Le Deuxième Congrès Du KAPD (1Er - 4 Août 1920)
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Philippe BOURRINET* «La lutte du prolétariat n’est pas seulement internationale mais anti- nationale» INTERNATIONALISME CONTRE «NATIONAL- BOLCHEVISME» Le deuxième congrès du KAPD (1er - 4 août 1920) Berlin, janvier 1919, la Révolution en marche, du grand-père au petit-fils... Paris, septembre 2016, Éditions moto proprio (的我车托摩社版出) 2e édition Prix : 25 € * Traductions de l’allemand, édition, illustrations, notes et texte d’introduction. Correspondance : [email protected] 1 «Ici depuis la zone industrielle de la Ruhr, une vague révolutionnaire d’un rouge ardent se déverse sur le monde entier! Il est exclu que nous coulions; notre mouvement ressemble à une vague gigantesque, inexorable, balayant tout sur son passage.» (Oskar Nickel, ouvrier communiste de gauche, prési- dent du Conseil exécutif (Vollzugsrat) de Mühlheim, s’adressant le 30 mars 1920 à plusieurs milliers d’ouvriers). 2 «Le jour viendra, peut-être plus tôt qu’on ne le pense, où nous formerons, tous ensemble, avec tous nos frères et sœurs, une seule phalange compacte… De desperados il ne saurait alors plus être question». [Emil Sach, ancien dirigeant du KAPD, à propos de Max Hölz et du 30e anniversaire de l’Action de Mars, in Stirn und Faust. Vervielfältigte Manuskripte Werktätiger Menschen, 1952, Leverkusen (Cologne)] 3 « Camarades, n’écoutez pas ces mensonges (antisémites) ! Camarades, les Juifs ne sont pas les ennemis des ouvriers; vos véritables ennemis, ce sont ceux qui vous dressent contre les Juifs. Les Juifs ont toujours été opprimés au même titre que nous, les ouvriers ! » (Déclaration du Conseil exécutif insur- rectionnel de Hamborn, Ruhr, où des individus avaient mis à sac fin juillet 1920 un café juif sur la base d’une « rumeur » selon laquelle le patron du café aurait fait le coup de feu contre des ouvriers). 4 «Les auteurs de propagande antisémite seront traduits devant un tribunal ré- volutionnaire». [Proclamation du Conseil exécutif révolutionnaire de Bottrop (Ruhr), juillet 1920, condamnant comme «répugnante et antisocialiste» toute propagande contre les Juifs]. 5 « Nous faisons partie de la IIIe Internationale, parce que la IIIe Internationale ce n’est pas Moscou, ce n’est pas Lénine, ce n’est pas Radek, c’est le prolétariat mondial luttant pour sa libération !» (Franz Pfemfert, 7 août 1920, Die Aktion, Berlin). 6 « L’organisation de l’Internationale ne consiste pas en une Fédération de nations, mais en un regroupement des organisations de classe du prolétariat dans le seul but d’édifier un monde communiste. » (Arthur Goldstein, Nation und Klasse, Berlin, juillet 1920). 7 Déclaration de Karl Liebknecht au Reichstag (2 décembre 1914) contre le vote des crédits de guerre. Diffusée sous forme de tract, elle est accompagnée de la proclamation finale de la Conférence internationale de Lugano (27 sept. 1914), «premier document de la nouvelle Internationale à venir». Les délégués socialistes sont italiens et suisses. 