Ministère de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce extérieur

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Mouvements de terrains sur la commune de Clasville (Seine-Maritime)

avis du BRGM

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Avril 1995 Rapport du BRGM R 38396

BRGM lINTBIPtIH AU tfRVKI Dl LA T1KRI Étude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM

95 - H - 306 Mouvements de terrains sur la commune de ClASVII.Lli (Seine-Maritime)

Mots clés : Catastrophe naturelle. Ecroulement. Fontis. Glissement, Mamièrc. Soutènement. Clasville. Seine-Maritime.

© BRGM. 1995 : ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM

¡(apport HRCiM R 3H3'J6 Mouvements de terrains sur la commune Je ( 'I.ASVIUJÏ (Seine-Manlime)

RESUME

Le Service Géologique Régional de Haute-Normandie, a la demande de la Soiis-I'réfecture de , a été chargé par la Mairie de CLASVILLE de venir examiner deux écroulements de falaise et un effondrement de terrain survenus sur le territoire communal, en janvier et février 1995.

Compte tenu de la morphologie des sites, et / ou de leur situation topographique, le facteur déclenchant de ces événements a été la pluviométrie exceptionnelle qui a caractérisé ces derniers mois.

Les écroulements /glissements ne sont pas définitivement stabilisés, aussi convient il de les faire étudier par un bureau d'études géotechniques qui préconisera les mesures conservatoires a mettre en oeuvre pour éliminer les risques encourus, au moins par les personnes.

De la marnière on ne connaît que la situation du puits et d'une chambre qui s'est écroulée. Pour évaluer le risque qu'elle fait éventuellement courir à la voie communale et au bâtiment qui la borde, il faut, si c'est encore possible, descendre dans le puits d'accès et expertiser ce qu'il en reste. Dans le cas contraire, une reconnaissance gravimétrique et / ou une série de sondages destructifs seront nécessaires.

Rapport niiCMIi 3X3'J6 T, Mouvements de terrains sur la commune de CIASVII.I.l'l (Seine-Maritime)

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 5

1. HISTORIQUE DES EVENNEMENTS 7

2. SITUATION GEOGRAPHIQUE - CONTEXTE GEOLOGIQUE 7

3. IDENTIFICATION DES SINISTRES 9 3.1 Ecroulement ii° I l) 3.2 Ecroulement n°2 l) 3.3 Effondrement d'une mamicre I3

4. RISQUES RESIDUELS- PRECAUTIONS A PRENDRE 13 4.1 Ecroulement n°l 13 4.2 Ecroulement n°2 13 4.3 La niarnière 14

5. CONCLUSION 15

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Situation géographique à 1/25.000 Figure 2 : Positionnement des écroulements sur plan cadastral Figure 3 : Ecroulement n°1 - Planche de photographies Figure 4 : Ecroulement n°2 - Planche de photographies Figure 5 : Schématisation des écroulements / glissements

Rapport BR( ¡M m.HS'Jr, 4 Mouvements de terrains sur la commune de (I.ASV11.I.IÍ (Seine-Maritime)

INTRODUCTION

La commune de CLASVILLE, à la demande de la Sous-Préfecture de DIEPPE, a chargé le Service Géologique régional Haute-Normandie du BRGM, dans le cadre de sa mission d'assistance auprès des départements, de venir examiner deux écroulements de falaise et un effondrement de terrain survenus sur le territoire communal, en janvier et février 1995.

