Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Carte des contacts des oiseaux hivernants sur le site d’étude
86 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Qualité des habitats pour les oiseaux La zone du projet se présente comme une plaine viticole légèrement vallonnée, occupée principalement par des parcelles de vigne plutôt petites, mais aussi de nombreuses friches sèches plus ou moins anciennes résultant de l’arrachage ou de l’abandon de ces vignes. On rencontre plus ponctuellement des cultures ou des vergers (oliviers), et les arbres y sont rares, souvent limités à de courts alignements d’amandiers. La zone concernée est un espace cultivé situé entre plusieurs villages, Canet et Villedaigne au Nord, Cruscades et Ornaisons au Sud. Il existe toutefois une ferme isolée (Mas de l’Olivery) sur le bord Ouest du périmètre.
Cette zone de plaine est délimitée naturellement à l’Est et au Sud par le cours de l’Orbieu, souligné par une ripisylve fournie à grands saules et peupliers blancs. Une particularité à signaler sur cette zone et ses abords est l’existence de dépressions peu profondes (10-20m) mais assez étendues (100-300m de diamètre) pouvant temporairement recevoir des eaux de ruissellement, et drainées par des canaux souvent bordés de tamaris. En-dehors du périmètre au Nord, on note plusieurs étangs assez vastes, pouvant comporter des roselières étendues. La vigne domine, accompagnée de petites cultures et friches Les milieux les plus représentés dans le périmètre du projet sont les milieux ouverts, vignes et friches. Les vignes sont pour la plupart organisées en parcelles petites à moyennes, sur des sols pouvant montrer localement Les milieux boisés sont absents dans le périmètre du projet, mais existent en bordure sous la forme une forte pierrosité (galets). Elles constituent un milieu relativement pauvre du fait de leur entretien très principalement d’une ripisylve évoluée longeant l’Orbieu à l’Est et au Sud. Les essences dominantes sont les régulier, mais sont appréciées d’espèces recherchant les sols nus comme les perdrix, le cochevis huppé, le pipit saules et peupliers blancs, qui offrent des cavités et supports pour des espèces arboricoles comme les pics, le rousseline ou l’oedicnème criard. loriot, le rollier, le faucon hobereau. Des formations moins évoluées existent ponctuellement, comme des rideaux de tamaris le long de certains fossés ou des petits alignements d’amandiers en bord de chemin. Ces milieux ne Les friches rencontrées sur la zone résultent pour la plupart de l’arrachage ou de l’abandon de vignes, et sont guère exploitables par les espèces d’affinité forestière, qui peuvent toutefois y circuler. montrent des stades d’évolution très variés, allant de la simple friche herbeuse à des formations semi-arbustives aux allures de garrigue.
Les faciès herbeux sont le domaine de la cisticole, des alouettes, et parfois du busard cendré lorsque la surface est importante. Les faciès plus arbustifs conviennent plutôt à la pie-grièche, voire à des espèces de garrigue comme la fauvette mélanocéphale.
Toutes ces friches sont fréquentées par des petits granivores (bruant proyer, linotte, chardonneret...) qui y trouvent une bonne diversité de ressources en graines, et sont aussi exploitées par les oiseaux chassant (faucon crécerelle) ou se nourrissant en vol (hirondelles, guêpiers..).
Des étangs bordés de roselières ont remplacé d’anciennes gravières au Nord
En-dehors de la zone d’étude existe un complexe d’étangs (anciennes gravières) qui attire des espèces aquatiques et offre aussi des surfaces notables de roselières. Ces étangs accueillent assez peu d’espèces nicheuses (colvert, gallinule...) mais semblent bien attractifs en migration ou hivernage. Les roselières permettent la présence d’espèces parfois peu communes comme les rousserolles et locustelles, et peut-être d’autres non observées comme le blongios nain.
87 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
En résumé, le profil avifaunistique de la zone se caractérise par une diversité totale assez élevée Enjeux pour les oiseaux et préconisations globalement et classique pour le secteur de la plaine de l’Aude, avec un peuplement nicheur modeste centré sur les oiseaux des plaines cultivées et marqué d’une petite note méditerranéenne. Ce cortège est renforcé en été Les éléments rassemblés pour le descriptif de l’état initial du site après un cycle biologique complet conduisent par des oiseaux nichant dans les villages voisins, avec une abondance particulière du martinet noir, favorisée par la proximité d’étangs et de la vallée de l’Orbieu constituant d’importantes zones de chasse. Ces milieux attirent aux conclusions suivantes : aussi tout un cortège d’oiseaux d’eau, qui se trouve renforcé en hiver, au niveau des étangs au nord du projet. Les flux migratoires sont classiques pour la région, mais relativement variés, avec une part faible de rapaces. La • Avec 107 espèces d’oiseaux contactées au cours des 19 relevés effectués sur 4 saisons, la diversité est élevée sur cette zone, notamment par l’apport d’un cortège d’oiseaux d’eau lié à des étangs situés à proximité zone n’est pas située sur un couloir principal, mais plutôt secondaire (automne) à tertiaire (printemps). vers le Nord. Ceux-ci se déplacent principalement entre ces étangs situés au nord, et d’autres points d’eau à l’est (Méditerranée) et vers l’ouest (autres étangs). Il est recommandé de respecter une distance minimum de plus de 200m par rapport à ces étangs et de ne pas placer d’éolienne dans les axes de déplacement habituels (partie Nord).
• En période de nidification, les enjeux sont assez modérés sur la zone même, et liés plus particulièrement à la présence de 4 espèces de l’annexe 1 de la directive oiseaux nichant au sol : l’alouette lulu (2-3 cp), le busard cendré (1cp détecté en 2011, mais pas en 2012), l’oedicnème criard (1 cp) et le pipit rousseline (3-4 cp). Pour ces espèces, un risque de destruction directe existe en phase travaux. L’espace aérien connait une activité assez modeste en cette saison, dominée par les insectivores aériens et notamment le martinet noir, mais aussi fréquenté par quelques rapaces dont le circaète qui chasse fréquemment sur le secteur. La présence de lignes haute-tension est un facteur de risque pour ces espèces et devrait être matérialisée (balisage). Il est recommandé de limiter les destructions d’habitat, pour la création des aires de montage et pour les créations de nouveaux chemins d’accès. Une zone de libre circulation permettant de traverser le parc dans le sens Est-Ouest serait souhaitable.
• La zone est située sur un couloir migratoire automnal secondaire franchissant vraisemblablement les Pyrénées dans le secteur des hautes vallées de l’Aude et de l’Ariège. Les flux sont assez conséquents (78 oiseaux / heure). Ces flux concernent une diversité assez élevée d’espèces dont des rapaces comme la bondrée, même si la proportion de rapaces est très faible par rapport au flux total. Les enjeux sont donc relativement importants en automne, mais le fait que le flux soit composé à 86% de passereaux communs et transite à 60% en-dehors de la hauteur de rotation de pales d’éoliennes diminue fortement le risque réel. Le flux étant plus important sur la partie au nord de la voie ferrée et devrait inciter à l’éviter ou à y prendre des précautions. La présence de lignes haute tension est un facteur de risque supplémentaire pour les oiseaux migrateurs, peu habitués des lieux. Il serait indiqué de matérialiser ces lignes par un balisage. Par ailleurs, il serait recommandé de prévoir un système d’avertissement sur la première éolienne rencontrée par les oiseaux en migration (système de type DT Bird), afin de prévenir les oiseaux qui s’approchent trop près de la présence des éoliennes et leur permettre d’adapter leur trajectoire.
• Au printemps, la zone se trouve manifestement sur un couloir migratoire de faible ampleur, sans doute limité par la proximité de la barrière pyrénéenne, avec des flux faibles (15 oiseaux / heure) concernant une diversité modérée d’espèces dont peu de rapaces. Les enjeux sont faibles en cette saison, d’autant que le flux est composé à 79% de passereaux communs et transite à plus de 60% en-dehors de la hauteur de rotation de pales d’éoliennes. Malgré tout, et comme mesure de précaution, il serait pertinent de prévoir un système d’avertissement sur la première éolienne rencontrée par les oiseaux en migration au sud (système de type DT Bird), afin de prévenir les oiseaux qui s’approchent trop près de la présence des éoliennes et leur permettre d’adapter leur trajectoire.
• En hiver, la diversité et les effectifs d’oiseaux restent assez importants, du fait principalement du grégarisme de certaines espèces sédentaires (étourneau, moineau soulcie) tandis que l’apport en hivernants vrais est très modeste, et sans espèce remarquable (hormis la pie-grièche méridionale). Seules les étangs voisins constituent un pôle d’attraction réel pour des oiseaux d’eau parfois peu communs (grande aigrette) ou nombreux (cormorans) induisant une certaine sensibilité de l’espace aérien Nord. Il serait indiqué de recréer des milieux de prairie méditerranéenne à proximité du parc éolien, hors zone de risque de collision.
88 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Relevés de terrain
Calendrier : Pour les relevés relatifs aux chauves-souris, un passage par mois sur l’ensemble du cycle biologique des chiroptères a été effectué pour le recensement des espèces au détecteur d’ultra-sons. Ainsi, 1.3.6 Volet chiropteres huit dates ont été effectuées et ont permis l’identification des chauves-souris, sur les trois périodes du cycle vital, à savoir la période de reproduction et de migration postnuptiale et prénuptiale. Par ailleurs, le site a été Les chauves-souris ou chiroptères (cheiro=main, et ptera=aile) sont les seuls mammifères au monde à avoir caractérisé en termes de potentiel de gîtes, de milieux favorables, …. développé un système de déplacement en vol leur permettant d’exploiter le domaine aérien, à la manière des oiseaux. On distingue deux grands groupes d’espèces, celles qui se nourrissent de fruits, généralement Dates des passages de terrain sur le site d’étude et périodes associées tropicales, grandes et diurnes, et celles qui se nourrissent d’insectes, petites et nocturnes et de répartition plus vaste. En Europe, toutes les espèces sont insectivores. L’exploitation de cette ressource alimentaire, qui met les 2011 2012 chiroptères en concurrence directe avec de nombreux oiseaux, semble avoir été le moteur d’une évolution 16/06 20/07 23/08 20/09 14/10 23/03 24/04 23/05 divergente vers un mode de vie nocturne d’où les oiseaux sont largement absents. Dans cette évolution, les Transit x x x chiroptères ont développé un système de détection des proies tout à fait original et complexe, l’écholocation, prénuptiale équivalent biologique du sonar. Ce système est basé sur l’émission et la réception d’ultrasons, qui permettent Reproduction x x aux chiroptères de construire dans leur cerveau une image précise de leur environnement, et de localiser des Transit x x proies de très petite taille. x postnuptiale
DBA MT DBA DBA DBA - Les espèces européennes sont toutes de petite taille (moins de 50 grammes), sont longévives (souvent Observateur DBA DBA DBA CV 20-30 ans) et ont un taux de reproduction faible (1 jeune par an en général). Elles se reproduisent le plus souvent T : 14°C T : 15°C T : 13°C T : 10°C T : 20°C en groupe (colonies) dans des milieux abrités et chauds (grottes et bâtiments, trous d’arbres), qu’elles quittent en T : 22°C T : 20°C T : 22°C Vent : Vent : Vent : Vent Vent : hiver pour rejoindre des sites plus propices à l’hibernation, c’est-à-dire tempérés et humides. Pendant la période Vent : Vent : 15- Vent : 10km/h 10km/h E faible 30km/h 40km/h active, elles chassent de nuit dans toutes sortes de milieux, variables selon les espèces mais toujours riches en 10km/h Météo 20km/h W absent SW Nuages : Nuages : NE et NNE insectes : prairies, bois, milieux aquatiques. NW Nuages : Nuages : Nuages : 0% 0% rafales Nuages : Nuages : 100% 0% 5% Nuages : 0% Très sensibles aux modifications de l’habitat, les chauves-souris sont en constant déclin depuis les années 10% cinquante. En France, toutes les espèces de chauves-souris sont intégralement protégées par la Loi depuis 1981 90% et toutes les espèces européennes sont classées en Annexe 4 ou 2 de la Directive Habitats. Elles constituent le groupe faunistique ayant la plus forte valeur patrimoniale, et leur prise en considération s’est de ce fait accentuée ces dernières années dans tous les types de projets d’aménagement. Les parcs éoliens font partie des projets à Protocoles risque pour ce groupe, comme l’ont montré notamment les suivis effectués sur un parc français récent (Bouin, en Vendée). Une vigilance particulière concernant ces animaux est donc de mise, afin que le développement de Relevés et enregistrement des ultrasons en méthode active : l’éolien s’accompagne d’un maintien des populations de chiroptères présentes. Pour les relevés d’espèces, 7 points d’écoute active au détecteur d’ultra-sons ont été effectués en début de nuit à Les recommandations de la SFEPM font état d’une expertise chiroptérologique pouvant s’effectuer en deux chaque visite. Les points ont été positionnés de manière à échantillonner les différents habitats présents phases : un prédiagnostic qui peut être réalisé en dehors de la période d’activité des chauves-souris, auquel cas (vignobles, boisements, ripisylves, fossés, prairies, haies), dans le double objectif d’assurer une bonne il sera complété par une étude de terrain sur un cycle annuel complet (diagnostic), si le développeur poursuit son couverture spatiale de la zone, tout en garantissant de bonnes probabilités de détection. L’ordre de parcours des projet. points a été modifié au cours des passages successifs, de manière à ne pas induire de biais lié à l’horaire. Tous les points ont donc été suivis à différentes heures, sur la période du début de nuit qui est la plus active Le présent chapitre rend compte du diagnostic du volet chiroptères de l’étude d’impact d’un parc éolien situé sur (environ 3 heures après la tombée de la nuit). Les relevés ont été effectués dans des conditions climatiques les communes de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons. Il a pour objectif de fournir les éléments nécessaires à diverses, représentatives de celles qui prévalent sur la zone, en évitant toutefois les nuits pluvieuses. une prise en compte dans le projet des enjeux liés aux chiroptères. L’écoute-enregistrement des ultra-sons a fait appel à un détecteur de type Anabat SD2 de Titley, enregistrant en Méthodologie continu sur chaque point sur une durée variable, allant de 6 à 10 minutes. La dernière sortie en mai 2012 a été faite par deux écologues en parallèle (un faisant 3 points, l’autre 4), à la fois grâce à un Anabat SD2, mais aussi Recherche documentaire par le biais d’un EM3 de Wildlife Acoustic. Espaces naturels de portée à connaissance et de protection Une part importante de l’information disponible a été recueillie dans les formulaires descriptifs des zonages Relevés et enregistrement des ultrasons en méthode passive : écologiques présents aux alentours du site d’étude sur le site de la DREAL de Languedoc-Roussillon, ainsi que sur le site du Ministère de l’écologie et du réseau Natura 2000. Tous les sites intégrés ou concernés Cette technique a été mise en place lors de toutes les sorties. L’enregistrement des ultrasons s’est fait grâce à un partiellement par la zone d’étude élargie (20 km de rayon autour du site) sont pris en compte dans l’analyse. appareil de type SM2BAT, utilisé en mode passif sur un point, enregistrant les contacts en continu pendant toute la période où l’observateur procédait à l’approche active sur les autres points restants. Le point a été changé à Autres données écologiques toutes les dates. Celui-ci est choisi de manière à ce que l’appareil puisse couvrir un espace ouvert dans lequel D’autres informations sur les espèces ont également été regroupées via le site internet de l’INPN (Muséum les chiroptères circulent (lisières, cols, chemins, bordure de cours d’eau). La pose de l’appareil s’est faite grâce à National d’Histoire Naturelle), sur d’autres sites d’associations naturalistes régionales, tels que la base de un système d’accroche de l’équipement sur une structure permettant dans la mesure du possible une certaine données chiroptérologiques en ligne de l’Observatoire Naturaliste des Ecosystèmes Méditerranéens (OnEm), ou hauteur (tronc d’arbres, poteau, …). Tous les points ont donc été suivis au moins une fois par un appareil fixe. après consultation des structures ressources (CPIE, CEN).
89 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Analyse des sonogrammes :
La détermination des espèces s’est basée principalement sur les caractéristiques acoustiques des émissions ultrasonores : le pic de fréquence, la rapidité des émissions et leur rythme, ainsi que la gamme balayée par l’animal donnent des indications sur l’espèce détectée et son activité (chasse, vol de déplacement). L’analyse s’est faite grâce à plusieurs logiciels, notamment Analook et Songscope, souvent utilisé en parallèle à Batsound. Les résultats ont ensuite été retranscrits sous SIG, via le logiciel ArcView.
Technique d’enregistrements :
La technique utilisée d’enregistrement d’ultrasons sur des positions représentatives au sol, nous a paru appropriée compte tenu de la typologie des espèces contactées, ainsi que du nombre de contacts faibles pour les espèces les plus sensibles, telles que le Minioptère de Schreibers ou la noctule de Leisler.
Pour cette raison, la mise en place d’un système d’enregistrement en hauteur ne nous est pas parue nécessaire sur ce site, étant donné que la diversité des milieux rencontrés ne pourrait pas être prise en compte par ce type de mesures.
La période de migration automnale a été prise en compte de façon conforme aux préconisations en vigueur en France figurant notamment dans le dernier guide méthodologique pour les études d’impacts de parcs éoliens et dans les protocoles SFEPM / SER. Il est en effet recommandé de répartir 6-8 relevés sur les 3 périodes principales d’activité. Dans cette étude, 3 relevés sur 8 ont été consacrés à cette période, ce qui est tout à fait proportionné (NB- les préconisations du groupe Eurobat –ciblées sur la recherche et la connaissance de la biologie des espèces- ne tiennent pas compte de la réglementation française notamment le principe de proportionnalité des études).
Plusieurs espèces de haut vol (Minioptère, Noctule de Leisler, Sérotine commune, et Vespère de Savi) ont été détectées à plusieurs reprises (68 contacts) en automne, indiquant que ces espèces ont bien été captées avec le matériel utilisé (qui a aussi détecté des espèces à émissions très faibles comme les oreillards). En milieu très ouvert comme ce fut le cas sur le site étudié (vignoble pratiquement sans haies), les émissions ultra-sonores ne sont pas du tout amorties par la végétation et leur propagation est maximale. Les espèces en migration ou transit élevé émettent de plus des cris bien plus puissants que la moyenne. Compte-tenu de la qualité des micros utilisés (Anabat et SM2) et de l’ouverture du milieu, des signaux émis à plus de 100 mètres ont pu être captés facilement. Cette hauteur correspond au bout de pale des éoliennes prévues (64+35m), ce qui est conforme aux préconisations en la matière, y compris celles d’Eurobat qui spécifient que « les études en altitude doivent refléter la hauteur proposée des éoliennes ».
La période de migration automnale et les espèces de haut vol ont donc été prises en compte de façon conforme aux textes en vigueur ou en usage ; le risque de collision avec les éoliennes prévues été étudié de façon adéquate et n’a pas été sous-estimé. L’évaluation du risque ne s’est en effet pas basée uniquement sur le nombre de contacts obtenus. On a considéré que la zone voyait passer un certain flux migratoire (modéré) et était fréquentée par des minioptères en provenance probable de la grotte de la Ratapanade. Les risques associés ont été pris en compte dans le projet notamment au travers du positionnement des machines.
