DIAGNOSTIC AGRICOLE COMMUNE DE LANÇON DE PROVENCE

FEVRIER 2011

Chef de projet - Céline Fontes Chargée d’étude - Barbara Chahbazian Cartographe - Windy Pitié

2 Sommaire 3.2.4 Des territoires périurbains étendus / une agriculture à développer ...... 33 3.2.5 Des territoire naturels / une agriculture à conserver ...... 35 Sommaire ...... 1 3.2.6 Un territoire agricole dense / une agriculture à accompagner ...... 37 3.3 Les propositions d’actions ...... 38 Tables des cartes et des figures ...... 1 3.3.1 Confirmation de la vocation agricole des espaces ayant un caractère agricole ...... 38 Introduction : ...... 3 3.3.2 Conservation du caractère homogène le plus large possible des zones agricoles ...... 38 1 L’agriculture sur le territoire lançonnais ...... 5 3.3.3 Une protection renforcée dans les secteurs périurbains : ZAP et PAEN ...... 38 1.1 De bonnes potentialités agronomiques ...... 5 3.3.3.1 Les Zones Agricoles Protégées (ZAP) ...... 38 1.1.1 Aptitude des sols ...... 5 3.3.3.2 Les périmètre de protection et de valorisation des espaces agricoles et naturels 1.1.2 Un terroir viticole et oléicole reconnus par les Appellations d’Origine Contrôlée ...... 7 périurbains (PAEN) ...... 38 1.1.3 Un climat très doux ...... 7 3.3.4 Une politique foncière forte sur l’ensemble de la commune ...... 39 1.1.4 Des potentialités d’irrigation satisfaisantes ...... 9 3.3.5 Des actions répondant une problématique particulière sur la plaine des Baïsses ...... 39 1.2 Des territoires agricoles divers ...... 11 Conclusion générale ...... 40 1.2.1 Des caractéristiques variant selon les secteurs de la commune ...... 11 Sigles et abréviations ...... 41 1.2.2 Les types de productions ...... 13 Annexes ...... 43 1.2.3 Un potentiel à exploiter ...... 13

2 La diversité des structures et des productions agricoles ...... 14 2.1 Caractéristiques générales des exploitations agricoles ...... 14 Tables des cartes et des figures 2.1.1 Les chiffres des derniers Recensements Généraux Agricoles ...... 14 Carte 1 : Plan de situation ...... 2 2.1.2 Les exploitations agricoles professionnelles en 2010 ...... 14 Carte 2 : Aptitude des sols ...... 4 2.1.3 Et les autres acteurs ...... 14 Carte 3 : Appellation d’Origine Contrôlée Vinicole ...... 6 2.1.4 Des statuts juridiques variés ...... 18 Carte 4 : Les potentialités d’irrigation ...... 8 2.1.5 Un nombre d’emplois significatif ...... 18 Carte 5 : Occupation du sol en zone NC du POS ...... 10 2.1.6 Une population agricole relativement jeune ...... 19  Figure 1 sur la carte ci-contre : Utilisation du sol en zone NC du POS ...... 11 2.1.7 Une majorité de terres en propriété ...... 19 Carte 6 : Occupation du sol ...... 12 2.2 Les filières de productions ...... 20 Figure 2 : Surfaces en ha par type de production ...... 13 2.2.1 La production en viticulture ...... 20 Figure 3 : Chiffres des RGA ...... 14 2.2.2 La production en oléiculture ...... 20 Carte 7 : Unités d’exploitation en 2010 – Ouest ...... 15 2.2.3 La production en grandes cultures ...... 20 Carte 8 : Unités d’exploitation en 2010 - Est ...... 16 2.2.4 Les activités d’élevages ovins et caprins ...... 20 Carte 9 : Unités d’exploitation en 2010 - Sud ...... 17 2.2.5 Les cultures fourragères ...... 20 Figure 4 : Statuts juridiques des exploitations agricoles ...... 18 2.2.6 Les productions sous abris ...... 21 Figure 5 : Les emplois liés aux surfaces exploitées sur la commune ...... 18 2.2.7 Les productions maraîchères de plein champ ...... 21 Figure 6 : Equivalents Temps Plein par exploitation ...... 18 2.2.8 Les autres productions ...... 21 Figure 7 : Classe d’âge des agriculteurs ...... 19 2.3 Les modes de valorisation des productions ...... 22 Figure 8 : Surfaces cultivées par les exploitants professionnels en ha ...... 20 2.3.1 Les démarches de qualité ...... 22 Figure 9 : Modes de production ...... 22 2.3.2 Les structures de transformation et de commercialisation ...... 22 Figure 10 : Dynamique d’installation ...... 23 2.3.3 La cave coopérative de Lançon-Cornillon ...... 22 Figure 11 : Tendances d’évolution des surfaces pour les exploitations ces 10 dernières années ...... 23 2.3.4 Le moulin oléicole privé Château Virant ...... 22 Carte 10 : Plan d’Occupation des Sols ...... 24 2.3.5 Diversifications ...... 22 Carte 11 : Périmètre Natura 2000 et agriculture ...... 26 3 Pour une prise en compte et un accompagnement de l’agriculture dans l’aménagement du territoire Carte 12 : Synthèse des secteurs agricoles ...... 29 23 Carte 13 : Occupation du sol - Plaine de l’Ouest ...... 30 3.1 Les dynamiques des activités agricoles ...... 23 Figure 12 : Surfaces par type de production en ha – Plaine de l’Ouest ...... 31 3.1.1 La dynamique d’installation ...... 23 Carte 14 : Occupation du sol - Plaine et coteaux du centre ...... 32 3.1.2 Les tendances d’évolution des surfaces des exploitations ...... 23 Figure 13 : Surfaces par type de production en ha – Plaine et coteaux du centre ...... 33 3.1.3 Atouts et contraintes ...... 23 Carte 15 : Occupation du sol - Vallons et interstices de massifs ...... 34 3.2 Les différents secteurs agricoles et les enjeux en présence ...... 25 Figure 14 : Surfaces par type de production en ha – Massifs ...... 35 3.2.1 La place de l’agriculture dans la gestion de l’espace ...... 25 Carte 16 : Occupation du sol - Coteaux et plaine des Baïsses ...... 36 3.2.2 Les enjeux liés à l’agriculture ...... 27 Figure 15 : Surfaces par type de production en ha – Plaine et coteaux des Baïsses ...... 37 3.2.3 Un territoire agricole à un fort caractère périurbain / une agriculture à pérenniser ...... 31 Carte annexe : Directive Territoriale d’Aménagement ...... 45

1 Carte 1 : Plan de situation

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Introduction : L’interprétation et l’analyse des données nous ont permis de constituer un rapport en trois parties : - Le contexte et l’objet de l’étude - La première partie présente le potentiel agronomique de la commune et l’agriculture présente sur La commune de Lançon-Provence a prescrit l’élaboration de son Plan Local d’Urbanisme et a présenté le territoire. en 2010 le diagnostic territorial et le Projet d’Aménagement et de Développement Durable. - La seconde partie détaille les caractéristiques et le fonctionnement de l’agriculture Lançonnaise et L’agriculture étant une composante importante de son territoire, la commune de Lançon de Provence a ses acteurs. souhaité réaliser un diagnostic agricole, et en a confié la réalisation à la Chambre d’Agriculture des - La troisième partie analyse les enjeux en présence selon différents secteurs et formule des Bouches du Rhône. propositions pour conforter la place de l’agriculture dans l’aménagement du territoire de la commune de Lançon Provence. La démarche qui s’est déroulée durant le second semestre 2010 a consisté à réaliser un diagnostic permettant de connaître les composantes et le fonctionnement des zones agricoles, de déterminer les atouts et les contraintes de l’agriculture de la commune et d’en connaître les besoins et attentes en terme de maintien et de développement des activités agricoles. Le présent rapport correspond au volet agricole du diagnostic territorial, en vue d’alimenter les différentes étapes de l’élaboration du PLU de la commune.

- Le contenu technique et la méthode Le travail réalisé repose sur des enquêtes de terrain auprès des acteurs agricoles. Nous avons contacté et mené des entretiens avec les agriculteurs qui exploitent des terres sur la commune. Lors des rencontres avec les agriculteurs, nous avons travaillé à partir d’une grille d’entretien destinée à aborder les principales caractéristiques des exploitations agricoles : - les caractéristiques de l’entreprise (statut juridique, salariés, …) - le foncier mobilisé et sa localisation - les modalités d’irrigation - les modes de production et de commercialisation - les types de diversification d’activité - les partenaires (structures collectives, collectivités territoriales) - les évolutions et les projets pour l’exploitation L’analyse des propos recueillis nous a permis de déterminer les atouts et les contraintes de l’activité agricole et de déterminer une partie de l’occupation du sol sur la commune. Des relevés partiels de terrain nous ont permis ensuite de compléter l’occupation agricole du sol, parachevée par photo- interprétation.

Les différentes informations collectées ont été saisies pour constituer une base de données à la parcelle cadastrale. Les informations pour lesquelles la localisation géographique présente un intérêt ont été intégrées dans un Système d’Information Géographique. Cet outil permet d’appréhender le territoire communal dans son ensemble, selon différentes thématiques d’analyses.

Nous avons également rencontré des représentants des structures locales de transformation et de commercialisation de produits agricoles, ainsi que l’Association Syndicale Autorisée des arrosants de Craponne à Lançon.

3 Carte 2 : Aptitude des sols

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1 L’agriculture sur le territoire lançonnais 1.1 De bonnes potentialités agronomiques

1.1.1 Aptitude des sols La carte d’aptitude des sols à la mise en valeur agricole, dont la partie concernant la commune de Lançon figure ci-contre, est une carte interprétative de la qualité des sols du point de vue de leurs aptitudes et de leurs contraintes agronomiques. Ce document cartographique papier a été réalisé pour les Bouches-du-Rhône en 1972 dans le cadre du Schéma Départemental d’Aménagement Rural (DDAF 13) par des pédologues de la Société du Canal de Provence et d’aménagement de la région provençale. Il est à l’origine édité à l’échelle du 50000ème avec une précision pour les levers cartographiques au 50000ème dans les zones agricoles et au 100000ème dans les zones non cultivées. La carte ci-contre, à l’échelle du 65000ème, est à une échelle correspondant à la précision des données cartographiques.

La méthodologie de l’aptitude des sols à la mise en valeur agricole a été développée par la SCP sur la base du postulat suivant : le meilleur sol dans une région et sous des conditions climatiques données est celui qui permet le plus large éventail de cultures avec le minimum de contraintes agropédologiques. Dix caractéristiques déterminantes ont été sélectionnées, hiérarchisées, puis notées : - la pente, facteur géomorphologique important . les caractéristiques pédologiques communes à tous les sols : - la profondeur meuble facilement utilisable - la texture des horizons de surface et sa variabilité - la réserve en eau - la fertilité potentielle . les contraintes pédologiques déterminantes : - l’engorgement par l’eau (hydromorphie) en surface ou en profondeur - la salinité - la charge en éléments grossiers - l’excès de calcaire actif ou à l’inverse l’acidité du milieu - la nature et la dureté du substratum (encroûtement calcaire, roche dure ou tendre…) Les unités cartographiques correspondent à 6 classes d’aptitudes à la mise en valeur agricole (de la classe 1, la meilleure, à la classe 6, la plus mauvaise), affectées le cas échéant de symboles représentant les contraintes. Les classes 7 à 9 correspondent à des milieux géologiques, hydrologiques ou anthropiques.

