UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE FORMATION DE TROISIEME CYCLE EN INGENIERIE ET GESTION DE PROJETS

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’études approfondies en Ingénierie et Gestion de Projets industriels

CONTRIBUTION DES METHODES SCIENTIFIQUES DANS LA FAISABILITE D’UNE ETUDE DE PROJET : CAS DE L’UTILISATION DU CHARBON DE TERRE POUR USAGES DOMESTIQUES

présenté par

Haja RAHAMALITSIROFO

devant la commission d’examen composée de

Président : Professeur RAMANANTSIZEHENA Pascal - Directeur de l’ESPA

Directeur de mémoire : Professeur ANDRIANAHARISON Yvon - Chef de Département de Génie Electrique

Examinateurs : - Professeur RAVELOSON Elisé - Responsable pédagogique de la formation - Monsieur RAKOTONIAINA Solofo Hery - Maître de Conférence à l’ESPA - Docteur RAVALISON Andrianaivomalala

Le 14 Novembre 2008 Promotion 2005 - 2006 R E M E R C I E M E N T S

Au terme de cette étude, je voudrais remercier DIEU, Notre Créateur Tout Puissant qui m’a donné force et courage dans la réalisation de ce mémoire.

Cette recherche n’aurait pu être menée à bien sans le soutien, les réflexions, les conversations avec un grand nombre de personnes, enseignants et professionnels.

Mes remerciements et ma gratitude s’adressent à : - Monsieur Le Professeur RAMANANTSIZEHENA Pascal, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananairvo ; - Monsieur Le Professeur REVELOSON Elisé, responsable pédagogique de la formation ; - Monsieur RAKOTONIAINA Solofo Hery - Maître de Conférence à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananairvo ; - Monsieur Le Docteur RAVALISON Andrianaivomalala ; ainsi que tous les enseignants de l’ESPA qui ont bien voulu partager leurs savoirs et inestimables connaissances.

Mes sincères remerciements à Monsieur Le Professeur ANDRIANAHARISON Yvon, Chef de département Génie Electrique, qui a accepté d’encadrer ce mémoire, et qui n’a cessé de me guider dans l’accomplissement de ce travail.

Un grand merci enfin à toute ma famille pour ses encouragements tout au long de ce travail.

A vous tous, soyez assurés de ma parfaite reconnaissance et considération !

i LISTE DES ABREVIATIONS

AV : Analyse de la Valeur CNaPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ESPA : Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo FDR : Fonds De Roulement FFEM : Fonds Français pour l’Environnement Mondial GES : Gaz à Effet de Serre IGPI : Ingénierie et Gestion de Projet Industriel INSTAT : Institut National des STATistiques Kar : Kilo d’Ariary MAP : Madagasikara Am-Perin’asa Mar : Million d’Ariary MCM : Consolidated Mining MEP : Méthode d’Evaluation Périodique NE : Nord Est OMNIS : Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques ONG : Organisme Non Gouvernemental PAMM : Pan African Mining Madagascar PCD : Plan Communal de Développement PCG : Plan Comptable Général PRD : Plan Régional de Développement PIB : Produit Intérieur Brut RN : Route Nationale SW ou SO : Sud Ouest SR : Seuil de Rentabilité TRI : Taux de Rentabilité Interne WWF : World Wide Fund for nature

ii LISTE DES FIGURES

1 – 1 - Forêt de la Sakoa (brûlis) 1 – 2 - Forêt de la Sakoa 1 – 3 - Marché de bovidé de Soamanonga 1 – 4 - Marché de Soamanonga 1 – 5 - Charbon de la Sakoa (affleurement) 1 – 6 - Bassins charbonneux du sud de Madagascar 1 – 7 et 1 – 7 bis – Charbon de la Sakoa (Mine) 1 – 8 – Le charbon de Madagascar 1 – 9 – Entrée mine Sakoa 4 – 10 – Les 5 axes de la recherche 4 – 11 – Combinaison des approches 5 – 12 – Utilisation des outils classiques 5 – 13 – Foyers à améliorer 6 – 14 – Cadre logique 6 – 15 – Quelques facteurs de réussite d’un projet 6 – 16 – Échelle de valorisation 6 – 17 – Concept de valeur 6 – 18 – Analyse de la valeur 6 – 19 – Diagramme d’ Ishikawa 6 – 20 – Représentation de la méthode de comparaison 6 – 21 – Démarche générale d’évaluation des impacts 6 – 22 – Présentation de la MEP 8 – 23 – La vie d’un projet 8 – 24 – Les tâches du manager 11 – 25 – Arbre à problèmes 11 – 26 – Arbre des objectifs 12 – 27 – AV sur la stratégie d’investissement 12 – 28 – AV sur l’argile 12 – 29 – Présentation graphique du planning de production 12 – 30 – AV sur la stratégie comptable et financière 12 – 31 – AV sur la commodité d’usage des briquettes 12 – 32 - AV sur l’aptitude à cuire des briquettes

iii LISTE DES TABLEAUX

1 – 1 – Caractéristiques des couches 6 – 2 – Matrice de comparaison 6 – 3 – Les différentes approches de l’élaboration 9 – 4 – Planning de production 9 – 5 – Coût des investissements fixes 9 – 6 – Total des coûts des investissements initiaux 9 – 7 – Proposition du schéma de financement 10 – 8 – Tableau de comparaison 11 – 9 – Causes principales et secondaires 11 – 10 – Recommandation et actions préconisées 12 – 11 – Structures des investissements fixes 12 – 12 – Structure de l’unité « eau » 12 – 13 – Pourcentage de plan de production 12 – 14 – Minimisation du superflu 13 – 15 – Tableau des gains obtenus 13 – 16 – Coûts des investissements fixes après AV 13 – 17 – Total des coûts des investissements initiaux après AV 13 – 18 – Schéma de financement après AV

iv TABLE DES MATIÈRES

R E M E R C I E M E N T S ...... I

LISTE DES ABREVIATIONS ...... II

LISTE DES FIGURES ...... III

LISTE DES TABLEAUX ...... IV

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PREMIERE PARTIE : CONTEXTE GENERAL ...... 3

Chapitre 1 : Présentation ...... 4 1 . 1 - Cadre administratif et socio économique ...... 4 1 . 2 - Cadre géographique...... 6 1 . 3 - Cadre géologique ...... 8 1 . 4 - Cadre historique ...... 9

Chapitre 2 : Les études et les exploitations ...... 12 2 . 1 - Les études entreprises ...... 12 2 . 1 . 1 - Etudes réalisées par KOPEX et SAARBERG-INTERPLAN ...... 12 2 . 1 . 2 - Études réalisées par le consortium WPN – PEG-SIP ...... 13 2 . 1 . 3 - Études réalisées par le syndicat BME-CFE- COCKERILL ...... 15 2 . 1 . 4 - Etudes réalisées par NORWEST ...... 15 2 . 2 - Les exploitations et utilisations ...... 16

Chapitre 3 : Problématique ...... 19

Les hypothèses ...... 21

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET ANALYSE ...... 22

Chapitre 4 : Présentation ...... 23

Chapitre 5 : Approche classique (outils classiques utilisés) ...... 25 5 . 1 - Phase de documentation ...... 25 5 . 2 - Phase d’investigations sur terrain ...... 26 5 . 3 - Phase d’expérimentations ...... 28

Chapitre 6 : Les outils scientifiques utilisés ...... 31 6 . 1 - Le cadre logique ...... 31 6 . 1 . 1 – Définition et présentation ...... 31 6 . 1 . 2 – Utilité de la méthode ...... 32 6 . 1 . 3 – L’Approche Cadre Logique ...... 33 6 . 2 – Facteurs de réussite d’un projet ...... 34 6 . 3 - L’analyse de la valeur ...... 35 6 . 3 . 1 – Définitions ...... 35 6 . 3 . 2 – Notion de valeur ...... 35 6 . 3 . 3 – Champ d’application de la notion de valeur ...... 38 6 . 3 . 4 - Qu’est ce qu’on attend de l’AV ? ...... 39 6 . 4 - Arbre à problèmes – diagramme d’ ISHIKAWA ...... 40 6 . 5 – Méthode comparative ...... 41 6 . 5 . 1 – Essai de définition et présentation ...... 41 6 . 5 . 2 – Élaboration et étapes ...... 42

v 6 . 6 – Méthode d’évaluation périodique (MEP) ...... 43 6 . 6 . 1 – Définition ...... 43 6 . 6 . 2 – Démarche générale ...... 43 6 . 6 . 3 – Approche ...... 45 6 . 7 - La méthode d’évaluation financière ...... 46

Chapitre 7 - Les différents coûts dans un projet industriel ...... 48 7 . 1 - Investissements et amortissements ...... 48 7 . 2 – Les coûts de production ...... 49

Chapitre 8 – Méthode de management d’un projet ...... 51 8 . 1 – Le cadrage du projet ...... 52 8 . 2 – Le management du projet ...... 53

TROISIEME PARTIE : APPLICATIONS ET RESULTATS ...... 55

Chapitre 9 – Présentation succinte du projet ...... 56 9 . 1 – Aspect technique et technologique ...... 56 9 . 2 – Aspect financier ...... 57 9 . 3 – Aspect socio environnemental et organisationnel ...... 58

Chapitre 10 - Exploitation industrielle ou artisanale du gisement ...... 59 10 . 1 – Généralité ...... 59 10 . 2 – Le Choix du scénario « optimal » ...... 59

Chapitre 11 - Identification des axes stratégiques de recherche ...... 61 11 . 1 – Analyse des problèmes : application de la méthode d’Ishikawa ...... 61 11 . 2 – Le cadre logique ...... 65

Chapitre 12 - Application de l’analyse de la valeur ...... 66 12 . 1 – Analyse de la valeur sur le coût du projet (application en amont) ...... 66 12 . 1 . 1 – Analyse de la valeur sur la stratégie d’investissement ...... 66 12 . 1 . 2 – Application de l’AV sur la stratégie technique et organisationnelle ...... 68 12 . 1 . 3 – L’AV sur la stratégie comptable et financière ...... 70 12 . 2 – Analyse de la valeur en aval du produit ...... 72

Chapitre 13 – Optimisation et chiffres ...... 75 13 . 1 – Impacts de l’AV sur les indicateurs de projet ...... 75

Chapitre 14 – Application de la méthode d’évaluation périodique ...... 77 14 . 1 – Identification et analyse des impacts ...... 77 14 . 2 – Élaboration des mesures d’atténuation ...... 78 14 . 3 – Évaluation des impacts résiduels...... 79

Chapitre 15 - Recommandations ...... 81 15 . 1 - L’aspect technique et technologique ...... 81 15 . 2 – L’aspect financier ...... 82 15 . 3 – L’aspect social ...... 82 15 . 4 – L’aspect organisationnel et administratif ...... 83 15 . 5 – L’aspect environnemental ...... 83 15 . 6 – Recommandations ...... 83

CONCLUSION GENERALE ...... 85

BIBLIOGRAPHIE ...... 87

ANNEXES ...... 89

vi

INTRODUCTION GENERALE

Ce début du troisième millénaire est marqué par la dominance de la hausse des produits pétroliers. La recherche d’énergie de substitution est devenue ainsi au cœur des préoccupations des chercheurs.

L’origine de l’idée se tourne autour de cette recherche combien importante pour le secteur énergie.

De l’autre coté, les bénéfices espérés dans le cadre de la politique énergétique à Madagascar, sont considérables : - la diminution des risques pour la santé du fait de l’usage du bois énergie pour la cuisson et le chauffage ; - la diminution de la déforestation, de l’érosion et des pertes de la biodiversité ; - la diminution des gaz à effet de serre ; - la diminution des dépenses d’énergie dans le budget des ménages ; - la création d’emplois et génération des revenus pour améliorer le niveau de vie dans les campagnes.

Une étude sur la faisabilité de transformation du charbon de terre pour usages domestiques a été récemment réalisée par un centre de recherche.

Une opportunité de travailler avec ce centre, alliée au statut d’étudiant de troisième cycle en Ingénierie et Gestion de Projets Industriels à l’ESPA (École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo), nous pousse à aborder le problème de l’énergie à Madagascar.

Ce problème concerne particulièrement l’exploitation massive des sources d’énergie domestique abordable au préjudice de l’environnement face à la demande globale croissante inapte à remplacer le bois et le charbon de bois utilisé comme principale source d’énergie domestique.

1 Le thème de recherche concerne l’apport des méthodes scientifiques dans une étude de projet. En fait, il s’agit d’un cas de l’utilisation du charbon de terre pour usages domestiques en vue d’optimiser les résultats obtenus.

Ainsi se sont posées les questions suivantes :  La démarche adoptée pourrait-elle rejoindre les attentes de la politique énergétique à Madagascar ? à savoir : assurer un produit durable et de bonne qualité à des prix raisonnables de l’énergie.  En quoi les méthodes scientifiques seraient elles utiles pour améliorer une étude de projet.

Afin de mener à bien cette recherche, nous avons emprunté une méthodologie combinée de l’approche classique et l’intégration des outils scientifiques.

Ce mémoire sera divisé en trois parties. La première partie sera consacrée au contexte général du charbon de la Sakoa, relatant ses diverses caractéristiques, l’évolution des recherches effectuées, et la problématique. La deuxième partie va étaler la méthodologie utilisée et l’analyse justifiant et expliquant le pourquoi de la recherche. Enfin la dernière partie exposera les résultats et leur application, ainsi que des recommandations.

2

Première partie :

CONTEXTE GENERAL

3 Chapitre 1 : Présentation

1 . 1 - Cadre administratif et socio économique

Sur le plan administratif les bassins houillers de la Sakoa se localisent au Sud-Ouest de Madagascar, dans la commune rurale de Soamanonga, district de Betioky, région Atsimo Andrefana, accédés par :  la RN 7 sur 850km (bitumée) jusqu’à ,  la RN 10 sur 90km (en terre battue) jusqu’à ,

A partir de Betioky, trois chemins mènent à Soamanonga : - le premier, en suivant l’axe RN 10, avec une bifurcation dans le village d’Ambatry; - le second, en suivant l’axe RN 10; la bifurcation se situe à à 57 km de Betioky, reliant Beroy et Soamanonga ; - le troisième, reliant Ambatry-Beroy- Soamanonga –Ankinany. Actuellement, les accès aux différents sites sont presque en mauvais état.

Sur le plan environnemental, la déforestation de la région et culture sur brûlis figurent parmi les sources de la dégradation de l’environnement de la zone. Cela entraîne la réduction de la surface cultivable due à l’ensablement des rizières pendant les périodes de pluies.

fig(1-1) : forêt de la Sakoa (brulis) fig(1-2) : forêt de la Sakoa

La forêt dans commune rurale de Soamanonga est classée forêt naturelle (Ala Sakoa), d’une superficie totale de 254ha, de type claire avec de présence de grands arbres.

4 Du point de vue activités économiques, l’agriculture et l’élevage sont les plus pratiqués. La surface agricole représente environ 20% de la superficie communale : chaque ménage détient en moyenne 0,5 ha de terrain agricole. La surface irriguée est estimée à 0,1 ha par ménage.

fig(1-3) : marché de bovidés de Soamanonga fig(1-4) : marché de Soamanonga

Les cultures vivrières pratiquées sont :

• le manioc : 75 à 100% des ménages, avec un rendement de 10 à 15 t/ha et dont plus de la moitié est destinée à la vente; • le riz : 75 à 100% des ménages, avec un rendement de 3 à 5t/ha dont 50 à 75% de la production est destinée à l’autoconsommation ; • la patate douce : avec un rendement de 10 à 15 t/ha où les 10 à 25% est destinée à la vente ; • le maïs : 75 à 100% des ménages, avec un rendement de 3 à 5 t/ha et dont les 5 à 10% est destinée à la vente ;

Quant à l’élevage, chaque famille possède en moyenne 11 têtes de bovidés en pâturage nocturne en utilisant le système de gardiennage.

L’effectif de la population de Soamanonga est aux environs de 11000 habitants en 2006. C’est une population jeune avec une densité de population de 55 hab/km 2 ; la taille de ménage varie de 4 à 5 selon la richesse (le nombre de bétails) de chaque famille.

5 La commune rurale de Soamanonga est dominée par deux grandes ethnies : les Antanosy et les Antandroy où les Antanosy occupent plus de 90% de la population.

1 . 2 - Cadre géographique

Les bassins houillers de la Sakoa s’étendent sur plus de 100 km suivant la direction N.NE, de l’Imaloto aux sources de la Sakamena. Les affleurements se répartissent en quatre bassins qui sont, du NE au SW : - le bassin de l’Imaloto, situé au Nord de l’Onilahy. Les couches subhorizontales se suivent sur une dizaine de kilomètres le long de l’Imaloto et ses affluents de rive droite ; - le bassin d’, à 40 km au Sud du bassin de l’Imaloto. Les affleurements de charbon sont irrégulièrement distribués sur la bordure du bassin ; - le bassin de la Sakoa qui s’étend de l’Onilahy au village de Beroy, sur une soixantaine de kilomètres. On y distingue, du Nord au Sud: - secteur du Vohibory ; - secteur de la Sahaazy ; - secteur de Beroy ; - secteur de la Sakoa. - le bassin de la Sakamena, de direction parallèle à celle du bassin de la Sakoa, mais décalé de 6 km vers l’Ouest.

fig (1-5) : Charbon de Sakoa (affleurement)

6 Les affleurements de la série houillère se suivent continuellement sur 25 km. Cinq principales couches de charbon groupées selon leur puissance et qualité sont dénommées couches I, II, III, IV, V, de bas en haut. Les ressources globales des bassins houillers de la Sakoa sont de l’ordre de milliards de tonnes (2 800 millions de tonnes de charbon de 15 à 20 % de cendres). Le secteur le plus intéressant, celui de la Sakoa, est allongé sur 18 km.

Les réserves exploitables du gisement proprement dit de la Sakoa, situées à moins de 400 m de profondeur, sont évaluées à environ 170 Mt pour les 3 couches supérieures (III, IV et V). Le charbon est flambant, riche en cendres et réputé non cokéfiable.

fig(1-6) : Les bassins charbonneux du sud de Madagascar

7 1 . 3 - Cadre géologique

Les terrains houillers de Madagascar sont de type gondwanien comme ceux de l’Afrique australe. Ils sont représentés par deux bassins voisins : ceux de la Sakoa et de la Sakamena; chacun de ces bassins est découpé en plusieurs secteurs par des failles transversales. Seul le bassin de la Sakoa présente un intérêt économique.

De la base au sommet, la stratigraphie comprend : - le socle cristallin précambrien pénéplaine ; - une série détritique de base, d’origine glaciaire, comprenant des tillites, des schistes et des grès ; l’extension et la puissance de cette série de base sont très variables ; - la série houillère qui comprend plusieurs couches de charbon, dont trois importantes, intercalées dans des formations détritiques grossières: grès, arkoses et conglomérats ; - une série détritique, dite « série rouge » composée de grès et arkoses continentaux, tantôt concordante, tantôt discordante sur la série houillère ; - une série détritique terminale, continentale et laguno-marine, dite « série de la Sakamena ».

fig (1-7) : Charbon de la Sakoa (mine) fig (1-7bis) : Charbon de la Sakoa (mine)

L’ensemble sédimentaire repose en discordance sur le socle suivant une orientation générale SW-NE et un pendage assez accentué vers l’Ouest en direction de la mer.

Dans le bassin de la Sakoa, ce pendage est compris entre 20 et 30°.

8 Des failles longitudinales et transversales découpent l’ensemble en plusieurs secteurs. La série houillère est modelée par la série détritique de base dont la paléotopographie semble très irrégulière, irrégularité pouvant impliquer localement une grande variation d’épaisseur, voire une interruption des formations houillères.

