POLYPHONIX Jean-Jacques Lebel 6 – 7 NOVEMBRE 5448 POLYPHONIX Jean-Jacques Lebel Ces deux soirées sont dédiées à la mémoire de Jacqueline Cahen

Vendredi 6 novembre 18h : projections de films d’archives coordonnées par l’association Le peuple qui manque, sous la direction artistique de Jean-Jacques Lebel 20h30 : performances de poésie sonore de Michèle Métail / Esther Ferrer / Linton Kwesi Johnson / Arnaud Labelle-Rojoux / Parlement de Joris Lacoste en collaboration avec Grégory Castéra et Frédéric Danos, interprété par Emmanuelle Lafon

Samedi 7 novembre 18h : projections de films d’archives coordonnées par l’association Le peuple qui manque, sous la direction artistique de Jean-Jacques Lebel 20h30 : performances de poésie sonore de John Giorno / Beñat Achiary / Jayne Cortez et (guitare)

Avec le soutien de la Ratp

Polyphonix sur France Culture : chaque soir de 20h35 à 21h, du lundi 30 novembre au vendredi 4 décembre La maison rouge et le Festival d’Automne à Paris présentent par ailleurs l’exposition Soulèvements de Jean-Jacques Lebel du 25 octobre 2009 au 17 janvier 2010 (10, bd de la Bastille – 75012 Paris).

Partenaires média du Festival d’Automne à Paris

Partenaire de Polyphonix

Le CENTQUATRE Réservation : 01 53 35 50 00 www.104.fr

Festival d’Automne à Paris Réservation : 01 53 45 17 17 www.festival-automne.com

Ci-contre, Inauguration de la rue Marcel Duchamp (75013) Esther Ferrer – Performance de rue, 1995 © Szafran

Photo couverture : Jean-Jacques Lebel © Erró

Polyphonix, un laboratoire nomade Jacqueline Cahen-Sergent

La volonté affirmée depuis main - nent de ne pouvoir les nommer à San Francisco, Tibor Papp et Art tenant vingt-cinq ans par Polypho - tous ici. Pool à Budapest, et en Italie Gianni nix d’être un festival nomade est Etre nomade, c’est travailler en Sassi à Milan, Daniela Rossi à une attitude, un engagement, un structure libre, avec un groupe Parme, Camillo Capolongo à concept qui nécessitent quelques d’amis, des poètes, des alliés, tous Naples… Ces transferts de respon - éclaircissements. dans la même volonté de faire sabilités n’ont pas fonctionné Tout d’abord nomade : sans domi - connaître ce qui émerge dans le comme des désengagements ou cile fixe, en attente de croisements, monde en poésie. Ce qui s’écrit, ce des changements d’options mais d’échanges, de confrontations. qui se joue, se danse, se filme, se plutôt comme la mise en chantier Car être nomade, c’est ne pas avoir montre, s’échange. Un regard – de notre conviction que le fonc - de lieu, ce qui, au regard des ins - une position peut-être au monde tionnement rhizomatique n’était titutions, n’est certes pas correct, – une poésie. pas une construction mentale mais nous permet la découverte Etre nomade, c’est décider sans de brillants théoriciens –nos amis d’instituts, de musées, galeries, contrainte, avaler les contraires, Deleuze et Guattari – mais une cinémathèques comme de lieux négocier les impossibilités et se réalité pratique. Que oui, ici et là, très marginaux, la rencontre aussi retrouver avec d’autres poètes plus loin encore, des énergies sem - avec les personnes qui les dirigent dans une même volonté de pour - blables à la nôtre et différentes et expriment le désir de nous y suivre. pulsaient l’émergence de la poé - accueillir. À ce titre il nous faut Être nomade, c’est s’échanger sie. Et que chaque émergence de remercier, mêlant nos amis pré - les pouvoirs avec légèreté. Pour - cette volonté de poésie à son tour sents et disparus , Lita Hornick à suivant l’aventure du Festival de rassemblait les énergies nais - New York, Michel Antaki à Liège, la Libre Expression (1964 – 1967), santes. Victoria Combalia à Barcelone, Jean-Jacques Lebel a fondé Poly - Entre le mot de Arnaud Labelle- Gabriele Mazzotta à Milan, Henry phonix en 1979. Il en a été le pré - Rojoux “Polyphonix, c’est eux !”, Pillsbury à l’American Center de sident durant de nombreuses en parlant des poètes, et celui de Paris, Blaise Gautier au Centre années avant de céder la place à William Blake “Energy is eternal Georges Pompidou, Dominique Bernard Heidsieck qui lui-même delight”, qu’on a pu lire sur des af - Païni jadis à la Cinémathèque fran - me la céda. Au cours de ces années, fiches-programmes et sur le çaise, Madeleine Van Doren à Ivry, nous avons délégué à Richard Mar - premier disque de Polyphonix, on Madeleine Abassade et Christophe tel en 1991 la charge d’organiser comprend que le miracle de cin - Lermuzeaux à La Verrière, Julien un Polyphonix à Québec, à Jean- quante-sept festivals Polyphonix*, Blaine à Marseille, Sylvie Benard Pierre Verheggen à Bruxelles et à dans dix pays, vingt-cinq villes et à Caen, Pascale Pronnier et Alain Liège, en Normandie c’est Joël soixante-huit lieux différents est Fleisher au Fresnoy… et bien Hubaut qui organisa Polyphonix la preuve de la nécessité vitale de d’autres encore, qu’ils me pardon - 27 et avant il y avait eu Ellen Zweig la poésie.

