Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

Rapport de stage

Nature et agriculture en plaine du Bischwald (57) : un équilibre fragile

Maître de stage : Philippe MALENFERT – Tuteur universitaire : Bruno FAIVRE

Master Professionnel 2 Espace Rural et Environnement 57) ald ( w h c Bis u d e plain en s e i r ai r p es et r u lt u c e, in a r ve i r ion at ét vég , g an ét – 3 0 20 0/ 1 / 2 1 –

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© Ph Alexandre Knochel Promotion 2004-2005

Avril à août 2005 Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

Sommaire

Introduction ...... 1

1. Contexte général de l’expertise ...... 4

1.1. Expert de l’avifaune en Lorraine : le COL...... 4

1.2. Description physique de la zone d’étude ...... 4

1.2.1. Contexte topographique et géologique ...... 4

1.2.2. Bassin hydrographique et climat...... 5

1.3. Activités humaines et occupation des sols ...... 5

1.3.1. L’espace agricole ...... 6

1.3.2. L’espace forestier ...... 7

1.3.3. Les zones humides...... 8

1.3.4. Les villages et leur bordure ...... 9

1.3.5. L’aérodrome militaire de « » ...... 9

1.4. Études déjà effectuées sur le Bischwald ...... 10

2. Étude dynamique du paysage de la plaine ...... 11

2.1. 2000 ha de prairies : la SAU et son évolution de 1994 à 2004 ...... 11

2.2. Les 400 mardelles du Bischwald : évolution jusqu’en 2004...... 14

2.3. 75 km de linéaire boisé : l’évolution de 1994 à 2004...... 16

3. Expertise ornithologique : 195 espèces recensées ...... 18

3.1. L’avifaune hivernante et de passage ...... 18

3.1.1. L’avifaune de l’étang du Bischwald (automne-hiver)...... 18

3.1.2. L’avifaune de la plaine du Bischwald (automne-hiver) ...... 21 Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

3.2. L’avifaune nicheuse...... 21

3.2.1. L’avifaune de l’étang du Bischwald et du marais de ...... 21

3.2.2. L’avifaune prairiale ...... 23

3.2.3. L’avifaune forestière ...... 26

4. Expertise faunistique élargie...... 31

4.1. Expertise chiroptérologique ...... 31

4.2. Approche herpétologique...... 34

4.3. Approche entomologique : odonatofaune et lépidofaune...... 37

4.3.1. Les Odonates ...... 37

4.3.2. Les Rhopalocères ...... 40

5. Enjeux et perspectives ...... 42

5.1. Hiérarchisation des enjeux avifaunistiques...... 42

5.2. Éléments pour une redéfinition du périmètre de la ZPS ...... 43

5.3. Problématiques et mesures envisageables ...... 45

5.4. Suivis à mettre en oeuvre...... 47

Conclusion...... 48

Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005 Index des figures

™ Figure n°1 : Localisation de la plaine du Bischwald P°3

™ Figure n°2 : Répartition des grands habitats dans la plaine du Bischwald P°5

™ Figure n°3 : Évolution des surfaces de prairies de 1994 à 2004 P°12

™ Figure n°4 : Occupation des sols et évolution des structures paysagères de la plaine du Bischwald P°15

™ Figure n°5: Effectif moyen mensuel d'oiseaux d'eau d'octobre à mars P°19

™ Figure n°6: Carte de hiérarchisation des secteurs avifaunistiques prioritaires P°44

Index des tableaux

™ Tableau n°1 : Représentation surfacique des communes dans la zone d’étude et dans le projet de ZPS P°6

™ Tableau n°2: Chronologie des étapes de connaissance et de reconnaissance de la plaine du Bischwald P°10

™ Tableau n°3: Résultats de l’étude diachronique P°13

™ Tableau n°4: Évolution numérique des mardelles sur 25 ans P°16

™ Tableau n°5: Évolution numérique des mardelles agricoles sur 25 ans P°16

™ Tableau n°6: Évolution des boisements linéaires P°17

™ Tableau n°7: Résultats de la reproduction de l’avifaune aquatique P°22

™ Tableau n°8: Résultats de la reproduction de l’avifaune prairiale P°25

™ Tableau n°9: Résultats des IPA classés par milieu P°29

™ Tableau n°10: Espèces patrimoniales forestières P°30

™ Tableau n°11: Intensité de prospection et résultats généraux de l’étude des chiroptères P°32

™ Tableau n°12: Résultats par espèce de l’étude des chiroptères P°32

™ Tableau n°13: Nombre d’individus par espèce au sonomètre et en capture P°32

™ Tableau n°14: Résultats synthétiques de l’expertise herpétologique P°35

™ Tableau n°15: Liste des Odonates du Bischwald suivant la classification écologique de Boudot & Jacquemin P°38 Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

Index des planches photographiques

La description des photographies des planches se fait de haut en bas et de gauche à droite.

™ En couverture :

Ėtang, végétation riveraine, cultures et prairies en plaine du Bischwald (57) – 12/10/2003

™ Planche n°1 :

Les 210 ha de l’étang du Bischwald (2 700 000 m3) - Vue de la digue - 12/10/2003

Les 38 ha du marais de « Lelling » vu de Guessling-Hémering le 13/03/2005

Prairie hygrophile de Langwiese à Grostenquin, au bord de la Nied du Bischwald - 28/07/2005

Chênaie sessiliflore en futaie moyenne au Bruhlwald à Lixing-lès-St-Avold - 03/06/2005

™ Planche n°2

Mardelle et prairies inondables de Gertswiese à Grostenquin – 21/03/05

Mardelle A46 de Hartenbusch à - 24/05/05

Haies le long de la voie romaine à l’étang du Bischwald - 17/06/2005

Arasement de haie et comblement de la mardelle A74 de Nonnenwaeldchen à Grostenquin - 21/03/2005

™ Planche n°3

Mâle de Pie-grièche écorcheur Lanius collurio (photo. prise le 21/05/2004 à Sapka, piémont des Rodopes – GR)

Mâle de Vespertilion de Bechstein Myotis bechsteinii, capture d’Isental à - 11/06/2005 (photo. Alexandre Ruffoni)

Mâle de Sympétrum à ailes jaunes Sympetrum flaveolum à Erlenhof (Grostenquin) - 28/07/05

Mâle de Cuivré des marais Lycaena dispar à Entenfang – Bistroff - 03/08/05 Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005 Remerciements

Tout d’abord mes remerciements vont au Centre Ornithologique Lorrain. Je pense particulièrement à son chargé d’études, Philippe Malenfert, qui m’a accordé sa confiance pour la mise en œuvre de cette étude et qui a assuré un suivi de qualité.

Ensuite, je pense à François Schwaab et Jean-François Schneider de la CPEPESC-Lorraine qui ont rendu possible le volet sur les chauves-souris, étude passionnante à plus d’un titre.

Pour leur soutien actif lors de mes prospections, je remercie tout spécialement Alexandre Ruffoni et Michiel Löffler (papillons, amphibiens, chiroptères). Avec eux, la pression de prospection a été optimisée. Mes remerciements vont également à Julien Dabry, Maud Ferrier, Vincent Olry, Jean- François Schneider et Jacques Kunzler.

Pour les informations forestières concernant la zone, merci à : Christophe Werny et Thierry Schueller de l’ONF.

Pour les informations ornithologiques et naturalistes en général, merci à : Damien Petit, Gérard Joannès, Jean-Yves Moitrot et François Guérold.

Enfin, j’aimerais rendre un hommage spécial à Jean-Charles Dor et Pascal Toussaint grâce auxquels j’ai découvert ce superbe site voici déjà 10 ans. Ainsi qu’au groupe local LPO « vallée de la Nied », en particulier à Jean Charennat avec qui j’ai partagé de nombreux comptages d’oiseaux d’eau.

Merci à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué au bon déroulement de cette expertise.

Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

Introduction

La plaine du Bischwald ou encore « le Bischwald » d’après la toponymie locale, est une vaste mosaïque de milieux, pour beaucoup humides, située au centre du département de la Moselle1, à 35 km au sud-est de (voir fig. 1 page 3). Le site ne bénéficie d’aucune protection réglementaire. Les 5000 ha concernés sont dominés par l’espace agricole puis par le milieu forestier et sont très peu urbanisés. La présence d’un aérodrome militaire de 375 ha dans le périmètre y a probablement contribué. Pendant longtemps la zone a été forestière, comme en témoigne la toponymie locale basée sur la langue francique (Bischwald2, Hartenbusch3, Bistroff, Boustroff4, Rotenberg5 etc). La diversité actuelle des habitats est le fruit des activités humaines, agricoles en particulier. La zone couverte par l’étang était à l’origine un vaste marais. Toute la partie est de la plaine a été défrichée au XIXème siècle pour satisfaire les besoins en bois des mines des De Wendel. Cette famille a mis en place cinq vastes fermes6 (quatre d’entre elles existent encore) sur la zone exploitée. Le site est connu des naturalistes depuis des décennies surtout pour son vaste étang, important site d’hivernage et étape migratoire pour les oiseaux. Beaucoup d’ornithologues ignorent malheureusement que l’étang (210 ha) ne représente qu’une facette relativement modeste par rapport à l’intérêt écologique global du site. L’étang du Bischwald fait partie des plus grands étangs mosellans après le Stock7 (650 ha), le Lindre8 (650 ha), (572 ha), et (255 ha) (Bonnefont, 1981). L’existence de ce plan d’eau à vocation piscicole, créé par une communauté religieuse, est citée dès 1544 (Benoït, 1988). Il n’est pas isolé puisqu’il s’inscrit dans un complexe d’étangs (dont Bouligny, , la Mutche, la Tensch, et sont les principaux) situé à 15 km au nord du Pays des Étangs (étang de Lindre et satellites). La plaine du Bischwald, l’étang du Bischwald et le marais de Lelling ont été retenus à l’inventaire ZNIEFF9 de type I10 en 1982-1983 (Houpert, 1982 et 1983). L’inventaire ZNIEFF attribue à la plaine du Bischwald (incluant l’étang) un intérêt national et au marais de Lelling un intérêt régional. L’expertise écologique de 2005 prend une nuance particulière puisqu’elle s’inscrit exactement 10 ans après la première étude avifaunistique globale réalisée par Jean-Charles Dor pour la LPO-Lorraine. Ainsi il s’agit de la deuxième étude faunistique de fond réalisée sur le site. De plus, elle suit de près le 25e anniversaire de la « Directive Oiseaux »11 .

1 la majorité des communes du secteur font d’ailleurs partie de la Communauté de Communes du Centre Mosellan 2 de Buschwald, « le taillis » 3 « l’épais taillis » 4 de Busch, « le buisson » 5 « la colline défrichée » 6 St-Joseph, St-François, Ste-Marie, St-Charles et la Fontaine de Chasse 7 plan d’eau contemporain, réservoir du canal des Houillères avec Gondrexange et Mittersheim 8 étang de pisciculture datant du XIème siècle, racheté par le Conseil général en 1976 pour assurer sa protection 9 Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique, et Floristique 10 les ZNIEFF de type I, qui ont un intérêt biologique remarquable, sont des secteurs d'une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d'espèces ou de milieux rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel régional ou national. Ces zones sont particulièrement sensibles à des transformations même limitées (Source : DIREN Lorraine, 1994) 11 directive européenne n°79/409/CEE du 2 avril 1979, dite directive «Oiseaux

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L’expertise a pour objectif d’apporter des informations pertinentes à la DIREN1 dans la perspective de classement en Zone de Protection Spéciale (ZPS) au titre de la «Directive Oiseaux» et par là même à l’intégration au réseau européen Natura 2000. Le travail qui suit correspond à la première phase de l’étude avec un suivi de 6 mois (mars à août). Afin de couvrir tout le cycle biologique des oiseaux, le Centre Ornithologique Lorrain complètera cette phase par 6 mois supplémentaires. Cette expertise, outre le volet avifaunistique initial, s’est enrichie d’un volet « écologie de paysage » avec son approche dynamique (évolution sur 10 ans) et d’un vaste volet faunistique supplémentaire2. De plus, elle couvre un secteur plus large que le zonage provisoire de 2490 ha de la ZPS (DIREN, 2002). La zone d’étude comprend 4500 des 5000 ha de la plaine. La base militaire est exclue car nous ne disposions pas d’autorisation d’accès, alors même que le site est tout à fait remarquable (il comprend de vastes friches de gradients xérophiles à hygrophiles). Nous traiterons successivement le contexte général de l’expertise écologique, l’étude dynamique des structures de la plaine (basée sur l’écologie du paysage), l’étude ornithologique, l’expertise faunistique élargie (chiroptères, amphibiens, Odonates et Rhopalocères3) et les enjeux et perspectives.

1 Direction Régionale de l’Environnement 2 orienté sur la Directive Habitats, directive européenne n° 92/43 du 21/05/1992 3 papillons dits « diurnes »

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1. Contexte général de l’expertise

1.1. Expert de l’avifaune en Lorraine : le COL Le Centre Ornithologique Lorrain est une association régionale régie par la loi de 1901. Son objet est l’étude et la protection des oiseaux en Lorraine. Le COL a été créé en particulier pour pallier la disparition de la LPO Lorraine, jusqu’alors organisme centralisateur des données régionales. Ses objectifs se déclinent de la façon suivante : ♣ Assurer une meilleure connaissance de l’avifaune lorraine ; ♣ Informer les différents publics sur les enjeux écologiques ; ♣ Contribuer à la protection de l’avifaune et des habitats dont elle dépend. Cette association est un véritable référent sur l’avifaune lorraine pour les acteurs de l’environnement (comme la DIREN). Ses moyens d’action sont : ♣ Centralisation des données ornithologiques des observateurs ; ♣ Coordination et réalisation de suivis scientifiques avec les ornithologues locaux; ♣ Édition annuelle de chroniques ornithologiques (revue Milvus) ; ♣ Intervention en tant qu’expert dans le cadre d’études environnementales notamment études d’impact, suivis, recensements (projets éoliens, projets d’infrastructures de transport, projet de sites Natura 2000…).

Les membres du COL participent à des programmes de grande ampleur comme le comptage hivernal européen des oiseaux d’eau, le projet français de Suivi Temporel des Oiseaux Communs, ainsi qu’à des enquêtes spécifiques nationales ou régionales (Laridés, Rapaces…).

1.2. Description physique de la zone d’étude

1.2.1. Contexte topographique et géologique Sur le plan géomorphologique, la plaine du Bischwald peut être comparée à une cuvette. Celle-ci est délimitée par des buttes témoins du Lias atteignant 332m d’altitude. L’altitude de la plaine en tant que telle oscille entre 240 et 280m. Elle est ouverte sur Lelling où aboutit toute l’eau récoltée par la Nied du Bischwald. Celle-ci atteint sa confluence avec la Nied Allemande à Téting- sur-Nied. La géomorphologie locale est typique des secteurs occupés par le Keuper. La plaine est dominée par des formations géologiques du Keuper supérieur (Benoît, 1988). La partie plane est constituée de limons argilo-sableux (produit de l’altération des roches sous-jacentes : marnes et grès) et les bordures laissent affleurer des couches supérieures constituées de calcaires à Gryphées, de grès Rhétien, de marnes irisées supérieures et de marnes irisées à gypse. Le « fond de la cuvette » se caractérise par une forte imperméabilité et des sols lourds. La Nied du Bischwald et son chevelu sont entourés d’alluvions actuelles surtout argileuses. Les limons et les alluvions contribuent particulièrement à la persistance de zones inondées, notamment le long de la Nied mais aussi au niveau du ruisseau de Viller. Ces zones sont appréciées par l’avifaune, notamment celle de passage (limicoles et anatidés). Les rebords de la plaine sont occupés par des forêts et la partie plane par des prairies, des cultures, des marais et un vaste étang de 210 ha s’étendant sur 2km.

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1.2.2. Bassin hydrographique et climat La plaine du Bischwald (50 km²) s’inscrit dans le bassin versant de la Nied du Bischwald qui couvre 81 km² (donnée SIG). Cette Nied est un affluent de rive gauche de la Nied allemande dont le bassin couvre 366,9 km². La Nied Allemande et la Nied Française donnent naissance à la Nied Réunie au bassin de 1170 km² (à la frontière franco-allemande), affluent de la Sarre (voir fig. 1 page 3). Le climat est à tendance océanique tempérée et les précipitations moyennes annuelles sont de 730mm sur le bassin de la Nied allemande (Benoît, 1988). La station météorologique de donne une température annuelle moyenne située entre 9 et 9,5° (Météo , période 1961-1990 in DOR, 1995).

1.3. Activités humaines et occupation des sols Toutes les données sur l’occupation des sols (2004/2005) sont issues du travail de digitalisation effectué pour l’analyse paysagère (voir partie 2.). La digitalisation concerne précisément 4516 ha en excluant l’aérodrome qui devrait faire l’objet d’un travail ultérieur tant sur ses milieux que sur sa faune et sa flore. La typologie se décline de la façon suivante (voir fig. 2 page 5): espace agricole (prairies et cultures), espace forestier, zones humides, villages et leur bordure (incluant des bois isolés). Les résultats cartographiques apparaissent sur la fig. 3 page 12.

Figure 2 - répartition des grands habitats dans la plaine du Bischwald

cultures: 27% prairies: 44%

forêts: 19%

zones humides: bois isolés: 1% urbain: 3% 6%

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Notre zone concerne 13 communes (11 pour le périmètre ZPS en projet) dont voici la représentation surfacique :

Tab. 1 - Représentation surfacique des communes Périmètre d’étude 2005 Périmètre ZPS v. 2002 Surface Communes 4516 ha 2480 ha Bérig-Vintrange 477 11% 163 7% Bistroff 1430 32% 1256 51% * 38 1% - - Frémestroff 71 2% 25 1% 141 3% 41 2% Grostenquin 673 15% 659 27% Guessling-Hémering 350 8% 30 1% 248 5% 84 3% 99 2% 60 2% Lelling 165 4% 63 3% Lixing-lès-St-Avold 270 6% 82 3% Vahl-lès-Faulquemont* 56 1% - - Viller 498 11% 17 1%

* communes dont le ban n’est pas concerné par le périmètre du projet de ZPS version 2002 (exception : le bois de Boustroff, forêt communale détachée du reste du ban).

1.3.1. L’espace agricole Comme dans toute la Lorraine, la structure agraire est de type openfield. La plaine a cependant la particularité d’être occupée par des fermes isolées1 correspondant à de vastes exploitations (exemple : les anciennes fermes De Wendel). Mais actuellement seuls 5 des 14 corps de ferme initiaux sont sièges d’exploitation (Fontaine de chasse, St-François, Tattenwald, Langheck et Mazagran-St-Louis).

La Surface Agricole Utile (SAU) couvre 3267 ha soit 72% de la zone d’étude. Elle se décline de la façon suivante (année de référence : 2004) : 2040 ha (45%) de parcelles toujours en herbe (STH2) soit 62% de la SAU ; 1227 ha (27%) de cultures soit 38% de la SAU. Pour des raisons techniques les surfaces en jachère (5% environ de la SAU) n’ont pu être distinguées des prairies en tant que telles3.

La plaine du Bischwald est essentiellement vouée à l’élevage bovin (vaches allaitantes majoritairement et laitières) et aux cultures de céréales (blé, orge, maïs) et oléagineux (colza). Le système polyculture-élevage adopté explique la forte surface prairiale destinée au fourrage du cheptel. Les éléments qui suivent se basent sur l’étude agricole effectuée par Véronique Corsyn en 2004 (Chambre d’agriculture/DIREN). Elle concerne 2482 ha, soit 54% de notre zone d’étude. 50 agriculteurs ont été recensés et 13 d’entre eux ont alors été rencontrés (47% de la SAU). Les exploitations sont de grande taille : 80% ont une SAU située entre 93 et 241 ha et 80% représentent entre 50 et 156 UGB4.

