Fondé en 1934, l’Orchestre National de est le premier orchestre symphonique permanent créé en France. Il a pour vocation d’être l’ambassadeur de la musique française mais, comme toute formation de prestige, aborde avec bonheur les grands répertoires symphoniques. De Désiré-Émile Inghelbrecht, son créateur, jusqu’à , directeur musical à partir de septembre 2017, il a vu se succéder à sa tête des chefs prestigieux tels que , André Cluytens, Roger Désormière, Charles Munch, , , , , Jeffrey Tate, , et .

Pour son premier concert, le 7 septembre 2017, Emmanuel Krivine a choisi de nous faire entendre les Quatre derniers Lieder de R. Strauss avec Ann Petersen, la Symphonie en ré de Franck et la Passacaille de Webern. Tout au long de la saison, le nouveau directeur musical du National dirige dix concerts à l’Auditorium de Radio France et douze en dehors de (Aix-en-Provence, Perpignan, Montpellier, , Toulouse, Dijon, Locarno en Italie et une tournée de quatre concerts en Suisse à Bâle, Lucerne, Rolle et Genève).

Cette saison de concerts propose de très belles collaborations artistiques : Martha Argerich dans le Concerto en sol de Ravel (le 5 octobre et le 7 octobre à Toulouse), Jean- Yves Thibaudet dans le Deuxième concerto pour piano de Liszt (le 16 novembre), Maxim Vengerov dans le Concerto pour violon de Tchaïkovski (le 3 mai), le Burlesque de R. Strauss et les Variations symphoniques de Franck avec Francesco Piemontesi (le 5 avril et le 3 avril à Dijon), Beatrice Rana dans le Troisième concerto pour piano de Prokofiev (le 31 mai et le 1er juin à Perpignan), Shéhérazade de Ravel avec la mezzo-soprano Karine Deshayes (le 24 mars) ; tous ces concerts étant dirigés par Emmanuel Krivine.

Les chefs invités partagent eux aussi l’affiche avec des solistes de renom : Evgeny Kissin dans le Concerto pour piano et orchestre n° 2 de Bartók sous la direction de Lawrence Foster (le 28 septembre), Truls Mørk dans la Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre d’Enesco sous la direction de Christoph Eschenbach (à Paris et à Bucarest les 14 et 18 septembre), Xavier Philips dans la Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre de Prokofiev sous la direction de Marek Janowski (le 19 octobre), Julia Fischer dans le Concerto pour violon de Brahms sous la direction de (le 17 mai) ou encore Arabella Steinbacher dans le Concerto pour violon d’Hindemith sous la direction de James Feddeck (le 25 janvier).

La nouvelle saison tient également une promesse symphonique. La Symphonie n° 8 « Inachevée » de Schubert (le 12 octobre), la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski (le 31 mai) et la Symphonie « avec orgue » de Saint-Saëns (le 3 mai) seront dirigées par Emmanuel Krivine. Trois symphonies de Chostakovitch (les n° 9, n° 10, et n° 12 les 9 novembre et 6 mai). La Troisième Symphonie de Mahler au Théâtre des Champs-Élysées sous la direction de Robin Ticciati (le 18 janvier), mais aussi la Cinquième Symphonie de Mahler les 14 et 19 septembre à Paris et à Bucarest. Riccardo Muti a quant à lui choisi la Quatrième symphonie de Schumann et Yutaka Sado la Symphonie n° 3 « Kaddish » de Bernstein avec Judith et Leah Pisar comme récitantes.

Les compositeurs russes sont particulièrement mis à l’honneur en cette année de centenaire de la Révolution de 1917. Rimski-Korsakov (Shéhérazade le 5 octobre), Prokofiev (la Symphonie concertante le 19 octobre avec Xavier Phillips et le Troisième Concerto pour piano avec Beatrice Rana le 31 mai). Et évidemment, Chostakovitch, Neeme Jarvi lui consacre tout un concert, le 9 novembre, avec notamment la Symphonie n°12 « Année 1917 » de Chostakovitch, la Symphonie n° 9 et le Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes avec Andrei Kavalinski à la trompette et Simon Trpčeski au piano. Le 23 novembre, Semyon Bychkov propose d’entendre le Premier Concerto pour violoncelle et orchestre de Chostakovitch interprété par Maximilian Hornung et les Danses symphoniques de Rachmaninov, compositeur que l’on retrouve le 25 janvier avec la Deuxième Symphonie dirigée par James Feddeck. On ne pouvait choisir comme fil conducteur les compositeurs russes sans programmer deux des œuvres les plus populaires de Tchaïkovski, le Concerto pour violon (le 3 mai avec Maxim Vengerov) et la Cinquième Symphonie (le 31 mai), les deux soirées étant placées sous la direction d’Emmanuel Krivine.

À noter également des moments particulièrement festifs, comme ce concert qui marque le début de l’année, le 11 janvier, et qui rassemble des valses et airs populaires tels que l’Ouverture de la Chauve-Souris de Johann Strauss, les Danses hongroises de Brahms, la Barcarolle des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, la valse du Lac des cygnes de Tchaïkovski… ou bien encore, le 14 décembre, l’Oratorio de Noël de Bach confié à Trevor Pinnock.