* Ce texte a été publié en 2002 in Polyphonix , Éditions du Centre Pompidou / Éditions Leo Scheer. Cette édition de Polyphonix est la 60 e.

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Des organisateurs et des invi tés de Polyphonix deva nt La Liberté éclairant le monde de Bartholdi Jardin du Luxembourg, Paris, Polyphonix IV, 1982 Premier rang (de gauche à droite) : G. Jacquet, Hassan Massoudy, Caroline Gauthier, Jean-François Bory, AI Aedy, Merapi Obermeyer, Bernard Heidsieck, Éric Sarner (fils) Deuxième rang (de gauche à droite) : Marie-Odile Demange, Jean-Jacques Lebel, Gianni Sassi, Jean-Pierre Faye, Dick Higgins, Nanni Balestrini, Angeline Neveu, Ramuntcho Matta, Arnaud Labelle-Rojoux, Jacqueline Cahen, Éric Sarner, Tibor Pupp, Udo K, Brion Gysin

5 Jean-Jacques Lebel directe qui fut considérée par les his - En 1966, il publie le premier essai cri - toriens comme le premier happening tique illustré en français sur l’art du Né à Paris en 1936, Jean-Jacques Lebel européen. Il prend position contre la happening et poursuit désormais ses est artiste, écrivain, cinéaste et inven - guerre d’Algérie et la torture en co- actions de poésie directe en paral - teur de manifestations collectives organisant la manifestation « Anti-Pro - lèle à ses activités picturales et poli - de toutes sortes. A New York, il ren - cès » à Paris, à Venise et en 1961 à Milan, tiques. En 1967, il met en scène Le Désir contre Marcel Duchamp, André Bre - où est exposé le Grand Tableau Anti - attrapé par la queue , la pièce de Pablo ton et Billie Holliday avec lesquels il fasciste Collectif peint par Enrico Baj, Picasso, avec Taylor Mead, Rita Renoir, noue une relation intense qui durera Gianni Dova, Roberto Crippa, Errò, Ultra Violet et le groupe de rock anglais leur vie durant. Antonio Recalcati et lui-même. Cette Soft Machine. En 1968, il prend part En 1955, il publie sa première revue œuvre est d’abord censurée pendant aux activités du « Mouvement du 22 d’art et de poésie Front Unique dans vingt-quatre ans, puis fera le tour des mars », du groupe anarchiste « Noir laquelle interviennent entre autres musées européens et fera l’objet d’un et Rouge » et à « Informations et Cor - Benjamin Peret, Roberto Matta, Fran - livre-manifeste collectif. respondances Ouvrières ». Il suit alors cis Picabia, Wilfredo Lam, André Bre - Dès 1962, il conçoit et participe à de l’enseignement de Gilles Deleuze à la ton, Kostas Axelos, Joyce Mansour. La nombreuses actions avec Claes Olden - faculté de Vincennes et à la faculté même année, il commence à peindre burg, Allan Kaprow, puis avec Tetsumi de Saint-Denis. En 1970, il codirige avec et à exposer, activité qui l’entraînera Kudo, Errò, Carolee Schneemann, Yoko Daniel Guerin la collection « Changer à présenter son travail dans les gale - Ono, Nam June Paik, Charlotte Moor - la vie » chez Pierre Belfond où seront ries Arturo Schwarz à Milan, Iris Clert, man, Robert Filliou, Earle Brown et Ben réédités plusieurs grands textes his - Raymond Cordier, Simone Collinet à dans le cadre du Festival de La Libre toriques du mouvement anarchiste Paris, et dans de nombreux musées Expression qu’il crée en 1964. international. et galeries à travers le monde. Membre En 1965, il traduit et réunit pour la pre - Se considérant en exil intérieur, il trop turbulent du mouvement surréa - mière fois en français une antholo - déserte le monde de l’art afin de se liste, il en est exclu pour indiscipline gie des textes de ses amis, poètes de consacrer à ses activités underground. en 1959. la Beat Generation : William Burroughs, En 1979, il fonde avec François Dufrêne En 1960 à Venise, il est l’auteur de , Michael McClure, et Christian Descamps puis Jacqueline l’ Enterrement de la Chose , action Lawrence Ferlinghetti, Gregory Corso… Cahen, le Festival International Poly - R D

