UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION : GEOGRAPHIE

Parcours 4 : Environnement et Aménagement du Territoire

Mémoire pour l’obtention du grade Master en Géographie Présenté par : RAHAJANIRINA Narindra Nambinintsoa

Sous la direction de : M. ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary Maître de conférences

09 Mars 2019

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE

PARCOURS 4 : ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE -----ooOoo-----

Les enjeux de constructions illicites dans les défis de la planification urbaine au sein de la Commune Rurale d’Ampitatafika

Mémoire pour l’obtention du grade MASTER en Géographie Présenté par :

RAHAJANIRINA Narindra Nambinintsoa

Sous la direction de : M. ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary Maître de conférences

 Membres du jury : - Président : Mme RANAIVOSON Joséphine, Professeur - Rapporteur : M. ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Maître de conférences - Juge : M. RASAMIMANANA Louis Michel, Docteur en Géographie

Année Universitaire : 2017-2018

Remerciements Je voudrais remercier de tout cœur tous ceux et celles qui m’ont aidée dans la réalisation de ce Mémoire de Master 2 :

 En premier lieu, je rends grâce à Dieu pour m’avoir donné la force, la santé et l’intelligence dont j’avais besoin.  Je suis reconnaissante envers Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Maître de conférences, qui a bien voulu accepter de diriger ce travail, me guider et surtout m’épauler dans l’élaboration de ce travail de Mémoire.  Je remercie particulièrement les membres du Jury : Professeur RANAIVOSON Joséphine qui a accepté de présider cette soutenance. Monsieur RASAMIMANANA Louis Michel en tant que Juge de ce travail de mémoire. Et Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary Rapporteur.  Grand merci à toute ma famille et à mes amis pour leur constant encouragement et soutien, tant sur le plan moral que financier.  Merci aux Responsables de la Commune rurale d’Ampitatafika, les présidents des Fokontany, pour leur accueil chaleureux, lors de l’étude sur les lieux

 Merci à vous  SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... i Résumé ...... iii GLOSSAIRE ...... iv ACRONYME ...... v LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... vii LISTE DES FIGURES : ...... vii LISTE DES TABLEAUX : ...... vii LISTE DES PHOTOS : ...... vii LISTE DES PLANCHES TOPOGRAPHIQUES ...... viii LISTE DES CROQUIS : ...... viii LISTE DES CARTES : ...... viii INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PARTIE I : CONTEXTE, NOTIONS ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE .. 4  Chapitre I : CONTEXTE ET METHODOLOGIE ...... 5 A- PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDES : ...... 5 B- NOTIONS ET CONCEPTS DE L’URBANISATION : ...... 8 C- DEMARCHE DE LA RECHERCHE : ...... 16  Chapitre II : CONDITIONS GEOGRAPHIQUES D’AMPITATAFIKA ...... 19 A- AMPITATAFIKA : UNE VILLE TROPICALE D’ALTITUDE : ...... 19 B- LA DIMENSION HUMAINE DE L’URBANISATION A AMPITATAFIKA ... 27 Conclusion de la Première Partie ...... 32 PARTIE II : ...... 33 « ASPECTS MULTI-DIMENSIONNELS DE CONSTRUCTIONS ILLICITES A AMPITATAFIKA » ...... 33  Chapitre III : LES FACTEURS DE PROLIFERATION DES CONSTRUCTIONS ILLICITES ...... 34 A- LE DYNAMISME DES FACTEURS DE RECOMPOSITION URBAINE : ...... 34 B- ENJEUX FONCTIONNELS ET DIVERSES INFLUENCES : ...... 38 C- DIFFICULTE D’OCTROI DU PERMIS DE CONSTRUIRE : ...... 45 D- MECONNAISSANCE ET NEGLIGENCE DES LOIS ET REGLES : ...... 47 Chapitre IV : QUELQUES ASPECTS MAJEURS DE CONSTRUCTIONS ILLICITES A AMPITATAFIKA ...... 49 A- UN NON-RESPECT DE L’ALIGNEMENT DE LA VOIE PUBLIQUE : ...... 50 B- CONSTRUCTIONS SUR DES ZONES A RISQUE : ...... 52

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C- BIDONVILLES SUR DES DIGUES : ...... 54 D- AUTRES FORMES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES : ...... 58 Conclusion de la Deuxième Partie ...... 59 PARTIE III : LES IMPACTS ET LES PERSPECTIVES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES AU SEIN DE LA COMMUNE ...... 60 Chapitre V : LES IMPACTS ET LES PROBLEMES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES DANS LA COMMUNE ...... 61 A- DESTRUCTURATION DE L’ESPACE : ...... 61 B- POLLUTIONS ET IMPACTS SUR LA SANTE DU PROCESSUS DE « BIDONVILISATION » : ...... 63 C- LITIGE ENTRE LES AUTORITES COMPETENTES ET L’ETAT : ...... 65 D- RISQUES D’INONDATION : ...... 65 E- FRAGILISATION DES DIGUES : ...... 70 F- DESEQUILIBRE SPATIAL : ...... 71  Chapitre VI : PERSPECTIVES ET SOLUTIONS ...... 74 A- SENSIBILISER ET VULGARISER LE PERMIS DE CONSTRUIRE : ...... 74 B- FAMILIARISATION DES HABITANTS AVEC LES TEXTES ET DISPOSITIFS REGLEMENTAIRES : ...... 77 C- SEVERITE DE L’ETAT ET PENALISATION :...... 78 D- LA COMMUNE ET LES OUTILS DE PLANIFICATION : ...... 81 E- LE RÔLE DE LA POLICE DE L’AMENAGEMENT : ...... 85 F- QUELQUES PRINCIPES D’AMENAGEMENT : ...... 86 Conclusion de la Troisième Partie ...... 89 CONCLUSION GENERALE ...... 90 BIBLIOGRAPHIE : ...... 92 ANNEXES ...... 95 TABLE DES MATIERES ...... 99

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Résumé Des constructions anarchiques, sans planification vont à l’encontre du code de l’urbanisme et de l’habitat. Cette violation de l’outil de l’urbanisme règlementaire se manifeste sous plusieurs formes : de constructions sans permis de construire, implantation sur la voie, au bord de la voie publique sans être alignée à celle-ci, édifiée dans une zone où il est interdit de construire, propriété à bâtir souvent avec un problème foncier. Bref, nous sommes en présence d’un processus de bidonvilisation. Toutes ces constructions rentrent dans le concept de ce qu’on appelle : « construction illicite ». Ampitatafika, une des Communes composantes d’Antananarivo Atsimondrano dans la Région Analamanga, est composée de 13 Fokontany et compte plus de 87 158 habitants en 2018. C’est la zone à laquelle la présente recherche se focalise. Dans le cadre de l’élaboration de ce Mémoire, on a adopté la méthode inductive avec les étapes suivantes : en commençant par la documentation bibliographique, la confection des cartes par certains logiciels, par ailleurs les travaux sur terrain ont été nécessaires et incontournables. Le tout, dans le respect des lois en vigueur régissant l’aménagement du territoire, l’urbanisme et l’habitat, pour le traitement du sujet. Le contexte du sujet, la définition des mots clés ainsi que les conditions géographiques du milieu forment la première partie. Ampitatafika se situe dans une des zones périphériques d’Antananarivo, la commune constitue donc une zone d’extension de cette ville et subit la pression du phénomène de périurbanisation par la densité de construction, favorisant une mutation démographique, fonctionnelle et surtout spatiale. Maintenant, cette localité à proximité géographique de la ville d’Antananarivo est devenue un centre urbain très dynamique. Cependant, cela a engendré la prolifération des constructions illicites dans la zone. Donc, dans la deuxième division de ce Mémoire, on a étudié les idées sur les aspects multi-dimensionnels de ces constructions illicites dans la Commune. La situation dite « irrégulière » de ces constructions mise en analyse ne s’arrête pas là. Des effets négatifs sont induits et constituent des problèmes dans l’aménagement de l’espace de la Commune. Ce qui a donné naissance à une image spatiale désorganisée devenant ainsi une préoccupation pour la Commune en question. C’est pourquoi, des mesures de lutte appropriées comme l’adoption des outils de planification et la sensibilisation de la population de demander du permis de construire et autres perspectives seront véhiculées dans la dernière partie.  Mots clés : Ampitatafika, ville, urbanisation, constructions illicites, aménagement urbain, permis de construire.

iii

GLOSSAIRE

Alignement : Ou « Famerana ny faritra tsy azo hanorenana eo amin’ny tany manamorona ny arabe ». Le code de l’urbanisme n’en donne pas une définition détaillée. A vrai dire, c’est la limite normale à respecter entre une voie publique et la construction. Une limite pour chaque voie.

Prescription d’urbanisme : ou « Fepetra ara-panajariana ». Il s’agit de l’instrument qui informe sur la zone concernée. En exemple, si c’est une zone rizicole, il s’agit donc d’une zone inondable et le projet doit s’arrêter. Si la zone est favorable à la construction, autrement dit constructible, des conditions seront imposées. Elle contient le nom du demandeur, la date de la demande, lieu de résidence du demandeur, l’identité du terrain (n°, localisation et grandeur) et en bas les conditions correspondantes imposées (fepetra ara-panajariana).

Permis de construire : ou autorisation de construire. C’est l’élément qu’on doit avoir en main avant de faire tous types de travaux de construction. Afin d’éviter les problèmes d’illégalité qui peuvent apparaitre. Le permis de construire vise à avoir des espaces urbains ou en voie d’urbanisation bien organisés pour atteindre l’harmonie. Quant à leurs éléments et détails, le Livre IV de la loi relative à l’urbanisme et à l’habitat n°2015 052 met en exergue le permis de construire, composé de quatre chapitres : Chapitre I : Champ d’application, instruction et délivrance du permis de construire Chapitre II : Des règlements de construction Chapitre III : Permis de démolir Chapitre IV : Du contrôle de l’administration

Urbanisation : « aménagement des zones géographiques à caractère rural en agglomération à caractère citadin ». « Urbain », l’adjectif issu du nom « urbanisation » caractérise tout ce qui est propre à la ville. Ce mot est l’opposé de « rural » et exclut tout ce qui est propre à la campagne.

Planification urbaine : planification dans un territoire urbain. Organisation de l’activité ou du développement économique et de l’occupation du sol d’un territoire urbain selon un PLAN, un SCHEMA ou un OUTIL (un schéma d’aménagement territorial)

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ACRONYME AT : Aménagement du Territoire AGETIPA : Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public et d’Aménagement ANALOGH : Agence Nationale d’Appui au Logement et à l’Habitat APIPA : Autorité pour la Protection de l’Inondation dans la Plaine d’Antananarivo BNGRC : Bureau National de la Gestion des Risques et Catastrophes BPPAR : Bureau des Projets de Promotion et d’Aménagement des Régions CR : Commune Rurale CTD : Collectivités Territoriales Décentralisées CEPRI : Centre Européen de Prévention du Risque d’Inondation CNES : Centre National d’Etudes Spatiales COGIC : Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises DLAT : Délégation Locale de l’Aménagement du Territoire DGAT : Direction Générale de l’Administration du Territoire DGSF : Direction Générale des Services Fonciers ESA: European Space Agency FTM: Foiben’ny Taosaritanin’i Madagasikara LUH : Loi relative à l’Urbanisme et à l’Habitat LOAT : Loi d’Orientation à l’Aménagement du Territoire OAT : Observatoire de l’Aménagement du Territoire PUDi : Plan d’Urbanisme Directeur PUDé : Plan d’Urbanisme de Détail PNAT : Politique Nationale de l’Aménagement du Territoire RN : Route Nationale RNU : Règlement National d’Urbanisme SEAS-OI : Surveillance de l’Environnement Assistée par Satellite pour l’Océan Indien SERTIT : Service Régional de Traitement d’Image et de Télédétection SSU : Schéma Simplifié d’Urbanisme SEIMAD : Société d’Equipement Immobilier de SAC : Schéma d’Aménagement Communal SRAT : Service Régional de l’Aménagement du Territoire

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SRAT : Schéma Régional de l’Aménagement du Territoire SNAT : Schéma National de l’Aménagement du Territoire SIG : Système d’Information Géographique STD : Services Territoriaux Déconcentrés

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LISTE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES FIGURES : Figure n° 01 : Les outils de planification territoriale à différentes échelles d’intervention .... 14 Figure n° 02 : Diagramme ombrothermique (de Gaussen : P=2T) d’Antananarivo de l’année 2016-2017 ...... 22 Figure n° 03: Répartition de la population pour chaque secteur d’activité ...... 31 Figure n° 04: Projection de la population d’Ampitatafika en 2023 ...... 34 Figure n° 05: Evolution de nouvelles constructions (2008-2017) ...... 37 Figure n° 06: Répartition de la population d’Analamanga dans ses districts ...... 45 Figure n°07: Une digue et ses normes ...... 63 Figure n° 08: Hauteur et débit de la Sisaony en Janvier 2015 ...... 70 Figure n° 09 : Circuit du Permis de construire ...... 75 Figure n° 10 : Les dossiers à fournir pour un permis de construire ...... 76 Figure n° 11 : Répartition de la zone d’étude selon la surface occupée ...... 86

LISTE DES TABLEAUX : Tableau n°01 : Nombre de la population d’Ampitatafika pour chaque Fokontany ...... 29 Tableau n° 02 : Comparaison de la population d’Ampitatafika dans 03 années différentes .. 35 Tableau n° 03: Distance des autres Fokontany par rapport au Chef-lieu ...... 40 Tableau n° 04 : Les étapes de dossier du permis de construire ...... 47 Tableau n° 05: Un exemple de l’alignement à respecter à Madagascar ...... 50 Tableau n° 06: Pluies et leurs nombres de jours (année 2014-2015) ...... 67 Tableau n° 07: Impacts après le passage du cyclone CHEDZA en 2018 (à Ampitatafika) .... 69

LISTE DES PHOTOS : Photo n° 01: Ancienne architecture en Imerina ...... 9 Photo n° 02: Evolution de l’architecture en Imerina ...... 9 Photo n° 03 : Une plaine rizicole ...... 19 Photo n° 04: Maisons sur les collines ...... 20 Photo n° 05: Colline à Ambohipamonjy ...... 20 Photo n° 06 : La rivière Sisaony ...... 20 Photo n° 07: Parcelles de culture de manioc ...... 30 Photo n°08 : Paysage rural d’Ambodizozoro ...... 36 Photo n° 09: Concentration de bâti dans quelques fokontany ...... 38 Photo n° 10: Remblai à Ampitatafika Vaovao ...... 41 Photo n° 11 : Localisation des constructions illicites au bord de la RN 1 ...... 50 Photo n° 12 : Localisation des constructions illicites sur la rive droite de la Sisaony ...... 52 Photo n° 13 : Bidonvilles d’Anjanamaintso 1 ...... 54 Photo n°14: Bidonvilles d’Anjanamaintso 2 ...... 55 Photo n° 15 : Bidonvilles à Ambohidava ...... 57 Photo n°16: Une maison sur la digue ...... 57 Photo n°17 : Les problèmes de l’alignement sur la RN 1 ...... 61 Photo n°18 : Maisons sur les digues ...... 62 Photo n° 19 : Les constructions précaires avec leurs déchets ...... 64 Photo n° 20 : Eparpillement des déchets autour de la maison ...... 64 Photo n° 21 : Ampitatafika, au moment de l’inondation ...... 66 Photo n° 22 : Une maison après l’inondation ...... 66 vii

LISTE DES PLANCHES TOPOGRAPHIQUES Planche photographique n°01 : Marché de Sabotsy à Ampitatafika ...... 39 Planche photographique n°02: La RN 1 ...... 41 Planche photographique n°03: De constructions qui ne respectent pas l’alignement ...... 51 Planche photographique n°04: Constructions illicites sur la rive droite de la Sisaony ...... 53

LISTE DES CROQUIS : Croquis n°01 : Délimitation administrative des Fokontany d’Ampitatafika ...... 7 Croquis n° 02: Localisation de la rivière Sisaony dans la commune ...... 21 Croquis n° 03: Géologie d’Ampitatafika ...... 26 Croquis n° 04 : Le nombre de population et leur densité (en 2018) ...... 28 Croquis n° 05: Population de l’année 2013 et 2018 ...... 43 Croquis n° 06: Localisation de constructions illicites dans le Nord d’Ampitatafika ...... 49 Croquis n° 07 : Localisation de constructions illicites sur la digue ...... 56 Croquis n° 08 : Les zones inondées de quelques Communes du Grand Tana ...... 68 Croquis n° 09: Changement de la Commune dans les 15 années successives ...... 72

LISTE DES CARTES : Carte n° 01: Localisation géographique d’Ampitatafika ...... 6 Carte n° 02 : Occupation du sol d’Ampitatafika ...... 24 Carte n° 03: Périmètre d’étude de l’élaboration du PUDé Ampitatafika ...... 84 Carte n° 04: Extension future de la ville d’Ampitatafika ...... 87

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INTRODUCTION GENERALE

A travers les actions d’aménagement de l’espace se lient les besoins de l’homme, à la quête d’une satisfaction de ses besoins : un tel milieu pour une telle activité, sans oublier les conditions géographiques du milieu, les contraintes topographiques ou autres contraintes naturelles qui peuvent exister, tout cela rentre dans la considération du cadrage de l’aménagement spatial. Aménager un espace fait donc appel à la technicité et à la conscience ainsi qu’à la volonté de son acteur.

La concentration de la population au niveau d’une ville est un phénomène existant dans le monde entier. D’un autre terme, « l’urbanisation ». Un phénomène mondial mais se distingue selon son rythme et ses déterminants. Les gens qui viennent s’installer en ville ont chacun leur raison de déplacement : avoir une vie meilleure, bénéficier de ce que la ville peut offrir comme emploi, les fonctions de la ville, l’abondance des infrastructures, avoir une autre occupation sauf celle relative à l’agriculture. La ville devient encombrée et saturée en termes d’espace, devant cette situation, ses périphéries reçoivent sa pression et son influence en se trouvant dans une mutation spatiale. Les villes s’étendent alors et déploient cette extension sur ses périphéries. Le fort développement des villes peut parfois introduire une urbanisation sauvage. Tel est le cas de la ville d’Antananarivo et ses périphéries aujourd’hui.

Les diverses édifications, constructions et emplacements dans l’atteinte d’une efficacité recherchent un milieu favorable et méritant, respectent la norme et le règlement en matière de l’urbanisme. Il ne s’agit pas et ne se contente pas seulement de ce milieu mais prend en compte la présence ou non des infrastructures nécessaires aux besoins de l’homme. A Madagascar, à l’époque des Vazimba, des interdits ou « fady » ont été imposés pour l’habitat et leur construction. Des règles ont été établies par l’Etat destinées à l’urbanisme et à l’habitat, que ce soit en milieu rural ou en milieu urbain, ce sont les prescriptions d’urbanismes à appliquer rigoureusement, dans le but d’obtenir une bonne organisation spatiale et planification urbaine. Certains paysages urbains et ruraux sont colonisés par des constructions dont certaines d’entre elles s’avèrent irrégulières, autrement dit : des constructions illicites. Ces constructions sont des effets pervers de l’urbanisation. A Madagascar, un « laisser faire » de l’Etat pendant la première République a donné l’opportunité pour les occupations illicites à Antananarivo et cela a empiré pendant la deuxième République. Derrière la politique de l’Etat se cachait leur intérêt. Les normes juridiques sont bafouées : empiètement des emprises de la voie publique, négligence de l’obtention du permis de construire, installation à risque et sauvage sur des zones qui n’y sont pas adaptées. L’invisibilité d’application des textes juridiques de l’urbanisme et des documents

1 de planification urbaine constituent par ailleurs un des facteurs sources des constructions illicites.

