Inondation Par Remontée De Nappe À Hulluch (62) – Septembre 2012 À Février 2013 BRGM/RP-62167-FR Mars 2013

Rapport d’expertise :

Inondation par remontée de nappe à Hulluch (62) – septembre 2012 à février 2013 BRGM/RP-62167-FR Mars 2013

Cadre de l’expertise :

Appuis aux administrations  Appuis à la police de l’eau ❑

Date de réalisation de l’expertise : 11/03/2013

Localisation géographique du sujet de l’expertise : Commune de Hulluch (62)

Auteur BRGM : F. CRASTES DE PAULET

Demandeur : Préfecture du Pas-de-Calais, Service Interministériel de Défense et de la Protection Civile (SIDPC)

L’original du rapport muni des signatures des Vérificateurs et Approbateurs est disponible aux Archives du BRGM. Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2008. Ce rapport est le produit d’une expertise institutionnelle qui engage la responsabilité civile du BRGM.

Ce document a été vérifié et approuvé par :

Approbateur : Nom : J-R Mossmann Date : 02/04/2013

Vérificateur : Nom : P. Corbier Date : 25/03/13

Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2008.

Mots clés : expertise, appui aux administrations, inondation, remontée de nappes, piézométrie, hydrogéologie, Hulluch, Pas-de-Calais.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

F. CRASTES DE PAULET, (2013) – Inondation par remontée de nappe à Hulluch (62) – septembre 2012 à février 2013. Rapport final. BRGM/RP-62167-FR, 15 p., 6 fig., 1 tabl., 5 ann.

Inondation par remontée de nappe à Hulluch (62) – septembre 2012 à février 2013

Synthèse

Contexte :

Date de la formulation de la demande d’expertise au BRGM : 01/03/2013 (date de réception) Demandeur : Préfecture du Pas-de-Calais, Service Interministériel de Défense et de la Protection Civile (SIDPC) Nature de l’expertise : dossier de demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle (intitulé du fax) Situation du sujet : Hulluch (62) Date d’occurrence : 01/09/2012 au 20/02/2013 Nature de l’intervention du BRGM : consultation d’archives et de rapports BRGM, visite sur site et rencontre d’une représentante de la mairie, rédaction d’un rapport hydrogéologique.

Faits constatés / dossier examiné :

Une inondation est survenue du 01 septembre 2012 au 20 février 2013 sur la commune de Hulluch (62).

Des dégâts matériels ont été constatés dans les sous-sols de plusieurs bâtiments.

La visite d’un agent BRGM a eu lieu le 11 mars 2013 afin de rencontrer une représentante de la mairie de Hulluch. Lors de sa venue, celui-ci a pu constater que des champs présentaient de l’eau en surface et que des pompes placées en sous-sol étaient toujours en fonctionnement. Le présent rapport fait, en premier lieu, un inventaire des données scientifiques et techniques obtenues auprès de la DREAL, de Météo France, de la CALL (Communauté d’Agglomération de Lens - Liévin) et du BRGM. Il présente ensuite une analyse de l’ensemble des informations recueillies et propose des éléments de compréhension de l’inondation du 01/09/2012 au 20/02/2013.

Diagnostic du BRGM :

Les dégâts concernent uniquement des caves et/ou des sous-sols.

L’étude des chroniques pluviométriques montre que le cumul mensuel des précipitations d’octobre 2012 peut représenter un phénomène relativement exceptionnel : la valeur de 154,2 mm n’a pas été atteinte depuis l’année 2000. De plus, d’après les résultats de l’enquête auprès des services techniques : le niveau dans le flot de Wingles était élevé sans entraîner de débordement.

Bien que relativement anciens, les documents récoltés tendent à démontrer que la nappe de la craie trouve un exutoire à travers les limons déposés dans le fond de vallon de Hulluch ; des petites sources s’activant temporairement ont également été référencées par le passé. Sans être exceptionnel au regard de l’ensemble de la chronique, le niveau observé par le piézomètre le plus proche (Lens) n’avait pas été atteint depuis 2003. Les données concernant les prélèvements en eau souterraine sont trop incomplètes pour savoir si une variation des volumes prélevés a pu faciliter l’apparition du phénomène.

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Avis du BRGM :

Etant donné la présence de la nappe de la craie à faible profondeur (uniquement dans le fond de vallon de la commune de Hulluch), le faible relief et la pluviométrie du mois d’octobre, il est possible de considérer que l’inondation observée du 01/09/2012 au 20/02/2013 sur la commune de Hulluch (62) soit la conséquence d'une remontée de nappe.

