Étude d’aménagement du territoire Volume I : diagnostic Projet Roissy-Picardie Etudes préliminaires complémentaires

Etude d’aménagement du territoire

rapport de diagnostic

septembre 2008

setec organisation

Tour Gamma D -58, quai de la Râpée - 75583 Paris cedex 12 Tél. 01 40 04 63 38- FAX. 01 40 04 59 06 [email protected] 00824155-RAP-01-D

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement1 du territoire 1 SETEC Organisation 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 2 SETEC Organisation SOMMAIRE

PARTIE I : PRESENTATION………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..……………… p. 5 A. Le projet Roissy-Picardie p. 7 B. Objectifs et méthodologie de l’étude p. 8

PARTIE II : DIAGNOSTIC DE L’AIRE D’ETUDE……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. p. 11

PARTIE II-A : ATLAS DU TERRITOIRE CONSIDERE GLOBALEMENT……………………………………………………………………………………………………..……………….……………………..p. 13 1. Démographie p. 14 2. Dynamiques économiques et situation de l’emploi p. 17 3. Populations mobiles p. 18 4. Mobilités intercités et migrations pendulaires (domicile-travail) p. 20 5. Infrastructures en cours et en projet : modes collectifs (fer, air, eau) p. 22 6. Infrastructures en cours et en projet : mode individuel (route) p. 23

PARTIE II-B : DIAGNOSTIC DES ENSEMBLES TERRITORIAUX DE L’AIRE D’ETUDE..…………………………………………………………………………………………………………………….…p. 25 1. L’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle (Roissy) et le pays de France p. 27 1.1. Une plaque tournante des échanges au niveau national, européen et international, porte d’entrée de la France dans l’espace mondialisé p. 29 1.2. Un pôle métropolitain en plein essor, formant une véritable ville aéroportuaire p. 31 1.3. D’importants enjeux d’inscription spatiale dans les territoires environnants p. 37 1.4. L’enjeu d’une gouvernance englobant l’intégralité de l’aire d’influence de Paris-CDG p. 41 2. Sud de l’Oise: Valois, moyenne vallée de l’Oise, Beauvaisis p. 43 2.1. Un territoire sous obédience parisienne p. 45 2.2. Une forte empreinte de l’industrie, particulièrement de l’industrie chimique, pourvoyeuse à la fois d’emplois peu qualifiés et d’emplois tertiaires supérieurs p. 47 2.3. Un espace constitué de plusieurs bassins de vie, des enjeux communs de maîtrise spatiale du développement p. 50 2.4. Une dense armature urbaine commandée par des villes moyennes au profil bien distinct p. 52 3. et son aire urbaine p. 56 3.1. Amiens, 32ème aire urbaine française, mais principal pôle entre la métropole parisienne et la plaine des Flandres p. 58 3.2. Comparativement aux autres capitales régionales, une activité tertiaire supérieure à renforcer, une empreinte industrielle encore forte p. 60 3.3. Une profonde mutation depuis un quart de siècle grâce à l’affirmation de la fonction régionale p. 63 3.4. Une agglomération prête à relever le défi de l’attractivité p. 64

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 3 SETEC Organisation 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 4 SETEC Organisation PARTIE I : PRESENTATION

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 5 SETEC Organisation 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 6 SETEC Organisation A. Le projet Roissy-Picardie

A.2. Données techniques A.1. Objectifs et avancement A.2.1. Caractéristiques sommaires de l’infrastructure ferroviaire ƒ Réalisation d’une ligne nouvelle entre la LGV d’interconnexion, la ligne Paris-Creil-Amiens et les A.1.1. Historique raccordements afférents. ƒ Le principe d’une liaison ferroviaire entre la LGV d’interconnexion via la gare TGV/RER d’aéroport ƒ Les 3 fuseaux définis à l’occasion des études menées en 2004 représentent des longueurs variant Charles-de-Gaulle 2 et la ligne classique Paris-Creil-Amiens a été prise en considération très tôt, dès entre 7,5 et 12 kilomètres, majoritairement en Ile-de-France. le début des années 1990. Les différentes études qui ont été menées ont impliqué aussi bien Franciliens (Conseil régional d’Ile-de-France, Syndicat des transports parisiens devenu STIF, ƒ Ces caractéristiques seront mises à jour à l’occasion du nouveau programme d’études et ne doivent Direction Régionale de l’Equipement d’Ile-de-France) que Picards (Ville de Creil, Communauté pas être considérées comme définitive. d’agglomération Amiens Métropole, Conseil Régional de Picardie, Direction régionale de l’Equipement de Picardie), ainsi que la SNCF, avant d’être poursuivies par Réseau ferré de France (RFF) au début des années 2000. A.2.2. Dessertes et temps de parcours envisageables ƒ Ce projet a été inscrit au Contrat de plan Etat-Région 2000-2007 puis au Contrat de projet Etat- ƒ Les dessertes envisageables, à ce stade des études du maître d’ouvrage et à ce stade de définition Région 2007-2013 de Picardie et d’Ile-de-France. du projet (avant un possible Débat Public) concernent : ƒ Le programme d’études a été mené sous maîtrise d’ouvrage de Réseau ferré de France. Il est le ƒ pour la desserte grandes lignes : la gare d’aéroport Charles-de-Gaulle 2, celle d’Amiens, voire suivant : celle de Creil ; ƒ Une première phase a été réalisée en 2003-2004, validée en comité de pilotage mais butant sur ƒ pour la desserte domicile-travail : la gare d’aéroport Charles-de-Gaulle 2 ou un autre endroit de fortes contraintes de capacité en gare d’Aéroport CDG-TGV 2. proche et celle de Creil. ƒ Compte-tenu des évolutions du contexte, des études complémentaires sont désormais menées ƒ Ces dessertes servent de base et de calibrage au projet. Des prolongations et/ou des arrêts dans la perspective d’une saisine éventuelle de la CNDP, parmi lesquelles la présente étude. intermédiaires pourraient être définis au cours de l’avancement du projet: ƒ des prolongations vers le Nord = vers d’autres agglomérations de l’Oise (domicile-travail et/ou grandes lignes) et/ou vers le littoral picard et de la Côte d’Opale (grandes lignes). A.1.2. Objectifs ƒ des arrêts intermédiaires le long des trajets aéroport CDG 2 - Creil (domicile-travail) et aéroport ƒ Les fonctionnalités étudiées en 2004 pour le projet étaient les suivantes : CDG-TGV 2 – Amiens (grandes lignes) ƒ Connecter Amiens au réseau de Lignes à grande vitesse (LGV) via la gare d’aéroport Charles- ƒ Caractéristiques envisageables de la desserte grandes lignes entre aéroport Charles-de-Gaulle 2 et de-Gaulle 2 et l’utilisation de rames TGV ; Amiens, reprises des études de 2004, mais susceptibles d’évoluer : ƒ Connecter par le rail les territoires sud-picards et notamment aux territoires du sud de l’Oise au ƒ 1h00 de temps de parcours, pôle aéroportuaire de Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle, important pourvoyeur d’emplois ƒ 7 allers-retours quotidiens, (liaisons domicile-travail). ƒ prolongations au-delà d’Amiens envisagées, moyennant la réalisation de l’électrification de lma ƒ Ces fonctionnalités restent aujourd’hui valables, avec l’ajout d’une connexion au territoire Nord- ligne Amiens-Boulogne. francilien, en particulier pour les liaisons domicile-travail. ƒ Caractéristiques envisageables de la desserte domicile-travail entre aéroport Charles-de-Gaulle 2 et Creil : ƒ 16 min de temps de parcours, ƒ dessertes de type TER à l’heure ou à la demi-heure, ƒ prolongations au-delà de Creil envisageables (Compiègne….).

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 7 SETEC Organisation B. Objectifs et méthodologie de l’étude

B.1. Objectifs ƒ Réseau ferré de France (RFF) a confié à SETEC Organisation une évaluation des effets du projet Roissy-Picardie sur l’aménagement et le développement des territoires qu’il concerne. ƒ Cette étude s’inscrit parmi les études complémentaires que RFF souhaite mener, afin de disposer des éléments permettant de poursuivre l’avancement du projet et de saisir éventuellement la Commission nationale du Débat Public. Les études préliminaires menées en 2004 ne comportaient pas de volet « aménagement du territoire ». Elle est menée concomitamment avec une étude du marché des déplacements, une étude de contexte politique et une étude technique générale (scénarios de suivi, infrastructure, environnement, trafic et socio-économie). ƒ Son objectif est de montrer les effets que la nouvelle infrastructure pourrait produire sur l’aménagement et le développement des territoires desservis et les conditions de cette production (service ferroviaire, mesures d’accompagnement, gouvernance). ƒ Elle se déroule en deux phases, la première alimentant la seconde par ses analyses et ses conclusions : • un diagnostic territorial • une analyse prospective des effets potentiels du projet sur les territoires desservis.

B.2. Périmètre ƒ Le périmètre retenu est celui de l’influence possible du projet Roissy-Picardie sur les usagers potentiels. Il résulte de la superposition des effets liés à chacune des fonctionnalités envisagées, c’est-à-dire, la connexion au réseau de Grande vitesse ferroviaire (GVF) et la desserte ferroviaire domicile-travail du pôle d’emplois de l’aéroport Paris- Roissy-CDG. ƒ Il a été déterminé selon plusieurs variables : ƒ le réseau ferroviaire (lignes et gares) tel qu’il sera vraisemblablement à l’horizon de la mise en service de Roissy-Picardie, ƒ les effets liés à la connexion au réseau Grande vitesse ferroviaire (GVF), ƒ les effets liés à une desserte ferroviaire domicile-travail entre un pôle d’emplois et les territoires environnants. ƒ Les temps d’accès aux principales gares, desservies par l’un ou l’autre service, suivants ont été retenus : ƒ Pour les effets de la connexion au réseau GVF ƒ Temps d'accès tous modes (fer ou route) de 35 minutes autour des arrêts envisagés, Amiens voire Creil. ƒ Pour la gare d’aéroport CDG-TGV2, n’ont été pris en compte que les communes et cantons inclus dans le périmètre des effets domicile-travail, situés très majoritairement au Nord, au Nord-Ouest et au Nord- Est de l’aéroport. Les territoires situés au Sud sont déjà connectés au réseau GVF via les gares parisiennes et franciliennes existantes. Sont intégrés uniquement ceux faisant partie de la zone d’emplois de Roissy et facilement accessibles par les transports en commun depuis l’aéroport.. ƒ Pour les effets domicile-travail ƒ Temps d'accès tous modes (fer ou route) depuis le domicile jusqu’à la gare d’aéroport CDG 2 de 45 minutes, autour du tracé et des gares existantes et extension de ce périmètre jusqu’à , Aire d’étude (Carte : Setec Organisation) agglomération importante à l’échelle de la Picardie et qui serait située à une distance-temps légèrement supérieure. 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 8 SETEC Organisation ƒ Ces temps d’accès ont été déterminés au regard des résultats de différentes études synthétisées par ƒ Les territoires du sud de l’Oise (Valois, moyenne vallée de l’Oise, Beauvaisis) sont des ailleurs par Setec Organisation et adaptés aux spécificités du projet Roissy-Picardie : territoires d’interface entre les espaces métropolitains franciliens et l’espace intermédiaire ƒ Ces études montrent que 45 minutes de trajet pour accéder à gare TGV et de temps de parcours Paris-Lille-Londres, espace à dominante rurale, agricole et industrielle. Le sud de l’Oise se pour un trajet domicile-travail constituent des maximums. caractérise par sa trame dense de villes moyennes et petites, séparées par des espaces ruraux. ƒ Le temps d’accès à une gare TGV a été ramené, dans notre cas, à 35 minutes, étant donné que Roissy-Picardie permettra une connexion au réseau LGV, mais via un trajet en ligne classique, ƒ Capitale régionale de la Picardie, Amiens est le principal pôle urbain de l’espace donc moins performant. intermédiaire Paris-Lille-Londres, espace situé entre Paris et le cœur du Nord-Ouest de l’Europe. Le Nord-Ouest de l’Europe ou Aire métropolitaine du Nord-Ouest (AMNO) ƒ Par ailleurs, pour l’aéroport Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle, important pôle d’emplois, l’analyse a été concentre 45 % de la population de l’ex Union européenne des 15 et les fonctions de également effectuée à l’échelle de l’ensemble de la zone d’influence élargie de ce pôle : elle prend commandement économique. Amiens, située au cœur d’un espace rural, constitue un partiellement en compte les territoires situés au Sud de l’aéroport, c’est-à-dire, ceux facilement ensemble urbain « autonome ». accessibles par les transports en commun depuis l’aéroport. ƒ L’état des lieux et ses conclusions conduisent à structurer le rapport de la manière suivante : ƒ un atlas du territoire considéré globalement (partie II-A). : il est constitué de synthèses B.3. Méthodologie thématiques et vise à faire émerger : ƒ les grandes dynamiques permettant d’identifier les ensembles territoriaux, ƒ Le présent document constitue la première phase de l’étude. Son objectif est de mettre en évidence les caractéristiques du territoire que le projet Roissy-Picardie pourrait impacter: ƒ les échanges que ces ensembles territoriaux nourrissent entre eux ; ƒ une introduction, ƒ des diagnostics détaillés et spatialisés de chacun des ensembles territoriaux (partie II-B) : ils ont ƒ un diagnostic pour objectif de mettre en évidence l’état actuel et les dynamiques des caractères socio- économiques, d’identifier les projets et les stratégies, les opportunités et les menaces en fonction B.3.1. Introduction des effets des infrastructures sur les territoires. L’analyse est menée à la fois aux échelles: ƒ L’introduction présente l’étude et la replace dans son contexte: ƒ de l’ensemble de(s) l’aire(s) urbaine(s), dans le cadre d’une analyse stratégique, ƒ présentation du projet Roissy-Picardie, ƒ des quartiers, et notamment de ceux des gares et des centres villes, espaces les plus ƒ présentation de l’étude et du présent document. concernés par les effets d’une infrastructure ferroviaire, dans le cadre d’une analyse urbaine, B.3.2. Diagnostic ƒ des relations entre les différentes aires urbaines et ensembles territoriaux. ƒ Un état des lieux dynamique du contexte et de la structure socio-économique du périmètre d’étude a été mené. Il a été élaboré à partir : ƒ Les thèmes analysés ont été sélectionnés en fonction des effets des infrastructures ferroviaires sur l’aménagement et le développement des territoires. Une typologie de ces effets est présentée ci- ƒ d’entretiens avec les acteurs du territoire, dessous. Ils seront détaillés au cours de la seconde phase de l’étude. ƒ de visites in situ, ƒ d’analyses documentaires et statistiques (projets de territoires et documents de planification, statistiques Insee, documents stratégiques des partenaires), B.4. Thématiques impactées par la GVF et la desserte ferroviaire ƒ Ses principales conclusions sont que : domicile-travail ƒ L’ensemble du périmètre d’étude regroupe des territoires à forte densité urbaine. Ce type de ƒ Ces thématiques ont été identifiées à partir des effets observés des infrastructures ferroviaires à territoires est le plus à même de tirer profit des infrastructures ferroviaires, puisque c’est là que se grande vitesse sur le développement et l’aménagement des territoires. Ils reposent sur : concentrent la population et les activités. ƒ l’analyse d’une quarantaine d’ouvrages et études qui leur sont consacrées, effectuée par Setec ƒ Cette forte densité urbaine a des aspects singuliers (poids démographique et économique, formes Organisation (note en ligne sur les sites des débats publics des LGV PACA et Poitiers-Limoges), urbaines, services et activités, gouvernance). Trois ensembles sont identifiables : ƒ L’aéroport de Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle et le Pays de France font partie intégrante de ƒ les différentes missions que Setec Organisation a menées en lien avec cette problématique l’espace métropolitain parisien. Ils présentent deux fortes vocations d’activités et d’habitat, depuis plusieurs années. réparties selon un zonage fonctionnel assez strict : les activités au niveau du pôle ƒ Ces effets seront présentés en détail au cours de la seconde phase de l’étude. aéroportuaire, l’habitat au Nord, Nord-Ouest et Nord-Est, sous forme périurbaine. 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 9 SETEC Organisation B.4.1. Thématiques impactées par la Grande vitesse ferroviaire (GVF) ƒ Compte-tenu des effets potentiels d’une LGV sur les territoires, 9 thématiques ont été retenues : ƒ l’occupation de l’espace et la localisation des bassins de population, ƒ les évolutions et les dynamiques démographiques ƒ les infrastructures de transport actuelles et en projet, les réseaux aux niveaux local et national, voire européen, tous modes confondus, ƒ les mobilités, en particulier la localisation des populations les plus mobiles : cadres supérieurs et population aisée, actifs du tertiaire et en particulier de la haute administration et du service aux entreprises, étudiants, ƒ les relations intercités et les complémentarités entre aires urbaines, leurs projets de coopération, ƒ les dynamiques économiques (création d’entreprises, secteurs en développement, investissements, principales entreprises et employeurs, secteurs d’activité dominants…), ƒ les filières d’excellence, les pôles de compétitivités, l’enseignement supérieur et la recherche/développement – les complémentarités éventuelles entre territoires, ƒ le tourisme et en particulier le tourisme urbain et le tourisme d’affaires - les résidences secondaires, ƒ l’identité, le rayonnement, les valeurs des territoires et des populations.

B.4.2. Thématiques supplémentaires impactées par une desserte ferroviaire domicile-travail ƒ l’ensemble des filières économiques présentes sur le territoire, ƒ les mobilités étendues à l’ensemble de la population et le niveau d’équipement automobile des ménages, ƒ le niveau d’équipements des principaux pôles urbains, ƒ les disponibilités foncières, ƒ la localisation et la nature des développements urbains projetés.

Il faudra également tenir compte, dans les deux cas, des distorsions de concurrence entre les territoires induites par la réalisation d’une nouvelle infrastructure de ce type.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 10 SETEC Organisation PARTIE II : DIAGNOSTIC

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 11 SETEC Organisation 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 12 SETEC Organisation PARTIE II-A : ATLAS DU TERRITOIRE CONSIDERE GLOBALEMENT

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 13 SETEC Organisation 1. Démographie (1/3) Enjeux et problématiques du territoire étudié ƒ Des densités de population très hétérogènes ƒ La densité décroît à mesure que l’on progresse vers le Nord, que l’on s’éloigne de l’aire métropolitaine parisienne. ƒ Le Sud de l’aéroport Paris-CDG présente des caractéristiques de tissus urbains denses. Cet espace est partie intégrante du cœur de l’aire métropolitaine parisienne. ƒ Le Nord de l’aéroport jusque Creil, Compiègne et Beauvais est un espace de transition entre aire métropolitaine et espace intermédiaire Paris-Lille-Londres. Sa densité de population reste forte, largement supérieure à la moyenne nationale densités et se concentre en doigt de gant le long des infrastructures. ƒ Le Nord du périmètre, au-delà de la RN31, présente des densités beaucoup plus faibles, comparables aux parties rurales et agricoles du Bassin Parisien. C’est l’espace intermédiaire Paris-Lille-Londres entre l’aire métropolitaine parisienne et l’aire métropolitaine du Nord-Ouest de l’Europe. Cet espace est toutefois polarisé par une aire urbaine autonome, Amiens.