1 organisation de l’habitat typique du bocage 2 Surface Toujours en Herbe 3 voir méthodologie décrite en 2. 4 Unité Gros Bétail

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Le système d’élevage est de type intensif avec un recours important à l’ensilage d’herbe, de maïs et à l’enrubannage. Une bonne valorisation fourragère de l’herbe a été notée avec en moyenne 5 tonnes de MS1 par ha. Cependant, certaines caractéristiques pédologiques, topographiques et hydrologiques empêchent d’intensifier l’exploitation des terres situées sur le chevelu alimentant la Nied du Bischwald.

1.3.2. L’espace forestier Les forêts sont minoritaires sur la plaine mais leur superficie totale est conséquente. Elles couvrent 858 ha soit 19% de la zone d’étude. Plus de 95 % d’entre elles sont communales (avec 6 communes forestières principales)2. Toutes ces forêts de production sont gérées par l’ONF3 avec trois techniciens opérationnels travaillant sur le secteur. Notons que seuls 94 ha de forêts sont compris dans le périmètre proposé pour la ZPS (DIREN, 2002) soit à peine 10% de la surface forestière de la plaine. Les forêts de notre zone d’étude se répartissent essentiellement sur les bordures ouest et est de la plaine :

Secteur est (344 ha) :

Le bois sud de Brennerschheck, le bois de Witz, le Bruhlwald et le Spareviertel de la FC (forêt communale) de Lixing-lès-St-Avold : 162 ha ; Le bois de Frombusch (21 ha), de Heckbusch (9 ha), de Strunkenholz (38 ha) de la FC de Laning : 68 ha ; Le bois du Grosswald : 9 ha ; Le bois de Freybouse (FC et forêts de particulier) : 98 ha.

Secteur ouest (507 ha) :

FC de Guessling-Hémering : 269 ha ; Gueboesch (10 ha, FC Boustroff), le bois de Boustroff (89 ha, FC de Boustroff sur le ban communal de Bistroff): 99 ha ; Powackelecken (21 ha) et le Bigenwald (75 ha) de la FC de Viller : 96 ha ; Les bois de Kleinwald et Stangen de la FC de Viller : 32 ha. NB : les 7 ha manquants sont des parcelles forestières privées, enclavées et issues du boisement de terres agricoles (quatre pessières et une peupleraie).

L’ensemble des forêts est traité en futaie régulière avec tout un gradient lié au passé de taillis ou de taillis sous futaie. De nombreuses parcelles sont dites en reconversion4.

Près de 97 % des forêts soit 820 ha sont constituées de Chêne sessile Quercus petraea5 avec différents stades de futaie régulière :

Stades « adultes » (perchis, futaie jeune et moyenne6) : 619 ha (72% des forêts) ; Jeunes stades (semis, fourré, gaulis) : 201 ha (23,5 % des forêts).

1 Matière Sèche 2 Lixing-lès-St-Avold, Laning, Freybouse, Boustroff, Viller et Guessling-Hémering 3 Office National des Forêts 4 passage du taillis sous futaie à la futaie pure 5 et localement du Chêne pédonculé Quercus robur 6 on ne trouve pas de vieilles futaies dans la plaine

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Parmi les parcelles, le Chêne domine, associé au Hêtre commun Fagus sylvatica ou au Charme Carpinus betulus (vieux taillis en sous-strate) en effectif moindre. Parmi les 3% de forêt restante, nous trouvons quelques hectares de hêtraie en futaie, une peupleraie, des pessières et quatre parcelles issues de la coupe rase d’Épicéa commun Picea abies. Les peuplements du périmètre présentent une forte homogénéité liée à des conditions stationnelles similaires (sols argilo-limoneux dominants) et à des orientations de gestion sylvicole identiques. Tous ces éléments aboutissent à l’émergence de la futaie régulière de Chêne. Pour des informations plus précises dans le cadre de la rédaction d’un DOCOB1, un rapprochement sera à envisager avec l’ONF qui dispose de cartes très précises des peuplements dans ses plans d’aménagement.

1.3.3. Les zones humides Les zones humides couvrent 273 ha soit 6% de notre zone. Par souci de simplification dans la nomenclature, nous excluons les prairies inondables et les mardelles de notre acception des zones humides (afin d’éviter les doubles comptages de surface et une confusion au niveau typologique). Ces prairies relèvent des zones agricoles et sont traitées dans la partie 2.1. Les mardelles sont traitées dans la partie 2.2.

Les zones humides se répartissent en deux secteurs majeurs : l’étang du Bischwald avec ses bordures de Roseau Phragmites australis et le fond de ses cornées riches en phragmitaies, typhaies et cariçaies : 210 ha ; le marais de Lelling : ancien étang à présent atterri et occupé par les phragmitaies, typhaies et cariçaies : 35 ha.

Les 210 ha de l’étang (2 700 000 m3)2, mais aussi plus de 400 ha de milieux adjacents (prairies, « jachères cynégétiques ».), sont la propriété de M. Reinartz, industriel allemand. Le site a été acquis au début des années 803 à des fins récréatives (chasse, détente) et économiques (pisciculture). M.Reinartz est soucieux de la préservation et de la quiétude du site et il y veille. La pratique de la chasse y est faible et surtout axée sur le Sanglier Sus scrofa. Notons cependant que la cornée de Bérig a été aménagée par le passé pour la chasse au canard (faucardage, aménagements de petites presqu’îles). Une digue permet d’y retenir l’eau lors de la vidange du reste de l’étang. D’abord4 gérée par le propriétaire lui-même, la pisciculture a été confiée en 1992 à l’entreprise Heymann Joseph et Fils5 de Fénétrange qui en a toujours la charge avec le petit étang annexe du Sauerloch (4 ha). En terme de production le Bischwald représente l’étang le plus intéressant pour cette entreprise. La production piscicole est axée sur le Gardon Rutilus rutilus (60%) et la Carpe Cyprinus carpio (40%). Ces poissons sont destinés au repeuplement et sont achetés par les associations et fédérations de pêche. Par ailleurs, une production de Silure glane Silurus glanis est menée en bassins derrière la digue (poissons

1 document d’objectifs = plan de gestion pour les sites Natura 2000 2 Benoît, 1988 3 il appartenait auparavant à un groupement de 4 propriétaires 4 période durant laquelle des investissements importants ont été réalisés dans les infrastructures 5 regroupe trois sociétés (la vente de matériel, la production intensive de Silure et la pisciculture en étang). La pisciculture HEYMANN détient la 2ème place en en terme de superficie après le domaine de Lindre. Leur entreprise détiendrait la 3e place au niveau régional en terme de volume de production.

- 8 - Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005 destinés à la consommation). La pisciculture est semi-extensive c'est-à-dire que les poissons reçoivent du blé disposé en plusieurs points le long des rives de l’étang de juin à octobre (50-60 tonnes par an). L’étang est vidangé annuellement durant la première quinzaine de novembre pour la grande pêche. Le pisciculteur n’effectue aucune opération de gestion de la végétation1. Le marais dit de Lelling couvre 35 ha. La plus grande partie sur le ban communal de Lelling, le reste sur celui de Guessling-Hémering. Le Conservatoire des Sites Lorrains (CSL) est propriétaire de 15 ha2. Par ailleurs, il loue dans le cadre d’un bail emphytéotique une partie du marais à la commune de Guessling- Hémering. Une démarche du même type sera mise en place sur une partie du marais située sur Lelling (marais de la Bruch). Le site a suscité l’attention du Conservatoire en particulier pour son patrimoine avifaunistique. Mais pour des raisons juridiques il reste en zone chassable. Un plan de gestion des terrains du CSL existe depuis 1994. Le conservateur bénévole du site, Willy LEMKE, se préoccupe de l’atterrissement en cours du marais. Situé en bordure nord de l’aérodrome, ce marais existait avant la création de la base. Une partie était alors en étang (le Schwarzweyer3) et le reste en culture. La création de la base avec ses nombreux remblais4 a changé le fonctionnement hydraulique du site en augmentant le niveau d’eau. De plus, le marais était l’exutoire des eaux usées de la base; celles-ci ont favorisé une végétation aquatique exubérante.

Les mardelles (sujet traité dans la partie 2.) méritent que l’on précise qu’il s’agit de micro-habitats. Elles ont la particularité d’être disséminées dans toute la plaine. En prenant une moyenne de 400m² par mardelle5, nous obtenons 10 ha de zones humides supplémentaires !

1.3.4. Les villages et leur bordure Les villages, les fermes isolées et les routes couvrent 136 ha soit 3% du périmètre. Viller (200 habitants environ), Bistroff (300 habitants environ) et Lelling (400 habitants environ)6 sont compris partiellement dans la zone d’étude. Par le passé, les villages étaient entourés de couronnes de vergers hautes- tiges. A défaut d’entretien, beaucoup d’entre eux ont évolué en friche puis en bois pour constituer une part majeure des 36 ha de boisements isolés divers inventoriés7. La concentration la plus importante se situe sur les bordures de la plaine à Viller. Ces petits bois encore au stade de fruticée ou à des stades plus avancés avec des arbres âgés, ont un rôle écologique important à jouer.

1.3.5. L’aérodrome militaire de « Grostenquin » Bien que n’ayant pas été considérée dans la zone d’étude, il convient toutefois d’apporter quelques précisions sur cette ancienne base canadienne. Malgré son nom, elle se situe en grande majorité sur le ban communal de Bistroff. Elle couvre 375 ha soit près de 8% des 5000 ha de la plaine.

1 comm. pers. Jean-Pierre HEYMANN, 2002 2 comm. pers. M. Willy LEMKE, 2002 3 créé par une communauté religieuse 4 afin de mettre les pistes et installations hors de portée des eaux 5 information obtenue grâce aux données SIG 6 données IGN 1998 7 moins de 1% de la zone étudiée

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La base dépend actuellement du Ministère de la Défense mais ne sert plus aux atterrissages. Une équipe de militaires l’occupe cependant en permanence car elle «reste un élément du polygone de guerre électronique » 1. Malgré des tentations d’aménagement civil, elle restera donc militaire. La plaine est très régulièrement le théâtre de simulations tactiques de guerre dans le cadre de manœuvres avec les forces aériennes états-uniennes et allemandes. Du point de vue naturaliste, le terrain militaire est peu connu. Il présente une mosaïque de milieux remarquables : mardelles, marais, vastes fruticées clairsemées, pistes désaffectées... La Mante religieuse Mantis religiosa2, l’Oedipode turquoise Oedipoda caerulescens et Sphingonotus caerulans3 ont été signalés. Un Cochevis huppé y a été observé en 2005. Plus de 100 ha de la base sont exploités, essentiellement sous forme de prairies mais aussi de cultures, par des agriculteurs.

1.4. Études déjà effectuées sur le Bischwald Voici sous forme synthétique et chronologique les différentes étapes contribuant à la connaissance et la reconnaissance officielle de la qualité écologique de la plaine du Bischwald.

Tab. 2 – chronologie des étapes de connaissance et de reconnaissance de la plaine du Bischwald ZNIEFF type 1 du marais de Lelling 1982 ZNIEFF type 1 de l’étang du Bischwald, de la plaine et l’étang du Bischwald 1983 Comptage oiseaux d’eau d’octobre à mars (LPO Lorraine puis COL) 1989-2005 Comptage oiseaux d’eau (réseau oiseaux d’eau ONCFS) ? -2005 Etude avifaunistique LPO-Lorraine 1995 Etude avifaune prairiale (Knochel – réseau prairies humides LPO Lorraine) 1999 Expertise habitats/avifaune (DIREN) 2004 Expertise Chambre d’agriculture/DIREN (dans le cadre de Natura 2000) 2004 Expertise écologique de la ZPS (COL) avec suivi sur un an de l’avifaune 2005 Classement en ZPS 2006 ?

NB : Les inventaires ZNIEFF de 1982 et 1983 ont établi trois secteurs de type I (Houpert, 1983) : -l’étang du Bischwald, code 00120031, 541 ha ; -la plaine et l’étang du Bischwald, code 00120065, 2482 ha; -le marais de Lelling, code 00120011, 28 ha. La première zone a été fusionnée avec la deuxième sous le code 00120065 (source : DIREN).

1 Républicain Lorrain du 23/08/2001, Région, Aéronautique : trente plates-formes maillent la Lorraine. M.G. 2 Ordre des Mantoptera, famille des Mantidae 3 ces deux espèces font partie de l’ordre des Orthoptères, famille des Oedipodinae

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2. Étude dynamique du paysage de la plaine

Ce travail a consisté à réaliser une analyse diachronique de l’occupation agricole des sols et de certaines structures écologiques importantes. L’étude fait logiquement appel à des notions d’écologie du paysage dans la mesure où elle s’intéresse particulièrement à des éléments structurants : les mardelles et les linéaires boisés (haies de parcelles, petites ripisylves et alignement d’arbres1). Ces structures jouent respectivement le rôle d’îles et de corridors dans une matrice centrale constituée par les prairies et les cultures et entourée de forêts et de petits villages. En plus de l’aspect évolutif, l’analyse permet d’évaluer les capacités d’accueil des milieux pour la faune. 2.1. 2000 ha de prairies : la SAU2 et son évolution de 1994 à 2004 Historiquement la plaine était occupée par d’importantes surfaces de cultures qui lui ont valu le surnom de « grenier à grains de la Lorraine » (Hoerner, 1986). Les grands corps de fermes témoignent de la richesse passée de la plaine liée au travail de la terre. Ensuite avec l’élevage, les prairies ont pris le dessus pendant un temps. Il semble cependant que la situation ait à nouveau évolué en sens inverse avec l’intensification de l’agriculture.

L’objectif poursuivi est de savoir quelle est la part des prairies et des cultures dans la SAU du Bischwald et de mettre en évidence de façon chiffrée leur évolution sur les 10 dernières années.

Le protocole choisi se base sur l’analyse de photographies aériennes couleur (IGN3) non-orthorectifiées des deux années de référence : 1994 et 2004 (respectivement 7 clichés de 23x23cm au 1/30 000ème et 13 clichés de 23x23cm au 1/16 500 ème). Le choix s’est porté sur cette période car elle est contemporaine et s’inscrit sur une durée pendant laquelle l’auteur a constaté empiriquement une régression des prairies sur le site. Une occupation des sols simplifiée a été réalisée respectivement pour chaque année de référence sous SIG4 afin d’apporter des éléments généraux surfaciques sur les habitats (voir partie 1.4). La différenciation entre les prairies et les cultures d’après photographies s’est basée sur les variations de couleurs et de texture. Cet exercice de photo- interprétation n’est pas une science exacte. En effet, il est soumis à la disponibilité de photographies prises à de « bonnes dates ». Toutes les années ne font pas l’objet de campagne photographique et les clichés ne sont pas toujours pris à la même saison (d’où une SAU variable sur le plan visuel suivant la moisson, la fenaison, les semis et le travail du sol).

1 par exemple des saules têtards ou de vieux arbres fruitiers 2 SAU = surface agricole utile 3 Institut Géographique National 4 Système d’Information Géographique, dans notre cas le logiciel Mapinfo 6.5

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Les résultats cartographiques apparaissent sur la fig. 3 page 12.

Tab.3 – Résultats de l’étude diachronique 1994 ha % SAU 2004 ha % SAU prairies 2111 65 % prairies 2040 62 % cultures 1155 35 % cultures 1227 38 % SAU totale 3267 SAU totale 3267

Quatre grands secteurs prairiaux se distinguent :

Secteur ouest :

les prairies d’Altwiese-Vorwald : 600 ha ; les prairies de Breitwiese : 110 ha.

Secteur est :

les prairies de Gertswiese : 320 ha ; les prairies de : 170 ha.

L’analyse permet de confirmer l’hypothèse de départ d’une régression des prairies. L’année 2004 affiche un recul de 71 ha. L’analyse fine sous SIG nous informe que 200 ha de prairies ont été retournés en 10 ans soit 9 % des prairies de 1994. La différence de 129 ha correspond à la transformation de cultures en prairies temporaires. Cette information nous permet de dire qu’un minimum de 6% des prairies de la plaine sont temporaires en 20041. Ces prairies sont très peu diversifiées car elles sont axées sur des Poacées à fort rendement : Dactyle aggloméré Dactylis glomerata et Ray-grass Lolium perenne.

Sur les 10 ans, les retournements se sont concentrés essentiellement sur quatre secteurs :

Béning (sur Harprich): près de 25 ha ; Belgrade-St-Louis (sur Bistroff) : près de 60 ha ; St-Jean-Langheck (sur Bistroff) : près de 30 ha ; Tattenwald-St-Charles (sur Bistroff-Grostenquin) : près de 60 ha.

Discussion : L’étude met en évidence une régression significative des surfaces en herbe. Néanmoins, la méthodologie n’a pas permis d’étudier l’aspect qualitatif des prairies : prairies permanentes vs artificielles, prairies permanentes extensives vs intensives. Une étude phytosociologique pourra s’y intéresser afin d’établir plus exactement la localisation et les surfaces des prairies suivant les gradients oligotrophes et hygrophiles. Ces habitats sont les plus diversifiés sur le plan faunistique et floristique Avec 2040 ha de prairies dans la plaine, ce grand type de milieu constitue la matrice du site mais ne se suffit pas à lui seul pour constituer un écosystème fonctionnel. Des éléments structurants sont nécessaires pour assurer une certaine diversité et la connectivité entre les îles présentes dans la matrice (zones humides, mardelles, forêts, boisements divers).

1 Véronique Corsyn (Chambre d’Agriculture de la Moselle/DIREN, 2004) a établi à 61% la part des prairies permanentes dans les surfaces en herbe sur un échantillon correspondant à 47% de la Surface Agricole Utile de la zone Natura 2000 (version 2002)

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2.2. Les 400 mardelles du Bischwald : évolution jusqu’en 2004

Parmi les trésors écologiques du Bischwald, les mardelles1 tiennent une place particulière. Ces grands trous d’eau d’une surface comprise généralement entre 200 et 600 m² (relevés 2005) ont une profondeur variant de 2 à 5 m selon l’abbé Colbus2. Leur origine a été longtemps discutée par les scientifiques, en particulier entre géologues et archéologues. Le sujet n’est pas anodin, car plus de 30 000 mardelles occupent le Plateau Lorrain et s’étendent vers le nord jusqu’au Palatinat (Allemagne). L’archéologue Wichmann, l’abbé Colbus et le mosellan Émile Linckenheld, suite à des fouilles, ont établi qu’il s’agissait d’habitations semi-souterraines érigées par les Triboques, peuplade celte occupant cette grande région de l’époque préhistorique jusqu’à l’occupation romaine3 (Linckenheld, 1936).

En dehors du patrimoine historique indéniable qu’elles représentent, les mardelles du Bischwald ont un rôle écologique fort relaté par de nombreux naturalistes (J-C. Dor, F. Guérold, G. Jacquemin, comm. pers.). Néanmoins, jusqu’ici personne n’a recherché leur nombre exact (le chiffre de 200 est cité dans Dor, 1995), ni leur évolution et caractéristiques. Il semble que beaucoup d’entre elles aient été comblées par les agriculteurs ces dernières années. Nous avons comme objectif de recenser précisément les mardelles et de déterminer leur évolution récente.

Le protocole : dans la même démarche que pour les prairies et les cultures, nous nous sommes attachés à l’étude des photographies aériennes de 1994 et 2004. De plus, de vieilles cartes d’état major (IGN, 1982 ; Militärgeographisches Amt-Deutschland, 1965) ont été analysées et des relevés terrain effectués amenant à la description de 93 mardelles. Les photographies ont permis de voir les mardelles encore existantes mais aussi celles comblées par les agriculteurs. En effet, les variations pédologiques liées à la végétation de ces milieux les ont rendu plus sombres vis-à-vis de la terre avoisinante les rendant visibles dans des labours en vue aérienne. Grâce aux documents disponibles, quatre points de référence ont été choisis : fin des années 70, 1982, 1994 et 2004.