Inondation par remontée de nappe à Hulluch (62) – septembre 2012 à février 2013

Sommaire

1. Contexte ...... 6

2. Faits constatés / dossier examiné ...... 7

2.1 FAITS CONSTATES ...... 7

2.2 DEROULEMENT DE L’ETUDE ...... 7

2.3 GEOGRAPHIE ET HABITAT ...... 8

2.4 GEOLOGIE ...... 8

2.5 PLUVIOMETRIE ...... 9

2.6 HYDROLOGIE...... 11

2.7 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE ...... 11

2.8 HISTORIQUE ...... 14

2.9 DIVERS ...... 14

3. Diagnostic ...... 15

4. Avis ...... 15

Bibliographie ...... 17

Annexes ...... 19

ANNEXE 1 ...... 21

ANNEXE 2 ...... 23

ANNEXE 3 ...... 25

ANNEXE 4 ...... 27

ANNEXE 5 ...... 29

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1. Contexte

Réalisée à la demande de la Préfecture du Pas-de-Calais, Service Interministériel de Défense et de la Protection Civile (SIDPC), la mission du BRGM relative à l'analyse d’une inondation par remontée de nappes phréatiques du 1er septembre 2012 au 20 février 2013, a été conduite par le BRGM Régional Nord – Pas de Calais, dans le cadre du projet de service public "Appui aux administrations", projet PSP13LOR01. En réponse à la demande formulée par la Préfecture du Nord, en date du 27 février 2013, l'étude du BRGM a consisté en l'analyse des contextes hydraulique, pluviométrique et hydrogéologique de la commune de Hulluch (62). Ce rapport sera une des pièces du dossier transmis à la commission interministérielle de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle au titre des remontées de nappe phréatique.

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2. Faits constatés / dossier examiné

2.1 FAITS CONSTATES

La visite d’un agent BRGM a eu lieu le 11 mars 2013, afin de rencontrer une représentante de la mairie de Hulluch : Mme KUCHINSKI.

Les échanges entre l’agent et la représentante de la mairie se sont déroulés à la mairie de Hulluch. Une visite de la partie orientale de la commune a également été organisée. Différents sujets ont été abordés : description de l’événement (étendue, durée, etc), réseaux d’adduction d’eau potable et d’assainissement, inondations précédentes, plan de préventions des risques… Lors de la visite, seuls quelques champs présentaient de l’eau en surface et des pompes installées dans les sous-sols des habitations étaient toujours en cours de fonctionnement. Aucune laisse de crue n’a pu être observée.

2.2 DEROULEMENT DE L’ETUDE

L'étude a suivi les étapes suivantes :

- Recherche et compilation de données relatives à la zone étudiée ; - Déplacement sur site et rencontre avec Mme KUCHINSKI de la mairie de Hulluch ; - Recherche complémentaire d’informations ; - Analyse critique des données recueillies ; - Compilation des informations recueillies ; - Elaboration du rapport global de synthèse.

Le présent rapport fait, en premier lieu, un inventaire des données scientifiques et techniques obtenues auprès de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), de la CALL (Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin), de Météo France et du BRGM. Il présente ensuite une analyse de l’ensemble des informations recueillies, et propose des éléments de compréhension de l’inondation du 01/09/2012 au 20/02/2013. En fin de rapport, un commentaire permettra de statuer quant à la reconnaissance de "catastrophe naturelle au titre des inondations par remontée de nappe phréatique".

Le secteur de la commune de Hulluch concerné par l’inondation est identifié par le figuré bleu foncé sur la Figure 1 ci-après. Cette carte a été élaborée à partir des indications fournies par Mme KUCHINSKI de la mairie de Hulluch, lors de la visite de l’agent du BRGM. La surface touchée par les inondations de caves est située entre les rues nommées « le Clos du Château » et « Le chemin d’Hulluch à Bénifontaine », et représente approximativement 0,14 km², soit 14 hectares.

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Figure 1 - Carte de la commune de Hulluch (62) et de la zone concernée par les inondations de caves

2.3 GEOGRAPHIE ET HABITAT

La commune de Hulluch est située au nord de la ville de Lens, dans un paysage de collines peu élevées et de plaines : la « Gohelle ». Au cours du XXème siècle, cette zone est connue pour son ancienne activité minière (extraction de charbon) et les séquelles laissées par les guerres, notamment les tranchées de la 1ère guerre mondiale (zone classée « rouge »). La partie ouest de la commune culmine aux alentours de 43 m NGF, alors que les marais constituant sa limite nord- est sont établis à 20 m NGF environ. L’habitat est essentiellement concentré dans la partie centrale de la commune (3112 habitants en 2009 d’après l’INSEE), les terrains au nord et au sud étant destinés à un usage essentiellement agricole. La limite orientale de la commune correspond à peu près au tracé d’un ruisseau : le flot de Wingles.

