UNIVERSITE D’ANTANANARIVO École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux

MEMOIRE DE MASTER

OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »

En Co-diplomation entre L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux

Intitulé :

Présenté le 24 Septembre 2018 par :

Monsieur HERINOMENISOA MENA Rolland Jean José

MASTER EIE 2017–2018

École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux IV

MEMOIRE EN VU D’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER

OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »

En co-diplômation entre L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux

Intitulé : L’AGRICULTURE ET SES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT : CAS DE LA REGION ALAOTRA

Présenté le 24 Septembre 2018, par :

HERINOMENISOA MENA Rolland Jean José

Devant le jury, composé de :

Président du jury : Mr ANDRIANAHARISON Yvon Professeur Titulaire Examinateurs :

Mr Minoson RAKOTOMALALA Professeur Titulaire Mme Sylvie FERRARI Professeur Titulaire Mr RABETSIAHINY Maître de Conférence

Mr Rado ANDRIAMASIMANANA Maître de Conférence

Encadreur : Docteur Henri RAKOTOBE

TABLE DE MATIERES

REMERCIEMENTS ...... v

GLOSSAIRE ...... vi

LISTE DES ACRONYMES ...... vii

LISTE DES FIGURES ...... viii

LISTE DES TABLEAUX ...... ix

INTRODUCTION ...... 1

PARTIE 1 : L’APPROCHE THEORIQUE DE L’AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT DANS LE MONDE ...... 4

Chapitre 1 : GENERALITES SUR L’AGRICULTURE ET L’ENVIRONNEMENT ...... 5

1.1. Concept de l’agriculture ...... 5

1.1.1. L’agriculture traditionnelle ...... 5

1.1.1.1. Définition ...... 5

1.1.1.2. Caractéristiques ...... 5

1.1.1.1.1. Les systèmes intensifs traditionnels ...... 6

1.1.1.1.2. Les systèmes extensifs ...... 7

1.1.1.3. Contraintes ...... 7

1.1.2. L’agriculture moderne ...... 8

1.1.2.1. Définition ...... 8

1.1.2.2. Caractéristiques ...... 8

1.1.2.3. Types ...... 8

1.1.2.3.1. Agriculture moderne non intensive ou partiellement intensive...... 8

1.1.2.3.2. Agriculture moderne intensive ...... 9

1.1.2.4. Contraintes ...... 9

1.1.3. SRI ...... 10

1.1.3.1. Définition ...... 10

1.1.3.2. Principes ...... 11

1.1.3.3. Avantages ...... 12

i

1.1.3.4. Contraintes ...... 13

1.1.3.4.1. Contraintes techniques...... 13

1.1.3.4.2. Contraintes économiques ...... 13

1.1.3.4.3. Contraintes socio-organisationnelles ...... 13

1.1.3.4.4. Contraintes socio-culturelles ...... 13

1.1.4. L'agriculture de conservation ...... 14

1.1.4.1. Définition ...... 14

1.1.4.2. Avantages ...... 14

1.1.4.3. Contraintes ...... 14

1.2. Notion de l’environnement et du développement durable ...... 14

1.2.1. Environnement ...... 14

1.2.1.1. Définitions ...... 14

1.2.1.2. Composantes de l’environnement ...... 15

1.2.2. Développement durable ...... 15

1.2.2.1. Définition ...... 15

1.2.2.2. ODD ...... 16

Chapitre 2 : ETAT DES LIEUX DE L’AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT DANS LES PAYS DEVELOPPES(PD) ET DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT(PED) ...... 17

2.1. L’agriculture et environnement dans les pays développés(PD) ...... 17

2.1.1. Les principales caractéristiques ...... 17

2.1.2. Les conséquences sur l’environnement ...... 17

2.2. L’agriculture et environnement dans les pays en voie de développement(PED) ...... 18

2.2.1. Les principales caractéristiques ...... 18

2.2.2. Les conséquences sur l’environnement ...... 18

PARTIE 2 : L’AGRICULTURE ET SES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT A : CAS DE LA REGION ALAOTRA ...... 19

Chapitre 1 : DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR ...... 20

1.1. Délimitation géographique et administrative de la zone d’étude ...... 20

1.1.1. Situations géographiques ...... 20

ii

1.1.2. Délimitations administratives ...... 22

1.2. Description de la Composante les plus pertinentes du milieu récepteur ...... 24

1.2.1. Milieu physique ...... 24

1.2.1.1. Climat ...... 24

1.2.1.2. Température et pluviométrie ...... 24

1.2.1.3. Relief ...... 26

1.2.1.4. Pédologie et sol ...... 26

1.2.1.5. Hydrologie ...... 29

1.2.2. Milieu biologique ...... 30

1.2.2.1. Végétation et flore ...... 30

1.2.2.2. Faune ...... 30

1.2.3. Milieu humain ...... 31

1.2.3.1. Histoire de la région d’Alaotra ...... 31

1.2.3.2. Démographie, répartition de la population et dynamique de la population...... 31

1.2.3.3. Economies ...... 32 a) Agriculture ...... 32 b) Ressources naturelles, minières et énergétiques...... 34

Chapitre 2 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE ET ENQUETES ...... 35

2.1 Collecte des données et analyse d’informations sur le milieu récepteur ...... 35

2.1.1 Outils ...... 35

2.1.1.1 Carte géologique ...... 35

2.1.1.2 Documents ...... 35

2.1.2 Matériels utilisés ...... 36

2.2 Observations sur terrain ...... 36

2.2.1 Approche ...... 36

2.2.2 Méthode de l’entonnoir ...... 36

2.2.3 Objet de l’observation ...... 36

2.3 Population et échantillonnage ...... 36

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Chapitre 3 : EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ...... 40

3.1. Les outils analytiques d’évaluations ...... 40

3.1.1. Matrice des impacts ...... 40

3.1.2. Evaluation des impacts ...... 40

3.1.2.1. Intensité ...... 41

3.1.2.2. Etendue ...... 41

3.1.2.3. Durée ...... 41

3.1.2.4. Effet ...... 41

3.1.3. Evaluation proprement dites...... 43

3.1.3.1. Impacts négatifs ...... 43

3.1.3.2. Impacts positifs ...... 44

3.2. Plan de gestion environnementale (PGE)...... 45

3.2.1. Méthode de mitigation ou atténuations aux impacts négatifs...... 45

3.2.2. Mesures d’optimisations des impacts positifs ...... 46

3.2.3. Plan de gestion environnementale proprement dit ...... 48

3.2.4. Budget estimatif du PGE...... 50

CONCLUSION ...... 51

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... x

REFERENCES WEBOGRAPHIQUES ...... xii

ANNEXES ...... xiii

ANNEXE 01 : Exemple d’une questionnaire remplie ...... xiii

ANNEXE 02 : Zonage agro socio écologique ...... xvii

ANNEXE 03 : Agriculture ...... xviii

ANNEXE 04 : Pêche et élevage ...... xix

iv

REMERCIEMENTS

En premier lieu, Nous tenons à rendre grâce au Seigneur Tout-puissant pour sa bienveillance et sa bénédiction. Le présent Grand mémoire n’a pu être réalisé sans l’inestimable contribution de plusieurs personnes à qui nous adressons nos vifs remerciements.

Malgré leurs innombrables obligations, elles ont su renoncer à une large partie de leur temps pour nous encadrer et nous guider.

Ainsi, nous tenons à exprimer notre sincère reconnaissance à :

- Monsieur, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo,

-Madame SYLVIE FERRARI, responsable de la formation Etude d’Impact Environnemental à UFR sciences économiques et de gestion de bordeaux iv

- Monsieur Rado ANDRIAMASIMANANA, Responsable de la formation Etude d’Impact Environnemental à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

- Monsieur RAKOTOBE Henri, notre encadreur enseignant, qui a su faire montrer d’une bonne volonté et d’une patience inébranlable pour nous diriger et de suivre de près la réalisation de ce travail de recherche.

Ainsi, nous tenons à adresser notre respectueuse reconnaissance et nos chaleureux remerciements à tous nos professeurs qui, n’ont pas ménagé leurs efforts pour nous former.

Nos vifs remerciements vont aussi à l’endroit de notre famille qui nous a soutenu moralement et financièrement dans la réalisation de ce travail.

Que tous ceux qui nous ont encouragés, soutenu et aidé, de près ou de loin, dans l’élaboration de cet ouvrage, trouvent ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude.

v

GLOSSAIRE

Autosuffisance alimentaire

L'autosuffisance alimentaire se définit comme la capacité d’un pays à subvenir à ses propres besoins alimentaires au travers sa production nationale. Ce concept est en opposition directe avec celui de la dépendance alimentaire, qui est généralement mesurée au travers le volume d’importation et d’aides alimentaires reçues

Tangalamena

Chef traditionnel dans un village, notable et son idée est accepté par la population locale.

Zones humides

Terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire. Ces zones sont des espaces de transition entre la terre et l'eau (ce sont des écotones). Comme tous ces types d'espaces particuliers, ils présentent une forte potentialité biologique (faune et flore spécifique) et ont un rôle de régulation par l'écoulement et l'amélioration de la qualité des eaux.

vi

LISTE DES ACRONYMES

AFD : Agence Française de Développement BVPI : Bassin Versants des Périmètres Irrigués CEFAAM : Centre de formation artisanal, agricole et ménager CIDST : Centre d’Information et e documentation Scientifique et technique CITE : Centre d’Information Technique et Economique CMED : Commission Mondiale de l’Environnement et du Développement COP : Conférence International sur le climat DRDR : Direction Régional du Développement Rural ESPA : Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo ESSA : Département de Géographie, de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques FAO : Food and Agriculture Organization FOFIFA : Foibem-pirenena ho an’ny Fikarohana ho Fampandrosoana ny any Ambanivohitra FTM : Foibe Tao-tsaritanin’i Madagasikara GIZ : Deutsche Gesellschaftfur Internationaliche Zusammenarbeit INSTAT : Institut National de la Statistique ODD : Objectif de Développement Durable OGM : Organes Génétiquement Modifiées ONE : Office Nationale pour l’Environnement PD : Pays Développés PED : Pays En voie de Développement PNUD : Programme des Nations unies pour le Développement SIG : Système d’Information Géographique SRI : Système de Riziculture Intensive

vii

LISTE DES FIGURES

Figure 1: SRI ...... 11 Figure 2: Peuplements de riz en foule et selon le schéma de plantation SRI ...... 12 Figure 3: Interaction entre les trois piliers du développement durable ...... 16 Figure 4: La zone du lac Alaotra ...... 21 Figure 5: Carte de localisation de la Région Alaotra-Mangoro ...... 23 Figure 6: Diagramme ombrothermique d'Alaotra pour la période 2000-2013 et paysage ...... 24 Figure 7: Courbe ombrothérmique de la Région en 2014-2015 ...... 25 Figure 8: Bloc morpho-pédologie du bassin versant Alaotra ...... 27 Figure 9: Carte d'occupation du sol du bassin versant Alaotra ...... 28 Figure 10: Zones marécageuses (zetra) et bandro ...... 31 Figure 11: Evolution de la population par District (1993 - 2000 - 2010 - 2015) ...... 32

