MASSIF FORESTIER DE LA MONTAGNE GRANDE CHALOUPE Plan de protection du massif contre les incendies

N° indice Date Etabli par Contrôlé par Nb de pages 0 Septembre 2010 E.BERNARD F.COMPAGNON 74 1 Août 2012 E.BERNARD F.COMPAGNON 74

ONF – Pôle risques naturels 2, ALLEE DE LA PEPINIERE – 97400 SAINT DENIS

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 3 1.1. Objectifs du plan de massif...... 3 1.2. Localisation de la zone d’étude...... 4 1.3. Organisation foncière et réglementaire...... 4 1.3.1. Le Foncier ...... 4 1.3.2.Le contexte réglementaire ...... 5 ETAT DES LIEUX ...... 7 2.1. Caractéristiques du milieu naturel...... 7 2.1.1. Ile de la Réunion...... 7 2.1.2. La géologie et les sols...... 7 2.1.3. La topographie et l’hydrographie ...... 8 2.1.4.Climatologie...... 8 2.1.5.Description de la végétation ...... 11 2.2. Contexte économique et social...... 16 2.2.1.La démographie...... 16 2.2.2.Projet d’urbanisation...... 16 2.2.3.L’agriculture...... 16 2.2.4.Activités forestières ...... 16 2.2.5.Activité cynégétique...... 17 2.2.6.Zones de loisirs ...... 17 2.3. Analyse de l’aléa...... 18 2.3.1. Historique des incendies ...... 18 2.3.2. Période sensible...... 18 2.3.3. Facteurs aggravants...... 19 2.3.4. Calcul de l’aléa ...... 21 2.4. Les enjeux...... 23 2.4.1. Les zones naturelles...... 23 2.4.2. Les zones urbanisées...... 24 2.5. Les équipements DFCI...... 25 2.5.1. Rappel des normes sur les équipements DFCI ...... 25 2.5.2. Recensement des équipements existants ...... 28 DEFINITION DES OBJECTIFS...... 33 3.1. Rappel des objectifs du plan de massif...... 33 3.2. Objectif stratégique A : Connaître le risque et agir sur les causes ...... 34 3.3. Objectif stratégique B : préparer le terrain pour la surveillance et la lutte. 35 3.4. Objectif stratégique C : réduire la vulnérabilité ...... 36 3.5. Objectif stratégique D : Coordination opérationnelle...... 36 3.6. Tableau synoptique des mesures proposées ...... 37 3.7. Tableau de synthèse des projets d’aménagements DFCI...... 50 BILBLIOGRAPHIE ...... 51 GLOSSAIRE ...... 53 TABLE DES FIGURES DES TABLEAUX ET DES PHOTOS ...... 54 TABLE DES ANNEXES ...... 56 ANNEXES...... 57

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INTRODUCTION 1.1. Objectifs du plan de massif

Le département de la Réunion dispose d'un plan départemental de protection des forêts contre l'incendie approuvé par le Préfet pour la période 2009-2015.

Ce document, établi à l’échelle de l’île, identifie un nombre d’actions à réaliser afin d’améliorer la prévention et la lutte contre les incendies :  améliorer la connaissance du risque incendie,  réduire le nombre de départs d'incendie,  diminuer les surfaces brûlées,  gérer et hiérarchiser les actions de prévention par une approche territoriale.

Cette dernière action concerne l’élaboration des plans de massifs de protection des forêts contre l'incendie sur les secteurs les plus sensibles identifiés à la Réunion au sens de l’article L. 132-1 du nouveau code forestier. L'élaboration de ces documents trouve son fondement juridique dans la loi d'orientation forestière n°2001-602 du 9/07/2001 qu i introduit dans l'article L.133-2 du code forestier la notion de plan départemental de protection des forêts contre l'incendie et en prévoit une déclinaison par massif forestier.

Un massif forestier est une unité relativement homogène sur le plan écologique, climatologique, sociologique pour lequel le risque feu est sensiblement équivalent, ce qui permet d'élaborer une doctrine et des actions de gestion préventives. Il est constitué de territoires comprenant les formations forestières et sub-forestières menacées et des territoires agricoles et urbains attenants, formant un ensemble cohérent au regard du risque d’incendie de forêt (circulaire DGFAR du 26 mars 2004). Le massif forestier de La Montagne/Grande Chaloupe est fortement exposé à l’aléa incendie et les enjeux écologiques y sont majeurs. En effet, il comprend les dernières zones de forêts sèches, habitats endémiques de la Réunion. L’objectif de ce document est de planifier les actions nécessaires pour atteindre les objectifs fixés dans le dossier départemental. Elles sont déclinées selon trois thématiques principales :  amélioration et entretien des infrastructures et réseau de pistes DFCI,  mise en application et transcription opérationnelle des mesures réglementaires sur l'emploi du feu, clarification du statut juridique des pistes (instauration de servitudes)  actions d'aménagement du territoire et de gestion de l'espace : création et entretien de coupures de combustibles, propositions d'aménagements, intégration des préconisations DFCI dans la gestion des espaces naturels.

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1.2. Localisation de la zone d’étude

Le massif de La Montagne-Grande Chaloupe se situe sur la façade Nord-ouest de l’île de la Réunion. Le massif est limité au nord-ouest par l’océan indien, au sud par la route départementale 41, au sud-est par la rivière Saint-Denis et au sud-ouest par les premières habitations de la commune de la Possession. La partie ouest, secteur de la Grande Chaloupe, n’est que très peu urbanisée et conserve son aspect naturel, tandis que la partie Est, secteur de La Montagne, est concernée par une forte urbanisation ( cf.carte n°I en annexe ). Le massif se développe sur les territoires communaux de Saint-denis et de La Possession sur une surface de 2529,85 hectares .

1.3. Organisation foncière et réglementaire

1.3.1. Le Foncier

Domanial L’Etat est propriétaire, en partie, des falaises bordant la route du littoral. Il est également propriétaire, au titre de la Défense, des terrains rive droite de la Grande Chaloupe et secteur du Saint-Bernard. .

Departemento-domanial Le statut départemanto-domaniale est propres aux DOM îliens. Il s’agit de l’ancien domaine de la Colonie, passé sous statut en 1948. La propriété revient au département mais l’Etat en conserve les droits d’usages. Comme l’ensemble des forêts les rampes de La Montagne sont confiées à l’Office National des Forêts.

Départemental Classé au titre des monuments historiques, le Chemin des Anglais est la propriété du Département. L’entretien de ce chemin est assuré par l’association GCEIP. Deux zones de préemption approuvées au titre des Espaces Naturels Sensibles (mars 2001) englobent la totalité du rempart Est de la Ravine de la Grande Chaloupe ainsi qu’une partie de la Grande Montagne (commune de St Denis). Ce droit de préemption a permis d’acquérir et de classer le terrain Fleurié en Espace Naturel Sensible (environ 97 ha) ; celui-ci englobe une partie du rempart Est de la Ravine de la Grande Chaloupe.

Communal La commune de Saint-Denis est propriétaire de 419 ha sur la partie Est, secteur de la Montagne, tandis que la commune de la Possession posséde 140 ha de terrain sur la partie ouest, secteur de la Grande Chaloupe.

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Conservatoire des Espaces Littoraux et des Rivages Lacustres Le conservatoire du littoral a fait l’acquisition en fin 2011 de 543 ha de forêt, située situé de part et d’autre de la ravine Grande Chaloupe. La gestion de cet espace a été confiée à l’Office National des Forêts. D’autres secteurs sont en cours d’acquisitions ou font l’objet d’intérêt complémentaire dont près de 200 ha hors zone du plan de massif.

Privé La majorité du massif est une mozaïque de propriétées privées. Le secteur de la Montagne a un parcellaire très mocellé tandis que le secteur de la Grande Chaloupe a un nombre de propriétaires plus réduit. Les propriétaires ne sont pas organisés au sein d’une structure (groupement forestier, association syndicale) rendant l’aménagement du territoire complexe.

MASSIF DE LA MONTAGNE/GRANDE CHALOUPE Régime forestier Régime non forestier Total Statuts Surface (ha) % Surface (ha) % Surface (ha) % Domanial 287,36 11,36% 287,36 11,36% Départemanto-Domanial 218,66 8,64% 218,66 8,64% Départemental 91 3,60% 91 3,60% Communal 559 22,10% 559 22,10% Conservatoire du littoral 254,92 10,08% 288 11,38% 543 21,46% Privés 830,91 32,84% 830,91 32,84% Total 760,94 30,08% 1768,91 69,92% 2529,85 100%

Tableau n°1 : répartition de la propriété foncière (cf carte n°2 en annexe)

1.3.2.Le contexte réglementaire

La délimitation des zones réglementaires (zone N et EBC) sur le massif est basée sur les PLU en vigueur des communes concernées (cf.carte n°3 en annexe).

Zone N La totalité du massif est soumis à cette réglementation. Ce classement interdit toute nouvelle construction

Espace boisé classé (EBC) Ce classement, au titre de l’article L.130-1 du code de l’urbanisme , interdit tout changement d’affectation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la création de boisements. Les coupes et abattages d’arbres sont soumis à déclaration préalable sauf cas particuliers.

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Parc national Le massif de La Montagne-Grande Chaloupe est compris en partie en cœur du Parc national et pour sa totalité dans la zone d’adhésion. Définit par le décret n°2007-296 du 5 mars 2007 de création du Parc, les travaux, les constructions et les installations en cœur de parc sont interdits, sauf autorisation spéciale de l’établissement public du parc délivrée après avis de son conseil scientifique ou, sur délégation, du président du conseil. Il est à noter que le périmètre du Parc est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis août 2010. Aucune réglementation particulière ne s’applique à ce statut.

Site classé Le chemin Crémont appelé communément chemin des Anglais (cf.photo n°1) est l’une des plus vieille route de l’île. Autrefois emprunté par les Anglais pendant leur conquête, il est aujourd’hui un lieu de randonnée privilégié. Son patrimoine historique lui confére aujourd’hui son titre de site classé. Ce statut proscrit toute forme d’aménagement ne respectant pas son architecture et son environnement paysager.

Photo n°1: Départ du chemin des Anglais

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ETAT DES LIEUX

2.1. Caractéristiques du milieu naturel

2.1.1. Ile de la Réunion

La Réunion est une île volcanique de forme elliptique d’orientation NW/SE qui se trouve dans l’archipel des Mascareignes. Elle est formée par la juxtaposition de deux appareils volcaniques principaux, le massif du au Nord et le massif de la Fournaise au Sud. Les premiers centres éruptifs sont apparus au Nord-Ouest de l’île puis se sont déplacés vers le Sud-est, où le volcan de La Fournaise est toujours actif. Ces deux pitons servent de support solide à toute une évolution morphologique et biogéographique ( cf. carte n°4 en annexe ).

2.1.2. La géologie et les sols

Le Piton des Neiges est à l’origine de la géologie de la partie nord et ouest de l’île (de Saint- Benoît à Saint-Pierre en passant pas Saint-Denis et Le Port). Cette géologie est définie par rapport à l’existence de quatre phases d’activités volcaniques séparées par des périodes d’accalmies au cours desquelles l’érosion et l’altération pédologique deviennent prédominantes (Nativel, 1978 ; Chevallier, 1979).

On retrouve ainsi sur le massif la Phase II ou « océanites récentes » du Piton des Neiges (430 000 à > 2 100 000 ans). Cette phase II constitue le bouclier primitif du Piton des Neiges et en forme l’ossature (large dôme surbaissé circulaire). On retrouve donc sur le massif un ensemble de roches de type basaltique.