Les résultats de l’analyse montrent qu’à la fin des années 70, la plaine était émaillée de près de 400 mardelles en majorité agricoles (72% d’entre elles). En 2004, il n’en reste plus que 251 : 127 mardelles agricoles ont été comblées en un peu plus de 25 ans par les agriculteurs soit 34% des 400 initiales (parallèlement, le nombre de mardelles en forêt et sur l’aérodrome n’a pas varié). La perte, rapportée aux seules mardelles agricoles, se chiffre à 6% des années 1970 à 1982, à 14% de 1982 à 1994 et à 34% de 1994 à 2004. Les plus gros dégâts datent seulement de la dernière décennie. Les mardelles remblayées sont situées majoritairement dans les cultures. Voir fig. 4 page 15.

1 du bas-latin marderellae, hormis le fait que ce soit un trou d’eau, les linguistes ne définissent pas avec exactitude le terme 2 d’après un article publié dans « La Lorraine et sa capitale » en 1913. 3 apogée entre 250 et 350 après JC

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Tab. 4 - Évolution numérique des mardelles sur 25 ans

Types Fin 70’ Évolution 2004 Mardelles agricoles 272 Ô - 127 145 Mardelles forestières 81 Î 0 81 Mardelles aérodrome 25 Î 0 25 Total 378 Ô - 34% 251

Tab. 5 - Évolution numérique des mardelles agricoles sur 25 ans

Fin des Évolution 1982 Évolution 1994 Évolution 2004 années 70 décennale décennale décennale 272 -6% 256 -14% 219 -34% 145 En 25 ans, 127 mardelles agricoles ont été remblayées soit 47%.

Lors de l’analyse, nous avons établi une corrélation claire entre les retournements de prairies et le « nivellement » des parcelles pour mise en culture. Pour exemple, voici sur l’intervalle 1994-2004, le nombre de mardelles disparues pour les trois secteurs les plus intensifiés : Belgrade-St-Louis (sur Bistroff) : 16; St-Jean-Langheck (sur Bistroff) : 11; Tattenwald-St-Charles (sur Bistroff-Grostenquin) : 28.

Ces trois zones totalisent à elles seules 74% des mardelles comblées sur une décennie. La disparition des mardelles est le corollaire de la perte de surface prairiale et s’inscrit dans la démarche globale d’intensification agricole entreprise dans la plaine.

Discussion : en plus de l’atteinte au patrimoine culturel que représente la destruction des mardelles, ces travaux agricoles connexes lourds font disparaître une multitude de micro-habitats humides très riches (dont des facettes sont traitées dans la partie 3.). La sauvegarde de ces milieux humides passe par la préservation des prairies qui les abritent car la mise en culture engendre des dégradations fortes (pesticides et fertilisants) et la connectivité devient plus faible pour la faune. Les relevés descriptifs de 93 mardelles géoréférencées (55 agricoles et 38 forestières) ont conduit à la création d’une base de données comprenant notamment des données physiques et des informations sur l’occupation des sols. Elle demande encore à être développée et pourrait être le support d’un suivi à long terme.

2.3. 75 km de linéaire boisé : l’évolution de 1994 à 2004

L’objectif : Outre les mardelles, les haies, les ripisylves et certains alignements d’arbres sont d’importants éléments structurants de la plaine dont on souhaite connaître l’évolution. Le linéaire boisé a fait l’objet de notre attention à ce titre sur une période de 10 ans. L’étude diachronique se base sur les mêmes années de références que celle sur les prairies et les cultures, c'est-à-dire 1994 et 2004. Une approche empirique sur les 10 ans passés, couplée à des observations ponctuelles sur le terrain, laissait a priori présager une régression des haies due à de nombreux arasements.

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Le protocole revient à réaliser une analyse fine des photographies aériennes complétée par des éléments recueillis sur le terrain pour conforter les analyses par photo-interprétation. Seuls les boisements linéaires de plus de 20 m de long sont considérés pour des raisons techniques. Trois catégories de boisements ont été établies : Les haies de parcelles1 sont des boisements liés à l’enfrichement des limites de parcelles matérialisées par des poteaux de parcs, appelés communément « haies » ; La végétation riveraine correspond à des formations à base principalement de Saules Salix sp., de Chêne pédonculé Quercus robur et d’Aulne glutineux Alnus glutinosa qui poussent le long des cours d’eau et des étangs ; Les alignements d’arbres comprennent les rares rangées de saules têtards et d’arbres fruitiers (anecdotiques). Les plantations de type peupliers et les arbres de bord de route ne sont pas comptabilisés.

Les résultats : La plaine compte 75 km de linéaire boisé en 2004 pour 71,5 km en 1994. Le site affiche donc une progression de 3500 m de boisements : environ 1500 m de haies de parcelle et 2100 m de végétation riveraine. Une baisse non-significative est notée au niveau des alignements avec 93 m en moins. Voir tab. 6 page 15 et fig. 4 page 15.

Tab. 6 – Évolution des boisements linéaires

Unité : km 1994 2004 Sur 10 ans Haies de parcelles 40,9 57,5 % 42,4 56,6 % Ò + 1468 m Végétation riveraine 29,5 41,2 % 31,5 42,1 % Ò + 2071 m →bord de cours d'eau 16,7 23,3 % 18,2 24,3 % Ò + 1583 m →bord d'étang 12,8 17,9 % 13,3 17,8 % Ò + 488 m Alignement d'arbres* 1,1 1,6 % 1,0 1,4 % Ô - 93m Total 71,5 75,0 Ò + 3446 m * hors peupliers et bords de routes

Analyse : les résultats révèlent un solde positif dans chaque catégorie principale (haie et végétation riveraine). En effet, l’analyse visuelle des cartes associée aux chiffres du SIG ont mis en évidence que même si des haies (pour cause de réfection de clôtures ou de mise en culture) et de la végétation riveraine (curage de ruisseaux et de fossés) ont été supprimées, ces mêmes formations végétales ont progressé par le biais de la recolonisation naturelle après bouleversements anthropiques.

Discussion: l’hypothèse initiale d’une régression est donc réfutée et l’étude met en évidence un fort linéaire boisé jouant un rôle de corridor écologique entre les différents milieux de la plaine (prairies, boisements divers, forêts, mardelles, zones humides). Le constat d’un gain de 3500 m est positif mais ne doit pas faire relâcher l’attention des environnementalistes quant au devenir de ces corridors si vulnérables.

1 la tradition de la haie à proprement parler, construction humaine à multi-usages (clôture, fourniture en bois et en fruits, effet coupe-vent etc…), n’existe pas en Lorraine où la structure agraire d’openfield est enracinée, à l’inverse de régions de bocages comme la Normandie ou le département de l’Allier

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3. Expertise ornithologique : 195 espèces recensées

Le seul suivi régulier de l’avifaune de la plaine concernait jusqu’ici les haltes migratoires et l’hivernage sur l’étang du Bischwald (depuis 1989). Les données sur l’avifaune nicheuse étaient jusque-là rares hormis celles issues du travail de Dor (1995). Elles sont cependant fragmentaires et essentiellement bibliographiques1. En dehors de l’étang reconnu pour son rôle d’accueil des oiseaux d’eau, la plaine est connue pour ses stationnements de migrateurs, surtout en automne et en début d’hiver : Grue cendrée (jusqu’à 400), Vanneau huppé (jusqu’à 8000) et autres limicoles, Grive litorne… L’étude avifaunistique (1ère phase) est le cœur de l’expertise 2005. Elle permet de soutenir le projet de ZPS sur le Bischwald en apportant des données précises sur l’utilisation de l’espace, les espèces le fréquentant et sur les effectifs concernés. Des protocoles différents ont été appliqués suivant l’habitat : aquatique, forestier ou prairial. De plus, selon la détectabilité des espèces (exemple : anatidés et passereaux), des démarches différentes ont été entreprises. Durant ce travail (de mars à août) plus de 1400 données sur 123 espèces2 ont été recueillies. D’après une synthèse de 2002 (Knochel et Varenne, 2002), des données personnelles intermédiaires et les données de 2005, 195 espèces indigènes3 ont été observées au Bischwald pendant la période 1967-2005. Afin de ne pas alourdir le texte, les noms scientifiques apparaissent dans la liste systématique à l’annexe 1.

Légende des codes utilisés ci-après : * = espèce inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux LR = espèce de la Liste Rouge française IR = espèce (d’intérêt régional) de la Liste Rouge régionale des nicheurs4 LR et IR ne sont précisés que si l’espèce ne figure pas à l’annexe I5 afin d’alléger le texte.

3.1. L’avifaune hivernante et de passage

3.1.1. L’avifaune de l’étang du Bischwald (automne-hiver) L’objectif est de mettre en évidence l’utilisation temporelle spécifique de l’étang du Bischwald (zone d’hivernage majeure) pour la période automne-hiver par l’avifaune hivernante et en halte migratoire. Le protocole de terrain consiste depuis 1989 à effectuer un comptage mensuel d’octobre à mars, soit 6 comptages6 par saison ornithologique. Ils s’intègrent dans un suivi régional lancé par la LPO Lorraine et géré dorénavant par le COL. Le comptage a été assuré au Bischwald de 1989 à 1996 par Jacques L’Huillier et ensuite par Jean Charennat soutenu par Alexandre Knochel. Le recensement s’effectue depuis deux points : la digue et un point d’observation situé au nord du lieu-dit d’Hartenbusch.

1 en effet, la plupart des effectifs de nicheurs avancés relèvent d’estimations basées sur des données bibliographiques d’années diverses et sur les observations ponctuelles de l’auteur. 2 dont 16 espèces qui n’avaient jamais été signalées 3 sur environ 300 espèces observées en Lorraine (Michel, 1993) 4 document interne au COL (non publié pour le moment) 5 les espèces de l’Annexe I attirant notre attention sont aussi dans le LR et d’IR 6 celui de janvier s’inscrit dans le vaste recensement des oiseaux d’eau coordonné par Wetlands International (ex-BIROE)

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Les résultats : de 1989 à 2005, 16 saisons ont été étudiées avec cependant des données manquantes. L’exploitation se base ainsi sur 13 saisons en données complètes (78 comptages). 32 espèces d’oiseaux d’eau ont été recensées dont 8 espèces de l’annexe I : 21 Anatidés1 (3 espèces de cygnes, 3 espèces d’oies et 15 espèces de canards) et 11 espèces d’autres familles (1 Gavidé, 3 Podicipedidés, 4 Ardéidés, 2 Rallidés, 1 Phalacrocoracidé). D’octobre à mars, 800 oiseaux d’eau en moyenne sont présents mais avec de fortes variations inter-mensuelles comme la fig. 5 (page 19) en témoigne. Elle indique un accroissement fort des effectifs à l’automne, une stagnation hivernale puis, après un nouvel accroissement en janvier, une chute vers le printemps.

Fig. 5 - Effectif moyen mensuel d'oiseaux d'eau d'octobre à mars (13 saisons)

1000

900

800

700 f i

ect 600 f f E 500 ANATIDES 400 OISEAUX D'EAU 300

200 Mois r e e s e e ier i r obr v nv t mar fé embr embr ja oc nov déc

L’effectif en oiseaux d’eau est constitué pour l’essentiel par les anatidés. La moyenne mensuelle est de 665 individus (ind.). Les espèces principales sont par ordre décroissant : le Canard colvert (362 ind. en moyenne), la Sarcelle d’hiver (147), le Fuligule milouin (97), le Canard siffleur (17), le Fuligule morillon (11), le Canard souchet (9), le Harle bièvre (8) et le Cygne tuberculé (9). Comme pour l’effectif total d’oiseaux d’eau, des variations inter-mensuelles importantes sont observées. Cependant, du fait de l’impossibilité de recenser les parties de l’étang inaccessibles et non visibles par ailleurs2, un biais existe dans les résultats. Ceci ne nous empêchera pas de faire ressortir les grandes tendances.

1 plus quelques données anecdotiques d’espèces échappées de captivité : Cygne noir (Cygnus atratus), Ouette d’Egypte (Alopochen aegyptiacus) et Bernache du Canada (Branta canadensis) 2 expérience personnelle . L’ONC dans son réseau national « oiseaux d’eau et zones humides » comprenant l’étang du Bischwald relate également un comptage partiel pour cause d’accès difficile et des difficultés de comptage liées à la complexité du site (ONC, 2003/2004)

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Analyse sur les Anatidés :

Le Canard colvert est présent en nombre important d’octobre à février (maximum de 2400 le 16/11/03) avec un effectif moyen annuel de 310 à 617 oiseaux. Le passage postnuptial de la Sarcelle d’hiver est marqué d’octobre à décembre avec un pic moyen de 376 ind. en novembre (max. de 2650 le 01/12/01) mais une partie de la population hiverne sur le site. Le Milouin, 3e canard en nombre, a un passage marqué en octobre (moyenne de 177) et en février (moyenne de 115) mais il hiverne également sur le site (maximum de 640 le 17/10/04). L’effectif moyen mensuel des autres espèces est inférieur à 20 et contribue peu à l’effectif total : Canard siffleur (max. de 190 le 17/01/99), Fuligule morillon (max. de 100 le 13/11/94), Canard souchet (max. de 280 le 12/10/03), Harle bièvre (max. de 109 le 30/01/99), Cygne tuberculé (max. de 117 le 16/11/03), Canard chipeau (max. de 100 le 16/11/03), Canard pilet (max. de 30 le 20/03/94). Parmi les anatidés occasionnels à effectifs faibles, citons le Fuligule nyroca* (1 ind. le 12/01/03), le Harle piette* (5 données de 2 à 10 ind. sur décembre-février), le Tadorne de Belon (9 données de 1 à 12 ind. d’octobre à janvier), le Garrot sonneur (14 données de 1 à 3 ind. sur décembre-mars), la Sarcelle d’été (4 données de 1 à 8 ind. en mars) et la Nette rousse (5 données de 1 ind. courant octobre, janvier, février et mars). Parmi les espèces occasionnelles remarquables, les Cygne chanteur* (1 le 17/02/02) et de Bewick* (3 le 18/01/98) ont été notés. La plaine sert régulièrement de refuge à des oies en hiver: Oie cendrée (4 données de 1 à 5 ind.), Oie des moissons (2 données de 1 et 10 ind. en novembre et février) et Oie rieuse (5 données de 2 à 25 ind).

Analyse sur les autres oiseaux d’eau :

En dehors des Anatidés, la Foulque macroule est l’oiseau d’eau le plus commun avec une moyenne mensuelle de 31 ind. (effectif important en octobre et mars). L’hivernage est quasi nul sur le site. Les effectifs progressent dès février avec l’arrivée des 1ers nicheurs pour atteindre 101 ind. en mars. Le Grèbe huppé vient en 2e position après la Foulque. L’espèce atteint une moyenne maximale de 43 ind. en octobre. Moins de 10 ind. hivernent sur le site puis la population atteint 16 ind. en mars avec l’arrivée des 1ers nicheurs. Ensuite nous trouvons le Grand Cormoran et le Héron cendré dont les effectifs sont surtout importants en octobre-novembre (vidange de l’étang) et en mars, avec une population moyenne respective de 20 à 30 ind. (installation printanière des nicheurs). Enfin, certaines espèces sont plus occasionnelles : la Grande Aigrette* (22 données de 1 à 11 ind. de décembre à mars), le Grèbe castagneux (présent avec moins de 4 ind. en octobre, novembre et mars), le Grèbe à cou noir (1 le 18/10/98), la Poule d’eau (1 le 17/11/02), le Plongeon catmarin* (1 le 17/10/04), le Butor étoile*(1 le 14/10/01) et le Héron garde-bœufs (1 le 14/10/01). Des rassemblements de Mouette rieuse atteignant 440 ind. (13/03/05) interviennent de novembre à mars. L’étang joue alors le rôle de dortoir. Parmi les espèces exceptionnelles citons : 1 Pygargue à queue blanche* durant l’hiver 1979, l’automne 1994 et 1999, et 1 Aigle criard* en fin d’hiver 1990 (DOR, 1995).

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Discussion : les données météorologiques (température, précipitations et visibilité) et stationnelles (remplissage, surface gelée, état de l’eau, dérangement) n’ont malheureusement pas été notées systématiquement lors des 16 saisons. Cet état de fait, associé aux difficultés de comptage, empêche de réaliser une étude fine des résultats (en plus du biais lié au type de comptage). Deux exemples simples peuvent être donnés : il est primordial de connaître le niveau de remplissage de l’étang et de savoir s’il est gelé ! Cependant, il apparaît que l’étang du Bischwald est l’un des premiers sites régionaux (avec le lac de Madine et l’étang de Lindre1) pour l’hivernage des Anatidés et ce en particulier pour le Canard colvert, la Sarcelle d’hiver et le Harle bièvre. Une considération précise des effectifs de ces espèces dans le cadre régional2 serait fort instructive et nécessiterait des développements ultérieurs.

3.1.2. L’avifaune de la plaine du Bischwald (automne-hiver) Les données de ce paragraphe sont des données personnelles ne relevant pas de suivis et protocoles particuliers. Le Vanneau huppé est noté sur toute la période avec cependant des pointes de mi-novembre à mi-décembre, par exemple 2500 ind. le 17/11/02 en rassemblement pré-hivernal. Puis, généralement, les effectifs régressent nettement pour être proche de zéro au cœur de l’hiver (sauf conditions météorologiques clémentes : 3100 ind. le 04/01/2001). L’espèce est parfois accompagnée par le Pluvier doré* (10 le 17/11/02). L’hivernage du Courlis cendré est noté certaines années de décembre à février avec un effectif atteignant 25 ind. (17/01/99). La Grue cendrée* est observée chaque année au passage postnuptial et prénuptial (maximum de 400 le 22/02/03). Son hivernage est régulier dans la plaine (jusqu’à 52 ind. le 01/12/01). Un petit dortoir a été noté au marais de Lelling le 13/03. Ce même marais abrite régulièrement un dortoir de Busard St-Martin* : 9 en 12/1998 et 7 le 12/11/2000 (LPO, 2001).

3.2. L’avifaune nicheuse

3.2.1. L’avifaune de l’étang du Bischwald et du marais de Lelling L’objectif est de déterminer la richesse spécifique des zones humides et de quantifier le nombre de territoires pour les espèces qui y sont inféodées. L’étude est axée sur les deux zones humides principales. Le protocole. En composant avec la pénétrabilité et l’accessibilité de ces sites, deux campagnes principales de prospection systématique ont été menées en parcourant des trajets prédéfinis. Cette méthode est adaptée à l’organisation linéaire de ces habitats. Le recensement s’est basé sur l’écoute pour les passereaux et l’observation à vue pour les autres taxons. Un premier passage est effectué en mai puis un second en juin. Les espèces visées sont les suivantes : á Fauvettes paludicoles (Rousserolle turdoïde IR, Rousserolle effarvatte, Phragmite des joncs) á Bruant des roseaux á Locustelle luscinioïde IR á Gorgebleue à miroir*

1 Hirtz & Combrisson, 2002 2 données actuellement éparses, incomplètes et difficilement exploitables

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á Rousserolle verderolle IR. Les deux passages sont associés à trois sorties complémentaires respectivement réalisées en juin, juillet et août. Le comptage global effectué à chacune d’entre elles concerne : á Marouette ponctuée* á Blongios nain*, Butor étoilé* et Héron cendré á Rémiz penduline LR-IR á Busard des roseaux* et Milan noir* á Anatidés et espèces associées á Grand Cormoran.

