DEPARTEMENT DE LA CHARENTE-MARITIME *******

ENQUETE PUBLIQUE

Du 12 septembre au 14 octobre 2016

TRAVAUX D’ENTRETIEN ET DE RESTAURATION D’OUVRAGES SUR LES COMMUNES DU BASSIN VERSANT DE LA LIVENNE

Déclaration d’intérêt général et demande d’autorisation

Dossier présenté par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement Hydraulique de la Livenne

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Michel Hourcade, Commissaire Enquêteur

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SOMMAIRE

DU RAPPORT D’ENQUETE PUBLIQUE

NOTA : Ce rapport comporte deux documents séparés (article R.123-19 du code de l’environnement) : - Le rapport d’enquête - Les conclusions motivées

Rapport d’enquête

1 – Présentation de l’enquête

1.1 – Objet de l’enquête 1.2 – Caractéristiques géographiques du bassin versant 1.3 – Caractéristiques écologiques du bassin versant 1.4 – Cadre juridique et principaux textes de référence 1.5 - Concertation et consultations préalables 1.6 - Documents mis à la disposition du public

2 – Contenu et analyse du dossier

2-1 Contenu réglementaire 2-2 Documents annexes 2-3 Nature et objets des travaux 2-4 Rubriques de la nomenclature 2-5 Effets du projet sur l’environnement 2-6 Incidences Natura 2000 2-7 Justification de l’intérêt général 2-8 Montant prévisionnel des travaux et financement

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3 -Organisation et déroulement de l’enquête publique

3.1 – Désignation du commissaire enquêteur 3.2 – Organisation de l’enquête 3.3 – Mise à disposition du dossier 3.4 – Publicité légale et information du public 3.5 – Opérations préalables à l’enquête 3.6 – Visite du site 3.7 – Interventions du commissaire enquêteur 3.8 – Déroulement de la période d’enquête 3-8-1- climat de l’enquête 3-8-2- participation du public 3-8-3- clôture de l’enquête 3-8-4- remise d’un procès-verbal de synthèse 3-8-5- transmission d’un mémoire en réponse

4 - Observations, propositions et contre-propositions du public

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Conclusions motivées

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ANNEXES

- Observations transmises au pétitionnaire (procès-verbal de synthèse) - Réponses du pétitionnaire - Avis de la FPPMA 17 - Délibération du conseil municipal de

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RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

1- PRESENTATION DE L’ENQUETE

1-1 Objet de l’enquête

La Livenne, cours d’eau non domanial, est un affluent de la Gironde qui prend sa source dans le département de la Charente-Maritime. Le Syndicat Intercommunal d’Aménagement Hydraulique de la Livenne (SIALH) dont le siège est à a lancé en 2009 une étude diagnostic préalable à la mise en place d’un programme pluriannuel d’entretien et de restauration du réseau hydrographique du bassin versant. Achevée en 2011, cette étude a mis en évidence plusieurs problèmes, relatifs notamment à la continuité écologique, et a conduit à proposer un plan d’actions pour une période de dix ans.

Le Comité Syndical du SIAHL a délibéré le 6 juin 2013 en faveur du lancement de la procédure devant conduire à la réalisation de ce programme.

L’accès aux nombreuses propriétés privées riveraines et la mobilisation de fonds publics pour intervenir sur le domaine privé nécessitent d’établir une déclaration d’intérêt général.

L’exécution du plan d’actions nécessite d’autre part une autorisation de la part de l’Etat.

Ces deux procédures sont soumises préalablement à enquête publique.

Au terme de l’enquête, le Préfet se prononcera par arrêté sur la demande de déclaration d’intérêt général et sur l’autorisation au titre des articles L214-1 et suivants du code de l’environnement.

1-2 Caractéristiques géographiques du bassin versant

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La Livenne prend sa source à 125 mètres d’altitude sur la commune de Montlieu-la-Garde située dans le sud du département de Charente-Maritime. Sa longueur est de 35 km et son bassin versant couvre 229 km² dont 61% dans le département de Charente-Maritime et 39% dans le département de la Gironde.

Nota : le bassin versant de la Livenne au sens de la présente enquête se limite donc au département de la Charente-Maririme.

Elle possède de nombreux affluents et elle enregistre peu d’assecs sur son bassin. Le risque d’inondation n’est par ailleurs pas considéré comme un enjeu majeur sur la zone d’étude.

Les travaux seront effectués sur le territoire des quatorze communes de Charente-Maritime suivantes : Montlieu-la-Garde, , Corignac, , Montendre, Souméras, Coux, , , Salignac de Mirambeau, , , , Mirambeau, toutes situées dans la communauté de communes de Haute-Saintonge dont le siège est à .

Toutefois, six seulement de ces quatorze communes (Corignac, Jussas, Chepniers, Souméras, Courpignac et Chamouillac) donneront lieu, outre l’entretien du cours d’eau et de ses rives, à des travaux ponctuels d’aménagement, de suppression ou de restauration d’ouvrages existants.

1-3 Caractéristiques écologiques du bassin versant

Le bassin versant de la Livenne s’inscrit dans le périmètre du SDAGE Adour-Garonne approuvé le 1er décembre 2009 et dans le SAGE Estuaire de la Gironde et milieux associés approuvé par arrêté interpréfectoral du 30 août 2013.

La Directive Cadre Européenne sur l’eau de 2000 dont les objectifs ont été repris par la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006 a fixé par masse d’eau des objectifs d’atteinte du bon état écologique et chimique pour 2015. A cet égard, la qualité physico-chimique des cours d’eau du bassin versant est considérée comme globalement passable avec pour altération déclassante la bactériologie. L’état des lieux effectué en 2013 sur la masse d’eau Livenne dans le cadre du SDAGE Adour-Garonne montre que par rapport à 2006, l’état écologique est passé de médiocre à moyen et que l’état chimique est resté bon. La masse d’eau Bondou (affluent de la Livenne) est passée de bon à moyen entre 2006 et 2013, l’état chimique n’étant toutefois pas évalué.

Nota : certaines données contenues dans le dossier établi par le Bureau d’études SEGI à la demande du SIAHL et daté d’avril 2016 peuvent être actualisées à partir des données récemment disponibles sur le site Internet de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne que j’ai consulté et où j’ai en particulier noté que le bon état écologique est désormais l’objectif fixé dans le cycle de gestion du SDAGE 2016-2021.

Deux zones du bassin versant de la Livenne sont répertoriées comme sites écologiquement intéressants au titre du réseau Natura 2000 :

- Landes de Montendre – FR5400437 (département de la Charente Maritime)

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La Livenne traverse une partie amont du site Natura 2000 caractérisé par un très grand intérêt floristique et faunistique.

- Marais de Braud Saint-Louis – FR7200684 (situé dans le département de la Gironde, et donc non compris dans le périmètre de l’enquête).

On dénombre par ailleurs cinq ZNIEFF (Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique) de type 1, situées sur les communes de Chepniers, Montendre et Corignac, et deux ZNIEFF de type 2 sur les communes de Montendre, Chepniers, Corignac, Montlieu-la-Garde, Soubran, Boisredon et Courpignac.

