BRGM ALIMENTATION EN EAU POTABLE

DE LA REGION D' ()

Etude hydrogéologique préliminaire

par

A. COCHET

73 SGN 196 MCE JUIN 1973 SOMMAIRE

°o°

2. GEOLOGÍE REGIOWALE

2.1. FORMATIONS CRISTALLINES

2.2. FORMATIONS VOLCANIQUES

2.2.1. LA BRECHE ANDESITIQUE

2.2.2. LES EPANCHEMENTS BASALTIQUES

2.3. FORMATIONS SEDIMENTAIRES

2.3.1. LES PLACAGES OLIGOCENES

2.3.2. LES DEPOTS GLACIAIRES

2.3.3. LES ALLUVIONS 2. 3. A. LES EBOULIS DE PENTES

3. VOmtES TOPOGRAVHÏQUES, METEOROLOGIQUES ET HVÜRO LOGIQUES

4. HYVROGEOLOGiE

4.1. FORMATIONS DEPOURVUES DE RESSOURCES EN EAUX SOUTERRAINES

4.1. 1. FORMATIONS CRISTALLINES, BRECHE ANDESITIQUE, PLACAGES OLIGOCENES

4.1.2. EPANCHEMENTS BASALTIQUES

4.2. FORMATIONS SUSCEPTIBLES DE RENFERMER DES RESSOURCES EN EAUX SOUTERRAINES FORMATIONS GLACIAIRES ET ALLUVIALES DE FONDS DE VALLEES

5. LES CAPTAGES VEAU POTABLE

5.1. ETAT ACTUEL DES TRAVAUX DE RECONNAISSANCE ET DE CAPTAGE

5.1.1. VALLEE DE LA JORDANNE

5.1.2. VALLEE DE LA CERE

5.2. POSSIBILITES DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES EN EAU POTABLE

5.2.1. VALLEES DE LA JORDANNE ET DE 5.2././. Pfio {^OYidinx/i deà captaqoM 5.2./. 2. Tí/pe rfe capíage 5.2./. 3. EKt^n&¿on rfe¿ captageJi 5.2./. 4. Tfiavaux rfe n.e.connalaócmce, à ^nvlàageA

5.2.2. VALLEE DE LA CERE 5.2.2./. AmtZÁonjvUÁXJn rfu captagz acXa^Z dariÁ le. àzcXmK altav-laZ de CaJibonoX 5.2.2.2. exécution rfe noavamix captag<¿^

5.2.3. UTILISATION DES EAUX DE SURFACE AU MOYEN D'UN BARRAGE DE RETENUE

5.3. INTERACTIONS ENTRE LES EXPLOITATIONS DE GRANULATS ET LES CAPTAGES D'EAU POTA BLE

6. COUCLUSJOUS

°o° u M

Le Syndicat intercommunal à vocation multiple de la région d'Aurillac (Cantal) a demandé au Service géologique réqional Massif Central du B.R.G.M., d'ef¬ fectuer une étude hydrogéologique afin de rechercher les possibilités d'accroître les ressources en eau potable dont il dispose ; celles-ci ne sont que d'environ 500 m3/h prélevés par pompage en nappe alluviale à Velzic et à Carbonat.

Les eaux souterraines de la région d'Aurillac sont contenues dans les formations alluviales ou glaciaires des fonds de vallées. Une reconnaissance des caractéristiques géométriques et hydrauliques des niveaux aquifères pourrait y être effectuée par sondages électriques et essais de pompage.

L'accroissement des prélèvements d'eaux souterraines serait obtenu :

- par captage des nappes profondes éventuelles ;

- au moyen de puits à drains ou â tranchées drainantes dans les formations alluviales proches de la surface et de faible épaisseur ;

- en étendant les captages entre Clavières et Saint Simon et à Laroque- vieille.

Le captage de Carbonat peut être amélioré en lui adjoignant une tranchée drainante dans les alluvions récentes voisines.

Une retenue d'une dizaine de millions de m3 pourrait également être créée sur la rivière Authre, près d', à 5 km à l'Ouest d'Aurillac, sous réserve d'études topographiques, géologiques et hydrologiques préalables.

Les exploitations de granulats devraient enfin être orientées vers des secteurs où elles ne porteraient pas préjudice aux captages d'eau potable. ï. JKTROVUCTÍON

Le Syndicat intercommunal à vocation multiple de la région d'Aurillac (Cantal) a demandé au Service géologique régional Massif Central du B.R.G.M. d'effectuer une étude hydrogéologique régionale afin de rechercher les possibilités d'accroître les ressources en eau potable dont il dispose.

