Lyon Passe Au Vert

URBANISME | IMMOBILIER | GRANDS PROJETS | MOBILITÉ

Pollution : “diminuer de moitié la population exposée”

Marie-Blanche Personnaz Directrice d'Atmo Avril 2019 LE MAGAZINE #29

2,60 € seulement Projet de l’OL, Arena de l’Asvel, Appétit de GL Events, Halle Tony Garnier au secteur privé… Salles de concert LE CHOC

DES AMBITIONS

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Nouvelles salles de concert

Le Jérôme© Chion choc des ambitions 32 nouveau Lyon 29 // Avril 2019 // www.nouveaulyon.fr

#29 Dossier Salle concerts.indd 32 11/03/2019 00:47 Première salle fermée de la région, la halle Tony-Garnier pourrait être concurrencée par deux nouveaux équipements.

L’OL et l’Asvel ambitionnent tous deux d’ouvrir une nouvelle salle multifonction qui accueillerait notamment des concerts. Les professionnels jugent le marché trop étroit pour deux projets. Un rapprochement entre les deux clubs n’est pas à exclure. Nouvelles salles de concert Dossier réalisé par Fabien Fournier Le choc des ambitions nouveau Lyon 29 // Avril 2019 // www.nouveaulyon.fr 33

#29 Dossier Salle concerts.indd 33 11/03/2019 00:47 #29 Dossier Salle concerts.indd 34 34 l’Asvel permettrait Infrastructures La nouvelle salle salle nouvelle La pourraient y être yêtre pourraient l’OL accueillerait l’OL accueillerait multifonction de de multifonction concerts par an an par concerts quarantaine de de quarantaine Euroligue. Une Une Euroligue. jusqu’à 16 jusqu’à La M Arena de de MArena La contre 50 contre dans le stade, Villeurbanne Villeurbanne spectateurs, d’évoluer en au club de de club au accueillis. ci-contre. ci-contre.

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P sag pointait en 2009 ce manque. n’a “LaHalle de en2009ce pointait pas toujours tant surledevenir desgrands concr Jean-Paul Bret. Ginon,d Olivier futur templedel’Asvel. Enembuscade, Arena, rentabiliser culturelle son pour Parker suruneprogrammation compte unesallemultifonction. côt na, annonce son De Aulas, qui ad monde culturel, de souffler.De nouveaux acteurs,bien quelques Depuis menace mois,unvent de concurrence ouBruno Marsyontd Mode Metallica, Depeche , observe, amus du bois” sort priv au secteur etsurlahalleTony-Garnier,sports… qui devrait s’offrir lorgne,lui,surlepalaisdes Gerland, unejaugeautrement maispour sup des concerts, des Lumières en2016,qui ambitionnait aussi d’organiser Incontournable, l’auguste bâtimentavuarriver lestade é sp et desspectacles d’un et l’arriv pass Comment enest-onarriv L’IMPOSSIBLE ÉQUIPEMENT PUBLIC q uipements ne se confrontaient doncpasvraiment. confrontaient nese uipements é é e àEur Z depuislapremière r é é tiser. Lamissiond’information etd’ nith – une id é e duT

expo, au Puisoz ou à la Doua – sans jamais le ouàlaDoua–sansjamaisle auPuisoz expo, Lady Gaga, Maître Gims, Indochine, MaîtreLady Gaga, Gims,Indochine, Garnier. Stromae, Mylène Farmer, Muse, duire àLyon sansvenir àlahalleTony- ne luir rès de deux d é ransbordeur (1989).Lyonransbordeur alongtempsrêv jà reçu C jà reçu é é . “Dèsqu’Aulas Ginon ditquelquechose, é jà maître dustadede é talent leursambitions. Jean-Michel cifiq é e é sista. Impossible de se pro- dese sista. Impossible avanc ues, adapt Avril 2019 Avril // 29 Lyon nouveau é é é line Dion, Coldplayline Dion, etRihan- là?Riennes’ novation delaHalle(en 1988) é , le maire de Villeurbanne, é e é é par Michel Noir et envi- c q ennies durant, nul uipements de Gerland deGerland uipements é s auxstades.Les deux é é valuation- por tait vraiment tait vraiment é trangers au nouvelles salles” “pas la place “pas laplace é é pour deux , Tony rieure // é fil www.nouveaulyon.fr é é . .

