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VOYAGE

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TIME AU FIL DE LA VIE

Écrit & réalisé par Raconté par IMAX DOCUMENTARY FILMS CAPITAL, KNIGHTS OF COLUMBUS ET BROAD GREEN PICTURES PRÉSENTENT UNE PRODUCTION IMAX ENTERTAINMENT ET A SOPHISTICATED FILMS

VOYAGE of TIME

A U FIL DE LA VIE

ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR TERRENCE MALICK RACONTÉ PAR CATE BLANCHETT

DURÉE : 1H30

PRESSE DISTRIBUTION JEAN-PIERRE VINCENT MARS FILMS SORTIE LE JEUDI 4 MAI - SÉANCE UNIQUE MARINE HUET 66, RUE DE MIROMESNIL 50, RUE DE PONTHIEU 75008 PARIS 75008 PARIS TÉL. : 01 56 43 67 20 BANDE-ANNONCE, PHOTOS ET DOSSIER DE PRESSE TÉL. : 01 42 25 23 80 [email protected] TÉLÉCHARGEABLES SUR WWW.MARSFILMS.COM [email protected] SYNOPSIS HYMNE À LA NATURE ET À L’UNIVERS, VOYAGE OF TIME S’INTERROGE SUR LE RÔLE DE L’HOMME DANS LE FUTUR. APRÈS CES TEMPS INFINIS, QUEL EST LE SENS DE NOTRE PASSAGE SUR TERRE ? NOTES de PRODUCTION UNE ŒUVRE la narration. En effet, comment l’existence des né- À VOCATION SCIENTIFIQUE buleuses, des vagues de lave, des tempêtes de météorites, de la division cellulaire et des forêts, Le cinéma contemporain oscille entre drames in- ou encore la transformation des espèces et l’évo- timistes, documentaires d’investigation et block- lution des formes de vie, peuvent-elles nous évo- busters spectaculaires. Avec VOYAGE OF TIME, quer quoi que ce soit ? Comment peuvent-elles Terrence Malick tente une expérience cinémato- susciter la moindre émotion ? graphique nouvelle et inclassable. Pour explorer le potentiel de cette démarche, Ma- Le cinéaste se sert de la puissance du cinéma lick et une équipe soudée de collaborateurs ont pour réunir nos connaissances scientifiques de éprouvé les limites des effets réels et des effets l’univers et évoquer le mystère insondable de visuels les plus sophistiqués. Entre microphoto- l’art au profit d’un périple sensuel. Un périple qui graphie et visualisation informatiques, la ques- se révèle profondément personnel pour chaque tion s’est posée de savoir comment transposer à spectateur. l’écran de gigantesques phénomènes cosmolo- giques et les formes de vie les plus étranges au S’affranchissant des limites temporelles habi- monde. Mieux encore, il s’agissait de faire en sorte tuelles, le film explore notre univers, vieux de 14 que ces images résonnent chez le spectateur et milliards d’années, et soulève des questions ra- que celui-ci envisage leur beauté, leur sens et rement abordées au quotidien mais qui pourtant leurs conséquences de son propre point de vue. marquent nos vies : Quelle est l’origine de notre monde et des rapports entre les différentes es- Pour définir la tonalité du film, Malick a fait lire à pèces vivantes ? En quoi notre passé le plus loin- ses producteurs Sarah Green et Nicolas Gonda tain est-il révélateur de notre identité actuelle ? les propos de Richard Feynmann : Comment avons-nous évolué, nous sommes- nous adaptés et avons-nous survécu pour deve- « Qui donc se sent inspiré par notre représen- nir ce que nous sommes aujourd’hui ? tation actuelle de l’univers ? Nos poètes n’en parlent pas dans leurs poèmes et nos artistes ne Il s’agit de rendre visible – et de donner à sentir cherchent pas à évoquer ce phénomène extraor- – ce qui est longtemps resté invisible. Malick re- dinaire. Les chanteurs s’en désintéressent dans cherche depuis plusieurs décennies des moyens leurs chansons : nous en sommes réduits à as- originaux d’embarquer le spectateur dans ce sister à une conférence sur le sujet, sans avoir la voyage unique. possibilité d’entendre une chanson ou un poème autour de ce phénomène. Notre époque n’est pas Bien avant de s’atteler à ce projet, Malick s’était encore celle de la science. » plongé dans des études d’astronomie, de biolo- gie et de philosophie : il avait pris des notes et L’objectif consistait à élaborer un récit original rencontré des professeurs, chercheurs et in- de l’histoire de notre univers : il s’agissait d’en venteurs de domaines en constante évolution, retracer la vertigineuse chronologie, mais aussi comme la physique et l’anthropologie. d’exprimer la magie des phénomènes cosmiques qu’on a du mal à observer et auxquels on parti- L’histoire de l’univers est la plus ancienne jamais cipe pourtant à chaque instant de sa vie. C’est racontée – et l’homme cherche à la décrypter de- ainsi que le spectateur ne serait pas perdu dans puis l’époque paléolithique. Mais sa complexité un vaste univers abstrait mais se sentirait plongé s’accorde difficilement aux codes traditionnels de dans un environnement vivant où il pourrait dé- couvrir comment le parcours de chacun d’entre nous est intimement lié à ces quelques moments arrachés au temps qui président à nos trajec- toires individuelles.

