Le marché des produits maraichers dans le Sud-Bénin DYNAMIQUES ET PERSPECTIVES Publié par :

Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED) Bénin Novembre 2018

www.aced-.org

ii Remerciement

Cette étude a été réalisée par ACED appuyé par une équipe d’experts composée de Ben- Vital Kpanou et Dr. Castro Gbedomon. L’étude a reçu le soutien technique et financier de la Fondation de France et du Comité Français pour la Solidarité Internationale à travers le programme « Promotion de l’Agriculture Familiale en Afrique de l’Ouest ».

iii Messages clés

»» La demande de produits maraichers est grandissante et nécessite la mise en place d’un dispositif innovant pour sa satisfaction : les principaux acteurs des chaines de valeur des produits maraichers (grossistes et détaillants, supermarchés, réseaux de producteurs, transformateurs) ont estimé un gap important de produits maraichers qui peut être encore satisfait par la production ;

»» Le maraichage agroécologique (à base de compost de jacinthe d’eau) peut gagner une part du marché des produits maraichers : compte tenu de l’irrégularité et la dispersion spatiale de l’offre et du niveau élevé de périssabilité des produits maraîchers, la demande en produits maraichers reste encore difficile à satisfaire ;

»» La mise en place d’un mécanisme d’agrégation de l’offre et de la demande pourrait augmenter la part de marché des producteurs agroécologiques : ce mécanisme pourrait permettre de combler le gap actuel en produits maraichers, rééquilibrer les pouvoirs de négociation des producteurs avec les demandeurs et réduire les coûts de transactions (recherche d’informations de prix et marché) ;

»» L’exploitation d’opportunités existantes au sein des chaines de valeur pourrait également faire gagner des parts de marché aux produits maraichers agroécologiques : au-delà de la satisfaction de la demande en produits maraichers frais, il existe des segments des chaines de valeur, comme la transformation, qui pourraient consister des segments de marché importants. Également, l’intégration verticale des segments des chaines de valeur pourrait faciliter la vente des produits maraichers agroécologiques au travers des contrats institutionnels.

iv Sommaire

Remerciement...... iii Messages clés...... iv Introduction...... 1 Méthodologie...... 3 Définition de la zone d’étude...... 3 Revue documentaire...... 3 Collecte et analyse des données...... 3 Analyse de la demande des produits maraichers...... 5 Description du système d’approvisionnement en produits maraîchers...... 5 Estimation du gap de quantité de produits maraîchers à combler...... 7 Perspectives d’augmentation des disponibilités de produits maraîchers agroécologiques...... 10 Analyse de l’offre des produits maraîchers...... 11 Evaluation du potentiel de production du compost de jacinthe d’eau...... 11 Zones de production et périodes de disponibilité...... 12 Dynamique de l’offre de produits maraîchers ...... 14 Circuits de commercialisation...... 16 Analyse des prix...... 17 Conclusion...... 19 La création et l’animation d’un centre de groupage...... 19 L’exploitation d’opportunités de marchés additionnels...... 20 Références...... 21 Annexes...... 22

v Liste des tableaux

Tableau 1 : Effectif d’acteurs par catégorie...... 4 Tableau 2 : Estimation des quantités de produits qui manquent à combler par mois...... 9 Tableau 3 : Période de forte disponibilité des produits...... 13

vi Liste des figures

Figure 1 : Source d’approvisionnement en produits maraichers...... 5 Figure 2 : Synthèse du système d’approvisionnement en cultures maraîchères...... 7 Figure 3 : Facteurs limitants l’approvisionnement en produits maraichers...... 8 Figure 4 : Evolution de la production (en tonnes) de tomate de 2014 à 2017 dans la zone d’étude...... 14 Figure 5 : Evolution de la production en tonnes de Piment de 2014 à 2017 dans la zone d’étude...... 15 Figure 6 : Evolution de la production en tonnes de Légumes feuilles de 2014 à 2017 dans la zone d’étude...... 16 Figure 7 : Prix de vente des produits à la demande dans la zone d’étude...... 17

vii Introduction

u Benin, le maraichage est une de Sô-Ava, une initiative d’amélioration importante activité agricole de la production maraîchère grâce Aqui occupe des milliers de au compost de jacinthes d’eau. Cette personnes dans les milieux urbains, initiative vise à développer l’innovation péri-urbains et ruraux (Ofio, 2008). Il du compostage de la jacinthe d’eau permet de mettre en valeur les zones à et son utilisation en agriculture et à hydromorphie particulière (Vallée, bas développer la vente en circuit court des fond, plaine alluviale). Dans les zones produits agricoles obtenus. Plusieurs non hydromorphes, il nécessite la mise acquis sont disponibles aujourd’hui et en place d’aménagements (retenues, peuvent être davantage mis à l’échelle irrigation) pour l’apport en eau régulier, (ACED, 2017). Une technique de l’eau étant l’un des déterminants clés de ramassage efficace a été développée et ce mode de production agricole. Parmi adoptée par les maraîchers pour faciliter les contraintes couramment évoquées le ramassage des jacinthes et des par les maraichers, il y a le coût des itinéraires techniques agroécologiques fertilisants chimiques et la disponibilité pour l’utilisation du compost de jacinthes des fertilisants organiques. d’eau pour la production du piment, de l’amarante et de la tomate ont été Pour faire face à ce défi, ACED met en développés et suivis par les maraîchers. œuvre depuis 2013, dans la commune La commercialisation en circuit court,

