UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MEMOIRE DE MAITRISE

REBOISEMENT ET DEVELOPPEMENT RURAL DANS LA COMMUNE RURALE D’, DISTRICT D’, REGION ITASY

Présenté par : RATEFINIRINA Hery Maminiaina

Sous la Direction de Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, Maître de conférences

Année de soutenance 2014

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

REBOISEMENT ET DEVELOPPEMENT RURAL DANS LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA, DISTRICT D’ARIVONIMAMO, REGION ITASY

Mémoire de maîtrise présenté par : RATEFINIRINA Hery Maminiaina

Membres de Jury

Président : Madame RABEARIMANANA Lucile, Professeur Titulaire au Département d’Histoire

Rapporteur : Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, Maître de Conférences au Département de Géographie

Juge : Monsieur RAZANAKOTO Pascal Clément, Docteur en Géographie

Année de soutenance : 2014

REMERCIEMENTS

Que toutes les personnes ayant participé de près ou de loin à ce travail soient remerciées ici. Nous tenons à manifester notre profonde gratitude à :

- Madame RABEARIMANANA Lucile, Professeur Titulaire au Département d’Histoire, qui a accepté de présider cette soutenance malgré ses nombreuses obligations ;

- Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, Maître de Conférences qui a accepté de diriger cette étude. Ses conseils et suggestions nous ont été précieux tout au long de cette étude.

- Monsieur RAZANAKOTO Pascal Clément, Docteur en Géographie qui a sacrifié son temps pour porter un regard critique sur ce travail ;

- tous les enseignants du Département de Géographie qui nous ont formés et partagés leurs connaissances durant nos années d’études à l’Université.

- toutes les autorités locales de la Commune Rurale Ampahimanga ainsi que toutes les personnes qui nous ont rendu service et ont accepté de consacrer leurs temps pendant le travail sur terrain.

- nos parents ainsi qu’à tous les membres de notre famille pour leur soutien moral et financier. Ils ont fait preuve de patience et de sacrifice pour nous encourager.

i SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... i SOMMAIRE...... ii LISTE DES TABLEAUX ...... iv LISTE DES FIGURES ...... iv LISTE DES CROQUIS ...... iv LISTE DES ILLUSTRATIONS PHOTOGRAPHIQUES ...... v LISTE DES ACRONYMES...... v GLOSSAIRE ...... vi INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PREMIERE PARTIE : MADAGASCAR, UNE ILE VERTE DEVENUE UNE ILE ROUGE, CAS DE LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA ...... 6 PREMIERE PARTIE : MADAGASCAR, UNE ILE VERTE DEVENUE UNE ILE ROUGE, CAS DE LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA ...... 7 CHAPITRE I- MADAGASCAR DENUDE PAR LE FEU ...... 7 CHAPITRE II- LE DYNAMISME ET LES VALEURS MORALES DE LA POPULATION : Atouts pour le développement rural d’Ampahimanga...... 20 DEUXIEME PARTIE : CAMPAGNE DU REBOISEMENT, FACTEUR DE CHANGEMENT ...... 33 DEUXIEME PARTIE : CAMPAGNE DU REBOISEMENT, FACTEUR DE CHANGEMENT ...... 34 CHAPITRE III-INTERVENTION DES PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS A AMPAHIMANGA ...... 34 CHAPITRE IV-LA DYNAMIQUE DES CAMPAGNES DU REBOISEMENT DANS LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA ...... 47 TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DU REBOISEMENT ...... 60 TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DU REBOISEMENT ...... 61 CHAPITRE V- DES CONSEQUENCES BENEFIQUES DU REBOISEMENT ... 61 CHAPITRE VI- PERSPECTIVES D’AVENIR ...... 80 CONCLUSION GENERALE ...... 85 BIBLIOGRAPHIE ...... 87 ANNEXE ...... 90 TABLE DES MATIERES ...... 93

ii RESUME

Ampahimanga est une Commune rurale reflétant l’image du monde rural de Madagascar. Elle est formée par de reliefs de planèzes et de reliefs accidentés typiques des Hautes Terres Centrales Malgaches. Le paysage évoque l’interrelation entre les éléments du milieu naturel à savoir le climat, le relief, le sol, la végétation et l’hydrologie. Mais par le biais de ces activités économiques, la population y laisse également une empreinte non négligeable. Les activités de l’homme accélèrent la dégradation de l’environnement par l’usage des techniques inadaptées et des pratiques irresponsables sur les modes d’exploitation du milieu. En effet, la population locale est non seulement le principal acteur de la dégradation de l’environnement mais aussi la première victime de ses œuvres. En effet, les moyens de production restent précaires et ne produisent pas suffisamment pour subvenir aux besoins de la population qui s’accroit à une vitesse vertigineuse. Cette croissance démographique galopante favorise la dégradation massive des ressources naturelles existantes. Le problème vient du fait que ces ressources naturelles assurent la survie de la population. Vice-versa cette dernière vit au dépend de celles-ci. Le bilan de l’exploitation des ressources naturelles par les paysans de la Commune rurale Ampahimanga fait ressortir différents problèmes que la population doit résoudre avec l’appui technique et financier de l’Etat. Une organisation, une gestion et un réaménagement des ressources naturelles, tenant compte des besoins sociaux et des contraintes environnementales, méritent d’être considérés comme étant des facteurs du développement durable de la Commune rurale Ampahimanga.

Mots clés : activités paysannes, reboisement, érosion, développement durable, Arivonimamo.

iii LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1: Réparation de la population par âge et par sexe 2009-2010 ...... 22 Tableau n° 2: Répartition par Fokontany de la population ...... 25 Tableau n° 3 : La production agricole dans la Commune rurale Ampahimanga pendant la campagne agricole 2009 ...... 28 Tableau n° 4: Type d’élevage avec leur production journalière...... 30 Tableau n° 5 : Les artisans d’Ampahimanga ...... 36 Tableau n° 6 : L’évolution du nombre des touristes ...... 46 Tableau n° 7 : Ventilation des revenus commerciaux des différents commerces ...... 50 Tableau n° 8 : Evolution du nombre de reboiseurs à Ampahimanga ...... 53 Tableau n° 9: Situation actuelle des surfaces reboisées ...... 55 Tableau n° 10 : Calendrier des principales activités pratiquées à Ampahimanga ...... 57 Tableau n° 11 : Tableau de revenu moyen de chaque ménage d’Ampihimanga ...... 66

LISTE DES FIGURES Figure n° 1 : Pyramide des âges de la population dans la Commune...... 22 Figure n° 2 : Bénéfice moyen en période de soudure ...... 51 Figure n° 3: Bénéfice moyen en période moisson ...... 51 Figure n° 4: Courbe d'évolution du nombre de reboiseurs ...... 53

LISTE DES CROQUIS Croquis n° 1 : La localisation de la zone d’étude ...... 2 Croquis n° 2: Carte topographique de la Commune ...... 14 Croquis n° 3: Les réseaux hydrographiques dans la Commune rurale Ampahimanga 17 Croquis n° 4: L‘Occupation du sol d’Ampahimanga avant 1998 ...... 19 Croquis n° 5: Répartition spatiale de la population par Fokontany ...... 26 Croquis n° 6: Les infrastructures routières dans la Commune ...... 52 Croquis n° 7: Couverture végétale après le reboisement...... 62

iv LISTE DES ILLUSTRATIONS PHOTOGRAPHIQUES Photo n° 1 : La dégradation de la forêt et du sol à Madagascar ...... 7 Photo n° 2 : L’évolution de l’architecture des maisons ...... 24 Photo n° 3 : Lieu d’habitation ...... 28 Photo n° 4 : La commercialisation de pomme de terre à Mangatany ...... 29 Photo n° 5 : Le fruit du reboisement à Ampahimanga ...... 35 Photo n° 6 : Ecole Primaire Publique ; facteur de changement ...... 41 Photo n° 7 : Lieu d’habitation entouré par des forêts ...... 42 Photo n° 8 : Organisation de l’espace ...... 44 Photo n° 9 : L‘ensablement à Ankoraka ...... 45 Photo n° 10 : La couverture végétale sur le « tanety » et le versant ...... 47 Photo n° 11 : Campagne de Sensibilisation faite par les élèves des E.P.P ...... 48 Photo n° 12: Changement de la couverture végétale dans la Commune ...... 54 Photo n° 13 : Protection des plantules ...... 56 Photo n° 14 : Les cultures contre saison ...... 58 Photo n° 15 : Image satellitaire de la Commune rurale Ampahimanga ...... 63 Photo n° 16 : Une forte érosion à Antsahamanitra ...... 64 Photo n° 17 : Les cultures fruitières qui entourent le lieu d’habitation ...... 70 Photo n° 18 : Les moyens de transport ...... 71 Photo n° 19 : Rizières à Amboniriana ...... 73 Photo n° 20 : Culture de pomme de terre à Nangaka ...... 74 Photo n° 21 : Electricité synonyme du développement ...... 76 Photo n° 22 : Un exemple d’activités artisanales (Atelier de construction de la charrette à Alakamisikely) ...... 78

LISTE DES ACRONYMES CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel C.E.F : Cantonnement des Eaux et Forêts C.S.C : Captage et Stockage de Carbone G.E.S : Gaz à Effet de Serre F.D.P : Fonds du développement Paysan O.N.G : Organisation Non Gouvernementale P.C. D : Plan Communal du développement S.R.I : Système Rizicole Irrigué

v GLOSSAIRE

Agroforesterie : c’est une pratique par laquelle on associe sur le même champ d’arboriculture.

Développement : c’est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement son produit réel global.

Développement durable : on dit que le développement est durable si la satisfaction des besoins des générations présentes ne compromet pas la satisfaction des besoins des générations futures.

Erosion : c’est l’ensemble des actions externes des agents atmosphériques, des eaux et de l’air par exemple qui provoquent la dégradation du relief

Le stockage du CO2 : c’est une solution pour lutter contre le réchauffement climatique.

vi INTRODUCTION GENERALE

La dynamique de la dégradation des écosystèmes est l’un des points les plus saillants de la dégradation environnementale à Madagascar.

Diverses études ont permis d’identifier « des complexes causes/effets » des dégradations écologiques. Ces dégradations sont dues en général à la pauvreté généralisée de la population rurale. A cela s’ajoutent la méconnaissance, l’incompréhension et l’ignorance des exigences des moyens de protection en matière de ressources naturelles.

Les Hautes Terres Centrales malgaches sont de nature une zone écologique où le paysage est fortement marqué par la présence humaine. L’observation de la situation actuelle permet d’affirmer que les relations existant entre l’homme et son environnement ont provoqué un déséquilibre entre la dégradation des ressources naturelles et la pauvreté de la population. Le processus de dégradation des ressources naturelles se manifeste par la diminution de la couverture végétale, par l’importance de l’érosion et la baisse de la fertilité du sol. Dans ce système on assiste à un tarissement du potentiel de production qui se manifeste sur la vie socio-économique de la population.

La Commune Rurale d’Ampahimanga a été choisie à cause de sa spécificité et en tenant compte du contexte sus-cité.

1 Croquis n° 1 : La localisation de la zone d’étude

SOURCE : BD 100FTM et Arrangement de l’auteur

2 Ampahimanga se situe au Sud-Ouest de la Capitale (Antananarivo,à 35km à vol d’oiseau, et de 50km par voies terrestre, au Sud du Chef-lieu de District d’Arivonimamo (à 20mn en voiture et à 2h30mn de marche à pied). Elle fait partie intégrante des Hautes Terres Centrales malgaches. La Commune Rurale d’Ampahimanga regroupe 14 Fokontany et couvre une superficie de 280 km². Elle est située entre :

- 18°58’’60’ latitude Sud

- 47°42’’0’ longitude Est.

Elle est délimitée par des Communes Rurales :

- d’ à l’Est

- d’ au Sud

- de Morafeno à l’Ouest

et par la Commune Urbaine d’Arivonimamo au Nord

Etant donné qu’elle appartient à l’ensemble des Hautes Terres Centrales, son sol ferralitique ne présente aucune différence par rapport à l’ensemble. C’est le principal sol de la Commune. Ce type de sol est dénaturé, sensible à l’érosion. Les réseaux hydrographiques sont dominés par les rivières Iombifotsy, Mananara et Onibe. Le climat de la Commune Rurale Ampahimanga est un climat tropical d’altitude. Elle a deux saisons bien distinctes : la saison chaude et humide et la saison sèche et fraîche.

En 2010, la population est de 18528 habitants. Plus de 90% de celle-ci vivent essentiellement de l’agriculture. Or, depuis quelques années, les paysans rencontrent des problèmes sérieux dans leurs activités à cause de la dégradation du milieu naturel. Ils essaient de trouver des moyens pour s’en sortir et de lutter contre ce fléau. Les impacts des activités des habitants de la zone nous conduisent à réfléchir, à creuser et voire approfondir davantage le thème sur le reboisement et développement rural dans la Commune Rurale Ampahimanga, District d’ Arivonimamo, Région de l’Itasy. C’est ce qui nous intéresse dans le cadre de notre mémoire de maîtrise.

La problématique de la recherche est de savoir : Dans quel sens la restauration de l’environnement par le reboisement contribuera au développement de la Commune Rurale d’Ampahimanga ?

3 Les objectifs de notre recherche sont :

- analyser les relations entre les activités humaines et le milieu naturel - apporter notre contribution à la réduction voire maîtrisé les problèmes environnementaux, dans le but d’améliorer le niveau de vie de la population, la gestion des ressources naturelles, la productivité des paysans en vue d’un développement durable de la Commune.

1. Démarche de recherche

Elle est basée sur la démarche déductive, composée de trois étapes successives : la bibliographie, les travaux sur le terrain et enfin le dépouillement des données recueillies. Ces différentes étapes de la recherche visent à répondre à la problématique sus-citée.

a- La recherche bibliographique est indispensable à la préparation des recherches sur le terrain, qui en même temps constitue la phase préliminaire du travail. Elle a commencé au mois de Juillet 2010. Elle est basée, en premier lieu sur la consultation des documents et des études faites sur les Hautes Terres Centrales malgaches, notamment sur la région Itasy, district d’Arivonimamo. Nous nous focalisons sur les généralités du milieu (physiques, socio-économiques). Les ouvrages concernant l’environnement, et le reboisement nous ont aussi nécessaires. Les différents ouvrages de géographie, en général, constituent le troisième type de lecture effectuée afin de cadrer notre recherche dans le domaine géographique et faciliter les travaux sur le terrain.

b- Le deuxième point de notre documentation consiste à la collecte des données. Elle s’est faite auprès de quelques Ministères, de différents Services et de responsables locaux. Les données météorologiques ont été recueillies au service de la météorologie Ampandrianomby. Mais la quasi-totalité des données statistiques sur la zone d’étude a été recueillie sur place (à la Mairie, aux Fokontany, auprès des techniciens agricoles, au Bureau des eaux et forêts ….). Ces données ont fourni des informations plus précises sur la zone d’étude et débouchent sur l’élaboration du plan de recherche.

4 2-Les travaux sur le terrain.

Malgré les nombreux renseignements tirés de différents ouvrages consultés, les informations les plus importantes ont été obtenues à partir des enquêtes sur le terrain effectuées auprès des ménages. Ces dernières ont été faites en deux étapes : la première en Février 2010, la deuxième en Avril 2012. Nous avons choisi 14 Fokontany de la Commune (croquis n°3). Le taux d’échantillonnage est de 15% soit 547 ménages enquêtés sur les 3652 recensés soit 39 toit par Fokontany.

3-Le dépouillement des données et la rédaction

Le dépouillement et l’analyse des données recueillies ont été faits après les travaux sur le terrain et consiste à classer les informations obtenues en fonction de la catégorie des données. Quand le dépouillement est terminé, nous avons entamé la rédaction.

Le présent travail se répartit en trois parties :

- la première partie concerne les activités de la population dans la Commune Rurale. - la deuxième partie parle du reboisement facteur de changement. - et enfin, la troisième partie évoque les impacts socio-économiques et environnementaux et les perspectives d’avenir.

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PREMIERE PARTIE : MADAGASCAR, UNE ILE VERTE DEVENUE UNE ILE ROUGE, CAS DE LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA

PREMIERE PARTIE : MADAGASCAR, UNE ILE VERTE DEVENUE UNE ILE ROUGE, CAS DE LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA

CHAPITRE I- MADAGASCAR DENUDE PAR LE FEU

I-1- Les origines de la déforestation à Madagascar

Autrefois Madagascar était appelée « l’île verte, » mais actuellement elle est appelée « l’île rouge ». Les raisons de cette nouvelle appellation sont nombreuses dont les principales viennent des actions de l’homme lui-même à savoir la pratique du « tavy » et les feux de brousses, l’exploitation irrationnelle de la forêt, la coupe incessante et sans saison. Le défrichement dû à la culture sur brûlis (tavy), tetikala,kapakapa, le surpâturage du sous-bois, la cueillette des plantes médicinales. Photo n° 1 : La dégradation de la forêt et du sol à Madagascar

Source : Cliché de WILD MADAGASCAR sur la déforestation à Madagascar

Cette photo montre la dégradation de l’environnement à Madagascar. C’est-à-dire qu’à cause de l’action de l’homme, le sol est dénudé, la végétation est détruite, les bassins versants sont également ensablés. Une bonne partie du patrimoine de Madagascar est actuellement menacée par de graves dangers. Chaque année, les feux de brousse ravagent à peu près 200 000 hectares.

7 I-1-1- La culture sur brûlis

A Madagascar, le « tavy » ou la culture sur brûlis constitue une composante majeure de l’agriculture et de l’économie malgache. Cette pratique est surtout appliquée pour convertir la forêt tropicale en rizières. Par exemple, on coupe un ou deux ares de forêts, puis on les brûle, avant d’y semer du paddy. Après un ou deux ans d’exploitation, la parcelle est laissée au repos pendant 4 à 6 ans, puis on reprend le procédé. Au bout de 2 ou 3 cycles culturaux, les éléments nutritifs du sol sont épuisés. Puis le sol est laissé en friche pour une période indéterminée se laisse envahir par des broussailles ou de l’herbe. Sur les pentes, les nouvelles plantes de remplacement souvent fragiles sont insuffisantes pour retenir le sol. Ainsi l’état du sol est favorable à l’érosion et au glissement des terrains.