En terme d’aptitude des sols à la mise en valeur, la commune de Lançon de Provence comprend : - à l’Ouest, au Centre Nord et au Sud de la commune un potentiel de plaine, des sols de bonne fertilité potentielle (classe 1) adaptés à tous types de cultures, de préférence exigeantes. Localement, on trouve des sols hydromorphes, correspondant aux classes 2 et 3. - au Centre Nord et au Sud, un potentiel de coteaux, des terres de fertilité potentielle moyenne, plus caillouteuses, adaptées aux cultures au sec de vignes, vergers, céréales, et aux cultures à l’irrigation de vergers et prairies - au Centre et à l’Est, des terres de relief accentué à dominance d’espaces naturels. La commune est donc caractérisée par des plaines qui présentent un bon potentiel agronomique, des coteaux et des vallons qui présentent certaines contraintes mais qui sont adaptés à des cultures moins exigeantes que sont la vigne et l’olivier, et des zones de relief plus accentué, à dominante d’espaces naturels.

5 Carte 3 : Appellation d’Origine Contrôlée Vinicole

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1.1.2 Un terroir viticole et oléicole reconnus par les Appellations d’Origine Contrôlée La commune est concernée par deux Appellations d’Origine Contrôlée : L’A.O.C viticole des coteaux d’Aix-en-Provence et l’A.O.C huile d’olive d’Aix-en-Provence. La carte ci-contre montre l’aire de l’A.O.C viticole sur Lançon de Provence.

Le périmètre de l’A.O.C huile d’olive d’Aix-en-Provence s’étend sur 73 communes, du pourtour de l’Etang de Berre, en passant par la région des Côtes et de la Trévaresse, la Haute Vallée de l’Arc et la vallée de l’Huveaune. L’A.O.C huile d’olive d’Aix-en-Provence couvre la totalité du territoire communal de Lançon.

Le périmètre de l’A.O.C viticole des coteaux d’Aix en Provence s’étend de la Durance à la mer Méditerranée, et de l’Ouest de la vallée du Rhône à l’Est de la montagne Sainte Victoire. Il concerne au total 49 communes, en grande partie dans le département des Bouches-du-Rhône. Sur Lançon, une grande partie des espaces agricoles est comprise dans le périmètre d’appellation viticole des Coteaux d’Aix-en-Provence. L’ensemble des coteaux situés dans la partie nord de la commune est classé en AOC, ainsi que les coteaux et une partie de la plaine des Baïsses.

1.1.3 Un climat très doux D’après le schéma climatique général des Bouches-du-Rhône, établi en 1972 dans le cadre du Schéma Départemental d’Aménagement Rural (DDAF 13), le territoire de la commune de Lançon est à cheval sur deux zones : - la plaine des Baïsses est située en zone non gélive, soumise à l’influence adoucissante de l’étang de Berre. Cette zone présente par conséquent une aptitude très favorable aux cultures précoces. - Le reste de la commune, à l’exclusion des massifs, est situé en zone peu gélive, présentant également une bonne aptitude en terme de précocité des cultures.

Le climat de Lançon, caractérisé par sa douceur, présente un atout pour les cultures pour lesquelles on recherche la précocité, notamment pour les cultures maraîchères.

7 Carte 4 : Les potentialités d’irrigation

8 Sur Lançon, les canaux principaux et secondaires, à savoir le vieux canal de Craponne, le nouveau canal, 1.1.4 Des potentialités d’irrigation satisfaisantes et le canal de la Goiranne, sont entretenus selon les tronçons par plusieurs structures : l’OGC, la La commune est caractérisée par une bonne desserte des réseaux d’irrigation. En terme de potentialité commune, et l’ASA de Lançon. L’entretien des filioles sont à la charge des propriétaires privés. agricole, il s’agit d’un atout important, qui améliore l’aptitude à la mise en culture des sols. Cet accès à l’eau d’irrigation est intéressant pour tous les types de cultures : des cultures fourragères, maraîchères, à En vue d’apporter des réponses à différentes problématiques rencontrées par les ASA de Pélissanne, la vigne et l’olivier, en passant par les grandes cultures. Lançon et Cornillon, et notamment d’harmoniser e mode de gestion des canaux principaux, l’Union des trois ASA mène actuellement une réflexion pour mettre en place un schéma directeur. La commune de Lançon a la particularité d’être desservie par différentes sources d’irrigation, comme on peut le voir sur la carte ci-contre : - la Société du Canal de Provence dessert la majeure partie du territoire communal (centre et sud), par un réseau de conduites sous pression. - l’Association Syndicale Autorisée des arrosants de Craponne à Lançon dessert l’ouest de la La commune de Lançon présente des caractéristiques tout à fait intéressantes pour l’agriculture : commune, par un réseau de canaux gravitaires. - des sols variés, allant de terres de très bonne fertilité potentielle adaptées aux cultures les plus D’autres sources d’irrigation sont utilisées, de façon plus marginale : des irrigations se font à partir de la exigeantes, aux terres de coteaux présentant certaines contraintes mais adaptées à certains type de Touloubre, de la Durançole, et du canal de . Certaines exploitations irriguent également à partir cultures ; de forages. - un terroir de qualité reconnu pour la culture de la vigne et de l’olivier ; - un climat peu voire non gélif, propice à la précocité des cultures ; Seuls les espaces agricoles se trouvant au sein des massifs naturels ne sont pas desservis par un réseau - des réseaux d’irrigation desservant la quasi-totalité du territoire communal, confortant l’aptitude d’irrigation. naturelle à la mise en culture.

Une Association Syndicale des Arrosants est un Etablissement Public à caractère Administratif régi par l’ordonnance n°2004-632 du 1er juillet 2004 relative aux Associations Syndicales de Propriétaires. Son action et son mode d’intervention sont déterminés par ses statuts qui font l’objet d’un arrêté préfectoral, et par un règlement de service. Les statuts déterminent son objet, son périmètre dont la modification est restreinte, son fonctionnement décisionnel et financier ainsi que les droits et les obligations des propriétaires. Les droits et les obligations sont attachés à la terre : l’acheteur d’un terrain compris dans le périmètre de l’ASA devient automatiquement membre de celle ci. Il bénéficie alors de ses missions et est redevable d’une cotisation.

L’Association Syndicale des Arrosants de Lançon compte 192 adhérents et s’étend sur un périmètre de 191 ha. Pour assurer le bon fonctionnement de ses canaux, l’ASA emploie un garde canal. A partir d’une prise d’eau sur le canal EDF à Salon, le canal de Craponne (ou canal principal) alimente d’amont en aval les réseaux hydrauliques gravitaires de Pélissanne, Lançon, et Cornillon. S’étendent ensuite des réseaux de canaux secondaires et de filioles permettant de desservir les parcelles des périmètres de chaque ASA. En 1967, un nouveau canal a été construit à Lançon le long du canal EDF. Il devait permettre de remplacer le vieux canal de Craponne, en desservant l’ASA de Lançon par des canaux secondaires allant du nouveau canal vers l’ancien. Mais seul le canal de la Goiranne a été construit, et les aménagements du territoire réalisés depuis, notamment la zone d’activité des Sardénas, ont mis un terme définitif à ce projet. Actuellement, le vieux canal de Craponne dessert l’ASA de Lançon, et le nouveau canal achemine directement l’eau destinée à l’ASA de Cornillon. L’ASA de Lançon fait partie de l’Oeuvre Générale de Craponne (OGC), qui regroupe l’ensemble des ASA desservies par les différentes branches du canal de Craponne. Elle fait également partie de l’Union des ASA de Pélissanne, Lançon et Cornillon, qui a été créée pour faciliter la gestion de la branche du canal de Craponne qui alimente en eau ces trois structures.

9 Carte 5 : Occupation du sol en zone NC du POS

Utilisation du sol en zone NC du POS (source : étude CA, 2010)

espaces à 3% vocation 12% agricole espaces naturels 15% utilisation non agricole 70% bâti et jardins 10

1.2 Des territoires agricoles divers - A l’ouest et au centre de la commune : des territoires agricoles à fort caractère périurbain L’occupation agricole du sol sur l’ensemble de la commune a été déterminée à partir des informations Dans la partie de la commune située à l’Ouest du canal EDF, on observe une surface en autre utilisation recueillies lors des entretiens avec les agriculteurs professionnels, des observations de terrains et dans égale à 32% de la surface totale du périmètre (avec 27% de surface en autre utilisation et 5% de surface une moindre mesure par photo-interprétation. de bâti et de jardin). Les données collectées ont été intégrées au SIG sur la base des parcelles cadastrales qui ont pu être Ce secteur est caractérisé par un fort impact de l’urbanisation, et par une faible présence d’espaces subdivisées quand l’occupation de la parcelle cadastrale était multiple. naturels : 5%. Il constitue un des secteurs agricoles le moins dense de la commune avec 63% de sa Sur le territoire Lançonnais de 6800 ha, une superficie totale d’environ 2400 ha ayant une utilisation ou surface ayant une vocation agricole. un potentiel agricole a ainsi été identifiée. La zone agricole qui s’étend autour du village de Lançon jusqu’au Val de Sibourg présente également un Composante principale des zones agricoles du POS, les espaces agricoles sont également présents dans fort impact urbain : 18 % des surfaces en zone NC sont des parcelles avec du bâti ou des utilisations non d’autres zones du POS : agricoles. Ce secteur est très marqué par l’autoroute, qui constitue une coupure, particulièrement large au - 435 ha de terres à vocation agricole dans les zones naturelles, zones ND du POS. Une grande niveau du péage et de l’aire de repos, de la zone agricole. Cette infrastructure routière explique en grande partie de ces surfaces sont des espaces naturels pâturés dans le cadre d’une activité partie la forte proportion d’espaces non agricoles dans la zone NC. sylvopastorale. Mais on trouve également des parcelles cultivées en zone naturelle. Dans ce secteur, 64% de la zone agricole sont des surfaces à vocation agricole, les espaces naturels - 16 ha de terres à vocation agricole dans les zones d’urbanisation future, zones NA du POS. C’est représentant 18% des surfaces. le cas dans la zone de Coste Longue, - 13 ha de terres à vocation agricole dans les zones urbaines, zone U du POS. Il s’agit de terres Ces deux secteurs, dont les zones agricoles sont en contact direct avec des zones urbanisées, que ce situées à Val de Sibourg. soient des zones urbaines dédiées à l’habitat ou des zones d’activités économiques, sont également les plus touchés par la présence de bâtis ou d’utilisations non agricoles des sols. On peut considérer que malgré leur classement en zone NC au POS, l’urbanisation constitue pour ces secteurs une menace, dont 1.2.1 Des caractéristiques variant selon les secteurs de la commune il conviendrait de les protéger.