Par ailleurs, un arrêté du 7 octobre 2013 a établi la liste des cours d’eau mentionnés au 1° du I de l’article L.214-17 du code de l’environnement, sur lesquels aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s’ils constituent un obstacle à la continuité écologique : la Livenne, rivière non domaniale, est classée dans cette liste.

D’autre part, l’arrêté préfectoral du 19 décembre 2013 portant inventaire des zones de frayères et considérant la nécessité de préserver dans le département de la Charente-Maritime les frayères susceptibles d’abriter certaines espèces, classe en liste 1 (espèces dont la reproduction est fortement dépendante de la granulométrie du substrat minéral) la Livenne et ses affluents et sous affluents pour le chabot, la lamproie de Planer et la truite Fario.

1-4 Cadre juridique et principaux textes de référence

L’enquête publique s’inscrit principalement dans le cadre juridique résultant de l’application des textes suivants :

Code de l’environnement dans le titre Ier du livre II et notamment ses articles :

L123-1 et suivants et R123-1 et suivants (enquête de type environnemental).

L211-7 habilitant les collectivités territoriales et les syndicats mixtes à utiliser les articles L151- 36 à L151-40 du code rural et de la pêche maritime pour entreprendre l’étude et l’exécution de tous travaux, actions, ouvrages ou installations présentant un caractère d’intérêt général ou d’urgence.

L.126-1 sur la déclaration de projet relative à l’intérêt général de l’opération projetée.

L214-1 à L.214-6 instituant un régime d’autorisation et de déclaration des installations, ouvrages, travaux, aménagement et activités susceptibles d’avoir une incidence sur la qualité ou sur l’écoulement des eaux et sur les milieux aquatiques.

R214-1 fixant la nomenclature des opérations soumises à autorisation ou déclaration en application des articles L214-1 à L214-3

R214-6 fixant la composition du dossier de demande

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R214-8 délimitant le périmètre de l’enquête en fonction de l’impact de l’opération

R214-88 et suivants énonçant que la déclaration d’intérêt général est précédée d’une enquête publique

R214-99 fixant la liste des éléments économiques et techniques figurant au dossier

Arrêté préfectoral N. 16-1290 du 5 juillet 2016 prescrivant l’ouverture de l’enquête publique.

1-5 Concertation et consultations préalables

Trois réunions ont été organisées par le SIAHL avant l’élaboration du dossier de demande d’autorisation et de déclaration d’intérêt général. Elles se sont tenues les 10 décembre 2014, 6 janvier 2015 et 27 janvier 2015. Participaient à ces réunions les organismes suivants :

 Le Conseil Général de la Charente Maritime (cellule rivière)  La Direction départementale des territoires et de la mer  L’Agence de l’Eau Adour-Garonne  L’ONEMA  La Fédération départementale de pêche.  Le bureau d’études SEGI

En outre, les propriétaires des parcelles concernées par les principaux projets de travaux étaient présents ou représentés à ces réunions, notamment :

- MM. Granger et Forestier, propriétaires à Chepniers concernés par l’ouvrage du Seuil Fixe. - M. Nicolleau et Mme Chadaillac propriétaires du seuil du Petit Moulin à Chepniers. - M. et Mme Cronier propriétaires à Chepniers sur un site d’enrochement contesté. - M. et Mme Jagou, propriétaires sur les communes limitrophes de Chepniers et Jussas sur le site Moulin de Combe. - M. Texier propriétaire à proximité du site Buses SNCF en limite de Chepniers et Jussas. - M. Maurin, propriétaire sur le site Moulin de Poton à Corignac. - Mme Colonna, MM Bouche et Durand, propriétaires sur le franchissement par gué de l’Yvotte entre Chamouillac et Courpignac.

Nota : L’identification des riverains (plus de cinquante au total) des sites concernés par les travaux figure dans le dossier établi par le bureau d’études SEGI ainsi que le relevé cadastral de leurs parcelles.

1-6 Documents mis à la disposition du public

Les documents soumis à la consultation du public dans les communes de Chepniers, Corignac et Souméras où était tenue une permanence comprenaient les pièces suivantes :

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- Arrêté préfectoral du 5 juillet 2016 prescrivant l’ouverture de l’enquête publique

- Un résumé non technique élaboré par le bureau d’études SEGI

- Le dossier d’autorisation et de déclaration d’intérêt général élaboré par SEGI

- Un support numérique comprenant ces deux derniers documents.

Les autres communes disposaient du dossier sur support numérique.

2- CONTENU ET ANALYSE DU DOSSIER

2-1 Contenu réglementaire

Le dossier d’autorisation et de déclaration d’intérêt général (version n°2 datée d’avril 2016, actualisation à la demande des services de la police de l’eau de la première version datée de novembre 2015) élaboré par le bureau d’études SEGI (Société d’Etudes Générales d’Infrastructure, situé 2 rue Sadi Carnot à Jonzac) soumis à la consultation du public représentait un document de 257 pages, illustré par 65 figures, 76 tableaux, 26 cartes et 41 photographies.

En application des articles R214-6 et R214-99 du code de l’environnement, il comportait notamment les rubriques suivantes :

 Dossier d’autorisation (nature, consistance, volume et objet des travaux envisagés ainsi que les rubriques de la nomenclature correspondantes, effets du projet sur l’environnement, mesures réductrices et compensatoires, compatibilité avec le SDAGE Adour-Garonne)

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 Dossier justifiant de l’intérêt général (définition de l’intérêt général, période de réalisation des travaux, financement des travaux, estimation des dépenses).

 Evaluation des incidences Natura 2000.

Outre ce dossier détaillé, technique et d’une consultation qui ne m’a pas paru toujours aisée, figurait un résumé non technique également daté d’avril 2016, document de 80 pages illustré de cartes, de photographies et de schémas permettant la compréhension aisée des objectifs du programme et de ses caractéristiques principales, de l’explicitation des solutions retenues et de l’incidence du programme de travaux. Il comportait en outre la rubrique des nomenclatures de travaux et le coût du programme pluriannuel.

2-2 Documents annexes

Le dossier était complété par les annexes suivantes :

 Programme Entretien et valorisation de l’arbre  Convention pour la plantation de ripisylve  Plan du site « Seuil de Corignac »  Plan du site « Moulin de Poton »  Plan du site « Buses SNCF »  Plan du site « Buses du Pas de la Perche »  Plan du site « Moulin de Combe »  Convention entre le SIAH de la Livenne etM. Cronier  Plan du site « Pont du Gât »  Plan du site « Buse de chez Piconnet »  Plan du site « Pont de chez Piconnet »  Plan du site « Gué de la Luque »  Carte de localisation des travaux d’entretien de la ripisylve.

2-3 Nature et objet des travaux

2-3-1 Plantations

Elles seront effectuées sur un linéaire total de 800 m après accord passé avec les propriétaires riverains.

2-3-2 Installation de clôtures

Elles seront implantées sur le site de Chepniers (rives pâturées par des ovins) et sur le site du Moulin de Poton à Corignac.

