roupement Semis Direct

RAPPORT DE MISSION DE M. RAKOTONDRAMANANA

à la Sakay, Ambararatabe et les 14 et 15 juin 2005 à l’occasion de la visite de la Délégation réunionnaise à Madagascar

Lot V A 26 Y Ambatoroka BP 6039 Ambanidia 101 Madagascar Téléphone: 020 22 276 27 [email protected]

Le Directeur exécutif du GSDM a effectué une mission dans la région du Moyen Ouest et dans la commune rurale d’Ambohitrolomahitsy les 14 et 15 juin 2005 à l’occasion du passage de la délégation réunionnaise à Madagascar. Cette délégation était composée de : • M. Any MONDON : Vice Président du Conseil Général, délégué à l’Agriculture, Président de la Commission Agriculture (et Pêche); • M. Christian DIJOUX, Directeur général des Services du Conseil Général ; • M. Patrick HOARAU : Administrateur de l’URCOOPA • Mme Valérie PICARD : Direction du Développement Rural, de l’Agriculture et des Eaux et Forêts (DDRAF), Service des Organismes Partenaires de l’Agriculture (SOPA) • Mme Isaline TRONC : Chargée de la Coopération Régionale

La visite de cette délégation fait suite à la dernière visite du Président de la République de Madagascar à l’Ile de la Réunion. L’objectif essentiel de sa mission est de trouver des opportunités de coopération notamment dans le marché des produits agricoles. En effet, la Réunion importe annuellement pour un montant global de 300 millions d’€ de produits agricoles et agro-alimentaires. Les Réunionnais sont intéressés d’importer de Madagascar, entre autres, du manioc, du maïs, du soja, des légumes dont essentiellement de l’oignon et de la pomme de terre, du piment rouge, des fleurs etc…La plupart de ces produits sont pour le moment importés de l’Inde, de l’Afrique du Sud, de l’Australie ou de l’Europe.

Ont été visités le 14 juin le CMS de la Sakay et Centre de formation des jeunes entrepreneurs ruraux sous l’encadrement du PROJER puis les producteurs d’oignon dans la commune rurale d’Ambohitrolomahitsy le 15 juin.

1. Le CMS DE LA SAKAY

La visite a été conduite le Directeur Régional du Développement Rural du Bongolava, M. Robson Thomas et le chef du CMS, M. Rafalimanana.

Le CMS de la Sakay a été créé en 1990 dans le cadre du projet PMMO (Projet Maïs Moyen Ouest), projet qui s’est terminé en 1999. Actuellement, le centre vit sur ses ressources propres. Il dispose d’un terrain de 210 ha dont 10 ha en vitrine (démonstrations formations), 100 ha à Imehy et 100 ha à Diavolana. Le centre est mécanisé avec 2 tracteurs (usagés), un centre de conditionnement de semences en bon état (capacité de 10 t/jour) et un effectif de 10 employés.

Les semences produites sont : • Le maïs : variété Volasoa pour les zones de basse altitude, Meva pour les zones d’altitudes et IRAT 200 pour toutes les altitudes. 60 tonnes de semences au total sont disponibles en 2005 ; • Riz : 3391, 3737, 3728, 3729, 3747 et des variétés pluviales : FOFIFA 133, JL- 1 et B22. 45 tonnes de semences au total sont disponibles en 2005. • Riz irrigué : X 243, X 265, TSEMAKA, SARINDRA. 20 tonnes de semences au total sont disponibles en 2005. • Brachiaria brizantha

Les rendements moyens en semences sont de niveau moyen : 2 t/ha pour le maïs et 1,5 t/ha pour le riz. Les semences sont vendues actuellement à 1240 Ar/kg pour le maïs et à 1240 Ar/kg pour le riz.

Le centre fait une production annuelle de 120 à 180 t de semences par an toutes espèces confondues. - 2 -

Le Centre aurait intérêt à utiliser les techniques agro-écologiques pour améliorer ses performances et mieux protéger ses sols en commençant par la parcelle « Vitrine » qui est bien placée pour des formations.

2. Visite de l’ex- SPAS de la Sakay

La mission a visité également les installations laissées à l’abandon de l’ex-SPAS de la Sakay, comprenant une laiterie (1000 litres par jour dans les années 60), une provenderie, une rizerie et une porcherie (10.000 têtes dans les années 60). D’après les informations reçues sur place, ces installations laissées à l’abandon ont été mis en location – gérance à la société SOGEAH (ou à la société Ouest Agri ? en tout cas, ce n’est pas clair !)