Position sur la zone d’étude des points de relevés Chiroptères
90 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
• Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale – PN DH2 NT) Evaluation patrimoniale • Sérotine commune (Eptesicus serotinus – PN DH4 LC) Une recherche a été effectuée afin d’identifier de potentielles espèces à statut de protection et/ou de • Vespère de Savi (Hypsugo savii – PN DH4 LC) conservation défavorable, ou encore présentant un indice de rareté avéré aux différentes échelles européenne à locale, ceci sur la base des différents arrêtés, textes officiels ou ouvrages spécialisés : Le DOCOB de la Vallée de l’Orbieu mentionne par ailleurs deux zones de contacts pour les Grand et Petit Principaux outils de protection et/ou de conservation réglementaire : rhinolophes à proximité du site d’étude et notamment un gîte pour les deux espèces anciennement connu de l’autre coté de l’Orbieu par rapport au projet (lieu dit de Villenouvelle). • Liste des espèces animales inscrites à l’Annexe II de la directive 92/43 dite Directive "Habitats-Faune-Flore" (du 21 mai 1992) : espèces d’intérêt communautaire dont la conservation Quelques autres gîtes sont connus dans les environs, notamment la Grotte de la Ratapanade, présente à moins nécessite la désignation de zones spéciales de conservation ; de 10 km. C’est une cavité située en piémont du massif des Corbières, ouvrant sur un vallon cultivé, notamment • Liste des espèces animales inscrites à l’Annexe IV de la Directive "Habitats-Faune-Flore" : espèces en vignes. Cette petite grotte s’ouvre au pied d’une petite barre rocheuse à proximité des Hauts de Narbonne. d’intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte ; Malgré la proximité de la ville de Narbonne qui engendre un grignotage sans cesse plus grand des habitats naturels environnants, la grotte jouit d’une relative tranquillité car elle se trouve sur une propriété privée. C’est ce • Listes des espèces animales protégées au niveau national en France (différents arrêtés). qui a permis de maintenir l’essaim de reproduction de Minioptères de Schreibers et de Petits Murins au fil des années. Elle joue un rôle de première importance dans le réseau de cavités du département de l'Aude et Il est à noter à ce sujet que de nouveaux arrêtés ont été pris, en 2007 concernant les mammifères, les accueille notamment 5 espèces de l’annexe 2 de la Directive habitats : amphibiens et les reptiles, les insectes et les mollusques, qui définissent des listes d’espèces protégées pour • Site de mise-bas pour le Grand murin (Myotis myotis) et le Petit murin (Myotis blythii) lesquelles l’habitat est maintenant également protégé. avec 900 individus
Principaux outils d'évaluation et/ou de conservation non réglementaire : • Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) (hivernage) • Liste des espèces animales rares, menacées ou à surveiller dans le Monde (Liste rouge UICN, (2010)) • Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) (UICN, 2010 - site internet) ; • Site de mise-bas du Minioptère de Schreiber (Miniopterus schreibersii) avec 2000 individus • Statut des espèces de mammifères en Europe (TEMPLE H.J. & TERRY A. (Compilers), 2007) ; • Murin de Capaccini (Myotis capaccinii) • Liste des espèces animales rares, menacées ou à surveiller en France (Liste rouge UICN, (1994)) (FIERS V. et al., 1997) ; D’autres sites plus éloignés sont également suivis annuellement, on peut citer dans la zone des 20 km : • Liste rouge des mammifères menacés en France (UICN/MNHN, 2009) ; • Le domaine du Fleich (commune de Narbonne), un gîte de reproduction pour le Murin à oreilles • Liste des espèces déterminantes en Languedoc-Roussillon. échancrées (~250ind) et le Grand rhinolophe (18 ind), utilisé de mai à octobre ; • Les Grottes de Bize (commune de Bize-Minervois), gîtes de reproduction en colonie mixte pour le Les espèces potentielles Rhinolophe euryale (100 ind), le Murin de Capaccini (100 ind), le Petit murin (140 ind) et un gîte de Les différentes sources d’informations disponibles permettent de recenser 16 espèces potentielles pour la zone transit pour le Minioptère de Schreibers (~500 ind) ; d’étude étendue du projet. Sont précisées ici les espèces présentes dans la maille concernant le projet et celles • La Grotte du Cailhol (commune de la Caunette), autrefois un gîte de reproduction pour le Minioptère de qui la jouxtent, d’après la base de données de l’OnEm. Par ailleurs, 11 des ces espèces ont déjà été inventoriées Schreibers, le Murin de Capaccini et le Rhinolophe euryale, aujourd’hui utilisé comme gîte d’hivernage sur un site proche du site d’étude l’année précédente pour un autre projet, elles sont donc indiquées en gras : pour le Grand rhinolophe (9 ind), le Rhinolophe euryale (3 ind) et probablement les derniers individus • Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum – PN DH2 NT) de Rhinolophe de Méhély ; • Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis – PN DH4 LC) • La Grotte d’Aldène (commune de Cesseras), un gîte d’importance internationale, abritant en hivernage et en reproduction 5 espèces : le Grand rhinolophe (236 individus hivernants), le Rhinolophe euryale • Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii – PN DH2 Vu) (70 individus reproducteurs et 201 individus hivernants), le Minioptère de Schreibers (3000 individus • Murin de Capaccini (Myotis capaccinii - PN DH2 Vu) reproducteurs et 18000 individus hivernants), le Grand murin (180 individus reproducteurs) et le Murin de Capaccini (~500 individus reproducteurs) ; • Murin de Daubenton (Myotis daubentoni – PN DH4 LC) • Le Barrenc de Saint Clément (commune de Roquefort-des-Corbières), un gîte de transit pour • Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus – PN DH2 LC) Minioptères de Schreibers (+2000 ind) et de Petit murin (~350 ind), utilisé d’avril à septembre ; • Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri- PN DH4 NT) • La Grotte de Notre Dames des Auzils (commune de Gruissan), un gîte de transit pour le Minioptère de Schreibers (1000 ind), le Murin de Capaccini (5 ind) et un gîte d’hivernage pour le Grand rhinolophe • Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros – PN DH2 LC) (avec 7 ind). • Petit murin (Myotis blythii- PN DH2 NT) Les espèces recensées • Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus – PN DH4 LC) Les 8 séries de relevés effectuées en période de reproduction et de transits sur les 8 points fixes ont totalisé • Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhli – PN DH4 LC) quasiment 18h d’écoute aux détecteurs d’ultra-sons. • Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii – PN DH4 NT) • Pipistrelle pygmée ou Pipistrelle soprane (Pipistrellus pygmaeus – PN DH4 LC)
91 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Dates et durées des enregistrements sur le site d’étude de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons Répartition dans le temps 2011 2012 Les relevés effectués sur le site du projet ont tous permis de contacter au minimum à chaque fois : Dates 16/06 20/07 23/08 20/09 14/10 23/03 24/04 23/05 Total Enregistrements Nombre de contacts/heure par espèces pour chaque passage de terrain (tous points confondus) 135min 90min 60min 80min 110min 135min 100min 50min 760min fixes Dates Total Fq Enregistrements 35min 44min 42min 46min 49min 70min 66min 80min 432min mobiles 1192min Total 170min 134min 102min 126min 159min 205min 166min 130min = 17h50 23/03/12 23/03/12 24/04/12 23/05/12 16/06/11 20/07/11 23/08/11 20/09/11 14/10/11
Elles ont permis d’obtenir au total 1288 contacts de chiroptères appartenant à une petite dizaine d’espèces Pipistrelle commune 18,4 26,4 27,7 3,9 24,2 40,6 60,0 63,8 31,5 8 (espèce ou famille d’espèces), soit en moyenne 65 contacts/heure, ce qui constitue un niveau d’activité assez Pipistrelle de Kuhl/Nathusius 67,9 8,7 5,1 6,4 16,6 10,6 5,2 34,3 22,2 8 élevé, mais conforme aux niveaux habituels dans la plaine de l’Aude. Le niveau de diversité est modeste. Pipistrelle soprane 7,0 2,5 2,3 0,0 1,3 25,3 18,1 2,6 6,4 7 Minioptère de Schreibers 0,0 0,0 0,0 4,6 7,2 2,4 4,3 1,1 2,3 5 Espèces et statuts Groupe Pipistrelle/Minioptère 4,1 2,5 2,8 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,4 3 Vespère de Savi 0,3 0,4 0,5 0,0 0,0 0,6 0,0 1,1 0,4 5 Au cours des relevés de terrain effectués sur ce site, 13 espèces ou complexe d’espèces ont été recensées. Grand Rhinolophe 0,9 0,0 0,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2 2 Parmi elles, trois espèces sont désignées à l’annexe 2 de la Directive Habitats-Faune-Flore, le Minioptère de Murin à oreilles échancrées 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,2 0,0 0,0 0,1 1 Schreibers, le Grand rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées. Par ailleurs, on note aussi la présence de deux Sérotine commune 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,6 0,0 0,0 0,1 2 autres espèces remarquables, car classées comme vulnérables sur la liste rouge nationale, la Noctule de Leisler Noctule de Leisler 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,4 0,1 1 et la Pipistrelle de Nathusius. Oreillard indéterminé 0,0 0,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 1
Murin de Daubenton 0,0 0,0 0,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 1 Espèces contactées sur le site d’étude de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons et leurs statuts Murin indéterminé 0,0 0,0 0,0 0,0 0,9 0,0 0,0 0,0 0,1 1 Total contacts 98,6 41,6 39,7 14,8 50,1 81,2 87,6 103,4 64,8 Nombre d'espèces 6 7 7 3 5 7 4 6
110,0 Bonn Bonn Berne Berne 100,0 Espèce Espèce Directive Directive mondiale mondiale Nationale Nationale Nom latin latin Nom Liste Rouge Liste Rouge Européenne Européenne Murin de Daubenton Convention de Convention de Convention
Habitats-Faune- Oreillard indéterminé
Liste rouge UICN Liste rouge 90,0 Noctule de Leisler Grand Rhinolophe Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus BE3 BO2 DH4 LC LC LC Sérotine commune 80,0 Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii BE2 BO2 DH4 LC LC LC Vespère de Savi Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii BE2 BO2 DH4 LC LC NT Murin à oreilles échancrées re Pipistrelle soprane u e 70,0 Pipistrelle soprane Pipistrellus pygmaeus BE2 BO2 DH4 LC LC LC h Murin indéterminé s/ ct Groupe Pipistrelle/Minioptère ta Minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersii BE2 BO2 DH2 Nt NT VU n o Minioptère de Schreibers c e 60,0 Vespère de Savi Hypsugo savi BE2 BO2 DH4 LC LC LC d Pipistrelle de Kuhl/nathusius re b Pipistrelle commune Grand rhinolophe Rhinolophu BE2 BO2 DH2 LC NT NT m o N ferrumequinum 50,0 Murin à oreilles Myotis emarginatus BE2 BO2 DH2 LC LC LC
échancrées 40,0 Sérotine commune Serotinus eptesicus BE2 BO2 DH4 LC LC LC Noctule de Leisler BE2 BO2 DH4 LC LC NT Nyctalus Leisleri 30,0 Oreillard indéterminé Plecotus sp BE2 BO2 DH4 LC LC LC Murin de Daubenton Myotis daubentonii BE2 BO2 DH4 LC LC LC 20,0 BE2-3 : espèce désignée à l’annexe 2-3 de la Convention de Berne ; BO2 : espèce désignée à l’annexe 2 de la Convention de Bonn ; DH2-4 : espèces désignée à l’annexe 2-4 de la Directive Habitats-Faune-Flore ; Listes rouges UICN mondiale (2011), européenne (2007) et française (2009) : DD : données insuffisantes ; Vu : 10,0 vulnérable ; Nt : quasi-menacé ; LC : préoccupation mineure: 0,0 23/03/12 24/04/12 23/05/12 16/06/11 20/07/11 23/08/11 20/09/11 14/10/11
Dates de relevés
Nombre de contacts par espèces en fonction des passages de terrain (tous points confondus)
92 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
En période de migration prénuptiale : Au vu des résultats obtenus sur les huit relevés de terrain effectués, on peut déjà classer les différents points de Les trois dates relatives à la migration prénuptiale (effectuée en 2012) montrent une très bonne utilisation de la relevés en trois catégories, selon l’activité enregistrée sur ces différents points. zone d’étude en période de migration printanière, bien que les effectifs de la période soient un peu plus faibles qu’en automne. Ceux-ci sont de l’ordre de 538 contacts, soit un peu plus de 40 % des contacts totaux. Les zones de plus forte activité : La première date notamment montre une très bonne activité horaire des chauves-souris, avec 98 contacts/heure, celle-ci diminuant de moitié lors des dates suivantes. Elle peut être mise en relation avec les taux horaires de la Les points 5, 7 et 8 sont situés dans des zones d’activité forte. En effet, ils concentrent un grand nombre de période automnale. 8 espèces ont été recensées sur ces trois dates, avec toujours une forte dominance des contacts, une activité horaire très forte, de l’ordre de 100 contacts/heure. En termes de diversité, les points 2, 3, 5 Pipistrelles, notamment le groupe Pipistrelle de Kuhl/Nathusius. 3 espèces n’ont, par ailleurs, été recensées qu’à et 7, sont ceux qui ont permis de contacter 8 espèces de chauves-souris. cette période, le Grand rhinolophe, l’Oreillard (indéterminé) et le Murin de Daubenton. Concernant les points 7 et 8, une haie est présente, bien que nettement moins développée et attractive qu’autour En période de reproduction : de l’Etang de la Cardairo. Cependant, la plus forte activité détectée sur ces points peut s’expliquer par la situation Les deux dates correspondant à la période de reproduction ont permis l’enregistrement de 154 contacts, soit particulière de ce point, puisqu’il se trouve, tout comme le point 8 à proximité de la rivière Orbieu et de sa 12% des contacts totaux uniquement. Cinq espèces ont pu être recensées sur cette période dont les quatre ripisylve, mais surtout dans une « boucle » formée par le cours d’eau. Il est possible que des individus souhaitant espèces principalement présentes sur cette zone (Pipistrelles et Minioptère de Schreibers) et un murin relier différentes zones favorables de l’Orbieu utilisent le réseau de haies existantes au sein de cette boucle, et indéterminé. exploitent donc la zone au Sud de manière plus marquée. Le dernier point est de plus proche d’un pont en pierre permettant le passage de la départementale au sud. Bien que celui-ci n’ait révélé la présence d’aucune colonie En période de migration postnuptiale : lors de la recherche de gîtes, on ne peut exclure son utilisation ponctuelle par des chiroptères en guise de Les trois dates suivantes montrent une augmentation constante des effectifs recensés. 596 contacts ont été faits reposoir nocturne par exemple. Les espèces contactées ici sont très probablement des individus en chasse dans sur cette période, par 8 espèces de chauves-souris. On note principalement une forte augmentation des effectifs ce secteur, qui est sans aucun doute une zone très favorable pour la chasse et les déplacements des chauves- des Pipistrelles. La dernière date notamment représente 46% des contacts de la période, avec l’apparition d’une souris. Cette partie sud du site semble être la plus sensible, étant donné son positionnement au sein de la boucle dernière espèce, la Noctule de Leisler, une espèce considérée comme migratrice. de l’Orbieu.
Le point 5 est situé en bordure de l’étang asséché de la Cardairo, qui se trouve en situation plus basse par Les enjeux sur ce site semblent donc porter principalement sur les deux périodes de migration, avec des rapport au reste de la zone, ce qui pourrait expliquer la plus forte activité (plus de protection aux vents, micro- enjeux plus forts sur la période automnale, où l’activité horaire est à la fois élevée et constante sur les climat ?). Par ailleurs, le point 5 est placé au niveau d’un fossé bordé d’une haie intermittente, en lien avec la trois mois de suivis. On suppose que de nombreux individus en transit ou migration utilisent les abords ripisylve de l’Orbieu. Ce fossé, pourrait être un couloir de déplacement (menant vers les étangs situés au Nord- de l’Orbieu comme corridors de vol lors de leurs déplacements entre gîtes. est de la zone d’étude, qui sont reconnus de manière générale comme des zones de chasse privilégiées) bien exploité par les chauves-souris. Il pourrait être une zone de chasse opportuniste pour les chauves-souris en déplacement. Les enjeux semblent aussi plus forts que sur les points 1, 2, 3, 4 et 6. Répartition par points Les zones d’activité modérée : Nombre de contacts/heure par espèces pour chaque point (tous passages confondus) Point 1 2 3 4 5 6 7 8 Total Fq Les points 1, 2, 4 et 6 semblent légèrement moins exploités, mais l’utilisation de ces points reste forte en termes de taux horaire et surtout de diversité. Le point 2 notamment a permis de recenser deux espèces qui n’ont pas Pipistrelle commune 16,4 27,9 4,4 44,0 61,6 18,5 22,5 63,6 31,5 8 été rencontrée sur le reste du site d’étude, à savoir la Noctule de Leisler et le Murin de Daubenton. Ce point étant Pipistrelle de 8,8 12,3 4,4 4,3 10,6 8,2 76,0 34,9 22,2 8 situé quasiment le long de la ripisylve de l’Orbieu, sur une haie boisée liée à ce rideau d’arbres, la présence Kuhl/nathusius d’espèces liées au milieu aquatique (telles que le Murin de Daubenton) ou utilisant des couloirs naturels pour de Pipistrelle soprane 4,1 1,7 0,8 15,1 25,0 2,7 3,9 3,3 6,4 8 longs déplacements (exemple de la Noctule de Leisler), ce type de contacts était fortement attendu. Minioptère de 4,7 5,9 0,8 4,3 0,0 1,6 0,3 0,0 2,3 6 Les trois autres points étant placés soit le long d’un fossé bordé d’une haie de tamaris et d’amandiers ou à Schreibers proximité de milieux jugés comme très favorables aux chiroptères (dépression humide pour les points 1 et 4 par Groupe Pipistrelle / 1,6 2,1 0,8 0,4 2,1 1,6 2,3 0,0 1,4 7 exemple), cette plus faible utilisation est assez étonnante et difficile à expliquer. Pour cette raison, un suivi post- Minioptère implantation de type Chirotec semble être adapté à la variabilité des contacts sur les secteurs et les saisons, qui pourraient modifier la sensibilité initiale définie pour chaque secteur. Vespère de Savi 0,0 0,4 0,4 0,0 0,5 0,0 0,3 1,1 0,4 5
Grand Rhinolophe 0,0 0,0 0,0 0,0 0,5 0,0 1,0 0,0 0,2 2 Les zones d’activité faible : Murin à oreilles 0,0 0,0 0,0 0,0 1,1 0,0 0,0 0,0 0,1 1 échancrées Le point 3 est celui qui présente le moins d’activité mais avec un maximum d’espèces. La quasi-totalité des Sérotine commune 0,0 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,3 0,0 0,1 2 contacts effectués sur ce point sont des contacts de transit ou de chasse passive (c'est-à-dire de chasse opportuniste lors d’un déplacement et non une chasse intensive sur un terrain de chasse), souvent ponctuels. Noctule de Leisler 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 1 Situé non loin de la voie ferrée et en contexte de milieu ouvert avec cultures et vignes aux abords, il n’est pas Oreillard indéterminé 0,3 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 2 étonnant qu’il soit moins exploité par les chiroptères, mais constitue uniquement une zone de passage entre Murin de Daubenton 0,0 0,8 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 1 différents milieux riches.
Murin indéterminé 0,0 0,0 0,0 0,0 1,1 0,0 0,0 0,0 0,1 1 Total contacts 36,0 51,5 12,5 68,2 102,5 32,7 106,6 102,9 64,8 Nombre d'espèces 6 8 8 5 8 5 8 4
93 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Carte des contacts Chiroptères, répartition selon les espèces, site de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons
94 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
migration (notamment une partie des contacts de migration printanière) pourraient alors être attribués à la Commentaires par espèces pipistrelle de Nathusius. L’analyse spatiale ne permet pas de faire ressortir de zones plus favorables à cette espèce, à l’exception encore
du point 7, bien situé sur la boucle de l’Orbieu. La pipistrelle de Kuhl, qui représente 34% des contacts sur ce Le tableau ci-dessous montre la synthèse des différents suivis en France mis à disposition par la SFEPM entre site, a été inventoriée sur toutes les dates à ce stade de l’étude et tous les points suivis sur la zone. Elle est 2003 et 2010. On constate que le premier groupe impacté sont les pipistrelles, suivis des noctules et des comme souvent la seconde espèce la plus présente après sa cousine la Pipistrelle commune, même si les sérotines. Pour le reste des espèces, les mortalités constatées restent marginales. effectifs sont nettement inférieurs. Les deux dates les plus extrêmes (début de migration printanière et fin de
migration automnale) regroupent les effectifs les plus élevés pour ces espèces, qui semble beaucoup moins
présente le reste de l’année, mais de manière assez constante. Comme les autres pipistrelles, elles font partie des espèces signalées comme victimes de collisions avec des éoliennes, malgré une utilisation de l’espace aérien généralement concentrée dans les 10-15 premiers mètres, dû à des raisons statistiques, comme évoqué dans le chapitre précédent.
Pipistrelle soprane Cette espèce a été rencontrée là encore sur l’ensemble du site. Avec un peu plus de 120 contacts (représentant environ 9% des contacts totaux), elle est présente sur 7 des 8 dates suivies, avec un pic de fréquentation sur les deux premières dates de la période de migration postnuptiale. Sa présence est encore peu connue, mais elle semble commune et régulière, notamment dans le Sud. La proximité de la ripisylve de l’Orbieu, des petits étangs au nord et les différents canaux et fossés sur la zone d’étude lui offre ici des terrains de chasse de premier choix, puisque cette espèce est prédatrice de chironomes, insectes effectuant leur vie larvaire dans les eaux douces. On remarque notamment une bonne présence de cette espèce au niveau des points 4 et 5, qui sont les points les plus proches du lieu-dit l’Etang de la Cardaïro, une ancienne zone humide qui présente probablement encore des milieux attractifs de ce type. Cette espèce est bien représentée dans le pourtour méditerranéen. La Pipistrelle soprane est elle aussi une espèce à risque pour les collisions avec les éoliennes, puisqu’elle pratique un vol à différentes hauteurs.
Minioptère de Schreibers Contacté sur 7 des 8 points (en considérant les résultats du groupe Pipistrelle/Minioptère), et sur toutes les dates, le Minioptère de Schreibers est la quatrième espèce sur le site en termes d’effectifs. Ceci semble indiquer une utilisation assez régulière mais plutôt faible de ce site, sans doute moins intéressant que des bois ou Pipistrelle commune garrigues plus proches des colonies. Nous avons pu contacter cette espèce par le biais de 45 contacts surs et 27 Avec 48% des contacts (625 contacts), et une présence sur tous les points et à chaque relevé, c’est de loin contacts attribués au complexe Pipistrelle/Minioptère (pour lequel la détermination n’a pu se faire plus loin par l’espèce la plus abondante et fréquente sur ce site à ce stade de l’étude, ce qui est souvent le cas. La pipistrelle manque d’indice propre à l’espèce, tel que le buzz de capture caractéristique du Minioptère) principalement dans commune est en effet l’espèce la plus abondante en France, et la plus ubiquiste de tous les Chiroptères, parfois le Nord du site d’étude, les points 1, 2 et 4 représentant le principal des effectifs. On note une meilleure la seule présente quand les milieux sont vraiment pauvres. On note pour cette espèce une constante présence pendant la période de reproduction, ce qui est similaire aux résultats d’une précédente étude dans augmentation des effectifs sur les 5 dates qui suivent le début de la reproduction. Pour la période migration cette zone de plaine. Les individus contactés ici sont probablement en provenance de la grotte de la prénuptiale, les effectifs sont assez constants, en augmentation pendant la période, mais nettement moindres par Ratapanade, un site d’importance régionale pour cette espèce et situé à 8 km au Sud-est. Les enjeux pour cette rapport à la période automnale. Il est probable qu’une ou plusieurs colonies existent à proximité, en particulier espèce sont assez forts, de par son statut et la présence de plusieurs gîtes d’importance régionale ou nationale dans les fermes/domaines aux alentours ou dans les villages de Villedaigne, Cruscades ou Ornaisons par aux alentours. C’est une espèce migratrice fortement grégaire. Le Minioptère est un cavernicole strict qui occupe exemple. tout au long de l’année le milieu souterrain. Durant les transits printanier et automnal, ils se dispersent vers des Elle fait partie des espèces victimes de collisions avec des éoliennes, bien qu’elle chasse presque toujours à gîtes répartis dans toute la région, suivant généralement des routes traditionnelles migratoires (corridors boisés) moins de 10-15 m de hauteur. empruntées d'une année sur l'autre entre ses gîtes d'hiver et d'été, sur des distances maximales de 150 km. Le L’activité de vol des pipistrelles est connue pour se dérouler essentiellement à faible hauteur (<15m), Minioptère semble utiliser les zones boisées comme terrain de chasse mais aussi les zones plus ouvertes contrairement à des espèces de haut vol comme les noctules ou le molosse qui volent presque toujours au- comme les prairies. Les lépidoptères nocturnes constituent plus de 80% des proies capturées. dessus de 50m. La raison pour laquelle les pipistrelles figurent au premier rang des espèces entrant en collision Le vol de transit est généralement direct et rapide (Roué & Barataud, 1999). Le vol de transit est généralement avec des pales d’éoliennes est avant tout statistique : les pipistrelles représentent en effet plus de 80% des direct et rapide (Roué & Barataud, 1999). Il peut atteindre une vitesse de 60km/h. La hauteur de vol dépend en effectifs de chiroptères et possèdent donc la probabilité de heurt de loin la plus élevée, d’autant plus que les partie de la présence ou non de la végétation arborescente. parcs existants aujourd’hui présentent des hauteurs de pales plus faibles que le projet actuel (parcs éoliens anciens). Les animaux concernés appartiennent pourtant à la minorité n’évoluant pas dans la tranche de hauteur Malgré tout, les suivis de mortalité réalisés par Eurobats : Working group, au niveau européen, montre un très préférentielle. L’analyse des impacts tiendra compte de ces deux éléments (effectifs et hauteur de vol) mais aussi faible taux de mortalité pour cette espèce, comme le montre le graphe ci-dessous. du statut des espèces (peu menacées et donc pas prioritaires en ce qui concerne les pipistrelles).
Pipistrelle de Kuhl et de Nathusius Ces deux espèces ont des signaux dont les fréquences se recouvrent et il est très souvent impossible de discriminer les deux espèces. Cependant, la Pipistrelle de Nathusius est une espèce typiquement forestière et migratrice et elle est en générale complètement absente en période reproduction. Étant donné que le site d'implantation est très ouvert, il est bien plus probable que la quasi-totalité des contacts réalisés proviennent de la pipistrelle de Kuhl (espèce très commune dans le secteur). Seuls des contacts effectués aux deux périodes de
95 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Comme la plupart des Murins de petites tailles, il est généralement peu exposé aux risques de collisions, en raison de son vol souvent bas.
Sérotine commune Cette chauve-souris utilise aussi bien les espaces urbains au dessus des lampadaires mais aussi les espaces forestiers et les corridors arborés. Le comportement de vol de cette chauve-souris consiste souvent à répéter un même trajet à la recherche de proies. La Sérotine a été contactée uniquement sur les périodes de transit des chauves souris, en automne et au printemps, et sur deux points avec des contacts très ponctuels de déplacement. Cette espèce, qui a des tendances migratrices, chasse au dessus des milieux ouverts et semble être fréquemment attirée par les luminaires. Elle donc est très sensible à l’installation d’un parc éolien, mais peu représentée sur le site.
Noctule de Leisler Un seul contact de Noctule de Leisler a été enregistré au cours de cette étude. Elle a été recensée à proximité de la ripisylve de l’Orbieu pendant la période de migration automnale. La plus petite des noctules, elle est sylvicole comme ses cousines, et donc attachée aux grands massifs forestiers. Elle chasse haut dans le ciel, avec un vol puissant lui permettant la capture de lépidoptères. La Noctule de Leisler chasse fréquemment dans le voisinage des cours ou plans d’eau, et peut gîter soit en milieu bâti soit dans des cavités arboricoles.
Par son vol élevé (> 50m), elle est une des espèces les plus sensibles au risque de collision avec des éoliennes, mais les populations sont en bon état à priori.
Oreillard indéterminé Deux espèces d’oreillards existent dans la région. Ces deux espèces communes sur le plan des caractéristiques acoustiques sont pourvues de grandes oreilles relativement grandes par rapport à la taille de leur tête. Ces espèces chassent en partie grâce à l’utilisation de l’audition passive qui leur permet de percevoir les basses fréquences émises par le vol des papillons nocturnes par exemple. Le contact avec ces espèces n’est pas aisé car les ultrasons sont de faible intensité. L’espèce a été contactée de manière ponctuelle sur les points 1 et 3, uniquement le 24 avril. La sensibilité de ces espèces est relativement faible du fait de leur altitude de vol relativement basse.
Vespère de Savi Murin de Daubenton Cette espèce a été rencontrée sur le site d’étude à cinq occasions et sur cinq points. Les quelques contacts Il est difficile de discriminer acoustiquement le Murin de Daubenton du Murin de Bechstein, cependant au vu des enregistrés (7) montrent une utilisation très ponctuelle du site d’étude, probablement uniquement lors de milieux alentours, il parait plus probable que les individus contactés soient des individus de Murin de Daubenton déplacements (chasse passif ou transit). Elle n’a été rencontrée qu’aux deux périodes de migration, et sa (espèce moins forestière que le Bechstein et lié aux cours d’eau). Les contacts pour ce groupe reproduction dans les environs est peu probable. Le Vespère de Savi est une espèce utilisant principalement les Bechstein/Daubenton sont très peu nombreux, puisque seuls deux cris ont été identifiés au point 2, c'est-à-dire le zones rocheuses, les milieux rupestres, dont la biologie est encore mal connue. C’est une espèce méridionale point le plus proche de la ripisylve. Il n’a pas été contacté en période de reproduction, mais à une seule date de mais aussi montagnarde, elle est très présente dans les fissures des parois rocheuses et des falaises. Ses migration au mois de mai. Le Murin de Daubenton, volant généralement à faible hauteur, n’a jamais été terrains de chasse sont très variés, mais constitués surtout des vallées encaissées et boisées (vol rapide en plein répertorié comme victime de heurts avec les éoliennes en France. ciel) ou de milieux forestiers en zone soumise aux vents. Elle fait partie des espèces victimes de collisions avec des éoliennes. Les enjeux sur ce site semblent donc porter principalement sur les pipistrelles présentes sur le site à toutes les Grand rhinolophe périodes. Les autres espèces sont bien moins présentes ou sans sensibilité particulière aux éoliennes. Contacté à deux reprises en période de migration printanière et sur deux points, à savoir les points 5 et 7, le Grand rhinolophe ne peut être considérer que comme une espèce occasionnelle sur la zone. Ce caractère occasionnel ne milite pas en faveur d’un gîte de reproduction proche, mais plutôt de gîtes de transit. Cependant, Qualité des habitats pour les chiroptères une donnée de gîte présent à proximité à l’Est du pont au dessus de l’Orbieu est identifié dans le DOCOB du site N2000, et un ainsi gîte était situé de l’autre coté de la rivière au lieu dit Villenouvelle. Cette espèce étant Potentiel d’accueil discrète et difficile à contacter car très lucifuge, elle pourrait être légèrement sous-estimée ici. Le grand rhinolophe présente une vaste répartition européenne, avec des populations plus importantes en région Le potentiel en gîtes pour les chiroptères est quasiment nul sur le site d’étude strict. Les milieux sont méditerranéenne et atlantique. Il se reproduit dans des combles de bâtiments ou des cavités souterraines, et principalement des milieux ouverts dépourvus d’arbres, et les rares zones boisées du périmètre d’étude ne sont chasse au ras du sol sur les bordures de prairies et les milieux d’interface. pas constituées de bois assez matures pour héberger des colonies dans des cavités. Quelques colonies sont Il n’a jamais été répertorié dans les collisions avec les éoliennes. néanmoins suspectées dans les environs, au sein du bâti, notamment dans les villages de Villedaigne, de Cruscades ou d’Ornaisons, et dans les domaines viticoles les plus proche (tel que celui de Villenouvelle de Murin à oreilles échancrées l’autre coté de l’Orbieu). Par ailleurs, il est très probable que des colonies de plusieurs espèces existent dans les Rencontré sur un seul point, et à une date unique, lors de la première date relative à la période de migration ripisylves de l’Orbieu, de l’Aude plus loin, ou encore dans les alignements de platanes du Canal du Midi. Le pont postnuptial, le Murin à oreilles échancrées est peu présent. C’est une espèce fréquentant des milieux boisés, situé au Sud du périmètre a été également visité dans la mesure du possible, mais aucun indice de présence de spécialisé dans la recherche de proies au plus près de la végétation (araignées et mouches en majorité). colonies n’a été trouvé.