Ces ressources, en effet, ne dépassent guère 500 m3/h en été ; elles sont insuffisantes pour l'alimentation actuelle d'Aurillac et d'Arpajon-sur-Cère. Or, les besoins de ces villes augmentent et le Syndicat prend de l'extension.

2. GEOLOGIE REGJONALE

La région d'Aurillac est caractérisée par la surimposition du massif volcanique du Cantal au socle cristallin ; l'érosion a ensuite creusé des vallées au fond desquelles se sont déposées des alluvions glaciaires ou fluviátiles. Les formations géologiques suivantes sont ainsi rencontrées :

2.1. FORMATIONS CRISTALLINES

Les formations cristallines affleurent dans tout le secteur situé au Sud et à l'Ouest d'Aurillac et d'Arpajon. Il s'agit de micaschistes, de gneiss ou de granites.

La partie superficielle de ces roches est en général arénisée et dissimulée sous une couverture végétale ; la roche saine n'annaraît ou'à la faveur d'en¬ tailles dues aux rivières, aux routes ou aux carrières.

2.2. FORMATIONS VOLCANIQUES

Les formations volcaniques comprennent la brèche andésitique et des épanchements basaltiques.

2.2.1. LA BRECHE ANDESITIQUE

La brèche andésitique constitue la grande masse du massif du Cantal, au N.E. d'Aurillac. Elle s'est accumulée au cours d'éruptions volcaniques qui se sont poursuivies entre le Miocène supérieur et le Pliocène supérieur. Les éléments, anguleux ou plus ou moins roulés, comprennent toutes les variétés de roches des régions traversées par les cheminées des volcans ; ils sont liés par un ciment vol¬ canique de nature rhyolitique ; des filons d'andésite recoupent la formation,

2.2.2. LES EPANCHEMENTS BASALTIQUES

Les épanchements basaltiques ont marqué la fin du volcanisme du Cantal avant le creusement des vallées actuelles. Ils ne subsistent plus, dans la région d'Aurillac, que sous forme de lambeaux allongés et très découpés sur les crêtes séparant les vallées creusées dans la brèche andésitique.

2.3. FORMATIONS SEDIMENTAIRES

Les formations sédimentaires. de natures diverses, occupent une surface très réduite dans la région d'Aurillac : 2.3.1. LES PLACAGES OLIGOCENES

Des placages oligocènes recouvrent le socle à la périphérie du Massif du Cantal ; ils constituent des témoins, laissés par l'érosion, d'une couverture existant avant les premières éruptions volcaniques du Miocène supérieur.

Ils sont constitués par des alternances de bancs calcaires et de bancs marneux, par des meulières, par des sables mélangés â des argiles et par des argiles,

2.3.2. LES DEPOTS GLACIAIRES

Plusieurs périodes glaciaires ont affecté le Massif du Cantal. La première est antérieure aux grandes érosions ; il en subsiste quelques placages mo¬ rainiques sur les crêtes actuelles. Les autres ont donné divers dépôts tapissant le fond des vallées ; ces dépôts sont hétérogènes et d'épaisseur variable suivant le modelage de la vallée qui a été imprimé par le glacier : verrous, surcreusements, fonds plats, cirques glaciaires.

2.3.3. LES ALLUVIONS

Des alluvions tapissent le fond des vallées et recouvrent souvent les dépôts glaciaires.

Elles sont constituées de galets, graviers, sables et limons. Elles pro¬ viennent de la brèche andésitique et des épanchements basaltiques i étant donné la constitution minéralogique de ces roches, les produits ultimes de la désagrégation sont des éléments fins.

La granulométrie et l'épaisseur de ces dépôts sont variables. Les fontes des glaciers ou les variations du régime des rivières ont pu permettre la constitu¬ tion d'alluvions fluvio-lacustres ou de terrasses alluviales étagées.

2.3.4. LES EBOULIS DE PENTES

Sur les flancs des vallées entaillées dans le Massif du Cantal, la désagrégation superficielle de la brèche andésitique entraîne parfois des accumu¬ lations locales de formes variées.

3. VOmEES TOPOGUPHIQUES, '{ETEOROLOGÍOUES ET HWROLOGÎQUES

Les villes d'Aurillac et d'Arpajon sont situées entre 600 et 650 m d'alti¬ tude, au pied du massif volcanique qui s'élève jusqu'à 1858 m au "Plomb du Cantal", environ 30 km au N.E. A l'Ouest et au Sud, par contre, le socle présente un relief pénéplané, entaillé par les rivières et ruisseaux affluents de la Cère.