- Sur la commune : un territoire agricole dense - A l’est et au centre de la commune : des territoires agricoles en cœur de massifs Dans l’optique d’approcher une mesure du mitage des espaces agricoles, les zones NC du POS ont fait A l’Est et en partie centrale de la commune, on trouve des zones agricoles qui allient activités agricoles l’objet d’une analyse plus détaillée. et caractère naturel. Dans ces zones NC, 56% du territoire est à vocation agricole, et 41% est en espaces Ainsi, l’ensemble des parcelles cadastrales des zones NC a été traité afin d’y distinguer : naturels. Ces zones sont très peu mitées : seulement 3% de leur surface est en bâti ou autre utilisation. - Les espaces à vocation agricole, qui correspondent aux parcelles cultivées ou aux parcelles Cette répartition s’explique par la localisation de ces zones NC, qui sont en bordure ou au sein des manifestement peu ou pas exploitées mais présentant un potentiel agricole. massifs de la chaîne de Lançon, constituant des interstices agricoles auxquels sont mêlées des parcelles - Les espaces naturels, qui correspondent à des espaces boisés ou de garrigues. au caractère naturel. - Les espaces bâtis et les jardins, qui ont été identifiés à partir des données cadastrales, et correspondent aux parcelles bâties du cadastre. - Au sud de la commune : un large territoire agricole homogène - Les espaces avec une autre utilisation, qui sont des espaces à vocation non agricole (y compris Dans la partie sud de la commune, la zone agricole de la plaine des Baïsses est caractérisée par son pour certaines des parcelles dont le caractère bâti n’est pas cadastré) homogénéité. Les espaces à vocation agricole représentent en effet 85% de la zone NC. Seulement 6% Ces chiffres méritent d’être traités avec précaution. En effet, sur du petit parcellaire, l’exhaustivité est sont des espaces naturels, et 9% sont utilisés par du bâti ou d’autres utilisations non agricoles. très difficile à atteindre. Il est probable que certaines petites parcelles, ayant une utilisation agricole, n’aient pas été repérées en tant que telle, et aient été assimilées par défaut à des usages non agricoles. Sur l’ensemble de la commune, on note des zones agricoles assez denses. L’étude de l’occupation du sol Ces chiffres comportent donc une imprécision, mais ils permettent toutefois de donner un ordre de des zones NC permet de mettre en évidence le caractère périurbain marqué de l’ouest de la commune et grandeur. des espaces agricoles autour du village de Lançon.  Figure 1 sur la carte ci-contre : Utilisation du sol en zone NC du POS Nous allons maintenant dans le vif du diagnostic agricole, en détaillant la nature des activités agricoles Les espaces à vocation agricole constituent 70% des zones agricoles du Plan d’Occupation des Sols. présentes sur la commune. Cette surface représentée en jaune sur la carte ci-contre domine largement la composition des zones agricoles définies par le POS, identifiés par des limites vertes. Ainsi, le territoire agricole peut être qualifié de dense avec des distinctions suivant l’impact de l’urbanisation sur les différentes zones agricoles. Chaque zone NC du POS présente un pourcentage et une répartition de surface à l’utilisation non agricole qui lui est caractéristique. Cette répartition nous a permis de définir deux secteurs agricoles dont le caractère périurbain est plus marqué.

11 Carte 6 : Occupation du sol

12 40ha de la commune soit 2% de la surface totale cultivée. Cela paraît peu en terme de surface, mais l’activité est importante d’un point de vue économique. Le maraîchage sous abris est en majeure partie 1.2.2 Les types de productions concentré dans la plaine des Baïsses. La carte ci-contre illustre la répartition de l’occupation agricole du sol par type de production. 2400 ha sont à vocation agricole, sans compter quelques 17ha de bâti agricole, qui n’ont pas été intégrés à cette Les autres productions occupent peu de surface. On trouve quelques parcelles utilisées en maraîchage de surface totale. plein champ, en élevage de gibier, en plantes aromatiques sous abris, mais aussi de la trufficulture, des vergers et des activités équestres.

Surfaces en hectares par type de production (source : étude CA, 2010) 1.2.3 Un potentiel à exploiter La carte de l’occupation du sol ci-contre permet de localiser les surfaces en friches. Sont considérées étant en état de friche des parcelles fertiles manifestement peu ou pas exploitées. Ces parcelles de friche Surface agricole totale : 2400 ha constituent donc un potentiel agricole. On observe leur présence sur l’ensemble de la commune, à des degrés différents. Ces parcelles manifestement peu ou pas exploitées sont plus particulièrement viticulture fréquentes sur la partie centrale de la commune, et le secteur de la plaine des Baïsses est caractérisé par 505 497 grandes cultures une présence massive de parcelles du type. oléiculture Le potentiel agricole peu ou pas exploité sur la commune représente une surface d’environ 500 ha, soit 35 cultures fourragères et prairies 21% de la surface agricole totale. Il est intéressant de différencier les types de friches qui le composent : 24 maraîchage sous abris - 383 ha de friches indéterminées maraîchage plein champ - 18 ha de friches de vignes - 38 ha de friches d’oliviers parcours 378 472 - 61 ha de friches de cultures sous abris trufficulture - 5 ha de friches d’arboriculture fruitière autres productions La présence assez importante de friches sur la commune de Lançon est en grande partie liée à la pression friches 16 138 295 foncière. C’est notamment le cas de tout le secteur du centre de la commune. On a vu précédemment le 40 caractère périurbain et le mitage que ce secteur subit. Pensant à l’éventualité (même si elle est dans bien des cas plus qu’improbable) que leur parcelle devienne constructible, certains propriétaires n’acceptent ni de vendre ni de louer leurs biens à des agriculteurs, pour pouvoir en disposer au moment voulu. Cette Figure 2 : Surfaces en ha par type de production rétention du foncier rend difficile l’accès au foncier agricole par les agriculteurs, et explique la présence importante de friches.

Ces terres représentent un véritable potentiel pour l’agriculture. La remise en culture par les agriculteurs Les principales productions sont la viticulture, les grandes cultures et l’oléiculture. de parcelles en friche peut faire l’objet d’une aide financière du Conseil Général, par le Fond Les cultures fourragères, les prairies et le maraîchage sous abris constituent également une part Départemental de Gestion des Espaces Ruraux. importante de l’activité agricole communale. Dans la plaine des Baïsses, de nombreuses parcelles avec des tunnels ou des serres sont à l’état de

friches. Ce phénomène est lié à la crise économique dans le secteur des productions sous abris qui a Trois productions prédominent en terme de surfaces. causé la réduction ou la cessation d’activité d’un certain nombre d’exploitations agricoles. La question La viticulture, avec une surface totale proche de 500 ha, est répartie sur les plaines et coteaux du centre du devenir de ces parcelles, et des actions à mettre en place pour les remettre en culture se pose. de la commune, et se concentre sur des parcelles de grandes tailles sur les coteaux et dans la partie haute la plaine des Baïsses. Conclusion 1ère partie Les grandes cultures occupent environ 470 ha, soit 20% de la surface agricole totale ; il s’agit La commune de Lançon est caractérisée par un important potentiel agronomique : tant par la principalement de blé dur. On les retrouve réparties sur l’ensemble du territoire communal. qualité de ses sols, la spécificité de son terroir, les atouts de son climat, que par son équipement en L’oléiculture est également très présente avec une superficie de presque 300 ha, soit 12% de la surface terme d’hydraulique. agricole totale sur la commune. On trouve les oliviers sur les coteaux du centre et de l’est de la Ce potentiel permet l’existence de territoires agricoles variés : vignes, oliviers, grandes cultures, commune, ainsi que sur les coteaux des Baïsses, où les unités culturales sont assez étendues. mais également fourrages, prairies et maraîchage sous abris en sont les principales composantes.

L’agriculture de Lançon présente un caractère périurbain, plus ou moins marqué selon les Trois autres types de productions occupent des parts importantes du territoire. Les cultures fourragères et secteurs, dont les conséquences sont le mitage de certaines zones agricoles, et la présence les prairies composent 138 ha du territoire communal. Les surfaces de parcours, qui sont des espaces importante de parcelles fertiles manifestement peu ou pas exploitées. naturels utilisés pour le sylvopastoralisme, représentent 378 ha. Le maraîchage sous abris représente

13 2.1.3 Et les autres acteurs 2 La diversité des structures et des productions agricoles Une partie des surfaces agricoles de Lançon est cultivée par d’autres acteurs que les exploitants professionnels. Ce sont des personnes qui exploitent peu de surfaces : elles ont chacune moins d’une 2.1 Caractéristiques générales des exploitations agricoles demie SMI, ne sont donc pas couvertes par le régime social agricole, même si certaines peuvent relever du régime de la cotisation de solidarité. Ces personnes ne vivent pas principalement de l’agriculture, 2.1.1 Les chiffres des derniers Recensements Généraux Agricoles elles exercent une autre activité professionnelle, on parle de pluriactifs. Dans de nombreux cas, leur Les Recensements Généraux Agricoles de 1979, 1988 et 2000, permettent de mettre en perspective démarche repose plus sur une approche patrimoniale que sur une activité économique. l’évolution de l’activité agricole sur la commune de Lançon de Provence. Dans le cadre du RGA, sont considérées comme exploitations professionnelles, les exploitations dont la La majorité des surfaces cultivées par ces autres acteurs est composée : taille économique est supérieure à l’équivalent d’une exploitation cultivant 12 hectares de blé, et qui - D’oliviers : de nombreux pluriactifs ou propriétaires cultivent eux-même leur parcelle, la culture occupent au moins 0,75 unités de travail annuel. Autre élément important : est rattaché à une commune d’oliviers pouvant se faire facilement par des non professionnels. Les moulins de la commune et l’ensemble des données relatives à une exploitation agricole dès lors que son siège y est localisé, même les moulins coopératifs de communes voisines permettent la transformation des olives. si les terres cultivées sont réparties sur plusieurs communes. - De vignes :de nombreux pluriactifs ou retraités ont conservé une parcelle de vigne, et apportent leur production à la cave coopérative. - De grandes cultures, principalement localisées dans les vallons et les interstices des massifs. 1979 1988 2000 Certaines parcelles peuvent être mises en valeur par des pluriactifs, qui font éventuellement appel à des exploitants agricoles professionnels ou à des prestataires de services pour certains travaux Nombre d’exploitations professionnelles 41 55 48 nécessitant du matériel spécifique. Certaines parcelles peuvent faire partie d’exploitations agricoles principalement localisées sur une autre commune et n’ayant pas été identifiées. - Des prairies, certainement entretenues par des pluriactifs ou des propriétaires, faisant également Autres exploitations 72 89 53 appel à des exploitants agricoles ou des prestataires pour certains travaux. - On note dans les surfaces cultivées restantes quelques hectares de cultures sous abris, qui sont Superficie agricole utilisée des 2835 ha 1371 ha 1462 ha certainement cultivés dans le cadre d’une exploitation professionnelle, qui n’a pas pu être exploitations Superficie communale 1793 ha identifiée. Figure 3 : Chiffres des RGA

2.1.2 Les exploitations agricoles professionnelles en 2010 Dans le cadre du présent diagnostic, nous avons identifié et enquêté les exploitations agricoles professionnelles cultivant des terres sur la commune de Lançon. Le critère que nous avons retenu pour qualifier une exploitation agricole de professionnelle est le seuil d’affiliation à la MSA, soit une surface de production au moins égale à une demie SMI. Ce critère est sensiblement proche de la définition utilisée en statistique vue ci-dessus. En revanche, dans le présent diagnostic, l’ensemble des exploitations agricoles, dès lors qu’une partie de leurs terres est située sur Lançon, a été pris en compte, quelle que soit la localisation du siège.

Nous avons de cette façon dénombré 47 exploitations agricoles professionnelles, dont 30 ont leur siège sur la commune de Lançon. Nous avons pu rencontrer 45 exploitations agricoles professionnelles. Ces exploitations agricoles professionnelles utilisent 87% des surfaces cultivées de la commune : le diagnostic s’est donc concentré sur leur fonctionnement. En terme de statut social, 43 exploitants sont agriculteurs à titre principal, et 2 à titre secondaire.

