SITE DU PATRIMOINE DE

COLLECTIF SOUS LA DIRECTION DE MICHEL PRATT

Société historique et culturelle du Marigot

Éditions Histoire Québec LE SITE DU PATRIMOINE Société historique et culturelle du Marigot 440, chemin de Chambly Longueuil (Québec) J4H 3L7 Téléphone : (450) 677-4573 Télécopieur : (450) 677-6231 http://marigot.ca [email protected]

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Collectif, sous la direction de Michel Pratt. Site du patrimoine de Longueuil.

Recherche et/ou rédaction : Hélène Charlebois-Dumais , Pascale Gagnon- Boucher , Robert Gauthier, Mona Godbout, Hélène Léveillée et Michel Pratt. Certains textes des auteurs sont tirés et/ou adaptés d’ œuvres publiées par la Société historique du Marigot.

Photos : Jef Asnong, Olivier Beaulieu, Pascale Gagnon-Boucher, Denis Germain , Johanne Gladu, Dominique Malenfant-Gamache , Michel Pratt, Ville de Longueuil.

Conception graphique et mise en pages : Michel Pratt. Révision : Jerry Fielden et Michel Pratt. Gestion de la documentation : Jacques Bertrand. Secrétariat et gestion administrative : Ginette Guilbault.

© Société historique et culturelle du Marigot. Tous droits d’auteur réservés à la Société historique du Marigot.

Dépôt légal : 1 er trimestre 2010.

Bibliothèque et archives nationales du Canada Bibliothèque et archives nationales du Québec ISBN : 978-2-89586-051-8 Le 7 juin 1993, la Commission du patrimoine de Longueuil recommandait la création d'un site du patrimoine, en vertu de l'article 84 de la Loi sur les biens culturels (L.R.Q., c.B-4). Le 14 juillet 1993, le Con - seil municipal créait le site du patrimoine en vertu du règlement 93-3718. Un site du patrimoine est un ter - ritoire où sont concentrés des bâtiments patrimoniaux et où se sont déroulés des événements historiques. Ce site comprend la majeure partie du secteur du Vieux- Longueuil tel que défini dans le plan U-7393-1-93. Ce site est délimité comme suit:

◆ à l'est par l'arrière des lots situés sur le côté est de la rue d'Auvergne, par la rue d'Auvergne, par l'arrière des lots situés sur le côté ouest de la rue Pratt et par la rue de Normandie;

◆ au sud par la rue Saint-Charles Est, par l'arrière des lots situés sur le côté sud de la rue Saint-Charles Est, par la rue d'Anjou et par le jardin linéaire;

◆ à l'ouest par l'arrière des lots situés sur le côté ouest de la rue Gardenville et par les rues Joliette, Saint- Sylvestre et Grant;

◆ et au nord par la rue Saint-Charles Ouest, l'arrière des lots situés sur le côté sud de la rue Bord-de-l'Eau Est et par la rue Bord-de-l'Eau Est.

3 LA RUE SAINTBCHARLES

4 LE PARC VICTORIA Angle des rues Saint-Charles Ouest et Victoria

Historique

Le parc Victoria, aujourd’hui situé près de l’usine locale de traitement d’eau, occupe les terrains autrefois voisins du premier aqueduc construit en 1874 et démoli en 1947-1948.

Le parc est remarquable, malgré son étendue restreinte, par l’abondance des arbres matures qu’on y trouve, et le petit étang qu’on y a aménagé. Une passerelle le relie à la rive du Saint-Laurent.

Le parc et la rue limitrophe furent nommés Victoria en l’honneur d’Alexandrina Victoria (1819-1901), qui fut pendant 64 ans reine de Grande-Bretagne, d’Irlande et du Dominion du Canada. La partie ouest de Longueuil fut longtemps habitée par une population majoritairement d’origine britannique.

5 LE PARC SAINT -C HARLES Angle des rues Saint-Charles Ouest et Châteauguay

Le parc Saint-Charles est aujourd’hui un assez banal parc urbain, mais dans les années 1950, avec le chalet de la Longueuil Recreation Association, dite L.R.A. prononcée à l’anglaise, ce parc était l’un des pôles importants de la vie sociale des jeunes; ses danses du vendredi soir attiraient la jeunesse des villes voisines.

À compter de 1961, la municipalité en commença l’amé - nagement, et la vocation du parc changea : on y construisit trois courts de tennis et un chalet en 1961, et une pataugeuse en 1962. En 1964, on y construisit un kiosque d’information temporaire à l’occasion de l’Expo. Le terrain de football qu’on y avait aménagé fit place à un terrain de soccer, signe des temps nouveaux.

Le parc Saint-Charles fut ainsi baptisé en l’honneur de Charles-Le Moyne, fondateur de Longueuil, tout comm e la rue qui en est la limite nord.

6 L’ ÉGLISE ST. M ARK Angle des rues Saint-Charles Ouest et Saint-Jean

À la suite des pressions, en 1841, de Frederick Broome, pas - teur de la paroisse de Sant-Luc de Laprairie, auprès du baron Charles William Grant, les protestants épiscopaliens obtinrent un terrain et firent construire, par Allen Robinson, une église en 1842. Son clocheton sera remplacé trois fois. Aujourd’hui, il est surmonté d’une flèche un peu trapue. Le portique en pierres de taille et les contreforts ont été ajoutés par la suite. Les vitraux proviennent de différentes époques et sont de diverses compositions; ils constituent l’élément décoratif principal de cette église sobre.

En 1876, une petite école pour les enfants anglophones est construite à l'est de l'église. Elle disparaît en 1935.

Sur la partie ouest du terrain de l'église, une maison de briques rouges est érigée en 1893 pour le pasteur et sa famille. Le presbytère est un édifice caractéristique de l’époque victorienne. Son volume articulé de deux étages est recouvert, pour l’aile est, d’un toit en pente à deux versants, et pour le corps central, d’un faux mansard avec bassin cen - tral. Cette partie, ornée d’un garde-corps, était aussi ap - pelée « promenade des veuves ». L’entrée principale a été tr ansformée par la construction d’un tambour vitré surmonté du balcon de l’étage. On remarque une galerie en retour d’équerre au nord-est. Conformément à l’esprit de la période victorienne, les frontons des lucarnes et des toits sont recouverts de boiseries et de planches à clin ouvrées.

Cette dernière construction plus que centenaire a été acquise par la Ville de Longueuil en 1990. Aujourd'hui connue sous le nom de « Vieux-presbytère », elle sert de centre d'exposition.

7 JACQUES BRADET COQ CANADIEN DIT PANACHE

Cuivre et laiton. Hauteur de la pièce : 1,50 m. Coq : 75 x 75 cm. Ce coq porte le numéro 706. Complet avec embase et deux roses des vents : les points car - dinaux et les roses. Installé le 12 août 1997.

L’artiste a ainsi décrit son œuvre :

Le Panache m’est apparu lors d’un travail sur les arbres; il est le développement de la feuille d’érable, donc le coq canadien. Son panache permet une bonne prise au vent; je l’ai donc adapté pour mon coq de pignon.

Une stèle, érigée entre le kiosque à musique et l’église, porte une plaque mentionnant les noms des commerçants qui ont participé financièrement au réaménagement du parc. Au centre de cette plaque, on peut lire l’inscription que voici :

L’artiste est un Saguenéen installé à Montréal depuis 1965. C’est en 1986, trois ans après la mort de M. Huot, de Cham - bly, le grand spécialiste du coq au Québec, que Jacques Bradet décide de prendre la relève. Ses coqs internationaux ont, depuis, fait sa renommée.

KIOSQUE DU PARC ST. M ARK

Le parc St. Mark a été inauguré en juin 1996. Il est doté d’un kiosque. On y offre différentes représentations artistiques. Le parc est très achalandé lors du Festival des Vieux Métiers, les métiers vivants. Des spectacles sont aussi offerts lors de la Fête nationale du Québec et la Ville procède alors à la fermeture d’une partie de la rue Saint-Charles. Depuis décembre 2007, on y tient le Marché de Noël et des Traditions de Longueuil.

8 L’église St. Mark et, à sa gauche, la petite école.

Kiosque du parc St. Mark. Photo : Denis Germain.

9 HÔTEL DE VILLE 300, rue Saint-Charles Ouest

Historique

L’hôtel de ville que l’on voit aujourd’hui a cette apparence extérieure depuis 1913, mais l’édifice a connu plusieurs transformations. En 1869, le conseil du Village décide de construire un marché en briques. Au-dessus du marché, on aménage une salle de réunion pour le conseil. Sur le même terrain, au sud du marché, on construit aussi ce que l’on appelle le « hangar des pompes à incendie », en briques également, surmonté d’une tour pour le séchage des boyaux; cette tour contient aussi une cloche qui avertit les citoyens en cas d’incendie ou de danger d’inondation.

En 1907, un incendie détruit le marché, mais épargne le « hangar des pompes ». Le conseil de la Ville décide de re - construire le bâtiment selon les plans d’Arthur Vincent. Le marché-hôtel de ville est encore un bâtiment distinct de la caserne des policiers-pompiers. À compter de 1908, dans les règlements de la Ville, on parlera de l’hôtel de ville et non plus du marché. La partie avant de l’hôtel de ville actuel date donc de 1908.

Dès 1913, on décide d’unifier en un tout les deux bâtiments; les plans sont de l’architecte Alfred Fournier dit Préfontaine. La partie centrale de l’édifice actuel date donc de 1913.

En 1967, l’ancienne salle du conseil, devenue depuis plusieurs années une salle de spectacle où sont présentés concerts, conférences et pièces de théâtre, est réaménagée en un ensemble de bureaux, dont celui du maire. Finalement, l’intérieur de l’hôtel de ville est complètement rénové entre 1986 et 1988 selon les plans des architectes Boudrias et Boudreau.

L’hôtel de ville est donc un bâtiment dont la partie arrière date de 1869, la partie avant de 1908 et la partie centrale de 1913, mais dont l’aménagement intérieur est plutôt récent.

10 Architecture

Architecture néoclassique avec une tendance de la première génération de la période victorienne dans les plans des éléments décoratifs. Articulation stylisée de la toiture et de la tourelle qui sert de sèche-boyaux.

Hôtel de ville en 1909.

Hôtel de ville après 1913.

11 ANCIEN LÉO B.B.Q., AUJOURD ’HUI LE MESSINA 327-329, rue Saint-Charles Ouest

Historique

Ce cottage de pierres taillées de deux étages, construit en 1910, eut longtemps une vocation résidentielle avant d’être transformé en bar et en restaurant par Léo Bourdon dans les années 1960. Ce restaurant, le Léo B.B.Q., était le lieu de rencontre des jeunes adultes de Longueuil dans les années 1970.

Architecture

Ce bâtiment prestigieux est un des rares exemples de revête - ment de pierres de taille à Longueuil. Il conserve, au niveau du couronnement, sa corniche de bois ouvré et l’ensemble de ses qualités intrinsèques. Le bâtiment a été rénové avec brio par le propriétaire du restaurant actuel.

