sommaire

Introduction 2

I La zone du projet 3 1 Relief 4 2 Végétation 5 3 Climatologie 5 4 Biodiversité 7 5 Ressources hydriques 7

II Aspects démographiques et infrastructures 10 1 Population 10 2 Éducation et formation 11 3 Équipements collectifs et infrastructure 11 4 Tissu associatif 13

Ce document a été élaboré dans le cadre du projet Med'Ex. Un projet soutenu par le Programme de Petites III Activités socio-économiques 14 Initiatives pour les Organisations de la Société Civile d’Afrique du Nord (PPI-OSCAN) mis en place par l' Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), financé par le Fonds Français pour l'Environnement 1 Activités professionnelles 14 Mondial (FFEM) et la Fondation MAVA. 2 Industrie et commerce 19

Directeur technique du projet Med’Ex: Arafet Ben Marzou. 3 Patrimoine culturel et naturel 19 Coordinateur de la partie socio-économique: Khalil Ellouze . Responsable d’édition et infographie: Mehdi Boujemâa. 4 Événements culturels 24 Correcteur linguistique: Tijani Ahmed Ben Jemâa. 5 Patrimoine archéologique 24

En collaboration avec: Conclusion 26 - Le Département d’Agronomie et Biotechnologies Végétales à l'Institut National Agronomique de Tunisie - L'Unité de recherche BiCADE: Biogéographie, Bioclimatologie appliquée et Dynamique érosive, Faculté des lettres, des arts et des Humanités de la Mannouba. - Safa ben khalifa - Olfa karous - Sameh hammouda Données synthétiques De La mission

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc I LaAnnée zone d’étude: du 2016 projet Le site du projet est situé principalement sur le cours du fleuve Medjerda et dans ses environs et ce Période de missionsau niveau de terrainde l’embouchure du lac artificiel « Barrage sidi SalemPériode ». deElle synthèseest délimitée au nord par Introduction le village Bechouk, au sud par le village de Mastouta, à l’est par le village El Ogla et à l’ouest par la chaine montagneuse de Jbel Errih/Khorchfia.

La Tunisie, sur la rive sud de la Méditerrannée et à l’extrême nord du continent africain

Lorem Ipsum is simply Dans le cadre du projet Med'Ex, l'association Exploralis vise à valoriser les potentiadummy- text of the printing lités patrimoniales de la région du nord-ouest de la Tunisie en suscitant un intérêtand typesetting industry. écologique capable de promouvoir l'économie verte et préserver la richesse naturelleLorem Ipsum has been the de la région. industry's standard dummy La zone d’étude choisie est une zone humide située à l’embouchure du lac artificieltext ever since the 1500s, Le gouvernorat de Béja "Barrage Sidi Salem" à 10 km de la ville de entre les villages de Bechoukwhen au an unknown printer au nord-ouest de la Tunisie nord-est et Mastouta au sud-ouest. Cette zone porte sur son axe central le tookfleuve a galley of type and Medjerda et représente un écosystème riche abritant une diversité biologiquescrambled it to make a type importante. specimen book. It has survived not only five Lors de la première phase du projet, une investigation a été effectuée danscenturies, le but but also the leap d’inventorier et d'évaluer la richesse faunistique et floristique de cet écosystème. into electronic typesetting, L’embouchure du lac arti ciel « Barrage sidi Salem » Dans une deuxième phase, une étude socio-économique a été effectuée.remaining Elle a essentially à 20 km de la ville de Béja permisd’explorer les richesses culturelles, humaines et socioéconomiques dansunchanged. les It was popula- villages avoisinant le site du projet. rised in the 1960s with the Ce rapport vise à décrire la diversité artisanale et culinaire spécifique à cette région, Figure 1: Carte de localisation de la zone d’étude. identifier les différentes activités professionnelles existantes et les potentialités offertes, et enfin à identifier les rapports existants entre la population locale et son environnement.