Par conséquent, VOYAGE OF TIME n’évoque pas « Bien avant de s’atteler seulement la création de notre monde mais aussi à ce projet, Malick s’était plongé ses nombreuses fluctuations – sa brutalité, son étrangeté et ses merveilles, ses catastrophes et dans des études d’astronomie, sa résistance. Le film retrace les origines de la de biologie et de philosophie » vie à laquelle se mêlent nos propres existences – et le comportement des cellules les plus in- fimes fait écho à notre volonté de toucher, croître, construire et nous adapter aux changements in- cessants qui se produisent dans notre monde. années 20, émerge la figure du savant fou dans DE CHEESE MITES des films tels que PARIS QUI DORT de René Clair À VOYAGE OF TIME et METROPOLIS de Fritz Lang qui donnent nais- sance à un mythe encore d’actualité de nos jours. Depuis plus d’un siècle, les échanges entre Depuis cette époque, le film scientifique est deve- science et cinéma sont nombreux. Dès l’avène- nu protéiforme. On peut citer l’exemple des films ment des premières caméras, la capacité du ci- pédagogiques des années 50, des documen- néma à rendre compte de la réalité – et parfois à taires télévisés comme la série PLANÈTE TERRE la reproduire – s’est avérée d’un formidable inté- de David Attenborough devenue un véritable phé- rêt scientifique. Au début du XXème siècle, pour nomène de société, de l’avènement du cinéma en la première fois, les expériences scientifiques, IMAX ou des longs métrages de Jacques Perrin jusque-là cantonnées à des laboratoires privés, et Jacques Cluzaud (LE PEUPLE MIGRATEUR et pouvaient être filmées pour que le plus grand OCÉANS) et du contemplatif RENCONTRES AU nombre les découvrent. L’aptitude de la caméra BOUT DU MONDE de Werner Herzog. à étirer et à manipuler le temps a contribué à en faire un outil scientifique des plus utiles. Soudain, VOYAGE OF TIME franchit une nouvelle étape tout le monde pouvait se représenter le monde en offrant au spectateur une expérience senso- invisible qui nous entoure. rielle de nos connaissances scientifiques de notre monde, de notre histoire et de notre existence. En 1903, grâce à une œuvre-phare intitulée L’aventure a commencé par plusieurs rencontres CHEESE MITES [littéralement, les « cirons » ou avec une équipe de physiciens, biologistes et vers produisant le fromage comme la mimolette, naturalistes réputés dans le but d’établir la chro- NdT] et réalisée par le pionnier du documentaire nologie du film. Puis, la préparation est devenue scientifique Charles Urban et le zoologue Francis un véritable laboratoire cinématographique gran- Martin Duncan, les spectateurs découvraient des deur nature. images inédites du monde microbien contenu dans un morceau de Stilton. À l’époque, le public des dancings londoniens accueillit le film avec des applaudissements chaleureux car il n’avait encore jamais rien vu de tel. Le naturaliste F. Per- cy Smith signe ensuite plusieurs courts métrages couronnés de succès comme THE BALANCING BLUEBOTTLE et THE ACROBATIC FLY.

Dans les années 20, le grand public se passionne de plus en plus pour le film naturaliste, notam- ment grâce à SECRETS OF NATURE de Charles Urban, série de 144 courts métrages imaginés par des passionnés de science sur toutes sortes de sujets comme les oiseaux, les abeilles ou la vie marine. Ce foisonnement de films met à profit toutes sortes de techniques novatrices comme la photographie en stop-motion, la microcinémato- graphie et l’animation.

Le cinéma de fiction s’intéresse, lui aussi, à la science, sans doute parce que ces deux do- maines sont nourris par une passion pour l’expéri- mentation, les découvertes empiriques et la curio- sité pour le destin de l’homme. Dès LE VOYAGE DANS LA LUNE (1902) de George Méliès, le ci- néma pousse les artistes à représenter le vaste cosmos en imaginant des voyages sur la Lune ou sur Mars à grand renfort de trucages. À la fin des UNE HISTOIRE turelle, précise Knoll. Ce n’est qu’en plein milieu QUI APPARTIENT À TOUT du déjeuner que j’ai pris conscience que j’avais en face de moi le réalisateur de LA BALADE SAU- LE MONDE VAGE. Depuis, j’ai savouré chaque instant passé en sa compagnie. » VOYAGE OF TIME n’aurait pas pu voir le jour sans le concours de scientifiques de divers domaines. Grand admirateur du cinéaste, Knoll n’a pas Principal conseiller scientifique, le docteur été étonné de découvrir chez Malick un esprit Andrew Knoll est professeur d’histoire naturelle à curieux et constamment en ébullition. Pendant Harvard, consultant pour la NASA et auteur d’une longtemps, les deux hommes n’ont fait que parler œuvre (« Life on a Young Planet: The First Three

« Notre mission, en tant que scientifiques, consiste à atteindre ce mystère et à tenter d’en fournir une explication. »

Billion Years of Evolution on Earth » et « Biology: de la naissance de la terre, évoquant les diffé- How Life Works ») qui s’attache aux premières rentes époques géologiques et l’état actuel des manifestations de vie, à l’histoire de la nature et, connaissances. Knoll a compris que le réalisateur surtout, à la richesse des rapports entre ces deux ne cherchait pas seulement à comprendre la bio- pôles. Grâce à sa formidable expertise dans ces logie pour stimuler sa créativité, mais qu’il voulait domaines – et à sa volonté d’envisager l’inconnu savoir en quoi les lois de la nature étaient liées –, Knoll était l’homme qui correspondait en tout aux grandes questions existentielles sur la vie, la point à la vision de Malick. mort et la place de l’être humain dans le cosmos.

Selon Knoll, le tour de force du réalisateur est Par la suite, le cinéaste a demandé à Knoll d’être d’avoir opéré un changement radical dans la ma- son principal conseiller scientifique. Ce dernier a nière dont le cinéma aborde la science et dont alors fait en sorte qu’une chronologie de l’évolu- le spectateur apprécie ses révélations et ses tion de la vie, d’une grande précision scientifique, énigmes. sous-tende les images du film.