12 CAFÉ TERRASSE 1957 305, rue Saint-Charles Ouest

Historique

Ce curieux bâtiment résulte de l’ajout d’une avancée de deux étages à toit plat, à l’avant, sur l’ancienne façade d’une maison d’un étage et demi à toit à deux versants.

La maison originale, à l’arrière, fut construite en 1854 par Antoine Provost et avait une fonction résidentielle. À la fin du XIX e siècle et au début du XX e siècle, la rue Saint-Charles étant devenue résolument commerciale, on y ajouta l’aile avant.

Architecture

Maison plus ancienne : toit à deux versants terminé par un larmier abritant la galerie de la façade; le recouvrement de planches verticales est interrompu au niveau du plancher de l’étage. Les ouvertures sont asymétriques, composées de fenêtres à battants à carreaux. Les éléments décoratifs se limitent à l’encadrement des fenêtres et, au niveau du rez- de-chaussée, à une applique au linteau en forme de fronton.

13 ANCIEN RELAIS TERRAPIN 295, rue Saint-Charles Ouest

Historique

Hôtel construit en 1857 par Antoine Provost sur un terrain acquis du baron Charles James Irwin Grant. Le commerce connut de multiples propriétaires, dont Alexandre Riendeau , au début du siècle, alors que l’hôtel comptait, selon un rapport du chef de police, 14 chambres, surtout à l’étage supérieur, et une écurie pour 10 chevaux. L’immeuble a été restauré en 1978 pour abriter un restaurant.

Architecture

Bâtiment caractéristique de la première génération des constructions de l’époque victorienne dite d’architecture éclectique; symétrie néoclassique des volumes et des ouver - tures, articulation des arcs cintrés néoromans surmontés d’une fenêtre en demi-cercle; fondation de moellons apparente du côté est; murs de briques portantes; revêtement du toit en bardeaux de cèdre.

14 PARC SAINT -J EAN -B APTISTE Rue Saint-Charles Ouest

Parc triangulaire aménagé en 1885 alors qu'on y érigea la statue de saint Jean-Baptiste, placée anciennement dans le petit parc Saint-Jean-Baptiste, à côté de l'église Saint-Antoine. En 1888, on y installa un abreuvoir pour chevaux à l'extrémité est. À l'origine, le parc était très boisé. On y inaugura le monument au Soldat inconnu, sculpté par Émile Brunet, le 11 novembre 1923, d'abord installé à l'extrémité est du parc. En 1951, on y installa une fontaine. Une nouvelle statue de saint Jean-Baptiste fut inaugurée en 1960. Les deux monuments furent in - versés de position après des travaux majeurs au mois de mai 1961, travaux qui réduisirent la superficie du parc pour élargir de 15 pieds la rue Saint-Charles et y aménager des espaces de stationnement. Tous les arbres furent alors systématiquement abattus.

15 ÉMILE BRUNET MONUMENT AUX HÉROS (1923)

Statue de bronze sur socle de granit, installée dans le parc Saint-Jean-Baptiste. L’œuvre est signée J. Émile Brunet/23 dans le bronze, sur la plinthe, à droite.

C’est le 11 novembre 1923, jour du Souvenir, ou de l’Armistice, que M me Frank Cooper dont l’époux était tombé lors de la Grande Guerre, procéda au dévoilement de ce monument dédié aux soldats qui avaient pris part à ce conflit.

Une plaque commémorative sur pierre basse, devant le monument, nomme les citoyens de Montréal-Sud qui y prirent part tandis que, du côté droit du monument, ce sont les noms des Longueuillois qui y sont gravés. C’est à la suite de la Seconde Guerre mondiale qu’une plaque commémorative fut ajoutée du côté gauche du monument pour rappeler le souvenir des soldats tombés au front à cette époque.

16 MAISON BRUNO -N ORMANDIN 258, rue Saint-Charles Ouest

Historique

C’est en 1898 que Bruno Normandin, boulanger, capitaine de traversier et marchand, se fit construire cette vaste rési - dence de pierres de style victorien, caractéristique des maisons cossues de la fin du XIX e siècle. Bruno Normandin fut maire de Longueuil de 1882 à 1887, en 1891 et 1892, de même qu’en 1907 et 1908. Lors de son dernier mandat à la mairie, il fit installer devant sa résidence deux réverbères.

Architecture

Cette prestigieuse résidence bourgeoise de style victorien est unique à Longueuil par son revêtement de pierres de taille, en façade, dont les ouvertures sont soulignées par un chaînage de pierres lisses. La structure est de bois, sous le revêtement de pierres. Le perron, sa balustrade et sa marquise ont été modi - fiés, de même que la toiture de la façade. Les fenêtres originales ont été remplacées par des fenêtres en aluminium.

17 ANCIEN CARUSO -P INOCCHIO 151, rue Saint-Charles Ouest

Historique et architecture

Cet immeuble de briques de deux étages est recouvert d’un toit de tôle à baguettes mansardé, percé de lucarnes à toit ar - rondi. Il a été construit dans la seconde moitié du XIX e siècle et représente l’exemple type des édifices que l’on retrouvait du côté nord de la rue Saint-Charles Ouest. L’étage, autrefois garni d’un balcon, avait une vocation résidentielle alors que le rez-de-chaussée abritait un commerce.

En 1903, la Bank of British North America s’y installa, pre - mière banque à ouvrir une succursale durable à Longueuil. La Banque Ville-Marie s’y était brièvement installée de 1897 à 1899.

En 1963, le bâtiment abrite le restaurant Caruso. La vocation commerciale originale de ce bâtiment s’est étendue à tout l’édifice. Les ouvertures et les éléments décoratifs ont été modifiés et simplifiés.

18 MAISON ANDRÉ -A CHIM 97, rue Saint-Charles Ouest

Historique

Seule maison à toit à deux versants qui ait conservé son allure originale sur la rue commerciale Saint-Charles Ouest. À l’origine, il s’agissait d’une maison jumelée. Elle fut construite entre 1811 et 1834 et doit son nom au sculpteur André Achim qui y résida; c’est lui qui, entre autres, sculpta, en 1819, les fonts baptismaux de l’église de 1811, que l’on retrouve au - jourd’hui dans la cocathédrale. Depuis un siècle et demi, la maison a abrité tantôt un commerce, tantôt deux, de natures fort différentes : magasin général, buanderie chinoise, salon de coiffure, biscuiterie, boutique de mode, courtiers en im - meubles…

Architecture

Toit à deux versants percé de lucarnes à fronton, revêtement extérieur de planches à clin avec planches cornières, éléments décoratifs minimaux. L’asymétrie des ouvertures témoigne de l’ancienneté du bâtiment et des transformations dues aux différents usages. Ce bâtiment, d’origine résidentielle modeste , exprime, par son architecture, le changement de vocation de la rue Saint-Charles Ouest. Il constitue un témoin important, parce qu’unique.

19 MAISON LESPÉRANCE OU HANGAR DES OBLATS 59-61, rue Saint-Charles Ouest

Historique

La maison Lespérance a une bien modeste origine : en 1844, alors que le noviciat des Oblats occupait la maison Chaboillez, la communauté décide de construire un hangar de pierres en face de la maison des novices. Dès 1847 toutefois, le bâtiment est allongé de 9 mètres et change de vocation : il abrite une résidence et un commerce et prend, grosso modo, l’allure extérieure qu’on lui connaît aujourd’hui. L’édi - fice connaîtra des vocations diverses : résidence, commerce, bureau de poste, école, restaurant, galerie d’art. Aujourd’hui, la maison Lespérance est un édifice à bureaux.

Architecture

Bâtiment d’architecture néoclassique, avec des pierres grossièrement équarries et des appareillés en assises noyés dans le mortier. Les ouvertures sont symétriques et le toit en pente à deux versants forme un fronton face à la rue. À l’origine, ce bâtiment accessoire ne comportait pas d’élé - ments décoratifs; ceux-ci furent ajoutés lors du changement de vocation de l’édifice. Ces éléments victoriens sont au - jourd’hui disparus.

20 PREMIER COLLÈGE OU MAISON CHABOILLEZ 32, rue Saint-Charles Ouest

Historique

En 1815, Augustin Chaboillez, curé de la paroisse de Saint- Antoine, se fait construire une résidence personnelle en pierres, de deux étages, de 18 mètres par 13. C’est, en partie, la moitié est de l’actuel édifice. En 1842, la maison est léguée aux Oblats qui y logent leur noviciat jusqu’en 1848. L’édifice est alors vendu à la commission scolaire qui l’utilise comme mai - son d’école pour garçons, puis la maison est cédée à la Fabrique de la paroisse de Saint-Antoine en 1854. C’est à ce moment que le bâtiment prend son allure actuelle puisque la Fabrique allonge la maison originale de 15 mètres et lui ajoute un étage, le tout en vue d’y créer un collège. De fait, le Collège de Longueuil y sera logé de 1856 à 1910, recevant quelque 300 élèves dont une centaine de pensionnaires.

Après 1910, on y trouvera successivement le presbytère, jusqu’en 1949, où fut fondée la Caisse populaire de Longueuil en 1944, puis la Maison des œuvres jusqu’en 1967, la Maison des jeunes et les Ateliers du Vieux-Longueuil. Rénovée en 1980, la maison Chaboillez est aujourd’hui un édifice à bureaux.

21 COCATHÉDRALE SAINT -A NTOINE 2, rue Saint-Charles Ouest

Historique

L’actuelle cocathédrale est érigée sur le même emplacement que l’église de 1811, emplacement occupé par le château fort de Longueuil de la fin des années 1690 à 1810. Elle est construite de 1884 à 1887 par le cultivateur et menuisier-entrepreneur Eugène Fournier dit Préfontaine, selon les plans de l’architecte Maurice Perrault, de la firme Perrault et Mesnard. La béné - diction de l’église a lieu le 27 janvier 1887. . Architecture

La décoration de l’église s’apparente au style néogothique : motifs d’ogive, flèche du clocher, rosace, contreforts et pinacle, clochers non identiques, portail à trois ouvertures surmonté d’une rosace, voussures, archivolte. Les architectes ont choisi d’habiller les murs de moellon, de pierre de taille extraite des carrières de Deschambault. La façade est allégée par les éléments décoratifs d’inspiration gothique qui l’ornementent. Le portail est divisé en trois grandes ouvertures rehaussées de voussures; ce même motif est repris au centre de la façade, cette fois pour encadrer la magnifique rosace.

Intérieur : l’effet produit par l’ordonnance byzantine est plus remarquable à l’intérieur qu’à l’extérieur. L’absence de jubés latéraux, la largeur du transept, la hauteur de la voûte créent un effet saisissant. L’aménagement de l’intérieur reste fidèle au vocabulaire gothique : chœur délimité par trois grandes arches ogivales surmontées d’un motif, œils-de-bœuf garnis de vitraux. Le maître-autel est une cathédrale en réduction avec ses motifs tirés du gothique flamboyant.

22 Église Saint-Antoine, début du XX e siècle. Carte postale Pinsonneault.