96 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Potentiel en terrains de chasse Habitat faune flore : Directive communautaire Habitat-Faune-Flore (92-43 CEE du 21/05/1992). L’annexe II intègre les « espèces animales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones Les résultats obtenus au détecteur d’ultrasons montrent que la zone du projet est très bien exploitée par les spéciales de conservation ». L’annexe IV liste les « espèces animales d’intérêt communautaire qui nécessitent chauves-souris, notamment le long des zones de fossés et de haies et à proximité de la vallée de l’Orbieu et sa une protection stricte » ripisylve. Par ailleurs, les milieux humides au Nord du site semblent assez bien utilisés, malgré la proximité de la Sensibilité à l’éolien : calculée à partir des connaissances et des caractéristiques du tableau d’Eurobats, voie ferrée. A ce stade de l’étude, on note une utilisation surtout marquée en période de transit automnal. Les Rodrigues, 2008 vignes et autres cultures, qui occupent la quasi-totalité du périmètre d’étude, sont beaucoup moins utilisées, Liste rouge française (2009) : DD : données insuffisantes ; Vu : vulnérable ; Nt : quasi-menacé ; LC : notamment les secteurs totalement ouverts, sans doute en raison de leur relative pauvreté en insectes préoccupation mineure et peut-être aussi d’une plus forte exposition aux vents. Groupe de travail Eurobats : cas de mortalité connue par éoliennes en Europe, avril 2011
Les éléments rassemblés à ce stade de l’étude (recherche documentaire + relevés nocturnes) permettent de La diversité spécifique moyenne indique que la zone proche est tout de même assez attractive pour les cerner une bonne part des enjeux liés aux chiroptères : chiroptères, probablement attirés par et utilisant le réseau de fossés et de haies sur le site et la ripisylve riche en proies en limite du périmètre.
Le peuplement chiroptérologique est d’une diversité modeste, avec 13 espèces ou complexes d’espèces Potentiel en corridors de déplacement inventoriées sur les huit passages de terrain effectués. L’utilisation du site quant à elle est plutôt élevée, avec Outre la ripisylve de l’Orbieu, d’autres structures peuvent jouer le rôle de corridor de vol, notamment le réseau de 1288 contacts, assez similaire à ce que l’on peut trouver sur le reste de la plaine de Lézignan. Finalement, fossés au Sud du site d’étude, qui pourrait être utilisé en guise de raccourci entre les boucles de la rivière, et l’analyse par zones, bien que faisant ressortir des points plus exploitées que d’autres, permet de voir que le site peut-être certaines portions de haies. On note principalement la très bonne exploitation du rideau de tamaris à est sensible dans sa globalité, soit par la présence de zones de chasse bien exploitées, soit par la présence de proximité de la dépression humide au centre du site, utilisée en chasse, mais aussi pour des déplacements, points de déplacement utilisées par un maximum d’espèces. probablement en direction des étangs au Nord-est ou vers le cours d’eau de l’Aude.
Enjeux pour les chiroptères et préconisations Concernant les espèces recensées, seules trois d’entre elles sont inscrites à l’Annexe II de la Directive Habitats Faune Flore (Minioptère de Schreibers, Grand rhinolophe et Murin à oreilles échancrées). Pour ces espèces très Le tableau suivant synthétise la sensibilité des espèces présentes sur le site et des espèces recensées dans la peu de cas de mortalité sont avérés dans les suivis qui ont été réalisées dans les différents parcs éoliens en documentation à proximité du site (dans un rayon de vingt kilomètres environ) : Europe. Deux autres (Noctule de Leisler et Pipistrelle de Nathusius) sont considérées comme vulnérables dans la liste rouge française. La Noctule de Leisler a été contacté très peu de fois. L’intérêt patrimonial du site est donc Concernant la sensibilité à l’éolien, chaque catégorie correspond à une note calculée sur différents critères plutôt assez fort. Par ailleurs des contacts d’une seconde espèce de Rhinolophes (Petit rhinolophe) ont été faits (chacun d’une valeur de 1). Ceux-ci sont pour partie issus du tableau d’Eurobats (Rodrigues, 2008) et complétés dans le cadre du DOCOB de la vallée de l’Orbieu très près de la zone d’étude, ce qui en fait une autre espèce par le degré de protection de l’espèce. La colonne concernant la sensibilité à l’éolien, permet néanmoins de très probable sur le site d’étude. Les Rhinolophes sont très peu sensibles à la présence des éoliennes. nuancer la classification de sensibilité de certaines espèces qui pourrait évoluer avec le retour d’expérience sur plusieurs années. De ces six espèces patrimoniales recensées ou potentielles, seule la Pipistrelle Nathusius apparaît comme étant Synthèse des enjeux pour les espèces recensées à la fois une espèce à sensibilité forte, avérée par des cas de collisions et présente sur le site. Malgré tout, l’impossibilité de différencier les contacts Pipistrelle de Kuhl / Nathusius, ne permet pas d’estimer la vraie densité Cas de Recensée Habitat faune Liste rouge Sensibilité à Espèce Nom scientifique collision Lors de de cet espèce. En effet, le type d’habitat concerné par le projet est plus propice à la Pipistrelle de Kuhl. flore nationale l'éolien 17 avérés l’étude Grand/Petit murin* Myotis myotis/blythii II/IV LC/NT Moyenne 9 En effet, la sensibilité du Minioptère de Schreibers n’est pas étayée par les cas de mortalité et la Noctule de Grand rhinolophe* Rhinolophus ferrumequinum II/IV NT Faible 1 X Leisler n’est pas vraiment présente sur le site.
Minioptère de Schreibers* Miniopterus schreibersi II/IV VU Forte 6 X Concernant les autres espèces, classées en annexe IV de la Directive Habitats Faune Flore, les trois pipistrelles, Molosse de Cestoni* Tadarida teniotis IV LC Forte 30 le Vespère de Savi et la Sérotine commune sont elles aussi considérées comme des espèces à risques bien que Murin à oreilles échancrées* Myotis emarginatus II/IV LC Faible 2 X plus communes. Murin de Capaccini* Myotis capaccinii II/IV VU Très faible - Murin de Daubenton* Myotis daubentonii IV LC Faible 6 X Sur la zone même du projet, l’occupation du sol n’offre pratiquement aucune possibilité de gîtes (milieux ouverts dominants, arbres de petite taille et peu présents, quelques cabanons). Bien que les habitats soient par ailleurs Noctule de Leisler* Nyctalus leislerii IV NT Très forte 271 X d’assez faible qualité pour la chasse (cultures et vignes dominantes), il convient de mettre en avant le fait que la Oreillard roux /gris* Plecotus auritus/austriacus IV LC Faible 11 X zone dans sa globalité est assez attractive néanmoins, avec des zones parfois bien exploitées, notamment les Petit rhinolophe* Rhinolophus hipposideros II/IV LC Très faible - fossés bordés de haies et la ripisylve attenante au site. Pipistrelle commune* Pipistrellus pipistrellus IV LC Forte 626 X Pipistrelle de Kuhl* Pipistrellus kuhli IV LC Forte 123 X L’implantation d’éoliennes entrainerait donc un risque faible et localisé de destruction d’habitats de chasse (en Pipistrelle de Nathusius* Pipistrellus nathusii IV NT Forte 463 X cas de destruction ponctuelle de haie et de lisières). Le risque de collision peut être considéré comme modéré pour les espèces à fort statut patrimonial, du fait de la faible fréquentation du site, et plus élevé pour les 110 X Pipistrelle pygmée* Pipistrellus pygmaeus IV LC Forte pipistrelles du fait de la bonne fréquentation du site. Il n’y a aucun risque de destruction de gîtes. Rhinolophe euryale* Rhinolophus euryale II/IV NT Très faible - Sérotine commune* Eptesicus serotinus IV LC Très forte 60 X Vespère de Savi Hypsugo savii IV LC Forte 108 X Recommandations : *Selon la bibliographie dans un périmètre de 20 km autour du site. • Il conviendrait de rechercher un positionnement adapté à la présence des espèces sensibles à l’éolien, en s’éloignant au maximum des couloirs de chasse et de vol utilisées par les chauves-souris. L’implantation en zone ouverte, et éloignée des haies et fossés est à privilégier.
17 http://www.sfepm.org/pdf/Tableau_mortalite_Europe_110411.pdf
97 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
• L’utilisation des sources d’éclairage la nuit est à proscrire.
• L’utilisation de grilles au niveau des ouvertures d’aération dans la nacelle semble nécessaire. 1.3.7 Volet petite faune
• Les autres couloirs de vol repérés sur la zone ou jouxtant le périmètre, comme la ripisylve de l’Orbieu, La catégorie « faune terrestre » regroupe l’ensemble des groupes faunistiques qui n’utilisent que peu ou pas devraient être évités tant au niveau des accès (pas de destruction de ces linéaires) que du positionnement des l’espace aérien, ou qui n’en utilisent que la partie la plus basse. Ces espèces, contrairement aux oiseaux et aux machines (selon le document présenté par la DREAL Languedoc Roussillon en février 2006, cette distance doit chiroptères, ont en commun de ne pas se trouver exposées à des risques de collision avec les éoliennes, qui est être de 200m, soit 100m + 100m de hauteur d’éolienne). le risque le plus important du fait de l’emprise de ces structures dans l’espace aérien. Les conséquences sur les milieux et espèces terrestres sont nettement moindres du fait de la très faible emprise au sol des parcs éoliens et • Un choix d’implantation privilégiant une orientation plutôt Nord/Sud diminuant l’effet barrière au printemps de l’absence à ce niveau d’effets de coupure de l’espace. Les espèces de ce groupe sont très nombreuses et et en automne est à favoriser. De même, l’aménagement d’échappatoires entre éoliennes ou groupes diversifiées, et il n’est pas possible d’en faire un inventaire exhaustif. d’éoliennes peut être envisagé. Dans la pratique, on relève principalement les vertébrés (amphibiens, reptiles et mammifères) et quelques • Compte-tenu de la présence (bien que peu importante) de quelques espèces protégées, il est groupes d’invertébrés pouvant représenter une valeur patrimoniale ou indicatrice (papillons, orthoptères, recommandé de mettre en place un suivi de la mortalité sous les machines de trois ans minimum. libellules, grands coléoptères…). Dans tous les cas, on recherche en priorité à identifier et localiser les habitats importants pour ces espèces, de manière à assurer leur évitement dans le positionnement du projet. L’évaluation • Des ajustements de fonctionnement du parc éolien, visant à réduire cette éventuelle mortalité seraient à de la qualité de ces milieux se fait ensuite sur la base d’inventaires. étudier, plusieurs études ayant démontré l’efficacité de l’arrêt des machines par vent faible, sans préjudice majeur pour la production d’énergie. Contrairement à ce qui existe pour les oiseaux (LPO 2005), ou les chiroptères (SFEPM et Eurobats 2005 et 2006), il n’existe pas de recommandations particulières pour la prise en compte de ces groupes dans les projets éoliens. Seul le découpage usuel de la démarche de conception est la même, avec un prédiagnostic dans un premier temps puis une étude comportant des inventaires adaptés dans un second temps, si le développeur poursuit son projet. Le présent chapitre rend compte du diagnostic du volet faune terrestre de l’étude d’impact d’un parc éolien situé sur la commune de de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons (11) près de Lézignan- Corbières. Il a pour objectif de fournir les éléments nécessaires à une prise en compte dès les premières étapes du projet des enjeux liés à la faune terrestre.
Du point de vue de la faune terrestre, le secteur offre un potentiel d’accueil assez limité du fait de l’omniprésence de la vigne, une culture subissant de nombreuses opérations et traitements phytosanitaires. La présence de friches plutôt sèches et la proximité de l’Orbieu sont toutefois susceptibles d’augmenter le potentiel d’accueil de la zone.
Méthodologie
Recherche documentaire
Espaces naturels de portée à connaissance et de protection
Les espaces naturels distinguent et regroupent :
Les périmètres de protection : Réserves Naturelles Nationales (RNN), Réserves Naturelles Régionales (RNR), sites naturels européens protégés au titre du réseau Natura 2000 (Sites d’Intérêt Communautaire pour les habitats et la faune - Directive 92/43/CEE Habitats-Faune-Flore), Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (APPB), sites naturels classés et inscrits, etc.
Les espaces naturels au titre de l’inventaire du patrimoine naturel (de portée à connaissance) : Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF), Parcs naturels Régionaux, … .
Une part importante de l’information disponible a été recueillie dans les formulaires descriptifs des zonages écologiques présents aux alentours du site d’étude sur le site de la DREAL de Languedoc-Roussillon, ainsi que sur le site du Ministère de l’écologie et du réseau Natura 2000. Tous les sites intégrés ou concernés partiellement par la zone d’étude élargie (20 km de rayon autour du site) sont pris en compte dans l’analyse.
Autres données écologiques D’autres informations sur les espèces sont également regroupées sur le site internet de l’INPN, sur le site de l’OnEm et la base de données en ligne de l’ONCFS.
98 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Des données issues d’inventaires réalisés en 2009 et 2011 par notre équipe sur une zone proche ont aussi été Il est possible que d’autres espèces de mammifères fréquentent la zone, notamment des micromammifères intégrées à l’analyse. comme les musaraignes et rongeurs (campagnol provençal), ou des carnivores en chasse. Aucune espèce remarquable n’est toutefois suspectée au vu des milieux présents, sauf la genette aux abords de l’Orbieu, qui y a Relevés de terrain effectivement été contactée par un indice. Mission effectuée par : Christophe VERHEYDEN Reptiles et amphibiens
Le site a fait l’objet d’un passage spécifique en Juillet 2011, auxquels il faut ajouter une prise en compte L’Atlas des amphibiens et reptiles en Europe mentionne 20 espèces de reptiles sur la maille qui englobe la zone systématique des espèces de faune terrestre lors des relevés consacrés aux oiseaux et des relevés consacrés à du projet. Parmi elles, les espèces à affinité forestière, telles que la couleuvre d’esculape, ne trouvent ici sans la flore. doute pas de milieux boisés assez favorables. Parmi les espèces restantes (19), quelques-unes peuvent être rencontrées, comme le lézard vert sur les lisières ou la ripisylve ou la vipère aspic sur les prairies. Par ailleurs, Pour le repérage des habitats, la zone a été parcourue en voiture (4x4) et à pied pour accéder à toutes les cet atlas mentionne également 15 espèces d’amphibiens. Des milieux aquatiques bordant la zone d’implantation, parcelles et unités paysagères y et relever l’occupation du sol et les caractéristiques des habitats (structure le site possède des capacités d’accueil pour des individus de ce groupe faunistique. Néanmoins, ces milieux, végétale, capacités d’accueil …). représentés par la rivière de l’Orbieu mais aussi par quelques fossés, sont de qualité assez médiocre, ce qui limite leur capacité d’accueil. Les mammifères ont été recherchés surtout d’après leurs indices de présence (crottes, empreintes…), les reptiles plus spécialement sur les lisières, murets et autres milieux favorables, les insectes (principalement Cinq espèces d’amphibiens ont été inventoriées à proximité lors de précédentes études, il s’agit de la Rainette papillons) surtout par capture au filet dans les milieux ouverts ; Pour les amphibiens, la recherche a été ciblée méridionale, de l’Alyte accoucheur, du Pélodyte ponctué, du Crapaud commun et de la Grenouille verte. aux abords des milieux humides. Par ailleurs, certaines espèces ont été contactées lors des relevés nocturnes Concernant les reptiles, les Lézard des murailles, catalan et vert ont aussi été rencontrés, ainsi que la Couleuvre consacrés aux Chiroptères. de Montpellier et le Psammodrome d’Edwards.
Toutes les espèces de faune identifiées ont été dénombrées et localisées sur une carte papier sur le terrain. Sur la zone du projet, seulement 3 espèces ont été relevées : Seules les espèces remarquables ont ensuite été reprises sur les cartographies SIG. Espèces de reptiles et amphibiens recensées sur le site d’étude (tous passages confondus) Les espèces potentielles et présentes dans les premiers relevés Nom vernaculaire Nom latin Statut Nb obs commentaires Plusieurs sources bibliographiques sont disponibles concernant la faune potentiellement présente sur le site Reptiles d’étude et ses environs. Ainsi, plusieurs bases en ligne ont été questionnées, ainsi que des atlas et Couleuvre de Montpellier Malpolon monspessulanus PN 2 Ripisylve Orbieu et deux anciennes études portant sur une zone proche et similaire. fossé Lézard des murailles Podarcis muralis PN DH4 3 Chemins, ruines Mammifères (hors Chiroptères) Amphibiens L’atlas des mammifères mentionne 39 espèces de mammifères (hors Chiroptères) sur la maille qui englobe la Rainette méridionale Hyla meridionalis PN DH4 5 fossés zone du projet. Parmi elles, les espèces montagnardes (Isards, Mouflon méditerranéen, campagnol des neiges) sont assurément absentes de la zone du projet en raison de la faible altitude et du relief de plaine. Parmi les La diversité relevée chez ces deux groupes est faible, de même que les effectifs rencontrés, sans doute en espèces restantes (±32), plus de la moitié peuvent être rencontrées sur une zone de faible altitude similaire à raison de milieux favorables assez localisés : friches et talus pour les reptiles, quelques fossés pour les celle du projet, que ce soient des espèces de milieux ouverts (hérisson, campagnols, lagomorphes, taupe) ou amphibiens. Il est vraisemblable que quelques autres espèces de reptiles puissent fréquenter la zone, comme le dans une moindre mesure des espèces plutôt forestières (campagnol roussâtre, écureuil, mulots, martre…). lézard vert dans les friches, ou la couleuvre vipérine voire la cistude près de l’Orbieu. Pour les amphibiens, les Ces informations sont précisées par la base de données de l’ONCFS et de l’INPN, qui recense la présence de milieux manquent, mais le caractère inondable de certaines dépressions pourrait convenir certaines années à plusieurs espèces : outre les chiens et chats domestiques, sont présents la Genette, la Fouine, le Blaireau, la des espèces comme le pélodyte ponctué ou le crapaud calamite. La rainette méridionale s’est avérée bien Belette, le Putois, l’Ecureuil roux et le Renard roux. Enfin, des études menées en 2009 et 2011 sur une zone présente sur les rives de l’Orbieu et dans les roselières des étangs au Nord, mais semble rare dans les fossés de proche (commune voisine) avaient permis d’inventorier des espèces supplémentaires notamment le campagnol la zone même. souterrain, le chevreuil, le lapin de garenne, le lièvre d’Europe, le Ragondin, le sanglier, et la taupe. Insectes Espèces de mammifères recensées sur le site d’étude (tous passages confondus) Enfin, il n’existe pratiquement aucune information sur ce groupe, qui n’a fait l’objet d’aucun atlas régional ou Nom vernaculaire Nom latin Statut Nb obs commentaires départemental, et qui est souvent mal pris en compte dans les inventaires ZNIEFF. La présence de fossés et de Genette Genetta genetta PN 1 Crotte Orbieu friches sont des conditions toutefois favorables à une certaine diversité de quelques groupes (odonates, Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus ch 3 Talus, friches lépidoptères, orthoptères) sur le site. En 2009 et 2011, une quarantaine d’espèces avaient été recensées sur un site voisin de même nature, dont une majorité de papillons (25), plusieurs orthoptères (11) et quelques Lièvre d’Europe Lepus europaeus ch 4 friches libellules (6). Musaraigne musette Crocidura russula 2 friches Renard roux Vulpes vulpes nuis 2 Indices chemin Sanglier Sus scrofa ch 2 Traces Orbieu Taupe européenne Talpa europaea nuis 1 rare
Les 7 espèces contactées lors des différentes visites ne représentent pas la diversité réelle en mammifères, mais il est probable que celle-ci soit assez faible, en cohérence avec un espace surtout dominé par la viticulture. Les espèces les plus observées sont les lagomorphes (lièvre et lapin), qui utilisent surtout les parcelles en friche.
99 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Espèces d’invertébrés recensées sur le site d’étude (tous passages confondus) Nom vernaculaire Nom latin Nb obs commentaires Libellules Aeschne sp Aeschna X Chasse insectes vignes Agrion blanchâtre Platycnemis latipes X Bordure Orbieu et fossés Papillons Belle dame Vanessa cardui X Friches fleuries, bords chemins Echiquier ibérique Melanargia lachesis X Friches sèches Hespérie de la mauve Pyrgus malvae X Cultures, chemins Machaon Papilio machao X Friches, talus Marbré de vert Pontia daplidice X Friches sèches Piéride du chou Pieris brassicae X Cultures, chemins Piéride de la rave Pieris rapae X Cultures, chemins Silène Brintesia circe X Friches, talus Souci Colias crocea X Friches, talus Tircis Paragre aegeria X haies Vulcain Vanessa atalanta X Cultures, chemins Orthoptères Grande sauterelle verte Tettigonia viridissima X talus Oedipode turquoise Oedipoda caerulescens X Friches, chemins Autres Cigale commune Lyristes plebejus X Ripisylve, amandiers
Le peuplement observé est n’est pas très diversifié, mais compte tout de même plusieurs groupes dont les libellules, ici liées au réseau de fossés et à la rivière de l’Orbieu. Le groupe le plus représenté est comme bien souvent celui des papillons (11 espèces), surtout associé sur ce site aux parcelles en friches et aux talus herbeux longeant les chemins et fossés. Les espèces les plus nombreuses dans ces milieux sont des espèces communes des prairies et pelouses, où l’on remarque toutefois quelques éléments typiquement méditerranéens comme l’échiquier ibérique. Le reste du cortège est composé d’espèces communes associées aux cultures, au premier rang desquelles les piérides, liées en particulier aux crucifères adventices de la vigne. Aucune espèce patrimoniale n’a été observée sur le site ni n’est suspectée ; les plantes-hôtes des rares espèces parfois présentes dans ces milieux (diane, proserpine, azuré du serpolet) sont en effet absentes.
Les orthoptères n’ont pas été inventoriés systématiquement, car aucune espèce patrimoniale n’est attendue dans ce groupe. Le cortège présent est assez banal, car il n’y a sur le site ni milieux humides ou au contraires très arides pouvant convenir à des espèces moins communes. Les libellules sont peu abondantes sur ce site même, où les milieux favorables sont très restreints (quelques fossés pouvant s’assécher). La rivière voisine de l’Orbieu ainsi que les étangs au Nord sont en revanche favorables à un cortège plus riche comprenant à la fois des espèces d’eaux courantes et d’eaux calmes.
100 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Carte des espèces remarquables de petite faune, et milieux de vie, site de Villedaigne, Cruscades et Ornaisons
101 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Qualité des habitats pour la faune terrestre La dominante viticole du site ne favorise pas la petite faune en général, qui se concentre essentiellement sur les parcelles en friche et le long de quelques fossés.
Les friches, surtout de tendance sèche, sont favorables aux insectes en général, notamment les papillons et orthoptères, ainsi qu’aux reptiles et quelques mammifères (lièvre, campagnols). L’autre habitat d’intérêt pour la faune est constitué des fossés, que ce soit leur partie aquatique (libellules, amphibiens) ou terrestre (papillons).
Synthèse des enjeux pour la faune terrestre
Les informations collectées lors des inventaires permettent de cerner les principaux enjeux pour la petite faune : Les milieux de friche concentrent l’essentiel de la richesse en insectes, notamment en papillons et orthoptères : ces friches devraient être évitées pour l’implantation des machines et la création d’accès et plateformes. Il est aussi possible de recréer facilement ce milieu sur des parcelles cultivées en stoppant la culture (+ arrachage pour la vigne) et en laissant se faire la recolonisation naturelle. Les fossés et leurs bordures accueillent des amphibiens (en particulier rainette méridionale) et libellules, ainsi que d’autres insectes et reptiles. Ils sont localisés dans des dépressions pouvant être inondées périodiquement. Ces milieux linéaires devraient être préservés des effets des travaux de création de piste et accès.
102 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Carte de synthèse des enjeux écologiques de la zone d’étude
103 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
projet sera conforme avec les SYCOT de la Narbonnaise et le SCOT de la Région Leziganaise en cours d’élaboration. 1.4 Le milieu humain Depuis une trentaine d’années, le déclin industriel et la crise viticole ont fortement contribué à dégrader le tissu 1.4.1 Cadrage démographique économique audois. Les territoires les plus ruraux, identifiés sur les 3 communes d’accueil du projet, en ont largement pâti, ce qui a amplifié le déséquilibre entre urbain et rural. Situation du département L’Aude dispose toutefois de sérieux atouts pour rebondir et se préparer un avenir plus prospère. Sa croissance L’Aude est caractérisée par une faible densité de population (56,3 habitants par km2 en 2007), équivalente à la démographique engendre de nouvelles demandes, tout particulièrement en matière de Services à la personne moitié de celle de la France (100,5 pour la même année). et d’hébergements.
Entre 1990 et 1999, plus de 60 000 personnes sont venues s’installer dans l’Aude. Un tiers de ces nouveaux Le port de Port-La Nouvelle, l’aéroport de Carcassonne en Pays Cathare, les parcs régionaux et les zones arrivants ont moins de 25 ans. Ils sont principalement localisés à Narbonne, Carcassonne, Castelnaudary et départementales d’activités économiques, les pépinières d’entreprises,… sont autant d’outils structurants sur le littoral. performants complétés par de nouvelles zones d’activités intercommunales.
Malgré tout, par rapport à la moyenne nationale, la population du département est plus âgée, le taux de personnes de plus de 60 ans était de 27,9% en 2007 (contre 21.5%) au niveau national.
Entre 1999 et 2008, c’est plus de 39 000 nouveaux arrivants qui ont été recensés, plaçant le département au 11ème rang au niveau national.