Le « tavy » (culture sur brûlis) est vu par les paysans comme le moyen principal et sûr pour subvenir aux besoins de leurs familles. Compte tenu de la précarité dans laquelle ils vivent, les paysans s’appauvrissent encore plus à cause de leurs activités et habitudes négatives. Cependant, le fait que la pratique des cultures sur brûlis est due à l’ignorance, qu’ils ne se préoccupent pas des conséquences de leurs actes nous fait comprendre leur état d’esprit. De leur point de vue, tant qu’il y a encore de la forêt à abattre et à brûler, ils ne vont pas s’arrêter et ils se dépêchent de peur d’être devancés par les autres. Et si quelqu’un s’abstient de le faire, d’autres le font à sa place. Dans la plupart des cas, le « tavy » est pratiqué en vue de la culture du riz. Il a des origines culturelles et spirituelles qui sont bien au- delà des valeurs économiques et nutritionnelles du riz. Mais le « tavy », à vrai dire, est l’un des facteurs les plus néfastes et c’est le premier ennemi du sol et de l’environnement à Madagascar, d’une part. D’autre part il provoque la destruction de la végétation, puis des faunes et enfin de la fertilité du sol. Le sol s’appauvrit et réduit inévitablement la qualité de la productivité.

I-1-2- L’exploitation forestière

L'île de Madagascar, autrefois largement recouverte de forêts, subit une déforestation massive. Les arbres sont abattus et sont utilisés comme bois de chauffe, matériaux de construction, pour l’exportation ou pour accroître la surface de terres agricoles et de pâturages. La diminution de la couverture végétale entraîne la dégradation du sol.

L’exploitation forestière est un problème pour les forêts tropicales de l’Est de Madagascar, particulièrement dans la péninsule Masoala. À cause de la grande valeur et la qualité exceptionnelle du bois malgache, plus particulièrement le bois d’ébène et le bois de

8 rose, le coût de la tonne de ces bois peut aller jusqu’à 1500 euros sur le marché international. Cela provoque par ailleurs l’exploitation illégale dans certaine zones protégées. Si Madagascar est devenue une île Rouge c’est uniquement à cause de l’exploitation irrationnelle de la forêt qui favorise également la réduction et la dégradation incessante de l’environnement, plus précisément la réduction de la couverture végétale sur une grande partie de la Grande Ile. Actuellement l’exploitation irrationnelle du bois de rose dans la partie Nord Est de l’île est accélérée. Il semble que la crise politique que nous vivons aujourd’hui en est une des causes pour des raisons que nous ne connaissons pas clairement. Mais il faut quand même dire que celles-ci ne sont pas les causes profondes de la déforestation. Ce sont des facteurs secondaires. La croissance démographique accroît intensément la déforestation dans certains pays. Cela est dû à la hausse de la demande en produits de la forêt (bois pour pâte à papier) et à l’usage d’engins puissants. L’utilisation du bois comme matière première dans l’industrie de papier et la confection des meubles s’ajoute aux facteurs de déboisement mentionnés plus haut à Madagascar.

Par conséquent, Madagascar court d’énormes dangers si le déboisement et l’abattage des arbres ne sont pas contrôlés et gérés de manière rationnelle. Nous constatons que cela nécessite une étude et une analyse poussée des milieux naturels pour pouvoir sauvegarder l’environnement vital pour la survie de la population malgache.

I-1-3- Les combustibles et la production de charbon de bois.

Une grande partie des forêts épineuses endémiques du Sud-Ouest de Madagascar est coupée à un taux élevé pour la production de charbon de bois. Pour rehausser leur niveau de vie, les paysans vendent des petits tas de charbon de bois le long des routes du Sud-Ouest de Madagascar. Les paysans se tournent souvent vers les espèces d’arbres les plus répandues, comme le magnifique arbre d’Allaudien. L’utilisation du bois comme source d’énergie conduit de manière inévitable à l’exploitation de la forêt. Le défrichement pour se procurer du bois de chauffage est un des problèmes préoccupants dans les zones sèches à Madagascar comme le Sud l’Ouest. Alors, l’état du sol du Sud de l’île va de mal en pis, et ne peut laisser quiconque indiffèrent sur le devenir de cette région déjà semi-aride.

Pour donner une idée exacte de la situation, voici quelques exemples d’utilisation du bois de chauffe à Madagascar.

9 En 1993, les Malgaches consommaient 1,8 kg de bois par jour par habitant. Le bois, ayant une teneur énergétique de 1 500 kJ/kg, est le plus souvent choisi pour la production du charbon de bois car il s’avère plus facile à transporter qu’à utiliser, et plus énergétique (32 000kJ/kg). Il faut 12 kg de bois frais pour avoir 1 kg de charbon de bois, ce qui se traduit par plus de 80% de perte d’énergie.

Dans les pays en voie du développement, le bois est le seul combustible le plus utilisé et à la portée de tous. Et il offre de nombreux avantages, outre l’esthétique du paysage, la verdure qu’il offre à nos yeux et son rôle sur le plan environnemental l’arbre nous fournit de multiples produits vitaux : du bois au papier, en passant par les matières premières pharmaceutiques, cosmétique, industrielles et artisanales, il est la source de la rétention d’eau dans le sol, et tient un rôle primordial dans le cycle de l’eau et la purification de l’air.

A Madagascar, le bois représente les 82% de l’énergie utilisée1. Le besoin en charbon de bois demandé est évalué à plus de deux fois l’offre, estimée à 6,5 millions de tonnes, c’est- à-dire qu’on ne peut pas satisfaire autant qu’on le veut la demande des consommateurs. Les conséquences directes d’une telle situation sont la déforestation et la désertification progressives de la Grande l’Ile. Qu’est-ce qui va arriver un jour à notre cher pays ? Si actuellement on l’appelle « île rouge, » et si nous ne prenions pas des mesures sévères contre nos actes. Madagascar se transformera en« second Sahel ». Pourvu que cela n’arrive pas! Bien entendu, l’utilisation du bois en tant que source d’énergie n’est pas la seule cause de cette situation. Il y a aussi les incendies de forêt "(accidentels ou criminels), la pratique de la culture sur brûlis, l’exploitation industrielle. En effet, de nombreux responsables politiques sous-évaluent le capital forestier et paient mal ceux qui sont responsables de l’exploitation, ou bien surévaluent au contraire les bénéfices qu’ils peuvent tirer de la destruction de la forêt en vue d’autres usages. Le fait que le prix des denrées alimentaires est subventionné en est une preuve. Comparativement, on ne relève aucune incitation à long terme à la protection des forêts. L'absence de sauvegarde de la propriété forestière et des droits d'usage de la forêt facilite l’accès à l'exploitation ou fait penser que c’est permis. D’autres tombent sur un sert à développement sont pour la plupart des pays endettés et pour parvenir aux remboursements, les ressources naturelles sont les premières victimes, et le bois en est une parmi tant d’autres solutions.

1 http://www/.La déforestation à Madagascar 10 I-2-Les caractères physiques du Moyen-Ouest d’Antananarivo

I-2-1- Une couverture végétale dégradée

Les origines de la dégradation sont nombreuses : feux de brousse d’origine complexe, incontrôlée et persistante. Incendies de forêt, incendies naturels ou provoqués par l'homme qui brûle la végétation de zones boisées. Les exploitants forestiers provoquent en général trois types de feux de forêt : les feux de sol qui brûlent la couche d'humus de la forêt mais ne brûlent pas de façon importante la végétation haute ; les feux de surface qui brûlent les broussailles et la litière des forêts ; et les feux de cime qui se propagent au sommet des arbres ou des buissons.

I-2-2- Dégradation liée au renouvellement du pâturage

Les causes de la dégradation de l’environnement dans la région Itasy sont nombreuses. L’une de ses origines est le besoin de renouvellement du pâturage c’est-à-dire que les paysans brûlent leurs espaces en espérant que les nouvelles pousses nourrissent mieux le bétail. C’est aussi un moyen de se débarrasser des herbes sèches, dures après la saison sèche. Mais la plupart du temps, la perte des forêts vient du fait que personne ne contrôle le feu ou ne pratique pas de pare-feux. Ces incendies sont aussi volontaires. Dans cette région, chaque année de vastes surfaces sont détruites par les feux. De grandes superficies sont détruites pour d'autres usages. Certains les utilisent pour la culture de manioc et de maïs sur les « tanety » ou sur les flancs des collines. Ce qui se passe dans les districts de et de constitue des exemples palpables. Dans la région de l’Itasy, il est courant de faire brûler la savane boisée pour favoriser la repousse de l'herbe dès le début de la saison pluvieuse et conserver les pâturages. Donc le surpâturage et l’utilisation du sol de manière inappropriée (même si c’est pour la pratique des cultures vivrières) détériorent et dégradent rapidement le sol. Et après quelques années, ils sont abandonnés parce qu’ils sont épuisés et deviennent infertiles.

Parallèlement la population n’a cessé de croître dans la région de l’Itasy et cela provoque des problèmes de l’environnement qui passe à la phase de destruction. Les habitants commencent à s’attaquer aux espaces couverts de forêt. Ils déracinent les arbres et les changent en champs de culture, ou pour la construction de maisons d’habitation. Les troncs d’arbres servent à la fabrication de charrettes, le reste sert de bois de chauffe. Le déboisement est dû essentiellement au besoin en pâturages pour le bétail mais par la suite cela constitue la principale cause de déforestation dans les années entre 1970 et 1980 sur les Hautes Terres 11 Centrales Malgaches. L’aide du gouvernement pour sauvegarder l’environnement consiste à créer de vastes ranchs (domaines) qui devraient servir de stations de surveillance des zones boisées.

I-2-3- Dégradation liée aux actions anthropiques

Depuis quelques dizaines d'années jusqu’à ce jour, la déforestation s'est accélérée. Chaque année, des millions d'hectares de forêts et de savanes de Madagascar, et même de l’Itasy disparaissent à cause des manifestations sociales2. Les gens manifestent leur mécontentement par les feux de brousse. Ils ne supportent plus la crise et n’ont pas d’autres moyens pour manifester leur colère. Cette dernière s’abat sur l’environnement. Les« tanety » sont incendiés, les collines sont endeuillées à cause des cendres noires après le passage du feu. Là où il y a une crise, comme nous vivons actuellement à Madagascar, le feu de brousse est un moyen d’exprimer la contestation et le mécontentement exacerbé. Ainsi la région de l’Itasy est victime de ce mécontentement.

I-2-4- L’utilisation du bois comme source d’énergie

L’utilisation du bois comme source d’énergie et l'abattage du bois d'œuvre constituent une des causes importantes de la déforestation qui s’ajoute aux raisons précédentes.

La construction des routes et des barrages nécessite immanquablement la coupe et l’abattage des arbres. Ainsi, plusieurs causes entraînent la déforestation progressive. Le développement des routes exige la fourniture de bois d'œuvre. En conséquence, les forêts s’éclaircissent. On peut estimer que presque la moitié de la totalité des forêts tropicales exploitées est transformée en domaine agricultural.

Une bonne partie du patrimoine de Madagascar est actuellement menacée. En effet chaque année, les feux de brousse ravagent près de 200 000 hectares. Pour éviter le pire, l'urgence s'impose avant qu'il ne soit trop tard.

En fait, pour remédier à ce fléau, il faudrait peut-être voir les différentes causes qui incitent les gens à effectuer ces feux de brousse.

Tout d'abord, ce qui est évident, c'est que le "dorotanety"-est pour certaines personnes, un moyen qui leur permet de survivre. Ces gens, après avoir coupé les arbres les brûlent, les

2 Documentation en ligne (Les facteurs de la déforestation dans le monde) 12 transforment en charbon. La vente de ces produits leur permet d’avoir un peu d’argent. Puis, il y a ce mode de culture le « tavy » et les feux de brousse, depuis le temps de nos ancêtres, car ils pensent que les cendres rendent le sol plus fertile pour la prochaine saison culturale Par ailleurs, le manque d'éducation, l’absence de savoir faire et les habitudes séculières sont les causes du feu de brousse. En général, ces gens ne savent pas les impacts de leurs actes. Ils ne se sentent pas responsables des effets néfastes du feu de brousse. Mais quoi qu'il en soit, les feux de brousse provoquent en général des conséquences désagréables, pour l’environnement et pour les êtres humains. Les fumées polluent l’air qu’on respire. Cette pollution peut provoquer des maladies des voies respiratoires. Pour notre pays, la déforestation totale de la Grande Ile n’est plus très loin si on ne prend pas des mesures strictes et sévères. Ensuite, le sol dénudé se dessèche. Il s’expose au soleil, aux vents. Il se fragilise et finit par se casser, et est érodé facilement lors des saisons de pluies.

La déforestation, en outre porte atteinte à la vie des rares faunes et flores qui restent. Plus nos forêts disparaissent, plus ces richesses disparaissent en même temps. Pire encore, lors d'un «dorotanety», l'extension du feu nourri par le vent pourrait mettre en feu une voiture qui passe par cet endroit, ou un village tout entier peut être réduit en cendre lors du passage du feu. Il paraît que ce cas s'est déjà produit sur la route vers Tsiroanomandidy. Ainsi, face à tout cela, il est nécessaire de prendre des mesures strictes et sévères pour réduire ces destructions massives. On devrait penser à éduquer les gens. Il faut leur expliquer les impacts destructeurs et meurtriers des feux de brousse. Il s’avère urgent d’impliquer les habitants depuis les quartiers ou Fokontany pour veiller sur la protection de leur territoire. Et s’il y a des lois à appliquer il faut les mettre en vigueur. Et enfin, il est indispensable de motiver les habitants au reboisement. Le Ministère de l’environnement devrait rendre effective la politique du reboisement. Il est à noter que parfois ces journées de célébration de l’environnement et du reboisement deviennent des moments de fête et de plaisir.

I-3- Ampahimanga à relief typique des Hautes Terres Centrales

La prise en compte de l’occupation de l’espace demeure inséparable de celles des conditions naturelles. L’espace naturel constitue principalement le cadre des activités humaines et le support de toutes activités agricoles.

13 I-3-1- L’environnement initial de la Commune Rurale Ampahimanga

I-3-1-1- Un relief peu compartimenté et un sol fertile

I-3-1-1-1- Le relief à surfaces mixtes

Ce sont des aplanissements de 1350m à 1400m et qui forment des plateaux cristallins et volcaniques. Trois types de relief en résultent : des reliefs résiduels composés des montagnes, des surfaces d’aplanissement et des vallées marécageuses.

Croquis n° 2: Carte topographique de la Commune

Source : BD100FTM et Arrangement de l’auteur

Cette carte n°2 montre la topographie de la Commune. On constate la prédominance de relief d’aplanissement qui se trouve dans la partie Nord de la Commune.

14 . Des reliefs résiduels composés de montagnes

Le massif volcanique de l’Ankaratra tient un rôle capital dans la formation du relief d’Ampahimanga par l’intermédiaire de plusieurs centres éruptifs situés sur l’axe Oriental d’Ampahimanga. Les centres éruptifs sont Ampanazava, Ambohitrarivo, Ambatotsaralaza, Ratoandro, Ils sont de type strombolien.

. Des surfaces d’aplanissement constituées par les planèzes

Quatre plateaux sont localisés dans l’espace d’Ampahimanga : Ampanazava1800 m, Mangidy Bonga 1600m, Alakamisy Antsapanimahazo1500 m et Amboanjobe 1350m. Ces plateaux favorisent le développement de l’agriculture.

. Les vallées marécageuses

Trois vallées profondes traversent Ampahimanga depuis le Sud vers le Nord avec un encaissement remarquable et une dénivellation de plus de 100 m par rapport aux plateaux. Ces vallées longent les trois principales rivières : Iombifotsy, Mananara et Onibe qui traversent Ampahimanga.

La première vallée traverse la partie Est d’Ampahimanga de Nangaka à Mangatany.

La deuxième vallée passe par le centre du territoire pour rejoindre Ampahimanga.

La troisième vallée bouge l’Ouest d’Ampahimanga pour finir à Arivonimamo.

Par conséquent, l’espace d’Ampahimanga offre un paysage accommodant et aménageable par la platitude des lieux ainsi que la présence des vallées qui constituent des terrains propices aux activités agricoles.

I-3-1-1-2- Ampahimanga : résultat des épanchements basiques de l’Ankaratra

Les formations géologiques correspondent aux roches cristallines des socles (gneiss et migmatites de Tampoketsa) recouvertes par des roches basiques volcanismes néogènes à l’ère quaternaire de l’Ankaratra.

Comme toutes les Hautes Terres Centrales, les sols dominants sont des sols ferralitiques rouges. Leur mise en place et leur évolution sont conditionnées par les caractéristiques du milieu ou encore par la nature des roches sous-jacentes. Or, ces sols

15 ferralitiques sont caractérisés par leur fragilité et sensibilité à l’érosion.

La partie Est d’Ampahimanga est constituée par les Ankaratrites et la partie Ouest par les migmatites et une bande de granite migmatitique.

• Les sols ferralitiques cuirassés

D’origine hydro morphe, cette cuirasse ferrugineuse a un horizon concrétionné. Cette cuirasse est visible dans une petite partie du Nord de Nangaka. Comme pour l’ensemble des Hautes Terres Centrales, le sol ferralitique constitue le principal sol de la zone occupée par la commune C’est un sol dénaturé, sensible à l’érosion.

• Les sols ferralitiques rouges

L’espace Alakamisy Antsampanimahazo constitue surtout la partie Nord d’Ampahimanga. Comme pour l’ensemble des Hautes Terres Centrales, le sol ferralitique forme le principal sol de la Commune. C’est un sol dénaturé, très sensible à l’érosion. La Commune rurale d’Ampahimanga est marquée aussi par la présence d’un bas fond large et les plateaux constitués par un sol ferralitique de couleur rouge/jaune. La grande majorité de ces sols sont pauvres en éléments échangeables et en réserves minérales3. Leur réaction chimique peut dans certains cas limiter le rendement mais. Les cultures arbustives trouvent sur ces sols un milieu favorable.

• Les sols bruns

Ces sont des sols fertiles à bonne capacité de rétention d’eau. Ils sont riches en matières organiques et éléments fertilisants. Ils constituent un milieu physique favorable à l’implantation humaine et à toutes activités agricoles. Les sols d’Ampahimanga sont des sols à grandes potentialités agricoles en raison de leur fertilité et d’un relief facilitant son occupation grâce aux surfaces planes et aux vallées propices à l’agriculture.

I-3-1-2- Un espace bien drainé

I-3-1-2-1- Un réseau hydrographique dense

La zone d’Ampahimanga est une zone bien arrosée par plusieurs rivières et leurs affluents qui drainent l’ensemble du territoire. En effet, cinq (5) rivières traversent

3 F. BOUGEAT et G.AUBERT 1971, « les sols ferralitiques à Madagascar » Office de la recherche Scientifique. 16 Ampahimanga suivant leur cours du Sud au Nord qui sont : Iombifotsy à l’Est, Mananara au centre, Onibe à l’Ouest, le Malotolava et Antsolabato à l’extrême Ouest.