Une partie de la commune de Hulluch est classée inondable. Les dégâts concernent uniquement des caves et/ou des sous-sols, dont la construction a été récemment interdite sur la partie est de la commune par le plan local d’urbanisme.

2.4 GEOLOGIE

Dans la plaine située au nord de Lens, les couches crayeuses du Crétacé penchent sensiblement vers le nord et sont recouvertes par des limons quaternaires. Sur les collines de la Gohelle, les buttes les plus hautes sont constituées de matériau sableux du Tertiaire (cf. annexe 2).

Au regard du phénomène étudié, la description des terrains du Primaire (Wealdien inclus) et de la base du Crétacé supérieur (Cénomanien) n’est pas pertinente. Les terrains sus-jacents correspondent à la craie du Sénonien et du Turonien (Crétacé supérieur). Le Sénonien se présente sous la forme d’une craie blanche et pure dont l’épaisseur peut approcher 50 m, alors que la partie supérieure du Turonien sous-jacent est caractérisée par une craie grisâtre d’une

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épaisseur proche de 10 m. Généralement, les silex sont plus abondants et de taille plus importante dans le Turonien que dans le Sénonien. La distinction entre ces deux étages est parfois difficile sans les apports de fossiles ou la présence de bancs de « meule » (zones où la calcite a pu se cristalliser dans les pores de la craie, donnant à celle-ci une dureté particulière) dans le Turonien.

Lorsqu’ils sont présents, les terrains du Quaternaire sont de plus faible épaisseur : 5 à 10 m en moyenne (jusqu’à 20 m de façon exceptionnelle au sud de Don, d’après les notices des cartes géologiques de Béthune n°19 et de Carvin n°20). Les limons du Pléistocène sont argilo-sableux de couleur brune, jaunâtre, voire grisâtre en fonction des terrains qu’ils recouvrent et de la présence de matière organique. Ils sont souvent plus sableux et plus clairs à la base. Par endroits, la distinction est claire entre la terre à briques (partie supérieure décalcifiée) et l’ergeron (partie inférieure plus sableuse et plus claire). Au droit de la commune de Hulluch, la limite entre les limons pléistocènes et les alluvions plus récentes est particulièrement difficile à discerner.

D’un point de vue structural (hors-carte en annexe 2), il est nécessaire de rapporter la présence de l’axe faillé de l’Artois - plus de 10 km au sud-ouest de Hulluch - et celle du synclinal lié au bassin d’Orchies – plus de 10 km au nord-est de la commune.

Les puits et forages répertoriés sur la zone étudiée sont relativement nombreux (une vingtaine sur la commune de Hulluch), de profondeur très variable (1039 m pour l’ouvrage minier 00198X0127), avec des dates de réalisation recouvrant tout le XXème siècle, mais ne possèdent pas tous une coupe géologique validée.

Le forage 00198X0004/F1 situé sur la commune de Hulluch permet d’obtenir une idée relativement précise de la géologie sur les 40 premiers mètres de profondeur.

Profondeur (m) Nature de la couche - Age 0 - 0,4 Terre végétale 0,4 - 3,1 Marnettes avec argile et silex - Sénonien 3,1 - 15,5 Craie blanche - Sénonien 15,5 – 28,0 Craie blanche plus dure avec fossiles et passages bouleux - Sénonien 28,0 – 31,35 Craie blanche contenant des silex -Sénonien 31,35 – 31,85 1er banc de « meule » – Turonien supérieur 31,85 – 34,6 Craie grisâtre dure avec silex – Turonien supérieur 34,6 – 35,0 2nd banc de « meule » – Turonien supérieur 35,0 – 36,0 Craie grise grasse avec silex– Turonien supérieur 36,0 – 36,1 Marne grasse de couleur grise-verte– Turonien supérieur

Tableau 1 - Géologie du forage 00198X0004/F1 (Source : BRGM)

2.5 PLUVIOMETRIE

Les données pluviométriques proviennent d’une station météorologique, appartenant au réseau de la DREAL, sur la commune de Bruay-la-Buissière (environ 20 km à l’ouest la zone d’étude). Les données de ce pluviomètre serviront de référence pour l’étude. Les données pluviométriques disponibles à Bruay-la-Buissière sont présentées sur la Figure 2 ci- après.