l'équipe Exploralis 2 Exploralis - 2017

Page 4 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 1: La zone du projet - Page4 Chapitre 1: La zone du projet - Page5 Caractéristiques naturelles 1 relief 2 végétation Les 2/3 de la superficie étudiée sont constitués par une zone humide, portant sur son axe central le Grâce à un climat favorable et un substrat géologique plus ou moins riche, notamment sur les rives, fleuve Medjerda et enveloppant plusieurs endroits à caractère marécageux, la zone ayant des profon- la région présente une couverture végétale très diversifiée : deurs variables allant de 0.5 à 2 mètres. Le 1/3 est constitué par un ensemble collinaire et des plaines d’une altitude maximale de 300m et des La rive Ouest et les collines gypseuses La rive Est falaises (une douzaine) d’altitude variant entre 50 et 100m. Cet ensemble collinaire englobe plusieurs oueds dont deux sont permanents (oued Béja situé à l’ouest et oued El Khil situé à l’est du site). Ces Couvertes par une strate arbustive basse, domi- Couverte par une strate arbustive dense, domi- milieux abritent une richesse écologique considérable. née par le romarin, le thym, le calicotome et née par le romarin, le thym, le calicotome, le ciste de Montpellier ainsi que des champs le ciste et l’acacia ainsi que par une forêt de de céréales. pinèdes dense sans sous-bois.

3 climatologie La zone fait partie de l’étage bioclimatique semi-aride supérieur, variante à hiver doux de la classi- fication bioclimatique d’Emberger. Il s’agit d’un climat marqué par un été chaud et un hiver doux. Figure 2: Situation de la zone du projet La pluviométrie moyenne annuelle oscille entre 400 et 450 mm avec une répartition saisonnière irré- gulière. Des précipitations moyennes de 5,9 mm font du mois de juin le mois le plus sec. En janvier, les précipitations sont les plus importantes de l’année avec une moyenne de 84,7 mm. La région se caractérise par un hiver froid où la température moyenne est de 10,3°C, et un été chaud où la température moyenne est de 30°C et peut atteindre 47°C aux mois de juillet et août.

32° 100 mm

Figure 3: Vue de dessus de l’ensemble du barrage.Sidi Salem 24° 75 mm

16° 50 mm

8° 25 mm

Mars Avril Mai Juin Août Juillet Janiver Février Octobre Septembre NovembreDécembre

Pluviométrie Nombre de jours de pluie Température

figure 4: Variations mensuelles de la pluviométrie, du nombre de jours de pluie et de la température dans la zone d’étude

Page 6 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 1: La zone du projet - Page7 Page 8 -MED’EX-RSE1-2017 Page -Exploralis Les moyennesLes pluviométriques, lesminimas etmaximas detempérature mensuels sont dans détaillés le tableau suivant (Station météo Mastouta 2016).

Record des Record des Température Température Température Nombre de températures températures Précipitation Moyenne moyenne Min moyenne Max jours de pluie Min Max