ƒ Une croissance démographique de plus en plus diffuse sur le territoire, se Densitédirection ded’Yves population Lacoste, Nathan) en décalant vers Le Nord Europe occidentale en 2000(Source : Atlas 2000 sous la ƒ L’ensemble du périmètre d’étude connaît un accroissement démographique depuis 1999. Les valeurs absolues sont néanmoins sans commune mesure : ƒ L’essentiel de cette croissance est située en Ile-de-France, dans les espaces environnant l’aéroport Paris-CDG au Sud et surtout au Nord- Ouest de celui-ci. ƒ Ailleurs, l’accroissement reste dans des proportions plus mesurées. ƒ Ces mouvements devraient s’étendre à l’horizon 2030. ƒ D’après les projections de l’INSEE, la population d’Ile-de-France devrait croître de près de 9,2% entre 2005 et 2030, celle de la France de 10,7%, alors que la population picarde augmenterait de 2,8%. ƒ De nouvelles tendances apparaissent, avec la formation d’un «cône de développement » picard : ƒ En valeurs relatives, ce sont les espaces situés au nord de la RN31 et au Sud d’Amiens qui ont connu les plus fortes hausses de population. ƒ Il s’agit d’une évolution sensible, car jusqu’ici c’était les territoires du Sud du département de l’Oise qui connaissent les plus fortes hausses relatives.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 14 SETEC Organisation Évolution annuelle de la population 1999-2006

(données INSEE, carte Setec Organisation)

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 15 SETEC Organisation Part des moins de 20 ans

ƒ Une population en moyenne plus jeune qu’au niveau national, mais en voie de vieillissement dans la population en 1999 ƒ L’aire d’étude se situe dans des territoires traditionnellement jeunes : l’Ile-de-France est la région la plus jeune de France et la Picardie est la 3ème région la plus jeune de France avec un âge moyen de 37 ans (39 ans en France) ; ƒ L’évolution à 20 ans prévoit un alignement sur les tendances nationales. ƒ La population de l’aire d’étude devrait rester plus jeune que la moyenne nationale mais sa structure par âge s’en rapprocherait ; ƒ En 2030, l’âge moyen atteindra 42,3 ans en Picardie, 39,2 en Ile-de-France et 42,6 ans en France selon l’INSEE. ƒ Des situations infrarégionales très contrastées révélant les mêmes divisions territoriales que pour la densité : ƒ La partie Nord de l’aire d’étude se rattache aux évolutions démographiques de la frange Nord et Nord-est de la France : la part des jeunes dans la population diminue du Part des plus de 60 ans da fait de la baisse de la natalité. La structure par âge de la population se rapproche ainsi de la moyenne nationale. ƒ Grâce au desserrement francilien, l’Oise attire de jeunes ns la population en 1999 actifs et reste le département le plus jeune de Picardie ;

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 16 SETEC Organisation 2. Dynamiques économiques et situation de l’emploi

Taux de chômage par zone d’emplois au 1er trimestre 2008 (carte : Observatoire des territoires - Diact, données : Insee) aéroport Paris-CDG

Enjeux et problématiques du territoire • Une grande hétérogénéité de la situation de l’emploi • Globalement une césure Nord-Sud ƒ Le Nord du périmètre d’étude se situe dans une région plus touchée par le chômage : d’après l’INSEE, la Picardie affichait un taux de chômage de 8,5% fin 2007 (moyenne nationale : 8,1%) ; ƒ Une situation plus favorable dans le Sud : les zones d’emploi de Compiègne et du Sud-Oise affichaient fin 2007 respectivement un taux de chômage de 7,2% et 6,7%, soit un taux inférieur à la moyenne nationale ; la zone d’emplois de Roissy-en-France, 4,1 % (fin 2007). ƒ Les salaires horaires moyens net révèlent les mêmes disparités. • Dans le détail, et notamment au Sud, des situations locales très dissemblables • Au Sud de l’aire d’étude, des espaces en difficulté, l’agglomération de Creil, et l’Ouest de l’aéroport Paris-CDG (Communauté d’agglomération Val de France) : chômage élevé, salaires horaires plus bas que les espaces avoisinants. • Au Nord, en périphérie d’Amiens, un taux de chômage plus bas et des salaires horaires légèrement plus élevés que dans le reste de le reste de la Somme.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 17 SETEC Organisation 3. Populations mobiles

Enjeux et problématiques du territoire

• Une forte densité générale de « CSP+ » parmi les habitants du Sud de l’aire d’étude, largement supérieure à la moyenne métropolitaine • Leur concentration dans des secteurs dépourvus de grande agglomération (canton de Luzarches dans le Val d’Oise, partie Ouest du Valois (Chantilly, )) et leur proximité de l’aéroport Paris-CDG montrent l’influence de celui-ci. • Le Nord du territoire présente un schéma plus classique, avec une concentration dans le cœur de l’aire urbaine amiénoise, alors que le reste du territoire (Plateau Picard, Santerre), demeure rural et agricole, comme les autres grands espaces du Bassin Parisien.

• Un niveau de qualification de la population très hétérogène, sans rapport Part des emplois de cadres de avec la hiérarchie urbaine profession supérieure en 1999 • La moyenne des qualifications de la population d’Amiens, principal (carte : Setec Organisation, données : Insee) pôle urbain du périmètre, est d’un niveau « intermédiaire », en dépit de la présence d’une université • Les autres territoires urbains présentent des situations très contrastées. • Le niveau moyen de qualification dans les territoires dits de banlieue et périurbains voisins de l’aéroport sont très bas (peu de plus 15 ans titulaires d’un diplôme supérieur et beaucoup de non diplômés). • A l’inverse, le niveau moyen de qualification des populations des territoires commandés par le réseau de villes moyennes de l’ouest du Valois (proximité de Roissy et de la vallée de l’Oise) et par le pôle urbain de Compiègne (université de technologie délivrant des diplômes d’ingénieurs) est parmi les plus élevés de France. • Le niveau moyen de qualification des populations des fonds de vallées de tradition industrielle est très faible, notamment dans l’agglomération creilloise. • Le niveau moyen de qualification des populations des milieux les plus ruraux et agricoles du Plateau Picard et du Santerre est également très faible.

Part des emplois d’agriculteurs en 1999 (carte : Setec Organisation, données : Insee)

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 18 SETEC Organisation Population de plus de 15 ans titulaire d’un diplôme Population de plus de (cartesupérieur : Setec Organisation, en 1999 15 ans sans diplôme en données : Insee) (carte : Setec Organisation, 1999 données : Insee)

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 19 SETEC Organisation 4. Mobilités intercités et migrations pendulaires (domicile-travail) Enjeux et problématiques du territoire ƒ Une forte densité générale de « CSP+ » parmi les habitants du Sud de l’aire d’étude, largement supérieure à la moyenne métropolitaine

ƒ Une aire d’études éclatée entre plusieurs territoires vécus ƒ L’Oise (notamment le Sud) fonctionne en lien avec Paris. On constate notamment que les migrations Migrations alternantes entre aires urbaines – hors pendulaires entre Beauvais, Compiègne et Creil sont moindres que celles qui les lient à Paris ; Paris (en migrants)

4000 ƒ Il y a concordance entre l’existence et la qualité de la desserte ferroviaire et l’intensité des migrations pendulaires de ces villes avec Paris. Moins de 1000

Source : INSEE (1999) ƒ Amiens rayonne essentiellement sur son bassin d’emplois ; Diact – Francièmes © Tous droits réservés ƒ Des migrations pendulaires de plus en plus fortes et complexes entre le Sud de l’Oise et l’Ile-de- France ƒ Intensification des échanges : ƒ Plus de 85.000 picards travaillent en Ile-de-France en 2005. La grande majorité habite dans l’Oise, au Sud de la RN31. ƒ Amiens constitue un point émetteur de flux sortants (environ 2.000 migrants pendulaires), isolé Part des actifs ayants un emploi en dehors de leur région de résidence (en %) ƒ Ce volume augmenté de 12 % entre 1999 et 2005, soit près de 10.000 personnes 6,8 à 45,5 (71) 3,4 à 6,8 (70) ƒ Diversification : deux pôles d’emplois sont prépondérants, Paris et Roissy 2,1 à 3,4 (70) 1,5 à 2,1 (67) 0 à 1,5 (70) ƒ Près de 25.000 picards travaillent à Paris en 2005 ; leur nombre a diminué de 4 % entre 1999 et N/A (4) 2005 Source : INSEE (1999) – Chaque DOM est considéré comme une zone d’emploi à part entière Diact – Francièmes © Tous droits réservés ƒ Près de 40.000 picards travaillent en Seine-Saint-Denis et Val-d’Oise où se trouvent les pôles de Roissy-CDG, Cergy-Pontoise, Saint-Denis-Plaine-de-France, Parc des Expositions, usine PSA d’Aulnay-sous-Bois ; leur nombre a augmenté de 22 % entre 1999 et 2005. ƒ Une amorce de « réciprocité » des flux : ƒ Le nombre de Franciliens travaillant en Picardie a augmenté de 30 % entre 1999 et 2005, pour atteindre en 2005 12.000 migrants pendulaires. Les salariés sont principalement originaires du Val d’Oise et de la Seine-Saint-Denis.

Migrations alternantes entre Paris et les autres aires urbaines (en migrants) ƒ L’aire d’influence de l’aéroport Paris-Roissy-CDG : une très forte déconnexion emplois-habitat et la 4000 prépondérance de la voiture comme moyen de transport 1500 ƒ En 1999, un salarié sur 2 vivait à plus de 17,5 km de l’aéroport. Moins de 1000 ƒ Une aire d’influence qui concerne de plus en plus la Picardie et plus particulièrement le Sud de l’Oise Source : INSEE (1999) : 15.000 Picards travaillaient dans le pôle Paris-Roissy-CDG en 2006 (dont 10.500 dans l’Oise), Diact – Francièmes © Tous droits réservés contre 10.500 en 2002. Les salariés travaillant en 2006 sur la plateforme aéroportuaire représentaient 3,30 % de la population active de l’Oise de 1999. ƒ La prépondérance de la voiture : 90% des salariés de Roissy viennent travailler en voiture en 2002

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 20 SETEC Organisation 4. Mobilités intercités et les migrations pendulaires (domicile-travail)

Origine des Nb de salariés en Part relative par Part des salariés salariés 2006 par rapport nb total (2006) de la département de de salariés de la plateforme / résidence plateforme population active par département (base : Insee RGP 1999) Seine-Saint-Denis 16.850 20 % 2,50 % Val-d’Oise 13.600 16 % 2,43 % Seine-et-Marne 12.700 15 % 2,12 % Oise 10.500 12 % 3,30 %

Origine géographique des salariés

(données : Aéroports de Paris)

Paris-Roissy-CDGtravaillant sur la plateforme de Commune Unité urbaine Nombre de salariés (2006) travaillant sur la plateforme Senlis Senlis 863 Crépy-en-Valois Crépy-en-Valois 468 Creil Creil 377 Le Plessis-Belleville Le Plessis- 364 Belleville Lamorlaye Chantilly 334 Les principaux flux pendulaires entrants vers la zone Chantilly Chantilly 325 d’emplois de Roissy depuis d’autres zones d’emplois Gouvieux Chantilly 273 Nanteuil-le-Haudouin Nanteuil-le- 242 Tous les déplacements ont pour destination la zone de Roissy-en-France. Les chiffres Haudouin correspondent au nombre d’actifs se rendant dans la zone de Roissy-en-France pour travailler. Compiègne Compiègne 234 Pont-Sainte-Maxence Pont-Sainte- 208 franciliennes Maxence La Chapelle-en-Serval Orry-la-Ville 190 (Source: INSEE RGP 1999) Principales communes de l’Oise de résidence de salariés

travaillant(données sur la platefor : Aéroports de Paris)

00824155-RAP-01-Dme Projetde Paris-Roissy-CDG Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 21 SETEC Organisation 5. Infrastructures en cours et en projet : modes de transport collectifs (eau, fer, air) Enjeux et problématiques du territoire ƒ A l’échelle internationale et interrégionale : un dense réseau d’infrastructures quasiment exclusivement radial. L’aire d’étude comprend : ƒ Trois aéroports internationaux dont Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle : aéroports de Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle, 2ème aéroport européen et 6ème mondial, de Paris-Le Bourget, dédié à l’avion d’affaires (1er rang européen), de Beauvais-Tillé, dédié au trafic low cost (1.887.443 passagers en 2006, 10ème aéroport français). ƒ Le projet de Canal Seine Nord Europe (maillon central de la liaison à grand gabarit Seine-Escaut entre Compiègne et Aubencheul-au-Bac), afin de développer le transport fret par voie d’eau. Réseau ferroviaire national en 2006 ƒ Un dense réseau ferroviaire permettant sa desserte par tous les types de services ferroviaires de voyageurs (source : RFF) ƒ GVF grâce à la LGV Nord (gare de TGV Haute-Picardie à Ablaincourt-Pressoir) et la LGV d’interconnexion à aéroport Charles-de-Gaulle 2 – TGV), mais Amiens n’est pas desservie directement, ƒ Liaisons intercités circulant sur des lignes classiques (Paris-Amiens-Boulogne-sur-Mer et Paris-Compiègne- Maubeuge) ƒ Liaisons régionales (TER Picardie) et trains de banlieue (jusque Beauvais, Creil, Persan-Beaumont, Crépy-en-Valois) ƒ Liaisons urbaines avec le RER (lignes D et B) ƒ Deux caractéristiques ferroviaire sont largement prépondérantes : l’orientation radiale du réseau et la connexion à Paris comme seul point d’accès francilien. ƒ 3 gares jouent le rôle de nœud ferroviaire : ƒ aéroport CDG 2-TGV pour les liaisons GVF, à l’échelle nationale, ƒ Creil, principal centre d’éclatement du trafic en provenance de Paris vers les principaux pôles picards (Amiens, Compiègne, Saint-Quentin, Beauvais, Clermont…), ƒ Amiens, à l’échelle du département de la Somme. ƒ A l’échelle infrarégionale : une accessibilité ferroviaire à l’aéroport de Roissy-CDG très lacunaire ƒ Une accessibilité possible uniquement depuis le Sud, depuis Paris, via le RER B, ƒ De très larges espaces riverains de l’aéroport sont non desservis, dont l’intégralité de l’aire d’étude. Cette situation pose deux types d’enjeux : ƒ d’accessibilité à l’emploi pour des populations peu motorisées : c’est le cas des territoires de banlieue de la Plaine de France dans les parties Ouest (Sarcelles, Villiers-le-Bel, Goussainville….) et Est (Clichy-sous-Bois, Montfermeil), et de l’agglomération de Creil dans la moyenne vallée de l’Oise ; ƒ de saturation du réseau routier dans les territoires périurbains du Pays de France, de la Goële et du Valois. ƒ De nombreuses améliorations du réseau sont projetées, en majorité à l’échelle infra-régionale (sources Contrats de projets Etat-Région 2007-2013 d’Ile-de-France et de Picardie): ƒ Projets liés à la réalisation de nouvelles infrastructures d’orientation transversale : tangentielle Nord Ile-de-France, barreau de Gonesse, ƒ Projets liés à l’amélioration des dessertes radiales Picardie-Ile-de-France : amélioration de l’accès à l’aéroport CDG 2 (projet Roissy-Picardie, amélioration de l’accès depuis l’Aisne, CDG Express entre Paris-Est et aéroport CDG 2), amélioration des axes Creil-Paris et Beauvais-Creil.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 22 SETEC Organisation 6. Infrastructures en cours et en projet : mode de transport individuel (route)

Enjeux et problématiques du territoire ƒ Une forte densité de 2x2 voies… ƒ Des axes constitutifs du carrefour parisien : ƒ De nombreux axes radiaux, reliant Paris aux différents pôles du Nord de la France et à la Dorsale européenne : l’A1 (Paris-Lille), l’A16 (Paris - Royaume-Uni), la RN2 (Paris-Belgique), ƒ Un axe annulaire : A104 (la Francilienne), ƒ Des axes constitutifs du contournement de la métropole francilienne : ƒ A29 (Rouen-Reims-Ruhr) et A26 ƒ RN31 partiellement en 2x2 voies ƒ Une bonne desserte des principaux points du Benelux et du Royaume Uni ƒ De nombreux axes Nord-Sud : l’A16 (E40) entre Paris et Amiens, l’A1 (E15) entre Paris et Lille; ƒ Un axe Est-Ouest : l’A29 entre Saint-Quentin et Deauville/Honfleur, la N31 entre Compiègne et Beauvais

ƒ A l’échelle interrégionale, une bonne desserte mais ne répondant pas totalement au fonctionnement du territoire. ƒ Tous les principaux pôles picards de l’aire d’étude, Creil mis à part, sont desservis par un axe à 2x2 voies radial. ƒ Amiens dispose désormais d’un système d’échanges presque complet. ƒ Toutefois : ƒ Les axes présents sur le territoire ne jouent pour l’instant que le rôle d’axes de délestage : les trafics restent bien moindre que ceux de l’A1 ƒ Pour Amiens : un besoin de liaisons vers le Sud de l’Aisne et l’Artois est identifié pour étendre son rayonnement sur sa région ; ƒ Une desserte performante de la zone aéroportuaire… victime de son succès ƒ Les espaces situés au Nord et au Sud de l’aéroport bénéficient du meilleur réseau (A1, A3, A86, RN17, RN16, A104). Les espaces situés à l’Est et au Nord-Est (RN2) sont les moins bien lotis. ƒ La partie Sud présente des taux de trafic très élevés en moyenne. Autour de la plate-forme aéroportuaire, l’A1, l’A3, l’A104 sont régulièrement congestionnées aux heures de pointe. ƒ La partie Nord du réseau est plus fluide mais tend à être saturée aux heures de pointe.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 23 SETEC Organisation 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 24 SETEC Organisation PARTIE II-B : DIAGNOSTIC DES ENSEMBLES TERRITORIAUX DE L’AIRE D’ETUDE

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 25 SETEC Organisation 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 26 SETEC Organisation (toutes les photos : Setec Organisation)

1. L’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle (Roissy) et le Pays de France

1.1. Une plaque tournante des échanges au niveau national, européen et international, porte d’entrée de la France dans l’espace mondialisé

1.2. Un pôle métropolitain en plein essor, formant une véritable ville aéroportuaire

1.3. D’importants enjeux d’inscription spatiale dans les territoires environnants

1.4. L’enjeu d’une gouvernance englobant l’intégralité de l’aire d’influence de Paris-CDG

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 27 SETEC Organisation Pays de France Goële

gare aéroport CDG2

Carte de l’aéroport Paris-CDG et du pays de France (carte : Setec Organisation – fonds de plan : Francièmes Postaux)

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 28 SETEC Organisation 1.1. Une plaque tournante des échanges au niveau national, européen et 1.1.3. La gare ferroviaire d’aéroport Charles-de-Gaulle 2-TGV, hub Grande vitesse ferroviaire international, porte d’entrée de la France dans l’espace mondialisé d’ampleur nationale ƒ Une vocation singulière de gare d’interconnexion entre lignes à grande vitesse ferroviaire nationales. 1.1.1. D’un aéroport international à une plateforme d’échanges intermodale de plus en plus ƒ Mise en service en 1994, elle est située sur la LGV d’interconnexion entre la LGV Nord, la LGV Paris- complexe et diversifiée Lyon et la LGV Atlantique, au cœur de l’aérogare 2. • L’aéroport de Paris Charles-de-Gaulle a été inauguré en 1974 (aérogare 1) et s’est continuellement développé ƒ Il s’agit d’une gare GVF singulière à l’échelle française : depuis avec notamment : ƒ Elle est une des trois gares d’interconnexion GVF avec ses voisines franciliennes de Marne-la- • la mise en service de l’aérogare 2 à partir de 1982, Vallée – Chessy et Massy TGV. Elle est actuellement desservie par des TGV de jonction, dits • l’ouverture, très récemment, des terminaux 2 S3 (2007) et 2G (septembre 2008). Au total, la plateforme intersecteurs ou Province-Province, reliant les TGV Nord Europe, Est Européen, Lyon- aéroportuaire comprend 10 terminaux, Méditerranée, Atlantique…. • la réhabilitation du terminal 1, entamée au 2ème trimestre 2008 et devant s’achever au cours de l’année ƒ Elle est une deux gares d’interconnexion GVF – aérien avec Lyon Saint-Exupéry. 2009. ƒ Elle propose plus d’une dizaine de destinations, couvrant les principales agglomérations françaises • Il totalise donc désormais 10 terminaux et 4 pistes parallèles. (Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes, Strasbourg et Lille avec laquelle des dessertes privilégiées sont les plus soutenues), mais aussi Bruxelles et Londres. • Il s’est également transformé en pôle d’échanges intermodal de transport, avec la mise en service d’une ligne de RER (1976), d’une gare TGV (1994), d’un métro automatique interne (2007) et d’autoroutes, sans compter les ƒ Une fréquentation croissante qui en fait une gare majeure francilienne autres services (bus, taxis,…) . ƒ 3 millions de passagers en 2007, 2,4 millions en 2004, 0,8 million en 1996. Il s’agit de : • Pour tous les modes de transport, il occupe une place structurante dans les réseaux français, à commencer par ƒ la principale gare d’interconnexion en Ile-de-France. Par exemple, Marne-la-Vallée – Chessy, gare le mode aérien. Il contribue également à faire de Paris la ville d’Europe occidentale disposant de la meilleure du parc Eurodisney ne rassemblait en 2007 que 0,8 million de passagers annuels ; connectivité, selon une étude comparative entre 180 villes européennes de l’Union européenne des Quinze plus ƒ la principale gare d’intermodalité GVF/aérien en France et d’Europe, desservie quotidiennement la Suisse et la Norvège, menée par la Datar en 2003. par plus de 70 TGV. ƒ En 2007, sa fréquentation se répartissait de la sorte : 2/3 de passagers (2 millions) en correspondance 1.1.2. Un des premiers aéroports européens et mondiaux avec des vols aériens, 1/3 de passagers (1 million) locaux ou régionaux non utilisateurs d’un service • Une position dominante : aérien. • 2ème aéroport européen en nombre de passagers annuels (51 millions de voyageurs en 2004, 60 millions ƒ Vers un hub ferroviaire tous types de liaisons confondues de dimension régionale en 2007) derrière Londres Heathrow (67 millions en 2004) et devant Francfort (51 millions), 6ème mondial. ƒ La gare TGV est accolée à la gare terminus du RER-B qui assure une liaison avec le centre de Paris via • 1er aéroport européen en volume de fret (1.635.000 tonnes annuelles en 2004, 2.050.000 en 2007) devant le parc des expositions de Villepinte et le stade de France. Elle est fréquentée par 4,9 millions de Francfort et Heathrow et 7ème aéroport mondial. passagers en 2004 (dont 3/4 par des passagers en correspondance) • 1er aéroport européen en trafic aérien (516.000 mouvements annuels en 2004, 544.000 en 2007) devant ƒ Des projets récents ou en cours renforcent la vocation d’échanges: Francfort (477.000) et Londres-Heathrow (476.000). ƒ Le projet de liaison ferroviaire dédiée entre Paris gare de l’Est et Paris-CDG (CDG Express) • Un hub aéroportuaire mondial, une offre tournée vers l’international. arrivera en gare de CDG 2, sur les mêmes quais que le RER B. Il a pour objet de capter une part importante des flux des passagers aériens, actuellement usagers d’autres modes de transport, • Paris-CDG a développé la méthode du hub qui consiste pour chaque compagnie en un rabattement entre Paris et la plateforme aéroportuaire. Les principaux aéroports européens disposent déjà de systématique du trafic sur quelques aéroports, de façon à accroître la fréquence et la taille des avions et ce type d’infrastructure. Sa mise en service est prévue à partir de 2012. rationaliser l’utilisation de la flotte et du personnel : la plateforme est le hub mondial d’Air France-KLM, le ƒ La gare du métro automatique CDG Val Aérogare 2 est contigüe à la gare TGV. Le CDG Val relie hub européen de l’alliance Skyteam qui regroupe une quinzaine de compagnies dont Air France-KLM, les sites névralgiques de l’aéroport Charles-de-Gaulle : les trois aérogares, le centre d’affaires de Delta Airlines et Continental Airlines et le hub du logisticien Fedex. Ainsi, Paris-CDG est la plateforme de Roissypôle ainsi les deux gares RER, la gare TGV. correspondances la plus performante d’Europe avec 21.000 opportunités de connexion en moins de deux heures, par semaine. • Près de 90 destinations européennes et 110 intercontinentales sont desservies directement depuis Paris- Charles-de-Gaulle, auxquelles s’ajoutent 18 destinations domestiques et 6 liaisons avec l’Outre-mer. Au total 490 villes réparties dans 122 pays sont accessibles depuis Paris-CDG • Près de 92 % des passagers en 2007 (54 millions) empruntaient des vols internationaux, ce qui en fait le 2ème aéroport européen et mondial derrière Londres Heathrow; Aéroport Paris-CDG - Roissypole depuis aérogare 2 Aéroport Paris-CDG • Paris CDG est desservi par près de 175 compagnies aériennes. 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 29 SETEC Organisation 1.1.4. La gare routière de Roissypole assure des liaisons locales et régionales complémentaires aux dessertes ferroviaires, mais nécessite des améliorations ƒ Elle est située à proximité de la gare RER CDG 1 au niveau de Roissypôle et de l’aérogare 3. Elle accueille annuellement 5 millions de passagers. ƒ Elle comprend une cinquantaine de lignes, répartis en 5 terminaux, couvrant des liaisons locales et régionales (urbaines et interurbaines), complémentaires aux liaisons ferroviaires : ƒ Liaisons locales : desserte des parties périphériques de la plateforme aéroportuaire (cf 1.2.3) avec correspondances avec les gares RER, des zones d’activités satellites ( cf 1.2.3) et des zones d’habitation environnantes (continuum urbain de banlieue, villages et bourgs périurbains du Pays de France et de la Goële, Aéroport ƒ Liaisons régionales : desserte des pôles d’envergure métropolitaine proche (Paris, villes nouvelles de Paris- Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée, parcs d’attractions (Disneyland, Parc Astérix, Mer de sable), et la CDG – Picardie via la navette routière Picardie-Roissy qui dessert Senlis et Creil. gare Aéroport ƒ La qualité globale de la desserte requiert des améliorations : en termes de fréquence, de temps de parcours et Charles- surtout d’adaptation aux horaires des salariés dont 75 % travaillent en horaires décalés. de- Gaulle 2- 1.1.5. Une plateforme aéroportuaire située entre les réseaux routiers 2x2 voies, radiaux et TGV annulaires, d’Ile de France, et le long du principal axe routier reliant Paris à l’Aire métropolitaine du Nord-Ouest (AMNO) ƒ La situation de l’aéroport a été valorisée par les infrastructures routières qui forment un carrefour autour de Paris-CDG. Il se compose : ƒ d’axes radiaux, reliant Paris à l’Aire métropolitaine du Nord-Ouest, cœur économique de l’Europe occidentale : ƒ A1 qui constitue l’axe majeur vers Lille et au-delà vers Bruxelles ; ƒ A16 via vers Amiens et Calais et au-delà vers la Grande-Bretagne, ƒ RN2, partiellement en 2x2 voies, vers et et au-delà vers l’Ardenne Belge. ƒ d’axes annulaires : ƒ A104, la Francilienne, au niveau de la 2ème couronne d’urbanisation parisienne, ƒ accès à l’A86, au niveau de la première couronne d’urbanisation par l’A3 et l’A1, ƒ accès au périphérique de Paris, par l’A3 et l’A1 (25 km). ƒ Ce carrefour assure une très bonne accessibilité: ƒ vers l’Aire métropolitaine du Nord-Ouest, vers le Bénélux et le Royaume-Uni Aéroport Paris-CDG - Roissypole – gare routière ƒ depuis la majorité des territoires de l’aire métropolitaine parisienne, grâce aux axes annulaires : l’ensemble de la première couronne d’urbanisation est accessible en moins de 45 minutes, hors saturation, ainsi que le Nord, l’Est et le Sud de la seconde couronne.