1 caractérisée par une vente directe ava. Il s’est agi essentiellement d’évaluer au marché des produits locaux aux la couverture spatiale de la jacinthe consommateurs, a été également mise d’eau pour la fabrication de grandes en place avec les maraîchers afin de quantités de compost, d’analyser l’offre réduire le circuit de commercialisation et et la demande en produits maraîchers, d’améliorer le revenu des producteurs. d’identifier les différents systèmes d’approvisionnement des demandeurs, Au regard de ces résultats, ACED les circuits de commercialisation entrevoit d’élaborer une stratégie empruntés par les producteurs ainsi que pouvant permettre de vendre davantage les partenariats à nouer pour la mise en les produits maraîchers issus du œuvre de cette stratégie. compost de jacinthe d’eau au Benin. L’élaboration de cette stratégie nécessite Le document est reparti en cinq (5) l’identification d’acteurs pertinents sections. La deuxième section présente pour de potentielles collaborations et la la méthodologie et la troisième analyse conduite d’études approfondies sur l’offre la demande des produits maraichers. et la demande des produits maraîchers La quatrième section analyse l’offre des agroécologiques. Ce document rend produits maraîchers agroécologiques et ainsi compte de l’étude de marché des la dernière section conclut le document. produits maraichers dans les communes d’-Calavi, , Porto-Novo, Dangbo, Aguégués, Sèmè-Podji et So-

2 Méthodologie

’étude de marché s’est déroulée de quantités à combler au niveau des en plusieurs étapes. En premier acteurs ainsi que les options disponibles Llieu, la demande des produits pour y faire face. Ensuite, l’offre des maraîchers (tomate, piment, vernonia, mêmes produits a été évaluée. Ci- amarante et grande morelle) a été dessous est résumée la démarche analysée avec un focus sur les gaps méthodologique.

DÉFINITION DE LA ZONE D’ÉTUDE

La zone d’étude regroupe les communes été considérées dans la présente étude situées autour du complexe « lac- du fait de leur proximité avec le complexe Nokoué-lagune de Porto-Novo ». Ce lagunaire « lac Nokoué/lagune de Porto- complexe prend en compte les Novo » et donc avec la prolifération de communes d’Abomey-Calavi, Cotonou, la jacinthe d’eau, principale source de Porto-Novo, Dangbo, Aguégués, Sèmè- production du fertilisant agroécologique Podji et So-ava. Lesdites communes ont qu’est le compost de jacinthe.

REVUE DOCUMENTAIRE

Cette phase a été consacrée à la collecte, maraîchères. Elle a permis de faire le l’exploitation, l’analyse et la synthèse point des statistiques disponibles sur la de la documentation disponible sur production et la demande de ces produits la commercialisation des cultures et de leurs circuits de commercialisation.

COLLECTE ET ANALYSE DES DONNÉES

Sur la base d’un échantillonnage des maries chargés de la planification raisonné, les bonnes dames détaillantes locale ont été identifiés dans chaque et les supermarchés ont été identifiés, commune. Le tableau suivant présente selon leur positionnement au sein des l’effectif des acteurs par catégorie. agglomérations et aux abords des voies de grande circulation. La technique de boule de neige a été utilisée pour choisir les bonnes dames grossistes exerçant dans les marchés et les transformateurs. Les réseaux de producteurs ont été identifiés au niveau de leur faitière. Les conseillers en maraichage et les agents

3 Tableau 1 : Effectif d’acteurs par catégorie

Catégories d’acteurs Effectif

Bonnes dames 50

Supermarché 10

Réseaux de producteurs 10

Grossistes 10

Transformateurs 10

Groupements de producteurs 15

Conseiller maraichage ATDA et PADMAR 12

Agents des mairies 10

Total 127

Source : Données de terrain, 2018

Les acteurs identifiés ont été interviewés d’approvisionnement futures. Ces à l’aide d’un guide d’entretien données ont été analysées suivant une structuré. Le potentiel de fabrication grille de dépouillement. En effet, cette du compost de jacinthes a été évalué à grille de dépouillement s’apparente à un travers l’identification des villages de masque de saisie et a permis d’intégrer prolifération de la jacinthe, la disponibilité les informations recueillies auprès des de groupements de producteurs acteurs. Ainsi, les informations ont été maraichers et le consentement de ces regroupées par type d’acteur afin de derniers à participer à la mise à échelle ressortir les éléments clés nécessaires à de l’initiative de commercialisation de l’état des lieux de la demande et de l’offre produits maraichers agroécologiques. des produits maraîchers. Les données Pour l’offre des produits maraichers, les quantitatives collectées ont été soumises données sont relatives aux quantités à une analyse descriptive. produites, aux marchés d’écoulement, aux circuits de commercialisation et aux prix. Quant à la demande, les données collectées regroupent les informations sur le système d’approvisionnement en cultures maraîchères, les difficultés d’approvisionnement, le gap de quantités à combler et les perspectives

4 Analyse de la demande des produits maraichers

DESCRIPTION DU SYSTÈME D’APPROVISIONNEMENT EN PRODUITS MARAÎCHERS

Le système d’approvisionnement livrent sur site) et surtout du prix d’achat. désigne l’ensemble des méthodes Globalement, la régularité de l’offre, et pratiques mises en œuvre par les l’accès à un grand nombre d’offreurs et la acteurs pour accéder aux produits réduction des tâches de conditionnement en temps et en heure voulus. Il s’agit (surtout pour les légumes feuilles) essentiellement ici des sources et sont les principales raisons qui fréquences d’approvisionnement. orientent les acteurs vers les marchés En premier, il ressort des différents de regroupement péri-urbain en pole échanges, que les acteurs disposent de position. Ensuite, les marchés urbains diverses sources d’approvisionnement en de consommation viennent en deuxième produits maraichers. Cette diversification position pour combler le déficit alors que des sources d’approvisionnement est les sites maraichers apparaissent en justifiée par plusieurs facteurs. Il s’agit de dernière position. Cependant, certaines la régularité de l’offre, la réduction des spécificités subsistent comme le précise frais de transport (certains producteurs la figure 1.

