UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS PROMOTION « AMBIOKA » (2008-2013)

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES En vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur en Sciences Agronomiques Option : Eaux et Forêts

IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DES CULTURES DE RENTE SUR LES MOYENS D’EXISTENCE DES COMMUNAUTES

LOCALES RIVERAINES DES AIRES PROTEGEES,

CAS DE MANANARA -NORD

Soutenu par : ANDRIANARINTSALAMA Gabiano Mickaël

Le 07 Juin 2013

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES En vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques Option : Eaux et Forêts

PROMOTION AMBIOKA

Année : 2008-2013

IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DES CULTURES DE RENTE

SUR LES MOYENS D’EXISTENCE DES COMMUNAUTES LOCALES RIVERAINES DES AIRES PROTEGEES, CAS DE MANANARA-NORD

Soutenu par :

ANDRIANARINTSALAMA Gabiano Mickaël

Le 07 Juin 2013

Devant le jury composé de

Président : Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon Tuteur : Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle Examinateurs : Professeur RANDRIAMBOAVONJY Jean Chrysostome Docteur ANDRIANARIVELO Rafrezy Vincent

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES En vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques Option : Eaux et Forêts

PROMOTION : AMBIOKA Année : 2008-2013

IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DES CULTURES DE RENTE SUR LES MOYENS D’EXISTENCE DES COMMUNAUTES LOCALES RIVERAINES DES AIRES PROTEGEES, CAS DE MANANARA-NORD

Soutenu par : ANDRIANARINTSALAMA Gabiano Mickaël

Le 07 Juin 2013

Devant le jury composé de

Président : Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon Tuteur : Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle Examinateurs : Professeur RANDRIAMBOAVONJY Jean Chrysostome Docteur ANDRIANARIVELO Rafrezy Vincent

PRESENTATION DES PARTENAIRES

Le CDE ou « Center for Development and Environment », est un département de l’Institut de géographie de l’Université de Berne (Suisse). Il a pour mission de contribuer au développement durable dans les pays du Nord, du Sud et de l’Est, à travers l’éducation et la formation, le développement des concepts et outils, la sensibilisation et les conseils de politique générale. Il appuie les principes de subsidiarité, de la responsabilisation et du partenariat, tout en se basant sur l’importance de la recherche, de la planification et de la prise de décision au niveau régional, national et international. Les champs d’intervention du CDE sont principalement : la gestion des ressources naturelles, le développement régional intégré et les interventions susceptibles d’atténuer le changement

climatique.

ESAPP ou « Eastern and Southern Africa Partnership Program » est un programme de la Direction du Développement et de la Coopération (DDC), créé en 1999 et mis en œuvre par le Center for Development and Environment (CDE) de l’Université de Berne en collaboration avec ses partenaires. La mission d’ESAPP est

ESAPP de promouvoir la gestion durable des terres et le développement régional durable en Afrique orientale et australe (Erythrée, Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Mozambique et ). Au moyen de concepts intégrés et d’outils novateurs, de la recherche et de partenariats de recherche, du renforcement des capacités et de l’appui au développement, le programme ESAPP vise à stimuler le développement économique, le bien-être social et la durabilité écologique.

« Confie ton activité au Seigneur et tu réaliseras tes projets. »

Proverbes 16 :3.

REMERCIEMENTS

Nous remercions Dieu Tout Puissant pour sa bienveillance, sans qui ce mémoire n’aurait pu être réalisé. A Lui seul soit la gloire et la majesté.

A travers ces quelques lignes, nous adressons nos plus vifs remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce mémoire de fin d’études. Nous témoignons de notre profonde gratitude envers :

 Monsieur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), Chef de Département des Eaux et Forêts à l’ESSA, pour l’honneur qu’il nous fait de présider le jury du présent mémoire.

 Madame RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Chef d’Unité de Formation et de Recherche en Sylviculture et Aménagement des Ressources Naturelles au sein du Département des Eaux et Forêts, « National Focal Point » du Projet ESAPP-Madagascar, notre encadreur, qui n’a pas ménagé ses efforts pour nous soutenir et nous conseiller tout au long de nos travaux de mémoire.

 Monsieur RANDRIAMBOAVONJY Jean Chrysostome, Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui, malgré ses innombrables occupations, a accepté de siéger parmi les membres du jury.

 Monsieur ANDRIANARIVELO Rafrezy Vincent, Maître de conférences, Expert Démographe, Senior Consultant, d’avoir accepté d’examiner ce travail.

Nos sincères remerciements s’adressent également :

 Aux enseignants et personnel de l’ESSA.  Au projet ESAPP (Eastern and Southern Africa Partnership Program) pour des appuis techniques et financiers.  Au MNP (Madagascar National Parks) Mananara Nord et tout le personnel, plus particulièrement à Monsieur MORA WILLY, Directeur du Parc.  A ma famille : Dada, Neny, Diana, qui n’a pas cessé de me soutenir moralement et affectivement pendant l’élaboration de ce mémoire de fin d’études.

Que Dieu vous bénisse et vous récompense de votre aimable soutien.

Mickaël

RESUME

Le District de Mananara-Nord, situé dans le Nord Est de Madagascar, constitue une zone réputée par des produits de rente notamment le girofle et la vanille ainsi que de biodiversité. A cet effet, en vue de la conservation de la biodiversité, Madagascar National Parks (MNP) a défini une stratégie d’appui aux filières « girofle et vanille ». La présente étude a pour double objectif d’évaluer les impacts socio- économiques des cultures de rente sur les moyens d’existence des communautés locales riveraines de l’Aire Protégée Mananara-Nord, ainsi que de définir les lignes d’actions principales de gestion durable des produits de rente et des forêts. Des investigations bibliographiques, des enquêtes socio- économiques et des observations directes ont été effectuées afin de parvenir aux résultats escomptés.

Les cultures de rente notamment le girofle et la vanille occupent une place importante dans l’économie de la région. Parmi les différentes activités exercées par des communautés locales, telles les cultures vivrières, les cultures fruitières, l’élevage, la pêche, le commerce et le salariat, les cultures de rente restent prépondérantes. En effet, il est ressorti que 93,33% de la population les pratiquent. Subséquemment, cette activité constitue les 92,46% des sources de revenus de la population dont 77,91% sont issus du girofle et 14,55% de la vanille. Avec les appuis de Madagascar National Parks, 44,8% des paysans producteurs qui sont membres de la Coopérative (KOMAM) instituée par cet organisme, bénéficient d’une plus-value de 10% du prix local sur le marché des produits. Ainsi, ces derniers touchent plus de revenus que les autres, en terme de cultures de rente. Pourtant, quoique l’objectif de ces appuis consiste non seulement au développement de la périphérie mais aussi à l’atténuation des défrichements et de la coupe illicite, la variabilité de ces pressions anthropiques dans l’Aire Protégée (AP) est faiblement influencée par la fluctuation des prix du girofle et de la vanille voire les cultures de rente.

Face à cette situation, la valorisation d’autres produits comme les produits vivriers, les fruits et les ressources marines par l’amélioration des techniques culturales et la réhabilitation de la route nationale n°5 pourrait être envisagée. La promotion des activités écotouristiques semble aussi être intéressante en vue de l’amélioration des revenus de la Communauté Locales Riveraine du Parc National. Le développement durable de cette zone se rapporte au développement socio-économique qui est surtout basé sur les « cultures de rente » et à la préservation de l’environnement. Le développement de la filière « produits de rente » repose sur la sécurisation foncière, l’amélioration des techniques de cultures et la pérennisation du marché des produits. Quant à la conservation de la biodiversité, il s’agit de maintenir la préservation locale, de renforcer les contrôles internes et de remettre en bon état l’habitat forestier.

Mots clés : Culture de rente, Impacts socio-économiques, Conservation de la biodiversité, Reserve de biosphère Mananara, Nord Est de Madagascar.

ABSTRACT

The District of Mananara Nord lies in the North East of Madagascar with a large-scale farming of clove tree and vanilla plants that are mainly exported products. This region is also characterized by its biodiversity richness. For this reason, a strategy to support the production of clove and vanilla is defined by the manager of the Madagascar National Parks with the aim of conserving biodiversity. Thus, this study has two objectives (1) to assess the social and economic impacts of these exported cultures on the local people livelihood and (2) to define the main lines to put in place for a sustainable management of forest within these exported products. Data were collected through bibliographical investigations, socio-economic survey inquiry and direct observations in order to get to the expected results.

The exported farming in particular clove and vanilla occupy a significant place in the economy of the region. They remains the principal activity practiced by the peasants inhabiting this part with 93.33% despite the existence of different traditional practices such as clearing forest for agriculture, fruit farming, breeding, fisheries, and the trade and the salaried class too. Therefore, this activity accounts for 92.46% of the sources of income for the population of which 77.91% came from the clove and 14.55% from the vanilla’s sale. Moreover, 44.8% of peasants who are members of Co-operative (KOMAM) established by the MNP can enjoy an increasing value of 10% with their products in the marketplace with the supporting by this institution. Thus, they earn much money than the others. However, even if the issue of this action is not only to promote development of the riparian areas but also to reduce clearings and overexploitations of natural resources, the ranging of anthropogenic disturbances in the Mananara Nord National Parks is slightly influenced by the fluctuation in prices of clove and vanilla as well as other exported products.

Encountering this situation, other products like fruits, food crops, or more the marine resources should be valorized by improving agricultural methods and also rehabilitating the national road N°5. It would be interesting to launch ecotourism because the income from it could allow the local people to abandon give up unsustainable or destructive hunting, fishing, or grazing practices. The sustainable development of this region refers to the socioeconomic development based on the exported products cultivation associated with the environmental preservation. Furthermore, the cash crops sector is based on land tenure ownership, the improved cultural technics and the perpetuity of the market. Concerning biodiversity conservation, it should be keeping local protection, strengthening inner control and putting better quality of forestry habitat.

Key words: Cash crops, Socio-economic impacts, Biodiversity conservation, Mananara biosphere reserve, North East of Madagascar.

FAMINTINANA

Mananara dia Fivondronana iray any amin’ny faritra avaratra atsinanan’i Madagasikara, izay fanta- daza amin’ireo voly fanondrana toy ny jirofo sy lavany fa indrindra ny karazana zava-manan’aina maro samihafa. Izany indrindra no mahatonga ny mpitantana ny valan-javaboahary hametraka drafitra hampiroboroboana ireo voly ireo ao anatin’ny fiarovana ny harena anaty ala. Roa no tanjona kendrena amin’ito fikarohana ito dia ny fanaovana tomban’ezaka ny fiantraika ara-tsosialy sy ara-toe-karena ny fisian’ireo voly fanondrana ireo eo amin’ny lafim-piainan’ireo mponina miaina manodidina ny faritra arovana any an-toerana sy ny fametrahana fepetram-pitantanana sy fanaraha-maso maharitra ireo vokatra fanondrana ary koa ny ala. Famotopotorana boky sy tranokala, fanadihadiana ary fandinihina ny zava-misy no lamina napetraka mba ahazoana ny vokatra rehetra ilaina.

Manan-danja ara-toe-karena ao amin’io faritra io ny jirofo sy ny lavany. Mbola mitoetra ho foto- piveloman’ny tantsaha ny fambolena voly fanondrana na dia eo aza ny karazan’asa hafa misy toy ny fambolena voly fihinana, voly voankazo, ny fiompiana, ny fanjonoana, ny varotra sy ny fikaramana. 93,33% amin’ireo mponina dia mbola mivelona tanteraka amin’izany asa izany ary 92,46% ny fidiram-bolan’izy ireo dia miankina tanteraka amin’ny famokarana ireo karazam-boly azo ahondrana ireo ka ny 77,91% dia avy amin’ny jirofo raha 14,55% ny an’ny lavany. 44,8% amin’ireo tantsaha mpamokatra ireo, izay mpikambana ao amin’ny Koperativa (KOMAM), fikambanana iray natsangan’ny MNP mba ahafahana manohana azy ireo, dia mahazo tombony 10% amin’ny vidim- bokatra eo amin’ny tsena anatiny. Noho izany dia mahazo vola ambony kokoa noho ny mpamokatra hafa ireo mpikambana ireo. Kanefa na dia miompana amin’ny fampandrosoana ny faritra manodidina ny ala ary koa ny fampihenana ny fanaovana tavy hambolena sy ny fanapahana hazo tsy ara-drariny aza ny tanjon’io sehatra fanampiana io, ny fiovaovan’ny taham-bidin’ireo vakatra jirofo sy lavany ireo dia tsy mampiova firy akory ny fanimbana ataon’ny olona ao anatin’ny faritra arovana.

Manoloana izany, ny vahaolana maharitra azo aroso amin’io toe-javatra io dia ny fanomezan-danja ireo vokatra hafa: voly fihinana, voankazo, harena an-dranomasina amin’ny alalan’ny fanatsarana ny teknikam-pambolena sy ny fanajariana ny lalam-pirenena faha 5. Mety azo eritreretina ihany koa ny fampiroboroboana ny fizahan-tany izay mety hampivoatra ny fidiram-bolan’ireo mponina miaina manodidina ny valan-javaboahary. Araka izany, ny fampandrosoana maharitra any amin’iny faritra iny dia miankina amin’ny fampivoarana amin’ny lafiny sosialy sy toe-karena izay mifototra amin’ny fambolena voly fanondrana fa indrindra koa ny fikajiana ny tontolo iainana. Ny antoky ny fananan- tany, ny fanatsarana ny teknikam-pamokarana, ny tsenam-bokatra maharitra dia anisan’ny fototra iankinan’ny fampivelarana ny famokarana voly fanondrana. Mahakasika ny fiarovana ny zava- mananaina, tokony ho voatazona hatrany ny fikajiana ataon’ireo mponina any an-toerana, hamafisina ny fanaraha-maso anatiny ary haverina ho amin’ny maha toeram-ponenana azy ny ala.

Teny iditra: voly fanondrana, fiantraika ara-tsosialy sy ara-toekarena, fiarovana ny karazana zavamananaina, valan-javaboahary Mananara avaratra, avaratra atsinanan’i Madagasikara.

TABLE DES MATIERES

Liste des acronymes……………………………………………………………………………….…...iii

Liste des illustrations………………………………………………………………..…………….……iv

I. INTRODUCTION ...... 1

II. METHODOLOGIE ...... 3

2.1. Problématique et hypothèses ...... 3

2.1.1. Problématique...... 3

2.1.2. Hypothèses ...... 4

2.2. Milieu d’étude ...... 5

2.2.1. Cadre physique ...... 5

2.2.2. Cadre biologique ...... 9

2.2.3. Cadre socio-économique ...... 9

2.3. Etat de connaissances sur les cultures de rente ...... 11

2.3.1. Définitions ...... 11

2.3.2. Principales cultures de rente de Madagascar ...... 11

2.4. Méthodes ...... 13

2.4.1. Investigation bibliographique ...... 13

2.4.2. Cartographie ...... 13

2.4.3. Observations ...... 13

2.4.4. Enquêtes socio-économiques ...... 14

2.4.5. Traitements et analyses des données ...... 16

2.4.6. Cadre opératoire ...... 18

III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS ...... 20

3.1. Occupation des sols ...... 20

3.2. Cultures de rente de Mananara-Nord ...... 21

3.2.1. Types de cultures de rente rencontrées dans le Nord Est de Madagascar ...... 21

3.2.2. Production de girofle et de vanille ...... 22

3.2.3. Importance économique des cultures de rente...... 23

i

3.3. Filières porteuses existantes ...... 24

3.3.1. Activités Génératrices des Revenus (AGR) ...... 24

3.3.2. Revenus issus des principales activités génératrices de revenus ...... 25

3.4. Filières « Cultures de rente » ...... 33

3.4.1. Catégories d’acteurs et leurs fonctions respectives ...... 33

3.4.2. Circuit de commercialisation des produits ...... 35

3.5. Culture de rente et Aire Protégée ...... 37

3.5.1. Appui basé sur l’approche à la demande ...... 37

3.5.2. Stratégie générale de l’Aire Protégée pour les cultures de rente ...... 37

3.5.3. Comparaison des revenus des paysans membres et non membres de la KOMAM ...... 38

3.6. Stratégie de conservation de la biodiversité et culture de rente ...... 42

3.6.1. Menaces et Pressions sur la biodiversité ...... 42

3.6.2. Evolution des principales pressions dans le Parc National ...... 46

3.6.3. Relations entre pressions sur l’aire protégée et les revenus des ménages...... 46

IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 49

4.1. Discussions ...... 49

4.1.1. Sur la méthodologie ...... 49

4.1.2. Sur les résultats...... 49

4.1.3. Sur les hypothèses ...... 50

4.2. Recommandations ...... 52

4.2.1. Principes ...... 52

4.2.2. Objectifs ...... 52

4.2.3. Plan d’actions ...... 53

V. CONCLUSION GENERALE ...... 57

BIBLIOGRAPHIE ...... 59

ii

LISTE DES ACRONYMES

AGR : Activités Génératrices de Revenus ANGAP : Association Nationale de Gestion des Aires Protégées AP : Aire Protégée BCM : Banque Centrale de Madagascar CIC : Centre d’Information et de Communication CIDST : Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique COBA : COmmunauté de BAse DEC : Development Environmental Consultant ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations FTM : Foibe Taotsarintany Madagasikara GCF : Gestion Contractualisée des Forêts GIAHS : Globally Important Ingenious Agricultural Heritage Systems GIEC : Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat IC : InterCoopération INSTAT : Institut National de la STATistique IOV : Indicateur Objectivement Vérifiable KOMAM : KOpérativa Mpamboly Ambanivolo Mananara MEF : Ministère de l’Environnement et des Forêts MGA : MalaGasy Ariary MNP : Madagascar National Parks PAM : Programme Alimentaire Mondial PED : Pays En Développement PFN : Programmes Forestiers Nationaux PIB : Produit Intérieur Brut PIN : Programme Indicatif National PN : Parc National RN : Route Nationale SIG : Système d’Information Géographique UE : Union Européenne UPDR : Unité de Politique de Développement Rural USAID : United States Agency International Development

iii

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Liste des cartes

Carte 1: Localisation de la zone d'étude (MNP, 2013)...... 5 Carte 2: Spécificité de chaque Région en cultures de rente ...... 12 Carte 3: Occupation du sol de l'AP Mananara Nord (MNP, 2013) ...... 20 Carte 4: Agrobiodiversité de rente dans le Nord Est de Madagascar ...... 21

Liste des figures

Figure 1: Diagramme ombrothermique du District Mananara-Nord selon WALTER & LIETH (1967) 6 Figure 2: Pyramide des âges du District de Mananara-Nord en 2013 (projection des données 2004).. 10 Figure 3: Schéma méthodologique ...... 19 Figure 4: Production du girofle et de la vanille dans les différentes Régions de Madagascar ...... 22 Figure 5: Principaux produits d'exportation du Nord Est de Madagascar en 2012 (Service des douanes, 2013)...... 23 Figure 6: Répartition de la population dans les AGR ...... 24 Figure 7: Proportion des ventes et revenus annuels issus du girofle ...... 25 Figure 8: Proportion des ventes et revenus annuels issus de la vanille ...... 25 Figure 9: Proportion des ventes et revenus annuels issus des cultures vivrières ...... 26 Figure 10: Proportion des ventes et revenus annuels issus des cultures fruitières ...... 27 Figure 11: Proportion de vente et revenus issus de l'élevage ...... 28 Figure 12: Quantité de produits et revenus issus de la pêche ...... 29 Figure 13: Composition du revenu des ménages...... 31 Figure 14: Circuit de commercialisation du girofle ...... 35 Figure 15: Circuit de Commercialisation de la vanille ...... 36 Figure 16: Proportion des paysans membres et non membres de la KOMAM ...... 38 Figure 17: Production de girofle par catégorie des producteurs...... 38 Figure 18: Production de vanilles par catégorie des producteurs ...... 39 Figure 19: Evolution des pressions anthropiques (2003-2012) ...... 46 Figure 20: Evolution du Prix du girofle de 2003 à 2012 (BCM, 2013) ...... 47 Figure 21: Evolution de prix de la vanille de 2003 à 2012 (BCM, 2013) ...... 47

iv

Liste des tableaux

Tableau 1: Nombre de ménages enquêté par Fokontany et par strate ...... 15 Tableau 2: Résultats du test de comparaison de deux moyennes des revenus (t de Student) ...... 32 Tableau 3: Résultat du test de comparaison des deux moyennes de production de girofle (t de Student) ...... 39 Tableau 4: Résultat du test de comparaison des deux moyennes de production de la vanille (t de Student) ...... 40 Tableau 5: Résultat du test de comparaison des moyennes de revenus des deux catégories de producteur (t de Student) ...... 41 Tableau 6: Impacts environnementaux des actions anthropiques ...... 45 Tableau 7: Résultats du test de corrélation de Pearson ...... 48 Tableau 8: Cadre logique ...... 53

Liste des annexes

Annexe 1: Données climatiques du District Mananara Nord (1951 – 1980) ...... I Annexe 2: Perturbations cycloniques ayant intéressé le District Mananara Nord (2007- 2012) ...... I Annexe 3: Données démographiques (1993 – 2011) ...... II Annexe 4: Estimations de la population par région selon le groupe d'âges quinquennal - année 2007 .. II Annexe 5: Cultures de rente de Madagascar ...... III Annexe 6: Questionnaire ...... IV Annexe 7: Statistique descriptive relative au test de comparaison des revenus issus des cultures de rente et des autres AGR (t de Student) ...... X Annexe 8 : Exportateurs de girofle à Madagascar (Mananara) ...... XI Annexe 9: Exportateurs de vanille à Madagascar dont fait partie Mananara ...... XII Annexe 10: Exportation des produits agricoles de Madagascar ...... XIV Annexe 11: Présentation générale du gestionnaire de Parc ...... XV Annexe 12: Statistique descriptive relative au test de comparaison des revenus des paysans membres de la KOMAM et des paysans non membres (t de Student) ...... XVII Annexe 13: Evolution des pressions pesantes sur le Parc National (2003 – 2012) ...... XVIII

v

Introduction

Introduction I. INTRODUCTION

Dans l’histoire de l’humanité, rares sont les pays ayant connu une croissance économique rapide et vaincu la pauvreté sans que ces progrès aient été précédés ou accompagnés du développement de l’agriculture. En effet, l’agriculture est encore le moteur des économies de la plupart des pays en développement ; et dans les pays industrialisés, les exportations agricoles ont atteint 290 milliards de dollars en 2001. (FAO, 2013).