Croquis n° 3: Les réseaux hydrographiques dans la Commune rurale Ampahimanga

Source : BD100FTM et arrangement de l’auteur

Cette carte n°3 montre l’existence des réseaux hydrographiques de la Commune. On constate qu’Ampahimanga est une zone bien arrosée. Cela favorise le développement de l’économie agricole de la Commune.

I-3-1-2-2- Une saison pluvieuse alimentant de nombreuses sources

L’étude climatique d’Ampahimanga est faite à partir de la station météorologique d’Arivonimamo qui a les mêmes traits caractéristiques qu’Ampahimanga. Ce dernier le même

17 type de climat que les Hautes Terres Centrales malgaches4. La zone d’étude est soumise à l’influence du climat tropicale marqué par l’alternance de deux saisons bien distinctes :

- une saison hivernale sèche et froide du mois de Mai à Novembre

- une saison estivale chaude et humide du mois de Novembre à Avril.

Le climat d’Ampahimanga est influencé par l’orientation Subméridienne de l’Ankaratra qui constitue une barrière orographique importante.

I-3-1-3- Une faible couverture végétale

L’espace est le témoin de la présence humaine qui l’a aménagé. Le paysage observé montre l’importance de l’intervention de la société sur son environnement. L’évolution des pratiques et l’extension de l’emprise de la population sur son espace façonne l’allure de la végétation. Dans notre zone, la forêt naturelle n’existe plus dans l’ensemble de la Commune d’Ampahimanga. Mais en ce qui concerne les forêts de remplacement par le reboisement, elles restent éparpillées (voir carte occupation du sol).A côté de ce reboisement, il convient de noter que l’eucalyptus est planté à l’origine dans toute la partie Nord et Est de la Commune. La couverture graminéenne constitue la formation végétale la plus étendue de la Commune (carte d’occupation du sol).Elle représente la quasi-totalité de la couverture végétale. Elle est le résultat de la dégradation de la végétation naturelle précédente. Mais elle subit à son tour la destruction lors du passage annuel des feux de brousse.

On rencontre deux types de végétation graminéenne :

- la « savane » caractérisée par le « rambiazina » (Helichrysum gymnosophisme)

- la prairie dégradée par les feux successifs. Imperata, Andropogon, Aristida et de cypéracées. L’Aristidafaçonnela prairie dégradée par l’érosion, par la mise en culture sans aucune restitution par le fumier ou les engrais.

Dans les bas-fonds humides on retrouve ces graminées associées à des roseaux, le « bararata » (phragmites mauritianus) et le « zozoro » (cyperus)

La forte présence humaine entraîne la dégradation de la couverture végétale à dominante graminéenne.

4 Direction de la météorologie et de l’hydrologie d’Antananarivo Ampandrianomby 18 Croquis n° 4: L‘Occupation du sol d’Ampahimanga avant 1998

SOURCE : BD100FTM et arrangement de l’auteur

Cette carte n°4 montre l’occupation du sol et la couverture forestière dans la Commune avant 1998. On constate que plus de la moitié du territoire est occupé par des savanes. Les zones boisées sont très petites.

19 CHAPITRE II- LE DYNAMISME ET LES VALEURS MORALES DE LA POPULATION : Atouts pour le développement rural d’Ampahimanga.

La population d’Ampahimanga s’est formée depuis les conquêtes Merina de l’IMAMO.

Des Andriana, Hova (roturiers) et Andevo y ont été envoyés pour coloniser l’espace. Les Français ont pris le relais. Ils catégorisent et fusionnent toutes ces différentes castes une seule, « les dominés ». Cette fusion apparente est devenue la base de la solidarité des habitants. Et la solidarité et le « fihavanana » deviennent des valeurs morales nobles dans leur mode de vie. Avec ses 18 528 habitants et une densité moyenne de 66 habitants /km2, la population est jeune, les 52,22% sont inclus dans la catégorie des 10 à 40 ans. Cette population jeune constitue un atout pour la Commune en tant que force de travail et main d’œuvre dynamique pour les activités agricoles.

II-1-Une population bien organisée

II-1-1- Une solidarité héritée de l’histoire

Avant le XIX siècle, Ampahimanga était juste une zone frontalière, non peuplée entre le royaume de l’Imamo et le royaume de l’Imerina. La rivière Iombifotsy traversant la Commune actuelle était la limite des deux royaumes établis par ANDRIAMASINAVALONA, roi de l’Imerina et ANDRIAMBAHOAKA père, roi de ‘Imamo« (Hubert DESCHAMPS : Ny tantaran’ny Andriana ; Antananarivo 1953, 3Tomes ». Ce fut au règne d’Andrianampoinimerina, et par ses conquêtes de l’Imamo que les deux royaumes furent réunifiés. Ce roi légendaire envoya des contingents d’immigrants Merina constitués de trois castes sociales de l’époque : des Andriana ou des nobles, des Hova ou roturiers, des « Andevo » ou esclaves, pour la colonisation de l’espace en question. Le peuplement d’Ampahimanga s’est concrétisé durant les différentes vagues de migrations qui ont lieu du temps du roi Andrianamponimerina. Ceci se faisait en trois vagues successives : la première se passait durant le règne d’Andrianamponimerina, la seconde sous le règne de Radama I et la troisième durant la colonisation5.

La population d’Ampahimanga est apparemment divisée en trois groupes selon la répartition et la localisation des castes sociales anciennes : le Centre et le Nord étaient la zone

5 « (Hubert DESCHAMPS : Ny tantaran’ny Andriana ; Antananarivo 1953, 3 Tomes 20 d’implantation des Andriana), le Sud était la zone d’implantation des Hova et l’Ouest fut une zone de migration des anciens esclaves après l’abolition de l’esclavage.

Alors, dans le cadre du développement rural, cette solidarité devient un facteur important pour l’obtention des objectifs préétablis. Dans cette optique, il n’est pas difficile d’orienter ou de diriger la population déjà unie dans la même doctrine. Ainsi, l’histoire a modelé une solidarité exemplaire renforcée par un dynamisme remarquable consolidé au sein des associations ou groupements encadrant cette population.

II-1-2- Une population dynamique

La puissante solidarité de la population est renforcée par son dynamisme. C’est un caractère et une des qualités fondamentaux de la population d’Ampahimanga depuis l’origine du peuplement de cette région. Ce dynamisme se caractérise par l’ardeur au travail, la mentalité progressiste et l’adhérence au sein des associations par les paysans.

Les paysans d’Ampahimanga sont des travailleurs enthousiastes. Ils vont travailler tôt le matin vers 5h pour ne revenir que tard dans la soirée 19h. Les paysans s’arment de beaucoup d’ardeur dans l’accomplissement de leurs activités personnelles et celles de la Commune. Les paysans d’Ampahimanga prennent au sérieux leur travail.

II-2- Une population en accroissement rapide et inégalement répartie

II-2-1- Une population jeune et nombreuse

La population appartient au groupe ethnique « Zanakantitra ou Tananarive ». Elle est issue des familles Merina qui ont effectué la persécution royale du milieu du XIXe siècle et se sont finalement fixés dans les environs d’Ampahimanga après plusieurs déplacements dans la région de l’Imamo.

Plus de 95% de la population paysanne vivent dans de petits villages disséminés dans toute la Commune et dont l’activité principale est l’agriculture.

21 Tableau n° 1: Réparation de la population par âge et par sexe 2009-2010

Sous- Age [0;10[ [10;20[ [20;30[ [30;40[ [40;50[ [50;60[ +60 Total total

MASCULIN 2015 1835 1582 1327 1114 718 392 8983

18528 FEMININ 2217 1926 1611 1395 1207 751 438 9545

Source : Enquête personnelle 2011

D’après le tableau n°1, Ampahimanga est l’une des Communes rurales les plus peuplées, avec une population totale de 18 528 en 2010. La densité de la population est de 66habitants/km2, deux fois plus de la moyenne nationale (27hab/km²). La population nombreuse favorise la destruction rapide de l’environnement à cause de l’extension des surfaces cultivées.

C’est aussi une population jeune car 52,22% de sa population ont de 10 à 40ans. Malgré l’effort de l’Etat pour la sensibilisation sur la limitation de naissance, la natalité reste élevée à cause de l’emprise de la conception traditionnelle qui considère les enfants comme une richesse. Par contre, les personnes âgées (+60ans) ne représentent que 4,47% de la population totale. Cette jeunesse de la population n’est pas étonnante car c’est l’un des traits caractéristiques des pays sous-développés. L’espérance de vie est faible.

Figure n° 1 : Pyramide des âges de la population dans la Commune

Source : Réalisation personnelle

22 D’après cette pyramide des âges, on constate que les jeunes et les enfants sont les plus nombreux. Elle montre qu’on est dans une zone à population jeune. Cette jeunesse de la population est prouvée par le gonflement du nombre d’habitants entre 10 à 40 ans. Autrement dit le nombre des jeunes est fortement supérieur par rapport aux personnes âgées. La population masculine et féminine est quasiment égale dans toutes les tranches d’âges.

La pyramide des âges de la Commune Rurale d’Ampahimanga montre qu’on est dans une zone à population jeune. Elle a une forme parasol, c’est-à-dire une base large et un sommet pointu.

II-2-2- Un habitat groupé le long des rivières

Les conditions physiques, principalement le relief, ont généré une répartition inégale de la population. La première concentration de la population rurale se localise dans des milieux qui ont un potentiel de production agricole élevée.

L’installation humaine ne peut pas être entravée par l’hostilité du milieu. Il y a plusieurs villages qui se forment le long des rivières comme ONIBE : Ambohimena, Tsarazafy, Antovontany, Fokontapia, Ambohijafy, Antsahalava ; IOMBIFOTSY : Ambohitringahimainty, Ambolotara, Amorontevana, Mangidy, Manjakatompo, Andrihikely, Madera, Amboanjobe, Ambohimandroso,….

Le style de maison est de type traditionnel construit en briques ou en terre bâtie. Mais quelques maisons, bâtiments administratifs et religieux sont souvent en dur. D’après nos enquêtes, cet emplacement des villages le long des rivières est lié à l’histoire du peuplement qui s’y est installé depuis longtemps et ensuite leurs descendants y sont restés.

23 Photo n° 2 : L’évolution de l’architecture des maisons

Source : cliché de l’auteur

Les types de maisons traditionnelles en terre battue et parfois fabriquées en béton se rencontrent dans le Fokontany d’Alakamisy Antsampanimahazo. Par cette photo, on constate l‘évolution des types de maisons à Ampahimanga. Ce qui explique l’évolution rapide et l’augmentation de revenu de la population de la Commune d’Ampahimanga. Le dynamisme de la population explique cet enthousiasme dans la protection de l’environnement.

24 Tableau n° 2: Répartition par Fokontany de la population

FOKONTANY MASCULIN FEMININ SOUS TOTAL

Ampahimanga 2589 2772 5361

Amohitringahimainty 289 325 614

Ankamory 338 373 711

Antanetilava 535 589 1124

Fis Efa-dreny 648 760 1408

Manjakatompo 747 693 1440

Ambohobary 371 442 813

Amboanjobe 300 281 581

Ambanifahitra 224 240 464

Ankazotokana 220 238 458

Antanimasaka 438 455 893

Alak Antsapanima/zo 1026 961 1987

Imerinatsimo 809 948 1757

Nangaka 449 468 917

TOTAL 8983 9545 18528

Source : PCD de la Commune 2010

Ce tableau n°2 montre que la population féminine est plus nombreuse que la population masculine.

25 Croquis n° 5: Répartition spatiale de la population par Fokontany

Source : BD 100 FTM et Arrangement de l’Auteur

Ce croquis n°5 montre que la partie centre de la Commune est la plus peuplée. Il montre la répartition de la population par chaque Fokontany dans la Commune en question.

26 II-3- Agriculture : base de l’économie

La majorité de la population active de la Commune rurale Ampahimanga se trouve dans le secteur primaire. Ce secteur regroupe l’ensemble des activités dont la finalité consiste à une exploitation des ressources naturelles comme celle de l’agriculture, de l’artisanat, des ressources forestières et du gisement minier.

II-3-1- La prépondérance des activités agricoles

La Commune rurale Ampahimanga est essentiellement agricole. On y pratique surtout des cultures vivrières largement dominées par la riziculture, la culture du maïs et la pomme de terre. La superficie cultivée par ménage est variable mais elle est en moyenne de 1,6ha dont 1ha sont des rizières et le reste des « tanety ». La manière de faire valoir est directe, c’est-à- dire que le propriétaire exploite lui-même son terrain.

La plupart des travaux agricoles se font à la main. Le seul moyen d’exploitation disponible et à la portée de tous, mobilisable à tout moment. Mais cela explique aussi la faiblesse du rendement. D’autant plus que la majorité des paysans garde encore les techniques de productions archaïques ou traditionnelles.

Le degré de l’aménagement est dicté par la position topographique :

- les pentes fortes et la partie sommitale des collines sont peu mises en valeur. Elles portent une végétation à dominance herbeuse sauf pour certaines parties aménagées pour l’extension des cultures de pommes de terre ou de manioc et de patates douces, ou occupées par la forêt du reboisement,

- les cultures fluviales sont localisées sur les parties colluviales et les pentes moyennes,

- les cultures maraîchères sont situées en contrebas de la pente et la riziculture se fait dans le bas fond et la plaine,

- Les habitations sont caractérisées par leur rapprochement des zones d’activités.

27 Photo n° 3 : Lieu d’habitation

Source : Cliché de l’auteur

Cette photo nous présente le degré de l’aménagement du territoire (pratique agricole) à Amboniriana Ampahimanga

Tableau n° 3 : La production agricole dans la Commune rurale Ampahimanga pendant la campagne agricole 2009

Spéculation Superficie (ha) Rendement(t /ha) Production(t/ans) Riz irrigué 2400 3 4800 Patate 1250 5 2500 Pomme de terre 850 2 1300 Mais 560 2 1120 Manioc 550 2 920 Haricot 520 0,25 120 Soja 250 Riz pluvial 80 1,5 50 Source : PCD et enquête personnelle

D’après le tableau n° 3, la riziculture tient la première place en termes de surface avec plus de 2480 ha. Le rendement reste faible avec un taux de 3t/ha à cause de la prédominance de la technique traditionnelle. Les autres cultures vivrières (pomme de terre, haricot, patates, manioc,…) tiennent une place importante dans les activités agricoles de la population dans la Commune rurale d’Ampahimanga. D’après nos enquêtes, les récoltes sont

28 en grande partie destinées à la consommation de l’exploitation.

II-3-2- Les activités para agricoles

II-3-2-1- Elevage, activité secondaire

Si l’agriculture tient la première place en tant qu’activité principale .l’élevage a toujours été l’activité secondaire de la population. Nombreux sont les paysans des Hautes Terres Centrales qui associent l’élevage à l’agriculture. La production du fumier, utile pour la fertilisation du sol, la traction animale, et l’épargne motivent les gens à pratiquer l’élevage.

Photo n° 4 : La commercialisation de pomme de terre à Mangatany

SOURCE : cliché de l’auteur

Cette photo n°4 montre l’importance de la charrette et des bœufs dans la vie de la population d’Ampahimanga pour le transport des produits agricoles.

La charrette tient une place importante dans le transport et l’évacuation des produits agricoles. Plus des 500 charrettes par semaine assurent le transport des pommes de terre venant de la partie Sud de la Commune : Nangaka, Ambohitringahimainty, Ambohimena, Ampanazava, Miandrandra et Ankaratra. En moyenne, chaque charrette peut transporter jusqu’à 800kg environ. On peut en déduire que la Commune écoule 350 tonnes de pommes de terre chaque semaine. Ces produits sont acheminés vers Antananarivo, ou plus précisément vers le marché des paysans à Anosibe. Ce qui met l’accent sur l’importance du secteur agricole dans notre zone d’étude.

29 Tableau n° 4: Type d’élevage avec leur production journalière

TYPE D’ELEVAGE NOMBRES PRODUCTION Autres volailles 4500 Poulets de chair 3350 250kg/j de viande Porcins 2710 720kg/j de viande Bœufs de traits 1200 Poules pondeuses 1200 1110 d’œuf/j Vaches laitières 50 400 litres/j de lait Source : PCD et enquête personnelle

Le tableau n°4 montre l’importance de l’élevage de volailles dans l’économie paysanne d’Ampahimanga. On a pu recenser 15000 têtes de volailles environ en 2009. Ce type d’élevage aide les paysans à résoudre leurs problèmes financiers ponctuels. D’après nos enquêtes, chaque famille possède au moins 10 têtes de volailles (des oies, des poules, et des canards,…). Ces volailles vivent sous le même toit que la famille à cause des habitudes anciennes. Les bœufs sont parqués à l’extérieur, la nuit. Le cheptel bovin est constitué de zébus de race locale. L’élevage, bien qu’extensif, est confronté à la dégradation des pâturages naturels au niveau des« tanety ». Cette dégradation est constatée dans la plupart des Fokontany. Les mauvaises conditions d’élevage et d’hygiène provoquent aussi un accroissement de la mortalité et la réduction du cheptel. Malgré cette situation, le cheptel bovin constitue l’épargne à long terme pour les paysans. Les bœufs de trait sont des outils de transport des produits agricoles. Ils sont également utilisés pour la production de fumier. Cela prouve la complémentarité de l’agriculture et de l’élevage au sein des exploitations agricoles de type traditionnel. Ce qui favorise le développement économique de la Commune et la pratique du reboisement.

II-3-2-2- Artisanat, activité complémentaire

Le développement artisanal est favorisé par :

- l’abondance des matières premières nécessaires telles le « haravola » et le « hazondrano » pour la vannerie (la confection de soubiques, de paniers, de chapeaux et bien d’autres articles …) se fait remarquer dans la partie orientale et dans la partie Nord de la Commune.

- l’abondance de bois favorise la construction de charrettes et d’autres matériels agricoles comme bêches, haches. Les charrettes font partie des produits commercialisés et

30 constituent la ressource financière principale de chaque famille .Nous avons répertorié à Alakamisy Antsapanimahazo dix (10) constructeurs de charrettes mais ce travail est encore de caractère artisanal. Malgré l’importance de l’artisanat et le rôle qu’il joue dans la vie des paysans, il reste une activité peu développée et moins rentable. La confection de cordes ou« tady » et de la vannerie complète la rentrée d’argent de chaque foyer. Ce sont les femmes qui se spécialisent dans ce travail. Les revenus obtenus à partir de ces activités peuvent assurer l’approvisionnement en produits de premières nécessités pour la famille tout au long de l’année.

II-3-2-3- Activités commerciales et transport routier indispensable

Le commerce se présente sous différentes formes dans la Commune. Le nombre d’épiceries dotées de différentes marchandises utiles est considérable.

