Le Tennis, Sport De Toute Une Vie 104 Le Boom Des Courts Couverts -- 109 Les Vertus De L'école Française 109
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le TEMKIIS le larousse du TENNIS 1 Open... par Denis Lalanne 10 III Tennis actuel 44 La révolution du tennis du deuxième âge 10 1966, 1967 : À la veille du chambardement 44 L'intrusion des « hommes de coin » 10 Les grands événements des années 1968 à 1983 - 48 Les limites des apports de l'Open 19 Laver et Rosewall ennoblissent l'Open 19 Bjôrn Borg, symbole du tennis Open 22 IV Le pouvoir en question 66 Vers un compromis historique 70 V Le grand combat du tennis féminin 76 La rébellion des joueuses 76 Création de structures autonomes 81 L'attrait du jeu féminin 83 Il Les origines 28 L'importance du jeu de paume 28 Apparition du squash et du « field tennis » 33 L'esprit d'entreprise du Major Wingfield 34 Naissance du tournoi de Wimbledon 34 L'âge d'or du tennis francais 35 Tilden face à tous les défis 38 Amateurs et professionnels séparés 41 VI Les gardiens de la tradition 84 Les métamorphoses du stade Roland-Garros 84 Les aménagements de Wimbledon 84 Les tribulations de la coupe Davis 93 ® Librairie Larousse, 1984. Librairie Larousse (Canada) limitée. propriétaire, pour le Canada des droits d'auteur et des marques de commerce Larousse. — Distributeur exclusif au Canada : les Éditions Françaises Inc. licencié quant au droits d'auteur et usager inscrit des marques pour le Canada. t; by S P A D E. M et A D A G P . 1984 ISBN 2-03-512114-0 VII Les nouvelles frontières 96 IX Milliardaires à 20 ans 112 34 millions de joueurs aux États-Unis 96 Des dollars par millions 112 La croissance accélérée du tennis français 96 L'extravagante partie cachée de l'iceberg 117 Quand l'Asie s'éveillera -- 101 Des tarifs exorbitants - 118 L'Afrique reste à la traîne 102 X Évolution technique et matérielle 124 Borg, instigateur d'un jeu nouveau 124 Les modifications profondes du matériel 129 VIII La folie collective 104 Le tennis, sport de toute une vie 104 Le boom des courts couverts -- 109 Les vertus de l'école française 109 XI Le monde du tennis Open 132 XII Palmarès 152 par Denis Lalanne Sans évoquer sa propre action, qui fut d'abord patiente et pelouse de Maracana pour interpeller « à chaud » les héros du souterraine, Philippe Chatrier connaît au moins deux raisons à match en train de se jouer. l'explosion du jeu de tennis dans les années 60, phénomène Il faut comprendre la colère de John McEnroe lorsqu'il s'est qu'il eut à contrôler au titre de président de la Fédération aperçu que des micros lui dérobaient à lui, monstre sacré, française de tennis et, bientôt, de président de la Fédération l'ultime intimité à laquelle il pensait avoir droit. Si un joueur n'est internationale. pas comme chez lui dans le rectangle de jeu, alors où ? Et si La première raison, à son sens, est liée au discours que McEnroe « chez lui » ne peut dire deux mots à un arbitre sans prononce J. F. Kennedy, alors président des États-Unis, pour que le monde entier écoute aux portes, alors pourquoi l'exhibi- exhorter ses concitoyens à se donner plus d'exercice, à brûler tionnisme ne serait-il pas à la mesure de tant de voyeurisme ? leurs kilos en trop, signes extérieurs d'une abondance alors à Imagine-t-on, sous une mêlée de rugby, un micro baladeur son « top-niveau ». C'est de ce jour, approximativement, que se répercutant aux quatre coins du stade les petits mots doux des mirent à courir les obèses de tous âges et de toutes conditions. combattants entre eux ? Ce fut bientôt le « boom » sur les survêtements de sport, les Mais il a fait long feu, le procès que le père de John McEnroe chaussures de jogging, les courts de tennis en matière synthé- prétendait tout d'abord intenter, sur ce thème, à la chaîne CBS tique à proximité des bureaux et des résidences. La vogue du et à la direction du tournoi ! Un simple temps de réflexion, et tennis aux États-Unis allait dépasser celle du golf ; celle-ci n'importe quel champion actuel doit aussi convenir que le exigeait plus d'espace et donc, ne pouvait se pratiquer qu'assez tennis, en perdant son innocence, en vendant même son âme loin du centre-ville. au diable, n'a pas fait que le malheur des siens ! La deuxième raison tient à l'avènement de la télévision en Il viendra peut-être un jour où, intoxiqué par son succès et sa couleurs. démesure, le sport demandera des comptes à la déesse Télé. La couleur, en attendant le relief, était sans doute ce qu'il Quoi