proximit 3 entre pour accueillir n’a On lieu d’autre dèsqu’elle pas occupée. est substitution halle Tony-Garnier. . En- desalles” duréseau renforcement le et la structuration que d’“œuvrer de la scène lyonnaise au développement avec municipales, G pour enfaire unesallede6 delereconfigurer posa malgr services, de Gerland, laiss de Gerland, tantsurledevenir que lestade porte dupalaisdessports municipal (LR)St conseiller le , persifle despectacles” infrastructures desgrandes bale c’est deCollomb, problème qu’iln’a- glo unevision jamaiseu programmerait plusdansson S sis àl’ affirmaitcomme Oa- que concerts, perdait ainsides Lyon Thierry T il est actionnaire principal), la piscine deGer il estactionnaire principal),lapiscine que lar une Arena flambant neuve de10 à 7 avec la restriction des finances des collectivit avec des larestriction desfinances r oula avec culturel laconstruction enbalance pement Yves S ?”questionne aujourd’hui Jean- prioritaire encore “Est-ce AULAS PRENDLESDEVANTS é é novation Tout scolaires. de groupes si, comme passe se cher

000 plac é é esse, adjointaumaire etpr esse, poque. Le palais des sports rendait Le alorsquelques palaisdessports poque. é cher novation Iln’y dupalaisdessports. é du stade de Gerland. Pourtant, leprojet dustadedeGerland. nefigu- é o es. Mais,enaoût2013,àquelques moisdes esse. L’esse. dori. Le de l’ directeur é é rard Collomb annonça tout autre chose : : rard Collomb annonçatout autre chose é tretemps, Jean-Paul Bret avait donn un proche du maireun proche de Lyon. vrai “Le aujourd’hui avec lui”, confesse se fâcher tirer l’Asvel. “On n’avait aucuneraison de la voix unprojet contre qui d’at risquait - une acoustique d uneacoustique fi é nalement àG lu metlaquestion d’unnouvel

000 e t 8 é phane Guilland. Sa critique phane Guilland.Sacritique

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DR © Groupama Stadium Populous Intens-cité Damien LG Stade de l’OL Les concerts en extra Troisième enceinte ouverte du pays après le stade de France et le Vélodrome de Marseille, le Groupama Stadium a reçu Céline Dion, Coldplay, Rihanna et s’apprête à accueillir Ed Sheeran (24, 25 et 26 mai prochains, 150 000 spectateurs attendus). Pour ces grandes occasions, le public vient de loin : de Suisse, d’Italie ou même d’Allemagne. Le stade peut alors contenir jusqu’à 50 000 personnes. viennent, avec notamment le choix de l’emplacement, “Nous avons pour objectif d’organiser une dizaine parmi quatre sites pressentis : l’un au sein du parc OL, d’événements hors matchs de l’OL”, rappelle le deux autres à quelques mètres au nord et le quatrième directeur général, Thierry Sauvage. Parmi ces dix à Meyzieu, de l’autre côté de la rocade. L’OL Groupe vise dates, figurent aussi des événements sportifs, “entre 60 et 90 concerts par an”, en utilisant ce complexe à comme l’Euro 2016 ou la coupe d’Europe de rugby. partir de 6 000 ou 7 000 spectateurs. Jean-Michel Aulas Cette activité génère 12 millions de chiffre d’affaires reproduit ce qui a fait le succès du Groupama Stadium pour l’OL Groupe. Une belle somme, qui reste en projetant d’accueillir séminaires et congrès. Et en modeste cependant au regard de celui de l’entreprise prévoyant d’aménager loges et salons, avec une offre de (289,5 millions). Il est vrai que le stade n’est accessible restauration. “Nous avons aujourd’hui trois mille sociétés à ces extras qu’entre deux saisons sportives, soit, clientes”, précise le directeur général, Thierry Sauvage, au plus tôt, de la fin mai à fin juillet. “On gagne plus qui additionne les locataires de loges, les acheteurs ré- d’argent sur les grands matchs de foot”, souffle le bras guliers de places et les organisateurs d’événements. La droit de Jean-Michel Aulas. La venue du Barça et de salle multifonction s’affirme donc comme une offre com- Lionel Messi le 19 février a généré 5 millions de chiffre plémentaire au parc OL. Les déclarations volontaires d’affaires.“C’est notre record”, affirme le responsable. du président madré de l’Olympique lyonnais n’effacent cependant pas certains doutes. “Je me demande si ce n’est s’accommodaient de l’implication nouvelle d’acteurs pri- pas du bluff, glisse un élu lyonnais. Aulas veut peut-être vés. Le Groupama Stadium, dont l’enceinte a été entière- faire monter les enchères pour obtenir une meilleure des- ment financée par l’OL, sert d’exemple. Pourquoi diable serte du stade… Il ne se lancera de toute façon pas dans mobiliser de l’argent public si le privé s’en charge ? Ces la construction de cette salle tant qu’il ne sera pas certain derniers mois, c’est justement Jean-Michel Aulas qui qu’elle est rentable.” “Je ne suis pas persuadé qu’il misera a pris l’initiative. Il a précisé ses intentions : une salle tout sur le spectacle”, abonde Jean-Yves Sécheresse. Jean- multifonction de 16 000 places, dessinée par le même ar- Pierre Pommier, le fondateur d’Eldorado, promoteur de chitecte que le stade, le Britannique Populous. Un équi- spectacles et cogestionnaire du Zénith de Saint-Étienne, pement à près de 100 millions d’euros qui verrait le jour croit au contraire “qu’il va y aller”. “Il a les moyens de se la d’ici à 2022. Le projet devrait être lancé dans les mois qui payer”, souligne une proche de Gérard Collomb.

