Vue sur la plage du Rozel Août 2010

Édition PROFIL DE VULNÉRABILITÉ

Juin 201 2 Rapport technique

Commune du ROZEL

Plage Face au Camping

Face au camping

Délégation Territoriale de la Service Santé Environnement Sommaire

Contexte ...... 4

PHASE I : État des lieux ...... 5

1 Zone de baignade...... 5

1.1 Description de la zone de baignade ...... 5 1.1.1 Fiche d’identité ...... 6 1.1.2 Fréquentation de la zone de baignade ...... 6 1.1.3 Information du public relative à la qualité des eaux de baignade ...... 7 1.2 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des eaux de baignade ...... 7 1.2.1 Les germes témoins de la contamination fécale ...... 7 1.2.2 Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE ...... 8 1.2.3 Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE ...... 8 1.2.4 Bilan sur la fermeture de la zone de baignade surveillée ...... 9 1.2.5 Complément d’information sur la qualité des eaux de baignade ...... 9 1.3 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des coquillages ...... 10 1.3.1 Zone conchylicole ...... 10 1.3.2 Pêche à pied ...... 10 1.4 Contexte météorologique ...... 10 1.4.1 Température de l’eau ...... 10 1.4.2 Précipitations ...... 11 1.4.3 Courants et marées ...... 12 1.4.4 Vents ...... 13

2 Description de la zone d’influence ...... 14

2.1 Démographie ...... 14 2.2 Géologie ...... 15 2.3 Occupation du sol ...... 16 2.4 Réseau hydrographique ...... 16 2.5 Rejets côtiers ...... 17 2.5.1 Les rejets côtiers suivis ...... 17 2.5.2 Autres rejets côtiers ...... 19

3 Identification des sources potentielles de pollution ...... 21

3.1 Les eaux usées domestiques ...... 21 3.1.1 L’assainissement collectif ...... 21 3.1.2 L’assainissement non collectif ...... 26 3.2 Eaux pluviales ...... 26 3.3 Activités agricoles ...... 28 3.3.1 Indicateurs “pollutions agricoles” ...... 28 3.4 Activités artisanales et industrielles ...... 31 3.5 Autres sources de pollutions spécifiques ...... 31 3.5.1 Port, zone de mouillage ...... 31 3.5.2 Camping, aire de mobil home, camping-car ...... 31 3.5.3 Chenil ...... 32

׀Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 2 PHASE II: Diagnostic ...... 33

1 Identification des rejets côtiers ...... 33

2 Estimation théorique des flux bactériens émis ...... 33

2.1 Méthodologie ...... 33 2.2 Flux bactériens théoriques...... 33

3 Etude de la dispersion en mer de ces flux ...... 34

3.1 Modèle hydrodynamique Mars-2D et son interface MarsWeb ...... 34 3.2 Paramétrage des simulations ...... 35 3.2.1 Mode d’injection des flux bactériens ...... 35 3.2.2 Conditions environnementales simulées ...... 35 3.3 Limites du modèle ...... 36 3.4 Résultats des simulations ...... 36 3.4.1 Courbes enveloppes ...... 36 3.4.2 Points de suivi ...... 39

PHASE III: Mesures de gestion et recommandations ...... 40

1 Synthèse sur les facteurs de risques ...... 40

1.1 Rejets côtiers ...... 40 1.2 Assainissement ...... 40 1.3 Les eaux pluviales ...... 41 1.4 Activité agricole sur la zone d’étude ...... 41

2 Recommandations ...... 42

Bibliographie ...... 43

Sites Internet visités ...... 44

Listes des Annexes ...... 44

׀Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 3 Contexte

La transposition en droit français de la Directive européenne n° 2006/7/CE du 15 février 2006 concernant la gestion de la qualité des eaux de baignade est effective depuis la publication du décret n° 2008-990 du 18 septembre 2008. Les principales dispositions liées à cette évolution réglementaire concernent les modalités de surveillance, de classement et de gestion de la qualité des eaux de baignade. En matière de gestion figurent l’obligation de l’élaboration de “profils de baignade” et la fourniture d’une information adaptée au public.

L’établissement des profils de vulnérabilité des zones de baignade (article. 6 et annexe III de la Directive n°2006/7/CE) doit permettre :

° D’identifier et hiérarchiser les sources de pollution susceptibles d’avoir un impact sur la qualité des eaux de baignade et d’affecter la santé des baigneurs afin de, ° Définir les actions visant à supprimer ces sources de pollution ainsi que les mesures de gestion à mettre en œuvre pour assurer la protection sanitaire de la population pour in fine , ° Prévenir les risques sanitaires et améliorer la qualité des eaux de baignade qui devront atteindre une “qualité suffisante” en 2015 ( Directive n°2006/7/CE).

Le profil de vulnérabilité des eaux de baignade de la plage du Rozel a été réalisé sous la maitrise d’ouvrage du Conseil Général de la Manche avec l’appui technique du service Santé-Environnement de la Délégation Territoriale de la Manche de l’Agence Régionale de Santé de Basse-Normandie et a bénéficié d’un soutien financier de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie . Partenaire privilégié, l’IFREMER (LERN - Port-en-Bessin) a apporté son savoir-faire et les outils de modélisation hydrodynamique ainsi que son patrimoine de données littorales.

Ont contribué à ce profil en tant que fournisseurs de données et sont ici remerciés :

- le Conseil Général de la Manche - Service Eau / SATESE, - l’Agence de l’Eau Seine-Normandie - Direction Territoriale et Maritime des Rivières de Basse- Normandie et le Service Littoral et Mer de la DEMAA, - la DT de la Manche de l’ARS de Basse-Normandie - Service Santé-Environnement, - l’IFREMER - Laboratoire Environnement Ressource de Normandie (Station de Port-en-Bessin), - la commune du Rozel, - la Communauté de Communes des Pieux, - la DREAL de Basse-Normandie – Service Ressources Naturelles, Mer et Paysages, - la DDTM de la Manche, - la DDPP de la Manche, - la DRAAF de Basse-Normandie.

׀Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 4 PHASE I : État des lieux

1 Zone de baignade

1.1 Description de la zone de baignade

Etablie sur la côte nord-ouest du Cotentin, la commune du Rozel est entourée par les communes littorales des Pieux et de (Annexe 1). La plage du Rozel se situe au sud de l’Anse de Sciotot face au camping du Ranch (Figure 1).

Nom de la plage: Face au camping Département: Manche (50) Commune: Le Rozel Région: Basse-Normandie

Cap du Rozel

© Google Earth

Jusqu’à la limite nord de la commune ·

? Panneau d'affichage Æ des résultats Qualité Baignade ; Parking Secteur de Baignade r Point de Suivi Baignade

= Poste de secours

\ Sanitair es Baignade interdite 9 Camping Échelle Sources: BD Ortho 2002 (IGN) , DT50-ARS BN Baignade sur veillée 1: 8500

Figure 1 : Localisation et description de la zone de baignade

NB : la baignade est interdite, en raison des remous et courants dangereux au nord et au sud du Cap du Rozel (cf. Figure 1).

(a) (b)

Figure 2 : Plage du Rozel – Vues prises de l’accès à la plage le 11 août 2010 (a) Vue au sud – (b) Vue au nord

׀Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 5 1.1.1 Fiche d’identité Données issues de la commune du Rozel et d’une visite de terrain

Plage

Etendue : la plage s’étend de part et d’autre de l’accès sur près de 500 m Pente : faible Nature de l’estran : sable 1 WC, 1 urinoir, 1 lavabo et 1 douche (réservée au poste de secours) raccordés au Équipements sanitaires : réseau public d’assainissement Poste de secours : oui Accès interdit aux chiens non tenus en laisse entre 10h et 18h, circulation des chevaux Accessibilité aux animaux : interdite entre 10h et 19h Entretien de la plage : nettoyage manuel assuré par la CC des Pieux deux fois par semaine (juillet-août)

Zone rivulaire

Nature : dunes, camping, parking Zone de stationnement : parking avec emplacements non délimités (> à 50 places) Cale d’accès à l’estran : non

Zone de baignade

Surveillance MNS : baignade surveillée Maîtres Nageurs Sauveteurs Profondeur : petit fond Saison balnéaire : du 15 juin au 15 septembre Autres usages : activités nautiques (planche à voile, surf, etc.) Fréquentation : moyenne (100- 1000 personnes / jour) – source AESN, 2004

Point de contrôle : X = 296 730 et Y = 2 506 280 Coordonnées en Lambert II étendu (en m)

1.1.2 Fréquentation de la zone de baignade Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN / Etude AESN, 2004

La fréquentation de la plage est une information relevée depuis 2001 dans le cadre du suivi de l’état sanitaire des zones de baignade en mer. Plus qualitative que quantitative, cette donnée permet d’avoir une idée sur la fréquentation instantanée de la plage du Rozel (Tableau 1).

Tableau 1 : Fréquentation instantanée de la plage du Rozel lors des prélèvements du suivi baignade (période 2001-2010 / plage horaire 9h20-17h05)

Fréquentation de la plage Nb valeurs % (Nb personnes sur la plage) Nulle 16 16% Faible (<20 pers) 70 71% Moyenne (20 à 100 pers) 13 13% Forte (> 100 pers) 0 0% Total 99 100%

Ces observations sont à nuancer car les prélèvements sont réalisés en semaine et écartent les week-ends qui restent des jours de forte affluence. D’après une étude menée par l’AESN (AESN, 2004) la plage de Sciotot observerait une fréquentation moyenne comprise entre 100 et 1000 personnes / jour . Interrogé lors de la visite de terrain, le personnel du poste de secours a estimé, quant à lui, une fréquentation instantanée maximale d’environ 20-30 baigneurs et 100 à 150 personnes sur la plage.

׀Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 6 1.1.3 Information du public relative à la qualité des eaux de baignade Lancée dès 1995, la campagne de communication entreprise sur le littoral manchois repose sur l’affichage des résultats de la qualité des eaux (panneau) sur le lieu de baignade et sur leur mise en ligne sur Internet. La diffusion de cartes postales, destinées à promouvoir la diffusion de l’information, est venue compléter ces actions de communication à partir de 2007.

Panneau d’affichage

Localisation : Au niveau de l’accès à la plage (Figure 1) Visibilité : Bonne visibilité Mise à jour : A réception des résultats

Panneau

Figure 3 : Panneau d’affichage des résultats de qualité de la plage du Rozel - 11 Août 2010

1.2 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des eaux de baignade

Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN

La plage du Rozel fait l’objet d’un contrôle sanitaire de la qualité de ses eaux de baignade depuis plus de vingt ans (localisation du point de prélèvement sur la Figure 1). Les données étudiées dans le cadre du profil se résument à la période 1999-2010.

1.2.1 Les germes témoins de la contamination fécale

1.2.1.1 Escherichia coli

Évolution des [E.coli] E.coli

10000 E.coli N = numération 1999-2010 N ≤ 30 E.coli/100ml 1 Nombre impératif 0 30 < N ≤ 100 3 0 100 < N ≤ 250 1000 7 0 250 < N ≤ 500 500 < N ≤ 1000 1000 < N ≤ 2000 N ≥ 2000 Nombre guide 100

Nb total d'analyses 119

10 Seuil de détection Concentrations en germes en germes /100ml Concentrations

1

(a) 108 (b) 03/06/1999 29/07/1999 26/08/1999 04/07/2000 02/08/2000 28/05/2001 23/07/2001 22/08/2001 02/07/2002 13/08/2002 19/06/2003 22/07/2003 02/09/2003 12/07/2004 21/08/2004 28/06/2005 27/07/2005 07/09/2005 18/07/2006 22/08/2006 20/06/2007 06/08/2007 11/09/2007 19/07/2008 19/08/2008 24/06/2009 08/08/2009 03/09/2009 12/07/2010 17/08/2010

Figure 4 : Répartition (a) et Évolution (b) des concentrations en E.coli entre 1999 et 2010

Depuis 1999, 97 % des concentrations en E.coli enregistrées sur la plage du Rozel se situent en dessous de la valeur guide fixée par la Directive 76/160/CEE et aucun franchissement du seuil impératif n’a été observé. Les quelques dérives relevées ont toutes été enregistrées à la suite de précipitations (Tableau 2). Le résultat le plus pénalisant (500 E.coli/100ml) a été mesuré le 03/09/2009 à la suite de conditions météorologiques exceptionnelles puisqu’il était tombé plus de 12 mm le jour-même et 22 mm la veille sur la station Météo de Bricquebec.

׀Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 7 1.2.1.2 Entérocoques intestinaux

Évolution des [Entérocoques intestinaux] Entérocoques

10000 Entérocoques intestinaux N = numération 1999-2010 0 N ≤ 30 Ent/100ml 1 0 30 < N ≤ 100 3 0 0 100 < N ≤ 250 1000 250 < N ≤ 500 500 < N ≤ 1000 1000 < N ≤ 2000 N ≥ 2000 Nombre guide 100

Nb total d'analyses 119

10 Seuil de détection Concentrations en germesConcentrations /100ml

1

(a) (b) 03/06/1999 29/07/1999 26/08/1999 04/07/2000 02/08/2000 28/05/2001 23/07/2001 22/08/2001 02/07/2002 13/08/2002 19/06/2003 22/07/2003 02/09/2003 12/07/2004 21/08/2004 28/06/2005 27/07/2005 07/09/2005 18/07/2006 22/08/2006 20/06/2007 06/08/2007 11/09/2007 19/07/2008 19/08/2008 24/06/2009 08/08/2009 03/09/2009 12/07/2010 17/08/2010 115 Figure 5 : Répartition (a) et Évolution (b) des concentrations en Entérocoques intestinaux entre 1999 et 2010

Avec 99% des mesures inférieures au seuil, les Entérocoques intestinaux ne constituent pas le facteur pénalisant pour la qualité des eaux de baignade de cette plage (Figure 6).