viii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition des enquêtés de la commune ...... 37 Tableau 2: Répartition des enquêtés de la commune ...... 38 Tableau 3: Répartition des enquêtés de la commune Ambohitrarivo ...... 38 Tableau 4: Répartition des enquêtés de la commune ...... 39 Tableau 5: Matrice d'impacts ...... 40 Tableau 6: Grille d’évaluation d’impacts ...... 42 Tableau 7: Impacts négatifs ...... 43 Tableau 8: Impacts positifs ...... 44 Tableau 9 : Méthode de mitigation ...... 45 Tableau 10: Mesure d'optimisation ...... 46 Tableau 11: Plan de gestion environnementale ...... 48 Tableau 12: Coût estimatif pour le PGE ...... 50

ix

INTRODUCTION

Au moment où se termine la COP 23 à Bonn, plus de 15 000 scientifiques de 184 pays lancent un appel contre la dégradation de l’environnement en reprenant les mêmes indicateurs que leurs prédécesseurs lors de l’appel de 92 à la convention de Rio de Janeiro, sur l’ozone, l’agriculture, la pêche, l’eau douce, la déforestation,…Ce regain d’attention pour le changement climatique par ces différentes parties de la société que ce soient les Etats, la société civile ou encore des organisations non gouvernementales montrent l’importance du phénomène et peut-être une prise de conscience malgré un faible avancer des décisions qui doivent être prise en la matière. Le changement climatique influe sur plusieurs secteurs notamment, l’agriculture. Ainsi ce dernier est un processus mené par les humains pour aménager les écosystèmes qui l’entoure et contrôler le cycle biologique d’espèces domestiqués afin de produire des aliments et d’autres ressources pour la société. Ces ressources sont nécessaires à satisfaire les besoins primaires humains, soit la survie dans le long terme de l’humanité. Par conséquent, la conservation des sols est primordiale afin de maintenir nos ressources, et dans le contexte actuel, l’enjeu est l’adaptation et l’atténuation de l’agriculture au changement climatique. Dans la pratique, on assiste deux types d’agriculture tels que l’agriculture traditionnelle et l’agriculture moderne. Une agriculture est dite traditionnelle lorsqu'elle est basée sur une technologie archaïque à très faible productivité, héritée de plusieurs générations. Cette agriculture appelée aussi d'autosubsistance s’occupe principalement de cultures vivrières telles que : le manioc, le maïs, le riz, les légumes, etc. Le paysan cultive pour son alimentation et pratique également quelques cultures industrielles (café, le palmier à huile, le tabac, le thé, etc.). Par contre, l’agriculture moderne est une agriculture qui par essence et par objectif, est liée à l'économie du marché. Elle fait appel à un important apport des capitaux étrangers et nationaux. Elle recourt systématiquement à l'emploi de trois facteurs de toute activité agricole à savoir : l'homme, la terre et le capital financier.

Actuellement, un milliard des gens souffrent de la faim dans le monde et la majorité sont des agriculteurs basés sur les techniques traditionnelles. Constat sidérant car ces derniers sont précisément ceux qui nous nourrissent. La majorité de la population touchée par cette insécurité alimentaire se trouvent dans les pays du Tiers-Monde. Ces derniers sont des pays essentiellement à vocation agricole avec une économie basée sur l’agriculture de subsistance. Madagascar qui possède des régions productrices de céréales figure parmi ces pays. En effet,

1 le secteur primaire occupe la première place de l’économie nationale de l’Ile et emploie jusqu’à 80% de la population active. La région ALAOTRA comprenant et est un lieu clé de l’agriculture malgache, un des principaux greniers à riz de la Grande Ile. Elle a par ailleurs toutes les caractéristiques d’un front pionnier permanent à l’échelle d’un vaste bassin versant. Face à ce phénomène rencontré par les pays du sud, des méthodes efficaces sont nécessaires pour améliorer la productivité tout en préservant l’environnement. C’est pourquoi, notre thème d’analyse s’intéresse au contexte de l’agriculture et ses impacts sur l’environnement dans les pays en développement en se basant dans la région productrice de riz à Madagascar. Une question alors vient à l’esprit : « Quels sont les impacts de l’agriculture sur l’environnement ? »

Vu le laps du temps limité, notre zone d’étude se limitera sur les parties ouest du lac Alaotra (Ampitandrefana) du district d’Amparafaravola. A cause de cette contrainte temporelle, nous n’avons pu enquêtés que quelques organisations paysannes pratiquant la riziculture moderne financée par l’Etat malgache à travers le Projet de Bassin Versants des Périmètres Irrigues (BVPI) dans quelques communes à savoir Tanambe, Ambohijanahary, Anororo, Ambohitrarivo. Les questionnaires se focalisaient sur les variables suivants telles que les rendements (productivité), les surfaces cultivées et l’étendu de feux de brousse. Comme nous voulons connaitre les impacts environnementaux, nous avons forgé le plan de gestion environnementale seulement sur les impacts potentiels.

Notre stage de mémoire au sein du bureau d’études SAVAIVO a permis d’effectuer une descente sur terrain. Et on a vu que les organisations paysannes composant au minimum huit membres ont trouvé d’un(e) président(e), un(e) vice-président(e), un trésorier(e) et des simples membres. De plus, elles ont eu un récépissé légal délivré par le ministère de l’intérieur. L’approche genre est ainsi considérée dans l’association pour obtenir le financement (moitié homme et moitié femme). Elles ont bien répondu nos questions et avec honnêteté.

Nous avons choisi ce thème pour connaitre les impacts de l’agriculture sur notre environnement dans la région étudiée. De plus, le choix du site s’explique par l’enjeu de la plaine d’Alaotra, grenier de riz à Madagascar.

L’objectif global de l’étude est l’orientation pour avoir l’autosuffisance alimentaire grâce aux techniques modernes de la riziculture tout en respectant l’environnement. Quelques objectifs spécifiques sont à d’apporter des suggestions aux agriculteurs pour avoir des

2 rendements rizicoles suffisants, l’acquisition des données écologiques et socio-économiques dans la zone étudiée. Pour atteindre ces objectifs, nous avons opté pour la méthode déductive. Nous avons commencé par les orientations bibliographiques suivies des enquêtes et l’analyse des données par l’utilisation de Microsoft Excel. L’analyse des impacts s’est forgée à partir de la grille d’évaluation.

Le mémoire se subdivisera en deux grandes parties. Premièrement, nous allons voir l’approche théorique de l’agriculture et environnement dans le monde. Elle donnera une brève notion sur l’agriculture, l’environnement et développement durable. Deuxièmement, nous allons se focaliser sur l’agriculture et ses impacts sur l’environnement à Madagascar : cas de la Région Alaotra. Dans chaque partie, nous allons essayer d’introduire dans le vif du sujet afin de mieux comprendre le thème du mémoire.

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PARTIE 1 : L’APPROCHE THEORIQUE DE L’AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT DANS LE MONDE

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Chapitre 1 : GENERALITES SUR L’AGRICULTURE ET L’ENVIRONNEMENT

Cette partie va consacrer à savoir l’agriculture et l’environnement qui sont deux domaines inséparables. Alors, il est opportun de connaitre les définitions, les caractéristiques et les contraintes de ce concept et une brève notion de l’environnement afin de trouver celles du développement durable.

1.1. Concept de l’agriculture

L’agriculture existe dans deux systèmes opposés, l'un traditionnel, l'autre moderne.

1.1.1. L’agriculture traditionnelle

1.1.1.1. Définition

L’agriculture traditionnelle est avant tout une agriculture de subsistance associée à une économie domestique fermée, dite économie de besoin. On constate souvent qu'un clan se spécialise dans la production d'une denrée compatible avec les exigences et les conditions climatiques du sol qu'il habite. La production est assez faible à cause des étendues réduites et du travail surtout manuel fourni par une main d'œuvre familiale. Les méthodes traditionnelles de culture sont basées sur brûlis. Les tâches sont divisées entre hommes et femmes. Le régime foncier est presque partout le régime coutumier qui désigne la répartition des droits, de faire usage ou de disposer de l'usage d'une terre qui est reconnue par la collectivité. Cette répartition ne se fonde pas nécessairement sur des textes législatifs ou des titres de propriété, mais sur le rapport institutionnel résultant le plus souvent des coutumes locales et de l'accord de la communauté sans l'intervention de mesures législatives.

1.1.1.2. Caractéristiques

En système traditionnel, les ressources humaines sont nombreuses, la force animale est souvent employée, la biodiversité est élevée et plusieurs espèces complémentaires sont parfois cultivées ensemble, mais les moyens matériels (et souvent les disponibilités foncières) sont rares ː l'intensification agricole y est fondée sur l'investissement humain maximal par rapport aux autres facteurs de production. Les impacts environnementaux sont faibles.

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Elles ne demandent qu'à être améliorées puisqu'elles sont bien inféodées au milieu et tiennent compte de la place centrale de la femme dans le processus de la production agricole. La mise en valeur des terres est caractérisée par l'association et/ou la juxtaposition de l'agriculture et de l'élevage. Les systèmes agraires sont relativement complexes et les aménagements qui les accompagnent varient suivant la prépondérance de l'agriculture sur l'élevage (ou vice-versa) et la permanence des établissements humains. On y distingue d'une part les systèmes intensifs, et d'autre part les systèmes extensifs.

1.1.1.1.1. Les systèmes intensifs traditionnels

Ils sont pratiqués sur les zones habitées du plateau où les exploitations familiales disposent des trois terroirs indispensables à l'autonomie de chaque famille (bas-fond, versant et sommet de colline). On y pratique une polyculture intensive associée au petit élevage (moutons, chèvres, porcs, volailles) dans un paysage de bocage. Les exploitations familiales (généralement inférieures à 3 ha), s'allongent sur les versants et associent une gamme variée de plantes, depuis le sommet jusqu'à la vallée.

Les parties supérieures des versants portent soit des pâturages pour les moutons et chèvres (Pennisetum purpureum, Panicum maximum) soit des champs vivriers (temporaires ou permanents) où l'arachide est associée au maïs, à la patate douce, aux haricots, aux ignames, aux pois de terre. Là où les densités sont peu élevées, l'usage du feu pour les défrichements et pour le renouvellement du fourrage est pratiqué.

Les parties intermédiaires sont le domaine de l'habitat et des jardins multi-étagés aux associations culturales complexes. Dans les caféières ombragées, maïs, arachides, macabos, maniocs, taros, ignames, légumes, condiments divers, bananiers... en proportions variables, prospèrent à proximité des caféiers et des arbres fruitiers ou forestiers autour des habitations et de l'enclos à porc. Sur les parcelles exclusivement réservées aux cultures vivrières, une deuxième campagne de cultures (haricot, patate douce, pomme de terre) succède à la récolte du maïs. L'omniprésence des arbres donne au paysage un aspect touffu. On y dénombre entre 120 et 130 arbres à l'hectare.

