Samedi 6 Octobre 2012 Swinging with Django Swing Ing with D Ja Ng O
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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Samedi 6 octobre 2012 Swinging with Django Dans le cadre du cycle Django Reinhardt du 3 au 9 octobre et de l’exposition Django Reinhardt, Swing de Paris du 6 octobre au 23 janvier Samedi 6 octobre 2012 6 octobre Samedi | Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse Swinging with Django suivante : www.citedelamusique.fr 6_10_SWINGING_DJANGO.indd 1 01/10/12 11:50 Cycle Django Reinhardt « Son âme était ambulante et sainte. » Quel plus bel hommage à Django Reinhardt que celui de Jean Cocteau à la disparition du géant manouche le 16 mai 1953. Le guitariste s’inscrit dans la grande tradition culturelle des tsiganes, éternels nomades, et témoigne de ce supplément d’âme propre aux créateurs. Entré vivant dans la légende du jazz, Jean-Baptiste Reinhardt aura bien mérité le surnom que ses parents lui donnèrent à sa naissance le 23 janvier 1910, « Django », ou « je réveille » en langue manouche. Handicapé à dix-huit ans par la perte de deux doigts à la main gauche, il reprend totalement possession de son instrument, ainsi qu’en témoigne en 1932 son jeu dans la bande originale du film Clair de lune, une comédie signée Henri Diamant-Berger. Virtuose de la guitare, inspiré par la musique tsigane – qui s’exprime aujourd’hui avec vivacité dans le Band of Gypsies, union de deux groupes d’Europe centrale, les Roumains de Taraf de Haïdouks et les Macédoniens de Koçani Orkestar –, Django va bientôt accéder au vedettariat. Le quintette du Hot Club de France, fondé avec le violoniste Stéphane Grappelli – autre autodidacte –, donne naissance à ce qui sera baptisé dans le monde « le jazz de Paris ». Plus d’un demi-siècle après la disparition de Django, cette formation mythique continue d’influencer tous les praticiens de la guitare. Aux côtés de Stochelo Rosenberg, Angelo Debarre, Tchavolo Schmitt, Dorado Schmitt, Christian Escoudé, héritiers en première ligne de leur père spirituel, on a ainsi vu apparaître une jeune génération d’admirateurs, manouches – Rocky Gresset, Richard Manetti – et gadjé – Adrien Moignard, Sébastien Giniaux –, réunis dans le groupe Selmer #607 (guitare similaire à celle de Django qui portait le numéro 503). Élevé à la dure école de la guitare dans la formation de Biréli Lagrène, Thomas Dutronc doit beaucoup de son succès au style manouche de son premier album (Comme un manouche sans guitare). « Musicien intemporel, comme Armstrong, Parker ou Coltrane », aux dires d’un de ses admirateurs, le guitariste Elios Ferré, Django aura également marqué tous les jazzmen par sa créativité et son ouverture d’esprit. Ne le vit-on pas en 1946 obtenir quarante chanteurs pour interpréter un de ses tubes, Manoir de mes rêves, dans la musique du film Le Village de la colère. Cet œcuménisme de Django frappa le véloce et spectaculaire maître ès saxophones James Carter qui lui a consacré un album, Chasin’ the Gipsy, et a repris peut-être la plus exotique de ses compositions, Oriental Shuffle (1936). La légende de Django tient aussi à sa personnalité : homme libre, refusant les contraintes, fan de parties de pêche, de cartes et de peinture. C’est bien ce personnage rare et lumineux qu’évoque Tony Gatlif, grand défenseur de la culture rom, dans le spectacle d’ouverture des 3 et 4 octobre, Django Drom, fort en images et en sons. C’est aussi cet artiste fantasque qui inspira Woody Allen, fan de jazz et clarinettiste à ses heures, pour la création d’Emmet Ray, rôle central de Accords et Désaccords interprété par Sean Penn, autre artiste indépendant. Jean-Louis Lemarchand 2 6_10_SWINGING_DJANGO.indd 2 01/10/12 11:50 DU mercredI 3 AU DIMANCHE 21 OCTOBRE MERCREDI 3 ET JEUDI 4 OCTOBRE – 20H SAMEDI 6 OCTOBRE – 20H DIMANCHE 7 OCTOBRE – 15H CINÉMA Django Drom Swinging with Django Les Fils du vent Tony Gatlif, conception, mise en scène Rocky Gresset, guitare Film de Bruno Le Jean et réalisation Adrien Moignard, guitare Didier Lockwood, direction musicale Angelo Debarre Gipsy Unity Didier Lockwood, violon Angelo Debarre, guitare DIMANCHE 7 OCTOBRE – 16H30 Biréli Lagrène, guitare Tchavolo Hassan, guitare rythmique Stochelo Rosenberg, guitare Marius Apostol, violon James Carter’s Chasin’ the Gipsy Norig, chant Antonio Licusati, contrebasse invite David Reinhardt Karine Gonzalez, danse Hono Winterstein, Jean-Marie Ecay, Thomas Dutronc, chant et guitare James Carter, saxophones Adrien Moignard, Sébastien Giniaux, Stéphane Chandelier, batterie David Reinhardt, guitare Benoît Convert, Ghali Hadefi, David Pierre Blanchard, violon Evan Perri, guitare Gastine, guitares François Lasserre, guitare Gerard Gibbs, piano Fiona Monbet, violon David Chiron, guitare Ralphe Amstrong, basse Florin Gugulica, clarinette Bertrand Papy, guitare Leonard King, batterie Emy Dragoï, accordéon Jérôme Ciosi, guitare Diego Imbert, contrebasse DIMANCHE 7 OCTOBRE – 19H DIMANCHE 7 OCTOBRE – 11H CINÉMA SAMEDI 