UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

MENTION FORESTERIE ET ENVIRONNEMENT

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques et Environnementales au grade Master de Recherche en Foresterie et Environnement

Parcours : Ecosystème et Biodiversité Promotion Andrisa Mahatsangy (2012-2017)

ELABORATION DU SCHEMA D’AMENAGEMENT DE LA NOUVELLE AIRE PROTEGEE DE TSINJOARIVO REGION

Présenté par : RANAIVOSON Onivololona Sandrine Soutenu le 04 avril 2017 Devant le jury composé de :

Président : Docteur RABEMANANJARA Zo Hasina Rapporteur : Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle Examinateurs : Docteur RAZAFINTSALAMA Voahirana Monsieur RAKOTOARIMALALA Andriantiana

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

MENTION FORESTERIE ET ENVIRONNEMENT

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques et Environnementales au grade Master de Recherche en Foresterie et Environnement

Parcours : Ecosystème et Biodiversité Promotion Andrisa Mahatsangy (2012-2017)

ELABORATION DU SCHEMA D’AMENAGEMENT DE LA NOUVELLE AIRE PROTEGEE DE TSINJOARIVO REGION VAKINANKARATRA

Présenté par : RANAIVOSON Onivololona Sandrine Soutenu le 04 avril 2017 Devant le jury composé de :

Président : Docteur RABEMANANJARA Zo Hasina Rapporteur : Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle Examinateurs : Docteur RAZAFINTSALAMA Voahirana Monsieur RAKOTOARIMALALA Andriantiana

REMERCIEMENTS J’exprime ma gratitude au Seigneur tout puissant qui m’a dirigée et veillée durant la réalisation de ce travail. J’adresse mes vifs remerciements à :

- Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina, Docteur HDR à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et responsable de la Mention Foresterie et Environnement, pour l’honneur qu’il nous fait en tant que Président du jury ; - Madame RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Professeur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et Chef de l’Unité de Formation et de Recherche en Sylviculture et Aménagement des Ressources Naturelles au sein du Département des Eaux et Forêts, pour ses conseils, ses orientations et son encadrement ; - Madame RAZAFINTSALAMA Voahiraniaina, Docteur Ingénieure et enseignante chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, pour avoir accepté d’examiner ce travail ; - Monsieur RAKOTOARIMALALA Andriantiana, Directeur de la DREEF Vakinankaratra, qui a accepté d’examiner ce travail malgré ses nombreuses occupations; - L’ONG SADABE pour la proposition du thème de ce mémoire, du conseil apporté et des soutiens attribués ; - L’équipe de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et celle de la Mention Foresterie et Environnement ; - L’équipe de DREEF Vakinankaratra pour leur collaboration ; - Le chef cantonnement forestier d’ pour son aide et les informations qu’il a fournies ; - Le maire et les chefs fokontany de Tsinjoarivo ; - Les guides et les botanistes pour leur assistance ; - Les membres de VOI et la population locale pour leur chaleureux accueil.

Enfin, j’exprime ma reconnaissance à ma famille, à mes amis et à tous ceux qui m’ont apportée leur grand soutien, le réconfort, le conseil.

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PRESENTATION DU PARTENAIRE

L’ONG SADABE (Service d’Appui pour le Développement Autonome de la Biodiversité et de l’Ecotourisme) est une organisation fondée par des chercheurs réalisant des études sur les primates à Tsinjoarivo. Le nom de l’organisme est référé à la dénomination locale du Propithecus diadema, la plus grande des espèces de lémuriens existantes à Tsinjoarivo. Cette espèce a été la première étudiée par l’équipe de Dr. Mitch Irwin (le fondateur) depuis 2000. Durant leur recherche, le constat de la vie simple des résidents riverains, basée sur l'agriculture et l'utilisation des ressources naturelles, leur a mené à intervenir et apporter leur aide. A partir de 2001, leur investigation a été combinée avec des réunions éducatives, des programmes visant à améliorer la qualité de l'éducation, du reboisement pour assurer la régénération de la forêt naturelle. Dès lors, l’organisation a été créée en 2007 et a comme objectif de promouvoir les recherches sur la biodiversité de Tsinjoarivo, soutenir les activités qui favorisent la conservation et améliorer les conditions de vie de la population par le biais du développement et de l'assistance humanitaire. Durant la réalisation des travaux de recherche et de développement, SADABE coopère avec des chercheurs malagasy et étrangers, des représentants du gouvernement ainsi qu’avec la population locale. Actuellement, un projet de création d’une nouvelle aire protégée à Tsinjoarivo est lancé pour mieux atteindre les objectifs cités ci-dessus, et l’élaboration du schéma d’aménagement de ladite NAP est le but général de cette étude.

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RESUME La commune rurale de Tsinjoarivo dispose d’un vestige de forêt naturelle des Hauts-plateaux de et renferme des ressources diversifiées. Des espèces faunistiques endémiques sont trouvées dans la région, mais elles sont menacées et risquent de succomber face aux effets des activités anthropiques. La forêt naturelle est également soumise à des pressions provoquées par l’utilisation non rationnelle des ressources forestières. C’est ainsi que l’élaboration du schéma d’aménagement, objectif global de cette étude, s’avère nécessaire pour trouver la coordination entre la volonté de protéger la forêt, conserver la biodiversité et assurer le bien-être de la population locale. Les méthodes adoptées afin de mener à bien la recherche consistent à collecter les données sur le milieu naturel, les besoins socio-économico-culturels et le contexte juridique et administratif par la documentation et recherche bibliographique, l’inventaire, l’enquête, l’observation et la cartographie. Ces études ont permis de montrer que les formations forestières, riches en espèces floristiques, habitat de la faune, renferment des sources d’eau et divers écosystèmes. Le milieu socio-économique est caractérisé par une forte dépendance de la population envers la forêt puisqu’elle y extrait des plantes pour la pharmacopée, des bois de construction et bois de chauffe. Elle sert également de réserve foncière, source hydrographique et symbole culturel. L’augmentation des besoins locaux et externes entraine des pressions sur la forêt se manifestant par le défrichement, coupe, chasse, exploitation minière, tavy. L’insuffisance de contrôle et la faiblesse du système de gestion (locale et administrative) renforcées par les conflits sociaux aggravent ces actions destructrices. Les analyses effectuées ont également abouti à la détermination des objectifs de gestion de la NAP visant à assurer la synergie entre la conservation de la forêt et des ressources biologiques avec le développement de la population locale. Le zonage a ressorti la répartition des espaces inclus dans la NAP en plusieurs zones selon les objectifs (conserver, développer, maintenir les fonctions écologiques), selon leur état et selon le contexte local. La catégorie de la NAP, le mode de gouvernance et les gestionnaires sont également déterminés. Ainsi, la disposition de toutes les informations naturelle, humaine, juridique et l’identification des pressions et problèmes pour chaque domaine ont conduit à définir les mesures et actions à réaliser pour atteindre les objectifs déterminés. Ces caractéristiques de la zone d’étude sur le plan social, culturel, économique, institutionnel et biologique sont suffisantes et cohérentes pour mettre en place la nouvelle aire protégée.

Mots clés : Schéma d’aménagement, Aire protégée, NAP, Tsinjoarivo, Madagascar

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ABSTRACT The rural community of Tsinjoarivo has a vestige of natural forest of the Highlands of Madagascar, which contains diversified natural resources. Endemic faunal species are found in this area, but are threatened and are at risk of succumbing to the effects of anthropogenic activities. Natural forests are also subject to pressure from the non-rational use of forest resources. Thus, the development of the management plan, the general objective of this study, is necessary in order to find the coordination between the desire to protect the natural forest, to conserve biodiversity and to ensure the well-being of the local population. The methods adopted to carry out the research consist of collecting data on the natural environment, socio-economic and cultural needs and juridical and administrative context through documentation and bibliographic research, inventory, inquiry, observation and cartography. These studies have shown that forest formations, rich in floristic species, habitats of fauna, contain water sources and various ecosystems. The socio-economic environment is characterized by a strong dependence of the population towards the forest since it extracts plants for the pharmacopoeia, timber and firewood. Forest is lands reserve too, a hydrographic source and a cultural symbol. The increase of local and external needs bring pressure on the forest. It manifests by clearing, cutting, hunting, mining, slash and burn cultivation… Insufficiency of control and the weakness of the management system (local and administrative) reinforced by social conflicts aggravate these destructive actions. The analyzes carried out led to the identification of new protected area management objectives which aim to ensure synergy between the conservation of the forest and biological resources with the development of the local population.The zoning identifies the distribution of areas included in the NAP in several zones according to the objectives (to conserve, to develop, to maintain the ecological functions), according to their state and the local context. The new protected area category, the mode of governance and the managers are also determined. Thus, the provision of all natural, human and juridical informations, as well as the pressures and problems for each area, has led to the identification of measures and actions to be taken to achieve the stated objectives. These characteristics of study area on social, cultural, economic, institutionnal and biological plan are sufficient and coherent to set up the new protected area.

Keywords: Management scheme,Protectedarea, New protected area, Tsinjoarivo, Madagascar

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FAMINTINANA Manana ala nanahary, vakoky ny faritra avo eto Madagasikara ny kaominina ambanivohitr’i Tsinjoarivo, izay mitahiry harena voajanahary samihafa. Misy karazam-biby maro tsy fahita raha tsy eto amintsika ao, saingy tandindomin- doza izy ireo ary ahiana ho lany tamingana noho ny vokatry ny asan’ny olombelona. Iharan’ny tsindry avy amin’ny fampiasana tsy an-drariny ny harena avy ao aminy ihany koa ilay ala nanahary. Ny tanjon’ity fikarohana ity ny handrafitra drafi-panajariana, izay tena ilaina tokoa mba ahafahana mandrindra ny fanatanterahana ireo faniriana hiaro ny ala, hitahiry ny zava-manana aina ao aminy ary hanatsara ny fiainan’ny mponina eo an-toerana. Mba hahafahana manatontosa antsakany sy andavany ny fikarohana, maro ireo fomba narahina toy ny fanangonana ny antontan-kevitra mahakasika ny tontolo iainana, ny filàna ara-tsosialy sy ara-toe-karena ary ara- kolotsaina, ny toe-draharaha ara-pitantanana sy fitondrana tamin’ny alalan’ny fandalinana boky, fanisana ny hazo, fanadihadiana, fandinihana ary fampiasana ny saritany. Ireo asa ireo dia nahafahana naneho fa ny ala, izay manana karazan-javamaniry betsaka no sady fonenan’ny bibidia dia mitahiry loharano ihany koa. Ny fiainana ara-piaraha-monina sy ara-toe-karena dia isehoan’ny fiankinan- dohan’ny mponina amin’ny ala satria ao no akany ny zavamaniry hatao fanafody, ny hazo hanorenana trano ary ny kitay. Ny ala ihany koa no ahazoana tany, mitahiry loharano ary mariky ny kolotsainan’ny foko sasany. Ny fitomboan’ny filan’ny mponina ao an’ala sy avy any ivelany dia miteraka tsindry izay miseho amin’ny alalan’ny fiasana tany lava volo, fanapahana hazo, fihazana, fitrandrahana volamena, tavy. Ny tsy fahampian’ny fanaraha-maso sy ny fisian’ny lesoka eo amin’ny fitantanana (eo an-toerana sy ara-panjakana) izay mbola ampian’ny fifanolanana ara-piaraha-monina dia manamafy ireo tranga manimba ny ala. Ny fandalinana natao dia nahafahana namoaka ireo tanjona hoenti-mitantana ny faritra arovana vaovao izay mikendry ny fampiarahana ny fiarovana ny ala sy ny zava-manana aina tehiriziny sy ny fampandrosoana. Ny fitsinjirana sy famaritana ny faritra dia manasokajy ny toerana voakasiky ny faritra arovana vaovao araka ny tanjona napetraka (hiaro, hampivoatra, hitana ireo asan’ny zavaboahary) ary ny zava-misy ao an-toerana. Ny sokajin’ny faritra arovana vaovao, ny fomba fitantanana ary ireo mpitantana dia fantatra avy amin’ny alalan’ireo fandalinana natao. Noho izany, ny fahalalana ny tontolo iainana, ny momba ny mponina, ny fitondrana sy fitantanana ny ala ary ny olana sy ny tsindry misy ho an’ny sehatra tsirairay dia nahafahana namantatra ny fepetra horaisina sy ny asa hatao hoenti-manatratra ny tanjona napetraka. Ireo toetra mampiavaka ny toerana nanaovana fikarohana ireo eo, izany hoe lafiny ara-piaraha-monina, kolotsaina, toe-karena, fitondrana ary biolojika dia ampy sy mifanaraka mba ahafahana mametraka ny faritra arovana vaovao.

Teny iditra : Drafi-panajariana, Faritra arovana, Faritra arovana vaovao, Tsinjoarivo, Madagasikara

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TABLE DES MATIERES 1. INTRODUCTION ...... 1

2. METHODOLOGIE ...... 2

2.1. Problématique et hypothèses ...... 2

2.1.1. Problématique...... 2

2.1.2. Hypothèses ...... 3

2.2. Etat des connaissances ...... 4

2.2.1. Aménagement forestier ...... 4

2.2.2. Aires Protégées ...... 4

2.2.3. Milieu d’étude ...... 7

2.3. Méthodes ...... 10

2.3.1. Phase de préparation ...... 10

2.3.2. Phase de collecte de données...... 11

2.3.3. Analyse des données ...... 13

2.4. Cadre opératoire ...... 15

3. RESULTATS ...... 16

3.1. Etat actuel du milieu naturel ...... 16

3.1.1. Caractéristiques de la station ...... 16

3.1.2. Biodiversité et écosystèmes de Tsinjoarivo ...... 16

3.1.3. Peuplement forestier ...... 17

3.1.4. Biodiversité faunistique ...... 24

3.1.5. Pressions sur la biodiversité ...... 26

3.2. Milieu socio-économique et culturel ...... 30

3.2.1. Contexte socio-culturel et économique ...... 30

3.2.2. Produits forestiers utilisés par la population locale ...... 34

3.2.3. Relations entre l’utilisation de la forêt naturelle et les besoins de la population locale 35

3.3. Gestion de la forêt de Tsinjoarivo ...... 36

3.3.1. Gestion passée ...... 36

3.3.2. Gestion actuelle de la forêt de Tsinjoarivo ...... 39

3.3.3. Forces et faiblesses de la gestion de la forêt de Tsinjoarivo ...... 40

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3.4. Principaux objectifs d’aménagement et gouvernance efficace de la NAP de Tsinjoarivo .... 41

3.4.1. Objectifs d’aménagement ...... 41

3.4.2. Mode de gouvernance efficace pour atteindre les objectifs d’aménagement ...... 42

4. DISCUSSIONS ...... 44

4.1. Discussions ...... 44

4.1.1. Sur les méthodes ...... 44

4.1.2. Sur les résultats...... 45

4.1.3. Sur les hypothèses ...... 49

4.2. Recommandations ...... 51

4.2.1. Zonage de la NAP ...... 52

4.2.2. Schéma d’aménagement proposé ...... 54

5. CONCLUSION ...... 59

Références bibliographiques ...... 60

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LISTE DES ACRONYMES

AGR : Activités Génératrices de Revenus AP : Aire Protégée BIF : Birao Ifoton’ny Fananan-tany BV : Bassin Versant CEEF : Cantonnement de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts COAP : Code des Aires Protégées COBA : COmmunauté de BAse CR : Commune Rurale d ou d1,30 : Diamètre à 1m30 du sol FKT : Fokontany FRAM : Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra GCF : Gestion Contractualisée des Forêts GPS : Global Position System GTZ : Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit IEC : Information Education Communication KASTI : Komitin’ny Ala Sy ny Tontolo Iainana MEEF : Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts MNP : Madagascar National Parks NAP : Nouvelle Aire Protégée ND : Noyau Dur ONG : Organisation Non Gouvernementale PA : Plan d’Aménagement PAG : Plan d’Aménagement et de Gestion PDFIV : Projet de Développement Forestier Intégré dans la région du Vakinankaratra PF : Produits forestiers PV : Procès-Verbal QM : Quartier Mobile RNR : Ressources Naturelles Renouvelables SA : Schéma d’Aménagent SAPM : Système des Aires Protégées de Madagascar SKA : Site KoloAla TFFP : Tsinjoarivo Forest Fragment Project UFA : Union Forestière Ambatolampy UICN : Union internationale pour la Conservation de la Nature VMMA : Vondron'ny Mponina Manajary ny Ala VOI : Vondron’Olona Ifotony ZOC : Zone d’Occupation Contrôlée ZR : Zone de Restauration ZUD : Zone d’Utilisation Durable

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LISTE DES ILLUSTRATIONS Liste des cartes Carte 1: Localisation de Tsinjoarivo ...... 7 Carte 2:Zones de réalisation des travaux d'inventaire ...... 17 Carte 3: Pressions sur la biodiversité de Tsinjoarivo ...... 29 Carte 4:Superposition du site Koloala avec la forêt d'Ambalaomby, forêt adjacente à la NAP de Tsinjoarivo ...... 48 Carte5:Proposition du schéma d’aménagement de la NAP de Tsinjoarivo ...... 55 Liste des figures Figure 1:Climadiagramme (Walter et Lieth) de Tsinjoarivo ...... 7 Figure 2:Structure verticale des trois types de formation ...... 19 Figure 3:Profils structuraux des 2 types de formation ...... 20 Figure 4: Distribution par classe de diamètre ...... 21 Figure 5: Tempérament des principales essences...... 22 Figure 6:Défrichement et feu dans la forêt naturelle de Tsinjoarivo depuis 2005 ...... 28 Figure 7: Pourcentage de la participation des ménages aux activités secondaires ...... 33 Figure 8: Mode d'utilisation et évolution de la forêt naturelle ...... 36 Figure 9:Acteurs impliqués dans la gestion future de la NAP de Tsinjoarivo ...... 43 Liste des photos Photo 1: Cheirogaleus sibreei, Propithecus diadema et Prolemur simus ...... 25 Photo 2: Caprimulgus enarratus et Calumma parsoni ...... 26 Liste des tableaux Tableau 1:Les plans d’aménagement élaborés pour Tsinjoarivo ...... 4 Tableau 2: Surface totale des aires protégées à Madagascar ...... 6 Tableau 3: Paramètres relevés lors des travaux d'inventaire ...... 12 Tableau 4:Richesse et diversité floristiques des parcelles étudiées...... 18 Tableau 5: Abondance, dominance et contenance de la forêt naturelle de Tsinjoarivo ...... 18 Tableau 6: Principales essences dans les types de formation ...... 22 Tableau 7: Principales espèces formant la régénération naturelle...... 23 Tableau 8: Richesse et diversité floristique de la régénération naturelle ...... 24 Tableau 9: Abondance, dominance et contenance de la régénération naturelle ...... 24 Tableau 10: Utilisation des PF et PFNL par la population locale ...... 34 Tableau 11: Relation entre la dégradation de la forêt et les besoins de la population ...... 35 Tableau 12: Atouts et Contraintes de la gestion de la forêt de Tsinjoarivo ...... 40 Tableau 13:Richesses spécifiques de Tsinjoarivo et des autres sites des Hautes Terres malagasy ...... 46 Tableau 14: Description des zones constituant la NAP ...... 52 Tableau 15:Cadre logique du schéma d’aménagement de la NAP de Tsinjoarivo ...... 56

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Introduction

1. INTRODUCTION Les forêts représentent pour l’humanité une importance vitale depuis longtemps jusqu’à aujourd’hui. Elles offrent plusieurs ressources utilisées en tant que biens et services en contribuant dans l’amélioration de la vie de l’homme. Malgré cette dépendance aux services fournis par les forêts, la couverture forestière mondiale régresse. Une baisse de 4 128 000 000 ha en 1990 en 3 999 000 000 ha en 2015 (FAO&FRA 2015) a été évaluée. Les produits forestiers, auparavant considérés comme inépuisables deviennent de plus en plus rare, et cela est due aux diverses actions menant à la déforestation. Les forêts tropicales, connues pour leur richesse en biodiversité, sont les plus soumises aux intenses pressions (FAO&OIBT, 2011) notamment en Afrique et en Amérique du sud avec respectivement une diminution de 2,8 millions d’ha et 2 millions d’ha entre 2010 et 2015 (FRA, 2015). Cette réduction s’explique par la mauvaise gestion de la forêt se manifestant par la surexploitation, les feux et les défrichements qui sont aggravés par les effets du changement climatique. Cette dégradation forestière entraîne une érosion de la biodiversité exposant les écosystèmes à un grave danger. Madagascar, étant un pays tropical, est de même victime de cette tragédie. La déforestation diminue ses produits ligneux et appauvrit sa biodiversité. L’estimation effectuée dans le rapport national sur l’évaluation des ressources forestières montre une diminution de 12 553 000 ha en 2010 en 12 473 432 ha en 2015 (FRA, 2015). Face à ce déboisement, ainsi qu’aux menaces et pressions actuelles, la mise en place du système des aires protégées a été l’une des alternatives proposées pour maintenir l'intégrité écologique et sauvegarder la biodiversité. Les aires protégées sont reconnues comme étant un outil essentiel pour lutter contre la perte de la diversité biologique mondiale (SCDB, 2004). Une création de Nouvelle Aire Protégée (NAP) est envisagée dans la forêt naturelle de Tsinjoarivo. La destruction de la forêt, suscitée par les actions anthropiques, entraine la formation de plusieurs fragments forestiers et la restriction des ressources naturelles assurant la survie de la population. Malgré cela, des espèces faunistiques et floristiques importantes y sont encore présentes mais elles sont menacées. La mise en place de la NAP est donc proposée pour assurer leur survie et leur protection. Toutefois, la forêt à conserver est d’une grande utilité pour la population locale. La privation de leur droit d’usage pourrait bouleverser leur vie socio-économique et culturelle. Les nouvelles catégories d’aires protégées, permettent une conservation efficace de la biodiversité en compatibilité avec le développement local. Pour cela, un plan d’aménagement est nécessaire afin de gérer cette forêt et sa réalisation est précédée par l’élaboration du schéma d’aménagement qui fait partie des étapes de création d’une NAP. L’établissement de ce schéma d’aménagement est la finalité de cette étude. Pour ce faire, des investigations bibliographiques, des observations, de l’inventaire forestier et des enquêtes et entretiens ont été réalisés. Dans cette étude seront relatés successivement la méthodologie, les résultats et interprétations des données recueillies, puis des discussions et des recommandations et enfin une conclusion qui synthétise tout ce qui a été exposé dans ce travail.

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Méthodologie 2. METHODOLOGIE 2.1. Problématique et hypothèses 2.1.1. Problématique

La forêt naturelle de Tsinjoarivo abrite une variété de richesse faunistique et floristique, mais vu son état actuel, il y a un grand risque de disparition de ses ressources. A part les effets des cyclones et chablis, cet écosystème est perturbé par les activités anthropiques réalisées pour la satisfaction des besoins des villageois forestiers telle la procuration de bois de construction et bois d’œuvre, l’extension des terrains de culture. Ces faits sont intensifiés par les coupes illicites effectuées par les populations non riveraines et les dégâts provoqués par les feux de brousse. En outre, les surfaces forestières sont défrichées pour les plantations de canne à sucre dans le but de fabriquer du rhum traditionnel. L’envahissement de la forêt au profit de l’installation des habitants entraine également sa destruction. Plusieurs espèces ligneuses vont être éventuellement perdues et la structure et composition forestière ainsi modifiée. L’habitat et la survie de la faune sont alors menacés. De ces faits, l’écosystème forestier a besoin d’être conservé afin qu’il puisse continuer à réaliser ses fonctions surtout la régulation (les divers cycles, régulation du climat) et la protection. Parallèlement à cela, l’utilisation des produits forestiers contribuant à la vie de la population devrait être assurée durablement puisque les habitants semblent très dépendants de la nature pour survivre. La transformation de la forêt de Tsinjoarivo en une Nouvelle Aire Protégée (NAP) est en cours pour résoudre ces problèmes et afin que les ressources puissent être durablement gérées. Une fois classée en NAP, l’accès à certaines parties de la forêt deviendra strictement interdit, autrement dit, les activités réalisables dans la forêt seront limitées. Parcontre, la population riveraine ne peut se passer de jouir leur droit d’usage pour combler leur bien-être (social, culturel et économique). Ce qui nécessite alors une bonne gestion de la NAP afin d’assurer l’atteinte de l’objectif de conservation de la biodiversité, de la protection de l’écosystème, et de garantir à la fois les besoins de la population.

La question qui se pose est alors : « Comment la conservation de la forêt de Tsinjoarivo et la gestion durable de ses ressources naturelles seront-elles assurées par la mise en place de la Nouvelle Aire Protégée ? ». De celle-ci découlent les questions de recherche suivantes :

- Q1 : Comment se présente l’état actuel du milieu naturel de la zone d’étude ?

- Q2 : Quelle est la situation du milieu socio-économique et culturel ?

- Q3 : Comment la forêt est-elle gérée dans le passé et actuellement ?

- Q4 : Quels sont les principaux objectifs de l’aménagement de la future NAP et quel est le mode de gouvernance efficace pour assurer sa conservation?

- Q5 : Quelle stratégie est à préconiser pour une gestion durable de la forêt de Tsinjoarivo ?

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Méthodologie

2.1.2. Hypothèses Hypothèses : Deux hypothèses sont suggérées pour répondre à la question de problématique.

Hypothèse 1 :L’inventaire et la connaissance de l’état de tous les éléments qui caractérisent le site sont des outils permettant d’adopter les mesures adéquates pour la conservation et les actions pour le développement local.