Les couches de charbon se regroupent en cinq ensembles ; seules sont intéressantes, par leur continuité et leur épaisseur, les couches supérieures III, IV et V dont les caractéristiques moyennes sont les suivantes :

Couche Epaisseur Cendres Matières volatiles Soufre (m) (%) (%) (%)

III 1,20 à 1,80 32 24 IV 3,50 à 7,00 17 26 0,6 V 5,00 à 9,00 22 31 1

Source : OMNIS Tab (1-1) : Caractéristiques des couches

Le charbon présente les caractères habituels des charbons gondwaniens : dur, barré, à teneurs en cendres élevées et à éléments minéraux finement mêlés aux éléments végétaux.

1 . 4 - Cadre historique

En 1908 l’existence du charbon dans le sud-ouest de Madagascar a été connue par DAUCHE dans l’Imaloto, puis par COLCANAP dans l’Ianapera. En 1910, une première étude a été faite par l’ingénieur EVESQUE sur les régions d’Ianapera et d’Imaloto. En 1911 et en 1912 le professeur J.CIRAUD soupçonnât une extension plus grande . En 1919, étude réalisée par H. PIERRER de la BATHE concernant les terrains sédimentaires du Sud-ouest de Madagascar en établissant la stratigraphie. En 1923 et 1924, E. JAMET a découvert de nombreux affleurements de charbon dans la région de la Sakoa. En 1925, étude géologique et minière faite par GOURSAT.

9 En 1926, H. BESAIRIE procède au lever de la carte géologique et la prospection d’ensemble du bassin. La continuité des couches à charbon est reconnue sur 110 Km. En 1931, la Société des Charbonnages de la Sakoa est constituée; elle entreprend des études de mise en valeur. De 1949 à 1957, le BUMIFOM complète les recherches : les études géologiques très poussées, menées par C. BLANC et MAC MATH, aboutissent à l’établissement d’une carte géologique à 1/20 000.

Source : OMNIS fig (1-8) : Charbon de Madagascar

10 En 1949, la Société de Pétrole de Madagascar a fait procéder par le géologue HIRTZ, à un lever au 1/100 000 e, de la zone Karroo Sud Onilahy. En 1953 le Service Géologique confiait une prospection au 1/50 000 e des bassins du Vohibory, du Ianapera et de l’Imaloto au géologue PAVLOSKY.

En 1954, Jacques BOULANGER a effectué une étude géologique des schistes cristallins des feuilles Sakoa-Sakamena-Ianapera-. En 1972, une étude de cokéfaction est réalisée. En 1978-1979, une étude de mise en exploitation du gisement du secteur de la Sakoa a été réalisée par la société polonaise KOPEX et par la société SAARBERG INTERPLAN, RFA. En 1981, un syndicat belge, composé de Belgian Mining Ingineers, de la Compagnie d’Entreprise FFE et de la Société COCKERILL, est chargé d’étudier le développement du bassin houiller de la Sakoa. De nombreuses études sur les caractères techniques et sur la possibilité d’exploitation proprement dite ont été réalisées depuis cette date ; études réalisées essentiellement par SHELL, OMNIS, NORWEST, British Petroleum Coal, ainsi que des chercheurs malagasy.

fig (1-9) : Entrée mine – Sakoa

11 Chapitre 2 : Les études et les exploitations

2 . 1 - Les études entreprises

Parmi les documents disponibles, l’on peut relever les conclusions suivantes :

2 . 1 . 1 - Etudes réalisées par KOPEX et SAARBERG-INTERPLAN

Les bureaux d’études polonais KOPEX, en 1978 et allemand SAARBERG INTERPLAN, en 1979 ont établi des rapports techniques concernant la mise en exploitation du gisement de charbon de la Sakoa. Étant entendu que la production, tout en satisfaisant en priorité les besoins intérieurs relativement limités, serait surtout destinée à l’exportation. D’abord, ils ont relevé deux points importants : - difficultés d’évacuation du charbon vers la côte, que ce soit par voie routière ou par voie ferrée, - importance des aménagements portuaires nécessaires, que ce soit sur le site de (Tuléar) ou sur le site de .

Ensuite, ils définissent des schémas d’exploitation minière complétés par des évaluations de coût. Ils précisent les méthodes et structures d’exploitation, les travaux préparatoires et les équipements nécessaires pour différentes hypothèses de tonnages d’extraction et fournissent des plans de développement de la production.

Ces deux rapports portent sur le secteur de la Sakoa, car à cette époque c’est le mieux connu et le seul qui renferme des réserves probables en quantités suffisantes. Il est limité au Sud au niveau du lieu-dit Mahasora, et au Nord au niveau du lieu-dit Mavonono. Les dimensions du domaine ainsi défini sont d’environ 8 x 3 km.

Tel qu’il est actuellement délimité, le gisement de la Sakoa est allongé suivant la direction SO-NE, avec un pendage de 20° à 30° W. Le s veines de charbon affleurent à l’Est et s’ennoient à l’Ouest sous un recouvrement de morts-terrains. Il a été reconnu par une dizaine de sondages, des tranchées, des petites descenderies et par les travaux miniers de l’exploitation pilote ouverte de 1941 à 1953 au lieu-dit Andranomanitsy.

12 Les seules études de terrains s’avéraient insuffisantes quant à une formulation d’un projet sérieux d’exploitation ; c’est pourquoi de grosses incertitudes demeurent. Elles concernent la géométrie du gisement, la continuité et la régularité des couches et la qualité du charbon.

En ce qui concerne les caractéristiques du charbon, les analyses disponibles sont jugées trop peu représentatives de la qualité du charbon et, en particulier, de sa teneur en cendres. En effet les 3 couches présentent des caractéristiques assez différentes et instables. De ce fait, il est difficile de fixer un modèle géologique suffisamment rigoureux pour définir un modèle minier.

Les estimations de réserves en place ont été alors très différentes, malgré les mêmes données de base : - 60 Mt pour la couche IV et jusqu’à la profondeur de 400 m (BLANC, BRGM, 1961) ; - 170 Mt pour les couches III, IV et V jusqu’à la cote – 100 ; - 170 Mt pour les couches III, IV et V jusqu’à la cote – 300 (SAARBERG INTERPLAN. RFA, 1979).

2 . 1 . 2 - Études réalisées par le consortium WPN – PEG-SIP

Il s’agit des études techniques et économiques réalisées en 1981 aboutissant à des possibilités d’exploitation et de mise en valeur du gisement. Deux variantes ont été retenues à cet effet : - variante A : production de charbon destinée à couvrir les besoins nationaux estimés à 0,3Mt/an; c’est une exploitation à ciel ouvert étant donné que ce type d’exploitation permet une mise en valeur rapide du gisement et que cette solution s’avère adéquate pour la demande intérieure. Ce charbon pouvant être utilisé sans traitement dans les centres de consommation malgaches, la quantité extraite de charbon tout-venant correspond à la capacité de production utile. Les réserves sont évaluées à 2,4 Mt ; ce volume garantit une production annuelle de 0,3 Mt pendant une période d’environ 8 ans. Des travaux de reconnaissance devraient permettre d’augmenter la durée de vie du ciel ouvert.

13

Cette variante dépend de l’achèvement de la route reliant Sakoa à Toliara. Pour ce projet d’exploitation à ciel ouvert : - le coût d’investissement est évalué à plus de 250 M Ariary. - le coût de revient est estimé à 500 Ariary/t. - variantes B : production de charbon avec possibilité d’exportation ; c’est une exploitation souterraine avec une capacité annuelle de production utile de 4 Mt. A raison d’un rendement moyen de 63%, le volume d’extraction de charbon tout venant s’élève à 6,5 Mt/an. Seule la réalisation des travaux de reconnaissance supplémentaire permettra de juger si une production de cette ampleur peut être poursuivie sur une période d’au moins 20 ans. La taille définitive de l’exploitation ne sera déterminée qu’après la réalisation d’une étude de faisabilité, analysant les conditions optimales de mise en valeur du gisement. Pour cette variante : - le coût d’investissement est évalué à 13 885 M Ariary. - le coût de revient départ mine est estimé à 1 820 Ariary /t. Quatre possibilités de transport (chemin de fer, convoyeurs à bandes, pipeline et téléphérique) ont été analysées en vue d’acheminer le charbon de la mine de la Sakoa au port d’exportation prévu de Toliara. Le choix définitif du moyen de transport optimal ne pourra être fait que dans le cadre d’une étude approfondie de faisabilité. En tenant compte de ces 4 possibilités et de la nécessité d’un nouveau port, les coûts de revient FOB port sont compris entre 2 180 Ariary/t et 2 380 Ariary/t.

Le charbon de la Sakoa destiné à l’exportation doit être compétitif, en particulier par rapport au charbon sud-africain pour centrales, sur le triple plan de la qualité , des coûts de revient et des prix . Les résultats des analyses ont donné : - une teneur en cendres de 15% ; - un pourvoir calorifique supérieur à 27400 Kj/kg (env. 6 500 kcal/kg) ; - une teneur en soufre de 0,5 %.

Un tel charbon est vendable à l’extérieur ; les études économiques réalisées ont montré qu’il pourrait être compétitif par rapport au charbon sud-africain.

14 Le charbon de la Sakoa est une houille pouvant être utilisée brut dans les centres de consommation malgaches. Cependant, les propriétés du charbon tout-venant ne répondent pas aux exigences de qualités en vigueur sur le marché international du charbon pour centrales.

Les différentes analyses effectuées permettent d’affirmer que le charbon de la Sakoa peut être traité de manière à obtenir, après mélange du charbon prélevé dans les deux couches IV et V, un produit commercialisable, présentant une teneur en cendres de 15% et un pouvoir calorifique minimal d’environ 27 400 KJ/kg (soit 6 550 kcal/kg).

Les résultats des essais de cokéfaction n’autorisent pas l’utilisation du charbon de la Sakoa comme constituant de base dans la fabrication du coke. Il ne peut être introduit que dans des proportions relativement faibles comme charbon d’appoint, en ayant recours à des procédés de cokéfaction spéciaux (compactage par exemple).

2 . 1 . 3 - Études réalisées par le syndicat BME-CFE- COCKERILL

L’étude réalisée en 1981 par le Syndicat belge composé de Belgian Mining Engineers, de la Compagnie d’Entreprises CFE et de la Société COCKERILL constitue également une étude économique préliminaire qui repose sur des consommations internes de 200 000 t/an . Celles-ci pourraient se superposer sur une production à l’exportation qui ne peut s’envisager que pour des quantités justifiant la construction d’infrastructures lourdes, c’est à- dire un minimum de 2 Mt/an. En accord avec les études précédentes, ces niveaux de production postulent le recours aux exploitations souterraines et, dans le cas de 4 Mt/an, la confirmation de nouvelles réserves.

2 . 1 . 4 - Etudes réalisées par NORWEST

Cette étude a été réalisée par NORWEST en 1989 (North American consulting group). Elle a utilisé les informations de forage entreprises par le Bureau Minier Français de 1949 à 1953 et l’OMNIS de 1986 à 1988.

15 NORWEST a divisé le bassin de la Sakoa en 4 sous bassins sur 8km, à savoir : - extension sud (Bevinda) ; - mine I (Mahasora) ; - mine II (Mamboreko) ; - mine III (Sud Mavonono) .

Les caractères physico-chimiques du charbon, bien que de qualité moyenne, varient d’un sous bassin à un autre, d’un secteur à un autre et d’une couche à une autre. Les réserves possibles sont estimées à 107,48 Mt.

Une étude de marché a été faite et NORWEST a projeté une production annuelle de 300 000 tonnes couvrant en même temps le marché local et celui de l’Océan Indien.

2 . 2 - Les exploitations et utilisations

Suite aux premières études des années 10, des permis de recherche furent accordés dans le Ianapera et transformés en concession en 1932 et 1943. L’étude géologique et minière faite par GOURSAT, a aussi conclut à l’exploitation du gisement en 1925. En 1926, la société Minerais et Métaux a procédé en une mise en valeur de la mine commençant par des travaux en tranchées et descenderies qui sont terminés en 1929.

En 1941, sous la direction du chef du Service des Mines EYSSAUTIER : ouverture d’une exploitation pilote par l’ingénieur SEREN. Cette installation fournit environ 13 000 tonnes jusqu ‘en 1945.

En 1976, annulation des concessions minières de la Société des Charbonnages de la Sakoa.

Actuellement, seules deux sociétés étrangères détiennent des permis d’exploitation du charbon de la Sakoa, à savoir : - PAMM (Pan African Mining Madagascar) : 64 carrés (1 carré = 6,25 km 2) - MCM (Madagascar Consolidated Mining): 53 carrés.

16 Le charbon de terre peut être utilisé directement sans traitement comme une source d´énergie à usage multiple dans les industries. Il est utilisé comme source d’énergie dans la production des matériaux de construction. Parmi les consommateurs industriels, on peut citer : - la cimenterie La cimenterie HOLCIM d´Ibity est une grande consommatrice de charbon de terre avec une consommation moyenne annuelle de 20 000 t de 1999 à 2001.

- la production de la chaux Entre 1985 –1999, l´usine SOAVITA de Toliara a utilisé le charbon de terre pour la production de la chaux.

- la briqueterie Depuis l’année 2002, il y a trois groupes d´utilisateurs de charbon de terre pour la briqueterie à Toliara : o Briqueterie du Sud-Ouest (usine de production de briques cuites sise à Andatabo) ; o Graphia (association des artisans producteurs de briques cuites) ; o Artisans d´Antsokay Toliara mais non associés au graphia. - la centrale thermique et la chaufferie: A Toliara, la société Rochefortaise, avec ses filiales, étaient obligées d´utiliser dans sa grande usine de Toliara du charbon de la Sakoa.

La consommation de charbon de terre était de 53000 tonnes de 1941 à 1972.

- de navire Durant l´époque des années 40 et 50, les navires à vapeur, ont fait leur provision en combustible à Madagascar et ont utilisé le charbon de terre de la Sakoa.

- les locomotives Les trois lignes existantes (Tananarive-Tamatave, Tananarive-Antsirabe, Moramanga-Ambatondrazaka) où la chauffe se faisait exclusivement au bois, ont consommé en 1924, 225 000 stères de bois (soit 45000t de charbon).

17 - les ménages Dès 1955, on a essayé d´utiliser le charbon de terre de la Sakoa en additif à des cactus et des sisals séchés afin d´en faire un combustible plus commercialisable.

Actuellement aucune exploitation officielle à grande échelle n’est effectuée. Cependant lors de notre descente à Toliara, on a remarqué une utilisation « illicite » mais de faible quantité de charbon de Sakoa à l’état brut aux environs de Toliara pour les quelques briqueteries d’Andatabo.

18 Chapitre 3 : Problématique

La situation économique de Madagascar le place parmi les pays les plus pauvres de la planète. En effet, l’accès à des formes d’énergie « modernes » de substitution au bois et au charbon de bois, que la majorité des malgaches utilisent pour la cuisson, n’est pas envisageable pour la grande majorité des ménages.

En outre, la situation actuelle de la filière « bois » est déplorable pour l’environnement. Elle favorise la déforestation, mais également le déséquilibre tendanciel entre l’offre et la demande de ces produits forestiers se répercute au détriment de la bourse des utilisateurs.

En effet, depuis un certains temps, le prix d’un sac de charbon de bois n’a cessé d’augmenter dépassant la barre des 10 000 ariary. Le charbonnage constitue par ailleurs une activité génératrice de revenu plus ou moins permanente pour bon nombre de ménages ruraux.

La croissance démographique et les besoins associés croissants en énergie domestique accentuent cette équivoque.

Avec ce rythme, l’adoption de nouvelles énergies alternatives deviendrait ainsi incontournable et indispensable. Néanmoins, des essais de transformation et confection de briquettes ont été effectués mais les produits n’ont pas été restés trop longtemps sur le marché.

D’un autre côté, Madagascar dispose d’énormes ressources d’énergie non exploitées. Parmi ces sources potentielles, la présence du gisement de charbon de terre naturel dans le sud de Madagascar présente une opportunité non négligeable et mérite une étude plus approfondie quant à la possibilité d’utilisation et de transformation dudit charbon pour usages domestiques.

Des études antérieures sur la valorisation du charbon de terre ont fait ressortir cette possibilité sans une exploitation effective répondant aux besoins de la population.

19 Elles ont signalé, avec des données insuffisantes et imprécises concernant le stock et la qualité du charbon, que ce charbon peut être utilisé, d’une part comme « charbon vapeur », c'est-à-dire à usage industriel, et d’autre part, sans transformation dans des foyers malagasy. Cependant, bon nombre de foyers ont rencontré des problèmes en essayant d’utiliser directement le charbon de terre; ces problèmes concernent la commodité d’usage et les effets négatifs du produit contre la santé (odeur, fumée…). Le schéma et les processus d’exploitation et de distribution ont été peu étudiés et moins développés.

C’est ainsi que s’y est focalisée notre recherche.

Sur le plan environnemental, la vulnérabilité du milieu ne supporte pas une installation d’envergure pour une courte période, d’où la mise en place du projet demande une période assez longue.

20 Les hypothèses

Pour une meilleure intégration et compréhension de diverses méthodes, les hypothèses suivantes méritent d’être avancées.

H1 – L’effectivité de la politique 3P (Partenaire Public Privée) est totale

Malgré la bonne volonté des investisseurs, l’Etat malagasy doit garantir un environnement d’affaires adéquat au développement durable tant attendu pour Madagascar vu à travers le MAP. En effet, il doit prendre en charge la quasi-totalité des infrastructures de base (routes, ponts…) pour assurer une retombée positive et palpable du produit. Cette recherche emprunte ce point de vue en faisant participer intégralement l’Etat dans les travaux de construction (et réhabilitation) des routes et ponts.

H2 – Un dimensionnement linéaire d’une unité donnée au prorata du volume annuel de production est possible

Cette hypothèse serait nécessaire vu la vulnérabilité du milieu récepteur qui ne supporte pas – dans une courte période – l’installation complète de l’unité et l’exploitation (et/ou l’extraction) de la mine. L’étalement de rythme de production dans le temps serait nécessaire. Elle va nous permettre de dégager l’idée force de la méthode d’analyse de la valeur en essayant de supprimer (ou de minimiser) les fonctions inutiles.

H3 – Les prix appliqués sont des prix constants 2007

H4 – Il n’y aura pas de problème de stocks ni d’approvisionnement des matières premières (fécule de manioc, fine de charbon de bois,…)

H5 – L’aspect financier serait un critère de choix de premier ordre dans la méthode comparative.

21

Deuxième partie :

METHODOLOGIE ET ANALYSE

22 Chapitre 4 : Présentation

Pour une bonne diligence de l’étude, un travail de consultance au sein d’un centre de recherche (2006-2007) a été mené, conduisant à la découverte de l’idée de recherche. Les travaux ont été réalisés par une équipe pluridisciplinaire composée d’experts en développement, en Socio - économie, en mines et environnement en bâtiments et travaux publics. Pendant cette période, l’on a pu collecter les données nécessaires sur les différents aspects du projet : technique et technologique, environnemental, organisationnel et administratif, social, et l’aspect financier. Notre recherche sera alors focalisé sur ces cinq axes.