« Un jour, je plaisantais avec Terry en lui disant « Mon boulot consistait simplement à m’assurer que si j’avais dû réaliser le film moi-même, il n’au- que les éléments scientifiques soient d’une par- rait rien à voir avec le sien, signale le scientifique. faite exactitude, indique Knoll. Le résultat final est Il aurait sans doute l’allure d’un documentaire le fruit du talent artistique de Terry mais il m’en- pédagogique retraçant les fondements de nos voyait des résumés de ce qu’il souhaitait faire, je connaissances et les circonstances de leur dé- les annotais très précisément et on jetait ensemble couverte, mais ce n’est pas l’objectif de Terry. toutes sortes d’idées. Il y a des choses qu’on ne Son film soulève une tout autre question : com- sait pas sur l’origine de la Terre et d’autres qu’on ment, en tant que produits d’une longue évolu- connaît très bien. Je ne pense pas qu’il y ait quoi tion, se représente-t-on ce processus ? Il explore que ce soit dans le film qui s’éloigne franchement cette problématique grâce à des images puis- de l’état actuel des connaissances scientifiques. samment évocatrices que je ne reverrai proba- Il reste néanmoins quelques incertitudes sur la blement jamais. C’est sans doute le dispositif le datation de certains phénomènes : les premières plus original jamais mis en place pour raconter cellules sont-elles apparues il y a 4 ou 3,5 mil- l’origine de la vie. » liards d’années ? Mais dans le contexte du film, ces questions n’ont pas grande importance car Pour Knoll, l’aventure a commencé par un appel le spectateur est avant tout embarqué dans le téléphonique de Malick, il y a plus de vingt ans. grand périple de l’évolution de la vie. » « Mon interlocuteur m’a dit qu’il s’appelait Terry Malick et il m’a proposé de déjeuner avec moi Autre zone d’ombre : quelle était l’allure des pre- pour me parler d’un projet de film sur l’histoire na- mières formes de vie ? « À mon avis, la repré- sentation qu’en donne le film est scientifiquement connais. C’est un spectacle magnifique et qui vraisemblable même s’il n’y a pas là de précision donne envie de découvrir ce domaine. L’alter- historique absolue, ajoute Knoll. Les organismes nance entre des scènes contemporaines et l’évo- observables aujourd’hui, qui sont les plus proches cation de l’histoire de l’univers est très judicieuse. des premières formes de vie, sont les bactéries, Le film soulève la question de ce qui compte à si bien qu’on est à même de connaître la repro- nos yeux et de la manière dont on fait ces choix, duction, les fonctions et la morphologie des bac- malgré l’histoire du vivant et de notre univers. » téries et de transposer ces connaissances aux organismes les plus élémentaires possibles. »

« la narration vous pousse à vous interroger sur la beauté de l’univers et la manière de se le représenter mentalement. »

La beauté des images du film confère plus de force encore au discours scientifique, souligne Knoll, qui estime qu’il peut y avoir des échanges féconds entre le romantisme de l’art et la rigueur des recherches scientifiques. Il remarque au pas- sage qu’une conversation avec Malick sur la mort chez les animaux et chez les bactéries lui a don- né l’idée d’une conférence autour de la mort envi- sagée du point de vue du paléontologue.

« Si j’espère avoir pu aider Terry, j’ai aussi beau- coup appris de nos conversations, indique-t-il. Ce qui est merveilleux dans son cinéma, c’est qu’il peut intéresser une fillette de dix ans à des choses qu’elle ne connaissait pas et inciter un scientifique de 60 ans à réfléchir autrement. »

Knoll affirme que la science a souvent été pré- sentée, bien à tort, comme l’ennemie du mys- tère et de l’émerveillement alors que l’inverse est plus souvent vrai. « Tous les scientifiques que je connais pensent que l’univers, la vie et l’ensemble des phénomènes naturels sont empreints de mystère, dit-il. La connaissance n’amoindrit pas la beauté et le mystère : elle les met en valeur. Notre mission, en tant que scientifiques, consiste à atteindre ce mystère et à tenter d’en fournir une explication. Et c’est aussi ce que fait Terry, à sa façon, avec ce film. »