Les bas-fonds sont réservés aux palmiers raphias, Raphia farinifera, à la lisière desquels s'étendent de petits champs de tubercules (taro, ignames, manioc...), associées à quelques bananiers et légumes divers.

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1.1.1.1.2. Les systèmes extensifs

Dans ce système, les fortes pentes, les plaines marécageuses ou hydromorphes et les massifs montagneux sont longtemps restés en marge des aménagements traditionnels. Ces réserves foncières sont cependant exploitées à titre précaire par des cultivateurs autochtones.

- Sur les pâturages des massifs montagneux, des agriculteurs pratiquent un élevage bovin-ovin semi-sédentarisé. L'abondance des herbages n'autorise qu'un court déplacement de saison sèche. Autour des campements plus ou moins fixes, certains éleveurs pratiquent une agriculture intensive en collaboration avec les autochtones pour valoriser le fumier des aires de stationnement nocturne du bétail. - Sur les terres récemment cultivées, les techniques d'exploitation sont expéditives, les aménagements sommaires et les associations culturales simplifiées à l'extrême. On y pratique de préférence les cultures maraîchères (pomme de terre, oignon, carotte...) ou les cultures vivrières de rapport immédiat (maïs, haricot...), qui ne couvrent que très faiblement le sol.

Ces espaces ouverts brûlés en saison sèche, offrent un paysage d'openfield, parsemé de loin en loin par quelques rares arbres fruitiers. Les seuls boisements présents sont les haies pionnières d'Eucalyptus dont l'intérêt antiérosif est négligeable car elles sont situées sur les têtes de vallons et sur les replats, là où les risques d'érosion sont peu évidents.

1.1.1.3. Contraintes

Dans ce système, les contraintes sont le changement climatique, les poids des autorités traditionnelles, l’irréversibilité de la déforestation, la forte croissance démographique, le produit de base non intégrée dans le circuit commercial, la forêt est sous régime domanial, le système est incontrôlé par l’administration forestière,

D'autres enfin notent que certaines agricultures traditionnelles avaient développé d'autres formes performantes d'intensification, sans mécanisation ni intrants chimiques, par exemple avec les rizières traditionnelles, le bocage, l'agrosylviculture ou comme en Amérique en cultivant de petits champs surélevés dans des zones inondables (dans la savane guyanaise par exemple), ou en plantant des haricots grimpants sur les tiges de maïs (double récolte, la légumineuse enrichissant le sol en azote au profit du maïs), produisant des récoltes comparables ou dépassant parfois celles permises par la mécanisation et les intrants chimiques.

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1.1.2. L’agriculture moderne

1.1.2.1. Définition

C'est une agriculture qui par essence et par objectif, est liée à l'économie du marché. Elle fait appel à un important apport des capitaux étrangers et nationaux. Elle recourt systématiquement à l'emploi de trois facteurs de toute activité agricole à savoir : l'homme, la terre et le capital financier. La notion d'agriculture moderne n'implique pas obligatoirement la mise en œuvre d'une intensification mais plutôt une optimisation de l'emploi des moyens de production (foncier, travail, capitaux) en fonction des prix des produits livrés sur le marché.

1.1.2.2. Caractéristiques

L’ agriculture moderne est caractérisée par les moyens humains étant en grande partie remplacés par des machines ou robots, l'intensification requiert des investissements importants et une utilisation accrue d’intrants agricoles (engrais, produits phytosanitaires, matériel agricole, énergie). C'est ce deuxième système qui est habituellement désigné par l'appellation « agriculture intensive ». L’intensification de l'agriculture moderne a été permise par la mécanisation associée au remembrement et par l'utilisation d'intrants (semences, engrais, pesticides). Elle est liée à l'économie du marché. Cette forme d'agriculture suit les innovations agronomiques, recourt aux engrais chimiques, biologiques et pesticides, utilise des variétés de cultures améliorées et emploi des machines. Tous ces facteurs conjugués permettent de meilleurs rendements.

1.1.2.3. Types

Il existe aussi l'agriculture du type intermédiaire, rencontré chez les paysans qui bénéficient d'un encadrement agricole de la part des structures spécialisées, étatiques et privées.

1.1.2.3.1. Agriculture moderne non intensive ou partiellement intensive

Elle est mise en œuvre en particulier lorsque le coût du foncier est particulièrement bas, situation qui peut se rencontrer dans certains pays. On a dans ce cas une productivité par hectare faible.

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1.1.2.3.2. Agriculture moderne intensive

L'agriculture intensive est un système de production agricole fondé sur un accroissement de la production agricole optimisé par rapport à la disponibilité des facteurs de production (moyens humains, matériels et surfaces cultivées). Ce rapport entre volume produit et facteur de production est appelé productivité. C’est-à-dire, elle cumule à la fois une productivité physique élevée du foncier ou des capitaux fixes immobilisés. C'est en ce sens qu'elle est parfois qualifiée de productiviste, terme en vogue lors de l'après-guerre dans les pays totalitaires et occidentaux, mais à connotation parfois péjorative au début du XXIe siècle.

Elle fait appel :

 à des équipements achetés apportés par la technique moderne : machinisme agricole, irrigation et drainage des sols, culture sous serre et culture hors-sol, etc.,  à des agrofournitures achetées : semences, engrais, produits de traitement des cultures, produits de l'industrie de l'alimentation du bétail, etc.,  à des techniques très diversifiées développées par l'enseignement technique agricole, par les organismes techniques de développement agricole et par la Recherche elle- même, par les services commerciaux aussi des firmes industrielles.

En maximisant les rendements, l'agriculture intensive permet de réduire, à production égale, les surfaces cultivées.

1.1.2.4. Contraintes

Les Terrains sont obligatoirement spacieux et subhorizontaux, l’agriculture intensive est vulnérable aux insectes ravageurs et aux maladies cryptogamiques. Les dispositions politiques, économiques (crises de surproduction) ou juridiques sont souvent défavorables,

L'agriculture intensive est accusée d'être pratiquée aux dépens des considérations environnementales, d'où son rejet par un certain nombre de producteurs et de consommateurs, ce à quoi certains défenseurs de l'intensification arguent que l'agriculture intensive ne peut atteindre ses objectifs de rendement qu'en fournissant aux plantes des conditions optimales de croissance, en compensant la perte de fertilité naturelle du sol par des intrants remplaçant les éléments exportés. Leurs détracteurs répondent que le bilan négatif des exportations de matière organique se traduit par une perte d'humus, que les engrais et les pesticides

9 contribuent à une dégradation des qualités pédologiques du sol et que le drainage et l'arrosage ont des conséquences en amont et en aval (coûts externes) non compensés.

Les conséquences de l'intensification de l'agriculture portent notamment sur le cycle et la qualité de l'eau (eutrophisation, pollution par les pesticides), et sur la qualité des sols, en particulier sur la microfaune. Certains groupes d'espèces-clés ou « espèces ingénieurs » (vers de terre par exemple) influent sur les principaux processus écologiques du sol. Ils sont considérés par les agronomes comme des éléments essentiels de la diversité des communautés, laquelle est un facteur de stabilisation. Beaucoup de groupes-clés trouvés dans les sol (bactériens et de champignons mycorhiziens notamment) peuvent se connecter aux plantes (au moins 90 % des familles de plantes terrestres sont concernées) via des associations mycorhiziennes à arbuscules et jouer des synergies essentielles pour la survie et la productivité des plantes, contribuant à former un réseau écologique essentiellement souterrain étendu dans les sols, particulièrement riche en forêt, et que certains biologistes ont nommé le wood-wide web (en référence au « World wide web »). Beaucoup de champignons mycorhiziens sont soupçonnées d'avoir une large gamme d'hôtes. Les études faites sur les sols arables montrent cependant que la diversité en champignons mycorhiziens y est « extrêmement faible par rapport aux sols forestiers ».

1.1.3. SRI

1.1.3.1. Définition

Le Système de Riziculture Intensive (SRI), mis au point à Madagascar en 1983 par le Père Henri de Laulanié, fait partie des méthodes culturales innovantes et qui permettent d’améliorer considérablement les rendements, et sans avoir besoin de recourir à l’achat d’intrants souvent onéreux et difficilement accessibles aux petits paysans. La grande découverte est que le riz n’est pas une plante aquatique, mais qui doit se développer avec une gestion alternée de l’eau, et que plus tôt le riz est repiqué, plus son pouvoir de tallage augmente.

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Figure 1: SRI

Source : Cliché par l’auteur

1.1.3.2. Principes

Les principes comprenaient l'application d'une quantité minimale d'eau et la transplantation individuelle de plantules très jeunes selon un motif de grille carrée

Les principes centraux du SRI sont les suivants :

 Le sol des rizières doit être maintenu humide plutôt que continuellement saturé, de façon à minimiser les conditions anaérobies, car cela favorise la croissance des racines et celles des organismes aérobies du sol ainsi que leur diversité ;  Les plants de riz doivent être plantés isolément et espacés de façon optimale, assez largement pour permettre une plus grande croissance des racines et du feuillage et pour que toutes les feuilles soient actives sur le plan de la photosynthèse ;  Les plants de riz doivent être transplantés dès l'âge de 15 jours au stade deux feuilles, rapidement, à faible profondeur et soigneusement, pour éviter de blesser les racines et pour minimiser le choc de transplantation.

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1.1.3.3. Avantages

Un brin peut donner jusqu’à 80 talles, et même plus. Elle permet alors d'augmenter les rendements de façon naturelle en repiquant un par un les plants jeunes au bout de 8 jours au lieu de 30 et en asséchant la rizière régulièrement.

Le SRI porte les intérêts suivant :

 Rendements plus élevés (20 à 100% en plus, de l’ordre de 6 à 12 tonnes/ha, voire 20 tonnes à l’hectare)  Réduction des besoins en eau, de 25 à 50%  Réduction des coûts de production : semence 80 à 90% et engrais 50à 60%

 Apport limité ou nul d’engrais azoté : peu d’émission de N2O sauf si fumure organique avant la mise en eau

 Réduction de période d’immersion : d’où une baisse d’émission de CH4 d’au moins 20%

Figure 2: Peuplements de riz en foule et selon le schéma de plantation SRI

Source : internet

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1.1.3.4. Contraintes

1.1.3.4.1. Contraintes techniques

Elles se basent sur les points suivants :

 Non maîtrise de l’eau sur les grands périmètres notamment avec les aléas climatiques ;  Surcroit des demandes en eau dans les rizières ;  Non disponibilité de la main d’œuvre surtout pour le planage et le repiquage en ligne dans un temps relativement court.