La conséquence est une catégorie socioprofessionnelle des retraités surreprésentés, par rapport au niveau national. 32,4% en 2007, soit 7,1% de plus que la moyenne nationale. Vue aérienne de Port-la-Nouvelle18 Aéroport de Carcassonne
Cadrage démographique du département L’agriculture L’activité économique de la zone est principalement orientée vers le secteur primaire : agriculture céréalière Les communes du projet dans le Lauragais, élevage (mouton essentiellement) dans les massifs montagneux, vignes à l’Est (vins de Les trois communes du territoire d’étude sont localisées dans le département de l’Aude, en région Corbières, de la Clape), dans le centre (Minervois, Malpeyre) et dans le Sud (blanquette de Limoux). Languedoc-Roussilon, à quelques kilomètres de Narbonne, tout près de Lézignan-Corbières, le chef lieu de Canton. Les trois communes accueillent respectivement en 2008 : La viticulture • Ornaisons : 1 500 habitants, sur un territoire de 10,8 km2 ; Les trois communes d’accueil du projet apparaissent encore comme des communes viticoles bien que de nombreux arrachages aient eues lieu dès le début des années 2000. Le vignoble « cruscadèl » produit un • Cruscades : 489 habitants, sur un territoire de 9,7 km2 ; vin de table recherché pour sa belle couleur, son goût et sa bonne tenue. Cruscades est l'un des rares villages des environs à ne pas posséder de cave coopérative viti-vinicole (caves particulières). • Villedaigne : 466 habitants, sur un territoire de 2,5 km2.
1.4.2 Activités économiques Aujourd’hui, les six caves de Névian-Moussan, Montredon, Ornaisons, Bizanet, Montséret et Canet-d’Aude étudient leur rapprochement et pourraient bien n’en former qu’une dans l’avenir. La Communauté de Communes de la région Lézignanaise (CCRL) La CCRL regroupe 19 communes dont Ornaisons et Cruscades. Selon « l’ETUDE PREALABLE A LA REALISATION D’UN SCHEMA D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DE 19 L’ESPACE » , les données suivantes peuvent être considérées. La commune de Villedaigne n’est pas étudiée La CCRL est caractérisée par la très forte influence de la ville de Lézignan-Corbières. Elle concentre à elle dans ce document. seule, un peu plus d’un tiers de l’offre globale des services au public du Pays Corbières et Minervois.
L’importance de l’axe Narbonne / Carcassonne qui traverse la région constitue le principe directeur du SCOT, 18 Source : Translog actuellement en cours d’élaboration ; il prévoit une forte densification urbaine le long de cette bande. Le 19 ADRET bureau d'études - CORNUEJOLS Consultants
104 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Nombre Superficie % Superficie Nombre total d’exploitants % Commune SAU en vigne superficie Les appellations irrigable d’agriculteurs à orientation exploité (RGA 2000) en vigne viticulture L’Institut National des Appellations d’Origine (INAO) recense plusieurs Appellations d’Origine Contrôlée et Cruscades 456 ha 497 ha 402 ha 89% 20 20 100% Protégées, sur les 3 communes d’accueil du projet Ornaisons 660 ha 109 ha 549 ha 83% 61 58 95% Cruscades Ornaisons Villedaigne Sur la commune de Cruscades et d’Ornaisons, plus de 25% des superficies de vigne ont été arrachés à fin aout Blanc X X 2008. Rosé X X Corbières Rouge X X Les facteurs explicatifs de l'impact des arrachages viticoles sur le territoire sont : Boutenac X Blanc X X • D'une part les performances moyennes à médiocres de la commercialisation des AOC Corbières 20 Languedoc Primeur rosé ou rouge X X et Minervois sur le marché (au moins en vrac ). Rosé ou rouge X X • D'autre part l'influence négative de la sécheresse, ressentie depuis plusieurs années, induisant des faibles niveaux de rendements sur le territoire, notamment en zones Corbières et Fitou, avec la quasi- Par ailleurs, 4 Indications Géographiques Protégées (IGP) concernent le territoire : impossibilité de corriger les déficits pluviométriques par une irrigation d'appoint dans ces zones. Cruscades Ornaisons Villedaigne Ceci entraîne une rémunération très insuffisante de la viticulture : en Corbières, et, à un degré légèrement Blanc X X moindre, en Minervois, le revenu des vignes AOC est aujourd'hui nul, voire négatif… Hauterive Rosé X X Rouge X X Il faut en effet revenir à l'équation de base du revenu viticole = RENDT x PRIX – CHARGES. En Corbières, Blanc X X X toujours selon cette étude : Cathare Rosé X X X Rouge X X X • Les charges variables sont estimées ≈ 2.000 €/ha + charges fixes 500-1.000 €/ha ; Blanc X X X • Le prix de vente : 60 €/hl pour Corbières générique, desquels viennent se déduire 10-15 €/hl de frais de Aude Rosé X X X cave. Rouge X X X Blanc X X Le revenu selon niveau de rendement sur les dernières années s’établit à 40 hl/ha x 45-50 €/hl ont un revenu Pays d’Oc Rosé X X X inférieur à 2.000 €/ha. Rouge X X X Au final, dans les zones les plus fragilisées des Corbières et du Minervois, un certain nombre de viticulteurs (professionnels notamment) ne gardent aujourd'hui leurs vignes en culture que dans une optique de gestion patrimoniale et non plus économique. Ils sont alors les premiers à arracher.
L'impact des arrachages étant par contre beaucoup plus limité voire carrément non sensible sur les zones servies par des caves aux bonnes performances commerciales en terme de rémunération des adhérents. Ceci entraîne un développement important des arrachages, modifiant en profondeur le paysage et laissant derrière lui un territoire en déprise agricole, soumis à l'envahissement par les friches comme c’est le cas sur l’aire d’étude du projet.
Aujourd’hui, les six caves de Névian-Moussan, Montredon, Ornaisons, Bizanet, Montséret et Canet-d’Aude étudient leur rapprochement et pourraient bien n’en former qu’une dans l’avenir.
20 Les niveaux de rémunération dépendent bien sur également de l'antériorité des démarches commerciales – portefeuille de clientèle, part de commercialisation en conditionné ou vrac, et partenariats commerciaux existants…
105 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Pour mémoire, nous rappelons ci-dessous la définition de chacune de ces appellations. L’industrie
L’activité industrielle fortement représentée dans la Haute-Vallée de l’Aude (arrondissement de Limoux) depuis la fin du XIXème siècle jusqu’aux années 1970, a connu le rapide déclin des industries traditionnelles telles que L’appellation d’origine contrôlée est la dénomination d'un pays, d'une région ou d'une la chaussure, le chapeau et les stratifiés. localité, servant à désigner un produit qui en est originaire, et dont la qualité ou les
caractères sont dus au milieu géographique, comprenant des facteurs naturels et des facteurs humains. Elle est surtout présente aujourd’hui dans l’arrondissement de Narbonne, notamment avec les installations portuaires et les dépôts pétroliers de Port-la-Nouvelle. L’appellation d’origine protégée est le nom d'une région, d'un lieu déterminé ou, dans des cas exceptionnels, d'un pays, servant à désigner un produit agricole ou une denrée alimentaire originaire de cette région, de ce lieu déterminé ou de ce pays, dont la qualité ou 1.4.3 Les documents d’urbanisme et de gestion les caractères sont dus essentiellement, ou exclusivement, au milieu géographique comprenant les facteurs naturels et humains et, la production, la transformation et Le projet n’est en dans le périmètre d’aucune ICPE ou Installation Nucléaire de Base sur les trois l'élaboration ont lieu dans l'aire géographique délimitée. communes concernées par le projet.
Peuvent bénéficier d'une indication géographique protégée les produits agricoles ou Cruscades alimentaires, dont la qualité, la réputation, ou une autre caractéristique est attribuée à son origine géographique (art.641-11 du Code rural). Il n'est pas nécessaire que toutes les étapes de fabrication du produit aient lieu dans l'aire géographique délimitée.
La carte ci contre présente en rouge les parcelles classées en AOC dans le périmètre d’étude rapprochée du projet.
La réalisation du projet pourrait avoir une incidence sur le territoire agricole utilisé pour des produits AOC.
Zonage AOC à proximité du projet21
Règlement cartographique du document d’urbanisme de la commune de Cruscades
21 Source : Ministère de l’agriculture.
106 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Le Plan Local d’Urbanisme de la Commune de Cruscades a été approuvé le 30 octobre 2007. Le projet En date du 28 Août 2012, le conseil municipal de Cruscades a décidé, à l’unanimité, de prescrire la modification envisagé est concerné par le règlement des zones Naturelle (indicée N) et agricole (indicée A). Les sources du PLU communal et d’engager la procédure, conformément à l’article L 123-13 du code de l’urbanisme, pour permettre : des informations sont présentées en annexe. - la création de 2 zones (Ae et Ne) pour la mise en conformité du document d’urbanisme avec le projet de ZDE de la CC Région Lézignanaise, Zones agricoles - l’ouverture à l’urbanisation d’une partie de la zone 2AU, pour permettre la réalisation du projet Article A1 : Les occupations et utilisations du sol présentées ci-dessous sont interdites : « Las Caussades ».
• Les constructions à usage d’habitation ; Cette délibération se trouve dans le dossier « Annexes techniques et administratives ». • Les constructions à usage d’habitations non nécessaires à l’activité agricole ; Cette modification engagée, permet ainsi la réalisation globale du projet éolien et le dépôt du PC. • Les lotissements et les groupes d’habitation ;
• Les établissements industriels et artisanaux ; Ornaisons • Les dépôts de toute nature (ferraille, ordure,…) ; Le Scot de la communauté de communes de la région lézignanaise • Les terrains de camping et de caravanes sauf exceptions ; Le SCOT de la communauté de communes de la région lézignanaise regroupe 19 communes. Son périmètre a • Les caravanes isolées ; été publié le 14 décembre 2005. Le SCOT émane d’une démarche volontaire puisque la ville centre n’atteint pas le seuil de 50 000 habitants, au delà duquel l’élaboration des SCOT est obligatoire. • Les carrières à l’exclusion du secteur mentionné au document graphique.
Le SCOT couvre un territoire modeste au regard de la logique SCOT, se limitant à la communauté de communes Dans le secteur A, sont admis les bâtiments publics qui conformément à la jurisprudence n’inclut pas les de la région lézignanaise, dont le bourg centre est situé à mi- chemin des 2 agglomérations Audoises principales. éoliennes. Selon le PLU de Cruscades, ces installations ne sont autorisées que dans les zones Ae pour La région lezignanaise originellement très rurale et viticole, se situe en plein cœur du département de l’Aude, lesquelles le règlement stipule : « Dans les secteurs Ae sont admis les éoliennes et les bâtiments nécessaires à prise entre 2 pôles urbains, ceux de Carcassonne et de Narbonne. leur exploitation et à leur promotion » (article 2.8). Actuellement en cours d’élaboration, le projet y sera conforme. Le projet n’est pas totalement compatible avec le zonage actuel, aussi la commune de Cruscades a pris une délibération pour modifier le PLU. Le PLU de la commune d’Ornaisons
Le Plan Local d’Urbanisme de la Commune d’Ornaisons a été approuvé le 31 juillet 2007 et révisé Zones naturelles le 8 avril 2008.
L’article N1 précise qu’est interdit toute construction à l’exception des constructions à usage d’équipements Le projet envisagé est concerné par le règlement une zone agricole, indicée A. d’intérêt collectif et les affouillements nécessaires au traitement hydraulique. L’article A2 précise que les constructions, installations (y compris les ICPE) et ouvrages techniques à Les éoliennes et les projets d’aménagements subséquents sont considérés comme des équipements à usage condition qu’ils soient nécessaires aux services publics ou d’intérêts collectifs. d’intérêt collectif. Le projet devra être conforme22 au règlement d’urbanisme de la commune (articles A3 à A10), toutefois Article A3 : Les constructions et installations doivent être desservies par des voies publiques ou privées la commune a engagé une modification pour créer une zone Ne conformément au périmètre de ZDE. ouverte à la circulation soir directement soit par l’intermédiaire d’un passage aménagé sur fonds voisin.
Article A6 : les constructions doivent s’implanter à une distance de : Conformément à l’article N6, les constructions autorisées doivent s’implanter à une distance minimale de : • 25 mètres de la RD 24 ; • 75 mètres par rapport à la RD 6113 ; • 15 mètres pour toutes les autres RD ; • 15 mètres pour la RD24 et la RD 1624 ; • 10 mètres de l’axe des autres voies. • 5 mètres pour toutes les autres voies. L’article A7 stipule que les bâtiments doivent être implantés à une distance des limites séparatives au moins Les bâtiments doivent être implantés à une distance des limites séparatives au moins égale à 5 mètres, égale à la demi-hauteur du bâtiment avec un minimum de 3 mètres. Des implantations différentes peuvent être comme présenté dans l’article N7. autorisées pour les aménagements et agrandissements de constructions existantes à une distance inférieure à celle énoncée précédemment. Les articles N9 et N10 respectivement sur l’emprise au sol et la hauteur maximale des constructions sont non réglementées. Les articles A9 et A 10 respectivement sur l’emprise au sol et la hauteur maximale des constructions sont non réglementées.
Le projet d’implantation d’éoliennes en zone A est donc compatible avec le règlement et la cartographie du 22 Dans un jugement du 13 juillet 2011, le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand confirme que les parcs éoliens sont des zonage agricole de la commune d’Ornaisons. équipements d’intérêt collectif qui participent au développement et à la modernisation du service public de l’électricité (dès lors que l’électricité produite n’est pas destinée à l’autoconsommation).
107 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Villedaigne
Le SCOT de la Narbonnaise Le SyCoT (pour Syndicat de Cohérence Territoriale) de la Narbonnaise est la structure publique qui est chargée de l'élaboration, du suivi et de la révision du SCoT ( Schéma de Cohérence Territoriale).
Il regroupe les 38 communes des deux Communautés de l'est audois (Communauté d'agglomération "Le Grand Narbonne", Communauté de Communes "Corbières en Méditerranée") ainsi que la Commune "isolée" de Mailhac. Il représente une population de 120 000 habitants pour 104 000 hectares de territoire.
Les dates suivantes ont marqué l’évolution de ce document : • 13 Décembre 2000 : La loi SRU crée le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) et incite les territoires à se regrouper en "syndicat de Scot" pour élaborer ces nouveaux documents ; • 04 Juillet 2001 : Les Communes du territoire lancent la démarche ; • 13 Décembre 2001 : Proposition de périmètre au Préfet ; • 13 Juillet 2002 : Arrêté Préfectoral de périmètre ; • Juillet-Octobre 2002 : Délibérations des Communes et des Communautés pour adhérer au SCOT ; • 22 Octobre 2002 : Arrêté Préfectoral de l'EPCI ; • Novembre 2006 : Approbation du SCoT de la Narbonnaise, l'un des tout premiers SCoT en France.
Le Scot de la Narbonnaise, approuvé le 30 novembre 2006 est opposable depuis le 25 février 2007.
Le PADD considère la commune de Villedaigne comme un territoire de « Transparence hydraulique à préserver ».
Les objectifs du SCOT de la Narbonnaise se résument en :
1- Pour un projet cohérent au sein d’un territoire pluriel. La diversité constitue (histoire, géographique, culture) une richesse à préserver pour ce territoire.
Règlement cartographique du document d’urbanisme de la commune d’Ornaisons 2- Pour des espaces naturels et agricoles qui structurent à long terme le territoire. « Sécuriser » les terres agricoles nécessaires à l’économie viticole et aux terroirs en encadrant l’urbanisation, préserver et valoriser les espaces naturels «remarquables », valoriser les zones naturelles d’expansion des inondations tout en inventant un nouvel urbanisme dans les zones inondables, gérer la ressource en eau potable…
3- Pour un nouveau souffle à l'économie de la Narbonnaise : une économie diversifiée qui valorise la situation géographique et les spécificités du territoire.
L'avenir du territoire passe par sa capacité à permettre et faciliter son développement économique. Promouvoir et organiser une nouvelle offre de parcs d'activités économiques, innovants et attractifs, développer et structurer de nouvelles filières économiques propres aux atouts du territoire (comme les énergies renouvelables ou les activités liés à la présence de la mer et des étangs par exemple), moderniser et adapter l'économie touristique du littoral mais aussi de l'arrière pays (« tourisme vert »), renforcer l'économie et les services au cœur des villes et des villages...
4- Pour une nouvelle offre de logements et des façons d'habiter au cœur des villes et des villages : conditions d'un projet territorial équitable.
5- Pour la mise en œuvre d'un système de transports en commun efficace, parallèle indispensable au développement de la Narbonnaise.
108 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
6- Pour une gestion économe du territoire. Comme l'eau ou le pétrole, l'espace est une matière non renouvelable : chaque mètre carré « consommé » par Le projet porté par RAZ Energie répond donc aux attentes du SCOT et plus particulièrement aux l'urbanisation ne sera pas disponible pour les générations futures et leur droit à se développer... Ceci est d'autant objectifs suivants : plus primordial sur la Narbonnaise, où, en raison des nombreuses « contraintes » (inondations, protections environnementales, topographie...), seul 20% du territoire est susceptible d'accueillir un développement urbain ou économique... 4 en favorisant le développement des énergies renouvelables 6 en proposant d’utiliser une faible portion du territoire pour un projet rentable à plusieurs titres : économique, environnemental, social,…
La carte communale de la commune La commune de Villedaigne est soumise au régime de la carte communale. En France, la carte communale est un document d'urbanisme simplifié dont peut se doter une commune qui ne dispose pas d'un plan local d'urbanisme ou d'un document en tenant lieu. Elle détermine les modalités d'application des règles générales du Règlement National d'Urbanisme, et est définie aux articles L. 124-1 et suivants, R. 124-1 et suivants du Code de l'Urbanisme.
En l'absence de plan local d'urbanisme ou de carte communale opposable aux tiers, ou de tout document d'urbanisme en tenant lieu, seules sont autorisées, en dehors des parties actuellement urbanisées de la commune :
1º L'adaptation, le changement de destination, la réfection ou l'extension des constructions existantes ;
2º Les constructions et installations nécessaires à des équipements collectifs, à la réalisation d'aires d'accueil ou de terrains de passage des gens du voyage, à l'exploitation agricole, à la mise en valeur des ressources naturelles et à la réalisation d'opérations d'intérêt national ;
3º Les constructions et installations incompatibles avec le voisinage des zones habitées et l'extension mesurée des constructions et installations existantes.
4º Les constructions ou installations, sur délibération motivée du conseil municipal , si celui-ci considère que l'intérêt de la commune, en particulier pour éviter une diminution de la population communale, le justifie, dès lors qu'elles ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages, à la salubrité et à la sécurité publique, qu'elles n'entraînent pas un surcroît important de dépenses publiques et que le projet n'est pas contraire aux objectifs visés à l'article L. 110 et aux dispositions des chapitres V et VI du titre IV du livre Ier ou aux directives territoriales d'aménagement précisant leurs modalités d'application»
Le projet d’implantation d’éoliennes est donc compatible avec la carte communale de la commune de Villedaigne.
109 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Les habitations 1.4.4 Les servitudes En France la loi Grenelle 2 impose une distance de 500 m entre les éoliennes et les zones destinées à l’habitation. La première carte présente l’état de l’existant relatif aux équipements impliquant des servitudes et la seconde la cartographie des servitudes qui en découle. L’implantation précise des éoliennes devra tenir compte de cette contrainte.
Les voies ferrées Même s’il n’y a pas de distance réglementaire d’éloignement par rapport aux voies ferrées, le porteur de projet a choisi un éloignement de 120m, afin d’éviter tout risque de voir l’éolienne tomber sur les voies..
Servitudes relatives aux lignes électriques L'arrêté technique interministériel du 17 mai 2001 fixant les conditions techniques auxquelles doivent satisfaire les distributions d'énergie électrique n'envisage pas expressément de distance d'éloignement entre les éoliennes et les ouvrages HTB (tension > 50 000 volts). En effet, il est de la responsabilité de l’exploitant des éoliennes de s’assurer convenablement, afin de prendre en charge l’éventualité des dommages et réparations qui pourraient être causés par les éoliennes. Dans la réponse reçue (voir annexes techniques), RTE suggère d’implanter les éoliennes à 115 mètres de l’axe médian, ce qui permettrait aussi de prendre en compte le balancement maximal possible des conducteurs sous l'effet du vent.
Le porteur de projet a réalisé le calcul de distance entre les pales et la ligne électrique dans les conditions le plus pessimistes de balancement. Une distance supérieure à 40 mètres sépare les 2 ouvrages dans toute circonstance, ce qui empêche l’apparition d’arcs électriques.
Un rapport néerlandais23 considère que la probabilité qu’un accident survienne (projection de pales, projection de bris de pales, effondrement de l’éolienne ou d’éléments de la nacelle) est de 1 pour 100 000 années, pour un ouvrage située de façon permanente à 50 mètres d’une éolienne de 120 mètres de hauteur (soit une éolienne plus grande et à une distance plus faible).
La forte présence de lignes électriques dans le secteur du projet rend difficile l’application des règles suggérées par RTE. Toutefois, le porteur de projet a réussi à présenter une implantation distante de plus de 101 mètres de l’axe médian des lignes électriques.
Servitudes PT1 et PT2 – Stations radioélectriques et faisceaux hertziens Les servitudes radioélectriques visent : • La protection des centres d’émission et de réception radioélectriques contre les obstacles et contre les perturbations électromagnétiques ; • La protection d’éventuelles liaisons hertziennes entre ces centres. Les stations radioélectriques sont soumises à des servitudes radioélectriques visant à protéger les centres de réception électromagnétiques contre les perturbations électromagnétiques (PT1) et les centres d’émission et de réception exploités par l’Etat contre les obstacles (PT2). La présence d’éoliennes dans les périmètres des zones de dégagement (PT2 - station et liaison hertzienne) et des zones de garde (PT1) n’est pas envisageable.
Le projet sera conforme à cette servitude car non concerné.
Carte des servitudes de l’aire d’étude
23 H. Braam, L.W.M.M. Rademakers. Guidelines on the environmental risk of wind turbines in the Netherlands. Février 2004
110 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Servitudes concernant les axes routiers et ferroviaires
Les zones situées à moins de 120 m (hauteur totale de l’éolienne + 20m) de la voirie (routes départementales, Le projet sera conforme à cette servitude car en dehors des zones de concertation des radars Météo France. nationales et autoroutes identifiées dans la base de données BDTopo de l’IGN) sont exclues.
Le projet sera conforme à cette préconisation relative aux axes de transport terrestres. 1.4.5 Le schéma Départemental des carrières
Les contraintes aéronautiques et militaires Le schéma départemental des carrières constitue le cadre de référence des entreprises du bâtiment et des travaux publics, pour trouver des matériaux, afin de faire face à leurs besoins, en respectant 3 objectifs : Les servitudes aéronautiques et militaires sont de plusieurs types : • Assurer les besoins en matériaux ; • Les servitudes de dégagement instituées autour des aérodromes (T5); • Assurer la protection de l’environnement ; • Les servitudes de balisage (T4) ; • Assurer l’organisation de l’espace local. • Les servitudes autour des magasins et établissements servant à la conservation, à la manipulation ou à la fabrication des poudres, munitions, artifices ou explosifs (AR3) ; Ce schéma a été approuvé par arrêté préfectoral en date du 19 septembre 2000 pour une durée maximale • Les servitudes aux abords des champs de tir (AR6). de 10 ans, délai après lequel il devra être révisé. Il peut néanmoins faire l’objet d’une mise à jour dans les conditions prévues à l’article R 515-7 du code de l’environnement. • Les servitudes liées aux radars.
L'exploitation des matériaux de carrière participe au maintien d'un tissu industriel contribuant à la vie économique La présence d’éoliennes dans les périmètres des servitudes T4, T5, AR3 et AR6 n’est pas envisageable. du département. Cette activité est implantée directement sur 68 communes essentiellement rurales et correspond à 82 établissements, sociétés ou groupements occupant environ 300 emplois directs avec un chiffre Les aérodromes et aéroports publics sont protégés par de nombreuses servitudes géographiques incompatibles d'affaire annuel de l'ordre de 400 MF. Il faut y ajouter des emplois indirects (transformation des produits, avec des constructions en altitude. transports, ...). L'exploitation des pierres ornementales et matériaux de construction ne concerne plus actuellement qu'une vingtaine de personnes sur les sites de carrières. Des contraintes sont également associées à certains équipements de guidage et au vol à basse altitude correspondant aux besoins opérationnels de l’aviation militaire et à une garantie de sécurité des vols. Le projet participera au tissu économique local pour la phase de terrassement. En dehors des zones grevées de servitudes, un balisage diurne et nocturne est imposé à toute installation dont la hauteur dépasse 80 m, en dehors des agglomérations, voire 50 m dans certaines zones. 1.4.6 Directive territoriale d’aménagement Le projet sera conforme à ces servitudes car la Direction Générale de l’Aviation Civile et l’Armée ont confirmé la compatibilité du projet. Objectifs La directive territoriale d'aménagement (DTA) ou, après la loi Grenelle II du 12 juillet 2010, la directive territoriale Le radar Météo France d'aménagement et de développement durables (DTADD) est en France un outil juridique permettant à l'État, sur un territoire donné, de formuler des obligations ou un cadre particulier concernant l'environnement ou Les radars météorologiques font partie d'un réseau opérationnel sur le territoire métropolitain. Les radars de l'aménagement du territoire. Météo France sont concernés par une servitude d'utilité publique relative à la protection des centres radioélectriques d'émission et de réception contre les obstacles et les perturbations. Cette servitude s'étend sur Créées par la loi Pasqua du 4 février 1995, les DTA ont vu leur régime juridique transformé par la loi Voynet du une zone de 2000m centrée sur le radar mais ne suffit pas à garantir le bon fonctionnement des radars de Météo 25 juin 1999, et elles peuvent s'appliquer par exemple dans le cadre du schéma régional d'aménagement et de France au regard des projets d'installations d'éoliennes. développement du territoire, sur terre ou sur le domaine public maritime.