Tab. 7 - Résultats de la reproduction de l’avifaune aquatique Secteur ouest Secteur est Zones étudiées Etang du Bischwald (210 ha) Marais de Lelling (35 ha) Espèces Phragmite des joncs 69 chanteurs 16 chanteurs Rousserolle effarvatte 26 chanteurs 7 chanteurs Rousserolle turdoïde IR 18 chanteurs - Rousserolle verderolle IR 6 chanteurs - Locustelle tachetée IR 4 chanteurs 3 chanteurs Bruant des roseaux 27 chanteurs 12 chanteurs

Busard des roseaux* 2 couples1 2 couples Milan noir* 4 couples2 - Faucon hobereau IR 1 couple - Héron cendré 17 couples (colonie) - Grand Cormoran 25 couples (colonie) - Canard colvert 20 ad. env. (2 fam.) - Fuligule milouin IR 40 ad. env. (1 fam.) Canard chipeau LR-IR 5 couples env. - Sarcelle d’été LR-IR 1 couple - Cygne tuberculé 7 couples (7 fam.) - Grèbe huppé 16 couples (5 fam.) - Grèbe castagneux 14-16 couples (5 fam.) 3 - Râle d’eau IR 9-10 chanteurs 4 1 couple Gallinule poule d’eau 3 couples5 1 couple Foulque macroule Env. 500 ad.6 (34 fam.)7 - Légende : env.=environ ad.=adulte fam.=famille

Analyse : les zones humides de la plaine abritent une avifaune diversifiée. Au niveau des passereaux paludicoles, l’étang du Bischwald accueille une forte population. Le Phragmite des joncs, les Rousserolles effarvatte et turdoïde affichent en particulier des effectifs élevés. En se basant sur les résultats de l’enquête régionale « Turdoïde » de 2000 indiquant un effectif de 380 à 420 chanteurs (Muller, 2001), le Bischwald avec 18 chanteurs hébergerait à lui seul 4 à 5 % de la population lorraine. En 2000, 5 chanteurs avaient été rapportés, ce qui signifierait une progression massive de l’espèce sur le site dans un contexte régional morose. En effet de 1995 à 2000, la population a régressé de 23% (Muller, op. cit.). Le comptage de 2000 au Bischwald n’est manifestement pas fiable et ne permet pas de comparaison. La Turdoïde a probablement bénéficié

1 dont 1 sur le proche étang de Boustroff venant chasser sur la cornée de Viller 2 +1 étg Sauerloch +1 Stangen (Viller)+ 1 Nonnenwaeldchen (Grostenquin) 3 +1 étg Boustroff + 1 étg Sauerloch 4 +1 étg des Peupliers 5 +3 sur la Nied du Bischwald 6 471 le 18/05/05, 557 le 23/06/05 et 332 le 23/07/05 7 + 8 ad (3 fam.) étg Sauerloch

- 22 - Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005 d’un report d’oiseaux du vaste étang de Lindre1 mis en assec mais cette hypothèse ne suffirait pas à expliquer une progression si importante. Une colonie mixte de Grand Cormoran et Héron cendré se situe à Entenfang près de la cornée de Mazagran : le nombre respectif de nids est 25 et 17 avec une claire concurrence spatiale du Cormoran. La nidification est récente sur le site2. Quatre espèces de canards : le Colvert, le Milouin, le Chipeau et la Sarcelle d’été3 sont régulières durant la période de reproduction. Mais leur effectif est faible et fluctuant (biais du comptage et nouveaux arrivages). Seule la nidification des 2 premières espèces a été observée : soient respectivement 2 et 1 nichées. Par ailleurs, 7 couples de Cygne tuberculé se sont reproduits alors que de nombreux non nicheurs fréquentaient l’étang : jusqu’à 100 le 01/06. Le Bischwald est en outre un site de mue. Ainsi, plus d’une centaine de milouins est observée à partir de mi-juin (128 le 23/06, 177 le 23/07 et 297 le 24/08) dont plus de 70% de mâles, et une centaine de colverts à partir de mi- juillet (109 le 23/07, min.100 le 03/08 et 161 le 24/08). Parmi les espèces communes des étangs on note un important stationnement d’environ 500 Foulques macroules pour 34 nichées observées, une quinzaine de couples de Grèbe castagneux et huppé, une dizaine de chanteurs de Râle d’eau et 3 couples de Gallinule poule d’eau. Concernant les rapaces, 2 couples de Busard des roseaux* se reproduisent à l’étang du Bischwald et 2 au niveau de marais de Lelling. 4 couples de Milan noir* nichent dans la ripisylve de l’étang plus 1 au niveau de l’étang du Sauerloch. La plaine est le théâtre d’importants stationnements postnuptiaux. Ainsi, un dortoir de 200 individus occupait la ripisylve du Sauerloch le 28/07. Le rassemblement atteignait quelques 500 oiseaux quelques jours avant (Löffler, comm. pers.), soit l’un des plus gros stationnements notés en Lorraine ! Un couple de Faucon hobereau s’est installé tardivement en queue du Bischwald. Pour compléter les données, les observations au passage migratoire signalent: un Balbuzard pêcheur* le 13/04 et 24/08, un adulte de Héron pourpré* le 03/05 et un juvénile le 24/08 à la digue. Par ailleurs, les informations suivantes ont été rapportées : nidification en 1999 de la Rémiz penduline (comm. pers. Lemke) au marais de Lelling, nidification régulière du Martin-pêcheur d’Europe* au Bischwald, une donnée de Marouette ponctuée* et de Butor étoilé* en cornée de Belgrade au Bischwald en 2004 (Redouté, 2004).

Discussion: l’absence d’études exhaustives antérieures sur l’avifaune nicheuse de l’étang du Bischwald empêche malheureusement toute analyse de l’évolution des populations.

3.2.2. L’avifaune prairiale L’objectif poursuivi est de déterminer avec précision : présence et effectifs de certaines espèces à fort intérêt patrimonial. Leur densité absolue sur des zones d’échantillonnage basées sur trois des quatre grands secteurs prairiaux sera calculée. Ces trois zones ont la particularité de comprendre de vastes prairies alluviales.

1 assec complet des 650 ha pour aider à améliorer la qualité de l’eau et effectuer des travaux 2 l’espèce à niché au Bischwald par le passé notamment en 1985 (Remy, 1985 in Dor, 1995), 1er cas lorrain suite à l’expansion massive de la race sinensis (phénomène entamé en 1970 et touchant la Lorraine) 3 observation notamment d’un couple en parade le 01/06

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Le protocole consiste à effectuer deux campagnes de prospections systématiques de ces sites grâce à des parcours marqués de points d’observation définis. Elles débutent en mai par un premier passage suivi par un second en juin. Le but est de quantifier le nombre de territoires pour certaines espèces déterminées préalablement. La méthodologie employée s’apparente à la cartographie des territoires ou quadrats (Pough, 1950). Elle permet d’obtenir directement la densité absolue des espèces à la différence de la méthode des IPA (dite relative) qui doit passer par des taux de conversion. La liste des espèces nicheuses concernées par le dénombrement des territoires est la suivante : á Courlis cendré LR-IR á Tarier des prés IR á Tarier pâtre IR á Pie-grièche écorcheur* á Bruant proyer IR á Vanneau huppé IR.

Ces parcours avec points d’observation sont suivis de sorties additionnelles destinées à préciser le statut de certaines espèces : á Râle des genêts* (écoutes de nuit) á Cigogne blanche* á Grue cendrée* (estivage en 1999) á Vanneau huppé IR á Pie-grièche grise IR.

L’étude des nicheurs se concentre en majorité sur des prairies inondables peu intensifiées : les prairies de Gertswiese (essentiellement ban de Grostenquin), les prairies de Breitwiese (Bistroff) et les prairies d’Altwiese-Vorwald (Viller, Harprich et Bérig-Vintrange). Ce type d’habitat est très important pour de nombreuses espèces dont certaines de l’Annexe I et d’autres figurant sur la liste rouge nationale (Rocamora, 1999) ou régionale.

Résultats (cf. tab. 8 page 25) et analyse : Les limicoles « prairiaux » sont présents en très faible densité dans la plaine. Le Courlis cendré, avec 2 couples (c.) en 2005, montre une régression puisqu’en 1999 la plaine comptait 4-5 c. (Knochel, 1999) et 4 vers 1995 (Dor, 1995). Pour le Vanneau huppé, dont 5 c. occupent le site en 2005, il y a peu de données antérieures : minimum de 4 c. en 1999 (Knochel, 1999), 3 à Hartenbusch et 1 à Erlenhof.

Par ailleurs, la Cigogne blanche* a bien recolonisé la plaine depuis 10 ans avec actuellement 3 c. nicheurs : 1 c. en queue d’étang, 1 c. à proximité de St- Jean et 1 c. dans le village d’Harprich en périphérie. Un habitant de Bistroff nous a parlé d’une population d’environ 10 c. aux alentours de 1950, notamment installés dans les saules têtards du chevelu de la Nied du Bischwald. La population du Bischwald s’inscrit dans le contexte d’une petite population d’environ 5 couples (dont 1 à Many et 1 à Petit-Tenquin) située au nord de la « Moselle des étangs » . La Grue cendrée*, dont l’estivage a notamment été relevé en 1999 (Knochel, 1999), était absente en période de nidification en 2005. Deux nuits de repasses au Râle des genêts* ont été vaines alors que 2 chanteurs ont été entendus en 1999 à Lelling (Lemke, 2002, comm. pers).

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Tab. 8 - Les résultats de la reproduction de l’avifaune prairiale:

Secteur ouest Secteur ouest Secteur est Total Zones étudiées Bérig (218 ha) Breitwiese (81 ha) Gertswiese (134 ha) 433 ha Espèces Courlis cendré IR 1 couple - 1 couple 0,46 c / 100 ha Vanneau huppé IR - - 3 couples 0,69 / 100 ha Pipit farlouse IR 2 couples 3 couples 3 couples 1,85 / 100 ha Tarier pâtre IR 1 couple 5 couples 2 couples 1,85 / 100 ha Tarier des prés IR 2 couples - - 0,46 / 100 ha Bruant proyer IR 8 couples 5 couples 2 couples 3,46 / 100 ha Pie-grièche écorcheur* 15 couples 4 couples 13 couples 7,39 / 100 ha Sur toute la zone d’étude (dont 2040 ha de prairies) Courlis cendré IR 2 couples (1 à Pfuehl et 1 à Gertswiese) sur 600 ha potentiels de prairies 0,33 c / 100 ha Vanneau huppé IR 5 couples (2 à Entenfang et 3 à Gertswiese) sur 3267 ha potentiels 0,15 / 100 ha Pipit farlouse IR (8 c.) 8 à 40 couples sur 2040 ha de prairies Tarier pâtre IR (14 c.) 14 à 40 couples sur 2040 ha de prairies Tarier des prés IR (2 c.) 2 à 10 couples sur 600 ha potentiels de prairies Bruant proyer IR (20 c.) 20 à 70 couples sur 2040 ha de prairies Pie-grièche écorcheur* (44 c.) 44 à 95 couples sur 1300 ha potentiels de prairies Pie-grièche grise IR 1 couple (Viller) sur 1300 ha potentiels de prairies 0,08 c / 100 ha Cigogne blanche* 3 couples (1 sur voie romaine, 1 à St-Jean, 1 à Harprich) Grue cendrée* - - Râle des genêts* - - Légende : (X c.) = nombre de couples pour les 3 secteurs + autres couples trouvés = nombre de couples certains pour la zone d’étude c. = couple

La représentation des passereaux étroitement liés aux prairies est conséquente. Le Tarier des prés avec 2 c. sur 433 ha de prairies marque une régression depuis 1999 où 5 c. étaient localisés pour le même échantillon. La population de la zone en 2005 pourrait ne compter que 10 c. Le Tarier pâtre est bien représenté avec près de 40 couples. Les données antérieures imprécises ne permettent pas de comparaison. Avec un statut similaire, le Bruant proyer a un effectif proche de 70 c. et le Pipit farlouse de 40 c. Ces 3 espèces d’intérêt régional subissent une forte régression dans le nord de la France et au Benelux et méritent une attention soutenue. Parmi les Laniidés, la Pie-grièche écorcheur* occupe la plaine avec un fort effectif avoisinant les 100 c. Un effectif minimum de 15 c. est avancé par Dor pour 1995. L’information ne permet pas d’évaluer l’évolution de la population dans l’intervalle. Le statut de la Pie-grièche grise est moins brillant puisqu’un seul c. a niché en 2005 (secteur non remembré au nord du village de Viller) alors que 2 c. occupaient la plaine en 2000 (Lemke, 2002, comm. pers).

Discussion. L’étude dénote des résultats divergents suivant les espèces : faible effectif et/ou régression du Courlis, du Tarier des prés et de la Pie-grièche grise, progression et/ou fort effectif pour la Cigogne blanche, le Tarier pâtre, le Pipit farlouse, le Bruant proyer et la Pie-grièche écorcheur. Néanmoins, le constat global est positif et souligne l’intérêt écologique fort des 2040 ha de prairies du Bischwald pour des espèces sensibles. Le faible nombre de travaux antérieurs, notamment sur les passereaux, empêche malheureusement d’établir des tendances évolutives des populations de plusieurs espèces ciblées en 2005 : Vanneau huppé, Tarier pâtre, Pipit farlouse, Bruant proyer et Pie-grièche écorcheur. Précisons enfin que deux cantons de Busard cendré* ont été mis en évidence dans des cultures vers Lelling et Grostenquin.

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3.2.3. L’avifaune forestière

Les objectifs poursuivis par l’étude de l’avifaune forestière s’inscrivent dans l’établissement de l’état initial de la communauté sylvicole par : La détermination de la richesse spécifique de l'avifaune reproductrice dans les peuplements représentatifs de la plaine ; L’obtention de fréquences et d’indicateurs d’abondance relative afin de définir le statut des espèces et pour certaines d’entre elles de donner une esquisse des effectifs ; La mise en œuvre d’une méthodologie facilement reproductible dans le cadre d’un suivi.

Le protocole : pour étudier l’avifaune forestière, le choix s’est porté sur la méthode des Indices Ponctuels d’Abondance (IPA) développée par Blondel, Ferry et Frochot en 1970. Le choix s’est porté sur une méthode indiciaire s’adressant en priorité à tous les passereaux et espèces associées1 (Muller, 1997). Elle se base sur deux comptages : un premier destiné aux nicheurs précoces (généralement en avril) et un second destiné particulièrement aux nicheurs migrateurs (entre mi- mai et mi-juin). Des points d’écoute doivent être répartis de façon homogène dans le milieu que l’on souhaite étudier. Ainsi, 7 points ont été positionnés dans le vaste massif de Guessling-Hémering (FC) en zone ouest, 5 dans la FC de Lixing- lès-St-avold et 5 dans la FC de Freybouse en zone est. Les forêts étant constituées à plus de 97 % par le Chêne sessile, la répartition des IPA a surtout tenu compte des diverses classes d’âge des chênaies et de quelques associations Chêne-Hêtre : 7 en très jeunes stades de chênaie (semis à fourré) ; 4 en futaies jeunes et moyennes de Chêne ; 5 en futaies jeunes et moyennes Chêne-Hêtre ; et 1 en futaie moyenne de Hêtre (habitat peu représenté).

L’observateur effectue un point d’écoute de 20 mn durant lequel il note tous les contacts. Ensuite, un coefficient de 1 est attribué à un couple, un mâle chanteur, un nid occupé ou un groupe familial et de 0,5 pour un individu observé isolément, ou entendu par ses cris. Pour chaque espèce, les coefficients sont ensuite additionnés lors de chaque recensement et la somme finale la plus élevée est retenue comme « indice IPA ». Le protocole d’étude ménage la dépense en temps (nombre de points limité à 17). Il est facilement reconductible dans le cadre d’un suivi de l’évolution des peuplements aviens. Les espèces dont les indices IPA nous intéressent ici plus particulièrement sont les suivantes : á Pigeon colombin IR á Pic noir* á Pic mar* á Pic cendré IR á Torcol fourmilier IR á Gobemouche à collier*

1 Picidés et Columbidés

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Ces deux campagnes d’écoute sont complétées par deux sorties destinées à préciser le statut des espèces citées ci-dessus, notamment le Gobemouche à collier* et d’autres espèces dont le statut n’est pas évaluable par les IPA (Cigogne noire*, Bondrée apivore*, Milan noir*). L’effort s’est porté sur les parcelles favorables.

Les résultats affichent 52 espèces nicheuses sur 852 ha de forêts : 42 strictement dans le cadre du protocole IPA et 10 autres grâce aux deux parcours complémentaires et aux observations aléatoires. 7 de ces espèces sont inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux. L’échantillon de la zone ouest (massif de Guessling-Hémering) a mis en évidence 49 espèces dont 40 dans le cadre des IPA (91 autres lors des sorties complémentaires). L’IPA total est de 201 (avec 7 points). L’échantillon de la zone est (forêt de Lixing-les-St-Avold et Freybouse) a mis en évidence 41 espèces dont 36 dans le cadre des IPA (52 autres lors des sorties complémentaires). L’IPA total est de 279 (avec 10 points). Dans les jeunes stades forestiers, la richesse spécifique par point oscille entre 13 et 15 (7 IPA) et pour les stades adultes elle varie entre 17 et 23 (10 IPA). La fréquence d’apparition dans les IPA de chaque espèce a été calculée et un classement établi suivant les affinités structurelles des oiseaux (jeunes et vieux stades forestiers). Les résultats apparaissent dans le tableau 9 page 29. Le statut du Gobemouche à collier*, sous évalué lors des IPA, a été revalorisé grâce aux parcours complémentaires. En effet, à Guessling-Hémering 4 territoires sur 1,5 km et à Lixing-lès-St-Avold 5 territoires sur 1,3 km ont été recensés (dans les deux cas en futaie de chênaie). Un adulte de Cigogne noire* a été observée à deux reprises en saison de reproduction près du massif du secteur ouest. L’espèce est jugée nicheuse possible. Puis fin juillet, deux juvéniles ont été vus au Sauerlochhubel en lisière (comm. pers. Werny-ONF). Par ailleurs, une Bondrée apivore* a été notée au Schlimmloch en lisière du bois de Boustroff (sud de la FC de Guessling) et une au Spareviertel (FC de Lixing-lès-St-Avold).

Analyse : les deux secteurs forestiers, situés à l’ouest et à l’est de la plaine, ont une richesse spécifique avifaunistique très proche. Les cortèges de passereaux sont aussi très voisins. Le chiffre supérieur de Guessling est lié à la présence de stades forestiers très rajeunis (coupe rase) occasionnant la présence d’espèces de milieu ouvert à semi-ouvert : Pie-grièche écorcheur* (2 couples au nord-est du massif), Bergeronnette grise, Locustelle tachetée et Fauvette grisette. Les avifaunes étant similaires, l’analyse de la composition a été faite conjointement. Le tableau de synthèse 9 met en évidence trois groupes distincts liés à la structure du peuplement. Aucune variation significative de la composition et de diversité de l’avifaune n’a été notée dans les peuplements associant Chêne-Hêtre ou dans la hêtraie par rapport aux chênaies. Le statut dominant du Chêne en est la raison. Les colonnes du tableau font succéder les IPA effectués dans les stades les plus jeunes de chênaie, puis dans les futaies jeunes et moyennes de Chêne, ensuite dans les futaies jeunes et moyennes de Chêne-Hêtre pour aboutir sur l’unique IPA d’une futaie moyenne de Hêtre.

1 Coucou gris, Buse variable, Autour des palombes, Bécasse des bois, Chouette hulotte, Hibou moyen-duc, Bondrée apivore*, Gobemouche gris et Milan noir 2 Coucou gris, Buse variable, Chouette hulotte, Bondrée apivore* et Rougequeue à front blanc

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Trois groupes avifaunistiques se distinguent :

á Les espèces liées strictement aux jeunes stades, dont la Pie- grièche écorcheur*, sont au nombre de 13. Leur fréquence d’apparition dans les IPA s’étale de 6 à 24%.