Les sols du massif sont à tendance ferrallitiques (fer et alumine). Ce sont les plus vieux sols avec un temps et des conditions de genèse très longues. Ils sont de couleur rougeâtre avec une épaisseur variant de 1 à 2 mètres, plus ou moins profonds selon les endroits, sans éléments grossiers et bien structurés. Le drainage est excellent et les racines peuvent bien exploiter leur milieu. Par contre, l’érosion y est à craindre sur les sols mis à nu. La répétion d'incendies peut accentuer ce phénoméne.

On peut noter que la planéze de La Montagne est inscrite en Zone Nationale d’Intérêts Géologiques (ZNIG), pour ses particularités géologiques comme les remparts, les pitons et les cirques.

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2.1.3. La topographie et l’hydrographie

Le massif plonge directement en mer avec des falaises de 80 à 200 m de hauteur. Son inclinaison générale est sud-nord. La pente moyenne de la planèze de La Montagne est de 12%. Le relief transversal est marqué par de nombreuses ravines (cf. figure n°1 ), généralement caractérisées par des parois abruptes formant un rempart. Elles canalisent l’ensemble des écoulements lors de la saison chaude et pluvieuse (décembre à avril). A l'exception de quelques bassins, elles sont totalement sèches en hiver (avril à novembre). Ces ravines constituent des obstacles très souvent infranchissables pour les aménagements et les voies de desserte ( cf. carte n°3 en annexe ).

N

Localisation de la coupe transversale

Ouest Est

Ravines

Figure n°1 :Coupe topographique tranversale du mass if de La Montagne-Grande Chaloupe

2.1.4.Climatologie

La Réunion est une île de la zone intertropicale australe qui se caractérise par l’alternance d’une saison chaude et pluvieuse (de décembre à avril) et d’une saison fraîche et plus sèche (de mai à novembre).

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La Réunion est une petite île, montagneuse, très éloignée des masses continentales ; les caractéristiques habituelles d’un climat tropical sont sensiblement modifiées par le relief et par l’effet régulateur des masses d’eau océaniques. Ce climat est marqué par : - de très forts gradients de pluviosité, depuis 600 mm jusqu’à 9 000 mm, conditionnés par l’exposition aux alizés (façade « au vent », façade « sous le vent »), l’altitude et l’orographie très accentuées, - des périodes cycloniques violentes et souvent destructrices, - un fort gradient de température lié étroitement à l’altitude.

Concernant le massif étudié, les stations météorologiques de référence sont situées aux endroits suivants : - La Grande Chaloupe (7 m) - La Montagne (460 m)

Station de la Grande Chaloupe Station de La Montagne Figure n°2 : Mesures réalisées et publiées par Mété o sur ces stations.

A partir des moyennes mensuelles des précipitations et des températures ( cf. figure n°2 ), des diagrammes ombrothermiques ont été établis pour rendre compte de l’influence combinée des températures et précipitations sur la végétation. Ainsi, les mois pour lesquels la pression atmosphérique est inférieure à deux fois la température sont considérés comme arides.

Précipitations Le massif se situe dans la partie de l’île dite « sous le vent », c’est à dire que son climat est peu influencé par le régime des alizés. Cela se traduit par de faibles précipitations (inférieures à 1500 mm par an) avec une période de sécheresse bien marquée de juin à octobre sur la bande littorale. La partie haute du domaine (à partir de 400 m d’altitude) est moins contrariée par le phénomène de sécheresse mais les mois critiques restent compris entre juin et octobre ( cf. figure n°2 ). Pour la partie basse (station météo de la Grande Chaloupe), les précipitations moyennes mensuelles sont d’environ 84 mm avec un maximum de 224,45 mm en janvier et un minimum de 18,7 mm en juin.

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Concernant la partie haute (station météo de La Montagne), les précipitations moyennes mensuelles sont d’environ 134 mm avec un maximum de 357,7 mm en février et un minimum de 39,1 mm en septembre.

Température Les températures et leurs variations à La Réunion s’expliquent par la position de l’île assez basse en latitude, sa faible taille et l’influence océanique. Les températures moyennes sur le site varient en fonction de l’altitude avec un gradient de 0,65°C tous les 100m. La température mo yenne mensuelle est de l’ordre de 21,4 °C avec un minimum de 18,9 °C pour les mois de juillet/août et un maximum de 23,8 °C pour les mois de janvier/février (statio n de La Montagne). On peut distinguer trois zones selon l’altitude : la bande littorale, jusqu’à 300m d’altitude, présente des températures moyennes annuelles comprises entre 19 et 26°C ; la zone médiane, entre 300 et 600 m d’altitu de, affiche des températures légèrement inférieures, entre 16 et 24°C ; la parti e haute est la plus fraîche, avec des températures comprises entre 14 et 22°C.

Ensoleillement La partie basse du massif (bande littorale) bénéficie d’un ensoleillement de près de 2700 h/an alors que la partie haute ne bénéficie que de 2200 h/an.

Vents Les vents sur le massif ont pour origine les alizés d’Est et Sud-est ( cf. figure n°3 ). On trouve les brises (brises de terre, brises de mer) et localement des effets de foehns. Ces vents constituent les régimes « réguliers », saisonniers ou journaliers. Ce sont des vents faibles à modérés, ne dépassant pas les 50 km/h. A côté de cela, il y a les vents « cycloniques » beaucoup plus irréguliers, violents et parfois destructeurs. Ils sont de courtes durées et peuvent atteindre 250 km/h. Par sa position au nord-ouest, le massif n’est pas soumis au régime des alizés soufflant depuis un secteur Est et Sud-est. Simplement, au moment où ceux-ci sont les plus virulents (hiver austral), un écoulement chaud et sec se fait sentir.

Massif Grande Chaloupe-La Mont agne

Rose des vents : Station du Port Figures n°3 : représentations des vents sur le mass if

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2.1.5.Description de la végétation

Généralités sur l’île de la réunion Le large gradient altitudinal (0-3000 m) combiné à la topographie complexe de l’île ont créé une grande diversité de conditions écologiques à l’origine de la grande variété d’habitats naturels. Depuis longtemps, la flore de l’île de La Réunion fait l’objet de collectes et d’études par de nombreux naturalistes. La végétation naturelle de l’île se subdivise en grandes unités phytogéographiques( cf. figure n°4 ) .

Ces unités fondamentales peuvent être à leur tour découpées en sous-ensembles que représentent les grandes formations végétales de l’île (cf. Etagement des formations végétales). C’est à l’intérieur de ces formations végétales que sont contenus les habitats naturels (au sens de la nomenclature Corine Biotope) qui constituent actuellement le niveau le plus fin de découpage de la végétation de l’île. En dehors de ces habitats naturels présents sur environ 1/3 de l’île, on retrouve un ensemble d’espèces exotiques dont certaines envahissantes importées par l’Homme et qui dominent le paysage.

Figure n°4:Schéma de l’étagement de la végétation s elon cadet

La végétation du massif

Les formations végétales caractéristiques du massif consistent en un entremêlement de formations arbustives composées principalement d’herbacées de type graminées et d’arbustes exotiques repartis préférentiellement sur les planèzes, tandis que les remparts des ravines sont composés de reliques de forêts semi-xerophiles.

En 2000, une typologie et une codification des habitats naturels et d’origine anthropique ont été réalisées par le laboratoire de Biologie Végétale de l’Université de La Réunion, avec l’aide de J. Dupont et J.C. Rameau. Cette typologie, demandée par la DIREN, représente une adaptation réunionnaise de la typologie CORINE

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Biotope (référence nationale et européenne basée sur la physionomie et la structure des habitats).

On trouve ainsi, sur le site, 8 types d’habitats : 3 d’origine naturelle et 5 d’origine anthropique ( cf. carte n°6 en annexe ).

Code Habitat Localisation Surface (ha) Habitat indigène 49.212 Relique de forêt semi-sèche Cf. carte 347 49.113 Forêt hygrophile de moyenne altitude, sous Cf. carte 72 le vent 300 Zone minérale Cf. carte 29 Habitat d’origine anthropique 85.2 Prairie améliorée Cf. carte 5 87.191 Savane Cf. carte 226 87.193 Fourré secondaire de diverses espèces Cf. carte 1060 exotiques 87.194 Formation arborée à tendance semi Cf. carte 580

Serie mégatherme semi-xérophile xérophile 87.195 Fourré secondaire à tendance hygrophile Cf. carte 65

Tableau n°2 : répartition des formations végétales

Description de la forêt semi sèche

A l’origine, une formation végétale semi-xérophile occupait la bande littorale occidentale de l’île jusqu’à une altitude de 700-800 m et jusqu’à 1200 m dans les cirques de , et Grand Bassin. Sa superficie était de plus de 55 000 ha. La raison principale de destruction de cette forêt était alors l’exploitation agricole (café, coton, canne à sucre). En outre, contrairement aux forêts complexes dominantes, les forêts semi-sèches étaient remarquables par la proportion très élevée de bois utiles et de grande valeur. Ces forêts ont donc servi massivement dans la construction de maisons et autres édifices. Ainsi, l’exploitation intense de ces arbres, la plupart à croissance extrêmement lente et les incendies accidentels ou volontaires, favorisés par la sécheresse des lieux, a abouti à la destruction quasi totale de cette végétation. Aujourd’hui, entre La Possession et Saint-Denis, des secteurs particulièrement sensibles abritent des reliques intéressantes de cette végétation semi-xérophile. 1 à 2% seulement de la surface originelle de ces milieux sur l’île seraient aujourd’hui préservés. Les rares vestiges de ces boisements primaires sont principalement réfugiés sur les flancs des ravines et des remparts inaccessibles (cf. photo n°2). Il s’agit surtout de lambeaux fortement déstructurés et envahis de plantes exotiques et de fourrés pionniers installés sur pentes fortes au substrat.

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Photo n°2:Forêt semi-sèche dans ravine Grande Chalo upe

Description des habitats d’origine anthropique

L’arrivée des hommes (européens) dès le XVIème siècle va modifier profondément les milieux naturels. La colonisation des terres se fait sur les aires les plus faciles d’accès : le littoral et les basses pentes sont défrichés et les terres récupérées pour les cultures vivrières et la culture spéculative du café. Ainsi la savane arborée du littoral occidental va régresser considérablement.

Beaucoup d’espèces introduites dans le passé comme plantes utilitaires ou ornementales se trouvent aujourd’hui en concurrence avec les végétaux autochtones.

Deux grands types de végétation secondaire ont été mis en évidence : - les savanes et fourrés xérophiles, - les groupements arbustifs ou semi-forestiers à tendance hygrophile. Cette végétation secondaire anthropique xérophile ceinture toute la zone « sous le Vent » jusqu’à une altitude d’environ 300 m. Les sols sont très pauvres et les incendies réguliers contribuent au maintien de la savane.

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Photo n°3: habitat d’origine anthropique à proximit é du chemin des Anglais

Richesses patrimoniales

La zone Madagascar-Mascareignes a été identifiée comme l’un des 34 « hot spots » de la biodiversité au plan mondial. L’archipel des Mascareignes forme une unité biogéographique particulière, avec un niveau d’endémisme très élevé. Les reliques de la forêt semi-sèche, habitats endémiques, justifient la présence de nombreux inventaires faunistiques et floristiques. Ils permettent de mieux connaître le patrimoine naturel en contribuant à l’inventaire des richesses écologiques, faunistiques et floristiques du territoire national et d’identifier les nécessités de protection de certains espaces fragiles. Plusieurs espèces floristiques et faunistiques, protégées par l’arrêté ministériel de 1987 trouvent leur habitat au sein de la forêt semi-sèche. On peut citer parmi les espèces d’intérêts patrimoniales : - Flore (Clerodendrum heterophyllum), Bois de chenilles ( Croton mauritianus) Ti bois de senteur ( Dictyosperma album) Palmiste blanc ( Erythroxylum hypericifolium) Bois d’huile ( Latania lontaroïdes) Latanier ( Obetia ficifolia) Bois d’ortie ( Poupartia borbonica) Bois blanc rouge ( Sideroxylon majus) Bois de fer blanc.