Le tableau suivant donne la hauteur moyenne des précipitations (en mm) pour la période 1931-1960, aux stations météorologiques d'Aurillac et du col du Lioran (sélection de données statistiques de la météorologie nationale, 1967) :

aTt." station Janv Fév mars Avril mai juin juil . août sept oct nov déc innée (m)

Aurillac 650 115 105 100 95 115 UO 85 110 110 105 115 125 1290

St Jac¬ ques des Blats 1060 210 180 160 150 160 155 135 170 170 200 200 240 lUO (col du Lioran)

TABLEAU N' 1 Ces moyennes montrent que le versant montagneux reçoit des précipitations abondantes ; celles d'hiver tombent en partie sous forme neigeuse, ce qui permet un retard â l'écoulement ; le minimum de juillet reste assez élevé.

Les eaux de ruissellement du versant montagneux sont collectées dans les vallées creusées par la Cère et ses affluents, la Jordanne et l 'Authre ; la Cère les emporte ensuite vers l'Ouest, jusqu'à la Dordogne.

Deux stations de jaugeage ont été installées sur la Cère par la 4ème Circonscription électrique, l'une â Comblat-le-Pont , 14 km à l'amont d'Arpajon (altitude 650 m - surface du B.V. 88 km2) , l'autre à Pont-du-Laurent , 12 km â l'aval d'Arpajon (altitude 551 m - surface du B.V. 440 km2).

Le tableau n° 2 (page 4), donne les valeurs des débits moyens mensuels et annuels qui y ont été observés.

4. ayOROGEOLOGlE

Les possibilités en eaux souterraines des formations géologiques de la région d'Aurillac dépendent de leurs caractéristiques hydrauliques, géométriques et topographiques.

4.1. FORMATIONS DEPOURVUES DE RESSOURCES EN EAUX SOUTERRAINES

4.1.1. FORMATIONS CRISTALLINES, BRECHE ANDESITIQUE, PLACAGES OLIGOCENES

Les formations cristallines, la brèche andésitique et les placages oligocènes, soit la majeure partie des formations géologiques de la région d'Aurillac sont imperméables ou très peu perméables.

Les zones superficielles fissurées, altérées, désagrégées, peuvent cepen¬ dant avoir une perméabilité intéressante i lorsque les conditions topographiques s'y prêtent, dans le cas d'éboulis sur des pentes par exemple, il peut se former une réserve locale d'eaux souterraines et des sources ; cependant, le débit de ces der¬ nières est trop faible pour satisfaire les besoins du Syndicat intercommunal.

4.1.2. EPANCHEMENTS BASALTIQUES

Les épanchements basaltiques ont une perméabilité de fissures qui permet, sur la planèze de Saint Flour, la constitution de réserves d'eaux donnant des sources utilisées par cette ville.

Dans la région d'Aurillac, par contre, ces épanchements ne subsistent que sur des crêtes et sous forme de lambeaux trop réduits pour pouvoir emmagasiner des réserves d'eaux souterraines exploitables par le Syndicat intercommunal.

4.2. FORMATIONS SUSCEPTIBLES DE RENFERMER DES RESSOURCES EN EAUX SOUTERRAINES : FORMATIONS GLACIAIRES EÏ ALLUVIALES DE FONDS DE VAlITËI

Les formations glaciaires et alluviales situées au fond des vallées sont les seules formations géologiques susceptibles de renfermer des ressources en eaux souterraines exploitables pour la ville d'Aurillac.

Elles dessinent des bandes de direction N.E.-S.W., le long de la Cère, de la Jordanne et du ruisseau de Marmanhac, et de dimensions réduites (8 à 16 km de long sur 0,5 à 1 km de largeur moyenne). Période L valeur 1! Station U janv fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc de réf. ann.

îl Comblât 1959 à m3/s 6.1 5,5 6,25 5.9 4.42 1.78 1,03 1,39 2,25 3,29 5,65 8,35 4,33 !! le Pont 1958

1938 à m3/s 21,0 19,6 19.8 17,7 13,5 9,8 5.35 4,73 6,15 9,85 16,8 21,7 13,8 1943 1! Pont du et !î Laurent 1957 à l/s/ 47.7 44,5 45,0 40,2 30,7 22,3 12,1 10.8 14.0 22.4 38,2 49,3 31,4

1965 km2 1

TABLEAU N** 2 Les eaux de ruissellement du versant S.W. du massif du Cantal, qui repré¬ sentent, d'après les jaugeages sur la Cère, un débit très supérieur aux besoins du Syndicat intercommunal, convergent obligatoirement vers ces fonds de vallées. Une partie s'infiltre au pied des versants ou le long des cours d'eau pour former des nappes aquifères dans les niveaux perméables.