á Des espèces ubiquistes au nombre de 9 sont observées dans tous les stades. 7 d’entres elles sont présentes dans 82 à 94 % des IPA. Ce sont les espèces les plus communes des forêts du site.

á Enfin 20 espèces se rencontrent dans des stades arborés stricto sensu allant du fourré-perchis à la futaie. 16 relèvent de peuplements adultes à vieux et 4 peuvent habiter une palette allant du fourré-perchis à la futaie. Le Pic noir*, le Pic mar* et le Gobemouche à collier* sont des espèces typiques des vieilles futaies ; plus particulièrement en chênaie en ce qui concerne les deux dernières. Le Pic noir* et le Gobemouche à collier* ont une fréquence d’apparition de 18% et le Pic mar*de 35%.

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Tab. 9 - Résultats des IPA classés par milieu

Commune GUES LIXI FREY GUES GUES LIXI FREY GUES LIXI LIXI FREY GUES GUES GUES FREY FREY LIXI Futaie moy. de Milieux Semis de Chêne Fourré de Chêne Futaie jeune et moyenne de Chêne Futaie jeune et moyenne de Chêne-Hêtre Hêtre Tot. Fréq. Espèces Pt 7 Pt 2 Pt 4 Pt1 Pt 3 Pt 3 Pt 5 Pt 5 Pt1 Pt 5 Pt1 Pt 2 Pt 4 Pt 6 Pt 2 Pt 3 Pt 4 Pie-grièche écorcheur* 2 2 6% Fauvette grisette 1 1 6% Locustelle tachetée IR 1 1 6% Bergeronnette grise 0,5 0,5 6% Pipit des arbres IR 1 1 2 12% Rousserolle verderolle IR 1 1 2 12% Rossignol philomèle 1 1 2 12% Accenteur mouchet 3 2 1 6 12% Bruant jaune IR 2 1 1 4 18% Fauvette des jardins 2 3 1 2 8 18% Tourterelle des bois IR 2 1 2 1 6 24% Pouillot fitis IR 1 3 1 1 1 1 8 35% Mésange à longue queue 1 1 1 3 18% Mésange nonnette 0,5 1 1 1 3,5 24% Grive musicienne 1 1 1 2,5 1 1 0,5 1 9 41% Pouillot véloce 1 2 2 5 1 1 3 2 2 1 2 1 3 2 1 29 82% Mésange bleue 1 2 2,5 1 1 2 2 2 2 2 2 2 3 2 3 2 31,5 88% Troglodyte mignon 2 4 2 1 1 1 3 3 2 3 3 4 3 4 3 2 41 94% Rougegorge familier 1,5 2 4 1 2 4 1,5 1 2 1 2 3 2 2 1 3 33 94% Merle noir 1,5 1 2,5 3 1 2 4 1 3 2 2 1 3 1 1 2 31 94% Fauvette à tête noire 1 2 2 2 2 3 3 2 2 1 3 2 2 1 2 2 2 34 94% Mésange charbonnière 1,5 3 2 2 2 1 2 3 2 2 3 2,5 3,5 4 2 1 1 37,5 94% Geai des chênes 1,5 1 0,5 0,5 1,5 1 2 1 9 47% Sittelle torchepot 1 0,5 2 2 1 1 2 3 4 2 2 1,5 22 71% Pinson des arbres 1,5 1 3 4 6 3 3 3 2 3 2 3 34,5 71% Pouillot siffleur IR 1 1 2 12% Pic épeichette 1 1 6% Bouvreuil pivoine 1 1 6% Grive draine 1 1 2 12% Pic noir* 1 0,5 0,5 2 18% Grosbec casse-noyaux 1 1 1 3 18% Gobemouche à collier* 1 1 1 3 18% Roitelet triple-bandeau 1 1 1 3 18% Loriot d'Europe 1 1 1 1 4 24% Pic mar* 1 1 0,5 1 1 1,5 6 35% Grimpereau des bois 1 1 0,5 1 1 1 5,5 35% Grimpereau des jardins 1 0,5 1 3 3 3 1 12,5 35% Corneille noire 0,5 1 0,5 2 1 1 1 7 41% Pigeon ramier 2 2 1 2 1 2 1 2 13 47% Pic vert IR 2 2 1 0,5 0,5 2 1 3 12 47% Etourneau sansonnet 3 2 3 4 2 3 2 1 2 22 53% Pic épeiche 3 2,5 3 1 1,5 1 2 3 1,5 2 20,5 59% Nombre d’espèces 13 13 12 15 11 10 15 17 20 18 20 16 19 23 21 16 18 480

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Nous terminons l’analyse sur le tableau 10 concernant 6 espèces patrimoniales mises en évidence (Annexe I Directive « Oiseaux » et Liste Rouge régionale). En exploitant les données issues des IPA et des parcours complémentaires et en les confrontant avec les surfaces d’habitats favorables, des minima ou des fourchettes de populations ont été calculés.

Tab. 10 – Espèces patrimoniales forestières

Espèces Zone d’étude (852 ha) Cigogne noire* 0-1 cantons Bondrée apivore* 2 cantons min. Pic mar* 11 à 35 cantons Pic noir* 3 à 4 cantons Gobemouche à collier* 12 à 45 cantons Pie-grièche écorcheur* 2 à 6 cantons Pigeon colombin IR - Pic cendré* - Torcol fourmilier IR -

Discussion : L’établissement des densités absolues des espèces forestières n’était pas l’objectif poursuivi car la méthodologie trop lourde ne pouvait s’intégrer raisonnablement dans notre expertise1. Pour obtenir les densités absolues, il faudrait disposer d’au moins une douzaine de points d’IPA par grande unité forestière (soit au moins 24 points) et établir les taux de conversion propres à l’observateur en effectuant des quadrats.

Cette toute première étude sur l’avifaune forestière du Bischwald montre avec ses 52 espèces nicheuses une réelle richesse. La diversité structurelle dans la chênaie dominante, avec néanmoins une bonne part de futaie, est l’un des atouts des forêts du site. La futaie assure le gîte à un cortège d’oiseaux liés aux peuplements âgés. L’étude aura aussi mis en évidence 9 espèces, pourtant assez communes, qui n’avaient jamais été notées dans la plaine. Cette démarche, constituant une première étape, a permis l’établissement d’un stade initial permettant à des études ultérieures d’évaluer l’évolution de la communauté avifaunistique.

1 l’étude de l’évolution des habitats, l’expertise avifaunistique des autres habitats, et les autres études faunistiques ont été menées de front

- 30 - Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005 4. Expertise faunistique élargie

4.1. Expertise chiroptérologique Aucune étude sur les chauves-souris n’avait été réalisée avant 2005 sur la plaine du Bischwald. Une unique donnée, un Oreillard species le 03/06/1983 à Bistroff1, est rapportée dans la base de données régionale. Or la mosaïque d’habitats du Bischwald suggère la présence d’une chiroptérofaune diversifiée. Pour alléger le texte, les noms scientifiques sont stipulés dans le tableau de résultats par espèce (voir tab. 12 page 32).

L’objectif est d’établir un premier état des connaissances sur la communauté de chiroptères en obtenant:

la richesse spécifique ; des informations sur l’abondance ; le statut de reproducteur ou non reproducteur.

L’étude est réalisée en étroite collaboration avec la CPEPESC Lorraine (Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l’Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Lorraine) qui centralise les données pour l’atlas régional en cours d’élaboration.

Le protocole se fonde sur un procédé d’échantillonnage basé sur des points d’écoute répartis dans différents milieux (forêts, secteurs agricoles, villages et étangs) complété par des sessions de capture (forêts, secteurs agricoles et étangs). L’écoute est réalisée grâce à un sonomètre à fonction hétérodyne de type Pettersson D200 et D9802. L’hétérodyne, qui permet une analyse de la structure3 et de la fréquence4 des ultrasons en temps réel, est efficace pour mettre en évidence un certain nombre d’espèces5. 12 soirées concernant 17 sites sont programmées afin de couvrir de façon homogène la plaine. La capture, autorisée par arrêté préfectoral6, est réalisée au moyen d’un dispositif basé sur deux filets japonais7 superposés, chacun de 6 m de longueur sur 2 m de hauteur, tendus grâce à des cannes à pêche. Le piège placé sur des corridors écologiques fonctionne comme un barrage permettant d’avoir une forte probabilité de capture (ex. : chemins surplombés d’une voûte arborescente). Cette méthode permet de mettre en évidence la présence d’espèces très difficilement détectables au seul sonomètre et de donner des informations précises sur leur statut (ex. : femelles lactantes et jeunes nous informent sur le statut local reproducteur vs non reproducteur). 8 soirées ont été programmées en des points répartis de façon homogène et suivant la disponibilité en sites de capture favorables. L’essentiel du recensement a été réalisé en juin-juillet.

1 observation J. Kunzler 2 modèle permettant aussi l’utilisation en expansion de temps 3 répartition de l’intensité de l’énergie et timbre du signal (« mouillé », « gazouillé », « friture ») 4 détermination du battement zéro, c'est-à-dire de la fréquence à laquelle le chiroptère émet le plus longuement, et de la hauteur de bande 5 dont la Noctule commune, la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Nathusius et la Sérotine commune 6 arrêté N°2005-AG/2-238 du 2 juin 2005, direction de l’administration générale, Bureau de l’Environnement, Préfecture de la Moselle, « autorisant sept membres de la CPEPESC Lorraine, la capture temporaire à des fins scientifiques et de sauvetage de toutes les espèces de chauves-souris présentes en Moselle » 7 même matériel que celui utilisé pour la capture d’oiseaux

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Les résultats : l’étude a mis en évidence 9 des 20 espèces régulières en Lorraine (10 en ajoutant la donnée d’Oreillard species) pour 89 données au total. Deux espèces figurent à l’Annexe II de la Directive « Habitats » : le Vespertilion de Bechstein et le Grand Murin. Les 12 soirées « sonomètre » ont toutes été productives. 6 soirées de capture sur 8 ont apporté des résultats.

Tab. 11 - Intensité de prospection et résultats généraux :

Général Sonomètre Capture Nombre de points 18 17 8 Nombre de soirées 12 12 8 Total données 89 57 32 NB : sur les 12 soirées « sonomètre », 7 ont été effectuées en parallèle de sessions de capture.

Tab. 12 - Résultats par espèce de l’étude des chiroptères :

Nom scientifique Nom vernaculaire P.Rep° Données Sonomètre Capture Eptesicus serotinus (Schreber, 1774) Sérotine commune - 6 6 - Myotis bechsteinii* (Kuhl, 1817) Vespertilion de Bechstein oui 4 - 4 Myotis daubentonii (Kuhl, 1817) Vespertilion de Daubenton oui 21 3 18 Myotis myotis* (Borkhausen, 1797) Grand Murin - 1 1 - Myotis mystacinus (Kuhl, 1817) Vespertilion à moustaches oui 4 - 4 Myotis nattereri (Kuhl, 1817) Vespertilion de Natterer ? 3 2 1 Nyctalus noctula (Schreber, 1774) Noctule commune - 12 12 - Pipistrellus nathusii (Keyserling & Blasius, 1839 Pipistrelle de Nathusius - 3 3 - Pipistrellus pipistrellus (Schreber, 1774) Pipistrelle commune ? 20 17 3 * = espèces figurant à l’annexe II de la Directive Habitats (tous les chiroptères sont à l’annexe IV) P. Rep° = preuve de reproduction (femelle lactante) Chiffre en italique = donnée « sonomètre » avec observation visuelle ? = colonie observée mais pas d’observation de jeunes avec les femelles lors de visites complémentaires Remarque : 5 Pipistrelles communes au même point d’écoute constituent une donnée, mais 2 ……..Pipistrelles communes en capture constituent 2 données.

Tab. 13 - Nombre d’individus par espèce au sonomètre et en capture :

Nom scientifique Nom vernaculaire Au sonomètre En capture Eptesicus serotinus (Schreber, 1774) Sérotine commune 27 - Myotis bechsteinii* (Kuhl, 1817) Vespertilion de Bechstein - 4 Myotis daubentonii (Kuhl, 1817) Vespertilion de Daubenton 7 18 Myotis myotis* (Borkhausen, 1797) Grand Murin 1 - Myotis mystacinus (Kuhl, 1817) Vespertilion à moustaches - 4 Myotis nattereri (Kuhl, 1817) Vespertilion de Natterer 10 1 Nyctalus noctula (Schreber, 1774) Noctule commune 19 - Pipistrellus nathusii (Keyserling & Blasius, 1839 Pipistrelle de Nathusius 6 - Pipistrellus pipistrellus (Schreber, 1774) Pipistrelle commune 72 3 Genus species individus non déterminés 38

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Analyse : l’hypothèse de départ d’une richesse spécifique élevée est vérifiée. La moitié des espèces de la liste lorraine sont présentes. Le nombre de contacts obtenus au sonomètre (tab. 13 page 32) ne permet pas de comparaison d’abondance entre espèces. En effet, il existe de très grandes différences de détectabilité liées à la spécificité des émissions et au mode d’écoute (hétérodyne)1. Pour la capture aussi, ce type de comparaison est impossible, cette fois en raison de la variété des comportements de chasse2. Cependant, nous avons pu calculer les fréquences de présence par rapport aux 17 soirées « sonomètre » pour les 4 espèces identifiables efficacement3 en mode hétérodyne. La Pipistrelle commune (100%) et la Noctule commune (71%) sont très fréquentes, puis dans une moindre mesure la Sérotine commune (35%) et la Pipistrelle de Nathusius (18%). Ces résultats sont confortés par le nombre d’individus contactés par espèce au sonomètre (tab. 13 page 32). Les données les plus remarquables sont celles des Vespertilions de Bechstein* et de Natterer. La 1ère espèce a été capturée4 en trois secteurs5 bien distincts et la reproduction prouvée6. La 2nde est présente au moins dans deux secteurs7 avec notamment une colonie d’une dizaine d’individus dans une grange à Viller. Mais la reproduction n’a pu être attestée8. La seule donnée de Grand Murin* provient de l’observation d’un individu en transit en avril dans une casemate dans la forêt communale de Lixing-lès-St-Avold.

Discussion : l’étude 2005 est une première approche de cette communauté nocturne du Bischwald qui s’avère riche. Des suivis ultérieurs sont envisageables : prospections automnales et hivernales dans les quelques sites souterrains (casemates sur Bistroff, Grostenquin et Lixing-lès-St-Avold, abri souterrain à Viller), visite des bâtiments publics en période estivale pour la recherche de colonies, prospections supplémentaires au sonomètre. Le statut de certaines espèces comme le Grand Murin et les Oreillards est à préciser tout particulièrement.

1 exemple : la Noctule commune peut-être contactée jusqu’à 150 m (en hétérodyne ou expansion de temps) alors que le Vespertilion de Bechstein ne peut pas être contacté à plus de 3 m (peut être uniquement identifié en expansion de temps avec beaucoup de difficultés) 2 exemple : la Noctule commune chasse au-dessus de la cime des arbres alors que la Pipistrelle commune emprunte les chemins dans les boisements 3 le seul biais majeur inévitable est la distance de détectabilité 4 2 mâles et 2 femelles 5 Viller-Isental, Bistroff-étang du Sauerloch et Freybouse-forêt communale 6 aucune nurserie connue en Lorraine, source CPEPESC 7 Lixing-lès-St-Avold-Weinacker est et Viller-village 8 une seule nurserie (10 femelles) était connue en Lorraine en 2004, source : CPEPESC

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4.2. Approche herpétologique

Hormis des données éparses relatées dans certains documents (DOR/LPO, 1995; CSL, 2004) sans indications spatiales précises, aucun travail spécifique à grande échelle n’a été mené avant 2004 sur les 5000 ha du Bischwald. L’objectif est de mieux connaître l’herpétofaune en obtenant des données qualitatives et quantitatives. En 2004, une première campagne de prospection systématique de certains sites a été effectuée par deux biologistes néerlandais (Lofflër & Winden, comm. pers.). Dans la continuité du recensement de 2004, l’opportunité a été saisie de réaliser en 2005 un vaste recensement herpétologique. Pour les deux années, la prospection s’est particulièrement concentrée sur les mardelles agricoles et forestières.

Le protocole employé en 2004 par Löffler et Van der Winden a consisté en une pêche systématique de jour permettant de prospecter efficacement les mardelles, même profondes. Seuls des sites en zone ouest ont été visités. En 2005, le protocole s’est basé sur un recensement à vue ou plus rarement par capture avec épuisette. Quatre nuits ont été consacrées aux mardelles (essentiellement forestières) des massifs forestiers de la zone ouest et est. Sur l’aimable autorisation de MM. Löffler et Van der Winden, les données de 2004 sont associées à celles de 2005 et permettent la création d’une base de données plus riche.

Les résultats des deux années cumulées totalisent près de 200 données concernant 14 espèces recueillies sur 119 sites, dont 93 mardelles (soit 37% des 251 mardelles « restantes1 » en 2004). En 2004 (Lofflër & Winden, 2004) : 50 données sur 11 espèces avaient été recueillies lors de 3 journées de recherche effectuées sur 14 sites dont 11 mardelles. En 2005 : 114 données sur 10 espèces ont été recueillies lors de 19 sorties, dont 4 spécifiques de nuit (21 et 22/04, 28 et 29/04), sur 105 sites dont 90 mardelles.

1 rappel : 111 des 256 mardelles agricoles du Bischwald ont été comblées par les agriculteurs de 1982 à 2004 (voir partie 2.2)

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Tab. 14 - Résultats synthétiques de l’expertise herpétologique :

3 est Nom scientifique Nom vernaculaire Total des Nombre de 1 DH 2 Remarques données DH

sites ne Ou IV Annexe Annexe II Protection nationale 14 espèces Zo Zone Est Classe des reptiles 3 espèces 16 Natrix natrix Couleuvre à collier 5 5 X X X Zootoca vivipara Lézard vivipare 9 7 X X X Anguis fragilis Orvet 2 1 X X Ordre des Urodèles 4 espèces 78

- 35 Salamandra salamandra Salamandre tachetée 21 21 X X X Triturus alpestris Triton alpestre 41 23 X X X Triturus cristatus Triton crêté 10 6 X X X X X Triturus vulgaris Triton ponctué 6 4 X X X Ordre des Anoures 7 espèces 68 Rana kl. esculenta Grenouille verte 38 30 X X X Rana lessonae Grenouille de Lessona 2 2 X X X Rana temporaria Grenouille rousse 9 9 X X Rana dalmatina Grenouille agile 1 1 X X X Hyla arborea Rainette arboricole 14 13 X X X X Pelobates fuscus Pélobate brun 1 1 X X X Entendu en 2004 Bufo bufo Crapaud commun 3 3 X X

1 annexe II de la Directive 92/43/CEE dite directive «Habitats, Faune et Flore » 2 annexe IV de la Directive 92/43/CEE dite Directive «Habitats, Faune et Flore » 3 selon l’arrêté du 22 juillet 1993

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Analyse : avec 14 espèces, le Bischwald possède une richesse herpétologique élevée et certaines espèces y sont très bien représentées. Le faible nombre de données sur les reptiles s’explique par l’absence de recherche spécifique. La Couleuvre à collier a été trouvée logiquement sur la majorité des zones humides (près de l’étang, près de la Nied du Bischwald et au bord de mardelles). Le Lézard vivipare apprécie aussi les secteurs de mardelles ; il a été noté en zone ouest et est. Les Urodèles sont spécifiquement liées aux mardelles pour leur reproduction au Bischwald. La Salamandre tachetée1 est très commune comme l’atteste les milliers de larves observées d’avril à mai dans les mardelles, fossés et petits ruisseaux. Parmi les Tritons, l’Alpestre2 est le plus commun (plusieurs centaines d’adultes observés), suivi par le Crêté et loin derrière, le Ponctué3. 16 adultes de Triton crêté, espèce vulnérable figurant sur la liste rouge nationale des vertébrés (ACEMAV4, 2003), ont été comptabilisés sur 6 mardelles. La majorité de celles-ci ont la particularité d’être assez profondes (0,5 - 2 m au moins) et de grande taille (400 à 500 m² environ). Parmi les Anoures, la Rainette arboricole5 est l’un des amphibiens les mieux représentés. Elle occupe tous les secteurs humides de la plaine : étangs et mardelles agricoles (boisés et non boisés). En avril-mai, plusieurs centaines de chanteurs ont été entendus indiquant une population locale conséquente pour une espèce vulnérable figurant sur la liste rouge nationale des vertébrés et en déclin dans l’Europe de l’ouest (ACEMAV, 2003). L’audition d’un Pélobate brun6 par Winden et Löffler (espèce très rare en France : 3 noyaux de population dont un en Moselle Est) en 2004 en bord d’étang relève de l’anecdote. L’espèce n’a pas été réentendue en 2005 malgré le passage répété de naturalistes. Plusieurs stations sont connues plus au nord, en bordure du Plateau Lorrain (cuesta du Muschelkalk), dans le secteur gréseux du Warndt (moins de 10)7. La plus proche est située à 12 km du Bischwald. Remarque : les investigations herpétologiques ont mis en évidence le rôle écologique essentiel des mardelles pour les amphibiens et certains reptiles. Signalons que pour d’autres taxons, ces micro-habitats sont tout aussi intéressants. Ainsi au printemps 2005, M. Löffler a découvert et identifié8 le crustacé d’eau douce Siphonophanes grubei (Dybowski, 1860)9, première mention lorraine ! Cette espèce de milieux temporaires a été trouvée dans 10 mardelles forestières toutes à sec en été (Löffler, comm. pers.).