Le rapport de l'ANFR identifie 3 types de perturbations : C’est à la fois un document d’aménagement du territoire et un document d'urbanisme, élaboré sous la • Le blocage du faisceau radars ; responsabilité de l’État en association avec les collectivités territoriales et les groupements de communes concernés, puis approuvé par décret en Conseil d'État. • La création d'échos fixes ; • L’impact sur la mesure du vent par mode DOPPLER. Procédure
Le radar le plus proche est le radar d’Opoul, de bande S, situé à 32 km au sud du projet. Les directives territoriales d'aménagement : Afin de limiter ces perturbations, il est recommandé de définir : Les directives territoriales d'aménagement (DTA) étaient définies à l'article L. 111-1-1 du code de l'urbanisme, qui précise les objectifs, les effets et les modalités d'élaboration de ces dispositifs. • Une Zone de Protection (ZP) circulaire de rayon 10 km autour du radar dans laquelle aucune éolienne ne pourra être autorisée; Dans la hiérarchie réglementaire, la DTA s'impose aux documents d'urbanisme, qui doivent respecter un lien de • Une Zone de Coordination (ZC) circulaire entre 10 et 30 km de rayon autour du radar de Opoul dans compatibilité avec la DTA. Il en est de même pour les plans de déplacement urbains (PDU). Les schémas de laquelle des préconisations sont émises. cohérence territoriale (SCoT) doivent être compatibles avec la DTA. En l'absence de SCoT, les plans locaux d'urbanisme et les cartes communales doivent être compatibles avec la DTA.
111 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
• Par département, d'un plan d'élimination des déchets du Bâtiment et Travaux Publics ;
Les directives territoriales d'aménagement et de développement durables après le Grenelle Environnement : • Par région, d'un plan d'élimination des déchets dangereux (PREDD). La loi Grenelle II du 12 juillet 2010, suite au Grenelle Environnement, prévoit le remplacement des DTA par des Plan Régional d'Elimination des déchets dangereux (PREDD) « directives territoriales d’aménagement et de développement durables » (DTADD) pouvant décliner localement certains objectifs et orientations de l'État (urbanisme et logement, transports et déplacements, communications Les plans régionaux d'élimination des déchets dangereux dressent un état des lieux du gisement de déchets numériques, développement économique et du commerce, culture, espaces publics et naturels, agricoles et spéciaux, des filières existantes et prévoient les capacités de traitement et de stockage des déchets industriels forestiers, sites et des paysages, cohérence des continuités écologiques, efficacité énergétiques, émissions de dangereux à installer pour un délai de 10 ans. gaz à effet de serre), si les territoires présentant des enjeux nationaux pour un ou plusieurs de ces domaines. Un premier Plan Régional d'Elimination des Déchets Autres que Ménagers et Assimilés (PREDAMA), dont le Le projet de directive serait élaboré par l'État, en association avec certains partenaires (région, département, secrétariat et l'animation ont été assurés par la DRIRE, a été approuvé le 9 septembre 1996 pour une durée communautés urbaines, communautés d’agglomération, communautés de communes compétentes en matière de 10 ans. de schéma de cohérence territoriale, et communes non intégrées dans une de ces collectivités, mais qui seraient situées dans le périmètre de projet. Le 19 octobre 2006, le Conseil Régional Languedoc-Roussillon a affirmé la volonté de la Région de procéder à la révision du PREDD et en assure depuis, la coordination. Une commission consultative, constituée des Ces collectivités et les établissements publics concernés donnent un avis sur le projet (avis réputé favorable sans représentants de la Région, de l'Etat et de ses services déconcentrés, des établissements publics (ADEME, réponse de leur part après 3 mois). Une évaluation environnementale est prévue, puis la directive est approuvée Agence de l'Eau, CRAM), des chambres consulaires, des organisations professionnelles et des associations de par décret en Conseil d'État. protection de l'environnement a été constituée et validée à l'issue d'un vote du Conseil Régional.
Le Plan Régional traite des déchets dangereux à savoir des déchets présentant une ou plusieurs des Les territoires concernés caractéristiques suivantes : explosif, comburant, inflammable, irritant, nocif, toxique, cancérogène, corrosif, infectieux, toxiques pour la reproduction, mutagène, écotoxique. Vingt-deux DTA étaient envisagées au départ. Finalement, sept ont été retenues, parmi lesquelles six ont été approuvées par décret. Les sept directives territoriales d'aménagement retenues sont : L'état du lieu du PREDD traite de façon approfondie quatre grandes familles de déchets : • La DTA des Alpes-Maritimes (décret n° 2003-1169 du 2 décembre 2003) ; Déchets dangereux industriels (DDI) • La DTA des bassins miniers nord-lorrains (décret n° 2005-918 du 2 août 2005) ; Les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) soumises à autorisation et produisant plus • La DTA de l'estuaire de la Seine (décret n° 2006-834 du 10 juillet 2006). de 10 tonnes par an doivent déclarer annuellement à la DRIRE leur production de déchets dangereux. Ces informations déclaratives permettent de dresser un état fiable des flux de déchets dangereux provenant des • La DTA de l'estuaire de la Loire (décret n° 2006-884 du 17 juillet 2006) ; activités industrielles : 120 156 T ont été produites en 2006 par 77 producteurs de DDI (source : PREDD LR). • La DTA de l'aire métropolitaine lyonnaise (décret n° 2007-45 du 9 janvier 2007) ; Déchets dangereux diffus d'activités (DDDA) • La DTA des Bouches-du-Rhône (décret n° 2007-779 du 10 mai 2007) ; Cette appellation regroupe notamment les déchets produits en faible quantité par l'artisanat, l'industrie, • La DTA des Alpes du Nord (décret d'approbation non paru) ; l'enseignement, la recherche...ce qui représente environ 45 000 entreprises pour un volume de déchets de 118 500 T captées en 2006 (source : PREDD LR)
Aucune DTA ne concerne le territoire envisagé pour le projet porté par RAZ Energie 3. Les DDDA se répartissent de manière suivante : • Déchets de traitement des eaux et des déchets : 51 % du flux de DDDA ; 1.4.7 Le plan de protection de l’atmosphère • Déchets de déconstruction et de démolition : 36 % du flux de DDDA ; Les Plans de Protection de l’Atmosphère (PPA) concernent les agglomérations de plus de 250 000 habitants • Déchets d'origine non spécifiée : 13 du flux de DDA. et les zones où les valeurs limites de concentrations en polluants atmosphériques ne sont pas respectées. Ils définissent les mesures à prendre pour réduire les émissions de polluants atmosphériques et les Déchets dangereux diffus des ménages (DDDM) objectifs à atteindre pour améliorer la qualité de l’air et respecter les valeurs limites réglementaires. La production de DDDM en Languedoc-Roussillon est estimée à 9 450 T par an (2006). Ces DDDM sont pour En Languedoc-Roussilon, un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) a été adopté en 2006 autour de 29 % des batteries, 22 % des huiles de vidange et 5 % des piles. l’agglomération Montpelliéraine. Il définit et encadre la mise en œuvre d’actions de réduction des émissions de polluants atmosphériques et d’amélioration de la qualité de l’air. Ce plan qui couvre actuellement 48 communes Le captage des flux est reparti par département : autour de Montpellier. • Aude : 49 déchetteries - 148 T collectées ;
Aucun PPA ne couvre le territoire de l’aire d’étude. • Gard : 80 déchetteries - 492 T collectées ; • Hérault : 86 déchetteries - 812 T collectées ; 1.4.8 Plans régionaux et départementaux des déchets • Lozère : 22 déchetteries - 199 T collectées ; La loi prévoit l'établissement : • Pyrénées Orientales : - 28 déchetteries - 303 T collectées. • Par département, d'un plan d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PEDMA) ;
112 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Il faut souligner que 69 % des déchetteries régionales acceptent les déchets dangereux. Le département de l'Aude a opté pour une filière de valorisation des déchets excluant l'incinération : mise en Déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI) place d'une collecte séparative des matières recyclables ménagères, des biodéchets et stockage des déchets ultimes. Sont considérés comme DASRI :
• Les DASRI : déchets issus de lieux d'isolement septique ; Le SYDOM 11, syndicat départemental de traitement, fédère la plupart des syndicats de l'Ouest de l'Aude et a vocation à s'élargir sur l'ensemble du département. • Les déchets piquants, coupants, tranchants (PCT) : aiguilles, seringues, verrerie cassée, lames, Le plan départemental prévoit un second centre de stockage des déchets ultimes dans l'Ouest de l'Aude, en scalpels... ; complément de celui existant pour la partie Est. • Les déchets biologiques : milieux de cultures, prélèvements, poches de fluides physiologiques (sang, urines), déchets souillés par des fluides, fragments anatomiques non reconnaissables.
La production de DASRI est estimée à 8 000 T par an, principalement issus des établissements de santé (5 750 T par an), des intermédiaires de santé (1 250 T par an), des professionnels libéraux de santé (550 T par an) ...
Les collecteurs et transporteurs de déchets dangereux 48 collecteurs de déchets dangereux sont présents ou susceptibles d'intervenir en région (collecteurs conventionnés ou non par l'Agence de l'eau). La quasi-totalité des collecteurs font transiter les déchets dangereux sur une plateforme de transit ou de regroupement avant de diriger les déchets sur l'unité de traitement : 40 % des déchets dangereux produits en Languedoc-Roussillon font l'objet d'un regroupement avant élimination, sur l'un des sites suivants : • CHIMIREC-SOCODELI : Carcassonne (11) et Beaucaire (30) ; • ATO : Sommières (30) ; • APF Industrie : Montpellier (34) ; • COVED : Villeneuve les Maguelone (34) ; • CULARD : Montpellier (34) ; • SCORI : Frontignan (34) ; • SRA SAVAC : Béziers (34) ; • SRRHU : Baillargues (34) ; • Varray-Parisi : Castelnau le Lez (34) ; • CHIMIREC MASSIF CENTRAL / Environnement 48 : Mende (48) ; • COVED : Rivesaltes (66).
Le mode de transport des déchets dangereux est exclusivement routier.
Plans départementaux d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA)
Les plans départementaux présentent un état des lieux du gisement actuel et de son évolution. Ils définissent les installations nécessaires pour atteindre les objectifs de valorisation et d'élimination qu'ils fixent et les localisations préférentielles de ces installations.
Adoptés entre 1994 et 1996, les plans départementaux ont conduit à la structuration actuelle de la gestion des déchets par la définition de zones de traitement. La révision en cours des plans départementaux d'élimination des déchets ménagers et assimilés porte sur : • Une définition plus précise des gisements de déchets ménagers et assimilés et notamment les boues, les déchets de la collectivité et autres déchets non répertoriés dans les plans initiaux, • Une approche plus fine des investissements nécessaires dans chacun des départements.
113 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
1.4.9 Les SDAGE ET SAGE Le SDAGE du bassin Rhône Méditerranée
La Loi sur l'eau du 3 janvier 1992 se fixe un objectif de gestion équilibrée de la ressource en eau et introduit la préservation des écosystèmes, la protection contre les pollutions et la restauration de la qualité au même niveau que le développement de la ressource, sa valorisation économique et sa répartition entre les usages. Pour traduire les principes de gestion équilibrée et décentralisée, elle a créé de nouveaux outils de planification (articles 3 et 5) : • Les SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux), à l'échelle de grands bassins ; • Les SAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux), à des échelles plus locales. Un SAGE est un outil local de planification qui organise une gestion globale et équilibrée de l’eau dans l’intérêt général. Élaboré à l’échelle d’un bassin hydrographique formant une unité cohérente, un SAGE fixe les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau d’un périmètre défini : eaux superficielles et souterraines, écosystèmes et zones humides. Il prend la forme d’un document de référence, réglementaire, opposable aux tiers (Loi sur l’eau de janvier 1992 et décembre 2006). La création d’un SAGE correspond à une volonté générale de mener une politique dynamique et cohérente pour préserver les ressources en eau d’un territoire et en garantir un usage plus respectueux. Une stratégie sur 10 ans est définie, sur la base d’objectifs communs, afin de mieux gérer les milieux aquatiques et leurs différents usages par les utilisateurs.
Ces schémas établissent une planification cohérente et territorialisée (au niveau d’un bassin) de la ressource en eau et des milieux aquatiques.
Durant douze années après la publication de la directive, l'autorité administrative peut qualifier de projet d'intérêt général certains projets (protection d'espaces naturels, agricoles et forestiers, protection de territoire soumis à certains risques, constructions, travaux, installations ou les aménagements nécessaires à la mise en œuvre de ces directives.
Ces directives peuvent être modifiées, par décret en Conseil d'État, si la modification n'affecte pas l'économie générale de la directive, et après avis aux acteurs associés à l’élaboration de la DTADD (cf. ci-dessus), avec un Territoires du Bassin Rhône-Méditerranée en vigueur pour la période 2010-2015 avis réputé favorable sans réponse de leur part après trois mois.
Elles peuvent être révisées par décret en Conseil d'État (après évaluation environnementale et après avis des Le site d’implantation du projet prend place dans le périmètre du SDAGE du bassin « Rhône- acteurs associés à l’élaboration de la DTADD (cf. ci-dessus) avec un avis réputé favorable sans réponse de leur Méditerranées » 2010-2015, ainsi que dans le périmètre des SAGE « Haute vallée de l’Aude». part après trois mois).
Elles pourraient perdre leur caractère d'opposabilité aux autres documents d'urbanisme. Le SDAGE et son programme de mesures comportent quatre documents : • Le SDAGE qui fixe les orientations fondamentales et les objectifs permettant d’atteindre ou de Un régime transitoire permettra le passage de directives territoriales d’aménagement approuvées avant la préserver le bon état des milieux aquatiques, de réduire les émissions de substances dangereuses et publication de la loi au nouveau régime. de respecter les objectifs pré-existants définis en application des directives européennes dans le domaine de l’eau (eaux résiduaires, eau potable, eaux de baignade,…). Il constitue le plan de gestion de mandée par la Directive Cadre sur l’eau, projet commun à tous les états membres de l’Union Européenne ; • Un volume spécifique de documents d’accompagnement complète le SDAGE ; • Le programme de mesures définit les actions clés nécessaires pour atteindre les objectifs du SDAGE • Le rapport d’évaluation environnementale qui analyse les effets sur l’environnement de la mis en œuvre du SDAGE.
114 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Le socle du SDAGE 2010-2015 est constitué de 8 orientations fondamentales. Ces nouvelles priorités tiennent compte des dispositions du SDAGE 1996 et des objectifs de la DCE24 : • Priorité 1 : Privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d’efficacité. • Priorité 2 : Concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques. • Priorité 3 : Intégrer les dimensions sociales et économiques dans la mise en œuvre des objectifs environnementaux. • Priorité 4 : Renforcer la gestion locale de l’eau et assurer la cohérence entre aménagement du territoire et gestion de l’eau. • Priorité 5 : Lutter contre les pollutions, en mettant la priorité sur les pollutions par les substances dangereuses et la protection de la santé. • Priorité 6 : Préserver et re-développer les fonctionnalités naturelles des bassins et des milieux aquatiques • Priorité 7 : Atteindre l’équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir. • Priorité 8 : Gérer les risques d’inondations en tenant compte du fonctionnement naturel des cours d’eau.
Le projet de parc éolien visera, lorsqu’il est concerné, à répondre aux objectifs et priorités du SDAGE présenté ci-dessus, notamment en phase travaux, pour la préservation du milieu aquatique.
Le SAGE Haute vallée de l’Aude Localisation des SAGE gérés par le SMMAR 2 Les enjeux essentiels du SAGE : Le projet appartient au territoire de la haute vallée de l’Aude. Sur 1 300 km , le périmètre du SAGE de la Haute Vallée englobe 104 communes, dont 89 dans l’Aude, 9 en Ariège et 6 dans les Pyrénées-Orientales. • La qualité des milieux ; Environ 34 000 personnes vivent sur ce territoire découpé en 11 cantons, sur 3 départements et 2 régions. Le territoire varie entre des sommets, des plateaux et des vallées encaissées, jusqu’à des gorges pittoresques. • La lutte contre le risque inondation ; • L’harmonisation des différents usages de la ressource (ski, sports d’eau vive, hydroélectricité, irrigation, Sur ce périmètre se croisent de multiples problématiques liées à : eau potable, pêche, chasse, randonnée, baignade, thermalisme, spéléologie) ; • Des milieux aquatiques diversifiés mais fragiles et parfois menacés ; • Une meilleure connaissance de la ressource en eau ; • Des secteurs d’intérêt écologique et paysager remarquables (zones humides, ripisylves, milieu • La sensibilisation des usagers sur la gestion de l’eau, son économie, sa qualité, son partage. souterrain...) ;
• Un contexte géomorphologique et un régime climatique propices aux crues, mais aussi à la Le site du projet est localisé en zone de répartition des eaux25 (ZRE) qui concerne les communes de sécheresse ; Cruscades, Ornaisons et Villedaigne.
• Des cours d'eau artificialisées par des ouvrages hydro-électriques nombreux ; Une zone de répartition des eaux est une zone comprenant des bassins, sous-bassins, fractions de sous- • Un paysage façonné par une agriculture extensive et une couverture forestière dominante ; bassins hydrographiques ou des systèmes aquifères, caractérisée par une insuffisance, autre • Un cadre prisé pour de nombreux loisirs en lien avec la ressource en eau. qu'exceptionnelle, des ressources par rapport aux besoins.
Une zone sensible est un bassin versant, lac ou zone maritime particulièrement sensible aux pollutions.
Une zone vulnérable est une partie du territoire où la pollution des eaux, par le rejet direct ou indirect de nitrates d'origine agricole et d'autres composés azotés, susceptibles de se transformer en nitrates, menace à court terme la qualité des milieux aquatiques, et plus particulièrement l'alimentation en eau potable d'application volontaire.
25 Source : Arrêté interpréfectoral n°2010-11-13-1321 relatif au classement Zone de Répartition des Eaux du bassin versant 24 La Directive Cadre Européenne sur l'Eau (n°2000/60 du 23 octobre 2000) de l’Aude médiane
115 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
1.4.11 Les risques naturels et technologiques majeurs Cette ZRE vise les eaux superficielles de l’Aude médiane et ses affluents, du Canal du Midi, du Canal de Jonction et de la prise d’eau du Canal de la Robine en amont du seuil de Moussolens ainsi que les eaux Le risque majeur représente la possibilité de survenue d'un événement d'origine naturelle ou anthropique, dont souterraines contenues dans les alluvions de l’Aude médiane et ses affluents. les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société. Un risque majeur est caractérisé par sa faible fréquence et par Dans le territoire des communes concernées par la Zone de Répartition des Eaux, les seuls d’autorisation et de son importante gravité. déclaration pour les prélèvements dans les nappes d’eau souterraines et dans les eaux superficielles relevant de la nomenclature des opérations visées à l’Article L.214-1 du Code de l’Environnement, à l’exception des On distingue deux grands types de risques : prélèvements inférieurs à 1 000m3/ an réputés domestiques, sont abaissés par l’application de la rubriques 1.3.1.0 de cette nomenclature. • Les risques naturels, qui regroupent tous les risques liés aux phénomènes naturels, comme les mouvements de terrains ou les tempêtes ; Rappelons que le projet d’implantation d’éoliennes n’est pas consommateur d’eau en phase d’exploitation. • Les risques technologiques, qui concernent tous les risques d’origine anthropique, comme les Seule la phase travaux sera concernée dans des volumes négligeables. Le projet de parc éolien visera, risques industriels ou les risques de transports de matières dangereuses. lorsqu’il est concerné, à répondre aux objectifs et priorités du SAGE Haute-Vallée de l’Aude, notamment en phase travaux, pour la préservation du milieu aquatique. Les Dossiers Départementaux des Risques Majeurs (DDRM) recensent, au niveau de chaque département, pour chaque risque, les communes concernées.
Ainsi, d’après le Dossier Départemental des Risques Majeurs de l’Aude, les communes sont concernées par les 1.4.10 Les infrastructures de transport risques :
Commune Risque Risque feu Risque Aléa TMD inondation de forêt Mouvement de Terrain
Cruscades x x Ornaisons x x x Villedaigne x
Le risque inondation Les inondations constituent un risque majeur sur le territoire national, mais également en Europe et dans le monde entier. En raison de pressions économiques, sociales, foncières ou encore politiques, les cours d'eau ont souvent été aménagés, couverts, déviés, augmentant ainsi la vulnérabilité des hommes, des biens (économiques et culturels), et de l’environnement. Pour remédier à cette situation, la prévention reste l'outil essentiel, notamment à travers la maîtrise de l'urbanisation en zone inondable.
Le risque dans l’Aude En décembre 1994, au regard de l’ampleur des inondations survenues dans le passé et du lourd bilan qui en avait déjà résulté, le dossier départemental des risques majeurs (D.D.R.M. diffusé notamment à tous les maires et aux responsables de services publics) faisait du risque d’inondation une priorité d’action en matière d’information préventive. Cent soixante-deux communes étaient à l’époque recensées comme étant concernées par ce risque majeur. Réseau de voiries Tout en confirmant le bien-fondé de ce choix, les crues des 12 et 13 novembre 1999 sont malheureusement venues aggraver la perception que l’on avait de ce risque sur le département, en touchant plus de deux Le réseau de transport en commun est inexistant sur le territoire d’étude. Toutefois, les données de trafic 26 cent vingt communes avec des crues d'ampleurs souvent inédites. routier sont issues des bilans journaliers périodiques réalisés par le Conseil Général de l’Aude . La moyenne journalière sur la RD 24, de catégorie 3A, en provenance de Lézignan-Corbières à proximité de l’aire Ces nouvelles données ont conduit les services de l’Etat à actualiser le programme pluriannuel de cartographie d’étude s’établit à 1 692 véhicules dont 3,8% de Poids Lourds (64 unités) en 2009. réglementaire des risques naturels prévisibles du département, en débloquant les fonds nécessaires à la réalisation des études correspondantes. Pour accéder sur site depuis Port La Nouvelle les véhicules utiliseront la RD 1 624 qui rejoint la RD24.
26 Selon les données disponibles sur le site http://audexplorer.aude.fr/
116 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
C’est ainsi que par arrêté préfectoral du 10 janvier 2000 pris en application de la Loi n°87-565 du 22 juillet 1987, modifiée complétée par Décret n° 95-1089 du 5 octobre 1995, un plan de prévention des risques d’inondation (P.P.R.I) a été prescrit sur chacun des huit bassins versants les plus touchés par l’événement des 12 et 13 novembre 1999.
Le Plan de Prévention du Risque inondation de l'Orbieu prescrit en 2000 concernait 37 communes dont les trois communes d’accueil du projet. Afin de prendre en considération le risque d’inondation dans sa globalité et d’éviter toute ambiguïté dans sa traduction réglementaire et urbanistique à l’échelle de chaque commune, le parti a été adopté de ne pas se limiter à l’analyse des effets des crues sur les seuls cours d’eau qui ont généré des inondations en 1999, ou pour lesquels il existait des données historiques, mais bien de traiter l’ensemble du « chevelu hydrographique » sur l’ensemble du territoire de chaque commune.
Un tel choix engendre bien évidemment un travail de recherche, de terrain, d’analyse, de cartographie, etc... qui nécessite des délais d’études importants lesquels ne sont pas toujours compatibles avec les enjeux qui s’y attachent.
Or, considérant à la fois le caractère souvent historique de la crue et la connaissance acquise au travers des laisses de crues qui ont pu être relevées au lendemain de l’événement (sur les cours d’eau principaux et parfois quelques uns de leurs affluents), la prise en compte du risque connu dans l’occupation des sols nécessitait une réponse réglementaire urgente en terme de prévention urbanistique notamment et ce au-delà de l’application pure et simple de l’article R 111.2 du Code de l’Urbanisme.
Il a par conséquent été décidé de travailler à l’élaboration du P.P.R.I en passant par une étape intermédiaire dite « d’application par anticipation ». Ainsi, sans attendre l’aboutissement du PPRI et des études lourdes qui s’y attachent, une étape de prise en considération du risque inondation sur le cours d’eau principal (ici l’Orbieu) et parfois sur quelques uns de ses affluents ou assimilés a été mise en œuvre.
Cette étape a concerné seulement 16 communes parmi les 37 dont les trois communes d’accueil du projet. Le dossier du PPRI de l'Orbieu prenant en compte la totalité des risques identifiables en matière d’inondations sur les 37 communes rattachées au bassin de l’Orbieu a été approuvé par arrêté préfectoral n°2004-11-3223 en date du 01/12/2004.
Le risque sur le territoire d’étude Parmi les secteurs déjà urbanisés dans la zone inondable, le PPR définit 3 zones différentes selon la qualification de l’aléa.
La zone RI1 correspond à une zone d’aléa fort. Dans cette zone cartographiée en rouge du zonage réglementaire, seules les transformations de l’existant sont admises. Les constructions nouvelles à usage d’habitation sont interdites. Risque inondation sur l’aire d’étude
Toutefois les constructions nouvelles à usages d’activités commerciales sont permises sous conditions. Dans la zone RI2, zone urbanisée en aléa faible, les constructions nouvelles sont admises sous conditions En effet, la zone RI1 correspond le plus souvent sur le bassin de l’Orbieu, à des zones urbaines relativement de mise hors d’eau des planchers d’habitations et à usage d’activités. Cette disposition peut être assouplie pour denses (cœur de village) à l’intérieur duquel l’interdiction de toute nouvelle activité commerciale ne paraît pas les constructions existantes dès lors qu’il existe un niveau refuge au-dessus des plus hautes eaux. Pour les envisageable. établissements commerciaux recevant du public et compte tenu des contraintes (légales) d’accessibilité qui leur sont liés, le niveau minimal de plancher est fixé à la cote du terrain naturel majorée de 0,60 m.
D’une façon générale, l’évolution de l’existant est admise dès lors qu’il n’entraîne pas d’augmentation de De plus un espace refuge au-dessus de la cote des plus hautes eaux (telle que figurée sur la carte de zonage la vulnérabilité. réglementaire) est imposé. Même si le niveau imposé ne permet pas d’assurer la mise hors d’eau pour l’événement de référence, il permet de réduire la submersion dans le bâtiment et donc de réduire le risque pour les personnes qui n’auraient pas eu le temps d’accéder au niveau refuge. En outre la surélévation, somme toute limitée, qui est imposée permet de se protéger contre les crues les plus fréquentes.
Ces dispositions peuvent paraître contraignantes, toutefois elles ne concernent que les nouvelles constructions et les extensions, plus globalement tous les travaux ou aménagements qui ont pour effet d’augmenter la vulnérabilité. Dans le cas d’extension mesurée, l’adaptation au niveau du plancher existant est admise sous réserve de disposer d’un espace refuge. Ces dispositions ne concernent pas les mutations immobilières
117 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
lorsqu’elles ne conduisent pas à augmenter la vulnérabilité. Elles ne concernent pas non plus les travaux En conclusion, la zone d’études est compatible avec le risque inondation et de remontée de nappe, ainsi d’entretien courants et en particulier pas les travaux de modification de façade. qu’avec l’ensemble de documents de cadrage concernant ce risque dans le département de l’Aude.