1.1.3.4.2. Contraintes économiques

Elles se présentent par les éléments suivants :

 Insuffisance saisonnières des liquidités (fonds) ;  Coût d’opportunité lié à l’affectation de la main d’œuvre ;  Coût d’opportunité des activités extra-agricoles (par exemple : culture des rentes);

1.1.3.4.3. Contraintes socio-organisationnelles

Elles se font sur :

 L’insuffisance des suivies et de l’accompagnement des pratiques ;  L’absence des coordinations entre les acteurs dans la diffusion du SRI ;  L’absence d’un système d’enregistrement des données SRI ;

1.1.3.4.4. Contraintes socio-culturelles

Elles se manifestent par :

 L’attentisme lié aux habitudes de main d’œuvre à la crainte des risques d’une innovation culturale ;  La résistance aux changements liés aux maintiens des statuts sociaux au sein d’une communauté, aux logiques des acteurs locaux et stratégies paysannes

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1.1.4. L'agriculture de conservation

1.1.4.1. Définition

L'agriculture de conservation est un ensemble de techniques culturales destinées à maintenir et améliorer le potentiel agronomique des sols, tout en conservant une production régulière et performante sur les plans technique et économique. Cet ensemble de techniques permet une meilleure rentabilité économique à long terme en réduisant le besoin en intrants (engrais, produit phytosanitaire, carburant) sans les interdire.

1.1.4.2. Avantages

Ces techniques reposent sur trois piliers :  la réduction voire la suppression du travail du sol  les rotations culturales  l'utilisation de couvert améliorant, les semis se faisant si possible directement à travers le couvert.

Ce système s'inspire des systèmes forestiers : les racines maintiennent les sols en place, le taux de matières organiques est très élevé et le sol n'est jamais découvert

1.1.4.3. Contraintes

 Le suivi et contrôle prennent beaucoup de temps pour assurer une bonne qualité ;  La vigilance a tout le temps afin d’éviter la cassure de couvert  Le coût élevé de la réalisation

1.2. Notion de l’environnement et du développement durable

1.2.1. Environnement

1.2.1.1. Définitions

 La notion d’environnement est récente : elle apparaît dans certains pays au moment où la nature est non seulement presque complètement « apprivoisée », mais aussi mise en

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danger, et même détruite. La destruction menace des espèces tant végétales qu’animales, y compris les hommes.  L’environnement est le milieu dans lequel l’homme évolue. Il concerne d’une part des phénomènes naturels et d’autre part les conditions de vie, c’est à dire la façon dont l’homme s’arrange avec le milieu naturel. Selon le dictionnaire Roberts, 1995, c’est l’ensemble des conditions naturelles et culturelles agissant sur les organismes vivants et les activités humaines.  L’environnement, c’est l’ensemble des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des écosystèmes plus ou moins modifiées par l’action de l’homme.

1.2.1.2. Composantes de l’environnement

Notre environnement comprend les êtres vivants et le monde non vivant.

a) Les êtres vivants appartiennent à deux grands groupes :  La faune, ensemble des animaux d’une région  La flore, ensemble des végétaux d’une région.

Ils se caractérisent par un cycle de vie à durée variable. Ils naissent, croissent, se reproduisent et meurent. b) Le monde non vivant comprend :  Les composantes minérales, encore appelées éléments minéraux : l’eau, les roches et l’air invisible. L’eau, salée ou douce, occupe la majeure partie de la surface terrestre. L’air, sous forme de gaz, contient du diazote, du dioxygène, du dioxyde de carbone et des traces de gaz rares. Les roches occupent le sous-sol et participent à la formation du sol  Les restes des êtres vivants : plumes d’oiseau, os, bois, feuille tombée, cadavres  Les productions humaines proviennent des composantes minérales, des restes d’êtres vivants et des marques de l’activité humaine qui dominent (champs, maisons, ponts,

1.2.2. Développement durable

1.2.2.1. Définition La Commission Mondiale de l’Environnement et du Développement (CMED) des Nations Unies (Rapport Brundtland, 1987), dans le rapport intitulé « Notre avenir à tous »

15 définit le développement durable comme étant : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »

En s’appuyant sur des valeurs telles que la responsabilité, la participation, le partage, le débat, le partenariat, l’innovation, la pérennité, la réversibilité, la précaution, la prévention, la solidarité sociale, géographique et trans- générationnelle, le développement durable permet d’affirmer une approche double et liée :

 Dans l’espace : chaque individu a le même droit aux ressources de la terre  Dans le temps : l’humain a le droit d’utiliser les ressources de la terre mais également le devoir d’en assurer la pérennité pour les générations à venir.

Figure 3: Interaction entre les trois piliers du développement durable

1.2.2.2. ODD

Les objectifs du développement durable sont le maintien de l'intégrité écologique, l'amélioration de l'efficacité économique et l'amélioration de l'équité sociale. Un projet réalisé dans la perspective du développement durable vise l'équilibre entre ces trois objectifs, pour le bien-être de la population actuelle et celui des générations futures. L'étude d'impact est un instrument de planification favorisant l’atteinte d’objectifs le développement durable.

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Chapitre 2 : ETAT DES LIEUX DE L’AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT DANS LES PAYS DEVELOPPES(PD) ET DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT(PED)

2.1. L’agriculture et environnement dans les pays développés(PD)

Aujourd’hui, une forte inégalité régionale se constate en matière de l’exploitation agricole. Pour mieux situer cette différence, la connaissance de l’agriculture et ses conséquences sur l’environnement dans les pays développés et celle des pays en développement tiennent une place importante dans ce chapitre.

2.1.1. Les principales caractéristiques

Dans la seconde moitié du XXe siècle, les pays développés connaissent dans l’agriculture des progrès technologiques et économiques qui révolutionnent les productions et les paysages. Le modèle « productiviste » se met en place (on donne la priorité à la quantité pour assurer l'autosuffisance alimentaire). Dans les grandes plaines et près des villes, une puissante agriculture s'est mise en place (Grandes plaines américaines, Bassin parisien, Pampa argentine). Elle est fortement mécanisée, obtient des rendements élevés grâce à l'utilisation massive de produits chimiques (engrais, pesticides...), à la sélection des espèces. Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux, souvent endettés, parfois victimes de la chute des cours (due aux excédents) et sont sous la dépendance des firmes agroalimentaires : c'est le système agro-industriel (ou agri business).

2.1.2. Les conséquences sur l’environnement

Le modèle productiviste a permis une augmentation considérable de la production agricole, une indépendance alimentaire et même de forts excédents commercialisables. Toutefois, il semble avoir atteint certaines limites et provoque inquiétudes et effets pervers :

 Erosion des sols à la suite de cultures intensives répétées.  Pollution des eaux par les excès d'engrais.  Mise en cause de la santé des consommateurs : « maladie de la vache folle », utilisation d'hormones dans les élevages américains, etc.

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2.2. L’agriculture et environnement dans les pays en voie de développement(PED) 2.2.1. Les principales caractéristiques

Dans les PED, l'agriculture reste l'activité économique dominante et la population agricole est souvent majoritaire. Cependant, ces pays se caractérisent par une situation alimentaire difficile. L’agriculture traditionnelle extensive, comme l'agriculture sur brûlis, est en recul. En effet, cette technique nécessite beaucoup d'espace, elle ne peut nourrir qu'un petit nombre de personnes et elle est incapable de répondre à la pression démographique. Par contre, les systèmes irrigués sont performants, en particulier la riziculture inondée qui est la forme la plus aboutie des agricultures intensives de la zone chaude. Si elle suppose un travail considérable, en retour, elle occupe et nourrit de grandes quantités de population.

L'agriculture commerciale progresse dans les PED, parfois au détriment des cultures vivrières. Les grandes plantations et aussi des petites exploitations exportent des produits tropicaux (sucre, café, cacao) mais aussi des « cultures nouvelles » vers les pays développés (exemples : fleurs de Colombie, fruits à contre- saison du Chili). Mais la situation de ces agricultures commerciales est fragile : les grandes plantations appartiennent souvent à de grandes firmes étrangères, les cours fluctuent dans cesse. La chute des prix des cultures traditionnelles dans des régions difficiles d'accès conduit certains agriculteurs à produire des cultures illicites (pavot, coca) destinées aux marchés mondiaux.

2.2.2. Les conséquences sur l’environnement Dans les PED, la croissance démographique a bouleversé un fragile équilibre et les problèmes sont nombreux :

 Épuisement des sols et déforestation (car réduction de la jachère et déforestation).  Le recul des forêts tropicales entraîne une réduction des précipitations et de la biodiversité.  Surexploitation de l'eau des fleuves et des nappes phréatiques.  Pollutions diverses (car usage croissant d'engrais, de pesticides...).

Par ailleurs, le bilan de la conquête de nouvelles terres sur des espaces vierges (fronts pionniers) est décevant (les sols sont rapidement épuisés et les rendements deviennent faibles).

Enfin, les biotechnologies (OGM) qui apparaissent comme un espoir pour beaucoup de PED font l'objet de débats scientifiques sur leurs risques à long terme sur l'environnement.

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PARTIE 2 : L’AGRICULTURE ET SES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR : CAS DE LA REGION ALAOTRA

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Chapitre 1 : DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR

1.1. Délimitation géographique et administrative de la zone d’étude

1.1.1. Situations géographiques

Le lac Alaotra est une région isolée à 250 km au nord-est de la capitale Antananarivo, qui comptait 750 000 habitants en 2011. C’est une plaine lacustre à 750 m d’altitude, entourée d’un ensemble de collines intercalées de petites vallées très sensibles à l’érosion. Terre d’immigration, sa population a explosé au 20e siècle, imposant une mise en valeur des terres de plaine inondées puis de collines (tanety) exondées à partir des années 1950. Cette région est la principale zone de production rizicole de Madagascar, avec plus de 110 000 ha de rizières aquatiques (dont 30 000 en périmètres irrigués aménagés).

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Figure 4: La zone du lac Alaotra

Source : FTM, Région Alaotra Mangoro, Juin 2005

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1.1.2. Délimitations administratives

La région Alaotra Mangoro est située au Centre-Est de Madagascar et sur la partie Ouest de la Province autonome de Toamasina. Elle est délimitée :

 A l’Est par les régions d’Analanjirofo et d’Atsinanana de la Province autonome de Toamasina  Au Nord par le District de Mandritsara, Région de Sofia, Province autonome de Mahajanga  Au Nord-Ouest par le District de Tsaratanàna, Région de Betsiboka, Province autonome de Mahajanga  A l’Ouest par les districts d’Anjozorobe et de Manjakandriana, Région d’Analamanga, Province autonome d’Antananarivo  Au Sud par le District de Marolambo, Région d’Atsinanana, Province autonome de Toamasina  Au Sud-Ouest par la Région du Vakinankaratra, Province autonome d’Antananarivo

Elle est une fusion des deux anciennes régions Alaotra et Mangoro découpage fixé en 1995 selon la loi N° 94-001 du 26 avril 199 5). Elle est créée suite au nouveau découpage territorial suivant la loi n° 2004-001 du 17 juin 2004.

La carte suivant nous oriente la localisation précise de la zone étudiée.