Discussion: Il serait souhaitable de poursuivre la prospection en ce qui concerne le Triton crêté, en particulier sur les mardelles profondes (agricoles et forestières). L’espèce a une large répartition dans la plaine : elle est présente en zone ouest, est et tout à fait au nord. Le réseau de 251 mardelles est un atout fort pour la viabilité de l’espèce. La plaine compte actuellement une densité de 5 mardelles / km² et 71 km de linéaire boisé. D’après l’ACEMAV, une densité de mares interconnectées de 4 à 8 / km² et la présence de formations arborées constituent un optimum pour l’espèce.

1 espèce « à surveiller » dans le livre rouge des vertébrés de France (ACEMAV, 2003) 2 espèce vulnérable figurant sur la liste rouge nationale des vertébrés (ACEMAV, 2003) 3 espèce « à surveiller » dans le livre rouge des vertébrés de France (ACEMAV, 2003) 4 ACEMAV = Association pour la Connaissance et l’Etude du Monde Animal et Végétal 5 annexe IV de la Directive Habitats 6 annexe IV de la Directive Habitats 7 comm. pers. Jean-Christophe Koenig/NEOMYS 8 détermination confirmée par Nicolas Rabet, spécialiste de l’ordre des Branchiopodes 9 figure sur les listes rouges de la nature menacée en Alsace (3-4 stations près d’Haguenau-67)

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La base de données « mardelles » permettra d’analyser spécifiquement ses exigences et de cartographier très précisément ses stations de reproduction. Tous les sites prospectés, sont géoréférencés sous un système d’information géographique. Digitalisées, ces informations permettent de réaliser ultérieurement des cartes de localisation des stations par espèce et un suivi pluriannuel précis. Les reptiles nécessiteraient un recensement spécifique. Toutes les données herpétologiques sont transmises à la Commission Amphibiens et Reptiles du Conservatoire des Sites Lorrains qui travaille sur un atlas régional.

4.3. Approche entomologique : odonatofaune et lépidofaune

4.3.1. Les Odonates

L’objectif de l’approche odonatologique est de réaliser un inventaire qualitatif et quantitatif. Une attention particulière a été portée aux mardelles agricoles pour en connaître la richesse au travers d’une facette faunistique.

Le protocole a consisté à prospecter les zones humides principales (étangs, marais, ruisseaux et plus particulièrement les mardelles) mais aussi des lisières et layons forestiers à la recherche des imagos1. La période choisie s’étend essentiellement de juin à juillet pour couvrir un panel important de dates d’émergence propres à chaque espèce. Les sorties ont été effectuées surtout par journées ensoleillées. Les insectes ont soit été identifiés grâce à la capture au filet à papillons, soit à vue avec des jumelles à mise au point minimale très rapprochée2. Hormis le relevé d’espèces, les effectifs et les phases biologiques ont été notés : ponte, accouplement, émergence,…

Les résultats : le suivi a permis de recueillir 254 données pour 28 espèces sur 66 sites, dont 44 mardelles agricoles (soit 1/3 des 145 m. agricoles « restantes ») à l’occasion de 14 sorties dont 11 spécifiques aux Odonates (26/05, 02, 17, 22 et 28/06, 03, 17, 18, 28 et 29/07, 03/08). Pour apprécier le statut régional des espèces présentes sur les 5000 ha du Bischwald, nous avons repris la classification écologique établie par Boudot & Jacquemin en 2002 dans « Inventaire et statut des Libellules de Lorraine » (mise à jour 11/2001) en ne gardant que les espèces présentes sur le site étudié (voir tab. 15 page 38). Nous avons ajouté les informations suivantes issues du recensement 2005 : nombre de données par espèces, effectifs totaux par espèce, nombre de stations locales (dont mardelles).

1 insecte adulte 2 moins de 2 m

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Tab. 15 - Liste des Odonates du Bischwald (2005) suivant la classification écologique de Boudot & Jacquemin

* Liste rouge régionale Nb de localités connues depuis Nb de données – Effectifs Nb de dont … Espèces Nom français 1970 Biotopes optimaux en Lorraine Bischwald recensés stations mardelles Total de 28 espèces 254 779 66 44 Statut 1 : espèces erratiques / / / / / / / / Statut 2 : espèces indigènes anciennement citées mais considérées comme éteintes en Lorraine (aucune donnée depuis 1970) / / / / / / / / Statut 3: espèces peu communes, localisées ou à distribution restreinte (espèces limitées à des habitats rares, en limite d'aire de répartition) Statut 3a: espèces particulièrement rares ou localisées (rares stations connues depuis 1970, ou populations faibles) Aeschna affinis* Aesche affine 7 Mares et étangs de plaine 20 33 19 15 Lestes barbarus* Leste sauvage 7 Mares et étangs de plaine 13 29 9 9 Coenagrion scitulum* Agrion mignon 11 Mares et étangs de plaine 2 4 2 - Sympetrum flaveolum* Sympétrum à ailes jaunes 13 Marais, mares et étangs même temporaires 4 4 4 3 Statut 3b : espèces localisées mais actuellement présentes dans un bon nombre de sites, et dont les populations peuvent être localement assez fortes Lestes dryas* Leste des bois 22 Marais, mares et étangs même temporaires 37 154 28 26 Statut 4: espèces bien répandues dans l'ensemble de la région (éventuellement à l'exception des zones d'altitude) Statut 4a: espèces assez communes, assez souvent présentes dans les habitats convenables, parfois en population importante Lestes virens vestalis Leste verdoyant 19 Étangs de basse et moyenne altitude 12 119 9 5 Erythroma viridulum Naïade au corps vert 47 Mares et étangs de plaine 1 1 1 1 Libellula fulva Libellule fauve 62 Eaux stagnantes et courantes de plaine 3 30 2 - Statut 4b: espèces communes à très communes (espèces ubiquistes ou presque toujours présentes dans au moins un type d'habitat très fréquent en Lorraine) Sympecma fusca Leste brun 48 Étangs de plaine 3 4 3 2 Lestes viridis V. Leste vert 76 Étangs et rivières ombragées de plaine 13 121 10 4 Lestes sponsa H. Leste fiancé 95 Étangs, marais, tourbières 8 9 8 6 Somatochlora metallica V. Cordulie métallique 103 Étangs à toute altitude, rivières calmes de plaine 1 1 1 - Aeschna cyanea M. Aeschne bleue 109 Étangs, mares, marais, tourbières 2 2 2 - Erythromma najas H. Naïade aux yeux rouges 117 Étangs de basse et moyenne altitude 1 1 1 - Cordulia aenea L. Cordulie bronzée 124 Étangs 3 3 3 1 Aeschna grandis L. Grande Aeschne 127 Étangs, marais, tourbières, rivières calmes 1 1 1 - Enallagma cyathigerum C. Agrion porte-coupe 140 Étangs, mares, tourbières 2 2 2 1 Sympetrum sanguineum M. Sympétrum sanguin 143 Étangs de plaine 47 108 36 27 Libellula quadrimaculata L. Libellule à quatre taches 149 Lacs, étangs, marais, tourbières 3 4 3 2 Orthetrum cancellatum L. Orthétrum réticulé 158 Lacs, étangs de plaine 9 17 7 - Calopterix virgo L. Caloptérix vierge 166 Eaux courantes 1 1 1 - Libellula depressa L. Libellule déprimée 173 Étangs de basse et moyenne altitude 4 9 3 1 Anax imperator Le. Anax empereur 178 Lacs, étangs, rivières calmes de plaine 4 6 4 1 Pyrrhosoma nymphula S. Petite nymphe à corps de feu 190 Étangs, mares, marais, tourbières 2 9 2 - Calopterix splendens H. Caloptérix éclatant 196 Eaux courantes 1 1 1 - Platycnemis pennipes P. Agrion à larges pattes 243 Eaux courantes et stagnantes de plaine 10 75 6 - Coenagrion puella L. Agrion jouvencelle 260 Eaux stagnantes et peu courantes, tourbières 8 27 9 5 Ischnura elegans V. Agrion élégant 275 Eaux stagnantes et peu courantes de plaine 37 104 27 21

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Analyse : le Bischwald abrite près de la moitié des espèces présentes en Lorraine. Sur les 66 notés régulièrement dans la région (Boudot et Jacquemin, 2002), 28 taxons ont été mis en évidence sur le site. La richesse spécifique est tout à fait remarquable. L’observation du tableau 15 met en évidence un cortège de 7 espèces liées aux étangs et/ou aux mares. Il se décline en deux catégories liées à leur fréquence. La 1ère correspond à des taxons peu communs ou localisés (statut 3a et 3b) : le Leste des bois, l’Aeschne affine1, le Leste sauvage2, l’Agrion mignon3 et le Sympétrum à ailes jaunes4. Les trois premières espèces sont bien représentées avec respectivement 28, 19 et 9 stations locales, majoritairement des mardelles (respectivement 26, 15 et 9). Les deux autres sont nettement plus rares avec 2 et 4 stations (dont 3 mardelles). La 2nde catégorie correspond à des espèces assez communes (statut 4a) : le Leste verdoyant (noté en 9 stations en effectifs importants) et la Naïade au corps vert (1 station). La Libellule fauve (2 stations) fait certes partie de cette catégorie mais elle aussi est inféodée aux eaux courantes de plaine. Enfin, nous trouvons un vaste cortège de 20 espèces communes à très communes, ubiquistes ou presque toujours présentes dans au moins un type d’habitat très fréquent en Lorraine (statut 4b). Parmi les plus fréquentes au Bischwald, nous citerons le Sympétrum sanguin avec 36 stations, l’Agrion élégant avec 27 stations et le Leste vert avec 10 stations. 5 des 28 espèces figurent sur la liste rouge nationale (Dommanget, 1987) : le Leste des bois, l’Agrion mignon, le Sympétrum à ailes jaunes, la Grande Aeschne et la Cordulie métallique. Les 5 espèces de statut 3 font partie de la liste rouge régionale. Notons qu’aucune espèce présente n’est protégée.

Discussion : la spécificité du Bischwald avec ses nombreuses zones humides (en particulier le grand étang, le marais de Lelling, les 145 mardelles agricoles et les cours d’eau), joue un rôle primordial pour accueillir une odonatofaune diversifiée. Les 5 espèces déterminantes de la liste rouge régionale doivent faire l’objet d’une attention particulière pour leur protection. La forte régression des mardelles, nuisant à moyen terme à la viabilité des populations, est une menace à deux points de vue :

Baisse de la capacité d’accueil ; Baisse de connectivité entre micro-habitats.

De même que pour les amphibiens, tous les sites prospectés sont géoréférencés pour réaliser des cartes futures par espèce et d’effectuer un suivi pluriannuel précis. Les données sont transmises à la Société Lorraine d’Entomologie basée au muséum de Nancy.

1 le Bischwald est l’une des 4 stations connues en Moselle (d’après données 2001) 2 le Bischwald est l’une des 4 stations connues en Moselle (d’après données 2001) 3 seule station connue du département de la Moselle (d’après données 2001) 4 le Bischwald est l’une des 4 stations connues en Moselle (d’après données 2001)

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4.3.2. Les Rhopalocères Cette partie est réalisée grâce au soutien d’Alexandre Ruffoni qui s’est fortement impliqué dans les investigations concernant ce sous-ordre des Lépidoptères. Pour des raisons d’usage nous n’employons que les noms scientifiques (les noms vernaculaires figurent dans la liste systématique à l’annexe 2). Remarque : * = espèces inscrites à l’annexe II de la Directive « Habitats ».

L’objectif de l’approche entomologique axée sur les Rhopalocères est essentiellement concentré sur l’aspect qualitatif. Les papillons, plutôt délaissés par les naturalistes locaux, n’avaient pas bénéficié jusqu’alors d’un large recensement malgré le contexte prairial fort. Cette démarche vise à une meilleure connaissance d’une facette de la richesse des prairies (caractérisées par divers gradients hygrophiles et oligotrophes) et de façon secondaire des forêts.

Le protocole choisi est simple. Il a consisté à visiter de mai à juillet en secteurs ouest et est des milieux prairiaux, des zones humides et des lisières forestières pour couvrir plusieurs générations d’émergence suivant les espèces.

Les résultats : le recensement a permis de recueillir près de 200 données sur 50 espèces (5 familles) de Rhopalocères sur 12 sites, à l’occasion d’une sortie en mai (29/05), 3 en juin (03, 11 et 28/06) et 4 en juillet (03, 18, 28 et 29/07). De plus, sans recensement spécifique, 12 espèces d’Hétérocères1 ont été mises en évidence.

5 cortèges se distinguent parmi les 50 espèces (détail à l’annexe 2) :

Espèces ubiquistes de milieux ouverts, au nombre de 17 (Papilio machaon, Pieris brassicae, Pieris rapae, Pieris napi, Thymelicus sylvestris, Thymelicus lineolus, Carcharodus alceae, Cyaniris semiargus, Polyommatus icarus, Lycaena tityrus, Lycaena phlaeas, Inachis io, Vanessa atalanta, Aglais urticae, Coenonympha pamphilus, Maniola jurtina et Lasiommata megera) ;

Espèces de prairies maigres2 au nombre de 11 (Colias hyale3, Erynnis tages, Cupido minimus, Aricia agestis, Polyommatus thersites, Mellicta aurelia, Melitaea cinxia, Clossiana dia, Brenthis daphne, Melanargia galathea et Pyronia tithonus) ;

Espèces de prairies humides4 au nombre de 7 (Carterocephalus palaemon, Lycaena dispar*, Araschnia levana, Melitaea diamina, Euphydryas aurinia*, Clossiana selene et Brenthis ino) liées5 dans le contexte local aux prairies maigres;

1 papillons dits « nocturnes » 2 différents gradients oligotrophes 3 liée aussi aux prairies humides 4 différents gradients hygrophiles 5 pour la plupart

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Espèces de lisières et de haies au nombre de 10 (Anthocharis cardamines, Aporia crataegi, Leptidea sinapis, Celastrina argiolus, Gonepteryx rhamni, Ochlodes venatus, Satyrium pruni, Polygonia c-album, Argynnis paphia et Aphantopus hyperantus) ;

Espèces à affinités forestières au nombre de 5 (Limenitis camilla, Apatura iris1, Nymphalis polychloros, Nymphalis antiopa et Pararge aegeria).

9 des 50 espèces trouvées au Bischwald sont dites « localisées » sur le plan national2: Polyommatus thersites3, Lycaena dispar*, Apatura iris, Mellicta aurelia, Melitaea diamina, Melitaea cinxia, Euphydryas aurinia*, Clossiana selene et Brenthis ino.

En France, les populations de Lycaena dispar * sont localisées et à effectif faible à très faible (Lafranchis, 2000). Il est présent en 9 stations au Bischwald : tout particulièrement en prairies alluviales le long du ruisseau de Viller (3 stations) et le long de la Nied du Bischwald (3 stations) mais aussi à Jungbusch (Vahl-lès-les-Faulquemont) et à Entenfang (Bistroff). Le pouvoir de dissémination de l’espèce laisse supposer une présence sur l’ensemble des zones prairiales inondables du Bischwald.

Également localisé, Euphydryas aurinia * affiche de plus une régression de sa population au nord de son aire de répartition (Belgique). Il est bien représenté dans 5 stations situées dans un contexte de prairies à tendance oligotrophe : Nassenbesch est, Stangen, Milerchen nord (Viller), Altwiese est (Harprich) et Schlimmloch sud-ouest (Bistroff).

Analyse : grâce aux nombreuses prairies maigres et humides, aux zones de transition (lisières, haies) et aux bois disséminés, le Bischwald offre des habitats de choix à une lépidofaune très diversifiée et à certaines espèces remarquables. L’intérêt des prairies alluviales du ruisseau de Viller et de la Nied du Bischwald est ainsi encore renforcé.

Discussion : cette première étude doit être le précurseur d’inventaires complémentaires notamment afin de préciser le statut d’espèces comme le Euphydryas aurinia*, mais aussi afin d’élargir la palette d’habitats suivis (pelouses et zones de fruticées). Malgré quelques données, le groupe des Hétérocères4 est largement méconnu et réserverait probablement d’intéressantes découvertes. Parmi les Hétérocères déjà inventoriés, deux espèces de la famille des Zygaenidés, Adscita statices et Zygaena lonicerae, sont abondantes et sont également inféodées à des prairies à tendance oligotrophe.

1 lié notamment aux vieux hêtres 2 présentes dans un nombre restreint de stations 3 en Lorraine surtout présent sur les pelouses sèches 4 papillons dits « nocturnes »

- 41 - Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005 5. Enjeux et perspectives

Dans cette partie, nous traiterons préférentiellement la question de l’avifaune. Toutefois, les oiseaux peuvent jouer le rôle « d’espèces parapluies », c’est-à-dire que les mesures prises à leur égard peuvent être bénéfiques par ailleurs pour la flore, les autres groupes faunistiques et le milieu naturel, sur un plan général. Dans une approche fonctionnelle, la plaine du Bischwald doit être considérée au sein d’un réseau de zones humides mosellanes :

étangs situés au nord de la « Moselle des étangs », satellites du Bischwald : Holacourt, Bouligny, la Mutche, Vallerange ; vallées inondables de la Nied et de l’Albe ; étangs de la ligne Maginot : Hoste, Diefenbach, E. des Marais, Hirbach, Welschhof ; pays des Étangs : Lindre et ses satellites.

Tous ces sites sont en interrelation au travers de l’avifaune nicheuse, hivernante et de passage.

5.1. Hiérarchisation des enjeux avifaunistiques Ce classement se décline par grandes unités d’habitats sélectionnées par ordre décroissant de vulnérabilité : les prairies, les zones humides et les forêts. Il se base sur la présence d’espèces figurant à l’annexe I de la Directive « Oiseaux » (nécessitant des mesures de conservation spéciale concernant leur habitat) et sur celles de la Liste Rouge nationale et régionale. Les zones d’habitats cartographiées sur la fig. 6 page 44 sont issues d’une analyse de l’occupation des sols faisant ressortir les habitats les plus favorables. Une liste d’espèces se rapporte à chaque secteur ainsi codifié.