Aspect technique et technologique

Aspect environnemental Aspect social CONTRIBUTION DES METHODES SCIENTIFIQUES DANS LA FAISABILITE D’UNE ETUDE DE PROJET : CAS DE

L’UTILISATION DU CHARBON DE TERRE POUR USAGES DOMESTIQUES

Aspect Aspect organisationnel et « Finances » administratif

Fig (4-10) : Les 5 axes de la recherche

23  La technique et la technologie concernent le procédé d’extraction, le mode de transformation du charbon de terre ainsi que les possibilités d’utilisation au niveau des ménages ;  L’aspect environnemental fait ressortir les impacts (positifs et négatifs), les mesures d’atténuation à envisager face aux impacts négatifs potentiels et enfin les mesures d’accompagnement nécessaires à envisager ;  L’aspect social concerne essentiellement la population vivant aux alentours directs du site d’exploitation ; on doit en outre favoriser la participation de la main d’œuvre locale et assurer la réintégration des charbonniers dans le processus de production et ses accessoires ;  L’aspect organisationnel et administratif : l’analyse vise à faire participer la région et/ou les collectivités quant à la réfection des infrastructures routières ;  La dimension financière : les niveaux d’investissements nécessaires ont été évalués au prorata du volume de production afin de minimiser au maximum le coût unitaire.

Durant l’étude, on recherche principalement à trouver un nouveau produit répondant au mieux aux besoins de la population.

Pour ce faire, l’intelligence des méthodes scientifiques (chapitre 2) conjuguée avec l’approche classique (chapitre 1) a été choisie.

Approche Méthodes classique Scientifiques

Fig (4-11) : Combinaison des approches

24 Chapitre 5 : Approche classique (outils classiques utilisés)

Cette approche résume la démarche généralement suivie lors d’un travail de recherche : documentation, descentes sur terrain, expérimentations et exploitation des données ou mise en œuvre.

Traitement

Documentation

Analyses

Analyses Expérimentation s et Tests labo Analyses

Descentes

Traitement

Mise en oeuvre

Fig (5-12) : Utilisation des outils classiques

5 . 1 - Phase de documentation

Phase de documentation et collecte de données constituent la base fondamentale de toute recherche. Cette phase doit aboutir en une capitalisation des acquis concernant le charbon de terre dans tous ses domaines (la réserve, l’extraction, la transformation…) pouvant servir de guide pour atteindre les objectifs.

25 Ainsi la recherche pour cette phase se porte sur :  Les études antérieures menées sur le charbon de terre permettant d’évaluer la réserve exploitable, les potentialités existantes ainsi que les possibilités d’exploitation ;  Les procédés d’extraction de gisements de charbon de terre conduisant en une multitude de choix adéquat;  Les procédés physico chimiques de transformation du charbon de terre qui permettent de produire des combustibles répondant à des normes sanitaires et environnementales, aux normes de rentabilité commerciale et aux exigences des consommateurs ;  Les données environnementales de la Région et du site telles que la biodiversité, le climat, le relief, l’hydrographie… facilitant la conduite du projet à moyen et long terme;  Les actions et objectifs en faveur de l’environnement dans la région : rapports, mémento … ;  Les données démographiques du site et ses environs retracées dans le PCD, le PRD et les autres monographies servant à cadrer la potentialité locale de la main d’œuvre et assurant le maximum de maîtrise des impacts sociaux négatifs du projet garantissant ainsi la viabilité du projet;  Les données techniques d’aménagement d’ouvrages d’art, de bâtiments et d’infrastructures spécifiques ;  Les principes de montage financier de grands projets ;  Les documentations et textes existants concernant la politique nationale et régionale retracés dans le MAP ;  …

5 . 2 - Phase d’investigations sur terrain

La phase précédente a été bouclée par une capitalisation des connaissances sur le charbon de terre. Des séances de travail avec toute l’équipe composée des experts pluridisciplinaires, ont été par la suite nécessaires pour la préparation des descentes et travaux sur terrain.

26 Combinée avec la documentation, cette phase permet : - de justifier et mettre à jour les données bibliographiques ; - de bien cadrer les études aux attentes de la population ; - de tenir compte les contraintes socio environnementales ; - de bien orienter le développement de la région quant aux résultats escomptés du projet.

Par conséquent, deux types d’investigations ont été menés :

 Investigations sur le site et ses alentours

Primo, il s’agit de faire un recoupement des données bibliographiques ou de collecter de nouvelles informations sur l’identification et la caractérisation dans l’espace, dans le temps, et structurelle (ménage) de la population environnante, notamment des charbonniers. Le but c’est d’avoir une idée sur la nature et l’intensité de la pression exercées sur les ressources forestières, compte tenu de leurs besoins (qui ne sont pas seulement monétaires, mais aussi alimentaires, spatial,…).

Secundo, il fallait distinguer les populations susceptibles de fournir la main d’œuvre de la future unité d’extraction et de transformation du charbon de terre, de celle qui interviendrait dans la production des intrants locaux nécessaires à la transformation.

Et tertio, des visites de mine de charbon de terre d’Ankinany et ses alentours ont été faites. On a dû apprécier la valeur (quantitative et qualitative) du charbon, mais aussi les extractions d’échantillons ont été nécessaires pour les phases d’expérimentation.

 Enquête ménage en milieu urbain

Il s’agissait de quantifier les besoins en combustibles des ménages ciblés par le produit de la transformation et d’en déterminer les exigences en vue d’une adaptation optimale du produit.

27 5. 3 - Phase d’expérimentations

Rappelons que l’objectif est d’obtenir un produit capable de répondre aux exigences de la population ; deux types d’expérimentations ont été menés : expérimentation labo et tests auprès des ménages.

 Expérimentations de procédés de transformation et tests en laboratoire

La recherche visait à maîtriser les principaux aspects techniques du produit tant sur ses composantes que sur le plan transformation proprement dite. Les activités suivantes ont été alors définies :  Caractérisation du charbon de terre brut ;  Détermination et caractérisation des différentes étapes de transformations nécessaires pour aboutir à un produit commercialisable et en déduire les outils et matériels de transformation requis ;  Détermination des intrants à moindre coût, disponibles localement, permettant d’obtenir un produit techniquement performant, doté d’une présentation commerciale optimale et répondant à des normes sanitaires et environnementales acceptables.  Conception de différents tests laboratoires tels que : Test de Cuisine Contrôlé, Drop Test, etc…

Faire un drop test c’est faire une simulation des sollicitations subies par les briquettes lors du transport, de la manutention et jusqu’à leur utilisation finale; l’objectif est d’apprécier la friabilité des briquettes.

 Expérimentation de diverses gammes de produits auprès des ménages

Lors des expérimentations laboratoires, l’on a pu ressortir plusieurs gammes de produits afin de trouver « le produit optimal» quant aux exigences du marché. Cette seconde phase d’expérimentation sera la première rencontre « produit – cible » ; elle devra aboutir à la découverte d’un produit - parmi les formes commerciales et caractéristiques éventuelles – capable à optimiser la satisfaction des ménages.

28 Cette expérimentation auprès des ménages a été matérialisée par un test d’acceptabilité qui mesurera le degré de pénétration du produit dans les foyers cibles (dans notre cas : Soamanonga, Betioky et Toliara).

Faire un test d’acceptabilité c’est quantifier le niveau de satisfaction du consommateur par le degré d’utilisation des briquettes (produit nouveau) afin d’apprécier la viabilité du projet.

Ce test consiste à attribuer pour chaque foyer un lot de charbon de terre transformé (briquettes 2 à 3kg) dans ces trois sites. Le choix des ménages a été fait pour que tous les utilisateurs soient représentés (allant des couches laborieuses jusqu’aux couches aisées en passant par des établissements de restauration et similaires).

En outre, elle sera l’occasion de recueillir les réactions des utilisateurs, mais aussi ce sera une opportunité de faire une comparaison des performances réelles des produits par rapport à celles obtenues en laboratoires.

Un corollaire indispensable à la perspicacité du produit serait la conception d’un nouveau foyer adapté à ses caractéristiques.

Fig (5-13) : foyers à améliorer

29 5 . 4 - Phase d’exploitation des données

Cette dernière étape consiste à regrouper et analyser toutes les données des trois phases précédentes afin d’avoir une meilleure option concernant :  l’évaluation du niveau d’investissement requis ;  le choix de l’emplacement de l’usine de transformation ;  le type d’extraction ;  …

Ces données ont été groupées en deux catégories :

 Les données en amont pouvant influer les conditions d’extraction du charbon de

terre brut dont : ◊ les données géologiques du site ; ◊ les procédés d’extraction du charbon de terre ; ◊ les contraintes environnementales ; ◊ les données socio économiques et démographiques du site et de ses alentours.

 Les données en aval relatives aux différents circuits internes et externes du produit

fini et qui concernent : ◊ les étapes de transformation à suivre ; ◊ les propriétés physico-chimique et environnementales des produits en fonction de la nature et du taux d’incorporation des adjuvants (amorce et liants) et des étapes de transformation suivies ; ◊ la disponibilité potentielle de ces intrants selon leurs natures et leur origine ; ◊ Les données de marchés ; ◊ les réactions des consommateurs vis-à-vis de chaque produit proposé.

A partir de cette approche, on peut avancer à la mise en œuvre proprement dite de la recherche, c'est-à-dire le montage du projet.

30 Chapitre 6 : Les outils scientifiques utilisés

La démarche classique ne devrait pas suffire si on veut des résultats pertinents et des produits bien adaptés aux besoins de la population. Ainsi on se propose de garnir cette approche avec les outils scientifiques précisant de nouvelles idées sur l’optimisation des résultats.

Pour ce faire, on a choisi les méthodes suivantes : - La méthode du cadre logique ; - ISHIKAWA; - L’analyse de la valeur ; - La méthode comparative ; - La méthode d’évaluation périodique ; - La méthode d’évaluation financière du projet ; - La méthode de management du projet.

6 . 1 - Le cadre logique

Étant donné le caractère « projet » de cette recherche, on a eu recours à la méthode du cadre logique.

6 . 1 . 1 – Définition et présentation

C’est un outil qui a été développé dans les années 70 et demeure une approche efficace pour mieux cerner le contour du projet ou programme. C’est une matrice (tableau) qui fait ressortir l’objectif global, l’objectif spécifique, les résultats attendus et les activités à développer. Cette méthode implique la mise en forme des résultats d’une analyse de manière à présenter de façon systématique et logique les objectifs d’un projet. C’est donc une méthode de planification des projets ciblée sur les objectifs.

C’est l’une des bonnes et nombreuses méthodes utilisées pour la planification d’un projet ciblée sur les objectifs.

31

Fig (6-14) : Présentation du cadre logique

6 . 1 . 2 – Utilité de la méthode

Une des forces majeures de cette méthode est que les outils de suivi et d’évaluation du projet sont déjà prévus avec les indicateurs objectivement vérifiables et les moyens de vérification.

Une méthode de planification de projet pointée sur les objectifs tel que la méthode du cadre logique peut se résumer comme suit : - Un outil permettant d’aller directement vers les objectifs, l’analyse, le suivi et l’évaluation. - Un outil qui sert à opérer une analyse logique et à réfléchir de façon structurée la planification d’un projet. - Un instrument qui permet d’avoir une assurance de la réalisation, de la pertinence, et de la viabilité du projet ; - Un cadre, une série de questions qui, si elles sont utilisées comme un ensemble, donne une structure et sert de support au dialogue entre les différents acteurs d’un projet ; - Un outil de planification qui permet de donner un cadre aux différents éléments d’un processus évolutif (problèmes, objectifs, acteurs, plan de mise en oeuvre, etc.) : le plan du projet peut se résumer dans une matrice ; - Un moyen servant à créer participation/responsabilité/propriété.

32 La méthode du cadre logique tient un rôle très important pour la conception et l’analyse, sans pour autant sous estimer sa place pour la mise en œuvre et l’évaluation du projet ou programme. Le cadre logique a donc un rôle à jouer à chacune des phases du cycle du projet, à savoir : sa préparation, sa mise en œuvre et son suivi et évaluation ; il doit être utilisé au cours de toutes ces phases

Le cadre logique est un outil dynamique qu’il faut réévaluer et réviser au cours de la mise en œuvre du projet en fonction de l’évolution de la situation.

L’utilisation de la méthode devrait être flexible, et une attention particulière doit être apportée pour chaque changement du contexte du projet. L’idée fondamentale est que la justification du projet réside dans le fait que les biens produits par le projet correspondent aux besoins des utilisateurs cibles. Cela signifie que ce qui est important ce ne sont pas les ressources dont dispose le projet ou ce pour quoi elles sont utilisées, mais que ces ressources permettent d’atteindre le résultat final/ les objectifs.

6 . 1 . 3 – L’Approche Cadre Logique

L’élaboration d’un cadre logique comporte deux étapes qui se déroulent progressivement dans les phases d’identification et d’instruction du cycle de projet.  Étape d’analyses qui comporte :  analyse des parties prenantes ;  analyse des problèmes (image de la réalité) ;  analyse des objectifs (image d’une situation future améliorée) ;  analyse des stratégies (comparaison des différentes options en réponse en une situation). Durant cette phase, la situation existante est analysée pour développer une vision de la « future situation souhaitée » et sélectionner les stratégies à utiliser pour y parvenir. L’idée de base est que le projet est conçu pour résoudre des problèmes rencontrés par les utilisateurs cibles, et répondre à leurs besoins.

33  Étape de planification qui comporte :  élaboration de la logique d’intervention (formulation des différents objectifs) ;  formulation des indicateurs et des sources de vérification ;  formulation des hypothèses ;  vérification de la faisabilité de la logique d’intervention. C’est dans cette étape que l’idée de projet se traduit en un plan opérationnel pratique et prêt à la mise en œuvre.

6 . 2 – Facteurs de réussite d’un projet

Le cadre logique, quelles que soient les bonnes attentions apportées lors de sa conception, ne peut pas à lui seul garantir un résultat positif. La réussite d’un projet dépend de nombreux facteurs complémentaires tels qu’explique la figure suivante.

Identification claire des bénéficiaires

Maîtrise des Gestion problèmes efficace du réels projet

Réussite

d’un Planification Equipe prudente et projet compétente bonne et motivée

Respect des Capacité engagements des organisationnelle parties prenantes suffisante

Fig (6-15) : Quelques facteur de réussite d’un projet

34 6 . 3 - L’analyse de la valeur

6 . 3 . 1 – Définitions

L’Analyse de la Valeur (AV) est apparue en 1947 aux États-unis. Fondée par Lawrence D. Miles au sein d’une filiale de General Electric, l’AV est une méthode systématique de conception de produit qui permet d’élaborer ou de rechercher un produit ou service conforme à ce que le client en attend (qualité optimale) tout en réduisant au strict nécessaire les ressources employées (coût minimal). En d’autre terme satisfaction maximale de l’utilisateur et coût minimal pour le producteur.

Cependant, il nous est important de préciser quelques terminologies en AV : ◊ un produit peut être un matériel, un service, un procédé ou une procédure… ; ◊ le besoin est la nécessité ou le désir éprouvé par un utilisateur ; ◊ la fonction est l’action d’un produit ou l’un de ses constituants exprimée en terme de finalité ; ◊ le coût est la charge supportée par un producteur par suite de la production ; ◊ la qualité est l’ensemble des propriétés et caractéristiques d’un produit qui lui confère l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites. Il serait possible de l’apprécier dans l’idéal par :

SATISFACTION OFFERTE QUALITE = = 1 6 - 1 SATISFACTION SOUHAITEE

6 . 3 . 2 – Notion de valeur

Le mot « valeur » en AV possède un sens bien particulier très différent de l’emploi courant de ce mot. Dans ce contexte un produit aura d’autant plus de valeur qu’il satisfera aux fonctions utiles par rapport au coût le plus faible possible.

35 On aura alors la formule :

FONCTIONS VALEUR = 6- 2 COÛTS

Comme les fonctions expriment le besoin, on peut également écrire :

SATISFACTION DU BESOIN VALEUR = 6 - 3 COÛTS

Ou encore :

QUALITE VALEUR = 6 - 4 COÛTS

On remarquera donc que la valeur est exprimée par un rapport non quantifiable mais qui permet de rapprocher « qualité » et « coût ».

La valeur croît quand : - la satisfaction du besoin de l’utilisateur augmente ; - le coût du produit diminue.

Cette notion est alors basée sur deux grands piliers :  estimation de la satisfaction du besoin auquel doit répondre le produit ;  estimation des coûts nécessaires à la réalisation des la fonction permettant de satisfaire ce besoin.

L’interaction de ces deux paramètres constituera l’axe stratégique de valorisation.

36 Ainsi, la figure suivante va permettre une illustration des types de valorisation.

FONCTIONS / COÛTS === VALEUR Situation non souhaitée

Situation souhaitée

Forte augmentation

Augmentation

Constant

Diminution Diminution légère

Fig (6-16) : Échelle de valorisation

37 Ainsi, par le biais de la relation « FONCTIONS – COÛTS », on a pu dégager 5 types de stratégie de valorisation.

(SATISFACTIONS DU

BESOIN) FONCTIONS

Caractéristiques COÛT Sécurité Disponibilité Achat Fiabilité Utilisation Maintenabilité Maintenance Durabilité Désaffectation Confort et agrément Social

Fig (6-17) : Concept de valeur

Selon cette figure, le concept de valeur prend en compte à la fois des considérations d’ordre fonctionnel (c'est-à-dire concernant de la fonction d’un produit) et des considérations d’ordre économique.

6 . 3 . 3 – Champ d’application de la notion de valeur

L’intérêt de l’analyse de la valeur est qu’elle peut s’effectuer à la fois en amont et en aval du produit : - en amont, l’analyse s’intéresse à réduire les coûts nécessaires à la satisfaction des besoins auxquels répond le produit étudié sans qu’il y ait diminution de la satisfaction qu’il apporte ; - en aval , elle vise à augmenter la satisfaction générée par le produit sans qu’il y ait augmentation des coûts.

38 A partir de ce qu’on a développé plus haut, la notion de la valeur peut être appliquée à un très large choix de « produits ». D’une manière générale, on peut citer : - Un matériel (objet, liquide, …); - Un processus (industriel, administratif,…) ; - La conception d’un produit ; - Les possibilités d’investissement (stratégies, politiques); - Les différentes alternatives organisationnelles, commerciales,… ; - Les différentes options de stratégies ; - Un système, une société,…;

6 . 3 . 4 - Qu’est ce qu’on attend de l’AV ?

En analyse de la valeur, rappelons qu’on recherche un « produit » répondant au maximum au besoin de l’utilisateur avec le minimum de coût. La figure ci-dessous illustre cette situation.

La situation réelle

Besoins non satisfaits

BESOIN

PRODUIT

Solutions inutiles

La situation idéale

BESOIN PRODUIT

Fig (6-18) : Analyse de la valeur

39 Les solutions inutiles (le coût superflu) fournies par le produit constituent une source de dégradation de la valeur. L’insatisfaction de l’utilisateur, parcontre, est signe de « non performance » du produit. L’analyse de la valeur s’efforce alors d’éliminer ce superflu et cette insatisfaction.

6 . 4 - Arbre à problèmes – diagramme d’ ISHIKAWA

L’analyse des problèmes telle qu’elle a été évoquée dans 6 .1.3 – approche du cadre logique, mérite d’être abordée avec une méthodologie appropriée. Cette analyse identifie les aspects négatifs d’une situation existante (les problèmes), et établit les relations de causes à effets, le diagramme d’Ishikawa, entre ces problèmes. Cette démarche est composée de trois étapes : - Définir avec précision le cadre et le sujet de l’analyse ; - Identifier les problèmes majeurs ; - Décortiquer les problèmes selon la méthode de raisonnement causal. Ces problèmes seront ensuite placés dans un diagramme appelé « arbre des problèmes » ou diagramme d’Ishikawa (en arêtes de poisson) qui montre les relations des causes à effets.

Cause Cause Cause principCause princip Cause Cause Cause Cause EFFET Cause Cause

Cause Cause Cause Cause

Cause Cause princip princip Fig (6-19) : Diagramme d’ISHIKAWA

40 Pour faciliter l’analyse, on regroupe les causes par famille en distinguant les causes principales, les causes secondaires et les sous causes. Une fois le diagramme établi, on élimine les causes sur lesquelles on est impuissant et on hiérarchise celles sur lesquelles on peut agir. Lorsque l’on a achevé, on a une image complète de la situation négative existante.

