PETITIONNAIRE

Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny

9, rue des Petites Marnes 39800 POLIGNY

DEMANDE DE DECLARATION D’INTERET GENERAL

Programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents

- Août 2014 - Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny

Ce dossier a été réalisé dans le cadre du contrat de rivière Orain par :

Etablissement Public Territorial de Bassin Saône et Doubs 10, avenue Clémenceau 25000 BESANCON

Tel : 03.81.87.00.01

Pour le Compte de :

Communauté de Communes du Comté de Grimont - Poligny 9 rue des petites Marnes 39800 POLIGNY

Tel : 03.84.73.77.58 Fax : 03.84.73.77.59

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SOMMAIRE

1. DEMANDE DE DECLARATION D’INTERET GENERAL ...... 4 1.1. PETITIONNAIRE : ...... 4 1.2. CADRE JURIDIQUE ...... 4 1.3. NATURE ET LOCALISATION DES TRAVAUX :...... 5 2. NOTICE EXPLICATIVE DES TRAVAUX ...... 7 2.1. DEFINITIONS ...... 7 2.2. ENTRETIEN DE LA VEGETATION RIVULAIRE ...... 9 2.3. COUT ET FINANCEMENT DU PROJET ...... 18 3. MODALITES GENERALE D’EXECUTION ...... 19 3.1. INFORMATION DES RIVERAINS ...... 19 3.2. L’EXECUTANT ...... 19 3.3. PERIODE D’INTERVENTION ...... 19 3.4. MOYENS HUMAINS ET MATERIELS ...... 19 3.5. PROGRESSION, ACCES ...... 20 3.6. DEVENIR DES BOIS ET DES REMANENTS ...... 21 4. MEMOIRE JUSTIFIANT LA DECLARATION D’INTERET GENERAL : ...... 22 4.1. PRESENTATION DE L’INTERET GENERAL DES TRAVAUX ...... 22 4.2. ENTRETIEN ULTERIEUR DES COURS D'EAU ...... 22 5. CONFORMITE DU PROJET AVEC LE SDAGE : ...... 23 5.1. ELEMENTS DU SDAGE CONCERNANT LE BASSIN VERSANT DE L'ORAIN 23 5.2. ADEQUATION DU PROGRAMME DE RESTAURATION PROPOSE AVEC LE SDAGE ...... 24 6. NOTICE D’INCIDENCES DES TRAVAUX ...... 24 6.1. PRESENTATION GENERALE DU COURS D'EAU ...... 24 6.2. INCIDENCES DES TRAVAUX AU TITRE DE LOI SUR L'EAU ET DE NATURA 2000 ...... 30 7. RAPPEL CONCERNANT LE DROIT DE PECHE : ...... 32 8. ANNEXES ...... 32 8.1. ANNEXE 1 : PERIMETRE DU PROGRAMME PLURIANNUEL D'ENTRETIEN DE LA VEGETATION RIVULAIRE ...... 33 8.2. ANNEXE 2 : PLAN DE SITUATION DES NIVEAUX D'ENTRETIEN PAR TRONCONS ...... 34 8.3. ANNEXE 3 : LISTE DES PARCELLES CONCERNEES PAR LE PROGRAMME 35 8.4. ANNEXE 4 : COPIE DE LA DELIBERATION DU MAITRE D'OUVRAGE APPROUVANT LE PROJET AINSI QUE SA PARTICIPATION AU FINANCEMENT 36

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1. DEMANDE DE DECLARATION D’INTERET GENERAL

1.1. PETITIONNAIRE :

Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny 9 rue des Petites Marnes 39800 POLIGNY N° SIRET : 243 901 014 00080

1.2. CADRE JURIDIQUE

Conformément aux articles L215-14 et L432-1 du Code de l’Environnement (CE), les propriétaires riverains des cours d’eau non domaniaux ont une obligation légale d’entretien. Toutefois, comme la loi lui en donne la possibilité, la Communauté de Communes du Comté de Grimont-Poligny souhaite accompagner les riverains dans cet entretien afin d'en assurer la cohérence et la qualité à l'échelle de l'ensemble du réseau hydrographique recensé sur son territoire de compétence. Cette volonté de la communauté de communes s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de sa compétence "aménagements hydrauliques" prise en décembre 2011.

1.2.1. Déclaration d'Intérêt Général des travaux La Communauté de Communes du Comté de Grimont - Poligny sollicite au titre de l’article L211-7 du Code de l’Environnement la Déclaration d’Intérêt Général d'un programme pluriannuel de travaux d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents. La procédure de Déclaration d'Intérêt Général (DIG) a pour but de vérifier la légitimité et de permettre l'engagement de fonds publics par la collectivité sur des parcelles privées, et ce compte- tenu de l'intérêt général des travaux prévus. Le pétitionnaire ne prévoyant pas de demander une participation financière aux propriétaires riverains pour la mise en œuvre de ce programme, la procédure est dispensée d’enquête publique conformément à l’article L151-37 du code rural et de la pêche maritime. La DIG instaure également une servitude d’accès aux parcelles pour la réalisation des travaux. Cette servitude est définie par l’article L215-18 du Code de l'Environnement.

1.2.2. Déclaration au titre de la Loi sur l'Eau Par ailleurs, depuis le 1er octobre 2006, les travaux en rivière sont soumis à déclaration ou autorisation au titre de la Loi sur l’Eau conformément aux articles R.214-1 à R.214-6 du CE et aux rubriques ci-après de la nomenclature du décret 93-743 du 29 mars 1993 modifié le 17 juillet 2006. Ainsi, les travaux projetés dans le cadre du présent dossier sont visés par les rubriques suivantes de la nomenclature (décret d’application 93-743 de l’article 10 de la Loi sur l’Eau du 3 janvier 1992) : • 3.1.5.0. Installations, ouvrages, travaux ou activités, dans le lit mineur d’un cours d’eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d’alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens : 1° Destruction de plus de 200 m2 de frayères (A) ; 2° Dans les autres cas (D).

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1.3. NATURE ET LOCALISATION DES TRAVAUX :

Le présent programme d'entretien de la végétation rivulaire comprend des travaux d’élagage et/ou d’abattage d'arbres dont la stabilité est menacée ainsi que l’enlèvement sélectif d'embâcles obstruant le cours d’eau.

Il concerne la rivière Orain et ses affluents dans leur traversée du territoire de la Communauté de Communes du Comté de Grimont-Poligny. Les cours d'eau concernés sont : ° L'Orain, sur son cours amont, de Poligny à Villers-les-Bois ; ° la Glantine et le ruisseau de ; ° la Grozonne, le Bief de l'Etang, le Bief de Foras et le Bief des Planissettes ; ° le Bief d'Acle, le ruisseau des Buats, le ruisseau de Vaivres et le ruisseau de l'Etang ; ° le ruisseau de Braye ° le Bief Salé ; ° le Bief du Mâchuré, ° le ruisseau de l'Etang Oudin, ° l'émissaire nord, ° le canal du moulin du bois, 17 communes sont traversées par ces cours d'eau : Abergement-le-Petit, Aumont, , , , Buvilly, , , , , Oussières, Poligny, Saint- Lothain, , Vaux-sur-Poligny, , Villers-les-Bois.

Cours d'eau Secteur d'intervention Linéaire de Communes concernées cours d'eau De l'aval de la prise d'eau de Solvay à Poligny Poligny, Tourmont, Brainans, L'Orain jusqu'à l'entrée sur le territoire de la 19,5 Km Bersaillin, Colonne, Villers-les- commune de Séligney Bois Dans la reculée de Vaux -sur -Poligny (hors La Glantine zone urbaine) puis de l'aval de la voie ferrée 4,1 Km Poligny, Tourmont à Poligny à la confluence avec l'Orain Grozon, Aumont, Montholier, De l'amont de Grozon à la confluence avec La Grozonne 13,6 Km Neuvilley, Oussières, Colonne, l'Orain Villers-les-Bois De la confluence avec le ruisseau de l'Etang à Saint -Lothain, Villerserine, Le Bief d'Acle 2,3 Km sa confluence avec l'Orain Bersaillin, Brainans Le Bief Salé De sa source à sa confluence avec l'Orain 6,3 Km Grozon, Tourmont Le Bief du Dans sa traversée de la commune de Villers - 1,7 Km Villers-les-Bois Mâchuré les-Bois Le ruisseau de De l'aval de l'ancien étang à sa confluence Aumon t, Oussières, Villers -les - 2,1 Km l'Etang Oudin avec l'émissaire nord Bois L'émissaire nord De la RD22E à sa confluence avec l'Orain 3,4 Km Oussières, Villers -les -Bois Le canal du De la prise d'eau sur l'Orain à sa confluence Colonne, Biefmorin, Villers -les - 3,3 Km moulin du Bois avec l'Orain Bois Le Bief de De l'amont de la voie ferrée à Grozon jusqu'à 2,5 km Grozon, Abergement -le -Petit