6 OCTOBRE – 15H CINÉMA FORUM Accords et Désaccords Hommage à Django Reinhardt Film de Woody Allen Django Reinhardt, hier et aujourd’hui Émission de Jean-Christophe Averty 15H : projection Clair de lune Django Reinhardt, trois doigts Film de Henri Diamant-Berger MARDI 9 OCTOBRE – 20H de génie Film de Christian Cascio Band of Gypsies 16H : table ronde Taraf de Haïdouks Animée par Alex Dutilh, journaliste Koçani Orkestar Avec la participation de Vincent Bessières, commissaire de l’exposition Django Reinhardt, Swing de Paris, Joël Dugot, conservateur au Musée DIMANCHE 21 OCTOBRE – 14H30 de la musique, Anne Legrand, CONCERT-PROMENADE AU MUSÉE musicologue et Jean-Marie Pallen, guitariste et compositeur Avec Dominique Carré Trio, Ninine Garcia Trio et les Étudiants du 17H30 : concert Conservatoire de Paris Selmer #607 3 6_10_SWINGING_DJANGO.indd 3 01/10/12 11:50 SAMEDI 6 OCTOBRE – 20H Salle des concerts Swinging with Django Première partie Rocky Gresset, guitare Adrien Moignard, guitare Deuxième partie Angelo Debarre Gipsy Unity Angelo Debarre, guitare Tchavolo Hassan, guitare rythmique Marius Apostol, violon Antonio Licusati, contrebasse entracte Troisième partie Thomas Dutronc, chant, guitare Stéphane Chandelier, batterie Pierre Blanchard, violon François Lasserre, guitare David Chiron, guitare Bertrand Papy, guitare Jérôme Ciosi, guitare Fin du concert vers 22h45. 4 6_10_SWINGING_DJANGO.indd 4 01/10/12 11:50 Rocky Gresset & Adrien Moignard Découverts notamment au sein de l’aventure Selmer #607, Rocky Gresset et Adrien Moignard ont déjà un joli parcours à leur actif. Avant même qu’il n’enregistre son premier album en leader (en 2009), Rocky était déjà une sorte de « légende » dans le milieu. Très tôt adoubé par ses pairs, son talent précoce n’a cessé de mûrir depuis. Quant à Adrien, sa fulgurante ascension lui a permis d’accéder en quelques années à une reconnaissance internationale. De sorte que nos deux virtuoses font désormais partie du « gratin » de la nouvelle génération. De la fréquentation de Django, Moignard et Gresset ont su tirer l’essentiel, sans jamais forcer le trait, avec un art consommé de la conversation musicale, qui ne le cède à aucun de leurs illustres aînés (pas même un Biréli Lagrène ou un Sylvain Luc). Brillance et tranchant de la corde acier pour Adrien, rondeur et chaleur de la corde nylon pour Rocky, même subtilité dans l’accompagnement chez l’un et l’autre (avec un sens confondant de l’intuition harmonique), et même goût prononcé pour la mélodie, dans un répertoire qui balaie très large (de Reinhardt aux Bee Gees !). Les deux compères tracent leur route loin des poncifs, privilégiant l’écoute et la complicité. Le traitement qu’ils réservent aux standards les plus « chargés » (« Bluesette », « Misty », « My Funny Valentine »…) fait date, par la fraîcheur de leur inspiration comme par la sûreté de leur instinct. Magistral et limpide. Angelo Debarre Gipsy Unity Lorsqu’on interroge Angelo Debarre sur ce qui fait à ses yeux l’unité de l’expression musicale tsigane, il évoque « une couleur, un état d’esprit, une chaleur, comme celle qu’il y avait dans le jeu de Django ». Et d’ajouter : « cet accent, cette couleur, c’est la couleur de l’âme, une couleur sans teinte… Je crois que c’est la vie ! » À n’en pas douter, ce « quelque chose » qui passe entre la tête, le cœur, les doigts et la corde (celle du violon, ou dans le cas d’Angelo, celle de la guitare) a bien à voir avec « la vie ». Enfant de la balle, comme Django Reinhardt, et comme lui « enfant du voyage », Angelo est aujourd’hui passé maître dans l’expression vivante de cette « vibration ». Comme son illustre maître et prédécesseur, il fait preuve d’une étonnante faculté d’adaptation, d’un instinct infaillible, servis par une des virtuosités les plus flamboyantes jamais apparues dans cette mouvance musicale. Privilège de la maturité, le poids de chaque note équilibre merveilleusement l’ensemble, distillant un propos frappé au coin de la clarté et de l’élégance, devenu une des « marques de fabrique » du guitariste. À la tête d’un combo « tout à cordes » (violon, guitares, contrebasse) réunissant une poignée de fidèles (Antonio Licusati, Tchavolo Hassan), Angelo développe, avec la complicité du violoniste tsigane roumain Marius Apostol, un répertoire où les originaux les plus ciselés (« Gipsy Unity », « Fugue manouche »…) côtoient avec bonheur les reprises de Django parmi les plus étonnantes (le très méconnu « Boléro »). 5 6_10_SWINGING_DJANGO.indd 5 01/10/12 11:50 Thomas Dutronc « Pour commencer, un petit Django ! » Que ce soit devant les petites salles ou devant les foules des grands festivals, Thomas Dutronc aime ce rituel qui consiste à la fois à rendre hommage au maître et à se dérouiller les doigts sur la guitare. Quand, par la grâce de l’album Comme un manouche sans guitare, il est devenu un des chanteurs les plus en vue de la nouvelle scène française, il n’a jamais renié le chemin de traverse qu’il a pris pour arriver au métier de ses père et mère.