Ampitatafika, une zone se trouvant à la périphérie de la ville, une commune rurale incluse dans le district d’Antananarivo Atsimondrano est la zone de recherche. Le présent Mémoire porte sur ces constructions considérées illicites dans la Commune rurale d’Ampitatafika. D’où l’intitulé de ce Mémoire : « Les enjeux de constructions illicites dans les défis de la planification urbaine au sein de la Commune rurale d’Ampitatafika ». Ce qui nous a mené à sortir la problématique suivante : « Quels sont les enjeux de constructions illicites au sein de la Commune rurale d’Ampitatafika ? ». Dans un espace déterminé, tous types de constructions édifiées en infraction vis-à-vis de la loi qui régit l’urbanisme et l’habitat, sont considérées irrégulières. Ampitatafika, en étant proche de la capitale subit l’influence de cette dernière se traduisant par des répercussions sur son espace : des constructions précaires et anarchiques s’y forment et se multiplient. Une commune rurale ayant 87 158 habitants en 2018 et traversée par la RN 1. La colonisation des zones inconstructibles par des maisons rend vulnérable la commune pendant la saison pluvieuse, plusieurs maisons deviennent victimes du risque naturel d’inondation. Des constructions dans l’emprise de la voie publique provoquent une désorganisation de l’espace.

La présente recherche vise la détermination des situations dans lesquelles se trouvent ces constructions précaires et hors norme, surtout leurs impacts à différentes échelles. Mais avant d’atteindre cet objectif : diagnostiquer les éléments sources de leur existence ainsi que les facteurs qui conduisent à leur prolifération. Ce diagnostic permettra de sortir des propositions de lutte, des perspectives nécessaires et correspondantes face à ces constructions illicites. L’analyse de ces enjeux de construction illicite dans la Commune respective nous amène à des questions secondaires à savoir : les impacts des constructions illicites sont-ils négatifs ou positifs ? Comment serait l’avenir de ces constructions illicites à Ampitatafika ? Quelles stratégies à adopter afin d’avoir l’harmonie d’une ville ?

Quant à la méthodologie adoptée pour l’élaboration de ce travail de Mémoire, la méthode inductive a été adoptée : d’abord, on a procédé aux explorations bibliographiques qui nous ont servi de guide et d’orientation, d’en savoir plus sur le phénomène, de connaître un peu plus sur la zone où la recherche se focalise. Le fait d’avoir plus de données et d’informations auprès des services de l’aménagement du territoire ont enrichi nos recherches bibliographiques. Par la suite, les pré-enquêtes attribuées aux personnes ressources ont été nécessaires comme

2 indication et pré-information avant de procéder aux enquêtes. Le travail des cartes s’est fait par le logiciel QGIS, Monteverdi, des images satellitaires à partir de Google earth.

Pour une compréhension et une analyse approfondie de tout ce qui a été précité, ce mémoire sera divisé en 03 parties portant chacune 2 chapitres, bien distinctes et se structure comme suit :

 La première partie va véhiculer le contexte, la notion et la méthodologie de recherche adoptée dans l’accomplissement de ce travail sans oublier la présentation de la zone d’étude ;  La seconde partie va considérer les aspects multi-dimensionnels des constructions illicites existants dans la Commune ;  Les impacts à différentes échelles de ces constructions dites illicites dans la Commune en question plus les perspectives à recommander seront traités dans la dernière partie.

3

PARTIE I : CONTEXTE, NOTIONS ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

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 Chapitre I : CONTEXTE ET METHODOLOGIE

A- PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDES :

1- Localisation administrative et géographique d’Ampitatafika

La zone d’étude en question : Ampitatafika, est une commune rurale appartenant au District d’Antananarivo Atsimondrano, dans la Région Analamanga. La commune fait partie des périphéries d’Antananarivo ville, reliée à celle-ci par la commune d’Anosizato. Elle est située selon les coordonnées géographiques suivantes :

- Entre 18°55’ et 18°58’ latitude Sud ; - Entre 47°25’ et 47°29’ longitude Est.

La commune est délimitée : - Au Nord par les communes rurales d’Andranonahoatra, d’Itaosy et d’Ambavahaditokana ; - Au Sud par les communes rurales d’Alatsinainy Ambazaha et d’Androhibe ; - A l’Est par la commune rurale d’Anosizato Ouest ; - A l’Ouest par les communes rurales de Fenoarivo et d’Alakamisy1.

S’étalant sur une superficie de 21,8 km², la commune est composée de 13 Fokontany : Avaratetezana, Ampitatafika vaovao, Ambodizozoro, Ambohibary, Ambodiafontsy, Ankaditany, Ambohipamonjy, Faliarivo, Atsimombohitra, Ambohimahitsy, Soavimbahoaka, Ambohimangidy et Malaza.

Ampitatafika a un positionnement stratégique de par sa situation géographique. Se trouvant à la sortie de l’espace urbain métropolitain d’Antananarivo, elle constitue un secteur relais de beaucoup de fonctions urbaines stratégiques et constitue un secteur périurbain très dynamique. De par sa proximité géographique avec le centre, elle joue un milieu d’accueil favorable en tant que zone d’extension future de la ville d’Antananarivo dans le cadre de l’évolution urbaine du Grand Antananarivo.

1 Source : https://www.nyaina.fr . Monographie CR Ampitatafika 5

Carte n° 01: Localisation géographique d’Ampitatafika

AMPITATAFIKA

Source : data.humdata.org, arrangement de l’auteur, octobre 2018

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Croquis n°01 : Délimitation administrative des Fokontany d’Ampitatafika

Source : data.humdata.org, arrangement de l’auteur, octobre 2018

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2- Historique de la zone d’étude

Formation toponymique : « Ampitatafika » :

« Ampitatafika » n’était pas le nom originel du lieu. Cette localité a été un village dénommé « Anjanatsimiova ». Dans une approche historique, à l’époque du Roi Andrianjaka, des villages en dispersion colonisaient les petites collines environnantes. Mais pendant le règne du Roi Andrianampoinimerina, des digues ont été construites et des canaux d’irrigation implantés dans les plaines et dans les villages riverains en amont et en aval de la rivière Sisaony.

Andrianampoinimerina donna, un jour, un ordre aux militants d’aller vers l’Ouest : dans la région Sakalava, pour l’accomplissement d’une mission. Au cours du voyage, un émissaire est envoyé par le Roi avec un message urgent destiné au Général de l’armée. Pourtant arrivé à Anjanatsimiova, l’émissaire n’a pas perçu les militants et demanda aux habitants de la colline d’Ambohimamory par où ils sont partis. Un homme lui a répondu : « ils sont déjà de l’autre côté de la Sisaony », en malgache « efa ery ampita ny tafika » d’où l’appellation du village « Ampitatafika » depuis ce jour.2

B- NOTIONS ET CONCEPTS DE L’URBANISATION : 1- Généralités du phénomène a- Historique de la formation de la ville d’Antananarivo

La naissance d’Antananarivo ou « la cité des Milles » a marqué la fin du XIV siècle par l’installation des hommes sur la colline d’Anjalamanga. Cette installation s’est étendue au fur et à mesure du temps, un espace colonisé depuis le XIV siècle ou l’époque Vazimba, atteignit la période monarchique jusqu’à l’heure actuelle.3 Le début d’Antananarivo est alors marqué par l’installation des Vazimba sur la colline d’Anjalamanga. Ces hommes, trouvant l’endroit idéal et adapté à leur installation ont choisi cette colline à 1 483 m d’altitude et l’ont aménagé. Constituée de rocher, elle permet une meilleure défense et une vue favorable des contours.

A la fin du XVI siècle, Anjalamanga intéressait Andrianjaka, Roi d’Ambohimanga et il l’a conquis de manière pacifique.4 Ainsi, en guise de possession, Anjalamanga devient Antananarivo, ce qui signifie « à la ville des Mille ». C’est la première transformation de la cité

2 Monographie de la commune rurale d’Ampitatafika 3 Rafolo ANDRIANAIVOARIVONY, La naissance d’Antananarivo in la cité des mille, page 11,12 4 Ibid page 16 8 en une ville, cette dernière développée peu à peu pendant le règne des successeurs d’Andrianjaka comme Andriamasinavalona et Andrianampoinimerina.

Andriamasinavalona au trône l’a renommée : « Antanananiarivolahy » ou « la ville des mille ».5 Comme capitale, la ville tient plusieurs fonctions en étant un foyer de décision politique et militaire ; possède un grand rôle administratif et économique (par l’importance des marchés)

b- L’urbanisme embryonnaire :

Au temps des royaumes, en Imerina, les 4 termes : « localitas, commoditas, soliditas, voluptas » régissent l’architecture. Les constructions à ces moments sont soumises à des coutumes, des interdits (« fady ») ainsi que des rites. La prise de décision dans l’édification des maisons appartient seulement aux hommes sages, prêtres et spécialistes. Tout habitat a été construit en bois.6

Photo n° 01: Ancienne architecture en Photo n° 02: Evolution de l’architecture en Imerina Imerina

Source : la cité des mille, 1998 Source : la cité des mille, 1998

Au temps de la colonisation, l’architecture en Imerina a subi l’influence de l’occident, une architecture en mélange ou à double culture car l’originel et la culture étrangère embellissent la maison. Donc même le paysage de la ville des Hautes Terres a changé. L’habitat à la fois en bois, en briques et en pierre a offert une vue nouvelle et différente de la ville, on a

5 Ibid page 19 6 Henri RATSIMIEBO, L’habitat traditionnel in la cité des mille, page 33-35 9 donc assisté à une évolution.7 Antananarivo s’est développée de jour en jour avec les rôles qu’elle avait, et grâce à fort tissu urbain, elle a fini par devenir la capitale de Madagascar.

c- Une urbanisation dynamique dans la ville d’Antananarivo :

D’après le recensement général de la population en 1993, Antananarivo Renivohitra comptait 710 236 habitants avec une densité de 6 638 hab. /km². Antananarivo ville concentre la plus forte densité en nombre de population dans tout l’Imerina centrale, c’est là que se produit le plus le phénomène de l’urbanisation, suivi par Antananarivo Atsimondrano avec 229 597 habitants. Sa population a augmenté de 1 083 732 habitants 10 ans après (2003).8La ville attire la population de ses communes périphériques et des autres Régions, cela résulte de ses avantages économiques, socioculturels, infrastructurels et engendre des migrations qui ne connaissent pas d’essoufflement. Comparées aux autres villes de Madagascar, Antananarivo s’avère être la plus développée et la plus avancée. La population des communes rurales voisines d’Antananarivo a un intérêt de vie par Antananarivo et pour cette dernière.9 La ville devient saturée en termes d’espace et les périphéries offrent alors un deuxième choix d’installation des hommes puisqu’elles sont à proximité de ce centre développé. A l’intérieur de ce développement et forte urbanisation de la ville, la recherche de logement augmente, il en est de même pour la recherche d’espace disponible pour bâtir des maisons vu l’intérêt des habitants de s’installer dans une grande ville : la proximité des centres de santé, des centres commerciaux, facilité de trouver du travail, accès à des moyens de transports urbains. d- Les constructions illicites en rapport avec l’urbanisation

Les bâtis sont alors devenus importants en termes de densité et l’irrégularité gagne sa place dans la construction des maisons. D’après un Responsable de la CUA10, « plus de 50% des maisons dans la Capitale n’ont pas de permis de construire ». Environ 400 demandes d’autorisation de construction sont déposées chaque année mais ne correspond pas aux nombres de nouvelles constructions existantes. Mais la ville d’Antananarivo n’est pas la seule concernée par la contenance de ce phénomène illicite, dans les communes périphériques dont la plupart des causes reflètent un intérêt de la ville quant aux maisons édifiées dans les zones inconstructibles telles que les digues et les plaines inondables.

7 RABARIHARIVELO Michel, Evolution de l’architecture in la cité des mille, page 92,93 8 BDA 9 PUDi Antananarivo, 2004. 10 Mme RASAMIMANANA Olga, Secrétaire Général de la CUA. 10

D’un côté, la croissance et l’expansion urbaines sont favorisées en majeur partie par l’événement de 1972. Pendant la première République, les travaux d’urbanisme tel que le projet 67 ha s’avère une porte ouverte pour les occupations illicites. Durant cette période, le laisser- faire issu du slogan « gouvernement des petits » a été adopté pour certains intérêts politiques. Ce genre d’occupation témoigne d’une part de la migration, d’autre part le cas d’une localité abritant beaucoup d’habitants.11

Antananarivo n’est pas l’unique ville malgache affectée par ces constructions qui enfreignent la loi. D’autres villes telles que Toamasina et Majunga en ont aussi, des constructions édifiées dans des zones inondables et au-dessus des canaux y sont les plus nombreuses.

2- Définitions des mots clés : a- Aménagement : « Aménagement » indique une action fait sur un espace ou un territoire qui en apporte une transformation ou modification. Tout homme aménage l’espace, pour trouver son bien et ce qu’il désire. L’aménagement est donc l’action des hommes dans son milieu. Une action volontaire qui vise de mettre un ordre dans l’espace, celui-ci s’avère être le récepteur de toutes activités de l’homme. Bref, c’est une action régie par les besoins de l’homme en vue d’obtenir une satisfaction. Ainsi, un espace aménagé vaut un espace anthropisé.

5 facettes sont à prendre en compte quand on aménage un espace :

- La nature de l’aménagement : économique, de transport, de loisirs, d’éducation, d’accès aux soins - Les caractéristiques du territoire dans lequel s’inscrit l’aménagement ainsi que les facteurs de localisation - Les objectifs visés accompagnés de son échelle - Les acteurs concernés par cet aménagement et les actions qui existent entre ces acteurs - Le bilan de celui-ci formé par les résultats obtenus et l’atteinte ou non des objectifs

Un territoire indique un espace approprié. L’Etat s’avère l’acteur dans l’aménagement du territoire. Il vise le développement du territoire avec un équilibre tout en améliorant le cadre et

11 RAMAMONJISOA Josélyne, Morphologie et extension urbaine, de l’indépendance à la fin du XIXème siècle in la cité des Mille 11 les conditions de vie des citoyens, cherche à établir une égalité spatiale tant économique que sociale.

A Madagascar, les acteurs concernés dans la mise en œuvre de l’aménagement concernent les différentes institutions et secteurs qui sont :

 Les acteurs territoriaux à la base : les CTD telles que les Province, les Régions et les Communes, les acteurs à la base comme les Fokontany, les ménages, la population.  Les acteurs institutionnels de base comme le DGAT, OAT, SRAT, DLAT/ DGSF et les services régionaux/ les organismes publics tels la SEIMAD, BPPAR, FTM, AGETIPA, ANALOGH, APIPA, etc…/ les STD, les CTD comme les Régions, Districts et Communes.  Les secteurs privés comme les opérateurs économiques, les investisseurs, les promoteurs immobiliers, le groupement d’entreprises.  Les ministères sectoriels : énergies, mines, agriculture, industries, environnement- écologique et forêt, tourisme, transports, travaux publics, etc…

Il y a 02 instruments juridiques qui régissent l’Aménagement du territoire : la LOAT et la LUH. Ils s’appliquent à toutes les échelles d’intervention :

- La LOAT : Loi n°2015-051 du 3 Février 2013 portant orientation de l’aménagement du territoire constitue le premier cadre juridique de référence en matière d’aménagement du territoire, constituée comme suit :

Titre I : Dispositions générales Titre II : De la mise en œuvre de l’aménagement du territoire Titre III : Des outils de l’aménagement du territoire Titre IV : De l’observatoire du territoire Titre V : Des mécanismes de financement de l’aménagement du territoire Titre VI : Dispositions particulières Titre VII : Dispositions diverses et particulières La LUH ou Loi n°2015-052 relative à l’urbanisme et à l’habitat est composée de 6 Livres à savoir : Livre I : Des règles générales d’urbanisme Livre II : De l’aménagement foncier

12

Livre III : De l’aménagement urbain Livre IV : Du permis de construire Livre V : Des sanctions Livre VI : Dispositions transitoires et finales La RNU ou Règlement National d’Urbanisme a été inscrit dans le nouveau code de l’urbanisme et de l’habitat, règles destinées à toutes les communes qui ne sont pas dotées de plan d’urbanisme.

b- Planification urbaine : La planification urbaine cherche à développer une vision stratégique du développement urbain au niveau culturel ; économique, environnemental et social. A l’intérieur du concept de cette planification, il faut prendre en compte les contraintes naturelles et humaines du territoire donné. La planification territoriale détient comme démarches : - Comprendre : il s’agit de connaître la zone d’intervention, identifier et diagnostiquer cette dernière. Une étape incontournable pour toute action sur la zone - Planifier : élaborer les programmes d’action avec l’emploi des documents et des outils de planification. - Transformer : c’est agir sur le territoire, y appliquer les actions qu’on a programmées. Pour la mise en œuvre de l’aménagement du territoire, des outils ont été réalisés à Madagascar et recommandés par la loi d’orientation sur l’aménagement du territoire.