La collecte des informations sur la zone d’étude fait partie de l’étape de la création d’une NAP. La connaissance suffisante et complète de tous les secteurs, les acteurs, les potentialités, les activités, permet d’orienter la prise de décision par les gestionnaires. La conversion d’un site en aire protégée est une opportunité de recenser toutes ses potentialités et ressources, de savoir les contraintes au niveau social, administratif, économique et de connaître les pressions s’exerçant sur la biodiversité. Ainsi, les informations recueillies et analysées permettent de comprendre l’état réel du milieu d’étude et savoir si la zone peut être transformée en aire protégée. Elles permettent également d’identifier les acteurs principaux, de déterminer le futur mode de gestion (ou gouvernance) ainsi les actions assurant la conservation de la biodiversité. Sans avoir connaissance du lieu à gérer, les gestionnaires auront des difficultés à atteindre leur objectif et les futures interventions risquent d’être contradictoires au contexte réel du milieu.

Hypothèse 2 : L’existence des conditions écologique, sociale, économique et politique qui sont suffisantes et cohérentes, justifie la mise en place de la NAP permettant d’assurer la protection des éléments sensibles et l’utilisation durable des ressources naturelles.

Dans les procédures de création d’une nouvelle aire protégée, il est essentiel de connaître si le site d’étude répond bien aux exigences d’une aire protégée. Ses composantes doivent satisfaire les conditions nécessaires aux points de vue écologique, social, culturl, économique et politique dans la mise en place d’une nouvelle aire protégée. Il est également important de déterminer le fonctionnement de chaque composante et les relations et interdépendance existants afin de réaliser une mise en compatibilité entre les aspirations de développement local avec une conservation efficace de la biodiversité. Il s’agit d’analyser les facteurs pouvant perturber les actions de conservation et les raisons qui peuvent empêcher le développement local et la bonne gestion de la zone d’étude. La détermination des objectifs de gestion ainsi que leur priorisation sera déduite à partir des contextes réels du milieu. Le zonage, les actions à réaliser seront tous issus de cette étude. Cela permettra alors de choisir le type de catégorie convenable à la NAP, d’adopter le type de gouvernance ainsi que de déterminer les futurs gestionnaires. Le schéma d’aménagement sera élaboré à partir de la combinaison de tous ces facteurs (bases existantes et leur relation) et cela mène à la protection de la forêt, à la conservation de la biodiversité et à la gestion durable des ressources naturelles.

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Méthodologie

2.2. Etat des connaissances 2.2.1. Aménagement forestier 2.2.1.1. Notions générales L'aménagement forestier est défini comme un ensemble d'analyses sur la forêt et son environnement, des synthèses permettant de définir ou d'ajuster des objectifs de gestion, un programme d'actions à mettre en œuvre pour atteindre des objectifs, un bilan économique et financier, un dispositif d'exécution du programme d'actions et un dispositif de suivi-évaluation (Akouehou et al., 2012). Le Plan d’aménagement et de gestion consiste en un « document descriptif et détaillé indiquant les éléments constitutifs physiques et biologiques de l’Aire protégée, son environnement socio- économique, les objectifs de gestion immédiats et à terme, la stratégie et les programmes d’aménagement et de gestion, ainsi que les indicateurs d’impact et l’estimation des besoins financiers sur une base quinquennale (loi n°025/2008 du 29 octobre 2008, art. 38). Le Schéma d’aménagement contient toutes les spécificités du site d’une manière globale. Il s’agit de l’organisation générale de l’espace en zonage donnant l’affectation de chaque zone en fonction des conditions cadres existants à Madagascar accepté d’un commun accord avec la population et le Service forestier. Il est considéré comme un outil de planification et de discussion aisé, dynamique, un outil de discussion et de contractualisation des affectations des zones du village avec les parties prenantes et en particulier les paysans (Bezandry, 2010). 2.2.1.2. Plan d’aménagement de Tsinjoarivo Les plans d’aménagement élaborés à Tsinjoarivo n’ont pas été destinés à l’ensemble de toute la forêt, mais concernent seulement quelques parties. Il est à remarquer que les rapports d’évaluation de l’application de ces plans n’ont pas été réalisés.

Tableau 1:Les plans d’aménagement élaborés pour Tsinjoarivo

Type Objet Lieu d’intervention Année Durée Gestion, restauration et protection Plan de zonage Mahatsinjo des RNR 2007 3 ans Plan de gestion Andranomangatsiaka Ecotourisme Protection de la forêt et de ses PAG de forêt et des produits Ampanataovana 2007 3 ans ressources forestières Développement économique de la Avaratra zone

2.2.2. Aires Protégées 2.2.2.1. Aires protégées  Définition Une aire protégée est : « Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés ». (Dudley, 2008). Une Aire Protégée est un territoire délimité, terrestre, marin, côtier, aquatique dont les composantes présentent une valeur particulière notamment biologique, naturelle, esthétique, morphologique, 4

Méthodologie historique, archéologique, cultuelle ou culturelle, et qui nécessite, dans l’intérêt général, une préservation multiforme (COAP, 2008).  Objectifs des Aires Protégées Toutes les aires protégées devraient viser à a) conserver la composition, la structure, la fonction et le potentiel évolutif de la biodiversité ; b) à contribuer aux stratégies régionales de conservation (réserves centrales, zones tampons, corridors, étapes-relais pour les espèces migratrices.) et c)à préserver la biodiversité du paysage ou de l’habitat, des espèces et des écosystèmes associés. 2.2.2.2. Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM)  Historique et définition Lors du Congrès Mondial sur les Parcs à Durban en 2003, le gouvernement malagasy a pris l'engagement de tripler la superficie des aires protégées de Madagascar à 6 millions d’ha en 2012. La "Vision Durban" a été ainsi mise en place pour établir le Système d'Aires à Madagascar. Lors du Congrès mondial des Parcs en 2014 en Sydney, la contribution de Madagascar à la « Promesse de Sydney » consiste à l’engagement de Madagascar à acquérir un statut de protection définitive des aires protégées créées dans le cadre de la Vision Durban avant 15 mai 2015. Madagascar s’est également engagé à tripler la surface des aires protégées marines, à veiller au soutien de la conservation à partir des revenus tirés de l’écotourisme et à poursuivre le développement des projets liés à la REDD+. Un système d’aires protégées est un ensemble représentatif d’aires protégées qui comprend tous les habitats majeurs (par exemple d’un pays ou d’une région); des habitats assez larges, capables de soutenir des populations viables de flore et de faune et des habitats bien connectés, pour permettre les échanges génétiques nécessaires à la stabilité des espèces (COAP, 2008).  Composition du SAPM (MEFT, 2008) En vertu de l’article 2 de la Loi N°2001-005 (COAP) et du décret Nº2005- 848 du 13 décembre 2005, le SAPM comporte lescatégories suivantes, inspirées de celles des aires protégées de l’UICN, et les objectifs de gestion respectifs: - Catégorie I (Réserves Naturelles Intégrales) qui a des fins scientifiques et/ou de protection de la faune et de la flore dans un périmètre qui représente un écosystème particulier. - Catégorie II (Parcs Nationaux) pour des fins de protection d’écosystèmes importants, fins récréatives et éducatives - Catégorie III (Monuments Naturels) qui vise à préserver un élément naturel ou naturel/culturel spécifique - Catégorie IV (Réserves Spéciales) pour la conservation et protection des habitats ou des espèces avec intervention au niveau de la gestion - Catégorie V (Paysages Harmonieux Protégés) pour la conservation de paysages terrestres ou marins; fins récréatives, et où les interactions harmonieuses Homme/Nature contribuent à maintenir la biodiversité - Catégorie VI (Réserves de Ressources Naturelles) pour des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels.

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Méthodologie Le SAPM regroupe ainsi les AP existantes avant 2003 gérées par le MNP et leurs extensions, les AP ayant un Statut Temporaire, les NAP et les Sites Importants pour la conservation et les Sites Potentiels pour la Conservation (Ralison et al., 2011).

Tableau 2: Surface totale des aires protégées à Madagascar

Type Description Surface (ha) AP gérée par MNP Créés avant 2003 2 126 893,14 Extension AP MNP Extension envisagée pour les AP 511 118,53 Nouvelle Aire Protégée Toute nouvelle initiative pour la creation d'une Aire Protégée 4 326 543,07 Site Prioritaire AP Identifié comme riche en biodiversité après les NAP 1038 599,64 Sites Potentiels AP Autre site identifié comme riche en biodiversité par les 4 116 195,11 différentes analyses Sites Potentiels AP Marine Identifiée au niveau marin comme riche en biodiversité par 4 989 934,01 des différentes analyses Total 17 109 283,50 Source : Atlas numérique SAPM (2016) 2.2.2.3. Nouvelles Aires Protégées (AP)  Définition Les NAPs sont des aires protégées qui ont pour but de compléter la représentativité et assurer la durabilité de la biodiversité malagasy ainsi que de maximiser les autres valeurs naturelles et culturelles qui y sont associées (MEF&Fanamby, 2013). Elles font partie des nouvelles catégories d’AP inclusives des catégories III, V et VI intégrées par le SAPM après l’adoption du décret Nº2005- 848 le 13 décembre 2005 (MEFT, 2008).  Types de gouvernance Quatre types de gouvernance se distinguent en fonction de la personne qui détient l’autorité et la responsabilité de la gestion: aires protégées gérées par le gouvernement (à plusieurs niveaux ou par délégation à des tiers), celles co-gérées (gérées de façon participative, par plusieurs parties prenantes), les aires protégées privées (gérées par les propriétaires de la terre et des ressources naturelles) et les aires du Patrimoine Communautaire (gérées par les communautés locales-sédentaires et mobiles - directement concernées) (MEFT, 2008).  Procédures de création Selon le MEEF en 2009, la création des Aires Protégées du SAPM présente 2 étapes : l’étape préliminaire de protection et l’étape de création définitive. L’étape préliminaire de protection consiste en l’élaboration du schéma global d’aménagement et la soumission du dossier d’initiative de création au MEEF. L’étape de création définitive consiste à des phases de signature de contrat, d’élaboration du PA, la soumission du dossier et projet de décret de création au ministère et estimation du coût de création.

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Méthodologie

2.2.3. Milieu d’étude 2.2.3.1. Milieu physique  Situation géographique et cadre administratif

Carte 1: Localisation de Tsinjoarivo Source : Irwin et al.2007 La Forêt de Tsinjoarivo, située entre 47˚43’30’’ et 47˚57’54’’ de longitude Est et entre 19˚35’42’’ et 19˚48’18’’ de latitude Sud, est localisée dans la région Vakinankaratra, district d’Ambatolampy, Commune Rurale de Tsinjoarivo. Cette dernière se trouve à 47km au Sud Sud Est de la ville d’Ambatolampy. Elle est limitée au nord par la CR d’, au sud par les CR d’ et Ambohitompoina, à l’ouest par la CR d’Antsampandrano et à l’est par la CR d’Anosibeanala (Région Alaotra Mangoro). La forêt, située à partir de 17 km du chef-lieu de commune, est constituée par 3 blocs forestiers (Mahatsinjo, Ankadivory et Ankilahila) répartis dans 4 fokontany qui sont Antsampandrano Lovasoa, Antandrokomby, Ankazomena et .  Climat Le climat de la région peut être décrit par le diagramme climatique suivant :

Figure 1:Climadiagramme (Walter et Lieth) de Tsinjoarivo Source : Irwin, Station Tsinjoarivo-Andasivodihazo (2001à 2009)

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Méthodologie La précipitation moyenne annuelle est de 2020,18mm répartie sur 171 jours. Concernant la température, le minima annuel est de 11,84°C (mois de juin) et le maxima annuel de 19,14°C (en décembre). Deux saisons distinctes caractérisent le climat de la région de Tsinjoarivo : la saison chaude et humide du mois d’octobre au mois d'Avril avec une pluie parfois orageuse, et la saison froide et sèche se déroulant du mois de Mai au mois de Septembre avec des précipitations sous forme de crachins hivernaux. Ainsi, le climat de Tsinjoarivo est de type tropical humide de moyenne altitude. La saison sèche (P<2T) n’existe pas dans cette région notamment dans les zones forestières.

 Relief La forêt de Tsinjoarivo se rencontre à des altitudes les plus hautes connues pour des forêts humides. De l’Est vers l’Ouest, l’altitude s’élève de 1200m jusqu’à 1650m. Les flancs de colline présentent des pentes abruptes sillonnées par des vallées étroites et cours d’eau (Randriantsizafy, 2004). Le relief de la zone peut être divisé en 4 types : a) reliefs granitiques résiduels marqués par des pentes fortes (environ 45%) et des affleurements fréquents de roches sous formes de boules; b) reliefs dérivés correspondant à une forte reprise de l’érosion de l’ancienne surface à pente très forte; c) reliefs dérivés d’anciennes coulées dont la morphologie du modelé se ressemble à celle de la précédente sur cristallin et d) reliefs résiduels d’anciennes coulées avec des sommets plus aigus et des pentes plus fortes (Bourgeat, 1972 in Andrianarivelo, 2008).

 Hydrographie Plusieurs rivières prennent naissance dans la forêt de Tsinjoarivo. Elles alimentent le fleuve Onive qui joue un rôle limitrophe pour la commune. Ces cours d’eau tiennent une place importante dans l’irrigation, ravitaillement en eau potable et usages domestiques. Les crues sont très fortes pendant la saison de pluie (décembre à mars). Mais au cours des dix dernières années, la diminution du niveau de l’Onive est remarquable. En général, au mois de septembre, presque 50% des cours d’eau qui alimentent les rivières sont taris (www.sadabe.org).  Pédologie La forêt naturelle (partie Est de la commune) repose sur des sols ferralitiques moyennement désaturés typiques sur migmatites granitoïdes (Randriamboavonjy, 1996 in Andrianarivelo, 2008). Des sols pénévolués (fortement rajeunis) à structure polyédrique grossière à moyenne, de porosité élevée constituent les sols des reliefs accidentés. Dans les zones de bas fond et en bordure de cours d’eau se rencontrent des sols bruts d’érosion (lithosols) de reliefs résiduels à forte prédominance de sables grossiers et des sables fins (Bourgeat, 1972 in Andrianarivelo, 2008).

2.2.3.2. Milieu biologique Grâce à sa position biogéographique, la forêt de Tsinjoarivo constitue un refuge pour plusieurs espèces de flore et de faune endémiques, dont les espèces, qui étaient plus répandues dans le passé sur le haut plateau, sont devenues rares à cause de la destruction de ses formations forestières.

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Méthodologie

 Flore et végétation La végétation de la commune peut être groupée en 2 grandes catégories. La végétation de l’ouest, dominée par des savanes herbeuses et savanes arborées, occupe 46,48% du territoire. Elle est constituée par des mimosas (Acacia dealbata, FABACEAE) et des vestiges de forêt naturelle. Elle sert de réserve de bois de chauffe pour la population locale. La végétation de l’Est, constituée par la forêt dense humide de moyenne altitude couvre 32,45% de la superficie de la commune. La forêt naturelle appartient à la série à Tambourissa (MONIMIACEAE) et Weinmannia (CUNONIACEAE) avec des sous-bois herbacés à Sylve à lichens. Elle est classée, selon le degré de perturbation, en 3 types: la formation primaire de la partie Sud et Sud-Est avec trois strates distinctes ; la formation dégradée de la partie Nord, victime d’un écrémage intensif de grands arbres donnant place aux recrûs forestiers denses, aux bambous et aux lianes ; et la formation secondaire, située dans la partie Nord et Nord- Ouest constituée de végétation perturbée par les actions anthropiques intensifiées. (Rajaspera, 1998 in Andrianarivelo, 2008). La forêt artificielle est caractérisée par des reboisements d’Eucalyptus sp. (MYRTACEAE) et de Pinus sp. (PINACEAE) sur des terrains domaniaux, des reboisements communautaires et scolaires (DIREEF Antananarivo, 2007).

 Faune La région de Tsinjoarivo renferme 11 espèces de lémuriens, des micromammifères dont 17 espèces de tenrecs. Sept espèces de rongeurs, 6 espèces de carnivores (dont 4 espèces endémiques d’Eupleridae), 92 espèces d’oiseaux et 27 espèces de reptiles sont rencontrés à Tsinjoarivo (caméléon, lézard, geckos à franges). A part cela, la forêt abrite 44 espèces d’amphibiens. Malgré cette grande diversité, plusieurs espèces de vertébrés vivant dans la forêt de Tsinjoarivo sont exposées à un sérieux risque d’extinction (Irwin, Raharison, Samonds., 2008).

2.2.3.3. Milieu humain  Démographie et activités socio-économiques Avec une superficie de 35917 ha, la population de Tsinjoarivo compte environ 31635 habitants en 2015. La densité est alors de 88hab/km². Les fokontany couverts par la forêt naturelle sont occupés par 7888 individus (monographie en 2016). En général, Tsinjoarivo est habité par des peuples Merina, notamment dans la partie Ouest de la forêt. Dans sa partie Est réside un petit nombre de Betsimisaraka. La population de Tsinjoarivo exerce diverses activités économiques notamment l’agriculture, l’élevage, l’orpaillage, la cueillette et la pêche. D’abord, l'agriculture se base sur la culture vivrière d'autoconsommation: riz, maïs, manioc, patate douce, pomme de terre. La conquête de terrains de culture pousse les gens à pratiquer le tavy. La plantation de canne à sucre est l’une des activités agricoles effectuées par la plupart des paysans. Elle est réalisée pour la fabrication du rhum artisanal. La commercialisation de ce produit tient une place importante dans les activités économiques de la région. Pour l’élevage, l’aviculture est destinée à la vente et à la consommation. L'élevage porcin et bovin est également pratiqué. Les zébus servent aux travaux des rizières et à la production de fumiers. En plus, la région de Tsinjoarivo possède des ressources minières dont l'or est

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Méthodologie le plus exploité. Les habitants se trouvant au bord du fleuve de l'Onive exploitent ce minerai essentiellement durant la période d'étiage du fleuve (août à novembre). La collecte de poivre sauvage ou « Tsiperifery» (Piper sp.) commence à prendre de l’ampleur dans la région. En outre, d'autres paysans pratiquent la cueillette de miel dans la forêt et la pêche sur le fleuve et ses affluents (Rakotomahefa, 2005).

2.3. Méthodes Pour pouvoir élaborer un schéma d’aménagement, plusieurs données et informations sont à collecter. Selon Dubourdieu (1997), le milieu naturel, les besoins socio-économiques, la situation juridico- institutionnelle ainsi que la gestion passée du lieu devront être étudiés. Diverses méthodes ont été optées pour mener à bien la collecte des données et la procédure de réalisation de mémoire s’est déroulée en 3 phases qui sont la phase de préparation, la phase de collecte de données et la phase de traitement et analyse des données. 2.3.1. Phase de préparation Durant ce stade, des informations ont été réunies à partir des recherches bibliographiques, des consultations des documents concernant le milieu d’étude, ainsi que l’étude des cartes existantes.

2.3.1.1. Documentation et investigation bibliographique Elles ont eu pour objectif de collecter les renseignements concernant le thème et la zone d’étude. Les recherches bibliographiques ont été effectuées auprès des bibliothèques de l’ESSA et du département des eaux et forêts ainsi que sur des sites internet fiables. Des documents essentiels ont été également fournis par le CEEF Ambatolampy. Les renseignements sur Tsinjoarivo ont été recueillis durant cette étape à savoir les données écologiques, juridiques et socio-économiques, ainsi que les richesses biologiques. Les informations sur l’aménagement forestier et les aires protégées, l’élaboration d’un schéma d’aménagement ont été également rassemblées. Des textes juridiques ont été consultés afin de connaître les règlements qui gèrent les forêts à Madagascar, la gestion des ressources naturelles, le cadre juridique des aires protégées de Madagascar. 2.3.1.2. Cartographie La cartographie est l’ensemble des techniques et méthodes ayant pour résultat la représentation de la terre ou une partie de la terre. Dans cette recherche, elle a pour objectif de délimiter la zone d’étude, de repérer les zones cibles, de situer les zones d’inventaire et de prévoir les villages à visiter pour la réalisation des enquêtes. Cette méthode a permis de se localiser lors des inspections sur terrain, d’évaluer l’état ancien de la forêt et de connaître l’occupation du sol en distinguant les forêts primaires, les forêts secondaires, les savanes, les terrains de culture. Les points repères, ainsi que les limites présupposées de la NAP ont été marqués sur la carte de Tsinjoarivo qui a été utilisée (échelle de 1/50 000). Un plan de la zone d’étude sur « Google Earth » a été également utilisé pour localiser les zones d’intervention. Des logiciels tels Map Source, QGis ont été manipulés pour l’élaboration des différentes cartes (présentation des pressions, schéma d’aménagement).

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Méthodologie

2.3.2. Phase de collecte de données Cette phase a été réalisée durant les descentes sur terrain (mois de septembre et novembre 2016) qui ont consisté à collecter les données sur le milieu au moyen de l’inventaire biologique, l’enquête socio- économique et l’observation.

2.3.2.1. Observations Une reconnaissance du milieu d’étude a été réalisée avant la descente sur terrain. Cette phase a permis de connaître préalablement les conditions du milieu (climat, distance entre les villages, mode de vie de la population, état de la forêt.) afin de bien se préparer aux collectes de données. Après cette étape, la formulation des guides d’enquête et d’entretien ainsi que la préparation des matériels nécessaires ont été réalisées à partir de ce qui est observé durant la reconnaissance. Les différents types de formation forestière ont été également constatés, ce qui a aidé lors de l’inventaire floristique (répartition des tâches, identification des endroits à inventorier, estimation du nombre de transects à inventorier). Il arrive que les informations données par les enquêtés sont insuffisantes et ne reflètent pas les réalités. Ainsi, elles ont été recoupées au moyen des observations.

2.3.2.2. Inventaire biologique Un inventaire biologique comprend un inventaire faunistique et un inventaire floristique dont l’inventaire forestier fait partie. Ce dernier a consisté à relever les informations concernant les facteurs physiques, biologiques et écologiques qui caractérisent chacun des lots des forêts naturelles. Il a eu notamment pour objectifs de : a) déterminer la composition floristique des ressources naturelles, b) connaître les états de la forêt et c) et établir une carte des formations végétales et de pressions sur la forêt. Un inventaire floristique a été réalisé durant le mois de septembre dans 14 sites. Les zones d’intervention ont été déterminées par la consultation de la carte (sur Google Earth et carte physique) et par la connaissance de l’état réel de la forêt constaté lors de la phase de reconnaissance. Le choix des unités d’échantillonnage a dépendu de leur localisation et du degré de perturbation de la forêt. Dans chaque fragment forestier ou dans chaque unité, les inventaires ont été réalisés dans une placette de 2m×200m. Cette dimension a été choisie afin de pouvoir gagner plus de temps car les fragments se trouvent à des endroits très éloignés. Pour chaque placette, chaque individu a été mesuré en raison de l’hétérogénéité de la forêt. Pour la représentativité de l’échantillonnage, au total une superficie de 1 ha a été inventoriée, soit 25 placettes de 400m².

L’inventaire a été réalisé perpendiculairement aux courbes de niveau en partant du bas-fond, passant par le versant et le sommet des collines. Les sommets des placettes ont été matérialisés par des flags attachés au tronc des arbres superposés à chacun d’eux, et leurs coordonnées géographiques (cf. Annexe 4) ont été prélevées par un GPS. Un inventaire dans une placette de 5m×15m, parallèle aux courbes de niveau a été effectué dans chaque fragment pour relever les individus en vue de réaliser une étude sur le profil structural suivant les courbes de niveau. 11

Méthodologie Tableau 3: Paramètres relevés lors des travaux d'inventaire

Surface Seuil Nom Type d1,30 h h d d PHF placette d’inventaire biologique fût tot houp (x ;y) 400m² d 10cm + + + + + (2m×200m) 5cm d 10cm + + + + + d 5cm + + + + + 75m² d ≥5cm + + + + + + + + (5m×15m) Les outils nécessaires pour la réalisation de l’inventaire ont été une carte topographique de 1/50000, un GPS, un compas forestier, des fiches d’inventaire (cf. Annexe 5), un crayon, une serpe (pour éclaircir le chemin), une chevillière pour mesurer les distances x et y, et pour la mise en place des placettes et un appareil photographique. Les guides locaux qui ont participé à tous les travaux d’inventaire ont été d’une grande aide dans la détermination des noms vernaculaires et des hauteurs des arbres par la méthode d’estimation de visu.

L’inventaire faunistique n’a pas pu été réalisé par manque de matériels. Le suivi et la capture des animaux ainsi que leur étude (identification, analyse) nécessitent beaucoup plus de temps. Pour cela, les résultats antérieurs des études sur la faune ont été utilisés.

2.3.2.3. Enquête Cette méthode a été utilisée notamment pour la collecte des données sur les besoins socio- économiques. L’enquête vise à collecter des informations sur l’utilisation des produits forestiers, la gestion de la forêt, les pressions, les activités économiques et culturelles réalisées, la vie sociale des habitants, ainsi que les problèmes rencontrés dans leur vie quotidienne. Pendant la période de reconnaissance, le mode de vie de la population a été observé. Ce qui a permis d’effectuer le choix des hameaux pour la réalisation de l’enquête. Les personnes enquêtées habitent dans les fokontany dans lesquelles se trouvent les forêts naturelles : Antsampandrano-Lovasoa, Antandrokomby, Ankazomena et Soamanandrariny. Des guides d’enquêtes ont été utilisés lors de cette phase (cf. Annexe 3). Le mode d’échantillonnage a été de type stratifié. D’abord, la population a été divisée en 4 selon le fokontany habité, puis classée en 2 strates : 1) habitants des hameaux près de la forêt ou contenant des forêts naturelles et 2) habitants des hameaux loin ou non couverts par la forêt naturelle. Après cela, un choix aléatoire des ménages, qui sont les unités d’échantillonnage, a terminé la stratification. Les villages de chaque fokontany ne sont pas rapprochés les uns des autres mais se trouvent à des distances éloignées. En somme, 49 ménages représentatifs des ceux de 4 fokontany, ont été enquêtés : 10 à Ankazomena, 8 à Antandrokomby, 8 à Antsampandrano et 23 à Soamanandrariny.