8 Conférence clandestine de Iéna de la Jeunesse socialiste internationaliste, tenue les 23 et 24 avril 1916, dans une auberge végétarienne (Vegetarische Speisehaus Academia), à laquelle participèrent Karl Liebknecht et Otto Rühle. Deux futurs chefs du KAPD à Dresde (1920-21) sont visibles sur la photo : Felix Lewinsohn (1897-1942) [debout, 1er à partir de la gauche, Dresde], et Erich Lewinsohn (1892-1942) [assis, 2e à partir de la gauche], son frère, qui représente les Jeunes d’Elberfeld. Tous deux furent assassinés par le nazisme en 1942. Au premier rang, en culottes courtes, assis à droite, Robert Hauschild (1900-1937), Gera. Membre du KPD, philosophe marxiste réfugié en URSS en 1932, il fut fusillé comme «élément trotskyste brandlérien». L’homme debout, à droite en cravate, est Otto Dattan (1875-1938), Elberfeld. Membre du KPD, réfugié en URSS, en 1935, il fut condamné en 1938 à 10 années de goulag, sans que l’on sache s’il fut immédiatement exécuté. Debout, 5e à partir de la gauche : Rosi Wolfstein (1888-1987), Duisburg, amie proche de Rosa Luxemburg, qui devint la compagne de Paul Frölich [photo et nom des participants in Illustrierte Geschichte der deutschen Revolution, Internationaler Arbeiter-Verlag, Berlin, 1929, p. 131]. Fraternisation de soldats allemands et russes sur le front de l’Est, 1917. Un représentant des prisonniers de guerre russes en Allemagne donne son salut fraternel au Congrès du KAPD d’aout 1920. 9 La révolution commence à Kiel! Groupe d’ouvriers et soldats, Kiel, novembre 1918. Commandement de l’Armée rouge bavaroise, Munich, avril 1919. Exécution d'un tout jeune communiste à Munich, en mai 1919, par la Reichswehr. Des dizaines de milliers d'ouvriers et de jeunes tombèrent sous les balles de la contre-révolution, dirigée par la social-démocratie au pouvoir, de 1919 à 1921. 10 L’appel aux armes à Dortmund. L'armée rouge de la Ruhr, mars 1920, composée de volontaires, était formée d’anciens soldats déjà aguerris. Installation d'une mitrailleuse de l’Armée rouge de la Ruhr, Dortmund, mars 1920. Artillerie de l’Armée rouge, mars 1920 11 Zone contrôlée par les conseils ouvriers et l’Armée rouge de la Ruhr en mars 1920. Avant de partir au front combattre la Reichswehr et les corps francs, chargement de mitrailleuses sur des camions, Hansaplatz, Dortmund, mars 1920. L’adolescent à casquette qui porte la mitrailleuse est à peine âgé de 16 ans. Une Armée ouvrière (Arbeiterwehr) se constitua spontanément en d’autres lieux que la Ruhr, comme à Schwerin et à Rostock (sur la photo, une section ouvrière en uniforme). [Source des photos de l’insurrection : Bernd Langer, Revolution und bewaffnete Aufstände in Deutschland 1918-1923, Aktiv Druck Verlag, Göttingen, 2009] 12 Juillet 1920, après les combats de la Ruhr et avant les élections législatives du 6 août. Une affiche commune du KAPD et de l'AAU : «Tu ne dois pas voter… Les armes de la classe ouvrière sont l'action directe et la lutte des masses ! Tout le pouvoir aux conseils. À bas le parlement. Boycottez-le !» Juillet 1920, tract du KAPD et de l’AAUD contre la loi de désarmement visant le prolétariat : « Appel au prolétariat allemand ! Pour la dictature du prolétariat ! Pour l’Internationale communiste ! Pour le système des conseils ! Contre la servitude et la tyrannie ! En avant vers la libération de l’humanité ! Il s’agit de votre avenir et de celui de vos enfants ! Il s’agit du futur de la classe ouvrière ! À l’action ! Vive la révolution mondiale ! » [Source : Schweizerisches Archiv, Zürich] 13 Heinrich Laufenberg (à gauche) [alias Karl Erler], président du Conseil d’ouvriers et soldats de Hambourg, et son bras droit Wilhelm Heise (à droite), président du Conseil de soldats de Hambourg (Photo : 28 décembre 1918. Source : https://blog.sub.uni-hamburg.de/?p=16527, 