Marché de regroupement péri-urbain Marché de consommation urbain Sites maraichers

100 ═

80 ═

60 ═

40 ═

20 ═

0 ═ Bonnes dames Supermarchés Réseaux de Commerçants Transformateurs détaillants producteurs Grossistes

Figure 1 : Source d’approvisionnement en produits maraichers

Source : Données de terrain, 2018

5 En effet, les bonnes dames détaillantes Quant aux réseaux de producteurs, et les supermarchés qui fournissent l’approvisionnement est essentiellement des produits maraîchers au plus grand (90%) basé sur leur propre production nombre de consommateurs (ménages) réalisée sur des sites maraichers (VIMAS, s’approvisionnent au niveau des marchés Grand-popo, , Zinvié, ) et de regroupement à la périphérie des est complétée en cas d’insuffisance par villes de Cotonou (Glo-Djigbé, Pahou), la production de tierce ayant les mêmes Abomey-Calavi () et Porto-Novo caractéristiques (producteurs situés (Dangbo) ; au niveau des marchés sur des sites maraichers également). urbains de consommation (Godomey, Leur fréquence d’approvisionnement est St Michel, Tokpa-Zoungo, Cococodji, journalière mais dépend des commandes Ahouangbomè, Ouando, etc) et enfin au préalables des clients. niveau des sites maraîchers (Godomey, En ce qui concerne les bonnes dames Abomey-Calavi) à l’intérieur des villes. grossistes situées dans les marchés, Les taux d’approvisionnement sont elles s’approvisionnement directement respectivement de 55 %, 30 % et 15 %. dans les marchés des zones de Il est déduit que les marchés de productions que sont Kpomassè et la regroupement péri-urbains obtiennent région Mono-Couffo (Azovè, Klouekamé, plus de score au regard du grand nombre Dogbo, Hlassamè, Comè, Lalo) pour d’offreurs qu’ils concentrent ; ces offreurs la tomate ; et la Vallée de l’Ouémé et étant pour la plupart des producteurs ou le Nord-Bénin pour le piment et les des collecteurs. C’est aussi un marché légumes feuilles. En période de pénurie, qui présente des prix plus intéressants les produits importés du Burkina-Faso pour des achats en gros. Quant aux et du Togo entrent en ligne de compte. fréquences d’approvisionnement, Les fréquences d’approvisionnement elles sont quotidiennes en raison de correspondent souvent aux jours de la grande périssabilité des produits et tenue des marchés ruraux. de la difficulté de conservation. Afin de Enfin, lestransformateurs privilégient réduire les coûts liés au déplacement et les zones de production pour installer le temps consacré à l’approvisionnement, leurs unités, surtout en ce qui concerne certains vendeurs s’approvisionnent tous la tomate. Dans le cas échéant, des les soixante-douze heures (72h soient 3 contrats de livraison sont signés avec des jours). Il est noté que les supermarchés producteurs afin d’assurer la régularité restent rigoureux sur des particularités de l’offre et la qualité du produit. portées sur l’esthétique des produits à Notons que le marché Dantokpa qui est choisir au regard des exigences de la approvisionné par les producteurs de la cible à satisfaire. Enfin, ces supermarchés vallée de l’Ouémé et du Nord-Benin, reste possèdent un réseau de fournisseurs qui la principale source d’approvisionnement leur font la livraison. du piment séché. En effet, le piment

6 séché est préféré au piment frais compte auprès des maraîchers et de l’achat dans tenu de sa faible teneur en eau et de la les marchés de regroupement péri- facilité à le conserver. Pour les légumes urbain. feuilles, la propre production des La figure 2 présente une synthèse transformateurs est la première source du système d’approvisionnement en d’approvisionnement suivie de l’achat produits maraichers de la zone d’étude.

Sites maraichers Marchés de regroupement péri-urbain

Bonnes dames détaillantes Bonnes dames Grossistes

Supermarchés Mise en vente dans les marchés urbains

Réseaux de producteurs

Consommateur final

Figure 2 : Synthèse du système d’approvisionnement en cultures maraîchères

Source : Données de terrain, 2018

ESTIMATION DU GAP DE QUANTITÉ DE PRODUITS MARAÎCHERS À COMBLER

La présente section traite du gap entre légumes feuilles), l’irrégularité de l’offre, la demande et l’offre. En effet, tous l’insuffisance de fonds de roulement ou les acteurs pris en compte dans cette encore la faible capacité de revente des étude reconnaissent que la demande produits avant qu’ils ne périssent. reste encore à combler compte tenu de divers paramètres. Les acteurs font face à (Figure 3) la périssabilité des produits maraîchers (tomate, piment et