2.3.2.4. Entretiens Des entretiens semi-directifs ont été effectués avec des personnes ressources qui sont notamment : le maire de Tsinjoarivo, les chefs Fokontany, les présidents de chaque VOI, le chef CEEF et les représentants de l’ONG SADABE. Ces entrevues ont porté sur l’historique, l’utilisation et la gestion

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Méthodologie de la forêt, les différentes formes de pressions exercées sur la forêt, les utilisations et valorisations des produits forestiers.

2.3.3. Analyse des données 2.3.3.1. Données cartographiques Le but est de ressortir des cartes de végétation, de pression ainsi que le zonage de la NAP. Les coordonnées géographiques des points essentiels (routes, pressions, présence d’espèce cible, forêt encore intacte ou très dégradée) ont été transcrites sur la carte de base de données de Tsinjoarivo par le logiciel MapSource. Après la consultation de la population et de l’avis des responsables, la carte représentant le zonage de la future NAP a été établie par la modification de l’image satellitaire de la carte de Tsinjoarivo par le logiciel QGIS et MapSource. Les limites naturelles visionnées sur la carte et les coordonnées géographiques des limites artificielles relevées par le GPS ont été tracées dessus.

2.3.3.2. Données d’inventaire  Données faunistiques Les données disponibles sur la faune ont été utilisées pour évaluer le nombre d’espèce et de taxons existant dans la forêt de Tsinjoarivo ainsi que leur statut respectif.

 Inventaire floristique Analyse structurale L’analyse structurale a pour but d’étudier la structure floristique et la structure spatiale du peuplement dans le but d’obtenir des indications sur les caractéristiques des essences le composant et sur son potentiel d’exploitabilité (densité, degré de remplissage, contenance) (Rajoelison, 1997).

- Structure floristique La structure floristique étudie la composition floristique exprimée par le nombre total d’espèces présentes sur une surface donnée. La composition floristique donne la répartition des essences par espèces et par familles. Elle se traduit par une liste indiquant le nombre des espèces et des familles concernées, et les espèces dominantes.

La richesse floristique est exprimée par le nombre total d’espèces sur une surface donnée (Fournier&Sasson, 1983 in Rajoelison, 1997). La diversité floristique est la manière dont les espèces se répartissent entre les individus présents (Fournier&Sasson, 1983 in Rajoelison, 1997). Elle peut être exprimée par le coefficient du mélange :

(Équation 1)

S est le nombre d’espèces et N le nombre total de tiges

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Méthodologie - Structure spatiale Cette étude comprend l’analyse de la structure horizontale et de la structure verticale. La première consiste en l’étude de : L’abondance qui est le nombre de tiges dans le peuplement, exprimée en N/ha. La dominance évaluée par la surface terrière G,est exprimée par (Équation 2) di est le diamètre à 1,30m du sol et gi la surface terrière de chaque arbre. L’unité est en m²/ha. La contenance, déterminée par le volume du peuplement, est exprimé en m3 par la formule de Dawkins (1963 ): (Equation 3) gi est la surface terrière d’un individu, hi la hauteur du fût (en m) d’un individu, et 0,53 est le coefficient de forme.

L’analyse verticale étudie la structure des hauteurs montrant la répartition des arbres en nombre de tige par classe de hauteur, et le profil structural qui permet de visualiser l’architecture de la forêt (nombre de strates et état de développement). - Structure totale La structure totale présente la distribution du nombre d’arbres suivant les classes de diamètre, toutes les espèces réunies. La courbe de structure totale permet de se renseigner sur le passé et l’actuel du peuplement afin de préfigurer son évolution (Rajoelison, 1997). Analyse statistique Les données brutes d’inventaire ont été saisies et classifiées dans le tableur Excel. Les paramètres sylvicoles tels la hauteur moyenne, le diamètre moyen, la surface terrière, le volume ont été calculés dans ce logiciel. Les variables comme l’abondance, la contenance, le volume de chaque zone d’intervention ont été comparés à partir des tests dans XLStat pour déterminer la présence ou non de différence significative entre eux. Un test paramétrique (test t de de Student) a été utilisé lorsque les populations suivent une loi normale et présentent une égalité de variance (test de Levene). Dans le cas contraire, un test non paramétrique (test de Mann-Whitney) a été réalisé. Analyse des principales essences Les principales essences sont les espèces ayant une importance selon leur valeur, leur degré d’utilisation ou leur statut. Dans cette analyse, les essences de valeur et celles les plus utilisées par la population ont été étudiées. L’étude s’est portée notamment sur la structure floristique, la structure spatiale et le tempérament. Analyse de la régénération naturelle La régénération naturelle correspond à l’ensemble des processus naturels par lesquels les espèces se reproduisent naturellement (Rollet, 1983). Dans cette analyse, la régénération est constituée par les individus ayant un d1,30<5cm. L’étude a permis d’évaluer le taux de régénération, le potentiel de remplacement des végétaux et de déterminer la structure floristique et la structure spatiale.

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Méthodologie - Taux de régénération Il s’agit du pourcentage des individus de régénération par rapport au nombre des individus semenciers (Rothe, 1964). Il est obtenu par la formule suivante :

(Équation 4)

R est nombre des individus régénérés (d1,30<5cm) et S nombre des individus semenciers (d1,30≥5cm). 2.3.3.3. Données socio-économiques Les informations obtenues à partir des enquêtes et entretiens ont été saisies sur Microsoft Word, puis les idées similaires et celles qui peuvent appartenir dans une catégorie ont été regroupées et enfin, la comparaison des réponses obtenues a été effectuée. L’assemblage et l’analyse de toutes les informations aboutissent à les catégoriser en a) identification du contexte social, économique et culturel, b) relation entre la forêt et la populationet c) utilisation et valorisation des produits forestiers. 2.3.3.4. Données juridico-institutionnelles Les informations obtenues à partir des documentations sur les textes juridiques concernant les aires protégées et leur procédure de création, les schémas et plans d’aménagement ont été triées, recoupées et compilées. Les données relatives au thème ont été classifiées selon le plan du travail et rédigées sur Microsoft Word. 2.4. Cadre opératoire Problématique Hypothèses Indicateurs Méthodes Etat de la forêt et de la Hypothèse1 : L’inventaire et biodiversité la connaissance de l’état de Nombre d’espèce/individus tous les éléments qui floristique/faunistique, leur statut caractérisent le site sont des Fréquence et intensité des outils permettant d’adopter pressions Comment la les mesures adéquates pour la Liste d’AGR conservation conservation et les actions Source de revenus de la forêt de pour le développement local. Taux de PF utilisés Tsinjoarivo et Liste des lois/règlements Documentation la gestion appliqués Cartographie durable de ses Nombre d’association Enquête ressources Liste des espèces floristiques et Inventaire naturelles Hypothèse 2 : L’existence faunistiques caractéristiques, Analyse des seront-elles des conditions écologique, statut et localisation pressions assurées par la sociale, économique et Etat des formations forestières mise en place politique qui sont suffisantes Localisation des pressions de la Nouvelle et cohérentes, justifie la mise Sources de revenus, AGR Aire en place de la NAP Liste des RN utilisées Protégée ? permettant d’assurer la Mode d’utilisation des ressources protection des éléments Localisation des zones sensibles et l’utilisation d’habitation et terres de culture durable des ressources Localisation des zones culturelles naturelles. Structures organisationnelles Règles de gestion

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Résultats 3. RESULTATS 3.1. Etat actuel du milieu naturel Cette partie relate l’état présent du milieu physique et biologique du site d’étude ainsi que les pressions sur la forêt.

3.1.1. Caractéristiques de la station 3.1.1.1. Microclimat forestier Dans la forêt, la précipitation n’est pas identique de celle des zones non forestières. La forêt naturelle possède un microclimat différent des autres écosystèmes (agricole, savanicole, entre autres.) voisins. Durant les 5 dernières années, la précipitation moyenne annuelle est de 2173,6mm avec une valeur maximale en mois de février. En hiver, des brouillards nocturnes persistent dans la matinée et des pluies fines et crachins, s’étalant toute la journée, peuvent durer des mois. Quant à la température, elle peut atteindre un maxima de 40,4°C en période pluvieuse (janvier 2013). Des valeurs négatives peuvent également se rencontrer au sein de la forêt de Tsinjoarivo en saison sèche (septembre 2001) (Irwin, Station Andasivodihazo).

3.1.1.2. Importantes sources d’eaux De nombreux ruisseaux et cours d’eau existent à l’intérieur de la forêt. Ils y prennent sources, dévalent les pentes, traversent les bas-fonds et se déversent tous dans le fleuve de l’Onive : Antsahamaroloha, Antsahabe, Ankazonerena, Ampasambazimba, Andrindrimbolo. Des chutes d’eaux se rencontrent également dans la forêt telles celles qui se trouvent à Andrindrimbolo, Andohariana, Andobo, Ampasambazimba.

3.1.1.3. Relief accidenté La forêt naturelle de Tsinjoarivo est située sur un relief très accidenté. Ce dernier est caractérisé par des pentes variées entre 20 à 50% sur les versants et montagnes. Les bas-fonds sont occupés par les rizières, les cultures maraîchères ; les mi-versants par la culture de canne à sucre, de maïs ; les monts et haut-versants par la forêt. Une forte dénivellation est marquée entre les collines.

3.1.2. Biodiversité et écosystèmes de Tsinjoarivo La forêt de Tsinjoarivo est marquée par la présence d’un écosystème forestier contenant une diversité faunistique et une végétation formée par des espèces et familles variées. De nombreux sources, ruisseaux et rivières sont également rencontrés à l’intérieur de la forêt formant un écosystème aquatique dans lequel l’eau, les amphibiens, les poissons et les plantes aquatiques interagissent. La présence des marais sur des hautes altitudes (farihy an-tanety) est l’une de ses caractéristiques. Ils se tarissent en saison sèche et se remplissent d’eau en période pluviale. Ces marais sont habités par des amphibiens qui n’apparaissent que quand ils sont pleins, et s’enfouissent à l’intérieur de la boue et des herbes en période sèche.

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Résultats La flore est composée de 145 espèces appartenant à 49 familles. Parmi les espèces les plus abondantes figurent Homalium parkerii (FLACOURTIACEAE), Syzigium sp.(MYRTACEAE), Arundinaria sp (POACEAE), Elaeocarpus sp (ELAEOCARPACEAE), Macaranga myriolepida (EUPHORBIACEAE) et Cassinopsis madagascariensis (ICACINACEAE). La diversité faunistique de Tsinjoarivo est impressionnante. Elle abrite 11 espèces de lémuriens, 17 espèces de TENRECIDAE, 7 espèces de rongeurs, 6 espèces de carnivores, 92 espèces d’oiseaux, 27 espèces de reptiles et 44 espèces d’Amphibiens (cf. Annexe 6). Certaines de ces espèces sont classées vulnérables (VU) comme Eulemur rubriventer (LEMURIDAE), Avahi laniger (LEMURIDAE). Parmi les primates, le Prolemur simus (LEMURIDAE), le Propithecus diadema (LEMURIDAE) et Cheirogaleus sibreei (CHEIROGALEIDAE) sont en danger critique d’extinction (CR).

3.1.3. Peuplement forestier 3.1.3.1. Caractéristiques et classification des fragments forestiers étudiés Les travaux d’inventaire ont été réalisés dans deux zones différentes avec des altitudes, caractéristiques et structures distinctes. Leur répartition et leur distance par rapport aux villages et voies d’accès influencent sur leur composition et leur état.

Carte 2:Zones de réalisation des travaux d'inventaire Source : Google Earth, Auteur 2016 La zone d’Ankadivory présente une faible perturbation et se situe sur une altitude entre 1495m et 1586m. Sur ses bordures sont trouvées quelques occupations humaines. Les formations forestières de Mahatsinjo sont localisées sur haute altitude (>1610m). Elles se caractérisent par la présence des marques de dégradation élevée et une influence humaine plus élevée que le bloc forestier de la partie Est. La forêt y est discontinue et répartie sur des monts séparés par des vallées et des terrains de culture.

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Résultats 3.1.3.2. Analyse structurale  Structure floristique Composition floristique Dans l’ensemble des parcelles inventoriées, il est rencontré 4147 individus constitués par 145 espèces réparties dans 49 familles. La forêt de Tsinjoarivo est composée par divers types et formes biologiques de végétation: arbres, épiphytes, bambous, herbes, fougères, palmiers. L’abondance des épiphytes est remarquable, ils sont constitués par les orchidées, les fougères (Cyathea concretus, CYATHECEAE), les lianes (Thumbergia sp, ACANTHACEAE). Les bambous présentent différentes formes, certains sont dressés (Arundinaria sp., POACEAE), d’autres sont grimpants (Nastus sp, POACEAE). La liste des espèces inventoriées est donnée dans l’annexe 7.

Tableau 4:Richesse et diversité floristiques des parcelles étudiées

Type de formation Nb famille Nb espèces Coefficient de mélange (CM) Forêt peu perturbée 46 107 1/20 Forêt très perturbée 39 78 1/18 p-value 0,824>α 0,622>α 0,219>α Degré de signification NS NS NS α= 0,05 ; NS : Non Significatif

La formation forestière peu perturbée est plus riche en nombre de familles (46) que celle très perturbée. Elle possède également le plus grand nombre d’espèces (107). Par ailleurs, les fragments très perturbés possèdent une diversité floristique plus élevée. Les valeurs de chaque paramètre pour les 2 formations ne présentent pas beaucoup d’écart. L’analyse statistique montre également que la richesse et la diversité floristique ne sont pas significativement différentes.

 Structure spatiale Structure horizontale Dans cette partie, les caractéristiques spatiales de chaque formation telle l’abondance, la contenance et la dominance ont été étudiées.

Tableau 5: Abondance, dominance et contenance de la forêt naturelle de Tsinjoarivo

Type de formation Abondance (N/ha) Dominance G (m²/ha) Contenance (m3/ha) Forêt peu perturbée 7627 45,56 404,1 Forêt très perturbée 8055 35,02 227,6 p-value 0,392>α 0,056>α 0,004<α Degré de signification NS NS S α= 0,05 ; NS : Non Significatif S : existence de différence significative

La forêt très perturbée possède le plus grand nombre de tige à l’hectare (8055 tiges/ha). Parcontre, sa dominance et sa contenance sont moins élevées que celles de la forêt d’Ankadivory.

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Résultats La densité très élevée de la formation très perturbée s’explique par la présence de nombreux individus de taille moins importante et de petite dimension, d’où sa faible dominance et contenance par rapport à celles de la forêt peu perturbée. Les valeurs de la densité et de la surface terrière des 2 types de formation ont un faible écart, l’absence de différence significative entre ces paramètres est confirmée par le test statistique. Le volume de bois fourni de chaque formation présente une grande différence (presque 2 fois). Le test statistique prouve cette inégalité. La forêt peu perturbée possède alors beaucoup plus d’individus de tailles importantes (plus de 16m de haut).

Structure verticale

≥20

[16;20[

[12;16[

[8;12[ F. très perturbée Hauteur(m) F. peu perturbée [4;8[

<4

0 1000 2000 3000 4000 5000 densité (N/ha)

Figure 2:Structure verticale des trois types de formation

Dans les 2 formations, la majorité des individus ont une taille entre 4m et 8m. La forêt peu perturbée est dominée par des arbres de cette classe puis par ceux ayant une hauteur inférieure à 4 m. Elle contient plus d’individus de grande taille (12m à plus de 20m) par rapport à l’autre formation. Les individus de la forêt de Mahatsinjo mesurent généralement entre 4 et 8m. Les tiges constituant l’étage supérieur sont rares. La compétition en espace est très forte dans cette formation et les individus sont en pleine phase de croissance. L’abondance des espèces de sous-bois et des individus de la régénération reconstituant la forêt dégradée peut expliquer cette allure. Durant les travaux d’inventaire, la plupart des arbres ne sont pas droits, les fûts sont inclinés et courbés.

Profil structural

Il donne l’aspect de la stratification verticale de la forêt et représente la hauteur du peuplement, le degré de fermeture, l’étalement des houppiers.

19

Résultats

Figure 3:Profils structuraux des 2 types de formation 20

Résultats

Dans la zone peu perturbée, la hauteur totale des individus peut atteindre jusqu’à 30m. Elle est formée par 3 strates : la strate inférieure constituée par les tiges ayant une hauteur inférieure à 8m, et qui sont les plus abondants ; la strate intermédiaire formée par les individus entre 8m et 16 m et l’étage supérieur dont les tiges atteignent plus de 16m. Les espèces Polyalthia emarginata (ANNONACEAE), Noronhia verticilata (OLEACEAE) sont très fréquentes et elles constituent l’étage inférieur. La forêt très perturbée est composée par des individus ayant une hauteur maximale de 13m. Deux étages sont observés dans ce profil, celui de l’étage supérieur pour les arbres plus de 8m, qui sont peu nombreux dans ce cas, et l’étage inférieur constitué par les individus de hauteur inférieure à 8m. Ces derniers sont abondants dans la placette qui est dominée par l’espèce Croton submetallum. Pour le degré de fermeture verticale, la formation très perturbée semble plus étroite du fait de la quasi- uniformité de la hauteur des arbres. Par contre, pour une même superficie de parcelle étudiée dans les 2 types de forêts, il existe une espace non occupée pour cette formation et la place est laissée aux tapis herbacés et des buissons. Dans la formation peu perturbée, les individus occupent plus ou moins l’espace. Le degré de couverture horizontale de la forêt peu fréquentée est supérieur par rapport à celui de la forêt très perturbée. Les houppiers ont un diamètre élevé et occupent une place importante pour les arbres de grande taille.

 Structure totale

6000

5000

4000

3000 F. peu perturbée 2000

densité(N/ha) F. très perturbée 1000

0 <5 [5;10[ [10;15[ [15;20[ [20;25[ ≥25 diamètre (cm)

Figure 4: Distribution par classe de diamètre

Les individus de petit diamètre sont abondants dans les 2 zones. La rareté des tiges de gros diamètre est commune pour elles et ceux appartenant entre l’intervalle 15cm à 25cm sont faibles par rapport aux classes diamétriques inférieures. Les individus de la formation très perturbée ayant un diamètre <15cm sont élevés mais à partir de 15 cm, ils deviennent rares. Ainsi, pour les 2 types de formation, le développement de ces régénérations assurera la survie et la restructuration de la forêt.

3.1.3.3. Principales essences Elles ont été définies comme les espèces les plus abondantes et les essences les plus utilisées dans chaque formation.

21 Résultats

 Structure floristique Tableau 6: Principales essences dans les types de formation Type de formation Espèces abondantes Espèces très utilisées Forêt peu perturbée Syzigium sp, Macaranga myriolepida Syzigium sp Arundinaria sp Arundinaria sp Weinmannia eriocarpa, Tina apiculata Weinmannia eriocarpa Forêt très perturbée Cassinopsis madagascariensis Arundinaria sp Arundinaria sp, Syzigium sp Syzigium sp Macaranga myriolepida Dans chaque formation, les espèces très utilisées figurent dans la liste des espèces abondantes. Les essences principales ne sont pas très variées dans chaque zone, c’est-à-dire que les espèces dominantes dans une formation sont toujours rencontrées en abondance dans une autre. Cependant Cassinopsis madagascariensis (ICACINACEAE) caractérise la forêt très perturbée, elle n’a été rencontrée que rarement dans le bloc forestier peu perturbé.  Structure spatiale Type de formation Abondance (N/ha) Dominance (m²/ha) Contenance (m3/ha) Forêt peu perturbée 2990 13,82 122,31 Forêt très perturbée 4439 8 44,78 p-value 0,035<α 0,013<α 0,052>α Degré de signification S S NS α =0,05 NS : non significatif S : présence de différence significative Les essences principales de la forêt très perturbée sont les plus abondantes (4439 tiges/ha). Par contre, sa dominance et sa contenance sont faibles par rapport à la formation peu perturbée. Ceci montre que les essences abondantes dans cette zone sont constituées par des individus de petite dimension. Cela indique également que les espèces les plus utilisées y rencontrées présentent une faible surface terrière et le volume du bois fourni est moins élevé. Ainsi, il en est déduit que les éléments ligneux extraits dans cette forêt possèdent des tailles et dimensions importantes. Il ne reste plus que les jeunes bois. Ces paramètres présentent une différence significative indiquant que la densité et la surface terrière des essences principales de Mahatsinjo et d’Ankadivory sont distinctes  Structure totale 350

300

250 Arundinaria sp

200 Cassinopsis madagascariensis Macaranga myriolepida 150 Syzigium sp densité(N/ha) 100 Tina apiculata 50 Weinnmannia eriocarpa

0 <5 [5;10[ [10;15[ [15;20[ [20;25[ ≥25 diamètre (cm) Figure 5: Tempérament des principales essences

22 Résultats

En se référant à la figure 5 (page 22), les individus de la classe de diamètre 5-10cm sont constitués majoritairement par Arundinaria sp (POACEAE), mais cette espèce n’atteint pas les gros diamètres. Elle est notamment rencontrée sur les versants. Les régénérations de Cassinopsis madagascariensis (ICACINACEAE) et Tina apiculata (SAPINDACEAE) sont très abondantes. Les tiges de gros diamètre se raréfient. Les individus de ces espèces n’ont pas été trouvés avec des dimensions et tailles importantes dans les parcelles d’inventaire. Weinmannia eriocarpa (CUNONIACEAE) a un tempérament héliophile de type nomade. Sa régénération est moins faible par rapport aux autres principales essences. Cependant, cette espèce possède des individus qui atteignent des diamètres élevés. Macaranga myriolepida (EUPHORBIACEAE) et Syzigium sp (MYRTACEAE) ont un tempérament sciaphile édificateur. Ils sont formés par des arbres de grandes dimensions ainsi qu’une régénération élevée. En somme, les principales essences constituant la forêt de Tsinjoarivo sont représentées majoritairement par des individus de petits diamètres.

3.1.3.4. Régénération naturelle La régénération est constituée par les individus ayant un diamètre inférieur à 5cm inventoriés dans toutes les parcelles de chaque formation.La forêt de Tsinjoarivo a un taux total de régénération de 120,9%, classé comme moyen dans l’échelle de Rothe.

 Structure floristique Tableau 7: Principales espèces formant la régénération naturelle

Zone Nom vernaculaire Nom scientifique Famille Proportion Rotramena Syzigium sp MYRTACEAE 12,36% Mokaranana Macaranga myriolepida EUPHORBIACEAE 11,93% FPP Hazomboretra Tina apiculata SAPINDACEAE 8,64% Voatsiboboka Onconstemon botrioïdes MYRSINACEAE 5,14% Volotsangana Arundinaria sp POACEAE 4,8% FTP Hazombehivavy Cassinopsis madagascariensis ICACINACEAE 36,32% Mokaranana Macaranga myriolepida EUPHORBIACEAE 10,74% Volotsangana Arundinaria sp POACEAE 9% Rotramena Syzigium sp MYRTACEAE 8,18% Silimainty Croton submetallum EUPHORBIACEAE 6,4% FPP : forêt peu perturbée FTP : forêt très perturbée

Syzigium sp, Arundinaria sp et Macaranga myriolepida sont des espèces constituant la régénération des 2 types de formation. Cinq principales espèces sont rencontrées dans la régénération de la forêt peu perturbée. Les espèces Syzigium sp et Macaranga myriolepida dominent. Dans les fragments forestiers de la zone de Mahatsinjo, Cassinopsis madagascariensis est l’espèce la plus rencontrée.

23 Résultats

Tableau 8: Richesse et diversité floristique de la régénération naturelle Type Nb Famille Nb Genre Nb Espèce CM Forêt peu perturbée 40 62 87 1/16 Forêt très perturbée 38 48 54 1/14 p-value 0,756 >α 0,694>α 0,597 >α 0,252 >α Degré de signification NS NS NS NS α= 0,05 ; NS : Non Significatif La forêt peu perturbée est plus riche en famille (40). Il en est de même pour le nombre de genre et le nombre d’espèce. Concernant la diversité floristique, la formation très perturbée a le coefficient de mélange le plus élevé. Les espèces sont plus variées d’un individu à un autre dans cette zone. Ces valeurs ne présentent pas une divergence selon les tests statistiques. En somme, l’avenir de la forêt naturelle est assuré par une régénération riche spécifiquement, riche en famille et en genre. Si sa croissance n’est pas perturbée, notamment par les feux et défrichements, la richesse floristique de Tsinjoarivo sera préservée.  Structure spatiale Cette partie présente les caractéristiques spatiaux de la régénération naturelle telle la densité, la surface terrière et le volume de biomasse à l’hectare.