Le transport tient une place prépondérante dans l’économie de la Commune. Cela est dû à l’existence des voies de communications comme les routes et les pistes qui relient les différents Fokontany entre eux. La Commune en question bénéficie de réseaux routiers complexes. La Commune est entourée par la route nationale qui relie le district d’Arivonimamo à Faratsiho.

Les charrettes restent les moyens les plus efficaces pour le transport des produits agricoles vers le marché. Il existe deux jours de marché par semaine à Ampahimanga, à savoir le Samedi à Ampahimanga, chef lieu de la Commune, l’autre « tsenan’ovy » marché de pommes de terre à Alakamisikely se tient tous les jeudis sur la route qui va vers la Capitale.

31 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

L’analyse des composantes du milieu naturel dans la Commune rurale Ampahimanga permet de dégager que la zone d’étude est à la fois riche et fragile. La rigueur de la topographie, la nature du sol et le climat tropical d’altitude exposent le milieu à l’érosion. A cela s’ajoute les activités humaines basées sur l’agriculture de type traditionnel. Au total, Ampahimanga est une Commune marquée par des crises environnementales sérieuses. Les problèmes se traduisent par la disparition de la couverture végétale, la fragilité du sol, la diminution de la production, et la destruction de l’environnement.

32

DEUXIEME PARTIE : CAMPAGNE DU REBOISEMENT, FACTEUR DE CHANGEMENT

DEUXIEME PARTIE : CAMPAGNE DU REBOISEMENT, FACTEUR DE CHANGEMENT

CHAPITRE III-INTERVENTION DES PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS A AMPAHIMANGA

L’intervention des partenaires techniques concernent le renforcement de la vulgarisation et de la sensibilisation au reboisement doit porter sur la conscientisation de la population, sur l’intérêt qu’elle peut en tirer. Autrement dit, il faut la convaincre des avantages qu’on peut tirer du reboisement.

Les méthodes d’approche et les techniques relatives au reboisement doivent être efficaces et compréhensibles auprès des paysans. Il est indispensable d’apprendre aux gens le sens de la responsabilité personnelle et collective face aux problèmes de leur environnement. La sensibilisation des jeunes à être les promoteurs du développement est essentielle. Leur intervention tient une place importante dans la perspective de la gestion durable de l’espace. Ainsi :

- la sensibilisation doit être menée d’une manière continue pendant toute l’année et en parallèle avec les actions. - la formation de tous (paysans, vulgarisateurs…) est indispensable et à faire valoir, à exploiter pour trouver le meilleur résultat. - la diffusion de différentes observations et d’expériences menées par les villageois est primordiale comme élément de connaissance et élément de dynamisme. Les visites paysannes entre villages ou même entre régions différentes constituent une stratégie à promouvoir. - le suivi des actions par l’encadrement doit être absolument régulier et fréquent. Des appui-conseils sont nécessaires pour favoriser les initiatives locales (création de pépinières, travaux d’entretiens…)

La sensibilisation doit être une activité permanente, et l’incitation en faveur du reboisement demande de la persévérance. Ainsi, la mise en boisement des espaces est fondée sur une bonne connaissance du milieu et des communautés concernées. Tout cela est exploitable pour mener à terme la sensibilisation afin de maximiser la participation des habitants.

34 L’éducation de la population serait ici une activité permanente, et les jeunes seront la cible favorable de la valorisation du reboisement. L’efficacité de la gestion durable d’un espace, dans le but d’en faire bénéficier la population locale est fonction d’une forte sensibilisation, ceci est dans le but de remplacer et de réhabiliter les forêts dégradées (reboisement), réduire la pression sur les formations naturelles, atténuer les problèmes écologiques et sociaux.

En général le sol d’Ampahimanga est inexploité, mal occupé. L’espace est faiblement exploité. Les données recueillies montrent une grande surface inexploitée dont 10 000ha de sol nu et 12374ha de savane herbeuse sur les 28000ha de superficie d’Ampahimanga. Rappelons que ces étendues sont surtout des planèzes constituant les 3/5ème de l’espace, le type de sol d’Ampahimanga est favorable à l’agriculture. Sur le sommet domine une végétation composée surtout d’eucalyptus s’étendant sur 6900ha dans les 14 Fokontany. D’autres espèces forment également la végétation d’Ampahimanga à savoir les mimosas qui occupent 400ha, les Tapia qui s’étendent sur 05ha localisés dans le Fokontany d’Ambohibary et de Fisoronana Efa-dreny et enfin les savanes herbeuses couvrent 12374ha du territoire.

Photo n° 5 : Le fruit du reboisement à Ampahimanga

Source : Cliché de l’auteur

Ces photos mentionnent le changement de l’espace (géoéconomique) de la Commune. Reboisement est une source de financement pour la construction des voies de communication.

On peut distinguer deux types de terroirs : ceux qui se présentent le plus souvent en terrasse ou en courbe de niveau (40%) et ceux qui sont en parcelles. Celles-ci sont sédimentaires et souvent laissées en jachère.

35 Dans le but de conserver l’environnement, plusieurs O.N.G s’intéressent à la zone d’Ampahimanga et y viennent en grand nombre : le FAFIALA, VATSY, ORIMPAKA, SAHA etc.…. Les artisans bénéficient du financement apporté par les O.N.G.

Tableau n° 5 : Les artisans d’Ampahimanga

PRODUCTEURS Ménages Quantité Producteur Marché local Saisonnier Plein temps

Menuiserie Les 14 FKT A/manga et 70 32 16/semaine d’A/manga A/mamo

Forgeron A/manga, Ampahimanga 30 30 450/semaine Alakamisy et et Nangaka Arivonimamo

Tisserand Manankasina, Manjakatompo 32 3 1500/semaine A/mamo et et Antanenilava Antananarivo

Vannerie A/manga, Panier 70/jours Les 14 FKT 65 25 A/mamo et d’A/manga Natte 50/jours Imertsiatosika

Fabriquant de Mangatany, charrette A/mamo, 9 7 15/mois Alakamisy I/tosika et Miarinarivo

Source : Enquête personnelle

Ce tableau n°5 montre le changement apporté par la sensibilisation à la pratique du reboisement dans la Commune et qui touche les autres activités de la population. La modernisation de travail est le synonyme du développement comme l’utilisation d’électricité dans les ateliers de construction de la charrette.

36 III-1- Des services publics et des organisations non gouvernementales

Madagascar subit un phénomène de déforestation qui touche plus de 100 000ha de ses forêts par an. Les ressources en sol, qui en dépendent fortement sont, elles aussi, menacées de dégradation. Face à cette situation, il faut renforcer la sensibilisation en matière d’environnement tout en proposant des solutions pratiques en vue de redresser la situation. Il s’agit d’aménager les « tanety » et les bassins versants à travers le reboisement, par la défense et la restauration du sol.

Vu la bonne volonté des paysans d’améliorer leur environnement, la création d’une pépinière privée leur est nécessaire et pour en faire, la population a mis en place une pépinière locale. Son existence permet aux paysans d’acquérir facilement des jeunes plantes. D’ailleurs, elle stimule la société paysanne qui veut investir dans la protection et la préservation de la zone.

- Le redressement de la situation par le biais du reboisement commence par la constatation de la dévastation progressive de l’environnement. Le reboisement étant nécessaire aux besoins familiaux (bois d’œuvre et de construction) est vivement encouragé par l’Etat, grâce à l’intermédiaire des services forestiers. Ils pourraient envisager l’octroi gratuit des terrains reconnus aptes et consacrés exclusivement à ces reboisements. Les travaux du reboisement constituent essentiellement à planter des jeunes arbres sur un terrain peuplé auparavant par une végétation forestière notamment sur les collines et les zones sensibles à l’érosion. Dans la commune rurale Ampahimanga, le reboisement est en grande partie constitué par des plantations d’essences exotiques à croissance rapide (Eucalyptus et le pin). Selon les acteurs du reboisement, il en existe deux types dans la Commune. :

Le reboisement à titre collectif : devant les effets catastrophiques de l’érosion favorisée par la destruction de la couverture végétale, l’importance du problème de l’environnement n’échappe guère à personne à Madagascar. Le reboisement constitue à cet égard une des meilleures solutions adoptées par la population locale pour enrayer les problèmes.

Ce type du reboisement a été réalisé sur des terrains domaniaux et scolaires. La Commune consacre deux journées par an pour le reboisement. L’une au mois de Janvier pour la mise en terre des jeunes plants et l’autre au mois de Juillet pour la suivie et l’entretient des plants (désherbage, débranchement…).

37 Le reboisement à titre individuel : compte-tenu de l’évolution croissante de la demande en produits forestiers, les paysans ont intérêt à faire le reboisement. Ce dernier représente une valeur économique à long terme car on dit que « le reboisement c’est pour l’avenir ». Les espèces les plus adaptées dans à Ampahimanga sont l’eucalyptus robusta connu sous le nom de « kininina » et le pinus patula (pin). Selon la recommandation des techniciens forestiers, les pins sont à planter de préférence sur les versants à pente forte et moyenne tandis que les eucalyptus aiment les stations à faible pente. Malgré ces recommandations techniques, les paysans préfèrent les eucalyptus dans leur logique de minimisation des risques (capacité de rejeter des souches et résistance aux passages de feu de brousses) et de revenus plus fréquents et réguliers (possibilité d’exploitation entaillés).

L’eucalyptus occupe plus de 80% des surfaces boisées suivi du pin et du mimosa. La mauvaise qualité du sol et les conditions climatiques difficiles nécessitent une bonne préparation du sol et des entretiens réguliers des jeunes plants. De plus, le calendrier de plantation concurrence celui des travaux rizicoles, surtout quand les pluies accusent des retards. Par ailleurs, les revenus issus des reboisements sont modestes du moins durant les premières années vu que les exploitations ne sont possibles qu’après au moins 10 à 15 ans.

Pourtant, l’affectation d’un sol au reboisement n’est ni exclusive, ni définitive. Cela dépend des finalités, même si les paysans sont conscients qu’il leur faut reboiser, pour la gestion de la fertilité des sols et la lutte contre l’érosion. D’après les observations et les résultats d’enquêtes, on peut conclure que ce sont les ménages ayant un certain niveau de vie et ayant une formation scolaire qui s’intéressent le plus au reboisement.

Des formations pour la défense et la restauration du sol :

Les opérations de défense et de la restauration des sols sont lancées dans le cadre des collectivités décentralisées pour lutter contre l’érosion. Les techniques culturales inadaptées entraînent la dégradation des sols. Ainsi, la gestion de cet espace revient à maitriser la situation en appliquant des techniques qui favorisent moins l’érosion. Elles reposent sur la rotation des cultures, la mise en place de systèmes antiérosifs et la remise en question de techniques traditionnelles inadaptées à des sols déjà fragiles.

Pour ce faire, outre le reboisement déjà signalé auparavant, les activités en matière de défense et la restauration des sols ont été conçues dès le début comme alternative permettant de rompre le cercle vicieux de paupérisation rurale, notamment en visant le maintien ou l’augmentation de la fertilité des sols en vue de la réduction de l’érosion.

38 La rotation des cultures :

C’est une technique de production qui a pour but de maintenir la fertilité du sol. Une association de culture sur une même parcelle ou sur des parcelles différentes. Par alternance, la rotation de culture peut être biennale ou triennale. La rotation peut être l’assolement qui est une technique la plus courante sur les Hautes Terres centrales malgaches. Dans la Commune rurale Ampahimanga, les cultures de rotation sont le manioc, la patate douce ainsi que le maïs et le haricot. Cette rotation de cultures est souvent alternée par une ou deux années de jachère. On a constaté que plus la durée de jachère n’est pas longue, plus le sol est fertile et s’améliore.

Pour les pratiques antiérosives :

Les dangers de l’érosion sont très importants à Madagascar avec des pertes en sols estimés en moyennes entre 1000 à 2000 t /hectares/an6. La pluie est le moteur principal de l’érosion. Elle reste cependant conditionnée par les facteurs climatiques mais surtout par la densité de la couverture végétale. Les pratiques antiérosives sont des techniques mises en œuvre pour réduire le ruissellement et les dégâts de l’érosion. La population locale tente d’élaborer progressivement des méthodes permettant de maintenir à long terme la production des sols. Pour cela elle lutte pour la conservation de la fertilité du sol.

L’aménagement antiérosif est nécessaire car l’érosion hydrique constitue le problème majeur de la production agricole en milieu tropical. Plusieurs ouvrages sont perçus par les paysans comme moyens de lutte antiérosive. Mais le plus souvent, ils combattent l’érosion à l’aide des canaux (« tatatra »). Toutes les parcelles sont munies d’un canal de production. Les canaux sont des sillons de labour élargis qui bordent les parcelles en amont. Ils sont construits lors du labour. Celui-ci débute en aval au bord d’une parcelle en progressant vers le haut. Ainsi, arrivé au bord supérieur de la parcelle, le laboureur aménage le canal de protection. Les canaux servent à éviter le ruissellement d’eau sur la parcelle, qui érode le sol et détruit les cultures. Les techniciens agricoles ont lancé de nouvelles techniques culturales pour freiner l’érosion depuis 2004. Cette technique concerne surtout les parcelles des cultures pluviales en suivant les courbes de niveau pour que les terroirs fassent des terrasses progressives. La terrasse progressive est un procédé biomécanique qui consiste à réduire la vitesse de ruissellement en atténuant l’indice de la pente. Dans la zone d’étude, cette méthode est

6 ONE, 1999, in Rapport sur l’état de l’environnement à Madagascar 39 praticable sur les parcelles abandonnées et sur les terroirs de cultures pluviales. Elle réduit la vitesse de ruissellement entraînant ainsi une diminution de l’érosion. Les travaux des sols participent assez favorablement au bon fonctionnement de cette méthode surtout pour les sols à pente forte. Ce sont les facteurs de changement des paysages forestiers dans la Commune Ampahimanga.

Pour mieux sensibiliser et former les paysans sur l’état des ressources naturelles il faut les responsabiliser dans leur milieu et les mettre en relation avec les problèmes environnementaux actuels. Cela permet d’analyser avec les populations locales l’évolution de leur terroir, de mettre en valeur les ressources principales utilisées et les potentialités du passé, d’aujourd’hui et de demain. Cela permet aussi d’expliquer ou de discuter le processus de dégradation de l’environnement. Cette première prise de conscience collective sur l’évolution des ressources naturelles sous la pression anthropique est nécessaire pour lancer des techniques nouvelles de gestion durable. On peut sensibiliser les paysans à la problématique environnementale à laquelle sont confrontées leurs activités destructrices et l’aménagement du territoire. A la suite de cet exercice de sensibilisation, il est possible de lancer un débat sur l’avenir des terroirs à court terme. Finalement, on peut aborder des solutions pour régler la situation.

Une sensibilisation ne suffit pas pour réaliser les objectifs fixés mais elle doit être accompagnée d’une formation. Avant l’exécution des travaux, une formation technique est nécessaire pour le bon fonctionnement des activités à entreprendre. Ainsi, une sensibilisation et une formation sur les effets néfastes de la pratique de feux de brousse et de la déforestation doivent être renforcées pour atteindre l’objectif de la restauration de l’environnement.

40 Photo n° 6 : Ecole Primaire Publique ; facteur de changement

Source : Cliché de l’auteur

Dans l’école photo n°6, on encourage et motive non seulement les élèves mais aussi les paysans à participer activement à la protection de l’environnement par le reboisement. On constate que les infrastructures scolaires transmettent de message pour la sauvegarde de l’environnement. C’est un support visuel le plus important.

Puis, la mise en place d’une pépinière, quelle que soit sa forme, communautaire groupée (dans les écoles primaires publiques et les C.E.G.) ou individuelle est importante. En tout cas, cela permet au pépiniériste d’obtenir en retour certains avantages par la vente des plantules. Cette création renforce l’organisation de la société rurale dans la prise en charge de son milieu.

Evidemment, la constitution d’une pépinière nécessite un encadrement technique et des conseils pour l’approvisionnement en semence, le mode de plantation et les entretiens. Elle est faite par les O.N.G.La technique de plantation est encadrée par les O.N.G. comme le FAFIALA dans le projet SEKOLY MAITSO, il y a aussi l’O.N.G. TANY MEVA qui participe à la recherche du financement du projet.

41 Photo n° 7 : Lieu d’habitation entouré par des forêts

Source : Cliché de l’auteur

Cette photo montre la participation des écoles à la pratique du reboisement. Toutes les écoles primaires publiques et privées dans la Commune rurale Ampahimanga ont bénéficié de la pratique du reboisement. Ils vendent les produit de leurs activités actuellement et les bénéfices sont également répartis entre la population locale et les services publics.

III-2- Les grandes orientations des pratiques du reboisement faites par les Ecoles Vertes ou Sekoly Maitso

Le groupement F.D.P assure l’animation et la formation des paysans.

III-2-1-La restauration de l’équilibre écologique

Etant donné l’ampleur et le rythme du processus de dégradation en cours, la couverture forestière est arrivée à un seuil critique pour sa pérennité. C’est pourquoi, il est urgent d’accorder une large place aux déséquilibres écologiques et à la restauration de cette couverture. La couverture forestière, dans les écosystèmes, joue un rôle important pour la préservation de certains équilibres dont la rupture se trouve à l’origine des problèmes écologiques de grande ampleur et parfois irréversibles. Ces problèmes provoquent, de manière directe ou indirecte, des coûts socio- et économiques considérables pour la population.

42 L’apport des agents d’aménagement et acteurs locaux est très important. Depuis longtemps, les paysans se sont intéressés à l’aspect économique et social dans leurs activités mais actuellement ils les pratiquent avec beaucoup de soins vu la fragilité de l’environnement.

De ce fait, pour sauver la dégradation du milieu naturel, la pratique du reboisement s’avère prioritaire dans la Commune, et cette pratique devrait prendre comme objectif principal la restauration des ressources naturelles. L’aménagement forestier, plus particulièrement le reboisement, doit viser la restauration du potentiel de production du sol selon les techniques appropriées et adaptées à l’environnement. La bonne gestion de l’exploitation organisée ou non cherche à satisfaire l’intérêt individuel et communautaire.

Le reboisement contribue largement au bon fonctionnement des activités rurales. Certains aspects écologiques des surfaces reboisées découlent de leurs effets sur l’espace rural.

Ainsi, un autre effet positif est aussi reconnu et observé dans le paysage : c’est l’amélioration du régime hydrique (sols plus humides), la diminution des phénomènes d’érosion menant à l’ensablement des rizières. La protection des « tanety »ou collines contre les feux de brousse assure dans une moindre l’enrichissement du sol. Par contre une partie des paysans craignent et prévoient que la récolte de paille pour la fabrication de précieux agents fertilisants tels les fumiers ou les cendres soit rendue plus difficile par la présence des lots reboisés.

