Fulgence Raymond (1844-1910), le successeur de J.-M. Charcot tombé dans l’oubli Olivier Walusinski Médecin de famille 28160 Brou
[email protected] Fig. 1. Photographie de Fulgence Raymond, vers 1905 (Collection OW). Résumé Fulgence Raymond (1844-1910) est le premier successeur de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à la Chaire de Clinique des Maladies du Système nerveux, où il accède en 1894. La notoriété, dont il a joui à l’époque, n’a pas empêché qu’il soit relégué dans un injuste oubli. Afin de l’en sortir, voici une biographie retraçant son exceptionnelle carrière, commencée comme vétérinaire militaire et achevée en apothéose à La Salpêtrière. Auteur prolifique de plusieurs centaines de publications, Raymond s’est investi principalement dans l’enseignement dont les leçons, abordant toutes les facettes de la neurologie et au-delà, publiées régulièrement, demeurent la principale trace qu’il nous a laissée. D’un voyage d’étude en Russie en 1888, il a ramené à Charcot la méthode de soulagement des douleurs du tabes par la suspension, traitement au succès éphémère, malgré des essais initiaux prometteurs, entrepris par Georges Gilles de la Tourette (1857-1904) à La Salpêtrière. En 1892, il identifie une famille atteinte de tremblement essentiel héréditaire, dénomination qu’il introduit en premier dans la nosologie française après que cette pathologie ait déjà été identifiée en Italie et en Autriche. Si l’usage des éponymes ne disparaît pas, celui de syndrome de Raymond-Cestan, au lieu de syndrome protubérantiel supérieur, continuera à évoquer le souvenir de la description d’un syndrome alterne par ce professeur bienveillant et chaleureux tant avec ses élèves et ses collègues qu’avec ses malades.