caractérise par :

1 - En plaine : • Son foyer (hypocentre) : c’est le point de départ du séisme, c’est à dire la région de la faille d’où partent les ondes sismiques (à plusieurs kilomètres en profondeur). • Un affaissement plus ou moins brutal de cavités souterraines naturelles ou artificielles (mines, carrières ... ) ; • Sa magnitude (Échelle de Richter : 1 – 9) : unique pour un même séisme, elle mesure l’énergie libérée par celui-ci. • Des phénomènes de gonflement ou de retrait liés aux changements d’humidité de sols argileux (à l’origine de fissurations du bâti) ; • Son intensité (Échelle MSK : I – XII) : variable selon les lieux en fonction, par exemple, de la distance par rapport au foyer ou de la nature du sol, elle mesure les dégâts provoqués. • Un tassement des sols compressibles (vase, tourbe, argile ... ) par sur-exploitation. • La fréquence et la durée des vibrations : ces deux paramètres ont une incidence sur les effets en 2 - En montagne : surface. • Des glissements de terrain par rupture d’un versant instable ; • La faille provoquée (verticale ou inclinée) : elle peut se propager en surface. • Des écroulements et chutes de blocs ; Spécificité départementale • Des coulées boueuses et torrentielles. Situé dans une zone sismique englobant l’ensemble de la chaîne pyrénéenne, le Sud du département de l’Aude connaît périodiquement des secousses sismiques d’intensité variable, le plus souvent très faible. Aucun 3 - Sur le littoral : des glissements ou écroulements sur les côtes à falaises, une érosion sur les côtes basses séisme grave ne s’y est produit depuis cinq siècles. sableuses. Toutefois, les secousses (sans gravité) ressenties (1887, 1909, 1920, 1922, 1950, 1970, 1996, 2006) montrent Risque sur l’aire d’étude que le risque est réel.

Le principal facteur d’apparition des phénomènes dans le département est le régime des précipitations du En fonction de sa magnitude et de son éloignement par rapport à l’épicentre, un séisme peut être ressenti dans climat méditerranéen, caractérisé par des pluies violentes et favorisant les crues torrentielles. une commune, un canton, un ou plusieurs arrondissements, ou encore dans plusieurs départements comme ce fut le cas le 18 février 1996 (région de Saint-Paul-de-Fenouillet dans les Pyrénées-Orientales, magnitude 5,2 à € Aucune des 3 communes d’accueil du projet n’est concernée par un risque de mouvement de terrain 5,6. C’est la secousse la plus importante survenue dans les Pyrénées-Orientales depuis le début du siècle. selon le DDRM. Le projet respectera les prescriptions constructives édictées dans l’arrêté préfectoral et le Ressentie principalement dans trois départements, l’Aude, l’Ariège et les Pyrénées-Orientales, elle a été suivie dossier de Permis de Construire. de plusieurs répliques parfois perçues par les populations pendant un mois environ.

€ On peut signaler que le BRGM classe les 3 communes dans le risque « érosion des berges » au niveau de Si la secousse sismique principale n’a pas fait de victimes, elle a toutefois occasionné de nombreuses l’Orbieu, mais cela ne concerne pas la zone d’étude. fissures aux habitations, entraînant la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour 78 communes du département de l’Aude.

Le séisme du 8 mai 2006 à : cet évènement sismique, le dernier en date affectant le département de l’Aude s’est produit le 8 mai 2006 à 23H48 (heure locale) et a enregistré une magnitude de 3,6. Il n’a pas été ressenti par les populations bien qu’il ait été le plus important de ces dix dernières années.

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Sismicité sur l’aire d’étude rapprochée

Le nouveau zonage sismique de la er France (entrée en vigueur le 1 mai Comme présenté sur la carte 2011) est définit par l’annexe des ci-dessus, le site du projet n’a articles R.563-1 à R.563-8 du Code de jamais était l’épicentre d’un l’Environnement modifiés par les séisme depuis la mise en Décret n°2010-1254 et n°2010-1255 place des enregistrements du 22 octobre 2010, ainsi que par sismiques. l’Arrêté du 22 octobre 2010.

€ Le projet éolien est concerné par une zone de sismicité faible.

Sismicité locale Zonage sismique en France

Le risque tempête Réglementation Depuis le 22 octobre 2010, la France dispose d’un nouveau zonage sismique divisant le territoire national en Définition cinq zones de sismicité croissante, en fonction de la probabilité d’occurrence des séismes (articles R563-1 Les tempêtes sont de violentes perturbations atmosphériques (variations de pression atmosphérique et de vent), à R563-8 du Code de l’Environnement modifiés par les décrets n°2010-1254 du 22 octobre 2010 et qui engendrent des risques de dommages, allant de simples dégâts matériels mineurs, jusqu’à des ravages no 2010-1255 du 22 octobre 2010, ainsi que par l’Arrêté du 22 octobre 2010) : catastrophiques impliquant des victimes. • Une zone de sismicité 1 où il n’y a pas de prescription parasismique particulière pour les bâtiments à risque normal (l’aléa sismique associé à cette zone est qualifié de très faible). Ces phénomènes, qui se créent à des latitudes extra-tropicales, s’accompagnent de vents violents (vitesses très élevées : supérieures à 90 km/h, pouvant parfois dépasser les 200 km/h). Les manifestations d’une tempête sont • Quatre zones de sismicité 2 à 5, où les règles de construction parasismique sont applicables aux à la fois : le vent, les marées anormalement hautes et les pluies. nouveaux bâtiments, et aux bâtiments anciens dans des conditions particulières. Impuissant face à l'occurrence du phénomène, l'Homme peut en prévenir les effets par le biais de mesures d'ordre constructif, par la surveillance météorologique (prévision) et par l'information de la population et l'alerte.

Le respect des normes de construction en vigueur prenant en compte les risques dus aux vents (Documents techniques unifiés " Règles de calcul définissant les effets de la neige et du vent sur les constructions " datant de 1965, mises à jour en 2000).

La prise en compte (dans les zones plus particulièrement sensibles comme le littoral ou les vallées) des caractéristiques essentielles des vents régionaux, permettant une meilleure adaptation des constructions (pente du toit, orientation des ouvertures, importance des débords).

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Les mesures portant sur les abords immédiats de l'édifice construit (élagage ou abattage des arbres les plus L’aléa retrait-gonflement des argiles est qualifié de « faible » sur la totalité du territoire du projet. proches, suppression d'objets susceptibles d'être projetés). Les recommandations de la DDTM sont les suivantes : Risque pour l’aire d’étude Les fondations sur semelle doivent être suffisamment profondes pour s’affranchir de la zone superficielle où le sol est sensible à l’évaporation. A titre indicatif, on considère que cette profondeur d’ancrage, qui doit être au moins égale à celle imposée par la mise hors gel, doit atteindre au minimum 0,80 m en zone d’aléa faible à € Ce risque, même s’il n’est pas clairement identifié sur les communes du projet, doit être pris en considération. moyen et 1,20 m en zone d’aléa fort.

Eviter les éléments de construction accolés.

Risque de retrait et gonflement d’argiles Tout élément de nature à provoquer des variations saisonnières d’humidité du terrain (arbre, drain, pompage ou au contraire infiltration localisée d’eaux pluviales ou d’eaux usées) doit être le plus éloigné possible de la construction. On considère en particulier que l’influence d’un arbre s’étend jusqu’à une distance égale à au moins sa hauteur à maturité.

Sous la construction, le sol est à l’équilibre hydrique alors que tout autour il est soumis à évaporation saisonnière, ce qui tend à induire des différences de teneur en eau au droit des fondations. Pour l’éviter, il convient d’entourer la construction d’un dispositif, le plus large possible, sous forme de trottoir périphérique ou de géomembrane enterrée, qui protège sa périphérie immédiate de l’évaporation.

Synthèse des risques naturels Des arrêtés de catastrophe naturels relatifs à des inondations, des coulées de boues et des mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols ont souvent été pris sur les trois communes d’accueil du projet.

Pour déterminer avec certitude la nature du terrain situé au droit de la parcelle et adapter au mieux les caractéristiques de la construction aux contraintes géologiques locales, une étude géotechnique menée par un bureau d’études techniques spécialisé constitue la mesure a priori la plus sûre.

Les conclusions de cette étude serviront à prescrire les dispositions constructives adaptées aux caractéristiques du terrain et au projet de construction. Elles permettront notamment de définir le type et la profondeur requise pour les fondations, ainsi que la nature des aménagements extérieurs spécifiques à prévoir.

Les dispositions préventives généralement prescrites pour construire sur un sol argileux sujet au phénomène de retrait-gonflement obéissent aux quelques principes suivants, sachant que leur mise en application peut se faire selon plusieurs techniques différentes dont le choix reste de la responsabilité du constructeur.

Risque retrait et gonflement d’argile30 € Toutes les précautions sont prévues dans le cadre du projet porté par RAZ Energie et seront mises en

œuvre une fois le permis de construire obtenu et l’étude géotechnique réalisée.

Sous l'effet de la sécheresse, certaines argiles se rétractent de manière importante et entraînent localement des mouvements de terrain non uniformes, pouvant aller jusqu'à provoquer des désordres dans les fondations et la fissuration de certains bâtiments. C'est le phénomène de retrait-gonflement des argiles. 1.4.12 Risques technologiques majeurs

Niveau d’aléa faible : Zones sur lesquelles la survenance de sinistres est possible en cas de sécheresse Définition importante, mais avec des désordres ne touchant qu’une faible proportion des infrastructures (en particulier Le Transport de Matières Dangereuses (TMD) s’applique aux déplacements de substances qui, de par leur celles présentant des défauts de constructions). La construction et la mise en place des fondations et éoliennes propriétés physico-chimiques ou de par la nature même des réactions qu’elles sont susceptibles de sera faite dans les règles de l’art et se basera sur les études géotechniques mettre en œuvre, peuvent présenter un danger grave pour les populations, les biens ou l’environnement.

Le risque de transport de marchandise dangereuse (TMD) est consécutif à un accident se produisant lors du transport de ces matières par voie routière, ferroviaire, voie d’eau ou canalisations.

Les conséquences de ce type d’accidents peuvent être de trois types : • Une explosion : elle peut avoir des effets à la fois thermiques et mécaniques. Ces effets sont ressentis à proximité du sinistre et jusque dans un rayon de plusieurs centaines de mètres.

30Source BRGM

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• Un incendie : 60 % des accidents TMD concernent les liquides inflammables. Un incendie de produits inflammables engendre des effets thermiques (brûlures), qui peuvent être aggravés par des phénomènes d’asphyxie et d’intoxication, liés à l’émission de fumées toxiques. • Un dégagement de nuage toxique : en se propageant dans l’air et/ou le sol, les matières dangereuses peuvent être toxiques par inhalation, par ingestion directe ou indirecte, par la consommation de produits contaminés, par contact. Ces effets peuvent être ressentis jusqu’à quelques kilomètres du sinistre.

Un accident de transport de matières dangereuses par voies de communication se déroule en quelques minutes en un lieu imprévisible. C'est pourquoi, les mesures de prévention, de contrôle et de sécurité doivent être rigoureuses pour éviter au maximum l'accident.

La prévention en matière de TMD repose sur différentes obligations auxquelles sont soumis les acteurs du transport : • Signalisation et équipement du véhicule ; • Restriction de circulation ; • Formation spéciale des conducteurs ; • Servitude d'Utilité Publique autour des canalisations.

Risque sur l’aire d’étude

€ Les communes de Cruscades et de Villedaigne sont concernées par un aléa TMD en raison de la RD 6113 et de la présence de la voie ferrée au Nord de l’aire d’étude, même si les volumes transportés sont faibles.

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1.4.13 L’acoustique

Définitions Sont reprises ci-après les définitions les plus importantes de la thématique acoustique. Niveau de pression acoustique : vingt fois le logarithme décimal du rapport d'une pression acoustique à la pression acoustique de référence (20 μPa). Il s'exprime en décibels (dB).

Niveau de pression acoustique dans une bande déterminée : niveau de pression acoustique efficace produite par les composantes d'une vibration acoustique dont les fréquences sont contenues dans la bande considérée.

Niveau acoustique fractile, LAN,τ : par analyse statistique de LAeq courts, on peut déterminer le niveau de pression acoustique pondéré A qui est dépassé pendant N % du temps considéré, dénommé « Niveau acoustique fractile ». Son symbole est LAN,τ, par exemple LA90,1s est le niveau de pression acoustique continu équivalent pondéré A dépassé pendant 90 % de l’intervalle de mesurage, avec une durée d’intégration égale à 1s.

Bruit ambiant : bruit total existant dans une situation donnée pendant un intervalle de temps donné. Il est composé de l’ensemble des bruits émis par toutes les sources proches ou éloignées.

Bruit particulier : composante du bruit ambiant qui peut être identifiée spécifiquement et que l’on désire distinguer du bruit ambiant notamment parce qu’il est l’objet d’une requête. Dans notre cas, il s’agit du bruit généré au voisinage par le fonctionnement des éoliennes.

Bruit résiduel : bruit ambiant, en l’absence du bruit particulier considéré. Ce peut être par exemple, dans un logement, l’ensemble des bruits habituels provenant de l’extérieur et de bruits intérieurs correspondant à l’usage normal des locaux et des équipements. 31 Émergence : modification temporelle du niveau du bruit ambiant induite par l’apparition ou la disparition d’un Plan de repérage acoustique bruit particulier. Cette modification porte sur le niveau global ou sur le niveau mesuré dans une bande quelconque de fréquence. Mesures de bruit résiduel Zone à émergence réglementée : Les points de mesure du bruit résiduel ont été choisis en fonction de leurs expositions sonores vis-à-vis des • Intérieur des immeubles habités ou occupés par des tiers, existant à la date de l’autorisation pour les éoliennes et des conditions météorologiques ainsi que des secteurs géographiques de la zone. De plus, installations nouvelles ou à la date du permis de construire pour les installations existantes, et leurs l’emplacement de chaque point a été défini afin de limiter les risques de perturbations pouvant être directement parties extérieures éventuelles les plus proches (cour, jardin, terrasse). créées par le vent sur les capteurs des microphones.

• Zones constructibles définies par des documents d’urbanisme opposables aux tiers et publiés à la date de l’autorisation pour les installations nouvelles ou à la date du permis de construire pour les Les mesures ont été réalisées en 4 emplacements parmi les 11 points de contrôle retenus. Le plan de la page installations existantes. suivante présente la position de ces points de mesure du bruit résiduel.

• Intérieur des immeubles habités ou occupés par des tiers qui ont fait l’objet d’une demande de permis de construire, dans les zones constructibles définies ci-dessus, et leurs parties extérieures éventuelles les plus proches (cour, jardin, terrasse), à l’exclusion de celles des immeubles implantés dans les zones destinées à recevoir des activité artisanales ou industrielles, lorsque la demande de permis de construire a été déposée avant la mise en service industrielle de l’installation.

Périmètre de mesure du bruit de l’installation : périmètre correspondant au plus petit polygone dans lequel sont inscrits les disques de centre de chaque éolienne et de rayon R défini par :

R = 1.2 x (hauteur de moyeu + longueur d’un demi rotor).

Localisation des points de mesure Le plan ci-dessous permet de localiser les voisinages sur lesquels ont été effectuées les mesures de bruit résiduel par le bureau d’études DELHOM Acoustique.

31 Source : DELHOM Acoustique

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Les conditions météorologiques (en particulier le vent et l’humidité) peuvent influer sur les résultats. Les mesures du bruit résiduel ont pris en compte l’influence du vent sur les niveaux de bruit générés aux voisinages les plus exposés par la future activité du site. En effet, la vitesse du vent se composant avec la vitesse du son, un gradient de vent produit un phénomène de réfraction qui donne lieu, soit à des affaiblissements, soit à des renforcements des niveaux sonores.

Les mesures du bruit résiduel ont été effectuées sur 1 période de plusieurs jours pour les conditions de vent suivantes : • Vent de Nord-Ouest ; • Vent de Sud-Est.

Synthèse des mesures de bruit résiduel Les tableaux suivants donnent la synthèse de l’analyse statistique des valeurs de bruit résiduel mesurées selon les conditions météorologiques et les emplacements de mesurages.

Niveaux de bruit résiduel en dB(A) aux voisinages (Z.E.R.) : vent de Nord-Ouest

Vent de nord-ouest : Leq résiduel en dB(A) Période diurne Période nocturne Vitesses de vent 4 m/s 5 m/s 6 m/s 7 m/s 8 m/s 9 m/s 10 m/s 4 m/s 5 m/s 6 m/s 7 m/s 8 m/s 9 m/s 10 m/s Olivery 37.0 38.0 39.0 40.0 41.5 43.0 45.0 29.0 30.0 31.5 33.0 35.0 37.0 39.5 Moulin 38.5 39.0 40.0 41.5 43.0 45.0 47.5 30.5 31.5 32.5 34.0 35.5 37.0 39.0 Le Garrigot 41.0 42.0 43.0 44.5 46.0 47.5 49.0 32.0 34.0 35.5 37.5 39.5 41.5 43.5 Muscadet 44.0 45.0 46.0 47.5 48.5 50.0 51.0 35.0 36.0 37.0 38.0 40.0 42.0 44.0

Niveaux de bruit résiduel en dB(A) aux voisinages (Z.E.R.) : vent de Sud-Est Vent de sud-est : Leq résiduel en dB(A) Période diurne Période nocturne Vitesses de vent 4 m/s 5 m/s 6 m/s 7 m/s 8 m/s 9 m/s 10 m/s 4 m/s 5 m/s 6 m/s 7 m/s 8 m/s 9 m/s 10 m/s Olivery 35.5 38.0 41.0 44.0 46.5 49.5 52.0 33.0 34.5 36.0 37.5 39.0 41.0 42.5 Moulin 37.0 39.0 41.0 43.0 44.5 46.5 48.5 31.0 32.0 33.5 35.0 36.5 38.0 39.5 Le Garrigot 40.0 42.0 44.0 45.5 47.0 49.0 51.0 35.0 36.0 37.0 38.0 39.0 40.5 41.5 32 Muscadet 43.0 44.5 46.0 47.5 48.5 50.0 51.0 36.5 37.5 38.5 39.0 40.0 41.0 42.0 Emplacement des points de mesures de bruit résiduel

Remarque : (Z.E.R.)

Les niveaux mesurés dans le secteur de « Moulin » ont servi à caractériser les niveaux de bruit résiduel présents dans les zones de « La Mouchère » et de « Les Aubes ».

Les niveaux mesurés dans le secteur de « Le Garrigot » ont servi à caractériser les niveaux de bruit résiduel présents dans les zones de « La Rougeante », « St James » et de « Villenouvette ».

Les niveaux mesurés dans le secteur de « Muscadet » ont servi à caractériser les niveaux de bruit résiduel présents dans les zones de « Le Suisse » et de « ».

Un exemple d’analyse statistique sur le lieux-dit « Le Garrigot » est jointe, permettant de visualiser le bruit résiduel en fonction des vitesses de vents, pour chacune des 2 orientations de vent dominant

32 Source :Rapport DELHOM Acoustique

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Graphes relatifs aux analyses statistiques « Le Garrigot » LE GARRIGOT – VENT DE SUD-EST LE GARRIGOT – VENT DE NORD-OUEST

Niveaux de bruit résiduel mesurés de jour en fonction du vent de sud-est Le Garrigot Niveaux de bruit résiduel mesurés de jour en fonction du vent de nord-ouest Le Garrigot 70 70 65

65 60

60 55

55 50

50 45

45 40

40 35

35 30

25 30 dB(A) en acoustique pression de Niveaux

20 25 Niveaux de pression acoustique dB(A) en acoustique pression de Niveaux

15 20 01234567891011

Vitesse du vent à 10 m en m/s 15 01234567891011

Vitesse du vent à 10 m en m/s

La réglementation applicable Le bruit généré par le fonctionnement des éoliennes entre dans le champ d’application de l’arrêté du 26 août Niveaux de bruit résiduel mesurés de nuit en fonction du vent de nord-ouest Le Garrigot 2011 relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent au sein d’une 60 installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement. 55 Celui-ci fixe les valeurs de l’émergence admises dans les zones à émergence réglementée. Ces émergences 50 limites sont calculées à partir des valeurs suivantes : 5 décibels A (dB(A)) en période diurne (de 7 heures à 22 heures) et 3 dB(A) en période nocturne (de 22 heures à 7 heures), valeurs auxquelles s’ajoute un terme correctif, 45 fonction de la durée cumulée d’apparition du bruit particulier, selon le tableau ci-dessous :

40 Détermination du terme correctif en fonction de la durée d’apparition

35 DURÉE CUMULÉE TERME CORRECTIF 30 d’apparition du bruit particulier : T en dB(A)

25 20 minutes < T ≤ 2 heures 3 2 heures < T ≤ 4 heures 2 20 Niveauxpression de acoustique en dB(A) 4 heures < T ≤ 8 heures 1 15 T > 8 heures 0

10 01234567891011 Les installations étant susceptibles de générer du bruit pendant plus de 8 heures, il faut retenir un terme correctif

Vitesse du vent à 10 m en m/s nul pour la définition des émergences à respecter, soit : • 5 dB(A) en période diurne ;

• 3 dB(A) en période nocturne.

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Toutefois, l’émergence globale n’est recherchée que lorsque le niveau de bruit ambiant mesuré, comportant le bruit particulier est de 35 dB(A).

L’arrêté du 26 août 2011 fixe également un périmètre de mesure de l’installation avec le paramètre R définit par : R = 1.2 x (hauteur de moyeu + longueur d’un demi-rotor). Sur le ou les périmètre(s) de mesures du bruit de l’installation, le niveau de bruit ambiant maximal est limité à : • 70 dB(A) en période diurne ; • 60 dB(A) en période nocturne.

Lorsqu’une zone à émergence réglementée se situe à l’intérieur du périmètre de mesure du bruit, le niveau de bruit ambiant maximal est alors contrôlé pour chaque éolienne de l’installation à la distance R.

En dernier lieu, cette réglementation précise que, dans le cas où le bruit particulier de l’installation est à tonalité marquée au sens du point 1.9 de l’annexe de l’arrêté du 23 janvier 1997, de manière établie ou cyclique, sa durée d’apparition ne peut excéder 30% de la durée de fonctionnement de l’installation dans chacune des périodes diurne ou nocturne.