Par ailleurs, on se demande pourquoi on a choisi le reboisement et pas d’autres activités telles l’aménagement agricole ou la promotion des produits artisanaux ?

La Commune rurale d’Ampahimanga est marquée par une dichotomie sur l’occupation du sol. Environ les deux tiers (2/3) de la surface totale de la Commune sont favorables à la pratique du reboisement et le tiers (1/3) environ est destiné aux activités agricoles et à l’élevage. Or les deux tiers (2/3) sont les plus touchés par la dégradation et se répercutent sur le reste. Par conséquent, des agents de l’aménagement priorisent la restauration des zones plus dégradées.

En effet, la recolonisation des zones à vocation forestière est l’une des préoccupations dans l’immédiat. Le reboisement est considéré comme la stratégie la meilleure pour la remise en état de la couverture forestière ainsi que le rétablissement de l’équilibre écologique de la région d’Arivonimamo.

43 Photo n° 8 : Organisation de l’espace

Source : Cliché de l’auteur

Photo de l’occupation du sol, au premier plan, la riziculture, puis la culture du manioc et de maïs et la zone boisée sur le versant. Les paysans organisent l’espace selon le besoin.

Du point de vue technique, les impacts du reboisement sont ressentis sur la productivité du sol et protègent les activités agricoles. Pour mieux comprendre ce constat nous avons procédé à des interviews semi-structurées auprès des agents du reboisement.

Plusieurs participants apprécient l’effet positif des surfaces reboisées sur la qualité et la quantité de la production agricole. Il s’agit en particulier de l’effet antiérosif y compris la lutte contre l’ensablement des rizières et l’augmentation de l’humidité ambiante.

44 Photo n° 9 : L‘ensablement à Ankoraka

Source : cliché de l’auteur

La photo n°9 montre la réduction d’ensablement à Ankoraka. C’est l’un des fruits du reboisement. Dans les zones où le reboisement gagne du terrain, le problème d’ensablement est atténué voire anéanti. Son rôle de protection est aussi attesté par la diminution des feux de brousse. Prenons par exemple les Fokontany suivants : Alakamisy Antsampanimahazo, Madera, Ampahimanga, Nangaka, Antanetilava oû les feux de brousse n’ont pas eu lieu depuis dix ans. La lutte contre les feux de brousse devrait être collective car c’est un ennemi commun de tous.

III-1-2. Le reboisement : une source de revenus non négligeable

Le reboisement est-il perçu comme source de revenus monétaires ? Il tient une place importante dans la vie des paysans. Les participants espéraient tirer des bénéfices rapidement lorsqu’ils se sont engagés dans le reboisement. Mais plus tard, ils ont compris que le travail avec l’arbre est une activité de longue haleine.

Quoi qu’il en soit, le reboisement est un moyen de développer la fréquentation des étrangers et d’améliorer de la qualité de vie.

45 Tableau n° 6 : L’évolution du nombre des touristes

ANNEES 2000 2001 2002 2003 NOMBRE DES TOURISTES 34 20 819 975

Source : ONE-Enquête communale 2007 (Région Itasy)

Le n°6 montre l’augmentation des touristes venus dans la Commune qui apportent le changement pour la population locale et le niveau économique de la Commune en question. Les supports de formation sont nombreux comme l’éducation paysanne, le vidéo débat, la conférence sur la conséquence néfaste de la dégradation de l’environnement, l’utilisation de l’audiovisuel (marionnette), radio-crochet, discours public. Ces méthodes sont nécessaires et tiennent une place importante dans le changement de la mentalité et le développement des paysans.

Si les paysans ne cherchent pas à obtenir de l’argent grâce aux arbres plantés, la grande majorité pense en économiser grâce au reboisement : il est prévu comme compte d’épargne qui pourrait en cas de malheur ou de besoin urgent, couvrir les dépenses financières ou autres. Dans les us et coutumes malgaches, les parents construisent des maisons pour leurs enfants, de même pour des usages quotidiens, pour les repas. Alors, l’achat du bois ne doit pas faire l’objet de dépenses dans le foyer. Dans le milieu rural, l’argent est rare, et chaque famille s’efforce de réduire au maximum les dépenses et la sortie d’argent sans raison valable. Pendant notre enquête, nous avons entendu dire que : le prix de dix pieds d’arbres est de 500000Ariary. Lorsque les paysans arrivent à planter des arbres, ils ont d’une part contribué au reboisement et également ils verront l’augmentation de leur revenu.

De plus, on sait que le reboisement est un moyen-clé pour assurer l’avenir de la Commune. On se dit aussi que si on ne bénéficie pas tout de suite de ce qu’on a fait, ce sera aux futures générations d’en profiter. Les parents ont à cœur l’avenir de leurs progénitures. Cette préparation se manifeste par la construction des maisons, l’acquisition des terrains ainsi que le reboisement car pour eux la forêt est une source sûre de revenu et de richesse. Le proverbe Malgache nous dit « Tanora mamboly hazo manan-kialofana rehefa antitra » « Jeune, tu plantes des arbres, vieux tu te reposeras sous leur ombre ». C’est un slogan des paysans pour la protection de l’environnement et la préparation à la vie future de leurs successeurs, c’est un investissement sûr.

46 En général, les paysans d’Ampahimanga ne donnent pas la priorité au reboisement, et ceci pour des raisons économiques. D’autres activités peuvent procurer plus vite de l’argent et satisfaire les besoins les plus urgents. Mais lorsque les paysans pensent au-delà des besoins immédiats, aux urgences diverses, le reboisement assure l’avenir. Une forte majorité s’accorde pour dire qu’à long terme, le reboisement rapporte plus que d’autres cultures. D’une part les cultures à cycle court sont utiles et indispensables pour faire marcher la vie quotidienne des paysans et d’autre part le reboisement c’est une sorte d’investissement à long terme et une épargne sûre.

CHAPITRE IV-LA DYNAMIQUE DES CAMPAGNES DU REBOISEMENT DANS LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA

IV-1- Perception et valorisation future des reboisements

IV-1-1- Valorisation future des reboisements

La valorisation est l’œuvre de leurs descendants mais pas forcément pour les paysans d’aujourd’hui.

Photo n° 10 : La couverture végétale sur le « tanety » et le versant

Source : Cliché de l’auteur

On constate à partir de photo n°10 montre la pratique du reboisement sur deux sites différents, sur les « tanety » et sur les versants.

47 Elle est effectuée pour se procurer des produits intermédiaires (bois de chauffe, bois rond ainsi que pour des convictions liées à des impératifs sylvicoles).

Le travail de plusieurs reboiseurs consistera à assurer le besoin (l’autosuffisance) en madriers et en planches pour ceux qui en ont besoin, pour l’héritage de leurs descendants et surtout pour l’amélioration des rentrées d’argent de chaque famille.

La Commune rurale d’Ampahimanga est actuellement dotée d’un point de vente des produits dérivés de bois comme les bois ronds, des produits finis comme des chaises, des charrettes, les résidus pour le bois de chauffe.

V-1-2- Les motivations pour le reboisement

Quelles raisons poussent les paysans à prendre l’initiative du reboisement ?

Deux réponses possibles se présentent :

Premièrement nous avons déjà mentionné que le reboisement est une activité pionnière dans la Commune. Donc, la sensibilisation est une démarche menée par les acteurs exogènes comme les institutions privées, projet SEKOLY MAITSO, VATSY, ORIMPAKA, SAHA….

Photo n° 11 : Campagne de Sensibilisation faite par les élèves des E.P.P

Source : Cliché de l’auteur

48 La photo n°11 montre la participation des élèves dans la sensibilisation des paysans au reboisement. Ils se déguisent en « Mpihiragasy kely » et ils sont regroupés par l’O.N.G SEKOLY MAITSO ». La population a pris conscience de leur vie future ou de leur avenir.

L’animation est facile à cause du dynamisme de la population d’Ampahimanga. Le but est de relever le défi du reboisement qui est transformé en projet en vue d’aider la Commune à émerger sur le plan économique et au renforcement d’une dynamique sociale porteuse d’action de production dans un milieu peu structuré. La méthode d’animation et la sensibilisation permettront aux paysans d’avoir confiance en eux-mêmes, de porter un regard prospectif sur leur situation et d’apprendre à prioriser et gérer des activités qui apportent du progrès. En 1998, le projet était en route. Presque toute la population d’Ampahimanga acceptait la pratique du reboisement pour préserver le sol et l’environnement.

Ensuite, l’insuffisance des terres arables dans la Commune oblige au reboisement. C’est pourquoi, le reboisement s’impose, en grande partie par une emprise sur le foncier. Il obéit à une logique d’occupation foncière, soit pour affirmer une présomption ou un droit de propriété, soit pour s’approprier des parcelles en friche des terrains domaniaux. L’arbre constitue une « arme »dont les paysans disposent pour la conquête de nouvelles terres.

La participation du ministère de l’environnement dans la sensibilisation au reboisement a favorisé aussi le changement de la mentalité de la population. Elle se présente en trois types. Elle se présente sur trois types :

- la mentalité idéaliste basée sur une vision positive ou optimiste ;

- la mentalité matérialiste visant à tirer le meilleur de chaque individu et entraine un désir de gagner et de vaincre ;

- la mentalité réformiste qui se définit comme le désir de nouveauté et de recherche, entrainant une société de consommation. Le changement de la mentalité de la population favorise le développement socio-économique et culturel. Exemple le développement commerciale.

49 Tableau n° 7 : Ventilation des revenus commerciaux des différents commerces

TYPES DE CATEGORIES BENEFICE EN MOYENNE NOMBRE COMMERCE Période de soudure Période de moisson

Petites épiceries PPN : bougies, 100 000Ar/ 70 000 à 15 sucre, savon,…. Semaine 150 000Ar/ semaine

Moyennes PPN+Produits 123 000Ar/semaine 150000 à 10 épiceries agricoles et 200 000Ar/ équipement semaine

Bars Boissons 70 000Ar/semaine 120 000 à 7 hygiénique et 500 000 alcoolique Ar/semaine

Boucheries Viande de porc et 350 000Ar/semaine 150 000 à 5 de bœuf 600 000 Ar/semaine

Collecteurs Produits agricoles 850 000 à 1 2 000000Ar à 20 des saisons : riz, 500000Ar/ 6500000Ar/ maïs, arachide, semestre semestre manioc

Source : Travaux sur terrain 2013

Ce tableau montre l’évolution du commerce dans la Commune en question. On constate le développement du commerce à Ampahimanga, quelque soit le type.

50

Figure n° 2 : Bénéfice moyen en Figure n° 4 : Bénéfice moyen en période période de soudure moisson

Les figures n°2 et n°3 représentent l’évolution du commerce ou les bénéfices du commerce dans la Commune Ampahimanga. On constate que pendant les deux périodes (soudure et moisson) le développement se met en marche.

En général le reboisement dans cette zone s’effectue individuellement ou par famille mais non par groupement de paysans. Le choix de l’espace est déterminé par chaque agent du reboisement ou chaque paysan y participant. L’existence et l’utilisation des infrastructures routières favorisent également le développement de la Commune.

51 Croquis n° 6: Les infrastructures routières dans la Commune

Source : BD 100 FTM, Arrangement de l’auteur

Le croquis n° 6 montre la densité des voies routières dans la Commune. On constate que les 14 Fokontany sont reliés entre eux par des routes ou des pistes. C’est un facteur important pour résoudre les problèmes socio-économiques de la Commune. L’existence des réseaux routiers facilite la circulation des échanges et la bonne relation avec les autres partenaires étrangers ou locaux

52 V-2-Evolution du paysage : du paysage dénudé au paysage couvert

V-2-1-Action du reboisement sur une décennie.

L’action du reboisement dans la Commune Ampahimanga est très développée depuis 1993. Elle est due aux animations faites par la coopération étrangère et la conscientisation de la population locale. Alors, le paragraphe qui suit va dégager la pratique du reboisement et nous allons prendre comme référence l’évolution du nombre de reboiseurs pendant la période de 1990 à 2000. Pour avoir des données fiables nous avons procédé à des enquêtes auprès des reboiseurs, auprès des responsables.

Tableau n° 8 : Evolution du nombre de reboiseurs à Ampahimanga

Années Avant- 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 projet Commune 0 5 4 3 5 50 70 110 210 400 680 Ampahima nga Source : Enquête personnelle

Figure n° 3: Courbe d'évolution du nombre de reboiseurs

800

700

600

500

400 Effectif des reboiseurs 300

200

100

0 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Source : Réalisation personnelle

Ce figure n°5 montre l’augmentation rapide de la participation au reboisement dans la Commune rurale d’Ampahimanga est due à la conscientisation de la population locale animée par la coopération Suisse et le groupement SEKOLY MAITSO. Pour eux, les forêts ont une

53 importance capitale pour l’avenir de .leurs descendants et celui de chaque famille. Actuellement Ampahimanga est l’une des communes bénéficiaires du reboisement. La Commune en question est actuellement reverdie par la couverture végétale...

V-2-2- Vers la permanence de la couverture végétale

Photo n° 12: Changement de la couverture végétale dans la Commune

Source : Cliché de l’auteur

Le changement de la couverture végétale dans la commune. Ces photos montrent l’évolution du paysage.

Auparavant ce paysage a été couvert d’une maigre végétation et la fréquence de feu de brousse n’a laissé que des surfaces dénudées. Actuellement, les terrains domaniaux reboisés sont couverts d’une formation continue d’arbres d’âges et de tailles différentes.

La pratique du reboisement a comme résultat une révolution dans l’espace et pour plus d’information : le tableau suivant nous renseigne sur les étendues des surfaces reboisées dans toute la Commune.

54 Tableau n° 9: Situation actuelle des surfaces reboisées

Localités Terrains domaniaux Terrains Terrains disponibles(en Ha) domaniaux reboisés et domaniaux reboisés certifié(en Ha) (en Ha) Amboniriana 640 20 20 Mangidibonga 500 30 10 Nangaka 450 10 8

Mandrevomaina 240 18 30 SOURCE : Enquête personnelle en Décembre 2013

Après la sensibilisation, la pratique du reboisement est généralisée et la population s’empresse de régulariser le titrage de leurs terrains nouvellement acquis.

L’évolution significative de la pratique du reboisement dans le temps et dans l’espace a donné une nouvelle considération des espaces de planèze.

V-3- L’enjeu du reboisement dans la mise en valeur de l’espace

La Commune a actuellement en forte couverture végétale. Cette situation constitue un atout pour l’agriculture. Elle bénéficie de différents systèmes de production.

V-3-1- Les différents systèmes de production

Conscients et convaincus des avantages offerts par le reboisement sur la vie quotidienne en général, les paysans ont modifié leur pratique

Les arbres ne se limitent pas au changement du paysage en reverdissant les paysages autrefois dégradés. Ils réduisent les interactions des différents principaux facteurs d’érosion. Ils favorisent l’infiltration et régularisent l’écoulement des eaux de ruissellement. Ils favorisent également le changement de système de production et contribuent aussi bien à la conservation du sol qu’à la résolution du problème de l’ensablement. Les paysans cherchent des techniques de production pour protéger les plantules. Donc, la conscientisation de la population locale favorise la restauration des ressources naturelles par la protection de l’environnement. D’où le recours à d’autres systèmes de production dont la photo suivante nous donne une illustration.

55 Photo n° 13 : Protection des plantules

Source : Cliché de l’auteur

Cette photo n°13 montre la revalorisation de « tanety ». Première étape de la mise en valeur des (tanety) ou des collines. Les paysans l’appellent le « asa tombana » ou le tout premier labour des nouvelles terres. On associe les plantes à des cultures de pommes de terre ou d’une autre culture pour la protection des jeunes plantes.

V-3-2-Les systèmes de production en mutation

A partir de 1995, le système de production est en mutation pour avoir des produits plus rentables : la riziculture, la culture de pommes de terre, et la pratique du riz pluvial (vary an- tanety), les arbres fruitiers.

56 Tableau n° 10 : Calendrier des principales activités pratiquées à Ampahimanga

Activités Janv Fev Mars Avrl Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Déc

Riziculture

Culture maraichère

Culture de contre saison

Surcharge de travail

Charge moyenne du travail

Source : Enquête personnelle

Le tableau n°10 montre que le calendrier agricole dans la zone concernée est presque étendu sur toute l’année avec un rythme plus accéléré pendant la saison pluvieuse. Il est conditionné par le rythme pluviométrique et les types de culture. Les périodes de pointe se situent comme suit : les travaux de préparation du sol s’étalent à partir du mois de Septembre au mois de Novembre. La plupart des produits sont récoltés entre le mois d’Avril et Juin tandis que les cultures de contre-saison vont du mois d’Avril au mois d’Octobre. Pour ces dernières, la préparation du sol s’effectue au mois d’Avril-Mai et la récolte en Septembre-Octobre.

57 Photo n° 14 : Les cultures contre saison

Source : Cliché de l’auteur

Cette pratique du reboisement est associée à une autre culture. Cette photo n°14 montre un exemple de culture contre -saison.

L’objectif de l’association est de protéger les plantules. Donc les paysans cherchent des techniques pour améliorer le système de production. Ampahimanga est donc une Commune qui tire profit de la présence des partenaires étrangers, en plus du dynamisme de la population.

58 CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

La pratique du reboisement joue un rôle prépondérant dans l’économie paysanne (locale) de la Commune rurale Ampahimanga. Elle apporte un changement important dans la vie de la population en favorisant le développement des différents types de cultures vivrières. Depuis une dizaine d’années, la Commune est soumise à des problèmes majeurs sous l’effet de l’action anthropique qui perturbe l’ensemble de l’équilibre écologique. En conséquence, les récoltes sont soumises aux aléas climatiques, entre autres l’ensablement. Le défrichement de la forêt expose le sol aux différents facteurs de destruction massive. La situation est particulièrement prise en main par la collaboration entre les paysans et l’Etat ainsi que des organismes non gouvernementaux investissant spécialement dans le domaine de l’agriculture et de l’environnement.

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TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DU REBOISEMENT

TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DU REBOISEMENT

CHAPITRE V- DES CONSEQUENCES BENEFIQUES DU REBOISEMENT

D’après notre étude, la pratique du reboisement entraîne des conséquences très importantes dans le développement de la Commune rurale d’Ampahimanga. Elle touche quelques domaines : social, économique, environnemental. Par définition le développement : c’est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement son produit réel global7.

V-1- Le reboisement, une activité populaire

V-1-1- Les changements conçus et reconnus par les paysans

La ressource forestière est renouvelable mais pas intarissable. En effet, les paysans d’Ampahimanga essaient actuellement de garantir au mieux et autant que possible les conditions de son renouvellement. Auparavant, la pratique du reboisement était effectuée dans des endroits isolés et couvre actuellement plus de 6500ha voir le croquis n°7.