Janvier 10  14 -1 23 85 8

Février 11 5 15 -2 27 76 6

Mars 13 6 18 0 28 47 4

Avril 17 9 22 0 35 47 4

Mai 22 12 28 4 42 18 2

Juin 27 17 33 9 46 6 1

Juillet 30 20 37 13 47 9 0

Août 30 20 37 13 45 27 1

Septembre 26 19 31 9 43 33 3

Octobre 20 13 26 6 40 38 3

Novembre 16 10 21 0 29 53 5

Décembre 12 7 16 -1 28 69 8

-5° 50° Température 0 100 Précipitation Medjerda le est qui plus cours important d’eau du pays. apports de la Les Medjerda sont exploités, Les principales ressourcesLes sont constituées de les ruissellement eaux par du versant bassin de l’oued couverture végétale diversifiée très zones sur les fleuve. et lithumides le de la partie favorable climat àun grâce substrat et un géologique ailleurs, Par riche, la région présente une 53 Familles 82 et Genres indéfini Un nombre . algirus concerne qui ce En principalement les reptiles on distingue hispanicus Podarcis probable. est espèce renard, d'espèces des la chauves-souris. loutre Alors dizaine etune que la présence de quatre autre nousPour avons les mammifères, la présence signalé de comme espèces 28 la hyène, le le chacal, comme la cigogne blanche. (principalement chipeau, etle en canard rare espèce zones aigrette humides), la grande oiseaux les Selon la de dynamique stationnement, trois catégories d’eau on hivernants oiseaux distingue : Les espèces migratrices de passage pré postnuptial et 47 et espèces hivernantes ; - 187 espèces d’oiseaux : 59 espèces sédentaires, 33 espèces estivantes nicheuses, 51 arévélé etdes insectes, audes oiseaux, : l’activité total des reptiles des mammifères 2017,février pendant pré passages les deux etpostnuptial, la période de la reproduction, l’hivernage PPI-OSCAN». L’inventaire de la biodiversité de la zone de projet effectué entre novembre2015 et L’inventaire général le plus récent de la faune etdecadre la flore le dans du Projet aété réalisé « sédentaires irrigation...). tout au long du cours de l’oued, et en dehors du versant, bassin pour des multiples usages (eau potable, en grande partie de qu’offre ce partie en grande zone cette en terme de trophiques.ressources renferme des habitats ainsi intérêt de grand dont dépend pour plusieurs la animales survie espèces dernier Ce écosystème duclairsemée au marais. milieu abrite une diversité biologique importante. Elle plusieurs endroits etàcouverture végétale marécageux àcaractère plus ou moins dense les sur rives, zoneLa du projet zone une est le humide, central fleuve son sur portant axe Medjerda et enveloppant 4 5 biodiversité ressources hydriques àsavoir sultane(espèce la talève vulnérable) nicheurs estivants oiseaux etles (+400) d’espèces (déterminés d’insectes et non déterminés) évalué à16 Ordres, . Chapitre 1: du zone projet -Page9 La etPsammodromus précoces La Medjerda est équipée de deux barrages : celui d'El Aroussia et celui de Sidi Salem (barrage le plus grand du pays). Ce dernier (36°35’26’’N, 9°23’44’’E) est situé à quelques kilo- mètres vers le nord-ouest de la ville de Testour. Cette fondation a été mise en eau en 1981 pour l’alimentation en eau potable du grand , la région du Sahel et avec 111 Mm3/an, l’ir- rigation des périmètres irrigués avec 276.650 Mm3/an et la production de l’énergie électrique avec une puis- sance nominale de 36 MW.

La retenue du barrage couvre une superficie de 5521 ha avec un volume de 814 millions m3 (côte de la retenue normale). La salinité des eaux varie entre 0,891 et 2,409 g/l avec une moyenne de 1,4 g/l (SOUDOUD, 2006). Ce barrage est formé par une digue à noyau central vertical en argile et à recharges en matériaux marno-gréseux et argilo-sableux. Il est équipé d'un évacuateur des crues courantes d’un débit maximal de 760 m3/s et d’un évacuateur de surface pour les crues exceptionnelles d'une capacité d'évacuation d'environ 4200 m3 par seconde (SOUDOUD, 2006).

Page 10 - MED’EX-RS1-2017 - Exploralis Chapitre 1: La zone du projet - Page11 ii Aspects Démographiques 2 Éducation et formation et infrastructures Selon le recensement de 2014:

un taux de scolarisation 1 Population (6-14 ans) de 96,07 % et un taux d'analphabétisme de 24,7% (10 ans et plus).

Selon le recensement de 2014, le total de la population a atteint 38 101 habitants dans la délégation de Béja sud. 13 écoles dont 5 en Le taux de scolari- Le taux de croissance annuel de la population entre 2004 et 2014 est négatif, l’évolution a enregistré milieu urbain et 8 sation au supérieur un taux de -0,07 %. en milieu rural au niveau de la déléga- (19 – 24 ans) est de Nombre de ménage est égal à 10,1 milles, dont 5,7 milles en milieu urbain et 4,4 milles en milieu tion Béja sud. 41,23%. rural. Pour l’enseigne- Le taux de l’utili- Le taux de chômage (à partir de l’âge de15 ans) enregistré en 2014 est de 17,75%, avec 13,55% pour ment de base, il y sation de l’internet les hommes et 29,37% pour les femmes. a 6 écoles prépa- (10 ans et plus) est ratoires et 5 lycées de 31,8%. Dans cette zone, les secteurs d’activité les plus intéressants et qui offrent presque le tiers des emplois secondaires. sont l’agriculture et la pêche (30,6%) (fig.2).

Education, santé et 27,8% services administratifs 30,6% Agriculture et pêche 3 Équipements collectifs et infrastructure

Répartition des emplois selon Les secteurs Évolution des taux Taux de branchement Santé Transport 4,1% d’électrification en eau potable publique 0,35% Mines et énergies Selon le recense- Le recensement de 2014 montre que Selon le recensement ment de 2014, 99% 99% des ménages à Béja sud sont de 2014, dans la région 13,4% Industries manufacturières Commerce 9,7% des ménages sont alimentés par l’eau potable, néanmoins d’Oued Zarga, l’in- alimentés par l’élec- nous avons remarqué, après constat sur frastructure sanitaire tricité fournie par la terrain, que plusieurs familles dans la est limitée à 9 centres STEG. zone d’étude n’ont pas accès à l’eau de santé de base fig. 2 13,9% Bâtiment et travaux publics potable et doivent se déplacer vers des points d’eau collectifs.