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#29 Dossier Salle concerts.indd 35 11/03/2019 00:47 #29 Dossier Salle concerts.indd 36 36 Infrastructures “C’est une jauge intermédiaire, du monde d’avant” monde du intermédiaire, jauge “C’est une Décines. à aujourd’hui de l’agglomération, capacité grosse plus la plus n’offre complexe le que Reste 2020. en donnés être pourraient concerts premiers Lou” du matchs les pour stade du d’utilisation conditions les dégrader pas ne pour préalable “un synthétique, gazon en :s’équiper condition Une activité spectacles” notre dans lancer nous de prévu bien est “Il accordée). est dérogation une si d’organiserpossibilité “cinq manifestations extrasportives par an” la prévoit Ville àla rugby de club le liant bail Le (1997). Jackson Michael ou (2007) Stones Rolling les entendu yavoir encore rappellent se Certains Groupama Stadium et avant l’arrivée du Lou dans le 7 le dans Lou du l’arrivée avant et Stadium Groupama le Avant concerts. des accueillait Gerland de stade le temps, un fut Il Retour des concerts en 2020 Gerland de Stade de Villeurbanne,Jean-Paul Bret. Bertrand Rudigozest lemaire delasalle”, prévient pourlaconstruction blic évalué à80millionsd’euros. n’y- d’argent “Il aura pu pas untourdetable cherche àboucler financier DCB, seul, d’êtrevient repris àlabarre dutribunaldecommerce. l’abandon trèsprobable partenaire, qui son deFloriot, rassurer marche duprojet, surlabonne endépitde général, directeur Bertrandtèle son Rudigoz.Ilveut national. l’investisseur, rôleassuméparlepromoteur DCBInter- de 12 par an, avecet une quarantaine une jauge de concerts des salons, des séminaires… aussi accueillir pourrait en Euroligue L’infrastructure prochaine. àlarentrée –leclub ambitions vases européennes s’introduire troballe. Unesallede10 municipal Georges-Lyvet, àquelques mètres del’As- surlesitedustade unnouvel construire équipement, M Arena del’Asvel Tony ?Car Parker ambitionne de dela viendrait-il enconcurrence Un teléquipement , nous confirme le service de communication de GL de communication de service le confirme , nous DÉPOSÉ ENJUIN? ASVEL :UNPERMIS

000 “On avance très bien. Il n’y defrein”, mar- Il apas bien. “On avance très spectateurs. Le basketteurspectateurs. n’est toutefois pas Avril 2019 Avril // 29 Lyon nouveau

000 plac , estime Victor Bosch. Victor , estime e arrondissement. arrondissement. es indispensable à (voire plus plus (voire . Les . Les