Aéroport Paris-CDG - Terminal 2F Aéroport Paris-CDG - entre Roissypole et zone centrale Ouest

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 30 SETEC Organisation 1.2.2. L’aéroport Paris-CDG et le secteur Roissy-CDG constituent un pôle d’ampleur 1.2. Un pôle économique métropolitain, en plein essor, formant une véritable ville métropolitaine, le plus dynamique d’Ile-de-France aéroportuaire 1.2.2.1. Paris CDG, plus grand pôle d’emplois francilien ƒ 85.000 emplois en 2006 (Observatoire des métiers d’ADP) concentrés sur la plateforme elle-même (communes 1.2.1. La connectivité, élément de compétitivité et créateur de développement de Roissy-en-France, Epiais-lès-Louvres, Tremblay-en-France, Mauregard, Mitry-Mory et Le Mesnil-Amelot), 141.000 emplois en 2005 avec les communes limitrophes (Le Thillay, Goussainville, Louvres, Compans) et ƒ La connectivité est un critère essentiel de la réussite métropolitaine. 300.000 emplois indirects et induits. ƒ Par connectivité, il faut entendre une accessibilité tous modes avec un maximum de destinations, et, en ƒ Il comprend plus de 1 000 entreprises, particulier, une accessibilité permettant d’effectuer des allers-retours dans la journée, pratique de nombreux cadres, chefs d’entreprise et hommes d’affaires, ou de se rencontrer en un même lieu à partir ƒ Au-delà, le bassin d’emplois qui regroupe 64 communes limitrophes de l’aéroport en Seine-Saint-Denis, Val- d’origine différentes. L’économie métropolitaine repose sur la connectivité. d’Oise et Seine-et-Marne comptait 252.000 emplois en 2005. ƒ La connectivité est une expression de la centralité des villes. Cette centralité confère aux villes un 1.2.2.2. Paris-CDG, pôle de développement le plus dynamique de l’Ile-de-France, un essor fulgurant, une offre de potentiel d’échanges plus ou moins élevé pour le développement et le rayonnement de leurs activités et de leurs fonctions. De la sorte, la métropole devient une porte d’entrée de la mondialisation dans plus en plus concurrentielle l’espace régional ou national. Si une métropole n’appartient pas au système principal de transport ƒ L’emploi connaît un essor fulgurant au sein de la plateforme aéroportuaire, bien supérieure aux autres pôles européen (aéroports internationaux, réseau grande vitesse ferroviaire, autoroutes) il lui sera plus difficile franciliens et français : de trouver des partenaires, d’intégrer ces réseaux. ƒ il a plus que doublé entre 1990 et 2000 (25.000 emplois en 1990, 65.000 en 2000) ; augmenté de près ƒ Pour une métropole de rayonnement mondial comme Paris, un des enjeux de développement est d’être d’un tiers entre 2000 et 2006 pour atteindre 85.000 emplois. ; en relation avec un maximum de métropoles productrices de richesses et génératrices d’échanges. ƒ rien que sur l’année 2006, 4 500 emplois ont été créés, soit une hausse annuelle de 5,5 % contre une ƒ A l’échelle de la plateforme aéroportuaire et ses alentours, la connectivité agit comme un élément favorable moyenne régionale de 0,9 %. Un million de passagers supplémentaires génère 1 500 emplois (données ADP). pour le développement. L’activité attire l’activité : ƒ la zone d’emploi de Roissy occupait la tête du classement des 348 zones d’emploi du territoire national ƒ L’aéroport attire d’abord les activités directement liées au transport aérien (fret aérien, catering)… en fonction du nombre de recrutements effectués depuis 1999. ƒ L’internationalisation du trafic est un élément favorable pour le développement technopolitain, des ƒ Une poursuite du développement est programmée activités de tertiaire supérieur : la connectivité permet de mobiliser clients ou agents éloignés pour des activités de formation, d’exposition, de congrès ou de direction (sièges sociaux), et promeut une image ƒ Entre 2007 et 2010, 20 000 emplois supplémentaires sont prévus valorisante de modernité, de technologie et de rayonnement pour les entreprises. ƒ Il est prévu qu’en 2012, la plateforme aéroportuaire accueille 120 000 emplois. ƒ La connectivité est également propice au développement des activités liées au passage et à l’accueil de ƒ Une offre de plus en plus concurrentielle : passagers : l’hôtellerie et le commerce… ƒ 1 million de passagers créeraient 1 500 emplois en 2006, soit 150 de plus qu’il y a 10 ans, ce qui place ƒ Les activités logistiques et de distribution trouvent aux abords des aéroports une terre d’élection, soit du CDG parmi les aéroports européens offrant la plus grande densité d’emplois avec Bruxelles-Zaventem, fait des tonnages fret liés à la présence et à l’activité de l’aéroport lui-même qui permet la production à Londres-Heathrow, Francfort et Amsterdam-Schipol. flux tendus, soit du fait du faisceau d’infrastructures terrestres qui le desservent et, dans le cas de Paris- CDG, notamment de l’autoroute A1. 1.2.2.3. Un acteur majeur du rayonnement métropolitain ƒ Des activités diversifiées : ƒ toutes les activités liées à la connectivité intermodale sont représentées : activités liées au transport aérien, hôtellerie-commerce, activités tertiaires supérieures, zones logistiques et de distribution. ƒ la diversification s’accroît. ƒ plusieurs secteurs ont atteint une taille critique qui leur vaut d’occuper des premiers rangs à l’échelle de la métropole parisienne.

Villepinte – parc des expositions Paris-Nord- Aéroport Paris-CDG – Roissypole – Villepinte immeuble Le Dôme Aéroport Paris-CDG – zone Fret 6

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 31 SETEC Organisation ƒ Des tailles critiques. Le secteur de Roissy-CDG : ƒ Une prépondérance en matière d’excellences présentes dans le secteur Roissy-CDG : ƒ est devenu un pôle hôtelier d’importance (cf carte p 35) : il comprend 50 hôtels, 7 000 chambres et ƒ Des sièges sociaux ou de directions opérationnelles d’entreprises leaders dans les domaines des activités aéroportuaires : Air France-KLM, première compagnie mondiale, Aéroport de Paris leader représente 5 % du nombre de chambres de l’Ile-de-France. L’offre est constituée presqu’intégralement ème er d’hôtellerie de chaînes, avec une forte proportion d’offre haut de gamme (39 % du parc) ; dans les services aéroportuaires (2 groupe européen, 1 pour le fret), Servair, leader dans le catering aérien (restauration, armement et nettoyage) (3ème rang mondial)…. ƒ est l’un des deux premiers pôles métropolitains en matière de foires et salons (cf carte p. 35) : avec le Parc d’exposition de Paris-Nord-Villepinte, accessible en RER depuis les aérogares, il dispose d’une ƒ Des plateformes logistiques parmi les plus importantes de l’Ile-de-France et de France (cf. ci- surface brute d’exposition de plus de 200 000 m² d’exposition, comparable à celui de la porte de contre 1.2.2.3.). Versailles à Paris ; situé à proximité (accessibilité RER), le parc d’exposition de Paris-Le Bourget offre ƒ Un rayonnement en matière d’économie immatérielle relativement moindre que son poids économique et une surface de 210 000 m² d’exposition. financier ƒ Une part substantielle du marché francilien des zones d’activités ƒ Le secteur de Roissy-CDG rassemble des activités tertiaires haut de gamme, mais elles sont ƒ En 2000, il représentait 16 % du marché francilien des zones d’activités, avec un rythme annuel de circonscrites à quelques secteurs : commercialisation de 40 à 50 ha. ƒ activités aéroportuaires (sièges sociaux, directions opérationnelles, grandes infrastructures), ƒ Il constituait le marché le plus dynamique d’Ile-de-France devant les villes nouvelles de Cergy-Pontoise, ƒ foires et de salons, Saint-Quentin-en-Yvelines et Marne-la-Vallée. ƒ banques, assurances, télécommunications (antennes régionales) au parc d’affaires des Nations. ƒ Des équipements de rayonnement métropolitain, outre les équipements aéroportuaires (cf encarts p. 34): ƒ Sa masse critique et son rayonnement ne font pas encore concurrence avec les ensembles ƒ Les centres d’affaires de Roissypôle et du parc des Nations-Silic à Villepinte : Roissypôle : 30 ha, technopolitains d’envergure métropolitaine : 100 000 m² de bureaux, siège social d’Air France, antennes commerciales de plusieurs ƒ les centres décisionnels de l’Ouest parisien (quartier central des affaires : Ouest de Paris, La compagnies internationales, des grands hôtels ; Parc des Nations et Silic à Tremblay-en-France : Défense) : moindre poids et concentration : le quartier central des affaires regroupe 84 000 banques, assurances, opérateurs de téléphonie… entreprises dont 11 des 20 premières entreprises françaises en termes de chiffre d’affaires, avec ƒ Le Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte (cf ci-dessus) qui contribue à placer Paris au 1er des spécialisations ayant une vocation internationale : finances, ECA, immobilier, publicité… ; rang des villes de foires et de salons : il accueille plus de 2 millions de visiteurs par an dont 30 % moindre dynamisme : cette partie de la métropole regroupe l’essentiel des opérations de bureaux viennent en avion. de plus de 5 000 m² livrées entre 2001 et 2006, alors que le secteur de Roissy-CDG ne regroupe ƒ Des plateformes logistiques d’importance nationale : autour du centre fret logistique aérien de que 2 de ces opérations (cf carte p 35) ; des capacités d’accueil de en matière de congrès, qui ne Roissy-Sogaris : 28 000 m² de bureaux, 82 000 d’entrepôts avec notamment le hub courrier de La l’inscrive pas le secteur de Roissy-CDG comme un des grands centres de congrès métropolitains Poste, Chronopost, Worldwide Flight Services ; la plateforme de logistique routière Garonor : 450 (Palais des congrès de la porte Maillot, Grande Halle de La Villette) 000 m² de locaux, 300 entreprises, 4 200 emplois….; le hub de Fedex à Roissy-en-France : 77 000 ƒ Les pôles scientifiques et technologiques comme par exemple le plateau de Saclay, dans la m² sur 35 ha, 1 000 emplois. mesure où le secteur de Roissy-CDG est actuellement dépourvu d’activités d’enseignement supérieur, recherche-développement. 1.2.2.4. Un commandement encore sectoriellement circonscrit ƒ Des emplois relativement moins qualifiés ƒ Des activités diversifiées, mais une nette prépondérance des activités aéroportuaires ƒ La population du bassin d’emploi de Roissy est moins qualifiée que celle de l’Ile-de-France : en ƒ Une prépondérance quantitative : sur les 141 000 emplois du secteur de Roissy-CDG en 2005, les 1999, les décalages les plus importants concernent les cadres (en faveur de la région) et les activités « aéroportuaires » en rassemblaient 79 %, soit 94 700 emplois, répartis dans 1 200 ouvriers (en faveur de Roissy). établissements et se décomposant entre : ƒ Cela tient à la structure des emplois de la zone aéroportuaire : une majeure partie des emplois ƒ transports aériens, 40 000 emplois, dont 90 % chez Air France, sont peu qualifiés (manutention, assistance aéroportuaire), mais une minorité d’emplois nécessite ƒ services aéroportuaires (11 000 emplois), une haute qualification. ƒ fret (9 000 emplois), ƒ services aux entreprises, dominés par la sécurité (7 000 emplois) et le nettoyage (7 000 emplois) ƒ hôtellerie-restauration (7 000 emplois), ƒ Une prépondérance qui se renforce. Au sein du secteur de Roissy-CDG, l’emploi croit plus vite dans les activités aéroportuaires (+ 22% entre 2001 et 2005) que la moyenne (+ 16 % tous secteurs confondus entre 2001 et 2005). Aéroport Paris-CDG – Roissypole – siège social d’Air France Aéroport Paris-CDG Roissy-en-France – zone hôtelière – Roissypole – immeuble Le Dôme 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 32 SETEC Organisation ƒ 1.2.3. Paris Charles-de-Gaulle forme une ville aéroportuaire ƒ La plateforme aéroportuaire présente des caractéristiques urbaines : ƒ Une diversité fonctionnelle qui en fait un pôle de développement et lui donne des éléments de centralité ƒ Les emplois ƒ Les commerces ƒ L’habitat, Roissy-en-France jouxtant sur trois côtés le périmètre de la plateforme aéroportuaire ƒ Les équipements publics et les services (cabinet médical, comité d’habitat, services d’insertion et pour l’emploi, crèche…), Aéroport Paris-CDG – Roissypole – gare routière – ƒ Les transports internes : gare routière, métro automatique léger… plan de desserte locale ƒ Une étendue permettant d’identifier différents « quartiers » (zonages) ƒ Avec 32,3 km² (ou 3.250 ha), Paris-CDG compte parmi les plateformes aéroportuaires les plus étendues d’Europe (Londres-Heathrow : 12 km², Francfort : 19 km², Paris-Orly : 15 km², Amsterdam-Schipol : 24 km²). ƒ La signalétique rend d’ailleurs compte de cette identification (cf photo ci-contre). ƒ Une organisation comparable à une ville avec un centre, des périphéries et des relais d’influence ƒ Un centre, le secteur des aérogares, desservi par CDGVal. Il correspond aux 3 aérogares, à Roissypôle et aux zones centrales. Il regroupent plus de 50 % des emplois et se caractérise par sa situation géographique centrale, son accessibilité (CDGVal, gare TGV/RER), une diversité des fonctions (transport, commerces, services, bureaux, logistique), la concentration des emplois tertiaires supérieurs (Roissypôle), la concentration des aménités. Aéroport Paris-CDG – zone Entretien – ƒ Des périphéries, davantage mono-fonctionnelles, et dotées de très peu d’aménités : elles Aéroport Paris-CDG – hall terminal 2F hangars Air France Industries correspondent aux zones de fret, d’entretien et de maintenance (Fret 1 à 7, Entretien, Flexitech, Roissytech, Zone technique) et regroupent environ un tiers des emplois. ƒ Des relais d’influence, concentrés au Sud et à l’Ouest, construits concomitamment avec l’aéroport : Garonor, la zone d’activités Paris-Nord II (400 entreprises dont 150 étrangères) qui comprend le centre d’affaires des Nations, celle de Mitry-Compans, le parc d’exposition de Paris-Nord- Villepinte… ƒ Un rythme présentant quelques similitudes avec celui des métropoles : l’aéroport fonctionne de jour mais aussi une bonne partie de la nuit. ƒ Mais se distingue par quelques singularités : ƒ Un espace morcelé, résultat de plusieurs facteurs

ƒ Paris-CDG est plus étendu que la moyenne des aéroports, ce qui est propice à la dispersion des Aéroport Paris-CDG – Roissypole activités et au cheminement, plutôt qu’à la concentration Aéroport Paris-CDG – signalétique interne ƒ Un strict zonage fonctionnel entrave la mixité fonctionnelle : par exemple, la gare TGV/RER a été conçue comme un simple lieu d’échanges et non comme un pôle de services et d’activités… ƒ Un faible niveau général d’urbanité, notamment des zones périphériques. ƒ Elles ne sont guère équipées en services (restauration, commerces), ne sont pas couvertes par des transports en communs lourds, concentrent avant tout des activités logistiques, ƒ Les zones centrales comprennent des espaces piétonniers et publics devenus pour certains vétustes : une campagne de réhabilitation est en cours. ƒ La très faible présence d’habitat, les nuisances sonores et les raisons de sécurité concourent Aéroport Paris-CDG – zone Fret 3 également à cette situation. Roissy-en-France – centre-bourg

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 33 SETEC Organisation Entreprises de plus de 1.000 salariés Effectifs salariés en 2005 (environ) Au sein de la plateforme aéroportuaire Air France 35.800 Aéroports de Paris 3.900 Servair 2.000 Federal Express 1.700 Direction de la Police de l’Air et des 1.700 Frontières ICTS France 1.500 Direction des Douanes et Droits 1.300 Indirects Connecting Bag Services/Euronectec 1.100 Au sein du bassin d’emplois de Roissy Peugeot Citroën Automobiles (Aulnay- 5.800 sous-Bois) Principaux établissements de plus de 1000 salariés dans le bassin d’emplois de

Source: Observatoire des métier Roissy en 2005

formation de Roissy-CDG s, de l’emploi et de la

Commerce/ catering/ Assistance aéroportuaire hôtellerie/ restauration Manutention Nettoyage

Fret Transport Express Organisation de la plate-forme de l’aéroport de Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle Sécurité/ Sûreté Source: Débat public CDG Express

Services Publics

Autres

Répartition de l’emploi sur la zone de Roissy sur 7 grands secteurs d’activité Transport aérien Source: Observatoire des métier

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 34 SETEC Organisation s, de l’emploi et de la formation de Roissy-CDG Roissypôle – Paris Nord 2 L’ASTech Paris-Région, pôle de compétitivité à vocation nationale

La réalisation du Parc d’Activités a été lancée en 1981. Il est situé au Sud-Ouest de Le pôle de compétitivité national AS Tech Paris Région a été labellisé en 2007. Il porte sur l’aviation l’aéroport et regroupe 400 entreprises (dont 40% étrangères) et 13 000 emplois. d’affaires, le transport spatial, la motorisation et les équipements aéronautiques et spatiaux. AS Tech 300 ha ont été aménagés en bureaux, locaux d’activités et espaces verts, pour une rassemble plus de 100 000 personnes parmi les grands acteurs dans les domaines de l’aviation d’affaires, surface 880 000 m². du transport spatial et la Motorisation & Equipements. Ce quartier accueille de grands établissements hôteliers, tels que l’hôtel Hilton, mais Un protocole d’accord a été signé avec Move’o. Sur l’aire d’étude sont présents: également les pôles tertiaires du Dôme, de Continental Square, le siège d’Air France et -Air France la Cité Personnels Navigants d’Air France depuis 2006. On recense près de 16.000 -Aéroports de Paris salariés pour 500 entreprises sur le site de Paris Nord II. -ACC La Jonchère (à Compiègne), AGTX (Garges les Gonesse), CEFIVAL à Persan, CETIM Le pôle de Roissy est aujourd’hui considéré comme un Pôle d’Affaires international de (Senlis), Pyromeral Systems (Pont Sainte Maxence) tout premier plan; il est classé « centre d’envergure européenne » dans le SDRIF (en cours de validation), au même titre que La Défense ou Marne-la-Vallée. Cette position stratégique est renforcée avec l’installation de sièges de grandes entreprises Un district industriel internationales: Yoplait, Raja, Mitutoyo, Sara Lee, Ambraer… Aujourd’hui, près de 15 000 salariés y travaillent. A l’origine, la fonction dominante des entreprises est un rôle de centre de distribution national ou européen lié à une activité industrielle agro-alimentaire, RMVO (Réseau Mesure du Val d’Oise): Ce cluster, présent dans tous les départements franciliens, mais automobile, électronique, médical ou para-médical. L’activité tertiaire domine aujourd’hui majoritairement dans le Val d’Oise et les Yvelines, rassemble 8000 salariés dans 300 entreprises avec 80% dans le secteur des services, de l’industriel non-productif et des technologies d’instrumentation de mesure qui engagent ensemble des actions communes (mise en commun lors de de pointe: informatique, mécanique de précision, pharmacie, automobile… salons, certification commune, prospection commerciale commune, ressources humaines partagées…). Des entreprises (Mitutoyo, production de machine de mesure avec application dans l’aéronautique et l’automobile) sont présentes sur le territoire de Roissy. Centre d’expositions de Paris-Nord Villepinte

Le centre occupe 135 ha et reçoit de grands salons professionnels. Il offre 276 000 m² de surfaces construites dont près de 200 000 d’exposition. Il accueille chaque année plus de 2 millions de visiteurs dont 30% viennent en avion. Il s’agit du 2ème parc d’expositions de France par la taille et du 1er pour l’accueil des professionnels. Il est la propriété de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris.