Le PPR préserve strictement les zones d’expansion des crues. Ces zones d’aléas indifférenciées (aléa fort à faible) appelées RI3. Dans ces zones à vocation agricole ou naturelle, le PPR prévoit d’interdire toute occupation Le risque feu de forêt du sol susceptible d’engendrer l’accroissement des populations hébergées. Il s’agit de maintenir à l’ensemble de ces espaces leur rôle majeur de stockage ou d’expansion pendant le déroulement de la crue, afin de ne pas Présentation de l’aléa aggraver la situation des zones urbanisées situées en amont ou en aval. Considérés isolément, la plupart des 28 projets qui consomment une capacité de stockage ont un impact négligeable sur l’équilibre général. C’est le L'incendie de forêt est une combustion qui se développe, sans contrôle, dans le temps et dans cumul des petits projets qui finit par avoir un impact significatif. l'espace. Il se déclare et se propage dans des formations, pouvant être :
• Des forêts : formations végétales, organisées ou spontanées, dominées par des arbres et des Cet impact se traduit par une augmentation des niveaux de crues et donc par une aggravation des arbustes, d'essences forestières diverses avec prédominance en pin maritime, d'âges divers et de conséquences des crues. De plus, compte tenu de leur isolement, les nouvelles implantations d’habitat ou densité variable ; d’activité sont particulièrement vulnérables, même dans les zones d’aléa faible. Leur dispersion rendrait en outre plus difficile la gestion de crise. L’urbanisation ne peut donc être admise dans cette zone. Seules les extensions • Des formations subforestières : formations d'arbres feuillus ou de broussailles (formation végétale mesurées de l’existant y sont autorisées. basse, fermée et dense, poussant sur des sols siliceux composée essentiellement de bruyères, fougères, ajoncs…). Le caractère agricole ou naturel de la zone, conduit à admettre les constructions nouvelles liées à l’activité agricole, lorsqu’il est démontré qu’il n’est pas possible des les réaliser ailleurs. Compte tenu du type d’aléa rencontré (crues rapides de type torrentiel), la limite entre les zones urbanisables et la zone d’expansion des crues a tout naturellement été définie à partir de l’enveloppe des zones actuellement urbanisées.
Dans la zone RI4 englobant des secteurs urbanisés situés dans la zone d’aléa hydrogéomorphologique potentiellement inondable, les constructions de tout type sont permises sous réserve de prescription (principalement : plancher à la cote de terrain naturel majoré de 0,60 m, adaptable sur les constructions Chaque année, près de existantes, selon la présence d’un niveau refuge au-dessus de la cote du terrain naturel majorée de 0,60 m. 3 000 feux de forêt
sont comptabilisés et Par ailleurs, d’après le site d’information sur les remontées de nappes, débordements, ruissellements, 27 15.000 hectares sont inondations, crues , le site du projet apparaît peu exposé au risque de remontée de nappe. parcourus dans le quart Sud-Est de la France.
Ce sont des paysages entiers, des écosystèmes et des biens qui sont détruits au cours d'incendies.
Aléa incendie29
Répartition des incendies dans le temps Répartition mensuelle : au niveau départemental, la répartition mensuelle apparaît de façon « très classique », avec un pic principal en période estivale culminant en août et un pic secondaire de fin d’hiver culminant en mars, chacun correspondant à une phase sèche de la végétation. La répartition des surfaces brûlées entre chacun de ces deux pics écarte cependant toute équivoque quant à leur dangerosité respective. La répartition mensuelle du nombre de départs de feux s’avère remarquablement stable depuis 1973.
En termes de surfaces brûlées, le poids particulièrement lourd du mois d’août depuis 1987, est certainement conjoncturel et lié l’impact important du feu de Fleury de 2001 et à la brièveté de la période de référence.
Risque inondation par remontée de nappes phréatiques
28 La définition du terme « incendie de forêt » exclut le brûlage dirigé ou contrôlé, visant habituellement à réduire ou à supprimer la quantité de combustible accumulé sur le sol. 27 Source : Site du BRGM et du MEDDTL : inondationsnappes.fr 29 Source ONF – DFCI 11
118 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Répartition horaire : la répartition horaire du nombre de départs de feu est très hiérarchisée et sans surprise, A ce jour, seule la commune d’Ornaisons est incluse dans l’annexe spécifique du DDRM, en zone à risque feu mettant nettement en évidence la dangerosité de la période 11 heures – 20 heures, sur laquelle se concentre de forêt. Les prescriptions sont synthétisées ci-dessous : l’activité du dispositif préventif en période estivale. • Il est conseillé d’utiliser des matériaux de constructions adaptés et de pouvoir assurer la fermeture La répartition des surfaces brûlées en fonction de leur horaire de départ reste globalement proche de la totale de toutes les ouvertures (portes, fenêtres). répartition horaire du nombre de départs, mais une évolution récente révèle une atténuation nette de la • Il est indispensable de procéder au débroussaillement obligatoire, d’enlever régulièrement des hiérarchie évoquée ci-dessus et met en évidence, un poids croissant des départs de feu de nuit en gouttières des toits les aiguilles ou feuilles accumulées, de ne pas planter à proximité des bâtiments termes de surface. des espèces très combustibles comme le cyprès ou le mimosa.
Les causes d’incendie • Il faut entreposer les stères de bois à plus de 10 mètres des habitations. • Il est souhaitable d’enterrer ou de protéger les réserves d’hydrocarbures liquides ou liquéfiés. • Pour les habitations dotées d’une réserve d’eau de type piscine, il est opportun de s’équiper d’une motopompe.
Concernant le risque d’incendie, trois conditions sont donc nécessaires pour qu’un feu se déclenche : • Une source de chaleur : très souvent l’homme est à l’origine des feux de forêts par imprudence, accident ou malveillance. • Les conditions météorologiques : le déclenchement par la foudre et la propagation par le vent qui active la combustion, mais également la sécheresse, favorisent les feux de forêts. • La végétation : les risques de feu sont liés à la fois à l’état de la forêt (peuplement, état d’entretien, densité, teneur en eau) et à l’essence forestière.
Risque pour le projet Les parcs éoliens sont concernés par les risques d’incendie de forêt à plusieurs titres : • Tout d’abord ils sont susceptibles de se situer dans des zones à risque conforment au document relatif à la commune d’Ornaisons ; • Les éoliennes, objet de grande dimension, sont susceptibles d’attirer la foudre ; • Les ouvrages électriques liés aux parcs éoliens peuvent être à l’origine d’incendie.
Le site d’implantation du projet n’est bordé par aucune frange boisée. Malgré tout la zone par son caractère très sec en été pourrait être favorable aux incendies, si l’enfrichement se développe. Aussi, le risque « feux de forêts » ne peut être négligé. Causes d’incendie connues de 1987 à 2003 Selon le SDIS, le projet étant situé en zone viticole, il est donc soumis à un aléa de niveau très faible à nul. Néanmoins, l’embroussaillement progressif des nombreuses friches viticoles qui émaillent le secteur imposent de veiller, dès l’ouverture du chantier à l’application de la réglementation relative au débroussaillement des abords Typologie des causes : avec 46 % du nombre de départs de feu et 54 % des surfaces brûlées, la des constructions et à l’emploi du feu. malveillance est de très loin la principale cause d’incendie dans l’Aude. Les travaux agricoles représentent
13 % du nombre d’incendies mais ne sont responsables que de 3 % des surfaces incendiées. Les travaux Un débroussaillement minimal de 50 m autour des installations est préconisé. particuliers (essentiellement incinération de végétaux coupés) sont la troisième cause d’incendie en nombre
(7 %), mais génèrent 20 % des surfaces incendiées (ce chiffre est cependant du pour l’essentiel aux 1000 ha du Pour permettre aux services de lutte contre l’incendie d’intervenir, les éléments du réseau de desserte devront feu de Tuchan en 1989). respecter les caractéristiques techniques minimales des pistes de catégorie 1 prescrites par le guide de
normalisation DFCI (portance et viabilité suffisante pour des véhicules de 19 Tonnes, largeur de 6 mètres) et être La malveillance s’exprime selon un rythme annuel très proche de la répartition globale (pic principal marqué en systématiquement dotés de deux issues. été, pic secondaire en fin d’hiver) qui traduit la sensibilité de la végétation mais qui reste sans signification quant à l’activité criminelle proprement dite. 3 A l’entrée du site, un hydrant normalisé délivrant un débit de 60m /h pendant 2 heures avec une pression minimale d’1 bar devra être installé. A défaut de conduite appropriée sur le site, une réserve incendie de Risque sur l’aire d’étude 120m3 sera tolérée sur le site. Sur chaque site, la réserve sera raccordée à un poteau incendie standard Les plans de prévention des risques d'incendie de forêt (PPRif) sont des outils majeurs dans la gestion du risque exploitable par aspiration. lié à l'extension de l'urbanisation sur les espaces naturels combustibles. Ils ont pour but, en diminuant les risques induits et/ou subis, d'assurer la sécurité des personnes et des biens ainsi que celle des moyens de secours. Toutes les préconisations émises par le SDIS lors de l’instruction du PC seront en outre respectées.
119 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Le risque sismique Le site du projet appliquera les prescriptions, tant en phase travaux qu’en phase d’exploitation. Définition Un séisme ou un tremblement de terre résulte d’un mouvement le long d’une faille qui engendre des secousses plus ou moins violentes à la surface du sol. Risque mouvement de terrain Définition : Le terme “mouvement de terrain” manifeste un déplacement, plus ou moins brutal de la surface du Le risque séisme, partiellement représenté par l’intensité du séisme, résulte de la combinaison de l’aléa sol. Ce terme regroupe une grande variété de phénomènes dont l’apparition est liée aux conditions géologiques (mouvement su sol) et des enjeux exposés aux vibrations. Le risque sismique est évalué en termes d’éventuels et morphologiques d’une part et à des déclencheurs tels que les précipitations, les séismes ou la réalisation de dommages matériels (dommages au bâti notamment), fonctionnels (infrastructures réseaux vitaux et de travaux de terrassements par exemple. communication) et naturellement humains (dommages corporels, nombre de sans-abris...).
Les principales grandes classes de mouvement de terrain sont : Les dommages observés en surface sont fonction de l’amplitude, la fréquence et de la durée des vibrations du • Les glissements de terrain et fluages ; sol. Ils sont également liés au type de bâtiment présent et à sa capacité à résister à cette agression. Enfin, un séisme peut également déclencher des phénomènes tels que des mouvements de terrain (éboulement, • Les chutes de blocs et éboulements de masses rocheuses ; liquéfaction des sols), les avalanches ou les raz-de-marée (tsunamis). • Les affaissements et effondrements de cavités ; Les séismes sont inévitables et imprévisibles. Seule la prévention est envisageable pour limiter les dommages • Les coulées boueuses ; engendrés. La connaissance de l’aléa puis du risque est le point de départ d’une stratégie basée sur la préparation à la crise et sur la réduction de la vulnérabilité des biens (constructions parasismiques). • Le retrait-gonflement des formations argileuses. Caractéristiques Il peut se traduire par : Un séisme se caractérise par :
1 - En plaine : • Son foyer (hypocentre) : c’est le point de départ du séisme, c’est à dire la région de la faille d’où partent les ondes sismiques (à plusieurs kilomètres en profondeur). • Un affaissement plus ou moins brutal de cavités souterraines naturelles ou artificielles (mines, carrières ... ) ; • Sa magnitude (Échelle de Richter : 1 – 9) : unique pour un même séisme, elle mesure l’énergie libérée par celui-ci. • Des phénomènes de gonflement ou de retrait liés aux changements d’humidité de sols argileux (à l’origine de fissurations du bâti) ; • Son intensité (Échelle MSK : I – XII) : variable selon les lieux en fonction, par exemple, de la distance par rapport au foyer ou de la nature du sol, elle mesure les dégâts provoqués. • Un tassement des sols compressibles (vase, tourbe, argile ... ) par sur-exploitation. • La fréquence et la durée des vibrations : ces deux paramètres ont une incidence sur les effets en 2 - En montagne : surface. • Des glissements de terrain par rupture d’un versant instable ; • La faille provoquée (verticale ou inclinée) : elle peut se propager en surface. • Des écroulements et chutes de blocs ; Spécificité départementale • Des coulées boueuses et torrentielles. Situé dans une zone sismique englobant l’ensemble de la chaîne pyrénéenne, le Sud du département de l’Aude connaît périodiquement des secousses sismiques d’intensité variable, le plus souvent très faible. Aucun 3 - Sur le littoral : des glissements ou écroulements sur les côtes à falaises, une érosion sur les côtes basses séisme grave ne s’y est produit depuis cinq siècles. sableuses. Toutefois, les secousses (sans gravité) ressenties (1887, 1909, 1920, 1922, 1950, 1970, 1996, 2006) montrent Risque sur l’aire d’étude que le risque est réel.
Le principal facteur d’apparition des phénomènes dans le département est le régime des précipitations du En fonction de sa magnitude et de son éloignement par rapport à l’épicentre, un séisme peut être ressenti dans climat méditerranéen, caractérisé par des pluies violentes et favorisant les crues torrentielles. une commune, un canton, un ou plusieurs arrondissements, ou encore dans plusieurs départements comme ce fut le cas le 18 février 1996 (région de Saint-Paul-de-Fenouillet dans les Pyrénées-Orientales, magnitude 5,2 à Aucune des 3 communes d’accueil du projet n’est concernée par un risque de mouvement de terrain 5,6. C’est la secousse la plus importante survenue dans les Pyrénées-Orientales depuis le début du siècle. selon le DDRM. Le projet respectera les prescriptions constructives édictées dans l’arrêté préfectoral et le Ressentie principalement dans trois départements, l’Aude, l’Ariège et les Pyrénées-Orientales, elle a été suivie dossier de Permis de Construire. de plusieurs répliques parfois perçues par les populations pendant un mois environ.
On peut signaler que le BRGM classe les 3 communes dans le risque « érosion des berges » au niveau de Si la secousse sismique principale n’a pas fait de victimes, elle a toutefois occasionné de nombreuses l’Orbieu, mais cela ne concerne pas la zone d’étude. fissures aux habitations, entraînant la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour 78 communes du département de l’Aude.
Le séisme du 8 mai 2006 à Axat : cet évènement sismique, le dernier en date affectant le département de l’Aude s’est produit le 8 mai 2006 à 23H48 (heure locale) et a enregistré une magnitude de 3,6. Il n’a pas été ressenti par les populations bien qu’il ait été le plus important de ces dix dernières années.
120 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Sismicité sur l’aire d’étude rapprochée
Le nouveau zonage sismique de la er France (entrée en vigueur le 1 mai Comme présenté sur la carte 2011) est définit par l’annexe des ci-dessus, le site du projet n’a articles R.563-1 à R.563-8 du Code de jamais était l’épicentre d’un l’Environnement modifiés par les séisme depuis la mise en Décret n°2010-1254 et n°2010-1255 place des enregistrements du 22 octobre 2010, ainsi que par sismiques. l’Arrêté du 22 octobre 2010.
Le projet éolien est concerné par une zone de sismicité faible.
Sismicité locale Zonage sismique en France
Le risque tempête Réglementation Depuis le 22 octobre 2010, la France dispose d’un nouveau zonage sismique divisant le territoire national en Définition cinq zones de sismicité croissante, en fonction de la probabilité d’occurrence des séismes (articles R563-1 Les tempêtes sont de violentes perturbations atmosphériques (variations de pression atmosphérique et de vent), à R563-8 du Code de l’Environnement modifiés par les décrets n°2010-1254 du 22 octobre 2010 et qui engendrent des risques de dommages, allant de simples dégâts matériels mineurs, jusqu’à des ravages no 2010-1255 du 22 octobre 2010, ainsi que par l’Arrêté du 22 octobre 2010) : catastrophiques impliquant des victimes. • Une zone de sismicité 1 où il n’y a pas de prescription parasismique particulière pour les bâtiments à risque normal (l’aléa sismique associé à cette zone est qualifié de très faible). Ces phénomènes, qui se créent à des latitudes extra-tropicales, s’accompagnent de vents violents (vitesses très élevées : supérieures à 90 km/h, pouvant parfois dépasser les 200 km/h). Les manifestations d’une tempête sont • Quatre zones de sismicité 2 à 5, où les règles de construction parasismique sont applicables aux à la fois : le vent, les marées anormalement hautes et les pluies. nouveaux bâtiments, et aux bâtiments anciens dans des conditions particulières. Impuissant face à l'occurrence du phénomène, l'Homme peut en prévenir les effets par le biais de mesures d'ordre constructif, par la surveillance météorologique (prévision) et par l'information de la population et l'alerte.
Le respect des normes de construction en vigueur prenant en compte les risques dus aux vents (Documents techniques unifiés " Règles de calcul définissant les effets de la neige et du vent sur les constructions " datant de 1965, mises à jour en 2000).
La prise en compte (dans les zones plus particulièrement sensibles comme le littoral ou les vallées) des caractéristiques essentielles des vents régionaux, permettant une meilleure adaptation des constructions (pente du toit, orientation des ouvertures, importance des débords).
121 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Les mesures portant sur les abords immédiats de l'édifice construit (élagage ou abattage des arbres les plus L’aléa retrait-gonflement des argiles est qualifié de « faible » sur la totalité du territoire du projet. proches, suppression d'objets susceptibles d'être projetés). Les recommandations de la DDTM sont les suivantes : Risque pour l’aire d’étude Les fondations sur semelle doivent être suffisamment profondes pour s’affranchir de la zone superficielle où le sol est sensible à l’évaporation. A titre indicatif, on considère que cette profondeur d’ancrage, qui doit être au moins égale à celle imposée par la mise hors gel, doit atteindre au minimum 0,80 m en zone d’aléa faible à Ce risque, même s’il n’est pas clairement identifié sur les communes du projet, doit être pris en considération. moyen et 1,20 m en zone d’aléa fort.
Eviter les éléments de construction accolés.
Risque de retrait et gonflement d’argiles Tout élément de nature à provoquer des variations saisonnières d’humidité du terrain (arbre, drain, pompage ou au contraire infiltration localisée d’eaux pluviales ou d’eaux usées) doit être le plus éloigné possible de la construction. On considère en particulier que l’influence d’un arbre s’étend jusqu’à une distance égale à au moins sa hauteur à maturité.
Sous la construction, le sol est à l’équilibre hydrique alors que tout autour il est soumis à évaporation saisonnière, ce qui tend à induire des différences de teneur en eau au droit des fondations. Pour l’éviter, il convient d’entourer la construction d’un dispositif, le plus large possible, sous forme de trottoir périphérique ou de géomembrane enterrée, qui protège sa périphérie immédiate de l’évaporation.
Synthèse des risques naturels Des arrêtés de catastrophe naturels relatifs à des inondations, des coulées de boues et des mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols ont souvent été pris sur les trois communes d’accueil du projet.
Pour déterminer avec certitude la nature du terrain situé au droit de la parcelle et adapter au mieux les caractéristiques de la construction aux contraintes géologiques locales, une étude géotechnique menée par un bureau d’études techniques spécialisé constitue la mesure a priori la plus sûre.
Les conclusions de cette étude serviront à prescrire les dispositions constructives adaptées aux caractéristiques du terrain et au projet de construction. Elles permettront notamment de définir le type et la profondeur requise pour les fondations, ainsi que la nature des aménagements extérieurs spécifiques à prévoir.
Les dispositions préventives généralement prescrites pour construire sur un sol argileux sujet au phénomène de retrait-gonflement obéissent aux quelques principes suivants, sachant que leur mise en application peut se faire selon plusieurs techniques différentes dont le choix reste de la responsabilité du constructeur.
Risque retrait et gonflement d’argile30 Toutes les précautions sont prévues dans le cadre du projet porté par RAZ Energie et seront mises en
œuvre une fois le permis de construire obtenu et l’étude géotechnique réalisée.
Sous l'effet de la sécheresse, certaines argiles se rétractent de manière importante et entraînent localement des mouvements de terrain non uniformes, pouvant aller jusqu'à provoquer des désordres dans les fondations et la fissuration de certains bâtiments. C'est le phénomène de retrait-gonflement des argiles. 1.4.12 Risques technologiques majeurs
Niveau d’aléa faible : Zones sur lesquelles la survenance de sinistres est possible en cas de sécheresse Définition importante, mais avec des désordres ne touchant qu’une faible proportion des infrastructures (en particulier Le Transport de Matières Dangereuses (TMD) s’applique aux déplacements de substances qui, de par leur celles présentant des défauts de constructions). La construction et la mise en place des fondations et éoliennes propriétés physico-chimiques ou de par la nature même des réactions qu’elles sont susceptibles de sera faite dans les règles de l’art et se basera sur les études géotechniques mettre en œuvre, peuvent présenter un danger grave pour les populations, les biens ou l’environnement.
Le risque de transport de marchandise dangereuse (TMD) est consécutif à un accident se produisant lors du transport de ces matières par voie routière, ferroviaire, voie d’eau ou canalisations.
Les conséquences de ce type d’accidents peuvent être de trois types : • Une explosion : elle peut avoir des effets à la fois thermiques et mécaniques. Ces effets sont ressentis à proximité du sinistre et jusque dans un rayon de plusieurs centaines de mètres.
30Source BRGM
122 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
• Un incendie : 60 % des accidents TMD concernent les liquides inflammables. Un incendie de produits inflammables engendre des effets thermiques (brûlures), qui peuvent être aggravés par des phénomènes d’asphyxie et d’intoxication, liés à l’émission de fumées toxiques. • Un dégagement de nuage toxique : en se propageant dans l’air et/ou le sol, les matières dangereuses peuvent être toxiques par inhalation, par ingestion directe ou indirecte, par la consommation de produits contaminés, par contact. Ces effets peuvent être ressentis jusqu’à quelques kilomètres du sinistre.
Un accident de transport de matières dangereuses par voies de communication se déroule en quelques minutes en un lieu imprévisible. C'est pourquoi, les mesures de prévention, de contrôle et de sécurité doivent être rigoureuses pour éviter au maximum l'accident.
La prévention en matière de TMD repose sur différentes obligations auxquelles sont soumis les acteurs du transport : • Signalisation et équipement du véhicule ; • Restriction de circulation ; • Formation spéciale des conducteurs ; • Servitude d'Utilité Publique autour des canalisations.
Risque sur l’aire d’étude
Les communes de Cruscades et de Villedaigne sont concernées par un aléa TMD en raison de la RD 6113 et de la présence de la voie ferrée au Nord de l’aire d’étude, même si les volumes transportés sont faibles.
123 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
1.4.13 L’acoustique
Définitions Sont reprises ci-après les définitions les plus importantes de la thématique acoustique. Niveau de pression acoustique : vingt fois le logarithme décimal du rapport d'une pression acoustique à la pression acoustique de référence (20 μPa). Il s'exprime en décibels (dB).
Niveau de pression acoustique dans une bande déterminée : niveau de pression acoustique efficace produite par les composantes d'une vibration acoustique dont les fréquences sont contenues dans la bande considérée.
Niveau acoustique fractile, LAN,τ : par analyse statistique de LAeq courts, on peut déterminer le niveau de pression acoustique pondéré A qui est dépassé pendant N % du temps considéré, dénommé « Niveau acoustique fractile ». Son symbole est LAN,τ, par exemple LA90,1s est le niveau de pression acoustique continu équivalent pondéré A dépassé pendant 90 % de l’intervalle de mesurage, avec une durée d’intégration égale à 1s.
Bruit ambiant : bruit total existant dans une situation donnée pendant un intervalle de temps donné. Il est composé de l’ensemble des bruits émis par toutes les sources proches ou éloignées.
Bruit particulier : composante du bruit ambiant qui peut être identifiée spécifiquement et que l’on désire distinguer du bruit ambiant notamment parce qu’il est l’objet d’une requête. Dans notre cas, il s’agit du bruit généré au voisinage par le fonctionnement des éoliennes.
Bruit résiduel : bruit ambiant, en l’absence du bruit particulier considéré. Ce peut être par exemple, dans un logement, l’ensemble des bruits habituels provenant de l’extérieur et de bruits intérieurs correspondant à l’usage normal des locaux et des équipements. 31 Émergence : modification temporelle du niveau du bruit ambiant induite par l’apparition ou la disparition d’un Plan de repérage acoustique bruit particulier. Cette modification porte sur le niveau global ou sur le niveau mesuré dans une bande quelconque de fréquence. Mesures de bruit résiduel Zone à émergence réglementée : Les points de mesure du bruit résiduel ont été choisis en fonction de leurs expositions sonores vis-à-vis des • Intérieur des immeubles habités ou occupés par des tiers, existant à la date de l’autorisation pour les éoliennes et des conditions météorologiques ainsi que des secteurs géographiques de la zone. De plus, installations nouvelles ou à la date du permis de construire pour les installations existantes, et leurs l’emplacement de chaque point a été défini afin de limiter les risques de perturbations pouvant être directement parties extérieures éventuelles les plus proches (cour, jardin, terrasse). créées par le vent sur les capteurs des microphones.
• Zones constructibles définies par des documents d’urbanisme opposables aux tiers et publiés à la date de l’autorisation pour les installations nouvelles ou à la date du permis de construire pour les Les mesures ont été réalisées en 4 emplacements parmi les 11 points de contrôle retenus. Le plan de la page installations existantes. suivante présente la position de ces points de mesure du bruit résiduel.
• Intérieur des immeubles habités ou occupés par des tiers qui ont fait l’objet d’une demande de permis de construire, dans les zones constructibles définies ci-dessus, et leurs parties extérieures éventuelles les plus proches (cour, jardin, terrasse), à l’exclusion de celles des immeubles implantés dans les zones destinées à recevoir des activité artisanales ou industrielles, lorsque la demande de permis de construire a été déposée avant la mise en service industrielle de l’installation.