13

Figure n° 01 : Les outils de planification territoriale à différentes échelles d’intervention

OUTILS DE PLANIFICATION TERRITOIRE D’INTERVENTION PNA T NATIONAL ème SNA [1/100 000 ]

T

REGIONAL COMPLEMENTARITE ème SRA [1/50 000 ] T COMMUNAL ème PUDi / SAC [1/10 000 ]

SECTEUR PUDé URBAIN QUARTIER[1/2 Plan Plan de [1/200ème] COMPATIBILITE d’aménagement lotissement

PARCELLE Plan [1/100ème1/50 d’implantation ème] OUVRAGE Plan de [1/20ème]

construction

Source : Observatoire de l’Aménagement du Territoire, 2017

c- Urbanisation : D’après la définition tirée de l’encyclopédie encarta : « C’est un phénomène de concentration croissante de la population dans les villes, qui induit l’effacement progressif du caractère rural d’une zone géographique. »12 Le fait que la population se concentre fortement dans les villes n’est pas un phénomène datant d’hier et existe sur toute la planète, c’est un phénomène mondial. L’urbanisation dans chaque pays du monde n’est pas pareille, elle dépend du pays, des périodes, qualifiée en tant que processus diversifié. Comme déterminant de l’urbanisation, on peut parler des facteurs démographiques tels que l’émigration rurale, des ruraux qui viennent dans les villes où des sites industriels se développent, ou qui n’ont plus l’espoir d’exercer des emplois agricoles et

12 Encyclopédie encarta 14 souhaitent bénéficier de l’emploi tertiaire des grandes villes. Ces situations ont eu des effets spatiaux : l’absorption des territoires ruraux par les territoires urbains. Ces derniers se sont alors accrus. A part ce déterminant « facteur démographique » de l’urbanisation, il y a aussi le facteur géographique influençant ce processus comme les villes portuaires avec leur atout spécifique, l’urbanisation continentale, les conditions climatiques très favorables à certaines activités : en exemple, le ciel à Toulouse est favorable à la pratique des essais aériens pendant beaucoup de jours dans l’année.13

d- Ville : Une ville s’avère être l’opposé de la périphérie tant rurale qu’urbaine, surtout l’opposé de campagne. Là où se façonne la civilisation urbaine.14Dans l’ouvrage « gérer et transformer la ville », selon Jean François Deneu, la ville est le foyer de concentration des 3 pouvoirs à savoir : le pouvoir militaire, le pouvoir religieux ainsi que le pouvoir politique. En se référant à la LUH, une zone est classifiée en tant que ville si elle est arrivée à un stade d’assurer une fonction administrative, économique, territoriale et culturelle, mais aussi une zone ayant un nombre important de population et de bâtis.15 e- Construction illicite : On appelle construction illicite toutes constructions à usage d’habitation ou non en infraction avec le code de l’urbanisme, c’est-à-dire toutes celles qui s’opposent et enfreignent les lois qui régissent l’urbanisme et l’habitat, celles qui n’ont pas de permis de construire. Une construction doit être inséparable du permis de construire. Plus particulièrement, pour ce domaine, on se doit de prendre en compte le Chapitre III de la loi « du Règlement National d’Urbanisme », les sections sont les suivantes : Section I : Dispositions générales Section II : De la localisation et de la desserte des constructions Section III : De l’implantation et du volume des constructions Section IV : Du l’aspect des constructions et de la tenue décente des propriétés Section V : Des normes d’équipement

Concernant les bidonvilles, ce sont des quartiers précaires qui ne jouissent pas d’infrastructures et d’équipements : pas d’accès à l’électricité, à l’eau potable, aux centres de

13 « L’urbanisation dans le monde …» par Gérard François Dumont 14 « Gérer et transformer la ville » par Vallence, page 21 15 Article 2 du Livre I « Des règles générales d’urbanisme » 15 santé. Le programme des Nations Unies pour les établissements humains définit un bidonville comme « partie défavorisée d’une ville caractérisée par des logements très insalubres, une grande pauvreté et sans aucun droit ou sécurité foncière ». Dans le monde, 1 milliard de personnes vivaient dans des bidonvilles en 2008. Plus la population urbaine augmente, plus le nombre des bidonvilles augmente. La pauvreté caractérise les bidonvilles. Ils ne possèdent pas de dépotoirs d’ordures et n’ont pas d’écoulement des eaux usées. Par conséquent, ils sont très vulnérables aux maladies. f- Le Permis de construire : D’après LAROUSSE, le terme « permis » venant du verbe « permettre » se définit comme étant une autorisation officielle qui se traduit par l’écrit. Le permis de construire est donc une autorisation d’édifier un habitat. Il vise à établir une bonne organisation des villes, de l’aménagement de l’espace, urbain ou non urbain.16Mais que renferme cet instrument et quels sont les services concernés dans son suivi ?

Le permis de construire s’applique et est exigé pour les cas de constructions suivantes :

- Si la construction est à usage d’habitation ou non - Si la construction est édifiée dans une agglomération de plus de 2000 habitants - S’il s’agit des travaux de clôture - Dans la situation des surélévations - Dans le cas des modifications extérieures aux constructions existantes - Pour les reprises et réparation de gros œuvre - Si les travaux traduisent des modifications de la distribution intérieure des bâtiments et sanitaires17

C- DEMARCHE DE LA RECHERCHE : 1- Méthodologie de collecte de données : a- Les personnes ressources :

Pour le traitement du sujet, les informations générales nécessaires pour débuter le travail étaient obtenues auprès de la commune. Des indices, des renseignements, des informations et la Monographie de la commune d’intervention ont été obtenus grâce à cette dernière. Les données ont été additionnées à celles données par le BNGRC, l’APIPA, le DLAT, le SRAT et l’OAT.

16 Manuel du permis de construire 17 Manuel du permis de construire 16

b- La pré-enquête :

Pour l’acquisition des informations préliminaires, on a procédé à la pré-enquête, ce qui nous a facilité l’intervention au niveau des ménages et à comprendre bien d’autres faits relatifs aux constructions illicites. Grâce à cette phase, on a pu être renseigné sur quelques parties de la commune : le nombre de Fokontany avec le plus de constructions illicites ainsi que leurs causes : - Au niveau de la Commune : on a été informé sur les zones qui sont les plus affectées par les constructions illicites. On a été accueilli par le 3e Adjoint au Maire et le Chef Service technique. - Au niveau du Fokontany : on a pu apprendre si le Fokontany en question abrite des constructions irrégulières ou non. - Au niveau du SRAT : une pré-enquête faite durant la réalisation du dossier en M1 concernant les papiers nécessaires dans la demande d’un permis de construire, les étapes réalisées comme les descentes sur terrain.

c- Les enquêtes :

Des éléments ne semblent pas déterminés et identifiés sans l’intervention directe sur l’espace concerné du phénomène. Pour creuser l’étude, on a procédé à quelques types d’enquête : Enquête au niveau ménage : pour voir un peu leur mode de vie, leur motivation d’habiter la commune d’Ampitatafika, pour creuser l’analyse sur les éléments qui ont amené les auteurs des constructions illicites dans l’irrégularité. 10 ménages ont été enquêtés dans chaque Fokontany fortement affecté par les constructions illicites (donc 40 ménages enquêtés) :

- Enquête sur l’origine de la population, ce qui l’a poussée à s’installer sur le lieu d’intervention (le choix du lieu) et la durée de l’installation, leur lieu d’origine (Antananarivo, autres communes des hautes terres centrales ou bien autres régions). - Enquête à propos des outils de planification : afin de savoir si la population est au courant de ces outils mais aucune des personnes enquêtées ne savait ce qu’on leur a demandé. - Enquête concernant la LUH et la LOAT : pour savoir si ces gens ont la moindre information sur ces textes-là.

Enquête au niveau Fokontany : les 13 fokontany ont été tous enquêtés et on s’est adressé au Président du Fokontany pour chacun d’eux. 17

- Enquête sur le nombre de la population : on a insisté surtout sur les points expliquant le nombre faible ou élevé de la population du Fokontany en question. - Enquête sur les constructions illicites : afin de savoir si cela existe ou pas dans le Fokontany enquêté, s’il y en a : insister sur le genre d’occupation illicite existant.

Enquête auprès de la Commune : les personnes à qui on s’est adressé sont le Chef Service technique et le 3e Adjoint au Maire. On leur a demandé si la Commune a accès aux textes règlementaires ou pas. Comment elle agit face aux constructions illicites dans son territoire. D’autre part, nous avons pris d’autres informations nécessaires concernant Ampitatafika, ce qui nous a permis de nous familiariser avec la Commune.

d- Critères des enquêtes

Certaines personnes enquêtées ne répondaient pas franchement aux questions posées, ce qui pouvait rendre leurs réponses peu fiables. Comme il s’agit d’une illégalité, on a été obligé d’aborder indirectement le sujet dans les Fokontany et surtout auprès des ménages enquêtés, sauf au niveau de la Commune.

18

 Chapitre II : CONDITIONS GEOGRAPHIQUES D’AMPITATAFIKA

A- AMPITATAFIKA : UNE VILLE TROPICALE D’ALTITUDE :

1- Relief et topographie :

Du point de vue observation d’Ampitatafika, la commune est caractérisée de deux types de relief avec une altitude élevée : - La plaine : caractérise et domine la plus grande partie de la commune. Le Nord, le Centre, l’Est de la commune sont tous marqués par des plaines. On y trouve en abondance des parcelles rizicoles. Elles se caractérisent par l’alternance des rizicultures et des marécages. Le Nord représente surtout une grande plaine rizicole. L’altitude sur les plaines varie entre 1 240 m à 1 250 m.

Photo n° 03 : Une plaine rizicole

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

- Les collines : ce n’est que dans la partie Ouest et Sud de la commune qu’on a des collines dont l’altitude s’élève à 1 342 m et atteint même 1 356 m pour celles qui se trouvent dans le Sud. Les collines où les habitats prolifèrent s’élèvent à 1 280 m d’altitude tels que les Fokontany avec beaucoup d’habitants : Ampitatafika Vaovao et Atsimombohitra. Les « Tanety » sont colonisés par des types de cultures.

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Photo n° 04: Maisons sur les collines Photo n° 05: Colline à Ambohipamonjy

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018 Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

2- Hydrologie :

La rivière Sisaony draine la partie Nord et Est de la Commune, elle poursuit ensuite sa route dans la Commune d’Ambavahaditokana qui se trouve au Nord d’Ampitatafika. Cette rivière constitue la limite naturelle de la Commune d’Ampitatafika dans sa partie Est.

Photo n° 06 : La rivière Sisaony

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

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Croquis n° 02: Localisation de la rivière Sisaony dans la commune

Source : data.humdata.org, confection de l’auteur, octobre 2018

Trois Fokontany de la Commune sont traversés par la rivière Sisaony : le Fokontany d’Ambohimangidy, d’Atsimombohitra et d’Avaratetezana. Cette rivière irrigue les cultures de ses habitants riverains. Si l’on observe ce croquis n°02, l’agriculture est présente dans chaque Fokontany de la Commune. Quant aux habitants d’Ambohimangidy, ils boivent l’eau de cette rivière et l’utilisent quotidiennement (pour se laver, cuisiner, etc.…). A Ampitatafika, les rives gauche et droite de la rivière Sisaony sont remplies de maisons. Cette rivière constitue un danger pour ses riverains lors de la saison pluvieuse : inonde plusieurs maisons et des cultures aux périodes des crues.

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3- Climat : Ampitatafika ne possède pas des caractéristiques climatiques très particulières mais elle est très proche d’Antananarivo ville. Alors le climat est typique des Hautes Terres de l’Imerina : le climat tropical d’altitude. Il est marqué par l’alternance de 2 saisons : - La saison sèche et fraîche : cette saison dure 5 à 6 mois, débute au mois de mai et prend fin au mois de septembre. Les pluies ne sont pas très abondantes en cette période, une faible précipitation qui varie de 5 mm à 15 mm maximum. Une grande fraîcheur est constatée à la moitié de juillet, et quelquefois la température atteint 10°C. - La saison chaude et humide suit la saison sèche et fraîche, comme son nom l’indique, c’est la saison des pluies qui débute au mois de novembre et se termine en avril. Les fortes précipitations se manifestent en décembre, janvier et février, le nombre de jours de pluies peut atteindre 20 jours en décembre, le mois le plus arrosé de l’ensemble avec une précipitation de 308,5 mm.18 C’est pendant cette période de l’année que le fléau d’inondation frappe plusieurs zones dans la ville d’Antananarivo ainsi que ses zones périphériques.

Figure n° 02 : Diagramme ombrothermique (de Gaussen : P=2T) d’Antananarivo de l’année 2016-2017

Précipitations T° moy ann

350 175

300 150

250 125

200 100

C ° MM 150 75

100 50

50 25

0 0

Source : Météorologie Ampandrianomby, novembre 2018

18 Météorologie Ampandrianomby 22

- Sur l’axe des abscisses sont représentés les 12 mois (de juillet 2016 à juin 2017) - Sur l’axe des ordonnées : à droite s’affichent les températures en degré (°C), à gauche les précipitations en millimètre. Ici, de l’année 2016 à 2017, la plus forte précipitation se manifeste au mois de décembre avec plus de 300mm de pluies

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4- Occupation du sol

Carte n° 02 : Occupation du sol d’Ampitatafika

Source : BD 100 FTM, arrangement de l’auteur, novembre 2018 24

En général, près de 50% de l’espace urbain d’Ampitatafika est occupé par les parcelles de cultures avec les autres occupations naturelles (végétations, plans d’eau et terrains nus), et les zones d’habitations avec le bâti occupe les 50% restant. En voyant cette carte n° 02, on constate un contraste au niveau de l’aménagement entre la partie Nord et la partie Sud : les zones d’habitations dominent dans sa partie Nord, regroupées et en forte densité, peu de sols disponibles à aménager car les bâtis colonisent plus l’espace. Quant à la partie Sud et Ouest de la Commune, les zones d’habitations sont très rares et dispersées, les terrains nus sont les plus dominants. C’est dans cette partie qu’il y a le plus de végétation. Si on parle des cultures, elles occupent beaucoup d’espace à Ampitatafika, favorisées par l’humidité du sol, il en est de même des marais qu’on trouve en abondance dans l’avant plan d’Ampitatafiika.

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5- Pédologie et géologie :

Croquis n° 03: Géologie d’Ampitatafika

Source : BD 100 FTM, confection de l’auteur, novembre 2018

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Deux types géologiques composent la commune d’Ampitatafika : - Dans la partie Nord, Est et Sud Est de la Commune, le sol est composé d’alluvions et de sables. Les couches superficielles à moins de 3,50m de profondeur sont très riches en Argile constituant un élément favorable à la production artisanale de briqueterie et de poterie.19 - L’Ouest et une moitié du Sud, plus précisément, le Sud-Ouest se caractérise en granites migmatitiques et migmatites granitoïdes.

B- LA DIMENSION HUMAINE DE L’URBANISATION A AMPITATAFIKA

1- La population d’Ampitatafika

La majorité de la population d’Ampitatafika est Merina. En 2018, le nombre d’habitants atteint les 87 158 se répartissant sur les 13 Fokontany avec divers chiffres. La densité est de 3 998 habitants/km².

19 SSU de l’OPCI du Grand Antananarivo 27

Croquis n° 04 : Le nombre de population et leur densité (en 2018)

Source : confection de l’auteur et enquête à la Commune, octobre 2018

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La population se concentre dans les 3 Fokontany proches de la RN 1 : à Avaratetezana, Ampitatafika vaovao, Atsimombohitra. En conséquence, il y a très peu d’habitants dans les zones qui se trouvent en arrière-plan.

Voici le nombre détaillé de la population pour chaque Fokontany en 2018 :

Tableau n°01 : Nombre de la population d’Ampitatafika pour chaque Fokontany

FOKONTANY Nombre de la population % Ampitatafika vaovao 22 927 26,31% Avaratetezana 13 763 15,79% Ambodiafontsy 6 075 6,97% Atsimombohitra 13 828 15,87% Malaza 5 272 6,05% Faliarivo 11 732 13,46% Ankaditany 3 167 3,63% Ambodizozoro 743 0,85% Ambohimangidy 5 302 6,08% Soavimbahoaka 912 1,05% Ambohibary 1 210 1,39% Ambohipamonjy 1 669 1,91% Ambohimahitsy 558 0,64% TOTAL 87 158 100% Source : données par la Commune Ampitatafika, novembre 2018

Le tableau n°01 montre la répartition des nombres d’habitants pour chaque fokontany de la Commune. Ampitatafika Vaovao y est le plus peuplé avec 22 927 habitants. En seconde place se trouve Atsimombohitra représentant 13 828 habitants suivi par Avaratetezana et Faliarivo. Plus de la moitié des habitants d’Ampitatafika se trouvent dans ces 4 Fokontany se distinguant par le nombre de leur population, ils regroupent 71% de la population totale de la Commune. Ambohimahitsy s’avère être le Fokontany le moins peuplé avec 558 habitants.

2- Activités de la population : Ampitatafika, une commune vivant dans la ruralité, possède un taux important dans son secteur d’activité primaire, c’est une zone à vocation agricole dont la riziculture est la plus dominante. 29

Photo n° 07: Parcelles de culture de manioc

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

Comme autres productions agricoles : les pommes de terre, légumes, manioc et maïs sont les plus dominants. L’artisanat satisfait les besoins locaux tels que la briqueterie, la maçonnerie, la menuiserie, la charpenterie ainsi que la forgerie. Par ailleurs, on y rencontre aussi des employés de service commercial, de santé, administratif et institutionnel. Plusieurs habitants de la commune travaillent à Antananarivo. Certains habitants sont des transporteurs de marchandises par pousse-pousse et des lavandières. La population pratique aussi l’élevage bovin, porcin et volaille.20 Ampitatafika fait partie des communes rurales qui ravitaillaient Antananarivo autrefois, mais malgré l’extension des habitations, les terres agricoles diminuent de plus en plus. 20% des ménages ont un branchement d’eau à la JIRAMA, le taux d’adduction en eau potable est de 46%. L’approvisionnement en eau est assuré par le réseau d’eau de la JIRAMA avec 30 bornes fontaines, 17 puits traditionnels, 13 pompes gravitées et 06 sources collectives. L’alimentation en électricité est aussi assurée par la JIRAMA.

20 Monographie CR Ampitatafika, 2017 30

Figure n° 03: Répartition de la population pour chaque secteur d’activité

secteur I secteur II secteur III

Source : données par la Commune, octobre 2017

Selon la figure n° 03, près de la moitié de la population se trouve dans le secteur primaire (regroupe 50% de la population) et 40% dans le secteur secondaire. Seulement, 10% de la population est dans le secteur tertiaire.

On peut en déduire que l’influence de la ruralité est encore trop forte à Ampitatafika mais le phénomène de l’urbanisation est en marche. La localité a déjà franchi le seuil démographique pour accéder à un statut d’une ville ou plutôt une petite ville (près de 20 000 habitants au sein du chef-lieu de la Commune qui sont considérées comme de populations urbaines).

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Conclusion de la Première Partie

La Commune rurale d’Ampitatafika est la zone de recherche où le thème d’étude « les constructions illicites » se focalise. La Commune est constituée de 13 Fokontany avec une superficie de 21,8 km². C’est la périphérie immédiate de la capitale reliée à celle-ci par la Commune d’Anosizato. La RN 1 passe dans la partie Nord de la Commune ainsi que la rivière Sisaony comme limite de la commune à l’Est. Située à 10 km d’Antananarivo, Ampitatafika bénéficie encore du climat tropical d’altitude, un relief caractérisé par des collines et des plaines. Ces dernières sont dominées par les cultures de riz et de maïs tandis que les collines en avant-plan sont occupées par des habitations.

L’aménagement du territoire se définit comme la transformation ou la modification du territoire urbain ou rural faite par l’autorité compétente qui est l’Etat, compte tenu de leur possession des moyens financiers et matériaux. Nombreux sont les acteurs de l’aménagement : les acteurs institutionnels de base, les acteurs territoriaux à la base, les secteurs privés, les ministères sectoriels. Pour une bonne planification urbaine, il y a ce qu’on appelle les outils de planification tels que le SRAT, SNAT, PNAT, SAC ; SAIC, PUDi, PUDé, etc… qui se distinguent selon leur échelle d’intervention.

L’urbanisation accélérée d’une ville s’avère être un des facteurs majeurs des constructions illicites. Pour Madagascar, il y a eu faute de la part de l’Etat lors des anciens gouvernements, surtout pendant la première et la deuxième République dont la politique mise en place a permis aux occupations illicites de gagner leur place dans le paysage urbain. On considère comme illicite une construction si elle enfreint la loi de l’urbanisme et de l’habitat, quand elle s’oppose à ces textes juridiques imposées par la loi : sans permis de construire, non-respect des prescriptions d’urbanisme, constructions sur des zones non constructibles, etc…

Cette situation de l’urbanisation spontanée s’observe dans la zone d’étude, on va voir dans la partie suivante quelques aspects majeurs de cette urbanisation.