23 MÉMORIAL DU CHÂTEAU -FORT angle chemin Chambly et Saint-Charles

Historique

Entre 1695 et 1698, Charles Le Moyne fils, deuxième seigneur et premier baron de Longueuil, faisait construite un imposant château fort sur les emplacements aujourd’hui occupés par la cocathédrale Saint-Antoine et la Caisse populaire de Longueuil. Ce bâtiment fut démoli en 1810.

En 1971, des fouilles permirent de dégager les fondations de l’une des tours et d’un mur du château fort. Avec ces pierres, on érigea un mémorial, juste à l’est de l’église. Au centre, on installa un calvaire normand du XV e siècle, don de la ville de Longueil, en France, patri e de la mère de Charles Le Moyne, premier seigneur et fondateur de Longueuil.

LE CALVAIRE NORMAND angle chemin Chambly et Saint-Charles

Ce calvaire normand, d’un artiste anonyme, daterait du XV e siècle. Il précéderait donc le départ de Charles Le Moyne, fondateur de Longueuil. Dans sa région d’origine, on appelait cette croix la « croix éclairée » et la légende populaire voulait qu’elle fut particulièrement propice aux agriculteurs.

Le donateur en est André Grenier, un résidant de la ville de Longueil, en Normandie, ville qui fût jumelée à son homonyme québécois alors que Paul Pratt était maire de Longueuil.

Ce n’est cependant que le 10 octobre 1971, sous le mandat du maire Marcel Robidas, que l’inauguration officielle du calvaire normand eut lieu, sous des cieux peu cléments. La cérémonie dut en effet se dérouler à l’intérieur de la cocathédrale.

24 Le calvaire normand à l’intérieur du mémorial du château fort.

25 ANCIENNE ACADÉMIE SAINT -G EORGES Angle de la rue Saint-Charles Est et du chemin de Chambly

Historique

Première école publique construite à cette fin dans la ville de Longueuil, en 1913. On appelait alors académie les écoles qui dispensaient l’enseignement primaire jusqu’au niveau dit supérieur, soit les 7 e et 8 e années. L’école était dirigée par les sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie et recevait filles et garçons.

L’école, située sur le premier cimetière de la seigneurie de Longueuil, fut agrandie en 1950, puis de nouveau en 1962 alors qu’elle devint l’école secondaire Saint-Antoine. Elle abrita la Maison de l’éducation des adultes jusqu’en 2006. Aujourd’hui, l’ensemble est transformé en immeuble à condos.

Architecture

L’académie Saint-Georges est d’architecture néoclassique. Les éléments remarquables en sont le bandeau de pierres soulignant le parapet, les insertions de pierres au linteau des ouvertures et la prestance de son entrée principale. Cet immeuble a été l’objet d’une restauration importante , en 1997.

26 PARC DE LA BARONNIE Angle des rues Saint-Charles Est et Saint-Antoine

Le Parc de la Baronnie est un site archéologique. C’est à cet endroit et aux alentours que l’histoire de Longueuil a commencé avec la construction du moulin à vent et du manoir. Jusqu’en 1957, le ruisseau Saint-Antoine traversait le parc en passant en dessous du monument aux familles pionnières et en empruntant un tracé en diagonale jusqu’au début du chemin de Chambly. En 2007, le parc lui- même a été aménagé par la Ville de Longueuil de même que le monument, une initiative de la Société d’histoire de Longueuil. L’origine du nom vient du fils du fondateur de la seigneurie Charles Le Moyne II, un Canadien de naissance qui obtint le titre de baron en 1700.

Photo : Dominique-Malenfant Gamache, pour la Ville de Longueuil.

27 Le Parc de la Baronnie a été inauguré en 2007. Il est délimité par la rue Saint-Antoine, à l’est, la rue du Bord-de-l’Eau, au nord, la rue Saint-Charles, au sud, et des condos à l’ouest. Des fouilles archéologiques y ont été effectuées en 2007 et 2008. Photos du bas : Ville de Longueuil.

28 L’ ANCIEN COUVENT DE LONGUEUIL 80, rue Saint-Charles Est

Historique

En 1740, Louis Briquet construit une imposante maison de pierres de deux étages sur cet emplacement. C’est la partie centrale du couvent actuel. En 1842, la Fabrique de Saint- Antoine acquiert la maison, l’allonge et la rehausse d’un étage pour y loger un couvent et des religieuses en - seignantes. La toute nouvelle congrégation des sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie y emménage en 1844, quittant la maison de la Fabrique.

On construit l’aile de la chapelle, du côté ouest, en 1851, selon les plans du célèbre architecte Victor Bourgeau. Le couvent a depuis lors son allure actuelle. Le vieux couvent a été rénové en 1984. Il abrite aujourd’hui l’administration générale de la communauté.

Architecture

Bâtiment d’architecture néoclassique construite en plusieurs phases. Une des ailes forme un fronton face à la rue. Les volets à médaillon central actuels sont des éléments décoratifs installés dans les années 1940.

29 VICTOR BOURGEAU STATUE DE SAINT JOSEPH 80, rue Saint-Charles Est

Cette œuvre, la plus ancienne de toutes celles réper - toriées dans cet ouvrage, aurait été, selon les archives de la communauté, sculptée dans le bois par Victor Bourgeau lui-même. Installée pour la première fois sur le toit de l’édifice le 25 août 1853, elle en fut enlevée en 1895 en raison des dommages causés par les intem - péries. C’est à ce moment qu’elle fut retravaillée par Olindo Gratton. Bénie à l’église Saint-Antoine le 16 juin 1901, elle fut hissée le lendemain à sa place d’origine.

La restauration de Gratton consista en un revêtement métallique, technique couramment utilisée par les sculpteurs québécois à la fin du XIX e siècle. Dite le « bronze du pauvre », cette technique consistait à recou - vrir de feuille de métal, souvent du plomb ou du cuivre, les statues de bois destinées à être placées à l’extérieur.

Malheureusement, le cuivre recouvrant la statue est caché par une généreuse couche de peinture argentée qui fut probablement appliquée en même temps que fut repeint le toit de l’édifice. Vue d’en bas, il est assez ardu dès lors de distinguer les détails de la sculpture qui forme un tout monochrome avec la toiture! Le brillant de la peinture rend également la lecture de l’œuvre particulièrement difficile car elle a pour effet d’atténuer sinon d’éliminer toute accentuation du modelé.

30 MAISON MARIE -R OSE -D UROCHER 90, rue Saint-Charles Est

Historique

Cette maison fut construite en 1812 par Dominiqu e Rollin fils, à l’angle nord-ouest du chemin de Chambly et de la rue Saint-Charles. En 1834, elle fut achetée par la Fabrique de la paroisse de Saint-Antoine et servit de maison d’école et de pensionnat pour filles. C’est là qu’Eulalie Durocher, Henriette Céré et Mélodie Dufresne, responsables de l’école, décidèrent en 1843 de fonder la congrégation des sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Par la suite, la maison servit d’école pour les garçons, de salle communautaire, de logement pour le bedeau, de bureau d’enregistrement, de salle de réunion pour le conseil du village, etc. En 1959, elle fut déménagée, pierre par pierre, sur son site actuel. En 1960, elle fut classée monument historique par le ministère des Affaires culturelles.

Architecture

Maison de pierres d’architecture d’esprit français. Mêmes caractéristiques que la maison Daniel-Poirier.

31 MAISON DANIEL -P OIRIER 100, rue Saint-Charles Est

Historique

La maison Daniel-Poirier est la seule maison du Vieux- Longueuil construite sous le Régime français et ayant conservé à peu près intégralement son aspect original. Elle fut construite en 1749-1750 par le forgeron Daniel Poirier. En 1890, les sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie en firent l’acquisition, mais la maison garda sa fonction résidentielle jusqu’en 1947. De 1947 à 1954, la maison abrita des locaux de classes. Depuis 1954, le bâtiment sert de résidence aux religieuses.

Un second élargissement de la rue Saint-Charles, en 1969, après celui de 1921, a entraîné la démolition de la magnifique galerie originale, abritée par le larmier, au profit du minuscule perron actuel.

Architecture

Maison de pierres appareillées en assises et surélevée par rapport au niveau du sol. Architecture d’esprit français : linteaux de bois noyés dans le mortier, asymétrie des ouvertures, grandes cheminées aux murs-pignons .

32 MAISON TRUDEAU -N APPER 125, rue Saint-Charles Est

Historique

Sur cet emplacement, François Trudeau fit construire une maison de pierres incluan t une forge après 1787. Par la suite, la maison fut occupée par Charles Trudeau, Pierre Patenaude, le menuisier Antoine Provost…

En 1921, la partie ouest du bâtiment fut démolie et on n’en conserva que la partie est, d’où l’exiguïté de la maison actuelle. En 1948, Harold Napper acquit la maison et la rénova, d’où le nom sous laquelle elle est surtout connue aujourd’hui.

Architecture

Maison de pierres appareillées en assises, orientée en fonction de la position du soleil. Architecture d’esprit français : toit en pente à deux versants, linteaux et allèges de bois noyés dans le mortier. L’asymétrie des ouvertures démontre l’ancienneté de la construction. La trace d’une ancienne cheminée, sur le mur latéral ouest, laisse une cicatrice. L’annexe en bois, avec toit en appentis, a été construite dans les années 1950.

33 MAISONS LESPÉRANCE -V ERMETTE 205-207-209, rue Saint-Charles Est

Historique

Ces deux maisons de briques furent construites par Alexis Viau dit Lespérance dans les années 1830. En 1923, Jeanne Ste-Marie, épouse de Francis Vermette, y ouvrit un magasin, seul commerce à s’installer sur la rue Saint-Charles Est; elle y fut présente jusqu’en 1976. Les nouveaux propriétaires ont rénové le bâtiment en 1976, recouvrant alors les façades de pierres.

Architecture

Ces maisons se distinguent l’une de l’autre par leur toiture différente. Ainsi, à l’est, un toit à mansarde et, à l’ouest, un toit en pente à deux versants. L’uniformité du revêtement de pierres de la façade fausse la lecture des bâtiments. Elle représente une philosophie d’intervention, courante dans les années 1970, qui proposait d’accentuer le caractère historique des bâtiments anciens.

34 MAISON LAMARRE I 255, rue Saint-Charles Est

Historique et architecture

André Lamarre, soldat et maître tisserand, épousait, en 1699, Marie-Angélique Chapacou, veuve du meunier André Bouteillé. À la mort de sa femme, en 1746, il hérita de la moitié de la propriété du couple, dont la terre où ils avaient construit une maison en 1740. À l’époque, il s’agissait de la première maison de ferme à l’est de l’embryon du village. C’était une maison de pierres à la française, à toit incliné à deux versants, recouvert de bardeaux. L’intérieur des murs latéraux porte encore aujourd’hui la trace de cet ancien toit. En 1895, la maison est acquise par John Bennett qui décide de coiffer la maison d’un toit à mansarde caractérisé par un terrasson et un brisis percé de lucarnes arrondies. Ce toit est recouvert de tôle à baguettes et se prolonge en façade par un larmier couvrant le perron-galerie. Les murs sont enduits de crépi. C’est cette apparence victorienne de la maison qu’a dé - cidé de conserver la Ville de Longueuil après qu’elle l’eut ac - quise et rénovée en 1974. Cette maison, classée monument historique en 1976, abrite aujourd’hui le siège social de la Société d’histoire de Longueuil.