Garonor

Située sur les communes du Blanc-Mesnil et d’Aulnay-sous-Bois, Garonor est l’un des principaux centres de logistique routière de la région Ile-de-France. Il occupe près de 80 ha de terrain et représente 400 000 m² de locaux, 4 200 emplois dans 300 entreprises (150 dans le secteur des transports). D’abord orientée sur le fret, la plate-forme routière a acquis progressivement une vocation logistique, du fait d’une situation favorable.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 35 SETEC Organisation Zones d’activité économique en Ile-de-France en 2007 Source: IAU-IdF, base de données : Iaurif – Sigarif 2007

Aéroport Paris-CDG Hôtellerie homologuée tourisme en Source: Conseil régional d’Ile-de-F

Opérations de bureaux de rance, base de données : Insee 5.000 m² ou Ile-de-France en 2005 (hors Paris) plus livrées entre 2001 et 2006 en Ile-de- France Source: IAU-IdF, base de données : Grecam actualisation 2007

Rencontres et événements professionnels en Ile-de- France en 2007 Source: IAU-IdF, base de données : IdF medi@ 2006 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 36 SETEC Organisation 1.3. D’importants enjeux d’inscription spatiale de la plateforme aéroportuaire dans les 1.3.1.2. L’aéroport Paris-CDG a produit une nouvelle organisation du territoire qui s’est surimposée à la précédente. Il a modifié la structure du Nord du Pays de France et de la partie Nord de l’aire métropolitaine territoires environnants parisienne • Le Nord du Pays de France avait jusqu’aux années 1960 une vocation rurale et agricole prédominante. 1.3.1. Un espace alentour extrêmement segmenté • Il était peu polarisé ; il présentait une trame villageoise assez lâche et peu fournie (pour réaliser la première tranche de travaux, il n’a été nécessaire de détruire qu’une seule ferme). 1.3.1.1. Un espace de transition • Et de ce fait formait une respiration entre deux grands bassins de vie régionaux : l’agglomération • Un espace de franges urbaines. La plateforme aéroportuaire marque la limite Nord du continuum urbain parisienne et l’ensemble moyenne vallée de l’Oise – Valois parisien. Elle assure la transition entre : • L’aéroport a bouleversé cette respiration… • D’une part, la banlieue nord de Paris, • Il a fait émerger un pôle émetteur d’emplois et de richesses, attractif sur les deux grands bassins de vie • D’autre part, les espaces périurbains du Pays de France et de la Goële, espaces périurbains formés préexistants : l’agglomération parisienne et l’ensemble Moyenne vallée de l’Oise – Valois essentiellement de lotissements pavillonnaires et d’espaces agricoles céréaliers. • Il a changé ou modifié la vocation du Pays de France et de la Goële d’une part et du Valois d’autre part : • Une mosaïque de territoires à proximité complexifie le fonctionnement spatial • Ces deux ensembles ont été intégrés à l’aire métropolitaine parisienne, • La banlieue n’est pas uniforme, ni fonctionnellement ni urbanistiquement : • Le Pays de France et la Goële sont devenus des espaces périurbains et résidentiels, • industrielle et ouvrière en reconversion en Plaine Saint-Denis, • Le Valois a accentué sa vocation résidentielle. • résidentielle dominée par les grands ensembles d’habitat collectif en Plaine de France, • …sans fédérer suffisamment les espaces gravitant dans son orbite • résidentielle dominée par les lotissements de petits pavillons (autour d’Aulnay-sous-Bois) : • Le développement de la plateforme ne s’est pas accompagné d’un développement urbain coordonné à • elle est par ailleurs très segmentée par les infrastructures et par des réseaux de transports en l’échelle de l’ensemble de l’aire d’influence de Paris CDG. La multiplicité d’acteurs a singulièrement commun radiaux lourds (RER B, RER D) qui ne relient pas ses différentes entités entre elles. complexifié la gouvernance (cf ci-dessous). • Toutefois elle présente une similitude de profil socio-économique que l’on peut qualifier d’en • Cela a accentué les zonages socio-spatiaux en fonction des nuisances aéroportuaires (PEB), de difficulté : outre ses difficultés préexistantes (reconversion industrielle, disproportion entre emplois l’accessibilité et des caractères socio-économiques préexistants : et habitat…) elle subit de plein fouet les nuisances aéroportuaires et ne bénéficie qu’à la marge de • Les activités économiques, et notamment les grands équipements, sont surtout localisés dans les parties la proximité du pôle économique que constitue Paris-CDG. Sud et Ouest : • Le Pays de France encore périurbain et la Goële sont spatialement circonscrits et laissent rapidement • Leur proximité avec Paris et avec l’autoroute A1 a offert aux grands équipements un double place à d’autres espaces singuliers : rayonnement à l’échelle de Paris et de l’aéroport • Le Valois présente un visage différent du Pays de France : moins densément peuplé, au caractère • La proximité de l’aéroport avec les zones de banlieue déjà urbanisées et les nuisances de bruit rural davantage préservé et à dominante forestière, dans sa partie Ouest du moins, et à la vocation liées à l’aéroport a limité les possibilités d’extension de l’habitat. résidentielle plus huppée. C’est également un haut-lieu des courses hippiques. • Le développement résidentiel a privilégié les parties Nord et Est, selon des dynamiques bien • La moyenne vallée de l’Oise est une région urbaine linéaire dont la tradition industrielle, ancienne, identifiables : a été renouvelée à plusieurs reprises. L’industrie chimique et lourde actuelles en sont issues. Elle s’est diversifiée vers les activités logistiques, grâce à la proximité de Roissy, mais aussi de l’A1 et • Très faible développement et donc maintien du caractère rural à proximité immédiate de l’aéroport de la RN31 (axe Reims-Rouen-le Havre). Elle est constituée de pôles urbains autonomes dominés dans les zones les plus exposées au bruit (Epiais-lès-Louvres, Vaudherland, Mauregard…), par Compiègne et Creil, relayés par de petites villes Pont-Saint-Maxence, Clermont-de-l’Oise… • Attractivité d’une population au profil socioéconomique médian en Pays de France, sur des espaces à la fois proche, accessibles (A1-N17, RN2), aisément urbanisables (espaces agricoles ouverts) et financièrement abordables, en dépit d’une exposition au bruit aéroportuaire • Attractivité d’une population au profil socio-économique plus élevé en Valois, dans des espaces accessibles grâce à l’autoroute A1, davantage protégés et donc moins urbanisables (forêts, parc naturel régional) et non exposés au bruit aéroportuaire.

Mitry-Mory - les champs, l’A104, quartier de Mitry-le-Neuf, Villepinte Epiais-lès-Louvres Saint-Witz

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 37 SETEC Organisation 1.3.2. Le Pays de France et la Goële : des espaces périurbains diffus et morcelés, un besoin de davantage de structuration urbaine • Chacun n’est desservi que par une ligne de transport collectif lourde, à destination de Paris : • Le Pays de France par la ligne D du RER (ligne Paris – Orry-la-Ville – Creil), via les gares de • Ces espaces se caractérisent par une constellation de bourgs périurbains constitués d’un centre exigu, Louvres et Survilliers-Fosses, anciennement villageois, et de très larges extensions de lotissements pavillonnaires. • Goële par les (trains de banlieue) à destination de Crépy-en-Valois, via les gares de • Certains de ces bourgs se sont, spontanément, rejoints. Trois ensembles émergent : Louvres – Puiseux-en- Compans, Thieux-Nantouillet et Dammartin – Juilly –Saint-Mard. Cette dernière est également France au Nord-Ouest, Fosses – Marly-la-Ville- Survilliers – Saint-Witz, au Nord, Dammartin-en-Goële – Othis desservie par les TER Picardie de la ligne Paris-Laon. – Longperrier – Saint-Mard, au Nord-Ouest. • L’implantation des gares au sein des agglomérations ne leur offrent pas le même potentiel structurant : 1.3.2.1. Ces ensembles urbains ne forment pas pour autant des agglomérations sur le plan fonctionnel • Les gares RER de Louvres et Survilliers-Fosses sont au centre du tissu urbain. Leur situation est, actuellement, peu valorisée : la voie ferrée, dans les deux cas, n’est traversée que par un seul pont, • Ils présentent une organisation fonctionnelle peu hiérarchisée, et sont peu polarisés par des centres : tandis qu’elles voisinent en partie avec des zones industrielles • Ils échappent au modèle centre/périphérie et présentent des centralités multipolaires, réparties entre les • La gare de Survilliers-Fosses présente la particularité d’être située dans le prolongement du centre de centres anciens exigus des différentes communes. Fosses. • Ces centres demeurent peu équipés par rapport au poids démographique des ensembles urbains et ne • La gare de Dammartin – Juilly – Saint-Mard, située à Saint-Mard est, elle, excentrée en frange Sud-Est peuvent prétendre le rôle de pôle de service intermédiaire : d’une agglomération davantage développée au Nord, et éloignée des services (elle voisine avec des champs et des lotissements). • Ils ne disposent que de la plupart des services et équipements de proximité : commerces de l’économie résidentielle, services financiers ou juridiques, services locaux de l’Etat, certaines • Une voirie locale à destination de Paris-CDG saturée aux heures de pointes, des parkings au sein de la professions de santé, et, dans les communes les plus importantes (Fosses, Louvres, Dammartin- plateforme aéroportuaire pleins, alors qu’avec 20.000 places, Paris CDG constitue la plus grande plateforme de en-Goële) de quelques équipements (cinéma, crèche, équipements sportifs…). stationnement d’Europe. • Certains équipements et services manquents toutefois, car, Dammartin-en-Goële mise à part, aucune de ces communes n’est chef-lieu de canton : l’ensemble Louvres – Fosses ne comprend 1.3.2.3. Un cadre de vie pouvant être contraint qu’un seul collège et aucun lycée, la sécurité publique est du ressort uniquement de la gendarmerie, pas de structure hospitalière (cf carte p. 39). • Certaines parties du Pays de France et de la Goële sont situées dans le périmètre d’exposition au bruit (PEB) • Par ailleurs, ces centralités sont peu relayées par des centralités périphériques et notamment des aéroportuaire centres commerciaux (pas de centre commercial régional ou local = hypermarché, cf carte p 38). • le PEB, redéfini en 2002, détermine un périmètre au sein duquel la construction de logements et des équipements est soumise à des contraintes drastiques (zone C). La zone C couvre un large périmètre, • Leur tissu urbain est peu structuré : dépourvu de grands axes, morcelé par les infrastructures (Fosses-Louvres allant de Montmorency à Meaux ….. par le chemin de fer, Survilliers – Fosses par la RN17, Survilliers – Saint-Witz par l’A1, Dammartin – Saint-Mard par la RN2), constitué en leur coeur (Marly – ZI des Moismont, ZI de Fosses – Saint-Witz, ZI de Puiseux). • L’Ouest et l’Est de la plateforme aéroportuaire sont les plus concernées ; à l’Ouest, le Pays de France banlieusard et périurbain (Gonesse, Sarcelles, Goussainville, Roissy-en-France, Le Thillay, le sud de • Leur mixité fonctionnelle et sociale est moindre que celle d’une agglomération Louvres….) ; à l’Est, le Sud-Ouest de la Goële (Villeneuve-sous-Dammartin, Juilly, Saint-Mard, Le • Un revenu fiscal médian par ménage homogène (cf carte p. 39). Plessis-l’Evêque…). • Une offre de logements peu diversifiée, avec un marché locatif et locatif social restreint (cf carte p. 38). • Ces espaces sont également traversés par un faisceau d’infrastructures, caractéristique des franges urbaines franciliennes : autoroutes et routes à 2x2 voies, lignes à haute tension, lignes ferroviaires, réservoirs 1.3.2.2. Des espaces fortement dépendant de l’automobile dans leurs relations avec Paris-CDG d’hydrocarbures. • Peu d’irrigation par les transports en commun lourds : • Des paysages ouverts soulignant l’urbanisation • Aucun des deux ensembles (Pays de France, Goële) n’est desservi par des modes lourds de transports • Terres de grande cultures céréalières, le Pays de France a été intensément défriché. en commun à destination de la plateforme aéroportuaire Paris-CDG • L’ouverture des paysages qui en résulte souligne les aménagements urbains et ne se prête guère à la constitution de coupures d’urbanisation. • Certains secteurs des ensembles urbains spontanés nécessitent une réhabilitation : • Espaces publics vétustes, habitat ancien non réhabilité ou peu réhabilité, tissu urbain disparate, friches commerciales. Ces secteurs concernent les centres-bourgs anciens (Dammartin, Fosses) ou les quelques quartiers d’habitat collectif (le plateau à Fosses)

Aéroport Paris-CDG – parking Px le jeudi 3 juillet 2008

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 38 SETEC Organisation Othis – centre-ville Fosses - gare RER D de Survilliers-Fosses Dammartin-en-Goële – centre-ville

Le Pays de France entre Epiais et Survilliers Chennevières-lès-Louvres Fosses – cinéma de l’Ysieux

Les ventes en milieu rural en Ile-

Aéroport de-France, révélatrices de Paris-CDG pressions foncières

2000-2004 Source : IAU-IdF, base de données : DREIF - EPTB

Part des logements sociaux en Ile-de- France en 2006 Centres commerciaux en Ile-de-France en 2007 Source : IAU-IdF, base de Source : IAU-IdF, base de données : Recensement panorama Trade Dimensions données : DREIF - EPLS 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 39 SETEC Organisation Etablissements de Réseau de transports en com médecine, Source : IAU-IdF chirurgie, obstétrique en Ile- de-France en 2004 mun en Ile-de-France en 2007 Source : IAU-IdF, base de données : Drassif