Les cultures de rente jouent un rôle important dans plusieurs pays comme ceux en Afrique. Ils représentent 30% de tous les produits exportés par le Togo. Le développement des cultures de rente a été remarquable pendant la révolution verte des années 70. Le Togo exporte essentiellement le café, le cacao, le coton et l’huile de palme. Concernant le café, par exemple, grâce à l’introduction du matériel génétique plus performant, la production connaît depuis les années 1990 une légère croissance: 11000 tonnes en 1998 et 17 000 tonnes en 2003 (DANKLOU, 2006). Le développement de la Côte d’Ivoire repose depuis longtemps sur plusieurs cultures industrielles et plus précisément sur le cacaoyer, le caféier, le palmier à huile, l’hévéa, le cocotier, le cotonnier, le tabac et l’anacardier. Ces spéculations rapportent plus de 40% des recettes d’exportation du pays et leur culture est occupée par plus de la moitié de la population active. L’agriculture Ivoirienne est en réalité, dominée par le binôme café- cacao qui représente 40% des recettes d’exportation, 20% du PIB et fait vivre plus de six millions d’Ivoiriens, avec 600 000 exploitations en activité (SANGARE et al., 2009).

Comme la plupart des Pays En Développement (PED), Madagascar est un pays à vocation agricole. C'est ainsi qu'environ 85% de l'ensemble de la population habitent dans les zones rurales, dont 80% estimée à 19,954 millions en 2009 accaparé par les activités agricoles telles l’agriculture, l’élevage, la pêche, les forêts, etc. Il faut cependant signaler que ces activités engendrent des coûts environnementaux significatifs bien que difficilement quantifiables. En effet, l'agriculture entretient des relations étroites avec l'environnement puisqu'elle touche directement le vivant et le sol. L’agriculture, qui contribue pour 28,3% au Produit Intérieur Brut (PIB) et 40% aux exportations, emploie 70% de la main-œuvre active. Environ 91% de la valeur des exportations de produits agricoles ont été imputables aux produits des cultures de rente (FAO, 2010).

Durant l’occupation française de Madagascar, l’Administration coloniale a fait de la Région d’ la principale zone productrice de cultures de rente comme le café, la vanille et le girofle, dans le but de satisfaire les besoins de la métropole. De nos jours, ces cultures occupent une place prépondérante dans l’économie de la Région. Elles sont les principales sources de valeur ajoutée, d’emplois et de devises pour les foyers de la région (PAIZANO, 2009).

D’après l’Annuaire 2005 à 2008 du Service de la Statistique Agricole, Analanjirofo, littéralement « forêt de girofle », est le premier producteur de girofle et représente aux environs de 41% de la production totale de la Grande Ile (INSTAT, 2013).

1

Introduction La zone de Mananara-Nord constitue un des derniers bastions de la forêt dense humide de basse altitude de l’Est de Madagascar qui abrite une flore et une faune particulièrement originale. Or, comme dans tout l’Est de Madagascar, cette forêt est menacée par la pratique agricole. Après la riziculture, la culture de rente occupe une place importante dans les activités des paysans de la zone (GIAHS, 2002). D’après RICHARD en 1999, FANONY a indiqué la place que tiennent ces cultures dans la région de Mananara. En imposant ces cultures, l’administration coloniale a visé une transformation radicale de l’économie villageoise. Il s’agit de donner à ces cultures une importance telle que les paysans abandonneraient peu à peu le tavy. Or, la suppression du Tavy ne peut pas être acceptée par les paysans parce que c’est la base même de leur autosubsistance.

Les cultures de rente bien qu’assez développées dans la zone, pour des raisons inhérentes à la politique de l’Administration coloniale et qui sont devenues la tradition dans les activités économiques de la population locale, jouent un rôle déterminant et continuent à occuper une place prépondérante dans la vie économique locale. Cette réalité ne manque de produire des effets conséquents sur la dynamique de développement locale.

Un encadrement mieux soutenu de ce secteur en l’occurrence les cultures de rente, serait un atout indéniable pour permettre d’entretenir et de développer dans de bonnes conditions les moyens d’existence des communautés rurales et explicitement de préserver efficacement les aires protégées.

Le choix du sujet réside sur le fait que peu sont les études effectuées dans le District de Mananara Nord par rapport aux autres, à cause de l’éloignement de la région et surtout de la dégradation de la route. La plupart des études sur l’environnement forestier est plutôt axée sur la conservation, la biologie et l’écologie mais le domaine de la socio-économie demeure souvent minime.

Les réalités paysannes ont tendance à toujours être jugées à partir des connaissances scientifiques et techniques. Cependant, la connaissance de leur logique en ce qui concerne l’utilisation des ressources existantes est primordiale pour pouvoir avancer toute forme de solutions considérées bénéfiques (BLANC-PAMARD et RALAIVITA in RASOALINORO, 2008).

L’importance de l’impact d’une plus grande intégration dans l’économie mondiale sur l’affectation des ressources et de fait, sur la pauvreté rurale, dépend de la manière dont les prix se répercutent sur les ménages agricoles, et de la dimension du marché, selon qu’il soit local, régional ou international (DRAFT, 2003).

Pour mener à bien ces travaux, le présent mémoire comprend principalement cinq parties : la première partie est consacrée à l’introduction, la seconde partie décrit la méthodologie dont le milieu d’étude, l’état de connaissances sur les cultures de rente ainsi que les méthodes, la troisième partie relate les résultats et interprétations des données, l’avant dernière partie est relative aux discussions et recommandations vis-à-vis des résultats de l’étude ; et la dernière partie est attribuée à la conclusion générale. 2

Méthodologie

Méthodologie

II. METHODOLOGIE

2.1. Problématique et hypothèses

2.1.1. Problématique

Les forêts fournissent toute une série de biens et de services à tous les niveaux de la société y compris les populations qui vivent dans ou près de ces forêts et qui en dépendent pour leur survie, de même qu’aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale. La Food and Agriculture Organization (FAO) apporte son soutien aux pays pour développer et mettre en œuvre des Programmes Forestiers Nationaux (PFN) largement participatifs et inclusifs. L’autre objectif est de soutenir les pays à développer et mettre en œuvre des initiatives communautaires sur les forêts afin d’améliorer les profits socioéconomiques et les bénéfices en termes de moyens d’existence qui proviennent des forêts et des arbres (FAO, 2013).

L’exceptionnelle biodiversité de Madagascar constitue un patrimoine naturel unique. Mais les enjeux environnementaux n’y sont pas réductibles à la biodiversité, et concernent principalement la gestion durable des forêts, la maîtrise des feux de brousse et des défrichements, la gestion des ressources marines ainsi que des zones côtières et l’intégration environnementale dans l’agriculture (FAO, 2013). Pression démographique, pratiques agraires, riziculture pluviale ou irriguée, cultures de rente et risques cycloniques sont autant de facteurs qui déterminent les transformations des forêts naturelles à l’Est de la Grande Ile, aux fonctions écologiques importantes (RABETALIANA et al, 2003).

Après les évènements de 2002, Madagascar a manifesté une forte volonté de développer les investissements en monde rural et a relancé le processus de décentralisation et de déconcentration. Entre 2003 et 2006, près de 140 millions d’Euros ont été mobilisés, au titre des Programme Indicatif National (PIN), en vue : a) de l’amélioration des cultures de rente et des filières d’exportation, b) de la structuration du monde rural, c) du développement local et d) des réformes sectorielles. L’amélioration des cultures de rente et des filières d’exportation a porté sur la diversification horticole, la normalisation agricole, la promotion des cultures de rente et la surveillance des pêches. Les programmes de structuration du monde rural ont permis de renforcer l’environnement productif du monde paysan (FAO, 2013) Malgré un taux de croissance de PIB de 1,6% en 2011, ce taux connait une diminution de 2,7% pour le secteur Agriculture (Vice Primature chargée de l’Economie et de l’Industrie, 2013).

Mananara-Nord est l’un des plus riches en potentialité économique. En plus des produits de rente, il dispose aussi des ressources forestières non négligeables. Malgré ces potentialités, des difficultés ont été encore rencontrées pour faire face à son développement rationnel (RAFIDISON, 2008). En outre, de nombreuses contraintes liées à des infrastructures et de transport posent de sérieux problèmes pour la commercialisation des produits agricoles en général (PAIZANO, 2009). Enfin, le défrichement représente aussi une menace importante pour la région (Direction de Parc Mananara Nord, 2003). 3

Méthodologie Dans le cadre de cette étude, la problématique générale est : « Dans quelle mesure les cultures de rente permettent-elles de produire des impacts socio-économiques conséquents sur les moyens d’existence des communautés locales vivant et évoluant aux périphéries des Aires Protégées ?». Une évaluation objective de ces impacts devrait permettre d’apprécier réellement la place et le poids des cultures de rente dans les activités et implicitement dans les revenus des populations riveraines des Aires Protégées. Les impacts socio-économiques des cultures de rente semblent ne pas être bien cernés et identifiés de façon explicite afin de bien asseoir les recommandations appropriées et les pistes d’actions envisagées. A cet effet, une meilleure appréhension de ces agrégats permettrait de mieux identifier et de maîtriser les impacts socio-économiques des cultures de rente sur les moyens d’existence des communautés locales. Ainsi, les questions de recherche suivantes méritent d’être répondues : a) Quels sont les principaux types de cultures de rente existantes dans la région ? b) Y a-t-il d’autres filières porteuses? c) Les cultures de rente sont-elles importantes dans la vie des communautés locales? d) De quelle(s) manière(s) Madagascar National Parks (MNP) intervient-il dans les filières prioritaires pour améliorer les moyens de subsistance de la communauté ? Et e) Quelles stratégies ont été adoptées pour le développement des cultures de rente et pour la conservation de la biodiversité forestière?

2.1.2. Hypothèses

Pour répondre aux questions de recherche ci-dessus c'est-à-dire afin de résoudre la problématique générale, les trois hypothèses suivantes sont à vérifier :

- H1 : Les cultures de rente contribuent dans une large part aux sources de revenus des communautés locales. La plupart de la population est représentée par des agriculteurs. Les activités agricoles sont constituées principalement par les cultures de subsistance et celles de rente. Le premier type est destiné pour l’autoconsommation tandis que le second contribue à leurs revenus. Pourtant, d’autres Activités Génératrices de Revenus (AGR) peuvent exister comme l’élevage, la pêche, le commerce, etc.

- H2 : L’appui apporté par le Parc National contribue à l’amélioration du niveau de vie des populations locales riveraines. Madagascar National Parks est en étroite collaboration avec la communauté riveraine. En plus de la conservation de la biodiversité, il prend aussi part au développement socio-économique de la périphérie du parc. Ainsi, il participe aux appuis techniques et financiers des activités de la population.

- H3 : La promotion des cultures de rente a atténué les pressions anthropiques sur l’Aire Protégée (AP). La stratégie villageoise repose sur la priorisation de leurs besoins quotidiens c'est-à-dire la satisfaction de leurs moyens de subsistance. La plupart des communautés locales riveraines du Parc National (PN) est entière dépendante des ressources forestières. Pourtant, les revenus de la population locale du PN Mananara Nord sont liés principalement à la promotion des produits de rente, à travers la production, le prix, la maîtrise du marché, etc. 4

Méthodologie 2.2. Milieu d’étude

2.2.1. Cadre physique

2.2.1.1. Situation géographique et cadre institutionnel

La Réserve de Biosphère Mananara-Nord couvre une superficie totale de 144000 ha avec 23000 ha de parc terrestre et de 1000 ha de parc marin. Elle se trouve au Nord-Est de Madagascar, à l’entrée de la Baie d’Antongil et se situe à 280 km au Nord de . Il s’étend en direction N-S sur 85km entre les coordonnées Laborde 1’050’000 – 1’135'000 et en direction E-W sur 75km entre les coordonnées 690’000 – 765’000. Elle est limitée par le fleuve Mananara au Nord, les rivières et à l’Ouest, le fleuve Anove au Sud et l’Océan Indien à l’Est (Direction de Parc Mananara Nord, 2003). Au point de vue administratif, elle couvre 14 Communes et 206 Fokontany (INSTAT, 2012).

Mananara-Nord

Localisation du District Mananara-Nord

Carte 1: Localisation de la zone d'étude (MNP, 2013)

5

Méthodologie 2.2.1.2. Climat

Vu que le District se trouve dans la partie orientale de Madagascar, le climat est typique à celui de la côte Est de la Grande Ile. Les données climatiques disponibles concernant la température, la précipitation et l’humidité relative auprès du service de la météorologie ont été entre les années 1951 et 1980 (Annexe 1).

La précipitation moyenne annuelle est de l’ordre de 2498,2 mm répartie en 203 jours. La pluviosité marquée est aperçue entre le mois de Décembre et le mois d’Avril. Le mois de Mars est constaté comme le plus pluvieux (339,3 mm) tandis que la plus faible précipitation se trouve en mois d’Octobre (96,5 mm). Toutefois, les mois cycloniques peuvent parfois atteindre 700 à 800mm de pluies.

Compte tenu de sa localisation sur la côte de Madagascar, il fait relativement chaud à Mananara-Nord. La température moyenne annuelle est de 24,3°C. Le mois le plus chaud est celui Janvier à l’ordre de 30,9°C et le mois le plus frais en Août-Septembre (17,4°C).

En outre, l’altitude plutôt faible confère une humidité relative moyenne annuelle de l’ordre de 79,25%. L’humidité relative s’élève jusqu’à 91% dans la matinée puis diminue à midi afin de remonter le soir. La valeur la plus faible de l’humidité relative se trouvant au mois d’Octobre (76%) peut être expliquée par la hausse de la température et une plus faible quantité de pluie.

Figure 1: Diagramme ombrothermique du District Mananara-Nord selon WALTER & LIETH (1967)

6

Méthodologie Durant toute l’année, la précipitation est toujours supérieure au double de la température (P>2T). Le mois écologiquement sec n’existe donc pas dans la région (P>30mm). La saison perhumide (P > 100mm) prédominent durant toute l’année sauf au mois d’Octobre avec une saison humide (30mm

Le vent d'Est ou « Varatraza » prédomine partout en toutes saisons avec des composantes Nord ou Sud selon la latitude. Pendant la période de Juin à Septembre, l'alizé, vent du Sud-Est, apporte une humidité constante et abondante. Parfois le vent d’Ouest ou « Talio » peut apparaître au sol. Ces vents véhiculent des masses d'air humide qui, lorsqu'elles rencontrent un relief suffisamment élevé, se refroidissent par élévation et provoquent des précipitations sur le versant au vent (UPDR, 2003).

Les cyclones constituent des facteurs climatiques très importants pour les cultures de rente. Durant les six dernières années, cinq cyclones touchent la région à raison d’un à deux fois en une année. La plupart est de type tropical intense. La vitesse du vent maximale varie de 70 à 260 km/h (Annexe 2) (Service de la Météorologie, 2013).

En définitive, ce climat de la côte-Est, de type tropical chaud et perhumide, dominé par une très forte humidité et une chaleur constante, conditionne beaucoup la morphologie des plaines alluviales et permet toute une gamme de cultures riches destinées à l’exportation telles café, girofle, canne à sucre, fruits, etc.

2.2.1.3 Géologie, topographie et hydrologie

Le socle précambrien de Mananara, daté de 2 750 millions d’année, appartient au système Antongilien. A la suite des métamorphismes géologiques qui conduisaient à des roches composées d’amphibolites, de micaschistes, des schistes verts et de gneiss ; des phénomènes d’intrusions granitiques d’âge environ 770 millions d’années apparaissaient. Ces faits, conjugués ultérieurement avec des phénomènes d’altération datant du Néocène et d’érosion, sont responsables de l’allure orthogonale du relief de la région avec des vallées étroitement linéaires, des murs rocheux, des cascades et chutes, des côtes rocheuses tombant et du réseau hydrographique suivant les lignes de failles et de vallées (Direction de Parc Mananara-Nord, 2003).

Généralement, cinq types de sols peuvent être rencontrés : sols latéritiques au sommet, sols ferralitiques rouges sur les flancs des versants, colluvions sur les bas de pente, sols hydromorphes sur les bas-fonds et sols sableux sous les forêts littorales. Dans la plupart, ils sont du type latéritique fragile, facilement exposés aux fortes érosions pluviales en cas de déforestation. Mais ils peuvent être du type argileux et hydromorphe dans les fonds de vallée. Ils sont sableux, parfois avec présence minime d’hydromorphe, dans les parties littorales (DEC/EDENA, 2005).

7

Méthodologie Malgré sa situation sur le littoral, le district de Mananara-Nord est une zone avec un relief fort et très accidenté, voir montagneux. La plaine littorale entre 0-100m d’altitude s’étend sur seulement quelques kilomètres. Elle est quelquefois absente dans la Réserve de Biosphère, où le relief tombe parfois directement des collines de 300m d’altitude en mer. Du littoral, le relief monte sur un plateau à relief accidenté par un escarpement marqué. Le plateau entre 300 et 600m d’altitude constitue la plus vaste zone du district de Mananara et abrite notamment les forêts protégées du Parc National Mananara.

Au Nord-Ouest, le relief continue à monter entre 600 et 800m d’altitude. Cette zone est principalement couverte de forêts primaires. La limite Ouest du district de Mananara est constituée par une ligne de crête découpée par les rivières de Fahambahy, Mananara et Simianona, dont les bassins versants supérieurs se situent encore dans le district voisin de Mandritsara. Les sommets les plus élevés du district se situent à l’Ouest et au Nord-Ouest et culminent à plus de 1000m d’altitude (Kambolaza 1080m, Antampoina 1013m, Maromiditra 995m). Le fort dénivellement et un microrelief très accidenté sur les plateaux en altitude font que la vaste majorité des terrains sont caractérisés par des fortes pentes. Les zones plates sont très limitées dans les fonds de vallées et sur le littoral. Ainsi, la région présente un faible potentiel pour la production mécanisée et l’agriculture sur pente est la norme.

La forte pluviométrie de la région conduit à un réseau hydrographique très dense et composé de cours d’eau pérennes. Les principales rivières sont Fananehana, qui constitue la limite Nord du district, Fahambahy, Mananara et Anove, qui constitue la limite Sud du district. Ces cours d’eau, en particulier de nombreux ruisseaux, servent dans les milieux reculés de la ville de Mananara-Nord, de source d’alimentation en eau. Elles y sont estimées d’une limpidité cristalline, à teneur en calcaire peu déficiente par rapport aux autres régions de Madagascar. Les eaux des rivières sont souvent claires, mais teintés bruns. En cas de pluies cycloniques, elles charrient des charges sédimentaires importantes (BRAND et MORA, 2009).

2.2.1.4. Infrastructure

Les difficultés d’accès sont le principale contrainte de développement du district de Mananara. L’accès est possible par la Route Nationale (RN) n°5, une route sans revêtement ni entretien, de Toamasina via Fénérive et Soanierana- Ivongo, ou de . Malgré le fait que les ponts entre Soanierana-Ivongo et Mananara ont été reconstruits entre 2005 et 2006, l’accès reste encore difficile et possible seulement pour les véhicules tout terrain. Le voyage Toamasina – Mananara-Nord dure environ 15 heures. L’accès par avion n’est pas toujours disponible en permanence à cause du mauvais état de la piste d’atterrissage. L’accès par voie maritime est possible des ports d’Antalaha, Maroantsetra, Sainte Marie et Toamasina.

Seule la ville de Mananara dispose d’infrastructures comme l’électricité et l’eau courante. En matière de communication, les premières installations de réseaux téléphoniques ont été faites depuis novembre 2005 (BRAND et MORA, 2009).

8

Méthodologie 2.2.2. Cadre biologique

2.2.2.1 Flore La végétation climatique du district de Mananara-Nord est la forêt humide de basse altitude et de moyenne altitude. Sur le littoral, des végétations zonales de forêts primaires sur sols sableux et de mangroves existent. Faisant partie de l’écorégion de l’Est de Madagascar, c’est une des régions les plus riches de Madagascar en termes de diversité des espèces. Actuellement, les forêts primaires persistent encore dans plusieurs massifs du district Mananara-Nord. Le massif de « Verezanatsoro » est protégé par le Parc National Mananara. Dans le Sud-Ouest du district, des massifs forestiers ont été conservés grâce à leur statut de Forêts classées et au Nord-Ouest, les forêts de Mananara font le lien avec la grande forêt, qui relie Makira, Anjanaharibe et Tsaratanana. La déforestation constitue un risque écologique important dans le district. Tandis que la déforestation est largement maîtrisée dans le Parc National, on peut estimer que les autres forêts primaires disparaissent suivant la moyenne nationale de 1-2% par an. L’ensemble des forêts primaires du district de Mananara est estimé à 147 928 ha, ce qui constitue un patrimoine et un potentiel de production très important. La majeure partie de ces forêts sont constitués en grands massifs (122 429 ha) et le reste en fragments de forêt. Cependant, la connectivité entre les massifs forestiers est déjà gravement menacée et doit constituer un objectif de développement prioritaire pour le district (BRAND et MORA, 2009).

2.2.2.3 Faune Concernant la faune, peu d’études ont été effectuées dans la zone. Les inventaires récents réalisés dans 5 sites de la réserve ont permis de recenser 77 espèces d’oiseaux. Une étude sur l’hérpétofaune a permis en 2001 de répertorier 136 espèces. L’enquête auprès de la population locale montre l’existence de 10 espèces de lémuriens dans la forêt de la réserve. Malgré que la forêt de la réserve de biosphère de Mananara-Nord ne présente qu’une gamme d’altitude très réduite (0 à 569m), 16 espèces de rongeurs sur les 17 connues dans la forêt humide de basse à moyenne altitude (entre 0 – 1200m) du Nord-Est de Madagascar, ont été rencontrées. Sept espèces de poissons d’eau douce sont connues par la population environnante du parc. Concernant les Arthropodes, la réserve forme avec le corridor Zahamena et le Parc Masoala ce que l’on appelle le centre d’endémisme de Madagascar. La réserve marine abrite, d’après le dernier inventaire en 2000, 132 espèces de Cnidaires, 64 espèces de Mollusques, 16 espèces d’Arthropodes, 34 espèces d’Echinodermes, 179 espèces de Poissons, 2 espèces de Reptiles et 2 espèces de Mammiferes (Direction de Parc Mananara Nord, 2003).