On a vu d’après les images satellitaires (photo n°15) que presque toute la superficie de la. Commune est boisée C’est un avantage pour la Commune car on est convaincu que les ressources naturelles joueront un rôle important pour le développement de la région.

7 Dictionnaire des sciences économiques

61 Croquis n° 7: Couverture végétale après le reboisement

SOURCE : BD100 FTM et Arrangement de l’auteur

Le croquis n°7 montre l’évolution du paysage forestier de la Commune. On constate que les parties Nord, Est, Ouest et le centre sont les plus reboisées.

62 Photo n° 15 : Image satellitaire de la Commune rurale Ampahimanga

SOURCE : Google earthBD100FTM et arrangement de l’auteur

Dans le cadre du projet du reboisement, on donne plus de faveur à la population démunie mais en même temps, les gens riches peuvent aussi en profiter. Prenons l’exemple des « lavaka » suivant « Antsahamanitra et Ankazonorana » ce sont des lavaka (gros trous) stabilisés.

63 Photo n° 16 : Une forte érosion à Antsahamanitra

Source : Cliche de l’auteur

Selon l’enquête auprès des reboiseurs, ils ont constaté et ont observé qu’on a mis des plantes antiérosives. Et on constate qu’au fur et à mesure que les versants sont couverts de végétation, l’action de l’érosion est relativement « affaiblie » ou atténuée et les « lavaka »ne grandissent pas. De plus, le système radiculaire des plantes est indispensable car il constitue l’élément fondamental pour la fixation des couches superficielles. Ce système permet au sol de se régénérer rapidement par la présence des humus et des litières épais. Les paysans sont convaincus que la plantation d’arbres assure le maintien et l’amélioration de la qualité du sol à condition qu’elle soit bien entretenue.

De plus, selon les paysans, les impacts du reboisement ne concernent pas uniquement la morphologie des collines mais également la protection et la restauration des zones basses.

La Commune d’Ampahimanga, peut se diviser en deux zones : la partie orientale qui a connu une évolution très rapide de la couverture forestière à cause de la forme du relief (relief de planèze) et la partie occidentale dont la forme du relief est plus accidentée, d’où le reboisement peu développé.

La première zone, c’est- à dire, la partie Nord-Est d’Ampahimanga est caractérisée par un taux de participation élevé dans la pratique du reboisement. Les paysans de cette zone ont

64 commencé à reboiser depuis 1995 et actuellement ils sont certains d’obtenir des résultats concrets. La couverture végétale joue un rôle primordial dans la protection des terres arables contre l’érosion et contre l’ensablement des bassins versants. Ces reboisements constituent en effet une composante de défense et de restauration du sol et plus particulièrement dans le maintien de l’équilibre écologique. Ainsi, l’ensablement des rizières a complètement disparu.

Par contre, dans la partie occidentale (Antanetilava, Ankamory, Ambohibary, Fisoronana Efadreny, Antsahalava …..) les paysans sont en train de redynamiser les versants. Le reboisement n’a débuté qu’à partir de 1997.

De ce fait, le reboisement ne touche que les zones à vocation forestière. Malgré tout, la population locale est consciente qu’elle est la première responsable de son environnement. La pratique du reboisement lui a apporté un changement notoire dans le domaine social (individuel et collectif). On assiste à la réorganisation totale de la structure socio- économique….

V-1-2- Impact du reboisement sur la réorganisation de la structure socio- économique

D’après notre enquête, la pratique du reboisement a changé la morphologie du paysage et a également modifié progressivement la structure socio-économique des paysans. Durant les campagnes du reboisement, la Commune rurale d’Ampahimanga a bénéficié des avantages apportés par les O.N.G, comme le F.D.P (Fonds du développement Paysan), la Fondation TANY MEVA, financée par la Coopération Suisse. Ces O.N.G ont apporté des appuis aux structures traditionnelles locales. Mais après la pratique du reboisement en 1995, la population s’est bien structurée et organisée dans le domaine économique. En effet, les paysans sont devenus autonomes et professionnels dans ces structures et formeront plus tard une organisation bien fondée formant ainsi des partenaires potentiels.

La première preuve qui montre l’évolution de l’économie, c’est la répercussion sur la qualité de vie et le niveau de vie des paysans. On voit aussi le développement progressif de la Commune. Actuellement, la Commune rurale d’Ampahimanga bénéficie de l’électricité et de l’eau potable. Soixante pourcent (60%) des ménages, même presque tous les membres de la famille ont des téléphones mobiles, des postes de télévision et des postes radio. Pendant le jour de marché, chaque Samedi à Ampahimanga et du Vendredi, les gens viennent recharger leurs appareils de téléphonie. Cela montre le développement économique et l’augmentation

65 du revenu de la population de la Commune d’Ampahimanga. C’est un signe du développement apporté par la pratique du reboisement. La population peut suivre les informations ou les événements qui se passent dans toute la Grande île. Des événements dans le monde et même à Madagascar sont suivis en directe par la population grâce à l’utilisation de la télévision. Ils sont au courant de tout. Cela explique ou signifie qu’il y a un développement réel dans cette Commune.

La détermination de la population favorise ce développement de l’économie et l’évolution du paysage. Pour la Commune d’Ampahimanga, la forêt est désormais devenue l’une des sources de revenu de la population car elle tient une place importante dans sa vie quotidienne. Le document suivant nous en donne une preuve

Tableau n° 11 : Tableau de revenu moyen de chaque ménage d’Ampihimanga

Rubrique Montant Ariary/an Agriculture : Riz 500 000 Pomme de terre 270 000 Arachide 65 000 Haricot 5 000 Maïs 5 000 Légumes 15 000 Fruits 12 000 Manioc 20 000 Patate douce 25 000 TOTAL 917 000 Élevage : Bœufs 700 000 Lait 50 000 Volailles 250 000 Porc 250 000 TOTAL 1 250 000 Autres : Vente de bois 1 000 000 Pêche 16 000 Location 10 000 Secteur formel 65 000 TOTAL 1 091 000 GRAND TOTAL 3 258 000 Source : Enquête personnelle

D’après ce tableau n°11, le riz et la pomme de terre constituent les deux principales sources de revenus de la population. Les autres cultures sont destinées à la consommation. D’après notre enquête, 300 charrettes de pommes de terre par semaine en provenance de

66 Mangatany sont acheminées vers Anosibe d’Antananarivo, lors des jours de marché. Chaque charrette peut transporter 500 à 700 kg de pommes de terre. La culture peut se faire tout au long de l’année. Cela vient du fait que la zone est favorable à l’agriculture à cause de son type de sol volcanique de l’Ankaratra. On peut en déduire également que la pomme de terre est bel et bien source de revenu aussi.

Les paysans vendent rarement leurs bœufs. Ils le font uniquement en cas de force majeure. Les revenus venant de l’élevage bovin ne peuvent pas être pris en compte comme source de revenu permanent.

V-2- Reboisement facteur du développement rural

En tant que source de revenu paysanne, le reboisement est considéré comme facteur du développement rural tant du point de vue de la production que celui du système de production.

V-2-1-Reboisement à l’agroforesterie

L’agroforesterie est une pratique par laquelle on associe sur le même champ d’arboriculture. Notre étude nous a permis de savoir que celle-ci est tout récemment introduite dans la zone. Cette pratique vise à maximiser le profit que les paysans peuvent tirer des cultures vivrières et des arbres.

La préoccupation immédiate des paysans est la nourriture quotidienne. Les techniciens ont compris cela ; et par leur contribution et leur savoir-faire, ils cherchent avant tout à augmenter le revenu des paysans qui dépend certainement de la hausse du rendement agricole.

La mise en œuvre de cette innovation se fait sur trois niveaux : le « savoir », les « ressources » et le « pouvoir » :

- le savoir consiste au transfert des nouvelles techniques aux paysans. - ensuite les ressources comme le sol, le climat, l’eau,… les techniciens ont apporté de nouvelles méthodes pour bien gérer le terroir tout en équilibrant la structure sociale, les sollicitations économiques et le milieu naturel.

Le pouvoir de décision tient un rôle très important chez les paysans car les formations acquises entraîneront de nouvelles initiatives venant d’eux-mêmes. Prenons l’exemple de l’agroforesterie à l’initiative les paysans d’Ampahimanga : des pommiers, des kakis, des

67 pêchers, la vigne, l’ananas…Ceux-ci poussent bien dans cette zone mais des insectes nuisibles comme les mouches endommagent les fruits et les tuent. La revalorisation de cette arboriculture est vraiment intéressante dans la mesure où le choix des espèces adaptées à la région, aux caractéristiques physiques du sol conditionne la réussite du reboisement. L’arboriculture mérite effectivement d’être soutenue et suivie de très près.

A part son rôle de protection du sol, les cultures fruitières sont génératrices de revenus dans chaque ménage. Pour ces raisons, il est alors avantageux de vulgariser les informations les concernant. Il est utile de mobiliser la population à développer cette culture. L’agroforesterie étant une pratique associant sur le même champ l’arboriculture et l’agriculture vise à instaurer un profil complémentaire entre les cultures vivrières et les arbres. En un mot, la gestion durable de l’espèce requiert l’identification de l’espèce tout en cherchant à maintenir la productivité et la stabilité écologique. Tout cela montre que la pratique de l’agroforesterie est un facteur du développement de la Commune d’Ampahimanga.

Les Organisations (…) sont des facteurs de changement de la situation économique de la Commune. Elles changent la mentalité et stimule le sens de la responsabilité de chacun pour mieux conserver l’environnement. L’objectif est la valorisation future ainsi que l’amélioration du système de production dans le but d’augmenter le rendement. Actuellement cette Commune est au stade du développement dû à la pratique du reboisement comme moteur de changement économique et culturel.

Une gestion des ressources naturelles dans le cadre de l’aménagement du territoire.

Les réalisations opérationnelles en matière de production forestière et agricole ciblées et de conservation ne suffisent pas pour rendre effectives les mesures d’aménagement. Le plus souvent, celles-ci ne coïncident pas avec les priorités paysannes. Pour atténuer cette situation, une activité productive sera renforcée dans toute action d’amélioration de production (forestière, agricole) tout en respectant la gestion durable des ressources.

68 ►Développement et amélioration de la foresterie paysanne

La gestion durable des ressources forestières ne peut être envisagée sans une implication des différents acteurs locaux concernés.

- il est donc souhaitable pour la région d’intensifier la responsabilité de chaque acteur. Le service forestier devrait essentiellement assurer des fonctions d’encadrement, de formation, de contrôle et de suivi technique après le départ des O.N.G. Dans ce cas, le gouvernement devrait collaborer étroitement avec ce service par ses représentants.

- il faut que la mise en valeur des espèces forestières se base sur une bonne connaissance du milieu et sera exécutée et élaborée avec des appuis externes selon les plans de gestion négociés avec les communautés concernées.

- la poursuite des actions du reboisement et d’entretien sur les périmètres existants demeure un axe porteur du développement. Par ailleurs, des appuis et des conseils seront apportés pour favoriser des initiatives privées (pépinière à élagage éclairci). Il faudrait mettre un site d’expérimentation et de démonstration sur la maîtrise des techniques forestières, l’utilisation des différentes gammes d’espèces, la mise au point d’aménagements adaptés et des actions ciblées au niveau de la défense et de la restauration du sol.

- il est indispensable d’appuyer le fonctionnement de Cantonnement des Eaux et Foret(C.E.F) pour les prestations techniques demandées (locomotion logistique les agents techniciens). La nécessité d’offrir le maximum de formation semble justifiée pour les techniques de coupe, la qualification et la professionnalisation des mains d’œuvre travaillant dans le secteur bois. La notion de circuit commercial des produits forestiers : la connaissance des prix bien qu’elle soit maîtrisée par les propriétaires ne suffit pas. La structure de la filière bois, malheureusement encore dominée par les transporteurs et les spéculateurs urbains, nécessiterait des producteurs paysans ayant une maîtrise de la mise en vente des produits (transport et opportunité de la mise en vente).

- l’amélioration du fonctionnement des circuits de commercialisation doit mieux satisfaire la demande tout en encourageant l’offre des produits forestiers. Pour cela, il convient d’envisager des mesures destinées à faciliter l’accès au marché. La mise à la disposition des reboiseurs, les informations sur le cours indicatif pour le type de produit et sur les circuits commerciaux des produits forestiers au niveau local et régional, revêtent une importance particulière en vue d’une professionnalisation progressive du négoce du bois.

69 Photo n° 17 : Les cultures fruitières qui entourent le lieu d’habitation

Source : cliché de l’auteur

Cette photo montre la pratique de l’agroforesterie à Amboniriana Ampahimanga. La population est consciente du changement apporté par le reboisement.

V-2-2- Renforcer la productivité agricole

Ce programme constitue un thème central qui nécessite dans la région le dégagement de grandes options sur l’adaptation des productions et de spéculations au contexte physique et socio-économique. Cela à en déterminer les spéculations par zone. Ainsi, la gestion de la fertilité et la lutte contre l’érosion deviennent des actions favorisant l’intensification de la production au niveau des exploitations agricoles. En effet, plusieurs points sont à recommander :

- promouvoir une gamme priorisée de cultures contribuant aux besoins d’autoconsommation et à générer des revenus monétaires par la vente des produits.

- mettre au point et diffuser des modes de gestion adéquates permettant de maintenir et d’augmenter la fertilité du sol en aménageant les parcelles de production par des techniques d’agroforesterie.

70 - mettre en relation les organisations de base et les autres intervenants de la filière agricole pour intervenir de manière objective dans le processus de production.

Ce premier axe stratégique basé sur les principales activités de la zone ne se réalisera qu’avec

un cadre humain et social bien structuré.

Photo n° 18 : Les moyens de transport

Source : cliché de l’auteur

D’après ces photos n°18, on constate que la charrette et les bœufs jouent un rôle important dans la vie de la population locale d’Ampahimanga, c’est-à-dire le transport des produits agricoles.

L’insuffisance de terrains à consacrer au reboisement oblige l’amélioration de la productivité agricole. Quand les espaces cultivés arriveront à nourrir la population, on peut céder d’autres surfaces au reboisement qui sera mis en parallèle avec l’agriculture. Cela a poussé la population locale d’Ampahimanga à chercher de nouvelles techniques en vue d’augmenter la production agricole. Car la technique traditionnelle n’assure plus les besoins de la population. L’introduction de nouvelles techniques agricoles permettra aux paysans d’améliorer la quantité de production. Un effort est déjà entrepris par les paysans pour intensifier la riziculture et pour pratiquer les cultures de contre-saison. Mais le manque d’encadrement par les techniciens limite le rendement. L’application de nouvelles techniques (utilisation de nouvelles variétés, repiquage en ligne et de jeunes plants…) et la restauration du sol avec une bonne gestion de l’eau s’avèrent nécessaires. La rotation des cultures, la

71 pratique de la jachère, la protection contre l’érosion par l’utilisation des courbes de niveau, les haies vives, l’amendement du sol par l’usage de compost, d’engrais naturels… en un mot pour la bonne gestion de la fertilité du sol, le transfert de nouvelles techniques aux paysans sont primordiaux. Les techniques doivent être suffisamment pertinentes. Donc, il faut des résultats tangibles car seuls ceux-ci motivent et incitent les paysans à être plus actifs dans leur développement économique.

La production agricole doit répondre aux besoins de l’autoconsommation et surtout générer des revenus monétaires par la commercialisation des produits. Ainsi, il y aura un équilibre entre la promotion du secteur agricole et le reboisement. Favoriser la production agricole tout en maintenant le reboisement est indispensable sinon le développement est

handicapé.

La production totale du terroir ne suffit pas à l’autoconsommation car la technique reste archaïque ou traditionnelle. Mais par la mise en œuvre de l’agroforesterie, l’utilisation des nouvelles techniques agricoles les paysans obtiendront une certaine quantité de production agricole. Un effort est déjà entrepris par les paysans en intensifiant de la riziculture et en pratiquant les cultures contre-saison. Mais le manque d’encadrement par les techniciens n’améliore ni augmente le rendement alors que c’est le vif désir des paysans de produire plus. L’application de ces nouvelles techniques (utilisation de nouvelles variétés, repiquage en ligne de jeunes plants…) et la restauration des sols avec une bonne gestion de l’eau s’avèrent nécessaires. Les méthodes culturales de base comme : la rotation des cultures, la pratique de la jachère, la protection contre l’érosion par l’utilisation des courbes de niveau, les haies vives, l’amendement du sol par l’usage du compost, d’engrais naturels devront être maîtrisées par les paysans. En un mot pour la bonne gestion de la fertilité du sol, ils devraient être formés sur tous ces points. Le reste comme la maîtrise des nouvelles techniques transmises aux paysans nécessite des suivis car les paysans oublient vite ce qu’on leur a appris et ne sont pas très patients sur les aspects scientifiques et plus techniques. Si on veut obtenir des résultats concrets, les paysans ont besoin d’un soutien et d’un suivi étroit sur l’application des

techniques nouvelles et d’être encouragés vivement pour leur participation active.

72 Photo n° 19 : Rizières à Amboniriana

Source : Cliché de l’auteur

Cette photo n°19 montre l’augmentation du rendement. C’est l’un des rizières à Ampahimanga

La culture doit répondre aux besoins de l’autoconsommation et surtout d’augmenter le revenu par la commercialisation des produits. Ainsi, il y aura un équilibre entre la promotion du secteur agricole et le reboisement. Il s’agit de favoriser la production agricole tout en maintenant le reboisement, sinon le développement sera handicapé.

La technique de culture améliorée comme pour la pomme de terre, la riziculture utilisant des techniques modernes pousse vers l’augmentation de quantité et de qualité de production. En tant que Commune rurale, toutes les activités sont réservées à la consommation locale, sauf les produits artisanaux : vannerie, charrettes et autres. Ampahimanga est proche du chef-lieu de district, ce qui facilite la vente et la circulation des échanges avec l’extérieur. Cette Commune étant l’un des fournisseurs de la pomme de terre au marché d’Anosibe Antananarivo, jusqu’à 300 charrettes en approvisionnent par semaines. Trois variétés de pommes de terre sont cultivées dans la commune (ovy gasy, ovy rakoto, ovy fody). Les cultures pluviales se font sur les « tanety » où sont plantés par ordre d’importance la pomme de terre, le haricot, le maïs, la patate douce, le manioc, le tarot, des fruits et des

légumes, dont les petits pois.

73 Photo n° 20 : Culture de pomme de terre à Nangaka

Source : Cliché de l’auteur

Nous voyons à partir de cette photo la nouvelle technique de culture de pommes de terre. Elle favorise l’augmentation de production et au finale la croissance économique durable.