Les cartes qui suivent présentent les différentes unités d’exploitation et leur localisation sur la commune, à savoir l’ensemble des parcelles cultivées pour une exploitation, ainsi que son siège et ses bâtiments d’exploitation. Dans l’ensemble, on observe des unités d’exploitation assez regroupées, ce qui constitue un atout pour le fonctionnement des exploitations agricoles.

14 Carte 7 : Unités d’exploitation en 2010 – Ouest

15 Carte 8 : Unités d’exploitation en 2010 - Est

16 Carte 9 : Unités d’exploitation en 2010 - Sud

17 Pour 45 exploitations agricoles enquêtées on compte un nombre d’emplois total de 245 Equivalents 2.1.4 Des statuts juridiques variés Temps Plein, soit une moyenne de 5,5 ETP par exploitation. Ce chiffre dépasse l’emploi strictement lié à Le graphique ci-dessous montre la répartition des exploitations agricoles selon leur forme juridique. l’activité agricole du territoire communal, puisque certaines exploitations n’ont qu’une partie de leurs terres sur Lançon. Pour tenter de l’approcher de façon plus juste, nous avons donc distingué les emplois Sur l’ensemble du département en liés aux exploitations agricoles en fonction de la localisation de leur siège social (Lançon ou autre

Statuts juridiques 2007 (statistiques agricoles Agreste) : commune). Pour les 29 exploitations enquêtées dont le siège est localisé sur la commune, on compte un

(source : étude CA 13, 2010) - 36% des exploitations sont total de 167 ETP, soit une moyenne de 6 ETP par exploitation. SARL sous forme de société 7% - 64% des exploitations sont à Sur l’ensemble du département en GFA titre individuel 4% 2007 (statistiques agricoles Agreste) : ETP par exploitation - 5 UTA et plus : 19%

EARL pour l'ensemble des exploitations interrogées - De 3 à moins de 5 UTA : 15% 20% (source : étude CA 13, 2010) - De 2 à moins de 3 UTA : 23% - De 1 à moins de 2 UTA : 46% Individuel 5 et plus SCEA 58% 24% 9% de 1 à moins de Société de 2 Fait 45% 2% de 3 à moins de 5 Figure 4 : Statuts juridiques des exploitations agricoles 20% de 2 à moins de 3 Le statut individuel est majoritaire. On compte 58% des exploitations, soit 26 exploitations à titre 11% individuel. Dans le cadre du statut d’exploitation individuelle, l’entreprise est en nom propre sous l’entière responsabilité de l’exploitant. Une exploitation prend la forme de société de fait. Il s’agit de Figure 6 : Equivalents Temps Plein par exploitation deux exploitants agricoles travaillant ensemble et sur une même exploitation agricole, et qui n’ont pas créé de société. L’agriculture de Lançon génère un nombre important d’emplois. Près de la moitié des exploitations Les 18 autres exploitations, soit 40% des exploitations, sont sous forme de société. Leurs statuts agricoles de Lançon emploient plus de 3 ETP, proportion nettement plus importante que celle observée juridiques dénotent des intentions différentes dans les modes de gestion : sur l’ensemble du département des bouches-du-Rhône. - 9 exploitations sont en EARL et 4 exploitations en SCEA ; Cette proportion importante d’exploitations génératrices d’emplois s’explique notamment par les types - 2 exploitations sont constituées autour de la gestion du foncier sous la forme de GFA ; de productions présentes sur la commune, et notamment les activités maraîchères qui demandent une 3 exploitations ont choisi une forme commerciale en SARL ; quantité importante de main d’œuvre.

2.1.5 Un nombre d’emplois significatif De plus, l’activité agricole participe à la création d’emplois induits par les entreprises de travaux agricoles, les organismes de conseil, les coopératives viticoles, oléicoles et céréalières, et d’autres Siège sur la Siège sur d’autres structures agricoles. Sur les exploitations recensées, 17 unités d’exploitations nécessitent de faire appel à Total commune de Lançon communes des entreprises de travaux agricoles pour les vendanges, les moissons, le labour, la récolte et d’autres travaux plus exceptionnels ; 26 exploitations ont une partie de leurs productions commercialisée en Chef d’exploitation et co-exploitant 37 18 55 coopératives ; 7 exploitations sont membres d’un CETA (CETA de l’étoile à Berre pour la plupart). Main d’œuvre familiale non salariée 5 4 9 Main d’œuvre salariée 100 30,5 130,5 Concernant l’accès à du matériel agricole, 7 exploitations fonctionnent grâce à une CUMA. La CUMA La Vigneronne de Lançon emploie un salarié. Deux agriculteurs de la commune ont pour projet de créer Main d’œuvre occasionnelle 25,2 25,6 50,8 une nouvelle CUMA. Nombre total d’équivalents temps plein 167 78 245

Figure 5 : Les emplois liés aux surfaces exploitées sur la commune

18 Les espaces utilisés en sylvopastoralisme font l’objet d’une convention de mise à disposition par la commune. 2.1.6 Une population agricole relativement jeune Sur l’ensemble du département en Les parcelles en mode de faire valoir indirect sont plus nombreuses dans les zones périurbaines. Ce 2007 (statistiques agricoles phénomène dénote un moindre engagement des propriétaires foncier en faveur de l’activité agricole dans Classe d'âge des agriculteurs rencontrés Agreste) : ces zones, une contrainte d’accès au foncier pour développer l’activité agricole. (source : étude CA 13, 2010) - Moins de 40 ans : 18% - De 40 à 49 ans : 32% moins de 40 - De 50 à 59 ans : 34% ans 60 ans et plus - Plus de 60 ans : 16% 18% 18%

50-59 ans 23% 40-49 ans 41%

Figure 7 : Classe d’âge des agriculteurs

En comparaison avec les chiffres du département, la population agricole de Lançon peut-être qualifiée de jeune : - 26 exploitants ont moins de 50 ans soit 59% des exploitants interrogés contre 50% sur l’ensemble du département en 2007. - 18 exploitants ont plus de 50 ans soit 41% des exploitants interrogés pour 50% sur l’ensemble du département en 2007.

Il est important de préciser que seulement 5 exploitants ont leurs reprises assurées sur 18 exploitants de plus de 50 ans. Il s’agit de reprises dans le cadre familial dont une se fera par le conjoint. Il faut prendre garde à la perte de surface que représenterait le non-renouvellement des activités agricoles des 13 agriculteurs de plus de 50 ans sans repreneur. La problématique de la transmission reste une des composantes du maintien de l’agriculture.

Une population agricole jeune offre des perspectives de développement. Les agriculteurs plus jeunes n’hésitent pas à investir et ont des démarches plus poussées pour développer leurs activités (acquisitions de terres, construction de hangars et de lieux de stockage,...).

2.1.7 Une majorité de terres en propriété Lorsqu’on examine les modes de faire valoir des terres, on observe qu’une grande majorité des terres cultivées sont la propriété : soit de l’exploitant qui les cultive, soit d’une société détenue par l’agriculteur gérant en nom propre ou sous forme sociétaire l’exploitation agricole. Ces cas ont été considérés comme relevant d’un mode de faire-valoir direct, car garantissant aux exploitations une pérennité de leur foncier. On compte ainsi 1915 ha en propriété ou en propriété assimilée.

Des terres sont cultivées en location, on compte 213 ha loués sous le statut des baux ruraux. On note également des terres cultivées dans des conditions précaires : 106 ha sont en prêt à usage.

19 Leur production vinicole est commercialisée en vente directe, en groupement de producteurs, auprès de négociants et de grandes surfaces. 2.2 Les filières de productions Ces structures emploient plus de 5 Equivalents Temps Plein. Les entretiens auprès des exploitants professionnels ont permis de déterminer les surfaces qu’ils cultivent sur la commune. Le graphique ci-dessous présente les surfaces en hectares cultivés par ces agriculteurs par type de production. Cette répartition permet de définir les principales filières de production 2.2.2 La production en oléiculture auxquelles participent les acteurs locaux. Nous détaillerons à la suite les structures collectives de Un oléiculteur localisé en coteaux exploite 20,6 ha dont une partie est en amandier. Il commercialise sa transformation et de commercialisation présentes sur le territoire communal. production auprès de commerçants demi-gros, en centrale d’achat et en vente directe.

Avec une surface totale de 1642 ha, les exploitants professionnels cultivent D’autres exploitations professionnelles agricoles cultivent des oliviers, en complément d’autres cultures, dont de la vigne pour la plupart d’entre elles. 87% des terres cultivées de la commune. Deux exploitations cultivant des oliviers possèdent un moulin à huile particulier. L’une a également une activité viticole avec une cave particulière. Surfaces cultivées par les exploitants professionnels viticulture Les autres producteurs transforment leurs olives et commercialisent leur huile en moulin coopératif ou en hectares par type de production auprès de moulins privés. Un épisode récent de surproduction rend la commercialisation difficile. (source : étude CA, 2010) grandes cultures

17 28 oléiculture 2.2.3 La production en grandes cultures

cultures fourragères et Cinq exploitations produisent principalement des grandes cultures sur des surfaces de 19 à 174 ha. Trois 378 478 prairies exploitations sont spécialisées sur la production grandes cultures, deux exploitations sont en polyculture maraîchage sous abris et cultivent également des vignes, prairies, surfaces fourragères et oliviers. Un chef d’exploitation a une autre exploitation en culture sous abris. 16 maraîchage plein champ La production en grandes cultures est commercialisée en coopérative. 33 Ces structures emploient moins de 3 Equivalent Temps Plein par an. Trois exploitants ont plus de 55 ans 118 parcours dont un seulement connaît les conditions dans lesquelles son exploitation sera reprise.

trufficulture 394 180 2.2.4 Les activités d’élevages ovins et caprins autres productions Trois exploitations spécialisées en élevage ovin localisées en plaine et en colline sur des surfaces de 12 à 80 ha exploitent des prairies, des cultures fourragères, des grandes cultures et utilisent des parcours de Figure 8 : Surfaces cultivées par les exploitants professionnels en ha 160 et 194 ha. Leurs troupeaux vont de 450 à 800 bêtes et leurs bêtes sont commercialisées aux abattoirs. Deux exploitants de plus de 55 ans sans repreneur posent la question de la transmission. Une de ces 2.2.1 La production en viticulture structures emploie de 3 à moins de 5 ETP et les deux autres moins de 2 ETP. La production en viticulture est issue de deux types d’exploitations : les coopérateurs et les domaines vinicoles. Une exploitation est en élevage caprin en plaine sur une surface de 34 ha dont 13 ha en parcours. La commune de Lançon compte treize exploitations professionnelles qui font vinifier et commercialiser Ses productions associées à un troupeau de 29 bêtes sont des cultures fourragères, des prairies, des leur production en cave coopérative. Ces exploitations ont des surfaces totales variant entre de 4 et 185 grandes cultures. ha, et produisent en complément de la vigne : des grandes cultures, des oliviers, des cultures fourragères Les produits issus de l’élevage sont commercialisés dans des commerces de détail et en vente directe. et prairies. Cette structure emploie moins de 2 ETP et l’exploitant qui a plus de 55 ans est sans repreneur. Sept exploitations commercialisent à la cave de Lançon-Cornillon et les six autres sont des coopérateurs de caves environnantes (La Fare-les-oliviers, ). 2.2.5 Les cultures fourragères Les exploitants viticoles sont relativement jeunes : neuf d’entre eux ont moins de 50 ans. La dynamique est dans l’ensemble au développement pour ces exploitations. En matière d’emploi, cinq de ces structures Deux exploitations productrices de cultures fourragères sont en vallon et en plaine sur des surfaces de 58 emploient de 3 à plus de 5 ETP. Les huit autres exploitations emploient moins de 3 Equivalent Temps et 70 ha, exploitant aussi des grandes cultures. Les productions sont commercialisées auprès de Plein sur une année. négociants. Ces structures emploient moins de 2 ETP et les exploitants ont entre 40 et 49 ans. La commune compte également trois domaines viticoles : ces exploitations cultivent principalement de la vigne et procèdent elles-même à la vinification. Leurs surfaces totales vont de 73 à 155 ha, l’oléiculture constitue une part de leurs surfaces.