UC = Unité de Aéroport consommation Paris-CDG Revenu fiscal annuel en Ile- de-France en 2005 Source: IAU-IdF, Déplacements domicile-travail base de données : Insee & DGI – en Ile-de-France en 2004 revenus fiscaux des Source: IAU-IdF, base de données : Insee ménages 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire –DADS -CLAP 40 SETEC Organisation 1.4. L’enjeu d’une gouvernance englobant l’intégralité de l’aire d’influence de Paris- CDG • L’avant-projet de loi Grenelle 2 prévoit la possibilité pour l’Etat de décider la réalisation de projets d’intérêts généraux (PIG) en Ile-de-France s’imposant au SDRIF. • Les parties picardes sous influence de l’aéroport sont très peu associées à la planification et à l’organisation du 1.4.1. Le besoin d’une gouvernance couvrant l’intégralité de l’aire d’influence de Paris-CDG développement ƒ Une gouvernance complexe liée à la spécificité aéroportuaire : le pôle aéroportuaire forme un pôle de • Les périmètres institutionnels la prennent peu en compte : développement qui ne correspond pas à un territoire ni à une autorité gestionnaire spécifiques (ADP limité aux • Les périmètres intercommunaux, EPCI, Pays, demeurent départementaux, à l’exception notable du territoires de la PF) Parc Naturel Régional (PNR) Oise - Pays de France ; les périmètres des documents stratégiques ƒ Un émiettement institutionnel : Paris-CDG a été implanté en zone de limites administratives, sur 6 locaux (SCoT, Charte de Pays) sont également arrêtés aux frontières départementales. communes (Roissy-en-France, Eipais-lès-Louvres, Mauregard, Le Mesnil-Amelot, Mitry-Mory et • Les périmètres des agences d’urbanisme, structures de réflexion sur l’organisation du Tremblay-en-France), réparties en 3 départements (Val-d’Oise, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis) et en développement urbain et économique se superposent aux limites régionales (périmètres de l’IAU 2 intercommunalités et 2 communes isolées. Les aires d’influence de l’aéroport en Pays de France et Ile-de-France et Oise-la-Vallée). Goële sont constituées en 5 intercommunalités. • Les contractualisations avec l’Etat se font à l’échelle régionale : CPER Picardie, CPER Ile-de- ƒ A ces entités territoriales se superpose une autorité gestionnaire de la plateforme, Aéroports de Paris, France. société anonyme ayant pour actionnaire majoritaire l’Etat, n’ayant pas de compétence territoriale. • Dès lors, les entités territoriales de l’Oise et, indirectement, la Picardie, situées dans l’aire d’influence de ƒ A l’échelle du secteur Roissy-CDG, un emboîtement de planifications Paris-CDG, bénéficient au mieux du statut de partenaire des planifications et stratégies, mais en aucun ƒ Les documents de planification du droit commun francilien ne couvrent que partiellement le secteur cas de celui d’associé. ƒ Le Schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF) fixe des orientations de développement et • Il en résulte que les documents de planification évoqués ci-dessous réservent très peu de place l’occupation du sol avec lesquelles les autres documents d’urbanisme opposables (Schémas de aux espaces picards sous influence de Paris-CDG : le SDRIF, le DSR de la Plaine de France cohérence territoriaux et plans locaux d’urbanisme) devront être compatibles. Une nouvelle version évoquent le Valois ou la Moyenne Vallée de l’Oise mais ne l’intègrent pas dans l’organisation de du SDRIF a été établie en 2007 et devrait être adopté fin septembre 2008. leur développement. ƒ Pour l’heure, seule la partie Nord-Ouest du secteur de Roissy-CDG est couverte par un Schéma de cohérence territoriale (SCoT). Il s’agit de celui du SIEVO, regroupant les intercommunalités du Pays de France périurbain, approuvé en 2007. Les autres parties (Goële, Pays de France seine- et-marnais, communes de banlieue de Seine-Saint-Denis) ne font pas partie d’un périmètre de 1.4.2. La compatibilité des développements devient un sujet majeur SCoT. ƒ Le secteur Roissy-CDG est aussi partiellement inclus dans le périmètre d’un établissement public 1.4.2.1. Des projets de grande envergure sont formulés au sein de la plateforme et dans ses alentours d’aménagement (EPA), l’EPA Plaine de France. • Au sein de la plateforme, qui dispose encore d’un réservoir foncier de 150 ha, ADP déploie un développement ƒ Créé en 2002, il coordonne l’action publique, d’Etat et locale, sous tutelle de la Région Ile-de- visant : France. Il vise à promouvoir une restructuration d’envergure à moyen et long terme de la Plaine de • au renforcement du cœur de métier aéroportuaire : France. Il est doté d’un programme d’action jusqu’en 2017 et est entré dans sa phase opérationnelle,. • création du terminal du satellite d’embarquement S4, ƒ Son périmètre n’est pas centré autour de l’aéroport mais sur la banlieue Nord, de Paris jusqu’à • extension du terminal 2E, remis en service en mars 2008, ces deux projets associés aux mises en l’aéroport Paris-CDG. Il n’inclut que la partie Ouest du Pays de France resté périurbain (Val- services les plus récentes (terminal 2G, S3, rénovation de l’aérogare 1) permettent un d’Oise), en l’occurrence Louvres-Puiseux mais pas Fosses-Survilliers-Marly-la-Ville, le canton de accroissement de la capacité d’accueil annuelle de 19 millions de passagers entre 2007 et 2010, Luzarches ou la Goële. • restructuration et agrandissement de l’aérogare 3, ƒ La planification de la plateforme aéroportuaire est sous maîtrise d’ouvrage d’Aéroports de Paris. • création de Lisa, transport automatique reliant le terminal T2A aux satellites S3 puis S4, ƒ Par ailleurs, l’organisation de la planification francilienne est sujette à mutations : • création de CDG Express navette ferroviaire dédiée reliant l’aéroport et Paris gare de l’Est (MOA: ƒ Un Secrétariat d’Etat au développement de la région-capitale a été récemment créé. Il est chargé l’Etat); de « de définir une vision pour la région capitale à l’horizon 2030 et d’imaginer les modes • à l’exploitation du potentiel de commerce et d'immobilier : d’organisation correspondants ». Il a pour vocation de traiter de questions relatives au • les projets concernent Roissy où 150.000 m², dont environ 72 000 m² de bureaux et de locaux développement de la région capitale, notamment en matière d'aménagement, d'équipement, industriels, ont été projetés pour 2010 ; d'urbanisme et de transports. La Plaine de France (dont Roissy) a été identifié comme l’un des deux « projets structurants » avec le pôle scientifique de Saclay. • parmi les projets-phares, figure notamment Aéroville, un centre de commerces et de services de 50 000 m² développé par Unibail au sud de la zone fret.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 41 SETEC Organisation • Au voisinage de celle-ci, où le Sud et l’Ouest demeurent les orientations privilégiées du développement : • L’acceptation du développement par les riverains devient de plus en plus difficile. • Le Sud et l’Ouest demeurent la zone privilégiée d’expansion économique de l’aéroport • Plusieurs éléments en rendent compte : • Les plus importantes réserves foncières s’y trouvent et leur inclusion dans la PEB ne peut les destiner à • la mobilisation lors des Débats Publics ou procédures de concertation, de l’habitat. Elle totalisent plus de 650 ha et représentent plus de 15 ans de commercialisation au rythme • la mobilisation d’élus des territoires riverains lors de la révision du plan d’exposition au bruit, actuel. On distingue notamment : 400 ha au niveau du triangle de Gonesse, situés le long de l’A1 et de l’A3, de la RN2, bordés par l’usine PSA d’Aunlay-sous-Bois, l’aéroport de Paris-Le Bourget, Garonor et la • l’importance du tissu associatif en rapport avec l’intégration de l’aéroport. ZA de Gonesse, 160 ha au Tremblay-en-France, 50 ha à Roissy-en-France, 40 ha au Thillay… • Les motifs d’opposition des riverains se focalisent autour des thématiques suivantes : • Des programmes sont déjà projetés pour certaines de ces emprises : la ZAC Sud Charles-de-Gaulle • Les nuisances aéroportuaires, d’abord sonores : l’ampleur des mouvements aéroportuaires (527.000 couvre un périmètre de 71 ha sur la commune du Tremblay-en-France. Elle prévoit l’extension du parc mouvements annuels en 2004 dont 59 000 entre 22h00 et 6h00) fait l’objet de nombreux débats. des expositions de Paris-Nord Villepinte, avec la création d’une cité de l’exposition et de la • Le passage d’autres grandes infrastructures qui n’irriguent pas le territoire, communication pour les professionnels de l’événementiel, la création d’un nouveau parc d’activités international, de type Paris-Nord II. Le projet envisage la création de 7 000 à 10 000 emplois. • La réalisation d’espaces de développement économiques non reliés à des transports en communs. • Les autres programmes du Triangle de Gonesse en sont au stade des orientations (étude de définition • L’absence de desserte en TC lourds de 2008). Cet espace a été défini comme un espace privilégié du développement de la Plaine de France par l’EPA. Il est prévu la réalisation de 2 millions de m² d’activités dédiées à la formation, recherche, activités tertiaires, services et petite logistique, le long d’infrastructures lourdes de transport (Est-Ouest, reliant le RER D au RER B et Nord-Sud, reliant les 2 aéroports de Roissy et du Bourget). 40 000 emplois sont prévus à terme. • Le programme Aéroville : centre commercial de 50 000 m² devant accueillir une grande surface d’un nouveau concept, des boutiques, des restaurants, des services et un parking de 4 700 places. Sa réalisation est prévue pour 2012. Aéroville devrait permettre de créer 2 500 emplois. • Le programme Airapolis, dans le périmètre de l’EPA Plaine de France et porté par une société privée, Roissy Eurocentre, vise à la création d’un centre de congrès et d’affaires à Roissy-en-France comprenant hall d’expositions (45 000 m²), espaces de séminaires et de conférences, bureaux (21 000 m²), hôtels… sur un espace de 13 ha situé au Nord du village de Roissy-en-France. Sa réalisation est prévue à horizon 2010. Airapolis devrait permettre la création de 1 300 emplois. • Le Nord-Ouest, non exposé au Périmètre d’exposition au bruit, est identifié comme la zone privilégiée de croissance urbaine. • L’ensemble Louvres – Puiseux, disposant d’une réserve foncière de 151 ha, est appelé à devenir « un nouveau pôle urbain » (EPA Plaine de France, Document stratégique de référence). 4 000 nouveaux logements sont prévus ainsi que les équipements et infrastructures allant de pair. Le secteur de la gare RER actuelle au centre de l’agglomération et celui des Pommiers - Frais Lieux au nord sont les deux secteurs opérationnels concernés. 1.4.2.2. Parallèlement, un besoin accru d’intégration spatiale et d’harmonisation des stratégies dans le secteur de Roissy-CDG • La double considération de l’organisation spatiale et institutionnelle actuelle et des développements projetés interroge l’opérabilité future du secteur de Roissy-CDG : • Les dysfonctionnements actuels (contraste entre le développement d’un pôle de dimension internationale et les réalités sociales et urbaines de la banlieue industrielle et ouvrière, dépérissement des paysages et du cadre de vie, dégradation du trafic routier, démembrement d’activités agricoles viables) mettent en péril à la fois les performances et l’attractivité du secteur de Roissy-CDG, • Cette réalité est déjà rencontrée par certaines zones d’activités économiques et par l’attrait que la Moyenne vallée de l’Oise exerce auprès des logisticiens, sûrs de leur temps d’accès à Paris-CDG depuis ce territoire. Principaux projets prévus dans le secteur de Roissy – Charles-de-Gaulle (hors Roissy-Picardie)

Carte(économiques, : Setec Organisation résidentiel ; fond deet pland’infrastructure : IGN aéroportuaire) 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 42 SETEC Organisation (toutes les photos : Setec Organisation)

2. Le sud de l’Oise : Valois, moyenne vallée de l’Oise, Beauvaisis

2.1. Un territoire sous obédience parisienne

2.2. Une forte empreinte de l’industrie, particulièrement de l’industrie chimique, pourvoyeuse à la fois d’emplois peu qualifiés et d’emplois tertiaires supérieurs

2.3. Un espace constitué de plusieurs bassins de vie, des enjeux communs de maîtrise spatiale du développement

2.4. Une dense armature urbaine commandée par des villes moyennes au profil bien distinct

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 43 SETEC Organisation (carte : Setec Organisation – fonds de plan : Francièmes Postaux) Carte de situation du Sud de l’Oise

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 44 SETEC Organisation 2.1. Un territoire sous obédience parisienne ƒ D’importantes migrations pendulaires avec l’Ile-de-France : ƒ Ce sont avant tout des migrations à destination de l’Ile-de-France; les cantons de l’extrême sud du 2.1.1. Une identité plutôt francilienne département voient leurs actifs fortement attirés par les pôles franciliens (plus de 15 % de la ƒ Un espace aussi proche de Paris que d’Amiens, la capitale picarde : Beauvais est légèrement plus proche population active, de l’ordre de 70 000 actifs environ, cf carte p. 45). d’Amiens, Creil de Paris, Compiègne est à mi-distance : Beauvais-Paris 79km, Beauvais-Amiens 62 km, ƒ Parmi les pôles franciliens, le secteur de Roissy-CDG est celui dont l’influence s’accroît le plus Compiègne-Paris 90 km, Compiègne-Amiens 95 km, Creil-Paris 67 km, Creil-Amiens 100 km ; significativement : entre 1999 et 2005, le nombre d’actifs picards travaillant en Val-d’Oise et Seine- Saint-Denis a augmenté de 22 % (contre 12 % pour l’Ile-de-France), alors qu’il a diminué de 4 % ƒ Un pays du calcaire et non de la craie : les couches calcaires du Sud de l’Oise sont les mêmes que celles de pour Paris. Roissy compte désormais 15 000 migrants pendulaires picards ; le Val-d’Oise et la l’Ile-de-France : les maisons sont en pierre blonde dite de Chantilly et non en brique comme en Haute- Seine-Saint-Denis réunis, 40 000. Picardie, le relief est plus vigoureux que dans les pays de la craie occupant l’essentiel du territoire d’étude ƒ Désormais, des flux entrants (de Franciliens travaillant en Picardie) se développent : entre 1999 et (Santerre, Amiénois & Artois); le pays est aussi caractérisé par des vallées encaissées et des plateaux 2005, ces flux ont augmenté de 30 %, passant de 10 000 à 12 000 migrants pendulaires. intensément disséqués ; la couverture forestière est abondante (forêts de Compiègne, Halatte, Hez-Froidmont) ƒ Des infrastructures de transport organisées pour la desserte de Paris : prééminence des axes radiaux alors que la craie ne présente pas un terrain favorable. rayonnant depuis Paris (A1, A16, lignes ferroviaires dont la LGV Nord) sur les axes transversaux, intégration du sud de l’Oise au système de transports franciliens puisque desservi par le RER (Chantilly, ƒ Une histoire très liée à celle de l’Ile-de-France ; les marques de l’histoire témoignent d’une influence Creil) et les trains de banlieue (Beauvais). francilienne : ƒ Le Sud de l’Oise tombe dans l’aire de recrutement des universités parisiennes, les cantons de Chantilly, ƒ le Valois (Senlis-Chantilly-Crépy) et Compiègne sont intimement liés à l’histoire de la monarchie Méru, Crépy-en-Valois, Neuilly-en-Thelle, Liancourt… font partie de l’aire urbaine de Paris ; française (élection d’Hugues Capet, à Senlis ; Compiègne, terre de chasse royale puis impériale mais aussi capitale carolingienne (plusieurs sacres de rois), Crépy, fief des Valois une des dynasties royales ; ƒ Diffusion de la presse quotidienne parisienne (une édition du Parisien) qui l’emporte nettement sur Le Chantilly, domaine des Bourbon-Condé, branche cadette d’une famille royale….) ; Courrier Picard. ƒ la présence de forêts et la proximité de Paris en ont fait un territoire privilégié par les cours et les ƒ La partie Sud-Est du territoire (forêts de Chantilly, d’Halatte et d’Ermenonville) a conservé quelque aristocraties françaises, à l’instar de l’ouest (Versailles) et du sud-est (Fontainebleau) parisiens. Les caractère rural et sylvestre, est soumise aux pressions périurbaines, et est intégrée au système de châteaux de Chantilly, de Compiègne et de Pierrefonds en sont les témoignages les plus édifiants. protection des franges d’urbanisation franciliennes : cette protection prend la forme d’un Parc naturel régional, Oise - Pays de France, comparable à ses homologues de la Haute-Vallée de Chevreuse, du Vexin français et du Gâtinais français. 2.1.2. Aujourd’hui encore, Paris et son agglomération organisent largement le territoire. ƒ Une démographie de franges parisiennes, singulière à l’échelle de la Picardie (cf p. 15-18) : ƒ Le Sud de l’Oise est l’espace le plus densément peuplé de Picardie, avec des densités, caractéristiques des franges de l’aire urbaine parisienne (supérieures à 200 hab./km²) ; ƒ C’est aussi l’espace privilégié de la croissance picarde qui s’opère grâce à un solde migratoire notoirement positif ; ƒ C’est enfin l’espace le plus jeune de Picardie. Chantilly – château et domaine des Bourbon-Condé

Orry-la-Ville – gare RER de la Borne- Senlis - maisons de ville en pierre Creil – automotrice banlieue Ile-de- Compiègne – antenne du quotidien Blanche calcaire France Le Parisien

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 45 SETEC Organisation Principaux flux de

domicile-travaildéplacements entre zones d’emploi en Picardie en 1999. Source : INSEE

Flux migratoires de la Picardie avec les autres régions françaises en 2004-2005 Source : Insee

Navette Picardie-Roissy en gare de Senlis

Evolution des flux domicile-travail entre la Picardie et l’Ile- flux domicile-travail entre la Picardie et l’Ile-

Source : Conseil Régional de Pi Source : Conseil Régional de Pi de-France entre 1999 et 2005. de-France en 2005. 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 46 SETEC Organisation

cardie, base de données : DADS cardie, base de données : DADS 2.2. Une forte empreinte de l’industrie, particulièrement de l’industrie chimique, 2.2.2. Une empreinte industrielle associant vastes unités de production et centres de recherche pourvoyeuse à la fois de nombreux emplois peu qualifiés et d’emplois tertiaires ƒ De vastes unités de production : le Sud de l’Oise comprend plus d’une quinzaine d’établissements de plus de supérieurs 500 salariés, dédiés à la production. Ils se caractérisent par : ƒ une main d’œuvre, souvent peu qualifiée (la part des ouvriers dans la population active est supérieure à 11% de la population active) dans près de la moitié des communes du Sud de l’Oise). La valeur ajoutée 2.2.1. Deux sous-ensembles distincts : la vallée de l’Oise et le Beauvaisis industrielle par salarié est inférieure de près de 20 % à la moyenne nationale ; 2.2.1.1.La vallée de l’Oise ƒ une forte empreinte paysagère, notamment dans la vallée de l’Oise, qui contribue à une image peu favorable des territoires industriels ; ƒ Une tradition industrielle remontant à la fin du XIXème siècle : l’émergence industrielle date de la Seconde Révolution industrielle en raison de conditions favorables (présence d’un cours d’eau et du chemin de fer, ƒ Egalement, des centres de recherche : la présence industrielle dans le Sud de l’Oise est également synonyme utilisation du charbon, proximité de Paris ; l’essor creillois date des années 1870-1880) ; cette tradition d’activités tertiaires, comme en témoigne la proportion de cadres et de professions supérieures à l’échelle du industrielle a été renouvelée à plusieurs reprises : essor de l’industrie lourde durant l’entre deux guerres, territoire d’étude (supérieure à 5% dans les principales communes du Sud de l’Oise, et notamment à Creil, Compiègne et Beauvais) , via : déconcentration industrielle parisienne à partir des années 1950. Elle se diversifie désormais vers les activités logistiques, grâce à la proximité de Roissy, mais aussi de l’A1 et de la RN31 (axe Reims-Rouen-le Havre). ƒ l’implantation de laboratoires et de centres de firmes privées, tels que Borg-Wagner Chemicals à Villiers-Saint-Sépulcre, AKZO-Nobel et Arcelor à Montataire, ƒ La vallée de l’Oise a conservé sa spécialisation dans les secteurs : ƒ d’organismes publics : Ineris (Institut national de l’environnement et des risques) à Verneuil-en-Halatte, ƒ de la chimie et de la parachimie (caoutchouc, plastiques…), Cetim (Centre d’étude des techniques de l’industrie métallurgique) à Senlis, ƒ de la métallurgie et du travail des métaux, ƒ l’université de technologique de Compiègne, qui dispose d’un centre de recherches et d’un centre de ƒ et dans une moindre mesure des équipements mécaniques. transfert des technologies. ƒ Elle concentre, selon les secteurs, une part importante si ce n’est prépondérante de la production régionale. Cette spécialisation est, à l’échelle de la Picardie, une singularité. 2.2.3. Une forte dépendance à l’égard des centres décisionnels extérieurs ƒ Près de la moitié des implantations industrielles actuelles ne sont pas des affaires isariennes ni mêmes picardes. Le Sud de l’Oise concentre près de 23% des têtes de groupes picards. 30% des salariés picards 2.2.1.2. Le Beauvaisis travaillent pour un groupe français non picard (essentiellement francilien ou du Nord-Pas-de-Calais) et 19% ƒ Une tradition industrielle ancienne régénérée grâce à la déconcentration parisienne à partir des années 1950 pour un groupe étranger. La région se situe au 2ème rang derrière l’Alsace pour la part d’emplois contrôlés par les groupes étrangers. Ce sont principalement des groupes allemands, américains, néerlandais, suisse et ƒ Beauvais et le Beauvaisis, une tradition industrielle textile ancienne, symbolisée par l’implantation de la britanniques. Cette situation engendre une grande dépendance à l’égard des centres de décision extérieurs et manufacture royale de Tapisserie par Colbert. des déplacements vers ceux-ci. ƒ Un nouvel essor de l’industrie, issu de la déconcentration parisienne et caractérisé par sa grande diversification : les années 1950-1970 ont vu l’arrivée de grandes unités de production dans les secteurs de l’agro-alimentaire (France Glaces Findus), de la construction mécanique (tracteurs et machines 2.2.4. Une importante dissémination des implantations industrielles, héritée du moment Massey-Ferguson, devenu AGCO), de la chimie (peintures Bendix, parfums Givenchy), des plastiques d’apparition de l’industrie (Tarket à Méru). ƒ Pour la vallée de l’Oise : une répartition encore largement linéaire, héritée des contraintes du chemin de fer : ƒ Il en résulte une grande diffusion des unités de production; l’agglomération beauvaisienne est le seul point de les établissements sont majoritairement répartis dans les fonds de vallées de l’Oise (de Creil-Montataire à concentration notable. Noyon, sur une soixantaine de km) et de la Brèche (de Nogent-de-l’Oise à Clermont-de-l’Oise, sur une quinzaine de 15 km) ;

Compiègne – Catenoy – usine Chemtural centre de recherche Beauvais - usine Nestlé Grand Froid de l’UTC – usine Saint-Gobain

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 47 SETEC Organisation 2.2.5. Une tertiarisation progressive par le biais de la logistique ƒ L’activité industrielle chimique s’insère dans des logiques économiques mondialisées qui l’exposent d’autant plus aux concurrences internationales que son commandement n’est pas local. Progressivement l’activité se diversifie vers la filière logistique qui a connu un essor considérable dans le département de l’Oise : entre 1999 et 2006, le nombre de salariés dans ce secteur a augmenté de 77 % (+ 45 % en Picardie, + 22 % en France). ƒ Sa proximité avec la plateforme aéroportuaire de Roissy et sa desserte autoroutière sont les socles de l’attractivité logistique de la moyenne vallée de l’Oise. Par rapport au secteur de Roissy-CDG, elle présente les avantages suivants : ƒ Une accessibilité aisée grâce à l’A1 (3 échangeurs) et à faible distance (42 km), Spécificités des ƒ Une fiabilité d’alimentation garantie grâce à sa situation au Nord du continuum urbain parisien, au cœur d’un espace moins densément peuplé, qui l’épargne de la congestion du réseau autoroutier desservant structures d’emplois Paris-CDG par le Sud. locales en Picardie en ƒ Une situation géographique qui la place dans la direction de l’Aire métropolitaine du Nord-Ouest de 1999 l’Europe, principal pôle logistique du continent, Source : Insee ƒ Des prix de terrain aménageables plus abordables, ƒ Des disponibilités foncières importantes et de grande taille, préférentiellement implantées dans des zones périurbaines, sous forme de nouvelle urbanisation. ƒ En matière de logistique, la moyenne vallée de l’Oise fonctionne déjà comme une base arrière de Roissy : Les acteurs de l’industrie automobile et ƒ Toutes les grandes entreprises du secteur logistiques y sont implantées ferroviaire en Picardie en 2005 ƒ Certaines entreprises y ont leur centre de stockage national ou européen (Bourjois au Meux) source : Insee, base données articque ƒ Un centre de formation, l’AFT-IFTIM est implanté à Monchy-Saint-Eloi, près de Creil.