35 LE PARC LE MOYNE Rue Saint-Charles Est

Ce vaste terrain était déjà un parc d’amusements avec plage, en 1931, lorsque la Cité de Longueuil en fit l’acquisition de la succession de James Robertson. Le parc, dès lors public, com - prenait un restaurant et une salle de danse, en plus de la plage très fréquentée par les Montréalais durant les week-ends de la belle saison.

En 1941, le conseil de la Cité donna au parc le nom de Charles-Le Moyne, le fondateur de Longueuil et, en 1948, on ferma le segment de la rue Princesse Royale, aujourd’hui de Normandie, qui le traversait.

En 1962, on y aménagea un terrain de balle, plus tard rem - placé par un terrain de pétanque, plus sécuritaire pour les promeneurs.

36 CONCERTO POUR POUTRES ET CHAÎNES (1972) RÉGIS PELLETIER

Poutres d’acier en H et chaînes. Le métal est actuellement en vert.

Il est important que noter que le titre de l’œuvre n’est pas celui que l’artiste avait en tête. Mais Guy Robert, ayant traité de l’œuvre dans son ouvrage Art actuel au Québec et ayant égaré le titre original de l’œuvre, lui attribua au dernier instant ce titre que l’auteur a trouvé fort approprié et substitué au titre qu’il avait donné à sa sculpture.

La technique de l’assemblage qui régit la démarche générale du sculpteur est une technique très prisée des sculpteurs du xx e siècle. On peut ici parler de variation sur un même thème, et même de crescendo, puisque l’œuvre s’élabore à partir de ce simple croisement de deux poutres d’acier. Les poutres font office de notes et les chaînes, des lignes de la portée. Le titre imaginé par Guy Robert n’était donc pas si mal trouvé !

37 LOGEMENTS OUVRIERS 370 au 450, rue Saint-Charles Est

Historique

Dans le cadre de la Loi sur les logements ouvriers de 1921, la Cité de Longueuil emprunta du gouvernement du Québec l’argent nécessaire pour construire, la même année, les cottages de briques rouges, détachés ou jumelés, que l’on voit aujourd’hui du côté sud de la rue Saint-Charles Est. Ces constructions nouvelles se firent au détriment de plusieurs maisons anciennes, de bois pour la plupart, qui occupaient les lieux.

Architecture

Ces maisons, de type unifamilial ou jumelé, se présentent en continuité. Construites en briques d’argile aux tons de terre, de deux étages, à toit plat, elles possèdent comme élément décoratif un parapet en escalier dont la partie centrale est horizontale ou en arc de cercle. L’entrée est soulignée par un toit en fronton dont les éléments de soutien encadrent des motifs géométriques attribués à la période Regency .

Photo : Olivier Beaulieu 1930. Photo : novembre 2009.

38 RUE DU BORDBDEBL’EAU EST

39 VILLAS JUMELÉES DES 120-122, RUE DU BORD -DE -L’E AU EST

Historique

Ces villas jumelées de deux étages, recouvertes de planches à clin, furent construites en 1855. Les maisons anciennes jumelées, d’un ou deux étages, abondent dans le Vieux-Longueuil; toutefois, à maints égards, celle-ci est unique d’abord par sa localisation, face à la rive du fleuve, et par ses caractéristiques d’habitation de villégiature. L’immense galerie commune a été re - construite selon le plan original. Pendant plusieurs dé - cennies, elle fut remplacée par deux petites galeries en coin, séparées l’une de l’autre.

Architecture

Ce bâtiment de type jumelé de deux étages est recouvert d’un toit plat. Le couronnement se présente en façade comme le brisis d’un toit à mansarde percé de lucarnes à fronton richement orné. De plus, le perron-galerie, ses éléments de soutien en bois ouvré et le revêtement de planches à clin en font un bâtiment singulier.

40 PETITE MAISON DU BORD DE L’EAU 130, rue du Bord-de-l’Eau Est

Historique

Cette maison de briques fut construite vers 1850. Elle est remarquablement petite, soit de 6,5 m sur 7,5 m, et ne compte qu’un étage et demi; ce fait témoigne de la condition modeste de ses premiers occupants. Le contraste est frappant avec les autres bâtiments en rive, villas ou cottages, plus vastes et plus cossus.

Architecture

La toiture est à deux versants et le corps de la cheminée est extérieur au mur-pignon et décentré. Les débords du toit et les lucarnes étaient garnis d’ornements au - jourd’hui disparus.

41 COTTAGES JUMELÉS DES 170-172, RUE DU BORD -DE -L’E AU EST

Historique

Cet imposant bâtiment de briques rouges, avec ses deux tourelles coiffées d’un toit en pignon, fut construit en 1895. Il est unique à Longueuil.

Le bâtiment a conservé ses caractéristiques originales, mais il devait avoir une tout autre allure dans son environnement du début du siècle : arbres géants de part et d’autre du chemin formant un dôme de verdure, trottoirs de bois, réverbères, rive du fleuve immédiatement à côté du chemin…

Architecture Cette résidence jumelée s’inscrit dans la typologie architecturale victorienne tardive. L’ensemble se présente comme une unité où chaque partie fait miroir. L’effet manoir champêtre, dû au gabarit, est accentué par la surélévation du rez-de-chaussée par rapport au niveau du sol.

42 MAISON PRÉFONTAINE ET ANCIENNE AUBERGE 200, rue du Bord-de-l’Eau Est

Historique

Belle et grande maison de briques construite en 1818 pour Étienne Fournier dit Préfontaine et qui servit d’auberge dans les années 1820-1830 alors qu’on trouvait, au pied de la rue Saint-Étienne, un quai de bois qu’utilisaient les traversiers vers Hochelaga et Montréal. Ce quai fut abandonné lorsque les compagnies de chemin de fer, dans les années 1840, construisirent des quais de béton permanents à l’ouest du village de Longueuil.

Architecture

Le toit à deux versants est recouvert de bardeaux d’asphalte et le larmier est de tôle à baguettes. On peut voir un corps de cheminée à chacun des murs-pignons. L’utilisation de la brique et de linteaux formés de madriers apparents sont des caractéristiques propres à la région de Longueuil. Les dentelles de bois aux débords de la toiture et les épis aux faîtes témoignent de la vogue du mouvement pittoresque à Longueuil.

43 MAISON DU MAIRE MARCEL ROBIDAS 250, rue du Bord-de-l’Eau Est

Historique

Cette maison fut construite en 1910 pour Thomas Munden Taylor; on l’avait baptisée Fairview, comme en témoigne la pierre de date. Elle est acquise en 1948 par les pères du Sacré- Cœur : elle devient séminaire de théologie et monastère. En même temps est acquis le terrain immédiatement à l’ouest, alors vacant; le jardin s’étend alors jusqu’à la rue Saint-Étienne. En 1956, la maison est achetée par Marcel Robidas, maire de Longueuil de 1966 à 1982. Marcel Robidas et sa famille y habitent jusqu’en 1984. Au départ de Marcel Robidas, la maison est dotée d’une importante allonge, du côté ouest, et le tout est divisé et vendu en condominium .

Architecture

Ce bâtiment d’architecture de type éclectique se distingue, entre autres, par sa tourelle au revêtement de métal peint surmontée d’un fleuron. Les versants apparents du toit, ainsi que l’élément signal de l’est, sont recouverts d’ardoise grise. Ce bâtiment singulier possède aussi, dans son revêtement, des jeux de briques, des pierres insérées en bandeau, et présente une symétrie des ouvertures.

44 MANOIR DUFRESNE 15, rue Pratt (façade rue du Bord-de-l’Eau Est)

Historique

Somptueuse maison que se fait construire Rebecca Jane Hall, de Montréal, en 1873-1874. L’épouse d’Ovide Dufresne en fait l’acquisition en 1886; celui-ci est maire de Longueuil de 1893 à 1895. Dans les années 1930, l’immeuble abrite l’Hôpital Métropolitain. En 1950, les religieuses Trinitaires acquièrent l’édifice et en font un centre d’accueil pour personnes âgées. Plus tard, la maison servira de résidence aux religieuses lorsque seront construites les ailes annexes. Le tout est vendu au gouvernement du Québec en 1973. En 2010, il portait le nom de Centre d’accueil Manoir-Trinité avant de déménager sur le boulevard Jacques-Cartier.

Architecture

Maison de l’époque victorienne caractérisée par l’articulation de son plan, les éléments décoratifs de bois ouvré aux faîtiers, le jeu de briques au niveau des cheminées et aux linteaux. Le toit à quatre versants est percé de lucarnes et de frontons soulignant les entrées. La maison , sise sur un promontoire, est orientée vers le fleuve comme le démontrent sa façade et ses galeries superposées.

45 CHEMIN DE CHAMBLY

46 LE CHEMIN DE CHAMBLY

Le chemin avait été construit pour relier facilement Montréal au fort de Chambly, Saint-Louis à l'origine, et à la rivière Richelieu. Il fut ouvert, en 1665, par Rémy de Courcelle, huitième gouverneur de la Nouvelle- France; mais il s'agissait alors plutôt d'un sentier qu'em - pruntaient les militaires. L'authenticité du chemin à cette époque ne peut être remise en question; il en est fait mention dans les Relations des Jésuites où on re - produit son tracé. On estime que c’est l’un des plus vieux chemins du Québec.

En 1775, les troupes américaines, en rébellion contre les Britanniques, empruntèrent ce chemin. Le 17 novembre 1837, les premiers coups de feu y furent tirés par les Pa - triotes, menés par Bonaventure Viger.

En 1841, le gouvernement prit le chemin en charge et le planchéia avec des madriers de trois pouces cloués sur des morceaux de cèdres; il fit ensuite installer quatre barrières de péage et construisit une dizaine de petits ponts. Le chemin fut privatisé en 1852, mais la compagnie connut d'énormes difficultés et le gouvernement reprit le contrôle du chemin en 1856 pour le céder, deux ans plus tard, aux municipalités de Longueuil, du Bassin et du Canton de Chambly. Le chemin fut ensuite macadamisé. L'entretien du chemin était fort coûteux. Le 11 novembre 1890, les barrières de péage furent sup - primées. En 1913, on procéda au pavage en béton. En 1971, le chemin fut élargi entre les rues Saint-Charles et De Gentilly; plusieurs bâtiments furent alors démolis. En 1986, la Ville procéda à l'enfouissement des fils élec - triques et changea les luminaires .

47 48 49 MAISON MERCIER -J ETTÉ 155, chemin de Chambly

Historique

Maison de briques de deux étages dont la construction fut commencée par Joseph Mercier en 1858 et terminée par Gédéon Larocque en 1860. Jusqu’en 1953, le ruis - seau Saint-Antoine coulait à l’arrière. On remarque surtout cette maison à cause de ses grandes galeries avant et arrière à l’étage. L’ancienne écurie, à l’arrière, a été transformée en un garage double. La maison fut bien restaurée, au milieu des années 1980, par Laurent Jetté, d’où le nom de la maison.

