Connaitre Et Utiliser Les Licences Creative Commons Public Cible : Chercheurs, Professionnels De L’IST
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Connaitre et utiliser les licences Creative Commons http://coop-ist.cirad.fr Public cible : chercheurs, professionnels de l’IST Connaitre et utiliser les licences Creative Commons en 6 points 1. Droits d’auteurs et droit des bases de données 2. Qu'est-ce qu'une licence de diffusion ? 3. Les licences Creative Commons (CC) 4. Attribuer une licence Creative Commons à une oeuvre 5. Rechercher des oeuvres sous licence Creative Commons 6. Bien utiliser une oeuvre sous licence Creative Commons 1. Droits d’auteurs et droit des bases de données Dans le droit français, toute création ou « œuvre de l’esprit » (texte, musique, photographie, vidéo, site web, création multimédia, …) est automatiquement protégée par le droit d’auteur. L’auteur/créateur d’une œuvre détient ainsi des droits moraux incessibles et inaliénables, et des droits patrimoniaux qu’il peut céder à des tiers. Pour plus d’information sur les droits d’auteurs, consultez la fiche CoopIST Protégez vos droits d’auteurs. La législation sur le droit d’auteur permet uniquement aux utilisateurs d’une œuvre de la consulter et d’en faire des copies pour usage personnel. Tout autre usage nécessite une autorisation préalable, expresse et écrite du titulaire des droits (éventuellement dans le cadre d’un contrat). Il existe cependant quelques exceptions législatives : analyses et courtes citations ; copies privées ; représentations privées et gratuites ; revues de presse ; parodies, pastiches, caricatures. Les bases de données, définies comme un ensemble de jeux de données organisé et structuré pour être accessible et exploitable au moyen d’un programme informatique (voir fiche CoopIST Rendre publics ses jeux de données scientifiques), sont protégées en Europe par trois types de droits : Le droit sur les éléments intégrés dans la base de données (textes, marques, données à caractère personnel) ; Le droit d’auteur sur la structure de la base de données (agencement, disposition) ; Le droit sui generis du producteur de la base de données, qui protège l’investissement financier, matériel et humain dans la base de données. Le producteur qui prouve avoir investi de manière substantielle pour constituer une base de données, excluant les frais liés à l’obtention des données elles-mêmes, peut s’opposer à toute extraction ou toute réutilisation substantielle de celle-ci. Dans la présente fiche, le terme « œuvre » sera utilisé pour désigner aussi bien les publications scientifiques que les bases de données. 1 Connaitre et utiliser les licences Creative Commons http://coop-ist.cirad.fr Public cible : chercheurs, professionnels de l’IST 2. Qu'est-ce qu'une licence de diffusion ? Si les droits patrimoniaux n’ont pas été cédés à un éditeur dans le cadre d’un contrat d’édition, il faut, avant de diffuser une œuvre, par exemple en la déposant dans une archive ouverte (voir fiche CoopIST Déposer ses publications dans une archive ouverte), lui apposer une licence de diffusion fixant les conditions et les limites de son utilisation. Dans le cas contraire, elle est sous droit d’auteur simple et, sans autorisation préalable, ne peut être utilisée autrement qu’à titre privé. Une licence de diffusion est un instrument juridique, complémentaire au droit d’auteur. Elle permet au titulaire des droits sur une œuvre d’accorder à l’avance aux utilisateurs certains droits d’utilisation de cette œuvre. Elle préserve les droits moraux de l’auteur en imposant toujours l’obligation d’attribution (citation de la source). Seul l’auteur, titulaire des droits, peut définir et imposer une licence de diffusion pour son œuvre. S’il y a plusieurs auteurs, et si l’un d’eux souhaite diffuser l’œuvre, il doit obtenir l’autorisation écrite des co-auteurs. Un message électronique d’accord peut suffire car il fait foi en droit français. Toute utilisation non prévue par la licence doit faire l’objet d’un contrat avec le titulaire des droits. L’utilisation d’une licence de diffusion est conseillée aux auteurs qui souhaitent : partager leur œuvre et en faciliter l’utilisation par d’autres ; autoriser gratuitement sa reproduction et sa diffusion sous certaines conditions ; accorder aux utilisateurs des droits complémentaires au droit d’auteur qui s’applique par défaut. Une licence de diffusion est dite libre si elle accorde sans restriction aux utilisateurs les droits suivants : usage de l’œuvre (lecture, reproduction) ; modification (amélioration, extension, transformation, traduction, incorporation de l’œuvre dans une autre) pour créer une œuvre dérivée ; diffusion de l’œuvre initiale ou dérivée, même à titre commercial. Une licence comportant des restrictions d’usage de ces droits est dite de libre diffusion. C’est le cas des licences interdisant les modifications ou adaptations de l’œuvre ou la réutilisation dans un cadre commercial. Certaines licences Creative Commons sont libres (CC-by, CC-by-sa). Les autres sont de libre diffusion. Le choix d’une licence est donc un acte juridique stratégique qui engage l’auteur d’une œuvre et conditionne l’exploitation future de cette œuvre. 