LeMonde Job: WMQ2809--0001-0 WAS LMQ2809-1 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0387 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

a L’économie sociale

est-elle capitaliste ? ACTIVE:LMQPAG: busy a Emploi : 12 pages d’annonces classées

www.lemonde.fr 55e ANNÉE – No 17005 – 7,50 F - 1,14 EURO MÉTROPOLITAINE MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Russie : M. Jospin donne des gages à la gauche le système b Le premier ministre devait annoncer des mesures pour protéger l’emploi b Il veut pénaliser Eltsine miné le travail précaire et renforcer les droits des salariés b Son objectif est de gommer « l’effet Michelin » et de rassurer son aile gauche b Le PC n’entend pas « baisser la garde » par les affaires LIONEL JOSPIN devait interve- ger l’impression de flottement du mier secrétaire du Parti socialiste, M. Jospin devait donc s’employer nir, lundi 27 septembre en fin gouvernement qui prévaut depuis François Hollande, et la ministre à démontrer que la défense de d’après-midi, devant les parlemen- un mois et, en particulier, depuis de l’emploi et de la solidarité, Mar- l’emploi reste au centre de ses et la guerre taires socialistes réunis pour leurs ses déclarations du 13 septembre tine Aubry, se sont chargés de préoccupations, comme le lui de- LE PRÉSIDENT russe Boris Elt- journées annuelles à Strasbourg. sur l’impuissance à l’égard des li- réaffirmer l’ancrage à gauche et le mandent de très nombreux députés sine et sa « famille » semblent de Le premier ministre devait saisir cenciements annoncés chez Mi- volontarisme du chef du gouverne- socialistes. Parmi les mesures rete- moins en moins contrôler la scène cette occasion pour tenter de corri- chelin. Depuis deux jours, le pre- ment. nues figurent la pénalisation du tra- PATMAWITANA politique. Miné par les « affaires » vail précaire, en jouant sur la mo- – en particulier la cas Mabetex, sur dulation des cotisations chômage ENQUÊTE lequel Le Monde apporte de nou- des entreprises, le renforcement veaux éléments d’information –, des droits des salariés et le déve- Les étudiants l’entourage présidentiel est sus- loppement de la formation profes- pecté d’utiliser la guerre en Tché- sionnelle. Le premier ministre de- tchénie pour retarder les vait préciser les intentions du timorais traqués échéances électorales : législatives gouvernement sur plusieurs dos- Cela se passe loin du Timor-Oriental, en décembre et présidentielle siers et fixer un calendrier de travail au centre de Java, foyer du nationa- en juin 2000. Le maire de Moscou, pour les deux années à venir. lisme indonésien en 1945, à Djokjakar- Iouri Loujkov, évoque « le rôle de Le PC, par la voix de Robert Hue, ta. Là, comme ailleurs dans le pays, les certains oligarques et cercles du salue un changement de «lan- étudiants du Timor-Oriental sont pour- Kremlin », visant en particulier gage » mais affirme qu’il n’entend Boris Berezovski, dans le déclen- pas « baisser la garde ». Dominique chassés, menacés, obligés de vivre ca- chement de la crise tchétchène. Voynet s’interroge sur le « sens » de chés pour échapper à la « vengeance » Evgueni Primakov, l’ex-premier ce qui pourrait apparaître comme des milices, de l’armée, de la police. ministre, s’étonne que les « isla- un catalogue de mesures. La droite, Leur crime ? Venir de ce territoire qui a mistes » utilisent « exclusivement pour sa part, dénonce « l’immobi- voté pour l’indépendance le 30 août des armes russes ». A Washington, lisme » du gouvernement et accuse le G7 et le FMI ont justifié leur M. Jospin d’être en pré-campagne dernier. Avec un de leurs chefs, Anice- soutien à la Russie. présidentielle. to Berlelo (photo), ils racontent cette vie de clandestins. p. 17 Lire pages 2 et 3 Lire page 8 et nos informations p. 40 va vivre Une « biographie à la Forrest Gump » pour Ronald Reagan WASHINGTON biographe devient Edmund Morris, né au rage de l’ancien président – ce dernier vit en en communauté de notre envoyé spécial début du siècle dans le Middle West, ce qui reclus depuis qu’il a officiellement annoncé C’est une « biographie officielle » qui mêle lui permet de vivre en direct les exploits de être atteint de la maladie d’Alzheimer – s’est PENDANT son long règne fiction et réalité. Après tout, Ronald Reagan Ronald Reagan sur les terrains de football déjà indigné du procédé, tout comme de a municipal, le socialiste Gas- a bien raconté avoir assisté à la libération américain ou sur les plateaux de Hollywood. nombreux historiens. ton Defferre, qui se méfiait de ses des camps de concentration nazis alors qu’il D’une seule voix, les éditorialistes du New Dimanche 26 septembre, l’auteur, interro-

voisins communistes, avait tou- n’a pas quitté les studios de la Warner de York Times ou du Washington Post ont quali- gé lors de l’émission « 60 Minutes », sur la STR/REUTERS jours tenu Marseille dans un splen- toute la seconde guerre mondiale. Dutch, A fié cette innovation de « biographie à la For- chaîne CBS, confiait son angoisse face à la dide isolement face aux « ruraux » Memoir of Ronald Reagan, qui doit être pu- rest Gump », d’après le titre du film dans le- réaction de la très possessive Nancy Rea- GOLF des Bouches-du-Rhône. Au- blié le 30 septembre aux Etats-Unis, quel – grâce aux images de synthèse – gan, qui n’a toujours pas lu le livre. Aux jourd’hui, la cité phocéenne lutte comporte un personnage de fiction, qui ap- l’acteur Tom Hanks serrait la main au pré- Etats-Unis, le débat s’est focalisé sur la tech- L’Europe au contre le déclin, tandis que sa péri- paraît régulièrement tout au long des sident Kennedy. D’autres ont rappelé com- nique narrative, car le livre est sous embar- phérie s’enrichit. Jean-Claude Gau- 864 pages du livre : Edmund Morris, l’au- ment, en 1993, lors d’une conférence à l’uni- go jusqu’à la publication, lundi, des bonnes din (DL) veut réparer l’erreur « his- teur, qui s’est inventé une nouvelle person- versité de Virginie, Edmund Morris avait feuilles par l’hebdomadaire Newsweek. Mais, fond du trou torique » de son prédécesseur : il va nalité, celle d’un contemporain de l’ex-pré- confié son impuissance face à un person- dans son entretien à « 60 Minutes », Ed- Après avoir compté six points d’avance engager la métropole méditerra- sident. nage dont il n’arrivait pas à déterminer s’il mund Morris a distillé quelques révélations. sur l’équipe américaine, lors des pre- néenne dans la constitution d’une Dans les faits, M. Morris est né en 1940 au était une « baudruche » (airhead) ou un Selon la plus étonnante, Ronald Reagan au- mières journées de la Ryder Cup, à communauté urbaine – à l’instar de Kenya et n’a rencontré le président qu’en « colosse ». rait tenté d’adhérer au Parti communiste Brookline (Massachusetts), la sélection Lyon, Lille, Strasbourg – avec les 1985, lorsque l’entourage de Ronald Reagan La technique du narrateur fictif résulterait américain en 1938, avant de devenir l’un des d’Europe s’est inclinée d’un point au communes voisines. La loi Chevè- lui a proposé de devenir le biographe officiel ainsi de la nécessité de surmonter l’angoisse plus ardents chasseurs de « rouges » du terme des parties individuelles, di- nement sur le développement de la du président. L’écrivain avait remporté un de la page blanche. Une nécessité d’autant Syndicat des acteurs. Les militants commu- coopération internationale a aidé prix Pulitzer en 1980 pour une vie de Theo- plus pressante que Random House, l’éditeur nistes californiens auraient refusé l’adhé- manche 26 septembre. Les golfeurs le maire à changer de cap. dore Roosevelt. Pour les nécessités de Dutch de Dutch, avait versé à M. Morris une sion du jeune premier, le trouvant « bidon ». américains signent là un des plus (le surnom que ses camarades de lycée avance de 3 millions de dollars pour un livre beaux renversements de situation de Lire page 14 avaient donné au jeune Ronald Reagan), le qui aurait du être publié en 1991. L’entou- Thomas Sotinel l’histoire de l’épreuve. p. 28 Le chancelier POINT DE VUE et la mémoire Y a-t-il une vie après Alan Greenspan ?

par Nicolas Baverez TERRASSON ’UN automne à plus de 2 500 milliards de dollars MUSIQUE l’autre, le renverse- d’actifs. D ment du climat La rapidité et l’ampleur du re- L’identité GERHARD SCHRÖDER économique mon- tournement obligent tout d’abord dial est saisissant. En septembre à s’interroger sur sa réalité et sur kabyle « NOUS ne sommes plus une "na- 1998 régnait la hantise de la défla- ses causes : la menace de la défla- tion tardive" », a expliqué Gerhard tion, en raison de la crise des pays tion a-t-elle été surestimée en La nouvelle Algérie va-t-elle re- Schröder au cours d’un colloque émergents et de la banqueroute de 1998 ? L’euphorie actuelle est-elle connaître la singularité de la culture intitulé « Mémoire et identité eu- la Russie, des krachs boursiers sur justifiée ? Quelle explication don- kabyle, composante essentielle de son ropéenne », qui s’est tenu près de les marchés d’actions et des ner à ce renversement inouï ? identité ? C’est ce que veut croire le en présence de Lionel Jos- risques de faillites bancaires en Une spirale déflationniste chanteur kabyle le plus populaire, Idir pin. L’Allemagne a changé mais ne chaîne. comparable à celle des années 30 a (photo). Il publie aujourd’hui son troi- peut tirer un trait sur la Shoah, a Un an plus tard renaissent les été très proche de s’enclencher en observé le chancelier. craintes d’une reprise de l’infla- 1998 sous l’effet de cinq forces. sième disque, qu’il a appelé, pour être tion, sous l’effet de l’exception- 1. La baisse des prix réels. tout à fait clair, Identités. Au pluriel, Lire page 4 et notre éditorial page 20 nelle résistance de la croissance 2. Le retard apporté par l’Europe comme le sont les musiques de Tak- américaine, qui reste sur un ryth- et plus encore le Japon dans farinas, étoile montante du rock et ré- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, me de 4,5 % avec un chômage de l’adaptation de leurs structures novateur de la musique kabyle. p. 33 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; 4,2 %, du lent redémarrage de l’Eu- économiques et sociales, contras- Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, rope (2,2 % de croissance pour tant avec le boom américain en- International ...... 2 Aujourd’hui...... 27 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, 9,4 % de chômage), de la stabilisa- tretenu par la hausse des cours de 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, France ...... 8 Jeux ...... 32 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; tion de la récession japonaise et Bourse et l’endettement des mé- Société ...... 11 Météorologie...... 32 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; du retournement de l’Asie-Paci- nages. Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Régions ...... 14 Culture ...... 33 fique (croissance de 8 % en Corée Carnet...... 16 Guide culturel...... 35 du Sud, 6 % à Singapour, 4 % à Taï- Lire la suite page 18 Horizons ...... 17 Immob./annonces..... 36 wan et 3 % en Thaïlande). Entreprises ...... 21 Abonnements...... 38 Dans le même temps, les indices Communication ...... 23 Kiosque...... 38 boursiers explosent et les fusions Nicolas Baverez est histo- Tableau de bord...... 24 Radio-Télévision...... 39 géantes se multiplient, portant sur rien et économiste. LeMonde Job: WMQ2809--0002-0 WAS LMQ2809-2 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0388 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999

RUSSIE Le ministre de la défense, continuent de bombarder la capitale, plus nombreuses dénoncent l’impli- ALERTE à la bombe à Riazan nourrit de Boris Eltsine, malgré les soupçons Igor Sergueïev, a évoqué, dimanche Grozny, et organisent un blocus des cation supposée de dirigeants les rumeurs sur l’implication possible de détournements de fonds. Le FMI, 26 septembre, « plusieurs versions frontières, empêchant des milliers de russes, en particulier de Boris Bere- des services russes dans les atten- qui explique que les résultats de de plan d’opérations terrestres » en réfugiés de fuir les bombardements. zovski, dans le conflit au Daghestan tats. b LE G 7 a confirmé sa politique cette politique sont positifs, va ren- Tchétchénie, où les forces russes b A MOSCOU, des voix de plus en puis en Tchétchénie. b UNE FAUSSE de soutien économique à la Russie forcer les mesures de contrôle. Guerre, corruption, luttes de clans : l’agonie du système Eltsine L’ex-premier ministre Evgueni Primakov et le maire de Moscou, Iouri Loujkov, mettent implicitement en cause l’entourage du Kremlin dans le déclenchement de la guerre en Tchétchénie. Le clan présidentiel est miné par les « affaires » et certains lui prédisent « une fin à la Ceausescu » MOSCOU Moscou de manière ininterrom- propriété des différents clans po- les deux semaines », disait M. Pou- présidence, le président, privé de et la Bank of New York. Le Krem- de notre correspondant pue depuis mars 1998 (cinq pre- litico-financiers : de quel moyen tine. Deux mois plus tard, l’avia- son immunité, et ses proches, pri- lin nie en bloc toute implication « Dire que la Russie est perdue miers ministres en dix-huit mois). la « famille » du président usera- tion russe bombarde Grozny et vés de tout soutien politique, dans ces scandales. « Aucun élé- est tout simplement faux. (...) Mais Mais elles n’apparaissent, a pos- t-elle pour bousculer le processus l’armée se dit prête à une inva- pourraient être amenés à rendre ment n’a été apporté par les en- rien ne pourrait lui causer plus de teriori, que comme d’aimables re- électoral ? Boris Eltsine contrôle- sion terrestre. « Nous avons plu- des comptes. « Nous savons qui a quêteurs américains », a déclaré tort que le non-respect du proces- distributions de postes au regard t-il encore quelque chose ? Le gé- sieurs versions de plan d’opération volé quoi et combien a été trans- Vladimir Poutine. Mais le même sus constitutionnel. » Madeleine du chaos politique qui règne au- néral Lebed le croit : « Tant qu’il terrestre qui seront appliquées en féré à l’étranger », a menacé, le jour, le président de la Bank of Albright tentait ainsi, le 16 sep- jourd’hui en Russie. Le Kremlin a lui restera une goutte de cervelle, il fonction de la situation », a confir- 20 septembre, Iouri Loujkov. New-York, entendu par les parle- tembre, de parer aux nombreuses choisi d’engager une nouvelle se maintiendra au pouvoir. » Iouri mé, dimanche, le ministre de la En janvier éclatait l’affaire Ma- mentaires américains, révélait critiques de la politique de l’ad- guerre contre la Tchétchénie. Le Loujkov, maire de Moscou et en- défense Igor Sergueïev. betex, du nom de cette firme ba- qu’un gendre de Boris Eltsine, ministration Clinton envers la pays est sous le choc d’une vague nemi juré du Kremlin, dit haut et Le Kremlin a-t-il organisé le dé- sée à Lugano et soupçonnée par Leonid Diatchenko, mari de Ta- Russie. Dans le même temps, elle d’attentats sans précédent fort le contraire : « Le président ne clenchement du conflit au Dag- les autorités suisses d’avoir versé tiana, possédait deux comptes dévoilait ce qui est devenu la (293 morts depuis le 31 août). Le peut plus assumer ses fonctions », il hestan, comme l’accuse le pré- des dizaines de millions de dollars dans une filiale off-shore de la préoccupation majeure des chan- président, son entourage et sa fa- n’est plus qu’une « marionnette » sident tchétchène, Aslan de pots de vin à des responsables bank of New York basée aux îles celleries occidentales : l’après-Elt- mille sont cernés par des affaires aux mains de Boris Berezovski, de Maskhadov, pour, à terme, ins- du Kremlin. Depuis, les enquêtes Caïman... sine pourra-t-il être démocra- de corruption, et le pays est dé- sa fille Tatiana Diatchenko et taurer un état d’urgence ? Di- n’ont cessé de mettre en cause le tique ? Le président russe signé par des parlementaires d’Alexandre Volochine, chef de manche, l’ancien premier mi- premier cercle présidentiel. Pavel HAUTE SURVEILLANCE respectera-t-il un calendrier qui américains comme « la plus l’administration présidentielle. nistre, Evgueni Primakov, Borodine d’abord, « intendant » Le sort de la « famille » est dé- prévoit des élections législatives grande kleptocratie du monde ». largement en tête de tous les son- de la présidence. Puis Boris Elt- sormais lié aux développements le 19 décembre et présidentielle Depuis des semaines, une seule « UN SCÉNARIO FOU » dages d’opinion, soulignait que sine et ses deux filles, accusés d’enquêtes judiciaires menées en juin 2000 ? question organise les débats de la Depuis une semaine, des dé- « les rebelles utilisent exclusive- d’avoir bénéficié de cartes de cré- non plus en Russie, où la procura- Les crises se sont succédé à classe politique et de la presse, mentis ont été apportés quoti- ment des armes russes ». Iouri dit au compte de Mabetex, qui ture générale est sous haute sur- diennement aux rumeurs d’une Loujkov enfonçait le clou, évo- aurait versé un million de dollars veillance, mais en Suisse et aux démission imminente du pré- quant le rôle possible dans le dé- au président dans une banque Etats-Unis. Boris Eltsine ne Moscou organise le blocus total de la Tchétchénie sident. Alexandre Chokhine, dé- clenchement de la crise tché- hongroise. contrôle plus une scène politique puté centriste bénéficiant de tchène de « certains oligarques et A Mabetex, au scandale de la qui s’est réorganisée dans une La Russie poursuivait, lundi 27 septembre, ses raids aériens sur la quelque crédibilité, a poutant or- cercles du Kremlin ». banque centrale russe et aux commune défiance ou franche Tchétchénie, après avoir annoncé la veille l’existence de plusieurs ganisé une conférence de presse Depuis un an, les scandales fi- soupçons de détournements de hostilité à la présidence. « Son plans d’intervention terrestre. Le commandant en chef de l’armée pour expliquer que cette démis- nanciers ont été le moteur de la crédits du FMI, est venu s’ajouter seul rôle doit être d’assurer des de l’air, le général Anatoli Kornoukov, a indiqué dimanche soir que sion interviendrait le 19 octobre. décomposition de la présidence en août l’affaire de la Bank of élections honnêtes », a averti, di- les attaques aériennes « pouvaient se poursuivre encore un mois ». « Un scénario fou », rétorquait le russe. Début septembre, un New York où auraient été blan- manche, Evgueni Primakov. Un Les bombardements ont fait plus de 400 morts depuis le 5 sep- Kremlin. Mais la machine à ru- conseiller de M. Loujkov brisait chis jusqu’à 15 milliards de dollars rôle que Boris Eltsine et ses tembre, selon Grozny, la capitale tchétchène. meurs moscovite se nourrit égale- un tabou en évoquant pour la provenant de Russie. Selon la proches sont aujourd’hui déter- La Tchétchénie est de plus en plus isolée après la fermeture, sa- ment de faits. Début août, le pro- « famille » Eltsine (avant de dé- presse américaine, citant des en- minés à refuser. medi soir, de sa frontière administrative avec l’Ingouchie. Cette me- blème des « islamistes » au mentir ses propos) « une fin à la quêteurs du FBI, des liens au- sure a stoppé l’afflux de réfugiés tchétchènes dans cette petite répu- Daghestan devait « être réglé dans Ceaucescu » : une fois quittée la raient été établis entre Mabetex François Bonnet blique voisine, où 20 000 civils ont déjà fuit. Cette frontière restait la seule issue possible pour les réfugiés, après que la Russie eut fermé les frontières avec le territoire de Stavropol et le Daghestan. L’isole- ment terrestre de la Tchétchénie est désormais total, avec quelque Une étrange fausse alerte à la bombe à Riazan 30 000 militaires russes massés près de ses frontières. – (AFP.) MOSCOU s’interrogeaient. Le journal Sevodnia se fai- numéro un de l’opération, aurait été reconnu correspondance sait l’écho d’une version possible de l’« in- sur une cassette vidéo filmant des camps C’est une étrange histoire de fausse alerte. cident » : « Les hommes du contre-espionnage d’entraînement de « Wahabbites » au Dag- Vendredi 24 septembre, Nikolaï Patrouchev, ont mis une “bombe” dans les sous-terrain [de hestan. Les deux hommes restent introu- directeur du FSB (services secrets) expliquait l’immeuble de Riazan], pour au moment op- vables. à la télévision que les « trois sacs d’explosifs », portun “déjouer” l’attentat et en récolter les La piste terroriste islamiste qui ne fait découverts mercredi 22 septembre dans les lauriers. Mais, ce scénario n’a pas marché. Les « plus aucun doute », comme vient de le ré- sous-sols d’un immeuble d’habitation à Ria- habitants ont remarqué les “terroristes”, la mi- péter le chef du FBS, a conduit à l’interpella- zan, ne contenaient « que du sucre ». «Il lice locale s’en est mêlée (...) les dirigeants du tion d’une dizaine de suspects, dont deux s’agissait d’un exercice destiné à tester la vigi- FSB ont été alors obligés de parler d’“exer- Tchétchènes moscovites. Jeudi 16 septembre, lance des forces de l’ordre et de la popula- cice”». les enquêteurs faisaient une descente dans tion », a-t-il ajouté. Depuis plusieurs semaines, la confusion une teinturerie de la capitale. Des tests vi- Dans la soirée, Alexandre Zdanovitch, son règne autour de l’enquête sur la vague d’at- sant à trouver des composants d’exogène porte-parole présentait ses excuses à la po- tentats terroristes. Le 14 septembre, au len- – l’explosif employé à Moscou, disait alors le pulation, félicitant les 240 « cobayes » de demain de la seconde explosion d’un im- FSB – sur les mains de tous les ouvriers cau- l’immeuble-test, contraints de passer une meuble moscovite, les forces de l’ordre casiens de la teinturerie, furent alors réalisés. nuit de terreur dans un cinéma des alen- russes, rendaient publique la photo des deux Tous s’avérèrent positifs, mais seul un tché- tours. La « fausse bombe » de Riazan a relan- principaux suspects : un homme doté d’un tchène fut arrêté. Et dimanche le chef du FSB cé les spéculations sur une possible implica- passeport falsifié au nom de Moukhit Laïpa- annonçait que l’exogène n’était qu’un tion des services secrets russes dans les nov et un certain Denis Saïtakov, présenté composant mineur des explosifs utilisés. « vraies » explosions. Dans leurs éditions du d’abord comme un Tatar, puis un comme un week-end, la plupart des journaux russes Ouzbek. Par hasard, M. Laïpanov, l’exécutant A. Du. Boris Berezovski apparaît de plus en plus comme le maître du chaos

ALORS que la Russie bombarde rée à Moscou, comme le furent russes a donné 30 millions de dol- elle aussi été reprise en main cet à nouveau la Tchétchénie et mas- aussi les derniers attentats, avait lars à Chamil Bassaev, avant sa été par un proche de M. Berezov- sacre ses civils, après avoir guer- déclaré au Monde (daté du 18 sep- première incursion au Daghestan. ski. Des médias russes viennent royé au Daghestan et subi des at- tembre) le président tchétchène L’agence Itar-Tass, elle, a affirmé d’ailleurs d’affirmer que les « isla- tentats d’une violence sans modéré, Aslan Maskhadov. que le chef tchétchène aurait reçu mistes » ont utilisé au Daghestan précédent, les interrogations se Or M. Berezovski avait depuis 25 millions de dollars du célèbre non pas, comme l’ont affirmé les multiplient sur le rôle joué par le longtemps jeté son dévolu – et ses terroriste Oussama Ben Laden. autorités de Moscou, des armes magnat Boris Berezovski dans deniers – sur les Tchétchènes radi- L’information aurait été communi- occidentales, mais bien des armes cette suite d’événements sanglants. caux, Chamil Bassaev et son allié quée aux Russes par les Améri- russes toutes récentes : des cara- Un de ses rivaux, le maire de Mos- Movladi Oudougov. Il a confirmé cains, mais cela ne fut jamais bines V-94 de Toula, des missiles cou Iouri Loujkov, les a reprises à maintenir un contact permanent confirmé à Washington. Iglas et des lance-grenades Mouk- son compte, dimanche 26 sep- avec ces derniers, car ce sont eux Selon le proche de Boris Bere- ha. Le « partenaire » de M. Bere- tembre : s’il s’avérait exact, a-t-il qui, selon lui, « contrôlent la situa- zovski, le but de ce dernier est de zovski a aussi précisé que ce der- dit, que « certains oligarques et tion ». Cet aveu fut précipité par la provoquer en Russie un chaos nier a rencontré un émissaire de cercles du Kremlin » – termes publication à Moscou de sténo- dont il attend deux avantages. L’un M. Bassaev – plus précisément un convenus pour désigner M. Bere- grammes d’écoutes de conversa- est de faciliter de nouvelles main- « traître » de l’entourage du pré- zovksi – « ont joué un rôle dans le tions entre M. Berezovski et mises sur le « gâteau » russe. C’est sident tchétchène –, le 23 juillet à déclenchement de la guerre au Dag- M. Oudougov, portant sur des cen- ce qui semble s’être passé juste Biarritz. Soit deux semaines avant hestan, la réponse devrait être en- taines de milliers de dollars promis après le deuxième des attentats at- le début des premières opérations core plus impitoyable que celle réser- et non versés, comme sur des pré- tribués aux Tchétchènes et qui ont au Daghestan. Mais, à la suite des vée à [Chamil] Bassaev », le chef de paratifs de rencontre : des « compi- semé la terreur dans la capitale attentats en Russie et de leurs guerre tchétchène qui a conduit lations inexactes » de conversations russe : un homme de Loukoïl, la quelque 300 morts, « l’homme deux incursions armées au Daghes- bien réelles, a admis M. Berezovski. première société pétrolière russe d’affaire européen » aurait pris tan cet été. désormais alliée à M. Berezovski, peur devant ce qu’il a qualifié de Ce dernier avait reconnu, il y a SIMULACRE DE GUERRE ? s’est emparé de la direction de « fuite en avant » et se serait déci- moins d’un an, avoir reçu 2 mil- Des témoignages troublants ont Transneft, le monopole des oléo- dé à parler. lions ou 3 millions de dollars de aussi été publiés sur le déroule- ducs russes, en faisant simplement Pour lui, même s’il devait y avoir M. Berezovski. Lequel a bien admis ment des incursions tchétchènes au intervenir les forces spéciales de la une « trace tchétchène » dans ces les avoir versés, mais à la seule fin Daghestan, prévues, de notoriété police. Le scandale fut noyé dans la attentats, ceux-ci marquent un d’aider à une mythique «re- publique, depuis des mois. Ses exé- panique qui régnait à Moscou. Le brusque changement de régime construction de la Tchétchénie ». cutants, après avoir tué des cen- deuxième avantage du chaos est de dans la guerre, désormais sans Dans une interview publiée par le taines de soldats russes, se sont re- préparer l’avènement d’un merci, qui oppose les candidats au Figaro le 22 septembre, l’éminence pliés sans être inquiétés. « homme fort », choisi par M. Be- pouvoir en Russie. Pour les Tché- grise du Kremlin a aussi affirmé S’agissait-il d’un simulacre de rezovski, qui lui garantirait la pé- tchènes, c’est une simple évi- qu’il n’a jamais soutenu M. Bassaev guerre ? L’hypothèse est écartée rennité de son pouvoir occulte, dence ; pour les Russes, c’est aussi « dans ses actions contre la Russie » par ceux qui rappellent le goût im- menacé par les échéances électo- une des versions évoquées dans et nié avoir organisé le paiement de modéré pour les théories du rales. les cuisines, malgré le matraquage la plupart des rançons pour les complot en Russie, ou simplement Le proche du milliardaire russe, médiatique sur la culpabilité des étrangers enlevés en Tchétchénie, l’insondable impuissance des qui se décrit comme un de ses « terroristes » caucasiens. Ne s’en comme on l’en accuse dans les mi- troupes russes dans une région « partenaires européens », a cité le étonnent que ceux qui ont oublié lieux informés. Ces enlèvements hostile. Mais d’autres pistes ra- nom d’une filiale de Rosvoorouje- les dizaines de milliers de morts ci- ont enrichi des « islamistes » alliés mènent toujours à M. Berezovski... nie, société détenant le quasi-mo- vils, dont beaucoup de Russes, de à Chamil Bassaev, tout en coupant Un de ses proches a ainsi affirmé nopole des ventes d’armes, qui au- la guerre tchétchène de 1994-1996. la Tchétchénie de l’Occident. C’est au Monde, sous le couvert de l’ano- rait fourni à Chamil Bassaev celles là le résultat d’une stratégie élabo- nymat, que le maître des intrigues qu’il réclamait. Rosvooroujenie a Sophie Shihab LeMonde Job: WMQ2809--0003-0 WAS LMQ2809-3 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0389 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 3 Le G 7 réaffirme son soutien économique à la Russie malgré les détournements et la corruption

WASHINGTON Il n’empêche. Le ton du commu- riguer l’économie au profit du plus technique : Moscou poursuit le de notre envoyée spéciale niqué du G7 reflète bien la posi- grand nombre au lieu d’enrichir programme dicté par le FMI. Elle Rien ne semble devoir ébranler tion inconfortable des ministres quelques oligarques. ne sera toutefois décidée qu’après les certitudes des grandes puis- des finances. Elle n’est pas nou- Le FMI admet que la transition les résultats d’un nouvel audit de sances à l’égard de la Russie, mal- velle mais la publicité faite autour vers une économie de marché est Price WaterHouse Coopers gré un bilan plus que médiocre sur des détournements de fonds plus difficile et plus lente que pré- commandé par le FMI et concer- le plan économique et social de russes – même si, à ce jour, il ne vu. Mais il réaffirme que l’intérêt nant les filiales de la Banque cen- près d’une décennie de soutien fi- s’agit que de soupçons pour ce qui de la Russie et celui de la commu- trale (Eurobank en France, Evrofi- nancier international. « La Russie est des crédits de l’institution – la nauté internationale seront mieux nance en Russie, Narodny est pour nous un programme qui a rend délicate à défendre. Fidèles à défendus si le Fonds reste engagé Moscow Bank à Londres). La pre- marché et sur lequel, Moscou, pour la « ligne » définie par les Etats- et poursuit son assistance, sous mière enquête ne portait que sur l’instant, dépasse les prévisions », Unis, les ministres des finances du des conditions strictes. L’argu- Fimaco, la filiale d’Eurobank ba- s’est même exclamé jeudi 23 sep- G7 ont salué « les récents signes mentation est développée dans sée à Jersey. tembre le directeur général du d’amélioration économique en Rus- une note intitulée « Le FMI et la Fonds monétaire international sie même s’ils pourraient être le ré- Russie » qui souligne le durcisse- AUDITS TRIMESTRIELS (FMI), Michel Camdessus, lors de sultat de facteurs temporaires ou ment de l’institution à l’égard de Les membres du G7 ont insisté Le scandale Mabetex au-delà sa conférence de presse préalable auprès de leur collègue russe qui à l’ouverture des assemblées an- assistait à une partie de la réunion nuelles des institutions de Bretton Un « Code de bonne conduite » sur « la nécessité impérieuse d’in- Woods. Pas question donc d’une tensifier les efforts pour lutter en de la « famille » Eltsine quelconque remise en cause de la pour renforcer la transparence Russie contre la corruption et le manière dont l’occident s’y est pris blanchiment d’argent, ainsi que sur pour accompagner le pays vers la Le Comité intérimaire – l’organe politique du Fonds monétaire in- l’importance de mesures de sauve- MOSCOU cadres dirigeants Andreï Siletski, transition économique et démo- ternational – a adopté, dimanche 26 septembre, un « Code de bonne garde appropriées permettant de correspondance gendre de Pavel Borodine. cratique. La Russie est toujours conduite » destiné à accroître la transparence des politiques moné- garantir que les fonds alloués par L’affaire Mabetex est-elle l’un Reste donc à trouver les fonds. « Too big to fail » (trop grosse pour taires et financières que tous les pays-membres du FMI sont invités les institutions financières interna- de ces scandales à tiroirs dont on En mai 1995, sur ordonnance de qu’on puisse la laisser s’effondrer), à appliquer. Ce code a été conçu pour renforcer la transparence des tionales sont employés aux fins pré- ne fait que commencer d’entrevoir M. Tchernomyrdine, la RAO MES, du fait, notamment, de son impor- politiques financières et des activités des banques centrales. S’il est vues ». La Banque centrale russe le fond ? L’enquête ouverte en oc- une société de commerce russe, se tance géo-stratégique. appliqué, il devrait permettre au Fonds monétaire d’être mieux in- sera soumise à des audits trimes- tobre 1998 à Moscou, puis en voit octroyer un quota 2 millions Seule voie discordante, celle de formé des choix et objectifs des pays-membres en matière écono- triels. mai 1999 à Genève, semblait jus- de tonnes de pétrole à vendre l’économiste en chef de la Banque mique et monétaire. C’est la première fois qu’un qu’ici s’en tenir à une « banale » pour financer l’ambitieux pro- mondiale, Joseph Stiglitz, qui s’est D’autre part, le Comité intérimaire a réitéré l’importance des ef- communiqué du G7 est aussi ex- histoire de pots-de-vin, liée à des gramme. La RAO MES, devenue permis d’émettre des doutes sur forts en cours pour impliquer le secteur privé dans la prévention et plicite à l’égard d’un pays et dé- marchés de construction, dési- « exportatrice spéciale », n’a pas les méthodes retenues, estimant la résolution des crises. Plusieurs dirigeants de banques privées, no- clare ainsi la guerre à la corrup- gnant essentiellement le clan pré- non plus été choisie au hasard. Vi- qu’il aurait peut-être mieux valu tamment allemandes, se sont plaints récemment de ne pas être as- tion. Sur les huit pages de la note, sidentiel. Pourtant, comme l’a tali Kirilov, son patron, est un in- aider les Russes à bâtir un cadre sociés à la prévention des crises financières. les mots corruption et blanchi- confirmé récemment au Monde le time de M. Tchernomyrdine. En réglementaire – fiscal, judiciaire et ment d’argent apparaîssent qua- procureur général Iouri Skouratov 1996, le quota de la RAO MES administratif – inexistant en Rus- torze fois. Un paragraphe spécial (écarté de ses fonctions depuis fé- passe de 2 à 4,5 millions de tonnes sie, plutôt que d’insister sur les dé- externes », notamment la hausse Moscou : la délivrance des crédits est consacré à ce sujet. « Les évé- vrier), la justice explore désormais de pétrole (soit, selon les estima- séquilibres macro-économiques. du prix du pétrole. Ils appellent les obéit aujourd’hui à des conditions nements récents soulignent l’impor- d’autres pistes. tions les plus modestes, plus de Ce discours iconoclaste a attiré sur autorités russes « à renforcer le autrement plus strictes que celles tance de la lutte contre la corrup- « Pour reconstruire le Kremlin, le 7O0 millions de dollars de recettes M. Stiglitz les foudres de l’esta- processus de réformes économiques qui ont prévalu jusqu’à la mi-août tion et la criminalité financière. A gouvernement russe ne disposait pas – à peu près la même somme en blishment washingtonien et une qui permettront de réduire les fuites 1998. Les 4,5 milliards que vient cet égard, nous avons examiné les des liquidités suffisantes », a expli- euros). C’est cette opération de fi- remise en place publique de la de capitaux et d’élever durablement d’accorder le FMI, et qui doivent répercussions globales de la corrup- qué le procureur. Pour les trouver, nancement qui aurait connu de sé- part de son patron, James Wolfen- le niveau de vie ». essentiellement servir à rembour- tion et du blanchiment de capitaux le système mis en place aurait été rieux ratés. sohn. ser les échéances dues par la Rus- sur la crédibilité et l’efficacité des le suivant : « Des quotas de pétrole Comment demander aux res- DIFFICILE TRANSITION sie à l’institution, ne seront pas programmes des institutions finan- ont été accordés à une société, char- UN ENCOMBRANT PARTENAIRE ponsables politiques, notamment Selon certaines estimations, les versés à la Banque centrale russe cières internationales », déclarent gée de le vendre à l’étranger, afin de En mars, interrogé par Le américains, qui ont soutenu sans évasions de capitaux se sont éle- mais transférés d’un compte du les ministres qui invitent ces der- payer avec ces recettes les entre- Monde, Pavel Borodine affirmait faiblir cet engagement aux côtés vées à quelque 150 milliards de FMI à un autre. nières à procéder à un examen prises de reconstruction du Kremlin, qu’une partie de l’argent tiré des de Boris Eltsine, de se déjuger ? dollars depuis 1991. Michel Cam- La décision d’accorder ce prêt a serré de leurs procédures et de dont Mabetex. » Iouri Skouratov exportations de pétrole avait dis- Les rumeurs de départ anticipé de dessus a expliqué : « l’arrêt des été prise sous la condition que la leurs mesures de contrôles ainsi laissait entendre que ce schéma de paru. « M. Kirilov doit à la direction Michel Camdessus avant la fin de prêts du FMI n’aurait pas suffi à in- Douma (Chambre basse du Parle- que de celles des bénéficiaires des financement, « courant » en Rus- des affaires présidentielles 40 mil- son mandat – le 3e mandat, en jan- verser cette tendance, ne serait-ce ment) vote un certain nombre de prêts consentis afin de renforcer sie, a donné lieu à des malversa- lions de dollars. Cet argent est en vier 2002 – qui ont couru à Was- que parce que notre aide est limitée lois visant à améliorer la collecte les mesures de sauvegarde de l’uti- tions. Ainsi, « M. Pacolli (le patron Suisse », expliquait-il. L’« inten- hington ces derniers jours par rapport à cette hémorragie et fiscale notamment, ce qui a été lisation des fonds. Il aura fallu at- de Mabetex) dit que la partie russe dant » du Kremlin tentait de mini- semblent avoir fait long feu. Et le parce que la Russie dispose d’autres fait. Le versement de la deuxième tendre l’explosion du scandale lui doit de l’argent. Si c’est le cas, où miser ses liens avec la RAO MES, soutien du G7 – les sept grands sources de devises, en particulier ses tranche de 624 millions de dollars russe pour qu’on s’en préoccupe. est passé l’argent du pétrole ? » Le affirmant avoir saisi la cour d’arbi- pays industrialisés – lui a été re- recettes d’exportations ». Mais ces prévue en septembre ne semble scandale Mabetex mettrait ainsi trage de Moscou. Refusant de ren- nouvelé sans équivoque. sommes auraient pu utilement ir- pas poser de problème sur le plan Babette Stern au jour certains « canaux » illé- contrer Le Monde, Vitali Kirilov gaux d’exportation de pétrole, qui, reste évasif. Dans une télécopie, le ces dernières années, auraient per- 15 septembre, il écrit : « Dans la mis à de hauts dirigeants russes de Russie d’aujourd’hui, les problèmes se constituer des fortunes considé- de non-paiments réciproques sont Les soupçons de fuites des crédits accordés par le FMI en 1998 se précisent rables à l’étranger. choses courantes. » Il ajoute que la MOSCOU et à un cours légérement plus favo- rapatriés en Russie. Les banques (BCR) à la Réserve fédérale améri- Quel serait le schéma à l’œuvre cour d’arbitrage n’a pas encore de notre correspondant rable, par la banque centrale à dix- commerciales ont financé ces achats caine. Il est ensuite transféré sur un dans l’affaire de la reconstruction tranché le « conflit » qui l’oppose C’était, en août, une affaire ré- huit banques commerciales russes et en se débarassant de leurs GKO compte de la BCR à la banque natio- du Kremlin par Mabetex ? En au Kremlin. glée : dirigeants russes et respon- étrangères. L’argent a été directement (bons du Trésor en roubles). nale républicaine, à New York. «Du août 1994, Boris Eltsine donne, par Vitali Kirilov n’est pas seulement sables du Fonds monétaire interna- versé des comptes spéciaux de la Fin août, la plupart des établisse- 23 juillet au 18 août 1998, ont été ven- oukaze, le coup d’envoi du gigan- devenu un encombrant partenaire tional déclaraient ensemble que le banque centrale aux Etats-Unis aux ments gelaient les comptes des par- dus 3,7 milliards de dollars aux tesque chantier de la restauration pour M. Borodine, l’homme-clé versement, en juillet 1998, d’une comptes correspondants de ces ticuliers et ceux des entreprises. Plu- banques commerciales, et 892 mil- du « premier corpus » du Kremlin, des intérêts de la « famille » Elt- tranche de crédit de 4,8 milliards de banques à l’étranger ». Ces achats de sieurs devaient par la suite lions sur le marché des devises », in- qui abrite la résidence présiden- sine. Depuis mars 1998, en tant dollars n’avait donné lieu à aucun dollars étaient réglés en roubles à disparaître ou se « restructurer », dique le rapport. tielle, ainsi que de son « Grand Pa- que directeur à Genève de la détournement. Sur cette somme, Moscou. De ces dix-huit banques, par exemple en créant de nouveaux Cet argent est-il même resté sur lais », principal bâtiment histo- « Fondation initiative culturelle 1 milliard avait été versé au minis- M. Skouratov dit ne se souvenir que établissements à qui étaient transfé- les comptes correspondants à rique, d’une superficie totale de russe », il intéresse aussi de près tère des finances russe, et 3,8 mil- de deux : Oneximbank, aujourd’hui rés les actifs ayant pu être sauvés. l’étranger des banques russes ? Où 31 000 m2. Dès 1995, la direction les enquêteurs genevois, qui ont liards avaient été vendus «sur le disparue, et SBS-Agro, aujourd’hui « Je ne dis pas que c’est criminel, les dirigeants de ces établissements, des affaires du président, dirigée ordonné le blocage de ses comptes marché interbancaire des devises de sous perfusion de la banque cen- ajoute M. Skouratov, il aurait fallu tous en faillite virtuelle à l’automne par Pavel Borodine, est désignée bancaires – quelque 200 millions Moscou pour soutenir le cours du trale. pouvoir poursuivre l’enquête. Pour- 1998, ont-ils transféré ces fonds vers maître d’œuvre du projet. Deux de francs français – dans le cadre rouble », avant l’effondrement fi- Ces transactions de gré à gré, sur quoi ces dix-huit banques ? Pourquoi des comptes off-shore ou, via Be- sociétés luganaises de construc- d’une procédure de blanchiment nancier du 17 août. des comptes à l’étranger, ont certes ces transactions plutôt que des ventes nex, vers la Bank of New York ? Les tion, Mabetex et Mercata Traiding d’argent mettant en cause des in- Un mois plus tard, cette version soutenu le cours du rouble. Elles ont sur le marché des devises ? » enquêtes en cours n’ont pu ré- and Engineering, obtiennent l’es- termédiaires suisses. Il apparaît apparaît des plus fragiles, à tel point de surcroît évité aux banques Un rapport, cette fois réalisé par la pondre à ces questions. Mais les en- sentiel du chantier. La première est aujourd’hui comme le chaînon que le FMI a décidé de relancer des commerciales de se ruer publique- Cour des comptes de Russie, orga- quêteurs fédéraux américains ont dirigée par Bedghet Pacolli, une manquant du scandale Mabetex, enquêtes. Son représentant à Mos- ment sur le marché des devises de nisme dépendant du Parlement, éta- expliqué travailler sur des « détour- vieille connaissance de M. Boro- un scandale qui, au-delà de Boris cou, Martin Gilman, a expliqué, Moscou pour échanger leurs roubles blit également que des ventes di- nements de 4,2 milliards de dollars », dine. La seconde a été fondée par Eltsine, risque à terme de désigner mercredi 22 septembre, que deux contre des dollars par centaines de rectes de devises sont intervenues intervenus entre octobre 1998 Viktor Stolpovskikh, ancien colla- d’autres hauts responsables poli- rapports étaient encore attendus : millions. Mais outre qu’elles contre- entre la banque centrale et des et mars 1999, et ayant transité princi- borateur de la Mabetex et proche tiques russes, dont Viktor Tcher- l’un sur la gestion par la banque cen- disent la version officielle, ces ac- banques commerciales. Le crédit du palement par la Bank of New York. conseiller de Viktor Tchernomyr- nomyrdine. trale russe de ses réserves en de- cusations ont une suite logique : les FMI est versé le 22 juillet 1998 sur le dine, alors premier ministre. Mer- vises ; l’autre – audit confié à Price dollars ainsi vendus n’ont jamais été compte de la banque centrale russe F. Bt cata compte également parmi ses Agathe Duparc Waterhouse Coopers – sur les « transactions » intervenues entre la CORRESPONDANCE banque centrale et des banques russes à l’étranger. Jeudi, interrogé à ce sujet, l’Américain Strobe Talbott, secrétaire d’Etat adjoint et principal Une lettre d’Alimjan Tokhtakhounov conseiller de Bill Clinton sur la Rus- A la suite de notre article intitulé d’aucune sorte avec lui. Il est donc sie, a répondu : « Nous cherchons à « Semion Moguilevitch et sa multi- inadmissible de me présenter établir les faits ». nationale du crime » (Le Monde du comme étant mêlé à des activités 21 août), nous avons reçu d’Alimjan criminelles auxquelles je suis tota- SUITE LOGIQUE Tokhtakhounov la mise au point lement étranger. D’ailleurs, je ne Entretemps, Iouri Skouratov, pro- suivante : fais l’objet d’aucune poursuite ju- cureur général de Russie suspendu J’ai été mis en cause dans un ar- diciaire, ni en France ni ailleurs, ce par Boris Eltsine en février, disait ce ticle m’imputant à tort d’être «le qui serait le cas si le moindre élé- qui se chuchotait dans les milieux contact » à d’un dénommé ment pouvait être retenu contre bancaires. A savoir que l’essentiel de Semion Moguilevitch présenté par moi pour des faits aussi graves. ce crédit – « 3,9 milliards », selon votre quotidien comme un chef Dans le passé, j’ai été l’organisa- M. Skouratov – n’était jamais rentré mafieux russe. teur de compétitions sportives, de en Russie : il aurait été immédiate- Or, contrairement à ce qui est spectacles et de concerts en Rus- ment transféré sur les comptes à prétendu, je ne suis ni le membre sie, ce qui m’a procuré des revenus l’étranger de banques commerciales ni a fortiori le dirigeant d’une importants me permettant de russes. « Il n’y a pas un début de réa- quelconque organisation crimi- vivre en Europe de l’Ouest, où les lité à ses accusations », rétorquait nelle, et notamment je n’ai jamais conditions de vie sont meilleures aussitôt Sergueï Alexechenko, an- représenté, ni en France ni ail- qu’en Russie. Cela explique ma cien vice-président de la banque leurs, les intérêts de M. Moguile- présence en France. centrale. vitch, avec lequel je n’ai jamais Les accusations portées contre Dans un entretien au Monde, Iouri travaillé. S’il est vrai que je l’ai moi par l’article sont totalement Skouratov précise les mécanismes rencontré, à de rares occasions, infondées et particulièrement utilisés : « 3,9 milliards de dollars ont c’était il y a plus de vingt ans, sans graves et dommageables pour un été vendus directement, sans passer avoir depuis lors aucune relation père de quatre enfants. par le marché des devises de Moscou, LeMonde Job: WMQ2809--0004-0 WAS LMQ2809-4 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0390 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 INTERNATIONAL

L’Eglise d’Allemagne se déchire à la suite Pinochet : les enquêtes de la décision du pape sur l’avortement se poursuivent aussi en France La population soutient la position des évêques progressistes L’investigation porte La décision du pape de ne plus accepter que les provoque un tollé outre-Rhin. Les évêques alle- leur assemblée de Fulda. Selon un sondage, plus sur la disparition de cinq Français centres catholiques délivrent des certificats per- mands, divisés, ne sont pas parvenus à se de 75 % des Allemands estiment que les mettant l’interruption volontaire de grossesse mettre d’accord sur la conduite à tenir lors de évêques doivent résister au pape. au Chili et en Argentine

BERLIN sommes-nous pas appelés à appor- trouve pas seulement des évêques signifie aucunement l’acceptation LE TRIBUNAL londonien de cien prêtre, membre du Parti so- de notre correspondant ter une part de salut dans ce monde proches de la retraite, mais des d’un avortement ». Parmi les Bow Street devait entamer, lundi cialiste chilien, Etienne Pesle. « J’ai posé cette question il y a dix de désespérance ? », s’est interrogé hommes encore relativement 49 membres fondateurs de « Do- 27 septembre, l’examen sur le fond Alphonse Chanfreau, responsable ans au Saint-Père : qui me donne Mgr Lehmann. jeunes, comme Mgr Franz Kam- num Vitae », on retrouve Norbert de la demande d’extradition vers d’un parti de gauche (le MIR) avait l’autorisation éthique de renoncer à Jürgen Aretz, ancien conseiller phaus (Limburg), Mgr Joachim Blüm, ancien ministre du travail et l’Espagne du général chilien Au- pour sa part disparu en mai 1975. sauver des milliers d’enfants ? Il n’a de Helmut Kohl et personnalité ca- Wanke (Erfurt) et Mgr Heinrich caution sociale de Helmut Kohl, les gusto Pinochet (Le Monde daté 26- Enfin, deux autres Français ont pas pu me donner de réponse et je tholique, résume le dilemme, en Mussinghoff (Aix-la-Chapelle), ce ministres-présidents chrétiens-dé- 27 septembre). En marge de ce disparu en Argentine, où le service ne l’ai pas trouvée jusqu’à présent. » opposant l’éthique de conviction dont se réjouit la Frankfurter Allge- mocrates de Bade-Wurtemberg, de procès, dont le jugement ne sera de renseignement chilien (la DI- Dans un entretien à l’hebdoma- de Rome et des conservateurs alle- meine Zeitung : « Non, ce ne sont Thuringe, la ministre des affaires pas connu avant deux semaines, NA) disposait de relais : Jean-Yves daire Welt am Sonntag, dimanche mands à l’éthique de responsabili- pas ceux qui n’ont plus rien à perdre sociales de Bavière, ainsi que l’an- d’autres procédures suivent leur Claudet Fernandez, un militant du 26 septembre, le président de la té des autres évêques du pays. qui ont dit le premier “non”. La plu- cien président de la Bundesbank, cours : en Belgique, en Italie, en MIR, et Marcel René Amiel, un conférence épiscopale allemande, Pour la présidente du service social part d’entre eux se tiennent au pre- Hans Tietmeyer. Les chrétiens-dé- Suisse, mais aussi en France où mécanicien qui n’avait pas, Mgr Karl Lehmann, a de nouveau des femmes catholiques (SkF), Ma- mier rang pendant les délibéra- mocrates ont tout intérêt à main- une demande d’extradition a été semble-t-il, d’activité politique. défendu la présence de l’Eglise rie-Elisabeth Thoma, le débat sur tions. » La Süddeutsche Zeitung tenir la présence de l’Eglise dans formulée le 12 novembre 1998. Depuis l’automne 1998, le juge dans les centres de conseil pour les centres pour avortement « n’est tempère cet enthousiasme et note ces centres de consultation, car Dans le cas où la justice britan- Le Loire a lancé une vingtaine de avortement. A la télévision, cet pas une question de foi, mais une que « la révolte contre le pape n’est c’est dans leurs fiefs que les catho- nique déclarerait M. Pinochet commissions rogatoires interna- évêque, plutôt progressiste, âgé de question pastorale. Les évêques alle- que très limitée. Les évêques [pro- liques sont les plus nombreux. Le inextradable, elle devrait étudier tionales (CRI). Il a aussi rencontré soixante-trois ans, a fait monter la mands peuvent décider seuls, mais gressistes] n’ont pas obtenu plus seul fondateur de « Donum Vi- les autres demandes. Baltasar Garzon, le magistrat ma- pression, n’excluant pas des démis- les conservateurs ont déclenché une que d’éviter la sortie immédiate [des tae » qui soit membre du SPD est Le juge d’instruction parisien drilène en charge du dossier. Des sions parmi ses collègues, en ré- vaste discussion pour contraindre centres de conseil] ». Mgr Karl Leh- le président du Bundestag, Wolf- Roger Le Loire poursuit, en effet, policiers français se sont déplacés ponse à la position de Rome : «Il Rome à intervenir », déplore-t-elle. mann a d’ailleurs dû rappeler que gang Thierse, originaire de RDA, ses enquêtes sur l’ancien dictateur, à l’étranger pour interroger divers est possible que l’un ou l’autre ex- Réunis en assemblée plénière à « le pape n’est pas extérieur [à qui a salué le fait que les évêques mis en examen pour « séquestra- témoins. La coopération interna- plique qu’il se sente obligé, dans ces Fulda la semaine dernière, les l’Eglise]. Cette unité [de l’Eglise] ne « n’obéissent pas comme ça à un tions accompagnées de tortures ». tionale a néanmoins ses limites, conditions, de renoncer à son man- évêques, divisés, ne sont pas par- peut pas être écartée intellectuelle- ordre du Vatican ». On n’y trouve Le magistrat cherche à établir les notamment avec la Grande-Bre- dat. » venus à se mettre d’accord sur la ment. Sinon, je ne suis plus un en revanche aucun Vert. circonstances dans lesquelles cinq tagne. Les autorités de ce pays En Allemagne, l’interruption vo- conduite à suivre. A terme, ils se- évêque catholique ». Français ont disparu au Chili et en n’ont pas donné suite aux de- lontaire de grossesse est illégale, ront obligés d’obéir à l’ordre de La décision de Jean-Paul II pro- AIDES PUBLIQUES Argentine, entre 1973 et 1974. mandes du juge. Elles n’ont même mais dépénalisée à condition de Rome, mais en renvoyant de facto voque aussi un tollé dans la popu- Les problèmes financiers ne sont Quatre d’entre eux sont des pas notifié officiellement à M. Pi- passer un entretien dans un centre la responsabilité de la décision lation. Selon un sondage de l’Insti- pas absents de ce débat. Pour ani- hommes que la junte militaire nochet sa mise en examen en de conseil. En administrant 270 des dans les diocèses, Mgr Lehmann est tut Forsa publié vendredi mer les centres de conseil, l’Eglise considérait comme proches du France. quelques 1 700 centres allemands, parvenu à gagner . Un 24 septembre, plus des trois quarts bénéficie d’aides publiques, dont le pouvoir de gauche, renversé le M. Le Loire espère accéder aux à travers des organisations comme groupe de conservateurs, dont le des Allemands, catholiques et non montant varie selon les Länder. 11 septembre 1973. archives de la CIA et souhaiterait Caritas (Secours catholique) ou le cardinal Joachim Meisner, arche- catholiques, estiment que les Ainsi, le taux de subvention pu- Parmi eux, figurent un médecin, se rendre en Amérique du Sud. Service social des femmes catho- vêque de Cologne, Mgr Walter Mixa évêques doivent résister au pape et blique des centres s’élève à 88 % en Georges Klein, conseiller du pré- Dans une CRI en date du 2 août, le liques (SkF), l’Eglise catholique al- (Eichstätt) et Mgr Karl Braun (Bam- rester dans les centres de conseil. Bavière, mais il est seulement de sident Salvator Allende, et un an- magistrat a demandé aux autorités lemande estime qu’elle fait revenir berg), a toutefois annnoncé, ven- L’incompréhension est d’autant 31 % en Rhénanie du Nord-West- chiliennes d’entendre diverses per- une femme sur quatre sur sa déci- dredi 24 septembre, son intention plus grande qu’il n’y a pas de phalie. L’Etat n’a pas intérêt, lui sonnes susceptibles d’avoir des in- sion d’avorter, « sauvant » ainsi de se retirer le plus vite possible « droit à l’avortement » en Alle- non plus, à provoquer la rupture De multiples recours formations sur les disparus. Parmi quelque 5 000 vies par an (130 000 des centres de conseil pour avorte- magne. Pouvoirs publics et Eglises avec l’Eglise. Même si elle a des ces personnes, considérées comme avortements sont pratiqués en Al- ment, rejoignant ainsi l’évêque ul- travaillent plutôt conjointement difficultés financières, celle-ci est Le tribunal de Londres devait des acteurs importants de la dicta- lemagne chaque année). En re- traconservateur de Fulda, Mgr Jo- pour en limiter le nombre. « La loi riche de son impôt (10 % de l’impôt entamer, lundi 27 septembre, ture, figurent des militaires et des vanche, ces centres délivrent aux hannes Dyba, qui n’en a jamais sur l’avortement est plus libérale en sur le revenu) et elle prend en l’examen de la demande d’ex- responsables des services secrets. femmes qui n’ont pas changé toléré sur son territoire. France, en Italie ou en Pologne charge de nombreux services so- tradition d’Augusto Pinochet d’avis un certificat nécessaire à qu’en Allemagne. Et voilà que Rome ciaux, comme les crèches, les hôpi- présentée par l’Espagne. S’il y SATISFACTION DES FAMILLES l’interruption de grossesse. Le RENCONTRE AVEC LE PAPE vient chez nous en disant que nous taux, l’aide sociale, autant de pres- répondait positivement, à la mi- « Le juge est très actif, se félicite pape ne veut plus entendre parler A l’opposé, neuf évêques ont dé- devrions être plus stricts. J’aurais ai- tations que l’Etat doit assumer à octobre, ses avocats dispose- Me Sophie Thonon, avocate de de ces certificats, estimant que claré qu’ils refusaient de changer mé l’entendre un peu plus sur la Po- 100 % dans des sociétés entière- raient encore de multiples pos- trois des cinq familles de victimes, l’Eglise se rend complice d’avorte- leurs pratiques dans l’immédiat. Ils logne », s’indigne Jürgen Aretz. ment laïques. sibilités de recours. et c’est une grande satisfaction pour ments. comptent mettre à profit la pro- Le comité central des catho- Or, note Mme Thoma (SkF), 1. Le verdict peut être annulé mes clients de voir dans son bureau L’ordre de Rome crée un véri- chaine rencontre avec le pape à liques allemands (ZdK) a réagi au « L’Etat n’est pas en mesure actuel- devant une cour d’appel pour des dossiers portant le nom de Pino- table problème de conscience pour Rome, en novembre, pour le retrait prévisible de l’Eglise catho- lement d’assurer seul les prestations vice de procédure ou si les avo- chet. » Même satisfaction chez Mgr Lehmann : « Pendant ces se- convaincre du bien-fondé de leur lique et annoncé, vendredi 24 sep- qu’il exige par la loi ». Pour l’heure, cats parviennent à démontrer Me William Bourdon, défenseur maines, j’ai pensé au bon proverbe attitude. Surtout, ils veulent l’avis tembre, la création d’une fonda- nul n’a vraiment intérêt en Alle- qu’il est « politiquement moti- des familles Klein et Chanfreau : juif : “Qui sauve un homme sauve le de Jean-Paul II lui-même, et non tion « Donum Vitae » (titre magne à une séparation entre vé », ou bien que l’extradition « Au final, un juge français aura monde”. Devoir se retirer au- celui de ses « employés », comme ironiquement repris d’un texte ro- l’Eglise et l’Etat comparable à celle serait « injuste et oppressive . contribué à révéler les pages les plus jourd’hui [des centres de conseil], ont été surnommés les cardinaux main de 1987 défendant le « don de qui existe en France. Ce qui ex- 2. Quelle que soit la décision, sombres de la terreur chilienne. Un c’est pour moi beaucoup plus que la Josef Ratzinger, préfet romain de la vie »), pour prendre, si néces- plique que la plupart des acteurs Pinochet peut demander à bé- procès à Paris devient vraisem- perte de convictions personnelles. Il la doctrine, et Angelo Sodano, se- saire, le relais de l’Eglise dans les de la société civile et politique néficier de l’habeas corpus (une blable. » Un autre juge pourrait en va de l’accomplissement de la crétaire d’Etat, lesquels ont signé la centres avant IVG. Pour ne pas cherchent plutôt à faciliter la tâche mesure d’élargissement pos- avoir à instruire une plainte dépo- mission de l’Eglise dans un monde dernière missive contraignant froisser les susceptibilités du Vati- de Mgr Lehmann ou au moins à ne sible pour tout résident) auprès sée par une ancienne victime : déchiré. » L’enjeu est de savoir si l’Eglise allemande à sortir des can, il a prévu d’ajouter aux certifi- pas la lui compliquer. des Lords de justice. Claude Levy, détenu au Chili de l’Eglise allemande sera dans le centres de conseil. cats de ces centres une clause dé- 3. S’il ne l’obtient pas, l’affaire septembre 1973 à mai 1975, avait monde ou hors du monde : «Ne Parmi les progressistes, on ne clarant que leur délivrance «ne Arnaud Leparmentier retourne sur le bureau du mi- porté plainte à Paris, mais le juge nistre de l’intérieur, Jack Straw, Le Loire s’était déclaré in- qui a le pouvoir discrétionnaire compétent, au motif que le plai- de libérer le prévenu pour motif gnant demeure dans l’Yonne. Dialogue franco-allemand sur le thème de la « mémoire commune » de santé ou autre. L’avocat de M. Levy, Me Serge Le- 4. Si la décision lui est défavo- wisch, compte déposer une BERLIN Berlin. « Les pays européens ont en siècle. » « Nous ne sommes plus fendre de préserver ses intérêts rable, l’ancien dictateur peut re- plainte, « dans les jours à venir », de notre correspondant commun le souvenir terrible de une “nation tardive”, a-t-il expli- propres. Nous le faisons aussi. Ce tourner devant une cour d’appel devant le tribunal de grande ins- « Mémoire et identité euro- leurs guerres », a déclaré M. Jos- qué, même si, dans le même temps, qui importe, c’est d’être capable de et, au-delà, à la Chambre des tance de Sens. péenne ». C’est le sujet sur lequel pin, ajoutant : « Mais les rapports nous savons qu’à nos yeux et dans dégager des compromis. » Lords, avant un éventuel retour ont réfléchi, samedi 25 septembre, du passé, avec lesquels chacun les yeux des autres peuples nous chez le ministre. – (Corresp.) Philippe Broussard le chancelier allemand, Gerhard garde un rapport unique, nous avons, à cause de la Shoah, un pas- CÔTÉS POSITIFS Schröder, et le premier ministre pouvons aujourd’hui les intégrer en sé qui, dans son horreur, a marqué Pour le premier ministre, «la français, Lionel Jospin. Ce col- une “mémoire commune”. Parce l’Histoire pour l’éternité. On ne relation franco-allemande rentre loque, organisé par Arte et la que nous avons fait l’Europe, parce peut pas tirer un trait sur cette his- dans sa maturité. Nos deux pays INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT chancellerie, a lieu au château de que nous avons construit la paix. » toire. » « La mémoire n’est pas, sont profondément amis. Des ma- Genshagen, au sud de Berlin. Les M. Schröder a estimé que l’Alle- pour moi, une façon de réveiller les lentendus de la mémoire subsistent ISM FULLY ACCREDITED * deux chefs de gouvernement ont magne « a profondément évolué anciennes souffrances, mais, sans peut-être : il en subsistera toujours, ensuite déjeuné en tête à tête à au cours de la seconde moitié de ce les oublier, une manière de faire la tant que nous resterons les Alle- Pour cadres et dirigeants de 30 à 45 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, paix avec le passé », a répondu mands et les Français, tant que nos le seul MBA accrédité USA Europe compatible avec votre vie professionnelle : M. Jospin. identités seront vivantes ». M. Jos- Des élections municipales favorables au SPD « Parce qu’il existe des diffé- pin a voulu voir les côtés positifs International Executive rences [d’approche de l’Histoire] de la mémoire, celle de la Le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand Gerhard entre nos pays, parce que nous construction européenne, réalisée ieMBA Master of Business Administration Schröder a mis fin à une dangereuse spirale de défaites électorales avons des peurs différentes, nous par le moteur franco-allemand. a 520 h de formation intensive en management international : en gardant le contrôle de plusieurs villes lors du deuxième tour des devons savoir comment l’autre se Cette dernière « a forgé notre mé- b 10 séminaires mensuels à PARIS élections municipales de Rhénanie du Nord-Westphalie, qui se sont comporte face à son histoire », a moire la plus récente : celle de ces b déroulées dimanche 26 septembre. Le SPD, qui avait perdu Cologne poursuivi M. Schröder. Pour le cinquante années d’efforts réci- 2 mois à NEW YORK et thèse dès le premier tour il y a deux semaines (abandonnant le fauteuil de chancelier, Français et Allemands proques pour mieux nous connaître b ieMBA accrédité * maire à la CDU pour la première fois depuis les années 50), conserve ne mesurent pas toujours les pas et nous comprendre sans doute, d notamment les mairies de Dortmund et de Bonn, mais doit aban- importants qui continuent d’être mais surtout pour agir et pour donner la capitale du Land, Düsseldorf, aux chrétiens-démocrates. franchis par l’autre, le défilé de construire une communauté avec Master of Business Administration Le SPD a connu cette année cinq défaites dans des élections régio- soldats allemands de l’Eurocorps nos partenaires. Pour la jeunesse de MBA in International Management nales et ce scrutin municipal, sans enjeu national, revêtait une im- sur les Champs-Elysées ou l’aban- nos deux pays, n’est-ce pas là leur portance jugée symbolique pour le parti du chancelier. La prochaine don du mark au profit de l’euro. mémoire ? ». a Diplômés de l’enseignement supérieur, 27 à 35 ans, avec expérience professionnelle échéance électorale pour M. Schröder sera l’élection régionale de M. Schröder a estimé qu’à un Alors que MM. Jospin et Schrö- a Berlin, le 10 octobre. – (AFP.) moment, entre la France et l’Alle- der se rencontraient pour la pre- 12 mois dont 8 mois en FLORIDE : MBA accrédité * magne, « la distance entre la nou- mière fois depuis la publication d velle réalité et l’ancien discours est du « manifeste Blair-Schröder », devenue plus grande ». Le chance- le chancelier a voulu minimiser les lier a répondu à Helmut Kohl, qui différences entre les deux pays. DBA Doctorate of Business Administration lui a reproché ses déclarations Lionel Jospin, lui, a rappelé que a Pour cadres ou dirigeants, 35 à 45 ans, titulaires d’un MBA ou équivalent fracassantes en politique étran- « notre continent est aussi celui des a Sur une période de deux ans, compatibles avec votre vie professionnelle : gère : « Nous ne pensons pas que révolutions industrielles et des les tons les plus bas soient les plus grandes luttes sociales qu’elles ont Séminaires intensifs spécialisés et thèse : DBA accrédité * efficaces. Pour nous, il s’agit d’avoir suscitées : il y a une vision euro- d des tons honnêtes. Seule cette hon- péenne des rapports entre l’écono- nêteté peut créer une vraie mique et le social. C’est pourquoi le Certificats : finance & marketing : 120 heures confiance. » Lionel Jospin a ap- socialisme est une idée née en Eu- porté à M. Schröder un soutien rope, et encore aujourd’hui vivante International School of Management clair. « La géographie de l’Alle- en Europe ». (Lire aussi notre édi- 148, rue de Grenelle, 75007 Paris magne, sa taille, sa richesse sont torial page 20). Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 des faits dont elle n’a pas à s’ex- Programmes exclusivement gérés par International School of Management USA ISM cuser. Elle n’a pas non plus à se dé- A. Le. Internet : http://ism-mba.edu e.mail : [email protected] LeMonde Job: WMQ2809--0005-0 WAS LMQ2809-5 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0391 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 5 La Banque mondiale et le FMI s’associent pour réduire la pauvreté Réunies en assemblée annuelle, les deux institutions réclament des efforts supplémentaires de la part des pays créanciers pour financer l’allègement de la dette des pays les plus pauvres « Une nouvelle alliance mondiale contre la sa qualité d’actuel président du Comité in- l’institution. Relancée à Cologne en juin, pays. Les coûts seront répartis entre les ins- le FMI et la Banque mondiale pour pro- pauvreté » est en train de voir le jour, selon térimaire, l’organe politique du Fonds mo- l’initiative d’allègement de la dette des titutions internationales et les créanciers mouvoir une croissance plus forte dans les les mots du chancelier de l’Echiquier bri- nétaire international où sont réunis les mi- pays pauvres lourdement endettés doit bilatéraux regroupés au sein du Club de pays concernés. Le FMI financera sa contri- tannique, Gordon Brown, qui s’exprimait nistres des finances de vingt-quatre des permettre d’effacer quelque 70 milliards Paris. Des programmes sociaux visant à ré- bution en réévaluant une partie de ses dimanche 26 septembre à Washington en cent quatre-vingt-deux pays membres de de dollars de dettes d’une quarantaine de duire la pauvreté seront mis en œuvre par stocks d’or au prix du marché.

WASHINGTON bas et 50 milliards de créances réduction de la dette. Quarante et interaméricaine de développe- riérés de paiement des membres sur le terrain dans le cadre de pro- de notre envoyée spéciale commerciales. Sur ces 50 mil- un pays sont désormais éligibles. ment (BID). Après avoir renoncé de l’institution. grammes structurels tournés vers Quelques centaines de millions liards, l’effort financier est réparti L’objectif est que les trois quarts à vendre une partie de son stock La Banque mondiale a plus de la lutte contre la pauvreté. Ce cli- de dollars manquent encore pour à quasi égalité entre les créanciers de ces pays intègrent le système d’or face au tollé provoqué par mal à réunir les 5 milliards de dol- vage vole en éclats à l’occasion de mettre en œuvre le programme bilatéraux (réunis dans le Club de d’ici à la fin 2000. Restait à trou- cette idée, le FMI a trouvé un lars qu’elle est supposée fournir l’initiative sur la dette. C’est en- de réduction de la dette des pays Paris) et multilatéraux. ver les moyens de financer cette moyen de contourner l’obstacle et devrait mettre à contribution semble qu’elles vont s’atteler à ré- les plus pauvres, décidé au som- idée généreuse, notamment pour en réévaluant 14 millions d’onces l’Agence internationale de déve- duire la pauvreté en concevant met des chefs d’Etat du G 8 qui ABAISSEMENT DES CRITÈRES les institutions multilatérales : d’or inscrit dans ses livres au prix loppement (IDA). Quant à l’Union des programmes macroécono- s’est tenu en juin à Cologne. Ces Il s’agit de la continuation FMI, Banque mondiale et actuel du marché. Le solde sera européenne, elle aurait égale- miques, structurels et sociaux, sommes devraient être trouvées d’une initiative lancée conjointe- banques de développement puisé au sein d’un fonds de ré- ment donné son accord pour pré- avec un accent particulier mis sur dans les prochains jours grâce à ment en 1996 par le FMI et la comme la Banque africaine de dé- serve créé à la fin des années 80 lever entre 500 et 600 millions la lutte contre la corruption. l’annonce de nouvelles contribu- Banque mondiale. Ce plan, appe- veloppement (BAD) ou la Banque pour faire face à d’éventuels ar- d’euros au sein du Fonds euro- Une fois les pays choisis et les tions bilatérales. Le programme lé HIPC (Highly Indebted Poor péen de développement (FED). programmes définis, il restera doit aboutir à l’annulation de Countries), visait à abaisser à des Curieusement, donc, certains peut-être le plus dur. S’assurer 80 % du stock de la dette bilaté- niveaux tolérables la charge de la Ventes d’or limitées pour les banques centrales européennes fonds destinés à lutter contre la que les marges de manœuvre rale et multilatérale des pays les dette de tous les pays qui pour- pauvreté dans les pays en déve- budgétaires ainsi dégagées dans plus pauvres, situés principale- suivent des programmes d’ajuste- Quinze banques centrales européennes se sont engagées à ne pas loppement vont être siphonnés les pays bénéficiaires seront bien ment en Afrique subsaharienne. ment et de réformes. Sur les qua- vendre d’or sur le marché pendant cinq ans en dehors des transac- pour financer la réduction de la utilisées à réduire la pauvreté par Ces pays vont en finir avec une rante et un pays répertoriés par la tions déjà prévues qui ne devront pas excéder 400 tonnes par an, dette d’autres pays pauvres. l’amélioration des programmes charge de la dette insoutenable, Banque mondiale comme étant dans un communiqué publié dimanche 26 septembre à Washington. sociaux, la bonne gouvernance et c’est-à-dire qui absorbe un pour- les plus pauvres de la planète, « L’or restera un important élément des réserves de change mondiales », PETITE RÉVOLUTION une meilleure répartition des ri- centage trop élevé des recettes vingt-trois étaient initialement indique le texte. « Les ventes annuelles ne devront pas excéder environ Quoi qu’il en soit, c’est une pe- chesses. d’exportation et entrave tout ef- susceptibles d’avoir accès à ce 400 tonnes et les ventes totales au cours des cinq prochaines années ne tite révolution au sein des institu- Les institutions multilatérales y fort de développement. Sur les programme. Seuls la Bolivie, pas dépasser 2 000 tonnes. » tions de Bretton Woods. Pour la veilleront. L’exemple de l’Ougan- quinze prochaines années, au l’Ouganda, la Guyana et le Mo- Cette déclaration intervient alors que le FMI a reçu le feu vert de première fois, la Banque mon- da pourrait servir de leçon : pre- rythme des échéances des pays zambique en ont bénéficié, ses actionnaires pour vendre une partie de ses réserves d’or afin de diale et le FMI vont coopérer sur mier bénéficiaire de l’initiative débiteurs, quelque 70 milliards de compte tenu de la longueur des financer sa participation à l’allègement de la dette des pays pauvres. le terrain. On a souvent opposé HIPC il y a quatre ans, ce pays dollars (67 milliards d’euros, procédures mises en place. Les signataires sont la Banque centrale européenne et les banques les deux institutions, la première avait immédiatement augmenté 440 milliards de francs) de dettes La proposition du G 8 a été de centrales d’Autriche, de France, d’Italie, du Portugal, de Suisse, de veillant de façon abstraite et ses dépenses militaires. vont ainsi être effacées, dont renforcer cette initiative en abais- Belgique, d’Allemagne, du Luxembourg, d’Espagne, d’Angleterre, de froide aux équilibres macro- 20 milliards de prêts à taux très sant les critères d’admission à une Finlande, d’Irlande, des Pays-Bas et de Suède. – (AFP.) économiques, la seconde agissant Babette Stern Le président roumain plaide à Paris l’intégration de son pays dans l’UE BUCAREST contrôle du Fonds monétaire in- de notre correspondant ternational, reflète la mauvaise L’arrivée en France du président santé de l’économie. La plupart roumain, Emil Constantinescu, des ministères se sont vu refuser lundi 27 septembre, pour une vi- des augmentations budgétaires, site officielle de deux jours, obéit à tandis que l’éducation nationale et une certaine symétrie. Il y a deux la santé devront continuer à gérer ans et demi, Jacques Chirac se ren- la pénurie. Une bonne partie des dait à Bucarest pour rencontrer ce orphelinats, où se trouvent 147 000 professeur de géologie qui venait enfants, n’ont plus de quoi les de remporter une étonnante vic- nourrir. La Commission euro- toire contre son rival Ion Iliescu. péenne est obligée de maintenir Aujourd’hui comme alors, la Rou- sous perfusion ces institutions hé- manie attend de la France un sou- ritées de l’époque communiste. La tien ferme dans ses démarches colère monte à Bruxelles, à tel d’intégration européenne. A l’ap- point que la question des orpheli- proche du sommet européen nats risque de devenir la pierre d’Helsinki, en décembre, où il sera d’achoppement de l’intégration à question de l’élargissement de l’UE. l’Union européenne (UE), les Rou- mains multiplient les opérations VISITES DE SOUTIEN de charme. Leur but : démarrer les La réforme économique est en négociations d’adhésion à l’UE et panne aussi en raison des tensions ne plus se sentir maintenus dans politiques. Depuis la victoire, fin l’antichambre européenne. Mais 1996, de la coalition de centre- les obstacles à l’intégration sont droite réunissant les chrétiens-dé- toujours de taille. mocrates du président Emil La politique pro-occidentale de Constantinescu, les sociaux-démo- la Roumanie, lors du conflit you- crates de Petre Roman, les libé- goslave, a rassuré les Européens et raux et la minorité hongroise, ces les Américains. Malgré la sympa- formations n’ont pas su gérer leur thie que la majorité des Roumains mariage de raison. Les chrétiens- éprouvaient pour leurs voisins démocrates sont accusés d’in- serbes, les autorités roumaines ont compétence dans l’exercice du suivi l’OTAN à la lettre. Le seul pouvoir. Petre Roman, l’ancien pays latin en Europe de l’Est a premier ministre d’Ion Iliescu, n’a voulu fournir la preuve qu’il était eu de cesse de critiquer ses parte- un pilier de stabilité dans une zone naires actuels en vue de l’élection surchauffée par les conflits eth- présidentielle de l’automne 2000. niques. Les traités bilatéraux si- Les libéraux souffrent d’une image gnés depuis trois ans avec les voi- d’arrogance, tandis que les repré- sins hongrois et ukrainiens ont sentants de la minorité hongroise renforcé cette image. Mais l’ouver- accumulent les désaccords entre ture politique de la Roumanie n’a eux. Conséquence de ce sombre pas été suivie d’une réforme tableau, les Roumains ont ten- économique. C’est là son point dance à tourner le dos à la poli- faible et le principal obstacle à l’in- tique. Selon les sondages, la moitié tégration. d’entre eux s’abstiendront de vo- ter en 2000. ÉCHEC DE LA PRIVATISATION Ces enjeux politiques peuvent Selon l’Institut de recherches encore basculer avant les pro- économiques de Bucarest, l’Etat chaines élections, mais la Rouma- contrôle encore 70 % de l’écono- nie ne peut espérer un avenir pros- mie roumaine. Pour l’instant, la père en dehors de l’UE. Il est vrai privatisation s’est révélée un que, depuis le conflit du Kosovo, échec. La législation en la matière Bucarest a été traité avec plus d’at- change trop souvent et décourage tention. Cet été, à Bucarest, Tony les investisseurs étrangers, seuls Blair assurait les Roumains de son capables d’injecter le capital né- soutien. La semaine dernière, le cessaire pour relancer l’économie. roi de Norvège faisait de même, Dans ce pays de 23 millions d’ha- lors d’une visite. Le chancelier alle- bitants, les investissements étran- mand, Gerhard Schröder, au cours gers atteignent à peine 4 milliards d’un récent séjour à Bucarest, a lui de dollars (25 milliards de francs) aussi promis son soutien pour depuis la chute, il y a dix ans, du l’adhésion à l’UE. Quant à la visite régime de Ceausescu. La Hongrie d’Emil Constantinescu, son objec- voisine, de son côté, a attiré tif est clair. La France se veut tou- 22,5 milliards de dollars pour la jours l’avocat de la Roumanie sur même période. L’austérité que la la scène internationale. Ce n’est Roumanie s’impose depuis trois pas sans raison. Grâce aux inves- ans a certes abouti à une stabilisa- tissements de Renault et de la So- tion macroéconomique, mais le ciété générale dans ce pays, la prix payé par la population est France occupe la première place dramatique. Le niveau de vie est à sur la liste des investisseurs étran- son plus bas niveau depuis dix ans. gers. La rectification du budget, effec- tuée jeudi 23 septembre sous le Mirel Bran LeMonde Job: WMQ2809--0006-0 WAS LMQ2809-6 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0392 Lcp: 700 CMYK

6 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 INTERNATIONAL L’instauration de l’état d’urgence à Taïwan De violents combats font rage au cœur de l’Angola a été bien acceptée par la population LUANDA. De violents combats font rage dans la région de Bailun- do, au centre du pays, où se trouve le quartier général de l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), la rébellion armée de Jonas Savimbi, a annoncé, dimanche 26 septembre, un représen- Le processus électoral a été « de facto » gelé temporairement tant de ce mouvement. Interrogé par la radio portugaise TSF, Car- los Morgado a cependant démenti la prise de Bailundo, qui avait Une forte secousse tellurique a de nouveau de l’état d’urgence par le président Lee Teng-hui ser ses offres d’assistance érode un peu plus été annoncée plus tôt dans la journée par un média citant des ébranlé l’île de Taïwan, dimanche 26 septembre, a été accueillie favorablement dans l’opinion. l’idée que Taïwan et la République populaire ne sources diplomatiques à Luanda. Les forces gouvernementales, a tuant au moins trois personnes. L’instauration Mais la façon dont Pékin s’est employé à politi- font qu’un. indiqué le représentant de l’Unita, ont lancé une grande offensive le 14 septembre contre les positions du mouvement dans les pro- TAIPEH cours aux sinistrés. L’état d’urgence, du président Chiang Ching-kuo, fils échéance les retards provoqués par vinces de Huambo, Bié, Malange et Uige. de notre envoyé spécial d’une durée de six mois, vise en de Tchang Kaï-chek, peu après que le séisme. L’impressionnante vitalité Carlos Morgado a enfin accusé les forces gouvernementales d’avoir Alors que se poursuivent les ré- outre à prévenir les atteintes à celui-ci eut levé la loi martiale sous de l’île paraît en effet devoir rapide- utilisé des bombes au napalm et des défoliants. Une station de ra- pliques sismiques du tremblement l’ordre public, quelques cas isolés de laquelle avait vécu l’île pendant ment reprendre le dessus si l’on en dio indépendante angolaise a fait état d’importants combats dans de terre du 21 septembre, Taïwan pillage ayant été rapportés, et à dis- trente-huit ans, après la victoire des juge par l’activité commerçante dé- le centre du pays au cours des derniers jours, notamment près des commence à faire ses comptes poli- suader les tentations de spécula- communistes sur le continent en ployée dès dimanche dans la capi- villes de Malanje, Kuito et Huambo, qui sont assiégées par l’Unita tiques après le traumatisme violent teurs de vendre à prix d’or les maté- 1949. tale, alors même que venait de s’y depuis le début janvier. Les combats ont repris en Angola en dé- que lui a infligé la nature. Une nou- riaux de construction qui vont faire sentir la plus forte des ré- cembre 1998, après l’échec de l’accord de paix conclu à Lusaka velle forte secousse tellurique, di- s’arracher pour les années à venir. pliques sismiques enregistrées à ce (Zambie) en 1994, qui était censé mettre fin à deux décennies de manche 26 septembre, a démoli ou Les autorités pourront en outre ré- Cette mesure jour (6,8 sur l’échelle de Richter se- guerre civile. – (AFP, Reuters.) renversé plusieurs immeubles du quisitionner des terrains pour instal- lon les mesures taïwanaises, 6,5 se- centre de Taïwan déjà fragilisés par ler à titre provisoire les quelque va permettre lon les observatoires américains). le séisme, et a provoqué des glisse- 100 000 sans-abri victimes du La structure la plus visiblement Bill Clinton trop lourd, enroué, ments de terrain, tuant trois per- séisme, selon les premiers dé- de recourir à l’armée atteinte par le séisme n’est pas sonnes au moins. Et l’annonce que comptes, encore incomplets : la si- d’ordre matériel. Il s’agit de l’idée, d’autres répliques sismiques pou- tuation exacte dans de nombreux pour court-circuiter qui commençait à s’éroder, selon la- mais en bonne santé vant atteindre le degré 6 sur l’échelle villages de la région montagneuse quelle le continent chinois et l’île de Richter risquaient de se produire où il s’est produit, au centre de l’île, une bureaucratie font un seul et même corps. Le quo- BETHESDA. Le président Bill Clinton, cinquante-trois ans, a été pendant une semaine ou deux sus- restait encore, lundi, incertaine, en tidien anglophone Taipei Times, très déclaré, samedi 25 septembre, en bonne santé, quoiqu’un peu en- cite également un climat d’angoisse. raison des difficultés à s’y rendre. qui s’est montrée marqué par la mouvance indépen- robé, par ses médecins à l’issue d’un bilan de santé à l’hôpital naval Deux réapparitions de « mira- Le long de la côte occidentale de dantiste, avait été le premier, dès de Bethesda, près de Washington. Constatant qu’il avait pris 8 kilos culés » ont cependant soutenu le l’île, la plus industrialisée et urbani- assez inefficace vendredi, à réagir vivement aux ten- en deux ans, les médecins lui ont conseillé de suivre un régime. Le moral du public au cours du week- sée, un nombre important de ci- tatives de la Chine populaire visant président, qui est atteint d’une irritation chronique des cordes vo- end : un garçonnet de six ans, seul menteries qui alimentaient le colos- à s’approprier la catastrophe afin de cales, devra aussi se reposer la voix pendant dix jours. rescapé d’une famille de quatre per- sal boom de la construction ont été Or, au lieu de s’inquiéter des faire prévaloir sa revendication de Intervenant par ailleurs dans un dîner privé, vendredi, en compa- sonnes, sauvé par des secouristes détruites, leurs équipement s’effon- risques de résurgence d’un ancien souveraineté sur l’île. « S’il était be- gnie de contributeurs du parti démocrate, M. Clinton a admis sud-coréens et japonais. Et, plus drant sous leur propre poids dans la autoritarisme, la presse se félicitait, soin d’une preuve que Taïwan et la l’existence d’une fatigue de la société américaine à l’égard de son spectaculaire encore, deux frères de secousse. L’instauration de l’état lundi, de cette mesure, tout en re- Chine ne sont pas une seule et même administration. « Avons-nous besoin de changement ?, s’est-il inter- vingt-cinq et vingt ans qui ont surgi d’urgence, que le chef de l’Etat avait prochant, dans certains cas, au pré- nation, le manque honteux de rogé, selon le New York Times. La réponse est oui. » Cette petite des ruines après avoir survécu pen- initialement écartée, mais à laquelle sident d’avoir tardé. Les membres compassion [de Pékin] l’a fournie de phrase de M. Clinton n’a pas manqué d’être relevée, le principal dant 130 heures en consommant des il s’est résigné face à la désorganisa- du gouvernement, et en particulier manière évidente », écrivait-il. Il a candidat démocrate à la présidentielle de novembre 2000 étant fruits avariés et leur propre urine. tion de l’administration, risquait de le vice-président Lien Chan, candi- été rejoint, lundi, par la plupart des l’actuel vice-président Al Gore. – (Reuters.) Partout dans l’île, de ferventes réveiller de vieux et méchants sou- dat investi par le parti Kouomintang journaux de l’île, hormis les titres à prières étaient dites à Bouddha et venirs. (Parti nationaliste, au pouvoir) pour diffusion restreinte émanant de la aux autres divinités révérées par une Cette mesure n’a été employée le scrutin présidentiel du 20 mars vieille garde politique, attachée au Manifestations en Yougoslavie population peu regardante sur la par le passé qu’en trois occasions : 2000, ont insisté au cours du week- dogme d’une Chine unique que les pureté théologique. L’aisance avec lors d’inondations survenues end sur le fait que l’état d’urgence deux rives du détroit de Formose laquelle le président Lee Teng-hui a en août 1958 à un moment où le ne concernait que les opérations de partageaient autrefois. En politisant contre Slobodan Milosevic fait passer, auprès du public et de la continent communiste se livrait à secours et n’affecterait en rien le ses modestes offres d’assistance à classe politique, l’instauration d’un d’intenses bombardements contre processus électoral. Celui-ci a été de l’île traumatisée, Pékin « pousse Taï- BELGRADE. Quelque 50 000 personnes ont défilé, dimanche « état d’urgence » pour faciliter les les bastions avancés contrôlés par facto gelé temporairement dans une wan à l’écart, au lieu de le rappro- 26 septembre, à Belgrade, contre Slobodan Milosevic. Les manifes- secours dans les zones sinistrées Taïpeh le long du littoral ; une trêve observée par la quasi-totalité cher » du continent, écrit, lundi, tants répondaient à l’appel de l’Alliance pour des changements confirme paradoxalement la deuxième fois en 1978 lorsque le des hommes politiques depuis une l’éditorialiste du vénérable China (SZP), une coalition d’opposition dominée par le Parti démocra- confiance en elle-même de la popu- président américain Jimmy Carter semaine. Cependant, aucun com- Post, fondé en 1952, au lendemain tique (DS) de Zoran Djindjic, qui exige la démission de Slobodan lation, si ce n’est la maturité de la décida de rompre les relations diplo- mentateur n’a pour l’heure émis la du repli dans l’île des forces de Milosevic, la création d’un gouvernement de transition et des élec- jeune démocratie taïwanaise. matiques entre Washington et Taï- crainte que ce gel se prolonge plus Tchang Kaï-chek. Sans doute tions anticipées. Cette mesure va permettre aux wan pour reconnaître la Chine po- qu’un nécessaire « intervalle de dé- n’était-ce pas le but recherché par Le 19 août, une manifestation convoquée par l’opposition avait ras- autorités de recourir à l’armée pour pulaire (l’épisode avait conduit à un cence » devant la catastrophe. Pékin, mais tel semble être, en effet, semblé quelque 150 000 personnes dans la capitale et 300 000 ma- court-circuiter une bureaucratie qui gel du processus de démocratisation Les économistes se montrent le résultat. nifestants s’étaient réunis au plus fort des manifestations de l’hiver s’est montrée assez inefficace dans prudent déjà entrepris dans l’île) ; et, dans l’ensemble confiants dans la 1996-1997. – (AFP.) l’organisation des opérations de se- une dernière fois, en 1988, à la mort capacité de l’île à surmonter à brève Francis Deron DÉPÊCHES a SAHARA OCCIDENTAL : le Front Polisario a accusé, dimanche 26 septembre, les forces de sécurité marocaines d’avoir tué deux Emeutes sanglantes en série dans les prisons turques personnes en réprimant une manifestation vendredi à Laayoune, la principale ville du Sahara-Occidental, rapporte l’agence officielle ISTANBUL Les incidents violents sont fréquents dans les aux prisonniers politiques, la vie des détenus algérienne APS. Le Maroc a aussitôt démenti l’information. – de notre correspondante prisons turques, où les prisonniers sont souvent est régie par l’organisation à laquelle ils appar- (Reuters.) Dix prisonniers d’extrême gauche ont trouvé la détenus dans des conditions insalubres, dans des tiennent, et les dortoirs sont transformés en a JAPON : un cargo britannique chargé de Mox, un mélange de mort, dimanche 26 septembre, lorsque les forces dortoirs surpeuplés. Le président Suleyman De- camps d’entraînement et de propagande. Les plutonium et d’uranium, provenant de l’usine de retraitement nu- de sécurité sont intervenues pour mettre fin à mirel, répondant à la pression populaire, a ré- organisations mafieuses, pour leur part, dis- cléaire de La Hague, a accosté, lundi 27 septembre, après un voyage une émeute dans une prison d’Ankara, quelques cemment utilisé son droit de veto pour bloquer posent de fonds importants grâce à la vente de de deux mois, dans le port d’Okuma, à 250 kilomètres au nord de jours seulement après un incident violent à Istan- un projet d’amnistie introduit par le Parlement drogue à l’intérieur des prisons. Tokyo. Des canots pneumatiques de Greenpeace sont allés à la ren- bul, au cours duquel six criminels avaient été tués qui aurait permis la libération de 26 000 détenus. Mal payés, les gardiens sont aisément cor- contre du Pacific-Teal alors qu’il entrait dans le port sous la protec- lors d’un échange de coups de feu entre deux Le projet, qui prévoyait la libération de criminels rompus. Mais c’est souvent à un niveau plus tion des garde-côtes. –(AFP.) groupes mafieux à l’intérieur de la prison de Bay- de droit commun ainsi que des membres de la élevé que les mafiosi turcs disposent de protec- a MEXIQUE : au moins 56 personnes ont été tuées et 348 bles- rampasa. « L’Etat doit imposer son autorité à tout mafia, aurait également suspendu les enquêtes tion. Téléphones cellulaires, armes et drogues sées, dimanche 26 septembre, à Celaya (300 kilomètres au nord- prix », a affirmé le premier ministre Bulent Ece- lancées contre certains politiciens accusés de cor- sont fréquemment saisis au cours de rafles. En ouest de Mexico), lors d’une série d’explosions en chaîne provo- vit. Dix-huit autres détenus et cinq membres du ruption. février, l’assassin de l’industriel Ozdemir Sa- quée par une première déflagration dans une fabrique clandestine personnel ont été blessés au cours de cette ré- banci avait été abattu à la prison d’Afyon par de poudre et feux d’artifice. La première explosion a détruit volte de prisonniers qui s’est propagée rapide- PROPAGANDE DANS LES DORTOIRS un de ses codétenus qui avait affirmé avoir sui- 25 échoppes. Un incendie a ensuite fait exploser un réservoir de ment à d’autres pénitenciers de Turquie. Près de Malgré les conditions difficiles dans les- vi les instructions données, par le biais d’un té- gaz, détruisant le seul camion de pompiers de la ville, une ambu- cent gardiens ont été pris en otages. Les prison- quelles ils sont détenus, les prisonniers turcs léphone mobile, par un chef de gang mafieux lance et une camionnette où se trouvaient des journalistes. – (AFP.) niers, des membres de groupes de guérilla ur- disposent souvent d’un large degré d’autono- détenu dans un autre pénitencier. a TURQUIE : Akin Birdal, ex-président de l’Association des baine d’extrême gauche, s’opposaient à des mie à l’intérieur des établissements péniten- droits de l’homme de Turquie (IHD), a été libéré, samedi 25 sep- transferts et avaient refusé de se laisser compter. tiaires. Dans les ailes des bâtiments réservés Nicole Pope tembre, pour raisons de santé alors qu’il purgeait une peine d’un an de prison pour « provocation raciale ». L’institut de médecine légale avait estimé dans un rapport que la poursuite de son incarcération constituait une « menace » pour sa vie. M. Birdal avait été griève- Les Egyptiens ont fait massivement « allégeance » à M. Moubarak ment blessé en mai 1998 dans un attentat organisé par l’extrême droite à Ankara. – (AFP.) LE CAIRE d’Etat) étant presque exclusivement que politiques. L’économie égyp- présidentiel. Au stade actuel, c’est le a ISRAËL : l’armée israélienne a ordonné la confiscation de de notre correspondant consacrés aux « réalisations » du tienne, malgré une inflation jugulée Parlement où le gouvernement dé- centaines d’hectares de terres en Cisjordanie, destinées à devenir Les Egyptiens ont été littérale- président Moubarak en dix-huit ans (4 %) et un déficit budgétaire mi- tient plus de 90 % des sièges qui dé- un terrain d’entraînement militaire, a-t-on indiqué, dimanche ment bombardés de propagande à de pouvoir, à grand renfort de nime (1 %), commence à donner des signe le candidat à la présidence, 26 septembre, de sources palestiniennes. Par ailleurs, le ministère l’occasion du plébiscite présidentiel chansons et danses composées signes d’essoufflement. Depuis confirmé ensuite par plébiscite. de l’habitat a lancé quelque 2 600 appels d’offres pour la construc- organisé dimanche 26 septembre, pour la circonstance, y compris deux ans, la croissance stagne aux Reste que la nomination d’un tion de logements dans les colonies en Cisjordanie depuis la forma- qui a permis à M. Moubarak d’ob- dans les émissions pour enfants. La environs de 5 % tandis que la livre vice-président est une question épi- tion du cabinet d’Ehoud Barak en juillet, selon la radio israélienne. tenir 93,97 % de réponses favo- presse étatique n’a pas été à la égyptienne (L.E.) se déprécie rapi- neuse puisqu’il faudrait choisir – (AFP.) rables, selon les résultats officiels. traîne, du très officieux quotidien dement face au dollar, avec l’émer- entre un civil ou un militaire. Un di- a YÉMEN : le maréchal Ali Abdallah Saleh a obtenu un troi- En effet, l’armée égyptienne a déci- al Ahram au journal pour enfants gence d’un marché parallèle des de- lemme pour un homme issu de l’ar- sième mandat à la tête du Yémen, après avoir été déclaré, samedi dé de faire une « démonstration Alaa al Din où on a adressé «un vises étrangères redevenues mée mais qui a engagé depuis quel- 25 septembre, vainqueur de la première élection présidentielle au d’allégeance » à coup d’avions et message d’amour à papa Mouba- « rares ». Le contrecoup de la baisse ques années une réforme suffrage universel, avec 96,3 % des suffrages exprimés. – (AFP.) d’hélicoptères faisant pleuvoir sur rak ». Les journaux ont pratique- du tourisme, des prix du pétrole, économique libérale dont les ac- les Cairotes et les Alexandrins ment doublé de volume grâce à des virements des expatriés et des teurs n’accepteraient pas de bon 250 000 «bons» donnant droit à ces messages de soutien à recettes du canal de Suez. Une si- cœur l’imposition d’un nouveau Oskar Lafontaine critique des cadeaux divers. L’armée ne 300 000 francs la page. tuation qui nécessite un sérieux militaire à la tête du pays. C’est voulait pas être en reste par rapport Cette entrée massive du secteur coup de fouet aux exportations peut-être la raison pour laquelle aux divers secteurs de la société et privé sur le marché de l’allégeance, (hors pétrole) pour réduire le déficit beaucoup d’hommes d’affaires ont sévèrement le chancelier allemand notamment les milieux d’affaires, jusqu’à récemment lui aussi mono- commercial. avancé le nom de Gamal Mouba- les principaux bénéficiaires de l’ou- pole d’Etat, a poussé les respon- rak, le fils du raïs, comme succes- BERLIN. L’ancien ministre allemand des finances et ancien pré- verture économique engagée par le sables du gouvernement à redou- LA QUESTION DU VICE-PRÉSIDENT seur, une rumeur démentie par le sident du Parti social-démocrate (SPD) Oskar Lafontaine a mis en raïs, qui ont organisé des manifes- bler d’efforts. Une manière de Mais le changement politique président lui-même. Reste que l’op- cause le chancelier Gerhard Schröder, son successeur à la tête du tations de soutien sans précédent. s’accrocher à leurs fauteuils au mo- n’est pas moins important, aux position et même des éditorialistes SPD, dans une interview publiée dimanche 26 septembre par le Les usines privées ont rivalisé ment où l’on parle de plus en plus yeux des experts. Le président de la presse officieuse réclament journal Welt am Sonntag. S’exprimant pour la première fois depuis avec les mastodontes du secteur de « super-remaniement ». Le pré- Moubarak, qui aura soixante-dix- « plus de démocratie » et la levée de sa démission spectaculaire du 11 mars, M. Lafontaine indique no- public en arcs de triomphe, bande- sident Moubarak, qui l’a personnel- sept ans au terme de ce nouveau l’état d’urgence qui sévissent depuis tamment : « J’ai démissionné de mes mandats parce que j’étais fon- roles et calicots jurant fidélité à lement annoncé en septembre, n’en mandat, est devenu l’un des doyens presque un demi-siècle. L’argument damentalement en désaccord avec Gerhard Schröder, tant en ce qui M. Moubarak. Un fabricant de bis- a pas précisé la nature exacte ni du monde arabe et la question de de l’extrémisme musulman, qui concerne le style de sa politique que son contenu. » cuits et de sachets de thé a même l’envergure. Beaucoup de ministres sa succession a été ravivée par la ré- constituait la principale excuse pour Dans cet entretien, M. Lafontaine apporte son soutien à la poli- fait composer un spot publicitaire qui détiennent de grands minis- cente agression dont il a été victime son maintien, ne semble plus va- tique du premier ministre français, Lionel Jospin, par opposition à dans lequel les Egyptiens juraient tères, certains depuis une vingtaine à Port-Saïd. Les opposants de lable puisqu’aux dires même du celle de Gerhard Schröder, et il impute au chancelier les récentes « de défendre de leur sang chaque d’années, se verraient ainsi écartés gauche comme de droite réclament gouvernement le phénomène a été déroutes électorales du SPD. « Bien sûr, on aurait pu empêcher les goutte de sang » du raïs. Un luxe au profit de « sang jeune ». la nomination d’un vice-président jugulé. défaites électorales en poursuivant la politique [de la coalition rouge- presque inutile, les programmes de Un remaniement dicté par des et un changement de la Constitu- verte] menée dans les premiers mois », estime-t-il. – (AFP.) la radio-télévision (monopole considérations économiques autant tion, notamment le mode de scrutin Alexandre Buccianti LeMonde Job: WMQ2809--0008-0 WAS LMQ2809-8 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0394 Lcp: 700 CMYK