Déclinaison des espèces retenues par unités et secteurs

P - Les prairies:

Les entités retenues associent les prairies alluviales et les prairies structurées par des haies qui répondent aux exigences des différentes espèces. Toute la surface prairiale initiale n’a donc pas été retenue. Les secteurs les plus intéressants s’articulent le long des cours d’eau. Sans précisions de notre part, les espèces citées ci-dessous sont nicheuses :

P1 et P4 : Pie-grièche écorcheur*, Tarier pâtre, Pie-grièche grise, Pipit farlouse, Bruant proyer ; P2 : Pie-grièche écorcheur*, Cigogne blanche*, Grue cendrée* (hivernage et halte), Courlis cendré, Pipit farlouse, Tarier pâtre, Tarier des prés, Bruant proyer, Pie-grièche grise ; P3 : Pie-grièche écorcheur*, Cigogne noire* (gagnage1), Cigogne blanche*, Grue Cendrée* (hivernage et halte), Tarier pâtre, Bruant proyer ; P5 : Pie-grièche écorcheur*, Cigogne blanche*, Courlis cendré, Vanneau huppé, Pipit farlouse, Tarier pâtre, Tarier des prés ;

1 recherche de nourriture

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P6 : Cicogne noire* (gagnage), Cigogne blanche*, Râle des genêts* (en 1999 à proximité), Tarier pâtre.

Z - Les zones humides :

Dans les zones humides sélectionnées, les petits étangs d’agrément contemporains n’ont pas été retenus en raison de leur faible intérêt écologique.

Z1 – étang du Bischwald (nicheurs): Cigogne blanche*, Busard des roseaux*, Butor étoilé* (en 2004), Marouette ponctuée* (en 2004), Martin- pêcheur*, Milan noir* ; Faucon hobereau Z1 – étang du Bischwald (hivernants et de passage) : Balbuzard pêcheur*, Héron pourpré*, Busard St-Martin*, Faucon pèlerin*, Aigle criard*, Pygargue à queue blanche*, Grue cendrée*, Cygne chanteur*, Cygne de Bewick*, Harle piette*, Aigrette garzette*, Grande Aigrette*, Mouette mélanocéphale*, Pluvier argenté*, Fuligule nyroca*, Plongeon catmarin*, Spatule blanche*, Sterne naine*, Sterne pierregarin*, Gorgebleue à miroir*, Guifette moustac*, Guifette noire*, Avocette élégante*, Combattant varié*, Hibou des marais*; Rôle particulièrement important (hivernage, transit, mue) pour : Canard colvert, Fuligule milouin, Sarcelle d’hiver, Foulque macroule, Harle bièvre. Z2 – marais de Lelling (nicheurs): Busard des roseaux*, Butor étoilé* (avant 2000); Rémiz penduline (en 1999) ; Z2 – marais de Lelling (hivernage et halte) : Busard St-Martin* (dortoir hivernal) ; Grue Cendrée*.

F - Les forêts :

Dans les forêts sélectionnées, les pessières et les peupleraies n’ont pas été retenues en raison de leur faible intérêt écologique :

F1 – Zone ouest : Bondrée apivore*, Cigogne noire*, Gobemouche à collier*, Pic mar*, Pic noir* et Pie-grièche écorcheur* F2 – Zone est : Bondrée apivore*, Gobemouche à collier*, Pic mar* et Pic noir*.

5.2. Éléments pour une redéfinition du périmètre de la ZPS Le choix du périmètre de notre zone d’étude s’est basé principalement sur des aspects fonctionnels. En l’occurrence, il s’agissait de prendre en compte une partie importante du bassin versant de la plaine et les habitats essentiels aux oiseaux. La réflexion sur le périmètre de la future ZPS peut aussi être menée de la sorte. La prise en compte d’une partie du bassin versant permettrait éventuellement d’intervenir sur les pollutions pouvant nuire à la qualité des eaux et donc des habitats. Le périmètre idéal de la ZPS correspondrait à notre zone d’étude. Néanmoins, dans le cadre d’ajustements aux contraintes foncières locales, il convient d’être vigilant sur la prise en compte des secteurs prioritaires pour l’avifaune.

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Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

5.3. Problématiques et mesures envisageables Les prairies :

→Les prairies alluviales

Pour la préservation des espèces prairiales nicheuses, l’accent doit être mis sur la conservation des prairies alluviales. Les retournements sont à éviter tout particulièrement dans ces secteurs (le caractère inondable de ces zones freine d’ailleurs le passage aux cultures). Deux facteurs principaux influent sur la qualité écologique de l’habitat : le degré de fertilisation et les dates de fauche. Les mesures agri-environnementales (MAE) dans le cadre des contrats d’agriculture durable (CAD) sont des outils permettant d’intervenir sur ces facteurs.

Recommandations de gestion:

La fertilisation et le recours à la prairie temporaire doivent être évités pour assurer une structure prairiale favorisant la nidification. Ces deux pratiques occasionnent une simplification de l’écosystème. Elles s’expriment par une forte densification de la végétation et une réduction des potentialités alimentaires pour l’avifaune (en particulier en insectes). Or, Branciforti (1999) signale qu’en Meuse, le Tarier des prés recherche des territoires où la végétation est la moins dense. La MAE 2001D s’adresse aux parcelles sans fertilisation minérale. Des fauches tardives intervenant au minimum après le 30 juin (MAE 0402A02) doivent être encouragées pour assurer le succès de la nidification d’oiseaux comme le Tarier des prés (date médiane d’envol des jeunes en Meuse : 23/06) ou le Courlis cendré (date médiane d’envol des jeunes en Meuse : 15/06)1. Des bandes enherbées non fauchées, refuge pour la faune, peuvent être conservées quelque soit la situation pour limiter l’impact de la fauche.

→Les mardelles :

L’intérêt des mardelles a été longuement développé. Ajoutons cependant qu’en plus des amphibiens et Odonates, elles attirent des oiseaux d’eau comme la Sarcelle d’hiver, le Canard chipeau, la Foulque macroule et des limicoles (Chevalier culblanc, Bécassine des marais) qui y trouvent la quiétude.

Recommandations de gestion:

Ces micro-habitats sont totalement dépendants du maintien des prairies extensives qui les abritent. La régression des mardelles doit être stoppée et certaines déjà comblées pourraient être restaurées grâce à la MAE 0610A. Un problème de piétinement a été observé quasiment systématiquement au niveau des mardelles situées dans les pâtures. Un simple dispositif de clôture partielle empêcherait les bovins de les dégrader tout en laissant une partie accessible pour les laisser s’abreuver.

1 Branciforti, 1999

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→ Les haies :

Les haies structurent les prairies en constituant des corridors, des sites de reproduction et de gagnage. Leur linéaire est en progression mais des arasements interviennent toujours actuellement. Les branchages servent d’ailleurs parfois à combler des mardelles…

Recommandations de gestion:

La conservation et l’entretien des haies devraient être soutenus par la MAE 0601A.

Les zones humides :

→L’étang du Bischwald

L’étang, géré en pisciculture semi-intensive, est une zone de quiétude pour les oiseaux. En dehors du canon d’effarouchement à Grands Cormorans positionné à l’étang du Sauerloch, l’activité piscicole interfère peu dans la gestion de l’avifaune piscivore ni de la végétation hélophyte. Le propriétaire chasse 1 à 2 fois par an le Sanglier en battue. La pression de chasse est particulièrement faible et concerne peu les oiseaux d’eau. Le propriétaire est très soucieux de la préservation et de la tranquillité du site.

Recommandations de gestion:

Le maintien de la bonne qualité de l’étang du Bischwald passe par la conservation ou la mise en place de prairies le long des petits affluents et sur les bordures d’étang afin de réduire l’impact des fertilisants et des pesticides.

→Le marais de Lelling

Une partie est sous la maîtrise foncière et d’usage du CSL. Le reste appartient à Lelling et Guessling-Hémering. En raison de l’atterrissement en cours, le site devient défavorable à l’avifaune pour laquelle il a été acquis et loué : Butor étoilé*, Busard des roseaux*, Rousserolle turdoïde.

Recommandations de gestion:

Les actions suivantes pallieraient l’évolution actuelle du milieu : mise en place de barrages pour retenir l’eau, intervention sur la végétation herbacée et arbustive (intervention de gestion du CSL en avril 2003). Elles sont envisageables dans le cadre de contrats Natura 2000.

Les forêts :

Sur notre site, le Gobemouche à collier*, le Pic mar* et Pic noir* sont liés aux chênaies en futaie moyenne. Le raccourcissement de la période de révolution du Chêne pour des raisons économiques n’est pas en faveur de ces espèces liées aux vieux bois. Recommandations de gestion:

La conservation de quelques arbres âgés et la mise en place d’îlots de vieillissement sont des mesures concrètes qui peuvent être mises en œuvre en partenariat avec l’ONF. La Cigogne noire*, également liée aux peuplements assez âgés, demande pour sa nidification un périmètre de quiétude vis-à-vis des travaux sylvicoles (150 m de rayon autour du nid). Par ailleurs, les parcelles d’Épicéa commun pourront après exploitation être converties en feuillus, Chêne sessile et Hêtre commun qui sont des essences stationnelles.

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5.4. Suivis à mettre en œuvre

L’expertise a établi un état initial des habitats majeurs et de certains groupes faunistiques. Plusieurs suivis seraient à poursuivre, à développer ou à initier.

Suivis prioritaires axés sur l’avifaune :

Comptage hivernal des oiseaux d’eau ; Mise en place d’un suivi annuel des nicheurs par grande unité d’habitats en se basant sur les zones suivies en 2005 ; Suivi de l’évolution des mardelles, des haies et des prairies.

Suivis secondaires à périodicité moindre :

Suivi des chiroptères ; Suivi des amphibiens et reptiles ; Suivi des papillons et Odonates ; Développement de la base de données « mardelles » (description physique) ; Cartographie fine des prairies remarquables (oligotrophes, mésohygrophiles…).

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Conclusion

La mosaïque d’habitats du Bischwald, en lien avec les activités humaines qui la caractérisent, est composée de plus de 2000 ha de prairies aux faciès variés, 251 mardelles, 42 km de linéaire de haies, un étang de 210 ha, un marais de 35 ha et plus de 800 ha de forêts de feuillus. Le site se démarque du reste du Plateau Lorrain et de son paysage trop souvent banalisé par ses champs à perte de vue où la nature1 a peu de place. La plaine du Bischwald constitue une « île écologique » de 5000 ha, fort appréciée des oiseaux mais aussi d’autres groupes faunistiques. Sur les 195 espèces d’oiseaux indigènes inventoriées, 42 sont inscrites à l’annexe I de la Directive « Oiseaux ». Parmi elles, 18 sont régulières dont 11 nicheuses. Parmi les 11 espèces d’amphibiens, les 50 papillons « diurnes » et les 10 chauves-souris inventoriées, 5 espèces sont inscrites à l’annexe II de la Directive « Habitat » : Le Triton crêté Triturus cristatus ; Le Damier de la Succise Euphydrias aurinia ; Le Cuivré des marais Lycaena dispar ; Le Grand Murin Myotis myotis ; Le Vespertilion de Bechstein Myotis bechsteinii.

Cependant, 22 ans se sont écoulés depuis l’inscription de la plaine et de l’étang du Bischwald à l’inventaire ZNIEFF sans qu’aucune mesure de protection n’ait été prise. Durant cette période, l’intensification de l’agriculture a emporté dans son sillage 127 mardelles et plus de 200 ha de prairies. Dans son étude de 1995, J-C Dor signalait déjà ce phénomène. Le développement de l’enrubanage et de l’ensilage d’herbe conduit à des dates de fauche de plus en plus précoces, incompatibles avec la reproduction des oiseaux. Cette expertise écologique se veut un signal d’alarme rappelant l’urgence à prendre des mesures de protection. Malgré quelques réticences locales, le prochain classement de près de 2500 ha en Zone de Protection Spéciale au titre de la Directive « Oiseaux » laisse un espoir. Cependant, au-delà de cette reconnaissance incontestable de l’avifaune, le site mériterait d’être considéré au titre de la Directive « Habitats» comme Zone Spéciale de Conservation. Toute la difficulté réside dans l’acceptation de la démarche par le monde agricole qui perçoit parfois Natura 2000 comme un frein à son activité. Toutefois, cette étape est incontournable puisque l’avenir du site et celui de l’agriculture sont très étroitement liés. En effet, la pratique d’une agriculture respectueuse de l’Homme et de la nature est le gage de la conservation des écosystèmes actuels si riches de la plaine du Bischwald.

1 au sens de « nature spontanée, indomptable et imprévisible » (Génot, 2003). Concrètement : boisements spontanés en limite de parcelles, colonisations des mardelles, adaptation de la faune et de la flore aux actions anthropiques

- 48 - Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005 Bibliographie

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Cartes et photographies aériennes consultées :

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Liste des annexes

™ Annexe 1 : Liste systématique des oiseaux de la plaine du Bischwald

(données 1967-2005) - mise à jour 03/09/05

™ Annexe 2 : Liste systématique des Lépidoptères de la plaine du Bischwald - mise à jour 04/09/05

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Annexe 1 – 1/3 Liste systématique des oiseaux de la plaine du Bischwald (données: 1967-2005) - mise à jour 03/09/05

Repro.1967- Inter. Repro.1995- Inter.1995- Nom scientifique Nom français Source Statut DO 1995 1967-1995 2005 2005 Aquila clanga Aigle criard JCD - an I - 1 - Egretta garzetta Aigrette garzette JCD - an I - 1 - Alouette des Alauda arvensis champs AK nicheur - X 30 > 10 c. 40 Autour des Accipiter gentilis palombes AK nicheur - X X > 2 c. X Recurvirostra avosetta Avocette élégante JCD - an I - 5 - - Balbuzard Pandion haliaetus pêcheur AK - an I - 4 - 1 Barge à queue Limosa limosa noire JCD - - - 28 - Scolopax rusticola Bécasse des bois AK - - - - - 1 Calidris ferruginea Bécasseau cocorli JCD - - - 1 - Bécasseau Calidris canutus maubèche JCD - - - 1 - Calidris minuta Bécasseau minute JCD - - - 30 - Bécasseau Calidris alba sanderling JCD - - - 4 - Bécasseau Calidris alpina variable JCD - - - 100 - Gallinago Bécassine des gallinago marais AK - - - 600 - 27 Lymnocryptes minimus Bécassine sourde JCD - - - 2 - Bergeronnette Motacilla cinerea des ruisseaux AK - - - 1 - Bergeronnette Motacilla alba grise AK nicheur - > 10 c. X > 7 c. Bergeronnette Motacilla flava printanière AK nicheur - > 10 c. 100 > 4 c. 10 Bernache du Branta canadensis Canada AK - - - 3 - 3 Pernis apivorus Bondrée apivore AK nicheur an I - >= 2 c. 14 Emberiza Bruant des schoeniclus roseaux AK nicheur - 2 > 45 cht. 10 Emberiza citrinella Bruant jaune AK nicheur - 6 > 21 cht. 4 Miliaria calandra Bruant proyer AK nicheur - 3 8 > 18 c. Circus pygargus Busard cendré AK nicheur an I 2 c. 2 >= 2 c. Circus Busard des aeruginosus roseaux AK nicheur an I 5 c. 4 c. Circus cyaneus Busard St-Martin WL - an I - 10 - 17 Buteo buteo Buse variable AK nicheur - > 9 c. 1 Botaurus stellaris Butor étoilé AK nicheur an I 3 cht. 3 1 Coturnix coturnix Cailles des blés AK nicheur - 4 cht. > 10 c. Anas strepera Canard chipeau AK nicheur - 6 54 8 c. 100 Anas platyrhynchos Canard colvert AK nicheur - X 3000 > 2 c. 2400 Anas acuta Canard pilet AK - - 115 - 30 Anas penelope Canard siffleur AK - - 75 - 190 Anas clypeata Canard souchet AK nicheur? - 60 4 c. 280 Carduelis Chardonneret carduelis élégant AK nicheur - - - > 4 c. Chevalier Tringa nebularia aboyeur JCD - - - 35 - Chevalier Tringa erythropus arlequin JCD - - - 10 - Chevalier Tringa ochropus culblanc AK - - - 5 - 2 Tringa totanus Chevalier COL - - - 10 - 2

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gambette Chevalier Actitis hypoleucos guignette AK nicheur? - 14 >= 1 c. 7 Tringa glareola Chevalier sylvain JCD - - - 3 - Chevêche Athene noctua d'Athéna JCD - - - 1 - Strix aluco Chouette hulotte AK nicheur - 1 > 4 cht. Ciconia ciconia Cigogne blanche AK nicheur an I 3 c. 3 c. 20 Ciconia nigra Cigogne noire AK nicheur? an I - - 0-1 c. Galerida cristata Cochevis huppé AK nicheur? - 0-1 c. Philomachus pugnax Combattant varié JCD - an I - 18 - Corvus frugilegus Corbeau freux AK - - - - - 20 Corvus corone Corneille noire AK nicheur - > 6 c. 27 Corvus corone Corneille cornix mantelée COL - - - 1 - - Cuculus canorus Coucou gris AK nicheur - 8 > 8 cht. Numenius arquata Courlis cendré AK nicheur - 4 c. 2 c. 25 Cygnus cygnus Cygne chanteur JCD - an I - 8 - 3 Cygnus columbianus Cygne de Bewick AK - an I - - 3 Cygnus atratus Cygne noir JCD - - - - 1 Cygnus olor Cygne tuberculé AK nicheur - >= 4 c. 19 >= 8 c. 117 Effraie des Tyto alba clochers JCD nicheur - 1 X X Epervier Accipiter nisus d'Europe AK nicheur - 3 1 > 1 c. X Oxyura jamaicensis Erismature rousse AK - - - - - 1 Etourneau Sturnus vulgaris sansonnet AK nicheur - 1000 > 30 c. 2000 Phasianus Faisan de colchicus Colchide AK nicheur - - - > 2 cht. X Falco tinnunculus Faucon crécerelle AK nicheur - 1 1 > 6 c. X Falco columbarius Faucon émerillon AK - an I - 1 - 1 Falco subbuteo Faucon hobereau AK nicheur - 1 c. >= 1 c. Falco vespertinus Faucon kobez JCD - - - 1 - Falco peregrinus Faucon pèlerin AK - an I - 2 - 1 Fauvette à tête Sylvia atricapilla noire AK nicheur - > 50 cht. Fauvette Sylvia curruca babillarde AK nicheur - 2 2 > 16 cht. Fauvette des Sylvia borin jardins AK nicheur - > 27 cht. Sylvia communis Fauvette grisette AK nicheur - > 32 cht. Phoenicopterus ruber Flamant rose JCD - an I - 1 - - Foulque Fulica atra macroule AK nicheur - X 250 > 38 c. 1207 Aythya ferina Fuligule milouin AK nicheur - X 2000 >= 1 c. 640 Fuligule Aythya marila milouinan JCD - - - 1 - - Aythya fuligula Fuligule morillon AK nicheur? - 100 >= 2 c. 100 Aythya nyroca Fuligule nyroca AK - an I - 1 - 1 Gallinula Gallinule poule- chloropus d'eau AK nicheur - 4 c. 10 > 6 c. X Bucephala clangula Garrot à œil d'or AK - - - 5 - 1 Garrulus glandarius Geai des chênes AK nicheur - > 12 c. X Ficedula Gobemouche à albicollis collier AK nicheur an I > 15 c. Muscicapa striata Gobemouche gris AK nicheur - > 2 c. Larus Goéland argentatus/cachin. argenté/leucoph. JCD - - - 2 - Larus canus Goéland cendré JCD - - - 1 - 1