Tableau 9: Abondance, dominance et contenance de la régénération naturelle

Zone N/ha G (m²/ha) V (m3/ha) Forêt peu perturbée 4828 2,4 6,81 Forêt très perturbée 4344 2,91 8,9 p-value 0,963 >α 0,360 >α 0,059 >α Degré de signification NS NS NS α= 0,05 ; NS : Non Significatif Les arbres constituant la régénération de la forêt peu perturbée sont plus nombreux (4828 tiges/ha) comparés à la formation très perturbée (4344 tiges/ha). Les individus des fragments forestiers de Mahatsinjo sont plus dominants. Les valeurs de la contenance indiquent également un volume élevé des bois trouvés dans la forêt très perturbée (8,9m3/ha). Les individus ont alors une dimension et taille plus importante que ceux de l’autre formation. Autrement dit, les tiges constituant la régénération dans la forêt très perturbée se trouvent à une phase de croissance plus développée que ceux d’Ankadivory. Cette croissance plus avancée est due à la pénétration des lumières au sein de la forêt.

3.1.4. Biodiversité faunistique La forêt naturelle de Tsinjoarivo présente une grande richesse faunistique caractérisant ce vestige de forêt naturelle des hauts-plateaux. 3.1.4.1. Mammifères Concernant les primates, 11 espèces de lémuriens sont recensées à Tsinjoarivo appartenant à 9 genres. Quatre espèces sont classées « Vulnérable » (VU) : Hapalemur griseus, Eulemur rubriventer, Avahi laniger et Microcebus lehilahytsara. Trois espèces sont en danger critique d’extinction (CR): Propithecus diadema, Prolemur simus et Cheirogaleus sibreei (Irwin, 2015). Les fragments forestiers de Tsinjoarivo sont le seul abri de ces animaux et ils se nourrissent des feuilles, des fruits, des écorces

24 Résultats des végétations rencontrées à l’intérieur et sur la lisière de la forêt. Le morcellement de cette dernière ainsi que la chasse provoquent un déséquilibre dans leur activité quotidienne, leur régime alimentaire, leur déplacement. Des carnivores ont été également inventoriés en 1997 par Rakotondraparany mais les visites réalisées pendant la descente sur terrain n’ont pas eu des résultats positifs. La présence du Cryptoprocta ferox a été signalée par certains villageois mais son existence à l’heure actuelle n’est pas vérifiée. Les insectivores sont représentés par les familles TENRECIDAE et SORICIDAE. Dix huit espèces ont été repertoriées par Goodman lors de son expédition en 2000 à Tsinjoarivo, mais lors des investigations, les Hemicentetes sp. sont les plus rencontrés. Sept espèces de rongeurs sont trouvées dans la forêt Tsinjoarivo. Elles appartiennent à la famille de NESOMYIDAE et famille de MURIDAE. Ces rongeurs ont un statut de préoccupation mineure (LC). Les plus fréquents sont Rattus rattus (MURIDAE).

 Les espèces phares

Photo 1: Cheirogaleus sibreei, Propithecus diadema et Prolemur simus Source : Irwin 2006 et www.sadabe.org/Irwin/index .html

Les espèces phares sont constituées par les lémuriens endémiques qui sont en danger : P. diadema, P. simus et C. sibreei. Pour les Propithèques en particulier, ils sont très menacés du fait de la perte massive de leur habitat, de la restriction de leur population, de la dégradation et diminution de leur nourriture et l’effet de la chasse. Le géant lémur de bambou (Prolemur simus) a une distribution inégalement répartie et il est également menacé par la perte d’habitat et la chasse. Le Cheirogaleus sibreei a été identifié en étant l’unique espèce qui a évolué séparément des autres espèces de Cheirogale (Blanco et al. 2009; Groeneveld et al. 2010) dont Tsinjoarivo est la seule localité confirmée dans laquelle il est rencontré. 3.1.4.2. Oiseaux L’avifaune de Tsinjoarivo est remarquable du fait de sa grande richesse spécifique. Quatre vingt douze espèces sont rencontrées au sein de la forêt naturelle, elles appartiennent à 76 genres différents. Dans la classification de l’UICN, leur statut est de préoccupation mineure (LC). Les familles SYLVIDAE, ACCIPITRIDAE, PYCNONOTIDAE, VANGIDAE sont les plus représentées

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3.1.4.3. Reptiles Cinq familles de reptiles sont repertoriées dans la forêt de Tsinjoarivo : GERRHOSAURIDAE, GEKKONIDAE, COLUBRIDAE, CHAMELEONIDAE et SCINCIDAE. Les SCINCIDAE regroupent 5 espèces du genre Amphiglossus, Madascincus (endémique de Madagascar) et Trachylepus. Les GEKKONIDAE sont représentés par 6 espèces tandis que les GERRHOSAURIDAE sont caractérisés par 3 espèces du genre Zonasaurus. Les caméléons font partie des genres Brookesia, Calumma et Furcifer. Des résultats d’une inspection herpétologique montrent la présence de 7 espèces de caméléons à Tsinjoarivo. Les serpents (famille de COLUBRIDAE) sont représentés par 6 espèces. Photo 2: Caprimulgus enarratus et Calumma parsoni

Source : Rasolonjatovo, 2015 3.1.4.4. Amphibiens Ils sont représentés par cinq familles et 44 espèces. Leur statut est de préoccupation mineure (LC). 36 espèces appartiennent à la famille de MANTELLIDAE, et les autres se trouvent dans la famille de HYPEROLIIDAE, LALIOSTOMINAE, PTYCHADENIDAE et MICROHYLIDAE. Les données détaillées sont insuffisantes pour la plupart de ces espèces du fait de l’absence d’étude sur les amphibiens. 3.1.4.5. Ecrevisses et insectes Trois espèces d’écrevisse sont rencontrées dans les eaux de Tsinjoarivo : Astacoïdes betsileoensis rouge, Astacoïdes. betsileoensis vert, Astacoïdes. madagascariensis. Les insectes sont nombreux dans le milieu d’étude. Ils appartiennent à 34 familles, 66 genres et 84 espèces.

3.1.5. Pressions sur la biodiversité Les effets du cataclysme naturel tel le cyclone et des chablis provoquent des dégâts à l’intérieur de la forêt mais pas aussi dangereux que ceux provoqués par l’homme. L’habitat des diverses espèces, ainsi que les éléments de la biocénose sont exposés à des activités menaçant leur équilibre et leur interaction. 3.1.5.1. Pressions sur la flore Les principales causes de la déforestation et de la disparition des espèces importantes sont l’extraction des bois pour leur commercialisation, le prélèvement des produits forestiers pour les besoins vitaux de la population locale, les feux de forêt et feux de végétation et le défrichement pour la recherche de nouveaux terrains de culture.

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 Coupe illicite Des menuisiers et fabricants de charrettes demeurant hors de la zone forestière viennent couper illicitement (Art.49 du Décret du 25 janvier 1930) les espèces naturelles. Les produits ligneux extraits sont soient vendus aux artisans, soient transformés en charrettes et meubles avant d’être vendus. La préférence des bois autochtones (du fait de ses bonnes propriétés physiques) par rapport aux essences de reboisement est l’une des raisons qui poussent les exploitants à chercher ces bois dans la forêt naturelle. La collecte dans les savoka ne satisfait plus leur besoin, c’est pourquoi ils attaquent la forêt primaire pour chercher des grands arbres. La coupe sélective et l’exploitation abusive des bois entrainent la diminution de certaines essences provoquant la modification de la structure de la forêt.

 Prélèvements des produits forestiers Les habitants considèrent tout ce qui se trouve à leurs alentours comme leur propriété et ils en profitent. Leur vie dépend largement de l’utilisation des produits forestiers pour la construction (maison, clôture, cases d’animaux, pont, …), la fabrication du rhum traditionnel nécessitant la collecte des écorces de Syzigium sp. pour la fermentation (laro), les plantes médicinales. Le prélèvement est autorisé par le service forestier mais l’importance des besoins provoque l’écrémage et finalement la déforestation. La population ne peut pas attendre la régénération et la reconstitution des forêts brûlées ou exploitées, ainsi ils prélèvent dans les fragments dans lesquels existent des gros arbres. La collecte de bois de chauffe ne constitue pas une cause majeure puisque les besoins se satisfont par le ramassage des branches et tiges mortes, des bois pourris et ceux issus des chablis.

 Feux Le manque d’attention et l’oubli de l’extinction du feu par les chasseurs de miel sauvage peuvent déclencher un incendie. En outre, l’utilisation des branches sèches en tant que torche durant la nuit pour l’éclairage des chemins est également l’une des raisons de l’apparition des feux. La négligence pendant la réalisation des feux de nettoyage, c’est-à-dire le manque de contrôle lors du défrichement, renforcé par l’absence du pare-feu provoque un gros dégât. L’incendie est difficile à contrôler il gagne d’ampleur notamment durant la période sèche (septembre à novembre) à cause du vent, de la présence de litière épaisse très inflammable. A part cela, le feu est provoqué pour exprimer la révolte face à l’administration forestière, et la vengeance envers les membres des associations de conservation. Le feu diminue actuellement car la population s’est rendu compte de ses méfaits sur la diminution des ressources ligneuses et non ligneuses, la diminution des sources d’eau.

 Défrichement et culture sur brûlis Ils sont réalisés dans le but de conquérir de nouvelles terres de culture ou d’habitation. Les immigrants venant des fokontany/communes voisins se ruent vers la forêt et s’y implantent. Ils la défrichent et la convertit en terre de culture ou d’habitation en enlevant la couverture végétale sans avoir recouru à l’utilisation du feu. La culture sur-brûlis ou tavy consiste à brûler la végétation coupée avant de réaliser de nouvelle plantation. Les terrains défrichés pour la culture sont généralement destinés à la plantation de canne à sucre pour la fabrication de rhum local ou toaka gasy (cf. Annexe 8).

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L’administration forestière interdit le défrichement de forêt primaire, des savoka âgés (Ordonnance 60-127). Malgré cette défense, des actes illicites s’effectuent toujours par ignorance ou par négligence de la loi.

140 120 100 80 feu 60 défrichement 40 20 surfaceendommagée (ha) 0 2005 2007 2008 2009 2010 2014 2016

Figure 6:Défrichement et feu dans la forêt naturelle de Tsinjoarivo depuis 2005 Source : CEEF Ambatolampy, 2017 3.1.5.2. Pressions sur la faune Presque toutes les activités de défrichement, de feux de forêt et d’extraction abusive des produits forestiers ont des effets négatifs sur les espèces animales. Ces actes provoquent la dégradation et la perte de l’habitat, la diminution des plantes qui servent de nourriture, et même la disparition des individus menaçant la reproduction et la régénération des espèces. Les lémuriens sont les principales victimes de ces actions.  Destruction de l’habitat et diminution des aires de répartition Le défrichement, les coupes et les feux détruisent les refuges des animaux sauvages et réduisent leur aire de répartition. Ces perturbations peuvent provoquer leur mort ou la migration. Par conséquent, la densité et la taille du groupe sont modifiées. La fragmentation forestière provoque également la coupure de liaison entre les aires vitales des animaux.  Restriction de sources de nourriture Le tavy entraine la diminution de la diversité végétale par le fait que la capacité des plantes autochtones à se régénérer est réduite. Ce qui provoque une compétition en sources d’éléments nutritifs des arbres fruitiers influençant la survie des espèces frugivores (surtout les disperseurs de graines). Les sources alimentaires se restreignent et les animaux sont obligés de chercher ailleurs, loin de leur territoire pour en trouver.  Chasse Le braconnage est réalisé pour la consommation de la viande des animaux sauvages notamment celle des grands lémuriens (Eulemur rubriventer, Propithecus diadema). La population utilise des pièges pour ce faire. De ce fait, la densité et le comportement des animaux sont modifiés.  Prédation La disparition des abris (refuge et protection) de certains animaux leur expose aux prédateurs (Polyboroides radiatus, Falco peregrinus) puisque la canopée devient ouverte.

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Carte 3: Pressions sur la biodiversité de Tsinjoarivo

Durant l’observation et les enquêtes, les fragments forestiers de l’ouest ont été victimes du feu. Les incendies gagnent une surface très importante (plus de 10 ha dans la partie ouest d’Andoakoho). Les défrichements et le tavy ont été rencontrés presque partout mais ceux qui sont représentés dans cette carte ont été les pressions constatées durant la descente. La conversion des zones forestières notamment les bas-versants a été rencontrée dans la forêt pour profiter de la présence des ruisseaux et de la fertilité du sol. Des habitants venant des fokontany d’Ambatofotsy et de Tsinjoarivo se ruent vers la forêt pour chercher de nouvelles terres cultivables. Les zones forestières se trouvant près de l’Onive sont envahies par les paysans venant des districts d’ (CR Belanitra et CR Ambohitompoina) et d’Anosibeanala. Concernant la chasse, les zones concernées ne sont pas présentées ici. Les braconniers piègent les animaux qu’ils trouvent dans la forêt près de leur habitation ou se trouvant dans leur village. L’icône « Faune menacée et endémique » montre la localisation des espèces faunistiques faisant objet de conservation. La carte indique alors qu’elles sont en danger, leurs habitats sont menacés et une mesure stricte doit être prise pour assurer leur survie. En bref, le milieu naturel de Tsinjoarivo est caractérisé par la présence d’une forêt composée de flore et faune riches spécifiquement, des écosystèmes divers dans lesquels l’intégrité écologique est maintenue. Cette dernière n’est pas assurée à long terme si les pressions exercées sur la biodiversité augmentent et ne sont pas maîtrisées.

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3.2. Milieu socio-économique et culturel 3.2.1. Contexte socio-culturel et économique 3.2.1.1. Vie sociale  Santé Du fait de l’éloignement des hôpitaux et centres médicaux, les maladies sont pour la plupart traitées par les plantes médicinales (87% des ménages) cueillies dans la forêt et par des méthodes traditionnelles. La maladie respiratoire, la fièvre jaune, le maux de ventre, la maladie du foie sont les maladies fréquentes chez les habitants de la forêt. Les villageois ne vont alors à l’hôpital de Tsinjoarivo que lorsque les maux ne sont pas guéris par les soins traditionnels. Les accouchements sont sous la responsabilité des matrones qui ont reçu une formation dans chaque fokontany.  Source énergétique La cuisson est assurée par l’utilisation des bois collectés dans la forêt (environ une charrette par semaine en moyenne pour chaque ménage). Les lampes à pétrole et les bougies servent pour l’éclairage. Des branches d’arbres allumées sont utilisées en tant que torche pour les voyageurs tardifs marchant pendant la nuit.  Sécurité Les villageois sont victimes de l’insécurité due au brigandage et cambriolage d’une part, et au trafic d’alcool artisanal (toaka gasy) et les feuilles de tabac d’autre part. La sécurisation des hameaux à l’intérieur de la forêt est assurée par les agents de quartier mobile et les KASTI. L’insuffisance en personnel et en matériel ne leur permet pas de lutter contre les malfaiteurs.  Education/enseignement Deux écoles primaires publiques, 8 écoles paroissiales et écoles communautaires sont à la disposition de la population riveraine (Andrindrimbolo, Andasihotsaka, Tsiafaboka). Les enseignants sont payés par les dirigeants d’églises, par les parents d’élèves ou FRAM et par la commune. Il n’existe pas d’école secondaire dans les villages forestiers. Après la réussite à l’examen officiel CEPE, les élèves sont obligés d’aller étudier à Tsinjoarivo et après avoir réussi le BEPC, les enfants de la commune doivent aller à Antsampandrano pour continuer les études au niveau du lycée. A cause de l’éloignement et du frais de scolarisation et de location d’appartement, leur étude s’arrête au niveau

CM2.  Communication Dans les villages forestiers, l’information des évènements venant de l’extérieur vers l’intérieur ou réciproquement ou circulant à l’intérieur se fait : verbalement (se transmet d’un individu à un autre dans les champs, sur les chemins, au village), par la réunion, par une lettre, par un cri d’appel au secours ou « Kokalava » (feu, vol, danger), par téléphone (non accessible par tout le monde). Les nouvelles au niveau régional ou national sont informées au moyen des radios chargés par un panneau solaire. L’utilisation de sifflet n’est pas encore pratique en cas d’alerte.

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 Transport Le déplacement se fait habituellement par pied, sur bicyclette et rarement en moto et voiture. La durée du trajet dépend de l’état de la route, de la saison ainsi que du moyen de transport. Les produits forestiers collectés sont transportés dans une charrette, des calèches ou à dos d’homme. Les produits agricoles vendus au marché sont portés sur des bicyclettes et des charrettes. 3.2.1.2. Aspect culturel  Ethnie et us/coutume La population de Tsinjoarivo est constituée par des ethnies diverses auxquelles sont reliées les pratiques coutumières. La circoncision est commune pour les Merina et les Betsimisaraka, les ethnies dominantes, mais certaines pratiques leur différencient. Les premiers adoptent le mariage traditionnel, civil et chrétien, le « Jaka », le « Tsitsika » et le retournement des morts. Chez les Betsimisaraka, le mariage est caractérisé par le « Jiro », ils effectuent également le « Fanasinana », « Havandrazana », « Mitsitsika ». Un besoin élevé en bois de chauffe pour la cuisson (en moyenne une charrette par famille) marque chaque évènement pour (mariage, circoncision, exhumation). Particulièrement chez les Betsimisaraka, la pratique du Jiro (cf. Annexe 8) pour la célébration d’un nouveau couple nécessite l’utilisation de certaines espèces ligneuses telle Albizia gummifera (FABACEAE), Weinnmannia eriocarpa (CUNONIACEAE), en les installant devant leur maison. Le Xylopia sp. (ANNONACEAE) est également utilisé lors d’une fête. Le tavy, à la fois composé de rites et de croyances, est une tradition bien connue chez les Betsimisaraka. La forêt sert, pour cette fois, à une source de terre de culture.  Religion En ce qui concerne la religion, certains habitants sont chrétiens et d’autres pratiquent la religion traditionnelle. Cette dernière est aussi liée à la forêt par la croyance des êtres sacrés habitants dans les bois. Les croyants effectuent le « Fanasinana » pour leur demander de l’aide ou pour leur remercier. Certaine partie de la forêt est par conséquent considérée comme sacrée (ala fady) et personne n’a le droit d’y toucher, de brûler ou de couper.

3.2.1.3. Vie économique  Agriculture L’agriculture constitue l’activité économique principale de la population locale. 60% des ménages enquêtés n’exercent que l’activité agricole pour se procurer de leur besoins quotidiens en vendant les produits. Les cultures vivrières prédominent : le riz, la patate douce, la pomme de terre, le manioc, le taro, le maïs. En outre, la culture maraîchère se pratique dans les bas-fonds. La plantation de canne à sucre est aussi pratiquée après la riziculture. Les versants sont défrichés puis travaillés avant d’y réaliser la culture. Les terrains de culture sont acquis soit par l’héritage (issu des défrichements réalisés par les ancêtres) soit par l’achat, soit par le défrichement. Presque leur totalité n’est pas titrée car la population considère la terre qu’elle aménage comme sa propriété.

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Les agriculteurs utilisent divers types de fertilisants : le compost, l’engrais minéral, la poudre d’os, la poudre de feuilles et brindilles de plantes (Psiadia sp, …). A part l’engrais, l’achat de semence et d’insecticides, le salaire des laboureurs constituent les principales dépenses agricoles. Les produits sont majoritairement destinés à l’autoconsommation. Le riz produit ne suffit pas pour un ménage à assurer leur alimentation (4/5 des familles enquêtées). Les membres de la famille sont alors obligés d’en acheter pour parvenir aux besoins. La vente des autres produits agricoles (brèdes, pomme de terre) et d’élevage (œuf, poulet,…) est réalisée pour cette fin et pour se procurer des nécessités telle l’huile, le savon, les vêtements. Pour la population locale, la raison principale de la faible production est l’insuffisance de terres agricoles. Etant donné que le ménage compte au moyen 8 personnes, la surface moyenne de terres cultivées est de 2,5ha, ce qui revient à 0,3ha/personne pour un ménage. Les paysans désirent alors augmenter leur terre soit par défrichement, soit par achat. Ce dernier cas n’est seulement envisagé que par une minorité de ménages. Des problèmes phytosanitaires (gale de pomme de terre, insecte du riz) préoccupent également les agriculteurs à part les mauvais effets du climat (excès de pluie, grêle). Le manque de connaissance et de formation sur les techniques agricoles, le prix élevé des semences et des engrais minéraux figurent aussi parmi les raisons du faible rendement. L’arboriculture est pratiquée presque par la plupart des habitants. Les plantations de pêchers, bananiers, orangers, goyaviers sont les plus rencontrées. Les produits sont autoconsommés et vendus (localement ou au marché d’Alakamisy).  Elevage L’élevage est réalisé de manière extensive. Presque chaque ménage possède des volailles, zébus (en moyenne 4 par ménage), porcs, et partiellement des lapins, chèvres. Les animaux sont parqués soit à l’intérieur des maisons (au rez-de-chaussée), soit dans des cases, soit clôturés dans un parc durant la nuit. Pendant la journée, ils sont libérés dans les champs tandis que les zébus sont attachés. Ces derniers sont utilisés dans les travaux aux champs (traction de charrue et herse, piétinement), dans le transport (traction des charrettes) et la vente de force bovine attribue un bénéfice à sa propriétaire. La production de fumiers est également un atout apporté par les animaux d’élevage. Les maladies sont les ennemis les plus craints par les éleveurs surtout la peste porcine africaine et les grippes aviaires. Par ailleurs, le cambriolage gagne du terrain en période d’exhumation.  Orpaillage La région détient une richesse minière reconnue depuis longtemps. Les mines d’or se trouvent soit sur les flancs de collines boisées, soit au sein de vallées forestières asséchées près des cours d’eau, soit sur les lits de ruisseaux ou de l’Onive. L’exploitation est encore informelle car aucun des exploitants ne sont reconnus légalement par les administrateurs communaux. Les produits sont recueillis par des collecteurs au marché d’Alakamisy (à Tsinjoarivo) avec un prix de 106 000 Ar par gramme. Les collecteurs les vendent ensuite à Antananarivo. L’orpaillage est généralement pratiqué par les ménages qui n’ont pas d’autres sources de revenu à part l’agriculture et ayant une faible superficie de terre cultivable. Par manque de matériels, trouver un gramme d’or dépense beaucoup de temps pour l’exploitant.

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 Production de toaka gasy La plantation de canne à sucre est réalisée pour leur transformation en rhum effectuée de manière artisanale. A part la production de rhum, les cannes peuvent être utilisées comme substitut du sucre. Elles servent aussi de nourriture pour les zébus. Les tiges sont soient vendues aux distillateurs, soient transformées en rhum qui est vendu localement (1500 Ariary par litre) ou au marché (tsenan-toaka) (2000 Ariary par litre) ou recueilli par les collecteurs.  Artisanat La population riveraine est douée de l’utilisation des produits forestiers en les transformant en d’autres produits employés au niveau du foyer, dans les champs puis en les commercialisant. Les outils agricoles et ménagers sont généralement confectionnés localement tel que les manches de couteau, les pilons et mortiers, les soubiques. Il en est de même pour les meubles.

100 80 60 40 20 0 Activité

Figure 7: Pourcentage de la participation des ménages aux activités secondaires

L’orpaillage constitue l’activité secondaire la plus pratiquée par la population riveraine, puis la commercialisation du rhum local tient la deuxième place. Le guidage commence à être exercé car ce travail permet aux villageois de gagner mieux que les travaux journaliers aux champs.

 Tourisme Le tourisme reste actuellement non pratiqué dans la forêt malgré la beauté du paysage, la richesse en biodiversité, les pratiques culturelles des habitants. La présence des lémuriens endémiques, diurnes et nocturnes, des oiseaux, …, les vestiges de forêt naturelle, les orchidées (Mahatsinjo, Ankadivory) sont des points forts pour la réalisation de l’écotourisme. Les lieux sacrés (Hadivory, Andoharano), dans lesquels les habitants réalisent leur culte, sont favorables pour le tourisme culturel. Les montagnes, les longues marches, les pistes difficiles rencontrées à Tsinjoarivo sont aussi convenables au tourisme de sport et aventure. Des chutes d’eaux, des grottes, ainsi que la beauté du paysage sont à explorer pour les passionnés de la découverte. Bien que de telles opportunitésse présentent, les opérateurs touristiques n’existent pas et le site reste encore peu connu. Les touristes qui viennent à Tsinjoarivo ne visitent que le palais royal et la chute d’Andriamamovoka du fait de la difficulté d’accès et le manque d’infrastructures. Seuls les chercheurs et les étudiants en biodiversité viennent découvrir les potentialités du site.

