ERREUR ! SOURCE DU RENVOIPorteur INTROUVABLE.s de projets :

Société d'Exploitation Eolienne de Momerstroff III (SEEM III) Développeur : 69, Boulevard de Reuilly EOLEC 75012 PARIS 69, Boulevard de Reuilly

75012 PARIS Société d'Exploitation Eolienne de Momerstroff II (SEEM II) Téléphone : 09.54.68.15.88 69, Boulevard de Reuilly Télécopie : 09.70.61.80.22 75012 PARIS

MEMOIRE EN REPONSE A

L'AVIS N° MRAE 2020APGE42

DU 2 JUILLET 2020 DE LA MISSION REGIONALE D'AUTORITE ENVIRONNEMENTALE SUR LES PROJETS D'EXPLOITATION DE 2 PARCS EOLIENS

MOMERSTROFF II-A SUR LES COMMUNES DE MOMERSTROFF ET NARBEFONTAINE, PORTE PAR LA SOCIETE D'EXPLOITATION EOLIENNE DE MOMERSTROFF III (SEEM III)

MOMERSTROFF II-B SUR LES COMMUNES DE BOULAY- (HALLING-LES-BOULAY) ET , PORTE PAR LA SOCIETE D'EXPLOITATION EOLIENNE DE MOMERSTROFF II (SEEM II)

Département de la Moselle (57)

Contributeurs :

Bureau d’Études JACQUEL & CHATILLON CALIDRIS Expertises environnementales 3, Quai des Arts 14, rue Picard, 51000 CHALONS-EN-CHAMPAGNE 44620 La Montagne Tél. : 03.26.21.01.97 Tél. : 02.51.11.35.90

AOUT 2020

INTRODUCTION

Les Sociétés d’Exploitation Eolienne de Momerstroff III et de Momerstroff II (SEEM III et SEEM II) ont déposé le 25 mai 2018 en Préfecture de la Moselle, deux dossiers de demande d’autorisation environnementale relatifs à l’exploitation de deux parcs éoliens, respectivement Momerstroff II-A sur les communes de Momerstroff et de Narbéfontaine (57) et Momerstroff II-B sur les communes de Boulay-Moselle (Halling-lès-Boulay) et de Helstroff (57). Ces deux projets ont été développés par la société Eolec Sarl, filiale de la société ecoJoule Construct GmbH.

Lors du dépôt, le guichet unique a vérifié que les dossiers comportaient l’ensemble des pièces requises par la réglementation et a attesté de leur complétude

Après prolongation de 4 mois de la phase d’examen, la Préfecture de la Moselle a demandé aux porteurs de projets dans deux courriers du 8 février 2019, de lui fournir des éléments complémentaires afin de permettre la poursuite de l’examen des dossiers.

Les dossiers de compléments ont été déposés le 18 décembre 2019 en Préfecture de la Moselle.

Le 2 juillet 2020, la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale (MRAe) de la région a rendu un avis unique (n°MRAe 2020APGE42) sur ces deux demandes.

Le V de l’article L.122-1 du code de l’environnement prévoit que l'avis de l'autorité environnementale fait l'objet d'une réponse écrite de la part du maître d'ouvrage.

Conformément à la réglementation, le présent document vient apporter les réponses des porteurs de projets sur les observations formulées dans l'avis de l'autorité environnementale. Afin de permettre une lecture aisée, l’ordre chronologique de l’avis a été suivi. Dans chaque partie, certains extraits des observations sont rappelés et les recommandations de la MRAe sont reprises intégralement pour mémoire. Elles sont alors suivies de la réponse des porteurs de projets.

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 3 A – SYNTHÈSE DE L’AVIS

« "La société EcoJoule construct Gmbh exploite et gère des parcs éoliens. Elle a constitué 2 sociétés destinées à l’exploitation de 2 parcs éoliens sur le territoire des communes de Boulay-Moselle, Helstroff, Momerstroff et Narbefontaine, en Moselle (57). Le développeur de ces projets, Eolec est détenu à 67 % par Ecojoule construct Gmbh. Il exploite le parc éolien existant de Momerstroff constitué de 5 éoliennes de type Nordex N90 de 2,3 MW chacune et d’une hauteur de 145 m en bout de pale. Ce parc est situé dans la zone d’implantation potentielle (ZIP) des 2 nouveaux projets. L’objectif est de densifier le parc existant. Les 2 dossiers déposés comportent une étude d’impact commune. L’Ae a donc estimé que les 2 dossiers constituent un seul projet et a donc rendu ce seul avis pour les 2 demandes. »

REPONSE Les porteurs de projets ne voient pas d’inconvénient au fait d’avoir un seul avis pour les deux demandes.

L’Ae considère que les enjeux principaux des 2 projets sont le développement des énergies renouvelables et la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité (les chauves-souris et les oiseaux dont le milan royal), l’impact paysager et les nuisances sonores. Le dossier présente des éléments intéressants sur la contribution des 2 projets à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et plus généralement à la protection de l’environnement, même si leur présentation pourrait être encore améliorée. L’impact paysager est bien analysé, en particulier au regard des effets cumulés dans un secteur déjà bien équipé, avec des mesures concrètes d’évitement des impacts par la réduction du nombre de mats et l’implantation des éoliennes. Des mesures de bridage devront être étudiées pour assurer les obligations réglementaires concernant les émergences sonores dès la mise en service du parc. Le dossier montre la présence de Milans noirs et de Milans royaux à proximité et à l’intérieur de la zone d’implantation potentielle. Parmi les mesures prévues par l’exploitant, l’Ae s’est interrogée sur l’efficacité d’une simple surveillance visuelle de la présence de milans. Les périodes d’arrêt des éoliennes prévues pour protéger le Milan en période d’activité et de chasse semblent par ailleurs insuffisantes. Certaines éoliennes sont implantées à moins de 200 m des lisières de forêt, critère reconnu au niveau national et international comme un risque accru pour les chauves-souris. L’Autorité environnementale recommande à l’exploitant de : • expliciter et de justifier le choix d’implantation des éoliennes à moins de 200 m des lisières de forêts, d’en présenter les impacts pour les habitats et espèces et de proposer des mesures adaptées d’évitement, de réduction et de compensation, à défaut de les éloigner au-delà des 200 m ; • étendre l’arrêt des éoliennes NA1 et NA2 à l’ensemble de la période d’activité du Milan et l’arrêt des éoliennes situées à moins de 400 m de parcelles fauchées/moissonnées/labourées à l’ensemble de la période de travaux agricoles ; • justifier la faisabilité et la pertinence d’une surveillance humaine, en considérant l’ensemble des facteurs pouvant en impacter la fiabilité.

REPONSE Les réponses à ces observations se trouvent dans la partie suivante, « B – Avis détaillé ».

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 4 B – AVIS DÉTAILLÉ

1) Présentation générale du projet

1. Présentation générale du projet- page 6 : « L’Ae recommande au pétitionnaire de revoir les codes couleurs pour ces 2 parcs qui sont inversés sur de nombreuses cartes du dossier. »

REPONSE Les cartes utilisées ont les mêmes symboles mais un code couleur différent pour chaque projet (turbines, PDL), qui ne peut pas être facilement inversé. Cependant, il est possible que les couleurs soient proches et qu’il soit quelquefois malaisé de les distinguer (rose/violet, rouge/orange). Toutefois, les cartes sont cohérentes pour chaque projet. Après les avoir réexaminées, il ne nous semble pas que cela puisse entrainer de confusion ni de mauvaise compréhension importante des projets.