Page 12 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 2: Aspects démographiques et infrastructure - Page13 Les villages parcourus sont caractérisés par des habitations majoritairement construites en semi-dur ou en briques et quelques-unes en terre coiffée de tôle dans les zones d’exploitations agricoles. Le bois de chauffe et le char- bons de bois sont les principaux moyens utilisés par les ménages pour la 4 tissu associatif cuisson des aliments. Sur la zone du projet, on note Types d’habitations, la présence d’une colonie de mode d’éclairage Les zones de regroupements humains constitués en agglomérations isolées pêcheurs qui s’étend sur les rives et de cuisson des les unes des autres ont des habitations construites majoritairement en de la Medjerda et du barrage Sidi aliments: briques et sont alimentées par l’énergie électrique. Salem et faisant partie de deux délégations (Béja sud et Testour), Ce collectif s’est organisé en deux groupements de pêcheurs, le groupement Mkachbia et le groupement barrage Sidi Salem Testour. La région d’Oued Zarga est équipée d’une autoroute reliant Tunis à , elle a été réalisée en deux étapes :(Fig.3) :

- L’autoroute Tunis-Oued Zarga fonctionnelle depuis 2005-2006 (67 km, dont 37 km dans le gouvernorat de Béja). - L’autoroute Oued Zarga-Bou Salem fonctionnelle depuis 2016 (54 km). Réseau routier

Existe déjà fig. 3 2016 2020 Route Est-Ouest algérienne

Tabarka

Béja Oued Zarga Tunis

ne en éri lg a re ntiè Bou Salem Medjez el Bab Fro

Page 14 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 2: Aspects démographiques et infrastructure - Page15 Blé Activités socio-économiques 250 iii 200 La production moyenne 150 de ces cultures pendant les Orge Agrumes cinq dernières années est 1 activités professionnelles 100 présentée dans le tableau 2. 50 Les cultures maraîchères Les activités présentes dans cette zone sont liées essentiellement à l’agriculture, la pêche, et l’artisanat. présentent une production moyenne élevée, qui atteint 44,5 t/ha alors qu’elle n’oc- cupe que 2% des terres cultivables. Par la suite, on a enregistré .1 Légumineuses 1 agriculture Fourrage une production moyenne de 7,1 t/ha pour les arbres Les principales activités de la région sont : les céréales (blé et orge), les fourrages et l’arboriculture fruitiers, y compris l’oli- principalement les oliviers. vier. Pour les céréales qui La région de Mastouta compte 3000 habitants dont 200 agriculteurs ce qui représente 6,66% de la présentent l’exploitation population. A Mkhachbia, on compte 4000 habitants dont 500 agriculteurs ce qui représente 12,5% Olives la plus importante, la de la population. production moyenne n’a Mastouta ammam Saala Mkhachbia Total pas dépassé 2,2 t/ha.

, grumes La céréaliculture occupe la place la plus , égumineuses importante dans cette région avec 72,9 % des Tableau 2 : terres cultivables, vu La production des principales cultures dans la zone de projet l’abondance de l’eau et

liviers , les bonne conditions édapho-climatiques Production moyenne pendant (Fig.4). Culture les 5 dernières années (t/ha)

ccupation , Blé Céréales (blé dur, blé tendre et orge) 2,2 ourrage , des cultures au niveau de Cultures industrielles (tournesol) 0,9 la zone du projet Ainsi, dans la région Arbres fruitiers et oliviers 7,1 de Bechouk, 205 ha des terres cultivées sont Cultures maraîchères 44,5 fig. 4 réservés à la culture du blé et 105 ha pour l’orge, Légumineuses (féveroles) 1,4 alors que dans la région Cultures fourragères 4,6 de Mkhachbia 130 ha rge , sont exploités pour la culture du blé et 50 ha pour l’orge.