2.2.3. Cadre socio-économique 2.2.3.1 Démographie D’après les données de l’INSTAT depuis 1993 jusqu’en 2011 (Annexe 3) et selon un inventaire de la démographie, le District Mananara-Nord compte actuellement environ 166 178 habitants avec un taux d’accroissement annuel de 3,2%. Ce taux est légèrement supérieur au taux national (2,8%). 9

Méthodologie Pour une superficie totale de 4 318 km2 (INSTAT, 2013), la densité moyenne est de 38,5 hab/km2. Néanmoins, si on ne tient pas compte des forêts primaires, la densité de la population s’élève à 58,6hab/km2, ce qui confère un potentiel de production agricole moyen élevé (Service de la population Mananara-Nord, 2012). Un ménage comprend en moyenne 5 à 6 personnes. Le taux de natalité du District est de 4,0% qui est inférieur à l’ensemble de Madagascar (4,3%). Ceci peut être expliqué par l’utilisation des méthodes contraceptives. Le taux de mortalité est de 0,8% (UPDR, 2003). Les données disponibles à l’INSTAT (Annexe 4) suivies des calculs statistiques et de projection ont permis d’élaborer la pyramide des âges de la région.

Figure 2: Pyramide des âges du District de Mananara-Nord en 2013 (projection des données 2004)

Les caractéristiques démographiques générales de la région présentent une répartition sexuelle est plus ou moins égale (49,91% d’hommes et 50,09% de femmes). La population de Mananara-Nord est plus ou moins jeune c'est-à-dire active (cf. figure 2).

2.2.3.2 Ethnie Compte tenu de la situation géographique de la zone d’étude et selon les enquêtes effectuées sur terrain, la majorité de la population appartient à l’ethnie « Betsimisaraka », il y a peu de migrants. Ces derniers sont composés d’ethnies Antandroy et de Merina. Malgré la densité relativement élevée, la raison de la migration est la recherche de nouvelles activités, plus précisément de nouveaux terrains de culture. Pourtant, particulièrement pour les Merina, ils se sont installés pour le commerce.

2.2.3.3 Activités économiques L’économie est basée sur l’agriculture et essentiellement tournée vers la satisfaction des besoins locaux par la production de cultures de subsistance. En outre, elle est fortement dominée par les cultures de rente. Le district produit la plus grande quantité de girofle (2 245 tonnes) et de vanille verte (745 tonnes) de tous les districts de la région Analanjirofo (BRAND et MORA, 2009). Quant à la pêche, malgré une forte potentialité, les ressources halieutiques restent toujours sous exploitées dans cette zone (Direction de Parc Mananara-Nord, 2003). 10

Méthodologie 2.3. Etat de connaissances sur les cultures de rente

2.3.1. Définitions

Les cultures de rente généralement appelées cultures commerciales sont des productions destinées le plus souvent à l’exportation, pratiquement pas consommées par les producteurs et qui fournissent les revenus nécessaires à l’exploitation (CHALÉARD, 2003).

La culture de rente appelée culture commerciale ou culture d’exportation, est définie comme étant les activités agricoles qui peuvent générer des liquidités, souvent destinées à l’exportation, par opposition avec les cultures vivrières, destinées habituellement à la consommation (www.mondequibouge.be, 2005).

Selon FAO et Programme Alimentaire Mondial (PAM) en 2011, les cultures de rente peuvent être réparties en deux groupes :

- Le premier groupe fait référence aux cultures de rente pérennes généralement destinées à l’exportation telles que la vanille, le girofle, le litchi, le café et le poivre qui font la spécialité de toutes les zones côtières de l’Est, du Nord au Sud, et qui n’existe pratiquement pas sur les hautes terres et à l’Ouest du pays. - Le deuxième groupe est constitué par les cultures de rente de cycle court qui sont, en grande partie, commercialisées et consommées localement comme les légumineuses, les arachides, les oignons, les fruits et légumes de toutes sortes. Ce dernier groupe de cultures de rente, bien qu’elles soient cultivées sur l’ensemble du territoire national, semble être la spécialité des hautes terres centrales et de toute la partie Ouest, du Nord-Ouest jusqu’à l’extrême Sud du pays.

2.3.2. Principales cultures de rente de Madagascar

Différentes cultures de rentes sont pratiquées à Madagascar (Annexe 5) avec des spécificités régionales liées aux caractéristiques agro-climatiques des régions mais les plus connues sont le café, la vanille, le girofle, le tabac et le coton.

Le café est la culture de rente la plus répandue à Madagascar avec plus du tiers des communes qui la pratique (34%). Il est suivi de la vanille (21%) et du girofle (17%). Le tabac et le coton sont par contre moins répandus.

La culture du café robusta, de la vanille et du girofle se pratique sur la côte Est, régions chaudes et humides telles Analanjirofo, Atsimo Atsinanana, SAVA et Vatovavy Fitovinany. Par contre, le tabac se cultive de l’Ouest ou des sols ferralitiques des Hautes terres jouissant d’un climat tropical avec une alternance de période humide et de période sèche. Le coton est également cultivé généralement dans les baiboho (sols alluvionnaires) de l’Ouest au climat connaissant une saison chaude et humide suivies d’une saison sèche marquée (INSTAT, 2013).

11

Méthodologie

Diana Sava

Boeny Analanjirofo

Alaotra Mangoro

Itasy

Vakinankaratra

Vatovavy Fitovinany Haute Matsiatra

Astimo Andrefana Atsimo Atsinanana

Androy

Carte 2: Spécificité de chaque Région en cultures de rente

La région Est de Madagascar est plus riche en culture de rente que la région Ouest. Chaque région a sa spécificité en termes de produits d’exportation. Par ailleurs, d’autres types de cultures de rente peuvent y encore rencontrés comme la vanille et le café à Mananara-Nord (cf. carte 2).

12

Méthodologie 2.4. Méthodes A part la bibliographie, une descente sur terrain a été réalisée le mois de Février 2013.

2.4.1. Investigation bibliographique

La bibliographie consiste à collecter et synthétiser d’une part les informations, les études déjà faites sur le thème à traiter et la région concernée et d’autre part, à compléter et recouper les informations obtenues sur le terrain. Ainsi, une consultation des ouvrages a été effectuée auprès des Centres d’Information et de Documentation (CID) tels le Centre d’Information et de Communication (CIC) de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) - Forêts, la bibliothèque de l’ESSA, le Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique (CIDST), le CID du MNP et différents sites web sur internet. Les résultats ont servi comme base de données et de références de la recherche. Comme il s’agit d’une étude d’impact, les recherches bibliographiques et webiographiques ont joué un rôle important afin de connaître l’état de référence, « état zéro ». Cet état initial concerne particulièrement la population locale et la zone d’intervention du projet. Les données concernent particulièrement la production de la culture de rente, le niveau de vie de la population locale et leur comportement vis-à-vis des ressources naturelles plus particulièrement les ressources forestières. Le temps de référence est celui avant l’intervention du projet dans cette zone. Pour ce faire, des mots clés ont été définis préalablement : Parc National Mananara Nord, Cultures de rente, Moyens d’existence des Communautés Locales, Etude d’Impacts socio-économiques.

2.4.2. Cartographie

La cartographie a pour objectifs: a) de délimiter la zone d’étude, b) de situer les cultures de rente à Madagascar, c) de caractériser la partie Nord Est de Madagascar en cultures d’exportation, et d) d’élaborer la carte d’occupation des sols de la zone d’étude.

Des points GPS ont été relevés sur terrain pour la délimitation de la zone d’étude. Quant à la localisation des cultures de rentes, des données régionales sur la production en produits de rente ont été collectées à l’Institut National de la Statistique (INSTAT). La carte d’occupation des sols a été élaborée à partir des cartes déjà existantes.

2.4.3. Observations

Le fondement de la descente sur terrain réside sur l’appréhension des réalités existantes par des observations directes. Ces dernières ont porté plus précisément sur les terrains de cultures et les activités des ménages. Les enquêtes et les entretiens ont permis, après, de vérifier et compléter les informations obtenues. Pourtant, elles ont servi également d’outils d’interprétation et d’analyse des résultats. Elles sont donc complémentaires avec les autres méthodes sus citées. Elles ont été entamées soit au préalable par des visites aux champs soit simultanément avec les enquêtes. Ainsi, une trentaine d’observations ont été effectuées lors de la descente sur terrain.

13

Méthodologie 2.4.4. Enquêtes socio-économiques

Contrairement aux travaux de mensurations accomplis dans la presque totalité des disciplines forestière, l’enquête consiste à recueillir des informations auprès de personnes physique mouvante et non sur un matériel végétal physiquement inerte (RAMAMONJISOA, 1996).

Comme il s’agit d’une étude socio-économique, la méthode de collecte des données est surtout basée sur des enquêtes. Trois types d’enquêtes ont été effectuées lors de la descente sur terrain: a) enquête par questionnaire, b) entretien ou interview semi structurée et c) enquête par discussion informelle.

2.4.4.1 Enquête par questionnaire L’enquête consiste à poser des questions préétablies dans le questionnaire auprès des échantillons choisis. Des résultats peuvent être déjà envisagés et codifiés pour gagner du temps et pour faciliter la prise de note. Ainsi, les données obtenues seront traitées afin de vérifier les hypothèses de départ.

 Elaboration d’un questionnaire Les informations recueillies lors de la phase préparatoire notamment les recherches bibliographiques ont permis de concevoir un questionnaire d’enquête pour les échantillons. L’élaboration du questionnaire a nécessité au préalable du choix de la population parente et de l’échantillon. Ces outils doivent être conformes aux objectifs de la recherche et mener à bien vérifier les hypothèses. Le questionnaire (Annexe 6) est orienté vers des informations sur l’identification des ménages, ses activités économiques en vue de dégager la part du revenu apportée par chaque type d’activité.

 Choix de la population parente La population parente correspond à l’ensemble des ménages résidents autour de l’Aire protégée. Compte tenu du parc marin et du parc terrestre de la réserve de biosphère Mananara-Nord, les trois fokontany « Sahasoa », « Menantany » et « Ivontaka » constituent les communautés locales riveraines communes pour ces deux parcs.

 Choix de l’échantillon Selon des données bibliographiques suivies des enquêtes préalables sur terrain, la population parente est plus ou moins homogène compte tenu de leur activité. Pourtant, la vérification de la seconde hypothèse nécessite une typologie relative à un seul critère : « appartenance à la coopérative KOMAM (KOperativa Mpamboly Ambanivolo Mananara) instituée par le projet ». Ce dernier permet de classifier la population en deux grandes catégories : - les ménages membres de la coopérative c'est-à-dire les personnes affectées par le projet, et - les ménages non membres c'est-à-dire n’ayant pas été touchés par le projet Ainsi, le type d’échantillonnage utilisé est celui stratifié. Il s’agit de subdiviser la population parente en strates (catégories de la population) et on effectue un tirage au hasard des ménages pris comme échantillon dans chaque strate tout en respectant le pourcentage des strates. Néanmoins, la considération de la disponibilité des enquêtés peuvent favoriser notre étude. 14

Méthodologie Pour la représentativité des ménages à enquêter et pour la validité du résultat, le test statistique exige un nombre minimum de 30 pour chaque strate. Le tableau ci-après résume le pourcentage de ménages enquêtés par Fokontany. Tableau 1: Nombre de ménages enquêté par Fokontany et par strate Strate 1: Membre de la KOMAM Strate 2: Non membre de la Effectif relatif de la (45%) KOMAM (55%) Fokontany population parente Nombre de Nombre de ménages Nombre de Nombre de ménages enquêtés ménages ménages enquêtés Sahasoa 150 68 21 82 26 Menantany 40 18 6 22 7 Ivontaka 60 26 8 34 10 TOTAL 250 112 35 138 43

Malgré l’éloignement des Fokontany et surtout faute du temps, les conditions statistiques suivantes ont été bien suivies : - la taille de l’échantillon doit être supérieure ou égale à 30 (35 pour la strate 1 et 48 pour la strate 2) - le pourcentage dans chaque strate doit être respecté (45% pour la strate 1 et 55% pour la strate 2) Ainsi, le nombre total de ménages enquêtés est réduit à 78 qui représentent un taux d’échantillonnage de 31,2%.

 Test du questionnaire et conduite des enquêtes Une fois établi, le questionnaire a dû faire l’objet d’un test auprès des paysans pour évaluer sa cohérence et la pertinence des questions. Pour ce faire, deux à trois ménages ont été suffisants pour cerner les questions difficiles à répondre. Ainsi, certaines questions ont été sujettes à une reformulation, à un changement par d’autres ou à une suppression dans le cas où elles n’étaient pas convenables à la réalité.

2.4.4.2 Entretien ou Interview semi structuré A la place des questions formelles et préétablies, un guide d’entretien qui répertorie les axes essentiels sur lesquels porteront les interviews a été utilisé (BARA et SCHOONMAKER, 1991 ; RANJATSON, 1998 in RASOALINORO, 2008). Le choix de ce deuxième type d’enquête est justifié par le fait que certaines personnes sont peu disponibles pour le questionnaire. De plus, différentes catégories de personnes issues de différentes régions peuvent être ciblées. Cette méthode prend part à la vérification de la seconde hypothèse.

Les données qui peuvent être obtenues sont ceux qui concernent le fonctionnement de la filière «culture de rente» que ce soit appuyée ou non par le projet. L’objectif de cet entretien est donc, de déterminer le flux du marché, la formation des prix au niveau des différents acteurs. Ainsi, les producteurs, les collecteurs ou les commissionnaires, les transporteurs et les exportateurs constituent les personnes cibles.

15

Méthodologie 2.4.4.3 Enquête informelle Elle a pour but de recouper les informations obtenues issues des différentes méthodes. Les personnes concernées ont été particulièrement les Responsables tels le Directeur du MNP, le Responsable de l’ « appui au développement du Parc », le chef secteur « Sahasoa » et les chefs Fokontany.

 Enquête auprès du Directeur du MNP et du Responsable « appui au développement du Parc » Les entretiens auprès de ces Responsables concernent particulièrement les collaborations entre MNP et les Communautés villageoise. Les discussions ont porté sur la présentation générale du projet et particulièrement ses principes et son mode d’intervention dans les activités des paysans notamment les « cultures de rente ».

 Enquête auprès du chef secteur « Sahasoa » et des chefs Fokontany Elle considère à la fois les données générales sur la zone d’études principalement la démographie et celles relatives aux pressions anthropiques menaçantes sur la forêt.

2.4.5. Traitements et analyses des données

Quelles que soient les méthodes utilisées, les informations obtenues ont été passées aux opérations de saisie, de tri et d’épuration pour constituer les bases de données. Les logiciels utilisés sont notamment les Microsoft office Word et Excel. Les données obtenues lors des recherches bibliographiques et de la descente sur terrain ont été traitées différemment tout en appliquant les différentes techniques lors des cours théoriques et tout en utilisant différents logiciels. Pour les données qualitatives, elles ont été sujettes à l’interprétation directe ou transformées en données quantitatives par codage.

 Données socio-économiques Quelques données démographiques ont nécessité des calculs pour les actualiser. Le nombre d’habitants actuel est obtenu à partir de la formule suivante :

) Avec :

Nt : Nombre de population actuel c'est-à-dire à l’année « t », Nt0 : Nombre de population à l’année

« t0 » et a : Accroissement moyen annuel.

Pour le nombre de population par sexe et par classe d’âge, les pourcentages de chaque classe par rapport au « Nto » ont été calculés et puis transposés au « Nt ».

Les renseignements sur la production générale et les exportations des cultures de rente à Madagascar ont été dépouillées à l’aide du Microsoft office Excel et puis elles ont servi à l’établissement des cartes montrant les caractéristiques régionales de Madagascar et de la Nord-Est de la Grande Ile en cultures de rente. Ces cartes ont été insaturées à l’aide du logiciel « ArcGIS » et la carte de base « Couche délimitation » de la FTM (Foibe Taotsaritany Madagasikara).

16

Méthodologie Les informations sur les recettes et les AGR des ménages constituent les bases de l’analyse des composantes de revenus de la population. Elles ont été traitées aussi par le Microsoft office Excel afin de déterminer les moyennes, les pourcentages, etc., qui ont permis d’élaborer certains graphes ou tableaux explicites et plus faciles à interpréter. De même que précédemment, les données sur l’évolution des pressions anthropiques et des prix ont été transformées en Courbes plus lisibles afin de les interpréter. La plupart de ces données déjà traitées ont été encore testées statistiquement pour la vérification des hypothèses.

 Analyses statistiques  Test « t de Student » Un test statistique nommé « test t de student » permet de vérifier si la différence entre deux moyennes est significativement différente ou non au seuil de signification alpha, après avoir vérifiée la normalité de la distribution des variables ou échantillons à comparer. Pour la vérification de la première hypothèse, elle consiste à comparer les revenus issus des cultures de rente et les revenus issus des autres AGR. Ainsi, l’hypothèse nulle et l’hypothèse alternative étant:

H0 : « il n’y a pas de différence significative entre les revenus issus de la culture de rente et les revenus issus des autres AGR»

H1 : « les revenus issus des cultures de rente sont supérieurs aux revenus issus des AGR». Concernant la seconde hypothèse, deux tests « t de Student » ont été effectués dont l’un concerne les productions des cultures de rente et l’autre les revenus issus de ces activités même, entre les paysans membres et non membres de la KOMAM. Pour la production, les hypothèses sont les suivantes :

H0 : « la production en produits de rente des paysans membres de la KOMAM et celle des paysans non membres sont identiques »

H1 : « la production en produits de rente des paysans membres de la KOMAM est significativement différente de la production des producteurs non membres de la Coopérative » Pour les revenus issus des cultures de rente, les hypothèses statistiques sont présentées comme suit :

H0 : « il y a une différence significative entre les revenus des paysans membres de la KOMAM et les revenus des producteurs non membres de la Coopérative »

H1 : « les revenus des paysans membres de la KOMAM sont supérieurs aux revenus des producteurs non membres de la Coopérative »  Test de Corrélation de Pearson Les données sur l’évolution des pressions anthropiques sur l’Aire Protégée et l’évolution des prix des produits de rente pendant la même période ont été également collectées en vue de déterminer s’il y a une corrélation significative entre ces deux variables. Les prix des produits de rente reflètent les revenus des ménages. Ainsi, les hypothèses correspondantes à ce test sont énoncées comme suivent :

H0 : « les prix des produits de rente et les pressions anthropiques de l’AP sont indépendants les uns des autres »

H1 : « les prix influent sur les pressions anthropiques de l’AP ». 17

Méthodologie 2.4.6. Cadre opératoire

Problématique Hypothèses Indicateurs Méthodes Activités (H1) Les cultures Pratique de la culture Enquête par Etudier les de rente de rente questionnaire composantes du revenu contribuent dans des ménages. une large part aux Pourcentage des sources de revenus revenus issus de la Comparer les revenus des communautés culture des rentes par issus des cultures de locales. rapport aux autres rente avec les autres sources de revenus revenus (H2) L’appui Existence de Enquête par Analyser la différence apporté par le Parc coopératives questionnaire. entre les revenus issus Dans quelle National contribue fonctionnelles. Observation des cultures de rentes mesure les à l’amélioration du directe. appuyées par le parc et Accroissement des cultures de rente niveau de vie des Enquête ceux non. revenus issus de la permettent-elles populations informelle. culture des rentes pour Etudier l’analyse de la de produire des locales riveraines. Etude de filière impacts socio- les ménages membres filière « culture de de la coopérative. rente ». économiques Avantages sociaux. conséquents sur Etudier les impacts les moyens socio-économiques des d’existence des apports du Parc. communautés locales vivant et (H3) Le bon Corrélation entre Observation Déterminer les évoluant aux fonctionnement du culture de rente et directe. pressions anthropiques. périphéries des marché des pressions anthropique Enquête par Analyser l’évolution de Aires cultures de rente a questionnaire. Réduction des ces pressions. Protégées ? atténué les Enquête pressions pressions informelle. Etudier la corrélation anthropiques. anthropiques sur des pressions l’Aire Protégée. Participation active de anthropiques avec la la population dans la culture de rente conservation. Déterminer les activités participatives de la population locale dans la conservation.

18

Méthodologie Schéma méthodologique

La figure ci-contre résume la méthodologie de recherche.

Elaboration du plan de recherche

Problématique

Formulation des hypothèses

Conception de la méthodologie

Collecte des données

Descente sur terrain Investigation bibliographique

Relevé des points GPS

Observation directe

Enquêtes socio-économiques

Enquête par questionnaire

Interview semi-structurée Synthèse des données bibliographiques

Enquête informelle

Traitements des données

Epuration des données

Utilisation des divers logiciels : Excel, XLSTAT, SPSS, ArcGIS

Analyse des résultats

Discussions et recommandations

Rédaction

Figure 3: Schéma méthodologique

19

Résultats et interprétations

Résultats et interprétations III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS

3.1. Occupation des sols

Dans le District de Mananara-Nord, la stratification spatiale de la zone d’étude a donné 4 classes d’occupation des sols soient a) la forêt dense humide, b) la zone de culture, c) le «savoka», et d) les récifs coralliens.