8 FRANCE LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999

GAUCHE Lionel Jospin devait in- sion pour tenter d’effacer la décep- DÉFENSE DE L’EMPLOI devait donc salariés, formation professionnelle socialistes attendent du premier mi- tervenir, lundi 27 septembre, lors tion suscitée, dans la majorité, par être au centre des propositions an- tout au long de sa vie. b LA DROITE, nistre qu’il sorte de la confusion des journées parlementaires du Par- ses déclarations sur l’impuissance noncées par le premier ministre : pé- toutes tendances confondues, dé- qu’il a lui-même créée en annonçant ti socialiste à Strasbourg. Le premier du gouvernement face aux licencie- nalisation du recours au travail pré- nonce l’« immobilisme » du premier une « deuxième étape » de son ac- ministre entendait saisir cette occa- ments annoncés par Michelin. b LA caire, renforcement des droits des ministre. b LES PARLEMENTAIRES tion sans en préciser les contours. Lionel Jospin affiche les préoccupations sociales du gouvernement Intervenant, lundi 27 septembre, devant les parlementaires socialistes, le chef du gouvernement devait tenter de rassurer ses partenaires de la majorité et de donner un contenu concret à la « deuxième étape » de son action AINSI, Lionel Jospin se gauchit. rimaires compris dans leurs effec- (...). L’Etat a payé un milliard pen- actionnaires les 7 500 suppressions La bande-annonce du discours que tifs (Le Monde du 25 septembre). dant dix-sept ans à l’industrie auto- d’emplois sur trois ans en Europe. le premier ministre devait pronon- « Pourquoi les entreprises de l’Unedic mobile. Alors soyons logiques. Disons M. Jospin a donc retenu l’idée de cer, lundi 27 septembre à Stras- financeraient-elles pour celles qui re- aux chefs d’entreprise : "Vous êtes consacrer, dans son intervention, bourg, devant les parlementaires mettent sans cesse les salariés sur le dans un monde libéral. Eh bien, pre- tout un chapitre aux droits des sala- socialistes, a été soigneusement marché du travail », a relevé nez vos décisions et soyez respon- riés. M. Jospin devrait notamment préparée, tout au long du week- Mme Aubry, au cours du colloque sables ! " » annoncer des mesures pour renfor- end, par les voix les plus autorisées. socialiste. « Il n’est pas acceptable Martine Aubry d’abord, dans le rôle que 12 % des entreprises aient plus de de « caution sociale » du gouverne- 20 % de leurs effectifs en CDD ou en Le « vertige » de Dominique Voynet ment. François Hollande, ensuite, intérim. Pourquoi (...) paierions-nous en qualité d’« aiguillon » socialiste. pour ces choix ? Quand on parle de Les nouveaux chantiers du gouvernement, évoqués lors de la réu- Les deux ont insisté : oui, nous régulation économique, c’est cela », nion des ministres du jeudi 23 septembre (Le Monde du 26 sep- sommes bien de gauche et, d’ail- a-t-elle ajouté. Le premier ministre tembre), donnent « une sorte de vertige » à Dominique Voynet. La mi- leurs, Lionel Jospin va le prouver. se réserve le soin d’annoncer le nistre de l’aménagement du territoire et de l’environnement a Samedi, la ministre de l’emploi et seuil – 10, 15 ou 20 % d’emplois pré- exprimé son inquiétude, lors des journées parlementaires des Verts, de la solidarité a balisé le terrain : caires – au-delà duquel les entre- à Roubaix (Nord), le 24 septembre. « J’ai eu l’impression d’une accumu- « Le volontarisme politique, ça existe, prises seraient pénalisées. lation de réformes dans des champs divers, sans avoir forcément la certi- y compris dans une époque de mon- Le rétablissement de l’autorisa- tude que cela faisait sens. Notre travail (...), c’est aussi de montrer qu’on dialisation », a-t-elle tambouriné tion administrative de licenciement tire tous ensemble dans la même direction, qu’on s’attaque à ce qui in- devant les militants qui partici- est, en revanche, définitivement terpelle les gens dans leur vie quotidienne », a déclaré la ministre, qui paient au colloque « Vers le plein- rangé au rayon des vieux oripeaux s’est aussi interrogée sur la « nouvelle alliance » : « Cette formule a le emploi » organisé par le Parti socia- idéologiques. Dans ce domaine, mérite d’exister (...) ; il faut engager maintenant le débat sur son conte- liste. Dimanche, ce fut au tour du rendu très sensible par l’affaire Mi- nu, ne pas additionner des mesures catégorielles ni sous-traiter à des premier secrétaire du PS de s’affi- chelin, les annonces de M. Jospin composantes de la majorité plurielle des cibles privilégiées. » cher symboliquement en compa- devraient davantage relever du ra- gnie des salariés de Wolber-Miche- été partiellement dévoilées par tendre « dans les semaines qui valement que de la reconstruction lin à Soissons (Aisne), dont Mme Aubry et M. Hollande. Pre- viennent ». Sur cette question du juridique. M. Hollande a ainsi évo- Le premier secrétaire du PS a cer la formation continue des sala- l’entreprise est menacée de ferme- mière cible : le travail précaire. De- travail précaire, il s’agit en fait da- qué la possibilité de réformer le également prévendu une mesure riés. Le 7 octobre, le député PS Gé- ture. puis son intervention ratée dans le vantage du respect d’une promesse droit du licenciement, en saisissant plus symbolique que révolution- rard Lindeperg lui remettra un De la volonté, de la solidarité, le journal de France 2, lundi 13 sep- lancée il y a plus d’un an et sans les magistrats « y compris sur les naire, « pour que les salariés aient les rapport sur cette question, et une décor a été posé. A M. Jospin de tembre, M. Jospin a fait savoir cesse repoussée. Le principe retenu motifs économiques » du licencie- mêmes droits que les actionnaires au journée de travail est d’ores et déjà passer aux actes. Le social devait qu’un lapsus lui avait malen- est celui d’une modulation des coti- ment. La veille, Mme Aubry avait mis sein des conseils d’administration ». prévue, courant octobre, entre les occuper une bonne part de son dis- contreusement fait évoquer des sations chômage des entreprises, en garde les employeurs : « Qu’on Là encore, l’effet Michelin a joué, financeurs (Etat, entreprises, ré- cours de Strasbourg, avec quelques mesures « dans les années qui en fonction du niveau de contrats à ne nous dise pas que l’Etat met les l’entreprise clermontoise ayant gions) de la formation profession- mesures-phares dont certaines ont viennent », alors qu’il fallait en- durée déterminée (CDD) et d’inté- pieds là où il ne doit pas les mettre choisi d’annoncer en priorité à ses nelle et la secrétaire d’Etat, Nicole Pery. Le projet de loi ne devrait tou- tefois pas être débattu avant la fin Pour Robert Hue, 2000, voire début 2001. Les deux éclaireurs du premier « le compte n’y est pas » La droite dénonce l’« immobilisme » du premier ministre ministre, M. Hollande et Mme Au- « EN VÉRITÉ, M. Jospin regarde la mondialisa- samedi, le député RPR des Hauts-de-Seine Pa- traites », affirmait, pour sa part, Josselin de Ro- bry, ont désigné la cible privilégiée « Eh bien ! Je vois que notre ini- tion comme on regarde un match de football : il trick Devedjian, réputé proche de l’ancien pre- han. Pour le président du groupe RPR du Sénat, du gouvernement, qui a l’avantage tiative a déjà été utile. Ce n’était n’est pas véritablement sur le terrain, mais plutôt mier ministre. Candidat à la présidence du l’objectif est clair : « Aider le président de la Ré- majeur de ressouder la gauche der- pas le même langage il y a deux se- dans les tribunes. » Le propos de Jean-Louis De- mouvement gaulliste, M. Devedjian souligne publique, qui est engagé dans une bataille très in- rière M. Jospin : haro, donc, sur le maines. » Dans un entretien pu- bré, président du groupe RPR de l’Assemblée que cet immobilisme sera « d’autant plus ressen- certaine avec M. Jospin. » Medef ! Le premier secrétaire du PS blié lundi 27 septembre par nationale et fidèle de Jacques Chirac, à l’occa- ti que la cohabitation est longue ». A l’UDF et à Démocratie libérale, où certains, a dénoncé le « cynisme patronal » et L’Humanité, Robert Hue com- sion du discours de clôture des journées parle- pourtant, n’apprécient guère l’« obsession » du appelé les salariés Wolber-Michelin mente en ces termes les mesures mentaires du mouvement gaulliste, samedi « BALLADURISATION » ET « ROCARDISATION » RPR à préparer l’élection présidentielle, on a à « se manifester contre le patro- que le premier ministre devait 25 septembre à Marseille, a dû satisfaire l’Ely- M. Jospin ayant franchi avec succès, contrai- emboîté le pas. Tour à tour, début septembre, le nat ». « S’il y a une cible pour une annoncer dans l’après-midi. Fai- sée. Dans l’entourage du chef de l’Etat, on sou- rement à M. Balladur, le cap des deux premières président de l’UDF, François Bayrou, le pré- manifestation, c’est bien le Medef », sant allusion à une taxation du haite, en effet, voir l’opposition privilégier, dans années de cohabitation, mieux vaut, toutefois, sident du groupe UDF de l’Assemblée, Philippe avait-il déjà insisté, samedi, devant travail précaire, le secrétaire na- ses attaques contre le gouvernement, la dénon- ne pas attendre, en enfonçant le clou à la Douste-Blazy, et le président de DL, Alain Ma- les militants de son parti. tional du PCF ajoute : « Mais si ciation de l’« immobilisme » d’un premier mi- moindre occasion. M. Debré n’y est pas allé de delin, ont dénoncé, pour des raisons diffé- La prévente du discours du chef les décisions se limitent à ce qu’on nistre candidat – inavoué – à l’élection prési- main morte. « Qu’importe l’action, a-t-il ironisé, rentes, l’« immobilisme » de M. Jospin. du gouvernement a déjà atteint au en dit, le compte n’y est pas. Il dentielle. puisque les vents favorables de la météo écono- L’adversaire étant de taille, sa « balladurisa- moins un de ses objectifs : rassurer semble que le gouvernement se En assignant à ses amis, lors de l’université mique poussent l’équipe de France ! » Puis, tion » n’est pas acquise. « Je ne suis pas sûr que le partenaire communiste. Dans un contente de frapper à la marge. d’été du PS, à La Rochelle, le 29 août, l’« objectif continuant de filer la métaphore sportive à l’en- les Français se laissent convaincre de son immobi- entretien à L’Humanité du lundi Raison de plus de ne pas baisser la central » de « reconquérir une société de plein- contre de celui qui s’était comparé à Aimé Jac- lisme », souligne ainsi la députée RPR de Paris 27 septembre, Robert Hue s’est féli- garde (...). Michelin a modifié la emploi » pour la « décennie à venir », le chef du quet lors de la Coupe du monde de football : Nicole Catala. Du coup, on pimente le cocktail cité par avance du changement de donne politique. Voyez l’embarras gouvernement a permis à la droite d’ouvrir les « Inutile de renforcer nos lignes, de muscler notre du souvenir des années passées par Michel Ro- ton de M. Jospin. Quant aux autres des socialistes, des adeptes du so- hostilités sur ce thème. A l’Elysée, on a aussitôt attaque, de solidifier notre défense en prévision card à Matignon : « La France a de la chance et composantes de la majorité « plu- cial-libéralisme. » La manifesta- sorti les calculettes : aussi sûrement que trois d’une compétition mondiale qui s’annonce tou- n’en profite pas, ou mal. Jospin, c’est Rocard, il di- rielle », elles devraient trouver ma- tion du 16 octobre dont le PCF a plus sept font dix, M. Jospin venait de se décla- jours plus âpre : la croissance s’en charge toute lapide les fruits de la croissance. Il faut prendre tière à se réconforter avec la di- pris l’initiative sera donc, selon rer implicitement candidat à l’élection présiden- seule ! » date en attendant un éventuel retournement de mension sociétale du discours de M. Hue, « le premier rassemble- tielle. Le dénoncer comme tel devait permettre, « Il est tout à fait clair que nous avons en face conjoncture », commente M. Devedjian. Trois Strasbourg, ce que Matignon a ment contre le nouveau capita- accessoirement, de justifier que M. Chirac re- de nous un candidat à la présidence de la Répu- cuillères de Balladur, un soupçon de Rocard : baptisé : l’« intégration sociale vo- lisme ». Son objectif, dit-il, n’est vête à son tour la panoplie du candidat à sa blique qui s’appelle Lionel Jospin. C’est l’Alsace- c’est dans les vieux pots qu’on fait les meil- lontariste »... pas de « déstabiliser le gouverne- propre succession. Lorraine : il y pense toujours mais ne le dit jamais. leures soupes... ment », mais de le « mettre en Vieille recette... « On reproche à Jospin ce Il est tout aussi clair qu’il va repousser tous les su- Isabelle Mandraud phase avec le pays réel ». qu’on avait reproché à Balladur », commentait, jets difficiles, qui posent problème, comme les re- Jean-Baptiste de Montvalon et Pascale Robert-Diard La « deuxième étape » sème le doute parmi les parlementaires socialistes

OUBLIER La Rochelle et son mier ministre, le premier jour, ger sur cette deuxième étape. On a changement de pied », comme si également jospinienne, députée ment de l’Essonne, mais sénateur parfum d’autosatisfaction. Sur- l’événement sera constitué par les nous-mêmes fait monter une at- « on avait réglé le problème de d’Indre-et-Loire, se dit « atta- et porte- parole de la Gauche so- monter le « loupé » de communi- débats qui mettront aux prises tente, alors que nos orientations l’emploi alors qu’on est encore très chée » à la deuxième étape « pour cialiste, Jean-Luc Mélenchon dia- cation de Lionel Jospin, le 13 sep- parlementaires et ministres non contre le chômage sont connues ». loin du compte ». Jospinien, le dé- donner un nouveau souffle aux ré- gnostique un climat « étrange où tembre, sur France 2, et le socialistes, avec, le 27 septembre, « J’attends, ajoute-t-il, qu’on re- puté de Paris ne croit pas à un formes engagées il y a deux ans, on sent encore chez les militants sentiment donné d’une « impuis- Jean-Pierre Chevènement et Emile centre les choses sur cette dimen- « tournant libéral » et reste contre le chômage, la lutte contre l’euphorie du succès – queue de sance » de l’Etat face aux entre- Zuccarelli, sur la vie quotidienne sion-là, car cette législature est celle confiant dans l’attachement du les inégalités, la modernisation de la comète de La Rochelle – et un prises prospères qui, comme Mi- des Français, et, le 28 septembre, de l’emploi. On a été élu pour lutter premier ministre à la « régulation vie politique ». « J’attends moins un souffle coupé par ce qui s’est passé à chelin, licencient. Eclairer cette Dominique Voynet et Jean-Claude contre le chômage et on n’a pas à de l’économie ». La déclaration sur catalogue de mesures qu’un posi- la télévision le 13 septembre ». fameuse « deuxième étape » an- Gayssot sur l’aménagement du changer de terrain en cours de Michelin n’était donc qu’« une ma- tionnement pour faire avancer les M. Mélenchon attend de M. Jospin noncée à La Rochelle et laissée de- territoire. route. » ladresse de propos », selon M. Ca- réformes », ajoute Mme Touraine, le « dénouement de l’ambiguïté » puis dans l’ombre. Tels sont les « Il ne faut pas faire d’autosatis- resche, qui se dit favorable à « une « sereine » mais « surprise » par les entre ses déclarations sur France 2 objectifs des journées parlemen- faction », confiait, le 23 septembre, accentuation des allègements de réactions sur l’intervention du – l’impuissance de l’Etat – et ses taires socialistes, les 27 et 28 sep- sur Radio J, Jean-Marc Ayrault, le « On s’est fait charges sociales plutôt qu’à une 13 septembre de M. Jospin : « Je ne propos, le 20 septembre, à New tembre à Strasbourg, soit, avec les président du groupe socialiste de baisse de l’impôt sur le revenu ». nie pas les interrogations sur l’inter- York, sur la régulation de l’écono- apparentés, 251 députés, 77 séna- l’Assemblée nationale, en assi- collectivement Autre élu jospinien, Vincent vention de l’Etat ou le rôle du poli- mie mondiale et le refus de la teurs et 22 députés européens. En gnant à la « deuxième étape » l’ob- Peillon, député de la Somme, se tique, mais rien ne justifie l’idée que « dictature de l’actionnariat ». dehors de l’intervention du pre- jectif de « consolider » la première. piéger. On a déclare « totalement contre » la Strasbourg est l’oral de la dernière « Etait-ce une erreur de communi- « Nous n’attendons pas de Lionel deuxième étape, en estimant chance » pour le premier ministre. cation ou un changement de cap ? Jospin quelques mesures-gadgets », nous-mêmes fait qu’elle aurait été mieux venue au Tout aussi « surpris », François La- Quelle est sa vraie position ? », in- assure-t-il, soucieux de voir le printemps 2000. « Il s’est mis lui- my, ex-rocardien proche de Mar- terroge-t-il. gouvernement inscrire son action monter une attente, même sous la pression. On ne tine Aubry, député de l’Essonne, Nouveau député européen, Ber- « dans la durée ». « Faire de l’auto- commence pas une deuxième étape invite M. Jospin à « ne pas céder à nard Poignant, ex-rocardien, voit satisfaction, ce serait non seulement alors que quand on n’a pas fini la première », la pression » et à « consolider ce dans les commentaires sur la pres- indécent mais inapproprié car nous remarque-t-il, en soulignant que que nous avons fait ». « J’attends, tation de M. Jospin « un peu d’in- ne sommes qu’au début d’un par- nos orientations les 35 heures « ne sont pas encore dit-il, qu’il remette en perspective ce justice ». « Sa démarche, c’est la cours, confie Christian Paul, dépu- votées », qu’il faut déjà « faire ap- que nous avons fait depuis deux vieille méthode de Mendès France, té de la Nièvre. On est en attente sont connues » pliquer les lois votées » et, donc, ans. » apprécie M. Poignant. On ne peut d’une deuxième étape parce qu’on a « mobiliser les acteurs ». M. Peillon « Quand Jospin a dit, à propos de pas faire le grand soir tous les jours besoin de remuscler le programme se consolera toutefois de cette Michelin, que l’Etat n’était pas là sur France 2. Le problème de Jospin, du gouvernement et de redonner du Le discours à l’attention des nouvelle phase de l’action du gou- pour réguler l’économie, concède, c’est qu’il réussit trop bien, cela de- contenu au contrat de législature. » classes moyennes, avec l’annonce vernement « si cela fait remonter magnanime, M. Lamy, sa langue a vient anormal. Comme on dit en Plus dubitatif, Christian Ca- d’une baisse de l’impôt direct, ap- des thèmes comme le contrôle des fourché. Avec les 35 heures et les Bretagne, il tient la marée ! » resche, député de Paris, juge paraît à M. Caresche comme «un licenciements et la précarité ». emplois-jeunes, on est bien en train qu’« on s’est fait collectivement pié- tournant de problématique, un A contrario, Marisol Touraine, de réguler l’économie ! » Egale- Michel Noblecourt LeMonde Job: WMQ2809--0009-0 WAS LMQ2809-9 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0395 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 9 Jean-Louis Debré s’efforce de « protéger Jean-Marie Le Pen Jacques Chirac » avant l’élection au RPR « surfe » sur les divisions François Fillon, candidat à la présidence, estime que son parti « est empêtré dans la cohabitation » du Front national A la fin des journées parlementaires du RPR, à nale, a demandé aux candidats à la présidence sident de La Droite, a exclu un rapprochement Marseille, samedi 25 septembre, Jean-Louis De- du mouvement gaulliste de tenir le chef de avec le RPF de MM. Pasqua et de Villiers, qu’il bré, président du groupe de l’Assemblée natio- l’Etat à l’écart de l’élection. Charles Millon, pré- juge « à la fois de droite et de gauche ». Il entend être à nouveau candidat en 2002 D’UN MOT, Charles Pasqua a gié », a affirmé M. Debré. L’Elysée réclamerait de lui, fût-elle ennoblie porte-parole d’un courant. QUELQU’UN en doutait-il en- ligion s’il observe nos lois et respecte donné la mesure, dimanche est, en effet,embarrassé par l’acti- par le privilège de l’ancienneté. » MM. Romani et Ulrich ont passé le core ? Jean-Marie Le Pen a saisi la nos coutumes ». « Pour nous, la na- 26 septembre, au « Grand jury visme de deux des conseillers poli- Candidat à la présidence du plus clair de leur temps, à Mar- première occasion de réaffirmer tionalité française s’hérite ou se mé- RTL-Le Monde-LCI », de l’élection tiques du président de la Répu- RPR, Patrick Devedjian a repris seille, à « protéger » le président de qu’il serait candidat à la prochaine rite, et nous ne la discutons pas à qui se joue actuellement, et jus- blique, Roger Romani et Maurice l’argument, dimanche, lors du l’AMF, ainsi que le maire de Paris, élection présidentielle. Ce scrutin ceux qui ont versé leur sang pour la qu’au 5 décembre, à la tête du Ulrich, qui pilotent depuis le début « Forum-RMC-Le Figaro ». « Cha- Jean Tiberi. Le discours d’adieu, ou constitue, à ses yeux, « la reine des France – légionnaires ou soldats, RPR : le futur président ne sera, de l’été la candidature de Jean- cun des candidats choisit le thème plutôt d’au revoir, de M. Sarkozy a batailles, celle dont dépend la re- quelles que soient leur race ou leur selon lui, que l’« adjoint de M. de Paul Delevoye, président de l’As- de sa campagne. Jean-Paul Dele- bénéficié de l’imprimatur du pré- naissance », a rappelé le président religion. » « Si en France il doit y Villepin, le secrétaire général de sociation des maires de France. A voye a choisi de faire supposer qu’il sident de la République, et le se- du Front national, dimanche avoir des discriminations positives, l’Elysée » (lire aussi page 19). La tel point que, désormais, une autre était le candidat de l’Elysée. C’est un crétaire général du RPR, fidèle à 26 septembre, en clôture des comme l’on dit aux Etats-Unis, elles question de l’autonomie du mou- candidature, celle de Michèle Al- positionnement qui, démocratique- ses habitudes, n’a pas tardé à le « Bleu-blanc-rouge », la fête an- doivent profiter aux Français vement gaulliste par rapport au liot-Marie, députée des Pyrénées- ment, est contestable et, dans l’inté- faire savoir. nuelle de son parti, commencée d’abord et aux étrangers qui aiment président de la République est, en Atlantiques, est aussi présentée rêt du président de la République, En parallèle à cette « pièce de samedi. M. Le Pen a souhaité, au la France et sont prêts à la servir », effet, au cœur du débat interne et comme ayant les faveurs de l’en- dangereux », a affirmé le député théâtre », selon le mot de M. Pas- passage, que la présidentielle ait ajoute-t-il. de la compétition en cours au tourage présidentiel. En cas des Hauts-de-Seine. qua, Charles Millon, président de lieu le même jour que les élections RPR. Elle a déjà provoqué le dé- d’échec de M. Delevoye ou, à tout La Droite, a rejeté, dimanche législatives, ce qui lui permettrait part de M. Pasqua, la démission de le moins, d’élection difficile, il ne 26 septembre, à Saint-Vulbas, d’être « à la tête du commando des Soutien à Action Philippe Séguin, le retrait de Nico- doit pas être dit que M. Chirac a « Jacques Chirac dans l’Ain, tout rapprochement 577 candidats FN ». Depuis le dé- las Sarkozy, et elle paraît désor- été désavoué, par personne inter- avec le Rassemblement pour la part des mégrétistes, en décembre directe et à Carlos mais inquiéter jusqu’au président posée, par les militants de son par- est le président France (RPF), sous le prétexte que 1998, personne, pourtant, ne songe du groupe RPR de l’Assemblée na- ti. le mouvement lancé par le séna- à contester sa légitimité à faire un Le Front national de la jeu- tionale, Jean-Louis Debré. « Nous avons le devoir de proté- de la République. teur des Hauts-de-Seine se veut dernier tour de piste en 2002. En nesse, plus que groupusculaire A la clôture des journées parle- ger Jacques Chirac, a encore expli- « à la fois de droite et de gauche ». revanche, tout le monde, cadres et depuis la scission du Front na- mentaires du Rassemblement, sa- qué M. Debré. Protéger Jacques Il n’est plus le Désireux, depuis plusieurs mois, militants, attendait avec impa- tional, ratisse large. « Le Pen est medi 25 septembre à Marseille, le Chirac (...), c’est enfin, et j’allais de sortir de l’impasse dans laquelle tience qu’il apporte des éclaircisse- amour », proclamait la bande- député de l’Eure a confirmé qu’il dire surtout, se garder de l’impli- président du RPR ; l’a entraîné l’ancien président du ments sur divers thèmes – islam, role centrale de son stand à la s’interdirait de prendre position : quer dans la vie quotidienne de conseil régional de Rhône-Alpes, immigration, organisation du par- fête des Bleu-Blanc-Rouge, sa- « Que chacun de nos compagnons notre mouvement. Jacques Chirac alors, a fortiori, il ne l’ancien député RPR Marc Fraysse, ti – qui ont divisé le FN depuis plu- medi 25 et dimanche 26 sep- candidats présente librement ses est le président de la République. Il au contraire, a fait le choix du RPF. sieurs mois. tembre. A l’entrée, le Groupe projets, ses méthodes, et les militants n’est plus le président du RPR ; peut être le chef Il a été nommé aussitôt chargé de En ce qui concerne le parti, le union défense (GUD), organisa- trancheront. Il ne peut et ne doit y alors, a fortiori, il ne peut être le mission auprès de M. Pasqua et il président du Front national, qui re- tion « nationale-révolutionaire », avoir de candidat officiel, privilé- chef d’une fraction du RPR qui se d’une fraction » ne fait guère de doute que, sous jette toute « révolution », annonce proposait des tee-shirts avec la cette nouvelle étiquette, il devrait toutefois « une évolution des struc- croix celtique et une toute nou- perturber le jeu à droite lors des tures ». Ce qui a été interprété velle revue, Jusqu’à nouvel ordre. François Bayrou se réjouit des évolutions à droite Jugeant que « le RPR est empêtré prochaines élections municipales à comme une volonté de maintenir Organe de l’Union et défense dans la cohabitation », un autre Lyon. une direction bicéphale (secréta- des étudiants et lycéens (UDEL), Le président de l’UDF, François Bayrou, s’est réjoui, dimanche candidat, François Fillon, a expli- La décision de M. Millon ne peut riat et délégation générale) tout en créée par Jeune résistance et le 26 septembre, au « Club de la presse d’Europe 1 », des évolutions en qué, vendredi sur LCI, que « vou- que satisfaire Philippe de Villiers, nommant ponctuellement des GUD, cette revue demande de cours au sein de l’opposition. Tout en admettant que « les organisa- loir confondre l’action d’un parti qui redoutait l’arrivée au RPF d’un sortes de chargés de mission. « soutenir moralement et finan- tions ne correspondent pas vraiment aux idées », il a souligné que politique avec l’action du président possible concurrent. Elle a déçu, Quant aux militants, s’ils bénéficie- cièrement les quatre militants de « c’est en train de changer ». « Ça bouge, ça change », a-t-il lancé, de la République, c’est un vrai en revanche, un autre responsable ront, au congrès annoncé pour le l’Action directe et Carlos », qui, avant d’ajouter : « Je trouve positif qu’il existe un courant national, ré- contresens, et, pour ceux qui se ré- du RPF, Jean-Charles Marchiani, printemps 2000, d’une voix égale à « à la pointe du combat contre publicain national à l’intérieur d’une opposition républicaine. Ses idées, clament de la Ve République, plus qui estime que M. Millon, « depuis celle des dirigeants du parti, ils l’oppression sioniste (...), ont payé on peut en discuter, mais c’est autre chose que l’extrémisme. » qu’un contresens, une erreur poli- les élections régionales, symbolise le sont toutefois invités à « s’aider la pureté de leur engagement de M. Bayrou a également vivement critiqué les mesures envisagées tique ». courage et la résistance au terro- eux-mêmes ». Autrement dit, à ne leur liberté ». Suivent les noms par le gouvernement pour pénaliser les entreprises qui licencient. Mais toutes ces mises en garde risme du politiquement correct ». pas trop compter sur une augmen- et adresses de Joëlle Aubron, « Lionel Jospin prend le mauvais chemin. Au lieu de punir et de prendre restent vaines. M. Delevoye conti- M. Marchiani espère que « ce n’est tation substantielle de l’argent oc- Nathalie Ménigon, Jean-Marc le bâton, il faut chercher la voie de l’incitation en introduisant dans la nue de se présenter comme le can- que partie remise ». troyé par la direction nationale. En Rouillan, Régis Schleiter et Il- réflexion des entreprises les avantages à long terme qu’elles peuvent didat du rassemblement, alors que revanche, le service Internet dirigé litch Ramirez Sanchez, dit « Car- avoir à défendre l’emploi », a-t-il déclaré. ses rivaux ne seraient que les Jean-Louis Saux par Etienne Maréchal, le frère du los ». directeur de la communication, Sa- muel Maréchal, qualifié de « do- maine essentiel » et de « chance Ainsi, subtilement, M. Le Pen in- pour l’avenir des idées » du FN, se troduit une distinction entre Pour Charles Pasqua, le « vrai président » du RPR est « à l’Elysée » voit assuré d’un avenir radieux. « bons » et « mauvais » musul- NICE Provence-Alpes-Côte d’Azur, où il assigne à son de nos idées, sur la nation, la République et la mans, entre ceux qui se fondent de notre correspondant mouvement la mission de diriger des collectivi- souveraineté nationale. Notre ambition n’est pas MÉNAGER LES SENSIBILITÉS dans la société française et les Pas d’alliance, et encore moins de retour au tés locales. Une structure régionale est déjà en de recueillir des élus en mal de moyens pour se En ce qui concerne le pro- « voyous », les « bandes eth- bercail : Charles Pasqua a approfondi sa rupture place, avec des délégués départementaux ras- faire réélire, car les élus, nous les ferons nous- gramme, Jean-Marie Le Pen, qui niques », qu’il faut expulser. Un avec le RPR à l’occasion d’un dîner-débat orga- semblés autour des deux figures de proue : mêmes. » définit son parti comme « un mou- moyen pour lui de réaffirmer que nisé par le Rassemblement du peuple français Jean-Charles Marchiani, l’ancien préfet du Var, Devant les sympathisants, MM. Pasqua et vement national, populaire et so- le FN n’est « ni raciste ni xéno- (RPF), samedi 25 septembre, à Nice, qui a ras- et Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet et Philippe de Villiers occupent chacun leur place, cial », s’est à nouveau livré à phobe ». De même, le président du semblé un millier de personnes. Au début de la député des Alpes-Maritimes. le second légèrement en retrait derrière le pre- l’exercice périlleux de ménager FN s’est appliqué à ne plus présen- soirée, l’ancien ministre a même ironisé : «Ce mier. « Philippe » chambre « Charles » pour ses toutes les sensibilités. L’islam ? ter l’immigration comme l’unique serait plutôt à eux de me rejoindre dans ma berge- LE RPF N’EST PAS « UN CANOT DE SAUVETAGE » bretelles ; « Charles » félicite « Philippe » pour « C’est une menace objective, liée à responsable du chômage, comme rie!» Comparant le RPR au Titanic ou au Ra- Dans le Var, Toulon est la ville-cible du RPF. son discours, en quoi il voit « la preuve que tout des phénomènes démographiques et en écho à la thématique pas- deau de la Méduse, M. Pasqua a estimé que Dans les Alpes-Maritimes, son mouvement espoir n’est pas perdu pour les apprentis ora- sociaux de masse », «la grande ma- quaïenne de la mondialisation. «Il l’élection de son prochain président « n’a au- campe face à une fédération RPR dirigée par teurs ». M. de Villiers trace devant les Niçois les jorité des musulmans en France est faut dire non à l’Europe, quitter le cune importance » puisque « le vrai président est Christian Estrosi, un proche de Nicolas Sarkozy. grandes lignes de la charte du mouvement, qui étrangère ou rebelle à l’intégra- rafiot avant qu’il ne sombre », a-t-il à l’Elysée ». Il a refusé à l’ensemble des candi- Le maire (RPR) de Nice, Jacques Peyrat, en tiendra son congrès les 20 et 21 novembre. tion ». L’immigration ? « Il faut in- lancé en réclamant, pour lutter dats la possibilité d’obtenir une quelconque au- voyage en Chine, était officiellement représenté, « Avec nous, ce sera la tolérance zéro pour la dé- verser le courant de l’immigration contre la mondialisation, une véri- tonomie pour leur parti vis-à-vis du président samedi, par son adjoint à la sécurité, Jean Ha- linquance », avertit-il. Il déplore encore que en coupant les pompes aspirantes table politique méditerranéenne de la République. « Le RPR est condamné à not, arrivé aux côtés de l’ancien ministre de l’in- « l’homme politique ait quitté son statut d’acteur sociales, rétablir un contrôle natio- digne du temps de la colonisation. s’étioler puisqu’il ne peut pas jouer pleinement son térieur. Quant à Cannes, dirigée par un maire pour être un commentateur ». Au nom de ce nal de nos frontières (...), remplacer Et M. Le Pen de « rêver » à « une rôle d’opposant, a-t-il expliqué. Il est trop lié à RPR, M. Pasqua, écartant toute ambition per- constat, M. Pasqua a annoncé qu’une déléga- les (...) préférences étrangères et France sortant du double cauche- Jacques Chirac, lui-même soumis aux contraintes sonnelle, a sa « petite idée » pour les élections tion du RPF se rendra aux négociations sur abolir le droit du sol. Le fait qu’une mar euromondialiste et islamo-colo- de la cohabitation. » municipales. Mais le président du RPF a lancé l’Organisation mondiale du commerce (OMC), chèvre naisse dans une écurie n’en nialiste, pour redonner à la Méditer- De Perpignan à Menton, le terrain paraît fa- une mise en garde à l’intention des responsables à Seattle (Etats-Unis), pour « combattre sur fait pas un cheval. » Mais le fonda- ranée le goût de l’ordre, de vorable à Charles Pasqua pour implanter le RPF, cannois : « Des élus sautent dans un canot de place les renoncements éventuels ». teur du parti d’extrême droite sou- l’autorité, de la sécurité ». qui, selon lui, compte 15 000 adhérents. Il creuse sauvetage pour qu’on les récupère. Ça ne se passe- ligne également que « chacun a le les fondations de sa « bergerie » dans la région ra pas comme ça. Ils devront se rassembler autour Jean-Pierre Laborde droit de croire et de pratiquer sa re- Christiane Chombeau LeMonde Job: WMQ2809--0010-0 WAS LMQ2809-10 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0396 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 FRANCE

Trois candidats s’affrontent pour l’élection Mme Voynet évoque à la présidence du Conseil économique et social l’« autonomie » de la Corse Jean Mattéoli est mis en difficulté par André Roulet et, surtout, Jacques Dermagne La ministre de l’aménagement du territoire Les 231 membres du Conseil économique et so- didats sollicitent leurs suffrages. Face au dré Roulet, trésorier de FO, et Jacques Der- condamne la violence avec fermeté cial vont élire, mardi 28 septembre, leur nou- sortant, Jean Mattéoli, qui a démenti, à la veille magne, membre du patronat, ont placé leur can- veau président pour deux ans et demi. Trois can- du week-end, toute intention de se retirer, An- didature respective sous le signe de la relève. mais ne fait pas de son arrêt un « préalable » RÉUNIS en assemblée plénière, par le chef de l’Etat, théoriquement rarement par les gouvernements » et son veto par son souci de féminiser DOMINIQUE VOYNET veut marge de manœuvre », a expliqué les 231 membres du Conseil écono- entièrement acquises à M. Mattéo- défend l’idée que le social ne « doit l’assemblée et par son souhait de bien parler d’« autonomie » de la Mme Voynet. « Je pense notamment mique et social (CES) vont élire, li, les « jeunes » RPR, à la diffé- pas être un sous-produit de l’écono- ne pas transgresser une règle tacite Corse, et ne reprend pas à son à l’utilité d’une discussion appro- mardi 28 septembre, leur président. rence des personnalités gaullistes mique ». qui interdit la nomination d’un syn- compte le « préalable » à toute fondie sur le nombre de communes, A la veille d’un scrutin qui s’an- historiques, songent, à l’instar d’un Concernant les personnalités dicaliste au titre des personnalités discussion sur l’évolution du statut le fait qu’il y ait en Corse deux dé- nonce très ouvert, trois candidats Michel Roussin ou d’un Alain Pom- qualifiées choisies par Matignon, qualifiées. Le PCF y a vu une inten- institutionnel de l’île, c’est-à-dire partements et une collectivité terri- sont toujours en lice : l’actuel pré- pidou, à appuyer la candidature de un mystère demeure : le veto mis à tion différente : celle de ne pas l’arrêt de la violence réclamé par toriale... Le nombre des offices et sident du CES, Jean Mattéoli, M. Dermagne. la nomination, proposée par le se- faire un geste qui puisse être inter- Lionel Jospin, lors de son voyage des structures semi-officielles en soixante-seize ans, le trésorier de crétaire national du PCF, Robert prété comme favorable à la FSU, en Corse, les 6 et 7 septembre. La Corse ne facilite pas la coordination Force ouvrière, André Roulet, cin- LA RELÈVE Hue, de Michel Deschamps, ancien compte tenu des élections dans ministre de l’aménagement du des efforts », a-t-elle expliqué, y quante-sept ans, et Jacques Der- Ce dernier a placé sa campagne responsable de la FSU et membre l’éducation nationale en décembre. terrtoire et de l’environnement l’a voyant « un frein à l’avancée des magne, soixante et un ans, membre sous le signe de la relève, tout de la liste communiste « Bouge Du côté des syndicats, les posi- déclaré, samedi 25 septembre, dossiers ». du conseil exécutif du Mouvement comme André Roulet, le candidat l’Europe ! » aux européennes. Le tions n’ont pas varié. Tandis que la dans le journal télévisé de Dominique Voynet a ensuite des entreprises de France (Medef). de FO, membre du Parti socialiste, Parti communiste, qui revendiquait CGT a apporté son appui à la can- France 3-Corse, alors qu’elle était « condamné avec la plus grande A la tête de l’assemblée consulta- proche du président de l’Assemblée trois places de personnalités quali- didature d’André Roulet, la CFDT a invitée la veille à clore, à Corte fermeté » la violence. « Je ne crois tive depuis 1987, M. Matttéoli a te- nationale, Laurent Fabius, et qui, fiées – soit une de plus que dans confirmé, vendredi, qu’elle votera (Haute-Corse), les journées natio- pas qu’il y ait une seule organisation nu, vendredi, à faire savoir qu’il ne lui, devrait être assuré de l’appui l’assemblée sortante – avait offi- pour M. Dermagne, en dépit de sa nales des parcs naturels régionaux. politique crédible, soutenue pas les renonçait pas. Une rumeur insis- des personnalités qualifiées dési- ciellement mis le nom de M. Des- qualité de responsable d’une orga- « Je ne suis pas convaincue qu’il Corses », qui la défende, a-t-elle tante prédisait en effet son retrait, gnées par le premier ministre. champs en tête de ses propositions, nisation patronale (Le Monde du faille parler davantage que de rai- estimé. Elle s’est toutefois refusée à l’ultime minute. « M. Mattéoli ne M. Roulet souhaite « redynamiser » aux cotés d’Aline Pailler et de Na- 24 septembre). Jean-Marie Tou- son des problèmes institutionnels et à « parler du préalable » posé par compte absolument pas se retirer », le CES, dont il dénonce « l’immobi- dine Garcia. Il n’a pas obtenu gain lisse, secrétaire national de la politiques de l’île », a expliqué la le premier ministre lors de son indiquait son entourage, souli- lisme ». Il déplore aussi que cette de cause. Aux communistes, l’en- CFDT et président du groupe, a ministre. Mais, a-t-elle ajouté, «je voyage en Corse, même si, a-t-elle gnant que cet ancien résistant, aux assemblée consultative soit « saisie tourage de M. Jospin a expliqué ainsi expliqué que M. Dermagne lui n’ai aucune gêne à parler d’auto- ajouté, « en même temps, je ne veux vieilles amitiés gaullistes, restait in- « paraissait être le plus apte à faire nomie. C’est un sujet traité de ma- pas corriger ce qu’a dit le premier sensible aux sollicitations amicales évoluer le CES », qui doit « redeve- nière sérieuse par la plupart des ministre. Il a parlé au nom du gou- l’enjoignant de laisser tomber. Le fonctionnement du CES nir l’émanation de la société civile, gouvernements européens, et c’est vernement tout entier », a indiqué M. Mattéoli, qui brigue un sixième s’appuyant sur les partenaires so- un sujet que le France aborde elle- la ministre de l’environnement. mandat, rappelle qu’il s’est em- b Composition. Le Conseil troisième, la majorité simple est ciaux ». « Ce n’est pas la première même dans bien des territoires ». « Je crois simplement qu’aucun pré- ployé à « faciliter la libre expression économique et social (CES) requise. fois que des syndicalistes voteront « Je souhaite que cette discussion texte ne doit être utilisé pour freiner de chacun » et que le CES a servi compte 231 membres, pour un b Rôle. Troisième assemblée pour des patrons, et le CES n’est pas soit menée avec les Corses et que l’avancée des dossiers qui sont in- d’inspiration à une quarantaine mandat de cinq ans, dont 163 sont constitutionnelle, le CES est le lieu où patronat et syndicats expri- l’on prenne le temps de l’approfon- dispensables au développement de d’institutions semblables dans le désignés par les organisations investi d’une triple mission : ment des gros conflits », a-t-il sou- dir. Entre l’indépendance voulue l’île et au dialogue entre les monde. Il estime que « le devoir » professionnelles. On compte par favoriser le dialogue entre les ligné. La CFTC devrait voter pour par quelques-uns, mais pas par la Corses. » du CES est « le service du bien pu- ailleurs 72 membres de section, différentes catégories M. Mattéoli, qu’elle a apprécié en majorité des Corses, et le statut ac- blic ». désignés pour deux ans, et qui ont socioprofessionnelles ; conseiller tant que président des Charbon- tuel, il y a vraiment beaucoup de Ariane Chemin Bénéficiant de l’appui de Jacques un rôle d’experts auprès des le gouvernement dans nages de France. De son côté, le Chirac, l’ancien ministre du travail diverses sections. l’élaboration de sa politique président de la CFE-CGC, Jean-Luc sous le septennat de Valéry Giscard b Élection. Le président du CES économique ; contribuer à Cazettes, a indiqué que M. Mattéoli d’Estaing pâtit de l’entrée en lice de est élu par l’ensemble des l’information des parlementaires. avait « d’énormes qualités intrin- Deux élections cantonales Jacques Dermagne, membre du conseillers réunis en assemblée b Organisation. Les conseillers se sèques ». L’UNSA (syndicats auto- conseil exécutif du Medef, dont plénière, lors d’un vote à bulletins réunissent en assemblée plénière nomes) votera blanc, refusant une partie des soutiens recoupent secrets. Pour être élu, la majorité une ou deux fois par mois, pour d’apporter ses voix à FO. partielles les siens. C’est ainsi qu’au sein des absolue est nécessaire lors des voter les avis à partir des rapports personnalités qualifiées désignées deux premiers tours ; au qui leur sont présentés. Caroline Monnot MARTINIQUE Canton de Macouba-Grand-Rivière (second tour). I., 2 175 ; V., 1 817 ; A., 16,46 % ; E., 1 796. Sainte-Rose Cakin, div. d., m. de Macuba, 560 (31,18 %)... ÉLU L’armée de l’air se plaint des arbitrages budgétaires Rigobert Marcho, PPM, 482 (26,84 %) ; Joachim Bouquety, div. g., 409 (22,77 %) ; Ernest Dehauteur, s., div. d., m. de Grand-Rivière, 345 LE CHEF D’ETAT-MAJOR de l’armée de programme. Conséquence : la part des crédits (304,9 millions d’euros) au profit de la marine (19,21 %). l’air n’est pas satisfait de son budget pour attribués à l’armée de l’air, au sein du budget pour qu’elle finance, dès 2000, son projet de [Sainte-Rose Cakin (RPR) retrouve le siège qu’il avait perdu en mars 1998 au profit du 2000 et il l’a carrément dit aux députés de la global de la défense, va tomber en 2000 à frégate de lutte anti-aérienne Horizon en coo- divers droite Ernest Dehauteur. Ce second tour a pris les allures d’une double confronta- commission de la défense. L’opération « Force 21 %, au lieu de 28 % en Grande-Bretagne et pération avec l’Italie. Ces frégates sont desti- tion pour les élections municipales, dans l’un des cantons les plus défavorisés de la Marti- alliée » au Kosovo ayant confirmé la place de aux Etats-Unis, et l’écart se creuse encore da- nées à escorter le porte-avions nucléaire nique. l’arme aérienne dans la résolution des crises, vantage en matière d’équipement et de re- Charles-de-Gaulle. « Ce transfert de crédits a 19 septembre 1999 : I., 2 175 ; V., 1 656 ; A., 23,86 % ; E., 1 630 ; Sainte-Rose Cakin, div. d., le général Jean Rannou s’est dit « inquiet » et cherche, puisque les crédits dans ce domaine pour conséquence, considère le général Ran- m., 469 (28,77 %) ; Rigobert Marcho, PPM, 417 (25,58 %) ; Joachim Bouquety, div. g., 381 « préoccupé » du fait que la part de l’armée de représenteront 24 % du budget, alors qu’ils nou, le décalage de six mois à un an de cer- (23,37 %) ; Ernest Dehauteur, div. d., m. Grand-Rivière, 363 (22,27 %). l’air dans le budget militaire ne cesse de chu- dépassent les 30 % dans les deux autres taines opérations du programme Mirage 2000D, 22 mars 1998 : I., 2 223 ; V., 1 781 ; A., 19,88 % ; E., 1 753 ; Ernest Dehauteur, div. d., m., 605 ter. Selon lui, le Kosovo aura été « le premier mêmes pays. parmi lesquelles l’étude et la mise au point des (34,51 %) ; Rigobert Marcho, PPM, 596 (34,00 %) ; Sainte-Rose Cakin, div. d., m., 552 conflit de l’histoire où une coalition a pu vaincre armements de cet avion », à commencer par les (31,49 %).] une force armée significative sans être réelle- « UN DÉBUT DE CASSE DE L’OUTIL DE DÉFENSE » missiles de croisière Scalp et Apache et l’ar- ment au contact avec elle » grâce aux moyens Le général Rannou s’est inquiété de la pour- mement sol-air modulaire AASM. De même, a SEINE-MARITIME aériens. Or, a-t-il expliqué, mercredi 22 sep- suite, à terme, d’une telle orientation, qui se encore annoncé le général Rannou, une Canton du Petit-Quevilly (second tour). tembre, au Palais-Bourbon, « la France appa- traduit notamment par « l’absence de deuxième tranche de commandes de douze I., 11 590 ; V., 2 573 ; A., 77,80 % ; E., 1 940. raît comme le pays de l’OTAN disposant des ar- commandes d’appareils neufs depuis 1991 ». Rafale vient d’être différée et reportée à 2001. Françoise Duquesne, PS, adj. m. du Petit-Quevilly, 1 940 (100 %)... mées les plus modernes dans lequel les forces « Si les restrictions budgétaires continuent, a-t- De l’analyse du chef d’état-major, René Ga- ÉLUE aériennes font l’objet d’arbitrages budgétaires il estimé, l’armée de l’air ne pourra pas garder ly-Dejean, député RPR de Paris, a tiré la [Françoise Duquesne (PS), adjointe au maire du Petit-Quevilly, succède à François Zime- les moins favorables ». le niveau quantitatif d’aujourd’hui, même si elle conclusion qu’on assistait à « un début de ray, maire (PS) de cette ville, dans un canton dont les limites recouvrent exactement celles Pour 2000, il est prévu d’allouer 34,5 mil- reste efficace sur le plan qualitatif », puisque la casse de l’outil de défense » et il a fait part de la commune. Ce scrutin était organisé après la démission de M. Zimeray, élu en juin dé- liards de francs (5,3 milliards d’euros) à l’ar- France aura assuré quelque 12 % des missions d’« un constat grave et triste, au-delà de toute puté européen. Mme Duquesne était seule en lice pour le second tour après le désistement mée de l’air, en diminution de 3,6 % par rap- au-dessus du Kosovo, loin derrière les Etats- polémique », stigmatisant le fait que « toute en sa faveur du candidat communiste. port au budget initial de 1999. Si, à l’intérieur Unis mais devant tous les autres partenaires cohérence stratégique semble avoir disparu » 19 septembre 1999 : I., 11 590 ; V., 3 383 ; A., 70,81 % ; E., 3 292 ; Françoise Duquesne, PS, de cette « enveloppe », les crédits de fonc- européens de l’Alliance atlantique. dès lors que le gouvernement n’a tiré aucune adj. m. du Petit-Quevilly, 1 661 (50,46 %) ; André Delestre, PCF, 450 (13,67 %) ; Bernard Ma- tionnement sont en hausse légère de 0,8 %, les Selon le chef d’état-major de l’armée de conséquence de la crise dans les Balkans en zier, MN, 445 (13,52 %) ; René Demoget, UDF, 391 (11,88 %) ; Pascal Rigaud, Verts, 224 dépenses d’équipement, en revanche, l’air, la réduction, qu’il a qualifiée de « signifi- matière budgétaire. (6,80 %) ; Jean-Louis de Giovanni, MDC, c. m. du Petit-Quevilly, 121 (3,68 %).] plongent avec une baisse de 6,9 % en crédits cative », des autorisations de programme est de paiement et de 10,3 % en autorisations de due à un « prêt » de 2 milliards de francs Jacques Isnard DÉPÊCHES a MUNICIPALES : Dominique Baudis, député (UDF) de la Haute- Garonne, indique qu’il s’interroge sur sa candidature à sa propre succession à la mairie de Toulouse aux municipales de 2001. Dans l’éditorial du numéro de septembre-octobre de la revue municipale Capitole infos, M. Baudis explique qu’il ne souhaite pas apporter de réponse aujourd’hui, car « la campagne commencerait immédiate- ment. Dix-huit mois à l’avance, ce serait trop tôt ». Maire depuis 1983, M. Baudis ajoute : « La seule question que je me pose – légitimement, je crois – est celle-ci : dans quelle durée dois-je inscrire mon action mu- nicipale ? Dix-huit ans ou vingt-quatre ans ? (...) Quand j’apporterai ma réponse, la campagne électorale commencera. » a Une courte majorité de Parisiens préféreraient un maire de gauche (45 %) à un maire de droite (43 %), selon un sondage de l’IFOP, réalisé le 18 septembre auprès d’un échantillon de 1 004 habi- tants de la capitale et publié par Le Journal du dimanche (daté 26 septembre). Les deux personnalités les plus citées sont, à gauche, le ministre de l’économie, Do- minique Strauss-Kahn (23 %), et, à droite, la députée RPR de Paris Françoise de Panafieu (16 %). M. Strauss-Kahn l’em- porterait par 42 % des suffrages, contre 32 % à la députée de Paris. a DROITE : Claude Goasguen, porte-parole de Démocratie li- bérale, s’est dit réservé, lundi 27 septembre, sur RMC, à l’égard de la proposition de François Bayrou de reporter les élections législatives après la présidentielle. Jugeant que cette initiative appartient au premier ministre, il a estimé qu’« il faut d’abord gagner les élections légis- latives, les gagner sans ambiguïté, pour se permettre, peut-être, de gagner l’élection présidentielle ». LeMonde Job: WMQ2809--0011-0 WAS LMQ2809-11 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0397 Lcp: 700 CMYK

11 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999

MÉDECINE Mis en place depuis ment à l’utilisation de leurs organes de dons : les familles, dont la b LA PLUPART des pays européens scientifiques pratiquées dans les un an, le registre national informa- après leur mort pour effectuer des consultation demeure obligatoire se sont dotés d’un système de re- hôpitaux français. Ce fait inquiète tisé des refus des dons d’organes a greffes ou pour la recherche des malgré la mise en place du fichier, gistre. b LE BILAN de cette pre- les scientifiques, qui redoutent de enregistré 38 266 inscriptions. Ces causes de leur décès. b CE CHIFFRE s’opposent encore une fois sur trois mière année d’activité confirme la ne plus être en mesure de connaître personnes s’opposent expressé- n’englobe pas la totalité des refus à l’usage thérapeutique du cadavre. baisse du nombre d’autopsies les causes de la mort d’un patient. Près de 40 000 Français refusent de donner leurs organes après leur mort Le bilan de la première année d’existence du registre national des refus des dons d’organes fait apparaître un nombre d’inscrits moins élevé que ne le redoutaient les médecins. Les familles des défunts s’opposent encore une fois sur trois à l’usage thérapeutique qui pourrait être fait du cadavre UN AN après la mise en service Les différentes situations existant en Europe comme ayant potentiellement ac- à une nécessité éthique, la création du registre national informatisé cepté la pratique d’un tel prélève- du registre n’a en rien facilité le des refus des dons d’organes, on RÉGIME DE DATE DE RÉPONSES NOMBRE D’INSCRITS ment. Quelques affaires de prélè- travail des équipes médicales spé- dispose, pour la première fois en CONSENTEMENT MISE EN PLACE POSSIBLES SUR (Pourcentage vements effectués dans des cialisées dans la pratique de la LE REGISTRE de la population) France, de données fiables quant conditions fort discutables greffe d’organe. Pas plus qu’elle au nombre de personnes – elles GR.-BRETAGNE Explicite oct. 1994 Oui 10 % (comme celui de globes oculaires à n’aura dissipé les interrogations de sont 38 266 – qui, à ce jour, re- DANEMARK Explicite 1990 Oui ou non 5 % l’hôpital d’Amiens) et les amal- l’opinion face à une activité chirur- fusent expressément que l’on games faits entre la pratique des gicale, certes de plus en plus per- puisse, après leur mort, utiliser SUÈDE * Explicite juill. 1996 Oui ou non 16 % prélèvements et les rumeurs de formante, mais qui peine à trouver leurs organes ou rechercher les PAYS-BAS * Explicite 1998 Oui ou non 30 % trafics internationaux d’organes ici la voie d’une nouvelle forme, causes de leur décès. Créé par les humains avaient, en effet, jeté une biologique, de solidarité. lois de bioéthique de 1994 et par BELGIQUE Explicite fév. 1997 Oui ou non 2 % forte suspicion sur une pratique Dans un tel contexte, la pro- un décret du 30 mai 1997, ce re- ESPAGNE Présumé Pas de mise en place — — jusqu’alors tenue pour le symbole chaine relecture par le Parlement gistre n’avait effectivement pu d’une nouvelle forme de solidarité. des lois de bioéthique pourrait FRANCE Présumé sept. 1998 non 0,06 % commencer à fonctionner qu’à fournir la possibilité de rouvrir le partir du 15 septembre 1998. Il per- POLOGNE Présumé oct. 1996 non 0,04 % SITUATION CONFUSE débat qui, en 1994, avait été tran- met à chacun d’exprimer son refus Aujourd’hui, les responsables du PORTUGAL Présumé oct. 1994 non 0,36% de toute forme de prélèvement registre national entendent, pour post mortem de tissu ou d’organe. AUTRICHE Présumé janv. 1995 non 0,03 % d’évidentes raisons de confidentia- Plus de 5 000 malades La mise en place de ce dispositif * La mise en place des données d’information dans les boîtes aux lettres de chaque foyer a soulevé beaucoup de polémiques dans les deux pays. lité, conserver le secret sur les ca- avait été précédée, à partir du dé- Source : Groupe d’experts sur l’organisation de la greffe en Europe - Conseil de l’Europe, septembre 1999 ractéristiques des 38 226 per- attendent une greffe but du mois de juillet 1998, d’une • Les situations nationales concernant les dons d’organes peuvent être divisées en deux grands groupes en fonc- sonnes ayant exprimé un refus du « Il ne s’agit pas pour nous de On pratique chaque année en vaste campagne d’information du tion du régime de consentement. Dans le régime dit « explicite », on peut, de son vivant, faire connaître soit son don. corps médical et du public, puis accord, soit son refus. Dans le régime appelé « présumé », on postule que la personne qui n’a pas manifesté, de fournir des éléments qui pourraient France environ 3 000 greffes d’une large mise à disposition – à son vivant, son refus du prélèvement est donneur potentiel. fournir un matériau à des études so- d’organes. Il s’agit, le plus plus de dix millions d’exem- Le tableau ci-dessus montre la variété des systèmes mis en place dans différents pays européens. En Europe du ciologiques, a expliqué au Monde le souvent, de greffes de rein plaires – de documents d’informa- Nord, où le consentement est « explicite », la proportion de la population inscrite sur les registres est notable- professeur Didier Houssin, direc- (1 800), de foie (700) et de cœur tion dans les pharmacies d’offi- ment supérieure à celle des pays d’Europe du Sud ou centrale où le consentement est « présumé » et où, par teur général de l’Etablissement (400). Les organes transplantés cine. définition, ne peuvent s’inscrire que les personnes opposées aux prélèvements post mortem. français des greffes. Nous pouvons sont prélevés sur des personnes Pour s’inscrire sur ce registre, il seulement dire qu’il s’agit, dans dites en état de « mort encépha- suffit de remplir un formulaire revanche, de prendre en compte moment ». Il suffit pour cela de nal traduisait la volonté du législa- 56 % des cas, de femmes et que la lique ». Il s’agit dans la moitié (disponible en pharmacie, auprès les refus partiels de don ne s’appli- renvoyer un formulaire stipulant teur de tenter de rééquilibrer la si- répartition des expressions de refus des cas de personnes âgées de 18 des médecins ou sur simple de- quant qu’à tel ou tel organe. «Si l’annulation de la précédente ins- tuation née du régime de est proportionnellement homogène, à 45 ans. Elles sont le plus mande téléphonique au 0-800-20- une personne souhaite exprimer un cription. Enfin, il convient de pré- consentement présumé, en vi- compte tenu des concentrations de souvent décédées des suites 22-24). Toute personne majeure refus partiel, il lui est conseillé d’en ciser que le fait de refuser le don gueur depuis la fin des années 70, population sur l’ensemble du terri- d’une maladie cardio-vasculaire ou mineure (âgée de 13 ans au parler à sa famille pour qu’elle de ses organes n’exclut pas la per- selon lequel toute personne toire. » ou d’un traumatisme. Sur l’en- moins) peut s’inscrire, et ce quelles puisse en témoigner », précise-t-on sonne du bénéfice d’une greffe n’ayant pas manifesté de son vi- En créant un tel registre et en semble des personnes en état de que soient sa nationalité et sa du- auprès de l’Etablissement français thérapeutique si son état de santé vant son opposition absolue au organisant une large information mort encéphalique, seules un rée de séjour sur le sol français. Le des greffes. On ajoute que cette le réclamait. prélèvement post mortem de ses pour faire connaître son existence, peu plus de la moitié (soit, selon dispositif actuel ne permet pas, en inscription « est révocable à tout La création de ce registre natio- organes pouvait être considérée comme les modalités d’inscription, les années, entre 850 et 1 000) les responsables de l’Etablisse- font l’objet de prélèvements. Si ment français des greffes pre- ces prélèvements ne sont pas ef- naient clairement le risque d’accé- fectués, c’est soit à cause de La mort lente des autopsies scientifiques lérer la tendance générale au refus l’opposition de la famille (un du don. Un an plus tard, les tiers des cas), soit pour des rai- LE BILAN de la première année d’activité du semaines, dans les colonnes de La Revue du s’opposer à ce que le corps médical puisse re- chiffres disponibles témoignent sons médicales. L’insuffisance Registre national informatisé de refus des dons praticien, le professeur Jean-Jacques Hauw (la- chercher les causes de cette mort. Les spécia- qu’il n’en a rien été. « En pratique, du nombre de prélèvements fait d’organes vient confirmer un phénomène in- boratoire de neuropathologie, groupe hospita- listes observent en outre le caractère contradic- la consultation systématique du re- que plus de cinq mille malades quiétant : la réduction constante, depuis plu- lier La Pitié-Salpêtrière). Cet acte est devenu ex- toire de différentes dispositions du texte de loi gistre national avant tout prélève- sont inscrits sur les listes d’at- sieurs années, du nombre d’autopsies scienti- ceptionnel alors même que l’on meurt de plus en traitant de cette question. ment n’a, en un an, conduit qu’à un tente. Aujourd’hui, en France, fiques pratiquées dans les établissements plus à l’hôpital. » C’est ainsi par exemple que le Le bilan dressé par l’analyse des interroga- seul refus, précise le professeur 4 497 personnes attendent une hospitaliers français. On découvre en effet au- pourcentage, calculé par rapport au nombre tions formulées auprès du Registre national in- Houssin. De plus, après une reprise greffe de rein, 270 d’un cœur, 259 jourd’hui que seules 1 326 demandes d’auto- des décès, des autopsies scientifiques prati- formatisé du refus des dons d’organes vient notable, en 1998, de l’activité de d’un foie, 141 d’un pancréas et psies à but scientifique ont été formulées, pour quées à La Pitié-Salpêtrière – l’un des établisse- pleinement confirmer les prévisions pessi- transplantation par rapport à l’an- 107 de poumons. toute la France, auprès des responsables de ce ments hospitaliers les plus importants d’Eu- mistes faites dans ces colonnes par le profes- née précédente, la mise en activité registre, ce qui, compte tenu des textes législa- rope – est passé de près de 30 % en 1990 à seur Claude Got, spécialiste d’anatomo-patho- de ce registre n’a pas coïncidé, cette tifs et réglementaires en vigueur, correspond à moins de 5 % en 1998. La rédaction des lois de logie et auteur d’un rapport sur ce thème, remis année, avec une réduction sensible ché dans la plus grande confusion. la quasi-totalité de cette pratique. bioéthique de 1994 n’a fait qu’amplifier une il y a deux ans au gouvernement (Le Monde du du nombre global des greffes. » Outre la situation inquiétante de A la différence des autopsies médico-légales tendance qui fait que l’autopsie scientifique 13 août 1997). Le délai de cinq ans au terme du- Pour autant, la situation qui pré- l’autopsie scientifique, certains demandées dans un cadre judiciaire par le pro- n’est plus perçue, par l’opinion mais aussi par quel les lois de bioéthique doivent être revues vaut dans ce domaine demeure spécialistes médicaux plaident cureur de la République ou par le juge d’ins- une fraction croissante du corps médical, que par le Parlement arrive à son terme. La ques- toujours très confuse. En effet, pour que l’on permette à chacun truction – celles-ci visent à apporter à la justice comme une forme d’« acharnement diagnos- tion est donc d’ores et déjà posée d’une modifi- tout en étant contraintes de de s’exprimer, au-delà du seul re- des éléments utiles à la manifestation de la vé- tique » et non plus comme un acte médical ul- cation des dispositions législatives en vigueur. consulter le registre national, les fus, sur l’usage qui peut, ou non, rité et ne sont nullement concernées par les time dont les enseignements serviront ultérieu- Deux solutions sont, en pratique, envisa- équipes médico-chirurgicales sou- être fait de son corps après sa textes de loi sur la bioéthique –, l’autopsie à but rement au plus grand nombre. geables : soit demander systématiquement à haitant effectuer des prélèvements mort. Pour qu’on en finisse, en scientifique (ou autopsie médico-scientifique) chacun son avis, favorable ou défavorable, sur d’organes doivent, de plus, de- d’autres termes, avec un régime de est demandée par des médecins. Elle a pour ob- RÉVISION DES LOIS DE BIOÉTHIQUE les différents usages qui peuvent être faits de mander l’opinion de la famille ou consentement présumé associé à jectif de rechercher les causes de la mort d’un Les multiples amendements des textes de son corps après sa mort ; soit conserver les dis- des proches du défunt. Et l’on un registre national des refus et à malade. Pour l’équipe médicale concernée, il bioéthique proposés au vote du Parlement ont positions actuelles concernant le prélèvement continue aujourd’hui d’enregistrer la consultation obligatoire de la s’agit de confirmer ou d’infirmer les hypothèses conduit, en dépit de multiples mises en garde d’organes à des fins thérapeutiques et laisser globalement 30 % d’opposition au famille, afin d’adopter un régime diagnostiques avancées du vivant du patient, de Bernard Kouchner, alors ministre de la santé aux médecins la liberté de pratiquer, en prélèvement, sans qu’il soit pos- de consentement explicite qui per- de justifier ou non le bien-fondé des gestes thé- et de l’action humanitaire, à ce que le législa- conscience, les examens qu’ils jugent utiles afin sible de dire s’il s’agit là du reflet mettrait de dissiper collectivement rapeutiques mis en œuvre et, plus générale- teur traite conjointement des prélèvements à de « voir de leurs propres yeux » (signification de la volonté négative du défunt de trop grandes ambiguïtés et, ment, de progresser dans la compréhension et but thérapeutique (visant à la pratique des étymologique de l’autopsie) les raisons qui ont (exprimée en dehors du système pour le corps médical, de prélever l’enseignement de la physiopathologie. greffes d’organes ou de tissus) et des autres pu conduire à la mort celui qui s’était confié à du registre) ou de la réponse spon- et de greffer dans une plus grande « La fréquence des autopsies scientifiques gestes d’autopsie. En d’autres termes, s’oppo- eux. tanée d’une famille confrontée à la transparence. chute depuis dix ans dans plusieurs pays indus- ser de son vivant au prélèvement de ses or- souffrance immédiate du deuil. trialisés, dont la France, écrivait, il y a quelques ganes après sa mort conduit presque toujours à J.-Y. N. Ainsi, si elle a permis de répondre Jean-Yves Nau Le mouvement Emmaüs a fêté son cinquantième anniversaire

ORLÉANS appartient à la nouvelle génération envie d’aider l’autre. » Il pense que fants. Issu d’une famille très pauvre, très lourd passé judiciaire, regrou- de notre correspondant régional d’animateurs du mouvement. Rien la mise en cause de l’abbé Pierre il avait fait des études au séminaire, pés dans trois exploitations agri- Emmaüs a fait la fête. Une fois à voir avec certains pionniers, écor- pour son soutien à Roger Garaudy, mais n’est pas devenu prêtre. coles qui s’autofinancent à 65 %. n’est pas coutume. Pour ses cin- chés par la vie. Une enfance heu- condamné pour crime contre l’hu- Depuis la France, Emmaüs ache- quante ans, cinq mille compagnons reuse dans une famille de cadre manité, a été comme un « retour de L’ACCUEIL SANS LIMITE mine des containeurs de vête- se sont rassemblés le 26 septembre moyen. En 1990, il quitte son travail bâton. Il s’est tellement servi des mé- Engagé dans la théologie de la li- ments : leur vente permet de finan- à Orléans. Cinq cents délégués d’infirmier qui ne lui permet plus dias toute sa vie ». bération, il s’est également beau- cer les 35 % restants et d’aider d’Emmaüs International, réunis les d’« vers les autres » et, après Cent dix communautés existent coup dépensé pour le mouvement d’autres associations, de femmes 24 et 25 septembre, ont lancé un ap- trois mois d’errance, il frappe à la en France. Pour l’opinion, Emmaüs des femmes de la place de Mai. Il par exemple, à se prendre en pel invitant chaque citoyen à ré- porte d’Emmaüs à Arles. « Ce qui est un mouvement typiquement conduit aujourd’hui des convois en charge, à ouvrir de petits pondre à la « mondialisation de la m’a décidé à rester, ce n’est pas la foi français. En fait, dès les années 50, Bosnie. Ce qui le séduit aussi à Em- commerces. Dans deux ou trois ans, pauvreté » par la « mondialisation chrétienne – celle du fondateur –, l’abbé Pierre lui donna une voca- maüs, « c’est le message, l’accueil Patrick espère fonctionner en total de la fraternité ». « Il est temps de re- c’est celle, énorme, en l’homme. A tion internationale. Aujourd’hui, sans limite, sans contrainte, sans pen- autofinancement. « Dans les ONG connaître les effets nocifs du néolibé- Emmaüs, il y a autant de bouffeurs Emmaüs est implanté dans trente- ser à la politique, l’ethnie, ou la reli- classiques, dit-il, l’argent coule puis ralisme, qui engendre injustices et de curés que de bigots », poursuit-il. sept pays et sur quatre continents. gion : on reçoit l’homme tel qu’il se s’arrête brusquement parce que le inégalités », ont-ils affirmé. Jacques Par exemple en Argentine, depuis présente. On lui propose un échange. projet n’est plus bon. » Patrick croit Chirac a rendu hommage à Em- « DES COMMUNAUTÉS LAÏQUES » 1952. Felipe Guevara-Moreno, C’est une autre façon de combattre la fermement « à la micro-économie et maüs dont la « fraternité a fait dé- « Le public ne voit Emmaüs qu’à soixante-cinq ans, qui ne se sépare pauvreté, d’en finir avec la charité au micro-crédit », et le message de placer des montagnes ». Jacques De- travers l’image écrasante de son fon- jamais de son large chapeau, est classique ». l’abbé Pierre « Aidez-vous d’abord » lors a fait parvenir aussi un message dateur. En ce sens, cela nous limite. une figure du mouvement. Il a long- L’Afrique est venue plus tard à lui paraît plus que pertinent. de sympathie. Nos communautés sont des lieux ab- temps animé la communauté de Emmaüs. Sept communautés « Après, on ne peut plus dire : C’est « L’abbé Pierre a compris cela, il y solument laïques. On n’a pas besoin Rosario, dont il est originaire, existent aujourd’hui. Comme celle l’argent du Blanc ! » Au Bénin, as- a cinquante ans. A Emmaüs, on d’être chrétien pour mettre l’être hu- « comme Che Guevara », avant fondée par l’ancien archevêque de sure-t-il, l’abbé Pierre « fait rêver les n’aménage pas la pauvreté du gars main avant tout. » Pierre, au- d’être chassé de son pays par les Cotonou, Isidoro de Souza, et ani- enfants. C’est un Blanc différent, qui arrive : on accueille d’abord un jourd’hui, ne vote pas. « Nous militaires en 1976. L’abbé Pierre l’a mée aujourd’hui par Patrick Ato- parce qu’il dit qu’il faut écouter les homme. » Pierre Chiffre, quarante- sommes dans un système qui fait de sans doute sauvé en lui envoyant houn, trente-neuf ans. En fait, une Africains ». trois ans, responsable de la commu- la générosité une tare. Au fond de des billets pour la France, où il s’est communauté de trente-cinq en- nauté de Longjumeau (Essonne), chacun de nous, il y a pourtant une ensuite installé avec ses cinq en- fants, tirés de la rue, parfois avec un Régis Guyotat LeMonde Job: WMQ2809--0012-0 WAS LMQ2809-12 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0398 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 SOCIÉTÉ Les familles des victimes de l’incendie du tunnel Eva Joly critique le projet de réforme sur la détention provisoire du Mont-Blanc se rassemblent à Chamonix INVITÉE de l’émission 19 h, Dimanche, sur TF 1, dimanche 26 septembre, la juge d’instruction Eva Joly a critiqué le projet de création d’un « juge des libertés », qui disposerait seul du pouvoir de placer des suspects en détention provisoire. La magistrate a estimé que cette réforme, incluse Elles critiquent la lenteur de l’enquête et de l’indemnisation dans le projet de loi d’Elisabeth Guigou sur le renforcement de la pré- somption d’innocence et adoptée en première lecture par l’Assemblée Six mois après la catastrophe du tunnel du place pour la première fois, samedi 25 sep- hommage aux morts, le président de l’associa- nationale et par le Sénat au printemps dernier, était « très mauvaise », Mont-Blanc, près de cent quarante parents et tembre, à l’initiative de l’Association des fa- tion a accusé les autorités d’avoir privilégié le parlant d’une « réforme d’apparence ». Selon elle, ce texte « va compli- amis des trente-neuf victimes se sont réunis sur milles, créée au lendemain du drame. Rendant profit au détriment de la sécurité. quer le travail des juges et, philosophiquement, ne se justifie pas complète- ment ». CHAMONIX Lors de l’assemblée générale te- 2000, confirmée vendredi par le compagnie indécente. Une adoles- En charge de l’instruction de l’affaire Elf, Mme Joly a refusé d’évoquer ses de notre envoyé spécial nue à huis-clos, ils ont constaté la ministre des transports, elle a pro- cente de quinze ans a souhaité voir dossiers, mais a déclaré qu’en tant que « technicienne de base », elle se Albine Mandelj est venue en voi- lenteur de l’enquête et la voqué la colère de plusieurs fa- le nom de son père défunt inscrit à sentait qualifiée pour réfuter certaines des critiques formulées contre les ture de Slovénie, accompagnée complexité de la procédure d’in- milles. l’entrée du tunnel. En réponse, juges. « Le devoir de réserve peut, à certains moments, devenir un devoir de d’un interprète. Ensemble, ils ont demnisation. La dernière victime a Par souci d’équité et de cohé- l’association a dévoilé son projet s’exprimer », a-t-elle dit. Assurant que, pour « les puissants », « les proba- suivi la route que son mari em- été identifiée en août. sion, l’association avait prévu d’in- d’autofinancer l’édification d’un bilités d’être pris sont toujours très faibles », Mme Joly a estimé que « les pruntait souvent au volant de son former les familles des montants mémorial sur la plate-forme. Il juges travaillent avec des outils du siècle dernier » face à une « délinquance camion. Albine n’avait qu’un désir : 50 000 FRANCS D’INDEMNITÉS d’indemnisation envisageables au pourrait représenter un soleil avec financière de plus en plus organisée ». « Me recueillir à l’endroit où il a vu Les familles estiment que l’en- regard de la jurisprudence. Sur- trente-neuf rayons, chacun portant le soleil pour la dernière fois avant quête, menée par un seul juge prise amère : des parents en diffi- le nom d’une victime. de s’engouffrer dans le tunnel. » d’instruction, traîne. Elle re- culté financière ont avoué avoir ac- Avant de se donner rendez-vous Elisabeth Guigou dénonce le « racisme » Comme Albine, des veuves de prochent aussi à l’Etat italien de cepté la proposition de leur dans un an pour l’inauguration, les chauffeurs routiers avec enfants, s’opposer à l’organisation d’une si- assureur : 50 000 rancs pour la familles ont marché en silence jus- des ingénieurs, des étudiants sont mulation dans la galerie. Quant à perte d’un fils. Indignés, les res- qu’à l’entrée du tunnel. Le pré- des auteurs d’un attentat en Corse arrivés à Chamonix de la France la réouverture du tunnel aux voi- ponsables de l’association ont dé- sident de l’association, André De- entière, d’Italie, de Suisse, des tures et aux camions à l’automne cidé d’intervenir auprès de la nis, a refusé la fatalité et mis en LA MINISTRE de la justice, Elisabeth Guigou, a dénoncé dimanche Pays-Bas, d’Angleterre, samedi cause posément les autorités fran- 26 septembre, le « racisme » des auteurs d’un attentat, qui a visé, la se- 25 septembre. Six mois après la çaises et italiennes et les présidents maine dernière, une famille d’agriculteurs bretons qui venaient de s’ins- catastrophe du tunnel du Mont- Lyon-Turin entre 2013 et 2016 des deux sociétés exploitantes : taller à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud). Le FLNC-Canal historique a reven- Blanc, près de cent-quarante pa- « Le profit devait prévaloir sur les diqué lundi 20 septembre cette opération en déclarant que « les allogènes rents et amis des trente-neuf vic- La France et l’Italie se sont engagées, vendredi 24 septembre, lors du plus élémentaires notions de sécuri- doivent savoir que cette terre ne leur appartient pas ». « C’est du racisme, times se sont réunis pour la pre- 19e sommet bilatéral de Nîmes, à réaliser « dans les délais prévus » la liai- té. (...) La mort était programmée. purement et simplement, de s’opposer à l’implantation de gens que l’on qua- mière fois près des lieux de la son ferroviaire Lyon-Turin, qui doit permettre à terme de multiplier par On espérait seulement que ce serait lifie d’étrangers parce qu’ils ne sont pas corses », a déclaré la garde des tragédie, à l’initiative de l’Associa- quatre le volume de marchandises transportées sur rail entre les deux le plus tard possible. » A l’écart, une sceaux, sur France 2. « C’est contraire aux lois de la République, à la décla- tion des familles, créée au lende- pays. Pour respecter le calendrier prévu (mise en service entre 2013 et femme soupirait : « Ici, face au trou ration des droits de l’homme, ça fait offense à l’honneur des Corses », a main du drame. Pour voir, pour 2016), les ministres des transports Jean-Claude Gayssot et Tiziano Treu, du tunnel, on a l’impression que les ajouté Mme Guigou. comprendre, pour se connaître. ont demandé une accélération des études, afin d’aboutir à « des décisions espoirs vont s’effondrer. Aujourd’hui, La ministre est revenue sur le problème des sectes, en estimant que «si « C’est un vrai pélerinage, une définitives » lors du prochain sommet, à l’automne 2000. Eric Fournier, je suis au point de départ : le l’on pose le problème de leur interdiction, on pose celui de leur définition ». communion », a constaté Xavier vice-président (UDF) du conseil régional de Rhône-Alpes, a souligné que 24 mars. » Mme Guigou a indiqué préférer « qu’on utilise l’arsenal de la loi », pour ré- Chantelot, le porte-parole de l’as- la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc avait été « un accélérateur terrible, primer les infractions liées aux sectes, tout en étant « beaucoup plus vigi- sociation. surtout vis-à-vis de partenaires peu sensibles jusque-là à ces problèmes ». Christophe Vincent lants ». Un médicament contre les infections du SIDA pourrait être efficace contre le paludisme UN MÉDICAMENT employé dans le traitement des infections liées au si- da, le Malarone, pourrait offrir une protection efficace contre le palu- disme, révèle une étude des chercheurs de l’université de Baltimore, pu- bliée récemment dans l’American journal of Tropical medecine and Hygiene. L’atovaquone, nom générique de la molécule, est habituellement employé pour traiter la pneumocystose, complication fréquente du sida. Le médicament, fabriqué par Glaxo-Wellcome, a été administré à des vo- lontaires qui ont été ensuite piqués par des moustiques porteurs du Plas- modium falciparum, une forme mortelle de paludisme, et s’est révélé effi- cace à 100 %, écrivent les chercheurs. Il pourrait être administré avec le proguanil, un médicament employé lui aussi contre le paludisme, qui em- pêche le parasite de devenir résistant au traitement. L’étude n’a été réali- sée que sur 12 personnes, mais la Food and Drug Administration (FDA) américaine a estimé que le médicament pourrait bientôt être utilisé. Le paludisme tue 1,5 à 2,7 millions de personnes par an, surtout en Afrique.