2) Articulation avec les documents de planification, présentation des solutions alternatives au projet et justification du projet

2.1. Articulation avec les documents de planification - page 7 : « Bien que l’ensemble des documents de planification et d’orientation territoriale applicables au secteur d’implantation du projet ait été listé, aucun élément d’analyse de cohérence n’a été apporté pour les plans et schémas relatifs au développement de l’éolien ou pour lesquels un projet éolien peut être impactant. Le SRE indiquait qu’il convenait de respecter une distance d’implantation d’au moins 200 m des lisières de forêt, milieu écologiquement , ce que ce projet ne respecte pas. Le porteur de projet n’explique pas comment il a pris en compte le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) Grand Est approuvé le 24 janvier 2020, notamment sa règle n°5 qui indique pour l’énergie éolienne qu’il convient notamment de « développer la production d’énergie éolienne sur le territoire dans le respect de la fonctionnalité des milieux et de la qualité paysagère. Une attention et vigilance particulière sera portée quant aux phénomènes d’encerclement et de saturation. L’Ae recommande au pétitionnaire de démontrer la compatibilité de son projet avec le SRADDET Grand Est. »

REPONSE

Les dossiers de demande d'autorisation environnementale de Momerstroff II A et B ont été déposés en mai 2018, soit avant la validation du SRADDET Grand Est (en janvier 2020). Il apparait donc logique que le projet ne prenne pas en compte ce document. Cependant, l'étude d'impact des dossiers déposés prend bien en compte le SRCAE Lorraine (Schéma Régional Climat Air Energie). Ce document définit à la fois les orientations et objectifs en matière de demande énergétique, de lutte contre la pollution atmosphérique, de développement des énergies renouvelables, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux effets probables du changement climatique. Ainsi, dans le cadre de la réalisation des SRCAE, un Schéma Régional Éolien a été établi pour chaque région, dont la Lorraine. Il établit, à partir d'un état des lieux, les orientations stratégiques et les zones géographiques favorables pour concentrer le développement éolien en vue de parvenir aux objectifs fixés. En janvier 2020, la région Grand Est a approuvé un nouveau document : le SRADDET (Schéma Régional d'Aménagement, de Développement Durable et d'Egalité des Territoires), nouvel outil planificateur dans le domaine de l’aménagement du territoire, de la mobilité des populations et de la lutte contre le réchauffement climatique. Ce schéma fixe des objectifs à moyen et long termes sur le territoire régional, dans l’ambition d’une plus grande égalité des territoires, portant la vision jusque 2030. Le SRADDET s'inscrit dans la continuité des anciens SRCAE et dans le respect des objectifs fixés par la loi pour la Transition Energétique et la Croissance Verte (TECV), ainsi que la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) ou encore le plan de réduction des polluants atmosphériques.

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 5 Ainsi, l’objectif n°4 sur les 30 objectifs retenus par le Grand Est dans sa stratégie est très clair : il s’agit de « Développer les énergies renouvelables pour diversifier le mix énergétique » en portant la « production annuelle d’énergies renouvelables et de récupération équivalente à 41% de la consommation énergétique finale en 2030 et à 100% en 2050 (Région à énergie positive) ». Les projets éoliens Momerstroff II A et B sont donc en adéquation avec cet objectif en général et avec la règle n°5 en particulier, comme il est démontré ci-après.

Dans le Chapitre I. Climat, air et énergie du SRADDET, le Grand Est ambitionne pour 2030 notamment de :

 réduire la consommation énergétique finale et la consommation d'énergie fossile de respectivement 29% et 48% par rapport à 2012 année de référence ;  couvrir la consommation par les énergies renouvelables et de récupération de 41% ;  réduire les émissions de gaz à effet de serre de 54% (par rapport à 1990 année de référence). Pour mettre en œuvre ces objectifs, des règles et des mesures d'accompagnement sont prévues, au nombre desquelles figure la règle n°5 : Développer les énergies renouvelables et de récupération. Cette règle a pour objectif de favoriser un développement à la fois ambitieux et soutenable de toutes les filières des énergies renouvelables et de récupération. Il s'agit en effet du troisième pilier de la transition énergétique après la sobriété et l'efficacité énergétique. Pour l'énergie éolienne, les préconisations de la règle n°5 sont les suivantes : « Développer la production d'énergie éolienne sur le territoire dans le respect de la fonctionnalité des milieux et de la qualité paysagère. Une attention et vigilance particulière sera portée quant aux phénomènes d’encerclement et de saturation. Favoriser des pratiques de démantèlement des parcs éoliens assurant un haut niveau de protection de l’environnement, allant au-delà des exigences réglementaires, voire jusqu’au démantèlement complet, selon les possibilités et les caractéristiques des sites. (Cf. Arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent). » Aussi, concernant le respect de la qualité paysagère, les variantes finales retenues pour chacun des projets sont celles qui génèrent les impacts paysagers les plus limités pour les villages voisins. L'étude paysagère comme l'étude d'impact traitent de la problématique de l’encerclement et de la saturation visuelle, en présentant des cartes d'occupation de l'espace pour les communes les plus proches des parcs éoliens où il existe un risque de saturation visuelle. Ainsi que le mentionne l’Ae dans son avis au point 3.2.3., les projets Momerstroff II A et B s’inscrivent dans une logique de densification d’un territoire déjà marqué par l’éolien, ce qui limite les risques de mitage du paysage. Par ailleurs, les éoliennes projetées se localisent dans un seul champ visuel et des espaces de respiration visuelle subsistent pour les villages les plus proches (Momerstroff, Narbéfontaine et Halling-lès-Boulay). Enfin, concernant le respect de la fonctionnalité des milieux, nous renvoyons à l'étude écologique qui, dans la partie « Analyse des impacts du projet sur le patrimoine naturel / Chapitre 12- Prise en compte du SRCE » (page 261 Mom II-A et page 257 Mom II-B), conclut à l’absence d’atteinte aux fonctionnalités écologiques et à l’adéquation des projets avec le SRCE Lorraine. Le site d’implantation des projets ne recoupe en effet aucun élément ni aucun objectif de la Trame Verte et Bleue ainsi que le montrent les deux cartes ci-après (Atlas cartographique du SRCE Lorraine).

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 6

Légende

ZIP des projets Momerstroff II

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 7

Légende

ZIP des projets Momerstroff II

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 8 2.1. Articulation avec les documents de planification - page 7 : « L’Autorité environnementale recommande d’expliciter et de justifier le choix d’implantation des éoliennes à moins de 200 m des lisières de forêts, d’en présenter les impacts sur les habitats et les espèces et de proposer des mesures adaptées d’évitement, de réduction et de compensation (ERC), à défaut de les éloigner au-delà des 200 m. »

REPONSE

L’Ae, lorsqu’elle affirme que le projet global propose des implantations d’éoliennes « à moins de 200 m de lisière de forêt » commet une erreur d’appréciation. En effet ainsi que le montre la carte suivante (carte 1), la variante finale des projets Momerstroff A et B montre bien des éoliennes implantées bien au-delà de 200 m aux lisières forestières.

Carte 1 : Implantations finale Momerstroff A & B et habitats naturels

Par conséquent les projets se situent bien dans un contexte de moindre enjeu quant aux lisières forestières et aux espèces pour lesquelles elles représentent une structure écologiquement fonctionnelle. On notera que pour ce qui est des habitats en tant que tels, en l’absence d’emprise des projets sur les lisières forestières, leur structure et donc leur fonctionnalité écologique ne seront pas altérées par les projets, que ce soit en phase de chantier ou en phase d’exploitation. Quant aux effets sur les espèces, on notera ainsi que cela est détaillé dans le dossier mis à l’instruction, que les enjeux liés aux lisières tiennent au fait que les chiroptères les utilisent pour le transit et la chasse. En effet, celles- ci structurent le paysage et guident les déplacements des chiroptères et elles induisent une répartition non aléatoire des insectes à leur abords par effet paravent. Cet effet a été documenté par plusieurs auteurs dont Lewis (1967) ou Iwata (2003). Or le projet n’entraîne pas de modification de la capacité des lisières forestières à induire une concentration de proies à leurs abords immédiats du fait que le projet ne modifie aucunement leur structure physique ou biologique.

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 9 Pour ce qui est de l’avifaune, on note que les espèces liées aux lisières ont développé un comportement génétiquement transmis où la relation à la verticalité n’a pas été un facteur sélectif. De ce fait, ces espèces ne montrent aucune répulsion à la présence d’éoliennes. C’est ce qu’indiquent les travaux de suivis post implantation de nombre de projets dont celui de St Michel-Chef-Chef (44), qui a montré qu’en zone de bocage la densité de l’avifaune était liée à l’état de conservation du bocage et non à la distance aux éoliennes. Par conséquent, on retiendra que d’une part le projet global est situé à plus de 200 m des lisières forestières contrairement à ce qui est affirmé par l’Ae et qu’en plus il ne modifie aucunement leur fonctionnalité écologique pour les chiroptères ou les oiseaux.

Bibliographie: Lewis T., 1967. The horizontal and vertical distribution of flying insects near artificial windbreaks. Annals of applied biology. Vol 60 (1), 23-31. Iwata, T., Nakano, S. and Murakami, M. 2003. Stream meanders increase insectivorous bird abundance in riparian deciduous forests. – Ecography 26: 325–337.