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1.5.2 Création de paysages 1.5 Paysages, patrimoine culturel et touristique L’implantation d’éoliennes dans le paysage participe depuis plus d’une dizaine d’années en France à la création 1.5.1 Préambule de nouveaux paysages. Le degré de présence d’éoliennes dans le paysage, amène à distinguer deux définitions permettant de caractériser les paysages : Il est évident que l’implantation d’éoliennes n’est pas neutre sur son environnement, en particulier, d’un point de vue paysager. Les éoliennes ont une influence sur le paysage et elles doivent autant que faire se peut Les « paysages avec éoliennes » correspondent à des territoires dans lesquels les éoliennes constituent s’intégrer dans ce dernier. un ensemble d’éléments de paysage dont l’implantation n’en modifie pas fondamentalement les qualités paysagères. En fonction des cas de figure, il peut être possible de créer des liens entre les éoliennes et les autres éléments du paysage. Cela peut se faire grâce au regroupement des éoliennes qui suivent des structures naturelles ou Les « paysages éoliens » correspondent à des territoires dans lesquels les éoliennes en viennent à anthropiques du paysage. devenir les éléments de paysage prépondérants, le faisant ainsi évoluer vers de nouvelles spécificités et qualités paysagères. Dans certaines situations (pour les paysages ouverts en particulier), il est recommandé que les éoliennes ne masquent pas une partie trop importante de la vue : une certaines perméabilité doit parfois être maintenue dans Les notions de « cumul » et d’« inter-visibilité » entre les parcs éoliens sont de nouvelles problématiques le paysage. liées au développement éolien dans les paysages. L’analyse paysagère tient compte de ces notions, afin d’évaluer la capacité du paysage à accueillir de nouvelles éoliennes. Dans le cadre des études paysagères préalables, il a été impératif d’effectuer des simulations visuelles performante dans le paysage envisagé) à partir des points de vue les plus remarquables : zone d’habitat, touristiques, point de vue majeurs, …. L’analyse paysagère présentée ci-après a permis de dégager les lignes directrice du parti pris paysager du projet, se donnant pour objectif la réussite d’un aménagement des paysages, et moins celle de la conservation et Le paysage représente un enjeu majeur de la programmation spatiale et le choix du site d’accueil est étudié et de la protection des paysages (au sens classique du terme) vis-à-vis de l’éolien. justifié à partir des considérations paysagères. En effet, la taille importante des éoliennes rend illusoire toute tentative de dissimuler des parcs éoliens dans les Dans la suite de ce chapitre, le lieu d’implantation, son inscription dans le paysage, et sa perception depuis ses paysages. Il s’agit donc d’engager des « actions présentant un caractère prospectif particulièrement affirmé environs, proches et éloignés seront étudiés en détail, afin d’évaluer son aptitude à accueillir des éoliennes, visant la mise en valeur, la restauration ou la création de paysage », comme y invite la Convention Européenne notamment l’harmonie visuelle du projet vis à vis du paysage concerné. du Paysage.

Le paysage est tour à tour le sujet et le produit d’une forte demande sociale. Il « est partout un élément important Le paysage désigne « une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de 33 de la qualité de vie des populations : dans les milieux urbains et dans les campagnes, dans les territoires l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations » dégradés comme dans ceux de grande qualité, dans les espaces remarquables comme dans ceux du quotidien». Les attentes des populations sont donc nombreuses, d’autant plus fortes qu’elles sont parfois contradictoires. Le patrimoine est, au sens du Code du Patrimoine, « l’ensemble des biens immobiliers ou mobiliers, relevant de la propriété publique ou privée, qui présentent un intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique, 1.5.3 Méthodologie scientifique ou technique ». L’étude du paysage et du patrimoine a pour objectifs principaux de : • Mettre en évidence les qualités paysagères du territoire dans les différentes aires de l’étude ; • Recenser et hiérarchiser les sensibilités patrimoniales et paysagères vis-à-vis de l’éolien ; • Déterminer si le paysage étudié est capable d’accueillir des éoliennes, et de quelle manière ; • Composer un projet d’aménagement de paysage ; • Mesurer les effets visuels produits, ainsi que les effets sur la perception du territoire par la population comme présentés dans les paragraphes suivants sur les impacts.

La démarche d’étude du paysage et du patrimoine s’insère dans la démarche d’étude d’impact, et plus largement, la démarche du projet. Nous avons favorisé les allers-retours entre chaque étape de la construction du projet, dans un souci de pertinence des propos, des propositions et des préconisations.

33 Convention Européenne du Paysage.

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Aires d’études 1.5.4 Aires d’étude

Trois aires d’étude sont définies dans le « guide de l'étude d'impact sur l'environnement des parcs éoliens » pour 1.5.5 Les principales caractéristiques du paysage conduire une analyse paysagère à différentes échelles, permettant de répondre aux différents niveaux d’enjeu du projet vis-à-vis du paysage : L’atlas des paysages du Languedoc-Roussillon, véritable outil permettant le développement et la diffusion de la • Une aire d’étude éloignée, correspondant à un rayon d’environ 10 kilomètres autour du site. connaissance des paysages de la région, propose une lecture de ces paysages, en distinguant un certain L’analyse à cette échelle correspond à l’évaluation de la capacité du paysage à accueillir le projet, nombre d’unités paysagères. l’inventaire des sites patrimoniaux et sites reconnus, l’analyse des perceptions depuis ces sites (les perceptions et représentations touristiques du paysage), l’examen des co-visibilités lointaines et des Ces unités de paysage correspondent à des portions de territoire, qui ne répondent pas nécessairement à des effets de cumul avec les parcs éoliens existants. logiques de cohérence, mais qui présentent des caractéristiques et des composantes dont l’assemblage procure • Une aire d’étude rapprochée, correspondant à un rayon d’environ 3 kilomètres autour, du site du un caractère unique aux lieux. projet. L’analyse à cette échelle examine les lignes de force du paysage sur lesquelles le projet pourra s’appuyer. L’analyse paysagère, dans le cadre de l’état initial de l’étude d’impact du projet de « parc éolien de Cruscades, Ornaisons et Villedaigne », présente une synthèse des unités de paysage décrites dans l’atlas, concernées par Elle étudie également les perceptions quotidiennes du paysage depuis les villages riverains, afin de l’aire d’étude éloignée, afin de proposer les premiers éléments de caractérisation des paysages et d’évaluer dégager les éléments qui pourront orienter les choix d’implantation des futures éoliennes. l’échelle des lieux devant accueillir le projet.

• Une aire d’étude immédiate, correspondant à l’emprise du site d’implantation du projet. L’analyse L’aire d’étude éloignée recoupe le périmètre de quatre unités paysagères identifiées par l’Atlas des paysages identifie plus particulièrement aux éléments de paysage présents sur le site même du projet, qui doivent du Languedoc-Roussillon : être préservés, ou qui pourraient faire l’objet d’opération de mise en valeur dans le cadre des mesures d’accompagnement, de réduction ou de compensation. • La grande plaine viticole de l’Aude ;

• Les plaines viticoles et collines sèches du Bas-Minervois ; • Les plaines et plateaux de Villerouge-Termenès à ; • Les Petites Corbières narbonnaises et Massif de Fontfroide.

Relief et unités paysagères

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La grande plaine viticole de l’Aude Cette unité de paysage s’étend sur la majorité de l’aire d’étude, du Nord-Est au Sud-Ouest. Ceinte par les crêtes La pression urbaine liée à la proximité de du Massif de Fontfroide, du Serre d’Oupia, ou encore de la Montagne d’Alaric, véritable point de repère du l’agglomération narbonnaise se fait tout de même paysage, la plaine de l’Aude est un espace aisément identifiable, entrant dans la composition de chaque ressentir par la présence de lotissements récents, panorama offert par les crêtes qui l’entourent. en extension des bourgs anciens.

Le site retenu pour l’implantation du projet de parc éolien y est inclus. Certaines communes bien desservies au niveau routier, tels que Cruscades ou Villedaigne, mettent en place de programmes d’urbanisation importantes, qui tendent à banaliser le paysage.

Par ailleurs, les nouvelles populations qui s’installent cherchent principalement la proximité à Narbonne, La zone d’activités, au Sud de Lézignan-Corbières pole de services le plus important du secteur.

L’agglomération de Lézignan-Corbières expose quant à elle une périphérie urbaine plus dégradée, notamment à cause des zones d’activités banalisées, qui s’étendent au Sud vers l’A61, ainsi qu’à l’Est.

Ces dynamiques d’urbanisation sont accélérées par le passage de grands axes de communications, notamment l’autoroute A61, ainsi que la voie ferrée, permettant de raccourcir les temps de transports entre le bassin lézignanais et les agglomérations de La plaine de l’Aude et la Montagne d’Alaric (arrière-plan). Vue depuis les crêtes de la Grande Garrigue. Narbonne et Carcassonne. Le paysage de la plaine est associé au terroir viticole de l’appellation Corbières. La vigne, partout présente, affiche toutefois quelques signes de fragilité, tels que l’enfrichement. La végétation arborée est reléguée sur les rives des cours d’eau, les bords de route, les limites de parcelles, à proximité des villages ou dans les parcs des propriétés les plus nobles. Les bois et forêts sont absents de la plaine. La végétation s’enrichit et se densifie L’urbanisation progressive des communes (Cruscades) dans les garrigues, situées sur les pentes des massifs ceinturant la plaine. Au gré des ouvertures dans la végétation, le paysage de la plaine est relativement ouvert. Il s’en dégage néanmoins une impression d’étendue et de grandeur, sans doute du fait de la présence des crêtes, qui, tout en dressant des limites claires L’Aude traverse l’aire d’étude d’Ouest en Est, au territoire, permettent d’en saisir toute la dimension. dans sa partie Nord. Le Canal du Midi, un peu plus au Nord, marque quant à lui plus profondément le paysage : alignements de platanes majestueux, écluses, quais, petits ports, Ce territoire viticole est par ailleurs assez densément ponts ou autres ouvrages comme l’Aqueduc du peuplé. Nombreux sont les villages et hameaux. Répudre, sont autant d’éléments qui font du Canal du Midi une véritable attraction touristique, De ce fait, le maillage viaire est lui aussi bien fourni. ainsi qu’un vrai bijou de l’Histoire, ce qui lui a valu Les lieux de vie et de passage sont donc nombreux. son inscription sur la liste du patrimoine mondial Les villages, situés en pied de pente, dans la plaine de l’Unesco. entre les vignes, ou le long du Canal du Midi, présentent dans l’ensemble un habitat rural Le Canal du Midi à Ventenac-en-Minervois caractérisé par une architecture assez simple.

Les villages du Canal du Midi offrent cependant Les plaines viticoles et collines sèches du Bas-Minervois quelques ensembles plus nobles, avec quelques spécificités liées à la navigation fluviale. Cette seconde unité de paysage, localisée dans le cadran Nord-Ouest de l’aire d’étude, présente des similitudes Le hameau du Somail sur le Canal du Midi avec la plaine viticole de l’Aude, dans le sens où la vigne est ici aussi fortement présente. Les différences paysagères ne sont donc pas liées à l’utilisation du sol et sa valeur agronomique, mais à l’organisation du relief d’une part, et la présence urbaine d’autre part.

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En effet, les collines qui descendent depuis le plateau du Minervois s’avancent sur la plaine en la Plus au Sud, le Massif de Fontfroide est quant à lui couvert par les bois de chênes verts, pins parasols et pins compartimentant en plaines plus réduites. Les terroirs viticoles se retrouvent ainsi insérés entre des collines d’Alep. Les nombreux ruisseaux sillonnant le massif ont façonné un relief complexe aux multiples collines et sèches couvertes de garrigues ou de pinèdes. Les collines sont dominées par le Serre d’Oupia, qui s’avance plissements, donnant lieu à un paysage très compartimenté et confidentiel. Au cœur du massif, l’Abbaye de jusque sur la plaine de l’Aude. Fontfroide vient se blottir dans le vallon creusé par le ruisseau portant le même nom. A l’écart des grands axes et des centres urbains, ce lieu d’isolement monastique est devenu un important site touristique de la région.

Petite plaine viticole cernée de collines A l’écart des grands axes de communication, l’agglomération narbonnaise semble plus éloignée, et les villages sont moins soumis à la pression urbaine. Vue sur le Massif de Fontfroide depuis la Chapelle Saint-Martin. En avant-poste, En remontant sur les coteaux, les traces de cultures en terrasses témoignent du savoir-faire d’une société rurale le Château de Saint-Martin domine la plaine de l’Aude. ancienne, à laquelle n’ont pas su s’adapter les techniques modernes. Par rapport au vignoble des plaines, la difficulté accrue pour entretenir les cultures des coteaux conduit à son simple abandon, à l’enfrichement des Les plaines et plateaux de Villerouge-Termenès à Fontjoncouse vergers et la dégradation des murets de pierre sèche. Etendue au Sud-Ouest de l’aire d’étude, cette unité paysagère, qui correspond à un ensemble de plateaux

entaillés par des plaines et vallées, n’est concernée par l’aire d’étude que dans son extrémité Nord, aux alentours Il émane de l’ensemble de ces caractéristiques une atmosphère profondément rurale, et l’impression d’un de Boutenac. Elle constitue à ce niveau une chaine de collines aplanies, en avancée sur la plaine de l’Aude. territoire plus réduit, du fait du découpage des plaines par les collines.

Les Petites Corbières narbonnaises et Massif de Fontfroide Cette unité paysagère (quadrant Sud-Est de l’aire d’étude) se compose d’une chaine de pechs34 s’étendant sur une dizaine de kilomètres, du Nord au Sud, entre la plaine viticole de l’Aude et les étangs narbonnais.

Dans la partie Nord, qui correspond aux Petites Corbières narbonnaises, on retrouve la vigne sur les replats et les piémonts. Les pechs sont quant à eux couverts par la garrigue. Du côté Ouest, la pression urbaine de La chaine de collines aplanies, vue depuis les abords de . l’agglomération narbonnaise se fait fortement ressentir par des lotissements gagnant les coteaux et les alentours des villages, ainsi que par l’urbanisation linéaire se développant le long des grands axes. Ces collines sont couvertes de garrigue et de pinède, comme l’indique le nom du massif qui s’étend de Boutenac à Villerouge-la-Crémade : le « Bois de la Pinède“. A l’image du Massif de Fontfroide, cet ensemble collinaire boisé sépare les vallées aval de l’Orbieu au Nord-Ouest, et de l’Aussou au Sud-Est. Cette unité paysagère constitue un des reliefs délimitant la plaine viticole de l’Aude, et plus précisément le bassin lézignanais.

Synthèse Au regard des caractéristiques des différentes unités paysagères, et de leur organisation les unes par rapport aux autres, la grande plaine viticole de l’Aude constitue un vaste espace central aplani, cadré de tout côté par des crêtes couvertes de bois ou de garrigues.

Ainsi, d’un point de vue esthétique, l’échelle de ce paysage et les proportions entre verticales et horizontales, semblent relativement bien adaptées à l’échelle des installations éoliennes, dont les dimensions monumentales sont atténuées par les proportions spatiales du territoire. Les Petites Corbières narbonnaises couvertes de garrigues. Vue depuis le parc éolien de Névian – Grande Garrigue.

34 Pech (ou Puech) : mot occitan utilisé pour signifier hauteur, colline, piton. Ce terme figure sur les cartes IGN.

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La grande plaine viticole de l’Aude, au niveau du bassin lézignanais, propose un territoire largement anthropisé : La cartographie ci-après, réalisée à partir d’un logiciel spécifique, permet d’établir la Zone d’Influence Visuelle agglomération de Lézignan-Corbières et ses zones d’activités, urbanisation des hameaux, grands axes de (ZVI ou ZIV) du projet, pour une hauteur d’éolienne de 100m. communication, lignes électriques hautes tension, … Le paysage viticole de la plaine est également le produit d’une activité humaine. L’ensemble du paysage de la plaine de l’Aude, dans le bassin lézignanais, est bien issu Cette zone identifie les différents secteurs depuis lesquels les éoliennes seront visibles (en rouge sur la carte), de nécessités humaines. en indiquant le nombre d’éoliennes perceptibles. Cette cartographie ne tient cependant compte : ni des masses végétales, ni des masses urbaines, ni de l’éloignement. Cette représentation doit donc être relativisée, car elle Le projet de parc éolien s’inscrit bien dans cette logique, en ciblant un territoire aux paysages fortement modelés correspond à la situation la plus pessimiste en termes d’inter-visibilité. La carte de la zone d’influence visuelle par l’activité humaine, en évitant les territoires où la nature a su être mieux préservée. permet donc d’identifier les secteurs en inter-visibilité avec le site du projet, mais nécessite toutefois des vérifications in situ. 1.5.6 Les perceptions lointaines du site du projet Cette carte sera par la suite superposée aux cartes de localisation du patrimoine protégé. Le relief joue un rôle majeur dans la perception des paysages de l’aire d’étude. En effet, les crêtes qui ceinturent la plaine de l’Aude, délimitent dans le même temps un bassin de vue au centre de l’aire d’étude. Ce bassin de vue correspond à un territoire visuellement identifiable depuis la plaine et depuis les crêtes qui le délimitent.

Ainsi, ce territoire s’étend approximativement des communes de Fontcouverte, Boutenac et Bizanet au Sud, jusqu’au piémont du Bas Minervois, au Nord du Canal du Midi, et du plateau de Saint-Jaume à l’Ouest, jusqu’aux pechs des Petites Corbières narbonnaises à l’Est.

Zone d’influence visuelle

1.5.7 Le patrimoine protégé et les sites reconnus

Les sites patrimoniaux faisant l’objet d’une protection réglementaire, telle que les sites inscrits ou classés, ou les monuments historiques, témoignent généralement d’une certaine reconnaissance et d’une appartenance à Approche morphologique et bassin de vue une mémoire collective. Ce sont également, dans bien des cas, des lieux de fréquentation touristique importante, qui contribuent ainsi à la fabrication d’une représentation sociale du paysage qui les entoure.

C’est au sein de ce bassin de vue que les éoliennes du projet seront susceptibles d’être visibles. Au delà, elles Il est donc important, pour un projet de parc éolien, de recenser les différentes protections existantes dans l’aire seront masquées par le relief. d’étude, ainsi que d’analyser leur insertion dans le paysage en évaluant les potentielles co-visibilités et inter- visibilités avec le site du projet de parc éolien, afin d’apprécier si le projet est susceptible d’affecter la perception des paysages, depuis les sites protégés. Le bassin de vue s’illustre par quelques panoramas depuis des points surélevés, permettant également de localiser le site du projet dans le paysage. Ces panoramas sont exposés et commentés dans les paragraphes suivants. Deux éléments sont en co-visibilité lorsqu’ils sont visibles ensemble dans un même angle de vue, et sont en inter-visibilité lorsqu’ils sont visibles l’un depuis l’autre.

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Trois types de protection sont recensés dans l’aire d’étude : Parc éolien de Névian – Grande Garrigue Parc éolien de • Les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Localisation du site du projet Cruscades – Les Crouzettes • Les sites inscrits et les sites classés, • Les monuments historiques inscrits et classés.

L’analyse des points de vue depuis ces différents sites permet de prendre notamment en compte les perceptions touristiques du paysage.

Les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco Vue sur la plaine de l’Aude depuis le Canal du Midi à Ventenac. Cette protection concerne le Canal du Midi, inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial depuis 1996.

« Le réseau du canal du Midi, réalisé entre 1667 et 1694, constitue l'une des réalisations de génie civil les plus Localisation du site du projet Parc éolien de extraordinaires de l'ère moderne, qui ouvrit la voie à la révolution industrielle. Le souci de l'esthétique Parc éolien de Cruscades – Les Crouzettes architecturale et des paysages créés qui anima son concepteur, Pierre-Paul Riquet, en fit non seulement une Névian – Grande Garrigue prouesse technique, mais aussi une œuvre d'art. Le Comité a décidé d'inscrire le bien proposé sur la base des critères culturels (I), (II), (IV) et (VI), considérant que le site est de valeur universelle exceptionnelle … ».35

Zones sensibles

Deux zones de protection sont différenciées : la zone sensible (en cours de révision en vue de son classement en 2013), et la zone d’influence. Vue sur la plaine de l’Aude depuis le Canal du Midi à Ventenac-Minervois. Le Canal du Midi, et les différents ouvrages qui y sont liés, forment un ensemble mondialement reconnu, et particulièrement attractif. Etabli sur la rupture de pente entre le piémont du Bas Minervois et la plaine de Sur chacun des panoramas, le Canal du Midi offre des vues lointaines sur la plaine de l’Aude, en direction l’Aude, le canal offre par la même occasion quelques panorama vers le Sud, en direction de la plaine. du site du projet éolien. Dans le fond de plan, les crêtes des pechs des Petites Corbières narbonnaises, surmontées du parc éolien de Névian – Grande Garrigue, se détachent sur l’horizon, et dressent la limite de la plaine et du bassin de vue du projet. Le site du projet est localisable, entre ces crêtes et l’Aude, repérable par sa végétation riveraine au second plan.

Notons également que les vues sur la plaine de l’Aude s’ouvrent au gré de la végétation, longeant le canal et les voies qui le bordent. Les vues panoramiques telles que celles présentées précédemment ne sont donc pas continues, mais intermittentes.

Par ailleurs, la présence du parc éolien de Canet en premier plan crée un effet barrière visuel par rapport aux éoliennes du projet qui se trouvent bien derrière. Vue sur la plaine de l’Aude depuis le Canal du Midi à . D’autre part, en navigant sur le Canal du Midi, le regard est naturellement orienté dans le sens du canal par les alignements de platanes qui le bordent. Les vues sont ainsi moins attirées par la plaine.

Des inter-visibilités entre le Canal du Midi et le site du projet de parc éolien peuvent exister. Le parc éolien sera donc visible depuis les parties surélevées du canal qui ne présentent pas de végétation autour. Cependant, du fait de la distance séparant les deux sites (plus de 4,5 km), et de la présence du parc éolien de Canet, les éoliennes ne devraient pas perturber la perception globale du paysage visible depuis le Canal du Midi. L’examen des photomontages permettra de vérifier cette hypothèse dans le chapitre spécifique sur les impacts

potentiels du projet. Vue sur la plaine de l’Aude depuis le Canal du Midi à .

Toutefois, le canal s’écoulant dans une direction Ouest-Est, on pourrait rechercher une implantation des éoliennes sur une ligne Nord-Sud, afin que celles-ci occupent le moins de place possible dans la largeur des panoramas offerts par le canal.

35 whc.unesco.org/fr/list/770

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Les sites inscrits et les sites classés Le Pont des Etats du Languedoc L’aire d’étude compte deux sites classés (le Canal du Midi, et l’Abbaye de Fontfroide et ses abords), et une Le Pont des Etats du Languedoc à Ornaisons, franchissant l’Orbieu aux abords directs du site du projet. Le douzaine de sites inscrits. Seul les sites inscrits du Pont des Etats du Languedoc et de la Promenade des paysage dégagé de la plaine rend l’inter-visibilité inévitable. Le site du projet, dans l’axe du pont, est visible dans platanes de Canet son inclus dans un périmètre inférieur à 3 kilomètres de la zone potentielle d’implantation du son ensemble. Les panoramas ci-dessous illustrent l’importante présence d’éoliennes aux environs du site : le projet. parc de Luc-sur-Orbieu au Sud, le parc de Cruscades au Nord-Ouest, et le parc de Névian au Nord-Est, sur la crête. La scénographie d’approche du pont est ainsi déjà affectée par la présence éolienne. Cet effet sera sans doute accentué par le projet.

Toutefois, si les éoliennes seront bien visibles, leur dimension monumentale sera atténuée par l’échelle vaste du paysage (champ de vision large et profond). Un photomontage de simulation sera présenté afin d’évaluer les effets réels du projet.