Un des points positifs de cette méthode c’est la possibilité de formuler une situation positive souhaitée (situation future) : les objectifs.

6 . 5 – Méthode comparative

On peut utiliser la « comparaison » comme méthode de travail. En effet, la méthode comparative serait la plus adaptée quand il s’agit de choisir deux ou plusieurs scenarii.

6 . 5 . 1 – Essai de définition et présentation

C’est une méthode empirique car elle a été conçue pendant notre période de consultance au CNRIT. En effet, elle consiste à comparer deux scenarii ou systèmes ou procédés… d’une manière à trouver la meilleure solution quant à l’atteinte des objectifs.

La présentation de la méthode est résumée ci-dessous :

SCENARIO A SCENARIO B RESULTATS

CRITERES I Qualitatifs Qualitatifs A = B

CRITERES II Quantitatifs Quantitatifs A < B

CRITERES III Autres Autres A > B

Tab (6-2) : Matrice de comparaison

41 6 . 5 . 2 – Élaboration et étapes

Cette « nouvelle » méthode comporte plusieurs étapes :  vérification de la comparabilité des deux scenarii : en fait, ne seront pas à comparer que deux scenarii comparables ;  choix des critères de décision (critères de base);  priorisation et/ou pondération de ces critères ;  séparation en sous critères si nécessaire ;  comparaison par critères ;  évaluation, analyse et décision finale.

L’étape « comparaison par critères » doit aboutir à un résultat partiel par critère ou sous critère matérialisé par A = B ou A < B ou A > B, (c'est-à-dire que le scénario A est meilleur que le scénario B …). Cette appréciation est cruciale car elle constitue la base même de la méthode, et alors de la décision. Elle doit porter toute l’attention de l’équipe surtout pour les critères non quantitatifs (éléments subjectifs à prendre en compte). Pour la dernière étape, on doit d’abord éliminer les critères où A = B. Ensuite on s’intéresse au nombre le plus élevé de critères où A (ou B) est meilleur que B (ou A). Théoriquement, on choisit le scénario A si Σ A > Σ B (ou B si Σ B > Σ A) . Cependant, la décision finale appartient à l’équipe de consultants et on devra davantage prendre en compte l’étape « priorisation ». La méthode peut être illustrée par la figure suivante.

Choix des Priorisation Comparaison A et B critères de des par Analyse A ou B base critères critères

Fig (6-20) : Représentation de la méthode de comparaison

42 6 . 6 – Méthode d’évaluation périodique (MEP)

6 . 6 . 1 – Définition

L’aspect environnemental tient un rôle très important dans cette recherche. Cette méthode consiste à faire une évaluation périodique (annuelle) des impacts et d’apporter des solutions (mesures environnementales correctives et exceptionnelles) adéquates. L’objectif principal de cette méthode est de minimiser (voire éliminer) les impacts résiduels du projet.

6 . 6 . 2 – Démarche générale

Pour évaluer les impacts des activités reliées à un ouvrage sur les différents éléments du milieu social et environnemental, quatre étapes seront nécessaires : Etape 1 - Identification des impacts : déterminer les sources d’impacts comprenant toutes les activités susceptibles d’avoir un effet (direct ou indirect) sur un ou plusieurs éléments du milieu et d’en établir des interrelations entre ces impacts et ces éléments; Etape 2 - Evaluation des impacts : chaque interrelation sera évaluée en fonction de trois critères :  L’intensité du changement (faible – moyenne – forte);  La portée (ponctuelle – locale – régionale);  La durée (courte – moyenne – longue). Ces trois critères sont d’abord évalués séparément, puis réunis en un indicateur de synthèse (l’importance de l’impact : mineure – moyenne – majeure). Un impact peut être positif (amélioration) ou négatif (perturbation). Etape 3 - Elaboration des mesures d’atténuation : ce sont des actions qui visent à minimiser (ou à éliminer) les impacts négatifs ou à bonifier un impact positif sur un élément d’un milieu. Etape 4 - Evaluation des impacts résiduels : ces impacts sont ce qu'il reste des impacts après l'application du processus décrit ci-dessus. Cette évaluation est fonction de l'importance de l'impact et l’application des mesures proposées.

43 Étape I Identification des impacts

Les phases Les sources Les éléments

- Préparatoire Les activités reliées à la : - Milieu physique - Construction - Construction - Milieu biologique - Exploitation - Exploitation - Milieu humain

Faible Étape II Courte Moyenne Moyenne Évaluation des impacts Forte Longue

Intensité Portée Durée

Ponctuelle Locale Caractérisation Régionale

- Importance mineure - Importance moyenne - Importance majeure

Étape III Élaboration des mesures

Générales Spécifiques

Étape IV

Évaluation des impacts

résiduels

Fig (6-21) : Démarche générale d’évaluation des impacts

44 6 . 6 . 3 – Approche

A partir de la démarche générale, on procède au classement des impacts résiduels de la manière suivante :

• L’impact résiduel fort : Les caractéristiques d’un impact d’importance majeure demeurent ; aucune mesure d’atténuation n’est applicable, ou les mesures appliquées ont rien apporté ;

• L’impact résiduel moyen : Les caractéristiques d’un impact d’importance moyenne demeurent, même après l’application de mesures d’atténuation. Un impact d’importance majeure devient moyen après l’application de mesures d’atténuation ;

• L’impact résiduel faible : Les caractéristiques d’un impact de faible importance demeurent, même après l’application de mesures d’atténuation. Les caractéristiques d’un impact d’importance moyenne sont atténuées par l’application de mesures d’atténuation ;

• L’impact résiduel nul : Les mesures d’atténuation ont neutralisé complètement l’impact .

Deux cas peuvent se présenter : ◊ Cas où l’impact résiduel a disparu complètement ou a été considéré comme négligeable : aucune mesure corrective ne serait appliquée. ◊ Cas où l’impact résiduel demeure « important » : des mesures correctives seront proposées et appliquées aussitôt que possible. Dans le cas où ces mesures seront impossibles à appliquer, on envisage des mesures compensatoires : ce sont des mesures proposées pour compenser les incidences sur le milieu social et environnemental qui ne peuvent être atténuées ou qui ne le sont que partiellement. Des fois il serait possible de remettre en question sur l’effectivité des mesures d’atténuation proposées plus haut (Étape III).

45 La méthode peut se résumer par la figure suivante.

Identification des sources d’impacts

Évaluation des impacts sur le milieu

Mesures d’atténuation

Évaluation des impacts résiduels

Analyses et intervention : I - choix des actions suivant classement des impacts résiduels ; - révision de l’étude.

Mesures correctives ou Réorientation de la politique compensatoires

FIN Fig (6-22) : Présentation de la MEP

6 . 7 - La méthode d’évaluation financière

L’évaluation financière d’un projet se décompose en trois grandes phases : l’étude avant financement, l’étude du financement et de la trésorerie et la présentation des résultats et des stratégies de réalisation.

46  L’avant financement : c’est la phase d’appréciation des indicateurs de rentabilité du projet tels que le TRI, SR,… (voir annexe VIII). Cette étape est matérialisée par la confection des différents tableaux tels que : les différents comptes prévisionnels (d’investissements, de résultat…), le tableau des amortissements, les BFR (voir annexe VIII),…  L’étude du financement : pour cette phase, l’objectif est d’obtenir un meilleur financement (ou montage financier). Les documents nécessaires sont : les investissements, le BFR, la marge brute d’autofinancement et les différentes sources de financement.  La présentation des résultats : les documents de travail sont tous les documents comptables précédents avec l’établissement du bilan. Il y a lieu de calculer les principaux ratios de performance et de faire des comparaisons à ceux du secteur ou de la concurrence.

Cette analyse devra permettre la détermination des stratégies de réalisation du projet et éventuellement aider aux différents choix qui devront être effectués.

Le tableau suivant permet de conclure cette phase en considérant trois approches.

Types d’approches Objectifs Facteurs Niveau de production Productivité du travail et Production (technique) Coût de production des équipements Prix de vente Promotion, publicité, Commercial Niveau de chiffre d’affaires réaction du marché et de la concurrence Cohérence entre unités Organisation Social internes et externes au Incitations projet Rentabilité globale Rentabilité des fonds Financement Coût et niveau de propres financement

Tab (6 – 3) : Les différentes approches de l’élaboration

47 Chapitre 7 - Les différents coûts dans un projet industriel

Pour juger de la viabilité du projet, on va recenser les informations à utiliser et les états à construire, pour la première phase. Ces documents se résument en tableaux (investissements, compte de résultat, besoin en fonds de roulement). Les analyses débuteront par celles des coûts car ils nécessitent un calcul aussi exact que possible et constituent la base des analyses de la rentabilité.

Les coûts constituent le montant total des dépenses nécessaires pour fournir un produit. Pour un projet, il faut faire une distinction entre les coûts de production et les coûts d’investissement (dépenses d’équipement).

7 . 1 - Investissements et amortissements

L’objectif est de construire un plan d’investissement étalant année par année les investissements à réaliser au cours de la durée d’étude du projet. Théoriquement, les investissements sont supposés réalisés au début de leur exercice d’affectation. Deux types de classifications seront utiles pour analyser le coût d’investissement : • Classification comptable des immobilisations qui consiste à faire un classement entre les immobilisations (incorporelles, corporelles, en cours et financières) selon le PCG 2005. Elle peut servir e modèle à la présentation des investissements. • Classification financière qui est nécessaire à la construction du tableau des investissements. Nous trouvons en premier lieu les investissements initiaux, conçus pour le démarrage du projet correspondant à la capacité de production prévue au départ. Viennent ensuite les investissements additionnels d’expansion, destinés à rapprocher petit à petit et annuellement la pleine capacité de production. Ils vont donc intervenir en fonction des augmentations de capacité de production prévues. On aura aussi les investissements de renouvellement, qui devraient intervenir à la fin de la durée effective d’amortissement. Concernant le calcul des amortissements, on adoptera le système linéaire.

48 Rappelons que les dotations aux amortissements permettent l’étalement d’une dépense dont les effets dépassent largement le cadre d’un exercice (notion même de l’investissement). Son cumul permettra ensuite le renouvellement de l’immobilisation de manière à maintenir constante la capacité de production. Les composantes de ces investissements sont les suivantes : - Investissements fixes : . Terrains, bâtiments… ; . Routes, chemins de fer ; . Machines, équipements ; . Unité d’eau. - Dépenses de premiers établissements : . Émission d’actions ; . Dépenses d’essai, pré formation … - Fonds de roulement.

7 . 2 – Les coûts de production

Les estimations de ces coûts reposent sur les caractéristiques de la capacité de production compte tenu de l’équipement installé et des particularités de l’usine. Pour calculer ces coûts, il faut tenir compte des éléments de charges du compte de résultat.

L’établissement du compte de résultat nécessite une double approche : - Approche commerciale : effectuée à partir de l’analyse du marché, elle permet de fixer des niveaux de ventes à partir des marchés potentiels (volumes actuels et évolution), des prix et des parts de marché (stratégie de fixation et d’évolution des prix...) . Ceci permet d’aboutir à un modèle de marché avec une étude des variations des parts de marché et des ventes en fonction de l’élasticité de la demande, de la politique de prix et de la réaction de la concurrence. - Approche technique : elle est menée en relation avec les investissements prévus, et surtout avec le volume de production. Mais les charges sont souvent en relation complexe avec la production. Il est alors essentiel de définir des activités qui serviront d’intermédiaire pour le calcul du volume des différentes charges nécessaires à la réalisation des niveaux de production voulus (volume de travail du personnel, de fonctionnement du matériel, de réalisation de différentes opérations...).

49 Seule une étude technique détaillée permet de réaliser correctement cette phase.

On aura donc des coûts en relation avec les activités et les investissements.

Pour mieux appréhender l’analyse, on va procéder à classification de ces coûts de production. - Les coûts variables et les coûts fixes : le classement a été fait en fonction des critères d’activité. . fixes (de structure) quand le montant reste à peu près stable même lorsque la production (ou l’activité qui la gouverne) varie. . variables (opérationnels) qui évoluent avec le volume d’activité concerné.

La classification variable-fixe est très utilisée en prévisionnel. Elle est à l’origine de nombreuses analyses comme le «point mort» ou la flexibilité. La tendance est de considérer que chaque charge (ou groupe de charges homogènes) évolue selon un critère spécifique d’activité (inducteur de coût). Ces informations sont normalement tirées des études techniques et économiques réalisées. - Les charges directes et indirectes. Cette classification intervient seulement dans les activités complexes. Les charges directes sont directement affectables à un produit donné. Les charges non directement affectables peuvent faire l’objet d’une répartition par la méthode des centres d’analyse .

Plusieurs méthodes seront possibles pour déterminer les coûts, mais les plus utilisée sont : - La méthode du catalogue qui consiste à déterminer les différents coûts à partir d’une base de données (le catalogue). Ceci n’est valable que si la base de est disponible et fiable. Dans ce cas, le coût sera le simple produit des quantités par le prix unitaire. - La méthode du barème qui implique le calcul d’un coût unitaire relativement élémentaire proche du coût catalogue, mais qu’il faudra adapter aux conditions spécifiques de l’activité ou du projet.

50 Chapitre 8 – Méthode de management d’un projet

Un projet consiste à vouloir réaliser une IDEE ayant un caractère NOUVEAU. C’est un ensemble particulier de travaux. Dans l’expression « management et/gestion de projets », c’est un ensemble d’étapes et d’actions destinés à réaliser un but qui est un résultat unique et mesurable, le « produit » du projet. Piloter un projet consiste à faire en sorte que le projet concerné aboutisse dans les délais, dans le budget et avec le niveau de qualité requis. Ce pilotage est confié à une personne ou une équipe : le chef de projet. Il s’appuie su la gestion de projets et la gestion de la qualité.

La vie d’un projet est résumée par la figure suivante.

Phase « CADRAGE » Phase « PREPARATION » Phase « EXECUTION »

Décision de Début des Idées lancement travaux M A N Préparation Constitution Préparation A Pragmatique de l’équipe de Du Projet Suivi Du Projet G Du Projet Projet E M E Dossier Dossier Dossier Dossier Dossier N synthèse référence avanc.1 avanc.n Bilan T

E EXECUTION DU PROJET X E C U Fin du T projet I O N

Fig (8-23) La vie d’un projet

51 8 . 1 – Le cadrage du projet

La première estimation est nécessaire pour pouvoir cadrer le projet. A ce stade, une méthode appelée « CPS : Cadrage Pragmatique et Synthétique » permet de définir le projet en 7 points en se posant les questions essentielles :  Le projet ; Le « Quoi »  Les objectifs ;  La technique ;  Le planning ; Le « Comment »  Les moyens ;  Le management du projet ; L’Organisation  La communication.

Il faut être très pragmatique, être capable de projeter le futur en extrapolant les expériences passée, faire preuve d’intuition pour imaginer les aspects les plus novateurs du projet, sentir les vraies difficultés.

 Le projet : le nom, la définition, les caractéristiques essentielles,…  Les objectifs : techniques (résultats attendus, objectifs principaux), de délai (dates intermédiaires, fin projet), de coût ( coût raisonnable,…), hiérarchisation de ces objectifs ;  La technique : la base sur laquelle le projet s’appuie, les difficultés principales, les solutions de repli ;  Le planning : les dates clés, les grandes phases du planning, les jalons ;  Les moyens : les hommes, les matériels ;  Le management du projet : le responsable, son pouvoir, l’équipe et son organisation ;  La communication : définir les principes de communications (internes et externes).

Une fois le projet est bien cadré, on va s’intéresser aux apports du management du projet.

52 8 . 2 – Le management du projet

Les critères d’organisation d’un projet sont :  Maîtriser TECHNIQUE/COÛT/DELAIS : pouvoir décider et contrôler.  Pouvoir motiver : Structure permettant la délégation, une bonne communication, l’intérêt du travail ;  Bien maîtriser la technique ;  Maîtriser toute la technique : Equipe pluridisciplinaire ;  Assurer la qualité : personnel motivé, méthodes rigoureuses mais souples, pérennité de l’équipe ;  Etre objectif : Ne pas être juge et partie ;  Pouvoir communiquer.

Cependant, assurer la motivation constitue toujours un problème à résoudre. Cette motivation devrait être assurée par : - l’existence d’une structure qui permet cette motivation ; - Un chef de projet conscient de l’importance des facteurs psychologiques sur la motivation de son équipe ; - Des hommes membres de l’équipe de management intéressés par le travail qui leur est confié dans le cadre du projet.

Pour la structure de projet, on aura quatre éventualités : - Coordination interne : Le chef de projet fait partie d’un des services réalisateurs du projet (souvent plus impliqué dans le projet) ; - Coordination fonctionnelle : Le chef est placé sous l’autorité de la Direction Générale, ce qui lui donne un pouvoir supérieur à celui du coordinateur interne ; - Structure matricielle : Il a autorité sur les correspondants nommés dans chaque service ; - Structure « équipe autonome » : Les spécialistes sont détachés de leur service et mutés temporairement dans une équipe spécifique sous l’autorité du chef de projet dont ils dépendent hiérarchiquement.

53 La figure suivante montre les tâches qu’un bon manager doit assumer :

2. 3. Animer Motiver 1. Organiser 4. Communiquer

LES TÂCHES 9. DU Prévoir MANAGER 5. Faire - faire 8. Décider 7. 6. Analyser Gérer

Fig (8-24) : Les tâches du manager

De plus les qualités du chef de projet sont : Qualités personnelles (persévérant, volontaire, combatif, décideur, réaliste, créatif, compétent en management) ; Qualités humaines (Juste, non laxiste, sachant dire non, disponible, clair) ; Qualité de manager (Animateur, sachant motiver, organisateur, sachant déléguer et contrôler) ; Qualité de communication (Apte au dialogue, à l’écoute, sachant s’exprimer clairement, négociateur). Pour parfaire le management du projet, des complémentarités avec toute l’équipe du projet sont nécessaires. En effet, ces complémentarités doivent se révéler sur : - Les spécialités : multidisciplinarité ; - Les expériences : débutants, chevronnés ; - Les caractères : Optimisme, sérénité, pessimisme ; - Les personnalités : Intuitifs, cartésiens, perfectionnistes…

En fait, c’est la motivation qui fait avancer le projet avant toutes autres choses.

54

Troisième partie :

APPLICATIONS ET RESULTATS

55 Chapitre 9 – Présentation succinte du projet

Ce présent chapitre va étaler les principaux résultats des investigations entreprises, à partir desquels va se centraliser l’application des méthodes. Le projet étudie la faisabilité complète de la transformation du charbon de terre pour usages domestiques à Madagascar . Concrètement, il se propose de mettre en place dans la commune rurale de Soamanonga une unité d’extraction et de transformation du charbon de terre. En effet, pour bien cerner cette Partie III, nous allons faire la présentation à travers les trois grands aspects du projet : - aspect technique et technologique ; - aspect financier; - aspect socio environnemental et organisationnel.

9 . 1 – Aspect technique et technologique

On a retenu les éléments suivants : Mode d’exploitation : à ciel ouvert c'est-à-dire on met à nu le gisement en enlevant les terres de couverture, et on extrait ensuite le charbon ; Processus de production : extraction et transformation; Le produit fini : la briquette combustible; Les sous produits : le goudron, le benzol, le sulfate d’ammonium et le gaz ; Les matières utilisées : charbon de terre brut, fécule de manioc (liant), fine de charbon de bois (adjuvant), chaux (lavage des gaz et traitement des eaux), acide sulfurique, hydroxyde ferrique ; Capacité de production de l’unité : 300 000 tonnes par an. Programme de production : La production effective sera prévue à partir de la troisième année, et la pleine capacité sera à la dixième année.