Tableau 2 : Relation entre les concentrations microbiennes observées sur la plage du Rozel et les précipitations relevées à la station Météo France de Bricquebec

Concentrations Précipitations à Bricquebec Date ( en germes /100ml) (en mm) Cumul sur 3 E.coli / 100ml Entérocoques / 100ml J-2 J-1 J jours 27/07/2005 177 15 2 61,2 3,7 66,9 31/07/2007 161 45 0,7 0,2 0,1 1 26/05/2008 142 30 18,9 21,9 9 49,8 03/09/2009 500 109 0,3 22 12,5 34,8

1.2.2 Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE Appliqués jusqu’à la saison 2012, les critères de classement de la qualité des eaux de baignade selon la Directive 76/160/CEE sont rappelés en annexe 2. L’historique des classements montre un niveau de qualité des eaux de baignade très satisfaisant depuis 1999 (Tableau 3).

Tableau 3 : Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE

Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Classement 10A 10A 10A 9A 10A 10A 10A 10A 10A 10A 10A 10A NB : 10 A correspond au nombre de mesures prises en compte suivi du classement (A, B, C ou D)

1.2.3 Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE Appliqués à partir de la saison 2013, les critères de classement de la qualité des eaux de baignade selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE sont rappelés en annexe 3. Au regard des simulations réalisées (Tableau 4), la qualité des eaux de baignade de la plage du Rozel serait excellente depuis 2002.

׀Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 8 Tableau 4 : Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE

Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Saisons prises 1999-2002 2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 en compte Classement (*) Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente Excellente (*) Classement calculé sur les résultats de 4 saisons

L’évolution des percentiles 95 1 pour E.coli et les Entérocoques intestinaux indique une très légère dégradation de la qualité des eaux de baignade (Figure 6) qui reste toutefois excellente depuis la première simulation de 2002.

Escherichia coli Entérocoques intestinaux Évolution du Percentile 95 Évolution du Percentile 95 10 000 10 000

1 000 1 000 500 Bonne qualité 250 200 91 67 78 Bonne qualité 100 40 45 100 33 32 27 33 31 34 21 24 24 24 24 23 15

10 10 Qualité excellente Qualité excellente

1 1 1999-2002 2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 1999-2002 2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 Figure 6 : Évolution du percentile 95 pour E.coli et les Entérocoques intestinaux

1.2.4 Bilan sur la fermeture de la zone de baignade surveillée Aucune fermeture n’a été déclarée sur la plage du Rozel.

1.2.5 Complément d’information sur la qualité des eaux de baignade

° Echouage naturel de macroalgues / macrodéchets D’après la commune du Rozel, la plage ne semble pas être fortement touchée par des échouages naturels d’algues. Réalisé selon le guide de collecte raisonnée des macro-déchets (édité par le CG50), l’entretien de la plage est assuré par la Communauté de Communes des Pieux au moins une fois par semaine d’avril à octobre et deux fois par semaine durant la saison estivale (Juillet-Août).

° Potentiel de prolifération de macroalgues vertes liées à l’eutrophisation Aucune prolifération d’algues vertes n’a été observée sur la plage du Rozel.

° Potentiel de prolifération phytoplanctonique Suivi REPHY / RHLN assuré par IFREMER-LERN de Port-en-Bessin

Issue des fiches de suivi de la qualité trophique des masses d’eau normandes (Atlas IFREMER, 2007), la Figure 7 renseigne sur le potentiel de prolifération phytoplanctonique de la masse d’eau DCE “HC04” située entre le cap de et le cap de Carteret. La période productive y débute entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril. Les maxima de biomasse chlorophyllienne sont atteints durant le mois de mai avec des concentrations de l’ordre de 9 mg.m -3.

1 Voir en Annexe 3.

׀Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 9 Au regard de l’indicateur DCE “Chlorophylle”, cette masse d’eau, et donc la plage du Rozel, est en très bon état .

Figure 7 : Données de concentrations de chlorophylle. Images satellites produites par la NASA sur la période de 1997/2006 et traitées au moyen de l’algorithme OC5 Ifremer Dynéco/F.Gohin

1.3 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des coquillages

1.3.1 Zone conchylicole Suivi REMI assuré par IFREMER-LERN de Port-en-Bessin La plage n’est pas une zone d’usage pour la conchyliculture ; aucun suivi n’y est donc réalisé.

1.3.2 Pêche à pied Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN La plage n’est pas une zone d’usage pour la pêche à pied de coquillages ; aucun suivi n’y est donc réalisé.

1.4 Contexte météorologique

1.4.1 Température de l’eau En période estivale, la température de l’eau de surface sur la zone de baignade oscille entre 13 et 21 °C selon les mois et les années (Figure 8a).

23 Distribution mensuelle - Température de l'eau Moy mensuelle 2009 T (°C) Période estivale 1997-2010 (a) 21 (b) 30 19

17 25 15

13 20

11

15 9

Température mensuelle de surface (°C) surface de mensuelle Température 7

10 5 Juin (n= 18) Juillet (n= 47) Août (n= 44) Sept (n= 12) Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Figure 8: (a) Distribution mensuelle de la température de l’eau sur la période estivale 1997-2010 (DT50-ARS BN) (b) Distribution mensuelle de la température de l’eau à Diélette sur la période 2007-2009 (IFREMER-LERN)

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 10 Plus au nord, les données issues du réseau RHLN de l’Ifremer (Figure 8b) indiquent au niveau de Diélette des températures de surface oscillant entre 7 et 18 °C sur l’ensemble de l’année.

1.4.2 Précipitations Données Météo France

Le département de la Manche se situe dans un régime océanique tempéré. Les précipitations annuelles enregistrées sur la station de Bricquebec varient entre 780 et 1460 mm sur la période 1999-2010 (Figure 9).

Bricquebec (a) Bricquebec 1999-2009 (b)

1600 400 1439,3 1454,9 1455,5 1400 1307,2 1305,5 350 1201,2 1209,2 ) 1135,6 300 1200 1122,4 ) m m ( 1005,7 993,7 m m 1000 ( 250 782,8 800 200

600 150 Précipitations

400 100 Précipitations annuelles

200 50

0 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 nc 2006 2007 2008 2009 2010 JFMAMJJASOND

Figure 9 : (a) Évolution annuelle des précipitations (nc : année non complète) – (b) Distribution des précipitations mensuelles sur la station de Bricquebec entre 1999 et 2010 (Données Météo France)

L’analyse des précipitations quotidiennes enregistrées sur Bricquebec depuis 1999 (Tableau 5) indique que la majorité des précipitations survenues observe un cumul quotidien inférieur à 5 mm. Les fortes averses (supérieures à 20 mm) restent assez rares et notamment en période estivale.

Tableau 5 : Intensité des précipitations enregistrées sur la station de Bricquebec sur la période 1999-2010 (Données Météo France)

Bricquebec 1999-2010 Année complète Période estivale (juin-sept) Intensité des précipitations Nb jours % Nb jours % (mm/jour)

Sans pluie 1253 28,6% 503 34,4%

Entre 0,1 et 5 mm 2108 48,1% 740 50,5% Entre 5 et 10 mm 450 10,3% 89 6,1% Entre 10 et 20 mm 342 7,8% 71 4,8% Entre 20 et 40 mm 125 2,9% 27 1,8% Entre 40 et 60 mm 10 0,2% 2 0,1% Plus de 60 mm 4 0,1% 2 0,1%

Absence de mesure 91 2,1% 30 2,0%

Nb total de jours 4383 100% 1464 100%

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 11 1.4.3 Courants et marées Données SHOM et IFREMER (Atlas IFREMER, 2007)

Entre le cap de Carteret et celui de la Hague, les courants observent généralement des vitesses supérieures à 2 nœuds. Tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, ils tendent à devenir alternatifs quand on se rapproche de la côte. Dans le secteur, le jusant porte globalement au sud et le flot au nord. Les courants au niveau du raz Blanchard (Cap de la Hague) sont les plus importants de la zone et peuvent atteindre 10 nœuds lors des marées de vives eaux (maximum atteint une heure avant la pleine mer de Cherbourg).

Cap de la Hague

Cap de Carteret

Figure 10 : Simulations hydrodynamiques issues du modèle Mars – trajectoires de particules (Atlas IFREMER, 2007)

D’après la simulation hydrodynamique (Figure 10), les particules lâchées face au cap de Flamanville s’éloignent progressivement de la côte en oscillant de part et d’autre du cap. L’hydrodynamisme très marqué de cette masse d’eau est un facteur d’homogénéisation, ce que confirment les images satellites (Cf. Figure 7) qui présentent des teneurs en chlorophylle uniformes.

Les marnages (en m) observés sur la zone sont présentés en fonction des coefficients de marée par le Tableau 6.

Tableau 6 : Marnages (en m) pour les ports de référence alentours (Données SHOM)

Coeff (45) Coeff (95) Coeff (120) Référence théorique

3.95 8.55 10.80 Diélette 3.10 6.75 8.65 Goury 4.35 9.30 11.62 Carteret

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 12 1.4.4 Vents Données Météo France et IFREMER

D’après les relevés de Météo France sur la station de la Pointe de la Hague (1999-2009), le Nord Cotentin observe un régime de vents dominants de secteur ouest à sud-ouest sur l’ensemble de l’année comme en saison estivale (Figure 11).

Rose des Rose des vents vents Annuel s Estiva ux

Figure 11 : Rose des vents annuels et estivaux sur la Pointe de la Hague entre 1999 et 2009 (IFREMER, Météo France)

La composante de vent de nord-est à est se rencontre régulièrement en présence d'un anticyclone ou d'une dorsale se prolongeant sur les îles britanniques : au printemps et en été, une telle situation tend à renforcer les régimes de brise qui s'établissent sur la frange littorale septentrionale. Une dernière composante de vent de nord est observée hors période estivale. On relève en moyenne 130 jours de vent fort (rafales supérieures à 16 m/s) à La Hague contre 60 jours à Deauville/Saint Gatien (Atlas IFREMER, 2007). Les vents de secteurs ouest à sud-ouest soufflent en moyenne à 12m/s sur l’année contre 11m/s pour les vents de secteur est à nord-est.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 13 2 Description de la zone d’influence

Le bassin versant du ruisseau du But constitue la zone d’influence sur laquelle seront identifiées les sources potentielles de pollution pouvant avoir un impact sur la qualité de la zone de baignade de la plage du Rozel (Figure 12). D’une superficie d’environ 16,7 km², elle traverse cinq communes dont les communes littorales des Pieux et du Rozel.

Échelle 1: 70 000 Légende

· r Point de Suivi Baignade

Cours d'eau

Bassin versant du But BV Ruisseau du But Ruisseau du Communes présentes Four du Val sur la zone d’influence

Benoitville

Grosville

Les Pieux

Le Rozel

Saint-Germain-le-Gaillard

Sources: BD Topo et BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN

Figure 12 : Localisation de la zone d’étude

2.1 Démographie

Données INSEE et CG50 / CDT 50 2

La population de la zone d’étude se répartit inégalement sur le territoire et reste majoritairement concentrée sur les communes des Pieux, du Rozel et de Saint-Germain-le-Gaillard. Après avoir connu une forte hausse au début des années 80 suite à l’installation de la centrale nucléaire de Flamanville, la population des Pieux s’est stabilisée pour atteindre 3521 habitants en 2007 (Tableau 7).

Tableau 7 : Chiffres clés des Recensements de l’INSEE – Statistiques locales (INSEE, 2010)

Les Pieux 1968 1975 1982 1990 1999 2007 Population (nb habitants) 1169 1222 2436 3203 3474 3521 - densité moyenne (hab/km²) 76,7 80,1 159,7 210,0 227,8 230,9 Logements (nb de logements) 504 540 929 1228 1420 1729 - Résidences principales 373 390 705 1017 1196 1457 - Résidences secondaires 95 91 115 136 133 140 - Logements vacants 36 59 109 75 91 131 Le Rozel 1968 1975 1982 1990 1999 2007 Population (nb habitants) 247 237 242 251 261 277 - densité moyenne (hab/km²) 44,7 42,9 43,8 45,5 47,3 50,2 Logements (nb de logements) 108 116 134 146 158 179 - Résidences principales 74 74 85 94 103 122 - Résidences secondaires 25 40 39 46 50 47 - Logements vacants 9 2 10 6 5 9

2 CDT 50 : Comité Départemental du Tourisme de la Manche

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 14 Saint-Germain-le-Gaillard 1968 1975 1982 1990 1999 2007 Population (nb habitants) 523 462 475 611 624 680 - densité moyenne (hab/km²) 37,8 33,4 34,3 44,2 45,1 49,2 Logements (nb de logements) 158 176 207 242 278 376 - Résidences principales 149 154 178 211 242 287 - Résidences secondaires 4 14 23 24 18 54 - Logements vacants 5 8 6 7 18 35

La part des résidences secondaires ne représente aujourd’hui que 14% des logements de la commune et moins de 43% de la capacité d’accueil touristique totale qui était, selon le CDT de la Manche, de 1591 lits en 2010 (dû notamment à la présence d’un camping de 236 emplacements et d’un hôtel de 24 chambres).