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 Activités alternatives L’apiculture était auparavant développée dans la forêt mais elle est actuellement réduite à cause de la maladie qui a frappé les abeilles. L’arboriculture constitue également une autre source de revenu. Les pêchers, orangers, goyaviers, ananas, néfliers sont les plus plantés. La commercialisation rencontre quelques problèmes tels le dérèglement climatique, le mauvais état de la route entrainant le non écoulement des produits dans les autres communes. Par conséquent, les fruits sont soient consommés par les producteurs, soient vendus à prix faible. La transformation (confiture, jus, séchage) n’est pas encore pratiquée. Le travail journalier s’agit des travaux aux champs (labour, sarclage, …) pendant lesquels un ouvrier gagne 2000 à 3000 Ar par jour. Le travail de guide ou porteur (de bagages) est attribué aux membres des associations et VOI. Ils gagnent 5000 Ar pour frais de guidage, et 1000 Ar à 5000 Ar pour les transports de bagage. Les guides ont reçu des formations financées par l’ONG SADABE. 3.2.2. Produits forestiers utilisés par la population locale Nombreux sont les rôles que la forêt tient dans la vie quotidienne des habitants des fokontany étudiés tesl la fourniture en bois, source de plantes médicinales, réserve en eau. Tableau 10: Utilisation des PF et PFNL par la population locale

Utilisation Espèces ou produits forestiers cités Parties utilisées Corde pour les zébus Lianes Toit Bambous Tige Porte/fenêtre Erythroxylum haeranthus, P. madagascariensis Fût Tolàna Homalium parkerii Grosse branche Weinnmannia eriocarpa, Homalium parkerii, Nuxia Fût Pilier capitata, Syzigium sp, Podocarpus madagascariensis Cases d’animaux Macaranga myriolepida, Bambou Tige, Branche Tanandrihana W. eriocarpa, E. haeranthus, Macaranga myriolepida, Fût B. merana, Homalium parkerii, C. madagascariensis, Nuxia capitata Alimentation Miel, crabe, écrevisse Ferments Syzigium sp Ecorce Litières Psiadia altissima, Helichrysum bracteiferum Feuille Engrais et compost Psiadia altissima, Helichrysum bracteiferum Feuille, pousse Pilon Blotia hildebrandtii, Nuxia capitata Tige Manche de bêche Xylopia buxifolia, Blotia hildebrandtii, Croton sp3 Tige Meuble Tambourissa rota Fût, branche Natte, soubique Pandanus sp Corde de construction Dombeya lucida Ecorce Pharmacopées Hémorragie Homalium parkerii Feuille Douleur gastrique Nuxia capitata, Pauridiantha lyalii Feuille Toux Helichrysum bracteiferum Feuille Plaie Blotia hildebrandtii Pousse Maux de ventre Cinnamosma fragrans, Croton mongue Ecorce, feuille, racine Vomissement Croton mongue Racine

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Au sein de chaque foyer enquêté, les produits ligneux sont utilisés à divers fins. Les bois servent de matériaux de construction de maison, de cases d’animaux, de clôtures. Les espèces les plus employés sont Weinmannia eriocarpa, Homalium parkerii, Nuxia capitata, Arundinaria sp. Les bois morts à l’intérieur ou sur les bordures des forêts sont collectés pour le bois de chauffage. Les savoka et les bas-versants sont les plus exploités. Les produits utilisés par les villageois forestiers sont utilisés à des fins ménagères. Ce sont les habitants des autres fokontany et communes exploitant la forêt qui commercialisent les bois et leurs produits finis. 3.2.3. Relations entre l’utilisation de la forêt naturelle et les besoins de la population locale Les habitants de Tsinjoarivo situés dans les zones forestières ou non, ont tous des besoins vitaux dont la plupart sont liés à l’utilisation de la forêt. La satisfaction de ces besoins peut influencer et aggraver les pressions exercées sur la biodiversité. Tableau 11: Relation entre la dégradation de la forêt et les besoins de la population

Problèmes sur l’environnement Causes Besoins Augmentation des collectes en Soins sanitaires non disponibles Centres médicaux, plantes médicinales soins, médicaments Augmentation des trafiquants ou Sans emploi car manque de savoir et Ecole, éducation, exploitants illicites de connaissance formation Défrichement, tavy, installation à Insuffisance de terre exploitable Terre agricole, terre l’intérieur de la forêt fertile Destruction des végétations aux Attaque des insectes nuisibles et des Production agricole bordures des forêts rats sauvages suffisante Collecte des végétations forestières Insuffisance d’engrais Rendement élevé pour l’engrais Prix d’engrais minéral très cher Accroissement de la Insuffisance de bois artificiel Produits ligneux collecte/exploitation des bois utilisable, reboisement peu pratiqué Chasse Nourriture Alimentation en produit carné Transformation de la forêt en champ AGR insuffisant Sources de revenus de culture de canne à sucre pour la suffisantes production du rhum local Il est à remarquer que ces actes ne sont pas seulement effectués par les habitants dans les zones couvertes par la forêt. La population de la CR de Tsinjoarivo, et aussi des autres communes voisines viennent exploiter la forêt naturelle pour satisfaire leur besoin. Ainsi, ces divers problèmes devront être pris en compte pour éviter l’augmentation des pressions dans la NAP. Certains faits ne peuvent pas être éliminés (procuration des plantes médicinales, rats sauvages, …), ainsi les solutions devraient viser à trouver des alternatives pour réduire l’impact sur la forêt. Les autres soucis tels le manque de sources de revenus, alimentation en viande, besoins en bois peuvent être assouvis par le reboisement, la plantation des essences utiles, la pisciculture et la pratique d’autres AGR.

En somme, le milieu socio-économico-culturel de la zone d’étude relate une entière dépendance de la société envers la forêt et ses produits et services fournis. Cependant, son utilisation irrationnelle et non durable afin de combler les besoins incessants de la population peut mener à sa destruction.

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3.3. Gestion de la forêt de Tsinjoarivo 3.3.1. Gestion passée Elle permet d’avoir connaissance sur l’évolution de l’état de la forêt, les anciens gestionnaires et les politiques de gestion appliquées antérieurement. 3.3.1.1. Evolution des modes d’utilisation de la forêt

Figure 8: Mode d'utilisation et évolution de la forêt naturelle

La forêt a été anciennement utilisée par les habitants en étant un parc à bœuf. Puis, leurs héritiers l’ont utilisée comme terrain de culture après l’avoir défrichée. Elle a également servi de réserve foncière pour les immigrants sans terre. Pendant la première république (1960 à 1972), l’application des impôts (Karatra isan-dahy) a favorisé le déplacement des familles indigentes (Betsimisaraka) à fuir dans la forêt. Après leur installation, ces immigrants ont pratiqué la culture sur brûlis et se sont déplacés après avoir appauvri le sol par leur activité. Le changement de la politique forestière durant la 2ème république (depuis 1975) pendant laquelle il a été autorisé de défricher les parties sur les bas-fonds, a incité l’immigration dans la forêt. La dégradation a commencé à gagner du terrain. L’application des ordonnances 60-127 du 03 octobre 1960, fixant le régime des défrichements et des feux de végétation et 76-030 du 21 août 1976 édictant les mesures exceptionnelles pour la poursuite des auteurs de feux sauvages, n’a pas pu éradiquer les actes de défrichement. Cela fut été renforcé par l’instauration de la politique de l’état en 1996 encourageant la population à développer l’agriculture en autorisant le défrichement des terrains forestiers à pente faible afin de pouvoir s’autosuffire. Le non-respect des règles sur la surface de terrains à défricher a provoqué une destruction croissante de la forêt à Tsinjoarivo. Une forte déforestation et feux (brousse et forêt) ont été connus pendant la crise politique de 2009. Ce phénomène s’est atténué à partir de l’année 2010. 3.3.1.2. Anciens intervenants dans la gestion de la forêt de Tsinjoarivo  Associations Vingt six associations villageoises, réparties dans chaque hameau, ont été créées à partir de 1995. Elles avaient comme attribution de produire de plants et de pépinières forestières, récolter de graine pour l'enrichissement et surveiller le peuplement forestier. Des formations sur les techniques agricoles d’aménagement ont été réalisées. Parmi les associations, le VMMA (Vondron'ny Mponina Manajary ny Ala) a travaillé pour la gestion des ressources forestières. Les membres ont été tenus responsables du développement de la communauté et du contrôle de la forêt. Des patrouilles ont été effectuées tous

36 Résultats les 3 jours et ils établissent par la suite, un rapport. Une formation sur la législation et la protection de la forêt leur a été donnée. Les associations comme « MAITSO FANANTENANA ANKAZOMENA » et « FITSINJO » ont également assuré la protection de la forêt, la sensibilisation de la population sur le développement économique. Depuis leur création et leur mise en activité, le défrichement a été réduit et l’état de la forêt s’est amélioré. Parcontre, le manque de moyens matériels et financiers leur a posé un problème. En outre, les membres ont reçu des menaces de la part des exploitants illicites et des habitants mécontents. Les KASTI ont eu pour rôles de surveiller le nettoyage des champs, organiser des réunions pour des sujets concernant la forêt, effectuer des patrouilles. Ils ont arrêté leur activité lorsqu’ils n’ont plus reçu les indemnités données par l’ONG SADABE. A Mahatsinjo, l’association « MAINTSOANALA » a œuvré pour la conservation de la forêt de Mahatsinjo, la gestion durable des ressources naturelles, l’amélioration de la condition de vie de chaque membre. Des actions telle la pisciculture commune et reboisement ont été réalisées. Une autre association, MITSINJO, s’exécutait pour le développement local, la conservation de la biodiversité et l’éducation environnementale. Deux transferts de gestion de type GCF ont été réalisés à Tsinjoarivo dans le fokontany d’Ankazomena (à Beanana) en 2006 et 2007. Le transfert a été suspendu par le DREEF Vakinankaratra le 27 Juin 2007du fait du non-respect de la convention légale par les membres. Deux VOIs ont été provisoirement créés en 2015. Ils sont issus du groupement des anciennes associations (7 pour FITSINJO et 6 pour HADIVORY). Une troisième association villageoise a été instaurée plus tard (FANANTENANA MAITSO) et la mise en place officielle des 3 VOIs a été réalisée en octobre 2016.  Concessionnaire Une concession forestière existait à Tsinjoarivo entre 2006 et 2008. Des associations comme le FMTI (Fikambanana Miaro ny Tontolo Iainana) et TSIKIVY (d’Andakandranovato) ont été mises en place dans la partie Nord-Est de la forêt primaire pour servir à cacher la présence de l’exploitation forestière. La concession a cessé car une contestation locale contre les activités effectuées par les concessionnaires s’est manifestée par des feux de forêt. En plus, les chercheurs ont demandé son arrêt.  Projet/ONG Le PDFIV, projet d'appui à la Direction des Eaux et Forêt de Madagascar a commencé ses activités en 1985 environ dans la forêt naturelle. Régi par la GTZ, il a collaboré avec l’UFA (Union forestière Ambatolampy) dans la conservation et développement socio-économique en effectuant des travaux de recherches, des actions de sensibilisation en vue d’une protection des richesses naturelles. Un projet sur la connection des fragments forestiers TFFP (Tsinjoarivo Forest Fragment Project) s’est orienté sur la recherche et la restauration écologique, études scientifiques sur le Sadabe, l’éducation environnementale et reboisement des espèces autochtones pour la connectivité des fragments forestiers. Dans le cadre de ce projet, l’institut privé ICTE (recherche scientifique) a effectué une étude sur les Propithecus diadema et éducation environnementale. Il a collaboré avec le fondateur de l’ONG SADABE sur des travaux de recherche pour la protection des lémuriens et avec la fondation

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« Madagascar Ankizy Found » pour l’appui au développement social. Cette dernière œuvre sur l’éducation et la santé en appuyant la vie sociale de la population par la donation d’une école communautaire, des soins médicaux effectués par des médecins américains et malagasy. En 2010, le projet de création de NAP a été envisagé par l’ONG SADABE. 3.3.1.3. Actions déjà accomplies  Création des associations villageoises Le PDFIV a mis en place les structures villageoises dès leur arrivée. Il a également créé des associations féminines pour l’application des filières apiculture et pisciculture.  Contrôle forestier Face aux défrichements et trafics illicites de bois, des contrôles forestiers ont été accomplis avec le technicien forestier du CEEF d’Ambatolampy et les autorités locales. Des procès-verbaux (40 entre 2007-2011) et enquêtes ainsi que des arrestations (1 emprisonnement en 2005) ont été aussi réalisés.  Reforestation/reboisement Des plantations ont été anciennement effectuées pour le marquage et l'appropriation foncière autour des terres agricoles. Les essences utilisées ont été Eucalyptus sp. et Pinus sp. Cette activité a été continuée par l’UFA, en réalisant un reboisement de 500 plants d’Eucalyptus en 1999 dans les hameaux à proximité de la forêt naturelle. Avec l’appui de l’ONG SADABE, 6000 plants d’Eucalyptus ont été achetés et plantés. Des suivis et contrôles des terrains reboisés ont été effectués. Les chercheurs de l’ONG SADABE ont dirigé une plantation de plus de 55000 plants à Mahatsinjo et à Moza. Il s’agit d’une collaboration entre le TFFP, la CEEF d’Ambatolampy et la population locale. Ce projet a été réalisé sur les bordures des terres cultivées, parfois sur les crêtes sommitales susceptibles de servir de pont génétique et/ou biologique entre 2 ou plusieurs fragments. Les promoteurs du projet ont recommandé aux paysans de planter des espèces autochtones car les milieux restaurés serviront aux Propithecus et à d’autres animaux sauvages pour leur survie.  Education environnementale Des visites éducatives de la forêt ont été effectuées pour les élèves des écoles primaires dans les villages forestiers. Un atelier de formation a été réalisé pour favoriser l’action de la population en synergie avec la nature pour conserver et protéger le patrimoine biologique et écologique à Tsinjoarivo.  Appui au développement local Des projets pilotes ont été réalisés sur la pisciculture, la cuniculture, l’apiculture (organisés par le PDFIV durant leurs interventions, et par SADABE en 2007). Ces activités ont été effectuées dans le but de créer d’autres moyens de subsistance et de sources de revenus pour que les gens diminuent la pression qu’ils effectuent sur la forêt. En outre, SADABE a contribué à la rénovation des biens publics comme l’aménagement d’un pont. Une création d’école communautaire a été réalisée à Mahatsinjo sous son appui et l’aide de Madagascar Ankizy Found. Les frais de scolarisation ainsi que les fournitures scolaires ont été allégés par l’ONG surtout pour les enfants des membres des associations ou VOI.

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 Formation et renforcement de capacité Le projet PDFIV a appris à la population locale et aux associations villageoises, en sus des formations sur la technique de production de plants en pépinière, des techniques agricoles améliorées comme la culture en terrasse, la mise en place du système antiérosif, les techniques de maintenance de la fertilisation du sol par l'utilisation de compost. Les villageois ont reçu des formations sur les techniques de recherche notamment en inventaire botanique, suivi phénologique et récensement des lémuriens. Des guides ont été également initiés en langue anglaise et entrainés sur la technique d’enregistrement des données.  Recherche sur les lémuriens Le recensement a débuté en 2000 dans les fragments forestiers de Tsinjoarivo. Les différentes espèces de lémuriens existantes dans ces lieux ont été étudiées et suivies. Les études sont focalisées sur leur écologie, la parasitologie, la nutrition, les facteurs influençant leur distribution et leur survie. 3.3.2. Gestion actuelle de la forêt de Tsinjoarivo 3.3.2.1. Cadre institutionnel  Institutions publiques Le MEEF se charge de la mise en œuvre des politiques environnementales et de la gestion des ressources naturelles. Dans la région Vakinankaratra, la DREEF assure, sous la tutelle du ministère, l’administration environnementale et forestière, le contrôle, l’application des textes réglementaires, la réception et analyse des demandes d’autorisation d’exploitation. Le cantonnement forestier, sis à Ambatolampy représente le ministère au niveau district. La reconnaissance domaniale, la délivrance des permis de coupe, les activités de formation et l’appui de la gestion communautaire des ressources forestières ainsi que le contrôle forestier figurent parmi ses missions. Au niveau des fokontany, les responsables assurent la mobilisation de la population sur les problèmes de la communauté, participent et contribuent aux activités de préservation de l’environnement et veillent à l'application des Dina.  Associations : VOI Trois VOIs sont instaurés dans les 4 fokontany couverts par la forêt naturelle : FITSINJO, HADIVORY et FANANTENANA MAITSO. Ils sont issus des structures villageoises (œuvrant dans la protection de l’environnement) créées antérieurement. Le transfert de gestion de la forêt aux VOIs n’est pas encore effectué, mais actuellement, ils sont responsables de la surveillance de la forêt et ducontrôle de l’utilisation des ressources naturelles par la population.  Organismes privés L’ONG SADABE Cette organisation a pour mission la promotion des recherches sur la biodiversité de Tsinjoarivo, la promotion des activités améliorant la conservation et l’amélioration des conditions de vie de la population. Ainsi, dans les recherches, elle coopère avec le département de biologie animale de l’université d’Antananarivo et la population locale dans l’évaluation de la biodiversité, l’estimation de la densité des populations animales notamment les primates, l’étude de leur comportement. SADABE œuvre également dans l’éducation environnementale, le reboisement, la formation et amélioration de

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capacité en matière de suivi écologique. L’investissement dans l’amélioration de la qualité de l’éducation, dans les soins médicaux, dans l’intervention agricole, … est aussi une de ses préoccupations. 3.3.2.2. Cadre législatif La gestion de la forêt naturelle de Tsinjoarivo est régie par les textes législatifs suivants: - l’ordonnance n° 60-127 du 03 Octobre 1960 fixant le régime de défrichement et des feux de végétation ; - l’ordonnance n° 60-128 du 03 Octobre 1960 fixant la procédure applicable à la répression des infractions à la législation forestière, de la chasse, de la pêche et de la protection de la nature ; - la loi n°97.017 du 8 août 1997 portant révision de la législation forestière ; - décret n°97-1200 du 2 octobre 1997 portant adoption de la politique forestière malagasy ; - le décret N° 98-781 du 16 septembre 1998 fixant les conditions générales d'application de la loi n° 97.017 du 08 Août 1997 portant révision de la législation forestière ; - le décret N° 98-782 relatif au régime de l'exploitation forestière qui fixe les dispositions sur les modalités de l'exploitation et de la valorisation dans le cadre d'une gestion durable des ressources naturelles soumises au régime forestier. 3.3.3. Forces et faiblesses de la gestion de la forêt de Tsinjoarivo Tableau 12: Atouts et Contraintes de la gestion de la forêt de Tsinjoarivo Forces Faiblesses Surveillance et Présence continuelle des Limités pour le responsable forestier à cause du contrôle équipes de SADABE dans la manque de moyens (personnel, technique, financier), forêt naturelle état de la route Patrouille réalisée par les Retour des infractions lorsque les responsables sont KASTI et les VOIs partis Document cadre Absence de plan d’aménagement Textes Loi forestière, textes sur Non connus/ appliqués par la plupart des habitants réglementaires l’utilisation des RN Gestionnaires Manque de formation (des VOIs) et de moyens Menaces effectuées par les coupables Absence de représentant du service forestier à Tsinjoarivo (ECD, triage). Installation et Suspension d’attribution des Manque de contrôle sur l’immigration vers la forêt occupation dans certificats fonciers au sein de la forêt la forêt naturelle Gestion des feux Plusieurs pistes traversant la forêt Peu motivé pour l’extinction des feux Le principal problème de la gestion de la forêt de Tsinjoarivo se pose sur l’insuffisance en personnel et en moyens (techniques, financiers). Les habitants profitent de la rareté des contrôles pour défricher et exploiter la forêt. En outre, après avoir reçu une autorisation de défrichement, les villageois détruisent une surface plus élevée que celle demandée à défricher. Ce qui entraine un conflit entre le président de VOI qui a signé la demande, le réalisateur et le chef CEEF. Bref, dans le passé, la forêt a été soumise sous différentes politiques de gestion influençant son état et provoquant sa modification. Actuellement, des associations villageoises travaillent avec l’administration forestière et l’ONG SADABE dans la protection de la forêt et l’application des textes réglementaires. La gestion actuelle présente des forces ainsi que des faiblesses devant être améliorées pour assurer la réussite de la gouvernance.

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3.4. Principaux objectifs d’aménagement et gouvernance efficace de la NAP de Tsinjoarivo 3.4.1. Objectifs d’aménagement

La biodiversité de Tsinjoarivo rencontre des contraintes menaçant la survie des espèces locales endémiques ou non. Les feux de brousse et feux de forêt ravagent la végétation et perturbent la régénération. A ceux-ci s’ajoutent les défrichements et les coupes illicites réalisés dans la forêt naturelle. Tout cela conduit à la réduction de la densité des individus de grande taille à l’intérieur de la forêt, à la disparition des plantes desquelles se nourrit la faune, à la dégradation de la forêt et du sol et à l’assèchement des cours d’eau. L’habitat de la faune devient également menacé puisque leur aire de distribution et de développement se restreint. Certains animaux endémiques, stressés par ce dégât, changent même de régime alimentaire et leur activité journalière est modifiée (Irwin, 2008a). Du point de vue socio-économique, les arbres utilisés par la population pour la construction sont réduits. Les habitants ne trouvent pas les essences qu’ils cherchent auprès de leur hameau, alors ils sont obligés d’aller en chercher loin. Les effets de la déforestation sur l’agriculture sont aussi importants. L’ensablement provoqué par l’érosion conduit à la baisse de rendement. Le tarissement des cours d’eau pose un problème dans l’irrigation ainsi que pour la pisciculture. Même dans la vie quotidienne, les produits forestiers non ligneux utilisés comme médicament se raréfient. Subséquemment, l’aménagement de la forêt de Tsinjoarivo devraient viser à :a) protéger les espèces fauniques et floristiques et leurs habitats; b) approvisionner le peuple en biens et services environnement aux permettant d’assurer leur développement, c) assurer la régulation des divers cycles et la continuité des fonctions écologiques (cycle de l’eau, cycle des nutriments, cycle du carbone, cycle de l’oxygène, …) et d) respecter et valoriser les cultures et traditions de la région et chercher le bien-être social (santé, aire de récréation, …). La protection de la forêt naturelle, induite de la sauvegarde des espèces en danger, est primordiale. Parcontre, les services qu’elle offre contribuant au développement de la population n’est pas négligeable. Ainsi, les objectifs généraux sus-cités sont à prioriser.

L’objectif global de la gestion de la NAP est« protéger la forêt et les richesses naturelles de Tsinjoarivo et assurer la gestion durable des ressources pour le développement socio-économique de la population ». Il en découle les objectifs spécifiques suivants :

- OS1 : Protéger les espèces menacées et conserver la biodiversité de Tsinjoarivo.

- OS2 : Maintenir les fonctions écologiques et assurer la connectivité biologique.

- OS3 : Assurer le bien-être social et économique de la population locale et valoriser les patrimoines culturels.

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3.4.2. Mode de gouvernance efficace pour atteindre les objectifs d’aménagement

3.4.2.1. Choix de la catégorie

La NAP contient des systèmes naturels (forêts, écosystèmes divers), en grande partie non modifiés. En plus, l’objectif global d’aménagement de la forêt de Tsinjoarivo est de protéger la forêt et ses richesses naturelles et assurer la gestion durable des ressources pour le développement socio-économique de la population. Les objectifs spécifiques sont: a) protéger les espèces menacées et conserver la biodiversité, b) maintenir les fonctions écologiques et assurer la connectivité biologique et c) assurer le bien-être socio-économique de la population et valoriser les patrimoines culturels. Ils correspondent aux objectifs des AP de la catégorie VI (UICN) qui sont a) d’assurer la protection et le maintien à long terme de la diversité biologique et des autres valeurs naturelles du site, b) protéger les ressources naturelles contre toutes formes d'utilisation susceptibles d’endommager la biodiversité et c) utiliser les ressources naturelles dans l'intérêt de la population locale. La catégorie VI ou Réserve de Ressources Naturelles convient alors pour la classification de la NAP de Tsinjoarivo.

3.4.2.2. Type de gouvernance et gestionnaires

Etant donné que la forêt naturelle est un écosystème auquel la population riveraine dépend en général, il est difficile de leur interdire leurs droits d’usage. En plus, les personnels du service des eaux et forêts ne peuvent assurer périodiquement la surveillance de la zone, la responsabilisation de la population locale via le transfert de gestion est également nécessaire. Avec cela, les membres de la communauté locale de base pourront assurer le contrôle des activités réalisées dans la forêt et à ses alentours. Toutefois, leur capacité et leur expérience ne leur permet pas de gérer seuls la NAP, ainsi, une cogestion s’avère plus efficace pour bien réussir la protection de la forêt et la gestion des ressources naturelles. Les acteurs concernés dans la gestion de la NAP sont constitués par la population et les VOI, les autorités locales et autorités administratives à plusieurs niveaux, l’ONG SADABE et les autres organismes privés, le ministère de l’environnement et des forêts représenté par le DREEF et la CEEF.

La population, les VOI et les KASTI, dépendant de l’utilisation de la forêt, possèdent la connaissance sur ses ressources et devraient assurer la mise en œuvre du schéma d’aménagement (prélèvements durables, respect du zonage). Les membres des VOIs devraient assurer également le suivi et contrôle de l’utilisation des ressources, de l’accès à la forêt suivant un cahier de charge et participer aux projets socio-économiques. L’autorité traditionnelle soutient la mise en œuvre du schéma, le suivi et contrôle de l’usage des ressources naturelles et prévient et résout les conflits. Le promoteur, effectuant des recherches et actions de conservation à l’intérieur de la forêt, œuvre à la fois sur l’amélioration de la vie de la population riveraine. Il est tenu d’assurer l’appui technique et financier de la mise en œuvre du SA et des sous-projets alternatifs avec les autres acteurs privés (collecteurs, associations, autres

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Résultats

ONG). Il sert également d’intermédiaire entre le gouvernement, des autres institutions partenaires et les COBA.

La DREEF et le CEEF, chargés d’appliquer les lois forestières, collaborent avec les autres institutions publiques et privées (niveau régional, district et communal) dans la coordination des actions à mener au niveau de la NAP, le contrôle du respect et mise en œuvre du schéma d’aménagement.La combinaison de toutes les capacités, des connaissances, des expériences de chaque acteur permet d’aboutir à l’atteinte des objectifs. Le mode de gouvernance convenable pour la NAP de Tsinjoarivo est alors le type B ou cogestion.

