Santiago Del Estero, Foyer Dírradiation Bilingue Argentin Eric Courthes
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Santiago del Estero, foyer dírradiation bilingue argentin Eric Courthes To cite this version: Eric Courthes. Santiago del Estero, foyer dírradiation bilingue argentin. Linguistique. Université de Nanterre - Paris X, 1998. Français. halshs-00005497 HAL Id: halshs-00005497 https://tel.archives-ouvertes.fr/halshs-00005497 Submitted on 10 Nov 2005 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. SANTIAGO DEL ESTERO : FOYER D’IRRADIATION BILINGUE ARGENTIN 1 2 « Cacambo expliquait les bons mots du roi à Candide, et quoique traduits, ils paraissaient toujours des bons mots. De tout ce qui étonnait Candide, ce n’était pas ce qui l’étonna le moins. » Voltaire, Candide. 3 Abréviations : BIB. BIBLIOGRAPHIE B.S.A.S. BUENOS AIRES DPT. DEPARTEMENT ILL. ILLUSTRATION M.M. MEMOIRE DE MAITRISE M.D. MEMOIRE DE D.E.A. MORPHOSY MORPHOSYNTAXE N.O.A. NORD-OUEST ARGENTIN P.Q. PROTOQUECHUA QH QUICHUA OU QHESHWA R.A.E. REAL ACADEMIA ESPAÑOLA STGO SANTIAGO DEL ESTERO SY SYNTAXE OU SYNTAXIQUE U.N.T. UNIVERSIDAD NACIONAL DE TUCUMÁN 4 SOMMAIRE 1. PRESENTATION DE LA PROVINCE DE SANTIAGO _______________ 11 2. DES INFLUENCES DU QUICHUA SUR L’ESPAGNOL DE SANTIAGO 113 3 DES INFLUENCES DE L’ESPAGNOL SUR LE QUICHUA DE SANTIAGO 275 4 ARCHAISMES __________________________________________________ 298 5 AUTRES IDIOTISMES ___________________________________________ 332 6 CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES ____________________ 345 7.APPENDICE ____________________________________________________ 347 5 PROPOS LIMINAIRES REMERCIEMENTS : Depuis le premier séjour en Argentine de 1989 jusqu’à celui de cette année, en passant par le travail de terrain de 1992, nombreux sont les Argentins qui m’ont transmis leur savoir ou leur amitié et bien souvent les deux à la fois. Depuis les ruines de Santa Rosa de Tastil où Nena ARAUJO de RUHLAND m’invita à connaître Tucumán, en passant par Domingo A. BRAVO, le cacique du quichua de Santiago, jusqu’à Jorge ALDERETES qui publie cette année une somme sur le quichua de Santiago*1, voilà bien les « personnages » qui auront marqué mes recherches. Il en est un autre qui appartient à la même catégorie, Marco Henrique del PONT, qui fut mon premier maître ès influences quichuas sur l’espagnol local, et qui continue de m’abreuver de ces envolées indigénistes qui confinent souvent à l’universel... Une mention toute particulière pour Eduardo ROSENZVAIG qui me fit entrevoir le grand Chaco santiagueño*2, pour Maximina GOROSTIAGA qui, infatigable, poursuit l’âme santiagueña, pour Luis GARAY qui me mit sur la piste de son ancêtre, sage parmi les sages de Santiago*3, pour tous ceux qui ,dans les médias locaux, ont donné de l’écho à ma voix... Et enfin comment ne pas dire que je dois nombre de ces rencontres, souvent révélatrices de mes lacunes et de la possibilité d’augmenter mon savoir, à Jorge JUAN, photographe et cinéaste santiagueño, amphitryon hors pair et cicérone désintéressé qui me fit rencontrer l’apôtre de la chacarera, Sixto PALAVECINO, qui aujourd’hui rythme les premières pages de ce travail... 1 ALDERETES Jorge : El quechua de Santiago, Archivo de Lenguas Indoamericanas, Instituto de Lingüística, Facultad de Filosofía y Letras, Universidad de BSAS, 1995. 2 Ensayo histórico sobre el Tucumán, Edicion M.BIEDMA, B.S.A.S., 1882, page 15. 33 DI LULLO Oreste : Santiago del Nuevo Maestrazgo, Fondo Editorial Oreste di LULLO, Ministerio de Cultura y Educacion,1991. 6 A Jorge donc, et à toute sa famille, je dédie ce travail, qui reste avant toute chose le fruit de la rencontre avec celle qui aujourd’hui m’accompagne et celle de deux familles, de deux cultures, de deux mondes, quelle meilleure introduction au bilinguisme ? Une mention toute particulière est donnée pour GOMBEAUD Fabien et VAILLANT Michel pour leur participation dans la mise en forme de cette thèse. CORPS GRAPHIQUES Les mots latins, espagnols, quichuas ou appartenant à une autre langue indigène apparaitront en gras, sauf dans les citations,les titres et les notes. Quand nous chercherons à les mettre en relief, nous emploierons les majuscules. Quant aux guillemets simples, ils distingueront les signifiés des citations, signalées par des guillemets doubles et des italiques. 