qu'il en soit, on est entré dans le deuxième âge du jeu de fallait au sport pour qu'il crève le petit écran, et c'est particuliè- tennis : par le moyen magique du petit écran et par le battage rement vrai des jeux de balles, qui offraient sans le savoir la qui entoure l'open, institutionnalisé en 1968, le tennis s'est plus évidente définition d'une « dramatique en direct ». L'antique introduit dans ces chaumières modernes que sont les HLM, tenue blanche de rigueur n'allait pas, on s'en doute, survivre dans ces millions de foyers sans aucune culture sportive longtemps au passage à la couleur, ni même la traditionnelle sérieuse, où il était même rejeté comme bourgeois. balle blanche de feutre, devenue jaune à mesure que les Ainsi Bjôrn Borg est-il déjà un champion du deuxième type. premiers téléviseurs en noir et blanc allaient à la casse. Pour N'a-t-on pas dit « d'une autre planète » ? Car rien n'est trop mieux s'inscrire dans les programmes, le tennis irait jusqu'à exagéré pour l'open et son tam-tam, pour un jeu désormais lié modifier son règlement, et ce fut tout spécialement l'adoption à l'universelle jobardise des sondages et des pourcentages du tie-break, habile disposition pour limiter, autant que possible, d'écoute, un jeu qui ne s'interprète plus qu'en termes de la durée d'un combat qui, jusque-là ne se souciait pas des mondiovision. Voici une époque où l'épaisseur d'un événement horaires. est surtout déterminée par son traitement à l'antenne, parfois même par la popularité et l'humeur du commentateur. Le contenu d'une information ne compte pas tant que sa représen- tation par le filtre imagé et parlé qui fait l'opinion et la mode. Il L'indiscrétion y a donc des risques, craignons-le, qu'on nous ait quelquefois servi, à l'égal d'un événement, une simple anecdote ressortis- sant à la chronique du bouton sur le nez ou bien à la pure mondanité. Allez donc faire, après cela, la différence entre un de la télévision tournoi sérieux et une exhibition à 50 000 dollars ! C'est à se demander si les médias de la civilisation audiovisuelle ne sont en couleurs pas, de temps à autre, les meilleurs avaleurs de leurs propres boniments, auquel cas il ne faudrait plus hésiter à classer les chroniqueurs, avec les ramasseurs de balles, au nombre des Au vrai, le tennis allait consentir à bien des faiblesses, à derniers amateurs de l'open. Un open qui, sans eux, ne beaucoup plus qu'un simple compromis, pour réussir son mériterait plus son nom... mariage avec la télévision. Il est allé très loin, par exemple, lorsqu'il a autorisé pour la première fois, en 1982, à Flushing Meadow, trois techniciens de la télévision, deux d'entre eux munis de micros géants baladeurs, à s'installer au pied de la chaise d'arbitre pour toute la durée du match. L'US Open, il est La révolution du tennis vrai, est un événement, littéralement « vendu » à la chaîne de télévision CBS. Mais, si l'on veut bien admettre que le court de tennis lui-même est un lieu appartenant aux joueurs, qui ont déjà du deuxième âge fort à faire avec le jeu, le règlement, le filet et les lignes, l'arbitre, les juges de lignes et, éventuellement, le juge-arbitre et les deux Jimmy Connors, accessoirement vainqueur de 100 tournois capitaines de la coupe Davis — ce qui fait déjà beaucoup de open à la fin de 1983, dont 5 US Open et 2 Wimbledon, est monde sur le court —, force est de convenir que la présence de l'animal de métier, la bête de court qui a le mieux compris à qui ces trois intrus et de leurs micros espions dans le champ de jeu est une grave entorse à l'éthique et à la tradition d'un Ci-contre : Avec l'Américain McEnroe, c'est tout le talent et la exercice réputé des plus courtois pendant un siècle d'existence. fureur du tennis des années 1980. Page suivante : Son compa- Les radioreporters brésiliens n'ont pas fait pire en violant la triote Connors figure parmi les meilleurs depuis 1974. s'adressait le tennis du deuxième âge. « Jimbo » est non seulement, selon le mot de Tim Mayotte, « comme un requin qui renifle le sang », bel hommage rendu à un supercompétiteur sur L'intrusion le court ; il est aussi le professionnel qui a su le mieux « vendre » ses faits et gestes par des rodomontades dignes de Cassius Clay. des « hommes de coin » « Je sais ce qu'aime le public de New York. Il veut voir couler le sang. Je vous garantis qu'il sera servi », déclare-t-il un jour, Un court de tennis aujourd'hui n'évoquerait pas tant un ring en pleine exaltation — et en plein US Open.