L'importance de ces nappes aquifères est fonction de la puissance, de la porosité utile et de la perméabilité du remplissage glaciaire et alluvial ; les zones de surcreusement glaciaire, de replat alluvial, les formations pauvres en argi¬ les et en éléments fins sont les plus favorables à l'obtention des meilleurs débits.

L'estimation des possibilités en eaux souterraines de ces nappes nécessite donc une reconnaissance des caractéristiaues géométriques et hydrauliques du remplis¬ sage ; cette reconnaissance peut être réalisée par sondages électriques ou mécaniques et essais de pompage.

5. LES CAPTAGES P' EAU POTABLE

Le Syndicat intercommunal de la région d'Aurillac satisfait actuellement ses besoins en eau potable au moyen de captages dans les nappes alluviales de la Jordanne et de la Cère. Une amélioration ou une extension de ces captages est pos¬ sible ; une retenue des eaux de surface de la rivière Authre peut également être envisagée comme solution éventuelle plus lointaine.

5.1. ETAT ACTUEL DES TRAVAUX DE RECONNAISSANCE ET DE CAPTAGE

5.1.1. VALLEE DE LA JORDANNE

Les premiers captages de la ville d'Aurillac datent de 1908 ; l'Abbé Moulier recommanda le captage de deux sources, Vergne Noire et Emprades, près de Velzic. Deux galeries de 240 et 60 m furent foncées à la limite du versant rive gauche et de la plaine alluviale de la Jordanne ; elles collectent une partie des eaux de ruissellement qui alimentent la nappe alluviale à travers les éboulis de pente ; l'eau est ensuite amenée par gravité â Aurillac. Ces galeries sont encore en service ; cependant, leur débit est mal connu.

En 1946, R. MICHEL proposa l'exécution d'un puits sur le verrou glaciaire di Clavières, 2 km en aval de Velzic et à 30 m de la Jordanne. Ce puits, toujours uti¬ lisé, permet un pompage de 1.200 m3/jour.

Un forage fut effectué en 1950 quelques mètres en amont du puits précédent; la coupe géologique était la suivante (R. MICHEL) :

0 m - 0,80 m : alluvions sableuses remaniées et plus ou moins argileuses ; 0,80 m - 6,70 m : alluvions fluviátiles (galets de laves diverses et sable brun très fin et abondant, sans quartz) ; 6.70 m - 7,00 m : couche de décomposition de la "brèche andésitique" sous-jacente; 7,00 m - 16,10 m : brèche andésitique compacte et imperméable.

Un deuxième forage fut effectué plus en amont en 1952 la coupe géologi- que en a été établie par P. LAPADU-HARGUES :

0 m - 0,4 m terre végétale ; 10.40 m - 14.30 m sables et limons ; 0,40 m - 0,80 m limons et galets ; 14,30 m - 23,00 m limons ; 0,80 m - 3,65 m sables et galets 23,00 m - 26,50 m sables et graviers 3,65 m - 7,20 m galets et graviers 26,50 m - 47.75 m limons. 7.20 m - 10.40 m graviers et sables ; Ce sondage fut arrêté avant d'atteindre le substratum de brèche andésitique il confirmait cependant l'existence d'un surcreusement glaciaire. Deux essais de pompage sommaires, effectués avec des tubes non crépines descendus à 23 et 7,2 m, donnèrent :

- 1,5 à 2 m3/h d'une eau très limoneuse à 23 m ;

- 20 m3/h à 7.20 m.

En 1955. la S.A.D.E. effectua 19 forages de reconnaissance entre Velzic et Clavières. Ces forages, dont la profondeur n'excède pas 12 m. ont traversé 1 à 1,5 m de terre végétale recouvrant 5 à 6 m d'alluvions mouillées (sables grossiers, gravier et galets) et ont été arrêtés dans du sable fin ou des limons. Quinze essais de pom¬ page ont été exécutés ; dans les meilleurs cas, un débit de 40 m3/h a été obtenu avec un rabattement de 40 à 50 cm ; à 55 ou 60 m3/h, l'entraînement de sable deve¬ nait gênant. Le niveau hydrostatique se situait entre 0,6 et 1.7 m de profondeur ; il correspondait grossièrement au niveau inférieur de la couche de terre végétale et au niveau de la Jordanne.

A la suite de la campagne précédente, trois puits d'exploitation furent réalisés pour la ville d'Aurillac ; deux sont encore en activité et permettent des pompages de 25 m3/h et 72 m3/h.