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6 phonix, manifestation nomade qui Biographies s’ouvre aux poètes, cinéastes, musi - ciens et performeurs de tous horizons, Beñat Achiari constituant un laboratoire autonome Beñat Achiary est né dans le pays des mouvements rhizomatiques. basque français en 1947. Pour lui, En 1988, Jean-Jacques Lebel met fin à son pays fut son professeur de son exil et reprend son activité musique, et chaque chose est source publique d’artiste. Dans cette période, de musique. Il s’est mis au service de il conçoit d’importantes expositions la langue et de l’expresison orale. présentées dans des musées euro - Aujourd’hui, lorsqu’il donne un concert péens dont le point de vue renouvelle d’improvisation, il dispose à ses pieds radicalement le regard porté sur des des livres d’Henri Michaux, Federico œuvres d’artistes comme Victor Hugo, Garcia Lorca, Saint Jean de la Croix, peintre : Musée d’Art Moderne de Fernando Pessoa ou Ghérasim Luca, R D

Venise en 1993 ; Picabia /Dalmau IVAM non pour les consulter mais pour en ©

Valence, en 1995, Cent Cadavres Exquis, sentir le souffle. Homme de scène, Polyphonix 8, San Francisco, 1984 Juegos Surrealistas : Fundaciòn Col - Beñat Achiary attire les plus grands leccion Thyssen-Bornemisza, Madrid solistes par sa souplesse intellectuelle Frédéric Danos 1996, Jardin d’Eros Barcelone en 1999, et ses grandes capacités techniques. Frédéric Danos vit et travaille à Paris Picasso érotique, Musée des Beaux- On le retrouve en solo et dans diverses depuis 1959. Parmi ses projets en cours, Arts de Montréal, en 2001 ; Le laby - formations. on peut citer le Monologue de Lenz au rinthe Artaud, Dusseldorf et Milan, en bosquet ou encore l’ Encyclopédie de 2005 ; L’un pour l’autre, les écrivains Grégory Castéra la parole . dessinent Imec/Caen 2007 et 2008. Grégory Castéra est né en 1981. Il vit Il poursuit simultanément son œuvre et travaille à Paris. Commissaire d’ex - Esther Ferrer plastique et réalise des installations position, il mène et participe à diffé - Esther Ferrer, née en 1942 en Espagne, marquantes présentées dans de nom - rentes recherches autour des formes vit aujourd’hui à Paris. Elle est membre breux musées comme Le Monument et effets de la parole - actuellement : du groupe ZAJ (performance et musique à Felix Guattari en 1993 dans le cadre Playtime , festival à Bétonsalon (Paris, expérimentale) fondé par Walter Mar - de l’exposition “ Hors-Limite l’art et 2008 et 2009), en collaboration avec chetti et Juan Hidalgo en 1967. Son tra - la vie” au Centre Ge orges Pompidou. Mélanie Bouteloup ; Encyclopédie de vail s’est toujours plus orienté vers Le Reliquaire pour un culte de Vénus , la Parole , collectif de recherche sur les l’art/action et la pratique éphémère que en 2001, dans vingt-huit musées euro - faits de parole (depuis 2007) ; l’ Ecole vers l’art/production, même si elle péens ou Les Avatars de Vénus , vidéo- Publique de Paris (Bétonsalon, 2009) ; expose régulièrement son travail plas - installation en 2008 au ZKM de Second scénario , exposition à La Box tique. Ses performances ainsi que ses Karlsruhe. (Bourges, 2010), en collaboration avec photos, installations et objets s’inscri - Ces dernières années, son activité d’ar - Céline Poulin. vent dans un minimalisme très parti - tiste, d’inventeur d’expositions et d’or - culier que l’on pourrait définir comme ganisateur de festivals internationaux Jayne Cortez “la rigueur de l’absurde”. Le temps, continuent de se mixer pour consti - Jayne Cortez est originaire d’Arizona l’espace et la présence sont les éléments tuer de fait une œuvre au-delà des et partage aujourd’hui sa vie entre qu’elle structure ou manipule dans genres, démolissant les cloisonne - New-York et Dakar. Poète, elle est ses actions comme des matériaux, le ments entre les langages, les tech - l’auteur de dix recueils et a chanté sa tout, en général, sur la surface du silence. niques et les époques et surtout entre poésie sur neuf disques. Célèbre pour l’art et la vie. L’état de soulèvement ses innovations surréalistes et poli - John Giorno permanent est une caractéristique de tiques, elle a présenté son travail dans John Giorno fréquente l’underground ce mode de vie intrinsèquement col - des musées, des universités, des fes - new-yorkais dès le milieu des années lectif, transculturel et libertaire. Ses tivals dans le monde entier. Elle fut 1960. Il a été l’acteur principal du pre - actuelles expositions à la galerie 1900- récompensée par divers prix interna - mier film d’Andy Warhol Sleep (1963) 2000, à la maison rouge et à la galerie tionaux. Son fils Denardo Coleman, et était proche du mouvement beat. En Christophe Gaillard témoignent de sa percussionniste de jazz, a déjà joué 1965, il fonde Giorno Poetry Systems, pugnacité. pour elle sur certains disques. afin d’explorer l’utilisation de la tech -