Page 16 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 3: Activités socio-économiques - Page17 L’aviculture et l’apiculture consti- tuent aussi des sources de revenus .2 pour plusieurs familles dans cette 1 élevage région. Ces activités qui font partie des traditions de la population de la épartitions des élevages selon les zones Dans cette région, l’élevage région ont connues de nombreuses Bovin vin constitue l’une des principales mutations leur permettant d’en- activités de la population, prin- trer dans le cycle de production de Total cipalement les ovins dont l’ef- l’agriculture moderne, de participer 2500 fectif est estimé à 2300 têtes à l’amélioration des conditions de et les bovins avec 650 têtes. 2000 vie et de fournir des opportunités L’élevage des caprins est aussi d’emploi dans la région. 1500 pratiqué dans la zone, mais avec un nombre beaucoup plus faible Concernant l’apiculture (fig.7), la 1000 (fig.5). région de Béja Sud compte 40 ruches 500 artisanales ou « ‘jbeh » en plus des L’élevage se concentre surtout 1100 ruches modernes, produisant Mastouta Mkhachbia dans la zone de Mkhachbia au total 10 tonnes de miel par an, vue la superficie étendue, et la sans compter les produits dérivés. densité de population élevée par rapport aux deux autres zones. La production de poulet de chair s’élève à 40 tonnes de viande blanche dans la délégation de Béja L’élevage des ovins est très Sud. fig. 7 développé dans cette région fig. 5 vu la topographie du milieu Hammam Sayala à laquelle s’adaptent les petits ruminants).

L’alimentation du cheptel est essen- 1.3pêche tiellement à base de pâturage dans iande rouge les montagnes avoisinantes et les fig. 6 marais, de chaumes des céréales et d’une alimentation complémentaire à La pêche en eau douce dans le base d’orge, de blé et de féveroles. La gouvernorat de Béja sud est devenue couverture sanitaire prophylactique et une activité économique et sociale le suivi du cheptel sont assurés par le rentable pour les habitants des zones CRDA, l’OEP et l’ODESYPANO qui limitrophes du barrage Sidi Salem. planifient les dates de vaccination de épartition chaque espèce, le contrôle, la bonne La production moyenne en 2015 du de la production barrage de Sidi Salem était de 726,92 santé et le suivi des troupeaux. animale dans tonnes de poissons. La production laitière représente 94% la région de la production animale (fig.6), suivie On retrouve plusieurs types de pois- par la production de viande rouge avec sons : mulet, carpe, sandre, rotengle, un pourcentage qui ne dépasse pas les anguille, barbeau… 6%. Il est à noter que dans la région ait il y a deux centres de collecte de lait, l’un à Mastouta l’autre à Mkachbia.

Page 18 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 3: Activités socio-économiques - Page19 La pêche dans la région d’Oued Zarga gardon et de rotengle est abondante et fournit de l’emploi pour la population équilibrée. locale et garantit une sécurité alimen- taire pour ses habitants. Cependant, ce barrage présente une 2 Industrie et commerce carence remarquable en poissons Les peuplements piscicoles inven- autochtones. Les indices de diversité Le tissu industriel dans la délégation de Béja sud toriés sont composés de 12 espèces : indiquent que les peuplements étudiés est peu diversifié, mais dispose d’un potentiel très le gardon (Rutilus rutilus), le roten- sont peu diversifiés au niveau du important pour connaître un développement très gle (Scardinius erythrophtalmus), la barrage de Sidi Salem. Cette retenue significatif dans un futur proche. carpe commune (Cyprinus carpio), la d’eau nécessite une intervention des On note l’existence d’une zone industrielle à phoxinelle de la calle (Pseudophoxinus gestionnaires de la pêche. Maagoula. callensis), le silure (Silurus glanis), l’an- guille (Anguilla anguilla), le cyprino- Il est à noter que les 2 mois de mars et donte rubané (Aphianus fasciatus), la d'avril représentent la période de repos gambusie (Gambusia affinis), le gobie biologique annuelle. marbré (Pomatoschistus marmoratu), le sandre (Stizostedion lucioperca) et les La colonie de pêcheurs du barrage Sidi deux espèces de mulet (Mugil cephalus Salem compte à peu près 160 pêcheurs et Liza ramada). qui utilisent 80 barques à rame, prati- quant une pêche artisanale et sélective, Les rendements enregistrés sont moyens tout en utilisant des filets de pêche, des sur le plan pondéral et numérique palangres et des nasses. Cette colonie de (8,08kg /1000m2 et 114 ind/1000m²). pêcheurs s’étend sur les rives du barrage 3 patrimoine culturel et naturel Les quantités de mulet sont en baisse vu Sidi Salem faisant partie de deux déléga- l’effort de pêche et le manque de l’ense- tions (Béja sud et Testour). On compte mencement durant trois années (2011, 3 points d’attache à Béja sud et 5 dans Cette zone est le siège d’un patrimoine culturel relativement riche en pratiques traditionnelles adap- 2012, 2013), alors que la population de la délégation de Testour. tées au climat de la région et à ses caractéristiques physiques. Ces pratiques se basent souvent sur un savoir-faire transmis à travers les générations. Ils ont bénéficié à travers les programmes de développement du Parmi les produits CRDA et de la DG pêche « spécifiques », on de deux points de froid note essentiellement comprenant chacun les produits végé- un frigo d’une capaci- taux typiquement té de 2 tonnes et d’une méditerranéens machine à glace qui comme les produits produit 500 kg / jours. de cueillette tels que les plantes aroma- fig. 7 tiques et médicinales (thym, romarin, oléastre, lentisque...) (fig.8). Peuplements piscicoles composés de 12 espèces

