Les Maires De La Ville D'arnay-Le-Duc, 1596-1867
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A M. JULES UARBAU1ONT Membre de la Commission des Antiquités de la te-dOr, de la Société éduenne, de la Soeiétl tillistoire et dArchéologie de Cliaku-sur—Saône, de la Société des Sciences historiques et naturelles de Sernu. MONSIEUR ET CHER COLLÈGUE, Lhistoire de notre Bourgogne na pas de secrets pour vous, et larchéologie vous est aussi familière que lart héraldique. Je sais aussi que votre amabilité égale votre érudition. Que de kds, en effet, ne mavez-vous pas éclairé de vos lumières et de VOS conseils? En vous dé- diant ce travail, 011 se trouve plus dun nom qui vous est cher, je ne fais ilWacquitter une bien faible dette de reconnaissance. Acceptez donc cette étude comme un souvenir damitié , et veuillez , je vous prie, agréer, Monsieur, lassurance tic mes sentiments dévoues et sympathiques. Votre tout dévout Collègue, ALBERT ALBRIER. Dijon, le 20 novembre 1867. rN l4e5et Document I I I il Ili I Il Il il Ili 0000005562961 LES NIAIRES % 7 ELLE i)ÀItNAY-LE-DUC (15 D (3 - I S (37 EI[JDE HISTORIQUE ET GÉNÉALOGIQUE - Non loin (les montagnes graliitiqLies du Mor- vand et presque sui les confins des départements de la Côte-dOr et (le Saône •et-Luice, sélève la charmante petite i1Ii (lArtla\ -le--Duc. Cest sous ces murs quHenri 1V remporta sa pre- mière victoire, le 27 juin 1570, et cest dans cette cité quil vint, ap 1k la bataille, se reposer et se préparer h de nouveaux succès. Ai-nay, certes, aété Fertile en grands noms et eu grands caractères. Citerai-je Bonaventure -6— des Périers, écrivain remarquable, penseur pro- fond, poète à la verve étinceluiite. à limagina- tion vive et brillante, en un mot, lun de nos maîtres en lait (lécrire; ci terai •e aussi Charles Theverteau de Morat I de, dont lesprit mordant et la plume incisive elèreni P1L1S (lune Fois lé- moi à la cour de. France; citerai-je enfin le gé- néral baron Claude Testot de Feri , héroïque officier dont les fastes militaires du premier Empire célèbrent à eh aque bataille la vaillance et les hauts faits? Rappellerai-je encore les noms de Mgi Fran- çois Mangear(l, mort cii 1 584 évêque (le Négre- puni; Jean (uillaiiine , député aux Etats de Blois de 1588 et chargé de porter la parole au nom du Tiers-Etal; Jean La Ciirne,ami dApol-. Ion cl des muses, et dont le petit-neveu, Jean- Baptiste La Carne de Sainte-Paiaye, fut de LA- cadémie française et (le celle des Inscriptions et Belles-Lettres; François Florent, grand ju- risconsulte et professeu r de droit-canon à Paris au XVIP siècle; Jacques Raudot du Coudray, conseiller fi hi cour des Aides (le Paris en 1678, puis intendant (lu Canada, où loii na pas en- core oublié son administration aussi habile quéclairée; Antoine Raudot du Coudray, mort - I - en 1737 directeur de la Compagnie des Indes et conseiller de marine après avoir été inspec- teur-général de la marine et intendant (lu Ca- nada ; Claude tuillot, dont le nom a retenti si douloureusement au commencement du XVIII0 siècle; Alexis Artus, deux fois recteur de lUni- versité de Paris sous Louis XIV; Antoine (le Marcenay dEghu, membre de lAcadémie de Sain t-Luc , artiste dun rare mérite ; Antoine Guiot, député aux Etats généraux (le 1789; Gui Bouillotte, député du clergé à ces mêmes Etats généraux; Bernard , chevalier de Bonnard sous-gouverneur des enfants du duc de Chartres, poète plein de délicatesse, de grâce, (lorigina- lité et délégance, » et dont le fils, membre (le linstitut, a laissé dans la science géologique (les travaux estimés; Jean Cou riot, oratorien distingué; Charles-Louis chealier Bonnard, ingénieur de marine à Tonlon, écrivain des plus remarquables, qui sut allier à la profondeur de la pensée lagrément du style; Justinien-Paul- César La Virotte, inspecteur des finances, fon- dateur (le la Société éduenne. (lui aimait à char- merses loisirs par laculture des lettres? etc., etc. Proclamons-le bien haut, entre toutes les pe- tites villes de la Bou rgoglie, aucune na fourni -8— (les sujets aussi distingués dans les lettres, les sciences, les arts, le sacerdoce et larmée. Elle a donné aussi bien des hommes de mérite à celte liante magistrature municipale qui a pour mission de gérer les affaires de la com in iiie. Par une rare prérogative, fous les maires (le la ville dÀ rnay-ie.