En V.F. Le Doublage, Dans Les Studios De Nice Fellow
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Desperate Housewives Ecourtée en raison de la grève des scénaristes hollywoodiens, la quatrième saison inédite de la série de Marc Cherry 1 arrive sur Canal+. PAGE 16 Le vent se lève Ken Loach retrace la rébellion contre l’oppresseur anglais dans l’Irlande du Sud des années 1920. TV&Radio Palme d’or à Cannes en 2006. Du lundi 25 août Sur CineCinema premier. PAGE 12 au dimanche 31 août 2008 En v.f. Le doublage, dans les studios de Nice Fellow. Septième volet de notre série d’été consacrée aux métiers de la fiction. PAGES 2 ET 3 Six degrés changeraient le monde Que se passerait-il en cas de réchauffement climatique continu et prolongé ? Un documentaire alarmant sur l’état de la planète. Sur France 5. PAGE 28 L’audiovisuel public en questions (7) Entretien avec Viviane Reding, commissaire européenne responsable de la société de l’information et des médias. PAGE 3 IP3 ; Ron Tom ; Joss Barratt/Diaphana ; AFP ; Dominique Faget/AFP. - CAHIER DU « MONDE » DATÉ DIMANCHE 24 - LUNDI 25 AOÛT 2008, Nº 19775. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT - 2 Le Monde Dimanche 24 - Lundi 25 août 2008 SÉRIES D’ÉTÉ Les métiers de la fiction (7) La voix des autres Doubleurs. Ils sont comédiens mais ils officient dans l’ombre, en studio, s’appliquant à glisser des dialogues français dans la bouche d’acteurs étrangers ou de personnages de dessin animé l’écran, il prête sa ché étroit, la grosse usine de dou- voix à Nick Vera, blage étant, en France, Dubbing l’inspecteur replet Brothers. de la série améri- Les clients de Nice Fellow ? BBC, caine « Cold Fox, Warner, quelques distributeurs Case » (Canal+ et allemands tel ZDF. Nice Fellow tra- France 2), incarné duit « Cold Case », « MI 5 », Apar Jeremy Ratchford. Celui qui a « Weeds » et bientôt « Aliens », an- une voix un peu pincée, aux anti- noncé sur Canal+ puis France 2. podes de la sienne au naturel. L’entreprise double et sous-titre éga- Mais ce jour-là Bruno Dubernat lement des films classiques destinés orchestre la direction artistique de à TCM, et quelques films d’horreur l’adaptation allemande de « Zodia- pour TF1 Vidéo… que », la série de TF1 que la Directrice de l’unité de doublage chaîne a rachetée dans la version de Nice Fellow, Marie Bellanger as- outre-Rhin pour sa propre an- sure d’abord la coordination entre tenne (compliqué !). Au studio de les « détecteurs ». Avant de passer publicité, rue Deguingamp à Le- à la traduction, un travail est effec- vallois-Perret (Hauts-de-Seine), il tué par ces spécialistes sous forme Ci-dessus et en « une » : guide les comédiens qui ont pris de signes. Ceux-ci tracent une par- studio de doublage Nice Fellow place dans une cabine vitrée face à tition pourvue de tirets, de flèches dirigé par Marie Bellanger. IP3 tes – qui ont souvent pour consé- la salle de mixage. La barre où, à et de croix afin d’indiquer les mou- quence d’affadir les dialogues – l’occasion, ils s’accoudent, sert à vements de bouche des acteurs sont moins draconiennes. Les sé- marquer la juste distance avec le d’origine, les labiales bouche fer- Lors d’une table ronde intitulée ries « Docteur House » (TF1) et micro d’enregistrement. « Mets- mée, les semi-labiales, lèvres arron- « De quelle marge de liberté « Californication » (M6) sont pas- dies ou ouvertes mais dents ser- d’écriture l’auteur de doublage sées par là. rées, etc. Aux traducteurs de dou- dispose-t-il dans l’environnement Adaptateurs et sous-titreurs doi- « Plus les acteurs parlent blage (deux épisodes chacun par audiovisuel actuel ? », organisée, vent s’entendre pour qu’il n’y ait mois) de faire concorder les mots en janvier 2007, à Paris, les tra- pas d’écart flagrant entre version vite, plus il faut privilégier de façon à respecter le synchro- ducteurs ont dénoncé les interdits française et version sous-titrée, l’esprit et le sens sur nisme entre la bande-son et qui pèsent sur leur travail, en pre- concernant les termes techniques la lettre. C’est une l’image. Interviennent ensuite les mier lieu les références aux mar- (médecine), les grades, le tutoie- frustration permanente. » calligraphes qui écrivent à la main ques. Ils ont aussi déploré la tenta- ment ou vouvoiement (le « you » sur la bande transparente superpo- tion grandissante de leurs em- anglais). Les sous-titrages résu- sée à celle des dialogues qui défi- ployeurs de raccourcir les délais ment davantage ce qui est dit en toi bien dans l’atmosphère de fébri- lent. D’ici cinq ans, ces plumes ap- au risque de bévues. raison du nombre limité de carac- lité », recommande le chef de pla- pliquées devraient disparaître Car si les sociétés de doublage tères, le degré de lisibilité étant