ƒ L’aire urbaine de Compiègne constitue actuellement la zone privilégiée par les logisticiens. Elle bénéficie : Activités ƒ D’une situation de carrefour routier, avec la RN31, située sur l’axe Le Havre – Allemagne, infrastructure Recherche et Développement privilégiée par le trafic logistique par rapport à l’A29. Abbeville ƒ De grands terrains, qui ont été aménagés (). ƒ La réalisation du Canal Seine-Nord-Europe renforcera la position logistique de la Moyenne vallée de l’Oise : une plateforme logistique multimodale « dite de Paris-Oise » est programmée à proximité de Amiens Chevrières Saint-Quentin Automobile

1500 emplois

750 Laon 375 Thourotte Beauvais Compiègne Soissons

Méru Creil Senlis

300 emplois

150

Choisy-la-Victoire 75 - centre de stockage automobile Le Meux - zone logistique

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 48 SETEC Organisation Pôle de recherche régional Laboratoire mixte Université-CNRS Laboratoire universitaire Laboratoire commun

CREA LARIA Amiens LRCS DIVA

COSTECH LATM GHN UTC-VALEO LEC HEUDIASYC Compiègne

ROBERVAL CETMEF DIVA

d’expérimentationCentres de recherche, et de transfert en

Picardie en 2006 (source : Insee)

Evolution du nombre de salariés dans la

logistique entre 1999 et 2006 Source : Conseil Régional de Pi

cardie, base de données : Unedic 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 49 SETEC Organisation 2.3. Un espace constitué de plusieurs bassins de vie, des enjeux communs de maîtrise ƒ La partie Est est à dominante agricole (grandes cultures), plus rurale et moins densément peuplée. Crépy-en-Valois (unité urbaine de 14 000 habitants en 1999) commande l’ensemble. spatiale du développement ƒ Une vocation touristique de dimension internationale, participant au rayonnement métropolitain parisien ƒ Un domaine majeur de l’art et de l’histoire française, le domaine de Chantilly : 2.3.1. Le Sud de l’Oise, un espace constitué de plusieurs bassins de vie ƒ Un domaine aux proportions et à l’importance comparable à Fontainebleau et dans une ƒ Des pôles d’attraction parisiens différenciés selon le Sud-Ouest et le Sud-Est de l’Oise : certaine mesure Versailles, composé d’un château, d’un parc avec des canaux et jeux d’eau, des écuries…. sur plus de 115 ha. ƒ le Vexin et le Beauvaisis regardent davantage vers Cergy-Pontoise et La Défense, ƒ Une histoire prestigieuse et un préfigurateur artistique : premier château à disposer d’une grande ƒ la Moyenne vallée de l’Oise et le Valois, vers Roissy, Saint-Denis et Paris Centre. galerie des actions, de canaux avec jeux d’eau, d’un hameau, à l’origine de l’introduction de ƒ Entre Beauvaisis et Vallée de l’Oise, des échanges limités : l’hippisme en France, un château ayant appartenu aux plus grandes familles, fréquenté par la Cour et les familles royales européennes…. ƒ les migrations pendulaires (données 1999) Beauvais-Clermont-Compiègne sont secondaires (Clermont- ƒ Un musée de rang international, le musée Condé, 2ème collection de peintures en France après le Beauvais, 643 migrants/jour, Beauvais-Compiègne 383 et Clermont-Compiègne 383) ; celles entre Beauvais Louvre et contenant des œuvres majeures. et Creil (722) ou Compiègne et Creil (1 205) moindres qu’avec les pôles franciliens (Beauvais-Paris 6 579, Compiègne-Paris 3 783 et Creil-Paris 11 946) Paris est à comprendre au sens d’aire urbaine, ce qui ƒ Une renommée et une image de prestige internationalement connue. notamment inclut les régions les plus méridionales de l’Oise, dont Chantilly, Senlis…. ƒ Des équipements hôteliers eux ausis de prestige, accueillant les hôtes de marque de la France (réunion ministres de l’Union européenne, équipes sportives nationales) : château de Montvillargène à Gouvieux, ƒ Le réseau de transports n’offre pas un support favorable au développement d’échanges intenses : les château Mont Royal à la Chapelle-en-Serval, Dolce à Chantilly, château d’Ermenonville. relations transversales sont encore les parents pauvres : la configuration en 2x2 voies de l’axe entre Beauvais ƒ Des équipements pour la vie mondaine : golfs (2), hippodrome, parc résidentiel… et Compiègne (59km) n’est pas encore achevée, tout comme celle entre Beauvais et Creil (45km), il n’existe pas de relations ferroviaire directe, ni même de ligne entre Beauvais et Compiègne, ce qui rend un passage et ƒ Des parcs de loisirs rayonnant sur toute l’Ile-de-France, voire sur toute la France : parc Astérix (1,8 un changement à Creil incontournable. million de visiteurs en 2006, 2ème parc français) et Mer de Sable (450 000 visiteurs en 2007.) ƒ Une très forte déconnexion habitat – emplois, une très importante attractivité de Roissy-CDG et de Paris 2.3.2. Le Valois se différencie des autres territoires sud-isariens : il est à la fois un pays forestier et ƒ 47% des actifs du Valois travaillent hors de l’Oise (en quasi-totalité en Ile-de-France): 51% dans la Communauté de communes (CC) du Pays du Valois, 43,5 % dans celles du Pays de Senlis et de semi-rural et accueille une population urbaine intégrée au rayonnement métropolitain francilien Chantilly. ƒ Un pays forestier et semi-rural, au cadre de vie préservé, notamment dans sa partie Ouest, autour de Chantilly et ƒ Ces migrations domicile-travail concernent plus particulièrement les cadres, les techniciens et les Senlis professions administratives et commerciales des entreprises ƒ La partie Ouest est insérée au cœur du massif des Trois forêts (forêts d’Halatte, d’Ermenonville et de ƒ Paris est la destination première depuis l’aire de Chantilly, grâce à la desserte ferroviaire directe (TER Chantilly), anciennes réserves de chasses et forêts monastiques, pendant Nord des grands ensembles Picardie, RER D); Roissy-CDG l’est au centre (pays de Senlis) et depuis le Pays de Valois, grâce à l’A1 forestiers domaniaux franciliens de Fontainebleau et Rambouillet. Elle est commandée par de « petites villes et à la RN2. moyennes », Chantilly (unité urbaine de 36 000 habitants en 1999) et Senlis ( 17 000 habitants) et est partie ƒ intégrante du Parc naturel régional Oise – Pays de France. Un profil socio-économique plutôt élevé ƒ Elle se distingue également par une importante activité hippique, dont Chantilly et l’aire cantilienne sont un ƒ Le niveau de revenu moyen dans l’Ouest du Valois atteint 24 500 euros. Il est le plus élevé de des fiefs nationaux et internationaux du galop et de l’attelage : Chantilly rassemble 3 000 purs-sangs, Picardie et s’approche de l’Ouest parisien (25 000 euros). comprend 4 centres d’entraînement, dont le terrain des Aigles, le plus grand d’Europe, et un hippodrome où se ƒ Le niveau de qualification de la population est le plus important de Picardie et parmi les premiers déroule des courses (40 000 spectateurs annuels) de renommée internationale comme le prix de Diane et de France (cf carte p. 20), celui du Jockey-Club. Le plus grand club de polo d’Europe y est également implanté. ƒ Les prix de l’immobilier atteignent des niveaux comparables à ceux de l’Ile-de-France.

Lamorlaye - centre Chantilly - Gouvieux d’entraînement de France Galop hippodrome & Grandes Ecuries - hôtel-château de Montvillargenne Chantilly - parc & forêt Coye-la-Forêt 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 50 SETEC Organisation Revenu moyen par foyer fiscal en Picardie en 2006 2.3.3. Une orientation stratégique collective au stade de l’esquisse (source : Conseil Régional de Pi Aucune structure institutionnelle intercommunale ne rassemble l’intégralité du Sud de l’Oise. ƒ L’agence d’urbanisme Oise - la Vallée est la structure ayant le périmètre géographique d’intervention le plus vaste: il s’étend sur 124 communes, dont Compiègne, Creil, Senlis et Pont-Sainte-Maxence. cardie, base de données : DGI) ƒ Les intercommunalités sont récentes (la CA du Beauvaisis date de 2004, celle de Compiègne de 2005), très nombreuses et au périmètre restreint (l’agglomération creilloise est divisée en 4 structures intercommunales, l’intercommunalité centrale n’a que les compétences d’une communauté de communes alors qu’elle dispose de la taille nécessaire pour prendre les compétences d’une communauté d’agglomération). ƒ Des orientations stratégiques en émergence: les Schémas de Cohérence territoriale sont en cours d’élaboration (Beauvais, Creil) ; par contre des acteurs se rapprochent comme par exemple l’Université de technologie de Compiègne et l’Institut Polytechnique LaSalle de Beauvais. ƒ La coopération entre villes en est à ses prémices : ces dernières décennies, les trois villes isariennes n’avaient pas ressenti la nécessité de s’engager dans une démarche de coopération et d’échanges. Compétition territoriale et proximité parisienne hors de l’Ile-de-France aidant, Beauvais et Compiègne ont éprouvé le besoin d’adopter, sur les grands projets d’aménagement et de développement, une position commune. Cette Consommation d’espace liée à l’habitat et aux zones coopération circonstanciée n’a pas encore été institutionnalisée. industrielles ou commerciales entre 1992 et 2002 (source : Conseil Régional de Pi ƒ 2.3.4. Des enjeux communs de maîtrise spatiale développement ƒ Le territoire est soumis à une forte attractivité résidentielle et logistique qui pour l’heure agit comme un facteur cardie, base de données : MOS) favorable à l’étalement urbain et à la déconnexion habitat-emplois : cette attractivité est soutenue par une croissance démographique et la recherche d’un meilleur cadre de vie. Cette attractivité engendre des pressions urbaines qui, si elles ne sont pas maîtrisées, semblent à même de la remettre en cause : ƒ une envolée des prix du foncier et de l’immobilier qui rendent l’accès au logement aux populations locales de plus en plus contraint, les obligeant souvent à partir vers le Nord : entre 1999 et 2006, c’est le cœur du plateau picard entre Amiens, Beauvais et Compiègne qui a connu l’accroissement relatif de population le plus élevé de Picardie (cf thème 3), et non la moyenne vallée de l’Oise et le Valois comme ce fut le cas au cours des deux dernières décennies. ƒ une dégradation de certains paysages et notamment le long des grands axes, du aux parcs logistiques (vallée de l’Oise, RN2) et aux lotissements pavillonnaires. Entre 1992 et 2002, c’est dans tout le sud de l’Oise que la consommation d’espace liée à l’habitat et aux zones industrielles ou commerciales a le plus augmenté. ƒ une détérioration des conditions de circulations, notamment aux heures de pointe : le réseau de voirie principale à destination de l’aéroport Paris-CDG est en voie de saturation : le moindre incident engendre une congestion. L’essentiel des migrations domicile-travail s’effectue actuellement en voiture. La Site touristique Fréquentation 2003 desserte bus Picardie-Roissy mise en place par le Conseil Régional de Picardie reliant la gare de Creil à Parc Astérix (Plailly – Valois) 1.770.000 Roissypole – gare RER CDG 1 et la gare routière via Senlis ne capte pas une part substantielle du trafic, La Mer de Sable (Ermenonville – Valois) 417.000 du fait d’une fréquence jugée insuffisante et d’horaires insuffisamment adaptés aux horaires décalés de Parc Saint-Paul (Saint-Paul – aire urbaine de Beauvais) 360.000 la majorité des salariés travaillant à l’aéroport Roissy CDG. Château de Chantilly (Chantilly – Valois) 293.500 Musée vivant du cheval (Chantilly – Valois) 150.000 Sites touristiques du Sud de l’Oi (source : Conseil départemental du tourisme de l’Oise) 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 51 SETEC Organisation

se les plus fréquentés en 2003 2.4. Une armature urbaine dense commandée par des villes moyennes au profil bien ƒ un projet d’envergure nationale et européenne est programmé à Rouvroy-les-Merles / Roquencourt, au Nord- distincts Ouest de l’aire urbaine, entre Beauvais et Amiens, le centre européen de recherche sur les technologies de l’environnement et de la sécurité (CERTES). Centre d’essai, de recherche et de formation sur la sécurité industrielle, il regroupe les principaux acteurs de la recherche picarde (UTC, UPJV, Ineris, pôles de 2.4.1. Une armature urbaine dense compétitivité). ƒ Un dense réseau urbain commandé par des villes moyennes : le Sud de l’Oise se caractérise par la présence ƒ Toutefois, Beauvais, bien que proche de Paris (80 km), ne dispose pas de l’accessibilité lui permettant d’être un de nombreuses unités urbaines (une vingtaine), formant ainsi la partie la plus urbanisée de Picardie. relais de la croissance parisienne : ƒ Elle se singularise par l’absence de grandes agglomérations : la tête de l’armature est constituée de trois ƒ le temps de parcours avec la capitale, tous modes confondus, n’est jamais inférieur à 1h10, le niveau de unités urbaines de taille moyenne : Creil, Compiègne et Beauvais comptent entre 50.000 et 100.000 habitants. service ferroviaire est comparable à celui d’une gare terminus de banlieue (faible fréquence, matériel moins Toutefois les 3 agglomérations isariennes présentent des profils bien différents. confortable que les grandes lignes, peu de destinations en gare de Beauvais, pas d’accessibilité à d’autres ƒ L’ existence de nombreux pôles urbains secondaires ayant la consistance (Pont-Sainte-Maxence, Clermont- pôles franciliens que Paris intra-muros...). de-l’Oise, Chantilly, Senlis, Crépy-en-Valois, Méru) et les services de villes constitue un élément favorable pour ƒ Comparativement, à Compiègne ou Clermont-de-l’Oise, situées à une distance semblable, Beauvais attire en faire des relais d’influence. moins d’actifs franciliens (cf carte p. 52).

2.4.3. Creil est encore associée aux agglomérations industrielles en reconversion ; elle dispose 2.4.2. Beauvais : un profil de ville moyenne et un aéroport bien supérieur à sa taille, l’aéroport également de quelques excellences ciblées lowcostde Paris ƒ Creil est l’agglomération, au sens statistique, la plus peuplée avec 97 000 habitants en 1999 (contre 70.000 à ƒ Ville-préfecture, elle dispose des équipements tertiaires supérieurs de son rang : administration supérieure, Compiègne et 59 000 à Beauvais). petite antenne universitaire (Amiens) regroupant 758 étudiants (en 2004), centre hospitalier, palais des sports et des spectacles, zones d’activités et commerciales, quelques sites touristiques (cathédrale, galerie nationale ƒ Elle fut pionnière de la Révolution industrielle à l’échelle nationale, et l’industrie a rythmé son développement : de la tapisserie)…. ƒ Plus que dans n’importe quel autre point de la vallée de l’Oise, elle est marquée par la diversité : si l’usine Chausson, emblème creillois (construction automobile) a fermé en 1996, les deux autres piliers industriels ƒ A ce profil administratif, elle fait également une tradition industrielle encore active qui se manifeste par subsistent encore, même si les proportions sont moindres qu’auparavant : un pôle métallurgique au centre de l’implantation de grands établissements industriels (cf 2.2.1.2.). l’agglomération (aciérie Arcelor-Mittal), un pôle chimique au nord autour de Villers-Saint-Paul et Rieux. ƒ Sa principale singularité consiste en la présence d’un aéroport à l’importance bien supérieure à sa taille : ƒ Lors des Trente glorieuses, ces 3 pôles employèrent jusqu’à 4 000 ouvriers chacun, provoquant un essor l’aéroport de Beauvais-Tillé (ou Paris-Beauvais), s’est positionné comme l’aéroport low-cost de Paris, ce qui lui démographique exponentiel : entre 1962 et 1968, la commune de Creil est passée de 19 000 à 3 .000 habitants (31 200 en 2005). vaut une trentaine de mouvements aériens quotidiens à travers l’Europe entière et une fréquentation annuelle qui a dépassé les 2 millions de passagers en 2007 (3ème aéroport francilien, 9ème français). Les horaires sont ƒ L’héritage industriel continue de marquer profondément l’agglomération : peu adaptés à la clientèle d’affaires, l’intermodalité ferroviaire inexistante, d’autant que l’aéroport est situé au ƒ sur le plan socio-démographique : elle présente un taux de chômage supérieur à la moyenne locale, un nord de l’agglomération, sur le plateau et la gare au centre-sud, dans le fond de vallée. Les perspectives de niveau de formation bien inférieur, un déficit migratoire, un bas niveau de salaires horaire, peu de mixité développement tendent à conforter la vocation low-cost de l’aéroport. sociale ascendante (cf cartes p.16, 18, 20) ; ƒ sur le plan urbain : présence de grandes emprises industrielles en cœur d’agglomération et notamment en ƒ Beauvais renforce son positionnement en matière d’économie de la connaissance. Ont récemment été créés : bord de l’Oise formant des coupures, amplifiées par le faisceau ferroviaire, le nombre restreint de ƒ l’Institut Polytechnique LaSalle Beauvais en 2006, issu de la fusion de l’ISAB (Institut Supérieur franchissements de l’Oise, les talus raides (50 m de dénivelé) ; un trame urbaine peu structurée du fait de d’Agriculture de Beauvais) et l’IGAL (Institut Géologique Albert-de-Lapparent). Il compte 1 200 étudiants, plusieurs vagues d’urbanisation rapide (quartier de Gournay, grands ensembles du plateau et de Rouher… propose trois cursus d’ingénieur et fonctionne comme une grande école. Il ambitionne de devenir un ƒ des équipements et des services supérieurs moins développés que dans les agglomérations de taille pôle de référence en Sciences de la Terre et du Vivant. similaire, l’essentiel relevant du niveau résidentiel local, d’autant que l’agglomération n’a qu’un rôle administratif mineur (Creil n’est que chef-lieu de canton).

Beauvais - centre de gestion de la Aéroport de Beauvais-Tillé Beauvais - cathédrale Saint-Pierre Fonction publique territoriale de l’Oise Beauvais - centralité commerciale Beauvais - usine ZA de Ther 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 52 SETEC Organisation ƒ Cet héritage industriel aussi été modernisé, diversifié et partiellement transformé en secteurs d’innovation et de 2.4.4. Compiègne : un équipement tertiaire supérieur plus développé que la moyenne recherche, qui confèrent à Creil des excellences ciblées : ƒ Principal élément de ce suréquipement, l’Université de technologie dont Compiègne est le siège. ƒ La situation de carrefour ferroviaire de la Picardie s’est maintenue sur les lignes Paris-Amiens-Boulogne, Paris-Compiègne-Saint-Quentin-Maubeuge, Creil-Beauvais et Creil-Pontoise. L’agglomération dispose ƒ C’est l’une des trois seules de France. Forte de 4 500 étudiants, elle se singularise à la fois par : d’une grande qualité de desserte, à la fois nombreuse, rapide (Creil-Paris 27 minutes) et diversifiée : ƒ sa vocation d’école d’ingénieur à préparation intégrée, et donc son recrutement national, Creil est desservie par des trains interurbains, régionaux et locaux via les Corail Intercités, TER Picardie, Transilien et le RER D. ƒ ses centres de recherche qui totalisent 330 enseignants-chercheurs (6 laboratoires labellisés CNRS) et constituent un pôle presqu’aussi important qu’Amiens, ƒ Plusieurs centres de recherche d’importance sont présents : l’Ineris, organisme public dont le siège est à Verneuil-en-Halatte, regroupe 550 chercheurs faisant référence dans l’environnement et les risques ƒ ses liens avec les entreprises (centre de transfert de technologie, relais étudiant-entreprise, centre de industriels ; Cray Valley, centre de recherche du groupe Total spécialisé dans le revêtement congrès) et les pôles de compétitivité. Par exemple, La simulation et la modélisation du pôle I-Trans photoréticulable et les résines à fort contenu technologique (couverture de magazines…) emploie 200 s’effectue à l’UTC. chercheurs également à Verneuil-en-Halatte, laboratoire d’AZKO-Nobel et Arcelor à Montataire. ƒ le développement de « start-up » par des diplômés de l’UTC, conduisant des projets à haut niveau ƒ La base aérienne 112, qui sort renforcée du plan Armée 2008, compte plus de 3 000 militaires à Creil technologique et s’appuyant sur les ressources de l’UTC et des pôles de compétitivité. Elles représentent (4000 vers 2012), est spécialisée dans le renseignement. environ 500 emplois et disposent d’un espace dédiée, le Parc technologique des Rives de l’Oise à Venette. ƒ Ces éléments ne sont aujourd’hui guère associés à Creil ; son image est presque exclusivement celle d’une ƒ A la formation et à la recherche, le tertiaire supérieur compiégnois est complété par : agglomération en reconversion industrielle. Ce phénomène s’illustre par la grande difficulté de l’agglomération ƒ un secteur ECA (étude-conseil-assurances) particulièrement bien fourni pour une ville moyenne (parc à retenir (habitation) dans son périmètre les salariés qu’elle emploie dans ses secteurs d’excellence. technique et scientifique) comprenant notamment un centre technique opérationnel de GDF, Inéo Suez, des assurances (AXA, Maïf) et banque (CIC-Apave), un bureau de contrôle (Norisko), et disposant des ƒ Une stratégie de reconquête du cadre urbain équipements allant de pair : hôtels 3 étoiles, centre de bureaux) ; ƒ la requalification urbaine du centre-ville est engagée depuis plus d’une décennie : elle vise à valoriser sa ƒ la plus importante concentration de grands établissements du Sud de l’Oise : Sanofi-Aventis, Colgate- centralité résidentielle et à réduire les coupures de l’espace urbain, Palmolive, DSM Composite France, Affomet, Inergy automotive System… ƒ Une importante requalification des quartiers périphériques est également en cours, via 5 opérations ANRU, ƒ Compiègne possède également une histoire urbaine prestigieuse. Cette histoire est à l’origine d’une image positive ƒ A l’interface entre Creil, Montataire et Nogent-de-l’Oise, le quartier de gare présente des potentialités et d’un environnement urbain doté de nombreuses aménités (château, forêt, Clairière de l’Armistice, proximité de intéressantes de renouvellement urbain : il est situé côté ville en plein centre et dispose d’importantes Pierrefonds, Théâtre impérial, commerces) qui confèrent à Compiègne un potentiel d’attractivité résidentielle et friches côté faubourg, et d’un quartier en cours de réhabilitation, la cité ouvrière de Gournay. touristique. ƒ Les sites stratégiques du développement compiégnois sont relativement concentrés. Tous sont situés dans le continuum urbain (château, centre-ville, UTC, parc des Rives de l’Oise ZI Nord, forêt…), dans le fond de vallée de l’Oise où passe le chemin de fer. Les développements urbains (nouvelle urbanisation et renouvellement en cœur d’agglomération suite aux sites militaires libérés) en matière d’habitat et d’activités tertiaires sont tous programmés Montataire – bureaux et usine Akzo-Nobel dans la vallée.