3) Analyse de la qualité de l’étude d’impact

3.2.1 Production d’énergie renouvelable et lutte contre le changement climatique - page 9 : « L’Ae note que avantage d’éléments auraient pu décrire les aspects positifs de l’éolien par rapport aux autres productions. Elle signale à cet effet qu’elle a publié, dans le document « Les points de vue de la MRAe» et pour la bonne information du public, ses attentes relatives à une meilleure présentation des impacts positifs des projets d’énergies renouvelables (EnR). L’Ae recommande au pétitionnaire :  de positionner ses équipements au regard des performances des meilleurs standards techniques du moment, en termes d’efficacité énergétique mais aussi de moindres nuisances occasionnées ;  de compléter son dossier par une meilleure analyse et présentation des impacts positifs de son projet. »

REPONSE

Sur la recommandation « positionner ses équipements au regard des performances des meilleurs standards techniques du moment, en termes d’efficacité énergétique mais aussi de moindres nuisances occasionnées » :

L’innovation dans le domaine éolien est continue, tant pour les éoliennes que pour leurs composants. Elle concerne les champs les plus divers : usage des matériaux, maintenance prédictive, chaîne de valeur, logistique, systèmes d’information, architecture et design, acoustique, impacts écologique, stockage indirect, etc. L’innovation est cruciale pour ce secteur. Des évolutions technologiques ont notamment entraîné un quadruplement de la puissance des éoliennes depuis les années 2000, elles permettent de diminuer de façon continue les coûts de production du MWh éolien et d’accéder à des sites présentant des gisements de vent plus faibles. Depuis les débuts de l’éolien en , les caractéristiques techniques des éoliennes connaissent une progression technologique soutenue, bien que ces évolutions bénéficient plus tardivement au marché français du fait de cycles de développement des projets plus lents (7 ans en moyenne en France contre environ 3 en Allemagne). (Source : https://fee.asso.fr/eolien-terrestre/innovations-techniques/) En ce qui concerne les projets de Momerstroff II A et B, le type final d’éolienne n'est pas encore choisi et seules les dimensions maximales (hauteur, rotor, capacité) sont connues. L'objectif premier des porteurs de projets est bien sûr -en tenant compte des contraintes dimensionnelles- d'installer les éoliennes les plus modernes et les plus efficaces qui seront disponibles lors de la passation de commande auprès du constructeur. Etant donné l'évolution technique très dynamique, il faut tenir compte non seulement de l'efficacité économique, mais aussi de la durabilité.

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 10 Sur la recommandation « compléter son dossier par une meilleure analyse et présentation des impacts positifs de son projet » :

La production d’électricité par une technologie non polluante et n’utilisant pas de ressources fossiles limitées permettra d’éviter l’émission de gaz et particules polluants tels que le CO2 principalement, mais aussi le monoxyde de carbone, l’oxyde d’azote et le dioxyde de soufre. L'énergie éolienne s'inscrit donc pleinement dans une démarche de développement durable. En effet, la nécessité de limiter l’émission de gaz à effet de serre, tels que le CO2, dans un contexte de changement climatique (voir rapports du GIEC), rend le développement des énergies renouvelables indispensable et plus particulièrement l’énergie éolienne. 1) Les effets positifs sont déjà traités de manière très générale dans les études d’impact a. cf. chapitre III. 5.8 Qualité de l’air – page 69 b. cf. chapitre IV. 3.7 Production du projet en exploitation – page 168 c. cf. chapitres V. 2.9 et VI. 2.9 Incidences sur le climat – page 177 et page 247 (A) et 249 (B)

2) Nous apprécions la recommandation de l’Ae de mettre davantage l’accent sur les différentes contributions des parcs éoliens et sommes heureux de fournir une vue d’ensemble détaillée ci-après.

a. En général, le développement des énergies renouvelables au sens large (éolien, solaire…) permettra d'influer à moyen terme sur les émissions de GES. Un parc éolien ne rejette pas de fumée, de poussière, ou d'odeur, ne provoque pas l'effet de serre, de pluies acides qui ont un effet toxique sur les végétaux et ne produit pas de déchets radioactifs. Il n'induit pas de rejets dans les milieux aquatiques (notamment de métaux lourds) et ne pollue pas les sols (absence de suies, de cendres, de déchets).

b. L’énergie générée par le vent remplace la production d’énergie par des énergies traditionnelles et permet ainsi d’éviter la production de gaz nuisibles (CO2, monoxyde de carbone, oxyde d’azote, dioxyde de soufre), dont le tableau suivant montre les effets sur la santé et l’environnement : Gaz Origine des émissions Impact sur l’environnement Impact sur la santé Effets du réchauffement Combustion d’énergies climatique : augmentation des fossiles (transports, Il représente 77% des émissions de maladies infectieuses, coups de dioxyde de industrie, habitat) et gaz à effet de serre (GES) d’origine chaleur et hyperthermie pouvant carbone (CO2) changement d’utilisation humaine et contribue au entraîner la mort, malnutrition et des sols (agriculture et réchauffement climatique. sous-alimentation (problèmes déforestation) d’approvisionnement en eau, de sécurité alimentaire,..). Combustion incomplète Manque d’oxygénation entraînant Dans l’atmosphère, transformation monoxyde de d’énergies fossiles ou des maux de tête et des vertiges. en dioxyde de carbone (CO2) et carbone (CO) mauvaise évacuation des En cas d’exposition prolongée peut contribution à l’effet de serre. produits de combustion aller jusqu’au coma et à la mort. Il favorise les pluies acides et Irritation des muqueuses, de la Combustion d’énergies dioxyde de dégrade la pierre. peau et des voies respiratoires fossiles et certains soufre (SO2) Précurseur de particules secondaires (toux, gêne respiratoire, troubles procédés industriels. en se combinant avec les NOx. asthmatiques). Eutrophisation des sols et acidification des milieux.

Combustion d’énergies Entraîne l’irritation des bronches et Précurseur d’autres polluants en se fossiles et certains favorise les crises d’asthmes et les Oxyde d’azote combinant avec les composés procédés industriels. infections pulmonaires, en (NOx) organiques volatils (COV) Utilisation d’engrais particulier pour les personnes  l’ozone troposphérique ; azotés. asthmatiques et les jeunes enfants. avec l’ammoniac (NH3)  formation de particules secondaires

Sources : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/pollution-lair-origines-situation-et-impacts https://www.respire.asso.org https://www.un.org/fr/chronicle/article/les-effets-du-rechauffement-climatique-sur-la-sante-les-pays-en- developpement-sont-les-plus#:~:text=L'Organisation%20mondiale%20de%20la,Maladies%20infectieuses.

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 11 c. Concernant les impacts liés aux organochlorés, métaux, polluants microbiologiques, etc., nous n’avons aucun élément à apporter car nous n’avons trouvé aucune référence dans la littérature sur le sujet.

d. Contribution de l’énergie éolienne à l’échelle nationale (PPE et SNBC) : Les décrets fixant la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas- carbone (SNBC) sont parus au Journal officiel le 23 avril 2020. Ils s'inscrivent dans un contexte de transition écologique et de "décarbonation" progressive de tous les secteurs d'activité.

La SNBC fixe comme objectif l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 avec une réduction de 85% de ses émissions GES par rapport à 1990 : 80 MtCO2eq en 2050 contre 546 MtCO2eq en 1990 selon le graphique ci-dessous :

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/SNBC-2%20en%204%20pages_%20web.pdf

Quant à la PPE, elle détaille, pour la période 2019-2028, les objectifs permettant d'atteindre les buts de la SNBC. Elle vise plusieurs objectifs principaux à l’horizon 2028, notamment :

 baisser de 35% la consommation d’énergies fossiles et de 16,5% la consommation finale d’énergie par rapport à 2012 ;  réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre issues de la combustion d’énergie par rapport à 1990 ;  développer les énergies renouvelables dans toutes les filières (chaleur, électricité, carburants et gaz), en particulier avec le développement de la production d’électricité renouvelable (photovoltaïque, hydroélectricité, éolien terrestre et en mer…) ;  réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% en 2035, contre plus de 70% aujourd'hui (la France prévoit de fermer 14 réacteurs nucléaires). S’agissant de l’énergie éolienne terrestre, l’ambition est la production de 24,1 GW à l’horizon 2023 (contre 16,6 GW aujourd’hui) et de 33,2 à 34,7 GW à l’horizon 2028. La SNBC et la PPE pourraient être amenées à évoluer prochainement pour intégrer le rehaussement par la Commission européenne des objectifs de réduction des émissions de GES d’ici 2030 ("Green Deal") ou encore les mesures proposées par la Convention citoyenne pour le climat, qui a rendu ses conclusions en juin 2020.

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 12 Pour mémoire, un rapport de l’ADEME de mars 2018 indique que « l’empreinte carbone des éoliennes terrestres est très faible, de l’ordre de 7gCO2eq/kWh, soit 75gCO2eq/kWh de moins que le mix énergétique français ».