ONG SADABE

DREEF et VOI CEEF NAP

Forêt et biodiversité Ressources naturelles

Commune Population Fokontany locale Quartier mobile

Secteurs privés

Suivi et contrôle Application du schéma d’aménagement Appui technique et financier

Figure 9:Acteurs impliqués dans la gestion future de la NAP de Tsinjoarivo

Ainsi, l’aménagement et la gestion de la NAP de Tsinjoarivo visent à protéger les espèces et la biodiversité, à maintenir les fonctions et connectivités écologiques et à assurer le bien-être de la population. Ces objectifs correspondent à ceux de l’aire protégée de catégorie VI qui considèrent à la fois le milieu humain et les ressources naturelles. La cogestion, effectuée par la population et l’autorité locale, l’administration forestière et l’ONG SADABE, permet une efficacité de la future gouvernance.

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Discussions

4. DISCUSSIONS 4.1. Discussions 4.1.1. Sur les méthodes La méthodologie adoptée lors de la réalisation de ce travail a été basée sur différentes approches appliquées afin de répondre aux questions posées dans la problématique et élaborer le schéma d’aménagement de la NAP de Tsinjoarivo, l’objectif général de cette étude. L’approche multidisciplinaire a consisté à réaliser la démarche de l’élaboration du schéma d’aménagement en adoptant plusieurs disciplines : la sylviculture, l’écologie, la sociologie, l’économie, la foresterie, la cartographie. Ces outils ont été manipulés lors des 3 phases de la réalisation de cette étude. L’approche systémique a consisté à considérer tous les composantes (domaines socio-économique, environnemental et juridico-institutionnel) concernées par la création de la NAP et de la conception du schéma ainsi que les relations existantes entre chaque domaine. La considération d’ordre culturel et socio-économique concerne les sources de revenus, les différentes activités effectuées par la population et leur influence sur la forêt. La prise en compte du domaine environnemental s’agit de recenser les ressources potentielles, les écosystèmes et leur fonctionnement, la biodiversité ainsi que les rôles de la forêt sur la vie humaine. L’approche consensuelle s’agit de concerter toutes les parties prenantes avant de réaliser le zonage et déterminer les objectifs d’aménagement qui sont issus du consensus entre les idées émises. Les avis de chaque acteur concerné doivent être considérés et conciliés pour harmoniser les enjeux et les intérêts. Grâce à l’adoption de ces approches lors de cette étude, le schéma d’aménagement de la NAP de Tsinjoarivo a été élaboré. Toutefois, la méthodologie a présenté des limites notamment dans la collecte des données.

4.1.1.1. Sur la documentation L’insuffisance de données disponibles a été l’une des contraintes rencontrées lors de la réalisation de cette étude. Les documents ou archives sur les résultats des anciens projets et interventions établis (notamment les activités effectuées par le PDFIV) à Tsinjoarivo n’ont pas été accessibles. Il en est de même pour les cartes actualisées sur l’occupation du sol, de la végétation de Tsinjoarivo. Face à cela, les informations essentielles ont été recueillies durant les enquêtes et les entretiens. La végétation et la répartition des formations forestières ont été visionnées sur Google Earth 2016.

4.1.1.2. Sur l’acquisition des données météorologiques Les données climatiques récentes de la région ne sont pas disponibles auprès de service météorologique d’Ampandrianomby du fait qu’il n’existe pas de station météo à Tsinjoarivo, et celle d’Ambatolampy n’est plus fonctionnelle. Les données récentes des lieux les plus proches sont celles d’Antananarivo et d’. Vu que le climat de ces derniers présente une différence avec celui de Tsinjoarivo, les températures et pluviométries relevées à Mahatsinjo entre 2001 à 2009 ont été utilisées. Elles ont pu être enregistrées grâce aux appareils disposés par l’équipe de l’ONG SADABE effectuant des recherches à l’intérieur de la forêtet installés depuis le début de leur intervention. Les températures annuelles à partir de 2010 jusqu’à 2016 n’ont pas pu être prélevées par défaut de 44

Discussions matériel, par conséquent, la courbe ombrothermique présentée dans le milieu d’étude est basée sur l’intervalle d’années 2001-2009.

4.1.1.3. Sur la réalisation des enquêtes socio-économiques Durant la réalisation des enquêtes, certaines personnes réservent leur réponse puisqu’elles pensent que la discussion va être rapportée auprès du CEEF Ambatolampy. En plus, la plupart des enquêtés n’ont pas pu donner des valeurs exactes sur les questions quantitatives telles la consommation annuelle en bois (bois de chauffe, bois de construction, …), le rendement annuel en production agricole, les dépenses pour les besoins quotidiens. Le guidage effectué par un personnel du SADABE, connaissant presque tous les hameaux et les villageois a été très favorable pendant ce travail. En plus, étant donné la vaste étendue du lieu et de l’insuffisance du temps consacré à l’étude, la visite de tous les villages et les fragments de forêts n’a pas pu être réalisée. Pour résoudre à tout cela, l’observation et l’entretien avec quelques personnes ressources ayant vécu longtemps sur le lieu d’étude ont été réalisés. Le regroupement des représentants des habitants du fokontany le plus éloigné a permis un gain de temps. En revanche, la réalité de leur vie quotidienne n’a pas pu été observée.

4.1.1.4. Sur la réalisation des travaux d’inventaire  Sur l’inventaire floristique Les travaux d’inventaire ont été effectués avec l’équipe du DREEF Vakinankaratra. Trois groupes ont alors réalisé l’inventaire et chaque groupe avait son propre botaniste. Les botanistes assignent des appellations différentes pour une même espèce et une espèce montre des morphologies différentes dans les zones d’étude (différence de taille ou de forme des feuilles) inventoriées par chaque groupe. Pour pouvoir résoudre ce problème, les appellations locales d’une même plante ont été listées, comparées et confrontées après avoir consulté l’un des guides. Il connaît presque toutes les plantes trouvées dans la forêt car il pratique des soins à partir des plantes médicinales.  Sur l’acquisition des données faunistiques Le suivi et la recherche sur les lémuriens sont très avancés dans la forêt naturelle de Tsinjoarivo. Ils sont effectués par l’ONG SADABE mais les données sur les dernières études n’ont pas encore été disponibles et certaines informations comme la surface des fragments habités par les primates, le nombre de groupes, le nombre d’individus par groupe ne sont pas encore explicites. Le traitement s’est juste arrêté sur l’énumération des espèces existantes.

4.1.2. Sur les résultats 4.1.2.1. Milieu naturel  Structure floristique L’étude réalisée par Rainiberiaka a montré la présence de 273 espèces, 180 genres, 85 familles de végétaux dans la forêt naturelle de Tsinjoarivo avec 50 familles de plantes médicinales (Rainiberiaka et al., 1996). Par rapport aux résultats d’inventaire effectué durant cette étude, la richesse floristique de Tsinjoarivo, recensée par Rainiberiaka est plus élevée. Cette inégalitéest due à l’évolution de l’état

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Discussions de la forêt depuis le temps de son investigation. La forêt est actuellement plus soumise à des pressions anthropiques du fait de l’augmentation de l’occupation dans la forêt, engendrant son défrichement et sa dégradation. En plus, l’exploitation illicite et sélective des bois précieux (comme Dalbergia) entraine la raréfaction de certaines espèces. La différence entre les sites inventoriés est également à l’origine de cette divergence. La forêt de Beanana, un des sites d’étude de Rainiberiaka, n’a pas figuré parmi les formations étudiées.  Richesse en biodiversité par rapport aux autres forêts naturelles des Hautes-Terres Parmi les vestiges de forêt naturelle sur les Hautes-Terres, Tsinjoarivo présente des richesses biologiques remarquables notamment en espèce floristique, en herpetofaune, en lémuriens et en micromammifères par rapport aux autres sites reliques de la haute terre de Madagascar mentionnés dans le tableau 13.

Tableau 13:Richesses spécifiques de Tsinjoarivo et des autres sites des Hautes Terres malagasy

Anjozorobe/Angavo Ambohitantely Tsinjoarivo FLORE Espèces totales 152 144 34 273 FAUNE Reptiles 36 20 13 27 Amphibiens 38 32 12 44 Oiseaux 74 52 42 92 Lémuriens 9 3 ou 4 11 Petits mammifères 17 14 14 24 Sources : Rakotondraparany 1997; Goodman et al. 2000;Goodman &Schütz1999; Rakotondravony& Goodman 1998; ZICOMA 1999 ;Ratsirarson&Goodman 2000;VIF, 2013

 Etudes des potentialités biologiques de Tsinjoarivo Malgré la richesse en diversité de la région de Tsinjoarivo, les études concernant les potentialités et ressources biologiques de ce milieu sont encore insuffisantes (Irwin et al., 2007). Une simple expédition en 1929 a commencé les inventaires biologiques pour des collections ornithologiques (Rand 1936). Des brefs recensements ont été effectués par Rakotondraparany (1997) et Goodman (Goodman et al., 2000a ; Goodman&Schütz, 1999) notamment orientés vers des études des populations faunistiques. Les recherches sur les primates ont débuté en 2000 (Irwin, 2006 ; Irwin et al., 2000). Les inventaires floristiques et étude de la végétation de Tsinjoarivo sont peu nombreux. Celui réalisé par Rainiberiaka en 1998 a été suivi par des étudiants réalisant leur stage de mémoire à Tsinjoarivo. En plus, chaque investigation réalisée n’a concernée qu’une partie de la forêt telle les études de la forêt d’Andasihotsaka (ORIMPAKA en 1998, Grondin en 1997, Ranaivomanana en 1998), Mahatsinjo (Tiana en 2008) … Certains inventaires floristiques ont été également réalisés par l’équipe du DIREEF Antananarivo, CIREEF Antsirabe et CEEF Ambatolampy en 2007 pour la reconnaissance du lieu afin d’élaborer un PAG dans le futur. Ces études ont été seulement effectuées dans le fokontany d’Antsampandrano Lovasoa (forêt de Mahatsinjo et forêt d’Andranomangatsiaka).

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Discussions

La primatologie est la seule recherche actualisée et continue à l’intérieur de la forêt naturelle.

4.1.2.2. Milieu socio-économique et culturel  Migration et appropriation foncière dans zone forestière de Tsinjoarivo La migration fait toujours partie des caractéristiques sociaux et économiques d’une population. Les habitants de la forêt de Tsinjoarivo sont pour la plupart des immigrants venant des fokontany voisins, des communes proches ou loin, et même des autres régions. Leur déplacement a toujours des effets sur la forêt du fait de la conversion des espaces forestiers en terrains de culture. A part les raisons politiques, l’envahissement de la zone forestière est généralement provoqué par la recherche de nouvelles terres cultivables afin de satisfaire les besoins alimentaires et pour profiter de la fertilité du sol forestier (ANDRIANARIVELO, 2008). La fabrication de rhum traditionnel, l’exploitation de l’or, la procuration des ressources forestières notamment les produits ligneux sont également des raisons qui poussent les étrangers à s’installer dans la forêt. Les immigrants viennent surtout des fokontany voisins tels Ambohikambana, Andranovelona, Tsinjoarivo, Analamasina et Antanjona Est. D'autres viennent du Fokontany de Befotaka et Sarobaratra du district d'Antanifotsy. Une fois installée, les immigrants s’approprient librement des terres qu’ils ont défrichées. Cette occupation illicite n’est pas contrôlée et maîtrisée par l’état et les autorités locales (RAKOTOMAHEFA, 2005). Les défrichements, les cultures sur-brûlis, les prélèvements des produits forestiers provoquent le recul de la surface forestière lorsqu’ils ne cessent d’augmenter. L’habitat et la source d’alimentation de la faune est ainsi menacée (RAKOTONIAINA, 2010). Il s’avère donc nécessaire de renforcer le contrôle des occupations illicites et l’envahissement de la zone forestière. Les quartiers mobiles, les chefs fokontany doivent réaliser des recensements et des inspections dans leurs fokontany et hameaux.

4.1.2.3. Gestion de la forêt de Tsinjoarivo  Existence de système de gestion différente de la forêt contigue à celle de Tsinjoarivo Les lémuriens de la forêt de Tsinjoarivo se déplacent parfois dans la forêt de Vatateza, un grand bloc forestier se trouvant à l’Est d’Andrindrimbolo et d’Ankilahila. Ce bloc appartient à la région Alaotra Mangoro, district d’Anosibeanala, commune d’Ambalaomby. La forêt de Vatateza (19°43’15’’S, 47°51’25’’E, 1396 m) est constituée de végétation primaire, essentiellement composée de grands arbres (Irwin, 2006). Une forte déforestation et des traces de feu de brousse ainsi que des coupes ont été observées (Domoinaharivelo, 2014) malgré la présence des populations de lémuriens dans cette forêt. Les responsables de la protection de l’environnement et de la forêt à Tsinjoarivo n’ont aucune autorité dans cet endroit alors qu’ils aperçoivent des délits ravageant la forêt et l’habitat de la faune. Or, la forêt jouxtant la NAP de Tsinjoarivo est superposée avec les sites Koloala (SKA) d’Anosibeanala. Autrement dit, la limite administrative entre la CR de Tsinjoarivo et celle d’Ambalaomby les partage en 2 zones de système de gestion forestière différente. Les SKA sont destinés dans la promotion de la gestion durable des forêts (MEFT&USAID, 2009 in Sola, 2010). L’objectif est la production durable de produits ligneux pour satisfaire les besoins aux niveaux local, régional, national et international.

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Carte 4:Superposition du site Koloala avec la forêt d'Ambalaomby, forêt adjacente à la NAP de Tsinjoarivo

Source : SAPM-KOLOALA 2016, Geofabrik 2017, SIG Auteur

Selon la carte 4, la zone forestière à l’Est de Tsinjoarivo est destinée à l’exploitation qui risque de s’étendre vers la forêt de Tsinjoarivo et détruire l’habitat de la faune, ainsi que déformer la structure et la composition floristique. Cependant, cette forêt joue un rôle capital dans la pérennité des espèces car elle contient des populations animales (Groenveld et al., 2010, Rabarivola et al. 2007) plus stable et plus nombreuses que celle de Mahatsinjo et d’Ankadivory (Irwin et al., 2008). En plus, elle possède des formations forestières permettant le déplacement des primates qui est moins fréquent en forêt fragmenté (Domoinaharivelo, 2014). Ainsi, si la partie Est est dégradée et détruite (du fait de l’exploitation), l’habitat faunistique serait perturbé en provoquant des impacts sur leur régime alimentaire et croissance (Irwin et al., 2010) et le changement de leur activité. La dispersion des espèces (végétale et animale) sera limitée, ce qui provoquera un appauvrissement du bagage génétique des populations isolées (Bergès et al, 2010). L’intégration de la forêt d’Ambalaomby dans le SAPM serait l’un des moyens pouvant assurer la conservation de cette forêt et de sa biodiversité ainsi que celle de Tsinjoarivo.

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Discussions

4.1.2.4. Objectifs d’aménagement et gouvernance de la NAP  Choix de la catégorie En se référant à la typologie des aires protégées du SAPM, la Réserve de Ressources Naturelles est conçue pour : a) assurer la protection et le maintien à long terme de la diversité biologique et des autres valeurs naturelles du site ; b) protéger les ressources naturelles contre toutes formes d'utilisation susceptibles de porter préjudice à la diversité biologique et c) utiliser les ressources naturelles renouvelables dans l'intérêt de la population locale (COAP, 2015). Ce type d’aires protégées doit considérer l’utilisation durable des ressources (contexte social et économique), l’existence d’autres parties prenantes utilisant les ressources ou jouissant des fruits des ressources (contexte social, économique et juridique), l’occupation humaine et la présence d’activités économiques à l’intérieur de la délimitation de l’AP. Cette nouvelle aire protégée doit alors concilier la conservation et le développement de la population riveraine par une gestion durable des ressources. Le fait que des villageois entièrement dépendants à la forêt et à l’utilisation de ses ressources se trouvent à l’intérieur de la NAP ne permet pas d’adopter les autres catégories (I à IV) qui visent strictement la conservation. La considération des questions socio-économiques du site d’étude mène à choisir la catégorie VI d’UICN ou Réserve de Ressources Naturelles, une catégorie qui a comme objectif correspondante la conservation des écosystèmes et des habitats, de même que les valeurs culturelles et les systèmes de gestion des ressources naturelles qui leur sont associés (Dudley, 2008).

4.1.3. Sur les hypothèses La première hypothèse stipule que « L’inventaire et la connaissance de l’état de tous les éléments qui caractérisent le site sont des outils permettant d’adopter les mesures adéquates pour la conservation et les actions pour le développement local ».

L’inventaire de connaissance durant cette étude a consisté à identifier tous les secteurs concernés dans la création de la NAP, la situation actuelle et passée, leur composant, les contraintes. Pour le milieu naturel, il s’agit de déterminer les ressources biologiques et physiques (climat, relief, hydrographie), leur localisation, leur état, les pressions qui s’exercent sur eux ainsi que leur utilisation. L’étude du milieu social, économique et culturel s’est orientée vers la détermination de l’identité socio- économico-culturelle de la population et de leurs activités quotidiennes. Les différents modes de valorisation des ressources naturelles, l’implication des biens et services forestiers dans la satisfaction des besoins vitaux, les potentialités et sources de revenus possibles ont été également déterminés. L’analyse du milieu juridico-institutionnelle a été établie sur la connaissance des gestions et textes réglementaires, les intervenants dans le passé et dans le présent, ainsi que les lacunes dans la gestion de la forêt. La connaissance de tous ces paramètres a permis d’identifier les problèmes devant être pris en compte lors du zonage. La présence des cibles de conservation (faune endémique, menacée, diversité floristique, écosystèmes) a mené à délimiter la zone de protection dans laquelle l’objectif de gestion est de conserver la biodiversité. L’identification des pressions (origine, localisation, effets) est un outil 49

Discussions permettant de prévenir leur apparition (en connaissant leur source) ou de les atténuer (en connaissant la localisation, intensité). Les résultats socio-économiques induisent la nécessité des espaces et de ressources forestières destinés à la jouissance de droit d’usage de la population locale, ainsi qu’au respect de leur culture et tradition. C’est à partir de cet objectif que sont déterminées les zones de développement, à l’intérieur desquelles la collecte des produits forestiers, les activités agricoles et pastorales sont autorisées mais réglementées. La connaissance des rôles de l’écosystème forestier sur la vie sociale (plante médicinale), économique (réserve foncière) et sur l’environnement (habitat des espèces faunistiques, régulateur du régime hydrique, protection) a conduit à déterminer l’objectif de maintenir les fonctions écologiques et de l’appliquer dans la zone de régulation. De l’analyse de la gestion passée et actuelle de la forêt de Tsinjoarivo ont été déduits le mode de gouvernance à appliquer, les gestionnaires de la NAP, les actions déjà réalisées pouvant être continuées afin d’améliorer la gestion dans le futur. Littéralement, dans le cadre d’un aménagement forestier, les analyses pour connaître la richesse, les potentialités des milieux naturels, les besoins socio-économiques présents et futurs ainsi que les limites et potentialités sont indispensables (Naggar, 2002). La NAP ne peut pas être bien gérée, les espèces non conservées et les ressources non valorisées si les gestionnaires ne la connaissent assez bien (SAGE, 2013). La maitrise des connaissances sur l’AP permet de bien démontrer la valeur de la sauvegarde du site et elle constitue le point de départ pour atteindre les objectifs de gestion d’un périmètre. Les connaissances acquises permettent de préciser les objectifs de l'aménagement, de choisir les modes d'intervention, de définir la durée d'application (PREDAS, 2005). Elles vont guider dans l’établissement d’un zonage multifonctionnel de l'espace forestier et de fixer, pour chaque zone identifiée, les traitements à appliquer et les programmes prioritaires à réaliser. La connaissance des pressions est importante pour pouvoir prendre les mesures de gestion adéquates, de prioriser les activités à entreprendre dans les documents d’aménagement et de gestionainsi que d’intervenir avant que ces pressions n’entrainent des dégradations atteignant des niveaux irréversibles. La disposition des connaissances sur les gestions passées, notamment sur les initiatives entreprises au niveau des unités de gestion existantes aide à en tirer des recommandations pour la future NAP (SAGE, 2013). Ainsi, cette première hypothèse est vérifiée.

La deuxième hypothèse relate que « l’existence des conditions écologique, sociale, économique et politique qui sont suffisantes et cohérentes, justifie la mise en place de la NAP permettant d’assurer la protection des éléments sensibles et l’utilisation durable des ressources naturelles ».

Tsinjoarivo possède les caractéristiques permettant de la convertir en NAP pour bien assurer la protection de la forêt et la gestion rationnelle de ses ressources. La zone d’étude présente les caractères d’une aire protégée : « un territoire terrestre dont les composantes présentent une valeur particulière notamment biologique, naturelle, esthétique, morphologique, historique, archéologique, cultuelle ou culturelle, et qui nécessite, dans l'intérêt général, une préservation multiforme ». Concernant le milieu naturel, Tsinjoarivo abrite une richesse élevée en biodiversité composée par des espèces floristiques et 50

Discussions faunistiques endémiques. La forêt naturelle est constituée par des formations à structure et compositions diverses montrant la caractéristique d’une forêt humide de montagne. Les écosystèmes présents sont les sièges des cycles biogéochimiques et des actions de régulation. Tout cela mérite une attention particulière car la forêt est actuellement perturbée et les éléments de la biodiversité sont menacés. Leur protection, via la création d’une nouvelle aire protégée, serait une solution pouvant atténuer les risques. Les contextes socio-culturels, économique et administratifs expriment et renforcent le fait de la nécessité de la mise en place de la NAP. La population riveraine dépend généralement de l’utilisation des produits et espaces forestiers dans leur vie quotidienne. Les besoins augmentent et cela entraine une menace sur la forêt. Les activités culturelles et économiques sont également liées à la valorisation des ressources naturelles. L’intégration de la forêt et de ses zones environnantes dans le système d’aire protégée permet de réduire ces pressions et de gérer de manière rationnelle les ressources. La gestion actuelle de la forêt de Tsinjoarivo est caractérisée par l’absence d’un schéma (et plan) d’aménagement à appliquer malgré les diverses actions déjà réalisées visant la conservation de la faune et l’amélioration de la vie de la population. Ce qui explique la persistance des délits et des pressions. L’objectif global et les objectifs spécifiques de la gestion future de la NAP considèrent les composantes existantes afin d’éviter que les autres domaines d’intervention soient délaissés et négligés. Le zonage et les actions à exécuter dans chaque unité d’aménagement sont compatibles aux contextes locaux (occupants, espèces trouvées et activités effectuées dans chaque zone) pour réaliser les objectifs d’une aire protégée du SAPM: conserver la biodiversité et les patrimoines culturels, maintenir les services écologiques et utiliser durablement les ressources naturelles. L’interdiction d’accès à certaines zones ne signifie pas que la population n’aura plus de sources de bois ou de produits non ligneux. Il existe d’autres zones dans laquelle les villageois peuvent jouir de leur droit d’usage et réaliser leur pratique cultuelle. L’application des diverses activités génératrices de revenus est un moyen permettant de développer la vie économique de la population sans provoquer des pressions sur la forêt et la biodiversité. Le rôle de l’écosystème forestier dans la vie sociale et économique (source d’eau, bien-être, cycles des nutriments, protection du sol, …) ainsi qu’environnemental (chaîne trophique, habitat, connectivité écologique, réserve génétique) est l’une des motifs pertinents pour le protéger par la mise en place de la NAP.

La deuxième hypothèse est alors vérifiée.

4.2. Recommandations Pour la gestion durable de la forêt et des ressources naturelles de Tsinjoarivo, il s’avère nécessaire de concilier les 2 stratégies à la fois protectionniste et interventionniste. Il s’agit des politiques de conservation et de valorisation des ressources forestières pour le bien-être des communautés locales. Il serait aussi recommandé d’effectuer un zonage correspondant à chaque objectif assigné.

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Discussions

4.2.1. Zonage de la NAP Le zonage consiste à subdiviser l’espace en plusieurs zones dans lesquelles vont être réalisées des actions relatives aux objectifs spécifiques. Chaque zone de la NAP a été délimitée et déterminée grâce à la connaissance des existants sur le lieu (composante, état, valeur) et les attentes de chaque partie prenante (besoins de la population, de l’ONG SADABE, des autorités locales et administratives). Tableau 14: Description des zones constituant la NAP Unité de Caractéristiques Pressions Objectifs Zone Surface Activités gestion assignés d’affectation (ha) autorisées Foret Forêt naturelle et Chasse, coupe Conserver la Zone de Suivi naturelle divers écosystèmes: illicite, biodiversité protection écologique peu marais, ruisseau,... défrichement et protéger (noyau Contrôle dégradée Végétation riche en les espèces dur) Recherche orchidées et fougères menacées. épiphytes, 907,43 alimentation des lémuriens, peuplement dense Présence de flore et faune endémiques et menacées Espaces pouvant Enrichisse- assurer la liaison ment biologique et les Suivi processus écologique Maintenir la écologiques Patrouille/ disponibilité Formations Feux Zone de contrôle Forêt des services secondaires Défrichement régulation Restauration dégradée écologiques 2523,9 contenant des Tavy (zone du sol et la espèces faunistiques tampon) connectivité Végétation moins forestière riche spécifiquement, contenant des orchidées et autres épiphytes Bas-fond Zones d’installation Prélèvements Collectes et Bas- avec utilisation des non contrôlés activités versant RN et abusifs des réglementées Habitation Lieu renfermant des RNR Reboisement Combler les Champs patrimoines Mauvaise /enrichisse- besoins de la Zone de agricoles cultuels/culturels utilisation de ment population et développe- Savanes Présence de l’espace Renforce- valoriser les ment 5916,5 et prairies formations forestier (mi- ment des cultures (ZUD et Savoka forestières IR et IIR versant et bas- AGR locales. ZOC) utilisées par la versant)

population locale Versant et bas-fond aménagés pour l’agriculture 52

Discussions

4.2.1.1. Zones de protection Elles constituent le noyau dur qui contient les éléments symboliques de la biodiversité de Tsinjoarivo. La forêt naturelle constituant l’habitat de la faune endémique et des espèces particulières de la forêt dense humide, y est située. Ces zones sont victimes de défrichement, de collecte et coupe illicites. Leur conservation s’avère indispensable pour assurer le maintien du processus écologique, préserver les richesses spécifiques de la région et sauvegarder les ressources génétiques. Ainsi, l’objectif assigné est de protéger les espèces menacées et conserver la biodiversité. Pour l’atteindre, les activités pouvant nuire à son intégrité devront être interdites et toute circulation devant être réglementée. La surveillance, le suivi de l’état des ressources, les recherches sont utiles afin de pouvoir évaluer la situation de la zone et empêcher l’apparition des pressions.