La Société lyonnaise des eaux a enfin effectué, il y a quelques années, quatre forages d'exploitation (deux près de Velzic et deux près de Clavières) à quelques dizaines de mètres de la Jordanne ; leur profondeur n'excéderait pas 15 m ; ils fournissent au total un débit de 250 m3/h ; l'eau est vendue à la ville d'Auril¬ lac.

5.1.2. VALLEE DE LA CERE

En 1961, P. LAPADU-HARGUES proposa des reconnaissances dans deux autre secteurs alluviaux :

- au Giou de Mamou (sur un petit affluent de la Cère, 4 km à l'Est d'Au¬ rillac ;

- à la confluence de la Cère et de la Jordanne,

Les recherches au Giou de Mamou n'ont pas mis en évidence une quantité d'eau susceptible de présenter un intérêt pour la ville d'Aurillac.

En 1962-1963, la S.A.D.E. a effectué 17 forages de reconnaissance et un puits à la confluence de la Cère et de la Jordanne. La puissance des alluvions mouillées était comprise entre 1 et 3,6 m ; le débit, insignifiant dans 9 forages, atteignait 20 â 50 m3/h dans les 8 autres, 90 m3/h dans le puits, pour des rabatte¬ ments compris entre 1 et 4 m. La pollution de la nappe par les rivières est, par ailleurs, â craindre ; à cet égard, la situation de ce secteur alluvial à l'aval immédiat d'Aurillac et d'Arpajon, est défavorable.

En 1954. la Société lyonnaise des eaux a fait effectuer pour la ville d'Aurillac 33 sondages électriques et un forage d'étalonnage sur un secteur alluvial en rive gauche de la Cère. près de Carbonat, à 2 km en amont d'Arpajon (cf planche II] Cette étude indiquait une épaisseur de recouvrement alluvial atteignant 15 m et un axe de surcreusement suivant le pied d'une terrasse moyenne.

En 1966. la Société Béarnaise a effectué sur le secteur alluvial précédent 5 forages de reconnaissance et d'essais, d'une profondeur variant entre 12 et 15 m. Les alluvions récentes traversées étaient constituées de sables, graviers, gros et petits galets avec des passages légèrement argileux et des rognons de calcaires. Le substratum, constitué d'argiles ou de sables argileux oligocènes très peu perméa¬ bles, a été atteint dans deux forages (14,2 m dans'p 3 et 12,6 m dans P 4). Des pompages à plusieurs paliers ont été effectués pendant une durée de 72 à 76 h par forage ; le tableau suivant en indique quelques résultats caractéristiques :

Profondeur du Rabattement n° du forage niveau hydrostatique Débit (en m3/h) (en m) (en m)

P 1 1,70 42,5 8.5

P 2 1,10 31,5 8,6

P 3 0,80 64.8 6.6

P 4 1,50 73,5 8,4

P 5 1,50 42.5 5.0

TABLEAU N" 3

Aucune stabilisation de la nappe n'était cependant atteinte pendant les divers paliers.

Le secteur alluvial de Carbonat possédant des caractéristiques hydrogéolo¬ giques meilleures que celui du confluent Cère-Jordanne et les risques de pollution y étant moindres, le Syndicat intercommunal de la région d'Aurillac décida d'y réaliser un puits de captage à drains horizontaux.

L'entreprise Clausse exécuta les travaux en 1967 ; ils consistent en un puits de 15 m de profondeur et 4 m de diamètre, cuvelé en béton armé étanche et équipé, à 13,5 m de profondeur, de six drains de 200 mm de diamètre et de 30 m de longueur chacun. A la fin des travaux, un débit de 250 à 300 m3/h, maintenu pendant 76 h, donna un rabattement, non stabilisé, de 10,7 m dans le puits ; cependant, en cours d'exploitation, 24 h sur 24 h, ce puits a drains ne peut dépasser un débit moyen de 120 m3/h sans désamorçage des pompes, ce qui est très inférieur à ce que laissaient espérer les résultats des sondages d'essais de la Sté Béarnaise. Il faut préciser que, contrairement à ces derniers et en l'absence de contrôle hydrogéolo¬ gique, le puits à drains n'a pas été réalisé dans les alluvions récentes , mais quel¬ ques dizaines de mètres plus à l'Est, sur la moyenne terrasse ; compte tenu de cette position, des résultats des sondages électriques et de la profondeur des drains, il apparaît que ces derniers sont situés dans le substratum d'argiles sableuses oligo¬

cènes.