Sources : https://www.vie-publique.fr/en-bref/274237-ppe-snbc-la-nouvelle-strategie-energie-climat-de-la-france- pour-2028 https://www.actu-environnement.com/ae/news/politique-energie-publication-PPE-SNBC-35376.php4 https://presse.ademe.fr/wp-content/uploads/2018/03/Integration-EnR-recuperation- industrie_2018_rapport.pdf

e. Contribution de l’énergie éolienne à l’échelle régionale (SRADDET) : De même, à l’échelle du Grand Est, le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) « s’inscrit dans la continuité des anciens Schémas Régionaux Climat Air Energie (SRCAE) et dans le respect des objectifs fixés par la loi pour la Transition Energétique et la Croissante Verte (TECV) ainsi que la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ou encore le plan de réduction des polluants atmosphériques. Il poursuit des objectifs :

 D’atténuation du changement climatique : - la lutte contre la pollution atmosphérique, - la maîtrise de la consommation d’énergie, tant primaire que finale, notamment par la rénovation énergétique, - le développement des énergies renouvelables et des énergies de récupération, notamment celui de l’énergie éolienne et de l’énergie biomasse ;  D’adaptation au changement climatique. »

Ainsi, le SRADDET Grand Est positionne clairement comme objectif de « développer les énergies renouvelables pour diversifier le mix énergétique », avec un objectif de « production annuelle d’énergies renouvelables et de récupération équivalente à 41% de la consommation énergétique finale en 2030 et à 100% en 2050 ». Pour mémoire, nous citons ci-après deux règles (extraits) du Chapitre I Climat – Air – Energie du SRADDET Grand Est : Règle n°1 « Atténuer et s’adapter au changement climatique » : « Dans le Grand Est, plus de 70% des émissions de GES sont liées à l’énergie (80% au plan national), ce volet doit donc intégrer une stratégie en matière de transition énergétique dans la logique de priorité suivante : réduction des consommations (sobriété/efficacité dont énergie grise) et développement des énergies renouvelables (substitution aux énergies fossiles). Les trois principales sources d’émissions de GES non liées à l’énergie sont la fertilisation des cultures, les cokeries et la fermentation entérique. » Règle n°6 « Améliorer la qualité de l’air » : « L’impact sanitaire de la pollution de l’air est de mieux en mieux connu et évalué : 432 000 décès prématurés par an dans l’Union Européenne et 48 000 en France, uniquement liés aux particules les plus fines (PM 2,5) selon une étude de Santé publique France en 2016. Cette étude montre également que le respect de lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) permettrait d’éviter 2 000 décès par an à l’échelle du Grand Est. La pollution de l’air concerne tous les territoires. Bien que les effets soient plus importants dans les grandes villes, les villes moyennes et les campagnes sont aussi touchées. Il est par ailleurs démontré que les populations les plus défavorisées sont plus vulnérables et plus fréquemment exposées à ces nuisances (source : étude Equi’Air). La qualité de l’air constitue donc un enjeu de santé publique majeur clairement inscrit dans le Plan régional santé environnement 3 (porté conjointement par l’Etat, la Région et l’Agence régionale de santé (ARS)).

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 13 f. L’énergie éolienne : un substitut fiable à l’énergie thermique (ou nucléaire) : L’énergie éolienne est variable, mais elle est cependant prévisible et peut contribuer significativement à l’équilibre du réseau. Les progrès technologiques en matière de météorologie permettent en effet de prévoir la production éolienne 3 jours à l’avance. (Source : FEE – Un vent de transition) La France a le 2ème gisement de vent européen, lié à trois régimes climatiques différents et complémentaires : océanique, continental et méditerranéen. Les éoliennes étant déployées sur l’ensemble du territoire, elles peuvent donc continuer à approvisionner le réseau électrique national, interconnecté. Enfin, l’évolution des technologies permet de produire de l’énergie éolienne avec des vents de plus en faibles. Nous souhaitons rappeler ici un épisode démontrant l’efficacité de l’éolien dans le mix énergique français : « Voici comment le réseau électrique n'a pas flanché pendant la vague de froid » « Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) a eu chaud en pleine vague de froid. Entre le 16 et le 25 janvier 2017, il a affronté des températures polaires, 6 °C en dessous des normales de saison, entraînant des pics de consommation problématiques au moment où tous les moyens de production n'étaient pas disponibles (plusieurs réacteurs nucléaires sont encore à l'arrêt pour inspection). Mais l'équilibre précaire du réseau a été préservé grâce à plusieurs mesures. Tous les moyens de production ont été mobilisés, afin d'atteindre une capacité totale de 90.000 MW. Les énergies renouvelables, par exemple, ont couvert jusqu'à 17 % de la consommation nationale les mercredi 18 et jeudi 19 janvier. La production éolienne a dépassé les 5.000 MW, soit l'équivalent de cinq réacteurs nucléaires à pleine charge. Le 19 janvier au matin, lors du pic de consommation enregistré à 9 heures, cette production était de 3.714 MW, soit 4 % du total de la demande. France Energie Eolienne déclare : "Ces résultats démontrent que, même en situation anticyclonique ou de grand froid, la solution éolienne est performante. La France bénéficie d'un gisement de vent diversifié particulièrement utile en période de tension sur le réseau électrique. Cela plaide pour le développement de l'éolien dans l'ensemble des régions françaises". »

Le pic de production éolien au matin du mercredi 18 janvier © Eco2mix

Source : (extrait) https://www.batiactu.com/edito/voici-comment-reseau-electrique-n-a-pas-flanche-pendant-47812.php

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 14 g. L’énergie éolienne, composante intégrale d'une transformation totale du système énergétique :

 L’e-mobilité 10 éoliennes modernes peuvent permettre d'économiser 16 312 500 litres d'équivalent essence par an dans le domaine de la mobilité si l'on utilise des voitures électriques au lieu de voitures à moteur à combustion - et tout cela sans aucune émission de dioxyde de carbone (hypothèse par éolienne : 14,5 millions de kWh de rendement énergétique annuel).

 L’hydrogène vert Les entreprises à forte intensité énergétique de l'industrie du ciment et de l'acier sont également intéressées par l'utilisation de "l'hydrogène vert", produit par électrolyse à partir d'énergies renouvelables, pour réduire les émissions de leurs processus de fabrication. Avec la "Stratégie nationale de l'hydrogène", le gouvernement allemand veut continuer à promouvoir la révolution industrielle en Allemagne. Cependant, une telle stratégie de l'hydrogène ne peut être dans l'intérêt de la protection du climat que si elle est combinée avec une expansion nettement plus importante des énergies renouvelables. Source : Bundesverband WindEnergy - "Ceux qui veulent protéger le climat ont besoin de l'énergie éolienne" 10/2019/ Le BWE est l’équivalent de l’association France Energie Eolienne (FEE)

h. Éviter le gaspillage de ressources rares : Le traitement et le recyclage des éoliennes est prévu par la directive-cadre sur les déchets de 2008, transposée par la loi sur l’économie circulaire, dans le Code de l’Environnement. Les matériaux sont traités selon le principe clef de la hiérarchie des déchets, qui vise l’allongement de la durée de vie des installations en place et l’optimisation des matériaux employés pour les pales. Lorsque les éoliennes ne peuvent pas à être réutilisées, la priorité va au recyclage. Les métaux (acier, cuivre, fonte, aluminium) sont entièrement recyclés, et les matériaux composites sont pris en charge par des filières spécialisées dans le cadre d’une valorisation thermique ou énergétique. • Il n’est en aucun cas possible de mettre en décharge les pales des éoliennes dans un pays de l’UE. • Il n’est en aucun cas possible d’abandonner des éoliennes sur le territoire français.

Les éléments métalliques, l'ensemble du système électrique ainsi que les fondations et la tour (éléments en acier, cuivre, aluminium et béton) sont envoyés dans des circuits de recyclage bien établis. L'acier et le cuivre sont revendus au prix de la matière première et recyclés pour d'autres constructions. Le béton et les éléments de fondation sont découpés en morceaux et utilisés comme remblai pour la construction de routes par exemple. Plusieurs projets de R&D sont d’ailleurs en cours pour améliorer encore davantage la recyclabilité de certaines parties, comme les pales (2% du poids total de l’éolienne). Ces composites en fibres ne sont pas un nouveau territoire pour l'industrie du recyclage. On les trouve également dans les coques de bateau, les pièces d'avion et d'autres pièces en composite de fibres (par exemple dans l'industrie automobile). Ils sont actuellement utilisés dans des procédés thermiques efficaces, où, en tant que catalyseurs, ils représentent une alternative aux combustibles fossiles tels que le pétrole lourd. En tant que matière première de substitution, les cendres produites par les composites peuvent ensuite être utilisées dans la production de ciment, par exemple. Cette forme de recyclage permet d'atteindre un taux de récupération de 100 %. Les projets de recherche se tournent du côté des matières innovantes pour remplacer la composition actuelle par un matériau composite durable comme les thermoplastiques qui peuvent être refondus après usage. L’objectif de la filière éolienne est sans ambiguïté, d’atteindre les 100% de recyclage des éoliennes le plus rapidement possible.