7 nologie dans la poésie, qui est à l’ori - Centre National du Livre en 1997 et Parlement gine de plusieurs groupes musicaux et 2003. Il est auteur associé au Théâtre (version écourtée : 12 min) qui est également devenu un label. En National de la Colline en 2006 – 2007, 1968, il crée Dial-a-poem, service télé - et est co-directeur des Laboratoires Une proposition de Joris Lacoste phonique de masse proposant des d’Aubervilliers de 2007 à 2009. Parmi Interprétation, Emmanuelle Lafon poèmes aux personnes qui compo - ses derniers projets, on peut notam - Collaboration, Grégory Castéra saient le numéro. Poète engagé, Giorno ment citer 9 lyriques (Laboratoires et Frédéric Danos célèbre la sexualité gay dans les années d’Aubervilliers, 2005), Purgatoire (La Dispositif sonore, Kerwin Rolland 1960, prend parti contre la guerre du Colline – théâtre national, 2007), Ency - et Béranger Recoules Viêt-Nam et s’implique dans la lutte clopédie de la parole (Laboratoires contre le SIDA. Il a publié des recueils d’Aubervilliers, depuis 2007). Production, Echelle 1:1 de poèmes, des œuvres vidéo, et a donné Coproduction, Fondation Cartier de nombreuses performances. Emmanuelle Lafon et Parc de la Villette dans le cadres Emmanuelle Lafon a notamment tra - des Résidences d’Artistes Linton Kwesi Johnson vaillé avec Michel Piccoli, Fréderic Fish - Linton Kwesi Johnson (alias LKJ) est un bach, J.-B. Sastre, Bernard Sobel, Une première version de la pièce a été Dub poet britannique et musicien de Madeleine Louarn, Bruno Bayen, Auré - produite en janvier 2009 par les Labo - reggae né le 24 août 1952 en Jamaïque. lia Guillet… Comme interprète, elle ratoires d’Aubervilliers dans le cadre Kwesi est une transcription de “crazy”, porte un intérêt particulier aux rap - de l’Ouverture 1 de l’ Encyclopédie de “fou” en anglais, qui se prononce Kwesi ports entre musique, texte, son, et voix. la parole . en créole jamaïcain. Elle participe au projet de l’ Encyclo - Remerciements au TNT de Bordeaux En 1963, il part rejoindre sa famille à pédie de la parole . En 2004, elle co- pour son accueil. La pièce a en partie Londres. Il adhère au mouvement fonde le collectif F71. Au cinéma, elle été répétée au Performing Arts Forum anglais des Black Panthers. Il participe tourne avec Marie Vermillard, Patricia de Saint-Erme. au groupe de reggae Rasta Love. Auteur Mazuy, Bénédicte Brunet… de nombreux ouvrages depuis son pre - Parlement est un solo composé à par - mier recueil de poésie Voices of the Michèle Métail tir du corpus sonore de l’ Encyclopé - Living and the Dead en 1974, il est rapi - Née en 1950 à Paris, Michèle Métail die de la parole : la partition se