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l'Etang sa confluence avec la Grozonne De sa source jusqu'à sa confluence avec la Le Bief de Foras 2,5 km Tourmont, Grozon, Montholier Grozonne Le Bief de De la sortie du bois de Foras jusqu'à sa 1,7 km Neuvilley Planissettes confluence avec la Grozonne Le ruisseau de De l'amont de la RD57 à sa confluence avec 2,8 km Poligny, Saint-Lothain l'Etang le Bief d'Acle Le ruisseau de De l'amont de la RD57 à sa confluence avec 0,4 Km Saint-Lothain Vaivres le ruisseau de l'Etang Le ruisseau des De l'amont de la RD199 à sa confluence avec Poligny, Saint -Lothain, 1,5 km Buats le Bief d'Acle Villerserine Le ruisseau de De sa source à sa confluence avec l'Orain 2,3 km Tourmont, Villerserine, Brainans Braye Le ruisseau de De l'aval de Buvilly à la confluence avec la 3,1 Km Buvilly, Poligny Buvilly Glantine Total 73,1 Km Le périmètre du programme pluriannuel d'entretien de la végétation rivulaire est présenté sur le plan de situation fourni en annexe n°1. Le présent dossier détaille l’ensemble des travaux réalisés dans le cadre de cette demande de Déclaration d’Intérêt Général.

Pièces jointes à la demande de Déclaration d’Intérêt Général :

V Annexe 1 : Périmètre du programme pluriannuel de travaux V Annexe 2 : Plan de situation des niveaux d'entretien par tronçon V Annexe 3 : Liste des parcelles concernées par le programme V Annexe 4 : Copie de la délibération du maître d’ouvrage approuvant le projet ainsi que sa participation au financement.

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2. NOTICE EXPLICATIVE DES TRAVAUX

D'une manière générale, les travaux d’entretien de la végétation rivulaire sont des interventions de gestion qui doivent être effectuées de manière raisonnée en répondant à un objectif global de bon état et de bon fonctionnement des cours d'eau, en termes notamment d’hydraulique, d’écologie et de paysage, tout en répondant aux enjeux socio-économiques du secteur.

2.1. DEFINITIONS

Les travaux du programme pluriannuel d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents concernent le lit mineur de ces cours d'eau ainsi que leurs rives à proximité immédiate de ceux-ci.

2.1.1. Lit majeur, lit mineur, rives d'un cours d'eau

Sens des écoulements Rive gauche Rive droite

Lit mineur

Lit majeur

Lit mineur : partie du lit du cours d'eau délimitée par le haut de chacune de ses berges dans laquelle l’intégralité de l’écoulement s’effectue la quasi totalité du temps, en dehors des périodes de très hautes eaux et de crues débordantes. Le lit mineur accueille une faune et une flore variée (poissons, invertébrés, écrevisses, moules, diatomées, macrophytes...) dont l'état des populations dépend étroitement de l'hétérogénéité du lit et de ses connexions avec le lit majeur. Lit majeur : lit maximum qu'occupe un cours d'eau dans lequel l'écoulement ne s'effectue que temporairement, lors du débordement des eaux hors du lit mineur en période de très hautes eaux (en particulier lors de la plus grande crue historique). Ses limites externes sont déterminées par la plus grande crue historique. Le lit majeur du cours d'eau permet le stockage des eaux de crues débordantes. Il constitue également une mosaïque d'habitats pour de nombreuses espèces. On y trouve notamment des zones humides ou d'anciens bras du cours d'eau. Rives d'un cours d'eau : bordures du cours d'eau limitées par le haut de chacune des berges et s'étendant dans le lit majeur. On distingue la rive droite (en se plaçant dans le sens du courant d'un cours d'eau (de l'amont vers l'aval), la rive droite est située sur la droite) et la rive gauche (en se plaçant dans le sens du courant d'un cours d'eau (de l'amont vers l'aval), la rive gauche est située sur la gauche).

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2.1.2. Végétation rivulaire, berges d'un cours d'eau

Végétation rivulaire (ou ripisylve) : formation végétale qui se développe sur les bords des cours d'eau. Elle est constituée de peuplements particuliers du fait de la présence d'eau pendant des périodes plus ou moins longues (saules, aulnes, frênes en bordure, érables et ormes plus en hauteur, chênes pédonculés, charmes sur le haut des berges). On distingue : le boisement de berge situé à proximité immédiate du lit mineur, et la forêt alluviale qui s'étend plus largement dans le lit majeur. La nature de la ripisylve est étroitement liée aux écoulements superficiels et souterrains. Elle exerce une action sur la géométrie du lit, la stabilité des berges, la qualité de l'eau, la vie aquatique, la biodiversité animale et végétale.

Berge d'un cours d'eau : bord du cours d'eau limitant le chenal d'écoulement habituel des eaux et la rive. La berge est caractérisée par sa forme transversale (berge en pente douce, berge abrupte), sa composition (sableuse, marneuse), sa végétation (herbacée, arbustive, arborescente). La berge se compose d’un sommet de berge ou crête de berge correspondant à la cassure séparant la berge de la rive, d’un talus plus ou moins raide, et d’un pied de berge. Fréquemment soumises au débordement et à l'érosion du courant, les berges sont des habitats pour de nombreuses espèces.

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Bois morts et embâcles : accumulation hétérogène de bois mort entravant plus ou moins le lit et contre lesquels peuvent venir s'accumuler du bois dérivant et des déchets divers. La présence de bois morts épars dans un cours d'eau participe à la diversification des écoulements et à l'attractivité du lit pour la faune aquatique. Leur accumulation et la formation d'embâcles peuvent entraver excessivement l'écoulement des eaux et ainsi augmenter le risque d'inondation, en particulier en présence de constructions riveraines. La formation d'embâcles peut également dégrader les ouvrages présents sur le cours de la rivière (pont, barrage).

2.2. ENTRETIEN DE LA VEGETATION RIVULAIRE

La végétation rivulaire d’un cours d’eau est un facteur d’équilibre de son écosystème. Son développement naturel peut toutefois impacter les usages présents sur ses rives. Pour préserver cet équilibre et prendre en compte les usages riverains, un entretien de la végétation rivulaire est nécessaire. L'entretien prévu sur l'Orain et ses affluents comprend les opérations suivantes qui seront réalisées de manière non systématique en adaptant l’intervention par tronçon de cours d'eau aux enjeux en présence. • élagage des branches basses situées en dessous de la ligne d’eau et faisant franchement obstacle au libre écoulement des eaux ; • réalisation de coupes sélectives pour développer et pérenniser une ripisylve adaptée et pérenne ; • abattage ou élagage des arbres dont la stabilité est menacée (arbres morts, tombant ou penchant trop sur la rivière ou non adaptés (peupliers, résineux) ; • conservation des souches car elles maintiennent les berges et limitent leur érosion ; • conservation des bois morts fixes ou étude de la possibilité de les fixer dans le but d’assurer une diversité d’habitat pour les espèces.

2.2.1. Furetage et élagage des branches basses

On entend par furetage, un débroussaillage localisé visant à aérer ponctuellement les haies, à restaurer un accès à la rivière et à dégager les essences de haute tige intéressantes dont la croissance pourrait être remise en cause par étouffement. Il ne s’agit en rien d’une action systématique. On supprimera les branches retombant franchement dans l’eau et susceptibles de bloquer des déchets ou des branches dérivantes à l’origine d’embâcles. On visera une réouverture du milieu propice à la diversification des strates ripicoles.

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Saulaie envahissante

Profil initial Strate arborée

Strate buissonnante

Caches conservées Hélophytes Hydrophytes Souches conservées

Profil recherché Priorités : • Empêcher un couvert trop dense à l’origine d’une uniformisation des habitats ; • Conserver un écoulement préférentiel dans le lit mineur ; • Conserver des caches pour la faune aquatique et en particulier les poissons. Restriction : les broussailles et branches souples doivent être conservées. En effet, pliées par la crue, elles n’offriront aucune résistance. Elles constituent un habitat préférentiel pour la faune aquatique et contribuent à la stabilisation du pied de berge.