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Figure 5: Carte de localisation de la Région Alaotra-Mangoro

Source : FTM, Octobre 2016

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1.2. Description de la Composante les plus pertinentes du milieu récepteur

1.2.1. Milieu physique

1.2.1.1. Climat

Le climat est l'ensemble des conditions météorologiques (température, précipitations, éclairement, pression atmosphérique, vent) qui caractérisent l'atmosphère en un lieu donné. La région du lac Alaotra bénéficie d'un climat dit tropical d'altitude, c'est-à-dire de type tropical humide et tempéré par l'altitude. De ce fait, il est à la fois favorable aux cultures de pays chauds et aux plantes des régions plus tempérées. Avec l’influence de l’alizé toute l’année et des températures moyennes comprises entre 18 et 20°C, la partie Sud ( et Anosibe An’Ala) est marquée par l’abondance pluviométrique tandis que celle du Nord subit parfois des sécheresses temporaires et attend le passage des dépressions tropicales pour satisfaire les besoins en eau des cultures. Figure 6: Diagramme ombrothermique d'Alaotra pour la période 2000-2013 et paysage

Source : Info climat

1.2.1.2. Température et pluviométrie

La température d'un lieu dépend avant tout de la situation de ce lieu sur la Terre (sa latitude). Les zones climatiques sont ainsi déterminées en fonction de cette situation. La température diminue de l'équateur en allant vers les pôles. Dans certaines zones climatiques, la température varie également beaucoup en fonction des saisons. La température varie aussi

24 selon l'heure de la journée. Enfin, il existe aussi des variations plus locales qui dépendent de la forme du relief, de l'exposition au soleil, de la couverture végétale, etc.

Dans la région Alaotra, il existe deux saisons bien tranchées : la saison chaude humide de Novembre en Mars et la saison fraîche sèche d’Avril en Octobre, caractérisée par un déficit d’eau (partie hachurée en rouge sur la courbe ombrothérmique).c’est à dire, on assiste une durée chaude et humide de 5 mois, pendant laquelle se concentrent plus de 80% des précipitations annuelles, soit une pluviométrie moyenne de 930mm et une moyenne de 24°C et 7 mois de saison sèche et froide, avec une pluviométrie moyenne très faible, environ 120 mm, et une température moyenne de 20°C.

Les pluies estivales sont de nature orageuse ou cyclonique et la hauteur d’eau recueillie pendant cette période est d’environ 900 à 1100 mm. Pendant la saison sèche, on observe de crachins et bruines et la pluviométrie pendant cette saison varie de 100 à 300 mm selon la Station Agronomique du lac Alaotra à en 2012. La température moyenne annuelle est de 21.6 °C. Le mois le plus chaud de l’année est le mois de Décembre de l’ordre de 24.56°C en moyenne.

Sur les 10 dernières années, les moyennes annuelles sont les suivantes : une pluviométrie de 1000-1200 mm et une température de 20°C, avec une amplitude thermique de 12°C.

Figure 7: Courbe ombrothérmique de la Région en 2014-2015

Source : Station Agronomique du Lac Alaotra Ambohitsilaozana

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1.2.1.3. Relief

La Région d’Alaotra Mangoro est dotée d’un milieu physique plus ou moins favorable à l’agriculture. En effet, du point de vue de son relief et de son paysage, les cuvettes d’Alaotra, d’ et de présentent de vastes plateaux intermédiaires d’une altitude moyenne de 700m, toutefois le phénomène de « lavaka » y est alarmant. Plus au Sud et au Sud Est, dans la zone de Moramanga et Anosibe An’Ala, nous assistons à un rapprochement de deux falaises et le relief présente un aspect « polyédrique » avec des dénivellations importantes (50 à 100 m) entre les crêtes et les talwegs.

1.2.1.4. Pédologie et sol

Le sol est une mince couche à la surface de la Terre, située à la frontière du sous-sol et de l'atmosphère. Dans cette région, on constate des problèmes environnementaux qui sont dus notamment aux feux de brousse, à la pratique du tavy et aux exploitations illicites et irrationnelles des produits forestiers. Ainsi, la région Alaotra composée des Districts d’Andilamena, Amparafaravola, Ambatondrazaka subissent l’envasement et l’ensablement des zones de bas-fonds. Une exploitation minière incontrôlée marque le District d’Andilamena et Ambatondrazaka (commune de Didy). En amont du bassin versant, le sol est dominé par la présence de Tanety à relief moutonné, des sols ferralitiques sur altération granitique et gneissique selon Raunet en 1984. Il a établi un bloc diagramme schématique sans échelle (figure 10) montrant qu’en aval ce sont les sols hydromorphes qui occupent les centaines d’hectares qui se servent de rizières actuellement.

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Figure 8: Bloc morpho-pédologie du bassin versant Alaotra

Source : Raunet 1984

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Figure 9: Carte d'occupation du sol du bassin versant Alaotra

Source : FTM, 2016

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Dans les rives Est et Ouest du bassin d’Alaotra se trouvent des forêts primaires dominant dans lesquelles se développent des érosions linéaires.

Par contre, au Sud de la région, ce sont les forêts secondaires à savoir : les eucalyptus et les pins qui dominent le paysage et parfois des forêts de reboisement qui sont destinées depuis l’époque coloniale à la transformation en charbon, bois de chauffage.

Quant à la partie centrale surtout en amont du Bassin versant d’Alaotra, autre que les rizières, sont occupée par des savanes herbeuses et des Savanes arborées

1.2.1.5. Hydrologie

La Terre est souvent appelée « la planète bleue » parce que près des trois quarts de sa surface sont recouverts par les océans et les mers. L'eau joue un rôle important dans la répartition des êtres vivants. Elle est indispensable à tous. Si les océans et les mers constituent une réserve considérable, l'eau se présente sous différents états.

Le système hydrologique de notre zone d’étude offre un réseau de nombreux cours d’eau, et les plus importants sont : Sahabe qui se prolonge dans le lac, Lohafasoka Sahasomanga qui irrigue plus de 4000 ha de rizières (PC 15), Sahamaloto irriguant un périmètre rizicole de plus de 6000 ha, Anony irriguant un périmètre rizicole de 4 476 ha, Imanba Ivakaka irriguant un périmètre de 2 671 ha et Maningory l’exécutoire du lac se rejetant dans l’océan. Enfin, de nombreuses rivières sillonnent également le District d’Andilamena et se déversent dans la Bemarivo qui les conduit dans la province de Mahajanga pour se jeter dans le Canal de Mozambique. Marovoalavo, Befanihy et Amboasary prennent leurs sources dans la Commune de . Andranolava, Marijao, Manopy, Ankoboka, Amboroka et Savalaina sillonnent les plateaux de Beveromay et d'Analaromaso et arrosent les plaines d'Andilamena et d' avant de se déverser dans la Bemarivo. Elles alimentent quelques lacs et barrages de retenue : Antsomangana, Maromandia, Ambodivato, Andranomadio, Ambohimanjaka., Ambondrondava, Bemenatra, Ambalavia, Amparihimadio.

Par ailleurs, le lac Alaotra et la zone marécageuse de Torotorofotsy/Moramanga sont inscrits dans la Convention RAMSAR. La convention a pour mission « la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le monde entier ».

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1.2.2. Milieu biologique

1.2.2.1. Végétation et flore

La région présente des richesses naturelles d’importance nationale telles que, la Réserve Naturelle Intégrale de Zahamena d’une superficie de 22 000 ha, la Reserve Spéciale d’Analamazaotra/Moramanga de 810 ha, les Parcs Nationaux Mantadia/moramanga et Zahamena respectivement de 15 500 ha et de 42 000 ha, ainsi que le Lac Alaotra.

Alors, dans cette région, les formations forestières primaires sont très représentées telles que la forêt dense humide. Elle couvre environ 42 000 d'hectares dans le parc national de zahamena principalement sur la côte est du lac (ampitantsinanana) qui bénéficie d'une forte pluviométrie. Elle est caractérisée par sa densité et par la présence de grands arbres (jusqu'à 30m de haut) à feuillage persistant. On y rencontre la plus grande diversité en espèces végétales, en particulier les Orchidées et les Palmiers, et animales. Une variante altitudinale que l'on retrouve au-dessus de 1800 m est constituée par la forêt de haute montagne. Par ailleurs, en raison de sa particularité écologique, la grande biodiversité et la forte proportion d'espèces endémiques locales, le lac Alaotra et ses marais d'eau douce, ont été inclus dans la zone Ramsar depuis 2007 (Convention Ramsar sur les zones humides).

1.2.2.2. Faune

La faune comprend principalement un certain nombre d’espèces endémiques locales telles que le lémurien Alaotra (Hapalemur alaotrensis ), qui est le seul primate au monde trouvé exclusivement dans les zones humides; le mungo de Durrell ( Salanoia durrelli ), découvert seulement en 2004.

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Figure 10: Zones marécageuses (zetra) et bandro

Source : internet

1.2.3. Milieu humain

1.2.3.1. Histoire de la région d’Alaotra

Historiquement, Alaotra vient du nom du grand lac Alaotra situé au milieu des districts d’Ambatondrazaka et d’Amparafaravola (le plus grand lac de Madagascar) tandis que Mangoro est le nom de la rivière principale traversant Moramanga et Anosibe An’Ala du Nord au Sud. Depuis l’époque coloniale, la plaine d’Alaotra était un lieu d’intervention publique privilégié. A partir des années 1990, les politiques publiques sont largement dépendantes des bailleurs de fonds (AFD, Banque mondiale et Union européenne en particulier).

1.2.3.2. Démographie, répartition de la population et dynamique de la population

La population de la Région Alaotra Mangoro estimée à plus de 1 112 000 habitants est essentiellement composée de jeunes, caractérisés par son dynamisme et se très large mobilité. Le taux de croissance démographique est très élevé 3.11%. Alors que la moyenne nationale est de 2.8%. Il y a aussi le contraste de densité démographique. Il est fort aux alentours immédiats du lac Alaotra (Ambatondrazaka, Amparafaravola) avec une moyenne de plus de 45 habitant/km². Contrairement au Nord (Andilamena) qui est de 12 habitant/km². Cette dernière s’explique par son enclavement relatif. Dans notre région, comme partout ailleurs à Madagascar, les populations ont tendance à s’installer aux alentours des grandes unités de production telles les plaines agricoles, les lacs, les grands axes de communication (RN2 et

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RN44) et les zones périphériques du corridor forestier. La Région Alaotra Mangoro est traditionnellement est une terre d’accueil et d’immigration par la disponibilité de grandes superficies agricoles et d’élevage (zone aménagée de l’exSOMALAC). Les 18 ethnies sont présentes. La Région est susceptible d’accueillir de nouveaux migrants grâce ses potentialités et richesses

Figure 11: Evolution de la population par District (1993 - 2000 - 2010 - 2015)

Source : INSTAT/Direction de la Démographie et des Statistiques Sociales/Projection démographique

1.2.3.3. Economies

Du point de vue économique, la Région Alaotra peut être subdivisée en deux zones: Premièrement, la zone économique du centre (sous-région Alaotra) caractérisée par la production rizicole composée de deux districts : Ambatondrazaka et Amparafaravola ; Deuxièmement, la zone économique du Nord marquée par l’élevage des bovidés et l’existence de zones de pâturage (Nord d’Amparafaravola et Andilamena). La Région Alaotra recèle d’importantes potentialités de développement dans différents secteurs :

a) Agriculture

L’agriculture est essentiellement vivrière et dominée par la riziculture. Ambatondrazaka et Amparafaravola sont les districts « premiers greniers de riz » à Madagascar. L’évolution de la production rizicole est rendue possible grâce à l’aménagement des micros périmètres irrigués,

32 la mise en place des greniers communautaires villageois, un programme d’intensification rizicole, l’approvisionnement en intrants et petits matériels agricoles. Actuellement, la production en paddy tourne autour de 300 tonnes par an. L’ensemble de la région est également propice aux autres cultures vivrières (céréales, manioc, arachides, légumes, etc.), aux cultures de rente (café, litchis, girofles, etc.) et aux cultures industrielles (canne à sucre, raphia, etc.).