-Duc, j usqut la Révolution fraui- aise., appartenaient ii la haute bourgeoisie; et, parmi ceux qui depuis 1790 ont régi les affaires municipales dA ruav, quatre personnes seule- ment iiont pas leu r nom ï uiscrit. dans le livre (For tic cette autre fl{Ïl)IeSSC 1)0(1 rguignonne. Il nous a sein blé quil y avait là une étude tIcs plus eu tieuses à Mire; cette étude, nous la pul)IiOfls aujourdhui cest le fruit de retlietclies noruu- breuses et approfondies dont nous pouvons garantit- lexactitude. La ville dAriiav—le—Duc reçut du duc lingues IV, qui en était seigneu r, certaines franchises par une charte du 2 1 avril I 3, (jIIC nous rap- portons daprès Pérard. Ego liulgo, dux Buuguudie, lit-on dans- cet acte important. not uni facimus universis pre- sentein ca,tam I nspectu ris (1110(1 CO, homini- bus meis de Arneto, (le Siveri et (le 4liasseni et de iisdem sîmiliter qui in (liclis lods sub (10- -9-- minio meo manserint, talem lihertatem dedi et in perpetuum concessi, quod dilior dictorum hominum pagahit tantum modo viginti sohdos divionenses monete singulis annis infra feslum B. Romigii. Alii vero hommes qui in predictis locis sub domino meo manehunt, qui predictam summain pagarepoterunt, Prepositlis meus ejus- dem loci, qui pro tempore fuerit, debet siili jir- ramento ah ipso corporaliter prestito taxare et admensurare illos fideliter. En cujus rei memo- riam et testimoiiium 1)Ieselltes luteras suptadic. tis horninibus tradidi sigilli mei munimine ro- l)oratas. Acturn est troc anno l)orniri I ducente- sirno trigesimo tertio mense. maio (1). D Quand la ville fut-elle admise aux droits de commune? on lignore : peut-étre au XIII siè de, quelque temps après loctroi de la charte que nous venons de citer. Quoi quil en soit, ce nest que vers le milieu du XV e siècle, en 1466. que lon trouve à Arnay une administration municipale ; alors cette cité est régie par, des échevins et un procureur-sndic, magistrats élus par les habitants dans une assemblée tenue le jour de la Saint-Pierre, sous la présidence (fl V. Pérard, p. 426. - 10 - du chef de la justice. En 1596, le 29 juin, paraît pour la p1e1flite fois dune manière certaine la forme administrative qui a duré jusquà nos jours : deux échevins et un maire. Celai-ci fui primitivement élu pat les habi- tants ; plus tard, en 1692, il (lut acheter cette fonction, alors h vie, moyennant une finance de 8,000 francs. Certains priviléges étaient attachés à cette Place de maire: aussi était-elle fort recherchée, et, pou r lol)teni r, (1110 de démarches ne faisait- on pas! Quon flOuS permette de citer ici une lettre que le comte de Saint-Florentin, alors ministre, écrivait aux Elus des Etats (le l3ouigo. "ne le 15 août 1747. Le maire dArnay, Charles Languet de Sivry, venait]e mourir ; P°11" lui succéder, les Elus présentaient Marc- Antoine Factet ; mais un autre avait gagné la laveur (le la cour par dadroites manoeuvres et devait être nommé: Messieurs, disait le comte de Saint-Floren- tin, jai reçu la lettre que vous avez eu agréa- Me de m ' écrire le 20 du mois dernier, au sujet (le la place de maire dArna-le--Due, qui se trouve vacante pal- le décès du sieur Languet, et pour laquelle vous proposez le sieur Factet, - 14 - habitant de la même ville, dont on vous a rendu de bons témoignages. Jai iu dans le même temps une lei Ire (le M. le Prince Charles, qui sintéresse vivement pour le sieur Philibert lié- fort, avocat au Parlement, et qui me prie (len- gager le roy à lui être favorable; comme il est gouverneur de cette ville, jai cru devoir sus- pendre de témoigner à Sa Majesté ce que vous mavez marqué concernant le Sieur Factet, per- suadé quétant informé (les intentions de M. le Prince Charles, vous vous ferez un plaisir den- trer dans ses vues et dee proposer po remplir cette mairie le sieur Rfort. Jattends sur cela (le vos nouvelles et suis très vérilublemeiit. Monsieur, très Votre humble et très affectionné serviteur. « Signé St-FLORENTINN (1). (1) Loriginal de celle lettre, datée de Paris, appartient à M. Abel Jeandet (de Veriitin, qui a bien voulu nous en donner communication. Juil iecoive ici lexpression de tous nos remerciements. Personne, dailleurs, nignore que sa bienveillance égale son savoir. - Que léminent archiviste de la CÔt-deOr, M.Joseph Garnier, reçoive aussi lexpression de toute notre gratitude; à une exquise courtoisie il unit une grande érudition; ses conseils nous ont été dun précieux secours. - 12 - Cette fonction de maire était plus importante qu ' on ne le croit communément ; le costume officiel lui-inème était des plus imposants robe violette en satin , chaperon pareil bordé dlierinme, manches et revers de la toue de sa- titi CIafllOiSi, l)0ti10IiS et })OulOili]ircs rouges, et cravate à 10112S rabais blancs. Combien ne devait-il pas plus émouvoir la foule que la sim- ple écharpe tricolore , attribut actuel dun maire? Le premier mai me dA tnay-le-D ur fut noble Pierre Bricard, en 1596. li appartenait à une ancienne famille originaire de Givry, liLS Cita- Ion-su r-Saône, qui portait dazu r à un chevron dot aeompané en pointe (lUUC tête de Maure dargent bandée de sable, ali'7s dargent au chef (lazur chargé (le trois étoiles dor.