2.2.2. Arbres problématiques

En fonction des enjeux locaux, les arbres placés dans des situations telles que celles décrites ci- dessous peuvent être abattus et enlevés, de façon préventive, car ils posent ou vont poser des problèmes à brève échéance.

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Objectifs en présence d’enjeux forts • Rajeunir et pérenniser les individus qui peuvent l’être ; • Empêcher la formation d’embâcles dus à la chute d’arbres • Eviter des arrachements et des érosions de berge. Restriction éventuelle : l’élimination d’un arbre problématique est étudiée au cas par cas, en effet, si sa chute ne menace ni la rivière ni un quelconque ouvrage, si les enjeux locaux sont faibles, il peut être envisagé de le conserver car il présente une niche écologique intéressante.

Arbres fortement penchés

Les arbres fortement penchés risquent de se déraciner et de provoquer des désordres en cas de crue. L'intervention comprendra : • l'abattage de l'arbre qui penche et la surveillance de la bonne tenue de ses voisins déstabilisés. Restrictions : certains arbres comme les frênes disposent d’un système racinaire très développé qui leur permet de supporter des inclinaisons importantes sans gêne pour le cours d’eau. Il convient d’étudier au cas par cas le traitement de ces arbres afin d’envisager leur conservation lorsque cela est possible particulièrement si les enjeux locaux sont faibles. Un élagage d’allègement peut également être prévu (voir plus loin).

Cas des arbres sous-cavés

L’érosion des berges provoque dans certains cas la mise à nu du système racinaire des arbres avec de forts risques de déstabilisation. L'intervention comprendra : • L'abattage des arbres déstabilisés particulièrement en présence d’enjeux importants. En l’absence d’enjeu, leur conservation peut être étudiée au cas par cas. • L'abattage autant que possible des peupliers de culture situés sur les berges de cours d’eau car leur système racinaire peu développé les rend sensibles à ce type de déstabilisation.

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Cas particulier : après abattage, les souches de ces arbres peuvent encore glisser dans le lit de la rivière et causer des désordres. Exceptionnellement, les souches instables peuvent êtres extraites. Les berges seront alors stabilisées en privilégiant les techniques de génie végétal. Si la souche est stable, elle sera conservée.

Cas des arbres se trouvant dans le lit du cours d'eau

Ces arbres rétrécissent la section d’écoulement, provoquent des déviations du courant suivies d’érosions de berge. Ils provoquent des embâcles par blocage des déchets charriés et des débordements. Principe d'intervention : • Abattage de l'arbre s’il offre un obstacle au libre écoulement des eaux ou s’ils génèrent des problèmes d’érosion. Cas particulier : le système racinaire de tels arbres peut offrir des caches pour les poissons, un habitat pour les végétaux et les invertébrés. S’ils ne génèrent pas de problème, la possibilité de les conserver est étudiée.

Elagage d'allègement

Certaines essences (frêne) supportent des inclinaisons élevées sans pour autant être déstabilisées. L’attrait paysagé qu’elles procurent, la protection de berge qu’elles apportent ou leur faible densité, peut nécessiter leur conservation. Dans ce cas, il est possible de procéder à un élagage d’allègement afin de pérenniser ces arbres.

Mise en têtard

Il s’agit d’une technique particulière d’élagage. L’arbre est coupé à une hauteur de 2 m. L’arbre rejettera à partir du moignon. Les branches sont moins grosses, l’arbre est moins haut mais plus buissonnant. Cette technique permet un rajeunissement de l’individu (la repousse est stimulée). Les sujets ainsi traités présentent une moindre prise au vent et sont moins hauts. Les risques de casse et

DIG - Programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents 12 Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny de déracinement sont diminués. La repousse est rapide, la « cicatrice paysagère » est de courte durée au regard de la destruction de l’arbre si celui-ci n’est pas traité. Cette technique peut également s’appliquer à d’autres essences comme le Frêne. Dans certains cas, ce mode de traitement des arbres peut être un argument afin de réaliser des plantations sur des parcelles cultivées : la profession agricole se plaint souvent de la gêne occasionnée par l’emprise de l’arbre. Un élagage de ce type permet souvent de résoudre les problèmes posés.

Vieux saule en mauvais état Mise en têtard : une cicatrice de sanitaire courte durée

3 ans après : l'arbre est revitalisé

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Arbres morts Principes d'intervention : • Abattre au ras du sol les arbres qui présentent un risque pour la sécurité des biens et des personnes (secteurs promenés, habitations, infrastructures, réseaux proches) ou qui risquent de tomber dans la rivière même mis en chandelle. • Conserver tels quels les arbres morts qui ne menacent pas la rivière. • Elaguer en chandelle les arbres risquant de tomber dans la rivière mais dont la conservation est souhaitable. La technique de la mise en chandelle est utilisée pour la conservation d’arbres morts dont les bois sont essentiels à la diversification des habitats et des ressources nutritionnelles (faune et flore saproxyliques, habitats d'oiseaux). L’opération consiste à sécuriser l’arbre en l’étêtant afin de conserver le tronc en place. Ainsi allégé, les risques de chute de l’arbre sont minimisés.

2.2.3. Embâcles

Embâcles créés par des arbres tombés dans le lit

Certains arbres âgés ou déchaussés se couchent en travers du cours d’eau. Ils génèrent alors une accumulation de débris divers qui forment un obstacle à l’écoulement des eaux. Ces embâcles constituent des habitats préférentiels pour les poissons. Lorsque l’occupation du sol n’offre pas d’enjeu important, que la taille de l’embâcle est modérée et qu’il ne génère pas de désordre hydraulique majeur, il sera conservé après une étude minutieuse au cas par cas. Toutefois, lorsqu’une sous berge existe et que la ripisylve est dense, l’habitat piscicole ne souffrira que peu de la disparition d’un tel embâcle : il sera alors extrait.

Embâcles créés devant un ouvrage

De tels embâcles forment des bouchons favorisant les inondations et risquent d’endommager l’ouvrage. Ils seront systématiquement extraits.

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2.2.4 Fréquences, niveaux d'intervention et niveaux d'entretien

L’entretien du cours d’eau prévu comprend l’entretien de la végétation rivulaire et l’enlèvement des embâcles. En cohérence avec les prescriptions techniques du guide de l’Agence de l’eau sur le sujet, le niveau d’entretien variera en fonction de la fréquence de passage et/ou de l’importance des travaux prévus sur la végétation rivulaire, l’ensemble constituant le niveau d’intervention sur la végétation rivulaire (R), ainsi qu’en fonction de la façon dont le traitement des embâcles est prévu (E). Entretien de la végétation rivulaire (R) Les types de travaux qui seront réalisés pour l'entretien de la végétation rivulaire sont décrits dans la partie 2.2 ci-dessus. Deux niveaux d'intervention ont été retenus dans le programme pluriannuel afin d'adapter l'entretien à l'état de la végétation rivulaire et aux enjeux en présence. Ces deux niveaux d'intervention se distinguent par la fréquence de passage et/ou de l'importance des travaux à réaliser. La fréquence de passage sera au minimum de 8 ans et sera augmentée à 4 ans au niveau des tronçons à enjeux forts correspondants à l'amont d'ouvrages particulièrement sensibles aux embâcles et/ou à des secteurs où la vulnérabilité des rives du cours d'eau aux inondations est importante (présence d'habitations régulièrement inondées). La carte indiquant les fréquences de passage par tronçon est fournie en annexe 4. L'importance des travaux de bucheronnage sera en outre adaptée à l'état de la végétation en termes de densité et de présence d'individus vieillissants ou déstabilisés : • importance des travaux faible à moyenne : coupe des branches basses faisant franchement obstacle au libre écoulement des eaux, léger furetage pour dégager les essences intéressantes, quelques abattages d'arbres <ø30 cm , rares abattages ou élagages d'individus >ø30 cm ; • importance des travaux moyenne à forte : coupe des branches basses faisant franchement obstacle au libre écoulement des eaux, furetage pour dégager les essences intéressantes, sélection dans les cépées, abattages réguliers d'individus <ø30 cm , rares abattages ou élagages d'individus >ø30. Enlèvement d'embâcles (E) Les interventions sur les embâcles problématiques seront réalisées d'une part sur chacun des tronçons de cours d'eau lors du passage d'entretien de la végétation rivulaire et, d'autre part, ponctuellement sur l'ensemble du périmètre d'intervention et en fonction des besoins. Les interventions ponctuelles concerneront les ouvrages de franchissement des cours d'eau (ponts, buses, etc…) du domaine public en concertation avec les gestionnaires compétents et après signalement par les communes concernées. Concernant l'enlèvement des embâcles lors du passage d'entretien, il n'est pas possible de les localiser compte-tenu de leur caractère évolutif dans le temps et dans l'espace au gré des crues et des coups de vents. Aussi, un inventaire détaillé des embâcles problématiques sera réalisé avant chaque tranche de travaux d'entretien de la végétation. Les modalités d'intervention varieront suivant les tronçons concernés. Il s'agira soit d'un enlèvement systématique (E2), soit d'un enlèvement sélectif (E1) en fonction des enjeux en présence (diversité des habitats aquatiques, inondation, érosion de berges, etc.…). Ce diagnostic sera réalisé au moment de l’inventaire et l'ensemble donnera lieu à une déclaration auprès du service de la Police de l'Eau de la Direction Départementale des Territoires du préalablement aux travaux. Niveaux d'entretien Sur la base des principes décrits ci-avant, les trois niveaux d'entretien suivants ont été déterminés :