DÉPÊCHES a JUSTICE : une information judiciaire relative à l’organisation de rencontres de boxe à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a été ouverte contre X pour détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et abus de confiance, jeudi 23 septembre, par le parquet de Nanterre. Elle fait suite à la transmission au parquet d’un rapport de la chambre régio- nale des comptes d’Ile-de-France épinglant la gestion de la SARL Pro- mosports-Levallois, créée en 1992, à l’initiative de la ville, alors dirigée par l’ancien maire (RPR) Patrick Balkany. a SANS-PAPIERS : 300 personnes ont manifesté, dimanche 26 sep- tembre, devant la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), à l’appel de la Coordination nationale des sans-papiers, pour protester contre la détention de sans-papiers. Plusieurs dizaines de sans-papiers de la Coor- dination 93 occupent, depuis dimanche, une ancienne trésorerie de Saint- Denis pour réclamer la réouverture de leur dossier en vue d’une régulari- sation. a INTEMPÉRIES : la situation est redevenue progressivement nor- male dans la Drôme, dimanche en début d’après-midi, après les fortes pluies qui ont provoqué inondations et glissements de terrain la nuit pré- cédente. La décrue est amorcée dans les deux principaux secteurs : la ré- gion de Tain l’Hermitage et Romans-sur-Isère au nord, et celle de Monté- limar au sud. Près de 200 personnes avaient dû être évacuées dans la Drôme. a POLLUTION : les pics de pollution sont dus à 80 % au trafic auto- mobile et à 20 % seulement aux usines et au chauffage, estime une étude d’Airparif, citée par Le journal du dimanche (JDD) du 26 septembre. Les ingénieurs du réseau de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France fondent leurs conclusions sur des simulations informatiques faites lors des pics de pollution au dioxyde d’azote les 30 septembre et 1er octo- bre 1997. Ils estiment que la mise en place de la circulation alternée du 1er octobre 1997 avait permis de réduire de 20 % les concentrations de pol- luants dans les zones les plus touchées. a FAITS-DIVERS : un homme de 50 ans a été mis en examen pour assassinat, samedi 25 septembre, à Marseille, trois mois après la dé- couverte d’un tronc humain coulé dans du béton, dans le massif de la Sainte-Baume. Raymond Cance, un agent immobilier de Marseille, a été écroué à la prison des Baumettes. Il est soupçonné d’avoir tué Jean- Claude Campretti, un homme sans profession âgé de 38 ans qui lui aurait servi de prête-nom pour ses affaires immobilières. Nouvelle explosion d’une voiture roulant au GPL UNE VOITURE roulant au GPL (gaz de pétrole liquéfié) a explosé, di- manche 26 septembre, sur la nationale 8 entre Aix-en-Provence et Mar- seille, blessant un sapeur-pompier volontaire. Pour une raison non en- core établie, la Peugeot 205 avait quitté la route avant de percuter un arbre, tuant sur le coup la conductrice. Le secouriste a été blessé par le souffle dû à l’explosion du véhicule, à l’arrivée des secours. Une enquête technique pour établir les raisons de cette explosion a été confiée à la di- rection régionale industrie, recherche et environnement (DRIRE). C’est le troisième véhicule roulant au GPL qui explose depuis le début de l’année. Pour renforcer la sécurité de ces véhicules, un décret paru au Journal offi- ciel, le 29 août, a rendu obligatoire à partir du 1er janvier 2000, la pose d’une soupape de sécurité sur le réservoir de carburant. LeMonde Job: WMQ2809--0014-0 WAS LMQ2809-14 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0400 Lcp: 700 CMYK

14 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 Marseille veut construire une communauté urbaine avait toujours refusé de lier la capitale régionale aux « ruraux » environnants des Bouches-du-Rhône. Aujourd’hui, la périphérie prospère, tandis que la cité phocéenne lutte contre le déclin. Jean-Claude Gaudin (DL) veut réparer l’« erreur historique » de son prédécesseur MARSEILLE cord, alors que, compte tenu de sa d’élus marseillais. Ils sentent bien économique récente montre qu’elle tants. L’ensemble est disparate, non-Marseillais du département, de notre correspondant régional population, il suffirait à Marseille qu’il faut relier la capitale à son en- est radicalement fausse. » Il en sans continuité territoriale. La puissent avoir leur mot à dire sur La toute nouvelle loi Chevène- d’une seule autre commune pour vironnement : « Marseille, souligne conclut : « L’enjeu des prochaines deuxième commune en impor- sa chère capitale régionale. Le ment sur l’intercommunalité offre, constituer une communauté ur- un conseiller du maire, est la seule années sera donc de recoudre le ter- tance à en être membre, Mari- drame marseillais d’aujourd’hui depuis l’été, un beau cadeau aux baine. Légalement envisageable, grande ville du pays dont la péri- ritoire métropolitain. » gnane, n’a que 32 000 habitants ; c’est que les « ruraux » sont deve- communes engagées dans la voie cette solution serait, dit-on à la phérie est plus riche qu’elle. » Ber- C’est plus facile à dire qu’à faire : Aubagne, dont les vivaces zones nus des urbains dynamiques, bran- de la coopération : pour les plus mairie, sans grand intérêt en terme nard Morel, économiste et direc- officiellement décrété par le pré- d’activité prolongent directement chés sur la modernité industrielle, grandes d’entre elles, qui forme- d’avenir et politiquement déce- teur de cabinet de Michel Vauzelle fet, un regroupement de ce type ne la vallée marseillaise de l’Hu- alors que Marseille gérait encore raient avec leurs voisines une vante. (PS), le président de la région, peut se réaliser, selon la lettre et veaune – à la recherche de son son déclin – et peut-être mainte- communauté urbaine, l’Etat aug- Ces raisons d’opportunité pour- ajoute : « La thèse éculée selon la- l’esprit de la loi, que sur la base des avenir –, n’y figure pas. nant sa reconversion. La munici- menterait la dotation globale de raient donc accélérer un processus quelle le déclin de Marseille en- volontés partagées. Les rivalités palité actuelle se propose donc fonctionnement (DGF) annuelle, de regroupement, dans l’aire mé- traîne celui de son espace environ- politiques, aiguës dans le départe- AVANT 2001 ? « de réparer l’erreur historique de principal concours financier de tropolitaine marseillaise, dont l’ur- nant, en l’occurrence le ment, et qui vont aller s’aggravant Au moment même où la Gaston Defferre ». l’Etat aux collectivités locales, de gence est reconnue par la majorité département des Bouches-du- à l’approche des élections munici- communauté de communes s’ins- Mais la mutation pose ici un 130 francs à quelque 470 francs par municipale, comme par nombre Rhône, est une thèse dont l’histoire pales de 2001, rendent l’exercice tallait, la concurrence était deve- problème singulier : la commu- habitant. Cela représenterait un délicat. On notera pourtant qu’une nue sauvage dans l’aire métropoli- nauté urbaine doit être continue, gain de près de 300 millions de municipalité communiste comme taine, entre 1989 et 1995 : deux alors que la communauté de francs (45,73 millions d’euros) A quand Toulouse, Nice et Nantes ? celle de La Ciotat explique volon- salles de concerts modernes ont, communes Marseille-Provence- pour Marseille, dont la population, tiers, elle aussi, que son avenir dé- par exemple, été inaugurées à Métropole ne l’est pas. Le maire de de nouveau en croissance, est de La loi Chevènement du 12 juillet vise à la simplification et au ren- pend de la construction d’une quelques mois d’intervalle à Mar- Marseille espère donc que le mi- 806 000 habitants. forcement de la coopération intercommunale. Tout en réduisant le grande entité de coopération au- seille et Vitrolles, ce qui condam- nistre de l’intérieur, qui, selon les La somme fait rêver la munici- nombre de formules possibles, elle a, notamment, réformé les tour de Marseille. nait la seconde. Euroméditerranée, conseillers marseillais, « verrait palité de Jean-Claude Gaudin communautés urbaines et créé les communautés d’agglomération. La loi implique encore de défaire l’établissement public d’aménage- d’un très bon œil que Marseille il- (DL), en mal de ressources fiscales. Le seuil de création d’une communauté urbaine a été considé- l’actuelle communauté de ment marseillais, paraissait naître lustre sa démarche », acceptera Le maire a donc demandé à ses rablement relevé, de 20 000 à 500 000 habitants, afin de réserver communes mise en route par l’an- contre la plate-forme d’entreprises une « exception marseillaise » sur la services de se mettre au travail cette formule aux plus grandes agglomérations : en dehors des cien maire Robert Vigouroux, mais et de recherche du plateau de l’Ar- continuité territoriale, afin de ne pour bâtir une communauté ur- communautés urbaines déjà existantes, Marseille, Toulouse, Nantes dont les compétences sont limitées bois, chère au conseil général, tan- perdre en chemin aucune des baine. Pendant ce temps, le maire et Nice répondent aux nouveaux critères. Les espaces urbains re- à la question des ordures et au dé- dis que chaque commune s’effor- communes de Marseille-Provence- se charge personnellement de groupant au moins 50 000 habitants, autour d’une ville centre de veloppement économique. Depuis çait de proposer une offre globale Métropole. La communauté ur- convaincre ses homologues et voi- 15 000 habitants, sont incités à se regrouper en communauté d’ag- décembre 1992, Marseille est chef de service, au mépris de toute coo- baine pourrait ainsi atteindre l’am- sins. Selon la mairie, les premières glomération. La loi prévoit un effort financier important de l’Etat, de file de Marseille-Provence-Mé- pération. pleur nécessaire pour prendre en réactions sont positives : quatre avec une augmentation de ses dotations, en cas de création d’une tropole, qui regroupe vingt Un tel retard dans le travail en charge de grands projets d’aména- villes auraient déjà donné leur ac- communauté urbaine, d’agglomération, ou de communes. communes abritant 981 000 habi- commun trouve ses racines poli- gement. tiques dans les réticences de Gas- La mairie estime, en tout cas, ton Defferre à construire une qu’en matière de transports ou communauté urbaine – ce qu’on d’ordures, la coopération inter- lui reproche souvent aujourd’hui. communale est devenue vitale à L’ancien maire craignait de s’allier très court terme. Elle veut donc avec ses voisins, car nombre boucler ce dossier au plus vite et d’entre eux étaient communistes. attend de l’Etat qu’il l’aide à Mais s’il n’a pas construit de concrétiser sa démarche d’ici à la communauté urbaine dans la troi- fin de l’année. Dans ce cas, la sième agglomération de France, communauté urbaine pourrait voir comme Lyon – la deuxième – ou le jour avant 2001. Ironiquement, Lille l’ont fait, c’est d’abord parce un conseiller du maire ajoute : qu’il n’en voyait pas la nécessité. « J’espère que notre opposition so- En bataille contre les aménageurs cialiste nous aidera à avancer vite. » parisiens, il ne croyait pas que «les ruraux », comme il désignait les Michel Samson Chambéry tente de structurer son agglomération CHAMBÉRY unique (TPU), avec pour consé- de notre correspondant quence, dans un premier temps, un Avec quinze communes et « lissage » des taux, fort différents 110 000 habitants, le district urbain d’une collectivité à l’autre. La de La Cluse-de-Chambéry (Savoie) communauté d’agglomération se- devrait prochainement se transfor- ra, en outre, obligatoirement mer en communauté d’aggloméra- compétente en matière de déve- tion, prévue par les nouvelles dis- loppement économique, d’aména- positions de la loi Chevènement. gement de l’espace, de politique de Le 13 septembre, les délégués des la ville et d’équilibre social de l’ha- différents conseils municipaux ont bitat. en effet largement approuvé (54 pour, 13 contre et 3 bulletins UN DÉLAI DE TROIS MOIS blancs) l’élargissement des compé- Secrétaire d’Etat au logement, tences du district, premier pas vers auteur de la loi en faveur du loge- la création d’une communauté ment des plus démunis et premier d’agglomération. adjoint au maire de Chambéry Pour hâter la transformation des (56 000 habitants), Louis Besson districts, appelés à disparaître au (PS) n’a donc pas ménagé ses argu- plus tard en janvier 2002, le gou- ments pour vaincre les réticences vernement a prévu des incitations de certains de ses collègues. Le financières. Dans l’agglomération soutien du député RPR Michel chambérienne, une communauté Bouvard, qui siège pourtant dans pourrait ainsi prétendre à une do- l’opposition au conseil municipal tation de l’Etat de 250 francs de Chambéry, n’a pas été suffisant (38,11 euros) par habitant (contre pour convaincre quelques élus de 47 francs aujourd’hui) et à la ré- droite ; en premier lieu, Jean Ger- cupération de la TVA l’année main, maire (UDF) de La Motte même des dépenses (contre deux Servolex, deuxième commune de ans d’attente actuellement). l’agglomération avec 10 900 habi- Ces avantages ne suffisent pas à tants, qui craint de perdre une par- rassurer totalement certains tie de ses prérogatives. maires : ils craignent qu’une Les quinze conseils municipaux communauté d’agglomération ne intéressés ont désormais un délai limite les ressources financières de de trois mois pour approuver ou leurs communes, ne les prive du refuser l’extension des compé- contrôle de leurs zones indus- tences du district. Il suffirait que trielles, ou encore ne les les deux tiers des communes, re- contraigne à assumer des pro- présentant 50 % de la population grammes de logements sociaux – ou la moitié d’entre elles regrou- non désirés. pant les deux tiers des habitants – Pour financer les charges qui lui y soient favorables pour que soit seront transférées, la nouvelle ensuite créée une communauté structure, toujours selon les dispo- d’agglomération. sitions de la loi Chevènement, per- cevra une taxe professionnelle Philippe Révil

DÉPÊCHES a CORSE : la partie française du parc naturel marin international des bouches de Bonifacio a vu le jour, avec la parution au Journal officiel (Le Monde daté 26-27 septembre) d’un décret du 23 septembre créant la réserve naturelle des bouches de Bonifacio. a PARCS NATURELS REGIONAUX : Dominique Voynet, qui parti- cipait aux journées nationales des parcs naturels régionaux, à Corte (Haute-Corse), a évoqué, vendredi 24 septembre, les inquié- tudes naissantes des parcs naturels régionaux face à l’émergence des «pays» (Le Monde du 16 juin 1998), en affirmant que la charte des «pays» dont le territoire serait amené à chevaucher celui d’un parc naturel régional devra être compatible avec la charte de ce parc. LeMonde Job: WMQ2809--0016-0 WAS LMQ2809-16 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:29 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0402 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 CARNET

Anniversaires de mariage –Mme Marie Grall, née Tarouilly, – Jacqueline Mantran, née Descamps, Anniversaires de décès Inscriptions Conférences son épouse, son épouse, – Yermenonville. Marseille. Houston. Alain et France Grall, Pascal et Florence Mantran, – Nous rappelons à votre souvenir PRÉPARER SCIENCES-PO « Les Mardis de la philo » Londres. Saint-Germain-en-Laye... Marie-Alice et Yann du Pasquier, Dominique et Emmanuel Tabatoni, Philippe et Marie-France Grall, ses enfants, Rabah BELAMRI, A l’université Paris-I- Cycles de conférences, le mardi, en Christine et Bernard ses enfants, Adeline, Séverine, Nicolas, poète et romancier, Panthéon-Sorbonne. matinée et en soirée, à partir du 5 octobre, Renaud, Claire, Isabelle, Xavier, Laure, Pascale, Vincent, 4, place Saint-Germain-des-Prés, Paris-6e. vivent depuis trente ans en harmonie. Emmanuelle, Alain-Guillaume, Aude, ses petits-enfants, qui nous quittait le 28 septembre 1995. Entrée en deuxième année. Philippe-Gildas et Florence, ont la douleur de faire part du décès de Du 11 octobre 1999 au 4 mars 2000. – La philosophie de l’Antiquité et du Ils le doivent beaucoup à leurs enfants, ses petits-enfants, « Les oiseaux traversent le mur Moyen Âge ; leurs familles et leurs amis. Adelaïde, Julie, Camille et Alexandre, M. Robert MANTRAN, La maison s’ouvre en forêt – La philosophie classique. Clôture des inscriptions ses arrière-petits-enfants, où le rêve fait son nid. » – Les philosophies modernes. Merci ! ont la douleur de faire part du décès du membre de l’Académie R. B. le mardi 5 octobre 1999. L’aventure continue ! – L’art et la question du beau. des Inscriptions et Belles-Lettres, – Pourquoi y a-t-il de l’art ? docteur Alain GRALL, professeur émérite Retrait des dossiers au médecin en chef de l’université de Provence, CEP, 1, rue Victor-Cousin, 75005 Paris – Le bien, le mal, qu’est-ce qu’être 27 septembre 1959 - 27 septembre 1999. « Mais je voudrais pourtant savoir Bureau 322 – 01-40-46-28-62. moral ? des armées (CR) troupes de marine, chevalier de la Légion d’honneur, si quelque part, quelqu’un quand même 40 ans, c’est épatant ! chevalier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, – Les religions monothéistes face aux Joyeux anniversaire de mariage se souviendra de mes souvenirs. ». interrogations contemporaines. médaille des Epidémies, Claude Roy. Coût de l’inscription : 5 600 F. survenu le 24 septembre 1999. – Introduction aux sagesses orientales : Jacqueline et Albert ! survenu à Elliant (Finistère), à son domi- hindouisme, bouddhisme. cile, le 22 septembre 1999, dans sa quatre- Gilles BINVEL, La cérémonie religieuse sera célébrée 28 septembre 1998. – La philosophie dans le monde Recevez à cette occasion nos affec- vingt-treizième année. le mardi 28 septembre, à 14 h 30, en contemporain. tueuses félicitations. l’église du Tholonet (Bouches-du- Débats Les obsèques ont eu lieu à Elliant dans Un espace entre deux lignes, Rhône). Renseignements : tél : 01-47-22-13-00. Vos enfants : Véro et Rémy, Brigitte et l’intimité familiale. un moment, un clin d’œil, une trace, A l’occasion de la nouvelle activité Patrick, Yaël et Eric. si par ces mots vous l’honorez aussi, « Un livre, un débat », que cet hommage soit alors le nôtre. le Centre d’art et de culture Vos petits-enfants : Anna, Esther, Ga- – Nous sommes priés d’annoncer le me de l’Espace Rachi, briel, Ruben, Noemie et Judith. –M Jacqueline et M. Roger Drouhin, décès de Mme Catherine Bousquet, 39, rue Broca, Paris-5e, présente Soutenances de thèse ses enfants, – Il y a dix ans, le 27 septembre 1989, mercredi 29 septembre, à 20 h 45, Chantal Collion Diérickx soutiendra Alix Hayes, M. Gérard PICHON, Décès comédien, sa thèse à la Sorbonne, amphithéâtre Qui- son petit-fils, Jane GUÉRONNET le livre d’Edouard Valdman net, le 1er octobre, à 14 heures : «La – Albert et Marie-José Fert Les familles Roux, Lemasson et Le Retour du saint (Ed. Biblieurope). femme, la parole et la mort dans Axel et Manière, survenu le 23 septembre 1999, dans sa et leurs enfants, soixante-sixième année. nous quittait. Débat : « La paix autrement », avec le rabbin L’Ève future : du tragique dans l’œuvre André et Ingrid Fert, ont la douleur de faire part du décès de Philippe Haddad, Nelly Hansson, de Villiers de l’Isle-Adam ». leurs enfants et leurs petits-enfants, Le jury est composé de Mme Giné Janer, me Les obsèques auront lieu le mardi Son souvenir reste intact. Guy Petitdemange. ont la tristesse de faire part du décès de M Jacqueline LEMASSON, 28 septembre, à 10 h 30, en l’église ortho- de l’université de Lleida, et de MM. Raitt, doxe Saint-Constantin-Sainte-Hélène, Modérateur : Albert Kadouche. de l’université d’Oxford, Autrand et Noi- Irmine FERT, survenu le 22 septembre 1999, dans sa 2-bis, rue de la Ferrière, Paris-9e. Réservation : 01-42-17-10-38 ou 36. ray (directeur de thèse), de Paris-IV. ancien professeur quatre-vingt-troisième année. Souvenir au lycée Ozenne de Toulouse, De la part Les obsèques ont eu lieu dans la plus De sa famille et ses amis. – Il y a trois ans, le 27 septembre 1996, survenu le 24 septembre 1999, à stricte intimité, selon les volontés de la Collioure, dans sa quatre-vingt-septième défunte. Catherine MACÉ année –Mme Madeleine Roch, Ils rappellent le souvenir de son épouse, nous quittait. et rappellent la mémoire de Bernard Roch et Danielle, Henri et Germaine LEMASSON, Françoise et Hervé Issard, Elle reste merveilleuse dans nos cœurs. Charles FERT, ses enfants, ses parents. professeur à l’université Paul-Sabatier Simon et Justin, Fabrice et Mélanie. de Toulouse, Cet avis tient lieu de faire-part. ses petits-enfants, Sa famille et ses amis, décédé en 1985. « Heureux les cœurs purs, 4, rue Boutarel, ont la douleur de faire-part du décès de car ils verront Dieu. » L’inhumation a eu lieu lundi 27 sep- 75004 Paris. tembre au cimetière de Montclar (Aude). M. Jean ROCH, professeur de physique retraité 8, rue des Tanneries, –Mme Dominique Nolet-Maysonnave, de l’université Bordeaux-I, Avis de messe 75013 Paris. son épouse, Sophie et Pierre, survenu le 19 septembre 1999, à l’âge de – Une messe sera célébrée, le vendredi 12, quai Lombard, 1er octobre 1999, à 18 h 15, après les 31000 Toulouse. ses enfants, soixante et onze ans. me vêpres, en l’église Saint-Gervais, M. et M Jean-François Maysonnave, e son frère, Les obsèques ont eu lieu à Augerolles Paris-4 , à l’intention du – Lucie-Marie Gaignet, Les familles Maysonnave, Nolet, Gé- (Puy-de-Dôme). son épouse, rardeaux et Convert, comte Henri des COURTILS, Patrick, Yves, François et Stéphanie, ont la douleur de faire part du décès de Cet avis tient lieu de faire-part. ses fils et sa belle-fille, rappelé à Dieu le 29 juin 1999. Elise, M. André-Louis MAYSONNAVE, 19, rue de la Convention sa petite-fille, 75015 Paris. ont la douleur de faire part du décès de survenu brutalement à l’âge de cinquante- cinq ans. Hommages Paul GAIGNET, – Le 25 septembre 1999, à Poitiers, Ses obsèques religieuses seront célé- CARNET DU MONDE l’Areat a rendu hommage à l’un de ses survenu à Rennes, le 9 septembre 1999. brées mardi 28 septembre 1999, à 17 h 30, fondateurs, en l’église Saint-Pierre de Saucats Breiz Atao. (Gironde). Fax : 01-42-17-21-36 Daniel GUÉGUEN, 32, boulevard de la Libération Château Lagües, 94300 Vincennes. 33650 Saucats. décédé le 12 août 1989.

En octobre

Dossier : Un collège pour tous, interview de Claude Allègre. Exclusif : Entretien avec Jean Baudrillard. Enseigner en zone rurale. Guide culture. La grande misère des salles de profs. Inspection : copie à revoir. Médiateur : un premier bilan. Voyage : la Polynésie. Petites annonces.

LE MAGAZINE RÉSOLUMENT ENSEIGNANT

CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX LeMonde Job: WMQ2809--0017-0 WAS LMQ2809-17 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:03 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0403 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 17 HORIZONS ENQUÊTE La vie clandestine des étudiants timorais ÉJÀ avant le ré- morais pro-intégration de Djokja- férendum nous Depuis les karta ? D’après Demetrio, ils sont avons reçu des une quarantaine : « Depuis le réfé- coups de télé- rendum et l’évacuation du foyer, nous phone anonymes résultats n’avons plus de contact avec eux. cherchant à Mais eux aussi se trouvent dans une nous terroriser. du référendum situation dangereuse, car ils ont été D Un jour, ils sont forcés par des gens qui ont de gros in- même venus je- sur térêts au Timor-Oriental à former des ter cinquante têtes de poulet devant fronts ou des organisations. Ces efforts notre foyer. Selon la tradition du n’ayant pas atteint leur but, les insti- peuple du Timor-Oriental, les têtes de l’indépendance, tutions ne sont pas satisfaites de leur poulet sont symboles de menaces de “travail”. » mort. » les étudiants Bien que les Timorais soient à Ces premiers mots de Demetrio majorité catholique, les étudiants Amaral de Carvallio ne sont que le indépendantistes ne peuvent pas prologue d’un piège qui se referme timorais s’appuyer sur le réseau des églises sur les deux cents étudiants timorais en Indonésie car il est infiltré : «Les pro-indépendance pris en otages de Java milices ne se sont pas gênées pour dans la paisible ville de Djokjakarta. Nous sommes pourtant loin du doivent Timor-Oriental, à plus de deux mille « Nous protéger, kilomètres à l’ouest, au centre de Ja- va. Ancienne capitale de grands se cacher au regard royaumes hindou-bouddhistes, foyer de la résistance de la toute pour échapper du gouvernement nouvelle République indonésienne contre les Néerlandais entre 1945 et indonésien, 1949, la région spéciale de Djokja- à la traque karta est gouvernée par un sultan ce n’est pas apprécié de son peuple. et aux Au pied d’un volcan aussi féroce une démarche que prodigue, les terres y sont par- représailles mi les plus fertiles du monde, le riz y humanitaire, c’est verdoie trois fois l’an, la canne à sucre pousse ses fleurs telles des des milices prendre parti contre flammes blanches jusqu’à l’océan Indien, et les habitants, modestes, pro-intégration. le nationalisme » vivent dans cette harmonie subtile chantée par la poésie classique java- naise sur les cuivres lunaires du ga- Témoignages brûler le diocèse de Mgr Belo à Dili, le melan. Djokjakarta tient de ces 7 septembre, dit Demetrio. Je viens villes royales légendaires louées en de ces SCHWARTZDANIEL / LOOKAT d’apprendre qu’un jeune frère de ouverture des grandes épopées in- Au Timor-Oriental, des miliciens pro-intégration, hostiles à l’indépendance, l’ordre Carolus Boromeus se fait pas- diennes pour leur paix et leur pros- coiffés des couleurs du drapeau indonésien. ser pour un étudiant timorais en dé- périté avant que haine et jalousie ne étudiants tresse. Il va dans les institutions catho- les précipitent dans le chaos. pro-intégration qui seraient entrées 4 septembre 1999, il est de notoriété camarades ajoute : « Le sultan liques, cherchant des renseignements C’est mardi 7 septembre, une se- devenus depuis quelques jours dans la ville publique qu’un grand nombre de Ti- concentre ses efforts sur une seule sur les étudiants. A Djokjakarta, il maine et un jour après le référen- de Djokjakarta. morais pro-intégration ont été tortu- chose : faire en sorte qu’il n’y ait pas loge dans la résidence des infirmiers dum sur l’avenir du Timor-Oriental, clandestins Demetrio Amaral, étudiant timo- rés et assassinés. C’est pourquoi nous de violence ni d’émeutes à Djokjakar- de l’hôpital Panti Rapih. Il dit s’appe- que haine et jalousie se sont en- rais en biologie, coordinateur de la invitons toute la population d’Indoné- ta. Il y a une conspiration politique ler Remundus, mais Remundus n’est gouffrées dans une de ces innom- prise en charge des réfugiés timorais sie et plus particulièrement la autour de lui qui fait qu’il n’a pas in- pas un nom du Timor-Oriental. » brables ruelles et venelles surpeu- à Djokjakarta de la région spéciale de Djokjakarta communauté de Djokjakarta à exer- térêt à protéger les étudiants timorais plées qui irriguent la ville. Celle-ci et de Java-Centre, raconte : « Nous cer sa vengeance sur la communauté menacés. » ARIA, étudiante en agro- s’appelle justement le passage Ti- avons reçu cette information d’une timoraise pro-indépendance qui se « Nous protéger, au regard du gou- M nomie à Djokjakarta, mor-Oriental, car elle mène au foyer personne digne de foi qui travaille trouve à Djokjakarta. Ils doivent être vernement indonésien, ce n’est pas était partie à Dili à la des étudiants timorais indépendan- avec les forces militaires indoné- chassés de la patrie que nous chéris- une démarche humanitaire, c’est fin juillet pour y retrouver sa famille tistes. Il est midi. L’ultimatum profé- siennes. Elle nous a fait savoir qu’il y sons. » prendre parti contre le nationalisme, et s’engager dans la campagne élec- ré la veille par leur camarade pro- avait à présent, dans Djokjakarta, en- Les banderoles suspendues quel- explique Demetrio. Les gens ne sont torale auprès de l’Association des intégration, Zito Pinto, de liquider viron cent milices qui se sont installées ques jours avant le scrutin en tra- pas solidaires parce qu’ils ont peur. étudiants du Timor-Oriental. Elle est les lieux dans les vingt-quatre au Kodim, les quartiers du comman- vers de l’avenue Malioboro, dite Une guerre psychologique, de propa- revenue à Djokjakarta le 20 sep- heures, touche à sa fin. Les dix-huit dement régional militaire. Elles ont « royale » car c’est elle qui conduit gande est menée chaque jour à la té- tembre, fuyant les milices : «On étudiants du foyer pensent que la pour mission de monter des actions au palais, pour appeler à l’intégra- lévision. C’est l’armée qui manipule nous disait : par voie de terre, ils menace ne va pas être mise à exé- violentes attribuées aux indépendan- tion de Timor-Oriental sont restées les médias pour transférer les vrais tuent. Par bateau, ils tuent. Par avion, cution, lorsque arrive le directeur en tistes dans le but de développer au- en place après le résultat du scrutin. problèmes de l’Indonésie sur une me- ils tuent. Réfugiés, nous ne sommes chef des affaires sociales et poli- près des habitants de Djokjakarta un Or au même endroit, en mai 1998, nace de l’Australie et des Etats- plus nulle part en sécurité. Chaque tiques de la région spéciale de Djok- sentiment de haine vis-à-vis des Ti- d’autres banderoles appelaient à la Unis. » instant nous rendons grâce d’être en jakarta qui prétend avoir reçu morais. » solidarité avec la minorité d’ascen- Aniceto Berlelo, qui étudie les vie parce que nous vivons au milieu l’ordre du sultan de faire évacuer la Depuis qu’il est entré dans la dance chinoise qui, à Djakarta et sciences politiques à l’université d’ennemis. A tout moment on peut résidence universitaire afin de la clandestinité, Demetrio passe ses dans d’autres grandes villes, était d’Etat Gajah Mada, s’est risqué il y a nous arrêter, nous tuer. Eh bien arrê- transformer en une zone neutre. journées à chercher de l’argent pour tez-nous ! Tuez-nous ! » Zito Pinto se tient à ses côtés et ses camarades et à glaner des infor- Le 5 septembre, elle a dû quitter affirme ne pas avoir menacé ses ca- mations en se déplaçant d’un poste « Qu’attends-tu pour aller construire sa maison et se réfugier avec ses pa- marades. Il leur a juste demandé de téléphone à un autre : « Nous rents chez une tante qui héberge d’assumer les conséquences de leur avons appris que soixante-dix étu- la société timoraise libre ? déjà un grand nombre de réfugiés. choix : puisqu’ils veulent l’indépen- diants de Kupang (Timor-Occiden- « Le jour où ils ont brûlé le diocèse de dance du Timor-Oriental, ils doivent tal) ont été tués par les milices. Ces Avant, tu criais dans les manifs. Belo, nous nous sommes réfugiés dans libérer ce foyer qui appartient au milices pénètrent dans les camps de les bâtiments de la police avec des gouvernement indonésien. Aniceto déportés pour identifier les militants Maintenant tu l’as, ton indépendance, milliers d’autres gens. Les milices en- Berlelo, le président de l’Association indépendantistes, puis elles les em- traient en toute liberté et cherchaient des étudiants du Timor-Oriental mènent et les tuent. Elles ne font pourquoi ne rentres-tu pas ? » les étudiants en leur disant qu’ils ne (Impettu), lui rappelle que, confor- qu’exécuter le programme du docu- s’en sortiraient pas vivants. Nous mément aux accords tripartites pas- ment Granadi, rédigé avant le scrutin avons attendu trois jours avant de sés entre le Portugal, les Nations par l’assistant du ministre des affaires tuée et violée par les mêmes tueurs quelques jours sur le campus pour pouvoir embarquer dans un avion unies et l’Indonésie, tous les Timo- politiques et de la sécurité : 1) Rava- qui assistent les milices au Timor- sortir de son enfermement. Gajah Hercules de l’armée indonésienne sur rais demeurent citoyens indoné- ger le territoire de Timor-Oriental, ce Oriental. Ces banderoles disaient : Mada est réputée pour être le foyer Kupang. Ils nous ont fait attendre siens jusqu’à la prochaine session PATMAWITANA qui est chose faite. 2) Tuer le plus pos- « Nous sommes tous des citoyens de d’intellectuels brillants, tolérants et toute la journée du vendredi, comme du Parlement, début novembre, et Aniceto Berlelo, président sible de personnalités indépendan- Djokjakarta, non à la violence. » Une contestaires en Indonésie. « J’ai ren- du bétail, en plein soleil, sans nous conservent donc les mêmes droits. de l’Association des étudiants tistes, en particulier les membres du manifestation pacifique d’un million contré mes camarades, étudiants in- donner à boire ni à manger. Les poli- Mais, pour éviter que le conflit du du Timor-Oriental. Conseil national de la résistance ti- de citoyens avait été accueillie de- donésiens en sciences politiques, ra- ciers n’arrêtaient pas de nous mena- Timor-Oriental ne s’étende à Djok- moraise et les étudiants activistes. vant le palais par le sultan en per- conte-t-il. Ils m’ont dit : “Quand cer : “Attendez un peu, dès que vous jakarta, les étudiants indépendan- 3) Evacuer le plus possible de gens de sonne. Aujourd’hui, le sultan se tait rentres-tu chez toi ? Ça y est, c’est l’in- serez sortis d’ici, vous ne resterez pas tistes se résignent à évacuer le foyer. Timor-Oriental vers d’autres régions face au sort des étudiants timorais dépendance.” Un à un, ils sont venus longtemps vivants, nous vous pour- Aidés par des militants du Parti du d’Indonésie... » et n’use pas de ses pouvoirs de gou- me trouver avec des paroles dures : chasserons partout en Indonésie”. » peuple démocratique (PRD), ils Le témoignage de ces étudiants verneur, ni de son influence de chef “Qu’attends-tu pour aller construire A Kupang, des parents l’ont ac- chargent leurs livres et autres effets contraste avec la vie paisible à Djok- spirituel. la société timoraise libre ? Avant, tu cueillie avec sa famille. Elle y a at- dans des camionnettes sous le re- jakarta. Les Javanais y sont si non- Demetrio ne critique pourtant criais dans les manifs, maintenant tu tendu en vain un avion Hercules gard du chef de la police, du chef du chalants, si bienveillants, les mai- pas le sultan : « Dans les cercles très l’as, ton indépendance, pourquoi tu pour Surabaya ou Djakarta. Finale- village et du chef du quartier et se sons si proprettes malgré la rapprochés du sultan, nous savons ne rentres pas ?” J’ai essayé de les rai- ment, elle a embarqué pour Denpa- refusent à donner leur nouvelle pauvreté. Les ténèbres bruissent de qu’il y a des personnes qui seraient sonner, de leur dire qu’ils savaient sar sur le Dobonsolo, un paquebot adresse, comme la loi l’oblige en In- la voix des conteurs du théâtre prêtes à agir selon leur conscience vis- bien que Timor était à feu et à sang, de passagers de la compagnie natio- donésie. Les voilà entrés dans la d’ombres qui transmettent à la ra- à-vis du drame que nous vivons, mais même mon professeur m’a dit : nale indonésienne : « A bord du Do- clandestinité. dio, jusqu’à l’aube, des récits philo- conformément à leur culture et à ce “Ce sont là les conséquences logiques bonsolo, il y avait des milliers de ré- Le jour même, ils trouvent refuge sophiques à l’usage du peuple, des qu’a toujours été l’âme de la commu- de ton choix.” » fugiés, mais aussi les militaires et les dans les bureaux de l’Institut d’aide appels nostalgiques à la prière, du nauté de Djokjakarta. » Un de ses Que sont devenus les étudiants ti- policiers qui se retiraient du Timor- légale de Djokjakarta (LBH), puis chant des criquets et des grenouilles Oriental avant l’arrivée des forces de une institution catholique leur offre dans les rizières voisines. Comment BRUNEÏ PHILIPPINES l’ONU. Ces derniers faisaient la loi à l’hospitalité. Elle est bientôt appro- imaginer des milices venues des MALAISIE bord. Des gens ont été tués sur le ba- « îles extérieures » SULAWESI teau, mais je ne sais pas qui, ni chée par les renseignements géné- pour ensanglan- SINGAPOUR (Célèbes) OCÉAN PACIFIQUE raux. Ne s’y sentant pas en sécurité, ter ces harmonies ? Bornéo combien. ». Demetrio précise : «Un les étudiants-militants migrent alors Pourtant il y a des signes tan- SUMATRA KALIMANTAN de ses frères m’a dit que quinze per- sonnes ont été tuées à bord. Elles ont vers un lieu tenu secret. Tous ont gibles, comme ce tract distribué MOLUQUES IRIAN disparu entre Kupang et Surabaya. » perdu le contact avec leur famille. dans les quartiers étudiants et po- JAYA Impossible de savoir si leurs parents pulaires de la ville, qui commence Surabaya Lorsque Maria arrive enfin de Bali sont encore vivants ou morts. PATMAWITANA par une salutation à l’unité de la na- DJAKARTA à Djokjakarta, après une nuit d’au- JAVA BALI FLORES Abandonnés, sans nouvelles et sans Demetrio Amaral de Carvallio, tion : « Les vingt-sept provinces de la tobus, c’est pour apprendre que les république d’Indonésie ont été trahies ressources, les étudiants sont désor- coordinateur de la prise en Djokjakarta Denpasar TIMOR milices l’ont précédée... mais eux aussi des réfugiés sur le charge des réfugiés timorais par une seule province, et la plus I Kupang jeune d’Indonésie (Timor-Oriental)... N  territoire même de leurs ennemis. dans la région de Djokjakarta 500 km D O N E Eko Suyono Ils vivent dans la terreur des milices et de Java-Centre. Depuis le résultat du scrutin, samedi É S I AUSTRALIE Traduit de l’indonésien par H. B.

 LeMonde Job: WMQ2809--0018-0 WAS LMQ2809-18 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0404 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 HORIZONS-DÉBATS

évité la spirale déflationniste. La nation qui accepte d’assumer une cours des années 90, tandis que contrepartie de ce soutien massif responsabilité à l’égard du monde l’écart de ressources entre les 5 % Y a-t-il une vie à l’activité mondiale réside logi- en plus de son propre destin : les les plus riches et les 5 % les plus La fin d’une quement dans la surchauffe Etats-Unis, et qu’elle repose pour pauvres passait de 60 pour 1 à 74 économique et l’emballement de l’essentiel sur un seul homme, le pour 1. après Alan la spéculation. La violente président de la Fed, Alan Greens- D’un autre côté se profile la contraction de liquidité issue du pan. possibilité d’une démocratisation escroquerie krach des pays émergents n’a été Cette situation, qui fait dépen- de la propriété des entreprises Greespan ? enrayée qu’au prix d’une détente dre le sort de milliards d’hommes avec la généralisation et la mutua- Suite de la première page des moyens de paiement dans les du sang-froid d’un d’entre eux, lisation de l’actionnariat (notam- principaux pays développés, et en heureusement encadré par le sys- ment par les fonds de pension) qui intellectuelle 3. L’instabilité du système tout premier lieu aux Etats-Unis, tème de contre-pouvoirs et sou- pourrait entraîner la véritable monétaire résultant de la contes- qui a alimenté la fuite en avant des tenu par le peuple de l’unique mort de Marx : Ford, en faisant de par Etienne Bloch tation potentielle du monopole du marchés d’action. démocratie impériale, reste à la ses salariés ses premiers consom- dollar par la création de l’euro et La brutale volte-face de l’écono- fois malsaine et dangereuse. Elle mateurs, avait mis en échec la A première chambre du escroquerie intellectuelle à avoir surtout du décalage accumulé mie mondiale au cours de l’année ne saurait évoluer que du jour où paupérisation de la classe tribunal de grande ins- ainsi tenté d’adopter le nom de durant la décennie 90 entre la écoulée n’est pas un accident. Elle les responsables politiques et les ouvrière, permettant par là même L tance de Paris vient Marc Bloch. Fondateurs et politique monétaire expansion- est très représentative des risques autorités monétaires de l’Europe son intégration. L’économie d’interdire à la soi- membres de la « fondation », niste des Etats-Unis revenus au qui pèsent sur l’économie ouverte, et de l’Asie accepteront d’intégrer ouverte pourrait achever la muta- disant Association pour la fonda- dont l’admiration pour Marc plein-emploi et la stratégie de plus créative et dynamique que les pleinement la sphère réelle dans tion du capitalisme prédateur en tion Marc-Bloch, plus connue Bloch est peut-être sincère, ne convergence par la déflation systèmes fermés et administrés, leurs décisions et de prendre leur un capitalisme redistributif en fai- sous le nom de Fondation Marc- peuvent ignorer que leur associa- conduite par l’Europe en dépit mais aussi plus volatile et instable, part dans la régulation de la sant des salariés les premiers Bloch, d’utiliser la dénomination tion poursuit des buts étrangers à d’une croissance molle (1,1 %) et car indissociable de la formation conjoncture mondiale. actionnaires. Après la socialisation « Marc Bloch » (Le Monde du la pensée de Marc Bloch. d’un chômage structurel de masse puis de l’éclatement de bulles spé- Or le monétarisme étroit qui des revenus viendrait la socialisa- 25 septembre), déjà utilisée par Cette association est composée (11,8 %). culatives, de chocs technolo- continue à imprégner les mentali- tion de la propriété des entre- l’Association Marc-Bloch, qui sou- d’inconnus ou de personnalités 4. Les déséquilibres aigus des giques, de décalages régionaux et tés des décideurs européens – et prises. tenait que le risque de confusion venues de tous les horizons, paiements mondiaux sous l’effet sectoriels permanents – qui font dont a témoigné la hausse des Encore convient-il pour cela de entre les deux associations était regroupés autour de quelques des déficits commerciaux améri- coexister pressions déflationnistes taux germano-française d’octobre réunir deux conditions. La gestion considérable. Le tribunal, faisant idées à la mode : dénigrement du cains servant de moteur à l’activité et tensions inflationnistes –, d’ac- 1997 puis le report à avril 1999 de du conflit d’intérêts entre le salarié droit à l’argumentation de l’Asso- fonctionnement des institutions mondiale, de la dégradation des croissement des inégalités de la baisse des taux par la Banque et l’actionnaire tout d’abord. Les ciation Marc-Bloch, a estimé de la société d’aujourd’hui, oppo- balances de paiement des pays niveau de vie et de savoir enfin. centrale européenne en dépit de la salaires garantis des « trente glo- « qu’à l’évidence il existait un fais- sition de principe au traité de émergents et de la volatilité crois- D’où trois leçons majeures en menace déflationniste –, comme rieuses » furent liés à la conjonc- ceau de similitudes » qui était «de Maastricht, nostalgie d’un passé sante des mouvements de capi- termes de production, de régula- l’absurde déversement de liquidi- ture historique de la reconstruc- nature à créer une confusion entre mythique, défense ardente d’un taux. tion et de répartition du capita- tés à hauteur de 10 % du PIB opéré tion et au cycle économique de la les deux associations ». nationalisme étroit, hostilité à 5. La formation de bulles spé- lisme entrepreneurial et libéral. à l’inverse par la Banque du Japon, consommation de masse ; ils Au-delà de la question juri- tout ce qui vient de l’étranger. Elle culatives successives sur l’immobi- La robustesse exceptionnelle de prouvent que le monopole améri- volèrent en éclats avec le choc dique, qu’il a tranchée conformé- n’a pas d’autre ambition que de lier et les titres japonais, les pays la croissance américaine confirme cain n’est pas prêt d’être entamé. pétrolier. ment à une jurisprudence développer la pensée critique, se émergents d’Asie-Pacifique et la La volonté de fixer une norme constante, le tribunal n’a pas gardant bien d’expliciter ce qu’elle Russie et les principaux marchés minimale de rentabilité du capital manqué d’être sensible à l’opposi- met derrière ces mots. Ses adhé- d’actions, enfin, au premier rang La situation, qui fait dépendre le sort de 15 % est absurde dans une tion exprimée par la famille de rents se partagent entre trois desquels Wall Street, surévaluée économie ouverte et flexible : elle Marc Bloch sur l’usage du nom de catégories de mentors : Chevène- de 20 % à 25 %. de milliards d’hommes du sang-froid d’un n’a été rendue possible que par le Marc Bloch par la soi-disant Asso- ment, Pasqua et des communistes Ces puissantes forces déflation- cycle de la désinflation et de la ciation pour la fondation Marc- attardés. Pour eux, l’efficacité de nistes ont été contenues en 1999 : d’entre eux, heureusement encadré par baisse des taux d’intérêt ouvert en Bloch, avant même la déclaration leur action se mesure à l’écho l’activité mondiale est repartie à 1979 et devra se rapprocher tôt ou officielle de cette dernière. Dès qu’ils ont dans la presse, à des partir du second trimestre pour le système de contre-pouvoirs et soutenu par tard de sa moyenne séculaire (ren- l’origine, la famille de Marc Bloch déclarations tonitruantes et à des atteindre une croissance annuelle tabilité de 7 % et ratio cours de avait exposé à Philippe Cohen, articles provocateurs. de 2,3 % ; la chute du prix des le peuple de l’unique démocratie impériale, l’action/bénéfice de l’action de 14). véritable fondateur de la « fonda- En face, l’Association Marc- matières premières a été enrayée, La distribution équitable du tion », les raisons de son opposi- Bloch, qui, depuis sa naissance, en notamment grâce au pétrole passé reste à la fois malsaine et dangereuse capital des entreprises ensuite. Les tion. 1993, n’a jamais eu le moindre de 10 à 23 dollars par baril ; la stock-options ont déplacé le pro- Dans un communiqué commun, début de couverture médiatique, vigueur de l’expansion américaine blème de la répartition des profits les enfants de Marc Bloch et qui jouit, selon les termes mêmes et le plein-emploi ont provoqué que l’ouverture des frontières et la Deux conclusions en découlent. réalisés de la distribution des l’Association Marc-Bloch avaient du jugement, d’une notoriété cer- des tensions sur certains prix, révolution des technologies de Qui régule la monnaie arbitre les salaires vers celle des droits sur les annoncé qu’ils s’opposeraient par taine et bénéficie d’un rayonne- notamment sur le marché du tra- l’information peuvent inaugurer échanges : les Etats-Unis assu- actions. Elles constituent dans leur tout moyen à l’usage abusif du ment national et international. vail en Amérique du Nord ; le un cycle durable de croissance mant seuls la réassurance de principe un dispositif économi- nom de Marc Bloch et justifiaient Ses adhérents travaillent dans le mouvement de baisse des taux intensive et de plein-emploi, qui l’économie mondiale seront légi- quement performant et sociale- leur position en rappelant que silence et le sérieux. L’association d’intérêt s’est inversé avec le relè- marquerait la sortie de la longue times pour fixer la donne des ment juste, qui intéresse les sala- « Marc Bloch, historien, patriote, se propose de contribuer par son vement du taux directeur de la crise ouverte par le choc pétrolier négociations qui s’ouvriront à riés au résultat de leur travail tout combattant des deux guerres, résis- action au développement des Réserve fédérale américaine (Fed) de 1974. Pour autant, cette reprise Seattle dans le cadre de l’OMC. en permettant à l’entreprise de tant, “mort pour la France”, sciences humaines et particulière- de 4,75 % à 5,25 %. ne sera ni automatique, ni conti- Pour partager les bénéfices de la fidéliser ses collaborateurs. A la ennemi de tout chauvinisme, de ment de l’histoire, et d’approfon- Pour autant, l’économie mon- nue, ni générale. Elle implique mondialisation, il faut en partager condition, toutefois, que leur tout sectarisme, qui avait consacré dir la connaissance de la vie, de diale reste convalescente et non l’adaptation des structures écono- les risques : l’Europe ne retrouvera attribution soit transparente et toute sa vie à la science et à la l’œuvre et de la pensée de Marc pas guérie. Krachs et chocs ne miques et sociales à un modèle pas le plein-emploi tant qu’elle généralisée. Des progrès considé- vérité, était un Européen convaincu Bloch. Au sens étroit du mot, elle détruisent pas impunément plus libéral, qui s’effectue à des ryth- n’aura pas rompu avec son mal- rables restent à accomplir sur ces avant la lettre et qu’il avait œuvré n’a aucune activité politique. Ses de 5 000 milliards de dollars de mes très variables. Elle suppose thusianisme et son repli sur soi. deux terrains en France : que l’on pour la compréhension entre les buts sont purement scientifiques. richesses : si certains pays émer- d’autre part de maîtriser les deux A plus long terme, la stabilité du songe aux 28 000 personnes qui se hommes et entre les peuples ». Ils Elle ne pouvait que réagir devant gents, dont la Corée, se relèvent risques majeurs de l’économie capitalisme entrepreneurial et la partagent 45 milliards de plus- déclaraient qu’ils ne pouvaient l’usurpation du nom par une de manière fulgurante, très nom- ouverte : la divergence entre cycle réussite de la norme libérale de values latentes ou aux quelque 200 admettre de voir utiliser son nom association sans objectif scienti- breux restent ceux dont le déve- réel et cycle financier ; le télesco- régulation de l’économie ouverte à 250 millions de francs de gains comme caution par des mouve- fique. loppement est durablement page des trois grandes plaques se joueront autour de la maîtrise effectués par le président d’Elf à ments dont les activités et les fins affecté, soit que la crise écono- – nord-américaine, européenne et des inégalités qu’ils recèlent. D’un l’occasion de sa démission, après politiques étaient en contradic- mique se cumule avec le chaos asiatique – autour desquelles côté, le retour au premier plan de des années d’une gestion au bilan tion avec la pensée et l’huma- Etienne Bloch, ancien politique (Russie et Indonésie), s’organise la tectonique de la dimension patrimoniale multi- pour le moins contestable. Cette nisme de Marc Bloch. magistrat, est le fils aîné de l’histo- soit que leur compétitivité se l’économie mondiale. plie les écarts de revenus par les société, emblème du capitalisme à A mes yeux, il y a une véritable rien Marc Bloch (1886-1944). trouve minée par le refus de la Le moteur de l’économie mon- différences de richesse. Au sein la française, aura subi en quelques dévaluation (Chine, Argentine, diale renvoie à des phénomènes des nations, comme aux Etats- années la prédation du capita- Chili). réels, au premier rang desquels la Unis où 1 % de la population – soit lisme d’Etat, puis la prédation Surtout, les tensions majeures grappe d’innovation qui autorise 2,7 millions de personnes – dis- d’un capitalisme sauvage. Sa dis- qui traversent le système écono- les services à accéder à des gains pose de revenus équivalents aux parition peut ne pas être inutile, si mique mondial sont toujours pré- de productivité auparavant réser- 38 % les plus modestes – soit elle contribue à faire prendre sentes. D’un côté, le dynamisme vés à la grande industrie ou à 100 millions de personnes –, et où conscience aux Français et à leurs de la consommation et de l’inves- l’agriculture intensive. Mais les les revenus des plus riches ont dirigeants qu’il n’est pas d’écono- tissement se maintient aux Etats- marchés financiers jouent le rôle progressé de plus de 115 % depuis mie ouverte sans régulation, et Unis, gagé par les gains des mar- d’un turbocompresseur qui dope 1977, tandis que celui des plus qu’il n’est pas de capitalisme GARANTIES « RISQUES POLITIQUES » chés d’actions. Ce qui rend plus ses performances par l’inflation défavorisés stagnait. Entre les entrepreneurial sans éthique. difficile l’atterrissage en douceur des actifs financiers. D’où la tran- nations : 80 pays sur 190 ont vu DES INVESTISSEMENTS À L’ÉTRANGER et plus probable un ajustement sition très délicate engagée actuel- leur revenu par tête diminuer au Nicolas Baverez violent issu d’un krach boursier. lement, qui consiste d’un côté à UNE JOURNÉE DE SÉMINAIRE POUR TOUT SAVOIR De l’autre, le Japon reste englué réduire les excès de la spéculation dans l’archaïsme de ses structures sans casser la consommation et AU COURRIER DU MONDE SUR UN MARCHÉ EN PLEINE ÉVOLUTION productives et l’empilement verti- l’investissement, de l’autre à favo- gineux des dettes publique et pri- riser une reprise progressive des LA JOIE DES BELGES Greene, un ancien collègue du MERCREDI 20 OCTOBRE 1999 À PARIS vées. prix réels sans provoquer un Alors que la Belgique accueille MI 5, était un hôte fréquent et Enfin, le redémarrage de l’acti- effondrement du prix des actifs avec un ravissement unanime sa préfaça son autobiographie. Le Nord Sud Export (Groupe Le Monde) vous convie à une rencontre vité en Europe est freiné par les financiers. future reine, apparaissant ra- journaliste et essayiste Phillip de haut niveau technique entre les entreprises françaises difficultés rencontrées par l’Alle- La désynchronisation des trois dieuse au bras du prince Phi- Knightley accompagné de son investissant à l’étranger et les principaux assureurs sprécialisés à magne et l’Italie, qui paient le prix pôles de l’économie mondiale lippe, héritier du trône, votre épouse furent également reçus l’international : COFACE, MIGA, AIG, AXA, UNISTRAT, etc. de leur marche forcée vers la réu- représente à la fois une contrainte correspondant affuble celui-ci par Philby (...). Ses supérieurs nification pour la première, vers la et une chance pour mener à bien d’un sobriquet dérisoire : Flupke veillaient à son confort et le b Avec les crises qui ont secoué certains pays émergents depuis 1995, les discipline de l’euro pour la cet ajustement. Rien ne serait pire (Le Monde du 15 septembre). comblaient d’honneurs. Il vivait investisseurs sont confrontés à des risques nouveaux qui élargissent la notion des « risques politiques », pour lesquels les assureurs publics et seconde. D’où la désynchronisa- qu’un emballement ou une réces- Il y a un temps pour tout. dans un vaste appartement avec de marché semblent aujourd’hui déterminés à adapter leurs polices. tion persistante des trois grands sion simultanée des trois Quand un événement familial une grande bibliothèque et avait pôles de l’économie ouverte. D’où ensembles continentaux. Chacun devient une joie nationale, nous la jouissance d’une datcha où il b Les discussions porteront, d’une part, sur l’extension des « faits des menaces de rupture à Wall s’accorde, à l’inverse, sur le che- pensons pouvoir vous demander recevait ses amis, sa famille, ses générateurs de sinistres » et de l’assiette des garanties, et, d’autre part, Street d’autant plus fortes que le minement idéal qui verrait les d’en respecter la dimension. (...) enfants. Il eut droit à des funé- sur l’état du marché de la réassurance, les quotités garanties et le Japon peine à sortir de récession, Etats-Unis et Wall Street ralentir Les Belges sont fiers de leur li- railles officielles et à des hon- niveau comparé des primes pratiquées en France et à l’étranger. avec la montée du yen, et l’Europe en douceur, l’Europe renouer avec gnée dynastique. Depuis 1830, neurs militaires. b Nord Sud-Export, bimensuel d’actualité sur les risques-pays, de la stag-déflation des années 90, un mouvement de forte croissance nous avons eu à la tête du pays I. Sor présentera à cette occasion son classement 1999-2000 de cent pays pour faute des mesures fiscales et et le Japon sortir de la crise. des souverains remarquables, Bruxelles (Belgique) les risques à l’exportation et à l’investissement. sociales qui permettraient de libé- Force est cependant de consta- chacun éminent dans son do- rer son potentiel de création de ter – la brutale ascension du yen le maine. Le lumineux souvenir de L’ALSACE EN MOTS Saisissez cette chance d’acquérir, en toute connaissance richesses et d’emplois. rappelle avec insistance – que le Baudouin Ier reste présent à Soucieux de l’état de notre de cause, le réflexe de vous couvrir contre des risques Plus que jamais, le destin de la scénario le plus favorable se réa- toutes les mémoires. Nos rois « patrimoine linguistique », Jean qui ne sont pas du ressort de votre entreprise ! croissance mondiale repose sur le lise rarement, notamment du fait ont assumé, dans des conditions Hourcade propose de « réinjec- couple composé de Wall Street et des erreurs humaines. Même Alan difficiles et souvent doulou- ter les langues régionales dans le de la Fed, qui fournit à la fois la clé Greenspan n’est pas infaillible ! reuses, l’intégrité et la cohésion français (...). Truffons le français Renseignements et inscriptions auprès de : du retournement de la conjonc- La mise en échec de la déflation de la nation. Nous ne pouvons de béarnais, de provençal, de bre- Annie BOECE ou Christelle TORRES ture et des risques présents. Le amorcée en 1998 a confirmé la admettre qu’on les ridiculise. ton, de créole » (Courrier du NORD SUD EXPORT spectre de la déflation mondiale a puissance des forces de rappel du Luc Croegaert Monde daté 19-20 septembre). été écarté à l’automne 98 par les capitalisme ; elle a aussi souligné Heverlee (Belgique) Et l’alsacien alors ? Car le fran- Tél. : 01-42-01-12-08 – Fax : 01-42-01-28-76 seuls Etats-Unis qui, hantés par la l’importance des politiques et des çais a aussi emprunté et assimilé E-mail : [email protected] catastrophe des années 30, ont décisions publiques ; elle a enfin L’ESPION nombre de mots alsaciens : accepté de réassurer l’activité illustré jusqu’à la caricature le DE CAMBRIDGE choucroute et kouglof, bien sûr, mondiale grâce à leur déficit monopole des Etats-Unis et de la L’agent soviétique Kim Philby mais aussi flan, frichti, schnick, commercial, le système financier Fed dans la régulation de l’écono- ne mourut ni pauvre ni solitaire chic, etc. Le linguiste Jean Cha- international via la Fed, les Etats mie mondiale. (Le Monde du 15 septembre). rier en a établi un compendium en situation de banqueroute via le L’économie ouverte, loin d’être Promu au grade de général, il vé- documenté et savoureux dans FMI. autostable, est particulièrement cu très confortablement, se ma- Recherches germaniques (no 3, En s’affirmant comme prêteur, vulnérable. Sa régulation est ria une dernière fois (...), et ac- Strasbourg. 1973). consommateur et investisseur en d’autant plus fragile qu’elle est cueillait volontiers chez lui des Lucien Kieffer dernier ressort, les Etats-Unis ont aujourd’hui assurée par la seule visiteurs étrangers. Graham Le Mans (Sarthe) LeMonde Job: WMQ2809--0019-0 WAS LMQ2809-19 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 09:21 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0405 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ENTRETIENS LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 19

2000 DÉBATS POUR LE SIÈCLE À VENIR Bronislaw Geremek, ministre polonais des affaires étrangères « La mémoire fait partie de la paix civile » Pour cet ancien conseiller du syndicat Solidarité, l’Europe est la grande aventure et l’espoir de notre époque, mais il faut refuser l’oubli à l’égard du passé communiste « Quel bilan faites-vous de la que, pendant ces dix années-là, le dégénérer en passions nationa- – Vous ne craignez pas que cet transition postcommuniste en processus de démocratisation a listes. Ne risque-t-on pas de voir émiettement de la société ne Europe centrale, dix ans après la suffisamment avancé pour que à l’avenir d’autres guerres de ce puisse provoquer, en cas de crise chute du Mur de Berlin ? l’on sache ce qui se passe. type, appelant éventuellement économique, une tentation de la – Il faut considérer cette im- – La Russie sera-t-elle un jour de nouvelles interventions de démagogie ? mense accélération de l’histoire, une véritable démocratie ? l’OTAN ? – Je dois répondre honnêtement qui s’est opérée depuis 1989, – Je sais, en tant qu’historien, – L’Europe de l’Est, qui retrouve que je vois un tel danger. Ce qui comme un grand succès. 1989, du que la Russie n’a pas de tradition sa place en Europe, ne constitue est dangereux ce n’est pas l’emploi point de vue polonais, ce sont les démocratique. Mais il faut un dé- pas un risque pour l’Europe démo- d’une rhétorique extrémiste, mais élections presque libres, pour la but à tout. Mais on ne doit pas se cratique. Je ne crois pas qu’on plutôt une situation dans laquelle première fois dans l’« autre » Eu- faire d’illusion. D’une part, la Rus- doive craindre un retour à l’Eu- il n’y aurait plus d’espoir. Cer- rope. Un Parlement d’abord, un sie reste enfermée dans une tradi- rope des tribus. L’implosion de taines catégories, comme les re- gouvernement ensuite en grande tion qui ne fait pratiquement pas l’empire soviétique, la destruction traités, ne voient plus d’intérêt partie non communiste, annon- de place à la démocratie libérale. d’un système qui menaçait sans personnel dans la transformation çaient une nouvelle époque. Le Le système de la nomenklatura a cesse la stabilité européenne, sont démocratique. Au contraire, ils 1er septembre 1989, il y avait une été d’autre part simplement rem- dans l’intérêt de l’Europe. L’essor perçoivent l’énorme prix à payer. délégation allemande à Varsovie, placé par des structures mafieuses. du nationalisme agressif fait partie Dans ce cas, le vieillissement de la et l’entretien portait sur l’anniver- – La Russie n’a pas empêché la de la période de transition. Le mal- population aidant, il y a un danger saire du début de la guerre. C’est Pologne, la Hongrie et la Répu- heur ne vient pas des Balkans, de démagogie. justement lors de ce cinquantième blique tchèque d’entrer dans mais de la continuation du sys- – Avec la recherche d’un anniversaire de l’attaque de l’Alle- l’OTAN. Cela aurait-il été dif- tème totalitaire entre les mains homme fort ? magne nazie contre la Pologne férent dans cinq ans ? d’un Milosevic. Quand on regarde – Dans tous les pays post- que l’on pouvait parler de la réuni- – Un des arguments pour l’en- comment le problème national est communistes, c’est-à-dire dans fication de l’Allemagne. Rien n’an- trée de nos pays dans l’OTAN a été réglé en Europe centrale, par tous les pays où la démocratie est nonçait alors qu’elle aurait lieu qu’il s’agissait du meilleur mo- exemple la question de la minorité un phénomène nouveau, ce dan- immédiatement. Mais elle était ment. Mais je ne pense pas que hongroise en Slovaquie, on voit ger existe. C’est une des raisons dans la logique de la situation et l’élargissement de l’OTAN se fasse qu’au contraire progressent l’es- pour lesquelles je pense que l’inté- dans la logique du regard polonais contre la Russie. Le plus grand prit démocratique et les normes gration européenne doit obéir à

parce que l’Allemagne divisée était problème pour la Russie est occidentales de l’Etat de droit. DESSIN JEAN-PIERRE CAGNAT un calendrier, parce qu’un calen- une justification du régime d’avoir un contexte de stabilité. – Croyez-vous à l’Europe des drier crée l’espérance et peut faire communiste en Pologne. La dé- Celui-ci rend possible l’évolution petites nations ? celles-ci pour les manipuler. Il faut son aussi fort sentiment d’appar- barrage à une telle évolution. fense de la ligne Oder-Neisse im- démocratique. La déstabilisation – On voit à quel point les petites trouver une cohabitation entre la tenance à l’Europe, la Pologne est – La Pologne a décidé de tour- pliquait le soutien à la grande aux frontières de la Russie, nations sont attachées à l’idée eu- vision fédéraliste et l’idée souve- un partenaire européen impor- ner la page de son passé puissance qu’était alors l’Union comme actuellement dans les pays ropéenne qui constitue pour elles rainiste. Elle me semble possible, tant. Elle ne devrait pas être une communiste, en renonçant à soviétique. La chute du Mur, deux caucasiens, met en danger cette une sorte de sécurité. Le sort des même si cela prendra du temps. marche de l’Europe, mais au poursuivre ses anciens diri- mois plus tard, annonçait la réuni- évolution. La déstabilisation en petites nations est de se poser – Pensez-vous au modèle de contraire une ouverture vers geants. Cette volonté d’apaise- fication. Europe centrale aurait le même ré- chaque matin la question de leur l’empire austro-hongrois, que l’Ukraine, la Biélorussie et la Rus- ment ne s’est-elle pas exercée au – Tout cela avait-il un carac- sultat. La stabilisation de l’Europe indépendance à l’égard des grands certains évoquent avec nostal- sie. Si elle a un rôle à jouer, ce détriment du devoir de mémoire tère inéluctable ? Ou bien le rôle centrale est dans l’intérêt de la Etats. L’immense réussite de la fin gie ? n’est pas en terme de puissance, ou même de ce que vous avez de Mikhaïl Gorbatchev a-t-il été Russie. Je crois que la Russie s’en du XXe siècle est la réalisation de – Je ne crois pas qu’on puisse mais d’influence. appelé un jour le devoir de ven- déterminant ? rend compte maintenant beau- l’idée européenne sous la forme construire l’avenir sur la nostalgie. – On a l’impression que la so- geance ? – Je suis persuadé que, de toute coup plus qu’elle ne l’exprime de l’Union européenne. C’est un Il faut accepter une certaine humi- ciété civile, si forte il y a dix ans – Il y a un besoin de justice. En façon, la réunification allemande dans sa rhétorique politique. Le projet d’avenir qui donne sa place lité. Nous n’aimons pas penser en Pologne, s’est un peu désa- craignant la vengeance, peut-être et la dissolution de l’Union sovié- problème pour la Russie est de aussi bien aux petites qu’aux que ce qui nous attend c’est l’in- grégée. Elle existait contre le ré- n’avons-nous pas assez satisfait ce tique auraient eu lieu. Mais cela s’assurer un rôle dans la politique grandes nations. La force de connu, mais il ne faut pas en avoir gime communiste. Ne s’est-elle besoin de justice, qui voudrait que aurait pu se passer deux ans ou internationale, et non pas d’avoir l’Union européenne est de bénéfi- peur. pas dissoute dans l’individua- ceux qui ont commis des actes cri- vingt ans plus tard... Il y avait des pays qui dépendent d’elle cier de traditions nationales di- – La Pologne est-elle une lisme capitaliste ? minels soient punis. Refermer ce d’une part une impuissance des di- comme c’était le cas à l’époque verses. Les identités ne sont pas grande ou une petite nation ? – J’ai ressenti cette amertume chapitre, c’est commettre une rigeants du monde communiste, précédente. agressives. S’il n’y a pas de place, – Je préfère poser cette question tout de suite après 1989. La société sorte de viol sur la mémoire. Pour et il y avait d’autre part l’éveil à la – Les guerres dans l’ex-Yougo- dans les grands projets européens, plutôt que d’y répondre ! Avec ses polonaise, merveilleuse dans la ré- la jeune génération, il est vrai, tout résistance des sociétés civiles. slavie ont montré que les reven- pour les identités nationales, des 40 millions d’habitants et son fort sistance, était incapable de pro- cela c’est du passé, ça fait partie de Sans Gorbatchev, cela ne se serait dications nationales pouvaient imposteurs s’empareront de sentiment d’identité nationale et duire la solidarité nécessaire pour l’Histoire, comme Sparte ou pas passé ainsi, mais il ne faut pas qu’il y ait une société civile mo- Athènes. Pour ma génération, exagérer l’importance de ce der- derne et démocratique. Dix ans c’est impossible à accepter. Le Par- nier. A l’invitation du président plus tard, je n’ai plus ce sentiment lement a récemment voté une loi François Mitterrand, avec Lech Un spécialiste du Moyen Age d’amertume. Au contraire, je dite de « lustration », qui demande Walesa, j’ai rencontré Andreï Sak- pense que nous entrons dans la à ceux qui veulent participer à la harov à Paris. Il m’a dit une chose NÉ EN 1932 à Varsovie, Bronis- la fameuse lettre de soutien des normalité. Une multitude de mou- vie publique de dire s’ils ont eu très importante. Il était heureux law Geremek est, depuis 1997, intellectuels de Varsovie aux ou- vements sociaux se sont formés, des rapports avec la police secrète. que je pense du bien de Gorba- ministre des affaires étrangères vriers de la Baltique en grève. en dehors de l’establishment. S’il y Or ce recours à la justice est deve- tchev, mais il a ajouté : « Ne soyez de la Pologne. Un étonnant des- Deux jours plus tard, il se rend a toujours des dangers, ils ne sont nu non un acte de vérité mais un pas attaché à une personne. Celle-ci tin pour cet historien, grand éru- aux chantiers navals de Gdansk, pas liés à l’absence de société ci- instrument de la lutte politique. peut faire naître un espoir, et en être dit, spécialiste du Moyen Age, et devient un des conseillers de vile, mais plutôt à l’existence de » En 1989 il était inévitable de le fossoyeur. Soyez attaché à une que rien ne destinait, a priori, à Lech Walesa. Il a été saisi par la mouvements extrémistes, que les passer une sorte de compromis idée. Ce qui fait le miracle de cette une carrière politique. Bronislaw politique... pays occidentaux connaissent avec les forces de l’ancien régime, année 1989, c’est la rencontre de ces Geremek raconte lui-même com- Il est, dès lors, de tous les aussi. mais il ne fallait pas accepter de grandes tendances des sociétés ci- ment la passion de l’histoire lui combats de Solidarité, arrêté en » C’est le prix à payer pour la li- compromis sur la mémoire. J’es- viles à l’Est et de Gorbatchev. » est venue en lisant l’ouvrage de décembre 1981 lors du coup de berté. Nous avons par exemple, en père que la préoccupation de – Quand vous regardez la Rus- Fernand Braudel La Méditerranée force du général Jaruzelski et dé- Pologne, des manifestations pay- l’avenir va définir désormais la po- sie aujourd’hui, n’êtes-vous pas et le monde méditerranéen à tenu jusqu’en juillet 1983. Depuis sannes. En 1989, nous avons consi- litique de la Pologne et des autres déçu ? l’époque de Philippe II. BRONISLAW GEREMEK la chute du communisme, Bronis- déré comme une grande victoire la pays de la région, mais cette ré- – On pouvait penser naïvement En 1956, il obtient un passeport law Geremek a pris ses distances proclamation de la liberté d’asso- férence à l’avenir ne peut pas être en 1989 que l’évolution aurait lieu qui lui permet de suivre pendant six mois à Paris les avec Lech Walesa. Il est désormais un des dirigeants ciation et de manifestation. Si on comprise comme une acceptation à la même allure dans toutes les cours de Fernand Braudel, de Louis Chevalier et de l’Union de la liberté, une formation libérale. n’ose pas demander aujourd’hui, de l’oubli. Je suis contre l’esprit de parties du monde postcommu- d’Emile Coornaert au Collège de France. Plusieurs de ses ouvrages ont été publiés en au nom de l’ordre public, l’inter- vengeance mais je pense de plus niste. Mais c’était oublier les pe- Le jeune Bronislaw Geremek, qui est encore mar- France, notamment La Potence et la Pitié (Galli- diction de certaines libertés, c’est en plus qu’il ne faut jamais propo- santeurs héritées de l’URSS et aus- xiste, est très intéressé par l’école des Annales et mard), sur la pauvreté du Moyen Age à nos jours. bien la preuve d’un progrès dans ser l’oubli comme un moyen de la si les traditions enracinées. La par les travaux de Georges Duby et de Jacques Le Bronislaw Geremek était mercredi 22 septembre à la formation de cette nouvelle so- paix sociale. La mémoire fait par- corruption, les luttes des clans fa- Goff. Paris pour recevoir le prix Pierre-Lafue, destiné à ciété civile. Comparez avec la Bié- tie de la paix civile. » miliaux et des mafias de toutes Il retourne à Varsovie pour rédiger sa thèse sur perpétuer la mémoire de ce journaliste et historien, lorussie ou la Russie où, en l’ab- sortes ne sont pas des nouveautés. Les Pauvres en France à la fin du Moyen Age. Il rompt mort en 1975 dans un accident de voiture. sence de société civile, le jeu Propos recueillis par Ce qui est nouveau, c’est que la progressivement avec le marxisme dans les an- démocratique est faussé par une Dominique Dhombres presse en parle. C’est la preuve nées 60. Le 20 août 1980, il est un des rédacteurs de D. Dh. immense corruption. et Thomas Ferenczi

Charles Pasqua, président du RPF, au « Grand Jury RTL-“Le Monde”-LCI » « Ma principale motivation n’est pas de combattre Jacques Chirac » « Avez-vous pour objectif de démontrer aux Français que nous – Ce serait probablement plus lo- – Oui, c’est vrai, mais le RPF, en d’ailleurs tous eus au téléphone. » Il ne veut pas, naturellement, permettre à l’opposition actuelle sommes autre chose. gique mais, pour cela, il faudrait une contrepartie, est un mouvement très Cette démarche, de leur part, ne me qu’il y ait à la tête du RPR quelqu’un de reprendre le pouvoir aux so- – Faudrait-il, selon vous, décision du président de la Répu- jeune ! Il faudra surtout que ces paraît pas déraisonnable. Seule- qui puisse éventuellement le gêner cialistes ? mettre un terme à la cohabita- blique, et je n’imagine pas qu’il l’en- idées soient novatrices, parce que le ment, ils n’ont pas compris que j’ai par des initiatives intempestives, – Dans le cadre de la cohabitation, tion ? visage. problème n’est pas d’être jeune ou quitté le RPR après avoir mûrement mais, à la limite, il considère que, on a de plus en plus de mal à distin- – Le président de la République – Ne peut-on prolonger le vieux, mais d’être capable d’imagi- réfléchi. J’ai considéré qu’il y avait quoi qu’il arrive, il sera réélu. Même, guer la majorité et l’opposition. ayant pris la décision de dissoudre et mandat des députés par une loi ner ce que doit être l’avenir du pays un réel abandon des idéaux que le d’ailleurs, s’il y avait une majorité C’est vrai pour le président de la Ré- ayant eu une majorité hostile, la lo- organique, comme le propose et de cesser de jouer le jeu que gaullisme a toujours incarnés. Si j’ai socialiste aux élections législatives... publique et le premier ministre, qui gique eût voulu qu’il revînt devant le M. Bayrou ? jouent aujourd’hui les hommes poli- quitté le RPR, ce n’est pas pour y re- » Ma principale motivation n’est sont, en quelque sorte, “scotchés”. corps électoral. – Je ne suis pas certain que tiques, qui ne sont plus des acteurs, venir, c’est clair. pas de combattre Jacques Chirac, C’est vrai également pour les partis – Il ne l’a pas fait il y a deux ans. compte tenu, comment dirais-je ?, mais des commentateurs de l’actua- – On voudrait comprendre ce mais de défendre les idées aux- politiques, notamment pour celui Que faut-il faire maintenant ? de la considération que les Français lité. que vous faites : préparez-vous quelles je crois. Si ce n’était pas le que j’avais contribué à créer avec – Demandez au président de la ont pour les hommes politiques, la – Qui serait, pour vous, le la réélection de M. Chirac ou cas, je serais toujours au RPR. Il est Jacques Chirac, le RPR. Un des pro- République ! Si ce régime lui agrée, perspective de les voir proroger la meilleur président du RPR ? bien cherchez-vous à la rendre bien évident que ce qu’il y a de plus blèmes auxquels ce parti a été nous, nous le combattons, parce durée de leurs mandats suscite dans – C’est un combat assez amusant, plus difficile ? important pour l’avenir, c’est l’élec- confronté – on en voit les consé- que nous considérons qu’il est né- l’opinion un courant de sympathie... qui n’en est pas un, d’ailleurs. C’est – Préparer la réélection de Jacques tion du président de la République quences –, c’est l’impossibilité pour faste. Si cela ne dépendait que de – Vous avez dit à plusieurs re- une pièce de théâtre. Celui qui ga- Chirac, c’est le rôle de Jacques et c’est de rétablir le fonctionne- lui de disposer de la moindre marge moi, je dirais que le président de la prises que le RPF aura un candi- gnera, quelle position occupera-t-il Chirac lui-même, et je crois qu’il s’y ment normal des institutions de la de manœuvre qui lui permette de République doit revenir devant les dat à l’élection présidentielle. réellement ? Il sera l’adjoint de emploie de son mieux, de son point Ve République, qui ne peut fonction- s’opposer. Français, voilà ! Mais vous savez très Sera-ce vous ? M. de Villepin, le secrétaire général de vue. Je le connais suffisamment ner que si une même majorité, ou » Dans le cadre d’une cohabita- bien que nous sommes dans un dé- – Comment pouvons-nous dire de l’Elysée, qui lui transmettra les pour imaginer ce qu’il peut penser : une majorité décidée à travailler tion longue, il y a une sorte de bat très théorique. Il ne démission- aujourd’hui ce qui se passera dans instructions du président dans le il est satisfait de la cohabitation, il dans le même sens, élit un président confusion qui s’installe. Nous nera pas, il ira jusqu’à son terme. trois ans ? Toutes choses étant cadre de l’autonomie tant désirée ! pense que cela marche bien, à la fois de la République et élit une Assem- combattons cette fausse opposition – Souhaitez-vous, comme égales par ailleurs, si nous sommes – Une victoire du séguiniste pour lui et pour Jospin – il s’inté- blée nationale. » en même temps que nous combat- François Bayrou, que l’élection dans le même système, il y aura un François Fillon ne vous compli- resse davantage à son propre cas tons la gauche. Donc, il ne s’agit pas présidentielle à venir ait lieu candidat de notre sensibilité à l’élec- querait-elle pas la tâche ? qu’à celui de Jospin... – et il est éga- Propos recueillis par pour nous de servir de substitut, ou avant les élections législatives, tion présidentielle. – Non, pas du tout. J’aime beau- lement persuadé qu’il est désormais Patrick Jarreau, de roue de secours, ou de canot de au contraire de ce que prévoit le – Vous-même, vous aurez coup François Fillon, comme la plu- perçu par les Français comme étant Olivier Mazerolle sauvetage à l’opposition ; il s’agit de calendrier ? soixante-quinze ans... part des autres candidats. Je les ai au-dessus des partis. et Pierre-Luc Séguillon LeMonde Job: WMQ2809--0020-0 WAS LMQ2809-20 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0406 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Le monde agricole, entre surenchères et défis 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F ENTRE les exhortations délibé- lisation, l’industrialisation, les employées et les thèmes de sur des hypermarchés que l’on Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 rément et exagérément flatteuses, concentrations et l’urbanisation. « révolte » énoncés soient désap- incitera les enfants d’agriculteurs Internet : http : //www.lemonde.fr au point d’en devenir absurdes, du Le voilà confronté brutalement à prouvés, au fond, par les leaders ou ceux des citadins à devenir pay- président de la République lors de la science, à la génétique, au représentatifs de la centrale que sans. Les fils d’agriculteurs eux- ÉDITORIAL sa visite à « Terre Attitude » en négoce par ordinateur, aux préside Luc Guyau ou la jeune mêmes, de l’Aveyron ou de l’Aisne, terre champenoise – « nous som- grandes peurs alimentaires, aux garde remuante du CNJA. D’ail- ne détestent pas aller avec leurs mes tous des paysans ! » – et la conférences commerciales multila- leurs, dans le Gard, les Pyrénées- copains au McDo du coin, qui fait Relance franco-allemande focalisation de l’opinion sur un térales, à la diplomatie financière Orientales, le Morbihan ou les partie naturellement de leur uni- berger des Causses érigé en sym- de haut vol, aux embargos et aux Côtes-d’Armor, les agriculteurs de vers moderne. Et M. Bové ou ses ES déconvenues sont passe de faire progresser l’inté- bole d’un combat culturel anti- dangers de l’effet de serre. La la FNSEA et du CNJA n’ont pas été amis peuvent-ils nous jurer qu’ils parfois bonnes conseil- gration européenne : réforme américain, José Bové, la réalité du bonne pratique de l’agronomie, la les derniers, cet été, à « attaquer » ne sont jamais allés s’approvision- lères. Bousculé dans des institutions, politique exté- monde rural et de ceux qui, même médaille décrochée au comice ne les supermarchés, bloquer les lai- ner en essence (à prix réduit), en L nales, teries, réveiller les préfets, souvent les élections régio rieure commune, défense euro- démographiquement minoritaires, suffisent plus pour faire aimer le cassettes ou en articles de papete- critiqué dans son propre parti, le péenne et même processus de en sont encore les hérauts, est ail- métier et donner à ses enfants de façon musclée. rie à l’Intermarché, au Leclerc ou chancelier Gerhard Schröder re- paix au Proche-Orient... Le bras leurs. Ailleurs, c’est-à-dire dans la l’envie de continuer le sillon. Mais les opérations solitaires de au Carrefour de la ville voisine ? découvre les vertus de la coopé- de fer franco-allemand sur la ré- complexité, la mesure et la la Confédération, organisées Puisque finit le temps des passes ration franco-allemande, après forme de la politique agricole nuance. OPÉRATIONS SOLITAIRES volontairement pour montrer que d’armes, des jurons échangés avoir pendant des mois laissé commune à l’occasion de l’Agen- Ce monde qui, depuis des géné- Beaucoup d’agriculteurs ne se les « petits » mènent le bon entre frères ennemis et de la libre cours à ses penchants per- da 2000 et les irritations provo- rations, s’était habitué à la stabilité reconnaissent pas dans les coups combat au lieu et place des recherche du vedettariat, il faut sonnels et idéologiques pour le quées en Allemagne par le flirt sociologique, au rythme rassurant de menton du pourtant très sym- « gros » qui tiendraient un double maintenant s’atteler aux questions monde anglo-saxon. Le dernier franco-britannique de l’hiver sur des saisons, à l’ordre immuable pathique et combien déterminé langage, outre qu’elles véhiculent pressantes, et elles ne manquent exemple de cette anglomanie le Kosovo sont oubliés, même des campagnes, au souci de pro- leader aveyronnais de la Confédé- une idée trop simpliste pour être pas. Les relations entre produc- avait été à la veille des élections s’ils ont laissé des traces. Le dif- duire et de nourrir sans trop se ration paysanne, José Bové. Et pas exacte, sèment la discorde dans la teurs, transformateurs et distribu- européennes le « papier Blair- férend idéologique sur la nature préoccuper de vendre, est mainte- uniquement dans les rangs de la grande famille paysanne déjà teurs sont de celles-là, comme la Schröder », véritable manifeste du socialisme moderne n’em- nant pris à la gorge par la mondia- FNSEA. Non que les méthodes ébranlée, encouragent les suren- répartition plus équitable des de la « troisième voie », qui ren- pêche pas de mener dans la pra- chères dont jouera le pouvoir et aides européennes qui doivent, voyait le socialisme à la fran- tique des politiques très simi- portent un coup grave à la néces- par souci d’équité, redonner de çaise à son dogmatisme suppo- laires. saire solidarité des paysans. Et l’air aux « petits » sans pénaliser sé. Reste à savoir quelles seront par Philippe Bertrand quand José Bové tend la main à outre mesure les exploitations Un autre homme du Nord, pé- les suites concrètes de ces L’Employé fictif Luc Guyau pour que la FNSEA se solides et bien gérées qui font tri de culture anglo-saxonne, a bonnes dispositions. Du côté joigne à la Confédération dans ce honneur à leurs « agromanagers » tiré il y a peu la sonnette français, Lionel Jospin n’a sans qui sera la bataille de Seattle, alors et entretiennent un tissu rural d’alarme. Dans un long article, doute pas intérêt à aggraver les qu’en même temps il le qualifie, créatif et générateur de richesses. l’ancien chancelier Helmut difficultés de Gerhard Schröder sans le moindre bémol, de fos- Schmidt a mis en garde son loin- en prêtant une oreille trop at- soyeur de la paysannerie, il exa- DÉTERMINATION RÉALISTE tain successeur contre les dan- tentive aux adversaires sociaux- gère évidemment le trait et dessert La préparation des négociations gers de l’égoïsme national dans démocrates du chancelier qui re- la cause globale de l’agriculture. multilatérales, elle aussi, exige que les affaires européennes. Il lui a gardent, tel Oskar Lafontaine, S’il est vrai que depuis les le monde agricole, enfin ressoudé, rappelé une vérité qu’il décou- ostensiblement vers la France. années 50 la FNSEA a développé fasse preuve de détermination réa- vrit aussi en arrivant au pouvoir Le premier ministre a fait un et entretenu le modèle d’une agri- liste sans se payer de mots : et qu’il servit avec ténacité pen- geste en décidant de se rendre, culture productiviste dans un rela- défendre un « modèle agricole dant des années : l’entente entre en novembre, au colloque très tif consensus, et ce jusqu’à une européen » ne veut rien dire tant la France et l’Allemagne repré- « troisième voie » organisé à date très récente, ce modèle n’a sont différentes les agricultures sente un intérêt stratégique pour Florence par Massimo D’Alema. pas eu que des effets négatifs. finlandaise (à base de bois), néer- les deux pays. Gerhard Schröder Du côté allemand, quelques pas Dans l’Ouest par exemple, les landaise (hyperproductiviste), paraît s’en être convaincu. A plu- en direction des positions fran- industries liées à l’agriculture ont espagnole (jouant sur des coûts de sieurs reprises au cours de la se- çaises, notamment sur la créé de très nombreux emplois, production faibles), autrichienne maine dernière, il a entonné un politique économique et sociale dont plusieurs dans des secteurs (paysagère) et... française (un peu hymne à l’amitié franco-alle- européenne, seraient les bien- élaborés, et engendré des circuits tout à la fois). mande. Celle-ci « n’est pas seule- venus. financiers et commerciaux impo- Quant à l’énorme enveloppe des ment un acte de raison, mais bien Comme l’a dit le chancelier à sants. Et si la France a aujourd’hui subventions publiques, commer- plus une affaire de cœur », a-t-il Genshagen, « le discours franco- des positions solides en Chine ou ciales ou sociales, officielles ou déclaré, samedi 25 septembre, allemand encourt le danger de en Iran (pour les céréales), dans les occultes, pour aider à exporter, lors du colloque de Genshagen tourner de plus en plus au rituel ». Emirats arabes (pommes, poulets), s’installer, ou simplement boucler sur « Mémoire et identité ». Mais, entre la routine et l’oubli, dans les pays de l’Est (sucre), c’est des comptes aléatoires, elle ne Deux jours plus tôt, il avait il y a place pour une coopération en partie grâce à ce formidable pourra indéfiniment rester en énuméré tous les domaines dans raisonnée qui ne soit pas seule- développement des productions. l’état. Si, demain, les agriculteurs lesquels Paris et Berlin sont en ment affaire de conjoncture. Ce n’est pas tant pour avoir favo- veulent être autre chose que de risé ce modèle que pour avoir simples fournisseurs de matières 0123 est édité par la SA LE MONDE négligé d’en prévoir les retombées premières aux industriels de Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani négatives, notamment en termes l’agroalimentaire et aux grandes Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint d’environnement et de présence centrales d’achat, il leur faut de d’un nombre suffisant de paysans nouveau légitimer leur place et Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau sur les tracteurs et dans les étables leur fonction dans la société. C’est Directeur artistique : Dominique Roynette pour entretenir des campagnes de la sorte qu’ils auront une Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment vivantes, que la FNSEA doit être chance de conjurer leur malaise, Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; aujourd’hui critiquée. de se rassurer eux-mêmes et de Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Mais il est tout aussi absurde de rassurer leurs concitoyens. Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; faire croire que c’est en cassant Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) des McDo ou en jetant l’opprobre François Grosrichard Rédacteur en chef technique : Eric Azan Médiateur : Robert Solé Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre Justice et pouvoir : le mauvais exemple des tribunaux militaires Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président À L’OCCASION de la réforme de séparant démocratie et arbitraire lisa la justice. Par le procès fait aux plaignants étaient souvent des Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), la justice, il a été souvent dit que le ont surtout été patents au cours responsables de la IIIe République suspects, déférés devant les tribu- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) « cordon ombilical » qui raccor- du siècle écoulé dans les abus à Riom, de février à avril 1942, il naux permanents des forces Le Monde est édité par la SA Le Monde dait, depuis l’Ancien Régime, l’Etat d’une « oubliée » : la justice mili- entendait désigner à l’opinion armées. Ils devaient eux-mêmes Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. à la justice allait enfin être coupé. taire. ceux qu’il voulait rendre respon- faire la preuve des violences qu’ils Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Qu’on mette en cause la réalité de Or c’est bien la justice militaire – sables de la défaite de juin 1940 – avaient subies et l’identification Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, cette séparation des pouvoirs ou son particularisme n’a disparu les civils et non l’armée. d’un tortionnaire dépendait large- Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. que l’on doute de l’opportunité de qu’en 1982 avec la suppression des ment de la bonne volonté des offi- laisser aux magistrats un exercice tribunaux permanents des forces TOLÉRANCE À L’INTOLÉRABLE ciers. sans contrôle de leur charge, un armées – et le peu de respect que Pour Alain Bancaud, chercheur à En huit ans de guerre, malgré ILYA50 ANS, DANS 0123 constat historique s’impose : la celle-ci eut des droits de la défense l’IHTP, bien que le procès de Riom l’usage récurrent de la violence, conception traditionnelle marquée qui constitua l’un des facteurs de ait incontestablement appartenu à une seule plainte aboutira à la tra- par le « positivisme juridique » (le déclenchement de l’affaire Drey- la catégorie des procès politiques, duction devant le tribunal de Paris Cheveux courts et petits chapeaux droit considéré comme simple fus, en 1894. Le dénouement de « il ne faut pas exagérer son aspect de trois officiers poursuivis pour technique plus ou moins scienti- l’« Affaire » a-t-il entraîné une dérogatoire ». Et de constater avoir torturé à mort et violé une CHEVEUX et chapeaux ont tou- un certain laisser-aller. La tête fique) cède de plus en plus la place « révolution dreyfusienne » dans qu’on y a utilisé le code pénal de jeune algérienne. Bien qu’ils aient jours été dépendants les uns des désormais doit être toute petite et à une philosophie plus « substan- les rapports entre justice et raison 1939 et que même l’« incrimination reconnu les faits, ils furent acquit- autres. Au temps du new look et précieuse, encadrée par un col volu- tialiste » de la loi (les textes sont d’Etat ? A entendre les chercheurs, rétroactive » qu’on utilisa pour tra- tés en janvier 1962 ; ce verdict sera des chignons volumineux, les mineux qui semble l’écrin du bijou. rapportés à des principes généraux on a au contraire l’impression que duire Edouard Daladier, Léon cassé, mais l’amnistie, survenue « toits de Paris » nous parurent le Les mèches savamment effilées ou au « droit des gens »). l’ombre portée des tribunaux mili- Blum ou le général Gamelin entre-temps, empêchera tout ren- dernier mot de l’élégance ; les sont chassées vers le visage et le Cette évolution devrait logique- taires a continué de peser de tout devant un tribunal fut alors justi- voi de l’affaire. « Le TPFA n’enten- cloches à leur tour ont passé ; en lobe de l’oreille se révèle. A ces coif- ment rendre moins tolérable son poids dans la vie publique. fiée par un précédent « républi- dait pas faire porter à l’armée la quelques saisons la mode a changé fures neuves il faut des chapeaux l’intervention du gouvernement Pendant la première guerre cain » : le procès en Haute Cour de responsabilité d’une guerre dont elle du tout au tout. très différents de ceux qui nous dans les procédures ou la mobili- mondiale d’abord. Fabienne Bock l’ancien ministre de l’intérieur, le tenait les politiques pour respon- Le printemps commença à faire enchantèrent aux dernières saisons. sation des magistrats à des fins (de l’université Paris-XII) a montré radical-socialiste Louis Malvy, en sables », dit Raphaëlle Branche. tomber sous les ciseaux des coif- Deux techniques s’affrontent : politiques. Explique-t-elle, aussi, à quel point, moins de dix ans 1918. « Vichy s’inscrit dans la Issue bien politique d’un jugement feurs les cheveux féminins, discrè- celle du petit chapeau haut perché, qu’il soit désormais possible de après la réhabilitation de Dreyfus, conception militaire de la justice dans lequel la justice avait eu bien tement sans doute, mais voici que qui accentue encore son envol par jeter un regard rétrospectif sur un les « leçons » n’avaient pas été plutôt que sur le modèle fasciste », peu de part. l’automne, plus définitif, condamne des garnitures volumineuses et tou- siècle de relations troubles entre le tirées. Dès août 1914, les possibili- dit ainsi M. Bancaud, qui remar- les mèches folles, les boucles même jours verticales, et celle du chapeau glaive et la toge ? tés de révision, de recours en que que les fameuses « sections Nicolas Weill raccourcies. Les nuques de nouveau asymétrique, qui masque entière- grâce, de circonstances atté- spéciales » ne furent mises en apparaissent dépouillées, et cer- ment un côté du visage, dégageant « RÉVOLUTION DREYFUSIENNE » nuantes dans les procès militaires place en 1941 que parce que taines coiffures signées des noms l’autre. Ce coiffant est extrêmement C’est en tout cas à cet exercice sont suspendues. Le Parlement l’armistice empêchait le fonction- PRÉCISION les plus célèbres en évoquent seyant, et point n’est besoin d’avoir que deux chercheurs, Marc-Olivier finira tout de même par tenter de nement des tribunaux militaires d’autres baptisées « à la gar- un profil grec pour être jolie, car le Baruch (de l’Institut d’histoire du reprendre le contrôle du fonction- dans la zone occupée par les Alle- CORSE çonne », qui, en leur temps, firent chapeau arrange toujours les temps présent-IHTP) et Vincent nement de la justice dans la zone mands. Jean-Guy Talamoni, responsable couler beaucoup d’encre. choses. Duclert (de l’Ecole des hautes des armées, en réformant un code La guerre d’Algérie, et l’emploi de Corsica Nazione, présenté dans Les cheveux sont coupés ! Adieu études en sciences sociales), de justice militaire considéré alors de la torture par des militaires Le Monde du 25 septembre comme postiches, cheveux épars qui don- E. de Semont avaient convié leurs collègues his- comme le plus sévère d’Europe. français, a constitué un autre le chef de file d’A Cuncolta inde- naient à la femme la plus élégante (28 septembre 1949.) toriens, à la Bibliothèque publique D’où une loi d’avril 1916 – elle ne exemple de tolérance à l’intolé- pendentista, vitrine légale du d’information (Centre Georges- sera pas appliquée lors des muti- rable, aussi bien par des magistrats FLNC-Canal historique, nous Pompidou) à l’occasion d’une neries de 1917 – rétablissant les cir- que par les politiques. La timide demande de préciser qu’il est 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS journée consacrée à « Justice, poli- constances atténuantes, et suppri- ouverture des archives de la « simplement militant » d’A Télématique : 3615 code LEMONDE tique et République, de l’affaire mant les cours martiales. Le période commence à donner la Cuncolta et que celle-ci « n’est la Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC Dreyfus à la guerre d’Algérie », le mélange entre justice et politique véritable mesure de cette tolé- vitrine légale d’aucune organisation ou 08-36-29-04-56 17 septembre. Certes dans une fut total lorsque Clemenceau rance. Deux chercheuses, Sylvie clandestine ». Il ajoute qu’il «ne Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 période récente, l’entrisme du envoya devant le Sénat, constitué Thénault et Raphaëlle Branche cautionnerait jamais une démarche Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 pouvoir dans le fonctionnement en Haute Cour, Joseph Caillaux, (université Lille-III), ont ainsi livré de nationalisme ethnique » et que, de la justice s’est surtout mani- afin de faire condamner pour les premiers résultats de leur tra- s’agissant de l’assassinat d’un Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr festé à l’occasion d’« affaires » de l’exemple tous les partisans du vail. Tout au long du conflit, des jeune Corse en Balagne, son orga- corruption ou de favoritisme. rapprochement avec l’Allemagne plaintes « pour coups et blessures nisation a signé un communiqué Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 Mais, en réalité, les franchisse- ou d’une paix blanche. volontaires ayant ou non entraîné la « condamnant les mécanismes ments ou brouillages de la limite Le régime de Vichy, lui aussi, uti- mort » eurent peu de poids : les conduisant aux affrontements ». LeMonde Job: WMQ2809--0021-0 WAS LMQ2809-21 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:36 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0407 Lcp: 700 CMYK