Carte 3: Occupation du sol de l'AP Mananara Nord (MNP, 2013)

Les zones de culture regroupent tous les types de cultures : cultures vivrières et cultures de rente. Ces dernières sont plantées également dans une partie de « savoka ». L’éparpillement des forêts denses humides qui conduit aux fragments des forêts est expliqué par l’existence des champs de cultures notamment les cultures de rente à l’intérieur. Une grande partie des sols est encore occupée par des «savoka» qui se trouvent dans la plupart des cas auprès du Parc National (cf. carte3). Il se pourrait expliquer que ce type d’occupation du sol succède les forêts et qui serait par la suite transformer en zones de culture. Ainsi, les forêts denses humides surtout le bloc de forêt, devraient être préservées pour qu’elles ne soient plus se transformer en «savoka» voire zones de culture. 20

Résultats et interprétations 3.2. Cultures de rente de Mananara-Nord

3.2.1. Types de cultures de rente rencontrées dans le Nord Est de Madagascar

Malgré que la Région Analanjirofo et la Région SAVA soient caractérisées particulièrement par le girofle et la vanille, d’autres types de cultures de rente peuvent aussi être rencontrés comme le litchi, la canne à sucre, le café, le cacao, le poivre et la cannelle.

Vohimarina

Sambava

Andapa

Antalaha

Maroantsetra Légende

Limite District Girofle Vanille Mananara-Nord Litchi Canne à sucre Poivre Cacao Sainte Marie Café Fenerive Est Cannelle

Vavatenina Source : Couche de Délimitation Base de données : 1/500 000 FTM (1998) Auteur : ANDRIANARINTSALAMA, 2013

Carte 4: Agrobiodiversité de rente dans le Nord Est de Madagascar

21

Résultats et interprétations Vu que les Régions Analanjirofo et SAVA se trouvent dans la partie Nord Est de Madagascar, elles présentent les mêmes diversités de cultures de rente entre autre le girofle, la vanille, le café, le poivre, le litchi et la canne à sucre. Pourtant, le cacao est spécifique pour la Région SAVA plus particulièrement à Sambava, et la cannelle pour la Région Analanjirofo notamment à Fénérive Est (cf. carte 4).

Le District Sambava est le plus riche en agrobiodiversité de rente dans le Nord Est de Madagascar. Presque tous les types de cultures d’exportation peuvent y être rencontrés sauf le poivre et la cannelle ; tandis qu’à Mananara ne peuvent se trouver que les deux premiers types de cultures de rente : le girofle et la vanille.

3.2.2. Production de girofle et de vanille

Les cultures de rente tels les girofliers, les caféiers ne sont pas des nouveautés à Mananara-Nord, comme en témoigne cet extrait de rapport écrit par FANONY Fulgence vers le début des années 70 : « …vers 1920-1930, la culture de giroflier fut introduite à Mananara, puis suivie par celle du caféier… » (RICHARD, 1999). Ainsi, l’exploitation du girofle est une activité traditionnelle dans la Région.

Madagascar produit en moyenne 15 000 à 20 000 tonnes de girofle par an. Près de 90% de la production du pays est concentrée dans la Région Analanjirofo à laquelle appartient Mananara. Quant à la vanille, à l’échelle nationale, la production moyenne annuelle varie de 4 500 à 5000 tonnes (Ministère du Commerce, 2013). Ces productions sont réparties dans plusieurs Régions de la Grande Ile. Ainsi, les productions de girofle et de la vanille représentent respectivement 0,11% et 0,09% de la production agricole totale (Ministère de l’Economie et de l’Industrie, 2009).

Figure 4: Production du girofle et de la vanille dans les différentes Régions de Madagascar

22

Résultats et interprétations Pour le girofle, Analanjirofo est la première Région productrice de ce produit à Madagascar suivi de la Région Vatovavy Fitovinany avec des productions respectives de 6 980t et 6655t en 2008 qui représentent les proportions de 40,78% et 38,88% par rapport à la production totale de la Grande Ile (INSTAT, 2012).

Pourtant, la Région Analanjirofo produit peu de vanille avec une proportion de 5,02% de la production totale soit 265t seulement contre 74,15% soit 3 915t pour la Région SAVA qui est la première productrice de vanille à Madagascar.

D’après BRAND et MORA (2009), Mananara Nord produit le plus de girofle et de vanille verte de tous les Districts de la Région Analanjirofo.

3.2.3. Importance économique des cultures de rente

La région orientale de Madagascar est réputée pour les cultures de rente, notamment la culture giroflière dans la Région Analanjirofo. Parmi les cultures introduites pendant la colonisation, spéculations destinées à l’exportation, le giroflier avec ses produits occupait une place importante dans l’économie nationale (RANDRIAMANALINA, 1989).

Vue que la partie Nord Est de Madagascar dont fait partie Mananara-Nord, est favorable aux cultures de rente ; elle joue un rôle important dans l’économie nationale.

Figure 5: Principaux produits d'exportation du Nord Est de Madagascar en 2012 (Service des douanes, 2013).

Le girofle occupe la première place en produits agricoles d’exportation tant en quantité (22 539,08 tonnes) qu’en valeur FOB (424 191 984 328 MGA). Quant à la vanille, malgré qu’elle prenne la quatrième place en quantité (2 403,56 tonnes) après le girofle, le litchi et le café, elle se situe en deuxième place en termes de valeur FOB (102 713 589 558 MGA) (cf. figure 5).

23

Résultats et interprétations 3.3. Filières porteuses existantes

Les « filières porteuses » sont considérées comme étant les activités générant une grande part de liquidités dans la composition des revenus du ménage. Elles sont constituées par les cultures de rente, les cultures vivrières, les cultures fruitières, l’élevage, la pêche, le salariat et le commerce.

3.3.1. Activités Génératrices des Revenus (AGR)

Différentes activités constituent les sources de revenus des communautés villageoises.

Figure 6: Répartition de la population dans les AGR

La proportion des ménages bénéficiant des recettes issues des différentes activités. Ces proportions indiquent qu’un ménage pourrait effectuer différentes activités. Les cultures de rente sont pratiquées par la majorité de la population de la région soit les 93,33%. Par conséquent, elles constituent les filières porteuses. Les autres activités présentant des proportions relativement moyenne c'est-à-dire ne dépassant pas les 40%, sont plutôt pratiquées par les migrants qui ne disposent pas encore de champs de culture (cf. figure 6).

Chaque région est généralement caractérisée par des cultures fruitières selon les conditions agro climatiques. Mananara, un district de la région d’Analanjirofo, est plutôt caractérisé par la production de bananes et de litchis. Vu que ces cultures fruitières n’exigent pas des entretiens particuliers, plusieurs paysans disposent de champs de cultures fruitières. En effet, 40% de la population tirent de bénéfices de la vente de ces produits, qui, malheureusement souffrent de l’inexistence de marché extérieur à cause de l’enclavement de la zone.

La majorité des paysans pratiquent des cultures vivrières, mais seulement 36,36% de la population peuvent profiter des revenus y générés. Les revenus issus de l’élevage, de la pêche et des autres activités ne concernent que quelques ménages.

24

Résultats et interprétations 3.3.2. Revenus issus des principales activités génératrices de revenus 3.3.2.1. Revenus issus des cultures de rente Les principales cultures de rente pratiquées par les paysans sont notamment le girofle et la vanille.  Le girofle

Figure 7: Proportion des ventes et revenus annuels issus du girofle

Pour le girofle, le pourcentage vendu est assez élevé, soit 95,06% (cf. figure 7) car toute la production est destinée à la vente. Le reste pourrait être expliqué par la perte lors du transport et les impuretés. Par ailleurs, une partie négligeable est destinée à l’utilisation locale comme produit de lutte contre l’inflammation lors des maux de dents. Le girofle est vendu sous forme de produit appelé « clou de girofle » dont le kilo s’évalue en moyenne à 17 000 MGA. Avec une production moyenne de 311,13Kg par ménage, la quantité vendue s’élève à 296,13 kg menant à une recette de 5034267MGA. La vente de ces produits s’effectue notamment durant les mois de Juillet – Août.

 La vanille

Figure 8: Proportion des ventes et revenus annuels issus de la vanille

Quant à la vanille, deux types de produits peuvent être distingués : la vanille verte et la vanille noire. Un ménage produit en moyenne 150,41 Kg de vanille dont 141, 48 Kg sont mis en vente. De cette quantité, 89,33 Kg sont vendus sous forme « verte ». Le prix unitaire moyen de ce dernier est de 5000MGA le kilogramme (kg), ce qui procure un revenu de 446 667 MGA particulièrement aux mois de Novembre – Décembre – Janvier. 25

Résultats et interprétations Les proportions restantes c'est-à-dire 58,14 Kg sont préparées donnant 9,87 Kg de vanille noire moyennant le rapport de production (5 Kg de vanille verte peuvent se transformer en 1 Kg de vanille noire) et les impuretés. La vanille noire est évaluée à 493 333 MGA. Tout en considérant la proportion (1/5) ainsi que le coût de transformation et le bénéfice, le prix de vente moyen de la vanille noire s’élève à 50 000 MGA le kg. La saison du marché de la vanille noire est relativement la même que celle de la vanille verte mais plutôt du mois de Décembre jusqu’au mois de Février. En somme, les revenus issus de la vanille verte et de la vanille noire sont estimés à 940 000 MGA. Ainsi, d’après les figures 7 et 8, les cultures de rentes sont dominées par le girofle du fait qu’il occupe la première place en termes de quantité et de recettes. Ces figures reflètent également la grandeur de la valeur des produits c'est-à-dire que les flux monétaires sont plutôt élevés. Effectivement, la somme des revenus issus de girofle et des vanilles pour un ménage, donne une recette moyenne annuelle dépassant les 5 000 000 MGA voire même près de 6 000 000 MGA soit 5 974 267 MGA.

3.3.2.2. Revenus issus des cultures vivrières L’agriculture vivrière associe, en général, des plantes qui fournissent la base des plats, céréales ou féculents, de nombreux légumes et condiments. Les cultures vivrières sont destinées à l’alimentation du groupe familial (CHALÉARD, 2003). Cependant, une partie de la production entre en jeu dans le commerce. Ainsi, les revenus issus des cultures vivrières correspondent aux recettes obtenues à partir de la vente de ces produits moyennant le marché local. Ces échanges sont entrepris entre les paysans du village eux-même ou entre les villages environnants du fait que certains ménages ne disposent pas de terrains de cultures vivrières. De plus, les uns produisent plus que les autres. Les produits contribuant aux recettes annuelles sont notamment le manioc, la patate douce, le taro et le maïs.

Figure 9: Proportion des ventes et revenus annuels issus des cultures vivrières

Les proportions vendues sont relativement faibles du fait que leur rôle principal est d’assurer les besoins de subsistance. En général, elles ne dépassent même pas 10% voire 5 à 7%. En moyenne, le pourcentage des produits vivriers faisant l’objet de commerce ne représente que 5,72 % soit environ 1/18 des produits totaux (cf. figure 9). La grande partie de la production sont consommées par les producteurs eux même et une petite partie destinée à l’alimentation des animaux pour les éleveurs.

26

Résultats et interprétations La production moyenne annuelle de manioc par ménage est de 197,67 Kg dont 10,33 Kg seulement sont mis en vente. 1 Kg de manioc coûte en moyenne 500 MGA. Par conséquent, le manioc ne procure que 5167 MGA. Pour la patate douce ; 4,33 Kg sur 84,33 Kg sont vendus à 600 MGA le kilogramme, ce qui apporte un revenu de 2600 MGA pendant toute l’année. Avec une production de taro de l’ordre de 43 kg, une quantité de 2,67 kg est commercialisée à raison de 1000 MGA le kilogramme. Enfin, une famille n’arrive à produire que 15,83 Kg de maïs en une année. Elle ne vend qu’un kilogramme uniquement de sa production totale avec un prix de 500 MGA. Avec la faible quantité de production et des produits vendus, la valeur monétaire des produits restent faible. Ainsi, les recettes obtenues lors de la vente de ces produits sont aussi relativement bas et ne dépasse rarement les 5 000 MGA pour chaque produit. En moyenne, le revenu moyen annuel issu des cultures vivrières d’un ménage est estimé à 10 933 MGA dont presque la moitié est apportée par le manioc du fait de sa production plus élevée par rapport aux autres. Cette valeur ne représente même pas le 1/100 des revenus issus des cultures de rente.

3.3.2.3. Revenus issus des cultures fruitières Les cultures fruitières comprennent : la banane, le litchi et les agrumes.

Figure 10: Proportion des ventes et revenus annuels issus des cultures fruitières

Le cas des agrumes se marque avec une proportion de vente moyennement élevée (54,65%). Les produits sont vendus sous forme frais ou transformés en nectar. Pourtant, ils génèrent moins de revenus avec 1567 MGA. En effet, un kilogramme d’agrume ne peut se vendre qu’à 200 MGA. D’autre part, la production moyenne annuelle par ménage est de 14,33 Kg seulement du fait que moins des paysans pratiquent les cultures. La saison des agrumes se trouve aux mois de Mars - Avril. Quant aux litchis, 46,15% des produits totaux sont vendus. Pourtant, ils procurent la première place aux revenus issus des cultures fruitières. De même que pour les agrumes, les propriétaires des cultures de litchis sont relativement minimes. En effet, malgré le fait que ces cultures soient fortement adaptées dans la région, la production reste encore faible. Un ménage produit 108,33 Kg de litchis dont 50 Kg sont vendus à 300 MGA le kilogramme. La récolte se fait du mois de Novembre au mois de Janvier. Par conséquent, le revenu moyen annuel n’est que de 15 000 MGA pour un ménage.

27

Résultats et interprétations Comme le bananier peut donner des fruits pendant toute l’année, il occupe la première place en terme de production fruitière, d’autant plus que la région possède les conditions favorables à cette culture. Ainsi, il peut générer des revenus pendant toute l’année. Un ménage produit en moyenne 110 Kg de bananes par an. Pourtant, la proportion de vente est si faible (de l’ordre de 19,70%) soit 21,67 Kg seulement. Ces produits qui se vendent à 300 MGA le Kilogramme s’évaluent à 8667 MGA. Une partie de la production est destinée à l’autoconsommation mais la plus grande proportion est pourrie dans le champ de culture même. Le marché de ces produits s’effectue dans la majeure partie au niveau local : au sein du village même, dans la commune ou l’exception dans la ville de Mananara. Les produits sont difficilement vendus ailleurs du fait de la dégradation des routes. En effet, avec les faibles quantités de produits mis en vente, le revenu annuel issu de cultures fruitières est à peine 25 233 MGA.

3.3.2.4. Revenus issus de l’élevage Comme dans toutes les autres zones rurales, l’activité de l’élevage est généralement constituée par l’élevage porcin, et l’aviculture.

Figure 11: Proportion de vente et revenus issus de l'élevage

L’élevage porcin se marque avec une proportion de vente allant jusqu’à 80% du fait qu’il est consacré à la commercialisation. Les restes du pourcentage pourraient être expliqués par les impuretés et l’autoconsommation. En outre, certains disposent des truies dans le but de produire des porcelets. L’effectif des animaux restent encore faible dans la région car le rapport entre le porc et le ménage est de 1/3 c'est-à-dire que 3 ménages possèdent un porc. L’élevage ne s’avère pas du tout difficile grâce à l’alimentation des animaux déjà procurée par les produits de l’agriculture tels le manioc, la patate douce, les déchets de cuisine, etc. Les recettes moyennant la vente d’un animal s’élèvent à 70 000 MGA. Ainsi, avec un pourcentage de 80%, ce type d’élevage peut générer en moyenne, pour un ménage, un revenu annuel de 18 667 MGA c'est-à-dire qu’un ménage vend un porc tous les 3 à 4 ans. La proportion de vente pour les canards est aussi assez élevée (65,52%) car ces animaux sont plutôt destinés à la vente. Les restes sont autoconsommés par les éleveurs même. Un ménage possède en moyenne un canard par an et ne vend qu’à peu près 5 canards durant 8 ans. 28

Résultats et interprétations En dépit de l’alimentation de ces animaux constituée par des produits locaux (mais, son du riz, poudre de manioc, etc.) et les déchets de cuisine, l’effectif des animaux élevés par ménage demeure encore bas car peu des gens pratiquent l’élevage des canards. Avec un prix unitaire moyen de 10 000 MGA, la vente de ces animaux procure un revenu moyen annuel de 6 333 MGA. Quant à l’élevage des poulets, la proportion de vente reste encore moyenne (45,83%) car la grande majorité est destinée pour la satisfaction des éleveurs en produits animaux c'est-à-dire à l’autoconsommation. De plus l’effectif des animaux par ménage est si faible car 5 ménages ne disposent que 8 têtes de poulets. Un ménage vend en moyenne 3 têtes pendant 4 ans dont le prix d’un animal s’élève à 7 000 MGA. Ce qui génère un revenu annuel moyen de 5 133 MGA. Cette faible valeur monétaire pourrait être expliquée par le fait du faible effectif des éleveurs même. Il est à remarquer que certains paysans pratiquent l’élevage bovin mais ils sont si faibles voire même négligeable par rapport à l’effectif de la population totale car parmi les enquêtés, 2 seulement disposent des bétails. Pourtant, les animaux ne sont pas destinés à la vente mais plutôt aux travaux dans les champs c'est-à-dire ils participent à l’agriculture surtout la riziculture. En outre, ces animaux peuvent être sujets à location, ce qui procure des revenus pour les propriétaires ; mais cette activité est considérée comme autre source de revenu. Malgré la valeur non négligeable des animaux, les recettes moyennes restent encore faibles car cette activité n’alloue que 30 133 MGA uniquement par an. Peu des paysans pratiquent de l’élevage dans la région dont quelques ménages seulement commencent à s’investir particulièrement dans l’élevage porcin. Pour les autres types d’élevage, ils se font pratiquement à titre contemplatif. Tous les marchés s’effectuent au niveau local du fait que ce sont les paysans du village voire de la commune eux même qui assurent leurs besoins en produits animaux. Ce qui explique les faibles proportions de vente car les éleveurs devraient garantir aussi leur alimentation en protéines animales.

3.3.2.5. Revenus issus de la pêche Du fait de l’emplacement de la région c'est-à-dire à la périphérie des Aires Protégées Marines, l’activité de pêche pourrait jouer un rôle si important dans les revenus de la communauté villageoise. Les produits halieutiques sont constitués notamment par les poissons (merlan, sardine, thon, etc.), et les crustacées, plus particulièrement la langouste.

Figure 12: Quantité de produits et revenus issus de la pêche 29

Résultats et interprétations Contrairement aux autres activités, la proportion de vente est difficilement définie du fait de la méconnaissance de la production totale marine. Pourtant, ce qui nous intéresse plus particulièrement est le revenu généré par la pêche qui est obtenu tout en sachant les quantités des produits vendus et le prix unitaire des produits. La langouste est distinguée des autres à cause de ses spécificités en termes de production et de valeur économique. De plus, certains gens ne pêchent uniquement que ce produit. Ce qui pourrait refléter la richesse de la région en cette espèce. Pour la langouste, elle se vend à 7 000 MGA le kg en moyenne ; tout en prenant compte les charges de la pêche, la recette unitaire de ce produit est de 4 000 MGA. Un pêcheur de langouste pêche 2 fois par semaine pendant la saison d’ouverture de la pêche. Pendant les mois de Juillet – Aout, les activités ne peuvent s’effectuer du fait de la fraîcheur et du fort courant marin. Il obtient 3 à 5 kg de Langouste par jour. Ainsi, pour toute la population, un ménage vend 10,67 kg de langouste par an, ce qui correspond à un revenu moyen annuel de 42 667 MGA. Concernant les autres espèces que la langouste, le prix de vente varie selon les espèces mais en moyenne, un kilogramme de poisson coute 1 500 MGA. Les pêcheurs effectuent leurs activités 2 à 3 fois par semaine. Durant 2 à 3 heures, un pêcheur obtient une quantité journalière très variable (2 à 10 kg) mais en moyenne 4 kg. Tout en ramenant la totalité de la production à toute la population, un ménage produit en moyenne 64 Kg de poissons marins par an. Ainsi, le revenu procuré par la pêche de ces richesses marines s’élève à 96 000 MGA. Ainsi, tout en considérant toutes espèces marines, le revenu généré par la pêche s’élève en moyenne 138 667 MGA par an pour chaque ménage. Le marché s’effectue essentiellement au niveau local pour l’autoconsommation de la communauté villageoise. Pourtant, vu que ces trois fokontany constituent la principale zone de production marine, une partie de la production se vend au niveau du marché de la commune voire de la ville de Mananara.

3.3.2.6. Salariat et Commerce Contrairement aux autres milieux ruraux, les travaux non agricoles occupent une place non négligeable dans la formation des revenus ruraux. Ces AGR concernent principalement : - les personnels du MNP : il s’agit entre autres du chef secteur regroupant les trois « fokontany » ainsi que du gardien. - les enseignants: cette zone d’étude dispose un Ecole Primaire Publique indépendant que les enfants du village aient la possibilité d’y accéder. Ce sont les parents qui paient le salaire des enseignants pendant la période scolaire du mois d’Octobre au mois de Juin de l’année prochaine. - le président du « fokontany » : fonctionnaire de l’Etat qui assure les tâches administratives. Pourtant, il effectue d’autres activités car cette rémunération n’arrive pas à combler les dépenses voire même les besoins minimums de la famille. - les menuisiers : ils assurent la construction et la réparation des maisons. Leurs activités s’effectuent surtout après le marché des produits de rente.

30

Résultats et interprétations Un maçon exécute leur tâche 1 à 2 fois par an. Le coût de construction d’une maison de 4m2 vaut 400 000 MGA. - les collecteurs : il s’agit des personnes qui collectent c’est-à-dire qui achètent du girofle et de la vanille pour revendre à prix de vente plus élevé que le prix d’achat. Généralement, les bénéfices procurés ne sont que de 200 Ar par kilogramme. Ces activités ne s’effectuent donc que pendant la saison des produits de rente. - les épiciers : de même que précédemment, ces activités commençaient à se développer dès que les produits de rente aient une valeur importante. Certains épiciers n’exécutent que cette activité. Ce qui pourrait expliquer par le fait des importants revenus y afférents. L’approvisionnement se fait à Mananara et à Toamasina. Les bénéfices varient de 10 à 20% selon les produits. Pourtant, ils s’élèvent jusqu’à 50% pendant la saison des produits de rente. En moyenne, un épicier reçoit une recette journalière de 20 000 à 30 000 MGA. Cette recette s’élève jusqu’à 200 000 à 300 000 MGA pendant la saison du girofle et de la vanille. Ainsi, les revenus annuels générés par toutes ces activités s’élèvent à 330 733 MGA par ménage dont la plupart sont issus des activités de commerce via l’épicerie. Une grande partie de ces valeurs n’est obtenue que lors de la saison des produits de rente.