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Entretien de la végétation Enlèvement des Niveaux d'entretien Niveaux d'entretien rivulaire embâcles

Peu fréquent (8 ans), importance Niveau 1 des travaux faible à moyenne Sélectif (E1) R1E1 Niveau d'intervention faible (R1)

Peu fréquent (8 ans), importance Niveau 2 des travaux moyenne à forte Sélectif (E1) R2E1 Niveau d'intervention moyen (R2)

Fréquent (4 ans), importance des travaux moyenne à forte Systématique

Niveau d'entretien croissant croissant Niveau d'entretien Niveau 3 R2E2 Niveau d'intervention moyen à (E2) important (R2)

2.2.5 Planification prévisionnelle des travaux

La planification suivante est prévue pour la réalisation du programme d'entretien.

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2.3. COUT ET FINANCEMENT DU PROJET

2.3.1. Budget prévisionnel

Le budget estimatif du programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents est indiqué dans le tableau ci-dessous.

Montant total Opération Cours d'eau Quantité Unité PU H.T. H.T. Orain 54972 ml de berges 2,2 € 120 938 € La Glantine 8570 ml de berges 2,2 € 18 854 € La Grozonne 28684 ml de berges 2,2 € 63 105 € Le Bief d'Acle 6132 ml de berges 2,2 € 13 490 € Le Bief Salé 13318 ml de berges 2,2 € 29 300 € Le Bief du Mâchuré 4186 ml de berges 2,2 € 9 209 € Le ruisseau de 7444 ml de berges 2,2 € 16 377 € l'Etang Oudin L'émissaire nord 6800 ml de berges 2,2 € 14 960 € Le canal du moulin 6600 ml de berges 2,2 € 14 520 € du bois Le bief de l'Etang 5804 ml de berges 2,2 € 12 769 € Le bief de Foras 5000 ml de berges 2,2 € 11 000 € Le bief des 3400 ml de berges 2,2 € 7 480 € Planissettes

Entretiende végétationla rivulaire Le ruisseau de 5600 ml de berges 2,2 € 12 320 € l'étang Le ruisseau de 1600 ml de berges 2,2 € 3 520 € Vaivres Le ruisseau des Buats 4276 ml de berges 2,2 € 9 407 € Le ruisseau de Braye 4600 ml de berges 2,2 € 10 120 € Le ruisseau de Buvilly 6200 ml de berges 2,2 € 13 640 € Total H.T. 381 009 € T.V.A. 76 202 € Total T.T.C. 457 211 €

2.3.2. Financements escomptés

Ces travaux sont susceptibles de bénéficier d'aides publiques de la part de l’Agence de l’Eau et de la Région Franche-Comté dans le cadre du contrat de rivière Orain. Les niveaux de ces aides ne peuvent pas à ce jour être indiqués compte-tenu du caractère très évolutif de ceux-ci. Opération Financeur potentiel Taux envisagés Entretien de la végétation Agence de l'Eau A préciser rivulaire Conseil Régional de Franche -Comté A préciser Compte-tenu de ces incertitudes, la Communauté de Communes du Comté de Grimont-Poligny s’est donnée la possibilité d’assurer la totalité du financement des travaux au moyen de ses fonds propres. Aucune participation financière des riverains ne sera sollicitée.

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3. MODALITES GENERALE D’EXECUTION

3.1. INFORMATION DES RIVERAINS

Chaque tranche de travaux sera précédée d’une réunion d’information à laquelle les propriétaires seront invités individuellement par courrier. Le cas échéant, il sera à leur charge de prévenir leur(s) locataire(s) afin qu’il(s) participe(nt) également à cette réunion.

3.2. L’EXECUTANT

Les travaux seront exécutés par une entreprise spécialisée dans le cadre d’une procédure d’attribution de marché conforme au code des marchés publics. L’entreprise ainsi choisie sera désignée dans la suite du présent document par le terme « exécutant ».

3.3. PERIODE D’INTERVENTION

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour la détermination de la période d’intervention : • La présence d’une avifaune diversifiée impose de ne pas intervenir pendant la période de nidification. On distingue deux types d’espèces. D’une part les espèces qui nichent au sol dans les prairies humides jusqu’à la mi-août. D’autre part, les espèces à nid arboricole dont la période de reproduction est plus précoce et se termine à la mi-juin. Puisque les travaux se cantonnent au bord de rivière, considérons que seul le second type pourrait être directement impacté. Pour cette raison aucune intervention n’aura lieu avant la mi-juin tout en limitant au maximum les évolutions sur les prairies. • La période de frai moyenne en cours d'eau de première catégorie s’échelonne de novembre à la mi-avril. La reproduction du brochet est plus tardive et se déroule au printemps. • D'avril à juin, l'accès aux prairies est délicat tant que les foins n'ont pas été faits. La période qui précède les moissons est également délicate compte-tenu du risque d’incendie en cas d’incinération des rémanents ; • La période de dormance hivernale de la végétation est plus propice pour réaliser les tailles importantes des arbres. • La période hivernale est par contre moins propice en termes d’hydrologie pour intervenir. En conclusion, on privilégiera une intervention pour l'entretien de la végétation rivulaire de la mi-juin à la fin novembre, avec la possibilité d'étendre la période d'intervention jusqu'à la mi-mars, compte- tenu du caractère peu impactant de ce type de travaux sur le milieu aquatique.

3.4. MOYENS HUMAINS ET MATERIELS

Parmi le matériel préférentiellement souhaité sur le chantier on trouve : • croissants, serpes et divers outils manuels de coupe franche etc… • scies mécaniques utilisant des lubrifiants végétaux biodégradables • tracteurs agricoles équipés de pneus larges basse pression ou pelle hydraulique équipée de chenilles et de pince si celle-ci est manipulée avec précautions • chargeur, remorque • grue forestière à pince de bonne dimension et puissance. • treuil utilisé exclusivement pour la manutention d’arbres hors de portée de la grue

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• nacelle pour les travaux en hauteur et élagages • embarcation légère propulsée par les moyens autorisés par la réglementation locale • moyens de transport de matériaux (camion benne ou autre) si nécessité par l’opération. Les équipements suivants seront exclus : • lamier • gyrobroyeur affecté au débroussaillage ou au furetage en secteur autre que « jardiné ». • bouteur, pelle hydraulique sur flotteur, pelle araignée • treuil pour un usage systématique en remplacement d’une grue forestière.