Sources : https://fee.asso.fr/comprendre/desintox/eolien-demontage-recyclage-et-terres-rares/ BWE "Ceux qui veulent protéger le climat ont besoin de l'énergie éolienne" 10/2019

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 15 i. Contribution de l’énergie éolienne à la protection de la biodiversité : L'énergie éolienne, de même que les autres énergies renouvelables, participe à la réduction du réchauffement climatique et de ce fait à la protection et à la conservation de la biodiversité, mise en danger partout dans le monde par l’élévation de la température et ses conséquences. Une publication scientifique réalisée par 18 experts de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a évalué la vulnérabilité des espèces face aux changements climatiques et indique que le temps est compté pour la survie de nombreuses espèces. Les effets du changement climatique sur les espèces vont de la hausse du niveau de la mer à la destruction des habitats jusqu’aux variations dans la disponibilité des ressources alimentaires, comme c’est le cas pour de nombreux oiseaux marins. Il existe de plus en plus de preuves sur les probabilités d’extinction des espèces due au changement climatique, avec la première disparition documentée du Rat à queue mosaïque de Bramble Cay (Melomys rubicola), enregistrée en 2016. Les changements climatiques anthropiques affectent déjà les espèces dans la plupart des latitudes et dans la plupart des types d’habitats naturels, y compris les récifs coralliens, les forêts, la toundra, les déserts, les prairies et les zones humides. Le changement climatique est une menace pour près d’un cinquième des espèces menacées de la Liste rouge de l’UICN.

Source : https://uicn.fr/biodiversite-et-changement-climatique/

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 16 3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 10 : « L’étude d’incidence Natura 2000 met en évidence une sensibilité moyenne pour le Milan royal et le Milan noir. »

REPONSE L’étude de la sensibilité se trouve dans la partie « Etat initial » des études écologiques (pages 167-196 des dossiers Momerstroff II A et-B) et non dans l’évaluation des incidences Natura 2000. En ce qui concerne le Milan Royal et le Milan Noir, leur sensibilité est considérée comme « faible à moyenne » en général et comme « faible » sur le site. Par ailleurs, il convient de noter que l’évaluation des incidences Natura 2000 s’attache à évaluer les effets des projets sur les objectifs de conservation des sites Natura 2000 potentiellement soumis aux effets des projets. Pour ce qui est du Milan royal, la sensibilité relevée est liée à des oiseaux ne se reproduisant pas dans un site Natura 2000. Par conséquent les effets des projets sur ces individus ne sont pas susceptibles de porter atteinte aux objectifs de conservation des sites Natura 2000 identifiés au niveau de l’inventaire réglementaire. C’est pourquoi aucune incidence biologiquement significative n’est retenue quant aux objectifs de conservation de ces sites.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 11 : « L’Ae recommande à l’exploitant d’approfondir l’évaluation des effets cumulés sur la base de la production de bilans environnementaux pour les parcs en fonctionnement. »

REPONSE Les effets des projets Momerstroff II A et B s’analysent au regard de la situation du site d’implantation des projets. A savoir : quelles sont les espèces présentes (fréquence et abondance) et de quelle manière celles-ci occupent l’espace. En ce sens, les effets d’un projet sont intimement liés à ces données qui sont propres à chaque projet. C’est pour cela que les données de suivi du parc éolien de Momerstroff en fonctionnement ont été utilisées. Ces données montrent d’ailleurs une absence d’impact sur les oiseaux et les chiroptères. De plus les données collectées in situ ont permis d’évaluer les risques de mortalité liés spécifiquement au Milan royal. Enfin malgré un niveau de risque biologiquement non significatif, des mesures de réduction de risque seront mises en œuvre. Dans ces conditions les effets des projets Momerstroff II A et B sur la mortalité de la population locale de Milan royal sont des plus limités voire nuls. Par conséquent, c’est à juste titre qu’il est argumenté dans les dossiers présentés que l’impact des projets Momerstroff II A et B cumulé à celui des parcs éoliens alentours n’aura pas d’effet biologiquement significatif sur les espèces et en particulier sur le Milan royal. Dans ces conditions, la production des rapports de suivis des parcs éoliens voisins ne se justifie pas, du fait qu’elle n’apporterait pas d’éléments transposables aux projets de Momerstroff II A et B. Néanmoins, à la demande de la DREAL, nous avons utilisé les suivis ICPE disponibles, ainsi qu’indiqué dans la partie « Etat initial » des études écologiques (page 61 des dossiers Momerstroff II A et B) : « Les suivis ICPE d’activité et de mortalité des parcs éoliens de Boulay sud (Buchfeld), Morlange et Zondrange, Moulins de Boulay, Welling et , ont été pris en compte. On notera que les cas suivants de mortalité ont été observés :  1 oiseau en mai 2016 à Boulay sud (Buchfeld),  1 oiseau en mars 2018 à Morlange,  1 oiseau en avril 2018 à Zondrange. Il est impossible de tirer d’éventuelles conclusions quant à ces collisions au regard du projet éolien de Momerstroff. En effet les risques sont liés aux caractéristiques propres à chaque parc et à la manière dont chaque site est occupé par l’espèce. On note d’ailleurs que pour les éoliennes en exploitation à l’heure actuelle sur la commune de Momerstroff, aucun cas de collision n’est noté à ce jour. »

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 17 3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 11 : « Les oiseaux : Le diagnostic de terrain a permis de mettre en évidence la présence d’un couple nicheur de Milan royal (à proximité immédiate de la ZIP) et d’un couple de Milans noirs (dont le nid n’est pas localisé mais le couple fréquente régulièrement la ZIP comme territoire de chasse). Il est à noter que 5 autres couples de Milans royaux sont recensés dans un rayon de 10 km et que leurs territoires de chasse n’ont pas été localisés. Le principal enjeu concerne le risque de collision lié à ces 2 espèces. L’exploitant a procédé à une étude comportementale sur la zone d’observation de référence pour le couple de Milan royal nichant à proximité immédiate de la ZIP : cette dernière montre que l’activité sur la zone est liée aux déplacements depuis le nid vers des zones d’alimentation. »

REPONSE L’Ae semble penser dans son commentaire que seul le comportement des Milans royaux nichant dans le bois de Narbéfontaine aurait été étudié. C’est une erreur. En effet, ainsi qu’il est précisé dans le protocole d’étude du comportement du Milan royal sur le site des projets Momerstroff II A et B, c’est bien le comportement de tous les Milans royaux observés qui fut noté. Il n’est pas possible de procéder autrement puisqu’en l’absence de marquage alaire des oiseaux ou de marques physiques spécifiques, il est rigoureusement impossible de distinguer un individu d’un autre. Ainsi les résultats présentés dans l’étude concernent le comportement et le risque de collision du Milan royal tous individus confondus, d’où qu’ils viennent. Dans ces conditions, connaître le domaine vital des oiseaux se reproduisant en marge de la ZIP est hors sujet. En effet, la manière dont leur présence sur la ZIP de Momerstroff II A et B influe sur le risque de collision est prise en compte dans les simulations du modèle, comme il n’est pas fait de discrimination quant à l’origine des oiseaux observés.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 12 : « L’Ae recommande à l’exploitant de détailler le protocole prévu pour ce suivi (nombre de sorties, durée, localisation des points d’observation ou d’écoute, etc.) et de le tenir à la disposition de l’Inspection des installations Classées. »

REPONSE Le protocole de suivi, si le projet devait être construit hors période inter nuptiale, consistera à localiser les couples cantonnés d’espèces patrimoniales afin d’organiser le chantier en fonction de leur localisation et de l’avancée de leur cycle reproducteur. 1. Un état initial sera réalisé avant la mise en œuvre du chantier. Des observations seront réalisées sur les zones d’emprise du chantier sur deux jours consécutifs. Les observations seront réalisées le matin au cours des 4 heures suivant le lever du soleil. Les espèces seront notées au cours de prospections opportunistes à la jumelle. Ce travail permettra de cartographier les zones de cantonnement des espèces patrimoniales ou non. 2. Un rapport détaillé sera produit, localisant les espèces à enjeux. Il permettra au maître d’œuvre d’organiser le chantier et de faire valider cette organisation par l’écologue. 3. En phase exécution du chantier, l’écologue visitera le chantier et les zones d’emprise pour s’assurer de l’absence d’impact potentiel sur les espèces à enjeux. En cas de besoin, l’écologue pourra prescrire des mesures complémentaires ou proposer une nouvelle organisation du chantier.