- 7

15% 20% Forte pérrisabilité

Irrégularité de l’offre

Faible capacité de revente 25%

Insuffisance de liquidité 40%

Figure 3 : Facteurs limitants l’approvisionnement en produits maraichers

Source : Données de terrain, 2018

Ce dernier paramètre justifie le fait que sources d’approvisionnement également les bonnes dames détaillantes limitent diversifiées. Cependant,la maitrise les quantités de produits acquises à des techniques de conservation des chaque approvisionnement. Pour elles, produits maraîchers par ces acteurs peut la solution pour faire face à la demande permettre d’augmenter les quantités est donc de faire un approvisionnement actuellement acquises et par ricochet la en quantité réduite mais auprès de vente des produits maraîchers par ces diverses sources de façon à ne pas derniers. connaître des pertes tout en s’assurant Pour les transformateurs, il ressort des de la disponibilité des produits. La même échanges que des quantités importantes remarque se fait également au niveau de la demande de légumes feuilles des supermarchés et des bonnes dames par les transformateurs restent non grossistes des marchés. couvertes. Les raisons qui expliquent Néanmoins la durabilité relative cette situation sont, entre autres, qu’apporteraient les produits maraichers l’offre très minime de légumes feuilles agroécologiques renforce leur acquisition agroécologiques et la répartition croissante par les commerçantes car ces géographique disparate face à la produits ont un temps de conservation demande. Ces légumes agroécologiques plus long. sont plus prisés pour la transformation dans la mesure où, leur durée de Les acteurs reconnaissent qu’en cas conservation, la couleur des feuilles de commandes particulières, les ainsi que le goût sont meilleurs, avant ou quantités sont augmentées et les

8 même après transformation par rapport d’abondance de manière à couvrir la aux légumes feuilles produites avec demande pendant la période de rareté de fortes doses d’engrais chimiques. de la tomate. Cependant, le taux élevé Les producteurs agroécologiques du non-respect des contrats par les dont l’expertise est connue sont les producteurs montre des possibilités principales sources d’approvisionnement de positionnement d’une nouvelle offre mais compte tenu de leur faible capacité compétitive et adaptée à l’activité de de production actuelle, ils n’arrivent pas transformation. à satisfaire la demande. Quant au piment, son coût d’achat s’élève La transformation de la tomate, quant très vite et cela constitue également à elle, se fait prioritairement en période un frein à son acquisition en quantité d’abondance avec des unités soit voulue par les transformateurs, surtout installées directement dans les zones en période de rareté. Globalement, les de production soit en contrat avec des quantités de produits maraîchers restant producteurs des zones de production. à combler pour l’instant par les acteurs De ce fait, il n’existe pas encore de gap peuvent, par mois, être estimées comme de quantités de tomate actuellement suit : exprimé auprès des transformateurs. La transformation est maximisée en période

Tableau 2 : Estimation des quantités de produits qui manquent à combler par mois

Légumes feuilles Tomate (Kg) Piment (Kg) (planche) Acteurs Minimum Maximum Minimum Maximum Minimum Maximum

Bonnes dames 1000 2500 500 1500 75 150 détaillants

Supermarchés 500 1000 300 750 100 200

Réseaux de 500 1000 500 750 10000 30000 producteurs

Commerçants 1500 3000 1500 2500 5000 10000 Grossistes

Transformateurs Aucun 1500 3000 5000 7500

Source : Données de terrain, 2018

9 Les quantités de produits à combler d’acteurs de la commercialisation inscrites dans le tableau sont à présents dans la zone d’étude, nous multiplier par le nombre d’acteurs pouvons conclure que le besoin en de la commercialisation (bonnes produits maraichers est très élevé et dames détaillantes, supermarchés, nécessite la mise en place d’un dispositif réseaux de producteurs, grossistes et innovant pour sa satisfaction. transformateurs). Au regard du nombre

PERSPECTIVES D’AUGMENTATION DES DISPONIBILITÉS DE PRODUITS MARAÎCHERS AGROÉCOLOGIQUES

Les difficultés d’approvisionnement et rendre fonctionnel des réseaux de en produits maraichers orientent les producteurs agroécologiques de manière acteurs vers la mise en œuvre de à agréger l’offre et procéder à des ventes diverses stratégies pour accéder à groupées à leur endroit à travers la ces produits en quantité et en temps contractualisation. En effet, une demande voulu. Pour les légumes feuilles, les ciblée à l’avance constitue un meilleur transformateurs ont pour première marché d’écoulement pour le producteur. stratégie l’augmentation systématique Cela le rassure sur le prix, l’écoulement de leur propre production. Cela permet mais surtout sur l’absence de perte de contrôler la disponibilité de la matière de ses produits sujets à une forte première selon les périodes. Ensuite, périssabilité. certains transformateurs établissent des Au regard de ces difficultés, les contrats d’approvisionnement auprès transformateurs, les responsables des producteurs avec des possibilités des supermarchés et bonnes dames de préfinancement de la campagne détaillantes orientent leur réflexion dans le but de garantir l’exclusivité de vers la mise en place d’une unité la production. Cette dernière stratégie économique chargée d’agréger l’offre s’applique également pour la tomate et de produits maraichers agroécologiques le piment en période d’abondance. Les dans le but de satisfaire la demande, acteurs (bonnes dames détaillantes, sécuriser les marchés d’écoulement plus supermarchés, bonnes dames rémunérateurs pour les producteurs grossistes) diversifient les marchés et réduire les pertes post-récoltes. Le d’approvisionnement pour faire face à principal atout de cette unité économique l’irrégularité de l’offre et surtout à la serait sa localisation géographique variabilité des prix. (proche des consommateurs du centre- Des discussions menées avec les ville) mais aussi l’offre des produits transformateurs, les responsables maraichers agroécologiques de qualité à des supermarchés et bonnes dames des prix compétitifs. détaillantes, il ressort qu’il faille créer