Remarque : on peut également parler ici de co-visibilité puisque le pont est lui-même visible lorsqu’on l’emprunte pour franchir l’Orbieu.

Parc éolien de Parc éolien de Névian – Grande Garrigue Cruscades – Les Crouzettes Localisation du site du projet

Vue depuis le pont vers le Nord

Parc éolien de Luc-sur-Orbieu

Sites protégés Vue depuis le pont vers le Sud

Aucune inter-visibilité n’a été identifiée entre le site de l’Abbaye de Fontfroide et le site du projet. Le relief La Tour de Montrabech et la végétation ne permettent pas en effet de percevoir et de localiser la zone potentielle d’implantation du projet La Tour de Montrabech : ce site se compose de la depuis les abords de l’Abbaye. tour et d’un espace arboré marqué par un alignement de pins parasols. Depuis le site même, la perception de la zone potentielle d’implantation du projet est difficile à cause de la végétation. En revanche, depuis les alentours, et notamment depuis sa frange Est, au niveau de la RD67, le site est localisable, notamment grâce aux éoliennes de Cruscades (à droite sur la photo ci-dessous), et les crêtes des Petites Corbières narbonnaises (à l’arrière-plan). La zone potentielle d’implantation du projet se situe derrière la bande arborée, qui masque L’Abbaye de Fontfroide, blottie entre les collines de garrigue. pratiquement la totalité des éoliennes. Les photomontages ci-après permettent de vérifier La Tour de Montrabech et ses abords. l’hypothèse. Pour les sites inscrits, des inter-visibilités ont été identifiées avec les sites présentés ci-après.

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Monuments historiques Si les rapports visuels entre la zone de projet et les sites protégés ont été abordés précédemment sous l’angle Localisation du site du projet des inter-visibilités, il semble ici plus intéressant de traiter ces rapports avec les monuments historiques par une approche de co-visibilité. En effet, sur le relief peu marqué de la plaine de l’Aude, les édifices historiques constituent bien souvent des points d’appel dans le paysage et des repères du territoire. Parc éolien de Cruscades – Les Crouzettes Il semble donc plus opportun d’identifier les différents points de vue offrant des panoramas englobant, par un même regard, les monuments repères et le site du projet éolien, afin d’évaluer les éventuelles concurrences d’appels visuels et de lever les possibles perturbations de perception des monuments constituant des Vue sur le site du projet éolien depuis les abords de la Tour Montrabech. repères historiques du territoire.

Les sites liés au Canal du Midi Les observations sur terrain ont permis d’identifier quatre inter-visibilités majeures. Les sites liés au Canal du Midi, notamment vers Ventenac-Minervois (les inter-visibilités sont illustrées par les panoramas présentés précédemment, dans le paragraphe consacré au site du Patrimoine mondial de Eglise Saint-Félix (monument historique inscrit) l’Unesco).

Pour les autres sites inscrits, aucune inter-visibilité n’a été identifiée du fait de la végétation ou des masses Parc éolien de Eglise Saint-Félix bâties situées au contact direct de ces sites, ne permettant pas un recul suffisamment important pour offrir un Cruscades – Les Crouzettes Localisation du site du projet Parc éolien de regard dégagé vers la zone potentielle d’implantation du projet. Névian – GrandeGarrigue

Les monuments historiques inscrits et classés L’aire d’étude compte majoritairement des monuments historiques inscrits. Trois monuments classés sont recensés dans l’aire d’étude : l’Abbaye de Fontfroide, l’Eglise de -Minervois, ainsi que le déversoir de superficie, écluse, pont et perron de Sallèles-d’Aude sur le Canal du Midi.36. Aucun périmètre de protection associé n’est affecté par l’emprise du projet éolien. Seul le Pont des Etats du Languedoc est situé dans un rayon de 3 kilomètres autour du projet.

Panorama depuis la RN 113 en direction de Lézignan-Corbières

La vue offerte par la RN113 en direction de Lézignan-Corbières regroupe dans un même panorama l’Eglise Saint-Felix et le site du projet éolien. Celui-ci est localisable entre les éoliennes de Cruscades et celles du parc de Névian, sur la crête en arrière-plan.

Le rôle de point d’appel de l’église est concurrencé par les trois parcs éoliens existants, en particulier le parc de Canet qui se trouve pratiquement derrière l’église de Saint Felix. Le projet n’aura donc pas l’effet d’installer cette concurrence entre points d’appel du paysage, mais contribuera certainement à la renforcer. Le regard sera sans doute attiré vers les éoliennes, ce qui peut perturber la scénographie d’approche de l’église, dont le rôle de point d’appel passe en second plan.

Avec le moulin fortifié de Canet (monument historique inscrit)

Localisation du site du projet Parc éolien de Parc éolien de Névian – Grande Garrigue Cruscades – Les Crouzettes

Moulin fortifié de Canet

Panorama depuis la RD 124 vers le site du projet

Le moulin fortifié de Canet, et le village éponyme, ainsi que le site du projet éolien, localisés entre les crêtes de l’arrière-plan et la végétation bordant le lit de l’Aude, sont rassemblés dans ce panorama offert par la RD124

longeant le Canal du Midi. Le moulin, inséré dans la végétation, ne constitue pas un point d’appel majeur du paysage. Les éoliennes de Canet constitue de ce point de vue le point d’appel principal. 36 Source : base de données Mérimée - www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/

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La co-visibilité est cependant réelle, et il serait bon que les éoliennes du projet occupent une largeur la plus réduite possible dans ce panorama, pour ne pas trop perturber la perception du paysage. 1.5.8 Le patrimoine archéologique Le Service Régional de l’Archéologie, dans son courrier du 6/01/2012, signale que « plusieurs sites Avec le Château de Saint-Martin (monument historique inscrit) archéologiques sont répertoriés à proximité immédiate des zones de travaux ». Une liste, accompagnée d’une cartographie sont livrés à l’appui. A leur examen, 2 sites sont identifiés dans le périmètre d’étude du projet : Parc éolien de « Guicheric Sud » (commune de Cruscades) et « Mandirac » (commune d’Ornaisons). Parc éolien de Parc éolien de Névian – Grande Garrigue Cruscades – Les Crouzettes Luc-sur-Orbieu

Localisation du site du projet Le SRA sera destinataire du dossier de demande, pour examen et éventuelle prescription d’un diagnostic archéologique.

Château de Saint-Martin 1.5.9 Aire d’étude rapprochée : la plaine de Lézignan

Si l’aire d’étude rapprochée est initialement définie par un rayon d’environ 3 kilomètres autour du site d’implantation du projet, les caractéristiques paysagères et morphologiques du territoire ont permis de délimiter une aire d’étude rapprochée plus précise, correspondant à des limites réelles, perceptibles, identifiant un territoire cohérent : la plaine de Lézignan. Celle-ci correspond au bassin éolien défini par le plan de gestion des paysages audois vis-à-vis de l’éolien, et adopte les mêmes limites.

Panorama depuis la RD 67 vers le site du projet

Ce panorama visible depuis la RD67 au Nord de Roubia offre une vue sur la plaine de l’Aude. Le Château de Saint-Martin est perceptible au centre du panorama, en avant-poste du Massif de Fontfroide qui occupe l’arrière- Château de Saint-Martin plan. Le site du projet éolien s’étend sur la gauche du château, au pied des pechs des Petites Corbières narbonnaises dont les crêtes s’effilent sur la moitié gauche du panorama. Des éoliennes (celles de Cruscades et de Névian) sont déjà présentes dans le paysage. La concurrence entre points d’appel éoliens et historiques est donc déjà installée. Le projet éolien de Cruscades-Ornaisons peut le renforcer légèrement.

Avec le Pont des Etats du Languedoc (monument historique inscrit) Cette co-visibilité est déjà commentée dans le paragraphe consacré aux inter-visibilités avec les sites inscrits et sites classés.

Un certain nombre de sites et de monuments protégés, qui correspondent à des sites de fréquentation touristique, ainsi qu’à des lieux contribuant à fabriquer des représentations des paysages audois, dans certains cas reconnus mondialement, présentent des co-visibilités ou inter-visibilités avec la zone potentielle d’implantation du projet éolien. Le Canal du Midi est un des sites patrimoniaux majeurs. Des photomontages seront présentés dans le volet « impacts et mesures » de l’étude, afin d’évaluer plus précisément les incidences du projet sur la perception des paysages.

Aire d’étude rapprochée

La plaine de Lézignan est une plaine essentiellement viticole et agricole. Etant donnée l’étendue du territoire, la végétation arborée, essentiellement linéaire le long des cours d’eau ou des voies de communication,

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ne constitue pas une armature structurante du paysage. La vaste étendue de la plaine a de plus tendance à Le site du futur projet éolien se compose de parcelles agricoles, ainsi que quelques prairies fauchées ou encore atténuer la dimension verticale de cette végétation qui ne s’impose pas dans le paysage. quelques friches, et en moindre mesure des parcelles labourées ou viticoles.

Les grandes lignes de force sont constituées par les crêtes, couvertes de garrigue, qui épaulent la plaine et Le paysage du site est donc lié à une utilisation agricole des terrains. L’enfrichement témoigne cependant d’une qui cadrent le paysage de tout côté. L’échelle verticale du paysage est donnée par ces crêtes, surplombant la certaine déprise de l’activité agricole. Les éoliennes peuvent alors représenter une nouvelle « économie pour plaine de 150 à160 mètres (dénivelé entre la plaine et les sommets des crêtes). Ces chaines de collines qui se le territoire ». dressent au dessus de la plaine, marquent les limites Est et Ouest de celle-ci en décrivant un axe Nord – Nord- Est, Sud – Sud-Est. Il ne faudrait pas, toutefois, que l’intérêt économique des éoliennes encourage les propriétaires des parcelles sur

lesquelles elles seront installées à abandonner leur activité sur les parcelles concernées. Ceci pourrait en effet conduire à un enfrichement plus conséquent et modifierait considérablement la perception du paysage local. Pour cette raison, il est préférable d’implanter les éoliennes de façon à permettre l’exploitation agricole des parcelles concernées.

Parcelles de vignes au Nord du site Départ d’enfrichement au Sud du site

La partie Sud du site présente un état d’enfrichement relativement avancé, qui procure au paysage une atmosphère sauvage, contrastant avec la régularité des rangs de vignes voisins.

L’aire d’étude immédiate ne présente pas de structure végétale majeure, mis à part la végétation arborée riveraine de l’Orbieu, situé en bordure Est du périmètre rapproché. La ripisylve de l’Orbieu est en effet un des rares boisements d’importance de la plaine de Lézignan (photo ci-contre).

Aire d’étude rapprochée – Structure du paysage Quelques lignes arbustives relativement denses, plus ou moins discontinues, révèlent et soulignent les rares fossés drainant du site. La végétation arborée est quant à elle absente. Aucun arbre isolé ne ponctue ce Si ces reliefs constituent les lignes de force naturelles du paysage de la plaine de Lézignan, d’autres paysage, sans doute du fait de la force du vent constante dans la plaine, qui rend difficile la croissance de la éléments, cette fois complètement artificiels, apportent également une certaine structure. Les éoliennes et les végétation par son effet asséchant. Ce paysage met en avant une ambiance sèche, accentuée par la couleur lignes électriques hautes tensions constituent les installations les plus marquantes dans le paysage. Si les brunie de la végétation, ou grisée de la terre battue des chemins. éoliennes décrivent des alignements parallèles aux crêtes, les lignes électriques traversent quant à elles la plaine de Lézignan d’Est en Ouest. Le site s’étend par ailleurs sur un relief légèrement ondulé au Sud. La moitié Nord du site présente quant à elle un relief nettement plus aplani. Une légère dépression, qui correspond à l’emprise de l’ancien lac de la Objet du même ordre, mais de dimension moindre, la voie ferrée et ses caténaires, parcourant la plaine d’Est en Cardaïro, est toutefois observable dans la moitié Nord du site. Ouest, constituent également un des éléments marquant du paysage.

Le socle viticole et agricole du paysage de la plaine est donc fortement balisé par un grand nombre d’objets de grande dimension, qui outre leur effet marquant, constituent également des repères importants du territoire de la plaine de Lézignan.

1.5.10 Aire d’étude immédiate : le site du futur projet éolien

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A l’échelle de l’aire d’étude immédiate, les enjeux paysagers du projet sont moins liés à la perception des éoliennes, qu’à la perception des abords du site, des chemins d’accès et autres installations connexes. Un intérêt devra donc être porté à un traitement soigné des diverses installations, et à la mise en œuvre d’opération de cicatrisation et de restauration, dont la bonne conduite permettra une meilleure acceptation du projet par les habitants riverains.

Ancien lac de la Cardaïro et fossés identifiables par les lignes arbustives Le site est enfin parcouru par un nombre important de chemins d’exploitation permettant d’accéder aux parcelles de vignes. Ces chemins sont dans la grande majorité, constitués de terre battue ou sont enherbés, et présentent des largeurs relativement étroites. Le chemin longeant la voie ferrée, en limite Nord du site, est quant à lui d’une largeur plus importante, et revêtu de grave.

Chemin de terre au Sud du site Chemin engravé longeant la voie ferrée

L’étude d’accès au site montre que des travaux seront nécessaires afin d’adapter les chemins au passage des engins de chantier. L’élargissement et le renforcement de la plupart des chemins seront indispensables, ainsi que la suppression de quelques arbustes, et la mise en place d’ouvrages de franchissement de certains fossés. Ces travaux nécessiteront par la suite des opérations de cicatrisation, en restaurant par exemple la végétation riveraine des fossés et des chemins.

Enfin, la présence d’une ancienne éolienne agricole doit être signalée à l’extrémité Nord du site. Installée à la porte d’entrée de l’emprise du projet, cette éolienne témoigne d’une exploitation rurale ancienne du vent, dont l’énergie était utilisée pour actionner une pompe afin d’arroser les cultures environnantes. A proximité des machines modernes, la présence de cette éolienne est quelque peu insolite. Le projet pourra proposer, en mesure d’accompagnement, une opération de restauration et de mise en valeur de ce « patrimoine éolien ».

Dialogue entre patrimoine éolien et technologie moderne

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1.5.11 Synthèse : les enjeux et les lignes directrices du projet de paysage L’extension des parcs en crêtes, ainsi que l’investissement et la densification éolienne de la plaine dans le bassin lézignanais marquent actuellement la transition d’un paysage avec éoliennes, dans lequel les éoliennes sont A l’échelle de l’aire d’étude éloignée, l’analyse paysagère révèle que l’échelle du paysage est adaptée à présentes ponctuellement, à un paysage éolien, où les éoliennes sont suffisamment nombreuses pour l’accueil d’un projet éolien. Le territoire est marqué par une présence éolienne d’ores et déjà forte, mais constituer un des éléments caractéristiques du paysage. semble en capacité d’accueillir de nouvelles machines. Le site du projet s’inscrit dans un secteur déjà investi par les éoliennes, mais n’affectera pas les horizons libres des points de vue lointains. Les effets de cumul avec les autres parcs éoliens doivent cependant être pris en compte par quelques précautions, notamment en adoptant un parti pris d’implantation similaire à celui des parcs existants. D’autre part, l’aire d’étude éloignée comprend des sites touristiques importants, notamment le Canal du Midi au Nord, et l’Abbaye de Fontfroide au Sud. Le parti pris d’implantation doit tenir compte de ces sites.

A l’échelle de l’aire d’étude rapprochée, les principales lignes de force du paysage que sont les crêtes épaulant la plaine de Lézignan décrivent un axe Nord – Nord-Est, Sud – Sud-Ouest, sur lequel le projet pourra s’appuyer. La plaine est par ailleurs déjà bien concernée par la présence d’objets de grandes dimensions, tels que les éoliennes et les lignes électriques haute tension. Le site s’insère aux abords des villages de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne et Canet, potentiellement dans des couloirs de vue libre d’éoliennes proches. Le parti pris d’implantation devra donc s’orienter vers un alignement dans l’axe de ce couloir, afin d’en minimiser la perturbation de ses perceptions.

A l’échelle de l’aire d’étude immédiate, les enjeux paysagers du projet sont plus liés à un traitement soigné des installations et aménagements connexes, ainsi qu’à des opérations de cicatrisation et de restauration, qui permettront de multiplier les conditions d’acceptation du projet par le territoire.

Pour répondre à ces différents enjeux, le projet devra chercher autant que possible à tendre vers les grandes lignes de composition suivantes : • Une implantation des éoliennes dans un axes Nord – Nord-Est, Sud – Sud-Ouest, correspondant à l’orientation des lignes de crêtes, aux alignements des parcs éoliens existants, à la direction du couloir de vue des villages de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne et Canet. Ce parti pris d’implantation devrait également permettre de minimiser la visibilité des éoliennes depuis le Canal du Midi. • Préférer un alignement simple afin d’éviter la multiplication des découpages du paysage et les superpositions des éoliennes dans différents plans. • Privilégier un espacement régulier et une implantation ordonnée, qui perturberont moins la perception des paysages qu’une implantation aléatoire et irrégulière qui pourrait produire un effet « fouillis » et mal soigné. • La hauteur des éoliennes devra être similaire à celle des parcs existants. Une hauteur maximum de 100 mètres serait raisonnable, afin de respecter l’échelle des crêtes, qui dominent la plaine d’une hauteur d’environ 150 mètres. • Accorder un intérêt particulier au traitement soigné des aménagements connexes, tels que les chemins d’accès, le poste de livraison, et prévoir des opérations de cicatrisation et de restauration de milieux ou de patrimoine, en participant éventuellement au financement d’actions de valorisation des bourgs riverains (aménagement de placettes, plantations d’alignements ou de mails arborés par exemple, …). La réhabilitation et la mise en valeur de l’éolienne de pompage37 concourent à cette démarche. Carte des recommandations pour le bassin éolien de Lézignan. Le plan de gestion précise également que « des machines de même taille que les éoliennes existantes en crête Source : Plan de gestion des paysages audois vis-à-vis de projets éolien – Phase 3 – Recommandations à sont nécessaires à la fois pour l’homogénéité esthétique de ce bassin éolien et pour répondre aux contraintes l’échelle du département – Juin 2005 – Akene paysage : Corine Corbier Sylvie Lalot aéronautiques ». paysagistes – Jean-Michel Meyer géographe géomaticien

37 Le courrier d’autorisation du propriétaire est présenté en annxe.

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Dans la carte ci-dessous sont affichés aussi en tant qu’éoliennes existantes, les éoliennes pour lesquelles le permis de construire a été accordé.

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2 SYNTHESE DES CONTRAINTES

2.1 Milieu physique

Le site envisagé pour le projet va profiter d’un réel potentiel de vents d’Ouest. Aucun des phénomènes climatiques étudiés ne présente de contraintes pour le projet.

2.2 Milieu naturel

Il est recommandé d’éviter l’implantation d’éoliennes dans les prairies où l’alpiste bleuâtre est dominante. L’implantation d’éoliennes dans l’ancien étang de la Cardairo ne devra pas modifier le terrain naturel, afin de ne pas modifier le caractère écologique du site, ni perturber l’hydrologie de la zone.

Il est recommandé de respecter une distance minimum de plus de 200m par rapport aux étangs au nord du projet et de ne pas placer d’éolienne dans les axes de déplacement habituels (partie Nord).

Une zone de libre circulation permettant de traverser le parc dans le sens Est-Ouest serait souhaitable.

Il conviendrait de rechercher un positionnement adapté à la présence des espèces sensibles à l’éolien, en s’éloignant au maximum des couloirs de chasse et de vol utilisées par les chauves-souris. L’implantation en zone ouverte, et éloignée des haies et fossés, est à privilégier.

L’utilisation des sources d’éclairage la nuit est à proscrire.

L’utilisation de grilles au niveau des ouvertures d’aération dans la nacelle semble nécessaire.

Les autres couloirs de vol repérés sur la zone ou jouxtant le périmètre, comme la ripisylve de l’Orbieu, devraient être évités tant au niveau des accès (pas de destruction de ces linéaires) que du positionnement des machines (selon le document présenté par la DREAL Languedoc Roussillon en février 2006, cette distance doit être de 200m, soit 100m + 100m de hauteur d’éolienne).

Un choix d’implantation privilégiant une orientation plutôt Nord/Sud diminuant l’effet barrière au printemps et en automne est à favoriser. De même, l’aménagement d’échappatoires entre éoliennes ou groupes d’éoliennes peut être envisagé.

2.3 Milieu humain

Les études acoustiques ont été réalisées dans la phase d’état initial afin de tenir compte du milieu ambiant.

Le projet s’insère dans un contexte agricole où la viticulture est largement affirmée mais se confronte à de réelles difficultés climatiques et économiques. Le projet éolien représente ici un réel intérêt économique pour les propriétaires fonciers.

L’état initial paysager très fourni a mis en évidence l’apparition d’un paysage éolien où les éoliennes constituent des éléments caractéristiques du paysage.

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PARTIE C : RAISON DU CHOIX DU PROJET ET AUTRES SOLUTIONS EXAMINEES

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1.2.2 Des atouts environnementaux majeurs 1 LE PROJET CHOISIT ET LES RAISONS Le développement des énergies renouvelables en général et de l’énergie éolienne en particulier s’inscrit 1.1 Le projet dans le cadre de la préservation de l’environnement de notre planète.

L’article R.122-3 du Code de l’Environnement prévoit que l’étude d’impact présente « les raisons pour lesquelles, notamment du point de vue des préoccupations d’environnement, parmi les partis envisagés, le projet présenté a Un parc éolien est une installation de production d'électricité, apportée au réseau électrique national, par été retenu ». Ce chapitre relatif au choix du projet montre l’articulation entre les études environnementales et l'exploitation de la force de vent. C'est une production "au fil du vent", analogue à la production "au fil de l'eau" les études techniques, économiques et financières. Il reflète la démarche menée en amont de l’étude des centrales hydrauliques, qui présente un réel intérêt public. d’impact et présente sur quels critères les partis d’aménagements et les variantes ont été évalués. L’aléa du vent ne présente pas une réelle contrainte pour la garantie d’alimentation pérenne du réseau au niveau

national. En effet, une récente étude, conduite à l’initiative de l’ADEME, s’appuyant sur l’analyse du vent sur le La société RAZ Energie qui assure la conception du projet, propose de réaliser un parc de 9 éoliennes d’une territoire national souligne qu’il y a toujours en un instant donné une zone « ventée » sur le territoire puissance unitaire de 2,3 MW, sur les communes de Cruscades, Ornaisons et Villedaigne, à l’intérieur de deux métropolitain. Ainsi, il y a toujours, en moyenne, 2 éoliennes produisant pour une arrêtée. Ce mode de production ZDE : région Lezignanaise (en cours d’instruction) et Grand Narbonne (en cours de finalisation). présente des avantages primordiaux en termes de développement durable : • La source d'énergie est renouvelable, donc inépuisable, contrairement aux énergies fossiles et fissiles (uranium) ; 1.2 Opportunité de l’énergie éolienne • Il n'induit pas de déchet, ni de pollution, à l'inverse des combustibles fossiles et de l'énergie nucléaire. 1.2.1 Une volonté politique européenne affirmée • Il est produit au plus près des zones de consommation.