Périmètre de mesure du bruit de l’installation : périmètre correspondant au plus petit polygone dans lequel sont inscrits les disques de centre de chaque éolienne et de rayon R défini par :
R = 1.2 x (hauteur de moyeu + longueur d’un demi rotor).
Localisation des points de mesure Le plan ci-dessous permet de localiser les voisinages sur lesquels ont été effectuées les mesures de bruit résiduel par le bureau d’études DELHOM Acoustique.
31 Source : DELHOM Acoustique
124 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Les conditions météorologiques (en particulier le vent et l’humidité) peuvent influer sur les résultats. Les mesures du bruit résiduel ont pris en compte l’influence du vent sur les niveaux de bruit générés aux voisinages les plus exposés par la future activité du site. En effet, la vitesse du vent se composant avec la vitesse du son, un gradient de vent produit un phénomène de réfraction qui donne lieu, soit à des affaiblissements, soit à des renforcements des niveaux sonores.
Les mesures du bruit résiduel ont été effectuées sur 1 période de plusieurs jours pour les conditions de vent suivantes : • Vent de Nord-Ouest ; • Vent de Sud-Est.
Synthèse des mesures de bruit résiduel Les tableaux suivants donnent la synthèse de l’analyse statistique des valeurs de bruit résiduel mesurées selon les conditions météorologiques et les emplacements de mesurages.
Niveaux de bruit résiduel en dB(A) aux voisinages (Z.E.R.) : vent de Nord-Ouest
Vent de nord-ouest : Leq résiduel en dB(A) Période diurne Période nocturne Vitesses de vent 4 m/s 5 m/s 6 m/s 7 m/s 8 m/s 9 m/s 10 m/s 4 m/s 5 m/s 6 m/s 7 m/s 8 m/s 9 m/s 10 m/s Olivery 37.0 38.0 39.0 40.0 41.5 43.0 45.0 29.0 30.0 31.5 33.0 35.0 37.0 39.5 Moulin 38.5 39.0 40.0 41.5 43.0 45.0 47.5 30.5 31.5 32.5 34.0 35.5 37.0 39.0 Le Garrigot 41.0 42.0 43.0 44.5 46.0 47.5 49.0 32.0 34.0 35.5 37.5 39.5 41.5 43.5 Muscadet 44.0 45.0 46.0 47.5 48.5 50.0 51.0 35.0 36.0 37.0 38.0 40.0 42.0 44.0
Niveaux de bruit résiduel en dB(A) aux voisinages (Z.E.R.) : vent de Sud-Est Vent de sud-est : Leq résiduel en dB(A) Période diurne Période nocturne Vitesses de vent 4 m/s 5 m/s 6 m/s 7 m/s 8 m/s 9 m/s 10 m/s 4 m/s 5 m/s 6 m/s 7 m/s 8 m/s 9 m/s 10 m/s Olivery 35.5 38.0 41.0 44.0 46.5 49.5 52.0 33.0 34.5 36.0 37.5 39.0 41.0 42.5 Moulin 37.0 39.0 41.0 43.0 44.5 46.5 48.5 31.0 32.0 33.5 35.0 36.5 38.0 39.5 Le Garrigot 40.0 42.0 44.0 45.5 47.0 49.0 51.0 35.0 36.0 37.0 38.0 39.0 40.5 41.5 32 Muscadet 43.0 44.5 46.0 47.5 48.5 50.0 51.0 36.5 37.5 38.5 39.0 40.0 41.0 42.0 Emplacement des points de mesures de bruit résiduel
Remarque : (Z.E.R.)
Les niveaux mesurés dans le secteur de « Moulin » ont servi à caractériser les niveaux de bruit résiduel présents dans les zones de « La Mouchère » et de « Les Aubes ».
Les niveaux mesurés dans le secteur de « Le Garrigot » ont servi à caractériser les niveaux de bruit résiduel présents dans les zones de « La Rougeante », « St James » et de « Villenouvette ».
Les niveaux mesurés dans le secteur de « Muscadet » ont servi à caractériser les niveaux de bruit résiduel présents dans les zones de « Le Suisse » et de « Le Bousquet ».
Un exemple d’analyse statistique sur le lieux-dit « Le Garrigot » est jointe, permettant de visualiser le bruit résiduel en fonction des vitesses de vents, pour chacune des 2 orientations de vent dominant
32 Source :Rapport DELHOM Acoustique
125 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Graphes relatifs aux analyses statistiques « Le Garrigot » LE GARRIGOT – VENT DE SUD-EST LE GARRIGOT – VENT DE NORD-OUEST
Niveaux de bruit résiduel mesurés de jour en fonction du vent de sud-est Le Garrigot Niveaux de bruit résiduel mesurés de jour en fonction du vent de nord-ouest Le Garrigot 70 70 65
65 60
60 55
55 50
50 45
45 40
40 35
35 30
25 30 dB(A) en acoustique pression de Niveaux
20 25 Niveaux de pression acoustique dB(A) en acoustique pression de Niveaux
15 20 01234567891011
Vitesse du vent à 10 m en m/s 15 01234567891011
Vitesse du vent à 10 m en m/s
La réglementation applicable Le bruit généré par le fonctionnement des éoliennes entre dans le champ d’application de l’arrêté du 26 août Niveaux de bruit résiduel mesurés de nuit en fonction du vent de nord-ouest Le Garrigot 2011 relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent au sein d’une 60 installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement. 55 Celui-ci fixe les valeurs de l’émergence admises dans les zones à émergence réglementée. Ces émergences 50 limites sont calculées à partir des valeurs suivantes : 5 décibels A (dB(A)) en période diurne (de 7 heures à 22 heures) et 3 dB(A) en période nocturne (de 22 heures à 7 heures), valeurs auxquelles s’ajoute un terme correctif, 45 fonction de la durée cumulée d’apparition du bruit particulier, selon le tableau ci-dessous :
40 Détermination du terme correctif en fonction de la durée d’apparition
35 DURÉE CUMULÉE TERME CORRECTIF 30 d’apparition du bruit particulier : T en dB(A)
25 20 minutes < T ≤ 2 heures 3 2 heures < T ≤ 4 heures 2 20 Niveauxpression de acoustique en dB(A) 4 heures < T ≤ 8 heures 1 15 T > 8 heures 0
10 01234567891011 Les installations étant susceptibles de générer du bruit pendant plus de 8 heures, il faut retenir un terme correctif
Vitesse du vent à 10 m en m/s nul pour la définition des émergences à respecter, soit : • 5 dB(A) en période diurne ;
• 3 dB(A) en période nocturne.
126 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Toutefois, l’émergence globale n’est recherchée que lorsque le niveau de bruit ambiant mesuré, comportant le bruit particulier est de 35 dB(A).
L’arrêté du 26 août 2011 fixe également un périmètre de mesure de l’installation avec le paramètre R définit par : R = 1.2 x (hauteur de moyeu + longueur d’un demi-rotor). Sur le ou les périmètre(s) de mesures du bruit de l’installation, le niveau de bruit ambiant maximal est limité à : • 70 dB(A) en période diurne ; • 60 dB(A) en période nocturne.
Lorsqu’une zone à émergence réglementée se situe à l’intérieur du périmètre de mesure du bruit, le niveau de bruit ambiant maximal est alors contrôlé pour chaque éolienne de l’installation à la distance R.
En dernier lieu, cette réglementation précise que, dans le cas où le bruit particulier de l’installation est à tonalité marquée au sens du point 1.9 de l’annexe de l’arrêté du 23 janvier 1997, de manière établie ou cyclique, sa durée d’apparition ne peut excéder 30% de la durée de fonctionnement de l’installation dans chacune des périodes diurne ou nocturne.
127 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
1.5.2 Création de paysages 1.5 Paysages, patrimoine culturel et touristique L’implantation d’éoliennes dans le paysage participe depuis plus d’une dizaine d’années en France à la création 1.5.1 Préambule de nouveaux paysages. Le degré de présence d’éoliennes dans le paysage, amène à distinguer deux définitions permettant de caractériser les paysages : Il est évident que l’implantation d’éoliennes n’est pas neutre sur son environnement, en particulier, d’un point de vue paysager. Les éoliennes ont une influence sur le paysage et elles doivent autant que faire se peut Les « paysages avec éoliennes » correspondent à des territoires dans lesquels les éoliennes constituent s’intégrer dans ce dernier. un ensemble d’éléments de paysage dont l’implantation n’en modifie pas fondamentalement les qualités paysagères. En fonction des cas de figure, il peut être possible de créer des liens entre les éoliennes et les autres éléments du paysage. Cela peut se faire grâce au regroupement des éoliennes qui suivent des structures naturelles ou Les « paysages éoliens » correspondent à des territoires dans lesquels les éoliennes en viennent à anthropiques du paysage. devenir les éléments de paysage prépondérants, le faisant ainsi évoluer vers de nouvelles spécificités et qualités paysagères. Dans certaines situations (pour les paysages ouverts en particulier), il est recommandé que les éoliennes ne masquent pas une partie trop importante de la vue : une certaines perméabilité doit parfois être maintenue dans Les notions de « cumul » et d’« inter-visibilité » entre les parcs éoliens sont de nouvelles problématiques le paysage. liées au développement éolien dans les paysages. L’analyse paysagère tient compte de ces notions, afin d’évaluer la capacité du paysage à accueillir de nouvelles éoliennes. Dans le cadre des études paysagères préalables, il a été impératif d’effectuer des simulations visuelles performante dans le paysage envisagé) à partir des points de vue les plus remarquables : zone d’habitat, touristiques, point de vue majeurs, …. L’analyse paysagère présentée ci-après a permis de dégager les lignes directrice du parti pris paysager du projet, se donnant pour objectif la réussite d’un aménagement des paysages, et moins celle de la conservation et Le paysage représente un enjeu majeur de la programmation spatiale et le choix du site d’accueil est étudié et de la protection des paysages (au sens classique du terme) vis-à-vis de l’éolien. justifié à partir des considérations paysagères. En effet, la taille importante des éoliennes rend illusoire toute tentative de dissimuler des parcs éoliens dans les Dans la suite de ce chapitre, le lieu d’implantation, son inscription dans le paysage, et sa perception depuis ses paysages. Il s’agit donc d’engager des « actions présentant un caractère prospectif particulièrement affirmé environs, proches et éloignés seront étudiés en détail, afin d’évaluer son aptitude à accueillir des éoliennes, visant la mise en valeur, la restauration ou la création de paysage », comme y invite la Convention Européenne notamment l’harmonie visuelle du projet vis à vis du paysage concerné. du Paysage.
Le paysage est tour à tour le sujet et le produit d’une forte demande sociale. Il « est partout un élément important Le paysage désigne « une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de 33 de la qualité de vie des populations : dans les milieux urbains et dans les campagnes, dans les territoires l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations » dégradés comme dans ceux de grande qualité, dans les espaces remarquables comme dans ceux du quotidien». Les attentes des populations sont donc nombreuses, d’autant plus fortes qu’elles sont parfois contradictoires. Le patrimoine est, au sens du Code du Patrimoine, « l’ensemble des biens immobiliers ou mobiliers, relevant de la propriété publique ou privée, qui présentent un intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique, 1.5.3 Méthodologie scientifique ou technique ». L’étude du paysage et du patrimoine a pour objectifs principaux de : • Mettre en évidence les qualités paysagères du territoire dans les différentes aires de l’étude ; • Recenser et hiérarchiser les sensibilités patrimoniales et paysagères vis-à-vis de l’éolien ; • Déterminer si le paysage étudié est capable d’accueillir des éoliennes, et de quelle manière ; • Composer un projet d’aménagement de paysage ; • Mesurer les effets visuels produits, ainsi que les effets sur la perception du territoire par la population comme présentés dans les paragraphes suivants sur les impacts.
La démarche d’étude du paysage et du patrimoine s’insère dans la démarche d’étude d’impact, et plus largement, la démarche du projet. Nous avons favorisé les allers-retours entre chaque étape de la construction du projet, dans un souci de pertinence des propos, des propositions et des préconisations.
33 Convention Européenne du Paysage.
128 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Aires d’études 1.5.4 Aires d’étude
Trois aires d’étude sont définies dans le « guide de l'étude d'impact sur l'environnement des parcs éoliens » pour 1.5.5 Les principales caractéristiques du paysage conduire une analyse paysagère à différentes échelles, permettant de répondre aux différents niveaux d’enjeu du projet vis-à-vis du paysage : L’atlas des paysages du Languedoc-Roussillon, véritable outil permettant le développement et la diffusion de la • Une aire d’étude éloignée, correspondant à un rayon d’environ 10 kilomètres autour du site. connaissance des paysages de la région, propose une lecture de ces paysages, en distinguant un certain L’analyse à cette échelle correspond à l’évaluation de la capacité du paysage à accueillir le projet, nombre d’unités paysagères. l’inventaire des sites patrimoniaux et sites reconnus, l’analyse des perceptions depuis ces sites (les perceptions et représentations touristiques du paysage), l’examen des co-visibilités lointaines et des Ces unités de paysage correspondent à des portions de territoire, qui ne répondent pas nécessairement à des effets de cumul avec les parcs éoliens existants. logiques de cohérence, mais qui présentent des caractéristiques et des composantes dont l’assemblage procure • Une aire d’étude rapprochée, correspondant à un rayon d’environ 3 kilomètres autour, du site du un caractère unique aux lieux. projet. L’analyse à cette échelle examine les lignes de force du paysage sur lesquelles le projet pourra s’appuyer. L’analyse paysagère, dans le cadre de l’état initial de l’étude d’impact du projet de « parc éolien de Cruscades, Ornaisons et Villedaigne », présente une synthèse des unités de paysage décrites dans l’atlas, concernées par Elle étudie également les perceptions quotidiennes du paysage depuis les villages riverains, afin de l’aire d’étude éloignée, afin de proposer les premiers éléments de caractérisation des paysages et d’évaluer dégager les éléments qui pourront orienter les choix d’implantation des futures éoliennes. l’échelle des lieux devant accueillir le projet.
• Une aire d’étude immédiate, correspondant à l’emprise du site d’implantation du projet. L’analyse L’aire d’étude éloignée recoupe le périmètre de quatre unités paysagères identifiées par l’Atlas des paysages identifie plus particulièrement aux éléments de paysage présents sur le site même du projet, qui doivent du Languedoc-Roussillon : être préservés, ou qui pourraient faire l’objet d’opération de mise en valeur dans le cadre des mesures d’accompagnement, de réduction ou de compensation. • La grande plaine viticole de l’Aude ;
• Les plaines viticoles et collines sèches du Bas-Minervois ; • Les plaines et plateaux de Villerouge-Termenès à Fontjoncouse ; • Les Petites Corbières narbonnaises et Massif de Fontfroide.
Relief et unités paysagères
129 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
La grande plaine viticole de l’Aude Cette unité de paysage s’étend sur la majorité de l’aire d’étude, du Nord-Est au Sud-Ouest. Ceinte par les crêtes La pression urbaine liée à la proximité de du Massif de Fontfroide, du Serre d’Oupia, ou encore de la Montagne d’Alaric, véritable point de repère du l’agglomération narbonnaise se fait tout de même paysage, la plaine de l’Aude est un espace aisément identifiable, entrant dans la composition de chaque ressentir par la présence de lotissements récents, panorama offert par les crêtes qui l’entourent. en extension des bourgs anciens.
Le site retenu pour l’implantation du projet de parc éolien y est inclus. Certaines communes bien desservies au niveau routier, tels que Cruscades ou Villedaigne, mettent en place de programmes d’urbanisation importantes, qui tendent à banaliser le paysage.
Par ailleurs, les nouvelles populations qui s’installent cherchent principalement la proximité à Narbonne, La zone d’activités, au Sud de Lézignan-Corbières pole de services le plus important du secteur.
L’agglomération de Lézignan-Corbières expose quant à elle une périphérie urbaine plus dégradée, notamment à cause des zones d’activités banalisées, qui s’étendent au Sud vers l’A61, ainsi qu’à l’Est.
Ces dynamiques d’urbanisation sont accélérées par le passage de grands axes de communications, notamment l’autoroute A61, ainsi que la voie ferrée, permettant de raccourcir les temps de transports entre le bassin lézignanais et les agglomérations de La plaine de l’Aude et la Montagne d’Alaric (arrière-plan). Vue depuis les crêtes de la Grande Garrigue. Narbonne et Carcassonne. Le paysage de la plaine est associé au terroir viticole de l’appellation Corbières. La vigne, partout présente, affiche toutefois quelques signes de fragilité, tels que l’enfrichement. La végétation arborée est reléguée sur les rives des cours d’eau, les bords de route, les limites de parcelles, à proximité des villages ou dans les parcs des propriétés les plus nobles. Les bois et forêts sont absents de la plaine. La végétation s’enrichit et se densifie L’urbanisation progressive des communes (Cruscades) dans les garrigues, situées sur les pentes des massifs ceinturant la plaine. Au gré des ouvertures dans la végétation, le paysage de la plaine est relativement ouvert. Il s’en dégage néanmoins une impression d’étendue et de grandeur, sans doute du fait de la présence des crêtes, qui, tout en dressant des limites claires L’Aude traverse l’aire d’étude d’Ouest en Est, au territoire, permettent d’en saisir toute la dimension. dans sa partie Nord. Le Canal du Midi, un peu plus au Nord, marque quant à lui plus profondément le paysage : alignements de platanes majestueux, écluses, quais, petits ports, Ce territoire viticole est par ailleurs assez densément ponts ou autres ouvrages comme l’Aqueduc du peuplé. Nombreux sont les villages et hameaux. Répudre, sont autant d’éléments qui font du Canal du Midi une véritable attraction touristique, De ce fait, le maillage viaire est lui aussi bien fourni. ainsi qu’un vrai bijou de l’Histoire, ce qui lui a valu Les lieux de vie et de passage sont donc nombreux. son inscription sur la liste du patrimoine mondial Les villages, situés en pied de pente, dans la plaine de l’Unesco. entre les vignes, ou le long du Canal du Midi, présentent dans l’ensemble un habitat rural Le Canal du Midi à Ventenac-en-Minervois caractérisé par une architecture assez simple.
Les villages du Canal du Midi offrent cependant Les plaines viticoles et collines sèches du Bas-Minervois quelques ensembles plus nobles, avec quelques spécificités liées à la navigation fluviale. Cette seconde unité de paysage, localisée dans le cadran Nord-Ouest de l’aire d’étude, présente des similitudes Le hameau du Somail sur le Canal du Midi avec la plaine viticole de l’Aude, dans le sens où la vigne est ici aussi fortement présente. Les différences paysagères ne sont donc pas liées à l’utilisation du sol et sa valeur agronomique, mais à l’organisation du relief d’une part, et la présence urbaine d’autre part.
130 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
En effet, les collines qui descendent depuis le plateau du Minervois s’avancent sur la plaine en la Plus au Sud, le Massif de Fontfroide est quant à lui couvert par les bois de chênes verts, pins parasols et pins compartimentant en plaines plus réduites. Les terroirs viticoles se retrouvent ainsi insérés entre des collines d’Alep. Les nombreux ruisseaux sillonnant le massif ont façonné un relief complexe aux multiples collines et sèches couvertes de garrigues ou de pinèdes. Les collines sont dominées par le Serre d’Oupia, qui s’avance plissements, donnant lieu à un paysage très compartimenté et confidentiel. Au cœur du massif, l’Abbaye de jusque sur la plaine de l’Aude. Fontfroide vient se blottir dans le vallon creusé par le ruisseau portant le même nom. A l’écart des grands axes et des centres urbains, ce lieu d’isolement monastique est devenu un important site touristique de la région.
Petite plaine viticole cernée de collines A l’écart des grands axes de communication, l’agglomération narbonnaise semble plus éloignée, et les villages sont moins soumis à la pression urbaine. Vue sur le Massif de Fontfroide depuis la Chapelle Saint-Martin. En avant-poste, En remontant sur les coteaux, les traces de cultures en terrasses témoignent du savoir-faire d’une société rurale le Château de Saint-Martin domine la plaine de l’Aude. ancienne, à laquelle n’ont pas su s’adapter les techniques modernes. Par rapport au vignoble des plaines, la difficulté accrue pour entretenir les cultures des coteaux conduit à son simple abandon, à l’enfrichement des Les plaines et plateaux de Villerouge-Termenès à Fontjoncouse vergers et la dégradation des murets de pierre sèche. Etendue au Sud-Ouest de l’aire d’étude, cette unité paysagère, qui correspond à un ensemble de plateaux
entaillés par des plaines et vallées, n’est concernée par l’aire d’étude que dans son extrémité Nord, aux alentours Il émane de l’ensemble de ces caractéristiques une atmosphère profondément rurale, et l’impression d’un de Boutenac. Elle constitue à ce niveau une chaine de collines aplanies, en avancée sur la plaine de l’Aude. territoire plus réduit, du fait du découpage des plaines par les collines.
Les Petites Corbières narbonnaises et Massif de Fontfroide Cette unité paysagère (quadrant Sud-Est de l’aire d’étude) se compose d’une chaine de pechs34 s’étendant sur une dizaine de kilomètres, du Nord au Sud, entre la plaine viticole de l’Aude et les étangs narbonnais.
Dans la partie Nord, qui correspond aux Petites Corbières narbonnaises, on retrouve la vigne sur les replats et les piémonts. Les pechs sont quant à eux couverts par la garrigue. Du côté Ouest, la pression urbaine de La chaine de collines aplanies, vue depuis les abords de Fabrezan. l’agglomération narbonnaise se fait fortement ressentir par des lotissements gagnant les coteaux et les alentours des villages, ainsi que par l’urbanisation linéaire se développant le long des grands axes. Ces collines sont couvertes de garrigue et de pinède, comme l’indique le nom du massif qui s’étend de Boutenac à Villerouge-la-Crémade : le « Bois de la Pinède“. A l’image du Massif de Fontfroide, cet ensemble collinaire boisé sépare les vallées aval de l’Orbieu au Nord-Ouest, et de l’Aussou au Sud-Est. Cette unité paysagère constitue un des reliefs délimitant la plaine viticole de l’Aude, et plus précisément le bassin lézignanais.
Synthèse Au regard des caractéristiques des différentes unités paysagères, et de leur organisation les unes par rapport aux autres, la grande plaine viticole de l’Aude constitue un vaste espace central aplani, cadré de tout côté par des crêtes couvertes de bois ou de garrigues.
Ainsi, d’un point de vue esthétique, l’échelle de ce paysage et les proportions entre verticales et horizontales, semblent relativement bien adaptées à l’échelle des installations éoliennes, dont les dimensions monumentales sont atténuées par les proportions spatiales du territoire. Les Petites Corbières narbonnaises couvertes de garrigues. Vue depuis le parc éolien de Névian – Grande Garrigue.
34 Pech (ou Puech) : mot occitan utilisé pour signifier hauteur, colline, piton. Ce terme figure sur les cartes IGN.
131 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
La grande plaine viticole de l’Aude, au niveau du bassin lézignanais, propose un territoire largement anthropisé : La cartographie ci-après, réalisée à partir d’un logiciel spécifique, permet d’établir la Zone d’Influence Visuelle agglomération de Lézignan-Corbières et ses zones d’activités, urbanisation des hameaux, grands axes de (ZVI ou ZIV) du projet, pour une hauteur d’éolienne de 100m. communication, lignes électriques hautes tension, … Le paysage viticole de la plaine est également le produit d’une activité humaine. L’ensemble du paysage de la plaine de l’Aude, dans le bassin lézignanais, est bien issu Cette zone identifie les différents secteurs depuis lesquels les éoliennes seront visibles (en rouge sur la carte), de nécessités humaines. en indiquant le nombre d’éoliennes perceptibles. Cette cartographie ne tient cependant compte : ni des masses végétales, ni des masses urbaines, ni de l’éloignement. Cette représentation doit donc être relativisée, car elle Le projet de parc éolien s’inscrit bien dans cette logique, en ciblant un territoire aux paysages fortement modelés correspond à la situation la plus pessimiste en termes d’inter-visibilité. La carte de la zone d’influence visuelle par l’activité humaine, en évitant les territoires où la nature a su être mieux préservée. permet donc d’identifier les secteurs en inter-visibilité avec le site du projet, mais nécessite toutefois des vérifications in situ. 1.5.6 Les perceptions lointaines du site du projet Cette carte sera par la suite superposée aux cartes de localisation du patrimoine protégé. Le relief joue un rôle majeur dans la perception des paysages de l’aire d’étude. En effet, les crêtes qui ceinturent la plaine de l’Aude, délimitent dans le même temps un bassin de vue au centre de l’aire d’étude. Ce bassin de vue correspond à un territoire visuellement identifiable depuis la plaine et depuis les crêtes qui le délimitent.
Ainsi, ce territoire s’étend approximativement des communes de Fontcouverte, Boutenac et Bizanet au Sud, jusqu’au piémont du Bas Minervois, au Nord du Canal du Midi, et du plateau de Saint-Jaume à l’Ouest, jusqu’aux pechs des Petites Corbières narbonnaises à l’Est.
Zone d’influence visuelle
1.5.7 Le patrimoine protégé et les sites reconnus
Les sites patrimoniaux faisant l’objet d’une protection réglementaire, telle que les sites inscrits ou classés, ou les monuments historiques, témoignent généralement d’une certaine reconnaissance et d’une appartenance à Approche morphologique et bassin de vue une mémoire collective. Ce sont également, dans bien des cas, des lieux de fréquentation touristique importante, qui contribuent ainsi à la fabrication d’une représentation sociale du paysage qui les entoure.
C’est au sein de ce bassin de vue que les éoliennes du projet seront susceptibles d’être visibles. Au delà, elles Il est donc important, pour un projet de parc éolien, de recenser les différentes protections existantes dans l’aire seront masquées par le relief. d’étude, ainsi que d’analyser leur insertion dans le paysage en évaluant les potentielles co-visibilités et inter- visibilités avec le site du projet de parc éolien, afin d’apprécier si le projet est susceptible d’affecter la perception des paysages, depuis les sites protégés. Le bassin de vue s’illustre par quelques panoramas depuis des points surélevés, permettant également de localiser le site du projet dans le paysage. Ces panoramas sont exposés et commentés dans les paragraphes suivants. Deux éléments sont en co-visibilité lorsqu’ils sont visibles ensemble dans un même angle de vue, et sont en inter-visibilité lorsqu’ils sont visibles l’un depuis l’autre.