32

PARTIE II :

« ASPECTS MULTI-DIMENSIONNELS DE CONSTRUCTIONS ILLICITES A AMPITATAFIKA »

33

 Chapitre III : LES FACTEURS DE PROLIFERATION DES CONSTRUCTIONS ILLICITES

Les raisons d’être de ces constructions qui ne suivent pas les règles dans la Commune se rattachent aux quelques éléments : démographiques, sociaux, gouvernance, civisme, etc. Le foisonnement de ces constructions s’explique donc à des origines complexes. Si on va considérer les types d’enjeux, une fonction tenue par un Fokontany traduit par la suite une forte pression démographique des autres Fokontany avoisinants. Les problèmes rattachés au permis de construire ne font qu’empirer les choses.

A- LE DYNAMISME DES FACTEURS DE RECOMPOSITION URBAINE : 1- Un croît démographique fort :

Il est question de nombre de la population qui est très remarquable sur leur augmentation, c’est à dire la population augmente à un rythme accéléré. Afin de voir clairement cette réalité, l’estimation de la SSU l’illustre : il s’agit d’une estimation du nombre de la population d’Ampitatafika réalisée par le SSU en 2008, plus précisément une projection de la population après 15ans. Le SSU affirme donc que le nombre d’habitants d’Ampitatafika atteindra le chiffre de 82 934 en 2023.

D’une façon schématique, voici la représentation de cette projection :

Figure n° 04: Projection de la population d’Ampitatafika en 2023

Réalité précoce de Estimation l’estimation

2008 2016 2023 49 171 85 746 82 934

Source : SSU (projection en 2008), Monographie Ampitatafika 2017

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Alors qu’en 2015, la population qui comptait déjà 80 656 habitants21 est passée à 85 746 en l’année 2016. Ce qui veut dire : pas même la moitié du nombre des années estimé par le SSU, la population a déjà dépassé cette approximation démographique.

Tableau n° 02 : Comparaison de la population d’Ampitatafika dans 03 années différentes

FOKONTANY POPULATION POPULATION 2013 POPULATION 2008 2018 AVARATETEZANA 7340 14,93% 14000 20,68% 13763 15,79% ANKADITANY 1420 2,89% 2400 3,55% 3167 3,63% AMBODIZOZORO 565 1,15% 780 1,15% 743 0,85% AMBOHIMAHITSY 557 1,13% 650 0,96% 558 0,64%

AMBODIAFONTSY 2244 4,56% 3824 5,65% 6075 6,97% FALIARIVO 9790 19,91% 9500 14,03% 11 732 13,46% ATSIMOMBOHITRA 8121 16,52% 11576 17,10% 13 828 15,87% SOAVIMBAHOAKA 903 1,84% 1075 1,59% 912 1,05% AMPITATAFIKA 11006 22,38% 13315 19,67% 22 927 26,31% VAOVAO AMBOHIPAMONJY 1123 2,28% 1326 1,96% 1669 1,91% AMBOHIMANGIDY 2578 5,24% 3600 5,32% 5302 6,08% MALAZA 2649 5,39% 4500 6,65% 5272 6,05% AMBOHIBARY 875 1,78% 1147 1,69% 1210 1,39% TOTAL 49171 100,00% 67693 100,00% 87158 100,00% Source : SSU, Monographie de la commune, Enquête à la commune (novembre 2018) Le tableau n° 02 représente la population d’Ampitatafika de 03 années distinctes et distantes de 5 ans pour chaque année. Ampitatafika Vaovao abritait 22,38% de la population totale de la Commune en 2008, Faliarivo en second rang avec 19,91%, Atsimombohitra était le troisième Fokontany le plus peuplé de la Commune avec 16,52%. Avaratetezana n’est habité que par 7 340 habitants en 2008 mais 5 années plus tard (2013), ce chiffre a été presque doublé, soit 20,68% de la population totale. Ainsi, en 2013, le Fokontany Avaratetezana s’avère être le plus peuplé de l’ensemble suivi par Ampitatafika Vaovao.

En 2018, Ampitatafika Vaovao devient le plus peuplé de la Commune avec 22 927 habitants tandis qu’Avaratetezana a connu une diminution de sa population : de 14 000 habitants en 2013, elle est passée à 13 763 habitants en 2018. Les Fokontany qui ne connaissent pas trop une croissance du nombre de population sont Soavimbahoaka et Ambohibary.

21 Monographie CR Ampitatafika, 2017. 35

Dans tous les cas, la pression démographique est évidente et pèse lourde sur les besoins en logement sans cesse crissant, qui constitue un facteur primordial pour la prolifération de constructions illicites et la mutation spatiale de la Commune.

Inégalité spatiale :

L’axe Ouest et Sud ne bénéficient pas de ce dont l’axe Nord et Est disposent : infrastructures routières et divers équipements. Ces premiers axes précités ne possèdent pas d’infrastructures routières réhabilitées, les routes sont toutes secondaires. Face à cela, les transports en commun ne desservent pas ces zones. Cela a des répercussions sur le choix d’installation des habitants : beaucoup de gens préfèrent habiter dans l’axe Nord et Est afin de faciliter leur mobilité ainsi que leur déplacement. Les habitants de ces zones en arrière-plan ont presque tous des moyens de transport vu l’éloignement du lieu par rapport à la grande ville. Donc les secteurs Nord et Est plutôt urbanisés s’opposent aux secteurs Ouest et Sud fortement ruraux d’où des paysages différents.

Photo n°08 : Paysage rural d’Ambodizozoro

Source : Cliché de l’auteur, novembre 2018

2- Densité de bâti : Il existe ici une interaction de deux phénomènes : - La croissance rapide de la population analysée précédemment - L’intérêt d’habiter certaines zones de la commune La densité de bâti fait suite au croît démographique fort évoqué précédemment : le besoin en logement devient plus fort au fur et à mesure de l’augmentation des habitants. Chaque fokontany de la commune respective reçoit de nouveaux bâtis chaque année surtout pour ceux qui possèdent encore des parcelles disponibles.

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Dans la forte concentration des bâtis, les constructions nouvelles méritent d’être considérées. L’enregistrement des nouvelles constructions par la Commune n’a commencé qu’en 2008. Il s’agit des nouvelles constructions dans toute la commune entière. Figure n° 05: Evolution de nouvelles constructions (2008-2017)

400

350

300

250

200

150

100

50

0 2008 2009 2010 2011 2014 2015 2016-2017 ANNEE

Source : Monographie CR, 2017

De 2008 à 2011, les chiffres n’ont pas cessé d’augmenter surtout pour les années 2010 et 2011 lesquelles représentent la croissance la plus importante. On constate une diminution de 2014 à 2015. Tout cela pour dire qu’Ampitatafika est habité de plus en plus, pas seulement pour les habitats mais les constructions à autre usage. 2016 et 2017 enregistrent les plus bas chiffres, avec environ 100 constructions nouvelles au total pour ces 2 années. Des remblais pour des projets industriels sont en cours, l’espace communal commence à avoir une saturation foncière et l’aménagement connait une continuité par laquelle une certaine inégalité gagne sa place.

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Photo n° 09: Concentration de bâti dans quelques fokontany

Source : image satellite, Google Earth Les maisons sont regroupées et en forte densité dans ces zones, celles qui sont à proximité de la RN 1, et là où les routes sont en bon état. Plusieurs de ces habitants choisissent les lieux qui n’offrent pas de difficulté en termes de déplacement, des différents besoins, etc… ainsi, ils s’installent sur des terres disponibles mais qui ne sont pas du tout destinées à l’installation humaine (exemple : sur les digues). D’où les auteurs de constructions illicites. Par conséquent, ils deviennent des surplus de bâti dans quelques fokontany affectés.

B- ENJEUX FONCTIONNELS ET DIVERSES INFLUENCES :

Comme il a été dit précédemment, l’installation des habitants sur une zone déterminée de la commune reflète des intérêts. Le dynamisme d’un secteur de la commune, l’influence qu’exerce la RN1, la proximité d’Ampitatafika avec Antananarivo ville paraissent les causes les plus affirmatifs. De quel enjeu fonctionnel parle-t-on ?

1- Ampitatafika Vaovao : secteur le plus dynamique

Anjanatsimiova, Angodona, Andrefambohitra et Ampitatafika composent le fokontany Ampitatafika Vaovao. Ce dernier est classifié comme étant Chef-lieu de Fokontany. Auparavant, en termes de population, il regroupait le plus de population dans l’ensemble de la Commune. Par exemple en 2008, il regroupait 11 006 d’habitants avec 22,38% de l’ensemble de la population de la Commune. En 2018 il avait 22 927 d’habitants, restant le plus peuplé de la Commune. Que ce soit en infrastructure ou en équipement, Ampitatafika Vaovao est le plus privilégié parmi les 13 Fokontany qui forment la Commune entière. Il est traversé directement par la RN 1 et par une route principale qui relie la Commune avec Antsahadinta.

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Planche photographique n°01 : Marché de Sabotsy à Ampitatafika

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

D’un autre côté, la présence du marché constitue un facteur favorable de la concentration des bâtis aux alentours d’Ampitatafika Vaovao. La proximité des autres Fokontany par rapport à ce Chef-lieu devient alors essentielle pour la population concernée. La disponibilité foncière dans cette zone devient saturée au fil du temps. Par conséquent, dans la recherche d’espace à aménager, les gens n’ont d’yeux que pour les zones proches du Chef-lieu. Le problème a engendré beaucoup d’irrégularités dans les constructions de bâtis. Il s’agit du concept de proximité spatiale qui favorise le développement du processus d’urbanisation comme la densité de construction et de bâti. Ainsi, Avaratetezana le plus proche de celui-ci, à 0,5 km du Chef- lieu devient le plus peuplé de la Commune avec 14 000 habitants en 2013, et jusqu’en 2016, il gardait toujours le premier rang en nombre de population avec 19 163 habitants.22

22 Monographie CR Ampitatafika 39

Tableau n° 03: Distance des autres Fokontany par rapport au Chef-lieu

Fokontany Distance (en km) Avaratetezana 0,5 Atsimombohitra 1 Ambodiafontsy 2 Ambohimangidy 2 Ankaditany 2 Faliarivo 3 Malaza 5 Ambohipamonjy 6 Ambohibary 8 Ambodizozoro 9 Soavimbahoaka 10 Source : Monographie CR Ampitatafika, 2017

Selon le tableau n°03, Avaratetezana ainsi qu’Atsimombohitra sont les plus proches du Chef- lieu de Fokontany tandis que Soavimbahoaka en est le plus éloigné. Cet éloignement engendre une difficulté d’accès au Fokontany Soavimbahoaka : le mauvais état des routes fait que les transports en commun ne le desservent pas. Le nombre en population de chaque Fokontany dépend de la distance qui la sépare d’Ampitatafika Vaovao.

2- Influence de la Route Nationale 1 :

La route que constitue la RN1 a rendu aisée la communication par le biais des moyens de transports et accroît les réseaux urbains. Ce qui a été à l’origine des installations humaines accompagnées de diverses activités et marchés le long de cette route nationale. La RN1 traverse 4 Fokontany de la Commune : Avaratetezana, Ampitatafika Vaovao, Ambodiafontsy et Malaza sur 7 km. Elle est butimée et en bon état, et se situe dans la partie septentrionale de la Commune. Cette route, en jouant ce rôle connaît un flux important de voitures presque tous les jours surtout les transports en commun. De plus, l’existence du stationnement des taxi-brousse d’ à Anosizato andrefana, qui est une Commune avoisinante d’Ampitatafika, fait partie des facteurs favorisant la forte circulation sur cette route. La RN1 constitue aussi une voie de liaison entre la Région Analamanga et Itasy

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Planche photographique n°02: La RN 1

Source : Clichés de l’auteur, octobre 2017

Dans les zones se trouvant en bordure de cette route, on constate la présence des remblais en nombre toujours croissant chaque jour qui passe.

Photo n° 10: Remblai à Ampitatafika Vaovao

Source : Cliché de l’auteur, novembre 2018

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Les transports en commun, à savoir la ligne G et J assurent la liaison entre Antananarivo ville et la Commune, à partir d’Anosy ou d’Ampefiloha. Ce qui permet à presque 50% des Fokontany dans la Commune tels que Malaza, Ambodiafontsy, Ampitatafika Vaovao, Avaratetezana, Atsimombohitra, Ankaditany, Faliarivo et Ambohimangidy d’être desservis. Par ailleurs, la RIP 8 et RIP 34 leur offrent l’opportunité de desservir ces Fokontany cités précédemment. Seuls Ambodizozoro, Soavimbahoaka, Ambohipamonjy, Ambohimahitsy, Ambohibary ne bénéficient pas de ces transports en commun car ce sont les Fokontany qui se situent dans la partie Sud de la Commune dont les routes sont encore secondaires et en mauvaise état. Les gens ne sont pas trop motivés pour habiter dans ces lieux, c’est pourquoi la densité de la population y est faible. Un paysage en contradiction avec ce qu’on trouve à proximité de la route nationale

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Croquis n° 05: Population de l’année 2013 et 2018

RN 1

Source : data.humdata.org, confection de l’auteur, novembre 2018

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Le croquis n° 05 démontre la différence du nombre de la population d’Ampitatafika par l’effet de la RN 1 ainsi que son évolution entre 2013 et 2018, le Nord comparé au Sud. Selon toujours ce croquis n°05, les Fokontany qui ne sont pas loin de la RN 1 regroupent plus de population comparés aux autres Fokontany en arrière-plan. Et même sur l’évolution du nombre, ces derniers ne connaissent pas beaucoup de changement. Plus le Fokontany s’éloigne de la RN1, plus sa population diminue. La population d’Ambodizozoro, de Soavimbahoaka, d’Ambohimahitsy sont à peu près pareils et n’atteignent même pas les 2 000 habitants.

Quant aux zones proches de la RN1, on voit ici qu’Ampitatafika Vaovao est le plus peuplé, en second rang Avaratetezana mais pas trop de remarque sur l’augmentation de la population puisque son espace s’avère presque encombré. Sur la comparaison de leur population entre les 5 années concernées (2013-2018) : Faliarivo, Ambodiafontsy et Ambohimangidy se distinguent en termes d’augmentation.

3- La proximité de la Commune avec Antananarivo ville

A part l’influence, la place et le grand rôle que tient la capitale sont devenus un fil d’attachement reliant Ampitatafika et Antananarivo. Cette proximité entre ces deux lieux déterminés représente une opportunité majeure à gagner pour les habitants. Il s’agit d’une proximité spatiale : distantes de 10 km et reliées par la RN1. A part les différents déplacements effectués par la population des deux entités de l’une à l’autre, les activités présentes dans le centre-ville y apparaissent comme facteur de dynamisme. Mais Antananarivo ville n’a plus la capacité de contenir plus de population. Aujourd’hui, le nombre de population devient inconsidérable et l’espace disponible a atteint son seuil d’indisponibilité. L’Imerina centrale est victime d’une pression démographique car elle abrite 12,7% de la population malgache.23 De plus, le fait qu’Antananarivo Renivohitra, capitale de Madagascar, soit une grande ville constitue un facteur attractif à la population des districts environnants.

23 Monographie de la région Analamanga, page 49. 44

Figure n° 06: Répartition de la population d’Analamanga dans ses districts

Source : Monographie d’Analamanga ; février 2013

A travers cette figure n° 06, on constate que :

1° Parmi les districts qui composent la Région Analamanga, après Antananarivo Renivohitra, le District d’Antananarivo Atsimondrano renferme 16,8% de la population totale de la Région

2° Dans cette répartition, on voit que qu’Ankazobe occupe la dernière place avec un taux de 4,9% de la population.

3° On voit aussi que la distance du District par rapport au centre-ville détermine la répartition de la population.24

Les zones périphériques sont grignotées par le centre métropolitain, c'est-à-dire Antananarivo s’étend de plus en plus vers ces zones. Ampitatafika s’éloigne d’Antananarivo ville d’environ 10 km, une périphérie d’Antananarivo qui est à la fois une zone d’accueil de la pression démographique du centre et une zone d’extension d’Antananarivo Renivohitra : la 4ème commune périphérique comportant plus d’habitants après Ankadikely Ilafy, Ambohimangakely et Sabotsy Namehana.25 Beaucoup d’habitants de cette Commune travaillent en ville.

C- DIFFICULTE D’OCTROI DU PERMIS DE CONSTRUIRE : 1- Les dossiers à fournir : Avant de démarrer tous types de travaux de construction, le permis de construire est nécessaire dont le but est de respecter le règlement d’urbanisme. Un permis de construire délivré signifie une construction règlementée. Mais on peut dire que beaucoup des citoyens

24 OLISOA Felana Raharisoa, (2012), Mutation des espaces péri-urbains d’Antananarivo, page24 25 Ibid, page 26 45 malgaches ne sont pas au courant de cette procédure : certains ne s’en rendent pas compte, certains pensent que le permis de construire est nécessaire pour les grands bâtiments uniquement et d’autres les ignorent tout simplement. Pourquoi donc cette ignorance ? La préparation de tous types de papiers administratifs demande beaucoup de temps à Madagascar : les services, la façon de s’organiser, les fils d’attente sont synonymes de perte de temps. D’abord, pour l’obtention d’un permis de construire, il faut fournir avant tout les pièces suivantes :

- Demande d’alignement ; - Plan topographique ou plan de situation pour la localisation du terrain avec les coordonnées Laborde au nombre de 5 ; - Plan de la maison à construire au nombre de 3 ; - 3 plans d’implantation ; - 1 certificat juridique de moins de 3 mois.

Pour la Commune en question, il est nécessaire de faire une lettre de demande adressée au Maire. Dans le cas où l’étude des plans n’a pas été réalisée par des professionnels dans ce domaine, plusieurs descentes sur le terrain en question se feront pour la modification du plan afin de l’améliorer. De ce fait, la date de la délivrance du permis de construire peut-être retardée. En ce qui concerne les coûts, des droits sont à payer selon la taille du projet. Pour la Commune en question, 20 000 Ariary est à payer comme droit de dépôt de la demande du permis. A la DLAT, 50 000 Ariary d’indemnité à payer pour les descentes sur terrain à part les frais de déplacement lors de la descente. Mais certaines personnes ne sont pas déterminées à dépenser de l’argent pour ces papiers d’où les auteurs des constructions illicites. 2- Durée et circuit du permis de construire

Le permis passe par plusieurs étapes avant d’être délivré. Ce présent tableau récapitule les tâches et responsabilités de chaque intervenant dans l’octroi du Permis de construire :

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Tableau n° 04 : Les étapes de dossier du permis de construire

N° TACHES INTERVENANTS 01 Réception du dossier de permis de construire Secrétaire Commune 02 Vérification des éléments Service Urbanisme 03 PV et Plan d’alignement Opérateur 04 Instruction et vérification détaillée du dossier Chef instructeur 05 Contrôle de légalité SRAT (M2PATE) 06 Calcul de droits de voirie Chef instructeur 07 Vérification du dossier et décision de PC Chef service 08 Paiement au trésor général Directeur Financière 09 Signature de la Décision Maire 10 Délivrance de décision, numéro de permis Equipe du Service 11 Inspection et suivi du projet et contrôle Chef de service 12 Déclaration d’achèvement Service urbanisme 13 PV de recollement SRAT 14 Certificat d’habiter Service Urbanisme Source : Observatoire de l’Aménagement du Territoire, 2017

Quant à la délivrance du permis, on pourra l’obtenir après 4 semaines pour Antananarivo ville, tandis que son élaboration se prolonge d’une semaine pour les zones en périphérie donc 5 semaines. A compter de la déposition, l’avis venant du Maire ainsi que les prescriptions d’urbanisme du SRAT durent 21 jours. Ensuite, l’avis émis par les autres services ministériels concernés dure 15 jours. L’attente de la sortie et de l’arrêté par l’Autorité compétente prennent 9 jours. Donc au total 45 jours. C’est pourquoi les gens ont la flemme de procéder à la demande du permis dont voici quelques cas : ils débutent la construction avant que le permis soit délivré, soit ils n’ont pas décidé de régulariser son projet, c’est-à-dire, pas de permis de construire, ce qui amène à l’illégalité.