3. Les licences Creative Commons (CC) Les licences de libre diffusion les plus couramment utilisées sont les licences Creative Commons (ou licences CC). Plus de 880 millions d’œuvres étaient disponibles sur Internet sous licences Creative Commons en 2014 (https://stateof.creativecommons.org/). Les licences Creative Commons (http://creativecommons.org/) ont été créées en 2002 par la société à but non lucratif Creative Commons pour la diffusion de contenus numériques comme le texte, les images et les films, à l’exception des logiciels. 2 Connaitre et utiliser les licences Creative Commons http://coop-ist.cirad.fr Public cible : chercheurs, professionnels de l’IST Elles peuvent aussi être utilisées pour la diffusion de contenus sur support papier. Les licences Creative Commons sont des contrats qui s’appliquent dans tous les pays et qui sont conçus pour être opposables en justice. Elles permettent une cession non exclusive, à titre gratuit et pour le monde entier, de certains droits d’auteur patrimoniaux. Le texte de ces licences est disponible sur le site des Creative Commons en langage juridique et en langage courant. Publiée en 2013, la version 4.0 des licences Creative Commons prend en compte à la fois le droit d’auteur et le droit sui generis des bases de données. Il est donc possible désormais d’utiliser ces licences dans le cadre de projets Open data (voir fiche CoopIST Rendre publics ses jeux de données scientifiques) et de choisir d’attribuer une même licence Creative Commons pour une publication et les jeux de données liés, ou une licence pour la publication et une autre pour les données. Cette version limite aussi les difficultés liées aux particularités des législations nationales (comme le droit d’auteur français). Elle ne nécessite plus d’adaptation aux droits nationaux pour être applicable. Ces licences permettent : aux auteurs d’indiquer facilement et précisément les droits qu’ils veulent conserver et les droits auxquels ils renoncent afin de permettre à d’autres de réutiliser leur œuvre ; aux utilisateurs d’être informés de ces conditions et de ne pas avoir à demander l’autorisation formelle d’un auteur avant l’utilisation de son œuvre, pour peu que cette utilisation reste dans les limites autorisées par la licence. Attention : Les licences Creative Commons ne peuvent pas faire l’objet d’une révocation permettant de revenir à un régime de protection du droit d’auteur ou du droit des bases de données. Leur application est définitive. Une fois que vous avez attribué une licence Creative Commons à une œuvre, quiconque en prend connaissance peut s’en prévaloir pour réutiliser votre œuvre. Si vous décidez de changer de licence Creative Commons ou de cesser la diffusion de votre œuvre sous licence Creative Commons, cela ne s’appliquera pas aux exemplaires déjà en circulation, ni aux adaptations de votre œuvre déjà réalisées, qui pourront continuer à être diffusés et réutilisés aux conditions de la licence que vous aviez choisie. Les licences Creative Commons sont incompatibles avec les DRM (Digital Rights Management) qui sont des protections techniques mises en place par certains éditeurs pour limiter l’accès et l’utilisation d’œuvres sous forme électronique. Dans le cadre d’un projet éditorial (publication d’un article, d’un ouvrage, etc.), le choix d’une diffusion sous licence Creative Commons doit être effectué dans le cadre du contrat d’édition. Ce choix concernera en général à la fois les droits d’édition papier et les droits d’édition numérique. Une licence Creative Commons est un système modulable constitué : de libertés de base (reproduire, distribuer et communiquer l’œuvre au public) ; d’une clause permanente (Paternité) ; de 3 clauses optionnelles. Les clauses sont identifiées par des pictogrammes qui permettent une lecture instantanée des conditions d’utilisation. Elles sont accompagnées d’un résumé des droits cédés. Attribution = Paternité (sigle BY) : obligation de citer l’auteur de l’œuvre initiale et d’indiquer si des modifications ont été effectuées sur cette œuvre. 3 Connaitre et utiliser les licences Creative Commons http://coop-ist.cirad.fr Public cible : chercheurs, professionnels de l’IST L’auteur de l’œuvre initiale doit être cité dans toutes les exploitations de son œuvre, avec un lien vers l’œuvre originale. En France, cette obligation est imposée par le droit moral de l’auteur, qui est incessible. Non Commercial = Pas d’utilisation commerciale (sigle NC) : interdiction de tirer un profit commercial (gain direct ou plus-value commerciale) en utilisant l’œuvre ou son adaptation. Le titulaire des droits se réserve les exploitations commerciales de son œuvre qui peuvent être négociées dans un contrat complémentaire. Sans cette clause, n’importe qui peut utiliser l’œuvre à des fins commerciales sans demande d’autorisation préalable. Attention : cette clause est très restrictive car une « utilisation commerciale » peut être aussi une mise en ligne sur un site web comportant des bannières publicitaires, un usage pédagogique payant, un usage commercial par une association à but non lucratif, … Remarque : Le partage de fichiers (peer to peer) n’est pas considéré comme une utilisation commerciale.