21 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999

ÉNERGIE Les groupes allemands b LE NOUVEL ENSEMBLE emploiera LISATION du marché allemand de en avril 1998, la concurrence dans le CONSOMMATEURS allemands sont Veba et Viag ont annoncé, lundi 200 000 personnes et deviendra le l’électricité, sur lequel Veba-Viag secteur de l’électricité est extrême- littéralement assaillis par les offres 27 septembre, la mise en œuvre du deuxième groupe industriel du devient numéro un devant RWE, a ment poussée outre-Rhin. D’autres commerciales très agressives des projet de fusion sur lequel ils tra- pays, avec un chiffre d’affaires de été l’élément déclencheur de ce rap- fusions devraient avoir lieu après producteurs de courant électrique vaillaient depuis plusieurs mois. 74,5 milliards d’euros. b LA LIBÉRA- prochement. b ENTRÉE en vigueur celle de Veba et de Viag. b LES qui cherchent à les débaucher. Le marché allemand de l’électricité entre dans l’ère des concentrations Veba et Viag ont officiellement lancé le projet de fusion sur lequel ils travaillaient depuis le début de l’été. Le nouveau groupe sera le premier fournisseur de courant outre-Rhin et le deuxième groupe industriel derrière DaimlerChrysler MUNICH teur prioritaire est la chimie, autour publiques. Numéro un déchu, RWE de notre envoyé spécial Deux conglomérats très diversifiés de deux filiales, Degussa-Hüls et entend réagir en réalisant d’impor- C’est un électrochoc attendu de- SKW Trostberg. Avec un chiffre tantes acquisitions. Dans tous les RÉPARTITION DU CHIFFRE D'AFFAIRES SELON ACTIVITÉS À LA FIN DE 1998 en milliards de deutschemarks puis des semaines. Veba et Viag ont d’affaires cumulé de plus de 15 mil- coins du pays, des compagnies sont annoncé leur fusion officiellement, VEBA VIAG liards de deutschemarks, ce pôle en outre susceptibles d’ouvrir leur lundi 27 septembre. La veille, les deviendra le numéro trois euro- capital. Le quatrième producteur DISTRIBUTION/ ÉLECTRICITÉ LOGISTIQUE ÉNERGIE conseils de surveillance des deux LOGISTIQUE ET DIVERS péen du secteur. Troisième do- conglomérats industriels allemands maine de prédilection de Veba et s’étaient réunis exceptionnellement 15,9 11 TÉLÉCOMM. Viag : les télécommunications, où 0,2 Les pourparlers un dimanche pour entériner le les deux groupes sont entrés dans 33,9 9,1 19,7 principe de l’opération. Elle donne 5,8 les années 90 à la faveur de la dé- ont dû prendre en naissance au deuxième groupe du réglementation, et où ils sont pour pays, loin derrière le constructeur 20,1 5,8 6,6 le moment concurrents. Une seule CHIMIE compte la position automobile DaimlerChrysler, avec SILICIUM 1,3 de leurs deux filiales serait conser- ALUMINIUM 146 milliards de deutschemarks 2,9 vée, Viag Interkom, qui exloite la du Land de Bavière, (74,5 milliards d’euros) de chiffre IMMOBILIER 0,5 PRODUITS quatrième licence de téléphonie d’affaires prévus cette année et TÉLÉCOMMUNICATIONS PÉTROLIERS EMBALLAGES CHIMIE mobile allemande. L’autre réseau, principal actionnaire plus de 200 000 salariés. E-Plus, détenu à 60,25 % par Veba Si les deux groupes réunis en- CHIFFRES D'AFFAIRES TOTAL : 83,7 milliards de DM CHIFFRES D'AFFAIRES TOTAL : 49,1 milliards de DM et RWE, serait vendu. France Télé- de Viag, avec 25,1 % globent une large palette d’activi- Bénéfice ...... 2,2 milliards de DMEffectifs ...... 116 700 Bénéfice ...... 1,2 milliard de DMEffectifs ...... 85 700 com et Vivendi passent en Alle- tés, de la chimie à la logistique en Source : Sociétés magne pour être de possibles re- passant par les télécommunica- preneurs. A plus ou moins long allemand, EnBW, est ainsi en cours tions, le rapprochement est surtout supplantera l’actuel numéro un, pèrent, en unissant leurs forces, rencontres avec le ministre-pré- terme, toutes les autres divisions, de privatisation partielle, le Land motivé par la vive concurrence qui RWE Energie. réaliser 800 millions d’euros sident du Land, Edmund Stoiber soit environ 66 milliards de du Bade-Wurtemberg et certaines se développe dans leur métier Le nouveau groupe sera codirigé d’économies par an. (CSU), pour boucler le dossier. Les deutschemarks de chiffre d’affaires, communes ayant décidé de se dé- d’origine, l’électricité, libéralisé en par le président du directoire de Commencés avant l’été, les pour- activités liées à l’énergie seront fi- sont susceptibles d’être cédées. sengager. D’ici à la fin de l’année, Allemagne depuis avril 1998. Cette Veba, Ulrich Hartmann, et son ho- parlers ont dû prendre en compte nalement dirigées depuis Munich, Le processus de concentration de cette opération devrait susciter une fusion est la première étape d’un mologue de Viag, Wilhelm Simson. la position du Land de Bavière, mais les syndicats s’inquiètent l’électricité allemande ne devrait belle empoignade entre les quatre processus de concentration dans Son siège sera à Düsseldorf, le ber- principal actionnaire de Viag avec d’éventuelles supressions d’em- pas s’arrêter là. « Tout le monde candidats encore en lice, dont EDF, une branche où les réductions de ceau de Veba, en Rhénanie-du- 25,1 %. Le gouvernement régional plois. parle avec tout le monde », indique RWE et... Bayernwerk. Un autre tarifs consenties aux clients incitent Nord-Westphalie. Compte tenu des de Munich – qui devrait en profiter Actuellement très diversifié, le un responsable de Bayernwerk fournisseur important, HEW à à réaliser des économies de coûts. parités retenues – 1 action Veba pour vendre à Veba 10 % de sa par- nouvel ensemble va se concentrer pour résumer l’état d’esprit domi- Hambourg, est également en train Elle permet aux deux maisons de pour 2,8 actions Viag –, les action- ticipation pour 3,1 milliards de sur trois activités. Outre l’électrici- nant. Le paysage allemand reste en de passer définitivement dans le renforcer leurs positions : l’union naires de Veba détiendront, à l’is- deutschemarks – tenait à obtenir té, avec des ventes cumulées de effet très morcelé entre de grands secteur privé. du deuxième fournisseur du pays, sue de l’opération, 67 % de la nou- des garanties sur le maintien d’un 180 milliards de kilowattheures acteurs surtout présents dans leurs Dans ce contexte, la fusion Veba- PreussenElektra − filiale de Veba – velle société, et ceux de Viag 33 %. certain nombre d’activités et d’em- (contre 460 milliards pour EDF, le anciens monopoles régionaux et Viag est observée de près par les et du troisième, Bayernwerk (Viag), Les dirigeants des deux groupes es- plois en Bavière. Il a fallu plusieurs numéro un européen), l’autre sec- des centaines de régies, souvent pouvoirs publics. L’Office fédéral des cartels a fait savoir en prélude à la fusion qu’elle ne pourrait pas être autorisée en l’état, à moins que la libéralisation ne franchisse une Les fournisseurs se préparent à une concurrence acharnée pour les particuliers nouvelle étape en matière d’accès FRANCFORT un succès pour le moment mitigé sans précédent, qui a encore durci C’est RWE qui a promis le pre- de commercialisation − Yello des tiers aux réseaux électriques de notre correspondant car les coûts restent élevés. la compétition. Pour la première mier de « baisser la facture de ses Strom (sans w) – sous le signe du existants. Les producteurs régio- La dernière trouvaille des élec- Après avoir surtout bénéficié fois, les producteurs les plus im- nouveaux clients de 20 % », à jaune. Chaque intervenant a mis naux ont en effet cherché dans un triciens allemands dans leur aux entreprises, qui se sont em- portants cherchent à se dévelop- condition de résilier son ancien en place un numéro de téléphone premier temps à limiter les intru- course à la clientèle a de quoi pressées de renégocier à la baisse per en dehors de leur terre d’ori- abonnement. Les autres produc- « vert » pour renseigner les éven- sions des concurrents en fixant des étonner : un petit fournisseur de leurs contrats, la concurrence se gine. Alors que chiffre d’affaires et teurs lui ont emboîté le pas. tuels clients. Dès la première se- tarifs de passage prohibitifs. L’of- Berlin, Ares Energie, offre depuis déplace désormais vers les parti- profits sont en recul depuis la libé- « Chacun va tenter de fidéliser ses maine de vente, 100 000 personnes fice ne semble pas vouloir s’oppo- une semaine un téléviseur pour la culiers (Le Monde du 27 août). ralisation, en avril 1998, les an- clients, car les particuliers consti- auraient manifesté leur intérêt ser à cette fusion, mais Veba et signature d’un contrat de deux Pendant l’été, les grands groupes ciens monopoles régionaux ex- tuent une large part des ventes, tout pour les nouvelles offres de RWE. Viag vont devoir montrer patte ans. L’initiative n’est pas isolée. ont amorcé une bataille des prix plosent. en allant en chercher dans des ré- La filiale destinée à ce démarchage blanche et accepter de jouer en Les consommateurs sont assaillis gions autrefois inaccessibles », ex- chez PreussenElektra (Veba) dis- contrepartie le jeu de la concur- de propositions plus ou moins al- plique-t-on à la Fédération alle- pose d’un site Internet très bien rence dans leurs berceaux géogra- léchantes en matière de courant. La loi sur l’électricité au Sénat début octobre mande des producteurs documenté, d’où l’on peut signer phiques. RWE et l’entreprise de vente par d’électricité. Pour le moment, son nouveau contrat. Par ailleurs, le sort des petites so- correspondance Quelle viennent La France n’a toujours pas mis sa législation en conformité avec la RWE dispose du plus grand Un autre site créé par un orga- ciétés communales préoccupe la de se mettre d’accord sur des nouvelle donne européenne. Alors que le marché s’est ouvert en fé- nombre de clients (2,3 millions sur nisme indépendant permet de classe politique. La concurrence offres par catalogue. Le numéro vrier, le texte intégrant cette évolution n’est pas encore adopté. Voté une estimation de 35 millions de comparer les différents tarifs met en danger leur existence, et des un du commerce allemand Metro en première lecture à l’Assemblée en février, il sera étudié par les contrats), et souhaite doubler ses avant de faire son choix. Les écarts milliers d’emplois sont menacés. Le s’intéresse à la distribution de sénateurs durant la première semaine d’octobre. Entrée en vigueur parts de marché. demeurent très importants selon gouvernement s’inquiète de l’im- courant dans ses grandes surfaces. le 19 février, la directive européenne sur l’électricité prévoit une la région et le fournisseur. Les pro- pact d’une trop forte libéralisation Dans un pays qui a peur du nu- mise en concurrence progressive : l’objectif est que chaque pays UN PRODUIT COMME LES AUTRES fessionnels annoncent une baisse au profit des géants du secteur. Par- cléaire et de la pollution, certains ouvre au minimum 33 % de son marché en 2003. Invisible et inodore, le courant des prix, mais les usagers auront tisan de l’ouverture du marché, le commercialisent même de l’élec- La Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Suède, la Finlande ont décidé devient pourtant un produit sans doute du mal à s’y retrouver. ministre de l’économie fédérale, tricité écologique issue d’« éner- d’aller plus loin et de libéraliser intégralement leur marché. La comme les autres, dont les ventes Les offres sont souvent difficiles à Werner Müller (sans étiquette), ré- gies exclusivement renouvelables », France, en revanche, a préféré une ouverture progressive, dans un sont soutenues par d’importantes comprendre, et les conditions fléchit cependant au moyen de pro- précise la publicité d’un fournis- cadre réglementé, respectant les étapes décidées par les quinze pays dépenses de marketing et de pu- d’accès aux quatre coins du terri- téger l’avenir des acteurs plus mo- seur très spécialisé. Pour garantir de l’Union. Cette ouverture ne vise au départ que les grands clients blicité. EnBW, troisième produc- toire allemand font encore l’objet destes. Mais il n’est de toute façon un approvisionnement régulier industriels, représentant à eux seuls près du quart de la fourniture teur du pays après la fusion Veba- de différends entre les produc- pas en mesure de s’opposer au ma- « toute l’année et partout », les de courant d’EDF. Dans l’immédiat, contrairement à ce qui se passe Viag, a misé sur une signature vi- teurs. riage en cours. sources éoliennes, solaires, hy- aujourd’hui en Allemagne, elle ne concernera en aucun cas les par- suelle très colorée, en plaçant sa drauliques sont mélangées, avec ticuliers. Ceux-ci resteront clients de l’électricien national. campagne d’affichage et sa filiale P. R i. Philippe Ricard La fusion entre Carrefour et Promodès surveillée par Bruxelles et Paris LA CONCENTRATION entre rapports avec les producteurs. Le l’échelle communautaire, le ticle 21-2 du Règlement commu- par acteurs, en distinguant la exemples les plus cruciaux de l’in- Carrefour et Promodès conduit à droit français dispose de règles ju- commerce entre Etats membres nautaire, impliquant la concurrence en amont au regard térêt légitime, la Commission pou- augmenter la domination des ridiques de contrôle de concentra- pouvant alors être affecté par compétence exclusive de la des fournisseurs, d’échelle vant reconnaître l’existence de ce- deux entreprises sur le marché. tion, insérées dans les articles 38 l’opération, la Commission exerce Commission européenne au détri- communautaire, et la concurrence lui-ci dans d’autres hypothèses Cet accroissement peut constituer et suivants de l’Ordonnance du le contrôle. ment des compétences nationales, en aval au regard des acheteurs fi- pour décider le renvoi du dossier. une menace 1er décembre 1986, tandis que le et ce afin de simplifier la procé- naux, les consommateurs, Pour apprécier la pertinence justifiant l’in- droit communautaire a formalisé CONFLIT DE COMPÉTENCES dure et d’assurer l’unité de la déci- d’échelle française. La dualité des d’un tel raisonnement, nous dis- tervention un contrôle des concentrations à En ce qui concerne la concentra- sion sur l’ensemble des Etats procédures, contraire au principe posons d’un précédent : dans une des autorités travers un règlement du 21 dé- tion entre Carrefour et Promodès, membres. Mais, en droit, pourrait- du guichet unique et peu propice à décision du 29 mars 1995, Lyon- de la concur- cembre 1989. En principe, le droit les deux systèmes de seuils prévus il en être autrement ? la sécurité juridique, compliquera naise des Eaux/Northumbrian, la rence, en français s’applique lorsque cer- et par le droit français et par le Oui, de deux façons. En premier en tout cas les analyses. Commission a admis la compé- charge de tains seuils sont atteints, en droit européen sont atteints. Il y a lieu, en vertu de l’article 9-2 du tence des autorités anglaises qui protéger le chiffres d’affaires des entreprises donc un conflit de compétences. Règlement, la France peut deman- CAS D’INTÉRÊT LÉGITIME avaient un intérêt légitime à fonctionne- concernées ou au regard de leur Pour l’instant, Dominique Strauss- der à connaître la concentration si Mais ne peut-on aller plus loin contrôler une concentration en ment concurrentiel des marchés. part de marché, faisant présumer Kahn, du côté français, et Mario celle-ci affecte la concurrence sur et songer en droit à une compé- matière de distribution d’eau, en Celles-ci sont alors en droit d’in- l’envergure et la dangerosité de la Monti, le nouveau commissaire le marché français, dès l’instant tence exclusivement française ? Il considération du caractère essen- terdire au besoin la concentration concentration. Le ministre de européen à la concurrence, ont ex- que celui-ci présente les caracté- faut alors se référer à l’article 21-3 tiel de ce secteur et de l’impératif ou de contraindre les partenaires à l’économie, après avoir s’il le dé- primé un même désir : celui de ristiques d’un marché économi- du Règlement, qui pose qu’en cas de protection des consommateurs. se défaire de certains magasins, si sire recueilli l’avis du Conseil de la contrôler la concentration proje- quement distinct. Il peut en résul- d’intérêt légitime l’Etat membre Une concentration dans la grande la puissance de ceux-ci risque de concurrence, opère le contrôle. tée. ter une double compétence, la est en droit de demander la resti- distribution pourrait par analogie nuire au marché, par exemple en Symétriquement, si la concentra- Or le principe est celui du « gui- compétence nationale pour ce tution du dossier en son entier. Le donner prise à une même conclu- déséquilibrant trop fortement les tion dépasse des seuils prévus à chet unique », posé par l’ar- marché-là, la compétence commu- texte vise trois cas d’intérêt légi- sion. Le dossier pourrait alors être nautaire pour le reste. Ainsi, par time : la sécurité publique, le plu- intégralement restitué à la France, une décision du 6 juillet 1994, Hol- ralisme des médias, les règles pru- comme elle en a fait la demande. dercimC/CEDEST, la Commission dentielles. Ils ne sont pas Mais n’oublions pas que c’est la a admis de renvoyer une partie du concernés en l’espèce. Mais il n’est France qui supportera la charge de contrôle d’une concentration en pas certain que ces trois hypo- prouver l’existence de cet intérêt matière d’industrie du ciment, en thèses épuisent le cas d’intérêt lé- légitime et que c’est la Commis- ce qui concerne le marché très lo- gitime. Certes, le texte paraît les sion qui l’appréciera. calisé en France du béton prêt à poser d’une façon limitative, pour l’emploi. Dans l’affaire Carrefour/ préserver au mieux le principe du Marie-Anne Frison-Roche Promodès, on pourrait distinguer guichet unique. Mais on pourrait (professeur de droit à non pas tant par produits, mais soutenir qu’il ne s’agit que des l’université Paris-Dauphine) LeMonde Job: WMQ2809--0022-0 WAS LMQ2809-22 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0408 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 ENTREPRISES

Les banques allemandes Le raid de Bank of Scotland sur NatWest prêtes à intervenir bouleverse le paysage financier britannique sur la scène européenne La City parie sur l’arrivée d’un « chevalier blanc » En partant à l’assaut de la National Westminster table et renommé établissement écossais peut tions britanniques pourraient toutefois entrer Bank, une proie deux fois plus grosse qu’elle, la compter sur le soutien d’Edimbourg, sixième dans la bataille afin d’aider la NatWest à contrer Les pouvoirs publics souhaitent rester à l’écart Bank of Scotland a créé la surprise. Le très ren- place financière européenne. D’autres institu- cette opération hostile FRANCFORT leurs, la Dresdner Bank est à la re- LONDRES dans les coins les plus reculés des baisse de l’action NatWest ouvrant immédiatement inférieurs aux de notre correspondant cherche active de partenaires. Elle de notre correspondant à la City Highlands, comme des Lowlands, un boulevard à la BoS. chefs de maison face à une absorp- Les fusions en cours chez leurs est l’objet de nombreuses rumeurs, En partant, à la surprise générale, et sa formidable rentabilité en im- Déjà, la BoS a engrangé des si- tion pure et simple. Troisièmement, voisins européens donneraient- et sa stratégie devra être avalisée à l’assaut de la National Westmins- posent. Sous la houlette de Peter gnaux encourageants. D’abord, cette OPA a été lancée alors que elles des idées aux banquiers alle- par Allianz. L’assureur munichois ter Bank avec une offre publique Birt, la banque a développé une l’intérêt des investisseurs institu- l’enquête officielle sur la concur- mands ? Jusque-là, les très nom- est, pour sa part, soupçonné ces d’achat hostile de 20,85 milliards de formidable expertise dans la tionnels, qui, certes, auraient préfé- rence dans le secteur bancaire est breux discours sur « l’imminence » derniers jours de vouloir augmen- livres (32,5 milliards d’euros), la banque directe, visant un public ré un meilleur prix et un mariage toujours en cours, ce qui gêne les d’une évolution du paysage ban- ter sa participation dans la Société Bank of Scotland a lancé le plus bien ciblé (supermarchés, pharma- plus arrangé. Les gros actionnaires autorités de tutelle. Quatrième in- caire national sous l’impact de l’eu- générale, via sa filiale AGF. Tout en gros projet de fusion de l’histoire cies, membres d’organisations phi- ne sont guère convaincus par le re- connue, le manque d’expérience de ro sont restés sans suite. Mais les refusant de commenter ces «spé- de la banque britannique. Une en- lanthropiques). Mais, surtout, son jet de la direction de NatWest la BoS de ce type de méga-opéra- spéculations suscitées fin août par culations », Allianz, indique-t-on au treprise d’autant plus audacieuse conservatisme a permis à la BoS d’une offre que cette dernière juge tions financières dignes de Wall l’annonce de contacts entre la siège, ne viserait aucune prise de que l’établissement écossais, hui- d’échapper aux affres de la course « non sollicitée, malvenue et mal Street. La réputation de savoir-faire Deutsche Bank et la Dresdner Bank contrôle majoritaire dans le secteur tième banque de dépôt britan- au gigantisme, qu’il s’agisse de la pensée ». A écouter le prédateur, la de Peter Birt a par ailleurs beau- sur un éventuel rapprochement de bancaire. nique, est deux fois plus petit que déroute des prêts à l’Amérique la- constitution du nouvel ensemble coup pâti du renoncement forcé, leurs activités de détail montrent La Deutsche Bank a indiqué sa vénérable proie. Cette opéra- tine, de la diversification manquée anglo-écossais entraînera chez en juin, à l’alliance passée avec le que des hypothèses autrefois ini- qu’elle ne s’intéressait pas à la So- tion, destinée à créer le troisième dans la banque d’affaires ou des ac- NatWest des économies de coût télévangéliste américain Pat Ro- maginables sont désormais prises ciété générale et se contentera à groupe bancaire du royaume, der- quisitions coûteuses aux Etats- annuelles de 500 millions de livres bertson. au sérieux. court terme de lancer son propre rière HSBC et Lloyds-TSB, mais de- Unis. Et, cerise sur le gâteau, cette d’ici fin 2002. Ensuite, l’attaquant Dernière interrogation, et non Le système bancaire allemand réseau : dix premières agences spé- vant Barclays, devrait bouleverser vedette de la « seconde division » bénéficie d’un soutien au sein de la des moindres : d’autres banques demeure un des plus morcelés cialisées dans la gestion de patri- le paysage financier britannique. ne possède pas d’agences en An- nouvelle Assemblée écossaise, tra- devraient formuler des contre-of- d’Europe, avec près de 3 400 éta- moine doivent être ouvertes pen- « Une histoire de contre-perfor- gleterre... versant les lignes du partage poli- fensives plus généreuses. A blissements indépendants. Il n’a dant l’automne dans les principales mance » : à l’appui de son OPA ina- tique. En tant que défenseur des commencer par le rival édimbour- pas encore été touché par la vague villes françaises, tandis qu’en Eu- micale, Peter Birt, le directeur gé- SIGNAUX ENCOURAGEANTS actionnaires, Peter Birt a l’appui de geois Royal Bank of Scotland, im- de concentrations en cours sur le rope, la première banque alle- néral de Bank of Scotland (BoS), a En comparaison, NatWest est la place d’Edimbourg, sixième place planté de longue date en Angle- continent, à l’exception de la fu- mande veut se renforcer « en fonc- souligné le 24 septembre la faible considérée, par les analystes londo- boursière européenne, inquiète de terre, qui pourrait se transformer tion des opportunités ». De son côté, rentabilité et les erreurs de gestion niens, comme une simple usine à l’exode en Angleterre des institu- en « chevalier blanc ». Les autres la Commerzbank, qui préfère aux de la quatrième banque commer- crédits aux PME, peu rentable, as- tions écossaises (rachat de Scottish noms cités sont les anciennes Dresdner Bank-BNP : grandes fusions des partenariats ciale anglaise. En cas de succès, soupie, dotée d’un management Widows par Lloyds-TSB, transfert caisses de crédit hypothécaire bri- fondés sur une participation mo- M. Birt entend recentrer NatWest sclérosé qui a payé cher son obses- du siège à Londres ainsi que de tanniques Halifax et Abbey Natio- les discussions deste, dit « se réjouir » des 4 % ac- sur la banque de détail en Grande- sion des métiers « glamour ». Du ceux de Scottish Amicable et de nal, ainsi que les néerlandais ABN- quis au printemps dans le capital Bretagne. Gel des embauches, ré- scandale Blue Arrow à la déroute General Accident). Et du côté du Amro et ING ou l’américain Citi- se poursuivent du Crédit lyonnais. Ils complètent duction de moitié du nombre de NatWest Markets, au cours des gouvernement travailliste, le raider group. D’autres commentateurs un réseau d’associés en Italie, en d’agences, remplacement de la to- quinze dernières années, la banque peut compter sur le discret soutien n’excluent pas une surenchère de Les discussions entre la Autriche et en Espagne auquel la talité de l’état-major par des Ecos- anglaise, par goût du risque et folie du chancelier de l’Echiquier, l’Ecos- Legal and General, qui entend pro- Dresdner Bank et la BNP pour Commerzbank entend donner de sais de pure souche et diminution des grandeurs, a accumulé les re- sais Gordon Brown. fiter du réseau de NatWest pour étendre la coopération déjà la consistance. Martin Kohlhaus- des niveaux hiérarchiques... la City vers, au détriment de la création de Reste que « David » peut trouver vendre de nouveaux produits à la existante se poursuivent, a dé- sen, son président, a proposé der- a applaudi le projet présenté par la valeur pour l’actionnaire. De plus, plusieurs obstacles sur sa route. En faveur de la réforme des retraites. claré, dimanche 26 septembre, à nièrement de construire une BoS, qui s’engage à maintenir la NatWest a été récemment mise premier lieu, la hantise des licencie- De l’avis général, la boîte de Pan- Washington, Bernhard Walter, banque d’investissement marque et le réseau NatWest in- sous observation après l’annonce ments qu’atteste la mobilisation du dore est désormais ouverte sur un le président du directoire de la commune. « En fait, il n’y a pas for- tacts. du rachat amical de l’assureur Legal puissant Syndicat de la banque marché de la banque de détail bri- Dresdner. Il a toutefois souligné cément de nouveaux espaces sur le Plus que tricentenaire, la Bank of and General pour 10,75 milliards de contre les nombreuses pertes tannique longtemps figé, désor- que ce n’était pas la priorité de marché français, car les banques al- Scotland bénéficie d’un grand capi- livres, dans l’espoir de devenir un d’emplois attendues dans les mais « éclaté », mais qui reste sur- la banque française, qui doit lemandes pensent en général que les tal de confiance auprès des mar- grand de la bancassurance. Ce rap- agences de NatWest. Deuxième- bancarisé. d’abord intégrer Paribas. hommes politiques auront leur mot à chés. Le titre de gouverneur de son prochement, jugé trop coûteux, ment, la levée de boucliers, chez M. Walter a réaffirmé que la dire », estime un analyste financier. président, l’enseigne omniprésente avait été boudé par la City, la forte NatWest, des rangs hiérarchiques Marc Roche Dresdner Bank ne veut pas fu- A la différence des vives réti- sionner avec la Deutsche Bank. cences parfois suscitées en France, Même si, dans la banque de dé- la perspective d’alliances transfron- tail, les pourparlers sur un pos- talières ne paraît pas inquiéter Bataille à huis clos dans le secteur bancaire scandinave sible partenariat se poursuivent. outre mesure les pouvoirs publics M. Walter a également réaffirmé allemands. « C’est une question de STOCKHOLM de cette oreille. La Norvège, qui a refusé à deux purement norvégienne, attendue par de nom- qu’il ne prévoyait pas, pour philosophie ; ici, la politique n’inter- de notre correspondant en Europe du Nord reprises d’adhérer à l’Union européenne, est breux experts. La bataille s’annonce rude et l’heure, de fusion avec HypoVe- vient pas dans la vie des affaires Discrète, la concentration du secteur ban- très « chatouilleuse » dès lors que les intérêts longue. L’autre grand groupe bancaire nor- reinsbank. « Mais il ne faut ja- bancaires », rappelle Edgard Meis- caire nordique n’est pas moins bien engagée. économiques nationaux sont convoités par des dique, le suédois Handelsbanken, s’était cassé mais dire jamais », a-t-il conclu. ter, membre du directoire de la Discrète, puisque la taille du marché et des ac- étrangers... en particulier suédois. Créée en les dents sur le marché norvégien en 1998. Sa Bundesbank. Les autorités de teurs concernés demeure limitée et puisque les 1997, MNB n’est qu’à moitié suédoise, mais cela tentative de rachat inamical de Fokus, le cin- contrôle « ne jugeront pas en fonc- affaires se font, jusqu’à présent, entre membres suffit à susciter un malaise du côté d’Oslo... quième établissement national, avait provoqué sion de deux grandes banques ba- tion d’une quelconque opportunité de la « famille » nordique. Que l’on n’aille pas Ainsi le gouvernement norvégien, une coali- une levée de boucliers. Le morceau revint fi- varoises au sein de l’HypoVereins- politico-économique », assure imaginer pour autant que ce processus se dé- tion minoritaire de centre-droit, a-t-il réagi froi- nalement à la danoise Den Danske Bank, jugée bank en 1998. Le marché reste M. Meister. Avec un seul objectif : roule de manière plus harmonieuse qu’ailleurs. dement à l’annonce de l’OPA et de l’achat préli- plus soucieuse des intérêts locaux. Handelsban- dominé par deux pôles publics, les garantir la stabilité du système Toute famille a ses querelles, ses jalousies, ses minaire de 9 % des actions de Christiania par ken s’est rattrapée depuis en acquérant de pe- caisses d’épargne et les établisse- bancaire. Preuve de l’apparente préjugés, et le huis clos nordique ne déroge pas MNB. Avec 34,6 % du capital, l’Etat norvégien tites banques régionales norvégiennes, après ments coopératifs, en cours de res- passivité des autorités : la prise de à la règle. Dernier exemple en date, l’offre pu- est l’actionnaire principal de l’établissement vi- avoir digéré l’institut d’hypothèques suédois tructuration mais dont la privatisa- contrôle définitive de la BHF-Bank blique d’achat lancée, lundi 20 septembre, par sé, qu’il avait sauvé de la faillite au début des Stadshypothek. tion n’est pas à l’ordre du jour. par l’établissement néerlandais la banque finlando-suédoise MeritaNordban- années 90. A ce titre, il peut faire capoter l’opé- Derrière les deux leaders nordiques, MNB et ING n’a suscité aucun com- ken (MNB) sur la norvégienne Christiania, la ration suédo-finlandaise, qui devra requérir le Handelsbanken, la compétition fait rage en vue NOUVEAUX HORIZONS mentaire public du gouvernement deuxième du pays. L’objectif de la transaction, feu vert de 90 % des actionnaires de Christiania, de se frayer une petite place sur le marché eu- Les possibilités de fusion entre ou des organismes de supervision. évaluée à 24 milliards de couronnes norvé- ainsi que l’ultime assentiment du Parlement ropéen de demain. Banques et assureurs se ma- les grandes banques privées ne « Contrairement à d’autres pays, il giennes (2,9 milliards d’euros), est de créer la d’Oslo. rient à tour de bras, y compris entre eux. A ce sont pas multiples. L’HypoVereins- n’y a pas de volonté affichée de principale institution bancaire de la région. Do- jeu-là, les groupes suédois Svenska Enskilda bank, que certains voient se rap- construire des champions nationaux, tée d’actifs équivalant à 123 milliards d’euros, la PARCOURS DU COMBATTANT Banken (SEB) – plus actif encore que les autres procher de la Dresdner – toutes avant de se tourner vers l’Europe », nouvelle entité disposerait de 40 % du marché L’affaire se présente mal pour MNB, puisque dans les pays baltes – et FöreningSparbanken, deux sont dans la sphère d’in- indique un responsable financier, finlandais, de 20 % du suédois et de 10 % du le chef de la puissante opposition travailliste, ainsi que les danois Den Danske Bank et Uni- fluence de l’assureur Allianz –, en- pour qui les banques allemandes norvégien. En attendant de prendre pied au Da- dont le vote sera déterminant, a plaidé pour danmark, paraissent aujourd’hui les mieux do- tend achever sa propre intégration disposent d’assez d’envergure, nemark. « un fort secteur bancaire norvégien ». Pour tés. La plupart de ces acteurs n’en finiront sans avant de songer à une nouvelle malgré leur modeste capitalisation Les analystes régionaux ont bien accueilli la franchir sans dommages ce parcours du doute pas moins absorbés à leur tour par plus étape. Beaucoup d’observateurs boursière, pour s’intéresser d’ores nouvelle. A leurs yeux, l’actuel paysage ban- combattant, MNB s’est engagée à préserver grands qu’eux. Le jour où des étrangers à la considèrent que les rapproche- et déjà à leurs homologues euro- caire nordique reste encore trop fragmenté l’identité norvégienne de sa cible. Un discours « famille » nordique viendront s’aventurer sous ments en dehors d’Allemagne sur- péennes. pour être compétitif. Mais, et c’est là où entrent qui semble apprécié par la direction de Christia- ces latitudes. viendront « avant et plus facile- en jeu les susceptibilités de la « famille » nor- nia et par ses 4 000 employés, qui craignent les ment », selon les mots d’un Philippe Ricard dique, le gouvernement d’Oslo ne l’entend pas conséquences pour l’emploi d’une contre-OPA Antoine Jacob assureur, que les mouvements do- mestiques. Si l’intérêt européen des princi- pales banques privées n’est pas Fermeté du yen après le G 7 nouveau, il est incontestablement relancé par les évolutions que LE YEN restait très ferme, lundi Banque centrale européenne connaissent les voisins. Outre les matin 27 septembre, au lende- (BCE), Wim Duisenberg. Le mi- pays d’Europe centrale, la Grande- main de la réunion, à Washington, nistre français de l’économie et Bretagne, l’Espagne, l’Italie ainsi des ministres des finances et des des finances, Dominique Strauss- que la France sont parmi les mar- gouverneurs des banques cen- Kahn, a pour sa part expliqué que chés les plus observés. Dans trales des sept principaux pays in- le G 7 avait « passé en revue, au l’Hexagone, l’issue de la bataille dustrialisés (G 7). Il cotait gré de l’imagination de chacun, entre la BNP et la Société générale 104,20 yens pour un dollar et tous les moyens qui sont envisa- pourrait ouvrir aux Allemands de 109,15 yens pour un euro. Les opé- geables » pour éviter une hausse nouveaux horizons. Les déclara- rateurs se montraient déçus par du yen. tions du ministre français des fi- l’absence de mesures concrètes Le gouverneur de la Banque du nances, Dominique Strauss-Kahn, destinées à enrayer la hausse de la Japon, Masaru Hayami, a toute- qui estime désormais que « les al- devise japonaise. « Nous parta- fois assuré qu’« afin de rendre plus liances européennes sont les bienve- geons les préoccupations du Japon efficace la politique de taux d’inté- nues » pour la BNP et la Société gé- quant à l’impact potentiel de l’ap- rêt à zéro, nous allons envisager nérale, peuvent inciter des préciation du yen sur l’économie ja- d’accroître les moyens pour favori- établissements allemands à fourbir ponaise et mondiale », s’est ser l’ajustement des marchés ». Ces de nouveaux projets. Tout en res- contenté d’indiquer le communi- propos pourraient marquer, selon tant encore discrets sur le sujet. qué final publié par les grands ar- les experts, une inflexion de la po- Pour l’instant, seule la Dresdner gentiers. (Lire page 5) sition de la banque centrale nip- Bank ambitionne de renforcer ses Celui-ci n’a pas mentionné la pone. Mardi 21 septembre, celle-ci coopérations et ses liens capitalis- possibilité d’une intervention avait choisi de ne pas modifier sa tiques avec la BNP, avec qui elle concertée sur le marché des politique monétaire et, notam- coopère depuis plusieurs années, changes, seul moyen, selon les ment, de ne pas accroître le mon- en particulier en Europe de l’Est. Si analystes, de mettre un terme au tant des liquidités en circulation : l’hypothèse d’une fusion pure et désordre monétaire actuel. «Les son inflexibilité avait provoqué la simple semble lointaine, des coo- interventions n’ont pas été dis- colère du gouvernement et de la pérations accrues, dans la banque cutées, mais l’intention du G 7 est classe politique nippons. d’investissement par exemple, sont de coopérer de manière appro- imaginables. En France comme ail- priée », a déclaré le président de la Pierre-Antoine Delhommais LeMonde Job: WMQ2809--0023-0 WAS LMQ2809-23 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:27 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0409 Lcp: 700 CMYK

23 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999

DÉPÊCHES a AUDIOVISUEL : Premiere World, le nouveau programme de télévision numérique à péage Les afficheurs vont ouvrir leurs panneaux à l’art contemporain du magnat allemand Leo Kirch, va être financé par la banque améri- Le 26e Grand Prix de l’affichage a confirmé la médiocrité de la création française. Pour sensibiliser publicitaires caine Morgan Stanley Dean Witter, à hauteur de 5,05 milliards de et annonceurs à la qualité esthétique des visuels, les supports non utilisés seront proposés à de jeunes artistes francs (770 millions d’euros). Pre- miere World doit démarrer le MIJAS (Espagne) mettre, comme si chaque centimètre exemple, montre un livre intitulé 1er octobre avec le cinéma et le de notre envoyée spéciale inutilisé était un centimètre non ren- La Montée du fascisme : un militaire sport comme programmes phares. Voir se succéder plus de 1 300 af- tabilisé, tout est incroyablement ex- lève le pied sur la couverture du a HACHETTE : le résultat d’ex- fiches en une matinée a quelque plicite », analyse Nicolas Monnier, livre, sous lui une peau de banane, ploitation d’Hachette Filipacchi chose de dramatique : l’exercice le patron de l’agence Alice. dessinée par Andy Warhol, va le Medias, lors du premier semestre, donne la mesure, à grande échelle, Les publicitaires affirment que faire tomber. a atteint 515,7 millions de francs de la pollution visuelle à laquelle l’affiche est un média « difficile à (78,6 millions d’euros), en hausse nous sommes soumis quotidienne- travailler et à vendre ». Mais toutes CULTURE PERDUE de 34 %, pour un chiffre d’affaires ment. Lors du 26e Grand Prix de les campagnes ne passent pas entre Mais ces images restent rares. La de 7,368 milliards de francs l’affichage, qui a réuni publicitaires leurs mains : les annonceurs de la culture publicitaire de l’affiche s’est (1,123 milliard d’euros) en progres- et afficheurs français du 23 au parfumerie-cosmétique conçoivent perdue : « La publicité n’est plus sion de 10 %, avec l’incorporation 26 septembre à Mijas (Espagne), à eux-mêmes leurs créations publici- l’endroit où on invente le plus, on in- récente des sociétés italienne Rus- peine une vingtaine d’images, taires ; les producteurs de cinéma vente ailleurs, explique le publici- coni et japonaise Fujin-Gaho. Lors fortes, simples, à l’exécution gra- et de spectacles ont des codes gra- taire Benoît Devarrieux. Avant, on de la présentation de ces chiffres, phique parfaite, sont sorties du lot phiques rigides qui inhibent tout sentait à travers la pub que la société vendredi 24 septembre, HFM a an- des 383 000 affiches apposées l’an effort d’imagination ; les collectivi- bougeait ; on y véhiculait des idéolo- noncé son désengagement pro- dernier. tés territoriales s’appuient, pour gies. Aujourd’hui, il n’y a plus que gressif dans les imprimeries d’hé- La qualité visuelle moyenne est concevoir leurs campagnes, sur les des traitements stratégiques et sta- liogravure, en indiquant sa volonté effrayante. Quand les affiches ne afficheurs eux-mêmes. Et les tiques. Ce n’est plus qu’une bonne d’éviter une concentration au pro- sont pas surchargées de mentions commerçants locaux se contentent rhétorique professionnelle. » Marie- fit d’un seul industriel. de prix, de slogans, de signatures de choisir dans des livrets proposés Catherine Dupuy rappelle : a RADIO : la CLT-UFA détient désormais 100 % de Fun Radio,

racoleuses, de logos, de noms par les afficheurs des maquettes OGILVY & MATHER « Quand, avant-guerre, les publici- d’opérations spéciales – comme préformatées – appelées « affiches taires, comme Roger-Louis Dupuy, après avoir racheté à M 6 les parts pour la grande distribution –, elles passe-partout » –, qui ont l’avan- Un palmarès sans surprise qui était artiste autant que publici- qu’il lui manquait. Dans le même se contentent de mettre quelques tage de ne pas occasionner de coût taire, concevaient des affiches, ils temps, Fun Radio a vendu les 50 % mots agencés de façon surprenante de création mais accordent peu Le Grand Prix a été attribué à l’affiche de Perrier qui met en scène le per- privilégiaient un traitement artis- qu’elle détenait dans Fun TV à M 6 sur des photos sans particularités d’importance à l’impact visuel. sonnage du Capitaine Haddock (Ogilvy & Mather). La campagne pour les tique en faisant appel à des illustra- qui en devient ainsi actionnaire à (pour les destinations touristiques, opticiens Visual (Enjoy Scher Lafarge) obtient un prix, ainsi que l’affiche teurs comme Savignac. Nous 100 %. par exemple). Ou sont formatées UN CLUB RESTREINT Mercedes, qui place la voiture comme une perle dans une huître (Devar- sommes, nous, les victimes de l’ère a 99 % des Français possèdent sur le même modèle : le produit et Globalement, peu d’annonceurs rieuxvillaret). Sont également primées : Sony TV, Kookaï, LCI, la SNCF, exclusive du concept commercial, de un ou plusieurs postes de radio. des corps (pour les parfums), des se soucient, en France – contraire- pour sa campagne de lutte contre le vandalisme, et la Volkswagen Bora. la déclinaison marketing. » D’après l’enquête annuelle de Me- visages de comédiens et des fondus ment à la Grande-Bretagne, au Ja- Comme s’ils voulaient retourner diamétrie, le tuner, l’autoradio et le de couleurs (pour les spectacles). pon ou à l’Amérique latine –, de la aux sources, les afficheurs ont déci- radio réveil poursuivent leur pro- Les opérateurs prennent pro- qualité visuelle de l’affiche qu’ils la culture de celui auquel elle poster, commente Gabriel Gau- dé, à travers leur syndicat profes- gression. Le transistor-radio cas- gressivement conscience que les font concevoir par leur agence. s’adresse », analyse Hervé Bros- thier, qui dirige la création à sionnel, l’Union de la publicité ex- sette et le baladeur perdent de leur panneaux de douze mètres carrés Chaque année, c’est toujours un sard, président de DDB France. l’agence Young & Rubicam. Tous térieure (UPE), d’accorder de attrait. 76,7 % des personnes sont accrochés dans nos rues ne sont, même club restreint d’annonceurs Il existe, heureusement, quel- les codes désaltérants sont là (le so- nouveau de la place aux photo- équipées d’un poste pré-program- en général, ni réjouissants pour les (Perrier, les opticiens Visual, Volks- ques exceptions. Ces affiches-là leil, les vacances), mais ils sont par- graphes, aux graphistes, aux mable et 42,3 % disposent d’un yeux ni stimulants pour l’esprit. Les wagen, Kookaï, etc.) qui se dis- « marchent sur le mode de l’adhé- faitement mis en forme par le photo- peintres. Afin, peut-être, d’inverser poste de radio sur leur lieu de tra- publicitaires ne ménagent pas leurs tingue. Les deux tiers sont d’ail- sion, de la conviction, du ressenti. graphe, Vincent Dixon. » la tendance grâce à une émulation vail. critiques : « C’est une année très leurs des entreprises françaises, les Elles font appel à l’intelligence du En général, les professionnels collective. Pour la première fois, ils a PRESSE : Havas réorganise médiocre », observe Bruno Lacoste, stratégies mondiales des annon- passant, elles ne sont pas explicites plébiscitent des images épurées qui prêteront les panneaux qu’ils ne son secteur d’information pro- qui dirige la création à l’agence ceurs internationaux excluant trop mais tout le monde les comprend », jouent avec les mots – comme avec vendent pas aux publicitaires fessionnelle et nomme Marc-Noël Conquest. « Dès que cela sort un souvent un travail spécifique de commente le président du jury, les trois lettres de la chaîne de télé- – entre 15 % et 25 % de leur parc, Vigier à la tête d’Havas Business peu des sentiers battus, c’est la l’affiche : « Nous concevons de plus Vincent Leclabart, patron de vision LCI, ou le slogan : « Vous selon les semaines – à de jeunes ar- Information (HBI), qui rassemble catastrophe absolue », fustige Ma- en plus de campagnes pour le plus l’agence Australie. L’affiche Perrier, avez tué un sapin à Noël, n’aggravez tistes contemporains. Cette opéra- les groupes Moniteur, Usine nou- rie-Catherine Dupuy, coprésidente grand nombre. Or ce qui peut mar- couronnée par un grand prix, met pas votre cas : Kangoo, 0 % ronce de tion devrait voir le jour au début de velle, LSA, France agricole, Test, et directrice de la création de cher à la télévision ne le peut pas en en scène le consommateur et le noyer. » Ils aiment tordre les objets l’année 2000. Dalloz et Dunod. HBI représente l’agence BBDP@TBWA. « Ces af- affichage. L’affiche est un moyen personnage de son tee-shirt, le ca- en leur donnant un autre sens. un chiffre d’affaires de 3,7 milliards fiches sont effrayantes, on veut tout d’expression local qui doit jouer avec pitaine Haddock. « C’est presque un L’affiche de Virgin Megastore, par Florence Amalou de francs (564 millions d’euros). LeMonde Job: WMQ2809--0024-0 WAS LMQ2809-24 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0410 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SPHTDSI SWQUDTH RSTTDWI

STSP RURS

AGENDA chaussures de sport s’est vu TTPH Le G 7 se réjouit licencier quand elles font des béné-

SSIU RTRI

interdire d’utiliser sa marque sur TRUW fices, a indiqué la ministre de l’em-

SQVP RSQT

des articles textiles en Espagne par TQQV de l’amélioration ploi, Martine Aubry, samedi (lire

MARDI 28 SEPTEMBRE page 8). SPRU RRQP le Tribunal suprême espagnol. La TIWU

a FRANCE : mises en chantier marque Nike a été déposée par son SIIQ RQPV THST de la conjoncture

(août), enquête de conjoncture (sep- ancien licencié textile, la société a ÉTATS-UNIS : les reventes de RWUV RPPQ

tembre). catalane Cidesport, qui avait acquis [[[SWIS [[[ [[[ logements ont baissé de 2,8 % en

er er

er économique mondiale

I tF IQ eF PU ƒF tF IQ eF PU ƒF I tF IQ eF PU ƒF a JAPON : production industrielle et en 1981 les droits de cette marque, I août à 5,25 millions en rythme an- déposée en 1932 au registre du ventes au détail (août). Indices cours Var. % Var. % LES MINISTRES DES FINANCES nuel, après un recul de 4,1 % le mois

a ÉTATS-UNIS : Banque mondiale, commerce de Catalogne. Cidesport Europe 10 h 00 f se´lection 27/09 24/09 31/12 des sept principaux industrialisés précédent, a indiqué vendredi le

HDSP IHDWR

discours de Michel Camdessus (FMI) fut le distributeur exclusif de Nike EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QUHVDHW (G 7), réunis samedi 25 septembre à groupement national des agents im-

QTTUDVR HDST IHDRU

et James Wolfensohn (président de la en Espagne jusqu’au début des EUROPE ƒ„yˆˆ SH Washington, se sont félicités, dans mobiliers.

QPPDHP HDSU UDWQ

Banque mondiale). années 90. EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR un communiqué, « de l’amélioration

HDUH IHDHP

a RÉSULTATS SEMESTRIELS : EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QHUDIV des perspectives de reprise, tant pour a JAPON : les ventes de détail ont

RSTTDWI HDSU ISDVQ

Freeserve, Munich Re. b PILKINGTON : le groupe PARIS geg RH les principales économies industriali- chuté de 4 % en août par rapport

HDHH FFFF FFFF

verrier britannique Pilkington a PARIS wshgeg sées que pour l’économie mondiale ». au même mois de 1998, après avoir

QIQQDPS HDTR IUDWS

annoncé lundi qu’il allait construire PARIS ƒfp IPH En outre, « les perspectives mon- déjà reculé de 3,8 % en juillet

HDHH FFFF FFFF

MERCREDI 29 SEPTEMBRE une nouvelle usine de verre plat PARIS ƒfp PSH diales s’améliorent avec l’instauration (chiffre révisé), a annoncé le minis-

Â

HDHH FFFF FFFF

a ÉTATS-UNIS : commande de (float) dans l’ouest de la France afin PARIS ƒigyxh we‚gri de conditions propices à une crois- tère du commerce international et

SSUDIU HDSI QDRW

biens durables (août). de répondre à une demande AMSTERDAM eiˆ sance plus équilibrée et mieux parta- de l’industrie (MITI), lundi.

± QISVDTS HDPQ IHDIQ

a RÉSULTATS SEMESTRIELS : Ac- croissante du secteur du bâtiment BRUXELLES fiv PH gée dans les principaux pays indus- a Le gouvernement projette de

SPHTDSI HDQW QDWW

cor, Bic, Crédit immobilier de France, en Europe. FRANCFORT heˆ QH trialisés ; la consolidation de la reprise présenter très prochainement de

± SWQUDTH HDSR HDWQ

Bank of Scotland. LONDRES p„ƒi IHH des économies émergentes asia- nouvelles mesures de relance bud-

HDHH HDIU FFFF

MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi tiques ; des signes de stabilité voire de gétaire de 10 000 milliards de yens

± QRVTRDHH HDPQ HDVP

SERVICES MILAN wsf„iv QH redressement de certains autres mar- (92 milliards d’euros) pour consoli-

± TWVHDIH HDPI PDSP JEUDI 30 SEPTEMBRE b AIR FRANCE : la compagnie ZURICH ƒ€s chés émergents touchés par la crise ». der la fragile reprise économique a FRANCE : publication des chiffres nationale a prévu d’augmenter Le G 7 constate également « une re- constatée depuis le début de l’an- du chômage (août). d’environ 9 % son offre de sièges AME´ RIQUES prise des flux de financement » dans née, selon la presse parue lundi. a JAPON : dépenses de construction dans sa programmation d’hiver (à les pays émergents et « un contexte a La banque centrale a discuté de faible inflation ». et chiffres du chômage (août). partir du 31 octobre) pour cibler en NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR Il appelle les d’interventions non stérilisées,

a ÉTATS-UNIS : PIB définitif pour le particulier les Amériques, l’Europe marchés émergents à « la poursuite considérées comme plus agressives

IHPUWDE PURHDRI

deuxième trimestre et vente de mai- du Sud, la Grande-Bretagne et la IDHR de réformes susceptibles de promou- que celles adoptées habituellement

IIQPT PVVU

sons neuves (août). Clôture des réu- Scandinavie. IDHV voir une croissance durable ». Au su- pour freiner l’ascension du yen, lors

IIIIT PVHU nions annuelles du FMI et de la IDHU jet des économies des pays du G 7, de son comité de politique moné-

« Aux IHWHU PUPV Banque mondiale. IDHS le communiqué précise : taire le 13 août, selon les minutes

a RÉSULTATS SEMESTRIELS : Axa, FINANCE Etats-Unis et au Canada, une nou- publiées lundi. IHTWV PTRV

Havas Advertising, Legris Industries, b CHAMPALIMAUD : le IDHR velle année de croissance et de créa-

IHRVV PSTW

Léon de Bruxelles, Sommer-Allibert. président du groupe portugais IDHP tions d’emplois dans un contexte de a RUSSIE : le ministère des im-

IHPUW PRWH

IDHI faible inflation se dessine »

envisage une rupture de l’accord [[[ [[[ [[[ , tandis pôts a déjà atteint l’objectif de col-

er er er

I tF IQ eF PR ƒF I tF IQ eF PR ƒF tF IQ eF PU ƒF avec la banque espagnole Banco I que « les perspectives générales se lecte fiscale fixé dans le budget 1999 er VENDREDI 1 OCTOBRE Santander Central Hispano sont améliorées significativement pour le mois de septembre, a affir- Indices cours Var. % Var. % a ÉTATS-UNIS : revenu des mé- (BSCH), qui a provoqué un veto Ame´rique 10 h 00 f se´lection 24/09 veille 31/12 dans la zone euro grâce à une de- mé ce week-end le ministre des im-

mande interne plus forte »

des autorités portugaises, a affirmé ± IHPUWDQQ HDQV IIDWT nages (septembre) et dépenses de E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ . pôts, Alexandre Pochinok. Plus de

± IPUUDQT HDPR QDWP construction (août). dimanche 26 septembre la presse E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH 20 milliards de roubles (environ

a a

± PURHDRI HDQR PRDWV RÉSULTATS SEMESTRIELS : Cla- espagnole. Antonio Champalimaud E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i EUROPE : l’Europe doit dynami- 770 millions d’euros) ont été collec-

± TUTQDQV HDUP RDPV rins, Aigle. a évoqué pour la première fois la TORONTO „ƒi sxhiˆ ser sa demande intérieure et tés par les services des impôts, a

« non se reposer sur ses exporta- IISQQDHH IDQH UH possible vente de son groupe au SAO PAULO fy†iƒ€e précisé le ministre samedi.

tions », PVHDWP HDSU PHDVR Banco Comercial Portugues (BCP), MEXICO fyvƒe a estimé Larry Summers, le

a ±

SHTDSR HDIP IUDUV

AFFAIRES premier groupe bancaire portugais. BUENOS AIRES wi‚†ev secrétaire américain au Trésor, de- ÉQUATEUR : le pays ne va

± IPWDHI HDPP TUDSS SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev vant le Comité intérimaire du FMI payer que les intérêts des bons

b SUWIDUU IDVI PHDWS ASSURANCE : Michel Rocard CARACAS ge€s„ev qixi‚ev dimanche 26 septembre. Il a réaffir- Brady non garantis par le Trésor INDUSTRIE presse le gouvernement français mé que les Etats-Unis dont l’écono- américain, a annoncé dimanche à b SIEMENS/FRAMATOME : les d’adopter « au plus tôt » une loi mie « montre une forte croissance Quito le président Jamil Mahuad, à négociations franco-allemandes pour permettre l’application aux ASIE - PACIFIQUE sans inflation (...) ne pouvaient indéfi- deux jours de l’échéance d’un paie- pour la création d’une filière mutuelles complémentaires niment demeurer l’unique moteur de ment de 98 millions de dollars ¤ nucléaire commune, annoncées en maladie de la directive européenne TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng URO / YEN l’expansion » mondiale. L’Europe (94 millions d’euros) sur les intérêts

« insister sur les réformes ITVPIDHT IHWDHP juillet, sont à un stade avancé, a sur les assurances, a-t-il indiqué IPUTHDRT doit aussi de ces titres.

indiqué le quotidien allemand Die dans un entretien publié dans le structurelles du marché du travail et IVSQP IPS

Welt du samedi 25 septembre. dernier numéro de la revue IRSHT des biens, ce qui rendrait les inves- a PAYS ÉMERGENTS : les flux de IVIWH IPI

« Nous réfléchissons à une Questions de Sécurité sociale. IRHWP tissements plus attractifs », a-t-il capitaux privés ne vont reprendre

IUVRU IIV

coopération plus intensive sans avoir L’ancien premier ministre a remis IQTUW ajouté. que modestement en 2000 à

IUSHS IIR

atteint le stade de la en mai un rapport à ce sujet à IQPTS 155 milliards de dollars (149 milliards

IUITQ III concrétisation », a précisé Siemens. Lionel Jospin. IPVSI a FRANCE : le rendement de la d’euros), contre 136 milliards en

ITVPI IHU IPRQU contribution sociale généralisée 1999, soit loin du record de 355 mil-

b b [[[ [[[ [[[ er

NOVARTIS : le groupe EUROPAVIE : les anciens er (CSG) sera de 353,4 milliards de liards de dollars de 1996, selon les I tF IQ eF PU ƒF I tF IQ eF PU ƒF

helvétique des sciences de la vie assurés d’Europavie, compagnie QH tF IP eF PU ƒF francs (54 milliards d’euros) en 1999 chiffres de l’Institut de la finance in- supprimera quelque 500 emplois en d’assurance-vie déclarée en Indices cours Var. % Var. % et de 365,9 milliards de francs en ternational (IIF) publiés samedi. Zone Asie 10 h 00 f

Suisse, d’ici à la fin de l’an 2000, liquidation en décembre 1997, se´lection 27/09 24/09 31/12 2000, selon les documents budgé-

±

ITVPIDHT HDQH PIDSP

selon une interview de son PDG, « ont maintenant été informés par le TOKYO xsuuis PPS taires annexés au projet de loi de fi- a OR : quinze banques centrales

± IPUTHDRT PDHV PTDWW HONGKONG rexq ƒixq

Daniel Vasella, dans un journal liquidateur », Me Bernard Meille, nances qui viennent d’être transmis européennes se sont engagées à

HDHH FFFF RQDHQ SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

alémanique paru samedi. Novartis « des modalités de constitution de au Parlement et les comptes de la ne pas vendre d’or sur le marché

± IHWDRW RDPP TVDTH SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

a l’intention de se renforcer dans la leur dossier d’indemnisation », a Sécurité sociale présentés la se- pendant cinq ans en dehors des

PWIIDIH HDTI QDRU SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

vente et le marketing à l’étranger, annoncé la profession. Ils ont maine dernière. transactions déjà prévues qui ne de-

± PSDVT PDHS HDUH BANGKOK ƒi„

en particulier aux Etats-Unis. jusqu’au 31 décembre pour a Le gouvernement a l’intention vront pas excéder 400 tonnes par

± RUSQDSI HDHW SSDSV BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

« adresser leur déclaration de de dissuader les entreprises an, dans un communiqué publié di-

± ± PHPPDSQ IDQR PDHU WELLINGTON xƒiERH b NIKE : le groupe américain de créance au liquidateur ». d’abuser des contrats précaires et de manche à Washington.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 24/09

HDISPRS UDRQIH FRANC...... TDSSWSU ¤URO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDIWIS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

PARIS NEW YORK ´ QDQVUUR VDTPIS Action MCI WorldCom LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Rumeur de rachat ` QDWRPQV QSDWSH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en dollars au Nasdaq L’INDICE CAC 40 de la Bourse WALL STREET a connu une nou- QDPUIWH IDTIHI ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDSRQI

de Sprint de Paris a débuté la séance du velle séance de baisse, vendredi SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR PDHPSQ

100 lundi 27 septembre par une 24 septembre. L’indice Dow Jones a PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QPUDTU 76,12 FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

hausse de 0,68 %, à 4 571,91 cédé 0,38 %, à 10 279,33 points, tan- IDTPTHU PSSDWW

par MCI WorldCom le 24 sept. FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDPVQU 95 points. Le marché a ainsi effectué dis que le Nasdaq, le marché des MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... L’ÉDITION ÉLECTRONIQUE du un rebond technique après la valeurs de haute technologie, a Wall Street Journal de vendredi baisse de 1,31 %, enregistrée ven- abandonné 0,34 %, à 90 Cours de change croise´s 24 septembre a lancé la spéculation dredi. Les investisseurs n’ont pas 2 740,41 points. La Bourse améri- autour de l’achat de Sprint, le troi- été totalement rassurés par la caine a chuté de 4,85 % sur la se- Cours Cours Cours Cours Cours Cours 27/09 10 h 00 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

sième opérateur longue distance aux 85 réunion du G 7 à Washington. maine. La baisse du dollar face au DOLLAR ...... FFFF HDWSVQT IDHRRWS HDISWQH IDTRQRS HDTSPIH

Etats-Unis, par MCI WorldCom, le Mais ils se consolent avec l’at- yen, les perspectives d’un nouveau YEN ...... IHRDQRSHH FFFF IHWDHPHHH ITDTPHHH IUIDSSHHH TVDHUSHH numéro deux. Même si la direction tente, cette semaine, de chiffres relèvement des taux directeurs de la ¤URO...... HDWSTWV HDWIUPT FFFF HDISPRS IDSUQPS HDTPRQS

80

de MCI WorldCom a opposé un «no prometteurs sur le moral des mé- Banque fédérale américaine, et la FRANC...... TDPUURH TDHITPS TDSSWSU FFFF IHDQIWWS RDHWSPS LIVRE...... HDTHVRV HDSVPWS HDTQSTH HDHWTVS FFFF HDQWTVS

comment », les investisseurs ont sé- nages et de la consommation aux force de la demande aux Etats-Unis FRANC SUISSE ...... IDSQQSH IDRTWIS IDTHIVS HDPRRIS PDSIWVH FFFF rieusement envisagé cette possibilité. 75 Etats-Unis. qui provoque un important déficit Vendredi, l’action MCI WorldCom a de la balance des paiements, ont eu chuté de 3,4 %. Celle de Sprint FON 70 raison de l’optimisme des opéra- Taux d’inte´reˆt(%) Matif (téléphonie fixe) a grimpé de 5,6 %, FRANCFORT teurs. M AMJ JAS Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 24/09 f Cours 10 h 00 f

tandis que celle de Sprint PCS (télé- 1999 LE MARCHÉ allemand a entamé j. j. 3 mois 10 ans 30ans 27/09 prix prix

Notionnel 5,5 PDRV SDPR SDWQ

phonie mobile) a reculé de 1,34 %. la semaine sur une note opti- FRANCE ...... PDRT

Source : Bloomberg ´ VUDQR VUDST

DECEMBRE 99. IPII PDTP SDIH SDVS

Si l’opération s’effectuait, MCI miste avec une hausse de 0,60 % TAUX ALLEMAGNE .. PDRT

SDPP SDSV RDVU GDE-BRETAG. RDWR Euribor 3 mois

FFFF FFFF FFFF PDST SDQV TDHW WorldCom talonnerait AT & T avec Une éventuelle fusion se heurterait à de l’indice DAX 30, à 5 217,45 SUR LES MARCHÉS obligataires, ITALIE...... PDRT OCTOBRE 99 ...

HDHP IDUT FFFF 30 % du marché américain, contre plusieurs obstacles. La Federal points. Vendredi, l’indice DAX les taux restaient stables lundi JAPON...... HDHS

´ RDUT SDWP TDHT

48 % pour AT & T. La capitalisation Communications Commission (le ré- avait nettement reculé (– 2,13 %), 27 septembre en début de matinée. ETATS-UNIS... SDPP HDWU QDIT RDIU

SUISSE...... HDSV Pe´trole PDST SDPV SDWS boursière du nouvel ensemble de- gulateur américain) ainsi que le dé- à 5 186,53 points. Le rendement de l’emprunt d’état à PAYS-BAS...... PDRI vrait atteindre 190 milliards de dol- partement de la justice pourraient dix ans s’inscrivait à 5,10 % à Paris et Cours Var. % lars, contre 136 milliards pour s’opposer à l’opération. France Télé- à 4,98 % à Francfort, contre 5,11 % En dollars f 24/09 veille

LONDRES

FFFF AT & T. com et Deustche Telekom, qui dé- et 4,99 % vendredi. Sur le marché Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... PQDWH

± HDRR WTI (NEW YORK) ...... PRDTS

Cette rumeur survient dans un tiennent chacun 10 % de Sprint, L’AGITATION du secteur ban- américain, celui des emprunts émis Cours Var. % HDIH LIGHT SWEET CRUDE .... PRDVI contexte de regroupement dans la doivent également être d’accord. caire, vendredi, due à l’annonce à trente ans s’affichait à 5,98 %, soit En dollars f 24/09 veille

téléphonie mobile aux Etats-Unis, un Premièrement pour mettre fin à leur d’une OPA hostile de Bank of la même valeur que vendredi. ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE HDII

marché en faible croissance à la dif- coopération dans Global One (ser- Scotland sur Natwest, a permis à CUIVRE 3 MOIS...... IUTH Or HDPQ ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISISDS

± HDRW

férence de l’Europe. La semaine der- vices téléphoniques aux multinatio- l’indice FT 100 de limiter son re- PLOMB 3 MOIS ...... SHUDS

Cours Var %

± HDQU MONNAIES SRHH ¤

nière, le britannique Vodafone s’est nales). Deuxièmement pour dénouer cul à 0,53 %, à 5 937,60 points. ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 24/09 23/09

HDHR

ZINC 3 MOIS...... IIVUDS

C

HDTI

associé avec l’américain Bell Atlantic. leurs liens capitalistiques. Si l’un des LE YEN flambait à nouveau face au OR FIN KILO BARRE ...... VPHH

± HDIR

NICKEL 3 MOIS ...... TWRH

C HDQU

OR FIN LINGOT...... VISH

Constitué à coups d’acquisitions deux ne voulait pas vendre, l’opéra- dollar, lundi, en début de matinée : ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

TOKYO ONCE D’OR (LO) $ ...... PTRDQS

FFFF

(dont celle de MCI en 1998 pour tion se révélerait plus difficile pour le dollar était tombé à 104,26 yens ARGENT A TERME ...... SDPW ` C HDVV PIECE FRANCE 20 F...... RSDUH

VDRQ

PLATINE A TERME ...... SSRPPDQQ ` C IDIH 47 milliards de dollars), MCI World- MCI WorldCom, notamment d’un L’INDICE Nikkei de la Bourse de après être monté jusqu’à 106 yens, PIECE SUISSE 20 F...... RTDIH

´ ` C QDQU GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 F . RT

Com pèche toujours par son absence point de vue comptable : MCI doit Tokyo a terminé la séance de lun- alors que le G 7, le groupe des sept ´ PVH HDVI ` ± IDRT BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PHP

dans la téléphonie mobile. En rache- obtenir 90 % du capital pour utiliser di sur une légère baisse de PHWDS HDQT pays les plus industrialisés, qui s’est ` ± HDWU MAI¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... QVIDPS

C IDIT IRVDR ` HDVR tant Sprint, il mettrait la main sur la la méthode du « pooling of interest », 0,30 %, à 16 821,06 points. Les réuni samedi, à Washington, n’a pas SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... PWWDUS

filiale Sprint PCS, sixième opérateur qui lui évite de pénaliser le bénéfice pressions du G 7 en faveur d’un pris de mesures pour freiner la SOFTS $/TONNE

QDWP CACAO (NEW YORK)...... IHHU

de téléphonie mobile aux Etats-Unis par action après la fusion. repli du yen par rapport au dollar hausse du yen. Pour sa part, l’euro ´ FFFF CAFE (LONDRES) ...... IPTH Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF avec près de quatre millions d’abon- n’ont pas freiné la vigueur de la était stable face au billet vert, à SUCRE BLANC (PARIS) ... IVW re´elsurlesiteWebdu«Monde». nés. Enguérand Renault devise japonaise. 1,0462 dollar. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ2809--0025-0 WAS LMQ2809-25 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0411 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 25

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QUHVDHW

VALEURS EUROPE´ENNES QHUDIV

QPT QWUI

QTTI QHQ QUIRDQT b QHVDQW

Selon des rumeurs, le numéro un groupe, en hausse de 35,2 %, à QURQDQR

QUHVDHW

QQSH américain de la distribution, le 41,3 millions d’euros (271,1 millions PVH QHSDUT

QUQIDWT

QHUDQT QHRH géant Wal-Mart, aurait l’intention de francs) pour un chiffre d’affaires PSU QHUDIV

de lancer une offre publique en hausse de 18,07 %, à 311,9 mil- QHRDTH PUPW

d’achat sur le groupe stéphanois lions d’euros, dont 216,6 millions au PQR QTVSDRP

PRIW

Casino. Toujours est-il que le titre titre de la publicité et 95,3 millions PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

er

yg„F QH we‚ƒ PU ƒi€„F ww t † v QH ƒi€„F QH we‚ƒ PU ƒi€„F ww t † v Casino était animé, lundi 27 sep- au titre des diversifications. I tembre, à l’ouverture de la séance : b Le titre Bongrain était stable à

e e e C C ± PDPT FFFF p‚ QTS HDHS ps IHDUP PDSS ps VSDI IDSV il gagnait 1,59 %, à 115,30 euros. 365 euros, lundi matin. Le groupe COURTAULDS TEXT qf BONGRAIN /RM VALMET NOKIA

e e C C ± ± IUDS HDVT e„ RRDIS HDST QUWDPI IDRU qf TDUS ISDPV

b L’action Pernod-Ricard se distin- fromager a vu son bénéfice net part DT.LUFTHANSA N hi BRAU-UNION f DJ E STOXX IND GO P NYCOMED AMERSHA

e ± IUDSI FFFF qf TDSR FFFF xv IUDT HDPV ELECTROLUX -B- ƒi CADBURY SCHWEPP OCE

guait, lundi, en début de séance, en du groupe monter à 21 millions e C C UDIW RDVI hu QSDIP FFFF s„ PDRQ IDPS EMI GROUP qf CARLSBERG -B- OLIVETTI

e e C C IDQ HDUV hu QRDVW FFFF xv WRDUS HDVH ouvrant en hausse de 4,28 %, à d’euros, soit 137,6 millions de EURO DISNEY /RM p‚ CARLSBERG AS -A ASSURANCES KON. PHILIPS

e C

RDSU FFFF hu WPDVP FFFF qf QDPV QDRU

ps e FINNAIR CHR. HANSEN HLD C ROLLS ROYCE SHDTS HDIH

65,80 euros : selon la presse britan- francs, au premier semestre 1999 AGF /RM p‚

e

±

PDHP QDHI ps IUDWS FFFF qf RHDUV FFFF qf e G WIMPEY PLC CULTOR -1- C SAGE GRP WDVQ IDQR ALLEANZA ASS s„

nique, le groupe français serait sur contre 19,1 millions d’euros au pre- e C

VDRU IDSH hu RHDPH FFFF p‚ TQV FFFF GRANADA GROUP qf DANISCO e SAGEM ± PUIDV HDHU ALLIANZ AG hi

e e e C C C

IHQDP IDHV p‚ PQPDS IDHR hi QTH IDRI le point de lancer une offre sur Al- mier semestre 1998, mais il a vu son p‚ HERMES INTL DANONE /RM C SAP AG IIDHI HDVT ALLIED ZURICH qf

e e C C

HDTP IDTR q‚ QQDSU FFFF hi RIW IDSV HPI s„ DELTA DAIRY SAP VZ PUDQI FFFF lied Domecq de 4 milliards de livres. chiffre d’affaires tomber à ASPIS PRONIA GE q‚

e C C

± PUDP QDHQ qf WDUU IDWT qf IHDVQ SDVU

xv e HUNTER DOUGLAS DIAGEO C SEMA GROUP IITDS HDSP

b La valeur M6 gagnait 2,5 %, à 825,2 millions d’euros (5,4 milliards AXA /RM p‚

e e C C

xv PRDP HDTP q‚ RWDPV FFFF hi VHDP HDPS KLM ELAIS OLEAGINOU C SIEMENS AG N UVQDTS HDQP BALOISE HLDG N gr

246 euros dans les premiers de francs), contre 919,8 millions e C C

±

QDPQ Q p‚ IIQDR HDUW qf IQDIV IDSU HILTON GROUP qf ERID.BEGH.SAY / SMITHS IND PLC ± IRDQT HDUT CGU qf

e e C C

WDS HDII qf PDUS FFFF p‚ US IDRP MOULINEX /RM p‚ GREENCORE GROUP e STMICROELEC SIC échanges, lundi. La chaîne a enre- d’euros (6,034 milliards de francs) ± PTDS IDVS CNP ASSURANCES p‚

e C

QDHV FFFF xv QSDI IDIS xy PDQW FFFF

NCL HLDG xy HEINEKEN HOLD.N e TANDBERG DATA A IUDTT FFFF

gistré un bénéfice net, part du au premier semestre 1998. CORP MAPFRE R iƒ

e e C

IHI FFFF q‚ PQDVH FFFF p‚ QQ IDPH PATHE /RM p‚ HELLENIC BOTTLI e THOMSON CSF /RM IHSDS FFFF ERGO VERSICHERU hi

e C

PDPR FFFF q‚ IVDSS FFFF ps QHDWS HDRW PENTLAND GRP qf HELLENIC SUGAR TIETOENATOR SHDTH FFFF ETHNIKI GEN INS q‚

e

C

±

QDSI HDWH ps QHDR HDQQ hu UPDIQ FFFF

qf e

PERSIMMON PLC HUHTAMAEKI I VZ C WILLIAM DEMANT

SDTV HDVW

FONDIARIA ASS s„

C

TWDVR HDPP

CIBA SPEC CHEM gr

e C

±

RUDV HDRP qf IIDTW FFFF RVPDIW IDVI

PREUSSAG AG hi KERRY GRP-A- f DJ E STOXX TECH P VRDUV FFFF

FORSIKRING CODA hu

Code Cours % Var. C

RPRDWS HDVW

10 h 31 CLARIANT N gr e C

27/09 C

QDSQ HDRS s„ IDVU HDSR

f pays en ¤uros veille RANK GROUP qf MONTEDISON e QIDR FFFF

e FORTIS (B) fi C

QRDI IDUW

DEGUSSA-HUELS hi

C

± PHVDIH HDTH gr IVPWDIS HDHU

gr e

SAIRGROUP N NESTLE N C

QIDU HDTQ

e GENERALI ASS s„

IIPDSS FFFF

DSM xv

e SERVICES COLLECTIFS IHDPQ FFFF xv QWDQ FFFF

SAS DANMARK A/S hu KONINKLIJKE NUM e ± ISRDII HDIP

AUTOMOBILE GENERALI HLD VI e„

PHDSI FFFF

DYNO xy e e

C

±

TRDV PDVT s„ IDPS HDUW

p‚ e

SEB /RM PARMALAT e C ± s„ PDPU IDUW

QDHQ HDWV

INA s„ AEM

C

ƒi QRDUR FFFF RTSPDSR HDHU

AUTOLIV SDR EMS-CHEM HOLD A gr

e

C C

gr UQVDTT HDHV p‚ TT RDTH

THE SWATCH GRP PERNOD RICARD / C

qf IIDTT QDRV

VQDHI FFFF

e e INTERAM HELLEN q‚ ANGLIAN WATER

±

± fi RIDT HDPR

TPDP HDRV

BASF AG HENKEL KGAA VZ hi

e

±

gr ISSDPW HDSH ps TDVW FFFF

THE SWATCH GRP RAISIO GRP -V- C qf UDHV PDHR

IHDQS FFFF

e IRISH LIFE & PE qf BRITISH ENERGY C C

hi PVDP IDRR WDQS HDIU

BMW ICI qf

C

qf IDQT PDQS xy SDWP FFFF

C

WILLIAM BAIRD RIEBER & SON -B C

qf PDRW HDTQ

PDVW PDPP

e e LEGAL & GENERAL qf CENTRICA

± ± hi PHDP HDRW SDQ HDST

CONTINENTAL AG KEMIRA ps

C

WDUQ FFFF qf WDRW IDTV

qf e

WILSON BOWDEN SCOTT & NEWCAST e C ± s„ VDRW IDTV

IWQDS HDSI

e MUENCH RUECKVER hi EDISON C C

hi TSDS IDHV IHDQP TDVP

DAIMLERCHRYSLER LAPORTE qf

e

C

RVDWS FFFF qf UDRR UDUQ

e„ e

WOLFORD AG SOUTH AFRICAN B C fi QQWDS FFFF

UDPQ HDPP

e NORWICH UNION qf ELECTRABEL C

s„ QI HDRW IHDHQ FFFF

FIAT PERSTORP -B- ƒi

± ± HDQH qf SDVS HDPU

f DJ E STOXX CYC GO P ISUDQR TATE & LYLE e e

€„ IRDUQ FFFF

RTDS FFFF

e e POHJOLA YHTYMAE ps ELECTRIC PORTUG C

± s„ ISDIU HDQW IWDVU IDRV

FIAT PRIV. RHODIA p‚

SDPU FFFF

qf e

UNIGATE PLC C

iƒ IUDVQ FFFF

IRDSI PDIH

e e PRUDENTIAL qf ENDESA

±

p‚ RTDIT HDRI IDIP FFFF

MICHELIN /RM SNIA s„

e

±

TSDT PDHP

xv e

e C UNILEVER C e„ IPIDR IDQS

WDRU PDTH

e e RAS s„ EVN C

p‚ IVH HDIU TUDR FFFF

PEUGEOT SOLVAY fi

C

WDIW HDTW

UNILEVER qf e iƒ PHDUQ FFFF

FFFF FFFF

e PHARMACIE ROYAL SUN ALLIA qf GAS NATURAL SDG C e

s„ PDPW IDQQ RSDI FFFF

PIRELLI TESSENDERLO CHE fi

C

IIDUS HDWR

WHITBREAD qf e

xy SDUR FFFF

QQ FFFF

e SAMPO -A- ps HAFSLUND -A- C

± p‚ RWDST IDTT QQHDWV PDTS C

RHDQU HDUR

RENAULT f DJ E STOXX CHEM P ASTRAZENECA qf

±

HDST

f PQIDHQ

DJ E STOXX F & BV P C xy QDRP FFFF

IWIUDVW HDTP

e SWISS RE N gr HAFSLUND -B- C p‚ TW PDHU C QHDST PDSQ

VALEO /RM ELAN CORP qf

e e iƒ IQDSP FFFF

QUDUI FFFF

e SEGUROS MUNDIAL €„ IBERDROLA C hi SQDP HDTT C PRDWI IDTH

VOLKSWAGEN GLAXO WELLCOME qf

e

C

s„ RDIP HDRW

IWDPS FFFF

´ SKANDIA INSURAN ƒi ITALGAS PUDUP FFFF ƒi e ± QVDQ HDRP

VOLVO -A- CONGLOMERATS HOECHST AG hi

C

qf TDTU HDPR

TDWT FFFF

STOREBRAND xy NATIONAL GRID G

ƒi PUDTT FFFF

± IRITDUH HDPT

VOLVO -B- NOVARTIS N gr ´

IQDRQ FFFF

AKER RGI -A- xy BIENS D’EQUIPEMENT

C

qf UDTP PDSQ

UDQR FFFF

SUN LF & PROV H qf NATIONAL POWER

C PQUDSP HDIV

IIQDWV FFFF

f DJ E STOXX AUTO P e NOVO NORDISK B hu C

RU IDWS

CGIP /RM p‚ e gr ISTVDSS FFFF

± ± e„ IQVDS IDQS SUTDIV HDPP

e ABB PARTI SWISS LIFE REG gr OESTERR ELEKTR

PIDW FFFF

e ORION A ps C

ISSDI IDQU

CHRISTIAN DIOR p‚ ± C gr SPQDHT HDUI

qf WDVV IDTI IVVDRH FFFF

e ADECCO N TOPDANMARK AS hu POWERGEN

PIDV FFFF

e ORION B ps ±

IDSS IDPU

CIR s„ e C p‚ QIDS IDTS C

qf VDPU FFFF SQIDIV HDIP

BANQUES e ALSTOM ZURICH ALLIED N gr SCOT POWER C

RSDSS HDII

e RHONE POUL./RM p‚

RIS FFFF

D’IETEREN SA fi

C

C gr IIIVDTI HDIU ± qf IRDRV RDHT

HDSH

ALUSUISSE LON G f DJ E STOXX INSU P QPTDHV SEVERN TRENT

gr IUQIQDRT FFFF

C

IUDQS QDVS

qf e ROCHE HOLDING

ABBEY NATIONAL C

RTDT HDIW

GAZ ET EAUX /RM p‚

C e

C qf RDSP HDQS ISUDP HDTR

ASSOC BR PORTS SUEZ LYON EAUX/ p‚

C

IHWPTDUT HDHQ e gr

±

PIDSS HDPQ

ABN AMRO HOLDIN xv e ROCHE HOLDING G

IUV FFFF

GBL fi

ƒi PSDVI FFFF

PPDSH FFFF

e ATLAS COPCO -A- SYDKRAFT -A- ƒi

p‚ ITQDV FFFF

±

IP RDPT qf SANOFI /RM

ALL & LEICS C

VDVT IDHU

GENL ELECTR CO qf

ƒi PSDRH FFFF IVDHW FFFF

e ATLAS COPCO -B- MEDIAS SYDKRAFT -C- ƒi C

hi IHQ HDRW

IVDPT FFFF

ALLIED IRISH BA qf e SCHERING AG

RWDP FFFF

GEVAERT fi

C q‚ PHDVU FFFF

IQDWS HDQR

ATTICA ENTR SA qf

C THAMES WATER

qf VDWT RDHI

C

IIDRP HDPV qf BSKYBGROUP

USDTU FFFF

q‚ e SMITHKLINE BEEC

ALPHA CREDIT BA C

PPDSS HDPP

HAGEMEYER NV xv

± e

qf WDTV HDQP

IUHDV FFFF

BAA e TRACTEBEL fi C

p‚ TIDQS PDHV

± PDQH

e QUSDVR CANAL PLUS /RM

PHDRU FFFF

ARGENTARIA R iƒ f DJ E STOXX PHAR P

SDRT FFFF

INCHCAPE qf

± e

qf UDHT HDRR

IQDQ FFFF

BBA GROUP PLC FENOSA iƒ C

TDSQ HDUQ

e CARLTON COMMUNI qf

IVDHS FFFF

BPINTOMAYORR €„

IHDWT FFFF

INVESTOR -A- ƒi

C xy IRDWS FFFF

IHDTR QDSI

BERGESEN e qf C UNITED UTILITIE

IHDHS IDHI

e ELSEVIER xv

C

RUDSP HDTR

BANK AUSTRIA AG e„

IIDHV FFFF

INVESTOR -B- ƒi e xy PTDPS FFFF

PH FFFF

BONHEUR e VIAG hi

± RRDRW SDQR

EM.TV & MERCHAN hi

FFFF FFFF

BANK OF IRELAND qf ´

PHDIR FFFF

KVAERNER -A- xy ENERGIE e e

C fi RPDS FFFF

TVDIS HDSW

CMB VIVENDI/RM p‚

IRDSI FFFF

EMAP PLC qf

PTDQS FFFF

BANK OF PIRAEUS q‚ e

±

PVT HDQS

LVMH / RM p‚

±

C xy WDVQ FFFF qf QPDHV HDPW

HDPI

AKER MARITIME CMG e f PWPDIT C DJ E STOXX PO SUP P

PPWDT HDHR

e HAVAS ADVERTISI p‚

QUDU FFFF

BANKINTER R iƒ

PUDSP FFFF

MYTILINEOS HOLD q‚

C

±

SDSS HDVS qf PDUI IDIR

BG qf COOKSON GROUP P e

RDU FFFF

INDP NEWS AND M s‚

C

PUDUR PDHV

BARCLAYS PLC qf

RIDIR FFFF

NORSK HYDRO xy

±

IUDIT HDTR hu WISHDVS FFFF

BP AMOCO qf DAMPSKIBS -A- e C

QWDW IDUT

e LAGARDERE SCA N p‚

C

SUDQ HDSQ

BAYR.HYPO-U.VER hi

±

IQHDTI HDRV

OERLIKON-BUEHRL gr

±

IUDQV HDQT hu WWSVDPV FFFF

BURMAH CASTROL qf DAMPSKIBS -B- e C

WDPS HDUT

e MEDIASET s„

SDSS FFFF

BCA FIDEURAM s„

IRDHR FFFF

ORKLA -A- xy

C

 qf PHDHU IDIW

A

e @€u˜li™ite PEARSON C

RDIT HDWU

BCA INTESA s„

IPDHW FFFF

ORKLA -B- xy

± SDVP HDPU

e REED INTERNATIO qf

C EURO

RDHT IDPS

MONTE PASCHI SI s„ e

PW FFFF

SONAE SGPS €„

C

IIDPP IDVS

e REUTERS GROUP qf ______±

IDRQ HDTW

BCA ROMA s„

QDWS FFFF

TOMKINS qf

WDRT FFFF

e SCHIBSTED xy

IPDRW FFFF

iƒ e BBV R C

SSDV RDRH

VEBA AG hi

± QDPV HDRV

qf NOUVEAU

e TELEWEST COMM.