- Faune Pétrel de Barau ( Pterodroma baraui ) Puffin de Baillon ( Puffinus Iherminieri bailloni ) Butor ( Ardeola striata ) Paille en Queue ( Phaeton lepturus )

Cet habitat fait l’objet depuis début 2009 d’un programme de restauration écologique Life + cofinancé par l’union européenne. Ce projet dispose d'un budget total de 2 571 548 euros pour une durée de 5 ans (2009 – 2013).

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Ce programme de restauration est associé à des actions de DFCI qui seront présentées plus loin.

On distingue deux types de ZNIEFF :

• les zones de type I , secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du patrimoine naturel national ou régional. Ces zones sont particulièrement sensibles à des équipements ou à des transformations même limitées ; • les zones de type II , grands ensembles naturels (massif forestier, vallée, plateau, estuaire, etc.) riches et peu modifiés, ou qui offrent des potentialités biologiques importantes.

ZNIEFF Surface Dénomination Intérêts Type I (ha) Ravine Grande Relique de la forêt semi sèche. 22 espèces de 0001.0026 733.4 Chaloupe plantes indigènes menacées. 0001.0027 Ravine à malheur 48.1 11 espèces végétales menacées Relique de la forêt semi sèche. 12 espèces de 0001.0028 Colorado 173.5 plantes indigènes menacées. Un papillon endémique Terrain Couilloux- Présence d’individus d’espèces botaniques 0001.0081 7.5 Ravine Jeanneton très rares Terrain Couilloux- 0001.0082 7.3 Bois de couleurs La butte Relique de la forêt semi-sèche. Présence 0001.0150 Ravine Laffleur 14.1 d’espèces botaniques rares. Passereaux endémiques forestiers. Falaise de la route Site de nidification d’oiseaux marins. 0001.0138 100 en corniche Présences botaniques rares Présence d’espèces botaniques rares. Site de 0001.0180 Grande ravine 17.2 nidification possible d’oiseaux de mer. ZNIEFF Surface Dénomination Intérêts Type II (ha) Haut de la 0001 1200 Espace naturel sensible Réunion Tableau n°3 : répartition des ZNIEFF sur le massif

Ce sont ces richesses patrimoniales qui ont été intégrées à la zone de cœur du Parc et consacrées au classement UNESCO.

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2.2. Contexte économique et social

2.2.1.La démographie

Le territoire étudié présente une démographie en hausse. Les conséquences se font ressentir sur une part importante de demande de logements. Le taux global de croissance est proche des 2% par an. Entre 1990 et 1999, il varie de 0,8% sur la commune de Saint- Denis, à 3,8% sur la commune de La Possession. Toutefois, ces 0,8% de croissance sur Saint-Denis représente une augmentation de plus de 9 000 habitants (INSEE).

2.2.2.Projet d’urbanisation

Les communes de La Possession et de St-Denis sont dotées d’un Plan Local d’Urbanisme, en cours de révision. Aucune construction n’a été possible le long du littoral. Du coup l’habitat s’est développé dans les hauts, notamment le long de la D41 sur les secteurs de La Montagne, du Cap Bernard, du St-Bernard et du Ruisseau Blanc, sur la commune de St-Denis, et au niveau de la ravine à Malheur, sur la commune de la Possession. Les projets d’urbanisation sont nombreux et gagnent un peu plus sur les zones naturelles. On retrouve par endroit un habitat très diffus dans des zones boisées où l’accès est difficile. Plusieurs de ces habitats sont par ailleurs en zone dite « N », statut de zone naturelle qui proscrit toutes formes d’urbanisation. La Montagne, Ruisseau Blanc et Saint-Bernard sont les quartiers les plus développés sur le massif. Ils comptent actuellement environ 15 000 habitants (INSEE). Ces quartiers sont essentiellement résidentiels.

2.2.3.L’agriculture

On retrouve sur le massif un système agraire, notamment sur le plateau Couilloux, qui est spécifique. En effet, il est basé sur une agriculture vivrière de proximité, servant à une consommation personnelle et à la vente de proximité.

2.2.4.Activités forestières

Les forêts sur le massif n’ont pas vocation de production ni vocation d’accueil du public. Ce sont des espaces naturels difficiles d’accès en dehors des voies et sentiers balisés.

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2.2.5.Activité cynégétique

Il n’y a aucune activité de chasse à proprement parler. On note toutefois un braconnage aussi actif que traditionnel, difficile à réprimer, s’exerçant aux dépens du tangue et des oiseaux protégés ou pas. Cette activité se révèle être une des causes de départ d’incendie avec l’enfumage des terriers. Il en va de même pour la chasse aux guêpes. En effet, les braconniers utilisent le même système que les apiculteurs pour faire fuir les guêpes ; ils peuvent ensuite récolter tranquillement les larves sauf quand ils mettent le feu par inadvertance à la végétation alentours.

2.2.6.Zones de loisirs

Le chemin des Anglais Ce chemin est propriété du Département qui en a confié la gestion à l’association GCEIP. Il est principalement fréquenté par les sportifs et les promeneurs qui font les trajets : La Possession -Grande Chaloupe -Saint Bernard.

Les Hauts de la Grande Chaloupe Plusieurs sentiers, au départ de la Route Départementale 41 à proximité du lieu dit « Ravine à Malheur » permettent de rejoindre le chemin des Anglais. Un circuit de motocross se situe à proximité. Le passage répété d’engins contribue à la dégradation du sentier.

Le parc du Colorado C’est une zone de loisir à proximité des résidences de La Montagne. Son altitude (environ 600m) lui confère une température agréable. Il est donc très apprécié par les riverains de La Montagne et de St-Denis, qui y viennent se reposer ou pratiquer des activités comme le footing.

Le GRR2 Au départ des rampes de La Montagne, en passant par le parc du Colorado il rejoint la plaine d’Affouches puis le gîte de la Roche Ecrite. Il se trouve être très emprunté par les coureurs du grand raid.

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2.3. Analyse de l’aléa

Pour déterminer les secteurs sensibles aux incendies de forêt sur la zone d’étude, la réflexion s’est appuyée sur des travaux particuliers récemment réalisés : - le plan départemental de protection des forêts contre l’incendie, réalisé sous maîtrise d’ouvrage de la DAAF et finalisé en 2009 ; - la cartographie de l’aléa incendie sur le couvert végétal de la Réunion hors zones forestières, réalisée sous maîtrise d’ouvrage de la Diren en 2009 ; - l’analyse des données brutes des relevés de départ de feu sur le domaine géré par l’ONF.

Cette réflexion a été poursuivie en homogénéisant l’analyse de la sensibilité des formations végétales. Ainsi, l’étude propose une cartographie des aléas qui pourra être couplée avec les enjeux et les dispositifs de protection existant.

2.3.1. Historique des incendies

La base de données historiques des feux de forêts de type Prométhée est opérationnelle depuis début 2012. Elle intègre les données historiques des feux, enregistrées par des fiches en format papier. Les informations sur les incendies passés ne sont donc pas exhaustives et sont issues d’un travail de recherche dans les comptes-rendus des agents forestiers patrimoniaux sur le domaine géré, avant 2008. On constate ainsi que les départs de feux antérieurs à 2008 sont localisés pour une grande majorité sur les rampes de La Montagne, forêt soumise au régime forestier. Depuis 2008, le recensement des départs s’effectue sur tout type de fonciers. La base de données sur les incendies de forêts, telle que prévue par la circulaire de 2006 du ministère en charge des forêts, est actuellement en cours de déploiement et devrait être opérationnelle prochainement à la Réunion. Sur une période de 53 ans, le massif a subit 62 départs de feux pour une surface brûlée de 250 ha. Sur la période antérieure à 2008, on compte en moyenne 2 à 3 départs de feux par an. Sur les deux dernières années on recense 17 départs de feux, soit deux à quatre fois plus que sur la période précédente (cf. carte n°8 en annexe).

2.3.2. Période sensible

Mois de l’année Sur la zone d’étude, les départs d’incendie comme les surfaces brûlées sont principalement concentrées autour de la période hivernale de juin à décembre qui regroupe plus de 68 % des départs et 70% des surfaces. A noter dans ces chiffres l’importance du mois d’octobre (période la plus sèche) et à l’inverse, le mois de juin qui semble très peu sensible.

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Jour de la semaine Le tableau suivant montre qu’en termes de départs d’incendie, le mercredi et le samedi comptabilisent plus de 40% des départs. En dehors, de ces deux jours, il n’existe pas de différences notables entre les jours de la semaine.

Analyse des causes ( cf. figure n°5 ) Il est difficile à ce jour de faire une analyse pertinente des causes. Sachant qu’aucun moyen humain et technique en termes d’expertise ne permet d’identifier l’origine des incendies. On peut toutefois d’après les comptes rendus des agents forestiers estimer que les causes sont majoritairement d’ordres accidentels ou volontaires.

Figure n°5 : Graphiques représentants les départs d e feux par jour et par mois

2.3.3. Facteurs aggravants

Les données historiques sur les incendies font apparaître clairement que la cause principale des incendies sur le massif est d’origine humaine. L’absence de données suffisantes sur l’intégralité du massif ne nous permet pas d’intégrer ces facteurs dans le calcul de l’aléa. Toutefois, ils ont été notifiés et cartographiés comme tels de par ( cf. carte n°9 en annexe ):

• leur fréquentation, • par extrapolation des analyses des départs sur le domaine géré • l’analyse du paysage • en comparaison avec les problématiques méditerranéennes

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Axes de communications

La proximité des routes et des sentiers de randonnées constitue un élément particulier à prendre en compte à la fois en termes d’enjeux mais surtout en terme de facteur aggravant. La localisation des points d’éclosion fait ressortir clairement le lien de cause à effet entre les axes de communication et les départs de feux. Ainsi, à proximité de la D41 et du GRR2 on recense un grand nombre de départs. L’analyse des départs sur ces secteurs a fait ressortir une zone d’aggravation de 50 mètres de part et d’autre de ces axes.

Photo n°4 : Incendie de 2010 sur les rampes de la M ontagne

Autres facteurs aggravants

Le parc du Colorado A proximité de zones boisées et des habitations, le parc du Colorado connaît une fréquentation importante.

Interface Forêts-Habitats L’habitat dispersé dans certains secteurs, notamment Grande Chaloupe, à proximité de zones boisées augmente la probabilité de départs de feux.

Les lignes électriques hautes tensions En zone méditerranéenne, les lignes électriques peuvent constituer des zones d'éclosion d'incendie privilégiée par les arcs électriques qu'elles peuvent générer. Le massif de La Montagne est traversé par deux lignes hautes tensions qui pourraient accentuer le risque de départ.

Zone de tir Dans la ravine de la Grande Chaloupe est aménagé un champ de tir militaire La récente actualité a montré que les zones de tir pouvaient être à l’origine de départs de feux. Le contexte réunionnais reste différent de la zone méditerranéenne mais une attention particulière sur ce secteur est souhaitable.