10 Analyse de l’offre des produits maraîchers

EVALUATION DU POTENTIEL DE PRODUCTION DU COMPOST DE JACINTHE D’EAU

De son nom scientifique Eichhornia certains villages marqués par une forte crassipes, la jacinthe d’eau est une plante présence de jacinthe d’eau. On dénombre aquatique, flottante qui peut vivre et se cent-trente (130) villages répartis dans reproduire librement à la surface des eaux les communes de So-ava (74), Aguégués douces ou peut être ancrée dans la boue (23), Dangbo (28), Porto-Novo (4) et Sèmè- (PNE, 2014). Elle peut atteindre 30 cm Podji (1) qui sont les plus exposées au à 1 m de hauteur. Au Bénin, la Jacinthe phénomène d’invasion de cette plante. d’eau est présente sur la rivière Sô, le La liste de ces villages figure à l’annexe fleuve Ouémé, le lac Nokoué et la lagune 2 du présent rapport. Bien qu’il n’existe de Porto-Novo. Les communes de Dangbo, pas une estimation fiable de la quantité de Aguégés, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Abomey- jacinthes sur ces eaux, nous estimons au Calavi, Cotonou et So-ava sont en contact regard de la grande superficie couverte de permanent avec ces cours d’eau à travers jacinthes à plusieurs dizaines de milliers

11 de tonnes la quantité de jacinthes d’eau qui accrue de compost de jacinthe au cours peut être ramassée par an. Cette quantité de l’année. Les échanges avec les est largement suffisante pour garantir une groupements de producteurs maraichers production accrue et suffisante de compost rassurent sur la disponibilité de la main de jacinthes. Par ailleurs, entre autres d’œuvre locale pour le ramassage de la éléments entrant dans le compostage jacinthe et la production du compost. de la jacinthe, nous avons des déjections Globalement, les ressources matérielles animales (fumier), la cendre de bois (jacinthe d’eau et autres composants), ou la poudre de roches phosphatées et humaines (producteurs maraichers) et enfin les résidus de récolte (pailles). Ces technique (accompagnement de ACED) éléments sont disponibles dans les zones sont réunies pour garantir une production de prolifération de la jacinthe d’eau et durable de compost de jacinthe d’eau dans rassurent sur la capacité de production les communes concernées.

ZONES DE PRODUCTION ET PÉRIODES DE DISPONIBILITÉ

La quantité de produits maraîchers offerte de production et leur chevauchement par les maraîchers n’est pas fonction entraînent des périodes d’abondance et de d’une demande solvable, d’autant plus rareté. Les périodes de production de la qu’il existe très peu de contrats ou tomate, du piment et des légumes feuilles d’intention d’achat avant la production. La (vernonia, amarante et grande morelle) seule contrainte capable d’influencer la dans la zone d’étude sont présentées dans quantité des produits est la disponibilité tableau 4. de ressources productives dont : la terre, l’eau, les fertilisants et les prix d’achat pratiqués au cours de la campagne agricole antérieure.

En l’occurrence, dans la zone d’étude, la production de cultures maraîchères mobilise les producteurs individuels ou en coopératives/groupements. L’offre domestique de produits maraîchers dans la zone d’étude est influencée par le régime pluvial principalement qui est progressivement supplée par la pratique de l’irrigation dans certaines communes. La mise en exploitation des terres de bas-fonds, tributaire du régime pluvial, influence également cette offre de produits maraîchers. La juxtaposition des saisons 12 Tableau 3 : Période de forte disponibilité des produits

Cultures Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc

Sèmè-Podji-So-ava Sèmè-Podji-So-ava Tomate

Abomey-Calavi-Dangbo- Dangbo- Aguégués Sèmè- Aguégués Sèmè-Podji Podji Piment

Abomey-Calavi-Dangbo- Abomey-Calavi-Dangbo- Aguégués-So-ava Aguégués-So-ava Légumes Feuilles*

Source : Adapté de Ofio 2008

*Amaranthe, Grande morelle, Vernonia

L’analyse du tableau suggère que la observe une disponibilité de produits zone d’étude met à disposition des maraichers même si l’offre est dispersée. consommateurs des produits maraichers toute l’année durant mais avec des variations de quantités. Cela s’explique par la grande fertilité des terres de la Vallée de l’Ouémé dont la production sous régime pluviale est suppléée par la décrue du fleuve Ouémé. En effet, le retrait des eaux du fleuve Ouémé facilite la fertilisation des sols grâce aux alluvions, ce qui réduit considérablement le besoin en fertilisant chimique. Ainsi, durant toute l’année, on

13 DYNAMIQUE DE L’OFFRE DE PRODUITS MARAÎCHERS

La disponibilité de produits maraîchers la production de tomate sur les trois (3) dans la zone d’étude est sujette à une dernières campagnes agricoles de 2014 à production continue tout le long de 2017. l’année. La figure 4 présente l’évolution de

2014-2015 25222 2015-2016 22949 21180 19806

2016-2017 16628 10416 4039 3596 3546 149 138 87 33 0 49 144 356 150 37 231 12

AGUEGUES DANGBO PORTO-NOVO SEME-PODJI ABOMEY-CALAVI SO-AVA COTONOU

Figure 4 : Evolution de la production (en tonnes) de tomate de 2014 à 2017 dans la zone d’étude

Source : Direction des Statistiques Agricoles, 2017

Il ressort de l’analyse de cette figure que Selon les acteurs, cette régression de les communes de Sèmè-Podji (entre 20 la production est due à la baisse de la et 25 000 Tonnes) et de So-ava (entre 10 fertilité des sols, la faible maitrise de l’eau, et 20 000 Tonnes) sont restées en pole le choix des variétés, et le non-respect position dans la production de tomate au des itinéraires techniques. A ces facteurs cours des trois (3) dernières campagnes s’ajoutent, selon les acteurs, le niveau de agricoles. Par contre, Abomey-Calavi périssabilité élevé de la tomate fertilisée et Cotonou offrent des quantités de à forte dose d’engrais chimiques. Les tomate en deçà de 5000 Tonnes. Les producteurs, sauf en cas de commande autres communes offrent des quantités particulière pour un marché garanti, négligeables. Cependant, l’agrégation réduisent progressivement la quantité de de l’offre globale de tomate dans la tomate produite. zone d’étude montre une régression des La figure 5 quant à elle présente l’évolution quantités produites qui sont passées de de la production de piment sur les trois (3) 48746 Tonnes à 40432 Tonnes soit une dernières années dans la zone d’étude. régression de 8044 Tonnes sur la période.