ANNÉE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

En % 15,0 18,8 26,5 37,7 50,0 74,3 81,8 100,0 Productions En tonne 45000 56500 79500 113000 150000 223000 245500 300000 Source : proposition – concertation 2007

Tab (9-4) : planning de production

56 Liste des équipements; Installation d’une unité de traitement d’eau potable ; Installation d’une centrale thermique fonctionnant avec du charbon de terre ;

9 . 2 – Aspect financier

Les grands repères de cet aspect peuvent être résumés par les tableaux ci-dessous.

Le coût des investissements fixes Désignation Montant Bâtiments et parcs… 10 121 750 Route et chemin de fer 84 362 754 Machines et équipements 36 225 074 Unité eau (pompage, traitement,…) 48 171 524 Total = 178 881 102 Source : conception personnelle – concertation 2007

Tab (9-5) : Coût des investissements fixes (kar)

Coût des investissements initiaux

Catégorie d'investissement Montant Coût des investissements fixes initiaux 178 881 102 Dépenses de premier établissement 2 000 000 Fonds de roulement (à pleine capacité) 5 940 578 Total 186 821 680 Source : conception personnelle – concertation 2007

Tab (9-6) : Total des coûts d'investissements initiaux (kar)

Schéma de financement Sources Inv estisse ment fixe FDR Total Emprunts à court terme 4 000 000 4 000 000 Emprunts à long terme 40 000 000 40 000 000 Autofinancement ( promoteur et associés ) 140 881 102 1 940 578 142 821 680 Total 180 881 102 5 940 578 186 821 680 Source : conception personnelle – concertation 2007

Tableau (9-7) : Proposition du schéma de financement (kar)

57 Les critères d’évaluation sont : - taux de rentabilité interne : 22,13 % - seuil de rentabilité : 49 020 tonnes - masse salariale annuelle : 268 millions ariary - niveau d’investissement : 186 822 millions ariary

9 . 3 – Aspect socio environnemental et organisationnel

Face aux impacts et enjeux socio environnementaux, ainsi que des risques et dangers découlant du projet, des mesures ont été préconisées. Les analyses ont montré que le bilan, à cet effet est positif. Il s’agit de : • la fourniture de combustible domestique aux ménages malgaches ;

• la conservation de forêt par la substitution du charbon de bois par les briquettes de charbon de terre ;

• la contribution à la diminution des Gaz à Effet de Serre (GES) par la séquestration de carbone des forêts conservées, donc atténue l’impact des GES sur le changement climatique ;

• une intégration sociale de la population directement touchée ;

58 Chapitre 10 - Exploitation industrielle ou artisanale du gisement

10 . 1 – Généralité

L’étude doit considérer la possibilité de deux options d’exploitation du gisement: - Option A : exploitation artisanale ; - Option B : exploitation industrielle. Généralement, le processus peut se diviser en deux : le processus d’extraction et le processus de transformation. (Voir annexe III). En fait, c’est au niveau de l’extraction que ces deux options se distinguent car le processus de transformation requiert beaucoup plus d’automatisme. Cependant, pour atteindre l’objectif de notre étude aboutissant en une solution optimale, il nous est primordial de choisir entre ces deux options. Pour ce faire, on utilise la méthode comparative.

10 . 2 – Le Choix du scénario « optimal »

Pour la première étape, nous avons retenu les critères de base suivants :  critères qualitatifs : indicateurs sociaux (réintégration, utilisation de la main d’œuvre locale,…), analyse des risques ;  critères quantitatifs : les indicateurs financiers (TRI, SR,…), les indicateurs économiques (nombre d’emplois créés, contribution au PIB de la région,…) ;  autres critères : orientation politique régionale.

Les critères qualitatifs concernent deux aspects : - les indicateurs sociaux : la réintégration des charbonniers dans le processus de production (extraction) tient une place importante dans le projet quant à la maîtrise d’une perturbation sociale. - Les risques liés à l’exploitation artisanale sont très élevés.

Comme on cherche une solution optimale, il est évident que les indicateurs financiers se trouvent au premier plan de la décision.

59 Quant aux autres critères, l’orientation politique régionale a opté pour un maximum de participation de la main d’œuvre locale, donc le scénario A.

Le tableau comparatif se présente comme suit :

CRITERES SCENARIO A SCENARIO B RESULTAT

Critères qualitatifs : - réintégration ++ + A > B

- qualité des équipements + ++ A < B - qualité de la main d’œuvre + ++ A < B Critères quantitatifs : - taux de rentabilité interne 20,42 % 22,13 % A < B - seuil de rentabilité 74 613 tonnes 49 020 tonnes A < B - nombre de personnels 2961 206 A > B - niveau d’investissement 191,5 M ar 186,8 M ar A < B Autres critères : - politique sociale ++ + A > B Source : conception personnelle 2008

Tab (10-8) : Tableau de comparaison

D’après ce tableau on constate que le scénario B l’emporte. Les critères technico financiers ne sont pas suffisants pour établir le choix. En effet : - La réussite du projet dépend pour beaucoup de la réussite de son intégration sociale, c'est-à-dire de sa capacité à éviter les risques de conflits avec la population, notamment avec les charbonniers, la première catégorie de population directement touchée ; - L’efficacité même du projet dépend de son aptitude à répondre positivement aux impératifs de conservation de la biodiversité en proposant à la population des activités alternatives aux pratiques destructrices, et en détournant la demande des ménages urbains vers des sources d’énergie alternatives au bois énergie. Cependant l’hypothèse 5 nous a dit « une priorité accordée au critère financier » ,d’où le résultat de la comparaison est l’option B.

60 Chapitre 11 - Identification des axes stratégiques de recherche

Pour identifier les axes stratégiques de recherche sur cette étude, il est nécessaire d´établir l´arbre de problèmes ou les relations causes à effets du problème axial : l’utilisation du charbon de terre de la Sakoa pour usages domestiques n´est pas effective puis de le transformer en arbre des objectifs (méthodologie d’ISHIKAWA). Ensuite, cela va nous servir de base pour établir la matrice « Cadre logique ».

11 . 1 – Analyse des problèmes : application de la méthode d’Ishikawa

Les problèmes relatifs à la non utilisation du charbon de terre peuvent être représentés sous forme de cet arbre qui suit :

DONNEES PRIX ELEVES P 1 D 1 L’utilisation D 2 P 2 du charbon D 3 P 3 de terre pour usages T 1 E 1 U 1 domestiques U 3 T 3 E 3 n’est pas U 2 T 2 E 2 effective

TECHNOLOGIE DE ETUDES UTILISATION DIRECTE TRANSFORMATION

Fig (11-25): Arbres à problèmes: méthodologie d’ISHIKAWA

Les principales causes qui influent le problème axial sont : La fiabilité des données relatives aux réserve et qualité du charbon n’est pas assurée ; La technologie et la technique de transformation ne sont pas maîtrisées ; Les études menées ne sont pas approfondies ; Le prix sur le marché des produits finis est très élevé ; L’ utilisation directe par les ménages est « difficile ».

61 Le tableau suivant retrace les causes secondaires liées à chaque cause principale.

CAUSES PRINCIPALES CAUSES SECONDAIRES

Les données relatives aux réserve et D1 – Accessibilité aux données difficile car elles qualité du charbon ne sont pas sont des fois classées « stratégiques » ; fiables D2 - Données Insuffisantes et anciennes; D3 – Imprécision concernant les réserves exploitables (quantité et qualité). La technologie et la technique de T1 – Le mode d’extraction n’a pas été étudié à transformation et d’extraction ne sont fond ; pas maîtrisées T2 – La technologie de transformation (agglomération,…) n’a pas été mise au point ; T3 – La technique et la technologie ne sont pas adaptées. Les études menées ne sont pas E1 – Les conditions optimales et le schéma approfondies général d’exploitation sont peu étudiés ; E2 – Insuffisance (voire absence) des études socio environnementales ; E3 – Insuffisance de l’objectivité des études. Le prix sur le marché n’est pas P1 – Coût élevé des investigations (études, compétitif installation,…); P2 – Faible prix du principal produit concurrent (charbon de bois) ; P3 - Faiblesse et timidité des études de marché L’utilisation directe par les ménages U1 – Insatisfaction d’utilisation (pouvoir est « difficile » calorifique trop élevé, odeur désagréable, morphologie, inflammabilité difficile,…) ; U2 – Difficulté d’accessibilité au produit (transport, autorisation, …) ; U3 – Dégagement des effets nocifs pour la santé. Source : conception personnelle 2008

Tab (11-9) : Causes principales et secondaires

62

Comme la méthode doit relier causes et effets, on peut avancer les principaux effets suivants :  A court terme :  Utilisation massive des combustibles ligneux ;  Non maîtrise de l’équilibre écologique.  A moyen et long terme :  Déforestation galopante ;  Dégradation et déséquilibre environnementaux ;  Dépendance en énergie.

Cet arbre donne une image complète d’une situation négative existante ; ensuite il est possible de tracer la situation future souhaitée. Selon la logique de cause à effet, comme le diagramme d’ISHIKAWA l’a montré (figure 11-29), l’arbre de problème va faciliter l’identification des solutions rentables et concrètes. Ainsi, la figure suivante nous montre l’arborescence de solutions faisant apparaître des relations de type moyens - fins.

DONNEES PRIX FIABLES ABORDABLES P 1 L’utilisation D 1 D 2 du charbon P2 D3 P 3 de terre pour usages E 1 U 1 T 1 domestique s U 3 T 3 E 3 U 2 est T 2 E 2 effective

MAÎTRISE DE LA ETUDES UTILISATION AISEE TECHNOLOGIE DE BIEN DU PRODUIT TRANSFORMATION ETABLIES TRANSFORME

Fig (11-26) : Arbre des objectifs

63 Le tableau suivant illustre la liaison des recommandations et des actions

Les recommandations spécifiques Les actions concrètes Actualiser et rendre disponible les D1 – Renforcer la création des centres de données pour avoir une fiabilité documentations scientifiques accessible au public ; certaine et une rapidité dans les D2 - Actualiser les données et faire des recherches documentaires recoupements; D3 – Collecter les données sur terrain et faire des

expérimentations au laboratoire. Renforcer les compétences T1 – Multiplier les descentes sur terrain pour voir techniques et la mise en œuvre des le mode d’extraction approprié; technologies de transformation et T2 – Renforcer les connaissances et les d’extraction pour une meilleure expériences au laboratoire; adaptation à la réalité T3 – Favoriser la « recherche développement ». Approfondir les études et assurer E1 – Approfondir les études et les compétences leur mise en œuvre en ingénierie et gestion de projet ; E2 – Elargir et appliquer les connaissances en études socio économies et environnementales ; E3 – Concevoir un task force constitué de plus grand nombre de disciplines concernés (bénéficiaires, responsables,…). Favoriser la pénétration du P1 – Réviser et maîtriser les coûts de facteurs de nouveau produit sur le marché de production ; façon à obtenir un prix raisonnable P2 – Surtaxer l’exploitation de la filière charbon de bois et ses accessoires; P3 - Faire une étude de marché très poussée Créer un produit transformé qui U1 – Analyser le produit avec un test respecte les normes d’usage d’acceptabilité approprié; (facile à utiliser) et sanitaires, et U2 – Faire des études marketing pour une concevoir un foyer adapté meilleure pénétration du produit ; U3 – Eliminer les imperfections du produit lors des différents tests en laboratoire. Source : conception personnelle 2008

Tab (11-10) : Recommandations et actions préconisées

64 11 . 2 – Le cadre logique Intitulé du projet : «Contribution des méthodes scientifiques dans la faisabilité d’une étude de projet : cas de l’utilisation du charbon de terre pour usages domestiques»

Indicateurs Sources de Logique d’intervention Objectivement Hypothèses Vérifiables Vérification Objectifs globaux: - Indicateurs de - Rapports - Respects des - Indépendance changement ; d’analyses, enquêtes normes énergétique ; auprès des Ministères environnementales - Nombre de permis ; concernés, ONG, … ; - Déforestation freinée. - Observation directe ;

Objectif spécifique - Texte statuant Utilisation du charbon de - Nombre de ménages - Enquêtes ménages ; l’utilisation (avec terre transformé comme qui utilisent le produit ; - INSTAT les respects des principale énergie - Usine de normes…) domestique - Volume de vente ; transformation (sortie) Résultats : - Installation de l’usine ; - Projet monté ; - Descente sur - Projet validé ; - Les briquettes (charbon - Nombre de terrain ; de terre transformé) sont distributeurs ; - Statistiques - Tests effectués disponibles à des prix (INSTAT,…) ; sans faille. compétitifs; - Prix ; - Enquêtes (marché, - Le nouveau foyer adapté …); est accepté ; - Nombre de foyers - Enquêtes ménages; - La consommation de bois vendus ; - Statistiques est diminuée ; Fokontany. - Nouveaux emplois - Volume de trafic ; - CNaPS… créés (filière mine, - Document présenté. manioc…) ; - Nombre d’employés ; Activités - Fiabiliser les données ; - Données utilisées ; - Rapports ; - Accessibilité des - Renforcer les données ; compétences ; - Application des - Référence - Approfondir les compétences ; bibliographique ; - Existence d’un études de projet et texte autorisant assurer sa mise en - Fiches d’enquêtes ; l’étude et œuvre; l’exploitation. - Etablir des études de - Expériences ; marché, environnementales,… ; - Descentes sur - Faire des différents terrain ; tests (au labo, acceptabilité,…) ; - Stage (mission) au sein de CNRIT ; - Cours à la filière IGPI ; - Méthodologie,… ; Source : conception personnelle 2008

65 Chapitre 12 - Application de l’analyse de la valeur

Comme il a été déjà évoqué dans la deuxième partie cette méthode peut être effectuée en amont et en aval du produit. En outre, elle peut être aussi appliquée à un très large choix de « produits ». Dans la présentation méthodologique de la deuxième partie (figure 6-18), on peut faire une simulation des concepts suivants : - BESOIN = Demande ou attentes de l’utilisateur ; - PRODUIT = Réponse ou Offre ; - SOLUTIONS INUTILES = Superflu ; - BESOINS NON SATISFAITS = Insatisfactions ; - « L’INTERSECTION» = Utilité. Chaque produit sera analysé par rapport à son utilité, le superflu trouvé dans le produit et l’insatisfaction de l’utilisateur de ce produit. Pour l’illustration, ce chapitre va se diviser en deux : en amont et en aval.

12 . 1 – Analyse de la valeur sur le coût du projet (application en amont)

Cette analyse va essayer de dégager et d’éliminer le superflu du coût de projet. Trois aspects seront traités :  Stratégie d’investissement ;  Stratégie d’organisation technique et administrative;  Stratégie d’organisation comptable et financière.

12 . 1 . 1 – Analyse de la valeur sur la stratégie d’investissement

La structure des investissements fixes initiaux se présente comme suit :

Désignation Montant (kar) Pource ntage (%) Bâtiments et parcs… 10 121 750 5,66 Route et chemin de fer 84 362 754 47,16 Machines et équipements 36 225 074 20,25 Unité eau (pompage, traitement,…) 48 171 524 26,92 Total = 178 881 102 100,00 Source : proposition – concertation 2007 Tab (12-11) : Structure des investissements fixes

66 Pour pouvoir appliquer la méthodologie de l’AV, il est essentiel de rapprocher les termes (définir le « produit », le besoin,…) dans cette stratégie d’investissement : - Le produit = les investissements obligatoires (bâtiments, usines, routes,…); - Le besoin = les obligations du promoteur ; - Le superflu = les investissements que le promoteur peut éviter ; - L’utilité = une partie du produit que le promoteur doit effectuer.

Ainsi, la présentation schématique sera :

BESOIN PRODUIT

SUPERFLU : Construction (réhabilitation) des infrastructures de bases (routes, ponts)

Fig (12-27) : AV sur la stratégie d’investissement

La rubrique « Route et chemin de fer » est constituée de : - Route secondaire reliant Ambatry – Betioky (45km) avec deux ponts ; - Chemin de fer reliant les deux unités (extraction et transformation). Si le chemin de fer sert pour un usage exclusif du projet, la réhabilitation de la route va contribuer à une mise en valeur de l’économie de la région toute entière ; d’où elle ne devrait pas être supportée par le projet. Cette éventualité serait possible, non seulement en tenant compte de la première hypothèse (politique des 3P), mais aussi cette politique est déjà mentionnée dans le MAP, engagement n°6 et défi 7 :

Projets et activités prioritaires 1. Eliminer les contraintes existantes pour la production minière ; 2. Définir les plans d’action pour le financement de l’infrastructure ; 3. ….

MAP, page 92

67 Le montant de cette réhabilitation s’élève à 83 244 754 kar, que l’Etat doit supporter en totalité. L’analyse de la valeur a donc éliminé le « superflu » et le gain en pourcentage s’élève à 46,5% du montant total des investissements fixes.

12 . 1 . 2 – Application de l’AV sur la stratégie technique et organisationnelle

On part toujours du tableau 12-11 ci-dessus ; la décomposition et la structure de l’unité eau sont présentées par le tableau suivant:

Désignation Montant (kar) Pourcentage (%) Station de pompage 94 100 0,20 Adduction d’eau industrielle 1 593 090 3,31 Adduction d’eau potable 458 234 0,95 Unité lavage de charbon 326 100 0,68 Grand Bassin d’eau 45 700 000 94,87

Total = 48 171 524 100,00 Source : proposition – concertation 2007 Tab (12-12) : Structure de l’unité « eau »

L’AV se porte sur l’organisation technique de la construction du grand bassin d’eau d’une superficie de 21 000 m 2 et de 4m de profondeur, qui s’élève à plus de 45 milliards d’Ariary.

Ce montant est constitué de : - Matériels et outillages : 6 162 300 Ariary 0,01 % - Matériaux : 43 835 907 261 Ariary 95,92 % - Transports, manutention, … 1 148 000 000 Ariary 2,52 % - Main d’oeuvre : 710 900 648 Ariary 1,55 %

Si on descend encore d’un niveau, le montant des «matériaux » est constitué de : - Argile 39 560 000 000 Ariary 90,25 % - Autres (ciment, sable, …) 4 275 907 261 Ariary 9,75 %

68 La sélection du « produit » à analyser est cruciale en AV ; ici on peut choisir entre l’argile (le matériel) ou le calcul des coûts (un processus). Pour faciliter notre recherche du superflu, on favorise le matériel « argile » comme produit.

Ainsi le schéma se présenta comme suit :

B - base de calcul fiable L’INSATISFACTION - bonne qualité ?? E - prix bas (ou acceptable) S O - mode de calcul acceptable P - mode calcul acceptable R I - disponible - disponible O N D - prix surévalué U - qualité/prix (bas) : valeur I LE SUPERFLU - base de calcul inconnue T

Fig (12-28 : AV sur l’argile (son prix)

Pour apprécier l’envergure de ce « superflu » qui tourne autour du coût et de la base de calcul, on procède au mode de calcul et l’analyse du coût suivant.

Ainsi, la quantité d’argile nécessaire est de 989 tonnes, et le coût d’une tonne est de 40 000 000 ariary. Or, d’après notre descente sur les lieux, le prix maximal d’une tonne d’argile aux environs d’Ambalavao (à 500 km de l’usine) est de 50 000 ariary. Si on ajoute le frais de transport jusqu’à Ankinany (250 000 ar / t maxi), on aura un prix de 300 000 ar / t arrivé usine. Alors, le coût total des 989 t d’argile ne devrait pas excéder 296 700 000 ariary, qui représente un coût acceptable pour l’utilisateur.