3.3.2.7. Parts des AGR dans le revenu des ménages Différentes activités peuvent générer des recettes qui constituent les sources de revenus des ménages. Le revenu des ménages paysans est composé principalement par les bénéfices issus de la vente des produits de rente, des produits vivriers et des fruits, des revenus issus des activités d’élevage et de la pêche ainsi que des revenus issus des salariats et du commerce.

Figure 13: Composition du revenu des ménages

La recette issue des cultures de rente prime avec 92,46% du revenu total dont 77,91% pour le girofle et 14,55% pour la vanille, suivi des revenus procurés par les salariats et le commerce avec un pourcentage de 4,38% qui ne correspond même pas à l’ 1/20 du premier. L’activité de pêche génère un revenu de 2,15% par rapport à la totalité. Le dernier part présente une infime proportion de 1,03% dont 0,47% sont procurés par l’élevage, 0.39% générés par la vente des fruits et 0.17% issus des cultures vivrières (cf. figure 13). 31

Résultats et interprétations La grande considération économique des cultures de rente dans le revenu des ménages pourrait être expliquée comme suit :  la plupart de la population paysanne pratique des cultures de rente, ainsi une majeure partie de leurs temps est consacrée à cette activité,  les produits de rente présente une valeur monétaire très importante.

3.3.2.8. Comparaison du revenu issu des cultures de rentes avec les autres activités génératrices de revenus Les autres AGR regroupent toutes les AGR distinctes des cultures de rente telles les cultures vivrières, les cultures fruitières, l’élevage, la pêche, le salariat et le commerce. Les résultats de la statistique descriptive du test « t de Student » (Annexe 7) ont montré qu’à 95% de chance, les moyennes des revenus issus des cultures de rente et ceux des AGR se situent respectivement entre les intervalles [4 781 511 MGA; 7 167 021 MGA] et [134 102 MGA ; 937297MGA] soient 5 974 267 MGA ± 1 192 754 MGA et 535 700 MGA ± 401 597 MGA. En fait, les moyennes calculées sont 5 974 267 MGA pour les revenus issus des cultures de rente et 535 700 MGA pour celles des autres AGR. A première vue, la différence entre ces deux revenus est évidente. Pourtant, le test paramétrique « t de

Student » précédé d’un changement de variable (y=4√x) et d’un test de normalité de la distribution des variables, permet de vérifier si cet écart est significatif ou non.

Tableau 2: Résultats du test de comparaison de deux moyennes des revenus (t de Student)

t (observée) t(critique) Degré De Liberté p-value bilatérale Alpha (DDL) Revenu CR– revenu AGR 7,914 2,002 58 <0,0001 0,05

La valeur à considérer dans ce tableau est « p-value bilatérale » qui est la probabilité sous l’hypothèse

(H0) d’obtenir un résultat aussi extrême que celui observé. On rejette H0 lorsque la probabilité est inférieure au seuil alpha ou si t (observée) est supérieure à t (critique). Ainsi, la conclusion tirée est la suivante : - Au seuil de signification alpha = 0,05 soit 5% avec un degré de liberté égal à 58, l’hypothèse nulle

(H0) peut être rejetée selon laquelle les valeurs de l’échantillon 1 et celles de l’échantillon 2 sont les mêmes. Autrement dit, la supériorité supposée des valeurs de l’échantillon 1 est significative. - L’échantillon 1 représente les revenus issus des cultures de rente tandis que l’échantillon 2 les revenus issus des autres AGR. Une différence significative entre la moyenne des revenus issus des cultures de rente et ceux générés par les autres AGR est marquée. En d’autres termes, les revenus que procurent les cultures de rente sont fortement supérieurs (car p-value est plus faible) aux revenus issus des autres AGR (cf. tableau 2).

32

Résultats et interprétations 3.4. Filières « Cultures de rente »

3.4.1. Catégories d’acteurs et leurs fonctions respectives

Différents acteurs entrent en jeu dans la filière « produits de rente » mais les principaux qui jouent des rôles primordiaux sont : les producteurs, les collecteurs, les transporteurs, les exportateurs et les importateurs.

Les filières « girofle » et « vanille » présentent, en général, les mêmes acteurs.

 Producteurs : paysans planteurs de vanille et /ou de girofle

Les producteurs sont composés tous par des paysans locaux. Ils jouent le rôle fondamental dans les circuits du marché des produits de rente. Ils s’occupent du poste de production des clous de girofle, des vanilles vertes et des vanilles noires c’est à dire qu’ils exécutent les tâches depuis la plantation jusqu’à la récolte. Pour le cas des vanilles noires, ce sont eux-mêmes qui assurent toutes les préparations nécessaires de la transformation des vanilles vertes jusqu’à l’obtention des vanilles noires.

 Collecteurs

Deux types de collecteurs entrent en jeu dans cette filière. L’un correspond aux collecteurs locaux c'est-à-dire des paysans du village même. Après les périodes de récolte, ils collectent c'est-à-dire achètent les produits des autres pour les revendre à Mananara dans la plupart des cas. Ce sont eux qui assurent le transport de ces produits jusqu’au lieu de vente. Les produits collectés sont principalement le girofle et la vanille verte. Le bénéfice reçu par kilogramme de produit vendu varie de 200 à 400 MGA.

La vanille noire est plutôt destinée au deuxième type de collecteurs. Ce dernier est celui des grands collecteurs. Deux cas peuvent se présenter :

- soit, ils sont en étroite collaboration aussi avec les collecteurs locaux c'est-à-dire ils définissent avant la récolte les quantités voulues puis les collecteurs locaux essayent de trouver celles-ci. Dans ce cas, le girofle et/ou la vanille collecté(s) sont revendus au sein du village même.

- soit, les grands collecteurs sont en contact direct avec les producteurs. La majorité des paysans sont des clients privilégiés de ces collecteurs.

Les grands collecteurs sont principalement venus de Mananara-Nord, de Toamasina ou de Fénérive Est.

33

Résultats et interprétations  Transporteurs

Les transporteurs sont composés par des personnes hors du village. Ils assurent l’acheminement des produits du lieu de production vers les lieux de destination des produits. Les produits sont transportés à Fénérive Est ou à Mananara par des Camions ou des voitures tout terrain. Les produits arrivés à Mananara sont encore déplacés à Tamatave par voie maritime. Le coût de transport vers Mananara varie de 200 à 400 Ar le Kg tandis que le frais de transport maritime (Mananara vers Toamasina) coûte 200 MGA le Kilo pour le girofle et 400 MGA pour la vanille noire.

 Exportateurs

A Madagascar, les principaux exportateurs de girofle dont les sièges et contacts se présentent en annexe 8, sont « BEMIRAY Exploitation », « Société FALY EXPORT », « LONGO IMPORT EXPORT », « Entreprise SPICEO », « MALGAPRO », « CLOVES & AROMA », « MADEPICES » (Ministère de commerce, 2013).

Quant à la vanille, les exportateurs (annexe 9) sont notamment « BEMIRAY Exploitation », « Société HENRI FRAISE » « Etablissement GERMAIN », « Etablissement RANJANORO », « SOCIETE LO NUNG MUE LOMONE », « Société VANILLE MAD », « Société Commerciale et Industrielle de Madagascar », « CHAN HOI MI » et « MAC BUL » (Ministère de commerce, 2013).

Ils assurent l’exportation de ces produits c'est-à-dire le frais de transit, le frais de déplacement, le ristourne, etc. Ainsi, ils sont en contrat avec les pays importateurs. La plupart d’entre eux sont en contact direct avec les paysans par l’intermédiaire de leurs commissionnaires qui jouent le rôle des collecteurs. Ils jouent aussi le rôle des transporteurs. Ces entreprises utilisent plusieurs mains d’œuvre pour le triage, le traitement, le conditionnement des produits.

 Importateurs

Pour le cas de girofle, selon les bases de données du service des douanes sur l’exportation en 2012 (Annexe 10), les principaux pays importateurs sont Singapour (26,34%), Inde (25,77%), Vietnam (8,82%), Indonésie (6,20%), Arabie Saoudite (5,11%), Emirats Arabes Unis (4,55%), Pakistan (3,31%), Malaisie (3,09%), Etats Unis (2,81%), Pays Bas (1,71%), Allemagne (1,66%), Chine (1,54), Maurice (1,05%), etc.

Quant à la vanille, 37,98% des produits sont exportés en France, 27,29% aux Etats Unis, 14,25% en Allemagne, 13,66% au Canada, 1,38% à La Réunion, 1,05% au Japon et le reste un peu partout dans le monde.

34

Résultats et interprétations 3.4.2. Circuit de commercialisation des produits

Deux circuits biens distincts peuvent être considérés selon les producteurs. Ces derniers sont classés en deux catégories que les paysans soient membres ou non membres de la Coopérative KOMAM.

 Pour le girofle

Circuit 1 : paysans Circuit 2 : Paysans non membres de la KOMAM membres de la KOMAM

Producteurs Producteurs Girofle : 18 700 MGA/kg Girofle: 17 000 MGA/kg

Collecteurs locaux Girofle: 18 000 MGA/kg

Transporteurs 300 MGA/kg

Commissionnaires/ Grands Collecteurs (Mananara) Girofle: 20 000 MGA/kg

Transporteurs maritime 200 MGA/kg

Exportateurs Exportateurs Girofle : 30 000 MGA/kg Girofle: 30 000 MGA/kg

Flux du Girofle

Figure 14: Circuit de commercialisation du girofle

Plusieurs produits et sous-produits peuvent être obtenus à partir du giroflier comme les clous de girofle, l’huile essentielle de clous, l’huile de griffe, l’essence de feuilles de giroflier, les antofles (DEMANGEL, 2011). Mais dans ce cas, la filière concerne particulièrement les clous de girofle qui est le principal produit d’exportation.

Une plus-value de 1 700 MGA est estimée pour les producteurs membres de la KOMAM c'est-à-dire qu’ils bénéficient d’un prix de vente supérieur à 10% du prix local (cf. figure 14). Il pourrait être expliqué par le fait de l’inexistence des intermédiaires entre les producteurs et les exportateurs dans le circuit 1. Ce sont les exportateurs même qui assurent les rôles de collecteurs et de transporteurs. 35

Résultats et interprétations  Pour la vanille

Circuit 1 : paysans Circuit 2 : Paysans non membres de la KOMAM membres de la KOMAM

Producteurs Producteurs Vanille verte : 5 500 MGA/kg Vanille verte: 5 000 MGA/kg Vanille noire : 55 000 MGA/kg Vanille noire:50 000 MGA/kg

Collecteurs locaux Transporteurs Vanille verte: 6 000 MGA/kg 600 MGA/kg :

Transporteurs 300MGA/Kg

Commissionnaires/ Grands Collecteurs Vanille verte:7 000 MGA/kg Vanille noire:70 000 MGA/kg

Transporteurs maritime 400 MGA /kg

Exportateurs Exportateurs Vanille verte : 17 000 MGA/kg Vanille noire : 150 000MGA/kg Vanille noire : 150 000 MGA/kg

Vanille verte Vanille noire

Figure 15: Circuit de Commercialisation de la vanille

Le produit du vanillier est la vanille verte mais elle doit être transformée en vanille noire pour pouvoir être exportée. Ce traitement est nécessaire pour la conservation du fait qu’une grande partie du produit est composée de l’eau. Ainsi, la grande différence de prix entre la vanille noire et la vanille verte (10 fois plus) pourrait être expliquée par le coût et le rapport de transformation (1/5).

De même que le cas du girofle, les producteurs du circuit 1 bénéficie des plus-values de 10% par rapport aux prix locaux soient 500 MGA pour la vanille verte et 5 000 MGA pour la vanille noire. Pour le circuit 2, la plupart des paysans ne produisent de la vanille noire que sur commande des grands collecteurs ou commissionnaires. 36

Résultats et interprétations 3.5. Culture de rente et Aire Protégée

3.5.1. Appui basé sur l’approche à la demande

Dans l’optique de la promotion de l’agriculture biologique et la gestion durable des forêts primaires, l’approche à la demande est l’une des approches de base adoptées par le Projet « Association Nationale de Gestion des Aires Protégées » (ANGAP) qui s’est présenté en annexe 11 / Union Européenne (UE) / InterCoopération (IC) pour appuyer la population riveraine du Parc afin de lutter contre la pauvreté et de promouvoir la gestion durable des forêts primaires. Cette approche préconise l’appui suivant les besoins exprimés et les demandes manifestées des bénéficiaires. Elle commence par une campagne de sensibilisation par les agents du projet. La population est encouragée à soumettre des demandes d’appui au projet selon leur propre analyse des priorités. En effet, ce sont les organisations paysannes eux-mêmes qui mènent les activités et que le projet fournit un appui à ces activités sur demande. Cette approche a renforcé la motivation de la population de la Réserve de Biosphère de collaborer avec le projet. Pour les activités alternatives génératrices de revenus, la majorité des demandes reçues en 2004 ont tourné autour de la culture du girofle et de la vanille depuis la plantation jusqu’à la préparation et la commercialisation des produits (SAVAIVO, 2009).

3.5.2. Stratégie générale de l’Aire Protégée pour les cultures de rente

La stratégie initiale visait un système de commerce direct (producteurs – consommateurs) dans des marchés de niche et de détail, basé sur une plus-value grâce à l’origine ‘Biosphère’ des produits.

Toutefois une étude de marché effectuée par le projet a constaté que des marchés potentiels ont existé surtout dans les secteurs en gros, mais ont demandé à la fois des partenaires fiables, des produits d’une qualité permanente et impeccable et des certificats officiels pour générer des plus-values.

Ainsi, deux ans après la constitution de l’association des planteurs de vanille de Mananara en 2003, une approche, basée sur la collaboration avec des opérateurs économiques et l’intégration dans des filières commerciales, a été adoptée. Celle-ci est basé sur les principes suivants : a) valorisation du Savoir-faire authentique, b) qualité exceptionnelle et biologique du produit, c) commercialisation équitable, d) contrôle d’origine et traçabilité ainsi que e) contribution à la protection de l’environnement (BRAND et MORA, 2009).

 Organisation associative

La promotion de la filière des produits de rente a été initié par le projet en sensibilisant les producteurs de s’organiser en association appelée « Planteurs du Village » ou « Mpambolin’Ambanivolo ». Au départ, cette association regroupe 10 villages avec 138 membres.

Les produits des membres de l’association, ont été ainsi labellisés biologiquement sous le nom de « Parfum de Mananara » ou « Hangitr’i Mananara ». 37

Résultats et interprétations En effet l’association est réputée par la production de « Vanille Bio » par ECOCERT.

En outre, l’association bénéficie aussi d’une certification de commerce équitable par FLOCERT. Le commerce équitable contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs.

Mais, depuis 2006, l’association vend comme deuxième produit biologique les « clous de girofle labellisés ». L’association des planteurs de Mananara est devenue KOMAM en 2009 dont le siège social est sis à Mananara Nord.

3.5.3. Comparaison des revenus des paysans membres et non membres de la KOMAM

Compte tenu de l’organisation de la filière, les producteurs peuvent être classés en deux catégories : les paysans membres de la KOMAM et les planteurs non membres de la KOMAM.

Figure 16: Proportion des paysans membres et non membres de la KOMAM

Il est montré que 44,8% de la population seulement sont membres de la KOMAM. Autrement dit, le projet n’affecte que les revenus des 44,8% des paysans de la communauté locale riveraine du parc. Les quantités produites varient d’un paysan à un autre suivant la superficie des champs de culture.

 Pour le girofle

Figure 17: Production de girofle par catégorie des producteurs 38

Résultats et interprétations Un ménage membre de la KOMAM produit en moyenne 327,69 Kg de girofle tandis qu’un paysan non membre fournit 297.09 Kg seulement. Cette différence serait expliquée par le fait que les membres de la coopérative disposent plus de terrain que les autres paysans.

Le test paramétrique « t de Student » après avoir vérifiée la distribution normale des variables permet d’indiquer si cette différence de production serait significative.

Tableau 3: Résultat du test de comparaison des deux moyennes de production de girofle (t de Student)

p-value t (observée) t(critique) DDL Alpha bilatérale

Production KOMAM - 0,801 1,992 76 0,426 0,05 Production non KOMAM

« P-value » est supérieure au seuil de signification alpha (0,426 > 0,05) ou t (observée) est inférieure à t (critique) (cf. tableau 3); l’hypothèse nulle (H0) est acceptée. Ainsi, à 95% de chance avec un DDL de 76, la différence entre les moyennes de production des deux catégories de producteurs n’est pas significative. Autrement dit, les paysans membres de la KOMAM produisent la même quantité de girofle que les producteurs non membres de cette Coopérative.

 Pour la vanille

Figure 18: Production de vanilles par catégorie des producteurs

Pour le cas de la vanille, une production moyenne annuelle de 165,78 Kg est procurée par chaque membre de la KOMAM dont 89,63 Kg sont vendues sous forme verte et le reste préparé pour donner 15,23 Kg de vanille noire. Les 139,12 Kg produits par le paysan de l’autre catégorie sont subdivisés en 105.77 Kg de vanille verte et 6,67 Kg de vanille noire (issues de 33,35 Kg de vanille verte).

Ainsi, de même que pour le girofle, les membres de la KOMAM produisent plus de vanille que les autres.

39

Résultats et interprétations Pourtant, les paysans non membres vendent le plus pour le cas des vanilles vertes du fait qu’une quantité plus importante de ce type de produits est transformée en vanille noire pour les paysans de l’autre catégorie grâce aux appuis techniques et aux matériels offrants par le projet.

Après avoir effectué un changement de variable [y=√(x+2)] pour que les variables suivent une loi normale, le test statistique paramétrique suivant permet de définir la signification de cette différence.

Tableau 4: Résultat du test de comparaison des deux moyennes de production de la vanille (t de Student) p-value t (observée) t(critique) DDL Alpha bilatérale

Production KOMAM - 1,664 1,992 76 0,100 0,05 Production non KOMAM

De même que précédemment, « p-value » est supérieur au seuil de signification alpha (0,100> 0.05) ou t (observée) est inférieure à t (critique) (1,664<1,992); donc, l’hypothèse nulle (H0) peut être acceptée c'est-à-dire qu’avec une erreur de 0,05% et un DDL 76, la différence entre les productions de la vanille des deux catégories de producteurs n’est pas significative. En d’autres termes, les productions de la vanille sont les mêmes tant pour les paysans membres de la Coopérative que ceux non membres.

Ainsi, les résultats de ces deux tests précédents (tableaux 4 et 5) permettent d’accéder à la comparaison des revenus issus des cultures de rente pour les deux catégories de producteurs. Autrement dit, cette comparaison consiste à vérifier si les revenus sont les mêmes aussi pour les deux catégories de producteurs.

Figure 19: Revenus issus des produits de rente par catégorie des producteurs

Les paysans non membres de la KOMAM ont pour revenu moyen annuel de 5 879 767 MGA dont 5 050 581 MGA est issu du girofle et 829 186 MGA généré par la vanille que ce soit verte ou noire.

40

Résultats et interprétations Pour les producteurs membres, le revenu moyen annuel s’élève à 7 579 209 MGA dont 6127723 MGA est procuré par le girofle et 1 451 486 MGA par la vanille. Malgré la régularité des productions des deux catégories de producteurs, la différence entre ces revenus est expliquée par le fait que les prix des produits sont différents l’un de l’autre pour ces catégories des paysans.

La statistique descriptive (Annexe 12) indique qu’à avec une erreur de 5% ; les moyennes des revenus issus des cultures de rente pour les paysans membres de la KOMAM et ceux non membres se situent respectivement entre les intervalles [6 348 622 MGA; 8 809 794 MGA] et [4 969 857 MGA ; 6 789 677 MGA] soient 7 579 209 MGA ± 1 230 586 MGA et 5 879 767 MGA ± 909 910 MGA.

Les revenus des paysans membres de la KOMAM sont plus importants que ceux des autres, tant pour le girofle que pour la vanille (cf. figure 19). Pourtant, l’utilisation du test statistique a pour objectif de bien vérifier si la différence entre ces deux revenus est significative ou non.

Tableau 5: Résultat du test de comparaison des moyennes de revenus des deux catégories de producteur (t de Student)

t (observée) t(critique) DDL p-value Alpha bilatérale

Production KOMAM - 2,296 1,992 76 0,024 0,05 Production non KOMAM

La valeur à considérer « p-value » est inférieure au seuil de signification alpha (0,024<0,05) ou t (observée) est supérieure à t (critique) (2,296>1,992). Ce qui signifie qu’95% de chance et avec un

DDL 76, l’hypothèse nulle relative à l’uniformité des revenus des deux échantillons (H0) est rejetée. Autrement dit, la différence entre les revenus des deux échantillons est significative.

Ainsi, les revenus issus des cultures de rente pour les paysans membres de la KOMAM et pour les paysans non membres sont significativement différents. Autrement dit, les revenus des paysans membres sont supérieurs par rapport à ceux des paysans non membres.

A titre de synthèse, vu que les cultures de rente prédominent dans les activités de la communauté riveraine du Parc, l’appui du MNP sur la filière « produits de rente » ne touche que les revenus de moins de la moitié des paysans soit de l’ordre de 44,8%.

Avec les mêmes quantités de production de girofle et de vanille pour les paysans que ce soient membre de la KOMAM ou non, les revenus des producteurs entrant dans le marché du MNP sont nettement supérieurs que les revenus des autres.

41

Résultats et interprétations 3.6. Stratégie de conservation de la biodiversité et culture de rente

L’approche de la conservation de la biodiversité doit répondre aux spécificités du Parc, notamment sa richesse en biodiversité et ses pressions et menaces. Suivant la philosophie des Réserves de Biosphère, la protection des écosystèmes se base sur différents piliers : a) la planification de la conservation, b) l’information, sensibilisation et adhésion de la population, c) la proposition d’alternatives, d) la surveillance et la répression et e) la Co-Gestion (CoGe). L’impact de l’approche est suivi par le système de suivi écologique du Parc (BRAND et MORA, 2009).