4.2.1.2. Zones de régulation Ces zones contiennent également des écosystèmes et des fragments forestiers modifiés par les actions anthropiques et tendent vers la dégradation si des mesures ne sont pas prises. Elles ont la possibilité d’être restituées et d’assurer la fonction de protection des bassins versants, de maintenir les processus écologiques et leur amélioration constitue une solution contre la fragmentation. Ainsi, l’objectif « maintenir les fonctions écologiques et assurer la connectivité biologique » est affecté à ces secteurs pour la stabilisation des débits des sources d’eau qui sont importants dans l’agriculture, l’élevage, et dans la vie quotidienne de la population. Ces zones doivent également assurer la limitation de la dégradation et l’envahissement du noyau dur. Un enrichissement est nécessaire pour remettre en état cet espace. La mise en défens permettra d’éviter les pressions pouvant atteindre cette zone et éventuellement le noyau dur. Un suivi écologique permet d’évaluer et connaître le dynamisme de l’écosystème. Les exploitations et collectes de produits forestiers ne devront pas être autorisées pour assurer la réussite de la restauration, la liaison des fragments et l’unification des zones du noyau dur dans le futur.

4.2.1.3. Zones de développement La forêt de Tsinjoarivo est occupée par une population dépendant de l’utilisation des produits et espaces forestiers. Ses activités devront être soumises à des cahiers de charge pour ne pas provoquer des dégâts à l’écosystème. Les villageois riverains inclus dans la limite de la NAP, peuvent exercer leurs droits d’usage dans ces zones (constituées par les ZUD et ZOC). Les cultures et traditions pourront être valorisées par le tourisme. L’accès aux sites cultuels/culturels doivent aussi être sous contrôle. L’objectif attribué à ces zones est d’assurer le bien-être social et économique de la population locale et valoriser les patrimoines culturels. Pour cela, diverses alternatives peuvent améliorer la vie économique des habitants. Le tourisme (écotourisme, tourisme villageois) offre une source de revenu via les services fournis tel le frais de guidage, le transport des bagages, ainsi que le renforcement et l’appui aux autres AGR à savoir la pisciculture, l’artisanat. Pour la satisfaction des besoins en produits ligneux, un reboisement est nécessaire afin d’éviter que les habitants s’attaquent aux bois des zones interdites. 53

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4.2.2. Schéma d’aménagement proposé

OS1 : Protéger les espèces menacées et conserver la biodiversité de Tsinjoarivo Cet objectif spécifique est assigné aux zones de protection (déterminées comme noyau dur) afin de conserver la diversité biologique, protéger les écosystèmes menacés et sauvegarder les espèces en danger. Les actions principales à réaliser dans les zones visent à identifier les ressources à protéger par l’approfondissement de la connaissance et des études sur la flore et faune en danger et les écosystèmes. Les perturbations et les menaces sur la biodiversité devront être limitées par la mise en place des dispositifs correspondant et la sensibilisation de la population. Le renforcement des contrôles et système de gestion doit être assuré ainsi que l’application des règlements de gestion élaborés.

OS2 : Maintenir les fonctions écologiques et assurer la connectivité biologique Cet objectif est fixé pour remettre en état les écosystèmes perturbés, les espaces dégradés et les formations forestières modifiées. Les actions correspondant seront appliquées dans les zones de régulation (zone tampon). Elles consistent à améliorer l’état de l’environnement et restaurer les écosystèmes dégradés par l’enrichissement, la restauration des bassins versants, la gestion des espèces envahissantes et la formation sur les techniques culturales et agroforestière. Leur protection contre les sources de nuisance pouvant perturber l’intégrité écologique est également indispensable. Pour cela, les mesures à entreprendre sont la lutte contre la chasse (menaçant le rôle de dispersion par les animaux), la lutte contre les feux. Le renforcement de l’éducation environnementale est nécessaire pour sensibiliser la population dans la réduction des pressions provoquées par les activités anthropiques.

OS3 : Assurer le bien-être social et économique de la population locale et valoriser les patrimoines culturels Cet objectif est attribué aux zones de développement (ZOC et ZUD) à l’intérieur desquelles la population exerce le droit d’usage sur la forêt naturelle. Il vise alors à utiliser rationnellement les ressources et satisfaire les besoins en produits forestiers par la réglementation des collectes et des activités, la plantation des essences très utilisées. La vie de la population devrait être améliorée par l’appui aux intrants agricoles, le développement des AGR et la promotion des filières porteuses. La considération de l’aspect culturel et la valorisation de l’écotourisme sont également envisagées par l’installation des infrastructures adéquates et le renforcement de capacité de la population.

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Carte5:Proposition du schéma d’aménagement de la NAP de Tsinjoarivo

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Tableau 15:Cadre logique du schéma d’aménagement de la NAP de Tsinjoarivo Zone de protection Objectif spécifique 1 : Protéger les espèces menacées et conserver la biodiversité de Tsinjoarivo Résultats Actions Acteurs IOV Sources de Echéance attendus vérifications Nécessaires Souhaitables

R11: Les Etude approfondie des espèces Chercheurs Liste et statut des espèces MT ressources à menacées et endémiques Inventaire des SADABE écosystèmes protéger sont Inventaire complet et mise à jour CEEF, SADABE Localisation, effectif, MT identifiées et aquatiques des données sur la faune et flore Chercheurs, Population paramètres dendrométriques et Résultat bien connues faunistiques d’inventaire Suivi écologique Création de VOI, CEEF Evolution de la superficie de la Rapport LT laboratoire de SADABE forêt, des paramètres sylvicoles d’activités recherche et des paramètres faunistiques (botanique, zoologique) R12 : Les Mise en place des pare-feu Nettoyage- VOI Dimensions des pare-feu Rapport pressions et élagage Population locale Observation CT menaces sur Délimitation et marquage des Mise en place des VOI, Fokontany Surfaces délimitées Carte MT la limites panneaux SADABE Localisation de panneaux Observation biodiversité d’indication/d’int Service topo, domaine Surface/périmètre nettoyés sont limitées erdiction Sensibilisation et IEC DREEF, VOI, SADABE Nombre de séance de Rapports CT, MT Population locale sensibilisation/éducation Gestion de la migration et CR, BIF, chef fokontany, Nombre de d’immigration PCD, rapports, LT occupations illicites QM carte

R13 : Les Formation des membres de VOI DREEF, VOI Nombre de formation/membres CT contrôles et et des KASTI SADABE formés le système Organisation des patrouilles (lieu Attribution de Chronogramme des activités LT de gestion à surveiller, agents de contrôles, matériels (GPS, Nombre de patrouille Rapport sont Cahier de date et heure de surveillance) talkie-walkie,..) VOI, KASTI, QM renforcés. charge Contrôle permanent et régulier Fréquence de patrouille LT des zones à protéger Nombre de PV R14 : Les Information sur les lois régissant DREEF, CEEF, MEEF, Affiche, supports partagés Rapport règlements la NAP commune, chef fokontany de gestion Elaboration du cahier de charge VOI, KASTI Présence de cahier de charge Cahier de sont élaborés charge CT et appliqués Elaboration de Dina Population,VOI,chef FKT Présence de Dina Rapport CT : court terme (1 à 5 ans) MT : moyen terme (6 à 10 ans) LT : long terme (plus de 10 ans)

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Zone de régulation Objectif spécifique 2 : Maintenir les fonctions écologiques et assurer la connectivité biologique Résultats Actions Acteurs IOV Source de Echéance attendus Nécessaires Souhaitables vérification

R21 : L’état de Enrichissement/ Mise en place de Fokontany,population, Individus plantés Rapport LT l’environnement reboisement pépinières VOI, SADABE Surface boisée d’activités est amélioré et villageoises les écosystèmes Restauration et DRS et installation Population Surface restaurée Observation MT dégradés sont aménagementdes BV de dispositifs Fokontany Rapport restaurés antiérosifs Formation sur les Sensibilisation/IEC Techniciens Techniques appliquées par la MT à LT techniques culturales et Population locale population agroforesterie Rendement Rapport Gestion des espèces VOI, population locale Diminution de plantes MT envahissantes envahissantes

R22 : Les Lutte contre la chasse VOI, KASTI, personnels Diminution du braconnage LT écosystèmes sont du SADABE PV protégés contre Limitation des feux et VOI, population locale, Surface protégée/brûlée Rapport LT les sources de des dégâts provoqués chef fokontany, QM nuisance pouvant Education DREEF, population, Nombre de séance d’éducation Rapport CT perturber environnementale organismes environnementale l’intégrité environnementaux écologique Contrôles et suivi VOI, SADABE, KASTI, Nombre de contrôles effectués Cahier de LT écologique réguliers CEEF Evolution de la superficie charge forestière, de l’abondance de Rapport la population animale Régularisation et Commune, fokontany, Présence/absence Règles sur MT réglementation de population, VOI d’exploitation l’exploitatio l’exploitation minière n

CT : court terme (1 à 5 ans) MT : moyen terme (6 à 10 ans) LT : long terme (plus de 10 ans)

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Zone de développement Objectif spécifique 3 : Assurer le bien-être social et économique de la population locale et valoriser les patrimoines culturels Résultats Actions Acteurs IOV Sources de Eché attendus Nécessaires Souhaitables vérification ance

R31 : Les Délimitation définitive des zones et Service topo, FKT, VOI, Carte, présence des Carte CT ressources matérialisation des limites BIF, population, DREEF, bornes Observation naturelles sont Réglementation et contrôle sur la Détermination de la VOI, population, KASTI, Règles appliquées Rapport LT utilisées collecte des RNR et suivi de leur état quantité de PF utilisés et chefs fokontany Etat des RN PV rationnelleme nécessaire pour la nt et les population besoins en PF Plantation des essences très utilisées Nombre d’individus MT à sont satisfaits Création de pépinières plantés Population, fokontany, VOI Rapport LT Plantation des essences à croissance villageoises Nombre d’individus rapides/à intérêt économiques plantés Réalisation du transfert de gestion et DREEF, CEEF, VOIs Zones gérées Cahier de CT délimitation des zones gérées par les charge VOIs Plan de gestion R : La vie Appui aux intrants agricoles Liste, quantité des MT 32 SADABE et autres économique (semence, fertilisant, outils.) intrants, Rendement partenaires de la Développement AGR (pisciculture, Nombre d’AGR LT Organismes et coopérative population est apiculture, arboriculture) Formation en technique Revenus agricoles, techniciens améliorée Lancement des filières porteuses agricole/élevage Filières lancées Rapport LT agricoles (huiles essentielles, cuisse de Amélioration des voies de d’étude

nymphe) communication économique Soutien dans la commercialisation Collecteurs, commune, Flux des produits MT des produits /débouchés opérateurs commerciaux, commerciaux (transformation) transporteurs Appui social (école, santé, barrage, SADABE, autres Nombre Rapport MT pont, routes,...) partenaires, CR et FKT d’infrastructures Observation R33 : L’aspect Délimitation et réglementation de Identification des sites à Service topo, FKT ,BIF, Règles appliquées Rapport CT culturel est l’accès aux zones cultuelles potentialités touristiques population, DREEF, VOI, considéré et Installation des infrastructures Entretien des voies de SADABE population, Infrastructures Observation MT l’écotourisme adéquates communication autres partenaires, VOI, installées Rapport est valorisé. Formation de la population en Création d’une coopérative Opérateur touristique, Guides, responsables Rapport CT matière de tourisme/écotourisme touristique œuvrant dans la formateurs touristiques formés (guide, accueil, cuisine) commercialisation des produits artisanaux locaux CT : court terme (1 à 5 ans) MT : moyen terme (6 à 10 ans) LT : long terme (plus de 10 ans) 58

Conclusion

5. CONCLUSION La forêt naturelle de Tsinjoarivo dispose d’une grande richesse biologique représentant la biodiversité malagasy. Cette zone, encore peu connue, est le site d’habitation des espèces faunistiques endémiques (Cheirogaleus sibreei, Propithecus diadema), dont les primatologues seulement connaissent ses caractéristiques. Comme toutes les forêts tropicales, celle de Tsinjoarivo représente beaucoup de valeurs pour la population riveraine qui l’exploite et profite des biens et services fournis par cet écosystème. Cette dépendance entraine une régression de la surface forestière, une dégradation de l’écosystème et une perte d’habitat de la faune sauvage. La création de la nouvelle aire protégée met en jeu la conservation de la biodiversité et le développement humain. La problématique de cette étude est de savoir de quelle manière la NAP garantit la résolution de ce dilemme. Les outils et approches adoptés lors de cette étude ont abouti à la réalisation du schéma d’aménagement de la NAP, issu de l’analyse du milieu naturel, du milieu socio-économico-culturel et milieu juridique. La présence d’une forêt naturelle constituée d’une richesse floristique et faunistique diversifiée ainsi que des écosystèmes dont l’intégrité écologique est encore maintenue, caractérise la NAP. Le domaine socio-économique est marqué par une forte dépendance de la population envers la forêt et ses produits. Sa gestion, passée ou actuelle, influence sur son état et son évolution et son administration doit être assurée par toutes les parties prenantes impliquées : la population via le transfert de gestion, les autorités locales, les personnels de l’ONG SADABE et l’administration forestière. Le partage de toutes les connaissances, expériences et capacités de chaque acteur facilite la gouvernance de la forêt. La mise en place de la zone de protection permettra à court terme de protéger les animaux sauvages, d’assurer leur viabilité écologique, de favoriser les jeunes individus dans leur accroissement. Elle permet à long terme, la liaison des fragments forestiers, la continuité des processus écologiques et de lutter contre les effets du changement climatique. Les zones de développement sont délimitées afin de considérer les besoins de la population locale. Le développement des villageois forestiers est appuyé par les activités génératrices de revenu, proposées afin qu’ils puissent se procurer de leur nécessité économique sans réaliser des actes nuisibles à la biodiversité ou envers la forêt. Le reboisement est à encourager pour satisfaire les besoins en bois de la population. La disposition d’un schéma d’aménagement, indique ce qui est (état actuel et contraintes ou problèmes), ce qui doit être fait (objectifs), le moyen d’atteindre les objectifs (actions nécessaires) ainsi que les responsables désignés. Sa mise en œuvre conduit vers la réussite d’une bonne gestion car même si le site est doté d’un document cadre d’aménagement, les objectifs déterminés pour la gestion ne seront pas atteints si le schéma n’est pas appliqué. Cette présente étude ne prétend pas être complète puisque l’identification de toutes les espèces faunistiques de Tsinjoarivo n’est pas encore réalisée (sauf les primates). Ainsi, une recherche concernant la diversité en faune et la flore correspondant est souhaitable car la connaissance de l’existence d’autres espèces en danger ou endémiques dans les espaces inclus ou hors de la NAP oriente vers le changement du zonage, de la délimitation de la NAP et de sa surface et même de la modification de l’objectif affecté pour une zone quelconque.

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30. Naggar M, (2002). L’aménagement forestier et le développement participatif des zones forestières et périforestières. 31. Programme Régional de Promotion des Energies Domestiques et Alternatives au Sahel (PREDAS), (2005). Guide méthodologique d’aménagement forestier villageois pour la production du bois énergie. 32. Projet ZICOMA (1999). Les Zones d’Importance pour la Conservation des Oiseaux à Madagascar. Projet ZICOMA, Antananarivo, Madagascar. 33. Rabarivola C., Prosper P., Zaramody A., Andriaholinirina N., Hauwy M., (2007). “Cytogenetics and taxonomy of the genus Hapalemur”. Lemur News12: 46-49 34. Rainiberiaka M. et Tida M., (1996). Inventaire floristique de la forêt naturelle de Tsinjoarivo. Université d’Antananarivo, GTZ/ P.D.F.IV Antananarivo. 35. Rajaspera B.T.Y. (1998). Etude architecturale de quelques essences forestières pour la détermination de dimensions d’exploitabilité. Mémoire fin d’études, ESSA-forêts, Université d’Antananarivo. 36. Rajoelison, L.G., (1997), Etude d’un peuplement, Analyse sylvicole, Manuel forestier n°5, Département des Eaux et Forêts, ESSA. 37. Rakotomahefa J. D., (2005). Sécurisation foncière et conservation de la forêt: cas d'Andasihotsaka (Tsinjoarivo - Ambatolampy). Mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université d’Antananarivo. 38. Rakotondraparany, F. (1997). Inventaire faunistique de la forêt naturelle de Tsinjoarivo. Projet de Développement Forestier Intégré dans la Région de Vakinakaratra, GTZ/PDFIV. 39. Rakotondravony D. & Goodman, S.M. (1998). Inventaire biologique Forêt d’Andranomay Anjozorobe. Recherche pour le Développement, Série Sciences Biologiques n° 13-1998. CIDST Antananarivo. 40. RAKOTONIAINA L.J, 2010. Etude socio-économique de la forêt primaire de Tsinjoarivo, district d'Ambatolampy, région Vakinankaratra. 41. Ralison H.O., Rakotondrazafy H.H., Leona M., Rakoto R.H., (2011). Aires Marines Protégées et Changement Climatique- Les expériences du Parc National Marin Nosy Hara. WWF. 42. Rand. A.L., (1936). “The distribution and habits of Madagascar birds. A summary of the field notes of the Mission Zoologique Franco-Anglo-Américaine à Madagascar”. Bulletin of the American Museum of Natural History. 72: 143-499. 43. Randriamboavonjy J.C., (1996). Les principaux pédopaysages de Madagascar, thèse de doctorat. 44. Randriantsizafy I.S., (2004). Proposition d’un schéma d’aménagement de mise en valeur des sols d’une commune en utilisant l’outil SIG ; Cas de la commune de Tsinjoarivo. Mémoire de DEA en Sciences Agronomiques, Université d’Antananarivo Option Eaux et Forêts. 45. Rasolonjatovo S.M., (2015). Modèle de dominance des femelles chez Propithecus diadema Bennett, 1832 dans la forêt dégradée de Mahatsinjo-Tsinjoarivo, Centre-Est de Madagascar.

62

Bibliographie

Mémoire de DEA. Université d'Antananarivo, faculté des Sciences, Option Biologie, Ecologie et Conservation 46. Ratsirarison J. & Goodman, S.M. (2000). Monographie de la forêt d’Ambohitantely. Recherche pour le Développement, Série Sciences Biologiques n° 16-2000. CIDST Antananarivo. 47. Rollet B., (1983). « La régénération naturelle dans les trouées ». Bois et Forêt des Tropiques 201, 3-31. 48. Rothe P. L. (1964). « Régénération naturelle en forêt tropicale : le Dypterocarpus dyeri (Dau) sur le versant Cambodgien du golfe du Siam », Bois et forêt des tropiques. 49. SADABE, (2010). Rapport technique. 50. Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (SCDB) (2004). Programme de Travail sur les Aires Protégées (Programmes de Travail de la CDB). 51. Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement (SAGE), (2013). Guide d’élaboration de PAG adapté aux Aires Protégées de catégorie V et VI. 52. Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement (SAGE), (2013). Manuel d’exécution de l’élaboration d’un PAG dans le cadre de la mise en place d’une NAP de catégorie V et VI 53. Sola G., (2010). Etudes des filières bois formelles et informelles issues de deux zones forestières de la côte est de Madagascar. Mémoire de stage pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur AgroParisTech-ENGREF, spécialité Forêt. Approfondissement en gestion environnementale des écosystèmes et des forêts tropicales.

REFERENCES WEBOGRAPHIQUES

 Atlas numérique SAPM (Système des Aires Protégées de Madagascar) 2016 http://atlas.rebioma.net/ consulté la dernière fois le 02 novembre 2016.  Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO, FRA (2015). Évaluation des ressources forestières mondiales 2015 - Comment les forêts du monde évoluent-elles? http://www.fao.org/forest-resources-assessment/fr/consulté la dernière fois le 24 octobre 2016.  www.sadabe.org/Irwin/index .htmlconsulté la dernière fois le 15 février 2017.

COURS PROFESSES  RAJOELISON L. G. (2016), Aménagement forestier  RAJOELISON L. G. (2016), Sylviculture des forêts naturelles

63

Annexes ANNEXES

Liste des annexes

Annexe 1 : Catégories d'AP de l'UICN (Dudley, 2008) et objectif premier de gestion ...... II

Annexe 2 : Phases d’élaboration d’un schéma d’aménagement et de plan d’aménagement ...... III

Annexe 3 : Guides d’enquête et d’entretien ...... IV

Annexe 4 : Coordonnées géographiques des parcelles inventoriées ...... VII

Annexe 5 : Fiche d’inventaire sylvicole ...... VIII

Annexe 6 : La faune de Tsinjoarivo ...... IX

Annexe 7 : Liste des espèces floristiques inventoriées ...... XVI

Annexe 8 : Photos prises à Tsinjoarivo ...... XIX

I

Annexes

Annexe 1 : Catégories d'AP de l'UICN (Dudley, 2008) et objectif premier de gestion Catégories d’AP Objectifs premiers de gestion Réserve naturelle Conserver les écosystèmes exceptionnels, les espèces et Ia intégrale la géodiversité, lesquels seraient dégradés par tout impact humain, sauf très léger. Protéger à long terme l’intégrité écologique d’aires Zone de nature naturelles qui n’ont pas été modifiées par des activités Aires Ib sauvage humaines, sont dépourvues d’infrastructures et où les protégéesstrictes, processus naturels prédominent. sans Protéger la biodiversité naturelle, de même que la exploitationdes II Parc national structure écologique et les processus environnementaux ressources sous-jacents, et promouvoir’éducation et la récréation. naturelles Monument Protéger des éléments naturels exceptionnels spécifiques III naturel ainsi que la biodiversité et les habitats associés. Aire de gestion Maintenir, conserver et restaurer des espèces et des IV des habitats ou habitats.

des espèces Protéger et maintenir d’importants paysages où Aires protégées V Paysage terrestre l’interaction des humains et de la nature a produit, au fil polyvalentes, ou marin protégé du temps, une aire qui possède un caractère distinct et des avec valeurs considérables. exploitation Aire protégée Protéger des écosystèmes naturels et utiliser les durable des avec utilisation ressources naturelles de façon durable, lorsque VI ressources durable des conservation et utilisation durable peuvent être naturelles ressources mutuellement bénéfiques. naturelles

II

Annexes

Annexe 2 : Phases d’élaboration d’un schéma d’aménagement et de plan d’aménagement L’élaboration de plan d’aménagement fait partie des étapes de la création d’une aire protégée. Son élaboration doit tenir compte des besoins et des préoccupations des utilisateurs des produits forestiers. Elaboration du schéma global d’aménagement Le schéma global d’aménagement est produit de la phase préliminaire de création de la NAP. Il permet de savoir : - si le site est susceptible de répondre à la définition d’une aire protégée - et respecter les trois objectifs fondamentaux de la conservation : (i) garantir la représentativité de la biodiversité unique de Madagascar (écosystèmes, espèces, variabilité génétique), (ii) contribuer à la conservation du patrimoine culturel malagasy et (iii) maintenir les services écologiques et favoriser l’utilisation durable des ressources naturelles pour contribuer à la réduction de la pauvreté et le développement. (cf.1.4.1 du guide de création des NAP, 2008).