L'examen des secteurs concernés a été réalisé les 14 et 15 mars, en compagnie de Monsieur RIDEL maire de CLASVILLE. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de loi n° 82-600 du 13 juillet X2 modifiée, relative aux catastrophes naturelles L'état de catastrophe naturelle avait été reconnu sur la commune par un arrêté ministériel en date du (•> février 1995. mais il ne concernait que le risque spécifique inondation / coulées de boue

Rapport fi/iCMH 3H3 n Mouvements de terrains sur la commune de CLASVILLE (Seine-Maritime)

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Fig. 1 - Situation géographique à 1/25.000 (extrait carte IGN à 1/25.000) Rapport BRGMR 3H396 Mouvements de terrains sur la commune de ( 'I.ASVII.J.U (Seine-Maritime)

1. HISTORIQUE DES EVENNEMENTS

Le 25 janvier au soir, un pan de falaise s'est écroulé, détruisant partiellement un atelier de menuiserie appartenant à M. BELLENGER Jacques, et endommageant la clôture de la propriété de M. LEBOURG Maurice dans le jardin duquel quelques blocs se sont répandus

Le Ier février, à moins de ÎOO mètres de là, un second écroulement affectait cette même falaise emportant quelques mètres carrés de terrain appartenant à Mme BERANGER Yves, à proximité immédiate de sa maison d'habitation.

Dans le même temps une mamière s'effondrait partiellement sous un pré appartenant à Monsieur RIDEL, provoquant l'apparition d'un fontis de 4 mètres de profondeur et I2 à l.l mètres de diamètre

2. SITUATION GEOGRAPHIQUE - CONTEXTE GEOLOGIQUE

La falaise affectée par les écroulements se situe à l'extrême sud-est de la commune, en limite du territoire communal de CANY-BARVILLE. D'une hauteur de I0 à 20 mètres, elle délimite le pied du coteau reliant le plateau à la vallée de la . coteau entaillé par un talucg de part et d'autre du secteur sinistré, dont celui emprunté par la route de FECAMP (RD 925).

D'un point de vue géologique, sous un chapeau -I à 5 ni- de formation résiduelle à silex la falaise est constituée par la craie blanche du Sénonicn inférieur Cette dernière est aquifère. le niveau de base de la nappe qu'elle renferme est localement représenté par la Durdent. Dans le secteur concerné le pied de la falaise n'est pas affecté par la présence de sources.

Rapport liliCM li 3X3 7 Mouvements de terrains sur la commune de CLASVILLE (Seine-Maritime)

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Fig.2 - Positionnement des écroulements sur plan cadastral à 1/1.250

Rapport BRGMR 38396 8 Mouvements de terrains sur la commune Je ( 'I.ASVII.I.H (Seine-Maritime)

3. IDENTIFICATION DES SINISTRES

3.1 ECROULEMENT N°1

Il s'est produit à l'extrémité sud-est de la parcelle n° 4II -propriété BERANGER Yves- et a concerné, en contre-bas. les parcelles nos 329. 328, 499, 530 et 53 I.

L' écroulement a affecté la partie sommitale de la falaise sur une hauteur de 5 à 6 mètres et une largeur d'une dizaine de mètres, à l'aplomb de la parcelle n° 327 sur laquelle est installé un atelier de menuiserie dont le pignon ouest ne se situait qu'à 5 ou 6 mètres du pied de la falaise. Il en a résulté que le cone d'éboulis est venu buter, en l'écrasant partiellement, sur ce pignon. Un petit appentis, construit entre l'atelier et la falaise, a lui été totalement détruit. Latéralement, les éboulis se sont répandus dans le terrain de Monsieur LEBOURG, derrière sa maison, endommageant la clôture, de même que sur l'extrémité ouest de la parcelle n° 329. On peut estimer à 250 ou 300 ni3 le volume des éboulis, constitués essentiellement de craie très altérée et d'un peu de végétation arbustive. Aucun gros bloc n'est visible. Certains peuvent cependant être enfouis.