2014). Heinrich Laufenberg s’adressant à la foule, déc. 1918, du haut du balcon du Rathaus de Hambourg. Fritz Wolffheim (1888-1942), vers 1919-1920. Après sa rupture en 1922 avec Laufenberg, Wolffheim essaya à plusieurs reprises, de 1925 à 1929, de se faire réadmettre dans le KPD qui appliquait les thèses national-bolcheviques de Karl Radek. Rallié aux thèses völkisch, bien que Juif d’origine, il adhéra en 1930 au Groupe des nationalistes social-révolutionnaires de Karl Otto Paetel. Interné en camp de concentration depuis 1936, il meurt assassiné à Ravensbrück le 17 mars 1942 [Source : web]. 14 Première page de l‘Adresse du premier mai 1920 rédigée par Laufenberg et Wolffheim (Kommunismus gegen Spartakus. Eine reinliche Entscheidung), qui fut remise par l’Exécutif du Komintern à Moscou à Jan Appel et Franz Jung, les deux délégués du KAPD. Tampon de l’Internationale communiste, Bureau de Pétrograd (ex-Archives du Komintern, copie au Bundesarchiv, Berlin). Laufenberg donne une citation de Virgile : «Tu ne cede malis sed contra audentior ito» (Ne cède pas devant le mal, affronte-le avec encore plus d’audace). 15 Heinrich Vogeler (1872-1942), Hamburger Werftarbeiter, 1928. Vogeler sympathisa au début des années 20 avec le KAPD et la FAUD. Les très radicaux ouvriers des chantiers navals de Hambourg, dont Jan Appel, soutinrent Laufenberg jusqu’à son tournant national-bolchevik. Karl Roche (1862-1931), dit Diogenes, leader syndicaliste de Hambourg, qui avait publié, au début de 1920, la brochure : Demokratie oder Proletarische Diktatur! Ein Weckruf der Allgemeinen Arbeiter-Union (Démocratie ou dictature du prolétariat. Un avertissement de l’AAU). Il était chargé de la rubrique syndicale dans la KAZ de Hambourg, organe du KPD, puis du KAPD local. Sur le chantier naval Vulcan, l’influence syndicaliste était bien plus importante que celle des nationaux-bolcheviks Laufenberg et Wolffheim. Roche se rallia par la suite à la FAUD. Friedrich Wendel (1886-1960), SPD depuis 1907, exclu du KPD en octobre 1919, fut membre fondateur du KAPD à Berlin, en avril 1920, où il représenta un temps le national-bolchevisme hambourgeois. Très isolé, il quitta vite le KAPD et travailla dans les années 20 pour la presse satirique social-démocrate : Lachen links, Der Wahre Jakob ainsi que pour le mouvement des libres-penseurs prolétariens [Source : Bibliothek der Friedrich-Ebert Stiftung, http://library.fes.de/library/html/galerie/fesgalerie-kampf-brosch3.html]. 16 Le programme du KAPD, avril-mai 1920, écrit collectivement par Arthur Goldstein (Stahl), Emil Sach (Erdmann ou Erd), Karl Schröder et Alexander Schwab (Sachs). Stahl et Sachs moururent assassinés par le nazisme. «Chaque ouvrier conscient lit la Kommunistische Arbeiter-Zeitung. Paraît deux fois par semaine», en fait trois fois avec l’édition du lundi. (publicité insérée dans la Réponse à Lénine d’Herman Gorter, parue à l’été 1920). 17 La réponse d'Arthur Goldstein, membre fondateur du KAPD, au national-bolchevisme hambourgeois. La brochure fut publiée à 20.000 exemplaires à Berlin, en juillet 1920, sans mention de son éditeur, le KAPD. On ne possède aucune photo d’Arthur Goldstein. .Deux autres importants dirigeants du KAPD, dont on ignore le visage : Emil Erdmann Sach et Fritz Karl Otto Rasch (Sources : Archives de Leverkusen et de Hambourg) 18 Karl Schröder (pseudonymes : Karl Wolf, Zech, Jan Beek), Berlin, 1912, membre du SPD, puis KPD déc.