Events. Events. // www.nouveaulyon.fr le club adéjàabandonné levert maillotset deses Jean-Yvestor Bosch. faitremarquer Sécheresse que duRadiant,Vic - , jugeledirecteur qu’ils s’associent” ce à yauneévidence ?“Il sionner lesdeuxéquipements Thierry Sauvage. Faut-il y voir une invitation à fu- , affirme mêmematchs ici,c’est ouvert” complètement bruitsdecouloir. l’Asvelmer ces “Si veut venir faire des Collomb. Ilfaut dire que infir- l’OL nefaitrienpour n’est, noteuncollaborateur un hasard” deGérard pas nière aumatchdel’Asvel, ilyavait staf Ce del’OL. le tout départ del’Asvel vers “J’étais- Décines. lasemaineder d’un larumeurpersiste assurances, Malgré toutes ces LE PLANDEPARKER ETMULLER ricain. tion delasalle,Legends et Live Nation, ungéantamé- Ilindique avoirconstruit. gérer retenu, l’exploita pour - assure lepromoteur, qui ajoute qu’un aussi hôtelsera 2020” , début être travaux bâtie.“Les pour vontdébuter du projet sasalleaura del’OL, toutes lesautorisations Àladifférence deconstruire. poser, enjuin,lepermis tive d’urbanismeetdel’habitat duplanlocal dé- pour Ildit néanmoins confiant. attendre l’adoption défini- professionnels. professionnels. événements des pour utilisée surtout 3000, Salle de l’ex- d’affaires chiffre 5%du que représentent ne concerts Les Pommier. Jean-Pierre aussi défend Isaac. Chris Von Teese et :Dita spectacles ses de souvenir bon un gardant tableau, ce nuance Pierson Laurent promo du communication de Chargé Téodori. Thierry critique spectateur” premier du niveau au est scène “La scène” etla entre le public distance plus… guère l’apprécieraient ne chanteurs et Musiciens elle. devant spectateurs de mur un d’avoir l’impression aeu dernière La l’Amphithéâtre. tous détestent Ils ? Foresti Florence et Elmaleh Gad Gerra, Laurent Debbouze, Jamel entre commun point le est Quel mal-aimé le Amphithéâtre, “Moi, je l’aime bien, elle est très est elle confortable” bien, l’aime je “Moi, “Elle est très mal foutue, avec une grande grande une avec foutue, très est “Elle mal t eur local de spectacles Les Derniers Couchés, Couchés, Derniers Les spectacles de local eur , juge un mélomane. mélomane. un , juge , , 11/03/2019 02:56

Saint-Étienne, capitale française du design, donne rendez-vous à tous les amoureux de design. 11e Biennale Internationnale Design Saint-Étienne,

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transformé son nom (devenu LDLC-Asvel)… “Si la dé- cision d’un départ devait survenir, ce serait après 2020, pour ménager Bret”, pense un élu socialiste. Car le maire fait monter la pression. “J’ai tout fait pour que le club, qui s’est développé à Villeurbanne, reste à Villeur- banne”, raconte l’édile, qui rappelle verser une subvention annuelle de plus de 1,3 million à l’Asvel. Il souligne que la Métropole a mobilisé près de 7 millions pour des aménagements de voirie et que la Ville a fait partir l’Asvel 15 de rugby qui jouait au stade Georges-Lyvet. Jean-Paul Bret, impatient, se fait maintenant mena- çant : si l’Asvel annonçait quitter Villeurbanne, non seulement il cesserait tout versement de subvention, mais il pourrait récupérer l’Astroballe, qui appartient à la collectivité. Et ce avant même que la nouvelle salle de Décines ne soit réalisée. “Ils iraient jouer sous une tente près du Groupama Stadium ?” ricane, commina- toire, le socialiste. Ses menaces ont peut-être produit leurs effets… “Je suis moins inquiet qu’il y a un mois”, sourit l’élu. “On a une volonté de rester à Villeurbanne. On va pous- ser jusqu’au bout cette piste”, promet, dans un souci d’apaisement, Gaëtan Muller, président délégué de l’Asvel. Sans exclure de rechercher, en cas d’échec, une solution de substitution. Décines apparaîtrait alors comme un refuge idoine. Mais, comme rien n’est dé- cidément simple, Thierry Sauvage assure que la pré- sence d’un club résident dans la salle multifonction de l’OL est “compliquée”. “Je pense que cela condamnerait