5.2. POSSIBILITES DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES EN EAU POTABLE

5.2.1. VALLEES DE LA JORDANNE ET DE MARMANHAC

Le Syndicat intercommunal de la région d'Aurillac a une préférence pour les eaux souterraines provenant des captages de Velzic pour les raisons suivan¬ tes :

- après pompage, l'eau est amenée à Aurillac par gravité ; - les risques de pollution, actuels ou prévisibles, sont plus faibles dans la vallée de la Jordanne ; - les qualités gustatives de Teau sont davantage appréciées des usagers. Le développement des ressources en eau potable dans cette région est donc â rechercher en priorité.

Les résultats des travaux de reconnaissance et de captage déjà réalisés, ainsi que les observations géologiques dans ce secteur, permettent de faire les constatations suivantes :

5.2./. î. Vfw^ondon/i rfe¿ captaqeA

La profondeur des captages actuels n'excède pas 15 m. Un seul forage a reconnu le remplissage du surcreusement glaciaire de Velzic jusqu'à 47 m de profondeur, sans atteindre le substratum de brèche andésitique ; les formations de sables et graviers traversées entre 23 et 26,5 m prouvent l'existence de niveaux perméables profonds ; l'essai de pompage sommaire effectué n'est pas concluant.

Dans le cas oû des travaux de reconnaissance complémentaires mettraient en évidence des niveaux aquifères profonds suffisamment importants et perméables, leur exploitation serait avantageuse au point de vue de la régularisation des ressources en eaux souterraines et de la qualité de l'eau, mieux filtrée et protégée contre la pollution ; le niveau piézométrique ne devrait pas être très différent de celui obser vé dans les captages actuels, ce qui modifierait peu le coût d'exploitation.

5.2./. 2. Tifpz rfe captoïc

La nappe d'eaux souterraines exploitée est emmagasinée dans des sables fins, graviers et galets, d'une puissance de 5 à 6 m, sous 1 m à 1,5 m de limons et de terre végétale ; le niveau piézométrique se situe entre 0,6 et 1.7 ni de profondeur. Dans les captages actuels par puits ou forages, les débits d'exploita¬ tion ne peuvent guère dépasser une cinquantaine de m3/h sans provoquer un rabatte¬ ment trop élevé et un entraînement de sable gênant.

Or, un autre type de captage pourrait être utilisé. La faible profondeur du réservoir aquifère et du niveau piézométrique permettent la réalisation de puits équipés de tranchées drainantes ; des débits élevés seraient ainsi obtenus avec des vitesses de percolation très faibles â travers la surface captante, ce qui éviterait l'entraînement du sable. Si, comme il est probable, au cours d'un pompage, la Jor¬ danne réalimente la nappe alluviale avec laquelle elle est en équilibre, les tran¬ chées devraient être disposées parallèlement à la rivière, à une distance suffisante pour assurer une bonne filtration. Les débits seraient fonction de la longueur des tranchées draînantes et de la hauteur d'eau dans la Jordanne. Des résultats analogues seraient obtenus avec des puits à draîns rayonnants. L'essentiel est de placer le fond des tranchées ou les draîns à la base des niveaux de sables et graviers.

5.2./. 3. Ext2j'Uilon rfeA captages

Les captages actuels sont situés dans le fond de vallée de la Jordanne, sur un replat à l'amont du verrou glaciaire de Clavières. Or, il existe d'autres replats analogues qui n'ont pas encore été étudiés :

- immédiatement à l'aval, entre Clavières et Saint Simon, sur une longueur d'environ 3 km ;

- dans la vallée voisine de Marmanhac. au niveau de . sur environ 2 km et au niveau du Mas de Sedaige, entre et Marmanhac, sur environ 4 km.

Si des reconnaissances hydrogéologiques mettaient en évidence dans ces nouveaux secteurs, des ressources en eaux souterraines analogues à celles de Velzic, de nouveaux captages par forages ou par puits, équipés au besoin de draîns ou de tranchées draînantes, pourraient y être envisagés. 5.2.1.4. T^uivaax dz fLíconna¿i>¿anca. 3. enu¿AaqeA

Avant de décider la réalisation de nouveaux ouvraqes de captages suivant l'un des schémas précédents, il est nécessaire d'effectuer, dans le secteur de Velzic et dans les autres secteurs retenus, des travaux de reconnaissance

portant sur :

- la géométrie des réservoirs ; - les caractéristiques hydrauliques des formations aquifères ; - le régime de la Jordanne et du ruisseau de Marmanhac.