iƒ TUDUS FFFF

BCO POPULAR ESP C

IDPW

f DJ E STOXX CONG P PUIDHT

e C

PUIDS QDTQ

e TF1 p‚

IHDIS FFFF

BSCH R iƒ ´

C

WDRH RDIU

e UNITED NEWS & M qf MARCHE PSDIV FFFF

BCP R €„

e C

SVDT HDTW

e UNITED PAN-EURO xv C RHDP HDQU

BIPOP CARIRE s„ ´ ´

TELECOMMUNICATIONS e

QQDW FFFF

e WOLTERS KLUWER xv Cours % Var. C

UTDS IDRT

BNP /RM p‚ 27/09 10 h 31 f en ¤uros veille

si RDHW FFFF

EIRCOM C WDHI QDPR

e WPP GROUP qf

WDVV FFFF

BSCH R iƒ

C

qf ISDIT IDTV

± IDSQ

e BRITISH TELECOM f DJ E STOXX MEDIA P QHIDIQ C IPHDQ IDHW

CCF /RM p‚

C AMSTERDAM IHDTV IDUW

CABLE & WIRELES qf

RDWW FFFF

CHRISTIANIA BK xy

e C

hi QWDT IDHP

FFFF

e DEUTSCHE TELEKO AIRSPRAY NV IUDT C

TDSW IDPQ

COMIT s„

C

qf PIDVU HDSH

FFFF

ENERGIS BIENS DE CONSOMMATION ANTONOV HDWS

VPDUI FFFF

COMM.BANK OF GR q‚

ƒi WDWP FFFF C

HDTU

EUROPOLITAN HLD e C/TAC UDS e C xv QPDHS IDIH

QSDP FFFF

COMMERZBANK hi AHOLD

e

± p‚ UWDUS HDIW

±

TDIS

e FRANCE TELECOM CARDIO CONTROL QDIS C qf QDRU FFFF PUDPS IDQH

CREDIT LYONNAIS p‚ ASDA GROUP PLC

q‚ PHDTH FFFF

FFFF

HELLENIC TELE ( CSS ITDSS C q‚ SPDRW FFFF

IHWDTV HDPS

DEN DANSKE BK hu ATHENS MEDICAL

e C

xv RPDWS IDQH

± UDU

KONINKLIJKE KPN e HITT NV HDTS

C e„ RRDUS HDPP QDTT FFFF

DEN NORSKE BANK xy AUSTRIA TABAK A

q‚ PSDVS FFFF

± IWDS

PANAFON HELLENI e INNOCONCEPTS NV IDUT e C hi TSDS HDUU

TTDT FFFF

DEUTSCHE BANK hi BEIERSDORF AG

e

€„ QWDS FFFF

FFFF

e PORTUGAL TELECO e NEDGRAPHICS HOLD IUDT ± p‚ RUDR HDPI

IQUDW FFFF

DEXIA CC fi BIC /RM

C

gr PWHDPV HDWV

FFFF

SWISSCOM N POLYDOC IDW

e C qf UDSS HDTQ ±

IQTDW HDHU

DEXIA FCE RM p‚ BRIT AMER TOBAC

C

hu SQDVQ IDPU

C

WVDI

TELE DANMARK -B e PROLION HOLDING HDRT e C p‚ IISDQ IDSW

± RSDW IDHV

DRESDNER BANK hi CASINO GP /RM

e

€„ IIHDUS FFFF C

HDUU

TELECEL RING ROSA TDSS C gr IVPWDIS HDWQ

QWDTU FFFF

EFG EUROBANK q‚ CFR UNITS -A-

e

± s„ WDIQ HDUT

FFFF

TELECOM ITALIA e RING ROSA WT HDU p‚ STR FFFF

VQDUU FFFF

ERGO BANK q‚ CPT MODERNES /R

e C

s„ SDRW IDVT

± IQDTS

e TELECOM ITALIA e UCC HOLDING NV HDUQ fi UUDRS FFFF

RTDSS FFFF

ERSTE BANK e„ DELHAIZE

e

ISDHV FFFF

TELEFONICA iƒ e C p‚ QHSDP HDST

ISDQI FFFF

FOERENINGSSB A ƒi ESSILOR INTL /R

e C

SDVW HDSI

TIM s„ e C fi SUVDS FFFF

IIDSQ IDQV

HALIFAX GROUP qf ETS COLRUYT

C

PIDWP IDQI

VODAFONE AIRTOU qf e BRUXELLES hi TQDW FFFF ± IHDWS HDVS

HSBC HLDG qf FRESENIUS MED C

±

IDRU

f DJ E STOXX TCOM P TVSDIV

C

IDTS IDPQ qf IDVR FFFF SPDIW FFFF IONIAN BK REG.S q‚ FYFFES ENVIPCO HLD CT

C C PDPI IVDS qf TDST IDUH VWDSQ FFFF JYSKE BANK REG hu GALLAHER GRP FARDEM BELGIUM B

e

QDI FFFF fi RHDT FFFF QTDUR FFFF hu INTERNOC HLD

KAPITAL HOLDING e GIB

IIDR FFFF hu IQWWSDRP FFFF

CONSTRUCTION CEPSA iƒ DAMSKIBS SVEND

FFFF e IIDQ

q‚ QQDVV FFFF SHDIS FFFF

fi INTL BRACHYTHER B

KBC BANCASSURAN e GOODYS

C

p‚ ITTDS IDPP

PDHW FFFF

ELF AQUITAINE / DELTA PLC qf

±

e C WDWV HDIH C

qf IIDUU SDRW iƒ RSDSQ FFFF IIDTW PDIW

qf LINK SOFTWARE B

LLOYDS TSB ACCIONA e IMPERIAL TOBACC

C

s„ SDVW IDHQ

TDWT FFFF

ENI xy

DET SONDENFJ NO e

FFFF

e e IDTW ps IIDS FFFF ±

iƒ IHDPT FFFF SDPU IDTV

MERITA ps ACESA R KESKO -B- PAYTON PLANAR

± qf TDUS HDWP

C UDVV HDRH

ENTERPRISE OIL qf

ELECTROCOMPONEN e C

V FFFF

p‚ THSDS HDRI UQDUW FFFF q‚ PQDQS FFFF

NAT BANK GREECE q‚ AKTOR SA L’OREAL /RM SYNERGIA

VDIV FFFF

xy e C

UR QDSH F.OLSEN ENERGY hi

e e EQUANT NV e

€„ ISDQS FFFF

± ps ISDU FFFF TSDHS IDIR

NATEXIS BQ POP. p‚ ASKO OY MODELO CONTINEN

±

PDIP IDRT

qf e IDQV FFFF LASMO p‚

e EUROTUNNEL /RM C

qf FFFF FFFF iƒ IWDRI FFFF PPDSI UDHI

NATL WESTM BK qf AUMAR R e MORRISON SUPERM

C

VU HDQS

e„ e

OMV AG C

PRDWP HDRV

FINNLINES ps e

e C C p‚ VRV HDRU s„ UDPS IDSR

SDQR FFFF

NORDBANKEN HOLD ƒi AUTOSTRADE PROMODES /RM FRANCFORT

ITDTH FFFF

PETROLEUM GEO-S xy ±

PDUW PDUQ

e e FKI qf C C ±

qf IIDWS HDPT s„ RDIT HDWU

s„ PHDIS HDUS

RECKITT & COLMA C

IDII

ROLO BANCA 1473 BCA INTESA e 1&1AG&CO.KGAA UTDPR

±

UVDIS HDQP

PRIMAGAZ /RM p‚

PSDIT FFFF

FLS IND.B hu

C qf QDTI FFFF qf IDTQ FFFF qf PHDIT IDRP

BICC PLC SAFEWAY C IDQS

ROYAL BK SCOTL AIXTRON WHDP

IHDHI FFFF

PROSAFE xy e C

QU HDIT

FLUGHAFEN WIEN e„

C

C qf TDHI IDVT

qf TDTH PPDHQ

WDTW FFFF

ƒi SAINSBURY J. PL

± SHDI

S-E-BANKEN -A- BLUE CIRCLE IND e AUGUSTA TECHNOLOGI HDWW

IVDWW FFFF

REPSOL iƒ

C

IRDRS HDPP

e e GKN qf e C C ± p‚ SSDW HDIV

p‚ PUH IDIT

IWHDT HDPT

p‚ SEITA /RM ± RTDT

STE GENERAL-A-/ BOUYGUES /RM e BB BIOTECH ZT-D HDVS

±

SSDQ HDSR

ROYAL DUTCH CO xv

C

qf QDUP RDVU

GLYNWED INTL PL C C qf QDHQ PDIP

qf SDRW HDVT

IPDWQ FFFF

ƒi SMITH & NEPHEW

BPB ± IRDT

SV HANDBK -A- e BB MEDTECH ZT-D QDWS

± RDIV HDRV

SAIPEM s„

q‚ PIDWR FFFF

C

C HALKOR

± qf QDIU IDSI qf PDRQ HDTR

PSUDIT IDII

gr STAGECOACH HLDG ± TP

UBS REG CARADON BERTRANDT AG PDHS

±

TDWU IDWW

SHELL TRANSP & qf

C

IHDWV TDQV

e e qf e

C IUDQ FFFF HAYS iƒ fi VU FFFF RDTR HDTS

s„ TABACALERA A

± UDHI

UNICREDITO ITAL CBR BETA SYSTEMS SOFTW IRDT

IHDVT FFFF

SMEDVIG -A- xy e

SVDS FFFF

e hi e

ps QDTW FFFF €„ ISDT FFFF TQDWP FFFF hu HEIDELBERGER DR

CIMPOR R TAMRO C QDRS

UNIDANMARK -A- e CE COMPUTER EQUIPM STDW C

IITDT PDPV

TOTAL FINA /RM p‚

q‚ RRDWR FFFF e C

qf PDVT IDII

p‚ PHS FFFF PTDPS FFFF

q‚ HELLAS CAN SA P TESCO PLC ± UHDUQ

XIOSBANK COLAS /RM CE CONSUMER ELECTR HDQV

±

HDVV

f QHIDQV

DJ E STOXX ENGY P e e C s„ TDHQ FFFF

xv PRDIS HDTP ± qf PWDIV FFFF HDRT

f PUUDPQ IFIL TNT POST GROEP CRH PLC ± QSDQ DJ E STOXX BANK P CENIT SYSTEMHAUS HDST

e ± qf RDQW HDQT ±

RWHDTQ HDRH iƒ RTDV FFFF CRISTALERIA ESP IMI PLC f DJ E STOXX N CY G P C VDI DRILLISCH PDSQ

e

± hu SQDIT HDPS IHDW FFFF iƒ ISS INTL SERV-B FFFF GRUPO DRAGADOS EDEL MUSIC E 98 QQS

e SERVICES FINANCIERS

SPDHS FFFF hu UVDWP FFFF PRODUITS DE BASE iƒ

FOM CON CONTRAT KOEBENHAVN LUFT C RT ELSA IDIH

e C IIDVW HDSQ

qf e

C COMMERCE DISTRIBUTION p‚ IHH FFFF PSDT IDSW 3I xv GROUPE GTM C PDTS KON.NEDLLOYD RRDSS RTDQW FFFF

ALUMINIUM GREEC q‚ EM.TV & MERCHANDI

e

fi SP FFFF

C e qf UDQR IDHV IIW FFFF ALMANIJ ps

FFFF HANSON PLC IW ± ± qf PDTS HDSW PDWS QDHW ARJO WIGGINS AP qf KONE B ARCADIA GRP EUROMICRON

UTDPP FFFF

e q‚

VI FFFF hi e ALPHA FINANCE C

p‚ PIQ HDIR HEIDELBERGER ZE C HDWI IIDI ± qf IHDRT HDTH IUDPP FFFF ASSIDOMAEN AB ƒi LEGRAND /RM BOOTS CO PLC GRAPHISOFT NV

qf UDQH FFFF

RIDQQ FFFF q‚ AMVESCAP e C xy IHDUR FFFF FFFF HELL.TECHNODO.R PPDS p‚ IRTDP IDII RDUP FFFF

AVESTA ƒi LEIF HOEGH CARREFOUR /RM HOEFT & WESSEL

e C

p‚ IPRDS IDIR

QRDIS FFFF q‚ BAIL INVEST /RM e C e e C ± hi SQDS IDIQ IIDP HERACLES GENL R HDRR p‚ PTQDS IDQS RPIDW FFFF

BEKAERT fi LINDE AG CASTO.DUBOIS /R HUNZINGER INFORMAT

e

IVDTW FFFF

e €„

± RHDV HDPR

hi BPI R e e e C C HOCHTIEF ESSEN QP FFFF hi QHDS IDIT iƒ IVDT FFFF RIDT IDRT

BOEHLER-UDDEHOL e„ MAN AG CENTROS COMER P INFOMATEC

C

qf UDSQ HDPI

QQRDWT FFFF gr BRITISH LAND CO

e e C QDIR HOLDERBANK FINA WSDS iƒ PQDTU FFFF PDQP FFFF hi IRT FFFF BRITISH STEEL qf MANNESMANN AG CONTINENTE INTERSHOP COMMUNIC

qf TDIP FFFF

± IPIRDPP HDPT

gr CANARY WHARF GR

e C C SRDT HOLDERBANK FINA e TDPQ qf ITDRU FFFF xv ITDVS PDRQ ± IVDVS HDRP

BUHRMANN NV METALLGESELLSCH hi DIXONS GROUP PL KINOWELT MEDIEN

TDRH FFFF e qf

C

ISHDW PDVT

p‚ CAPITAL SHOPPIN e C C IMETAL /RM ± PW IDQT QT PDVT e hi qf RDRP HDUI IVDWW FFFF

BUNZL PLC METRA A ps GEHE AG LHS GROUP

e e fi THDW FFFF

± IPDVI HDWQ

s„ COBEPA C e C IDIW ITALCEMENTI VS ± qf UDSV RDSS s„ UDIR HDST C RDIT PDUI

CART.BURGO MORGAN CRUCIBLE qf GREAT UNIV STOR LINTEC COMPUTER

e

e ± hi RVDS HDTI

± RDTQ HDPP

s„ CONSORS DISC-BR e FFFF ITALCEMENTI RNC TDT ± xv VHDIS HDSH xy IUDPI FFFF

± LOESCH UMWELTSCHUT QDIU HDRW

ELKEM ASA, OSLO NFC qf GUCCI GROUP

e

PSDS FFFF e iƒ

C

WUDU HDVQ

p‚ CORP FIN ALBA e C

LAFARGE /RM C PWDS HDQR p‚ IPRDS HDRH ISDSH FFFF

q‚ GUILBERT /RM MENSCH UND MASCHIN UQDUS FFFF

ELVAL NKT HOLDING hu

e

±

p‚ RP HDPR

PRDHP FFFF

q‚ CPR /RM

±

RS MICHANIKI REG. IDIP ± ƒi PRDVV FFFF WDIS IDIW

qf MOBILCOM JOHNSON MATTHEY C HENNES & MAURIT

ISDQH IDQS

OCEAN GROUP qf

e C gr IURDHR IDHW

IIDS FFFF

e ps CS GROUP N e

± C HDTP PARTEK IT

€„ PTDPW FFFF RPDS HDSW e„ JERONIMO MARTIN MUEHL PRODUCT & SE

MAYR-MELNHOF KA C

IRDPW HDTT

PENINS.ORIENT.S qf

e

e C p‚ SUT PDRW

±

ISTDS IDPT

hi EURAFRANCE /RM e e C PHILIPP HOLZMAN ± TQ HDRU

hi RIS HDWU WDHS FFFF

METSAE-SERLA A ps KARSTADT AG MUEHLBAUER HOLDING C

RDTV IDUI

e PREMIER FARNELL qf C

p‚ IQH HDUV

±

IDUI RDQW qf FONCIERE LYONNA

C ± QS PILKINGTON PLC TDTU

qf WDVS IDIQ

PVDVP FFFF

MODO B FR ƒi KINGFISHER PFEIFFER VACU TECH

±

IUDUH HDHW

e RAILTRACK qf C

xv QIDP HDTS

IRDPQ FFFF qf FORTIS (NL) C

RMC GROUP PLC C PDII IRDS

qf RDVV PDWV RHDIT FFFF

NORSKE SKOGIND- xy e MARKS & SPENCER PLENUM C

RVDR IDUW

e RANDSTAD HOLDIN xv

±

p‚ IIQ HDRR

C

IDSS QDIQ

qf GECINA /RM e e RUGBY GRP C QPDS FFFF hi SHDS HDVH II FFFF

OUTOKUMPU OY -A ps METRO PSI

IHQDTP FFFF

e RATIN -A- hu qf UDRP FFFF

C

ITVDI HDTH p‚ HAMMERSON

e C ± QVDPS

SAINT GOBAIN /R RDPT ± qf WDSU HDVQ SIDT IDHS

PECHINEY-A- p‚ NEXT PLC QIAGEN NV

C

IHTDWV IDWP

RATIN -B- hu

QTDUR FFFF

e hu

ITDPV FFFF

€„ KAPITAL HOLDING

e SEMAPA e C IPDI ± IDTV p‚ IUHDU HDPW

TDWP FFFF

PORTUCEL INDUST €„ PINAULT PRINT./ REFUGIUM HOLDING A

±

QDRS PDPP

RENTOKIL INITIA qf

C

qf IPDWU IDIH

QSDUP FFFF

ƒi LAND SECURITIES e e C SKANSKA -B- ± IRDPP IDPS

s„ TDVW HDSV TDR FFFF

RAUTARUUKKI K ps RINASCENTE SACHSENRING AUTO

C

RDPH PDPW

REXAM qf

qf UDIW FFFF

± PHDVT IDPU

hu LIBERTY INTL e C FFFF SUPERFOS IV ± ps IUDS HDSU ITDUR PDHI

RIO TINTO qf e STOCKMANN A SALTUS TECHNOLOGY C

VR HDIP

e REXEL /RM p‚

C

s„ IIDIQ HDSR

C PDRP IDQP

qf MEDIOBANCA

TAYLOR WOODROW C HDQU RHDSS ± gr PRIDPP HDQW QVDHW FFFF

SIDENOR q‚ e VALORA HLDG N SCM MICROSYSTEMS

±

PVDHQ IDPQ

e RHI AG e„

e C s„ UDQR HDSS

±

IHSDR HDQV p‚ MEDIOLANUM

±

RQ QDSR

TECHNIP /RM ± qf UDWS HDWV QSDVT FFFF

SILVER & BARYTE q‚ W.H SMITH GRP SER SYSTEME

± gr SVIDIV HDSQ

C RIETER HLDG N

qf UDPP HDRR

IHTDHS FFFF q‚ MEPC PLC

C FFFF TITAN CEMENT RE SDV

qf TDPV QDHW PDUT FFFF

SMURFIT JEFFERS qf WOLSELEY PLC SERO ENTSORGUNG

PSDUS FFFF

e SANDVIK -A- ƒi

PHDWS FFFF

e iƒ

IQDIS FFFF

e UNICEM s„ METROVACESA QUDP FFFF ± QUSDRR HDIU UDS FFFF

SONAE INDUSTRIA €„ f DJ E STOXX RETL P SINGULUS TECHNOLOG

PSDVI FFFF

e ƒi

e C SANDVIK -B- xv UDQR HDSS

UDVS FFFF iƒ MEDIOLANUM

e C QV URALITA QDVV IR FFFF

SOPORCEL €„ SOFTM SOFTWARE BER

± RHHDSU IDQV

e gr

e C IHTDT HDSU

p‚ SAURER ARBON N

IIDQI FFFF iƒ PARIBAS

C PDPW VALENCIANA CEM ITDS IPDSQ FFFF

SSAB SW ST A FR ƒi TDS

ƒi QSDWH FFFF

IIDQU FFFF

e qf SCANIA AB -A-

PI FFFF e„ PROVIDENT FIN e WIENERB BAUSTOF C HDRV HAUTE TECHNOLOGIE RPDP IPDTS FFFF

STORA ENSO -A- ps TECHNOTRANS

e

ƒi QSDWH FFFF

xv RQDR FFFF

C SCANIA AB -B- SDIS HDTI

qf RODAMCO UK

e C IPDIV WILLIAMS IUDS

IPDTS FFFF

ps e TELDAFAX

STORA ENSO -R- C

PHDPW QDVR

AEROSPATIALE MA p‚

e C

gr IRRQDSU HDRQ

xv QTDV FFFF

± IDQW

f PIHDQP RODAMCO CONT. E SCHINDLER HOLD ± QHDQ

DJ E STOXX CNST P SDIT PSDII FFFF

ƒi e TELES AG

SVENSKA CELLULO C

IQHDS IDUW

ALCATEL /RM p‚

e C

±

gr ISISDRR IDHR

QQDU IDRT

e RODAMCO NORTH A xv SCHINDLER HOLD ± U HDSU

± IWDUR HDQH

THYSSEN KRUPP hi TIPTEL

PIDVS FFFF

ALTEC SA REG. q‚

e C C

qf PH WDQS

TUDIS HDIS

SCHRODERS PLC SCHNEIDER ELECT p‚ C

RHDUU IDWQ

VDUH FFFF ƒi e TRANSTEC

TRELLEBORG B C

ISDI IDQR

BAAN COMPANY xv

e e

C p‚ TVDW FFFF

IDQS IDSH

e SEFIMEG N /RM SEAT-PAGINE GIA s„ ± HDSW QQDV

QVDPS FFFF

UNION MINIERE fi CONSOMMATION CYCLIQUE e W.E.T. AUTOMOTIVE

IPPDU FFFF

BARCO fi

e

±

C p‚ VIDI IDPV

WDRI HDIU

e SIMCO N /RM SECURICOR qf FFFF FFFF

± QIDU HDQI

ps e C UPM-KYMMENE COR C

PIRDW PDHW qf TDPH IDSR

ACCOR /RM p‚ BRITISH AEROSPA

qf SDTQ FFFF

IRDHQ FFFF

e SLOUGH ESTATES ƒi C FFFF

SECURITAS -B- FFFF IQDS HDTU

p‚ e e C

USINOR C

UUDPS IDII p‚ ITUDI HDRP

ADIDAS-SALOMON hi CAP GEMINI /RM

e

± p‚ IQIDW HDUS

± IHSPDWW HDQH UNIBAIL /RM gr

FFFF FFFF

RTDHV FFFF

VIOHALCO q‚ SGS GENEVA BR ±

TDIQ HDUT hu WSDWS FFFF

AIRTOURS PLC qf COLOPLAST B

e

±

s„ HDRR PDPP

C

QDSV HDRR

e UNIM qf FFFF FFFF

± PWDHI HDPV

e„ e SHANKS GROUP VOEST-ALPINE ST C

PDTS IDIS qf PHDIT FFFF

ALITALIA s„ COLT TELECOM NE

e

WDIR FFFF

iƒ e

VALLEHERMOSO C

p‚ WUDV PDWS

± PDVR

f IWPDQI e SIDEL /RM e

DJ E STOXX BASI P C

PH FFFF p‚ QT HDST

AUSTRIAN AIRLIN e„ DASSAULT SYST./

e

±

QS IDSS

WCM BETEILIGUNG hi

±

RDTH HDQR

INVENSYS qf e ±

SSDVS FFFF s„ HDWQ IDHT

BANG & OLUFSEN hu FINMECCANICA

C

SDQP QDQS

WOOLWICH PLC qf e e C

PRQ IDIU

SITA /RM p‚ CODES PAYS ZONE EURO

RDPS FFFF ƒi WDPV FFFF

BARRATT DEV PLC qf GAMBRO -A-

±

HDWR

f DJ E STOXX FINS P PQWDPS

IWDTT FFFF

CHIMIE ƒi e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne SKF -A- C ± PDQV IDQH xv SHDT HDQH BEAZER GROUP qf GETRONICS

PHDTS FFFF

e ƒi IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C C SKF -B- ITDIV FFFF s„ IDWW HDSI hu QPDHQ HDVS AGA -A- ƒi BENETTON GROUP GN GREAT NORDIC

C LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche hu PRDPP PDVT ITDIV FFFF qf WDRV FFFF q‚ UWDQS FFFF AGA -B- ƒi BERKELEY GROUP SOPHUS BEREND - INTRACOM R

ALIMENTATION ET BOISSON FI : Finlande - BE : Belgique. ±

SWQDTV HDRP e gr C C ± IRUDV HDRI qf SDRQ HDPW qf IQDVI IWDSU AIR LIQUIDE /RM p‚ BRITISH AIRWAYS SULZER FRAT.SA1 LOGICA

IVDUW FFFF e e ƒi C ± QWDUS IDWP p‚ SU IDVW qf WDIS FFFF xy IHDIW FFFF

AKZO NOBEL NV xv CHARGEURS RM ALLIED DOMECQ ( SVEDALA MERKANTILDATA CODESPAYSHORSZONEEURO

e e C C C qf TDUQ HDRU ± ± RIDT HDPR p‚ WS HDWT qf UDPP PIDHS qf VDUS IDHT

BASF AG hi CLUB MED. /RM ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC MISYS CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e C C xy QRDWV FFFF QTDWS HDIR qf HDVT FFFF qf IIDUP PDUS xy PDPT FFFF

BAYER AG hi COATS VIYELLA BASS TOMRA SYSTEMS NERA ASA GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C C PHDHV HDIT qf VDVT HDSQ e„ RPDU FFFF e„ USDS HDSQ xy QIDTV FFFF BOC GROUP PLC qf COMPASS GRP BBAG OE BRAU-BE VA TECHNOLOGIE NETCOM ASA LeMonde Job: WMQ2809--0026-0 WAS LMQ2809-26 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0412 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 FINANCES ET MARCHÉS

C C C ± ± RUDRH QIHDWP HDPI HDQI TU TU RQWDRW FFFF IDUR VS UV SIIDTS VDPR PDQT BIC...... RUDSH GROUPE PARTOUCHE ... SOGEPARC (FIN) ......

C C C C C C WIDPH SWVDPQ HDHS ISDHR IPR IPRDSH VITDTU HDRH VDVW PSDUH PTDSH IUQDVQ QDII ISDHT BIS...... WIDIS GUILBERT...... SOMMER-ALLIBERT......

C C C C C ± UTDQH SHHDSH IDIW VDUT RWRDVH SHH QPUWDUW IDHS QHDVU RHDRH RHDPS PTRDHP HDQU IIDIV B.N.P...... USDRH GUYENNE GASCOGNE... SOPHIA ......

C C C C ± ± ITSDVH IHVUDSV HDUW RDTU PQPDUH PQSDRH ISRRDIP IDIT ITDWV STDSH SV QVHDRT PDTS QDWH VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITRDSH HACHETTE FILI.ME...... SOPRA # ......

C C C C ± ± QTUDSH PRIHDTR HDUR QDSU PPWDSH PPWDIH ISHPDVH HDIU THDUQ URDWH USDSH RWSDPS HDVH RVDSH BONGRAIN ...... QTRDVH HAVAS ADVERTISIN ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C C C C C PUQDRH IUWQDQW PDRR SUDQW IRTDUH ISHDWH WVWDVR PDVT UTDUS IPPDPH IPR VIQDQW IDRU IVDUS BOUYGUES ...... PTTDWH IMETAL ...... SR TELEPERFORMAN ....

C C C C ± ± QSDVH PQRDVQ PDPW VPDIV IWDTS IWDRH IPUDPT IDPU IDVW ISTDPH ISTDUH IHPUDVV HDQP IHDRT b Steven Ballmer, le président de Microsoft, a fait des BOUYGUES OFFS...... QS IMMEUBLES DE FCE ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C C C C C C

UDRQ RVDUR IDPQ ITDRS UR URDVH RWHDTT IDHV QPDTP PTP PUI IUUUDTR QDRR UVDTT

ravages en déclarant qu’« il y a une surévaluation des BULL#...... UDQR INFOGRAMES ENTER .... TF1 ......

C C C C ± TIDQH RHPDIH P SDRU PQDVH PQDVH ISTDIP FFFF QDTV IHSDVH IHSDWH TWRDTT HDHW QPDHU CANAL + ...... THDIH INGENICO ...... TECHNIP......

C C C valeurs technologiques en Bourse qui confine à l’ab- C ± ITTDUH IHWQDRV HDIV PIDWI PSDWW PSDWW IUHDRV FFFF IUDIP QPDTI QQDHS PITDUW IDQS WDTS CAP GEMINI ...... ITTDRH INTERBAIL...... THOMSON-CSF......

C C C C C ±

SIDTH QQVDRU QDPH PUDUS QIWDSH QISDPH PHTUDSV IDQS ISDSU IIR IISDWH UTHDPS IDTU QRDQQ surde ». Ce faisant, il a entraîné une dégringolade de CARBONE LORRAINE..... SH INTERTECHNIQUE...... TOTAL FINA SA......

C C C C C

± IRTDIH WSVDQS IDHR QTDQH TVDIH TWDSH RSSDVW PDHT IRDPU IQPDWH IQIDWH VTSDPI HDUS TDIT

ces valeurs en Bourse, vendredi 24 septembre. Le néer- CARREFOUR ...... IRRDTH ISIS ...... UNIBAIL ......

C C C C C C IISDPH USSDTT IDSH PWDVR WT WV TRPDVR PDHV IPDUV SQDPH SQDPS QRWDQH HDHW RRDQR CASINO GUICHARD ...... IIQDSH KLEPIERRE...... UNILOG ......

C C C C C C UWDVS SPQDUV PDWH RSDWP IIU IIVDSH UUUDQI IDPV QHDQP IPHDSH IPI UWQDUI HDRI TDWU landais Philips a perdu 4,33 %, à 94 euros, le germa- CASINO GUICH.ADP ...... UUDTH LABINAL...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C C C C PTQDSH IUPVDRS IDQS QSDST WTDWH WUDUH TRHDVU HDVQ PHDTW IQDRI IQDRQ VVDIH HDIS RPDII

nique SAP 3,49 %, à 412 euros, et son compatriote Sie- CASTORAMA DUB.(L...... PTH LAFARGE...... USINOR......

C C C C C C

IPH UVUDIS HDVR SIDTT QWDPI QWDWH PTIDUQ IDUT IHDPP TUDTH TW RSPDTI PDHU PDUV

mens 3,63 %, à 79,65 euros, le britannique Vodafone C.C.F...... IIW LAGARDERE...... VALEO ......

C C C C IUW IIURDIT FFFF ISDPQ TTDHS TTDUS RQUDVS IDHT WDUS QW QW PSSDVP FFFF IUDQT CEGID (LY) ...... IUW LAPEYRE ...... VALLOUREC......

C C C ± ± UDQP RVDHP IDHV VDRR RT RWDRS QPRDQU UDSH QPDRT PUDSH PUDSH IVHDQW FFFF TDIR 2,68 %, à 1 380 pence, et l’espagnol Telefonica 2,14 %, à CERUS...... UDRH LEBON (CIE)...... VIA BANQUE ......

C C C C

± ± RU QHVDQH IDWS HDIH PIPDUH PIQ IQWUDIW HDIR SDTS TUDUS TVDIS RRUDHQ HDSW SDUW

15,08 euros. CGIP ...... RTDIH LEGRAND ...... VIVENDI ......

C C ± ± ± ±

SUDVH QUWDIR HDSP PPDUI IPQDTH IPQDSH VIHDII HDHV VDWU IRDPR IRDPH WQDIS HDPV SDVW

b L’annonce surprise par la Bank of Scotland d’une CHARGEURS...... SVDIH LEGRAND ADP ...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C C C C ± ± RWDSH QPRDUH IDHP PWDIH QU QVDPW PSIDIU QDRW VDPV IWI IWQ IPTT IDHS SDTU CHRISTIAN DALLOZ ...... RW LEGRIS INDUST...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C C C

± ISS IHITDUQ IDQI TRDSP IHU IHUDVH UHUDIP HDUS IPDIS offre publique d’achat (OPA) hostile de 20,85 milliards CHRISTIAN DIOR ...... ISQ LOCINDUS......

C C

± VSDWH STQDRU FFFF PHDWI THQ THT QWUSDIH HDSH IDTH

de livres sur la National Westminster Bank (NatWest) a CIC -ACTIONS A...... VSDWH L’OREAL ......

C C C ± TU RQWDRW IDSP RHDVU PVU PVT IVUTDHR HDQS VTDSV CIMENTS FRANCAIS ...... TT LVMH MOET HEN......

C C ± suscité une effervescence dans le secteur bancaire bri- ± IHP TTWDHV PDSI TUDIS ISP ISI WWHDSH HDTT WDWS CLARINS ...... WWDSH MARINE WENDEL ......

C C C C WSDPH TPRDRU IDIU PRDRI UDRP UDTT SHDPS QDPQ IIUDTI

tannique, vendredi. Le titre de Bank of Scotland s’est CLUB MEDITERRANE .... WRDIH METALEUROP ......

C C

± ± PTDSQ IURDHQ IDUR PDSI RTDQS RTDIT QHPDUW HDRI QSDRV

apprécié de 6,2 %, à 750 pence, celui de NatWest a CNP ASSURANCES ...... PU MICHELIN......

C C ± ± VVDQS SUWDSR HDTQ SPDWQ QPDQH QPDPH PIIDPP HDQI VDIS COFLEXIP...... VUDVH MONTUPET SA......

C ± ± PHS IQRRDUI FFFF IRDQR WDRW WDQP TIDIR IDUW PVDWH bondi de 29,5 %, à 1354 pence. Dans leur sillage, les ac- COLAS ...... PHS MOULINEX ......

C C C C IDWH IPDRT HDSQ ISDIS TSDVH TSDWH RQPDPV HDIS PHDHV

tions de la Barclays (+ 81 pence, à 1736 pence) et de la COMPTOIR ENTREP...... IDVW NATEXIS BQ POP......

C C ± % Var. RPDHP PUSDTQ HDIW TDVQ PUDSH PUDTS IVIDQU HDSS FFFF

CPR ...... RPDIH NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

Royal Bank of Scotland (+ 127 pence, à 1276 pence) se 31/12 C C C International ± f IUDSS IISDIP PDHW QTDIS PQDUS PR ISUDRQ IDHS PHDRU

CRED.FON.FRANCE ...... IUDIW NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C ± ± ± QQDHI PITDSQ PDHS VDVI PTDRW PSDQH ITSDWT RDRW IHDTU sont vivement appréciées. CFF.(FERRAILLES) ...... QQDUH NORD-EST......

C C C ± ±

PUDIU IUVDPP IFFFF UQ TWDQH RSRDSV SDHU SDPV IPW IQIDIH VSWDWT IDTQ SHDVV

b La valeur Bayer a perdu, vendredi, 5,45 %, à CREDIT LYONNAIS...... PTDWH NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C C C ± ± ± RWDTS QPSDTV IDHV PHDST PUU PUPDSH IUVUDRV IDTP UVDUS RHDSH RIDPP PUHDQW IDUV TDPQ

36,45 euros. Le directeur de Bayer, Manfred Scheider, a CS SIGNAUX(CSEE)...... RWDIP NRJ # ...... A.T.T. #...... C C C C ± ± VP SQUDVV HDWI IPDPW VDHP UDVH SIDIT PDUR RDVQ IWDSW PHDUS IQTDII SDWP PRDTW DAMART ...... VPDUS OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C C C ± ± ±

PQPDUH ISPTDRI IDIQ RDSW IHT IHU UHIDVU HDWR RRDSI PPDUH PPDSP IRUDUP HDUW IRDII déclaré que le groupe pharmaceutique aura du mal à DANONE...... PQHDIH PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C C C C

± ± ITRDUH IHVHDQT HDHT SDPQ SPDIS SP QRIDIH HDPW VTDWI PTDPH PTDVS IUTDIP PDRV IRIDRS

atteindre les résultats de l’an passé. DASSAULT-AVIATIO ...... ITRDTH PECHINEY ACT ORD ...... DE BEERS # ......

C C C C ± ± QTDPH PQUDRT IDIP WDSW PTHDIH PTP IUIVDTI HDUQ IHDIT SVDQH STDVS QUPDWI PDRW PIDRU DASSAULT SYSTEME...... QSDVH PENAUILLE POLY.C ...... DU PONT NEMOURS.....

C C C C C Le cours de Telepizza a chuté de 3,66 %, à 4,48 eu- ± TIDSH RHQDRI HDIT QTDUS TQDIH TT RQPDWQ RDTH IWDPV PWDVV PWDIU IWIDQR PDQV RPDUI b DE DIETRICH...... TIDRH PERNOD-RICARD...... ERICSSON # ......

C C C C ± ± UQ RUVDVS HDRI QUDPQ IUWDUH IUWDWH IIVHDHU HDII QTDRQ RTDSH RVDIT QISDWI QDSU TDQW

ros. L’entreprise espagnole pourrait être vendue. DEVEAUX(LY)# ...... UPDUH PEUGEOT...... FORD MOTOR # ......

C C C C C ± ISDSH IHIDTU HDQP RWDTI IUIDPH IUI IIPIDTW HDIP SDHQ IIP IIPDRH UQUDQH HDQT PV DEV.R.N-P.CAL LI...... ISDRS PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL ELECT. #......

C C C C ± IQTDSH VWSDQV HDQT R IHV IIS USRDQS TDRV RI THDTS FFFF FFFF FFFF IWDHT DEXIA FRANCE ...... IQU PLASTIC OMN.(LY) ...... GENERAL MOTORS # .....

C C ± ± ± T QWDQT FFFF QWDSI UVDRH UVDIS SIPDTQ HDQP QDPT IHDQV IHDTH TWDSQ PDIP IHUDVR DMC (DOLLFUS MI)...... T PRIMAGAZ...... HITACHI #......

C C C C C

± PSDUH ITVDSV SDRT SDSH VRR VRI SSITDTH HDQT QSDUR IIT IIWDUH UVSDIV QDIW SIDPV

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PRDQU PROMODES...... I.B.M # ......

C C C C ±

UH RSWDIU IDRS QDTP PPH PPH IRRQDII FFFF RRDQI VHDSH UT RWVDSQ SDSW QTDHQ

______EIFFAGE ...... TW PUBLICIS #...... ITO YOKADO #......

C C C C ± ± ITSDUH IHVTDWP HDUQ TVDPS IV IUDWW IIVDHI HDHT TDVP IWDPS IWDIH IPSDPW HDUV QPDSR ELF AQUITAINE ...... ITRDSH REMY COINTREAU...... MATSUSHITA #......

C C C C ± SIDVS QRHDII HDPW IHPDTI RVDUS RWDTI QPSDRP IDUT PWDTT RI RI PTVDWR FFFF PTDII ERAMET ...... SP RENAULT ...... MC DONALD’S #......

v xhs PU ƒi€„iwf‚i Cours releve´sa` 10 h 00

C ± ± ± ± ± IIQDPH URPDSR HDWT PQDPH VQDWH VPDUS SRPDVH IDQU PDPP TSDRH TQ RIQDPS QDTU I ERIDANIA BEGHIN...... IIRDQH REXEL...... MERCK AND CO # ......

C C C C C ±

QHT PHHUDPQ HDVP VDUT IWDSV IWDWR IQHDVH IDVR SQDWU UDRS UDTS SHDIV PDTV THDUI ESSILOR INTL ...... QHQDSH RHODIA ...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PP o™to˜re

C C C C C ± QRTDWH PPUSDSI UDWH ITDTW RSDSH RSDRH PWUDVH HDPP QDSS IHWDTH IIS USRDQS RDWQ PSDUQ ESSILOR INTL.ADP...... QPIDSH RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......

C C C ± ± UTDIH RWWDIV HDRH SDQI QDRS QDRR PPDST HDPW QVDUH IQDHT FFFF FFFF FFFF IDPV ESSO...... USDVH ROCHETTE (LA) ...... NIPP. MEATPACKER......

C C C C C ± SUT QUUVDQI PDRW PDII TV TVDIS RRUDHQ HDPP PUDUR QPDUU QQDHW PIUDHT HDWV PUDRW EURAFRANCE...... STP ROYAL CANIN...... PHILIP MORRIS # ......

C C C C C % Var. C IDQH VDSQ HDUV IWDPT IVUH IVVH IPQQIDWW HDSQ WSDIP WIDVH WPDQH THSDRS HDSR ITDPI

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... IDPW RUE IMPERIALE (L...... PROCTER GAMBLE ......

31/12 C C C France C ± f ± IDQU VDWW HDUP PTDVS QVDSH QW PSSDVP IDQH IIDUI IVDSH IVDQT IPHDRQ HDUT HDVU

en ¤uros en ¤uros en francs veille EUROTUNNEL...... IDQV SADE (NY) ...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C C C UPDIH RUPDWR Q ITDUV PTR PTR IUQIDUQ FFFF FFFF STDQS SUDWS QVHDIQ PDVR RTDRR FACOM SA...... UH SAGEM S.A...... SCHLUMBERGER #......

C C C C C C C ± IRSDQH WSQDII HDHU RDTV SV THDRH QWTDPH RDIR RDPT ITUDIH ITUDUH IIHHDHR HDQT QWDRP IRQDSH IRRDUH WRWDIU HDVR IQTDUH B.N.P. (T.P)...... IRSDPH FAURECIA ...... SAINT-GOBAIN...... SONY CORP. #......

C C C C C C ± FFFF FFFF FFFF PDIS IIU IIW UVHDSW IDUI IUDPH UUDSH UVDSH SIRDWQ IDPW IHDPT IQDSH IQDRW VVDRW HDHU SUDWT CR.LYONNAIS(TP) ...... IRPDSH FIMALAC SA...... SALVEPAR (NY) ...... SUMITOMO BANK #......

C C ± ± ± QVUDSQ PSRPDHQ HDQU UDHV PIDTH PIDSI IRIDIH HDRP PHDTQ RHDHV QWDWH PTIDUQ HDRS FFFF RENAULT (T.P.)...... QVTDIH FINEXTEL...... SANOFI SYNTHELAB......

C C C C ± FFFF FFFF FFFF PDSS VQDSH VRDPS SSPDTR HDWH PHDRH UP US RWIDWU RDIU PTDSI SAINT GOBAIN(T.P...... IUW FIVES-LILLE...... SAUPIQUET (NS) ......

C C C C

± FFFF FFFF FFFF IDIV IPW IQH VSPDUR HDUV PDVU TUDHS TUDIH RRHDIS HDHU PWDVQ

THOMSON S.A (T.P ...... IRS FONC.LYON.# ...... SCHNEIDER ELECTR...... ABRE´VIATIONS

C C C C ± ± PIRDQH IRHSDUP IDVI ITDIU UWDWH UWDVH SPQDRS HDIQ IUDWH RTDSH RTDWI QHUDUI HDVV ITDUH

ACCOR ...... PIHDSH FRANCE TELECOM...... SCOR......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C C ± ± PHDQS IQQDRW RDIS FFFF URWDSH UPIDSH RUQPDUQ QDUR SDQV TQ TRDUS RPRDUQ PDUV VDTR AEROSPATIALE MAT ...... IWDSR FROMAGERIES BEL...... S.E.B......

C C C

± ± ± SHDUS QQPDWH HDQH HDPS IRUDUH IRTDSH WTHDWV HDVI THDIU ST SSDWH QTTDTV HDIV RDUU AGF ...... SHDTH GALERIES LAFAYET ...... SEITA...... SYMBOLES

C C C ± ± ITDIP IHSDUR HDIW FFFF UPDWS US RWIDWU PDVI SDSU IQDHP IQ VSDPU HDIS IVDSH

AIR FRANCE GPE N ...... ITDIS GASCOGNE...... SELECTIBANQUE...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C C ± IRV WUHDVP HDSR SDPV TP TP RHTDTW FFFF UDHP RTDQH RTDUH QHTDQQ HDVT ITDWP

AIR LIQUIDE ...... IRUDPH GAUMONT #...... SGE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C C C C IQH VSPDUR IDRH PRDTU RTDSI RTDTH QHSDTV HDIW VDHU WS WUDSH TQWDST PDTQ QRDWP

ALCATEL ...... IPVDPH GAZ ET EAUX ...... SIDEL...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C C C C ±

QIDTH PHUDPV IDWU SVDPQ IIQDSH IIQ URIDPQ HDRR IIDRU ITH ITH IHRWDSQ FFFF IDHI

ALSTOM...... QHDWW GECINA...... SILIC CA ...... `

C C C C C ± DERNIERE COLONNE RM (1) : PVHDPH IVQUDWW HDWH QTDQS SUDWH SVDSH QVQDUQ IDHR IUDVP VPDIS VIDQH SQQDPW IDHQ SDIV ALTRAN TECHNO. #...... PUUDUH GEOPHYSIQUE ...... SIMCO......

C C C C C C IIV UURDHQ IDTR ISDVU PRDQH PRDQQ ISWDSW HDIP IRDHI PRHDPH PRR ITHHDSR IDSV WDPS ATOS CA...... IITDIH GRANDVISION ...... S.I.T.A ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C C ± ± IISDWH UTHDPS FFFF TDIQ IQS IQUDPH VWWDWU IDTQ QHDRR ISDPS ISDHI WVDRT IDSU PIDTQ AXA...... IISDWH GROUPE ANDRE S.A ...... SKIS ROSSIGNOL...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C C ± ± IPR VIQDQW HDUQ HDHU PTDWH PTDTH IURDRV IDIP PVDQI IWHDIH IWHDIH IPRTDWU FFFF QUDUW BAIL INVESTIS...... IPQDIH GR.ZANNIER (LY) ...... SOCIETE GENERALE...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C ± ± IPH UVUDIS FFFF HDWI IHH IHH TSSDWT FFFF IQDHW ISI ISHDWH WVWDVR HDHU PHDVI BAZAR HOT. VILLE ...... IPH GROUPE GTM ...... SODEXHO ALLIANCE......

C ± RQUDSP IDVR FFFF FFFF FFFF RRDRH PWIDPR HDWI QI PHQDQS FFFF GUILLEMOT #...... TTDUH DAPTA-MALLIN.... MANITOU # ...... FLAMMARION S...

C PDRQ FFFF THDVS QWWDIS HDHV SSDSH QTRDHT FFFF IQDVV WIDHS FFFF GUYANOR ACTI .... HDQU GROUPE J.C.D ...... MANUTAN INTE ..d GRAVOGRAPH...... d

C SECOND RWVDPH PDTR IPSDIH VPHDTH FFFF IHT TWSDQI FFFF PIDWS IRQDWV FFFF NOUVEAU HF COMPANY...... USDWS DAUPHIN ...... d MARC ORIAN...... d GPE GUILLIN ......

C QUUDIV PDTV QWDVH PTIDHU FFFF SP QRIDIH FFFF IPDWU VSDHV FFFF SUDSH ______d d HIGH CO...... DECAN GROUPE... MARIONNAUD P . JEANJEAN # ......

C ± ±

PSSDVP PDPT WI SWTDWP FFFF QU PRPDUH PDWP QR PPQDHQ PDRU

´ HOLOGRAM IND .. QW ´ DU PAREIL AU...... MECATHERM #.... HBS TECHNOLO .. C ± ± RHDIR IDPW RQDVH PVUDQI IDTH QTDQR PQVDQU HDQV ISH WVQDWR FFFF

MARCHE IGE + XAO...... TDIP MARCHE ENTRELEC CB ...... MGI COUTIER...... HOT.REG.PARI .....d

C ± RRDVH RDRV IHIDSH TTSDVH FFFF IQI VSWDQH FFFF IQPDVH VUIDII QDTU ILOG # ...... TDVQ ENTREPRISE I...... d MICHEL THIER .... HUREL DUBOIS....

C ± PUDSS IDRI QU PRPDUH FFFF IPDUH VQDQI PDVQ IRI WPRDWH FFFF

IMECOM GROUP .. RDPH ETAM DEVELOP.... NAF-NAF #...... IDI...... d

†ixh‚ihs PR ƒi€„iwf‚i

v xhs PU ƒi€„iwf‚i

C ± IHRDQH HDTQ IQH VSPDUR HDHV PSDUS ITVDWI FFFF IWDSH IPUDWI FFFF INFOSOURCES...... ISDWH EUROPEENNE C ... PHYTO-LIERAC .... IMV TECHNOLO...d

C C

± ITUDPU HDQW RWDSH QPRDUH I UIDSH RTWDHI FFFF QUDRS PRSDTT PDTH

INFOTEL #...... PSDSH EUROP.EXTINC..... POCHET...... d INTER PARFUM....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35 Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 00

± ± PHQDQS HDQP SP QRIDIH FFFF USDPH RWQDPV HDWP RVDVS QPHDRQ FFFF INTERCALL # ...... QI EXEL INDUSTR..... RADIALL #...... IPO (NS) # ...... d

C C ± IRPDQR IDQT QQDSH PIWDUS IDVP UQDSH RVPDIQ HDTV IWDVS IQHDPI FFFF LEXIBOOK #...... PIDUH EXPAND S.A...... RALLYE(CATHI ..... LABO.PHARMYG...d

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C ± RTDSU IDQW IPWDVH VSIDRQ FFFF RH PTPDQV HDIS WSDSH TPTDRR FFFF

JOLIEZ-REGOL...... UDIH FACTOREM...... d REYNOLDS...... M.B.ELECTRON....d

Valeurs f en ¤uros en francs veille Valeurs f en ¤uros en francs veille

C IDTR FFFF IS WVDQW FFFF PQ ISHDVU HDHW WVDWS TRWDHU FFFF JOLIEZ-REGOL...... HDPS FAIVELEY # ...... RUBIS #...... NSC GPE (NY) ...... d

± ± ± VIDWW FFFF TDWH RSDPT PDWS SPDHS QRIDRQ RDWQ RDTS QHDSH FFFF IITDIH UTIDSU IDTI RSDPU PWTDWS FFFF ADL PARTNER...... IPDSH LACIE GROUP...... ADA...... FINACOR...... d SABATE SA # ...... NOCIBE...... d

C C ± VQDWT IDSR IWDVH IPWDVV RDPI VUDSH SUQDWT FFFF IIHDPH UPPDVT FFFF URDQH RVUDQV HDRI IRI WPRDWH FFFF AB SOFT...... IPDVH MEDIDEP #...... AIGLE # ...... FINATIS(EX.L ...... d SEGUIN MOREA... ONET #......

C C C ± ± VSDPU UDIR SDWR QVDWT PQDRW UTDPH RWWDVR HDTT IVS IPIQDSP FFFF ISSDPH IHIVDHS HDHT IQDTH VWDPI PDHP ALPHAMEDIA...... IQ MILLE AMIS #...... ALGECO #...... FININFO...... d SIDERGIE...... ORGASYNTH ......

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C C C C ± ± SPDRI QDIH QDUH PRDPU RDIS ITDSH IHVDPQ HDTH USDRS RWRDWP HDTH SQ QRUDTT HDWS RV QIRDVT IDHS CAC SYSTEMES .... UDWW QUANTEL ...... BONDUELLE ...... GFI INFORMAT .... TRIGANO...... SMOBY (LY) #......

± ± WQDIS SDQQ SPDSH QRRDQV FFFF TDSS RPDWU FFFF TV RRTDHS FFFF IITDSH UTRDIW IDIW IIUDWH UUQDQU FFFF CEREP ...... IRDPH R2I SANTE ...... BOURGEOIS (L.....d GO SPORT...... d UBI SOFT ENT ..... SODICE EXP.( ...... d

C ± ± RDPT IDSP RH PTPDQV PDRR SU QUQDWH FFFF PIDPW IQWDTS FFFF PIDRS IRHDUH HDRU SI QQRDSR FFFF CHEMUNEX #...... HDTS RADOUX INTL ...... BRICE...... GPRI FINANCI...... d VIEL ET CIE...... SOFIBUS...... d

C ± PPWDSV FFFF PIDQS IRHDHS FFFF SV QVHDRT HDIU RWWS QPUTSDHS FFFF VH SPRDUU PDUH QT PQTDIR FFFF COIL...... QS RECIF #...... BRICORAMA #...... GRAND MARNIE ..d VILMOR.CLAUS.... SOGEPAG(PARC ...d

C C ± ± ITRDTS QDRT IV IIVDHU RDUT WIDSH THHDPH HDSS SI QQRDSR FFFF SHDUH QQPDSU HDQH UH RSWDIU FFFF CRYO INTERAC .... PSDIH REPONSE #...... BRIOCHE PASQ .... GROUPE BOURB ..d VIRBAC ...... SOLVING # ...... d

C C C ± ± PSIDVW IDQP UDPV RUDUS HDRI TQDSH RITDSQ HDUV IWDSH IPUDWI IDHP WS TPQDIT FFFF VDWP SVDSI IDQT CYBER PRES.P...... QVDRH REGINA RUBEN.... SOLERI...... GUERBET S.A...... WALTER # ...... S.T. DUPONT......

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C C C C VDRT FFFF IHVDVH UIQDTV FFFF IIUDSH UUHDUS HDUU IHQ TUSDTR HDVV RHDUH PTTDWU IDUS IHHDSH TSWDPR IDSP DESK BS 98 ...... d IDPW SERP RECYCLA .....d CERG-FINANCE.... HERMES INTL ...... ALAIN MANOUK .. SYLIS # ......

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BNP ACTIONS EURO...... IIQDIT ´ ´ PTTDHT PTGHW ECUR. VITALITE C...... RHDST

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BNP ACTIONS FRANCE...... ISRDUQ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE SG ASSET MANAGEMENT

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BNP ACT. MIDCAP EURO..... IHS CIC BANQUES Serveur vocal :

SUIDRU PRGHW

ASIE 2000...... VUDIP PSQDSQ PRGHW

BNP ACT. MIDCAP FR...... QVDTS CRE´DIT AGRICOLE

´ 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn) QPUHDIT PIRSHDVR PRGHW PPPDQU PRGHW

FRANCIC...... QQDWH SAINT-HONORE CAPITAL ....

IIRWDHR PRGHW

BNP ACTIONS MONDE...... IUSDIU

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) ´ ´ TSDSU RQHDII PRGHW ISWDTU IHRUDQU PRGHW

PHHDRT PRGHW

FRANCIC PIERRE...... QHDST ST-HONORE MAR. EMER. .... CADENCE 1 D......

IPISDTP PRGHW

BNP ACTIONS PEA EURO..... IVSDQP ´ PURDSP PRGHW

ATOUT AMERIQUE ...... RIDVS ´ IIWDPR UVPDIT PRGHW IHQTDTI PRGHW ´ ISVDHQ QISDRS PRGHW

´ EUROPE REGIONS...... RVDHW ST-HONORE PACIFIQUE ...... CADENCE 2 D...... IVUDVU PRGHW

BNP EP. PATRIMOINE...... PVDTR

IRHDWH PRGHW

ATOUT ASIE...... PIDRV ´ ´ QHPDHV IWVIDSI PRGHW

IHPRDUR PRGHW

´ ST-HONORE VIE SANTE ...... CADENCE 3 D...... ISTDPP PHTDTW PRGHW

BNP EPARGNE RETRAITE .... QIDSI

PIVRDWQ PRGHW

ATOUT CROISSANCE...... QQQDHW

QQVDHV PRGHW

´ CIC PARIS INTEROBLIG C ...... SIDSR ISIHUDQS PRGHW

BNP MONE COURT TERME . PQHQDIH

IWWHDII PRGHW

ATOUT FONCIER...... QHQDQW ´ SHRDQH PRGHW

´ LEGAL & GENERAL BANK INTERSELECTION FR. D...... UTDVV

SUPUDHW PRGHW

BNP MONETAIRE C...... VUQDHW

IPRRDTV PRGHW

ATOUT FRANCE EUROPE ..... IVWDUS ´ ´ IVIDWI IIWQDPS PRGHW

IIHTDUQ PTGHW

´ ASSOCIC ...... ITVDUP SELECT DEFENSIF C...... SPUIDTH PRGHW

BNP MONETAIRE D ...... VHQDTS

QHHDVW PRGHW

ATOUT FRANCE MONDE...... RSDVU ´ PQWDIP ISTVDSP PRGHW

SWQDWH PRGHW

AURECIC...... WHDSR ´ SELECT DYNAMIQUE C ...... IWPUDHU PTGHW

´ PWQDUV VQPWIDSP PRGHW

BNP MONE PLACEMENT C.. IPTWUDUI SECURITAUX ......

IPTVDQT PRGHW

ATOUT FUTUR C ...... IWQDQT ´ ´ ITRDRU IHUVDVS PRGHW

PHTDUT PRGHW

CICAMONDE...... QIDSP ´ SELECT EQUILIBRE 2...... IQPPDTU PQGHW

´ PHIDTR UTIQQDIP PRGHW

BNP MONE PLACEMENT D.. IITHTDRP STRATEGIE IND. EUROPE ....

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ATOUT FUTUR D...... IUWDQI ´ ISWDUS IHRUDVW PRGHW

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CONVERTICIC...... URDWS ´ SELECT PEA 3...... PIPSDWT PQGHW

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BNP MONE SECURITE ...... IUVIDPQ STRATEGIE RENDEMENT ....

PHWHDTH PRGHW

COEXIS ...... QIVDUI

RQRDRS PVRWDVI PRGHW

PIIW PRGHW

´ ´ ECOCIC...... QPQDHR SG FRANCE OPPORT. C...... WRPSPVDRV PRGHW

BNP MONE TRESORIE ...... IRQTVUDSR `

PUSVDVW PRGHW

DIEZE ...... RPHDSW

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SPHSDSR PTGHW

EPARCIC ...... UWQDSV SG FRANCE OPPORT. D ......

IHWIDIV PRGHW

BNP OBLIG. CT ...... ITTDQS Sicav Info Poste :

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MENSUELCIC...... IRTQDTH SOGENFRANCE C......

PPSDUV PRGHW

BNP OBLIG. LT...... QRDRP 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn)

UQHDTU PQGHW

INDICIA EUROLAND...... IIIDQW

PVSPDPQ PRGHW

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BNP OBLIG. MONDE...... PSDHW PTQQDIR PQGHW

INDICIA FRANCE...... RHIDRP AMPLITUDE AMERIQUE C ...

TUQDUQ PRGHW

SOGEOBLIG C...... IHPDUI IITHDQW PRGHW

OBLICIC Re´GIONS ...... IUTDWH

WPWDPW PRGHW

IRIDTU ´ ITQDHU PTGHW

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´ Fonds communs de placements IVPQDWQ IIWTRDPH PRGHW PIUDPH IRPRDUR PTGHW IHTIDTU PRGHW

BNP OBLIG. TRESOR...... INDOCAM HOR. EUR. D...... ITIDVS AMPLITUDE MONDE D ......

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27 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999

SPORTS La France et l’Australie (4-1), dimanche 26 septembre. b LA lisse-Christophe Van Garsse (6-3, 6-3, Lleyton Hewitt (vainqueur de ses battue installé dans le Parc d’exposi- disputeront, du 3 au 5 décembre, la FRANCE S’EST QUALIFIÉE, dès same- 6-3). b L’AUSTRALIE, pourtant pri- deux simples), face à la Russie, em- tions du centre-ville. b LA SUÈDE, finale du centenaire de la Coupe Da- di 25 septembre, grâce au double vée de Patrick Rafter et Mark Phili- menée par Evgueni Kafelnikov. b LA vainqueur de l’édition 1998, est ré- vis, après leurs victoires respectives Fabrice Santoro-Olivier Delaitre qui poussis, a signé une victoire surprise FINALE DE L’ÉPREUVE devrait se trogradée dans le groupe 2, après sa sur la Belgique (4-1) et la Russie a dominé la paire belge Xavier Ma- chez elle, à Brisbane, grâce au jeune jouer à Nice, sur un court de terre défaite (2-3) en Autriche. France-Australie, finale idéale pour une Coupe Davis centenaire Alors que les Français se sont facilement qualifiés en battant les Belges (4-1) dès la deuxième journée, les Australiens ont causé la surprise en éliminant la Russie (4-1) malgré une défaite en double. La finale, organisée en France, se jouera du 3 au 5 décembre

PAU On lui parle des Mousquetaires, pleine vitesse. Après, nous ferons de notre envoyée spéciale de René Lacoste, joueur et capi- tomber les murs ou non. » Limpides, les yeux de Guy Forget taine de Coupe Davis, dans la glo- A la veille de la finale, l’équipe de brillent d’une joie de gosse. Sa voix rieuse épopée de l’entre-deux France devrait effectuer un stage en est calme, mais ses mots té- guerres. Il marque le coup, tout forme de retraite comme elle l’avait moignent de son émotion, de la émotif, au souvenir de celui qui fut fait en 1991 et en 1996. Auparavant, force et de l’intensité du moment. un parrain bienveillant. Pour Guy un kinésithérapeute va suivre les Pour la troisième fois, il est en fi- Forget, la Coupe Davis est une mis- Français sur certains tournois pour nale de la Coupe Davis. Joueur lors sion, une histoire. Il y a des souve- prendre soin des joueurs « sélec- de la consécration en 1991 et en nirs en pagaille et encore plus d’en- tionnables ». L’équipe devrait s’en- 1996, il est le capitaine de l’équipe vies. « On place toujours ses victoires rouler autour de Cédric Pioline, in- qui a éliminé la Belgique, dès same- en Coupe Davis très haut dans une contestable meneur et amateur de di 25 septembre. Après les victoires carrière », confie celui qui fut no 5 grands événements au grand cœur, de Sébastien Grosjean et de Cédric mondial. invaincu en Coupe Davis cette sai- Pioline, vendredi 24 septembre, C’était lui qui avait tenu la balle son à l’exception d’un match Olivier Delaitre et Fabrice Santoro de match contre Pete Sampras, ce « gueule de bois » expédié, di- ont disposé de Xavier Malisse et de fameux 1er décembre de 1991, à manche 26 septembre, contre Christophe Van Garsse au terme Lyon. Il s’était écroulé sur le court, Christophe Van Garsse. Le double, d’un double compact (6-3, 6-3, Yannick Noah l’avait pris dans ses lui, est tout trouvé : Olivier Delaitre 6-3). bras et la fête avait commencé. et Fabrice Santoro sont la clef in- Une troisième fois, et une pre- Cinq ans après, l’âge venant, il dispensable du deuxième jour. Guy mière en tant que capitaine, il se s’était contenté d’être le pivot du Forget ne devrait avoir que l’em- sent comblé. Il dit : « Curieusement, double. Il avait converti Guillaume barras du choix pour le deuxième ce sont les même émotions. C’est Raoux et avait été son meilleur joueur de simple. Sébastien Gros- comme s’il n’y avait pas eu d’inter- professeur. Avec lui, il avait tiré la jean, Fabrice Santoro, Jérôme Gol- ruption. J’ai encore le regard du France de l’embarras en demi-fi- mard ou Nicolas Escudé sont des joueur, je joue à travers eux, ils me nales contre l’Italie, avec lui, et les candidats valables. gâtent. Ils jouent tellement bien que autres, il avait gagné sa deuxième « Je suis ravi d’avoir l’embarras du j’ai l’impression d’être bon. » En lui, Coupe Davis de joueur. choix, dit le capitaine. La seule chose RÉGIS DUVIGNAU/REUTERS RÉGIS les mots et les images se bous- Plébiscité par les joueurs pour Samedi 25 septembre : le double Santoro-Delaitre vient de s’imposer : l’équipe de France s’est que je veux leur inculquer, si ce n’est culent. Depuis toujours la Coupe remplacer Yannick Noah, Guy For- qualifiée pour la finale de la Coupe Davis 1999, pour la quatrième fois en moins de vingt ans. déjà fait, c’est l’amour de la Coupe Davis est sa quête, un absolu, un get s’est naturellement imposé Davis. » Il parle encore avec cette rêve d’enfant qui le rend au- comme le meilleur capitaine pour Coupe Davis. Plus discret que son tués à l’égoïsme du circuit. « Je ne France-Australie, pour lui, est fièvre qui lui a fait jouer, espérer et, jourd’hui si adulte. poursuivre la « magie » de la prédécesseur, il a marqué les es- fais que répéter ce qui a marché par une finale « idéale ». « Pour le tour- un jour, gagner, il parle de toutes prits par sa volonté de bien faire le passé, assure-t-il. Je gesticule, je noi du centenaire, que pouvait-on ces heures passées sur les courts DEMI-FINALES vivre les émotions. « Je suis là pour les encourage, ils font tout sur le rêver de mieux ? demande-t-il. La pour vivre un tel bonheur : « Je dis A Pau, France-Belgique 4-1 éliminer les problèmes et pour court. D’ailleurs, quand un joueur France et l’Australie sont deux na- aux joueurs que cela peut ne leur ar- Sébastien Grosjean b. Xavier Malisse 7-5, 6-2, 7-6 (7/3) Cédric Pioline bat Filip Dewulf 6-3, 5-7, 3-6, 6-3, 6-2. commettre le moins d’erreurs pos- est époustouflant sur le court, je lui tions historiquement attachées à la river qu’une fois dans leur carrière. F. Santoro-O. Delaitre b. X. Malisse-C. Van Garsse 6-3, 6-3, 6-3. sible, n’a-t-il cessé de dire, tout dis des banalités. » Il dit encore : Coupe Davis. C’est un sacré clin En finale, les plus jeunes vont être si Christophe Van Garsse b. Cédric Pioline 6-3, 6-4 après tour, depuis la victoire à « Au fil des tours, j’ai appris à les d’œil. Et si nous devons battre une intimidés, je serai là pour eux. » Fabrice Santoro b. Christophe Rochus 7-5, 6-4. Nîmes en avril. Je ne fais que répéter connaître beaucoup mieux, mainte- équipe, autant qu’elle soit belle et Rêve de gamin, passion d’adulte, la A Brisbane, Australie-Russie 3-2 Lleyton Hewitt b. Marat Safin 7-6 (7/0), 6-2, 4-6, 6-3 ce qui a marché dans le passé. » nant, je suis le chef d’orchestre de prestigieuse. Nous allons tout faire Coupe Davis lui va si bien. Wayne Arthurs b. Evgueni Kafelnikov 6-2, 6-7 (4/7), 6-2, 6-0 Comme avec Yannick Noah, les cette équipe. » pour arriver sur des rails, lancés à B. M. E. Kafelnikov-A. Olhovskiy b. M. Woodforde-S. Stolle 6-1, 6-4, 4-6, 4-6, 8-6 joueurs ont manifesté un immense Lleyton Hewitt b. Evgueni Kafelnikov 6-4, 7-5, 6-2 Wayne Arthurs b. Marat Safin 6-3, 6-2 respect pour cet ancien joueur qui b Matches de barrage participait tout à fait volontiers aux A Harare (salle, greenset) : Zimbabwe-Chili 3-1 entraînements et, mieux, servait de A Tachkent (salle, dur) : Ouzbékistan-République tchèque 0-5 « cobaye » quand ceux-ci devaient A Bucarest (plein air, terre battue) : Roumanie-Allemagne 1-4 A Hamilton (salle, dur) : Nouvelle-Zélande-Espagne 0-5 rencontrer un gaucher. Capitaine, il A Sassari (plein air, terre battue) : Italie-Finlande 3-2 s’est créé un style. Il a inventé une A Birmingham (salle, greenset) : Grande-Bretagne-Afrique du Sud 3-1 manière plus discrète, faite de dis- A Portschach (plein air, terre battue) : Autriche-Suède 3-2 cussions et d’une confiance tou- A Guayaquil (plein air, terre battue) : Equateur-Pays-Bas 2-3 b Les équipes gagnantes (en gras) appartiendront au Groupe mondial en 2000. jours demandée aux joueurs habi- Lleyton Hewitt rabat le caquet d’Evgueni Kafelnikov IL A DIX-HUIT ANS et des airs de surfer, son ten- mêle, promis une victoire éclair, déclaré que nis est dénué d’un grand coup, mais il est suffisam- l’équipe B des Australiens était incapable, assuré qu’il ment fougueux pour gagner avec la manière. Depuis allait donner une leçon de tennis au jeune Hewitt. dimanche soir, Lleyton Hewitt est devenu un énième Battu en ouverture par Wayne Arthur, dont le service héros national. En demi-finale contre la Russie, à est indéchiffrable (6-2, 6-7 [4/7], 6-2, 6-0), Kafelnikov Brisbane, ce grand gamin dégingandé a gagné son a poursuivi ses fanfaronnades tandis que Lleyton He- premier match et a apporté le point de la victoire aus- witt a joué au tennis. tralienne, propulsant son pays vers la finale, la pre- mière depuis 1993. LEÇON COMPRISE Face à la Russie emmenée par Evgueni Kafelnikov, Vendredi 24 septembre, il a ouvert la marque pour no 2 mondial et grand spécialiste de double, l’Austra- l’Australie en battant Marat Safin (7-6 [7/0], 6-2, 4-6, lie de Wayne Arthurs, Lleyton Hewitt et de la paire 6-3). Samedi 25 septembre, au court d’un double-ma- Sandon Stolle-Mark Woodforde, n’apparaissait pas rathon dans la pure tradition de la Coupe Davis, Ka- favorite. John Newcombe, le capitaine, n’avait pas eu felnikov et Andreï Olhovskiy avaient réduit la marque le choix : Mark Philippoussis soigne toujours un ge- en battant la paire Mark Woodforde-Sandon Stolle noux douloureux et Patrick Rafter, blessé à l’épaule (6-1, 6-4, 4-6, 4-6, 8-6). Contre Hewitt, le lendemain, lors de l’US Open, est convalescent. la leçon pouvait commencer... Elle a tourné à l’avan- L’Australie doutait, mais pas Lleyton Hewitt. De- tage de l’Australien qui a sans cesse relancé le jeu par puis le début de la saison, il s’est imposé comme un un service très régulier et des attaques de coup droit joueur à admirer : 118e joueur mondial en janvier, il ou de revers le long de la ligne. Lleyton Hewitt l’a em- est aujourd’hui 31e. Déjà beau vainqueur de Todd porté (6-4, 7-5, 6-2). Pour la finale, du 3 au 5 dé- Martin lors du quart de finale de Coupe Davis contre cembre, John Newcombe devrait pouvoir compter les Etats-Unis, à Boston, en juillet, Lleyton Hewitt a sur le retour de Patrick Rafter et de Mark Philippous- remonté le moral de l’équipe et a fait preuve de beau- sis. Avec Lleyton Hewitt, il a maintenant l’embarras coup de sang-froid. du choix. Avant même les matches, il avait dû faire face aux provocations de Evgueni Kafelnikov qui avait, pêle- B.M.

J’aurais pris cela comme une plaisan- représentent, aujourd’hui, l’une des TROIS QUESTIONS À... terie, et, aujourd’hui, la plaisanterie meilleures nations du monde, elles est devenue réalité. Cette saison de sont 5 parmi les 20 meilleures mon- CHRISTIAN BÎMES Coupe Davis a été parfaite. Quand on diales. Alors nous pouvons compter a un leader et une équipe de double, sur l’une des meilleures équipes de En tant que président de la Fédé- il suffit de trouver un numéro deux. Fed Cup. La saison prochaine, l’objec- 1 ration française de tennis, que Et nous avons beaucoup de numéros tif consiste, d’ailleurs, à se qualifier pensez-vous de l’accession en finale deux en France. Je regrette juste que pour la finale de la compétition. Il de l’équipe de France ? Paris n’ait pas posé sa candidature faut que Mary Pierce revienne dans C’est une victoire pour tout le ten- pour recevoir la finale du centenaire. l’équipe, mais pas à n’importe quel nis français. Tout le travail des clubs C’est vraiment dommage. prix : il faut qu’elle accepte les règles et des bénévoles a porté ses fruits et, et les programmes de l’équipe. grâce à eux, le tennis se porte comme Ces succès dans vos mandats, jamais il ne s’est porté. Aujourd’hui, 2 c’est de la chance ou du travail ? Et, pendant ce temps, l’érosion la Fédération revendique un peu plus On dit que Christian Bimes réussit 3 des licences se poursuit... cette accession en finale que les dans ses entreprises et qu’il a beau- Nous avons quand même à nou- autres. En 1991 ou en 1996, il y avait coup de chance. Le travail que j’ai fait veau dépassé le million. Nous allons eu des miracles. Cette fois, lors des porte ses fruits. J’ai fait confiance à la nous battre pour repartir. Des événe- trois tours, l’équipe de France a paru direction technique nationale et au ments comme une accession en fi- toujours forte parce qu’elle est plus capitaine, et cela a marché. Le tennis nale de la Coupe Davis vont bien sûr forte. Il y a huit ans, quand je suis de- féminin se porte lui aussi très bien. nous aider. venu président, je n’imaginais pas Nous avons tenu a y injecter autant l’idée de pouvoir vivre trois finales en d’argent que dans le tennis masculin, Propos recueillis par Coupe Davis et déjà deux victoires. et, au bout de gros efforts, les filles Bénédicte Mathieu LeMonde Job: WMQ2809--0028-0 WAS LMQ2809-28 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0414 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 AUJOURD’HUI-SPORTS Sydney prépare les Jeux olympiques Au finish, les golfeurs américains de l’été 2000 dans la sérénité arrachent la Ryder Cup à l’Europe La ville australienne rode tranquillement ses installations Ils se sont imposés d’un point à l’issue des douze matches individuels au cours d’une série de tournois préolympiques Après avoir été largement dominés par l’équipe d’Eu- parcours de Brookline (Etats-Unis, Massachusetts), rope, les Américains ont retrouvé leur sérénité lors des s’adjugeant la 33e Ryder Cup par 14,5 à 13,5. Un retour qui semblent donner satisfaction aux organisateurs et aux athlètes matches individuels, dimanche 26 septembre, sur le au score en forme d’exploit.

SYDNEY que les Australiens sauront les ré- de l’année. Les Australiens ont ro- BOSTON Tom Lehman s’est d’abord débar- hommes se retrouvent à égalité mais (correspondance) soudre. » Sandy Hollway, le patron gné sur toutes les dépenses, rédui- de notre envoyé spécial rassé de l’Anglais Lee Westwood. les Européens ont cruellement be- Juan Antonio Samaranch peut du Socog, le comité d’organisation sant l’effectif du Socog de plusieurs La valeur globale d’une équipe Hal Sutton a ensuite surclassé l’Ir- soin de cette victoire (1 point) pour dormir d’un sommeil profond. Les des JO de Sydney, a accueilli le centaines de personnes, revoyant à n’est pas forcément égale à la landais Darren Clarke, le Suédois encore prétendre au titre. Dans ce organisateurs des Jeux d’été à Syd- compliment d’un sourire gêné. la baisse les coûts de marketing et somme des qualités individuelles des Jarmo Sandelin a été sorti au 15e trou contexte, l’approche du trou no 17 ney ne viendront pas troubler les John Coates, le président du comi- ceux réservés à l’accueil de la fa- joueurs qui la composent. L’histoire par Phil Mickelson, et Tiger Woods est électrique. Sur le green, l’Espa- nuits du président du Comité inter- té olympique australien, s’empres- mille olympique. Autre faiblesse : récente de la Ryder Cup regorge n’a fait qu’une bouchée de l’Ecossais gnol place sa balle quelques mètres national olympique (CIO). A moins sait de nuancer ces excès d’opti- le logement. Beaucoup le jugent d’exemples qui pourraient le dé- Andrew Coltart. Enfin, harassé par la devant celle de son adversaire. Pour d’une année de l’événement (du misme : « Beaucoup de dossiers trop cher et nettement insuffisant. montrer. Pourtant, en gagnant la fatigue, Jesper Parnevik – associé à un putt de birdie, la position de Jus- 15 septembre au 1er octobre 2000), restent à finaliser. » Les organisateurs australiens 33e édition du tournoi, au Country Sergio Garcia, il avait été impérial tin Leonard semble très délicate : à ils baignent dans une douce et re- Les athlètes ? Ils aiment. Sébas- n’ont rien pu offrir de mieux au Club de Brookline (Etats-Unis, Mas- dans les « parties à 4 »– s’est effon- 18 mètres du trou, derrière un petit posante béatitude. Pas un nuage ne tien Flute, champion olympique de comité olympique ukrainien, pour sachusetts), la sélection américaine a dré devant David Duval. Le score est monticule aux courbes perverses. se montre dans le ciel de la Nou- tir à l’arc en 1992, a promené ses héberger ses invités et partenaires, prouvé que les fondements du golf alors de 12-10 pour les Américains. L’Américain se positionne, étudie sa velle-Galles-du-Sud. Transport, regards de vieil habitué dans tous qu’une poignée de chambres d’hô- reposaient avant tout sur de solides Tout est encore possible quand l’Ir- trajectoire et frappe. Quand la balle installations sportives, billetterie, les recoins du site de compétition. tel à 170 km au nord de Sydney. La individualités. Devant un public landais Padraig Harrington et l’Ecos- se loge dans le pot, toute la déléga- tous les clignotants semblent blo- « Le terrain est très ouvert, donc par- grogne monte également dans les (trop ?) enthousiaste, les golfeurs sais Paul Lawrie s’imposent devant tion américaine envahit le green qués au vert. Une délicieuse séréni- fois balayé par le vent, mais les ins- rangs des médias. Fernando Pardo, d’outre-Atlantique se sont imposés Mark O’Meara et Jeff Maggert. Mais pour se ruer dans les bras du héros té qui n’est sûrement pas pour dé- tallations sont vraiment impec- le patron de l’EBU, l’association 14,5 points à 13,5 devant la sélection le jeune Espagnol Sergio Garcia s’in- alors que José Maria Olazàbal n’a plaire au diplomate catalan, après cables », a-t-il conclu. des chaînes de télévision euro- européenne. En retard de 4 points un début d’année où sa fragile sil- péennes, s’est plaint récemment de (6-10) avant le début des simples, les houette a maintes fois été menacée BUDGET TROP COURT la piètre qualité des chambres au hommes de Ben Crenshaw ont su Jean Van de Velde dominé par Davis Love par les éclairs et le tonnerre. Xavier Rohart, le numéro un village de presse, « peu spacieuses « faire le vide » pour oublier leurs Ces deux dernières semaines, les français du Finn, l’une des séries de et d’un faible confort ». Il en coûtera mauvaises performances des deux La première participation d’un Français à la Ryder Cup n’aura duré organisateurs australiens ont égre- la voile olympique, semble prendre pourtant jusqu’à 1 000 francs la premiers jours. que 2 h 37 min. Opposé à l’Américain Davis Love, no 5 mondial, Jean né les premières perles de leur long un plaisir sans fin à se laisser se- nuit pour un lit et un toit dans cet Depuis la création du trophée en Van de Velde a été sorti au 13e trou des simples (6 points d’écart et chapelet d’épreuves préolym- couer par les mouvements souvent ancien hôpital, réhabilité pour la 1927, aucune équipe n’avait rattrapé 5 trous restant à jouer) alors qu’il n’avait pas été sélectionné par Mark piques. Après la lutte, le volley-ball imprévisibles de la baie de Sydney. circonstance. un tel retard. En 1995, au Country James pour participer aux épreuves collectives des deux premiers et le badminton, une demi-dou- « Je ne connais pas un meilleur en- Mais il en faut sûrement plus à Club de Oak Hill (New York), les Eu- jours. Un résultat cruel mais logique qui s’explique par la différence de zaine d’autres disciplines ont été droit au monde pour faire de la ré- un Australien pour perdre le som- ropéns avaient raflé la mise en niveau entre les deux golfeurs : le Français pointe à la 89e place mon- invitées à éprouver les installa- gate, explique-t-il. La marina est meil. Ces derniers jours, les conver- comblant un déficit de 2 points. A diale. Après avoir été mené à la marque sur les deux premiers trous, tions. Et, accessoirement, à vérifier parfaite, le cadre magnifique. Et les sations olympiques tournaient, à l’époque, l’exploit des Severiano Bal- Jean Van de Velde a réussi un superbe birdie au 3e. De la lèvre de ce la capacité des Australiens à tenir conditions de course, très difficiles, Sydney, autour d’un tout autre su- lesteros, Nick Faldo, Ian Woosnam green, le Français rentrait un putt d’environ 16 m. A la surprise géné- leurs promesses. Voile, tir à l’arc, favorisent vraiment les meilleurs. » jet. La visite dans la baie d’une ba- et Bernhard Langer avait été qualifié rale, il revenait à la marque. Mais il devait ensuite rater un chip-in de aviron, pentathlon moderne, ca- Sébastien Deleigne a semblé, lui leine avait perturbé, en début de d’historique. Dimanche 26 sep- 2 m dans l’herbe grasse du 5e trou. Très solide sur le green, Davis Love noë-kayak, équitation : Sydney aussi, apprécier les lieux. Le Fran- semaine, les épreuves préolym- tembre, la tâche des Américains – ef- saisit l’occasion pour reprendre l’avantage. Et, à partir du 9e trou, Jean s’est donnée l’allure, la semaine çais a emporté, samedi 25 sep- piques de voile, au point de retar- facer un désavantage de 4 points et Van de Velde fut dominé par un adversaire à la confiance retrouvée. passée, d’une ville olympique. tembre, la finale de la Coupe du der le départ de deux régates. Du marquer au minimum 8,5 points en Bilan : une brassée de lauriers. monde de pentathlon moderne. coup, la ville en vient à se deman- douze matches individuels – sem- Sandy Baldwin, le chef de mission Doué, l’élève Sydney ? Assuré- der si le plus grand danger qui me- blait inhumaine. La veille des cline devant Jim Furyk tandis que pas encore putté. Evidemment, de l’équipe olympique américaine, ment. Mais ses cahiers de classe ne nace ses JO ne serait pas la pré- simples, les Européens avaient fait le son compatriote, Miguel Angel Jimé- quand vient son tour, l’Espagnol a conclu son séjour en avouant sont pas tous exempts de re- sence encombrante, en plus dur : conserver leur étonnante nez, ne peut résister à Steve Pate. manque sa cible. Virtuellement, les n’avoir jamais visité une ville olym- proches. Son budget, par exemple, septembre 2000, de quelques avance de 4 points. Voilà les Etats-Unis à un demi- Américains ont gagné la 33e Ryder pique « prête si tôt en avance ».Si- se révèle encore trop court de 300 à mammifères marins nageant au point de la gloire. Deux parties sont Cup. mon Clegg, son homologue britan- 400 millions de dollars australiens, milieu des voiliers ou des concur- SÉRIE NOIRE encore en cours, un match nul leur Même si Colin Montgomerie em- nique, n’a pas fait mystère de sa soit environ 1,5 milliard de francs. rents du triathlon. Le reste la tra- Malgré la mauvaise passe de l’Es- suffit pour s’imposer. Les espoirs eu- porte son match – ce qu’il fera avec confiance : « Bien sûr, des pro- Une conséquence directe, semble- casse peu. pagnol José Maria Olazàbal et de ropéens de victoire reposent sur Co- brio –, le tournoi est fini. « Ce qui blèmes surviendront dans les douze t-il, de la crise traversée par le l’Anglais Lee Westwood, les protégés lin Montgomerie et José Maria Ola- s’est passé au 17e trou est inadmissible, prochains mois. Mais je suis certain mouvement olympique au début Alain Mercier de Mark James s’étaient vaillam- zàbal. Opposé à Payne Stewart, le a regretté, après coup, José Maria ment accrochés à leur score ; l’Ecos- no 1 européen, très régulier sur le Olazàbal. Je ne remets pas en question sais Colin Montgomerie jouant le green, a la partie bien en main jus- la victoire des Américains mais ce rôle du chef de file et Sergio Garcia qu’au 15e trou quand il concède un genre de comportement antisportif n’a celui du génie incarné. Consé- bogey sur un par 4 vicieux. pas sa place sur un parcours de golf. » quence : au début de la série des Puis arrive l’affaire du 17e trou Colin Montgomerie n’a pas été épar- 12 simples, les Européens devaient dans le match opposant José Maria gné non plus. « Les quolibets dont j’ai seulement empocher 4 points pour Olazàbal et Justin Leonard. Sûr de été l’objet ont décuplé ma motivation, conserver leur titre, soit gagner un lui, l’Espagnol enchaîne les birdies et a-t-il expliqué. Mais j’ai été dégoûté tiers des matches. Un objectif réa- les coups de feu. Au 11e trou, il pos- par l’attitude de certains specta- liste. Mais la défaite cuisante du sède encore 4 coups d’avance. « En- teurs. » Le capitaine américain, vic- Français Jean Van de Velde face à suite, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toire en poche, a consenti quelques Davis Love a symbolisé le début de manqué deux occasions, explique-t-il. excuses. Elles semblaient bien tar- leur série noire et les six premières Et Justin Leonard a réussi deux super- dives. parties ont été gagnées par les Amé- bes putts. » ricains en verve. Résultat : au 17e trou, les deux Paul Miquel Football : regroupement général en tête de la D1

QUATRE JOURS après sa victoire Bastia (1-1). En tête du classement, la dominé par Monaco (0-3) au Parc à Zagreb en Ligue des champions, situation tarde à s’éclaircir, puisque des Princes. l’Olympique de Marseille a bien pré- huit équipes se tiennent en 3 points David Trezeguet, auteur d’un pe- paré son prochain déplacement eu- après huit journées. Seul leader, nalty à Paris, a conforté sa place au ropéen à Manchester en rempor- l’Olympique lyonnais n’encaisse tou- sommet du classement des buteurs tant, dimanche 26 septembre, à jours pas de but, mais n’en marque (9 buts). Impressionnants d’aisance, Rennes, sa quatrième victoire consé- pas davantage. Samedi 25 sep- les Monégasques, nouveaux dau- cutive (2-1). Ce résultat lui permet de tembre, l’OL a dû se contenter de phins des Lyonnais, auront une belle se rapprocher de la tête du classe- son troisième match nul (0-0) à do- occasion de s’emparer à leur tour de ment du championnat de France de micile, face à Strasbourg. Décevant, la tête du championnat de France football de division 1. En Bretagne, ce résultat permet paradoxalement dès la prochaine journée, le 3 octo- les Marseillais ont manqué de couler aux Lyonnais de distancer d’un point bre, date à laquelle ils affrontent dans les trente premières minutes : les deux autres équipes de tête : l’OL au stade Louis-II. « Les joueurs étaient encore à l’aéro- Auxerre, battu à Bordeaux (1-0), et le port de Zagreb », dira leur entraî- Paris - Saint-Germain, nettement E. C. neur, Rolland Courbis. Après un premier but inscrit par Le championnat de France de football de D1 Franck Gava (5e minute), les atta- e quants rennais ont multiplié les in- 8 JOURNÉE CLASSEMENT cursions dans la surface de répara- Paris-SG - Monaco 0-3 tion marseillaise, sans jamais Points J G N P Diff. Chgts Séries Bordeaux - Auxerre 1-0 tromper la vigilance et les in- 1 Lyon 15 8 43 1+ 4 = GGNGN croyables réflexes du gardien Sté- Lyon - Strasbourg 0-0 2 Monaco 14 8 42 2+ 9 4 GGPNG phane Porato, plus que jamais can- Troyes - Nancy 2-0 3 Auxerre 14 8 42 2+ 1 = NGNGP didat à l’intérim de Fabien Barthez Montpellier - Sedan 1-1 - Paris-SG 14 8 42 2+ 1 2 NPGNP pour affronter l’Islande avec l’équipe Metz - Nantes 2-1 5 Marseille 13 8 34 1+ 3 3 NNPGG 6 Sedan 8 1 PGGGN de France le 9 octobre au Stade de Bastia - Le Havre 1-1 13 41 3+ 2 France. Passé l’orage rennais, les 7 Nantes 12 8 40 4+ 5 3 PGPGP Lens - Saint-Etienne 0-2 coéquipiers de Robert Pirès sont re- 8 Strasbourg 12 8 33 2 0 1 PGNNN Rennes - Marseille 1-2 venus au score sur un penalty de Fa- 9 Bordeaux 11 8 32 3+ 2 1 PNPPG e brizio Ravanelli (36 ), avant de LES CARTONS 10 Montpellier 11 8 32 3Ð 2 1 PPGGN prendre l’avantage grâce à un but de RougesJaunes 11 Metz 10 8 24 2+ 2 3 PNNNG Frédéric Brando (56e). 12 Saint-Etienne 9 8 23 3Ð 1 4 GPNPG Pendant que l’OM s’offrait à 2 GNNPN 1 Nantes 0 11 13 Bastia 9 8 23 3Ð 3 Rennes son premier succès à l’exté- 2 Bastia 0 18 14 Troyes 9 8 30 5Ð 6 4 GPGPG rieur, les Verts de l’AS Saint-Etienne 3 Monaco et 0 20 15 Rennes 8 8 22 4Ð 5 2 GPGPP ont confirmé leur potentiel offensif Montpellier 16 Lens 4 NPPNP 16 Paris-SG 2 20 8 8 22 4Ð 5 à Lens. Deux buts inscrits en pre- 17 Troyes 3 13 17 Nancy 7 8 21 5Ð 3 2 PGNPP mière mi-temps par les Brésiliens 18 Auxerre et 3 15 18 Le Havre 7 8 14 3Ð 4 1 GPNNN Alex (37e) et Aloïsio (44e) ont donné Le Havre aux Stéphanois une précieuse vic- LES ATTAQUES 1 Monaco 18 buts ¥ 2 Saint-Etienne 15 buts ¥ 3 Sedan 14 buts toire (2-0), au terme d’un match LES DÉFENSES 1 Lyon, Nantes et Metz 6 buts ¥ 4 Strasbourg 7 buts « presque parfait », selon les dires de l’entraîneur des Verts, Robert Nou- LES BUTEURS 1 Trezeguet (Monaco) 9 buts • 2 Guivarc'h (Auxerre), Laslandes (Bordeaux) zaret. Désormais 12e, l’ASSE quitte la et Mionnet (Sedan) 5 buts zone de relégation, où stagnent dé- 9e JOURNÉE : Samedi 2 octobre :Strasbourg - Bordeaux, Saint-Etienne-Bastia, Marseille -

sormais Lens, Nancy, battu (2-0) à Metz, Nancy - Rennes, Sedan - Troyes, Le Havre-Montpellier. Dimanche 3 octobre : Auxerre - Lens, Monaco - Lyon, Nantes - Paris-SG Troyes, et Le Havre, qui a tenu tête à LeMonde Job: WMQ2809--0029-0 WAS LMQ2809-29 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:29 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0415 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 29

Le volley-ball français La pluie et la chance permettent aux écuries voudrait remodeler Stewart-Ford et Prost-Peugeot de briller son Elite Les incidents se sont succédé sur le circuit du Nürburgring Le Grand Prix d’Europe de formule 1, disputé di- l’occasion d’accéder au podium. Une succession d’honneur. Seul le Finlandais Mika Häkkinen a pu manche 26 septembre sur le circuit du Nürbur- d’incidents ou de mauvais choix stratégiques a re- limiter les dégâts : en gagnant deux points, il re- La Fédération entend impulser le mouvement gring (Allemagne), a offert aux petites écuries légué les candidats au titre mondial à des places prend l’avantage sur le Britannique Eddie Irvine.