Moins importante que sur les Pieux, la population des communes du Rozel et de Saint-Germain-le-Gaillard est restée relativement stable depuis plus de 30 ans. Ces communes observent de faibles capacités d’accueil touristique ; respectivement 702 et 401 lits (principalement due à la présence d’un camping de 130 emplacements sur la commune du Rozel).

2.2 Géologie

Données BRGM (Info Terre)

Il est intéressant de connaître la nature des sols présents sur le secteur afin de caractériser leur capacité de saturation (aspect important pour l'évaluation du ruissellement). De la mer vers la terre, les formations géologiques rencontrées sur le secteur d’étude sont (Figure 13) : des dunes et terrasses maritimes, des schistes, grès et arkoses du Cambrien, du granite du Flamanville auréolé de roches métamorphiques. Des dépôts d’alluvions récents se retrouvent enfin sur le lit et le long des rives des ruisseaux du secteur, notamment celui du But.

Échelle Légende (Feuille de Cherbour g et de Bricquebec) 1: 50 000 · Alluvions modernes et tourbières submergées (Fz) Terrasses marines normaniennes Inférieures (Mz), Moyennes (My) et Supérieures (Mx)

Schistes et grès cambriens indifférenciéses

Cambrien inférieur: conglomérats de base et arkoses

Briovérien: brêches volcaniques du complexe de Saint-Germain-Le-Gaillard

Auréole métamorphique du granite de Flamanville:

schistes à Trinucléus et Grès de May, métamorphisés

schistes à Calymene tristani métamorphisés

grès armoricain métamorphisé

schistes et grès cambriens indifférenciés, métamorphisés

Granite de Flamanville (Hercynien)

Dunes (Pleistocène) - D

Dépôts de solifluxion, limons de pente et colluvions (Pleistocène) - SC Sources: BRGM - Cartes géologiques 1/50 000 Limons des plateaux (Pleistocène) - LP Figure 13 : Carte géologique au 1/50 000 e du BRGM (Info Terre)

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 15 2.3 Occupation du sol

Données Union Européenne – SoeS (Corine Land Cover, 2006)

Le bassin versant du But se caractérise par la domination des cultures et des praires qui occupent respectivement près de 66 et 22 % du territoire (Figure 14). Identifiée comme tissu urbain discontinu, la partie sud du bourg des Pieux représente près de 5% de la superficie totale du secteur d’étude. Les espaces naturels, c’est-à-dire la zone de landes en bordure littorale et les zones boisées le long des berges du But, occupent respectivement 2 et 5% du bassin.

Échelle · 1: 56 000

Sources: BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN, DREAL BN, BD Carthage, Union européenne – SOeS, Corine Land Cover, 2006 Légende Occupation du sol

Zone d’étude 112 : Tissu urbain discontinu 242 : Systèmes culturaux et parcellaires (zone d’influence) complexes r Point de Suivi Baignade 211: Terres arables hors périmètres d'irrigation 311 : Forêts de feuillus 231: Prairies 322 : Landes et broussailles Cours d'eau

Figure 14 : Occupation du sol sur la zone d’étude

2.4 Réseau hydrographique

Principal ruisseau du secteur, le But prend sa source au lieu dit “Chambert” à la limite des communes des Pieux et de . Il serpente dans une vallée encaissée jusqu’au hameau Frappier puis traverse un secteur de mielles (marais arrières-littoraux) avant de rejoindre le littoral à moins de 600 m au nord de la zone de baignade surveillée de la plage du Rozel. Son bassin versant représente une surface d’environ 16,7 km². On notera également la présence, plus au nord, d’un tout petit ruisseau côtier, nommé le Four du Val, qui rejoint le littoral entre l’embouchure du But et la plage de Sciotot (Figure 12).

Issus de modèles et d’analyses spatiales portant sur l’ensemble des données disponibles sur le département, les débits caractéristiques du ruisseau du But ont été estimés et validés par le Service Ressources Naturelles, Mer et Paysages (Pôle Hydrologie -H.CAPLET) de la DREAL de Basse-Normandie (Tableau 8).

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 16 Tableau 8 : Caractéristiques générales du ruisseau du But

Le But Caractéristiques Cours d’eau Altitude* Amont (m) 76 Altitude* Aval (m) 0 Longueur (km) 7,96 Pente moyenne (%) 0,95 Débits Cours d’eau (m 3.s -1) Débit moyen interannuel / module 0,20 Année complète Débit de crue de retour 5 ans 1,99 Année complète Débit moyen interannuel 0,09 Période estivale (juin à sept) Débit de crue de retour 5 ans 0,74 Période estivale (juin à sept) Bassin Versant (BV) Superficie (km²) 16,7 Pentes Moyennes - * les altitudes, en mètre NGF, ont été déterminées à partir du Modèle Numérique de Terrain de la BD TOPO (IGN)

Avec un débit moyen (module) de 0,20 m3/s, le ruisseau du But connaît des fluctuations de débit entre la période hivernale (débit moyen de janvier de 0,36 m3/s) et la période estivale (débit moyen d’août de 0,08 m3/s). En période de crue estivale, les débits peuvent être multipliés par 7 et atteindre près de 0,74 m3/s.

2.5 Rejets côtiers

2.5.1 Les rejets côtiers suivis Données CG50 / Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN

Situé à moins de 600 m au nord de la zone de baignade surveillée de la plage du Rozel, l’exutoire du But constitue le principal rejet côtier du secteur. Il est par ailleurs le seul à faire l’objet d’un suivi microbiologique régulier assuré par le Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN.

2.5.1.1 Le But Les données mesurées en période estivale (juin à septembre / avec une fréquence mensuelle) montrent qu’aucune évolution significative n’est observée depuis 1999 (Figure 15). Elles mettent en évidence un bruit de fond constant compris entre 10 3 et 10 4 E.coli/100ml (moyenne géométrique interannuelle égale à 5,2.10 3).

Un niveau de contamination bactériologique élevé (> 10 4 E.coli/100ml) est régulièrement observé sur les écoulements du But, et cela plus particulièrement par temps de pluie (Tableau 9). Les dégradations observées se concrétisent par de fortes teneurs en germes fécaux associées à des concentrations importantes en matières organiques (ARS, 2005) qui peuvent constituer un risque potentiel pour la qualité des zones de baignade alentours.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 17 Le But (1999-2009) Escherichia coli 1,E+07

1,E+06

1,E+05

1,E+04

1,E+03

1,E+02 Escherichia coli / 100ml / coli Escherichia 1,E+01

1,E+00 22/06/1999 22/10/1999 22/02/2000 22/06/2000 22/10/2000 22/02/2001 22/06/2001 22/10/2001 22/02/2002 22/06/2002 22/10/2002 22/02/2003 22/06/2003 22/10/2003 22/02/2004 22/06/2004 22/10/2004 22/02/2005 22/06/2005 22/10/2005 22/02/2006 22/06/2006 22/10/2006 22/02/2007 22/06/2007 22/10/2007 22/02/2008 22/06/2008 22/10/2008 22/02/2009 22/06/2009 Escherichia coli / 100ml Nombre impératif (2000 E.coli/100ml) Nombre guide (100 E.coli, Entérocoques/100 ml) Moyenne géométrique interannuelle

Figure 15 : Évolution des concentrations en E.coli mesurées à l’exutoire du But entre 1999-2009 Les nombres guide et impératif font référence aux seuils de qualité pour la baignade (Directive 76/160/CEE)

On notera pour mémoire que suite à l’évènement pluvieux de septembre 1995, une contamination microbiologique des eaux marines de la plage du Rozel (3422 E.coli/100ml) avait été enregistrée parallèlement à une dégradation des écoulements du But. Cet événement avait alors entraîné le déclassement de la zone de baignade du Rozel (classement C à l’issue de la saison) située à proximité de l’exutoire du But.

Tableau 9 : Relation entre les concentrations en E.coli supérieures à 10. 4 germes/100 mL enregistrées à l’exutoire du But et les précipitations enregistrées à la station Météo France de Bricquebec (le jour-même J, la veille J-1 et l’avant- veille J-2)

Concentrations Précipitations à Bricquebec Date ( en germes /100ml) (en mm) Cumul sur 3 E.coli / 100ml Entérocoques / 100ml J-2 J-1 J jours 24/08/1999 46700 1860 0 3,2 2,9 6,1 04/06/2002 31400 2330 0,5 8,3 8,5 17,3 03/07/2002 244300 62600 16,5 31,3 2,4 50,2 23/06/2003 122100 38700 0,8 23,7 0,2 24,7 09/06/2004 13200 560 0,1 0 1,2 1,3 09/08/2004 286400 68700 0,1 15,7 2,3 18,1 27/07/2005 103000 65500 2 61,2 3,7 66,9 05/07/2006 18600 3350 0 1,4 15,3 16,7 17/08/2006 23600 8000 0 7,3 3,4 10,7 02/07/2009 12800 2220 1 0 0,2 1,2

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 18 2.5.2 Autres rejets côtiers Situés entre la plage de Sciotot et le Cap du Rozel, trois rejets, qui ne font l’objet d’aucun suivi bactériologique, ont également été identifiés (Figure 16). Il s’agit :

- de l’exutoire canalisé du ruisseau du Four du Val qui rejoint le littoral face au camping des Pieux, - d’un émissaire pluvial qui débouche en haut d’estran à moins de 300 m au sud du point de suivi baignade de Sciotot. Les eaux pluviales traversent le banc de galets présent en haut d’estran avant de s’écouler sur la plage (Figure 17). - et d’un émissaire pluvial qui débouche à proximité immédiate de la zone de baignade surveillée de la plage du Rozel. Signalé par la mairie du Rozel, cet exutoire évacue les eaux pluviales des hameaux de Syllerie et des Ruets. A noter que lors de la visite de terrain effectuée le 11 août 2010, cet exutoire était totalement ensablé. Ainsi, contrairement au pluvial “Hameau Courtois” (cf. Figure 17), aucun écoulement n’a été mis en évidence.

Légende Rejets côtiers suivis r Point de Suivi Baignade Cours d'eau Autres rejets YW (DT50 - ARS BN) YW

Échelle 1: 65 000 Pluvial · Hameau Courtois Pluvial Hameau Courtois

Four du Val

Four du Val

Le But Le But

Pluvial Village de et des Ruets Pluvial Village de Syllerie et des Ruets

Sources: BD Topo et BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN, DREAL BN, Mairie du Rozel

Figure 16 : Localisation des principaux rejets côtiers du secteur

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 19

Figure 17 : Ecoulement du pluvial “Hameau Courtois” sur la plage de Sciotot (Vue du 11 août 2010)

NB : La vue prise le 11 août 2010 lors d’une visite de terrain (Figure 17) fait suite à événement pluvieux [précipitations enregistrées par Météo France à Bricquebec - la veille (12,8 mm) et l’avant-veille (8,5 mm)].

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 20 3 Identification des sources potentielles de pollution

3.1 Les eaux usées domestiques

Données de la Communauté de Communes des Pieux et du CG50 SATESE

3.1.1 L’assainissement collectif Les bourgs et la frange littorale des communes des Pieux et du Rozel sont desservis par un réseau d’assainissement collectif de type séparatif (séparation eaux usées / eaux pluviales). Sur les 1963 logements recensés en 2010 sur ces deux communes (CC des Pieux, 2011), 1512 sont raccordés au réseau collectif, soit un taux de raccordement d’environ 77% (avec 78,5% sur les Pieux et 64,8% sur Le Rozel).

Jusqu’en mars 2009, les eaux usées collectées sur le territoire du Rozel étaient dirigées vers une station d’épuration (lagunage naturel) d’une capacité de 300 EH 3 dont les rejets d’effluents traités rejoignaient via un fossé le ruisseau du But. En surcharge hydraulique et montrant des rejets régulièrement non-conformes, cette station a été abandonnée et les eaux usées sont depuis dirigées vers le réseau des Pieux et sont traitées par la station d’épuration des Pieux. Une vue d’ensemble des réseaux d’assainissement existant en 2011 est présentée aux Figure 18 et Figure 19 .

Légende !( Réseau gravitaire Postes de Refoulement Cours d'eau ) Point de Suivi Baignade Réseau de refoulement STEP Assainissement Non Collectif BV du But r

Échelle · 1:51 000

STEP des Pieux

Sources: BD Topo et BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN, DREAL BN, CC des Pieux et CG50 SATESE

Figure 18 : Localisation des réseaux d’assainissement collectif et zones d’assainissement non collectif sur la zone d’étude

3 EH : Équivalent-Habitant, Unité de mesure permettant d'évaluer la capacité d'une station d'épuration. Cette unité de mesure se base sur la quantité de pollution émise par personne et par jour. 1 EH = 60 g de DBO5/jour, 120 g de DCO/jour, 90 g de MES/jour, 15 g d'azote/jour et 4 de phosphore/jour.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 21

Figure 19 : Schéma conceptuel des réseaux d’assainissement du secteur d’étude

3.1.1.1 La station d’épuration des Pieux Implantée au sud de l’agglomération, la station d’épuration des Pieux assure le traitement des eaux usées des bourgs et de la frange littorale des communes des Pieux et du Rozel. Ses principales caractéristiques sont résumées dans le Tableau 10.