Ces travaux consisteraient en :

- une campagne de sondages électriques dont les valeurs de résistivité obtenues devraient permettre de situer le toit du substratum imperméable de brèche andésitique, ainsi que les niveaux perméables du remplissage fluvio-glaciaire ;

- des sondages d'étalonnage et des sondages d'essais pour déterminer les caractéristiques hydrauliques ;

- l'installation d'échelles et de limnigraphes, ainsi que l'exécution de jaugeages sur les cours d'eau des fonds de vallées.

5.2.2. VALLEE DE LA CERE

Les eaux souterraines captées dans la nappe alluviale de la Cère ont le désavantage, par rapport à celles de Velzic :

- de devoir être refoulées dans les conduites d'amenée au réservoir de distribution ;

- de provenir d'une vallée oû les risques de pollution, actuels ou prévi¬ sibles, sont estimés plus importants.

Cependant, ces ressources ne peuvent être négligées par le Syndicat inter¬ communal, qui a déjà effectué un investissement important dans le secteur de Carbonat.

5.2.2. Í. AmitioàatLon du captaqz actuel dan6 ¿e. iccvtzuA attuv-Lat dz CoAlbonat

Les draîns horizontaux du puits de captage sont situés dans les argiles sableuses oligocènes, très peu perméables ; la limite des alluvions ré¬ centes, dont les caractéristiques hydrauliques sont plus favorables, n'est cependant pas éloignée.

Pour augmenter les possibilités de pompage, tout en maintenant en place les installations actuelles, on pourrait effectuer un puits équipé d'une tranchée drainante dans les alluvions récentes du chenal décelé par la géophysique, près de l'emplacement du sondage P 3, et le relier au puits de captage actuel ; la réalisa¬ tion de cette solution serait cependant assez délicate.

5.2.2.2. Cfiíaztlon dz noavzaux cxiptaqza

D'autres secteurs alluviaux pourraient être étudiés dans le fond de vallée de la Cère en amont de Carbonat ; les travaux de reconnaissance con¬ sisteraient également en sondages électriques suivis éventuellement de sondages d'essais. 10

Dans les secteurs retenus, les ouvrages de captages consisteraient en forages ou en puits équipés de draîns ou de tranchées draînantes, dont les surfaces captantes seraient situées dans les alluvions récentes.

5.2.3. UTILISATION DES EAUX DE SURFACE AU MOYEN D'UN BARRAGE DE RETENUE

Dans l'éventualité où les ressources en eaux souterraines des fonds de vallées deviendraient insuffisantes, par suite des caractéristiques peu favorables des formations fluvio-glaciaires ou par suite d'un trop grand développement des besoins du Syndicat intercommunal, un barrage de retenue devrait être envisagé. Les critères suivants sont à rechercher :

- un site convenable ; - une cuvette étanche et de capacité suffisante ; - un emplacement proche d'Aurillac et à l'écart des pollutions.

Ces conditions ne peuvent être réunies dans le massif volcanique ; les seules cuvettes valables y sont constituées par les replats alluviaux retenus pour les captages d'eaux souterraines ; les sites y sont trop évasés et la brèche andési¬ tique constitue une roche de fondation médiocre.

Les formations cristallines offrent par contre des sites convenables. L'un d'eux semble réunir également les autres conditions ; il est situé sur 1 'Authre, au N.W. d'Ytrac, à environ 6 km à l'Ouest d'Aurillac ; la rivière y a creusé dans les gneiss, des gorges dont la largeur à la base se réduit parfois à une cinquantaine de mètres. A l'amont s'étale une cuvette d'environ 3.5 km de long sur 0,5 km de large ; un placage d'alluvions est exploité activement pour les granulats i le substratum et les versants sont constitués par des gneiss qui garantissent une bonne etanchéité.

Une retenue d'une dizaine de millions de m3 devrait pouvoir être créée avec un ouvrage ne dépassant pas 20 m de hauteur (entre les cotes 550 et 570). Le bassin versant de 1 'Authre à ce niveau est d'une centaine de km2 ; le débit moyen annuel prévu est de 3 m3/s.

Les valeurs précédentes ne sont cependant qu'approximatives ; elles permet¬ tent seulement d'estimer qu'un tel ouvrage est réalisable économiquement et qu'il pourrait satisfaire les besoins futurs de la région d'Aurillac.

Pour pouvoir déterminer avec précision l'emplacement, le type et les caractéristiques de l'ouvrage, il serait nécessaire d'effectuer au préalable :

- un relevé topographique local à grande échelle, couvrant le site et la retenue ; - une étude géologique de détail du site et de la retenue ; - une étude hydrologique de 1 'Authre.

