N°21 Janvier/Février 2019

Le journal de l’actualité cinématographique Zdu cinéma Grandoo Écran “Cyrano” de Bergerac - classém Art et Essai À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque Page 5 d’être saisie. Il accepte alors LES FAUVES un boulot qui Un film de – en apparence – Vincent Mariette ne lui demande que de Avec Lily-Rose Depp, faire le chauffeur. Laurent Lafitte, Sauf que, sans Aloïse Sauvage… le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.

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du 20 au 27 janvier

Un film De Clint Eastwood POUR TOUS À TOUTES LES Avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, SÉANCES* Une réalisation ID Studio - 05 55 34 32 14 [email protected] RCS Limoges 494 602 824. Toute reproduction interdite Document non contractuel. Remise de 50% sur la base du tarif plein en vigueur le 19 janvier, hors supplément 3D et séances spéciales - Offre non cumulable. Laurence Fishburne… Programmes et horaires : www.GRANDECRAN.fr

JOURNAL GRATUIT TIRÉ à 3000 exemplaires > PROCESSEUR SON OVATION® > IMMERSION SONORE ET VISUELLE > CONFORT ET ESPACE OPTIMISÉS > ÉCRANS GEANTS / COURBES À CONTOURS L.E.D > PROJECTION NUMÉRIQUE 2K - 4K Infos Cyrano Prix des places ÉDITO Si ça vous a plu, 3,00 € Cinéma des enfants pour tous (sauf été) on continue... En 2018 vous nous avez remerciés et félicités pour la rénovation Moins de 14 ans 5,00 € complète (confort et sonorisation) de la grande salle. Le 26 janvier, venez 5,50 € Dimanche matin 10 h 30 apprécier, dans celle-ci une journée événement en exclusivité (et dans les pour tous (sauf été) salles du monde entier) le concert de BTS «Love Yourself » filmé au stade olympique de Séoul. 7,50 € Tarif réduit Cette année encore des travaux sont engagés pour votre confort et votre - pour les étudiants* accueil avec la rénovation et l’agrandissement du hall d’entrée. à toutes les séances - + 65 ans* En 2019, nos partenaires cinéphiles seront toujours présents et actifs : - familles nombreuses* - Tapages avec son Cinéclub et ses Sélections du lundi toujours pertinentes et - 18 ans* riches en émotions : exemple le 04 février avec le documentaire de Pascal *sur présentation des justificatifs Magontier «Le dernier passage » qui invite à effectuer un parcours en 3D 9,90 € Tarif normal relief à l’intérieur de la célèbre grotte de Chauvet -Pont d’Arc et la découvrir avec les yeux des hommes qui la fréquentaient il y a 36 000 ans. Majoration du tarif de 2€ par place pour les séances 3D - Ciné Mania de l ‘ALEP a consacré ce début d’année à un cycle de 3 films

Document non contractuel, sous réserve d’erreur typographique. sous réserve Document non contractuel, sur tous les tarifs du grand réalisateur néo- réaliste japonais Kurosawa.

6,00 €(2) Tarif Ciné-Club LES ÉCRANS PLURIELS (pass soirée 2 films 11€) Adhérents Tapages(2) & ALEP(2) Votre cinéma Grand Écran est heureux de vous accueillir pour les séances à toutes les séances(2) PLURIELLES (double-séance-débat) et SINGULIERES (séance standard), des projections Art et Essai pour cinévores sélectionnées par l’équipe du Cyrano. Abonnements Vendredi 25 janvier « C’est assez bien d’être fou » d’Antoine Page à 19h15 CINÉ PASS (rechargeable) suivi à 21h50 de « Dovlatov » 2 films qui nous montrent sous des angles différents ce qui a changé en Russie depuis les années 70. € (3) (valable 3 mois 5 places : 7,00 Vendredi 22 février, avec 2 films maintes fois récompensés : « L’enfant de 3 places max /séance (soit 35€ la recharge) GOA » et «The munbai murders » nous irons au plus profond de l’Inde. 10 places : 6,50€ (3) (valable 6 mois THÉÂTRE, en janvier avec CYRANO DE BERGERAC - Réalisé par Denis 4 places max /séance (soit 65€ la recharge) Podalydès 15 places : 6,00€ (3) (valable 9 mois Avec Véronique Vella, Sylvia Berge, Bruno Raffaelli, Alain Lenglet, Françoise 5 places max /séance (soit 90€ la recharge) Gillard (mardi 08 janvier à 20H, dimanche 13 à 17H, lundi 14à 20H) (3) y compris les frais de gestion OPERA en février avec LA DAME DE PIQUE réalisé par Stéfan Herheim , œuvre intense de Tchaikovski où l’obsession côtoie le surnaturel. Pour terminer sur une note Cinéma, à ne pas manquer, le 23 janvier « LES FAUVES » Réalisé par Vincent Mariette avec Lily-Rose Depp, Laurent Lafitte, Aloïse Sauvage, Camille Cottin, Baya Kami, Thriller tourné en partie, dans un camping en Dordogne. Pour commencer 2019 le Festival Télérama du 15 au 22 janvier (qui per- met de voir ou revoir les meilleurs films de l’année au tarif de 3,5 € avec le pass 2 personnes figurant dans les magazines précédant le festival) et le 5 numéros meilleur… pour la fin : ZOOM n°21 - janvier/février 2019 par an ! Du 20 au 27 janvier -50 % pour tous et à toutes les séances. N°21 Bonne année à tous. janvier /février

Journal gratuit tiré à 3000 exemplaires. Frédéric BOIN Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin. Entièrement réalisé pour le cinéma Grand Écran “Cyrano” de Bergerac par Bruno PENIN et Frédéric Boin Pour nous contacter : par courrier à l’adresse : Cinema Grand Ecran Cyrano Retrouvez-nous Place des Carmes - 24100 Bergerac par e-mail : grandecran.bergerac @wanadoo.fr sur nos réseaux sociaux

Conception graphique et insertion publicitaire : ID Studio Limoges - www.idstudio.fr - [email protected] Cette revue est imprimée en France par EDIISPRINT PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 3 page 4 LA NUITDESROIS et lundi14janvierà20h Dimanche 13janvierà17h Mardi 8janvierà20h ardeur… son de s’éprend comtesse la que sion mis- sa séduit(e) dans bien si excelle Duc, le par secrètement Césario/Viola, Mais Olivia. comtesse la à amour son fait son page et le charge de transmettre en charmé, qui, Orsino Duc du service au alors entre Elle Césario. de nom le prend et homme en travestit se ger,elle proté- se pour où, Illyrie en arrive Viola SYNOPSIS : À VENIR:LEMISANTHROPE, LE THÉÂTRE AUCINÉMA Rése rvations ouver ZOOM n°21 janvier/février 2019 Dimanche 3marsà17h et Mardi5marsà20h ecpe ’n naufrage, d’un Rescapée ÉLECTRE /ORESTE Lundi 4marsà20h tes surle site www.gran r passePou annonce une r Durée :2h40 Mise enscène deThomas Ostermeier Saison 2019 decran.fr ousul’appliGran tique durépertoirefrançais! embléma- texte ce de partition la vibrer faire pour convoqués sont genres les tous farce… symboliste, Salle poésie la romantique, de drame plateau tragédie, du Opéra-bouffe, emparé Richelieu. s’est Podalydès Denis que esprit cet dans C’est » rester. y et aimer fait le nous qui ce tout théâtre, notre montrer de désir le ment la de acteurs Troupe,Quand, inconsciem- « avons nous pièces, des montons nous propre cœur. jeune fille, il choisit de ne pas lui révéler que chaque parole de Christian sort de son la de amoureux Également Roxane. conquérir à Christian beau le aide il auxquels SYNOPSIS: CYRANO DEBERGERAC Avec Veronique Vella, Sylvia Berge, BrunoRaffaelli… Mise enscène deDenis Podalydés Cyrano est affligé d’un nez proéminent mais doué pour les mots grâce agence et publicité de communication d E cran [email protected] Photo : Bruno Béziat avec Béziat Romane Photo :Bruno

Photo non contractuelle Durée :3h10

France 2018 : 1h23 min Saison 2019

Un film de Vincent Mariette

Avec Lily-Rose Depp, Laurent Lafitte, Camille Cottin… Mise en scène de Denis Podalydés Avec Veronique Vella, Sylvia Berge, Bruno Raffaelli… SYNOPSIS : C’est l’été, dans un camping en Dordogne, des jeunes gens disparaissent. au domaine de l’étrange et de l’insolite. Je ne vou- Les rumeurs les plus folles circulent, on parle d’une panthère qui rôde... lais pas entrer de plain pied dans le fantastique, mais Un sentiment de danger permanent au cœur duquel s’épanouit Laura, 17 ans. La rencontre rester à la frontière, à l’intérieur de son esprit, que avec Paul, un écrivain aussi attirant qu’inquiétant, la bouleverse. Une relation ambigüe se l’on puisse s’interroger sur les évènements dont elle noue. Jusqu’à ce qu’un prétendant de Laura disparaisse à son tour et qu’une étrange poli- est témoin et auxquels elle participe. cière entre dans la danse… Dans Tristesse Club, vous aviez tourné autour de la sensualité de Ludivine Sagnier sans jamais la dévoi- ENTRETIEN AVEC VINCENT MARIETTE : Dans Tristesse Club, qui est votre premier et pré- ler. Dans Les Fauves, vous faites la même chose cédent film, vous disiez vouloir vous confronter au cinéma de genre. Les Fauves est-il pour avec Lily-Rose Depp, comme si à chaque fois, vous vous l’accomplissement de ce désir ? évitiez la sexualité féminine. Pourquoi ? Je ne l’ai pas exactement pensé comme ça. Mon point de départ était plutôt thématique. Je l’aborde de biais. Je voulais rester dans cette Je voulais essayer de reconstituer un ressenti que j’avais quand j’étais adolescent, lorsque zone du fantasme dans laquelle évolue Laura. Si j’allais faire du camping avec des amis, en Dordogne, là où j’ai tourné le film. Je me souviens j’avais abordé de front la sexualité, notamment dans de ma volonté, à l’époque, de vivre quelque chose de romanesque qui n’advenait pas. Et cette séquence où elle pénètre dans le bungalow de puis il y avait aussi le désir de filmer une fille… J’avais envie d’une histoire qui se déroule Paul, cela ne serait pas allé dans le sens du film. dans la tête d’une jeune fille, aussi bien du point de vue du récit que de la mise en scène. Je m’étais d’ailleurs posé la question au moment de Dans le film, tout passe par le prisme de Laura, un prisme un peu déformé par les tourments l’écriture, et j’ai répondu par la négative. À mes yeux, qui l’assaillent au cours du récit. Les Fauves est son roman d’apprentissage, avec le danger le « passage à l’acte » se déroule dans la scène où comme moteur existentiel. C’est ça qui m’excitait… Ensuite, je me suis dit qu’à partir du Paul demande à Laura de le griffer, c’est là que se moment où j’étais dans sa tête, je pouvais tout me permettre et m’amuser, aussi bien thé- situe l’acmé de leur relation. Cela m’intéressait plus matiquement que formellement. C’est à ce moment-là que se sont agrégées ces histoires de d’en passer par des métaphores, comme le poignard rumeur et d’un animal mythique qui terrorise une région... En fait, je voulais ramener un peu ou la griffe, de tourner autour de l’Eros plutôt que de de mythologie dans la tête de cette jeune fille. le montrer directement. Dès le titre et l’argument du film, on Il semble qu’au-delà de cette question de l’éducation pense immédiatement à La Féline, sentimentale d’une jeune fille, le sujet central des d’autant que vous avez tourné Fauves est la question de la croyance aujourd’hui, une séquence de piscine qui de notre désir de croire à quelque chose… évoque directement le film En effet. Ce fut d’ailleurs pour moi le vrai point de de Jacques Tourneur… départ du film : en passer par la croyance pour accé- J’ai pensé à La Féline der au romanesque. À titre personnel, afin de sortir mais assez tard. Ce qui de l’ornière du quotidien, j’ai besoin de me raconter est curieux puisque des histoires. Je ne demande qu’une chose : être j’avais une fille et une troublé par l’inattendu, le bizarre, le truc qui déraille, panthère, comment le truc mystérieux. Rien ne m’angoisse plus que la n’avais-je pas pensé rationalité. En m’intéressant au sujet j’ai remarqué à La Féline plus tôt que, au-delà des faits religieux, toutes les cultures ? Et c’est vrai que s’inventent des monstres. Il y a plus d’une vingtaine la séquence de la d’années, au Mexique, est apparue la légende du piscine signe un Chupacabra dont la source proviendrait du film La peu cette filiation, Mutante… Dans Les Fauves, j’ai voulu montrer com- même si c’était plu- ment l’intervention de l’étrange met du sel dans le tôt La Féline de Paul quotidien et le transcende. Schrader. Cela dit, le film de Tourneur n’était pas pour moi une référence impor- tante. J’avais plutôt des mots de passe en tête : la notion d’inquié- tante étrangeté, l’inso- lite, qui est un terme asso- cié au cinéma de George Franju… Je me racon- Photo : Bruno Béziat avec Romane tais que ce que Laura va vivre appartient

page 4 ZOOM n°21 janvier/février 2019 page 5 Festival Télérama cinéma du 16 au 22 janvier 2019 Du 16 janvier au 22 janvier 2019 En partenariat avec l’AFCAE (Association française des cinémas art et essais), le magazine Télérama propose de (re)voir les meilleurs films de l’année précédente, sélectionnés par la Rédac- tion et les lecteurs de Télérama au tarif exceptionnel de 3,50 euros*. Si vous vous désolez d’avoir manqué certains des films essentiels de 2018, voici une excellente occasion de vous rattraper avec le Festival Télérama qui permet de voir ou revoir les meilleurs films de l’année, ces films seront projetés dans plus de 200 salles art et essai, du 16 au 22 janvier 2019. *Le tarif est de 3,50 euros la place. Sur présentation du «pass» qui figurera dans le magazine, complété du nom et de l’adresse du porteur, à la caisse du cinéma vous sera remis une carte valable pour deux per- sonnes durant toute la manifestation. Ce «pass» sera dans le Télérama Français 2018 - Durée : 1h34 précédent la manifestation et dans celui de la semaine du Festival. LA DERNIÈRE FOLIE Belgique 2018 - Durée : 1h45 DE CLAIRE DARLING Réalisé par Julie Bertuccelli Avec Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Samir Guesmi, Alice Taglioni, Laure Calamy… Genre : Drame, comédie - Sortie nationale le 06/02/2019 SYNOPSIS : À Verderonne, petit village de l’Oise, c’est le premier jour de l’été et Claire Darling se réveille persuadée de vivre son dernier jour... Elle décide alors de vider sa maison et brade tout sans distinction, des lampes Tiffany à la pendule de collection. Les objets tant aimés se font l’écho de sa vie tragique et flamboyante. Cette dernière folie fait revenir Marie, sa fille, qu’elle n’a pas vue depuis 20 ans.

Un film de Lukas Dhont GIRL Avec Victor Polster, Arieh Worthalter, Oliver Bodart… Genre : Drame Film tous publics Film dont certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes SYNOPSIS : Lara, 15 ans, rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de son père, elle se lance à corps perdu dans cette quête d’absolu. Mais ce corps ne se plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née garçon.