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2-3-3 Amélioration de la continuité écologique.

Les principales caractéristiques des travaux sont résumées ci-dessous pour chaque site.

 Site du seuil de Corignac : amélioration de la continuité écologique par modification de l’échancrure avec maintien du niveau d’eau dans le bief et de la répartition entre le bief et le cours mère afin de conserver l’alimentation de l’étang.

 Site du Moulin de Poton : restauration de la continuité écologique en recréant une connexion entre le bief (qui conservera son rôle d’agrément) et le talweg, création d’une passerelle pour la circulation des engins agricoles, mise en place d’une clôture de protection du nouveau bras.

 Site « Buses SNCF » : suppression du passage busé et mise en place d’une passerelle.

 Site « Buses du Pas de la Perche » : suppression du passage busé et mise en place d’une passerelle.

 Site « Pont du Moulin de Combes » : condamnation de l’arche rive droite, comblement de la fosse de dissipation, séparation des deux arches par un merlon.

 Site « Protection de berges Cronier » : récupération au profit du SIAHL des enrochements installés sans autorisation par les propriétaires riverains et restauration de la berge.

 Site « Pont du Gât » : enlèvement des aménagements en bois, recharge granulométrique et comblement de l’anse d’érosion.

 Site « Pont aval du Moulin de l’Hôpital »: comblement de la fosse de dissipation par recharge granulométrique.

 Site « Seuil fixe de Chepniers » : dépose de l’ouvrage bétonné, restauration des berges et recharge granulométrique.

 Site « buse tôle ondulée Chez Piconnet » : suppression du passage busé, mise en place d’une passerelle et comblement de la fosse de dissipation.

 Site « Pont chez Piconnet » : recharge granulométrique et comblement de l’anse d’érosion.

 Site « Gué de la Luque » : suppression du gué en béton, mise en place d’une passerelle, comblement de la fosse de dissipation et de l’anse d’érosion.

2-3-4 Travaux d’entretien du cours d’eau

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Des opérations de débroussaillage, d’abattage et d’élagage seront effectués sur cinq ans afin d’améliorer la qualité paysagère, l’écoulement des eaux, la continuité sédimentaire, de réduire l’érosion et d’augmenter la biodiversité du milieu.

2-4 Rubriques de la nomenclature

Ces rubriques résultent de la nomenclature des installations, ouvrages, travaux et activités figurant à l’article R.214-1 du code de l’environnement et relevant soit de la procédure d’autorisation, soit de la procédure de déclaration (tableau ci-dessous).

site rubrique travaux autorisation déclaration Impact sur le profil en long et 3.1.2.0 le profil en X Moulin de travers du cours Poton d’eau >100m

Impact négatif sur les X 3.1.5.0 frayères>200m² Autres Impact sur le sites (cf. 3.1.2.0 profil en long 2.3.3 ci- et le profil en X dessus) travers du cours d’eau <100m

Impact négatif 3.1.5.0 sur les frayères X <200m

N’ayant pas d’impact sur le profil du cours d’eau ni d’impact négatif sur le cycle biologique des espèces aquatiques, les travaux de clôture et d’entretien du cours d’eau ne sont pas visés par la nomenclature.

2.5 Effets du projet sur l’environnement

Des mesures seront prises pour maintenir l’écoulement de l’eau et éviter les incidences négatives telles que des pollutions accidentelles pendant la durée des travaux. La date

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prévue des travaux a été fixée à la période d’août à octobre afin de minimiser les risques d’atteinte à la faune piscicole.

L’écoulement des eaux, la vitesse d’écoulement des eaux et la qualité des habitats bénéficieront à des titres divers des travaux prévus dans le projet.

D’autre part, les travaux et entretiens n’ayant pas d’impact négatifs sur les espèces d’intérêt communautaire, il ne sera donc pas prescrit de mesures compensatoires.

Des indicateurs de suivi seront en outre mis en place afin de mesurer l’impact des travaux en termes d’amélioration des habitats, de qualité hydrobiologique et de la continuité piscicole obtenue grâce à l’effacement des ouvrages.

La compatibilité du programme d’actions du SIAHL avec le SDAGE Adour-Garonne résulte de l’amélioration de la continuité écologique et de l’hydromorphologie, de la restauration des débits plus naturels et de la diversification des habitats des berges et du lit. Ces différents éléments concourent à l’orientation du SDAGE en faveur de la « restauration des fonctionnalités naturelles des milieux superficiels et souterrains pour atteindre le bon état ».

J’ai vérifié que le programme d’action était également compatible avec le SAGE Estuaire de la Gironde (conversation téléphonique avec M. Lemouroux à la DDTM le 12 juillet 2016).

2-6 Incidences Natura 2000

Dix-huit habitats dont deux prioritaires, ont été inscrits dans le site « Landes de Montendre ». Au regard des habitats d’intérêt communautaire présents, de la nature des travaux et du calendrier de réalisation, il est indiqué dans le dossier que le programme de travaux devrait avoir peu d’impacts négatifs sur les habitats et les espèces en présence. Le site « Landes de Montendre » est en fait classé pour la richesse faunistique des landes mais non pour la Livenne proprement dite.

Les travaux de plantation et d’entretien de la ripisylve prévus s’intègrent dans les objectifs d’action du site Natura 2000 où figurent la réhabilitation ou création de ripisylves et l’entretien des cours d’eau.

2-7 Justification de l’intérêt général

L’article L.211-7 du code de l’environnement énonce que les collectivités territoriales et leurs groupements ainsi que les syndicats créés en application de l’article L.5721-2 du code général des collectivités territoriales sont habilités à utiliser les articles L.151- 36 à L.151-40 du code rural et de la pêche maritime pour entreprendre l’étude, l’exécution et l’exploitation de tous travaux, actions, ouvrages ou installations présentant un caractère d’intérêt général ou d’urgence dans le cadre du schéma d’aménagement et de gestion des eaux.

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La déclaration d’intérêt général conditionnera dans ce cadre l’utilisation de fonds publics sur des propriétés privées.

Sont notamment visées par cet article les rubriques suivantes concernées par le programme du SIAHL :

- Entretien et aménagement d’un cours d’eau, canal, lac ou plan d’eau y compris leurs accès

- Protection et restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines.

Les actions concernées par la Déclaration d’Intérêt Général (maintien de la restauration des berges et restauration des fonctionnalités de la ripisylve d’une part, améliorations de la continuité écologique d’autre part) s’inscrivent dans ces mesures.

Le Syndicat Intercommunal d’Etudes et d’Aménagement Hydraulique de la Livenne, qui est un établissement public, est une structure à même de respecter les objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau.

2-8 Montant prévisionnel des travaux et financement

Le montant total des travaux, comprenant l’entretien et la plantation de la rirpisylve, la pose d’une clôture et les travaux d’aménagement s’élève à 179 278 € HT.