compose dement reconnu pour sa dub poetry est poète et créatrice de « poèmes d’enregistrements de paroles aussi et reçoit en 1977 la bourse d’études sonores ». Titulaire d’un doctorat por - diverses qu’une plaidoirie, un message “Cecil-Day-Lewis”. Le label Island publie tant sur la poésie chinoise ancienne, de répondeur, un discours politique, en 1978 son premier disque, nommé elle diffuse ses textes depuis 1973 au une déclamation poétique, une publi - Dread Beat An’ Blood . De nombreux cours de « publications orales ». Dia - cité, un extrait de sitcom, un prêche albums suivront, en complément de positives et bande-son accompagnent religieux, un commentaire sportif… Ces ses textes et de ses engagements poli - parfois ses lectures, où elle travaille l’al - enregistrements, d’abord recueillis tiques et sociaux. litération et l’assonance comme un para - pour leurs qualités propres, ont fourni sitage, un brouillage du sens. En 1975, la matière d’une écriture théâtrale par - Arnaud Labelle-Rojoux elle entre à l’Oulipo, introduite par Fran - ticulière : montage et composition non Né en 1950 à Paris, Arnaud Labelle- çois Le Lionnais. Elle prend progressi - de textes, mais de sons. En faisant se Rojoux s’est d’abord fait connaître vement ses distances vis-à-vis du groupe, succéder une centaine de voix à l’in - dans le circuit de la performance dont et vit et travaille aujourd’hui en Berry. térieur d’un même corps, celui de il est aussi devenu l’historien avec son l’actrice Emmanuelle Lafon, Parlement livre L’Acte pour l’art (Editions Evidant, Bern Nix génère un discours transformiste et 1988). Cette pratique d’écriture parti - Bern Nix pratique la guitare depuis poétique, traversé par la diversité de cipe de la nature critique de son tra - l’âge de 11 ans. Diplômé de l’école de la parole humaine. vail essentiellement visuel fondé sur musique américaine Berklee, il dirige le déplacement, le décalage, la cita - depuis 1985 le Bern Nix Trio, et se pro - Parlement sera présenté dans son inté - tion, le retournement, le “parodic”. duit avec des artistes tels que Ornette gralité au Théâtre de la Bastille du 21 Coleman, , Marc Ribot, Elliott au 30 janvier 2010 (relâche les 24, 25, Joris Lacoste Sharp, Jemeel Moondoc, Ronald Shan - 26 et 27 janvier) Né en 1973, Joris Lacoste écrit pour le non Jackson, James Chance, Jayne Cor - théâtre et la radio depuis 1996. Il a tez et Kip Hanrahan. Bern Nix est en Ci-contre, affiche de Polyphonix 12 été lauréat du programme Villa Médi - train de réaliser un album solo dont signée par les intervenants, cis hors les murs 2002, et boursier du la sortie est prévue cet automne. Szeged, Hongrie, 1988