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Figure 2 – Hyétogramme de la station de Bruay-la-Buissière (cumul journalier de septembre 2012 à février 2013, DREAL) Au cours de la période allant de septembre 2012 à février 2013 (inclus), le mois de septembre s’est révélé être le plus sec avec un cumul mensuel de 16,1 mm ; à l’inverse du mois d’octobre qui a enregistré un cumul de 154,2 mm. La valeur maximale journalière observée est 22,5 mm le 03/10/2012. Dans son bulletin mensuel d’octobre 2012, Météo France indique : Avec entre 6 et 10 jours de pluies de plus que la normale, il faut remonter 12 ans en arrière pour retrouver un mois d'octobre aussi pluvieux (cf. Figure 3). Le 3, on relève à Lille presque 37 mm de précipitations. Depuis l'ouverture de la station, c'est un nouveau record quotidien pour le mois d'octobre. Du Montreuillois au Dunkerquois ou encore du Bassin de la Scarpe à la métropole lilloise, les épisodes pluvieux durables et souvent abondants ont apporté des cumuls mensuels de précipitations deux fois supérieurs à la normale. Le Cambrésis et l'Avesnois ont toutefois été moins arrosés mais l'excédent est tout de même compris entre 20 et 30%.

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Figure 3 - Hyétogramme pour les mois d'octobre de 1959 à 2012 pour la région Nord - Pas de Calais (Source : Météo france)

2.6 HYDROLOGIE

Le flot de Wingles a une orientation SO-NE et prend ses sources sur le territoire de Hulluch sans que leur position géographique n’ait été clairement étudiée par le passé. Il court dans un thalweg sur des alluvions et/ou des limons. Sur la commune de Hulluch, son altitude varie de 24 m NGF en amont à 20 m NGF en aval. D’après les éléments disponibles dans la Banque du Sous-Sol (BSS), plusieurs résurgences existent ou ont existé par le passé. Il semblerait que leur apparition soit étroitement liée au régime des pluies. Elles ont notamment été observées durant les hivers 1964- 1965 et 1966-1967 (BRGM, 1968). Il faut aussi mentionner que la partie la plus amont du cours d’eau, semble régulièrement s’assécher sur 500 m à 1 km de longueur, ce qui est typique d’une relation étroite entre le niveau de la nappe et le cours d’eau qu’elle alimente ou draine. Le flot de Wingles s’écoule en direction du nord-est, rejoint la zone de marais au nord de la commune de Wingles, puis passe sous la jonction des canaux d’Aire et de la Deûle pour atteindre le lieu-dit du « marais d’Annœullin » (cf. annexe 1). Juste en aval de celui-ci, le flot de Wingles se mélange à celui de la rigole St-Martin pour former la rigole du Nord, à proximité de Don. La rigole du Nord poursuit ensuite son chemin de façon plus ou moins parallèle au canal de la Deûle, en se divisant en deux en direction de Wavrin et de la zone de captage des Ansereuilles. Il n’y a actuellement aucun suivi de la hauteur ou du débit du flot de Wingles par les services de l’Etat (Agence de l’Eau Artois-Picardie, DREAL), la mairie ou la CALL. Un étang à proximité de la rue « Le Clos du château » aurait atteint un niveau particulièrement haut depuis plusieurs mois d’après les habitants de la commune.

2.7 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

D’après les récentes cartes piézométriques réalisées dans des contextes de basses et hautes eaux pour l’aquifère de la craie (Cardin et Dufrénoy - 2009), la zone au nord de Lens correspond à une zone de partage des eaux entre la plaine de la Lys (partie sud du bassin des Flandres) au nord-ouest, la plaine des Weppes au nord et le bassin d’Orchies au nord-est. Dans les bassins d’Orchies et des Flandres, la craie devient captive en passant sous le recouvrement tertiaire, alors qu’elle reste majoritairement libre dans les Weppes. Un rapport ancien du BRGM (Dasonville et

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Fontenier - 1965) note néanmoins l’existence d’une captivité locale, sous les alluvions de la Haute- Deûle suivant un axe Vendin-le-Vieil / Haubourdin). Au niveau de la commune de Hulluch, les écoulements souterrains se font en direction du nord en hautes eaux et du nord-est en basses eaux (cf. Figure 4). La carte piézométrique de 2009 confirme les observations faites en 1966 (BRGM, 1968) : la nappe de la craie s’écoule suivant un gradient de 1,5% en direction du nord-est et la ligne de partage des eaux entre la plaine de la Lys (à l’ouest) et le bassin d’Orchies (à l’est) se trouve au nord de Hulluch, suivant une ligne Grenay / Haisnes / Billy-Berclau.