Finalement, on aura une grande différence de : 40 000 000 – 300 000 = 39 700 000 par tonne, ou 39 263 300 000 ariary, qui représente le SUPERFLU.

L’analyse de la valeur a donc éliminé le « superflu » et le gain en pourcentage s’élève à 89,57 % du montant total des matériaux.

69 12 . 1 . 3 – L’AV sur la stratégie comptable et financière

L’analyse est basée sur la relation entre programme de production et capacité de l’usine (capacité de production).

On part du tableau retraçant le planning de production annuel pendant la période du d’étude du projet (15ans)

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 15,0 18,8 26,5 37,7 50,0 74,3 81,8 100 100 100 100 100 100 Source : proposition – concertation 2007 Tab (12-13) : Pourcentage de planning de production

Graphiquement, la situation se présente comme suit :

Capacité de production % (300 000 tonnes) 100

81, 8

74,3

Production annuelle

50,0

37,7

26,5

18,8 15,0

3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Année

Fig (12-29) : Présentation graphique de planning de production

70 En effet, la zone hachurée pendant les sept premières années correspond à des capacités de productions inutilisées.

En AV, cette situation se présente de la manière suivante jusqu’à la dixième année :

L’INSATISFACTION : volume de production et B chiffre d’affaires maxima E S O P R I O N D U LE SUPERFLU : coût des I matériels inutilisés T

Fig (12-30) : AV sur la stratégie comptable et financière

On peut considérer ici que le produit c’est le planning de production. D’une manière générale, tous les investissements ont été effectués dès le début du projet, cependant ils ne seront pas entièrement opérationnels qu’après sept ans. Cette période entraînera donc automatiquement un coût superflu.

Malgré l’existence de l’hypothèse H2 (possibilité d’un redimensionnement linéaire), on est dans l’impossibilité de poursuivre notre étude sur le chiffrage de ce superflu. Les raisons principales en sont : - Cette hypothèse risque d’enfreindre les principes comptables et financiers sur les « coûts fixes et coûts variables) ; - Il serait impossible d’avoir un planning de production à 100% dès la première année de la production (contraintes technique et environnementale) ; - Pour suivre le planning de production établi, il serait infructueux de faire des investissements annuels additionnels ; - Pour le respect de la « confidentialité ».

71 La solution c’est faire une recherche approfondie sur ce sujet (interdépendance entre capacité de production, planning de production) en essayant de construire une modélisation.

12 . 2 – Analyse de la valeur en aval du produit

Cette rubrique considère le produit fini et concerne la satisfaction de l’utilisateur. Diverses gammes de produits ont été obtenues lors des travaux d’expérimentation au laboratoire.

Ces produits ont respectivement des spécifications quant à leurs capacités propres à répondre aux besoins des consommateurs.

L’analyse consiste à chercher les méthodes de manière à maximiser les attentes des consommateurs parmi ces produits.

En effet, l’AV s’effectue à travers du test d’acceptabilité des briquettes.

D’abord, on doit définir les attentes des consommateurs, à savoir : - Prix abordable ; - La qualité qui est liée aux propriétés physico chimiques du produit et ses impacts sur son environnement direct ; - La sécurité d’utilisation ; - La capacité du produit : vitesse de cuisson, consumation, démarrage au feu ;

En bref, le produit doit être non salissant, propre, économique, durable, à proximité, disponible, ne nuit pas à la santé et à la portée de tous.

L’objectif de l’AV en aval c’est d’augmenter la satisfaction générée par le produit sans qu’il y ait augmentation du prix. Cela équivaut à éliminer le superflu et d’essayer de minimiser au maximum ces problèmes

72 Présentation schématique de l’AV :

Cas n° 1 : Appréciation de la commodité d’usage

B - démarrage facile - vitesse de cuisson acceptable L’INSATISFACTION E - sécurité S - consumation normale O - aptitude à cuire I - aptitude à cuire P - disponible - disponible N R - démarrage difficile O - qualité/prix (bas) : valeur D - lenteur de cuisson U LE SUPERFLU - arrêt involontaire I - émanation d’odeur T - consumation rapide

Fig (12-31) : L’AV sur la commodité d’usage des briquettes

Le tableau suivant montre cette démarche :

PROBLEMES (superflu) SOLUTIONS - Démarrage difficile - Ajout d’amorce - Lenteur de cuisson - Soumettre le foyer à un courant d’air - Ajouter de combustible selon besoin - Utiliser le foyer avec entrée d’air secondaire - Arrêt involontaire (sécurité) - Utiliser des cales ou foyer amélioré - Émanation d’odeur - Sortir le foyer à l’extérieur - Ne pas attendre que le feu soit faible pour ajouter de nouveau combustible - Consumation rapide - Ne pas soumettre le combustible sous la pression directe de la marmite par le haut Source : conception personnelle 2008

Tab (12-14) : Minimisation du superflu

73 Cas N°2 : Appréciation de l’aptitude du produit à cuire

L’INSATISFACTION B E S P R O O I D N U I LE SUPERFLU T

Fig (12-32) : L’AV sur l’aptitude à cuire des briquettes

Trois grandes lignes remplissent le superflu sur ce point : - Produit sensible à la sollicitation thermique (par le bas) et la sollicitation mécanique (par le haut); - Le prix ne doit pas excéder le prix de son concurrent direct (charbon de bois) ; - La gestion de « feu » est difficile, il faut s’habituer au produit.

Un des critères majeurs d’acceptabilité est le prix qui entre toujours dans le superflu. A titre indicatif, et pour pouvoir calculer les différents critères d’évaluation, on a proposé le prix à 600 ariary le kilo (prix usine). Après l’application de l’AV, on a vu améliorer les indicateurs du projet, d’où une révision à la baisse du prix serait envisageable sans que ces indicateurs connaissent une incidence significative quant à la viabilité financière du projet.

74 Chapitre 13 – Optimisation et chiffres

13 . 1 – Impacts de l’AV sur les indicateurs de projet

D’après le chapitre précédent, on a pu dégager que il est possible de réduire le coût du projet à partir de l’AV. Cette diminution de coût a une répercussion sur le prix à appliquer sur le marché, mais également sur les indicateurs principaux d’évaluation du projet.

Le tableau suivant montre le gain total par rapport au coût du projet obtenu à partir de l’application de l’AV :

DESIGNATION Ancien Nouveau Gain Route et chemin de fer 84 362 754 1 118 000 83 244 754 Bassin d’eau 45 700 000 6 436 700 39 263 300 Total 122 508 054 Source : concertation - conception personnelle 2008 Tab (13-15) : Tableau des gains obtenus (kar)

Ainsi en terme de coût on peut affirmer que la méthode de l’AV aide énormément à détecter les anomalies. Le gain total s’élève à 122 508 millions d’ariary qui représente 65,57 % du montant total de l’investissement.

Les nouveaux tableaux se présentent comme suit : Le coût des investissements fixes Désignation Montant Bâtiments et parcs… 10 121 750 Route et chemin de fer 1 118 000 Machines et équipements 36 225 074 Unité eau (pompage, traitement,…) 8 908 224 Total = 56 373 048 Source : proposition – concertation 2007

Tab (13-16) : Coût des investissements fixes (kar) après AV

75 Coût des investissements initiaux

Catégorie d'investissement Montant Coût des investissements fixes initiaux 56 373 048 Dépenses de premier établissement 2 000 000 Fonds de roulement (à pleine capacité) 5 940 578 Total 64 313 626 Source : proposition – concertation 2007

Tab (13-17) : Total des coûts d'investissements initiaux (kar) après AV

Schéma de financement Sources Invsmnt fixe FDR Total Emprunts à court terme 4 000 000 4 000 000 Emprunts à long terme 40 000 000 40 000 000 Autofinancement (promoteur et associés) 18 373 048 1 940 578 20 313 626 Total 58 373 048 5 940 578 64 313 626 Source : proposition – concertation 2007

Tableau (13-18 ): schéma de financement (kar) après AV

Les critères d’évaluation seront : - taux de rentabilité interne : 39,43 % - seuil de rentabilité : 18 540 tonnes - masse salariale annuelle : 268 millions ariary - niveau d’investissement : 64 314 millions ariary

Pour boucler la notion d’optimisation, on doit s’intéresser au prix que pourrait se vendre le produit sur le marché.

A ce titre, on peut faire une analyse de sensibilité et le prix peut descendre jusqu’à 400 ariary le kilo (prix usine).

76 Chapitre 14 – Application de la méthode d’évaluation périodique

14 . 1 – Identification et analyse des impacts

Les principales sources d’impacts négatifs significatifs du projet seront :

 les travaux d’installation des infrastructures et d’exploitation de la mine ;

 les rejets liquides issus du processus de transformation du charbon et des habitations des employés ;

 les émissions atmosphériques issues de la cokéfaction et de la combustion du charbon de terre ;

 les déchets solides issus des ménages et du processus de transformation du charbon ;

 les bruits issus des matériels et équipements du projet ;

 la déforestation due à l’utilisation de fine de charbon de bois dans le processus de transformation de la houille en combustible domestique.

On établit ensuite des interrelations entre ces impacts qu’on doit évaluer suivant leur intensité, leur portée et leur durée.

Les principaux risques et dangers liés au projet seront :

o les accidents liés à l’utilisation de matériels de construction ou de transport ;

o les accidents liés à l’utilisation de matériels et équipements électromécaniques ;

o les incendies liés au stockage et à la manipulation des matières inflammables ;

o l’altération de la santé liée à l’inhalation de poussières de charbon ou de silice ;

o les explosions dues à la présence des grisous dans la mine de charbon ;

o les incidents sur la vie des employés dus à l’ingestion, l’inhalation ou le contact des produits chimiques.

77 14 . 2 – Élaboration des mesures d’atténuation

Les analyses des impacts ont montré que :

o Les travaux d’installation des infrastructures et d’exploitation de la mine de charbon devront être mieux gérés pour atténuer ses impacts sur l’environnement physique et biologique du site. Les actions à entreprendre seront :

 la mise en place d’évacuateur de crue ;

 la délimitation des aires affectées au début des opérations ;

 la limitation au strict minimum des surfaces affectées ;

 la stabilisation des talus/remblais par la culture de vétiver et/ou engazonnement ;

 la réduction jusqu’à la limite du possible l’abattage des arbres, surtout, les espèces rares, menacées ou en voie d’extinction ;

 le contournement des habitats sensibles ou denses.

o Les rejets liquides devront être traités avant l’évacuation dans le milieu naturel ou le recyclage. Les actions à entreprendre seront :

 la construction d’une installation de traitement des rejets liquides issus des cités des employés et des toilettes de l’usine de transformation du charbon ;

 la construction d’une installation de traitement des rejets liquides issus du processus de transformation du charbon afin de faciliter le recyclage.

o Les émissions atmosphériques devront être atténuées. Les activités à entreprendre seront :

 le lavage des gaz de ville afin d’éliminer les gaz toxiques tels que le sulfure d’hydrogène, le cyanogène et l’acide cyanhydrique qui sont toxiques ;

 la pulvérisation par de l’eau des émissions dues à la combustion de charbon de terre dans le four à coke et la centrale thermique ;

78  l’arrosage à l’eau du charbon de terre pour atténuer les émissions de poussières ;

o Les déchets solides devront être mieux gérés afin d’atténuer leurs impacts sur le milieu récepteur. Les activités à entreprendre seront :

 le recyclage des fines de charbon de terre dans le four à coke ;

 la mise en place d’un système de collecte de déchets solides (moyens de collecte et de transport) ;

 l’aménagement d’une décharge contrôlée pour évacuer les déchets solides générés par le projet ;

o L’approvisionnement en bois énergie du projet devra être mieux géré en mettant en place une plantation d’arbre à croissance rapide dès la mise en place des infrastructures du projet. Les essences à planter seront l’eucalyptus camaldulensis et l’eucalyptus crebra.

o Les mesures de prévention/atténuation des risques et dangers devront être mises en place. Les activités à entreprendre seront :

 le respect des normes de sécurité des matériels et équipements

 la mise en place d’une unité de sapeur pompier

 le port de matériels adéquats par les ouvriers (masque, casque, gants, bottes, vêtements appropriés,…)

 la mise en place d’un dispensaire pour assurer le suivi systématique de la santé des employés

14 . 3 – Évaluation des impacts résiduels

Annuellement, une évaluation des impacts résiduels doit être effectuée afin de maximiser l’intégration du projet.

Ainsi, il y a lieu de faire un classement de chaque impact pour pouvoir prendre des mesures correctives adéquates. On ne doit pas alors attendre la fin du projet pour procéder à la remise en état.

79 Exemples d’activités à entreprendre :

o la restauration du sol pour assurer la reprise de la végétation ;

o la transformation des trous en bassin de pisciculture ou d’aquaculture ;

o l’embellissement de la zone par la plantation de plantes d’ornement afin de la transformer en lieu touristique, vu la qualité écologique et la richesse floristique et faunistique de la forêt Sakoa.

o …

Si la méthode proposée est appliquée, les impacts résiduels ne présenteront plus de risques pour les différentes composantes de l’Environnement.

En outre, les analyses effectuées dans cette étude ont montré que le bilan écologique du projet est positif.

80 Chapitre 15 - Recommandations

Ce chapitre analysera les résultats obtenus à partir de l’application des différentes méthodes sur lesquelles notre étude a été focalisée.

Ainsi ces résultats concernent les éléments qualitatifs et les éléments quantitatifs.

Pour apprécier ces résultats, on va prendre un à un les cinq axes stratégiques : l’aspect technique et technologique, l’aspect environnemental, l’aspect financier, l’aspect social et l’aspect organisationnel et administratif.

15 . 1 - L’aspect technique et technologique

La transformation du charbon de terre se réalise en deux processus : le premier, d’ordre plutôt chimique, est la distillation ou la cokéfaction, et la seconde, le compactage est plutôt physique et consiste en la mise en forme en briquettes. La maîtrise de la technique de transformation du charbon de terre en combustibles domestiques serait garantie simultanément sous l’angle technologique (transformation proprement dite) et sous l’angle de l’utilisation (les recherches concernant la collecte des réactions des consommateurs). L’application de la méthode de l’analyse de la valeur sur les produits permettrait de rassurer une diminution (voire élimination) des imperfections liées à la structure physique du produit. Ce passage a été réalisé à partir des différents tests au laboratoire. Ces tests ont montré que trois produits ont répondu positivement aux attentes de la population avec des qualités meilleures et une consommation des « ressources » raisonnable. Les qualités physiques de ces produits sont :

 Une bonne résistance à l’émiettement lors des manipulations de conditionnement, stockage et de transport ;  Une configuration physique non encombrant et une bonne présentation commerciale ;  La commodité d’usage : o Une bonne inflammabilité en départ de combustion ; o Une inflammabilité permanente pendant toute la cuisson ; o Peu salissant, peu d’émanation ni de fumées ni d’odeur.

81 15 . 2 – L’aspect financier

La méthode comparative nous a permis de choisir objectivement le scénario optimal (du point de vue financier).

En outre, on a vu que le TRI de départ a été de 22,13%. Le résultat de 39,43% obtenu à partir de l’application de l’AV a montré l’importance de la méthode ainsi qu’une possibilité d’optimiser les résultats. Le SR a aussi connu une nette amélioration de plus 100% allant de 49020 t à 18540 t. Ce sont des valeurs extrêmement intéressantes pour un tel projet qui correspondent à un prix de vente de 600 ariary le kilo (prix d’usine), néanmoins, à ce prix on peut s’attendre à un prix sur le marché exorbitant jusqu’à 1000 ar/kilo.

Notre étude donne une nouvelle opportunité sur l’extension de la recherche sur le plan « analyse de sensibilité » concernant le prix sur le marché, qui, à notre avis peut descendre à un niveau de prix le plus bas (jusqu’à 350 ar) pour rejoindre le marché à 550 ar, qui sera plus compétitif.

A noter que notre recherche s’est portée seulement sur les valeurs jugées « excessives », mais il est fort possible de faire l’étude sur tous les aspects et sous aspects du projet pour avoir encore plus une amélioration de la situation.

15 . 3 – L’aspect social

La réintégration des charbonniers dans le processus de production figure parmi les préoccupations du projet. La réussite du projet dépend en partie de son aptitude à s’intégrer progressivement dans le contexte social local, dans les économies locales, ainsi que dans sa contribution au développement de l’économie régionale. Le recrutement des charbonniers dans la main d’œuvre d’extraction ou comme producteur de fine de charbon de bois font déjà partie de cette stratégie d’intégration ; il en est de même du partenariat commercial avec les agriculteurs regroupés en coopératives de production de fécule.

82 Cette réintégration verra une nette amélioration de la situation sociale de la population, situation qui sera le garant de leur paix sociale durable.

15 . 4 – L’aspect organisationnel et administratif

L’on a pu faire participer les structures administratives (centrales et environnantes) en application des documents cadres de la macroéconomie ainsi qu’à la mise e, œuvre de la méthode de l’AV. L’on a obtenu un résultat palpable de 46% du montant total des investissements fixes (soit 83 milliards d’ariary). Même si cela correspond à une hypothèses haute, on aura apprécier la contribution publique à ce projet (ne serait-ce que la moitié des infrastructures publiques).

15 . 5 – L’aspect environnemental

La méthode MEP préconisée permet de maximiser les résultats escomptés de l’étude d’impact environnemental. Moyennant cette méthode ; on pourra faire un suivi rigoureux quant à une révision périodique (annuelle) des retombées négatives du projet et de prendre tout de suite des mesures correctives correspondantes. Ainsi d’après les estimations on va avoir un bilan environnemental et écologique positif : - La conservation de la forêt grâce à la substitution du charbon de bois par les briquettes de charbon de terre ; - La contribution à la diminution des GES par la séquestration de carbone des forêts conservées ; - La fourniture de combustible domestique aux ménages malgaches qui ont de difficultés de trouver de source d’énergie saine et durable.

15 . 6 – Recommandations

La technologie de transformation du charbon de terre a été maîtrisée, les différentes études entreprises jusqu’ici ont donné des résultats encourageants.

83 Cependant, quelques recommandations seront avancées : Sur le plan social, pour avoir une meilleure assise du projet, il faut assurer l’approvisionnement en matières premières. Le promoteur a intérêt à favoriser une création des associations ou coopératives d’agriculteurs (producteurs de fécule et de fine de charbon de bois) et à faire valoir l’existence d’un partenariat commercial à long terme entre l’exploitant industriel du charbon de terre et les groupements d’agriculteurs. Ensuite, comme corollaire, il doit encourager l’accès de ces coopératives à des circuits de financement ; pour pérenniser leurs activités.

Des mesures de commercialisation et de distributions (non étudiées ici) doivent être étudiées avec plus de vigilance possible car le produit figure parmi les produits stratégiques du pays car il touche plus de 75% de la population malgache. Ainsi nous proposons une stratégie push, donc c’est le produit qui va chercher les consommateurs.

Du point de vue financière, une révision des contextes financiers (financement) serait nécessaire pour pouvoir éliminer le superflu entre la capacité de production et le volume de production conçu jusqu’à obtenir la « pleine capacité ».

Concernant l’utilisation des briquettes, comme tout produit possède ses propres caractéristiques (odeur,…), l’on aura besoin de faire une étude de lancement adéquate quant à la pénétration efficace du produit sur le marché pour que les utilisateurs s’adapteront très vite au produit.

Du point de vue législatif, des textes et des lois relatifs à l’exploitation de la filière « bois » doivent être révisés.

Cependant, notre recherche devrait être accompagnée logiquement par des études très pointues sur les domaines ci après : - recherche et amélioration des composantes même du produit; - distribution des produits finis ; - fabrication locale des équipements adéquats au contexte du projet ; - analyse de sensibilité quant à la possibilité de faire diminuer le prix au marché.