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 18 3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 12 : « L’Ae s’interroge sur la présence du Milan utilisant la majorité du secteur de la ZIP pour chasser, se déplacer et nidifier. Plutôt que de rechercher l’évitement de cette zone, l’exploitant propose des mesures de réduction qui questionnent sur leur efficacité, en particulier la période diurne de bridage et l’observation humaine destinée à stopper les machines en cas de présence du Milan. »

REPONSE Le développeur des projets Momerstroff II A et B a choisi ce site parce qu’il connait ses potentialités en termes de vent et de productible, ainsi que pour l’intérêt de densifier cette zone éolienne déjà existante et ainsi éviter le mitage en termes paysagers. Avec la présence du Milan royal à proximité, le développeur avait bien conscience de la nécessité de prendre en compte le risque de collision lié au Milan royal -malgré l’absence de collision sur le site du parc éolien de Momerstroff en cours d’exploitation- et a fait le choix d’étudier de manière pragmatique le risque de collision. Attendu que les résultats des simulations ont montré un risque biologiquement non significatif, il a été pris le parti de développer le projet. La stratégie ERC dispose que l’on doive d’abord éviter le risque, or en l’état des connaissances, le risque n’est pas significatif (l’Ae ne critique d’ailleurs ni la méthode d’estimation du risque, ni l’interprétation des résultats). De ce fait, aucun évitement ne se justifie. Les mesures de réduction proposées l’ont été par acquis de conscience afin de présenter un projet à l’intégration environnementale optimisée avec un risque des plus maitrisés.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 12 : « Pour limiter les effets sur les oiseaux, l’Ae recommande au pétitionnaire de :  étendre l’arrêt des éoliennes NA1 et NA2 à l’ensemble de la période d’activité du Milan »

REPONSE La mesure de bridage des éoliennes NA1 et NA2 proposée dans le dossier Momerstroff II A, « MR 5 : Diminution du risque de mortalité des Milans royaux associé à Na1 et Na2 par mise en œuvre d’un bridage en période de reproduction » prévoit que les éoliennes « seront mises à l’arrêt lors des phases d’activité majeures de l’espèce durant la période de reproduction des oiseaux (depuis la période de parade à l’émancipation des jeunes) soit de la mi-mars à fin-septembre, de 10h à 17h. » C’est bien cette période qui présente le plus de risques pour l’espèce. On rappellera ici que compte-tenu de ce bridage, le résultat de la simulation effectuée dans le modèle de calcul du risque de collision est de 0,42 oiseau mort sur 20 ans d’exploitation.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 12 : « Pour limiter les effets sur les oiseaux, l’Ae recommande au pétitionnaire de :  étendre l’arrêt des éoliennes situées à moins de 400 m de parcelles fauchées/ moissonnées/ labourées à l’ensemble de la période de travaux agricoles »

REPONSE L’Ae demande à ce que les éoliennes situées à moins de 400 m de parcelles fauchées ou labourées soient arrêtées durant l’ensemble de la période de travaux agricoles. Cette demande ne repose sur aucun élément objectif. Les travaux de Mammen et al. in Hötker (2017) montrent en effet que la fréquentation revient à son niveau normal au bout de la deuxième journée suivant les travaux agricoles. Dans les mesures qu’il a proposées, le porteur du projet s’est déjà engagé à arrêter les éoliennes situées à moins de 400 m des zones de travaux agricoles durant leur réalisation et les 2 jours suivants, soit un total de 3 jours consécutifs, ce qui est en cohérence (voire plus protecteur) avec les travaux de Mammen et al. mentionnés ci- dessus.

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 19 Par “travaux agricoles” il faut entendre ici uniquement “labourage, fauche et moisson”, qui créent temporairement une ressource extraordinairement riche en micromammifères susceptible d’attirer le Milan royal vers des zones de danger potentiel.

Bibliographie: Hötker H., Krone O., Nehls G., 2017. Brids of prey and wind farms. Analysis and possible solutions. Springer 331p

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 12 : « Pour limiter les effets sur les oiseaux, l’Ae recommande au pétitionnaire de :  justifier la faisabilité et la pertinence d’une surveillance humaine, en considérant l’ensemble des facteurs pouvant en impacter la fiabilité. »

REPONSE L’arrêt des éoliennes à la demande sur la base d’observateurs humains est mis en œuvre dans divers pays pour diverses espèces de moyenne à grande taille :

 Migration des rapaces au Portugal (Strix, 2013) ;  Gyps fulvus en Espagne (De Lucas et al., 2012) ; Au Portugal (Strix, 2013), mentionne l’utilisation de 3 observateurs sur un large front de 5 km pour piloter en temps réel les éoliennes avec un système directement relié au SCADA des éoliennes. Ce mode opératoire a montré l’absence de collision sur les 3 années où suivi de mortalité et pilotage « à la demande » ont été menés ensemble. En Espagne (De Lucas et al., 2012), ont montré que sur 10 parcs éoliens (totalisant 244 éoliennes), en concentrant les arrêts à la demande sur les 10% des éoliennes les plus à risque, la mortalité globale était réduite de 50%, montrant un très haut taux d’efficacité de la mesure. Dans le cas des projets Momerstroff II A et B, on notera que la mesure apparait très certainement adaptée à la jugulation du risque. Si toutefois les suivis post-implantation montraient un niveau d’efficience insatisfaisant, il sera toujours possible de prendre dans le cadre d’un APC des mesures complémentaires pour augmenter le nombre d’observateurs ou ajouter/remplacer par des moyens techniques de détection. Nous comprenons que l’Ae préfère les systèmes de détection automatique plutôt qu’une observation humaine. Comme des progrès significatifs ont été réalisés avec ces systèmes au cours des 12-18 derniers mois, en particulier pour « IdentiFlight », ce point de vue peut certainement être partagé. En ce qui concerne le système IdentiFlight, certaines études sont en cours aux États-Unis ainsi que dans divers pays européens, qui ont toutes en commun d'évaluer l'efficacité du système. Un exemple en est une étude de l'ARSU GmbH Arbeitsgruppe für regionale Struktur- und Umweltforschung GmbH, située à Oldenburg (Allemagne), intitulée "Assessment of the effectiveness of IdentiFlight in protecting red kites and white-tailed eagles from collisions with wind turbines", pour laquelle les rapports intermédiaires publiés à ce jour indiquent déjà que le système a une grande efficacité de détection et peut donc permettre une réduction significative du risque de collision. Selon le fabricant, le rapport final est attendu pour fin 2020 / début 2021. Le fabricant nous a également informés que d'ici la fin de l’année 2020, le système serait installé dans au moins un projet en France. En conséquence, nous serions heureux d’accepter l’obligation de remplacer la présence humaine par des systèmes automatiques si ceux-ci sont acceptés par l’administration, ou dès qu’ils le seront, simplement pour le fait que des systèmes automatiques bien identifiés sont non seulement aussi fiables que les observateurs humains mais certainement plus intéressants sur le plan économique. Cependant, les commentaires de la DREAL –en phase de compléments- sur l’inefficacité potentielle des systèmes actuels de détection automatique nous ont amenés à développer et présenter ce concept d’observation humaine dans les mesures de réduction du risque de collision pour le Milan royal. L’Ae souhaite avoir davantage de détails sur cette mesure. Le principe est déjà décrit dans la partie « Analyse des impacts du projet sur le patrimoine naturel » pages 243-244 des études écologiques pour Momerstroff II A et B. Pour répondre à la demande de l’Ae, nous fournissons volontiers ci-après des informations complémentaires sur ce concept, qui a été développé en collaboration avec les bureaux d’études reconnus « Calidris » et « Planungsgruppe grün » :

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 20 L’efficacité de la mesure sera garantie parce qu’elle sera mise en place et en œuvre par des personnes compétentes qui rempliront les conditions suivantes : - Formation naturaliste suffisante pour permettre la distinction des espèces (Milan royal en particulier) et des comportements - Attitude professionnelle, compréhension du sérieux et de la pertinence de cette mesure ; - Capacités physiques d’effectuer les observations en extérieur quelle que soit la météo. Pour permettre une observation et une concentration de manière continue, un changement de quart aura lieu après 4 heures, ce qui signifie deux périodes d’observation par jour. Avec les jumelles-télémètre Vectronix Vector 21 Aero, il est possible de détecter de façon fiable des oiseaux de proie de la taille d’un busard à environ 1.500 m de leur position dans l’espace, avec une précision de 4 m. Fonctionnement : Les données sont transmises directement à un ordinateur (ou tablette ou smartphone) via un câble ou même par Bluetooth et sont alors enregistrées et présentées sur des cartes ou des vues aériennes. Cela permet à l’observateur de reconnaître la position exacte d’un oiseau dans l’espace (distance, altitude) et ainsi, de connaître la distance par rapport à l’éolienne la plus proche et de suivre la trajectoire du vol (de façon similaire à un examen télémétrique). L’observateur reçoit alors des données extrêmement précises qui lui permettent de décider en temps utile s’il est nécessaire d’activer le système d’effarouchement par émission de sons, ou, si le Milan royal ne réagit pas, d’arrêter une éolienne. Les données (mouvements de vols observés et mesurés) et les actions respectives (effarouchement, arrêt des éoliennes) seront archivées numériquement et tenues à la disposition de la DREAL.