Figure 4 - Carte piézométrique de la craie séno-turonienne de 2009 en « hautes eaux », centrée sur la zone inondée de la commune de Hulluch (Sources : BRGM - IGN) Le facteur contrôlant la productivité de l’aquifère et la direction des écoulements souterrains reste la fissuration de la partie supérieure de la craie séno-turonienne. Un autre rapport ancien du BRGM (1968) note que la transmissivité de ces formations est proche de T = 4.10-3 m²/s pour une épaisseur aquifère comprise entre 30 et 40 m. A l’époque, le niveau de la nappe de la craie était connu pour être équivalent à celui du flot de Wingles, soit environ 23 à 25 m NGF le long de la zone actuellement inondée (Dassonville, Fonternier, L’Heureux – 1968).

Sur le site ADES (www.ades.eaufrance.fr), quelques mesures piézométriques discontinues réalisées dans le forage 00198X0087/P à Hulluch sont disponibles entre 1999 et 2003 (cf. annexe 4). Néanmoins, la discontinuité des mesures et la faible étendue de l’historique de mesures les rendent non pertinentes pour l’étude.

Parmi les piézomètres suivis par le BRGM, l’ouvrage le plus proche est le piézomètre de Lens (00198X0123/P1), dont la crépine traverse l’aquifère de la craie. Sa chronique montre que la recharge 2012 de la nappe est importante et comparable à celle de l’année 2003, mais inférieure à

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celles des années 1995-1999-2001 (cf. annexe 4). En 2012, le mois d’octobre représente la fin de la période de basses eaux mais la remontée importante du niveau piézométrique ne commence qu’à partir de mi-décembre (cf. Figure 5).

Figure 5 - Chronique piézométrique de 2011 à 2013 du forage 00198X0123/P1 (Source: ADES) Bien qu’il soit difficile d’avoir les chiffres actuels précis pour chaque forage, des prélèvements industriels importants ont été enregistrés pendant la période liée à l’activité minière : les forages n°1 (00194C0031/P1) et n°2 (00194C0029/F2) alimentant la fosse n°13 de Lens, ainsi que le forage n°1 (00198X0004/F1) alimentant la fosse n°13 bis de Lens ont fourni des volumes compris entre 300 000 m3/an et 1 000 000 m3/an de 1956 à 1966. Les prélèvements industriels/miniers sont encore plus importants sur des communes limitrophes, comme Wingles. Concernant l’eau potable à Hulluch, le chiffre de 29 072 m3 a été relevé pour l’année 1956 (BRGM, 1968). D’après les données de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie (AEAP), seuls deux forages sont présents sur le territoire de la commune (cf. Erreur ! Source du renvoi introuvable.). Les prélèvements annuels ont été stables de 1990 à 2003, avant de connaître un arrêt total pour l’un des forages et une forte augmentation suivie d’une baisse pour l’autre.

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Figure 6 –Prélèvements recensés sur la commune de Hulluch (Source : AEAP) D’après les informations fourniées par la CALL, le quartier touché par les inondations est inclus dans les périmètres de protection rapprochée et éloignée de deux captages d’eau potable présents sur la commune de Hulluch : 00198X0004/F1 et 00198X0121/F2. Ces forages fonctionnent à plein régime depuis plusieurs mois mais aucune donnée chiffrée n’est disponible pour ces forages. Hulluch fait partie de la zone d’investigation couverte par le site internet www.inondationsnappe.fr : il apparaît que la majorité de son territoire est classée dans les catégories « sensibilité faible » pour le risque d’inondations par remontée de nappes (cf. annexe 5). Il est important de noter que la zone proche du flot de Wingles, faisant l’objet de la présente demande de reconnaissance de catastrophe naturelle, est classée en « nappe sub-affleurante », soit le risque le plus élevé dans la classification du site internet.

2.8 HISTORIQUE

La commune de Hulluch semble déjà avoir connu des épisodes d’inondation par le passé, notamment en 1983, 1993, 1994 et 1999 (Source : www.prim.net). Pour ces événements, le type d’inondation (remontée de nappe, débordement de cours d’eau…) n’est pas précisé.