Creil - Montataire – ƒ Compiègne joue aujourd’hui déjà un rôle de relais de la croissance économique parisienne : laminoirs Arcelor-Mittal ƒ elle envoyait, en 1999, 8 % de sa population active en Ile-de-France, essentiellement à Paris et à Roissy, ƒ elle tire avantage de sa proximité avec Paris et la plateforme aéroportuaire pour attirer des entreprises, ƒ elle continue à être un pôle structurant du territoire sub-régional : elle concentre davantage d’emplois que de population active.

Creil – quais de l’Oise

Creil – la Cavée de Paris

Compiègne – château Creil – Montataire – Nogent- Creil – la gare ferroviaire côté ville sur-Oise – faisceau ferroviaire Compiègne – parc du château & forêt

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 53 SETEC Organisation Unités urbaines en Beauvais-Tillé Picardie en 1999 (source : Conseil Régional de Picardie, base de données : Insee)

Trafics des aéroports français en 2005 (source : FNAU - AURAN, base de données : DGAC

Part d’actifs sortant des aires

(source : Conseil Régional urbaines en 2005

de Picardie, base de données : DADS)

Compiègne – Compiègne – campus UTC Compiègne – usine Sanofi - Aventis Compiègne – parc technique et scientifique hôtel de ville

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 54 SETEC Organisation 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 55 SETEC Organisation (toutes les photos : Setec Organisation)

3. Amiens et son aire urbaine

3.1. Amiens, 32ème aire urbaine française, mais principal pôle entre la métropole parisienne et la plaine des Flandres

3.2. Comparativement aux autres capitales régionales, une activité tertiaire supérieure à renforcer, une empreinte industrielle encore forte

3.3. Une profonde mutation depuis un quart de siècle grâce à l’affirmation de la fonction régionale

3.4. Une agglomération prête à relever le défi de l’attractivité

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 56 SETEC Organisation Amiénois

Santerre

Plateau picard

(carte :Carte Setec Organisationde situation – fondsde l’aire de planurbaine : Francièmes d’Amiens Postaux)

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 57 SETEC Organisation 3.1. Amiens, 32ème aire urbaine française, mais principal pôle entre la métropole 3.1.3. Une situation de carrefour d’ampleur essentiellement régionale et d’émergence tardive parisienne et la plaine des Flandres ƒ La valorisation actuelle de la situation résulte d’un bouleversement apporté voici 40 ans par l’autoroute A1: son tracé, soucieux de ne privilégier ni Amiens ni Saint-Quentin, a orienté les réseaux principaux d’infrastructures 3.1.1. Une petite grande ville en Santerre, passant entre les deux villes. La LGV Nord, au début des années 1990, a conforté cette orientation. ƒ En 1999, l’aire urbaine amiénoise comptait 271 000 habitants, le pôle urbain 161 000, ce qui plaçait Amiens ƒ Une situation de carrefour essentiellement régionale, avec une ouverture européenne : respectivement au 32ème rang ou bien au 35ème rang national des établissements urbains les plus peuplés, soit un rang inférieur à celui de son statut administratif : Amiens est l’un des 22 chefs-lieux de région ƒ le carrefour amiénois est essentiellement d’ampleur régionale : l’autoroute A16 mène, au nord vers le métropolitains. littoral picard et la Côte d’Opale, au sud vers Beauvais ; l’A29 à l’est vers Saint-Quentin, à l’ouest vers le Pays de Bray et Le Havre, offrant ainsi une ouverture maritime à Amiens ; le chemin de fer achemine ƒ Selon le périmètre géographique retenu (aire urbaine ou pôle urbain), Amiens se situe ou bien au-dessus ou directement les voyageurs au nord vers Boulogne et Lille, à l’ouest vers Rouen, à l’est vers Saint- bien en-dessous du seuil démographique d’une grande ville française, tel que le définit l’Insee, 200 000 Quentin, au sud vers Paris et Creil. habitants. ƒ Le carrefour autoroutier amiénois dispose également d’un potentiel européen : il se situe à la fois sur un axe reliant entre les deux principales métropoles de l’Europe occidentale, Paris et Londres (A16), ainsi que sur un axe identifié comme un eurocorridor reliant la Basse-Seine à la Ruhr et à la moyenne vallée 3.1.2. Bien que principal pôle de l’espace entre Paris-Londres-Lille, le rayonnement amiénois du Rhin (Strasbourg-Francfort). Des projets de grands axes de fret ferroviaire soulignent ce même potentiel : deux grandes rocades de contournement de l’Ile-de-France pourraient passer par Amiens franchit difficilement le département de la Somme reliant l’une Calais à Dijon via Reims, l’autre Le Havre à Lille. ƒ Amiens dispose d’une nette prééminence dans la hiérarchie urbaine de l’espace situé entre la métropole ƒ Toutefois, l’ancienne situation d’enclavement reste, partiellement, palpable : parisienne et la plaine des Flandres (Lille, Bruxelles, Anvers). Les autres principales aires urbaines ne ƒ La structuration primitive du réseau principal de transport français a donc négligé Amiens : des tracés dépassent pas 110 000 habitants (Compiègne : 108.000 habitants, Beauvais 101 000, Creil 98 000) passant une quarantaine de kilomètres à l’est de la capitale picarde (autoroute A1 et LGV Nord) ont été ƒ A l’inverse, l’espace à proximité d’Amiens (Plateau Picard, Santerre, Vimeu, Ponthieu) est peu peuplé, à retenus pour les axes Paris-Lille, axes prioritaires d’articulation de la partie nord de la France. Amiens dominante rurale et, hormis Abbeville, dépourvu de ville moyenne, au point que l’aire urbaine d’Amiens est restée jusqu’au début des années 1990 une des rares capitales régionales de France métropolitaine représente près de 50 % de la population du département de la Somme (48,8 %, RGP 1999). dépourvue du moindre kilomètre d’autoroute. ƒ Aujourd’hui encore, le réseau d’infrastructures n’est pas suffisamment performant pour résorber ƒ Or l’aire de rayonnement d’Amiens ne franchit qu’imparfaitement les frontières de son département, la totalement la situation géographique excentrée d’Amiens vis à vis de sa région de programme : les Somme : infrastructures existantes, notamment ferroviaires, ne permettent pas une accessibilité aisée depuis ƒ Le bassin de recrutement de l’université de Picardie Jules-Verne atteint le Nord et le centre de l’Oise, Amiens vis à vis des parties les plus éloignées de la Picardie ou de son aire d’influence potentielle (Sud- mais, dans l’Aisne, ne dépasse pas l’arrondissement de Saint-Quentin ; il ne franchit pas les limites du Est de l’Oise, centre et sud de l’Aisne, Artois) : ainsi la liaison ferroviaire entre les deux principaux pôles Pas-de-Calais (source : Insee 2006, cf carte thème 8 du diagnostic global) ; économiques picards, Amiens et Compiègne, nécessite des détours : passage par Montdidier ou Creil (changement de train) pour le chemin de fer (1h14 en meilleur temps de parcours). Pas de liaison ƒ La diffusion de la presse quotidienne amiénoise ne dépasse que très difficilement la Somme : Le autoroutière ou ferroviaire vers Soissons et Château-Thierry, villes joignables depuis Amiens en Courrier Picard est présent dans l’Oise, mais son tirage est bien inférieur à celui de la presse respectivement 1h38 (159km) et 2h16 (167km). quotidienne parisienne ; il n’est diffusé ni dans l’Aisne, ni dans le Pas-de-Calais. ƒ Les axes disposant d’une ouverture européenne ne jouent pour l’heure que le rôle d’axes de délestage : ƒ Les migrations pendulaires à destination d’Amiens ne sont significatives (plus de 1 700 navettes ils se positionnent comme des itinéraires bis ou de délestage des axes principaux : l’A16 de l’axe Paris- domicile-travail quotidiennes) qu’avec les zones d’emplois les plus proches, les plus rurales et les Londres, l’A29 de l’aire métropolitaine du Nord-Ouest européen à la Basse-Seine. Les trafics sont bien moins peuplées : Abbeville-Ponthieu, Santerre-Somme et dans une moindre mesure Artois-Ternois et moindres que sur les axes principaux. Aujourd’hui l’axe Paris-Aire métropolitaine du Nord-Ouest de Saint-Quentin (entre 1 100 et 1 700 navettes domicile-travail quotidiennes) (source : Insee, RGP l’Europe (AMNO) par Lille, épine dorsale du réseau picard, concentre encore 85 % des flux de 1999). marchandises circulant en Picardie.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 58 SETEC Organisation Aires d’influence des aires urbaines (source : FNAU –Audiar; base de données : Insee RGP 1999)

supérieur (source : INSEE 2006)

Les connexions entre Bassin de recrutement des pôles d’enseignement aires urbaines françaises en 2005 (source : FNAU – Aurg)

Gare TGV Haute Picardie (Ablaincourt-Pressoir)

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 59 SETEC Organisation 3.2. Comparativement aux autres capitales régionales, une activité tertiaire ƒ Comme dans la vallée de l’Oise, l’activité industrielle évolue, depuis la dernière décennie, vers une activité autour des supérieure à renforcer, une empreinte industrielle encore forte transports et de la logistique, avec notamment l’implantation de centres d’approvisionnement de la distribution (Auchan, Métro, Atac…) et de plates-formes des principaux logisticiens. 3.2.1. Amiens est toujours, pour partie, une ville industrielle ƒ L’histoire amiénoise comporte une très ancienne tradition industrielle remontant au Moyen Age : la cité 3.2.2. Une activité tertiaire supérieure de moindre poids que celle des autres capitales régionales et picarde a tiré son essor et sa prospérité grâce au textile, en particulier grâce au velours (la waide). Cette encore peu spécialisée tradition a été entretenue depuis lors. L’apparition d’une modèle de maison ouvrière, la maison amiénoise, et sa considérable extension spatiale témoigne de l’importance occupée par l’industrie dans le développement 3.2.2.1. Les activités tertiaires supérieures pèsent moins dans la structure socio-économique locale que dans d’autres de la ville. villes de rang comparable ƒ Cette industrie traditionnelle a été totalement renouvelée au cours des Trente Glorieuses par des ƒ Le poids des activités métropolitaines supérieures (EMS) est inférieur, en valeur absolue comme en valeur relative, à implantations exogènes. Celles-ci présentent quelques caractéristiques communes avec les implantations de celui d’autres capitales régionales n’ayant pas une taille métropolitaine (plus de 500 000 habitants) : avec 5 544 EMS la vallée de l’Oise : en 1999, Amiens ne devançait que Nîmes en valeur absolue, la seule ville parmi les 8 villes de l’échantillon à ne pas ƒ la chimie et la parachimie sont largement représentés (Procter & Gamble, Dunlop, Goodyear, ces être capitale régionale2 ; avec moins de 6 % d’EMS dans l’emploi total (5,6 %), Amiens se situait largement en- deux dernières étant menacées de fermeture), de même que l’automobile (Valéo) et la construction dessous de la moyenne des 51 premières aires urbaines françaises hors Paris (7,8 %) et des aires urbaines de plus mécanique (Whirlpool) ; de 100.000 habitants du bassin Parisien (moyenne : 9 %). ƒ Le tissu industriel est dominé par de vastes unités de production employant une main d’oeuvre peu qualifiée où la valeur ajoutée par salarié est très faible (en 2003 : Goodyear 1.770 salariés, Dunlop ƒ En termes de formation supérieure, Amiens présente également une moindre proportion de tertiaire supérieur que 1.100, Valéo 1.000, Procter&Gamble 800) ; dans les agglomérations de taille comparable. Son université, l’université de Picardie Jules-Verne (UPJV) propose ƒ Le secteur est fortement dépendant à l’égard des centres décisionnels extérieurs des grands groupes une offre complète de formation et comptait en 2004-2005 environ 21.000 étudiants (Limoges : environ 20.000, implantés, comme l’illustre la récente décision de Goodyear de fermer son usine amiénoise. Poitiers : environ 24.000). Toutefois 70 % de ceux-ci étaient inscrits en premier cycle, niveau de formation insuffisant pour accéder à des emplois métropolitains supérieurs et probablement peu qualifiant dans le cadre de la compétition ƒ Point divergent avec le secteur industriel de la moyenne vallée de l’Oise, l’activité productive ne s’est pas universitaire européenne qui est train de s’instaurer suite à la mise en place de la réforme LMD. La recherche y est accompagnée de tertiaire industriel (recherche, formation). également moins développée que dans des universités de taille comparable : en 2004-2005, l’UPJV comptait 32 ƒ L’activité industrielle marque considérablement encore la ville : équipes de recherche reconnues dont 10 étaient labellisées avec des organismes nationaux de recherche publics (8 ƒ d’un point de vue sociologique : 24.000 emplois industriels dans l’agglomération (en 2005), une forte avec le CNRS, 2 avec l’Inserm), alors que l’université de Limoges comptait 34 centres de recherche dont 15 proportion d’ouvriers (27,1% en 1999), inhabituelle pour une capitale régionale, une population laboratoires labellisés et celle de Poitiers 50 dont 22 labellisés. particulièrement jeune (en 1999, Amiens comptait 25,96 % de moins de 20 ans et 16,26 % de plus de 3.2.2.2. Une activité tertiaire supérieure à structurer et à regrouper 60 ans ce qui en faisait la ville à la fois la plus jeune et la moins âgée d’un échantillon de 8 villes de taille similaires1, ƒ Au sein de l’activité tertiaire supérieure, l’administration régionale joue un grand rôle. Etant chef-lieu de département ƒ d’un point de vue spatial : elle dispose d’un site dédié, l’espace industriel Nord, vaste complexe de et de région, Amiens possède tous les organismes institutionnels liés à ce titre3. Cette activité administrative est plus 400 ha, au Nord-Ouest de l’agglomération, à proximité des quartiers Nord d’Amiens, de génératrice de relations fréquentes avec Paris, « pôle de sujétion » et avec les préfectures des départements de Poulainville et de l’embranchement avec l’A16. l’Aisne et de l’Oise, Laon et Beauvais, « pôles assujettis ». ƒ Pour le reste, l’excellence amiénoise couvre des domaines certes identifiés (les sciences : physique, biologie, santé), sans pour autant constituer de véritables filières génératrices d’activités tertiaires supérieures, soit de recherche de développement, d’encadrement car : ƒ cette excellence ne couvre pas des secteurs entiers, mais des spécialités bien définies : le rôle joué par la santé amiénoise dans le cancéropole Grand Nord-Ouest est à cet égard révélateur : associée avec les CHRU Procter&Gamble, de Lille, Rouen et Caen, Amiens dispose d’une expertise en matière de stockage et de recensement des Espace industriel nord Centre logistique Géodis – EI Nord tumeurs. En revanche, en 2004, Amiens n’était associé qu’ 2 programmes de recherche des 4 que comprenait Maison amiénoise le cancéropole; 1 Ces villes sont outre Amiens : Besançon, Caen, Dijon, Limoges, Metz, Nîmes et Poitiers. 2 Nombre d’emplois métropolitains supérieurs en 1999 : Nîmes : 4.452, Amiens : 5.544, Besançon : 5.683, Poitiers : 5.821, Limoges : 5.911, Caen : 8982, Metz : 9.794, Dijon : 10.471. 3 soit les directions déconcentrées de toutes les administrations de l’Etat, le Conseil régional de Picardie, le Conseil général de la Somme, la Communauté d’agglomération Amiens Métropole, la Ville d’Amiens et les antennes régionales des principaux Faculté des Sciences, organismes publics (Centre hospitalier régional, Caisse régionale d’assurance maladie…). Hôtel de ville UPJV 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 60 SETEC Organisation ƒ le lien recherche-entreprise dispose d’un potentiel de développement : ainsi pour le programme de 3.2.4. Le besoin de renforcer les partenariats recherche européen Alistore sur l’étude de nouveaux matériaux pour la conception d’accumulateurs de lithium solaires de troisième génération : l’équipe de l’UPJV dispose d’une renommée internationale ƒ « Petite grande ville » isolée, Amiens n’a pas encore la taille pour accueillir des services du plus haut rang et est la tête de pont d’un réseau de 18 laboratoires européens ; cette excellence n’est localement métropolitain (sièges sociaux de multinationales, siège d’institutions internationales, opéra …). relayée par aucune implantation d’acteur économique. ƒ Pour atteindre cette taille critique, Amiens a procédé ces dernières années par accroissement territorial : elle 3.2.2.3. Amiens ne dispose pas encore d’une vitrine de son activité tertiaire supérieure cherchait à fédérer son bassin de vie et d’emplois, à travers la démarche de Schéma de cohérence territoriale (SCoT) engagée à l’échelle de 381 communes regroupant 337 000 habitants. ƒ Corolaire de l’absence de filière d’excellence de rayonnement européen, Amiens ne dispose ni de ƒ A l’inverse d’autres villes de rang comparable, de Limoges et de Poitiers notamment, elle ne comptait pas technopole ni de parc tertiaire supérieur, rapprochant physiquement et intellectuellement l’industrie, la sur une coopération privilégiée et les échanges intellectuels y étant liés. Les villes de taille similaire les plus recherche et l’enseignement et emblème de l’excellence et des spécialités amiénoises. Elle est une rares proches, Reims et Rouen, étaient perçues comme des challengers. villes de son rang dans ce cas : par comparaison la plupart des capitales régionales non métropolitaines avec lesquelles la capitale picarde a été comparée possède le leur : Metz avec Metz Technopole ; Besançon avec Temis spécialisé dans les nanotechnologies ; Limoges avec Ester spécialisé dans les céramiques industrielles, microtechniques et technologies électroniques ; Poitiers avec le Futuroscope spécialisé dans les technologies de l’information et de la communication et le Biopôle en cours de développement, spécialisé dans les biotechnologies, etc…

3.2.3. Le besoin d’une attractivité renforcée à l’égard de Paris et des pôles alentours ƒ Le taux d’attirance des actifs d’Amiens était, en 1999, inférieur à celui d’une agglomération de son rang. Le taux d’attirance des actifs correspond au rapport entre le nombre de migrants en situation d’activité professionnelle venus s’installer dans l’unité urbaine entre 1990 et 1999 et le nombre d’habitants en 1999. En 1999, il était de 13 %, de 15 % à Nîmes, Limoges et Besançon, de 17 % à Metz, de 19 % à Poitiers, Caen et Dijon. ƒ L’attractivité amiénoise sur la population estudiantine est également très faible ; l’UPJV peine à attirer tous ses étudiants potentiels : en 1999, 13 000 jeunes Picards sont allés étudier dans d’autres pôles universitaires qu’Amiens ou Compiègne, majoritairement à Paris (pour 5 700 d’entre eux), dans le Nord-Pas- de-Calais (3.600), à Reims (2.400). Elle peine également à attirer des étudiants extérieurs à la région et étrangers : les effectifs de l’UPJV étaient issus de Picardie pour 88,3 % des étudiants en 2004-2005 ; 253 étudiants étrangers (sur 21 094) étaient accueillis dans le cadre de programmes d’échanges. ƒ Amiens envisage, actuellement, son développement comme pôle d’équilibre du Bassin Parisien : ƒ elle se compare principalement avec Reims, Tours, Orléans, voire Le Mans, et très peu avec les autres pôles régionaux de l’espace métropolitain du Nord-Ouest européen ou français ; ƒ elle cherche à attirer des entreprises tertiaires désireuses de s’implanter dans le Bassin Parisien et/ou de quitter l’Ile-de-France.

Parking gare de Longueau

Les Emplois métropolitains supérieurs (EMS) dans les aires

1 ESIEE : Ecole supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique (carte : FNAU, Diact; so 2 ESAD : Ecole supérieure d’art et de design 3 ISAM : Institut supérieur des assistants en management urbaines françaises en 1999 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire (graphique : Setec Organisation ; sourceurce 61 : :Insee, Insee, 1999). RGP 1999).SETEC Organisation Nombre d'EMS en 1999

12000 10471 9794 10000 8982

8000 5544 5683 5821 5911 6000 4452 4000

2000

0 Nîmes Amiens Besançon Poitiers Limoges Caen Metz Dijon

(graphique : Setec Organisation ; source : Insee, RGP 1999).

Pourcentage de cadres dans la population active

17.1 18 16.1 17 16 14.6 15.4 13.4 14 12.1 12.9 12 10 8 6 4 2 0 Nîmes Limoges Amiens Metz Besançon Dijon Poitiers Caen

(graphique : Setec Organisation ; source : Insee, RGP 1999).