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Les dispositions de l’armée dans la prévention et la lutte sur le secteur sont les suivantes :  4 hommes restent en place une demi-heure après le tir  Battes à feu et extincteurs à eau de 9 litres

Terrain de cross L’utilisation d’engins motorisés en forêt ou dans la savane constitue un facteur important d’aggravation (échauffement de moteur, essence).

2.3.4. Calcul de l’aléa

L'aléa est défini comme la probabilité qu'un phénomène naturel d'intensité donnée se produise en un lieu.

L'évaluation des aléas ne prend pas en compte les moyens de protection. Les espaces protégés par des parades actives (accès, hydrants, pare-feu, etc.) seront toujours considérés comme restant soumis aux phénomènes étudiés, c’est-à-dire vulnérables.

La méthode utilisée est une méthode indiciaire, inspirée de celle développée par le Cemagref (Alexandrian, 1982). Le modèle utilisé cherche surtout à qualifier l’intensité du phénomène et son extension potentielle en fonction des indices décrit ci-dessous. La connaissance du déroulement des feux passés ou l’occurrence temporelle ne peuvent malheureusement pas intervenir dans le calcul, faute de données sur l’ensemble du massif.

Facteurs liés à la végétation La caractérisation de la végétation reste une des difficultés majeures rencontrées dans l'évaluation des aléas. En effet, l'évolution de la végétation dans le temps et donc de la masse combustible ont modifier l'aléa. Actuellement, la végétation est cartographiée à un moment donné sans intégrer son évolution. Il serait cependant pertinent de prendre en compte cet aspect.

Indice de combustibilité Cet indice a été obtenu à partir de la cartographie des formations végétales. Cette grille correspond au type de feu qui peut se produire au regard des caractéristiques de la végétation (structure et composition) et traduit indirectement la notion d’intensité. Elle nécessite une adaptation afin de tenir compte de la cartographie des formations végétales et une qualification en termes d’indices. Plus l’indice est élevé plus la combustibilité est forte. Etablie à dire d’expert elle mériterait d’être étalonnée à partir d’un protocole expérimental ( cf. Tableau n°1 en annexe ).

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Indice d’hygrophylie Cet indice reflète la tendance de la végétation à l’hygrophylie en fonction de l’altitude et de sa position dans la ravine ou sur la planèze. Différent de la notion de sécheresse de la végétation, il est destiné à prendre en compte la présence de certaines espèces hygrophiles en plus ou moins grande quantité, notamment dans les zones de transition et dans les formations végétales mixtes.

Indice d’exposition Il est généralement pris en compte pour distinguer les zones sous le vent sur la zone d'étude. Elle peut également servir à déterminer les zones au nord, qui sont plus exposées au soleil et donc plus sèches.

Facteurs liés à la morphologie et la topographie La topographie influence fortement la propagation de l’incendie. La présence d’une forte pente lui est favorable. Elle engendre un effet de tourbillon entraînant les courants de convection dans une direction oblique et donc à la rencontre des végétaux voisins et ce, même en absence de vent. Ces courants de convection ont pour effet principal le dessèchement de la végétation qui s’embrase alors plus rapidement.

Figures n°6 : représentation schématique des types de feux sur relief

La lecture de la carte de l’aléa montre des zones très vulnérables situées sur les zones de remparts avec une intensité forte et des zones sur les planèzes ou fond de ravine où l’intensité est moyenne. (cf. carte n°10 en annexe).

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Figure°7 : Description des éléments pris en compte dans la qualification de l’aléa incendie dans le cadre de l’étude

2.4. Les enjeux

Il convient ici de considérer deux types d’enjeux :

- la protection des forêts et des milieux naturels en raison des fonctions diverses assurées pour le bien commun et relevant directement de la DFCI, - la prévention et la réduction des conséquences des incendies sur les personnes et les biens ( cf. carte n°11 en annexe ).

Bien que relevant de responsabilités, de financements et de moyens à mettre en œuvre foncièrement différents, ces deux catégories sont cependant indissociables sur un territoire où le développement de l’urbanisation et des activités de loisirs est intimement lié à un espace forestier sensible. Une prévention accrue, notamment au niveau des interfaces, permettrait ainsi de réduire la vulnérabilité et de mieux rendre disponible les moyens de secours pour une lutte effective contre les incendies de forêts.

2.4.1. Les zones naturelles

Biodiversité : Les habitats et les espèces à forte valeur écologique ont été identifiés sur le massif à l’aide des études effectuées par le service écologie de l’ONF. Cette localisation relativement précise nous permet d’identifier clairement les zones prioritaires en terme de sauvegarde éco-régionale. Cette étude est en cours de réalisation et certaines données n’ont pas encore été traitées. Nous utiliserons donc la carte des ZNIEFF pour compléter celle-ci. La présence de 8 ZNIEFF de type 1 atteste bien la richesse patrimoniale du massif et constitue donc un des enjeux majeurs.

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Hydrologie et protection des sols La pluviométrie du territoire est caractérisée par des épisodes violents générateurs d’inondation et d’une forte érosion des sols dénudés. La forêt joue un rôle de régulation des eaux mais aussi et surtout, de protection des sols, notamment sur un massif aux reliefs tourmentés et aux pentes très prononcées.

2.4.2. Les zones urbanisées

Cette catégorie d’enjeux concerne essentiellement les interfaces forêts-habitats. Elles se caractérisent par un habitat diffus à l’intérieur ou à proximité de zones boisées. Située au sein d’un réseau routier complexe et parfois non accessible par les engins de luttes, elles constituent un enjeu majeur.

. Photo n°5: Incendie de 2008 sur les rampes de la Mo ntagne.

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2.5. Les équipements DFCI

2.5.1. Rappel des normes sur les équipements DFCI

Le Plan départemental de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) approuvé par le Préfet en mai 2009 prévoit, au travers de la fiche action 1-4.2, pour chaque massif du département la normalisation des équipements DFCI.

Pour ce faire, la fiche action 1-4.1 prévoit l’élaboration d’un guide technique de normalisation des équipements (piste et points d’eau). Le Ministère en charge de la forêt et le Ministère de l’intérieur ont élaboré un guide technique en 2001. Ce guide est actuellement remis à jour en métropole. Par souci de cohérence, il a été convenu d’appliquer et de faire référence aux normes et principes posés par ce guide méditerranéen, en intégrant néanmoins des adaptations au contexte réunionnais, où le risque incendie est considéré comme « moyen ».

Les équipements, les opérations d’entretien ou d’investissement sur les infrastructures DFCI devront se faire dorénavant dans le cadre de ces prescriptions techniques.

Les pistes DFCI doivent répondre à deux critères pour être en conformité avec la norme sur les équipements : • la largeur de chaussée : - 4 mètres en catégorie 2 ; - 6 mètres en catégorie 1 • leur fonction : - fonction d'accès avec une bande débroussaillée étroite limitée au respect d'un gabarit de sécurité ; - fonction de lutte, nécessitant la création d'une large bande débroussaillée de sécurité de part et d'autre de la piste, là où les services de lutte pourront établir leurs moyens en action de lutte.

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Chaussé Catégori Fonctio Equipements Débroussaillements e e n 1 aire de retournement par Accès Gabarit de sécurité km Aucune impasse - sur des pentes en travers > 30° : 6 m 1 20 m de part et d’autre de la piste ; 1 aire de - sur des pentes en travers < 30° : retournement par Lutte - 20 m en amont de la limite de km voirie Aucune impasse - 10 m en aval de la limite de voirie 1 aire de retournement par km Accès Gabarit de sécurité 1 aire de croisement tous les 500 m 4 m 2 - sur des pentes en travers > 30° : 1 aire de 20 m de part et d’autre de la piste ; retournement par - sur des pentes en travers < 30° : km Lutte - 20 m en amont de la limite de 1 aire de voirie croisement tous les - 10 m en aval de la limite de 500 m voirie - sur des pentes en travers > 30° : Piste nécessitant 10m de part et d’autre de la piste ; 3 m min 3 Accès une - sur des pentes en travers < 30° : reconnaissance - 15 m en aval de voirie - 10 m en amont de voirie Tableau n°4 : Rappel des principales caractéristiqu es techniques des pistes DFCI

Actuellement, les pistes de catégorie 3 correspondent à des pistes identifiées dans les atlas disponibles mais n’ayant pas encore fait l’objet d’un classement, dont la largeur de chaussée est au minimum de 3 m et utilisables par des véhicules légers tout-terrain (VLTT) de patrouille. Elles nécessitent une reconnaissance préalable avant l'engagement des moyens de lutte. Dans tous les cas, ces pistes sont équipées de places de retournement et de croisement mais dont l’espacement est irrégulier.

Par ailleurs, les aires de retournement doivent permettre la manœuvre d'un groupe d'attaque (constitué d'un VLTT, trois CCFM et un CCF). Ainsi, leur surface doit être de 200 m², leur largeur de 8 m au minimum et doivent être implantées tous les kilomètres.

En raison de la nature et de l’intensité des incendies, le gabarit de sécurité a été réduit pour la Réunion. Il est fixé à un débroussaillement latéral porté au minimum de 10 m de part et d’autre de la voie comptés depuis son bord.

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Les sentiers de randonnée doivent être intégrés dans l’analyse du dispositif car il s’agit bien souvent du seul moyen d’accès au cœur du massif. Certains sentiers, notamment en crête, ont été créés initialement à cette fin. Il n’y aucun classement spécifique pour ces aménagements.

La reconnaissance des points d’eau est subordonnée aux conditions suivantes : - accès par le réseau si possible public, ou par une voie pédestre et/ou carrossable, balisage et identification clairs, - débroussaillement réglementaire des abords, entretien régulier de l'ouvrage.

En dehors des réserves de très grande capacité, les points d'eau sont classés en 2 familles : - les bassins artificiels (bassins étanches à ciel ouvert), - les citernes.

Parfois, en raison de l'éloignement des réserves d’eau, les points d'eau naturels peuvent également être identifiés. Ils nécessitent une reconnaissance préalable afin de confirmer la présence d'eau tout au long de l’année et l'accessibilité aux moyens de lutte (dégagements suffisants).

Les poteaux d'incendie, seuls sont retenus ceux qui sont utilisables en DFCI et qui respectent les contraintes générales (pression, débit, normalisation) garanties toute l'année. Les nouvelles citernes doivent être équipées d'un raccord de ∅ 100 mm.

Points Catégorie Capacité minimale Equipements d’eau 1000 m3 Plate-forme d’aspiration de 8 m x 4 m 1 Profondeur constitué de matériaux drainants, pouvant Retenue minimale : 1 m supporter un poids minimum de 19 T. collinaire Retenue collinaire ne répondant pas aux exigences de la catégorie 2 1 Bassin Plate-forme d’aspiration de 8 m x 4 m artificiel 1 120 m3 constitué de matériaux drainants, pouvant ou supporter un poids minimum de 19 T. naturel 2 Bassin ne répondant pas aux exigences de la catégorie 1 Plate-forme d’aspiration de 8 m x 4 m 1 30 m3 constitué de matériaux drainants, pouvant Citerne supporter un poids minimum de 19 T. 2 Citerne ne répondant pas aux exigences de la catégorie 1 Tableau n°5 : Rappel des principales caractéristiqu es techniques points d’eau à usage DFCI

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Des utilisations connexes (sylvo-pastorales, cynégétiques, agricoles) peuvent être envisagées pour les retenues collinaires et les bassins privatifs, à condition de réserver un volume minimal de 120 m 3 pour l'usage DFCI.