D- MECONNAISSANCE ET NEGLIGENCE DES LOIS ET REGLES :

Ce fait se rattache au problème de permis de construire évoqué précédemment parce que les codes de l’urbanisme et de l’habitat montrent et soulignent l’importance de ce permis (Loi n°2015-052 relative à l’Urbanisme et à l’Habitat). Asseoir une ville harmonieuse fait partie des raisons d’être de ces instruments juridiques. Donc dans quelle manière l’espace urbain peut-il atteindre cette harmonie en l’absence de ces derniers ?

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Les lois servent de guide et d’orientation à respecter. Pourtant, certaines personnes ne savent comment considérer ces textes puisqu’elles ne savent ni lire ni écrire, on parle alors de l’analphabétisme. Cela peut être un facteur de méconnaissance des textes règlementaires.

Lors de l’enquête auprès des personnes auteurs des constructions illicites, dans les Fokontany où ces constructions poussent comme des champignons comme à Avaratetezana et Ampitatafika Vaovao, ils ne savent rien en ce qui concerne la LUH, les outils de planification comme le SAC et le PUDé, ils n’en ont jamais entendu parler.

On peut parler aussi du niveau d’instruction qui semble être une cause : le niveau de langue appropriée n’est pas identique pour chacun alors que la plupart des textes sont en français, ce qui traduit une incompréhension pour ceux qui ne connaissent pas cette langue. En outre, un manque de communication et de sensibilisation de la population des textes en vigueur existe : l’imposition venant de la loi en termes d’habitat, les sanctions qui peuvent s’appliquer pour le non-respect de la loi. Mais de tels ignorants existent toujours. D’où la considération de cet élément comme étant un des facteurs de la prolifération des constructions illicites. En outre, plusieurs outils de planification ont été déjà instaurés à Madagascar comme le SNAT, SRAT, SAC, SAIC, PUDi, PUDé, SSU, etc… mais le problème est que les citoyens ne les connaissent pas du tout. Faute d’inexistence de la sensibilisation et de la non-information. D’autre part, même si ces outils et documents sont nombreux, leur application n’est pas efficace au niveau du territoire et parfois même, ils ne sont pas du tout appliqués

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Chapitre IV : QUELQUES ASPECTS MAJEURS DE CONSTRUCTIONS ILLICITES A AMPITATAFIKA

La plupart des constructions illicites dans la Commune d’Ampitatafika se trouvent dans la partie Nord et Est de la Commune où les divers enjeux se produisent : enjeu fonctionnel d’un Fokontany, enjeu démographique, la présence de la RN1, précités dans le précédent chapitre. L’inter-relation de ces phénomènes existe et forme l’apparition des constructions irrégulières. Les bidonvilles ont connu une grande augmentation depuis l’année 2002 et ont changé l’image spatiale de la digue. Les maisons implantées trop près de la rivière subissant à chaque forte pluie l’inondation. Et les maisons qui empiètent sur la voie publique, plus précisément, celles qui ne s’alignent pas à la norme par rapport à la route nationale.

Croquis n° 06: Localisation de constructions illicites dans le Nord d’Ampitatafika

Source : Google Earth, confection de l’auteur, novembre 2018

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A- UN NON-RESPECT DE L’ALIGNEMENT DE LA VOIE PUBLIQUE :

L’Alignement s’avère un élément à respecter dans une édification lorsque celle-ci s’implante suivant le bord d’une voie publique. La distance dépend du type de voie. C’est la distance normale à respecter entre une voie publique et la construction. Tableau n° 05: Un exemple de l’alignement à respecter à Madagascar

ALIGNEMENT (m) LIBELLES (axe) 50 Autoroute 15 Route Nationale 10 Route Provinciale 10 Pied Digue/Rivière/Lac 2 Canal Public 2 Ruelle ou Chemin Public 25 Bande Littorale NB : 10 Voie Communale à double sens NB : 5 Voie Communale à sens unique NB : 15 Voie ferrée Source : OAT, sept. 2017

La commune abrite des constructions qui ne prennent pas en compte l’alignement de la voie publique : il s’agit des constructions édifiées au bord de la RN1 dans le Fokontany Ampitatafika Vaovao.

Photo n° 11 : Localisation des constructions illicites au bord de la RN 1

Source : Google Earth, confection de l’auteur, novembre 2018

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Comme il s’agit d’une route nationale, en se référant toujours à la loi, 15 m est exigé pour les constructions qui seront édifiées tout au long de cette voie. Ainsi, d’après la LUH, Section II (de la localisation et de la desserte des constructions) :

Article 18 : A- Le permis de construire ne peut être accordé pour une construction à usage d’habitation, commerciale, industrielle, agricole, si elle doit être édifiée à moins de : - Quinze mètres minimums de part et d’autre de l’axe des routes nationales, ainsi que de l’axe des voies structurantes inscrites sur une liste publiée par décret à l’initiative du Ministre des travaux publics, - Dix mètres minimums de part et d’autre de l’axe des routes provinciales et régionales ainsi que de l’axe des voies structurantes inscrites sur une liste publiée par arrêté du représentant de l’Etat auprès de la région… »

Pour les gens qui habitent le bord de la RN 1, cette norme n’est pas du tout respectée, en réalité, la distance maximale partant de l’axe de la route jusqu’à l’habitat est environ de 3 m.

Selon les personnes enquêtées dans ces maisons même, ils savent très bien que cette route est une route nationale mais ils ignorent ce que c’est l’alignement à considérer.

Planche photographique n°03: De constructions qui ne respectent pas l’alignement

Source : clichés de l’auteur, novembre 2018

Ces maisons appartiennent au Fokontany Ampitatafika Vaovao dans lequel se trouvent les arrêts des transports en commun desservant la Commune, leur installation parasite sur le bord de la route nationale gêne la circulation des véhicules.

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B- CONSTRUCTIONS SUR DES ZONES A RISQUE :

Ces constructions occupent surtout les emprises de la rivière Sisaony, il s’agit donc des constructions sur des zones facilement exposées à l’inondation lors de la saison de pluie. Ces occupations expliquent le nombre élevé de la population à Avaratetezana. Le nom de ce secteur affecté est Anjanatsimiova. Ils payent des impôts selon les dires d’un responsable dans le Fokontany en question. Ils considèrent cet acquittement comme un moyen de défense pour dire qu’ils sont dans la légalité de s’installer sur cette zone mais aucun texte règlementaire ne justifie cela. Ce qui crée un certain conflit entre eux et la Commune. Mais selon la norme dans l’alignement, la distance entre une rivière et la construction (tous types de construction) ne doit pas être à moins de 10 mètres alors que ces gens construisent dans le lit même de la rivière Sisaony.

Selon le Chapitre III de la LUH, section II (de la localisation et de la desserte des constructions), Article 16 : « la construction sur des terrains exposés à un risque naturel tel que : inondation, érosion, affaissement, toutes zones inondables peut, si elle est autorisée, être subordonnée à des conditions spéciales dégageant la responsabilité de la puissance publique ». Tandis que cette occupation de l’emprise de la Sisaony n’est pas du tout soumise à des conditions spéciales.

Photo n° 12 : Localisation des constructions illicites sur la rive droite de la Sisaony

Source : fond image google, confection de l’auteur, novembre 2018 52

L’amplification de ces constructions a été surtout remarquée entre les années 2003 et 2009.26 Ce secteur touché est à 500 m du Chef-lieu de Fokontany et près de la route nationale. C’est pour ces deux raisons que ces gens ont décidé de s’y implanter et d’en jouir. Mais les auteurs de ces constructions à risques n’ont pas compris en quoi leurs initiatives sont illicites. D’un autre côté, l’existence du marché d’Ampitatafika Vaovao (marché de Sabotsy) semble être une autre cause. Selon la Commune27, ces gens n’habitaient pas le lieu avant l’année 2003, il s’agit d’un exode rural et favorisé par un « laisser faire ». Pour une vue réelle, la planche topographique suivante expose les détails de ces installations illicites : Planche photographique n°04: Constructions illicites sur la rive droite de la Sisaony

:

Source : clichés de l’auteur, novembre 2018

26 D’après les informations eues auprès de la commune, juillet 2017 27 Lors de l’enquête du chef de service technique. 53

C- BIDONVILLES SUR DES DIGUES : 1- Anjanamaintso : Un type de construction illicite en abondance dans la Commune est observé dans la partie Nord d’Ampitatafika, là où les zones sont fortement urbanisées. Ce sont des ensembles de constructions illicites, en continuité sur un secteur appelé « Anjanamaintso », ce secteur se subdivise en deux suivant la délimitation des Fokontany Ampitatafika Vaovao et Atsimombohitra :  Anjanamaintso 1 (secteur1) d’Ampitatafika Vaovao  Anjanamaintso 2 (secteur 2) appartenant à Atsimombohitra.

Au début, des gens nommés « Randriampeno » et « Thérèse » étaient les premiers habitants d’Anjanamaintso. Leurs enfants ainsi que leurs descendants restaient et vivaient sur ce lieu. Les maisons s’étendaient de plus en plus vers l’Ouest sur la digue. Pour plus d’espace, ils ont eu l’idée de remblayer des parties. La plaine de la partie gauche de la digue leur a permis de fabriquer des briques à cette époque mais actuellement, cette plaine est aménagée pour la pratique agricole et pour la pisciculture. La date la plus récente de l’arrivée des personnes enquêtées remonte à l’année 2011, ces personnes sont originaires de : Itasy. Manjakandriana ; Andramasina, Antsirabe. Des raisons familiales, la proximité par rapport à la Capitale constitue des motifs d’installation sur le lieu.28

Photo n° 13 : Bidonvilles d’Anjanamaintso 1

Source : Cliché de l’auteur, novembre 2018

28 Enquête sur les lieux 54

Photo n°14: Bidonvilles d’Anjanamaintso 2

Source : Cliché de l’auteur, novembre 2018

Du point de vue morphologique, les bâtis sont constitués par des baraques érigés avec des matériaux précaires : bois, briques en terre, tôles usées, etc. Ils ne sont pas peints et il n’y a pas d’espace suffisant entre chaque maison. N’ayant pas de dépotoir d’ordures, ils jettent leurs ordures à proximité de leur maison même.

Les bidonvilles : reflet de la pauvreté

Etant des terres disponibles et à gagner facilement, plusieurs de ces personnes construisent leur maison dans cet endroit. Afin d’obtenir de quoi manger, presque tous les habitants travaillent localement dans la briqueterie, les petits transports des briques, des services trouvés dans le marché de Sabotsy. Tandis que d’autres sont dans des petites activités temporaires afin de gagner de l’argent pour nourrir la famille. Minoritaires sont ceux qui travaillent en ville. Ils cultivent surtout du maïs et des brèdes en plus du riz.29 Quelques récoltes sont vendues en ville et d’autres sont réservés pour l’autoconsommation. Il n’y a qu’une borne fontaine pour chaque secteur alors qu’Anjanamaintso 2 a environ 500 toits. La population concernée a déjà fait une demande d’accès à l’électricité à la JIRAMA auparavant mais ce fut un échec à cause du coût élevé car il faudrait un montant de 1 700 000 Ariary par

29 Enquête sur les lieux, novembre 2018 55 logement. Vu l’ampleur de la pauvreté dans laquelle la population vit, cela a été impossible pour eux.30

La population d’Anjanamaintso n’est pas tellement victime de l’inondation comparée à celle d’Avaratetezana lors de la saison des pluies : l’eau inonde leurs cultures, quelques maisons mais se retire après 3 heures de temps.31

2- Ambohidava : de constructions à risque sur la digue La digue d’Ambohidava se situe à l’extrême Est de la Commune d’Ampitatafika, une digue de la Sisaony dont cette dernière délimite la Commune à l’Est. Ambohidava fait partie des quartiers constituant le Fokontany d’Ambohimangidy. Ces constructions s’implantent au- dessus de la digue. Ces bidonvilles d’Ambohidava existaient avant celles d’Anjanamaitso. Tout a commencé par 2 maisons sur la digue et s’étendaient de plus en plus vers le Nord d’où la forte concentration de bâtis sur la digue, selon les dires d’une personne enquêtée. Les habitants sont originaires d’Antananarivo et d’autre ville comme Antsirabe.32

Croquis n° 07 : Localisation de constructions illicites sur la digue

Source : Google Earth, confection de l’auteur, novembre 2018

30 Enquête sur les lieux, novembre 2018 31 Ibid 32 Ibid 56

Photo n° 15 : Bidonvilles à Ambohidava

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018 Photo n°16: Une maison sur la digue

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018 Une grande plaine se situe tout à côté de cette digue, un vaste territoire qui offre à ces habitants l’opportunité de pratiquer des activités tels que l’agriculture, l’élevage et la briqueterie grâce à la composition argileuse de cette plaine. Les habitants y cultivent du maïs et des brèdes sur quelques parcelles. Ils n’ont pas accès à l’électricité et ne disposent même pas de bornes fontaines, ils boivent l’eau de la rivière.

Donc, compte tenu de cette situation précaire qu’on peut qualifier ces constructions comme un « bidonville » puisque le processus de bidonvilisation ne se définit pas seulement aux aspects morphologiques (matériaux de construction et niveau de confort) mais tient compte également du cadre de vie et l’environnement de l’habitat. La définition de l’UN HABITAT ne souffre pas d’aucune ambigüité sur la base de 05 privations. On appelle donc un « bidonville » la maison située dans urbaine ou périurbaine et qui manque d’un ou de plusieurs des éléments suivants (5 privations) : 57

1) Logement durable (une structure permanente offrant une protection contre les conditions climatiques extrêmes) ;

2) Espace de vie suffisant (pas plus de trois personnes partageant une chambre) ;

3) Accès à l'eau potable (eau en quantité suffisante, abordable et qui peut être obtenu sans efforts extrêmes) ;

4) Accès aux équipements pour un assainissement amélioré (installations de toilettes privées ou publiques partagées avec un nombre raisonnable de personnes), et

5) Sécurité d’occupation (statut de la sécurité d'occupation de facto ou de jure et protection contre les expulsions forcées)33.

D- AUTRES FORMES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES :

- Un cas qui s’est produit dans le Fokontany d’Ambodiafontsy : des constructions débutent sans l’autorisation de la Commune et du Fokontany concernés, c'est-à-dire pas de papier en règle. Les propriétaires des maisons voisines alertent les responsables au niveau du Fokontany pour les tenir au courant de cette construction en cours. Ces Responsables descendent sur le lieu afin de stopper les travaux et d’ordonner aux propriétaires de règlementer les papiers ; - Des cas mentionnés et cités souvent dans quelques Fokontany de la Commune d’Ampitatafika tels qu’Atsimombohitra, Malaza, Ambodiafontsy : des gens demandant des permis de construire n’ont pas complété les pièces demandées, n’ont pas de certificat de situation juridique ou de plan topographique. Dans de tels cas, le SRAT renvoie les dossiers à la Commune ; - Les problèmes de preuve de propriété (dossiers fonciers) : cela se produit souvent avec les maisons héritées par les parents ou « lova ». Les propriétaires actuels des maisons affirment ne pas avoir en main les papiers de la maison. D’après les dires d’un Président de Fokontany : « peut-être que ses parents ne disposaient pas non plus des papiers en règle de cette maison.

33 Source : UN HABITAT, Programme PPAB, 2010. 58

Conclusion de la Deuxième Partie

Plusieurs maisons dans la Commune d’Ampitatafika sont en infraction au code de l’urbanisme et de l’habitat. Des bidonvilles dont plusieurs s’implantent le long de la digue d’Ambohidava, des maisons se trouvant trop près de la rivière, celles qui ne respectent pas l’alignement de 15 m de la route nationale. La plupart des auteurs de constructions illicites ne connaissent pas les textes règlementaires en matière de construction et des outils de planification territoriale et urbaine. Les habitants des bidonvilles n’ont pas une bonne entente avec la Commune puisque cette dernière leur réclame l’irrégularité de leur occupation foncière, quant à eux, ils payent l’impôt.

Le foisonnement de constructions illicites à Ampitatafika est favorisé par sa situation géographique puisqu’elle se trouve dans la périphérie de la ville et constitue une zone d’accueil potentiel pour le trop plein du centre en matière de pression démographique. En constatation, les nombreuses constructions illicites précitées dans la commune se trouvent dans sa partie Nord, là où les lieux affectés sont proches de la RN 1. Ces occupations illicites ont alors quelques explications basées sur le besoin essentiel en logement.

Parallèlement, il y a le problème institutionnel dans le cadre de l’urbanisme règlementaire. En d’autre partie, des problèmes liés à la procédure d’octroi de permis de construire qui demeure encore difficile à Madagascar : une longue et coûteuse procédure qui décourage la population de s’y engager. De plus, l’Etat fait preuve d’un « laisser -faire » et un « immobilisme et laxisme » dans sa gouvernance. Le niveau d’instruction et l’analphabétisme constituent des obstacles pour l’appropriation et la connaissance des lois. On peut dire que ces facteurs sont l’origine de constructions illicites dans la Commune.

Est-ce que la présence de ces genres de construction spontanée a des effets dans la gestion communale tant sur l’espace que dans d’autres domaines ? La deuxième partie de ce travail apportera des réponses à ces questions.

59

PARTIE III : LES IMPACTS ET LES PERSPECTIVES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES AU SEIN DE LA COMMUNE

60

Chapitre V : LES IMPACTS ET LES PROBLEMES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES DANS LA COMMUNE

Les répercussions de l’irrégularité des maisons précitées se manifestent à travers l’espace de la Commune et deviennent des divers problèmes à différentes échelles. Tous les acteurs à différents niveaux et beaucoup d’espace au sein de la Commune, y compris les habitants d’Ampitatafika, plus particulièrement le long de la RN 1 et le long de la rivière Sisaony sont concernés par les effets néfastes de ces occupations sauvages de l’espace.

A- DESTRUCTURATION DE L’ESPACE : 1- Encombrement de la voie de circulation

On parle ici d’un impact spatial, malgré ces constructions, on voit à travers l’espace un aménagement mal organisé et non structuré. Les maisons qui sont construites sur l’emprise de la voie publique, c’est-à-dire celles qui ne sont pas dans le respect de l’Alignement au bord de la RN 1 ont des effets sur la circulation des voitures. La route est encombrée, on assiste à l’omniprésence des petits marchés et commerces sur les trottoirs aggravant l’encombrement.