L’intensification agricole est due à la pratique du reboisement. En Asie, la révolution verte a fait doubler la production de céréales entre 1970 et 1995. Pourtant, la superficie de terres cultivées n’a augmenté que de 4% (Banque Mondiale, 2008)8. Cette intensification agricole a permis de répondre aux besoins alimentaires mondiaux et de réduire la faim et la pauvreté. En diminuant radicalement l’expansion de la surface cultivée, l’intensification agricole a également préservé les forêts et les zones humides, la biodiversité et leur fonction écologique.

La croissance économique d’un pays dépend ainsi de la croissance perçue au niveau de chaque région. A ce propos, la région d’Itasy est par exemple une région à forte potentialité agronomique en l’occurrence la culture vivrière. Ainsi, elle fait l’objet de très nombreuses opérations du développement. Il s’agit d’une région ciblée de longue date par le

8 Banque Mondiale, 2008, Rapport sur le développement dans le monde : l’agriculture au service du développement, Collection de Boeck, pp 216

74 développement rural : redynamisation de la couverture végétale, intensification de la riziculture (SRI : Système de Riziculture Intensive) vulgarisation des nouvelles cultures (pomme de terre, développement de l’élevage laitier, …). Toutefois, la pratique agricole actuelle, héritée des ancêtres, tend vers vulgarisation une extensive des terrains de culture et des ressources naturelles. Par conséquent, dans l’optique de trouver un équilibre entre la conservation des ressources et le développement socio-économique de la Commune, il serait intéressant de sédentariser la population en lui proposant une pratique améliorée visant à la satisfaction des besoins alimentaires et d’un surplus commercialisable. Ce défi lié à la recherche agricole est complexe et va exiger beaucoup d’efforts. La Commune doit continuer à favoriser l’intensification des zones à haute potentialité, tout en respectant l’environnement. En même temps, elle doit faire bien davantage dans les zones à faible potentiel où les ressources se dégradent.

Nous voudrions apporter dans cette recherche nos suggestions pour un développement harmonieux et durable de cette Commune. Nos propositions s’orienteront surtout vers l’amélioration de la technique agricole par la modernisation du système d’exploitation pour un accroissement général des rendements, tout en profitant des potentialités naturelles locales.

V-2-3- Favoriser la dynamique locale pour un développement durable.

Le reboisement est un outil pour le développement rural. On dit que le développement est durable si la satisfaction des besoins des générations présentes ne compromet pas la satisfaction des besoins des générations futures.

La prise de conscience de tout un chacun sur ses responsabilités tant au niveau des communautés de base, qu’au niveau des représentants de l’Etat serait un atout dans le développement de la zone. Le programme du développement exige une analyse objective. Une réflexion sérieuse sur les réalités économiques et sociales, l’implication des autorités sont déterminantes et favorisent le partenariat avec les organismes du développement (services publics, projets, O.N.G…). De plus, il faut accorder plus de valeur aux agents du développement. La forêt est un atout aussi bien pour les ménages que pour la société. Cette activité ne se limite plus à la restauration du déséquilibre écologique, mais également à l’amélioration du niveau économique et social des paysans. Le projet cible essentiellement les paysans de la Commune d’Ampahimanga vu que l’agriculture, principale activité, ne parvient pas à couvrir la totalité de leurs besoins financiers. A long terme, le projet du reboisement

75 vise à faire de la Commune une Commune pilote dans cette filière. Les actions doivent être effectives et s’orienter vers le bien être de la population.

Photo n° 21 : Electricité synonyme du développement

Source : Cliché de l’auteur

Cette photo montre l’existence de l’électricité à Ampahimanga. C’est un synonyme du développement.

Les collectivités décentralisées telles que les communes constituent une nouvelle forme de relation à travers l’administration. Ceci devra conduire à une intensification des stratégies locales du développement et à les réaliser pour l’avantage de la Commune.

D’ailleurs, la participation des paysans dans une politique de gestion communautaire conduit au progrès. Non seulement le reboisement mais aussi dans la constitution d’une coopérative assurent la défense des intérêts des habitants. De là on peut instaurer le grenier villageois.

Il faut promouvoir l’initiative locale pour prendre en main les constructions et les entretiens des infrastructures communautaires liées aux activités agricoles. On doit valoriser le reboisement pour l’écoulement des productions en bois : bois de construction, charbon de

76 bois, bois d’œuvre. La diffusion massive des nouvelles connaissances et techniques, l’écoulement des produits agricoles dépendent du dynamisme de la société paysanne et de son degré de structuration. Donc, les organisations doivent être promotrices du développement.

Renforcement de l’infrastructure hydraulique pour la distribution de l’eau.

La construction et l’amélioration des barrages d’irrigation est nécessaire dans la Commune en question : les cultures irriguées sont installées les vallées et les bas-fonds où les cultures pratiquées sont le riz et la pomme de terre9. L’irrigation est assurée par des canaux (des digues et diguettes) depuis les 15 barrages hydrauliques d’Ampahimanga. Les rizières sont utilisées pendant la saison de Novembre à Juin et pour la culture de contre-saison d’Aout à Novembre. Grâce à la bonne gestion de l’eau, la riziculture donne une production de 3750 Tonnes soit 3,5 tonnes/ha. Le type « rojomena » avec un cycle végétatif de 120 à 180 jours est le plus utilisé. Quant à la culture de courte saison (surtout la pomme de terre) le rendement est de l’ordre de 3 à 4 tonnes à l’hectare. On peut distinguer deux types de terroir : il y a celles qui se font sur terrasse ou sur courbe de niveau (42%). A part cela on trouve celles qui sont en parcelles. Au sujet des parcelles elles sont sédimentaires, jamais itinérantes ni laissées en jachère. De l’ordre de 0,58 ha par exploitant soit sur 3 rizières en moyenne et plus de 600ha pour les champs à « tanety », elles restent des propriétés familiales et sont laissées aux enfants en cas de décès des parents. Le mode de mise en valeur est direct à Ampahimanga où la famille s’occupe ensemble des tâches agricoles correspondantes si non la famille a recours aux travailleurs journaliers, au cas où elle ne peut tout faire. Entre autres ce paysage agraire est constitué par les cultures irriguées couvrant 6050 ha et des cultures pluviales couvrant 1250 ha. Les travailleurs journaliers sont nombreux. Ils favorisent le développement agricole dans cette zone d’étude.

L’existence de l’électricité et de l’eau potable dans la Commune est le fruit du reboisement. Au niveau mondial, l’électrification rurale est un signe du développement. L’alimentation en eau potable de la Commune est assurée par des bornes fontaines. L’adduction d’eau est réalisée par différents projets ou O.N.G, à savoir le SAF/FJKM, la FIKRIFAMA, le CARITAS et la JIRAMA pour l’électricité. Les Fokontany qui bénéficient de ce projet sont Ampahimanga, Madera, Alakamisy Antapanimahazo, Antanetilava, Nangaka, Efadreny, …

9 Plan Communal du développement 2008

77 V-3- Augmentation de revenu et flux engendrés à différentes échelles

V-3-1- Vers la commercialisation des produits : la disponibilité des moyens financiers

Dans le milieu rural, la pauvreté et le manque de moyens financiers servent toujours de moyens pour refuser tout projet qui demande même très peu d’argent : l’initiative du reboisement n’est pas une priorité de la société. La subvention financière est capitale pour s’engager dans une campagne du reboisement. Par exemple le reboisement organisé par le Ministère de l’environnement à Alakamisy Antsampanimahazo en 2002 a fini par attirer des touristes, environ plus de 800 personnes cette année-là et 950 touristes en 200310. Ce qui favorise l’enthousiasme de la population locale à chercher des partenaires financiers pour soutenir leurs activités, soit agricoles, soit artisanales. Et pour donner un aperçu sur le plan commercial, le prix d’un pied d’arbre de 15m environ est à peu près des 100 000 Ariary actuellement. Le proverbe malgache dit que : « Tanora mamboly hazo manan-kialofana rehefa antitra » ou« Jeune, tu plantes d’un arbre, vieux tu te reposeras sous son ombre ». En terme économique, cela signifie que, la forêt est une source de revenu ou de richesse pour la population. Actuellement, un hectare de forêt coûte au moins 2 0000 000 Ariary.

Photo n° 22 : Un exemple d’activités artisanales (Atelier de construction de la charrette à Alakamisikely)

Source : Cliché de l’auteur

10 ONE-Enquête Communale 2007 (Région Itasy)

78 La photo n°22 montre d’autre activité artisanale à Alakamisikely. Cette activité est financée per le P.S.D.R après la formation des paysans.

Les revenus issus de l’exploitation du bois peuvent être destinés à assurer la vie quotidienne de la famille paysanne. Cela constitue un autre moyen pour subvenir aux besoins : l’achat des produits de première nécessité(P.P.N), la prise en charge de l’éducation des enfants, la santé et aussi les obligations sociales et familiales. La participation de la population est fructueuse. La Commune Rurale d’Ampahimanga possède des infrastructures propres à chaque Fokontany comme l’eau potable, l’électricité, les écoles. Par ailleurs, en ce moment le bois commence à être exploitable et est utilisé dans la construction des habitations ou d’infrastructures diverses. Un des résultats palpables : les gens n’achètent plus des bois des zones environnantes ou d’Antananarivo ou en dehors de la zone.de leur Commune.

D’après les enquêtes effectuées auprès des reboiseurs, le reboisement est surtout pour la descendance future. On peut en déduire que les paysans sont en train de résoudre le problème de bois de chauffage. La rareté du bois entraîne le long déplacement à la recherche du combustible. Grâce au reboisement, ils ne vont plus acheter des bois de construction à un prix élevé. Au contraire, ils vont commercialiser en plus de leur autoconsommation. C’est un avantage dont les paysans bénéficient quotidiennement. En tout, les activités paysannes vont entraîner l’augmentation du P.I.B ou revenu communal. On assiste à l’amélioration des paysages à la diminution de l’action de l’érosion mais aussi à la hausse de rendement, à la baisse du taux de déscolarisation. Le reboisement a changé la morphologie du paysage, améliore également les conditions de la vie des ménages. L’investissement est sûr et rentable. Le projet du reboisement dans la Commune d’Ampahimanga vise à réduire la pauvreté rurale par l’augmentation des revenus et le renforcement des communautés locales de base, prenant en charge leur développement. C’est une activité rentable car en général, le reboisement est une spéculation à long terme. Mais l’association entre l’arboriculture et l’agriculture dans le cadre de l’agroforesterie peut instaurer un profit réciproque entre les cultures vivrières et les arbres. La création d’un net circuit commercial de bois d’œuvre est envisageable surtout quand les peuplements sont en âge d’exploitation.

Reverdir la zone entraîne un changement de la couverture végétale du paysage. Le résultat de la pratique du reboisement offre des espaces couverts d’une formation continue d’arbres, à la place d’un paysage pauvre en végétation, parfois complètement dénudé.

79 CHAPITRE VI- PERSPECTIVES D’AVENIR

VI-1- Reboisement source de capture du CO2

Par définition, le gaz carbonique pur (CO2) est un gaz incolore, non combustible, non toxique sauf à concentration élevée. C’est un gaz qui fait complètement partie du cycle de la vie : la respiration humaine produit du CO2 alors que les plantes ont besoin de CO2 pour pomper le carbone nécessaire à leur croissance. Nous vivons donc dans une atmosphère qui contient en permanence du CO2 dans sa teneur de l’ordre de quelques centaines de ppm, c’est- à-dire moins de 1%.

Le CO2 devient problématique quand sa concentration augmente dans l’atmosphère, car cette augmentation implique un déséquilibre dans la composition de l’air que nous respirons. A une concentration de 5% des difficultés apparaissent et à plus de 25% il est mortel.

Il est utilisé couramment dans la fabrication d’engrais, dans l’industrie agro- alimentaire, dans le secteur de l’énergie (industrie pétrolière et gazetière). Des réservoirs de

CO2 existent naturellement dans le sous-sol. Le stockage en sous-sol profond peut se faire pour des durées importantes (plusieurs siècles) en sécurité : acquières profondes, gisements de pétrole et de gaz épuisés, veines de charbon, roches basaltiques.

L’atmosphère de la terre contient naturellement des Gaz à Effet de Serre(GES) qui participent au maintien d’une température compatible avec développement de la vie sur notre planète : sans eux, la température moyenne serait de -18°C à la surface terrestre.11

Il est actuellement reconnu que les activités humaines produisent un excès de GES qui s’accumule dans l’atmosphère avec des conséquences diverses : perturbation des climats, élévation du niveau des mers, évolution de la biodiversité…

Pour lutter contre le réchauffement climatique, les plantes jouent un rôle très important. Avant tout, pour éviter l’accumulation de G.E.S (Gaz à Effet de Serre) impliqués dans le réchauffement climatique, dans l’atmosphère, il est nécessaire de limiter leurs

émissions. Dans le cas du CO2, intimement liée à l’utilisation d’énergies de fossilisation préconisées dans les actions à la source, il s’agit par exemple de sobriété énergétique et

11www.clubco2.net : Structuration de la recherche française dans le domaine de la capture/transport et stockage de CO2

80 d’utilisation d’énergie ne produisant pas de CO2 (énergies renouvelables, nucléaires). Mais selon les estimations des experts, le rythme du développement de ces énergies ne permettra pas de répondre rapidement aux besoins actuels ni à l’augmentation importante des besoins en énergie des pays en développement. Du coup, des solutions de traitement au point d’émission, tel que le stockage de CO2 deviennent d’intéressantes alternatives complémentaires.

Le stockage du CO2est une solution pour lutter contre le réchauffement climatique par ce qu’il est intéressant d’inclure la solution de stockage du CO2 comme une technologie de transition. La filière C.S.C. (Captage et Stockage de Carbone) est une solution qui permettra dans les 50 à 100 prochaines années de nous laisser le temps de complément « pour carboniser » l’énergie que nous utilisons.

On peut capter et stocker le CO2 parce qu’il peut être revalorisé sous certaines conditions (pureté économique) notamment en tant que matière première dans l’industrie chimique. Mais les besoins mondiaux restent insignifiants puisqu’ils représentent moins de

1% du CO2 liés à l’activité humaine.

Du coup, faire de la capture sans stockage parait incohérent, compte tenu des opportunités très limitées du recyclage du CO2. La planète peut résoudre les problèmes de

CO2 naturellement, …en plusieurs milliers d’années ! Les plantes absorbent du CO2 par le biais de la photosynthèse (transformation du CO2 atmosphérique en composés organiques) mais le stockage dépend de la durée de vie de la plante. Un incendie de forêt entraînera par exemple en quelques minutes le rejet de tout le CO2 capté au cours de la vie de plante. De plus, dans certains cas, les émissions de gaz à effet de serre provenant de la végétation peuvent être plus importantes que le gaz capté : lorsque la plante est soumise à un stress hydrique important, dans les forêts non entretenues où la dégradation végétale entraîne des émissions de méthane.

VI-2 - La question foncière

La question foncière est centrale à Ampahimanga. La croissance démographique a entraîné l’insuffisance des espaces cultivables. Or, le reboisement est en relation avec la situation foncière.

La possibilité des litiges concernant l’appropriation des terrains reboisés a favorisé les caractères individuels du reboisement. L’insuffisance de terrain a limité la participation des

81 paysans. Ainsi, un propriétaire effectue le reboisement de son propre domaine pour que tout soit clair sur le plan foncier.

Beaucoup d’habitants veulent participer au reboisement mais la réduction des terres à reboiser constitue un obstacle. Ils ne veulent pas consacrer les champs de culture qui sont eux même restreints au bois. Les terrains domaniaux n’existent presque plus, les espaces ont des propriétaires même si l’appropriation est officieuse. Même les « lavaka » quand ils sont boisés ont des propriétaires. Cette faible disponibilité de terrains a obligé certaines personnes, voulant planter plus d’arbres, à réduire l’écartement.

Le reboisement communautaire par la constitution des réserves foncières est effectivement important. Spécifier des surfaces du reboisement concrétise l’impact des efforts engagés sur l’environnement et le développement de la population : c’est la création d’une zone d’action en faveur des arbres.

Pour la Commune d’Ampahimanga, étendre les surfaces boisées est encore réalisable malgré la saturation de l’espace et la forte occupation du sol. Mais la réalisation du projet du développement nécessite des moyens financiers.

La disponibilité des moyens financiers

En milieu rural, la pauvreté et le manque de moyens financiers sont toujours évoqués pour refuser tout projet qui demande le minimum de moyen financier. Autrement dit l’initiation au reboisement n’est pas une priorité de la société. La subvention financière est capitale pour s’engager dans une campagne du reboisement. La faiblesse du pouvoir d’achat, l’absence de l’épargne n’encourage pas les paysans à reverdir même si les bois constituent une alternative pour la réduction de leurs problèmes dans la vie quotidienne.

L’existence des fondations qui subventionnent les actions du reboisement et les autres actions du développement est très importante.

Pour favoriser un développement effectif et durable, les fonds à titre de subvention et à titre de prêts sont de véritables moteurs de l’économie paysanne de sorte que l’amélioration des productions agricoles mérite la coopération avec les intuitions spécialisées dans les domaines épargne-crédits comme la CECAM (Caisse d’Epargne ou des Crédits Agricoles Mutuels). Mais à part le reboisement d’autres secteurs ont besoin des moyens financiers indispensables.

82 Cependant, les paysans peuvent renforcer le dynamisme de leurs organisations en associant et en créant un système simple et durable d’épargne crédit.

Ils pourront faire appel à des techniciens extérieurs pour les appuyer, les conseiller afin d’augmenter la production.

Ainsi, le développement de leur zone est entre leurs mains et ils en sont responsables.

Rôle de l’Etat

Il faut que l’Etat sensibilise les paysans à approcher le bureau foncier et les responsables cadastraux.

C’est l’Etat même qui gère les conflits fonciers entre riches et pauvres. Il facilite aussi les moyens d’appropriation.

La collaboration avec les autres organismes

Les reboisements réalisés à Ampahimanga ont été effectués avec les associations FAFIALA, SEKOLY MAITSO et appuyés par la Fondation Tany Meva et la coopération Suisse. C’était très important pour entamer la reforestation de la zone. De plus, le reboisement est très apprécié, et devenu une activité au même titre que l’agriculture. Cette motivation doit trouver d’autres partenaires forts dans le domaine. Par exemple, le projet FDP (Fonds du développement Paysans) qui travaillent pour les reboisements dans la District d’Arivonimamo, et dont la réussite a eu de échos auprès des certains habitants. En effet, Ils interviennent plus particulièrement dans la conservation des formations naturelles que possède cette région. Au niveau régional, l’équilibre du reboisement est à instituer pour un développement équitable.