L’HEURE DU RETOUR au filet a ment pauvre, relève cependant « TEMPS COUVERT et frais, avec des 67 tours (le premier a été annu- quième place. Il compte désormais heim (1er août). Dimanche, il a re- sonné pour le volley-ball français. Pierre Coquand, il faut pouvoir alternance d’averses et d’éclaircies ». lé), 10 concurrents, sur les 22 enga- deux points d’avance sur son rival connu que la chance s’était immis- Le championnat masculin de permettre à ceux qui, sportivement, Le bulletin météorologique d’avant gés, sont parvenus à terminer direct. cée dans sa performance. Pro A a repris le 25 septembre. atteignent le niveau de faire leur ex- le Grand Prix d’Europe a nourri les l’épreuve et cinq pilotes se sont Cette cascade d’incidents a fait le Après plusieurs coups de théâtre L’intermède estival s’est, en réali- périence » en Pro A. inquiétudes des concurrents de la succédé à la première place : bonheur d’écuries aux ambitions en fin de course, Johnny Herbert a té, interrompu depuis plusieurs « On ne peut pas, empirique- 14e épreuve du championnat du Heintz-Harald Frentzen, David plus modestes. Stewart-Ford a pris finalement devancé Jarno Trulli semaines. Début septembre, ment, décider qu’il n’y aura que dix monde de F1. « Slicks ou pluie ? » : Coulthard, Ralf Schumacher (Wil- 14 points, et Prost-Peugeot 6 points. (Prost-Peugeot) et son coéquipier l’équipe de France est ainsi allée, clubs en Pro A », poursuit le patron la question des pneus était au cœur liams-Supertec), Giancarlo Fisichel- Johnny Herbert a donné à Stewart- brésilien Rubens Barrichello. «Le en Autriche, décrocher une de la ligue, jugeant qu’il faudra des débats. la (Benetton) et Johnny Herbert Ford (baptisée Jaguar en l’an 2000) fait de concrétiser en cette fin d’an- 6e place au championnat d’Europe. bien peser les conséquences. Ré- Pour Mika Häkkinen (McLaren- (Stewart-Ford). sa première victoire en grand prix. née fait du bien. Notre ambition pour La saison 1999-2000 sera mar- duire la Pro A pourrait, par Mercedes), Eddie Irvine (Ferrari), Le Britannique, à qui un mécanicien l’année prochaine, c’est encore beau- quée par un souci majeur pour les exemple, « obliger à une multipli- Heintz-Harald Frentzen (Jordan- PORTE-BONHEUR jamaïquain avait remis deux porte- coup mieux », a affirmé Alain Prost, responsables du volley-ball : voir cation des matches entre clubs, dont Mugen Honda) et David Coulthard Heinz-Harald Frentzen, parti en bonheur, avait connu des périodes évoquant l’arrivée de Jean Alesi les Bleus et – si possible – les il faudrait mesurer l’impact sur les (McLaren-Mercedes), le dilemme pole position, a dû abandonner sur noires cette saison, avec, en point dans l’écurie en l’an 2000. Bleues gagner leur billet pour les coûts, ainsi qu’en matière d’intérêt n’autorisait aucun droit à l’erreur. A ennui mécanique au 33e tour. David d’orgue, un tête-à-queue à Jeux olympiques de Sydney. Mais pour le public », alors qu’étoffer la trois courses de la fin de la saison, Coulthard a terminé sa course dans 345 km/h lors des essais d’Hocken- Pierre Lepidi elle pourrait aussi amorcer un re- Pro B pourrait générer « une aug- le Finlandais et le Nord-Irlandais, à un mur de pneus (38e tour). Eddy modelage de l’Elite. mentation des frais de déplace- égalité de points (60), entendaient Irvine a perdu près de 30 secondes La Fédération (FFVB) entend ment, alors que les clubs ne dis- prendre le large au classement des lors d’un arrêt au stand. « Quand je LES RÉSULTATS impulser le mouvement. Son pré- posent pas des ressources de la pilotes. L’Allemand et l’Ecossais, suis arrivé, les mécaniciens n’ont pas b Grand Prix d’Europe au Nürburgring (Alle- 1. M. Häkkinen (Fin.), 62 points ; 2. E. Irvine (Irl.), sident, Jacques Shaw, se déclare Pro A ». eux, comptaient profiter d’un dé- trouvé un de mes pneus », a déploré magne) : 1. Johnny Herbert (GB/Stewart-Ford), les 60 ; 3. H.-H. Frentzen (All.), 50 ; 4. D. Coulthard « insatisfait de la formule » du part fulgurant en première ligne, l’Anglais. Seul Mika Häkkinen peut 300,679 km en 1 h 41 min 54 s 314 (moyenne : (GB), 48 pts ; 5. R. Schumacher (All.), 33 ; 177,034 km/h) ; 2. Jarno Trulli (Ita./Prost-Peugeot), 6. M. Schumacher (All.), 32 ; 7. R. Barrichello championnat professionnel. « REPRÉSENTATIVITÉ » pour combler leur retard, de 10 et s’estimer satisfait, malgré un chan- à 22 s 618 ; 3. Rubens Barrichello (Bré./Stewart- (Bré.), 19 ; 8. G. Fisichella (Ita.), 13 ; 9. J. Herbert « Quatorze équipes, c’est un peu « Ce n’est pas à moi » de décré- 12 points. La pluie qui s’est abattue gement de gommes décalé par rap- Ford), à 22 s 865 ; 4. Ralf Schumacher (All./Wil- (GB), 12 ; 10. M. Salo (Fin.), 10 ; 11. J. Trulli (Ita.) et beaucoup en Pro A », avance celui ter le nombre idoine de clubs de par intermittence sur le circuit alle- port aux caprices du ciel, qui a vu liams-Supertec), à 39 s 507 ; 5. Mika Häakkinen D. Hill (GB), 7 ; 12. P. Diniz (Bré.) et A. Wurz (Aut.), qui a été élu à la tête de la FFVB Pro A, affirme Jacques Shaw. «Je mand du Nürburgring a fait taire ses chances de victoire s’évanouir. (Fin./McLaren-Mercedes), à 1 min 02 s 950 ; 3 pts ; 14. O. Panis (Fra.), 2 pts ; 15. P. de la Rosa 6. Marc Gene (Esp./Minardi-Ford), à (Esp.), J. Alesi (Fra.) et M. Gene (Esp.), 1 pt. en août, pour un mandat qui souhaite que les clubs réfléchissent. leurs prétentions pour donner le Une fin de course acharnée – où il a 1 min 05 s 154 ; 7. Eddie Irvine (GB/Ferrari), à b Championnat du monde des constructeurs : s’achèvera le 18 novembre 2000. Le temps est venu », ajoute le nu- goût de la victoire aux écuries plus obtenu le record du tour – lui a per- 1 min 06 s 785 ; 8. Ricardo Zonta (Bré./BAR-Su- 1. McLaren-Mercedes 110 points ; 2. Ferrari, 102 ; « Ce qui me déplaît, c’est le désé- méro un de la FFVB, qui évoque modestes. mis de dépasser Irvine et l’Espagnol pertec), à un tour ; 9. Olivier Panis (Fra./Prost-Peu- 3. Jordan-Mugen Honda, 57 ; 4. Williams-Supertec, quilibre dans la phase régulière du une question de « représentativi- La course a parfois ressemblé à Marc Gene (Minardi), pour s’oc- geot), à un tour ; 10. Jacques Villeneuve (Can./ 33 ; 5. Stewart-Ford, 31 ; 6. Benetton-Supertec, BAR-Supertec), à cinq tours. 16 ; 7. Prost-Peugeot, 9 ; 8. Sauber-Petronas, 4 ; championnat [une phase finale dé- té » pour la France : « Ligue, clubs, un festival de glissades. Au terme troyer les deux points de la cin- b Championnat du monde des pilotes : 9. Arrows et Minardi, 1. signe ensuite le champion] entre Fédération, nous devons faire en les clubs nantis, qui peuvent recru- sorte qu’elle soit assurée du mieux ter les meilleurs joueurs, et les possible. » « Il faudra, après autres. Cela ne sert pas toujours le examen approfondi et consensus, haut niveau », soutient Jacques que la solution soit adaptable sur Shaw. deux ans », prévient Pierre « Je comprends l’argument », in- Coquand. dique Pierre Coquand, le président Dans l’immédiat, à propos de de la Ligue nationale de volley-ball représentativité, le président de la (LNVB). Cette année encore, re- ligue parle d’« année euphorique » connaît le représentant des clubs en citant les compétitions euro- professionnels, le titre en Pro A péennes. Car, non seulement devrait se jouer « entre quatre ou Cannes remet en jeu son titre de cinq équipes » (Poitiers – cham- vainqueur de la Coupe des coupes, pion en titre et vainqueur de mais, de ce fait, ce sont aussi cinq Montpellier 3-2 pour son premier clubs tricolores qui seront en lice match –, Paris, Cannes, Tour- (Asnières, Cannes, Poitiers, Paris, coing...) que l’« on retrouve tou- Sète), au lieu de quatre habituelle- jours devant », car « ce sont les ment. mieux structurées et les plus gros budgets ». « Dans un sport relative- Philippe Le Cœur Cyclisme : Jan Ullrich renaît en Espagne L’ALLEMAND Jan Ullrich (Telekom) a gagné, dimanche 26 sep- tembre, le Tour d’Espagne, dont la 21e et dernière étape a été en- levée au sprint par le Néerlandais Jerön Blijlevens (TVM). Le vain- queur du Tour de France 1997, âgé de vingt-cinq ans, a devancé les Espagnols Igor Gonzalez de Galdeano (Vitalicio) et Roberto Heras (Kelme), respectivement de 4 min 15 s et 5 min 57 s. Il s’était emparé du maillot or de leader lors de la 12e étape, à la station d’Ordino- Arcalis (Andorre), là-même où il avait pris le maillot jaune lors de sa victoire dans la Grande Boucle.

DÉPÊCHES a ATHLÉTISME : la Kényane Tegla Loroupe a amélioré de quatre secondes son propre record du monde du marathon (2 h 20 min 43 s), dimanche 26 septembre, à Berlin. a L’Ethiopien Alen Emiré a gagné, dimanche 26 septembre, la 24e édition de la course à pied Paris-Versailles en parcourant les 16,3 km, en 48 min 41 s. Chez les dames, la Française Chantal Dal- lenbach, pour sa première participation, s’est imposée en 55min58s. a BASKET-BALL : Limoges, grâce à sa courte victoire sur Villeur- banne (62-60), a pris le commandement du championnat de France, dimanche 26 septembre à l’issue de la 3e journée. Le club limou- geaud devance d’un point un quatuor composé d’Evreux, défait par le PSG-Racing (68-51), de Strasbourg, vainqueur face à Cholet (74- 65), du PSG-Racing et de Villeurbanne. a FOOTBALL : Lille s’est incliné pour la première fois de la sai- son à Caen (1-0), et Amiens a préservé son invincibilité au Mans (1-1), samedi 24 septembre, au cours de la 11e journée du champion- nat de France de division 2. Les Lillois comptent désormais 9 lon- gueurs d’avance sur Amiens, Guingamp, auteur d’un éprouvant match nul à Niort (3-3), Caen et Nîmes, qui a dominé Toulouse (0-1). a Manchester United, qui recevra Marseille mercredi 29 septembre en Ligue des champions, s’est fait surprendre sur sa pelouse par Southampton (3-3), samedi 25 septembre, lors de la 9e journée du championnat d’Angleterre. Au classement, les Mancuniens pos- sèdent 2 points d’avance sur Leeds et Arsenal, vainqueurs respectifs de Newcastle (3-2) et Watford (1-0). a HANDBALL : Montpellier, tenant du titre, a facilement dominé l’ACBB, dimanche 26 septembre en match d’ouverture du cham- pionnat de France. Chambéry, vice-champion, l’a également empor- té (27-16) face à Livry-Gargan, autre club promu. a RUGBY : Perpignan a obtenu une précieuse victoire face au Stade Français (29-20) dimanche 26 septembre en match en retard de la 4e journée du championnat de France Elite 1 (poule 1). Avec 8 points, Perpignan se classe désormais 5e et le Stade Français (5 pts) occupe toujours la 12e et dernière place. La veille, dans la poule 2, Pau, 2e derrière Bourgoin, avait dominé (18-24) Montferrand, 8e.

a LOTO : Résultats des tirages no 77 effectués samedi 25 septembre. Premier tirage : 6, 12, 22, 45, 48, 49 ; numéro complémentaire : 46. Rapports pour 6 numéros : 3 302 040 F (503 392 ¤) ; 5 numéros et le complémentaire : 68 765 F (10 483 ¤) ; 5 numéros : 5 555 F (846 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 256 F (39 ¤) ; 4 numéros : 128 F (19,51 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 26 F (3,96 ¤) ; 3 numéros : 13 F (1,98 ¤). Second tirage : 2, 5, 10, 11, 15, 18 ; numéro complémentaire : 24. Rapports pour 6 numéros : 1 583 465 F (241 397 ¤) ; 5 numéros et le complémentaire : 30 040 F (4 579 ¤) ; 5 numéros : 2 210 F (336 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 142 F (21,64 ¤) ; 4 numéros : 71 F (10,82 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 20 F (3,04 ¤) ; 3 numéros : 10 F (1,52 ¤). LeMonde Job: WMQ2809--0032-0 WAS LMQ2809-32 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0418 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 AUJOURD’HUI ------Temps perturbé au nord 28 SEPTEMBRE 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Les dépressions se suc- 80 km/h en matinée. L’après-midi, vers 12h00 DU VOYAGEUR cèdent à intervalle rapproché, dans les conditions s’améliorent avec de un flux d’ouest, notamment sur les timides éclaircies, plutôt près de la Peu a ÉTATS-UNIS. L’agence Keith deux tiers nord du pays. L’anticy- frontière allemande. Il fait de 17 à Belfast nuageux Prowse est agréée par les grandes clone des Açores ne protège qu’im- 19 degrés. Liverpool ligues sportives pour la commer- Dublin parfaitement l’extrême sud. Poitou-Charentes, Aquitaine, Varsovie Kiev cialisation des billets. Pour s’infor- Bretagne, pays de Loire, Basse- Midi-Pyrénées. – Sur le sud de mer sur les matches, réserver une Amsterdam Berlin Brèves Normandie. – En Normandie, l’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, éclaircies place, acheter un forfait incluant nuages avec un peu de pluie beau temps malgré des nuages Londres une chambre d’hôtel, contacter le 50 o Bruxelles l’après-midi. Journée humide en d’altitude. Le mercure indique en- Prague 01-48-78-04-11 ou une agence de Bretagne. Après une matinée légè- core 22 à 25 degrés. Plus au nord, Couvert voyages. rement pluvieuse, les nuages de- ciel voilé avec quelques ondées, Paris Strasbourg Vienne a EUROPE. Le groupe Bass Hotels viennent moins menaçants de la surtout dans le Poitou. Il fait de 18 Budapest Brume & Resorts présente de courts sé- Vendée à l’Anjou. Les températures à 20 degrés. Nantes jours promotionnels dans les éta- Berne brouillard avoisinent 18 à 20 degrés. Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest blissements du groupe, 300 hôtels Nord-Picardie, Ile-de-France, Alpes. – Averses orageuses en dé- Lyon Milan Crown Plaza et Holiday Inn établis Centre, Haute-Normandie, Ar- but de journée sur l’ouest de l’Au- Belgrade Sofia Averses dans 215 destinations en Europe, dennes. – Des pluies accompa- vergne et la région Rhône-Alpes. Toulouse Istanbul au Moyen-Orient et en Afrique. gnées de coups de vent et de ton- L’après-midi, soleil timide avec des Des tarifs valables du vendredi au nerre s’évacuent vers l’est et ondées sur la Savoie ou le Limou- Rome Pluie dimanche, du 3 octobre au 22 dé- concernent encore la frontière sin. Il fait de 18 à 22 degrés, avec Barcelone Naples cembre, à partir de 260 F (39 ¤) par belge en matinée. A l’arrière, ciel une pointe à 24 pour Montélimar. 40 o Madrid nuit pour deux adultes et deux en- encombré de nuages. Dans l’après- Languedoc-Roussillon, Pro- Lisbonne Athènes Orages fants jusqu’à dix-neuf ans parta- midi, de nouvelles pluies abordent vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. geant la chambre des parents, ainsi la Touraine. Températures de 18 à – Quelques orages en Corse. En- Séville que le petit déjeuner gratuit pour 20 degrés. suite, belles apparitions du soleil et Tunis Neige deux adultes et deux enfants de Champagne, Lorraine, Alsace, températures jusqu’à 23 à 26 de- Alger moins de douze ans. Renseigne- Bourgogne, Franche-Comté. – grés. Le vent d’ouest est soutenu ments dans la brochure Weekender Pluies, orages et rafales de vent à sur la côte provençale. Rabat 0o 10o 20o Vent fort Plus à demander au 0800-905-999.

PRÉVISIONS POUR LE 28 SEPTEMBRE 1999 PAPEETE 23/29 P KIEV 11/19 C VENISE 16/21 P LE CAIRE 22/33 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/31 P LISBONNE 17/22 S VIENNE 14/19 P MARRAKECH 19/31 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 19/25 S LIVERPOOL 13/17 N AMÉRIQUES NAIROBI 17/28 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 12/17 N BRASILIA 17/28 N PRETORIA 10/23 S AMSTERDAM 14/15 C LUXEMBOURG 11/13 P BUENOS AIR. 12/20 C RABAT 17/26 S FRANCE métropole NANCY 13/17 P ATHENES 22/30 S MADRID 14/25 N CARACAS 26/29 C TUNIS 23/33 S AJACCIO 17/23 S NANTES 13/19 P BARCELONE 18/25 C MILAN 17/22 N CHICAGO 12/16 P ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 15/23 S NICE 17/26 S BELFAST 10/14 N MOSCOU 9/16 P LIMA 16/19 C BANGKOK 26/32 P BORDEAUX 14/22 N PARIS 14/19 N BELGRADE 18/27 N MUNICH 9/17 C LOS ANGELES 18/23 N BOMBAY 27/30 P BOURGES 13/18 N PAU 10/22 S BERLIN 12/19 C NAPLES 19/25 P MEXICO 10/21 N DJAKARTA 27/31 C BREST 14/18 P PERPIGNAN 15/23 S BERNE 11/16 P OSLO 7/11 P MONTREAL 15/26 S DUBAI 28/35 S CAEN 14/17 P RENNES 14/19 P BRUXELLES 13/16 C PALMA DE M. 18/28 S NEW YORK 17/23 S HANOI 25/35 N CHERBOURG 13/18 P ST-ETIENNE 13/21 N BUCAREST 14/31 S PRAGUE 11/18 C SAN FRANCIS. 15/25 S HONGKONG 26/27 P CLERMONT-F. 14/21 N STRASBOURG 14/18 P BUDAPEST 15/23 N ROME 19/24 P SANTIAGO/CHI 9/16 S JERUSALEM 23/35 S DIJON 13/18 P TOULOUSE 15/24 S COPENHAGUE 13/15 C SEVILLE 17/31 S TORONTO 16/22 C NEW DEHLI 25/35 S GRENOBLE 12/20 N TOURS 13/19 P DUBLIN 10/14 N SOFIA 16/28 S WASHINGTON 19/26 C PEKIN 18/25 C LILLE 13/18 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 12/15 P ST-PETERSB. 10/14 C AFRIQUE SEOUL 19/25 C LIMOGES 12/16 N CAYENNE 23/28 P GENEVE 13/20 P STOCKHOLM 12/15 C ALGER 20/30 S SINGAPOUR 26/30 C LYON 13/20 N FORT-DE-FR. 25/32 P HELSINKI 9/14 C TENERIFE 17/22 S DAKAR 26/30 S SYDNEY 15/20 N MARSEILLE 17/23 S NOUMEA 19/23 C ISTANBUL 23/29 S VARSOVIE 12/21 C KINSHASA 21/28 N TOKYO 22/27 S Situation le 27 septembre à 0 heure TU Prévisions pour le 29 septembre à 0 heure TU

ASTRONOMIE Uranus : le seigneur des petites lunes PARFOIS, elle se rapproche un Jupiter et Saturne, mais compa- et Sycorax) que le télescope géant millimètres de diamètre à 300 kilo- Le 17 juillet le miracle a eu lieu. planétologues. Comment sont- peu. Le plus souvent elle reste dis- rable à Neptune, est essentielle- du mont Palomar avait découverts mètres de distance. « Dans ce do- Deux satellites ont été découverts. elles arrivées là ? De quoi sont-elles tante pour garder son mystère et ment composée d’hydrogène, d’hé- en 1997. Si bien qu’aujourd’hui maine, le CFHT est le meilleur instru- Deux semaines plus tard, un troi- faites ? Leurs orbites très parti- croise loin de la Terre à quelque lium et de méthane. Certes, elle est Uranus devient « le plus peuplé des ment au monde », affirme Brett sième était mis en évidence. Mais culières suggèrent une origine 3 milliards de kilomètres. Un petit entourée comme elles d’un super- systèmes satellitaires connus » avec Gladman, qui vient de faire une de- étaient-ce réellement des satellites, étrangère, différente de celle qui a point bleu-vert se détachant sur le be ensemble d’anneaux et possède seize satellites réguliers et cinq irré- mande « pour lancer en mars une des comètes ou des astres errants présidé à la naissance des seize noir du ciel. Depuis sa découverte un cortège de satellites. Mais, guliers. chasse aux satellites irréguliers de de passage près d’Uranus ? « Etant autres satellites d’Uranus. Il pour- en mars 1781 par William Herschel, contrairement à ces autres géantes Trouver ces objets petits – envi- Saturne ». donné la manière dont ils suivent le rait s’agir de corps nés de la nébu- Uranus s’était un peu refusée aux dont l’axe de rotation est, comme ron 20 km de diamètre – et peu lu- Ces minuscules lunes se dé- mouvement de la planète, il est peu leuse de gaz qui a donné naissance astronomes. Et puis, le 24 janvier celui de la Terre, presque perpendi- mineux « n’a pas été une mince af- placent si lentement sur le fond du probable que ce soient des intrus », au système solaire et qui auraient 1986, la sonde américaine Voya- culaire au plan de la trajectoire faire », raconte Brett Gladman. ciel qu’une nuit de pose ne suffit avance prudemment Brett Glad- été capturés il y a quatre milliards ger 2 a survolé la planète révélant qu’elles suivent dans leur course Sans l’utilisation de détecteurs ul- pas pour les découvrir. Même avec man. et demi d’années par les planètes un monde riche, fait d’anneaux autour du Soleil, Uranus a « choi- trasensibles comme les caméras la performante caméra du téle- Les comètes suivant des trajec- alors en formation. surprenants et de satellites beau- si » d’y être parallèle et tourne sur CCD, il est extrêmement difficile à scope franco-canadien. On multi- toires hyperboliques, l’équipe a en Ces objets intéressent d’autant coup plus actifs qu’on ne le pen- son axe comme un cerceau. ces distances de repérer la trace plie donc les clichés sur plusieurs effet pu montrer, à partir de me- plus les planétologues qu’ils sont sait. d’un astre de cette taille. Cela re- jours et on recherche par compa- sures faites à l’observatoire de Kitt vraisemblablement de vénérables Uranus a tendance à se singulari- TROIS NOUVEAUX SATELLITES vient à trouver une bille de deux raisons successives ce qui a bougé. Peak (Arizona), que les trois objets témoins de la naissance du système ser. Quinze fois plus massive que la Une nouvelle fois, elle vient de n’appartenaient pas à cette catégo- solaire et que leur composition Terre, cette planète, plus petite que faire preuve d’originalité avec la rie d’objets célestes. D’ici à la fin de pourrait être voisine de celle de la découverte en juillet, par une Entre capture et cannibalisme l’année, les cinq astronomes es- soupe primordiale qui lui a donné SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE équipe internationale – Brett Glad- pèrent avoir accumulé suffisam- naissance. Des mesures ont été • vendredi 1er octobre 1999 (à Paris) • man, Jean-Marc Petit et Hans Il y a quatre milliards et demi d’années, les grandes nébuleuses de ment de données pour lever les faites sur la couleur de Caliban et Scholl (Observatoire de la Côte gaz tourbillonnant qui baignaient les planètes encore très jeunes du derniers doutes sur deux d’entre Sycorax découverts par le téle- d’Azur), J. J. Kavelars (université système solaire ont freiné de petits astres morts qui passaient à leur eux. « Pour le troisième, c’est plus scope du mont Palomar. « Les don- McMaster, Canada) et Matthew portée. L’attraction gravitationnelle a alors fait le reste, permettant aléatoire, reconnaît Brett Gladman, nées recueillies ne sont pas terribles, Hollman (Harvard Smithosonian leur capture. Quelques-uns ont résisté au temps. Ils croisent au- mais je suis presque sûr. » regrette Brett Gladman. Mais leur 7 h 51Lever Coucher 19 h 29 Center for Astrophysics, Etats- jourd’hui sur des orbites différentes de celles suivies par les lunes de couleur tire sur le rouge. plus rouge Unis) –, de trois nouveaux satellites ces planètes. D’ORIGINE ÉTRANGÈRE que les satellites dits réguliers. Cela « irréguliers ». Ces objets de très Après Uranus, les astronomes devraient prochainement braquer Reste qu’au-delà des calculs né- s’approche un peu de celle des petite taille – quelques dizaines de leurs télescopes vers Saturne et Jupiter pour en découvrir de nou- cessaires à ces confirmations, l’ori- comètes, ce qui nous laisse à penser kilomètres – ont été photographiés veaux. Pour Neptune, dont le gros satellite Triton a un comporte- gine de ces lunes minuscules, que ce sont des micromondes totale- par le télescope franco-canadien ment insolite (orbite rétrograde), les observations n’ont rien donné. moins rares qu’on ne pourrait le ment glacés. » 23 h 02Lever Coucher 14 h 45 d’Hawaï (CFHT). Ils viennent Triton « semble avoir fait le ménage » et « les avoir cannibalisés », ne croire (Jupiter en a huit, Saturne (le 30/9) s’ajouter aux deux autres (Caliban laissant la vie qu’à Néréide. une et Neptune deux), intrigue les Jean-François Augereau

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99230 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 140

Ville et baie nipponnes. – 8. Une pierre pour ne pas oublier. Egouttoir. Le pirate égyptologue – 9. Note. Pour passer l’hiver à l’étable. – 10. Apporte son soutien. LE CAPITAINE d’un vaisseau pi- quatre ? S’ils sont cinq ? C) comme sommet. Pour leur base, Chatouille les sens. – 11. Circuit inté- rate, qui s’est entiché de la civilisa- Le partage du butin selon cette on a le choix entre dix demi- rieur. Bien attrapé. – 12. Essaient de tion égyptienne, a découvert que règle est-il possible quel que soit le droites, et sur chacune de ces demi- n’oublier personne dans leurs chez les anciens Egyptiens, on nombre de pirates ? droites, on doit choisir deux parmi comptes. n’utilisait que des fractions dont le les dix points autres que C (deux numérateur valait 1. Elisabeth Busser éléments parmi dix : 45 choix). Au Philippe Dupuis Depuis, il exige que le partage du et Gilles Cohen total, il y a 450 triangles de ce type. butin après un pillage attribue tou- © POLE 1999 b Type 2 : ceux qui ont C (et pas SOLUTION DU No 99229 jours aux membres de l’équipage B) comme sommet. Il y en a aus- une fraction de butin différente et Solution dans Le Monde du si 450. HORIZONTALEMENT de numérateur 1, décroissante se- 5 octobre. b Type 3 : ceux qui admettent B lon l’ordre hiérarchique. Ainsi, lui- et C comme sommets. Le troisième I. Petits-beurre. – II. Ecureuil. Aux. même s’attribue la part la plus im- Solution du problème no 139 sommet est l’un des 100 autres – III. Rome. Réussit. – IV. Crescendo. portante, son second une part infé- paru dans Le Monde du 21 sep- points de la figure. Il y a donc Ni. – V. Ecu. Et. Essen. – VI. Phraseur. rieure, et ainsi de suite... Si la tembre. 100 triangles de type 3. TUC. – VII. Té. OS. Lest. – VIII. Estrie. répartition s’avère impossible selon Plus généralement, avec le même Purée. – IX. Atouts. – X. Régénéra- ce principe, le butin est restitué aux Il y a 1 000 triangles sur la figure. raisonnement, on voit qu’en divi- teur. malheureuses victimes. Pour les dénombrer, on les classe sant AB en p et AC en n, on obtient Comment s’opère le partage si en trois catégories : un nombre de triangles égal au de- VERTICALEMENT les pirates sont trois ? S’ils sont b Type 1 : ceux qui ont B (et pas mi-produit de n, p et (n+p).

HORIZONTALEMENT leurs. – X. Refus à Saint-Pétersbourg. 1. Percepteur. – 2. Ecorchés. – Possessif. Cours primaires. 3. Tumeur. Tag. – 4. Ires. Aorte. – I. Remplace des mains expertes. – 5. Te. Cession. – 6. Sûreté. Eue. –

II. Bien protégé bien qu’un peu VERTICALEMENT 7. Bien. Un. Tr. – 8. Eluder. PSA. – des lourd. En tex sur le fil. – III. Voit bien 9. SOS. Lu. – 10. RAS. Sterne. – les choses en face. En cadence. – 1. Mettait en beauté quand le 11. Ruineuse. – 12. Extincteur. POCHES IV. Fît son choix. Coup de feu dans le bourrelet se portait bien. – 2. Protège bas-ventre. – V. Départ de série. l’environnement mais pour combien Totalement sans intérêt. Préposition. de temps ? – 3. Des restes qui feront Le supplément mensuel – VI. Mettait en réserve. Excepté. – une bonne pâte. Ne bouge pas. – VII. Déjà bien avancé. A la sortie de 4. Furieux chez l’Arioste, plus amou- consacré aux livres Paris à l’entrée d’Issy-les-Mouli- reux chez Boiardo. D’un auxiliaire. – neaux. Chargée de senteurs marines. 5. Un grand livre pour ne pas oublier. en format de poche – VIII. Mis à nu. – IX. Bien descen- – 6. Possessif. Civiles entre les mains Le premier jeudi de chaque mois dues. Mettre délicatement les cou- du chef de l’Etat. – 7. Annonce la fin. dans Le Monde daté vendredi LeMonde Job: WMQ2809--0033-0 WAS LMQ2809-33 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0419 Lcp: 700 CMYK

33 CULTURE LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999

MUSIQUE Le chanteur Idir, qua- carrière. b L’ARTISTE, qui reven- pour la culture et la démocratie et cées à adapter des classiques ou à essais dans un studio d’enregistre- rante-trois ans, figure très popu- dique trois langues pour l’Algérie, son combat pour que sa culture soit créer des titres en duo : Celtes, Afri- ment à Alger en 1976, aime la laire de la chanson kabyle, publie arabe, berbère et français, explique reconnue par le nouveau régime. cains, Maghrébins de France... danse, les paillettes et la fête, mais un nouvel album, Identités, le troi- au Monde le sens de ses engage- b IDIR a invité, pour l’album, des b TAKFARINAS, rénovateur de la cette légèreté apparente cache une sième seulement en vingt ans de ments au côté du Rassemblement musiciens issus de cultures mena- chanson kabyle depuis ses premiers conscience aiguë. Idir, une voix kabyle pour chanter la réconciliation en Algérie Le chanteur, qui vient de publier son troisième album, « Identités », explique au « Monde » le sens de ses engagements au côté du Rassemblement pour la culture et la démocratie et son espoir intact de voir sa culture enfin reconnue par le nouveau régime « A UN MINISTRE qui demande : alors pour une marque de dissi- Si le chanteur occupe une place de “S’il te plaît Fellag, explique-moi ce dence « bouseuse ». Etudiant en sage qu’aucun de ses compatriotes qui se passe dans notre pays, pour- géologie, il s’apprête à se bâtir un ne songerait à lui contester, c’est quoi rien ne marche ? “, Fellag ré- futur de prospecteur (eau et pé- qu’il n’a cessé d’appeler à la ré- pond : “La malédiction première de trole) du désert. En 1973, musicien conciliation nationale, à la lutte nos sociétés musulmanes est la sépa- amateur remplaçant in extremis contre le fanatisme, organisant ration des hommes et des femmes. une vedette défaillante à un radio- C’est le manque d’amour qui pro- crochet à Radio-Alger, il chante voque l’érection des kalachni- une berceuse, A Vava Inouva (Mon Le « mystère » Matoub kovs“ », écrit Fellag, chansonnier, petit père, chanson toujours cé- dans Djurdjurassique Bled (éditions lèbre). La révolution de la chanson Qui a tué Lounès Matoub le Jean-Claude Lattès). Fellag cherche kabyle – dont Aït Menguellet, Lou- 25 juin 1998 ? Officiellement, la ré- à soigner les multiples maladies de nès Matoub, « le James Dean de la ponse ne fait aucun doute : ce l’Algérie qui, selon lui, ont une république des montagnes » selon sont des éléments des Groupes is- cause commune : la phobie de la Fellag, ou Ferhat seront les fers de lamiques armés (GIA) qui ont in- séparation, la cruauté de l’écartèle- lance – est en marche. tercepté la voiture du chanteur ment. Pays pluriel, historiquement kabyle près de Tizi Ouzou avant tourné « vers l’Afrique, la Méditer- DOUCEUR JOYEUSE de cribler son corps de balles. Les ranée, l’Europe..., traversé par les « A l’époque, dit Idir, les canons autres occupants de la Mercedes Romains, les juifs, les Phéniciens, les du bon goût étaient ceux du Moyen- – dont sa fiancée – s’en sont tirés Vandales, les Arabes, les Turcs, les Orient. La chanson kabyle a rempla- sans une égratignure... Français, les Espagnols... », l’Algé- cé les quarante violons d’orchestre Quelques mois plus tard, les rie, écrit encore l’humoriste né à par deux guitares et deux voix. Sur le autorités annonceront avoir iden- Azeffoun, en Kabylie, a occulté son fond, j’ai dit tout haut ce que les tifié et tué l’un des membres du passé. « En 1962, le rideau est tom- gens pensaient tout bas. Ces chan- commando. Mais l’aura de l’ar- bé et on a voulu nous faire oublier sons ont été des bulldozers contre les tiste, les circonstances de son as- ces richesses multiples. » De cet ef- tabous. » Idir raconte qu’un jour, à sassinat et le peu d’empresse- facement de l’identité est née une la fin d’un concert, arrive « un type ment des services de sécurité à génération perdue, paumés de l’in- du GIA ». Il lui demande d’écrire répondre aux questions de la fa- tégrisme, voyous traficoteurs, des chansons sur la foi, « les mos- mille ont fait de ce crime une af- « hittistes » (ces jeunes chômeurs, quées, tout ça. Il ajoute : “Tu es plus faire d’Etat. Aux yeux d’une par- le dos collé au mur – hitt en arabe – dangereux pour nous que tous les tie de l’opinion publique en à longueur de temps) et généraux discours, car tu joues sur l’émotion- Kabylie, le régime est le véritable corrompus. nel“ ». responsable de la mort du chan- Après Mami l’Oranais en juillet, teur. Cette thèse a été relancée TROIS LANGUES Khaled, le chanteur de raï de natio- début septembre sur Internet Idir, chanteur à l’humour délicat nalité française, Enrico Macias, le (www.anp.org/) par un groupe – quand Fellag a la dent dure –, juif sépharade, et une poignée de d’officiers dissidents installés en vient de publier un nouveau Kabyles ont été conviés par la pré- Espagne faisant état de comptes- disque aux couleurs multiples qu’il sidence de la République à donner rendus de réunions secrètes entre a appelé Identités, au pluriel. Il re- un concert en Algérie en no- des responsables de la sécurité vendique trois langues pour l’Algé- vembre. « Si j’y allais, réplique Idir, militaire et des hommes poli- rie. L’arabe, langue officielle ; le on dirait toujours que c’est pour X tiques proches du régime. PHILIPPE TERRASSON berbère, « langue mère de l’Algérie Idir : « Si j’allais en Algérie, on dirait toujours que c’est pour X ou Y. » ou Y. » Or, personne, pas même le parlée des Canaries au Moyen- RCD, ne récupère Idir, ce person- Orient, avec des variantes » ; le bère, si ce n’est à l’issue d’un ré- reconnaît les qualités de tribun du gérie, on peut écouter Cheb Hasni nage qui a enregistré trois disques « L’Algérie, la vie », concert français, encombrant héritage férendum national – une épreuve à président Bouteflika. Contre la po- [chanteur de raï assassiné à Oran en vingt ans, invité surprise et tou- commun avec Khaled en juin 1995, dont « il convient de sortir Salan, laquelle la Kabylie, opposante, ré- sition de retrait du Front des forces en 1994] un soir et aller voter FIS le jours acclamé dans les concerts de ou participant à l’hommage à Lou- Jouhaud, le colonialisme, mais pas sistante, se soumet avec réticence : socialistes (FFS) d’Aït Ahmed, il lendemain, mais il est impensable Khaled, Zebda, Takfarinas, l’Or- nès Matoub assassiné en juin 1998. d’éliminer Diderot, Voltaire ou Alain lors du dernier référendum sur la soutient celle du Rassemblement d’écouter Lounès Matoub et de voter chestre national de Barbès, etc. A Vava Inouva a conquis une Bashung, c’est impossible, estime concorde civile du 16 septembre, le pour la culture et la démocratie FIS ». Né le 25 octobre 1955 dans le Idir, que Zinedine Zidane appelle troisième génération de fans par Idir. Dans ces conditions, Bouteflika taux de participation de la Kabylie (RCD), mené par Saïd Sadi. Ce par- village d’Aït Lahcêne, Hamid Che- « Monsieur Idir » et auquel une son appétit, sa douceur joyeuse, en ne peut pas me donner un passeport était, selon les chiffres officiels, de ti s’apprête à entrer au gouverne- riet, dit Idir (« Il vivra », en kabyle), dame a dit un jour : « J’ai appelé résonance avec la définition du algérien et ne pas reconnaître ma 40 % contre 80 % pour le reste de ment après avoir boycotté l’élec- est devenu chanteur par hasard (à mon fils Idir à cause de toi. » «pays» donnée par Fellag : «En culture ». l’Algérie. « Un référendum sur la tion présidentielle « parce qu’on lui ce propos, il cite Albert Einstein : C’est de Paris, où il habite depuis Kabylie, la tradition veut que l’on Le président Abdelaziz Boutefli- question kabyle aboutirait-il à affir- présente enfin un programme co- « Le hasard, c’est quand Dieu des- 1975, qu’Idir accompagne les dé- n’enterre un mort que quand le pre- ka n’est pas de cet avis, qui, venu mer que nous sommes définitive- hérent », estime Idir, et ce malgré cend incognito sur terre. ») Fils de chirements algériens, le « prin- mier rire fuse de l’assemblée. C’est là plusieurs fois en Kabylie depuis ment séparés ? », se demande Idir. la non-reconnaissance de la paysans de Grande Kabylie, Idir temps berbère » – révolte contre le le signe que la vie reprend et que la son élection en avril 1999, a écarté Divisés quand il faudrait être culture kabyle. part à Alger à l’âge de neuf ans, où pouvoir central en 1980 – puis la mort n’est plus qu’une formalité. » toute éventualité de reconnais- un ? Idir répète qu’il n’a « rien à Idir parle politique, car «la il est élevé à l’école des mission- montée du fanatisme et les mas- sance officielle de la langue ber- voir avec un Kabyle intégriste » et chanson kabyle est politique. En Al- naires jésuites. Etre kabyle passe sacres de civils dans les années 90. Véronique Mortaigne Un troisième disque hanté par les chantres des cultures entravées Takfarinas, chanteur sans complexe POUR IDIR, la reconnaissance d’apparentes évidences et beau- Haut Atlas. Les mélopées de Geof- d’une bonne intention (même si « MON PAYS, mon identité, c’est la chid Baba-Ahmed, producteur de identitaire de la culture kabyle coup de bonne volonté, n’allaient frey Oryema, surnommé un temps Le Forestier y chante en kabyle). musique. La politique, je ne veux pas musique raï et parolier, éliminé de- s’est toujours accompagnée d’une pas forcément de soi. Plus mélo- le « Leonard Cohen ougandais », On attendait beaucoup des rentrer dans ce truc-là. Moi, je suis vant son magasin en 1995 à Oran...). recherche d’universalité. L’art de dique que rythmique, la chanson trouvent sans peine la source du jeunes rebelles maghrébins de la artiste avant tout. Apolitique. » Dans son nouvel enregistrement, la chanson, fait de métissage au- kabyle a ses exigences. Amplifiée vague à l’âme de Da rib. La guitare scène française. Gnawa Diffusion Contrairement à Idir ou à d’autres Yal (BMG), au concept musical très tant que d’enracinement, s’est ré- par la tendresse infinie des re- gitane de Thierry Robin dynamite et l’Orchestre national de Barbès ouvert (tradition kabyle, reggae, vélé, dès ses débuts, l’outil idéal frains d’Idir, sa mélancolie peut avec bonheur Fable (Tamaça- se contentent de danses trop ti- PORTRAIT châabi, rap, funk...), il rend hom- au service de cette ambition. Pour être un piège. Le murmure légère- huts 2) et met en évidence les mides. Zebda – mené par ses trois Une conscience aiguë mage à Lounès Matoub, « une s’affirmer, les chanteurs berbéro- ment éraillé de la voix de cette traces d’héritage hispanique dans Kabyles de Toulouse – réussit, par grande perte artistique ». En l’assas- phones des années 70, marqués star au discret visage d’instituteur la chanson kabyle. Cet enthou- contre, à donner une force – entre et l’obsession du pays sinant, « on a touché à la voix, au cri par l’engagement des folk singers a été pour certains d’une intimi- siasme créatif manque cruelle- tradition berbère, rap, chanson et derrière la légèreté des du peuple, comme à chaque fois que occidentaux, avaient armé leurs dante douceur. ment à Illusions (Awah Awah 2), reggae – à Un homme qui n’a pas paillettes et de la fête l’on tue un artiste ». Mais le titre chants traditionnels d’harmonies accompagnée par Gilles Servat et de frère... Tout comme le Franco- phare de Yal, c’est Zaama Zaama, et d’instrumentation contempo- DANSES TROP TIMIDES Dan Ar Braz. Trop « jolie », sans Galicien Manu Chao, emballant tonique incitation à la fête, à la raines. Idir prolonge aujourd’hui Premier tube international mag- nerf, la production ne résiste pas avec vivacité les engagements de chanteurs kabyles, Takfarinas ne re- danse, à l’insouciance – « Secoue-toi ces désirs de croisements pour af- hrébin de l’histoire, A Vava Inouva toujours à la mièvrerie. L’adapta- A Tulawin (Une Algérienne debout). vendique aucun combat. En appa- comme ci comme ça (...)/Profite des firmer ses Identités autant qu’une est encore un peu plus sacralisé tion du San Francisco de Maxime rence. Derrière ce détachement de moments de joie/On ne vit qu’une musique partagée. En adaptant par la beauté hiératique du timbre Le Forestier, transformé en Tizi Stéphane Davet façade se profile une conscience ai- fois ». quelques vieux classiques ou en de Karen Matheson. Les landes du Ouzou en 1995 par Brahim Izri, à guë, un lien viscéral : « Lorsque je Rénovateur déclaré de la chanson créant des titres inédits en duo Connemara s’étendent avec no- l’occasion du concert « L’Algérie, ૽ Identités. 1 CD Saint George, parle de l’Amazighité [l’identité ber- kabyle depuis ses premiers essais avec le créateur d’A Vava Inouva, blesse au pied des montagnes du la vie », n’est pas à la hauteur distribué par Sony. bère], je ne fais pas de la politique, dans un studio d’enregistrement à des invités aux origines variées lui c’est comme si je parlais de ma Alger en 1976, il crée la surprise à la apportent le grain de sel de leur mère. » A la lisière de l’insouciance, fin des années 80 en Algérie, armé sensibilité et de leur histoire. sous le vernis de la légèreté, il y a les d’une mandole à deux manches, Peut-être aussi qu’Idir – figure lé- souvenirs : « Je me rappelle, à avec sa musique dance. On lui re- gendaire mais particulièrement l’époque où j’étais gosse, des regards prochera alors son absence de peu productive (trois albums en qui se levaient vers moi quand je par- conscience politique. Appartenant à trente ans de carrière !) – avait be- lais kabyle dans le bus. » Il y a les une culture opprimée, un artiste se soin de rencontres pour se régé- cauchemars aussi, comme cette doit d’être un guerrier. « Je chante nérer. alerte à la bombe lors du dernier tout, se défend Takfarinas, l’amour, La vivacité des identités poli- concert qu’il a donné en Algérie, en le rêve, l’espoir, la déchirure... » La tiques et musicales se nourrit 1990. vie, en somme. Et s’il a emprunté souvent de leur statut de minorité. Né à Tixeraïne, dans la banlieue son nom à un chef berbère qui mit Idir a choisi la plupart de ses d’Alger, Takfarinas vit aujourd’hui en déroute les troupes romaines au compagnons au sein de commu- en France, il soigne son look, aime début du IIe siècle, c’est « parce que nautés revendiquant une culture les paillettes et la fête, mais l’Algérie ça sonne bien ». A chacun son rôle. menacée par la persécution, l’exil l’obsède. « Tout ce qui se passe là- Celui de chanteur de variété n’est ou l’uniformisation : celte – Karen bas est important » – l’élection de pas méprisable. Matheson, Gilles Servat, Dan Ar Bouteflika (« une chance pour la dé- Braz –, africaine – Geoffrey Orye- mocratie, pour tout le Maghreb »); le Patrick Labesse ma, Ramata Doussou Bagayogo –, référendum sur la concorde civile. Il gitane – Thierry Robin –, maghré- a dédié son précédent album, Sala- ૽ Prochains concerts : le 2 octo- bine de France – Zebda, Gnawa met, aux artistes algériens assassi- bre, à Marseille ; le 30, à Bagneux ; Diffusion, l’Orchestre national de nés (Cheb Hasni, tué de deux balles le 31, à Mulhouse ; le 6 novembre, Barbès. Ces mariages, malgré dans la tête en septembre 1994, Ra- à Lyon... LeMonde Job: WMQ2809--0034-0 WAS LMQ2809-34 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0420 Lcp: 700 CMYK

34 / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 CULTURE La Biennale d’art contemporain d’Istanbul Succès public à l’épreuve du tremblement de terre de la nouvelle formule du Paris La sixième édition de cette manifestation essentielle à la vie artistique turque a failli être annulée Jazz Festival ISTANBUL pour la culture et les arts d’Istan- commencent à être connus à LES RESPONSABLES du Paris de notre envoyée spéciale bul, de droit privé, qui organise l’étranger. Mais elle est très insuf- Jazz Festival viennent d’annoncer De la trentaine de biennales également quatre festivals an- fisante pour asseoir une scène ar- que la manifestation organisée au d’art contemporain organisées à nuels : le festival du film, du tistique. Parc floral du bois de Vincennes a travers le monde, celle d’Istanbul théâtre, de la musique et du jazz, Istanbul, en matière d’art été suivie par 100 000 personnes de- n’est ni la plus petite, ni la plus le dernier-né. L’ensemble du pro- contemporain, manque de tout : puis le 5 juin. L’augmentation de la jeune, ni la moins justifiée. Elle a gramme de la fondation est finan- de relais, de supports dans les fréquentation de cette sixième édi- été inaugurée, comme prévu, le cé à 66 % par le mécénat, à 22 % écoles, de pédagogie, de liens avec tion, de plus de 50 % par rapport à 17 septembre, soit très exactement par les recettes propres et à 12 % les universités. Toute l’informa- l’année précédente, est due notam- un mois après l’imprévu : le trem- par le gouvernement. Au sein de tion et la possible formation se re- ment à de nouvelles capacités d’ac- blement de terre qui a fait officiel- cet ensemble, la Biennale ne re- portent donc sur la Biennale. A la- cueil du public avec l’installation lement 15 000 morts dans la ré- présente guère que 5 % du budget quelle de plus en plus de jeunes d’un chapiteau ouvert sur la vallée gion d’Izmit. Au lendemain de la de la fondation, autant dire que s’intéressent. La dernière a reçu des fleurs, le Delta, doté de

catastrophe, la manifestation fut les pouvoirs publics y sont à peine 42 600 visiteurs, intellectuels, ar- D. R. 1 500 places assises. remise en question, par « dé- impliqués. Ce qui donne une tistes et étudiants d’Istanbul, Aydan Murtezaoglu, « Sans titre » (1999). Le festival a reçu cette année cent cence », – le terme a été très em- marge de liberté à la manifesta- d’Ankara ou d’Izmir, mais aussi, soixante musiciens du monde entier ployé, aussi bien par les organisa- tion. Celle-ci est confiée pour la au grand étonnement de la direc- important. Il a un rôle à jouer dans photos, dispose de beaucoup dont les concerts ont été suivis par teurs que par les artistes étrangers troisième fois à un commissaire trice de la Biennale, Fulya Erdem- la vie », ont dit d’une même voix d’espace. Ecrasant. 5 000 à 10 000 personnes selon la invités. Ceux-ci ne savaient pas étranger, la Biennale ayant des ci, des jeunes venus des fins fonds Fulya Erdemci et Paolo Colombo. Istanbul propose donc une programmation. Il s’est achevé le trop s’ils devaient ou non se reti- ambitions internationales. de l’Anatolie, qui n’avaient pas Le principe de l’installation de la Biennale discrète, indépendam- 25 septembre avec le Claude Bolling rer. Aucun ne l’a fait, seuls cer- d’argent pour aller à l’hôtel et dor- Biennale dans plusieurs monu- ment des événements, qui corres- Big Band. Pour la saison prochaine, tains ont choisi de ne pas se UN LIEU D’INFORMATION maient dans leur bus. ments historiques a cependant été pond à la nature de son commis- les organisateurs devraient ouvrir la rendre à Istanbul au moment de Elle a été créée en 1987, là où il Conséquence des restrictions maintenu. Une grande partie des saire, Paolo Colombo, actuel programmation aux musiques voi- l’inauguration, mais plus tard. n’y avait et où il n’y a toujours au- budgétaires comme du désir de ne œuvres sont présentées dans le directeur du Centre d’art contem- sines du jazz et aux musiques du Aux arguments moraux jouant cune structure pour accueillir l’art faire aucune provocation, aucune centre culturel de Dolmabahçe, porain de Genève. Subtile, fragile, monde et proposer une série de en faveur de l’annulation sont ve- d’aujourd’hui. La Turquie n’a pas forme d’agressivité, la Biennale a les anciennes cuisines d’un palais volontiers tirée vers le côté inti- concerts supplémentaires en soirée. nus s’ajouter les arguments de musée d’art contemporain, et ravalé un certain nombre de ses qui donne sur le Bosphore. Les ar- miste et poétique de la création d’ordre économique. La plupart ce ne sont pas les quelques ambitions. Les événements qui tistes turcs y sont en bonne place d’aujourd’hui, elle fait plutôt pen- DÉPÊCHES des sponsors avaient décidé de re- centres culturels qui peuvent suf- débordaient dans la ville, comme (stratégique), Pipilotti Rist aussi, ser au clapotis de l’eau sous les a MUSIQUE : l’Espagnol Alvaro tirer leur argent pour le reporter fire aux besoins de confrontations les écrans-calicots qui devaient pas forcément d’ailleurs avec le rames qu’à une lame de fond, Albiach Fernandez, trente et un sur l’aide aux blessés et à la re- et d’ouverture qui commencent à être accrochés le long du Bos- meilleur d’elle-même : parce que comme on pourrait le croire à son ans, a remporté le 24 septembre le construction. Il a fallu la force de se faire sentir chez les jeunes. phore ou les bateaux qui devaient trop sollicitée, ou parce qu’Istan- titre « La Passion et la vague ». 46e Concours international de conviction de Paolo Colombo, Pour les artistes turcs qui ont be- présenter des vidéos entre les bul n’est pas Venise ? Paolo Colombo l’a dédiée à la mu- jeunes chefs d’orchestre de Besan- commissaire artistique invité cette soin d’échanges, d’ouverture, de deux rives du fleuve, ont égale- sique des lieux et dédicacée à un çon, doté de 60 000 F (9 090 euros), année, pour retourner la situation rencontres, la Biennale est un ren- ment été annulés. « Nous ne vou- LE CLAPOTIS DE L’EAU chanteur populaire d’origine après le vote d’un jury présidé par et trouver de nouveaux finance- dez-vous important. C’est grâce à lons pas provoquer les gens dans Des vidéos et des installations grecque, Antonis Diamantidhis, l’Allemand Claus Peter Flor, chef ments, comme ceux de la Fonda- elle que certains d’entre eux cette situation difficile, mais l’art est sont aussi proposées dans la très qui, dans les années 20, chantait principal de l’Orchestre de Dallas. tion américaine Peter Norton, et historique, sombre et magique ci- en grec et en turc sur les transtlan- a CINÉMA : une nouvelle salle montrer qu’à travers l’art on pou- terne de Yerabatan, où, malgré tiques. Il a pris un nom de scène, d’art et d’essai, Utopia Saint-Si- vait réagir à la catastrophe : la Repères b 1992. Dirigée par un critique l’humidité ambiante, les appa- Dalgas ou Dalga, qui veut dire méon, vient d’ouvrir à Bordeaux. Biennale serait le support de do- et commissaire indépendant, reils ont l’air de fonctionner. On y passion en grec et vague en turc. L’ancienne église Saint-Siméon est nations, et d’une aide directe aux b 1987. La 1re Biennale Vasif Kortun, la 3e Biennale retrouve quelques vedettes, par Par cette dédicace, la Biennale le décor inattendu de cette installa- victimes du tremblement de terre, internationale d’Istanbul invite traite du « produit de la exemple Tony Oursler, avec des s’inscrit sous le signe du bilin- tion qui, avec ses cinq écrans, se à travers une vente aux enchères des artistes comme Alberola, différence culturelle ». 65 artistes yeux plus surréalistes que jamais, guisme et de la réconciliation. Ce veut un lieu de projection de films d’œuvres offertes par les artistes Lüpertz, Morellet, Pistoletto. de 15 pays y participent. William Kentridge (Le Monde du qui peut expliquer la venue inat- de qualité. Comme dans toutes les invités. Elle a eu lieu le 18 sep- b 1989. La 2e Biennale b 1995. La 4e Biennale devient 25 septembre) et une inconnue, tendue et sans escorte de l’arche- salles à l’enseigne d’Utopia, qui tembre, lendemain du vernissage, est organisée autour de véritablement internationale Aydan Murtezaoglu, d’Istanbul, vêque de Constantinople à son constituent un réseau alternatif for- et a rapporté 225 000 dollars l’idée de « l’art contemporain avec son directeur artistique, qui est l’auteur de cette vue pen- vernissage. tement implanté dans le sud de la (1,4 million de francs), sans dans les espaces traditionnels ». René Block. Elle a pour titre chée sur sa ville (notre photo). A France, un mensuel gratuit offrira compter les dons annoncés dans Elle a lieu à Sainte-Irène, « Orientation, la vision de l’art l’intérieur de l’enceinte du palais Geneviève Breerette un programme complet. Utopia la foulée des ventes : ceux de mar- à la citerne Yerabatan et dans un dans un monde paradoxal ». de Topkapi, Haghia Eirene, l’une Saint-Siméon, 5, place Camille-Jul- chands (Pierre Huber de Genève, bâtiment annexe de la Mosquée b 1997. La 5e Biennale des plus anciennes églises d’Is- ૽ « La Passion et la vague ». lian, 33000 Bordeaux. Tél. : 05-56- L. Augustin de New York) ou du bleue. Parmi les participants : est dirigée par Rosa Martinez, tanbul qui a été restaurée pour Sixième Biennale internationale 52-00-05. Crédit lyonnais de Genève. Un ré- Sol Lewitt, Sarkis, Buren, qui en fait une exposition, accueillir les festivals de musique d’Istanbul. Jusqu’au 30 octobre. a DROITS : un adolescent sué- sultat satisfaisant. La Biennale Richard Long, Kounellis, mais aussi une promenade et de théâtre, les vidéos, les ins- Tél. : 00-90-212-293-31-33. Inter- dois de dix-sept ans, qui était jugé d’Istanbul dépend de la Fondation Anne et Patrick Poirier. dans Istanbul. tallations, les peintures et les net : www.istfest.org/ par le tribunal de Skoevde (sud) pour avoir copié illégalement de la musique via l’Internet, a été re- laxé faute de preuves. Quelque cin- Sous le café, les artistes quante-trois producteurs discogra- phiques s’étaient rassemblés pour CONCERTS biennale : une vidéo d’Halil Altin- tour de L’Origine du monde de ne former qu’une seule partie plai- DULCINEA, Espace d’art indé- dere, l’un des dix artistes turcs Courbet, qu’il met en relation avec gnante au motif que l’accusé avait pendant. Bodrum kat, Meselik qu’elle présente pendant le temps le Prozac et le Viagra. Son exposi- copié, puis diffusé gratuitement et Sok. 20 Beyoglu, Istanbul. de la biennale. Six d’entre eux ont tion a pu avoir lieu à Dulcinea au sans autorisation préalable, des ar- Tél. : 212-245-10-48. Jusqu’au déjà participé à des éditions précé- printemps, mais les imprimeurs ha- tistes des maisons de production in- 21 octobre. dentes, et il leur arrive d’exposer à bituels de la galerie ont refusé de téressées, des sessions musicales l’étranger, en Europe de l’Est sur- sortir le catalogue qui l’accompa- chargées depuis l’internet via un lo- ISTANBUL tout. gnait. Il y a quelques jours, l’agres- giciel ne requérant aucun paiement. de notre envoyée spéciale sion par un jeune Musulman d’un a PIRATAGE : au Vietnam, une Dulcinea est un café branché de COURBET, PROZAC ET VIAGRA nu de Dali dans l’exposition du très campagne menée à Ho Chi Minh- Taxim, à deux pas des hôtels inter- Ce sont des artistes multimédias. officiel Centre culturel Atatürk Ville a permis de saisir entre le nationaux, des bons restaurants et Comme ailleurs, ils tournent au- montre les limites de ce qui peut 24 juillet et le 17 septembre plus de de la rue piétonne où passe le tour des questions d’identité et des être montré en public. 100 000 disques compacts et cas- tramway. Des publicitaires, journa- frontières géographiques, reli- Selim Birsel, qui lui aussi a étudié settes vidéo contrefaits, vendus res- listes, graphistes, architectes ont gieuses, sociales, intérieures. Ainsi en France et fréquenté, à Paris, pectivement environ 2 et 4,5 dollars leur agence dans ce quartier d’in- de Hale Tenger, qui propose une vi- l’école de Pontus Hulten, est (1,87 ¤ et 4,21 ¤). L’industrie du pira- tellectuels attirant la bourgeoisie li- déo confrontant l’image de l’eau présent dans l’exposition de Dulci- tage est florissante dans ce pays, où bérale d’Istanbul qui voyage, va au effaçant un trait creusé dans le nea avec des ballons crevés qu’il a on estime que 100 % des films vidéo Musée d’art moderne de New York sable d’une plage et des enfants ti- ramassés dans les rues. L’artiste, disponibles en 1998 étaient des ver- ou au Centre Georges-Pompidou. rant sur une corde. Ces différents qui enseigne dans une nouvelle sions pirates. Les jeunes qui découvrent la tech- artistes peuvent aussi aborder les université d’Istanbul, a décidé d’ou- a ROCK : Bono (U2), David Bo- no, la vidéo et Internet y sont aussi problématiques du corps, mais vrir un petit espace (120 m2 ) pour y wie, Quincy Jones, Wyclef Jean très présents, tard le soir : c’est «la conceptuellement, par le texte. A présenter les travaux de ses élèves. (Fugees) et plusieurs autres musi- génération qui, avec un peu de l’exception de Hüseyin B. Alptekin, C’est là un autre signe, sinon de ciens donneront le 9 octobre un chance, collectionnera l’art contem- qui a fait des études d’esthétique à l’existence d’une scène artistique concert qui se tiendra en trois en- porain dans dix ans », espère Claire- Paris et enseigné aux Beaux-Arts contemporaine à Istanbul, en tout droits de la planète (Etats-Unis, Lyse Bucci. d’Ankara. S’il lui arrive de vendre cas celui de la présence sur le Bos- Grande-Bretagne et Suisse) et sera Ancienne étudiante en arts plas- des œuvres, c’est plus symbolique phore d’artistes ouverts à tous les diffusé simultanément sur le Web. tiques à Grenoble, cette jeune que payant. Il vit surtout de sa vents de l’actualité internationale, Les bénéfices de ce Net Aid iront à Française qui vit à Istanbul depuis plume de critique ou de conseil sans renier leur propre histoire. deux organisations caritatives : cinq ans a eu l’idée de créer une ga- pour des designers. Volontiers pro- War Child et la Fondation Wyclef lerie au sous-sol de Dulcinea, dont vocateur, il a réalisé un travail au- G. B. Jean. le propriétaire est un ami. C’est une petite structure bien ficelée dont l’entretien ne coûte pas cher, et qui fonctionne avec des sponsors, par- ticuliers ou entreprises dans le do- maine du livre ou de la presse. Ces dernières apportent leurs services pour l’édition des catalogues, des affiches, des invitations, des an- nonces, ou pour le financement des œuvres créées par les artistes – vi- déos et photos qu’il faut produire. Salle Chopin-Pleyel Depuis un an que l’espace est ouvert, Claire Bucci y a présenté LUNDI 11 OCTOBRE - 20 H 30 une demi-douzaine d’expositions 1er récital du Pianiste d’artistes turcs, mais aussi une pho- tographe française. Elle sait que AMIR TEBENIKHIN sans le contexte « imprégné » du Grand Prix du Concours café, sans les concerts et des ren- Vianna da Motta 1999 contres qui sont aussi proposés, ça Bach, Brahms, Debussy, Prokofiev ne marcherait pas. Jusque-là, elle n’a pas vendu grand-chose : deux Location : 01-45-61-53-01 pièces au même collectionneur Piano Yamaha turc, le cinéaste Kutlug Ataman ; Valmalete plus une au marchand suisse Pierre Huber venu à Istanbul pour la LeMonde Job: WMQ2809--0035-0 WAS LMQ2809-35 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0421 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 35 Mylène Farmer SORTIR La beauté de l’inconnu Bethmann au piano. PARIS Sunset, 60, rue des Lombards, 1er. à Bercy, « La Vie quotidienne », Mo Châtelet. Les 27, 28, 29 et de Rainer Maria Rilke 30 septembre et les 1er et 2 octobre, dans des masques d’Afrique Dans le programme du à 21 heures. Tél. : 01-40-26-46-60. quelques larmes Studio-Théâtre consacré tout De 50 F à 120 F. entier au XXe siècle, cette pièce de Raul Paz L’exposition de la Fondation Mona-Bismarck consacrée à la collection Rilke est la plus ancienne : elle a Comme d’autres chanteurs de la d’émotion quatre-vingt-dix-neuf ans... Créée scène latino parisienne (Diego Barbier-Mueller repose le débat entre esthétisme et ethnologie à Berlin en 1901, c’est la sixième Pelaez, Yuri Buenaventura), Raul de l’auteur, alors âgé de vingt-six Paz a voulu donner un coup de sous un son saturé quant à l’intérêt de ces pièces admirées par les surréalistes ans. Un jeune peintre en quête chapeau à la chanson de son pays d’idéal qui, depuis plusieurs mois, d’adoption. Installé en France Derain, avec son éblouissante dé- ner. Le reste ne serait, selon les se laisse absorber par la vie depuis 1995, le Cubain reprend MYLÈNE FARMER « MYLENIUM L’AUTRE VISAGE-MASQUES coration géométrique. Le masque puristes, que divagations d’es- quotidienne et les mondanités ne donc Couleur Café, de Gainsbourg, TOUR ». Palais omnisports de Pa- AFRICAINS DANS LA COLLEC- kwélé (Gabon) en forme de cœur, thètes européens. Il s’agirait donc travaille plus. Mascha, le modèle dans son premier album, Cuba ris-Bercy (POPB), le 24 sep- TION BARBIER-MUELLER. Fon- les yeux en croissant de lune, a là d’une approche néocoloniale. qu’il a peint l’hiver précédent, libre (Rue Bleue/Scalen), tembre. Prochains concerts : dation Mona-Bismarck, 34, ave- fait partie de la collection de Tris- Le problème, c’est que l’art occi- l’aime et veut lui venir en aide ; enregistré en Floride, dans les POPB le 29 septembre (complet) nue de New York, 16e . tan Tzara. André Lhôte a long- dental, dans sa composante reli- c’est à peine s’il la voit. L’histoire studios de Gloria Estefan. Entre et le 13 décembre ; Lille, le 6 octo- Mo Alma-Marceau. Du mardi au temps eu sous les yeux ce sobre gieuse largement majoritaire jus- de cet artiste pourrait être celle chanson d’auteur à écouter et bre ; Bruxelles les 7, 8, 9 et 10. En samedi, de 10 h 30 à 18 h 30 ; di- masque luluwa (République dé- qu’aux temps modernes, peut lui d’un des « prisonniers » de salsa-funk parfaite pour guincher, novembre : Orléans, Caen, An- manche, de 14 heures à mocratique du Congo). L’admi- aussi obéir à un tel rigorisme. Une Michel-Ange qui, se retournant le garçon devrait aisément trouver gers. En décembre : Toulouse, 18 heures. Tél. : 01-47-23-38-88. rable masque double baoulé, avec Madone fabriquée pour une offi- pour regarder la matière qui le sa place sur le marché très Pau, Bordeaux... Tél. : 08-03-02- Catalogue : textes de Iris Hah- ses craquelures rouges qui appa- cine de la place Saint-Sulpice et la retient, y découvrirait, surpris, le encombré de la musique latine. 00-20. ner-Herzog, Maria Kecskési et raissent sous la peinture noire (un Pietà de Michel-Ange ont la même mouvement éternel auquel il Le Divan du monde, 75, rue des Laszlo Vajda, Adam Biro éd., heureux accident !), vient de chez fonction. Il n’est pas interdit de les aspirait jusqu’ici, bien loin d’elle, Martyrs, 9e. Mo Pigalle. Le 28, à Jouant sur les attentes de son pu- 288 p., 280 F (42,6 ¤). Roger Bédiat. Et c’est Joseph regarder d’un œil différent. Pour- hors d’elle, et de lui. 19 h 30. Tél. : 01-44-92-77-66. 100 F. blic, Mylène Farmer avait délibéré- Mueller qui a acquis le fragile quoi un objet « primitif » échap- Mise en scène de Philippe BIARRITZ ment espacé son premier show, en Picasso s’est-il inspiré d’un casque diola (Sénégal) orné de perait-il à ce double regard ? Macaigne, avec Isabelle Gardien, 1989, du deuxième, en 1996. Cette masque mahongwé pour créer ses cornes de bœuf, de graines et de Il n’est pas si sûr que les canons Cécile Brune, Florence Viala, Cinémas et cultures fois le « Mylenium Tour » – comme Demoiselles d’Avignon ? Cette coquillages. de la beauté occidentale n’aient Laurent Rey, Claudie Guillot et de l’Amérique latine Mylène et Millenium – arrive juste thèse, longuement débattue, a fi- rien à voir avec ceux de l’Afrique. Christian Gonon. Sous l’intitulé « La Cita » (« le dans la foulée de la sortie de l’album nalement été niée par William Ru- DIGNITÉ REFUSÉE Une enquête a conduit deux cher- Comédie-Française, Studio-Théâtre, rendez-vous » en espagnol), ce (Polydor), dans la bin dans son étude sur Le Primiti- En recherchant ces œuvres dont cheurs américains, Irvin Child, de 99, rue de Rivoli, 1er. festival permet aux différentes logique d’un enchaînement connu : visme dans l’art du XXe siècle ils appréciaient les formes sa- l’Université de Yale et Leon Siroto, Mo Palais-Royal. Du 27 septembre productions cinématographiques sortie de disque, clips télévisés, (Flammarion). Le peintre n’aurait vantes, ces pionniers n’ont pas du Museum d’histoire naturelle de au 10 novembre. Du lundi au d’Amérique latine d’accéder au tournée. Aussi rares soient-elles, les eu connaissance de ces bois angu- seulement infléchi les voies de Chicago, à présenter à des popu- samedi, à 18 h 30. Relâche jeudi et marché européen. Sous la prestations scéniques de la chan- leux qu’après avoir peint son cé- l’esthétique occidentale, ils ont lations kwelé une série de photos dimanche. Tél. : 01-44-58-98-58. De présidence de Marie-Christine teuse obéissent à un rituel doréna- lèbre tableau. Et le Musée d’art donné à l’art africain une impor- de masques parmi les plus fameux 45 F à 80 F. Barrault, dix-huit films (longs et vant bien établi. Apparition specta- moderne de New York (MoMA), tance et une dignité qui lui étaient de leur ethnie en leur demandant Prysm courts) sont en compétition. culaire, recréations chorégraphiées qui en avait acheté un pour le déniées par l’Europe. Mais, dira-t- de les classer par ordre de préfé- Le trio qui propose une « autre Parallèlement, une rétrospective des clips, tableaux intimes, larmes, faire dialoguer avec la toile, l’a re- on, un masque africain a une rence esthétique. Non seulement idée de la musique », comme il a est consacrée au cinéaste brésilien final en forme d’adieu à jamais. vendu, en 1987, au collectionneur fonction socio-religieuse précise. la question ne fut pas repoussée déjà été écrit ici même. Prysm a Joaquim Pedro de Andrade En 1989, Mylène Farmer avait suisse Jean-Paul Barbier. On peut Il ne peut être dissocié de la céré- comme n’ayant aucun sens, mais passé l’été aux Etats-Unis pour (1932-1988), le précurseur du parfaitement su transcrire en voir l’objet en question à la Fon- monie (initiation, funérailles, le classement donné par les Kwé- une tournée et revient en France cinema novo et le chef de file d’un concert son univers d’alors, dation Mona-Bismarck parmi culte, manifestation de société se- lés interrogés coïncidait massive- avec un nouvel enregistrement, des mouvements culturels sombre, aux envies de mystère, quelques-unes des pièces « histo- crète...) au cours de laquelle il est ment avec les goûts des amateurs Time (Blue Note/EMI), et toujours brésiliens les plus importants : le proche de la littérature du riques » collectionnées, dans le présenté. C’est l’élément d’un ri- européens. ce souci d’un fonctionnement à tropicalisme. Des rencontres et XVIIIe siècle et des romans go- premier tiers de ce siècle, par des tuel. L’apprécier hors de son Bien sûr, conférer une valeur ar- trois musiciens, collectif sans des forums (littérature, thiques du XIXe . Ombres et lu- artistes ou des amateurs clair- contexte est un contresens, pire tistique à une pièce donnée n’en- leader omnipotent, formation audiovisuel, économie, éducation mières dans le noir d’un décor mini- voyants. La plupart d’entre elles une trahison. tame en rien l’intérêt que l’on « démocratique » pour un jazz qui et politique), des débats en mum. 1996 fut plus clinquant, avec ont été maintes fois publiées. On Ce discours, souvent entendu peut avoir pour son rôle dans la trouve ses sources en partie dans présence de réalisateurs, d’acteurs paillettes en vrac, trop de couleurs les retrouve comme de vieilles dans la bouche d’ethnologues, société qui l’a vue naître. Pour les esthétiques des années 50 et de producteurs, des expositions criardes renvoyées sur grand écran, connaissances au milieu des qua- n’est pas dénué de fondements. nombre d’amateurs occidentaux, et 60. Benjamin Henocq est à la complètent cette programmation. des mélodies noyées dans une dé- rante-deux masques prêtés par le Mais il évacue la question de l’es- la beauté d’une forme est bien batterie, Christophe Wallemme à Du 27 septembre au 3 octobre. Tél. : bauche d’instruments et d’éclats Musée Barbier-Mueller de Ge- thétique. La production artistique souvent le truchement qui va leur la contrebasse et Pierre de 05-59-22-37-10. sonores. Le Mylenium Tour, plus nève. africaine, indiquent les mêmes permettre d’aborder un univers de serein, hésite entre les deux et laisse A côté du mahongwé (Congo), professionnels, renvoie essentiel- croyances inconnues. La beauté, un peu heureux, un peu déçu. avec ses yeux proéminents et la lement à des pratiques religieuses c’est aussi la clé des mondes qui GUIDE La scène du Palais omnisports de symétrie subtilement décalée de dont elle est le support – même nous sont étrangers. Les surréa- Paris-Bercy est cachée par un voile son visage, on remarque le s’il existe un art de cour qu’il ne listes l’avaient, eux, bien compris. 20 h 30. Tél. : 01-56-26-01-01. 29 F. qui, une fois tombé, découvre une masque téké (Congo) longtemps faut pas négliger. C’est sous cet REPRISES CINÉMA imposante statue – entre Vierge accroché dans l’atelier d’André angle exclusif qu’il faut l’exami- TROUVER SON FILM Emmanuel de Roux Les Chevaux de feu Marie et déesse indienne. L’objet de Serge Paradjanov. Soviétique, 1965 Tous les films Paris et régions sur le Mi- est fonctionnel : il en sortira des (1 h 30). nitel, 3615-LEMONDE, ou tél. : 08-36-68- danseurs, un escalier, des fumi- L’Arlequin, 6e. Tél. : 01-45-44-28-80. 03-78 (2,23 F/min). gènes, des lumières, un double de Marie pour mémoire A Châtillon, la rue est une œuvre d’art de Philippe Garrel. Français, 1967, noir ENTRÉES IMMÉDIATES Mylène Farmer qui, au commence- et blanc (1 h 20). ment, apparaît tout en haut avant sur un côté, déséquilibrant celui Cette compagnie inventive a bé- Le Kiosque Théâtre : les places du jour Action Christine, 6e. Tél. : 01-43-29-11-30. de rejoindre la scène dans la paume LES ARTS DANS LA RUE. 6e Fes- qui s’y installe. Sous un grand néficié d’une résidence inhabi- vendues à moitié prix (+ 16 F de ouverte d’une des mains de la sta- tival arts plastiques, musique, cèdre, le siège est penché en ar- tuelle : KMK est accueillie à l’hôpi- CINÉMATHÈQUE commission par place). Place de la Ma- tue. La chanteuse y passera une danse, théâtre de Châtillon rière de sorte que l’on y est tal Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine, deleine et parvis de la gare Montpar- Cinéma et cirque nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi presque allongé, tandis qu’un avec sept autres groupes de jeunes partie du spectacle et disparaîtra (Hauts-de-Seine). Les 25 et Dans le cadre du cycle Cinéma et au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le di- par le même moyen quand, 26 septembre. contrebassiste en queue de pie en- artistes. En échange, chaque mois, Cirque, la Cinémathèque française pré- manche. deux heures plus tard, le rideau se veloppe le passant d’une étrange ces plasticiens, musiciens ou comé- sente Lola Montès (Max Ophuls, 1955) Alain Buffard fermera sur le spectacle. Au centre de Châtillon, la foule mélodie. Au point appelé L’Œil du diens offrent un spectacle aux ma- avec Martine Carol et Peter Ustinov et INtime, EXtime, More et Encore (choré- est partout où le festival installe prince, on s’assied devant une fon- lades. Le 23 octobre, ils proposent Circus, première partie de L’Invitation à graphies). ses événements : dans une station- taine qui coule autour d’un mur de une journée « portes ouvertes » au la danse, un film de Gene Kelly réalisé Centre national de la danse, 9, rue MEDLEY ET IMPASSE en 1956. Geoffroy-l’Asnier, 4e. Mo Saint-Paul. Les L’orchestre d’aujourd’hui a service, sur le parvis de l’église ou lierre. A travers un cadre, on per- public dans leurs ateliers. Cinémathèque française, palais de 27, 28, 29 et 30 septembre et le 1er octo- conservé les défauts de 1996. Le bat- du supermarché, dans les parcs et çoit son propre reflet, sur un écran Chaillot, 7, avenue Albert-de-Mun, 16e . bre, à 19 heures. Tél. : 01-42-74-06-44. teur écrase tout, les deux guitares et les rues piétonnes. Entre les cin- tapi dans les feuilles. Catherine Bédarida Mo Trocadéro. Le 27 septembre, à 25 F. les deux claviers se confondent, la quante spectacles (gratuits) du in basse s’en sort vaguement. Le son et la vingtaine du off, elle zappe : restera saturé une bonne partie de ici, elle se pose devant une cabine la soirée dans un lieu certes difficile, téléphonique le temps d’une créa- mais où l’on a pu entendre plus clai- tion loufoque (Les Cabines, du rement et de manière plus soignée Théâtre à grande vitesse) ; là, elle des volumes bien supérieurs en dé- court après François Seigneur, ar- cibels. Les chorégraphies donnent chitecte introuvable qui devait, se- dans le genre boys de l’Alcazar. Pas lon l’alléchant programme, guider très sexy ni très mutin. Les lumières, une visite à travers les « architec- comme le fond de la scène, récep- tures faibles et aléatoires » de la tacle de nombreuses projections ville. (nuages, neige, éclipse, lune...) atté- Au Parc des Sarments, point nuent ce défaut. d’accueil du festival et de passage Restent les chansons, presque vers plusieurs scènes, la fièvre toutes extraites d’Innamoramento. culmine. Pour accéder au jardin, il Et si certaines se prêtent au grand faut frayer sa voie à travers la cha- espace (L’Âme-Stram-Gram, Des- pelle des Sarments que Station sine-moi un mouton, Souviens-toi du Mir, collectif de jeunes plasticiens jour), la plupart mériteraient un normands, a truffée d’écrans et cadre plus intime, et moins d’effets. d’installations : Frédéric Lecomte Ainsi, dans Pas le temps de vivre, Je te projette sur six images son Alter rends ton amour ou Innamoramento Ego, un jeune homme en noir et transparaissent une fêlure, un sen- blanc ; Joël Hubaut a installé La timent d’émotion réelle que le spec- Chorale Epidemik dans une sorte tacle tient à distance – la voix est de sacristie abandonnée. Chacune frêle, qui décroche un peu vite dans des dix-huit télévisions montre un l’aigu, mais bien plus touchante que choriste en gros plan, homme, les effets tonitruants de Lara Fabian femme ou enfant. Tous chantent ou de Céline Dion. Les thèmes- d’un air appliqué, puis dérivent en tubes qui se prêtaient mieux à ce grimaces absurdes. parti pris de grossissement specta- A l’écart, dans le silence, la culaire sont expédiés : un rapide compagnie KMK propose un par- medley pour Pourvu qu’elles soient cours méditatif dans le jardin de la douces, , Libertine et maison de retraite Sainte-Anne- Sans contrefaçon ; impasse sur quel- d’Auray, qui s’ouvre au public pen- ques hymnes comme Que mon cœur dant le festival. Comme son spec- lâche, Sans logique ou Je t’aime mé- tacle Côté jardin créé en 1998, l’ins- lancolie. Pour les curieux d’un soir, tallation plastique de KMK, Points qui ne craignent pas de s’associer de fuite, est en sympathie avec le aux fans au bord de l’extase, Rêver film Meurtre dans un jardin anglais, et Désenchantée sont les quelques de Peter Greenaway. D’élégants refrains familiers d’un répertoire fauteuils de jardin en bois ont été qui aurait gagné à se démarquer disposés dans une dizaine de plus des chansons du nouvel al- points du jardin. Quand le prome- bum. neur s’y assied, son regard est à chaque fois déstabilisé : le fauteuil Sylvain Siclier est très haut ou très bas, il penche LeMonde Job: WMQ2809--0038-0 WAS LMQ2809-38 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 10:28 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0424 Lcp: 700 CMYK

38 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 Rugby, le guide du Mondial « Le Monde » et l’hebdomadaire « Midi olympique » publient ensemble un « Atlas de la Coupe du monde de rugby », 210 pages de textes, photos, tableaux et autres informations pour suivre l’événement sportif de l’automne DÉJÀ, dans cette discipline, en Ce vade-mecum du Mondial lon ovale y fut, depuis le début, jeu irrésistible qui peut les mener à Jacques Verdier pour Midi olym- saison molle et division basse, le 1999 est proposé par Le Monde et tenue avec autant de brio que de un deuxième titre mondial. » Au pique, ont voulu dresser l’état commentaire est naturellement l’hebdomadaire du rugby Midi compétente passion. Ce qui auto- deuxième rang des favoris, les te- d’une discipline qui n’échappe porté au lyrisme. Alors on peut olympique, dont les rédactions rise à prendre avec un certain sé- nants du titre 1995, les Sud-Afri- pas aux grandes évolutions du imaginer l’envolée qui, du 1er oc- signent un Atlas de la Coupe du rieux – quitte à devoir manger cains, qui après une saison 1999 sport-spectacle. L’Atlas traite du tobre au 6 novembre, va ac- monde de rugby passant en détail son béret et faire amende hono- en dents de scie disposent au- professionnalisme, de l’argent, compagner la quatrième édition ce qu’il faut savoir avant d’allu- rable le 6 novembre à 18 heures – jourd’hui d’une équipe dont du dopage et même de la poli- du Mondial de rugby. Mais pour mer son télévisieur ou de se les pronostics avancés (pages 18 l’Atlas jure qu’elle est « ce qui se tique dans le rugby, où l’on re- l’apprécier dans toute sa saveur, rendre au stade. et 19) par l’Atlas de la Coupe du fait de mieux actuellement sur la trouve l’un des clivages fonda- encore faut-il avoir « révisé » ses monde de rugby. planète ». En trouble-fête pos- mentaux de l’époque, celui qui cours, passé en revue les vingt PRONOSTICS En pole position, nous assure- sibles, les Ecossais, suivis des oppose les tenants d’un libéra- équipes en compétition (cinq On ne parlera pas des lettres de t-on, les Néo-Zélandais, les All Australiens, le reste étant « ou- lisme absolu aux néo-interven- poules), lu les experts, relu les créance de notre confrère Midi Blacks : « Puissance explosive, vi- vert », comme on espère que sera tionnistes. règles du jeu, étudié les terrains, olympique en la matière – trop tradition rugbystique : d’Olivier tesse, rapidité d’exécution, techni- le jeu. Préfacier de l’Atlas, l’écrivain stade par stade, et fiché les ar- évidentes. On rappellera seule- Merlin à Pierre Georges, en pas- cité individuelle et collective, maî- Au-delà de la compétition, les Denis Tillinac « déplore que l’âme bitres – l’ensemble textes et pho- ment pour les sceptiques que Le sant par Jean Lacouture et quel- trise technique, ils possèdent tous deux coordonnateurs du projet, du rugby se brade aux marchands tos à l’appui. Monde est un journal de vieille ques autres, la chronique du bal- les ingrédients pour pratiquer ce Jacques Buob pour Le Monde et du temple » et dit sa nostalgie d’un autre temps : « Ce Mondial va opposer des “pros” qui s’en- DANS LA PRESSE guerre. Il reste aujourd’hui à leur de toutes ces aspirations contra- sons à cela. La première est tac- pendante du Caucase d’abriter les traînent deux fois par jour, expliquer qu’elles n’ont pas d’ar- dictoires ? La mise en ordre du tique. Le premier ministre ne veut terroristes islamistes qui seraient à cultivent leurs muscles, surveillent LIBÉRATION mistice à attendre sur le front de la RPR reste sans doute une condi- pas compromettre sa candidature l’origine des attentats ayant en- leur poids et disposent d’un enca- Gérard Dupuy concurrence internationale. tion nécessaire. Mais, à l’évidence, à l’Elysée. Il est donc enclin à diffé- sanglanté la Russie. Que cette ac- drement sans commune mesure a Pour avoir buté sur le cahot im- pas suffisante. rer les réformes qui pourraient fâ- cusation ne repose strictement sur avec celui des démiurges épi- prévu de l’affaire Michelin, voici LA CROIX cher. La seconde raison est poli- aucune preuve importe peu. Que curiens de jadis, qui mettaient sur- bientôt quinze jours, Jospin en est François Ernenwein LCI tique. Si les socialistes sont arrivés les islamistes radicaux, qui ont in- tout de la bière dans leur moteur. » encore à chercher une roue de se- a L’avenir de Jacques Chirac, mais Pierre-Luc Séguillon au pouvoir il y a deux ans et demi, fligé de lourdes pertes aux soldats Sans doute, convient Francis cours. Après un quart de siècle de aussi du RPR et de la droite tout a En convenant, sans autre forme ils le doivent davantage à l’impo- russes au Daghestan voisin, aient Marmande, autre barde du jeu, crise économique où on n’a jamais entière dépendent d’abord de leur de procès, que l’économie ne pou- pularité d’Alain Juppé qu’à la force été financés par le maître des in- mais qui n’en attend pas moins vu un seul gouvernement empê- capacité à formuler un projet qui vait plus désormais être adminis- de séduction de leur programme. trigues du Kremlin n’a aucune im- que le Mondial soit, une nouvelle cher durablement un seul licencie- pourrait recueillir l’assentiment trée, Lionel Jospin n’a pas seule- A la vérité, ils n’avaient en poche portance. Que les bombardements fois, la démonstration de l’es- ment, comment aurait-il pu imagi- d’une majorité de Français à l’oc- ment commis une bévue que deux propositions censées russes évitent soigneusement les sence du rugby, qu’il définit ain- ner qu’on accablerait autant un casion des nombreux scrutins mu- médiatique. Il a laissé transpa- donner un label de gauche à un bases arrières de ces islamistes si : « Hologramme vivant du grand responsable qui a la modestie et la nicipaux, cantonaux, sénatoriaux, raître un vide politique. Le gouvernement : les emplois- pour se concentrer sur la popula- écart (...) entre le massif et l’aé- franchise de se reconnaître aussi législatifs qui précéderont la pré- combler ce soir, devant les parle- jeunes et les 35 heures. tion civile n’en a pas non plus. Le rien, entre le poids et l’impondé- dépourvu en la matière que ses sidentielle de 2002. Sur ce plan-là, mentaires socialistes, ne sera pas premier ministre russe veut assou- rable, entre la solidité de l’appui et prédécesseurs ? Depuis deux ans c’est peu dire que tout reste à chose aisée. Cette banale mais ma- RFI vir une opinion publique chauffée son détachement, entre la fixité et demi, la gauche revenue au faire. Entre le conservatisme nos- ladroite reconnaissance de l’im- Jacques Rozenblum à blanc en punissant collective- d’arbre et l’ondoiement de roseau, pouvoir a réussi à se conformer à talgique des uns et le libéralisme puissance de l’Etat à contredire les a Il n’est plus l’heure de se de- ment la Tchétchénie et les Tché- entre l’enracinement et la tan- un programme minimaliste mais échevelé des autres, ce n’est pas le lois du marché a laissé transpa- mander si la deuxième guerre de tchènes. Le plus préoccupant est gente » ; l’ensemble provoquant populaire : traverser la crise en en vide qui guette la droite au- raître l’impuissance du gouverne- Tchétchénie aura bien lieu, alors que cette agression ne semble pro- « une insaisissable allégresse ». limitant les dégâts. Bon gré mal jourd’hui, mais le trop-plein. Que ment à proposer et à inventer quoi qu’elle vient de commencer sous voquer aucune émotion chez les Les aficionados comprendront. gré, les troupes ont suivi : à la faire de ces débordements, com- que ce soit de neuf pour les deux nos yeux. Officiellement, Moscou Occidentaux qui observent pour guerre économique comme à la ment réussir une synthèse crédible années à venir. Il y a plusieurs rai- accuse la petite république indé- l’instant le silence radio. Alain Frachon

SUR LA TOILE A LA TELEVISION ET A LA RADIO www.chateau-figeac.com ACCÈS a Les fournisseurs d’accès américains Mindspring et Earthlink vont fusion- Le Monde des idées ner. La nouvelle entité possédera près LCI Les vendanges montrées et expliquées en direct Le samedi à 12 h 10 et à 17 h 10 de trois millions d’abonnés, ce qui la Le dimanche à 12 h 10 et à 0 h 10 LES PROPRIÉTAIRES du vi- Le 20 septembre, le directeur placera en seconde position, loin der- Le lundi à 9 h 10 et à 14 h 10 gnoble bordelais ont encore du avait l’intention de montrer le dé- rière AOL mais devant le service In- a mal à saisir l’intérêt d’Internet. marrage des vendanges en direct ternet de ATT et Microsoft Network. Château Figeac, premier cru clas- sur Internet. Ce jour-là, la pluie a Le Grand Jury sé B de Saint-Emilion, fait figure modifié ses projets. Les ordinateurs CHINE - ÉTATS-UNIS RTL-LCI d’exception. Son directeur, Eric connectés à une caméra numérique a Le site-portail chinois Sohu a ou- Le dimanche à 18 h 30 d’Aramon, passionné de nouvelles ont dû être déménagés du grenier vert une plate-forme de commerce a technologies, avait créé un pre- vers le cuvier, au milieu des bar- électronique, en collaboration avec mier site dès 1994 : « Nous voulions riques en bois de 14 500 litres. Un Microsoft, Intel et Compaq. Le mo- Les rumeurs du monde profiter d’un nouveau média sédui- trou dans le plafond pour le pas- teur de recherche Yahoo va ouvrir un FRANCE-CULTURE Le samedi à 12 heures sant et peu coûteux comparé aux sage de la ligne Numéris, un pla- service à destination des Chinois, en publicités dans les magazines spé- teau en bois et trois tréteaux, la dif- partenariat avec la société chinoise a cialisés, explique le gendre du pro- fusion a quand même eu lieu. Beijing Founder Electronics. Entre Libertés de presse priétaire. Nous voulions aussi Une dizaine de mini-reportages janvier et juillet, le nombre d’inter- FRANCE-CULTURE mettre à disposition une biblio- vidéo ont été mis en ligne dans la nautes chinois est passé de 2 à 4 mil- Un dimanche sur quatre à 16 heures thèque d’information. » En juin journée, et restent accessibles en lions. a 1999, lors de Vinexpo, le Salon in- différé : histoire des vendanges et www.sohu.com ternational du vin, il décide de de la famille propriétaire, premières www.yahoo.com.cn A la « une » du Monde créer un nouveau site pour rem- impressions de l’œnologue sur le RFI placer l’ancien, devenu obsolète. millésime 1999, avis du chef de PALESTINE Du lundi au vendredi On y découvre que Figeac, culture, propos de dégustation par a L’autorité palestinienne a appelé à 12 h 45 et 0 h 10 (heures de Paris) comme son voisin Cheval blanc, les meilleurs sommeliers de Bel- « toutes les organisations musulmanes a est installé sur un terroir de graves Diverses rubriques expliquent de doute sur la bonne utilisation gique, explication du remontage et chrétiennes désireuses de manifester et utilise deux cépages particuliers pourquoi chaque cru est mis en d’un millésime, Eric d’Aramon ré- par le maître de chai... C’est un dé- leur solidarité avec le peuple palesti- La « une » du Monde (le cabernet-sauvignon et le ca- barriques neuves et quelles sont les pond lui-même aux questions par but : Eric d’Aramon souhaite mon- nien » à envoyer des messages élec- BFM bernet franc), rares à Saint-Emi- bonnes périodes de mise en bou- courrier électronique. Un autre ta- trer, tout au long de l’année, les troniques Disney, pour lui demander Du lundi au vendredi 13 h 06, 15 h 03, 17 h 40 lion à cause du sol calcaire mais teilles. Un tableau des millésimes bleau donne les prix sortie château moments forts de la vie de Château de modifier un film de promotion Le samedi très répandus dans le Médoc. D’où de 1975 à 1996, avec commentaires des crus en primeur depuis 1980, re- Figeac. d’une exposition de Disneyworld, 13 h 07, 15 h 04, 17 h 35 le surnom du Figeac : « le plus mé- de dégustation, indique le meilleur trouvés trois à six fois plus chers sur présentant Jérusalem comme la capi- docain de Saint-Emilion ». moment pour boire le vin. En cas le marché. Claudia Courtois tale d’Israël. (AFP).