La Communauté Européenne a invité chacun des états membres à développer les énergies renouvelables L'énergie éolienne, utilisée en substitution des énergies fossiles et fissiles, permet la diminution de la (éolien, solaire, hydraulique, biomasse, géothermie, …), afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre production électrique selon ces deux modes et induit ainsi d'importants effets en faveur de induits par la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, fioul, gaz,…) et fissiles (uranium). La l'environnement, à l'échelle de la planète : directive européenne 2001/77/CE du 27 septembre 2001 précise que chaque état de l'Union Européenne devra • La réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'Europe communautaire s'est fixée une baisse assurer, à moyen terme, 21 % de sa production d'électricité à partir des "énergies vertes". L’Europe est le de 15 % grâce aux énergies renouvelables ; premier producteur éolien sur le marché mondial avec près de 75 % de la puissance totale installée (23 000 MW) Loin devant les Etats-Unis (4 685 MW). • La réduction des poussières, des fumées, des suies, des cendres et des odeurs ;

• La limitation des effets liés aux pluies acides sur le milieu naturel et le patrimoine ; Ainsi, le classement des états de la communauté européenne en termes de puissance éolienne installée à fin 2004 place l’Allemagne au premier rang avec 16 628 MW installés, devant l’Espagne avec 8 263 MW et le • La réduction de la production de déchets nucléaires par les énergies fissiles ; Danemark avec 3 117 MW. • La limitation des effets liés à l'élimination et/ou au stockage des déchets (nucléaires, résidus de En mars 2007, les 27 Chefs d'État et de gouvernement de l'Union Européenne se sont engagés lors du sommet combustion,…) ; de Bruxelles sur des objectifs à l'horizon de 2020 appelés «3 fois 20%». Ces objectifs ont été appuyés par • La limitation des risques et nuisances liées à l'approvisionnement des combustibles fossiles (marée l'Assemblée Nationale qui a fixé les objectifs de la France pour 2020 à 23% d'énergies renouvelables (appelés noire, raffinerie…) ; également les « 3 fois 20 + 3 »), lors de l'examen du projet de Loi Grenelle 1 en Octobre 200838. A ce titre, l’objectif de développement de l’éolien terrestre proposé par le Ministre en charge de l’énergie est fixé • La préservation des milieux aquatiques en diminuant les rejets, notamment de métaux lourds, et en à 19 000,MW. La puissance éolienne raccordée au niveau national avoisinait 5 000 MW au 30 juin 2010, dont évitant le réchauffement des cours d'eau. 400 MW pour la région Languedoc-Roussillon. 1.2.3 Une forte incitation économique

€ Le projet éolien porté par RAZ Energie 3 satisfait donc à cet objectif national de développement des L'Etat a imposé à EDF, depuis février 2000, l'obligation de racheter, à un tarif défini, sur les 15 premières énergies renouvelables et de regroupement des éoliennes, afin d’éviter leur dispersion sur le territoire. années d’exploitation, l'énergie éolienne produite. Cette mesure incitative a pour objectif le développement, sur des initiatives privées, des parcs éoliens tant en France métropolitaine que dans les DOM-TOM, projets jusque-là L’énergie éolienne est celle qui présente le meilleur potentiel pour atteindre cet objectif, et son développement limités par des contraintes économiques. s’est donc accéléré ces dernières années. Après une première période où ce développement a été relativement peu encadré, un dispositif plus élaboré est à présent en vigueur avec les Zones de Développement Eolien Par ailleurs, l'implantation de parcs éoliens donne lieu à des indemnités financières pour les propriétaires et les (ZDE) qui sont à l’initiative des collectivités territoriales et les Schémas Eoliens régionaux élaborés exploitants des terrains concernés. Elle apporte aussi une taxe proportionnelle à la puissance électrique installée conjointement par les régions et les Préfectures de région. et aux investissements, à la commune (ou groupement de communes), le département et la région les accueillant. L’aménagement de parcs s’accompagne aussi d’un renforcement du réseau de voiries et chemins ruraux profitable à l’ensemble des acteurs locaux du territoire.

38 « La France se fixe comme objectif de devenir l’économie la plus efficiente en équivalent carbone de la communauté européenne d’ici à 2020. […] Elle concourra, de la même manière, à la réalisation de l’objectif d’amélioration de 20% de l’efficacité énergétique de la Communauté Européenne et s’engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23% de sa consommation d’énergie final d’ici à 2020. » Article 1 du projet de Loi « Grenelle 1 » en octobre 2008.

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1.3 Démarche de développement 1.3.2 Une échelle départementale

1.3.1 Une échelle régionale Chaque commune, à quelques exceptions près, a établi des études de faisabilité ou a été contactée pour un éventuel projet d’implantation d’éoliennes. Le département subit ainsi une pression éolienne importante et Alors que la consommation totale d’énergie de la région Languedoc-Roussillon s’est élevée en 2008 à constitue un laboratoire intéressant pour une étude de l’impact territorial du développement éolien et des 58 867 GWh, dont environ 16 000 GWh sous forme d’électricité, la région possédait un parc éolien de 446 conflits qu’il suscite. MW raccordés en novembre 201239, ce qui la place au 6ème rang national en puissance installée. L’environnement et sa protection ne semblent être que le motif récurrent des conflits, masquant des Par ailleurs, le schéma éolien régional de Languedoc Roussillon, annexe du SRCAE (Schéma Régional Climat préoccupations diverses, qui ont principalement trait à la modification des paysages en tant que territoires Air, Energie), prévoit un objectif de 2500 MW en éolien installés fin 2020. subjectifs, pratiqués et appropriés. Dans les espaces ruraux audois, le conflit naît bien de la confrontation de conceptions différentes de l’espace et de l’usage qui doit en être fait.

Coexistent ainsi espace support d’une activité économique pour les entrepreneurs éoliens, espace productif pour les vignerons et les agriculteurs, espace résidentiel temporaire ou permanent pour de nombreux nouveaux venus, français ou étrangers, espace récréatif pour les touristes en nombre croissant, vaste groupe des néo- usagers pour qui prime la dimension patrimoniale, culturelle et paysagère de l’espace.

Pour y faire face les documents évoqués précédemment : charte, Schéma régionaux, définissant les ZDE sur les critères pertinents et très divers (ressources naturelles mais aussi santé publique, cadre de vie, occupation du sol,…).

L’extrême richesse de la Les études d’impact de chacun des projets définissent de façon encore plus précise les thématiques région Languedoc-Roussillon environnementales et apportent une analyse fine des impacts potentiels et des mesures à mettre en œuvre pour du point de vue patrimonial, éviter, atténuer, voire compenser les atteintes environnementales. culturel et environnemental ne peut être ignorée et la 1.3.3 A l’échelle locale prise en compte des enjeux correspondants est Le choix de la ou des communes d’accueil d’un projet éolien dépend de plusieurs facteurs : indispensable à la définition • L’acceptation des élus dans un premier temps puis de la population ; des zones dans lesquelles ce potentiel éolien peut • Un espace suffisamment vaste, le plus dégagé possible ; être exploité. • Une faible densité d’habitations ; • L’absence de zones sensibles ; • L’absence de monuments historiques ; • La compatibilité avec les servitudes techniques (aéronautique, radar, émetteur hertzien, etc.).

1.4 Les raisons du choix du projet

1.4.1 L’étude de pré-faisabilité et le pré-diagnostic

Répartition des vents sur un mat de 50 m NGF 40 Une fois la zone d’étude retenue, Raz Energie 3 a mené des études de préfaisabilité, afin de mesurer les en terrain plat sensibilités majeures du site. Les investigations ont consisté à :

• Consulter les services de l’Etat pour identifier les contraintes et les servitudes réglementaires ; • Etudier la zone sur la base des cartes IGN complété de multiples prospections de terrain ; • Evaluer les ressources naturelles de l’aire d’étude.

La phase de pré-faisabilité n’a fait apparaître aucune contrainte rédhibitoire à la poursuite du projet. Un pré- diagnostic a alors été lancé en 2010 et 2011. Celui-ci avait pour but d’évaluer précisément la sensibilité environnementale du site, en regard du projet de parc éolien.

39 Source : www.suivi-eolien.com 40 Source : ADEME

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En parallèle de cette étude, une campagne de mesure du potentiel éolien a été lancée le 15 octobre 2011, Par rapport à l’ensemble de la zone 2 de la ZDE proposée par la CA Narbonnaise, le secteur Ouest de cette avec l’installation d’un mât de mesure de précision, au cœur de la zone d’étude retenue. zone présente un enjeu plus faible en termes d’oiseaux migratoires et de chauves souris que la zone Est (couloir Le pré-diagnostic a conclu à la faisabilité du projet et a ainsi conduit à engager l’élaboration de la procédure de migration méditerranéen, grotte de la Ratapanade). de Permis de Construire et la réalisation du présent dossier : l’étude d’impact. En effet, rappelons que le secteur de Raissac d’Aude offre à la faune un étang sur le lieu dit « Plaine Haute ». Il constitue un attrait considérable pour les espèces migratrices. Par ailleurs, la commune est traversée par un Ainsi, le projet porté par Raz Energie 3 a été élaboré au fur et à mesure de l’obtention des résultats des nombre important de faisceaux hertziens France Telecom qui rendent très difficile la mise en place d’une différentes investigations en ayant le souci permanent d’éviter les secteurs à enjeux. implantation justifiée. S’ajoute la ZNIEFF I « Pechs de la Grande Garrigue » qui couvre la serre de Névian à Bizanet (habitat de garrigue mi-ouverte intéressant comme territoire de chasse pour des espèces de rapaces protégées). 1.4.2 Un projet réalisé en concertation avec les élus locaux et les riverains A contrario, le territoire de plaine viticole présente une biodiversité bien moins importante, ce qui rend la présence d’éoliennes moins impactant. Au printemps 2011, le projet a été présenté au conseil municipal des 3 communes d’accueil du projet qui, après délibération, ont accepté le lancement des études de faisabilité. Le site retenu qui recoupe les territoires des communes de Cruscades, Ornaisons et Villedaigne offre les Le passage en Pôle Eolien le 24 novembre 2011 a permis à Raz Energie de présenter ses objectifs et les critères indispensables à la viabilité d’un projet et permet de pallier aux principales contraintes qui caractéristiques techniques de son projet, afin de s’intégrer dans les démarches administratives futures. s’imposent à un projet d’aménagement de parc éolien. Tout au long du développement des investigations, Raz Energie 3 a informé les élus et la population au travers de réunions, notamment la journée d’information du 20 octobre 2011. Cette démarche a permis de prendre en De plus, le site répond aux contraintes réglementaires et techniques diverses : compte les attentes des élus locaux et des riverains et de faire évoluer le projet en fonction. • Contraintes réglementaires : 1.4.3 Raisons du choix du site o Eloignement minimal de 500 m de tous lieux habités conformément aux lois du Grenelle II o 101 mètres d’éloignement aux voies ferrées et aux lignes électriques. Cette distance La société RAZ Energie 3, sur la base des premiers éléments recueillis, a engagé une démarche de recherche correspondant à une hauteur d’éolienne. de sites, reposant notamment sur des critères d’isolement des terrains susceptibles d’accueillir un parc Les 3 communes concernées ainsi que les principaux propriétaires des terrains concernés sont éolien. Le choix du site en amont constitue le facteur principal de réduction ou de suppression de la o favorables aux 2 scénarios d’implantation proposés. majorité des incidences sur les milieux naturels (démarche d’évitement). • Contraintes paysagère : Distance imposée de 500 mètres autour du Pont des Etats du Haut Languedoc Il a d’abord été décidé de travailler sur le secteur entre Lézignan Corbières et Narbonne, à l’intérieur des zones à Ornaisons. définies par les périmètres des Zones de Développement Eolien. La poche 7 de la ZDE de Lézignan pour des raisons paysagères et écologiques : • Contraintes écologiques : dans tous les scénarios, RAZ Energie cherche à préserver un espace inter- éolienne de 190m au minimum, de façon à faciliter le franchissement de la ligne d’éoliennes par les • Les poches pouvant accueillir de l’éolien sur , Montbrun, Canet ou Cruscades Ouest ont un oiseaux en déplacement. impact paysager plus important, notamment depuis l’autoroute (pour Montbrun), depuis le canal du Midi pour Tourouzelle et Canet et depuis les abords de Lézignan-Corbières pour le secteur de Cruscades- • Contraintes de raccordement : qui s’imposent à tout projet de parc éolien, à savoir se situer à moins Ouest. de 10 km d’un poste électrique. Ainsi, le poste de livraison électrique de Lézignan Corbières pourrait accueillir l’énergie éolienne produite par le parc. • Le site de Canet et proche de la ZNIEFF « Pelouses de la Domèque », comportant un milieu potentiellement diversifié intéressant pour certaines espèces d’oiseaux protégés. De par sa situation, le site répond aux critères de faisabilité technique et aux contraintes • La densification du parc existant à – Conilhac Corbières a aussi été étudiée en 2008. Ce site environnementales à prendre en compte dans le cadre de la création d’un parc éolien : n’a pas été retenu à cause de sa forte valeur écologique. En effet, le site se trouve dans un milieu de • Un espace suffisamment dégagé pour respecter les contraintes telles que la distance vis-à-vis des axes garrigue ouverte et pelouses rases, favorables au Pipit Rousseline, et proche d’un site de nidification routiers ; d’un couple de Circaète Jean Leblanc. Par ailleurs, l’extension vers le sud du projet pouvait gêner les couloirs de décollage de l’aérodrome de Lézignan, tel qu’il nous a été indiqué par la Direction Générale • Un voisinage éloigné et l’absence de zones protégées (protections et inventaires écologiques, de l’Aviation Civile. périmètres de protection de monuments historiques, etc.) ; • Le secteur retenu est particulièrement peu visible, du fait de la présence de la serre de Névian à moins • Les zones répertoriées pour leur sensibilité environnementale ont été écartées des zones potentielles de 2,5 km à l’Est qui bloque toute visibilité depuis l’Est du projet. Il est par ailleurs moins sensible d’un d’implantation des éoliennes ; point de vue écologique que les sites de Montbrun, Conilhac et Canet. • L’existence de chemin d’exploitation permettant de réduire les travaux et par conséquent de minimiser • L’implantation en plaine, entourée de relief (Corbières à l’Ouest et au Sud, Minervois au Nord), limite l’impact sur le milieu. les covisibilités de ce secteur au seul secteur autour de Lézignan.

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2 VARIANTES ETUDIEES Le projet a été développé en étroite collaboration avec les élus locaux. Il a ainsi été voté à l’unanimité par les Conseils Une fois le site d’implantation identifié par la société RAZ Energie différentes implantations d’éoliennes ont été Municipaux le 06/01/2011 pour Ornaisons, le 28/04/2011 examinées. Le projet a ainsi évolué progressivement de manière à optimiser l’ensemble des paramètres pour Cruscades et le 10/05/2011 pour Villedaigne. et réduire les effets négatifs sur l’environnement. Certaines variantes se sont rapidement révélées incompatibles avec les contraintes locales. L’adhésion au projet de la population a été attestée lors de la journée d’information du 20 octobre 2011 à la salle de 2.1 Variante 1 fêtes de Cruscades. 2.1.1 Présentation de l’implantation des éoliennes en variante 1

Une autre réunion s’est tenue le 2 novembre 2012, à laquelle toute la population de Cruscades et d’Ornaisons a été invitée et la société RAZ Energie s’est tenue à disposition du public pour répondre à toutes les questions.

1.4.4 Choix des éoliennes

L’éolienne de type ENERCON E70 a été retenue pour plusieurs raisons : • Assurer une homogénéité avec les éoliennes existantes à Cruscades et à Canet d’Aude et favoriser l’intégration paysagère ; • L’utilisation d’un parc présentant des caractéristiques techniques communes, dans un périmètre de 50 km autour du projet, favorisera la création d’une base de maintenance locale, permettant la création d’emploi local. • Le profil acoustique des ces installations est optimisé, permettant de limiter les bridages en période nocturne. • Cette machine offre la technologie d’éoliennes la plus moderne, principalement en termes de Implantation variante 1 robustesse, fiabilité et production, dû principalement au fonctionnement synchrone de la génératrice à aimants permanents, qui ne nécessite pas l’utilisation de multiplicateur et moins d’huiles, diminuant La première implantation proposée implante 10 éoliennes de type E70. ainsi le risque de fuite. 2.1.2 Avantages de la variante 1

Cette variante 1 présente l’avantage majeur de réutiliser les pistes existantes pour 7 éoliennes sur les 10 prévues.

2.1.3 Inconvénients de la variante 1

Par contre, cette variante après analyse, soulève les problématiques suivantes : • Impact important sur le couloir de migration secondaire qui suit l’Orbieu ; • Impact fort sur les chauves-souris et le Rollier d’Europe, utilisant l’Orbieu comme lieu de nidification ;

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• Rapprochement de la Serre de Névian, qui diminue le productible éolien, à cause de l’effet barrière de • Pas de sensibilité au niveau de la flore concerné par l’implantation des éoliennes. celle-ci ; 2.2.3 Inconvénients de la variante 2 • Implantation des éoliennes exclusivement sur un territoire de vignes ; • Proximité des habitants de La Rougeante, Relais du Val d’Orbieu, St James ; Cette variante soulève les problématiques suivantes : • Proximité du Pont d’Ornaisons : 520 m ; 2.2 Variante 2 • Implantation d’éoliennes dans l’Etang asséché de la Cardairo (propice à la présence d’insectes pouvant attirer les chauves-souris). 2.2.1 Présentation de l’implantation des éoliennes en variante 2 • Implantation de 4 éoliennes dans des parcelles AOC Corbières ; • Malgré tout, l’effet barrière de l’implantation peut gêner certains oiseaux dans leurs déplacements. Pour cette raison il serait nécessaire de créer une ouverture dans le parc qui fasse office de couloir de passage principal.

2.3 Variante 3

Afin de prendre en considération l’enjeu écologique il a été décidé d’étudier une variante 3 incluant la suppression des éoliennes E11 et E5, principalement pour des raisons de protection des enjeux ornithologiques. En effet, la suppression des éoliennes E11 et E5 permet de diminuer l’impact sur les déplacements de certains oiseaux, tel que le martinet noir, notamment entre les étangs présents sur le secteur, riches pourvoyeurs d’insectes mais aussi dans les couloirs de migration et de déplacement identifiés.

Adaptation de la Variante 1 aux contraintes écologiques

Afin de prendre en considération l’enjeu écologique des étangs au nord du projet il a été décidé d’étudier une variante 2 incluant la suppression de l’éolienne E11.

La suppression de la E11 permet de diminuer l’impact sur les déplacements de certains oiseaux, tel que le martinet noir, notamment entre les étangs présents sur le secteur, riches pourvoyeurs d’insectes.

2.2.2 Avantages de la variante 2

Cette variante 2 présente les avantages suivants : • Impact faible sur l’avifaune (distance à l’Orbieu >200m) ; • Impact faible sur les chauves-souris du fait de l’utilisation du système Chirotec présenté en annexe; • Répartition des revenus des éoliennes plus équitable, car plus d’une vingtaine de propriétaires sont Implantation variante 3 concernés par le projet ; Les avantages et inconvénients ayant conduit au choix de cette variante comme implantation définitive sont • Réutilisation des pistes existantes, ou création de nouveaux accès sans destruction de vignes ; présentés dans le chapitre suivant.

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Celui-ci s’effectuera en souterrain sous une tension de 20 000 Volts, le long des chemins et routes existants. Le 3 RAISONS DU CHOIX DE LA VARIANTE tracé de la liaison sera affiné et mis au point en collaboration avec E.R.D.F. et R.T.E. Cette étude permettra de déterminer la capacité nécessaire pour le transfert de l’électricité produite par le parc éolien.

Le développement d’un projet éolien suit un processus continu, progressif et sélectif. Ainsi, tout au long de l’étude et de l’analyse, le maître d’ouvrage a fait évoluer son projet en fonction des résultats des diverses investigations. Cette partie du dossier fait la synthèse de l’analyse des partis et des variantes afin d’expliciter les critères environnementaux du choix du projet. Le projet est alors présenté de manière précise en fournissant au lecteur des informations à caractère technique : description générale du projet et chronologie de la vie du parc éolien, de la construction, à l’exploitation puis au démantèlement.

La variante N°3 retenue permet de répondre aux exigences attendues dans le cadre de la création d’un parc éolien. La solution à 9 éoliennes a été retenue sur la base des critères suivants : • Positionnement général et nombre des éoliennes : o La disposition des éoliennes au sein du parc peut influencer fortement les impacts sur les milieux naturels et notamment sur la faune. Le fait d’avoir choisi de disposer les éoliennes en une seule ligne parallèle à l’Orbieu évite tout effet de barrière ou d’entonnoir vis-à-vis de l’avifaune. De plus, le nombre d’éoliennes limité à 9 permet de ménager une distance suffisante pour l’avifaune locale en réduisant le risque de collision avec les pales lors des déplacements d’oiseaux nicheurs ou hivernants entre des dortoirs et des zones de nourrissage. o D’un point de vue paysager, le fait d’avoir placé les éoliennes en une seule ligne parallèle permet de créer une meilleure lisibilité du parc avec le contexte local, conformément au diagnostic paysager. o D’un point de vue technique, les éoliennes, du fait de leur nombre réduit, sont plus espacées ce qui diminue les turbulences et les pertes de puissance entre machines. • Taille des éoliennes : le modèle d’éolienne retenu culmine à une hauteur totale de 99,5 m. Celui-ci ne dénote pas avec les dimensions du paysage actuel. • Chemins d’accès et emplacement du poste de livraison de Villedaigne-Guichéric : o La disposition des éoliennes permet d’utiliser en partie le chemin d’exploitation existant au Nord des parcelles réduisant de ce fait la destruction de milieux naturels et la consommation d’espaces cultivables. Les chemins existants ne subiront que peu de modifications évitant ainsi des travaux pouvant occasionner des perturbations du milieu physique telles que des décaissements ou des arasements de talus. o Le poste de livraison sera placé en limitant ainsi au maximum son impact visuel et ménageant les travaux agricoles au sein de la parcelle concernée.

Tout le transport de l’énergie se fait en souterrain du site au poste de livraison et du poste de livraison au poste source EDF/RTE de Lézignan.

Les tranchées de 0,40 mètre de large et de 0,90 à 1,20 mètre de profondeur (hors gel) seront réalisées afin d’enfouir les câbles électriques (évacuation de la production) ainsi que les fibres optiques (communication). Pour chaque câble, des gaines blindées visant à limiter au maximum tout rayonnement électromagnétique seront utilisées. Une fois la pose des câbles terminée, les micro-tranchées seront remblayées. Le câblage électrique suivra le contour des chemins afin de limiter au maximum les travaux de tranchée dans les champs, source de gêne pour la mise en valeur agricole.

La tension réduite de ces équipements, à 20 000 Volts, n’entraîne pas de risque électro-magnétique.

Le raccordement du poste de livraison du parc éolien au réseau national sera à la charge financière du Maître d’Ouvrage, mais sera réalisé par ERDF (Electricité et Réseaux de Distribution de France). Dans l’état actuel d’avancement des études, le raccordement s’effectuera sur le poste de Lézignan situé à 4000 m environ à l’Ouest de l’aire d’implantation.