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Gorgebleue à Luscinia svecica miroir JCD - an I - 1 - Repro.1967- Inter. Repro.1995- Inter.1995- Nom scientifique Nom français Source Statut DO 1995 1967-1995 2005 2005 Phalacrocorax carbo Grand Cormoran AK nicheur - X 115 25 c. 100 Charadrius hiaticula Grand Gravelot AK - - - 10 - 5 Egretta alba Grande Aigrette AK - an I - 5 - 11 Charadrius Gravelot à collier alexandrinus interrompu JCD - - - 1 - - Podiceps nigricollis Grèbe à cou noir AK - - - 6 - 1 Tachybaptus ruficollis Grèbe castagneux AK nicheur - >= 3 c. 90 > 16 c. 9 Podiceps cristatus Grèbe huppé AK nicheur - > 10 c. 200 16 c. 77 Podiceps grisegena Grèbe jougris JCD - - - 2 - - Grimpereau des Certhia familiaris bois AK nicheur - > 6 c. X Certhias Grimpereau des brachydactyla jardins AK nicheur - > 13 c. X Turdus viscivorus Grive draine AK nicheur - > 5 c. X Turdus pilaris Grive litorne AK nicheur - 1000 > 2 c. 850 Turdus iliacus Grive mauvis JCD - - - 500 - Turdus philomelos Grive musicienne AK nicheur - > 17 c. X Coccothraustes Grosbec casse- coccothraustes noyaux AK nicheur - > 6 c. X Grus grus Grue cendrée AK - an I - 74 1 400 Chlidonias hybridus Guifette moustac JCD - an I - 6 - Chlidonias niger Guifette noire AK - an I - 19 - 7 Clangula hyemalis Harelde boréale JCD - - - 1 - - Mergus merganser Harle bièvre AK - - - 35 - 109 Mergus serrator Harle huppé JCD - - - 2 - - Mergus albellus Harle piette AK - an I - 5 - 10 Ardea cinerea Héron cendré AK nicheur - 70 c. 209 17 c. 120 Héron garde- Bubulcus ibis bœufs AK - - - - 1 Ardea purpurea Héron pourpré AK - an I 2 1 - 1 Asio flammeus Hibou des marais JCD - an I - 1 - Hibou moyen- Asio otus duc AK nicheur - >= 1 cht. X Hirondelle de Delichon urbica fenêtre AK nicheur - 100 > 15 c. Hirondelle de Riparia riparia rivage JCD - - - 1 - Hirondelle Hirundo rustica rustique AK nicheur - 700 > 10 c. 150 Upupa epops Huppe fasciée JCD - - 1 c. 1 - Hippolais icterina Hypolaïs ictérine JCD - - 2 cht. - Carduelis Linotte cannabina mélodieuse AK nicheur - 2 3 >= 4 c. 100 Locustelle Locustella naevia tachetée AK nicheur - 2 cht. > 10 cht. Oriolus oriolus Loriot d'Europe AK nicheur - 3 cht. > 9 cht. Melanitta fusca Macreuse brune JCD - - - 2 - - Marouette Porzana porzana ponctuée JCD nicheur? an I - 1 1 cht. - Martin-pêcheur Alcedo atthis d'Europe AK nicheur an I 1 2 1 c. 1 Apus apus Martinet noir AK nicheur - 20 > 1 c. 3 Turdus merula Merle noir AK nicheur - > 42 cht. X Aegithalos Mésange à caudatus longue queue AK nicheur - > 4 c. X Parus caeruleus Mésange bleue AK nicheur - > 38 cht. X

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Parus montanus Mésange boréale WL nicheur? - 2 Mésange Parus major charbonnière AK nicheur - > 55 c. X Mésange Parus palustris nonnette AK nicheur - > 10 c. X Milvus migrans Milan noir AK nicheur an I 20 c. >= 7 c. 200 Milvus milvus Milan royal AK - an I > 2 c. 5 0-1 c. 4 Moineau Passer domesticus domestique AK nicheur - > 10 c. X Passer montanus Moineau friquet AK nicheur - > 6 c. 120 Larus Mouette melanocephalus mélanocéphale AK - an I - - - 1 Larus minutus Mouette pygmée JCD - - - 13 - - Larus ridibundus Mouette rieuse AK nicheur? - 2000 11 440 Netta rufina Nette rousse AK - - - 4 - 12 Anser anser Oie cendrée AK - - - 8 - 6 Anser fabalis Oie des moissons AK - - - 26 - 10 Anser albifrons Oie rieuse AK - - - - 25 Alopochen aegyptiacus Ouette d'Egypte AK - - - 1 - 3 Outarde Tetrax tetrax canepetière WL - an I - 1 - - Panurus Panure à biarmicus moustache JCD - - - 7 - - Perdrix perdrix Perdrix grise JCD nicheur - 5 17 - - Charadrius dubius Petit Gravelot AK - - 4 15 - - Acrocephalus Phragmite des schoenobaenus joncs AK nicheur - 4 cht. > 91 c. Dendrocopos major Pic épeiche AK nicheur - > 30 c. X Dendrocopos minor Pic épeichette AK nicheur - > 9 c. X Dendrocopos medius Pic mar AK nicheur an I > 16 c. X Dryocopus martius Pic noir AK nicheur an I >= 3 c. X Picus viridis Pic-vert AK nicheur - > 16 c. X Pica pica Pie bavarde AK nicheur - > 3 c. X Pie-grièche Lanius collurio écorcheur AK nicheur an I >= 15 c. > 44 c. Lanius excubitor Pie-grièche grise AK nicheur - 1 2 1 c. 2 Columba oenas Pigeon colombin AK - - - 2 - 5 Columba palumbus Pigeon ramier AK nicheur - > 18 c. 100 Fringilla coelebs Pinson des arbres AK nicheur - > 46 c. X Fringilla montifringilla Pinson du Nord AK - - - - 1 Anthus trivialis Pipit des arbres AK nicheur - > 7 c. Anthus pratensis Pipit farlouse AK nicheur - 60 > 10 c. 3 Anthus spinoletta Pipit spioncelle AK - - - 2 - 5 Plongeon Gavia stellata catmarin AK - an I - - - 1 Pluvialis squatarola Pluvier argenté JCD - - - 5 - 1 Pluvialis apricaria Pluvier doré JCD - an I - 70 - 10 Phylloscopus trochilus Pouillot fitis AK nicheur - > 20 cht. Phylloscopus sibilatrix Pouillot siffleur AK nicheur - > 5 cht. Phylloscopus collybita Pouillot véloce AK nicheur - 40 > 44 cht. Haliateeus Pygargue à queue albicilla blanche JCD - an I - 2 - 1 Repro.1967- Inter. Repro.1995- Inter.1995- Nom scientifique Nom français Source Statut DO 1995 1967-1995 2005 2005 Rallus aquaticus Râle d'eau AK nicheur - 4 cht. 2 > 11 cht.

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Crex crex Râle des genêts WL - an I - - 2 cht. - Remiz pendulinus Rémiz penduline JCD nicheur? - 1 1 c. Regulus regulus Roitelet huppé AK nicheur - > 2 cht. X Regulus Roitelet triple- ignicapillus bandeau AK nicheur - > 5 cht. X Luscinia Rossignol megarhynchos philomèle AK nicheur - > 29 cht. Erithacus Rougegorge rubecula familier AK nicheur - > 35 cht. X Phoenicurus Rougequeue à phoenicurus front blanc AK nicheur - > 4 cht. X Phoenicurus ochruros Rougequeue noir AK nicheur - 2 > 10 cht. Acrocephalus Rousserolle scirpaceus effarvatte AK nicheur - 1 1 >= 36 cht. Acrocephalus Rousserolle arundinaceus turdoïde AK nicheur - 2 cht. 2 18 cht. Acrocephalus Rousserolle palustris verderolle AK nicheur - 1 > 11 cht. Anas querquedula Sarcelle d'été AK nicheur? - 300 >= 1 c. 8 Anas crecca Sarcelle d'hiver AK - - 800 - 2650 Serinus serinus Serin cini AK nicheur - > 1 cht. Sitta europaea Sittelle torchepot AK nicheur - > 25 cht. X Carduelis flammea Sizerin flammé JCD - - - 25 - - Platalea leucorodia Spatule blanche JC JCD - an I - - 1 Sterna albifrons Sterne naine JCD - an I - 1 - - Sterna hirundo Sterne pierregarin JCD - an I - 1 - - Tadorna ferrugina Tadorne casarca JCD - - - 1 - - Tadorna tadorna Tadorne de Belon AK - - - 5 - 12 Saxicola rubetra Tarier des prés AK nicheur - 1 c. 2 > 2 c. Saxicola torquata Tarier pâtre AK nicheur - >= 10 c. 6 > 14 c. Carduelis spinus Tarin des aulnes JCD - - - 8 - - Jynx torquilla Torcol fourmilier AK nicheur - > 7 cht. Tourterelle des Streptopelia turtur bois AK nicheur - 10-12 c. 1 > 14 c. Streptopeliad Tourterelle decaocto turque AK nicheur - > 2c. X Oenanthe oenanthe Traquet motteux AK - - - 2 - 2 Troglodytes Troglodyte troglodytes mignon AK nicheur - > 47 c. X Vanellus vanellus Vanneau huppé AK nicheur - >= 10 c. 9000 5 c. 8000 Carduelis chloris Verdier d'Europe AK nicheur - > 1 c. X

Période 1967-2005 Tot 195 espèces indigènes 101 espèces nicheuses certaines (et 5 espèces exotiques) 10 espèces nicheuses possibles Lorraine: env. 300 sp. 42 espèces annexe I (18 régulières) dont 11 espèces nicheuses Max. anatidés: 4544 Max. non anatidés: 370 Mise à jour 03/09/05

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Nota bene :

Le premier semestre d’étude a couvert la période d’avril à août 2005 et donc toute la reproduction. Le semestre d’étude suivant permettra de mettre à jour les données internuptiales.

Légende :

Repro. = en période de reproduction Inter. = en période internuptiale X = présent, "25" = effectif maximum enregistré c. = couple ou canton cht. = chanteur GRAS = donnée de l’expertise 2005 Saisons de référence statut nicheur/non nicheur (-) : 2003-2005 Source : AK = Alexandre Knochel, JC = Jean Charennat, JCD = Jean-Charles Dor, WL = Willy Lemke

Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

Rhopalocères : 50 (d'après Annexe 2 - Liste systématique des Lépidoptères de la plaine du Bischwald espèces en 5 Lafranchis, familles 2000) - mise à jour 04/09/05 (Alexandre Ruffoni/Alexandre Knochel) Nom Famille Ss-famille Nom scientifique vernaculaire Milieux de vie Plantes hôtes Cortèges Papilionidae Papilioninae Papilio machaon Machaon Milieux ouverts Apiacées milieux ouverts Anthocharis Lisiéres, clairières, cardamines Aurore prairies maigres Brassicacées lisières et haies

Aporia crataegi Gazé Haies, pelouses Rosacées arbustives lisières et haies Piéride du Milieux ouverts Pierinae Pieris brassicae chou (+anthropiques) Brassicacées milieux ouverts Piéride de la Milieux ouverts Pieris rapae rave (+anthropiques) Brassicacées milieux ouverts Pieridae Piéride du Milieux ouverts, Pieris napi navet ripisylves, bois clairs Brassicacées milieux ouverts Piéride de la Dismorphiinae Leptidea sinapis moutarde Lisiéres, clairières Lapiacées lisières et haies Praires mésophiles et Coliadiniae Colias hyale Soufré hygrophiles Fabacées prairies maigres Gonepteryx rhamni Citron Lisières, clairières Rhamnus alaternus lisières et haies

Ochlodes venatus Sylvaine Haies, lisières Poacées lisières et haies Thymelicus sylvestris Bande noire Milieux ouverts Holcus sp. milieux ouverts Hesperiinae Hespérie du Thymelicus lineolus dactyle Milieux ouverts Bromus sp. milieux ouverts Hesperiidae Carterocephalus Hespérie du palaemon brome Prairies humides Molininia caerulea, Brachypodium sp. prairies humides Carcharodus Hespérie de alceae l'alcée Prairies fleuries Malvacées milieux ouverts Pyrginae Point-de- Prairies maigres, Erynnis tages Hongrie pelouses Fabacées prairies maigres

Cupido minimus Argus frêle Prairies maigres Anthyllis vulneraria prairies maigres

Cyaniris semiargus Demi-Argus Prairies fleuries Trifolium pratense milieux ouverts Azuré des Celastrina argiolus nerpruns Lisiéres, haies Géraniacées lisières et haies Polyommatinae Polyommatus Azuré de la icarus bugrane Milieux ouverts Hedera helix, Rhamnacées milieux ouverts Collier de Prairies maigres, Aricia agestis corail pelouses séches Fabacées prairies maigres Lycaenidae Polyommatus Azuré de thersites l'esparcette Prairies maigres Onobrychis sp. prairies maigres Cuivré Lycaena tityrus fuligineux Prairies fleuries Rumex sp. milieux ouverts Cuivré Lycaena phlaeas commun Milieu ouverts Rumex sp. milieux ouverts Lycaeninae Cuivré des Lycaena dispar marais Prairies humides Rumex sp. prairies humides Thécla du Lisières, bois clairs, Satyrium pruni prunier clairières Prunus sp. lisières et haies Lisières, bois clairs, Nymphalidae Limenitinae Limenitis camilla Petit Sylvain clairières Lonicera sp. affinités forestières Lisières, clairières Apaturinae Grand Mars (vieilles hêtraies, Apatura iris changeant berges d'étang) Salix sp., (Fagus sylvaticus) affinités forestières Nymphalinae Inachis io Paon-du-jour Milieux ouverts Urtica sp. milieux ouverts Nymphalis polychloros Grande Tortue Bois clairs Ulmus sp., Salix sp. affinités forestières Robert-le- Polygonia c-album diable Lisières et haies Urtica sp., Corylus avellana, Ulmus sp. lisières et haies

Vanessa atalanta Vulcain Milieux ouverts Urtica sp. milieux ouverts

Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

Aglais urticae Petite Tortue Milieux ouverts Urtica sp. milieux ouverts

Nymphalis antiopa Morio Bois et lisières Salix sp., Populus sp. affinités forestières Carte Lisières, Araschnia levana géographique mégaphorbiaies Urtica sp. prairies humides Tabac Lisières, allées Argynnis paphia d'Espagne forestières Viola sp. lisières et haies Mélitée des Mellicta aurelia digitales Prairies maigres Plantago sp. prairies maigres

Melitaea diamina Damier noir Prairies humides Valeriana sp. prairies humides Damier du Melitaea cinxia plantain Prairies maigres, friches Plantagus sp. prairies maigres Prairies maigres Damier de la humides (dans le Euphydryas aurinia succise contexte local) Succisa pratensis, Scabiosa sp. prairies humides Petit Collier Prairies maigres Clossiana selene argenté humides Viola sp. prairies humides

Clossiana dia Petite Violette Prairie mésophiles Viola sp. prairies maigres Heliconiinae Nacré de la Brenthis daphne ronce Stations chaudes Rubus sp. prairies maigres Nacré de la Prairie et clairières Brenthis ino sanguisorbe humides Filipendula ulmaria, Sanguisorba sp. prairies humides Coenonympha pamphilus Procris Prairies Poacées milieux ouverts Melanargia galathea Demi-deuil Prairies maigres Poacées prairies maigres

Pyronia tithonus Amaryllis Prairies, lisières Brachypodium pinnatum prairies maigres Satyrinae Maniola jurtina Myrtil Prairies Poacées milieux ouverts Aphantopus hyperantus Tristan Lisières, haies Poacées lisières et haies Lasiommata megera Mégère/Satyre Milieux ouverts Festuca sp. milieux ouverts

Pararge aegeria Tircis Clairières, bois Poa sp. affinités forestières (d'après Chinery, 1988) Hétérocères : 12 espèces en 7 familles

Famille Ss-famille Nom scientifique Nom vernaculaire Milieux de vie Plantes hôtes Prairies à tendance Adscita statices Rumex sp. Zygaenidae Procrininae Turquoise hygrophile Zygène du Zygaeninae Zygaena lonicerae chèvrefeuille Milieux ouverts Statut des espèces Sphingidae Macroglossum Sphinginae stellatarum Moro-Sphinx très communes Geomètre-à- Semiothisa clathrata barreaux Trifolium sp., Medicago sativa peu communes à communes Geometridae

Siona lineata Phalène blanche localisées Noctuelle en Tyta luctuosa deuil Prairies Calystegia sp., Convolvulus sp. protégées Noctuidae Callistege mi M noir Prairies, friches herbacées Fabacées

Euclidia glyphica Doublure jaune Friches herbacées Fabacées Saturniidae Bombyx de la Macrothylacia rubi ronce Bois clairs, haies Rubus sp., Erica sp. Bordure Diacrisia sannio Arctiidae ensanglantée Prairies Tyria jacobaeae Goutte de sang Milieux ouverts Senecio jacobaea Lasiocampidae Laineuse du Eriogaster lanestris Cerisier Bois, haies Crataegus sp., Prunus spinosa

Alexandre Knochel / Centre Ornithologique Lorrain – expertise écologique Bischwald 2005

Résumé

La plaine du Bischwald est située au centre du département de la Moselle. Ce site de 5000 ha, surtout connu des ornithologues pour son étang, est une vaste mosaïque écologique, notamment de milieux humides. Inscrits à l’inventaire ZNIEFF de type I depuis 1982-83, les 2500 ha centraux n’ont bénéficié d’aucune mesure de protection réglementaire jusqu’ici. Le site va prochainement intégrer le réseau européen Natura 2000 au titre de Zone de Protection Spéciale. Ce rapport restitue les résultats d’un semestre d’étude ornithologique associée à une étude écologique globale. Il met en évidence une richesse exceptionnelle : 195 espèces d’oiseaux, 14 amphibiens-reptiles, 28 odonates, 50 papillons « de jour » et 10 chauves- souris. Le réseau de 251 mardelles, les 42 km de haies, les 273 ha de zones humides, les 400 ha de prairies alluviales (sur 2000 ha au total) et les vastes chênaies (près de 800 ha) génèrent une telle biodiversité. L’agriculture a été déterminante dans la création du panel actuel de milieux secondaires. Cependant, depuis trois décennies son intensification s’est soldée par le retournement de prairies, le comblement de 127 mardelles et l’arasement de haies. L’équilibre, ainsi mis en péril, pourrait être préservé grâce aux Mesures Agri-Environnementales des Contrats d’Agriculture Durable.

Mots-clefs : Bischwald, agriculture, oiseaux, Natura 2000, ZPS, ZSC

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Abstract

The Bischwald plain is located in the center of the « Département de Moselle ». This site of 5000 ha, particularly known by birdwatchers through his main pond, is a vast ecological mosaic characterised by marshy habitats. Registered as « ZNIEFF de type I » since 1982-83, the central part (2500 ha) didn’t get any protection measure up until now. The site will integrate the european network Natura 2000 as Special Protection Area (SPA). This report presents the results of a six months long ornithological study joined to a general ecological study. The assessment shows the high ecological diversity : 195 birds species, 14 amphibians-reptiles, 28 dragonflies, 50 butterflies and 10 bats. The network of 251 small pools called « mardelles », 42 km hedges, 273 ha wetlands, 400 ha flood meadows (out of 2000 ha) and the vast oak forests (about 800 ha) explain this richness. Agriculture has created the numerous secundary habitats. However, for three decades its intensification has resulted in the conversion of meadows, in the filling in of 127 small ponds and the destruction of hedges. The balance, now endangered, might be preserved by agri-environmental measures (MAE) through the sustainable agriculture contracts (CAD).

Keywords : Bischwald, agriculture, birds, Natura 2000, SPA, SAC