Taux d'attirance des actifs

20% 19% 19% 19% 18% 17% 16% 15% 15% 15% 14% 13% Les flux de transfert 12% structurants entre aires 10% 8% 6% urbaines 4% (carte : FNAU ; source : Insee, Siren 2% 0% Amiens Limoges Besançon Nîmes Metz Dijon Poitiers Caen 1998-2001).

(graphique : Setec Organisation ; source : Insee, 1999). Le taux d’attirance des actifs correspond au rapport entre le nombre de migrants en situation d’activité professionnelle venus s’installer dans l’unité urbaine entre 1990 et 1999 et le nombre d’habitants en 1999.

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 62 SETEC Organisation 3.3. Une profonde mutation depuis un quart de siècle grâce à l’affirmation de la 3.3.2. Une physionomie renouvelée, un changement d’image à l’échelle de la Picardie et une fonction régionale montée en gamme indéniable ƒ Ces travaux ont conduit à un changement de physionomie d’Amiens. Elle offre désormais un cadre de vie à 3.3.1. Une fonction régionale qui a été créée ex-nihilo ; d’importants investissements pour l’attractivité renouvelée. Il s’accompagne d’un changement de considération et petit à petit d’image. offrir services et équipements au niveau d’une capitale régionale ƒ Amiens est désormais reconnue par les autres villes picardes comme une véritable capitale régionale ƒ Grande ville de l’espace français pendant très longtemps, Amiens, confrontée aux crises de son activité voire comme un exemple à suivre, comme en témoignent de récents propos des maires de Beauvais textile traditionnelle et à la révolution apportée par le chemin de fer et l’automobile qui la placèrent dans (Caroline Cayeux) « Amiens est incontestablement devenue une capitale régionale. Cette l’ombre de Paris et de Lille, a été tout au cours de la première moitié du XXème siècle peu à peu restructuration nous sert d’ailleurs d’exemple pour restructurer Beauvais au niveau urbain », de marginalisée. Les destructions de la Deuxième guerre mondiale l’ont anéanti. Cette marginalisation l’a fait Compiègne (Philippe Marini) « Nous avons été tous très heureux des efforts entrepris pour rendre le régresser dans la hiérarchie urbaine, lui a ôté son rôle économique stratégique et l’a empêchée de centre-ville d’Amiens harmonieux. Cette ville, si triste pendant des lustres, est ainsi redevenue développer des fonctions de commandement régional. Lors de l’émergence des régions de programme, attractive » ou de Saint-Quentin (Pierre André) « Voilà dix ans, 80 % des étudiants de la région de Amiens, contrairement à d’autres nouveaux chefs-lieux de région, n’avait quasiment aucun des attributs de Saint-Quentin faisaient leurs étude hors de la Picardie. Maintenant la moitié va à Amiens » (source : sa nouvelle fonction : elle n’en avait ni le profil économique, ni les équipements, ni le positionnement. Le Point, 2001-2005). ƒ Depuis, Amiens se place dans une dynamique de rattrapage et de crédibilisation. A mesure que la ƒ Béatrice de Villeneuve, responsable de la cellule d’accueil des cadres à la chambre de commerce et décentralisation émergeait en France, elle a fait de l’affirmation de sa fonction régionale le cœur de sa d’industrie en 2006, assurait que « le décalage s’est accru entre l’image terne de la ville et la réalité ; stratégie de développement et de diversification économique. Depuis une vingtaine d’années, Amiens s’est l’effet de surprise est encore plus important qu’il y a quelques années ». engagée dans une politique d’investissements tous azimuts, l’une des plus spectaculaires connue par une ƒ Plusieurs éléments rendent compte d’une indéniable montée en gamme des services rendus à Amiens : ville française durant cette période. Ces investissements ont porté et portent encore sur : ƒ la création des services et des équipements du rang d’une capitale régionale : enseignement ƒ le centre-ville voit son attractivité commerciale décoller et s’étendre l’ensemble de sa zone de supérieur (avec la création de l’université de Picardie Jules-Verne en 1970, sa diversification jusqu’à chalandise forte de 400.000 habitants ; présenter une offre complète de formation, son accroissement considérable, l’implantation d’écoles ƒ des investissements sont réalisés pour développer l’offre hôtelière notamment haut de gamme afin de (ESIEE1, Ecole de Commerce, ESAD2, ISAM3) ; santé (regroupement et de redéploiement des rattraper le retard en matière de capacité d’hébergements lié au tourisme d’affaires (hôtel Mercure 3* différentes structures du CHR au sud de la ville donnant lieu au plus important chantier en cours de 102 chambres en cours de construction) ; dans le domaine en France), culture (réhabilitation du cirque et transformation en Scène nationale, réalisation d’un multiplexe, d’un zénith), sports (palais des sports, nouveau stade de la Licorne), ƒ depuis 3-4 ans les grands promoteurs immobiliers nationaux s’intéressent de nouveau à Amiens, en commerce (arrivées de grandes enseignes de type Fnac) transports (desserte par l’A16 et l’A29 qui périphérie mais aussi en plein centre-ville (à proximité de la cathédrale et de la Somme) ou dans les forment à l’approche de la ville un périphérique) ; faubourgs (Saint-Maurice, Saint-Pierre) ; ƒ la mise à niveau des équipements existants : centre des congrès et des expositions Mégacité, ƒ l’université voit son attractivité constamment progresser : elle a augmenté de manière significative ses maison de la culture, musée de Picardie, effectifs (+ 49 % du nombre de ses étudiants entre 1988 et 1997), a renforcé sa recherche, passant ƒ la revalorisation du centre-ville : grandes opérations de reconstruction ou de réhabilitation avec pour de 4 laboratoires labellisés en 1999 à 10 en 2004 ; elle a également élargi son bassin de recrutement : moteur l’implantation des locaux universitaires accompagnant l’expansion de l’UPJV qui ont permis alors que les étudiants originaires de la Somme représentaient, en 1996, 41 % des nouveaux inscrits, de « récupérer » les quartiers historiques de la Cathédrale et Saint-Leu, campagnes de ravalement ils n’en représentaient, en 2004, plus que 36 %. de façades, travail audacieux et précurseur de valorisation des espaces publics, valorisation du patrimoine (cathédrale et sa mise en lumière, tour Perret, jalonnement historique…), mis en valeur du ƒ En revanche, Amiens n’a pas encore associé son image à sa proximité littorale, valorisée par l’autoroute A16 patrimoine halophile et maraîcher (création du parc Saint-Pierre). et la ligne ferroviaire Amiens- Abbeville - Le Touquet - Boulogne.

Espace public Pôle cathédrale UPJV Mégacité rue Delambre Parc Saint-Pierre ZAC Cathédrale

1 ESIEE : Ecole supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique 2 ESAD : Ecole supérieure d’art et de design 3 ISAM : Institut supérieur des assistants en management 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 63 SETEC Organisation 3.4. Une agglomération prête à relever le défi de l’attractivité ƒ Les pôles de compétitivité visent à développer une meilleure synergie entre recherche-entreprises et appareil de formation. Ils sont porteurs trois innovations majeures pour Amiens : ƒ ils mobilisent pleinement les organismes amiénois dans des projets innovants (de recherche et de 3.4.1. Des objectifs de développement économique dépassant le statut actuel d’Amiens développement) et d’envergure : les deux pôles sont labellisés d’envergure mondiale : ils visent tous les ƒ Amiens se trouve à un moment charnière de son développement : il s’agit de passer de la crédibilité à deux, dans leur domaine, à devenir des leaders mondiaux d’ici 10 à 20 ans. L’innovation est au cœur des l’attractivité. L’enjeu pour Amiens est d’attirer davantage d’entreprises, cadres, activités de recherche, de stratégies à l’international ; développement et d’innovation, pour que le secteur privé apporte son souffle à l’affirmation régionale et ƒ ils mettent en réseau les organismes amiénois (laboratoires universitaires, centre de transfert métropolitaine, qui au cours du quart de siècle écoulé a été très majoritairement le fait des différents acteurs essentiellement) avec des acteurs du monde économique et des décideurs ; publics. ƒ ils mettent également en réseau les organismes amiénois (UPJV, centres de transfert) avec leurs homologues : picards (essentiellement compiégnois de l’UTC, mais aussi l’INERIS de Verneuil-en-Halatte, ƒ Ce moment charnière s’exprime dans les projets amiénois : dans le même temps, la capitale picarde : l’Institut polytechnique LaSalle de Beauvais pour les deux pôles de compétitivité) et champardennais avec ƒ finit de se doter des équipements et services qui lui font encore défaut : Zénith, centre des congrès lesquels un accord spécifique sur un pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) entre les Mégacité, ensemble hospitalo-universitaire d’envergure avec le regroupement sur un même site au sud quatre universités (universités généralistes d’Amiens et Reims, universités de technologie de Compiègne de l’agglomération des équipements hospitaliers et à proximité le regroupement des activités et de Troyes) est en projet. universitaires de santé et pharmacie sur le campus actuel, requalification de la Citadelle à l’articulation entre centre-ville et faubourgs via le transfert des facultés de lettres et sciences humaines, projets ƒ Cette mise en réseau sera l’occasion d’additionner les compétences et de développer ensembles des filières transports en commun en site propres, nouvelle phase de piétonisation du centre-ville… complètes d’excellence. La récente évaluation des pôles de compétitivité conforte l’ancrage des deux pôles picards. ƒ détermine des objectifs ambitieux de développement économique : elle définit des filières d’excellence et valorise ses potentiels par la mise en réseau. ƒ Cette démarche fait des émules, dans le domaine de la santé : la restructuration des activités hospitalo- ƒ Depuis quelques années, Amiens bâtit une stratégie visant à développer une excellence dans des domaines universitaire donne lieu à un projet de pôle santé picard, associant l’UPJV et le CHRU d’Amiens, mais aussi l’UTC vecteurs à la fois de tertiaire supérieur et d’emplois moins qualifiés. Parmi celles-ci, on compte : et l’IPLB. Ville de la première greffe humaine du visage (2006), Amiens est spécialisée dans la filière biomédicale. ƒ la filière technologies de l’information et de la communication (TIC), axé sur les centres de relations clientèles, à vocation nationale et internationale, les sociétés de services en ingénierie de l’informatique (SSII) spécialisées dans les télécoms, le e-learning : en l’espace de 10 ans, 3 500 emplois ont été créés ; 3.4.2. Deux zones sont amenées à connaître d’importants développements et aménagements : le ƒ la logistique, dont les mutations enregistrées ces dernières années (passage d’opérations en entrepôt quartier de gare et l’entrée de ville sud-ouest dans les années 1990 à l’utilisation d’opérations en traitement informatisés des flux et de transmission de ƒ Des espaces ont été identifiés comme stratégiques et prioritaires pour supporter le développement amiénois : le l’information) favorisent le recours à des cadres et des ingénieurs, largement sous-représentés dans le quartier de gare et l’entrée de ville sud-ouest. secteur à Amiens et en Picardie ; la situation d’interface entre Paris, Londres et les Flandres et la présence d’une plate-forme logistique au sein de l’espace industrielle nord confère une attractivité ƒ La restructuration du quartier de gare est la plus avancée via l’opération Gare - La Vallée. Elle vise à créer un indéniable à Amiens ; la CCI va créer prochainement une formation d’ingénieur-logisticien au sein de quartier d’affaires haut de gamme et s’étend sur 103 ha en restructurant le quartier de la gare ferroviaire, situé l’ESIEE. entre centre-ville et les hortillonnages. L’objectif est de faire de ce quartier un pôle tertiaire majeur du nord de la ƒ La valorisation des secteurs traditionnels picards (agriculture – cultures végétales, industrie – constructions France. Il est centré sur les technologies de l’information et de la communication et principalement les centres de mécaniques, chimie, plasturgie) a connu un développement nouveau avec la labellisation de deux « pôles de relation clientèle, les activités liées aux pôles de compétitivité agro-ressources et i-Trans. C’est ici que s’installera compétitivité » en 2005 : la future agence nationale de sécurité ferroviaire. La requalification récemment achevée de la place Alphonse- ƒ « industrie et agro-ressources » pour le développement d’une filière de valorisation complète de la plante, Fiquet, vaste œuvre de Perret, s’intègre dans le projet, qui comprend également : dans l’optique d’une substitution à terme à la pétrochimie, ƒ la création d’une offre de 250 000 m² de bureaux (dont 25 000 livrés en 2008), des zones commerciales, ƒ « i-trans » pour le développement de projets innovants en matière de transports et plus singulièrement de transport ferroviaire.

Programme Rives d’Ambiani Chantier Hôpital Sud Chantier immeuble de bureaux Zénith place Alphonse-Fiquet (Bowfounds Marignan) (ZAC Gare La Vallée) 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 64 SETEC Organisation ƒ des logements, ƒ les boulevards circulaires, les boulevards de Roubaix et de Beauville forment de grandes articulations urbaines ƒ l’aménagement de la gare ferroviaire en pôle intermodal. capables d’orienter le développement. ƒ un parc urbain mettant en scène les hortillonnages. ƒ Cependant le rythme de développement et les intentions locales sont de conserver le caractère des lieux et une progression régulière mais raisonnable : les projets autour de la gare ferroviaire et au sud-ouest de l’agglomération et Les travaux sont en cours, les livraisons s’échelonneront jusqu’en 2015. les politiques de d’anticipation foncière ont été dimensionnés dans la perspective d’un accroissement démographique ƒ Une vaste de zone de possible nouvelle urbanisation, s’étendant sur plus de 650 ha, a été identifiée au Sud- de l’ordre de 25 000 habitants en 20 ans. Ouest de l’agglomération, autour de la vallée de la Selle entre le parc de la Licorne aux lisères du centre-ville et le périphérique Ouest (A16). L’urbanisation dans son projet initial est phasée en plusieurs étapes sur 15 3.4.4. Un potentiel de cœur de bassin touristique, notamment en direction des Britanniques ans. Une première étape a commencé en 2006. Elle fait écho à diverses opérations distribuées tout autour de l’A16 et de l’A29 visant à valoriser et à faire monter en gamme l’offre foncière pour les entreprises aux ƒ Amiens dispose d’un environnement patrimonial favorable au développement d’un tourisme culturel de courts entrées de l’agglomération, parmi lesquelles : la ZAC Jules-Verne à Longueau au Sud-Est (90 ha séjours : supplémentaires) orientée vers les PME, la requalification de Montières (200 ha) dans la vallée de la Somme, ƒ Elle a le potentiel pour s’imposer comme une destination de tourisme urbain : sa cathédrale constitue un l’extension de l’espace industriel nord pour accueillir un pôle logistique supplémentaire et les activités « produit d’appel » : plus vaste cathédrale gothique de France, elle est inscrite au patrimoine mondial de tertiaires allant de pair. l’Humanité de l’Unesco ; les hortillonnages, le parc Saint-Pierre et le quartier Saint-Leu témoignent de l’étroit rapport de la cité avec l’eau et sont des facteurs de singularité par rapport aux autres villes françaises et européennes ; la figure de Jules Verne est également porteuse ; de nombreux efforts ont été réalisés ces vingt dernières années, symbolisés par la mise en lumière de la cathédrale et ont été suivis de succès : la 3.4.3. Amiens se donne les moyens humains et stratégiques de réaliser son développement cathédrale accueille annuellement plus de 700.000 visiteurs (INSEE 2002), les nuitées s’élevaient en 2006 à 384 000 pour le Grand Amiens (INSEE 2006). ƒ Au cours de ces dernières années, Amiens s’est dotée de l’ingénierie territoriale nécessaire pour élaborer sa stratégie territoriale et urbaine et pour la mettre en œuvre. ƒ A proximité à l’Ouest, la baie de Somme est l’une des « plus belles du monde », témoin de l’imbrication entre les milieux maritime et terrestre ; préservée, elle a conservée ses traditions et son exceptionnelle diversité ƒ Ont ainsi été créés une agence d’urbanisme, l’Agence de développement et d’urbanisme du Grand Amiénois faunistique (notamment des oiseaux) ; (Aduga), ainsi qu’une société d’économie mixte, Amiens Aménagement pour porter les opérations ƒ A proximité à l’est, le Santerre entre Albert et Péronne rassemble de hauts-lieux de la Première Guerre d’aménagement. Les services de la Ville et de la Communauté d’agglomération ont fusionné et comprennent Mondiale (batailles de la Somme de 1916 et 1918). une structure de projet, l’atelier d’urbanisme et d’architecture. ƒ Plusieurs éléments laissent envisager un attrait plus spécifique auprès de la clientèle en provenance de l’Aire ƒ Des documents de planification sont régulièrement mis à jour : le Plan local d’urbanisme a été approuvé en métropolitaine du Nord Ouest de l’Europe (AMNO) et singulièrement des Britanniques : 2005, le Schéma de cohérence territorial est en cours d’élaboration ; il succédera en 2010 au Schéma ƒ des liens historiques, notamment avec l’Angleterre : économiques (la prospérité médiévale d’Amiens est due à directeur qui datait de 1999. ses échanges avec Londres qui transitaient par Saint-Valéry-sur-Somme), militaires (Guillaume le Conquérant embarqua de Saint-Valéry-sur-Somme, paix d’Amiens de 1802, bataille de la Somme de 1916), ƒ une situation qui est un avantage : une accessibilité potentiellement aisée depuis l’Angleterre et le Benelux, 3.4.4. Un site naturel capable de supporter plusieurs phases de développement quantitatif de une proximité de Paris ; l’agglomération ƒ l’attrait de certains éléments du patrimoine qui rencontrent plus de succès que vis-à-vis du public français : le tourisme de mémoire des Guerres Mondiales, le patrimoine gothique ; ƒ Située sur la Somme au cœur du Plateau picard et entre deux confluences (l’Avre et la Selle), le contexte ƒ une image et une perception climatiques moins plus favorable que pour le public français. naturel et urbain est propice au développement : ƒ Ce bassin touristique est prolongé au Nord par celui de la Côte d’Opale, de Berck à Calais. Il s’agit d’un bassin ƒ les grands plateaux crayeux sont globalement peu contraignants, d’envergure, dominé par un tourisme de loisirs et de court séjour à orientation économique pour une clientèle locale, mais de plus en plus fréquenté par une clientèle internationale (Royaume-Uni, Bénélux), à l’origine d’une progressive ƒ le périphérique, situé à environ 5 kilomètres du centre-ville et 2 kilomètres des limites actuelles de montée en gamme. l’urbanisation, rejette assez loin les limites de la ville,

Le site d’Amiens depuis le Cathédrale Le site d’Amiens depuis le Sud-Est Saint-Valéry- périphérique ouest Hortillonnages Notre-Dame Baie de Somme sur-Somme 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 65 SETEC Organisation Amiens, impliquée dans 2 pôles de compétitivité à vocation mondiale Le cancéropôle Nord-Ouest I-TRANS : conception, construction, exploitation compétitive et maintenance des équipements et systèmes ferroviaires, présent sur le territoire de la Picardie. Depuis 2001. Regroupe les 4 CHU de Rouen, Caen, Lille et Amiens (groupés sous le 41 entreprises (dont Alsthom, RFF, SNCF, Renault, Valéo…), 15.000 emplois, 19 organismes de label G4), les facultés de médecine et de pharmacie des Universités d’Amiens, Lille et recherche et de formation (dont CNRS, Centrale-Lille…), 330 chercheurs publics et 2.000 étudiants. Sur Rouen, les trois centre de lutte contre le cancer de Caen, Rouen et Lille, les unités l’aire d’étude : INSERM, le CNRS et l’hôpital Erasme de Bruxelles. Plus de 450 personnes au total. But : - Amiens est incluse dans le zonage R&D du pôle ; favoriser l’émergence de projets communs pour la formation, les soins, la recherche et - Des sites de production du territoire sont membres : Valeo Embrayage à Amiens, Saint Gobain l’innovation médicale sur le cancer. Sekurit à Thourotte, Arcelor Atlantique et Lorraine à Montataire…

Industries et Agro-ressources : utilisation de la biodiversité végétale à des fins industrielles soucieuses des aspirations sociales et environnementales, présent sur le territoire de la Picardie. 219 entreprises (dont BASF, Roquette, Johnson& Johnson…), 26000 emplois, environ 600 chercheurs publics et 36 établissements de formation. Sur l’aire d’étude : - Essentiellement des activités de production : Rhodia à Ribécourt-Dreslincourt, Bonduelle à Flaucourt, Palmolive… - l’Université de Picardie Jules-Verne participe au projet Synthons pour la création et l’utilisation d’une plate-forme d’évaluation d’intermédiaires de synthèse base végétale

Unités de recherche associées au CNRS en 2005 (carte : FNAU – Aurh ; Evolution des fonctions métropolitaines supérieures entre source : Annuaire des équipes de recherche juin (carte : FNAU, Diact; sour 2005). 1990 et 1999 00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire ce 66 : Insee, RGP 1990-1999).SETEC Organisation setec organisation

Tour Gamma D -58, quai de la Râpée - 75583 Paris cedex 12 Tél. 01 40 04 63 38- FAX. 01 40 04 59 06 [email protected]

00824155-RAP-01-D Projet Roissy-Picardie – Etude d’aménagement du territoire 67 SETEC Organisation Les études ont été financées dans le cadre du contrat de projets entre l’état, la Région Picardie et RFF. RéSEAU ferré de france 92, avenue de france 75648 paris cedex 13 www.rff.fr

Avril 2010