132 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Trois types de protection sont recensés dans l’aire d’étude : Parc éolien de Névian – Grande Garrigue Parc éolien de • Les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Localisation du site du projet Cruscades – Les Crouzettes • Les sites inscrits et les sites classés, • Les monuments historiques inscrits et classés.
L’analyse des points de vue depuis ces différents sites permet de prendre notamment en compte les perceptions touristiques du paysage.
Les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco Vue sur la plaine de l’Aude depuis le Canal du Midi à Ventenac. Cette protection concerne le Canal du Midi, inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial depuis 1996.
« Le réseau du canal du Midi, réalisé entre 1667 et 1694, constitue l'une des réalisations de génie civil les plus Localisation du site du projet Parc éolien de extraordinaires de l'ère moderne, qui ouvrit la voie à la révolution industrielle. Le souci de l'esthétique Parc éolien de Cruscades – Les Crouzettes architecturale et des paysages créés qui anima son concepteur, Pierre-Paul Riquet, en fit non seulement une Névian – Grande Garrigue prouesse technique, mais aussi une œuvre d'art. Le Comité a décidé d'inscrire le bien proposé sur la base des critères culturels (I), (II), (IV) et (VI), considérant que le site est de valeur universelle exceptionnelle … ».35
Zones sensibles
Deux zones de protection sont différenciées : la zone sensible (en cours de révision en vue de son classement en 2013), et la zone d’influence. Vue sur la plaine de l’Aude depuis le Canal du Midi à Ventenac-Minervois. Le Canal du Midi, et les différents ouvrages qui y sont liés, forment un ensemble mondialement reconnu, et particulièrement attractif. Etabli sur la rupture de pente entre le piémont du Bas Minervois et la plaine de Sur chacun des panoramas, le Canal du Midi offre des vues lointaines sur la plaine de l’Aude, en direction l’Aude, le canal offre par la même occasion quelques panorama vers le Sud, en direction de la plaine. du site du projet éolien. Dans le fond de plan, les crêtes des pechs des Petites Corbières narbonnaises, surmontées du parc éolien de Névian – Grande Garrigue, se détachent sur l’horizon, et dressent la limite de la plaine et du bassin de vue du projet. Le site du projet est localisable, entre ces crêtes et l’Aude, repérable par sa végétation riveraine au second plan.
Notons également que les vues sur la plaine de l’Aude s’ouvrent au gré de la végétation, longeant le canal et les voies qui le bordent. Les vues panoramiques telles que celles présentées précédemment ne sont donc pas continues, mais intermittentes.
Par ailleurs, la présence du parc éolien de Canet en premier plan crée un effet barrière visuel par rapport aux éoliennes du projet qui se trouvent bien derrière. Vue sur la plaine de l’Aude depuis le Canal du Midi à Roubia. D’autre part, en navigant sur le Canal du Midi, le regard est naturellement orienté dans le sens du canal par les alignements de platanes qui le bordent. Les vues sont ainsi moins attirées par la plaine.
Des inter-visibilités entre le Canal du Midi et le site du projet de parc éolien peuvent exister. Le parc éolien sera donc visible depuis les parties surélevées du canal qui ne présentent pas de végétation autour. Cependant, du fait de la distance séparant les deux sites (plus de 4,5 km), et de la présence du parc éolien de Canet, les éoliennes ne devraient pas perturber la perception globale du paysage visible depuis le Canal du Midi. L’examen des photomontages permettra de vérifier cette hypothèse dans le chapitre spécifique sur les impacts
potentiels du projet. Vue sur la plaine de l’Aude depuis le Canal du Midi à Paraza.
Toutefois, le canal s’écoulant dans une direction Ouest-Est, on pourrait rechercher une implantation des éoliennes sur une ligne Nord-Sud, afin que celles-ci occupent le moins de place possible dans la largeur des panoramas offerts par le canal.
35 whc.unesco.org/fr/list/770
133 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Les sites inscrits et les sites classés Le Pont des Etats du Languedoc L’aire d’étude compte deux sites classés (le Canal du Midi, et l’Abbaye de Fontfroide et ses abords), et une Le Pont des Etats du Languedoc à Ornaisons, franchissant l’Orbieu aux abords directs du site du projet. Le douzaine de sites inscrits. Seul les sites inscrits du Pont des Etats du Languedoc et de la Promenade des paysage dégagé de la plaine rend l’inter-visibilité inévitable. Le site du projet, dans l’axe du pont, est visible dans platanes de Canet son inclus dans un périmètre inférieur à 3 kilomètres de la zone potentielle d’implantation du son ensemble. Les panoramas ci-dessous illustrent l’importante présence d’éoliennes aux environs du site : le projet. parc de Luc-sur-Orbieu au Sud, le parc de Cruscades au Nord-Ouest, et le parc de Névian au Nord-Est, sur la crête. La scénographie d’approche du pont est ainsi déjà affectée par la présence éolienne. Cet effet sera sans doute accentué par le projet.
Toutefois, si les éoliennes seront bien visibles, leur dimension monumentale sera atténuée par l’échelle vaste du paysage (champ de vision large et profond). Un photomontage de simulation sera présenté afin d’évaluer les effets réels du projet.
Remarque : on peut également parler ici de co-visibilité puisque le pont est lui-même visible lorsqu’on l’emprunte pour franchir l’Orbieu.
Parc éolien de Parc éolien de Névian – Grande Garrigue Cruscades – Les Crouzettes Localisation du site du projet
Vue depuis le pont vers le Nord
Parc éolien de Luc-sur-Orbieu
Sites protégés Vue depuis le pont vers le Sud
Aucune inter-visibilité n’a été identifiée entre le site de l’Abbaye de Fontfroide et le site du projet. Le relief La Tour de Montrabech et la végétation ne permettent pas en effet de percevoir et de localiser la zone potentielle d’implantation du projet La Tour de Montrabech : ce site se compose de la depuis les abords de l’Abbaye. tour et d’un espace arboré marqué par un alignement de pins parasols. Depuis le site même, la perception de la zone potentielle d’implantation du projet est difficile à cause de la végétation. En revanche, depuis les alentours, et notamment depuis sa frange Est, au niveau de la RD67, le site est localisable, notamment grâce aux éoliennes de Cruscades (à droite sur la photo ci-dessous), et les crêtes des Petites Corbières narbonnaises (à l’arrière-plan). La zone potentielle d’implantation du projet se situe derrière la bande arborée, qui masque L’Abbaye de Fontfroide, blottie entre les collines de garrigue. pratiquement la totalité des éoliennes. Les photomontages ci-après permettent de vérifier La Tour de Montrabech et ses abords. l’hypothèse. Pour les sites inscrits, des inter-visibilités ont été identifiées avec les sites présentés ci-après.
134 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Monuments historiques Si les rapports visuels entre la zone de projet et les sites protégés ont été abordés précédemment sous l’angle Localisation du site du projet des inter-visibilités, il semble ici plus intéressant de traiter ces rapports avec les monuments historiques par une approche de co-visibilité. En effet, sur le relief peu marqué de la plaine de l’Aude, les édifices historiques constituent bien souvent des points d’appel dans le paysage et des repères du territoire. Parc éolien de Cruscades – Les Crouzettes Il semble donc plus opportun d’identifier les différents points de vue offrant des panoramas englobant, par un même regard, les monuments repères et le site du projet éolien, afin d’évaluer les éventuelles concurrences d’appels visuels et de lever les possibles perturbations de perception des monuments constituant des Vue sur le site du projet éolien depuis les abords de la Tour Montrabech. repères historiques du territoire.
Les sites liés au Canal du Midi Les observations sur terrain ont permis d’identifier quatre inter-visibilités majeures. Les sites liés au Canal du Midi, notamment vers Ventenac-Minervois (les inter-visibilités sont illustrées par les panoramas présentés précédemment, dans le paragraphe consacré au site du Patrimoine mondial de Eglise Saint-Félix (monument historique inscrit) l’Unesco).
Pour les autres sites inscrits, aucune inter-visibilité n’a été identifiée du fait de la végétation ou des masses Parc éolien de Eglise Saint-Félix bâties situées au contact direct de ces sites, ne permettant pas un recul suffisamment important pour offrir un Cruscades – Les Crouzettes Localisation du site du projet Parc éolien de regard dégagé vers la zone potentielle d’implantation du projet. Névian – GrandeGarrigue
Les monuments historiques inscrits et classés L’aire d’étude compte majoritairement des monuments historiques inscrits. Trois monuments classés sont recensés dans l’aire d’étude : l’Abbaye de Fontfroide, l’Eglise de Pouzols-Minervois, ainsi que le déversoir de superficie, écluse, pont et perron de Sallèles-d’Aude sur le Canal du Midi.36. Aucun périmètre de protection associé n’est affecté par l’emprise du projet éolien. Seul le Pont des Etats du Languedoc est situé dans un rayon de 3 kilomètres autour du projet.
Panorama depuis la RN 113 en direction de Lézignan-Corbières
La vue offerte par la RN113 en direction de Lézignan-Corbières regroupe dans un même panorama l’Eglise Saint-Felix et le site du projet éolien. Celui-ci est localisable entre les éoliennes de Cruscades et celles du parc de Névian, sur la crête en arrière-plan.
Le rôle de point d’appel de l’église est concurrencé par les trois parcs éoliens existants, en particulier le parc de Canet qui se trouve pratiquement derrière l’église de Saint Felix. Le projet n’aura donc pas l’effet d’installer cette concurrence entre points d’appel du paysage, mais contribuera certainement à la renforcer. Le regard sera sans doute attiré vers les éoliennes, ce qui peut perturber la scénographie d’approche de l’église, dont le rôle de point d’appel passe en second plan.
Avec le moulin fortifié de Canet (monument historique inscrit)
Localisation du site du projet Parc éolien de Parc éolien de Névian – Grande Garrigue Cruscades – Les Crouzettes
Moulin fortifié de Canet
Panorama depuis la RD 124 vers le site du projet
Le moulin fortifié de Canet, et le village éponyme, ainsi que le site du projet éolien, localisés entre les crêtes de l’arrière-plan et la végétation bordant le lit de l’Aude, sont rassemblés dans ce panorama offert par la RD124
longeant le Canal du Midi. Le moulin, inséré dans la végétation, ne constitue pas un point d’appel majeur du paysage. Les éoliennes de Canet constitue de ce point de vue le point d’appel principal. 36 Source : base de données Mérimée - www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/
135 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
La co-visibilité est cependant réelle, et il serait bon que les éoliennes du projet occupent une largeur la plus réduite possible dans ce panorama, pour ne pas trop perturber la perception du paysage. 1.5.8 Le patrimoine archéologique Le Service Régional de l’Archéologie, dans son courrier du 6/01/2012, signale que « plusieurs sites Avec le Château de Saint-Martin (monument historique inscrit) archéologiques sont répertoriés à proximité immédiate des zones de travaux ». Une liste, accompagnée d’une cartographie sont livrés à l’appui. A leur examen, 2 sites sont identifiés dans le périmètre d’étude du projet : Parc éolien de « Guicheric Sud » (commune de Cruscades) et « Mandirac » (commune d’Ornaisons). Parc éolien de Parc éolien de Névian – Grande Garrigue Cruscades – Les Crouzettes Luc-sur-Orbieu
Localisation du site du projet Le SRA sera destinataire du dossier de demande, pour examen et éventuelle prescription d’un diagnostic archéologique.
Château de Saint-Martin 1.5.9 Aire d’étude rapprochée : la plaine de Lézignan
Si l’aire d’étude rapprochée est initialement définie par un rayon d’environ 3 kilomètres autour du site d’implantation du projet, les caractéristiques paysagères et morphologiques du territoire ont permis de délimiter une aire d’étude rapprochée plus précise, correspondant à des limites réelles, perceptibles, identifiant un territoire cohérent : la plaine de Lézignan. Celle-ci correspond au bassin éolien défini par le plan de gestion des paysages audois vis-à-vis de l’éolien, et adopte les mêmes limites.
Panorama depuis la RD 67 vers le site du projet
Ce panorama visible depuis la RD67 au Nord de Roubia offre une vue sur la plaine de l’Aude. Le Château de Saint-Martin est perceptible au centre du panorama, en avant-poste du Massif de Fontfroide qui occupe l’arrière- Château de Saint-Martin plan. Le site du projet éolien s’étend sur la gauche du château, au pied des pechs des Petites Corbières narbonnaises dont les crêtes s’effilent sur la moitié gauche du panorama. Des éoliennes (celles de Cruscades et de Névian) sont déjà présentes dans le paysage. La concurrence entre points d’appel éoliens et historiques est donc déjà installée. Le projet éolien de Cruscades-Ornaisons peut le renforcer légèrement.
Avec le Pont des Etats du Languedoc (monument historique inscrit) Cette co-visibilité est déjà commentée dans le paragraphe consacré aux inter-visibilités avec les sites inscrits et sites classés.
Un certain nombre de sites et de monuments protégés, qui correspondent à des sites de fréquentation touristique, ainsi qu’à des lieux contribuant à fabriquer des représentations des paysages audois, dans certains cas reconnus mondialement, présentent des co-visibilités ou inter-visibilités avec la zone potentielle d’implantation du projet éolien. Le Canal du Midi est un des sites patrimoniaux majeurs. Des photomontages seront présentés dans le volet « impacts et mesures » de l’étude, afin d’évaluer plus précisément les incidences du projet sur la perception des paysages.
Aire d’étude rapprochée
La plaine de Lézignan est une plaine essentiellement viticole et agricole. Etant donnée l’étendue du territoire, la végétation arborée, essentiellement linéaire le long des cours d’eau ou des voies de communication,
136 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
ne constitue pas une armature structurante du paysage. La vaste étendue de la plaine a de plus tendance à Le site du futur projet éolien se compose de parcelles agricoles, ainsi que quelques prairies fauchées ou encore atténuer la dimension verticale de cette végétation qui ne s’impose pas dans le paysage. quelques friches, et en moindre mesure des parcelles labourées ou viticoles.
Les grandes lignes de force sont constituées par les crêtes, couvertes de garrigue, qui épaulent la plaine et Le paysage du site est donc lié à une utilisation agricole des terrains. L’enfrichement témoigne cependant d’une qui cadrent le paysage de tout côté. L’échelle verticale du paysage est donnée par ces crêtes, surplombant la certaine déprise de l’activité agricole. Les éoliennes peuvent alors représenter une nouvelle « économie pour plaine de 150 à160 mètres (dénivelé entre la plaine et les sommets des crêtes). Ces chaines de collines qui se le territoire ». dressent au dessus de la plaine, marquent les limites Est et Ouest de celle-ci en décrivant un axe Nord – Nord- Est, Sud – Sud-Est. Il ne faudrait pas, toutefois, que l’intérêt économique des éoliennes encourage les propriétaires des parcelles sur
lesquelles elles seront installées à abandonner leur activité sur les parcelles concernées. Ceci pourrait en effet conduire à un enfrichement plus conséquent et modifierait considérablement la perception du paysage local. Pour cette raison, il est préférable d’implanter les éoliennes de façon à permettre l’exploitation agricole des parcelles concernées.
Parcelles de vignes au Nord du site Départ d’enfrichement au Sud du site
La partie Sud du site présente un état d’enfrichement relativement avancé, qui procure au paysage une atmosphère sauvage, contrastant avec la régularité des rangs de vignes voisins.
L’aire d’étude immédiate ne présente pas de structure végétale majeure, mis à part la végétation arborée riveraine de l’Orbieu, situé en bordure Est du périmètre rapproché. La ripisylve de l’Orbieu est en effet un des rares boisements d’importance de la plaine de Lézignan (photo ci-contre).
Aire d’étude rapprochée – Structure du paysage Quelques lignes arbustives relativement denses, plus ou moins discontinues, révèlent et soulignent les rares fossés drainant du site. La végétation arborée est quant à elle absente. Aucun arbre isolé ne ponctue ce Si ces reliefs constituent les lignes de force naturelles du paysage de la plaine de Lézignan, d’autres paysage, sans doute du fait de la force du vent constante dans la plaine, qui rend difficile la croissance de la éléments, cette fois complètement artificiels, apportent également une certaine structure. Les éoliennes et les végétation par son effet asséchant. Ce paysage met en avant une ambiance sèche, accentuée par la couleur lignes électriques hautes tensions constituent les installations les plus marquantes dans le paysage. Si les brunie de la végétation, ou grisée de la terre battue des chemins. éoliennes décrivent des alignements parallèles aux crêtes, les lignes électriques traversent quant à elles la plaine de Lézignan d’Est en Ouest. Le site s’étend par ailleurs sur un relief légèrement ondulé au Sud. La moitié Nord du site présente quant à elle un relief nettement plus aplani. Une légère dépression, qui correspond à l’emprise de l’ancien lac de la Objet du même ordre, mais de dimension moindre, la voie ferrée et ses caténaires, parcourant la plaine d’Est en Cardaïro, est toutefois observable dans la moitié Nord du site. Ouest, constituent également un des éléments marquant du paysage.
Le socle viticole et agricole du paysage de la plaine est donc fortement balisé par un grand nombre d’objets de grande dimension, qui outre leur effet marquant, constituent également des repères importants du territoire de la plaine de Lézignan.
1.5.10 Aire d’étude immédiate : le site du futur projet éolien
137 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
A l’échelle de l’aire d’étude immédiate, les enjeux paysagers du projet sont moins liés à la perception des éoliennes, qu’à la perception des abords du site, des chemins d’accès et autres installations connexes. Un intérêt devra donc être porté à un traitement soigné des diverses installations, et à la mise en œuvre d’opération de cicatrisation et de restauration, dont la bonne conduite permettra une meilleure acceptation du projet par les habitants riverains.
Ancien lac de la Cardaïro et fossés identifiables par les lignes arbustives Le site est enfin parcouru par un nombre important de chemins d’exploitation permettant d’accéder aux parcelles de vignes. Ces chemins sont dans la grande majorité, constitués de terre battue ou sont enherbés, et présentent des largeurs relativement étroites. Le chemin longeant la voie ferrée, en limite Nord du site, est quant à lui d’une largeur plus importante, et revêtu de grave.
Chemin de terre au Sud du site Chemin engravé longeant la voie ferrée
L’étude d’accès au site montre que des travaux seront nécessaires afin d’adapter les chemins au passage des engins de chantier. L’élargissement et le renforcement de la plupart des chemins seront indispensables, ainsi que la suppression de quelques arbustes, et la mise en place d’ouvrages de franchissement de certains fossés. Ces travaux nécessiteront par la suite des opérations de cicatrisation, en restaurant par exemple la végétation riveraine des fossés et des chemins.
Enfin, la présence d’une ancienne éolienne agricole doit être signalée à l’extrémité Nord du site. Installée à la porte d’entrée de l’emprise du projet, cette éolienne témoigne d’une exploitation rurale ancienne du vent, dont l’énergie était utilisée pour actionner une pompe afin d’arroser les cultures environnantes. A proximité des machines modernes, la présence de cette éolienne est quelque peu insolite. Le projet pourra proposer, en mesure d’accompagnement, une opération de restauration et de mise en valeur de ce « patrimoine éolien ».
Dialogue entre patrimoine éolien et technologie moderne
138 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
1.5.11 Synthèse : les enjeux et les lignes directrices du projet de paysage L’extension des parcs en crêtes, ainsi que l’investissement et la densification éolienne de la plaine dans le bassin lézignanais marquent actuellement la transition d’un paysage avec éoliennes, dans lequel les éoliennes sont A l’échelle de l’aire d’étude éloignée, l’analyse paysagère révèle que l’échelle du paysage est adaptée à présentes ponctuellement, à un paysage éolien, où les éoliennes sont suffisamment nombreuses pour l’accueil d’un projet éolien. Le territoire est marqué par une présence éolienne d’ores et déjà forte, mais constituer un des éléments caractéristiques du paysage. semble en capacité d’accueillir de nouvelles machines. Le site du projet s’inscrit dans un secteur déjà investi par les éoliennes, mais n’affectera pas les horizons libres des points de vue lointains. Les effets de cumul avec les autres parcs éoliens doivent cependant être pris en compte par quelques précautions, notamment en adoptant un parti pris d’implantation similaire à celui des parcs existants. D’autre part, l’aire d’étude éloignée comprend des sites touristiques importants, notamment le Canal du Midi au Nord, et l’Abbaye de Fontfroide au Sud. Le parti pris d’implantation doit tenir compte de ces sites.
A l’échelle de l’aire d’étude rapprochée, les principales lignes de force du paysage que sont les crêtes épaulant la plaine de Lézignan décrivent un axe Nord – Nord-Est, Sud – Sud-Ouest, sur lequel le projet pourra s’appuyer. La plaine est par ailleurs déjà bien concernée par la présence d’objets de grandes dimensions, tels que les éoliennes et les lignes électriques haute tension. Le site s’insère aux abords des villages de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne et Canet, potentiellement dans des couloirs de vue libre d’éoliennes proches. Le parti pris d’implantation devra donc s’orienter vers un alignement dans l’axe de ce couloir, afin d’en minimiser la perturbation de ses perceptions.
A l’échelle de l’aire d’étude immédiate, les enjeux paysagers du projet sont plus liés à un traitement soigné des installations et aménagements connexes, ainsi qu’à des opérations de cicatrisation et de restauration, qui permettront de multiplier les conditions d’acceptation du projet par le territoire.
Pour répondre à ces différents enjeux, le projet devra chercher autant que possible à tendre vers les grandes lignes de composition suivantes : • Une implantation des éoliennes dans un axes Nord – Nord-Est, Sud – Sud-Ouest, correspondant à l’orientation des lignes de crêtes, aux alignements des parcs éoliens existants, à la direction du couloir de vue des villages de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne et Canet. Ce parti pris d’implantation devrait également permettre de minimiser la visibilité des éoliennes depuis le Canal du Midi. • Préférer un alignement simple afin d’éviter la multiplication des découpages du paysage et les superpositions des éoliennes dans différents plans. • Privilégier un espacement régulier et une implantation ordonnée, qui perturberont moins la perception des paysages qu’une implantation aléatoire et irrégulière qui pourrait produire un effet « fouillis » et mal soigné. • La hauteur des éoliennes devra être similaire à celle des parcs existants. Une hauteur maximum de 100 mètres serait raisonnable, afin de respecter l’échelle des crêtes, qui dominent la plaine d’une hauteur d’environ 150 mètres. • Accorder un intérêt particulier au traitement soigné des aménagements connexes, tels que les chemins d’accès, le poste de livraison, et prévoir des opérations de cicatrisation et de restauration de milieux ou de patrimoine, en participant éventuellement au financement d’actions de valorisation des bourgs riverains (aménagement de placettes, plantations d’alignements ou de mails arborés par exemple, …). La réhabilitation et la mise en valeur de l’éolienne de pompage37 concourent à cette démarche. Carte des recommandations pour le bassin éolien de Lézignan. Le plan de gestion précise également que « des machines de même taille que les éoliennes existantes en crête Source : Plan de gestion des paysages audois vis-à-vis de projets éolien – Phase 3 – Recommandations à sont nécessaires à la fois pour l’homogénéité esthétique de ce bassin éolien et pour répondre aux contraintes l’échelle du département – Juin 2005 – Akene paysage : Corine Corbier Sylvie Lalot aéronautiques ». paysagistes – Jean-Michel Meyer géographe géomaticien
37 Le courrier d’autorisation du propriétaire est présenté en annxe.
139 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
Dans la carte ci-dessous sont affichés aussi en tant qu’éoliennes existantes, les éoliennes pour lesquelles le permis de construire a été accordé.
140 / 253
Création d’un parc éolien sur les communes de Cruscades, Ornaisons, Villedaigne 3 Etude d’impact
2 SYNTHESE DES CONTRAINTES
2.1 Milieu physique
Le site envisagé pour le projet va profiter d’un réel potentiel de vents d’Ouest. Aucun des phénomènes climatiques étudiés ne présente de contraintes pour le projet.
2.2 Milieu naturel
Il est recommandé d’éviter l’implantation d’éoliennes dans les prairies où l’alpiste bleuâtre est dominante. L’implantation d’éoliennes dans l’ancien étang de la Cardairo ne devra pas modifier le terrain naturel, afin de ne pas modifier le caractère écologique du site, ni perturber l’hydrologie de la zone.
Il est recommandé de respecter une distance minimum de plus de 200m par rapport aux étangs au nord du projet et de ne pas placer d’éolienne dans les axes de déplacement habituels (partie Nord).
Une zone de libre circulation permettant de traverser le parc dans le sens Est-Ouest serait souhaitable.
Il conviendrait de rechercher un positionnement adapté à la présence des espèces sensibles à l’éolien, en s’éloignant au maximum des couloirs de chasse et de vol utilisées par les chauves-souris. L’implantation en zone ouverte, et éloignée des haies et fossés, est à privilégier.
L’utilisation des sources d’éclairage la nuit est à proscrire.
L’utilisation de grilles au niveau des ouvertures d’aération dans la nacelle semble nécessaire.
Les autres couloirs de vol repérés sur la zone ou jouxtant le périmètre, comme la ripisylve de l’Orbieu, devraient être évités tant au niveau des accès (pas de destruction de ces linéaires) que du positionnement des machines (selon le document présenté par la DREAL Languedoc Roussillon en février 2006, cette distance doit être de 200m, soit 100m + 100m de hauteur d’éolienne).
Un choix d’implantation privilégiant une orientation plutôt Nord/Sud diminuant l’effet barrière au printemps et en automne est à favoriser. De même, l’aménagement d’échappatoires entre éoliennes ou groupes d’éoliennes peut être envisagé.
2.3 Milieu humain
Les études acoustiques ont été réalisées dans la phase d’état initial afin de tenir compte du milieu ambiant.
Le projet s’insère dans un contexte agricole où la viticulture est largement affirmée mais se confronte à de réelles difficultés climatiques et économiques. Le projet éolien représente ici un réel intérêt économique pour les propriétaires fonciers.
L’état initial paysager très fourni a mis en évidence l’apparition d’un paysage éolien où les éoliennes constituent des éléments caractéristiques du paysage.