Enfin, Emmanuel Krivine proposera en alternance pièces célèbres comme Shéhérazade de Rimski-Korsakov (le 5 octobre), Ainsi parlait Zarathoustra de R. Strauss (les 16 et 19 novembre), Images et Printemps (le 24 mars) mais aussi (le 5 avril) de Debussy, et des pages moins connues telles qu’Une Barque sur l’océan de Ravel (le 5 avril), Foules de Pierre-Octave Ferroud, ou deux transcriptions de Liszt par Heinz Holliger, Nuages gris et Unstern (le 31 mai).

L’Orchestre National de France maintient fidèlement ses liens avec sa résidence historique, le Théâtre des Champs-Elysées. Emmanuel Krivine y dirige le 12 octobre les Kindertotenlieder de Mahler avec le baryton Stéphane Degout. Le Chœur de Radio France placé sous la direction de Sofi Jeannin est associé à ce concert et interprète le Chant des Parques de Schubert. Le chef anglais, Robin Ticciati y dirigera la Troisième symphonie de Mahler, le 18 janvier, avec la contralto Anna Larsson, le Chœur et la Maîtrise de Radio France. Sans oublier, un concert avec Evgeny Kissin dirigé par Lawrence Foster dans le Deuxième concerto pour piano de Bartók, la Suite de la Petite Renarde Rusée et les Danses de Galanta de Kodaly.

Bien qu’orchestre symphonique, l’Orchestre National renouvelle régulièrement sa participation à des productions d’opéras soit en fosse, soit sur la scène pour des versions de concerts. Ce sera à nouveau le cas cette saison avec cinq représentations du Dialogue des Carmélites de Poulenc au Théâtre des Champs-Élysées sous la direction de Jérémie Rhorer et dans la mise en scène d’Olivier Py. Avec une distribution vocale de haute tenue : Patricia Petibon, Anne-Sofie Von Otter, Sabine Devieilhe, Sophie Koch, Véronique Gens, Stanislas Barbeyrac, Nicolas Cavallier... Toujours au Théâtre des Champs-Élysées, Roberto Alagna et Marie-Nicole Lemieux dans Samson et Dalila de Saint-Saëns les 12 et 15 juin.

Il ne faut évidemment pas oublier la participation de l’Orchestre National de France aux Chorégies d’Orange dans le cadre somptueux du Théâtre antique.

Les musiciens de l’Orchestre National de France se produisent en formation de musique de chambre le vendredi à 12h30 au Studio 104 à l’occasion de huit concerts, tous présentés par Saskia de Ville, la voix de la Matinale de France Musique.

Véritable ambassadeur de la musique dans le monde, l’Orchestre National de France participe depuis toujours au rayonnement culturel de la France. Outre sa saison à Paris, il se produit chaque année dans les grandes villes étrangères. Le succès de ses tournées à l’étranger permet de souligner son rayonnement international.

Il propose par ailleurs, depuis quinze ans, un projet pédagogique par des concerts, mêlant exigence musicale et humour, s’adressant à la fois aux musiciens amateurs, aux familles et aux scolaires. Ses musiciens sillonnent aussi les écoles de la maternelle à l’université, avec des ateliers, pour éclairer et toucher les jeunes générations.

L’Orchestre National a créé bien des chefs d’œuvre du XXe siècle, comme Le Soleil des eaux de Boulez, la Turangalîla symphonie de Messiaen, Déserts de Varèse et la plupart des grandes œuvres de Dutilleux. Au cours de la saison 2017-2018, Viktoria Mullova et Matthew Barley donneront la création française du Double concerto pour violon et violoncelle « At Swim-Two-Birds » de Pascal Dusapin sous la direction de Pascal Rophé.

L’Orchestre National de France est un orchestre de radio ; l’ensemble de sa programmation est retransmise sur France Musique, souvent sur le réseau UER (Union européenne de radiodiffusion), parfois sur France Inter. L’orchestre enregistre également pour France Culture des concerts-fictions. Parmi les titres déjà abordés, on note Dracula, Alice et merveilles, Tintin (Les cigares du pharaon) avec des comédiens (souvent sociétaires de la Comédie-Française), des bruiteurs… Autant de projets inédits qui marquent la synergie entre l’orchestre et l’univers de la radio. Cette année, deux nouveaux projets seront produits avec France Culture, et notamment Peter Pan le 23 décembre.

De nombreux concerts sont également disponibles en vidéo sur le web, sans oublier les diffusions télévisées qui se multiplient : ainsi le Concert de Paris, retransmis en direct depuis le Champ de mars le 14 juillet, est-il été suivi par plusieurs millions de téléspectateurs.

De nombreux enregistrements discographiques sont aussi à la disposition des mélomanes. Le plus récent, un coffret de 8 CD, rassemble des enregistrements radiophoniques inédits au disque et retrace l’histoire de l’ONF depuis sa création. Tout récemment, l’Orchestre National de France a enregistré la musique du dernier film de Luc Besson, Valérian.