Le physicien Lee Smolin du Perimeter Institute, autre consultant sur le tournage, a également été ému par le film. Dans une lettre adressée à la pro- duction, il écrit : « D’un point de vue scientifique, rien ne m’a semblé inexact : la représentation de la naissance de l’univers et de la formation des étoiles et des planètes correspond à ce que j’en Et pourtant, à partir de son deuxième long métrage que Terry était largement à la hauteur de chacun – LES MOISSONS DU CIEL –, le cinéaste a intégré d’entre eux, si bien qu’ils étaient assurés que leurs des images accélérées de plantes qui poussent, propos ne seraient pas déformés. » métaphore de la vie en train de renaître. Et tout comme les scientifiques évoluent dans un univers Pour le producteur de documentaire Sophokles qui se passe de mots, Malick signe une œuvre Tasioulis, qui collabore avec Malick pour la pre- de plus en plus dépouillée sur la nature même mière fois, le film occupe une place à part dans de l’existence. De la guerre du Pacifique de LA l’œuvre du cinéaste – une place à la fois singulière LIGNE ROUGE à la beauté primitive du NOUVEAU et cohérente par rapport à sa filmographie. « Je MONDE, les décors du cinéma de Malick ont sou- crois que Terry est obsédé depuis toujours par vent évoqué, à travers l’âpre réalité de la nature, le les relations entre l’homme et la nature. D’un côté, caractère mouvant de la vie humaine. VOYAGE OF TIME se distingue de ses précédents films dans la mesure où il ne se focalise pas sur la Plus récemment, dans THE TREE OF LIFE (Palme dimension humaine du récit, affirme le producteur. d’Or du festival de Cannes), Malick a monté des Mais de l’autre, il s’agit incontestablement d’un images de la création de l’univers et de la Terre en prolongement naturel de son œuvre antérieure qui, les intégrant à la trajectoire d’une famille texane. progressivement, a adopté un nouveau langage narratif. Si VOYAGE occupe une place à part pour Pour autant, VOYAGE OF TIME est incontestable- Terry, je suis convaincu qu’il lui fallait tourner ses ment un renouveau pour le cinéaste. Il s’agit de autres films avant de s’atteler à celui-ci. » son premier film intégralement sans dialogue, où Selon Tasioulis, l’énergie du film s’explique par la la frontière entre l’environnement extérieur et l’inté- curiosité insatiable du réalisateur : « Terry est l’un riorité de la conscience humaine est plus brouillée des hommes les plus cultivés que j’aie jamais ren- que jamais. contré, dit-il, et sa grande connaissance de l’his- toire, des dernières avancées scientifiques et des La productrice Sarah Green, qui travaille avec Ma- tendances sociologiques peut s’avérer très intimi- lick depuis LE NOUVEAU MONDE, signale que dante. Il se passionne à la fois pour la science et le cinéaste réfléchit à ce projet depuis ses tout les phénomènes inexplicables. Terry est extrême- débuts : « À l’époque où j’apprenais à connaître ment curieux et vous pousse constamment à vous Terry, avant même qu’on ne travaille ensemble, il dépasser et à bousculer vos certitudes. Il soulève me parlait souvent de ce projet, dit-elle. Il avait fait des questions que la plupart des gens n’osent pas des recherches – et avait même tourné quelques poser. » images – pendant plusieurs années et il cherchait à se tenir au courant des dernières avancées Ces questionnements se retrouvent dans la narra- scientifiques en temps réel. C’était donc très dif- tion assurée par Cate Blanchett, pour VOYAGE OF ficile de garder le rythme mais c’était un vrai plai- TIME : AU FIL DE LA VIE, et par , pour sir. Je pense qu’il a pu tourner ce film aujourd’hui VOYAGE OF TIME : THE IMAX EXPERIENCE. Ces parce que le progrès technologique – en matière deux narrations sont différentes – celle de Cate de données scientifiques et de rendus des super- Blanchett est plus introspective et poignante, tan- calculateurs – est enfin en phase avec l’imaginaire dis que celle de Pitt est davantage dans la stupeur de Terry. Il a pu mettre en œuvre ce qu’il envisa- et l’explication – mais elles évoquent toutes les geait de faire depuis très longtemps. » deux une mosaïque d’impressions et d’émotions. L’HISTOIRE DE VOYAGE OF TIME Au cours des années de préparation, il a fallu di- Knoll précise : « Il ne s’agit pas d’une narration gérer quantité d’informations et de notions com- classique qui énonce simplement les faits. Au À première vue, Terrence Malick pourrait ne pas plexes. Sarah Green s’en souvient : « Il y avait contraire, la narration vous pousse à vous interro- sembler être le cinéaste le plus susceptible de constamment une nouvelle étude ou une nouvelle ger sur la beauté de l’univers et la manière de se réinventer le documentaire scientifique sur grand théorie qui venait d’être publiée et que Terry avait le représenter mentalement. C’est ce qui me plaît écran. Dès ses débuts, avec LA BALADE SAU- dénichée pour étayer ses idées. Au début, il me car il existe déjà beaucoup de documentaires très VAGE, Malick s’est imposé par sa propension à fil- donnait des listes de scientifiques de pointe qui, à factuels, alors qu’on a besoin qu’un cinéaste nous mer la nature dans ses moindres détails – les sons, son avis, pouvaient lui apprendre des choses et du interpelle pour nous dire : «tout cela est merveil- les images, les formes, les rythmes – comme s’il coup, je les contactais. Ils ont presque tous répon- leux et vertigineux». La force de la narration, c’est s’agissait d’une palette sensorielle propice à des du présents à l’appel et étaient heureux que leurs qu’elle encourage le spectateur à interpréter les récits pouvant soulever d’importantes questions travaux soient repris par un artiste de l’envergure mots dans le sens qu’il souhaite. » métaphysiques. de Terry. Au vu de nos discussions, il était évident DAN GLASS : aux innovations les plus radicales en matière de neur d’avoir travaillé avec ces formidables artistes DES INNOVATIONS recherche et développement. Le Skunkworks du et intellectuels qui ont collaboré au film. Il nous film a commencé dans un laboratoire d’Austin, au fallait d’incomparables personnalités capables de DE POINTE Texas, entièrement dédié aux expérimentations transposer visuellement des idées abstraites. » photographiques les plus extravagantes. Pour lui permettre d’explorer plusieurs possibili- tés, le producteur a présenté Terrence « Nous menions de véritables expériences Malick au superviseur des effets visuels Dan chimiques, reprend Glass, pour voir comment Glass. Ce dernier s’est sans doute imposé pour différents liquides, teintures, gaz et fluides pour- ses images fantasmagoriques des deux suites raient évoluer si on les filmait en vitesse accélé- de MATRIX et de BATMAN BEGINS, mais il s’est rée. Nous avons utilisé des gels, du verre, des aventuré sur un territoire inconnu avec VOYAGE machines à fumée et des réservoirs de liquide OF TIME. Il a compris que le cinéaste tentait de pour créer une large palette d’effets. » représenter les multiples transformations de l’uni- vers, dans leur rythme naturel de croissance et de « C’était très amusant à réaliser et tout à fait en déclin, avec la plus grande exactitude. phase avec le fonctionnement intellectuel de Terry, intervient-il. Il a pu laisser libre cours à Grâce à ce projet, Glass a découvert des ou- son intuition et réagir à tout ce qu’il souhaitait en vrages qu’il n’aurait jamais imaginé lire un jour, no- temps réel. » tamment sur les phénomènes des étoiles primor- diales de Population III réputées être à l’origine L’œuvre du peintre du XIXème siècle Albert Biers- des premières étincelles de lumière dans l’univers tadt a été une source d’inspiration majeure pour le – ou encore des poissons Tiktaalik Roseae qui ont cinéaste. En effet, grâce à ses vastes paysages été les premiers à s’aventurer sur la terre ferme – de l’Ouest américain, aussi romantiques que ri- bouleversant l’équilibre de notre monde. chement détaillés, ceux qui ne connaissaient pas ces espaces s’y sentaient transportés comme par L’expérience s’est avérée profondément mar- magie. « On voulait retrouver cette puissance, quante pour Glass : « J’ai toujours été fasciné note Glass. Du coup, on insérait d’infimes détails, par l’origine de la vie et la naissance de l’univers, comme de tout petits débris dans le cosmos ou des mais ce projet allait au-delà et m’a permis de por- particules flottantes de la taille d’un microbe – Terry ter un regard nouveau sur le monde, confie-t-il. a surnommé cette opération le «Bierstadting». » Chaque matin, je prends conscience que ma vie