Russe, Français 2017 - Durée : 2h06 UNE PLUIE SANS FIN Chine 2018 - Durée : 1h59 Un film de Kirill Serebrennikov Avec Roman Bilyk, Irina Starshenbaum, Teo Yoo… Réalisé par Dong Yue Avec Duan Yihong, Jiang Yiyan, Du Yuan (II), Zheng Wei, Chuyi Zheng… LETO Genre : Drame, Biopic Genre : Thriller SYNOPSIS : Leningrad. Un été du SYNOPSIS : 1997. À quelques début des années 80. En amont mois de la rétrocession de Hong- de la Perestroïka, les disques Kong, la Chine va vivre de grands de Lou Reed et de David Bowie changements... Yu Guowei, le chef s’échangent en contrebande, et de la sécurité d’une vieille usine, une scène rock émerge. Mike dans le Sud du pays, enquête sur et sa femme la belle Natacha une série de meurtres commis sur rencontrent le jeune Viktor Tsoï. des jeunes femmes. Alors que la Entourés d’une nouvelle généra- police piétine, cette enquête va tion de musiciens, ils vont changer très vite devenir une véritable le cours du rock’n’roll en Union obsession pour Yu... puis sa raison Soviétique. de vivre.

page 6 ZOOM n°21 janvier/février 2019 Avec le pass dans Télérama ou sur 3,50 € télérama .fr du 16 au 22 janvier 2019 9 films chaque séance Genre : Drame France 2018 - Durée : 1h47 France, Belgique 2018 Durée : 1h38 Réalisé par Cédric Kahn - Avec Anthony Bajon, NOS BATAILLES Damien Chapelle, Alex Brendemühl, Réalisé par Guillaume Senez - Avec Romain Duris, Laure Calamy, LA PRIÈRE Louise Grinberg, Antoine Amblard… Laetitia Dosch, Lucie Debay, Basile Grunberger… Genre : Drame

SYNOPSIS : Olivier se démène au sein de son entreprise pour combattre SYNOPSIS : Thomas a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une les injustices. Mais du jour au lendemain quand Laura, sa femme, quitte le communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se domicile, il lui faut concilier éducation des enfants, vie de famille et activité soignent par la prière. Il va y découvrir l’amitié, la règle, le travail, l’amour professionnelle. Face à ses nouvelles responsabilités, il bataille pour trouver et la foi... un nouvel équilibre, car Laura ne revient pas.

France 2018 - Durée : 1h48 Français 2018 - Durée : 1h47

AMANDA Un film de De Mikhaël Hers Avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier, EN LIBERTÉ ! Stacy Martin… Genre : Drame

Un film de Pierre Salvadori SYNOPSIS : Paris, de nos jours. David, 24 Avec Adèle Haenel, Pio Marmai, Damien Bonnard… ans, vit au présent. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l’heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda.

L’ÎLE AUX CHIENS Un film de Wes Anderson - Genre : Animation, aventure

Allemand, Américain 2018 - Durée : 1h45

SYNOPSIS : En raison d’une épidémie de grippe SYNOPSIS : Yvonne jeune inspectrice de police, découvre canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au com- quarantaine de tous les chiens de la ville, envoyés bat, n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait sur une île qui devient alors l’Ile aux Chiens. Le jeune mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts com- Atari, 12 ans, vole un avion et se rend sur l’île pour mis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’Antoine injus- rechercher son fidèle compagnon, Spots. Aidé par tement incarcéré par Santi pendant huit longues années. une bande de cinq chiens intrépides et attachants, il Une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies découvre une conspiration qui menace la ville. à tous les deux.

HORAIRES Mer 16 Jeu 17 Ven 18 Sam 19 Dim 20 Lun 21 Mar 22 La dernière folie de Claire Darling 1h34 19:15 Girl - Lukas Dhont - 1h45 21:40 18:45 14:00 16:30 Leto - Kirill Serebrennikov - 2h06 16:30 19:15 13:50 19:30 Une pluie sans fin - Dong Yue - 1h59 21:40 14:00 16:30 21:15 La prière - Cédric Kahn - 1h47 21:40 14:00 16:20 19:15 Nos batailles - Guillaume Senez - 1h38 16:30 14:00 19:15 21:40 En liberté ! - Pierre Salvadori - 1h48 14:00 19:15 16:30 10:30 Amanda - Mikhaël Hers - 1h47 19:15 21:40 16:30 14:00 L’île aux chiens - Wes Anderson - 1h42 14:00 16:30 10:30

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 7 France 2018 - Durée : 1h34 min

Un film De Julie Bertuccelli Avec Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Samir Guesmi…

SYNOPSIS : C’est l’été, dans un camping en Dordogne, des jeunes gens disparaissent. Les rumeurs les plus folles circulent, on parle d’une panthère qui rôde... Un sentiment de danger permanent au cœur duquel s’épanouit Laura, 17 ans. La ren- contre avec Paul, un écrivain aussi attirant qu’inquiétant, la bouleverse. Une relation am- bigüe se noue. Jusqu’à ce qu’un prétendant de Laura disparaisse à son tour et qu’une étrange policière entre dans la danse…

Julie BERTUCELLI : le film, les objets : La Dernière folie de Claire et sa composition, devient en soi une œuvre, un regard et un sourire sur le Darling est l’adaptation d’un roman de Lynda Rutledge, Le Dernier vide- monde incongru de nos fabrications humaines. Alors vendre ses objets est grenier de Faith Bass Darling. Qu’est‑ce qui vous plaisait dans ce livre ? un acte d’autant plus fou pour Claire Darling que, comme elle le dit au curé, ils lui ont permis de tenir dans les épreuves de sa vie. Accepter que tous Je suis une grande collectionneuse d’objets, je me les objets qu’elle a achetés et investis affectivement survivent à sa mort sens mal dans les appartements trop dépouillés, je et puissent avoir une autre vie, ce n’est rien moins qu’accepter de mourir. suis fan de vide-greniers et de brocantes. Les gens qui y vendent tous ces objets s’exposent sans le sa- Son geste est aussi empreint de désinvolture et de liberté… voir, ces objets sont une porte ouverte sur leurs his- Cette idée de lâcher-prise me plaisait beaucoup dans le livre. En ven- toires de famille. Ils sont chargés d’un vécu, ils ont dant ses objets pour presque rien, Claire Darling se libère, ne veut lais- une âme, une chair. Une amie proche m’a offert ce ser d’héritage à personne. Même si elle prend bien soin de raconter aux roman qui lui faisait penser à moi. Elle avait vu juste acquéreurs l’histoire et j’ai plongé dans ce récit tant il offrait une transpo- sition d’histoires et de thèmes qui me touchent : les attachée à chaque rapports complexes entre mère et fille, les morts qui objet. Il ne s’agit pas nous hantent, les objets et meubles qui nous envahissent et nous servent pour elle de brader de mémoire de substitution, les mensonges, les secrets et non-dits de mais de transmettre. famille qui nous malmènent, la fin de vie qui nous guette, la mémoire qui Pour moi, cet ultime nous construit, nous emprisonne et nous étouffe à la fois, et l’oubli qui acte de liberté fait nous attriste mais aussi nous libère et nous allège… écho aux frustrations de sa vie. Un exu- Mon attachement aux objets me vient – à ma décharge ! - de plusieurs toire. Claire Darling générations d’accros. Les maisons de mon enfance étaient remplies de avait une vie un peu souvenirs incongrus de voyages, d’héritages de famille, de trouvailles et hors du temps, hors collections. Tant de métaphores, d’attaches sensibles, de souvenirs, de du monde, n’était pas toujours tendre et attentive avec son entourage, sa sensations, de symboles d’un temps ou d’un lieu regretté, et de reflets de fille en particulier. Mais c’était pour elle une protection, une carapace. Sans nos vies, dont il est si difficile de se détacher. Malgré toutes les critiques cela, elle se serait liquéfiée. Dans son ultime folie, elle assume ses défauts, que je faisais enfant à cette folie pathologique et à ce goût démesuré ses excès, ses erreurs et se réconcilie avec sa fille… pour ces attrape‑poussières, j’ai attrapé le virus. POUR TOUS À C’était le moment pour moi de farfouiller dans ces démons et tourner Les objets sont au cœur de l’intrigue mais ils ne sont pas figés dans une du 20 au 27 autour du foisonnement qui m’a construite. Et ma productrice Yaël Fogiel imagerie d’antiquaire. m’y a encouragée ! Je voulais que l’on éprouve leur beauté, leur appartenance à une histoire, TOUTES LES comme ces automates, d’autant plus chargés affectivement pour moi que janvier La dernière folie de votre héroïne consiste à organiser un vide‑grenier certains dans le film appartenaient à ma grand-mère. Mais dès le scénario, pour vendre tous les objets qui meublent sa maison. j’ai été vigilante à ne pas tomber dans l’esthétisme et veillé à ce que les SÉANCES* Je sais à quel point l’accumulation et la collectionnite aigue ont un sens objets soient entrelacés dans l’histoire, toujours vus à travers le regard Remise de 50% sur la base du très fort : en psychanalyse, on dit que faire une collection c’est conju- d’un personnage. Chacun d’entre eux offrait l’occasion de raconter une rer la mort, la repousser toujours, car sans fin on trouvera une nouvelle pièce du puzzle de la vie de cette famille, ses enjeux, ses mensonges, ses tarif plein en vigueur le 19 janvier, pièce d’un puzzle sans frontière. Et cet édifice infini, par l’accumulation drames… hors supplément 3D et séances spéciales - Offre non cumulable. ID Studio - RCS Limoges 494 602 824.

page 8 ZOOM n°20 novembre/décembre 2018 Programmes et horaires : www.GRANDECRAN.frPROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 9 France 2018 - Durée : 1h34 min

Opéra De Stefan Herheim LA DAME DE PIQUE Avec Vladimir Stoyanov, Eva-Maria Westbroek, Felicity Palmer… Résumé : Dans l’intense opéra de Tchaïkovski où l’obsession côtoie le surnaturel, Hermann est pris en étau entre son amour pour une femme et une idée fixe qui le détruit. La Dame de pique s’appuie sur une nouvelle de Pouchkine et arrive au Royal Opera House dans une nouvelle production qui a déjà emballé la critique à Amsterdam. Cette mise en scène est située en 1890, l’année de la création de l’opéra. Dans son bureau, Tchaïkovski imagine son opéra dans la vie réelle comme s’il s’agissait de sa propre histoire, et les personnages prêtent leurs voix à ses désirs inassouvis. Aleksandrs Antonenko et Eva- Maria Westbroek mènent la distribution aux côtés du Chœur du Royal Opera, sous la baguette d’Antonio Pappano, le directeur musical du Royal Opera, nous offrant le palpitant portrait d’un créateur torturé et un captivant exemple de récit gothique.

Dimanche 17 février 15h00 Durée 3h30

du 20 au 27 POUR TOUS À janvier TOUTES LES SÉANCES* Remise de 50% sur la base du tarif plein en vigueur le 19 janvier, hors supplément 3D et séances spéciales - Offre non cumulable. ID Studio - RCS Limoges 494 602 824.

page 8 ZOOM n°20 novembre/décembre 2018 Programmes et horaires : www.GRANDECRAN.frPROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 9 6€ LA SÉANCE

Votre cinéma Grand Ecran est heureux de vous accueillir pour les SINGULIERES, des projections Art et Essai pour cinévores sélectionnées par l’équipe du Cyrano.

VENDREDI 4 JANVIER 19H15 VO Un groupe de travailleurs allemands WESTERN débute un travail difficile de construc- Réalisé par Valeska Grisebach tion sur un site de la campagne bulgare. Avec : Meinhard Neumann, Cette terre étrangère éveille le sens de l’aventure de ces hommes, confrontés Reinhardt Wetrek, Syuleyman Alilov à leurs préjugés et à la méfiance des Durée : 1h59. locaux à cause de la barrière de la Genre : Drame langue et des différences culturelles. Les hommes vont alors tout faire pour tenter de gagner la confiance des habitants.

VENDREDI 11 JANVIER 19H15 Tina, douanière à l’efficacité redoutable, BORDER est connue pour son odorat extraordi- Réalisé par Ali Abbasi naire. C’est presque comme si elle pou- Avec Eva Melander, Eero Milonoff, vait flairer la culpabilité d’un individu. Mais quand Vore, un homme d’appa- Jörgen Thorsson rence suspecte, passe devant elle, ses Durée : 1h41. capacités sont mises à l’épreuve pour Genre : Drame, fantastique la première fois. Tina sait que Vore cache quelque chose, mais n’arrive pas à identifier quoi. Pire encore, elle ressent une étrange atirance pour lui...

VENDREDI 18 JANVIER 19H15 Lucia, mère célibataire, bataille pour trou- TROPPA GRAZIA ver un juste équilibre entre sa fille adoles- Réalisé par Gianni Zanasi cente, une histoire d’amour compliquée et Avec Alba Rohrwacher, Elio Germano, sa carrière de géomètre. Son avenir pro- fessionnel se voit compromis lorsqu’elle Hadas Yaron réalise que la future construction d’un bâti- Durée : 1h50. ment s’avère être dangereuse pour l’envi- Genre : Comédie ronnement en raison des cartes inexactes du conseil municipal. Tiraillée mais par peur de perdre son travail, elle garde le silence sur cette découverte.

page 10 ZOOM n°21 janvier/février 2019 VENDREDI 1er FÉVRIER 19H15 Belinda a 9 ans. Elle aime la neige, la BELINDA glace pour glisser, plus encore sa soeur Sortie nationale le 10/01/2018 avec qui elle vit en foyer. On les sépare. Réalisé par Marie Dumora Belinda a 15 ans. Pas du genre à vouloir travailler dans un magasin de Durée : 1h47. chaussures, en mécanique à la rigueur. Genre : Documentaire Belinda a 23 ans, elle aime de toutes ses forces Thierry, ses yeux bleus, son accent des Vosges. Elle veut se marier pour n’en être jamais séparée. Coûte que coûte.

VENDREDI 8 FÉVRIER 19H15 J, 14 ans, habite avec ses parents dans IL OU ELLE la banlieue de Chicago. J, est en plein Sortie nationale le 29/08/2018 questionnement sur son identité de Réalisé par Anahita Ghazvinizadeh genre et prend des traitements hormo- naux pour retarder sa puberté. Après Avec Rhys Fehrenbacher, Koohyar deux ans de suivi médical et thérapeu- Hosseini tique, il est temps de faire un choix. Durée : 1h20. Alors que ses parents sont partis, Lauren sa soeur et Araz, son compagnon ira- Genre : Drame nien, viennent s’occuper de J lors d’un week-end qui pourrait changer sa vie.

VENDREDI 15 FÉVRIER 19H15 Katia et Oleg sont un couple d’urgen- ARYTHMIE tistes en Russie. Oleg est brillant, mais Réalisé par BORIS KHLEBNIKOV son métier l’absorbe. Confronté chaque Avec Alexander Yatsenko, Irina jour à des cas difficiles, l’alcool l’aide à décompresser. Katia ne se retrouve plus Gorbacheva, Nikolay Shraiber dans cette relation. A l’hôpital, un nou- Durée : 1h56. veau directeur applique des réformes Genre : Drame, comédie au service de la rentabilité. En réac- tion, Oleg s’affranchit de toute limite et l’équilibre du couple vacille plus encore.

VENDREDI 1er MARS 19H15 Jonah est le cadet d’une fratrie de trois WE THE ANIMALS jeunes garçons impétueux et épris de Réalisé par Jeremiah Zagar liberté. De milieu modeste, ils vivent Avec Raul Castillo, Sheila à l’écart de la ville avec leurs parents qui s’aiment d’un amour passionnel, Vand, Evan Rosado violent et imprévisible. Souvent livrés Durée : 1h34. à eux-mêmes, les deux frères de Jonah Genre : Drame grandissent en reproduisant le compor- tement de leur père alors que Jonah se découvre progressivement une identité différente...