© Jérôme© Chion les concerts. Et nous privilégions les concerts”, assume le directeur général. Celui-ci ne souhaiterait qu’une pré- Transbo en attente de travaux sence intermittente du club de basket. Selon ce plan B, “C’est un bâtiment provisoire qui dure”, pour Thierry Téodori. Configuré en l’Asvel continuerait à évoluer dans l’Astroballe et s’ex- salle de spectacle à moindres frais en 1989, le Transbordeur est resté un patrierait dans la salle de Jean-Michel Aulas pour les peu dans son jus et s’autofinance. En plus d’être une salle de spectacle, c’est matchs européens, soit dix-sept rencontres par saison. un lieu de production et de répétition. “Vu les services que la salle a rendus, Un moindre mal pour Jean-Paul Bret ? la Ville devrait lui faire un gros rafraîchissement”, estime son fondateur, Victor Bosch. Si la toiture et les loges ont été rénovées, il faudrait reprendre DEUX PROJETS, UN SEUL VIABLE le parking, complètement chaotique – c’était d’ailleurs un engagement de La réalisation concomitante de deux salles de spec- Gérard Collomb en 2014. “On aimerait améliorer les conditions techniques tacle paraît de toute façon difficile. C’est une question d’accueil son et lumière”, confie aussi Jean-Pierre Pommier, actionnaire économique. Selon Thierry Téodori, le marché des principal de Transmission, la société gestionnaire des lieux. grands concerts a plutôt tendance à se contracter. Les mégastars sortent moins des capitales et l’ancienne génération– Cabrel, Sardou, Souchon, Julien Clerc… –, moins active, est impartialement relayée par la nouvelle garde (Gims, Black M, Damso, Shaka Ponk, Vian- ney…). “Une chose est certaine : il n’y a pas la place pour deux, trois ou quatre nouvelles salles à Lyon”, estime Jean-Pierre Pommier. “On est dans un moment déli- rant”, abonde, incrédule, Thierry Téodori, qui pronos- tique “une catastrophe industrielle” si les deux projets venaient à se réaliser. Sauf à réduire leurs ambitions musicales au profit d’activités sportives et écono-

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La Halle promise au secteur privé

De nouveaux investissements pourraient être réalisés à la faveur une salle de divertissement, pas une salle de rock”, admet d’un passage en délégation de service public. Une relance qui ne Jean-Yves Sécheresse, président de l’établissement. “Le ferait pas les affaires d’une nouvelle salle multifonction. son est excellent quand il est traité par de bons professionnels”, complète Jean-Pierre Pommier, le fondateur du n ne l’aurait pas enterré un peu trop vite ? promoteur de spectacles Eldorado, qui pointe cependant L’ex-marché aux bestiaux inauguré en 1914 la distance importante à la scène pour les grandes jauges. fait de la résistance. Mieux que ça, même. La “Le dernier spectateur, en jauge debout, doit être à 150 ou Halle tourne à plein régime, 120 jours par an. 160 mètres…”, évalue-t-il. “Vu désormais le prix des places, Au point qu’elle rapporte chaque année entre les gens sont en droit d’être exigeants”, selon lui. O300 000 et 500 000 euros à la Ville, s’appuyant sur une jauge intermédiaire – entre celle des Zénith et celle de MODERNISER LA HALLE grands complexes tels La Défense Arena (40 000 places) Face à l’arrivée future d’une ou de deux salles ultramo-

Plusieurs groupes, ou Bercy (AccorHotel Arena, 20 000 places) – qui en dernes, une première tentation serait de réorienter la comme Fimalac, fait la première salle fermée d’Auvergne-Rhône-Alpes. Halle vers l’accueil de salons, de foires et d’expositions Universal, Concert de rock, salon des vignerons, festival Lumière…, (28 % de son activité en 2018). “Je serais maire, j’en ferais Lagardère, TF1 ou AEG, auraient elle sait tout faire, proposant une cinquantaine de confi- un Grand Palais”, s’exclame Victor Bosch. Christophe déjà exprimé leur gurations. “C’est quasiment à la carte”, sourit son direc- Geourjon, vice-président de la Halle, évoque aussi intérêt. “Certains teur, Thierry Téodori. Cette polyvalence est parfois dé- l’hypothèse de recentrer la salle vers des concerts de l’ont même signifié très clairement”, criée. Le son y serait mauvais ; certains ont le souvenir moyenne jauge (3 000 ou 4 000 spectateurs) pour les- confie le directeur, de concerts ratés. “Une légende urbaine”, balaie Laurent quels elle est plus adaptée. “Mais, poursuit-il, le risque, Thierry Téodori. Pierson, chargé de communication du promoteur local c’est de scier la branche sur laquelle on est assis”. “La Halle, GL Events plus que d’autres ? de spectacles Les Derniers Couchés. Selon lui, la qualité c’est une manne pour la Ville”, insiste un élu. Ces scénarios de l’acoustique peut être radicalement différente “d’un sont écartés par la municipalité, qui songe plutôt à une artiste à un autre”. Lui trouve la Halle, avec sa charpente relance de l’équipement à la faveur d’un changement de métallique, très adaptée aux concerts de rock, se rappe- statut. Aujourd’hui c’est un établissement public à carac- lant la performance des Red Hot Chili Peppers. “Mais, tère industriel et commercial (Epic). “Il lui faut moins de pour Voulzy-Souchon, c’était très bien aussi”, dit-il. “C’est lourdeur administrative pour lutter à armes égales”, estime