20 2.2.6 Les productions sous abris Treize exploitations en cultures sous abris sont dans la plaine des Baïsses. Leurs surfaces sous abris sont de 0,6 à 8,5 ha sur lesquels sont produites des cultures maraîchères ou des plantes aromatiques. 2 de ces exploitations cultivent également des grandes cultures ou de la viticulture. La commercialisation se fait par des circuits longs, avec des modes de commercialisation différents selon les exploitations : au Marché d’Intérêt National (MIN), en organisation de producteurs, auprès de grossistes, de négociants et de centrales d’achat. Ces exploitations génèrent de nombreux emplois : dix exploitations emploient de 3 à plus de 5 ETP. Ces exploitants sont relativement jeunes : huit exploitants ont de moins de 50 ans. Il est à noter que plusieurs exploitations en cultures sous abris subissent une crise économique : baisse des prix de vente liés à une concurrence accrue, coût de l’énergie en forte augmentation. A cette crise économique se sont ajoutés des aléas climatiques : grêle violente, neige, qui ont entraîné des dégâts majeurs sur certaines tunnels et serres. Plusieurs exploitations agricoles ont pour ces raisons réduit ou cessé totalement leur activité de production agricole au cours des dernières années passées. L’horticulture sous abris, qui existait sur la commune, a maintenant disparu.

2.2.7 Les productions maraîchères de plein champ Lançon compte également deux exploitations en maraîchage de plein champ, sur des surfaces de 5 à 13 ha. Elles produisent également en viticulture et en oléiculture. Leur production maraîchère est commercialisée au MIN. Les exploitants ont moins de 40 ans.

2.2.8 Les autres productions Un élevage de gibier exploite une surface de 10 ha et produit 40 000 bêtes dont une partie est commercialisée auprès de sociétés de chasse.

Un trufficulteur en colline, exploite 10 ha et commercialise sa production auprès de négociants.

21 Une Société d’Intérêt Collectif Agricole (SICA) est localisée dans le sud de la commune. Elle est liée à une organisation de producteurs maraîchers sous abris de la commune de Berre, les Primeurs du Mistral, 2.3 Les modes de valorisation des productions et permet le conditionnement et l’expédition des productions.

Trois structures collectives de transformation et de commercialisation sont situées sur la commune de 1 2.3.1 Les démarches de qualité Lançon. Il s’agit d’une cave coopérative et de deux moulins oléicoles . Les Appellations d’Origine Contrôlée, dont les périmètres concernent la commune de Lançon, sont très Des exploitations agricoles de Lançon apportent leur production aux structures collectives de utilisées par les exploitations professionnelles. transformation et de commercialisation de communes voisines, notamment la cave coopérative de la Fare En viticulture, on dénombre 16 exploitations bénéficiant de l’AOC des coteaux d’Aix-en-Provence pour et le moulin coopératif oléicole de La Fare. une très grande majorité de leur production. Au sein du périmètre AOC viticole, 422 ha de vignes sont 2.3.3 La cave coopérative de Lançon-Cornillon cultivés par des exploitations agricoles professionnelles. En oléiculture, 12 exploitations valorisent leur production sous appellation, et la surface en oliviers Les caves des communes de Lançon et de Cornillon ont fusionné en 1999. La vinification se fait cultivée par les exploitations professionnelles est de 182 ha. désormais sur la commune de Cornillon, la cave de Lançon ayant conservé un point de vente directe, situé au centre de Lançon. La cave de Lançon-Cornillon se compose aujourd’hui de 40 adhérents (une Concernant les modes de production, certaines exploitations sont engagées dans une démarche de qualité trentaine à Lançon, une dizaine à Cornillon). officielle : 7 exploitations pratiquent une agriculture raisonnée par le suivi d’un cahier des charges, une Parmi les adhérents de Lançon, on compte sept exploitants agricoles professionnels, dont la production exploitation est en conversion à l’agriculture biologique. La moitié des exploitations, sans être impliquée représente la majorité des apports à la cave coopérative. dans une démarche officielle de qualité, porte une attention à leur mode de production en ayant des La cave produit du vin AOC, du vin de pays et du vin de table. La quantité totale de vin produite est en pratiques raisonnées. moyenne de 6000 hectolitres. En 2009, les quantités ont été d’environ 3500 hectolitres de vin AOC, 2500 hectolitres de vin de pays et 50 hectolitres de vin de table. La production est commercialisée pour 20% des volumes en vente directe et pour 80% auprès de Modes de production courtiers. La vente directe est en progression. (source : étude CA 13, 2010) agriculture conventionnelle 2.3.4 Le moulin oléicole privé Château Virant 2% 14% Le moulin Château Virant est un des moulins oléicoles privés de Lançon. Créé en 1996 sous la forme agriculture 34% raisonnée non d’une SARL, il fédère 3000 apporteurs de Lançon et des communes environnantes. certifiée Trois exploitants rencontrés apportent leurs productions d’olives au moulin. agriculture En 2009, 52500l d’huile AOC et 22500l d’huile non AOC ont été rachetés après trituration pour être raisonnée vendus. La production est commercialisée en vente directe, en épicerie fine, auprès d’hypermarchés et en export. en conversion à 50% l'agriculture 2.3.5 Diversifications biologique Certaines exploitations agricoles diversifient leur activité. Il existe pour l’instant un gîte rural, et cinq

projets de gîtes ruraux ont été identifiés à l’étape de l’idée. En 2010, des panneaux photovoltaïques sur Figure 9 : Modes de production toiture ont été installés par une exploitation. D’autre part, le POS de Lançon a introduit la possibilité de réaliser un changement de destination pour des bâtiments remarquables d’un point de vue architectural et patrimonial. Dans ce cadre, deux 2.3.2 Les structures de transformation et de commercialisation exploitants agricoles ont créé une activité de réception, qui constitue aujourd’hui l’essentiel de leur Les structures collectives et individuelles de transformations et de commercialisations sont localisées activité d’un point de vue économique. principalement au sud de la commune, on en trouve également quelques-unes unes au nord et à l’est (cartes des unités d’exploitation). Ces sites permettent une valorisation des productions locales. Les exploitations agricoles de Lançon sont diverses : de par leurs productions : viticulture, oléiculture, maraîchage sous abris, élevage et cultures fourragères, grandes cultures ; et de par Cinq exploitations vendent en direct, dont quatre transforment leurs produits à la ferme. Parmi ces leur structure, allant de domaines aux surfaces conséquentes à des exploitations de moindre taille. exploitations, on compte les trois domaines viticoles dont deux disposent de bâtiments à vocation Cette diversité se retrouve dans les situations que vivent ces exploitations agricoles aujourd’hui : agricole remarquable qui valorisent l’image de la commune. Au sud de la commune, la route des vins une tendance générale à une dynamique de développement en viticulture, une tendance générale à accentue la promotion des produits vinicoles. Les autres exploitations qui pratiquent la vente directe sont des difficultés vivement ressenties en cultures sous abris. le chevrier-fromager et l’oléiculteur.

1 Nous n’avons pas pu rencontrer un des moulins oléicoles.

22 3 Pour une prise en compte et un accompagnement de l’agriculture dans l’aménagement du territoire 3.1.2 Les tendances d’évolution des surfaces des exploitations Ces 10 dernières années, la tendance est à l’augmentation des 3.1 Les dynamiques des activités agricoles Tendance surfaces des exploitations agricoles et certaines unités d’exploitation Effectif d’évolution pourraient encore s’agrandir. En effet, 19 exploitations ont vu leurs 3.1.1 La dynamique d’installation surfaces augmenter, dont 6 exploitations sont aujourd’hui en Le graphique suivant montre à quelle époque se sont installés les agriculteurs actuellement en activité sur Augmentation 16 recherche de terres. De plus, 4 exploitants portent attention à une la commune. Il ne s’agit donc pas de la totalité des installations qui se sont faites aux différentes éventuelle opportunité foncière. époques. Cette information permet toutefois d’indiquer certaines tendances. On peut notamment observer Installation 3 A l’heure actuelle, pour les 16 exploitations dont les surfaces sont une certaine stabilité dans la dynamique d’installation : on compte 15 installations en 10 ans sur les deux restées stables, 2 exploitants recherchent activement des terres. dernières décennies. Stable 16 D’autre part, les installations se font majoritairement dans un cadre familial. Sur les 45 exploitations Figure 11 : Tendances d’évolution des surfaces pour les exploitations ces 10 agricoles professionnelles, on compte 29 installations dans le cadre familial pour 16 installations hors Diminution 10 dernières années cadre familial.

D’autres exploitations, au nombre de 10, ont vu leurs surfaces diminuer. Malgré cela, 1 exploitant Dynamique d'installation cherche des terres à louer et 3 autres seraient intéressés par des opportunités. (source : étude CA 13, 2010)

3.1.3 Atouts et contraintes depuis 2000 10 5 L’activité agricole est forte sur l’ensemble de la commune. La présente étude nous a permis de définir ses atouts et ses contraintes, récapitulés dans le tableau ci-dessous. 1990-1999 9 6

1980-1989 9 2 ATOUTS CONTRAINTES

1970-1979 1 3 Un terroir et des dessertes des réseaux Des problématiques foncières périurbaines : d’irrigation - Pression et rétention foncière 0246810121416 - Des zones agricoles mitées Cadre familial Hors Cadre Familial Un parcellaire assez regroupé - mode de faire-valoir direct très Activités sous abris en difficulté majoritaire Figure 10 : Dynamique d’installation Des investissements freinés Dynamique de transmission - reprise Une activité agricole dynamique Parmi seize exploitants qui ont plus de 55 ans, seulement 4 connaissent leur repreneur. Onze exploitations agricoles n’ont à ce jour pas de reprise assurée dans le cadre familial. Une situation périurbaine propice à la vente directe