3.5. PROGRESSION, ACCES

Les travaux se réaliseront de l’amont vers l’aval de telle sorte que les débris végétaux ou autres qui échapperaient aux machines ou aux ouvriers soient retenus par les obstacles suivants. Toutefois, l’entrepreneur devra veiller à ce que le grossissement des embâcles ou atterrissements à l’aval de la zone d’intervention n’entraîne pas de désordres préjudiciables aux ouvrages publics ou particuliers et aux propriétés riveraines, ni ne vienne compromettre la sécurité de l’opération en cas d’épisode hydrologique soudain. Aucun barrage d’arrêt des flottants ne pourra être laissé en place en l’absence de l’équipe sur le chantier. Pour accéder au chantier, l’entrepreneur utilisera les chemins et voies publics existants, dans le cadre de la réglementation en vigueur. Si faute de chemin praticable, l’entrepreneur est contraint d’emprunter des propriétés privées pour le passage d’engins, il conviendra de régler les problèmes au cas par cas avec l’aide du Maître d’œuvre. De manière générale, la remise en état des lieux en cas de dégâts incombera à l’entrepreneur. L’entreprise prendra toutes mesures pour protéger les personnes et les biens pendant toute la durée des travaux. Elle devra mettre à disposition tout le matériel nécessaire à la signalisation temporaire de chantier (piétonne et routière) afin d’interdire l’accès au chantier aux personnes non habilitées, dans le but d’assurer la sécurité du public y compris en dehors des heures de travail. L’exécutant aura à sa charge les éventuelles mesures de régulation de la circulation routière et fera son affaire de tous les arrêtés de voirie nécessaires. Les travaux seront réalisés avec un respect total de la propriété, des installations et activités qui s’y trouvent (cultures, plantations, réseaux, voiries, délimitations de propriété (dont bornes), habitations, clôtures et autres installations situées à proximité). En cas de dégradations, les réparations nécessaires seront réalisées le plus rapidement possible, aux frais de l’entrepreneur. Le cheminement des engins sera limité au strict nécessaire (limitation des allers et retours, cheminement préférentiel au plus près de la berge). Sur décision de l’exécutant, avec l’accord du maître d’oeuvre, les travaux pourront être stoppés en période humide afin de limiter la formation d’ornières (période entrant dans le cadre des intempéries). Le rebouchage d’ornières causées par l’exécutant sera à sa charge ainsi que le réensemencement d’un mélange grainier adapté sur les prairies et sur les bandes enherbées. D’une manière générale, les indemnités éventuelles pour dégâts aux propriétés privées et les travaux de remise en état seront à la charge de l’entrepreneur, y compris les dégâts aux arbres non concernés par les travaux. Toute évolution d’engin dans la rivière est formellement interdite y compris pour la traverser (à l’exception des gués déjà aménagés à cet effet ou de travaux mentionnant explicitement cette nécessité).

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Le cheminement sur les champs plantés n’est pas souhaitable en l’absence de bande enherbée. L’exécutant assurera sa prestation depuis l’autre rive ou par l’intérieur du lit. Si l’intervention n’est pas réalisable sans cheminement sur la parcelle cultivée, le problème sera consigné dans le cahier de suivi de chantier afin d’en aviser le maître d’oeuvre. Un report d’exécution (après la récolte) pourra être demandé par le Maître d’ouvrage.

3.6. DEVENIR DES BOIS ET DES REMANENTS

3.6.1. Devenir des bois

Les propriétaires souhaitant conserver les bois de chauffe pourront se faire connaître auprès du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre ou de l’exécutant. Dans ce cas, sur les parcelles concernées, les bois seront déposés sur un point haut de la berge en retrait de la bande de végétation rivulaire, au maximum regroupés et placés où l'enlèvement par tracteur est possible. Ces bois seront étêtés, ébranchés, billonnés et enstérés. Le propriétaire devra assurer l’évacuation de ces bois dans les 15 jours à compter de la fin des travaux sur la parcelle concernée. Passé ce délai, à défaut d’enlèvement par le propriétaire, les bois seront évacués par l’exécutant du marché à sa charge. Pour les propriétaires n’ayant pas manifesté le souhait de conserver les bois, l’exécutant en disposera et sera tenu d‘en assurer l’évacuation à sa charge.

3.6.2. Devenir des rémanents

Les rémanents végétaux seront laissés à la discrétion de l’exécutant. Ils seront valorisés selon les modalités proposées par l’entrepreneur ou incinérés sur place dans les conditions réglementaires. L’emplacement des feux sera choisi par le chef d’équipe qui veillera à n’engendrer aucune nuisance. L’incinération ne devra causer aucun dommage aux arbres, cultures, réseaux, voiries, habitations, clôtures et autres installations situées à proximité. L’allumage des feux au moyen de pneu ou de toute autre substance dont la combustion produirait des composés toxiques est interdit. L’utilisation de bottes de paille est préconisée. Les résidus de feu à l’état de cendres et les petits débris non combustibles (fil de fer, crampillons, clous…) qu’ils contiendront seront enterrés à l’emplacement du feu. Après enfouissement, un réensemencement de type prairial sera réalisé sur les prairies et les bandes enherbées. Ces opérations d’incinérations seront réalisées au fur et à mesure de l’avancement des travaux. En aucun cas des tas de branches ne pourront être laissés sur place pour une durée supérieure à une semaine. Le risque de mobilisation par une crue est trop important. Les emplacements de feu seront choisis de manière à ne jamais incommoder une zone urbaine par les fumées et devront être situés à plus de 200 m d’une zone habitée, d’une zone boisée ou d’un champ de céréales mûres. L’entrepreneur assurera la surveillance des feux et sera équipé de moyens pour lutter contre un départ d’incendie. Si aucun emplacement approprié n’est disponible dans le cadre des contraintes évoquées précédemment, les rémanents devront être broyés et/ou évacués en l’état sur un site de décharge agréé (compostière ou autre). Dans ce cas, l’entrepreneur devra justifier du devenir des rémanents. En cas de broyage sur place, les résidus de broyage seront évacués en site agréé. Concernant les déchets non végétaux (plastiques et autres déchets), ceux-ci seront triés et évacués en déchetterie. L’installation d’un filet ou d’un grillage visant à limiter le départ de gros débris flottants pourra être exigé à tout moment si le Maître d’œuvre constate des dysfonctionnements importants sur l’aval. Ces barrages seront retirés si l’équipe quitte le chantier.

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Sous réserve de l’accord préalable du maître d’œuvre et du propriétaire, et dans la mesure ou les rémanents végétaux ne peuvent pas être repris lors d’une crue, les rémanents pourront exceptionnellement être laissés dans les zones boisées ou en friches riveraines. Pour assurer leur décomposition naturelle rapide, le hachage des rémanents à la tronçonneuse pourra être pratiqué. Les démarches nécessaires pour obtenir l’accord des propriétaires des terrains concernés sont à la charge de l’entrepreneur. En aucun cas, des rémanents ou des déchets ne seront enfouis. Il ne devra subsister sur la berge aucun déchet quel qu’il soit.

4. MEMOIRE JUSTIFIANT LA DECLARATION D’INTERET GENERAL :

4.1. PRESENTATION DE L’INTERET GENERAL DES TRAVAUX

Le programme pluriannuel soumis à la présente Déclaration d’Intérêt Général couvre une période de 8 années. Il concerne les cours de l'Orain et de ses affuents dans le périmètre de la Communauté de Communes du Comté de Grimont-Poligny et porte sur l’entretien de la végétation rivulaire. Ce programme s’intègre dans une politique de gestion globale et raisonnée à l’échelle du bassin versant, dont le contrat de rivière Orain est l'expression. Il vient en complément des actions réalisées en faveur de la qualité de l'eau (assainissement des communes, maîtrise des pollutions agricoles ou industrielles), et de la restauration de la morphologie du lit des cours d'eau. Les travaux d'entretien de la végétation rivulaire ont pour objectifs la prévention des désordres dus aux apports de bois, générateurs de risques d’obstruction (embâcles) et de débordements, de dégradation des ouvrages hydrauliques, ou de déstabilisations de berges. Ils visent un équilibre entre le maintien d’une ripisylve pérenne, gage de la qualité environnementale et patrimoniale de la rivière tout en tenant compte des enjeux socio-économiques liés aux usages présents sur ces rives. Tous les travaux proposés dans le programme pluriannuel d'entretien de la végétation rivulaire prennent en compte l’intérêt général. Leurs objectifs intègrent les contraintes liées au rétablissement, à la conservation et/ou à l’amélioration du fonctionnement des rivières et de leur environnement d’une part, ainsi que des principales activités sociales, économiques et culturelles pratiquées autour de ces rivières d’autre part. L’exécution d’un programme pluriannuel sous maîtrise d’ouvrage d’une collectivité assure la cohérence des réalisations et leur pérennité. Pour ces raisons, le conseil communautaire, dans sa délibération du 20 février 2014, mandate son Président pour solliciter Monsieur le Préfet du Département du Jura aux fins de diligenter la procédure applicable aux opérations entreprises dans le cadre des articles L151-36 à L151-37 du code rural et l’article L211-7 du code de l’environnement, relatifs à l’intervention des collectivités territoriales pour la gestion des rivières. Cette démarche constitue le préalable indispensable pour habiliter la Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny à réaliser ce programme en le déclarant d’intérêt général.