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 11 11€ LA SOIRÉE Votre cinéma Grand Ecran est heureux de vous accueillir aux soirées PLURIELLES, des rencontres et projections Art et Essai pour cinévores. Mais les PLURIELLES, c’est quoi ? Un vendredi soir par mois, pour la modique somme de 11 euros, vous êtes invités aux projections de 2 longs-métrages ART et ESSAI et 1 court-métrage-surprise sélectionnés pour leur corrélation thématique : cycle, pays, société… Un(e) intervenant(e spécialisé(e) sera présent(e) pour prendre la parole, répondre aux questions et partager avec nous cet agréable soirée. Un verre de l'amitié sera offert en ponctuation des échanges. VENDREDI 25 JANVIER 19h15 - C’est assez bien d’être fou 21h40 - Dovlatov (VO) CINÉMA RUSSE Ère soviétique, Ère capitaliste, qu’est-ce qui a tant changé en Russie depuis la chute du com- Durée : 1h 44min. munisme ? Deux portraits ce soir, un « avant » En VO - Durée 2h 6min. Genre : Documentaire. avec le caustique et brillant Dovlatov, journaliste Genre : Biopic, drame. Origine : France. « forcé » - et un « après » avec le road movie Origine : Pologne, Russie, Serbie. Réalisateur : Antoine Page Réalisateur : Alexey German Jr. Résumé : Au volant d’un vieux franco-sibérien C’est assez bien d’être fou, Interprètes : Artur Beschastny, Milan camion des années 1970, Bilal, photographié (et tagué) il y a deux ans à peine. Maric, Danila Kozlovsky, Helena Sujecka, street artiste, et Antoine, réalisateur, Réjouissez-vous à la rencontre de ce profond Anton Shagin se sont lancés dans un voyage Résumé : U.R.S.S., 1971. Six jours dans la de plusieurs mois jusqu’aux confins peuple slave qui sait aussi rire du risible et accueil- vie de l’auteur Sergei Dovlatov, journaliste de la Sibérie. lir les audacieux. au service de la propagande du régime qui rêve avant tout d’écrire un livre. VENDREDI 22 FÉVRIER 19h15 - L’Enfant de Goa 21h40 - The Mumbai Murders (VO) CINÉMA INDIEN Bollywood, Bollywood ? Sucré, épicé, chantant ? Pas toujours. Le cinéma indien témoigne aussi de Durée : 1h 34min Genre : Drame. son souci sociétal, politique et philosophique... En VO - Durée : 2h 6min Origine : France, Inde, Pays-Bas. Avec ces deux productions maintes fois récom- Genre : Thriller. Origine : Inde. Réalisateur : Miransha Naik Interdit -16 ans - Réalisateur : Anurag Interprètes : Rushikesh Naïk, Sudesh pensées, nous irons au plus profond de l’Inde Kashyap Interprètes : Nawazuddin Bhise, Prashanti Talpankar, Gauri Kamat, - un peu comme l’avait fait Danny Boyle - à la Siddiqui, Vicky Kaushal, Barkha Naïk. rencontre de fugaces instants d’enfance dans un Sobhita Dhulipala, Anuschka Sawhney, Résumé : Goa 1999. Santosh habite dans Mukesh Chhabra un petit village avec sa grand-mère sous monde d’adultes qu’il serait inutile aujourd’hui de Résumé : Mumbai. Ramana, un tueur la domination de Juze, leur vendeur de décrire, sinon de le mettre en scène - pour mieux en série fasciné par un psychopathe sommeil tyrannique. Il est le seul à lui le condamner ! des années 60, et Raghavan, un jeune tenir tête. policier, se livrent une lutte sans merci.

page 12 ZOOM n°21 janvier/février 2019 Extérieur de la Corée du Nord à Pékin et ses propositions sont accueillies avec bien plus d’enthousiasme qu’il ne l’aurait imaginé. Mais de sombres tractations politiques entre les gouvernements des deux Corées mettent en péril ses exploits. Hwang Jung-min (Black Venus) s’est imposé comme l’un des plus grands acteurs coréens actuels. Il a incarné toutes sortes de rôles, qu’il s’agisse d’un quidam dans ODE TO MY FATHER (14,3 millions d’entrées) et VETERAN (13,4 millions), d’un chef charismatique dans BATTLESHIP ISLAND (6,6 millions), d’un célèbre alpiniste dans THE HIMALAYAS (7,8 millions), d’un flic devenu criminel dans A VIOLENT PROSECUTOR (9,7 Sélection du lundi millions) et d’un mystérieux chaman dans THE WAILING (6,9 millions).

Dans THE SPY GONE NORTH, alors même qu’il joue un espion, sa gestuelle Durée : 2h 21min V.O. et ses expressions de visage suggèrent ce qu’il ressent en son for intérieur. Genre : espionnage, drame - Origine : Corée du Sud. «Pour jouer ce rôle d’espion, j’ai longuement discuté avec le réalisateur, et on a décidé de l’aborder comme si on avait affaire à deux personnages distincts, si bien que mon jeu n’est pas le même quand il s’agit de Park Suk-young et de Black Venus. Par exemple, lorsqu’il est en Chine ou en The spy gone North Corée du Nord, il est Black Venus, et pas Park Suk-young : il a un style, une gestuelle et une élocution qui lui sont propres. J’ai cherché à l’interpréter Réalisateur : Yoon Jong-bin non pas tant comme un espion que comme un homme d’affaires. En général, Interprètes : Jung-Min Hwang, Sung-min Lee, Ji-hoon Ju, Jin-woong Jo, Black Venus et Park ne parlent pas le même dialecte – le «Gyeongsang», Yong Chae parlé dans le sud-est du pays, et le dialecte habituel –, et du coup, on peut facilement les imaginer comme deux personnes différentes.» LUNDI 7 JANVIER 20h00 Durée : 1h 24min - Genre : documentaire - Origine : France. Résumé : Séoul, 1993. Un ancien officier est engagé par les services secrets sud- coréens sous le nom de code «Black Venus». Chargé de collecter des informations sur le programme nucléaire en Corée du Nord, il infiltre un groupe de dignitaires de Lindy Lou, jurée n°2 Pyongyang et réussi progressivement à gagner la confiance du Parti. Réalisateur : Florent Vassault LUNDI 14 JANVIER 20h00 Résumé : Il y a plus de 20 ans, Lindy Lou a été appelée pour faire partie d’un jury. Depuis, la culpabilité la ronge. Sa rédemption passera-t-elle par ce voyage qu’elle entame aujourd’hui à travers le Mississippi, dans le but de confronter son expérience à celle des 11 autres jurés avec lesquels elle a condamné un homme à mort ?

Origine du projet : En 2014, Yoon Jong-bin faisait des recherches sur les services secrets sud-coréens (NIS). Il est alors tombé sur le nom de code «Black Venus». «Ça a piqué ma curiosité. Après que le NIS et la CIA ont reçu des informations en 1989 sur le programme nucléaire nord-coréen, un espion, dont l’identité n’a pas été révélée, a été envoyé en Corée du Nord. J’avais envie de découvrir comment une opération d’espionnage, comme on D’un film à l’autre : Lindy Lou, jurée n°2 s’inscrit dans la même en voit au cinéma ou en littérature, avait pu se dérouler dans la réalité, et ce thématique que Honk!, le précédent documentaire de Florent Vassault, co- qui s’était vraiment passé du côté sud-coréen.» réalisé avec Arnaud Gaillard. En effet, les deux films s’interrogent sur la peine de mort, toujours exercée aux États-Unis. «En l’abordant par le prisme Qui est Yoon Jong-bin ? Né à Busan en 1979, Yoon Jong-bin a fait des des jurés, j’avais envie que ce film relie la peine de mort à chacun de nous. débuts remarqués en 2005 avec THE UNFORGIVEN qui s’intéressait à la Pour tous ces jurés, la peine de mort était une évidence, aujourd’hui ces violence présente dans le milieu militaire sud-coréen. Présenté au festival certitudes se sont effondrées. C’est important pour moi car trente-sept ans international de Busan, ce film à tout petit budget a remporté trois prix, le après l’abolition en France, je suis inquiet de voir la peine de mort encore prix FIPRESCI, le prix NETPAC et le prix du public du PSB, avant d’être brandie comme une solution par certains. Il faut éduquer à l’abolition, il sélectionné au festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard. THE faut questionner la peine de mort et d’une certaine manière ce film peut UNFORGIVEN a également révélé Ha Jung-woo qui s’est imposé comme participer à cela», explique Vassault. l’un des acteurs les plus sollicités du secteur. Depuis, Yoon a tourné des Si Lindy Lou n’apparaît pas dans Honk!, c’est pourtant lors de son tournage oeuvres plus grand public, comme BEASTIE BOYS (2008), autour de deux que Vassault l’a rencontrée : «Je m’intéressais à la question des jurés et escort-boys interprétés par Yoon Kye-sang et Ha Jung-woo. C’est avec son c’est l’avocat de Bobby Wilcher, l’homme qu’elle a condamné à mort, qui troisième long métrage, NAMELESS GANGSTER (2012), qu’il s’est vraiment m’a parlé d’elle et a arrangé une rencontre». imposé, enregistrant 4,7 millions d’entrées et décrochant les éloges de la critique. Il a enchaîné avec KUNDO (2014), film d’époque de grande La genèse : Si Lindy Lou a d’abord hésité à se confier à l’équipe du film, envergure. Avec son cinquième film, The Spy Gone North, il a retrouvé les elle s’est sentie en confiance quand elle s’est rendue compte qu’elle avait faveurs du festival de Cannes, non plus comme jeune réalisateur de films affaire à des personnes ouvertement opposées à la peine de mort, ce qui indépendants, mais comme metteur en scène d’ambitieuses productions. était inhabituel dans son entourage. Le réalisateur a tout de suite vu le potentiel de son histoire mais ne savait pas comment l’aborder d’un point Park Suk-young alias Black Venus : Militaire de formation, Park de vue cinématographique. C’est lorsqu’elle lui a parlé de son sentiment Suk-young AKA Black Venus accepte de travailler clandestinement comme d’isolement, par rapport à sa famille mais aussi aux autres jurés, que le espion au début des années 90, dans l’espoir de collecter des informations metteur en scène a eu l’idée de lui faire rencontrer ces derniers : «L’idée sur le programme nucléaire nord-coréen. En se faisant passer pour un riche du film est née de là ; c’est donc moi qui lui ai proposé ce voyage, même si homme d’affaires, il réussit à entrer en contact avec le Conseil Économique d’une certaine manière elle l’a appelé».

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Jackson : Lindy Lou, jurée n°2 se déroule dans l’état du Mississippi, principalement aux alentours de sa capitale, Jackson. Le réalisateur revient en détail sur ce lieu : «le centre a été déserté dans les années 1960-70 par la Le dernier passage population blanche avec la déségrégation (« white flight »), pour s’installer dans les suburbs. Une bonne moitié des jurés habitent dans cette « grande Découvrez un film 3D en un plan-séquence de 26 minutes, réalisé par banlieue » de Jackson, des petites localités huppées, largement boisées, Pascal Magontier. Texte et direction scientifique : Jean-Michel Geneste et jalonnées de lotissements. C’est un Mississippi largement « blanc », très Produit par Martin Marquet, Guy Perazio et Patricia Geneste frappant je crois dans le film. Le comté de Rankin, là où le procès a eu lieu est le plus conservateur de l’Etat, c’est même encore un comté « dry », dans avec l’autorisation du Ministère de la Culture lequel la vente d’alcool est interdite !» LUNDI 4 FÉVRIER 20h00 Une Amérique ambivalente : Il était important pour le réalisateur de Le film invite le spectateur à effectuer à l’intérieur de grotte Chauvet-Pont montrer l’Amérique dans sa complexité et de ne pas tourner en ridicule les d’Arc un parcours qui pourrait être le sien s’il déambulait lui-même dans ce site électeurs de Donald Trump : «la bonne surprise a justement été cette parole de Lindy – profonde, complexe – qui s’est développée dans l’intimité du film. qui est aujourd’hui inaccessible. Le dernier passage respecte rigoureusement Quand on évolue dans cette Amérique ultra conservatrice, blanche, du Sud l’authenticité géologique et l’esthétique visuelle de la grotte. L’expérience vécue des Etats-Unis, c’est très facile de la caricaturer, d’aller y chercher le pire et le temps du film est alors très proche de celle des hommes qui la fréquentaient de mettre en avant son ignorance crasse». il y a 36 000 ans.

Un chiffre édifiant : Aux États-Unis, dans un procès où la peine capitale est requise, un citoyen qui ne croit pas en la peine de mort se voit rejeté du processus de sélection. De fait, 40 % de la population américaine est donc exclue de ces jurys.

Durée : 1h 12min - Genre : documentaire. Origine : France. Kuzola, le chant des racines Réalisateur : Hugo Bachelet - Interprète : Lúcia de Carvalho Le dernier passage, est exclusivement réalisé à partir de relevés numériques 3D par lasergrammétrie effectués dans la grotte originale. Dans la continuité d’un plan séquence filmé en caméra subjective, on découvre grâce à LUNDI 28 JANVIER 20h00 l’immersion cinématographie l’un des plus grands sites rupestres de l’histoire Résumé : Pour l’enregistrement de son nouvel album, la chanteuse d’origine de l’humanité. Lions, mammouths, rhinocéros, ours, énigmatiques figures humaines s’animent sur des parois d’une somptueuse beauté minérale. La angolaise Lúcia de Carvalho entreprend un voyage à travers le monde lusophone grotte Chauvet-Pont d’Arc découverte en 1994 est aujourd’hui le plus ancien (Portugal, Brésil, Angola). Mais ce projet de disque est avant tout l’occasion sanctuaire souterrain reconnu et inscrit sur la Liste du patrimoine mondial d’une aventure personnelle pour Lúcia, un pélerinage sur les traces d’une identité de l’UNESCO. morcelée, à la recherche de ses racines. Durée : 1h 52min - Genre : drame, comédie - Origine : France. Patients Réalisateur(s) : Grand Corps Malade, Mehdi Idir Interprètes : Pablo Pauly, Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly, Nailia Harzoune, Franck Falise

LUNDI 11 février 20h00

Résumé : Se laver, s’habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras, traumas crâniens....