Architecture

Adaptation du modèle d’esprit français, dite de type québécois. Tambour d’entrée octogonal, avec perron- galerie au deuxième étage. Les fenêtres des trois lucarnes sont d’inspiration néoromane. Ses galeries surélevées en font un bâtiment unique à Longueuil.

50 51 MAISON DE STYLE NÉOPALLADIEN 195, chemin de Chambly

Directement tirés du répertoire de formes palladien, les linteaux des fenêtres et des lucarnes à la capucine forment des arcs en plein cintre, aussi appelé arcs en anse de panier. Le portique en hémicycle possède un imposant entablement qui est surmonté d’un fronton à caissons. Ce dernier, tout comme les colonnes et les pilastres qui le supporte, demeure relativement épuré et simple. La porte d’entrée possède une imposte vitrée surmontée d’une large corniche d’entablement qui reflète le haut rang social du propriétaire qui la fit installer. Il en va de même pour les retours de corniches et les larmiers massifs. Le toit Mansart à deux versants est issu du style Second Empire qui connut beaucoup d’importance en France au cours du XIX e siècle. Le solage en pierres des champs non équarries renvoie à des pratiques architecturales datant d’aussi loin que le Régime Français.

52 MAISON ROLLIN -B RAIS 205, chemin de Chambly

Historique

Maison de pierres construite entre 1799 et 1801 par Louis Chaussé dit Comtois. L’artisan forgeron André Birtz dit Desmartaux en modifie complètement l’intérieur dès 1801. Le rez-de-chaussée abrite une boutique de forge, puis une auberge. Le notaire Alexis Rollin en fait l’acquisition en 1814. La maison est ensuite réaménagée pour y loger plusieurs familles. Elle est propriété de la famille Rollin de 1814 à 1912, et de la famille Brais de 1912 à 1973, d’où son nom. La Ville de Longueuil en fait l’acquisition en 1973 et opte pour une rénovation en profondeur qui entraîne la démolition des allonges, côtés nord et est. La maison restaurée est inaugurée en 1982 et abrite un centre d’information touristique.

Architecture

Maison d’architecture d’esprit français, implantée au niveau du sol et plus bas que le niveau actuel de la rue. Murs latéraux coupe-feu, dotés de deux souches de cheminée; murs de moellons grossièrement équarris; symétrie des ouvertures en façade; toit en bardeaux de cèdre.

53 MONUMENT CHARLES -L E MOYNE Angle du chemin de Chambly et de la rue Sainte-Élizabeth

Ce monument, sculpté en 2001 par Luc Larramée, rend hommage à la mémoire du fondateur de la seigneurie de Longueuil, Charles Le Moyne. Il s’agit d’une initiative de la Société historique et culturelle du Marigot.

Charles Le Moyne arrive en Nouvelle-France, en 1641, et devient interprète des langues huronne et iroquoise. Il fait le commerce de la fourrure et devient un homme d'affaires prospère. Il obtient ses lettres de noblesse en 1668, devenant ainsi le seigneur de Longueuil. Son fils Charles devient, en 1700, le baron de Longueuil. Le territoire s'étend, à son apogée, du fleuve Saint-Laurent jusqu'à la rivière Richelieu.

Le sculpteur a choisi de représenter le personnage de Charles Le Moyne comme celui d'un défricheur et d'un bâtisseur, comme celui d'un capitaine devant la proue de son navire. Charles Le Moyne s'apprête ici à quitter un marigot avant d'accéder à ses terres de Longueuil.

Photo : Dominique-Malenfant Gamache pour la Ville de Longueuil.

54 ANCIEN COLLÈGE DE LONGUEUIL Entre les rues Saint-André et Saint-Laurent

Historique

En 1908, les frères des Écoles chrétiennes estiment que la maison Chaboillez, qui abrite le Collège de Longueuil depuis un demi-siècle, est devenue trop exiguë et décident de construite un collège neuf sur le chemin de Chambly. On démolit alors plusieurs maisons pour ériger un édifice de style Beaux-Arts selon des plans de Maurice Perrault. On y emménage en 1910. En 1960, on ajoute une aile, au sud, que l’on baptise pavillon Frère-Marie-Victorin, ce dernier ayant enseigné au collège de 1904 à 1928. Aujourd’hui, l’édifice est la propriété de la Commission scolaire Marie-Victorin qui y loge ses services administratifs.

Architecture

Style Beaux-Arts : symétrie absolue, composition grandiose, géométrie rigoureuse de la façade, utilisation du vocabulaire classique, par exemple le fronton central surmontant l’avancé de l’entrée principale.

55 L’ ANCIEN BUREAU D’ENREGISTREMENT 440, chemin de Chambly

En 1882, sur un terrain acquis de Charles Poirier, Hubert Lamarre érige alors un immeuble conçu par les architectes Maurice Perrault et Albert Mesnard pour servir de bureau d’enregistrement. C'est un bâtiment de pierres, de style éclec - tique, avec une dominante Second Empire. La salle du conseil de comté occupe l'étage, et le bureau d'enregistrement occupe le rez-de-chaussée, où l'on trouve une voûte à l'épreuve du feu. En 1920, un agrandissement de la voûte, avec des pierres tirées du charnier du cimetière, remplace le hangar de bois, à l'arrière de l'édifice.

En 1969, le conseil de comté cesse ses opérations et, la même année, le bureau d'enregistrement s'installe près de la station de métro. La Ville de Longueuil acquiert ce bâtiment à haute valeur patrimoniale qu'elle loue, en 1973, à Gaston Labadie; il y installe le Musée historique de l'électricité qui ferme ses portes en 1982. En 1983, la Société historique et culturelle du Marigot occupe un étage de l'ancien bureau d'enregistrement. Depuis 1993, elle occupe tout l'immeuble.

56 LA CROIX DE CHEMIN 440, chemin de Chambly

Située à l'origine, vers 1925, sur le chemin du Coteau- Rouge, aujourd'hui le boulevard Sainte-Foy, la croix de chemin fut remise à neuf et inaugurée en 1953. Le corps du Christ fut moulé par la fonderie Vandervoorde. Le maire de Ville Jacques-Cartier, René Prévost, défraya les coûts de l'électricité de la croix de bois qui était illu- minée de dizaines de petites lumières. Le chiropraticien Jean Raymond, qui acheta le terrain en 1961, s'occupa par la suite de cette croix. La Ville de Longueuil en prit possession et la rénova en 1985. En 1997, la vieille croix est remplacée, sur son site originel, par une croix de chemin plus moderne et trouve refuge au siège social de la Société historique et culturelle du Marigot où elle témoigne , depuis, des origines chrétiennes d'une partie de notre patrimoine.

57 PISTE CYCLABLE OU PARC LINÉAIRE

La piste cyclable est située sur l’ancienne ligne de chemin de fer Montréal-Sorel qui fut inaugurée en 1882. Le Canadien National décida de la fermer en 1968. La gare de Longueuil, construite en 1889, était située entre les rues Grant et Caroline, au sud de la rue Guillaume. Elle devint la propriété du C.N. en 1923. L.-H. Provost fut le responsable de la gare de 1916 à 1927. Une autre gare, près de Quinn, fut construite en même temps, mais son utilisation fut de courte durée .

L’administration municipale, sous la mairie de Marcel Robidas, décida de la transformer en piste cyclable, une idée par la suite reprise par d’autres villes.

58 RUE SAINTBLAURENT

59 MAISON DU 675, RUE SAINT -L AURENT OUEST

Cette maison qui date de 1939, se caractérise par son style architectural remarquablement accompli dont elle est l’une des rares représentantes à Longueuil. Elle est chapeautée d’un toit à deux versants droits à pente moyenne. On remarque la symétrie dans la disposition des ouvertures, la rigueur de la composition, la régu - larité des travées et la sobriété des lignes. Le portique d’entrée à pignon s’avance au centre de la maison. Sa position en saillie a pour effet d’accentuer la symétrie de la composition tout en la dominant. En ce qui con - cerne les détails de l’ornementation, on remarque les imposantes lucarnes pendantes à fronton en arc plein- cintre. Elles tiennent leur appellation du fait que leur partie basse se trouve sous la corniche du toit, brisant ainsi la ligne de la toiture. Le revêtement mural de brique rouge commune donne à voir, malgré son austérité, de subtils linteaux décoratifs aux fenêtres à battants dont les vitres arborent de petits carreaux.

60 MAISON DU MAIRE ALEXANDRE THURBER 575, rue Saint-Laurent Ouest

À compter de 1920, l’homme d’affaires longueuillois Alexandre Thurber habite cette somptueuse résidence en face de la fabrique de vis Stowell Screw Company, dont il est le vice-président. Alexandre Thurber fut maire de Longueuil de 1915 à 1925 et de 1933 à 1935, et député du comté de Chambly, à l’Assemblée législative du Québec, de 1923 à 1927 et en 1935.

C’est cette rue Saint-Laurent Ouest qu’empruntait le tramway électrique qui circulait à Longueuil de 1910 à 1930. Après son circuit vers l’est, par les rues Saint-Jean, Guillaume, le chemin de Chambly, les rues Saint- Charles et Montarville, il revenait sur la rue Saint-Laurent pour ensuite traverser les villes de Montréal-Sud et de Saint-Lambert avant de regagner Montréal par le pont Victoria.

61 MAISON VIGER -S T-M ARS 225, rue Saint-Laurent Ouest

Historique

Vaste maison de briques construite en 1888 par Michel Viger, maire de Longueuil de 1895 à 1898, et qu’habita plus tard Henri St-Mars, lui aussi maire de Longueuil de 1912 à 1915. À l’époque, la maison était entourée d’un vaste jardin. La maison abrita, pendant plusieurs années, le célèbre restaurant La Devinière; c’est à cette époque que fut construit l’agrandissement de bois qui dépare la façade originale. Après quelques années d’inoccupation, la maison est de nouveau occupée par un restaurant, Le Fleuron; la façade a de nouveau été modifiée.

Architecture

Bâtiment d’architecture victorienne du style Queen Anne au volume éclaté et articulé. Ses fenêtres sont à guillotine et le châssis du haut est entouré de verre coloré : c’est une des caractéristiques du style Queen Anne. La galerie faisait autrefois un retour d’équerre. Il ne reste presque rien des boiseries ornementales, si ce n’est le fleuron du fronton donnant sur la rue Saint- Laurent. Signalons que le hall d’entrée est recouvert d’une fresque allégorique de céramique d’une grande qualité.

62 63 MAISON MARCOu -M ILLETTE 170, rue Saint-Laurent Ouest

Historique

En 1872, John L. Marcou fit construire cette vaste maison de deux étages, originellement recouverte de planches à clin. À compter de 1902, la maison fut pendant plusieurs décennies habitée par les familles de Thomas, puis de Charles-Édouard Millette, fondateur des deux sociétés historiques de Longueuil, d’où le nom qu’on lui donne aujourd’hui.