23 Carte 10 : Plan d’Occupation des Sols

24 - L’actuel Plan d’Occupation des Sols 3.2 Les différents secteurs agricoles et les enjeux en présence La carte ci-contre présente le zonage du Plan d’Occupation du Sol. La commune se voit répartie entre : . Les zones urbaines (U) couvrent 272ha, soit 4% de la surface communale. Comme la 3.2.1 La place de l’agriculture dans la gestion de l’espace plupart des communes du département, l’urbanisation qui s’y est développée depuis les - La Directive Territoriale d’Aménagement années 1970 a été consommatrice d’espace. La Directive Territoriale d’Aménagement des Bouches-du-Rhône a été approuvée par Décret en Conseil . La zone d’habitat diffus (NB) est une extension de la zone urbanisée, elle est constituée d’Etat en 2007. Ce document fixe les orientations fondamentales de l’Etat en matière d’aménagement du d’un tissu urbain beaucoup moins dense territoire, et en matière d’équilibre entre les perspectives de développement, de protection et de mise en . Les zones d’urbanisation future (NA) constituent un potentiel foncier permettant d’opérer valeur des territoires. les aménagements prévus par la commune. La DTA met en exergue la pression urbaine que connaissent les espaces naturels et agricoles au sein de . Les zones agricoles (NC) représentent 42% du territoire communal. l’aire urbaine marseillaise, et la nécessité de préserver ces espaces, nécessaires au fonctionnement et à . Les zones naturelles (ND) représentent 45% du territoire communal. Elles délimitent la l’aménagement durable du territoire. chaîne de Lançon et le massif des Quatre Termes. Elles scindent le territoire en une partie Préserver les espaces naturels, les paysages et les espaces agricoles nécessite une utilisation et une Nord et une partie Sud et comblent l’Est de la commune. gestion économe et équilibrée de l’espace. - Le projet de Plan Local d’Urbanisme La carte des orientations de la DTA (voir carte en annexe) recense l’ensemble des espaces agricoles de la Le diagnostic territorial de la ville de Lançon-Provence établi dans le cadre de l’élaboration de son Plan commune de Lançon parmi les « espaces agricoles de production spécialisée », qui constituent les lieux Local d’Urbanisme, fait état de l’agriculture comme une force économique du territoire. Un des enjeux de production essentiels des Bouches-du-Rhône, et dont il convient de conserver la vocation agricole de identifiés par le diagnostic territorial est de « prendre en compte une activité agricole jouant un rôle façon durable. La chaîne de Lançon est recensée parmi les « espaces naturels, sites, milieux et paysages à important sur le plan économique mais aussi en matière de gestion de l’espace ». forte valeur patrimoniale » et le massif des Quatre Termes comme un des « espaces naturels et forestiers Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable du PLU fixe comme objectif de « préserver sensibles » du département. l’activité agricole et sa diversité ». C’est bien dans ce cadre et avec cette préoccupation que le présent diagnostic agricole intervient. Au vu de l’importance et de la diversité des fonctions de l’agriculture, la DTA fixe les objectifs suivants : - conserver le potentiel actuel de production, et par conséquent la surface agricole utile, - maintenir le capital du département en sol fertile, et valoriser les équipements publics liés à l’agriculture, - permettre des pratiques culturales moins intensives sur des surfaces plus grandes pour améliorer la qualité des produits et minimiser les impacts sur le milieu naturel, - garantir le maintien et le développement des activités agricoles dans les espaces soumis à la pression de l’urbanisation et au développement touristique.

- Le Schéma de Cohérence Territoriale Actuellement en cours d’élaboration, le SCOT d’Agglopole Provence a définit son Projet d’Aménagement et de Développement Durable. Ce document est composé de 5 parties. Le chapitre consacré à « un avenir de croissance économique » intègre un objectif de « renforcer les composantes de l’économie traditionnelle », dont l’agriculture fait partie. Le chapitre consacré à « un avenir d’identité durable » comprend l’objectif de « valoriser l’héritage paysager ». L’agriculture est directement visée. Sur Lançon, la plaine des Baïsses est identifiée comme un espace agricole vecteur de qualité paysagère (authenticité provençale) et d’économie, dont la vocation agricole est prioritaire. Le Val de Sibourg est considéré comme une enclave agricole à l’intérieur d’un massif, à confirmer dans leur vocation naturelle.

25 Carte 11 : Périmètre Natura 2000 et agriculture

26 . Un enjeu de défense de la forêt contre l’incendie La commune de Lançon est traversée d’Ouest en Est par le massif de la Chaîne de Lançon et des Quatre 3.2.2 Les enjeux liés à l’agriculture Termes, qui se trouvent de part et d’autre de l’autoroute. Le Plan Départemental de Protection des Forêts L’agriculture sur Lançon joue à la fois des rôles sociaux, environnementaux, économiques, et participe Contre l’Incendie (PDPFCI) de novembre 2008 qualifie ses massifs comme « soumis à un régime de ainsi aux enjeux du territoire communal. mistral marqué induisant une grande sensibilité des piémonts Nord-Ouest au départ de grand feu ainsi qu’une accélération et une propagation très rapide des feux sur les plateaux». - Enjeu économique L’activité agricole est avant tout une activité économique, et on a pu détailler précédemment les Les vallons et autres espaces agricoles cultivés à l’intérieur ou en bordure des massifs constituent des composantes de l’enjeu économique que représente l’agriculture pour la commune de Lançon : en terme barrières contre la propagation des incendies de forêt. De manière générale, l’agriculture et plus de productions, d’emplois, ainsi que de transformation et commercialisation. particulièrement les cultures pérennes (vignes et oliviers) permettent de lutter efficacement contre le risque incendie. Le pastoralisme joue également un rôle important2. L’enjeu économique est fort sur l’ensemble du territoire Lançonnais. Valoriser les terrains et limiter les espaces au potentiel peu ou pas exploité permet de freiner la - Enjeu environnemental propagation du feu. Le périmètre Natura 2000 des garrigues de Lançon et des chaînes alentour est une Zone de Protection Spéciale qui s’étend sur 27 471 ha, localisée entre la vallée de la Durance et l’étang de Berre. Le site ne Le maintien des vallons et interstices agricoles au sein des massifs répond donc à un enjeu de gestion du fait pas encore l’objet d’un document d’objectifs. Il est caractérisé par un intérêt d’ordre international risque incendie. pour la conservation de l’aigle de Bonelli.

Sur la commune, le site englobe la presque totalité du territoire, en excluant le village, la partie Ouest de - Enjeu paysager la commune jusqu’en limite avec Salon et Pélissanne, le champ de tir et de manœuvre de Campagnole et L’agriculture sur Lançon occupe plus de 2400 ha répartis sur l’ensemble de la commune. Les types de une partie de la plaine des Baïsses. Des espaces naturels et des espaces agricoles cultivés et peu ou pas cultures sont adaptés à l’aptitude des sols et sont variés. exploités sont regroupés dans ce secteur. Le PADD du PLU a d’ailleurs identifié plusieurs entités dont la qualité paysagère est en partie assurée On peut raisonnablement penser que la zone agricole de Lançon-Provence contribue à l’alternance entre par l’activité agricole s’y déployant : relief et petite zone agricole de plaine, permettant ainsi une diversité des habitats, et jouant de ce fait un - la plaine de Salon, marquée par son caractère « champêtre », rôle positif dans le maintien de la biodiversité de la faune. Les parcelles agricoles, sans servir - l’ensemble paysager auquel participent les coteaux viticoles ouverts sur la plaine des Baïsses, nécessairement d’habitat à un grand nombre d’espèces aviaires, abritent souvent insectes et proies - les paysages boisés des massifs, entrecoupés d’espaces cultivés, servant à l’alimentation de certains oiseaux. Elles sont souvent un lieu de chasse privilégié par certains - la succession de paysages de vignobles, céréales et oliveraies, et de collines plus ou moins rapaces, et ont un impact positif sur la faune aviaire. Cet impact positif sera d’autant plus important que boisées. les modes d’exploitation agricole seront favorables à la biodiversité. Ces secteurs agricoles présentent des caractéristiques paysagères qui contribuent à l’identité agricole du L’enjeu environnemental de maintien de la biodiversité et de conservation d’espèces menacées passe par territoire. le maintien d’espaces agricoles à l’intérieur et à proximité de ce site. En modelant les paysages de la commune, l’agriculture influe sur le cadre de vie et l’attractivité de - Enjeux de protection contre les risques naturels Lançon. Le maintien des zones agricoles répond à un enjeu paysager.

. Un enjeu de défense contre le risque inondation Plusieurs secteurs de la commune sont concernés par le risque inondation. La partie périurbaine Ouest de la commune se trouve dans la plaine de la Touloubre. Une partie est dans le lit majeur de la rivière et l’autre partie est concernée par un phénomène de ruissellement. La partie agricole sud de la commune dans la plaine de l’Arc est concernée par un phénomène de débordement sur terrasse.

Dans ces deux secteurs, l’agriculture est présente. En matière de prévention du risque inondation, les terres agricoles, par le travail du sol, permettent une meilleure absorption de l’eau pluviale et limitent les ruissellements. L’agriculture a donc un rôle positif dans la prévention du risque inondation. 2 « A l’intérieur du massif, la présence de nombreux troupeaux ovins et d’anciennes terres agricoles a favorisé la mise en place progressive d’une coupure sur Saint-Chamas et Lançon, en appui de la piste DFCI LA103. Elle est actuellement retenue grâce au pâturage de trois troupeaux de brebis. Une réflexion est en cours pour réaliser une nouvelle coupure sur le secteur de"Camp Long" sur les communes de Lançon et Coudoux. » PDPFCI 13 – Les massifs forestiers du département : Chaîne de Lançon et Quatre Termes, DDAF 13, ONF agences 13/84, novembre 2008

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A partir des caractéristiques agricoles observées dans le diagnostic, et de caractéristiques plus générales liées à leur situation géographique, différents secteurs sur la commune ont pu être identifiés, présentant des dynamiques et des problématiques différentes.

Ces différents secteurs présentés sur la carte ci-contre sont : - la plaine de l’ouest, - les coteaux et plaines du centre, - les massifs de la chaîne de Lançon et des Quatre Termes les coteaux et la plaine des Baïsses.

28 Carte 12 : Synthèse des secteurs agricoles -

Une agriculture à développer dans des territoires périurbains étendus Un territoire agricole à pérenniser face à un fort caractère périurbain

Une agriculture à conserver dans des territoires naturels

Une agriculture en transition à accompagner

29

Carte 13 : Occupation du sol - Plaine de l’Ouest

30

Au vu des rôles remplis par l’activité agricole, il apparaît essentiel de pérenniser le caractère agricole de 3.2.3 Un territoire agricole à un fort caractère périurbain / une agriculture à pérenniser ce secteur, avec une attention particulière à apporter quant à la pérennité du zonage agricole. La plaine Ouest est située entre l’aérodrome de Salon, le village de Lançon et les zones d’activités des Sardénas et de La Coudoulette. Cette localisation explique le caractère périurbain de ce secteur agricole, qui est en partie mité par des habitations.

La plaine de l’ouest présente un fort potentiel agronomique : les sols présentent une très bonne aptitude à la mise en cultures, y compris pour les plus exigeantes. D’autre part, ce secteur bénéficie du réseau ATOUTS CONTRAINTES d’irrigation gravitaire de l’ASA des arrosants de Craponne. - Des terres de très bonne qualité - Caractère périurbain : difficulté de Les contraintes pesant sur l’activité agricole de ce secteur sont liées à son caractère périurbain : des - Un bon potentiel d’irrigation circulation, problème de voisinage difficultés de circulation des engins agricoles sur des routes à forte fréquentation, des problèmes de - Transmission des exploitations voisinage.

Sur ce secteur, les productions ENJEUX Surfaces en hectares principales sont les prairies et cultures par type de production de fourrages, ainsi que les grandes - enjeu économique Plaine de l'Ouest cultures fourragères et cultures. On note une proportion - enjeu de prévention contre le risque inondation (source : étude CA, 2010) prairies importante de terres peu ou pas - enjeu paysager grandes cultures exploitées. Ces friches sont localisées - enjeu environnemental 2 principalement en bordure de routes et 48 viticulture pour la majeure partie à l’est du secteur.

90 oléiculture 4 La plaine de l’Ouest est un territoire 7 sur lequel on trouve une partie des autres terres de 5 unités d’exploitation : 3 13 productions exploitations ayant une activité friches d’élevage ovin, une exploitation produisant principalement des 61 bâti agricole cultures fourragères et une dernière exploitation orientée en grandes 225 ha à vocation agricole cultures.