Tableau 10 : Caractéristiques de la station des Pieux (SATESE, 2010)

Maitrise d’ouvrage : Communauté de Communes des Pieux Communes raccordées : Les Pieux et Le Rozel Type : Boues activées à aération prolongée Mise en service : 1986 Capacité nominale : 5 000 EH Nb raccordés : 2 100 EH (évaluation) + nb saisonniers (1 600 EH) Milieu Récepteur : Cours d’eau du But

Au regard des débits moyens mensuels traités, qui s’élevaient à 516,2 m3/j en 2010, et donc largement inférieurs à la capacité nominale hydraulique de 750 m3/jour, la station n’observe pas de surcharge (SATESE, 2010). Toutefois, il semble que certaines zones du réseau connaissent des infiltrations d’eaux claires parasites, eaux de nappe ou eaux pluviales, (CC des Pieux, 2011), ce que confirme l’analyse des postes de refoulement (p 24 et Annexe 4).

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 22 La Communauté de Communes des Pieux a réalisé en 2010 quelques mesures bactériologiques en amont et aval du rejet de la station d’épuration (environ 50 m de part et d’autre du rejet). Peu nombreuses, ces analyses mettent en évidence, quelles que soient les conditions météorologiques (temps sec ou temps de pluie), un niveau de contamination “Aval STEP” du même ordre de grandeur qu’en amont. Si ces résultats n’indiquent aucun impact significatif des rejets de la station sur la qualité microbiologique du ruisseau du But, ils mériteraient d’être confirmés (Tableau 11).

Tableau 11 : Analyses bactériologiques réalisées en amont et en aval de la station d’épuration du But (Données de la CC des Pieux)

Date E.coli / 100mL Entérocoques / 100ml Précipitations à Bricquebec (en mm)

Amont STEP Aval STEP Amont STEP Aval STEP J-2 J-1 J Cumul sur 3 jours

20/07/2010 9500 10900 470 1970 0,1 0 1,3 1,4 19/08/2010 3090 3900 300 690 5,5 0,2 0,2 5,9 21/12/2010 9500 10500 2710 3110 9,8 2,8 0,7 13,3

En effet, d’après les calculs théoriques présentés au Tableau 12, on pourrait s’attendre en période estivale, lorsque les débits du But sont plus faibles, à un impact plus marqué des rejets de la station d’épuration des Pieux (augmentation de près d’un log).

Tableau 12 : Estimation de l’impact bactériologique des rejets de la STEP des Pieux sur le But

Flux horaire Flux journalier Rejet STEP des Pieux Q (m3/j) E.coli/100ml (E.coli/h) (E.coli/j) Fonctionnement normal 520 1,0E+06 2,17E+11 5,20E+12

Q (m3/s) 0,006

Flux horaire Flux journalier Le But (Amont STEP) Q (m3/s) E.coli/100ml (E.coli/h) (E.coli/j) Période estivale 0,1 9,5E+03 3,08E+10 7,39E+11

Période hivernale 0,3 9,5E+03 1,03E+11 2,46E+12

Le But (Aval STEP) Flux horaire Flux journalier Q (m3/s) E.coli/100ml Estmation théorique (E.coli/h) (E.coli/j) Période estivale 0,1 7,6E+04 2,47E+11 5,94E+12

Période hivernale 0,3 3,0E+04 3,19E+11 7,66E+12

Hypothèses retenues : - débit moyen du rejet de la station de 520 m 3/j - une concentration des eaux traitées en sortie de station de 1.10 6 E.coli/100ml (fourchette haute) - débits moyens hiver/été du But (cf. Tableau 8) - une concentration bactériologique des eaux du But en amont du rejet de la station de 9500 E.coli/100ml (Tableau 11)

Les boues de la station sont épaissies et stockées en silo avant de subir une valorisation agricole suivant un plan d’épandage conforme à la réglementation en vigueur. En 2010, c’est près de 2760 m3 de boues brutes, soit 97,4 tonnes de matières sèches (CC des Pieux, 2011), qui ont ainsi été épandues sur 66,5 hectares de parcelles situées sur la Communauté de Communes des Pieux.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 23 3.1.1.2 Les postes de refoulement Sur les 3 postes de refoulement présents sur le bassin versant du But, un se trouve sur la commune des Pieux et deux sur la commune du Rozel (Figure 20).

En cas de dysfonctionnement, les postes peuvent déborder dans le milieu et potentiellement avoir un impact sur le littoral. Utilisée par la SAUR (Méthode I-Crew/Galaté) dans le cadre du projet MARECLEAN (SAUR, 2008), l’étude de la criticité des postes de refoulement permet d’identifier les postes “à risque” ou “critiques” en cas de dysfonctionnement. Cette étude de criticité consiste à attribuer à chacun des postes une note calculée sur la base d’une série de critères techniques liés à la conception du poste, à l’historique des défauts, aux volumes pompés et à la présence d’eaux parasites. Cette note est ensuite pondérée, selon une méthodologie différente de celle employée dans le projet Mareclean, sur la base de critères environnementaux en fonction de la nature du déversement (vers le sol / infiltration, fossé, pluvial canalisé, cours d’eau ou directement sur l’estran) et de sa proximité avec le milieu naturel (détails sur les critères retenus et les résultats en Annexe 4).

Le seuil de référence dit “critique” correspond à une note de 117. En dessous de ce seuil, les postes considérés observent une criticité globale moyenne (note comprise entre 77 et 117) ou faible (note< à 77). A titre indicatif, le niveau de risque dit “critique” pourrait correspondre à un ouvrage :

- équipé de deux pompes en permutation automatique, - possédant un trop-plein, - avec des occurrences d’alarmes de mise en charge supérieure à 4 fois /an, - un débit de refoulement moyen compris entre 300 et 1500 m 3/mois, - le milieu récepteur est un milieu aquatique accessible au minimum via un pluvial végétalisé et dont la distance avec le trop plein du poste est inférieure à 1km.

Échelle Postes de refoulement · 1: 48 000 Note de Criticité Globale !( (N< 77) Faible !( (77

!( (N> 117) Élevée

( Non évaluée

Zone d’étude

r Point de Suivi Baignade

Cours d'eau

Sources: BD Topo et BD Ortho 2002 (IGN), DT50-ARS BN, DREAL BN, Communauté de Communes des Pieux

Figure 20 : Criticité globale des postes de refoulement sur le secteur d’étude et ses alentours

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 24 Situé à proximité immédiate de la plage du Rozel, le poste “Le Ranch” assure le refoulement des eaux usées du camping et de quelques habitations alentours. Dépourvu de trop-plein, équipé d’un système de télésurveillance mais enregistrant plus de quatre alarmes de niveau haut par an, ce poste observe une criticité moyenne qu’il convient toutefois de modérer compte-tenu de sa note de 78 située juste au-dessus du seuil de “faible criticité”.

Sensible aux eaux claires parasites et connaissant de façon plus récurrente quelques dysfonctionnements (défaut EDF, pompe, défaut ligne T.L.S, etc.), le poste du “Bout des Rues” observe quant à lui une criticité plus élevée qui se trouve accentuée par la présence d’un trop-plein (cf. Annexe 4). Implanté sur le réseau en amont du poste, ce trop-plein a été installé début 2013 pour éviter tout débordement d’eaux usées chez les particuliers du secteur. En effet, les dysfonctionnements accidentels de ce poste ont occasionnellement entraîné des remontées d’eaux usées chez les particuliers situés à proximité ; ce fut notamment le cas en mai 2008 suite à des précipitations exceptionnelles où une mise en charge totale du réseau a occasionné des débordements (données transmises par les services techniques de la Communauté de Communes des Pieux). Imposé par les experts d’assurance, ce trop-plein constitue aujourd’hui la dernière «barrière » de sécurité. En effet, il faut noter que le poste qui était d’ores et déjà équipé d’un système de télésurveillance de type de SOFREL a été complété depuis peu par la mise en place d’une alarme de niveau “très haut”. Toutefois, cette alarme étant conditionnée par le bon fonctionnement des lignes de télécommunication, la CC des Pieux a souhaité améliorer le dispositif en intégrant sur le poste une alarme autonome qui en cas de dysfonctionnement du poste déclenche une sonnerie de 110 dB qui alerte directement le voisinage sensibilisé aux procédures d’alertes (appel des techniciens d’astreintes de la Communauté de Communes). En plus de ces différents niveau de sécurisation, le bon fonctionnement du poste est quotidiennement testé par le centre de commande et le trop-plein est régulièrement visité (tous les lundis et vendredis). Bien que ce poste soit le plus sécurisé et surveillé du territoire de la Communauté de Communes, il représente aujourd’hui, par la présence de ce trop-plein, une source potentielle de pollution pour la qualité des eaux de baignade de la plage. En effet en cas de débordement exceptionnel, les eaux usées seraient dirigées vers un pluvial ouvert qui rejoint après un parcours d’environ 500 m le ruisseau du But. On notera que suite à l’hiver 2013 qui a été relativement pluvieux aucune alarme de niveau ne s’est déclenchée et aucun déversement via ce nouveau trop-plein n’a été enregistré.

Enfin, situé au sud du bourg des Pieux et ne disposant d’aucun système de télésurveillance, le poste du “Hameau Costil” connaît, en raison du sous-dimensionnement de sa bâche et de ses pompes, des surcharges hydrauliques régulières qui ont pour conséquence en période de pluie, un déversement récurrent d’effluents vers le fossé via un trop-plein présent sur le réseau amont (SOGREAH, 2009). Bien que la distance avec l’exutoire du But soit supérieure à 5 km, ces déversements d’eaux usées brutes participent vraisemblablement par temps de pluie à la dégradation de la qualité des eaux du ruisseau du But puis des eaux marines situées en aval.

Situés en dehors de la zone d’étude, les postes du “Fort”, de “l’Hôtel Philippe” et du “Val Mulet” assurent le relèvement en cascade des effluents du hameau côtier de Sciotot vers le bourg des Pieux. Sensibles aux eaux claires parasites, connaissant quelques dysfonctionnements (défaut EDF, pompe, etc.) et observant des déclenchements d’alarmes de niveau haut relativement récurrents, comme l’ensemble des postes de la zone d’étude (cf. détails de la criticité technique en Annexe 4), ces postes sont encore aujourd’hui équipés de trop-pleins. S’ils ont pu constituer une source potentielle de pollution, leur sécurisation a depuis été largement renforcée. En effet, le poste du “Fort” a été équipé d’une bâche de stockage de 44 m 3, ce qui minimise les risques de débordements vers la plage (SOGREAH, 2009). De plus, depuis 2006/2007, la Communauté de Communes a mis en place un système d’asservissement sur ces trois postes. Ainsi, si un défaut survient et que le poste “Hôtel Philippe” monte en charge, un régulateur de niveau très haut transmet une alarme de “risque de débordement” et ordonne automatiquement l'arrêt du poste du Fort en amont, limitant ainsi les risques de débordement du poste “Hôtel Philippe”. Aussi, sauf cas exceptionnel (câbles détériorés par des rongeurs – faits rencontrés par la Communauté de Communes), ces postes ne doivent, aujourd’hui, plus constituer une réelle source de pollution.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 25 Ainsi, au regard de ces différents niveaux de sécurisation, il paraît donc pertinent de supprimer les trop- pleins de ces postes, ce qui améliorerait leur note de criticité et éliminerait tout risque de débordement.

On notera également que la Communauté de Communes s’est engagé au cours du premier semestre 2012 à procéder au renouvellement de l'ensemble des canalisations du secteur et de remplacer une pompe sur chacun de ces postes.

NB : l’ensemble des postes de refoulement du parc de la Communauté de Communes des Pieux est visité 2 fois par semaine et nettoyé à haute pression toutes les 5 semaines (CC des Pieux, 2011).

3.1.2 L’assainissement non collectif Données de la Communauté de Communes des Pieux

Même si la majorité des habitations de la zone littorale est raccordée au réseau d’assainissement collectif, le bourg de St-Germain-le-Gaillard et quelques hameaux présents sur la zone d’étude, pour lesquels le raccordement n’est pas envisageable financièrement, restent en assainissement non collectif. La Communauté de Communes des Pieux n’ayant pas encore créé son SPANC 4, il n’existe aucun diagnostic sur l’état des installations d’assainissement non collectif sur son territoire. Seul le contrôle du bon fonctionnement et de conception/réalisation des installations d’assainissement non collectif pour les maisons neuves et en vente est assuré à ce jour. Le diagnostic de l’existant reste donc à programmer.