Selon les informations que j’ai recueillies auprès de l’Agence de l’eau Adour Garonne, la part de financement que peut apporter cet organisme varie de 30 % à 60 % de la dépense totale, répartie par tranches annuelles. Dans le cas particulier de la Livenne, et compte tenu de l’importance des travaux programmés et de leur adéquation avec les objectifs de continuité piscicole et sédimentaire, le taux de financement pourrait atteindre 60 %. Il serait complété par les aides du département pour 20 %, un solde de 20 % restant à la charge du Syndicat intercommunal.

On notera que la dépense la plus élevée (54 000 € soit 30% du budget total) correspond à l’opération de reconnexion du cours mère sur le site « Moulin de Poton » à Corignac. La commune de Corignac représente pour sa part 46% du coût total des travaux (sites du Moulin de Poton, Seuil de Corignac, Buses SNCF, ce dernier site étant en limite de Jussas).

Les autres postes de dépense d’un montant significatif résultent principalement des remplacements d’ouvrage et des installations de passerelles (buses SNCF, buse Chez Piconnet, buses du pas de la Perche, Gué de la Luque).

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3- ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE PUBLIQUE

3-1 Désignation du commissaire enquêteur

Par décision n° E 16000103/ 86 du 6 juin 2016 prise par le Président du Tribunal Administratif de Poitiers, j’ai été désigné pour conduire l’enquête publique ayant pour objet les travaux d’entretien et de restauration d’ouvrages sur six communes du bassin versant de la Livenne (Corignac, Jussas, Chepniers, Souméras, Courpignac et Chamouillac). M. Dominique Bichon a été désigné en qualité de commissaire enquêteur suppléant.

3-2- Organisation de l’enquête

L’enquête publique a été prescrite par arrêté de Monsieur le Préfet de la Charente Maritime n° 16-1290 du 5 juillet 2016 dans les termes suivants : « ouverture d’une enquête publique préalable à la déclaration d’intérêt général et à l’autorisation au titre de l’article L214-1 et suivants du code de l’environnement pour des travaux d’entretien et de restauration sur le bassin versant de la Livenne sur les communes de Montlieu la Garde, Chepniers, Corignac, Jussas, Montendre, Soumeras, Coux, Chamouillac, Rouffignac, Salignac de Mirambeau, Courpignac, Boisredon, Soubran, Mirambeau ».

Cette enquête a été sollicitée par le Syndicat intercommunal d’aménagement hydraulique de la Livenne (SIAHL) dont le siège est à Montendre. Cet organisme, créé en 1989, est présidé depuis avril 2016 par M. Didier PIEFORT qui a succédé à M. Michel LALANDE.

Le siège de l’enquête publique a été fixé à la mairie de Chepniers.

Après concertation téléphonique au cours du mois de juillet entre les services de la préfecture (M. Pralong jusqu’au 29 juillet, puis M. Daviet) et le technicien de rivière intervenant pour le SIAHL (M. Fabien Doumeret), elle a été programmée pour une durée de 33 jours consécutifs du lundi 12 septembre 2016 au vendredi 14 octobre 2016. Mes interlocuteurs ont considéré que la période du mois d’août n’était pas la plus propice pour la participation du public et qu’un certain nombre d’acteurs locaux seraient en congé à cette époque de l’année. Ces arguments m’ont paru recevables.

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Afin de répondre aux demandes d’information et recevoir les observations présentées par le public, les permanences du commissaire enquêteur ont été fixées aux lieux et dates suivants :

- Mairie de Chepniers : lundi 12 septembre 2016 de 9 h 30 à 12 h 30 - Mairie de Corignac : jeudi 29 septembre 2016 de 9 h 30 à 12 h 30 - Mairie de Souméras : vendredi 14 octobre 2016 de 14 h à 18 h.

L’ensemble du dossier ainsi que les registres d’enquête ont été tenus à la disposition du public dans les trois mairies ci-dessus aux horaires habituels d’ouverture pendant toute la durée de l’enquête. Les observations pouvaient également être adressées par écrit en mairie de Chepniers, siège de l’enquête publique, à l’attention du commissaire enquêteur.

Le dossier était également consultable sous forme numérisée dans les communes de Montlieu la Garde, Jussas, Montendre, Coux, Chamouillac, Rouffignac, Salignac de Mirambeau, Courpignac, Boisredon, Soubran, Mirambeau.

3-3- Mise à disposition du dossier

Le commissaire enquêteur a vérifié les pièces du dossier destiné à être mis à la disposition du public que lui avaient fait parvenir les services de la Préfecture et qu’il a reçus le 17 août (rapport du bureau d’études SEGI et résumé non technique).

Il a d’autre part déposé le 27 août dans les mairies de Chepniers, Corignac et Souméras le registre d’enquête à feuillets non mobiles dont les pages étaient déjà cotées et le résumé non technique que lui avaient également transmis par voie postale les services de la Préfecture.

3-4- Publicité légale et information du public

- Publicité par voie de presse :

L’avis au public faisant connaître l’ouverture de l’enquête publique devait être publié par les soins du Préfet (conformément à l’article 4 de l’arrêté préfectoral du 5 juillet 2016) par voie de presse et quinze jours au moins avant le début de l’enquête, puis rappelé dans les quinze premiers jours de celle-ci, dans la rubrique des annonces légales des deux journaux les plus lus localement, à savoir le quotidien « Sud-Ouest » et l’hebdomadaire paraissant le vendredi « L’Agriculteur Charentais ».

En conformité avec la règlementation, l’avis d’enquête est paru :

Le mardi 16 août 2016 dans le quotidien « Sud-Ouest » et le vendredi 19 août 2016 dans l’hebdomadaire « L’Agriculteur Charentais » et donc quinze jours au moins avant l’ouverture de l’enquête.

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Un deuxième avis est paru dans les quinze premiers jours de l’enquête soit le mardi 13 septembre 2016 dans le quotidien « Sud-Ouest » et le vendredi 16 septembre 2016 dans l’hebdomadaire « L’Agriculteur Charentais ».

- Affichages municipaux :

Le public a également été informé avant l’ouverture de l’enquête et pendant celle-ci par affichage de l’avis d’enquête sur les panneaux des mairies des communes concernées par l’enquête et par affichage du même avis sur les lieux prévus pour la réalisation des opérations. En application de l’article 4 de l’arrêté préfectoral du 5 juillet 2016, un certificat d’affichage destiné au Préfet, établi et signé par le maître d’ouvrage et par les maires des communes concernées doit attester de l’accomplissement de ces formalités. A l’occasion de mes permanences dans les communes de Chepniers, Corignac et Souméras, j’ai constaté la présence effective de cet affichage dans les panneaux d’affichage des mairies. J’ai fait le même constat le mercredi 7 septembre 2016 lors de la visite des sites appelés à faire l’objet de travaux d’aménagement et de restauration d’ouvrages qui comportaient tous de façon visible l’affichage conforme aux dimensions et caractéristiques fixées par l’arrêté ministériel du 24 avril 2012.

- Autres publicités :

Le texte de l’avis d’enquête publique était consultable en ligne sur le site de la préfecture de Charente Maritime à compter du 9 août 2016.