Qui est Lúcia de Carvalho ? Lúcia de Carvalho est une jeune auteur- compositeur-interprète de musique du monde vivant à Strasbourg. Née en Angola de parents angolais, elle y a passé les 6 premières années de sa vie avant de partir au Portugal pour fuir la guerre civile. Placée dans un foyer pour enfants africains à Lisbonne, puis adoptée à 12 ans par une famille alsacienne, Lúcia vit depuis à Strasbourg où elle se consacre à ses projets musicaux. Après un premier disque en 2011, elle souhaite aujourd’hui enregistrer un nouvel album qui lui ressemble, entre le Portugal, l’Angola, le Brésil et l’Alsace. Au fil de ce voyage que nous ferons à ses côtés, Lúcia ira à la rencontre d’artistes et de musiciens locaux pour mettre en boîte les titres de son album. Mais en filigrane de ce projet de disque, il s’agit avant tout d’une aventure personnelle pour Lúcia, un pèlerinage sur les traces d’une identité morcelée, à la recherche de ses racines. À travers les textes de ses chansons, et au contact de sa famille biologique et adoptive, Lúcia nous dévoilera son histoire. Un parcours sincère et touchant qui la pousse à parcourir le monde, avec la musique comme passeport.

page 14 ZOOM n°21 janvier/février 2019 A l’origine... Avec Patients, Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade Un moment bouleversant : Nadine Labaki a toutefois choisi d’axer met en scène son premier film qui est une adaptation de son roman le film sur le thème de l’enfance maltraitée, une idée née parallèlement à autobiographique du même nom racontant son année de rééducation dans ce travail de brainstorming, à la suite d’un moment bouleversant de par un centre après un accident. Pour le scénario, il a été aidé par Fadette sa coïncidence avec la réflexion qu’elle avait entamée. Elle se souvient : Drouard qui lui a conseillé de synthétiser son livre. «On a dû en supprimer, «En rentrant d’une soirée, il devait être 1h du matin, je m’arrête au feu parfois fusionner des anecdotes pour les rapporter à un seul. On a quasiment rouge et je vois là, sous ma fenêtre, un enfant assoupi dans les bras de sa écrit d’un jet. Le montage final est d’ailleurs assez proche de la première mère qui mendiait à même le bitume. Le plus frappant, c’est que ce petit version du scénario», se souvient Grand Corps Malade. qui avait 2 ans ne pleurait pas, il ne demandait rien et ne semblait rien vouloir d’autre que dormir. Cette image de ses yeux qui se fermaient ne Une aide précieuse : Mehdi Idir, qui réalise les clips de Grand Corps m’a plus quittée, si bien qu’en arrivant chez moi, je me suis trouvée prise Malade, l’a épaulé à la mise en scène de Patients par le biais du poste d’une nécessité : en faire quelque chose. Je me suis mise alors à dessiner de co-réalisateur. Même s’il est habitué à manier la caméra, Patients est le visage d’un enfant qui crie à la face des adultes, comme s’il leur en vou- également son premier long métrage. lait de lui avoir donné naissance dans un monde qui le prive de tous ses droits. C’est par la suite que l’idée de Capharnaüm s’est mise à germer, en En centre de rééducation : Le film se déroule principalement dans prenant l’enfance comme point de départ parce que, de toute évidence, un centre de rééducation. Mehdi Idir a été impressionné par la sensation c’est cette période qui détermine le reste de la vie.» d’enfermement propre à ce lieu qui lui a fait penser à celle prédominant en prison, un milieu qu’il connaît bien pour y avoir filmé un court métrage. Signification du titre : Le titre, « Capharnaüm », s’est imposé à Le co-réalisateur ajoute : «Ce qui m’a également impressionné, c’est de Nadine Labaki sans que la cinéaste ne s’en rende compte. Lorsqu’elle a constater à quel point la vie reprend ses droits. Avec les patients tu parles commencé à réfléchir sur le long métrage, son mari lui a proposé d’inscrire de tout, de rien. Mais quand arrive le moment où l’un d’eux raconte son sur un tableau blanc posé au milieu de leur salon tous les thèmes dont elle histoire, tu prends une claque. Surtout s’il est jeune. Ce que je retiens, c’est voulait parler, ses obsessions du moment. «En prenant un peu de recul leur incroyable force de caractère.» par rapport à ce tableau, je lui ai dit : en fait, tous ces sujets forment un tel capharnaüm ! Ce film sera (un) capharnaüm», se rappelle-t-elle. Recréer un univers : Le centre de Patients est le même que celui où Grand Corps Malade a effectué sa rééducation. A l’époque où il s’y trouvait, Accouchement : Nadine Labaki venait d’accoucher de son deuxième ce lieu accueillait uniquement des personnes en situation de handicap lourd enfant au moment du tournage. La cinéaste se remémore : «La naissance ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où il est fréquent de croiser des patients de ma fille Mayroon, dont l’âge est proche de celui de Yonas, mes montées avec des béquilles. Dans le film, Grand Corps Malade a voulu recréer de lait qui coïncidaient avec celles de Rahil dans le film, cette expérience l’univers qu’il a connu, à savoir un lieu dans lequel «tout le monde est en double, vécue sur le tournage et dans ma vie privée entre lesquelles je de- galère» (d’après ses propres mots). vais jongler a certainement exacerbé tout mon rapport avec ce film et cette aventure bouleversante. Même si je rentrais chez moi entre deux prises Puiser dans le vécu : Plusieurs situations du film sont inspirées de ce pour allaiter ma fille, même si je ne dormais pratiquement pas, une force que Grand Corps Malade a réellement connu. C’est par exemple le cas de inexplicable m’a habitée tout au long du tournage… C’était incroyable.» la scène où le personnage de Steeve s’enivre à la vodka pour essayer de se suicider. Durée : 1h 21min Genre : Animation. Origine : France.

Le personnage de Ben : Si le personnage de Ben est inspiré de Grand Corps Malade, l’une des principales différences entre eux réside dans le fait que le premier est en fauteuil tandis que le second marche depuis 17 Adama ans. «Comme Ben, j’étais basketteur, j’ai eu un accident et un jour je me suis Réalisateur : Simon Rouby - Interprètes : Azize Diabate Abdoulaye, relevé en m’appuyant sur deux barres… Pourtant, durant le tournage, je ne Pascal N’Zonzi, Oxmo Puccino, Jack Mba pensais qu’au taf. Je n’ai jamais eu le sentiment de des moments douloureux ou une forme de thérapie qui m’aurait fait dire : «Ça y est, je me suis libéré de cette histoire»», explique l’auteur-cinéaste. LUNDI 25 FÉVRIER 20h00

Durée : 2h 06min V.O. - Genre : drame - Origine : France, Liban. Capharnaüm Réalisateur : Nadine Labaki Interprètes : Zain Alrafeea, Cedra Izam, Nadine Labaki, Fadi Youssef, Kaw- thar Al Haddad Résumé : Adama, 12 ans, vit dans un village isolé d’Afrique de l’Ouest. Au-delà des LUNDI 18 FÉVRIER 20h00 falaises, s’étend le Monde des Souffles. Là où règnent les Nassaras. Une nuit, Samba, son frère aîné, disparaît. Adama, bravant l’interdit des anciens, décide Résumé : À l’intérieur d’un tribunal, Zain, un garçon de 12 ans, est présenté devant de partir à sa recherche. le juge. À la question : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? «, Zain lui Un grand mélange créatif : Adama est une histoire de rencontres. répond : « Pour m’avoir donné la vie ! «. Capharnaüm retrace l’incroyable parcours Des artistes de tous horizons (malgaches, réunionnais, cubains, français de cet enfant en quête d’identité et qui se rebelle contre la vie qu’on cherche à lui de métropole…) ont réuni pour la fabrication du film différents arts: le des- imposer. sin, la peinture, l’encre magnétique et l’animation 3D.

Variété de thèmes : Nadine Labaki ressent Tiré d’une Histoire vraie : Adama est un conte qui fait revenir les toujours le besoin, à travers ses films, de combattants de la «Force noire», régiment de tirailleurs sénégalais parti s’interroger sur le système préétabli, son inco- combattre durant la guerre 14-18 pour l’Empire colonial français. Abdou- hérence, et même d’imaginer des systèmes laye N’Diaye fut le dernier survivant de ce contingent jusqu’à sa mort en alternatifs. La réalisatrice explique : «Au départ 1998. C’est son fils qui a transmis le récit de son expérience traumatique à de Capharnaüm, il y a eu tous ces thèmes : les Julien Lilti, scénariste du film. immigrés clandestins, l’enfance maltraitée, les travailleurs immigrés, la notion de frontières, De l’argile à l’ordinateur : Le réalisateur a souhaité apporter des leur absurdité, la nécessité d’avoir un papier pour prouver notre existence, imperfections aux personnages sans se reposer sur des traits de crayon laquelle serait invalide le cas échéant, le racisme, la peur de l’autre, l’impas- jugés insatisfaisants. Aidé d’un sculpteur professionnel, il a d’abord mode- sibilité de la convention des droits des enfants…» lé le visage des personnages en déposant sur des moules en plâtre une

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surface en argile, friable et fragile. Les bustes ainsi produits (plus d’une Accès aux enregistrements : Avant même que leur numérisation centaine) ont été complétés d’un scan tridimensionnel qui amenait à une soit officiellement remise au gouvernement sud-africain en juillet 2016, nouvelle forme d’animation 3D. Nicolas Champeaux avait déjà eu accès aux enregistrements. Il se rappelle : «L’inventeur de l’archéophone, Henri Chamoux, a écouté l’intégralité des Des explosions expérimentales : Afin de coller à la vision abstraite 256 heures du procès pour les numériser - ce qui représente, en temps qu’Adama a de la Grande Guerre, Simon Rouby a fait appel pour représen- de lecture, l’intégralité de l’oeuvre de Marcel Proust À la recherche du ter les explosions à la technique expérimentale des ferrofluides. Ces nano- temps perdu - il a tout de suite été frappé par la bravoure de certains des particules de fer, contenues dans de l’huile noire ou de l’encre, se déplacent co-accusés de Mandela, en particulier par Ahmed Kathrada que j’avais en suivant le mouvement d’un ou plusieurs aimants. Elles donnent ainsi un interviewé plusieurs fois lorsque j’étais envoyé spécial permanent pour RFI mouvement plus aléatoire et moins rigide qu’une animation tridimension- à Johannesburg. Il a retrouvé mes interviews sur le net et m’a contacté. J’ai nelle. foncé ! J’ai alors écouté deux fichiers de trente minutes, et j’ai tout de suite compris que c’était une mine. J’étais bouleversé par ce que j’entendais – la Une musique métissée : De grands courants musicaux tels que le qualité sonore, et l’émotion qui se dégageait. L’un des co-accusés, pourtant Hip-Hop ou le Jazz sont le fruit d’une rencontre entre l’Afrique et l’Occident. menacé de la peine de mort, rendait coup pour coup au procureur. Il ne La musique du film suit un mouvement similaire : le son du kalimba, boite recherchait en rien une relaxe ou une peine plus douce. Non, il voulait faire à musique africaine, croise un ensemble de cordes à l’arrivée d’Adama en le procès de l’Apartheid, au risque d’aggraver son cas. J’ai voulu que ces Occident. Une scène orchestre même le contact entre un accordéon et une voix résonnent, que tout le monde puisse entendre leur histoire. Je pensais : caisse en bois. « Qui prend ce type de risque au nom d’une cause aujourd’hui ? ». J’ai tout de suite décidé d’en faire un film.» Oxmo Puccino, artiste aux multiples facettes : En plus de prê- ter sa voix au personnage de Djo, le rappeur et poète Oxmo Puccino a écrit Première réalisation : Nicolas Champeaux n’avait jamais réalisé. C’est et interprété le morceau du générique de fin du film. pour cette raison qu’il a approché William Jéhannin, un ami, qui est devenu son producteur. Il se rappelle : «Il venait de distribuer le film Une jeunesse La Réunion d’équipe : Plus de 60 personnes ont opéré durant un an la allemande, de Jean-Gabriel Périot, basé uniquement sur des archives et il fabrication du film à un unique endroit : le studio Pipangaï sur l’île de la Réu- s’est aussitôt intéressé au projet. William m’a présenté ensuite Gilles Porte, nion. Une aubaine pour cette île multiculturelle qui a pu compter en partie parce que je souhaitais faire équipe avec un cinéaste expérimenté», se sur les jeunes talents de l’ILOI, l’Institut de l’Image et de l’Océan I’Indien. souvient le cinéaste. Porte ajoute : «En fait, la personne à l’origine de notre rencontre s’appelle Raphaëlle Delauche. Elle travaillait avec William au sein Durée : 1h 43min de UFO Production. Raphaelle s’était occupée, chez Paulo Branco, de la Genre : documentaire, Historique, Judiciaire - Origine : France. distribution de Quand la mer monte, il y a quatorze ans !» Durée : 2h V.O. Le procès contre Genre : Historique, drame - Origine : Grande-Bretagne, Irlande, U.S.A. La Favorite Mandela et les autres Réalisateur : Yorgos Lanthimos - Interprètes : Emma Stone, Rachel Weisz, Réalisateur(s) : Nicolas Champeaux, Gilles Porte Olivia Colman, Nicholas Hoult, Joe Alwyn Interprètes : Winnie Mandela LUNDI 11 MARS 20h00 LUNDI 4 MARS 20h00 Résumé : Début du XVIIIème siècle. L’Angleterre et la France sont en guerre. Toutefois, Résumé : L’histoire de la lutte contre l’Apartheid ne retient qu’un seul homme : à la cour, la mode est aux courses de canards et à la dégustation d’ananas. Nelson Mandela. Il aurait eu cent ans en 2018. Il s’est révélé au cours d’un procès La reine Anne, à la santé fragile et au caractère instable, occupe le trône tandis historique qui s’est tenu en 1963 et 1964. Mais Mandela n’était pas seul : sept que son amie Lady Sarah gouverne le pays à sa place. co-accusés ont été condamnés avec lui, au bagne à perpétuité.

Archives précieuses : Le procès contre Mandela et les autres s’appuie sur les archives sonores du procès de Nelson Mandela et de huit autres accusés en 1963 et 1964. Si elles constituent un vrai trésor, ces archives sonores sont restées longtemps enfouies. Les réalisateurs Nicolas Champeaux et Gilles Porte expliquent : «Le procès Après The Lobster et Mise à mort du cerf sacré, Yorgos Lanthimos revient avait été enregistré sur un support au cinéma avec La Favorite, un film historique pervers et politique jouissif. vinyle analogique, les dictabelts : On l’attendait de pied ferme sur la Croisette, finalement c’est sur le Lido que un vinyle souple qu’on peut plier, s’est retrouvé le dernier long-métrage de Yorgos Lanthimos : La Favorite. qu’on enroule autour d’un cylindre et Le film a d’ailleurs reçu des mains de Guillermo del Toro, le Lion d’Argent que l’on lit avec un diamant comme du Grand prix du jury ainsi que le prix d’interprétation féminine pour Olivia pour un tourne-disque. La British Colman. Library avait tenté de les numériser en 2000 en s’attaquant au discours Ce film est un tournant pour le cinéaste grec puisqu’il s’agit du premier long- de Mandela, mais l’expérience n’avait pas été concluante. Alors les archives métrage qu’il ne scénarise pas lui-même avec son acolyte Efthymis Filippou. sont retournées crouler sous la poussière en Afrique du sud jusqu’à ce que La Favorite est en plus une oeuvre d’époque, histortique, qui s’éloigne des français leur fassent part de l’invention de l’archéophone : une machine profondément des histoires contemporaines habituelles du réalisateur. Des qui permet justement de numériser les dictabelts sans les détériorer. Et c’est différences qui ne l’empêchent pas pour autant de développer un univers ainsi qu’un accord de coopération s’est naturellement mis en place entre la et un récit totalement loufoque, à l’image de ses précédents métrages… France et l’Afrique du sud.» Ce film totalement déjanté présenté à Venise en septembre dernier. Emma Prix et festivals : Le Procès contre Mandela et les autres a été présenté Stone, Rachel Weisz et surtout l’incroyable Olivia Colman dans la peau en Séance spéciale au Festival de Cannes 2018 et a reçu le prix du public de la Reine Anne, livrent des prestations remarquables au coeur d’un jeu au Festival de Durban 2018. de manipulations sexuelles et politiques drôlement jouissif et au climat

page 16 ZOOM n°21 janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 17 extrêmement anxiogène par instant. Abigail va y voir l’opportunité de renouer François-Xavier Drouet a voulu s’éloigner de l’esthétique traditionnelle avec ses racines aristocratiques. Alors que les enjeux politiques de la guerre des documentaires naturalistes qui montrent souvent une forêt mythifiée, absorbent Sarah, Abigail quant à elle parvient à gagner la confiance de la sublimée, un peu carte postale, qui n’est pas vraiment celle que l’on reine et devient sa nouvelle confidente. Cette amitié naissante donne à la rencontre au quotidien. «Le cœur du film n’est pas la forêt, mais ceux qui la jeune femme l’occasion de satisfaire ses ambitions, et elle ne laissera ni travaillent et le rapport qu’ils entretiennent avec le vivant : la collaboration homme, ni femme, ni politique, ni même un lapin se mettre en travers de pour certains, l’opposition pour d’autres. J’ai filmé à hauteur d’homme, en son chemin.» tâchant d’inscrire les personnages dans leur milieu, de montrer les logiques Durée : 1h 43min Genre : documentaire - Origine : France. de chacun, sans juger. J’espère qu’au terme de ce film, le spectateur ne regardera plus la forêt de la même manière et qu’il saura lire les contradictions qui la traversent», précise-t-il. Durée : 1h 30min V.O. Le Temps des forêts Genre : drame - Origine : France, Japon, Singapour. Réalisateur : François-Xavier Drouet, LUNDI 18 MARS 20h00 La Saveur des ramen Résumé : Symbole aux yeux des urbains d’une nature authentique, la forêt Réalisateur : Eric Khoo - Interprètes : Takumi Saitoh, Jeanette Aw Ee-Ping, française vit une phase d’industrialisation sans précédent. Mécanisation lourde, Mark Lee (III), Beatrice Chien, Tsuyoshi Ihara monocultures, engrais et pesticides, la gestion forestière suit à vitesse accélérée le modèle agricole intensif. LUNDI 25 MARS 20h00

Résumé : Masato, jeune chef de Ramen au Japon, a toujours rêvé de partir à Singapour pour retrouver le goût des plats que lui cuisinait sa mère quand il était enfant. Alors qu’il entreprend le voyage culinaire d’une vie, il découvre des secrets familiaux profondément enfouis. Trouvera-t-il la recette pour réconcilier les souvenirs du passé ?