4.2. ENTRETIEN ULTERIEUR DES COURS D'EAU

La Communauté de Communes du Comté de Grimont-Poligny a approuvé un programme pluriannuel de travaux pour une période de 8 ans. Sur cette période, le programme comprend un passage sur l'ensemble des cours d'eau. Toutefois, sur les tronçons à enjeux (amont d'ouvrages sensibles aux embâcles, proximité de constructions

DIG - Programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents 22 Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny vulnérables aux inondations), un deuxième passage est prévu portant ainsi la fréquence de passage à 4 ans. Des interventions ponctuelles sont également prévues pour procéder à l'enlèvement d'embâcles au niveau des ouvrages de franchissement et dans le lit des cours d'eau en cas de risque pour la sécurité des biens et des personnes. L'entretien courant de la végétation rivulaire reste à la charge des riverains en application des articles L215-14 et L432-1 du Code de l’Environnement (CE). Compte-tenu de l'étendue du programme pluriannuel, la durée de la D.I.G. demandée est de 8 ans.

5. CONFORMITE DU PROJET AVEC LE SDAGE :

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Rhône Méditerranée, est un document de planification décentralisé instauré par la Loi sur l'eau du 3 janvier 1992. Il bénéficie d'une légitimité politique et d'une portée juridique. Il définit sur une période de 6 ans les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que des objectifs de qualité des milieux aquatiques et de quantité des eaux à maintenir ou à atteindre dans le bassin. Dans la pratique, le SDAGE formule des préconisations à destination des acteurs locaux du bassin. Il oblige les programmes et les décisions administratives à respecter les principes de gestion équilibrée, de protection ainsi que les objectifs fixés par la directive cadre l'eau de 2000. L'article L212-1 du Code de l'Environnement dispose que les programmes et les décisions administratives dans le domaine de l'eau doivent être compatibles ou rendus compatibles avec les dispositions des SDAGE.

5.1. ELEMENTS DU SDAGE CONCERNANT LE BASSIN VERSANT DE L'ORAIN

Le programme du SDAGE comprend les mesures suivantes pour les différentes masses d'eaux du bassin versant. • Orain - code Masse d'eau superficielle : FRDR 615

Problématiques Mesures Réduire les surfaces désherbées et utiliser des techniques 5D01 alternatives au désherbage chimique en zones agricoles Pollution par les pesticides Substituer certaines cultures par d'autres moins 5D03 polluantes Pollutions ponctuelles MB A13 Directive ERU Altération de la continuité MC 3C11 Créer ou aménager un dispositif de franchissement pour écologique MC 3C12 la montaison et la dévalaison Altération de la morphologie MC 3C14 Restaurer les habitats aquatiques en lit mineur

• Grozonne - code Masse d'eau superficielle : FRDR 10229

Problématiques Mesures Altération de la continuité MC 3C11 Créer ou aménager un dispositif de franchissement pour écologique MC 3C12 la montaison et la dévalaison Altération de la morphologie MC 3C14 Restaurer les habitats aquatiques en lit mineur

• La Veuge - code Masse d'eau superficielle : FRDR 10546

DIG - Programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents 23 Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny

Problématiques Mesures Altération de la morphologie MC 3C14 Restaurer les habitats aquatiques en lit mineur

• La Glantine - code Masse d'eau superficielle : FRDR 11991

Problématiques Mesures Altération de la morphologie MC 3C14 Restaurer les habitats aquatiques en lit mineur

• Alluvions du confluent Saône-Doubs - code Masse d'eau souterraine : FRDG 379

Problématiques Mesures Engager des actions de restauration et de protection dans 5E-02 les aires d'alimentation des captages d'eau potable Pollutions diffuses affectées par des pollutions diffuses Réduire les surfaces désherbées et utiliser des techniques MC 5D01 alternatives au désherbage chimique en zones agricoles

5.2. ADEQUATION DU PROGRAMME DE RESTAURATION PROPOSE AVEC LE SDAGE

Les interventions prévues dans la présente DIG participent à la réalisation des mesures suivantes : Mesures Travaux concernés MC 3C14 Entretien de la végétation rivulaire .

6. NOTICE D’INCIDENCES DES TRAVAUX

6.1. PRESENTATION GENERALE DU COURS D'EAU

6.1.1. Caractéristiques générales

L'Orain prend sa source au pied des premiers contreforts jurassiens et du Revermont sur la commune de Poligny. D'une superficie de 239 Km2, son bassin versant présente une altitude comprise entre 600 et 190 m et est soumis à un climat semi-continental. Il est arrosé en moyenne chaque année de 800 mm de pluie en plaine et 1400 mm sur le plateau. Sur sa partie amont, son cours torrentiel emprunte un paysage au relief marqué composé de roches marno-calcaires. Il rejoint ensuite le fossé bressan où prennent place des formations sablo-argileuses surmontées à l'aval d'alluvions récentes. L'Orain prend alors une allure de rivière de plaine dans un paysage au modelé plus doux avant de rejoindre la rivière Doubs sur sa rive gauche après un parcours de 40 Km. D’après les données issues du recensement de 2006 et en considérant uniquement la population communale, les 36 communes de ce bassin versant rural du Jura totalisent 15 827 habitants. La densité moyenne sur l’ensemble du bassin est légèrement inférieure à la densité moyenne du département du Jura de 50 habitants / km² (INSEE, 2006). Globalement, les communes sont de petite taille (plus de 80 % ont moins de 500 habitants). Les deux communes les plus importantes ( et Poligny) totalisent environ 40% de la population du bassin versant. Le bassin versant de l’Orain est recouvert par près de 14 600 hectares de forêts à dominante feuillue, soit environ 42 % de sa superficie totale. 55 % de la surface totale du bassin versant sont dédiés à l’agriculture. Alors que la Veuge, le chevelu du bief d’Acle et le bief de Machuré ont un parcours essentiellement forestier (où quelques plantations de résineux sont observables), la Grozonne et la Glantine

DIG - Programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents 24 Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny s’écoulent sur des sols à dominante agricole (prairie, agricultures avec présence de végétation naturelle et cultures). Les prairies représentent plus de 26% de l’occupation des sols du bassin versant. Elles sont réparties de façon hétérogène de l’amont vers l’aval de l’Orain. Ainsi, de Poligny à Neuvilley-Oussières, elles sont très largement représentées puis de Neuvilley-Oussières à Saint-Barraing, la proportion de terres labourables augmentent jusqu’à son maximum au niveau de la commune de Chaussin. L’urbanisation est très faible, les communes de Poligny et de Chaussin constituant les surfaces urbanisées les plus importantes du bassin. Toutefois, l’A39, appelée également « l’autoroute verte », coupe le bassin versant et barre le paysage selon un axe moyen NO/SE, et dessert le secteur au niveau de Poligny (sortie n°7).

6.1.2. Contexte hydrogéologique

Prenant sa source sur les plateaux calcaires, l’Orain s’écoule d’abord dans des alternances de calcaires et de marnes puis dans des sables argileux sur la majeure partie de son cours. Ce n’est que vers la confluence avec le Doubs qu’il circule au sein de matériaux alluvionnaires. Le bassin versant de l’Orain est concerné par 4 masses d’eau souterraine (MES) différentes. La délimitation de ces MES codifiées par la DCE est étroitement dépendante de la géologie du bassin et par conséquent, ces dernières sont caractérisées par des lithologies différentes. • Le premier plateau (MES "D0_140"). D’une altitude moyenne de 560 m, il est de nature relativement calcaire, constitué par les terrains du Jurassique moyen. • La zone du vignoble (MES "D0_516") Cette zone complexe présente des terrains argileux et marno-calcaires du trias et du jurassique inférieur. • La Bresse (MES "D0_505") Le plio-quaternaire voit se poursuivre le comblement du fossé bressan. Dans la plaine bressane, la plupart des terrains affleurants sont de nature essentiellement sablo-argileuse. (affleurements des formations du pliocène supérieur et du plio-quaternaire). En ce qui concerne les affleurements du pliocène supérieur, on distingue les "Marnes bleues d'Asnans" et la formation des "Cailloutis principal de la forêt de Chaux – Sables de – Sables à galets".

Superficie Code Superficie du BV Nom Masse d'Eau Souterraine totale MES (km²) (km²)

D0_140 Calcaires jurassiques chaîne du Jura 1er plateau 1 241 35,1

D0_516 Domaine triasique et liasique du vignoble jurassien 428,1 76,2

D0_505 Domaine marneux de la Bresse 2 680 114,3

Alluvions de la Saône entre les confluents de l'Ognon D0_320 et du Doubs / Paline Saône-doubs et Basse vallée de 810,1 13,2 la Loue

DIG - Programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents 25 Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny

Superficie des différentes Masses d'Eau Souterraines composant le bassin

6.1.3. Caractéristiques hydrologiques

L'hydrologie du bassin versant de l'Orain a été étudiée par le bureau d'études IPSEAU dans son étude de 2004, intitulée "Etude hydraulique et environnementale du bassin versant de l'Orain".