L’affichage au public a fait apparaître notamment :

- L’objet de l’enquête publique - Les dates d’ouverture et de clôture - La disponibilité du dossier et des registres d’enquête en mairie - Les noms et qualités du commissaire enquêteur et du suppléant - Les dates et heures de permanences du commissaire enquêteur - Les conditions de consultation du rapport et des conclusions du commissaire enquêteur - Les décisions à prendre au terme de l’enquête.

3-5- Opérations préalables à l’enquête

Après avoir pris un contact téléphonique avec M. Fabien Doumeret, technicien de rivière et avec M. Didier Piéfort, président du SIAHL, il a été convenu d’organiser en mairie de Chepniers une réunion préalable à l’ouverture de l’enquête le mercredi 7 septembre 2016 en début de matinée.

Au cours de la réunion qui s’est également tenue en présence de M. Lalande, ancien président du SIAHL et d’un représentant du conseil municipal de Chepniers, les modalités pratiques d’organisation de l’enquête ont été précisées et j’ai recueilli diverses explications nécessaires à la compréhension de l’ensemble du projet.

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3-6- Visite du site

Dans le courant de la journée du 7 septembre 2016, j’ai parcouru avec le président du SIAHL, son prédécesseur, le technicien de rivière et un élu de la commune de Chepniers les douze sites destinés à recevoir les travaux d’entretien et de restauration sur le bassin versant de la Livenne. J’ai constaté que le cours d’eau ne présentait aucun point d’assèchement, en dépit de la sécheresse persistante connue au cours de l’été 2016 et que certains sites retenus présentaient des chutes d’eau hautes de plusieurs décimètres vraisemblablement peu compatibles avec une remontée aisée des différentes espèces piscicoles. Nous avons également rencontré à cette occasion le Maire de Corignac, M. Bouyer, exploitant agricole et propriétaire de plusieurs parcelles du site « Moulin de Poton » et examiné attentivement les lieux en sa présence.

3-7- Interventions du commissaire enquêteur

Au cours du mois d’août j’ai pris contact avec le président du SIAHL afin d’assurer dans les délais règlementaires la mise en place de l’affichage sur les sites d’opérations.

J’ai consulté téléphoniquement pendant la période préparatoire de l’enquête et pendant celle-ci les organismes suivants afin d’obtenir des précisions sur le programme d’interventions :

- la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), - le Bureau d’Etudes SEGI, - la délégation départementale de l’ONEMA, - la délégation de l’Agence de l’Eau à Bordeaux - la Fédération départementale de pêche FDAAPPMA 17 qui m’a fait parvenir en retour son avis favorable par courriel du 12 octobre 2016 (voir en annexe).

3-8- Déroulement de la période d’enquête

Un dossier et un registre d’enquête ont été mis à la disposition du public dans les locaux des mairies de Chepniers, Corignac et Souméras durant toute la période de l’enquête, soit pendant trente-trois jours consécutifs.

Les conditions de consultation des documents par le public dans ces trois sites étaient tout à fait satisfaisantes.

Le président du Syndicat intercommunal d’aménagement hydraulique de la Livenne, son prédécesseur, les élus rencontrés dans les différentes communes et le technicien de rivière ont apporté une aide précieuse au commissaire enquêteur pour l’organisation et le bon déroulement de l’enquête publique.

3-8-1- Climat de l’enquête

L’enquête s’est déroulée dans un climat serein avec une présence régulière du public lors de la première permanence, faible lors de la seconde et nulle lors de la troisième. Toutefois, au cours

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de ces permanences, j’ai rencontré des élus ou des personnels communaux avec qui j’ai engagé des conversations informelles mais instructives, notamment sur l’évolution de la Livenne et la présence de poissons au cours des dernières années. J’en ai retiré l’impression d’une nette dégradation de la faune piscicole.

Les personnes qui se sont présentées au cours des permanences avaient connaissance des principaux enjeux du projet auquel elles avaient pour la plupart été sensibilisées au cours de la période d’études préparatoires du dossier.

Il est à noter que le programme pluriannuel de travaux dans son ensemble n’a pas fait l’objet d’une opposition globale de la part du public présent lors des permanences.

3-8-2- Participation du public

Elle pouvait se manifester à l’occasion des trois permanences des 12 et 29 septembre et du 14 octobre 2016 qui ont donné les résultats suivants :

- Première permanence tenue à Chepniers le jour de l’ouverture de l’enquête : quatre personnes se sont présentées. L’une d’entre elles a porté des observations sur le registre d’enquête, les trois autres ont demandé au commissaire enquêteur de transcrire leurs observations verbales qu’elles ont signées après relecture.

- Seconde permanence tenue à Corignac : une personne s’est présentée et a porté une observation sur le registre. Par ailleurs, le maire de la commune, propriétaire riverain du site « Moulin de Poton » était présent lors de la permanence et s’est exprimé à ces deux titres (voir ci-dessus point 3-6). Le maire de Chamouillac s’est également présenté et a formulé des remarques sur le projet concernant sa commune.

- Troisième permanence tenue à Souméras le jour de la clôture de l’enquête : aucune personne ne s’est présentée. J’ai toutefois eu la visite du maire de Corignac, de celui de Chamouillac et d’un élu de Souméras.

En dehors des permanences, une personne s’est présentée à Chepniers et a porté des observations sur le registre en y joignant des photographies.

Au total, en ne prenant pas en compte les élus présents dans leur commune ou venant d’une commune voisine, six personnes se sont donc présentées au cours des permanences. Six observations ont été consignées sur deux des trois registres. Aucun courrier n’a été déposé ou posté à l’attention du commissaire enquêteur.

Sur le plan de leur contenu, les observations se décomposaient comme suit :

- Une appréciation d’ensemble favorable sur le projet - Une appréciation favorable sur un site particulier - Une demande de renseignement d’un riverain - Une expression de préoccupation par un propriétaire riverain sur les travaux le concernant

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- Une opinion critique sur un projet d’intervention de la part d’un habitant de Chepniers non concerné directement par les travaux - Une observation critique sur la pagination du dossier.

3-8-3- Clôture de l’enquête :

A l’issue de la dernière permanence du 14 octobre, j’ai clos et récupéré le registre d’enquête consultable à Souméras à 18 heures. Comme convenu avec le maître d’ouvrage et les mairies de Chepniers et Corignac, les registres de ces deux communes, dont les services sont fermés au public l’après-midi, m’ont été remis en main propre peu avant la clôture par un employé municipal et par le maire respectivement. Je m’étais assuré au préalable qu’aucun courrier n’était parvenu en matinée dans ces deux mairies.

3-8-4- Remise d’un procès-verbal de synthèse

J’ai remis en mains propres au président du Syndicat Intercommunal d’Aménagement Hydraulique de la Livenne, le 21 octobre 2016, le document (procès-verbal de synthèse) consignant les observations écrites et orales prévu à l’article R.123-18 du code de l’environnement, daté du même jour. Nous avons eu à cette occasion un échange prolongé sur l’enquête et sur son contexte administratif et écologique.

Je l’ai invité à me faire parvenir ses observations éventuelles dans un délai de quinze jours en application des mêmes dispositions règlementaires.