3.2 Eaux pluviales

Données de la Communauté de Communes des Pieux

Sur le secteur d’étude, seule la commune des Pieux dispose d’un schéma du réseau d’eaux pluviales. D’un linéaire d’environ 17 km, il permet l’évacuation des eaux pluviales de toute l’agglomération des Pieux et d’une partie du hameau littoral de Sciotot (Figure 21). Les eaux pluviales du sud du bourg des Pieux rejoignent le ruisseau du But via une conduite au niveau de la station d’épuration communale. A l’est, elles se déversent dans un bassin d’infiltration d’environ 2000 m 3. Au nord et à l’ouest, elles rejoignent le ruisseau de la Diélette qui se jette dans le port de Diélette au nord du Cap de Flamanville (SOGREAH, 2007). Au niveau du hameau littoral de Sciotot, trois émissaires pluviaux rejoignent directement la plage de Sciotot. Situés à plus de 2,5 km au nord, ces émissaires n’ont vraisemblablement pas d’impact direct sur la qualité des eaux de baignade de la plage du Rozel.

Le diagnostic réalisé par SOGREAH en 2007 indiquait qu’aucune trace significative d’eaux usées n’avait été décelée dans les écoulements pluviaux et qu’ a priori il n’existait pas ou peu de mauvais branchement de type “eaux usées vers eaux pluviales” (SOGREAH, 2007). En revanche, suite au diagnostic mené en 2007- 2008 (tests à la fumée, visites nocturnes et inspections télévisées du réseau) de nombreux raccordements d’eaux pluviales (gouttières, grille ou avaloirs mal raccordés) ont été détectés et des infiltrations d’eaux claires parasites permanentes ont été mises en évidence sur le réseau d’eaux usées des Pieux (SOGREAH, 2008). La Communauté de Communes lance actuellement des marchés pour réhabiliter le réseau d’assainissement de la commune des Pieux.

Sur les autres communes de la zone d’étude, hormis l’exutoire pluvial situé face à la plage du Rozel, si les eaux pluviales ne s’infiltrent pas dans le sol, elles rejoignent majoritairement, via un réseau de buses et de fossés, le ruisseau du But.

4 SPANC : Service Public d’Assainissement Non Collectif

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 26 Légende D Exutoire EP Réseau Eaux pluviales r Point de Suivi Baignade Cours d’eau Échelle · 1: 43 000

Ruisseau du But

Sources: BD Ortho 2002 et BD Topo (IGN), DT50-ARS BN, DREAL BN, Communauté de Communes des Pieux, Mairie du Rozel

Figure 21 : Localisation des émissaires pluviaux sur le secteur d’étude (Données de la CC des Pieux)

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 27 3.3 Activités agricoles

Données issues de la DDTM50, de la DDPP50, de la DRAF BN et du RGA 2000

Présentant une forte vocation agricole (Tableau 13), le bassin versant du ruisseau du But, représente une superficie de 1670 ha répartie sur 5 communes : Saint-Germain-le-Gaillard (611 ha), Les Pieux (555 ha), Le Rozel (336 ha), Grosville (155 ha), et en marge Benoitville (24 ha).

Tableau 13 : Evolution de la SAU communale sur le bassin versant du ruisseau du But

St-Germain-le- Les Pieux Le Rozel Grosville Benoitville Bassin versant du But Gaillard Superficie totale (ha) 1525 552 1383 1315 829 1677 Pourcentage de la commune 36% 61% 44% 12% 3% présente sur le bassin versant Estimation à partir de la nomenclature Corine Land Cover 2006 SAU communale (ha) 1047 389 1093 1168 674 1459 RGA 2000 % de SAU 69% 70% 79% 89% 81% 87% SAU communale (ha) 994 355 951 1110 631 Déclaration de surfaces PAC 2009 % de SAU 65% 64% 69% 84% 76%

Le recensement agricole (RGA 2000) indiquait une diminution du nombre d’exploitations professionnelles entre 1988 et 2000 sur les quatre principales communes du bassin versant, phénomène, qui d’après les déclarations PAC s’est poursuivi puisque l’on y dénombrait plus qu’une soixantaine d’exploitations en 2009. Parmi ces installations agricoles, 22 se trouvent sur le bassin versant du But (Figure 22).

Tableau 14 : Nombre d’exploitations, répartition des SAU et cheptels sur les communes majoritairement présentes sur la zone d’étude - Données RGA 1988 et 2000

Les Pieux Le Rozel Saint-Germain-le-Gaillard Grosville Exploitations 1988 2000 1988 2000 1988 2000 1988 2000 Exploitations professionnelles 26 15 7 9 29 17 29 15 Autres exploitations 24 23 9 4 24 28 21 18 Total exploitations 50 38 16 13 53 45 50 33 SAU des exploitations 1988 2000 1988 2000 1988 2000 1988 2000 Terres labourables (ha) 484 546 248 265 421 466 478 512 Surface toujours en herbe (ha) 720 540 87 101 693 569 833 489 Légumes (ha) 117 45 79 90 33 c 21 0 Total SAU (ha) 1219 1104 344 409 1134 1037 1321 1004 Cheptel (effectif) 1988 2000 1988 2000 1988 2000 1988 2000 Total bovins 1492 1581 187 409 1788 1927 1923 1630 Total volailles 925 444 210 50 1109 1268 841 796 Total porcins 240 159 8 0 55 c 643 c Total équidés 24 57 29 28 33 51 11 23 Total ovins (brebis mère) 234 334 c 15 321 341 102 122 c : résultat confidentiel non publié, par application de la loi sur le secret statistique

Deux installations classées (ICPE) soumises à autorisation se trouvent sur le bassin du But ; il s’agit d’un élevage de porcs de 2054 places sur la commune de Grosville et d’un élevage de 104 vaches laitières sur la commune des Pieux. On notera également la présence du centre hippique des Pieux qui comprend près de 60 chevaux et poneys (PLU des Pieux, 2008).

3.3.1 Indicateurs “pollutions agricoles” Les risques de pollutions microbiologiques liés aux activités agricoles peuvent être appréciés au moyen de quelques indicateurs simples que sont la pression animale, le taux de mise en conformité des élevages et le potentiel d’épandage sur le secteur d’étude (Méthodologie basée sur l’étude de Derolez, 2003).

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 28 3.3.1.1 Pression animale Afin de rendre compte de la pollution fécale émise par l’ensemble des animaux d’élevage sur le secteur, il est possible d’estimer les flux d’E.coli théoriques rejetés, en équivalent-homme 5 (Eho). A partir des effectifs des cheptels et des valeurs d’Eho par espèce animale (Tableau 15), les apports microbiologiques théoriques d’origine agricole ont été évalués sur le bassin versant du But. Rapportés à la SAU, ces apports caractérisent la pression animale du secteur, exprimée en Eho/ha.

Tableau 15 : Valeurs des Eho par espèce issues d’une synthèse bibliographique et d’analyses statistiques (Picot, 2002 in Pommepuy et al , 2005)

Espèces Homme Bovins Volailles Porcins Equidés Ovins Equivalent-homme (Eho) 1 7.2 0.4 65.2 0.2 6.0

Les effectifs de cheptels utilisés (Tableau 16) sont issus de la base de données nationale d’identification (BDNI 2009) pour les bovins, des données de la DDPP de la Manche (2011) et du RGA 2000 pour les volailles, les porcins, les équidés et les ovins. Les effectifs présents sur le bassin versant ont été estimés par pondération de surface.

Tableau 16 : Apports microbiologiques théoriques (en Eho) et charges animales (en Eho/ha SAU) sur le bassin versant du But

Apports théoriques Bovins Volailles Porcins Equidés Ovins Total Effectifs 1664 844 2135 63 294 Flux microbiologiques 1,2E+04 3,4E+02 1,4E+05 1,3E+01 1,8E+03 1,5E+05 (en Eho) Pression Bovins Volailles Porcins Equidés Ovins Total Charges animales 8,21 0,23 95,41 0,01 1,21 105,07 (en Eho/ha SAU)

La pression agricole estimée sur la zone d’étude (105 Eho/ha SAU) est nettement supérieure à celles estimées sur les bassins versants du département (de l’ordre de 10 à 20 Eho/ha SAU) et s’explique principalement par la présence d’un élevage porcin (ICPE) en tête de bassin sur la commune de Grosville.

3.3.1.2 Taux de mise en conformité des élevages Données issues de la DDTM50

Toutes les installations agricoles doivent respecter dans leur aménagement et leur fonctionnement la réglementation ICPE ou RSD 6. Des plans d'aides au travers des PMPOA 7 1 et PMPOA 2 ont été accordés aux exploitants pour la mise aux normes de leur structure d'élevage (dimensionnement des fosses de stockages d’effluents, collecte des eaux de rinçage des aires d’exercices, plans d'épandage etc.) afin d'éviter tout impact sur les milieux hydrauliques superficiels. Sur les principales communes du bassin versant, seules 17 exploitations ont bénéficié de ces aides et ont été mises aux normes entre 1999 et 2011, soit environ 25 %, contre 25-30 % à l’échelle du département (AGRESTE, 2009). Il convient de préciser que les exploitations qui n’ont pas bénéficié de ces plans à ce jour ne sont pas pour autant non conformes.

5 Equivalent-homme (Eho) : sur le modèle de l’Equivalent-habitant utilisé en assainissement urbain, l’AESN a établi un équivalent- homme (Eho) correspondant à un flux journalier moyen de 2.10 9 à 3,4.10 9 E.coli (DEROLEZ, 2003 et PICOT, 2002) 6 ICPE / RSD : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement / Règlement Sanitaire Départemental 7 PMPOA : Programme de Maîtrise des Pollutions d’Origine Agricole : plan d’aides accordé aux éleveurs pour la mise aux normes des bâtiments d’élevage (stockage des effluents, collecte et épuration des eaux vertes (déjection) et blanches (lait), collecte et évacuation des eaux pluviales, etc.) pour répondre aux exigences de préservation de la qualité des ressources en eau.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 29 Légende Exploitations agricoles Ë Centre équestre r Point de Suivi Baignade BV du But Cours d'eau · Échelle 1: 54 000

Sources: BD Ortho 2002 et BD Topo (IGN), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN Figure 22 : Localisation des exploitations agricoles sur le bassin versant du But (Localisation réalisée par photo-interprétation + données DDTM 50 + PLU des Pieux, 2008)

3.3.1.3 Potentiel d’épandage des effluents d’élevage Les sources diffuses de pollution, tels que les épandages de lisiers ou fumiers, conduisant au transfert de microorganismes par ruissellement le long des bassins versants jusqu’au milieu marin, sont difficiles à localiser et à contrôler (Derolez, 2003). La part des terres pouvant recevoir des effluents d’élevage peut s’estimer par le ratio de la SAU sur la surface de la zone étudiée, soit environ 90 % sur notre secteur d’étude (d’après Corine Land Cover 2006).

3.3.1.4 Impact des activités de pâturage (indice de piétinement) La conservation des prairies en bordure des cours d’eau constitue un facteur favorable à la préservation de la qualité de l’eau et à la protection des milieux associés (Mareclean, 2010). Néanmoins, un accès libre des bovins qui viennent s’abreuver au cours d’eau, peut entraîner une dégradation de ses berges, une altération de sa capacité d’autoépuration et être une source directe de contamination fécale.

Aucun diagnostic de rivière n’a été mené sur le secteur. Il est donc difficile d’apprécier cette source potentielle de pollution.

Lors de fortes pluies, le lessivage des prairies pâturées est une source de pollution qui est aussi à prendre en considération. Compte-tenu de son caractère diffus, elle reste toutefois difficile à évaluer.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 30 3.4 Activités artisanales et industrielles

Aucune ICPE industrielle n’a été identifiée sur la zone d’étude. Les seules activités artisanales implantées se situent au nord-est de l’agglomération des Pieux concentrées dans les zones artisanales des “Hauts Vents” et des “Costils”. Les secteurs d’activités qui s’y sont développés sont les suivants : concession et garages auto, BTP et matériaux de construction, alimentation animale, mécanique agricole, expertise comptable, emballage agro-alimentaire, cuisine centrale de la CC des Pieux, déchetterie, etc. (PLU des Pieux, 2008).

3.5 Autres sources de pollutions spécifiques

3.5.1 Port, zone de mouillage Le port le plus proche est celui de Diélette situé au nord du Cap de Flamanville à plus de 8 km de la plage du Rozel. Aucune zone de mouillages autorisés n’a été identifiée à proximité de la plage.

3.5.2 Camping, aire de mobil home, camping-car Deux campings se trouvent à proximité de la plage du Rozel (Figure 23) : le camping du Grand Large sur la commune des Pieux (236 emplacements) et celui du Ranch sur la commune du Rozel (130 emplacements). Ces campings sont raccordés au réseau d’assainissement collectif ; leurs eaux usées sont acheminées vers la station d’épuration des Pieux (Figure 18).

On notera la présence d’un troisième camping non ouvert au public. Situé à proximité du centre hippique des Pieux, l’ancien camping des “Forgettes” accueille aujourd’hui le personnel d’entreprise travaillant sur le site de l’EPR de Flamanville. Sur place, 196 mobil homes sont installés et raccordés au réseau d’assainissement collectif de la commune.