Toutes les aires protégées, et notamment les forêts, ont été des espaces de prélèvement de ressources naturelles pour les populations riveraines avant la création des parcs. La création des parcs, même faite avec le consentement de la population, prive cette dernière de certaines ressources, produits et revenus. Les appuis à la population riveraine doivent ainsi naturellement viser des alternatives aux activités auparavant, qui ne sont désormais plus autorisées, et ceci pour 3 raisons : a) pour réduire les pressions sur le parc et ainsi contribuer à la conservation, b) pour compenser la population riveraine concernant les manques à gagner par les restrictions d’accès au parc, et c) pour renforcer l’adhésion et les liens entre les gestionnaires du parc et la population locale.

Ainsi, la stratégie du MNP sur le développement villageois axé sur l’appui à la filière « cultures de rente » fait partie aussi de la stratégie de conservation de la biodiversité, dont le but est d’atténuer les pressions anthropiques sur l’AP.

3.6.1. Menaces et Pressions sur la biodiversité

3.6.1.1. Menaces naturelles

 Changement climatique

Le Groupe de Travail II du Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) affirme que le réchauffement récent affecte profondément les écosystèmes marins et terrestres. Pour le cas de Madagascar, la température serait de 2°C à 2,5°C.

Cette augmentation de la température va impliquer l’élévation du niveau de la mer, puis l’inondation des zones côtières. En effet, Les écosystèmes qui seront menacés sont l’écosystème marin et côtier incluant ainsi la mangrove, la forêt littorale, la zone humide, la plage, les dunes et les récifs coralliens.

 Catastrophes naturelles

Les catastrophes naturelles se rapportent notamment aux cyclones. Les cyclones tropicaux, qui emmènent souvent des pluies diluviennes, sont souvent à l’origine de graves inondations. L’inondation conduit à la submersion d’une zone impliquant la réduction de l’aire de répartition de la biodiversité. Ainsi, ce type de catastrophe affecte tant la forêt que les cultures de rente surtout le girofle.

42

Résultats et interprétations 3.6.1.2. Actions anthropiques

 Défrichement

Cette pression est à l’origine de toutes les formes de dégradation dans le parc. D’après le Ministère de la coopération et du développement (1989), les défrichements peuvent être dus à la pratique de la culture itinérante sur brûlis, à l’extension des surfaces cultivées liée à l’accroissement démographique ou au développement des cultures de rente en particulier basées sur des plantes pérennes. Ainsi, il consiste à transformer les sols forestiers en champs de culture.

Le défrichement s’effectue soit dans les forêts primaires soit dans les «savoka».

Dans la région de Mananara-Nord, le « tavy » est pratiqué depuis des siècles sans effet notable sur la perte de la forêt. Lorsque les cultivateurs utilisent la terre d’une manière rationnelle, la diminution de la couverture forestière est en équilibre avec le développement économique. Néanmoins, au début des années 70, la traditionnelle « culture sur brûlis » s’est étendue et a pris une autre forme qui est la spéculation foncière (Direction de Parc Mananara Nord, 2003).

 Occupation humaine

L’histoire de l’occupation humaine dans la réserve de biosphère de Mananara a été, dans beaucoup de cas, tracée par l’évolution de l’occupation de l’espace qui au début a commencé par le littoral et au fur et à mesure que la population augmente, la pénétration vers l’intérieur est devenue obligatoire. A l’intérieur des terres, cette occupation humaine a suivi les grandes vallées comme Mananara, Sandrakatsy, Saharamy, Manambato et Anove.

Cette forme d’occupation pourrait être encore vue actuellement dans le parc où les vallées sont attaquées en premier lieu et l’occupation suit le long de la vallée.

L’occupation humaine est parmi les pressions les plus difficiles à gérer dans le Parc de Mananara Nord. Elle se manifeste sous trois formes :

- certains occupants construisent leur maison dans l’AP pour y habiter ou y fréquenter pendant la saison de tavy (cultures sur brûlis), - certains d’autres abandonnent leurs parcelles de défrichement après avoir récolté le riz en y laissant d’autres plantations telles que les champs de manioc, canne à sucre ou culture de rente (girofle, café ou vanille,etc.). - la dernière forme qui est la plus importante a été le défrichement de quelques hectares de vallée pour la culture de riz sur brûlis d’abord, puis aménager les parcelles en rizière tout en profitant l’absence ou insuffisance de surveillance du parc (Direction de Parc Mananara Nord, 2003).

43

Résultats et interprétations  Coupe illicite

Les coupes illicites sont parfois pratiquées tous les jours « fady », c’est à dire Mardi, Jeudi et parfois le Dimanche surtout pendant la période de soudure. La plupart des délinquants dans le parc confectionnent les bois sous forme de « teza » ou bois ronds et planches.

Ce sont les espèces de Sapotaceae telles que Faucherea sp., Sideroxylon sp.etc.; de Fabaceae telles que Intsia bijuga, Dalbergia sp. et les espèces telles que Weinnmania sp., Symphonia sp., Callophylum sp., Aspidostemon, etc.

 Braconnage

Le braconnage est pratiqué sous plusieurs formes aussi bien dans le parc que dans la périphérie. La spatialisation de cette pression s’avère très difficile car elle s’éparpille dans toute l’aire protégée là où il y a présence de l’homme. Il se fait soit sous forme de « laly » ou autres pièges soit sous forme de chasse à fusil ou parfois accidentellement, c’est à dire que les délinquants chassent les lémuriens qui se trouvent encerclés dans des blocs de forêts en même temps qu’ils défrichent la forêt ou bien encore les chasseurs dressent leurs chiens pour attraper les tenrecs. Ce sont les espèces de lémuriens, de petits mammifères et d’oiseaux qui sont les plus attaquées (Direction de Parc Mananara Nord, 2003).

 Abondance des rats

Sur l’îlot forestier de « Nosy Antafana », les rats (Rattus rattus) se mettaient en compétition avec une espèce de rongeur autochtone : Nesomus sp. et parvenaient à coloniser la niche écologique de cette dernière pour devenir très en abondance. Actuellement, protégée par le tabou ces rats causent des dégâts sur la structure ultérieure de la forêt littorale de l’îlot tout en détruisant les plantules et les graines de certaines espèces telles que la Terminalia catappa, Callophyllum sp., etc. (Direction de Parc Mananara Nord, 2003).

 Les systèmes de pêche

Même considérée comme une activité secondaire dans la réserve, la pêche amènerait une amélioration de l’alimentation, la diversification et l’augmentation de revenus de la population concernée.

En général, on peut trouver deux systèmes de pêche dont la pêche à pied qu’on pratique à marée basse sur les récifs coralliens avec comme outil de base le harpon et parfois des barres à mine, filets à petite maille, et la pêche à pirogue qui utilise deux principales techniques : le filet et la ligne. Ces deux systèmes de pêche qui sont les plus productifs mais encore peu appliqués, se pratiquent au large et sur le platier interne.

Ces différentes menaces et pressions que ce soit naturelles ou anthropiques peuvent engendrer des impacts sur l’environnement.

44

Résultats et interprétations Tableau 6: Impacts environnementaux des actions anthropiques

Source Type Intensité

Modifications des périodes de migration et de floraison. Transfert en altitude des aires de répartition des plantes Changement et des animaux. Moyenne à forte climatique Changements dans l’abondance des algues, du plancton et des espèces de poissons. Extinction de certaines espèces (Amphibiens).

Catastrophes Dégradation de l’habitat. Moyenne à Forte naturelles Diminution de la diversité biologique au niveau de l’écosystème, population et espèce.

Réduction de la forêt par fragmentation linéaire et Moyenne Coupe illicite ouverture des ponts forestiers.

Moyenne Changement de la structure de la forêt.

Défrichement Forte Changement de la composition de la forêt

Coupe illicite Réduction de la densité de population pour certaines Forte espèces.

Braconnage Moyenne Diminution du nombre de groupe de Lémuriens.

Jachère Faible Envahissement par certaines espèces.

Occupation humaine Forte Perturbation de la faune.

Abondance des rats Forte Disparition des espèces.

Moyenne Destruction des coraux. Système de pêche Moyenne Perturbation de la niche écologique.

Abondance des rats Forte Perturbation de la régénération et réduction des graines. Moyen de transport Pollution de l’eau de mer. Forte maritime

Produits d’érosion Dégradation du milieu marin. Moyenne

45

Résultats et interprétations 3.6.2. Evolution des principales pressions dans le Parc National

Les données obtenues auprès du MNP Mananara Nord (Annexe 13) ont permis de suivre l’évolution des principales pressions anthropiques notamment les défrichements et les coupes illicites.

Figure 19: Evolution des pressions anthropiques (2003-2012)

Depuis 2005 jusqu’en 2008 ; aucun défrichement que ce soit dans les forêts primaires ou dans le «savoka», n’ont été constaté. De plus, les coupes illicites enregistrées dans cette période même sont relativement faibles. Ce phénomène pourrait être expliqué par le fait du transfert de gestion qui est une approche participative adoptée pendant le processus de Gestion Contractualisée des Forêts (GCF), en 2005. Ce transfert de gestion s’effectue en plusieurs étapes dont les principaux sont : a) sensibilisation des acteurs locaux, b) mise en place de la Communauté de Base (COBA), c) Constitution du Comité de Gestion (COGE) et officialisation de la COBA, d) Etude de faisabilité de la GCF dans les sites sélectionnés, e) Mise en œuvre de la procédure administrative du transfert GCF, f) Montage des micro– projets forestiers, g) Mise en œuvre du plan d’aménagement et de gestion et h) Suivi- Evaluation. Actuellement, environ 70% de la population sont membres de cette Communauté.

Pourtant, depuis 2009 ; le nombre de toute forme des pressions anthropiques a été fortement augmenté à cause de la situation politique à Madagascar, surtout pour le cas des coupes illicites et du défrichement sur «savoka». Ce dernier consiste à élargir les champs de culture surtout les cultures de rente du fait de la valeur des produits. Pour le cas des coupes illicite, la plupart des bois exploités sont constitués par des bois précieux tel le bois de rose.

3.6.3. Relations entre pressions sur l’aire protégée et les revenus des ménages.

La conservation de la biodiversité via le PN et le développement de la périphérie sont indissociable. C’est pourquoi que la politique d’appuis aux cultures de rente a pour objectif non seulement du développement socio-économique mais aussi afin d’atténuer les pressions anthropiques pesantes sur l’AP. 46

Résultats et interprétations D’après les enquêtes effectuées sur terrain, les revenus de la population sont principalement liés à la fluctuation du prix des produits de rente c'est-à-dire, plus les prix du produit sont meilleures, plus les paysans produisent plus de produits et plus les revenus augmentent.

Figure 20: Evolution du Prix du girofle de 2003 à 2012 (BCM, 2013)

Malgré la fluctuation du prix de Girofle, la courbe de tendance est caractérisée par une évolution croissante du prix de ce produit c'est-à-dire que le Girofle devient de plus en plus valeureux (cf. figure 20). Un grand essor s’est aperçu durant les deux dernières années car le prix du girofle s’élève à 3 fois plus c'est-à-dire de 3 000 MGA en 2010 jusqu’à 30 000 MGA en 2012.

Figure 21: Evolution de prix de la vanille de 2003 à 2012 (BCM, 2013)

Contrairement au Girofle, d’après la courbe de tendance, la valeur monétaire de la Vanille diminue de temps en temps. La meilleure valeur marquée pour la vanille se situe dans les Années 2003- 2004 avec une valeur de 990 000 MGA le Kilogramme de la vanille noire. Une grande chute de prix a été enregistrée entre 2004 et 2005 allant de 990 000 MGA jusqu’à 110 000 MGA.

47

Résultats et interprétations Depuis cette dernière année, une faible fluctuation est observée depuis 2005 mais la valeur ne dépasse même pas les 100 0000 MGA.

Ainsi, le test de corrélation suivante consiste à dégager si les pressions anthropiques sont liées aux prix des produits de rente, et en conséquence, les revenus.

Tableau 7: Résultats du test de corrélation de Pearson

Coefficients de détermination (R²) à alpha= 0,05

Défrichement Défrichement Coupe Prix du Prix de la Variables Forêt I Savoka illicite Girofle Vanille Défrichement Forêt I (+) 1 (+) 0,432 (+) 0,091 (-) 0,120 (+) 0,235 Défrichement sur (+) 0,432 (+) 1 (+) 0,619 (+) 0,044 (-) 0,067 Savoka Coupe illicite (+) 0,091 (+) 0,619 (+) 1 (+) 0,229 (-) 0,142

Prix du Girofle (-) 0,120 (+) 0,044 (+) 0,229 (+) 1 (-) 0,179

Prix de la Vanille (+) 0,235 (-) 0,067 (-) 0,142 (-) 0,179 (+) 1

Les valeurs à considérer dans ce tableau sont les interrelations entre les pressions anthropiques c'est-à- dire le défrichement dans les forêts primaires, le défrichement sur « savoka » ainsi que la coupe illicite ; et les prix du girofle et de la vanille (valeurs en gras).

D’après les résultats du test statistique, les coefficients de détermination (R2) sont différents de zéro (0) mais plus faible. Il en ressort que :

- les pressions anthropiques et les prix des produits de rente sont faiblement corrélés. - le prix du girofle et le défrichement dans les forêts primaires, le prix de la vanille et le défrichement sur «savoka», le prix de la vanille et la coupe illicite sont corrélées négativement. - le prix de la vanille et le défrichement dans les forêts primaires, le prix du girofle et le défrichement sur «savoka», le prix du girofle et la coupe illicite sont positivement corrélés. - 23,5% de la variance du défrichement dans les forêts primaires est expliquée par le prix de la vanille. - 6,7% du défrichement sur «savoka» est expliqué par le prix de la vanille. - 22,9% de la variance de coupe illicite est expliquée par le prix du girofle.

Ni le prix du girofle ni le prix de la vanille ne sont des variables explicatives essentielles de la variation des défrichements et de la coupe illicite. Par conséquent, le revenu ne constitue pas un facteur principal de la variation des pressions anthropiques.

48

Discussions et recommandations

Discussions et Recommandations IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

4.1. Discussions 4.1.1. Sur la méthodologie La méthodologie est la base de la réalisation de ce travail. Elle constitue des outils permettant de vérifier les hypothèses de départ afin de résoudre la question de problématique. Diverses limites ont été constatées aux enquêtes. D’abord, pour la représentation de l’échantillon, la détermination du nombre des enquêtés s’avère difficile à cause de l’indisponibilité de l’effectif absolu de la population parente. Ainsi, l’enquête est basée sur la valeur relative issue même des enquêtes tout en effectuant le maximum d’enquêtes possibles. La disponibilité des enquêtés constitue une contrainte non négligeable. Les gens ne sont pas toujours disponibles vu les tâches qui les retiennent. Si trop longue sont les questions, ils risquent de perdre patience et ne répondent plus convenablement aux questions posées. Les données obtenues peuvent ne pas être fiables. Face à cette situation, la plupart des enquêtes se sont déroulées tout en effectuant leurs activités. L’éloignement des villages constitue aussi une limite affectant le nombre des enquêtés. Les distances entre chaque village varient de 3 à 5 km. Ce qui nécessite plus de temps pour se déplacer d’un endroit à l’autre. Ainsi, pour gagner plus de temps, un déménagement à chaque déplacement a été effectué après avoir bien terminés les travaux dans le village précédent. Malgré toutes ces limites, la méthodologie est bien menée à répondre aux différentes questions de recherche. Ainsi, elle a permis de vérifier convenablement toutes les hypothèses de départ et la problématique est bien résolue.

4.1.2. Sur les résultats Les différentes dimensions des conditions de vie concernent les attributs socio-économiques dont la santé, l’éducation, le statut social, la mobilité, la sécurité et le revenu (RASOALINORO, 2011). Pourtant, les résultats de cette étude se rapportent plus particulièrement aux revenus des ménages.

Le domaine foncier est la base principale de toutes les activités des paysans ruraux que ce soit agriculture, élevage, foresterie ou autre. La population de Mananara connaît actuellement deux problèmes fonciers fondamentaux dont l’un se rattache au titrage et au bornage des terrains (moins de 10% des ménages possèdent des terrains titrés et bornés, selon les enquêtes) ; et l’autre contrainte se rapporte au problème de l’étendue des champs de cultures car la vente des terres ne peut s’effectuer qu’en cas des forces majeures (amende en cas des délits, maladies graves, etc.) Les activités de la population sont plutôt axées aux cultures de rente surtout le girofle grâce à la forte augmentation du prix de ce produit depuis 2 ans. A cet effet, une forte augmentation de quantités produites a été observée aussi par les paysans. De plus, les conditions agro-climatiques de la région sont aussi meilleures pour ces cultures. Pourtant, ces dernières sont fortement menacées par la fréquence des cyclones. Ainsi, les deux grands facteurs de production des cultures de rente sont les cyclones et la stabilité du marché. 49

Discussions et Recommandations La production des cultures vivrières reste encore très faible dans la région. Pour le manioc, par exemple, un ménage ne produit en moyenne que moins de 200 Kg par an (197,67 kg) alors que la plupart des autres paysans produisent plus de 500 kg, 715,79 kg pour un ménage de la région de Toamasina (UPDR, 2003). Ainsi, les productions n’arrivent même pas à satisfaire les besoins alimentaires des ménages. C’est pourquoi aussi les proportions des produits vendus sont très faibles. Par ailleurs, l’achat d’autres produits extérieurs demeure nécessaire pour combler les produits locaux. De même que les produits vivriers, la production des fruits semble être aussi faible dû encore au problème foncier même alors que la région est fortement adaptée aux différentes cultures fruitières tels la banane et le letchi. En outre, une grande partie de production est pourrie à cause de l’inexistence des marchés extérieurs. L’élevage est encore considéré comme activité souvent négligeable pour certains ménages surtout l’aviculture à cause de la propagation des maladies. Pour la pêche, la région possède une grande potentialité sur cette activité mais le nombre des pêcheurs est faible. Les autres activités génératrices de revenu prennent une place importante notamment le commerce car contrairement aux paysans des autres régions, les besoins de la population voire les besoins alimentaires dépendent plus du commerce et non des produits agricoles locaux. Ces activités se développent surtout durant la saison des produits de rente pendant laquelle les migrants s’installent temporairement dans la région. Ces faibles quantités de production agricole sont dues au problème foncier c'est-à-dire à l’insuffisance des terres et à l’inexistence de la possibilité de l’extension des champs de culture. La majorité de terrains des paysans ne sont encore ni titrés ni bornés. Pour le cas de Mananara-Nord, 11 155 ha sur 50 535 ha cultivées soit 22,07% sont occupés par les cultures vivrières alors que la moyenne pour l’ex Province de Toamasina est de 48,65%. La grande partie des terrains cultivée est occupée par les cultures de rente avec une proportion de 73,21% (UPDR, 2003).

4.1.3. Sur les hypothèses Il est à rappeler que la première hypothèse de recherche se rapporte particulièrement aux sources de revenu. L’hypothèse émise était que « Les cultures de rente contribuent dans une large part aux sources de revenus des communautés riveraines du Parc National ». Les principaux indicateurs sont notamment les revenus générés par les différentes activités. Il s’agit alors de vérifier si la culture de rente constitue la principale source de revenu des ménages. Autrement dit, les cultures de rente suffisent à subvenir aux besoins de la communauté locale riveraine du PN. Subséquemment, par rapport au test statistique « t de Student » qui avait pour objectif de comparer les revenus issus des cultures de rente avec les revenus procurés par les autres AGR ; l’hypothèse est vérifiée car le résultat indique une grande différence significative entre ces revenus. Nonobstant, cela ne veut pas dire que cette hypothèse vérifiée est valable pour la totalité de la population mais pour la grande partie d’eux. Pour certains paysans ne disposant même pas des champs de culture, les autres AGR prennent une place importante dans leur revenu.

50

Discussions et Recommandations D’après les résultats de l’approche à la demande effectuée lors de la mise en place du projet, MNP a décidé d’intervenir au marché des produits des paysans producteurs. Concernant la vérification de la seconde hypothèse, elle consiste à justifier si « l’appui apporté par le Parc National contribue à l’amélioration du niveau de vie des populations locales riveraines ». Les indicateurs de vérification de cette hypothèse sont les productions et les revenus des paysans membres et non membre de la coopérative. Les tests statistiques concluent qu’avec les mêmes quantités de production moyenne pour tous les producteurs, les paysans membres touchent plus de revenus que les paysans non membres de la KOMAM. Ainsi, la seconde hypothèse est vérifiée. Malgré que les appuis du PN ne touchent que les revenus de moins de la moitié des paysans, toute la communauté locale riveraine du PN pourraient être bénéficiaires par la réalisation des projets communautaires grâce aux primes équitables. Par ailleurs, d’autres associations sont aussi appuyées par le PN telles COBA qui a pour objectif de gérer la périphérie du parc ou la « ceinture verte »; b) VMMS (Vehivavy Mahay Miray Sahasoa) ayant pour but de promouvoir l’écotourisme et c) l’association des pêcheurs qui n’existe plus actuellement. Ainsi, les appuis du MNP dans ces secteurs conduisent au développement socio-économique de la communauté mais la majeure contrainte est la pérennité du projet. La stratégie du projet aux différents appuis dans les différents secteurs précédents convient à la « compensation à la conservation ». Ce qui correspond à la troisième hypothèse « la promotion des cultures de rente a atténué les pressions anthropiques sur l’Aire Protégée ». La vérification de la dernière hypothèse consiste à dégager les interrelations entre les cultures de rente notamment les revenus des paysans et les pressions sur l’AP. Les indicateurs de justification sont l’évolution des pressions anthropiques et l’évolution des revenus qui sont en fonction des prix des produits de rente. Ainsi, malgré la méconnaissance de l’évolution des revenus annuels des ménages, celle-ci est substituée par l’évolution des prix des produits de rente. Les résultats du test « corrélation de Pearson », ont conclu que les deux variables « pressions sur le Parc » et « Prix des produits de rente » sont faiblement corrélées. Ainsi, la troisième hypothèse est partiellement vérifiée. D’autres facteurs pourraient, donc, expliquer la grande partie de la variabilité des pressions: transfert de gestion, mesures répressives, mesures incitatives ou autres. La validation partielle de la troisième hypothèse signifie que la population locale utilise rarement les ressources forestières comme outils de source de revenus. Pourtant, les paysans ont besoin des bois dans la vie quotidienne pour la réhabilitation et la construction de leurs maisons. Pour répondre à ces besoins en ressources forestières, des permis d’exploitation peuvent être délivrés par les COBA. Les communautés riveraines du PN sont déjà conscientes de la protection de l’environnement. Par ailleurs, elles contribuent aussi à la conservation de la biodiversité par l’établissement des systèmes de contrôle car ce sont les personnes hors du village qui sont responsables des pressions anthropiques sur le Parc. En outre, certaines associations telles les COBA et les VMMS pratiquent un reboisement collectif au moins une fois par an afin de remplacer les bois exploités pour les besoins de la population locale. Malgré l’efficacité du transfert de gestion entre MNP et les COBA depuis 2005, celle-ci a été déstabilisé par la crise en 2009. Ce qui explique que tout dépend entièrement de la Politique à Madagascar surtout les institutions rattachés à l’Etat. .