Les débits caractéristiques de l'Orain estimés à l'aval du périmètre du programme de travaux sont les suivants :

Débit d'étiage sévère (QMNA5) 0.2 m3/s

Débit moyen (Module) 2.8 m3/s

Débit de crue de fréquence 81.6 m3/s quinquennale (Q5)

Débit de crue de fréquence décennale 91.5 m3/s (Q10)

Débit de crue de fréquence centennale 164.6 m3/s (Q100)

Sur la plus grande partie de son linéaire, l’Orain présente des capacités inférieures au débit quinquennal. Cela se traduit par des débordements fréquents. Les zones concernées par ces débordements sont agricoles (prairies, terres arables) avec un risque d’inondation d’habitation très localisé. Les zones urbaines susceptibles d’être inondées par l’Orain sont Poligny et Chaussin. En ce qui concerne Poligny, la section de l’Orain semble à ce niveau suffisante pour évacuer la totalité du débit vicennal à centennal. Toutefois, la ville de Poligny a déjà été concernée par des débordements de l'Orain lors des crues de janvier 1910, octobre 1935 et juin 1953 notamment (en Charcigny, rue d'Archemey, rue Farlay, rue de la Faïencerie,…). En ce qui concerne Chaussin, l’ancienne voie ferrée joue le rôle de digue mais la présence d'importants ouvrages hydrauliques entraine de nombreux dysfonctionnements hydrauliques au niveau de cette commune. La Glantine présente une capacité moyenne supracentennale. La Grozonne a des sections hétérogènes ; sa capacité moyenne est infraquinquennale sur sa partie amont et décennale à vicennale à proximité de sa confluence avec l’Orain.

6.1.4. Etat écologique de l'Orain et de ses affluents

Ces éléments sur les états écologiques de l'Orain et de ses affluents sont issus de l'étude de la qualité des eaux superficielles réalisée en 2012 par Sciences Environnement pour le compte de l'EPTB Saône- Doubs. Etat écologique de l'Orain : L’état écologique de l’Orain à l'aval de sa source à Poligny est conforme aux valeurs de référence du bon état. La présence d'une charge en nitrates conséquente (valeur maximum s'élevant à 21 mg/l), illustre toutefois des apports excessifs en provenance des jardins environnants et de l'activité agricole qui se développe sur le plateau surplombant Poligny (bassin karstique d'alimentation de la source). Des indices indiquent également l'existence, au moins ces dernières années, de rejets issus

DIG - Programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents 26 Communauté de Communes du Comté de Grimont Poligny de fromagerie(s) qui participent également à cette dégradation de la qualité des eaux (DBO5 et phosphore). L’état écologique de l’Orain se dégrade et devient moyen à Tourmont du fait de l'altération de la qualité de l'eau liée au rejet de la station d'épuration de Tourmont-Poligny (nutriments excédentaires : phosphate, phosphore total et ammonium) et aux apports d'origine agricole (élevage et culture). La faune et la flore du cours d'eau en pâtissent avec en particulier une dégradation du peuplement diatomique (algues micro cellulaires) qui confirme notamment la présence d'une charge organique excédentaire. Le peuplement piscicole est également impacté par la qualité moyenne de l'eau mais certainement plus encore par les altérations de la morphologie du cours d'eau et ses conséquences négatives sur la qualité physique et habitationnelle de la rivière. Une pollution métallique des sédiments était également mise en évidence en 2003 à l'aval de la station d'épuration. Elle traduit vraisemblablement les activités de traitement de surface sur le secteur. Même si l'on observe localement une amélioration de la qualité de l'eau liée à une certaine autoépuration du milieu, la dégradation de l'état écologique de l'Orain est confirmée à Brainans, à Villers-les-Bois et jusqu'à Chaussin où celui-ci conflue avec le Doubs. Cette dégradation s'explique par la persistance d'un excès de substances nutritives dans la rivière et les profondes altérations de sa qualité physique, conséquences des aménagements passés de rectification et de calibrage de son lit mineur. Les retenues des seuils présents en travers du lit du cours d'eau ont également un impact négatif sur la qualité du milieu, par l'homogénéisation des vitesses d'écoulement et des hauteurs d'eau, ainsi que par le réchauffement des eaux qu'ils induisent. Enfin, les eaux de l'Orain souffrent également d'une contamination par des micropolluants organiques et notamment par les pesticides dont l'origine est à rechercher au niveau agricole (cultures) mais également non agricole (entretien des espaces publics, etc…). Etat écologique de la Glantine : L’état écologique de la Glantine à l'aval de sa source à Vaux-sur-Poligny est bon même si, comme pour l'Orain, les concentrations en nitrates sont excessives en lien avec l'activité d'élevage sur le plateau. Cet état se dégrade rapidement lors de la traversée des bourgs de Vaux-sur-Poligny et Poligny pour atteindre un niveau moyen à l'aval de la confluence de la Glantine avec le ruisseau de Buvilly, ne respectant plus les valeurs de référence du bon état, et ce vraisemblablement jusqu'à sa confluence avec l'Orain. Cette dégradation est liée à la persistance de rejets d'eaux usées directement dans le cours d'eau dans les traversées urbaines malgré les améliorations notables apportées par les travaux d'assainissement. Elle s'exprime notamment par des teneurs excessives en nutriments (phosphates, phosphore total, nitrites et nitrates) et dans la présence de micropolluants métalliques et organiques. D'un bon état à l'amont de Poligny, le peuplement piscicole de la Glantine se dégrade ensuite rapidement en conséquence d'une qualité de l'eau moyenne et d'une dégradation de sa qualité physique liée aux opérations de curage passées. Le cloisonnement du cours d'eau par les nombreux seuils présents en travers de son lit impacte également sa qualité biologique et certainement son bon fonctionnement sédimentaire. Etat écologique du Bief Salé : L’état écologique du Bief Salé à Tourmont est d'un niveau moyen ne respectant pas les valeurs de référence du bon état. Ce déclassement s'exprime dans le peuplement en diatomées (algues micro cellulaires), dont la composition souligne la persistance dans l'eau d'une charge excessive en nutriments. Cet excès est principalement lié aux apports de l'activité agricole et est soutenu par une qualité physique du lit du ruisseau dégradée qui en limite la capacité d'autoépuration.

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Bien que préservé sur la partie amont du ruisseau, le peuplement piscicole du Bief Salé a été largement impacté par les aménagements passés de recalibrage qui en ont appauvri considérablement les habitats. Etat écologique du Bief d'Acle : L’état écologique du Bief d'Acle est d'un niveau moyen ne respectant pas les valeurs de référence du bon état. Ce déclassement s'exprime dans le peuplement en diatomées (algues micro cellulaires), dont la composition souligne la persistance dans l'eau d'une charge excessive en nutriments. L'origine de cet excès serait plutôt à rechercher du côté de rejets domestiques. Le peuplement piscicole du Bief d'Acle a été largement impacté par les aménagements passés de recalibrage et de rectification de son lit mineur qui en ont appauvri considérablement les habitats. Etat écologique de la Grozonne : L’état écologique de la Grozonne est d'un niveau moyen ne respectant pas les valeurs de référence du bon état. La dégradation de la qualité de l'eau est liée à un déficit d'assainissement des eaux usées, en particulier sur la commune de Grozon, mais également à des rejets et des pollutions diffuses d'origine agricole. Le peuplement piscicole de la Grozonne est nettement altéré ce qui en dégrade l'état écologique de moyen à mauvais. L'origine de cette altération biologique est certes à rechercher dans la qualité de l'eau mais plus encore dans les profondes dégradations de la qualité physique et habitationnelle du lit de la Grozonne. Comme pour l'Orain et ses autres affluents, cette piètre qualité physique est la conséquence des aménagements passés de recalibrage et de rectification.

6.1.5. Procédures de classement

Le périmètre d'intervention du programme de travaux et de restauration de la végétation rivulaire est concerné directement par les procédures de classement suivantes.