Naissance du projet : François-Xavier Drouet est arrivé il y a dix Note d’intention : Eric Khoo déclare au sujet de ans sur le plateau de Millevaches au Limousin, une zone boisée à 70%. son film : «Les thèmes de l’acceptation, du pardon et Il ne connaissait alors rien aux forêts et ces grands massifs de résineux de la réconciliation sont très présents dans le film. Je lui évoquaient le Canada et lui semblaient tout ce qu’il y a de plus naturel. veux célébrer les relations, non seulement entre les Le metteur en scène se rappelle : «J’ai vite compris que ces monocultures êtres humains, mais aussi entre les êtres humains et la n’avaient rien de spontané et que la biodiversité sous ces conifères était très nourriture. La Saveur des ramen rappelle à tous que la pauvre. Au détour de chemins, j’ai découvert des dizaines d’hectares coupés cuisine, au-delà de notre besoin primaire de nous nour- à blanc, des paysages saccagés, des sols et des rivières dévastés par les rir, nous réconforte et emplit nos âmes». machines… Quelques semaines après, on replantait sur ces champs de ruines des petits sapins gavés d’engrais et de pesticides. En faisant ce film, Célébrer la nourriture : Fasciné par la nour- j’ai voulu comprendre ce système que personne ne semblait questionner, riture, le réalisateur Eric Khoo considère qu’il s’agit du comme s’il était le seul modèle possible pour produire du bois. Comme le marqueur d’identité culturelle le plus fort après la langue : «J’ai le sentiment qu’on dit un intervenant dans le film, on a tendance à penser la menace qui pèse peut même aller plus loin et dire que l’alimentation définit qui nous sommes et sur la forêt en termes de déforestation. Le problème qui se pose en France comment nous vivons. En outre, je crois sincèrement que la cuisine permet de est plutôt celui de la « mal-forestation ». Quelle forêt voulons-nous pour rassembler les gens en toute circonstance». demain ? Un champ d’arbres artificiel ou un espace naturel vivant ? C’est la question que pose Le Temps des forêts.» La réconciliation par la nourriture : La Saveur des ramen est né de la proposition d’un producteur de célébrer les 50 ans de relations diplomatiques entre Bio express du réalisateur : François-Xavier Drouet, né en 1980, a le Japon et Singapour. La cuisine est apparue à Eric Khoo comme le moyen le plus suivi le master de réalisation documentaire de Lussas après des études en évident d’en parler. Lui et son équipe ont porté leur choix sur deux plats extrême- sciences sociales. Il vit et travaille sur le plateau de Millevaches, où a été tour- ment populaires dans chacun de leur pays : le bak kut teh du côté de Singapour et née une partie du Temps des forêts. Il est également co-auteur avec Téboho les ramen chez les Japonais. À l’origine plébiscités par les ouvriers car peu chers Edkins de Gangster Project (2011, 55’), et Gangster Backstage (2013, 38’). et riches en protéines, ces deux plats ont depuis conquis les plus fins gourmets.

Forcer les portes : La filière bois est très soucieuse de son image Un souvenir douloureux : Si le Japon et Singapour entretiennent désor- et n’aime pas que l’on s’intéresse à elle. Personne n’a accepté que Fran- mais de bonnes relations, de nombreux Singapouriens âgés peinent à oublier la çois-Xavier Drouet filme un épandage de pesticides en forêt par exemple. Il souffrance endurée pendant l’occupation japonaise à l’époque de la Seconde explique : «Il faut un peu forcer les portes pour accéder à certains chantiers, Guerre mondiale. Le réalisateur explique : «C’est à partir de cette douleur que rentrer dans des usines, obtenir des entretiens… L’industrie investit énor- j’ai créé le personnage de Madame Lee. Au départ, nous avions peur que ce mément en communication pour verdir son image, en mettant en avant la personnage fasse écho à des souvenirs trop négatifs pour les spectateurs. Cela replantation. Dans l’imaginaire urbain, planter un arbre, c’est un acte positif. fait plus de 70 ans que la guerre est terminée et la culture japonaise est désormais Mais planter une monoculture à la place d’une forêt vivante et naturelle qu’on totalement acceptée à Singapour. [...] Le temps passe, mais la douleur provoquée a rasée au bulldozer, c’est tout autre chose.» par l’ancien conflit est toujours présente. On retrouve cette ambiguïté vis-à-vis de l’Histoire chez les personnages et dans leur cuisine». Forêt publique : La forêt publique ne représente qu’un quart de la forêt française, mais plus d’un tiers du bois commercialisé. Les réformes menées Les ramen : Contrairement à la croyance populaire, les ramen sont en réalité depuis 2002 ont bouleversé le métier de l’agent ONF, à qui l’on demande originaires de Chine puis ont été apportés au Japon par des commerçants chinois de privilégier la vente du bois au détriment des autres fonctions de la forêt : à la fin du XIXe siècle. Jusqu’en 1950, les ramen étaient d’ailleurs appelés « shina écologiques, récréatives, paysagères… François-Xavier Drouet indique : soba », soit les « soba chinois ». Désormais, le terme « ramen » est le plus répan- «Depuis longtemps déjà, des projets de privatisation traînent sur les bureaux du. Il y a autant de recettes de ramen que de régions au Japon. des ministères et les grands groupes sont à l’affût. Le film montre des agents très mobilisés pour défendre leur statut de fonctionnaires assermentés, ga- Le Bak Kut Teh : Le bak kut teh est une soupe de porc à la chinoise très popu- rant pour eux d’une certaine autonomie. Ils auront besoin du soutien de tous laire à Singapour. Il en existe deux variétés : le « teochew » est un bouillon de pour y parvenir.» poivre et d’ail dans lequel le porc cuit de longues heures et le « hokkien » est un bouillon mijoté d’herbes et d’épices telles que l’ail, les clous de girofle, la cannelle, Démystifier la représentation de la forêt : Le Temps des la coriandre et le fenouil. À Singapour, c’est le bak kut teh version « teochew » qui forêts est un film de paroles, où les mots interagissent avec le paysage. est le plus populaire.

page 16 ZOOM n°21 janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 17 Le Cinéma des enfants Parce que le cinéma ce n’est pas que pour les grands. Parce que le cinéma c’est aussi pour les enfants. Mais, aussi et surtout parce que le cinéma est un spectacle à partager en famille, nous avons, depuis de nombreuses années mis en place cette programmation qui sait attirer un public régulier. Comme toujours, mélange de grosses productions et de films moins connus mais qui méritent qu’on y accorde de l’attention, nous souhaitons que cette nouvelle saison du Cinéma des Enfants vous apporte plein de petits bonheurs partagés en famille. Et tout ca à 3 € la place !

PIERRE LAPIN L'envol Film d’animation d’Arni Asgeirsson Film d’animation Will Gluck - Américain, Britannique, Australien 2017 Islande/Belgique 2018 Durée : 1h30 - À partir de 6 ans de Ploé Durée : 1h23 - À partir de 3 ans

L’hiver islandais approche. Pour les pluviers, le temps de la migration vers le sud a sonné. Mais PLOÉ ne sait toujours pas voler et se retrouve seul. Il décide alors de traverser« la terre de glace », espérant pouvoir atteindre LLe petit lapin préféré des jeunes lecteurs depuis des générations est désor- une vallée préservée des affres du froid : Paradise Valley. Au cours de son mais le héros d’un film plein d’aventures et d’espièglerie ! L’éternelle lutte de périple, il fait la connaissance de GIRON, un majestueux oiseau blanc dont Pierre Lapin avec M. McGregor pour les légumes du potager va atteindre des les ailes ont été jadis abîmées par SHADOW, un terrible prédateur. Les deux sommets. Sans parler de leur rivalité pour plaire à cette charmante voisine qui compagnons vont alors rivaliser d’audace et d’amitié pour surmonter les dan- adore les animaux… Bien au-delà du jardin, de nombreuses péripéties les gers de l’hiver arctique afin que PLOÉ, enfin, prenne son envol. entraîneront de la magnifique région des lacs en Angleterre jusqu’à Londres ! Ce film d’animation familial nous propose un voyage émouvant dans les vastes landes et bruyères d’Islande. Le courage, l’espoir, la détermination, la Samedi 12 janvier à 14h bienveillance et la solidarité sont au cœur de cette belle aventure. Dimanche 13 janvier à 10h30 Samedi 19 janvier à 14h Dimanche 20 janvier à 10h30 Belle et Sébastien 3 Film de Clovis Cornillac – France – 2018 Durée : 1h30 - À partir de 4/5 ans Balto Deux ans ont passé. Sébastien est à l’aube Film d’animation de l’adolescence et Belle est devenue maman de Simon Wells de trois adorables chiots. Pierre et Angelina États-Unis – 1996 sont sur le point de se marier et rêvent d’une Version restaurée nouvelle vie, ailleurs... Au grand dam de Durée : 1h14 Sébastien qui refuse de quitter sa montagne. À partir de 3 ans Lorsque Joseph, l’ancien maître de Belle, res- surgit bien décidé à récupérer sa chienne, Sébastien se retrouve face à une terrible menace. Plus que jamais, il va devoir tout En 1925, dans le village de Nome, en Alaska, vit Balto, moitié loup - moitié mettre en œuvre pour protéger son amie et husky, rejeté par les autres chiens et souffrant terriblement de sa condition. Un ses petits... jour, une grave épidémie s’abat sur le village. Toutes les routes sont bloquées Après le succès des 2 premiers opus, c’est par un violent blizzard. Le seul moyen de faire venir des médicaments jusque- tout naturellement qu’un troisième et dernier là est d’envoyer des chiens braver la tempête. Balto va enfin pouvoir faire la film est entré en préparation. Ce film aux preuve de son courage, de son adversité et de sa loyauté. paysages grandioses, mêlant atmosphère de Film des studios Amblimation (filiale du groupe Amblin Entertainment créé conte, poésie, récit initiatique et grand spec- par Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall), Balto est un mer- tacle, est une aventure humaine pour les petits veilleux film d’animation tiré d’une histoire vraie, qui nous emporte dans une et grands. magnifique histoire pleine d’émotions et de rires.

Samedi 26 janvier à 14h Samedi 2 février à 14h Dimanche 27 janvier à 10h30 Dimanche 3 février à 10h30

page 18 ZOOM n°21 janvier/février 2019 La grande aventure de Yéti Samedi 9 février à 14h et com pagnie Non-Non Dimanche 10 février à 10h30 Film d’animation de Karey Kirkpatrick & Jason A. Reisig Film d’animation de Matthieu Auvray États-Unis - 2018 - Durée : 1h37 - À partir de 4/5 ans France – 2018 - Durée : 41 min - À partir de 3 ans Vivant dans un petit village reculé, un jeune et intrépide yéti découvre une créature étrange qui, pensait-il jusque-là, n’existait que dans les contes : un humain ! Si c’est pour lui l’occasion de connaître la célébrité – et de conquérir la fille de ses rêves –, cette nouvelle sème le trouble dans la communauté yéti. Car qui sait les surprises que leur réserve encore le vaste monde ? Une aventure joyeuse et familiale pour petits et grands avec un casting de stars (Julien Doré et Amel Bent), où l’action déborde d’un humour ins- piré des célèbres Looney Tunes, ponctuée de musiques originales.

À Sous-Bois-Les-Bains, les jours s’écoulent dans la bonne humeur et ce n’est pas une histoire de glace à la carotte, un voyage (raté) sur la Lune ou une inondation qui changeront les choses ! Rien ne semble pouvoir arrêter cette drôle de bande de copains, tous si différents, mais toujours solidaires. Adapté d’une collection d’albums jeunesse créée par Magali le Huche, ce film aux personnages attachants nous entraîne dans la spirale de l’absurde et de la dérision comme seul l’imaginaire des enfants en est capable, grâce à Samedi 16 février à 14h une animation énergique et vive. Dimanche 17 février à 10h30 Le Quatuor à cornes Bamse au pays des voleurs Film d’animation de Benjamin Botella & Emmanuelle Gorgiard France/Belgique 2018 - Durée : 43 min - À partir de 3 ans Film d’animation de Christian Ryltenius Suède - 2018 - Durée : 59 min - À partir de 3 ans Bamse est l’ourson le plus fort du monde grâce au «miel du tonnerre» concocté par sa grand-mère. Il lui procure une force incroyable ! Il est aussi très gentil : il protège et aide tous ceux qui sont en danger ou malheureux, et tout le monde l’aime dans son village. Mais quelqu’un de mystérieux lui en veut et kidnappe sa grand-mère. Bamse va devoir braver les dangers de la forêt des Trolls pour la délivrer des griffes des méchants... Heureusement qu’il est accompagné par la petite Marianne qui n’a pas froid aux yeux ! Bamse est un personnage incontournable de la culture suédoise créé en 1966 par Rune Andréasson. Dans ce film plein d’inventivité et de rebon- dissements, à l’univers enchanteur, coloré et malicieux, l’irrésistible ours au grand cœur transmet aux plus petits des valeurs humanistes, fraternelles et écologiques, tout en menant de captivantes aventures. Samedi 23 février à 14h Samedi 2 mars à 14h Dimanche 24 février à 10h30 Dimanche 3 mars à 10h30 Aglaé la pipelette, Rosine la tête en l’air, Clarisse la peureuse et Marguerite la coquette ne se contentent pas de regarder passer les trains. Ce petit trou- peau de vaches vous entraine dans leurs aventures à travers ce programme de 3 courts meuhtrages plein de tendresse et d’humour ! Ce programme de courts métrages inspirés par des livres pour enfants d’Yves Cotten, a pour singularité un traitement artistique différent pour chacun des films, permettant d’offrir une diversité narrative et esthétique qui donne à voir les vaches sous un autre angle…