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#29 Dossier Salle concerts.indd 40 11/03/2019 02:58 Une relance de la Halle à la faveur d’une délégation de service public pourrait contrarier les projets privés de salles multifonctions. Les 40 ans du rock à Lyon © Jérôme© Chion

Thierry Téodori. Parmi les évolutions possibles, le passage en société publique locale ou, plus sûrement, en dé- légation de service public, qui simplifierait notamment sa gestion. “Quand c’est une collectivité qui exploite, cela leur coûte plus cher que quand c’est délégué au privé”, appuie Victor Bosch. Cette opération permettrait de financer toutes sortes d’investissements, comme pour le stade de Gerland (en bail emphytéotique). Thierry Téodori a déjà son idée sur les améliorations à apporter : une assise plus confortable, des écrans la- téraux pour les grandes jauges… et un système de son La fermeture administrative de trop… Celle du Mops, supplémentaire (points Delay à demeure), “car les ar- ordonnée au cours de l’été 1978 par les autorités locales, tistes viennent parfois avec un système insuffisant”. C’est a été le fer de lance d’une mobilisation générale. Un grand cette carence qui explique un effet de saturation lors concert de soutien intitulé “New Wave French Connection” de certains concerts. On pourrait également envisager eut lieu le 29 juillet 1978 au théâtre antique de Fourvière,

l’ouverture d’une brasserie pour augmenter les recettes avec Téléphone, Bijou, Starshooter, Little Bob Story, commerciales. Nul doute qu’un acteur privé aménagerait Ganafoul, Marie & les Garçons… en outre des loges et des salons pour VIP. “On peut aussi Lyon commémore cette année 40 ans de musiques actuelles imaginer que la Halle coproduise des spectacles”, souffle (concerts, expositions, rencontres…), mais aussi les 20 ans Jean-Pierre Pommier. d’Arty Farty, l’association organisatrice des Nuits sonores, et de Jarring Effects, les 30 ans du Transbordeur et les 15 AMBITIONS EN COULISSES du Labo du conservatoire. Des célébrations qui entrent en Plusieurs groupes, comme Fimalac, Universal, Lagardère, résonance avec l’actualité : la labellisation de trois scènes TF1 ou AEG, auraient déjà exprimé leur intérêt. “Certains de musiques actuelles (Smac) – le Périscope, le Marché l’ont même signifié très clairement”, confie le directeur. Gare, et l’Epicerie moderne à Feyzin – et l’ouverture de la Le géant américain Live Nation, impliqué dans le projet nouvelle salle Grrrnd Zero. d’Arena de l’Asvel, pourrait aussi lorgner sur la Halle ; d’au- tant que le groupe de Beverly Hills exploite peu de lieux

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Palais des sports : l’ambition de GL Events