Légende 9Y Camping r Point de Suivi Baignade

Échelle · 1: 37 000 Le Grand Large

Le Ranch

Sources: BD Ortho 2002, DT50-ARS BN

Figure 23 : Localisation des campings sur la zone d’étude

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 31 3.5.3 Chenil On notera également la présence d’un chenil municipal de 9 cases prévu pour accueillir les chiens errants de la Communauté de Communes des Pieux. Il se situe sur une parcelle attenante à la station d’épuration en bordure du ruisseau du But (Figure 24). Les eaux résiduaires et les eaux de lavage sont selon la CC des Pieux collectées dans un réseau d’évacuation étanche et refoulées vers la station d’épuration communale. ·

STEP du But

Chenil

Ruisseau du But

Sources: Fond de carte Google Earth ©.

Figure 24 : Localisation du chenil présent sur la zone d’étude

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 32 PHASE II: Diagnostic

Cette étape du profil vise à caractériser et hiérarchiser les rejets littoraux potentiellement impactant pour la qualité des eaux de baignade de la plage du Rozel. L’impact et le devenir en mer des flux bactériens théoriques émis par ces rejets ont été étudiés suivant deux situations :

- une situation générale caractérisant le bruit de fond observé durant la saison estivale, qu’il est nécessaire de connaître pour évaluer l’impact d’un rejet événementiel, - et une situation exceptionnelle de temps de pluie estival .

1 Identification des rejets côtiers

Parmi les quelques rejets côtiers identifiés à proximité de la plage du Rozel (émissaires pluviaux dont celui du Village de Syllerie et les ruisseaux du Four du Val et du But - Figure 16), seul le ruisseau du But, principal rejet du secteur faisant l’objet d’un suivi microbiologique régulier, a été étudié dans cette étape du profil.

2 Estimation théorique des flux bactériens émis

2.1 Méthodologie

Le calcul des flux bactériens apportés par le ruisseau du But se base sur l’estimation des débits estivaux réalisée par la DREAL de Basse-Normandie (cf. Partie I, Paragraphe 2.4) et les concentrations en E.coli mesurées dans le cadre de l’Annuaire des rejets côtiers du département de la Manche. Le Tableau 17 résume les principales étapes de la méthodologie employée.

Tableau 17 : Méthodologie pour l’estimation des flux bactériens estivaux Flux = Concentration x Débit Méthodologie Situation Concentration Débit

Bruit de Fond Moyenne géométrique interannuelle des [E.coli] Débit moyen interannuel estival Estival mesurées au cours des mois de juin à septembre (juin à septembre)

Moyenne géométrique interannuelle des [E.coli] Temps de pluie mesurées au cours des mois de juin à septembre ; Débit de crue estival de retour 5 ans Estival qui sont supérieures au bruit de fond estival et faisant (juin à septembre) suite à un cumul de pluie sur 3 jours > à 10 mm

NB : Cette méthode, qui reste une approche théorique, a été validée par le comité de pilotage de l’étude des profils de vulnérabilité baignade du département de la Manche.

Le choix d’un débit temps de pluie correspondant à un débit de crue de retour 5 ans 8, qui reste exceptionnel, est volontaire : l’objectif étant de constater ou non l’impact de flux bactériens sur la qualité des eaux de baignade lors d’événements pluviométriques exceptionnels et donc de se placer dans des conditions météorologiques pénalisantes.

2.2 Flux bactériens théoriques

Les flux bactériens calculés suivant les situations de Bruit de Fond (BF) et de Temps de Pluie (TP) durant la période estivale sont présentés dans le Tableau 18. Les flux TP apportés par le ruisseau du But sont supérieurs de 2 log aux flux BF.

8 Un débit de crue de retour 5 ans, est un débit de crue dont la fréquence d’apparition est de 5 ans. En d’autres termes, ce débit s’observe statistiquement une fois tous les 5 ans.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 33 Tableau 18 : Estimation des flux bactériens théoriques

Estimations [E.coli] Débit Flux théoriques E.coli Le But (E.coli / 100 ml) (m 3/s) (E.coli / h) Bruit de Fond 5223 0,09 1,69E+10 Estival

Temps de pluie 55845 0,74 1,49E+12 Estival

3 Etude de la dispersion en mer de ces flux

Le devenir en mer des flux bactériens rejetés par le ruisseau du But a été simulé à l’aide du modèle hydrodynamique Mars-2D.

3.1 Modèle hydrodynamique Mars-2D et son interface MarsWeb

Développé par l’Ifremer, le modèle hydrodynamique Mars-2D est un modèle bidimensionnel horizontal de résolution spatiale de 75 m. Capable de modéliser l’action des courants de marée, les dérives dues au vent et de prendre en compte le temps de survie des germes microbiologiques dans le milieu (T90 9), cet outil d’aide à la décision doit permettre :

- de caractériser l’hydrodynamisme d’un secteur, - d’évaluer le devenir en mer de rejets côtiers (panache de dispersion), de hiérarchiser leur impact sur les zones d’usages et d’identifier les sites d’usages (baignade / conchyliculture) susceptibles d’être affectés.

Figure 25 : Emprise géographique des différents modèles disponibles au LERN (IFREMER)

Sur les huit modèles développés dans le cadre du CPER de Basse-Normandie 10 , c’est le modèle WCOT (Figure 25) qui a été utilisé pour simuler l’impact des écoulements du ruisseau du But. Accessible à un public non expert, l’utilisation de l’interface Internet du modèle (Outil MarsWeb) a permis de paramétrer les flux d’entrée à injecter (BF et TP), les différentes conditions de vent, de marée et le temps de survie des bactéries (T90).

9 Les bactéries et virus, qui arrivent dans le milieu marin, se retrouvent dans un milieu hostile peu propice à leur croissance. Incapables de se multiplier dans cet environnement, ces microorganismes vont y survivre plus ou moins longtemps en fonction des paramètres physiques, chimiques et biologiques du milieu. Le temps de survie des microorganismes est défini par le temps nécessaire à la disparition de 90% de la population initiale, exprimé par le T90. De quelques heures à quelques jours pour les bactéries, cette survie est prolongée, pour les virus, de plusieurs semaines à plusieurs mois. 10 Contrat de Plan Etat Région Basse Normandie (2000-2006) : Conseil régional de Basse Normandie, Conseils Généraux 50 et 14, Agence de l’Eau Seine Normandie et IFREMER.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 34 3.2 Paramétrage des simulations

3.2.1 Mode d’injection des flux bactériens Afin de se placer dans des conditions les plus proches de la réalité, les flux bactériens apportés par le ruisseau du But ont été injectés de la façon suivante :

- Injection du flux BF pendant 3 jours, ce qui assure après plusieurs cycles de marée une stabilisation du bruit de fond qu’il est nécessaire de connaître pour évaluer l’impact du flux TP, - Injection du flux TP suivant un profil de crue théorique défini par la méthode de SOCOSE (détaillée en annexe 5), - Retour à une situation ”normale” avec l’injection du flux BF pendant deux jours.

Estimée selon la méthode de SOCOSE par la DREAL de Basse-Normandie (Pôle Hydrologie -H.CAPLET), la durée caractéristique de crue (D), propre au bassin versant du But est de 17 heures . Cette information apporte des éléments quant au temps de réponse du bassin et permet ainsi de tracer un profil de crue théorique, base pour la schématisation d’un mode d’injection du flux TP adapté (Figure 26).

Profil d'injection des flux BF et TP E.coli/100 ml m3/s Le But 0,80 60000 Flux TP Débit 0,70 [E.coli] 50000 0,60 40000 0,50

0,40 30000

0,30 20000 0,20 Flux BF Flux BF 10000 0,10

0,00 0 09/07/20 10/07/20 11/07/20 12/07/20 13/07/20 14/07/20 15/07/20 16/07/20 17/07/20 10 00:00 10 00:00 10 00:00 10 00:00 10 00:00 10 00:00 10 00:00 10 00:00 10 00:00

Figure 26 : Profil d’injection des flux Bruit de Fond et Temps de Pluie

3.2.2 Conditions environnementales simulées Les conditions environnementales simulées ont été les suivantes :

- Condition de marée réaliste avec injection du flux TP en marée de vives eaux (coefficient de 95), ce qui a tendance à étaler les panaches de dispersion et ainsi étendre la zone impactée tout en diminuant les concentrations, - 3 conditions de vent : sans vent, vents dominants de sud-ouest (10m/s) et nord-est (10m/s), - T90 en mer de 24 heures, représentatif de conditions estivales (ensoleillement, température, etc.) (Pommepuy, et al , 2005).

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 35 3.3 Limites du modèle

Véritable outil d’aide à la décision, le modèle hydrodynamique offre une meilleure compréhension du devenir en mer des flux bactériens apportés par les rejets côtiers et de leur impact potentiel sur les zones d’usage.

Certaines limites et mises en garde doivent néanmoins être apportées quant à l’analyse des résultats :

- Le calcul des flux (BF et TP) se base sur une estimation des débits et sur des concentrations d’E.coli moyennes, - le mode d’injection de ces flux reste théorique, - la bathymétrie des modèles est peu précise sur les zones d’estran, ce qui peut influencer l’écoulement des rivières à marée basse et entraîner des décalages entre la terre et le niveau d’eau à pleine mer.

3.4 Résultats des simulations

Les résultats issus des modélisations se présentent sous deux formes :

- des cartes de concentrations maximales (ou courbe enveloppe) Bruit de Fond et Temps de Pluie pour les trois conditions de vent ; qui intègrent les valeurs maximales de concentration en E.coli observées dans chaque maille du modèle sur 72 h (soit 6 cycles de marées) avec une hauteur d’eau minimum de 50 cm dans la maille, - des graphiques d’évolution des concentrations en E.coli observées sur les points de suivi de la qualité des eaux de baignade (DT50-ARS BN), complétés par un tableau des concentrations moyennes théoriques par zone de baignade.

3.4.1 Courbes enveloppes Les cartes de concentrations maximales (Figure 27) permettent de caractériser le bruit de fond et l’impact des flux “temps de pluie estival” du But suivant trois conditions de vent. Le bruit de fond observé sur les plages de Sciotot et du Rozel est inférieur à 100 E.coli/100ml et reste cohérent avec les mesures effectuées par le service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN (Tableau 19).

Bien que le panache “temps de pluie” du But ne se limite pas à l’Anse de Sciotot et puisse franchir le cap du Rozel au sud, il affecte principalement, et cela quelles que soient les conditions de vent, la plage du Rozel située à proximité immédiate de son exutoire. Les concentrations y atteignent des niveaux de contamination compris entre 500 et 750 E.coli/100ml et sont comparables aux dérives de qualité observées par temps de pluie sur ce point de suivi (Tableau 2).

Dépassant les 15 000 E.coli/100ml, les plus fortes concentrations simulées sont relevées au niveau de l’exutoire du But et reflètent l’écoulement du cours d’eau à marée basse. Plus au nord, la plage de Sciotot semble quant à elle globalement épargnée, même si par vent de sud-ouest elle semble pouvoir être légèrement influencée par le panache du But ; les concentrations simulées ne dépassant pas alors les 250 E.coli/100ml.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 36 Bruit de fond estival Légende Sans Vent Conc entration max ·· nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 75 000

1 cm = 750 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN

Temps de pluie estival Légende Sans vent Concentration max · nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 75 000

1 cm = 750 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 37 Temps de pluie estival Légende Vent de Sud-ouest Concentration max · nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 75 000

1 cm = 750 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN

Temps de pluie estival Légen de Vent de Nord-est Concentration max · nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 75 000

1 cm = 750 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN

Figure 27 : Cartes des concentrations maximales (E.coli) – Ruisseau du But

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 38 3.4.2 Points de suivi L’analyse des concentrations [E.coli] enregistrées tout au long de la simulation sur le point de suivi de la plage du Rozel confirme le potentiel impact du ruisseau du But par temps de pluie (Figure 28).

Évolution des [Escherichia coli] Sans Vent Vent de SW

Point de suivi "Plage du Rozel" Vent de NE Hauteur d'eau (en m)

900 9,0 Temps de pluie / Coeff 95 800 Épisode orageux 8,0

700 7,0

600 6,0

500 5,0 Bruit de fond '

(nb germes / 100 ml) 100 / germes (nb 400 4,0 Coeff 41 300 3,0

200 2,0

100 1,0

0 0,0 PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM PM BM T= 0 T= 4,5 jours T= 6,5 jours

Figure 28 : Evolution des concentrations en E.coli enregistrées sur le point de suivi “Face au camping du Rozel ”

Ces résultats sur les points de suivi sont à considérer avec précaution. En effet, les précisions qu’ils apportent ne sont valables que sur une partie de la zone de baignade (soit une maille du modèle / maille de 75 m). C’est pourquoi une analyse spatiale des cartes de concentrations maximales a permis d’estimer une concentration moyenne théorique par zone de baignade (Tableau 19). Cette concentration correspond à la moyenne géométrique des concentrations en E.coli des mailles comprises dans un cercle ayant pour centre le point de suivi et un rayon de 250 m.

Tableau 19 : Comparaison des résultats du modèle et des mesures réalisées dans le cadre du suivi de la qualité des eaux de baignade Suivi Baignade ARS Données issues du modèle Période 1999-2010 Le Rozel Sans vent Vent SW Vent NE Moy.géométrique

Bruit de Fond < 15 < 15 < 15 18 428 90 802 230 Temps Pluie (*) (*) Les mesures du suivi baignade retenues pour l’analyse comme caractéristiques d'un "temps de pluie" sont les mesures supérieures à 100 germes/100ml, observées suite à un cumul de pluie sur 3 jours supérieur à 10 mm.