Les aires de poser d’hélicoptère, les zones de pompage HBE relèvent des règles de l’aviation civile. Sans préjudice de ces dernières, elles sont classées selon 2 types au titre de la DFCI :

Aire DZ Dégagement débroussaillée ∅ Aire de poser ∅ 10 m Aire de sécurité : 30 m Zone de dégagement et zone Aire de d’approche doivent être dénuées de ∅ 30 m pompage tout obstacle et ne peut-être inférieure à 50 m Tableau n°6 : Rappel des principales caractéristiqu es techniques des DZ

2.5.2. Recensement des équipements existants

Le réseau DFCI a pour objectif principal l’accès rapide des interventions le plus près possible d’un départ de feu. A ce jour, il n’existe quasiment aucun dispositif de protection permanent contre les incendies sur le massif. Les moyens de lutte activables sont le réseau de voiries publiques et le réseau aérien. Pour intervenir dans certaines zones du massif, seuls les moyens aériens sont possibles.

Les axes routiers du réseau public

Les axes routiers ouverts à la circulation sont à considérer à la fois comme des zones d'éclosion potentielle mais aussi comme de possibles infrastructures d'accès et de lutte contre les incendies.

Le massif de La Montagne- Grande Chaloupe présente un linéaire routier total de 94 km. Cette voirie doit être prise en compte dans la définition du réseau structurant DFCI.

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Les pistes de défense des forêts contre les incendies

Le massif dispose d’une seule piste adaptée sur le secteur du Colorado. Cette piste pour être classée en catégorie 2 nécessite un débroussaillage et la réalisation soit d’un point d’eau et d’une aire de retournement, soit d’être prolongée jusqu’au lycée technique, raccordée à la voirie communale.

Les itinéraires de liaison

Ce réseau doit être suffisamment dense de manière à permettre un accès rapide aux zones sensibles et pour faciliter la maîtrise des feux naissants. Il permet l’acheminement des engins de lutte des réseaux routiers publics jusqu’aux ouvrages de DFCI. Aucun réseau de ce type n’a encore été identifié en tant qu’axe de DFCI. Il convient donc de déterminer un réseau qui répondra aux normes DFCI empruntable par les équipes d’interventions. Ce réseau devra figurer sur l’atlas DFCI.

Les choix des axes ont été identifiés en fonction des critères suivants : • proximité de zones boisées, • dimensionnement (possibilités de passage des engins de lutte), • sens d'arrivée des interventions, • équipements DFCI existants, • projets d’aménagements DFCI.

Ce réseau est essentiellement assis sur la voirie communale.

Les sentiers

Actuellement ce sont les seuls accès au cœur du massif. Ce réseau est bien développé mais difficile d’accès par manque d’entretien hors domaine départemento- domanial. Il est donc difficile pour les équipes d’interventions d’y pénétrer et d’y mener une lutte active. Certains sentiers possèdent une emprise au sol relativement importante, cela limiterait l’impact environnemental en cas de réhabilitation. Un premier projet de réhabilitation a été entrepris par le conservatoire du littoral avec l’appui technique de l’ONF. Il s’agit de réhabiliter un chemin en piste DFCI. Ce chemin serpente depuis la D41, ouvert probablement à l’occasion de la création des lignes électriques ou pour leur entretien. Le chemin est en mauvais état et n’est pas exploitable par les services d’incendie. Ce projet a été validé par la Parc National et par les différents partenaires qui y sont associés. Les travaux sont actuellement en cours de réalisation.

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Voirie Linéaire (mètres) % % dans surface boisé Nationale 16000 9,70% 0% Départementale 18140 11,00% 56% Autres routes 60000 36,38% 6% Chemins-sentiers 70000 42,45% 86% Piste DFCI 779 0,47% 100% Total 164919 100% 45%

Tableau n°7 : répartition de la voirie sur le massi f

Le tableau ci-dessus montre un réseau total de voirie important mais un pourcentage de celui-ci en cœur de massif nettement plus faible. En sachant que plus de 35 % de ce réseau, sur un total de 45%, n’est constitué que de chemins inaccessibles par les véhicules d’interventions.

Les points d’eau

• Bornes incendies Actuellement cartographiées mais ne répondant pas forcement aux normes, elles font l’objet d’un inventaire sur le massif par le SDIS. Cet inventaire est en cours de réalisation.

• Retenue collinaire A usage exclusivement agricole sur le massif, le recensement qui est actuellement en cours par les services de la DAAF devrait permettre d’identifier les propriétaires et d’étudier les possibilités d’usage DFCI.

La signalétique

Le plan départemental de lutte contre les incendies de forêts, dans sa fiche I-4-2, prévoit l’uniformisation de la signalétique à l’échelle de l’Ile. Une charte graphique doit être mise en place et validée par l’ensemble des partenaires concernés : DAAF, ONF, Conseil Général, DDE, SDIS et Parc National. Cette signalétique doit comprendre trois grands types de panneaux : - panneaux directionnels en entrée et à l’intérieur du massif ; - panneaux des voies sans issue ou de réglementation (B0 ou B7) ; - panneaux des équipements hydrauliques.

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Les dispositifs de surveillance et de lutte

• La surveillance DFCI

La surveillance DFCI s'organise principalement autour de patrouilles par véhicules terrestres à moteur, exclusivement sur le domaine géré par l’ONF.

Les patrouilles de surveillance DFCI ont pour mission : - la surveillance, la dissuasion et l'alerte - l'assistance au Commandant des Opérations de Secours - l'information du public - le contrôle du respect de la réglementation

Les patrouilles sont mobilisables pendant toute la période estivale, jours fériés et week-end. En moyenne, pour le massif, le temps de patrouilles représente, en dehors des jours ouvrables où la surveillance est régulière : 20 jours d’agents assermentés.

Depuis 2011, les patrouilles de surveillance de l'ONF sont renforcées par les personnels du Parc National et du SDIS. Ces acteurs mutualisent leurs personnels tout au long de la saison feux de forêts. Si le niveau de risque devient élevé, très élevé ou extrême, ces équipes peuvent être renforcées par la Police Nationale et Municipale, la Gendarmerie, les FAZSOI et par la surveillance par aéronefs dédiés à la DFCI (ULM, avion bombardier d’eau).

L'Unité territoriale Nord-Est de l'ONF est équipée d’un 4*4 de guet armé pour les tournées de surveillance DFCI. Ce véhicule a été remplacé par un véhicule neuf en 2012. De plus, afin de faciliter la rapidité d'intervention, ces véhicules pourraient être équipés de gyrophares.

• Les moyens de lutte

Les trois centres de secours sont localisés sur un axe routier central nord- est/sud- ouest. Le lieu de départ préférentiel supposé des services de lutte, pour intervenir sur un secteur donné du massif, a été pris en compte dans les réflexions sur le réseau structurant, notamment dans les choix en termes d’Itinéraires Accès-Liaison et de signalétique.

Les moyens activables sont soit terrestres depuis les voiries, soit aérien. Pour intervenir au cœur du massif et dans les remparts, seuls les moyens aériens sont possibles. Fortement tributaire de l’emploi du temps de la société avec laquelle le SDIS a conclu un marché, le délai d’intervention de l’hélicoptère est très variable.

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Les moyens terrestres à proximité sont situés à : - La Montagne avec un Camion Citerne Feux de Forêts (CCF) d’une capacité de 4000 litres au centre de première intervention. - la Possession avec un CCF d’une capacité de 4000 litres au centre de première intervention. - Saint Denis avec un CCF d’une capacité de 4000 litres au centre d’interventions principal. - Un véhicule 4*4 de guet armé de l’ONF d’une capacité de 700 litres

Les moyens aériens : un hélicoptère d’une capacité de 700 litres pour le département.

En conclusion, le massif est exposé à un aléa feux de forêts élevé. En raison du type de végétation et des conditions climatiques, les feux pouvant se développer sont des feux courants qui se déplacent rapidement au vent. La fréquence des feux a considérablement modifié le paysage forestier du littoral. Aujourd’hui cette forêt laisse place à la savane. La présence de relique de forêt sèche doit justifier la mise en place d’équipements sur le massif et la mise en place d’actions de prévention.

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DEFINITION DES OBJECTIFS

3.1. Rappel des objectifs du plan de massif

Le plan départemental de protection des forêts contre les incendies énonce des grands principes dans la prévention :

A. Connaître le risque - agir sur les causes B. Préparer le terrain pour la surveillance et la lutte C. Réduire la vulnérabilité D. Coordination opérationnelle

Le plan de massif est la déclinaison locale de ces principes. Il propose de hiérarchiser et de gérer les actions de prévention par une approche territoriale. L’objectif est donc de proposer un programme d’interventions (équipements notamment), sur la base des propositions de l’expert en charge de l’étude et validées par les maîtres d’ouvrage potentiels et les partenaires financiers.

Outre les actions de mise aux normes des équipements, des mesures d’ordre réglementaire, de sensibilisation et de prise en compte du risque dans les projets d’aménagements sont nécessaires.

Dans ce cadre, la concertation avec les acteurs permet de les sensibiliser aux projets et de faire en sorte que ces projets soient portés par eux.

Pour le présent plan de massif, la concertation avec les acteurs s'est déroulée de la façon suivante : - réunion d'information générale de la politique de défense des forêts contre l'incendie dans le cadre du Plan Départemental de Protection. - Réunion de présentation du plan de massif avec tous les élus du massif ou leurs représentants ainsi que les branches acteurs (CELRL, PN, monde associatif, SDIS) ont été conviés à cette réunion ; - envoi du projet de plan de massif - réunion de validation du projet du Plan de massif des Hauts de Saint-Denis

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Eléments de synthèse d’ordre général

On reformulera ici quelques spécificités du milieu physique et naturel qui influent de façon prononcée sur le risque incendie.

• Le relief et la topographie tourmentés du massif peuvent constituer, d’une part un paramètre d’aggravation de la virulence des feux, d’autre part un handicap certain en matière de lutte. • A l’échelle du massif, les conditions climatiques en période hivernale jouent un rôle déterminant du point de vue des caractéristiques de la végétation et donc du risque incendie. • La spécificité des vents du secteur, alliée aux caractéristiques des reliefs, constitue un facteur aggravant du risque incendie. • La végétation présente, à l’échelle d’une zone tropicale, est majoritairement sensible aux feux de forêts.

Enfin, il convient de mettre en exergue les très forts enjeux environnementaux présents sur le massif.

3.2. Objectif stratégique A : Connaître le risque et agir sur les causes

• Développer l’information préventive sur les risques incendies de forêts

Synthèse : L’analyse de l’historique des feux fait apparaître qu’une part importante des sinistres est à proximité des axes de communication. Malgré l’absence d’expertise de police pour déterminer l’origine des causes, ont peut lui imputer en majorité une origine accidentelle. Le fait que l’on soit en zone tropicale augmente l’imprudence des personnes quant à l’utilisation de matière susceptibles d’être à l’origine d’un départ. Il y a donc une réelle marge de manœuvre sur des opérations de prévention et de sensibilisation. Objectif :  Sensibiliser la population au risque incendie ( cf. fiche action n°1 )

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3.3. Objectif stratégique B : préparer le terrain pour la surveillance et la lutte.

• Programme d’équipements • Définir le réseau structurant

Synthèse : Le réseau structurant existant est très faible. Il convient d’engager des actions nécessaires pour développer ce réseau. Par ailleurs, le massif bénéficie d’un important réseau de voirie publique et de chemins sur lesquels la stratégie de lutte peut s’appuyer. Elle ne pourra s’appuyer sur ce réseau qu’après une étude apportant l’assurance de l’accès et de la sécurité. Deux inventaires sont en cours notamment par le SDIS sur la normalisation des bornes incendies et par la DAAF sur les bassins et retenues collinaires privés à vocation agricole.