 Riziculture et autres cultures : - 120.000 ha de rizières dont 35.000 ha aménagés et à bonne maîtrise d’eau, production autour de 300.000 tonnes par an. - Possibilité de diversification des spéculations agricoles : céréales, légumineuses, plantes à tubercule, plantes extractives, etc.  Pêche continentale : La pêche constitue une activité faiblement développée quoique déjà pratiquée depuis longtemps dans la région du projet. Elle est presque toujours associée à d’autres activités agricoles. Les captures sont écoulées sur place ou dans les environs quand les collecteurs ne parviennent pas jusqu’aux sites. Les pêcheurs sont regroupés en association ou groupement de 15 à 20 membres. Les plans d’eau, les lacs intérieurs, les fleuves constituent les supports aux activités de pêche. La pisciculture et la rizipisciculture commencent à être pratiquées dans toute la Région et constituent une source de revenus non négligeables.

- Lac Alaotra : 20.000 ha avec une production voisine de 2.500 tonnes de poissons par an - Possibilité d’exploiter l’aquaculture en cage et la pisciculture  Elevage

L’élevage bovin prédomine encore dans la région où l’association culture-élevage est fondamentale. L’élevage d’appoint fournit la traction pour les outils de labour, la fumure oblige à des cultures fourragères qui enrichissent le sol et le tableau des productions et augmentent ainsi les rendements. L’élevage ovin se trouve à son stade de départ. Des associations paysannes, appuyées financièrement par le PSDR s’y mettent sérieusement. L’élevage porcin très dominant connaissait une forte ascension jusqu’en 1998, année où la maladie P.P.A. (peste porcine africaine) a fait ravage dans la région. Les volailles sont constituées essentiellement par les oies dans l’Alaotra et des poulets dans le Mangoro.

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L’apiculture est encore peu pratiquée mais c’est une filière pouvant être intéressante à développer.

- 264.000 têtes de bovidés - Développement du petit élevage : oies, ovin, poules pondeuses, poulet de chair…

b) Ressources naturelles, minières et énergétiques

 Corridor forestier Zahamena  Ankeniheny de plus de 200 km de long  Zones humides site RAMSAR : Alaotra et Torotorofotsy  Sites écotouristiques : Parc National Zahamena  Gisement de chaux et de pouzzolane d’Ambatosokay – Ambatondrazaka  Pierres précieuses et or d’Andilamena, et d’Ambatondrazaka (Didy)

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Chapitre 2 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE ET ENQUETES

2.1 Collecte des données et analyse d’informations sur le milieu récepteur

Pour atteindre notre objectif sur l’étude, les collectes des données ou d’informations sont effectuées à partir de deux sources telles que les outils et matériels nécessaires :

2.1.1 Outils

2.1.1.1 Carte géologique

Une carte géologique est une représentation plane sur un papier des terrains affleurant en un point ou sur une surface. Nous avons utilisé une coupure spéciale à l’échelle 1/200 000 de la région du Lac Alaotra (Levé de DUDAN et al avec BRGM en 1951) pendant nos descentes sur terrain. Cette carte constitue un outil d’information géologique fondé sur la représentation des différentes formations observées dans cette coupure, ainsi que les informations géologiques relevées par les cartographes (Faille, pendage, lithologie) et les informations topographiques. La consultation de cette carte a comme objectif de connaitre la géologie de notre zone d’étude et d’étudier le phénomène d’érosion

2.1.1.2 Documents

La consultation des documents est effectuée auprès de différentes institutions internationales via leur site web comme la Banque Mondiale, le PNUD (Programme des Nations unies pour le Développement), le GIZ, FAO (Food and Agriculture Organization). Par ailleurs, nous avons l’intérêt aussi de consulter les boites nationales à savoir le FOFIFA (Foibem-pirenena ho an’ny Fikarohana ho Fampandrosoana ny any Ambanivohitra), le FTM (Foiben’ny Taontsarintany Malagasy), DRDR (Direction Régional du Développement Rural Alaotra Mangoro), de l’ONE (Office Nationale pour l’Environnement), INSTAT (Institut National de la Statistique) et exceptionnellement la Direction Générale de la Météorologie à travers son site. Les articles, revues et ouvrages sont consultés dans les centres de documentations, tels que le Centre d’Information Technique et Economique (CITE), le Centre d’Information et e documentation Scientifique et technique (CIDST), du Département de Géographie, de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) et de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo (ESPA). Cette première phase est donc marquée par une approche théorique. Elle a permis d’émettre des hypothèses et d’élaborer des questionnaires utiles pour la descente sur terrain

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2.1.2 Matériels utilisés

Dans le cadre de la situation géographique du milieu récepteur, faute des données, nous n’avons pas utilisé le Système d’Information Géographique (SIG) mais les images satellitaires (Google earth) et les données obtenues auprès des institutions concernées. Le logiciel Google Earth est une plateforme réunissant les images satellites du Globe terrestre avec les données nécessaires à la navigation telles que les routes. Ce logiciel est utile pour une meilleure vue d’en haut des occupations du sol. A part la descente sur terrain qui est obligatoire pour connaitre la réalité et avoir des informations fiables, cette localisation aussi permet de mettre à jour les données.

2.2 Observations sur terrain

2.2.1 Approche

Pendant notre descente sur terrain, nous avons utilisé l’approche participative entre les membres de l’association pratiquant la riziculture intensive dans le district d’Amparafaravola. En effet, pour des informations fiables, nous avons questionné d’autres personnes notamment les autorités locales, le tangalamena, etc.

2.2.2 Méthode de l’entonnoir

Notre observation se fait d’une manière globale de la zone étudiée concernant sa mise en valeur et puis nous avons essayé de comprendre et d’analyser le fonctionnement du système agricole en se focalisant sur son impact sur l’environnement. Enfin, nous avons observé et analysé les rendements, la productivité, l’étendu de feux de brousse par commune.

2.2.3 Objet de l’observation

Notre descente sur les lieux nous a permis de savoir les réalités sur terrain en matière de tonnage de la production à l’hectare, les revenus familiaux apportés par le riz, les prix de paddy dans notre zone d’étude.

2.3 Population et échantillonnage

En statistique, la Population se définit comme l’ensemble des unités statistiques

Unité statistique : Chaque individu qui forme la population statistique

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Si l’on désire étudier les caractéristiques statistiques d’un caractère présenté par les éléments de la population, il est possible de mesurer de manière exhaustive le caractère de chacun des éléments de cette population, puis de déterminer par le calcul les caractéristiques désirées. L’opération de collecte et d’exploitation de ces mesures est un recensement.

Le recensement présente certains inconvénients. Il exige généralement un temps très long et est très coûteux. De plus ses résultats sont souvent inexacts parce que la collecte des données est incomplète pour diverses raisons ou parce que les enquêteurs collationnent des déclarations trop approximatives.

Vu ces facteurs, nous avons procédé à des échantillonnages. Cela consiste à mesurer les caractères sur une partie seulement de la population, appelée « échantillon » et à exploiter les données obtenues.

Dans notre cas, nous avons choisi vingt (20) échantillons des associations des agriculteurs répartis dans quatre (4) communes (Tanambe, Anororo, Ambohitrarivo et Ambohijanahary) du district d’Amparafaravola. C’est à dire, nous avons enquêté quatre (4) associations par commune.

Les tableaux ci-dessous nous donnent les répartitions des enquêtés auprès de quatre (4) communes du district d’Amparafaravola.

Tableau 1: Répartition des enquêtés de la commune Tanambe

Commune Nom de Activités/ sous- Membres présents lors Total des l’association activités de l’interview membres

Masculin Féminin

Anonisoa Agriculture vivrière, 03 02 09 intensification rizicole

Miarina Protection de 04 03 10 l’environnement

TANAMBE Avotra Agriculture vivrière 04 04 08

Antoka Reboisement 05 04 14

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Tableau 2: Répartition des enquêtés de la commune Anororo

Commune Nom de Activités/ sous- Membres présents lors Total des l’association activités de l’interview membres Masculin Féminin Antomboka Intensification 02 03 10 rizicole

Rojofotsy Protection de 04 03 11 bassin versant

Mikoja Agriculture 05 03 09

ANORORO vivrière Lavorary Intensification 05 04 12 rizicole

Tableau 3: Répartition des enquêtés de la commune Ambohitrarivo

Commune Nom de Activités/ sous- Membres présents lors Total des l’association activités de l’interview membres

Masculin Féminin

Mandritsara Intensification 03 03 10

rizicole

Fiarenana Reboisement 02 03 11

Ravakiniala Agriculture 04 03 09 vivrière

AMBOHITRARIVO Maintso Intensification 05 04 12 rizicole

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Tableau 4: Répartition des enquêtés de la commune Ambohijanahary

Commune Nom de Activités/ sous- Membres présents lors Total des l’association activités de l’interview membres

Masculin Féminin

Ombina 2 Intensification 04 03 11

rizicole

Arovana Protection de 02 04 09 l’environnement

Mampihavana Agriculture vivrière 04 05 16

AMBOHIJANAHARY Ezaka 2 Intensification 05 04 11 rizicole

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Chapitre 3 : EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

3.1. Les outils analytiques d’évaluations Cette partie va être consacrée à l’étude d’impact environnemental de l’agriculture. Il est nécessaire à prévoir les impacts négatifs potentiels pour y donner les mesures appropriées. A cet effet, les outils nécessaires pour effectuer l’étude sont : matrice des impacts, évaluation des impacts, méthode de mitigation

3.1.1. Matrice des impacts

Tableau 5: Matrice d'impacts

Niveau 1 Niveau 2 Niveau3 1- Environnement Dégradation du sol Erosion physique Dégradation de l’esthétique de Ensablement des plaines et du lac l’écosystème alaotra Dégradation de la qualité de l’air Dégradation de la qualité de l’eau 2- Ressources Dégradation des ressources naturelles Pressions sur les ressources : feux de brousse, érosion en lavaka 3- Ecosystèmes Terrestre Envahissement d’espace protégé Aquatiques (cas où la culture sur tavy est dans un milieu sauvage protégé) -Déplacement des poissons 4- Environnement Economie Amélioration des techniques et humain Sociale outils agricoles du aux méthodes Santé modernes Augmentation de niveau de vie Maladies phytosanitaires

3.1.2. Evaluation des impacts

Les quatre paramètres suivants sont nécessaires à la méthode d’évaluation des impacts. Ce sont l’intensité, l’étendue, la durée et l’effet.