Dilili à Paris Samedi 9 mars à 14h Dimanche 10 mars à 10h30 Film d’animation de Michel Ocelot France/Belgique/Allemagne – 2018 - Durée : 1h35 - À partir de 6 ans

Dans le Paris de la Belle Époque, en compagnie d’un jeune livreur en triporteur, la petite kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle rencontre des hommes et des femmes extraordinaires, qui lui donnent des indices. Elle découvre sous terre des méchants très particuliers, les Mâles-Maîtres. Les deux amis lutteront avec entrain pour une vie active dans la lumière et le vivre-ensemble… Le nouveau conte de Michel Ocelot réunit mystères, découvertes, enlèvements, épreuves, lieux étonnants, rencontres multiples, magiciens, bonne fée, très vilain sorcier, triomphe des héros et du Bien, tout cela dans un grand cadre historique… CinéMania: un cycle Akira Kurozawa et des films des années 2000 – 2010

Nous débuterons l’année 2019 avec un cycle de trois films du cinéaste japonais AkiraKusorawa. En 57 ans de carrière, il a réalisé plus de trente films mais il a aussi été producteur, scénariste et monteur. Il a connu des successions de réussites et de difficultés. Dans la plupart de ses films, Kurosawa s’attache à décrire la société humaine dans ses nom- breuses facettes: la pauvreté, la violence urbaine, les atteintes à l’envi- 5. LES CORBEAUX Le jeune peintre Akira pénètre dans plusieurs tableaux de Van Gogh et rencontre son idole en pleine création, avant de courir ronnement....Considéré comme un réalisateur «néo-réaliste» du cinéma à travers ses oeuvres. japonais, Kurosawa attire néanmoins l’intérêt du cinéma du monde 6. LE MONT FUJI EN ROUGE. Le cauchemar de l’explosion d’une occidental en se faisant connaître grâce à sesfilms historiques et ses centrale nucléaire. adaptations de grands classiques. Akira Kurosawa a suscité l’intérêt 7. LES DÉMONS GÉMISSANTS. La rencontre post-atomique entre Akira et une sorte de démon-mutant. et l’appui de nombreux réalisateurs américains parmi lesquels George 8. LE VILLAGE DES MOULINS A EAU. Akira découvre un village protégé Lucas, Sidney Lumet ou Steven Spielberg.En alternance avec des films du désastre, où un très vert vieillard de 103 ans rejoint une joyeuse du cycle Kurosawa, nous vous proposons de voir ou revoir des films qui procession mortuaire. ont fait le bonheur de cinéphiles au cours de la première décennie des Si Kurosawa avait déjà filmé rêves et cauchemars (la scène sur la plage dans L’ange ivre; la sorcière dans Rashomon...), il compose ici un film années 2000. Gran Torino de Clint Eastwood en janvier et Huit femmes de uniquement composé de rêves, les siens. L’ensemble de ces huit courts François Ozon en février vous feront passer de la dureté de la société métrages plus ou moins long, met donc en scène un rêve de Kurosawa, américaine à la comédie dramatique au sein d’une demeure bourgeoise soit quand il était enfant, soit à l’âge adulte. Kurosawa expose ses peurs : la guerre, l’arme atomique, l’industrie du nucléaire, la pollution dans les années 1950.N’hésitez pas à suivre le compte Facebook de l’ALEP. de la planète ; mais aussi ses passions : la peinture de Van Gogh (avec Vous pouvez y suivre l’actualité du ciné-club et aussi proposer des films un Martin Scorsese méconnaissable dans le rôle du peintre), la nature pour notre programmation. (notamment les arbres), les fées et autres personnages fantastiques... «Ce sont huit histoires qui racontent des rêves. Les émotions assoupies dans nos coeurs, les espoirs secrets que nous tenons bien cachés en Jeudi 3 Janvier 20h nous, les sombres désirs et les craintes que nous recelons dans un recoin de notre âme, se manifestent avec honnêteté dans nos rêves. Les rêves traduisent ces sentiments, et les expriment, de façon fantastique, dans une forme très libre. Dans ce film, je veux essayer de relever le défi Rêves de ces rêves. Certains proviennent de l’enfance, mais il ne s’agit pas Durée : 1h 57min - Genre : fantastique - Origine : JAPON. d’un film autobiographique, plutôt de quelque chose d’instinctif.» (Akira Réalisateur : Akira Kurosawa Kurosawa). Interprètes : Akira Terao, Mitsuko Baisho, Toshie Negishi, Mieko Harada, Mitsunori Isaki, Toshihiko Nakano, Yoshitaka JEUDI 17 JANVIER 20h Zushi, Hisashi Igawa

Synopsis : Akira Kurosawa dit de ce film composé de huit rêves: «Soleil sous la pluie», «le Verger aux pêchers», «la Tempête de neige», GRAN TORINO «le Tunnel», «les Corbeaux», «le Mont Fuji en rouge», «les Démons Date de sortie 25 février 2009 - Durée : 1h 51min gémissants», «le Village des moulins à eau»: «Quand il rêve, l’homme est Origine : US - Genres Drame, Thriller un génie. Il est audacieux et intrépide comme un génie. Voilà ce à quoi Un film de Clint Eastwood je me suis attaché au moment de filmer ces huit rêves. Pour faire un film Avec Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her… de ce scénario, il était indispensable de s’exprimer avec audace et sans peur... comme dans un rêve.» Synopsis : Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés. Après des années Rêves est la recréation filmée de huit des rêves que Kurosawa a faits à de travail à la chaîne, il vit replié sur lui-même, occupant ses journées diverses époques de sa vie :1. SOLEIL SOUS LA PLUIE. Le petit Akira, à bricoler, traînasser et siroter des bières. Avant de mourir, sa femme désobéissant à sa mère, va observer dans la forêt la cérémonie secrète exprima le voeu qu’il aille à confesse, mais Walt n’a rien à avouer, ni du mariage des renards. - personne à qui parler. Hormis sa chienne Daisy, il ne fait confiance qu’à 2. LE VERGER AUX PECHERS. Akira est entraîné par une « fée «, le jour son M-1, toujours propre, toujours prêt à l’usage... de la fête du Printemps, dans un verger où lui apparaissent les esprits des pêchers abattus. Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son 3. LA TEMPÊTE DE NEIGE. Akira et trois alpinistes sont guettés par la quartier est aujourd’hui peuplé d’immigrants asiatiques qu’il méprise, et mort blanche. La Fée des Neiges tente d’entraîner Akira dans le vide... - Walt ressasse ses haines, innombrables - à l’encontre de ses voisins, 4. LE TUNNEL. Akira rencontre le soldat Noguchi et son peloton mort- des ados Hmong, latinos et afro-américains «qui croient faire la loi», de vivant qui ne sait où aller. - ses propres enfants, devenus pour lui des étrangers. Walt tue le temps

page 20 OOM n°21 janvier/février 2019 comme il peut, en attendant le grand départ, jusqu’au jour où un ado Jeudi 7 Février 20h Hmong du quartier tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino... Walt tient comme à la prunelle de ses yeux à cette voiture fétiche, aussi belle que le jour où il la vit sortir de la chaîne.

Lorsque le jeune et timide Thao tente de la lui voler sous la pression 8 FEMMES Durée : 1h 43min - Genre : policier, comédie d’un gang, Walt fait face à la bande, et devient malgré lui le héros du quartier. Sue, la soeur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier Origine : France - Réalisateur : François Ozon se rachète en travaillant pour Walt. Surmontant ses réticences, ce Interprètes : Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emma- dernier confie au garçon des «travaux d’intérêt général» au profit du nuelle Béart, Fanny Ardant, Virginie Ledoyen… voisinage. C’est le début d’une amitié inattendue, qui changera le Synopsis : Dans les années cinquante, dans une grande demeure cours de leur vie. bourgeoise en pleine campagne, les gens sont sur le point de fêter Noël. Mais un drame se produit : le maître de maison est retrouvé Grâce à Thao et sa gentille famille, Walt va découvrir le vrai visage assassiné.Le ou plutôt la coupable se cache parmi huit femmes que de ses voisins et comprendre ce qui le lie à ces exilés, contraints fréquentait régulièrement la victime. Commence alors une longue de fuir la violence... comme lui, qui croyait fermer la porte sur ses journée d’enquête, faite de disputes, de trahisons et de révélations. souvenirs aussi aisément qu’il enfermait au garage sa précieuse Gran Torino...Clint Eastwood plus sombre que jamais L’origine du film : François Ozon voulait depuis longtemps faire un film interprété uniquement par des femmes. C’est l’agent Dominique Incarnation absolue du cowboy solitaire et increvable, Clint Eastwood Besnehard qui lui a fait découvrir la pièce 8 femmes écrite par Robert explore ici les facettes les plus sombres de l’Américain patriote et Thomas. ouvertement raciste. Une étiquette qu’on a longtemps collée sur le front du réalisateur lui-même puisqu’il n’a jamais caché ses idéaux Les costumes : Les costumes sont inspirés des films en Technicolor de républicains ni son admiration pour les armes à feu (particulièrement Douglas Sirk ou d’Alfred Hitchcock des années 50 ainsi que des robes pendant la saga des Inspecteurs Harry). Mais Gran Torino est une de Christian Dior. «L’allure de Catherine Deneuve est inspirée des occasion pour Clint Eastwood de prendre les critiques à revers pour mélodrames de Lana Turner, celle de Firmine Richard du personnage livrer une belle ode à la tolérance. Au fond, le working class hero de la domestique du Secret magnifique, Danielle Darrieux de celle qu’il incarne est aussi un homme brisé par la faillite de Detroit, un du personnage de la belle-mère de Madame X, souveraine absolue. rôle chargé symboliquement qui casse son image de self made-man Pour Fanny Ardant, nous nous sommes inspirés d’Ava Gardner dans patriote. La Comtesse aux pieds nus et de Cyd Charisse dans Tous en scene», explique Pascaline Chavanne, la costumière. Un scénario plus vrai que nature : La légende veut que Nick Schenk ait écrit le scénario de Gran Torino à chaque pause déjeuner alors qu’il travaillait à l’usine avec des ouvriers issus de la communauté hmong, à Minéapolis. Ces derniers lui auraient raconté l’histoire d’amitié entre un vieil homme gaga de sa voiture et un jeune délinquant issu de l’immigration. Très discret au cinéma depuis, Nick Schenk a également scénarisé le remake de Robocop tourné par José Padilha.

L’emploie d’acteurs non-professionnels : Clint Eastwood a casté et embauché plusieurs comédiens hmong non-professionnels qui apparaissent dans le film et qui donnent beaucoup plus de crédibilité aux situations. Si bien qu’on a du mal à comprendre, plusieurs années après, qu’un réalisateur aussi soucieux du réalisme choissise d’utiliser un grossier bébé en plastique dans une scène d’American Sniper.

Un immense succès public et critique : Parmi une pluie de récompenses internationales, Gran Torino a remporté le César 2010 du meilleur film étranger. Avec plus de 3 millions d’entrées rien qu’en France, Gran Torino a longtemps été le plus grand succès commercial d’Eastwood- réalisateur, avant d’être largement dépassé par American Sniper, sorti en début d’année. Un film qui a déclenché la polémique, lui aussi, Les chansons : Chacune des huit femmes chante une chanson de variété mais qui est tout aussi représentatif de son époque. réarrangée. Ainsi, Emmanuelle Béart interprète Pile ou face de Corinne Charby et Isabelle Huppert chante Message personnel interprétée à Par l’humanisme profond qui s’en dégage et le Une ode à la tolérance : l’origine par Françoise Hardy. choc des civilisations qui y est montré, Gran Torino est l’un des films les plus forts qu’on ait jamais réalisés sur le racisme et l’intolérance. Pour Une campagne de publicité en amont : La promotion du film a débuté un creuser la thématique, vous pouvez aussi regarder American History mois et demi avant la sortie du film avec le portrait en pied de chacune X, This is England, Amistad et Mississipi Burning. des huit femmes sur les colonnes Morris. Quant à la bande-annonce qui ne révèle que les visages des héroïnes, elle était visible dans les salles quelques jours avant la campagne d’affichage. Les frais de sortie s’élèvent au total à près de 2 millions d’euros.

Ruée des acheteurs étrangers : Dès le Festival de Cannes 2001, 8 femmes a retenu l’attention des acheteurs. Les pré-ventes se sont multipliées. Selon les propos recueillis à Cannes par Le Film Français auprès de Hengameh Panahi, en charge des ventes internationales du film pour Celluloïd Dreams, «même l’Australie, qui, comme tous les pays anglophones, ne pré-achète jamais un film, est en train de craquer».

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 21 Jeudi 31 JANVIER 20h Jeudi 7 Mars 20h

Durée : 2h 42min - Genre : drame, action - Origine : Japon Réalisateur : Akira Kurosawa Chien enragé Interprètes : Tatsuya Nakadai, Durée : 2h 2min - Genre : policier, drame - Origine : Japon Nezu Jinpachi, Masayuki Yui, Réalisateur : Akira Kurosawa RAN Mieko Harada, Akira Terao Interprètes : Toshiro Mifune, Takashi Shimura, Keiko Awaji, Eiko Miyoshi, Isao Kimura Synopsis : Dans le Japon du XVIe siècle, le seigneur Hidetora Ichimonji Synopsis : Dans le Japon d’après-guerre, un policier se fait subtiliser son décide de se retirer et de partager son domaine entre ses trois fils, Taro, arme. Il mène son enquête dans les bas-fonds de Tokyo, où il côtoie la Jiro et Saburo. Mais la répartition de cet héritage va déchirer la famille. misère d’une population qui survit difficilement à la défaite de son pays.

Shakespeare in love : Pour les besoins de l’histoire de Ran, Kurosawa La veine réaliste de Kurosawa : Avec sa description des bas-fonds s’est inspirée de la pièce de Shakespeare, Le Roi Lear. Les guerres de Tokyo, Chien enragé appartient à la veine réaliste du cinéaste civiles du Japon du 16ème siècle et la légende de Mori, un seigneur de japonais, qu’on connaît davantage pour ses fresques historiques. Akira guerre, et ses trois enfants. Kurosawa a pourtant réalisé plusieurs films sur la société japonaise de son époque, comme L’ Ange ivre et Entre le ciel et l’enfer.

Inspiré par Dassin : Akira Kurosawa s’est inspiré pour Stray dog d’un film noir et de Jules Dassin sorti quelques mois plus tôt, La Cité sans voiles. On retrouve dans le film de Kurosawa, situé à Tokyo, l’esthétique quasi- documentaire du film de Dassin, qui faisait le portrait de New-York.

Dans Le Roi Lear, un roi a trois filles. Avant de léguer son pouvoir, il attend les preuves de l’amour que lui portent ses filles. Deux d’entre elles, perfides, lui assurent un amour sans bornes. La troisième, plus discrète, lui témoigne d’un amour simple d’une fille envers son père. Déçu par cette simplicité, le roi ne partage son royaume qu’en deux. Privé de son pouvoir, il est successivement rejeté par les deux premières et trouve réconfort auprès de la troisième qu’il avait déshéritée. Celle-ci décide, en levant une armée, de reconquérir, pour son père, la totalité du royaume.