Page 20 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 3: Activités socio-économiques - Page21 Exposition de plantes médi- cinales durant le festival des berges du lac d’Oued Zarga, Mme Sonia Mhamdi, commer- çante et experte locale en plantes médicinales collectées Par ailleurs, on note aussi la préparation tradition- dans la zone d’étude nelle des épices dans les maisons par les femmes de la région avec une méthode traditionnelle, comme le cas de Mme Sonia Mhamdi. Pour mieux Dans le secteur agroalimentaire, développer cette activité, il est préférable de culti- la région est riche en produits ver ces plantes et procéder à la transformation par de terroir à savoir le miel « la suite, surtout que l’entretien de ces cultures est multi-fleurs ». En effet, grâce à simple et ne nécessite pas un professionnalisme. la richesse et la diversité de sa flore, ce site constitue également un gîte favorable à l’élevage des abeilles où la production de miel est importante (10 t/an). En outre, cette région est caractérisée par des produits de patrimoine culinaire. En effet, on note des repas typiques de la région du nord-ouest en général vu l’existence de la très bonne qualité des 10t/an produits constituant des plats à valeur nutritionnelle et énergétique élevée à savoir :

fig. 9 Le Borzguène Le fromage traditionnellement préparé est un autre Il s’agit d’ un type produit de terroir de la région. À ce propos, on enre- de couscous au goût gistre à proximité du secteur d’étude la ferme de sucré-salé, préparé en production de fromage Borj Lella (fig.9). C’est une alternant des couches forme d’association qui fait la collecte de la production de semoule de cous- de lait de 50 éleveurs de la région chaque jour pour la cous, de fruits secs, transformation du lait en fromage frais, ricotta, yaourt de dattes et de viande et beurre. De plus, elle ouvre aux visiteurs un restaurant d'agneau. pour la dégustation des différents types de fromages produits et aussi du lait de la brebis Sicilo-sarde, seule race laitière en Tunisie et en Méditerranée.

Page 22 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 3: Activités socio-économiques - Page23 Ftet Ce plat se compose de galettes de pain très fines cuites à base de semoule de blé et d’huile d’olive « Mlewi », garnies de morceaux de viande d’agneau cuits à la vapeur avec des branches de romarin.

La fabrication de produits artisanaux de vannerie à base de halfa et de feuilles de palmiers En aval des produits de consommation, cette région possède des produits artisanaux. En effet, il y a séchées et la fabrication de tapisserie rurale « hsira » à partir des fibres de joncs « Juncus sp. » plusieurs artisans dans la délégation de Béja Sud dont 86 ont des cartes professionnelles en artisanat. ou « Smar » Les activités existantes sont :

La fabrication du savon traditionnel à base de l’huile d’olive ou de plantes aromatiques

Halfa ou Stipa tenacissima Plante de jonc La fabrication du gant de crin à partir de la courge éponge. Ces deux derniers produits sont fabriqués artisanalement. Mme Douja Lif est l’une de ces artisanes à Béja. Elle en fabrique une trentaine par an.

La fabrication de ficelle communément appelée en Tunisie« sbewlou » à partir de plantes fibreuses notamment le chanvre, le coton, le jute, le raphia et le sisal.

De plus, l’utilisation du fumier de vache séché (al jalla) comme charbon par les villageois est un autre usage qui reflète le savoir-faire local.