2.9 DIVERS

D’après Mme Kuchinski (mairie de Hulluch), il n’y a pas de problème(s) majeur(s) connu(s) au niveau des réseaux d’eau potable et d’assainissement. Le réseau d’assainissement a été refait en 2005 : les eaux usées sont partagées entre 2 sous-réseaux - l’un partant vers l’est, l’autre vers l’ouest de la commune.

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3. Diagnostic

Les dégâts concernent uniquement des caves et/ou des sous-sols.

Sans être exceptionnel au regard de l’ensemble de la chronique, le niveau observé par le piézomètre le plus proche (Lens) n’avait pas été atteint depuis 2003. Les données concernant les prélèvements en eau souterraine sont trop incomplètes pour savoir si une variation des volumes prélevés a pu faciliter l’apparition du phénomène.

4. Avis

Etant donné la présence de la nappe de la craie à faible profondeur (uniquement dans le fond de vallon de la commune de Hulluch), le faible relief, le non-débordement du flot de Wingles et la pluviométrie du mois d’octobre, il apparaît possible de considérer que l’inondation observée du 01/09/2012 au 20/02/2013 sur la commune de Hulluch (62) soit la conséquence d'une remontée de nappe.

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Bibliographie

CARDIN C., DUFRENOY R. avec la collaboration de JOUBLIN F., CARON G., DESPIERRES A., MACQUET A., PASCOLI T., POLEZ K., GRYCZKA M. (2009) - Nappe de la craie - Campagne et carte piézométrique « hautes et basses eaux » 2009. Rapport BRGM/RP-58542-fr, 50 p., 5 fig., 3 ann.

CREMILLE L., THRONION J-C. (1975) D.D.E.-G.E.P (Pas-de-Calais) Parc de loisir de Wingles (Pas-de-Calais). Etude des plans d'eau en périodes de basses eaux. Rapport BRGM/75-SGN-155- NPA, 21 p. 9 cartes

DASSONVILLE G., FONTENIER B. (1965) Note sur l'écoulement de la nappe de la craie dans le bassin de la Haute-Deûle. Note BRGM/65-DSGR-A-027, 18 p. 5 cartes

DASSONVILLE G., FONTENIER B., L’HEUREUX L. (1968) Mise à jour des données hydrogéologiques sur le territoire de la feuille topographique au 1/50 000 Béthune-19. Rapport BRGM/68-SGN-103-NPA

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Annexes

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ANNEXE 1

Partie amont du flot de Wingles, entre Hulluch et Billy-Berclau (Source : IGN)

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ANNEXE 2

Terrains sédimentaires : - Fz (blanc) : alluvions récentes (Quaternaire) – alluvions argileuses de couleur brune, jaune, ou grise le plus souvent, avec parfois des bancs de tourbes [exploités par le passé] - LV (beige) : limons de lavage (Quaternaire) – essentiellement utilisés pour indiquer les fonds des vallées et vallons secs - LP1 (beige clair) : limons du Pléistocène (Quaternaire) – limon argilo-sableux de couleur brune ou jaunâtre, avec une tendance plus sableuse et la présence éventuelle de nodules crayeux vers la base - c4 (craie) : craie du Sénonien (Secondaire) – blanche, fine et pure dans sa partie supérieure ; plutôt grise, glauconieuse et résistante dans sa partie inférieure

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ANNEXE 3

Carte piézométrique "hautes eaux" de la nappe de la craie en 2009, centrée sur la zone inondée de la commune de Hulluch (Sources : BRGM – IGN)

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Carte piézométrique "basses eaux" de la nappe de la craie en 2009, centrée sur la zone inondée de la commune de Hulluch (Sources : BRGM – IGN)

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ANNEXE 4

Chronique piézométrique du forage 00198X0087/P à Hulluch (62) (Source : ADES)

Chronique piézométrique du forage 00198X0123 à Lens (62) (Source : ADES)

BRGM/RP-62167-FR 27

Inondation par remontée de nappe à Hulluch (62) – septembre 2012 à février 2013

ANNEXE 5

Extrait du site www.inondationsnappes.fr pour la commune de Hulluch (62) (Source : BRGM)

BRGM/RP-62167-FR 29

Centre scientifique et technique BRGM Nord Pas-de-Calais 3, avenue Claude-Guillemin 6 ter, rue Pierre et Marie Curie BP 36009 - 45060 Orléans Cedex 2 59260 Lezennes France France Tel. : 02 38 64 34 34 Tél. : 03 20 19 15 40