1. Inventaire rapide et/ou synthèse de toutes les connaissances pour les aspects biologiques et physique 2. Inventaires des opportunités de gestion et/ou conservation 3. Inventaires des types de pressions actuelles et potentielles, les niveaux de dégradation 4. Occupations du sol et occupants - Démographie et activités - Identification des carrés miniers auprès du BCMM (central ou interrégional) faisant l’objet de permis miniers licites dans le site cible 5. Etudes socio- économiques - activités existantes et opportunités de valorisation (transfert de gestion, lieux de culte, parcage de zébus etc.) - identification des parties prenantes et différents secteurs engagés dans l’initiative de création de la NAP - Situation des activités sectorielles dont minières dans la zone 6. Atelier sur la planification de la conservation : - Identification des cibles de conservation ; - Proposition des limites de l’aire cible 7. Consultation à tous les niveaux sur la base des résultats de l’atelier scientifique 8. Atelier d’élaboration du schéma d’aménagement global 9. Etablissement du document de schéma d’aménagement global

Elaboration du plan d’aménagement et de gestion 10. Mise à jour des données de base (éventuellement) 11. Consultation à tous les niveaux pour la restitution et la négociation des acquis et des recommandations de la phase préliminaire 12. Atelier d’élaboration du plan d’aménagement et de gestion définitif 13. Etablissement du document de plan d’aménagement et de gestion définitif III

Annexes

Annexe 3 : Guides d’enquête et d’entretien Entretien avec le maire - Généralités sur la commune (surface, possibilité d’accès, foncier, ressources naturelles, …) - Activités économiques : types, rendement, destination des produits, - Autres activités : tourisme, exploitation minière, - Opportunité et contraintes de développement - Contexte socio-culturel : démographie, origine des populations, scolarisation, infrastructures, us, sécurité, communication, santé - La forêt : surface, historique, exploitants, produits extraits, utilisation/valorisation/destination, les pressions - Population animale : richesse spécifique, espèces endémiques et menacées, statut - Flore : espèces les plus rencontrées, les plus utilisées, valorisation

Entretien avec les chefs fokontany - Démographie de chaque fokontany - Nombre de village/hameau dans les zones forestières - Origine ethnique de la population - Sources de revenus - Les principales activités des populations de ce fokontany - Rôles de la forêt pour la population - Activités socio-culturelles réalisées dans la forêt - Règlements appliqués dans le fokontany - Mode de gestion de la forêt - Utilisation des produits forestiers (consommation, transformation, commercialisation), quantité et valeur - Pressions : sources, types, localisation, responsables - Surfaces de forêts dégradées - Présence d’exploitants venant des autres fokontany/commune - Actions de protection de la forêt réalisées dans le fokontany - Projets divers réalisés dans le fokontany

Entretien avec le chef cantonnement - Généralités sur la forêt : surface, type de formation, localisation, statut - Principales utilisations de la forêt et des produits forestiers - Historique de gestion : lois, projets, gestionnaires et mode de gestion actuel - Problèmes dans la gestion de la forêt - Richesse floristique et faunistique, spécificité de la biodiversité - Pressions : origine, intensité, mesures prises, responsables IV

Annexes Avec le personnel du Sadabe - Contexte global de la forêt de Tsinjoarivo : superficie, limite, climat, topographie, accès. - Les activités de SADABE dans le passé et dans le présent - Ressources biologiques : flore, faune, leur statut, leur état, les menaces - Autres potentialités du site et les moyens de les valoriser - Leur concept de conservation : objectif, moyens envisagés pour conserver la forêt - Leur relation et collaboration avec la population locale - Activités humaines dans la forêt : exploitation, installation, usage traditionnel - Actions déjà mises en œuvre dans le cadre de la conservation et du développement

Questionnaires pour les membres de VOI - Depuis quand êtes-vous membre de ce VOI ? - Quelle est la raison qui vous a poussé à devenir membre ? - Quelles sont les activités que vous effectuez en tant que membre ? - Qu’est-ce que la forêt représente pour les paysans ? - Quels sont les rôles de la forêt ? - Comment voyez-vous l’état de la forêt ? - Pourquoi les gens détruisent /exploitent-ils la forêt ? - Quelles sont les pressions subies par la forêt ? - Qui sont les responsables ? - D’où viennent-ils ? - Quelles sont leurs activités, professions ? - Comment est votre relation avec les gens des villages qui ne sont pas membres du VOI ? - Cette relation peut-elle être source de la non-réalisation de vos engagements de protéger la forêt? - Quels sont les problèmes rencontrés sur la réalisation de vos devoirs ou responsabilités ? - Quelle est la source des problèmes ? - Que faites-vous en cas de feu ou si vous surprenez quelqu’un réaliser un délit ? - Quelles sont les solutions que vous avancez pour la protection de la forêt ? - Selon vous, quelles sont les lacunes dans les anciennes gestions de cette forêt ? - Quelles sont les activités de valorisation de ressources naturelles que vous pensez être faisable

Guide d’enquête des ménages - Identité de l’enquêté : nom, âge, village habité, membre de famille, origine (motif d’installation si migrant sinon), ethnie - Activités principales et secondaires - Destination des produits agricoles et d’élevage - Satisfaction des besoins par les produits agricoles ou non V

Annexes - Problèmes socio-économiques - Foncier : surface de terre, possession de titre foncier, mode d’acquisition - Utilisation des ressources ligneuses et non ligneuses - Espèces ligneuses et non ligneuses utilisées, quantité prélevée, utilisation, mode, lieu et saison de collecte, destination - Espèces faunistiques collectées dans la forêt, abondance, utilisation, lieu de collecte, saison de collecte, destination - Evolution de l’état des ressources forestières, le motif, responsable de la diminution de la disponibilité des ressources naturelles - Connaissance sur les filières des PFNL et des produits agroforestiers - Commercialisation des PF ou non (lieu, prix, quantité, transport, …) - Problèmes sur l’accès ou l’utilisation de la forêt et des PF - Projet de développement ou de conservation déjà effectué dans le village, leur répercussion dans la vie quotidienne de la population - Perception de la conservation - Besoins fondamentaux souhaités ou actions souhaitées pour lutter contre la dégradation - Attentes sur la gestion et l’utilisation de la forêt et des ressources

VI

Annexes

Annexe 4 : Coordonnées géographiques des parcelles inventoriées N° Site Latitude S Longitude E Altitude (m) 1 Ambatoafo 19 40 13,8 47 46 11,7 1638 2 Ambatomaladia 19 42 50,0 47 47 51,4 1345 3 Ampasambazimba 19 41 54,11 47 48 13,96 1457 4 Ampokafokely 19 42 46,5 47 48 05,1 1483 5 Andasikepika 19 42 33,7 47 48 40,5 1494 6 Andasikepika 19 42 21,9 47 48 43,6 1537 7 Andasikepika 19 42 16,8 47 48 29,6 1554 8 Andasikepika 19 42 23,2 47 48 27,8 1586 9 Andasikepika 19 42 26,1 47 48 37,0 1420 10 Andasikepika 19 42 10,4 47 48 32,6 1502 11 Andasikepika 19 42 14,3 47 48 36,7 1496 12 Andoakoho 19 41 10,2 47 45 41,2 1632 13 Andrindrimbolo 19 41 59,9 47 49 20,1 1458 14 Ankadivory 19 43 20,5 47 49 12,9 1402 15 Ankadivory 19 42 38,7 47 49 05,8 1420 16 Antanambao 19 42 30,0 47 48 23,5 1529 17 Besahanala 19 42 26,9 47 48 26,4 1586 18 Ankadivory 19 42 37,30 47 49 06,4 1474 19 Mahatsinjo 19 40 46,4 47 46 06,7 1628 20 Mahatsinjo 19 40 51,5 47 46 26,0 1630 21 Mahatsinjo 19 41 29,3 47 45 52,2 1611 22 Sahasabe 19 42 56,4 47 49 17,8 1495 23 Tavoangy 19 40 25,0 47 45 35,1 1614 24 Tetezanambo 19 43 06,5 47 48 38,8 1527 25 Andranomeloka 19 43 19,1 47 48 08,8 1333

VII

Annexes

Annexe 5 : Fiche d’inventaire sylvicole

Nom de la forêt/hameau/ fokontany Transect Compartiment : Début : latitude altitude longitude Dimension : Fin : latitude altitude longitude

N Noms vernaculaires Type D1,3(c Hauteur PHF D houppier Coord(m) Observation biologique m) (m) (cm)

H tot Hfût x y X Y

VIII

Annexes

Annexe 6 : La faune de Tsinjoarivo SOURCE

Nom Anglais Nom Scientifique Nom Vernaculaire 1 2 3 4

MAMMALIA: PRIMATES

Diademed Sifaka Propithecus diadema ssp. Sadabe + + +

Lesser Bamboo Lemur Hapalemur griseus griseus Kotraika + + +

Brown Lemur Eulemur fulvus fulvus Varika + + +

Red-Bellied Lemur Eulemur rubriventer Varika mena + +

Wooly Lemur Avahi laniger laniger Ramiona (Avahina) + + +

Sportive Lemur Lepilemur mustelinus Tsidika + + +

Mouse Lemur Microcebus rufus Tsilamodamoka + + +

Fat-tailed Dwarf Lemur Cheirogaleus major Matavirambo + + +

Fat-tailed Dwarf Lemur Cheirogaleus cf. sibreei Matavirambo +

Aye-aye Daubentonia madagascariensis Hay-hay + +

Black and White Ruffed Lemur Varecia variegata variegata ? ?

MAMMALIA: INSECTIVORA

Common Tenrec Tenrec ecaudatus Trandraka + + +

Shrew Tenrecs: Microgale cowani + +

Microgale dobsoni + +

Microgale fotsifotsy +

Microgale gracilis + +

Microgale gymnorhyncha +

Microgale longicaudata + +

Microgale parvula +

Microgale pusilla +

Microgale soricoides +

Microgale taiva +

Microgale thomasi + +

Lowland Streaked Tenrec Hemicentetes semispinosus Sora + + +

Highland Streaked Tenrec Hemicentetes nigriceps Sora +

Greater Hedgehog Tenrec Setifer setosus + +

Rice Tenrec Oryzorictes hova +

IX

Annexes

* Musk Shrew Suncus murinus +

MAMMALIA: RODENTIA

Tuft-tailed Rats: Eliurus grandidieri +

Eliurus majori +

Eliurus minor +

Voalavoanala Gymnuromys roberti +

Eastern Red Forest Rat Nesomys rufus + +

* Mouse Mus musculus +

* Rat Rattus rattus Voalavo + + +

MAMMALIA: CARNIVORA

Fossa Cryptoprocta ferox Fossa + +

Fanaloka Fossa fossana Halaza + +

Ring-tailed Mongoose Galidia elegans Vontsira + +

* Small Indian Civet Viverricula indica Jaboady +

Broad-striped Mongoose Galidictis fasciata +

MAMMALIA: CHIROPTERA

Bat various Ramanavy +

BIRDS

Frances's Sparrowhawk Accipiter francesiae Firasa + +

Henst's Goshawk Accipiter henstii Fanindry + +

Madagascar Sparrowhawk Accipiter madagascariensis + + +

* Common Mynah Acridotheres tristis Marotaina + +

Common Squacco Heron Ardeola ralloides +

Madagascar Blue Pigeon Alectroenas madagascariensis Fonaingo + + +

Red-Billed Teal Anas erythrorhynca +

Alpine Swift Apus melba Sidisidambato +

African Marsh Owl Asio capensis Tararaka +

Madagascar Long-eared Owl Asio madagascariensis Vorondoloala / Hakana + + +

Rufous-headed Ground Roller Atelornis crossleyi Tsakodambo + +

Pitta-like Ground Roller Atelornis pittoides Tsakoka +

Grey-crowned Greenbul Bernieria cinereiceps +

Long-billed Greenbul Bernieria madagascariensis Droadroaka + + +

X

Annexes

Yellow-browed Oxylabes Bernieria (Crossleyia) xanthrophrys ? +

Spectacled Greenbul Bernieria zosterops + +

Short-legged Ground Roller Brachypteracias leptosomus Vorotoatra + +

Cattle Egret Bubulcis ibis +

Madagascar Buzzard Buteo brachypteras Hindry + + +

Green-backed (Striated) Heron Butorides striatus +

Red-tailed Vanga Calicalicus madagascariensis Atodikarasoka + + +

Madagascar Wood Rail Canirallus kioloides ?Pangalatrovy + +

Nightjar Caprimulgus madagascariensis Matoriandro + +

Great Egret Casmerodius albus Vanofotsy +

Madagascar Coucal Centropus toulou Toloho + + +

Common Ringed Plover Charadrius hiaticula +

Madagascar Cisticola Cisticola cherina Tsitsina + + +

Madagascar Magpie Robin Copsychus albospecularis Fitatrala + + +

Cuckoo Shrike Coracina cinerea Angavo + + +

Lesser Vaza Parrot Coracopsis nigra Boloky + + +

Greater Vaza Parrot Coracopsis vasa Boloky + +

Madagascar Kingfisher Corythornis (Alcedo) vintsioides Vintsirano + +

Common Quail Coturnix coturnix Papelika +

Blue Coua Coua caerulea Taitso + + +

Red-Fronted Coua Coua reynaudii Fandikalalana + + +

Cryptic Warbler Cryptosylvicola randrianasoloi +

Madagascar Lesser Cuckoo Cuculus rochii Kakafotra + +

Blue Vanga Cyanolanius madagascariensis Vanga manga + + +

Crested Drongo Dicrurus forficatus Railovy + + +

Brown Emutail Dromaeocerous brunneus Fanariantsy + +

White Throated Rail Dryolimnas cuvieri Tsikoza +

Broad-billed Roller Eurystomus glaucurus Serasera +

Madagascar Kestrel Falco newtoni Hitsikitsike + + +

Peregrine Falcon Falco peregrinus Voromahery +

Madagascar Fody Foudia madagascariensis Fody + + +

Forest Fody Foudia omissa Fodiala + + +

XI

Annexes

Nuthatch Vanga Hypositta corallirostris +

Madagascar Bulbul Hypsipetes madagascariensis Tsikerovana + + +

Chabert's Vanga Leptopterus chabert Pasasatra + + +

White-headed Vanga Leptopterus viridis Vanga fotsiloha + + +

Cuckoo Roller Leptosomus discolor Vorondreo + + +

Madagascar Mannikin Lonchura nana Tsikirite + + +

Madagascar Crested Ibis Lophotibis cristata Akohonala + + +

Madagascar Partridge Margaroperdix madagascariensis Tsipoy + + +

Yellow-billed Kite Milvus aegyptius (?migrans) Papango + +

Madagascar Lark Mirafra hova Soriotra +

Monticola (=Pseudocossyphus) Forest Rock Thrush sharpei Atodiana + + +

Madagascar Wagtail Motacilla flaviventris Triotrio + + +

Crossley's Babbler Mystacornis crossleyi +

Madagascar Green Sunbird Nectarinia notata Souimanga + + +

Souimanga Sunbird Nectarinia souimanga Souimanga + + +

Common Sunbird Asity Neodrepanis coruscans Asity + +

Yellow-bellied Sunbird Asity Neodrepanis hypoxantha Asity + +

Stripe-throated Jery Neomixis striatigula +

Common Jery Neomixis tenella + +

Green Jery Neomixis viridis + +

Madagascar Brush Warbler Nesillas typica Poretaka + + +

Common Newtonia Newtonia bruneicauda Tretreka/Jijy bemaso + + +

Dark Newtonia Newtonia amphichroa Tretreka/Jijy bemaso +

Helmeted Guineafowl Numida meleagris Akanga +

Madagascar Scops Owl Otus rutilus Torotoroka + + +

White-throated Oxylabes Oxylabes madagascariensis Talapitany + +

Mascarene Martin Phedina borbonica + +

Velvet Asity Philepitta castanea Asitilahy + +

Nelicourvi Weaver Ploceus nelicourvi Fodisaina + + +

Madagascar Harrier Hawk Polyboroides radiatus Fihiaka + + +

Ward's Flycatcher Pseudobias wardi + +

XII

Annexes

Rand's Warbler Randia pseudozosterops +

Madagascar Flufftail Sarothura insularis Pangalatrovy + + +

Common Stonechat Saxicola torquata Fitadronga + + +

Rufous Vanga Schetba rufa +

Hammerkop Scopus umbretta Takatra + +

Madagascar Turtle Dove Streptopelia picturata Domohina + + +

Paradise Flycatcher Terpsiphone mutata Siketry + + +

Madagascar Button-Quail Turnix nigricollis Kibobo +

Tylas Vanga Tylas eduardi Mokazavona + + +

Barn Owl Tyto alba Vorondolo + +

Madagascar Red Owl Tyto soumagnei +

Hook-billed Vanga Vanga curvirostris Vangasoratra + +

Pollen's Vanga Xenopirostris polleni Vanga maintiloha +

Madagascar White-eye Zosterops maderaspatanus Fotsy maso + + +

Vorotrombolahy/Sidisidina/

Madagascar Spine-tailed Swift Zoonavena grandidieri Sidisidambato +

REPTILIA

Skinks (Scincidae): Amphiglossus macrocercus +

Amphiglossus melanurus +

Amphiglossus punctatus +

Mabuya boettgeri +

Geckos (Gekkonidae): Lygodactylus cf. tolampyae +

Phelsuma lineata +

Phelsuma quadriocellata +

Uroplatus ebenaoui +

Uroplatus phantasticus +

Uroplatus sikorae +

Gerrhosaurids (Gerrhosauridae) Zonosaurus aenus +

Zonosaurus ornatus + +

Zonosaurus madagascariensis +

Chameleons (Chameleonidae): Calumma brevicornis Tanalahy + +

Calumma gastrotaenia Tanalahy + +

XIII

Annexes

Calumma hilleniusi Tanalahy +

Calumma nasuta Tanalahy +

Calumma oshaugnessyi Tanalahy +

Furcifer lateralis Tanalahy +

Colubrid Snakes (Colubridae): Geodipsas infralineata Bibilava/Fandrefiala +

Liopholidophis dolicocercus Bibilava/Fandrefiala +

Liopholidophis grandidieri Bibilava/Fandrefiala +

Liopholidophis sexlineatus Bibilava/Fandrefiala +

Dromicodryas bernieri Bibilava/Fandrefiala +

AMPHIBIA

Hyperoliid Frogs: Heterixalus betsileo Sahona +

Mantellid Frogs: Mantidactylus albofrenatus Sahona +

Mantidactylus cf. alutus Sahona +

Mantidactylus ambohimitombi Sahona +

Mantidactylus asper Sahona + +

Mantidactylus betsileanus Sahona + +

Mantidactylus biporus Sahona +

Mantidactylus depressiceps Sahona +

Mantidactylus eiselti Sahona +

Mantidactylus femoralis Sahona +

Mantidactylus lugubris Sahona +

Mantidactylus luteus Sahona +

Mantidactylus mocquardi Sahona +

Mantidactylus opiparus Sahona + +

Ranid Frogs: Ptychadena mascareniensis Sahona + +

Rhacophorid Frogs: Aglyptodactylus madagascariensis Sahona + +

Boophis boehmei Sahona +

Boophis brachychir Sahona +

Boophis goudoti Sahona + +

Boophis granulosus Sahona +

Boophis luteus Sahona +

Boophis madagascariensis Sahona +

XIV

Annexes

Boophis mandraka Sahona +

Boophis miniatus Sahona +

Boophis reticulatis Sahona +

Boophis rhodoscelis Sahona +

Microhylid Frogs: Platypelis cf. alticola Sahona +

Platypelis cf. pollicaris Sahona +

Platypelis cf. tuberifera Sahona +

Plethodontohyla cf. notosticta Sahona + +

SOURCES:

1. Expéditions TFFP (Irwin et al. 2000a; donnés non-publies)

2. Expédition de Rakotondraparany (Rakotondraparany 1997)

3. Expédition de Goodman (Goodman & Schütz 1999; Goodman et al. 2000)

4. Recensement des carnivores (L. Dollar, Décembre 2002)

* espèce introduite

XV

Annexes

Annexe 7 : Liste des espèces floristiques inventoriées FAMILLE NOM SCIENTIFIQUE NOM VERNACULAIRE ACANTHACEAE Thumbergia sp Vahivoraka ANACARDIACEAE Micronychia tsiramiramy Tsiramiramy Rhus tarantana Tarantana Monanthotaxus pilos Vahimainty ANNONACEAE Polyalthia emarginata Ambavy Xylopia sp. Hazoambo APHLOIACEAE Aphloia theaformis Voafotsy APOCYNACEAE Carissa sp Velivato AQUAFOLIACEAE Ilex mitis Hazondrano Polycias myrsine Voatsilana Polycias sp Voatsilana ravimboanjobory ARALIACEAE Polycias sp2 Voatsilatenany

Schefflera bojerii Voatsilambato Schefflera myriantha Fitoravina ARECACEAE Ravenea sp Anivona Vonitra thouarsii Hovitra Brachylaena merana Merana Helichrysum bracteiferum Rambiazina Psiadia altissima Dingadingana Senecio myricaefolius Maroakoditra ASTERACEAE Senecio sp Dintinina Vernonia polygabaefolia Arivoravina Vernonia sublutea Kijejilahy Vernonia appendiculata Ambiaty BURSERACEAE Canarium madagascariensis Ramy CANNELACEAE Cinnamosma fragrans Mandravasarotra Garcinia aphanophlebia Kimbaletaka CLUSIACEAE Garcinia sp. Voamalambotaholahy Symphonia clusioïdes Kimba Symphonia microphylla Kimbaditinina COMPOSEAE Brachlaena sp Merapotsy Dracaena reflexa Hasina CONVALLARIACEAE Dracaena sp Ranjo CORNACEAE Kaliphora madagascariensis Sakatavilotra CUNONIACEAE Weinnmannia bojeriana Lalona Weinnmannia eriocarpa Hazomena CYATHEACEAE Cyathea concretus Ampanganamalona/tsipanganamalona Elaeocarpus alnifolius Malemiravina Elaeocarpus sp Sana mavoravina ELAEOCARPACEAE Elaeocarpus subserratus Sana Sloanea sp Voanandahy Agauria polyphylla Angavodiana ERICACEAE Phillipia floribronda Anjavidy ERYTHROXILACEAE Erythroxilum sp Taimboalavo XVI

Annexes

Erythroxylum cf. haeranthus Malambovony Erythroxylum sphaeranthium Menahihy Blotia hildebrandtii Fanjavala Croton argyrodaphne Fotsiavadika Croton mongue Mongy Croton sp Mongivavy EUPHORBIACEAE Croton sp2 Mongilahy Croton submetallum Silimainty Euphorbia bakeriana Matahotrantsy Macaranga myriolepida Mokaranana Thecacoris perrieri Fantsikahitra Homalium parkerii Hazomby FLACOURTIACEAE Homalium nudiforum Hazombato HYPERICACEAE Psorospermum cerassifolium Tambitsy ICACINACEAE Cassinopsis madagascariensis Hazombehivavy Cryptocarya sp Tavolo Ocotea racemosa Varongy fotsy LAURACEAE Ocotea sp Varongy Ocotea sp1 Varongy herotra Ocotea sp2 Varongy mavo Anthocleista madagascariensis Lendemilahy LOGANIACEAE Nuxia capitata Valanirana Nuxia sp Valanirandambo MELASTOMATACEAE Memecylon leakerianum Voamangalela MELIACEAE Astrotrichilia elliotii Sary Tambourissa rota Ambora Tambourissa sp1 Amborakely MONIMIACEAE Tambourissa sp2 Amboralahy Tambourissa sp3 Amboravavy Tambourissa thouvenotii Voanana Ficus rubra Nonoka Ficus pachyclada Ampana MORACEAE Ficus politoria Famakilela Ficus soroceoïdes Masaisaidela Ficus tiliifolia Voara Maesa lanceolata Rafy Onconstemon bojerianum Sotroasisika MYRSINACEAE Onconstemon botrioïdes Voatsiboboka Oncostemum acuminatum Voatsiboboka/kalafambakaka Oncostemum sp Kalafana Eugenia emirnensis Ranaitso MYRTACEAE Eugenia vaccinifolia Voarapoitra Syzigium sp Rotramena NI1 NI1 Bararata NI2 NI2 Vahifantsinakoho NI3 NI3 Sanirana

XVII

Annexes

NI4 NI4 Valotra NI5 NI5 Tilafoetra NI6 NI6 Tsofahazo NI7 NI7 Vahinonoka NI8 NI8 Sandrinosy NI9 NI9 Fiandrivalala NI10 N10 Firapoatra NI11 NI11 Hafomasay NI12 NI12 Hafotra maladia NI13 N13 Hafotra saisaidela NI14 NI14 Koranendaka NI15 NI15 Mahadiky NI17 NI17 Voavodiomby OCHNACEAE Campylospermum deltoïdeum Lanary OLEACEAE Noronhia verticilata Tsilaitra ORCHIDACEAE NI16 Mananasikazo Pandanus concretus. Vakoana PANDANACEAE Pandanus sp Vakoana kely PIPERACEES Piper sp. Sakaiala PITTOSPORACEAE Pittosporum senacia Maimbovitsika Arundaria sp Volotsangana Cephalostachyum perrieri Tsimbolovolo POACEAE Cephalostachyum viguieri Volobelohalika Nastus borbonicus Volosodina PODOCARPACEAE Podocarpus madagascariensis Hetatra Canthium buxifolium Malaonify Chassalia ternifolia Brem. Voananala Mapouria retiphebia Ravintsakay Mussaenda sp Sahanala Pauridiantha lyalii Karepoka RUBIACEAE Psychotria sp Hohaninasity Saldinia sp Tsimahamasatsokina Evodia madagascariensis Rebosa Evodia thricocarpa Hazomboangory Vepris ampody Mapody Zanthoxylon madagascariensis Tsisavihina Allophylus pinnatus Sakaihazo Beguea apetala Lanary elatrangidina SAPINDACEAE Neotina isoneura Felaborona Tina apiculata Hazomboretra SAPOTACEAE Sideroxylon sp Nanto SOLANACEAE Solanum mauritianum Seva Dombeya lucida Hafotra STERCULIACEAE Dombeya mollia Hafotango Dombeya spectabilis Hafobalo TILICEAE Grewia apetala Hafopotsy XVIII

Annexes

ULMACEAE Trema orientalis Andrarezina VACCINACEAE Vaccinium imernensis Voaramontsana VISCACEAE Viscum Hazomiavona

Annexe 8 : Photos prises à Tsinjoarivo Etat des formations forestières

Aménagement des espaces forestiers en terrain de culture

XIX

Annexes

Activités économiques

Utilisation des produits forestiers

Pressions dans les zones forestières de Tsinjoarivo

XX

Annexes

Annexe 9 : Proposition de délimitation de la NAP de Tsinjoarivo (vue aérienne sur Google Earth)

XXI