14 2014-2015 2015-2016 2016-2017 8346 5437 5336 4869 4816 4348 4126 4038 3710 3386 3433 2969 1012 839 892 224 80 50 1 2 0

AGUEGUES DANGBO PORTO-NOVO SEME-PODJI ABOMEY-CALAVI SO-AVA COTONOU

Figure 5 : Evolution de la production en tonnes de Piment de 2014 à 2017 dans la zone d’étude

Source : Direction des Statistiques Agricoles, 2017

L’analyse révèle que les communes des une période relativement longue de Aguégués et de So-ava dépassaient une l’année. production de 5000 Tonnes de piment par L’analyse de l’offre de légumes (figure 6) an. Cependant, ces quantités de piment montre que la commune d’Abomey-Calavi produites annuellement ont pratiquement constitue un grand pôle de production été réduites de moitié au bout de trois devant les communes de Sèmè-Podji et (3) ans. Ce constat souligne l’existence de So-ava. Malgré leur position de leader, d’un malaise qui mine la production. Des notons qu’à Abomey-Calavi et à Sèmè- discussions avec les acteurs, il ressort Podji, les quantités de légumes feuilles que la faible maitrise de l’eau et la faible sont en baisse du fait de la pression qualité des semences et des niveaux foncière qui réduit les superficies de de fertilisations y afférents constituent terre disponible, de la faible maitrise de de réels handicaps à la productivité. l’eau et de la rareté de la main d’œuvre. Néanmoins, dans la commune de Cependant, la commune de So-ava Dangbo, la productivité s’est accrue au connait une croissance de la production cours des trois (3) dernières années. de légumes feuilles au cours des trois (3) Cette tendance haussière présage des dernières années, ce qui peut s’expliquer lendemains meilleurs pour la production partiellement par l’utilisation de compost agroécologique dans la mesure où la dans la fertilisation des terres qui restent commune de Dangbo est sujette à une largement disponibles. forte présence de jacinthe d’eau durant

15 2014-2015

2015-2016 8436

2016-2017 7817 6848 5666 4975 4990 4667 4550 3572 2339 2174 1605 1383 963 864 37 106 109 184 64 254

AGUEGUES DANGBO PORTO-NOVO SEME-PODJI ABOMEY-CALAVI SO-AVA COTONOU

Figure 6 : Evolution de la production en tonnes de Légumes feuilles de 2014 à 2017 dans la zone d’étude

Source : Direction des Statistiques Agricoles, 2017

CIRCUITS DE COMMERCIALISATION

Dans la zone d’étude, les transactions »» Le producteur amène lui-même ses de produits maraîchers empruntent des produits maraîchers au marché local circuits traditionnels de commercialisation dans les communes de Dangbo, Akpro- qui partent des zones de production vers Missérété, Aguégués, So-ava. Les celles de consommation. Elles se font collecteurs/commerçantes achètent et selon le principe de la libre concurrence vont ensuite revendre ces produits sur avec le prix comme principal facteur les marchés de Cotonou, de Porto-Novo de régulation. Les commerçants sont et de Sèmè-Podji ; de différents types à savoir : (i) les »» Des femmes du terroir achètent des collecteurs/commerçants grossistes, (ii) produits aux abords des champs les semi-grossistes, (iii) les détaillants et auprès de leurs parents et voisins (iv) les exportateurs. producteurs de Sèmè-Podji et de En effet, une bonne partie des produits So-ava. Elles les revendent ensuite maraîchers est commercialisée sur soit sur le marché local, soit en les marchés locaux. Les modes de ville (Abomey-Calavi, Porto-Novo et commercialisation suivants sont employés Cotonou) ; par les acteurs. »» Il est rencontré également des producteurs (Abomey-Calavi, Cotonou

16 et Porto-Novo) qui vont vendre fréquent. Les délais de paiement varient directement leurs productions en alors de quelques jours à un mois. Les gros ou en détail dans les marchés retards de paiement sont fréquents, de ces villes (Ganhi, Dantokpa, St ce qui pose le problème de manque Michel, Tokpa-Zoungo, Ahouangbomè, de fond de roulement aux maraîchers. grand marché de Porto-Novo) à des Certains producteurs livrent directement bonnes dames avec qui des relations aux hôtels et restaurants ou à des contractuelles sont établies avec des particuliers. La visite quotidienne des paiements à la livraison ou en différé. femmes commerçantes sur les périmètres maraîchers permet aux producteurs Par ailleurs, dans la zone intra urbaine d’économiser le temps et les coûts de (Cotonou, Porto-Novo et Abomey-Calavi), transport sur vente. En revanche, ils se les exploitants vendent en général leur retrouvent dans une position de faiblesse production directement sur leurs parcelles pour la négociation des prix car ils n’ont à des commerçantes détaillantes et pas toujours connaissance des prix grossistes. Les commerçantes achètent pratiqués sur les marchés au moment généralement par planche qu’elles se font de la transaction. De plus, l’existence de préalablement réservées. Les exploitants contrat de livraison préfinancés ou non sont payés comptant ou à crédit. Ce avec des bonnes dames réduit le pouvoir dernier mode de payement est le plus de marchandage de ces producteurs.