Il dispute à Eurexpo la palme de l’équipement le moins adapté aux concerts. “Au niveau de l’acoustique, c’est une catastrophe”, tranche Victor Bosch. Le palais des sports souffre aussi de sa décrépitude. Jean-Yves Sécheresse avait proposé “de le désosser et de le reformater en salle de spectacle de 6 000 ou 7 000 places”. Le projet est tombé dans les oubliettes. Reviendra-t-il à l’occasion des prochaines municipales ? “Cela fait quinze ans que l’on dit qu’il est en fin de vie”, déplore Christophe Geourjon. L’élu d’opposition est “convaincu que l’on a encore besoin d’un équipement municipal à faible coût, pour le volley, la gymnastique rythmique, la boxe ou les clubs amateurs”. Il imagine un deal entre Gérard Collomb et Olivier Ginon : “Tu me fais une piscine [celle de Gerland © Jérôme© Chion est à rénover, ndlr], je te file le palais des sports.” affaires de très près, assumant ses ambitions. “Nous ven- GL Events ne dément pas son intérêt. “Nous pensons dons une destination avant de vendre un site. Donc, plus une qu’une salle de 15 000 personnes serait parfaite”, destination dispose sous un même opérateur d’une offre de sourit Anne-Marie Baezner, qui dirige les sites lyonnais sites de qualité et complémentaires, mieux elle est positionnée de GL Events. pour remporter les appels d’offres”, explique Anne-Marie Orelsan en concert Baezner. La directrice des sites lyonnais chez GL Events sceptique. “C’est le numéro un des salons, foires et exposi- à la Halle en 2018. Ci-dessus évoque la possibilité d’y organiser “des dîners de gala XXL”. tions. On peut faire appel à eux pour un tas de raisons. Mais le spectacle, en S’il venait à capter la Halle, GL Events songerait-il à recen- ce n’est pas une entreprise de spectacle”, recadre ce proche bas démontage trer l’équipement sur une activité événementielle pro- de Gérard Collomb. Une autre possibilité pour le groupe de la scène vu des coulisses.. fessionnelle ? Cette ambition laisse Jean-Yves Sécheresse serait de s’adjoindre un professionnel des concerts, pour © Jérôme© Chion

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#29 Dossier Salle concerts.indd 42 11/03/2019 03:00 mener à bien les deux activités. “Ginon a une telle force de frappe que tous s’approchent de lui. Y compris des Améri- cains, qui veulent s’associer à un Lyonnais pour s’imposer”, raconte-t-on à la Ville de Lyon. GL Events rappelle à toutes fins utiles qu’il exploite déjà le Zénith de Saint-Étienne.

UNE MENACE POUR LES AUTRES PROJETS Un passage de la halle Tony-Garnier en délégation de service public ne serait pas sans conséquence sur le landerneau lyonnais. Live Nation est par exemple le tourneur de nombreuses stars américaines. Nul doute que, s’il gérait la Halle, celle-ci serait privilégiée pour les accueillir. Les Nuits de Fourvière, qui aiment les exclu- sivités, pourraient en pâtir. Jean-Pierre Pommier peste encore contre la production de Radiohead sur la colline, en 2016 : “Comment a-t-on pu laisser 10 000 personnes de- hors, en utilisant de l’argent public pour 4 000 privilégiés ?” “On pourrait très bien imaginer que le cahier des charges de la collectivité impose à l’exploitant une entente avec les Nuits de Fourvière”, objecte Thierry Téodori. Les projets de l’OL et de l’Asvel pourraient être les autres victimes © Pierre-Antoine Pluquet d’une montée en puissance d’une Halle modernisée, plus équipée. “Elle est mieux desservie. Pour un public jeune, Radiant, le succès de la diversité elle a l’avantage de la centralité”, souligne Stéphane Guil- Entièrement réhabilité en 2012, le Radiant-Bellevue a effectué l’an dernier land. Thierry Téodori évoque les lancements poussifs de 180 levers de rideau et accueilli 185 000 spectateurs. “La programmation est la Scène musicale et de l’U Arena en Ile-de-France : “Ber- phénoménale car Victor Bosch a un énorme carnet d’adresses”, souffle un cy et le Zénith se portent toujours bien. Il y a une prime à professionnel du secteur. “C’est un succès, constate Jean-Pierre Pommier. l’ancienneté et à des salles qui sont à l’intérieur des villes”, Il manquait un lieu pour le théâtre privé.” Le Radiant est aussi un espace croit-il déceler. Ce qui fait dire à Jean-Pierre Pommier où se construisent les spectacles. Certains jalousent les subventions que qu’en dépit de cette irruption d’acteurs privés, “c’est en- l’équipement obtient de la municipalité caluirarde, même si, en contrepartie, core la Ville qui a les cartes en main”. celle-ci accapare les lieux à certaines occasions et les ouvre aux scolaires.

Bourse du Travail, l’Olympia lyonnais Avec une capacité de près de 2 000 places assises, la Bourse du Travail offre une très belle proximité avec le public. Idéale pour un one man show. “Elle est un peu sur le modèle de l’Olympia, l’acoustique est formidable”, explique Thierry Téodori. “Elle n’a pas d’équipe et de matériel, elle se loue comme une salle des fêtes”, indique Laurent Pierson. Et son plateau est rudimentaire. © Pierre-Antoine Pluquet

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