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3.1.2.1. Intensité

Elle peut être :

 Forte : le changement est irréversible, l’impact modifie complètement le milieu  Moyenne : la modification est partielle, la perturbation a ses répercussions sur le milieu sans affecter son fonctionnement ;  Faible : la modification n’est pas significative, le changement est réversible.

3.1.2.2. Etendue

Elle indique la portée spatiale de l’impact. Elle peut être :

 Régionale : l’impact touche une partie importante des composantes et ses effets sont fortement ressentis par la population de la zone d’étude ;  Locale : l’impact a des répercussions sur les récepteurs situés à l’intérieur de la zone considérée ;  Ponctuelle : la perturbation touche une proportion limité l’échantillon considéré.

3.1.2.3. Durée

Elle se focalise sur la portée temporelle de l’impact. Elle peut être :

 Permanente si le changement s’effectue sur une longue durée ;  Temporaire quand les effets sont ressentis de manière continue ou intermittente mais régulière ;  Occasionnelle si l’impact se fait de façon intermittente mais pendant une courte durée.

3.1.2.4. Effet

Il peut être classé :

 Direct : les conséquences des activités sont ressenties immédiatement par les récepteurs ;  Indirect : c’est-à-dire les conséquences sont induites par les actions directes.

L’évaluation des impacts nécessite la considération de trois facteurs : les critères, l’effet et l’importance. Les critères englobent l’intensité, l’étendue et la durée. L’importance peut être majeure, moyenne et mineure.

Le tableau ci-dessous nous montre la grille d’évaluation de ces impacts.

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Tableau 6: Grille d’évaluation d’impacts

CRITERES EFFET IMPORTANCE

INTENSITE ETENDUE DUREE DIRECT/INDIRECT Régionale Permanente Majeure Temporaire Majeure occasionnelle Majeure

Locale Permanente Majeure

Temporaire Moyenne

FORTE occasionnelle Moyenne ponctuelle Permanente Majeure Temporaire Moyenne occasionnelle Mineure Régionale Permanente Majeure Temporaire Moyenne occasionnelle Moyenne

Locale Permanente Moyenne

Temporaire Moyenne occasionnelle Moyenne

MOYENNE ponctuelle Permanente Moyenne Temporaire Moyenne occasionnelle Moyenne Régionale Permanente Moyenne Temporaire Moyenne occasionnelle Moyenne

Locale Permanente Moyenne

Temporaire Moyenne

FAIBLE occasionnelle mineure ponctuelle Permanente Mineure Temporaire Mineure occasionnelle Mineure Source : FECTEAU, 1997, reprise par l’ONE

42

3.1.3. Evaluation proprement dites

3.1.3.1. Impacts négatifs

Le tableau ci-dessous nous montre les impacts négatifs de l’agriculture sur tanety et sur les rizières aquatiques :

Tableau 7: Impacts négatifs

CRITERES IMPACTS Intensité Etendue Durée Effet IMPORTANCE COMPOSANTES PHYSIQUES Ensablement des plaines forte régionale permanente Indirect Majeure d’Alaotra Destruction des moyenne régionale temporaire Indirect Majeure infrastructures d’irrigation et de drainage Pressions sur les ressources : feux de moyenne locale Temporaire Direct Majeure brousse, érosion en lavaka pollution des eaux et des faible régionale permanente Indirect Moyenne sols Epuisement des faible locale permanente Direct Majeure ressources Changement climatiques faible régionale Permanente indirect Faible

COMPOSANTES BIOLOGIQUES destruction des habitats et forte locale Permanente direct Majeure de la biodiversité COMPOSANTES HUMAINES Maladies phytosanitaires faible régionale occasionnelle indirect faible et mise en cause de la santé de consommateurs

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3.1.3.2. Impacts positifs Les impacts positifs de l’agriculture sur tanety et sur la rizière sont illustrés dans tableau suivant : Tableau 8: Impacts positifs

CRITERES IMPACTS Intensité Etendue Durée Effet IMPORTANCE COMPOSANTES PHYSIQUES Vaste plaine rizicultrice Forte Régionale Permanente direct Majeure

Plan d’eau propice à la Faible Locale Permanente Indirect Faible pêche Ecosystème lacustre avec Forte Locale Permanente Indirect Faible un taux d’endémicité en diversité biologique très élevé

Paysage aménagé moyenne Ponctuelle Temporaire Direct Moyenne Accès facile Faible Ponctuelle Temporaire Direct Faible Présence des organismes Faible Locale temporaire Indirect Moyenne d’appui COMPOSANTES HUMAINES

Amélioration du revenu Forte Locale Temporaire Direct Majeure familial et de niveau de vie de la population Augmentation de la Forte Régionale Ponctuelle Direct Majeure production Autosuffisance Moyenne Régionale Temporaire indirect Moyenne alimentaire

44

3.2. Plan de gestion environnementale (PGE) Le PGE est le cahier de charge pour la réalisation d’une étude d’impact environnementale. Il décrit les responsabilités de chaque entité concernée, le plan d’urgence, le plan de suivi et de surveillance environnementale.

Il ne propose pas seulement les mesures pour atténuer les impacts négatifs mais aussi d’optimiser les impacts positifs. Pour concrétiser et réaliser ces mesures proposées, il est opportun de connaitre les investissements utiles. Enfin, le suivi et la surveillance des actions sont aussi indispensables.

3.2.1. Méthode de mitigation ou atténuations aux impacts négatifs

Après évaluation des impacts, des mesures de mitigation s’avèrent nécessaires pour remédier aux impacts négatifs les plus importants : L’objectif des mesures qui seront proposées est de minimiser les impacts négatifs majeurs sur les composantes environnementales.

Tableau 9 : Méthode de mitigation

Milieu Listes des impacts négatifs Mesures de mitigation récepteur

COMPOSANTES PHYSIQUES

- Ensablement des plaines d’Alaotra - Protection des Bassins Sol - Pressions sur les ressources : feux de Versants, reboisement brousse, érosion en lavaka - Stabilisation des lavaka - Stabilisation des berges - Destruction des infrastructures d’irrigation Entretien des Eau et de drainage infrastructures - Pollution des eaux Curage périodique des canaux Diminution d’émission de Climat Changement climatiques gaz à effet de serre

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Milieu Listes des impacts négatifs Mesures de mitigation récepteur

COMPOSANTES BIOLOGIQUES

Faune et - Epuisement des ressources - Plantation des espèces flore - Destruction des habitats et de la en voie de disparition biodiversité - Renforcement du contrôle forestier - Assurance agricole

COMPOSANTES HUMAINES

Santé Maladies phytosanitaires à cause de Consultation et contrôle l’utilisation des pesticides sur l’agriculture fréquent au médecin

3.2.2. Mesures d’optimisations des impacts positifs

Ces mesures visent à augmenter et à amplifier les impacts positifs portés par l’agriculture sur l’environnement.

Tableau 10: Mesure d'optimisation

Milieu récepteur Liste des impacts positifs Mesures Composantes physiques Vaste plaine rizicultrice Don des matériels agricoles afin Sol Paysage aménagé d’augmenter la surface cultivable

Eau Plan d’eau propice à la pêche Ecosystème lacustre avec un taux Améliorer et protéger les

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Milieu récepteur Liste des impacts positifs Mesures Faune et d’endémicité en diversité biologique écosystèmes en imposant la loi flore très élevé Composantes humaines

Présence des organismes d’appui Favoriser les environnements des

affaires, sécuriser l’investissement Économie Amélioration du revenu familial et de Augmenter le prix de paddy sur le niveau de vie de la population marché Augmentation de la production Utiliser les techniques modernes de l’agriculture Autosuffisance alimentaire Améliorer la sécurité alimentaire

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3.2.3. Plan de gestion environnementale proprement dit

Tableau 11: Plan de gestion environnementale

Impact Mesures environnementales Période/ Responsable Indicateur Moyen de fréquence objectivem vérification Juridique Sociale Technique Application Suivi ent

véritable

Ensablement des Application de la Sensibilisation de La protection des Chaque Technicien Ministère Surfaces Rapport de plaines d’Alaotra loi sur la population berges contre année de tutelle reboisées suivi et de l’environnement locale en matière l’érosion l’environne contrôle

de gestion ment et Application de la Reboisement environnementale d’aménage convention ment internationale notamment la convention de Ramsar sur les zones marécageuses

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Impact Mesures environnementales Période/ Responsable Indicateur Moyen de fréquence objectivem vérification Juridique Sociale Technique Application Suivi ent

véritable

Destruction des infrastructures Application du Création des Curage périodique Chaque Association Les Longueur Décente sur d’irrigation et de code de l’eau associations des des canaux période des usagers usagers de de canaux terrain drainage usagers de l’eau culturale de l’eau l’eau

Epuisement des Application de la Création des Plantation des Tous les Ministère Ministère Surface de décente sur ressources loi sur associations VOI espèces en voie de ans tutelle tutelle la forêt terrain Destruction des l’environnement (vondron’olona disparition détruite habitats et de la ifotony) biodiversité Renforcement du contrôle forestier Mise en cause de Analyses des santé des Application de la produits Chaque Ministère Etat Nombres Consultatio consommateurs loi sur la consommés au maladie tutelle des n des consommation laboratoire personnes registres traitées par médicale le médecin

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3.2.4. Budget estimatif du PGE

Pour la réalisation du PGE, nous avons le coût estimatif suivant :

Tableau 12: Coût estimatif pour le PGE

DESIGNATION NOMBRE PRIX UNITAIRE MONTANT (AR)

Affichage 10 000 7 000 70 000 000

Dépliant 10 000 1 000 10 000 000

Création des associations 100 50 000 5 000 000

Analyses médicales 20 100 000 2 000 000

Total 87 000 000

Auteur : HERINOMENISOA MENA Rolland Jean José

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CONCLUSION

En guise de conclusion, la connaissance du concept de l’’agriculture et de l’environnement permet de définir celui du développement durable. Ce dernier est un objectif de tout le pays du monde entier. Les PD et les PED connaissent plusieurs différences en ce sujet. Pour les PD, l’alimentation de la population passe préalablement. Son agriculture est caractérisée par l’utilisation accrue des technologies avancées et par les subventions du pouvoir public. Par conséquent, les rendements obtenus sont suffisants. Alors, la population des PD souffre de l’abondance nutritionnelle.