3. Visite du centre de formation des jeunes entrepreneurs ruraux du PROJER

Le Projet Jeunes Entrepreneurs Ruraux (PROJER) a pour objectif la création de 325 entreprises agricoles sur une superficie de 20.000 ha dans les Ranch 1, 2, 3 et 4 de l’ex- Ferme d’Etat Omby (superficie de 64.000 ha). Le projet qui a commencé en 2000 est en cours de formation de la 3ème promotion avec 100 jeunes en formation. Les jeunes, recrutés au niveau baccalauréat, reçoivent une formation agricole de 8 mois. Les diplômés des lycées agricoles sont aussi acceptés mais ils n’ont pas besoin de formation. Le PROJER alloue 12 ha à chaque jeune installé. En première année d’installation, le jeune entrepreneur bénéfice d’appui sur 5 ha (labour, avance de campagne). Le titre foncier est donné à l’occupant dès la mise en valeur des 5 ha.

Les jeunes entrepreneurs ruraux en stage (3ème promotion)

Les sols sont des sols ferallitiques plats avec une végétation naturelle à base d’Aristida et quelques Hyparhenia (la présence d’ Hyparhenia témoigne d’un sol avec une bonne structure). La mécanisation est tout à fait possible sur ces sols. Le PROJER dispose d’un centre - 3 -

de formation avec du matériel agricole (charrue, sous-soleuse etc..) prévu pour être loué par les jeunes entrepreneurs par la suite.

Une partie du matériel du centre de formation d’Ambararatabe)

Les premières expériences du PROJER sur les 50 jeunes de la première promotion montrent que 32 seulement sont restés après tri et désistement volontaire. Cette première promotion a déjà fait les campagnes 2003/2004 et 2004/2005. La 2ème promotion était aussi composé de 50 jeunes dont 48 sont restés. Cette promotion a déjà fait la campagne 2004/2005.

Le GSDM dispose d’itinéraires techniques de semis direct (sites TAFA d’Ivory, Ankazomiriotra) pour la mise en valeur de ces sols aussi bien pour les tanety que pour les rizières de bas fonds. Par ailleurs, les variétés SEBOTA actuelles peuvent être testées dans les rizières de ces zones et devraient donner des résultats intéressants au vu des expériences de BRL/SDMad et de TAFA au Lac Alaotra en 2004/2005 sur 300 ha de rizières à mauvaise maîtrise d’eau (RMME). Le PROJER devrait commencer par la formation d’un cadre ou d’un technicien au sein de TAFA, le spécialiste en formation du GSDM. En plus de cette formation, le projet devrait étudier pour la campagne 2005/2006 le financement de la mise en place de démonstrations de semis direct sur le terrain d’application du centre de formation.

4. Visite dans la commune d’Ambohitrolomahitsy

Sous la conduite du CTHA, la délégation a visité la commune d’Ambohitrolomahitsy (dans la province d’Antananarivo) où les gens sont habitués à la production d’oignons. En effet, la Réunion importe annuellement 8000 tonnes d’oignons essentiellement en provenance de l’Inde. Des importations viennent également de Madagascar mais plutôt en provenance de Mampikony. La commune d’Ambohitrolomahitsy produit actuellement 2000 tonnes par an sur deux saisons. Les récoltes se font en Novembre/Décembre pour la première saison et en avril pour la 2ème saison. D’autres communes environnantes pratiquent aussi la culture de l’oignon telles les communes d’Ambatomanoina, de , d’Ambohipihaonana et d’Antanetibe. - 4 -

L’avantage de toutes ces communes par rapport à Mampikony, réside dans la facilité de communication vers le port de Toamasina. Par ailleurs, il existe déjà des groupements de producteurs d’oignons.

Pépinières d’oignon à Ambohitrolomahitsy

Conclusions

Il est très important que le semis direct sous couverture végétale soit introduit dans les actions des jeunes entrepreneurs ruraux encadrés par le PROJER. Dans un premier temps, il faut que le PROJER mette en formation longue au sein de TAFA au moins une personne. Par ailleurs, dès la campagne 2005/2006, un site de référence d’environ un ha devrait être mis en place dans le centre de formation du PROJER (Ambatofotsy où il y a un terrain d’application de 20 ha ). Ce site de référence visera aussi bien la culture mécanisée et la culture familiale. Ce site servira de formations des jeunes en cours de formation mais aussi des jeunes déjà installés. Un appui régulier pourra être assuré par le GSDM/TAFA pour les exploitations déjà en place.

Au niveau national, on devrait développer la coopération Réunion/Madagascar en matière de formation et de mise en place de filières de commercialisation.

L’Ile de la Réunion représente un marché important pour Madagascar et par conséquent, les groupements de producteurs devraient en profiter. Le CTHA devrait également introduire le semis direct dans ses actions avec les groupements de producteurs. Les expériences de BRL au Lac Alaotra sur le maraîchage conduit sous paillage uniquement montre qu’on peut facilement doubler les rendements.

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