Architecture

Maison de style éclectique caractérisée parla symétrie des ouvertures, les lucarnes à fronton et le fronton à l’entrée principale, élément décoratif servant aussi à dé - partager les eaux de pluie de part et d’autre de l’entrée. La maison est remarquable par son toit en mansarde et les médaillons des balustres de la galerie qui représentent des chardons, emblème de l’Écosse dont était originaire l’épouse de John L. Marcou. L’important recul par rapport à la rue et le couvert végétal mature rappellent le caractère rural de son environnement initial.

64 CARRÉ ISIDORE -H URTEAU RuES SAINT -L AuRENT , S AINT -A LExANDRE , G uILLAuME ET GRANT

Le quadrilatère aujourd’hui dit carré Isidore-Hurteau est cédé gratuitement à la corporation du Village de Longueuil par l’agent de la baronnie R.B. McGinnis, en 1849; en 1853, on y érige le premier marché public qui y demeure jusqu’en 1860. Par la suite, le terrain devient un parc baptisé carré Hurteau dès 1877, alors qu’Isidore Hurteau est encore maire de Longueuil.

En 1901, on y construit un kiosque à musique qui sert de tribune lors des réunions populaires, en plus de tenir lieu de scène lors de nombreux concerts. En 1941, le toit s’effondre et n’est pas reconstruit.

En 1967, on y construit la Maison de la culture, qui sera baptisée Centre culturel Jacques-Ferron en 1987. On ne pouvait réunir, en un même lieu, deux personnalités plus différentes : Isidore Hurteau, le bourgeois, notaire, maire, homme d’affaires omniprésent, et Jacques Ferron, le médecin, écrivain et pamphlétaire, rebelle et marginal.

65 DANIEL GAGNÉ AIMANT DE NUIT (1972) Carré Hurteau

Acier. Hauteur approximative : 3,5 m.

L’œuvre a été réalisée au cours de l’été 1972 lors d’un symposium de sculpture au parc alors nommé Duvernay . Il s’agit d’une abstraction géométrique qui, à la manière du rocher de Sisyphe, semble sur le point de rouler au bas de la pente. Ce positionnement d’apparence précaire crée une forte tension. Question d’équilibrer l’ensemble tout en répondant à un souci de stabilité, la sculpture donne l’impression de chercher son centre de gravité. Mais l’ Aimant de nuit , tourné vers le ciel, semble en quelque sorte attiré par les étoiles. À cet égard, le déséquilibre viendrait plutôt du haut comme dans un mouvement d’aspiration, d’arraché, de déracinement. On comprend dès lors que loin de rouler au bas de la pente, l’oeuvre risque de ... s’envoler.

66 JEAN -L OUIS CHELMINSKY Carré Isidore-Hurteau

Acier. Approximativement 6 m de hauteur par 10 m de largeur.

L'auteur est le neveu du sculpteur Robert Roussil et la parenté stylistique avec les oeuvres de Roussil ressort clairement quand on compare cette sculpture habitable à la fameuse structure métallique du Mont-Royal, une oeuvre de plus grande dimension réalisée en 1964.

Malgré la rigidité du matériau, c’est la fluidité du geste qui prime dans cette large structure ajourée en métal soudé. Le geste de l’artiste, à la fois dynamique et élé - gant, libre et contrôlé, confère à cette oeuvre son élan initial et sa particularité.

67 SCULPTURE Carré Isidore-Hurteau

Acier. 2,6 m de hauteur x 1 m de largeur.

La sculpture ressemble plus à un jeu d’escalade pour enfants qu’à une œuvre moderne monumentale de métal soudé et de chaînes.

On remarque d’ailleurs à première vue l’aspect dépouillé de cette sculpture abstraite à caractère linéaire et géométrique qui comporte plus de vides que de formes pleines. Cette pièce ajourée, en partie mobile, est simplement composée de tuyaux et de chaînes. La tige centrale, érigée à la verticale, est entourée d’une série de formes rectangulaires suspendues par des chaînes qui conservent leur souplesse. La rigidité du mât est contredite par l’aspect ludique du dynamisme de la structure enveloppante.

68 69 JIRO SUGAWARA Carré Isidore-Hurteau

Granit. 1,4 m de haut ; 2 m de long ; 76 cm d’épaisseur.

Cette sculpture fut réalisée au symposium de sculpture du Pavillon de la jeunesse lors de l’. À la con - clusion de celle-ci, l’œuvre fut transportée au carré Isidore-Hurteau, devant la Maison de la culture récemment construite. La Ville de Longueuil cherchait alors des œuvres à y exposer pour une période indéfinie. Cette sculpture en ronde-bosse composée de deux blocs de granit superposés est caractéristique de l’œuvre du sculpteur d’origine japonaise.La pierre y est dégrossie avec juste mesure et on peut lire le coup de maillet à la fois gracieux, fluide et rigoureux. On remarque aussi, sur une des faces de la sculpture donnant sur la rue Saint-Laurent, un sigle abstrait qui se définit à la surface de la pierre par une petite superficie de pierre plus polie. La forme stylisée de ce sigle, qui vient nuancer la texture de l’ensemble, évoque la calligraphie japonaise.

70 MAISON DE STyLE VERNACuLAIRE 111, rue Saint-Laurent

Cette maison constitue un exemple parfait de la maison vernaculaire québécoise typique du XIX e siècle. Très en vogue dès le début de ce siècle, ce type d’architecture domestique se caractérise principalement par un toit en pignon à pente moyenne, dont les deux versants se dé - ploient au-delà de la ligne du mur. Formant ainsi ce que l’on appelle un avant-toit courbé, ou encore un égout retroussé, cette continuation du toit couvre la galerie tout en ayant pour fonction première de permettre un égouttement éloigné des murs des eaux de pluie et de la neige. La porte d’entrée est ornementée de denticules et les fenêtres sont surmontées de linteaux droits et massifs. La couverture de son toit est en tôle à baguette triangulaire. Son revêtement mural de brique rouge commune illustre la popularité de ce matériau au faible coût de production. Enfin, on note la présence de deux lucarnes à pignon, ainsi que de deux cheminées qui dominent chacun des murs de pignon.

71 PARC PAUL -P RATT Rue Saint-Laurent Est

En 1945, le parc devenait public et était baptisé Paul- Pratt en honneur au maire de Longueuil. On y amé - nagea alors un chalet et une piscine : c’était la première piscine extérieure à Longueuil. En 1958, le terrain de baseball était doté d’estrades et d’un système d’éclairage payés par le Cercle sportif de Longueuil. En 1967, on y ajouta un panneau indicateur. En 1963,le parc perdait une grande partie de son étendue au profit de l’école de Normandie et de sa cour de récréation.

L’ensemble du parc fut réaménagé en 1974 par la firme M.E.S. Construction; on détruisit la vieille piscine et le chalet, qu’on nommait le Wigwam.

72 AUTRES BÂTIMENTS

73 Gardenville United Church 260, rue Gardenville

Église construite en 1906 par la South Shore Presbyterian Mission sur un terrain donné par Andrew Hardie, dans Longueuil Ouest, secteur de la municipalité de la paroisse de Longueuil, annexé par la Ville de Longueuil en 1907. À l’arrière de l’église passait le Officers Road et commençait le territoire de la ville de Montréal-Sud. En 1925, la communauté presbytérienne se joint aux églises réformée, méthodiste et congrégationaliste pour former l’Église unie du Canada ou United. Il n’y a plus de pra - tique religieuse dans ce bâtiment.

L’architecture de cette petite église est fidèle à la traditio n de sobriété du culte.

Photo : Olivier Beaulieu 1930.

Photo : novembre 2009.

74 265-275, RUE VICTORIA

Cette construction monumentale est composée de deux maisons jumelées qui sont parfaitement symétriques. Les jeux de volumes que l’on y observe se rapprochent de l’esthétique du style Queen-Anne. Les oriels polygo - naux qui s’élèvent de part et d’autre des portes d’entrée et qui sont couronnés d’un toit en fuseau constituent des éléments typiques de ce courant victorien. Son toit est à deux versants à pente moyenne. La galerie cou - verte représente le prolongement de l’habitation vers l’extérieur. Clôturée d’une balustrade en bois, la galerie comporte aussi de jolies arcades entre chacun des poteaux qui soutiennent son toit. De plus, on remarque un fronton-pignon triangulaire au centre du toit de la galerie qui a pour fonction principale d’harmoniser la composition et d’unifier esthétiquement les deux maisons. On note tout particulièrement les deux lucarnes à la capucine qui sont situées dans l’axe central de la construction. On ne peut qu’admirer les deux portes d’entrée doubles en bois. Ornées de moulures appliqu ées et de formes géométriques taillées, ces portes sont aussi encadrées de chambranles massifs et surmontées d’un imposant entablement à corniche.

75 MAISON DE STYLE ARTS & C RAFTS 185, rue Victoria

Cette impressionnante résidence présente un exemple rare d’architecture de style Arts & Crafts à Longueuil. Dominé d’un toit à quatre versants en pavillon à pente moyenne, le volume de la maison est animé par des lucarnes et des regroupements de fenêtres. Cette maison possède un corps de bâtiment principal ainsi qu’une aile secondaire située à gauche de ce dernier, en léger retrait. De plus, le vestibule qui correspond à l’entrée principale est représenté par un avant-corps qui fait une saillie marquée. Afin de donner de la prestance à ce portique, un saisissant fronton-pignon à pente raide lui sert de couronnement. On remarque aussi le petit oculus polygonal qui perce la surface de ce pignon en son axe central. La toiture possède un revêtement en bardeaux qui est typique au goût victorien. On remarque les grandes lucarnes pendantes dont la façade est formée d’un arc surbaissé et sous lesquelles sont regroupées plusieurs fenêtres. Aussi, on note la présence d’un grand bandeau de fenêtres sur la devanture de l’aile secondaire. Mentionnons la splendeur de la porte d’entrée massive avec ses planches de bois verticales et ses impressionnantes pentures de fer forgé.

76 MAISONS DU GRAND TRONC OU BRICK ROW 270-280, 290-296, 302-308 et 316-318, rue Victoria

Historique

En 1853, la compagnie ferroviaire The Grand Trunk Railway System érige un grand nombre de bâtiments à l’ouest du village de Longueuilqui est devenu le ter - minus du transport ferroviaire vers Montréal en provenance des États-Unis. Toutes ces installations sont toutefois démolies et transportées à Pointe-Saint- Charles dès 1860, lors de l’ouverture du pont Victoria; toutes, sauf cinq maisons de briques de deux étages qui avaient logé les cadres de la compagnie. L’une d’elles fut détruite par un incendie par la suite. Elles sont toujours là, plus d’un siècle et demi plus tard.

Architecture Maisons d’architecture néoclassique, empreintes de sévérité et d’austérité et caractérisées par trois rangs de briques porteuses. Toits en pente à quatre versants, percés de lucarnes en fronton, avec des cheminées im - posantes. Les quatre maisons qui restent ont été agrandies et transformées, certaines par l’addition de fenêtres en baie, d’autres par l’ajout de tambours et de galeries. Deux des maisons ont conservé leurs murs en briques, alors que les autres ont vu leur revêtement original enduit.