Story-board : Kurosawa, peintre de formation, a passé dix années à confectionner le story-board peint plan par plan de son film qui dans son montage final, dure 2h40. Kagemusha, l’ombre du guerrier, cinq L’influence de Simenon : Dans cette intrigue policière transparait années auparavant, lui a servi de répétition en particulier pour le design l’admiration que porte Akira Kurosawa à l’écrivain Georges Simenon. Le des costumes. commissaire Sato n’est d’ailleurs pas sans rappeler un fameux enquêteur créé par Simenon : Maigret. Le story-board au moment du tournage : La vue de Kurosawa s’est énormément dégradée avant le début du tournage. Le réalisateur ne En rage : A la sortie de Chien enragé, le plan qui montre au début du pouvait pas filmer par lui-même et devait donc s’aider de ses assistants. film un chien haletant, à la mine féroce, suscite l’ire d’une représentante Ces derniers s’appuyaient sur les peintures du story-board de Kurosawa d’une société américaine de protection des animaux. Elle accuse Akira pour mettre en image le film le plus fidèlement possible. Kurosawa d’avoir injecté la rage à l’animal. Le cinéaste explique que le chien n’a jamais été maltraité. Il a simplement été maquillé pour avoir un Film français : Délaissé au Japon, Kurosawa a cherché à l’étranger des air inquiétant, et l’équipe l’a fait courir pour le fatiguer, et lui faire tirer sources de financement pour ses films. Ainsi en 1980 pour Kagemusha, la langue. Mais la dame ne veut rien entendre, et veut porter l’affaire l’ombre du guerrier, George Lucas et Francis Ford Coppola, grands en justice. Cette affaire exaspère Kurosawa, qui est contraint d’écrire admirateurs du maître japonais, ont aidé à financer le film. En 1985, une déposition. Il écrira dans son autobiographie à propos de cet c’est le producteur français Serge Silberman et la société de production épisode : « Je n’ai jamais aussi intensément regretté que le Japon ait Greenwich Film Productions qui ont produit Ran. Ils ont également assuré perdu la guerre.» la production du making of A.K. Akira Kurosawa réalisé par Chris Marker, auteur remarqué de La Jetée en 1962 notamment. Kurosawa et Mifune : Chien enragé est l’une des premières collaborations d’Akira Kurosawa avec son comédien fétiche, Toshirô Mifune. Le premier En nombre : 1400 figurants ont été engagés pour les besoins du tournage film du cinéaste japonais dans lequel apparait l’acteur est L’ Ange ivre en qui s’est passé au Japon. Par ailleurs, 1400 armures ont été fabriqués 1948. L’année suivante, ils tournent ensemble, outre Chien enragé, Le pour eux. 200 chevaux dont certains ont été importés des Etats Unis ont Duel silencieux. Toshiro Mifune jouera ensuite dans treize autres films de aussi été utilisés. Kurosawa, jusqu’à Barberousse en 1965.

page 22 OOM n°21 janvier/février 2019 Un trop-plein d’émotions : Thunder Road met en scène un héros qui est incapable de gérer ses émotions. Jim Cummings désirait signer une oeuvre qui, à l’instar des films Pixar, fasse à la fois rire et pleurer : «Ils sont trop rares, ces films-là. Et s’ils sont si rares, c’est parce qu’ils sont extrêmement difficiles à réussir. Il est déjà très compliqué de faire rire ou pleurer le public, alors imaginez, les deux à la fois !»

Masculinité toxique : Au cours de l’écriture du film, Jim Cummings a eu l’idée d’ajouter un accent du sud à son personnage pour le rattacher à une culture qui ne sait pas gérer la fragilité masculine : «Moi-même, je Ciné-club viens de la Nouvelle Orléans, alors je me suis inspiré de gars avec lesquels j’ai grandi, des gars qui ont baigné depuis l’enfance dans cette masculinité toxique. Le personnage est tout naturellement sorti de là : il a une fragilité en Durée : 1h 31min V.O. - Genre : comédie, drame - Origine : USA lui, des émotions qu’il ne sait pas gérer, parce qu’on ne lui a appris qu’à les réprimer, en faisant le dur et en se prenant au sérieux». Thunder Road Durée : 1h 17min VO - Genre : documentaire - Origine : France Réalisateur : Jim Cummings (II) Interprètes : Jim Cummings (II), Kendal Farr, Nican Robinson, Macon Blair, CobyRéalisateur : Christian Sonderegger Jocelyn DeBoer MARDI 22 JANVIER 20h00 JEUDI 10 JANVIER 20h00 Résumé : Dans un village au coeur du Middle-West américain, Suzanna 23 ans change de sexe. Elle devient un garçon : Coby. Cette transformation bouleverse la Résumé : L’histoire de Jimmy Arnaud, un policier texan qui essaie tant bien que mal vie de tous ceux qui l’aiment. d’élever sa fille. Le portrait tragi-comique d’une figure d’une Amérique vacillante.

Prix et festivals : Thunder Road a obtenu le Grand Prix du Jury au SXSW en 2018, a été sélectionné à l’ACID Cannes 2018 et au Festival de Deauville 2018.

Du court au long : Thunder Road trouve son origine dans un court- métrage éponyme produit en 2016 et vainqueur du Grand Prix du Jury au Festival de Sundance cette année-là. Il mettait en scène le monologue d’un flic qui parle à l’enterrement de sa mère et qui se laisse déborder par ses émotions. Le long-métrage s’ouvre sur cette même séquence. Jim Cummings, déjà scénariste, réalisateur et interprète du court, a décidé de développer celui-ci en long : «à mesure que je répétais mon texte pour le court-métrage, j’ai pris conscience que ça pourrait marcher sur un long. Il y avait un film là-dedans… Le personnage en tant que tel et l’histoire Un film très personnel : Coby est le premier long métrage proprement dite ne sont venus que dans un second temps». documentaire de Christian Sonderegger. Ce dernier n’a pas choisi au hasard le sujet de son film puisque Coby est son demi-frère. Une proximité qui a eu Thunder Road : Le film tire son titre d’une chanson de Bruce Springsteen. une incidence sur le tournage, comme le raconte le réalisateur : «Je me Pour Jim Cummings, la musique de Springsteen parle des « travailleurs sentais trop proche de cette histoire et je redoutais un film familial. Mais c’est dans des petites villes qui ne s’en sortent pas… Ils n’ont pas un rond, ils devenu un avantage. Car cette proximité m’a donné de la légitimité auprès conduisent leurs bagnoles, vont chercher leurs copines ; ils galèrent, sans de mes interlocuteurs et m’a sans doute permis de trouver plus aisément de trop savoir quoi faire de leur vie ». C’est en fondant en larmes en l’entendant l’argent pour faire le film. (...) Et le fait que ce soit moi qui tienne la caméra un jour à la radio que le réalisateur a l’idée de l’utiliser dans son film : a provoqué quelque chose que n’aurait pas provoqué de la même manière «Pourtant, je connaissais cette chanson par coeur, y compris les paroles. Je un cinéaste extérieur.» l’avais entendue mille fois, mais je ne l’avais encore jamais captée en tant En filmant Coby, Sonderegger s’interroge également sur lui-même : «une qu’adulte… Ce jour-là, je l’ai prise de plein fouet, sans m’y attendre». question m’a taraudé tout du long du tournage : quelle est ma place dans cette histoire, dans ce film ? Je suis un enfant adopté. La mère de Coby est ma mère de sang. Cette famille que je filme est donc ma famille biologique. Avec Georgi nous nous demandions comment j’allais exister. En fait je suis une espèce de fantôme dans cette famille.»

Genèse : C’est Coby qui a sollicité Christian Sonderegger pour qu’il réalise un film sur sa transition. Celui-ci a tout d’abord décliné la proposition car il n’était pas à l’aise avec le format du documentaire, avant de se raviser : «cinq ans plus tard, après avoir suivi de loin son évolution - puisque je vis en France et lui aux Etats-Unis -, après avoir vu ce qui se passait, les répercussions sur le cercle familial, j’ai eu la sensation de pouvoir justement arriver à la fiction. J’avais enfin cette digestion dont je parlais précédemment. Du coup c’est moi qui ai initié le projet.»

Éviter les clichés : S’il observe la transformation d’une femme en homme, le réalisateur Christian Sonderegger a tenu à ne pas tomber dans le sensationnalisme et à ne pas faire de la souffrance de Coby un spectacle. Il déjoue également les attentes du spectateur en se contentant de suivre pendant les dix premières minutes du film Coby sans jamais évoquer le sujet Finalement, le morceau n’est même pas utilisé dans le film. Neuf prises central : «Je ne voulais pas faire un film pour les « convaincus ». Je voulais ont été faites avec la chanson puis d’autres sans, au cas où l’équipe n’en sortir du registre LGBT. Je souhaitais atteindre des gens qui ne se seraient obtiendrait pas les droits. La performance de la 17e prise fut la meilleure, pas spontanément intéressés à ce type de thématiques. Donc pour cela au point que le réalisateur décida de se passer de la chanson, au grand il fallait avant toute chose faire de Coby un être humain. Pas un sujet de soulagement de son producteur. société. Il fallait emmener lentement le spectateur dans l’univers de Coby.»

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 23 Durée : 1h 42min V.O. - Genre : comédie - Origine : France Durée : 1h 30min - Genre : documentaire Les Invisibles LE ROUNDUP FACE À SES JUGES Réalisateur : Marie-Monique Robin Réalisateur : Louis-Julien Petit - Interprètes : Audrey Lamy, Corinne SÉANCE SPÉCIALE Masiero, Noémie Lvovsky, Déborah Lukumuena, Sarah Suco Vendredi 8 FÉVRIER 20h00 MARDI 5 FÉVRIER 20h00 À la lumière du procès symbolique de Monsanto tenu en 2016, Marie-Monique Robin expose l’ampleur du scandale sanitaire lié au Roundup, herbicide le plus vendu au Résumé : Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes monde. Un réquisitoire accablant, paroles de victimes et d’experts à l’appui. SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s’occupent : falsifications, C’est l’histoire d’une colère citoyenne, jusque-là quasi inaudible, et d’une pistons, mensonges… Désormais, tout est permis ! lutte contre un écocide, ou crime contre l’environnement, commis en toute impunité par la firme championne des OGM. En octobre 2016, à La Haye, victimes et experts témoignent - une première - devant le Tribunal international Monsanto, au fil d’un édifiant procès symbolique contre le Roundup, l’herbicide le plus vendu au monde, et sa très toxique molécule active, le glyphosate. Cette année-là, quelque 800 000 tonnes de ce «tue- tout» (son surnom en espagnol) ou de ses génériques ont été déversées sur la planète. Si la multinationale a refusé de comparaître, les victimes ont raconté à la barre les conséquences de son épandage : malformations des enfants, cancers, maladies respiratoires ou rénales et destructions environnementales. Éclairé par des scientifiques, cet accablant réquisitoire révèle l’ampleur de ce scandale sanitaire, qu’illustrent des reportages bouleversants sur la tragédie en cours, de la France à l’Argentine en passant par les États-Unis et le Sri Lanka - premier pays à interdire le glyphosate. «Ce pulvérisateur nous a apporté la mort, alors qu’on voulait simplement gagner notre vie», lâche, amer, un riziculteur sri-lankais contaminé.

Lanceuse d’alerte : Presque dix ans après son enquête «Le monde selon Monsanto», Marie-Monique Robin démontre, faisceau de preuves à Le dernier film du réalisateur Louis-Julien Petit a conquis le public du festival l’appui, l’extrême nocivité du Roundup, à l’heure où l’Union européenne du Film Francophone d’Angoulême qui lui a réservé une standing ovation. doit décider de prolonger ou non l’autorisation du glyphosate sur le marché. «Les Invisibles» évoque avec émotion et humour la destinée d’un centre Déclaré en mars 2015 «cancérigène probable» par le Centre international d’accueil de jour pour femmes SDF voué à la fermeture. Au casting, Corinne de recherche sur le cancer (Circ), et reconnu comme tel par des études Masiero, Alexandra Lamy et une quinzaine d’actrices non-professionnelles scientifiques secrètes commanditées par Monsanto, l’herbicide, omniprésent ayant connu la rue. dans l’eau, l’air, la terre et les aliments, est aussi un perturbateur endocrinien, un antibiotique et un chélateur de métaux - il séquestre les minéraux. Elles sont des dizaines, passées par la rue, la violence, la prison, accueillies dans un centre de jour pour femmes SDF, qu’une mairie du Nord veut Face au silence coupable des agences de santé et à l’inertie des fermer. Leur résilience, leur combat, uni aux travailleuses sociales, est la gouvernements, le film, à travers ce procès, montre également la trame du nouveau film de Louis-Julien Petit, ode poignante et lumineuse aux mobilisation à l’œuvre de la société civile mondiale pour faire reconnaître «résistantes modernes». l’écocide. L’enjeu ? La poursuite au pénal des multinationales dont les activités menacent la sûreté de la planète et la santé des hommes. Une quinzaine d’actrices non-professionnelles, qui ont connu la rue, mettent leur vérité au service des «Invisibles» (sortie le 9 janvier), au côté de Corinne Masiero, une fidèle de Petit, d’Audrey Lamy ou de Deborah Lukumuena («Divines») pour une comédie sociale entre émotion et éclat de rire, présentée mercredi au Festival du Film francophone d’Angoulême. Une épopée tragicomique, résolument ancrée dans le réel.

Et pour cause. Le réalisateur de 34 ans, salué pour «Discount» en 2015, a passé un an comme bénévole en centres d’accueil pour femmes, à Grenoble et Paris, pour comprendre et trouver le ton juste. «Quand on traite un sujet comme celui-ci, on a intérêt à être juste...», explique-t-il en marge de l’avant- première de son troisième long métrage. Un film inspiré d’un documentaire/ livre sur les femmes SDF de Claire Lajeunie en 2014. Durée : 1h 52min VO - Genre : drame - Origine : France

Résistantes modernes : Ses «Invisibles» sont bien sûr les femmes accueillies, qui forment 40% des sans-abris, mais souvent se griment, se cachent pour échapper à la violence de la rue, explique Louis-Julien Petit. Shéhérazade Mais aussi «les personnes qui ne sont pas aidées à aider les autres, ces travailleuses sociales et leur combat acharné, sans reconnaissance». «Mon Réalisateur : Jean-Bernard Marlin - Interprètes : Dylan Robert, Kenza idée c’était un film sur les résistantes modernes, des femmes qui vont s’unir Fortas, Idir Azougli, Lisa Amedjout, Kader Benchoudar et combattre ensemble, en se disant +OK, on nous met de côté, donc on va prendre notre destin en mains, trouver une solution». Solution qui, dans le film, passe par redécouvrir «qui» étaient ces femmes, ce qu’elles faisaient Jeudi 14 Février 20h00 «avant», leurs compétences, leur formation... Résumé : Zachary, 17 ans, sort de prison. Rejeté par sa mère, il traîne dans les Dans «Les Invisibles», travailleuse sociales et SDF jettent tout dans la quartiers populaires de Marseille. C’est là qu’il rencontre Shéhérazade... bataille pour réinsérer a tour de bras avant la fermeture du centre, leur «Cour des miracles». Usant de subterfuges (mensonges, falsification, piston) mais Un fait divers comme point de départ : Shéhérazade est le aussi d’ateliers de prise de confiance, entretiens d’embauche à blanc. Et se premier long métrage de Jean-Bernard Marlin, qui avait auparavant signé muant de facto en centre d’accueil 24/24h, en toute illégalité. deux courts : La Fugue et La Peau dure. C’est un fait divers survenu à

page 24 ZOOM n°21 janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 25 Marseille en 2013 et centré sur un petit proxénète qui a donné envie au réalisateur de faire ce film. Il se rappelle : «Un adolescent de 16 ans, en fugue, est arrêté dans un hôtel de passe du centre-ville où il vit avec deux filles prostituées de son âge. Pendant plusieurs mois, ils vivent de l’argent de la prostitution. On l’accuse de proxénétisme. Eux, ils vivent une histoire d’amour. C’était assez violent entre eux, il y avait des coups échangés. Mais les protagonistes l’identifiaient bien comme une histoire d’amour. Cette histoire, je l’ai rencontrée plusieurs fois dans la rue, à Marseille. J’ai vu des jeunes filles prostituées se battre et tenter de survivre sur le trottoir pendant que leur copain était en galère. Certaines leur ramenaient même de l’argent en prison.»