Les excuses de Paco Rabanne par Alain Rollat L’EXTRA-LUCIDE Paco Ra- à celle du calendrier grégorien, la tions mentales de l’Eglise de banne, qui avait disparu des lecture des prétendues prophé- scientologie quand on offre à un écrans de télévision depuis ties de Nostradamus pourrait charlatan médiatique la même l’éclipse du 11 août, a été remis amener à conclure que l’apoca- tribune qu’à un premier mi- en orbite, quarante-sept jours lypse qui ne s’est pas produite le nistre ? A quoi bon mettre en après, par l’ovni Karl Zéro. Il a 11 août aura peut-être lieu le garde contre les délires de cer- présenté ses excuses aux habi- 25 octobre. Enfin, il s’est plaint taines sectes quand on s’amuse tants de Paris et à ceux du Gers d’être victime d’un « lynchage des élucubrations d’un styliste qui avaient craint, sur la foi de médiatique ». Accusant les rieurs en mal de pub qui se flatte ses prédictions, que le ciel, ce d’avoir dénaturé ses « excès d’avoir été, dans une vie anté- jour-là, ne leur tombe sur la tête d’imagination », il a renvoyé les rieure, la maîtresse d’un Louis en même temps que la station téléspectateurs à ses livres. XV aujourd’hui réincarné en Bal- Mir. Il n’a pas eu de mots assez C’était sans doute le but promo- ladur ? En quoi un « modiste » contrits pour battre sa coulpe : tionnel de cette nouvelle mise en reconverti dans la voyance est-il « Je me suis gouré, je me suis plan- scène. Il leur a même offert, en différent des extra-lucides dont té, c’était grotesque. » Moyen- prime, une prédiction qui ne doit les pratiques commerciales sont nant quoi, il en a rajouté. rien à Nostradamus : « Jospin ne dénoncées sans le moindre mé- D’abord, il a imputé ses sor- sera pas président de la Répu- nagement ? Pourquoi un Paco nettes à une mauvaise lecture de blique, ça, je peux l’annoncer ! » Rabanne est-il traité avec une Nostradamus : « Ce n’est pas la Ce qui est plutôt de bon augure telle complaisance ? faute à Nostradamus si j’ai mal pour l’intéressé. La réponse est simple : cet interprété ses prophéties. L’erreur Tout cela ne prêterait qu’à adepte de Nostradamus est un vient de mon analyse. Elle était sourire si « Le vrai journal » de produit télévisuel. C’est la télé entièrement fausse. Mais je pense Canal+ ne s’honorait pas, chaque qui l’a créé. Et la télé ne détruit que les prophéties de Nostrada- dimanche, de débusquer tous les pas ses œuvres tant qu’elle mus sont exactes. » Ensuite, il a attrape-nigauds sans exception. trouve un intérêt à les exploiter. suggéré que, interprétée à la lu- A quoi rime de sortir la grosse C’est en cela que, elle aussi, elle mière du calendrier julien et non artillerie contre les manipula- rabannise. LeMonde Job: WMQ2809--0039-0 WAS LMQ2809-39 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0425 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / 39 LUNDI 27 SEPTEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

e MAGAZINES 20.30 Le Fracas des ailes, la 2 Guerre 23.50 Karajan dirige... 20.30 Les Rothschild aa TÉLÉVISION mondiale vue du ciel. Planète Ainsi parlait Zarathoustra, Alfred Werker (Etats-Unis, 1934, N., ARTE de Strauss. Avec l’Orchestre v.o., 95 min) &. Ciné Classics 18.20 Nulle part ailleurs. 20.30 Né pour être libre. Hommage philharmonique de Berlin. Mezzo à George Adamson. Odyssée 20.45 Armaguedon aa TF 1 19.00 Nature. Les Parcs nationaux. Invités : Emilie Dequenne, 0.55 Jazz 6. Salif Keita part 1. Alain Jessua (France - Italie, 1976, 19.45 Météo, Arte info. Moby ; Oliver Stone, Cristiana Réali, 20.50 Un jour, je serai secrétaire. Téva Jazz à Vienne 1999. M6 90 min) &. 13ème Rue Axelle Red. Canal + 21.05 Pretty as a Picture : The Art 18.25 Exclusif. 20.15 La Vie en feuilleton. Bonn, Berlin, 21.00 Plein soleil aaa 19.05 Le Bigdil. la capitale fait ses valises [1/4]. 19.10 et 0.10 Le Rendez-vous. LCI of David Lynch. Canal Jimmy THÉÂTRE René Clément (France, 1959, 19.55 Clic et net. 20.45 Salut cousin ! a 20.55 Jour après jour. 21.20 La Course aux dipômes. Téva 115 min) &. Paris Première 19.57 L’Air d’en rire. Film. Merzak Allouache. %. Devenir mère à seize ans. France 2 21.20 La Vie en mer du Nord. Odyssée 20.55 Lily et Lily. 21.10 La Maîtresse 22.25 Court-circuit 1. Comédie de Barillet et Grédy. 20.00 Journal, Météo. 21.00 Lundi soir. 22.35 17 ans... condamnés du lieutenant français aa Casting. Guido Manuli. &. Invités : Christian Karembeu Mise en scène de Pierre Mondy. 20.45 5 millions pour l’An 2000. à mort. Planète Avec Jacqueline Maillan. TMC Karel Reisz (Grande-Bretagne, 1981, 22.35 Les Trente-neuf Marches aaa et Jean-Jack Queyranne. Eurosport 125 min) &. Cinétoile 20.50 La Famille Sapajou. Film. Alfred Hitchcock (v.o.). &. 23.50 Base-Ball. [13/18]. Planète 22.35 Y a pas photo ! 22.30 Barry Lyndon aaa Sapajou contre Sapajou. &. 23.55 Le Ciné colonial. Les histoires étonnantes 23.50 Les Secrets de la guerre secrète. La COURTS MÉTRAGES 22.35 Y a pas photo ! Le Maghreb au regard guerre du mensonge. Odyssée Stanley Kubrick (Grande-Bretagne, et drôles des médecines naturelles. 1975, v.o., 190 min) &. Cinéfaz Les histoires étonnantes et drôles du cinéma français. 22.15 Court au 13. 13ème RUE Avec Daniel Russo ; Larusso. TF 1 23.55 Le Ciné colonial. Le Maghreb des médecines naturelles. 0.50 Court-circuit 2. Le 10 000e Jour. au regard du cinéma français. Arte 22.25 Court-circuit. 22.35 Les Trente-neuf Marches aaa 0.05 F 1 magazine. 23.10 Mots croisés. Les chasseurs : Alfred Hitchcock (GB, 1935, N., v.o., Christopher Smith (v.o.). &. Au-dessus Lobby ou force politique ? France 2 Casting. Guido Manuli ; Le 10 000e Jour. 0.40 Football. de la mer. Jean-Pascal Hattu. &. SPORTS EN DIRECT Christopher Smith ; Au-dessus de 80 min) &. Arte 0.55 Envoyé spécial. la mer. Jean-Pascal Hattu. Arte 22.45 Autant en emporte L’Amérique en l’arme. Le blues FRANCE 2 M6 de l’Armée rouge. Bentalha, autopsie 20.55 Football. Championnat d’Angleterre. le vent aaa Victor Fleming (Etats-Unis, 1939, v.o., d’un massacre. France 2 Liverpool - Everton. Canal + vert SÉRIES 18.25 The Sentinel. &. 225 min) &. Histoire 18.25 Hartley, cœurs à vif. &. 20.35 Docteur Quinn, femme médecin. 19.15 1000 enfants vers l’an 2000. 19.20 Dharma & Greg. &. DOCUMENTAIRES MUSIQUE [2/2]. Voyage à Boston. Série Club 19.25 Qui est qui. 19.50 La sécurité sort 20.50 La Famille Sapajou. 20.00 Journal, Météo. de la bouche des enfants. 18.00 L’Actors Studio. 20.45 Kurt Masur. La Symphonie Sapajou contre Sapajou. TF 1 19.54 Le Six Minutes, Météo. Robert De Niro. Paris Première «écossaise» et la Marche nuptiale, 20.55 Jour après jour. de Félix Mendelssohn-Bartholdy. 22.05 Aux frontières du réel. Devenir mère à seize ans. 20.10 Une nounou d’enfer. &. 18.25 Les Chevaliers. Le vrai Falstaff ? Avec l’Orchestre du Gewandhaus [2/2]. Toute la vérité. TSR 23.10 Mots croisés. 20.40 Décrochages info, Sir John Falstaff. Planète de Leipzig. Mezzo 22.20 Buffy contre les vampires. 0.30 Journal, Météo. Les Produits stars. La face cachée. Série Club 18.45 Les Origines de la guerre. 21.00 Cosi fan tutte. 0.55 Envoyé spécial. 20.55 Blink [3/8]. France. Histoire Opéra de Mozart. Mise en scène. 22.30 Earth 2. L’Amérique en l’arme. Le blues Film. Michael Apted. %. La voix de sa mère. 13ème RUE 19.15 Les Transportés. Planète Giorgio Strehler. Par L’Orchestre de l’Armée rouge. Bentalha, 22.50 Les Chiens verts du désert symphonique de Milan, 22.50 Profiler. Les victimes autopsie d’un massacre. Film. Umberto Lenzi. &. 19.15 La Nuit du renard. Odyssée dir. Ion Marin. Muzzik des victimes. %. TSR 19.45 Evgueni Khaldeï, photographe 0.25 Culture pub. 22.45 Symphonies no 7 & 8, 23.40 New York Police Blues. FRANCE 3 Télé US, ton univers impitoyable. sous Staline. Histoire de Beethoven. La vie est parfois injuste. TSR Le bœuf a du mal à sa pub. 20.15 La Vie en feuilleton. Bonn, Berlin, Par le New Philharmonia 0.45 New York Police Blues. Fusillade 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? la capitale fait ses valises [1/4]. Arte Orchestra, dir. Otto Klemperer. Mezzo au parking (v.o.). Canal Jimmy 18.20 Questions pour un champion. RADIO 18.48 Un livre, un jour. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. COLLECTION CHRISTOPHE L. 20.05 Fa Si La. FRANCE-CULTURE 22.55 Rocco et ses frères aaa 20.35 Tout le sport. Luchino Visconti. Avec Alain Delon, 20.30 Prima la musica. 20.55 L’Eté meurtrier 21.20 Expresso, Poésie sur parole. Renato Salvatori (Italie, 1960, N., v.o., Film. Jean Becker. %. 175 min) &. Paris Première 21.30 Multidiffusion. 23.10 Météo, Soir 3. PLANÈTE PARIS PREMIÈRE ARTE 23.10 Usual Suspects aa 22.10 Carnet de notes. 23.45 Kaléidoscope. Bryan Singer (Etats-Unis, 1994, v.o., 22.30 Surpris par la Nuit. 15.15 Mémoires de l’assassin 21.00 Soirée Alain Delon 23.55 Le Ciné colonial 105 min) &. Cinéstar 2 Téléfilm. Jud Taylor. &. de Sissi « Plein Soleil », un film de René Sous-titré Le Maghreb au regard du 23.15 La Marie du port aa FRANCE-MUSIQUES Ce film est une belle réhabilitation, Clément (1959), et « Rocco et ses cinéma français, cet excellent do- Marcel Carné (France, 1949, N., CANAL + 95 min) &. Cinétoile celle d’un assassin qui n’est pas frères », réalisé l’année suivante cumentaire signé Youssef Ftouh et 20.00 Concert. 23.15 Docteur Folamour aaa f En clair jusqu’à 20.40 Œuvres traditionnelles d’Asie centrale. pour autant innocenté et n’a ja- par Luchino Visconti, deux grands Moktar Ladjimi ne se regarde pas Stanley Kubrick (Grande-Bretagne, 18.20 Nulle part ailleurs. 22.30 Suivez le thème. 1963, N., 95 min) &. Canal + Vert mais cherché à l’être. Luigi Lucheni rôles dramatiques pour un jeune sans un sentiment d’effroi. Ana- 20.30 Le Journal du cinéma. I’ve Found a new Baby. 0.05 Ceux de chez nous aa 23.00 Le Conversatoire. est coupable d’avoir, en 1898, à Ge- acteur brun, à la beauté du diable, lyses et témoignages d’universi- Frank Launder et Sidney Gilliat 20.40 Souviens-toi... l’été dernier nève, poignardé Sissi et d’avoir piaffant d’impatience pour que taires et de cinéastes maghrébins (Grande-Bretagne, 1943, N., v.o., Film. Jim Gillespie. ?. 105 min) &. Ciné Classics RADIO CLASSIQUE ainsi tué un mythe. Santo Cappon soit révélé son véritable talent : ou français montrent que le ciné- 22.14 Les Têtes. &. 0.50 Quai des brumes aaa 22.15 Elles 20.15 Les Soirées. Œuvres de Vivaldi, Bach. a publié, en 1998, Les Mémoires de Alain Delon. L’acteur y atteint des ma colonial a exploité jusqu’à la lie Marcel Carné (France, 1938, N., Film. Luis Galváo Teles. %. 20.40 Concert par l’Orchestre de Paris, l’assassin de Sissi, que le film sommets, surtout dans le second les clichés géographiques et hu- 85 min) &. Cinétoile 23.50 Boxe hebdo. dir. Kurt Sanderling. 1.20 A l’est de Shanghaï aa 0.50 Football. Œuvre de Brahms, Chostakovitch. d’Alain Timsit révèle davantage, film, où son personnage semble mains, pétris d’arrogance et de ra- Alfred Hitchcock (GB, 1932, N., v.o., Championnat d’Angleterre. 22.23 Les Soirées... (suite). avec de savantes illustrations. surgi de l’univers de Dostoïevski. cisme. Un documentaire édifiant. 70 min) &. Arte Liverpool - Everton. Œuvres de Fauré, Magnard, Ravel.

MARDI 28 SEPTEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.15 La Vie en feuilleton. Bonn, Berlin, la 22.45 Les Proms de la BBC. 15.20 Usual Suspects aa TÉLÉVISION DÉBATS capitale fait ses valises. [2/4]. Arte Au Royal Albert Hall 1999. Mezzo Bryan Singer (Etats-Unis, 1994, LA CINQUIÈME/ARTE 20.30 La Vie rêvée 105 min) &. Cinéstar 2 21.00 Chine, cinquante ans de Lada Nikolenko. Planète TÉLÉFILMS 17.00 Autant en emporte TF 1 14.35 La Cinquième rencontre... de communisme. le vent aaa Justice, société : Tout au bout de la vie. 20.45 La Vie en face. 16.00 En quête d’avenir. Invités : Cai Chong Guo, Heimatfront, la guerre 20.30 A nous, les beaux dimanches ! Victor Fleming (Etats-Unis, 1939, v.o., 15.40 Sydney Police. &. Jean-Luc Domenach, Roland Lew, au quotidien en Allemagne [5/6]. Arte Robert Mazoyer [2/2]. Festival 225 min) &. Histoire 16.40 Sunset Beach. &. 16.30 Alf. &. Wang Shuang Quan, Marianne 16.55 Abécédaire du polar. Bastid-Bruguière. Forum Planète 21.35 Les Hommes des glaces. 22.50 Une ville trop tranquille. 17.40 Deux têtes folles aa 17.35 Melrose Place. &. La course vers le pôle. Odyssée David Decoteau. ?. M6 Richard Quine (Etats-Unis, 1963, 18.25 Exclusif. 17.10 profs. 23.00 Fusions d’entreprises, 110 min) &. Cinétoile 21.45 Roland Barthes. [4/4]. Histoire 19.05 Le Bigdil. 17.30 100 % question. la loi du plus fort. Forum Planète 18.20 Le Silence 22.25 Les Grandes Expositions. COURTS MÉTRAGES 19.55 Clic et net. 17.55 Exploration planète. Ramsès le Grand. Planète des agneaux aaa 19.57 L’Air d’en rire. 18.25 Météo. MAGAZINES 21.45 Le Maître flamand. Jonathan Demme (Etats-Unis, 1990, 20.00 Journal, Météo. 18.30 Le Monde des animaux. 22.30 Danger réel. Susan Seidelman. Arte 115 min) !. Cinéfaz Explosions. 13ème RUE 20.48 5 millions pour l’An 2000. 19.00 Archimède. 16.05 Saga-Cités. Black Artist ? France 3 22.15 Initiation d’une vierge. 18.30 Le Couvent aa 22.30 Carnets de vol. 20.50 La Chèvre a Film. Francis Veber. &. 19.45 Météo, Arte info. 16.10 et 20.10 Le Talk Show. LCI Janusz Majevski. Arte Manoel De Oliveira (Portugal, 1995, [25/25]. Pilote de chasse. Odyssée v.o., 90 min) &. Ciné Cinémas 1 22.40 Célébrités. 20.15 La Vie en feuilleton [2/4]. 17.10 Le Débat de P.-L. Séguillon. LCI 22.40 Une histoire d’eau. 22.45 La Route de Bolivar. [2/2]. Histoire Bob Rafelson. Arte 18.40 Ceux de chez nous aa 0.05 Les Rendez-vous de l’entreprise. 20.45 La Vie en face. 18.20 Nulle part ailleurs. Heimatfront, la guerre 22.55 Le Fracas des ailes, 23.05 Vroom vroom ! Frank Launder et Sidney Gilliat 0.30 TF 1 nuit, Météo. Invités : Leslie Winner ; Everything (Grande-Bretagne, 1943, N., v.o., au quotidien en Allemagne [5/6]. e Melvin van Peebles. Arte 0.43 Clic et net. Les robots. but the Girl, Mary J. Blige. Canal + la 2 Guerre mondiale 100 min) &. Ciné Classics 21.40 Thema. Les contes de la séduction. 0.45 Reportages. 19.00 Archimède. Tunnels en feu. vue du ciel. [4/13]. 23.35 Sambolico. 21.45 Le Maître flamand. Susan Mika Kaurismäki. Arte 19.30 Alerte aux Indes aa Le bruit, cauchemar du siècle. Seidelman. &. 22.15 Initiation d’une Gulf Stream et climatologie. Les ailes du soleil levant. Planète Zoltan Korda (Grande-Bretagne, 1938, Les sismographes. Tous égaux 0.05 Une mémoire d’éléphant. vierge. Janusz Majevski. &. 22.40 Une 23.15 Les Grands Criminels. 95 min) &. Cinétoile histoire d’eau. Bob Rafelson. &. face aux saisons ? Un saurien Crimes sous l’Occupation. Odyssée Detlev Buck. Arte FRANCE 2 en Allemagne. Paul Serano. Arte 19.50 La Belle et le clochard aa 23.05 Vroom vroom ! Melvin van 23.35 La Vie en face. 0.15 Libre court. Walt Disney (Etats-Unis, 1955, 16.50 Des chiffres et des lettres. Peebles (v.o.). &. 23.35 Sambolico. Mika 19.30 Rive droite, rive gauche. Pour l’amour de l’Inde. TSR Prix Kieslowski 1977-1998. France 3 90 min) &. Disney Channel Kaurismäki (v.o.). &. Oliver Stone. Paris Première 17.20 et 22.50 Un livre, des livres. 20.15 2001, l’odyssée 0.05 Une mémoire d’éléphant. 19.10 et 0.10 Le Rendez-vous. LCI 23.40 Behind the Music. 17.25 Cap des Pins. &. Detlev Buck (v.o.). &. Ozzy Osbourne. Canal Jimmy SÉRIES de l’espace aaa 20.50 Pourquoi ça marche ? 17.55 Le Prince de Bel-Air. &. 0.35 Mais qui a tué Harry ? a Stanley Kubrick (Etats-Unis, 1968, Film. Alfred Hitchcock (v.o.). &. Aujourd’hui, le monde est à vous. M6 23.45 Lonely Planet. [25/26]. 17.55 Le Prince de Bel-Air. 135 min) &. Cinéfaz 18.25 Hartley, cœurs à vif. &. Corse, Sardaigne et Sicile. Planète 21.00 Le Gai Savoir. Carlton, maître ès bowling. France 2 21.00 La Passante du Sans-souci aa 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. Umberto Eco. Paris Première 18.25 Hartley, cœurs à vif. France 2 Jacques Rouffio (France, 1981, 19.25 Qui est qui. M6 SPORTS EN DIRECT 115 min) &. Ciné Cinémas 3 22.40 Célébrités. Avec Antoine de Caunes, 18.25 The Sentinel. 20.00 Journal, Météo. 16.10 M comme musique. Jean-Claude Brialy. TF 1 Une si longue attente. M6 21.05 Un frisson dans la nuit aa 20.55 Crocodile Dundee II 17.20 Highlander. 22.55 La Vie à l’endroit. 17.00 Tennis. Coupe du Grand Clint Eastwood (Etats-Unis, 1971, v.o., Film. John Cornell. &. &. Chelem. A Munich. Eurosport 18.25 Amicalement vôtre. 18.25 The Sentinel. &. L’amour fou des jumeaux. France 2 Le mot de passe. Série Club 100 min) ?. Cinétoile 22.55 La Vie à l’endroit. L’amour fou des jumeaux. 19.20 Dharma & Greg. &. 23.20 Comment ça va ? Les troubles 18.00 Football. Coupe de l’UEFA. 19.15 Le Prisonnier. Le retour. Série Club sexuels féminins. Un laboratoire Match retour. Montpellier - 0.30 Journal, Météo. 19.50 La sécurité sort 20.05 Happy Days. Elections. Série Club de haute sécurité. Des implants Etoile Rouge de Belgrade. Eurosport 0.55 Présentation du Ciné-club. de la bouche des enfants. pour échapper à la surdité. 20.00 Hockey sur glace. 20.15 Friends. [1/2]. 1.00 Ciné-club. Cycle Téléphones blancs. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Comment ça marche ? France 3 Lugano - Amiens. Pathé Sport Celui qui devient papa. RTL 9 Les Grands Magasins aa 20.10 Une nounou d’enfer. &. 0.20 T’as pas une idée ? 20.35 Football. 20.35 Code Quantum. Film. Mario Camerini (v.o.). &. Diane Kurys. Canal Jimmy Ligue des champions. Canal + vert Quand l’orage gronde. La vie 20.40 Décrochages info, Le Six Minutes ne tient qu’à une chaîne. Série Club 0.30 Zone interdite. 20.45 Football. Ligue des champions. FRANCE 3 sur le siècle, E = M 6 découverte. Quand la famille éclate. M6 Bordeaux - Spartak Moscou. Canal + 20.50 La Vie à cinq. Attirances. Téva 20.50 Pourquoi ça marche ? 21.00 Boxe. Poids super-mi-moyens. 21.00 Comment devenir 14.40 Témoin gênant. Aujourd’hui, le monde est à vous. Téléfilm. Thomas Jacob. &. DOCUMENTAIRES Jorge José Araujo Alonso - une rock star ? La signature 22.50 Une ville trop tranquille. Miguel Dominguez. Eurosport du contrat (v.o.). Canal Jimmy 16.05 Saga-Cités. Téléfilm. David Decoteau. ?. 17.25 Mémoires 21.40 Ally McBeal. 16.35 Les Minikeums. 0.30 Zone interdite. de l’assassin de Sissi. Planète MUSIQUE Fools Night Out (v.o.). Téva 17.40 Le Kadox. Quand la famille éclate. 17.35 L’Europe des pèlerinages. 21.45 That 70’s Show. 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? Compostelle. Odyssée 17.45 Concerto pour piano La guerre des sexes. Canal Jimmy 18.20 Questions pour un champion. RADIO 17.55 Exploration planète. et orchestre en sol majeur, 22.05 C-16. Carte de séjour. Série Club 18.48 Un livre, un jour. La pierre pour horizon. La Cinquième de Ravel. Martha Argerich, 22.10 Friends. Celui qui ne supportait 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 18.00 L’Actors Studio. piano et l’Orchestre national pas les poupées (v.o.). Canal Jimmy 22.30 Je m’appelle Victor a 20.05 Fa Si La. FRANCE-CULTURE Meryl Streep. Paris Première de France, dir. C. Dutoit. Mezzo Guy Jacques. Avec Jeanne Moreau, 20.35 Tout le sport. 22.30 Une fille à scandales. 20.30 Prima la musica. 18.20 Vietnam, 10 000 jours 18.00 Wynton Marsalis. The Unskinkable Claudio Bucella (Fr. - Bel., 1993, 20.55 Questions pour un champion. Montréal 1982. Muzzik 105 min) &. Paris Première 21.20 Expresso, Poésie sur parole. de guerre. [8/13]. Planète Nora Wilde (v.o.). Téva 22.50 Météo, Soir 3. 22.30 Lolita aa 21.30 Multidiffusion. 19.30 Flâneries musicales de Reims. 22.40 Les Soprano. 23.20 Comment ça va ? 18.30 L’Ours blanc du cap Dorothée Bocquet, piano ; Vincent Stanley Kubrick (Grande-Bretagne, La nouvelle ère. Canal Jimmy Les troubles sexuels féminins. 22.10 Carnet de notes. Libre cour. Churchill. [12/13]. La Cinquième David, saxophone. Œuvres de 1962, N., v.o., 150 min) &. Cinéfaz 22.30 Surpris par la Nuit. Debussy, Ravel, Hindemith, Berio. 23.30 Amicalement vôtre. 0.20 Les Rothschild aa 0.15 Libre court. Mes quatre dernières 19.00 Sortie de camion. Mezzo Le mot de passe. Série Club volontés. Angelo Camille. 0.05 Du jour au lendemain. Australie, la route Tanami. Odyssée Alfred Werker (Etats-Unis, 1934, N., Le Cercle. Manuel Schapira. 21.45 Concerti grossi no 9 à 12 1.50 Star Trek, Voyager. Encore v.o., 90 min) &. Ciné Classics 19.10 Paroles de Cubains. Planète et variations sur «La Follia». et encore (v.o.). Canal Jimmy FRANCE-MUSIQUES 19.50 Salvador Dali, holographie 2.35 Star Trek, Deep Space Nine. CANAL + De Corelli. Par I Solisti Veneti, 19.07 A côté de la plaque. d’un peintre. Odyssée dir. Claudio Scimone. Mezzo Equilibrium (v.o.). Canal Jimmy 15.35 Histoire(s) du cinéma. 20.00 Un mardi idéal. 16.10 Will Hunting a 22.30 Suivez le thème. Mood Indigo. Film. Gus Van Sant. &. 23.00 Le Conversatoire. f En clair jusqu’à 20.45 0.00 Tapage nocturne. 18.20 Nulle part ailleurs. 20.15 Football. Ligue des champions. RADIO CLASSIQUE 20.45 Bordeaux - Spartak Moscou. TF 1 M6 FRANCE 2 18.30 Le Magazine. 23.44 Les Têtes. Blanche-Neige. &. 20.50 La Chèvre a 20.50 Pourquoi ça marche 22.55 L’Amour fou des jumeaux 20.15 Les Soirées. Œuvres de Boccherini. 23.45 187, code meurtre a 20.40 Tolstoï et la musique. Œuvres La fille du PDG d’une grande so- Le magazine présenté par Laurent « La Vie à l’endroit », le magazine Film. Kevin Reynolds (v.o.). ?. de Beethoven, Haydn, Mozart... ciété parisienne, distraite et mal- Weil et Olivia Adriaco propose les de Mireille Dumas, revient à l’an- 1.40 Les Etrangleurs de Bombay a 22.33 Les Soirées... (suite). Film. Terence Fisher (v.o.). &. Œuvres de Beethoven, Taneiev... chanceuse, est enlevée pendant ses mille et une manières de pénétrer tenne avec un reportage fascinant vacances au Mexique. Le détective dans le monde new-yorkais, les sur l’univers de la gémellité. Il est Campana revient bredouille de son jeux sur Internet qui le transfor- tourné à Pleucadeuc, un bourg du @ GAUMONT SIGNIFICATION DES SYMBOLES enquête. Le psychologue de l’en- ment en cour de récréation mon- Morbihan, où se rassemblent le 0.25 Série noire aaa Alain Corneau. Avec Patrick Les codes du CSA Les cotes des films treprise conseille de lui adjoindre diale, l’éventail qu’offrent les cen- 15 août plus d’un millier de ju- Dewaere, Bernard Blier (France, & Tous publics a On peut voir un homme qui aurait la poisse au- taines de télévisions disponibles meaux. Un univers de l’amour inal- 1979, 110 min) !. Cinétoile % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 1.00 Les Grands Magasins aa ? aaa tant qu’elle, qui attirerait les ravis- sur les bouquets satellitaires. Ainsi térable mais aussi celui d’un enfer- Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique Mario Camerini (Italie, 1939, N., v.o., ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + seurs. Pierre Richard associé à Gé- que les difficultés et les avantages, mement. Cent cinquante millions 85 min) &. France 2 ! Public adulte DD Dernière diffusion rard Depardieu, dans une suite lorsqu’on poursuit ses études su- de jumeaux existeraient de par le 1.50 Un monde à part aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Chris Menges (Grande-Bretagne, 1988, # d’aventures cocasses. périeures en Europe. monde. 110 min) &. Ciné Cinémas 1 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2809--0040-0 WAS LMQ2809-40 Op.: XX Rev.: 27-09-99 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 47Fap: 100 No: 0426 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 L’armée indonésienne a transféré ses pouvoirs Sa vie est un vraiment ! par Pierre Georges au Timor-Oriental à la Force multinationale IL NE SUFFIT PLUS d’être, il pelle » son monde depuis des faut être vraiment ! Vraiment fé- jours, court les milieux politiques mininiste. Vraiment de gauche. et les salles de rédaction. Lionel L’Interfet affirme cependant que Djakarta reste responsable de la sécurité dans le territoire Vraiment gaulliste. Vraiment vrai. Jospin est-il vraiment de gauche ? VRAIMENT ! Effectivement, réel- De gauche, c’est une affaire en- COMME PRÉVU, l’Indonésie a indonésiennes et la Force interna- sensibles tels que les bâtiments des Au milieu de ces incendies, une lement, sérieusement, véritable- tendue. Aussi indubitable que le annoncé, lundi 27 septembre, tionale n’ont cessé de se tendre télécommunications, de la compa- dizaine de camions militaires ment, indubitablement, irrévoca- fait continental qui veut que avoir transféré le contrôle mili- depuis les premières déclarations gnie d’électricité ainsi que du port chargés de soldats ont été vus en blement, assurément vraiment. toutes les blairistes soient taire du Timor-Oriental aux sol- du général Cosgrove faisant état et de l’aéroport ». « Il n’y aura au- train de prendre la direction du Tout est dans le vraiment, le rousses ! Mais vraiment de dats de la Force multinationale la semaine dernière d’une « coo- cune troupe à l’extérieur de Dili et port, où un bâtiment de la marine 100 % vraiment. Blond, rousse, gauche ? Alors là, tout reste à dé- mandatée par l’ONU (Interfet), pération parfaite » avant de le but de leur présence est d’aider indonésienne avait accosté di- brun, bègue, belle, tordu, fort, montrer ! mais des divergences sont appa- mettre en garde dimanche contre la Mission des Nations unies pour manche à l’aube afin de les rapa- gros, tout ce que l’on veut ou En France, on se pose rarement rues aussitôt quant à l’interpréta- la poursuite de l’aide de l’armée le Timor-Oriental (Unamet) à rem- trier. Par ailleurs, un entrepôt de peut, mais alors vraiment, tic de la question de savoir si un tion de ce transfert par les parties de Djakarta aux milices. plir son programme », a-t-il ajou- l’association humanitaire CARE, langage et adverbe tuteur pour homme de droite est vraiment de concernées. Certaines activités de sécurité té. dans le sud-ouest de Dili, a été en souligner la qualité indubitable de droite. On admet, en postulat, Après la brève cérémonie entre – les secteurs des communica- Alors que les soldats indoné- partie pillé. 40 tonnes de riz, se- la marchandise comme œuf vrai- qu’étant de droite, il le reste vrai- généraux indonésiens et austra- tions, de l’aéroport et du port no- siens poursuivaient leurs opéra- lon un porte-parole de la Force ment du jour ou information vrai- ment et pour toujours. L’homme liens, le général Kiki Syahnakri, tamment – restent, aux termes de tions de retrait, les troupes de internationale, ont été emportées ment nouvelle. de droite, en ce sens-là, possède commandant des forces de Dja- par la population avant que les Vraiment ? Really ? Ainsi cette une situation assise. Il est de karta au Timor-Oriental, a décla- soldats de l’Interfet ne re- féministe vraiment féministe et droite, point. Et le seul doute ex- ré : « Ce matin, nous avons tenu la « Dans de nombreuses villes, prennent le contrôle de la situa- vraiment anglaise, Fay Weldon, primé concerne les sous-qualifica- cérémonie passant formellement le tion. qui s’est lancée dans une charge tions ou qualificatifs, à savoir si contrôle de la sécurité des forces le pourcentage de bâtiments incendiés Les conditions de travail des di- féroce contre les femmes de pou- X... est vraiment gaulliste et Y... armées indonésiennes à l’Inter- zaines de journalistes présents à voir, ministres et députées, pas vraiment chiraquien. Toutes in- fet. » Mais le général australien atteint parfois entre 80 et 90 % » Dili ont été rendus dimanche en- vraiment féministes, selon elle, terrogations utiles certes au mo- Peter Cosgrove, commandant de core un peu plus difficiles après qui entourent Tony Blair. «Je ment du tri et du vrai choix du la Force, a immédiatement affir- Ross Mountain, chef des opérations que l’Interfet eut été avertie de crains fortement, a-t-elle confié à vraiment digne porteur de la véri- mé : « L’Indonésie garde le menaces de miliciens contre les la BBC, que ces femmes soient table croix de Lorraine, mais, contrôle de la sécurité pour la pro- humanitaires des Nations unies représentants des médias. Les tombées amoureuses de Tony Blair. somme toute, vraiment se- vince. » soldats de la Force multinationale C’est : “oui, Tony”, “Non, Tony”, condaires. Le colonel Mark Kelly, le chef au Timor-Oriental ont ainsi demandé aux journa- “Souris-moi, Tony”, “Comme tu es L’homme de gauche, ou présu- d’état-major de l’Interfet, a quant listes de se regrouper et ont es- beau, merveilleux sage et puissant, mé tel, a plus de difficultés à assu- à lui souligné que cette cérémo- corté nombre d’entre eux jusqu’à Tony !” » Avant d’ajouter : «Les mer sa fragile condition. Sa vie est nie « n’était pas une passation de l’accord, sous la responsabilité et Djakarta ont continué à incendier l’hôtel Tourismo, situé près du pépées du premier ministre parlent un vraiment ! Il ne lui suffit pas pouvoir », même s’il ne reste plus le contrôle de l’Indonésie qui leurs casernes et bureaux ainsi port. d’une seule voix et ont toutes la d’être ou de dire être, il lui faut le lundi, au Timor-Oriental, qu’un maintient sur place, officielle- que les bâtiments administratifs, Une mission de l’ONU a par ail- même coiffure ». Féroce, vraiment prouver. En permanence. Etre de peu plus de 1 000 soldats indoné- ment, quelque 1 500 soldats. pratiquant ainsi une politique ap- leurs effectué le même jour un féroce, plutôt. Et « vraiment gauche n’est rien, à la portée du siens. Aux termes de l’accord du Après la cérémonie, le général paremment délibérée de terre survol en hélicoptère de l’ouest sexiste », a rétorqué la députée premier venu. L’être vraiment, 5 mai signé entre l’Indonésie et le Syahnakri, un ancien des Kopas- brûlée qui consiste à ne rien lais- du Timor-Oriental et a découvert travailliste Yvette Cooper, quand c’est tout. Le tapis permanent, Portugal sous les auspices des sus, les forces spéciales soup- ser d’utilisable aux soldats de la une région vide et dévastée où on en est, « s’agissant des femmes, rose, impair et manque à la rou- Nations unies, Djakarta est, à sa çonnés de collusion avec les mi- Force multinationale. certaines villes ont été complète- à parler davantage de leur coiffure lette politique. Pour avoir exprimé demande, responsable de l’ordre lices anti-indépendantistes qui De nouveaux incendies se sont ment rasées par les milices pro- que de leur action politique ». quelques substantifiques doutes et de la sécurité dans l’ancienne ont multiplié les exactions depuis d’ailleurs déclarés dimanche dans indonésiennes. Un vraiment partout, balle au sur la capacité des gouvernants colonie portugaise occupée de- le résultat du référendum du Dili, capitale du Timor-Oriental, « On ne peut qu’être frappé par centre. Sont-elles vraiment des de gauche à gouverner vraiment puis 1976 par l’Indonésie. Cette 30 août, a indiqué qu’il partirait où des scènes de pillages et d’inti- toute cette dévastation dans de « groupies » de Lionel, toutes ces le marché, Lionel Jospin a mani- responsabilité doit durer jusqu’au plus tard dans la journée de lundi midations de la part des miliciens nombreuses villes », a déclaré Ross femmes qui entourent notre pre- festement – vraiment ? – été à cô- vote de l’Assemblée du peuple in- par voie maritime. encore sur place continuent de se Mountain, chef des opérations mier ministre ? Il faut avouer té de la plaque. Et le voici mainte- donésien – convoquée pour le « Les troupes que nous laissons produire. A travers la ville, les humanitaires des Nations unies qu’on ne s’est jamais posé la nant à la recherche admirable de 1er octobre – et qui devrait annu- derrière, a déclaré le général flammes ravageaient des établis- au Timor-Oriental. « Le pourcen- question. Tant la vraiment bonne son vraiment, comme du temps ler formellement l’acte intégrant Syahnakri aux journalistes, assu- sements bancaires, dont celui de tage de bâtiments incendiés atteint question est ailleurs qui « inter- vraiment perdu ! le Timor-Oriental à l’Indonésie. reront la sécurité du quartier géné- la banque Danamon sur le front parfois entre 80 et 90 % », a-t-il Les relations entre les troupes ral de l’armée, ainsi que les points de mer. ajouté. – (AFP, Reuters.) Jean-Claude Duvalier, un sans-papiers en attente de régularisation C’EST UN SANS-PAPIERS. Il fait partie des nistre de sa demande ; il l’obligeait même à le- Claude Duvalier « fait l’objet d’un contrôle sur 143 000 étrangers qui ont déposé une de- ver l’assignation à résidence dont Baby Doc le territoire français et qu’il ne possède pas de mande de régularisation, depuis juin 1997. Il a faisait l’objet. titre de séjour, il est susceptible de voir engager confié son dossier à la préfecture des Hauts- Après cet épisode juridique, l’ancien dicta- à son encontre une procédure de reconduite à la de-Seine, au début de cette année. Il est arrivé teur a coulé des jours tranquilles entre palaces frontière ». en France, le 7 février 1986, dans un avion de et villas somptueux, d’abord dans le sud de la Au ministère de l’intérieur, on se passerait l’US Air Force, avec sa femme Michèle et ses France et ensuite dans la région parisienne. Il volontiers de ce dossier encombrant. Juridi- deux enfants. s’est astreint pendant toutes ces années à une quement, selon les critères de la loi du 11 mai Jean-Claude Duvalier, ex-président d’Haïti relative discrétion. Les vrais ennuis ont surgi 1998, la demande de Jean-Claude Duvalier est (1971-1986), a été accueilli, ce soir-là vers en décembre dernier, avec la constitution à fondée et les services du ministère en sont en- 21 h 15, sur le tarmac de l’aéroport de Gre- Paris d’un « Comité pour juger Duvalier ». core à chercher la faille. « Il n’y a pas eu de re- noble, par le préfet de l’Isère de l’époque, Jean Deux mois après l’arrestation à Londres de jet de la demande, le préfet a simplement de- Mingasson. Il faisait très froid, alors que le re- l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, mandé des précisions », assure Me Sauveur présentant de la République s’occupait des des Haïtiens réfugiés à Paris se fixaient pour Vaïsse, le conseil de Jean-Claude Duvalier. Son formalités et signait lui-même les documents but d’engager des poursuites contre l’ancien client peut, en effet, justifier plus de dix ans de administratifs autorisant le singulier voyageur président à vie. présence continue en France ; ses deux en- et sa suite à séjourner sur le territoire français. fants vivent à Paris ; il détient un permis de Les autorités de l’époque ont répété à l’envi « IMPÉCUNIEUX » conduire délivré par une préfecture française ; que le dictateur déchu, chassé d’Haïti sous la En l’état actuel de la jurisprudence, les il a payé des impôts régulièrement jusqu’en pression de la rue, ne bénéficiait pas d’un asile quatre plaintes pour « crimes contre l’huma- 1992 ; il s’est acquitté de taxes d’habitation. Et en France et que son séjour n’était qu’un tran- nité» déposées, le 10 septembre, contre Jean- si aujourd’hui « il est impécunieux », selon l’un sit de quelques jours « vers une destination en- Claude Duvalier, ont peu de chance d’aboutir. de ses proches, il n’en a pas moins reçu des core inconnue ». Si le droit d’asile et le statut En revanche, sa situation irrégulière en France courriers de l’administration fiscale, pour les de réfugié politique lui ont été refusés en 1987, est devenue une menace qu’il a souhaité écar- années 1996 et 1997. le ministre de l’intérieur, Pierre Joxe, ne par- ter au plus vite. Dans une réponse écrite au Dans le cas d’un refus, la bataille juridique venait pas, en avril de la même année, à ob- député communiste Maxime Gremetz, le mi- promet d’être homérique. tenir « son expulsion en urgence ». Le tribunal nistre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevène- administratif de Grenoble avait débouté le mi- ment, indiquait le 25 janvier, que si Jean- Alain Abellard

DÉPÊCHES a TÉLÉVISION : Guy Bedos n’animera pas d’émission sur Canal+. « Bienvenue en France ! », qu’il devait initialement présenter le samedi à 19 h 30 avec Florence Belkacem, avait déjà été annulé pour cause d’incompatibilité d’humeur entre les deux animateurs (Le Monde du 11 septembre). Le deuxième projet d’émission que Guy Bedos devait ani- mer avec Annie Lemoine a lui aussi été rejeté. Alain de Greef, directeur de l’antenne et des programmes, a estimé que le projet ne convenait pas à l’offre d’une fin d’après-midi le samedi. a MUSIQUE : interpellée par le chef d’orchestre Pierre Boulez et par soixante-quinze personnalités des milieux de la musique qui la pressaient, le 20 septembre, d’engager à La Villette la construction d’un grand auditorium, Catherine Trautmann, ministre de la culture, a répondu le 24 septembre que « des décisions seront prises » sur les mo- dalités de gestion, ainsi que le calendrier de réalisation et le mode de financement de cet auditorium « avant la fin du premier semestre 2000 ». a PRESSE : les salariés du groupe des éditions Milan à Toulouse, réunis en assemblée générale, ont bloqué les portes de leur entreprise, lundi 27 sep- tembre pour protester contre la rupture des négociations avec la direction sur l’application des 35 heures et le règlement du 13e mois. A l’appel des syndicats qui demandent la nomination d’un médiateur, la journée de grève a été largement suivie.

Tirage du Monde daté dimanche 26-lundi 27 septembre 1999 : 591 403 exemplaires. 1 – 3 LeMonde Job: WDE3999--0001-0 WAS MDE3999-1 Op.: XX Rev.: 25-09-99 T.: 16:35 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0194 Lcp: 700 CMYK

MARDI 28 SEPTEMBRE 1999

EUROPE BOUSSOLE FUTURS MÉTIERS D’AVENIR Pour Ursula Engelen-Kefer, En Amérique latine, les nouveaux Les ingénieurs d’idées sont au service vice-présidente de la Fédération des gestionnaires de services publics de l’innovation dans l’entreprise. syndicats allemands, la lutte contre privatisés pourraient être soumis 350 Pour le chercheur Philippe Mustar, le chômage et à des contrôles plus stricts pour milliards de francs la créativité est La somme que le Livret A l’instauration satisfaire les devenue le fruit a rapportée à l’Etat en quinze ans. de minimums exigences d’un processus Mais l’avenir du livret d’épargne sociaux sont des usagers complexe où OFFRES D’EMPLOIS reste menacé par Bruxelles et des priorités (page V) le client tient De la page IX par le manque d’investissements dans l’Union le rôle principal à la page XX dans le logement social (page IV) (page VIII)

(page VI) ALBERT ZEKRI



Le secteur coopératif multiplie les acquisitions L’économie sociale va-t-elle dans la banque et les assurances. Avec la bénédiction se dissoudre dans le capitalisme ? du gouvernement

ans coup férir, sans bruit ni Le secteur pèse lourd en France, là une solution bien dans sa manière. Une puissance mal identifiée en France triomphalisme, les banques malgré son opacité. Il emploie plus Qui, à offre équivalente, effarouchait coopératives et les mu- de 1,7 million de salariés, représente le moins la gauche plurielle et l’opi- S des centaines de milliards de chiffre nion que l’économie sociale ? En plus tuelles d’assurances viennent de mettre la main sur des d’affaires et détient des parts de mar- d’un certain cousinage de pensée, les établissements « traditionnels ». ché significatives. avantages immédiats étaient évi- Quelle razzia en quelques mois ! Les derniers événements jettent dents. Dominique Strauss-Kahn pou- Groupama a repris le GAN, le Crédit une lumière crue sur une réussite en vait aborder un virage délicat en s’en- agricole s’est emparé d’Indosuez et affaires, inattendue diront certains, tourant de précautions. vient de prendre 10 % dans le Crédit obtenue en vendant son âme ri- Instrumentalisation ou pas, c’est la Lyonnais. Le Crédit mutuel détient canent d’autres, qui touche parti- suite qu’il faudra observer avec at- maintenant le CIC, les Banques po- culièrement les domaines des mu- tention. Car bien des questions pulaires possèdent Natexis et le Cré- tuelles d’assurances et des banques restent en suspens et des hypothèses, dit coopératif la banque Pommier-Fi- coopératives. D’autant que la ré- contradictoires peuvent être avan- nindus. forme des Caisses d’épargne, interve- cées. Ce secteur encourt le risque de Intervenues par rachat, par OPA, nue en juin, leur fait rejoindre le se banaliser, et donc de se dissoudre ou dans le cadre de privatisations, ces camp de l’économie sociale. dans le capitalisme financier qu’il opérations ont toutes été menées par D’où vient cette boulimie, pour- continue à vouer aux gémonies. Il au- des entreprises du secteur de quoi un tel succès, au moment où la rait alors servi de sas pour d’autres l’économie sociale. Elles ont bénéfi- frénésie des fusions-acquisitions s’est regroupements, ainsi repoussés dans Mutuelles cié de la bienveillance du gouverne- emparée de l’économie mondiali- le temps. de santé ment Jospin, qui y a sans doute vu sée ? Ou, pour le dire autrement, A l’inverse, l’économie sociale peut et de retraite Coopératives des avantages. Dont celui de la paix comment des hurluberlus d’un autre renouer avec sa vocation et l’adapter temps, victimes de l’incompréhen- aux besoins sociaux du XXIe siècle. 74 400 salariés Banques Mutuelles (agricoles, sociale car, à tort ou à raison, les te- Associations nants de l’économie sociale sont ju- sion de Bruxelles, ont-ils pu tirer leur Certains militent en ce sens, qui Versements : 123 200 salariés d'assurances HLM...) 1 230 000 343 670 salariés gés plus rassurants que les entre- épingle du jeu ? évoquent l’urgence d’une action poli- 176 milliards Au bilan : 35 000 salariés Chiffre d'affaires : prises classiques. Tous, ils avaient objectivement be- tique et économique en faveur de la de francs 2472 milliards salariés de francs Budget : 562 milliards Largement méconnue, discrète soin de grossir pour répliquer à la régulation. Et ceux-là veulent croire Chiffre d'affaires : vague des concentrations, mais cela qu’ils sont en phase avec Lionel Jos- 234 milliards de francs mais puissante, l’économie sociale se 70,2 milliards n’explique pas tout. Confronté à pin. de francs prévaut de valeurs différentes des en- de francs treprises capitalistes. Il s’agit de so- l’exigence de la privatisation ciétés de personnes dont la propriété « douce », le gouvernement a trouvé Alain Lebaube est collective et « impartageable ». 0n n’y rétribue pas l’actionnaire mais le sociétaire, dans des limites fixées, et les bénéfices sont réinvestis. A son sujet, on entend pourtant pis que pendre. L’économie sociale se- rait même une imposture, ou n’exis- terait simplement pas et, d’ailleurs,

e comme dirait Zazie : «Kesako?»

is a

ç Au regard des espérances qu’elle n

a e

r avait pu susciter au XIX siècle, quand f

n les utopistes y voyaient le moyen de

tio répliquer aux dérapages de l’ère in- ta

n dustrielle, son influence serait deve- e

m nue négligeable. Fruit d’une mons- u BANQUES c o truosité conceptuelle, elle associerait

D

a la carpe et le lapin, les entreprises

1997 1998 Parts du marché français , L ,

s coopératives avec les mutuelles de

e c

SECTEUR 54,3 % n santé, les assurances et les banques a r avec les associations. Pis, méprisable,

PRIVÉ ET PUBLIC 54,1 % u s

s voire usurpatrice, elle aurait fini par

a s

1 712 858 emplois e

BANQUES 18,8 % renier ses dogmes fondateurs et se d

COOPÉRATIVES le complairait maintenant dans les dé-

19,2 % 9,2 %* ô

tr lices de l’économie de marché. n

* Depuis la loi du 25 juin 1999, les Caisses 8% o En France, mais également en Eu- c d'épargne ont adopté le statut coopératif e rope, nous avons cependant tous, de la population d

n peu ou prou, un rapport avec io active s ASSURANCES is l’économie sociale. Salariés, agri- m culteurs, chefs d’entreprise ou ci-

Parts du marché français non vie France m

1997 1998 o toyens, nous sommes des millions à , C ,

6% du PIB e

c la côtoyer. Soit parce qu’on adresse n

72,4 % a notre feuille de Sécurité sociale à une

SECTEUR r F

PRIVÉ ET PUBLIC 66,8 % e mutuelle, soit parce qu’on y a assuré d

e notre voiture, notre logement, ou u

q qu’on y a pris un crédit. Mais on peut n

SECTEUR 26,3 % a aussi y livrer ses récoltes, y acheter : B : MUTUALISTE 31,9 % s ses fournitures et ses marchandises.

* e c

r Comme on peut, à titre bénévole ou

* Avec le rachat du GAN par Groupama u o

S en usager, participer à l’offre de ser- vices ou en être le destinataire. LeMonde Job: WDE3999--0002-0 WAS MDE3999-2 Op.: XX Rev.: 24-09-99 T.: 19:44 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0195 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 DOSSIER ̄ CONTOURS Au grand jeu de la finance, Questions-réponses l’économie sociale pourrait perdre son âme Que recouvre années, entamé leur conversion ersonne ne m’a deman- cinq millions de coopérateurs et Maurice Parodi, qui note que l’économie en sociétés anonymes. Le phé- dé mon avis, lorsque ma L’Etat s’appuie trois millions de non-coopéra- « personne n’a intérêt à la banali- 1 sociale ? nomène, initié par Abbey Natio- banque coopérative a teurs », observait récemment sation, car ce serait dérouler le ta- P Etienne Pflimlin, président de pis rouge devant les exigences de L’économie sociale regroupe nal en 1989, a fait de nombreux racheté une banque sur la croissance les associations, les mutuelles de adeptes. Sur les 2 300 building d’affaires..., et c’est bien normal : l’instance nationale de cette démutualisation de Bruxelles et du santé et d’assurance, et les coo- societies présentes en Grande- comment voulez-vous que chaque du secteur coopératif banque. Maurice Parodi note tou- secteur capitaliste ». pératives. La France n’inclut pas Bretagne, il ne reste aujourd’hui sociétaire puisse être consulté dans tefois : « Jusqu’ici, les hommes is- Les responsables de l’économie dans cet ensemble les fonda- que 70 établissements non dé- le cadre de négociations qui et mutualiste, sus des institutions de l’économie sociale sont en tout cas de plus tions. mutualisés, qui ne représentent exigent la plus grande confidentia- sociale se sont imposés aux filiales. en plus nombreux à appeler à Les premières organisations plus que 25 % de l’encours des lité et impliquent directement le au risque Mais quid de l’avenir ? ». une « saine réaction ». Trois de l’économie sociale sont appa- prêts immobiliers et 20 % des sommet de l’Etat ? » Maurice Pa- « Si le statut n’est pas neutre, il voies, complémentaires, seraient rues au début du XIXe siècle, en comptes d’épargne. rodi, qui est aussi président du de le banaliser n’est pas non plus magique », ob- à explorer. réaction aux effets néfastes de la Ce mouvement s’est effectué Collège coopératif et responsable servait Danièle Demoustier (ins- La première est la clarification révolution industrielle. Leurs pour le plus grand profit des scientifique de l’Institut d’écono- cier capitaliste. Les repreneurs is- titut d’études politiques de Gre- des relations entre les institutions principes fondateurs seront pro- possesseurs de comptes, aux- mie sociale (deux organismes de sus de l’économie sociale se sont noble), lors des XIXes journées de coopératives et leurs filiales capi- gressivement reconnus sur le quels globalement 35,9 milliards recherche sur ce secteur), résume ainsi engagés à ne pas licencier l’Association d’économie sociale. talistes. Hugues Sibille, délégué plan légal : décret de 1852 sur les de livres (54,7 milliards d’euros) par cet exemple personnel le pendant trois ans ou cinq ans se- Sur la base, certes limitée, d’une interministériel à l’économie so- sociétés de secours mutuel ; pre- ont été distribués. Mais les ser- risque qu’encourent les grandes lon les cas. Et non-« opéables », monographie d’établissement ciale, a confié une mission de ré- mière Charte de la mutualité et vices des nouvelles sociétés sont institutions financières de ils ne peuvent tomber sous la mutualiste local, Nadine Richez- flexion sur ce sujet à François création du Conseil supérieur de aujourd’hui plus chers que ceux l’économie sociale. Comment coupe de l’étranger. Bref, ils re- Battesti (université Aix-Marseille- Soulage, directeur de l’Ides/Esfin, la mutualité en 1898 ; loi de 1901 de leurs concurrentes restées concilier les principes de gouver- présentaient une solution idéale, II) a constaté « la moindre partici- organisme financier de l’écono- sur les associations ; loi de 1945, mutualistes. nance démocratique (« un à mi-chemin entre les joies libé- pation des sociétaires à la vie de mie sociale. modifiée en 1985, sur les mu- homme, une voix ») et le « grand rales (et budgétaires) de la priva- l’institution, la perte de pouvoir tuelles ; loi de 1947, modifiée en L’économie sociale est- large » du jeu financier et poli- tisation et les promesses de la des administrateurs au profit des DISCOURS HYPOCRITE 1992, sur les coopératives ; sec- elle concernée par des tique, national et mondial ? gauche sociale. techniciens, et enfin le recul de La deuxième est le renouvelle- tion du code des assurances re- 4 directives européennes ? « Banques et assurances de Mais l’instrumentalisation des l’autonomie locale vis-à-vis du ment du mode de participation lative aux assurances mutuelles. Deux directives, l’une relative l’économie sociale sont parties il y coopératives et mutuelles finan- centre ». des sociétaires, qui passe, affirme En 1970, est créé le Comité na- à l’assurance non-vie du 18 juin a quatre ans à la conquête de nou- cières en outils d’un colbertisme « Il est encore trop tôt pour sa- Maurice Parodi, « par l’abandon tional de liaison des activités 1992, l’autre relative à l’assu- veaux marchés et de nouveaux mé- renouvelé accroît le risque de voir si la logique des filiales va du discours hypocrite sur l’entre- mutualistes coopératives et as- rance-vie du 10 novembre 1992, tiers. Et elles ne pouvaient pas faire leur banalisation : « Le Crédit mu- l’emporter sur celle des maisons prise démocratique au profit de la sociatives (CNLAMCA). Et en visent à la création d’un marché autrement. » La question n’était tuel a aujourd’hui dans sa clientèle mères, ou l’inverse », tempère mise en place de procédures de dé- 1981, le gouvernement socialiste unique de l’assurance, et font pas tant le développement des légation qui garantissent l’infor- met en place une Délégation in- entrer les mutuelles dans le fonds propres tel (« les ratios sont, mation et surtout le contrôle ! ». terministérielle à l’économie so- champ d’application de la régle- dans la plupart des cas, meilleurs Un périmètre grandissant en France La troisième voie est le déve- ciale. mentation européenne sur l’as- que ceux des banques classiques ») loppement d’un modèle alternatif surance. Ces directives ont été que le risque de voir la concen- b Le 29 avril 1996, le Crédit agricole capitaux et des grandes de croissance externe qui privilé- L’économie sociale transposées dans la législation tration et l’internationalisation rachète la banque d’affaires entreprises ; elles en contrôlent gierait l’« intercoopération », est-elle une particularité française pour les mutuelles du secteur financier faire émerger Indosuez. La « banque verte » aujourd’hui 85 % du capital. c’est-à-dire les alliances entre en- 2 française ? d’assurance, mais pas pour des concurrents autrement plus complète cette acquisition le b Le 14 avril 1998, le gouvernement tités de l’économie sociale, y Non, pas du tout. Plus de 30 % celles de santé, car elles voient redoutables que les banques 14 avril 1998 par le rachat de confie au Crédit mutuel le contrôle compris au niveau international. de la population européenne est dans ces textes une menace de commerciales françaises. Sofinco, numéro deux du crédit à la du Crédit industriel et commercial Les Caisses d’épargne françaises, membre d’une organisation ou banalisation. consommation. (CIC), l’un des derniers allemandes, italiennes explorent d’une entreprise de l’économie La transposition du droit PRIVATISATIONS Elle obtient également, le 28 mai établissements publics à être de tels rapprochements. sociale. Ce secteur représente un communautaire se heurte aussi Cette crainte a rencontré celle 1999, la place de premier privatisé. Sur le marché domestique, six poids économique important au à la question de la séparation du gouvernement, alors soucieux actionnaire du Crédit lyonnais, avec b Le 1er juillet 1998, le mutuelles se sont regroupées au sein de l’Union. En 1990, seule des activités de l’assurance mu- de privatiser quelques fleurons 10 % du capital. gouvernement choisit Groupama sein de MFPlus pour échanger année pour laquelle la Commis- tuelle des autres prestations. La du secteur financier public en évi- b En novembre 1997, le Crédit (mutuelles agricoles) pour privatiser leurs clientèles en fonction de sion européenne dispose de sta- spécificité des mutuelles fran- tant deux écueils : voir tomber de coopératif met la main sur le GAN, dernier assureur public. leur spécialisation ; Groupama et tistiques complètes, il comptait çaises réside dans l’offre grands établissements dans l’es- Finindus, banque d’affaires de la b La loi du 25 juin 1999 fait passer le Crédit agricole réfléchissent 1 267 968 structures (1 150 446 conjointe de produits d’assu- carcelle de « l’étranger », affron- banque Hervet. les Caisses d’épargne sous statut aux partenariats possibles dans la associations, 103 738 coopéra- rance et de prestations en nature ter les plans sociaux que n’aurait b Le 25 mars 1998, les Banques coopératif. Le 9 juillet 1999, les « bancassurance ». tives et 13 784 mutuelles) et re- prenant la forme d’établisse- pas manqué de provoquer une populaires lancent une OPA sur Caisses d’épargne reprennent le présentait quelque 5 255 000 ments médicaux, paramédicaux absorption par le secteur finan- Natexis, spécialiste du marché des Crédit foncier de France. A. R. emplois. et sociaux. L’économie sociale est notam- Michel Rocard a néanmoins ment très présente dans le do- remis, en mai dernier, à Lionel maine financier. Avec plus de Jospin un rapport contenant des Des dogmes fondateurs toujours d’actualité 36 millions de sociétaires et propositions permettant une 91 millions de clients, les transposition du droit commu- banques coopératives occupent nautaire dans le respect de 17 % du marché bancaire euro- l’identité des mutuelles. ’histoire de l’économie sociale se origine : responsabilité illimitée des sociétaires, tion, il sera apporté à une autre structure pour- péen (21 % en Allemagne, 37 % confond avec les utopies du bénévolat des administrateurs, implantation suivant le même but. On y parle de la règle de la en France, 30 % en Autriche, En quoi la gestion XIXe siècle et, en France, peut invo- géographique par circoncriptions restreintes, « double qualité » qui est commune à toutes les L crédits réservés aux sociétaires et non-distribu- activités pratiquées : salarié et actionnaire dans 34,6 % en Finlande, 25 % en Ita- d’une entreprise quer des parrains prestigieux. Saint- lie, 25 % aux Pays-Bas). La part 5 d’économie sociale Simon, d’abord, Charles Fourier, Louis Blanc et tion de l’excédent financier. les coopératives de production, assureur et as- de marché des coopératives et se différencie-t-elle de celle Pierre-Joseph Proudhon ensuite, sans oublier Aujourd’hui, que reste-t-il de ce passé ? Inté- suré dans les mutuelles de santé ou d’assu- mutuelles d’assurance serait d’une entreprise privée ? Charles Gide, le frère d’André, pour qui sera grée dans l’économie de marché, « notabili- rance, adhérent et fournisseur dans les coopé- quant à elle de 29,2 % en Europe L’entreprise privée a un objectif créée la chaire de la coopération, en 1921, au sée » en quelque sorte, l’économie sociale ratives agricoles, sociétaire et client dans les de l’Ouest. de rentabilité afin que ses action- Collège de France. éprouve des difficultés à marquer sa différence. banques ou les coopératives de commerçants. naires propriétaires puissent per- Etienne Pflimlin, président de la Confédération Et, comme le langage y est imagé, on s’y réfère La banalisation cevoir une rémunération de leurs ASSOCIATION POUR LE PAIN nationale du Crédit mutuel, proclame, par au principe de la « porte ouverte » pour signifier des entreprises apports financiers. Il en va autre- A l’époque, face aux méfaits du capitalisme et exemple, qu’il n’y a que deux secteurs dans que l’économie sociale repose sur la liberté in- 3 de l’économie sociale ment des entreprises de l’écono- au paupérisme, il s’agissait de bâtir les fonde- l’économie, le secteur public et celui dans lequel dividuelle d’adhésion. a-t-elle commencé ? mie sociale dont l’objectif premier ments d’une autre économie politique ou de se il se situe, le marché. Mais c’est pour récuser Bien sûr, l’économie sociale met en avant le En France, un certain nombre n’est pas de faire des profits. Les doter des moyens de la transformation sociale. aussitôt, et totalement, « la mode de la création caractère démocratique de son mode de fonc- de barrières juridiques pro- sociétaires, qui sont les proprié- Pas de profit individuel et soit une appropria- de valeur dans le secteur privé qui est une valeur tionnement, dont le fameux « un homme, une tègent les mutuelles et les coo- taires, ne sont pas des action- tion collective des outils de production, soit une à court terme pour l’actionnaire ». voix ». Mais la réalité de la pratique est souvent pératives contre un tel risque : naires. mutualisation de services ou de biens, tels moins digne d’éloges. C’est pourquoi, sans celles-ci ne peuvent changer de Chaque sociétaire a le même étaient les dogmes. DOUBLE QUALITÉ doute, certains utilisent une autre définition, statut sans l’accord de leurs pouvoir, détient le même nombre En Allemagne, en 1847, Frédéric-Guillaume En dépit de son poids et de son image brouil- comme Jacques Moreau, ancien président du adhérents ou sociétaires, et sans de parts, et la rémunération du ca- Raiffeisen, l’un des précurseurs, lance l’Associa- lée par le temps, l’économie sociale maintient Crédit coopératif. La finalité n’est pas de maxi- l’aval de la tutelle ministérielle. pital est limitée par les statuts de tion pour le pain, pour lutter contre la famine. ferme la plupart des dogmes fondateurs qui ont miser le profit, et le capital n’est qu’un outil au En Grande-Bretagne, où il l’entreprise. Si excédents il y a, Puis, pour combattre l’usure qui menace les parfois un sens frondeur dans le contexte de la service du bien commun. En conséquence, dit- n’existe pas de telles protec- ceux-ci sont, pour une partie, af- paysans, il fonde une association pour l’achat mondialisation. Ainsi, on y oppose la société de il, « ce que les membres attendent de leur institu- tions, les principales mutuelles fectés à une réserve imparta- de bétail, grâce à une caution financière personnes, où les réserves sont « imparta- tion commune, c’est d’abord qu’elle leur apporte de crédit immobilier et geable, propriété collective de commune. Il donne ainsi naissance à une geables », à la société de capital, « opéable ». un service ». d’épargne ont, depuis plusieurs l’entreprise et à ce titre inaliénable. banque, selon des principes, toujours en vi- Par statut, il est prévu que le capital, collectif, gueur, qui inspireront le Crédit mutuel dès son ne puisse pas être distribué ; en cas de dissolu- A. Le. Les Caisses d’épargne, un nouveau géant dans le paysage

ercredi 29 septem- régional », « la lutte contre l’exclusion l’Ecureuil, en attendant d’autres ac- Car le paradoxe est de taille : en sociale. Mais les Caisses d’épargne, bre, les Caisses Le changement bancaire et financière », précisant quisitions), de devenir un acteur in- basculant dans l’économie sociale, appuyées sur leur impressionnant M d’épargne bascule- que les caisses « utilisent une partie ternational en ouvrant son capital à l’Ecureuil fait certes passer la part de réseau de proximité (4 200 agences), ront dans le secteur de statut de l’Ecureuil de leurs excédents d’exploitation pour des acteurs étrangers (la décision ne ce secteur de 19 % à 28 % de l’activité enrichies par leur possibilité d’agir de l’économie sociale. En applica- le financement de projets d’économie devrait guère tarder)... et du même bancaire française et de 40 % à 60 % désormais sur tous les marchés, ser- tion de la loi du 25 juin 1999 (Jour- renforce les banques locale et sociale », cette proportion coup de devenir un concurrent de des dépôts bancaires (chiffres fin vies par leurs liens étroits avec les nal officiel du 29 juin), elles crée- ne pouvant être inférieure au tiers poids pour les autres banques coo- 1998). C’est donc un triomphe pour collectivités et les entreprises locales, ront ce jour-là leurs nouvelles coopératives, des sommes disponibles après les pératives ! le secteur financier de l’économie risquent de venir tailler des crou- instances de direction, le Centre mises en réserve réglementaires et la pières, non pas aux banques national des caisses d’épargne mais introduit distribution de la rémunération des Les coopératives dominent le marché des dépôts bancaires commerciales, mais... aux autres ins- (CNCE) − « l’exécutif » du groupe − sociétaires. titutions du secteur ! PARTS DE MARCHÉ EN FRANCE MÉTROPOLITAINE et la Fédération nationale des un concurrent de poids « Au final, la loi rejoint une réalité caisses d’épargne (FNCE) − son déjà bien ancrée dans la pratique des DÉPÔTS CRÉDITS PARTENARIAT « législatif », puis désigneront les tive et de la communication. Les Caisses, qui sont parmi les principaux AUTRES BANQUE AFB* AUTRES BANQUES AFB* « Notre principal concurrent est le membres et le président de leur di- sociétaires se rassembleront en so- partenaires des associations et des col- 1,5 % Crédit agricole », n’hésite pas à dé- rectoire. ciétés d’épargne locales, qui éliront lectivités locales, et les gestionnaires de clarer Maurice Benusilho, qui reste Du 1er janvier 2000 jusqu’en dé- des représentants au conseil de deux millions de comptes bancaires sceptique lorsqu’on évoque la possi- cembre 2003, l’Ecureuil placera surveillance de chacune des 34 actifs dont l’encours est inférieur à 38,4 % bilité de partenariats avec d’autres 15,9 milliards de francs (2,42 mil- caisses d’épargne régionale, elles- 100 F », observe Maurice Benusilho. 43,5 % banques coopératives. « Nous re- liards d’euros) de parts sociales au- mêmes représentées au CNCE et La véritable innovation introduite 20,5 % 20 % cherchons plutôt des partenariats près de tous ses clients, qui devien- regroupées au sein de la FNCE. par la loi serait donc de permettre dans des métiers complémentaires aux dront ainsi ses sociétaires, ses Bref, les Caisses d’épargne fonc- aux Caisses d’épargne, en quittant nôtres. » L’économie sociale n’est propriétaires. tionneront désormais sur le mode leur statut public, de pratiquer désor- 39,6 % 29,1% pas un marché extensif à l’infini. coopératif, et devront remplir expli- mais tous les métiers bancaires jus- « Nous en sommes désormais le nu- INTÉRÊT GÉNÉRAL citement des missions d’intérêt géné- qu’au marché boursier, de racheter 7,4 % méro deux, après le Crédit agricole. Ce CAISSES D'ÉPARGNE « Le prix d’une part devrait être le ral définies par la loi, telles que «la d’autres établissements financiers (le CAISSES D'ÉPARGNE n’est peut-être pas seulement à nous plus accessible possible, autour de protection de l’épargne populaire », le Crédit foncier de France, et son mar- BANQUES MUTUALISTES BANQUES MUTUALISTES de réfléchir à des regroupements ! ». 20 ¤ (131 F) », explique Maurice « financement du logement social », le ché des obligations foncières, sont OU COOPÉRATIVES OU COOPÉRATIVES Benusilho, directeur de la prospec- « développement économique local et ainsi tombés dans l’escarcelle de *Association française des banques Source : Banque de France A. R. LeMonde Job: WDE3999--0003-0 WAS MDE3999-3 Op.: XX Rev.: 25-09-99 T.: 12:07 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0196 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / III

Thierry Jeantet, directeur général d’Euresa ̄ « Notre secteur accepte la notion de marché, CHRONIQUE mais pas n’importe quel marché » par Serge Marti Le nouveau guide « Avec la réforme de leur sta- cepte la notion de marché, mais respect des sociétaires, quel est l’économie sociale sont rentrées tut, les Caisses d’épargne re- pas n’importe quel marché. J’ob- son rapport avec la vocation fon- dans le rang, sont inquiétants. joignent le secteur de l’écono- serve qu’il y a des concordances damentale de la mutuelle d’assu- Mais nous disposons de protec- mie sociale. Comment entre le discours de l’économie rance, par exemple. tions juridiques qui n’existaient Michelin interprétez-vous ce choix du sociale et celui de Lionel Jospin. » L’économie sociale est une pas dans ces pays. gouvernement ? − Justement, le nouveau statut forme de propriété collective et, » L’économie sociale a les l ne faut pas tout attendre » de la puissance publique, a − Il faut se réjouir de cet événe- des Caisses d’épargne leur dans tous les cas, le patrimoine y moyens de s’adapter si elle sait concédé Lionel Jospin, interrogé sur l’annonce d’un plan ment qui renforce le camp de confie une mission sociale. De est indivisible. Même dans le mar- trouver les bonnes réponses. Sem- de licenciement de 7 500 personnes chez Michelin. Aveu l’économie sociale. D’autant que quoi pourrait-il s’agir ? ché concurrentiel, cela signifie que piternelle, la question des fonds d’impuissance d’un premier ministre socialiste face « à cette entrée se fait dans le respect − On attend de l’économie so- l’objectif n’est pas de rentabiliser propres est un faux problème : les laI main invisible du marché » alors que, si on en croit un son- des grands principes, sans dénatu- ciale qu’elle joue un rôle dans un capital. C’est d’abord la valeur professions bancaires et d’assu- dage CSA/La Croix, paru huit jours plus tard, une large majori- rer le statut coopératif. Un pôle de l’émergence d’une autre politique ajoutée sociale qui compte. rance sont hautement réglemen- té de Français réclame un contrôle gouvernemental sur les stabilité est ainsi préservé, pour de croissance. Il lui revient de » Cela étant, il faudrait savoir tées et les sociétés du secteur font plans de licenciements comme sur les concentrations de les familles comme pour les entre- créer les conditions d’une écono- apprécier la valeur ajoutée sociale mieux que respecter les ratios. grandes entreprises ? prises et les collectivités pu- mie qui réintégrerait le maximum et, pour ce faire, imposer des » Pour aller plus loin, il faudrait Nouvelle preuve de pragmatisme d’un chef de majorité de bliques. Ces sociétés n’étant pas d’acteurs, par l’accès de tous au règles socio-éthiques, disposer envisager des groupements d’in- plus en plus plurielle, conscient que, pour faire avaliser « la « opéables », elles constituent un crédit et aux dépôts, le finance- d’indices qui devraient être suivis vestissements spécifiques mais, ce deuxième étape » de son action gouvernementale, il lui faut gage de continuité, dans le ment de la politique de la ville et aussi bien que la valeur de la qui manque le plus, c’est un droit avancer masqué : continuer à invoquer un ancrage à gauche contexte de la mondialisation. la création d’activités dans des Bourse. C’est ce que nous avons des groupes de l’économie so- lorsqu’il s’agit de défendre des conquêtes sociales ; pratiquer, » A terme, cela signifie aussi champs inexplorés, comme l’habi- commencé à faire, pour les fonds ciale. Cela permettrait de limiter de fait, une politique que les Caisses d’épargne vont de- tat social sous forme coopérative. de pension, en établissant un code les risques, faciliterait le dévelop- économique qui, des pri- Nombre Part dans voir revoir leur positionnement, » Avec les syndicats, l’économie de conduite avec la Confédération pement, autoriserait les écono- vatisations aux futurs d'entreprises le total (%) ce qui pose le problème du parte- sociale devrait, en outre, lancer européenne des syndicats. mies d’échelle et réduirait les « fonds de réserve » (ver- ETATS-UNIS nariat, avec ou sans les collectivi- une réflexion sur le problème plus − Quel est l’avenir de l’écono- coûts. 162 32,0 sion politiquement cor- tés publiques, en faveur de l’inté- général de l’épargne populaire à mie sociale, n’y a-t-il pas un » De la même manière, il fau- recte des fonds de pen- C.E.E rêt général. un moment où l’on voit bien que risque de banalisation ? drait traiter la question des filiales 155 31,0 sion honnis), démontre − Quelles sont les raisons qui, le gouvernement cherche des ou- − Les phénomènes de démutua- de l’économie sociale, sauf à re- une orientation sociale- selon vous, ont dicté l’attitude tils de substitution. Un aggiorna- lisation qui se sont produits en courir à des sociétés anonymes JAPON 126126 25,0 démocrate que ne renie- de l’Etat, qui avait précédem- mento est à mener, sur ces sujets. Grande-Bretagne et aux Etats- traditionnelles. raient pas les tenants de ment cédé le GAN à Groupama C’est à l’économie sociale de se Unis, où des entreprises de − Le problème est d’autant SUISSE 14 2,8 la « troisième voie » ? et le CIC au Crédit mutuel, deux positionner, avant que l’Etat ne se plus urgent que l’économie so- La loi ne peut pas (ne CORÉE DU SUD autres poids lourds de l’écono- saisisse des dossiers. ciale est amenée à reprendre 13 2,6 peut plus), à elle seule, mie sociale ? » Dans le cadre de la politique des entreprises traditionnelles... « réguler » ou « adminis- − Aujourd’hui, et contrairement de la ville, nous devons inventer − Avec les fusions et les acquisi- CANADA 6 1,2 trer » une économie dé- à ce que prétendent ses détrac- ce qui devrait être une économie tions, la question d’avenir porte sormais aussi financiari- teurs, l’économie sociale n’est pas sociale urbaine, à l’instar de ce moins sur le statut, qui n’est pas BRÉSIL 5 1,0 sée que globalisée : encore morte et ne représente pas que l’agriculture a su construire neutre, que sur le point de savoir doit-on faire grief à Lio- une solution du passé. Les avec le mouvement coopératif. quelle culture va l’emporter sur AUSTRALIE 5 1,0 nel Jospin d’avoir énoncé banques et les assurances de ce Nous avons été capables de l’autre. Tout dépend de l’attitude ce constat devenu banali- secteur, contrairement à d’autres, mettre en place des expériences des responsables et des pratiques CHINE 3 0,6 té ? ont été gérées avec prudence et locales et des micro-initiatives, qui seront mises en œuvre, dans Ce serait lui faire un sont créatrices d’emplois. Elles ne mais il est temps de passer à un l’offre de produits comme dans Autres 11 2,2 bien mauvais procès. Il se sont pas lancées dans des opé- stade supérieur. Il faut mettre en l’approche de la clientèle en suffit de lire la contribu- rations immobilières périlleuses, place des réseaux, structurer, et termes sociaux. tion de Frédérique Sach- n’ont pas joué avec les bulles fi- c’est là que les financeurs, dont les » C’est pourquoi l’économie so- wald, maître de recherche Distribution géographique nancières et n’ont pas investi Caisses d’épargne, doivent inter- ̄ ciale doit mener une politique de à l’Institut français des «Ramsès» Source : n’importe comment. Elles ont as- venir en coopération. C’est un en- communication et entreprendre des 500 plus grandes entreprises relations internationales suré leur croissance et s’appuient jeu. une action politique. Il ne suffit Thierry Jeantet (IFRI), dans la dernière livraison de Ramsès (Dunod), intitulée sur des fonds propres solides. A − La démocratie a empêché b Agé de 49 ans, Thierry Jeantet plus de peser nationalement, il « Réseaux contre nations ? Les multinationales au XXe siècle » quelques exceptions près, l’écono- des erreurs, dites-vous. Mais ce- a toujours travaillé au sein faut prendre des initiatives euro- pour se convaincre que, sur la scène d’un monde en fusion ac- mie sociale démontre aussi que la la n’a pas toujours été le cas et il de l’économie sociale. De 1981 à péennes et mondiales. Nous vou- célérée, pouvoirs poliques, singulièrement affaiblis, et nou- démocratie interne permet de ré- faudrait sans doute aller plus 1985, il a été adjoint du délégué lons peser dans la régulation en veaux acteurs économiques, ragaillardis, ont de plus en plus sister au surdéveloppement du loin... interministériel en charge rendant lisible et visible un dis- de mal à se donner convenablement la réplique. D’où la né- pouvoir technocratique et consti- − Il y a eu des dérapages, c’est de ce secteur. cours politique rappelant notre cessité d’inventer de nouvelles tirades. tue un excellent garde-fou. vrai, mais peu nombreux et bien b Directeur général d’Euresa, rôle sociétal. » « La recherche d’un certain équilibre entre multinationales et » Le gouvernement a manifeste- moins importants que d’autres. Je groupement européen Etats implique plus généralement de veiller à ce que les progrès ment préféré une solution constate quand même que, quand de mutuelles d’assurance, il a Propos recueillis par de la mondialisation n’entraînent pas la convergence vers des d’économie socialisée. Notre sec- se pose la question d’un investis- publié L’Economie sociale Alain Lebaube et règles libérales minimales qui heurtent trop violemment les teur, qui est né dans le marché, ac- sement, on se demande, dans le européenne (CIEM Editions, 1999). Antoine Reverchon traditions économiques et sociales des différentes communau- tés nationales, estime l’auteur. La mondialisation et l’accrois- sement de la concurrence entraînent un rythme de plus en plus soutenu de changement aux entreprises et soumettent certaines Bruxelles peine à prendre en compte institutions nationales à de fortes pressions. Le rôle de l’Etat n’est pas de ralentir ce processus mais plutôt de veiller à son bon déroulement. » Dans cette perspective, ajoute Frédérique Sachwald, « la responsabilité publique repose sur deux volets. la spécificité des coopératives et des mutuelles Le premier est celui de la politique sociale et de redistribution. Le second, plus nouveau, consiste à favoriser l’adaptation des systèmes productifs nationaux aux nouvelles conditions de la concurrence ». BRUXELLES rées. Elle y proposait un pro- 1998, composée de vingt-quatre Un appel à un « mieux d’Etat » que ne renierait pas Lionel (Union européenne) gramme d’actions qui a été bloqué membres, dont l’objectif est de La Commission Jospin. Quitte à laisser le nouveau « guide Michelin » ins- de notre correspondant par le conseil des ministres. susciter des initiatives en faveur de taurer son étrange classement profits/licenciements. n dépit de sa puissance Si l’économie sociale est très dy- cette forme particulière de l’orga- européenne envisage Le grand tourbillon des fusions-acquisitions n’a pas fini − les coopératives, mu- namique en France, en Allemagne, nisation sociale. La Commission, de tournoyer, tant s’en faut. Les grandes manœuvres, tualités, associations et en Italie, au Portugal et en Suède, avec le modeste budget dont a été E de scinder en deux qu’elles touchent les secteurs de la banque, de l’assurance, fondations (CMAF) re- elle suscite beaucoup de réserves dotée la fameuse Unité au- de l’énergie, de la grande distribution ou de la communica- présentent cinq millions d’emplois en Allemagne, en Autriche et au jourd’hui menacée (2 millions à l’Unité « économie tion, vont se poursuivre. En Europe, tous les pays sont dans l’Union et, par exemple, 30 % Royaume-Uni. Les Allemands 2,5 millions d’euros par an), a déjà concernés. Tous sont tiraillés − et c’est le cas du Portugal, qui du secteur bancaire −, le secteur de considèrent que les coopératives, apporté son concours à plus de sociale » créée en 1990 s’oppose en ce moment à la Commission de Bruxelles sur un l’économie sociale éprouve de sé- très présentes notamment dans le deux cents projets, tels que la rapprochement bancaire transnational − entre la nécessité rieuses difficultés à s’imposer au présent peu couronnée de succès. secteur bancaire, ont pour unique création de la Soficatra, un établis- d’unions qui dépassent le cadre étroit des frontières, et le niveau européen. La réorganisa- Les acteurs de l’économie sociale rôle de défendre les intérêts de sement de crédit qui met sur pied maintien d’un droit du sol, signe d’identité nationale, pour tion administrative engagée par ont certes leur part de responsabi- leurs membres, mais ne croient les bilans de financement de pro- des pouvoirs et des capitaux à l’évidence trop nomades. Pour Romano Prodi en est la dernière il- lité. « Ils commencent seulement à guère au concept d’économie so- jets transnationaux conçus par le l’instant, entre souveraineté et coopération, nul ne se ha- lustration. Le nouveau président s’ouvrir à l’Europe », constate un ciale, considéré comme une voie secteur de l’économie sociale, ou sarde à trancher vraiment. Les conséquences d’un tel choix, de la Commission européenne fonctionnaire bruxellois. Leur di- plus humaniste, plus solidaire encore l’Inaise, une association qui éminemment politiques, comportent trop d’inconnues. voudrait scinder en deux (entre la versité est souvent un handicap : pour organiser la production et les offre des services à caractère fi- nouvelle grande direction générale les banques coopératives n’appré- échanges. nancier à ce même secteur. « entreprise » et la direction géné- cient guère qu’on les assimile aux De telles réticences se re- rale « politique, sociale et em- associations. trouvent au sein de la Commis- AGENCES ploi ») l’Unité « économie so- Cependant, tous reconnaissent sion : après l’échec du projet de Le souci des responsables ciale », créée en 1990, du temps de aujourd’hui la nécessité d’une po- programme d’actions, l’Unité bruxellois serait de développer, Jacques Delors, qui voulait litique de niveau européen : tout économie sociale a tenté de répé- dans chacun des Etats membres, prendre en compte la réalité de ce en préservant leur spécificité, les ter l’opération, mais, jusqu’ici, des agences de l’économie sociale secteur dans la réglementation CMAF veulent pouvoir travailler sans résultats. comparables à la structure exis- communautaire. ensemble au sein de l’Union, bé- En 1992-1993, la Commission a tant pour l’instant uniquement en Ce projet, qui provoque une vive néficier à plein des avantages du présenté au Conseil trois projets France (la délégation interministé- émotion chez les intéressés, est marché unique et en particulier de statut définissant la coopéra- rielle à l’économie sociale), dont le Professeurs d’économie, ressenti comme une manière de des dispositions sur la liberté de tive, la mutualité et l’association rôle serait de faciliter la participa- associations d’étudiants... baisser les bras, d’abandonner une prestation des services et la liberté européennes. Mais ces textes ont tion à des programmes européens. tentative, il est vrai, jusqu’à d’établissement, et enfin avoir ac- été bloqués, en raison des diver- Mais le scepticisme quant au cès aux aides des programmes gences concernant, comme pour le rôle de l’économie sociale semble ... Mettez ... Profitez d’un communautaires. Les opérations projet de société commerciale eu- encore l’emporter, comme l’in- Bibliographie transnationales seraient facilitées ropéenne, la représentation des dique ce jugement du fonction- Le Monde outil pédagogique s’il existait une base légale salariés dans les organes de ges- naire déjà cité, pour qui « l’objectif Economie de référence b L’Economie sociale, commune. tion. premier des CMAF n’est pas de d’Eric Bidet (Le Monde Elles voudraient aussi éviter de créer des emplois, mais de défendre à la disposition à des conditions Editions/Marabout, 1997, 212 p., risquer perpétuellement de se STATUT leurs membres en respectant des de vos classes. exceptionnelles ! 39 F, 5,95 ¤) trouver en infraction par rapport à On sait que la présidence finlan- principes tels que la gestion démo- b L’Economie sociale, formes la réglementation communautaire daise, très soucieuse de voir le rè- cratique ou la redistribution des bé- d’organisation et institutions, sur la concurrence, faute d’harmo- glement sur la société anonyme néfices ». Pour tout renseignement : actes des 19e journées de nisation des dispositions concer- européenne enfin adopté, espère Sans doute, mais il n’est pas Tél. : 01.42.17.37.64 - Fax : 01.42.17.21.70 l’Association d’économie sociale, nant leur secteur. lever le blocage avant la fin de moins vrai que les besoins de la tomes I et II (L’Harmattan, 454 p. La Commission s’est efforcée de l’année. Si elle y parvient – pari lutte contre le chômage devraient et 544 p., 240 F et 290 F, 36,59 ¤ et travailler dans ce sens au cours des très aléatoire –, les CMAF pour- inciter les institutions euro- 44,21 ¤). dix dernières années, mais avec raient alors disposer enfin, elles péennes à se mobiliser davantage b Quels défis pour l’économie une réussite limitée. Sa communi- aussi, dans la foulée, du statut eu- au profit du secteur coopératif ou sociale ? (Actes du 23e Forum cation sur « L’entreprise d’écono- ropéen. associatif. d’Iéna du Conseil économique et mie sociale dans le marché Il existe déjà une communauté social). unique » n’a pas eu les suites espé- consultative des CMAF, créée en Philippe Lemaître LeMonde Job: WDE3999--0004-0 WAS MDE3999-4 Op.: XX Rev.: 24-09-99 T.: 19:44 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0197 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / EUROPE ̄ LE SOCIAL DANS L’UNION Le troisième âge du débat Bruxelles-Etats-Unis par Francis Kessler sur le commerce électronique