77 MAISON DE STYLE QUEEN -A NNE 335, rue Victoria

Cette résidence bourgeoise d’influence anglo-saxonne donne à voir une volumétrie imposante ainsi qu’une asymétrie marquée au niveau du plan et de l’assem - blage des parties. Le toit de la maison est en pavillon à quatre versants et chapeaute le volume central, alors que des toits à pignons à deux versants s’y imbriquent, créant ainsi une toiture aux multiples développements latéraux et frontaux. À cela s’ajoute une majestueuse tourelle d’angle ronde dont le toit conique est orné d’un pinacle. Une grande galerie en «U» décrit une enceinte autour de la maison. De plus, les pignons qui forment de grands frontons triangulaires sont savamment dis - posés au-dessus des portes et fenêtres principales. Les murs de crépi blanc et lisse cohabitent avec les frontons en planches de bois horizontales. Pour ce qui est des toits, on retrouve à la fois de la tôle à baguette, ainsi que des bardeaux d’ardoise posés parfois en bandes, parfois en écailles, voire même taillés en formes géométriques et disposés de façon à créer des motifs. Ceci engendre une intéressante variété de textures. La porte d’entrée principale revêt des panneaux de bois ouvragés, ainsi que des vitraux aux motifs colorés, sans parler de son imposte vitrée.

78 ANCIEN HÔTEL DE LA GARE 152-160, boulevard Quinn

Cet immeuble de trois étages en briques, datant de la fin du siècle dernier, fut un hôtel avant d’être trans - formé en cottages jumelés de trois étages.

La tradition orale désigne souvent ce bâtiment comme l’ancienne gare de la compagnie , Portland & Boston Railway qui desservit Longueuil de 1873 à 1878,mais on sait que la gare en briques construite en 1873 fut complètement démolie en 1887 par la débâcle des glaces, ce qui indique d’ailleurs qu’elle était plus près de la rive que l’immeuble dont il est ici question.

On peut toutefois affirmer que cet ancien hôtel abritait une billetterie pour accommoder les passagers de chemin de fer.

79 MAISON LABONTÉ -P RATT 124, rue Labonté Historique

Cette maison de neuf pièces fut construite vers 1898 selon les plans de l’architecte longueuillois Alfred Fournier dit Préfontaine. La famille Brais dit Labonté y habita jusqu’en 1932. C’est au début des années 1930 que fut construite la rallonge arrière dont le rez-de- chaussée est occupé par un garage, et l’étage par la cuisine. De 1941 à 1985, la maison fut occupée par la famille de Gaston Pratt, père de l’historien Michel Pratt. Le portique, le boudoir et le salon sont tapissés de toiles de l’artiste Faniel. Architecture

D’architecture néoclassique, cette maison bourgeoise présente un plan carré avec une annexe rectangulaire; elle comporte deux étages en briques d’argile et est recouverte d’un toit en pente avec pavillon-terrasse. Les éléments remarquables en sont le perron-galerie et la lucarne de la façade. Le perron-galerie forme un portique à colonnes, surélevé par rapport au niveau de la rue. La toiture en appentis est séparée, au centre, par un fronton surmontant l’escalier menant à l’entrée principale. La lucarne qui perce le toit abrite un balcon couvert.

80 ANCIEN SIÈGE SOCIAL DES CHEVALIERS DE COLOMB 190, rue Labonté

Cette résidence possède une influence dominante du style Queen-Anne qui se révèle dans l’agencement des volumes, dans la présence de multiples saillies, ainsi que dans sa volumétrie générale qui est à la verticale. On peut apercevoir un avant-corps imposant qui forme la partie gauche de la façade et qui est surmonté d’un fronton-pignon. La forte saillie créée par ce dernier donne lieu à une large corniche débordante qui vient couronner les oriels. On retrouve ici un toit à quatre versants à pente moyenne qui se termine en croupe ou en pavillon. En plus des trois lucarnes à fronton et de la petite lucarne de combles triangulaire qui la percent, la toiture est dominée par l’avancée à deux versants. La galerie parcourt sa façade avant et supporte un balcon au second étage. Tous deux sont clôturés d’une délicate balustrade de fer forgé. Au plan ornemental, on peut observer l’usage créatif de la brique dans la constitution de linteaux élaborés qui décrivent un léger arc de cercle. Le porche d’entrée néoclassique vitré protège le vestibule d’accès principal. Enfin, on note aussi les élégantes colonnes qui agissent en tant que poteaux de galerie. Ces dernières reposent sur des piédestaux menuisés.

81 425, RUE LONGUEUIL

La marque de l’influence française de cette maison se traduit par le toit Mansart à deux versants. La partie supérieure du toit Mansart est à pente moyenne et se nomme le terrasson. La partie inférieure comporte un angle très aigu, donc une pente raide, sur laquelle sont perchées trois lucarnes à pignon. On remarque son larmier en forte saillie et ses corniches imposantes qui donnent à la maison un air massif. Il en va de même pour l’important retour de corniche que l’on peut apercevoir sur les murs pignons, là où la bordure du toit semble former un crochet. La maison révèle aussi une composition très ordonnée et symétrique selon laquelle les ouvertures sont rythmées. Le portique avant est dominé d’un fronton-pignon triangulaire sup - porté par des colonnes et des pilastres. Cet ensemble classique se soumet parfaitement aux exigences de l’or - dre toscan qui possède des colonnes et un entablement aux lignes simples et épurées. Cette maison demeure fondamentalement québécoise par la présence d’une cuisine d’été située à l’est. Munie d’une véranda mousti - quaire, cette adjonction latérale représente une tradition prédominante de l’architecture vernaculaire québécoise. Sur un solage de pierres des champs non équarries s’élèvent des murs dont la structure de bois est recou - verte de brique rouge commune.

82 415B417, RUE LONGU EUIL

Ces maisons jumelées se caractérisent leur toit à la Mansart à deux versants qui permet d’utiliser les combles de la toiture de façon plus large. La partie in - férieure de ce toit «brisé» est à pente raide et se nomme brisis, tandis que la partie supérieure possède une pente douce et se nomme terrasson. Les fondations de la maison sont bâties à l’aide de pierres des champs non équarries et noyées dans le mortier. Ceci correspond à une technique très ancienne et témoigne de la persis - tance des mœurs à travers les époques. On note la ga - lerie couverte à balustrade, dont le toit à pente douce est soutenu grâce à de colonnes carrées. Ces dernières sont couronnées d’un petit chapiteau néoclassique aux lignes épurées et sont munies de délicates consoles ou - vragées. Ces éléments témoignent de l’influence du goût victorien et, plus précisément, de l’esthétique du pittoresque.La symétrie dans la disposition des ouver - tures, tout comme la présence de deux lucarnes à fron - ton décoré d’une pièce menuisée et appliquée sont autant d’éléments d’inspiration néoclassique. Il en va de même pour les impostes vitrées qui se trouvent au- dessus des portes, ainsi que les linteaux massifs qui dominent les portes et fenêtres du rez-de-chaussée.

83 320, RUE LONGUEUIL

Cette maison intègre à la fois des caractéristiques typiques de la maison vernaculaire, dite «québécoise» et des formes architecturales issues du style colonial ayant eu cours au XVIII e siècle. La volumétrie est caractérisée par un plan plutôt carré sur lequel s’érigent des murs qui demeurent relativement bas. En ce qui a trait au toit à pignon, la pente moyenne de ses deux versant s droits témoigne d’une pratique du XIX e siècle. On note de grosses pierres des champs non équarries pour la constitution du mur de façade qui est appliqué devant la structure de bois. Une imposante cheminée de pierre s’élève dans l’axe faîtier, à l’extérieur du mur- pignon situé à l’ouest. La maison arbore un perron- galerie couvert d’un toit à pente douce. On observe une disposition symétrique des ouvertures et des lucarnes. On note sur le toit de la galerie la présence d’un fronton - pignon géométrique qui a pour effet de couronner le portique d’entrée. Puis, il y a les deux lucarnes à pignon, dont le petit toit à deux versants droits à pente douce fait une légère saillie. Les fenêtres possèdent deux battants et sont surmontées d’un simple linteau droit, alors que les carreaux vitrés sont enchâssés dans une structure de meneaux et de croisillons.

84 300, RUE LONGUEUIL

Cette maison revêt une allure pittoresque raffinée qui répond à une esthétique britannique que l’on nomme le style Queen-Anne. On remarque la tourelle d’angle à toit conique ornementé qui est perchée au second étage. Surmontée d’un pinacle et faisant office de balcon, elle domine littéralement la composition visuelle du bâtiment. Les nombreux frontons-pignons triangulaires qui sont situés au-dessus des portes et des fenêtres sont un exemple de l’intégration du néoclassicisme dans le goût anglais. Le fronton que l’on aperçoit surplombant le portique d’entrée renforce ainsi l’aspect grandiose de cette maison. Il en va de même pour la double porte d’entrée fenêtrée à imposte vitrée, ainsi que la longue galerie couverte qui parcourt la façade avant de la maison. Cette maison est revêtue d’un toit plat, ce qui n’est pas du tout associé au style Queen-Anne. Ajoutant à cette divergence, on remarque à l’avant de la maison une large corniche en pente légère qui semble en fait vouloir imiter le brisis d’un toit à la Mansart.

85 VILLA PRENDERGAST -L AVERY 45, rue Saint-omas

Historique

Cette villa est la plus ancienne des huit que l’on retrouve encore à Longueuil; elle fut vraisemblablement construite en 1879 par Alfred Prendergast, avocat, gérant de la banque d’Hochelaga, président général de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Il habita cette résidence jusqu’en 1901. Par la suite, et durant trois générations, elle fut habitée par les Lavery, une famille d’hommes de loi.

Architecture

Cette villa est surélevée par rapport au niveau sol. Les inondations saisonnières, fréquentes jusqu’en 1960, en sont vraisemblablement la cause. Recouverte à l’origine de planches à clin, elle est aujourd’hui enduite d’un crépi. Son large balcon a été réduit à la portion centrale. Ceinturée d’un couvert végétal luxuriant orienté en fonction du fleuve, dont elle a perdu l’accès et la vue, cette villa est un très bel exemple du Longueuil, lieu de villégiature, au début du XX e siècle.

86 MAISON DU 59-61, RUE SAINT -T HOMAS

La maison révèle un solage construit à base de pierres des champs non équarries et demeurées apparentes. Le volume de cette maison est carré, ce qui découle de l’in - fluence persistante de l’esthétique de l’architecture du Régime français. On note le dégagement de la maison du sol. Aussi, le versant avant du toit est allongé, créant ainsi un égout retroussé, ou larmier, qui couvre la galerie tout en permettant un égouttement éloigné des murs des eaux de pluie et de la neige. Le versant arrière ne possède pas de larmier, cela résulte en un toit asymétrique. La pente toit à deux versants est moyenne; la galerie située en façade possède une balustrade de bois. Les parements des murs sont constitués de planches de bois horizontales embrevées. Il n’y a qu’une seule lucarne à pignon apposée dans l’axe de la porte d’entrée.