« La naissance de l’univers est par définition la période la plus abstraite de toutes et la vision qu’on en a est forcément nourrie par quantité de théories. »

n’est qu’un tout petit maillon d’une très grande Le labo Skunkworks a été conçu d’emblée pour chaîne et dans le même temps je sais que c’est y convier toutes sortes d’intervenants – scienti- un enchaînement d’événements fortuits qui ex- fiques et artistes – qui partageaient leurs idées. plique que nous sommes ce que nous sommes. « Dès les premiers jours, je me souviens que C’est une perspective galvanisante. Et c’est une Terry racontait qu’il voulait donner le sentiment situation qui n’est pas achevée et qui se poursui- que chaque plan du film avait été tourné par un vra indéfiniment. » artiste différent, relève Glass. On a donc très tôt fait appel à des artistes et des artisans triés sur le Pour se plonger dans ces représentations iné- volet pour se nourrir de leurs idées originales. » dites au cinéma, Glass et Malick ont mis au point ce qu’ils ont baptisé le «Skunkworks» – terme « Au final, le film est ponctué de nuances subtiles utilisé dans l’industrie technologique et l’ingé- qui permettent de transposer la vaste mosaïque nierie pour désigner un groupe qui se consacre qu’est la vie, indique Glass. C’est un véritable hon- LES DÉFIS rage mais aussi pour nous montrer leurs images, base de travail. C’était un vrai problème parce D’ORDRE VISUEL poursuit Glass. Du coup, on est partis de ces repré- que, même si on arrive à générer une image sentations schématiques et géométriques prisées convaincante par ordinateur, le spectateur sait par les scientifiques dans leurs recherches et on a qu’elle n’est pas réelle. On a donc cherché à re- Dan Glass ne disposait pas d’un scénario en essayé de leur donner une dimension esthétique. » présenter ces créatures comme si elles étaient bonne et due forme pour travailler avec Terrence filmées pour un documentaire, sans pouvoir sys- Malick. « Il s’agissait d’évoquer la chronologie L’équipe s’est aussi procuré des clichés stupé- tématiquement compter sur une parfaite lumière factuelle des événements mais surtout de s’ins- fiants du télescope spatial Hubble, des sondes naturelle. C’est ce qui leur donne cette allure un pirer de l’émerveillement qu’elle suscite, explique spatiales de la NASA et de l’Observatoire de la Dy- peu plus réelle. » Glass. En tant que cinéaste, Terry conserve un namique solaire (satellite observant le soleil). enthousiasme enfantin pour la beauté du monde Tout en s’inspirant des recherches actuelles en as- et les phénomènes les plus miraculeux qui nous S’il n’y a pas d’images des trous noirs, le film sug- trophysique, géologie et biologie, Malick et Glass entourent, ce qui correspond à l’atmosphère gère leur existence grâce à des simulations de se sont aussi fiés à leur intuition en visionnant les du film. Il fallait, pour tous les collaborateurs de supercalculateurs et à d’autres approches plus premiers montages qu’ils n’ont cessé d’affiner. Terry, condenser toutes ces informations sans at- mystérieuses. Glass et Malick ont utilisé des fer- Au bout de dix ans d’investissement absolu dans ténuer la fascination qu’exerce le sujet du film. » rofluides qui deviennent magnétiques en présence ce projet, Glass y voit une manière nouvelle d’en- d’un champ magnétique – dans le but d’explorer visager les effets visuels. « Pendant longtemps, Il y avait quatre domaines en particulier qui po- des effets inédits. « En jouant avec les ferrofluides, on ne considérait les effets visuels que sous un saient problème : on a réussi à créer des formes extraordinaires en angle technique et rarement artistique, note- contrôlant le courant tout autour, indique Glass. t-il. C’était indispensable parce qu’à l’époque • Montrer des phénomènes cosmiques antérieurs On obtient des effets très étranges – mais très la puissance des ordinateurs nous obligeait à au système solaire que nous connaissons, puis réalistes – qui suggèrent la justesse de certaines être d’une extrême précision pour que les effets concevoir et représenter l’avenir de notre univers idées théoriques autour des trous noirs. » soient convaincants. Depuis quelques années, en intégrant les dernières théories astrophysiques. les choses se sont inversées et la technologie est • Représenter le disque protoplanétaire qui s’est Pour le disque protoplanétaire, appelé à donner désormais au service de la création. » formé, puis condensé, pour devenir notre système lieu au système solaire et à la Terre, Malick « te- solaire. nait à ce qu’il soit ancré dans la réalité, précise « Avec ce film, nous avons pu obtenir l’équilibre Glass. Nous avons travaillé avec des globes idéal entre effets numériques et création senso- • Reconstituer les premières formes de vie unicellu- en verre peint qu’on pouvait filmer malgré des rielle », conclut-il. laires dans toute leur beauté et leur agilité qui, peu contrejours très prononcés et qui donnaient le à peu, allaient apprendre à se reproduire et à com- sentiment d’être une planète à condition d’utiliser poser des organismes de plus en plus complexes. le bon nombre d’images par seconde. On s’est aussi servi de grains de sel répartis sur un disque • Recréer des animaux qui n’existent plus en les qui tournait très lentement afin d’évoquer une fusionnant avec des espèces analogues dans leur ceinture d’astéroïdes : on le filmait sur plusieurs habitat actuel. niveaux pour conserver une importante profon- deur de champ. » Chacun de ces domaines comportait ses propres difficultés. L’ouverture du film était un cas en soi. Les dinosaures, depuis longtemps disparus de la « La naissance de l’univers est par définition la pé- surface du globe, ont été créés grâce au paléon- riode la plus abstraite de toutes et la vision qu’on en tologue Jack Horner, professeur de paléontologie a est forcément nourrie par quantité de théories », à la Montana State University et conservateur du affirme Glass. département de paléontologie au Museum of the Rockies. Il a fourni de précieux conseils sur l’ap- Elle ne se prête pas non plus facilement à l’image parence physique des premiers dinosaures et sur cinématographique. « Juste après le Big Bang, il d’infimes détails comme la texture de leur peau. n’y avait pour ainsi dire plus de lumière et l’univers se résumait à un amas de matières de différentes S’il était galvanisant de mettre au point toute une densités, explique Glass. Autant dire que cela n’est ménagerie d’animaux disparus avec des moyens pas très photogénique. » numériques, Glass se méfiait des créatures in- fographiques qui frappent par leur perfection ir- Par souci d’exactitude, il s’est fié aux conseillers réelle. « Dans certains cas, on a préféré utiliser scientifiques du tournage. « On avait la chance des créatures vivantes qui pouvaient passer pour qu’autant de scientifiques réputés soient à nos cô- leurs ancêtres, mais la plupart du temps on n’avait tés non seulement pour nous apporter leur éclai- rien d’autre que les archives fossiles pour toute LA MISE EN SCÈNE personnes partout dans le monde : il a ensuite passé au crible les rushes à la recherche de pré- Si les effets sont essentiels dans VOYAGE OF sence humaine, qui nous rappelle notre place TIME, la photographie l’est tout autant, permet- dans le chaos de notre planète. tant de plonger dans le passé de notre planète. Tandis que Dan Glass mettait au point les effets Par la suite, le concepteur effets sonores Joel visuels, l’équipe de photographes sillonnait le Dougherty a travaillé sur des sonorités naturelles globe en quête d’images évoquant la Terre à ses et énigmatiques. Puis, la superviseuse musicale premiers jours. Cette mission était supervisée par Lauren Mikus a travaillé avec Malick pour choi- le chef-opérateur Paul Atkins (réalisateur 2ème sir un répertoire de morceaux instrumentaux équipe sur THE REVENANT), réputé pour son évoquant l’énergie vitale de l’infiniment petit et travail sur la faune et la flore, et le directeur de de l’infiniment grand. On retrouve ainsi dans la production Greg Eliason. bande-originale la Messe en Si Mineur de Bach, ultime œuvre achevée du compositeur et sans Atkins souligne que ce travail de photographie en doute la plus cohérente, la monumentale Sym- décors naturels a été un apprentissage perma- phonie N°2 de Mahler, dite de la «Résurrection», nent. « J’ai bien compris que VOYAGE OF TIME ou encore les musiques du compositeur minima- n’était pas censé être un documentaire d’histoire liste Arvo Part et du pianiste de jazz Keith Jarrett. naturelle au sens traditionnel du terme, mais une forme nouvelle obligeant nos opérateurs à s’adapter à un style de photographie inédit, ex- plique-t-il. Nous avons exploré un style mis au point par Terry et son fidèle chef-opérateur Em- manuel «Chivo» Lubezki. On n’a pas utilisé le té- léobjectif – outil traditionnel pour filmer des sujets à distance raisonnable – car Terry préfère conser- ver une importante profondeur de champ grâce à des objectifs grand-angle. Ce parti-pris s’est avéré particulièrement difficile lors de notre pre- mière expédition à Hawaï, sur le volcan Kilauea. Tandis qu’on avançait la caméra Imax tout près de la lave en fusion pour obtenir un plan avec un objectif 40 mm (grand-angle en format Imax), les semelles de nos bottes ont littéralement fondu. »