3-8-5- Transmission d’un mémoire en réponse

Le président du syndicat m’a transmis un mémoire en réponse que j’ai reçu par courrier électronique le 3 novembre 2016, puis par courrier postal.

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4-OBSERVATIONS, PROPOSITIONS ET CONTRE- PROPOSITIONS DU PUBLIC

Comme indiqué ci-dessus, six personnes se sont présentées dans les mairies durant les permanences. Les registres d’enquête ont fait l’objet au total de six inscriptions portées sur les registres de Chepniers et Corignac.

Les observations formulées ont fait l’objet d’une note de synthèse remise le 21 octobre 2016 entre les mains du Président du Syndicat. Elles sont examinées ci-dessous dans l’ordre d’inscription dans chacun des différents registres correspondant à chaque lieu de permanence.

Les réponses du Président apparaissent en caractères italiques. Les commentaires éventuels du commissaire enquêteur apparaissent en caractères gras.

Mairie de Chepniers

- Mme Granger, propriétaire de la parcelle n° ALO 185, site du seuil fixe de Chepniers, exprime son accord avec le projet qui consiste à supprimer l’ouvrage. (Texte écrit par le commissaire enquêteur sous la dictée de Mme Granger qui a ensuite apposé sa signature).

- M. Michel Lalande, conseiller municipal de Jussas, ancien président du Syndicat, indique que les efforts engagés par le syndicat de la Livenne doivent continuer, les travaux prévus étant une priorité afin de mettre nos cours d’eau en conformité. Nos enfants et petits-enfants pourraient nous reprocher de n’avoir rien fait pendant qu’il était encore temps et les dégradations de ces rivières vont très vite.

Il est pris acte de ces observations favorables.

- Monsieur Verdier Claude, habitant Loumade à Chepniers, souhaite savoir si des travaux sont prévus au niveau de son terrain. (Texte écrit par commissaire enquêteur sous la dictée de M. Verdier qui a ensuite apposé sa signature).

Seul l'entretien sélectif de la ripisylve par l'intérieur du lit du cours d'eau est programmé à cet endroit (techniques de bucheronnage et débroussaillage).

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Le nom de M. Verdier n’est en effet pas repris sur la liste des propriétaires dont la parcelle est affectée par les travaux prévus.

- M. Jagou indique que sa fille est propriétaire des terrains situés de part et d’autre de la Livenne au Moulin de Combes. M. Jégou est préoccupé par l’enrochement de la berge retenu par les racines sur la rive gauche. Il souhaite que les travaux ne provoquent pas de dommages au niveau inondation et qu’ils respectent l’état des lieux du parc (rive gauche). Il redoute l’érosion du côté gauche de la rivière. (Texte écrit par le commissaire enquêteur sous la dictée de M. Jagou qui a ensuite apposé sa signature).

La berge située en rive gauche en aval du pont sera consolidée par un enrochement permettant la stabilisation de la fosse de dissipation en aval de la chute actuellement existante. En effet, l'aménagement se doit d'être pérenne et la préservation des berges attenantes en rive gauche comme en rive droite fait partie intégrante du projet de restauration de continuité écologique. Les berges sont soumises aux fluctuations des débits du cours d'eau en période hivernale de crue ou bien aux faibles régimes hydrauliques estivales. C'est pour cela que le phénomène d'érosion a été anticipé et pris en compte dans l'aménagement afin de répondre aux exigences de la Directive Cadre sur l'Eau tout en conciliant et en préservant les usages, les biens et les personnes.

Par ailleurs, afin de pouvoir effectuer les travaux sur le site du « Moulin de Combe » sur la commune de Chepniers, un marché d'appel d'offre sera lancé pour l' ensemble des travaux prévus sur ce site. Un Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) sera rédigé au préalable et fixera les dispositions techniques nécessaires à l'exécution des prestations du marché public. Dans le cas d'un appel d'offres, la personne publique doit fournir toutes les informations nécessaires aux candidats potentiels afin qu'ils répondent le plus précisément possible à son besoin. Documents du contrat, avis d'appel public à la concurrence, règlement de la consultation, dossier de consultation des entreprises, etc. sont les documents mis à la disposition des fournisseurs et entrepreneurs intéressés. Ainsi, un article rattaché au CCTP stipulera la remise en état de parcelles privées et des dégradations causées lors du déroulement des différentes phases de travaux.

En effet, dans le Cahier des Clauses Techniques Particulières, un constat d'huissier est nécessaire pour effectuer un état des lieux au début du chantier par le biais de photographies et d'un rapport détaillé. La même démarche sera réalisée en fin de chantier avant la réception des travaux. D'autre part, un article du CCTP portera sur les modalités d'installation du chantier et sur la remise en état du site de travaux.

Ces explications me paraissent apporter des précisions suffisantes et rassurantes à M. Jagou.

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- M.Villard William explique que la démolition du seuil fixe de Chepniers, qui permettait de diviser les eaux entre le bief et la Livenne, va faire passer les eaux par le pont qui se trouve près de la station d’épuration. Ce pont a une dimension trop faible en cas de crue importante. La démolition va diminuer le niveau du fil d’eau en amont de l’ouvrage. Il est donc impératif de le garder et le remettre en état. M. Villard William a joint des photos prises lors de la crue de 2009.

Concernant les remarques évoquées par M.VILLARD au sujet de la démolition du seuil fixe de Chepniers, le seuil fixe a été en partie démoli en 2015 (Voir photographie n°1 Annexe 1) et une crue importante a eu lieu en février 2016. Le cours mère de la Livenne a été fortement sollicité au niveau de l'ouvrage (Voir photographie n°2 Annexe 1). Le cours mère de la Livenne est monté en charge sur la partie aval de l'ouvrage (Voir photographie n°3 Annexe 1), cependant le bief étant déjà déconnecté et plus entretenu a été très faiblement sollicité (Voir photographie n°4 Annexe 1). Pour permettre une évacuation optimale des crues par le bief, celui-ci se doit d'être entretenu par les propriétaires riverains ce qui n'est pas le cas car celui-ci est comblé dès l'entrée du bief (Voir photographie n°5 Annexe 1). Sur cette photographie, les herbacées se développent dans le lit du bief déconnecté et hors d'usage. Par ailleurs, ce seuil fixe a été réalisé sans autorisation préalable. Aucune trace écrite n'a été retrouvée dans les archives de la mairie de Chepniers stipulant la création d'un seuil répartiteur par conséquent cet ouvrage n'a aucune existence légale. D'autre part, l'ouvrage fait obstacle à la continuité sédimentaire. Un fort ensablement a été constaté lors de l'état des lieux effectué par le bureau d'études SEGi lors de l'étude diagnostic du bassin versant de la Livenne datant de 2011. La Livenne est fortement impactée par le seuil fixe qui provoque un ensablement dans la partie médiane du bourg. La suppression du seuil est en phase avec les directives européennes, le SDAGE Adour-Garonne et le SAGE Estuaire concernant la remise en état de fonctionnement des écosystèmes aquatiques et le rétablissement de la continuité écologique des cours d'eau pour atteindre le bon état des masses d'eau d'ici à 2021 et 2027.