Quant aux PED, leurs activités agricoles sont caractérisées par l’usage des outils traditionnels et par le désengagement de l’Etat. La faible productivité du travail des paysans entraine une dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur. Cette inefficacité de l’agriculture est donc l’origine de la faim dans le tiers monde. Mais il faut tenir compte que seul l’aide des pays industrialisés peut faire franchir le tiers monde des problèmes économiques agricoles. Madagascar figure parmi les pays en développement. L’agriculture occupe une place importante dans la vie économique. Dans le long terme, elle est capable de réduire la pauvreté et permet d’avoir une croissance économique. Dans notre pays, la riziculture domine le travail des agriculteurs. La région Alaotra-Mangoro ou la surface rizicole est étendue se trouve en première position en matière de la production de riz. Cette région formée par le district d’Ambatondrazaka, d’Amparafaravola, Andilamena, Moramanga, et Anosibe An’Ala est une région clé de l’agriculture malgache.

Notre zone d’étude se focalise dans le district d’Amparafaravola en se limitant dans quatre communes. Dans ces lieux où nous avons effectué une descente sur terrain, l’agriculture connait des impacts aussi bien négatifs que positifs. Ce sont les activités agricoles traditionnelles et modernes qui génèrent les effets néfastes sur l’environnement. On y trouve la destruction de la forêt, l’érosion, la pollution des eaux continentales, les maladies, l’ensablement des plaines. Face à ce fait, des mesures d’atténuations s’avèrent nécessaires pour les atténuer. Ces mesures affecteront aussi bien la population locale que les responsables administratifs.

Les impacts positifs sont aussi optimisés au profit des agriculteurs et ses familles et par extension la nation entière. On les constate sur le niveau de vie des agriculteurs, le revenu familial, le tonnage de la production et rendements obtenus.

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Ces mesures ont chacun ses responsabilités pour sa réalisation. Dans ce cas, la mise en place d’un plan de gestion environnemental est cruciale. Le ministère tutelle et la population sont obligatoirement impliqués à son exécution.

Le présent mémoire est une grille de réflexion aux décideurs politiques et aux techniciens pour gérer les impacts de l’activité agricole afin d’atteindre l’objectif du développement durable.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1) Ouvrages

[1]. Jacques Caplat, 2012, « L'agriculture biologique pour nourrir l'humanité [2]. Démonstration collection Domaine du possible », Actes Sud. [3]. BLANC-PAMARD, C. 1986 : Autour du riz, le difficile face-à-face des paysans et de la SOMALAC dans la cuvette du lac Alaotra (Hautes Terres centrales de Madagascar). Aménagement hydro- agricoles et systèmes de production, documentation systèmes agraires N°6, acte du III e séminaire. Montpellier 16-19 déc 1986, Tome II ; 633 p. [4]. CHABIERSKI S., DABAT M-H., GRANDJEAN P., RAVALITERA A., [5]. ANDRIAMALALA H., 2005 ; « Une approche socio-éco-territoriale en appui à la diffusion des techniques agro-écologique au Lac Alaotra, Madagascar », 8 p. [6]. Albagli C., « L’économie des dieux céréaliers : les lois de l’autosuffisance alimentaire ». [7]. Mazoyer M. et Roudart L., 2002, « Histoire des agricultures du Monde ». [8]. Guillaume Mauricourt, 2005, « Agriculture et santé, l'impact des pratiques agricoles sur la qualité de vos aliments », éditions Dangles. [9]. Catherine de Silguy, 2000, « L'Agriculture biologique, Que-sais-je ? », no 2632, PUF. [10]. William Arthur Lewis, 1979, « Développement économique et planification : les aspects essentiels de la politique économique » Petite Bibliothèque Payot, - 304 pages [11]. De LAULANIE, H., 2003, « Le riz à Madagascar ; Un développement en dialogue avec les paysans », Editions Ambozontany, Antananarivo, 288 p. [12]. JOIGNEREZ A., HEALY T., (Consultants Aquaterre), 1998, « Etudes des conditions environnementales pour la gestion des périmètres irrigués et des bassins versants : Les bassins versants du lac Alaotra : Anony, Sahamaloto, Ivakaka et Imanba ». Ministère de l’Agriculture/direction du Génie Rural avec la Banque Mondiale, Antananarivo, Madagascar. [13]. RAUNET M., 1999, « Caractérisation morphopédologique des sites de référence du projet gestion durable des sols » (ANAE-TAFA-CIRAD). [14]. Robbilliard A. S., « L’offre de riz des ménages agricoles malgaches : Etude économétrique à partir d’enquêtes transversales ». [15]. Premiers greniers à riz de Madagascar in Revue de l’océan indien, n°289, Mai 2008.

x

2) Thèses et mémoires

[1]. ANDRIANARIMANANA, 2007, Utilisation de la technologie du système d’information géographique et de la télédétection à l’étude de l’érosion et de l’ensablement dans le site RAMSAR Alaotra, 131p. [2]. RAKOTOMANDIMBY , 2015, Contribution à l’étude d’impact environnementaux du changement climatique sur les périmètres rizicoles d’Ikopa : cas de la Commune Urbaine d’Antananarivo. 3) Documents [1]. Plan d’Action du Développement Rural (PADR) Alaotra Mangoro [2]. MIRA, Région Alaotra Mangoro (2004) [3]. Monographie de la région Alaotra Mangoro, 2016

xi

REFERENCES WEBOGRAPHIQUES

[1]. www.instat.mg...... 14 Août 2018 [2]. www.meteorologie.mg...... 14 Août 2018 [3]. htttp ://www.mpae.gov.mg/………………………………………...…….14 Août 2018 [4]. http ://library.noaa.gov………………………………..…………………..16 Août 2018 [5]. www.meteomadagascar.mg/...... 16 Août 2018 [6]. https://arsie.mg/fr/metadata/holder/ftm-ambanidia-antananarivo-madagascar...... 16 Août 2018 [7]. https://www.madagascar-vision.com/riz-culture-madagascar/...... 16 Août 2018

xii

ANNEXES

ANNEXE 01 : Exemple d’une questionnaire remplie

Q1 Nom de l’association Anosisoa

Q2 Nombre de personnes présente lors de l’enquête 05

Q3 Fonction et rôle des personnes présentes lors de Rôles et Fonction Nombre l’enquête

Président 01

Vice-président

Secrétaire 01

Trésorier 01

Conseillers

Simple membre 02

Autres

Q4 Village Ambodiadabo

Q5 Commune Tanambe

Q6 District AMPARAFARAVOLA

Q7 Région Alaotra Mangoro

Q8 Année de création de l’association des agriculteurs 2014 selon le récépissé délivré par le Ministère de l’Intérieur

Q9 Nombre actuel des membres 09

xiii

Q10 Activités principales Agriculture vivrière X

Agriculture de rente

Elevage

Pêche

Protection de l’environnement

Q11 Sous-activités principales Intensification agricole et nutrition

Protection des bassins versants

Intensification X rizicole

Reboisement

Q12 Année de démarrage de l’activité 2017 Q13 L’adhésion dans l’association a-t-il contribué à Contribution élevée X résoudre vos contraintes de production ? Contribution moyenne Contribution faible

Q14 Comment évaluez-vous l’amélioration de la Elevée X productivité (exemple le rendement) grâce à Moyenne l’adhésion dans cette association par rapport à la

situation avant ? Faible

Q15 Comment évaluez-vous la diminution des surfaces Elevée X touchées par les feux de brousse durant et après Moyenne l’adhésion dans cette association ?

Faible

xiv

Q16 Comment évaluez-vous l’augmentation des Elevée superficies reboisées et revegetalisées durant et après Moyenne X l’adhésion dans cette association dans votre zone ?

Faible

Q17 Quelles sont les techniques rizicoles utilisées par les Traditionnelle X membres de votre association avant l’adhésion dans Moderne (SRI) l’association?

Q18 Quelles sont les techniques rizicoles utilisées par les Traditionnelle membres de votre association actuellement ? Moderne (SRI) X Q19 Comment évaluez-vous l’évolution du rendement Hausse X rizicole dans les périmètres irrigués actuellement ? Stagne Baisse Q20 Estimation du rendement rizicole (paddy en Max X tonne/ha) actuellement ? Moyenne Min

Amélioration du X Quelles sont les changements positifs apportés niveau de vie directement ou indirectement après votre activité ? Amélioration du X Q21 revenu familial Amélioration de X l’autosuffisance alimentaire (qualité et quantité) Augmentation de la X production agricole Diminution de l’ensablement dans les rizières Augmentation des X surfaces reboisées

xv

Q22 Quelles sont les changements négatifs apportés directement ou indirectement après votre sous- - Augmentation des dépenses projet ? liées à l’activité agricole - Conflits entre les usagers de l’eau

Q23 Comment évaluez-vous l’évolution des prix de vente Hausse X de votre production (riz) actuellement par rapport à la Stagne situation avant ? Baisse Q24 Comment évaluez-vous l’évolution des coûts Hausse X d’intrants (engrais, produits phytosanitaires) pour vos Stagne productions (riz) actuellement par rapport à la Baisse situation avant ?

xvi

ANNEXE 02 : Zonage agro socio écologique

xvii

ANNEXE 03 : Agriculture

xviii

ANNEXE 04 : Pêche et élevage

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Auteur : HERINOMENISOA MENA Rolland Jean José Mail : [email protected] Titre : L’AGRICULTURE ET SES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT : CAS DE LA REGION ALAOTRA

Nombre de page : 63 Nombre de tableaux : 12 Nombre d’annexe : 4 Nombre de figure : 11 RESUME L’agriculture et l’environnement sont deux termes liés les uns avec les autres. Leur interaction donne une naissance de la notion du développement durable en se basant sur les impacts de l’activité agricole vers l’environnement.

Nous avons choisi la région Alaotra Mangoro comme zone d’étude grâce à ses fortes potentialités agricoles pour connaitre les impacts de l’agriculture sur l’environnement. Ces impacts peuvent être négatifs et positifs. Dans le cas où ils sont négatifs, des mesures d’atténuations sont nécessaires. Quant aux impacts positifs, des mesures d’optimisations s’avèrent important aux agriculteurs.

Dans ce cas, la mise en place d’un plan de gestion environnemental (PGE) est cruciale. Le ministère tutelle et la population sont obligatoirement impliqués à son exécution.

Mots clés : Madagascar, agriculture, environnement, impact positif et négatif, développement durable et plan de gestion environnementale.

ABSTRACT Agriculture and the environment are two terms related to each other. Their interaction gives birth to the notion of sustainable development based on the impacts of agricultural activity towards the environment.

We chose the Alaotra Mangoro region as a study area thanks to its strong agricultural potential to know the impacts of agriculture on the environment. These impacts can be negative and positive. In the case where they are negative, mitigation measures are necessary. As for the positive impacts, optimization measures are important for farmers. In this case, setting up an Environmental Management Plan (EMP) is crucial. The guardianship ministry and the population are obligatorily involved in its execution.

Key words: Madagascar,agriculture, environment, positive and negative impact, sustainable development and environmental management plan