Des difficultés qui n’ont fait que s’aggraver lorsque l’équipe est allée filmer des créatures sous-ma- rines qui nous ramènent aux premières formes de vie complexes. « On était constamment à la recherche d’animaux surprenants, mystérieux et évocateurs», se rappelle Atkins. «C’était une vraie prouesse de tourner sous l’eau avec ces énormes caméras Imax. Avec une bobine de pellicule 65 mm, on peut tourner trois minutes de film. Ensuite, il faut remonter à la surface, regagner le bateau à la nage, sortir les 135 kg de matériel hors de l’eau et recharger la caméra. Le problème, c’est que lorsqu’on revient dans l’eau, le sujet qu’on cherche à filmer est parti depuis longtemps !»

Loin des mers, des forêts et des déserts, des plans de l’époque contemporaine ont été filmés à l’aide d’une petite caméra numérique Harinezumi réputée pour ses images chaudes et oniriques. Malick a distribué ces petites caméras à plusieurs DERRIÈRE la CAMÉRA

TERRENCE MALICK

Terrence Malick est né le 30 novembre 1943. Il étudie dans les uni- versités d’Harvard et Oxford. À Harvard, il suit notamment les cours de Stanley Cavell. Il enseigne ensuite la philosophie au MIT et tra- duit de l’allemand Le Principe de raison, de Heidegger. En paral- lèle, il s’inscrit à un cours de cinéma et sort diplômé du Center for Advanced Studies de l’American Film Institute en 1969. Il participe, comme script doctor, à l’élaboration de plusieurs scénarios avant d’écrire et réaliser LA BALADE SAUVAGE (Badlands), son premier long métrage. LES MOISSONS DU CIEL (), lui vaut le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1979.

Après un projet avorté avec Paramount Terrence Malick disparaît… Deux décennies de silence qui contribueront à la légende du metteur en scène.

En 1998 il revient avec un film de guerre, LA LIGNE ROUGE (The Thin Red Line), qui évoque la sanglante bataille de Guadalcanal du- rant la guerre du Pacifique, d’après le roman de James Jones. Le film est un grand succès critique et public et remporte un Ours d’or à la 49e Berlinale.