84

CONCLUSION GENERALE

85 CONCLUSION GENERALE

La transformation du charbon de terre pour usages domestiques est un projet qui se propose de mettre à profit des opportunités constituées par :  L’existence du gisement dans le bassin de la Sakoa qui s’élève à 2 800 Mt avec 170Mt de réserves exploitables.  L’urgence de l’élaboration de stratégie de réduction de la déforestation efficace et réaliste, face d’une part à l’intensification de la déforestation due aux exploitations forestières, notamment le charbonnage, et d’autre part aux lacunes de la mise en application des mesures de contrôle et de préservation des ressources préconisées par la nouvelle politique forestière. Notre recherche doit résoudre et concilier plusieurs contraintes liées à la mise en œuvre effective de ce projet. L’application des méthodes scientifiques (Cadre logique, analyse de la valeur…), nous offre des résultats satisfaisants qui ont été démontrés dans l’étude. De cette étude, il ressort les points saillants suivants : - L’existence d’un nouveau produit (combustible domestique) de substituer progressivement au bois énergie. Ce produit est constitué de charbon de terre cokéfié amélioré, de la fécule de manioc qui sert de liant, et de la fine de charbon qui sert d’amorce ; - La base de données concernant les procédés de transformation du charbon de terre permet de maîtriser tous les aspects du processus ; ces procédés répondent aux exigences de rigueurs scientifiques requises par l’envergure industrielle du projet. - Il ressort également que la mise en œuvre de ce projet dégagerait un bilan écologique positif découlant d’une économie de forêts. Cette recherche a pu dégager que d’autres domaines méritent d’être approfondis tels que la modélisation au niveau de la capacité de production et le planning de production, l’analyse de sensibilité à partir de la fluctuation possible de prix, la valorisation des sous produits…

Quoi qu’il en soit, l’efficacité du projet peut s’apprécier à travers sa contribution à diminuer de façon continue et durable la pression sur les ressources naturelles et l’adoption de la briquette par les populations, comme combustible domestique, à la place du bois énergie.

86

BIBLIOGRAPHIE

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VALLET Gilles, Techniques de planification de projets , Dunod, Paris, 2 e éd., 1996,275p.

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ANNEXES

89 ANNEXE I DEFINITIONS

On appelle charbons des roches sédimentaires d’origine organique contenant au moins 50% de carbone, des matières volatiles (hydrogène et hydrocarbures), et des impuretés. Les charbons naturels proviennent de la transformation lente de végétaux qui se sont trouvés immergés à certaines époques géologiques anciennes (plusieurs millions d’années). Les principaux combustibles suffisamment apparentés par leur mode de formation et leur composition pour avoir été groupés dans la classe géologique unique de charbon sont : - La tourbe : de couleur noirâtre ou brune, est due à l´accumulation peu compacte des végétaux dont l´état de décomposition est assez inégal : o Teneur en eau très faible o Densité : voisine de l´unité o Richesse en carbone : faible o Formation : moins de 2 millions d’années - Le lignite : de couleur noirâtre et parfois franchement brune, est issue de la transformation de débris ligneux poussés jusqu´à une sorte de gèle colloïdale qui en durcissent dans la matière fondamentale dans la lignite. C´est un charbon peu riche en carbone et en hydrogène et qui contient souvent de la pyrite qui dégage du gaz SO 2 et de H 2SO4 o Teneur en eau : assez forte o Densité : plus faible que la celle de la houille o Richesse en carbone : beaucoup plus forte que dans les tourbes o Teneur en matières volatiles : élevée (plus de 50%) o Formation : 40 à 140 millions d’années - La houille : a subi une transformation plus poussée, ne laisse pas apparaître des traces des végétaux visibles à l´œil nu. C´est le charbon de qualité o Teneur en eau : réduite de 2 à 7% o Densité : 1,2 à 1,5 o Richesse en carbone : forte o Teneur en matières volatiles : plus faible que dans le lignite - L´anthracite : qui contient de très faible quantité de matières volatiles qui est issu de la transformation métamorphique de houille sous l´action de la pression et de température, à une densité plus forte de l´ordre de 1,7, un pouvoir calorifique plus élevé. Elle est plus massive et plus homogène ; sa densité est grande et sa cassure est brillante

La distillation n´est autre que la cokéfaction. En effet : Distillation est une opération qui consiste à débarrasser un solide de ses composants gazeux : le coke s´obtient par distillation de la houille grasse. C´est un procédé mis en œuvre par l´industrie gazinière dans des anciennes usines qui avaient pour principal objectif la production de gaz du benzol; le coke n´étant qu´un produit complémentaire. Cokéfaction est la transformation de la houille en coke en dégageant des matières volatiles, elles-mêmes combustibles. Contrairement à la distillation, les installations sont d´abord conçues pour fournir un coke métallurgique répondant à des caractéristiques précises, le gaz et les autres produits liquides n´étant que des produits résiduels.

90 A N N E X E I I

Le charbon et la houille

Comment ça s'est formé et à quoi ça sert

Notre sous-sol est riche , et même très riche en matières, en roches et en minerais : des gisements entiers exploités pour les utiliser dans notre vie courante. Les pierres précieuses (diamants émeraudes, jades), métaux (or, argent), les matériaux de construction (calcaire, gypse, craie, sables…) ou ressources énergétiques (pétrole, charbon, gaz...). Ces ressources minières et leurs différentes utilisations sont extrêmement nombreuses; certaines sont exploités depuis l'antiquité et lors de fouilles archéologiques on a même retrouvé des traces de mines primitives datant de la préhistoire : des mines néolithiques de près de 9000 ans.

Ce qui va nous intéresser particulièrement sera ici l'exploitation minière de la "Houille". On va voir comment s’est formé le charbon "minéral" pour devenir la matière noire et dure qu’on connaît, comment on a creusé le sol pour l’extraire, avec quels moyens et avec quelles techniques. Cette aventure passionnante va nous plonger dans l’histoire de l’exploitation des mines ; une histoire qui va nous ramener très loin dans le passé, à une époque où les premiers végétaux vont commencer à pousser sur notre planète… puis à l’histoire des Hommes, les mineurs ; de l'industrialisation des mines du 17e siècle, jusqu’à l'exploitation moderne utilisant les moyens technologiques actuels (tunneliers, forages...).

La découverte des gisements souterrains

Pendant très longtemps, on a commencé à exploiter des filons trouvés presque par hasard, à partir d'observations ou par creusage dans des lieux connus pour contenir certains produits qu'on pouvait exploiter. C’est l’utilisation dite « médiévale » ou « antique » du sous-sol. Puis on a appris progressivement à identifier les roches, et à faire correspondre la présence de certaines d'entre elle avec la proximité de minerais exploitables (la présence de quartz étant parfois proche de gisements d’or ou d'étain par exemple). Certains filons étaient aussi connus pour s'étendre en lignes parallèles , suivant des couches bien définies. On tenta alors de découvrir les continuités de ces gisements en faisant des trous dans le sol : des sondages. Aux 18

91 et 19eme siècle, on recherchait également d'anciens sites abandonnés , espérant utiliser les moyens de production modernes pour tirer profit d'un filon partiellement inexploité, faute d’outils ou de technique adaptée dans les époques passées. Ces différentes méthodes n'avaient qu'un seul but : trouver les gisements les plus importants et les moins coûteux à exploiter.

© geopedia.fr

Les minerais ou les métaux qu'on peut exploiter pourront prendre des formes des différentes. Pour un même minerai, la localisation du gisement pourra aussi être très variée et se présenter à certains endroits « à ciel ouvert » (en surface), et à d'autres, dans des couches profondes du sous-sol ou même sous les océans . Le pétrole est un de ces exemples de ressource exploitée sur toute la planète et dans toutes les conditions possibles, c’est l’or noir, qu’on utilise aujourd’hui comme source principale d’énergie.

Il y a deux siècles, l’or noir, c’était le charbon.

A quoi sert le charbon?

Plus pratique et plus performant que le bois, on l'utilisait pour se chauffer , mais aussi comme source d'énergie pour alimenter les toutes nouvelles usines et en particulier les machines à vapeur . Si le charbon a pris autant d'importance au 19 ème siècle, c'est qu'il est rapidement devenu la clé de ce développement industriel.

92 Les besoins étaient gigantesques, il fallait donc en produire énormément : pour se déplacer et transporter des marchandises grâce aux chemins de fer ou aux navires, pour produire de l' acier , permettant de fabriquer des machines, faisant fonctionner des usines qui à leur tour consommaient toujours plus de charbon. Un Charbon qu'il fallait bien trouver quelque part, et comme ce n'était pas sous la mer, on est allé le chercher.... sous terre.

Les mines de charbon qu’on décrira ici, s’étendent sur des gisements souterrains . Pour comprendre un peu comme ils se présentent, il faut remonter un peu dans le temps... au moment de leur formation, et même un peu avant. Le nom de cette époque géologique est facile à retenir puisqu'elle est justement désignée par cette formation du charbon , - du carbone , - du « Carbonifère ».

La Terre avant le Carbonifère

La Terre primitive, celle des temps très anciens qu'on appelle justement l'ère primaire , était très différente de celle que nous connaissons aujourd'hui : c'est principalement un vaste océan . C'est là que se trouve la vie -dans l'eau- sous forme d'algues, de planctons, de coquillages, d'une multitude d'esp èces proches de nos méduses, de nos pieuvres et des premiers représentants des poissons.

Ce qui se trouve au dessus de l’eau, est un continent inhabité qui va se déchirer, se diviser en plusieurs morceaux qui vont se déplacer. La planète se transforme len tement, les montagnes s'élèvent, se froissent, se dressent au dessus des océans et va naturellement présenter un littoral de plus en plus important. C'est là que la vie marine va coloniser la Terre , les espèces vivant dans l'eau vont essayer de vivre à l' air libre, de respirer de l'oxygène. Les algues vont s'accrocher aux rochers utiliser la chaleur et la lumière du soleil, se doter de petites racines et de feuilles pour devenir progressivement des plantes qui vont grandir, se diversifier et recouvrir tout e la planète.

La Terre va entrer dans un nouvel âge, celui du Carbonifère.

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Comment se forme le charbon ?

A cette époque, il y a environ 350 Millions d'années (1) , les continents étaient donc entièrement recouverts de végétaux : la plus vaste et la plus importante foret équatoriale de tous les temps. Ces plantes géantes profitent du climat tropical qui règne sur toute la Terre : beaucoup de chaleur , beaucoup d'humidité et une abondance de pluies . Toutes ces plantes vont vivre, mourir et se déposer sur ce sol humide, dans des quantités si importantes qu'à certains endroits vont se former d'immenses tourbières. Des cuvettes naturelles où l'eau et les végétaux se mélangent et forment une boue de feuilles, de troncs et de tiges en décomposition, un peu comme le compost qu'on trouve au fond des jardins... mais dans des quantités gigantesques. (1) (voir échelle des temps géologiques)

Normalement les petites bactéries décomposent cette matière. D'une certaine matière elles "la mange" et la font disparaître. C’est ce qui se passe à notre époque en tout cas. Au carbonifère c'est un peu différent. Ces petits organismes ne sont pas encore assez "gourmands" - pas assez évolués - pour décomposer toute cette masse végétale présente en quantité bien trop importante. Ces immenses cuvettes marécageuses vont ensuite être englouties par les brusques changements du niveau des océans ou des périodes de pluies intense, recouvertes par des boues, des poussières, des sédiments marins...

Formation du charbon : dépôts et tourbières

Quand l'eau se retire, la végétation reprend immédiatement sa place sur ce sol, pousse, grandit et meurt de nouveau. Elle forme de nouvelles tourbières, des cuvettes

94 marécageuses qui seront à leur tour recouvertes. Ces couvertures successives de matière vont se retrouver emprisonnés dans le sous-sol : elles vont devenir des couches souterraines . Elles vont lentement se tasser, se compacter, et subir la pression et la chaleur des profondeurs du sous-sol : c’est ainsi que ces « boues végétales » vont se transformer. A l'intérieur de ces poches visqueuses, les plantes contiennent encore beaucoup de carbone : c'est ce carbone qui va se "fossiliser", devenir solide et enfermer des poches du gaz qui provient de sa décomposition.

Ce cycle durera plusieurs dizaines de millions d'années jusqu'à ce que la grande période du Carbonifère se termine et avec elle la plus grande accumulation de végétaux de notre histoire. Par la suite, du charbon continuera, et continue même encore à se former, mais dans des quantités beaucoup moins importantes. C'est la terre de nos jardins, ou le sol de nos forêts, de couleur très sombre, presque noire, et qui deviendra peut être dans quelques centaines de millions d'années du carbone pratiquement pur. Pendant tout ce temps, le sous sol continuera lui aussi à se constituer par couches successives : un empilement de plusieurs centaines de mètres de poussières, de particules minérales, végétales ou animales qui formeront les couches sédimentaires . C'est notre sol.

Les combustibles fossiles

Les poches de ce "charbon" devenu solide vont devenir de la " houille ". On entend par là qu'il contient une certaine quantité de carbone (70 à 90%), s'il en contient moins, c'est du lignite (60%) ou de la tourbe (moins de 50%). S'il en contient plus de 93%, le charbon devient de l'anthracite . (Un dérivé de cette matière, d'apparence plus visqueuse, sera découvert dans d'autres gisements et appelé plus tard : « l'huile

95 minérale » : le pétrole.) . La tourbe moins riche en carbone présente encore un aspect "végétal", on y distingue encore des formes de branches ou de racines. Elle met aussi moins de temps à se former (10 à 15000 ans) , et se trouve donc souvent près de la surface du sol où il suffit de la découper en blocs pour l'extraire. Progressivement la tourbe pourra se transformer en lignite, puis en charbon, plus dur, plus riche en carbone, et donc beaucoup plus ancien (environ 300 millions d'années).

Teneur en carbone des dérivés du charbon

Ces matières riches en carbone ont la capacité de produire beaucoup d'énergie en brûlant, on va donc les appeler des combustibles . Cette teneur en carbone leur permettra aussi de brûler longtemps . Leur origine très ancienne ayant demandé des dizaines et parfois des centaines de millions d'années pour se former, les classent parmi les matières dites "fossiles" : les résidus de ces anciens végétaux dont il ne reste que le carbone, et qui sont ainsi devenus des minéraux. Voilà pourquoi on va appeler ces produits : les combustibles fossiles .

Géologie et exploitation de la mine

Toutes ces matières vont se déposer les unes sur les autres et former des couches souterraines, recouvertes par d'autres sédiments, par d'autres couches. Enfouies dans la terre, leur lente transformation va se poursuivre. Le carbone sera compressé, aggloméré, pour devenir finalement un minéral dur et compact : le charbon . On le re- découvrira bien plus tard en creusant sous terre; bien plus efficace que le charbon de bois, plus riche en carbone, et fournissant donc en brûlant, plus d'énergie, pendant plus longtemps. Ces filons s'étendent sous terre sur plusieurs étages de 50cm à plusieurs mètres d'épaisseur. En Grande Bretagne, l'exploitation des "20 yards...", se fait sur plus de 10 mètres. (cf géologie et exploitation des mines) .

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Failles géologiques © geopedia.fr

Ces couches qui contiennent le charbon correspondent aux dépôts de végétaux qui se sont fait successivement plusieurs centaines de millions d'années plus tôt. Il faudra donc creuser profondément pour les atteindre, mais aussi arriver à suivre ces gisements , à s'adapter à leurs formes parfois très compliquées. - Car le sous-sol de la Terre bouge - Jetons un oeil sur ces couches représentées par ces dalles de couleur. Au départ elles sont plates et s'empilent les unes sur les autres, mais avec le temps elles se déforment . Les gigantesques mouvements Terrestres vont les pousser, les froisser, les transformer. Elles peuvent parfois se casser ou se fracturer, il se forme alors une faille et un déplacement de toutes ces couches : le filon de charbon va alors s'arrêter brusquement, comme sur les dessins ci-dessus.

Plissement et déformation des couches souterraines © geopedia.fr

Dans d'autres cas, ces couches sont poussées, elles subissent de très fortes pressions qui vont les tordre, les recourber : on parlera alors de plissement . Toutes les épaisseurs du sous sol vont se plier en même temps, et déformer ce mille feuille souterrain. Parfois, les fractures et les plissements se chevauchent, forment des cuvettes ou des reliefs, à leur tour usés par l'érosion, ou remplis par les dépôts qui vont continuer à s'accumuler pendant les millions d'années qui vont suivre. C'est là qu'il devient intéressant de faire des petits dessins en couleur : des cartes géologiques qui vont permettre de savoir exactement où se trouvent les gisements. Les gisements contiennent les minerais qui nous sont si utiles, il ne nous restera "plus" qu'à aller les chercher. On va donc construire une mine. Tout le problème sera de savoir où l'installer et où creuser.

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Couches géologiques des bassins houillers © geopedia.fr

La mine va devoir suivre ces couches aux formes tourmentées par les mouvements de terrains pour extraire le plus de minerai possible. Les gisements forment parfois plusieurs étages, s'enfoncent sur plusieurs centaines de mètres sous terre : il faudra donc pour les atteindre commencer à maîtriser le forage des puits profonds et comprendre la formation des sols. C’est ainsi que vont naître les techniques d’exploitations des mines .

98 ANNEXE III

Processus d’extraction

DEFRICHEMENT : Enlèvement de la végétation encombrante.

DECAPAGE ET ENLEVEMENT DES TERRES VEGETALES

On commencera par décaper l’affleurement et on conduira l’exploitation par gradins jusqu’à obtenir l’éponte supérieure. Pour ce faire, on sera obligé de pratiquer d’abord à la manière d’un fonçage de puits, une aussi large excavation que possible. Par la suite, on élargira l’excavation en éventail de manière à disposer de fronts d’attaque de plus en plus étendus.

DEFONÇAGE DES TERRAINS COMPACTES ET ROCHEUX

Le défonçage des roches est un phénomène complexe dont l’efficacité est liée d’une part, aux propriétés mécaniques des roches, et d’autre part, à la géométrie de leurs discontinuités.

EXTRACTION DU CHARBON

TRANSPORT DE CHARBON ET ENVOI A L’USINE DE TRANSFORMATION

Processus de transformation du charbon

La transformation du charbon de terre brut en combustible domestique permet d’obtenir cinq grands types de produits finis : comme le montre le processus de fabrication des briquettes : • la briquette combustible ; • le goudron ; • le benzol ; • le sulfate d’ammonium ; • le gaz de coke.

CONCASSAGE ET CRIBLAGE

Le concassage et le criblage sont deux opérations de réduction de la taille des charbons bruts. Le filon dans la réserve est abattu à l’aide d’explosifs en donnant des blocs de taille relativement importante, par exemple un bloc de 200 kg. Pour faciliter d’une part le transport, il est nécessaire de réduire la taille des blocs de charbon en plus petite par exemple, à la taille des mœllons de granite équivalent à un volume de 25 cm 3.

99 La cokéfaction est meilleure si on introduit dans le réacteur du charbon de terre dont la granulométrie peut passer à travers un tamis dont la maille est inférieure à 25 mm. C’est l’intérêt du criblage qui est effectué sur un matériel appelé Concasseur.

COKEFACTION

La cokéfaction représente le passage de la houille ou charbon brut au coke sous l’action de la chaleur (900 à 1000°C) avec éliminat ion de divers produits gazeux. Cette opération se réalise dans le four à coke représenté en illustration

SEPARATION

Durant l’opération de cokéfaction entre 380 et 550°C, sont libérés les produits gazeux. Cela représente l’opération de séparation. On obtient alors deux types de gaz : du gaz condensable et du gaz incondensable.

MATIÈRE CONDENSABLE

Les matières condensables résultant de la cokéfaction de la houille sont : les goudrons et le Benzol. Les matières incondensables sont : le gaz et le sulfate d’ammonium. La séparation de ces matières se fait dans un échangeur par effet de changement de température où une partie du gaz se condense.