En situation de bruit de fond, les concentrations moyennes théoriques sorties du modèle sont du même ordre de grandeur que la moyenne géométrique des concentrations mesurées par la DT50-ARS BN depuis 1999. Par temps pluie, les résultats confirment que les rejets temps de pluie du ruisseau du But sont susceptibles d’engendrer un impact sur la plage du Rozel.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 39 PHASE III: Mesures de gestion et recommandations

1 Synthèse sur les facteurs de risques

1.1 Rejets côtiers

La simulation des flux bactériens amenés par le ruisseau du But a démontré qu’à proximité immédiate de l’exutoire, les concentrations microbiologiques pouvaient atteindre par temps de pluie des niveaux supérieurs à 15 000 E.coli/100ml. La pratique de la baignade et d’activités ludiques dans l’écoulement du cours d’eau peut donc présenter un risque pour la santé humaine, particulièrement suite à des épisodes pluvieux, et doit par prévention être évitée. Les flux “temps de pluie” du But impactent prioritairement la plage du Rozel qui se situe à proximité immédiate de l’exutoire. Les concentrations y atteignent des niveaux de contamination de l’ordre de 500 à 750 E.coli/100ml et sont comparables aux dérives de qualité observées par temps de pluie sur ce point de suivi (Tableau 2).

L’absence de données à l’exutoire du ruisseau du Four du Val n’a pas permis de modéliser et caractériser ses rejets. Toutefois, compte-tenu de ses faibles débits estivaux (Tableau 8) et de l’hydrodynamisme du secteur, ses rejets n’ont vraisemblablement pas d’impact majeur sur la zone d’usage.

1.2 Assainissement

Seules les communes littorales des Pieux et du Rozel disposent d’un réseau d’assainissement des eaux usées ; plus rurales les autres communes de la zone d’étude sont assainies de manière non collective. Implantée au sud de l’agglomération, la station d’épuration des Pieux assure le traitement des effluents du bourg et de la frange littorale des communes du Rozel et des Pieux. Les eaux épurées rejoignent le ruisseau du But à environ 4 km de son exutoire. Si les quelques analyses réalisées en amont/aval de la STEP n’indiquent aucun impact significatif des rejets de la station sur la qualité microbiologique du ruisseau du But, ils mériteraient toutefois d’être confirmés.

En revanche, l’étude de criticité des postes de refoulement a permis d’identifier quelques postes à risque et plus particulièrement ceux du “Hameau Costil” et du “Bout des Rues”. Ne disposant d’aucun système de télésurveillance, le poste du “Hameau Costil” connaît par temps de pluie, en raison du sous- dimensionnement de sa bâche et de ses pompes, des surcharges hydrauliques régulières qui ont pour conséquence, un déversement récurrent d’effluents vers le fossé via le trop-plein situé sur le réseau amont (SOGREAH, 2009). Malgré la distance avec l’exutoire du But supérieure à 5 km, ces déversements d’eaux usées brutes peuvent vraisemblablement participer par temps de pluie à la dégradation de la qualité des eaux superficielles du ruisseau du But et des eaux marines situées en aval. Bien qu’étant équipé de systèmes de télésurveillance et d’alerte complémentaires et bénéficiant d’une vigilance accrue de la part des services de la Communauté de Communes des Pieux, le poste sensible du “Bout des Rue” constitue aujourd’hui, de par la présence d’un trop-plein en amont du poste dirigé vers le milieu hydraulique superficiel, une source potentielle de pollution. Compte-tenu de la sécurisation mise en œuvre, les risques de débordement et d’impact sur le littoral restent toutefois relativement faibles.

On notera également qu’aucun diagnostic n’a été réalisé sur les installations ANC existantes ; celles-ci restent toutefois peu nombreuses sur le secteur d’étude.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 40 1.3 Les eaux pluviales

Outre l’exutoire pluvial du Village de Syllerie et des Ruets situé face à la plage du Rozel, la majorité des eaux pluviales de la zone d’étude dont la partie sud du bourg des Pieux rejoint, via un réseau de buses et de fossés, le ruisseau du But. Ce cours d’eau constitue ainsi le principal exutoire pluvial du secteur.

1.4 Activité agricole sur la zone d’étude

L’activité agricole est essentiellement concentrée sur le bassin versant du But. Principalement due à la présence d’un élevage porcin (ICPE) en tête de bassin, la pression agricole estimée n’y est pas négligeable (105 Eho/ha SAU). Réparties de manière hétérogène, les exploitations se situent généralement à proximité du ruisseau du But et peuvent constituer une source potentielle de pollution (Figure 22). On notera d’ailleurs qu’environ 25 % des exploitations présentes sur le bassin ont bénéficié de plans d’aide pour la mise aux normes de leur structure d’élevage. Autre source de pollution potentielle, le piétinement des berges par les bovins n’a pas été diagnostiqué sur cette zone d’étude. En fonction de la distance avec le littoral, du débit et du pouvoir auto-épurateur du cours d’eau, ces rejets ponctuels et diffus d’origine agricole auront plus au moins d’impact sur la qualité des eaux littorales, ce qui reste difficile à quantifier.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 41 2 Recommandations

En synthèse, au vu des rares dérives de qualité qu’a connu la zone de baignade surveillée plage du Rozel qui observe malgré tout une “excellente” qualité de ses eaux de baignade, les recommandations suivantes sont à prendre en considération :

° Recommandations générales

- Mettre en œuvre les contrôles de conformité des installations d’assainissement non collectif (création d’un SPANC) et poursuivre les contrôles de branchements au réseau d'assainissement collectif, formaliser ces contrôles au travers de bilans annuels hiérarchisant les non-conformités en fonction du degré d'impact sur la qualité microbiologique du milieu, s’assurer que la correction des dysfonctionnements identifiés soit effectuée rapidement en priorisant les installations ANC ayant un fort impact sanitaire et les mauvais branchements de type “eaux usées vers eaux pluviales“, - Réaliser un bilan annuel des données issues de la sécurisation des ouvrages de collecte des eaux usées et des eaux pluviales, - Etablir, en cas d'anomalies sur un ouvrage de collecte des eaux usées (poste de refoulement, station), un rapport d'incident accompagné des actions correctives engagées pour y remédier, - Agir préventivement pour un bon fonctionnement des différents ouvrages de collectes des eaux usées et eaux pluviales (état des canalisations, état des pompes, état des systèmes d'alarmes, etc.).

° Recommandations particulières

- Interdire par prévention la baignade et les jeux d’enfants dans l’écoulement du ruisseau du But (Arrêté municipal du 10 août 2009 applique déjà cette recommandation), - Equiper le poste “Hameau Costils” d’un système de télésurveillance et y éviter les risques de débordement en cas de dysfonctionnement par la mise en place de dispositif de sécurité (bâche tampon, etc.), - Maintenir une surveillance accrue sur le poste du “Bout des Rues” et son trop-plein (si le trop-plein situé en amont du poste ne peut pas être supprimé), - Caractériser avec plus de précision l’impact des rejets de la station d’épuration sur la qualité bactériologique du ruisseau du But en réalisant un profil longitudinal détaillé du cours d’eau ; ainsi il serait intéressant que les analyses bactériologiques réalisées en amont et aval de la station puissent être complétées par quelques mesures le long du But et cela jusqu’à son exutoire, - Caractériser les apports bactériologiques du petit ruisseau du Four du Val selon différentes conditions climatiques (“temps sec / temps de pluie”), - Caractériser le régime hydraulique de l’émissaire pluvial du Village de Syllerie, notamment à la suite d’un temps de pluie estival, - Evaluer les phénomènes de piétinement sur les berges du ruisseau du But, - Sensibiliser les agriculteurs et poursuivre la mise en conformité des élevages agricoles sur le bassin versant du But.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 42 Bibliographie

° AESN, 2004. Loisirs nautiques et risques sanitaires sur le bassin Seine-Normandie. Etude réalisée par les bureaux d’étude Eco Environnement Ingénierie et Tassili. Janvier 2004. ° AGRESTE, 2009. Enquête 2008 sur les bâtiments d’élevage – Vers des étables vertes. DDAF de la Manche / Agreste Manche Données n° 35 – Octobre 2009. ° ARS, 2009. Etat sanitaire des zones de baignade en mer sur le département de la Manche : Bilan de la saison estivale 2009. Service Santé-Environnement DT50-ARS BN. ° Communauté de Communes des Pieux, 2011. Rapport annuel 2010 : Sur les prix et la qualité des services publics de l’eau et de l’assainissement. ° DDASS 50, 1987. Surveillance sanitaire des eaux littorales du département de la Manche (Baignade – Conchyliculture – Pêche à pied). DDASS 50 et Ifremer, Mai 1987. ° DDASS50 / DDE50, 1998. Annuaire des rejets côtiers du département de la Manche. Septembre 1998. ° DDASS 50, 2005. Annuaire des rejets côtiers du département de la Manche. DDASS 50, 2005. ° Derolez V., 2003. Méthode de caractérisation de la fragilité microbiologique des zones conchylicoles – Application à plusieurs bassins français. Rapport d’Ingénieur Sanitaire, ENSP. ° IFREMER, 2009. Bulletin de la Surveillance de la Qualité du Milieu Marin Littoral, Edition 2009. Résultats acquis jusqu’en 2008. Ifremer/RST.LERN/09-07/Laboratoire Environnement Ressources de Normandie, 125 p. ° Kluth, 2006. Dimensionnement d'un ouvrage écrêteur de crues par une méthode hydrologique. Rapport de Master Sciences de la Terre / Hydrosciences, Cemagref. ° Mareclean, 2010. Rapport final du projet LIFE Mareclean: Risk based reduction of microbial pollution discharge to coastal waters. SMBCG, juin 2010. ° Ministère de l'Agriculture. 1980. Fascicule 2 : la méthode Socose, méthode sommaire d'estimation de la crue décennale sur un petit bassin versant non jaugé, Synthèse nationale sur les crues des petits bassins versants. ° Picot S., Pommepuy M., Le Goff R., 2002. Etude rétrospective des événements du printemps 2001 ayant abouti à la contamination virale du secteur conchylicole de St-Vaast-la-Hougue (est Cotentin). RST DEL/MP/MIC/02.03/Brest, 75 p. ° PLU des Pieux, 2008. Plan Local d’Urbanisme de la commune des Pieux : rapport de présentation. Réalisé par Bureau d’étude Planis en mars 2008. ° Pommepuy M., et al , 2005. Etude pour la reconquête de la qualité des eaux et de la salubrité des coquillages dans le secteur de production conchylicole Cul de Loup-, (Convention IFOP n°03/2210404/F), Rapport final, Mai 2005, 105 p + annexes 13p. ° SATESE, 2010. Rapports annuels du SATESE – Année 2010. Edition juin 2011. ° SAUR, 2008. Évaluation de la criticité technique des postes de relevage situés dans la frange littorale de la côte des havres du Cotentin. Rapport d’activité SAUR. Projet Life MARECLEAN (Source : SMBCG). ° SOGREAH, 2007. Diagnostic Assainissement de la commune des Pieux : Mesures des débits – Mesures de pollution, quantification et localisation des désordres, Juin 2007. ° SOGREAH, 2009. Autorisation de rejet de la station d’épuration de la commune des Pieux : dossier de déclaration, mai 2009.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 43 Sites Internet visités

° Cartes géologiques au 1/50 000 du BRGM (Info Terre) http://infoterre.brgm.fr/ ° Comité Départemental du Tourisme de la Manche (Observatoire du Tourisme) http://www.manchetourisme.com/ ° État des lieux et des milieux littoraux en Basse-Normandie (Atlas IFREMER, 2007) http://wwz.ifremer.fr/envlit/region/basse_normandie/ ° Site Internet de la Communauté de Communes des Pieux http://www.cc-lespieux.fr/ ° Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) – Statistiques locales http://www.statistiques-locales.insee.fr/esl/accueil.asp ° Occupation des sols (CORINE LAND COVER) – Site du MEEDDM Service SOes Environnement http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/index.php?id=88

Listes des Annexes

Annexe 1 : Carte au 1/45 000 e de la zone d’étude Annexe 2 : Classement de la qualité des eaux de baignade littorales selon la Directive 76/130/CEE Annexe 3 : Classement de la qualité des eaux de baignade littorales selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE Annexe 4 : Grille d’évaluation et résultats de la criticité technique et environnementale des postes de refoulement présents sur la zone d’étude Annexe 5 : Méthode SOCOSE

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 44 Annexe 1

Carte au 1/45 000 e de la zone d’étude

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 45 Annexe 2

Classement de la qualité des eaux de baignade littorales selon la Directive 76/130/CEE

° Les paramètres mesurés

Deux catégories d’indicateurs sont utilisées pour évaluer la qualité sanitaire de l’eau :

- les paramètres microbiologiques : trois germes indicateurs de contamination fécale sont recherchés : les coliformes totaux, les coliformes fécaux ( Escherichia coli ) et les entérocoques. Les analyses sont réalisées par des laboratoires agréés.