Figure 12 : Surfaces par type de production en ha – Plaine de l’Ouest

Les exploitations agricoles présentes sur ce secteur n’ont pas toutes de repreneur, aussi la question de leur transmission se pose.

L’activité agricole présente sur ce secteur répond à plusieurs enjeux : - un enjeu économique, avec la présence de plusieurs unités d’exploitation, participant à la production agricole et générant des emplois. - Un enjeu de prévention du risque inondation, les activités agricoles permettant une infiltration naturelle des eaux de pluie. D’autre part, le drainage des eaux d’irrigation et des eaux pluviales est assuré par l’ASA d’assèchement du grand fossé de Confoux. - Un enjeu paysager, les prairies conférant une qualité paysagère à la plaine.

31 Carte 14 : Occupation du sol - Plaine et coteaux du centre

32

Les activités agricoles présentes sur ce secteur répondent à plusieurs enjeux : 3.2.4 Des territoires périurbains étendus / une agriculture à développer - un enjeu économique : de par la production et l’emploi généré par de nombreuses exploitations. Le secteur des plaines et coteaux du centre de la commune de Lançon, qui s’étend depuis le centre urbain - Un enjeu paysager jusqu’à Val de Sibourg, comprend de vastes espaces agricoles, en contact avec des massifs naturels. Ce - Un enjeu environnemental : ce secteur fait partie du périmètre Natura 2000 des chaînes de secteur comprend le centre urbain de Lançon, une zone d’habitat diffus (zone NB au POS) côté ouest, et Lançon et alentours. L’agriculture contribue à la diversité des milieux. est traversé par l’autoroute. L’ensemble de ces espaces agricoles sont desservis par le réseau d’irrigation de la SCP. Les espaces agricoles de ce secteur sont essentiels à protéger et à développer, par une pérennité du zonage agricole, et en mettant en place une action foncière volontaire pour permettre un meilleur accès D’un point de vue agricole, on peut distinguer deux sous-secteurs. Un secteur entoure le centre urbain, la au foncier pour les agriculteurs. viticulture y est prédominante, et le parcellaire est de petite taille. Un autre secteur à l’Est, plus éloigné du centre urbain, dans lequel le parcellaire est de plus grande taille, et où on trouve viticulture et grandes cultures. ATOUTS CONTRAINTES Dans le secteur de la plaine et les coteaux du centre, les cultures principales sont : la viticulture, les - Des terres de bonne qualité - Difficulté d’accès au foncier grandes cultures, et l’oléiculture. - Un terroir viticole reconnu - Petit parcellaire sur la couronne Une proportion importante de terres sont manifestement peu ou pas exploitées. Ce phénomène s’explique - Un bon potentiel d’irrigation périurbaine par le fait que ce secteur connaît une rétention foncière, qui rend très difficile l’accès au foncier par les agriculteurs, en location ou à l’achat. Les espaces situés au nord de l’autoroute, et de ce fait plus éloigné de l’urbanisation, présentent nettement moins de friches. ENJEUX

En viticulture on compte 8 - enjeu économique Surfaces en hectares unités d’exploitation dans ce - enjeu paysager par type de production viticulture secteur. 1 coopérateur d’une - enjeu environnemental Plaines et coteaux du centre autre commune exploite (source : étude CA, 2010) grandes cultures principalement des terres en grandes cultures sur Lançon. 6 oléiculture coopérateurs de la cave de 5 cultures fourragères et Lançon-Cornillon et 1 domaine sont des forces économiques 180 201 prairies cultures maraîchères pour la commune. Les exploitants sont assez jeunes : 6 parcours exploitants ont moins de 50 ans. Certains recherchent des terres. 19 autres productions 13 friches Sont également présentes sur ce 13 secteur 2 unités d’exploitation 7 bâti agricole en grandes cultures, 1 maraîcher 114 en cultures de plein champ, 1 232 éleveur de gibier, 1 éleveur 784 ha à vocation agricole caprin et 1 oléiculteur. Ces deux dernières exploitations vendent des produits en direct. Figure 13 : Surfaces par type de production en ha – Plaine et coteaux du centre

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Carte 15 : Occupation du sol - Vallons et interstices de massifs

34 - Un enjeu environnemental : les espaces agricoles au sein des massifs constituent des milieux ouverts, et contribuent au maintien de la biodiversité. 3.2.5 Des territoires naturels / une agriculture à conserver - Un enjeu économique Ce secteur, formant une bande allant d’ouest en est au centre du territoire communal, correspond au cœur des massifs de la Chaîne de Lançon et des Quatre Termes. On trouve dans ce secteur des espaces Il est donc important de conserver les espaces agricoles de ce secteur. agricoles, en bordure ou en interstices au sein des massifs. Caractérisés par des sols ayant une aptitude moyenne à la mise en culture, et présentant des contraintes telles que la charge en cailloux, ces espaces ne sont pas desservis par le réseau d’irrigation, à l’exception des espaces situés à l’Est de la commune. ATOUTS CONTRAINTES

- Des sols adaptés à certains types de - Absence d’irrigation dans certains espaces Une grande proportion des espaces à usage agricole de ce secteur est consacrée au sylvopastoralisme : il cultures - Parcelles parfois s’agit de parcours en milieu naturels, pâturés par des éleveurs ovins. Les productions présentes sur le - Un milieu adapté au sylvopastoralisme secteur sont : les grandes cultures, des prairies et fourrages, et des oliviers.

ENJEUX

Surfaces en hectares grandes cultures - enjeu de prévention des risques d’incendies par type de production - enjeu environnemental Massifs - enjeu économique (source : étude CA, 2010) cultures fourragères et prairies 13 3 20 parcours 26 102

oléiculture

36 autres productions

friches

bâti agricole 364

Figure 14 : Surfaces par type de production en ha – Massifs

Trois exploitations agricoles sont localisées, en partie ou en totalité, dans la partie Est du secteur. Deux d’entre elles ont changé la destination de certains bâtiments, pour développer une activité de réception et d’hébergement. Les activités agricoles qu’elles exercent ne constituent pas leur principale ressource économique, et relèvent plutôt d’une démarche d’entretien d’un patrimoine. Deux exploitations spécialisées dans l’élevage ovin utilisent les parcours en sylvopastoralisme.

Les activités agricoles de ce secteur répondent à plusieurs enjeux : - un enjeu de prévention contre le risque incendie : situés en bordure ou en cœur de massif, ces espaces constituent des coupures agricoles, dont le rôle de défense contre les incendies est avéré. L’activité sylvopastorale permet un entretien et le maintien de milieux ouverts, et joue également un rôle important dans la prévention du risque incendie.

35 Carte 16 : Occupation du sol - Coteaux et plaine des Baïsses

36 plantes aromatiques. Ces exploitations ont des modes de commercialisation longs : Marché d’Intérêt National, Organisation de producteurs, grossiste, grande distribution… Comme on a pu le voir dans la 3.2.6 Un territoire agricole dense / une agriculture à accompagner partie 2, la filière connaît des difficultés. Certaines des exploitations que nous avons rencontrées ont Le secteur des coteaux et de la plaine des Baïsses est marqué par un caractère fortement agricole. Dans le réduit leur production, et plusieurs exploitations ont cessé leur activité au cours des dernières années, prolongement de la chaîne de Lançon, les coteaux, orientés au sud, bénéficient d’un bon potentiel laissant des abris à l’état d’abandon. La question du devenir des ces abris non exploités se pose. agronomique et constituent un terroir reconnu par l’AOC viticole des Coteaux d’Aix-en-provence. La plaine des Baïsses, dont les terres présentent une bonne aptitude à la mise en culture, est soumise à l’influence adoucissante de l’Etang de Berre, ce qui lui confère un atout pour la précocité des cultures. Les activités de ce secteur répondent à plusieurs enjeux : Sont cultivés sur ce secteur : des vignes, des oliviers, des grandes cultures, et du maraîchage sou abris. - un enjeu économique : la production agricole est importante, les emplois directement et On note une proportion importante de terres manifestement peu ou pas exploitées, et notamment des indirectement générés sont nombreux. abris (tunnels ou serres) à l’état d’abandon. Ces friches sont liées aux difficultés économiques - Un enjeu paysager : les coteaux plantés d’oliviers et de vignes contribuent à l’identité de la rencontrées par une grande partie des exploitations agricoles produisant sous abris, auxquelles se sont commune. ajoutés des dommages importants causés par des évènements climatiques (grêle, neige). Des - Un enjeu de prévention du risque inondation exploitations agricoles ont cessé leur activité, d’autres ont réduit leur surface cultivée, et de nombreuses terres n’ont pas fait l’objet d’une reprise. Les espaces agricoles de ce secteur sont essentiels à conserver par le maintien du zonage agricole, mais aussi à développer en mettant en place une politique foncière agricole forte et en accompagnant Ce secteur regroupe de nombreuses exploitations agricoles professionnelles. En viticulture et oléiculture, particulièrement la filière de production sous abris, comme on le verra dans le chapitre suivant. 10 exploitations ont la totalité ou une partie de leurs terres sur ce territoire. Sont présents deux grands domaines viticoles et oléicoles, qui ont chacun une cave particulière, et dont l’un a également un moulin oléicole. On trouve 7 exploitations cultivant des vignes et également des oliviers pour certaines, et ATOUTS CONTRAINTES apportant leur production à la cave coopérative de La Fare, et au moulin coopératif de La Fare. Trois - Des terres de bonne qualité - Difficultés économiques en cultures sous exploitations en viticulture et/ou oléiculture ont également une activité de maraîchage sous abris sur la - Un terroir viticole reconnu abris commune de Berre. Les différentes productions font parfois l’objet de plusieurs structures juridiques, - Un climat doux propice à la précocité des gérées par le même exploitant agricole. cultures

- Un bon potentiel d’irrigation

Surfaces en hectares viticulture par type de production Plaine et coteaux des Baïsses grandes cultures ENJEUX (source : étude CA, 2010) oléiculture 2 - enjeu économique - enjeu paysager maraîchage sous abris - enjeu de prévention du risque d’inondation 261 281 maraîchage plein champ

herbes aromatiques sous abris autres productions 11 11 friches 37 4 76 148 bâti agricole

Figure 15 : Surfaces par type de production en ha – Plaine et coteaux des Baïsses

Concernant les cultures sous abris, 10 unités d’exploitations sont localisées dans le secteur de la plaine des Baïsses. Il s’agit principalement de maraîchage sous abris froids ou serres chauffées : production de tomates, salades, courgettes, melons, aubergines, poivrons, radis, haricots, épinards ; mais également des

37 - Un outil de protection renforcée des espaces agricoles Il s’agit d’une protection qui rend durable le classement en zone A du PLU, puisque toute modification 3.3 Les propositions d’actions d’une ZAP ne peut intervenir que sur décision du Préfet, après avis de la Chambre d’agriculture et de la Commission Départementale D’orientation de l’Agriculture (CDOA). Le diagnostic réalisé sur la commune de Lançon a permis de mettre en évidence : Cette protection prend la forme d’une servitude d’utilité publique, qui figure dans les annexes du PLU. - les potentialités agronomiques élevées du territoire communal : en terme d’aptitude des sols à la Le PLU doit être compatible avec les objectifs de la ZAP. mise en culture, de spécificité du terroir, de climat, et d’équipement hydraulique ; - la présence d’une agriculture diverse adaptée à la variété des milieux naturels, permettant de - Procédure de création multiples productions : viticulture, oléiculture, grandes cultures élevage et productions Une ZAP peut être créée sur proposition d’une collectivité locale, ou sur l’initiative du Préfet. Le projet fourragères, maraîchage sous abris… ; de délimitation est élaboré par le Préfet, qui consulte pour accord la ou les communes concernées. Sont - des multiples fonctions remplies par l’activité agricole sur le territoire communal : depuis la consultés pour avis : la Chambre d’agriculture, la CDOA, l’INAO si un périmètre AOC est concerné. fonction économique jusqu’à la fonction paysagère, en passant par la prévention des risques et le Le projet de création de ZAP est soumis à enquête publique, avant de faire l’objet d’une délibération du rôle environnemental. conseil municipal pour accord. Nous allons voir maintenant les possibilités pour la commune en vue de prendre en compte le mieux La création de la ZAP est réalisée par arrêté préfectoral, et la ZAP est alors annexée au document possible ces activités agricoles. d’urbanisme comme servitude d’utilité publique.