Un fait divers comme point de départ : Shéhérazade est le premier long métrage de Jean-Bernard Marlin, qui avait auparavant signé deux courts : La Fugue et La Peau dure. C’est un fait divers survenu à Marseille en 2013 et centré sur un petit proxénète qui a donné envie au réalisateur de faire ce film. Il se rappelle : «Un adolescent de 16 ans, en fugue, est arrêté dans un hôtel de passe du centre-ville où il vit avec deux filles prostituées de son âge. Non-professionnels : Pour faire en sorte que son film soit le plus réaliste Pendant plusieurs mois, ils vivent de l’argent de la prostitution. On l’accuse possible, Jean-Bernard Marlin a, en plus de son travail de documentation, de proxénétisme. Eux, ils vivent une histoire d’amour. C’était assez violent choisi des comédiens non-professionnels. Le metteur en scène confie : «Ils entre eux, il y avait des coups échangés. Mais les protagonistes l’identifiaient ont instinctivement le langage, les gestes des personnages. Leur visage bien comme une histoire d’amour. Cette histoire, je l’ai rencontrée plusieurs raconte une histoire. Mon producteur, Grégoire Debailly, aime aussi les fois dans la rue, à Marseille. J’ai vu des jeunes filles prostituées se battre histoires ancrées dans le réel, avec une approche documentaire. Il produit et tenter de survivre sur le trottoir pendant que leur copain était en galère. les films de Samuel Collardey. Mais, avec Shéhérazade, je suis allé un peu Certaines leur ramenaient même de l’argent en prison.» plus vers la fiction.» Observation : Pour écrire Shéhérazade, Jean-Bernard Marlin est revenu habiter dans la ville où il a grandi : Marseille. Il a ainsi passé plusieurs mois Le scénario : A Marseille, Jean-Bernard Marlin a rédigé une première avec des jeunes femmes qui se prostituent dans le quartier de la Rotonde, version de scénario assez documentaire. Le cinéaste est ensuite reparti à où a eu lieu le fait divers. «Elles ont entre 16 et 24 ans, elles traînent en Paris et la scénariste Catherine Paillé lui a fait des retours. Elle a notamment bande. Elles vivent dans des chambres d’hôtel du quartier. J’ai observé leur apporté à cette histoire une sensibilité qui lui est propre, un côté poétique vie dans la rue, je leur ai demandé de me parler de leur vie amoureuse. Je et aussi beaucoup de bon sens selon Marlin, qui précise : «Les dialogues me suis rendu compte que beaucoup d’entre elles étaient passées par des étaient déjà très écrits parce que je connais le langage de ces jeunes, je foyers. Ça s’inscrivait dans la continuité de mon travail, un documentaire et connais leurs expressions, je les maîtrise même très bien. Ce qui ne m’a un court métrage sur un jeune de foyer. Au départ, ce n’était peut-être pas pas empêché, au tournage, de laisser parfois les jeunes improviser. Et puis conscient, mais je sais aujourd’hui qu’à la base d’un projet, il y a toujours une actrice m’a aussi aidé : elle connaissait bien les filles du quartier de la pour moi une exigence documentaire.» Rotonde, elle m’a dit ce qui sonnait juste ou pas dans leurs scènes.»

de son histoire en Iran, mais la loi est la loi et beaucoup de femmes ne la Durée : 1h 28min V.O. - Genre : drame - Origine : Iran connaissaient pas. Le réalisateur voulait parler de celle-ci et des droits des femmes, par le biais d’une histoire accessible à tous.

Bio du cinéaste : Soheil Beiraghi est né en 1986. Diplômé en analyse La Permission des systèmes d’ingénierie des industries, il change de voie pour se vouer à sa passion pour le cinéma et débute une carrière de réalisateur en 2004. Réalisateur : Soheil Beiraghi Pendant 10 ans, il produit et est assistant réalisateur sur plus de 30 films et Interprètes : Baran Kosari, Amir Jadidi, Sahar Dowlatshahi, Leili Rashidi, séries TV. Il écrit et met en scène la pièce Pothole en 2012, l’une des plus Hoda Zeinolabedin populaires de l’année en Iran. Il écrit et réalise son premier film Moi, en 2016, qui obtient le prix d’interprétation de la Critique pour son actrice principale, Mardi 12 Mars 20h00 Leila Hatami. La Permission est son second long métrage.

Résumé : Afrooz est la capitaine de l’équipe féminine de futsal en Iran. Après 11 Un sombre constat : Si le sport devrait être une affaire de valeurs ans de travail acharné, son rêve devient réalité : l’Iran est en finale de la Coupe collectives, La Permission donne à voir une solidarité entre femmes qui vole d’Asie des nations. Mais au moment d’embarquer pour la Malaisie, elle apprend en éclats. «C’est un constat très sombre. Je pense que dans une situation bien particulière où le pouvoir s’immisce dans les relations et vous incite à que son mari lui interdit de sortir du territoire. En Iran, une femme doit obtenir faire des choix cornéliens, ce sont des choses qui arrivent. Je ne voulais l’autorisation de son mari pour pouvoir voyager. pas être pessimiste, mais je voulais montrer le parcours d’une femme dont le pouvoir finit par l’isoler», confie Soheil Beiraghi. Un peu de thriller Par endroits, le drame conjugal s’assortit d’éléments de thriller (notamment la scène de course-poursuite). Soheil Beiraghi : «Je considère cette histoire comme une sorte de western urbain ! Je voulais construire un personnage fort avec les codes du genre. Parallèlement, je voulais que le public soit accroché à l’histoire, j’ai donc convoqué un peu de suspense.» Baran Kosari dans la peau de Afrooz Baran Kosari, qui incarne Afrooz, est quasiment dans toutes les scènes du film. D’une certaine façon, le film repose donc sur ses épaules. La comédienne explique : «Je pense que c’est un rôle que n’importe quel acteur ou actrice voudrait jouer. J’adore le personnage de cette femme forte et volontaire qui se bat pour ses droits. Par ailleurs, j’ai dû travailler le personnage de l’athlète pour le rendre crédible, j’ai pensé qu’il fallait qu’on ressente sa carrière de capitaine d’équipe nationale dans chaque geste et Droit des femmes : La Permission s’inspire d’événements réels. Soheil chaque parole. Soheil est l’un des meilleurs réalisateurs avec lesquels j’ai Beiraghi est parti d’un fait courant en Iran pour écrire le scénario : de travaillé. Nous avons beaucoup répété et le travail sur le personnage d’Afrooz nombreuses femmes, athlètes ou artistes, ne peuvent pas quitter le territoire lui tenait particulièrement à coeur parce qu’il était de notre responsabilité de parce qu’elles n’ont pas la permission de leur mari. L’une d’entre elles était montrer cette histoire de façon authentique. Il m’a emmenée exactement là la capitaine de l’équipe nationale de futsal. Tout le monde a entendu parler où il le souhaitait en me montrant toutes les facettes du personnage.»

page 24 ZOOM n°21 janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 25 France 2018 - Durée : 1h50 min UNE INTIME CONVICTION Un film de Antoine Raimbault Avec Olivier Gourmet, Marina Foïs, Laurent Lucas…

Synopsis : Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le défendre pour son Au plus près du réel procès en appel. Alors que l’étau se resserre autour de celui que désormais Proche d’Eric Dupont-Moretti, mais aussi de la famille Viguier dès lors qu’il tout accuse, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession. a commencé à s’intéresser à l’affaire, Raimbault fait figure d’inside man le mieux à même de porter cette histoire à l’écran. Se décrivant comme Extrait d’un texte de Coline Feldmann pour Zone Critique : De ce un « émissaire », c’est lui qui les a mis en contact au moment de changer fait divers encore non-élucidé, Antoine Raimbault fait un film de prétoire d’avocat et c’est aussi lui qui a passé des années à décortiquer chaque qui a tout du thriller judiciaire. Hyper-documenté, rythmé, et restituant aspect de l’instruction. « L’ensemble des dossiers fait la taille d’une parfaitement les étapes-clé de ce procès hors norme, Une Intime conviction pièce entière. Au moment de la préparation j’ai convié les acteurs pour se pose en modèle du genre. un weekend de coaching, où ils ont eu accès aux documents et ont pu Pour l’heure, la profession connaît Antoine Raimbault comme le jeune rencontrer des policiers qui travaillent sur le même type de cas, un avocat homme à l’allure de premier de la classe qui a initié Dupont-Moretti à pénaliste ou des témoins », relate le cinéaste. l’actorat, dans un court métrage. A n’en pas douter, son passage au format Au-delà de cette phase préparatoire en amont du tournage, Antoine long lui assurera une sortie immédiate de l’anonymat, notamment grâce au Raimbault a également obtenu le réalisme souhaité grâce à une astuce casting qui partage l’affiche, Olivier Gourmet et Marina Foïs. Tandis que le digne d’une bonne plaidoirie. Interrogé sur l’apparente spontanéité de premier enfile la robe du ténor, la seconde prête ses traits à un personnage de certaines scènes, il confie : « Les répliques étaient très écrites, on ne fiction – seule invention scénaristique – à travers lequel progresse l’intrigue. pouvait pas changer une virgule. Pour monter en tension, les acteurs Sur une cadence haletante, le réalisateur abat les cartes des neuf années improvisaient tout en sachant que seul le passage figurant au scénario de préparation qui auront été nécessaires au développement de son projet. serait gardé. Il y a un hors-champ perpétuel dans la manière dont nous Une gestation nourrie de recherches, de consultation des PV d’instruction avons travaillé ». aux archives et d’observation d’audiences, qui expliquent la précision qu’il applique à son film. Mise en scène ciselée, jeux de cadrage intenses, montage Tandis que l’affaire Viguier n’a pas livré ses secrets et que la famille envisage efficient : tous les arguments du solide film d’enquête sont réunis pour toujours que la disparue puisse être encore en vie, Antoine Raimbault rapprocher le cinéaste d’un Alan J. Pakula ou d’un Michael Mann. montre que la réalité est parfois plus palpable à travers le prisme de la fiction et que le cinéma ne cesse jamais d’interroger notre société. « J’ai fait ce film pour interroger la justice française » Loin de la théâtralité américaine, ce sont les cours d’assises hexagonales que Raimbault met au banc des accusés. Devant sa caméra, notre système judiciaire ne peut cacher ses failles et, s’il ne s’agit pas de faire le procès de la justice, il s’agit toutefois de montrer à quel point l’intime conviction est déterminante à l’issue d’un procès. Cette notion, qui est au cœur d’un documentaire éponyme et qui a également servi de matière à Raymond Depardon, constitue le cœur battant du film, comme elle l’a été dans le jugement qui s’est étalé en une des journaux à l’époque. « L’enjeu était de faire l’apologie du doute », explique Antoine Raimbault, précisant : « La vérité ne m’intéresse pas autant que de savoir comment on fait pour juger sans preuve ».

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Un film de François Ozon GRÂCE À DIEU Avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud…

Synopsis : Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, victimes devant le parquet de Lyon, il a finalement reconnu il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie tous les faits devant la justice et assuré que sa hiérarchie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, très vite rejoint avait eu connaissance de cette tendance à la pédophilie. par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur L’affaire a plongé le cardinal Philippe Barbarin, primat des parole » sur ce qu’ils ont subi. Mais les répercussions et conséquences de ces Gaules et archevêque de Lyon, dans la tourmente. Les vic- aveux ne laisseront personne indemne. times du père Preynat ont également saisi le parquet de Lyon contre Philippe Barbarin, l’accusant d’avoir couvert les actes de ce prêtre. Le parquet a alors ordonné une enquête Extraits article Le Figaro 4/10/18 : Le réalisateur de préliminaire pour des faits de non-dénonciation et de mise Frantz a retracé dans la plus grande discrétion le calvaire des victimes du père en péril de la vie d’autrui. Monseigneur Barbarin avait fini par Preynat accusé en 2016 d’avoir agressé sexuellement 70 jeunes scouts entre reconnaître les erreurs de l’Église dans cette affaire. «Pour 1986 et 1991. Une affaire qui avait plongé Philippe Barbarin, l’archevêque de les victimes, la souffrance est aussi brûlante qu’il y a trente Lyon, dans la tourmente. ans, au premier jour. Pour elles, il est révoltant et inadmis- Le secret a été bien gardé. Le réalisateur de Jeune & Jolie, François Ozon, a sible que le père Preynat ait pu continuer à être prêtre»», tourné dans une discrétion absolue un film sur les victimes du père Preynat, expliquait-il au Monde en août 2017. mis en examen en 2016 pour des faits d’agressions sexuelles sur des scouts Concernant l’omerta qui règne sur les affaires de pédophilie lyonnais entre 1986 et 1991. dans l’Église, François Ozon dit aussi l’évoquer dans son Selon Le Progrès, le tournage s’est déroulé entre mars et mai dernier. Le film nouveau long-métrage. «Ce film n’apporte pas de réponses qui réunit Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud, s’intitulera Grâce mais il pose beaucoup de questions. Un personnage dit à Dieu et sortira en salle le 20 février 2019. que son combat n’est pas contre l’Église, mais pour l’Église. C’est aussi le mien», a précisé le réalisateur alors que vient «Le film est un portrait de ces hommes abusés, comment ils ont vécu avec leur de reprendre à Lyon, après plus d’une année d’interruption, traumatisme, comment ils ont libéré leur parole et quelles en ont été les réper- le procès canonique du père Preynat. cussions familiales et sociales. Ce film est vraiment raconté du point de vue des victimes», a confié le cinéaste à nos confrères lyonnais. «D’ordinaire, les procès canoniques de l’Église règlent des affaires de type annulation de mariage et non de pédophilie. Le père Bernard Preynat a été mis en examen en 2016, soit vingt ans après les Ce procès interne, d’abord dit ‘‘pénal administratif’’, est dé- faits, pour «agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne sormais ‘‘judiciaire’’: il permet aux victimes de se constituer ayant l’autorité». L’affaire avait été révélée par quelques anciens scouts de partie civile et de demander réparation», explique à Europe la paroisse Saint Luc, à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône). Les victimes accusant 1 François Devaux, président de La Parole libérée, assoca- notamment leur ancien aumônier d’attouchements et de fellations. tion des victimes du prêtre lyonnais âgé aujourd’hui de 72 L’ecclésiastique n’avait pas été mis en cause au moment des faits malgré des ans. Avant d’ajouter qu’au-delà des indemnités, les victimes accusations récurrentes de parents. Poursuivi et confronté par ses anciennes veulent remettre en question l’Église sur son fonctionnement.

page 26 ZOOM n°21 janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 27 N°21 Janvier/Février 2019

Le journal de l’actualité cinématographique du cinéma Grand Écran “Cyrano” de Bergerac - classé Art et Essai

Un film de François Ozon GRÂCE À DIEU Avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud… Voir page 27 Ne pas jeter sur la voie publique. Document non contractuel, sous réserve d’erreur typographique. Imprimé en France - RCS Limoges 494 602 824 - -

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