in- teau. C’est à lui qu’ont échu le pour être remplacées par l’informa- adressent leur facture aux distribu- diqué par les codes de couleurs plan de travail et la distribution tique, estiment les professionnels teurs, ce sont, en revanche, les chaî- d’un logiciel informatique. Soit des rôles vocaux. Les acteurs re- du secteur. nes de télévision qui valident les 15 caractères maximum par se- commencent deux ou trois fois Le doublage est apparu dans dialogues et leur conformité à leur conde, 35 pour un plan rapide. M6 chaque prise de son. l’industrie cinématographique ligne éditoriale. Certaines choisis- n’en admet que 34, Arte grimpe Nice Fellow est une filiale de dans les années 1930, entraînant sent d’édulcorer les jurons, franci- jusqu’à 38. Jean Esch, traducteur Kayenta, groupe spécialisé à l’ori- une multitude de controverses. sent tout, des prénoms aux profes- des premiers romans policiers de gine dans la production exécutive Jusque-là, la traduction audiovi- sions ; d’autres préfèrent un réa- Michael Connelly, est l’un des de la Warner en France. Elle s’est suelle était assurée par des profes- lisme des échanges plus proche de deux sous-titreurs de « 24 heu- ouverte au sous-titrage en 1994 puis sionnels issus de l’édition et for- la version originale. « Quand on a res ». « Plus les acteurs parlent vite, au doublage en 2000. Avec un coup més sur le tas aux contraintes tech- deux chaînes comme clientes pour un plus il faut privilégier l’esprit et le de chance, l’année suivante, lorsque niques. Aujourd’hui, la tâche in- même programme, l’une le diffusant sens sur la lettre, pour perdre le la Fox leur a confié la série « 24 heu- combe à de jeunes diplômés issus avant l’autre, il faut parvenir à satis- moins possible. C’est une frustration res chrono » vouée à un succès pla- de cursus universitaires spéciali- faire les deux », explique Marie Bel- permanente. » nétaire. Une aubaine dans un mar- sés (Lille, Paris, Nice). langer. Depuis un an, les contrain- Macha Séry Le Monde 3 SÉRIES D’ÉTÉ Dimanche 24 - Lundi 25 août 2008 L’audiovisuel public en questions (7) « Une télévision publique de qualité, cela se paie ! » Viviane Reding. L’ex-députée luxembourgeoise, commissaire européenne responsable de la société de l’information et des médias, prône un équilibre entre recettes publicitaires et redevance audiovisuelle Que pensez-vous du projet de alors que les interruptions cour- réforme du financement de la tes, le sponsoring, le placement télévision publique française de produits, sont mieux acceptés. annoncé par Nicolas Sarkozy ? L’Europe en facilite l’utilisation Je suis sceptique. Si l’objectif avec la directive « Audiovisuel d’un service public de qualité – sans frontières », qui entrera plei- qui ne soit pas une copie tout nement en application fin 2009. juste améliorée de la télévision Que pensez-vous du projet de privée mais refuse un nivelle- taxer les fournisseurs d’accès ment par le bas – est juste, cela Internet et les opérateurs de ne passe pas nécessairement, et téléphonie mobile pour finan- même probablement pas, par la cer la télévision publique ? suppression totale de la publicité. Ce n’est pas la solution la plus Le modèle allemand me semble logique, et ce n’est pas coura- plus raisonnable : pas de pub geux. Certes les fournisseurs sur le service public aux heures d’accès à Internet et les opéra- de grande écoute. De plus, la teurs mobiles profitent du pro- conséquence logique d’une déci- duit d’appel qu’est la télévision, sion de diminuer ou de suppri- mer la pub aurait dû être l’aug- mentation de la redevance, à un niveau comparable à celui du Royaume-Uni et de l’Allemagne, très nettement plus élevé qu’en France. Il faut dire la vérité aux Français : une télévision publi- que de qualité, cela se paie ! La télévision publique sans publicité n’est donc pas une bonne idée ? La décision sur les moyens de « C’est un métier un peu étrange où financement de la télévision publi- que appartient à chaque pays de on se forme en observant les autres » l’Union européenne. Cela dit, un financement à 100 % étatique Viviane Reding. JOHN THYS/AFP SUR LES FEUILLES de présence, chaque phrase de dialo- comporte le risque d’une télévi- gue est numérotée, le nombre de lignes servant au calcul des sion d’Etat, qui influencerait les et cela sera probablement encore cachets de comédiens souvent inconnus du grand public ou choix éditoriaux des chaînes. Si plus le cas avec la télévision de sociétaires de la Comédie-Française. Les uns y voient une l’Etat, comme actionnaire de la té- mobile personnelle et le décol- manière de diversifier leurs revenus, d’autres un perfection- lévision publique, doit avoir des lage de la télévision sur Internet. nement de leurs techniques de jeu.