Il faut rechercher l'origine de cet écroulement dans les conditions météorologiques exceptionnelles qui ont caractérisé ces derniers mois depuis octobre 1994. Les infiltrations excessives ont saturé la frange superficielle de craie altérée, ce qui a eu pour conséquence une réduction notable de sa cohésion, notamment, et par la même de sa résistance au glissement. En effet, bien que constituée de craie altérée en partie supérieure, cette falaise de direction sensiblement nord-sud n'est pas exposée aux vents dominants, et donc peu soumise à une dégradation directe par les agents atmosphériques. Par ailleurs, le terrain qui la prolonge en partie supérieure est pentu et recouvert d'herbe, donc peu propice aux infiltrations dans des conditions normales de pluviosité. En tout état de cause il s'agit la d'une falaise habituellement qualifiée de "morte", par opposition aux falaises dites "vives" du bord de mer

3.2 ECROULEMENT N° 2

Il s'est produit en bordure de la parcelle n° 324 -propriété BERANGER Yves-, à l'aplomb de terrains probablement situés sur la commune de CANY-BARVILLE.

La parcelle n° 324 . sur laquelle est construite la maison habitée par Madame BERANGER. constitue un replat en sommet de falaise. L' écroulement a emporté le terrain sur une quinzaine de mètres de long et 1.50 m de large, depuis la limite avec la parcelle n° 3X5 A cet endroit le talus, subvertical, fait environ 20 m de hauteur. La cicatrice de l'écroulement montre que la craie y est coiffée par un chapeau limono-argileux de 6 à 7 m d'épaisseur

Nous sommes en présence d'un phénomène qui tient à la fois du glissement -dans la partie supérieure- et de l'écroulement. A l'examen nous constatons en effet qu' un bloc de craie d'une vingtaine de m-' a été déchaussé, entraînant dans sa chute les limons qui le recouvraient. Hormis le bloc monolithe, les produits de l'écroulement sont essentiellement limoneux. Globalement le volume mis en jeu ne doit pas excéder la cinquantaine de m-'

Rapport BliCM H 3 H3

Fig 3 - Ecroulement n°l

Rapport BRGMR 3H3V6 10 Mouvements de terrains sur la commune de CI.ASV1LLE (Seine-Maritime)

Fig.4 - Ecroulement n°2

Rapport 3X396 Mouvements de terrains sur la commune de CiASVllJAi (Seine-Mantime)

Fig 3 - Ecroulcmunt n°l

Rapport BRGMR 5H3 10 Mouvements de terrains sur la commune de ( 1'ASVILLE (Seine-Maritime)

Fig 4 - Ecroulement n°2

Rapport BR(¡MR 3X396 11 Mouvements de terrains sur la commune de ClASVHAAi (Seine-Maritime)

ECROULEMENT N°l

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ECROULEMENT / GLISSEMENT N°2

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Fig.5 - Schématisation des écroulements / glissements

Rapport IHKiM 11 3X3V6 12 Mouvements Je terrains sur Ut commune de ( '¡.ASVHAAÏ (Seine-Maritime)

Cet écroulement/glissement, outre la vingtaine de m2 de terrain emportée en partie supérieure, avec plantations et bordures en ciment, a endommagé l'escalier tracé à flanc de coteau qui dessert la maison de Madame BERANGER, de même qu'une partie du mur de soutènement situé en pied de talus.

Comme précédemment, ce sont les conditions météorologiques exceptionnelles de ces derniers moisqui. en saturant les terrains plus qu'à l'accoutumé -d'où une chute de leurs caractéristiques mécaniques et en particulier de la cohésion- sont à l'origine de ce sinistre. En effet, ce talus n'avait jamais montré de signe d'instabilité particulier, la végétation qui le recouvre ayant contribué à stabiliser la pellicule de formation meuble qui peut le recouvrir par endroit, de même que le système de collecte des eaux pluviales pouvant ruisseler en partie haute sur les parties imperméabilisées, avant rejet dans le réseau E.P. en bordure de la voie communale desservant "la petite côte"

3.3 EFFONDREMENT D'UNE MARNIERE

Au nord de l'agglomération, sur un terrain appartenant à Monsieur RIDEL. une marnière dont la présence était connue -puits d'accès intègre recouvert d'une dalle- s'est effondrée partiellement, provoquant l'apparition d'un fontis de 12 à 13 mètres de diamètre et 4 mètres de profondeur à proximité immédiate du puits dont le tampon de couverture semble s'être déplacé sous l'effet de souffle. Le bâtiment le plus proche se situe à une trentaine de mètres, de l'autre côte de la voie communale, et aucun désordre n'est perceptible ni sur l'un, ni sur l'autre. Là encore la pluie a été un élément moteur de cet effondrement