5.3. INTERACTIONS ENTRE LES EXPLOITATIONS DE GRANULATS ET LES CAPTAGES D'EAU POTABLE

Les formations alluviales, réservoirs d'eau potable, sont également des matériaux pour la construction ou la viabilité. Des exploitations anciennes ou en activité sont situées à proximité des captages actuels ou dans des secteurs pouvant se prêter à de nouveaux captages ; d'autres seront ouvertes dans l'avenir.

Près de Bouiques, environ 1 km à l'amont de Velzic, une exploitation en activité, en rive gauche de la Jordanne, fait disparaître les formations de galets, graviers et sables aquifères et les remplace à mesure par la couche de limons et terre végétale sus-jacente, très peu perméable.

En aval de Velzic, une ancienne exploitation a provoqué ainsi un colmatage 11

entre la Jordanne et un puits de captage de la ville d'Aurillac, ce qui a entraîné l'abandon du puits. D'autres petites exploitations anciennes sont remblayées avec des ordures ménagères, ce qui est une source de pollution pour la nappe et les captages.

Des exploitations importantes de granulats sont, d'autre part, en activité sur le placage alluvial de l'Authre, dans la cuvette d'Ytrac. Elles ne portent pas préjudice aux captages actuels ni aux captages futurs, dans l'éventualité oû cette cuvette serait un jour utiliséecomme retenue d'eaux de surface.

Afin de sauvegarder les ressources en eau potable de la région d'Aurillac, les exploitations de granulats devraient ainsi y être limitées, réglementées ou interdites dans certains secteurs et favorisées dans d'autres, avec des précautions contre la pollution.

Seule la reconnaissance hydrogéoloqique de l'ensemble des formations allu¬ viales de la région permettrait d'effectuer la sélection nécessaire.

6. C0HCLUS10US

Les eaux souterraines de la région d'Aurillac sont contenues dans les formations alluviales ou glaciaires qui tapissent les fonds de vallées de la Cère, de la Jordanne et de l'Authre. Les précipitations et le ruissellement y alimentent des nappes dont le niveau piézométrique est en équilibre avec le niveau des rivières. Un débit de 500 m3/h y est actuellement prélevé â Velzic et Carbonat par le Syndicat intercommunal .

Une reconnaissance des caractéristiques géométriques et hydrauliques de ces réservoirs aquifères, par sondages électriques et essais de pompage, s'avère nécessaire.

Des débits plus importants pourraient ensuite être obtenus par pompage :

- en augmentant la profondeur des captages jusqu'à des niveaux perméables profonds éventuels ;

- au moyen de puits à draîns ou à tranchées draînantes dans les formations alluviales proches de la surface et de faible épaisseur ;

- en étendant les captages à d'autres secteurs, en particulier entre Clavières et Saint Simon et à Laroquevieille.

Le captaqe de Carbonat. dont les drains horizontaux sont situés dans des argiles sableuses oligocènes, pourrait être amélioré en lui adjoignant une tranchée drainante dans les alluvions récentes voisines.

Une retenue d'eaux de surface pourrait également être créée sur la rivière Authre, près d'Ytrac, 5 km â l'Ouest d'Aurillac ; un site et une cuvette dans des gneiss étanches permettraient d'emmagasiner une dizaine de millions de m3 derrière un ouvrage de moins de 20 m de hauteur. Un avant-projet comprendrait une étude topo¬ graphique à grande échelle, une étude géologique de détail et une étude hydrologique.

Enfin, il apparaît urgent d'orienter les exploitations de granulats vers de! secteurs oû elles neî porteraient pas préjudice aux captages d'eau potable. ANNEXES

"o"

1. CARTE GEOLOGIQUE SIMPLIFIEE DE LA REGION D'AURILLAC AU 1/80.000

2. PLAN D'IMPLANTATION DES TRAVAUX ET OUVRAGES REALISES AVANT 1973 DANS LE

SECTEUR ALLUVIAL DE CARBONAT (VALLEE DE LE CERE)

73 SGN 196 MCE Annexe 2 ALIMENTATION EN EAU POTABLE Ville d'Aurillac

PLAINE ALLUVIALE DE LA CERE (SECTEUR DE CARBONAT)

PLAN D'IMPLANTATION DES TRAVAUX ET OUVRAGES REALISES AVANT 1973

Echelle 1/2 500

FERRASSE O-V

Légende

PROFILS DE SONDAGES ELECTRIQUES

/ COURBE ÛE PROFONDEUR APPROXIMATIVE DU SUBSTRATUM IMPE0MEA8LE COTE DE REFERENCE FQRAGt D'EXPLOITATION /l

SONDAGE D'ESSAI DE LA BEARNAISE

1® FORAGES O'EXPLOITATION

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