51

Discussions et Recommandations 4.2. Recommandations La finalité de cette recherche est la proposition d’alternatives afin d’améliorer les conditions socio- économiques de la communauté locale riveraine du PN et de conserver la biodiversité. La stratégie générale correspond à la gestion durable des cultures de rente et la préservation de la biodiversité.

4.2.1. Principes La politique de gestion durable des cultures de rente et conservation de la biodiversité, est fondée sur les principes suivants : a) l’équité sociale, la préservation de l'environnement et efficacité économique ; b) la bonne gouvernance ; c) la gestion participative ; d) les moyens techniques, temporels et financiers et e) la conformité aux politiques nationaux et internationaux.

4.2.2. Objectifs L’objectif général est de « concilier le développement socio-économique et la conservation de la biodiversité » dans la région. Les objectifs spécifiques y correspondants sont notamment :a) garantir la pérennité et la stabilité de l’agriculture de rente, et c) préserver la biodiversité.

. Objectif spécifique 1: Garantir la pérennité et la stabilité des activités principales de la population

 Sous objectif 11: Assurer la sécurisation foncière en matière d’acquisition des terres La sécurisation foncière est la base de toutes les activités agricoles et forestières Les activités y correspondantes consistent à faciliter l’enregistrement des terres auprès des services domaniaux et à opter l’accès aux terres dans les terrains non encore exploités.

 Sous objectif 12 : Promouvoir la filière « produits de rente » Cette action vise à assurer d’une façon durable le développement socio-économique de la région. Il consiste à développer les cultures de rente en termes de quantité, à assurer la qualité des produits et à garantir la stabilité du marché d’une façon durable.

. Objectif spécifique 2 : Préserver la biodiversité  Sous objectif 21: Alléger les pressions anthropiques sur la forêt La gestion durable de la forêt repose sur la combinaison des mesures répressives et des incitatives. A cet effet, les activités sont : a) maintenir la préservation locale et b) assurer les contrôles forestiers.

 Sous objectif 22 : Remettre en bon état l’habitat Suites aux différents délits et pressions, la forêt s’est dégradée. Ainsi, pour y remédier, a) restaurer la forêt et b) exploiter les ressources forestières d’une façon rationnelle.

 Sous objectif 23 : Améliorer les revenus des communautés locales Grâce aux opportunités de la région, l’augmentation des revenus des communautés locales pourrait être envisagée. Ainsi, il s’agit : a) d’intensifier l’agriculture de subsistance, b) de valoriser les cultures fruitières, c) de gérer durablement la pêche maritime et d) de promouvoir l’écotourisme.

52

Discussions et Recommandations

4.2.3. Plan d’actions Tableau 8: Cadre logique

Objectif spécifique 2 : Garantir la pérennité et la stabilité des activités principales de la population Résultat attendu : Les cultures de rente sont pérennes et stables à 90% jusqu’en 2024

Sous objectifs Activités Sous activités Eché- Responsables IOV Source de vérification ances

Promotion des guichets fonciers Ministère de l’Agriculture Statut de la mise en Nombre des guichets par l’application de la place du guichet foncier fonciers au niveau des décentralisation pour les MT Ministère de Communes Facilitation de services des domaines. l’Environnement et Forêt Rapport d’évaluation l’enregistrement des terres (MEF) auprès des services domaniaux. Service des Domaines Document de titres de topographiques Nombre des terrains propriété Appui à la délivrance des titres Assurer la bornés de propriété et effectivement à sécurisation LT Communes rurales Rapport d’activités de la mise en place des bornes. foncière en Mananara Nombre des titres l’unité régionale des matière fonciers délivrés Ministères concernés d’acquisition des Paysans terres. Rapports d’activités Etablissement d’un contrat (Ministérielles, Nombre des contrats d’occupation des terrains non CT Communales, au niveau établis encore exploités. Propriété du terrain (Privé du Fokontany) Contribution à l’accès aux ou Etat) terrains non encore Priorisation de la population exploités Nombre des exploitants locale dans l’exploitation des Autorités locales Rapport d’activité au CT terres et limitation des Nombre des migrants niveau du Fokontany immigrants. 53

Discussions et Recommandations

Sous objectifs Activités Sous activités Eché- Responsables IOV Source de vérification ances

Renforcement de Surface des terres l’agroforesterie de rente tout en Promotion du valorisées par des valorisant les autres terrains non LT développement de la cultures de rente Rapport d’activités du encore exploités (formation culture de rente en termes Ministère de secondaire). de quantité. l’Agriculture ou du Paysans Nombre des formations Projet concerné Formation des paysans sur les CT entretiens des cultures. Projets Production/Rendement

Ministère de l’Agriculture Promotion de la production des Quantité des produits CT produits « Biologique » (Bio). Formateurs (Projet, biologiques Registre de la Ministère de l’Agriculture) production Assurance de la qualité des produits

Intensification des formations des paysans sur les techniques CT Nombre des formations Améliorer la culturales. filière « produits de rente » Paysans Rapport d’activité Etablissement d’un contrat à Nombre des contrats CT MNP long terme. établis Contrat Stabilisation durable du Exportateurs marché. Recherche d’autres partenaires MNP Nombre des Rapport d’activités c'est-à-dire d’autres débouchées MT exportateurs des produits. Ministère de l’Agriculture Contrat

54

Discussions et Recommandations

Objectif spécifique 2 : Préserver la biodiversité Résultat attendu : La biodiversité est préservée à 80% en 2024 Eché- Sous objectifs Activités Sous activités Responsable IOV Source de vérification ances Accentuation de la conscientisation de la Nombre des CT Rapport d’activité population sensibilisations Projet Maintien de la préservation locale de l’AP Perpétuation de l’application Alléger les MEF Nombre des délits pertinente des règlementations LT PV pressions locaux menaçantes sur la Allocation d’un budget de Document budgétaire forêt contrôle MEF Assurance des contrôles Projet Nombre des agents de Renforcement des agents de CT forestiers contrôle Rapport d’activités contrôle MEF

Projet Enrichissement de la forêt par des essences de valeur Surface restaurée Ministère de Restauration de la forêt LT l’Environnement et Forêt Rapport d’activités Nombre des arbres Mise en place des plantations plantés forestières Paysans Remettre en bon état l’habitat

Respect des quotas de permis Communauté de Base Volume des bois Registre de permis Exploitation rationnelle des ressources forestières LT

Suivi Communauté de base Nombre des suivis Rapport d’activités

55

Discussions et Recommandations

Eché- Sous objectifs Activités Sous activités Responsable IOV Source de vérification ances

Formation des paysans sur les CT techniques de production Projet Nombre des paysans Intensification de Renforcement des outils de formés l’agriculture de subsistance MT Ministère de l’Agriculture Rapport d’activités production Production/Rendement Paysans Initiation aux systèmes agro MT pastoraux Nombre des paysans Formation des paysans sur les formés modes de production MT Projet Production/Rendement Valorisation des cultures Rapport d’activités Améliorer les fruitières Ministère de l’Agriculture Réhabilitation de la route revenus des MT Niveau de la RN 5 Contrats nationale (RN) n°5 communautés Paysans locales Recherche des partenaires CT Nombre des partenaires

Formation des paysans sur les Projet Nombre des paysans MT Gestion durable de la techniques de pêche formés pêche maritime Ministère de la pêche Rapport d’activités Institution d’une association des Nombre d’association CT pêcheurs Paysans des pêcheurs

Renforcement de l’association Effectif des membres MT Promotion de « VMMS » Projet de l’association l’écotourisme Rapport d’activités Promotion des articles de Paysans MT Nombre des artisans vannerie

IOV : Indicateur Objectivement vérifiable C T : Court Terme (1 an) MT : Moyen Terme (5 ans) LT : Long Terme (10 ans) 56

Conclusion générale

Conclusion générale V. CONCLUSION GENERALE

Mananara-Nord est une zone à vocation typiquement agroforestière. La région possède une grande potentialité tant en culture de rente par ses caractères agro-climatiques qu’en biodiversité grâce à l’Aire Protégée. De ce fait, en plus du transfert de gestion effectué par Madagascar National Parks pour la gestion de la Forêt, ce dernier intervient aussi dans la filière « cultures de rente » notamment dans le marché des produits pour améliorer le niveau de vie des paysans, plus particulièrement leurs revenus.

Les deux grands objectifs généraux de l’étude sont de: a) résoudre la problématique générale qui consiste à évaluer les impacts socio-économiques des cultures de rente sur les moyens d’existence des communautés locales qui vivent autour des Aires Protégées, et b) définir les grandes lignes d’actions pour une gestion durable des produits de rente et de la forêt afin d’arriver au développement durable de la région.

Dans ce travail, la méthodologie adoptée se rapporte plus particulièrement aux démarches méthodologiques classiques en matière d’étude socio-économique, en l’occurrence « les enquêtes ». Trois types d’enquêtes ont été entrepris pour vérifier les hypothèses de travail. Il s’agit essentiellement de l’enquête par questionnaire avec une taille d’échantillon égale à 78 dont 35 pour la strate 1 et 48 pour la strate 2, soit un taux d’échantillonnage de 31,2%. Le deuxième type d’enquête correspond à l’interview semi-structurée et la dernière l’enquête informelle. Des observations directes, des investigations bibliographiques ainsi que des cartographies ont été également menées.

En général, les résultats sur les cultures de rente ont montré la place de la Région en ces produits primaires notamment girofle et vanille. Ils ont indiqué aussi l’importance économique des filières y afférentes. Néanmoins, les paysans producteurs connaissent des problèmes importants concernant la sécurisation foncière et la restriction des champs de cultures, alors qu’une grande partie de terrain est encore non exploitée c'est-à-dire occupée par des formations secondaires : les « savoka ».

Les composantes des revenus du ménage ont évoqué que 92,45% sont issus des cultures de rente et le reste soit 7,55% sont procurées par différentes sortes d’activités, telles les cultures vivrières, les cultures fruitières, l’élevage, la pêche et les autres AGR. Autant, 93,33% de la population totale pratiquent les cultures de rente. Ce qui explique la priorisation des cultures de rente dans les activités des paysans, l’importance de ces filières pour les revenus des ménages ainsi que pour la subsistance du fait que les cultures vivrières n’arrivent pas à les satisfaire les besoins immédiats.

Vu que 44,8% des paysans sont membres de la Coopérative instituée par MNP, l’appui à la filière contribue à l’amélioration des revenus de ces ménages par les plus-values des prix des produits de rente par rapport au prix local.

57

Conclusion générale En moyenne, un paysan membre de la KOMAM reçoit un revenu annuel de 7 579 209 MGA tandis qu’un producteur simple ne reçoit que 5 879 767 MGA, soit une différence de 1 699 442 MGA.

Cette différence de prix est expliquée par le fait que les paysans de la KOMAM sont en liaison directe avec les exportateurs. Pourtant, les autres paysans notamment le village entier bénéficie de ce projet par la création des infrastructures locales grâce aux primes équitables.

La stratégie du MNP dans ces appuis à la filière « Produits de rente » repose à la fois sur le développement de la périphérie, par l’amélioration des revenus de la population que sur l’atténuation des pressions anthropiques sur la forêt, plus particulièrement, les défrichements dans les forêts primaires et dans les « savoka » ainsi que les coupes illicites. Pourtant, l’évolution des revenus des ménages par la fluctuation des prix n’a qu’une faible influence sur l’évolution des délits forestiers. Ces derniers sont donc accomplis par les migrants.

Les axes à approfondir par rapport aux suggestions consistent d’une part à pérenniser la stabilité du marché des filières « produits de rente » et d’autre part à gérer durablement la forêt. Ce qui conduit au développement socio-économique et à la préservation de l’environnement.

La stabilité des filières se base principalement sur la sécurisation foncière qui est l’outil fondamental de la culture de rente. Il s’agit de faciliter l’enregistrement des terres auprès des services domaniaux et opter l’accès aux terrains non encore exploités. En outre, pour la continuité des marchés extérieurs, les exigences en matière de quantité et de qualité des produits doivent être assurées pour satisfaire les besoins des clients qui sont les importateurs. En dernier lieu, la permanence de la stabilité du marché pourrait être envisagée par l’établissement des contrats à long terme entre les paysans et les exportateurs déjà existants et par la promotion des relations extérieurs afin de chercher d’autres marchés.

La gestion de la forêt correspond à l’allègement des pressions anthropiques sur l’écosystème. Pour ce faire, la préservation de cette ressource devrait être assurée par les communautés locales riveraines de l’Aire Protégé. Le renforcement des activités de contrôle permet d’atténuer les délits extérieurs. La remise en état de la forêt par l’enrichissement et par reboisement est vivement recommandée.

La présente étude est limitée principalement à l’aspect socio-économique de la filière « cultures de rente » et en partie de la biodiversité. Les recommandations avancées constituent des pistes. Ainsi, leur mise en œuvre pratique mérite encore d’être appuyée par d’autres recherches. A ce propos, une évaluation sur l’aspect environnemental des cultures de rente est digne d’être un autre thème de recherche. Cette étude va permettre de dégager les fonctions ou valeurs environnementales que peuvent jouer ces cultures, entre autre, la capacité de séquestration de carbone.

58

Bibliographie

Bibliographie et webiographie BIBLIOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE

Banque Centrale de Madagascar (2013), Bases de données sur les prix des produits d’exportation BRAND J. et MORA W. (2009), Capitalisation de 7 ans d’expériences en Conservation et Développement 2003-2009, 96p. CHALEARD J. C. (2003), Cultures vivrières et cultures commerciales en Afrique occidentale : la fin d’un dualisme ? « L’Afrique. Vulnérabilité et défis », 447 p. DANKLOU D. K. (2006), L’Agriculture du Togo, 30p. DEC/EDENA (2005), Développement de l’Ecotourisme dans la Région de Mananara-nord et du triangle bleu - Rapport sur le concept de travail, l’étude bibliographique, l’étude régionale préliminaire et les enquêtes en Suisse, 114p. DEMANGEL A. (2011), Faisabilité de la mise en place d'une Indication Géographique sur le Clou de girofle à Madagascar, 103p. Direction de Parc Mananara-Nord (2003), Plan de Gestion de la Conservation, 81p. DRAFT (2003), Cadre Intégré - Etude Diagnostique sur l’intégration du commerce – Tome 1, 191p. GIAHS (2002), Reserve de biosphère Mananara-Nord Madagascar, 5p. INSTAT (2012), Bases de données sur les Recensements des Fokontany et des Communes de Madagascar, Fichier Excel. INSTAT (2012), Service de la Statistique Agricole : Annuaire 2005-2006-2007-2008, 107p. INSTA T (2013), Base de données « Superficie Fivondronana », 3p. INSTAT (2013), Base de données démographiques, Fichier Excel. Ministère de l’Economie et de l’Industrie (2009), Conjoncture économique au cours du premier semestre 2009, 32p. Ministère de l’Economie et de l’Industrie (2011), Rapport Economique et Financier 2010 – 2011, 99p. Ministère de l’Environnement et des Forêts (MEF) (2005), Décret n°2005-013 organisant l’application de la loi n°2001-005 du 11 Février 2003 portant Code de Gestion des Aires Protégées, 17p. Ministère de la coopération et du développement (1989), Memento du forestier, 1 244p. Ministère du Commerce (2013), Base de données sur les fiches des produits actualisés en 2012. PAIZANO J. P. (2009), Les circuits traditionnels de commercialisation des produits agricoles et l’effet des Centres d’Accès au Marché (CAM) dans la Région d’Analanjirofo à Madagascar, 16p. RABETALIANA H., BERTRAND A., RAZAFIMAMONJY N., RABEMANANJARA E. (2003), Dynamique des Forêts Naturelles de Montagne à Madagascar, 72p. 59

Bibliographie et webiographie RAFIDISON (2008), Analyse pratique des exploitations agricoles : Cas de la Commune Rurale d’, District de Mananra-Nord, Région Analanjirofo, 38p. RAMAMONJISOA B. S. (1996), Méthodes d’Enquêtes – Manuel à l’usage praticien, 31p. RANDRIAMANALINA J. M. (1989), Le paysan Bestimisaraka face à la lutte pour la Survie « Cas de la région de Soanierana-Ivongo », 88p. RASOALINORO L. (2008), Etude de l’Importance Socio-Economique des Produits Agricoles et des Produits Forestiers Ligneux en vue de l’amélioration des revenus de la Population Locale. Cas de la zone de Mandraka Région Analamanga, 78p. RASOALINORO L. (2011), Interrelations entre énergie et conditions de vie de la population de la commune rurale de Mahaditra Région Haute Matsiatra, 64p. RICHARD D. (1999), Contribution à la Recherche des problèmes rencontrés par le Projet Biosphère Mananara-Nord face à la Communauté Villageoise (Cas du Village d’Inara), 60p. Sample Case Studies on Globally Important Ingenious Agricultural Heritage Systems/Landscapes (GIAHS) (2002), Réserve de biosphère de Mananara - Nord, Madagascar, 5p. SANGARE A., KOFFI E., AKAMOU F., et M FALL C. A. (2009), État des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture: Second rapport national, Ministère de l’Agriculture – République de Côte d’Ivoire, 64p. SAVAIVO (2009), Etude d’impact socio-économique sur des ménages et acteurs bénéficiaires du projet d’appui à la Reserve de Biosphère et Parc National Mananara Nord (Capitalisation Mananara Q907), 35p. Service de Commerce Extérieur - Ministère de Commerce (2013), Bases de données Service des Douanes (2013), Bases de données Service de la population Mananara-Nord (2012), Etat de lieu Social District de Mananara- Nord, 1p. Unité de Politique de Développement Rural (UPDR) (2003), Monographie de la Région de Toamasina, 158p. Vice Primature chargée de l’Economie et de l’Industrie – INSTAT (2013), Tableau de Bord Economique numéro 10, 27p.

WEBIOGRAPHIE

FAO, 2010, Rapport spécial: Mission FAO/PAM d'évaluation de la sécurité alimentaire à Madagascar, in www.fao.org. FAO, 2013, L’importance de l’Agriculture aujourd’hui, in www.fao.org. FAO, 2013, La foresterie participative, in www.fao.org. FAO, 2013, République de Madagascar – Résumé, in www.fao.org. www.mondequibouge.be 60

Annexes

Annexe 1: Données climatiques du District Mananara Nord (1951 – 1980)

Mois Janv Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aou Sept Oct Nov Déc Précipitation (mm) Pluie 293,1 288,4 339,3 208,8 192,1 182,1 193,9 213,4 105,4 96,5 146,6 238,6 Nombre de 18 16 17 15 17 17 21 21 16 16 13 16 jours de pluie Température (°C) Température 30,9 30,7 30,5 29,5 28,2 26,2 25,7 25,9 26,6 27,7 29,2 30,3 maximale Température 22,2 22,7 22,5 21,5 19,7 18,2 17,5 17,4 17,4 18,8 20,8 22 minimale Température 26,6 26,7 26,5 25,5 24,0 22,2 21,6 21,7 22,0 23,3 25,0 26,2 moyenne Humidité relative (%) Normale de 07h 88 90 91 91 91 91 91 91 90 87 86 88 Normale de 12h 71 73 72 71 70 71 71 70 68 66 67 70 Normale de 17h 76 78 80 80 80 80 79 79 77 76 77 77 Moyenne 78 80 82 80 81 81 80 80 78 76 77 78 Source : Service de la météorologie, 2013

Annexe 2: Perturbations cycloniques ayant intéressé le District Mananara Nord (2007- 2012)

N° Intensité Noms Dates de passages Vitesse maximale de vent (Catégorie) (Km/h) 1 CTI INDLALA 15/03/2007 200 2 CTI JAYA 03/04/2007 100 3 CTI IVAN 17/02/2008 260 4 TTM ERIC 19/01/2009 70 5 FTT JADE 06/04/2009 160 6 CTI BINGIZA 14/02/2011 220

TTM : Tempête Tropicale Modérée FTT : Forte Tempête Tropicale CTI : Cyclone Tropical Intense Source : Service de la Météorologie, 2013

I

Annexe 3: Données démographiques (1993 – 2011)

Année 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Nombre de population 81 519 84 098 86 785 89 588 92 508 95 465 98 457 102 695 105 789 108 909 112 053 115 278 119 444 122 834 126 287 129 799 152 505 156 714 161 065 Source : INSTAT, 2013

Annexe 4: Estimations de la population par région selon le groupe d'âges quinquennal - année 2007

Groupe d'âges Région Population totale 00-04 05-09 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80 & + Masculin ANALANJIROFO 64 089 12 632 9 589 8 098 6 908 5 457 4 561 4 178 2 993 2 190 1 681 1 665 1 362 1 108 693 518 259 197

Mananara -Avaratra Feminin 64 319 12 448 9 323 7 612 6 713 5 520 4 848 4 151 3 018 2 272 1 997 2 017 1 553 1 188 701 498 249 212 Source : INSTAT, 2013

II

Annexe 5: Cultures de rente de Madagascar

Nom vernaculaire Nom commercial Nom scientifique Famille

Jirofo Girofle Syzygium aromaticum Myrtaceae

Vanilla planifolia Lavany Vanille Orchidaceae Vanilla madagascariensis

Letisy Letchis Litchi chinensis Sapindaceae

Oriza sativa Vary Riz Poaceae Oriza glaberrima

Voanjo Arachide Arachis hypogaea Fabaceae

Piper nigrum, Dipoavatra Poivre Piper cubeba, Piperaceae Piper longum Phaseolus lunatus Kabaro Pois du cap Fabaceae Phaseolus limensis

Mangahazo Manioc Manihot esculenta Euphorbiaceae

Tsaramaso Haricot Phaseolus vulgaris Fabaceae

Katsaka Maïs Zea mays Poaceae

Coffea arabica, Kafe Café Rubiaceae Coffea robusta

Kakao Cacao Theobroma sp Sterculiaceae

Fary Canne à sucre Saccharum spp. Poaceae

III

Annexe 6: Questionnaire

Laharana (Numéro): ………………………… Daty (Date): ………………………

Fokontany (Village): ………………………………………….