Photo n°17 : Les problèmes de l’alignement sur la RN 1

Emprise 15m

Arrêt bus

Arrêt bus

Source : image satellite, google earth, arrangement de l’auteur, novembre 2018

61

Malgré l’implantation très rapprochée des maisons par rapport à cette route, l’espace réservé aux deux arrêts des transports en commun à Ampitatafika a été sérieusement réduit, forçant les bus à s’arrêter au beau milieu de la route et causant ainsi des embouteillages. Le jour où la Commune ou les autres autorités auront des projets à réaliser et si cela doit se faire dans ce territoire, toutes les constructions illicites qui s’y trouvent doivent être démolies.

Ce qui entraine par la suite, dans la plupart des cas, un conflit entre la Commune et la population concernée. Cette dernière, une fois expulsée, sera obligée de trouver d’autres refuges.

2- Les constructions sur les digues :

Selon le guide du CEPRI ou Centre Européen de Prévention du Risque d’Inondation intitulé « les digues de protection contre les inondations », on peut considérer une digue comme : un ensemble cohérent du point de vue du fonctionnement hydraulique et de la protection contre les crues.

D’après un constat dans la Commune, des maisons sont construites sur la digue dans le Fokontany d’Ambohidava.

Photo n°18 : Maisons sur les digues

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

Ces maisons sont celles qui se trouvent à Ambohidava, dans le Fokontany d’Ambohimangidy sur des espaces à risques qui ne sont pas propres à l’installation humaine. Ces maisons sur les digues fragilisent la structure de cet espace. Normalement, l’image spatiale

62 que doit avoir une digue et ses éléments autour d’elle devra être ainsi, représentée par la figure n° 07.

Figure n°07: Une digue et ses normes

Source : Guide du CEPRI, 2010

Selon la figure n°07, il n’y a aucune maison sur la digue. Au minimum, la distance de la maison par rapport à la digue devrait être la hauteur de la digue multipliée par 100. La digue n’est qu’une protection contre les inondations qui peuvent se produire.

B- POLLUTIONS ET IMPACTS SUR LA SANTE DU PROCESSUS DE « BIDONVILISATION » :

D’abord, le problème d’accès à l’eau potable demeure une menace pour la santé de ces bidonvilles, en cas de propagation d’une maladie, les autres populations peuvent être infectées. Comme il a été dit auparavant, certains habitants des bidonvilles, surtout ceux d’Ambohidava ne possèdent pas de borne fontaine mais se contentent de l’eau de la rivière à côté (Sisaony). Ils n’ont donc pas une hygiène corporelle assurée, ce qui provoque diverses maladies telles que la galle et de nombreuses infections. Une autre grave réalité : les habitants de ces bidonvilles jettent leurs ordures et leurs eaux usées au bord de la rivière et au moment des crues, celle-ci emporte ces ordures. De ce fait, ces habitants boivent, utilisent et cuisinent avec de l’eau polluée et contaminée. Leurs déchets sans dépotoirs fixes provoquent la pollution de la rivière.

Vivant dans la pauvreté, la population n’a pas les moyens pour les soins médicaux d’où la grande vulnérabilité des habitants des bidonvilles face aux maladies. Les déchets sont à proximité des maisons. L’espace entre chaque maison est réduit.

63

Photo n° 19 : Les constructions précaires avec leurs déchets

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

Photo n° 20 : Eparpillement des déchets autour de la maison

Source : cliché de l’auteur, novembre 2018

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C- LITIGE ENTRE LES AUTORITES COMPETENTES ET L’ETAT :

Le fait de construire une maison sans autorisation se traduit par des conflits entre ses auteurs et les autorités responsables. Tel est le cas de tous les bidonvilles qui se trouvent tout au long de la rivière Sisaony. La commune ne leur délivre pas des permis de construire à cause de leur installation dans la zone à risque et les considère comme des hors la loi. Pourtant la Commune continue d’exiger qu’ils payent des impôts. Quant aux concernés, ils demandent à la Commune de ne plus les considérer comme illicites puisqu’ils payent l’impôt. Mais la Commune continue de distribuer aux Fokontany les factures des impôts.

Lors des inondations, les sinistrés ne sont secourus que par la Commune et deviennent une charge pour elle. Une somme d’argent de 1 million d’Ariary a été dépensée par la Commune afin de secourir les sinistrés en 2015, tant en évacuation qu’en hébergement. Selon le Maire d’Ampitatafika « Rado Raparaoelina », la principale source de ce problème s’explique par la colonisation des maisons d’habitations sur les digues de la Sisaony qui sont des constructions illicites, confirme-t-il.

Il y avait des moments, la Commune a averti les gens d’Avaratetezana de se retirer du lieu mais l’Etat leur avait interdit de s’en mêler. A partir de ce moment, les occupations illicites se sont multipliées sur ces zones défavorables à la construction. Cette interdiction venant de l’Etat revêt un aspect de « laisser-faire ».

D- RISQUES D’INONDATION :

Si on va parler de la fonction de la digue existante dans la Commune, il s’agit d’une digue fluviale, autrement dit, digue de protection contre les inondations.34 La digue de la Sisaony située à Ampitatafika est constituée de terre (digue en remblai). A cause des habitats se trouvant sur la rive gauche de la Sisaony, la crête devient alors inaccessible. L’inondation, un risque naturel menaçant les gens qui s’y installent, frappe la population de cette zone à chaque saison pluvieuse. Ce fléau qui existe est amplifié par des fortes pluies surtout au passage des cyclones. La rivière sort de son lit. Nombreuses sont les victimes de ce fléau qui subissent des graves destructions (exemple : leurs maisons), des pertes ou dégâts de matériels, des blessés et parfois des morts

34 ANDRIANATREHANA H. R. (2016) « …digue de Sisaony du pont d’Ampitatafika… », p.25 65

Photo n° 21 : Ampitatafika, au moment de l’inondation

Source : cliché de l’APIPA, février 2017

Photo n° 22 : Une maison après l’inondation

Laisse de crue

Source : cliché de l’APIPA, février 2017

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Revenons un peu à l’année 2015 pour voir un cas alarmant où des fortes précipitations marquaient la saison pluvieuse

Tableau n° 06: Pluies et leurs nombres de jours (année 2014-2015) ANNEES 2014 2015 Mois Novembre Décembre Janvier Février Mars Pluies (mm) 201,7 388,9 308,9 509,2 212,8 Nombre de 15 21 19 24 10 jours Source : Météorologie Ampandrianomby, Novembre 2018

Au mois de décembre, il y avait des pluies abondantes pendant 21 jours avec 388,9 mm, la moitié plus de ce mois donc, la précipitation est très élevée. Mais cela ne s’arrêtait pas là, la pluviosité a considérablement augmenté de jour en jour car les pluies continuaient de tomber les mois suivants et ont fini par atteindre 509,2 mm au mois de février, et ce en 24 jours. Ce mois a donc été le plus arrosé pour l’année 2015. La saison pluvieuse a duré 7 mois : du 16 novembre 2014 jusqu’au 12 avril 2015. On a compté 808 sinistrés dont 215 pour Avaratetezana et 593 pour Ampitatafika Vaovao.35 Ils ont été déplacés au Gymnase couvert de Mahamasina et dans les bureaux des Fokontany dans la zone sinistrée.

35 Source : Données BNGRC, 2015 67

Croquis n° 08 : Les zones inondées de quelques Communes du Grand Tana

Source : BNGRC, image de la télédétection le 20 Janvier 2015

68

D’après le BNGRC, l’image a été obtenue lors de l’activation de la charte internationale satellitaire (charte 516), en collaboration avec la station SEAS-OI, le CNES, l’ESA, le COGIC et la SERTIT, le 15 janvier 2015. Cette image représente l’étendue de l’inondation sur les plaines inondables de quelques zones du Grand Tanà. Le niveau d’eau varie de 0,5 à 1,20 m environ dans les zones habitables (couleur bleu clair) et varie de 1 à plus de 2 m environ sur les champs de cultures, rizières ou zones marécageuses (couleur bleu foncé). A Ampitatafika, les secteurs les plus touchés par l’inondation sont : le Fokontany d’Ambohimangidy sur la plaine près de la digue, et à Ampitatafika Vaovao près de la rivière Sisaony.

Tableau n° 07: Impacts après le passage du cyclone CHEDZA en 2018 (à Ampitatafika)

Fokontany Sinistrés Déplacés Maisons inondées Maisons détruites

Atsimombohitra 423 423 42 2

Ampitatafika Vaovao 661 120 22 0

Avaratetezana 1 980 1 980 43 1

Ambohimangidy 367 17 15 20 Source : BNGRC, 2018

Ce sont les Fokontany victimes de l’inondation de la Commune d’Ampitatafika le mois de janvier 2018. Ces chiffres ont été évalués par le BNGRC après le passage du cyclone CHEDZA. Avaratetezana compte beaucoup de sinistrés, ce sont les quartiers bordant la Sisaony avec 43 cases d’habitations sous les eaux. Ils ont été tous déplacés. Un grand nombre de sinistrés d’Atsimombohitra et d’Ampitatafika Vaovao sont ceux vivant dans les bidonvilles.

Ces victimes sont appelées « sinistrés artificiels ».36 La convergence des phénomènes d’inondations et l’ampleur de constructions illicites a été à l’origine de l’appellation « sinistrés artificiels ». Pourquoi ce caractère artificiel ? Parce que ces zones sont inconstructibles et inondables alors que ces gens insistent pour y habiter et deviennent une charge pour la Commune : la prise en main de ces sinistrés n’est entreprise que par les autorités locales puisqu’il s’agit de la population sous leur responsabilité, elles évacuent ces sinistrés pour les installer ensuite dans des sites d’hébergement construits par la Commune, ou chez leur famille ou d’autres gens de connaissance qui peuvent les héberger.

36 Article « constructions illicites et résilience de la ville d’Antananarivo (Madagascar) face aux risques d’inondation » ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, 2017. 69

E- FRAGILISATION DES DIGUES :

Les digues ne devraient pas supporter des constructions. Une digue a pour rôle de contenir des eaux et de se protéger de leurs effets. Elle protège donc contre l’inondation. Mais selon la réalité, les digues dans la Commune d’Ampitatafika ont une autre fonction, c’est de supporter des maisons. A cause de la pression et du poids exercés par les constructions qui se trouvent au-dessus d’elles, les digues se fragilisent ensuite et n’arrivent pas à assurer pleinement leur rôle, par conséquent, la rivière finit par inonder les maisons et les cultures.

A cause des fortes crues, les digues subissent des contraintes hydrauliques. Cette contrainte est liée à l’eau qui est en contact avec les digues. Le débit de l’eau à l’intérieur des digues dépend des crues de la rivière. Par la suite, les contraintes hydrauliques provoquent une érosion externe de l’ouvrage. Ce qui constitue une menace pour les occupants de la digue dans la Commune.

Figure n° 08: Hauteur et débit de la Sisaony en Janvier 2015

3,5 140,00 3 120,00 2,5 100,00

2 80,00 3

1,5 60,00 m

Mètre (m) Mètre 1 40,00 0,5 20,00

0 0,00

01/01/2015 03/01/2015 05/01/2015 07/01/2015 09/01/2015 11/01/2015 13/01/2015 15/01/2015 17/01/2015 19/01/2015 21/01/2015 23/01/2015 25/01/2015 27/01/2015 29/01/2015 31/01/2015 Titre de l'axe

Hauteur Débit

Source : APIPA, 2015

A partir du 2 Janvier 2015, la hauteur de la Sisaony montait au fur et à mesure que le débit de l’eau augmentait. Le débit a baissé après 3 jours pour vite s’élever de nouveau par la suite.

70

F- DESEQUILIBRE SPATIAL :

L’aménagement spatial de la Commune connaît un certain déséquilibre, l’espace du Nord comparé à celui du Sud connait une caractéristique différente en termes d’occupation et de l’aménagement de l’espace. La partie Nord est plus densément peuplée et connait une densité élevée de bâtis. Tandis que dans les Fokontany du Sud, on assiste à une faible densité de la population donc une faible densité de constructions, alors qu’elle offre encore beaucoup de terres aménageables soit pour construire ou pour cultiver, etc… constructions de maisons à différents usages, pour l’agriculture ou autres aménagements. La majorité préfère habiter là où les infrastructures routières sont présentes. D’où l’apparition de nombreuses constructions irrégulières.

Il a été mentionné que le Nord Est d’Ampitatafika regroupe la majorité de la population de la Commune d’où une forte concentration de bâtis. Mais les constructions illicites dans les zones inconstructibles constituent des surplus de bâtis. Par exemple, à titre de comparaison d’Avaratetezana et d’Ampitatafika Vaovao, ce premier Fokontany dépasse le second en termes de population : les occupations illicites tout au long de la rivière Sisaony expliquent le nombre élevé de la population à Avaratetezana par rapport à celui d’Ampitatafika Vaovao qui est le Chef-lieu. Ces personnes ont profité l’opportunité d’une place disponible à moindre coût.

- Pour le Fokontany d’Avaratetezana, environ 65 toits au bord de la rivière ; - Pour le Fokontany d’Ampitatafika vaovao, des bidonvilles de 61 toits recensés ; - Plus de 100 toits de bidonvilles dans le Fokontany d’Atsimombohitra ; - Et 80 toits environ dans le Fokontany d’Ambohimangidy, ce sont les maisons qui se trouvent sur la digue. On a procédé à la comparaison du nombre de bâtis de constructions sur ces digues par rapport à celui d’un autre Fokontany comme Ambohimahitsy qui contient environ 65 bâtis pendant l’année 2018.

Le croquis n° 09 démontre les changements dans la commune à partir de 2002 jusqu’en 2017, c'est-à-dire dans les 15 dernières années, faite à partir du traitement de deux images satellitaires.

71

Croquis n° 09: Changement de la Commune dans les 15 années successives

Source : « earth explorer », arrangement de l’auteur, octobre 2018

72

Entre les années 2002 et 2017, c’est-à-dire pendant 15 années, il y avait plusieurs changements à travers l’espace communal, vus à partir de ce croquis. Si on considère l’ensemble de l’espace communal, presque la moitié a subi des changements beaucoup plus remarquables dans la partie septentrionale de la Commune. Mais certaines zones sont restées inchangées. Si l’on observe la partie Sud de la commune, la situation est l’inverse de la précédente : les zones qui n’ont pas changé constituent la majorité.

Ces zones qui ont changé sont celles qui sont à proximité de la route nationale (RN 1) et de la rivière Sisaony. Ces changements concernent surtout les différentes constructions et les remblais, par exemple dans le Fokontany d’Ambodiafontsy où les remblais s’effectuent lentement mais sûrement. Le nombre de nouvelles constructions a augmenté depuis les années 2008 dans la Commune. Cette dernière est de plus en plus habitée. Les changements dans la partie Sud d’Ampitatafika apparaissent sous forme de constructions à divers usages. Mais depuis toujours un déséquilibre d’aménagement entre le Nord et le Sud de la Commune a toujours existé malgré l’enjeu que représente la RN 1.

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 Chapitre VI : PERSPECTIVES ET SOLUTIONS

A- SENSIBILISER ET VULGARISER LE PERMIS DE CONSTRUIRE :

Toujours à souligner qu’avoir un permis de construire est la meilleure chose avant de débuter tous travaux de construction. Pour éviter des cas qui peuvent se produire après, ne pas franchir l’étape primordiale : « la demande d’un permis de construire ».

Mettre au courant les habitants de l’importance du permis de construire. A rappeler :

- L’article 179 de la LUH : « quiconque désire entreprendre une construction, doit au préalable obtenir un permis de construire. Cette obligation s’impose aux services publics et concessionnaires, comme aux personnes privées… » - Les sanctions appliquées à l’absence du permis de construire de la maison :

Article 223 de la LUH : « Sont passibles d’une amende dont le montant est équivalent au double du prix de la construction, du remblai et/ou du déblai, les bénéficiaires des travaux effectués au mépris des obligations imposées, par les règlements en vigueur, ou par le permis de construire et/ou de lotir délivrer, sans préjudice de l’obligation de démolition et de remise à l’état initial du terrain aux frais du contrevenant... »

Article 230 : « Sans préjudice des peines prévues en matière de permis de construire, les infractions à la réglementation relative aux plans d’urbanisme, objet du livre premier de la présente loi, sont passibles des peines prévues par l’article 473 du Code pénal »

Article 233 : « Constituent des infractions en matière de construction :

- Les constructions sans autorisation implantées dans une zone constructible ;

- Les constructions implantées dans des zones non constructibles ;

- Les constructions exécutées non conformes aux plans autorisés et aux prescriptions d’urbanisme. »

Il faut mener des actions de sensibilisation et d’appropriation afin de faire connaître aux citoyens la procédure d’octroi du permis de construire :

74

Figure n° 09 : Circuit du Permis de construire

: dossie

Source : Observatoire de l’Aménagement du Territoire, 2017

75

D’une manière détaillée :

Figure n° 10 : Les dossiers à fournir pour un permis de construire

COMMUNE :

Construction à inférieure de 500m²

de plancher Dossier à fournir : -Demande de permis de construire -Certificat de Situation Juridique (CSJ)- 3mois

-Plan topographique avec coordonnées Laborde -Prescription d’urbanisme

-Alignement par rapport à l’axe de la route

Il faut collecter au préalable :

l’alignement et la prescription d’urbanisme au niveau du SRATA ou DLAT

SRAT ou DLAT Dossier à fournir pour collecte alignement ou prescription d’urbanisme -Certificat de Situation Juridique (CSJ)- 3 mois -Plan topographique avec coordonnées Laborde « Il faut l’avis favorable du SRAT ou DLAT avant qu’un Permis de construire soit accordé »

Source : Observatoire de l’Aménagement du Territoire, 2017

Ainsi, Les autorités compétentes dans l’instruction du permis de construire sont la Commune, le Service régional (SRAT), le DLAT ainsi que le Ministère central. Dans la demande d’obtention de ce permis, du dépôt de dossier jusqu’à sa délivrance, chaque autorité compétente intervient dans son élaboration en exerçant sa propre responsabilité37

37 Note sur le récapitulatif des procédures d’octroi de permis de construire, OAT 2017. 76

La décision finale appartient à l’autorité compétente pour la délivrance de l’autorisation. La commune tient en compte le recensement du Permis à partir de la fiche de recensement et puis elle envoie une copie de la fiche au SRAT. La copie de l’arrêté qui accorde le Permis de construire ainsi que de la quittance de paiement de droit est transmis par la commune au SRAT.

Il y a par ailleurs le contrôle des travaux par les autorités y appropriées dont l’objectif se base sur le respect des prescriptions techniques, des règlements en vigueur, de l’arrêté qui accorde le permis ainsi que l’emprise publique.38

L’ouverture de la DLAT

Depuis quelque temps, un service de l’aménagement du territoire appelé DLAT a été créé afin de renforcer la couverture spatiale des services de l’Aménagement du Territoire.