4. RISQUES RESIDUELS - PRECAUTIONS A PRENDRE

4.1 ECROULEMENT N°l

Des risques d'instabilité subsistent dans le recouvrement limoneux d'une manière générale, avec chute prévisible d'arbres, mais également dans la craie altérée immédiatement sous-jacente. en particulier dans l'angle de la falaise, derrière la menuiserie -côté nord-. Il conviendra donc de faire intervenir un bureau d'études spécialisé en matière de géotechnique, afin qu'il détermine les travaux à réaliser pour mettre en sécurité les sites. Dans cette attente, le pied de la falaise devra être rendu impraticable sur une quinzaine de mètres, de la parcelle n° 327 à la parcelle n°53 I.

4.2 ECROULEMENT N°2

De la même façon que précédemment, des risques d'instabilité subsistent au sommet du talus, mais également dans le talus.

En partie sommitale. à l'aplomb de la parcelle n°324. les formations meubles vont continuer de glisser pour tendre vers une position d'équilibre. Pour maîtriser cette évolution inéluctable, il est possible soit de tahitcr directement ces formations avec leur angle d'équilibre (à déterminer), soit de mettre en place un soutènement qui permettrait de conserver le maximum de surface pour ce terrain (à dimensionner) Dans le talus lui même, les murs de soutènement qui protègent l'escalier sont fissurés en plusieurs endroits, ce qui témoigne d'une poussée excessive à l'arrière. L'intervention d'un géotechnicien est là aussi souhaitable pour évaluer le risque de mouvement, ainsi que les éventuels travaux de confortation à mettre en oeuvre, qu'il s'agisse de la réalisation de simples barbacanes ou de travaux plus lourds

Rapport liHCiM R 3X3'J(> M Mouvements de terrains sur la commune de Cl.ASVHA.li (Seine-Maritime)

Latéralement, sur la parcelle n° 385, le glissement de la parcelle voisine peut s'y poursuivre rapidement sur une dizaine de mètres, on observait une "marche" d' une vingtaine de centimètres au moment de notre visite. Mais un peu plus au nord, des fissures de traction étaient également visibles sur une vingtaine de mètres. En cas de glissement, la maison située en contrebas serait vraisemblablement endommagée. Là également l'intervention d'un géotechnicien doit être rapidement requise pour déterminer les mesures conservatoires à prendre.

4.3LAMARNIERE

Dans l'immédiat seul le terrain agricole est concerné. Il conviendrait toutefois d'envisager sa visite, si cela est toujours possible, afin de s'assurer de son extension et de son état, en particulier vers la voie communale et le bâtiment qui la borde.

Rapport HRCiM R 3S3

5. CONCLUSION

Les mouvements de terrain qui se sont produits sur le territoire de la commune de CLASVILLE. fin janvier début février 94. provoquant des dégâts dans les propriétés BERANGER. BELLENGER. LEBOURG et RIDEL. sont dus à la pluviométrie exceptionnelle de ces derniers mois. F'our les deux écroulements/glissements, en particulier la chute des caractéristiques mécaniques des formations meubles de surface et / ou de la craie altérée, consécutives à leur saturation, a été l'élément déclenchant En effet, les sites concernés sont peu exposés, et avait acquis de longue date un profil d'équilibre

D'autres mouvements sont prévisibles sur ces mêmes sites, aussi convient il de faire appel à un bureau d'étude spécialisé en matière de géotechnique afin de prendre les mesures conservatoires qui s'imposent. Dans l'immédiat, le sommet comme le pied des sites sinistrés devront être interdits d'approche ( 5 m en tête, 10 à 15 m en pied).

Rapport RR(¡M R3X3