FANADIHADIANA ANKAPOBENY MOMBA NY TANTSAHA (Enquête générales sur les paysans)

1.1 Anarana : (Nom)

1.2 Taona Lahy Vavy (Prénoms) (Masculin) (Féminin)

1.3 Foko/fiaviana (Ethnie/Origine)

1.4 Tompon tany ve? Eny Tsia (Originaire?) (Oui) (Non)

1.5 Raha mpiavy (Si migrant)

- 1.5.1 Taona nanorenam-ponenana: (Année de l’immigration) - 1.5.2 Antony nifindra monina: (Raison de migration) - 1.5.3 Fonenana taloha: (Ancien domicile) 1.6 Manana fonenana hafa ve? Eny Tsia (Autre domicile) (Oui) (Non)

1.7 Raha eny: (Si oui) - 1.7.1 Aiza? (Où?) - 1.7.2 Halavirana: (Distance) - 1.7.3 Antony? (Raison) - 1.7.4 Fotoana ipetrahana any: (Durée de séjour) IV

- 1.7.5 Iza no mankany? (Personnes migrants) 1.8 Isan’ny ankohonana: (Nombre de membres de la famille) 1.9 Firy ny olona mampidi-bola: (Nombre des salaries)

Taona (Age) Lahy (Masculin) Vavy (Feminin) x < 15 taona (x< 15ans)

15 taona < x < 20 taona (15 ans < x < 20 ans) 20 taona < x < 40 taona (20 ans < x < 40 ans) 40 taona < x < 60 taona (40 ans < x < 60 ans) x > 60 taona (x > 60 ans)

1.10 Foto-pivelomana: Mpamboly (Agriculteurs) Mpiompy(Eléveurs) (Sources de revenue) Mpitrandraka ala (exploitant forestier) Hafa (Autres)

1.11 Fanampin’asa: Mpamboly (Agriculteurs) Mpiompy(Eléveurs) (Sources de revenus Mpitrandraka ala (exploitant forestier) Hafa (Autres) Supplémentaires)

1.12 Firy ny totalin’ny velaran-taninao? Tanety: ……………….are Tanimbary:…………are (Superficie des champs de culture) (Cultures pluviales) (Riziculture)

1.13 Ananana taratasy fanamarinanana ve ny ankamaroan’ny taninao? Eny Tsia (Avez-vous des titres fonciers sur la plupart de vos terrains?) (Oui) (Non)

1.14 Fomba nahazoana ny tany: Lova Fanomezana Fanofana (Mode d’acquisition des terres) (Heritage) (Donnation) (Location)

Tavy Hafa (Défrichement) (Autres)

1.15 Ambolena firy taona misesy ny tany vao avela? (Effectuez-vous la jachère ? Si oui, après combien d’années de cultures)

V

- 1.15.1 Raha eny, mandritra ny firy taona? (Durée de jachère)

1.16 Mieritreritra ny hanitatra ny taninareo ve ianao? Eny Tsia (Pensez-vous à élargir vos terrains?) (Oui) (Non)

- 1.16.1 Raha eny, amin’ny fomba manao ahoana? Lova Fanofana (Si oui, par quels moyens ?) (Héritage) (Location) Fividianana Tavy (Achat) (Défrichement) Hafa (Autres)  Raha tavy, aiza? Savoka Atiala (Si défrichement, où?) (formation secondaire) (forêt)

1.17 Misy toerana hafa ve mbola azo hanitarana fambolena? Eny Tsia (Y a-t-il d’autres lieux d’élargissement des terrains de cultures) (Oui) (Non)

- 1.17.1 Raha eny, aiza? Tanety Atiala Hafa (Si oui, où?) (« tanety ») (forêt) (Autres)

1.18 Fitaovana ampiasaina (Outils utilisés) Karazany Isa Faharetany (volana) Vidiny (MGA) Ampiasana azy (Asa) (Types) (Nombre) (Duréé de vie: en mois) (Prix: en MGA) (Utilités)

Ombin- tsarety (Boeuf)

Angady (bêche)

Sarety (charette)

Lapela (Pelle)

Ragiragy (Fourche)

Antsimbilona (Faucille)

Hafa (Autres)

VI

1.19 Inona avy ny karazam pambolena ataonareo? (Quels sont les types de cultures que vous pratiquez ?) 1.20 Misy fanampiana avy any ivelany ve azonareo momba ny fambolena? Eny Tsia (Avez-vous des appuis extérieurs sur l’agriculture ?) (Oui) (Non) - 1.20.1 Raha eny, avy aiza? (Si oui, où?) - 1.20.2 Karazana fanampiana: (Types d’appuis) - 1.20.3 Inona ny tombotsoa azonareo? (Quels avantages avez-vous?) - 1.20.4 Takalon’ny fanampiana: (Contrepartie des appuis) 1.21 Nisy fotoana manokana ve nanamarika ny fihatsaran’ny vokatra? Eny Tsia (Avez-vous déjà remarqué des améliorations de la production ?) (Oui) (Non) - 1.21.1 Raha eny, ovina? (Si oui, quand?)

1.22 Misy karazana vondron’olona ve aty? Eny Tsia (Y a-t-il des associations dans cette village ?) (Oui) (Non)

 1.22.1 Iza no namorona azy? (Qui a institué ces associations?)  1.22.2 Iza no manohana azy? (Qui a financé ces associations?)

1.23 Mitrandraka ala ve ianareo? Eny Tsia (Exploitez la forêt ?) (Oui) (Non)

 1.23.1 Antony? (Pour quelles raisons?)  1.23.2 Amin’ny fotoana manao ahoana? (Dans quelle(s) période(s))  1.23.3 Fivoarana? (Comment evoluer l’exploitation forestière?)

1.24 Ahoana ny fahitanareo ny fiarovana ny tontolo iainana? (Comment vous trouvez la protection de l’environnement)

1.25 Misy andraikitrareo ve amin’ny fiarovana ny tontolo iainana? Raha misy, inona avy? (Avez-vous des responsabilités dans la protection de l’environnement ?Si oui, les quelles ?)

VII

1.26 Inona no fanatsarana andrasanareo? (Quelles sont vos attentes sur l’amélioration de votre niveau de vie)

Analyse des composantes de revenus

Source de Périodes Charges Produits Bénéfices revenu/Activités

Identification des principales cultures de rente pratiquées dans la Région

Détermination des filières porteuses (produits vendus) : Sélection des filières prioritaires à étudier : Produits Remarques Type de Superficie de Semences Prix de produits terrains Consommés Semence Vendus vente

Flux des produits

Produits Flux

VIII

Analyse coûts-bénéfices

Producteurs Collecteurs Transporteurs Vendeur Exportateurs

Produit Prix de Prix de Prix de Prix de Prix de Charges Charge Charge Charge Charge revient revient revient revient revient

IX

Annexe 7: Statistique descriptive relative au test de comparaison des revenus issus des cultures de rente et des autres AGR (t de Student)

Statistique Rev | Autres Rev | Rente Nb. d'observations 30 30 Nb. de valeurs manquantes 0 0 Somme des poids 30 30 Minimum 0,000 0,000 Maximum 5280000,000 12310000,000 Eff. du minimum 35 32 Eff. du maximum 1 1 Amplitude 5280000,000 12310000,000 1er Quartile 12000,000 4004500,000 Médiane 108500,000 6720000,000 3ème Quartile 620750,000 7830000,000 Somme 16071000,000 179228000,000 Moyenne 535700,000 5974266,667 Variance (n) 1118136793333,330 9863165262222,220 Variance (n-1) 1156693234482,760 10203274409195,400 Ecart-type (n) 1057419,876 3140567,666 Ecart-type (n-1) 1075496,738 3194256,472 Coefficient de variation 1,974 0,526 Asymétrie (Pearson) 3,215 -0,255 Asymétrie (Fisher) 3,386 -0,269 Asymétrie (Bowley) 0,683 -0,420 Aplatissement (Pearson) 10,997 -0,611 Aplatissement (Fisher) 13,308 -0,497 Ecart-type de la moyenne 196357,941 583188,775 Borne inf. de la moyenne (95%) 134102,918 4781511,698 Borne sup. de la moyenne (95%) 937297,082 7167021,636 Ecart-type(Asymétrie (Fisher)) 0,427 0,427 Ecart-type(Aplatissement (Fisher)) 0,833 0,833 Ecart absolu moyen 672526,667 2587880,000 Ecart absolu médian 107000,000 2105000,000 Moyenne géométrique Ecart-type géométrique Moyenne harmonique

X

Annexe 8 : Exportateurs de girofle à Madagascar (Mananara)

RAISON SOCIALE ADRESSE

B.P.123 SAMBAVA 209 Tél.(à Tana) : 261 20 22 444 68 BEMIRAY Exploitation Sarl Fax : 261 20 22 442 26 Email: [email protected] PK 6 RN 5 TOAMASINA 501

Tél. : 261 20 32 07 088 81 Societé FALY EXPORT Email: [email protected] ou [email protected] Aéroport Toamasina Ambalatavoahangy

TOAMASINA 501 LONGO IMPORT EXPORT Eurl Tél. : 261 20 32 02 042 66 Email: [email protected] Ets MILLOT à Ambanja Coordonnées à Tana : Siège social à Ambatonilita Isoraka Bâtiment TEKNET GROUP 32 B.P. 1639 – ANTANANARIVO Ets MILLOT (à Ambanja) Tél. : 261 20 22 329 80/261 32 07 230 20 ou Ets SPICEO (à Antananarivo) 261 20 32 07 242 12 /261 20 32 07 008 06 Fax : 261 20 22 279 08 E-mail : [email protected] [email protected] PK 13 RN2 TOAMASINA 502 MALGAPRO (Malagasy Products) Tél : 261 20 32 07 221 41 (Mr Victor) Email : [email protected] AMPASAMBAZAHA

FIANARANTSOA

MADAGASCAR CLOVES & AROMA SARL TEL +261 3251 88888

Email :[email protected] À contacter: Mr Farouck DEWANY

Lot 40 F Bis Imerinafovoany route d’Ivato ou Lot IVL 7 ter et 9 ter Ambodivonkely Ambohimanarina – ANTANANARIVO-

Tél: +261 32 07 100 84 MADEPICES MG +261 20 26 299 42 E-mail: [email protected] Site : www.epices-madagascar.com

XI

Annexe 9: Exportateurs de vanille à Madagascar dont fait partie Mananara

RAISON SOCIALE ADRESSES

B.P 123 - Sambava 208 Tél. : 261 20 88 923 02/261 32 07 569 99 BEMIRAY EXPLOITATION SARL 261 20 22 444 68 Fax : 261 20 88 923 02 E-mail : [email protected]

B.P 28 - 101 ANTANANARIVO Tél. : 261 20 22 227 21 Société HENRI FRAISE et Cie 261 20 22 670 45 E-mail : mailto:[email protected] [email protected]

Lot 418 A, Route de Vohémar BP 165 206 ANTALAHA Tel : 261 20 88 810 65 ETABLISSEMENT GERMAIN 032 08 20 020 Fax : 261 20 88 813 26 Contact : Mr Germain, Directeur Général Contact à Tanà : Tel : 261 20 22 291 04 Fax : 261 20 22 203 32

59, Rue de Lyon BP 39 206 ANTALAHA Tel : 261 20 88 811 70 032 07 160 04 032 08 205 01 Fax : 261 20 88 811 80 ETABLISSEMENT RANJANORO Contact : Mr Jeannot RANJANORO Directeur Général Contact à Tanà Tel : 261 20 22 464 46 261 20 22 404 31 Fax : 261 20 22 404 35 BP 1465 101 ANTANANARIVO

XII

7, rue de Lille Ville basse B.P. 52 – ANTALAHA 206 058 08 160 52

Contact : Mr Michel LOMONE SOCIETE LO NUG MUE LOMONE Directeur Gérant Contact à Tanà Lot VE 90 AMBANIDIA Tel/Fax : 261 20 22 252 34 261 20 22 340 91

B.P. 13 - SAMBAVA 208 Tél. : 261 20 22 461 15 Société VANILLE MAD Fax: 261 20 86 610 39

E-mail : [email protected]

CIM B.P. 17 - TOAMASINA 501 (Société Commerciale et Industrielle de Tél. : 261 20 53 329 02 Madagascar) SA Fax : 261 20 53 333 18 E-mail : [email protected]

Ets Chan Hoi Mi. (GIGI) C2 Maherifody, 206 ANTALAHA Tel : 032 07 147 70

Mac Bul SAMBAVA Tel : 032 07 145 91 MAC BUL Contact : Mr Lala Hachman Madagascar .Export Tel : 032 05 589 09 / 88 922 51 E-mail:[email protected] Fax:88 922 01

XIII

Annexe 10: Exportation des produits agricoles de Madagascar

XIV

Annexe 11: Présentation générale du gestionnaire de Parc

Dans le contexte actuel, le succès dépend plus que jamais de la force et de la signification de sa marque aux yeux de ses partenaires et de son public. C’est ainsi que l’ANGAP devient Madagascar National Parks (MNP) (MNP, 2008).

Historique

L’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP) a été créée en 1990. Elle est devenue Madagascar National Parks (MNP) en 2008. Les Aires Protégées (AP) de Madagascar appartiennent entièrement à l’Etat Malgache. Le Ministère de l’Environnement et des Forêts a été le premier à gérer ces parcs. Par un souci d’amélioration de la gestion, l’ANGAP a été fondée en 1990 et reconnue à travers un décret en 1991. En 2008, cette société a changé son image et opté pour un « rebranding » car son ancienne image de marque ne correspondait plus vraiment aux attentes, qu’elles soient interne ou externe à l’association. L’adoption de cette nouvelle marque représente la pérennité de MNP de ses promesses mais aussi son évolution (RASOLONDRAIBE, 2012).

Structure

MNP comprend une Assemblée Générale, un Conseil d’Administration et la direction générale. L’assemblée définit les orientations de MNP. Le conseil d’administration décide des projets à réaliser au nom de l’Association et agit selon les grandes lignes tracées par l’Assemblée. La direction générale est l’organe exécutif de MNP. L’Assemblée générale regroupe des personnes morales ou physiques du secteur environnemental. Celles-ci représentent le ministère chargé de l’Environnement, d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) (RASOLONDRAIBE, 2012).

Activités

MNP gère un territoire délimité qui peut être terrestre, côtier ou marin, eaux larges et aquatiques. Son activité principale est la préservation de la biodiversité malgache. Elle veille aussi à s’assurer d’une part que le Réseau National d’AP préserve le patrimoine représentatif de la biodiversité de Madagascar et d’autre part, la création de nouvelles AP (RASOLONDRAIBE, 2012).

Missions

Les missions de MNP sont : a) gérer le Réseau National des AP constitué par les Réserves Naturelles Intégrales (RNI), les Réserves Spéciaux (RS) et les AP ; b) développer les zones périphériques ; c) assurer la consolidation du Réseau National des AP ; d) proposer un classement et élaborer un plan de gestion des AP du réseau en fonction de leur vocation prioritaire ; e) assurer la promotion des attitudes favorables à la conservation, à travers l’information, l’éducation et la communication au bénéfice du Réseau National des AP ; f) développer l’écotourisme dans certains sites sélectionnés sachant que Madagascar dispose des potentiels touristiques pouvant être porteur à l’économie ;

XV

g) faire le marketing et le promotion nationale et internationale du Réseau National des AP ; h) gérer les fonds qui lui ont été confiés et destinés aux AP, les recettes générées par les activités ; i) planifier, coordonner, évaluer les opérations de conservation et de développement dans les AP et leurs zones périphériques ; j) promouvoir un suivi scientifique de la situation de la biodiversité dans les AP ; k) aider la direction en charge des AP dans la conception et l’amélioration de la politique nationale en matière de gestion des AP (RASOLONDRAIBE, 2012).

Objectifs

L’objectif général de MNP est de « définir les stratégies et orientations guidant l’association afin qu’elle puisse avec ses partenaires assurer la consolidation du réseau et la gestion appropriée des réserves et PN ». Ses objectifs spécifiques sont : a) développer la sensibilisation et éduquer le public ; b) promouvoir un développement équitable avec une meilleure gestion des ressources ; c) améliorer le niveau de vie de la population riveraine ; d) assurer l’équilibre entre l’augmentation de la population et le développement des ressources ; et e) diffuser une image durable de MNP (RASOLONDRAIBE, 2012).

Valeurs

MNP capitalisera au-delà de ses valeurs durables et de son image reconnue de « Gestionnaire des Aires Protégées ». Elle est dans les tendances actuelles et étouffe ses offres touristiques en proposant de l’écotourisme, des hébergements. Pour mener se nouveaux projets, l’institution MNP se développera et s’articulera autours de 3 valeurs fondamentales : a) dynamique et enagé ; b) unique et d’envergure ; et c) pérenne et crédible (MNP, 2008).

Partenaires

Dans l’exécution de sa mission, MNP bénéficie du soutien financier de bailleurs de fonds et de l’appui technique d’ONG, d’Organismes Nationaux et Internationaux, de Ministère, d’Universités et d’Institutions de Recherches Nationales et Internationales, mais aussi de personnes physiques qui œuvrent pour la préservation du patrimoine naturel de la Grande Ile. Les principaux partenaires sont : a) la KFW Bankengruppe qui a aussi appuyé financièrement le processus de rebranding de l’Association ; b) le Fond pour l’Environnement Mondial de la Banque Mondiale ou Global Environment Facility (GEF), c) l’Association Internationale de développement de la Banque Mondiale (IDA) ; d) le Gouvernement Malgache ; l’USAID (United States Agency International Development) dont la contribution est régie par l’accord de coopération sur la Biodiversité ; e) l’Union Européenne, f) la World Wild Fund for Nature (WWF) ; g) la Conservation Internationale (CI) ; h) la Wildlife Conservation Society (WCS) ; i) la Fondation Tany Meva ; et j) la Coopération Suisse (MNP, 2008).

XVI

Annexe 12: Statistique descriptive relative au test de comparaison des revenus des paysans membres de la KOMAM et des paysans non membres (t de Student)

Statistique X1 | Membre X1 | Non membre Nb. d'observations 35 43 Nb. de valeurs manquantes 0 0 Somme des poids 35 43 Minimum 1272000,000 1150000,000 Maximum 15790000,000 12350000,000 Eff. du minimum 1 1 Eff. du maximum 1 1 Amplitude 14518000,000 11200000,000 1er Quartile 4702400,000 3350000,000 Médiane 7103000,000 5950000,000 3ème Quartile 10111500,000 7912500,000 Somme 265272300,000 252830000,000 Moyenne 7579208,571 5879767,442 Variance (n) 12466684267640,800 8538247620335,320 Variance (n-1) 12833351451983,200 8741539230343,300 Ecart-type (n) 3530819,206 2922027,998 Ecart-type (n-1) 3582366,739 2956609,415 Coefficient de variation 0,466 0,497 Asymétrie (Pearson) 0,359 0,236 Asymétrie (Fisher) 0,376 0,244 Asymétrie (Bowley) 0,112 -0,140 Aplatissement (Pearson) -0,589 -0,809 Aplatissement (Fisher) -0,489 -0,758 Ecart-type de la moyenne 605530,498 450878,709 Borne inf. de la moyenne (95%) 6348622,541 4969857,370 Borne sup. de la moyenne (95%) 8809794,602 6789677,514 Ecart-type(Asymétrie (Fisher)) 0,398 0,361 Ecart-type(Aplatissement (Fisher)) 0,778 0,709 Ecart absolu moyen 2931392,653 2465830,178 Ecart absolu médian 2605000,000 2410000,000 Moyenne géométrique 6647845,923 5027247,577 Ecart-type géométrique 1,752 1,848 Moyenne harmonique 5560054,055 4078836,239

XVII

Annexe 13: Evolution des pressions pesantes sur le Parc National (2003 – 2012)

Pression Unité 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Défrichement Forêt primaire Nombre 4 3 0 0 0 0 0 3 5 1 Défrichement Savoka Nombre 19 17 0 0 0 0 7 124 248 139 Occupation humaine Nombre 38 50 14 0 0 0 0 0 21 6 Coupe illicite Nombre 15 30 28 18 15 24 68 180 130 215 Braconnage Nombre 15 32 61 37 9 9 16 8 13 31 Collecte de P.F.S Nombre 0 117 140 122 115 112 115 22 40 292 Recherche de Quartz Nombre 0 18 45 19 13 47 36 6 53 40 Divagation de zébus Nombre 8 10 12 6 3 2 0 2 13 35 Pêche illicite Nombre 1 7 27 10 3 20 12 17 6 16 Violation de règle de pêche Nombre 2 5 0 0 5 0 7 12 4 0 Feu sauvage Nombre 3 1 4 2 0 0 2 3 12 9 Recherche de crabe Nombre 0 0 0 6 3 2 0 0 0 0 Entrée illicite Nombre 0 0 0 1 24 32 23 4 0 27 Ramassage de teza Nombre 0 0 0 0 3 0 0 0 0 0 Création de circuit Nombre 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 Création de barrage Nombre 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 Collecte de pierre à aiguiser Nombre 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 Total 105 290 331 221 197 248 287 384 549 811

XVIII