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PARTIE D : ANALYSE DES IMPACTS TEMPORAIRES ET PERMANENTS, DES EFFETS CUMULES ET MESURES ENVISAGEES

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Il est à noter que ces étapes ne sont pas forcément consécutives et peuvent parfois se dérouler en parallèle. La 1 IMPACTS EN PHASE TRAVAUX SUR L’ENVIRONNEMENT, ET MESURES durée totale du chantier sur le parc éolien est estimée à 4 à 6 mois. Cette durée pourra être revue, en fonction des résultats des études géotechniques, des contraintes écologiques et après la définition des plans d’exécution. Les impacts temporaires sur l’environnement des travaux projetés seront examinés, de même que les incidences Le planning prévisionnel des travaux est présenté en annexe de l’étude écologique. potentielles liées à l’exploitation du parc éolien, en se basant sur : • Les sensibilités environnementales relevées lors de l’état initial ; 1.2 Déchets de chantier • Les caractéristiques des aménagements et installations à implanter. € Incidences temporaires : Les mesures retenues seront explicitées, thématique par thématique, à la suite des impacts identifiés. Les incidences évaluées ci-après ne seront que temporaires car inhérentes à la phase chantier.

1.1 Déroulement du chantier Les déchets générés, par le chantier seront pour l’essentiel : 1.1.1 Charte de chantier propre • Des déchets verts, souches ou terres végétales retirées lors des opérations de nettoyage de la végétation et de terrassement (au droit des fondations) ; La mise en place du chantier de construction prévoira de suivre les recommandations des chartes de « chantier • Des déchets industriels banals: plastiques, cartons, ferrailles, bois (palettes), dont l’origine est propre » ou des labels « Haute Qualité Environnementale ». Les règles de conduite à suivre seront de manière double : générale : o Déchets spécifiques au chantier de construction : palettes, emballages plastiques, repas ; • Formation et sensibilisation du personnel et du chef de chantier ; o Vidanges des fosses étanches des WC, installés sur la base chantier. • Propreté générale des lieux ;

• Bon aspect et bon entretien des véhicules et des engins de chantier ; Le tableau ci-après présente la liste des déchets et les volumes estimatifs.

• Organisation et récupération des déchets ; Code Respect des riverains (horaires, bruit, poussières…) ; d'élimination • Réf. Non Désignation Point de collecte Volume et Unité des déchets • Protection des arbres. ** Absorbants, matériaux filtrants (y compris 1.1.2 La phase de travaux filtres à huile non spécifiés autrement), 1 chiffons d'essuyage, vêtements de Lieu de montage 0,03 m3 15 02 02 * La construction proprement dite du parc éolien se divise en cinq phases. Chacune d’elles s’applique à respecter protection contaminés par des substances un ensemble de règles de bonnes conduites environnementales qui concernent en particulier la dangereuses prévention de risques de pollution accidentelle, l’utilisation de l’espace (emprises respectées par l’évolution 2 Reste de métal Lieu de montage 0,04 tonne 17 04 07 des engins de chantier), le bruit, la poussière, la circulation sur la voirie, la remise en état des accès, … 3 Bois (pièces de chargement) (note 1) Lieu de montage 0,1 tonne 17 02 01 Les différentes phases des travaux sont les suivantes : 4 Emballages en bois Lieu de montage 0.035 tonne 15 01 03 • Aménagement et confortement ou création des pistes carrossables ; 5 Emballages en matières plastiques Lieu de montage 1,5 m3 15 01 02 • Fouilles, terrassements, fondations des tours. Cette étape dure environ 3 mois, (temps de durcissement compris). 6 Déchets municipaux en mélange Lieu de montage 0,1 m3 20 03 01 • Raccordement électrique. Celui-ci comprend le raccordement interne jusqu’au poste de livraison. 7 Emballages en papier/carton Lieu de montage 1,5 m3 15 01 01 Cette étape consiste à creuser des tranchées pour le passage des câbles électriques et de la fibre 8 Restes câble (note 2) Lieu de montage 0,12 tonne 17 04 11 optique pour le réseau de communication. Elle comprend aussi la construction du poste de contrôle et Déchets de construction et de démolition 9 Lieu de montage 0,3 m3 17 09 04 du poste de livraison. Il faut compter pour cette phase environ 6 mois. en mélange (note 3) • Assemblage de la tour, levage de la nacelle et pose du rotor. Le montage de l’ensemble des **) La classification des codes d'élimination est conforme à l'ordonnance catalogue des déchets éoliennes va durer environ 5 mois . *) La quantité de déchets dans les différents types d'éolienne en acier ne change pas Note 1: Le bois utilisé pour le chargement et la fixation des charges sont collectés par le constructeurs et recyclés. • Une fois les éoliennes érigées et raccordées au réseau, celles-ci entrent en phase de test de mise en Note 2: câbles autres que ceux contenant des hydrocarbures, du goudron ou d'autres substances dangereuses service qui vise à contrôler et paramétrer tous les équipements de la machine. Il dure environ 10 jours Note 3 : autres déchets contenant pas de mercure des PCB et des substances dangereuses pour l’ensemble du parc.

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€ Incidences permanentes : o Vérification régulière du remplissage des bennes à déchets, pour prévoir leur enlèvement et leur remplacement. Sans objet car la phase travaux est par essence temporaire et aucune des activités ne pourra avoir d’incidence permanente. • Sensibiliser le personnel : o Réalisation et respect d’un guide de tri ; € Incidences et mesures cumulées avec d’autres projets connus : o Signalétique sur chantier ; Concernant les déchets de chantier, les incidences cumulées avec les autres projets connus résident dans les o ¼ heure de sensibilisation du personnel ; capacités de stockage des centres de collecte et de traitement. Il faut préciser que les travaux des autres parcs sont terminés, les risques d’accumulation de volumes de déchets durant cette phase sont donc inexistants. o Les personnels des entreprises participant au chantier seront formés au tri sélectif des déchets de chantier. Toutefois des procédures s'appliquent aux parcs éoliens de Raz Energie en phase de chantier. • Suivre les activités sur le chantier et garantir la traçabilité des déchets :

En phase exploitation, la responsabilité de la gestion des déchets générés lors de cette phase sera pleinement o Suivi opérationnel sur le terrain ; assurée par l'exploitant du site, conformément aux prescriptions réglementaires et aux procédures rédigées en o Suivi administratif : traçabilité par bons de passage, rapports… ; son sein. o Rapport d’activité général en fin de chantier ; € Mesures préventives : o Transmettre lors de la phase de préparation de chantier, l’autorisation d’exploiter du récupérateur des déchets ; Le respect du plan départemental de gestion des déchets, en vigueur durant les travaux, constituera une obligation contractuelle de l'entrepreneur mandataire et de son groupement. Parmi les objectifs que se fixe o Les déchets générés par le chantier, triés en fonction de leurs types, seront dirigés, dans un le maître d’ouvrage, on retiendra comme principaux : délai acceptable, vers des filières de valorisation ou d’éliminations adaptées et autorisées ; • Anticiper : o En particulier, les déchets classés dangereux (terres souillées lors de la phase travaux ou initialement présentes sur le site) seront regroupés dans des contenants étanches adaptés et Organisation : mise en place d’outils de diagnostic et de tableaux estimation ; o dirigés vers des filières d’élimination spécialisées. Le suivi de ces déchets sera réalisé à l’aide o Assistance à l’établissement du schéma d'organisation et de suivi de l'évacuation des déchets de BSDD (Bordereaux de Suivi des Déchets Dangereux) ; (SOSED) ; o Les déchets non dangereux (déchets industriels banals : cartons, plastiques, métaux, …) feront o Valorisation de l’expérience des autres chantiers de construction du maître d’ouvrage (ex : l’objet de bons d’enlèvement ; construction du parc éolien de Bazoches – les Gallerandes (45)). o Les ordures ménagères (déchets de repas notamment) seront évacuées par le service de • Trier et gérer les déchets : ramassage des ordures ; o Mise en place de moyens de coltinage41 (bacs à roulettes, big-bags, fûts, etc.) et de moyens de o Les fosses étanches des WC seront vidangées régulièrement par un prestataire spécialisé. collecte (bennes, caisses-palettes …) ; o Valorisation matière ou énergétique des résidus de coupe et souches issus du site. Sont décrites ci-après, les méthodes mises en œuvre pour sensibiliser les entreprises et s'assurer le retrait, la valorisation et le recyclage des déchets en phase chantier. • Réduction des volumes de déchets à la source : ( GESTION DES DECHETS AU REGARD DE LA LOI : o Obliger les entreprises de construction et les divers fournisseurs à reprendre les emballages,

en vue de leur recyclage ; L'article L541-1 du code de l'environnement est très clair sur les responsabilités incombant aux possesseurs et o Limiter l’approvisionnement sur chantier des matériaux protégés par du polystyrène ; producteurs de déchets:

Délimiter un « atelier déballage » sur le chantier, avec des bennes de tri adaptées, à proximité ; o « Toute personne qui produit ou détient des déchets dans des conditions de nature à produire des effets nocifs o Une zone « déchets », dont l’emplacement pourra évoluer en fonction de l’avancement du sur le sol, la flore et la faune, à dégrader les sites ou les paysages, à polluer l'air ou les eaux, à engendrer des chantier, sera identifiée, avec un nombre suffisant de bennes, et une identification correcte de bruits et des odeurs et, d'une façon générale, à porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement, est ces bennes (logotypes) ; tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination conformément aux dispositions du présent chapitre, dans des conditions propres à éviter lesdits effets. » Evaluer les déchets produits (nature et quantités) sur le chantier, y compris ceux relevant de la o base de vie ; « L'élimination des déchets comporte les opérations de collecte, transport, stockage, tri et traitement nécessaires o Organiser le tri, en fonction des types de déchets produits (information du personnel, à la récupération des éléments et matériaux réutilisables ou de l'énergie, ainsi qu'au dépôt ou au rejet dans le aménagement des postes de travail, lisibilité des pictogrammes, accessibilité) ; milieu naturel de tous autres produits dons des conditions propres à éviter les nuisances mentionnées à l'alinéa précédent. » o Identifier au préalable les filières de recyclage, en privilégiant les sites les plus proches. • Maintenir le chantier propre : ( GESTION DES DECHETS LORS DE L'ACHAT DES MACHINES :

o Nettoyage des voiries proches du chantier ; Concernant le fournisseur des éoliennes (lors de la rédaction du contrat d'achat), un volet environnemental est o Assainissement (pompages déchets liquides si pollution sur chantier) ; rédigé dans lequel un paragraphe relatif à la bonne gestion des déchets est acté.

41 Port de charge lourdes.

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( GESTION DES DECHETS LORS DES CHANTIERS ET PARC EN EXPLOITATION • Les producteurs conservent donc leur responsabilité sur les équipements sauf s'ils en ont convenus différemment avec le Maître d'Ouvrage, notamment dans les conditions de vente. En l'absence d'information il faut se rapprocher du producteur de l'équipement, c'est lui qui doit prendre en charge la EN PHASE CHANTIER : gestion de sa fin de vie. Toutefois, même dans un cas de responsabilité du producteur, le Maître Les entreprises agissant pour le compte du Maître d'Ouvrage sont responsables de leurs déchets produits au d'Ouvrage garde l'obligation de collecte sélective. cours du chantier avant la réception de l'ouvrage. • Tout comme les autres déchets, des centres de réception, trie, traitement et stockage de ces déchets • Un nouveau paragraphe est créé dans les contrats avec l’exploitant. Intitulé: « Gestion des déchets» sont présents localement. vient compléter le chapitre des « Précautions environnementales» issues de l'étude d'impact établie en phase Projet. • Hors champ d'application du présent décret, se trouvent les équipements particuliers présents sur les parcs et conçus pour fonctionner à des tensions alternatives supérieures à 1000 V et notamment les • Elaboration des actions du CSPS (Coordinateur Sécurité Prévention Santé) : transformateurs 20KV. Le tri, le transport, le traitement et le recyclage de ces équipements est de la o Le chantier étant soumis à un tri sélectif des déchets, le Coordonnateur CSPS doit, dans le responsabilité du Maître d'Ouvrage. Il faudra notamment vidanger les transformateurs avant tout cadre de déchets classés en catégorie 1 et 2 : recyclage. 42 • Participer au choix du mode de tri sur le chantier en fonction des filières de traitement • En cas d'intervention sur un appareillage contenant du SF6 , il est impératif de récupérer le gaz à l'aide et de valorisation existantes localement. d'un outillage adapté. Dans certains cas, le gaz récupéré peut être retraité puis réutilisé. Il faudra au préalable bien définir l'étendue des travaux à réaliser, et faire appel à du personnel qualifié. » • Définir les dispositions relatives à ce tri sélectif. • Réaliser conjointement avec la MO les plans d'installation définissant à chaque étape ( PARAGRAPHE « GESTION DES DECHETS» des Documents de Consultations des Entreprises (DCE) : du chantier les zones de stockage possibles et les conditions de stockage. Il est inséré à la suite du tableau des précautions environnementales des DeE. Il est composé de 2 parties : o Dans le cas de déchets de classe 3, seule une notice simplifiée est demandé au producteur. • Une partie commune s'appliquant à toutes les DCE ; o Une attention particulière est apportée lors des montages des éléments lourds ou volumineux, générateurs entres autres de déchets d'emballages. Ces interventions font l'objet de la • Une seconde partie à rédaction libre à déterminer à chaque chantier et/ou lot. Cette partie dépend rédaction du document CERFA relatif au bordereau de suivi des déchets. Une notice explicative notamment de la situation géographique du parc mais aussi des ententes entre entreprises. réglementaire permet d'aider au remplissage du document CERFA. Les autres annexes de ce document sont également intégrées au DCE lors de l'appel d'offre. Des pénalités pourront être mises en place sans obligations légales. Elles dépendront du mode de gestion choisi.

EN PHASE EXPLOITATION : ( MISE EN OEUVRE DU TRI ET DU TRANSPORT : Suite à la réception du parc éolien, le Maître d'Ouvrage devient pleinement responsable de tous déchets produits au cours de l'exploitation du dit parc. L’exploitant mettra en place contractuellement des solutions afin de Avant la rédaction et l'envoi du DCE, des solutions sont à déterminer pour la mise en œuvre du tri et du transport, répondre aux obligations de l'article L541-1 du code de l'environnement. qui sont définis également dans le contrat du lot concerné par le DCE :

Cette responsabilité figure dans les conventions d'exploitation passées entre Raz Energie 3 et les exploitants. Lors de la rédaction du contrat de maintenance des éoliennes, un volet environnemental est rédigé où un • 1. A définir : le lieu, le(s) type(s) de container(s), le mode d'enlèvement et sa fréquence. Nota: dans le paragraphe relatif à la bonne gestion des déchets est acté. L'exploitant du site, en supervisant la maintenance, bâtiment le coût de la location des contenants et leur enlèvement représente plus de 65% du coût total veille sur ce volet et s'assure également de la récupération des bordereaux d'élimination de déchets générés par des déchets. l'entreprise extérieure. Cette partie du contrat peut aussi s'inspirer du volet environnemental présent dans les • 2. A définir : Le mode de gestion: DCE de Raz Energie 3. o Gestion collective avec prestataire extérieur: entreprise professionnelle du déchet financée par le Maître d'Ouvrage, le risque de cette gestion est le peu d'implication des autres entreprises. EN PHASE DEMONTAGE DU PARC EOLIEN : Les mêmes préconisations que la phase chantier seront respectées. Le Maître d'Ouvrage prévoira une mission o Gestion avec une entreprise générale du chantier. préalable de diagnostic démolition, ainsi qu'une étude environnementale. Ces missions pourront être réalisées en o Gestion avec plusieurs entreprises du chantier en lots séparés: partage des containers et des partie par ses services ou par la MO et par un organisme extérieur. Cette phase donnera lieu à la rédaction d'une coûts, cette gestion repose sur une confiance réciproque et le partage des frais d'erreur de tri. procédure adaptée. o Gestion individuelle: chaque entreprise gère l'élimination de ses déchets et le justifie grâce au ( CAS DES DEEE : document Cerfa 2, elle proposera, en réponse au DCE, ses solutions techniques correspondantes (nombre de conteneurs et notamment les adresses des centres de réception Le traitement des DEEE entrait dans le champ d'application du décret 2005-829, abrogé en 2007 et intégré au et traitement des déchets). Dans ce cas l'Entreprise titulaire du lot se chargera de la mise en code de l'environnement: articles 543-172 à 543-206. L'article 543-195 stipule: place des différents conteneurs, de la signalétique particulière, ainsi que du transport dans les centres de stockage appropriés, • « Les producteurs assurent l'organisation et le financement de l'enlèvement et du traitement des déchets issus d'équipements électriques et électroniques professionnels mis sur le marché après le 13 • 3. A préciser : le rôle du CSPS dans le PGC. août 2005, sauf s'ils en ont convenu autrement avec les utilisateurs dans le contrat de vente de l'équipement. Dans ce dernier cas, le control de vente de l'équipement électrique et électronique professionnel doit prévoir les conditions dans lesquelles l'utilisateur assure pour tout ou partie 42 Le gaz SF6 fait partie des gaz à erret de serre. Répertorié comme tel dans le protocole de Kyoto signé en 1997, son l'élimination du déchet issu de cet équipement .... utilisation nécessite donc de limiter au maximum les rejets dans l'atmosphère. La dernière révision de la norme IEe relative à l'utilisation et à la manipulation du gaz SF6 dans les appareillages électriques se focalise en partie sur ces aspects environnementaux. Il s'agit de la norme IEe 62271-303.

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La recherche des centres de stockages peut se faire, par exemple, en consultant le site : www.dechets- € Mesures curatives chantier.ffbatiment.fr Pendant le chantier, de nombreux déchets seront générés : terre végétale, emballages (cartons, plastiques), Les 3 points ci-dessus ayant été définis, la partie « Mise en œuvre ", du traitement des déchets, peut être rédigée coffrages, récipients vides, pièces usagées ou cassées des engins de chantier, absorbants souillés… sur le DCE. Si cette partie n'est pas clairement définie lors de l'appel d'offre, elle devra être actée lors de la rédaction du contrat de lot avant travaux. Ces déchets seront triés et disposés dans des containeurs distincts afin d’être traités dans des centres de valorisation adaptées à chacun d’eux : « Exemple de Paragraphe pour la Gestion des Déchets à intégrer au DCE : • Déchets verts : les déboisements de haies et friches seront soit repris par leur propriétaire, soit • Traitement des déchets : Les opérations de valorisation et de recyclage des déchets de chantier transportés vers la déchèterie de Lézignan Corbières (ROUTE FERRALS, F-11200 LEZIGNAN doivent s'intégrer de manière systématique dans les opérations de construction et d'exploitation de CORBIERES) à 5 km du site. parcs éoliens. L'Entreprise s'attachera à réduire l'impact sur l'environnement en termes de production de déchets (quantitatif et qualitatif). La réglementation sur les déchets (loi n·75.633 du 15 juillet 1975, • Déchets inertes : Les déchets liés aux matériaux de décapage et déblais générés par les travaux de loi n·92646 du 13juilet 1992, circulaire du 15/02/2000) a fixé les priorités de la politique des déchets : terrassement ne représenteront qu’un volume très faible, dans la mesure où la majorité sera remise en remblai dans les tranchées ou pour la structure des pistes et des plates-formes notamment. En effet, o Prévention et réduction de la production et de la nocivité des déchets. les terres végétales seront dans la majorité des cas réutilisés sur le site pour aménager des talus, réaménager le chantier à la fin de la construction… Les gravats éventuellement produits seront o Organisation du transport des déchets et limitation en distance et volume. transportés vers une décharge de classe III (inertes) autorisées, comme celle de Lézignan Corbières. o Valorisation des déchets par réemploi, recyclage ou valorisation. • L’évacuation et le traitement des matériaux de décapage et des déblais en surplus ou impropres au o Information du public. remblai seront réalisés dans le respect de la réglementation en vigueur. Il sera notamment procédé à un tri des déchets en 3 catégories : o En recyclage et seconde vie, il existe sept classes dont deux nous intéressent: Inertes : Les matériaux de déblais constitueront principalement des déchets inertes compte • Centre de pré-traitement des DEEE o tenu de la nature du substrat en place. • Centre de recyclage des déchets du BTP o Banals ; • Il est interdit: o Dangereux. De brûler les déchets sur les chantiers. o • Déchets Industriels Banals (emballages…) : Pendant les travaux, malgré toutes les précautions prises, o D'abandonner ou d'enfermer des déchets (même inerte) dans des zones non contrôlées quelques déchets légers (essentiellement papiers et plastiques - codes 15 01 01, 15 01 02) pourront administrativement (décharges sauvages, chantiers, etc.). être entraînés aux abords du site, via les eaux de ruissellement lors d'épisodes pluvieux, où lors de périodes venteuses. Ils seront recueillis lors des opérations régulières de nettoyage et déposés dans le o De mélanger des déchets spéciaux avec d'autres catégories de déchets. bac de collecte prévu à cet effet. Ils seront ensuite évacués vers la déchetterie de Lézignan Corbières. • Gestion et tri des déchets: Dans le cadre du tri des déchets, le chantier fera l'objet d'une organisation • Déchets Industriels Spéciaux (chiffons souillés, pièces usagées, pots de peintures et autres produits particulière au niveau de: dangereux…) évacués vers un centre spécialisé. Les huiles et pièces mécaniques usagées ne seront o La signalétique indiquant la nature des déchets à déposer. pas stockées sur le site. En fonction des besoins, ces déchets seront prélevés sur les engins, enlevés et transportés dans un centre adapté par SITA France. On note toutefois, que l’entretien des engins de o L'état de propreté de l'ensemble du chantier, en particulier aux abords des aires de dépôts des chantier et des véhicules de maintenance ne sera pas réalisé sur le site. Toutefois, en cas de panne, si déchets. l'entretien devait être réalisé sur le site par un prestataire externe, les déchets seraient immédiatement o L'information des entreprises et de son personnel. repris par le réparateur. Les autres pièces et produits liés à l’entretien courant des installations (pièces mécaniques de rechange, huiles, o L'Entreprise formera ses salariés au tri de ses déchets qui sera à la charge de l'Entreprise. graisse) seront évacuées au fur et à mesure par le personnel vers un récupérateur agréé. La maintenance des o L'Entreprise sera chargée d'assurer quotidiennement le nettoyage de ses zones de travail et le engins et des véhicules d’entretien sera effectuée régulièrement (tous les 1-2 ans) dans les ateliers d’un transport sur la zone de stockage. L'Entreprise aura obligation de se conformer aux dispositions prestataire extérieur, afin de limiter les pannes, les émissions de gaz d’échappement, etc. Les huiles et fluides du tri des déchets indiqués dans cet OCE ou dans le futur contrat de lot. A ce titre l'Entreprise divers, les emballages, les produits chimiques usagés... provenant du fonctionnement et de l'entretien des engins pourra se référer au PGC pour répondre aux exigences de tri. Le Coordonateur SPS s'assurera de chantier, des aérogénérateurs et des installations des postes électriques (codes 13 01, 13 02, 13 03, 15 01, avec le Maître d'œuvre de la bonne application du dispositif de traitement des déchets retenu 15 02, 16 05 et 16 07), seront évacués vers une filière d'élimination spécifique par SITA France. au niveau de chaque intervenant. • Pénalités: Entreprise en charge de l’élimination des déchets : SITA France o L'organisation de la gestion des déchets de chantier devra être mise en place au plus tard 15 jours après le démarrage effectif des travaux. Sinon une pénalité de 1000 € par jour calendaire SITA France, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, est le spécialiste du traitement et de la valorisation des de retard sera appliquée. déchets.

o NB: des sanctions pénales existent qui sont pour un dépôt sauvage de 1500 € maximum pour SITA France propose aux collectivités locales, aux entreprises et aux professionnels de santé une solution les personnes physiques et 750 € maximum pour les personnes morales. globale de gestion des déchets.