Tout cela nous permet de dire que les fruits du reboisement tiennent un rôle capital dans la vie économique et environnementale de la Commune et même de la région.

83 CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

La Commune rurale d’Ampahimanga a bénéficié du reboisement que l’on considère comme un moyen sûr pour le développement économique et surtout pour remédier aux dégâts causés par l’homme sur son environnement. Il à été combiné avec l’agriculture, base de l’économie locale en utilisant des méthodes traditionnelles. Cette agriculture est caractérisée par la prédominance des cultures vivrières de type traditionnel. Et cela, malgré la position géographique de cette Commune, située à plus de 1750 m d’altitude, car les productions y sont exposées à la sècheresse, à l’’ensablement et à l’action des phénomènes anthropiques. Devant cette incertitude de production et de déforestation, les paysans ont essayé de changer leurs systèmes de production et de restauration du paysage pour tenter de rétablir une situation économique plus viable. Et ils ont réussi. Mais pour ce faire, ils étaient obligés de chercher d’autres alternatives qui tournent autour de :

- la diversification des productions et de l’extension du terroir par la mise en valeur des « tanety ».

- la recherche de revenus monétaires complémentaires comme le salariat agricole, le métier artisanal,

- le développement durable de la Commune fondé sur la mise en valeur des paysages forestiers ou la mise en valeur des ressources naturelles existantes dans l’idée de leur redressement par le biais l’intensification du reboisement, de la défense et la restauration du sol. La mesure de protection de l’environnement dans la Commune est faite dans le cadre d’une incitation de la population locale est à participer à la réalisation avec l’appui de l’Etat. La pratique du reboisement est donc un atout pour le développement de la Commune, de la région, même de l’Etat tout entier.

84 CONCLUSION GENERALE

En milieu rural comme Ampahimanga, l’agriculture constitue la principale activité de la population. C’est aussi le lien principal entre la population et son environnement. L’agriculteur utilise et gère les ressources naturelles existantes telles que la terre, l’eau et les ressources forestières. Dans la Commune Ampahimanga, la croissance démographique avec ses besoins alimentaires conjugués à une grande fragilité du milieu poussent à s’interroger sur la préservation des ressources naturelles et à faire le reboisement. Cela n’était pas du tout le souci, il y avait toutes sortes de problèmes. En effet, l’action du feu, de la déforestation et de la technique agricole traditionnelle en amont, la superficie cultivable au niveau de la commune diminuait progressivement. Le défrichement pratiqué auparavant dans la Commune entraînait l’infertilité du sol et la réduction générale de la production. La mise en pratique du reboisement a permis de redresser le niveau de vie de la population paysanne tout en assurant le développement économique de la Commune.

La croissance démographique dans cette zone a entrainé une forte densité rurale et une diminution des superficies cultivables disponibles par ménage au fil des générations. En plus, la production au niveau de la Commune est faible à cause des aléas. Face à ces problèmes, les paysans sont obligés d’adopter des stratégies de survie à court terme qui renforcent le cercle vicieux de dégradation des ressources naturelles. Ils se sont efforcés de mettre en valeur les « tanety » par le reboisement et avec leurs techniques culturales traditionnelles. La conscientisation de la population face aux conséquences de la dégradation de l’environnement entraîne la recherche d’une meilleure voie pour sortir de la pauvreté d’où la combinaison du reboisement avec la revalorisation de la couverture végétale, une technique qui rapporte à en juger par les résultats observés à traves le développement actuel dans toute la Commune rurale d’Ampahimanga.

En fin de compte, la situation économique (surtout de l’agriculture) dans notre zone d’étude nous a amenés à réfléchir sur l’influence de l’intervention de l’homme sur le milieu naturel. La pratique du reboisement est une clé pour lutter contre la dégradation de l’environnement, et pour l’amélioration du niveau de vie de la population, pour revaloriser la situation économique de la Commune, et même de la région. C’est un moyen à long terme pour résoudre le problème financier des paysans. La gestion des ressources naturelles demeure aussi un enjeu socio-économique et agro-économique de première importance.

85 Quant à la ressource forestière, il est intéressant de noter qu’il y a des nouvelles dynamiques du reboisement initié par le Sekoly Maitso, la Coopération Suisse...

Ainsi, l’aménagement durable des « tanety » dans la Commune repose sur une maîtrise de l’évolution du milieu naturel sous l’action de l’homme. La compréhension des changements passés de l’occupation des sols dans la Commune rurale Ampahimanga est importante pour l’étude de l’’impact des actions anthropiques sur la dynamique de la couverture végétale dans cette zone. Cette dynamique conditionne les différentes mesures tant spatiales que temporelles à prendre pour le redressement de cette richesse naturelle de la commune.

La compréhension de composantes physiques, sociales et environnementales de la Commune Rurale d’Ampahimanga nécessite une nouvelle vision de la politique économique et une remise en cause des activités anthropiques destructrices des ressources naturelles.

86 BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

1- BIROT (P), Contribution à l’étude de la désagrégation des roches, centre de documentation universitaire, Paris, 232 Pages. 2- DONQUE (G), 1971, Contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar, Thèse Lettres Tananarive 478 Pages. 3- ESTIENNE(P) et GERARD (A), 1970, La climatologie, Armand Colin, Géographie, Paris, 268 Pages. 4- ERIC (P), ECKHOLM, 1977, La terre sans arbre : destruction des sols à l’échelle mondiale. Editions Robert LAFFON. Paris 329p 5- FOURNIER (F), 1960, Climat et Erosion, PUF, Paris, 201 Pages. 6- FLORES (X), 1970, Les organisations agricoles et le développement économique et social des zones rurales, Genève, 608p 7- GUYOT (G), 1999, Climatologie de l’environnement, cours et exercices, 2ème édition, Paris, 507 Pages. 8- HUMBERT (H) et DARE (C), 1965, Notice sur la carte du tapis végétal de Madagascar. Extrait travail Section Scientifique et Technique de l’Institution française de Pondichéry, hors-série n°6 9- LOYAT (J), 2007, Ecosystèmes et sociétés, concevoir une recherche pour un développement durable. Collection Cemagref, Cirad, IRD. Paris, 226p 10- MOTTET (G), 1980, L’Ankaratra et ses bordures : recherches de géomorphologie volcanique, Tome I, Le massif de l’Ankaratra.112 pages 11- RANAIVOSON(R) 1999 : « Elaboration des outils de gestion durable des ressources naturelles dans le FivondronanaAmbatolampy par l’utilisation du S.I.G. » E.S.S.A FORET. Université Antananarivo 96 pages.

OUVRAGES SPECIFIQUES AU REBOISEMENT

12- ANDRIAMBAHOAKA (H) 1990 : « Contribution à l’étude de quelques légumineuses arbustives : Tephrosia- vogela- crotalariagrahaminna- comme haies et fertilisants organiques sur tanety à Ambatofotsy ». Thèse de Doctorat de Troisième cycle Département Biologique et écologique végétale. Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo, 245 pages.

87 13- BORIE (J.M) 1990 : « Place et intégration de l’arbre dans l’exploitation agricole des petites périmètres irrigués de l’ODR. Madagascar : Office d’Edition de la Recherche Scientifiques et Coopération internationales, 180 pages. 14- MOREAU (S) 1997 : « Les paysans et l’arbre, fonctions et représentations de l’arbre à Madagascar » : D.E.A de Géographie Universitaire Paris IV, 128 pages. 15- RAHAMALIVONY (R) 1988 : « Les rôles et formes du reboisement à Madagascar » : Séminaire internationale sur la gestion de l’environnement TAMATAVE. UNESCO- PNUD pp 123-133. 16- RAKOTONDRABE (F) 1997 : « Contribution à la compréhension des logiques paysannes en réponse à l’offre du reboisement villageois ». D.E.A en Sciences Forestières Université d’Antananarivo P78 17- RAMAMONJISOA (B) 1997 : « Guide d’analyse de rentabilité des investissements forestières : manuel à l’usage des techniciens du développement rural ». Antananarivo Département Eaux et Forêts ESSP 86p.

REVUES ET JOURNAUX

18- Akon’ny Ala, Bulletin du Département des eaux et forêts de l’ESSA, n° 14 Juin 1994. 19- RAKOTOMANANA (J), 1989, La conservation des sols in Akon’ny Ala N°3, pp 15- 19 20- RAKOTOMANANA (J), 1988, Climat, érosion et techniques culturales sur les haut- plateaux de Madagascar in Recherches pour le développement N°6, pp 165-181. 21- BAULIG(H), 1953, Ablation en surface et érosion linéaire, Revue de Géographie, Lyon, page 229-231. 22- BEAUDET(G), MARTIN(J), MAURER(G), 1964, Remarques sur quelques facteurs de l’érosion des sols, Revue de Géographie n°6, page 229-231, Rabat. 23- BOURGEAT, 1972, « Sols sur socle ancien à Madagascar », Mem ORSTOM N°57 24- Dette-Nature, 1993, « Erosion et conservation des sols » 25- Dette-Nature, 1994, Stratégie forestière du Faritany d’Antananarivo. 26- Direction des eaux et forêt, Service de la reforestation et des stations forestières, 1998, « Etude socio-économique pour le projet environnemental du reboisement villageois dans le Faritany d’Antananarivo, Mahajanga, Toliara » 27- ONE, 1994, Rapport sur l’environnement à Madagascar, 149p 28- Madagascar revue de géographie n°22(Janvier-Juin 1973), Faculté des Lettres, Laboratoire de Géographie, Université de Madagascar.

88 29- Madagascar revue de géographie n°28(Janvier-Juin 1976), Faculté des Lettres, Laboratoire de Géographie, Université de Madagascar. 30- Madagascar revue de géographie n°40(Janvier-Juin 1982), Faculté des Lettres, Laboratoire de Géographie, Université de Madagascar.

WEBOGRAPHIE 31- http/www.pnae.mg : (PDF de la région d’Itasy) 32- www.climnet.org/CTAP (réseau d’ONG ENVIRONNEMENTALES) 33- www.ifp.fr (Institut Française du Pétrole : centre de recherche et développement industriel, de formation et d’information pour l’industrie des hydrocarbures. 34- www.effet-de-serre.gouv.fr (Mission Interministérielle Effet de Serre) 35- www.clubco2.net (Structure de la recherche française dans le domaine de la Capture / transport et stockage de CO2 36- www.ademe.fr (Agence De l’Environnement et de le Maîtrise de l’Energie) 37- www.Ird.mg/4d 38- www.agroécologie.cirad.fr

89 ANNEXE QUESTIONNAIRES FICHE D’ENQUETE AU PRES DE MENAGES I- RENSEIGNEMENT SUR LE MENAGE 1- Indenté FOKONTANY:………………………………………………………………. Village:……………………………………………………………………….. Nom et prénoms de chef de famille :……………………………………….. Profession :…………………………………………………………………… 2- Caractéristiques du ménage Taille du ménage :…………………………………………………………….. Age et nombre d’enfants scolarisés :…………………………………………... II- RENSEIGNEMENT SUR LE REBOISEMENT 1- Questionnaires pour les reboiseurs Depuis quand pratiquez-vous le reboisement ? Sur des terrains domaniaux :…..ou terrain privés :….. Motivation au reboisement : Sensibilisation :….., Appropriation foncière :….. , Autres :….. Avez-vous des connaissances en sylviculture ? Sur la pépinière :…. Sur plantation :….Sur l’entretien :…. Avez-vous acquis les techniques du reboisement ? Trouaison-Par feu-Elagage-Eclairage-Désherbage Mode d’approvisionnement en plante : Pépinière du cantonnement des eaux et forêts Pépinière privée :….ou Personnelle :….ou projet :…. Préférez-vous reboiser : individuellement :…. en association :…., par famille :…., autres :…. 2- Questionnaires pour les non reboiseurs Pourquoi ne pratiquez-vous le reboisement ? Peu de terre :…. , peu de temps :…., peur de feu :…. , autres :….

90 3- Questionnaires pour les responsables Superficie des terres à vocation forestières dans la commune :… Superficie des terrains reboisés :… Domaniaux :… Privés :… Superficie des terrains reboisés et certifiés :… Procédure sur la certification et la dotation des terrains reboisés :… Existe-il des activités forestières dans la région ? - Scieur - Bucheron - Transporteur des bois - Charbonnier - Autres Comment se présente le problème foncier dans cette commune ? Solution adaptée :… III- RENSEIGNEMENT SUR L’AGROFORESTERIE 1- Aménagement des collines Faites-vous des fossés ou des canaux ou des muettes de retenu ? Utilisez-vous des haies vives ou mortes ? Semez-vous des herbes fourragères ? Pratiquez-vous de l’assolement ? Avec jachère ? Autres aménagements ? 2- fertilisation du sol Utilisez-vous des couvertures mortes-vives ? Fabriquez-vous des compostes ? Autres fertilisations : fumiers, NPK IV- LES EXPLOITATIONS AGRICOLES 1- La quantité de production 2- La commercialisation des produits Où rendez-vous les productions ? - Sur le marché : local ou régionale ou Tananarive

91 - Auprès des collecteurs Quand rendez-vous les productions ? - Juste après la récolte - Après quelques mois - Pendant la période de soudure - Pendant toute l’année Quelle est la quantité de production ?

92 TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ...... i SOMMAIRE ...... ii RESUME ...... iii LISTE DES TABLEAUX ...... iv LISTE DES FIGURES ...... iv LISTE DES CROQUIS ...... iv LISTE DES ILLUSTRATIONS PHOTOGRAPHIQUES ...... v LISTE DES ACRONYMES ...... v GLOSSAIRE ...... vi INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PREMIERE PARTIE : MADAGASCAR, UNE ILE VERTE DEVENUE UNE ILE ROUGE, CAS DE LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA ...... 6 PREMIERE PARTIE : MADAGASCAR, UNE ILE VERTE DEVENUE UNE ILE ROUGE, CAS DE LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA ...... 7 CHAPITRE I- MADAGASCAR DENUDE PAR LE FEU ...... 7 I-1- Les origines de la déforestation à Madagascar ...... 7 I-1-1- La culture sur brûlis ...... 8 I-1-2- L’exploitation forestière ...... 8 I-1-3- Les combustibles et la production de charbon de bois...... 9 I-2-Les caractères physiques du Moyen-Ouest d’Antananarivo ...... 11 I-2-1- Une couverture végétale dégradée ...... 11 I-2-2- Dégradation liée au renouvellement du pâturage ...... 11 I-2-3- Dégradation liée aux actions anthropiques ...... 12 I-2-4- L’utilisation du bois comme source d’énergie ...... 12 I-3- Ampahimanga à relief typique des Hautes Terres Centrales ...... 13 I-3-1- L’environnement initial de la Commune Rurale Ampahimanga ...... 14 I-3-1-1- Un relief peu compartimenté et un sol fertile ...... 14 I-3-1-1-1- Le relief à surfaces mixtes ...... 14 I-3-1-1-2- Ampahimanga : résultat des épanchements basiques de l’Ankaratra .. 15 I-3-1-2- Un espace bien drainé ...... 16 I-3-1-2-1- Un réseau hydrographique dense ...... 16 I-3-1-2-2- Une saison pluvieuse alimentant de nombreuses sources ...... 17

93 I-3-1-3- Une faible couverture végétale ...... 18 CHAPITRE II- LE DYNAMISME ET LES VALEURS MORALES DE LA POPULATION : Atouts pour le développement rural d’Ampahimanga...... 20 II-1-Une population bien organisée ...... 20 II-1-1- Une solidarité héritée de l’histoire ...... 20 II-1-2- Une population dynamique ...... 21 II-2- Une population en accroissement rapide et inégalement répartie ...... 21 II-2-1- Une population jeune et nombreuse ...... 21 II-2-2- Un habitat groupé le long des rivières ...... 23 II-3- Agriculture : base de l’économie ...... 27 II-3-1- La prépondérance des activités agricoles ...... 27 II-3-2- Les activités para agricoles ...... 29 II-3-2-1- Elevage, activité secondaire ...... 29 II-3-2-2- Artisanat, activité complémentaire ...... 30 II-3-2-3- Activités commerciales et transport routier indispensable ...... 31 DEUXIEME PARTIE : CAMPAGNE DU REBOISEMENT, FACTEUR DE CHANGEMENT ...... 33 DEUXIEME PARTIE : CAMPAGNE DU REBOISEMENT, FACTEUR DE CHANGEMENT ...... 34 CHAPITRE III-INTERVENTION DES PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS A AMPAHIMANGA ...... 34 III-1- Des services publics et des organisations non gouvernementales ...... 37 III-2- Les grandes orientations des pratiques du reboisement faites par les Ecoles Vertes ou Sekoly Maitso ...... 42 III-2-1-La restauration de l’équilibre écologique ...... 42 III-1-2. Le reboisement : une source de revenus non négligeable ...... 45 CHAPITRE IV-LA DYNAMIQUE DES CAMPAGNES DU REBOISEMENT DANS LA COMMUNE RURALE D’AMPAHIMANGA ...... 47 IV-1- Perception et valorisation future des reboisements ...... 47 IV-1-1- Valorisation future des reboisements ...... 47 V-1-2- Les motivations pour le reboisement ...... 48 V-2-Evolution du paysage : du paysage dénudé au paysage couvert ...... 53 V-2-1-Action du reboisement sur une décennie...... 53 V-2-2- Vers la permanence de la couverture végétale ...... 54 V-3- L’enjeu du reboisement dans la mise en valeur de l’espace ...... 55

94 V-3-1- Les différents systèmes de production ...... 55 V-3-2-Les systèmes de production en mutation ...... 56 TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DU REBOISEMENT ...... 60 TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DU REBOISEMENT ...... 61 CHAPITRE V- DES CONSEQUENCES BENEFIQUES DU REBOISEMENT ...... 61 V-1- Le reboisement, une activité populaire ...... 61 V-1-1- Les changements conçus et reconnus par les paysans ...... 61 V-1-2- Impact du reboisement sur la réorganisation de la structure socio- économique ...... 65 V-2- Reboisement facteur du développement rural ...... 67 V-2-1-Reboisement à l’agroforesterie ...... 67 V-2-2- Renforcer la productivité agricole ...... 70 V-2-3- Favoriser la dynamique locale pour un développement durable...... 75 V-3- Augmentation de revenu et flux engendrés à différentes échelles ...... 78 V-3-1- Vers la commercialisation des produits : la disponibilité des moyens financiers ...... 78 CHAPITRE VI- PERSPECTIVES D’AVENIR ...... 80

VI-1- Reboisement source de capture du CO2 ...... 80 VI-2 - La question foncière ...... 81 CONCLUSION GENERALE ...... 85 BIBLIOGRAPHIE ...... 87 ANNEXE ...... 90 TABLE DES MATIERES ...... 93

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