7 CHRONOLOGIE DE LA RECHERCHE Il y eut tout d’abord la révélation d’une grande culture pré-inca celle des Diaguitas, dont j’ai foulé les ruines en août 1989 à Santa Rosa de Tastil, puis celle de contacts et d’interférences entre deux idiomes, le quichua et l’espagnol, dans le Nord-Ouest Argentin, qui fut à l’origine de mon mémoire de maîtrise en 1992. Il y eut, l’été de la même année, le travail de terrain en zone bilingue à NUEVA COLONIA, département FIGUEROA*1, à Santiago,qui corrobora et parfois dépassa les thèses jusqu’alors entrevues et me permit aussi de m’introduire dans le monde accueillant des quichuisants. De cette introduction,à la fois pratique et cognitive,naquit mon second mémoire,que je croyais alors quasi définitif… Puis, conscient des lacunes et des ambiguïtés qui jalonnaient celui-ci, je remis l’ouvrage sur le métier et me rendis de nouveau à Santiago, en zone trilingue*2 cette fois-ci, en août 1995. Nous aurons l’occasion d’y revenir, mais les lacunes bibliographiques une fois comblées, les cassettes vidéos des différents linguistes et, ou, quichuistes locaux revues et analysées, une foule de nouvelles pistes s’ouvrent à moi, et ce que je conjecturais s’affirme. Si je rajoute à ces nouvelles hypothèses, les critiques fondées et constructives de Elena Malvina ROJAS, le tour est fait de ceux que je me dois de remercier, et je me sens prêt aujourd’hui, avec le soutien constant de mon directeur de thèse, et celui plus récent mais particulièrement important de mon conseiller Pablo KIRTCHUK, à réviser,dans la limite de mes connaissances, quelques topiques de la dialectologie hispano-américaine, par l’analyse grammaticale de l’incroyable répertoire idiomatique de ce foyer d’irradiation linguistique que constitue Santiago… 1 Voir page 13. 2 SUNCHO CORRAL, (zone trilingue : quichua, espagnol, syrien), département SARMIENTO, voir page 13. 8 CHAPITRE 1 1. PRESENTATION DE LA PROVINCE DE SANTIAGO 1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE .......................................... p. 11 1.2. APPROCHE HISTORIQUE...................................................... p. 22 1.2.1. PRECOLOMBIENNE............................................................ p. 22 1.2.2. POSTCOLOMBIENNE.......................................................... p. 26 1.2.3. CHRONOLOGIE DU QUICHUA ........................................ p. 36 1.3. APPROCHE ARCHEOLOGIQUE ....................................... p. 40 1.4. APPROCHE ETHNOLINGUISTIQUE................................ p. 51 1.4.1. SUBSTRATS ET ADSTRATS INDIGENES........................ p. 51 1.4.1.1. LES TONOCOTÉS............................................................ p. 51 1.4.1.2. LES LULES ........................................................................ p. 55 1.4.1.3. LES SANAVIRONES ........................................................ p. 56 1.4.1.4. LES INDIENS DE LA LAGUNE DE MAR CHIQUITA ET LES PORONGOS ............................................................................................... p. 56 1.4.1.5. LES PEUPLADES DE « CORRERÍAS »........................... p. 57 1.4.2. LES JURÍES .......................................................................... p. 58 1.4.3. L’ENIGME DU KAKÁN ...................................................... p. 62 1.4.4. LE ROYAUME DE TUCMA................................................ p. 66 1.4.5. SOCONCHO......................................................................... p. 72 1.4.6. LAS PIRUAS......................................................................... p. 76 1.4.7. LA THESE DU SUPERSTRAT QUICHUA. ....................... p. 80 1.4.8. LA THESE DU SUBSTRAT QUICHUA ............................. p. 85 1.4.9. LES PRESUBSTRATS QUICHUAS A SANTIAGO .......... p. 96 1.4.10. CHRONOLOGIE DE LA CASTILLA (présubstrats, substrats et adstrats indigènes) ..................................................................................................... p. 98 9 1.5. DE LA SURVIVANCE DU QUICHUA A SANTIAGO ...... p. 99 1.6. IDIOSYNCRASIE DU SANTIAGUEÑO............................ p. 101 1.7. LA TONADA SANTIAGUEÑA........................................... p. 104 1.8. SANTIAGO, L’ILE LINGUISTIQUE DU N.O.A.............. p. 106 1.9. CONCLUSION ...................................................................... p. 108 10 1. PRESENTATION DE LA PROVINCE DE SANTIAGO 1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE Santiago del Estero est l’une des 23 provinces argentines, dans le contexte fédéral, elle représente une identité particulière, terre de la chacarera et du quichua, elle fait dans bien des domaines figure d’exception*1. Elle se rattache territorialement au Nord-Ouest argentin (N.O.A.), en faisant figure là encore d’exception, puisqu’elle est la seule à ne pas être andine, elle est en fait dès l’origine une immense mer intérieure, tant d’un point de vue géologique que linguistique, qui sert de jonction entre le monde andin et le Chaco, entre