DÉCANTATION

Les produits obtenus par condensation passent ensuite dans un grand bassin de décantation. Autrement dit, le condensât liquide va former deux couches bien distinctes à cause de la différence de leur densité.

SÉPARATION DES MIXTES

On racle la couche supérieure des deux phases liquides

CONDENSATION

La partie qui vient d’être séparée est ensuite mise dans le récipient chauffé pour achever l’opération de séparation. Le produit chauffé passe par la suite dans un autre échangeur de température pour réaliser l’opération de condensation et on obtient du goudron dont la pureté est acceptable.

LE GOUDRON

Le goudron est donc séparé par condensation du gaz. On peut encore traiter le goudron obtenu en chauffant encore une fois le mélange. Selon le niveau de température atteinte, on peut obtenir de nombreuses matières premières, bases de différentes dérivées chimique, telles que les polymères thermoplastiques comme le résine de coumarone et l’undène qui sont utilisés pour la fabrication de peinture et de vernis. Les polymères de polycondensation comme le crésol, utilisé pour la confection de moule en fonderie. Le goudron routier et le crésol sont employés pour la protection du bois (traverses de chemin de fer, poteau électrique, charpente …).

100 LAVAGE A L’HUILE

Il s’agit toujours d’une opération de séparation des différents produits, on utilise une huile lourde pour séparer la fraction de produit condensable en benzol.

BENZOL

Le Benzol désigne le liquide obtenu par lavage dans une huile lourde en gaz brut. On peut encore distiller ce produit et on obtient du benzène, du toluène et de xylène. A partir du Benzène on a la lindane qui est un insecticide. A partir du toluène on a la saccharine qui est un produit à pouvoir sucrant très élevé.

MATIÈRE NON CONDENSABLE

Ce terme désigne des produits gazeux non susceptibles de changer de phase c’est à dire passer de l’état gazeux à l’état liquide. Ils restent toujours sous forme gazeux.

DEGOUDRONAGE

Il s’agit d’une opération de filtration de gaz qui passe dans une colonne où sont placées plusieurs séries de filtres qui retiennent le goudron résiduel et laissent passer le gaz. On augmente le rendement de la filtration en utilisant une pompe qui extrait le gaz destiné à être épuré ou saturé.

SATURATION

On laisse le gaz extrait barboter dans des récipients chargés d’acide sulfurique dilué.

SÉCHAGE

On réduit ensuite la teneur en eau du gaz en le soumettant sous un flux de chaleur dans des serpentins.

CONDENSATION

L’extrémité du serpentin subit une réduction de section afin de détendre le gaz et réaliser en même temps l’opération de condensation. Le gaz ammoniac se cristallise alors et donne naissance à un type d’engrais connu sous l’appellation sulfate d’ammonium.

ÉPURATION

Une partie du gaz qui ne pourrait être saturée va être épurée c’est à dire qu’on élimine une fraction de naphtaline contenue dans le gaz.

DENAPHTALINAGE

Certains carbures contenus dans le gaz sont éliminés lors de la réaction chimique dans des réacteurs.

MISE EN BOUTEILLE

101 Le gaz débarrassé des impuretés passe à travers un compresseur pour être conditionné dans des bouteilles.

EXTINCTION

Sitôt la température de 1000°C atteinte, on passe e nsuite à l’étape d’extinction pour éviter que le charbon en contact avec l’air ambiant ne brûle et ne va donner que de la cendre. On soumet la coke à un jet d’eau.

BROYAGE CALIBRAGE

Dans cette étape, on continue à réduire la taille de la coke de 25mn environ à 8 min ou 10mn, l’intérêt de cette diminution de taille est double. Le produit obtenu est plus homogène et l’opération d’agglomération peut être mené d’une façon plus pratique. On peut utiliser 3 types de broyeur : broyeur à rouleau dentée et le broyeur à boulets, mais on peut également utiliser le concasseur en opérant quelque réglage plus fin de la taille du produit fini.

MALAXAGE

Cette partie consiste à mélanger les adjuvants entrant dans la composition des briquettes. Les adjuvants sont constitués de liant, de coke et d’amorce. Le tout est versé dans un gros récipient muni de rotor qui tourne jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène.

COMPACTAGE

C’est la phase de mise en forme des briquettes. Le mélange pulvérulent de coke avec le liant donne une pâte semi humide. L’ensemble passe dans des moules qui sous l’effet d’un effort pressant acquiert le morphologie géométrique souhaitée (cylindrage, ovoïde, sphérique)

CONDITIONNEMENT

C’est une opération facultative si l’on cherche à réduire dans sa plus simple expression le coût du produit fini rendu consommateur. Cette remarque est surtout valable dans le contexte malgache où les consommateurs ont un pourvoir d’achat très faible.

Dans le cas contraire, on peut mettre les briquettes dans des sacs soit en plastique soit en papier kraft. Un sac peut dès lors peser : un, cinq, dix ou cinquante kilogrammes selon le marché ciblé.

102 A N N E X E IV

Estimation des coûts de production annuels (kAr) : Après AV

Période exécution mise en route pleine capacité Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Programme de production (t) 45 000 56 500 79 750 113 000 150 000 223 000 245 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000

Matières premières: Charbon de terre (coke) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Fine de charbon 1 012 500 1 271 250 1 794 375 2 542 500 3 375 000 5 017 500 5 512 500 6 750 000 6 750 000 6 750 000 6 750 000 6 750 000 6 750 000 Fécule de manioc 3 780 000 4 746 000 6 699 000 9 492 000 12 600 000 18 732 000 20 580 000 25 200 000 25 200 000 25 200 000 25 200 000 25 200 000 25 200 000 Autres 5 343 285 6 708 791 9 469 488 13 417 582 17 810 950 26 478 946 29 091 218 35 621 900 35 621 900 35 621 900 35 621 900 35 621 900 35 621 900 Main-d'œuvre 40 418 50 747 71 630 101 495 134 727 200 295 220 055 269 455 269 455 269 455 269 455 269 455 269 455 Services publics (eau & éléc) Carburants 1 086 600 1 086 600 1 086 600 1 262 040 2 019 600 2 255 760 2 580 720 2 915 520 2 915 520 2 915 520 2 915 520 2 915 520 2 915 520 Réparations 77 150 77 150 77 150 77 150 231 451 231 451 231 451 385 751 385 751 385 751 385 751 385 751 385 751 Entretien pièces de rechange 462 901 462 901 462 901 462 901 1 388 704 1 388 704 1 388 704 2 314 506 2 314 506 2 314 506 2 314 506 2 314 506 2 314 506

Coûts de fabrication 11 802 855 14 403 440 19 661 145 27 355 668 37 560 432 54 304 655 59 604 647 73 457 132 73 457 132 73 457 132 73 457 132 73 457 132 73 457 132 FG d'administration 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 F. de vente & de distribution 1 530 150 1 921 188 2 711 766 3 842 377 5 100 500 7 582 743 8 330 817 10 201 000 10 201 000 10 201 000 10 201 000 10 201 000 10 201 000

Coûts d'exploitation 14 283 502 17 275 125 23 323 408 32 148 542 43 611 429 62 837 895 68 885 961 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 Frais financiers 2 800 000 2 579 585 2 332 023 2 052 733 1 736 257 1 376 093 1 231 986 1 080 673 921 796 754 974 579 811 395 890 202 773 Amortissement 9 841 680 9 841 680 9 841 680 7 388 428 7 214 741 1 110 623 1 110 623 1 110 623 1 110 623 1 110 623 848 023 848 023 848 023

Coûts totaux de production 26 925 182 29 696 390 35 497 111 41 589 703 52 562 426 65 324 610 71 228 569 86 799 925 86 641 047 86 474 225 86 036 462 85 852 541 85 659 424

Coûts de production unitaires 598 526 445 368 350 293 291 289 289 288 287 286 286

103 A N N E X E V

Calcul du Taux de Rentabilité Interne (TRI) - après AV

Le TRI est le taux d’actualisation auquel la valeur actualisée des rentrées de trésorerie égale celle des sorties. Il faut donc actualiser les recettes du projet : le TRI est le taux auquel la valeur actualisée de ces recettes égale la valeur actualisée de l’investissement, avec une Valeur Actualisée Nette (VAN) égale à zéro. Pour ce faire, on calcule d’abord les flux financiers à l’aide du tableau du cash flow

Cash flow et calcul de la VAN (kar), après AV Période exécution mise en route pleine capacité Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

A - Rentrée de trésorerie Charbon 27 000 000 33 900 000 47 850 000 67 800 000 90 000 000 133 800 000 147 000 000 180 000 000 180 000 000 180 000 000 180 000 000 180 000 000 180 000 000 Sous produits 1 994 850 2 504 645 3 535 318 5 009 290 6 649 500 9 885 590 10 860 850 13 299 000 13 299 000 13 299 000 13 299 000 13 299 000 13 299 000

B - Sorties de trésorerie Investissement total 35 023 829 23 349 219 Intérêts 2 800 000 2 579 585 2 332 023 2 052 733 1 736 257 1 376 093 1 231 986 1 080 673 921 796 754 974 579 811 395 890 202 773 Remboursements 2 795 749 3 016 165 3 263 726 3 543 017 3 859 492 2 882 138 3 026 245 3 177 557 3 336 435 3 503 257 3 678 420 3 862 341 4 055 458 Coût d'exploitation 14 283 502 17 275 125 23 323 408 32 148 542 43 611 429 62 837 895 68 885 961 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 Impôts 5 560 872 10 926 855 15 430 476 27 426 343 30 321 298 37 274 676 37 330 284 37 388 671 37 541 888 37 606 261 37 673 852

Cash flow net -35 023 29 -23 349 219 14 711 348 19 129 520 22 501 038 29 733 893 37 607 596 53 421 352 58 653 591 71 415 695 71 360 088 71 301 700 71 148 483 71 084 111 71 016 520

Cumulé -35 023829 -58 373 048 -43 661 699 -24 532 180 -2 031 142 27 702 750 65 310 346 118 731 698 177 385 289 248 800 984 320 161 071 391 462 771 462 611 254 533 695 365 604 711 885

VAN = ∑ CFa + VRa ; avec Cfa : cash flow actualisé et VRa : valeur résiduelle de l’investissement actualisée

Formule d’actualisation Cfa = CF x (1 + t) -n avec t = taux d’actualisation ; n = année et CF = cash flow.

104 L’actualisation à 40 et 37% donne respectivement les valeurs suivantes :

40% -25 017 021 -11 912 867 5 361 279 4 979 571 4 183 718 3 948 967 3 567 626 3 619 850 2 838 849 2 468 956 1 762 167 1 257 661 896 399 639 705 456 498

37% -25 564 838 -12 440 311 5 721 248 5 430 275 4 662 295 4 497 057 4 151 754 4 304 774 3 449 924 3 066 112 2 236 295 1 630 997 1 187 950 866 332 631 758

La valeur résiduelle du projet s’élève à 5 935 158 kar (c’est la valeur comptable nette à la fin de période)

VAN (40%) = - 948 643 + 5 936 158 x 0,006 = - 910 485 VAN (37%) = + 3831 621 + 5936 158 x 0,009 = + 3884 429

Après une interpolation des valeurs, on obtient : TRI = 39,43 %

Calcul du Seuil de Rentabilité (SR) - après AV

Le SR s’obtient par la formule :

SR = FF/ (pu – cuv) ; avec FF = frais fixes ; pu = prix unitaire de vente et cuv = coût unitaire variable En prenant le Tableau ci dessus, on a charges variables totales = 80 662 984 et charges fixes totales = 6 136 941

SR = 6 136 941 / (600 –80 662 984/300 000) ; SR = 18 540 tonnes de briquettes

105

A N N E X E V I

Répartition des coûts totaux de production (kar)

Année 3 Année 7 Année 10 fixes variables coûts totaux fixes variables coûts totaux fixes variables coûts totaux

Matières premières: 241 000 9 894 785 10 135 785 241 000 33 544 950 33 785 950 241 000 67 330 900 67 571 900 Charbon de terre (coke) : Fine de charbon : Fécule de manioc : Autres Main-d'œuvre 12 125 28 293 40 418 53 891 80 836 134 727 53 891 215 564 269 455 Services publics 0 0 0 0 0 0 Carburants 1 086 600 1 086 600 2 019 600 2 019 600 2 915 520 2 915 520 Réparations 77 150 77 150 231 451 231 451 385 751 385 751 Entretien pièces de rechange 462 901 462 901 1 388 704 1 388 704 2 314 506 2 314 506

FG d'administration 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 F. de vente & de distribution 1 530 150 1 530 150 5 100 500 5 100 500 10 201 000 10 201 000

Amortissement 9 841 680 9 841 680 7 214 741 7 214 741 1 110 623 1 110 623

Frais financiers 2 800 000 2 800 000 1 736 257 1 736 257 1 080 673 1 080 673

Coûts totaux de production 14 385 354 12 539 828 26 925 182 11 816 540 40 745 886 52 562 426 6 136 941 80 662 984 86 799 925

106

A N N E X E V I I

Calcul du fonds de roulement nécessaire (kar)

Nombre minimal de jours de couverture Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 Année 9 Année 10 Année 11 Année 12 Année 13 Année 14 Année 15

30 1 190 292 1 439 594 1 943 617 2 679 045 3 634 286 5 236 491 5 740 497 7 050 719 7 050 719 7 050 719 7 050 719 7 050 719 7 050 719

5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 10 28 125 35 313 49 844 70 625 93 750 139 375 153 125 187 500 187 500 187 500 187 500 187 500 187 500 15 157 500 197 750 279 125 395 500 525 000 780 500 857 500 1 050 000 1 050 000 1 050 000 1 050 000 1 050 000 1 050 000 20 296 849 372 711 526 083 745 421 989 497 1 471 053 1 616 179 1 978 994 1 978 994 1 978 994 1 978 994 1 978 994 1 978 994 45 57 863 46 290 46 290 46 290 138 870 138 870 138 870 231 451 231 451 231 451 231 451 231 451 231 451 30 1 062 779 1 279 495 1 717 637 2 358 847 3 209 244 4 604 596 5 046 262 6 200 636 6 200 636 6 200 636 6 200 636 6 200 636 6 200 636 1 603 116 1 931 558 2 618 978 3 616 683 4 956 362 7 134 394 7 811 936 9 648 581 9 648 581 9 648 581 9 648 581 9 648 581 9 648 581 10 192 992 198 019 213 682 243 033 321 159 388 487 414 840 503 261 498 848 494 214 489 348 484 239 478 875

2 986 400 3 569 170 4 776 278 6 538 762 8 911 807 12 759 372 13 967 273 17 202 561 17 198 148 17 193 514 17 188 648 17 183 539 17 178 175 2 986 400 582 770 1 207 108 1 762 484 2 373 045 3 847 566 1 207 900 3 235 288 -4 413 -4 634 -4 866 -5 109 -5 364

60 1 689 298 2 121 007 2 993 811 4 242 014 5 630 992 8 371 408 9 197 286 11 261 983 11 261 983 11 261 983 11 261 983 11 261 983 11 261 983 1 689 298 431 709 872 804 1 248 203 1 388 978 2 740 416 825 879 2 064 697 0 0 0 0 0 1 297 103 1 448 163 1 782 468 2 296 748 3 280 815 4 387 965 4 769 986 5 940 578 5 936 164 5 931 530 5 926 665 5 921 556 5 916 192

107

Estimation du fonds de roulement

Le fonds de roulement indique les moyens financiers nécessaires au fonctionnement du projet. Il est défini comme la différence entre l’actif circulant (montants à recevoir) et les engagements courants. Pour le calculer, il convient de déterminer d’abord la couverture minimale à assurer (n) pour l’actif et passif courants. On divise ensuite par 360 ce « n » et le taux (n/360) sera multiplié par le coût annuel de chaque poste considéré (voir tableau de calcul du fonds de roulement). Cependant l’encaisse à maintenir est calculée séparément. Le montant de base (annuel) s’obtient par : coûts de production moins coûts des matières moins amortissements

108

A N N E X E V I I I

Les investissements fixes (Kar)

DÉSIGNATIONS Montant (avant) Montant (après)

BÂTIMENTS ET PARCS 10 121 750 10 121 750

ROUTE 83 244 754 0

CHEMIN DE FER 1 118 000 1 118 000

ÉQUIPEMENTS 36 225 074 36 225 074

DÉFRICHEMENT 464 359 464 359

DÉCAPAGE ET EXTRACTION 7 226 097 7 226 097

TRANSPORT - MANUTENTION ET PESAGE 3 228 900 3 228 900

MATÉRIELS DE SÉCURITÉ 342 698 342 698

CENTRALE ÉLECTRIQUE AU CHARBON 4 500 000 4 500 000

MATÉRIELS DE MAINTENANCE 125 000 125 000

USINE DE TRANSFORMATION

TRANSFORMATION DE CHARBON 10 979 520 10 979 520

SÉPARATION 9 358 500 9 358 500

ADDUCTION D'EAU POTABLE 458 234 458 234

TRAITEMENT DES EAUX USEES 326 100 326 100

ADDUCTION D'EAU INDUSTRIELLE 1 593 090 1 593 090

STATION DE POMPAGE 94 100 94 100

BASSIN D'EAU 45 700 000 6 436 700

TOTAL = 178 881 102 56 373 048

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Nom : RAHAMALITSIROFO Prénom : Haja Titre de mémoire : « CONTRIBUTION DES METHODES SCIENTIFIQUES DANS LA FAISABILITE D’UNE ETUDE DE PROJET : CAS DE L’UTILISATION DU CHARBON DE TERRE POUR USAGES DOMESTIQUES »

Nombre de pages : 86 Nombre de figures : 32 Nombre de tableaux : 18 Nombre des annexes : 08

Résumé : Le charbon de terre, après transformation en briquettes combustibles, peut être utilisé pour usages domestiques. Les difficultés rencontrées par notre pays sur le plan énergétique nous ont fait naître l’idée de rendre cette utilisation plus efficiente. Concernant l’apport que ce document peut véhiculer à cet effet, trois éléments fondamentaux méritent d’être évoqués : - Des dépenses superficielles ont pu être évitées suite à l’application l’analyse de la valeur, un outil scientifique permettant à surmonter les problèmes d’adéquation d’un produit. Ainsi le montant total des investissements pourrait être réduit de tiers ; - L’application de ce même outil, combinée par un savoir faire d’un bon manager de projet permettraient d’ajuster le produit aux justes besoins des consommateurs ; - Un modèle innovateur (MEP) serait une garantie pour une conservation optimale de la biodiversité. A partir de l’approche Cadre Logique, un outil scientifique dynamique pointé sur les objectifs, on a pu ressortir les objectifs, les résultats attendus et les activités à développer. Le diagramme d’Ishikawa explique par la suite le pourquoi et le comment du problème axial : « l’utilisation du charbon de terre à usages domestiques n’est pas effective ». Les résultats de la recherche sur les cinq aspects stratégiques du projets on pu montré la pertinence des méthodes scientifiques dans la faisabilité d’une étude de projet. En corollaire, des études sérieuses sur le plan financier, commercial, technique et juridique ont été proposées afin d’assurer une meilleure pénétration et utilisation pérenne du produit.

Rubrique : Ingénierie de projets industriels

Mots clés : Ingénierie de projets, Analyse de la Valeur, Cadre Logique, Charbon de terre, MEP, Diagramme d’Ishikawa, Indépendance énergétique, TRI, VAN, Filière bois, Biodiversité, Méthode de management de projet,

Rapporteur : Monsieur le Professeur Yvon ANDRIANAHARISON

Adresse: Lot III I 57 Soanierana Antananarivo

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