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Deux programmes de films constitueront une anthologie imagée, un échantillonnage affectif de quelques-uns des moments les plus intenses de la grande aventure Polyphonix qui a présenté ces centaines de poètes sonores et poètes en action, et tels que les ont filmés, tout au long de ces trente années, de nombreux réalisateurs captant, sur le vif, du film documentaire à la vidéo d’artiste, la puissance de leur verbe agissant. Programmation, Jean-Jacques Lebel Avec le concours de Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros / Le peuple qui manque Le peuple qui manque est une structure de programmation et de distribution de films créée en 2005, et un laboratoire de réflexion autour de l’art contemporain, de la vidéo plasticienne et du cinéma (http://www.lepeuplequimanque.org) Remerciements aux auteurs et ayants-droits, Éditions José Corti (Bertrand Fillaudeau), Brigitte Morton, Gilles Bion.

Vendredi 6 novembre 18h

Jacqueline Cahen de Jean-Pierre Sergent (12 min, 2009) Hommage à Jacqueline Cahen-Sergent, récemment disparue, poétesse, écrivaine et traductrice, qui fut co-organisa - trice avec Jean-Jacques Lebel des festivals Polyphonix. Les deux soirées au CENTQUATRE lui sont dédiées.

Monument à Félix Guattari de François Pain, sur une idée de Jean-Jacques Lebel (90 min, 1995) Ce film a été tourné en 1994/95, à l’occasion de l’exposition “Hors Limites, L’art de la Vie” au Centre Pompidou, autour de la grande machine multimédia de Jean-Jacques Lebel intitulée Monument à Felix Guattari . Ont activement par - ticipé à ce travail collectif un grand nombre de philosophes, d’artistes, de psy - chiatres, de musiciens, de poètes, amis et collaborateurs de Guattari. Entre autres : Raymond Bellour, Jacqueline Cahen, Daniel Caux, Pascale Criton,

R Mony Elkaim, Paolo Fabbri, Robert Fleck, Allen Ginsberg, Edouard Glissant, D

© Ilan Halevy, Bernard Heidsieck, Joël Hubaut, Françoise Janicot, Allan Kaprow, Jean-Pierre Klein, Arnaud Labelle-Rojoux, Pierre Levy, Made in Eric, Valérie Marange, Ouzi Deckel, Christine Piot, Serge Pey, Jean-Claude Pollack, Jérôme Rothenberg, Oreste Scalzone, René Scherer, Danielle Sivadon. Ils y évoquent la schi - zoanalyse, l’antipsychiatrie, la révolution politique et sociale, les trois écologies, l’art, la philosophie, la linguistique, le travail de Félix Guattari avec Gilles Deleuze… Incluses dans le montage, de nombreuses interventions filmées de Félix Guattari complètent ce film rhizomatique préfiguré par le rêve dont il fait lui-même le récit de base dans le Mo - nument . Ce Monument à Félix Guattari est l’hommage à la fois affectueux et militant, ému et collectif rendu par Jean- Jacques Lebel à celui qui fut son ami intime, son camarade de combat, son allié fondamental.

Les diables de Brion de Françoise Janicot (20 min, 1974) Bande son constituée par une improvisation de Françoise Janicot, Bernard Heidsieck, Laurence Lacina, Ricki Stein, Ariel Kalma (saxophone, flûte), de chats et de moog- synthétiseur. Issue d’une Lettre à Brion Gysin, cette bande vidéo est dédiée aux incantations magiques du peintre et écrivain de la Beat Generation, Brion Gysin, inventeur avec William Burroughs du cut-up littéraire. Alors qu’en 1974, Gysin se fait opé - rer d’un cancer à Londres, Françoise Janicot, Bernard Heidsieck et des amis

R poètes et musiciens lui envoient cette lettre “sonore”. « Réalisée sur le fameux D

© revox A 700 d’Heidsieck, elle prononce, à plusieurs voix, s’interférant, se répon - dant, les nom et prénom de Gysin. Envoi au sens premier, hommage, spéciale dédicace, que dire d’autre que le nom de son destinataire, dégorgé, catapulté en un seul souffle d’énergies multiples. Pièce polyphonique, cette lettre est une partition vitale pulsée par l’amitié. Brion Gysin sut l’entendre, il eut une rémission de dix années » (Catherine Dupérou ).