ANALYSE DES PRIX

L’analyse des prix (figure 7) révèle qu’ils (amarante, grande morelle, vernonia) sont connaissent des variations relativement vendus par quarantaine et les légumes élevées au cours de la même année fruits (piment, tomate) sont vendus au calendaire. Les légumes feuilles Kilogramme.

Piment Tomate Amarante Grande Morelle Vernonia

1800 ═

1400 ═

1000 ═

600 ═

200 ═

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Figure 7 : Prix de vente des produits à la demande dans la zone d’étude

Source : Données de terrain, 2018 17 Les prix fluctuent énormément au cours de producteurs. Les facteurs pris en compte l’année. Ils sont plus élevés pour les produits pour la fixation des prix de vente sont : les de contre saison que pour ceux de la période dimensions des unités de mesure, l’aspect pluviale. Dans une même journée, les prix extérieur des fruits et légumes, le prix sur les peuvent doubler. Les unités de mesure ne autres marchés (souvent connu uniquement sont pas standardisées (petit panier, panier des commerçantes) et souvent les prix moyen, grand panier, bassine, sac de jute, sac pratiqués par les maraîchers des zones de d’engrais, planche, sceau, etc.), ce qui constitue production concurrentes. également une source de variation des prix. En période d’abondance des produits De manière générale, sur un grand nombre maraîchers, ce sont les commerçantes de marchés, le prix résulte du mécanisme grossistes qui fixent les prix. Mais en de l’offre et de la demande comme sur un période de pénurie lorsque la commerçante marché concurrentiel. Ainsi tout opérateur se déplace sur les sites de production, la qui se rend sur le marché pour des négociation des prix est possible. Dans transactions ne connait pas à l’avance le tous les cas, le producteur négocie dans prix du jour ; il ne peut le situer que par une position d’infériorité, n’ayant aucune anticipation dans une fourchette donnée. connaissance de ses coûts de production, Les informations sur les prix sont obtenues des prix pratiqués ailleurs, de la stratégie soit lors des déplacements, soit auprès d’achat de son partenaire commercial. Le d’intermédiaires ou d’autres commerçants. caractère atomisé et fragmenté de l’offre La vitesse de transmission des informations et le manque de concertation entre les varie en fonction de la fréquence des producteurs pour fixer des prix de référence marchés. Cette réalité confirme le caractère renforcent cette situation. De plus, en raison libéral du marché des produits maraîchers. de la dépendance des cultures aux saisons, la majorité des producteurs débute leur Dans leur négociation, les producteurs cycle au même moment. Ceci aboutit à s’appuient le plus souvent sur le prix des périodes de surproduction chronique antérieur et sur le niveau de la demande (surtout de Juin à Août) entrainant une du marché à travers le nombre d’acheteurs baisse des prix, une saturation des marchés présents. Parallèlement, les commerçantes et des pertes post-récoltes très élevées. apprécient le niveau de l’offre du jour par l’affluence des producteurs sur le Pour inverser la tendance d’évolution marché. Par exemple, les commerçantes des prix en défaveur des producteurs, il essentiellement des grossistes attendent est indispensable de mettre en place des de voir l’importance des quantités offertes mécanismes d’agrégation de l’offre mais puis se concertent entre elles afin de fixer aussi de la demande afin de réguler les le prix. Dans ce jeu, les agents influents flux des produits maraîchers pour mieux (financièrement) de chaque groupe pèsent contrôler les prix sur le marché surtout au énormément dans la conclusion d’un profit des producteurs. Il faut également accord entre vendeurs (producteurs) et développer des systèmes d’informations sur acheteurs. Dans la plupart des cas, ce sont les prix à l’intention des producteurs pour les acheteurs qui dictent leurs prix aux améliorer leur pouvoir de négociation.

18 Conclusion

es produits maraichers occupent circuits de commercialisation empruntés une place de choix dans par les producteurs et d’estimer le gap de Ll’alimentation des ménages produits à combler. urbains. De ce fait, les produits attisent Au terme de cette étude, il ressort l’intérêt des producteurs qui s’y que l’offre de produits maraichers investissent malgré la faible disponibilité agroécologique reste insuffisante et de ressources productives. La présente surtout géographiquement éparpillée par étude de marché s’est donnée pour rapport à la demande. Il devient nécessaire objectif d’évaluer l’offre et la demande de mettre en place un mécanisme en produits maraîchers agroécologiques, d’agrégation de l’offre et de la demande d’identifier les différents systèmes afin de juguler les déficits et limiter les d’approvisionnement des demandeurs pertes subis par les producteurs. La de produits maraîchers, d’analyser les présente étude recommande.

LA CRÉATION ET L’ANIMATION D’UN CENTRE DE GROUPAGE

ACED devra appuyer les producteurs à les petites mesures, toute chose qui pourra mettre en place un centre de distribution familiariser la clientèle au système de au cœur des zones urbaines (Cotonou et pesée au détriment du système de mesure Abomey-Calavi) de forte concentration par « bol » ou par panier ou quarantaine des produits. L’objectif de ce centre qui n’arrange pas toujours les producteurs. sera d’approvisionner les clients en Le système de gestion à développer gros, demi-gros et en détails, sur place pour le centre fonctionnera sur des ou par des livraisons à domicile. Le commissions à prélever sur les ventes centre pourrait être animé par un petit réalisées pour le compte des groupements personnel. En termes d’équipements, ce ou producteurs individuels pour assurer à centre pourra être équipé d’une chambre la fois l’amortissement des équipements froide d’une capacité proportionnelle et le fonctionnement du centre. Une étude aux besoins d’entreposage des produits spécifique de rentabilité, le cas échéant, maraîchers des groupements membres pourra aider à la prise de décision pour la du partenariat. Le système d’entreposage mise en place de ce centre. visera à sauvegarder l’identité des lots des groupements et des producteurs individuels. Outre la chambre froide, le centre pourra être doté de bascule pour les gros enlèvements, et une balance pour