En 2005, sort LE NOUVEAU MONDE, un film qui réitère les aspira- tions esthétiques du cinéaste.

En 2010, la projection très attendue de son nouveau film, THE TREE OF LIFE, n’a pas lieu lors du 63e Festival de Cannes. Le long métrage n’est pas présenté en raison de retards au montage. Mais il est à Cannes l’année suivante et y remporte la Palme d’or.

En 2012, le cinéaste signe un nouveau virage intimiste avec À LA MERVEILLE (), un drame passionnel porté par des interrogations religieuses qui prend pour décor le mont Saint-Michel.

En 2015, Malick revient en compétition à la Berlinale avec KNIGHT OF CUPS, interprété par Christian Bale, Natalie Portman et Cate Blanchett.

Il aura enchaîné les tournages contrairement aux périodes précé- dentes ; ainsi de 2011 à 2016 le cinéaste aura réalisé 4 longs mé- trages et un documentaire. LES CONSEILLERS SCIENTIFIQUES du film

CONSEILLER IMAGES ET DONNÉES SCIENTIFIQUE PRINCIPAL SCIENTIFIQUES FOURNIS PAR Le docteur Andrew Knoll, département de biologie des organismes vivants et de l’évolution, Harvard Le professeur Tom Abel, Institut Kavli d’astrophysique des particules et de CONSEILLERS cosmologie, Stanford University SCIENTIFIQUES Le docteur Ralf Kaehler, Institut Kavli d’astrophysique des particules et de Le docteur Robert Berwick, cosmologie, Stanford University linguistiques informatique, MIT Le docteur Werner Benger, Le docteur Jack Horner, AHM Software GmbH/LSU/UIBK conservateur du département de paléontologie, Le docteur James Geach, Museum of the Rockies centre de recherche astrophysique, University of Le docteur Joel Primack, Hertfordshire département de physique, UC Santa Cruz Le docteur Robert A. Crain, Le docteur Martin Rees, Institut de recherche astrophysique, Liverpool département de cosmologie et d’astrophysique, John Moore University Cambridge University Le docteur Philip F. Hopkins, Le docteur Gerald Schatten, professeur d’astrophysique théorique, California Institute of Technology département de biologie et de fertilisation cellulaire, école de médecine de la University of Le docteur Christopher C. Hayward, Pittsburgh spécialiste d’astrophysique théorique, Caltech Le docteur Lee Smolin, Le professeur Andrew J.S. Hamilton, physicien théorique, Perimeter Institute JILA et département d’astrophysique et de Le professeur Tim D. White, sciences planétaires, University of Colorado centre de recherche de l’évolution humaine, UC Berkeley CHRONOLOGIE RAPIDE de l’univers et de la terre