10 Samedi 7 novembre 18h

Polyphonix 4 de Jacques Boumendil (7 min, 1984, extraits) R D

© Lectures-performances de Michael Mac Clure et François Dufrêne, extraites des archives filmées de Polyphonix 4. Polyphonix 4 s’est tenu à Paris du 21 au 29 juin 1982 (American Center – 21 et 22 juin ; Goethe Institut - 23 juin ; Centre Georges Pompidou – 24 au 28 juin ; Espace Roquette le 29 juin) .

The Cut-Ups de Brion Gysin, William S. Burroughs, Anthony Balch (18 min, 1966) Film de fiction tourné à New York, Londres et Paris, avec William Burroughs et Brion Gysin. & Towers open fire de Antony Balch (9 min, 1963) Scénario, William S. Burroughs

R avec Antony Balch, William S. Burroughs, David Jacobs, Bachoo Sen, D

© Alexander Trocchi Deux films issus des noces entre le cinéma et la poésie des géants de la Beat Generation, qui ont accompagné de nombreuses fois, par leurs lectures pu - bliques, l’aventure Polyphonix. Les traductions filmiques de la poésie de William Burroughs et Brion Gysin furent à l’image de leur écriture : expérimen - tales et faisant appel à la technique du “cut-up”, méthode chaotique et aléa - toire dérivant du collage dadaïste, prélèvement de fragments de textes et d’images, assemblés dans le but de faire émerger de nouvelles significations.

R William Burroughs travailla dès 1959, à partir de cette méthode, avec le poète, D

© plasticien et musicien Brion Gysin, qui en fit la découverte le premier. Au ci - néma, ils réalisèrent notamment Towers Open Fire et The Cut-Ups , avec l’anglais Antony Balch, deux films travaillés par un collage musical et visuel également obsédants. On y aperçoit la mythique Dreamachine, dispositif mis au point par Gysin et Ian Sommerville en 1960, machine à produire des images hypnotiques, et d’autres seuils de réalité. La Drea - machine représente en fait le cinéma lui-même, à son état le plus pur.

Ghérasim Luca, comment s’en sortir sans sortir de Raoul Sangla (56 min, 1988) “A quoi bon des poètes en un temps de manque ?”, questionnait Hölderlin. “Comment s’en sortir, sans sortir”, répond Ghérasim Luca. Devant la caméra pour la première fois, le poète dit ses poèmes… “Entendre, voir, lire Ghérasim Luca, c’était redécouvrir le pouvoir primordial de la poésie, sa puissance oraculaire et sa vertu de subversion”, écrivait André Velter après la disparition du poète en février 1994. Né à Bucarest en 1913, ré - R

D sidant à Paris depuis 1952, Ghérasim Luca était un rebelle et un solitaire, même

© s’il fut proche d’André Breton et de certains surréalistes comme Victor Brauner et Wilfredo Lam. De Ghérasim Luca, Gilles Deleuze a écrit qu’il était le plus grand poète français vivant. Pour ceux qui assistèrent aux récitals qu’il donnait de loin en loin, ou qui le découvrirent dans Comment s’en sortir sans sortir , réci - tal télévisuel réalisé par Raoul Sangla, sa présence était une transe calme, un envoûtement unique, inoubliable .