Bibliographie De Lucas, M., G.F.E. Janss, D.P. Whitfield & M. Ferrer, 2008. Collision fatality of raptors in wind farms does not depend on raptor abundance. Journal of Applied Ecology 45:1695-1703. STRIX, 2013. Annual report for the soaring bird monitoring program in the Barão de São João wind farm, 2012. Report prepared for PEB-EoN, Carcavelos, Portugal.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 13 : « L’Ae recommande de présenter les données des suivis environnementaux des parcs voisins et de les confronter aux investigations réalisées et aux évaluations estimées de l’impact du projet sur ces espèces. »

REPONSE Il a été répondu à la remarque sur l’utilisation des suivis au point « 3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées – page 11 », traité page 17 du présent mémoire. Nous ajouterons que des échanges ont eu lieu avec l’administration durant la phase de compléments au sujet des suivis environnementaux des parcs voisins et que les services disposent de toutes les informations nécessaires.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 13 : « L’Ae regrette :  que certaines éoliennes soient implantées à moins de 200 m des haies (les accords Eurobats relatifs à la conservation des chauves-souris en Europe, ainsi que le SRE Lorraine préconisent un retrait de 200m par rapport aux éléments boisés, à calculer depuis l’extrémité des pales) ; »

REPONSE Ainsi qu’expliqué dans la mesure MR 1 : Bridage d’éoliennes à risque pour les chiroptères, (page 241 des études écologiques) cette distance moindre concerne uniquement les éoliennes MO2, MO3 et NA2 du projet Momerstroff II-A et l’éolienne HA2 du projet Momerstroff II-B. Pour MO3, la haie voisine sera coupée afin de permettre l’élargissement du chemin d’accès, c’est pourquoi nous avions initialement prévu un bridage sous certaines conditions uniquement pour les éoliennes MO2, NA2 et HA2. Cependant, suite à l’analyse de la DREAL de notre

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 21 premier dossier, nous avons étendu la mesure à toutes les turbines et adapté les conditions de bridage en suivant ses recommandations plus strictes. Ainsi, la mise en œuvre de cette mesure permet de juguler les risques de mortalité. Par conséquent, nous pensons que cette mesure est en adéquation avec les recommandations et dans l’esprit du SRE/SRADDET. Par ailleurs, en ce qui concerne la suppression de 200m de haie pour la MO3, nous avons introduit la mesure de compensation MC1, qui prévoit de créer 400m de nouvelles haies en compensation. (cf. notre réponse au point « 3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées – page 14 », traité ci-dessous). Par ailleurs, pour mémoire, les préconisations d’Eurobats s’entendent pour des projets sans prise en compte des mesures de bridage éventuellement mises en œuvre, ce qui n’est pas le cas des projets Momerstroff II A et B, puisque chacun prévoit une mesure de bridage de toutes les machines.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 13 : « L’Ae regrette :  qu’aucun enregistrement de la présence de chiroptères en altitude, continu, n’ait été réalisé sur l’ensemble de leur période d’activité. Ceci ne permet donc pas d’appréhender finement les modalités de fréquentation du site par les espèces. »

REPONSE Nous renvoyons à ce sujet aux pages 46-47 de la partie « Etat initial » des études écologiques pour Momerstroff II A et B, où il est expliqué pourquoi il n’a pas été jugé pertinent d’effectuer des écoutes en altitude sur le site de Momerstroff. Il est également rappelé qu’un bridage préventif sera mis en œuvre, dont les conditions sont largement dimensionnées pour permettre un ajustement a posteriori au regard de l’activité effectivement mesurée sur le site.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 14 : « L’Ae recommande au pétitionnaire de prévoir un entretien régulier des abords des éoliennes pour en réduire l’attractivité (vis-à-vis des oiseaux et des chauves-souris). »

REPONSE Nous comprenons cette recommandation et renvoyons à ce sujet aux études d’impact (EIE) (page 334 de Momerstroff II-A et page 337 de Momerstroff II-B), où il est indiqué : "Les plateformes seront donc entretenues et recouvertes d’un revêtement minéral pour ne pas accueillir des insectes qui attireraient à leur tour les prédateurs comme les chiroptères ou l’avifaune.” Nous ajoutons ici que l’entretien des plateformes se fera sans produits phytosanitaires.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 14 : « L’Ae recommande au pétitionnaire de préciser la localisation des nouvelles haies, avec les espèces les constituant et de s’engager à planter celles-ci suffisamment à l’avance pour assurer leur fonction écologique sur la faune, avant l’arrachage prévu des 200 m de haies. »

REPONSE Nous rappelons ci-après les principes de base de la mesure correspondante MC1 (page 254 de l’étude écologique de Momerstroff II-A) : - «Le linéaire replanté sera localisé idéalement à au moins 200m des éoliennes et dans un périmètre de 3- 5 km maximum autour du projet. - Ces haies devront privilégier des essences indigènes. - La mise en œuvre de cette mesure sera antérieure aux travaux de construction du parc. - Toutes les informations seront fournies à l’inspection ICPE avant le début de la construction du parc. »

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 22 Nous pouvons d’ores et déjà indiquer que le processus de recherche d’emplacements permettant ces plantations est en cours et que les espèces seront choisies en se basant sur l’inventaire réalisé pour l’Etat initial de l’étude écologique (page 64 – haie arbustive haute, voir schéma ci-dessous) et pourront comprendre entre autres : Sorbus domestica, Cornus sanguinea, Viburnum lantana, Viburnum opulus, Prunus spinosa, Sambucus nigra, etc.

3.2.2 Milieu naturel et espèces protégées - page 14 : « L’Ae recommande de trouver des solutions alternatives en reprenant la démarche ERC. »

REPONSE Il convient de noter que la haie concernée est une haie arbustive et si elle présente un enjeu fort pour les chiroptères, son arasement ne constitue pas nécessairement un impact fort. En effet ladite haie constitue un enjeu fort parce qu’elle concentre une part de l’activité et parce que la bibliographie montre que le risque de mortalité est accru à proximité des haies. On observe effectivement une activité plus importante dans les 50 m autour des haies (Delprat, 2017 ; Khelm, 2014). En l’occurrence la haie visée a une faible fonctionnalité écologique (cf. page 214 de l’étude écologique Mom II-A) et est une zone de transit et de manière plus marginale de chasse. De ce fait, l’arasement s’analyse en termes de perte de zone de chasse à l’échelle du domaine vital des chiroptères. Attendu que dans le cadre du projet un linéaire de haie équivalent sera replanté, on ne peut pas considérer de perte nette d’habitat de chasse. En effet, l’attractivité des haies pour la chasse des chiroptères est liée au fait que les haies ont un effet paravent qui induit une répartition non stochastique des ressources trophiques (Iwata, 2003 ; Lewis, 1967). Par conséquent, l’arasement avec replantation du linéaire de haie n’aura pas d’effet majeur sur les chiroptères. Enfin, cette conclusion est d’autant plus robuste que le linéaire concerné est constitué de buissons au milieu desquels poussent des ronces. Ainsi le temps nécessaire à la haie replantée pour atteindre un stade de développement similaire à l’existant sera réduit d’autant plus si la mesure de replantation est mise en œuvre en amont du projet.

3.2.4 Milieu humain et nuisances sonores - page 15 : « L’Ae rappelle au pétitionnaire qu’il doit être en mesure de respecter les valeurs réglementaires relatives aux nuisances sonores dès la mise en service de son parc éolien. Il lui appartient donc de prévoir un plan de bridage à la hauteur de l’impact calculé par sa simulation et de procéder à un contrôle de l’impact sonore rapidement pour en évaluer l’efficacité, voire le réviser le cas échéant. »

REPONSE Ainsi qu’indiqué dans l’étude d’impact (EIE) page 262 (Mom II-A) et page 264 (Mom II-B), « Comme il est d'usage, une campagne de mesures devra être menée après travaux afin de valider ces calculs, et le maître d’ouvrage s'engagera à mettre en place toutes les techniques nécessaires au respect de la réglementation. »

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 23 3.3 Remise en état et garanties financières - page 16 : « L’Ae recommande au pétitionnaire de clarifier ses conditions d’enlèvement des fondations auprès des propriétaires des parcelles du projet. »

REPONSE 1) Les attestations des propriétaires et exploitants font référence au respect de la règlementation en vigueur au moment de leur signature.