La DLAT a le pouvoir d’accorder le permis de construire. Mais ce qui diffère la DLAT du SRAT : la DLAT opère au niveau du district tandis que le SRAT concerne la région. La DLAT s’occupe du District d’Antananarivo Atsimondrano ainsi que d’Antananarivo Avaradrano. Ainsi, pour la demande de permis de construire ou une autorisation de transaction, les usagers de ces districts peuvent les faire au niveau de la DLAT et n’auront plus besoin de se déplacer auprès du SRAT Ambatomena.

B- FAMILIARISATION DES HABITANTS AVEC LES TEXTES ET DISPOSITIFS REGLEMENTAIRES :

La LUH, la LOAT et la RNU constituent des fils directeurs de l’aménagement que ce soit urbain ou rural. Comme il a été analysé précédemment, la population n’est pas au courant de ces lois et règles. Logiquement donc, la population entre dans l’irrégularité et enfreint la loi.

D’abord, il faut que la Commune ait accès à ces textes pour qu’elle puisse les communiquer avec les habitants de son territoire. Dans le chapitre I des Règles générales d’urbanisme et à l’habitat, Article 1 « en application des dispositions de l’article 95 de la Constitution, la présente loi fixe les règles applicables en matière d’urbanisme et d’habitat. Elle détermine les règles générales relatives à la gestion de l’espace, l’aménagement urbain et l’utilisation du sol et définit les dispositions s’appliquant à la gestion des actes d’urbanisme et de construction dans le cadre de la politique du développement économique, social et d’aménagement du territoire ainsi que la protection de l’environnement et du paysage. Elle

38 Manuel du permis de construire. 77 vise à apporter des réponses concrètes et rationnelles aux problèmes liés à l’organisation spatiale et à ceux relatifs à l’aménagement du territoire, notamment à la planification et à la gestion urbaine, sous-tendant l’amélioration des conditions de vie des populations et l’assise des bases de production des richesses à travers un développement planifié et durable, et conciliant la modernité et la mise en valeur de l’identité nationale et des spécificités régionales et locales. »

 Mettre en place un plan de communication entre la population cible, la Commune et les autres acteurs impliqués. Dans ce plan de communication, faire connaître aux citoyens les disciplines à suivre, leur importance pour le développement du pays, pour tous les citoyens et pour leurs propres intérêts.  Mettre au courant les citoyens des impacts qui peuvent se produire en cas de non-respect

des règles imposées. Exemple : Article 221, Livre V (des sanctions) : « Sans préjudice

de l’application, le cas échéant, des peines plus fortes prévues par le Code pénal, quiconque aura mis obstacle à l’exercice du droit de visite prévu à l’article 222 ci- dessus sera puni d’une amende d’un million à cinq millions d’Ariary (Ar 1.000.000 à Ar 5.000.000) ».

C- SEVERITE DE L’ETAT ET PENALISATION :

Le Livre V de la loi de l’urbanisme et de l’habitat n°2015-052 porte sur les Sanctions : article 221 jusqu’à l’article 235. Ces sanctions s’adressent donc aux personnes qui n’ont pas obéies aux règles déterminées par l’Etat. Chaque sanction se détermine selon la faute de la personne concernée.

Article 221.-Sans préjudice de l’application, le cas échéant, des peines plus fortes prévues par le Code pénal, quiconque aura mis obstacle à l’exercice du droit de visite prévu à l’article 222 ci-dessus sera puni d’une amende d’un million à cinq millions d’Ariary (Ar1.000.000 à Ar 5.000.000). Article 222.- L’interruption des travaux peut être ordonnée par le Maire saisi par les fonctionnaires chargés de veiller à l’observation des règlements relatifs aux permis de construire et/ou de lotir. Article 223.-Sont passibles d’une amende dont le montant est équivalent au double du prix de la construction, du remblai et/ou du déblai, les bénéficiaires des travaux effectués au mépris des obligations imposées, par les règlements en vigueur, ou par le permis de construire et/ou de lotir délivré, sans préjudice de l’obligation de démolition et de remise à l’état initial du terrain aux frais du contrevenant.

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Une Commission d’évaluation dont les membres sont désignés par arrêté du Ministre en charge de l’urbanisme et de l’habitat fixe le montant du prix de la construction, du remblai et/ou du déblai. Les architectes, entrepreneurs ou autres personnes responsables de l’exécution desdits travaux sont passibles d’une amende d’un million à vingt millions d’Ariary (Ar 1.000.000 à Ar 20.000.000) chacun. Article 224.- Dans tous les cas d’inobservation des règlements relatifs aux permis de construire et/ou de lotir, le Maire peut ordonner : - soit la mise en conformité des constructions ou des lotissements autorisés ; - soit la démolition des constructions irrégulières en vue du rétablissement des lieux dans leur état antérieur.

La décision d’interruption, de mise en conformité ou de démolition est prise dans la même forme que celle de la délivrance du permis de construire et/ou de lotir. Elle est susceptible de recours pour excès de pouvoir devant le Tribunal administratif territorialement compétent. En vue de l’exécution de l’arrêté de mise en conformité ou de démolition, le Maire peut recourir aux forces de l’ordre. Un procès- verbal doit être dressé à l’issue des opérations. Article 225.- Toute personne physique ou morale réalisant une construction en violation des dispositions de la présente loi ainsi que de ses textes d’application est tenue de régulariser sa situation auprès de l’autorité de délivrance du permis de construire ou de lotir territorialement compétente dans un délai qui court à partir de la notification du procès-verbal de constatation de la violation dressé par l’autorité compétente ou le service en charge de l’urbanisme et de l’habitat , sous peine d‘une astreinte de cinquante mille à deux cent cinquante mille Ariary (Ar 50 000 à Ar 250 000) par jour de retard. L’astreinte prononcée est évaluée à partir du jour de la notification du procès-verbal de constatation à l’intéressé jusqu’au jour où l’intéressé dépose sa demande de régularisation. La décision y afférente est susceptible de recours devant le Tribunal administratif territorialement compétent. Article 226.-Les astreintes prononcées sont recouvrées par les comptables du Trésor pour le compte de la Commune à la caisse de laquelle sont versées les sommes recouvrées. Article 227.- Après sommation de trente jours restée sans effet par voie d’Huissier, le Maire après avis du Conseil de la Commune, est habilité à procéder à la démolition des constructions irrégulières n’ayant pas obtenu de permis de construire conformément aux dispositions de la présente loi. Les forces publiques sont tenues de lui prêter main-forte pour ce faire. Article 228.-Les dispositions du présent titre relatives au permis de construire ainsi que les arrêtés qui seront pris en son application, se substitueront de plein droit aux dispositions contraires ou divergentes des règlements communaux. Article 229.-Sans préjudice de l’application des peines plus fortes prévues par le Code pénal, est passible des sanctions prévues à l’article 223 de la présente loi : 79

1. quiconque a construit, remblayé ou déblayé dans des zones interdites à tous travaux d’aménagement ; 2. quiconque a construit, remblayé ou déblayé dans des zones dites constructibles sans en avoir obtenu une autorisation.

Constituent des infractions en matière de réglementation de remblai et de déblai : - le remblaiement et le déblaiement sans autorisation ; - la construction sur remblai et déblai sans autorisation ; - la délivrance de permis non conforme à la procédure en vigueur ; - le non-respect des plans approuvés et des prescriptions techniques dans l’exécution de remblais autorisés.

Article 230.-Sans préjudice des peines prévues en matière de permis de construire, les infractions à la réglementation relative aux plans d’urbanisme, objet du livre premier de la présente loi, sont passibles des peines prévues par l’article 473 du Code pénal.

Article 231.-Le non-respect des obligations mentionnées à l’article 77 de la présente loi ouvre droit aux anciens propriétaires ou leurs ayants droit à une action en dommages et intérêts contre le titulaire de droit d’acquisition prioritaire.

Par dérogation aux dispositions du Code de procédure civile, l’action en dommages et intérêts se prescrit sur cinq ans à compter de la mention de l’affectation ou de l’aliénation du bien au registre.

Article 232.-En cas d’inobservation des dispositions relatives aux lotissements telles que prévues aux articles 123 et suivants de la présente loi et des textes pris en son application, l’acquéreur ou le locataire peut saisir la juridiction civile pour demander l’annulation des actes de vente ou de location des terrains ou de constructions comprises dans un lotissement. Il peut en outre demander des réparations civiles. Article 233.-Constituent des infractions en matière de construction : - les constructions sans autorisation implantées dans une zone constructible ; - les constructions implantées dans des zones non constructibles ; - les constructions exécutées non conformes aux plans autorisés et aux prescriptions d’urbanisme. - Article 234.- Constituent des infractions en matière de lotissement :

- le lotissement sans autorisation ;

- la délivrance de permis de lotir non validé par l’autorité compétente ;

- le non-respect des plans de lotissement approuvés, des prescriptions techniques en matière d’urbanisme et d’aménagement ;

- le non-respect des cahiers des charges dans l’exécution du lotissement autorisé.

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Articles 235.- Les infractions prévues par les articles 233 et 234 ci-dessus sont constatées et poursuivies conformément aux dispositions des articles 221 et suivants de la présente loi.

D- LA COMMUNE ET LES OUTILS DE PLANIFICATION :

Les acteurs institutionnels de base au niveau de la commune devraient s’approprier les outils de planification qui facilitent les tâches des acteurs sur les actions de l’aménagement.

1- Elaboration d’un SAC pour la commune

La zone d’intervention est ici une Commune, le SAC est alors à véhiculer comme outil de planification approprié, souhaité et recommandé vu la non-possession de cet outil par la Commune. Pour une planification d’un territoire communal, le SAC est recommandé. Le démarrage des projets de développement au niveau communal devra être entrepris par le SAC. Ces projets seront faisables par l’analyse du territoire ou diagnostic territorial en prenant en compte les opportunités spatiales, les ressources naturelles, les différents enjeux dans la Commune. Le lancement du SAC dans un territoire ne considère pas uniquement les faits actuels mais vise à la fois le futur en donnant ce qu’on appelle « l’orientation », cette orientation montre une dépendance entre demain et aujourd’hui, cela pour le bien de la prochaine génération.

Selon la spécificité du territoire auquel il s’applique, le SAC fixe les principes d’utilisation du sol et traduit notamment les servitudes d’utilité public, les équipements publics et collectifs, les terres agricoles, les zones à préserver et les réserves foncières. Cet outil définit une vision du développement pour les 15 années à venir.

Le SAC vise la planification et la mobilisation des investissements publics et privés. Le renforcement des compétences et la notoriété communale. Il aide les décideurs à la prise de décision objective et vise à améliorer la gouvernance locale.

2- Réalisation d’un PUDé

Un PUDé ou plan d’urbanisme de détail pour la Commune rurale d’Ampitatafika pour avoir une indication très précise sur la gestion de l’occupation des sols.

Ayant une vision de 15 ans, de 2018 à 2033, le PUDé s’avère être un document officiel imposable au tiers. Cadré par la loi n°2015-052 Titre II, Section III déterminant les règles générales d’utilisation du sol. Et de l’Article 51 de la LOAT n°2015-051 du 3 Février 2016 : « Les plans d’urbanisme déterminent la destination générale des sols et en tant que de besoin, 81 la nature et le tracé des équipements et infrastructure en particulier de transports, la localisation des principaux services et activités. Ils constituent le cadre règlementaire d’organisation et de développement des villes et de ses démembrements »

Le PUDé est un document cadre contenant des éléments qui conduisent au développement de la ville, à partir de ce PUDé, la commune pourra prévenir les risques naturels prévisibles, prévoir les espaces constructibles pour satisfaire des besoins présents et futurs en matière d’habitat, d’infrastructures et d’équipement, d’activités économiques.39

Quels volets seront traités dans ce document ? 4 volets essentiels sont analysés afin d’atteindre les objectifs visés :

 Premièrement, le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire communal : comment se fait l’aménagement urbain actuel de la Commune ? quels sont les risques et les impacts de l’expansion urbaine sur la plaine ? quelle est la vocation des sols ?  Deuxièmement, l’hydraulique et les assainissements tels que la fonctionnalité des réseaux d’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales, les réseaux de drainage ainsi que le fonctionnement hydraulique.  Troisièmement, les réseaux divers et la voirie, comment recenser et identifier les types de réseaux et de voirie dans la Commune.  Quatrièmement, l’élaboration des règlements d’urbanisme qui vont régir les nouvelles implantations.

Les objectifs du PUDé sont les suivants :

a. Concrétiser à l’échelle du PUDé, les impératifs figurant dans le PUDi en cours d’actualisation. Anticiper au mieux les dynamiques d’urbanisation. Il s’agit de mettre en place un système d’assainissement, des programmes de viabilisation et de dessertes. Constituer des réserves foncières en diapason avec les nouvelles orientations stratégiques b. Apporter des réponses réalisables aux problèmes d’aménagement, d’urbanisation et proposer des mesures de protection contre les problèmes récurrents d’inondation c. Maîtriser au mieux la croissance urbaine afin d’éviter la création non planifiée de nouveaux habitats et voies de desserte

39 « Bien gérer les informations territoriales pour mieux agir », observatoire de l’aménagement du territoire 82

d. Définir les mesures opérationnelles et règlementaires permettant d’assurer la cohésion spatiale entre les zones d’habitations existantes et les zones à urbaniser e. Mobiliser les partenaires financiers pouvant intervenir dans le périmètre d’étude pour contribuer au financement des infrastructures et équipements répondant aux besoins de la population. f. Fournir aux autorités communales et aux responsables de la ville, les moyens d’assumer plus efficacement la gestion et la planification du développement (outil de planification opérationnel et réglementaire) g. Mettre à la disposition des autorités compétentes le plan de répartition et d’utilisation des sols (espace à affecter, à exploiter, à protéger)

Le PUDé d’Ampitatafika fixe des principes d’aménagement : par exemple, la maîtrise de l’urbanisation sur la plaine le long de la RN 1. Elle recommande la préservation de l’emprise de la voirie de la RN 1 à travers l’adoption de mesures relatives aux assainissements, aux remblais, aux aménagements et l’alignement des secteurs riverains par un alignement conforme au règlement national d’urbanisme (RNU). Ce PUDé permet d’avoir une programmation d’intervention selon les besoins de la zone.

La réalisation de sa version finale a été présentée le 17 janvier 2018, en attendant son arrêté d’application, il sera accessible à la Commune dans quelques jours après cette échéance.

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Carte n° 03: Périmètre d’étude de l’élaboration du PUDé Ampitatafika

Source : PUDé Ampitatafika, 2018

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E- LE RÔLE DE LA POLICE DE L’AMENAGEMENT :

A cause de l’insuffisance des moyens financiers, la « police de l’aménagement du territoire » n’a été mise en place qu’en 2017.

La LOAT n°2015-051 a prévu la mise en place de la Police de l’Aménagement du Territoire. Le décret n°2017-646 fixe les modalités de mise en œuvre de la police de l’aménagement du territoire et des modalités d’application des dispositions pénales de la loi relative à l’urbanisme et à l’habitat. Selon l’article 2, « la police de l’aménagement du territoire, prévu par l’article 73 de la loi portant orientation de l’aménagement du territoire, est rattachée à la Direction générale de l’aménagement du territoire au sein du Ministère en charge de l’aménagement du territoire ». L’article 73 montre les rôles de ces polices « il est institué la « Police de l’Aménagement du Territoire » chargée principalement de :

- Veiller au respect des dispositions législatives et règlementaires ainsi que des procédures applicables en matière d’Aménagement du Territoire avec le concours de l’observatoire du territoire - Interpeller les responsables de l’Aménagement du Territoire sur toutes formes de dérives dans l’application des textes et la mise en œuvre des actions d’aménagement du territoire - Dresser des procès-verbaux de constatation de toutes violations des textes en vigueur en matière d’aménagement du territoire »

Ce décret comporte 3 chapitres dont les suivants : Chapitre I : Police de l’Aménagement du Territoire Chapitre II : Police de l’urbanisme Chapitre III : Dispositions finales La commune d’Ampitatafika possède 02 Polices de l’aménagement. Après la mise en place de ces « polices », environ une centaine de constructions illicites ont été recensées en Août 2018 dans cette Commune.

Lutter contre le phénomène de bidonvilisation est parmi les mesures d’accompagnement par le PUDé. C’est ainsi que les systèmes de surveillance et de contrôle entrent en jeu pour la prévention des occupations anarchiques.

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F- QUELQUES PRINCIPES D’AMENAGEMENT :

Le présent sujet fait partie des principes d’aménagement inscrits dans le PUDé. Des projets de voirie sont prévus par ce document ayant comme objectifs :

- Celui de résoudre les problèmes de desserte à travers la création de voies. Le mauvais état des routes et même leur absence dans la partie Sud de la commune (ceux en arrière-plan) fut un obstacle pour leur desserte par les transports en commun, ces situations découragent l’installation des hommes dans cette partie et est à l’origine de la faible densité de population dans la zone concernée. Cinquième principe d’aménagement par le PUDé : « compte tenu de la croissance de la demande en mobilité, il s’agit de créer des axes de communication secondaires permettant de faciliter l’accès dans les territoires situés en arrière-plan » ; - Celui d’assurer la fluidité des flux de circulation sur la RN1 pour la préservation de la voie de transit. Il a été prévu d’étendre la voirie RN1 en quatre voies compte tenu des problèmes de circulation actuels. Tout en préservant l’emprise : 15 m de l’axe routier.

Figure n° 11 : Répartition de la zone d’étude selon la surface occupée

4% 3% 5% 26% zone résidentielle 8% zone agricole

zone à forte densité

14% zone construite de moyenne densité 21% zone de développement mixte 1 19%

Source : PUDé Ampitatafika, 2018 Le paysage rural d’Ampitatafika connaîtra sa transformation tôt ou tard : c'est-à-dire de plus en plus urbanisé. A titre d’estimation, comme suit la carte n° 13 qui représente l’extension future de la ville d’Ampitatafika.

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Carte n° 04: Extension future de la ville d’Ampitatafika

Source : arrangement de l’auteur, décembre 2018

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Les terrains libres d’Ampitatafika sont colonisés progressivement. Les zones de bâtis s’intensifient à un rythme accéléré. Cette extension s’oriente dans les zones en avant plan. Tandis que l’extension se fait de manière assez timide dans les zones en arrière-plan : les nouveaux bâtis y sont les plus remarqués. Selon les enquêtes faites à la Commune, l’implantation des entreprises franches serait à l’origine des remblais. Ce qui va à coup sûr beaucoup augmenter la population d’Ampitatafika.

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Conclusion de la Troisième Partie

Cette dernière partie du mémoire a permis de mettre en exergue les impacts des constructions illicites dans la Commune d’Ampitatafika et des moyens d’y remédier. Ces impacts apparaissent sous différents angles : les maisons au bord de la route nationale gênant la circulation des véhicules, la pollution de la rivière causée par les déchets et les eaux usées des bidonvilles, les constructions des maisons sur la digue entraînant sa fragilisation, des litiges entre les auteurs des constructions illicites et la Commune causant par la suite une tension entre cette dernière et l’Etat.