- les paramètres physico-chimiques : contrairement aux indicateurs précédents, ces paramètres font l’objet d’une évaluation qualitative (visuelle ou olfactive). La présence de mousses (substances tensioactives), de phénols, d’huiles minérales, de résidus goudronneux de matières flottantes est relevée lors du prélèvement d’eau.

° L’appréciation de la qualité s’effectue en deux temps :

En cours de saison à partir des résultats ponctuels d’analyses :

Tableau I : Critères de qualité des eaux de baignade définis par le décret n°81-324 du 7 avril 1981 fixant les normes d’hygiène et de sécurité applicables aux piscines et aux baignades aménagées.

PARAMETRES G (*) I (*) MICROBIOLOGIE Coliformes totaux / 100 ml 500 10 000 Escherichia coli / 100 ml 100 2 000 Entérocoques / 100 ml 100 - PHYSICO -CHIMIE Coloration - Pas de changement anormal de la couleur (0) - Pas de film visible à la surface de l'eau et Huiles minérales (mg/l) ≤ 0,3 absence d'odeur Substances tensioactives réagissant au bleu - Pas de mousse persistante de méthylène (mg/l laurylsulfate) ≤ 0,3 Phénols (indices phénols) mg/l - Aucune odeur spécifique C6 H5 0H ≤ 0,005 Transparence (m) 2 1 (0)

(*) G : Le nombre guide G caractérise une bonne qualité pour la baignade. (*) I : Le nombre impératif I constitue la limite supérieure au-delà de laquelle la baignade est considérée de mauvaise qualité. (0): Dépassement des limites prévues en cas de conditions géographiques ou météorologiques exceptionnelles.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 46 En fin de saison par une interprétation de l’ensemble des mesures qui se traduit par un classement.

Tableau II : Critères de classement de qualité des eaux de baignade

A Eau de bonne qualité B Eau de qualité moyenne Au moins 80% des résultats en coliformes totaux et en Au moins 95% des prélèvements respectent les Escherichia coli sont inférieurs ou égaux aux nombres nombres impératifs pour les coliformes totaux et guides; Escherichia coli, et au moins 95% des résultats en Coliformes totaux et Escherichia coli sont inférieurs ou égaux aux nombres les conditions relatives aux nombres guides n'étant pas, impératifs; en tout ou en partie, vérifiées. et au moins 90% des résultats en entérocoques sont inférieurs ou égaux aux nombres guides. Au moins 95% des résultats sur les paramètres physico-chimiques (huiles minérales, mousses, phénols) sont conformes aux critères impératifs définis. Les eaux classées en catégories A ou B sont conformes aux normes européennes

C Eau pouvant être momentanément polluée D Eau de mauvaise qualité La fréquence de dépassement des nombres impératifs est Pour au moins un paramètre, les conditions relatives aux comprise entre 5% et 33,3% nombres impératifs sont dépassées au moins une fois sur trois. Il est important de noter que si moins de 20 prélèvements Toutes les zones classées en catégorie D durant deux sont effectués pendant toute la saison sur un point, un années consécutives doivent être interdites à la seul dépassement des nombres impératifs s ur un seul baignade, sauf si des améliorations significatives paramètre suffit pour entraîner le classement de la plage apparaissent en catégorie C. Moins de 95% des résultats sur les paramètres physico-chimiques (huiles minérales, mousses, phénols) sont conformes aux critères impératifs définis. Les eaux classées en catégorie C ou D ne sont pas conformes aux normes européennes

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 47 Annexe 3

Classement de la qualité des eaux de baignade littorales selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE

La transposition en droit français de la directive européenne du 15 février 2006 concernant la gestion de la qualité des eaux de baignade est effective depuis la publication du décret n° 2008-990 du 18 septembre 2008. Cette directive modifie notamment les modalités du contrôle de la qualité des eaux de baignade et notamment, seuls 2 paramètres microbiologiques seront contrôlés : entérocoques intestinaux et Escherichia coli .

Elle apporte également des modifications quant aux modalités d’évaluation et de classement:

- Les normes de qualité seront différentes pour les eaux de mer et les eaux douces. - l’évaluation de la qualité sera réalisée sur la base de l’analyse statistique de l’ensemble des données relatives à la qualité des eaux de baignade recueillies sur 4 saisons. - Le classement des eaux de baignade sera établi suivant 4 classes de qualité.

Cette évolution qui s’est fixé pour objectif de diminuer le risque sanitaire lié à la baignade prévoit parmi les diverses mesures, l’élaboration de profils des eaux de baignades, outils destinés à mieux comprendre leur vulnérabilité et définir les mesures préventives ou de gestion appropriées. Enfin, la directive prévoit explicitement la participation du public : Le public informé devient acteur dans la gestion de la qualité des eaux de baignade.

Calendrier d’application des dispositions de la directive 2006/7/CE :

° 2010 : Etablissement des programmes de surveillance de la qualité des eaux de baignade selon les nouvelles règles prévues par la directive 2006/7/CE (2 paramètres microbiologiques) et mise en œuvre de ces programmes.

° 2010 à 2012 : Classement de la qualité des eaux de baignade selon la méthode de la directive 76/160/CE, en ne tenant compte que des résultats des 2 paramètres microbiologiques prévus par la directive 2006/7/CE.

° 2011 : Réalisation des profils pour l’ensemble des eaux de baignade.

° Fin de la saison balnéaire 2013 : Premier classement de la qualité des eaux de baignade établi selon une méthode statistique, sur la base des résultats analytiques recueillis pendant les 4 saisons balnéaires précédentes.

° Fin de la saison 2015 : Toutes les eaux doivent être au moins de qualité suffisante.

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 48 ° Le calcul du classement:

Le classement est établi sur la base des percentiles 95 et 90 calculés, à l’aide d’une formule, sur les résultats des quatre dernières saisons balnéaires.

Fondée sur l'évaluation du percentile de la fonction normale de densité de probabilité log10 des données microbiologiques obtenues pour la zone de baignade concernée, la valeur du percentile est calculée de la manière suivante: i) Prendre la valeur log10 de tous les dénombrements bactériens de la séquence de données à évaluer (si une valeur égale à zéro est obtenue, prendre la valeur log10 du seuil minimal de détection de la méthode analytique utilisée.) ii) Calculer la moyenne arithmétique des valeurs log10 (µ). iii) Calculer l'écart type des valeurs log10 (σ). La valeur au 90e percentile supérieur de la fonction de densité de probabilité des données est tirée de l'équation suivante: 90e percentile supérieur = antilog (µ + 1,282 σ). La valeur au 95e percentile supérieur de la fonction de densité de probabilité des données est tirée de l'équation suivante: 95e percentile supérieur = antilog (µ + 1,65 σ). Figure I : Percentile 95 ? Qu’est ce que c’est ? Extrait de l’annexe 2 de la Source : Agence de l’Eau Seine-Normandie directive européenne 2006/7/CE du 15 février 2006

° Les critères de classement:

Classes de qualité Excellente (1) Bonne (1) Suffisante (1) Insuffisante (1) Critères E.coli Percentile 95 ≤ à 250 500 et Entérocoques Percentile 95 ≤ à 100 200 E.coli Percentile 90 ≤ à 500 et Entérocoques Percentile 90 ≤ à 185 E.coli Percentile 90 > à 500 ou Entérocoques Percentile 90 > à 185

(1) : sous réserve que des mesures de gestion soient prises en cas de pollution, pour prévenir l’exposition des baigneurs et pour réduire ou supprimer les sources de pollution.

(2) : baignade conforme temporairement si des mesures de gestion sont prises en cas de pollution, si les causes de pollution sont identifiées et si des mesures sont prises pour réduire ou supprimer les sources de pollution.

➯ Les eaux de baignade de qualité insuffisante 5 années consécutives sont interdites ou déconseillées.

Figure II : Critères de classement des eaux de baignade en mer définis par la directive 2006/7/CE

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 49 Annexe 4 Grille d’évaluation et résultats de la criticité technique et environnementale des postes de refoulement présents sur la zone d’étude Méthodologie I-Crew / Galaté développée par la SAUR et utilisée (pour sa partie “Note Equipement”) dans le cadre du projet Life MARECLEAN Le détail des calculs est consultable dans le rapport réalisé par la SAUR (SAUR, 2008)

Critères techniques Critère de télégestion Particularités

Permuta- Débit mensuel Défaut Pompe de Groupe Bâche Alarme Défaut Défaut Télésurvei- Eaux Risque Distance au milieu tion Trop-plein Agitateur moyen Ligne Type de transfert secours électrogène Tampon Niv. haut EDF Pompe llance parasites inondation recepteur (littoral) Pompes (m3/mois) T.L.S Oui Non Total Partiel 3 par an 3 par an 4 par Absence Absence Absence Absence Absence Absence Absence Manuelle Présence Présence Présence Q Q > 1500 Présence Présence Présence D< 100 D< m 100 < an 4 par < an 3 par < an 4 par < an 3 par > an 3 par ≥ ≥ > 10 par >an 10 par D >D m 1000 0 0 < Q < 300 Automatique 300 <300 Q < 1500 de 4 à 10 par an 4 de à 10 par Pas plein trop de 100 <100 D < m 500 500 <500

Note 1 10 1 10 1 5 10 1 10 1 2020 1 10 1 5 10 1 2 3 1 10 1 10 1 20 1 1020 1 20 1NOTEEQUIPEMENT 00.20.3 0.4 0.6 0.8 1 0.25 0.5 0.75 1 NOTETECHNIQUE LES PIEUX Etang Val 11 5 10 20101 1 111 1011 63 0 63

Terres Blanches 1 1 5 10 20 10 5 20 20 1 73 0.8 0.25 88

Hameau Costils 1 1 5 10 20 10 10 20 20 1 78 0.3 0.25 84

Hotel Philippe 1 1 5 10 20 10 10 3 10 10 1 10 20 1 149 0.8 0.5 209

Val Mulet 1 1 5 10 20 10 10 3 10 10 1 10 20 1 149 0.8 0.5 209

Le Fort 1 1 5 1 20 10 10 2 10 10 1 10 20 1 120 1 1 240

Le Grand Sciotot 11 5 10 2010 10 31 11120 1 122 0 122

Le Kaolin 11 5 10 201051 1111 11 58 0 58

La Trainellerie 1 1 5 10 20 10 10 31 1 1 1 20 20 141 0.8 0.25 169

Le Grand Large 1 1 5 10 20 10 10 2 1 1 1 1 20 20 121 0 121

Le Chenil Non déterminé

LE ROZEL Le Bout des Rues 1 1 5 10 20 10 5 31 1 1 1020 20 145 0 0.4 0.25 160 Le Ranch 11 5 10 20105 21111 11 78 0 78

׀ Profil de vulnérabilité de la plage du Rozel – Face au camping 50 Annexe 5 Méthode SOCOSE (Ministère de l’Agriculture, 1980)

Utilisable pour des bassins versants ruraux de superficie comprise entre 2 et 200 km², la méthode SOCOSE permet d’estimer le débit de pointe décennale Qd et la durée caractéristique de crue D (en heures) pendant laquelle le débit dépasse Qd/2 (Figure III).

Figure III : Illustration d’une crue simple, du débit de pointe Qd et de la durée caractéristique de crue D (Kluth, 2006)

A noter que ce paramètre D, exprimé en heures, est calculé selon l’équation suivante (Ministère de l’Agriculture, 1980) :

Pa 1 ln( D) −= 69.0 + 32.0 ln( S) + 2.2 P Ta Avec :

S = la superficie du bassin versant, en km², P = la pluie décennale journalière locale sur le bassin versant, en mm, Pa = la pluviométrie moyenne annuelle sur le bassin versant, en mm, Ta = la température moyenne interannuelle réduite au niveau de la mer, en °C.

En complément, l’analyse d’épisodes de crue estivale sur les cours d’eau disposant de mesures quotidiennes de débits (Figure IV), a permis de valider la méthode et de fixer les hypothèses suivantes : - le temps de montée entre le débit moyen et le débit de pointe de la crue est égal à 0,5 D, - le temps de descente pour revenir à un débit moyen normal est égal à 1,5 D.

Relation pluie / débit sur la Saire 3 Qmoy été = 0,91 m /s m3/s Station Anneville-en-Saire - Sept 2002 mm 3 Qcrue/retour 5 ans = 4,14 m /s 5,5 60 DSocose = 37 h 5 Pluviométrie Débit journalier 4,5 50 4 Durée crue observée = 3 jours 40 3,5 Soit ≈ 2 x D 3 30 2,5 2 20 1,5 1 10 0,5 0 0 01/09/2002 02/09/2002 03/09/2002 04/09/2002 05/09/2002 06/09/2002 07/09/2002 08/09/2002 09/09/2002 10/09/2002 11/09/2002 12/09/2002 13/09/2002 14/09/2002 15/09/2002 16/09/2002 17/09/2002 18/09/2002 19/09/2002 20/09/2002 21/09/2002 22/09/2002 23/09/2002 24/09/2002 25/09/2002 26/09/2002 27/09/2002 28/09/2002 29/09/2002 30/09/2002

Figure IV : Validation de la durée caractéristique de crue et du mode d’injection du flux TP Exemple de la Saire - Mesures issues de la station d’Anneville-en-Saire (Banque Hydro / DREAL BN)

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