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Cette solution comprend : • Le traitement des déchets ultimes • Une gamme de services associés à la gestion des déchets ; En fonction de leur nature, les déchets sont pré-traités et stockés dans des centres de stockage spécifiques. Ils • Des procédés industriels pour la valorisation des déchets ; font ensuite l’objet d’une régénération ou sont utilisés comme combustible de substitution. • Des filières spécialisées pour l'élimination des déchets ultimes. • L’assainissement et la maintenance industrielle SITA dispose d’un réseau de filiales spécialisées fédérées au sein de SITA AMI (Assainissement et maintenance SITA France développe des solutions de collecte, de tri et de traitement des déchets adaptées à vos besoins industrielle). grâce à la complémentarité de ses filières industrielles. SITA AMI intervient sur les réseaux urbains d'assainissement et auprès des industriels pour des opérations régulières de nettoyage ou lors des arrêts techniques. Les domaines d'expertises de SITA France SITA en partenariat avec Labo-Services - Intégrateur de solutions spécifiques aux déchets dangereux - vous • la collecte et le tri aide à mieux appréhender la réglementation applicable en matière de traçabilité des déchets et vous propose des prestations pour une gestion simple, efficace et conforme. • la valorisation matière : le recyclage

• la valorisation énergétique Si la traçabilité des déchets est intégrée à la réglementation depuis de nombreuses années (pour mémoire décret n°77-974 du 18 août 1977 et arrêté d'application du 4 janvier 1985), les exigences réglementaires se sont • la valorisation biologique renforcées depuis la mise en œuvre du décret n°2005-635 du 30 mai 2005 retranscrit aux articles R541-42 à • le traitement des déchets non dangereux R541-48 du Code de l'Environnement et concernant les déchets dangereux au sens de l'article R541-8 du même Code. • le traitement des déchets dangereux • la dépollution des sites et sols pollués Cette réglementation renforce l'implication et la responsabilité du producteur de déchets.

• l'assainissement et la maintenance industrielle Elle s'applique quelle que soit la quantité de déchets dangereux produits, à l'inverse des textes précédents. Elle repose sur un nouveau formulaire de traçabilité des déchets, le Bordereau de La gestion globale des déchets Suivi des Déchets Dangereux (CERFA n°12571*01), qui suit le déchet de A à Z et constitue la preuve de son élimination. En France, SITA gère l’intégralité du cycle des déchets produits par les particuliers, les entreprises et les professionnels de santé, à travers six domaines d’expertise : L'émetteur du bordereau de suivi de déchets (producteur, collecteur de petites quantités...) doit connaître le devenir de ses déchets. Le mode de traitement des déchets dangereux (codes D et R) et l'installation de prise en charge doivent être connus dès l'expédition. • La collecte et le tri SITA collecte et trie les déchets issus des collectes sélectives des particuliers et des entreprises (y compris les Le bordereau de suivi de déchets doit être renseigné et visé par chacun des intermédiaires (collecteur- déchets dangereux, liquides ou encore liés à des activités de soins médicaux). transporteur, exploitant de centre de transit...).

• La valorisation matière Les bordereaux de suivi de déchets émis et reçus doivent être conservés 5 ans (3 ans pour les transporteurs). SITA assure le démantèlement, la réutilisation et recyclage des matières (plastiques, palettes…) et leur Si l'installation destinataire refuse la prise en charge du déchet, elle doit en aviser sans délai l'émetteur en lui commercialisation auprès des industriels du recyclage. adressant une copie du bordereau de suivi de déchets mentionnant le motif du refus.

• La valorisation biologique Si le déchet est accepté, le bordereau de suivi de déchets doit être retourné à l'émetteur au plus tard un mois SITA collecte et valorise les déchets organiques comme les boues (fumier, lisier, boues d'épuration), la fraction après la date prévue de réception dans l'installation destinataire. fermentescible des ordures ménagères (épluchures, etc.) et de l’industrie agro-alimentaire, les déchets verts et les déchets de l’agriculture (marcs, rafles de vendanges…). Le bordereau de suivi de déchets peut également faire office de document de transport pour répondre aux Ces déchets sont soient épandus directement sur les champs, soit transformés en composts utilisés en exigences de l’ADR. Il faut autant de bordereaux de suivi de déchets que de natures de déchets. amendements des cultures agricoles et paysagères.

• La valorisation énergétique Une gestion informatisée et des prestations d'aide et de conseil. SITA valorise et traite les déchets qui n’ont pas pu être recyclés. Ainsi : le stockage génère du biogaz qui produit Il est nécessaire de noter dès l’établissement du BSD le code CED (Catalogue Européen des Déchets) et le code de l’énergie renouvelable ; UN, car nous utilisons les bordereaux de suivi de déchets comme document de transport. Cela nous permet, L’énergie issue de l’incinération des déchets est valorisée en électricité et en chauffage urbain ; pour vous faire gagner du temps, d'éditer des bordereaux de suivi de déchets pré-remplis, sur la base des La méthanisation des déchets organiques et des boues de stations d’épuration permet de générer du biogaz, informations échangées et validées avec vous. également valorisé en électricité et en chauffage urbain.

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A réception sur nos installations, nos chimistes assurent le contrôle des produits, la pesée avec saisie des informations dans Hécate.

Cela permettra d'assurer la traçabilité physique des déchets sur nos plates-formes de transit-regroupement. Le bordereau de suivi de déchets de prise en charge est renvoyé avec la facture (sous 1 mois maximum après la collecte). Les cadres 11 et 12 sont complétés par Labo-Services lorsque la transformation ou le traitement des déchets dangereux sont achevés. Cela peut prendre plusieurs mois si les déchets sont produits en petite quantité.

Enfin, Labo-Services + vous fournit une aide opérationnelle pour répondre à des cas concrets : valider le circuit du bordereau de suivi de déchets pour votre déchet, quels cadres remplir, quel code CED, quel code UN, faut-il utiliser l'annexe 1 ou 2...).

Transport des déchets Le transport des déchets dangereux est encadré par une réglementation stricte en raison des dangers qu'ils représentent. Labo-Services vous propose des solutions opérationnelles pour assurer des transports conformes ainsi que des prestations pour vous aider à maîtriser les prescriptions applicables. Le transport des déchets dangereux doit respecter la réglementation de transport routier de marchandises. Le transporteur de déchets doit en conséquence : • être inscrit au registre des transporteurs et loueurs de véhicules industriels tenus par la D.R.E.AL • assurer la présence d'une licence communautaire dans les véhicules • garantir le suivi du personnel de conduite, par suivi des disques (chrono tachygraphe) ou des horaires de service • établir des documents de transport pour toutes les opérations (lettre de voiture, BSD...).

Il doit également répondre aux prescriptions du code de l'environnement en matière de négoce et courtage des déchets.

Les articles R 541 49 à R541 79 du Code de l'Environnement, précisent que les entreprises qui exercent une activité de transport par route, de négoce ou de courtage de déchets ont l’obligation de la déclarer auprès du préfet de département. Un récépissé leur est délivré par le Préfet pour une durée de 5 ans. Une copie du récépissé doit être présente à bord de chaque véhicule (sanction : contravention de la 4ème classe).

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Ces mesures sont les suivantes : • Toute opération d’entretien, réparation ou vidange d’engin de chantier sera interdite sur le site, et l’état 1.3 Incidences sur le milieu physique et mesures des engins sera vérifié régulièrement. € Incidences temporaires : • Les cuves d’hydrocarbures, qui pourraient être installées pour approvisionner les engins du chantier, seront équipées d’une cuvette de rétention, le tout reposant sur une plateforme. Les activités de chantier sont potentiellement susceptibles de générer deux types d’incidences sur les sols et les eaux souterraines : • Elles pourront être déplacées au fur et à mesure de l’avancement du chantier. • Des impacts qualitatifs temporaires : pollutions chroniques ou accidentelles des eaux (superficielles • Le ravitaillement des engins de chantier se fera avec un pistolet muni d’un dispositif anti refoulement. et souterraines) ou des sols. Pour les engins les plus importants (dumper, pelles, ..) une livraison par camion citerne sera privilégiée. • Des impacts quantitatifs temporaires : • Mise en place d’installations fixes de récupération des eaux de lavage des bennes à béton. Les eaux sales du chantier telles que les eaux de lavage des bennes, des camions, sont traitées à partir d’un bac o Perturbation des écoulements superficiels et souterrains, obstacles à l'écoulement des de décantation muni de trémie d’arrivées des eaux sales. Le bac peut être enterré ou en surface. eaux ; • L’utilisation d’huiles de décoffrage bio et à faible risque santé pour les utilisateurs. o Modification des structures superficielles du sol, en raison des opérations de remblais ou des différents accès aux lieux d’intervention, avec un tassement du sol au niveau des zones de • Un contrôle et un suivi de la mise en place et du respect des différentes mesures (Plan Assurance chantier dû à la circulation des engins. Environnement) seront réalisés, dans le cadre de la démarche de management environnemental. • Des kits anti-pollution seront tenus à disposition des employés, au niveau de chaque zone de stockage, € Incidences permanentes : et de ravitaillement de carburant, et dans les véhicules de chantier (boudins et lingettes absorbantes pour les déversements accidentels par exemple, absorbants à jeter dans la benne « déchets dangereux Aucune incidence permanente n’est envisagée pour cette thématique en phase chantier. Toutefois, les »). incidences spécifiques liées à la construction d’un parc éolien sont très faibles et se cantonnent • Stockage des produits potentiellement polluants sur rétention conformément à la réglementation, essentiellement à la perturbation des eaux de ruissellement (matières en suspension) et au risque de pollution accidentelle lors de la phase de chantier. • Stockage des déchets de chantier potentiellement polluants sur rétention et évacuation dans des filières adaptées.

€ Incidences et mesures cumulées avec d’autres projets connus : Les incidences cumulées avec d’autres projets résident dans : Cependant, pour écarter tout risque potentiel de pollution des eaux, notamment des eaux souterraines captées permettant l’alimentation en eau potable, les mesures de protection décrites ci-après seront mises en place afin • L’accroissement du risque d’apparition des pollutions chroniques ou accidentelle de supprimer tout impact, notamment sur les ressources en eau.

• L’accroissement d’un volume d’eau de ruissellement à absorber par le milieu. Les travaux de terrassement des pistes d’accès créées, ainsi que des plates-formes et fondations des éoliennes seront réalisés en dehors des périodes de forte pluviométrie. Il faut préciser que les travaux des autres parcs sont terminés, les risques de pollutions cumulées durant cette phase sont donc inexistants. Concernant l’augmentation des phénomènes de ruissellement, l’éloignement des € Mesures curatives : autres projets et la capacité du sol à infiltrer les eaux permet de s’affranchir de ce risque cumulé. Des mesures curatives seront également mises en place, en cas de pollution, jusqu’à résorption et application des recommandations finales de la DREAL :

1.3.1 Risque de pollution du réseau hydrographique ou du sol et des nappes • Application des modalités du plan de secours établi en liaison avec le SDIS (Service souterraines Départemental d’Incendie et de Secours) de l’Aude. • Isolement et enlèvement immédiat de terres souillées. Elles seront isolées en lots, analysées et En phase travaux, on relèvera donc : acheminées dans les centres de traitement appropriés. • Les déversements accidentels éventuels de produits polluants (hydrocarbures, adjuvants, etc.) • Utilisation des techniques de dépollution des sols et des nappes pour bloquer la progression de la entrainant des incidences temporaires ; pollution et résorber celle-ci. • Les pollutions chroniques (émissions diverses, lessivées par les eaux pluviales ruisselant sur les • Mise en place de barrières hydrauliques avant que le polluant atteigne la nappe ou l’émissaire aval. zones opérationnelles (fondation et zone de montage) qui pourraient porter atteinte aux sols, aux eaux souterraines et/ou aux eaux superficielles. • Des analyses de pollution des sols et des eaux seront réalisées au moment de l’apparition de la pollution et suite à son traitement. Les résultats seront conservés sur place et une copie sera envoyée à la DREAL. € Mesures préventives : Les futures zones de chantier seront insérées dans les parcelles qualifiées d’agricoles, où la géomorphologie est relativement plane. Aussi, les eaux de ruissellement seront rapidement absorbées par les Afin d’éviter toute propagation d’une éventuelle pollution dans les ruissellements de surface, les eaux s’écoulant sols des terrains voisins. sur les terrains en travaux seront autant que possible isolées des zones extérieures au chantier. Ainsi, la mise en forme de la chaussée, des pistes d’accès réaménagées et créées, ainsi que des plates-formes de chaque Afin de limiter les risques de type « déversement accidentel de produits polluants », des mesures préventives éolienne, sera réalisée de manière à présenter une faible pente opposée au sens d’écoulement naturel des eaux seront mises en place, durant toute la phase de chantier. ainsi qu’un léger merlon en point haut (voir figures ci-après).

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De plus, en complément des fossés existants, seront créés dans le cadre du projet le long des plates-formes et des pistes, des fossés du côté le plus bas de chaque voie d’accès réaménagées et créées (ou plates-formes). Ces fossés, qui recueilleront donc toutes les eaux issues du chantier, seront enherbés afin de filtrer les matières en suspension sur lesquelles se fixe la majorité des micropolluants, qui pourraient éventuellement être présents sur les engins de chantier et se diffuser dans les eaux.

En cas de découverte de cavité, on procèdera au balisage de la zone concernée et la Mission Interservices de l’Eau sera alertée.

Aménagement des plates-formes permettant une meilleure gestion des eaux de ruissellement 43 Travaux de fondations et de ferraillage Une fois les eaux issues du chantier collectées dans les fossés, elles seront ensuite dirigées vers un système de Après les travaux, les fondations seront recouvertes par les terres de déblai compacté. Seul un disque traitement. En effet, un bassin de décantation sera installé au point bas de chaque plate-forme, ainsi qu’à chaque d’environ 8 m de diamètre émergera à la surface du sol. éventuel point bas des fossés le long des pistes.

Le principe de décantation permettra le dépôt des matières en suspension (MES), principal élément polluant émis par une zone de travaux. On notera également qu’en cas de lessivage des engins (par les pluies notamment) pouvant contenir des traces de substances polluantes, celles-ci se fixent généralement sur les MES et se déposeront donc au fond des bassins de rétention. Leur évacuation se fera par un système de trop plein dans les fossés voisins, qui permettra de piéger d’éventuel polluants dans ces bassins.

Pour supprimer tout risque de pollution des nappes souterraines captées pour l’alimentation en eau potable, tous les bassins de rétention qui seront situés à l’intérieur d’un périmètre de protection de captage seront imperméabilisés par la pose d’un géotextile ou d’une géomembrane en fond de bassin. L’éolienne E6 étant situé en zone inondable, celui-ci sera concerné par cette imperméabilisation.

En fin de chantier, les bassins de rétention seront supprimés, c’est-à-dire qu’ils seront curés. Leur géotextile sera enlevé et ils seront remplis de terre végétale ou autre remblai propre. Les boues récupérées lors du curage, potentiellement chargées en polluants seront évacuées vers un centre de traitement agréé.

Globalement, toutes pollutions aussi bien des eaux de surface que des eaux souterraines seront évitées. Ainsi, grâce à la mise en place de mesures de suppression, les travaux d’aménagement du parc éolien n’auront aucun impact sur les eaux en général et la ressource en eau potable.

1.3.2 Impacts des terrassements et apports de matériaux

Les fondations

€ Incidences temporaires et permanentes : Concernant les fondations nécessaires pour les éoliennes, l’étude géotechnique permettra de Exemple de travaux de fondations dimensionner précisément la taille des fondations. La profondeur des fondations sera approximativement de Les incidences résident principalement dans les modifications de structure du sol et d’aménagement paysager. 3 m dont 2,13 m de semelle en béton.

43 Source Raz Energie

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€ Incidences et mesures cumulées avec d’autres projets connus : Les incidences cumulées avec les autres projets résident essentiellement dans la thématique paysagère, traitée dans la suite de ce document.

€ Mesures préventives : Une étude géotechnique sera conduite avant le lancement des travaux pour définir l’état des sous sols et les mesures de protection permanente de l’environnement à mettre en œuvre pour assurer une protection de la stabilité et de la qualité du sous-sol. Le maître d’ouvrage s’engage à respecter ces futures prescriptions.

Lors de la mise en place des fondations, les travaux suivront les recommandations suivantes : • Encastrer les massifs dans le sol ou les recouvrir. • Stricte balance des volumes de terre et matériaux déplacés : stockage sur place uniquement des volumes nécessaire au remblayage. Tous les volumes de terre en sus seront évacués hors du site pour éviter la modification de la topographie ou une levée de plantes adventices. • Veiller à ne pas mélanger les terres de surface et les terres issues de terrassement de profondeur. • Création d’une zone équipée pour le nettoyage du déversoir des toupies de béton.

€ Mesures curatives : Les prescriptions paysagères concernant les installations et les voies d’accès sont précisés dans la thématique paysage de ce document.

Aires de levage €Incidences temporaires et permanentes : A l’emplacement de chaque éolienne, une plate-forme de 22 * 35 m (770 m2) sera aménagée pour y installer la grue de levage, de manière à pouvoir supporter les engins de chantier. Pour cela le terrain sera nivelé, compacté et une couche de 10 cm de grave sera mise en place. Elles pourront également servir d’aires de stockage du matériel avant montage des éoliennes.

Elles offriront ainsi une assise stable pour les grues pendant le montage des éoliennes et pour les travaux de maintenance durant toute la période d’exploitation. Les incidences résident dans la modification du milieu physique et naturel et sont induites par les mouvements d’engins et les types de matériaux utilisés.

€ Les incidences cumulées avec d’autres projets résident dans : • L’accroissement du risque d’apparition des pollutions chroniques ou accidentelle ; • L’accroissement d’un volume d’eau de ruissellement à absorber par le milieu.

Il faut préciser que les travaux des autres parcs sont terminés, les risques de pollutions cumulées durant cette phase sont donc inexistants. Concernant l’augmentation des phénomènes de ruissellement, l’éloignement des autres projets et la capacité du sol à infiltrer les eaux permet de s’affranchir de ce risque cumulé.

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• Puis décapage superficiel de la couverture, hors des secteurs boisés, où l’on opèrera un dessouchage dont le produit sera évacué hors du site. Les matériaux terreux (terre végétale de € Mesures préventives : surface et tapis herbeux) seront mis en cordon en périphérie ou stockés sur une aire Tout d’abord, on effectuera le piquetage des emprises nécessaire au montage du rotor des éoliennes. prédéterminée – en attente de réemploi. Ces terres ne seront pas compactées.

Ensuite, seront mises en place des bennes à ordures vers lesquelles sont acheminés systématiquement en fin • On pourra dès lors procéder au décapage et terrassement véritable de ces plates-formes afin de les de journée tous les détritus issus du chantier. Puis, tout au long du chantier, on effectuera un enlèvement régulier engraver dans le terrain et d’en augmenter la portance pour les engins de levage (les plates- des bennes en décharges contrôlées. formes ne comporteront donc aucune zone de remblai).

• Toutes les terres de décapage et de terrassement (hors terre végétale et tapis herbeux) seront D’autre part, une ou plusieurs zones seront créées pour la base de vie du chantier, le stockage des équipements évacuées hors du site (un lieu de stockage temporaire sera déterminé sur site) et ne seront pas et le parking des véhicules. poussées et déposées, même en stockage temporaire, sur les limites extérieures des emprises des

plates-formes, au risque de détériorer le couvert végétal existant aux alentours. On notera que pour le montage des éoliennes une grue de levage autotractée sera utilisée. Les déplacements de cette grue sur les pistes de circulation s’effectueront après démontage des stabilisateurs et des contrepoids. • Le terrassement et l’engravement des plates-formes seront exécutés en préservant un cordon cicatriciel végétal sur le flanc aval (cordon de végétation herbacée au minimum, mais parfois arboré). Ce cordon végétal aura 2 avantages : il réduira l’impact visuel dans le grand paysage du talus opposé, Globalement, aucune pollution (issue des vidanges, des graissages du matériel, du stockage du carburant et des mais aussi il permettra de mieux engraver la plate-forme elle-même dans le terrain. lubrifiants ainsi que du dépôt des matériaux) ne pourra être acceptée sur le site. • Les crêtes de talus seront systématiquement préservées et non peignées.

Toutes les plates-formes seront implantées dans des parties plates, dans des replats de terrain • Les opérations de confortement des plates-formes, avec apport de tout venant et compactage, particulièrement marqués ou bien sur des pentes relativement réduites. pourront dès lors être engagées, mais sans aucun débordement hors des limites balisées.

Cette disposition offre l’avantage de réduire fortement l’impact des talus correspondants à l’engravement de ces Les interventions de restauration du site ne pourront être menées efficacement qu’après montage des éoliennes plates-formes dans le terrain (pour en augmenter la portance). Leurs dimensions ne sont pas très importantes, et départ définitif des engins de levage. Toute intervention préalable serait vouée à l’échec. soit 770 m² par plate-forme. Toutefois, plus le délai entre le décapage du couvert végétal existant et la remise en état définitive des plates- formes (en matière de restauration végétale et paysagère) sera réduit, plus les reprises seront efficaces. Mais dans tous les cas, les mesures suivantes auront l’avantage d’éviter toute pollution botanique et écologique du site et lui permettront de se restaurer rapidement grâce à son propre stock de semences locales, contenues dans les tapis herbeux récupérés et avoisinants les plates-formes et non par apport de mélanges de graminées et autres herbacées exogènes.

Il serait souhaitable d’éviter toute mesure artificielle d’hydro-ensemencement et on veillera donc à favoriser un ré- ensemencement naturel et spontané. Ces précautions d’ordre écologique s’inscrivent en parfaite cohérence avec la composition floristique initiale du milieu.