87 VILLA DU 30, RUE SAINT -A LEXANDRE

Construite en 1890, cette somptueuse villa de style vic - torien était entourée, comme toutes celles situées à l’ouest du chemin de Chambly, d’un vaste jardin qui s’étendait jusqu’au fleuve. En effet, la rue du Bord-de- l’Eau s’arrêtait autrefois à la rue Saint-Antoine, si bien que plus à l’ouest, les résidences étaient vraiment riveraines.

C’était l’époque où la petite cité de Longueuil était aussi un lieu de villégiature pour les riches Montréalais qui y venaient par traversier durant la belle saison.

88 225, RUE SAINT -A LEXANDRE

Ce cottage rustique possède un toit en pignon à pente moyenne qui se termine par un avant-toit courbé, aussi appelé égout retroussé. Ce long larmier ayant pour fonction première de protéger les murs et le solage contre les intempéries servait aussi de couvre-soleil à la galerie qui se déployait jadis le long de la façade avant de la maison. Une des caractéristiques les plus intéressantes de la maison réside en son usage pré - dominant du bois. Tout d’abord, elle nous donne à voir un revêtement mural en planches de bois horizontales qui se chevauchent. Sur le plan de l’ornementation, la maison obtient son aspect coquet de la bordure de rive du toit qui est menuisée et peinte dans une couleur contrastante. La façade des lucarnes à pignon qui percent le toit de la maison et de la cuisine d’été revêt la même teinte. Il en va de même pour les linteaux en arc de cercle aplati qui dominent les fenêtres à grands carreaux. Enfin, on ne peut qu’apprécier la splendide porte d’entrée principale. Surmontée d’une imposte vitrée et enserrée entre de larges chambranles, cette porte de bois se dresse derrière un portique qui est encadré de deux colonnes de bois à piédestal.

89 245, RUE SAINT -A LEXANDRE

Cette maison se distingue par sa façade qui est localisée sur le mur pignon, cette maison possède aussi une discrète aile à l’arrière, dans l’axe de la galerie latérale. Ceci té - moigne d’un plan en «L» selon lequel ce petit volume est imbriqué en angle droit par rapport au volume prin - cipal. On remarque une asymétrie dans la disposition des ouvertures du rez-de-chaussée. En ce qui concerne le toit de la maison, ses deux versants droits à pente moyenne viennent se terminer en formant un petit crochet à la base, appelé retour de corniche, esquissant ainsi l’aspect d’un fronton. Notons aussi la bordure de rive du toit en bois qui est découpée en formes spiralées et selon des motifs végétaux. Au sommet, un pinacle délicat, aussi appelé épi de faîtage, couronne cette frise décorative. Une autre particularité réside dans le dé - ploiement d’une grande galerie couverte. La série de colonnes qui la délimite fait l’objet d’une ornementation menuisée aux coins supérieurs, que l’on appelle console. La balustrade est fermée au moyen de balustres ou - vragés en fonte aux formes fines et symétriques. Notons la présence d’un oculus situé dans le pignon, ou encore des auvents décoratifs qui sont soigneusement disposés de part et d’autre des baies.

90 DUPLEX JUMELÉS DES 390-392-394-396, RUE SAINT -A LEXANDRE

Ce type de logements urbains est une invention qui date de la fin du XIX e siècle et qui se répandit vite dans les banlieues montréalaises. On remarque facilement la ressemblance marquante avec leur voisin, le duplex du 400-402. Ainsi, il est fort probable que ces deux construc - tions aient été bâties dans le cadre du même projet rési - dentiel. L’argument le plus fort pour appuyer cette thèse réside dans la similitude presque exacte de certains éléments que l’on retrouve dans un bâtiment comme dans l’autre. La présence d’oriels polygonaux surmontés de petits toits en pointe est un aspect important de la construction qui revient dans les deux immeubles. Ensuite, la balustrade en bois possédant des colonnes à piédestaux carrés constitue la réplique parfaite de celle que l’on observe sur la galerie du 400-402. Le dessin fantaisiste que décrit la ligne de la bordure du toit, ainsi que l’épi décoratif qui se dresse au centre de cette dernière témoignent de la passion du détail ornemental issue de la mode victorienne. Le grand balcon ouvert au second étage révèle un autre aspect intéressant de cet immeuble résidentiel. Véritable lieu de villégiature en-soi, le balcon constitue le prolongement de la maison vers l’extérieur.

91 DUPLEX DES 400-402, RUE SAINT -A LEXANDRE

On observe sur cet immeuble des décorations menuisées situées le long de la bordure du toit. Il s’agit plus précisé - ment de cinq épis décoratifs de deux types distincts que l’on a disposés alternativement afin de ponctuer les frontons. L’asymétrie du plan est camouflée par la grande cohérence visuelle de la façade. Pour ce faire, on a organisé cette dernière de façon à créer un corps de bâ - timent central auquel vient s’accrocher, à gauche, une partie secondaire. Les dessins fantaisistes que forme la ligne de bordure du toit contribuent à délimiter ces deux parties du volume : alors qu’un fronton semi-circulaire domine les balcons, un pignon à deux versants droits couronne pour sa part les oriels. Ces ajouts purement ornementaux ont pour fonction d’unifier l’ensemble au point de vue esthétique. Les fenêtres en saillie se dé - ploient sur les deux étages : ces oriels polygonaux sont surmontés d’un petit toit en pointe. Ce dernier possède une corniche élaborée dont les multiples moulures sont inspirées du vocabulaire antique. La balustrade en bois est encadrée par de solides piédestaux carrés sur lesquels reposent les colonnes de la galerie. Les deux portes d’en - trée possèdent des frises et moulures qui agrémentent les cadres et les traverses.

92 MAISON PAUL -P RATT 410-412, rue Saint-Alexandre

Historique

Ce cottage de briques, construit en 1909, était connu de tous les Longueuillois, dans les années 1940, 1950 et une partie des années 1960, comme la maison du maire. En effet, Paul Pratt y habita durant trois décennies, lui qui fut maire de Longueuil de 1935 à 1966. Le maire Pratt était musicien de profession et dirigea, dès l’âge de 16 ans et jusqu’à sa mort, plusieurs orchestres et fanfares; aussi avait-il fait construire à l’arrière, du côté de la mai - son, une salle de musique d’un étage.

Architecture

Cette maison de briques comporte plusieurs intéressants éléments décoratifs : le parapet de bois qui compose son couronnement, la galerie en retour d’équerre faisant front sur deux rues, et les jeux de briques du revêtement. Cette immense maison a été pourvue d’annexes comme le solarium de la rue Guillaume, si bien qu’elle occupe la presque totalité du terrain.

93 VILLA DU 24, RUE GRANT

Historique

Cette villa de deux étages fut construite en 1888. Comme les autres villas de Longueuil, elle était riveraine et son jardin avant s’étendait autrefois jusqu’à la rive du fleuve, laquelle était assez exactement située au milieu de l’actuelle rue du Bord-de-l’Eau. Mince consolation, la partie nord de l’ancien jardin est aujourd’hui occupée par un petit parc qui entoure l’accès à une passerelle enjamban t la route 132, accès doté d’un ascenseur conçu pour les cyclistes. La partie ouest du jardin a été transformée en une aire de jeux pour les tout-petits.

Architecture

Grande villa de deux étages, surélevée par rapport au niveau du sol. Au moment de sa construction, son revête - ment de bardeaux de bois était de couleur naturelle. Ce bâtiment comporte une caractéristique intéressante : les lucarnes, construites dans le prolongement du mur du deuxième étage, forment des frontons.

94 VILLA PRÉFONTAINE -B EAULIEU 25, rue Grant

Historique

Magnifique villa de briques construite en 1895 par l’architecte Alfred Préfontaine, pour son père, et qu’habita pendant plusieurs décennies Olivier Beaulieu, marchand d’auvents à Montréal, mais surtout l’un des meilleurs photographes du Longueuil des années 1910 à 1940. Longtemps, la villa fut entourée d’un vaste jardin qui s’étendait jusqu’au fleuve.

Architecture

Cette villa, avec sa toiture, mélange de toits à quatre ver - sants et à deux pentes, avec sa riche ornementation dans son revêtement de briques et ses ouvrages de bois, est considérée comme l’exemple le mieux conservé, à Longueuil, du style victorien éclectique.

95 MAISON SABOURIN -D UPRAS 495, rue Grant

Historique

Ce cottage en déclin de bois fut construit en 1887 par Toussaint Sabourin. À compter de 1915, et durant presque un demi-siècle, il fut habité par le notaire Ubald Dupras, conseiller municipal de Longueuil de 1908 à 1911, président de la Chambre des notaires du Québec et l’un des principaux organisateurs politiques du maire Paul Pratt. L’actuel revêtement de « papier-briques » gâche un peu l’allure générale de ce bâtiment qualifié par la firme Pluram, en 1985, « d’un de plus beaux exemples de l’architecture pittoresque à Longueuil ». Architecture

Style pittoresque attribué à la période victorienne. Les dentelles de bois composent des formes d’ogives au fron - ton des lucarnes. Le toit s’articule en mansarde à quatre versants. Cette maison était à l’origine recouverte de planches à clin aujourd’hui cachées sous le « papier- briques ».

96 MAISON ART DÉCO 165, rue de Normandie

Historique

Cette maison fut construite en 1939 alors que la rue portait le nom de Princesse royale. Cette rue fut rebap - tisée de Normandie en 1969.

Architecture

Cette résidence unifamiliale présente les caractéris - tiques du style dit moderne. Volume de deux étages recouvert d’un toit plat, ce bâtiment illustre un plan éclaté où les formes et les ouvertures traduisent les fonctions intérieures. La ligne horizontale prime dans la lecture de ce bâtiment remarquablement conservé.

97 MAISON MORIN 180, rue de Normandie

Historique

En 1875, Louis-Édouard Morin se fait construire cette maison de 18 pièces, la villa Hermitage; elle est située sur la rue alors dite Princesse royale, la dernière à l’est de la ville à cette époque. À Longueuil, l’homme d’affaires Louis-Édouard Morin fut commissaire d’école, conseiller, maire et président de la Société Saint-Jean-Baptiste. En 1914, la maison est vendue à la communauté catholique irlandaise des Presentation Brothers. En 1930, la commu - nauté ajoute à la maison une aile de trois étages pour y loger les novices. Un gymnase, édifice indépendant, est aussi érigé sur le site. En 1995, l’ensemble devenait la propriété des sœurs de la congrégation de Notre-Dame qui y créèrent la Maison de prière Notre-Dame.

Architecture

Bâtiment de l’époque victorienne associé au style néo - gothique par sa tourelle, l’articulation complexe de son plan, et la forme des linteaux qui retombent de chaque côté des fenêtres. Ce bâtiment de briques s’insère dans un écrin de verdure composé d’arbres d’essences rares.

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