Enfin, concernant l' inquiétude de M.VILLARD quand à une éventuelle inondation de la station d'épuration située à proximité du cours mère de la Livenne, ce paramètre a fait l'objet d'une étude réalisée par la Société d'Etude des Sols pour l'Aménagement de l'Espace Rural (SESAER) en novembre 2008. En effet, la SESAER a rédigé le dossier de déclaration portant sur la mise en place du système d'assainissement collectif (articles L 214-1 et suivants et R 214-1 et suivants du Code de l'Environnement) ainsi que la notice d'impact au titre de l'article R 122-9 du Code de l'Environnement. Dans ce dossier, la SESEAR indique que le bief n'est plus entretenu (voir 1.1.2 Réseau hydrographique page 17} et que la zone d'implantation de la station n'est pas considérée comme inondable (voir 1.3 Zones humides et inondables page 21). Ainsi, le volet inondation a été pris en compte dans la liste des impacts lié à l'implantation même de la station et dans le processus d'évacuation des effluents traités.

L’absence d’autorisation de l’ouvrage et ses conséquences actuelles

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dommageables conduisent logiquement à son effacement. Il était toutefois pertinent de vérifier l’absence d’incidence liée au risque d’inondation.

Mairie de Corignac

M. Bouyer, maire de Corignac, m’a donné connaissance de l’avis du conseil municipal (voir en annexe) formulé conformément à l’article 7 de l’arrêté préfectoral du 5 juillet 2016. Favorable aux travaux prévus sur les sites « Seuil de Corignac » et « Buses SNCF », l’avis exprime sa préférence sur le site « Moulin de Poton » pour un aménagement de la digue qui permettrait de conserver le lit actuel qui existe depuis plus de 200 ans, pour un coût inférieur aux 54 061 € prévus. Il demande au Syndicat de revoir le programme pour obtenir un coût moindre.

La première interrogation de M.BOUYER concerne le débordement du bief en période hivernale et comment l'éviter lors des fortes précipitations. Le projet d'aménagement consistera à réimplanter le cours de la Livenne dans le fond naturel du talweg via une répartition des débits. Actuellement, la Livenne s'écoule en cours forcé dans le bief du moulin de Poton. D'un point de vue hydraulique, la totalité du débit du cours d'eau circule dans le bief {100% du débit). Le phénomène observé à chaque crue hivernale est la surcharge hydraulique du bief. En effet, le trop plein du bief se décharge dans la prairie attenante en rive gauche et s'écoule vers le point bas originel de la Livenne en fond de talweg {Voir photographie n°1 Annexe 2). Sur cette photographie, au premier plan à gauche se situe de fond de talweg et au second plan en haut à droite le bief où s'écoule la Livenne actuellement. D'autres photographies figurent dans le dossier de DIG à la page 146. L'aménagement prévu consistera à recréer le lit de la Livenne dans le fond de talweg originel sur une longueur de 350 ml à partir d'une connexion calculée et modélisée selon une répartition des débits de 40% dans le bief et 60% pour le nouveau lit du cours d'eau.

En l'état actuel, 100% du débit de la Livenne s'écoule dans le bief et à l'avenir seulement 40% du débit s'y écoulera. Le bief sera alors déchargé de 60% du débit passant ce qui impliquera dans une logique purement hydraulique un délestage et par conséquent le phénomène de submersion observé sera empêché. D'autre part, lors de l'étude diagnostic réalisé par le bureau d'études SEGi sur le bassin versant de la Livenne en 2011, un fort ensablement a été constaté sur le bief du moulin de Poton lors de la phase d'état des lieux, réduisant la capacité hydraulique de celui-ci par manque de gestion. En tout état de cause, le volume de sable a remplacé le volume d'eau du bief et par conséquent lors des fortes précipitations hivernales, le bief étant saturé, celui-ci se décharge par surverse vers le fossé situé en fond de talweg. Pour éviter le phénomène de submersion, l'intégralité du bief doit être curé par le propriétaire du moulin pour rendre sa capacité

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de stockage hydraulique possible.

La seconde interrogation concerne l'abreuvement du bétail. En effet, afin de concilier et préserver les usages présents sur le site de l'aménagement, un abreuvoir sera aménagé. Il s'agit d'un abreuvoir de type « rampe empierrée pour l'abreuvement au fil de l'eau» (Voir figure n° 27 page 153 de la DIG). Une photographie illustre l'utilisation de ce type d'abreuvement en Annexe 3, photographie n°1. Ce type de système a été préconisé pour permettre au bétail de s'abreuver sans piétiner les berges et empêcher les animaux de descendre dans le cours d'eau. La descente sera empierrée via une couche épaisse en calcaire de plusieurs dizaines de centimètres pour stabiliser celle-ci et rendre l'aménagement pérenne. Le passage des bêtes sera sécurisé car la pente sera douce et la surface du sol damée. Par ailleurs, le point bas de la rampe sera calé sur le niveau d'étiage du cours d'eau de façon à ce que l'eau soit toujours accessible pour les animaux. Le bardage en bois sera fixé à une hauteur suffisante pour le passage des têtes des animaux et ainsi rendre le cours d'eau accessible pour l'abreuvage. Enfin, des pompes de prairie connectées à la rivière par une crépine sont aussi une solution qui pourra être mise en place lors de la finalisation des travaux en fonction des besoins exprimés par l'éleveur. (Voir photographie n°2 Annexe 3)

La troisième interrogation concerne l'aménagement de l'ouvrage de décharge. M.BOUYER demande pourquoi ne pas aménager l'organe de décharge du moulin plutôt que de recréer le lit du cours en fond de talweg. L'aménagement de la décharge pour permettre la remontée du poisson a effectivement été abordé lors des réunions techniques avec la DDTM, l'ONEMA, la Cellule Rivière du Conseil Département de Charente- Maritime, l' Agence de l'eau Adour• Garonne et la Fédération de Pêche de Charente- Maritime. Cependant, la chute est trop importante par rapport à la longueur du bras de décharge (2,7 m de dénivelé à rattraper entre le batardeau et le fond du lit à la connexion). Ainsi, il faudrait aménager une passe à poissons nécessitant des coûts de travaux également très importants pour un résultat moins satisfaisant notamment au regard du transit sédimentaire. Le bief pourrait également être curé en partie afin de réduire la hauteur du batardeau mais cela engagerait également un surcoût pour la mise en œuvre. Ainsi, la solution retenue n'est pas la plus onéreuse et sera financée à hauteur de 80% par les partenaires financiers du projet. Par conséquent, l'aménagement de l'ouvrage de décharge ne serait pas la solution technique appropriée au vue des exigences de la Directive Cadre sur l'Eau, du SDAGE Adour-Garonne et du SAGE Estuaire pour la remise en état de fonctionnement des écosystèmes aquatiques et le rétablissement de la continuité écologique des cours d'eau pour atteindre le bon état des masses d'eau d'ici à 2021 et 2027. Enfin, la mise en œuvre d'une passe à poissons exige obligatoirement une gestion et une maintenance pour une fonctionnalité optimale de celle-ci (entretien récurrent). Le syndicat devra donc prévoir des coûts supplémentaires de maintenance pour rendre l'opération pérenne.