3.3.1 Confirmation de la vocation agricole des espaces ayant un caractère agricole 3.3.3.2 Les périmètres de protection et de valorisation des espaces agricoles et naturels La première réponse qui peut être apportée dans l’objectif de permettre le maintien, voire le périurbains (PAEN) développement des activités agricoles sur la commune de Lançon est d’assurer durablement la vocation agricole des espaces présentant un potentiel agricole. Le sol est un outil évidemment indispensable à Créé par la loi relative au développement des territoires ruraux du 23 février 2005, le dispositif PAEN l’agriculture. Aussi, l’ensemble des espaces ayant un potentiel agricole identifié dans le diagnostic, est à conjugue trois aspects complémentaires : protection des espaces, intervention foncière, mise en œuvre classer en zone A dans le PLU, qui est par définition la zone appropriée à l’exercice des activités d’un projet. Ce périmètre est créé sur l’initiative du Conseil Général avec l’accord de la ou des agricoles. communes EPCI concernés.

- Un outil de protection forte des espaces agricoles 3.3.2 Conservation du caractère homogène le plus large possible des zones agricoles La protection des espaces agricoles et naturels compris dans un PAEN est forte, puisque les terrains Comme cela a pu être constaté dans le diagnostic, certains secteurs de la commune, à savoir la plaine de compris dans ce type de périmètre ne peuvent pas être inclus dans une zone urbaine ou à urbaniser d’un l’Ouest et le secteur proche du centre urbain, ont subi un certain mitage. Malgré cela, ces secteurs PLU. De plus, toute réduction du périmètre ne peut intervenir que par décret. présentent un fort potentiel agricole, et il convient de leur porter une attention particulière, de façon à La vocation agricole et naturelle du périmètre est par conséquent garantie de manière durable, pour une stopper ce mitage de l’espace, préjudiciable au fonctionnement des activités agricoles. durée dépassant celle d’un document d’urbanisme communal. Il convient notamment d’éviter le morcellement des zones agricoles par l’introduction d’une ouverture à une quelconque forme d’urbanisation. Ce morcellement aurait pour effet de fragiliser un peu plus ces - Un outil d’intervention foncière secteurs, qui sont déjà soumis à une forte pression foncière. Le PAEN constitue également un outil d’intervention foncière : le Département peut exercer un droit de préemption pour acquérir des terrains. Deux possibilités s’offrent : si le terrain est classé en Espace 3.3.3 Une protection renforcée dans les secteurs périurbains : ZAP et PAEN Naturel Sensible (ENS), le Département utilise son droit de préemption au titre des ENS. Sinon, la Dans les secteurs périurbains, le classement en zone agricole dans le cadre du document d’urbanisme préemption est réalisée par la Safer, à la demande et au nom du Département. n’est malheureusement pas suffisant pour assurer un bon fonctionnement des espaces agricoles : la Le droit de préemption est applicable à tout terrain : bâti, non bâti, parts sociales donnant vocation à difficulté d’accès au foncier par les agriculteurs et la présence importante de friches alors que des l’attribution de terrains (GFA, SCI). exploitations agricoles recherchent des terres en témoignent. Le Département et la commune peuvent également acquérir des terrains à l’amiable, voire par Afin de conforter les orientations du PLU et de renforcer le caractère durable du classement en zone A, il expropriation. existe des outils juridiques qui peuvent être mis en œuvre : la Zone Agricole Protégée (ZAP), et le Périmètre de protection et de valorisation des espaces Agricoles et Naturels périurbains (PAEN). - Un espace de projet Enfin la création d’un PAEN permet la mise en œuvre d’un projet : la loi prévoit la mise en place d’un 3.3.3.1 Les Zones Agricoles Protégées (ZAP) « programme d’action qui précise les aménagements et les orientations de gestion destinés à favoriser l’exploitation agricole, la gestion forestière, la préservation des espaces naturels et des paysages ». Instituées par la loi d’orientation agricole de juillet 1999 et le décret d’application de mars 2001, les Les biens acquis par la collectivité doivent être utilisés en vue de la réalisation des objectifs définis par le zones agricoles protégées visent les zones agricoles « dont la préservation présente un intérêt général en programme d’action. raison soit de la qualité de leur production, soit de leur situation géographique »,

.

38 - Procédure de création - des actions à l’échelle collective : sur le thème de la commercialisation, sur le thème de la Le département soumet le projet de création d’un périmètre PAEN : collecte et du retraitement des déchets (plastiques, effluents), et sur le devenir des serres non - pour accord, à la ou aux communes concernées ou EPCI compétente, exploitées. - pour avis, à la chambre d’agriculture L’action relative à la commercialisation concerne le projet de mise en place sur Berre d’un marché de Le projet de délimitation d’un PAEN est soumis à enquête publique, avant de faire l’objet d’une semi-gros à destination des professionnels. Cela permettrait d’offrir aux exploitants de la zone un délibération du Conseil Général. débouché complémentaire intéressant. L’action concernant les déchets consiste à permettre de collecter en vue de les recycler, des déchets ne faisant actuellement l’objet d’aucun retraitement, et d’envisager le traitement des effluents par une plate- 3.3.4 Une politique foncière forte sur l’ensemble de la commune forme de compostage. L’action sur le devenir des serres consisterait à : En complément du zonage du PLU et des périmètres de protection renforcée qui pourraient être mis en - procéder au recensement des abris non exploités, en réalisant une estimation des surfaces, et une place pour réduire sensiblement la pression foncière, il apparaît indispensable de déployer une politique première approche de l’état de l’outil (non exploitable, ou nécessitant un diagnostic plus précis) ; foncière forte. - réaliser un diagnostic technique des serres , permettant de différencier précisément les abris Le travail que la commune mène avec la Safer à travers une Convention d’Intervention Foncière mérite potentiellement encore cultivables, en envisageant les possibilités de production (retour en sol, d’être amplifié. Certaines parcelles sont mises en vente à des prix déconnectés de la dimension maintien hors sol), des abris trop vétustes, qui devront être démontés. économique des exploitations agricoles. Si on veut pouvoir enrayer cette tendance d’augmentation du - Permettre le démontage des serres verres inexploitables, en trouvant notamment des financements prix du foncier, fortement préjudiciable au développement des activités agricoles, une préemption avec pour accompagner les producteurs dans les travaux de démolition et de remise en état des révision de prix systématique apparaît indispensable. parcelles ; La possibilité de réaliser du portage foncier apparaît également primordiale. Certaines parcelles sont de - Mener une animation foncière pour transmettre les parcelles agricoles disponibles, taille réduite, et isolée, représentent un intérêt réduit pour les exploitations agricoles. Prévoir un portage - Accompagner techniquement les propriétaires pour le retour en sol des serres en état , pour regrouper plusieurs petites parcelles et ainsi constituer une unité foncière plus conséquente - Définir un cadre juridique pour la location des abris, permettant de faciliter la location des abris permettrait de redonner une dynamique agricole. en état. Enfin, une véritable animation foncière pourrait être mise en œuvre, de façon à favoriser l’accès au Pour mettre en place ces actions, la chambre d’agriculture sollicite actuellement un financement du foncier des exploitants recherchant des terres et aux porteurs de projets agricoles, en ciblant un travail Conseil Général. auprès des propriétaires de friches recensées par le présent diagnostic. La commune de Lançon, concernée par le devenir des serres sur la plaine des Baïsses, pourrait être associée à certaines de ces actions, qui ont pour objectif de permettre à la plaine de rester agricole, et 3.3.5 Des actions répondant une problématique particulière sur la plaine des Baïsses d’assurer des conditions permettant aux exploitants de continuer leur activité ou de s’installer.

La plaine des Baïsses, et les activités de cultures sous abris qui s’y sont développées connaissent une situation particulière, que l’on retrouve sur l’ensemble de la plaine de Berre. Les solutions aux questions liées à cette situation dépassent largement le cadre du présent diagnostic.

Toutefois, un travail technico-économique a par ailleurs été réalisé par la chambre d’agriculture sur la plaine de Berre, dont il apparaît intéressant de faire état. Suite à une conjoncture des fruits et légumes très difficile en 2009, aux aléas climatiques de 2009 et 2010, au vieillissement de certains outils de production, et face au questionnement des agriculteurs de la zone sur leur avenir, la chambre d’agriculture a mené en 2010 un travail approfondi par le biais d’entretiens individuels avec les exploitants de la plaine de Berre, en utilisant une méthode d’approche globale nommée « y voir clair ».

Il ressort de ce travail que les situations techniques et économiques sont très différentes selon les exploitations. Certaines exploitations disposent d’un outil de production performant, d’autres ont un outil vieillissant, entraînant un certain nombre de difficultés. Globalement, les exploitants sont dans un contexte de concurrence commerciale forte, et font face à une diminution de leur revenus. De nombreux exploitants ont des difficultés à envisager leur avenir.

Pour répondre à ces diverses problématiques, plusieurs actions sont envisageables : - des actions à l’échelle individuelle : pour permettre aux exploitants d’envisager des modifications importantes, telles que le changement de production, ou du mode de production, ou du mode de commercialisation…

39 Conclusion générale

L’agriculture lançonnaise possède des atouts importants, et répond à des enjeux en terme d’aménagement du territoire. Les actions proposées à l’issue de ce diagnostic visent à : - atténuer la pression foncière, et les inconvénients qu’elle génère pour l’activité agricole, notamment en ce qui concerne la difficulté d’accès au foncier. - réunir les conditions dans lesquelles les parcelles actuellement peu ou pas exploitées pourront être remises en culture. A travers la définition du zonage et du règlement du PLU et la mise en œuvre d’outil de protection des espaces agricoles, couplées à une politique foncière agricole forte, la commune peut permettre aux exploitations agricoles d’avoir une place durable sur le territoire.

40 Sigles et abréviations

AOC : Appellation d’Origine Contrôlée ASA : Association Syndicale Autorisée

CDOA : Commission Départementale d’Orientation Agricole CUMA : Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole

DTA : Directive territoriale d’Aménagement

EARL : Exploitation à Responsabilité Limitée EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale ETP : Equivalent Temps Plein

GFA : Groupement Foncier Agricole

Ha : hectares

INAO : Institut national de l’origine et de la qualité

MIN : Marché d’Intérêt National MSA : Mutualité Sociale Agricole

PAEN : Périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains PLU : Plan Locaux d’Urbanisme POS : Plan d’Occupation des Sols

SCEA : Société Civile d’Exploitation Agricole SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale SCP : Société du Canal de Provence SMI : Surface Minimum d’Installation

ZAP : Zone Agricole Protégée

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Annexe

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44 Carte annexe : Directive Territoriale d’Aménagement

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