Objectifs :

 Normaliser un réseau structurant : Piste DFCI ( cf. fiche action 2a )  Normaliser un réseau structurant : Itinéraires accès - liaison ( cf. fiche action 2b )  Définir et améliorer la signalisation pour faciliter l’accès aux pistes DFCI ( cf. fiche action 2c )  Améliorer les possibilités de ravitaillement en eau ( cf. fiche action 2d )

Il s'agit de répondre essentiellement à des besoins d'équipement ou d'amélioration des infrastructures de façon à assurer la couverture la plus satisfaisante possible du terrain en cas de sinistre et permettre la sécurité des opérations d’interventions .

Il est utile de souligner que le Conseil Général de la Réunion mène des actions afin de mieux protéger les Espaces Naturels Sensibles (ENS) contre le risque feux de forêts. Ainsi, dans cette démarche, il est prévu pour le Terrain Fleurié la transformation de la piste existante en piste DFCI de catégorie 2 avec l’installation d’une barrière DFCI normalisée à son entrée. Afin d’améliorer la disponibilité des réserves en eau dédiées à la DFCI, il est prévu soit l’installation d’un poteau incendie au niveau de l’aire d’accueil, si le réseau d’adduction d’eau potable existe et est suffisamment dimensionné, soit, dans le cas contraire, l’installation d’une citerne DFCI de 120 m³, accompagné d’un poteau incendie selon la faisabilité.

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3.4. Objectif stratégique C : réduire la vulnérabilité

• Réglementation sur l’emploi du feu

Synthèse : L’arrêté préfectoral sur l’emploi du feu a été rénové au 9 décembre 2009. Cette mesure vise à appliquer de manière exhaustive cet arrêté sur l’emploi du feu, notamment dans tout ce qui est procédure de déclaration ou demande d’autorisation. Pour cela, il est nécessaire de diffuser l’information auprès du public en mairie par une information adaptée (brochure, affichette). Des indicateurs spécifiques tels que le nombre de demande en mairie permettront de mesurer l’effet de ces mesures.

Objectif : appliquer la réglementation sur l’emploi du feu

• Prendre en compte le risque incendie dans les procédures liées à l’urbanisation

Synthèse : Le territoire du massif est caractérisé par une urbanisation croissante, notamment sur le secteur de La Montagne, avec un habitat dispersé. Celle-ci induit une pression foncière, notamment en périphérie des zones naturelles. Les PLU des communes de St-Denis et de la Possession sont en cours de révision. Une urbanisation dispersée entraînerait à terme un mitage du territoire et une multiplication difficilement gérable des interfaces forêt/habitat.

Objectif : réduire les interfaces habitats/forêts ( cf. fiche action 3 )  Prendre en compte le risque incendie dans les documents d’urbanisme.  Aménager et gérer les interfaces forêts/habitats existantes

3.5. Objectif stratégique D : Coordination opérationnelle

• Organisation du réseau de patrouilles

Synthèse : Les patrouilles de surveillance peuvent être déclenchées entre 15 août au 15 janvier selon le niveau de risque Il n y a pas de convention propre à la prévention des feux forêts sur tous les fonciers. Le réseau de radio est actuellement suspendu. Les relais se font donc par GSM.

Objectif : ( cf. fiche action 4 )  Améliorer l’efficacité du réseau de patrouille  Etablir une coordination entre les différents partenaires SDIS/ONF/PN. Réunion.

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3.6. Tableau synoptique des mesures proposées

Fiche action Type d'action Intitulé de l'objectif opérationnel du plan de massif Page

OBJECTIF STRATEGIQUE A: Connaitre le risque et agir sur les causes

Fiche action 1 Développement de l'information Sensibiliser la population au risque incendie de forêt 41

OBJECTIF STRATEGIQUE B: Préparer le terrain pour la surveillance et la lutte (cf. figure n°11)

Fiche action 2a Amélioration des équipements Normaliser un réseau structurant: Piste DFCI 42-44 Fiche action 2b Amélioration des équipements Normaliser un réseau structurant: Itinéraires Accès-liaison 45-46 Fiche action 2c Amélioration des équipements Améliorer les possibilités de ravitaillement en eau 47-48

Fiche action 2d Amélioration des équipements Définir et améliorer la signalisation pour l'accès aux pistes DFCI 49

OBJECTIF STRATEGIQUE C: Réduire la vulnérabilité

Prendre en compte le risque incendie dans les documents d'urbanisme 50 Fiche action 3 Aménagements du territoire Aménager et gérer les interfaces habitat/forêt existantes

OBJECTIF STRATEGIQUES D: Coordination opérationnelle

Fiche action 4 Gestion du réseau de surveillance Poursuivre et améliorer le plan de surveillance 51

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FICHE ACTION N°1-DEVELOPPEMENT DE L'INFORMATION Sensibiliser la population au risque incendie de forêt Objectif stratégique départemental: Connaître le risque et agir sur les causes Objectif opérationnel du plan de massif Informer les populations locales sur les aspects de prévention de feux de forêts Situation actuelle: Aucune démarche de prévention et d'information n'est présente sur le territoire du massif. Les feux découlant pour majorité d'un acte involontaire, une campagne de prévention permettrait une sensibilisation au grand public. Mesure à engager: Plusieurs types d'actions de communication locales sont possibles afin de sensibiliser les populations au risque incendie et aux moyens de s'en prémunir. -action de communication grand public par voie de presse -édition de brochure d'information par le Conseil Général de la Réunion -bulletins de vigilance feux de forêts affichés dans les lieux publics -information du public dans le cadre des tournées de surveillance -panneaux de sensibilisation au niveau de points stratégiques identifiés

Les points stratégiques se situent sur les axes de communication et zones de loisirs : -D41 -Départs de sentiers de randonnée (Chemin des anglais-GR2) -Parc du Colorado Parallèlement à ces dispositifs d'information, des efforts doivent être engagés en terme de recherche des causes. La connaissance des causes reste un atout majeur pour permettre la mise en œuvre d'opérations ciblées. Communes concernées Maitres d'ouvrages Budget La possession/St-Denis CG 974 Action de communication Communes Sans objet Panneaux pédagogiques 3000 euros par panneau Panneaux préventifs bord de route 300 euros par panneau Financement -CG 974 -Communes Autres partenaires DAAF, CG, SDIS, ONF

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FICHE ACTION N°2.a-AMELIORATION DES EQUIPEMENTS Identifier les possibilités de création de pistes Objectif stratégique départemental: Préparer le terrain pour la surveillance et la lutte Objectif opérationnel du plan de massif Disposer d'un réseau de pistes suffisant garantissant des conditions optimales d'intervention. Situation actuelle: Actuellement le réseau structurant s'appuie sur: Piste DFCI: 779 mètres Voiries publiques 94 km: Objectifs: - garantir la sécurité des équipes d'interventions - se rapprocher des zones à enjeux forts : interfaces forêt-habitations – zones à enjeux écologiques - faciliter l'accès au cœur du massif Mesure à engager et projet: Réhabilitation d'une piste en piste DFCI: secteur de la Grande Chaloupe Voie 9 Priorité 1 Situation : Le projet de réhabilitation de chemin a été approuvé par les différents partenaires Projet : créer une piste DFCI (2200 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : protéger une zone à enjeux écologiques majeurs Foncier : Conservatoire du littoral Contraintes : réglementaire (Espace boisé classé, cœur de Parc National) Maître d'ouvrage: Conservatoire du littoral Montant HT: 316000 HT Prolongement de la piste DFCI du Colorado: Voie 1 Priorité 2 Situation : la piste se termine en cul de sac. Projet : prolonger la piste actuelle (900 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : Renforcer la sécurité des secours Foncier : Départemento- domanial, Communal, Privé Contraintes : Foncière, réglementaire (zone N) Maître d'ouvrage : ONF, CINOR, Commune de St-Denis Montant HT: 196000 euros Piste périmétrale/pare feux: secteur Cap Bernard Voie 2 Priorité 2 Situation : le cap Bernard aux enjeux humains importants touché par les incendies. Projet : adapter un axe existant en piste périmétrale ou un pare feux (700 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : protéger les habitations Foncier : Départemento- domanial, Privé Contraintes : Foncière, réglementaire (Espace Boisé Classé) Maître d'ouvrage : ONF, CG 974 Montant HT : 160000 euros

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Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur du 26 ème Voie 3 Priorité 1 Situation : secteur sans aménagement DFCI aux enjeux environnementaux élevés Projet : adapter un axe existant en piste DFCI en cœur de massif (900 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : préserver les espaces boisées en réduisant le temps d'intervention des secours Foncier : Privé Contraintes : Foncière et réglementaire (Espace Boisé Classé, cœur de Parc National) Maître d'ouvrage: CG 974, Commune de St-Denis, CINOR Montant : 135000 euros Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur de la Ravine à Malheur. Voie 4 Priorité 2 Situation : secteur sans aménagement DFCI aux enjeux environnementaux élevés Projet : adapter un axe existant en piste DFCI en cœur de massif (1600 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : préserver les espaces boisées en réduisant le temps d'interventions des secours Foncier : Communal, Privé Contraintes : Foncière et réglementaire (cœur de Parc National, Zone N) Maître d'ouvrage : CG 974, Commune de la Possession Montant HT : 160000 euros Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur du St- Bernard Voie 5 Priorité 1 Situation : secteur sans aménagement DFCI aux enjeux environnementaux élevés Projet : adapter un axe existant en piste DFCI en cœur de massif (2150 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : préserver les espaces boisées en réduisant le temps d'intervention des secours Foncier : Etat, Communal, Privé Contraintes : Foncière, réglementaire (cœur de Parc National, Espace Boisé Classé) Maître d'ouvrage : Etat, CG 974, Commune de St-Denis, CINOR Montant HT : 110000 euros Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: ravine Jeanneton Voie 6 Priorité 2 Situation : secteur sans aménagements DFCI aux enjeux environnementaux élevés Projet : adapter un axe en piste DFCI en cœur de massif (900 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : préserver les espaces boisées en réduisant le temps d'interventions des secours Foncier : Privé Contraintes : Foncière et réglementaire (Zone N) Maître d'ouvrage : CG 974, Commune de St-Denis Montant HT : 55000 euros

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Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: ravine Couilloux Voie 7 Priorité 1 Situation : secteur sans aménagement DFCI aux enjeux environnementaux élevés Projet : Adapter un axe existant en piste DFCI en cœur de massif (1000 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : préserver les espaces boisées en réduisant le temps d'intervention des secours Foncier : Communal Contraintes : réglementaire (Zone N) Maître d'ouvrage : Commune de St-Denis Montant HT : 70000 euros Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur du Colorado "Radar météo" Voie 8 Priorité 3 Situation : secteur sans aménagement DFCI aux enjeux environnementaux élevés Projet : Créer une piste DFCI en cœur de massif (600 mètres) Catégorie : 2L Intérêts majeurs : préserver les espaces boisées en réduisant le temps d'intervention des secours Foncier : Communal Contraintes : réglementaire (Zone N) Maître d'ouvrage : Commune de St-Denis Montant HT : 85000 euros Les emprises des chemins sont déjà conséquentes et limiterait de se fait, en cas de réhabilitation, l'impact environnemental. La fonctionnalité des pistes DFCI est étroitement liée à des actions ou des équipements connexes (itinéraires de liaison, points d'eau, aires de manœuvre, signalétique) qui font objet de fiches actions individualisées. La programmation de travaux devra donc considérer les ouvrages dans leur globalité. D'autre part, avant toute programmation de travaux une étude préliminaire devra se faire pour étudier la faisabilité du projet (étude foncière, calcul de pente, impact environnemental etc.). Communes concernées Budget total La Possession/St-Denis 1287000 euros Financement Subvention FEADER:100% (Europe, Etat, CG 974) Autres partenaires DAAF, SDIS, PNRéunion, ONF