11 MUSIQUE Johannes Brahms / Wolfgang Rihm Arthur Nauzyciel Merce Cunningham Salle Pleyel American Repertory Nearly Ninety Theatre Boston Théâtre de la Ville Jacques Lenot William Shakespeare Instants d’Il y a Julius Caesar Boris Charmatz Il y a Maison des Arts Créteil 50 ans de danse Église Saint-Eustache Les Abbesses Jean-Pierre Vincent Heiner Goebbels Paroles d’acteurs Raimund Hoghe I Went To The House But Did Not Enter Meeting Massera Sans-titre Théâtre de la Ville Théâtre de la Cité internationale Théâtre de Gennevilliers Frederic Rzewski Young Jean Lee Jérôme Bel Opéra national de Paris / THE SHIPMENT Cédric Andrieux Bastille – Amphithéâtre Théâtre de Gennevilliers Théâtre de la Ville 15 septembre Edgard Varèse / Gary Hill Jan Klata Richard Siegal Edgard Varèse 360° Tranfer ! Alberto Posadas Salle Pleyel L’Affaire Danton Glossopoeia Centre Pompidou 19 décembre Karlheinz Stockhausen Maison des Arts Créteil György Ligeti Michael Marmarinos Salle Pleyel Dimitris Dimitriadis CINÉMA Luciano Berio / Morton Feldman Je meurs comme un pays 2009 Théâtre du Châtelet Odéon – Théâtre de l’Europe / INSTALLATIONS Ateliers Berthier Brian Ferneyhough VIDÉO Harrison Birtwistle Rodrigo Garcia Hugues Dufourt Versus Berlin Opéra national de Paris / Théâtre du Rond-Point Moscow / La Ferme du Buisson Bastille – Amphithéâtre Iqaluit / Fondation Cartier The Wooster Group pour l’art contemporain Béla Bartók / György Kurtág Elizabeth LeCompte Bonanza / Théâtre de la Cité Mark Andre Tennessee Williams internationale Cité de la musique Vieux Carré Centre Pompidou Guy Maddin Wolfgang Rihm Rétrospective intégrale ET LUX tg STAN / Arthur Schnitzler Centre Pompidou Opéra national de Paris / Le Chemin solitaire Des trous dans la tête ! Bastille – Amphithéâtre impromptu XL Odéon – Théâtre de l’Europe Théâtre de la Bastille Georges Aperghis / Enrico Bagnoli James Benning Marianne Pousseur Rétrospective Ismène DANSE Jeu de Paume Théâtre Nanterre – Amandiers Robyn Orlin Jacqueline Caux / Gavin Bryars Wolfgang Rihm / Luciano Berio Babysitting Petit Louis Les Couleurs du prisme, Morton Feldman / Jean Barraqué Musée du Louvre la mécanique du temps Théâtre des Bouffes du Nord Emmanuelle Huynh Centre Pompidou Enno Poppe Monster Project Charles Atlas Interzone Maison de la culture du Japon Merce Cunningham Cité de la musique à Paris Cinémathèque française Shinbaï, le vol de l’âme e n Liza Lim Orangerie du Château de Versailles o n i The Navigator Maison de l’architecture d n COLLOQUE o Opéra national de Paris / R Saburo Teshigawara o Bastille – Amphithéâtre Lieux de musique IV g Miroku U

Non-lieux : l Théâtre National de Chaillot e Opéra national de Paris / u s i Bastille – Studio V THÉÂTRE Rachid Ouramdane Robert Wilson / Bertolt Brecht Des témoins ordinaires Année Grotowski à Paris * Spectacles présentés Kurt Weill Théâtre de Gennevilliers Centre Pompidou par le CENTQUATRE L’Opéra de quat’sous Tim Etchells / Fumiyo Ikeda Théâtre des Bouffes du Nord et le Festival d’Automne à Paris Théâtre de la Ville in pieces Collège de France Université Paris – Sorbonne Arthur Nauzyciel / Kaj Munk Théâtre de la Bastille Ordet Tsuyoshi Shirai / Takayuki Fujimoto Théâtre du Rond-Point True POÉSIE Maison de la culture du Japon à Paris Sylvain Creuzevault Jean-Jacques Lebel Notre terreur Steven Cohen Polyphonix ARTS PLASTIQUES Le Père Tralalère Golgotha Le CENTQUATRE * La Colline – théâtre national Centre Pompidou Ugo Rondinone How Does It Feel? / Le CENTQUATRE * William Kentridge La Ribot Sunrise East / Jardin des Tuileries Handspring Puppet Company llámame mariachi On The Highveld Centre Pompidou Jean-Jacques Lebel d’après Georg Büchner Soulèvements Centre Pompidou Faustin Linyekula La Maison rouge “more more more… future” Guy Cassiers Maison des Arts Créteil Roman Ondak Sous le Volcan Here Or Elsewhere d’après Malcolm Lowry Wen Hui Espace Topographie de l’art Théâtre de la Ville Memory Théâtre de la Cité internationale Tacita Dean Tim Etchells / Jim Fletcher Merce Cunningham Performs Sight Is The Sense That Dying People Lia Rodrigues STILLNESS… Tend To Lose First Création Le CENTQUATRE * Théâtre de la Bastille Les Abbesses

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