19 L’EXPLOITATION D’OPPORTUNITÉS DE MARCHÉS ADDITIONNELS

ACED pourra organiser les producteurs sec. Ceci pourrait aussi nécessiter la afin de ravitailler les transformateurs promotion de la transformation de produits de tomate, par exemple. Également, la maraichers auprès d’autres segments production de piment séché peut profiter des chaines de valeur afin d’augmenter de l’opportunité que constituent les les parts de marché aux produits transformateurs qui préfèrent le priment agroécologiques.

Le piment sec : Obtenu à partir du séchage du piment frais au soleil, le piment sec s’est avéré, comme étant le produit le mieux apprécié des transformateurs. Le marché réel du piment sec couvre tout le pays. L’organisation de cette sous-filière pourrait se faire dans le cadre d’un groupement de producteurs/transformateurs. Dans ce cas, le groupement encouragera ses membres à produire le piment, avec spécification de la variété la mieux prisée. Cette production sera ensuite livrée au groupement qui en assure la transformation avant de le livrer aux grossistes des différentes régions.

La tomate séchée : L’avantage de ce produit est de disposer à tout moment de l’année de la tomate fraîche, car une fois au feu la tomate séchée prend l’aspect de la tomate fraîche. Un autre avantage important est que cette transformation de la tomate évite le bradage de ce produit pendant les périodes d’abondance, permettant ainsi de sécher le surplus de production pour en faciliter la conservation en vue de la commercialiser plus tard. La transformation de la tomate peut être axée sur un processus artisanal pouvant aboutir à la tomate séchée, la pulpe de tomate et le concentré de pulpe de tomate.

20 Références

ACED (2016). Etude de consommation des produits maraichers dans le marché d’Akassato, rapport d’étude

ACED (2017). Rapport Annuel 2017. Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable

Direction des Statistiques Nationales, (2016), Série de données agricoles nationales

OFIO, A. C. (2008). Etude sur les flux des produits maraîchers au Bénin

PNE (2014). Valorisation de la jacinthe d’eau au Bénin. Rapport de synthèse actualisé, Partenariat National de l’Eau

21 Annexes

ANNEXE 1 : LISTE DES VILLAGES DE PROLIFÉRATION DE LA JACINTHE D’EAU DANS LA ZONE D’ÉTUDE

Communes Arrondissement Village Aniviékomè Djigbékomè Kindji Woundékomè Kintokomè ZOUNGAME Sohêkomè Trankomè Donoukpa Somayi Dogodo Akpakomè Aguégués Aholoukomè Akpoloukomè Zinviékomè Houédomè Akodji Agbodjèdo Gbodjè Akpadon Bembè-Akpa Bembè Houinta Goussa Djèkpé 1er arrondissement Lokpodji 1er arrondissement Akpassa Porto-Novo 4ème arrondissement Louho 5ème arrondissement Dowa-Gbago

22 Communes Arrondissement Village Agbanta Allanwadan Danko Gbéko Centre Gbeko Gbéko Dékangbo Gbèssoumè Gbéko Sioli Sèho Djigbé Affio Aligbo Dèkin Hounhouè Kodékpémè Togbohounsou Adjido Dangbo Agbonou Agondo Agonguè Houedomey Damè Dèwémè-Daho Houédomey Sodji Wozounmey Glahounsa Glahounsa Sèmè Hètin-Sota Kessounou Kessounou Kodonou Hètin-Gléhou Sèmè-Podji Djèrègbé Houinta

23 Communes Arrondissement Village Ahomey-Lokpo Centre Ahomey-Ounmey Assédokpa Bessétonou Ahomey-Lokpo Centre Ahomey-Ounmey Assédokpa Ahomey-lokpo Bessétonou Hêni Kinto Agué Kinto Dokpa Zoungomey Zounkpodé Kinto Oudjra Anaviécomey Djèkpé Dékanmey Kpafè Kpoviécomey Sakomey Agonmèkomey So-ava Gansougbamey Gbamey-Tchèwa Gounsoédji Hindagao Ganvié1 Kpassikomey Sokomey Tohokomey Yokagao Agoundankomey Yokagao Agbongamey Ahouanmongao Dakomey Dakomey-Yohonoukon Dossougao Ganvié 2 Gounsoégbamey Guèdèvié Guèdèvié-Gbègbèssa Havè Kindji Sinhoungbomey

24 Communes Arrondissement Village Domèguédji Gbégodo Gbagbodji Gblonto Houédo-Aguékon Ganviécomey Gbégbomè Ouèkèkomè Gbessou Sokomey Ahomey Domey-Zounmey Ahomey-Fonsa Ahomey-Gbékpa Ahomey-Gblon Sô-Ava Dogodo Dokodji Houndomey Sindomey So-ava Aniankomey Avlézounmey Dogodo Eguékomey Gbètingao Hlouazounmey Hounhoué Kpacomey Lokpodji Nonhouéto Sô-ChanhouéTodo Somaï Tchinancomey Totakoun Vekky Daho Vekky dogbodji Zounhomey

Source : Données de terrain, 2018

25 Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable

BP 660 Abomey-Calavi, Bénin

+(229) 69362121

[email protected]