On procédera également à un adoucissement des pieds de talus, par apport de terres issues de déblais du site, à l’exclusion de toute autre terre. Cette opération sera destinée à réduire la forme géométrique des plates-formes Schéma du traitement des plates-formes pendant le chantier et à recréer des modelés légers, propres à mieux s’intégrer aux moutonnements naturels du terrain. Les terres récupérées pour ces modelés paysagers et permettant de rectifier les talus techniques, représentent

€ Mesures curatives : une fraction réduite des terres de déblai, évacuées du site. Cela signifie qu’un stock temporaire de terre pourrait Une telle emprise par plate-forme conduit donc à effectuer un certain nombre de préconisations, pour réaliser être organisé sur le site, de préférence dans un endroit favorable à cet usage, à proximité de la base de chantier une restauration efficace du site : par exemple.

• De façon générale et préalable, RAZ Energie 3 a optimisé les implantations en intégrant la surface des On réalisera enfin un surfaçage de chacune des plates-formes par un apport d’une couche de 20 cm de terre chemins adjacents dans la plate-forme. végétale, à laquelle sera adjoint le paillage issu du broyage des végétaux (intéressant pour sa capacité de rétention en eau) sur laquelle seront épandus et déroulés les tapis herbeux qui étaient stockés en andains. • L’attaque de la surface des plates-formes ne sera opérée par les engins de terrassement qu’après un piquetage fin sur terrain des emprises, pour éviter tout abattage de vigne qui s’avèrerait inutile et pour optimiser l’insertion du projet dans le site. • De façon chronologique, il sera effectué ensuite un abattage, tronçonnage et broyage des branchages et déchets végétaux selon les prescriptions données dans le cadre de l’aménagement des accès. Ne seront touchés que les végétaux strictement inscrits dans l’emprise des plates-formes. En effet, tous les arbres périphériques constitueront le meilleur écran possible pour réduire l’impact visuel dans le site de ces plates-formes, bien avant toutes les mesures de restauration préconisées.

Schéma de restauration des plates-formes après le chantier

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Suivant la saison d’intervention et surtout le respect ou non du planning initial, des arrosages pourraient s’avérer nécessaires pour favoriser une reprise de la végétation mise en dormance durant le stockage en andains, mais aussi une levée des semences contenues dans le tapis.

Tranchées pour les réseaux électriques et de communication Câble 20 kV entre l’éolienne et le € Incidences temporaires et permanentes poste de livraison au raccordement Les câbles électriques permettant l’acheminement de l’électricité, produite par le parc au poste de livraison seront enterrés dans des tranchées et maintenus dans une couche de béton. De la terre de déblais compactée recouvrira ce réseau souterrain en fourreaux.

Etant donné le tracé retenu pour le câblage, majoritairement en bordure des chemins existants ou en bordure des parcelles, il n’y aura pas d’impact pour l’exploitation des vignes, et l’impact écologique sera négligeable.

€ Les incidences cumulées avec d’autres projets : Les incidences cumulées avec d’autres projets résident essentiellement dans l’accroissement du risque d’apparition des pollutions chroniques ou accidentelle

Il faut préciser que les travaux des autres parcs sont terminés, les risques de pollutions cumulées durant cette phase sont donc inexistants. Enfouissement de câbles : à 1 m de profondeur

€ Mesures préventives : Entre les éoliennes, les liaisons électriques seront enterrées dans des tranchées situées dans l’axe des voies ou sur le bas côté. Les dimensions des tranchées seront approximativement les suivantes : • Largeur : 40 cm

• Profondeur : 80 cm en bordure de chemins et de routes et 1,2 m en plein champ. Piste d’accès Le terrassement de ces tranchées se fera selon les étapes suivantes : € Incidences temporaires : • Décapage et mise en dépôt de la terre végétale, Les dimensions minimales des pistes d’accès aux éoliennes et au chantier en général seront les suivantes : • Remblayage et compactage des tranchées avec les matériaux extraits, • Tronçons droits : 5 m de largeur • Epandage sans bourrelet de la terre végétale, • Virages : 5,5 m de largeur • Evacuation des matériaux en excès. • Pentes maximales des voies : entre 7 et 20 %, suivant que le revêtement est cohésif ou non, selon l’axe longitudinale de la voie et 2 % selon l’axe transversale de la voie.

Dans les cas des deux traversées de fossés, il est prévu d’utiliser des moyens légers pour la réalisation de ces travaux avec une mini-pelle, travaillant exclusivement en période sèche. La traversée du pont d’Olivery se fera grâce à une goulotte métallique accolée sur le côté du pont.

€ Mesures curatives : Le réseau électrique entre les éoliennes sera enterré dans son intégralité. De plus, pour éviter tout impact paysager du raccordement électrique du projet, les lignes électriques et téléphoniques inter-éoliennes seront enterrées. Elles ne génèreront ainsi aucun impact visuel.

Sachant que la longueur totale des chemins de câble sera de 2800 m, la surface occupée par l’enfouissement des lignes sera de 1100m²:

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La structure des pistes sera composée des 2 couches suivantes : • Les matériaux (hors terre végétale) extraits lors de la création de pistes et élargissements seront systématiquement enlevés du site. • Couche de forme : à base de matériaux de granulométrie continue ou, si le terrain le permet, par traitement au liant hydraulique avec interposition d’un géotextile anti-contaminant. L’épaisseur de la Nettoyage du site avant lancement de l’exploitation couche de forme varie selon les caractéristiques mécaniques du terrain (de 0 à 60 cm) de façon à Les incidences éventuelles sont présentées dans les paragraphes précédents. atteindre une portance minimale de 2 Mpa.

• Couche de roulement : à base de matériaux de granulométrie continue. Épaisseur : 10 cm. € Mesures curatives à la phase travaux :

Avant la mise en service du parc éolien, une remise en état du site sera effectuée selon les étapes suivantes : Les incidences résident dans la modification du milieu physique et naturel et sont induites par les mouvements d’engins et les types de matériaux utilisés. • Nettoyage complet du site.

Le tableau ci-dessous décrit les longueurs de piste qui seront nécessaires, en fonction de leur statut (existant, à • Remise en état de la couche de roulement des voies de circulation et des plates formes de levage. élargir, à créer). On constate, que la plupart des pistes utilisées existent déjà et que seulement sera nécessaire • Remodelage éventuel des remblais de plates formes pour une meilleure intégration paysagère. un léger élargissement et une stabilisation. Accès_v9 • Végétalisation des pentes de talus avec des espèces autochtones. Pistes nbre pistes longueur (m) largeur (m) surface (m²) • Haies végétales en périphérie des postes de livraison. Piste existante 11519Ø Ø Piste à créer 9 1794 5 8970 Autres considérations concernant le terrassement des pistes et des aires de montage Piste à élargir 5 2707 2 5414 € Incidences temporaires et permanentes : Piste pompiers 1 441 Ø Ø Concernant les propriétés physiques du sol, elles vont être localement modifiées de façon permanente Total 16 6461 14384 (compactage, imperméabilisation), au droit des aménagements à réaliser. Aussi, l’écoulement des eaux de Total (ha) 1,4384 ha surface va en être perturbé, en favorisant localement le ruissellement.

€ Les incidences cumulées avec d’autres projets : Sur le site du projet recouvert par des parcelles agricoles, le coefficient de ruissellement est de l’ordre de 0,2. Les incidences cumulées avec d’autres projets résident essentiellement dans l’accroissement du risque Après aménagement, ce coefficient sera de : d’apparition des pollutions chroniques ou accidentelle • 0,2 pour les surfaces laissées en culture ;

Il faut préciser que les travaux des autres parcs sont terminés, les risques de pollutions cumulées durant • 0,7 pour les pistes et plates-formes aménagées mais non goudronnées ; cette phase sont donc inexistants. • 0,9 pour l’emprise du socle des éoliennes et le poste de livraison. € Mesures préventives : La circulation des engins de chantier sur les différents accès aux lieux d’interventions peut engendrer, au niveau Ainsi, seul un très faible pourcentage de la surface totale de l’emprise va voir son coefficient de de la zone de chantier, une modification des structures superficielles du sol. Les propriétés physiques du sol ainsi ruissellement évoluer. modifiées, génèreront une augmentation des écoulements superficiels avec une charge en matières en suspension plus forte due aux travaux effectués. Les eaux de ruissellement des pistes et des plates-formes seront dirigées par la forme de pente vers les abords De même, la circulation des engins sur les pistes traversant des ruissellements intermittents sera stoppée en cas des parcelles enfrichées où elles pourront s’infiltrer dans le sol pour alimenter la nappe phréatique. de fortes pluies. Ainsi, aucun engin ne roulera dans les eaux de surface alors présentent au niveau de ces axes d’écoulements préférentiels. Les pistes devant desservir les futures éoliennes seront réalisées en début de € Aussi, l’augmentation des écoulements superficiels sera très limitée, l’étendue des terres agricoles pouvant chantier, et seront utilisées pour l’acheminement du matériel. Elles seront conçues pour supporter des véhicules absorber cet excédent d’eau. d’un poids de 135 tonnes. Enfin, on notera que les parcs éoliens n’émettent ni cendre, ni suie, ni polluant, et ne produisent pas de déchet De plus, de chantier seront balisées afin d’éviter toute circulation en dehors de la zone. Ainsi, la dangereux. Aussi, l’installation de centrales éoliennes n’engendre aucune pollution des sols, contrairement à modification des propriétés physiques du sol sera limitée à la zone de travaux. d’autres moyens de production d’électricité.

Le piquetage des voies sera effectué par un géomètre pour éviter tout débordement sur la base d’un espacement Les incidences cumulées avec d’autres projets résident dans l’accroissement d’un volume d’eau de ruissellement de 50 m. De plus, des zones de retournement seront aménagées pour le croisement des engins et éviter ainsi à absorber par le milieu. tout élargissement des voies. Il faut préciser que les travaux des autres parcs sont terminés et de part l’éloignement des autres projets et la D’autre part, avant le début des travaux on veillera à mettre en place une signalisation complète et adaptée au capacité du sol à infiltrer les eaux il est aisé de s’affranchir de ce risque cumulé. site, tout en respectant les recommandations suivantes : Mesures spécifiques à la phase de terrassement • Éviter tout bourrelet de terre laissé en place en bordure de la piste qui constituent des sources de levées d’adventices et donc de pollution végétale. € Mesures préventives : • Ne pas apporter de matériaux exogènes dont l’impact visuel et paysager est négatif. Le document de référence utilisé sera le Schéma Départemental des Carrières de l’Aude, en vigueur au moment des travaux.

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Les matériaux, à mettre en œuvre ou à évacuer, seront stockés temporairement sur des emplacements identifiées et balisées. Les eaux de ruissellement supplémentaires produits par les aménagements du projet seront largement absorbées par les terres voisines des voies d’accès et des socles nécessaires aux éoliennes. Une étude géotechnique doit être réalisée avant les travaux. Elle analysera le sous-sol et déterminera les caractéristiques techniques de la roche. Elle permettra de mettre en évidence le risque ou ’absence de risque de fragilisation de la roche lors des travaux d’excavation notamment.

Les talus des accès qui auront été élargis seront, si nécessaire, aménagés de manière à être stables (pente douce et/ou plantations).

Le décapage se fera avec soin, de façon séparative, en évitant de mélanger la terre végétale avec les stériles sous-jacents. Cette opération est importante car la terre végétale servira lors du réaménagement du site après travaux. Les éventuels volumes de terre végétale non réutilisés seront évacués vers un centre de stockage agréé.

La terre végétale issue des déblaiements sera stockée séparément des autres éléments décapés, sur des zones non exploitées du site (en dehors des zones de passage d’engins). Rappelons que la durée de stockage sera courte (de 6 à 12 mois), ce qui devrait limiter les risques de dégradations des qualités de la terre végétale.

De manière à éviter le tassement du sol, les engins de chantier et les camions de transport ne circuleront pas sur des sols en place mais uniquement sur les chemins d’accès et les zones spécialement aménagées (aires de levage,…). Le sol sera éventuellement décompacté.

Une grande partie des terrains décapés sera conservée et recouverte de la terre végétale initialement présente. Il s’agit des aires de levage, d’une partie des fondations des éoliennes, d’une partie des pistes d’accès, des tranchées de raccordement au réseau électrique.

Sur les surfaces décapées, la reprise spontanée de la végétation environnante sera favorisée par le régalage de la terre végétale enlevée auparavant. Si besoin, et après état des lieux post-travaux, une revégétalisation éventuelle pourrait être envisagée

€ Mesures curatives :

Si l’évacuation des eaux de ruissellement ne se faisait pas de façon optimale lors du lancement de l’exploitation, une étude hydraulique serait réalisée et les résultats transmis à la DREAL pour avis.

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polluants liés aux engins de chantier serait infime et pas de nature à modifier la qualité des eaux de l’Orbieu (débit trop faible, sédimentation et infiltration éventuelle le long du fossé). 1.4 Incidences sur le milieu naturel et mesures Pour tous les autres sites du réseau Natura 2000 désignés au titre de la directive habitats, le risque de destruction ou dégradation d’habitats ou habitats d’espèce serait nul en raison de la distance importante. 1.4.1 Evaluation d’incidences sur les sites Natura 2000 En ce qui concerne le risque de mortalité par collision pour des chiroptères une analyse a été menée sur ceux en provenance de colonies situées sur ces sites et dont la présence aurait été confirmée sur la zone du projet. Le Concernant les sites rattachés au réseau Natura 2000, la réglementation actuelle demande à ce que les seul site Natura 2000 hébergeant une colonie de chiroptères est la Grotte de la Ratapanade, à 7.5 km à l’Est du incidences de tous les projets soumis à étude d’impact sur les sites voisins soient évaluées. Dans le cas de ce projet. Parmi les espèces se reproduisant dans cette grotte, deux ont été contactées sur la zone du projet : le projet, plusieurs sites sont inclus dans un rayon de 20 km du projet. grand rhinolophe (2 contacts) et le Minioptère de Schreibers (45 contacts). La première espèce (grand rhinolophe) chasse habituellement dans un rayon de 2 à 4 km autour des colonies, ce qui signifie que les individus captés sur la zone du projet ne pouvaient pas, ou avec une probabilité extrêmement faible, provenir de cette colonie. La seconde espèce en revanche (minioptère) est capable de rayonner jusqu’à plus de 40 km de ses gîtes, ce qui veut dire que les animaux contactés sur la zone du projet provenaient assez probablement de la colonie de la Ratapanade, qui compte autour de 1750 individus. L’espèce a fréquenté la zone en été et en

Type Nom Code Distance Avifaune automne, où elle a été contactée sur la plupart des points de suivi au final (7 sur 8), à raison de 1.1 à 7.2 Chiroptères Petite faune Petite faune contacts par heure. Ces contacts concernaient surtout des animaux en transit et non-pas en activité de chasse,

Habitats-Flore Habitats-Flore ce qui est cohérent avec le caractère peu attractif des milieux présents (vignes). Des milieux bien plus attractifs existent en revanche à proximité, comme la vallée de l’Orbieu à l’Est et au Sud, ou des étangs au Nord. Aucun ZSC Grotte de la Ratapanade FR9101487 7.5 km x de ces milieux de chasse ne serait impacté par le projet, et il n’y aurait donc aucune perte d’habitat de chasse Complexe lagunaire de Bages- FR9101440 12.5 km xx distant pour la colonie de la Ratapanade. Seuls les étangs supposent un survol de la zone du projet depuis la colonie de la Ratapanade, l’Orbieu étant accessible sans survol de la zone du projet. En xxx SIC Haute vallée de l’Orbieu FR9101489 contact Compte-tenu de la fréquentation modeste de la zone par cette espèce (minioptère), par des animaux en transit x Cours inférieur de l’Aude FR9101436 4.6 km volant en principe à une hauteur les mettant à l’abri des obstacles aériens, compte-tenu aussi de l’absence de Les Causses du Minervois FR9101444 11.5 km xxxfacteurs susceptibles de rabaisser cette hauteur (ex : passage de col) et de la rareté des cas de collisions Massif de la Clape FR9101453 17.3 km xx concernant cette espèce (2 répertoriés en France), compte-tenu des mesures préventives de régulation de l’activité des éoliennes (système Chirotec) et des autres mesures décrites dans l’étude d’impact, le risque de x Collines du narbonnais FR9101439 19.3 km collision est très faible et n’est pas de nature à entrainer d’effet perceptible sur le fonctionnement, et encore ZPS Corbières Orientales FR9112008 6.6 km x moins la pérennité de la colonie de la grotte de la Ratapanade. Par ailleurs, il est prévu de mettre en place un Corbières Occidentales FR9112027 11.1 km x suivi de la mortalité qui pourrait impliquer la modification des mesures de réduction mises en œuvre.

x Etangs du narbonnais FR9112007 12.5 km - sites soumis à la Directive Oiseaux (6) Minervois FR9112003 13.2 km x Ces sites sont désignés en raison d’un patrimoine avifaunistique riche. Aucun de ces sites ne se trouve à Etang de FR9112016 15.9 km x proximité des éoliennes, mais trois d’entre eux (Corbières orientales et occidentales, minervois) hébergent des espèces nicheuses à grand rayon d’action susceptibles d’atteindre en vol la zone du projet. Toutes les autres x Montagne de la Clape FR9110080 17.2 km espèces ont des rayons d’action bien moindres et n’ont donc aucune chance d’atteindre la zone du projet et d’y rencontrer un éventuel danger. Pour les quelques espèces potentielles que sont l’aigle royal, l’aigle de Bonelli, - sites soumis à la Directive Habitats-Faune-Flore (7) l’aigle botté, le circaète, et dans une moindre mesure le milan noir et le faucon pèlerin, un possible risque de Ces sites sont désignés en raison d’un patrimoine remarquable en termes d’habitats et/ou de faune autre que les mortalité par collision est envisageable. Cependant, même si trois de ces 6 espèces (aigle botté, circaète et oiseaux (groupe non concerné par l’évaluation). Un seul de ces sites (Haute vallée de l’Orbieu) se trouve à milan noir) ont été observées au moins une fois sur la zone du projet pendant le cycle annuel qui a été suivi il est proximité des éoliennes (320 mètres) et mérite une analyse plus poussée pour évaluer les incidences du projet assez évident que les oiseaux vus sont des nicheurs de proximité, ne provenant pas des sites Natura 2000, sur les habitats et espèces répertoriées sur ce site. Le SIC Haute Vallée de l’Orbieu héberge 11 habitats d’intérêt même du plus proche (6.6 km). En effet, les trajectoires de vol observées, ainsi que le comportement des européen dont 1 seul existe sous forme dégradée dans le secteur du projet (92A0 forêts-galeries à saule et oiseaux nous font estimer que les oiseaux nichent dans des périmètres plus proches que ceux des deux ZPS peuplier blanc). Il accueille par ailleurs 10 espèces animales d’intérêt européen ne se reproduisant généralement des Corbières ou du Narbonnais. En ce qui concerne le circaète, ils nichent probablement dans les pinèdes à pas en aval du projet (présence possible de la loutre et du barbeau méridional, et peu probable de la rosalie des proximité de la serre de Névian. Il s’agit du grand rapace le plus observé sur le site, surtout en période de alpes). Les risques de destruction sont nuls, car aucun aménagement n’y est prévu : il n’y aura aucune nidification, ce qui nous fait penser que son aire de nidification n’est pas très loin. Le milan noir s’est avéré un modification des sols ou de la végétation dans le périmètre de ce site du fait du projet, et donc aucun impact peu moins fréquent (14 obs) et les individus observés sont eux-aussi des nicheurs de proximité, probablement direct sur des habitats ou habitats d’espèces (cours d’eau, ripisylve). sur les vallées de l’Aude ou de l’Orbieu. L’aigle botté quant à lui n’a été observé qu’en migration. Concernant les éventuels effets indirects, la propagation de nuisances par voie aérienne, telles que bruits et En ce qui concerne l’aigle royal et l’aigle de Bonelli, le site éolien se trouve trop loin des zones de nidification poussières en phase travaux, serait d’un niveau inférieur à celui des nuisances de même type émises tout au connues pour que la fréquentation du site ait un intérêt pour ces espèces, compte tenu des habitats similaires à long de l’année par l’activité agricole locale. Il n’y aurait donc aucun effet supplémentaire pour les habitats ou proximité de leurs zones de nidification. espèces susceptibles d’y être sensibles. L’éventuelle propagation de nuisances par voie aquatique, telles que les particules mises en suspension (boues) ou les polluants (carburants & huiles des engins de travaux), serait Au final, aucune espèce d’oiseaux répertoriée comme nicheuse sur des ZPS des environs (jusqu’à 20 km) n’est négligeable puisqu’il n’y aurait qu’un seul point de franchissement d’un fossé classé en cours d’eau temporaire susceptible de fréquenter la zone du projet et d’être éventuellement impactée par les éoliennes. rejoignant l’Orbieu (ruisseau des Clots, accès vers les machines n°2,3,4). En conclusion, on peut dire que ce projet n’est pas susceptible d’avoir une incidence ni sur les milieux ni sur les L’utilisation des plaques métalliques en acier, l’organisation prévue pour le chantier (pas de stockage de matériel espèces concernées par les zones Natura 2000 environnantes. ni opération de maintenance à proximité, bassins de rétention), l’engagement du porteur de projet à réaliser les travaux de câblage en période sèche, ainsi que la faible emprise de ce passage et le caractère très temporaire de ce cours d’eau, s’apparentant davantage à un fossé agricole, font que le risque d’émission de boues ou de

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Sur les zones naturelles d’inventaire et de protection - perturbations des habitats par modifications des conditions au sol (humidité, éclairement…) : Les travaux peuvent engendrer des modifications dans les conditions de développement de la flore et de la dynamique Pour les autres sites réglementaires présents dans la zone d’étude élargie, il est également nécessaire d’évaluer végétale ; c’est le cas notamment lorsque des zones humides sont asséchées par drainage ou que des milieux les risques engendrés par le projet sur le patrimoine écologique ayant permis la désignation des ces sites. Sont boisés sont ouverts. concernés ici les sites soumis à arrêtés préfectoraux de protection de biotope. Un seul site a été recensé et se trouve à plus de 19km. Le projet n’est donc pas à même d’engendrer des risques sur les populations concernées - risque de pollution des milieux aquatiques : L'implantation d'éolienne nécessite l'intervention d'engins de par ce site, en raison d’une distance très forte et annulant la probabilité de présence sur le site d’étude chantiers pour la mise en place des accès et le montage des éoliennes. Ces interventions sont assez ponctuelles d’individus issus de cette zone. et les risques de pollutions (particules fines, hydrocarbures) sont normalement limités.

Le projet n’est pas de nature à engendrer des effets significatifs sur le patrimoine naturel des sites réglementaires dans les 20 km.

Le projet se trouve à 400 mètres du périmètre d’une Znieff de type 2 linéaire recouvrant le cours d’eau de l’Orbieu (situé à la limite Est du périmètre d’étude). L’intérêt de ce site porte principalement sur les milieux aquatiques et la faune associée, mais aussi sur plusieurs espèces d’oiseaux se trouvant dans les milieux adjacents. Pour ces différentes espèces, le projet n’induit a priori aucun risque de destruction directe, notamment pour les espèces liées au milieu aquatique (poissons et libellules), mais pourrait entrainer une très faible perte de surface de milieux de chasse. Ce type de zonages englobe des grands ensembles naturels au sein desquels se trouvent parfois des zones plus restreintes (les Znieff de type 1), qui se distinguent par un patrimoine naturel plus remarquable, de par sa diversité, sa typicité ou son originalité. Dans le cas de notre étude, aucune ZNIEFF de type 1 n’est recoupée par le projet.

