Le jeu vidéo « NBA 2K16 » poursuivi pour avoir reproduit les tatouages de sportifs

Le Monde.fr | 03.02.2016 à 15h39 | Par William Audureau (/journaliste/william-audureau/)

LeBron James, ici dans « NBA 2K15 », est retranscrit jusqu'au dessin de ses tatouages sur les bras. Un groupement de tatoueurs réclame 1,2 million de dollars. Sports

Le réalisme graphique peut coûter cher. Take Two, 2K Sports et , respectivement éditeur, label et développeur de la simulation de basket de référence NBA 2K16, font l’objet d’une plainte pour violation de droits d’auteur. En cause : la reproduction dans le jeu de huit tatouages d’athlètes, a révélé (http://www.hollywoodreporter.com/thr-esq/nba-2k-videogame-maker-sued-861131) The Hollywood Reporter le 1er février, plainte à l’appui.

Le plaignant, une société du Delaware baptisée Solid Oak Sketches, revendique la gestion des droits des tatouages portés sur plusieurs stars de la NBA et représentés en détail dans la série. Certains sont même mis en avant dans la communication du jeu, comme ceux de LeBron James et Kobe Bryant.

La plainte relève notamment que Take Two a communiqué à la sortie de NBA 2K16, en septembre 2015, sur le réalisme de ses graphismes, et que certaines critiques ont illustré les progrès visuels par « davantage de tatouages individuels », comme The Examiner (http://www.examiner.com/review/nba-2k16-review-stellar-but-similar) . NBA 2K6, qui est considéré comme la meilleure simulation de basket-ball, s’était écoulé à 4 millions d’exemplaires dès sa première semaine de commercialisation, selon les chiffres de 2K Sports (http://fr.ign.com/nba-2k16-ps4/8424/news/nba-2k16-des-ventes- stratospheriques) .

Or, estime Solid Oak Sketches, les dessins cutanés répondent aux deux critères requis pour être protégés juridiquement : l’originalité et la stabilité dans le temps. La société, qui joint à sa plainte plusieurs e-mails de demande de règlement à l’amiable datée de juillet 2015, demande 1,2 million de dollars (1,1 million d’euros) de dédommagement.

Plusieurs procès depuis 2011

Comme le rappelle The Hollywood Reporter, deux précédents existent : la plainte de S. Victor Whitmill, le tatoueur de Mike Tyson, contre Warner Bros en 2011, à la suite de la reproduction de son travail dans le film Very Bad Trip 2, et une autre de l’artiste Christopher Escobedo contre l’éditeur du jeu de free -fight UFC Undisputed, THQ, en 2012.

La première affaire s’était réglée à l’amiable, la deuxième avait débouché sur une compensation de 22 500 dollars (20 500 euros) après la faillite du groupe américain. « Bien sûr que les tatouages peuvent faire l’objet d’un copyright », avait prononcé (http://www.bloomberg.com/bw/articles/2013-09-04/hey- pro-athletes-your-tattooed-arms-are-going-to-get-you-sued) la juge lors du procès opposant Whitmill à Warner Bros.

En revanche, la plainte d’un autre tatoueur contre Electronic Arts pour la reproduction de son travail en couverture de NFL 12, un jeu de football américain, n’avait quant à elle pas abouti, et aucun cas ne fait pour l’instant jurisprudence. La NFL, la Fédération américaine de football américain , avait toutefois exhorté les joueurs à la prudence dans la médiatisation de leurs tatouages.