Secteurs du programme de Type de procédure Références travaux concernés Appellation : prairie humide de APB la Chaux Amont du bief de Foras Arrêté n° 559 du 12 mai 2009 Appellation : Bief Salé Le Bief Salé, de sa source APB Arrêté n° 883 du 1er juillet jusqu'au hameau de 2009 Montafroid Appellation : Reculée de Vaux - sur-Poligny. Corniches de La Glantine à l'amont du bourg ZNIEFF de Vaux-sur-Poligny Type : 1 Numéro : 00000010 Appellation : Le Bief Salé Le Bief Salé, d e sa source ZNIEFF Type : 1 jusqu'au hameau de Numéro : 00000634 Montafroid Appellation : Prairies humides La Grozonne, du hameau des de la Grozonne et de la Grands Longins à sa confluence ZNIEFF Cuisance avec le bief de Foras Type : 1 Le bief Foras Numéro : 00000756 ZNIEFF Appellation : Vallée de l'Orain L'Orain, de Colonne à Seligney

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Type : 1 La Grozonne, au niveau de sa Numéro : 00000289 confluence avec l'Orain A proximité du périmètre, on recense également les sites Natura 2000 suivants, sans qu'aucun travaux n'y soient prévus cependant. V Bresse Jurassienne Nord – statuts : Zone de Protection Spéciale (ZPS) et Site d'Importance Communautaire (SIC) – numéros : FR4301306 - FR4312008 ; V Basse Vallée du Doubs – statuts : Zone de Protection Spéciale (ZPS) et Site d'Importance Communautaire (SIC)- numéros : FR4301323 - FR4312007.

6.1.6. STRUCTURE DE GESTION EXISTANTES

• Maître d'ouvrage du projet / Pétitionnaire Fin 2011, la Communauté de Communes du Comté de Grimont - Poligny prenait la compétence "Aménagements hydrauliques" en lieu et place du Syndicat de l'Orain et de la Grozonne, lui permettant ainsi de définir et de mettre en œuvre des travaux et des aménagements sur les rivières de son périmètre, à savoir l'Orain amont et ses différents affluents. Pour information, les collectivités compétentes pour la gestion de l'Orain et de ses affluents sur la partie aval du bassin versant de l'Orain sont la Communauté de Communes de la Plaine Jurassienne et la Communauté d'Agglomération du Grand Dole. • Gestionnaires halieutiques Les associations agréées pour la pêche et la protection des milieux aquatiques en charge de la gestion du secteur étudié sont :

Associations Secteurs gérés sur le périmètre du programme de travaux AAPPMA LA GAULE LEDONIENNE Centre Social L'Orain de sa source jusqu'à sa traversée de 2 rue de PAVIGNY Villers-les-Bois, ainsi que ses affluents sur ce 39000 LONS LE SAUNIER secteur à l'exception de la Grozonne Président : Thierry BUATOIS AAPPMA LES AMIS DE LA GROZONNE La Grozonne de la commune de Montholier au confluent du Bief "des Planisettes", commune 39800 AUMONT d'Oussières. Président : Denis SAUCE

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6.2. INCIDENCES DES TRAVAUX AU TITRE DE LOI SUR L'EAU ET DE NATURA 2000

6.2.1. Préambule

Les travaux visés par la présente DIG ne sont concernés par aucun site Natura 2000. Les sites les plus proches sont le site de la Bresse Jurassienne Nord et le site de la Basse Vallée du Doubs.

6.2.2. Travaux d'entretien de la végétation rivulaire

• Type de travaux visés : Les travaux définis dans le cadre de cette partie sont les suivants : V élagage des branches basses situées en dessous de la ligne d’eau et faisant franchement obstacle au libre écoulement des eaux ; V réalisation de coupes sélectives pour développer et pérenniser une ripisylve adaptée et pérenne ; V abattage ou élagage des arbres dont la stabilité est menacée (arbres morts, tombant ou penchant trop sur la rivière ou non adaptés (peupliers, résineux) ; V conservation des souches car elles maintiennent les berges et limitent leur érosion ; V conservation des bois morts fixe ou étude de la possibilité de les fixer dans le but d’assurer une diversité d’habitat pour les espèces. • Incidences des travaux d'entretien / Mesures préventives ou correctives : Les travaux d’entretien de la végétation rivulaire sont des travaux de caractère modeste (élagages, recépages, abattages, débroussaillement). Ils seront en outre mise en œuvre de façon sélective et étalée dans le temps afin de respecter les équilibres biologiques. Pour ces raisons, ils auront peu de conséquence sur les milieux naturels et sur la faune associée à ces milieux, et en particulier sur les habitats et les espèces justifiant le classement en zone Natura 2000. Dans le même sens, l’élimination des embâcles sera sélective et limitée aux embâcles problématiques ou susceptibles de le devenir à court terme. Ainsi, les embâcles les moins défavorables aux écoulements (situés en bordures) seront conservés dans un objectifs de constituer des habitats intéressants pour le poisson. En outre, autant que de possible, les arbres morts ou dépérissants seront conservés sous forme de chandelle afin de favoriser les espèces inféodées à ce type de milieu (insectes xylophages, avifaune,…). L’impact des travaux sera donc très limité sur les écosystèmes associés au cours d'eau. • Incidences liées à la réalisation des travaux d'entretien / Mesures préventives ou correctives : La présence des engins de chantier entrainera un risque de fuites d'hydrocarbures à proximité du cours d'eau. Par ailleurs, la circulation des engins et du personnel chargé de l’exécution et de la surveillance des travaux engendrera un dérangement temporaire de la faune sauvage au moment de la réalisation des travaux. L’impact sera cependant limité puisque les travaux seront généralement manuels, limités dans le temps et programmés en dehors des périodes de reproduction des oiseaux à nid arboricole (cf. 3.3 période d'intervention).

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6.2.3. Mesures préventives ou correctives générales :

De façon générale, une attention particulière lors du stockage des engins et du remplissage des réservoirs sera apportée afin qu'aucune fuite d'hydrocarbures ne soit à déplorer lors de la réalisation des différentes opérations. L’agent technique de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques et le service de la Police de l’Eau seront en outre prévenus au moins 10 jours avant le début du chantier.

6.2.4. Conclusions :

De part leur implantation en dehors de toute zone Natura 2000, de leur caractère modeste et sélectif, de l'étalement dans le temps des interventions, des mesures préventives ou correctives prévues, les travaux du programme d'entretien de la végétation rivulaire de l'Orain et de ses affluents ne peuvent pas impacter de façon significative ni les cours d'eau concernés au titre de la Loi sur l'Eau, ni les habitats et les espèces d'intérêt communautaire au titre de Natura 2000.

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7. RAPPEL CONCERNANT LE DROIT DE PECHE :

En application du code de l’environnement, le droit de pêche sur un cours d’eau non domanial appartient aux riverains (article L 435-4 du Code de l’environnement), chacun étant propriétaire jusqu’au milieu du lit du cours d’eau. Par ailleurs, d’après l’article L 215-14 du Code de l’environnement, chaque propriétaire doit se charger de l’entretien du lit et des berges du cours d’eau lui appartenant dans le respect de la réglementation en vigueur (notamment déclaration ou autorisation au titre de la Loi sur l’Eau lorsqu’elles sont nécessaires.) Dans le cas où l'entretien d'un cours d'eau non domanial est financé majoritairement par des fonds publics, le droit de pêche du propriétaire riverain est exercé, hors les cours attenantes aux habitations et les jardins, gratuitement, pour une durée de cinq ans, par l'association de pêche et de protection du milieu aquatique agréée pour cette section de cours d'eau ou, à défaut, par la fédération départementale ou interdépartementale des associations agréées de pêche et de protection du milieu aquatique (article L435-5 du Code de l’environnement). Pendant la période d'exercice gratuit du droit de pêche, le propriétaire conserve le droit d'exercer la pêche pour lui-même, son conjoint, ses ascendants et ses descendants. Les modalités d'application du présent article sont définies par décret en Conseil d'Etat (2008-720 du 21 juillet 2008, R435-34 à 435-39).

8. ANNEXES

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8.1. ANNEXE 1 : PERIMETRE DU PROGRAMME PLURIANNUEL D'ENTRETIEN DE LA VEGETATION RIVULAIRE

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8.2. ANNEXE 2 : PLAN DE SITUATION DES NIVEAUX D'ENTRETIEN PAR TRONCONS

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8.3. ANNEXE 3 : LISTE DES PARCELLES CONCERNEES PAR LE PROGRAMME

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8.4. ANNEXE 4 : COPIE DE LA DELIBERATION DU MAITRE D'OUVRAGE APPROUVANT LE PROJET AINSI QUE SA PARTICIPATION AU FINANCEMENT

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