Dans les 20 kilomètres autour du projet d’implantation de parc éolien, on recense par ailleurs d’autres zones d’inventaire (ZNIEFF, ZICO, Parc Naturel Régional, …), une partie d’entre elles hébergeant des espèces pouvant potentiellement être affectées par le projet. C’est le cas des zones dont l’intérêt écologique repose sur des peuplements d’oiseaux à grand rayon d’action (rapaces), et de chiroptères. Pour la plupart de ces zones, et notamment pour les plus proches (voir paragraphe des zonages écologiques), le risque principal serait une perte de territoire de chasse pour les espèces de rapaces et de chauves-souris, minime au vu des domaines vitaux des espèces concernées, mais on ne peut exclure un risque de mortalité directe avec les turbines

Le projet pourrait entrainer de faibles pertes d’habitat de chasse et engendrer des risques de mortalité pour certaines espèces de rapaces et de chauves-souris ayant permis la désignation des Znieff et autres zonages écologiques d’inventaire répertoriés dans les 20 km.

1.4.2 Sur les habitats et la flore

Impacts génériques Les impacts connus des parcs éoliens sur la flore et les habitats concernent principalement la phase de travaux :

- destruction d’habitats ou de stations : Une des éoliennes (n° 6) est positionnée dans la dépression de l’étang de la Cardaïro, dont le caractère inondable est signalé et cartographié comme zone humide selon les documents officiels mais pas en se basant sur la terminologie des habitats et les relevés pédologiques (la zone est néanmoins inondable avec des fossés temporaires souvent bordés de tamaris). Le chemin d’accès à cette éolienne franchit un fossé secondaire, et l’accès à la suivante (n°5) franchit un autre fossé plus important. Par ailleurs, le chemin d’accès aux machines du bloc Sud recoupe également un fossé de même type, hébergeant des stations d’une plante déterminante, entre les éoliennes n° 1 et 2. Les plantes déterminantes citées précédemment sont normalement peu exposées car l'alpiste bleuâtre et le scolyme tachée sont très abondants et repoussent bien après les perturbations du sol tandis que la nonnée blanche est hors zone de travaux. Pour les deux premières, les surfaces de recouvrement seront légèrement amoindries mais cela ne met pas les populations en péril. Les aménagements en zone humide sont soumis à la Loi sur l’eau selon leur nature et leur taille. Pour l’implantation de l’éolienne n°6, la précaution minimale à envisager consisterait à ne pas accentuer le drainage des parcelles (pas de retouche des fossés existants, pas de fossés supplémentaires). Pour les accès franchissant des fossés principaux, des précautions doivent être prises pour limiter le nombre et la largeur des points de franchissement, ainsi que le risque de pollution et de colmatage par apports de matières (érosion), et conserver leur fonctionnalité par rapport aux eaux de surface.

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Pour l’alpiste bleuâtre, les surfaces d’habitat potentiel seront légèrement amoindries mais cela ne met pas les Analyse des impacts du projet populations en péril. En effet, sur une superficie de 9,2 Ha où l’alpiste bleuâtre peut être présente, le chemin d’accès n’en consommera que 0,1 Ha. Il est important de signaler que la plupart de ces parcelles font l’objet d’un Destruction d’habitats ou de stations bail agricole et qu’elles sont destinées à être plantées en céréales prochainement.

Sur le site, il existe plusieurs habitats remarquables cumulant à la fois un classement en annexe 1 de la directive Pour l’implantation de l’éolienne n°6, il a été prévu de ne pas perturber le caractère inondable du secteur (pas de habitats (habitats d’intérêt européen) et un rattachement à la nomenclature des zones humides, des milieux retouche des fossés existants, pas de fossés supplémentaires). La mise en place de passerelles métalliques, au généralement riches et assurant de nombreuses fonctions écologiques. Ces habitats se retrouvent dans deux lieu de la mise en place de buses pour la traversée du fossé dans l’Etang de la Cardaïro permettra de respecter situations bien distinctes : l’écoulement de l’eau actuel en cas de débordement de l’Orbieu.

- des zones de dépressions au Nord de la voie ferrée, ayant servi de carrière et hébergeant aujourd’hui une Par ailleurs, le relèvement de la fondation de l’éolienne E6, de 2mètres, au lieu d’un reprofilage du terrain, évite végétation de mare temporaire (code eur 15 n° 3170) et/ou de cladiaie (code eur 15 n° 7210), ainsi que des de modifier le caractère écologique du secteur. stations d’une plante protégée (protection nationale), le Lyhrum à trois bractées. Au même niveau des friches hébergent une autre plante protégée au niveau national, La nonnée brune (Nonea erecta). -le couloir constitué par la rivière de l’Orbieu (code eur 15 n° 3280) et sa ripisylve (code eur 15 n° 92A0), en Perturbations des habitats par modifications des conditions au sol (humidité, éclairement…) bordure Est de la zone d’étude. A partir du moment où les précautions indiquées auparavant seront respectées (plaques métalliques pour → L’implantation initiale évitait déjà le couloir de l’Orbieu, et elle a été revue pour éviter les dépressions traverser les fossés, surélévation de la virole apparente de la fondation de la E6), il n’y aura pas de modification au Nord de la voie ferrée. Les deux zones hébergeant les habitats les plus remarquables et les stations des conditions d’humidité, car le drainage ne sera pas accentué. de l’unique plante protégée détectée ne seront donc pas impactées. Risque de pollution des milieux aquatiques Un autre habitat d’intérêt communautaire (code eur 15 n° 6220) mais non rattaché aux zones humides est aussi Sur les secteurs où les travaux sont proches des fossés existants (voir ci-dessus), un risque potentiel de pollution présent dans la zone au Nord de la voie ferrée. L’évitement de cette zone qui inclut aussi des habitats humides et existe en phase travaux, pouvant se propager vers l’Orbieu, qui est le milieu récepteur naturel (classé en site 2 plantes protégées (ci-dessus) élimine donc par la même occasion tout impact sur ce milieu de pelouse. Natura 2000).

Enfin, il existe des milieux moins remarquables (pas de classement en directive habitats, pas d’espèces Pour cette raison, il est prévu l’utilisation des plaques métalliques en acier pour la traversée des fossés, une protégées) qui méritent une certaine attention. Il s’agit d’une grande dépression en contrebas au centre de la organisation du chantier propre (pas de stockage de matériel ni opération de maintenance à proximité), zone, et des quelques fossés qui lui sont associés (drainage) ou non. Les habitats présents correspondent plus à nettoyage des camions toupies à l’extérieur du site (dans un endroit adapté), l’engagement du porteur de projet à de la prairie mésophile améliorée selon nos inventaires. Ceci étant trois espèces déterminantes ZNIEFF et réaliser les travaux de câblage en période sèche, maintenir une faible emprise pour le passage des fossés. d'intérêt patrimoniale se trouve au niveau de cette dépression : L'alpiste bleuâtre (Phalaris caerulesens) très Toutes ces précautions, feront que le risque d’émission de boues ou de polluants liés aux engins de chantier abondant, la nonée blanche (Nonnea echioides) et le scolyme taché (Scolymus maculatus) également présent le serait infime et pas de nature à modifier la qualité des eaux de l’Orbieu (débit trop faible, sédimentation et long de fossés plus au Sud. infiltration éventuelle le long du fossé).

L’alpiste bleuâtre est une graminée qui recouvre quasi tous les champs de la grande dépression sauf vignes et Points particuliers du projet zones labourées. Elle est très abondante sur le site. Cette espèce ne bénéficie pas de statut de protection.

Les points particuliers concernant les impacts en phase travaux de ce projet sont : Les scolymes sont surtout le long des fossés. Pour cette raison, le tracé du chemin d’accès à E6 a limité au maximum la traversée des fossés. Une seule traversée est nécessaire pour l’accès à cette éolienne, à un endroit -la quasi absence d’arbres et donc d’impacts liés au déboisement/abattage où les inventaires n’ont pas relevé de station. Une station de scolyme se trouve cependant à proximité du chemin -l’absence de milieux nécessitant 1 débroussaillage d’accès à la E6, dans la prairie comportant des alpistes bleuâtre. Cette station sera balisée lors des travaux. -un remaniement limité des accès (petite proportion de chemins nouveaux à créer sur friches ou chemins Cette espèce se régénère par graines et revient donc bien. La station est par ailleurs assez étendue et cette herbeux) espèce est encore bien présente dans ce secteur de l'Aude. -peu d’éléments ponctuels impactés :

* 1 tas de pierres pouvant servir de refuge pour les reptiles sur l’accès aux machines 5 et 6 Toutes les éoliennes évitent d’impacter les milieux sensibles identifiés, que ce soit pour les habitats d’intérêt * 2 fossés pouvant héberger des amphibiens sur les accès ver les machines 6 et 2 communautaire, les espèces protégées ou même les déterminantes ZNIEFF.

→ Une des éoliennes (n° 6) est positionnée dans la dépression de l’étang de la Cardaïro, qui est une zone Dans sa configuration actuelle, le projet tient compte dans une large mesure des enjeux liés aux habitats et à la inondable. L’endroit retenu pour l’implantation de l’éolienne est le moins sensible du secteur, car il s’agit flore puisqu’il évite entièrement les milieux de plus fort intérêt et les stations de plantes protégées repérés sur la d’une plantation viticole qui a été arrachée il n’y a pas longtemps. zone mise à l’étude (dépressions et pelouses au nord de la voie ferrée et Orbieu). Les impacts de l’éolienne E6 peuvent être considérés comme faibles, à partir du moment où le terrain naturel n’est pas modifiée et que les Le chemin d’accès à cette éolienne et à la suivante (n°5) recoupe un fossé en un point qui n’abrite pas de stations d’alpiste bleuâtre sont évitées. stations de Scolyme tachée. Par ailleurs, le chemin d’accès aux machines du bloc Sud recoupe également un fossé, celui hébergeant des stations de scolyme tachée, entre les éoliennes n° 1 et 2. Cette plante est peu Les accès tiennent compte de la présence de fossés avec habitats sensibles et propose une limitation importante exposé car le scolyme tachée est très abondant et repousse bien après les perturbations du sol tandis que la de points de traversé (2 seulement), ainsi que l’utilisation de plaques métalliques pour éviter de couper le milieu nonnée blanche est hors zone de travaux. Par ailleurs, la création de passerelles avec des plaques métalliques naturel et l’écoulement des eaux. pour la traversée des fossés permettra la continuité habitats pour cette espèce et diminuera fortement l’impact sur cette espèce. Au final, l’impact sur les habitats est la flore sera faible.

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Les impacts attendus sur la petite faune sont limités dans l’espace, en proportion des milieux limités représentant un intérêt. Sur ce site, les milieux propices à plusieurs groupes sont essentiellement les friches (insectes, reptiles) et les zones humides et fossés (amphibiens, reptiles, insectes).

Les milieux humides sont évités, mais il reste des impacts sur deux parcelles de friche (éoliennes n° 6 et 8) et deux fossés (accès aux éoliennes 5-6 et 1-2). Ces milieux ont des sensibilités équivalentes à celles identifiées pour la flore, et les préconisations sont donc les mêmes. Les dates de travaux (voir annexe) tiennent compte de la présence de reptiles et d’amphibiens dans les tas de pierres et les fossés humides.

Les enjeux liés à la petite faune sont faibles sur ce site et largement concordants avec ceux concernant la flore. Les milieux les plus attractifs étant évités (dépressions humides au nord de la voie ferrée, vallée de l’Orbieu), Il resterait des impacts faibles sur des friches et fossés, évitables (avec le balisage et l’utilisation des plaques métalliques) ou compensables (nouvelles friches).

1.4.4 Sur l’avifaune

-destruction d’habitats

La perte de surface liée à l’aménagement des plateformes et des accès toucherait dans ce projet majoritairement des vignes (éoliennes n° 1, 2, 3, 4, 5, 7 et 9), un habitat de faible intérêt pour l’avifaune, qui peut difficilement y nicher en raison des opérations agricoles s’y déroulant de façon répétée et des nombreux traitements phytosanitaires y limitant les ressources tant végétales (plantes adventices) qu’animales (insectes).

Les aménagements prévus sur des surfaces actuellement en friche (éoliennes n°6 et 8) sont potentiellement plus impactants car ces milieux sont utilisés préférentiellement par plusieurs espèces pour y nicher, dont des espèces patrimoniales nichant au sol (alouette lulu, busard cendré, pipit rousseline). Pour ces espèces, il existe un risque de destruction directe (œufs ou poussins) si les travaux ont lieu en période de nidification, et un risque de perte définitive d’habitat de reproduction et d’alimentation.

La prise en compte des périodes de nidification dans le planning des travaux (voir annexe), permet de limiter Carte de synthèse d’impact sur la flore fortement l’impact.

Ces friches sont aussi un milieu de chasse pour d’autres espèces insectivores (rollier, pie-grièches) et des rapaces (busard, circaète). Pour elles, il existe donc un risque de perte de milieu de chasse. 1.4.3 Sur la faune terrestre

Impacts génériques -perturbations et baisse de qualité des habitats (nuisances, effet épouvantail, effet barrière)

Les impacts connus des parcs éoliens sur la faune terrestre concernent principalement la phase de travaux : Ces effets sont surtout sensibles en phase travaux et pour les espèces de milieux ouverts, qui dominent sur ce site. Hormis le busard cendré, peu d’espèces sont toutefois susceptibles d’être affectées notablement par ces Destructions d’habitats effets, qui sont proches de ceux engendrés toute l’année par les travaux agricoles. Par ailleurs, l’existence de 2 Les travaux nécessaires à l’implantation des machines et à l’aménagement des voies d’accès peuvent se lignes haute tension crée un effet épouvantail, qui a peut-être déjà conduit à un évitement de la zone par traduire par la destruction de milieux hébergeant des espèces de faune, voire la destruction des animaux eux- certaines espèces (pas d’observations d’oedicnème par exemple). mêmes. C’est le cas notamment lorsque des haies sont arrachées, ou des surfaces déboisées, ou encore Concernant un éventuel effet barrière, souvent mis en évidence pour les migrateurs, il est ici faible car lorsque des milieux humides sont comblés. Il peut aussi se produire des effets indirects, par drainage de zones l’orientation générale des machines suit un alignement qui est quasi-parallèle à la direction de vol dominante des humides par exemple, qui hébergent souvent des espèces spécialisées (amphibiens, insectes) : le milieu n’est vols migratoires. pas directement touché par les travaux mais disparaît par altération de son fonctionnement. -mortalité par collision Perturbations et baisse de qualité des habitats (nuisances, effet épouvantail, effet barrière) Il existe sur ce site un facteur aggravant du risque de collision pour les oiseaux en général, lié à la présence de 2 Les différentes nuisances qui peuvent se propager en phase travaux du fait de la circulation d’engins (bruit, lignes haute-tension, perpendiculaires à l’axe du parc. Cette configuration engendre un risque accru du fait de la poussière) peuvent perturber différentes espèces de faune, notamment chez les vertébrés (reptiles, amphibiens, multiplication des obstacles, avec des collisions possibles à la fois sur les éoliennes et sur les câbles électriques, mammifères). Ces effets ne sont pas létaux, mais peuvent diminuer la qualité du milieu de vie et engendrer un mais aussi en raison de réactions d’évitement pouvant conduire vers un obstacle en voulant en éviter un premier. certain évitement. Il faut savoir que le risque est beaucoup plus élevé sur les lignes HT, où les heurts sont l’une des deux principales causes de mortalité chez les oiseaux en général. Ce risque concerne principalement les oiseaux Analyse des impacts du projet migrateurs, peu familiers du site, et les espèces locales volant couramment au-dessus de 50 m (rapaces,

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martinets...). La configuration actuelle du projet comporte deux zones à risques aux abords de chacune des 2 lignes HT, qui passent entre les éoliennes 8-9 et 3-4. Pour limiter le risque de heurt sur ces zones, il sera important d’améliorer la visibilité des lignes électriques par un balisage adéquat (spirales rouge/blanc) sur au moins 200 mètres de part et d’autre des éoliennes concernées (voir chapitre mesures).

L’éolienne n° 1 est proche d’un secteur fréquenté par l’alouette lulu, le pipit rousseline et la pie-grièche à tête rousse, l’éolienne n° 6 est dans un secteur souvent utilisé par le rollier, et les éoliennes n° 7 et 8 sont situées sur une parcelle où la nidification du busard cendré a été suspectée en 2011, mais plus possible aujourd’hui, car les parcelles ont été travaillées et une partie plantée en vignes. Il semblerait que l’espèce soit toujours présente mais vraisemblablement sur un secteur plus au Sud. Ces espèces ne font pas partie des espèces à fort risque de collision avec les éoliennes, du fait de leur comportement de chasse (à raz du sol) et leurs habitudes alimentaires (insectivores, ou petits mammifères pour le busard cendré).

L’alignement quasi-parallèle du parc avec la direction majoritaire des vols migratoires limite fortement le risque pour ces espèces. Pour les espèces locales, la circulation dans le sens Est-Ouest pourra être perturbée après construction puisque des machines occuperont une partie (environ 900m) de l’espace aérien sur près de 2 km (soit env 50%). Il a été prévu pour cela une zone sans éoliennes d’environ 350 m de large entre le groupe Sud (1-4) et le groupe Nord (5-9), de manière à ménager un couloir de vol perpendiculaire au parc. Cette direction de vol est utilisée notamment par des oiseaux d’eau circulant entre l’Orbieu et les étangs, mais aussi par le circaète qui circule entre la plaine et les collines de Névian. Le positionnement de ce couloir sur la dépression humide entre E5 et E7 permettrait d’obtenir un résultat similaire tout en réduisant les impacts sur cette dépression (E6).

Dans sa configuration actuelle, le projet tient compte de plusieurs des enjeux liés aux oiseaux : Image : Détail de la traversée du rideau de tamaris pour l’accès à E5 -son orientation quasi Nord/Sud limite très fortement l’effet barrière et le risque de collision pour les migrateurs, et laisse en grande partie libre le couloir de vol identifié au Nord (oiseaux d’eau, accès aux étangs). –le Le balisage précis de l’endroit de traversée sera réalisé par un ingénieur écologue. positionnement d’une majorité de machines (7/9) dans des parcelles de vigne limite le risque de perte d’habitats pour les oiseaux locaux dont les plus remarquables utilisent principalement les friches Le secteur d’étude contient des habitats de chasse importants (étangs, zones humides, proximité de l’Orbieu). -l’effet barrière potentiel du parc sur la circulation des oiseaux locaux dans le sens Est-Ouest a été réduit par le Ces habitats sont tous évités par le projet, et il ne reste donc comme zone impactée que des milieux ouverts de ménagement d’un large couloir (350m) séparant les machines en 2 groupes qualité nulle (vigne) à faible (friches) pour la chasse. Seuls certains fossés bordés d’arbustes montrent une utilisation plus importante (auquel cas un éloignement suffisant a été prévu). Les collisions en milieu de plaine Ces dispositions n’annulent cependant pas tous les effets attendus car plusieurs machines seraient implantées ouverte concernent des animaux en transit et non en chasse. Nous avons d’ailleurs bien spécifié que la plupart sur des zones de friche utilisées par plusieurs espèces pour y nicher (risque de destruction directe) ou s’y des contacts obtenus en milieu ouvert (pour le minioptère notamment) étaient des cris de transit. Nous avons alimenter (perte d’habitat). Le risque de destruction directe d’individus peut être facilement évité par le choix suggéré que des zones de plaines pouvaient être davantage survolées pour rejoindre des zones de chasse d’une période de travaux ne coïncidant pas avec la reproduction de ces espèces. Les périodes de travaux sont importantes (Orbieu, étangs) et proposé de les éviter (suppression d’une machine au Nord, espacement plus définis en annexe. Par ailleurs, la proximité de 2 lignes électriques haute-tension induit un risque accru de important). collision qui demande à être réduit, notamment par le balisage de ces lignes. - perturbations et baisse de qualité des habitats (nuisances, effet épouvantail, effet barrière) Au final, l’impact du projet peut être considéré comme faible pour l’avifaune migratrice, faible pour l’avifaune nicheuse et modéré pour l’avifaune hivernante. Les nuisances de la phase travaux ne sont pas de nature à affecter les chiroptères, car il n’y a pas de gîte proche, et la zone est utilisée de nuit lorsque les travaux sont interrompus. Des perturbations liées à l’éclairage des machines pourraient toutefois affecter quelques espèces, et il est donc déconseillé d’installer un éclairage à 1.4.5 Sur les chiroptères déclenchement automatique comme il en existe parfois au pied des mâts. Cette mesure sera décrite dans le chapitre mesures. Pour le balisage en hauteur, il est obligatoire mais son fonctionnement intermittent limite fortement ses éventuels effets. - destruction d’habitats : - mortalité par collision Le projet n’induit aucune destruction d’arbres ou de milieux bâtis pouvant héberger des gîtes ; il n’y a donc aucun risque de destruction d’habitat de reproduction pour les chiroptères, ni de risque de destruction directe d’individus Le risque de collision chez les chiroptères est ici jugé moindre que pour les oiseaux, car les effectifs sont moins en phase travaux. importants, et le projet n’est pas positionné en contexte délicat comme on peut en trouver en montagne (cols), à Les impacts attendus en matière de perte d’habitat concernent des habitats de chasse ou des couloirs de vol. proximité de routes de vol (grands vallées), ou près de lisières importantes. Toutes les éoliennes sont en effet Pour les habitats de chasse, la perte concernerait éventuellement les surfaces de friche pour les machines n° 6 positionnées en plaine cultivée (milieux peu attractifs pour la chasse), à plus de 300m des structures les plus et 8, car les surfaces de vignoble impactées par les autres machines n’ont pas d’intérêt pour la chasse. Ces proches pouvant faire office de couloir de vol et/ou de zone de chasse (vallée de l’Orbieu). En particulier, le friches présentent un intérêt moyen, inférieur à celui des corridors boisés ou plus encore des milieux aquatiques, secteur sud de la zone a été évité, car elle est bien utilisée par les chiroptères utilisant l’Orbieu comme couloir de qui sont totalement évités par le projet. On remarque que l’éolienne n° 5 est proche d’un rideau de tamaris déplacement. Une structure moins importante, mais cependant très exploitée en période post-nuptiale par les visiblement très utilisé, et que son accès traverse même ce rideau. Il sera important alors de limiter l’impact sur pipistrelles, constituée d’un rideau de tamaris, est toutefois située à proximité de l’éolienne n° 5. L’impact de ce corridor en évitant de supprimer de la végétation, tel qu’il a été prévu. L’image ci-dessous montre avec détail cette éolienne pourrait être plus important que pour les autres, sans régulation du fonctionnement. l’endroit de passage du chemin : Il existe cependant des facteurs de sensibilité autres sur ce site, notamment la présence d’étangs au Nord-Ouest de la zone (milieu de chasse très attractif) et la proximité relative d’une colonie (grotte de la Ratapanade) à moins

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