« Mobilisez-vous ! » e Nouvel An est arrivé... rassemble des grands noms de l’in- Ainsi, sur le dossier sensible de la mais pas le champagne... » ; Consommateurs dustrie en Europe et aux Etats-Unis, protection de la vie privée et de ussi ancienne que le travail subordonné, la grève est une L « Le dictionnaire ? Il nous mais aussi au Japon. « On a réussi à l’utilisation des fichiers nominatifs, forme spectaculaire de mobilisation dans le monde du tra- est bien parvenu, mais il et producteurs les convaincre, eux et les gouverne- les gouvernements européens prô- vail. Ce moyen de protestation est aujourd’hui reconnu était tout abîmé » ; « Le prix des cho- ments, de discuter vite des principaux naient une approche réglementaire, dans tous les pays membres de l’Union européenne. Sa re- colats suisses n’était pas indiqué ». veulent faire entendre problèmes qui appellent des solutions alors que les Etats-Unis se battaient connaissanceA coïncide d’ailleurs souvent avec celle de la démocratie. L’étude Consumers@shopping, fi- coordonnées », explique Robert Ver- pour mettre en place des dispositifs La définition de ce phénomène, propre au droit du travail, comprend nancée par la Commission euro- leurs exigences, rue. Autour de la table siégeaient d’autoréglementation. Signe de quelques repères communs. La cessation collective et concertée du péenne et dont sont extraites ces également les plus hauts respon- cette nouvelle approche : « Il est travail est une perturbation autorisée de la bonne exécution du quelques plaintes, a confirmé les in- avec la bénédiction sables de ces dossiers au sein du faux de considérer que la réglementa- contrat de travail : le salarié se libère − avec d’autres − de son obliga- tuitions des acteurs de ce marché. Il gouvernement (Dominique Strauss- tion par des textes de loi et la régula- tion d’exécuter le travail, l’employeur ne verse pas la rémunération. A est urgent d’adopter des règles de de la Commission Kahn pour la France et William Da- tion par les acteurs du Web sont des l’issue de la grève, le contrat qui lie employeur et salarié reprend vie, conduite, de mieux informer le ley, ministre américain du positions antagonistes », a déclaré en principe, sans qu’il soit nécessaire de réembaucher le gréviste. consommateur, de clarifier des ques- européenne commerce). Jean-Noël Tronc, conseiller tech- La grève se voit pourtant appliquer un traitement juridique dif- tions comme la nature du droit ap- L’importance accordée par Ro- nique de Lionel Jospin, à Bruxelles férent d’un Etat à l’autre. Cela ne saurait surprendre : la réglementa- plicable en cas de litige, si l’on veut l’attention des dirigeants d’entre- bert Verrue à l’événement est d’au- le 17 septembre. tion des conflits collectifs est étroitement liée à l’histoire sociale et au que le commerce électronique se dé- prise sur l’intérêt qu’ils avaient à tant plus significative que les an- cadre juridique spécifique d’un pays. L’Union européenne n’a pas veloppe. Faute de quoi, les consom- participer aux débats en cours au nonces sur l’avancement des textes ÉCHANGES DE FICHIERS compétence pour régir la matière : une harmonisation est ainsi ex- mateurs risquent de ne pas accorder sein des instances gouvernemen- élaborés dans les instances offi- Sur le cryptage, le gouvernement clue. Même les spectaculaires − mais rares − « euro-grèves » (Vilvorde leur confiance à ce nouveau canal de tales de part et d’autre de l’Atlan- cielles n’ont pas manqué en cette français, qui était l’un des plus en par exemple) sont soumises à une évaluation nationale de leur vente. Ou, s’ils le faisaient, ils risque- tique et à la Commission euro- rentrée de septembre : le 1er du retard sur cette question, a annoncé légalité. raient de se trouver grugés, sans péenne. Jusqu’à présent, ils avaient mois, la Commission présentait sa son intention de libéraliser totale- Les illustrations de la diversité ne manquent pas. Dans quelques avoir vraiment de recours. surtout tenté de s’opposer à toute proposition modifiée de directive ment l’usage, s’alignant ainsi sur les pays tels l’Italie, l’Espagne, le Portugal ou la Grèce, la grève est un Les remarques indiquées plus contrainte, afin d’empêcher tout sur le commerce électronique. Le positions américaines. En matière droit constitutionnel avec toutes les prérogatives qui s’y attachent. En haut ne représentent qu’« un petit frein à l’extension de leurs chiffres même jour à Paris, le conseil des mi- de « nommage », c’est-à-dire d’at- revanche, en Belgique, en Autriche, en Allemagne, aux Pays-Bas, la nombre des expériences dévoilées par d’affaires. Dorénavant, ils veulent nistres adoptait un projet de loi re- tribution de noms aux sites Web, le grève ne figure pas expressément dans la Constitution. La France a cette étude » réalisée par Consumers avant tout instaurer la confiance, et connaissant la valeur juridique du monopole n’est plus réservé à une adopté une solution originale et ambiguë : le droit de grève n’est re- International. Ses résultats en ont sont prêts, par conséquent, à élabo- document et de la signature électro- société américaine. Mais, comme le connu que « dans le cadre des lois qui le réglementent ». De même, les été rendus publics peu avant l’été. rer et à respecter des règles déonto- nique. souligne Isabelle Falque-Pierrotin, juridictions britanniques ne reconnaissent aux salariés qu’une « liber- Des associations de consommateurs logiques pour commercer sur le Une annonce qui suivait de peu maître des requêtes au Conseil té de grève » aux contours flous. de onze pays (Australie, Belgique, Net. les déclarations de Lionel Jospin à d’Etat et rapporteur général du rap- D’autres divergences, aux implications pratiques importantes, ap- Allemagne, Grèce, Hongkong, Ja- Hourtin sur la présentation «au port sur Internet et les réseaux nu- paraissent lorsque l’on s’interroge sur le titulaire du droit de grève. pon, Norvège, Espagne, Suède, CRYPTAGE Parlement au début de l’année 2000 mériques, « il reste beaucoup à Deux conceptions s’opposent en Europe. Pour certains pays, dont la Grande-Bretagne et Etats-Unis) y A Bruxelles, on s’en réjouit. Pour d’un projet de loi sur la société de l’in- faire ». France, le droit de faire grève appartient à chaque salarié. Peu importe ont participé. Robert Verrue, directeur général de formation ». Sans parler de la déci- Dans le domaine des échanges de que ce droit individuel ne puisse − par définition − être exercé que col- Parmi les principales conclusions, la DG XIII (Société de l’Informa- sion de la Maison Blanche, annon- fichiers en particulier : la directive lectivement. Deux salariés peuvent ainsi faire grève, même sans l’aval il apparaît que 8 % des biens tion), « l’événement le plus important cée le 16 septembre, d’autoriser les européenne sur la protection de la d’un syndicat. commandés ne sont jamais arrivés. de ces derniers mois, sur ces ques- compagnies américaines à exporter vie privée interdit théoriquement le La majorité des pays retient la conception dite « organique » de la Ce qui est particulièrement en- tions, c’est la réunion du Global Busi- tous les logiciels de cryptage, même transfert de fichiers vers des pays grève : seul le syndicat est titulaire du droit de grève. Aussi toute grève nuyeux lorsque l’on lit aussi que ness Dialogue on Electronic les plus puissants et quasiment sans tiers qui n’auraient pas de dispositif menée en dehors du giron syndical (la grève sauvage) est considérée 68 % des sites n’indiquent pas à qui Commerce (GBDe) ». Lors de la restriction. de protection adéquat. Les Etats- comme illégale. s’adresser en cas de problème. Et séance inaugurale de la Conférence Après la première période qui vit Unis sont dans ce cas, ce qui n’em- La grève licite conduit à la neutralisation du pouvoir de l’employeur que, dans certains cas, le nom du du GBDe le 13 septembre, des chefs l’Amérique imposer, seule, ses pêche pas des fichiers d’y être régu- de rompre le contrat de travail pour non-exécution du travail. Les détaillant ou son adresse Web d’entreprise du monde entier se règles sur le Net, puis une deuxième lièrement exportés. « Attendez une conditions de licéité de la grève ont intéressé les législateurs et les tri- change au milieu de la transaction. sont réunis à Paris. période où l’Europe et les Etats- grosse affaire, et on verra la réaction bunaux des différents pays européens. L’encadrement de la grève en De même, beaucoup de sites ne Créé en 1998 à l’incitation de Mar- Unis se sont affrontés, s’ouvre une des Américains », prévient Isabelle Europe est un patchwork. Ainsi, le droit britannique exige des salariés donnent pas d’informations claires tin Bangemann, alors commissaire troisième étape, où les discussions Falque-Pierrotin. Mais sur ce point − depuis Mme Thatcher − des votes majoritaires à 75 % à bulletin secret sur les coûts de livraison. Enfin, une chargé de l’industrie, ce groupe réu- tout à la fois se normalisent et se les associations de consommateurs pour reconnaître la validité d’un tel minorité seulement indiquent s’ils nit les principaux dirigeants des en- complexifient. Signe de maturité. veillent au grain, soutenus par l’Or- Pour la majorité des mouvement collectif ; faire grève appliquent la législation en vigueur treprises du secteur. Premier pré- Entre Etats, l’heure n’est plus au ganisation de coopération et de dé- devient quasiment impossible, les dans le pays du vendeur ou dans ce- sident : Thomas Middelhoff, PDG choc, mais plutôt à la négociation. veloppement économiques (OCDE), pays européens, seuls relations de travail étant atomisées. lui de l’acheteur. de Bertelsmann AG. Gerald Levin, De même, chaque pays doit désor- dont le comité sur les politiques de La loi portugaise exige un préavis de Cette étude, si elle n’a pas profon- PDG de Time Warner, et Steve mais transiger en son sein avec deux consommation s’est, lui aussi, réuni les syndicats sont 48 heures et la loi espagnole cinq dément infléchi le cours des choses, Case, PDG d’America On Line, catégories d’acteurs qui se sont sur ces thèmes à Paris en sep- jours, dans l’espoir qu’un dialogue ni influé véritablement sur les calen- viennent d’être nommés pour le donné les moyens de se coordonner tembre. titulaires du droit de avec la partie patronale puisse évi- driers d’élaboration des textes régle- remplacer, suivant le principe de la au niveau international : les ter les arrêts de travail. En Belgique, mentaires, a eu le mérite d’attirer présidence tournante. Ce groupe consommateurs et les fournisseurs. Annie Kahn grève. Mais pour des conventions collectives de branches réglementent le déclen- certains, dont la chement de la grève. Dans les pays nordiques, en Alle- France, ce droit magne ou en Autriche, grève et né- Les chantiers d’Ursula Engelen-Kefer gociation collective sont indisso- appartient ciables. La grève est l’ultime recours en cas d’échec des négociations col- à chaque salarié lectives, qui doivent être menées de pour renforcer la cohésion sociale de l’Union bonne foi. Toute grève pour un mo- tif autre que la conclusion d’une convention collective de branche et en dehors des périodes de négociation engage la responsabilité civile du syndicat. Elle peut également conduire au licenciement du gré- BERLIN depuis le 1er janvier, « ne devrait pas Enfin, Ursula Engelen-Kefer, tou- viste. C’est là le secret de la « paix sociale » tant vantée par le passé. de notre envoyé spécial La lutte contre se contenter de combattre l’inflation, jours marquée par son expérience Cette articulation entre le conflit collectif et la négociation explique ’est dans un immeuble en mais devrait rester en lien avec le américaine, réclame « des minimums également la multiplication récente de grèves massives et longues, au chantier, au cœur de Ber- le chômage marché du travail », glisse-t-elle, en sociaux standards » dans tous les Danemark ou en Allemagne par exemple. Elles témoignent du durcis- lin, qu’Ursula Engelen- écho au discours traditionnel des pays de l’Union : « l’objectif est de li- sement des négociations collectives. C et l’instauration syndicats et d’une partie des so- miter le dumping social entre les pays Kefer reçoit ses visiteurs. La prohibition de la grève dite « politique » − dirigée non pas contre La Fédération des syndicats alle- ciaux-démocrates allemands. pour attirer les investissements. » l’employeur, mais contre les pouvoirs publics − est une exigence large- mands, le Deutscher Gewerkschafts- de minimums sociaux Pour défendre l’emploi, la vice- ment partagée. La grève doit avoir un « motif professionnel ». Bien en- bund (DGB) dont elle est vice-pré- présidente du DGB plaide aussi pour DÉBAT tendu, et malgré un abondant contentieux, personne n’est en mesure, sidente, vient d’emménager dans la sont des priorités pour une harmonisation fiscale afin d’évi- L’échec, avant l’été, d’un projet de dans les différents pays européens, de délimiter précisément grève capitale, à l’instar de tous les profes- ter la concurrence déloyale entre directive européenne sur le statut des politique et grève professionnelle. sionnels de la politique et du lob- la vice-présidente Etats membres : elle vise avant tout société anonymes l’a beaucoup déçu. L’autre pôle de convergence entre Etats-membres est plus surpre- bying. Un changement d’univers, les paradis fiscaux qui attirent les en- Cette fois, c’est l’Espagne qui s’est nant, surtout en cette période de contestation de l’utilité des services comparé à la prospérité affichée par de la Fédération des treprises, mais aussi des pays moins opposée à certaines dispositions en publics. Ainsi, un certain nombre de pays prohibent ou limitent la Düsseldorf, où est restée une partie taxés comme « la Grande-Bretagne matière de représentation des sala- grève dans les services publics. La Grèce interdit la grève des fonction- des permanents de la DGB. syndicats allemands et l’Irlande ». riés dans les organes de surveillance naires, l’Allemagne celle de ses « Beamten » titulaires de pouvoirs ré- Situé dans l’ancien Berlin-Est, son Deuxième dossier test, « l’aide à des entreprises. « Il faut que ce texte galiens, tout comme les Pays-Bas ; la France accorde le droit de grève à nouveau bureau, d’où l’on voit la Engagée depuis de nombreuses l’investissement » dans des secteurs revienne vite sur la table des négocia- ses fonctionnaires, le subordonne à de strictes conditions, mais ne tour de télévision symbole de l’ex- années dans la coopération entre clés, comme l’amélioration des voies tions », dit-elle. l’interdit que rarement. Ces prohibitions ou restrictions vont à l’en- RDA, résonne de l’activité des tra- syndicats de l’Ancien Continent, Ur- de communication, la formation et Elle attend de la Commission Prodi contre de l’article 6 alinéa 4 de la Charte sociale européenne pourtant vaux dans le quartier. Dix ans après sula Engelen-Kefer, qui est née à toutes les politiques de qualification. de « nouveaux progrès » dans la li- ratifiée par les Etats en question. Ce texte accorde « le droit aux travail- la chute du mur, alors que la ville se Prague pendant la seconde guerre gnée des efforts entrepris par leurs et à leurs employeurs à des actions collectives en cas de conflits d’in- façonne des allures de capitale, Ur- mondiale, observe d’ailleurs que «la l’équipe précédente sous l’égide de térêt, y compris le droit de grève, sous réserve des obligations qui pour- sula Engelen-Kefer, en charge des création de la monnaie unique a aug- Jacques Santer. D’une manière géné- raient résulter des conventions collectives en vigueur ». Mais le droit du question sociales et internationales menté la nécessité de renforcer la re- rale, cette responsable SPD, qui siège Conseil de l’Europe n’est pas directement contraignant, et les Etats au DGB, ne veut surtout pas laisser présentation des salariés au niveau dans les hautes sphères du parti du ignorent les critiques de Strasbourg à ce propos. Ainsi, les nécessités tomber la construction européenne. européen ». L’ouverture internatio- chancelier Gerhard Schröder, consi- et spécificités du service public, tant décriées par ailleurs, se révèlent nale et l’intérêt européen des syndi- dère que « ce sont souvent les gouver- fort utiles face aux revendications des travailleurs de ces secteurs. PROGRÈS cats des Etats membres auraient nements qui ne font pas assez pour Quoi qu’il en soit, la grève est analysée dans tous les pays d’Europe « L’Union monétaire doit désor- d’ailleurs progressé, même si « des faire avancer l’Europe ». comme un échec du dialogue social. Elle reste d’actualité surtout mais être complétée par une plus différences de structures et de concep- « Sur certains dossiers sociaux, la lorsque la revendication est désespérée. Les conflits autour des sup- grande coordination des politiques tions subsistent ». « Le dynamisme des Grande-Bretagne, les Grecs et les Es- pressions d’emplois qui fleurissent en Europe en attestent. économiques, budgétaires et fis- contacts européens dépend beaucoup pagnols ne jouent pas toujours le cales », dit cette femme de cin- de la volonté des différentes organisa- jeu », précise-t-elle, en laissant en- Francis Kessler est professeur à l’université quante-six ans, à l’allure fluette, do- tions partenaires », observe-t-elle. tendre que la forte présence des res- de Paris-I-Panthéon-Sorbonne. tée d’une vive répartie. « Nous avons Ursula Engelen-Kefer pointe ponsables sociaux-démocrates au soutenu le lancement de l’euro car il plusieurs grands chantiers suscep- ̄ pouvoir dans les Etats membres ne s’agit d’une étape qui doit faire avan- tibles de développer la coopération s’est pas encore fait sentir à sa juste cer tout le reste », souligne-t-elle, en européenne. Le premier concerne Ursula Engelen-Kefer mesure. lançant : « Non à une Europe des les politiques de lutte contre le chô- b Née en juin 1943 à Prague, Ainsi, elle se méfie du débat en grands groupes industriels, oui à une mage. Le pacte sur l’emploi, mis en Ursula Engelen-Kefer achève ses cours dans la social-démocratie euro- Europe des gens. » place à Cologne lors du dernier études d’économie, en 1967, par péenne : elle a lu trois fois le mani- Son engagement demeure très sommet des Quinze, en juin, « est un un mémoire sur la situation du feste européen du premier ministre marqué par un séjour de trois ans premier pas ». marché du travail aux Etats-Unis. britannique Tony Blair et du chance- aux Etats-Unis, à New York, après « Il doit être appliqué avant de sa- b De retour en Allemagne, elle est lier allemand publié en juin, à la ses études, qui lui fait dire au- voir où l’on peut l’améliorer pas à embauchée par la Fédération des veille des dernières élections euro- jourd’hui que l’Europe « doit dé- pas », constate-t-elle, tout en expli- syndicats allemands, le DGB. En péennes. Un texte qui provoque un fendre son modèle social ». Un mo- quant ne s’être attendue « à aucun 1974, elle entre à la direction vif débat dans les rangs en Alle- dèle qu’« il ne faut pas abandonner, miracle » sur le sujet. fédérale de la centrale. magne. « Il n’y a rien là dedans, c’est même s’il doit être adapté», dit-elle. L’instauration d’un dialogue régu- b Membre de la direction du Parti un texte qui a été écrit du point de vue D’où la volonté de renforcer l’inté- lier entre gouvernements, parte- social-démocrate (SPD), elle siège de la Grande-Bretagne », tranche- gration politique du continent, en naires sociaux et la Banque centrale depuis 1978 à la Commission t-elle. particulier en matière économique européenne lui semble une bonne économique et sociale de l’Union et sociale. idée. Cette dernière, qui pilote l’euro européenne. Philippe Ricard LeMonde Job: WDE3999--0005-0 WAS MDE3999-5 Op.: XX Rev.: 24-09-99 T.: 19:44 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0198 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / V

EUROPE Les chiffres de l’économie mondiale

La décrue du chômage se poursuit ÉTATS-UNIS JAPON ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI EURO 11 UE 15 TAUX DE CHÔMAGE DÉSAISONNALISÉS PRODUCTION INDUSTRIELLE (en %) TOTAL HOMMES/FEMMES JEUNES DE MOINS DE 25 ANS Sur un an ...... 3,0 (juin) 0,0 (juin) 0,0 (juin) – 2,2 (juin) 1,5 (juin) 1,3 (juin) – 1,5 (juin) 1,5 (juin) – 1,9 (juin) 0,7 (juin) 0,4 (juin) 25 25 EUROPE DES ONZE Sur trois mois ...... 1,0 (juin) 0,3 (juin) – 0,2 (juin) – 0,5 (juin) 0,7 (juin) 0,7 (juin) – 0,4 (juin) 0,9 (juin) – 0,4 (juin) 0,3 (juin) 0,4 (juin) 19,3 % TAUX DE CHÔMAGE (en %) 20 20 1999...... 4,3 (juillet) 4,9 (juilet) 9,1 (juillet) 9,0 (juillet) 15,9 (juillet) 11,0 (juillet) 12,0 (mai) 3,2 (juillet) 6,1 (mai) 10,2 (juillet) 9,3 (juillet) EUROPE DES ONZE 15 15 PRIX À LA CONSOMMATION (en %) 10,2 % 17,8 % EUROPE DES QUINZE Sur un an ...... 2,0 (juin) – 0,4 (mai) 0,7 (août) 0,9 (août) 2,31 (août) 0,5 (août) 1,6 (août) 2,5 (août) 1,3 (août) 1,2 (août) 1,2 (août) 10 10 Sur un mois...... 0,0 0,0 0,0 - 0,2 + 0,5 + 0,2 0,0 + 0,7 + 0,4 0,1 0,1 PIB EN VOLUME 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 1er trimestre 1er trimestre 2e trimestre 1er trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trim. 2e trim. EUROPE DES QUINZE 9,3 % (dernier trimestre connu, en %) 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 5 5 Sur un an ...... 3,9 1,1 0,6 1,7 3,4 2,1 0,2 3,2 1,2 1,5 1,5 1997 1998 1999 1997 1998 1999 Sur trois mois ...... 0,5 0,2 0,0 0,3 0,9 0,6 0,9 0,8 0,5 0,3 0,4 Source : Eurotat DÉFICIT PUBLIC / PIB (en %) a EN JUILLET, le taux de chômage de la zone euro a continué de 1997...... 0,1 – 3,3 – 2,7 – 2,1 – 2,6 – 3 – 2,7 – 1,4 – 1,9 – 2,5 – 2,3 baisser, pour s’établir à 10,2 % contre 10,3 % le mois précédent. 1998*...... 1,4 – 5,5 – 2,1 – 1,3 – 1,8 – 2,9 – 2,7 – 0,9 – 0,6 – 2,1 – 1,5 Tendance identique au sein de l’Union à quinze, où le taux de chô- DETTE PUBLIQUE / PIB (en %) mage est passé de 9,4 % en juin à 9,3 % en juillet. Les jeunes de moins 1998...... ND ND 61 117,3 65,6 58,5 118,7 67,7 49,4 73,8 69,5 de 25 ans ont particulièrement bénéficié de la reprise : − 2 points en un an (zone euro). L’amélioration est plus nette pour les hommes, BALANCE COURANTE** dont le taux de chômage a reculé de 2,3 points, à 16,9 %. (en % du PIB annuel) 3e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. a LE LUXEMBOURG (2,8 %), les Pays-Bas (3,2 % en juin), l’Autriche Solde trimestriel 1997...... – 0,4 0,4 0,1 1,4 0,1 0,6 0,6 1,4 0,2 0,4 0,3 (4,3 %), le Portugal (4,5 %) et le Danemark (4,5 % en juin) continuent Solde trimestriel 1998...... – 0,90 0,76 – 0,03 1,54 – 0,61 0,81 0,39 1,17 0,24 0,32 0,26 d’afficher des taux très bas, souvent inférieurs à ceux observés aux Etats-Unis (4,3 %) ou au Japon (4,9 %). En France, l’amélioration sur * prévisions Commission européenne ** y compris les flux intrazones pour UE15 et EURO11. Le chiffre de la balance courante belge inclut celui du Luxembourg. un an a suivi à peu près le même rythme que dans la zone euro (− 0,7 %). Source : Eurostat. Pour plus d’informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FRANCE Les chiffres de l’économie française CHILI

Les ménages empruntent davantage pour leur trésorerie DERNIER MOIS VARIATION Violent ralentissement de l'activité Taux de croissance annuel des crédits des banques en % CONNU SUR UN AN 1996 1997 1998 1999 2000** 14 CONSOMMATION DES MÉNAGES - 3,1 % (aôut) + 3,6 % (aôut) 12 TAUX D’ÉPARGNE 16,7 % (1er trim. 99) + 0,1 % PIB + 7,4 + 7,6 + 3,4 + 0,5 + 2,0 10 POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES + 14 % (1er trim. 99) 16 % 8 6 TAUX DE SALAIRE HORAIRE OUVRIER + 0,4 % (2e trim. 99) + 1,6 % EXPORTATIONS * 15 405 16 663 14 830 14 700 4 INVESTISSEMENT 20,3 % (1er trim. 99) + 3,5 % 2 0 COMMERCE EXTÉRIEUR IMPORTATIONS * (en milliards de francs / euros) + 10,616 MdF / + 1,62 milliard d’euros (juin) – 3,8 % 16 496 18 220 17 346 13 000 - 2 (solde cumulé sur 12 mois) + 130 MdF / + 19,818 milliards d’euros (98/99) – 9,3 % - 4 1997 1998 1999 ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL BALANCE COMMERCIALE * DES MÉNAGES – 8 (juillet) – 10** - 1 091 - 1 557 - 2 516 + 1 700

TOTALHABITAT TRÉSORERIE AUTRES ENQUÊTE MENSUELLE DANS L’INDUSTRIE* * En millions de dollars Source : Banque de France opinion des chefs d’entreprise + 13 (juillet) 33** sur les perspectives générales ** Prévisions Sources : FMI, Banque centrale, Nord-Sud Export

a LES CRÉDITS distribués aux ménages, tout comme ceux versés aux so- TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES (– de 25 ans) + 21,7 % (juillet) – 3,5 % a APRÈS PRÈS DE QUINZE ANS de croissance à un taux de plus de 7 % ciétés non financières, ont été stables avec un taux de croissance annuel de en moyenne par an, 1999 sera une année de stagnation au Chili. Ce brutal + 7,8 % pour juillet 1999. Cette stabilité doit toutefois être nuancée : ainsi, PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE ralentissement de l’activité qui a entraîné une flambée du chômage ne (UN AN) DANS LE CHÔMAGE TOTAL 38,7 % (juillet) – 1,1 % on assiste à une accélération de la distribution des crédits de trésorerie (de semble pas devoir vraiment perturber les grands équilibres financiers du + 11,4 % à + 13,6 % en juillet). De même, on observe une augmentation, EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR pays. Les comptes publics continuent d’afficher un excédent peu habituel certes moins spectaculaire, des crédits à l’habitat (de + 9,0 % à + 9,5 % en MARCHAND 1 066 500 (juillet) + 1,8 % dans la région. juillet). a CETTE SITUATION permet à l’économie chilienne d’échapper à une EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR a LE TAUX DE CROISSANCE annuel de l’ensemble des crédits obtenus NON MARCHAND 407 560 (juillet) – 6,6 % surchauffe de plus en plus menaçante. Les importations enregistrent un en France s’est globalement ralenti, passant de 5 % en juin à 4,4 % en juil- vif recul (− 26 % au cours du premier semestre 1999 ) et la balance let. Ce fléchissement est sensible dans l’ensemble des réseaux distribu- INTÉRIM 503 923 (mai) + 11 % commerciale redevient à nouveau excédentaire. Quant aux entrées de ca- teurs : banques, Caisse des dépôts et consignations, caisses d’épargne, et * solde des opinions négatives et positives, données CVS ** solde net douze mois auparavant pitaux, elles diminuent ; mais le niveau des réserves en devises reste satis- autres institutions financières monétaires. Source : Insee, Dares, Douanes et Unedic. faisant. (Nord-Sud Export, groupe « Le Monde ») ̄ UN CHIFFRE Le deuxième âge des privatisations en Amérique latine

28 % arties du Chili, pionnier çais EDF, avait été incapable Les premières pas de la libéralisation en la matière – ce pays Pour satisfaire d’éviter les coupures – moins du- a même devancé la rables et moins importantes qu’en LE TAUX DE L’IMPÔT MEXIQUE-1990 P Télécommunications Grande-Bretagne de Argentine – pendant une période SUR LES SOCIÉTÉS les exigences des Mme Thatcher –, les privatisations, caniculaire. Le ministre des EN SUÈDE VENEZUELA-1992 notamment celles des services usagers, les nouveaux communications de l’époque, Ser- Télécommunications Concurrence fiscale entre les collectifs, ont gagné presque tous gio Motta, bras droit du président

Etats de l’Union européenne les pays d’Amérique latine. Deve- gestionnaires Cardoso, avait accusé Light BOLIVIE-1995 BRÉSIL-1995 oblige, la Suède a été nues une recette obligée pour al- d’avoir « déshonoré les privatisa- Electricité, télécommunications, Electricité, contrainte de baisser de ma- léger le fardeau de l’Etat et des de services publics tions». chemins de fer chemins de fer nière drastique l’impôt qu’elle collectivités, elles continuent dans Mais cette année, en Argentine prélevait sur le bénéfice des so- les pays les plus « avancés » en la privatisés pourraient comme au Chili, on est allé au-de- CHILI-1985 ARGENTINE-1990 ciétés. Celui-ci est aujourd’hui, matière, comme ceux du cône là. A Buenos Aires, l’autorité de Electricité, télécommunications Télécommunications avec 28 %, le taux le plus faible Sud. être soumis à des régulation, invitée à intervenir, a d’Europe. Le Chili, qui avait transféré distribué généreusement les Un chiffre d’autant plus éton- l’électricité au secteur privé dès contrôles plus stricts amendes pour infraction aux nant que la Suède revient de les années 80, a repris la privatisa- normes ou aux contrats. Edesur, Andes, la situation pré-électorale des fuites demandait jusqu’à trois loin : en 1990, ce pays prélevait tion des infrastructures sous le grève dure et prolongée des sala- contrôlée par l’Enersis chilienne a sans doute sa part dans ce semaines, donnait lieu à de fruc- 52 % du bénéfice réalisé par les gouvernement Frei. Après les che- riés. (elle-même rachetée par l’espa- concert : les entreprises contrô- tueuses ententes avec les sous- sociétés, ce qui mettait les mé- mins de fer, puis les routes, est ve- Mais les changements les plus gnole Endesa) a dû payer 80 mil- lées par des étrangers, en parti- traitants, et n’était parfois obte-  nages et les entrepreneurs sur nu cette année le tour des ports marquants ont été provoqués par lions de dollars d’indemnités. culier, offrent toujours une cible nue que contre bakchich. un pied d’égalité. Mais, alors les plus importants et celui des les dysfonctionnements des ser- Edenor (dont EDF détient une commode. Mais la vigilance pour- Mais les progrès ont eu leur que les contribuables suédois services d’eau et d’assainissement vices. A Buenos Aires, au cours de part importante), qui distribue le rait bien rester plus forte que par contrepartie : les tarifs ont aug- continuent d’être les plus taxés pour les deux principales agglo- la deuxième quinzaine de février, courant dans l’autre moitié de la le passé. « Nous avons mangé menté, sauf pour l’électricité, et d’Europe avec un taux de pré- mérations (Santiago et Valparai- pendant l’été austral, un accident métropole s’est aussi vu infliger notre pain blanc, estime Marc Riu- les entreprises pourchassent frau- lèvement obligatoire supérieur so). dans une installation de relais de 1,5 million de dollars de pénalités tort, le directeur général d’Ede- deurs et mauvais payeurs. Habi- à 50 %, la pression s’est relâ- L’Argentine, après avoir, la compagnie Edesur, qui a en (en partie rétroactives). nor. Nous entrons dans une tués aujourd’hui à un meilleur chée sur leurs multinationales. entre 1991 et 1997, privatisé télé- charge la partie sud de la zone deuxième phase : commençant à service, mais obligés de dépenser La Finlande − par crainte de communications, services pos- métropolitaine, a privé de courant AMENDES oublier le passé horrible, les gens plus, les usagers en veulent désor- voir Nokia installer son siège taux, production et distribution quelque 200 000 personnes dans Au Chili, des mesures plus du- vont se montrer plus exigeants. » mais pour leur argent. Connais- social à Stockholm ? − s’est ali- de gaz et d’électricité, chemins de le centre-ville pendant onze jours, rables ont été adoptées. Le Parle- Selon les enquêtes d’opinion, sant les bénéfices réalisés par les gnée sur la Suède. Mais l’impôt fer, routes et ports dans la plus en pleine canicule. ment, sur proposition du gouver- les habitants de Buenos Aires re- entreprises, n’ignorant pas non sur les sociétés reste supérieur grande partie du pays, doit se dé- A Santiago du Chili, l’ensemble nement, a voté, en mai dernier, connaissent que les sociétés pri- plus ce qui s’est produit dans les à 30 % en France (33,3 %), en barrasser des dernières centrales des usagers a subi pendant plu- une loi soumettant les entreprises vatisées ont amélioré le service et, pays voisins, ils demandent des Allemagne (30 % si le bénéfice électriques. Le Brésil attend sieurs mois des coupures d’élec- à des amendes en cas de défail- malgré la grogne actuelle, peu engagements pour l’avenir. Sans est réinvesti, 45 % s’il est distri- d’avoir retrouvé son crédit pour tricité de plusieurs heures par lance et les obligeant à rembour- souhaitent un retour au système doute n’ont-ils pas tort : les inci- bué), aux Pays-Bas (environ achever, par la privatisation de la jour, culminant à la fin du premier ser et indemniser les usagers vic- antérieur. Au début des an- dents de 1999 montrent que les 35 %), au Royaume-Uni production d’électricité, les opé- trimestre 1999, faute de produc- times de coupures. La loi ne sera nées 90, il fallait sept ans pour ob- nouveaux gestionnaires ne sont (33 %)... rations massives réalisées de- tion suffisante : les distributeurs pas appliquée rétroactivement ; tenir le téléphone ; l’électricité pas encore au niveau des pays in- L’hétérogénéité des systèmes puis 1995. ont été incapables d’acheter du mais des dizaines d’actions en jus- était fréquemment coupée six dustrialisés. de taxation − notamment en ce En outre, dans les trois pays, le courant à d’autres producteurs tice sont actuellement pendantes. heures par jour en période de qui concerne la base impo- privé gagne un nouveau domaine (ou ont tardé à le faire). Ces inci- La « crise énergétique » a aussi pointe ; pour l’eau, la réparation Guy Herzlich sable − rend toutefois difficile la de services, celui de la santé dents ont provoqué de vives réac- amené à imposer un calendrier comparaison. Des provisions (soins et assurance-maladie) : tions. Particuliers, entreprises, hô- d’investissements très strict aux pour la hausse des prix sont au- avec l’encouragement des autori- pitaux ont multiplié les demandes nouveaux concessionnaires des torisées en France, alors que le tés au Chili et en Argentine, avec d’indemnisation, parfois avec services d’eau et d’assainisse- fisc allemand les interdit. leur accord tacite au Brésil. l’appui de services officiels. Asso- ment. En effet, si les difficultés L’amortissement des actifs cor- ciations de consommateurs, syn- ont été provoquées par la pire sé- porels est autorisé dans l’en- GRÈVE dicalistes, hommes politiques ont cheresse de la décennie, les semble des pays de l’Union, Dans la période de récession dénoncé les insuffisances des ré- compagnies d’électricité semblent mais les méthodes utilisées va- économique actuelle, le mouve- gulations et des contrôles et récla- ne pas avoir suffisamment garanti rient selon les pays et les types ment rencontre des résistances. mé un « tour de vis». leur approvisionnement -Endesa, d’actifs. Ainsi, la France est le Au Chili, notamment, où le chô- Des réactions semblables en particulier, a négligé les re- seul pays à ne pas autoriser mage, quoique nettement moins avaient été enregistrées au Brésil commandations de la Commis- l’amortissement des actifs im- élevé qu’en Argentine ou au Bré- en janvier 1998 lorsque, de façon sion nationale de l’énergie élec- matériels, alors que tous les sil, a atteint un niveau inconnu comparable, l’entreprise de distri- trique- et avoir privilégié les autres pays de l’Union le pra- depuis le début de la décennie. La bution d’électricité Light, rache- grandes entreprises minières au tiquent largement. cession du port de Valparaiso a tée dix-huit mois auparavant par détriment des villes et des cam- ainsi provoqué, en août, une un consortium mené par le fran- pagnes. De part et d’autre des LeMonde Job: WDE3999--0006-0 WAS MDE3999-6 Op.: XX Rev.: 24-09-99 T.: 19:44 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0199 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 FUTURS ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE L’avenir incertain du Livret A par Bernard Kapp l’heure des marchés fi- vant cette « aide d’Etat » a conduit rager sur le territoire de leur nanciers, le Livret A des Pactole pour l’Etat, l’Association française des banques commune l’édification d’ensembles Caisses d’épargne et de (AFB) à déposer une plainte à immobiliers susceptibles d’être ha- A Bruxelles pour aide abusive de bités par des populations à « Chez Dufayel, La Poste a-t-il encore un le livret d’épargne avenir ? Au ministère des finances, à l’Etat : elle devrait aboutir à la fin de « risque » : chômeurs, immigrés, la Banque de France, certains hauts populaire reste l’année. Me Carnelutti, un des avo- etc. Mais aussi « le fait que dans fonctionnaires ne mâchent pas leurs cats du Crédit mutuel, craint que beaucoup d’endroits, les besoins sont on trouve tout ! » mots contre cette institution « coû- menacé par Bruxelles malgré « les missions de service pu- satisfaits par le parc HLM ou privé. teuse » − l’épargne sur livret est dé- blic » dévolues au Livret bleu, le On ignore souvent qu’en France, le e Bon Marché, les Grands Magasins du Louvre, La Sa- fiscalisée −, « anachronique » face à et par le manque gouvernement ne fasse rien pour parc de logements sociaux privés est maritaine et tous les autres bazars créés à la fin du Se- la souplesse des marchés financiers, défendre cette particularité ban- aussi important que le parc public », cond Empire avaient assis leur succès sur une poli- et qui représente même un d’investissements dans caire. fait remarquer Georges Constantin, tique de prix promotionnels spectaculaires. Mais une « risque » au regard de la liberté ou- Cette « incapacité », selon les directeur des fonds d’épargne à la telleL stratégie, qui supposait des marges réduites, leur impo- verte à chaque épargnant européen le logement social termes mêmes de la Commission CDC. sait de ne vendre qu’au comptant. Résultat : les couches les d’ouvrir un Livret A si bon lui européenne, à justifier le monopole La défiscalisation Besson, qui a moins favorisées de la population restaient condamnées à semble. d’épargne, dans la mesure où tous du Crédit mutuel sur le Livret bleu pris la succession de la défiscalisa- payer des ardoises astronomiques aux boutiquiers de quartier Malgré tous ces inconvénients, la les pays européens, même les plus pourrait également être à l’origine tion Perissol, devrait contribuer à qui acceptaient, eux, de leur faire crédit, à des taux usuraires... pérennité du Livret A ne paraît nul- libéraux, ont conservé des systèmes d’un « deal » : la prise de contrôle consolider encore l’investissement La situation ne changea qu’au début des années 1880, lors- lement menacée. Pour une raison réglementés de collecte de l’épargne du CIC par le Crédit mutuel est ana- privé dans l’immobilier de location qu’un commerçant particulièrement audacieux, Georges Du- essentielle : il rapporte entre quinze logement : les Bausparvertrag lysée dans les milieux bancaires social en France. « Dans beaucoup fayel, développa une nouvelle formule, la vente à tempéra- et vingt milliards de francs par an à (épargne logement) en Allemagne, comme une compensation offerte de villes, le parc privé est moins cher ment, dans ses magasins du boulevard Barbès. Il donnait à ses l’Etat (17,6 milliards de francs, soit les ordinary account postaux en An- au réseau mutualiste pour la dispa- que le parc public », poursuit clients la possibilité de régler leurs achats en plusieurs verse- 2,68 milliards d’euros, en 1997 ; gleterre, les livrets d’épargne en Ita- rition programmée de son livret Georges Constantin. ments, à dates préalablement fixées par contrat, sans que le 18,6 milliards de francs, soit 2,84 mil- lie, etc. d’épargne. prix à payer soit pour autant alourdi de frais de dossier ou de liards d’euros, en 1998). Et sans Pourtant, si le Livret A et la Au-delà de ces péripéties, une se- ÉTUDIANTS charges financières. Ce qui attira très vite des flots d’employés doute à peu près autant cette année. concentration des fonds à la Caisse conde hypothèque pèse sur le Li- Pourtant, le besoin de logements et d’ouvriers aux fins de mois difficiles. des dépôts et consignations (CDC) vret A : les fonds collectés servent sociaux demeure. Certaines zones, Devant l’impossibilité d’offrir à la fois des prix compétitifs et PLAINTE ont encore de beaux jours devant de moins en moins à financer le lo- comme l’Ile-de-France, en un crédit gratuit, Georges Dufayel avait imaginé de passer des D’où vient ce pactole ? De la ré- eux, les nuages se pressent à l’hori- gement social, lui ôtant ainsi sa légi- manquent, alors que 300 000 loge- accords de commercialisation avec ses fournisseurs, mais aussi munération que l’Etat s’octroie pour zon : à commencer par le sort du Li- timité. Même si un Français sur six ments demeurent vacants parce que avec d’autres magasins, afin de concentrer son activité sur la assurer en dernier ressort les fonds vret bleu du Crédit mutuel. est logé aujourd’hui dans le parc lo- trop coûteux. Lyon, Toulouse, la gestion et le financement des contrats de crédit. déposés sur les Livrets A et B. Bien Ce réseau bancaire est le seul à catif social (4 millions de loge- côte méditerranéenne présentent On pouvait acheter chez lui au comptant et emporter immé- que cet « Etat-assureur » n’ait ja- disposer, depuis 1975, d’un quasi-Li- ments), la CDC qui centralise les également des besoins particuliers. diatement la marchandise, comme dans n’importe quelle bou- mais eu à intervenir en deux siècles vret A défiscalisé et pouvant accueil- 700 milliards de francs (106,7 mil- La demande de logements étudiants tique. Mais lorsque le client souhaitait bénéficier du paiement d’existence du Livret A, Jacques De- lir jusqu’à 100 000 francs par per- liards d’euros) de stock d’épargne n’est pas satisfaite, et des crédits im- échelonné, il en allait autrement : après signature du contrat, il lors a estimé en 1983 que cette ga- sonne contre 30 000 francs de du Livret A, enregistre une baisse portants sont plus que jamais néces- se voyait remettre des bons permettant de retirer les objets rantie valait bien une prime. La- plafond pour les Codevi et autres li- continue des prêts destinés à finan- saires pour raser les barres et les choisis dans un magasin spécialisé de la capitale ou dans les quelle s’élève en cumulé depuis vrets d’épargne bancaires. Le Livret cer les logements HLM. La moitié tours construites dans les années 60 entrepôts de leurs fabricants. Ce qui permettait à Georges Du- quinze ans à 350 milliards de francs bleu (100 milliards de francs, soit seulement des fonds gérés par la afin de rebâtir à la place de nou- fayel de faire de substantielles économies de gestion (moins de environ (53,36 milliards d’euros). 15,24 milliards d’euros, de dépôt en- CDC va financer des objectifs so- veaux ensembles moins déshumani- stocks à financer, moins de frais d’entreposage, de manuten- Quel gouvernement, même le plus viron) bénéficie en outre d’une ré- ciaux, tandis que le reste est placé sés. Bref, le Livret A pourrait retrou- tion, de casse et d’emballage), tout en percevant une commis- libéral, tuerait la poule aux œufs trocession d’intérêt de 1,3 % de la sur les marchés financiers natio- ver une nouvelle légitimité en sion de 18 % sur les ventes réalisées de cette manière ! d’or ? part de la CDC pour compenser les naux, où ils engendrent de respec- finançant de tels besoins. Georges Dufayel avait ensuite mis sur pied un vaste réseau Autre argument pour la pérennité pertes engendrées par la gestion des tables plus-values. Pour la CDC, il s’agit aussi d’aider de surveillance et de recouvrement pour se garantir contre les du Livret A : le lien fondamental qui très petits livrets. La colère des Deux raisons à cet état de choses : les sociétés HLM à se refinancer − mauvais payeurs. Ses inspec- existe entre les Caisses d’épargne et autres établissements financiers de- la volonté des élus de ne pas encou- un tiers d’entre elles sont en perdi- teurs, qui avaient chacun un ter- le Livret A, lien encore réaffirmé par tion − sous peine de voir leur patri- Dans le gigantesque ritoire bien délimité (il en em- une loi relative à l’épargne votée le moine devenir obsolète, et les cré- ploya jusqu’à 800 dans Paris 25 juin 1999. Le Journal officiel in- Repères dits consentis il y a vingt ou trente magasin, on intra-muros), étaient tout dique que l’Ecureuil « contribue à la ans par la CDC de passer par pertes d’abord chargés de faire des en- protection de l’épargne populaire, à b En 1998, les prêts de la Caisse b Une décollecte de 12,9 milliards et profits. Après concertation avec trouvait toute quêtes de moralité sur les de- la collecte des fonds destinés au fi- des dépôts et consignations de francs (1,97 milliards d’euros) l’Union HLM, près de 300 millions mandeurs de crédit. Travaillant nancement du logement social (...), à (CDC) destinés au financement a été enregistrée sur le Livret A de francs (45,73 millions d’euros) une série d’espaces avec les concierges − rétribuées la lutte contre l’exclusion bancaire (...) du logement social ont diminué en 1998. sont engagés chaque année dans le pour leurs services −, ils cher- grâce en particulier aux fonds collec- de 3 %. b La part du Livret A dans l’encours renouvellement urbain : certains récréatifs ouverts chaient à savoir si ces éventuels tés sur le Livret A dont la spécificité est Les mises en chantier de des dépôts centralisés par la CDC quartiers de Roubaix ou la rénova- futurs clients avaient un emploi maintenue ». logements sociaux neufs ont est aujourd’hui de 60,7 % contre tion de friches industrielles dans à tous les visiteurs : régulier et menaient une vie sé- Quant au risque d’une harmoni- également régressé, de 2 % à 3 % 78,4 % en 1994. La part du Livret d’autres villes de l’Est en té- rieuse. Ces inspecteurs, facile- sation européenne, souvent évoqué, par rapport à 1997, avec bleu a, en revanche, augmenté : elle moignent. salle de spectacle, ment reconnaissables à leur uni- il s’agit là d’une « pure fiction », es- 44 000 mises en chantier représente 5,6 % du total de forme, procédaient ensuite time un responsable des Caisses contre 46 000. l’encours contre 2,9 % en 1994. Yves Mamou halls d’exposition, chaque mois aux encaissements à domicile, ce qui leur permettait salons de lecture, de vérifier que les meubles et les salle de cinéma... Il divers articles en cours de règle- Recherche : dépense ou investissement ? ment − et donc susceptibles d’être saisis − étaient effective- s’agissait d’aimanter ment présents dans le loge- les visiteurs par des ment... Une piste pour dépasser le débat Les établissements du boule- vard Barbès, qui bénéficiaient attractions gratuites, d’une excellente situation, au afin qu’ils finissent terminus de plusieurs lignes ouvent, les responsables d’abord aux ressources naturelles réelles, à Amsterdam en juin der- d’omnibus et de tramways, de la recherche et du dé- Un chercheur propose (les marchés pétrolier ou minier nier, observe Dominique Jacquet. par rôder connurent une affluence crois- S veloppement (R & D) au s’apparentent au marché des op- Il y a fort à parier que cette mé- sante au fil des années 1880. Du- sein des entreprises sont d’assimiler les coûts tions financières en raison de l’im- thode devienne le successeur de dans les rayons fayel multiplia les rayons autour victimes de schizophrénie. D’un portance des investissements l’EVA sur le marché du conseil ! » du thème central de l’ameuble- côté, les discours de leur président de l’innovation d’exploration et des anticipations ment et de l’équipement ména- et la littérature économique sont boursières sur les matières pre- RÉEL ET VIRTUEL ger, et agrandit plusieurs fois ses locaux avant de faire gonflés de déclarations sur la né- à l’achat d’options mières). En 1988, l’idée d’option Enfin, un article de Research construire, entre 1890 et 1895, un gigantesque magasin cou- cessité vitale de l’innovation pour réelle est appliquée pour la pre- Technology Management, en 1988, vrant tout un pâté de maison, entre la rue de Clignancourt, la lancer de nouveaux produits, sur les marchés mière fois à des investissements vint apporter du baume au cœur rue Christiani, la rue de Sofia et le boulevard Barbès. conquérir de nouveaux marchés, industriels (l’accroissement des des chercheurs, en appliquant la Cherchant à éclipser les grands magasins bourgeois du créer de la valeur (et, subsidiaire- de l’avenir capacités de production repré- théorie des options à leurs pro- centre-ville, il fit édifier un imposant palais de style pompeux, ment, de l’emploi). De l’autre, di- sente un investissement dont la jets. Les chercheurs en tirèrent avec des façades en pierre de taille et des superstructures mé- recteurs financiers et contrôleurs boursier, l’investisseur a la possi- valeur est déterminée par l’incer- l’argument selon lequel plus les talliques, supportant une orgueilleuse collection de dômes de gestion, maîtres du temple de bilité d’acheter un actif, dont il titude de son retour). résultats de la recherche étaient pointus. Soucieux de construire un monument hors normes, il la productivité, leur demandent ignore la valeur lorsqu’il sera en La notion d’option réelle a, de- incertains, plus l’investissement fit même installer sur le plus élevé d’entre eux un phare d’une régulièrement de prouver la ren- mesure de le réaliser (si le cours puis, fait son chemin : «Les faisait acquérir de la valeur à l’en- puissance de dix millions de bougies, dont les rayons lumineux tabilité de leurs activités. Or les monte, il gagne la différence entre consultants étaient légion lors de la treprise ! Mais « si, pour un cher- étaient encore visibles, à en croire ses messages publicitaires, à outils d’analyse financière dont le cours d’achat et celui de la IIIe Conférence sur les options cheur, la mise en équation du une distance de dix-sept kilomètres. Quant à l’architecture in- dispose l’entreprise ne permettent vente, moins la prime ; si le cours risque est de l’ordre de l’évidence, térieure, elle faisait preuve de la même prétention naïve, avec de considérer les projets de re- baisse, il perd le montant de la les financiers, eux, ont le sentiment ses immenses espaces de vente répartis sous des verrières po- cherche que comme des coûts. prime), l’entreprise investit dans de se faire avoir quelque part », lychromes, avec ses escaliers d’apparat, ses rambardes en fer un projet dont elle ne sait pas s’il s’amuse Dominique Jacquet. forgé et ses rangées de cariatides en bronze... BOÎTE NOIRE débouchera ou non sur un mar- « En fait, les risques inhérents à Outre les différents rayons consacrés à la bijouterie, à l’hor- Le dernier indicateur de renta- ché, s’il créera ou non de la va- un projet de recherche ne peuvent logerie, à l’ameublement, à la literie, aux textiles, à l’outillage de bilité qui fait fureur chez les leur ; si c’est le cas, elle amortit se résumer en formules mathéma- jardin, aux cycles, etc., on y trouvait toute une série d’espaces contrôleurs de gestion, l’Econo- largement son investissement, si tiques, parce qu’ils ne sont ni de récréatifs généreusement ouverts à tous les visiteurs : une im- mic Value Added (EVA), n’arrange ce n’est pas le cas, elle perd le l’ordre du réel ni de l’ordre du vir- mense salle de spectacle de 3 800 places où se produisait régu- pas les choses. Cet indicateur, montant de son investissement. tuel, mais plutôt du pas encore lièrement un orchestre de 125 musiciens, des halls d’exposition dont l’usage a été répandu par les « Pour les financiers comme pour réel. » C’est pourquoi Dominique où l’on montrait des photographies en couleurs et plusieurs sa- grands cabinets de conseil, déduit les gestionnaires, la R & D est une Jacquet propose, à côté de l’op- lons de lecture aux bibliothèques bien garnies. Sans oublier une du résultat net le coût des capi- sorte de boîte noire », dit Domi- tion financière et de l’option salle de cinéma où furent organisées plus de 7 000 séances gra- taux investis. Dès lors, le coût de nique Jacquet, fort de sa double réelle, la notion d’« option de pro- tuites entre 1897 et 1902. Car Georges Dufayel voulait que son la R & D, considéré dans tous les formation (Ecole des ponts et jet ». palais devienne un lieu de promenade familiale pour le petit bilans comme une immobilisation chaussées, Institut européen d’ad- ̄ « Je ne prétends pas disposer peuple parisien. Il s’agissait d’aimanter les visiteurs par des at- de capital, vient diminuer l’EVA ministration des affaires − Insead) d’outils mathématiques qui permet- tractions gratuites, afin qu’ils finissent par rôder dans les rayons d’une entreprise. La tentation est et d’un trajet professionnel qui l’a Dominique Jacquet traient de décider s’il est bon ou et se laissent tenter, un jour ou l’autre, par un premier achat à forte, d’un strict point de vue fi- mené de l’entreprise... à l’ensei- b Diplômé de l’Ecole des ponts et non de se lancer ou de persévérer tempérament. nancier, de tailler dans ces projets gnement. L’idée d’appliquer la chaussées et de l’Insead, dans un projet de R & D, explique- Les magasins remplirent effectivement leur fonction de mi- afin de revaloriser l’indicateur le théorie des options dans le do- Dominique Jacquet débute en 1981 t-il. Je dis simplement que considé- roir aux alouettes pendant toute la Belle Époque. A la veille de plus suivi aujourd’hui par les in- maine de la R & D a une origine comme conseiller de gestion à la rer un tel projet comme une option la première guerre mondiale, l’organisation Dufayel comptait vestisseurs financiers. lointaine. direction de la R & D de Kodak. sur un marché futur revient à adop- près de trois millions et demi de clients réguliers, la plupart Ce risque du « court-ter- Il exerce ensuite des fonctions de ter une démarche qui permet de étant de véritables abonnés. On offrait en effet aux souscrip- misme » – dénoncé dans la Har- RESSOURCES NATURELLES contrôleur financier et de mesurer, à chaque étape, les teurs la possibilité d’ouvrir des sortes de comptes permanents vard Business Review dès le début En 1973, les mathématiciens directeur de la trésorerie chez chances et les risques d’un projet et en s’engageant sur des versements mensuels constants, afin de des années 80 –, Dominique Jac- américains Fischer Black et Myron Rank Xerox France (1983−1987), de considérer l’ensemble des projets pouvoir financer de nombreux achats successifs sans avoir à re- quet, professeur d’économie à Scholes mettent au point la théo- puis de directeur administratif et comme un portefeuille d’options faire la moindre demande de contrat. Ce qui les poussait, bien l’université Paris-X-Nanterre, où il rie des options financières, qui financier d’un groupe immobilier. entre lesquelles arbitrer. » En cela, évidemment, à s’engager sans cesse dans de nouvelles dé- dirige le DESS de gestion finan- leur vaudra le prix Nobel d’écono- b Parallèlement, il prépare une la démarche proposée est plus penses. cière, propose de le dépasser en mie... en 1997. En 1977, l’écono- thèse sur son expérience chez une démarche de processus ma- « L’avantage avec les gens pauvres, disait souvent le fondateur considérant les investissements en miste S. C. Myers s’en inspire pour Kodak, soutenue en 1987. nagérial que de modélisation fi- de la maison avec un cynisme certain, c’est qu’ils sont beaucoup R & D comme la prime à payer créer la notion d’ « opportunités b En 1989, il devient professeur à nancière. Reste à vérifier cette plus nombreux que les gens aisés. Et qu’ils ont toujours besoin de pour l’achat d’options sur la créa- de croissance » de l’entreprise. Nancy, puis Paris-X-Nanterre, et théorie sur des cas concrets. quelque chose. Or ça tombe bien : chez Dufayel, on trouve tout ! » tion des marchés futurs. De la En 1985, se formalise la notion « visiting professor » à l’université même façon que, sur le marché d’« option réelle », appliquée tout d’Ottawa (Canada). Antoine Reverchon LeMonde Job: WDE3999--0007-0 WAS MDE3999-7 Op.: XX Rev.: 24-09-99 T.: 19:44 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0200 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 / VII ̄ Des craintes pour la croissance française LIVRES par Richard Zisswiller par Philippe Arnaud n France, après une année 1998 qui La croissance potentielle reflète celle des des mesures fiscales inappropriées la ralentit, s’est révélée être la meilleure de la facteurs d’offre de l’économie, c’est-à-dire bien que l’épargne dépende principalement E décennie, avec une hausse du PIB celle des facteurs de production, c’est-à-dire du revenu et du patrimoine, tandis que l’in- de 3,2 % , et une année 1999 qui Cinéma permanent la force de travail liée à la démographie et à vestissement dépend de la rentabilité et du connaîtra une croissance de l’ordre de 2 à l’éducation, et sa productivité résultant du risque. COCA-PEPSI, LE CONFLIT D’UN SIÈCLE 2,5 %, on rêve de croissance plus forte et de capital et de l’innovation technologique. Or, La croissance récente résulte principale- ENTRE DEUX WORLD COMPANIES, « nouvelle économie ». tout en se déclarant favorables à la crois- ment d’un effet de rattrapage et de l’augmen- de Pascal Galinier La question est de savoir si une croissance sance, nos gouvernants, sans se préoccuper tation du pouvoir d’achat, liée en grande par- Editions Assouline, 133 p., 69 F, 10,52 ¤. plus forte, à l’américaine, est envisageable de la contradiction, prennent des mesures tie à l’amélioration du marché de l’emploi. dans notre pays. On peut penser qu’une conduisant à limiter et le développement du Depuis 1991, la croissance réelle était infé- ’enquête que Pascal Galinier consacre aux deux géants de économie qui connaît une croissance de 2,5 % travail (charges et réglementation exces- rieure à la croissance potentielle résultant de la boisson est découpée en sept chapitres, dont les titres sans inflation, accompagnée d’un développe- sives...) et celui du capital (fiscalité du capital la démographie et de la disponibilité en tra- évoquent des films de Kubrick, Kazan, Tarentino... Car la ment de l’emploi, dans un contexte de taux et de son revenu). vail et en capital. En 1998, c’est la consomma- bagarre que se livrent Coca et Pepsi, pour le plus grand d’intérêt bas et de taux de change favorable, Dans une économie où la croissance des tion qui, avec une progression de près de plaisirL de leurs actionnaires, est aussi du grand spectacle. Dans est relativement saine, si l’on oublie son défi- ressources de main-d’œuvre pourrait ralentir 3,4 % et une contribution au PIB de 1,9 % (sur l’univers impitoyable de la boisson sans alcool, tous les coups sont cit et son endettement publics trop élevés. (à 0,2 % par an), il est indispensable de déve- 3,2 %), a été le facteur principal de croissance permis, ou presque. Mais peut-elle faire mieux, dans un environ- lopper le capital humain si l’on veut favoriser et, à moindre degré (1 %), de l’investissement. Le livre s’ouvre sur le rachat manqué d’Orangina par Coca-Cola. nement de mondialisation l’innovation, le progrès Ce dernier, bien qu’en hausse significative Un échec qui illustre les limites d’une stratégie d’affrontement di- croissante et de proliféra- technologique et le poten- − la progression atteint 6 % en 1998 −, reste rect entre Etats-nations et multinationales, mais aussi les freins à tion de concurrents exer- Malgré le génie tiel de l’entreprise. Cette trop faible, surtout si on le compare aux l’intervention directe des gouvernements dans les affaires indus- çant une pression sur les exigence pose, a contrario, normes de croissance des années 90 aux trielles. L’accord Coca-Orangina (« Pulp fiction ») souffrait de prix et les marges ? technologique la question des restructura- Etats-Unis. deux handicaps principaux, explique Pascal Galinier. Il créait une Deux caractéristiques tions, qui aboutissent, no- Aussi, sauf à parier sur une hypothétique position ultradominante dans le domaine des boissons gazeuses. Il fortes apparaissent au- ou entrepreneurial tamment, à la mise en som- accélération de la demande mondiale, qui, en menaçait des emplois. Les 5 milliards de francs (762,2 millions jourd’hui : d’un côté, un ef- meil du travail créatif et tout état de cause, ne saurait se produire d’euros) proposés en 1997 par Coca-Cola ne suffiront pas à faire fort rigoureux des entre- qui existe dans les particulièrement celui des chaque année, l’évolution durable de l’écono- pencher le fléau de la balance. prises pour développer leur cadres ou des chercheurs, mie française vers des niveaux de croissance Dans ce qui est devenu au fil des mois l’affaire Orangina, l’Etat productivité et rester dans la entreprises françaises, ou de tout agent impliqué significativement plus élevés passe par une était assis entre deux chaises. « Dominique Strauss-Kahn, écrit l’au- course mondiale ; de l’autre, dans le processus de déve- franche augmentation de la contribution au teur, en ministre interventionniste mais pas trop, se sera opposé juste la difficulté ou l’impossibi- la rentabilité restera loppement. Il est au- PIB des deux principales composantes de la ce qu’il faut à la world company. Il ne peut guère aller plus loin sans lité de l’Etat d’améliorer sa jourd’hui prioritaire de réin- demande interne. donner l’impression de privilégier l’autre multinationale, Pepsi. » propre productivité et de ré- faible, du fait tégrer progressivement une En d’autres termes, ce sont des taux de pro- La tentative de rachat du breuvage à la pulpe d’orange n’est que duire les charges excessives partie des ressources de gression de 4 % et plus pour la consomma- le dernier épisode d’une « guerre de cent ans » que se livrent les qu’il fait peser sur les entre- des charges excessives main-d’œuvre non utilisées tion, et de plus de 10 % pour l’investissement, deux challengers américains. De la transformation de quartiers en- prises, obérant ainsi leur (chômeurs et travailleurs qui sont nécessaires pour « propulser » la tiers en « red zone » (les couleurs de la marque), à l’opération compétitivité. Les entre- ponctionnées découragés) ou sous-utili- croissance du PIB vers la zone des 3,5 à 4 %. A commando au Venezuela dont Pepsi est chassé (ce sera « Le jour le prises françaises sont désa- sées, et de développer le tra- l’évidence, l’analyse précédente ne le laisse plus long »), Pascal Galinier fait l’inventaire des méthodes quasi vantagées par les charges par l’Etat vail créatif producteur de ri- pas augurer. militaires de la compagnie d’Atlanta. Mais il montre aussi qu’en sociales massives qui chesses supplémentaires. Pour obtenir ces deux résultats, il faudrait matière de coups tordus la firme new-yorkaise n’est pas en reste. s’exercent sur la rémunéra- Les innovations tech- que le travail et sa productivité augmentent Longtemps « marque officielle en URSS », Pepsi accumule, de tion du travail et par les charges fiscales, non niques et d’organisations, l’introduction de très fortement et que l’investissement at- l’autre côté du rideau de fer, des exploits qui n’ont rien à envier à moins massives, qui s’appliquent au capital. nouvelles technologies ou le développement teigne les normes internationales de rentabi- ceux de Big Red. Or, dans une économie mondialisée, les de nouveaux produits devraient permettre lité, soit, pour un risque équivalent, une ren- Entre les deux rivaux, la surenchère est permanente. Les budgets facteurs autres que le travail, c’est-à-dire le théoriquement une croissance plus forte. tabilité au moins comparable à celle qui peut de sponsoring explosent (près du quart du chiffre d’affaires de Co- capital, la technologie et les capacités entre- Alors que les secteurs de technologie en in- être obtenue dans les pays concurrents. Mal- ca-Cola est consacré à la publicité), l’argent coule à flots : Wall preneuriales, sont de plus en plus mobiles formatique représentent 8 % de l’économie gré le génie technologique ou entrepreneurial Street en redemande. alors que le travail l’est moins (même si sa américaine, ils représentent, outre-Atlan- qui peut encore exister dans nos entreprises, Le lecteur découvrira les acteurs-clés de la saga Coca/Pepsi : Ro- mobilité augmente pour le travail très quali- tique, plus d’un tiers de la croissance. celle-ci restera faible du fait des charges ex- ger Enrico, président de PepsiCo Inc., Thierry Jacquillat, directeur fié). La France présente sur ce dernier point Mais les innovations de ce type ne peuvent cessives ponctionnées par l’Etat. général de Pernod-Ricard (propriétaire d’Orangina), Charles Boua- un handicap important, car non seulement le se développer fortement que si le milieu Ainsi 2 à 3 % de croissance sont-ils pro- ziz, PDG de PepsiCo France, sans compter les figures historiques travail y est coûteux, mais, de plus, il se révèle économique fait la part belle à l’esprit entre- bables dans un environnement mondial satis- et, naturellement, Douglas Ivester, président de la Coca-Cola très réglementé. La loi sur les 35 heures laisse preneurial, à une fiscalité favorable, à une faisant et dans les conditions actuelles de Company. Le raisonnement de ce dernier est simple : « Chaque être présager, par exemple, une forte augmenta- main-d’œuvre créative et motivée, caractéris- taxation du travail et du capital, mais il est humain boit en moyenne douze fois par jour, que ce soit une boisson tion des coûts et, au final, une moindre flexi- tiques qui n’apparaissent pas encore dans les difficile d’entrevoir une croissance plus forte, alcoolisée ou non, de l’eau en bouteille ou du robinet. Cela représente bilité globale, quoi que l’on puisse en dire. études internationales comparées de compé- malgré les potentialités que peuvent receler un marché quotidien de 48 milliards de boissons. Coca-Cola ne vend Le potentiel de génération de revenu par le titivité pour notre pays. les innovations technologiques et organisa- que 1 milliard de boissons par jour. Cela fait 2 % de part de marché. » travail est fonction du capital. La machine a Quant aux relations positives entre tionnelles ou le développement de nouveaux Les supercompagnies sont des rouleaux compresseurs. Le temps augmenté la productivité du travailleur et, épargne, investissement et croissance, elles produits. travaille pour elles. Coca et Pepsi ont une planification stratégique aujourd’hui, les ordinateurs et l’utilisation sont parmi les mieux établies de l’analyse à dix ans. Comme le dit l’auteur, « les gouvernements passent... » des réseaux contribuent à celle des ingé- économique. L’accumulation de capital est Richard Zisswiller est professeur nieurs, voire des commerciaux. bien un moteur de croissance, la freiner par de finance. Pascal Galinier est journaliste au Monde. Rien ne va plus entre l’entreprise et ses salariés PARUTIONS b LE TRAVAIL EN FRICHE. omment se portent les de la culture d’entreprise très gnés d’une « montée forte des Les mondes de la petite production urbaine, salariés ? Plutôt bien, Les fusions accentuent préoccupant ». Pour avancer, il valeurs éthiques et de l’huma- de Laurence Roulleau-Berger C semble-t-il. « Dans leur faudrait que les syndicats « s’inté- nisme. » « C’est un peu embêtant, La « petite production urbaine » relève d’une économie « de proximi- esprit, on est dans un cli- le malaise, a-t-il ressent à la gestion de l’entre- ironise le sociologue, parce que té » et de « la débrouille ». Cet ouvrage illustre son développement à mat de sortie de crise », observe prise », suggère Gérard Alezard, les valeurs de l’entreprise, au- travers de nombreux exemples d’initiatives et de parcours de jeunes Dominique Vastel, directeur à la été souligné sujet « tabou » pour les organisa- jourd’hui, sont restées celles des en situation précaire. L’objectif est de « structurer des systèmes de société d’études Cofremca-Socio- tions syndicales, qui se heurtent à années 80 ». subsistance » et de « résister à la précarité ». vision, qui intervenait dans un lors d’un colloque, une opposition ferme des direc- Cela se révèle souvent difficile : Laurence Roulleau-Berger, du CNRS, colloque organisé mi-septembre tions. SYNDICATS montre notamment comment le rapport au travail peut se fragmen- par le cabinet Réalités du dia- car les employés En fait, la rupture est très pro- La Cofremca a établi un tableau ter et l’estime de soi se désagréger. logue social (RDS) sur le thème fonde car « les paradigmes de l’en- des « sources de légitimité ». Dans Toutefois, cette économie peut aussi contribuer à développer des « Les salariés et l’entreprise ». sont tenus treprise » sont maintenant «en les années 80, c’était, par lieux de solidarité et de « production de compétences collectives ». Selon la courbe mesurant, de- contradiction avec les évolutions exemple, « le savoir, l’expertise, On voit bien, au fil des pages, comment fonctionnent, dans notre so- puis 1972, « le sentiment d’aise », à l’écart des décisions socio-culturelles », souligne Domi- l’autorité, le pouvoir, la hiérar- ciété, les « espaces intermédiaires », « où s’inventent des normes de « les Français vont de mieux en nique Vastel. Après « l’ode au ma- chie », etc. Aujourd’hui, c’est tout travail et d’activité qui peuvent intervenir dans la reformulation de mieux », et ont « une moindre in- par le nombre de jeunes cadres qui térialisme des années 80 », ex- autre chose : « l’accessibilité, règles d’accès au travail salarié », les « cultures de l’aléatoire » faites quiétude par rapport à l’avenir ». démissionnent avant même d’avoir plique-t-il, où chacun voulait l’écoute, la proximité, l’appropria- d’« inventions au quotidien » (Editions de l’Aube, 246 p., 130 F, De même voit-on « renaître les trouvé un autre emploi », complète « posséder et accumuler de tion, l’empathie, », etc. 19,82 ¤). D. U. exigences monétaires », précise Pierre Vial, secrétaire général ad- l’argent », les Français ont adopté Le décalage est frappant sur Dominique Vastel. joint de l’Union confédérale des d’autres objectifs : « vivre, profi- certains thèmes, comme les fu- b VIVRE LE RMI DES DEUX CÔTÉS DU GUICHET, En revanche, la relation entre cadres (UCC) CFDT, percevant ter, utiliser sans posséder, se réali- sions qui éloignent les salariés des de Monique Moulière, Thierry Rivard, Alain Thalineau les entreprises et leurs salariés va dans l’attitude des jeunes cadres ser, trouver du sens », accompa- centres de décision, faisant d’eux Trois sociologues analysent longuement les comportements, les rela- mal. Les représentants des trois une mutation : le passage « d’une des anonymes. Les cadres, à l’ins- tions et les interrogations des acteurs du RMI (travailleurs sociaux, syndicats présents (FO, CGT, logique de l’honneur à une logique tar des autres personnels, ap- agents des caisses d’allocations familiales, bénéficiaires). CFDT) se sont accordés sur un de contrat ». prennent la nouvelle dans la On se rend compte des difficultés rencontrées par les professionnels même constat, résumé par Gérard L’année 1999, jalonnée d’an- presse. « Une façon de leur mon- du social, tiraillés entre l’implication dans le cas et l’histoire per- Alezard, président du groupe CGT nonces de fusions, a exacerbé le trer qu’ils ont de moins en moins de sonnelle du demandeur, et la nécessité d’instruire son dossier ; et au Conseil économique et social : malaise, car tous ces événements pouvoir », estime Dominique Vas- celles que vivent les RMistes dont la situation « apparaît comme une « Le couple salariés−entreprise se ont eu lieu, reprend Gérard Ale- tel. En outre, « il est très difficile relégation » (« Quand on a le RMI, on n’a pas le droit d’avoir l’air heu- trouve en situation de rupture so- zard, « sans que les salariés soient de se sentir partie prenante d’un reux ».) ciale », avec « des risques sérieux consultés, ni même en capacité de monstre dont on ne sait pas tou- En définitive, pour les auteurs, le RMI, tout comme l’idée d’un revenu d’éclatement ». discuter. Et sans que les dirigeants jours très bien qui le dirige ». minimum universel qui serait versé à tous sans conditions de res- soient mis en examen économique De même, la« financiarisation » sources, participe d’une volonté de maintenir l’ordre social en place RESPECT et social » pour expliquer en quoi des entreprises, qui consacre la (Syros, « Alternatives sociales », 198 p., 92 F, 14 ¤). D. U. Traités « subsidiairement », les leurs choix sont « fondés ». Or les primauté des résultats financiers, salariés « en ont assez », ajoute salariés « ont des choses à dire », se heurte à l’évolution des menta- b LES MÉTIERS DES RESSOURCES HUMAINES, Jean-Claude Mailly, conseiller du au-delà de l’expression de leur lités vers « la relativisation des va- de Stéphanie Salti secrétaire général de FO, Marc crainte de perdre des emplois. ̄ leurs économiques et mar- Une présentation succincte et pertinente des métiers pratiqués dans Blondel. Et ce ras-le-bol est, selon Certes, les fusions ne sont pas chandes », le « regain des valeurs le domaine des ressources humaines, à l’intérieur et à l’extérieur de lui, l’une des raisons « du succès des phénomènes nouveaux. Dominique Vastel immatérielles », le « besoin de l’entreprise : missions, profils demandés, qualités requises, salaires, remporté par les formules de re- « Mais jusqu’à présent, souligne b Directeur à la sens »... marché de l’emploi. traite anticipées », telles que l’allo- Pierre Vial, on avait plus l’habitude Cofremca-Sociovision, où il est Dominique Vastel estime égale- Les formations préalables sont répertoriées. Ainsi que l’indique l’au- cation de remplacement pour de fusions industrielles que capita- chargé du secteur institutionnel et ment que « la primauté du dia- teur, elles sont pléthoriques, car les filières d’accès aux différentes l’emploi (ARPE). listiques. Et l’on se trouve relative- social, Dominique Vastel, logue syndical » est décalée désor- fonctions sont très diverses. Les syndicats observent que les ment démunis. » Chaque fusion a physicien de formation, a été mais, parce que les salariés Ce petit guide est surtout destiné à donner une première information cadres n’échappent pas à ce ma- sa logique, « que l’on ne comprend chercheur à l’Institut Pasteur considèrent « les syndicats un peu à celles et ceux qui veulent découvrir ce secteur d’activité et les possi- laise, ce qu’avait mis en évidence pas forcément. Il n’est d’ailleurs pas avant de devenir, en 1976, comme une institution comme les bilités qu’il offre (Jeunes Editions, 196 p., 79 F, 12 ¤). D. U. le sondage publié dans le mensuel évident que les dirigeants eux- assistant parlementaire de autres » et donc éloignés d’eux. Liaisons sociales de septembre. mêmes la comprennent. » l’ancien président du MRG, Du coup, ils ont l’impression b « Le travail en reconversion », Chez les jeunes, « notamment chez Robert Fabre. d’être tenus à l’écart, « délaissés revue Projet les diplômés », sur lesquels le chô- VALEURS b Il entame en 1980 une carrière par les managers ». En s’appuyant sur une dizaine de contributions extérieures (Bernard mage a pesé, Jean-Claude Mailly Si leur avis sur la stratégie sui- de responsable de la Gérard Alezard « confirme Brunhes, Jean-Emmanuel Ray, René Tijou, Alain Lipietz, Denis Piveteau, constate un « individualisme assez vie par l’entreprise n’est pas solli- communication, d’abord à l’image » donnée par les syndi- etc.), la revue Projet s’interroge sur les mutations actuelles du travail. Son marqué : lorsqu’ils décrochent un cité, les salariés sont en revanche l’Agence pour les économies cats, reconnaissant qu’ils ont cadre juridique est-il obsolète ? Quel équilibre trouver, suite au passage contrat à durée indéterminée, ils « souvent appelés [par leurs direc- d’énergie, puis à la Cogema à « mis du temps à s’apercevoir de la aux 35 heures, entre besoins des entreprises et conditions de vie des sala- sont prêts à se défoncer, mais en tions] à soutenir » les projets de partir de 1982, et enfin au GAN. distanciation » entre eux et les sa- riés ? même temps, ils veulent être res- fusion, comme à la Société géné- b En 1994, il est conseiller auprès lariés. Ce qui leur impose « un sa- Les auteurs poussent la réflexion au-delà de ce dossier maintes fois traité pectés ». rale, a dénoncé Gérard Alezard, de Simone Veil, alors ministre des cré examen ». ailleurs. La question du travail en reconversion mène à celle de la société Or le respect n’est pas toujours estimant qu’il y avait là « une affaires sociales, de la santé et de que nous souhaitons bâtir dans l’avenir. (Projet, septembre 1999, 140 p., au rendez-vous. « Je suis frappé sorte de détournement du concept la ville. Francine Aizicovici 78 F, 11,8 ¤. 14, rue d’Assas, 75006 Paris. Tél : 01-44-39-48-48). M.-B. B. LeMonde Job: WDE3999--0008-0 WAS MDE3999-8 Op.: XX Rev.: 24-09-99 T.: 19:44 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0201 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 LE MONDE ÉCONOMIE 1. MÉTIERS D’AVENIR

« Le Monde Economie » et « Le Monde interactif » vont consacrer, d’ici à la fin de l’année, une série d’articles aux « Mé- tiers d’avenir ». Le premier volet, sur les carrières de l’innova- Innovation : du professeur Tournesol tion, s’intéresse aux « ingénieurs d’idées » dans « Le Monde Economie » et à la veille technologique dans « Le Monde inter- actif » du mardi 28 septembre (daté 29). Il y aura deux autres rendez-vous, traités dans chacun des suppléments : le dévelop- àl’« ingénieur d’idées » pement de la fonction de médiation − lundi 25 octobre (daté 26), mardi 26 octobre (daté 27) −, et l’importance grandissante de l’évaluation − lundi 29 novembre (daté 30) et mardi 30 novembre (daté 1er décembre). u’est-ce qu’un innova- management qui s’ignoraient sont Et la création d’entreprise ? «Un teur aujourd’hui ? Un Véritable « passeur » obligés de se rapprocher », constate élève brillant et très indépendant nous homme ou une femme M. Martin. Ces analyses sont en a dit : “Je ne sais pas laquelle, mais je Q phase avec les projets des forma- veux créer une entreprise »”, raconte qui change l’imaginaire de technologie, le chef La rémunération en produit inédit. On teurs initiaux. « Pas question de for- M. Mesa. Nous lui avons dit qu’il pourrait dire aussi qu’il est un ac- de projet croise les mer à l’innovation, car le risque serait trouve un camarade qui n’aurait pas coucheur et plus du tout un profes- grand d’inhiber la créativité en l’en- envie de créer une entreprise, mais des ingénieurs de projets seur Tournesol génial et sourd. Il y a savoir-faire et sait fermant dans un moule académique, qui aurait beaucoup d’idées et qu’il peu, on nommait ce métier « ingé- explique François Mesa, directeur fasse équipe avec lui. » L’objectif de La fonction d’ingénieur d’innovation n’existe pas encore dans les caté- nierie de projets » ; l’air du temps motiver ceux qui des études de Supélec. Nous préfé- Supélec n’est pas de pousser à créer gories statistiques. Celle qui s’en rapproche le plus est sans doute la lui préfère le terme « ingénierie rons créer un environnement qui dé- une entreprise dès la sortie de fonction d’ingénieur de recherche, d’études ou de projets, selon la ter- d’idées », qui évoque une innova- travaillent avec lui veloppera les qualités d’innovation l’école, mais de faire adopter les minologie retenue par le Conseil national des ingénieurs et des scien- tion de plus en plus immatérielle et des élèves pendant leurs trois années comportements qui permettront tifiques de France (Cnisf), qui a récemment publié sa « Treizième en- protéiforme. qu’un qui a développé un fort esprit d’études. » peut-être aux élèves d’entreprendre, quête sur les rémunérations des ingénieurs » (n ° 61 de la revue id, Car l’innovation est décisive. critique et qui n’avale pas n’importe Cela commence avec l’incitation un jour. septembre 1999). C’est la nouveauté du produit ou du quoi, même dans les domaines où il aux engagements : l’école accepte Un cours « électif » sur la création Réalisée au premier semestre 1999 par questionnaire (27 000 réponses service qui permet de se distinguer est le moins compétent. » de réduire le nombre d’heures de d’entreprises est proposé en ont été traitées), l’enquête indique que le salaire moyen annuel brut des concurrents. La société de Il faut en finir avec les produits cours pour les responsables des as- deuxième année. Il familiarise avec des ingénieurs exerçant cette fonction était de 324 819 F. conseil Cegos estime que 30 % de la d’« ingénieur » coûteux à force de sociations dont les activités sont le droit commercial comme avec les Si l’on élimine tous les autres facteurs d’inégalité de rémunération marge d’un produit se joue au mo- perfectionnisme et inadaptés à la destinées à tous les élèves. Le pré- études de marché. Au second se- (âge, sexe, région, taille d’entreprise...) pour ne conserver que l’effet ment de son lancement. C’est le demande. « Les aptitudes à dévelop- sident du bureau des élèves ou le mestre, les élèves peuvent choisir « fonction », les informaticiens (− 1,4 %), les logisticiens (− 2 %) et les principe du « time to market » que per sont multiples, affirme Bernard responsable du bureau des sports comme projet annuel la création formateurs (− 7,7 %) connaissent un sort moins enviable que les ingé- Renault a illustré avec sa Mégane Rayssiguier, polytechnicien et direc- peuvent ainsi ne suivre que quator- d’une entreprise. Ils « jouent » alors nieurs de projets. En revanche, les rémunérations des ingénieurs de Scénic, l’un des rares véhicules à teur à la Cegos. On nous dresse à ze cours « électifs » (obligatoires à élaborer le business plan de leur fu- production (+ 3,5 %), gestionnaires (+ 4 %), technico-commerciaux avoir pu augmenter son prix en passer des concours et à travailler pour une option donnée) au lieu ture société. (+ 8,6 %) sont supérieures. 1998 en raison du succès que lui ont seul, ce qui fait de nous des inadaptés des dix-huit requis. « La troisième année, ils ne jouent La rémunération des ingénieurs de projets varie, bien sûr, selon l’âge − valu ses nouveautés. congénitaux au travail en équipe. Il Chaque année, les élèves doivent plus, commente M. Mesa. Ils suivent le salaire médian des débutants est de 197 000 F ; celui des moins de Mais l’innovation est boulever- faut multiplier chez les collaborateurs réaliser un projet personnel. Ainsi le 250 heures de cours techniques et 30 ans est légèrement supérieur à 200 000 F ; il dépasse 290 000 F entre sante. « En apparence, le “Pass” sans la capacité d’apprentissage ; car on concours de robots organisé avec la consacrent 50 heures à la culture 30 et 39 ans et 400 000 F entre 40 et 49 ans –, et l’échelon hiérarchique contact qui remplacera le ticket de n’apprend pas une fois pour toutes. Ils chaîne M 6 oblige les candidats à se d’entreprise. Le reste du temps, ils tra- − moins de 230 000 F pour un ingénieur de base, 300 000 F pour un métro magnétique représente un saut doivent faire preuve d’esprit d’entre- plonger, en équipe, dans les arcanes vaillent à leur création. Pendant les chef de projet, 400 000 à 600 000 F pour un responsable de service technologique moins spectaculaire prise, d’autonomie, de capacité à de la propulsion, de la détection et trois derniers mois, ils lui consacrent études ou R & D, etc. que la suppression du poinçonneur, échanger puisqu’il leur faut maîtriser des systèmes antibrouillages. tout leur temps et disposent d’un bu- explique Pierre Griffe, chef du dé- une complexité croissante et allier reau avec téléphone, fax et ordinateur. DÉPÊCHES partement des projets de la RATP. ordre et désordre. » Si cela ne débouche pas, si l’étude de En fait, l’innovation technique dé- Jean-Michel Martin, directeur gé- Carrière marché se révèle négative, cela ne leur b ENTREPRENDRE. L’innovation et la technologie sont devenues clenche des innovations en chaîne : le néral adjoint d’Altran, société de vaut pas une mauvaise note. » des facteurs fondamentaux de la compétitivité des entreprises et des recours à la puce électronique permet conseil en innovation, confirme ce b Appellation : les professionnels Parfois, ça semble marcher : pays. Or, en France, selon le rapport réalisé l’an passé par Henri Guil- de faire évoluer la tarification. Nos profil. « Nos 6 500 consultants en Eu- de l’ingénierie sont généralement quatre élèves de la dernière promo- laume, trop peu de chercheurs font le saut vers l’entreprise. Globale- agents auront moins de tickets à rope sont tout sauf des spécialistes, appelés ingénieurs de projet, tion sont en train de se lancer. Ils ment, le système éducatif français ne produit pas assez d’entrepre- vendre et plus d’explications commer- affirme-t-il. Pour réussir la fertilisa- directeurs de projet et, le plus sont complémentaires : l’un était neurs. Reprenant les recommandations d’actions lancées à partir de ciales à fournir aux clients. » C’est tion croisée des savoir-faire, ces géné- souvent, chefs de projet. président du bureau des élèves et ce bilan lors des assises de l’innovation de mai 1998, l’ESC Nantes- pourquoi tous les aspects du projet ralistes sont aptes à dialoguer avec b Formation : grandes écoles, sait animer ; un autre participait au Atlantique organise un mastère spécialisé Innovation et entrepre- doivent relever d’un même respon- différents métiers. Cela leur permet écoles d’ingénieurs et, de plus en club sono de l’école et sait négocier ; neurs. sable, qui prendra en compte la de mobiliser électroniciens et aérody- plus, écoles de commerce et de les têtes des deux derniers fourmil- Renseignements : 02-40-37-34-61. technique, les coûts et les délais, namiciens et de transférer, par gestion ; de surcroît, cinq ans laient d’innovations, et pas dans le mais aussi les bouleversements exemple au profit des voitures de d’expérience professionnelle dans même domaine scientifique. b MASTÈRE. L’Ecole des mines de Saint-Etienne propose un mas- commerciaux et l’évolution des mé- Prost Grand Prix, les acquis du une fonction opérationnelle. Ils voulaient vendre leurs compé- tère spécialisé en management des grands projets et des pro- tiers qui s’ensuivront. monde aérospatial en matière de b Salaire : de 300 000 francs tences aux boîtes de nuit, mais grammes. Fortement ouverte au recrutement international, cette for- Les qualités d’un chef de projet ? communications avec le sol et de te- (45 732 euros) à 500 000 francs l’étude de marché les a convaincus mation, qui existe depuis 1997, connaît une montée rapide de ses « Il a un bon relationnel, car il doit nue de route. » La formation de ces (pour mémoire, le salaire moyen de se spécialiser dans l’informatique effectifs. fédérer les compétences et motiver « passeurs » de technologie s’en d’embauche d’un Supélec « image » pour les entreprises... Renseignements : 04-77-42-01-23. ceux qui travaillent avec lui, estime ressent. « Les deux mondes des débutant s’élève à 217 000 francs, Pierre Griffe. Mais c’est aussi quel- écoles d’ingénieurs et des écoles de soit 33 080 euros). Alain Faujas AGENDA

b JEUNES ENTREPRISES. La quatrième édition d’Innovact, les jour- nées de la jeune entreprise innovante, se tiendra du 6 au 8 octobre au Parc des expositions de Reims. Organisée par la Chambre de commerce Une aventure collective qui fait sauter et d’industrie de Reims et d’Epernay, cette manifestation, conçue au- tour d’un Salon, de conférences et de tables rondes thématiques, vise à favoriser l’émergence de jeunes entreprises innovantes et à offrir à des partenaires éventuels la possibilité de réaliser des investissements ou les barrières dans l’entreprise des transferts technologiques. La nouveauté cette année est la « convention d’affaires », qui propose un planning de rendez-vous ci- blés avec des chefs d’entreprise à la recherche de partenaires inno- vants. eaucoup de mythes cir- différentes, tels que les chercheurs, cutés avec les ingénieurs, ses résul- Renseignements : 03-26-84-69-69 et http : //www.innovact.com culent sur l’innovation. L’innovation n’est plus les fournisseurs, les clients, le service tats ont donné de nombreuses B L’image souvent véhi- le fait d’un chercheur marketing, etc. » idées d’améliorations de l’ergono- b AIDE. En vingt ans, l’Agence nationale de valorisation de la re- culée est celle du cher- Le client, ou l’utilisateur, joue un mie et du design des photoco- cherche (Anvar) a accompagné le développement de 61 000 projets cheur qui fait une découverte, seul rôle de plus en plus central dans la pieuses. De même, c’est à la suite d’innovation, pour 22 milliards de francs (3,35 milliards d’euros). Le dans son laboratoire. Basés sur des isolé, elle est le conception d’un produit. C’est lui d’observations sur les pratiques du 21 octobre, cette institution fêtera ses vingt ans à la Cité des sciences et études de cas d’innovation et des qui imagine des fonctionnalités consommateur qu’un fabricant de de l’industrie de Paris (accès sur invitation). enquêtes statistiques, les travaux produit d’un réseau nouvelles, qui constate telle imper- ruban adhésif a créé un ruban pré- Lionel Jospin ainsi que plusieurs ministres devraient intervenir au cours du Centre de sociologie de l’inno- fection à l’usage. Ses remarques découpé. de cette manifestation. vation, créé en 1969 à l’Ecole des d’acteurs. Le client y sont recueillies au cours d’en- Le client n’est pas seulement ob- Renseignements : 01-40-17-83-49. mines de Paris, rectifient bien des quêtes, ou par les services clients et servé. « Dans de nombreux do- idées reçues. tenant, de plus en les services consommateurs. Le maines, il est présent dans l’entre- b INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE. Les secondes Rencontres natio- Il est difficile, par exemple, d’at- client aux prises avec le produit fait prise, discute avec les ingénieurs et nales de l’intelligence économique se tiendront à Marseille, le vendredi tribuer à un individu la paternité plus, le rôle principal l’objet d’observations. Un construc- techniciens, critique les options choi- 22 octobre, à l’initiative de l’Association française pour le développe- d’une innovation. Certes, les inven- teur de photocopieuses a ainsi fait sies... » Toutefois, l’intégration des ment de l’intelligence économique (Afdie), en partenariat avec la teurs solitaires existent, mais ils du laboratoire au développement, appel à une anthropologue pour clients dans le processus n’est pas Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence. Ces journées sont « l’exception, estime Philippe puis à l’ingénierie, au bureau observer dans les entreprises et les généralisée, mais « elle monte en chercheront à répondre à trois questions : en quoi l’intelligence écono- Mustar, enseignant-chercheur titu- d’études, à la production et au mar- administrations comment le per- puissance », assure Philippe Mustar. mique favorise-t-elle le processus d’innovation dans l’entreprise ? laire de la chaire de socio-économie keting. Dans ce modèle tradition- sonnel utilisait son matériel. Dis- Pour développer les innovations, Comment la gestion et le développement des réseaux améliorent-ils la de l’Innovation à l’Ecole des mines. nel, qui a longtemps marqué les des collaborations interentreprises compétitivité des entreprises sur leur territoire comme sur de nouveaux La règle, c’est le collectif. » Cela se grandes entreprises industrielles or- se forment également, pas seule- marchés ? Comment définir et mettre en œuvre un véritable manage- vérifie lorsque l’on enquête sur ganisées en départements cloison- ment dans le but de réduire les ment de l’intelligence économique ? l’origine d’une innovation. « On re- nés, les chercheurs travaillent dans coûts, mais aussi parce qu’une so- Renseignements : 04-91-39-33-99. E-mail : Jean-luc. moya@marseille- cueille de nombreuses histoires un lieu à part, au vert, où ils ciété « aussi puissante soit-elle, ne provence.cci. fr controversées. En fait, beaucoup peuvent se concentrer, avant de li- détient pas seule toutes les compé- d’idées circulent, et un grand nombre vrer leurs idées. Et le client, en bout tences nécessaires », ajoute le cher- b RÉSEAU. L’ESC Grenoble ouvre, le 13 octobre, le « Hall de l’entre- d’acteurs interviennent avant que de chaîne, est passif. cheur. De même, les partenariats preneuriat technologique » qui offrira aux porteurs de projets, en un l’une d’elles ne donne lieu à un pro- Ce schéma « fonctionne bien dans entre les entreprises et les struc- seul lieu, une gamme de formations, l’accès à des experts, à des réseaux duit. » L’idée elle-même est déjà le les situations d’innovation où les in- tures publiques de recherche se dé- de partenaires et à des sources de financement. fruit d’un processus. Elle résulte par certitudes techniques ou commer- veloppent. Ainsi, depuis le début exemple de l’observation de la ma- ciales sont faibles, estime Philippe des années 80, le nombre de b CAPITAL. Les IIes Rencontres européennes du financement des nière dont le client utilise un pro- Mustar. Ce fut le cas durant les contrats entre le Centre national de technologies de l’information (Capital-IT) se tiendront les 26 et 27 oc- duit, de ce que font les concur- « trente glorieuses », période de la recherche scientifique (CNRS) et tobre à Paris. Ces rencontres ajoutent à la formule du Salon classique rents... consommation de masse. Mais au- ALBERT ZEKRI les entreprises a été multiplié par (stands et conférences) l’organisation de rendez-vous individuels entre Souvent, on imagine qu’une in- jourd’hui, les incertitudes sont par- ̄ dix, passant de 300 à près de 4 000 quarante porteurs de projet, sélectionnés, et des investisseurs. novation est radicale, et qu’elle se tout et les marchés de plus en plus aujourd’hui. situe forcément dans le domaine de « segmentés ». On parle même de Philippe Mustar En interne, si l’on veut favoriser BIBLIOGRAPHIE la haute technologie. Pourtant, «la « sur-mesure de masse », précise b Diplômé de l’Institut l’innovation, on décloisonne les dif- majorité des innovations sont des Philippe Mustar, ce qu’illustre d’urbanisme de Paris et docteur férents services. Ce qui donne nais- b Manager dans la complexité, de Dominique Genelot (Insep Editions, améliorations », souligne Philippe l’exemple de certains logiciels, dont de l’Ecole des mines de Paris, sance aux « groupes de projet ». 1999, 368 p., 260 F, 39,64 ¤) : comment relever le défi de la complexité et Mustar, ajoutant que « dans les 90 % du contenu sont composés Philippe Mustar a été recruté Les chercheurs se trouvent alors appliquer le concept de la « reliance » cher à Edgar Morin. grands groupes industriels, les deux d’un ensemble standard et 10 % dans cet établissement voilà mêlés au personnel de production, b Innover grâce au brevet, de Yann de Kermadec (Insep Editions, 1999, tiers du chiffre d’affaires sont réalisés sont personnalisés selon la de- dix ans. à celui du marketing, etc. Ce qui 152 p., 160 F, 24,39 ¤) : comment profiter de la propriété industrielle pour par des produits qui n’existaient pas mande du client. b Il y assure des activités présente cependant un inconvé- innover. sous la même forme deux ans aupa- Des économistes, des chercheurs de recherche et d’enseignement nient, les chercheurs se trouvant b L’Amélioration participative des processus, de Didier Noyé et le ravant ». Par ailleurs, l’innovation en sciences sociales, des historiens au sein du Centre de sociologie « le nez dans le guidon, trop près du Mouvement français pour la qualité (Insep Editions, 1999, 144 p., 130 F, ne concerne pas que des produits. des sciences et des techniques, qui de l’innovation, marché », relève Philippe Mustar. 19,82 ¤) : comment animer les groupes chargés d’innovation. Elle touche aussi les processus, l’or- se sont penchés sur l’innovation, l’un des laboratoires de l’Ecole. D’où la création, en complément, b La Conception à l’écoute du marché, de Shoji Shiba et le Mouve- ganisation de l’entreprise, le mode ont mis à mal le schéma linéaire, lui b Il est, par ailleurs, directeur dans certains grands groupes, de ment français pour la qualité (Insep Editions, 1999, 128 p., 150 F, 22,87 ¤): de commercialisation... substituant un modèle en réseau, de la collection Innovation directions scientifiques, dotées d’un comment détecter les besoins émergents pour être le premier sur le mar- Enfin, on pense généralement dit aussi « tourbillonnaire », dans le- aux Editions Economica budget permettant de financer les ché. que l’innovation suit un schéma li- quel l’innovation est « le fruit d’un et conseiller scientifique recherches au long terme. b Organiser la conduite de projet, de Gérard Herniaux (Insep Editions, néaire, qui prend sa source dans la ensemble d’interactions entre des ac- auprès d’institutions telles que 1999, 120 p., 175 F, 26,68 ¤) : comment intégrer l’incertitude. recherche scientifique, passant ainsi teurs nombreux et variés, de cultures le Commissariat général au Plan. Francine Aizicovici LeMonde Job: WDE3999--0010-0 WAS MDE3999-10 Op.: XX Rev.: 24-09-99 T.: 19:50 S.: 111,06-Cmp.:27,10, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0203 Lcp: 700 CMYK

X / LE MONDE / MARDI 28 SEPTEMBRE 1999 REPRODUCTION INTERDITE