Page 24 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 3: Activités socio-économiques - Page25 africaine C et D, et polychrome islamique. Non loin des vestiges se localise le mzar de Sidi Bou Sbii 4 événements culturels qui renferme quelques blocs taillés réemployés.taillés réemployés Par ailleurs, il y a un petit pont romain ense- La zone de l'embouchure du lac arti- veli dans la boue. Il s’agit du Mur de soutè- ficiel « Barrage sidi Salem » dispose nement non entièrement dégagé sur la rive d’un potentiel important pour le déve- gauche du bras mort de l'oued El Maleh, à loppement du tourisme culturel, d’au- mi-chemin entre le pont de Trajan et la basi- tant plus qu’un festival existe depuis lique se trouve une structure linéaire de 37 deux années, c’est le festival des berges m de longueur et de 2.40 m d'épaisseur. Sa du lac Oued Zarga (fig.10). Plusieurs hauteur conservée varie entre 2,80 m et 5,50 activités animent ce festival : sports m. Elle est d'orientation nord-sud. Sa paroi nautiques, canoë-kayaks, pêche, acti- orientale est totalement enfouie. Sa paroi ouest vités pour les enfants, exposition des qui s'élève présente des différents types de produits de la région (huile d’olive, construction. Son extrémité sud est construite fromage…) et les repas traditionnels en moellons et en gros blocs. L'extrémité nord avec des interventions sur la richesse se caractérise dans l'état actuel par un soubas- piscicole et les techniques de pêche fig. 9 sement construit en grand appareil. La partie supérieure est en petit appareil: le noyau est en blocage dans les eaux douces. Festival des berges du lac Oued Zarga et la paroi ouest est revêtue en moellons disposés suivant des assises régulières. Entre les deux extrémités, la structure est formée de compartiments. Ils sont d'orientation Est-Ouest. L'un de ces compartiments est caractérisé par une ouverture percée dans son mur de fond dont la partie visible présente un arc clavé en moellons (Source : Carte Nationale des sites archéologiques et monuments 5 patrimoine archéologique historiques, Institut National du Patrimoine – Tunisie, 2012). S’ajoute à cet héritage patrimonial un ensemble de sites historiques et archéologiques présents au voisinage de la zone qui restent cependant très peu étudiés. 5.2 soufIsme 5.1 romain Quatre marabouts ont été recensés au niveau de cette région : ceux de Sidi Bou Sbii, Sidi Abid, Sidi Ali Wahchi et Sidi Mohamed Dridi (Source : Carte Nationale des sites archéologiques et monuments historiques, Institut National du Patrimoine – Tunisie, 2012). D’abord, on note la présence d’une route romaine qui lie à Sidi Abid Sidi Ali Wahchi Sidi Mohamed Dridi Bulla Regia. Cette route qui a servi Dans la zaouïa se trouve un La zaouïa renferme un réemploi Dans la zaouïa, il y a un réem- surtout pour le transport du marbre chapiteau et un fût de colonne. de blocs taillés et aux alentours de ploi de blocs de pierre équar- va jusqu’à Annaba, comme le montre Tout autour, il y a une base cette dernière apparaissent des struc- ris. Il est accessible de la ville le site « OmnesViae » qui illustre tous de colonne, un bloc de pierre tures non identifiées. Il est acces- d’Oued Zarga, en prenant la les chemins romains dans le monde taillé et un fût de colonne. sible du village de Hammam Sayla, route jusqu’au niveau de la dans la figure ci-contre Il est accessible de la ville en prenant la route jusqu’au niveau localité d’Al‘Ayfia. Le site se À côté de cette route, il y a des vestiges d’Oued Zarga, en prenant la de la localité de Sidi Smail. Après trouve à l’est. de ruines romaines. Il s’agit de Henchir route jusqu’au niveau de la avoir franchi l'Oued Medjerda, on Sidi Bou Sbii non loin de la rive gauche localité d’Oulad Sliman. Le se dirige vers la localité Mastouta de Medjerda (fig.10). Ce site renferme site se trouve au sud-ouest. puis on prend la piste qui mène vers plusieurs structures dont un four, une conduite et des structures non identifiées dont un pan de mur la rive droite d'oued Medjerda, où se en Opus africanum en place, un contrepoids dégradé à rainure médiane et une margelle de puits. La localise le marabout. céramique qui jonche le sol est variée : commune, à vernis noir à reflets, à vernis noir local, sigillée.