2) Entretemps, les porteurs de projets se sont engagés auprès des communes « à excaver l'ensemble du socle béton-ferraille composant la fondation de chaque éolienne, parce qu’[ils considèrent] qu’il s’agit de la solution la plus écologique et la plus durable. » Ces lettres sont fournies dans les deux dossiers administratifs (DAE).

3) Un nouvel arrêté ministériel publié le 30 juin 2020, pour une entrée en vigueur au 1er juillet 2020, remplace les deux arrêtés précédents du 26 août 2011 relatifs aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent. Extrait : « Il introduit l’obligation de démanteler la totalité des fondations sauf dans le cas où le bilan environnemental est défavorable sans que l’objectif de démantèlement puisse être inférieur à 1 mètre. Il ajoute par ailleurs des objectifs de recyclage ou de réutilisation des aérogénérateurs et des rotors démantelés, progressifs à partir de 2022. Il fixe également des objectifs de recyclabilité ou de réutilisation pour les aérogénérateurs dont le dossier d’autorisation complet est déposé après le 1er janvier 2024 ainsi que pour les aérogénérateurs mis en service après le 1er janvier 2024 dans le cadre d’une modification notable d’une installation existante. Enfin il modifie la formule de calcul du montant des garanties financières à constituer initialement et au moment de la réactualisation à la suite d’une modification, en prenant en compte la puissance unitaire des aérogénérateurs. »

4) Les porteurs de projet informeront en conséquence les communes, les propriétaires et exploitants du nouvel arrêté ministériel et des nouvelles conditions d’enlèvement des fondations en particulier.

3.4 Résumé non technique - page 16 : « Concernant les mesures à mettre en œuvre pour limiter les impacts de ce parc, l’Ae recommande de faire apparaître dans son résumé non technique les numéros de ces mesures pour être en cohérence avec l’étude d’impact et ainsi faciliter la lecture du public. »

REPONSE Nous rappelons ici, avec leur numéro, les mesures ERC en faveur du milieu naturel décrites dans le résumé non technique pages 30 et 31 : II.5.2.1. Mesures relatives à l’avifaune ME 1 : Phasage des travaux MR 3 : Diminution du risque de mortalité des Milans royaux par un pilotage en temps réel des éoliennes réalisé par un observateur en phase exploitation MR4 : Diminution du risque de mortalité des Milans royaux par mise en œuvre d’un bridage lors des travaux agricoles MR5 : Diminution du risque de mortalité des Milans royaux associé à Na1 et Na2 par mise en œuvre d’un bridage en période de reproduction (uniquement projet Mom II-A) MR6 : Gestion concertée de parcelles en faveur du Milan Royal II.5.2.2. Mesures relatives aux chiroptères MR 1 : Bridage d’éolienne à risque pour les chiroptères MR 2 : Eclairage nocturne du parc compatible avec les chiroptères II.5.2.4. Mesures de compensation MC 1 : Replantation des haies au double du linéaire détruit (uniquement projet Mom II-A) II.5.2.5. Mesure liée à la loi sur la biodiversité MC LB2016 : Plantation compensatoire de 600 m de haie au titre de la loi biodiversité

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 24 4) Analyse de la qualité de l’étude de dangers

4.2 Quantification et hiérarchisation des phénomènes dangereux examinés - page 17 : « L’analyse du pétitionnaire a mis en avant (via une matrice de criticité) que le risque est acceptable au regard des cibles présentes et de la probabilité de tels évènements. Seuls les phénomènes dangereux « chute de glace », « projection de glace » et « chute d’élément de l’éolienne »correspondent aux risques les plus élevés du fait de leur probabilité. Le phénomène dangereux « projection de glace », dont la zone d’effet est de 350 m, est susceptible d’atteindre une portion de l’autoroute A4 (voir figure ci-dessous). L’Ae constate que l’enjeu « voie structurante » (autoroute A4) n’a pas été bien pris en compte dans l’étude détaillée des risques pour le scénario « projection de glace » pour l’éolienne NA2. Elle recommande au pétitionnaire de compléter l’analyse des risques pour ce scénario. »

REPONSE Conformément à la méthodologie mise en place par l'INERIS en 2012 (Voir chapitre VII.2.5.3. page 69 de l’étude de dangers) : il a été observé dans la littérature qu’en cas de projection, les morceaux de glace se cassent en petits fragments dès qu’ils se détachent de la pale. La possibilité de l’impact de glace sur des personnes abritées (dans un bâtiment ou un véhicule) est donc négligeable et ces personnes ne doivent pas être comptabilisées dans le calcul de la gravité. Cela explique pourquoi il n’y a pas de colonne « enjeu voie structurante ». On précisera toutefois que si les véhicules fréquentant la portion concernée de l’autoroute A4 n’ont pas été comptabilisés, conformément à la méthodologie évoquée plus haut, les personnes susceptibles de fréquenter l’axe hors d’un véhicule ont bien été prises en compte, selon une formule identique aux axes dits « non structurants » (1 personne par tranche de 10ha).

4.3 Identification des mesures prises par l’exploitant - page 18 : « L’Ae recommande au pétitionnaire de prendre des mesures supplémentaires pour limiter le risque de projection de glace de l’éolienne NA2 sur l’autoroute A4, compte tenu de l’enjeu que représente cette autoroute (35 000 véhicules/jour). »

REPONSE L’étude de dangers, réalisée conformément au guide INERIS, conclut à un niveau de risque très faible et acceptable. Par conséquent, il n’y a pas lieu de prendre de mesures supplémentaires pour l’éolienne NA2. Par ailleurs, ainsi qu’indiqué dans l’étude de dangers (page 84), les éoliennes seront équipées « d’un système de détection et d’adaptation aux conditions climatiques particulières : formation de glace, vents forts (dispositif de diminution de la prise au vent et d’arrêt automatique).

Projets Momerstroff II A et B - Mémoire en réponse à l’avis 2020APGE42 de la MRAE Grand Est P a g e | 25 De manière générale, le respect des prescriptions de l’Arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations éoliennes soumises à autorisation permet de s’assurer que les installations font l’objet de mesures réduisant significativement l’ensemble des risques majeurs étudiés, garantissant pour toutes les éoliennes des parcs éoliens de Momerstroff II A & B un niveau de risque acceptable pour tous les scénarios retenus dans la présente étude de dangers. » Le nouvel arrêté ICPE du 22 juin 2020 prévoit : Art. 19. – L’article 25 est remplacé par : « Art. 25. – Chaque aérogénérateur est équipé d’un système permettant de détecter ou de déduire la formation de glace sur les pales de l’aérogénérateur. En cas de formation importante de glace, l’aérogénérateur est mis à l’arrêt dans un délai maximal de 60 minutes. L’exploitant définit une procédure de redémarrage de l’aérogénérateur en cas d’arrêt automatique lié à la présence de glace sur les pales permettant de prévenir la projection de glace. Cette procédure figure parmi les consignes de sécurité mentionnées à l’article 22. «Lorsqu’un référentiel technique permettant de déterminer l’importance de glace formée nécessitant l’arrêt de l’aérogénérateur est reconnu par le ministre des installations classées, l’exploitant respecte les règles prévues par ce référentiel. «Cet article n’est pas applicable aux installations pour lesquelles l’exploitant démontre, notamment sur la base de données météorologiques ou de caractéristiques techniques des aérogénérateurs, que l’installation n’est pas susceptible de générer un risque de projection de glace.» Les porteurs de projets s’engagent bien évidemment à respecter la règlementation en vigueur.

4.4 Résumé non technique - page 18 : « L’Ae recommande au pétitionnaire de compléter son résumé non technique au regard des remarques soulevées dans le présent chapitre. »

REPONSE Le pétitionnaire considère que l’étude de dangers, son résumé non technique et les réponses apportées dans la présente réponse sont suffisamment claires et compréhensibles et qu’il n’est par conséquent pas nécessaire de compléter le résumé non technique.

Commentaire final

Par ce mémoire, le développeur et les porteurs de projets espèrent avoir ainsi répondu le plus précisément possible aux observations et recommandations formulées dans son avis par la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale.

Fait à Paris, le 28 août 2020

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