La quatrième remarque concerne le passage des engins pour l'accès aux chantiers. M.BOUYER exprime son inquiétude quant à l'endommagement de son terrain. Afin de pouvoir effectuer les travaux sur le site du « Moulin de Poton » sur la commune de

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Corignac, un marché d'appel d'offres sera lancé pour l'ensemble des travaux prévus sur ce site. Un Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) sera rédigé au préalable et fixera les dispositions techniques nécessaires à l'exécution des prestations du marché public. Dans le cas d'un appel d'offres, la personne publique doit fournir toutes les informations nécessaires aux candidats potentiels afin qu'ils répondent le plus précisément possible à son besoin. Documents du contrat, avis d'appel public à la concurrence, règlement de la consultation, dossier de consultation des entreprises, etc. sont les documents mis à la disposition des fournisseurs et entrepreneurs intéressés. Ainsi, un article rattaché au CCTP stipulera la remiseen état de parcelles privées et des dégradations causées lors du déroulement des différentes phases de travaux.

En effet, dans le Cahier des Clauses Techniques Particulières, un constat d'huissier est nécessaire pour effectuer un état des lieux au début du chantier par le biais de photographies et d'un rapport détaillé. La même démarche sera réalisée en fin de chantier avant la réception des travaux. D'autre part, un article du CCTP portera sur les modalités d'installation du chantier et sur la remise en état du site de travaux. Lors de la phase de travaux, toutes les dispositions seront prises pour ne pas engendrer de dégradations aux terrains et aux bâtiments. Un constat d'huissier sera fait avant le démarrage des travaux et une remise en état des accès et des terrains sont systématiquement prévus. Les accès sont discutés avec les propriétaires des terrains avant le démarrage des travaux.

La cinquième remarque concerne la décision du conseil municipal de Corignac datée du 5 septembre 2016. Pour répondre à cette remarque, les travaux ont pour objectif de remettre la Livenne dans son lit originel (situé en fond de vallée) et de ne plus favoriser le bief du moulin de Poton qui est entièrement privé et non considéré comme un cours d'eau. De plus, ce bief n'est pas entretenu et les ouvrages de décharge du moulin ne sont plus manipulés, ce qui a entraîné un ensablement total. Ainsi, il n'est pas concevable d'engager des dépenses publiques sur ce bief tout en sachant qu'aucune gestion de l'aménagement piscicole ne serait effectuée. Par ailleurs, l'aménagement de la chute de la « digue » serait également très onéreuse (passe rustique à enrochements régulièrement répartis) car ferait appel à des moyens matériels conséquents. De plus, un tel aménagement sera trop sélectif (seuls les poissons les plus adaptés pourraient le franchir) et une des espèces cibies àe la Livenne : ia Lamproie de Planer (espèce dont les capacités de nage sont réduites) ne pourrait pas bénéficier de l'aménagement. Enfin, l'aménagement de la« digue» ne permettrait pas la restauration de la continuité sédimentaire, imposée par la Directive Cadre Européenne (DCE). Toutes ces raisons ont conduit les partenaires techniques et institutionnels à choisir la reconnexion du « cours mère» de la Livenne au lieu de l'aménagement de l'ouvrage de décharge.

La reconnexion du cours mère de la Livenne est l’élément majeur des travaux d’entretien et de restauration du bassin versant. Ses conséquences sont mesurées avec précision et reçoivent des réponses appropriées sur le plan technique. Les alternatives envisageables seraient moins efficaces par rapport à l’objectif de continuité écologique et d’un coût financier comparable.

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- Le maire de Chamouillac s’est interrogé sur les travaux prévus au site « Gué de la Luque », à cheval sur sa commune et celle de Courpignac et notamment sur les caractéristiques techniques de la passerelle à implanter.

Enfin, la sixième et dernière remarque a été exprimée par M.JOURDAIN, maire de Chamouillac, concernant les caractéristiques techniques et financières de la passerelle prévue au lieu-dit « le gué de la Lugue » sur les communes limitrophes entre Chamouillac et Courpignac. En ce qui concerne les caractéristiques techniques de la passerelle, elles sont telles qu'elle permettra le passage d'engins agricoles et forestiers comme c'est le cas aujourd'hui. Ces dimensions seront de 10m de long sur 4 m de large. Aucune modification des usages ne sera à déplorer suite aux travaux. Cette passerelle permet le franchissement de tous types d'engins puisque chaque poutrelle peut supporter une charge de 13T avec un appui simple aux extrémités (pas de poteau intermédiaire sur la longueur de la poutrelle). Le coût de l'aménagement est de 18 103€ HT et prend en compte les étapes suivantes :

- la suppression du gué en béton ; - la mise en place d'une passerelle (IPN et bois) de 4 m de large sur 10 m de long à la côte 23,10 m NGF ; - le comblement de la fosse de dissipation par des enrochements de 80-100 kg : 11 m3. ' - la reprise du fond avec des matériaux présentant une étendue granulométrique 3 de 10- 150 mm : 45 m ; 3 - le comblement de l'anse d'érosion avec terre végétale: 34 m ;

- la restauration des berges en aval par une technique de génie végétal : 30 ml.

La participation de la commune est calculée via la clé de répartitions financière proposées par le SIAH de la Livenne et soumise au vote du comité syndical. La clé de répartition financière du syndicat est calculée selon les critères suivant à savoir :

- 1/3 de la surface de la commune dans le bassin versant ;

- 1/3 de la population de la commune dans le bassin versant ;

- 1/3 du linéaire de rive.

Ainsi, le taux de participation des 13 communes adhérentes au SIAH de la Livenne est défini par le biais de cette clé de répartition. Le taux de participation de la commune de Chamouillac est de 7,40% et donc pourra supporter le coût de l'opération. D'autre part, le SIAH de la Livenne participera pour chaque année de travaux à hauteur de 20% d'autofinancement et 80% du :financement restant seront issus des aides accordées par les partenaires :financiers et institutionnels.

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- M. Couture, de Montendre, a examiné le dossier, notamment sur l’aspect relatif au site Natura 2000, et indiqué sur le registre qu’il y avait une erreur de pagination dans le dossier d’enquête. - Cette erreur effective de pagination avait été constatée par la mairie et indiquée dans les pages du dossier. J’ai vérifié que le support numérique du dossier à la disposition du public était correctement paginé.

Mairie de Souméras

- Le maire de Chamouillac, présent lors de la permanence tenue le 14 octobre, m’a exprimé sa préoccupation sur la charge financière que pourrait représenter pour sa commune la réalisation d’une passerelle sur le site Gué de la Luque.

Voir ci-dessus la réponse apportée à M. le Maire de Chamouillac sur l’ensemble de la problématique technique et financière.

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Fait à Saint-Palais- sur- Mer Le 10 novembre 2016

Michel HOURCADE

Commissaire enquêteur

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