Page 26 - MED’EX-RSE1-2017 - Exploralis Chapitre 3: Activités socio-économiques - Page27 • Des insuffisances de taille existent pour ce qui est de l’infrastructure et des services publics de base. conclusion • Enclavement des habitations. • Exploitation limitée des ressources naturelles et des Ce rapport nous a permis de mettre en lumière les richesses culturelles, humaines et socioécono- potentialités agricoles (productivité et rentabilité miques dans la zone de l'embouchure du lac artificiel « Oued Zarga » et les villages avoisinants. En des élevages non optimales). effet, l’analyse présentée dans le tableau ci- après est élaborée sur la base des informations disponibles, • Participation réduite pour les femmes et les jeunes • Une position stratégique pour l’écotourisme dans l’objectif d’identifier pour ce secteur les points forts, les points faibles, les opportunités et les filles dans l’activité économique. menaces relevées sur les plans environnemental, écologique et socio-économique. • Richesse écologique • L’inexistence de projets pilotes en matière d’écodé- • Potentialités agricoles intéressantes veloppement rural à part le groupement de déve- loppement agricole pour les pécheurs à Bechouk • La zone dispose de savoir-faire traditionnel qui consti- tue un facteur ressource pour son dévelop- les poin • Dans leur ensemble les milieux • Le manque d’initiatives de la part de la • Absence de suivi de la pollution ib ts aquatiques et terrestres de la pement local fa f population locale dont le niveau de p des eaux de l’oued. s or zone présentent une excellente vie ne lui permet pas d’être active et les oin t t ib ts • Un patrimoine archéologique non in s qualité environnementale. d’entreprendre des contacts avec fa f connu qui peut révéler des aspects o swot s or p les instances pouvant l’aider. t t intéressants in s o swot p

• Les ordures ménagères et s environnemental é les eaux usées. m t e i s n n m socio-économique é • Des villages typiques et accueil- • Excès d’utilisation de la t a u • Mise en place d’un • Faible implication de la socié- e i lants dans la zone périphérique où matière organique et chimique c t n n es or programme de suivi qui peut four- té civile et des institutions de a u l’éco touriste peut se reposer, se par les agriculteurs limitrophes de opp c t la zone d’étude. nir des éléments pour un tableau de l'État dans la gestion de la zone. es or ravitailler et acheter divers produits bord de la qualité environnementale. opp artisanaux au retour de ses randonnées • Les usines industrielles à proximité de la zone pédestres dans les forêts avoisinantes. versent leurs déchets liquides notamment (matières organiques et chimiques) dans l’oued de Béja et le fleuve • La valorisation des plantes condimen- Medjerda. taires, aromatiques et médicinales depuis l’installation de la culture jusqu’au le produit fini : préparation des épices et des plantes, distillation de l’eau florale et aussi le greffage des oléastres.

• Difficulté de gestion des sédiments apportés • Une flore riche et variée. • Le développement des activités génératrices de reve- par le ruissellement hydrique et les eaux nus liés à l’écotourisme à savoir: Miel, fromage, épices, boueuses des lâchers des barrages, au • Richesse ornithologique : Site hautement eaux florales, huile de lentisque, savon à base de plantes fond du lac et dans les marais. important pour les oiseaux d’eau. aromatiques. p • Risque d’inondation surtout au les oin • Existence d’écosystèmes qui • Mettre en valeur la production en miel en produisant ib ts offrent des services écosysté- un miel spécifique à la région dans le but d’avoir d’une niveau de la zone du côté de fa fo Mastouta. s r miques fort importants notam- Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), miel Oued Zarga t t ment la pollinisation. par exemple. in s o swot p • Grand intérêt paysager. • Donner l’opportunité aux jeunes de montrer leurs idées créatives.

• Le surpâturage notam- • Développement des projets agricoles potentiels. ment au niveau de la berge s nord du secteur menace la m écologique é t • La zone d’oued Zarga qualité des phytocénoses et e i n n dispose d’un potentiel leur dynamique. a u ce rt écologique propice aux • Chasse intensive des sangliers. s po randonnées qui constitue Il ressort de cette analyse que la zone étudiée dispose de potentialités patrimoniales, culturelles et op un axe important pour le • Chasse des gibiers et notamment développement du tourisme naturelles très intéressantes. Les Activités Génératrices de Revenu dans cette région sont étroitement des anatidés. écologique. liées à l’agriculture et à l’artisanat. La promotion de ces activités constitue l’axe charnière de déve- • Le cumul des sédiments au fond du • Ne pas limiter l’activité des canoë- loppement local de la zone. lac et dans les marais accentue le risque kayaks au festival des berges du lac d’Oued d’inondation. Zarga et développer d'autres clubs des sports Il est donc nécessaire de s’investir dans ces volets, de mettre en valeur l’aspect écologique de la région nautiques. et de promouvoir une dynamique économique verte.

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