Quelques recommandations dans la mise en perspective sont alors proposées dans cette troisième partie selon les aspects majeurs de ces constructions irrégulières existantes à Ampitatafika. Il s’agit de la mise en œuvre des outils de planification urbaine telle que le PUDé pour obtenir une bonne planification de l’utilisation des sols et de l’aménagement urbain à Ampitatafika. Chaque maison doit avoir un permis de construire pour ne pas se mettre pas dans l’irrégularité. L’objectif ultime du permis de construire c’est pour avoir de constructions en norme et sécurisées pour les occupants.

Enfin, il y a la dimension « sensibilisation et appropriation » des textes et outils réglementaires d’urbanisme, il faut faire connaître à la population les lois en vigueur concernant l’urbanisme et l’habitat, de plus il faut recommander l’application effective de codes pénales, l’existence des polices de l’aménagement pour la prévention des occupations illicites.

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CONCLUSION GENERALE

Le rythme accéléré de l’accroissement de la population malgache dans les villes a causé en même temps l’augmentation spectaculaire de ses besoins en termes d’habitat. La saturation foncière dans la commune urbaine d’Antananarivo a entrainé la colonisation progressive de ses périphéries. Les plus proches d’entre elles sont les plus exposées au phénomène de périurbanisation qui est un phénomène irréversible et universel. Ce sont les paramètres géographiques qui constituent les facteurs explicatifs du contexte de planification urbaine dans la zone d’étude. Par exemple, la dimension humaine de la zone d’étude repose sur de facteurs démographiques très dynamiques caractérisant les pays jeunes en phase de transition démographique, qui équivaut à une forte pression sur les logements et les constructions.

Tel est le cas de la Commune rurale d’Ampitatafika qui représente la zone d’étude pour ce Mémoire. Certains habitants de la commune sont passés dans l’illégalité, poussés par leurs besoins ignorant les règles et disciplines : s’installer sur des zones à risque et interdites qui s’avèrent les plus nombreuses, certaines de ces initiatives ont connu de problème sur le permis de construire, tandis que les autres qui ne suivent pas les conditions imposées pour le respect de l’emprise des voies et des domaines publics (route, rivière, lit de rivière, digue de protection). Selon les observations faites sur terrain, les constructions illicites à Ampitatafika s’implantent essentiellement dans le secteur d’Avaratetezana, d’Ampitatafika vaovao, d’Atsimombohitra et d’Ambohimangidy.

Selon les résultats essentiels rapportés dans ce travail de Mémoire, quelques enjeux majeurs de constructions illicites dans la zone d’étude ont été soulevés. A titre d’illustration, les enjeux reposent sur des paramètres attractifs et favorables pour la croissance spatiale rapide de l’extension de la petite localité d’Ampitatafika. On constate un croît démographique fort qui accentue une forte demande en logement et une augmentation rapide de besoins en termes de services urbains de base et au niveau du phénomène de l’urbanisation en générale. Accentué par l’inexistence des outils de planification. Mais parallèlement, il y a indiscutablement une forte attraction générée par la mise en place progressive d’infrastructures communautaires de base et des équipements collectifs qui constituent un terreau favorable pour le phénomène d’entassement élevé en milieu urbain. Le rôle important joué par la RN1 ainsi que son influence ont aussi contribué à ce phénomène. Le tout a abouti à l’apparition de bidonvilles et du problème de la maîtrise de l’occupation du sol, là on parle de la prolifération de constructions illicites. L’Etat central se mêle des actions de la Commune et s’oppose à cette dernière. Ce fait

90 aggrave de plus en plus la situation, puisque le supérieur ne montre aucune objection, cela fait place à la gabegie.

Par la suite, cette irrégularité met la population dans une situation préoccupante. On a évoqué principalement des impacts spatiaux de constructions anarchiques qui ne respectent pas les normes. Ces impacts sont catastrophiques puisqu’on observe des aménagements spontanés et à risques qui entraine une désorganisation spatiale favorisant la saturation de l’espace. Le nombre des sinistrés augmente sérieusement après les fortes pluies successives. Ils deviennent alors une véritable charge pour la Commune pendant ces périodes.

Donc, cette situation exige une mesure drastique notamment pour la conscientisation et la sensibilisation qu’il faut commencer par la base. Les citoyens doivent connaître et suivre les règles : un minimum de prise de conscience serait souhaitable. Par ailleurs, une bonne gouvernance venant de l’Etat serait réellement essentielle : dégager le « laisser faire » considéré comme telle une erreur et faire en sorte que les textes règlementaires ne se limitent pas à l’écrit mais doivent être appliqués. Une fois que les règles seront respectées, nous pouvons espérer que le paysage urbain malgache connaîtra une harmonie : un espace urbain bien ordonné spatialement et structurellement. D’ailleurs, la mise en place de la décentralisation effective est tellement importante, l’Etat central ne doit pas s’opposer aux actions de la Commune face aux occupations illicites, et la Commune ne doit pas attendre l’Etat pour l’application de ses droits. Un document règlementaire est indispensable pour une bonne planification urbaine d’où le choix du PUDé parmi les perspectives proposées.

Les constructions illicites sont présentes et se rencontrent dans presque toutes les grandes agglomérations et leurs environs. Elles sont nombreuses à Antananarivo et dans ses environs et marquent le paysage de cette ville. La grande pauvreté prédominante à Madagascar constitue un grave obstacle au règlement de ce problème. Ainsi, l’éradication des constructions illicites reste très difficile sinon hypothétique voire même utopique…

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BIBLIOGRAPHIE : OUVRAGES GENERAUX :

1) ANDRIANAIVOARIVONY RAFOLO, (1998), Naissance de la cité des Mille, in La cité des mille, Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme page 11-19 2) RAMAMONJISOA J., (1998), Morphologie et extension urbaine de l’indépendance à la fin du XIX siècle, in La cité des mille, Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme 3) RATSIMIEBO HENRI, (1998), L’habitat traditionnel : la case en bois, La cité des mille, Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme, page 33-35 4) RABARIHARIVELO MICHEL, (1998), in La cité des mille, Antananarivo : histoire, architecture, urbanisme, Evolution de l’architecture, page 92 et 93 5) BEAUJEU GARNIER et J CHABOT, 1980, « traité de géographie urbaine », édition l’Harmattan 6) CLOZIER RENE, Géographie de la circulation, éditions GENIN Paris, p 59-82 7) JEAN BASTIE- BERNARD DEZERT, L’espace urbain, Edition MASSON, p 50-61 8) DOMENICHINI Jean Pierre, Histoire de Madagascar, Evolution sociale et politique avant 1940. Edition : Centre nationale pédagogique : Bibliothèque nationale. 9) BOUDEVILLE Jacques R, L’espace et les pôles de croissance 10) AUBIER Gisela Pankow, 1986, Paris. L’homme et son espace vécu 11) Dumont Gérard François, 2012, « l’urbanisation dans le monde, un processus diversifié », ACCOMEX, page 5-8 12) Banque Mondiale, janvier 2015, l’urbanisation ou le nouveau défi malgache, 219p

OUVRAGES SPECIFIQUES :

13) VENNETIER Pierre, La péri urbanisation dans les pays tropicaux, Centre d’études de Géographie tropicale, page 99/ 271-292 14) ARNAUD, Habitat et extension de Tananarive, édition ORSTOM 15) CRISTIAN A, Avril 1967 Problème économique de l’habitat urbain à Madagascar, Antananarivo 16) Actes du colloque de Valence, 1987, Gérer et transformer la ville. « Ensemble refaire la ville ». Éditions Syros Alternatives. Page 21-37

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MEMOIRES ET THESES :

17) RAKOTONDRAMANANA Claude Roméo, (2017), Les enjeux de la lutte contre les constructions illicites dans la zone de By-pass (Agglomération tananarivienne). Mémoire pour l’obtention du grade de Master 2 en Géographie, Département de Géographe, Février 2017. 107 pages 18) IRAJANAHARY Ekembahoaka, (2015), Les constructions illicites dans la commune urbaine d’Antananarivo, Mémoire de fin d'étude en vue de l'obtention d’un diplôme de Master en Droit, Département Droit, Mars 2015, 84 pages 19) RAHARIFALIANARIMANANA Salohy Iharinivo, (2012), Une périurbanisation contrastée entre Ampitatafika et Androhibe-Antsahadinta, deux communes rurales à l’Ouest d’Antananarivo. Mémoire de Maîtrise, Département de Géographie, Novembre 2012. 116 pages 20) OLISOA F. R., (2012), Mutation des espaces péri-urbains d’Antananarivo, Thèse de doctorat en Géographie, Département Géographie, Septembre 2012, 331 p. 21) ANDRIANATREHANA Haika Randrianonenana, (2014), Diagnostique et étude géotechnique de la digue de Sisaony du pont d’Ampitatafika jusqu’au pont d’Ambotofotsy, Mémoire de Master II en Génie géologique, Mai 2017, 154p 22) SOLOFONIRINA Romain Patrick, (2011), Analyse des impacts socio-économiques des risques et vulnérabilités liées à l’inondation à Andohotapenaka, Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme d’études supérieures en Gestion des Risques et Catastrophes, Département Economie, Août 2011 23) ANDRIANJAFITERA RAKOTOARINELINA Herindrainibe, (2011), La vulnérabilité de la population du fokontany d’Antohomadinika III G Hangar, liée au manque d’assainissement, Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme d’études supérieures en Gestion des Risques et Catastrophes, Département Economie, Août 2011 24) RAVALIHASY Tomboarivo, (2005), Habitat et développement local : étude du processus de peuplement et d’occupation de l’espace dans les quartiers d’Andohotapenaka I, II et III, Mémoire de fin d’études, D.E.S.S en développement local et gestion de projets, Août 2005

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DOCUMENTS TECHNIQUES ET LOIS :

25) Loi n°2015-051 du 03 Février 2016 portant orientation de l’aménagement du territoire (LOAT) 26) Loi n°2015-052 du 03 Février 2016 relative à l’Urbanisme et à l’Habitat (LUH) 27) Décret n°63-192 du 27 Mars 1963 fixant le code de l’urbanisme et de l’habitat 28) Manuel du permis de construire 29) Note sur le récapitulatif des procédures d’octroi de permis de construire 30) Article « constructions illicites et résilience de la ville d’Antananarivo (Madagascar) face aux risques d’inondation » ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Maitre de Conférence à le Mention Géographie. Université d’Antananarivo 31) Etude de consolidation des Schémas Simplifiés d’Urbanisme existants des Communes membres de l’OPCI du grand Antananarivo (SSU) 32) UN HABITAT, programme PPAB, 2010 33) Michel RABARIHARIVELO, Plan d’urbanisme directeur, 2004, 100p 34) Plan d’urbanisme de détail (PUDé) Commune rurale Ampitatafika/ 15 ans (2018-2033) 35) « Bien gérer les informations territoriales pour mieux agir », observatoire de l’aménagement du territoire 36) Centre de recherches, d’études et d’appui à l’analyse économique à Madagascar (CREAM), Monographie Région Analamanga, Février 2013 37) Monographie de la Commune rurale d’Ampitatafika, 2017

WEBOGRAPHIE :

1) La Commune d’Ampitatafika est disponible sur https://www.nyaina.fr 2) La parole au Maire d’Ampitatafika, disponible sur www.lakroa-mg/ 3) Montée des eaux : Antananarivo, en alerte jaune, disponible sur : www.midi-madagasikara.mg 4) Madagascar : opération de régularisation des constructions illicites à Antananarivo, disponible sur www.rfi.fr/20161013-madagascar-operation-regularisation-construction-illicite

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ANNEXES

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ANNEXE 1 :

QUESTIONNAIRE (AU NIVEAU MENAGE)

QUESTIONS ELEMENTS DE REPONSES 1- Habitez-vous ce lieu depuis quelques . Oui années ? . Non 2- D’où venez-vous ? . D’Antananarivo . D’autres communes avoisinantes (à préciser) . D’autres lieux (à préciser) 3- Quel est le motif du choix du lieu ? . Bas prix des parcelles . Proche du marché . Proche de la grande ville . Présence des infrastructures . Autres raisons (à préciser) 4- Quel emploi possédez-vous ? Un emploi dans le . Secteur primaire . Secteur secondaire . Secteur tertiaire 5- Est-ce que la commune accepte votre . Oui installation sur ce lieu ? . Non 6- Avez-vous une idée sur ce qu’on . Oui appelle la LUH ou LOAT ? . Non 7- Connaissez-vous ce qu’on appelle . Oui « PUDé » ? . Non 8- Connaissez-vous l’existence de . Oui l’Alignement par rapport à la voie . Non publique ?

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QUESTIONNAIRE (AU NIVEAU COMMUNE°) :

QUESTIONS ELEMENTS DE REPONSES 1- Avez-vous accès aux textes . Oui règlementaires ? . Non (réponse à expliquer)

2- Est que la Commune possède un . Oui SAC ? . Non 3- Est que la Commune possède un . Oui plan d’urbanisme ? . Non 4- Avez-vous le nombre des bâtis en . Oui (réponse à expliquer) infraction dans votre territoire ? . Non 5- Réagissez-vous par rapport à ces . Oui (réponse à expliquer) occupations irrégulières ? . Non (réponse à expliquer) 6- Qui sont les endroits fortement affectés par les occupations illicites dans la Commune ? 7- Quels sont vos problèmes face à ces occupations illicites ? 8- Votre Commune a-t-elle des polices . Oui d’aménagement ? . Non

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ANNEXE 2 : Photos sur l’aménagement dans la plaine

Culture de maïs sur la plaine d’Ambohimangidy

Travaux de briqueterie à Ambohimangidy

Source : clichés de l’auteur, novembre 2018

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TABLE DES MATIERES SOMMAIRE ...... i Résumé ...... iii GLOSSAIRE ...... iv ACRONYME ...... v LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... vii LISTE DES FIGURES : ...... vii LISTE DES TABLEAUX : ...... vii LISTE DES PHOTOS : ...... vii LISTE DES PLANCHES TOPOGRAPHIQUES ...... viii LISTE DES CROQUIS : ...... viii LISTE DES CARTES : ...... viii INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PARTIE I : CONTEXTE, NOTIONS ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE .. 4  Chapitre I : CONTEXTE ET METHODOLOGIE ...... 5 A- PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDES : ...... 5 1- Localisation administrative et géographique d’Ampitatafika ...... 5 2- Historique de la zone d’étude ...... 8 B- NOTIONS ET CONCEPTS DE L’URBANISATION : ...... 8 1- Généralités du phénomène ...... 8 a- Historique de la formation de la ville d’Antananarivo ...... 8 b- L’urbanisme embryonnaire : ...... 9 c- Une urbanisation dynamique dans la ville d’Antananarivo :..... 10 d- Les constructions illicites en rapport avec l’urbanisation ...... 10 2- Définitions des mots clés : ...... 11 a- Aménagement : ...... 11 c- Urbanisation : ...... 14 e- Construction illicite : ...... 15 f- Le Permis de construire : ...... 16 C- DEMARCHE DE LA RECHERCHE :...... 16 1- Méthodologie de collecte de données : ...... 16 a- Les personnes ressources : ...... 16 b- La pré-enquête :...... 17 c- Les enquêtes : ...... 17 99

d- Critères des enquêtes ...... 18  Chapitre II : CONDITIONS GEOGRAPHIQUES D’AMPITATAFIKA...... 19 A- AMPITATAFIKA : UNE VILLE TROPICALE D’ALTITUDE : ...... 19 1- Relief et topographie : ...... 19 2- Hydrologie : ...... 20 3- Climat : ...... 22 4- Occupation du sol ...... 24 5- Pédologie et géologie : ...... 26 B- LA DIMENSION HUMAINE DE L’URBANISATION A AMPITATAFIKA ... 27 1- La population d’Ampitatafika ...... 27 2- Activités de la population : ...... 29 Conclusion de la Première Partie ...... 32 PARTIE II : ...... 33 « ASPECTS MULTI-DIMENSIONNELS DE CONSTRUCTIONS ILLICITES A AMPITATAFIKA » ...... 33  Chapitre III : LES FACTEURS DE PROLIFERATION DES CONSTRUCTIONS ILLICITES...... 34 A- LE DYNAMISME DES FACTEURS DE RECOMPOSITION URBAINE : ...... 34 1- Un croît démographique fort : ...... 34 2- Densité de bâti : ...... 36 B- ENJEUX FONCTIONNELS ET DIVERSES INFLUENCES : ...... 38 1- Ampitatafika Vaovao : secteur le plus dynamique ...... 38 2- Influence de la Route Nationale 1 : ...... 40 3- La proximité de la Commune avec Antananarivo ville ...... 44 C- DIFFICULTE D’OCTROI DU PERMIS DE CONSTRUIRE : ...... 45 1- Les dossiers à fournir : ...... 45 2- Durée et circuit du permis de construire ...... 46 D- MECONNAISSANCE ET NEGLIGENCE DES LOIS ET REGLES : ...... 47 Chapitre IV : QUELQUES ASPECTS MAJEURS DE CONSTRUCTIONS ILLICITES A AMPITATAFIKA ...... 49 A- UN NON-RESPECT DE L’ALIGNEMENT DE LA VOIE PUBLIQUE : ...... 50 B- CONSTRUCTIONS SUR DES ZONES A RISQUE : ...... 52 C- BIDONVILLES SUR DES DIGUES : ...... 54 1- Anjanamaintso : ...... 54 2- Ambohidava : de constructions à risque sur la digue ...... 56 D- AUTRES FORMES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES : ...... 58 100

Conclusion de la Deuxième Partie ...... 59 PARTIE III : LES IMPACTS ET LES PERSPECTIVES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES AU SEIN DE LA COMMUNE ...... 60 Chapitre V : LES IMPACTS ET LES PROBLEMES DE CONSTRUCTIONS ILLICITES DANS LA COMMUNE ...... 61 A- DESTRUCTURATION DE L’ESPACE : ...... 61 1- Encombrement de la voie de circulation ...... 61 2- Les constructions sur les digues : ...... 62 B- POLLUTIONS ET IMPACTS SUR LA SANTE DU PROCESSUS DE « BIDONVILISATION » : ...... 63 C- LITIGE ENTRE LES AUTORITES COMPETENTES ET L’ETAT : ...... 65 D- RISQUES D’INONDATION : ...... 65 E- FRAGILISATION DES DIGUES : ...... 70 F- DESEQUILIBRE SPATIAL : ...... 71  Chapitre VI : PERSPECTIVES ET SOLUTIONS ...... 74 A- SENSIBILISER ET VULGARISER LE PERMIS DE CONSTRUIRE : ...... 74 B- FAMILIARISATION DES HABITANTS AVEC LES TEXTES ET DISPOSITIFS REGLEMENTAIRES : ...... 77 C- SEVERITE DE L’ETAT ET PENALISATION : ...... 78 D- LA COMMUNE ET LES OUTILS DE PLANIFICATION : ...... 81 1- Elaboration d’un SAC pour la commune ...... 81 2- Réalisation d’un PUDé ...... 81 E- LE RÔLE DE LA POLICE DE L’AMENAGEMENT : ...... 85 F- QUELQUES PRINCIPES D’AMENAGEMENT : ...... 86 Conclusion de la Troisième Partie ...... 89 CONCLUSION GENERALE ...... 90 BIBLIOGRAPHIE : ...... 92 ANNEXES ...... 95 TABLE DES MATIERES ...... 99

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