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FICHE ACTION N°2.b-AMELIORATION DES EQUIPEMENTS Améliorer les possibilités de ravitaillement en eau Objectif stratégique départemental: Préparer le terrain pour la surveillance et la lutte Objectif opérationnel du plan de massif Compléter l'équipement en point d'eau et normaliser l'existant Situation actuelle: Les points d'eau et poteaux incendie font l'objet d'un inventaire sur le massif par les SDIS. Il devrait voir le jour sous format SIG courant l'année 2010. Il existe d'autres points d'eau de type retenue collinaire à usage agricole. Un inventaire est en cours par les services de la DAF. Le projet de réhabilitation de piste dans le secteur de la Grande Chaloupe prévoit l'implantation de 4 citernes (3 de 30 m 3 et une de 60 m 3). Les projets de pistes présentés en fiche 2.b prennent également en compte, dans la démarche de normalisation, l'implantation de citernes. Objectifs: Intégrer dans l'atlas DFCI les points d'eau inventoriés Vérifier la fonctionnalité des points d'eau Equiper les zones dépourvues d'aménagements Mesure à engager et projet: Implantation de 2 bornes incendies: rampes de la Montagne Priorité 1 Situation : L''étude historique des départs de feux a montré que ce secteur, aux enjeux humains et environnementaux, souffrait de nombreux départs. Actuellement la route n'est pas équipée en point d'eau, ralentissant de se fait le temps d'intervention des équipes de secours. Projet : Une canalisation d'eau chemine les rampes de la montagne. L'implantation des deux bornes se fera via cet hydrant. Intérêts majeurs : Augmenter l'efficacité des équipes d'interventions Foncier : Département Maître d'ouvrage : CG 974, CINOR Montant HT : 50000 euros Implantation de bornes incendie: radar météorologique Priorité 1 Situation : La piste d'accès au radar météorologique est à considérer dans le réseau structurant comme axe de liaison. Elle se termine en cul de sac sans point de ravitaillement. Projet : Normaliser cet axe par l'implantation de bornes incendie. Soit au départ de la piste, soit en bout de piste, à définir avec les SDIS. Deux bassins d'eau potable sont présents sur site. Il pourrait constituer l'hydrant d'alimentation. Intérêts majeurs : Normaliser le chemin d'accès pour la sécurité des équipes d'intervention. Foncier : Communal/privé Maître d'ouvrage : CG 974, Commune Montant HT : 50000 euros

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Implantation d'une citerne : moulin Cader Hydrant 1 Priorité 2 Situation : A proximité de zones urbanisées et de milieux boisés cette citerne constituerait un réservoir d'eau de proximité pour les équipes d'interventions. Projet : Implanter une citerne aérienne de 30 m 3 Intérêts majeurs : Augmenter l'efficacité des équipes d'interventions Foncier : Communal Maître d'ouvrage : Commune Montant HT : 30000 euros Implantation d'une citerne : chemin du Lazaret Hydrant 2 Priorité 2 Situation : Le chemin du lazaret permet d'accéder aux terrains de l'armée où des tirs y sont effectués. Aucun point d'eau n'y est présent. La zone est fortement assujettie aux risques de feux avec des enjeux environnementaux élevés. Les activités présentes augmentent le risque de départs de feux. Projet : Implanter une citerne aérienne de 30 m 3 Intérêts majeurs : Equiper une zone sensible en réserve d'eau. Foncier : Etat Maître d'ouvrage : Etat, CG 974 Montant HT : 30000 euros Possibilités d'usages DFCI sur retenue collinaire: chemin Jose Michel Hydrant 3 Priorité 3 Situation : Une retenue collinaire à usage agricole se trouve à proximité des voies 6 et 7. Projet : Etudier les possibilités d'usage de celle-ci à des fins DFCI. Intérêts majeurs : Equiper le secteur en point de ravitaillement. Foncier : Privé Maître d'ouvrage : CG 974, Commune Montant HT : 10000 euros Aménager les axes routiers Mettre en place un programme de réflexion sur le positionnement des poteaux incendies lors des programmes de construction sur les réseaux communaux. Normaliser les points d'eau existants Les points d'eau identifiés dans les inventaires en cours devront répondre aux normes en vigueur. Communes concernées Budget La Possession/St-Denis 91500 euros Financement Subventions FEADER: 100% (Europe, Etat, CG 974) Autres : Propre aux communes (Travaux d'équipements) Autres partenaires DAAF, CG 974, SDIS, ONF, PNRéunion

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FICHE ACTION N°2.c-AMELIORATION DES EQUIPEMENTS Identifier les itinéraires de liaison Objectif stratégique départemental: Préparer le terrain pour la surveillance et la lutte Objectif opérationnel du plan de massif Garantir l'accès des secours aux équipements DFCI Permettre un repérage des accès aux équipements au sein du réseau secondaire Augmenter la vitesse d'intervention des secours en identifiants des axes stratégiques. Situation actuelle: Aucun itinéraire de liaison n'a encore été identifié à ce jour. Les choix de ces axes de liaisons sont déterminés en fonction, de critères de dimensionnement (possibilités de passage des engins de lutte), des zones boisées et du sens d'arrivée des secours le plus probable (localisation géographiques des centres de secours). Mesure à engager : La prise en compte de ces itinéraires de liaison dans le cadre du réseau structurant permet: - garantir l'accès physique des moyens de lutte au cœur du massif - repérer et garantir l'accès aux pistes et aux équipements DFCI Au titre de leur appartenance aux réseaux communaux, l’entretien des chaussées et le débroussaillement réglementaire devront être à la charge des communes concernées Les axes identifiés sur les chemins privés devront faire l'objet d'une enquête de servitude. Ces axes devront figurer dans l'atlas cartographique DFCI. Axes de liaisons identifiés Axes Statut Linéaire (m) Accès Identifiant Départementale 41 Départemental 18140 Voie 9 et voie 5 Axe 1 Chemin du Colorado Communal 788 Piste mon_alpha_01 Axe 2 Chemin du Piton trésor Communal 985 Voie 1 Axe 3 Chemin Neuf Communal 321 Voie 2 Axe 4 Chemin Cader Communal/privé 808 Hydrant 1 Axe 5 Chemin Jose Michel Communal 485 Voie 6 et hydrant 3 Axe 6 Chemin Dépêche Communal 306 Voie 7 Axe 7 Chemin Grande Chaloupe Communal 1140 Voie 5 Axe 8 Chemin X Communal/privé 437 Voie 3 Axe 9 Chemin X Communal/privé 493 Voie 4 Axe 10 Chemin accès radar météo Communal 721 Voie 8 Axe 11 Chemin du Lazaret Communal/privé 794 Hydrant 2 Axe 12 Total 7278

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Communes concernées Maitres d'ouvrages Budget La Possession/St-Denis - Entretien et gabarit de sécurité Non spécifié Communes - Servitudes Communes Financement Propres aux communes Autres partenaires DAAF, CG 974, SDIS, ONF, PN Réunion

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Figure n°11 : cartographie des projets d’aménagemen ts DFCI

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FICHE ACTION N°2.d-AMELIORATION DES EQUIPEMENTS Mettre en place une signalisation pour l'accès aux pistes et points d’eau Objectif stratégique départemental: Préparer le terrain pour la surveillance et la lutte Objectif opérationnel du plan de massif Favoriser l'accès des équipes de secours par un bon repérage des équipements DFCI Situation actuelle: Le plan départemental de lutte contre les incendies de forêts, dans sa fiche I-4-2, prévoit l’uniformisation de la signalétique à l’échelle de l’Ile. Une charte graphique doit être mise en place et validée par l'ensemble des partenaires concernés : DAAF, ONF, Conseil Général, DDE, SDIS, PN Réunion. Mesure à engager et projet: La charte graphique devra répondre aux écritures suivantes: Pour les pistes : -en partie haute une lettre et des chiffres identifiant le nom de la piste en référence à la -base de donnée ainsi que le numéro et la distance des hydrants. -en partie centrale "protection incendie" -en partie basse un panneau d'interdiction de circuler Pour les points d'eau: Signalés par un panneau sur lequel figure la capacité de l'hydrant et son alimentation. Le positionnement des panneaux d'entrée de piste pourra par ailleurs être placé en fonction du sens d'arrivée des secours. Communes concernées Maitres d'ouvrages Budget La Possession/St-Denis Communes Panneaux directionnels: ONF 300 euros *14 = 4200 euros CG 974 Signalétique équipements hydrauliques: 300 euros*6 = 1800 euros Financement Propres aux communes Autres partenaires DAAF, CG, SDIS, ONF

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FICHE ACTION N°3-APPLICATION DES MESURES REGLEMENTA IRES Prendre en compte le risque incendie dans les documents d'urbanisme Objectif stratégique départemental: Réduire la vulnérabilité Objectif opérationnel du plan de massif Maîtriser l'urbanisation dans les secteurs naturels et les interfaces forêts/habitats Situation actuelle: Le territoire du massif est caractérisé par une urbanisation croissante. Celle-ci induit une pression foncière en périphérie des zones naturelles Mesure à engager et projet: La révision des PLU est une opportunité dans la prise en compte des risques incendies en évitant: -le mitage du territoire -en prenant en compte la desserte et la protection incendie de l'habitat isolé -en déterminant un zonage mettant en évidence les secteurs déjà urbanisés présentant un risque et les préconisations applicables à celle-ci (poteaux incendies). -en déterminant les futures zones urbanisables présentant un risque. Les zones d'interfaces doivent faire l'objet d'un état des lieux pour juger du niveau actuel de prise en compte du risque incendie et possibilités d'interventions des secours. Cette expertise devra le cas échéant, déboucher sur un programme de travaux répondant aux besoins en terme de protection des biens et personnes. Communes concernées Maitres d'ouvrages La Possession/St-Denis PLU: Communes concernées par la révision Etude d'interface: Communes ou lotisseurs Financement Propres aux communes Autres partenaires DAAF, CG 974, SDIS, ONF

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FICHE ACTION N°4-Gestion du réseau de surveillance Améliorer le réseau de surveillance Objectif stratégique départemental: Coordination opérationnelle Objectif opérationnel du plan de massif Organiser et développer la surveillance sur la massif Situation actuelle: Un véhicule 4*4 avec guet armé d'une capacité de 700 litres. La surveillance se fait sur les domaines gérés par l'ONF. Mesure à engager et projet: Déployer les patrouilles sur tous fonciers. Mettre en place une deuxième patrouille afin de couvrir la totalité du massif. Mettre en place un coordinateur de patrouilles qui prendra fonction pendant la période hivernale. Cette fonction sera assurée pas un agent assermenté. Son rôle: - coordonner les patrouilles - déclencher les patrouilles en cas de risques sévères - prévention et répression - faire le lien entre les patrouilles et le SDIS Identifier des points stratégiques de surveillance (points hauts, zones de loisirs) qui seront parcourus par les patrouilles lors de leur déploiement. Mettre en place une formation annuelle avant chaque saison, en partenariat avec le SDIS pour le personnel travaillant dans ce domaine. Elle contiendra: - prévention grand public - réglementation en vigeur sur l'emploi du feu - conduite et entretien du véhicule - utilisation du matériel de lutte - les reflexes à avoir en cas d'intervention Communes concernées Budget 100 jours d'agents La Possession/St-Denis assermentés Financement DAAF Autres partenaires DAAF, CG 974, SDIS, ONF, PN Réunion