S’il y a bien une découverte majeure qu’on a faite DÉCOUPLAGE sur l’univers, c’est qu’il possède une histoire, et La température de l’univers chute jusqu’à stabiliser qu’il est constitué de trois éléments. La matière les atomes. C’est ainsi qu’il passe d’un état plasma ordinaire est composée de protons, neutrons et à un état de gaz ordinaire. La lumière est libérée, électrons – et nous-même en sommes constitués. créant la radiation cosmique et conservant l’empla- Il existe aussi une mystérieuse « matière noire » cement de départ des taches chaudes et froides. qui ne se manifeste qu’à travers ses effets gravi- La lumière remplit l’univers et refroidit pendant le tationnels. Elle ne renvoie ou ne reflète aucune lu- développement de l’univers. C’est aujourd’hui ce mière et, surtout, on ne sait presque rien sur elle. qu’on décèle dans les radiations des microondes : Enfin, plus mystérieuse encore, il existe l’énergie cette lumière arrive sur Terre en provenance de noire qui semble n’avoir qu’une seule fonction : plusieurs directions. accélérer le développement de l’univers. L’ÂGE SOMBRE L’ORIGINE Les zones de matière noire les plus denses chutent L’univers est né il y a environ 14 milliards d’an- sous la pression gravitationnelle, créant des em- nées : une explosion se produit qui provoque une bryons de galaxies. Attirée par la pesanteur, la très haute densité et une température extrême- matière ordinaire est absorbée par ces galaxies ment élevée. Personne ne sait encore s’il s’agit du embryonnaires, puis refroidit et fusionne pour commencement du temps ou d’une phase de tran- donner naissance aux premières étoiles. Celles-ci sition suivant une ère antérieure. À sa naissance, émettent de la lumière en transformant de l’hydro- l’univers est presque parfaitement régulier et sy- gène en hélium par combustion, puis l’hélium en métrique. C’est par la suite, tandis que l’univers se éléments plus lourds par fusion nucléaire. développe et refroidit, qu’il devient plus complexe. L’ÈRE DES ÉTOILES LES TOUT DÉBUTS DE L’UNIVERS Ces éléments plus lourds, comme le carbone et Au départ, l’univers se développe très rapidement. l’oxygène, forment les étoiles et sont libérés lorsque La symétrie est brisée par des motifs de taches les étoiles plus lourdes explosent en supernovas. plus ou moins chaudes et froides, réparties de Celles-ci provoquent une forme d’écosystème ga- manière aléatoire. Ces motifs correspondent à des lactique au sein duquel la matière des étoiles se régions avec plus ou moins de matière noire. transforme en nuages de gaz et de poussière, puis redevient étoile. Des disques de gaz et de LES DÉBUTS DE L’UNIVERS poussière fusionnent autour des étoiles et donnent Pendant sa phase de développement, l’univers naissance aux planètes. Certaines d’entre elles ont refroidit et la matière ordinaire fait son apparition. la chance de graviter autour d’étoiles anciennes, Une légère asymétrie entre matière et antimatière dans la « zone habitable » où les conditions sont s’amplifie jusqu’à ce que l’univers ne soit plus réunies pour que l’eau soit à l’état liquide et que constitué que de matière. On entre ensuite dans la vie puisse s’épanouir. L’une d’entre elles est la l’ère de la nucléosynthèse lorsque l’hélium et Terre. d’autres éléments légers sont synthétisés. L’hydro- gène reste majoritaire. LE PRÉCAMBRIEN La toute nouvelle Terre encore en fusion refroidit et c’est alors que se forment une croûte rocheuse et les océans. Les volcans, riches en minéraux, pro- voquent des réactions chimiques. Des formes de LE TRIAS ra la Terre. Pendant quelque temps, de nouvelles vie bactériennes émergent et prolifèrent. La photo- De nouvelles espèces émergent suite aux boule- étoiles continueront à naître des cendres des synthèse devient source de vie. Des animaux mul- versements qu’a connus la planète. Les premiers étoiles mortes. ticellulaires s’épanouissent dans les fonds marins. reptiles volants s’élèvent dans les airs, les dino- 88% de la faune et de la flore disparaissent. saures et des mammifères semblables à des mu- L’ÈRE DE L’ÉNERGIE NOIRE saraignes et ovipares apparaissent. Tandis que l’univers poursuit son expansion, la LE CAMBRIEN matière, qu’elle soit ordinaire ou noire, se dilue, La vie explose. Des formes de systèmes nerveux LE JURASSIQUE mais l’énergie noire ne semble pas, elle, suivre primitifs font leur apparition chez les premiers ver- Des espèces de dinosaures de toutes tailles par- le même chemin. Il est donc possible qu’elle do- tébrés. Les variétés d’algues se diversifient. Les courent désormais la Terre tandis que la Pangée mine. À long terme, on ignore le destin de l’univers, poissons sans mâchoires font leur apparition. Le se sépare, donnant naissance aux mers inté- puisqu’on ne sait pas exactement ce que sont la niveau d’oxygène des océans s’élève. rieures. Les premières espèces d’oiseaux font leur matière et l’énergie noires. L’univers peut conti- apparition et les rongeurs cohabitent avec les di- nuer à se développer ou s’effondrer, en partie ou L’ORDOVICIEN nosaures. intégralement, pour renaître lorsque des zones en Les espèces marines – organismes à l’instar des pleine déliquescence explosent en autant de nou- éponges, mollusques proches de calamars, co- LE CRÉTACÉE veaux big bangs. raux – s’épanouissent. Des plantes primitives Les continents à la dérive reconfigurent la Terre. poussent sur une terre autrefois stérile. Les an- Les dinosaures – comme le tricératops et le tyran- cêtres des araignées et des scorpions investissent nosaure – dominent, des plantes à fleurs poussent les lagons éloignés du rivage. partout sur le globe mais une nouvelle destruction menace la vie sur Terre. LE SILURIEN De gigantesques récifs tropicaux se forment dans LE PALÉOCÈNE les océans. Les poissons développent des mâ- Tandis que les dinosaures disparaissent, les mam- choires, les plantes sont désormais pourvues de mifères prennent leur place et les continents dé- systèmes vasculaires et prolifèrent, encourageant rivent jusqu’à leur emplacement actuel. Un climat de plus en plus d’animaux et d’insectes aqua- subtropical favorise les prairies et les troupeaux tiques à vivre sur la terre ferme. de mammifères herbivores. La gamme des mam- mifères s’enrichit, comprenant désormais des pri- LE DÉVONIEN mates, des chevaux, des chats et des chiens. C’est « l’ère des poissons ». De nombreuses es- pèces de poissons prolifèrent, les premières forêts L’ÉOCÈNE font leur apparition, abritant des arbres de 30 m Les continents entrent en collision les uns avec les de haut, des plantes disséminent des graines por- autres. Le climat devient plus sec et moins chaud. teuses de vie dans d’autres régions et les premiers Les mammifères et les oiseaux adoptent leur forme amphibiens – poissons capables de respirer l’oxy- actuelle. On observe une divergence entre singes gène et pourvus de nageoires semblables à des asiatiques et africains. En Afrique, les premiers pattes – quittent l’eau pour aller vivre sur la terre hominidés descendent de l’arbre et se mettent à ferme. marcher en station verticale.

LE CARBONIFÈRE En plaine, des forêts marécageuses produisent d’importants gisements de charbon, le niveau LE QUATERNAIRE d’oxygène sur la Terre atteint son paroxysme, les C’est « l’ère des humains ». Les hominidés déve- insectes se mettent à voler, les reptiles évoluant en loppent un cerveau de plus en plus gros et se dis- zones humides font leur apparition et prolifèrent. séminent partout sur la Terre, produisant un impact majeur sur la nature. Les civilisations humaines ap- LE PERMIEN paraissent : après l’âge de bronze, se succèdent C’est à cette époque qu’un gigantesque continent l’âge de fer et l’ère industrielle où domine la tech- – la Pangée – se forme : les reptiles sont de plus nologie. en plus imposants, la pire destruction de l’histoire de la Terre anéantit d’innombrables espèces – et Dans plusieurs milliards d’années, le soleil dispa- pourtant, la vie perdure. raîtra pour devenir une géante rouge qui englouti- liste TECHNIQUE

Narration CATE BLANCHETT Image PAUL ATKINS Montage REHMAN ALI et KEITH FRAASE Superviseur effets visuels DAN GLASS Son JOEL DOUGHERTY Producteurs exécutifs TANNER BEARD MARY BING YVES CHEVALIER DANIEL HAMMOND GABRIEL HAMMOND CHRISTOS V. KONSTANTAKOPOULOS JACQUES PERRIN RYAN RETTIG DONALD ROSENFELD Produit par DEDE GARDNER NICOLAS GONDA SARAH GREEN GRANT HILL BRAD PITT BILL POHLAD SOPHOKLES TASIOULIS Écrit et réalisé par TERRENCE MALICK