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3.7. Tableau de synthèse des projets d’aménagements DFCI

Fiche action Projet Intitulé Priorité Coût Voie 1 Prolongement de la piste DFCI du Colorado 2 196000 Voie 2 Piste périmétrale /pare feux: secteur cap Bernard 2 160000 Voie 3 Réhabilitation s'un sentier en piste DFCI: secteur du 26 ème 1 135000 Voie 4 Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur de la Ravine à Malheur 2 160000 2a Voie 5 Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur du St-Bernard 1 110000 Voie 6 Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur Ravine Jeanneton 2 55000 Voie 7 Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur Ravine Couilloux 1 70000 Voie 8 Réhabilitation d'un sentier en piste DFCI: secteur du Colorado "Radar météo" 3 85000 Voie 9 Réhabilitation d'une piste en piste DFCI: secteur de la Grande Chaloupe 1 316000 Hydrant 1 Implantation d'une citerne: moulin Cader 2 30000 Hydrant 2 Implantation d'une citerne: chemin du Lazaret 2 30000 2b Hydrant 3 Possibilité d'usage DFCI sur retenue collinaire: chemin Jose Michel 3 10000 Bornes incendie Implantation de 2 bornes incendie: rampes de la Montagne 1 50000 Bornes incendie Implantation de bornes incendie: radar météorologique 1 50000 2d Signalétique Mettre en place une signalisation pour l'accès aux pistes et points d'eau 1 6000 Total 1463000

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BILBLIOGRAPHIE

OFFICE NATIONAL DES FORETS, Direction Régionale de la Réunion, 2004. Plan de Massif de Défense des Forêts Contre les Incendie des Hauts sous le Vent, 137p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, Direction Régionale de la Réunion, 2009. Etude de faisabilité d’un dispositif DFCI du massif de la Grande Chaloupe, 12p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, Direction Régionale de la Réunion, 2009. Plan Départemental de La Réunion de Défense des Forêts Contre les Incendie, 53 p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, Direction Régionale de la Réunion, 2006. Aménagement de la forêt de la Grande Chaloupe, 78p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, agence du Gard, 2004. Plan Départemental de Défense des Forêts Contre les Incendies, 69p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, agence du Gard, 2004. Plan de Massif de Défense des Forêts Contre les Incendie du Mont Bouquet, 65p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, Direction Régionale de la Réunion 2009. Cartographie de l’aléa incendie sur le couvert végétal de La Réunion (hors zones forestières).

CEMAGREF, Département gestion des territoires, 2001. Fiches techniques pour la protection des forêts contre les incendies, 21p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, 1995. Arborescence, Dossier sur la Réunion, p 25-55.

CEMAGREF, 2006. Cartographie de l’aléa dans le massif des maures, 38p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, Service départemental des Alpes-Maritimes, 2000. Qu’est-ce qu’un Plan de Prévention des Risques Incendies de Forêts, 109 p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, Service départemental des Alpes-Maritimes, 2002. Campagne de débroussaillement, 35 p.

PARC NATIONAL DE LA REUNION, 2007. Etat des lieux des habitats semi-sèches du massif de La Montagne, 37 p.

SDIS, Var, 2004. Guide des équipements DFCI, 51p.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, Direction Territoriale Méditerranée, 2006. Guide gérer la crise des feux de forêts, 49p.

MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA PECHE, 2001.Délégation à la protection de la forêt méditerranéenne, 15p.

CEMAGREF, 2006. Aide méthodologique à la caractérisation et la cartographie des interfaces habitat-forêt, dans le contexte de prévention aux incendies de forêt, 45p.

51

CINOR, 2006. Schéma de cohérence territorial, 84p.

CONSEIL REGIONAL DE LA REUNION, 2001. Schéma aménagement régional, 146p.

PARC NATIONAL DE LA REUNION, 2008. Dossier de candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO, 558p.

MINISTERE (EQUIPEMENT, INTERIEUR, AGRICULTURE, ECOLOGIE), 2004. Circulaire DGFAR/SDFB, 18p.

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GLOSSAIRE

CCF : Camion Citerne Feux de Forêts CELRL : Conservatoire des Espaces Littoraux et des Rivages Lacustres CG : Conseil Général CINOR : Communauté Intercommunale du Nord de la Réunion CIRAD : Centre international de Recherche de l’Agriculture et du Développement DAAF : Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt DDE : Direction Départementale de l’Equipement DFCI : Défense des Forêts Contre les Incendies DGFAR : Direction Générale de la Forêt et des Affaires Rurales DIREN : Direction Régionale de l’Environnement EBC : Espace Boisé Classé GCEIP : Groupe Conservation Environnement Insertion Professionnel GRR : Grande Randonnée de la Réunion HBE : Héliportage Bombardier d’Eau INSEE : Institut National de la Statistiques et des Etudes Economiques ONF : Office National des Forêts PDDFCI : Plan Départemental de Défense des Forêts Contre les Incendies PLU : Plan Local d’Urbanisme PMDFCI : Plan de Massif de Défense des Forêts Contre les Incendies PN : Parc National SDIS : Service Départemental des Incendies et de Secours SIG : Système d’Information Géographique ZNIEFF : Zone Nationale d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique ZNIG : Zone Nationale d’Intérêt Géologique

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TABLE DES FIGURES DES TABLEAUX ET DES PHOTOS

Figure n°1 : Coupe topographique tranversale du mas sif de La Montagne-Grande Chaloupe

Figure n°2 : Diagrammes ombrothermiques. Mesures ré alisées et publiées par Météo France sur ces stations

Figure n°3 : Représentations des vents sur le massi f

Figure n°4 : Schéma de l’étagememt de la végétation selon cadet

Figure n°5 : Graphiques représentants les départs d e feux par jour et par mois

Figure n°6 : Représentation schématique des types d e feux par relief

Figure n°7 : Description des éléments pris en compt e dans la qualification de l’aléa incendie dans le cadre de l’étude

Figure n°8 : Représentation schématique d’une piste DFCI conforme

Figure n°9 : Représentation schématique des aires d e croisements et retournements

Figure n°10 : Représentation schématique d’une aire de cul de sac

Figure n°11 : Cartographie des projets d’aménagemen ts DFCI

Photo N°1 : Départ du chemin des Anglais.Source : E mmanuel BERNARD

Photo N°2 : Forêt semi-sèche dans ravine Grande Cha loupe. Source ONF

Photo N°3 : Habitat d’origine anthropique à proximi té du chemin des Anglais. Source Emmanuel Bernard

Photo N°4 : Incendie de 2010 sur les rampes de la M ontagne. Source Emmanuel Bernard

Photo N°5 : Incendie de 2008 sur les rampes de la M ontagne. Source : Franck COMPAGNON

Photo page de garde : Incendie de 2010 sur les rampes de la Montagne. Source Emmanuel BERNARD

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Tableau n°1 : Répartition de la propriété foncière

Tableau n°2 : Répartition des formations végétales

Tableau n°3 : Répartition des ZNIEFF sur le massif

Tableau n°4 : Rappel des principales caractéristiqu es techniques des pistes DFCI

Tableau n°5 : Rappel des principales caractéristiqu es techniques des points d'eau à usage DFCI

Tableau n°6 : Rappel des principales caractéristiqu es techniques des DZ

Tableau n°7 : Répartition de la voirie sur le massi f

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TABLE DES ANNEXES

Annexe n°1 : Délimitation du massif La Montagne – G rande Chaloupe

Annexe n°2 : Cartographie de la propriété foncière

Annexe n°3 : Cartographie des statuts réglementaire s

Annexe n°4 : Situation géographique

Annexe n°5 : Cartographie des pentes et des cours d ’eau

Annexe n°6 : Cartographie des formations végétales

Annexe n°7 : Cartographie des départs de feux

Annexe n°8 : Cartographie des facteurs aggravants

Annexe n°9 : Tableau des indices de combustibilité

Annexe n°10 : Cartographie de l’aléa

Annexe n° 11 : Cartographie des enjeux

Annexe n°12 : Les retenues collinaires

Annexe n° 13 : Représentation photographique de typ es de points d’eau à usage DFCI

Annexe n°14 : Planche photos des axes existants pou vant faire l’objet d’une réhabilitation en piste DFCI.

Annexe n°15 : Planche photos des emplacements poten tiels d’implantation de point d’eau à usage DFCI.

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ANNEXES

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CARTE N° 1 – ANNEXE 1

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CARTE N° 2 – ANNEXE 2

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CARTE N° 3 – ANNEXE 3

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CARTE N° 4 – ANNEXE 4

61

CARTE N° 5 – ANNEXE 5

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CARTE N° 6 – ANNEXE 6

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CARTE N° 7 – ANNEXE 7

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CARTE N° 8 – ANNEXE 8

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TABLEAU N° 1 – ANNEXE 9

Tableau des indices de combustibilité

Description des habitats Code CORINE IC IC100

Forêt tropicale de moyenne altitude sous le vent 49,113 3,00 300

Relique de forêt semi-sèche sur crête ou forte pente 49,212 6,00 600

Parc et jardin, golf, pelouse 85,2 0,00 0

Savanes herbacées 87,191 3,00 300

Fourrés secondaires de diverses espèces exotiques à tendance semi-xérophile 87,193 5,00 500

Formation arborées secondaires à tendance semi-xérophile 87,194 6,00 600

Formation arborées secondaires à tendance hygrophile 87,195 3,00 300

Zone minérale 300 0,00 0

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©®CARTE N° 9 – ANNEXE 10

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CARTE N° 10 – ANNEXE 11

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ANNEXE N° 12: RETENUE COLLINAIRE

Exercice de pompage sur retenue collinaire : source Franck COMPAGNON

Représentation schématique d’un exercice de pompage

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ANNEXE N° 13: REPRESENTATION PHOTOGRAPHIQUE DE TYPE S DE POINTS D’EAU A USAGE DFCI

Bassin : capacité 60 m 3. Source F.COMPAGNON Citerne aériennes : capacité 30 m 3. Source FC Citerne aérienne : capacité 60 m3.source FC

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ANNEXE N° 14 : PLANCHE PHOTOS DES AXES EXISTANTS PO UVANT FAIRE L’OBJET D’UNE REHABILITATION EN PISTE DFCI

ème Piste mon_alpha_01 : Secteur du Colorado. Voie 3 : Secteur du 26 . Source Voie 2 : Secteur du Cap Bernard. Source Source E.BERNARD E.BERNARD E.BERNARD

Voie 7 : Secteur Ravine Couilloux. Voie 8 : Secteur Radar météo. Source Voie 9 : Secteur Grande Chaloupe. Source E.BERNARD E.BERNARD Source E.BERNARD 72

ANNEXE N°15 : PLANCHE PHOTOS DES EMPLACEMENTS POTEN TIELS D’IMPLANTATION DE POINT D’EAU A USAGE DFCI

Hydrant 1 : Moulin Cader. Source Borne incendie : Radar météo. Source Borne incendie : Rampes de la Montagne. E.BERNARD E.BERNARD Source E.BERNARD

Hydrant 2 : Chemin du Lazaret. Source Hydrant 3 : Chemin Jose Michel. Source Borne incendie : Parking radar météo. Sourc e E.BERNARD E.BERNARD E.BERNARD

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